PROGRAMME DU 05 JUILLET AU 08 AOUT 2017
MARTIGUES
ON THE MILKY ROAD
SONG TO SONG
JEAN RENOIR
cinemartigues.com
Nothingwood
Sonia Kronlund Afghanistan, France, 2017, 1h25 Avec : Salim Shaheen Cannes 2017 : Quinzaine des Réalisateurs
À une centaine de kilomètres de Kaboul, Salim Shaheen, l'acteur-réalisateur-producteur le plus populaire et prolifique d’Afghanistan, est venu projeter quelques-uns de ses 110 films et tourner le 111ème au passage. Ce voyage dans lequel il a entraîné sa bande de comédiens, tous plus excentriques et incontrôlables les uns que les autres, est l'occasion de faire la connaissance de cet amoureux du cinéma, qui fabrique sans relâche des films de série Z dans un pays en guerre depuis plus de trente ans. Star locale, haute en couleur, Salim Shaheen est le héros de Nothingwood, formidable documentaire de Sonia Kronlund, qui le suit de près. Passionné depuis l'enfance par le cinéma, Shaheen a accompli son rêve. Un jour, la maison dans laquelle son équipe tournait a été bombardée. Des morts, des blessés, dont lui-même, mais deux jours plus tard, il reprenait le tournage. Une ode au cinéma. Renaud Baronian
Free Fire
Ben Wheatley France, Angleterre, 2017, 1h30 Avec : Brie Larson, Cillian Murphy, Armie Hammer… Festival de Toronto : Prix du Public
Interdit aux moins de 12 ans
Une vente d’armes clandestine doit avoir lieu dans un entrepôt désert. Tous ceux qui y sont associés se retrouvent face à face : deux Irlandais, Justine, l’intermédiaire, et le gang dirigé par Vernon et Ord. Mais rien ne se passe comme prévu et la transaction vire à l’affrontement. C’est désormais chacun pour soi… Une vente d’armes qui tourne mal, des trafiquants ennemis tentant de survivre à cette transaction désastreuse et une poignée d’acteurs joyeusement délirants, tels sont les ingrédients de Free Fire, le nouveau thriller de Ben Wheatley, une pure décharge d’adrénaline ponctuée de rires macabres. Caroline Vié
Ce qui nous lie
Cédric Klapisch France, 2017, 1h53 Avec : Pio Marmai, Ana Girardot, François Civil…
Jean a quitté sa famille et sa Bourgogne natale il y a dix ans pour faire le tour du monde. En apprenant la mort imminente de son père, il revient dans la terre de son enfance. Il retrouve sa sœur, Juliette, et son frère, Jérémie. Leur père meurt juste avant le début des vendanges. En l’espace d’un an, au rythme des saisons qui s’enchaînent, ces 3 jeunes adultes vont retrouver ou réinventer leur fraternité, s’épanouissant et mûrissant en même temps que le vin qu’ils fabriquent. Après L'Auberge espagnole, le cinéaste recrée une nouvelle famille de jeunes comédiens attachants et enthousiasmants : Pio Marmaï en grand frère pas si adulte, Ana Girardot toute en délicatesse dans un univers d'hommes, et François Civil, jeune talent à suivre. On a envie de trinquer avec eux. À la vie, à l'amour, à l'espoir. Barbara Théate
K.O.
Fabrice Gobert France, 2017, 1h55 Avec : Laurent Lafitte, Chiara Mastroianni, Pio Marmai
Massilia Sound System Le Film
Antoine Leconte est un homme de pouvoir arrogant et dominateur, tant dans son milieu professionnel que dans sa vie privée. Au terme d’une journée particulière oppressante, il est plongé dans le coma. À son réveil, plus rien n’est comme avant : Rêve ou réalité ? Complot ? Cauchemar ?… Il est K.O.
Christian Philibert France, 2017, 1h38
Comment un groupe indépendant, né il y a 30 ans, grand absent de la scène médiatique, continue t-il de remplir les salles et les festivals ? Pourquoi ce groupe hors système, qui a largement participé à l'éclosion du mouvement Hip Hop et Reggae en France, est-il devenu un phénomène populaire ? Christian Philibert a suivi pendant plus d'un an, sur scène et dans les coulisses, les membres du Massilia Sound System et leur public de fidèles. Il nous livre un film musical débordant d'optimisme et de générosité, drôle, politique et profondément humain. Une vraie bouffée d’oxygène.
