Rapport annuel 2015

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CinÊmathèque royale de Belgique Rapport annuel 2015

Koninklijk Belgisch Filmarchief


La CinÊmathèque royale remercie

Soutien structurel

Soutien de projets

Collaborations structurelles

Sponsors


EDITO Résumer les multiples activités réalisées par la CINEMATEK tout au long d’une année offre l’opportunité de présenter notre rôle d’acteur unique et actif dans de multiples secteurs. Nous conservons, restaurons, programmons et distribuons des films ; nous offrons un accès à des collections film et non film exceptionnelles ainsi qu’à notre propre centre de documentation ; nous organisons une offre éducative et de formation à destination de divers publics. Et nous développons de nombreux projets avec des partenaires multiples et variés, faisant rayonner notre institution et le cinéma, en Belgique comme à l’étranger. La rédaction d’un rapport annuel produit aussi à chaque fois, osons le dire, un sentiment de fierté : nous y sommes encore arrivés ! Car nous pouvons l’observer : les résultats, les chiffres et le foisonnement d’activités sont, cette année encore, plutôt impressionnants, autant pour ce qui concerne les activités de gestion des collections (Partie I : Conserver), que ce qui touche aux activités publiques (Partie II : Montrer). Nous réalisons beaucoup avec peu de moyens et cette situation n’est pas nouvelle. En 2015, nous avons commencé l’année avec une subvention fédérale considérablement diminuée. Et, contrairement aux institutions scientifiques fédérales, nous n’avons, à ce jour en tout cas, reçu aucune autre compensation. En dépit de ces contraintes et mobilisés par notre motivation à faire plus que garder la tête hors de l’eau, nous avons réussi à maintenir notre offre publique et nos services et avons clôturé l’année en équilibre financier. Ceci a demandé une gestion tendue, et a été possible grâce à un contrôle très minutieux des dépenses, une gestion particulièrement attentive et l’utilisation d’un maximum de moyens de financement complémentaires – petits ou grands. Ainsi, nous avons heureusement pu compter sur de nombreux projets (projets européens, moyens de diverses origines internationales comme ceux dédiés à la rétrospective sur Taïwan, etc.), plusieurs partenariats développés avec les différents niveaux de pouvoir belges (DIGIT-03, VIAA, Belgorama, l’Âge d’Or, etc.), les dons de généreux donateurs et le soutien indispensable du Fonds Baillet Latour. Tous ces moyens combinés nous ont permis de tenir une année de plus. La situation reste cependant très précaire et ne nous permet pas aisément de planifier le futur. Pour fonctionner, notre modèle de financement multi-sources, basé sur de nombreux projets et partenariats ponctuels, requiert d’importants investissements humains : les relations doivent être développées avec les partenaires, les projets doivent être conçus, les demandes introduites, le suivi, administratif comme en termes de contenu, doit être assuré, et dans certains cas, les projets doivent être préfinancés. Tout cela nécessite des ressources humaines. Or en matière de personnel, les moyens ont également été très limités. En 2015, CINEMATEK n’employait plus que 46 équivalents temps plein, soit le plus petit effectif en personnel depuis de nombreuses années. Par rapport à 2010, nous avons ainsi perdu 22% de nos ressources humaines (!). Une telle situation signifie aussi une perte de savoir-faire et de compétences sur lesquelles nous avions investi de façon conséquente. Pour déployer des projets, gérer le quotidien et notre ancrage financier multiple, il est désormais indispensable de renverser rapidement la tendance et de renforcer notre équipe par du personnel et des expertises supplémentaires. Ceci n’est pas chose aisée alors que le discours général (politique) implique une réduction perpétuelle des dépenses en termes de personnel et un réel découragement à l’embauche de ressources humaines. Rédiger un document tel que celui-ci implique inévitablement de réaliser un bilan, de nous arrêter un instant sur le chemin parcouru et d’engager des réflexions sur les directions à prendre. Dans ce processus, une question surgit invariablement : n’en faisons-nous pas trop ? Mieux encore : ne voulons-nous pas trop en faire? Nous faisons beaucoup, c’est un fait. Nous voulons et devons faire beaucoup, car nous avons une mission unique et la chance de disposer, à Bruxelles, de collections de films comptant parmi les plus riches au monde. Nous avons l’ambition de prendre soin de ces collections, qui s’accroissent continuellement grâce à notre action, et de les partager. Il s’agit d’une mission essentielle que nous devons remplir vis-à-vis de tous les acteurs concernés ici et à l’étranger, vis-à-vis du public, du secteur, des décideurs politiques de tous niveaux de pouvoir et par-dessus tout, vis-à-vis du cinéma lui-même.

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Déjà s’envole la fleur maigre, Paul Meyer

Qui d’autre que la CINEMATEK pourrait assurer la conservation à long terme et la gestion de nos productions et patrimoines cinématographiques ? Qui d’autre serait en mesure de restaurer ces films et de leur offrir une indispensable deuxième vie digitale leur permettant de ne pas disparaître purement et simplement des radars ? Qui prendrait soin d’une des collections de films les plus riches au monde ? Qui permettrait aux étudiants et aux chercheurs d’avoir accès à un des centres de documentation les plus riches d’Europe ? Qui s’occuperait de communiquer avec les ayants droit et de mettre à disposition les films et extraits d’œuvres audiovisuelles pour des projections, de nouvelles créations, des expositions et des recherches, en Belgique comme à l’étranger ? Qui offrirait au public la possibilité, année après année, de (re-)découvrir des classiques et des perles oubliées du cinéma, faisant œuvre de mémoire et d’histoire collective ? Qui pourrait faire connaître à ce même public un cinéma belge actuel à peine, voire pas du tout, diffusé sur grand écran dans notre pays ? Qui pourrait permettre à une prochaine énième génération de cinéastes de faire connaissance avec toute la diversité de cette forme artistique ? Qui d’autre dispose de la connaissance, du savoir-faire et de l’infrastructure permettant de fournir au public les services que la CINEMATEK propose aujourd’hui à chaque personne, organisation, projet et communauté faisant appel à nous ?

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Ces questions, nous l’admettons, sont rhétoriques. Cela ne les empêche pas de nous faire réfléchir. Au cours de la lecture de ce rapport, vous remarquerez comment les diverses facettes de nos activités, à leur manière, mettent en œuvre la mission unique de la CINEMATEK. Ceci même si la CINEMATEK accomplit aujourd’hui certaines tâches qui ne sont pas (encore) suffisamment institutionnellement reconnues, et qu’elle les accomplit de facto, depuis de nombreuses années déjà, à l’attention de tous les acteurs et niveaux de pouvoir concernés. Il s’agit d’un rôle exceptionnel, auquel nous ne voulons ni ne pouvons renoncer vis-à-vis de nos multiples partenaires, du public et du cinéma, et ce, même si les moyens disponibles ne sont que trop limités. Une gestion stricte et économe nous a permis cette année encore de joindre les deux bouts. Ces chiffres satisfaisants ne modifient en rien ce que nous soulignons depuis déjà de nombreuses années : les moyens et infrastructures disponibles sont inadaptés et le financement structurel de l’État fédéral ne nous accorde aucune marge permettant d’investir. Les rénovations souhaitables jusqu’il y a peu, deviennent à présent absolument nécessaires et urgentes si nous ne voulons pas nuire aux services que nous offrons, à nos activités et à nos collections. Lors de contacts récents avec les parties prenantes, nous rencontrons fort heureusement une grande part de reconnaissance pour notre travail, ainsi qu’une réelle confiance dans le potentiel de cette organisation unique. Nous espérons vivement que ces soutiens se traduiront, dans les prochains mois, par des partenariats institutionnels et politiques renouvelés, renforcés et adaptés à la variété des missions que nous poursuivons dans le paysage belge actuel.


