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Débat
Débat Représentativité question(s) de coopération(s)
Avec Fabrice Michaud, secrétaire général de la Fédération des transports, Virginie Gonzales, secrétaire générale de l’Ufict-Fnme, et Caroline Blanchot, de la commission Document d’orientation.
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Caroline Blanchot explicite en introduction le choix d’une table ronde consacrée aux élections professionnelles et à la représentativité: «La Cgt entre en effet dans un cycle d’élections concomitantes», que ce soit dans la fonction publique (fin 2022) ou dans le cadre du renouvellement des Cse (comités sociaux et économiques). La Ce confédérale a, en octobre dernier, validé un dispositif de travail qui promeut la coopération des organisations Cgt, dans le sens d’une lutte revendicative au quotidien : « Une lutte qui nous permette de nous mettre en ordre de bataille, en commençant par une analyse contextuelle du périmètre de l’élection. Il s’agit de davantage favoriser les allers-retours entre salariés et syndicats, d’élaborer des cahiers revendicatifs à partir de l’expression des besoins tout en respectant nos valeurs. Il s’agit aussi de créer des bases là où nous n’en avons pas, de mener des campagnes avec des outils spécifiques pour nos catégories.» L’objectif est de devenir la première organisation syndicale dans l’encadrement, mais aussi d’«améliorer notre implantation dans les entreprises et les administrations», dans le sens d’une Cgt «de masse, représentative de tout le salariat».
Au-delà des élections, il s’agit d’enracinement et d’efficacité
Cela étant posé, Caroline Blanchot liste les outils à disposition, en grande partie présentés lors des ateliers territoriaux (résultats électoraux bruts, notamment par collège, implantation…). Elle donne la parole à Virginie Gonzales après avoir mis en valeur les résultats obtenus par l’UfictFnme sur plusieurs critères. Citons : le taux de syndicalisation ou la capacité à présenter des candidats dans tous les collèges. Comment l’expliquer ? Virginie Gonzales tient avant tout à resituer ces résultats dans le temps long: «Nous bénéficions d’un héritage, inscrit à la fois dans notre forte présence au sein de l’entreprise historique Edf et dans la décision, prise dès 1937, de permettre aux cadres de s’organiser en créant le Gnc ». Partant de là, c’est la structuration autour de syndicats et de sections Ufict qui, pour elle, porte ses fruits, «en permettant aux Ictam de s’organiser en proximité et de se retrouver dans une Cgt qui leur ressemble ». Elle poursuit : « Dans nos propres instances, nous avons un congrès qui élit une direction, un conseil national, un bureau… ce qui nous permet de déterminer nos orientations, au plus près des aspirations des Ict.» Via notamment deux branches revendicatives qui impulsent et construisent les campagnes (droit d’expression, numérique, transformation du management, droit à la déconnexion…) : une branche «techniciens et agents de maîtrise» et une branche «ingénieurs-chercheurs». À cet égard la campagne sur les trentedeux heures est une illustration des apports du spécifique, qui permet une déclinaison des orientations de la Cgt à partir des particularités des Ictam. Virginie Gonzales évoque enfin la nécessité d’un renforcement des structures, «parfois en perte de dynamique». Le débat s’engage sur les ateliers territoriaux dont l’apport, dans ce contexte, «nous met en “situation”, à partir de l’analyse fine du territoire, de son salariat», souligne une déléguée de la Cd Ugict Paris, en mettant ensuite en évidence le besoin de formation et d’« articulations », particulièrement au niveau des territoires: avec les Ud, les professions, l’Ugict… pour décider, «ensemble», de la démarche syndicale et organiser les campagnes. Elle soulève également la problématique des isolés, en posant notamment la question du périmètre des syndicats : quels plan et logique de travail ? Le territoire s’impose également avec l’intervention de Joël Morra (Fédération des cheminots) sur la situation de la Plaine-Saint-Denis (Seine-Saint-Denis), devenue un quartier d’affaires riche de 60000 salariés. «Ce sont 60000 salariés à rencontrer», insiste-t-il, …
en mettant en avant l’activité des syndicats de site et la nécessité d’«utiliser toutes les structures existantes du périmètre ». Il clôt son intervention en abordant les revendications spécifiques aux cheminots (dégradation des conditions de travail, perte du sens des missions, explosion des heures pour les agents en forfait-jours…): quelles réponses apporter? Elles passent par la syndicalisation et l’organisation en proximité, explique-t-il en substance, en ajoutant : « La Fédération des cheminots défend les intérêts individuels et collectifs, quels que soient le grade, la filière, le statut ou le contrat de travail. Nous sommes implantés au plus près des lieux de travail, nous disposons de structures spécifiques comme l’Ufcm.» Autre intervention sur les syndicats de site, celle d’un délégué travaillant à Météo France qui témoigne, à partir de la situation du bassin de Lannion (Côtes-d’Armor), de l’intérêt d’un syndicat de site, une nécessité pour regrouper les «individuels». Il appelle les syndicats à travailler de manière transversale «pour porter ensemble les projets de territoire».
La démarche syndicale suppose un «ensemble» des structures
Le secrétaire général de l’Ud des Yvelines insiste pour sa part sur le travail de coopération entre les différentes structures de son département (Ul, professions…) en pointant l’activité du collectif départemental de l’Ugict. Comment gagner en représentativité ? Il pose la question des moyens à disposition, des priorités qu’«il faut se donner » en plaidant pour une implication de toutes les structures fédérales et interprofessionnelles. Mettant en valeur le travail de l’Ugict, Laurent Alcini, pour la Cd Ugict de Paris, intervient sur « la mutualisation des forces et des moyens» dans le contexte des ordonnances Macron, en regrettant un certain cloisonnement entre les différentes structures. Un délégué de la Fédération nationale des travailleurs de l’État souhaite alerter sur « l’interministérialisation » et ses conséquences, qui nécessitent de « travailler en commun entre les ministères». Il en souligne les difficultés et fait une série de propositions, comme une meilleure prise en compte de la mobilité entre fédérations pour les syndiqués. C’est enfin sur la question des ingénieurs et de la difficulté à les syndiquer que s’exprime un délégué Cgt de la Ville de Paris, qui fait valoir deux nécessités: le développement de la formation et d’outils en ce sens; le développement d’un partenariat entre les différentes structures de la Cgt. Retour à la tribune, à propos de la décision de la Fédération des transports de remettre en place une union fédérale. Fabrice Michaud en expose le fondement, dans un contexte où l’activité spécifique était atone depuis deux mandats. La Fédération des transports? Ce sont 22000 syndiqués pour 3200 «Ugict». «Cela veut dire qu’il y a un pas à franchir pour préparer et structurer les élections professionnelles», signale-t-il. Il pose deux diagnostics : une inversion de la proportion des salariés relevant des catégories ouvrières au profit des cadres, ingénieurs et agents de maîtrise, particulièrement dans les grands groupes comme la Ratp, Aéroports de Paris ou Air France; et la nécessité d’une interaction entre l’Ugict