Difficile de ne pas aimer Fabrice Gobert, qui avait signé la pépite Simon Werner a disparu, ce même bonhomme qui avait créé la série Les Revenants. Le voir de retour à la tête d’un thriller psychologique flirtant avec la lisière du fantastique, porté par Laurent Lafitte, probablement l’un des meilleurs comédiens français du moment. Dans ce nouveau long-métrage à l’allure kafkaïenne, un dirigeant de chaîne de télévision arrogant et sans scrupules, se retrouve dans le coma. A son réveil à l’hôpital, plus rien n’est comme avant. Toute sa vie a changé de manière inexpliquée. Le début d’une course contre la montre pour comprendre. Expert en matière de suspens adroitement entretenu, Fabrice Gobert mène sa barque avec habileté, jouant à fond la carte de l’envie de savoir. Complot géant savamment orchestré, cauchemar éveillé, fracture psychologique, jeu retors ou folie psychotique, on est sans cesse dans l’expectative, tenu par l’irrépressible besoin de connaître le fin mot de l’histoire. Nicolas Rieux
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Lea Mysius France, 2017, 1h45 Avec : Noée Abita, Laure Calamy, Juan Cano… Cannes 2017 : Semaine Internationale de la Critique : Prix SACD
Ava, 13 ans, est en vacances au bord de l'océan quand elle apprend qu'elle va perdre la vue plus vite que prévu. Sa mère décide de faire comme si de rien n’était pour passer le plus bel été de leur vie. Ava affronte le problème à sa manière. Elle vole un grand chien noir qui appartient à un jeune homme en fuite… Que se passe-t-il pour une jeune fille, quand on passe ses vacances d’été seule avec sa mère envahissante, que l’ennui guette, que la vue est menacée par une sombre et rare maladie, que le désir monte au ventre et qu’on ne sait ni le nommer ni le maîtriser ? Ava n’a que 13 ans mais l’urgence de sa libido, de sa maladie et de son envie d’émancipation est plus forte que tout. Ava et Juan, c’est nous deux contre le reste du monde, ce sont toutes les enthousiasmantes premières fois : la jouissance, l’aventure, le jeu, le transformisme, la fugue… Ni les mères, ni la société, ni les flics, ni les familles gitanes ne peuvent résister à la fougue et au sentiment d’invincibilité de la jeunesse, à l’éveil de l’amour et de la sexualité, à la profondeur océanique du continent noir, à l’ivresse de devenir pleinement soi. Une petite bombe d’énergie et de sensualisme, d’inventivité scénaristique et plastique, dopée par une B.O haute en couleurs. Serge Kaganski
VERSION RESTAURÉE 2017 4K HAUTE DÉFINITION
Impitoyable
Clint Eastwood USA, 1992, 2h11 Avec : Clint Eastwood, Gene Hackman, Morgan Freeman…
Kansas 1880. William Munny, redoutable hors-la-loi reconverti dans l'élevage va, à la demande d'un jeune tueur, reprendre du service pour venger une prostituée défigurée par un cow-boy sadique. Qui est à la fois le fossoyeur de la mythologie de l'Ouest et son meilleur garant ? Clint Eastwood. Une fois encore, il renaît en fantôme, traverse l'écran le temps de quelques carnages, puis rejoint l'obscurité. Il n'est d'abord que l'ombre de lui-même : un fermier usé, incapable de mettre le pied à l'étrier, poursuivi par le souvenir de sa femme défunte. Un mortvivant frappé par la malédiction. Ce n'est pas le seul. Dans ce western, tous les personnages sont ambigus, même les femmes, pourtant seules dépositaires d'humanité et de noblesse. Réflexion sur le genre, la brutalité et la loi, ce western magnifie les paysages sans exalter la moindre conquête. On s'explique longtemps avant de dégainer. Car c'est l'heure du Jugement dernier, de l'Apocalypse. Avec ses corps stigmatisés, sa bourgade en feu, Impitoyable nous fait traverser une Amérique en proie à une violence consubstantielle. Jacques Morice
Grand Froid
Gérard Pautonnier France, Belgique, Pologne, 2017, 1h26 Avec : Jean-Pierre Bacri, Olivier Gourmet, Arthur Dupont, Philippe Duquesne…