La liste des investissements nécessaires et urgents est connue : –– La construction d’un centre de conservation à part entière est une nécessité absolue : pour continuer à conserver nos collections de films à long terme et de manière optimale, garantir la pérennité du cinéma belge et du patrimoine filmique, former les actuels et futurs archivistes du cinéma et nous développer plus avant la numérisation et la restauration de notre patrimoine cinématographique. –– Nos collections non film liées au cinéma méritent, elles aussi, une meilleure infrastructure, tant au niveau de la conservation du matériel, que de sa gestion et de sa diffusion. Nous possédons en effet une des collections de livres, périodiques, affiches, photos, manuscrits… et films dédiés au cinéma les plus larges d’Europe. Une partie de cette collection est déjà numérisée. Pour permettre une accessibilité optimale de celle-ci aux étudiants, chercheurs et au grand public, il est nécessaire d’investir dans une biblio-médiathèque moderne et dynamique, ainsi que dans une infrastructure et des espaces d’exposition supplémentaires permettant de déployer notre offre éducative. –– Enfin, l’investissement dans l’offre de projections est, et reste, également essentiel. Les contextes de diffusion et de consommation des films ont radicalement évolué ces dernières années. Comme on l’observe à l’étranger, le cinéma de patrimoine suscite de nouveaux engouements, des ressorties de films restaurés, des projections en augmentation… Ces évolutions culturelles offrent donc de nouvelles perspectives et rendent le travail des cinémathèques plus crucial et porteur que jamais. À condition que nous puissions déployer notre approche du public et, par ailleurs, surmonter l’obstacle que représente la trop petite capacité de nos salles actuelles. La réflexion concernant ces indispensables investissements représente à nos yeux une occasion unique de réfléchir à ce que nous devons, voulons et pouvons faire dans le monde d’aujourd’hui, une opportunité précieuse de revisiter nos actions, d’actualiser nos rôles, de choisir ceux que nous voulons renforcer, faire évoluer, grandir… Nous avons initié cette dynamique d’actualisation via des dialogues menés en toute franchise, en interne comme avec l’ensemble des acteurs et niveaux de pouvoir concernés. Bien que les moyens soient aujourd’hui limités, notre ambition collective et notre devoir sont d’engager et de mener, avec nos partenaires, une réflexion sur ce qu’il est nécessaire et possible de développer aujourd’hui et demain, sans se laisser enfermer par les contraintes que nous devons toutefois gérer. La CINEMATEK possède un énorme potentiel en tant qu’acteur culturel. Un potentiel qui ne demande qu’à être encore mieux mis à profit et déployé au bénéfice de tous. Nous avançons résolument dans cette optique et engrangeons déjà de premiers résultats : nous sommes ainsi en discussion avec plusieurs partenaires afin de clarifier, au départ de notre ancrage fédéral qui serait stabilisé, nos relations en fonction d’objectifs réactualisés que nous voulons poursuivre ensemble. Une première concrétisation est d’ailleurs en cours de réalisation car nous avons pu bénéficier du soutien financier de la Ville de Bruxelles pour la rénovation de l’Hôtel de Clèves (qui abrite aujourd’hui nos bureaux et une partie de la bibliothèque). Nous pourrons ainsi entamer en 2016 le réaménagement de ce bâtiment classé pour en faire une maison du cinéma accessible au public, proposant une biblio-médiathèque optimale – certes avec une superficie encore limitée, mais tout de même – et des espaces permettant d’accueillir des ateliers éducatifs, conférences et expositions. En 2016, nous continuerons à travailler sur l’ensemble de ces questions, opportunités et projets. Avec toute notre équipe, nous proposerons et assurerons notre large et impressionnante offre de services. Nous espérons ainsi pouvoir à nouveau vous présenter, avec fierté, un rapport annuel équilibré et enthousiasmant, au nom de et grâce à la fantastique équipe de la CINEMATEK, une Fondation d’utilité publique qui donne vie à des richesses que peu d’autres cinémathèques en Europe connaissent. Bruxelles, avril 2016 Eric De Keuleneer Président Nicola Mazzanti Conservateur Kristel Vandenbrande Directrice adjointe

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PARTIE I :

CONSERVER Depuis quelques années, les cinémathèques vivent des moments historiques. Jamais auparavant nous n’avions dû prendre de mesures aussi magistrales pour répondre aux évolutions fondamentales de notre travail et de nos responsabilités. Il y a trois ans déjà, nous avions redéfini nos activités de conservation afin de répondre à ces défis. Dans ce chapitre, nous présentons les résultats atteints en 2015, les progrès réalisés, mais aussi les retards parfois enregistrés et les limites auxquelles nous avons été confrontés. Ainsi, la situation n’est pas idéale. En 2015, nous avons certes réussi à conserver des équipements suffisants permettant de garantir la conservation à long terme des collections, mais les budgets sont toujours plus limités alors que les besoins sont en extension et les défis toujours plus nombreux. Concrètement, alors que nos responsabilités et les besoins de nos partenaires augmentent, notre budget en baisse a mis en péril les investissements que nous aurions dû faire dans le passé. Nous utilisons par exemple des bases de données qui étaient déjà obsolètes il y a 10 ans, et devons faire davantage avec moins de ressources, une installation technique vétuste et une équipe réduite. L’investissement dans un centre de conservation moderne pour la Belgique s’impose comme une nécessité. Comme toutes les cinémathèques au monde, nous ne sommes plus en mesure de garantir la collecte systématique du cinéma international car les producteurs ne souhaitent plus, systématiquement, y déposer leurs films. Nous sommes convaincus qu’il s’agit là d’une grave erreur, que le monde du cinéma regrettera à long terme. Dans ce contexte, nous avons adopté une approche différente, permettant néanmoins d’enrichir nos collections internationales. Premièrement, en actualisant et renforçant nos activités de décentralisation/distribution de films étrangers. Ensuite, en élargissant nos activités de restauration aux films non belges. Ces deux stratégies nous permettent d’accroître nos collections de films étrangers, qui pourront ainsi être partagés avec le public. Bien entendu, il s’agit là d’une solution qui ne limite qu’en partie la perte, pour la culture cinématographique d’aujourd’hui, liée à la fin du dépôt systématique des œuvres du cinéma international contemporain.

Patrice Deweer

Parallèlement à cela, nous garantissons bien entendu la conservation des productions belges, en partie grâce au soutien des deux Communautés. Si la mise en dépôt systématique des productions bénéficiant d’une aide publique francophone est encore en cours de lancement, nous travaillons avec nos partenaires afin d’optimaliser le système. Notre collection numérique continue à augmenter (elle compte aujourd’hui plus de 16.500 titres), et nos collections analogiques s’agrandissent elles aussi (en 2015, nous avons accueilli environ 10.000 bobines de film dans le cadre de collaborations avec plusieurs institutions). Ceci engendre un défi important : prévoir un lieu et des effectifs adéquats afin d’assurer la gestion et la conservation à long terme de ces collections. Notre collection digitale nécessite elle aussi d’importants espaces et nous poursuivons le développement de notre capacité de stockage numérique afin de répondre à nos besoins grandissants. L’espace de stockage supplémentaire prévu par le projet du gouvernement fédéral DIGIT-03 est ici d’un apport plus qu’appréciable. Notre Digilab – l’extension numérique de notre laboratoire de restauration de renommée historique – a lui aussi connu une année très productive. Nous disposons à présent de plusieurs centaines de titres numérisés et avons pu augementer le nombre de restaurations. Le Digilab répond à un besoin fondamental du secteur cinématographique, de nos réalisateurs et de nos producteurs : rendre leur cinéma disponible pour tous. Il traduit aussi notre volonté de nous assurer que nos collections uniques, belges et internationales, soient valorisables à leur juste valeur et de la meilleure manière qui soit. Nous avons par conséquent investi dans des équipements (en installant le seul scanner 4K en Belgique) et dans la formation de notre équipe. Digitale et analogique, notre collection est unique et considérable. Son aura, en Belgique et à l’étranger, nous permet de continuer à soutenir un large nombre de cinémathèques, de festivals, de rétrospectives, ainsi que de projets de restauration. Plus de 40 films par semaine quittent nos locaux pour être projetés ou intégrés à des productions.

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Les collections film Environ 10.000 matériaux analogiques ont complété notre collection en 2015, dont 5 lots conséquents (à peu près 7.500 éléments). 936 nouveaux titres au format numérique ont enrichi notre collection digitale qui compte aujourd’hui 16.516 titres de films. 594 nouveaux titres belges se sont ajoutés, dont 237 productions récentes. 266 titres ont été numérisés en haute résolution. 31 films ont été restaurés, dont 14 films belges.

L’ÉQUIPE EN CHARGE DES COLLECTIONS FILM La gestion de notre collection film est un travail quotidien, dont se chargent 17 personnes. Elles ont pour tâche d’identifier, d’évaluer, de faire l’inventaire des films, de préparer les copies de projection sur pellicule, de réparer, de prendre soin de la préservation à long terme des films analogiques et numérisés et d’assurer le contact et les rendezvous avec les dépositaires ou les ayants droit. Cinq d’entre elles travaillent au Digilab, section créée en 2012 pour la numérisation et la restauration digitale des films. Elles font en sorte que les films projetables restent dans le circuit de projection numérique et que le patrimoine puisse être intégré dans de nouvelles productions et distribué sur toutes les plateformes. Grâce à leur savoir-faire et à leur patience, elles redonnent surtout leur grandeur authentique aux films, via des techniques de restauration numériques.

Grâce à sa longue expérience, à sa formation régulière et à ses nombreux échanges avec ses pairs, l’équipe de la collection garantit au public d’aujourd’hui et de demain qu’il pourra profiter de plus d’un siècle de patrimoine cinématographique. L’équipe souhaite aussi transmettre ses connaissances et son expertise. Cette année encore, quatre stagiaires ont profité d’un stage à la Cinémathèque pour se former, grâce à des conventions de stages avec différentes universités européennes. Trois bénévoles renforcent l’équipe. Ils ont participé à l’inventaire de nombreuses heures de film.

Début de la coopération entre le VIAA et CINEMATEK L’année 2015 fut aussi marquée par le début de notre première collaboration avec le VIAA. Cet institut est responsable de la numérisation et de la conservation à long terme du patrimoine audiovisuel flamand. Pour les films, l’institut travaille en étroite collaboration avec CINEMATEK. Le VIAA fait ainsi appel, pour cette première phase, à notre expertise et à nos installations pour répertorier les collections film conservées dans les organismes flamands de préservation du patrimoine (et en faire l’inventaire sur base du contenu et de l’état). Nous sommes aussi intervenus dans la fixation des priorités et des étapes de la numérisation. Le travail d’inventorisation a commencé en début d’année. Il s’agit d’un travail de longue haleine, dont le VIAA assume la plupart des frais. 2.260 bobines ont été transférées vers notre dépôt en 2015, dont 1.900 ont été examinées, répertoriées et rempaquetées.

