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L'OMNIPRÉSENCE DU DIGITAL
from Les agritech en Suisse : la panacée pour concilier productivité et protection du climat ?
by CimArk
Comme déjà précisé plus haut, la digitalisation est l’une des composantes importantes des agritech. La plupart des nouvelles technologies qui arrivent sur le marché font maintenant appel à des ordinateurs, microprocesseurs, capteurs, interfaces, applications ou encore à de l’intelligence artificielle. Elles sont de plus en plus capables d’apprendre par elles-mêmes et de s’adapter aux circonstances. Comme dans d’autres domaines, par exemple les smart cities, le big data va jouer un rôle déterminant.
Contrairement aux idées reçues, l’agriculture est loin de faire ses premiers pas dans le monde du digital. La numérisation est ainsi déjà présente dans chaque exploitation, comme partout dans l’économie. «Les agriculteurs reçoivent sur leur portable les prévisions concernant la météo et les ravageurs, et certaines démarches administratives s’ effectuent sur des plateformes numériques», note le professeur Robert Finger, qui dirige le Groupe d’économie et de politique agricole de l’École polytechnique fédérale de Zurich2 .
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DES APPLICATIONS CONCRÈTES DÉJÀ EN PLACE
Depuis de nombreuses années déjà, des applications concrètes ont ainsi été mises en place, notamment en Suisse. Celles-ci permettent par exemple un meilleur échange des informations. L’agriculture et le secteur agroalimentaire doivent absolument renforcer leurs échanges. Il est également important d’intensifier la coopération entre tous les acteurs qui utilisent des données agricoles.
En 2018, l’Office fédéral de l’agriculture (OFAG) a mis en place une Charte sur la numérisation dans l’agriculture et le secteur agroalimentaire. Rédigée au terme d’un processus de consultation à large échelle, elle définit les grands principes de la transition numérique dans l’agriculture3. Ce partenariat ouvre la voie à la création d’applications digitales, qui valorisent au mieux les données de l’agriculture. Après des tests concluants dans le canton de Fribourg, l’OFAG fait un pas de plus dans la digitalisation en lançant début 2021 le portail www.agate.ch pour simplifier la gestion des données par les agriculteurs. Cette application permet aux exploitants agricoles d’autoriser à tout moment le partage de leurs données, par exemple avec les organismes qui gèrent des labels.
Ces plateformes numériques de gestion permettront aux agriculteurs d'avoir leurs ressources et leurs actifs à l'œil afin de les utiliser au mieux. Grâce à une analyse comparative avec d’autres exploitations, il leur est possible d’identifier plus vite leurs points forts et leurs potentiels d’amélioration pour en tirer le meilleur parti. Les exemples d’applications sont déjà nombreux à travers le pays (voir page 22).
L’INTELLIGENCE ARTIFICIELLE, DÉJÀ UNE RÉALITÉ
L’intelligence artificielle est également de plus en plus utilisée dans l’agriculture, tout comme dans le reste de l’économie d’ailleurs. Elle permet par exemple de localiser les variétés de plantes et déterminer leur croissance sur la base d’images satellites. Les négociants en matières premières ont aussi un fort intérêt pour ces données. Elles pourraient permettre de prévoir les cours des ressources considérées sur la base des informations précises des volumes de cultures en cours. Si certains redoutent la spéculation, d’autres y voient plutôt une opportunité. Il est en effet possible d’anticiper afin de trouver les meilleures options, au bon moment.
L’application collective www.pollenn.ch quant à elle vient compléter cette palette avec une implication du citoyen. Elle offre la possibilité de gérer de manière décentralisée la collecte des informations sur le terrain et de les consolider avec leur géolocalisation.
Echange de données agricoles : plusieurs projets en cours !
IP-Suisse et Agrosolution développent le projet Ada-Eda (échange de données agricoles). Celui-ci a pour but de mettre en place une plateforme d’échange de données agricoles. Les données de différents réservoirs peuvent être échangées de manière contrôlable et sécurisée.
Le projet de la Confédération, baptisé DfD2 (libération de données à des tiers et à des applications tierces) permet quant à lui d’améliorer l’échange de données entre les organisations de droit public (Confédération, cantons) et de droit privé (p. ex. organisations de label). L’objectif est que les agriculteurs ne doivent entrer qu’une seule fois les données (en particulier celles concernant les structures) et les gérer à un seul et même endroit, sur le portail www.agate.ch !
LES AGRITECH C'EST QUOI ? 13