Dans une petite ville perdue au milieu de nulle part, le commerce de pompes funèbres d’Edmond Zweck bat de l’aile. L’entreprise ne compte plus que deux employés : Georges, le bras droit de Zweck, et Eddy, un jeune homme encore novice dans le métier. Un beau matin, pourtant, un mort pointe son nez. L’espoir renaît. Georges et Eddy sont chargés de mener le défunt jusqu’à sa dernière demeure. Mais, à la recherche du cimetière qui s’avère introuvable, le convoi funéraire s’égare et le voyage tourne au fiasco. Pour les amateurs de bonnes grosses comédies populo-potaches déclenchant des rires gras, autant prévenir, Grand Froid n’est pas pour vous. Gérard Pautonnier joue la carte d’un humour à froid, bien noir comme on aime et délicieusement cynique, lequel va servir de véhicule pour entrer dans cette farce ubuesque dans un cadre aux allures de western nordique. Au menu, des situations surréalistes, des personnages truculents, un Jean-Pierre Bacri qui fait du Bacri (et c’est comme ça qu’on l’aime) et une belle galerie de personnages secondaires au sein de laquelle on retrouve quelques têtes connues comme Feodor Atkine, Philippe Duquenne ou Sam Karmann en prêtre je-m’en-foutiste. Nicolas Rieux
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Visages Villages Agnes Varda et JR France, 2017, 1h29 Cannes 2017 : Hors compétition
Agnès Varda et JR ont des points communs : passion et questionnement sur les images en général et plus précisément sur les lieux et les dispositifs pour les montrer, les partager, les exposer. Agnès a choisi le cinéma. JR a choisi de créer des galeries de photographies en plein air. Quand Agnès et JR se sont rencontrés en 2015, ils ont aussitôt eu envie de travailler ensemble, tourner un film en France, loin des villes, en voyage avec le camion photographique (et magique) de JR. Co-réalisé avec JR, c’est bel et bien un film d’Agnès Varda, un auto-documentaire tourné vers les autres, en quelque sorte. On y retrouve une nouvelle fois sa verve, sa malice, sa sensibilité, son goût pour les coqs à l’âne et les maraboud’ficelle, sur fond de mélancolie (tout va ensemble). Visages villages est évidemment un film sur la vieillesse, la mort qui approche. Les yeux sont au cœur du film, comme si Varda, qui annonce qu’elle perd peu à peu la vue – elle qui lui doit tant, à ce sens – faisait une dernière fois le tour d’un territoire, de paysages et de gens aimables ou aimés qu’elle n’est plus sûre de pouvoir contempler très longtemps. Dans quelques scènes, Varda pleure. Dans les dernières, les larmes nous montent aux yeux. A la fin de ce mois, Agnès Varda aura 89 ans, et elle nous en a encore mis plein les mirettes ! Jean-Baptiste Morain
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On the Milky Road
Emir Kusturica Serbie, Angleterre, USA, 2017, 2h05 Avec : Monica Bellucci, Emir Kusturica, Miki Manojlovic
Sous le feu des balles, Kosta, un laitier, traverse la ligne de front chaque jour au péril de sa vie pour livrer ses précieuses vivres aux soldats. Bientôt, cette routine est bouleversée par l’arrivée de Nevesta, une belle réfugiée italienne. Entre eux débute une histoire d’amour passionnée et interdite qui les entraînera dans une série d’aventures rocambolesques. Entre la comédie matrimoniale et cette course-poursuite qui constituent les deux temps du film, une note de brutalité s’insinue dans le décor surréaliste planté par le cinéaste, alors que la guerre qui s’était limitée à frôler le village exubérant révèle sa puissance de destruction. Derrière la comédie, Kusturica présente un monde détraqué, à la manière de cette pendule géante de Milena qui taillade les mains de tous ceux qui s’essaient à la réparer. La vision initiale d’oies faisant trempette dans une baignoire remplie de sang s’avère prémonitoire. Le cinéaste tente alors de rétablir un lien aux choses sur un plan plus vaste, où le conte côtoie le mythe : d’où une suite de visions miraculeuses, depuis l’instant où un faucon génère une tempête avec un battement d’ailes jusqu’à la vision d’un serpent se baignant dans une flaque de lait. Un dédale de paysages majestueux, de scènes de danse au rythme effréné et de cascades intrépides. Nicolas Brarda
Love Hunters
Ben Young Australie, 2017, 1h48 Avec : Ashleigh Cummings, Emma Booth, Stephen Curry…
Interdit aux moins de 16 ans