Tout ce travail a été réalisé en étroite collaboration avec les institutions de conservation du patrimoine concernées. Ainsi, nous avons entre autres coopéré avec le MAS, le MHKA, UGent, Liberaal Archief, Amsab, Kadoc, ADVN en Sportimonium. En concertation avec le VIAA, il a aussi été convenu de permettre à ces institutions de confier systématiquement la conservation et la gestion à long terme de leur matériel filmique à CINEMATEK, et ce, afin de garantir des conditions de conservation optimales. Le VIAA n’est bien sûr pas garant de la conservation des originaux, ni de la gestion des collections qu’il numérise. Presque toutes les institutions de conservation du patrimoine ont pris part au projet. Plus de 90% du matériel examiné sera définitivement déposé pour conservation définitive. Le nombre de films déposés va encore augmenter considérablement dans les prochaines années. La première phase du projet prévoit un apport d’environ 7.900 éléments. Ainsi, CINEMATEK confirme et renforce encore son rôle d’archive centrale pour le patrimoine filmique flamand.

Robin Cuvillier

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Patrice Deweer

ACQUISITIONS Notre collection film continue de croître. En 2015 notre collection film s’est enrichie de nombreux nouveaux titres, sur support analogique ou numérisés.

— Nous disposons maintenant de plusieurs centaines de titres numérisés dans notre Digilab et nous avons doublé le nombre de films restaurés en un an. —

Même si peu de films sont encore tournés sur pellicule de nos jours, notre collection analogique continue d’augmenter de manière constante. Nous recevons encore parfois du matériel venant de producteurs, de laboratoires ou de distributeurs, mais il s’agit d’un nombre relativement réduit de films (environ 400 titres). En 2015, cette augmentation de la collection analogique avait une tout autre origine. Aujourd’hui, les bobines de film nous sont le plus souvent envoyées par palettes, depuis diverses organisations qui transfèrent l’entièreté de leur collection (restante) de films à la Cinémathèque, afin que celle-ci en assure la conservation à long terme. Il s’agit généralement de quantités volumineuses de film 16mm (une palette peut facilement contenir 400 films). Ainsi, nous avons reçu l’année passée plusieurs milliers de films. Parmi ceux-ci, on compte 6 palettes de 16mm du Ministère de l’Agriculture, 3 de la Haute Ecole Erasmus RITCS, 2 de l’IAD et 1 palette de 35mm provenant de la liquidation de Survive – Banana Film. En plus de ces lots importants, nous avons encore reçu quelque 270 titres de films analogiques de diverses organisations à conserver. En outre, la Défense nous a confié la conservation et la gestion de 3.000 éléments dans le cadre de l’accord conclu en 2014 avec la Défense, les Archives Nationales et le Musée de l’Armée. Concrètement, il s’agit de 1.000 boîtes de films nitrate et de 2.000 boîtes de films d’acétate. Une dernière livraison aura lieu en 2016. Une telle mise en dépôt exceptionnelle nécessite naturellement un traitement bien plus long et intensif. L’inventaire du matériel est souvent à peine réalisé, ou de manière très incomplète. Il n’est pas rare non plus que le matériel soit dans un moins bon état. De nombreux nouveaux éléments ont également été déposés en 2015 dans le cadre du partenariat avec le VIAA. En cette première année, 2.260 bobines de film sont rentrées et 1.900 bobines (1.354 titres) ont été inventoriées (voir encadré). La collection digitale s’est dotée de 936 nouveaux titres : soit des productions digitales récentes, soit du matériel numérisé. Nous avons notamment reçu 578 éléments numériques du Ministère de la Communauté flamande et de producteurs dans le cadre du dépôt contractuel qu’impose le VAF. Du côté francophone, les conditions d’aide à la production prévoient également depuis 2014 que les copies digitales soient transmises systématiquement à la Cinémathèque royale pour leur conservation à long terme. La mise en dépôt n’a ici pas lieu directement entre le producteur et CINEMATEK, mais transite via la Fédération Wallonie-Bruxelles. La transmission du matériel manque encore toutefois de fluidité et à ce jour, aucun film francophone ne nous est parvenu. Nous travaillons actuellement avec le Centre Cinéma et de L’Audiovisuel et l’Administration en vue de rendre ce dépôt effectif le plus rapidement possible. Notre collection digitale comptait au total 16.516 films en 2015.

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GESTION DE LA COLLECTION FILM Gérer une collection extraordinairement riche et importante telle que la nôtre a bien entendu un coût élevé. La majorité des investissements sont réalisés à l’aide de ressources propres. Heureusement nous avons pu faire appel à un soutien extérieur pour les travaux coûteux de numérisation et de restauration. Pour la troisième année consécutive, nous avons pu compter sur le soutien de notre mécène, le Fonds Baillet Latour. De plus, nous avons bénéficié pour la deuxième année consécutive de ressources (en matière de personnel et de travail) dans le cadre du projet de numérisation fédéral DIGIT-03. Ainsi, en 2015, le laboratoire de numérisation et de restauration de la Cinémathèque a pu poursuivre son développement. Un deuxième scanner, le Northlight 4K-Archive, qui avait été acquis et installé fin 2014, a été mis en fonction après une phase de tests début 2015. Le Digilab entraîne bien sûr aussi des frais d’entretien technique considérables. En 2015, nous avons consacré 120.000 € à celui-ci. Nous avons malheureusement dû à nouveau repousser d’autres investissements de base urgents, comme le remplacement de notre base de données de films (dont le software n’était déjà plus pris en charge en 2006). Les fonds exceptionnels dont disposait la secrétaire d’État Elke Sleurs ont laissé entrevoir un temps des perspectives favorables, mais nous n’avons finalement pas pu en bénéficier. Tous les moyens ont en fin de compte été utilisés pour répondre aux besoins urgents de l’Établissement scientifique fédéral. Ce report ne met heureusement pas nos collections en danger, mais il complique grandement le fonctionnement quotidien, la collaboration et la prestation de services de la Cinémathèque. Nous espérons donc pouvoir faire appel au soutien du pouvoir fédéral dans un futur proche.

Numérisation et restauration En 2015, l’association de fonds privés et publics ont permis de numériser 266 titres en haute résolution. Nous avons entièrement restauré 31 titres, parmi lesquels 14 films belges (voir encadré). Ce résultat a été rendu possible grâce au projet DIGIT-03 de la Politique scientifique fédérale et au soutien de notre mécène, le Fonds Baillet Latour. En outre, plusieurs autres œuvres étrangères ont aussi été restaurées. Nous avons ainsi travaillé avec des réalisateurs de renom, tels que Hou Hsiao-hsien, Amos Gitai, Sergei Loznitsa et Tonino De Bernardi. La qualité du travail de restauration de la Cinémathèque nous a permis aussi d’entamer une collaboration avec la Film Foundation de Martin Scorsese. Premier résultat de cette coopération : la restauration de deux films de Hou Hsiao-hsien.

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Restaurations belges La Cinémathèque porte une attention toute particulière aux productions belges. En 2015, nous avons pu rendre leur grandeur originelle à 14 films de notre propre collection, parmi lesquels : une série de courts-métrages de Raoul Servais (De Valse noot, Sirene, Goldframe, To speak or not to speak, Pegasus, Het Lied van Halewijn et Atraksion), deux œuvres de Paul Meyer (Klinkaart et Déjà s’envole

la fleur maigre, de même que la bande-annonce de celui-ci), Cartoon Circus de Benoît Lamy, Symptoms de José Ramón Larraz, Falsch des frères Dardenne, sans oublier Je, tu, il, elle de Chantal Akerman, le dernier film que nous avons pu restaurer en étroite collaboration avec la cinéaste.

La restauration des 7 films de Chantal Akerman traités entre 2014 et 2015 a permis de les rendre accessibles à l’échelle internationale. Ces œuvres sont programmées pour pas moins de 50 séances lors de festivals internationaux en début 2016.


DEMANDES D’UTILISATION DU MATÉRIEL DE LA COLLECTION Si conserver, gérer et restaurer des films a une telle importance, c’est surtout parce que cela permet de partager ce patrimoine en le rendant accessible au public. La Cinémathèque assume naturellement ce rôle en organisant de nombreuses activités publiques, mais aussi en acceptant de nombreuses demandes externes et des demandes de prêt auprès de notre service de décentralisation.

Demandes de matériel filmique L’année passée, le département de collection film a reçu 2.156 demandes de mise à disposition de matériel. Un peu plus de la moitié relevait de demandes internes (programmation en salle, des DVD, chaîne YouTube, etc.). L’autre part provenait de demandes extérieures. Autrement dit, la Cinémathèque a reçu en moyenne 9 demandes d’accès par jour.

— Chaque semaine, le Digilab réalise en moyenne entre 5 et 6 numérisations à la demande d’un tiers. —

Plus d’un quart (280) de l’ensemble des demandes externes nécessite la production d’éléments digitaux. Chaque semaine, le Digilab réalise ainsi en moyenne entre 5 et 6 numérisations à la demande d’un tiers. Ces sollicitations concernent autant des films déjà numérisés (dans ce cas, une copie est produite dans le format requis) que de nouvelles numérisations. La durée des films varie de courts extraits à des films complets. Les sollicitations dont notre collection fait l’objet sont très variées : 91 demandes émanent de distributeurs belges, 133 de Cinema Zuid, 100 de cinémathèques consœurs internationales, 42 de festivals… Le fait que la Cinémathèque dispose de son propre laboratoire accélère notre temps de réaction. Bien entendu, le matériel filmique ne peut être libéré sans l’approbation des ayants droit.

Décentralisation Outre ces sollicitations spécifiques, l’équipe de collection traite aussi des demandes de prêt, adressées à notre service de décentralisation. Ce service gère un catalogue international d’environ 300 films en 35mm. La décentralisation a été fondée comme service aux ciné-clubs et aux cinémas d’art et d’essai, qui avaient ainsi accès à des copies de bonne qualité. Les droits étaient gérés par la Cinémathèque, ce qui facilitait leurs démarches. À l’époque, ce service était un moyen opportun d’optimiser l’offre des films en Flandre, en Wallonie et à Bruxelles, et constituait, par ailleurs, une source évidente de revenus.

Restaurations internationales Dans le cadre de la plus grande rétrospective jamais dédiée au cinéma taïwanais, la Cinémathèque est entrée en contact avec le réalisateur Hou Hsiao-hsien, un des trois grands noms de la Nouvelle Vague taïwanaise. De cette rencontre est née l’idée de lancer un projet d’envergure pour la restauration de tous les films du réalisateur, travail que Hou Hsiao-hsien a voulu confier à la Cinémathèque. Dans ce contexte, la Cinémathèque s’est donc associée au World Cinema Project de la Film Foundation de Martin Scorsese pour restaurer The Boys from Fengkuei, le film qui a fait connaître Hou Hsiao-hsien aux cinéphiles, et Taipei Story, chefd’œuvre réalisé par Edward Yang et produit par Hou Hsiao-hsien. Deux autres films (Cute Girl et Green Green Grass of Home) complètent ce premier groupe de films restaurés. The Boys from Fengkuei a eu sa première au Festival de Venise, et sa première asiatique au festival de Taïpei. Une édition DVD des trois films de Hou Hsiao-hsien a été produite par la Cinémathèque en Belgique, et en collaboration avec Carlotta en France.

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Ces dernières années, nous avons été contraints de modifier considérablement ce programme : nous ne disposions que de copies en 35mm des films dont nous avons les droits. Cette situation a causé la chute du nombre de réservations. Une tendance qui s’est confirmée en 2015 puisque le service de décentralisation a reçu 305 demandes – c’est-à-dire 71 de moins qu’en 2014 et 171 de moins qu’en 2013. La moitié de ces demandes environ émanaient de programmations dans nos propres salles. En effet, beaucoup de salles ne possèdent plus de projecteurs 35mm. La volonté des acteurs culturels de projeter des films de patrimoine reste cependant intacte, malgré les conditions de locations exorbitantes que demandent les vendeurs ou agents de vente internationaux pour la location de copies digitales. Dès lors, après une rapide étude de marché, il nous a semblé plus qu’essentiel que la Cinémathèque reprenne son rôle de relais entre les acteurs internationaux et les acteurs locaux, tout en tenant compte du fait que la mutation du numérique avait déjà eu lieu. Sans accès aux copies numériques, nous limitons nous-mêmes la possibilité de diffusion des œuvres. En effet, si les projections en 35mm continuent à exister à titre assez exceptionnel, elles deviendront de plus en plus rares au fur et à mesure que les salles s’équipent de nouveau matériel. La priorité en 2015 a donc été donnée à la constitution de contacts pour reformer un catalogue de films accessibles également en copie numérique. Les discussions sur des accords-cadres sont toujours en cours et seront finalisées dans le courant 2016. Par ailleurs, nous avons, par le biais des restaurations, acquis les droits de 3 films de Hou Hsiao-hsien : Cute Girl, Green Green Grass of Home et The Boys from Fengkuei. D’autres projets de ce genre se préfigurent pour 2016, notamment une collaboration importante sur l’œuvre du cinéaste israélien Amos Gitai. Nous avons également redynamisé la diffusion de tous les films du catalogue dont nous possédions déjà une version numérique ou restaurée. Tout cela montre que nos activités de numérisation sont aussi et surtout importantes pour le secteur cinématographique (pour les réalisateurs de films et les producteurs avec lesquels nous travaillons au quotidien) ainsi que pour le public.

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En 2015, de nouvelles discussions ont eu lieu concernant la création d’un centre de conservation durable à part entière. La possible intégration dans le nouveau pôle médias sur le site de Reyers a été examinée de plus près. D’autres pistes dans la Région de Bruxelles-Capitale ont également été explorées. La création d’un tel centre de conservation de films est importante pour CINEMATEK, mais aussi pour les différents niveaux de pouvoir. Cela signifie donc que les discussions à ce sujet doivent également être menées aux différents niveaux politiques, un processus qui nécessite du temps. Nous espérons avoir une réponse définitive à propos d’un emplacement alternatif en 2016-2017.

Patrice Deweer

Un centre de conservation à part entière


Collections non film 159.500 éléments dont environ 2.200 numéros de publications périodiques, 1.500 livres, 20.800 documents et 21.000 photos numériques ou numérisées, 1.150 affiches, 100.000 pages de revues numérisées (représentant 3.150 numéros) et 7.250 média digitaux se rajoutent à notre collection. Le catalogue online s’est agrandi de 59.200 références et présente aujourd’hui 1.350.000 références pour 275.000 éléments. 1.250 personnes ont visité la bibliothèque et ont consulté au total 7.400 documents. 66.000 publications, dont 5.500 titres périodiques et 60.500 livres font de la bibliothèque une des plus riches d’Europe. 7.100 documents englobant des scénarios, listes de dialogues et sous-titres. 27.000 affiches sur support papier. Plus de 600.000 photos sur support papier portant sur 53.000 films, dont plus de 2.650 films belges. 176.500 photos et affiches en format numérique (fournies par voie numérique ou numérisées).

CINEMATEK conserve une des plus riches collections en Europe, de par l’exhaustivité, la richesse, la variété, le plurilinguisme et la diversité des supports et formats de ses collections. Celles-ci comportent des livres, publications périodiques, photos, affiches, scénarios, dossiers et coupures de presse, fonds d’archives, multimédia, etc., tant en format papier qu’en format numérique. La Cinémathèque dispose également de l’unique bibliothèque entièrement dédiée au cinéma en Belgique, la référence pour les recherches scientifiques sur l’histoire passée et actuelle du cinéma belge et international. Et les lecteurs sont au rendez-vous. Nous notons même une nette progression (+14%) par rapport à l’année passée, une augmentation qui nous permet d’enregistrer notre meilleur taux de fréquentation depuis 2010. En 2015, plus de 51.700 documents digitaux ont été inventoriés, indexés et dépouillés dans notre centre de documentation. En effet, nous veillons à continuellement enrichir nos collections, grâce à une politique d’acquisition réfléchie, d’une part à travers des achats et d’autre part au travers de dépôts et de dons de professionnels belges (cinéastes, organisations, journalistes…). Les activités de numérisation des collections se poursuivent également, que ce soit en interne ou en externe via le programme DIGIT-03 de la Politique scientifique fédérale, grâce auquel nous avons pu terminer la numérisation de 3 revues belges de cinéma parmi les plus anciennes – équivalant à environ 100.000 pages.

Ces missions de conservation et de diffusion sont malheureusement entravées par un cadre budgétaire difficile. Ces dernières années, le centre de documentation a dû se résoudre, à la suite d’une diminution du personnel, à réduire ses heures d’ouverture de moitié, rendant ainsi plus difficile l’accès aux collections pour le public. Ce contexte particulier a également porté préjudice aux activités scientifiques (catalogage, inventaire, dépouillement, numérisation, traitement des nombreux fonds d’archives et dons, etc.), ainsi qu’aux activités de restauration et de conservation.

— La Cinémathèque dispose de l’unique bibliothèque entièrement dédiée au cinéma en Belgique, la référence pour les recherches scientifiques sur l’histoire passée et actuelle du cinéma belge et international. —

La situation budgétaire a également eu cette année un effet particulier sur la politique d’acquisition : de janvier à novembre, l’achat de nouveaux livres publiés sur le cinéma a dû être totalement suspendu. Grâce au traitement des fonds d’archives, la collection d’ouvrages a néanmoins pu s’agrandir, mais au dépend des dernières parutions. L’autre volet des collections liées au cinéma concerne une large gamme d’objets dont les visiteurs peuvent découvrir une belle sélection – limitée toutefois – que nous exposons de manière permanente dans notre WUNDERKAMMER, consacrée aux prédécesseurs du cinéma, et dans le FOYER de CINEMATEK. Nous recevons toujours des pièces en donation ou en dépôt pour conservation, mais nous nous limitons principalement à une conservation passive dans ce domaine – à l’exception de quelques prêts ponctuels, notamment pour des expositions (voir chapitre « Exposer nos collections »). Dans les années à venir, nous souhaitons apporter un changement à cet état de fait, notamment par le réaménagement de l’Hôtel de Clèves en Maison du Cinéma. Lancé en 2013, ce projet, qui a reçu le soutien financier de la Ville de Bruxelles, permettra de créer une large biblio-médiathèque qui donnera accès à nos collections liées au cinéma ainsi qu’aux films numérisés.