Australie, été 1987. Un soir, alors que la jeune Vicki Maloney se rend à une soirée, elle est abordée dans la rue par Evelyn et John White, deux trentenaires qui l’invitent chez eux. Sur place, elle comprend qu’elle est tombée dans un piège. Séquestrée, sa seule chance de survie sera d’exploiter les failles du couple… Ben Young a d’abord la bonne idée de ne jamais expliquer les motivations du couple. On ne connaît pas la source du mal et c’est une des forces du film qui se démarque du tout-venant en privilégiant la psychologie des deux kidnappeurs. John White est un homme ordinaire, médiocre, ayant des problèmes d’argent et lié à des dealers. Il est décrit comme un pervers narcissique. Il assoit sa domination sur sa femme, Evelyn, en jouant sur sa culpabilité et sur l’amour qu’il lui porterait. Il la manipule constamment pour l’utiliser à sa cause. D’ailleurs, c’est bien cette dernière qui joue le rôle d’une véritable rabatteuse en ramenant des jeunes filles. Évitant toute complaisance, notamment le voyeurisme, Love hunters privilégie les scènes d’horreur hors champ. La victime, sans issue, est constamment impuissante face à ses ravisseurs. On la sent comme résignée. Son seul espoir est de rallier à sa cause la compagne du psychopathe dont elle perçoit rapidement l’ambiguïté de sa position. Love hunters est avant tout un drame familial où chaque personnage féminin subit l’absence de l’être cher. Le film peut compter sur une interprétation très convaincante, notamment d’Emma Booth, dans le rôle de la compagne du psychopathe. Nicolas Bonnes
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Les Hommes du Feu
Pierre Jolivet France, 2017, 1h30 Avec : Roschdy Zem, Emilie Dequenne, Michaël Abiteboul
Philippe, 45 ans, dirige une caserne dans le Sud de la France. L’été est chaud. Les feux partent de partout, criminels ou pas. Arrive Bénédicte, adjudant-chef, même grade que Xavier, un quadra aguerri : tension sur le terrain, tensions aussi au sein de la brigade... Plongée dans la vie de ces grands héros : courageux face au feu, mais aussi en 1ère ligne de notre quotidien. Les pompiers, on a tous eu affaire à eux au moins une fois dans notre vie. On a même sans doute tous eu l’occasion de les remercier au moins une fois, pour une raison X ou Y. Car au final, les pompiers sont en première ligne de la vie de tout le monde, comme l’explique le réalisateur Pierre Jolivet, évoquant deux moments clés de sa vie où il a eu besoin d’eux, et où ils ont répondu présents. Cette réflexion conjuguée à un fait divers qui l’avait marqué (l’incendie ravageur d’une pinède dans les Bouches-du-Rhône déclenché par un adolescent) a muté dans l’esprit du cinéaste, qui a décidé d’en faire un film. De part sa pudeur, son intelligence du regard, sa capacité à saisir des petites scènes qui veulent tout dire, Les Hommes du Feu est une tornade d’émotions, de passion, de considération, d’empathie… Nicolas Rieux
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Le Caire Confidentiel
Tarik Saleh Suède, Danemark, Allemagne, 2017, 1h50 Avec : Fares Fares, Hania Amar, Mari Malek… Sundance 2017 : Grand Prix du Jury Festival International du Film Policier de Beaune : Grand Prix du Jury
Le Caire, janvier 2011, quelques jours avant le début de la révolution. Une jeune chanteuse est assassinée dans une chambre d’un des grands hôtels de la ville. Noureddine, inspecteur revêche chargé de l’enquête, réalise au fil de ses investigations que les coupables pourraient bien être liés à la garde rapprochée du président Moubarak. Filmé avec grande maîtrise par Pierre Aïm, le thriller impose un rythme éprouvant créé par le montage courroucé de Theis Schmidt. Les bâtiments décrépits, les ruelles bondées et poussiéreuses, les lumières aveuglantes et les sons perçants enveloppent Le Caire confidentiel d’une couverture presque dystopique. C’est l’endroit idéal pour découvrir comment un meurtre aussi brutal peut se transformer en un simple ‘’incident’’, la raison pour laquelle la vie a si peu de sens, mais aussi pourquoi la loi peut être piétinée par ceux qui doivent précisément la faire respecter. Sans jamais trahir son approche, le film de Saleh fait preuve d’ambitions politiques pertinentes, un mélange auquel le public ne résistera pas. Stefan Dobroiu
La Région Sauvage
Amat Escalante Mexique, Danemark, France, 2017, 1h39 Avec : Ruth Jazmin Ramos, Simone Bucio, Jesús Meza…
Interdit aux moins de 12 ans
Alejandra vit avec son mari Angel et leurs deux enfants dans une petite ville du Mexique. Le couple, en pleine crise, fait la rencontre de Veronica, jeune fille sans attache, qui leur fait découvrir une cabane au milieu des bois. Là, vivent deux chercheurs et la mystérieuse créature qu’ils étudient et dont le pouvoir, source de plaisir et de destruction, est irrésistible… Le nouveau film du Mexicain Amat Escalante déroutera sans doute plus d'un spectateur. Il nous livre aujourd'hui une angoissante fable sur les jugements portés sur des victimes d'abus sexuels ou de violence, dans une société puritaine loin de les considérer au final comme des victimes. En forme d'allégorie, son film s'ouvre sur une mystérieuse météorite noire flottant dans l'espace, avant de suggérer la présence d'une créature potentiellement dangereuse dont prennent soin deux personnes âgées, au fin fond d'une vallée au vert presque surnaturel. Convoquant un fantastique presque apaisant en contraste avec les vies urbaines de chacun de ses personnages, La Région Sauvage est une œuvre à la fois esthétique et hypnotique, qui use des effets spéciaux à bon escient, pour mieux provoquer un efficace effet de répulsion-fascination. La puissance de certains plans, évoquant un appel incontrôlable, en font un objet aussi original que fascinant, récipiendaire mérité du Prix de la mise en scène au Festival de Venise 2016. Olivier Bachelard
Song to Song
Terrence Malick USA, 2017, 2h08 Avec : Ryan Gosling, Rooney Mara, Michael Fassbender, Nathalie Portman, Kate Blanchett, Val Kilmer, Iggy Pop, Patty Smith…
Une histoire d'amour moderne, sur la scène musicale d'Austin au Texas, deux couples - d'un côté Faye et le chanteur BV, et de l'autre un magnat de l'industrie musicale et une serveuse - voient leurs destins et leurs amours se mêler, alors que chacun cherche le succès dans cet univers rock'n'roll fait de séduction et de trahison. Le cinéma s’arrachera peu à peu à cette tyrannie du visuel, de l’image pour l’image, de l’anecdote immédiate, du concret, pour devenir un moyen d’écriture aussi souple et aussi subtil que celui du langage écrit. Cet art doué de toutes les possibilités, mais prisonnier de tous les préjugés, ne restera pas à piocher éternellement ce petit domaine du réalisme et du fantastique social qu’on lui a accordé aux confins du roman populaire, quand on ne fait pas de lui le domaine d’élection des photographes. Aucun domaine ne doit lui être interdit. La méditation la plus dépouillée, un point de vue sur la condition humaine, la psychologie, la métaphysique, les idées, les passions sont très précisément de son ressort. Mieux, nous disons que ces idées et ces visions du monde sont telles qu’aujourd’hui le cinéma seul peut en rendre compte ; Maurice Nadeau disait dans un article de Combat : « Si Descartes vivait aujourd’hui il écrirait des romans. » J’en demande bien pardon à Nadeau, mais aujourd’hui déjà un Descartes s’enfermerait dans sa chambre avec une caméra de 16 mm et de la pellicule, et écrirait « Le Discours de la méthode » en film, car son « Discours de la méthode » serait tel aujourd’hui que seul le cinéma pourrait convenablement l’exprimer. Alexandre Astruc (Naissance d’une nouvelle avant-garde : la caméra-stylo)
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Eté 93
Carla Simon Pipo Espagne, 2017, 1h30 Avec : Laia Artigas, Paula Blanco, Bruna Cusí… Festival de Berlin 2017 : Prix du Meilleur Premier Film
Frida, six ans, regarde en silence les derniers objets de l'appartement de sa défunte mère, placés dans des boîtes. Ses amis sont là pour lui dire adieu. Bien que la famille de son oncle l'accueille à bras ouverts, ce n'est que très lentement que Frida commence à s'habituer à sa nouvelle maison à la campagne, loin de sa Barcelone natale... Le film a notamment pour particularité d'être tourné en Catalan. Le "secret" de Été 93 se dessine peu à peu, sans que la réalisatrice n'ait recours à de scènes explicatives. Le titre du film est simple. Le récit est tout aussi dénudé, épuré. Le film évoque un cousin lointain du Coréen Une vie toute neuve, qui lui aussi faisait avec subtilité le portrait d'une enfance confrontée prématurément à la violence et la cruauté du monde. Carla Simon laisse une large place au silence. Celui, un peu abasourdi, du deuil. Celui de la découverte également, celle d'un nouvel environnement et de son étrangeté : nature sauvage, statue de vierge cachée dans les feuilles. Par petites touches, la cinéaste parvient à faire ressentir l'amertume de cette situation, dans laquelle malgré toutes la bonne volonté du monde, la fillette orpheline reste traitée comme une pièce rapportée. Simon n'appuie jamais sur le bouton du méga-mélodrame et son sens de la retenue est à la fois exigeant et émouvant. Une réussite. Nicolas Bardot