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L’ÉQUIPE DE DOCUMENTATION Archives C. Akerman -   Chantal sur le tournage de ‘D’Est’

Sept personnes, à temps partiel pour plusieurs d’entre elles, sont responsables de la gestion des collections liées au cinéma. En plus de cette mission, l’équipe de documentation joue aussi un rôle essentiel vis-à-vis du monde de l’enseignement et de la recherche (en Belgique et à l’étranger). Ils agissent principalement comme fournisseurs de services ou en tant qu’experts (participation à des conférences et tables rondes comme la conférence Turning The Page: Digitalization, movie magazines and historical audience studies, organisée à Gand du 12 au 14 novembre), mais aussi en attirant régulièrement l’attention sur des parties exceptionnelles des collections qui se prêtent tout particulièrement à une étude plus poussée.

Paul Read book collection

Trois bénévoles complètent l’équipe. Ils s’occupent entre autres de la photothèque et de la collection d’affiches. Pour des projets d’inventorisation et de dépouillement, le Centre de Documentation collabore régulièrement avec des étudiants. En 2015, trois étudiants ont fait leur stage au Centre de Documentation.

Collections reçues Une fois de plus cette année, nous avons réceptionné de nombreuses collections à conserver ou en donation. Nous nous sommes ainsi vu confier les archives personnelles d’Eliane Dubois, distributrice belge historique et fondatrice de Cinéart, ainsi que celles de Chantal Akerman. Il en va de même des archives de la société de production Paradise films, des archives personnelles du réalisateur belge Jean-Marie Buchet et de celles du producteur français Serge Silberman. Nous nous réjouissons également de la réception de la totalité des archives du Filmfest Gent, de la maison de production Menuet et de l’agence Cineami. En outre, l’Ambassade de Lituanie en Belgique nous a confié une collection de 70 DVD de films lituaniens. Nous disposons aussi d’une aquarelle d’Audrey Hepburn réalisée par l’artiste japonais Namio Sakamoto. Enfin, last but not least, l’importante collection de livres et documents sur l’histoire de la technique cinématographique dont Paul Read nous a fait don. Peu connu du grand public, Paul Read est un des plus importants experts des techniques du cinéma et de la restauration. Actif depuis les années 60, d’abord à la Kodak, puis à Soho Images et finalement à Digital Film Lab London, sa collection, riche d’environ 250 ouvrages, inclut des documents absolument introuvables et des vrais incunables qui complètent notre collection.

Archives C. Akerman - première page annotée d’un scénario non-réalisé

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ACQUISITIONS

Archives Eliane Dubois - Alain Resnais sur le tournage de ‘Je t’aime, je t’aime’

Dans le souci d’une communication optimale envers le public, nous attirons régulièrement l’attention sur de nouvelles acquisitions. Notre site internet signale mensuellement les nouveaux livres que nous avons acquis. Ces titres sont également disponibles durant un moment en salle de lecture, présentés sur des étagères ouvertes, libres d’accès. En parallèle, la collection numérique se développe elle aussi, tant par le biais d’éléments digitaux nouveaux que par une intense activité de numérisation (voir plus bas). Durant l’année écoulée, nous avons indexé la majorité des acquisitions en livres et avons inventorié 113 périodiques, consistant en 414 numéros, tout en poursuivant le rétrocatalogage en cours depuis plusieurs années. Par ailleurs, 75 périodiques ont été indexés par la FIAF par l’intermédiaire du Periodical Indexing Project, auquel le Centre de Documentation participe et pour lequel il dépouille un titre. La base de données de la FIAF est, via une licence, à la disposition du personnel et des visiteurs. Les archives du Fonds cinématographique chinois font également partie des collections du Centre de Documentation. Ce fonds, unique en Europe, rassemble, conserve et donne accès à une vaste collection de documents, totalement axée sur le cinéma en Chine, à Hong Kong et à Taïwan. L’année passée, ce fonds a accueilli 60 visiteurs qui ont effectué des travaux ou des recherches autour du cinéma chinois. Aujourd’hui, le Fonds du Cinéma Chinois comporte notamment 218 ouvrages, 1.029 numéros de 163 publications périodiques, 514 catalogues de festivals, 33 dossiers de presse, 190 affiches et 1.740 DVD.

3 revues belges de cinéma La Cinémathèque possède une importante collection de revues de cinéma et est d’ailleurs l’unique détentrice de collections complètes de revues belges de cinéma du début du XXe siècle, comme « Revue Belge du cinéma » (1911-1940), « Weekblad Cinema » (1920–1984) et « Pathé Programme Bruxelles » (1909–1914). En 2015, le programme de numérisation DIGIT-03 a rendu possible la digitalisation et l’océrisation complète de ces 3 revues, permettant ainsi de conserver ces précieuses sources historiques à long terme et de les rendre accessibles au public.

Numérisation revues de cinéma (Pathé Programme, novembre 1914)

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INVESTISSEMENTS EN MATIÈRE DE GESTION DES COLLECTIONS LIÉES AU CINÉMA Gérer et rendre accessible à divers publics cibles une collection de documentation cinématographique unique comme celle-ci exige non seulement beaucoup d’heures de travail, mais aussi une infrastructure appropriée. Bien que le manque de budget empêche la réalisation immédiate de réajustement dans ce domaine, nous avons démarré une grande opération de rénovation de l’infrastructure informatique en 2014. Nous l’avons continuée en 2015 et espérons pouvoir la finaliser début 2017. La base de données centrale, en service depuis 1991, utilisait un DOS totalement obsolète, ce qui n’autorisait plus la moindre compatibilité avec d’autres systèmes de logiciels et rendait la situation intenable. C’est pourquoi une opération fut entamée pour reporter toutes les métadonnées, documents numérisés et dossiers sur un système central performant. Cette mission a été confiée à l’entreprise belge Organica à qui nous avons demandé de développer sa base de données relationnelle existante, Organon, et d’y appliquer une configuration appropriée à nos besoins spécifiques. La collaboration avec cette société belge est liée au projet de numérisation de coupures de presse (plus de 3 millions de pages numérisées), terminé en 2010. En 2015, 25.000€ ont pu être investis grâce au projet DIGIT-03. Faute de moyens suffisants, l’investissement tel qu’initialement prévu n’a cependant pas pu être entièrement réalisé. Nous prévoyons de poursuivre et de terminer le travail en 2016. Les modules Foxpro (livres, périodiques et photos) et DocCenter (dossiers et extraits de presse en format numérique) devraient être intégrés en 2016 dans cette nouvelle infrastructure informatique, avec une nouvelle interface web pour la consultation online du catalogue. Cette mutation nécessitera évidemment un suivi. Une formation en interne devra l’accompagner. Cette initiative devra également être poursuivie, tant sur le plan de la gestion quotidienne que dans l’utilisation optimale des nouvelles possibilités de valorisation.

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Vente de livres Vu le succès des deux éditions précédentes, le centre de documentation a de nouveau organisé le 12 décembre une vente de livres et revues en double dans ses collections. Nous avons constaté avec plaisir, grâce notamment à l’utilisation des réseaux sociaux, la venue de nombreux jeunes cinéphiles et curieux. Cette année, nous avons accueilli 536 visiteurs qui sont repartis avec 1.714 livres et fascicules de revues, et 56 DVD produits par la Cinémathèque.


NUMÉRISATION ET RESTAURATION En 2015, nous avons intégré dans les modules de gestion quelque 42.000 documents numérisés ou numériques. Il s’agit de coupures de presse, de dossiers de presse et de documents connexes, provenant de nombreux dépôts, de la revue de presse quotidienne (20.500) et de photos (environ 21.500). Outre les activités de numérisation en interne, le Centre de Documentation a aussi été impliqué dans le programme DIGIT-03 (2014-2018) de la Politique Scientifique fédérale, avec la phase finale de la numérisation et de l’océrisation de 100.000 pages de périodiques (voir encadré). En 2016, toujours dans la cadre du programme DIGIT-03, devrait commencer la numérisation de notre collection de photos sur support papier.

UTILISATION DES COLLECTIONS LIÉES AU CINÉMA Les collections liées au cinéma sont consultées quotidiennement et utilisées en interne comme en externe. Nos programmateurs et services éducatifs consultent continuellement les livres, les périodiques et catalogues pour leurs travaux préparatoires, et le service de communication puise abondamment dans la photothèque. En externe, l’utilisation la plus intensive des collections a pour cadre notre salle de lecture, accessible aux étudiants et chercheurs. Sa situation centrale et son statut d’unique grande bibliothèque cinématographique du pays nous amènent à recevoir des visiteurs venant des quatre coins de la Belgique, mais aussi de l’étranger. La bibliothèque reçoit une moyenne de 6 visiteurs par jour d’ouverture. Nous offrons aussi aux professeurs et à leurs étudiants la possibilité d’assister à une séance d’information concernant les collections du Centre de Documentation et le fonctionnement de la salle de lecture. Par ailleurs, nous nous efforçons de faire connaître les collections à un public plus large par le biais de notre travail muséal. Pour chaque cycle ou rétrospective, nous présentons ainsi quelques documents illustratifs (affiches originales, critiques, photos) et des ouvrages supplémentaires dans le coin lecture du musée. Cette facette de valorisation demeure très limitée pour le moment, mais nous souhaitons y consacrer davantage d’espace avec le réaménagement du Foyer et de l’Hôtel de Clèves en Maison du Cinéma.