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Le Grand Méchant RENARD et autres contes... Benjamin Renner, Patrick Imbert France, 2017, 1h19
Ceux qui pensent que la campagne est un lieu calme et paisible se trompent, on y trouve des animaux particulièrement agités, un Renard qui se prend pour une poule, un Lapin qui fait la cigogne et un Canard qui veut remplacer le Père Noël. Si vous voulez prendre des vacances, passez votre chemin… Adapté de sa propre bande dessinée, le film d'animation de Benjamin Renner sort au cinéma avec dans le premier rôle, un renard pas tout à fait comme les autres. Le Grand méchant renard et autres contes raconte l'histoire d'un renard qui, au lieu de terroriser les poules, se fait martyriser par ces occupantes de la basse-cour. Coaché par le loup, le prédateur va alors voler des œufs dans l'espoir de manger des poussins. Mais son plan tourne au vinaigre lorsque ces derniers le prennent pour leur mère. Film d'animation destiné à un large public, le long métrage est adapté de la bande dessinée éponyme à succès parue en 2015 aux éditions Delcourt. Récompensé au Festival d'Angoulême, l'ouvrage a été adapté au cinéma par son auteur, Benjamin Renner, qui avait déjà signé en 2013 le film d'animation écrit par Daniel Pennac, Ernest et Célestine. L’animation dynamique dessinée à la main avec un style épuré et l’efficacité du scénario créent un univers ludique propre à stimuler l’imaginaire, bien loin des images 3D léchées et ultraréalistes des blockbusters d’animation sortis des grands studios américains. Humour, tendresse, gags désopilants.... Un vrai bon moment de plaisir assuré. Ne pas oublier : ce n’est pas que pour les enfants !
LE GRAND ÉCRAN DES PETITS... t ir d e 5
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La Cabane à histoires Célia Rivière France, 2016, 50 mn
Quatre enfants se réunissent pour jouer et pour se laisser aller au plaisir de la lecture : tous à la cabane de Lisette pour feuilleter une nouvelle histoire ! Au fur et à mesure des mots, le monde réel cède le terrain au dessin, l’illustration prend vie et les pages s’animent. Huit albums de la littérature jeunesse contemporaine voient leurs illustrations prendre vie au fur et à mesure de la lecture…. Le film La Cabane à Histoires est extrait d’une série de 26 épisodes conçue au départ pour la télévision. Les histoires : La Véritable Histoire du grand méchant Mordicus, Cornebidouille, Le festin de Noël, 999 Têtards, Mon chien qui pue, Brigitte la brebis qui n’avait peur de rien, Michel le mouton qui n’avait pas de chance, Dragons père et fils. La grande aventure de ce programme était de mettre en mouvement des personnages et des décors issus de livres existants. S’adapter à l’univers de chaque illustrateur, le servir en le sublimant, le modifier en le respectant scrupuleusement : c’est un vrai défi technique et artistique qu’a dû relever l’équipe de graphistes et d’animateurs, sachant que les ouvrages ont été sélectionnés notamment pour la qualité exceptionnelle et l’originalité quasi avant-gardiste de leurs images. Décors, personnages, accessoires et effets visuels, mais aussi cadrages, utilisation du vide de la page et cabochon (vignette)… bref tout ce qui constitue le style ou le parti-pris des illustrateurs a été assumé et mis en valeur. Célia Rivière
Prix des places : 5,50 € Projections 3D + 1€ (lunettes) + de 60 ans : 4,50 € Adhérents, demandeurs d'emploi, étudiants : 4 € enfants (-14 ans) : 3,50 € / Carnets 10 séances : 45 € Abonnement 10 séances : 40 € (sur présentation de la carte) Pass jeune (- 25 ans) 8 films : 28 € / RSA : 3,50 €
Plus d’informations sur les films :
cinemartigues.comm
Le cinéma Jean Renoir est financé majoritairement par la Ville de Martigues, par le Conseil Départemental 13, le CNC, la région PACA, la DRAC PACA.