— Nous nous efforçons de faire connaître les collections à un public plus large par le biais de notre travail muséal. —

Prêt de documents Le centre de Documentation a prêté le cahier de travail de Chris Marker pour son film La Jetée pour l’exposition itinérante « Chris Marker, A grin without a cat ». Celle-ci a rassemblé de très nombreux visiteurs à Lund (Suède) et à Oslo (Norvège). Nous avons aussi prêté 12 affiches au Festival International du Film Francophone de Namur dans le cadre d’une exposition rétrospective sur les films lauréats du Bayard d’or entre 1983 et 2014. Enfin, le centre de documentation a participé à l’exposition « Insecta – le royaume des insectes » qui s’est tenue au Palais Royal.

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PARTIE II :

MONTRER Une collection de films vit lorsqu’elle peut être partagée et montrée. Une collection aussi riche que la nôtre s’accompagne dès lors d’une offre de diffusion large et diversifiée. Cette année encore, nous avons montré au public une sélection, aussi grande que passionnante, de films issus de notre collection. Nos programmateurs ont ainsi organisé 2.750 projections de films à CINEMATEK et à Flagey. Une partie de notre collection a pu être diffusée de par le monde grâce au millier de demandes d’envois de matériel filmique que nous avons enregistrées. Pas moins de 142 films de notre collection ont enrichi de nombreux programmes de festivals et de cinémathèques en Europe, aux États-Unis, en Asie et en Amérique Latine. L’équipe limitée de la Cinémathèque travaille depuis plusieurs décennies avec dévouement pour élaborer une telle offre de programmation. Hélas, le dévouement, le savoir-faire et la passion ne suffisent pas toujours. Le travail est en effet rendu toujours plus complexe étant donné l’évolution constante du monde de la distribution, autant en Belgique qu’au niveau international. Ceci soulève de nombreux problèmes : certaines copies de films sont introuvables, les DCP ne sont pas toujours disponibles en suffisance, les sous-titrages néerlandais font souvent défaut, les tarifs pour les droits d’utilisation augmentent… Bruxelles connait pour sa part une augmentation relativement récente du nombre d’acteurs actifs dans le domaine, chacun proposant une offre qui lui est propre, ce qui complexifie encore la situation. Cette offre abondante est évidemment positive pour le public, mais elle implique aussi de continuellement adapter notre programmation comme notre communication.

Robin Cuvillier

Ces dernières années, notre public est lui-même devenu plus hétérogène. Cette diversification est également un phénomène extrêmement positif, qui entraine une plus grande variété et diversité dans notre manière de travailler. Afin de répondre encore mieux à ses divers besoins et souhaits, nous devrions idéalement investir encore plus dans notre travail de développement des relations avec le public, utiliser des canaux encore plus adéquats pour l’atteindre. Nous tâchons d’y parvenir dans la mesure du possible, mais il faut nous rendre à l’évidence : dans ce domaine, nos moyens et notre personnel sont largement insuffisants. Il nous faut ainsi malheureusement constater que ce manque de moyens se traduit par une diminution de l’audience, en particulier à CINEMATEK. De nombreux programmes remportent beaucoup de succès et remplissent nos salles, mais en raison de la riche offre cinématographique à Bruxelles (et des nouvelles façons de consommer les films), faire venir les cinéphiles dans nos salles est devenu une opération plus compliquée. Il s’agit là d’un problème que nous examinons actuellement afin de profiler une stratégie renouvelée dans les prochains mois. Fin 2015, tout comme les autres institutions culturelles de Bruxelles, nous avons été confrontés aux conséquences de la hausse du niveau de la menace terroriste. CINEMATEK a dû fermer ses portes pour quelques jours, Flagey a gardé porte close durant 9 jours. Ce sont surtout nos activités scolaires qui ont souffert de la situation. Les écoles ont en effet annulé toutes leurs activités prévues jusqu’à la fin de l’année. Ceci ne nous a pas empêché, bien heureusement, de proposer tout au long de l’année une offre éducative riche, tant pour la jeunesse que pour les adultes.

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Ces facteurs conjoncturels ne doivent pas occulter le principal handicap de nos activités de diffusion qui réside dans la capacité tout à fait insuffisante de nos salles (117 et 29 places). En effet, cette contrainte maintient les chiffres d’audience moyens pour nos projections (même lorsque les salles sont combles !) à un niveau extrêmement bas. Elle nous empêche aussi d’organiser de grands événements et avant-premières dans nos salles, alors que la dimension événementielle gagne en importance dans le monde culturel. La configuration de nos salles entrave également notre volonté de développer plus avant nos partenariats culturels et évènementiels, comme d’organiser des événements privés ou d’entreprises. Au-delà de notre politique de programmation à CINEMATEK et à Flagey, nos collections contribuent à la programmation de nombreuses salles de cinéma, festivals et cinémathèques consœurs, en Belgique et à l’étranger. L’année dernière, nous avons beaucoup misé sur ces activités externes, entre autres avec un programme sur le cinéma taïwanais et un travail sur l’œuvre de Chantal Akerman. Ces deux programmes ont été repris par de nombreux musées, cinémathèques et festivals de par le monde. De manière générale, les restaurations numériques effectuées dans notre Digilab jouent un rôle croissant à l’heure où les salles encore équipées pour projeter les originaux en 35mm deviennent de plus en plus rares.

— Les consoles MOVIOLA, qui permettent aux visiteurs du musée de fureter à travers nos collections de films, restent elles aussi un atout indéniable. —

Si nous restons convaincus que la vision idéale d’un film se fait dans une salle de cinéma, les autres canaux de diffusion disponibles de nos jours facilitent la diffusion de nos collections. Nous avons ainsi expérimenté le développement d’une plateforme YouTube, participé au projet « European Film Gateway 14-18 » et nous éditons notre propre série de DVD. Les consoles MOVIOLA, qui permettent aux visiteurs du musée de fureter à travers nos collections de films, restent elles aussi un atout indéniable. À terme, nous planifions de rendre ces collections également accessibles dans l’Hôtel de Clèves, une fois celui-ci restauré. Pour synthétiser, nos riches collections de films sont diffusées aujourd’hui avec un succès grandissant à travers une variété de canaux, et sont partagées avec un public très diversifié, tant dans notre propre ville, qu’au sein de notre pays et dans le monde entier. Dans l’examen et la refonte de nos activités de programmation, nous gardons ce panorama complexe à l’esprit. Quelques chiffres ne suffisent plus pour évaluer la situation et nous considérons les circonstances dans toute leur complexité. CINEMATEK n’est pas le seul acteur à proposer ce type d’activités de programmation, mais il est, et reste, un acteur fort et singulier qui continuera à revendiquer sa place et à la gagner. En 2015, nos activités ont atteint un public d’environ 90.000 spectateurs à Bruxelles (CINEMATEK et Flagey). À cela s’ajoutent plus de 3.000 spectateurs pour les séances organisées en collaboration avec Bozar et 5.000 personnes ayant participé à la programmation d’UGC Kult. En Belgique, les séances organisées à Cinema Zuid ont attiré plus de 20.000 spectateurs (soit le meilleur résultat des cinq dernières années), sans oublier les 300 « sorties » de films décentralisés dans d’autres salles (Mons, Namur, Liège…). Notre travail de restauration, ainsi que l’organisation de la rétrospective dédiée au cinéma taïwanais et à Hou Hsiao-hsien, ont quant à eux donné lieu à une présence inégalée qui s’enregistre au niveau international.

MOVIOLA

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RÉALISATEURS Abdel Rahman El Bacha – Aisleen McLafferty – Alain-Pascal Housiaux – Ana Dumitrescu – Antoine Cuypers – Atom Egoyan – Babetida Sadjo – Benjamin Hennot – Bill Forsyth – Bouli Lanners – Camille Fontenier – Catherine Graindorge – Cathy Min Jung – Christoph Bohn – Chu Tien–wen – David Lambert – Deniz Gamze Ergüven – Dieudo Hamadi – Elke Marhöfer – Emilie Verhamme – Eric de Kuyper – François Hien – Gérard Corbiau – Giovani Cioni – Guy Sherwin & Lynn Loo – Hans Scheugl – Hou Hsiao-hsien – Jaco Van Dormael – Jacqueline Pierreux – Jacques Doillon – Jaime Rosales – Janick Cardiec – Jean Dufaux – Jean-Michel Balthazar – Jorge Léon – Katrien & Sarah Vanagt – Lav Diaz – Manu Bonmariage – Manuel Poutte – Marianne Lambert – Matthieu Chatellier – Maxine Gordon – Michel Nedjar – Mourade Zeguendi – Mylène Demongeot – Nicolas Philibert – Noah Baumbach – Nuri Bilge Ceylan – Olivier Assayas – Olivier Smolders – Patrick Dechesne – Peter Woditsch – Philippe Boucq – Pierre Drouot – Pierre Rissient – Pieter Van Hees – Raoul Servais – Rebecca Baron – Renaud De Putter – Robin Pront – Rose Lowder – Rudolf Thome – Saul Levine – Savina Dellicour – Semih Kaplanoglu – Sergei Loznitsa – Sophie Maintigneux – Svetlana Karmalita – Sylvain Biegeleisen – Thierry Michel – & Colette Braeckman – Tobe Hooper – Tonino Debernardi – Yervant Gianikian & Angela Ricci Lucchi

INTERVENANTS Adrian Martin – Alain Baents – Alain Berliner – Aalin Boillat – Andrew Rettman – Anke Brouwers – Ansis Pupols – Baptiste Villenave – Bérénice Reynaud – Brecht Capiau – Bregt Lameris – Bruno Forzani – Charles Tesson – Chris Fujiwara – Christian Collin – Christophe De Jaeger – Claire Bouilhac – Corneliu Cazacu – Corrado Neri – Cristina Álvarez López – Dario Marchiori – David Bordwell – David Maertens – Denis Mukwege – Dirk Van Extergem – Dominique Nasta – Françoise Lauwaert – Frank Kessler – Gilles Menegaldo – Gorik de Henau – Guido Convents – Guido Kirsten – Helena Kritis – Henri de Gerlache – Henri Rochard – Henri-Roanne-Rosenblatt – Hilde D’haeyere – Hugues Dayez – Isabelle de Borchgrave – James Udden – Jan Baetens – Jean Cléder – Jean-François Pluijgers – Jean-Marc Rochette – Jean-Michel Devésa – Jean-Pierre Rehm – Jeremy Hamers – Jon Gartenberg – Jordi Lafèbre – Kerem Ayan – Laurent Vanclaire – Lisa Colpaert – Louis Danvers – Marc Bussens – Marcel Croës – Marcos Ortega Miranda – Mathilde Labbé – Matthias De Jonghe – Mauricio Hernandez – Michael Guarneri – Michel Dufranne – Michelle Porte – Mireille Tabah – Moïra Vautier – Morgan Di Salvia – Muriel Andrin – Nadin Mai – Nadja Cohen – Olivier Clinckart – Patrick Duynslaegher – Paul Püschel – Philippe Reynaert – Rémon Fromont – Richard Suchenski – Robbrecht Desmet – Sabine Lenk – Stefan Eraly – Stefanie Bodien – Stephan Streker – Stephen Thrower – Steven Jacobs – Stoffel Debuysere – Thierry Van Wayenberg – Tom Paulus – Trudy Bolter – Vanessa Frangeville – Vanessa Sutour – Virginie Linhart – Wafa Ghermani – Wim Castermans – Wouter Hessels – Ziemowit Szczerek – Zidrou

PARTENAIRES AARC – ABCinema – Académie des Beaux-Arts – Afrika Filmfestival – Agenda – Ambassade de France en Belgique – Ambassade de la République Algérienne Démocratique et Populaire à Bruxelles – Ambassade des Philippines/Ambassade van de Filippijnen – Ambassade d’Espagne en Belgique/Spaanse Ambassade – Ambassade de Lettonie en Belgique/Ambassade van Letland in België – Année de l’Allemagne/Jaar van Duitsland – Argos – Be Film Festival – Belspo – Bertelsmann – BNP Paribas Fotis – BOZAR – BOZAR Cinema – Brussels Film Festival – brussels museums.be – Caillou Conquis – Central Motion Picture Corporation – Centre Culturel de Taïwan à Paris – Cinebel – Cinema Nova – Cinema Zuid – Cinémathèque de la Fédération Wallonie-Bruxelles – Cinergie.be – Cineteca di Bologna – Cobra.be – Courtisane Festival – Creative Europe Programme of the European Union – Dans centrum Jette – Dargaud – deBuren – Dissent! – ERG – EU205.LV – Eunic Brussels – Europalia – Fédération Wallonie-Bruxelles – FIFF Namur – Filmen’on – Film Fest Gent – Filmer à Tout Prix – Fire-Starter – Flagey – FM Brussel – Focus Vif – Fonds Baillet Latour – Fonds Raoul Servais – FWO – Goethe Institut – HEF – Holebi Filmfestival Leuven – ICAA – IHECS – Institut Culturel Catalan/Catalaans Cultureel Instituut – Institut français – Instituto Cervantes – Institutul Cultural Roman Bruxelles – Jeu de Paume – Jubilee – KASK – Klara – KU Leuven – Kultuurkaffee – La Libre Belgique – La Première – La Semaine du Son – Le P’tit Ciné – Loterie Nationale – LUCA-Campus Sint Lukas Brussel – Lumière – MAC’s – Maison de quartier Malibran – MDRN – MIM – Ministry of Culture Republic of China (Taiwan) – MPA Europe Middle-East and Africa – Musiq’3 – Offscreen – Österreichisches Filmmuseum – Pink Screens Brussels – Polish Institute – Quinzaine des réalisateurs – Queen Elisabeth Music Chapel – Rainbow House – Région de Bruxelles-Capitale/Brussels Hoofdstedelijk Gewest – Remain In Light – Republika ng Pilipinas – RIL – SCC – Solidarité Internationale – SONUMA – Stad Brussel – Strangelove Antwerpen – Taiwan Film Institute – UAntwerpen – UCC/UFK – UFA – UGC – ULB – UPCB/UBFP – VDFC – VGC – Ville de Bruxelles/Internationale solidariteit – Ville de Bruxelles/Brussel Stad – Visitbrussels – Vlaamse Overheid – VUB – Warner Brothers – Zebracinema

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CINEMATEK

Projections de films PROGRAMMATION À CINEMATEK

1.750 séances publiques

La programmation quotidienne de nos salles est assurée par trois collaborateurs. Un quatrième collaborateur se consacre à plein temps à la programmation de Flagey. À trois, ils programment quelque 1.750 séances, invitent et accueillent des dizaines d’hôtes. L’équipe des collections de films soutient leur travail en vérifiant ce que notre collection peut leur proposer autour d’un réalisateur ou d’un thème déterminé et en préparant les films pour les projections. L’équipe de communication apporte son aide à la production de la brochure programme et à la gestion des contacts des nombreux partenaires. Elle promotionne aussi la programmation auprès de la presse et du public.

57.000 visiteurs 127 séances privées et scolaires

CINEMATEK@Flagey 1.000 séances 25.200 visiteurs

Ailleurs Près de 1.000 copies de nos collections sorties en 2015 42 demandes de festivals 100 demandes des cinémathèques étrangères 300 projections des films de notre catalogue de décentralisation

Nous avons encore réduit le nombre de séances (110 de moins qu’en 2014 et 356 de moins qu’en 2010). Cette suppression concerne principalement des représentations du début de soirée qui remportent moins de succès. Tout comme les autres espaces culturels de Bruxelles, nous avons également ressenti les effets du niveau d’alerte rehaussé durant la fin de l’année, même si les conséquences furent somme toute limitées. Nous avons été contraints de fermer nos portes durant 4 jours et d’annuler 17 projections. Dès que nous avons pu rouvrir, le public, nombreux, a cependant retrouvé sans attendre le chemin de nos salles.

En 2015, la colonne vertébrale de la programmation à CINEMATEK se constitue toujours, d’une part, de séries fixes récurrentes (Belgorama, Classics, Duo, B à Z…) et, d’autre part, de cycles construits autour d’auteurs, d’acteurs, de genres, de pays, etc. En cherchant un équilibre entre films classiques et contemporains ; entre cinéma hollywoodien, européen et mondial ; entre cinéma muet et sonore ; entre fiction, documentaire et expérimental. Dans la salle Plateau, nous avons continué à développer notre marque de fabrique internationale en présentant chaque semaine différents films muets accompagnés au piano.

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En 2015, nous avons poursuivi nos séries récurrentes BELGORAMA et DUO. Dans BELGORAMA, nous avons débuté l’année en jetant un regard rétrospectif sur la filmographie de Jacqueline Pierreux, avant d’aborder la riche carrière de la figure majeure du documentaire belge qu’est Manu Bonmariage. L’acteur Marcel Josz s’est vu consacrer un cycle, de même que le producteur prolifique Pierre Drouot. La fin de l’année 2015 et le début de l’année 2016 ont été marqués par une rétrospective consacrée à Bouli Lanners. La Cinémathèque fut également heureuse d’accueillir Éric de Kuyper, venu présenté sa performance Pirates on the Couch ainsi qu’une rétrospective de ses films et la première belge de sa dernière production, My Life as an Actor. Pour notre programme DUO, nous avons également accueilli Katrien et Sarah Vanagt, qui ont en outre présenté leur film In Waking Hours.