CINÉMA JEAN
RENOIR
rue Jean Renoir Martigues cinéma 09 63 00 37 60 adminis. 04 42 44 32 21
e-mail : administration.renoir@sfr.fr
MARTIGUES
CINEMATHEQUE GNIDZAZ cinemartigues.com
CATHERINE BREILLAT, LA PREMIÈRE FOIS
Luc Moullet, 2012, 55’
MUSIDORA, LA DIXIÈME MUSE
Patrick Cazals, 2013, 1h05 Actrice révélée par les films de Feuillade : Les Vampires et Judex, Musidora était d’abord une femme libre, aux talents exceptionnels, l’une des pionnières du cinéma, notamment grâce aux tournages de plusieurs de ses films en Espagne. Amie intime de Colette comme de Pierre Louÿs, égérie des surréalistes puis des militantes féministes des années 1970, chanteuse et danseuse de revues, peintre, écrivaine, Musidora a été l’une des collaboratrices de la première heure d’Henri Langlois lors de la création de la Cinémathèque française. Ce film permet de redécouvrir cette créatrice devenue l’un des grands mythes du cinéma français. De nombreux documents inédits (extraits de films, photos, manuscrits) figurent dans ce film grâce à sa famille. L’envoûtante Musidora, moulée dans sa combinaison noire – quatre-vingts ans avant Michelle Pfeiffer-Catwoman dans le Batman de Burton –, rôde sur les toits de Paris dans le feuilleton Les Vampires, que Louis Feuillade réalise en 1915. Un beau documentaire qui dresse le portrait de cette séductrice, qui fut l'une des plus grandes stars françaises du cinéma muet. Et bien plus que ça… TELERAMA
"Je ne peux pas arrêter de parler et d’ailleurs c’est comme ça que je découvre ce que je pense", dit Dominique Laffin dans Tapage nocturne(1979). A l’image de ses personnages, Catherine Breillat parle et se révèle. Luc Moullet analyse des extraits de ses films et raconte ses souvenirs de spectateur. Il convoque aussi l’actrice Roxane Mesquida et la monteuse Pascale Chavance pour aborder l’art et la manière de la cinéaste. Les deux premiers films de Catherine Breillat, Une Vraie Jeune Fille (1976) et Tapage nocturne, perçus comme voyeuristes, connaissent un accueil exécrable, ce qui est sans doute dû à sa volonté de "matérialiser les interdits". Les gens se font d'elle une image de réalisatrice sulfureuse. Ce film leur offrira peut-être une nouvelle approche. C'est une bonne mise en relation , j'espère… LUC MOULLET
FRANÇOISE LEBRUN, LES VOIES SINGULIÈRES
Emmanuel Vernières, 2007, 53' Pour la plupart des cinéphiles, Françoise Lebrun reste l’actrice d’un rôle, celui de Veronika, dans la Maman et la Putain de Jean Eustache, un des films français majeurs des années soixante-dix. Chacun se souvient par exemple de son incroyable et logorrhéique monologue final, face à Jean- Pierre Léaud et Bernadette Lafont. Au-delà des questions posées par l’image et la force de ce premier rôle, ce documentaire trace le portrait d’une comédienne douée d’un rapport exceptionnel au langage et de la manière dont elle vit aujourd’hui ses choix et son métier. Entre plateaux et studios, le réalisateur l’observe telle qu’en elle-même.
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PORTRAITS DE FEMMES
E X P O S I T I O N
Du 18 Juillet au 9 Septembre 2017
CONSERVER POUR MONTRER LES TRÉSORS
DE LA CINÉMATHÈQUE DE MARTIGUES
Gardiennes de la mémoire du cinéma, les Cinémathèques conservent les films mais pas que…
Toute sorte de matériels et de documents provenant de dons et de dépôts enrichissent inlassablement les collections. Extraites des réserves, plus d’une centaine de pièces rares sont présentées dont des appareils de projection et d’outils permettant la manipulation de la pellicule et la fabrication d’un film.
DU 04 AU 08 JUILLET MUSIDORA, LA DIXIÈME MUSE DU 11 AU 15 JUILLET MUSIDORA, LA DIXIÈME MUSE DU 18 AU 22 JUILLET CATHERINE BREILLAT, LA PREMIÈRE FOIS DU 25 AU 29 JUILLET CATHERINE BREILLAT, LA PREMIÈRE FOIS DU 01 AU 05 AOUT FRANÇOISE LEBRUN, LES VOIES SINGULIÈRES
MAR. 04
15h MAR. 11
MERC. 05 JEU. 06
15h
15h
MERC. 12
JEU. 13
15h
15h
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MAR. 18
MERC. 19
JEU. 20
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MAR. 25
MERC. 26
JEU. 27
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MAR. 01
MERC. 02
JEU. 03
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VEN. 07
15h VEN. 14
SAM. 08
15h SAM. 15
Fermée
Fermée
VEN. 21
SAM. 22
15h
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VEN. 28 SAM. 29
15h
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VEN. 04 SAM. 05
15h
15h
TOUTES NOS SÉANCES SONT PUBLIQUES, GRATUITES ET NON-COMMERCIALES. La Cinémathèque Gnidzaz présente un espace muséal sur les évolutions techniques du cinéma des premières images animées à nos jours, ainsi qu’une collection « film » et « non-film. » Sous la direction du Cinéma Jean Renoir, elle est un lieu de conservation, de diffusion et d’éducation à l’image.
MARDI, JEUDI, VENDREDI : 14H/18H MERCREDI & SAMEDI : 10H/12H 14H/18H 4 rue du Colonel Denfert - Martigues O4 42 10 91 30 espacinema@gmail.com ENTREE LIBRE
PROGRAMME DU 05 JUILLET AU 08 AOUT 2017 Tous les films non francophones, sont diffusés en Version Originale sous-titrée.
S ALLE CLIMATISÉE
MERCREDI 05 AU MARDI 11 JUILLET
MERC. 05
JEU. 06
VEND. 07
CE QUI NOUS LIE20h30 19h00 MASSILIA SOUND SYSTEM NOTHINGWOOD 17h30 FREE FIRE 21h00 LE GRAND MÉCHANT RENARD 14h30/16h
20h45
17h00
19h00
19h00 21h00
MERC. 12
JEU. 13
VEND. 14
19h00
21h00
21h00 17h00
17h00
MERCREDI 12 AU MARDI 18 JUILLET
CE QUI NOUS LIE20h30 21h00 K.O. AVA 19h00 MASSILIA SOUND SYSTEM LE GRAND MÉCHANT RENARD 17h30
MERCREDI 19 AU MARDI 25 JUILLET
MERC. 19
IMPITOYABLE20h30 17h00 MASSILIA SOUND SYSTEM GRAND FROID VISAGES VILLAGES 20h30 LE GRAND MÉCHANT RENARD 19h00
MERCREDI 26 JUILLET AU MARDI 01 AOUT
MERC. 26
ON THE MILKY ROAD20h30 20h45 LOVE HUNTERS LES HOMMES DU FEU 19h00 LE CAIRE CONFIDENTIEL LE GRAND MÉCHANT RENARD 17h30
MERCREDI 02 AU MARDI 08 AOUT
MERC. 02
LA RÉGION SAUVAGE20h30 19h00 SONG TO SONG 21h00 ON THE MILKY ROAD ETÉ 93 17h30 LA CABANE À HISTOIRES
Vacances Scolaires + férié
A voir en famille
SAM. 08
17h00 20h30 19h00
SAM. 15
19h00
DIM. 09
LUN. 10
20h00 18h30 17h00
19h00 20h30
DIM. 16
LUN. 17
20h20 18h30
19h00 17h00 21h00
19h00
21h00 17h00
JEU. 20
VEND. 21
SAM. 22
17h00
20h45
20h50 19h15 15h30
19h15 17h30 16h00
20h50 19h15 17h45
JEU. 27
VEND. 28
SAM. 29
DIM. 30
LUN. 31
17h00
18h45 21h00
19h45
17h00 19h10
21h00 17h30 19h10
JEU. 03
21h00 16h30 18h45 15h30
19h15 20h50 15h30
VEND. 04
20h45 19h00 18h00
Jeune Public
16h50 15h30
SAM. 05
19h00 20h45 17h30 16h30
17h00
DIM. 23
LUN. 24
20h45
19h30
17h30 19h00
16h00 17h45
21h00
DIM. 06
LUN. 07
19h50 17h40 16h00
19h00 21h00 17h30
MAR. 18
20h45 18h30 17h00
17h00
15h30
MAR. 11
17h20 21h00 19h15
MAR. 25
21h00 19h30 18h00
MAR. 01
20h45 19h00 17h30
MAR. 08
19h00 20h45 18h00