Nous avons renouvelé notre cycle créé l’année dernière pour les 60 ans de l’Union de la Presse Cinématographique Belge (UPCB/UBFP) en présentant les films lauréats du Grand Prix, films souvent précédés d’une introduction par l’un des membres de l’UCC/UFK. Nous avons par ailleurs célébré en 2015 le 90e anniversaire de l’Union de la Presse Cinématographique Belge (UPCB/UBFP) et avons montré plusieurs films ayant reçu le Grand Prix ou le prix Humanum. En bref, nous avons cette année encore proposé un programme très riche et diversifié, avec des films de chez nous, récents et plus anciens. Pour ce faire, nous avons pu bénéficier du soutien de la Fédération Wallonie-Bruxelles.

Robin Cuvillier

Le cinéma belge

Nous avons poursuivi notre fructueuse et agréable collaboration avec le BE Film Festival, la fête du cinéma belge par excellence où, cette année, le public a pu profiter de présentations et de séances de questions/réponses particulièrement passionnantes avec Savina Dellicour, Pieter Van Hees, David Lambert, Robin Pront, Antoine Cuypers et Jan Bultheel.


Ces séances sont devenues une valeur sûre pour de nombreux spectateurs et un cachet pour beaucoup de touristes. Comme d’habitude, le cinéma belge a encore été largement présent (voir encadré). Par ailleurs, notre programme s’enrichit invariablement de séances spéciales en collaboration avec des partenaires. Avec ses deux petites salles de 29 (Plateau) et 117 places (Ledoux), CINEMATEK se présente comme un lieu de rencontre pour les cinéphiles, les étudiants en cinéma et les professionnels. Chaque année, des cinéastes, auteurs, critiques cinématographiques et chercheurs sont invités à un dialogue avec le public. En 2015, il y a eu près de 100 séances spéciales (vous en trouverez un aperçu détaillé plus bas) : des cinéastes venus commenter leur filmographie ou leur parcours, donner une master class ou présenter leur dernier film en avant-première.

— Des cinéastes, auteurs, critiques cinématographiques et chercheurs ont été invités à un dialogue avec le public. —

L’année 2015 a également été marquée par la deuxième édition de L’Âge d’Or Festival. Durant une semaine, CINEMATEK a baigné dans une ambiance festivalière. Organisée cette année du 4 au 10 octobre 2015, l’Âge d’Or Festival a compté de nombreuses projections (50 au total), réparties dans les deux salles de CINEMATEK, et de nombreux invités, pour un programme riche et diversifié. Le festival a accueilli près de 2.000 spectateurs tout au long de cette semaine. On peut même parler d’un franc succès sachant que le cinéma programmé à L’Âge d’Or n’est pas des plus accessibles. Nous avons réuni des spectateurs de tous âges, et avons constaté que le public, en particulier sa frange la plus jeune, a assisté – et participé – avec grand enthousiasme aux débats en présence des réalisateurs. Nous avons également accueilli des spectateurs étrangers (de France, d’Espagne, de Suède, d’Argentine, etc.), preuve que la programmation du festival suscite également un intérêt hors de nos frontières. Le festival a bénéficié d’une large couverture dans la presse, principalement écrite. Il a été abordé dans de nombreux journaux, et ce dans les deux communautés linguistiques, mais aussi sur plusieurs radios ainsi que sur des sites web belges et étrangers. En étant à la deuxième édition de sa nouvelle formule, le festival est encore jeune, mais possède tout le potentiel pour redevenir ce que le festival de Knokke, à l’initiative de Jacques Ledoux, a été dans l’histoire du cinéma expérimental, en accueillant les très grands artistes qui ont marqué un cinéma d’avant-garde défricheur de nouveaux territoires. C’est en tout cas ce que CINEMATEK souhaite continuer à offrir à Bruxelles. Pour ce faire, le festival a pu compter en 2015 sur le soutien de la Région de Bruxelles-Capitale.

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Rendez-vous ANIMATION B À Z – en collaboration avec l’asbl Marcel (OffScreen) BELGORAMA – The best of Belgium! CLASSICS – notre programme d’anthologie DOCUMENTAIRE – en collaboration avec Le P’tit Ciné

FILMS DE JADIS – une série adaptée pour les plus de 55 ans FOCUS NIGHT – en collaboration avec Focus Vif JEUNES FANS DE CINÉ – pour les  jeunes cinéphiles

Robin Cuvillier

DUO – Un « double bill » choisi par un invité


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L’Âge d’Or Festival L’Âge d’Or Festival a pour but de proposer un espace où le cinéma est au centre de l’attention et où les frontières cinématographiques sont enjambées et court-circuitées. Un festival transversal ouvert à tous les genres de cinéma (expérimental, documentaire et fiction) pourvu que les œuvres interrogent le langage audiovisuel.

Prix de L’Âge d’Or

Rétrospectives

Hommages

27 films venus de tous les continents (nord-américains, argentins, britanniques, français, autrichiens, thaïlandais, etc.) ont concouru pour le Prix de L’Âge d’Or d’une valeur de € 5.000.

Le festival se donne aussi pour vocation de faire découvrir au public des œuvres plus anciennes qui ont une place importante dans l’histoire du cinéma. Nous avons ainsi dédié plusieurs séances à Téo Hernandez (Mexique), en présence de son neveu Mauricio Hernandez et de son compagnon Michel Nedjar. Warren Sonbert (États-Unis) s’est également vu consacrer une large partie du programme, présentée par le responsable de l’héritage artistique du cinéaste, Jon Gartenberg. Enfin, deux séances ont été dédiées au journal filmé d’Anne Charlotte Robertson, Five Year Diary, présenté par Saul Levine, professeur et ami de la cinéaste disparue.

Le festival a tenu à rendre hommage au documentariste français René Vautier, récemment disparu, en reprenant les principaux films de ce cinéaste militant. De plus, dans le cadre de l’hommage rendu à Myriam Garfunkel, le festival a projeté Going Home d’Adolfas Mekas, qui a fait l’objet d’une restauration numérique pour l’occasion.

Le jury, composé de Saul Levine (cinéaste, président du jury), Marcos Ortega Miranda (créateur du site web experimental.com) et Helena Kritis (programmatrice au Beurschouwburg à Bruxelles), a décidé de récompenser deux films : Détour de force de la cinéaste américaine Rebecca Baron et Not Far at All du cinéaste anglais Peter Gidal.

Introduction to… Il s’agit d’une série de séances destinées à présenter au public quelques cinéastes, novices ou chevronnés, mais toujours en activité et ayant un ou plusieurs films récents à présenter. Pour chacun d’eux, une sélection représentative de leur travail est présentée, qui met leur création récente en perspective par rapport à certaines de leurs œuvres plus anciennes. Toutes les séances se sont déroulées en présence des cinéastes, ce qui a permis de nombreux débats intenses avec le public. Les cinéastes invités étaient : Saul Levine (États-Unis), Hans Scheugl (Autriche), Rose Lowder (France), Tonino Debernardi (Italie), Rebecca Baron (États-Unis) et Guy Sherwin & Lynn Loo (Grande-Bretagne).

EXPRMNTL for Kids Cette année le festival a organisé, le dimanche après-midi, une séance adressée au jeune public, composée de films de la compétition, de titres de la collection de la Cinémathèque rarement montrés et se clôturant par une performance de l’artiste invité Guy Sherwin.

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Tous les programmes n’ont évidemment pas rencontré le même succès et les programmations se démarquent clairement entre elles. On remarque d’emblée une certaine diversité parmi les cycles qui ont le plus rempli les salles. Les 4 séances sur « L’art difficile de filmer la danse » ont rassemblé plus de 350 personnes (moyenne de fréquentation : 77%). La saga Star Wars a été très suivie (moyenne de fréquentation : 65%). Les rétrospectives dédiées au Philippin Lino Brocka (moyenne de fréquentation : 56%) et à l’Américain Tobe Hooper (moyenne de fréquentation : 53%) ont également bien fonctionné. D’une manière générale, ce sont les programmes du début de l’année 2015 qui ont attiré le plus de spectateurs, avec entre autres les cycles sur la pauvreté, Alec Guiness, Mike Leigh, Lauren Bacall, Jacqueline Pierreux… Les mois d’été ont connu une fréquentation moins élevée, malgré les bons résultats de certains programmes spécifiques (Francesco Rosi, Julianne Moore ou 16x16mm : L’autre nouveau cinéma allemand). Les différents cycles de la fin de l’année ont été suivis de manière plutôt régulière. Les programmes dédiés à Conrad Veidt (plus de 900 spectateurs, 56% de fréquentation), aux créations de Dior (59% de fréquentation) et à Harrison Ford (44% de fréquentation) ont attiré un public plus large. Tout au long de l’année, comme au cours des années précédentes, nous remarquons que les programmes faisant l’objet d’un partenariat avec un festival fonctionnent particulièrement bien. Les collaborations avec, entre autres, BE Filmfestival, Offscreen Festival et Filmer à tout prix Festival ont été très fructueuses. Les séances organisées avec BE Filmfestival ont attiré en moyenne 102 spectateurs, chiffre record de l’année, supérieur aussi à celui de l’année passée.

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Hou Hsiao-hsien & Taiwan Film Panorama En 2015, le programme de CINEMATEK a été résolument tourné vers l’île de Taïwan. À l’occasion de l’avant-première de The Assassin, montré en collaboration avec l’UGC De Brouckère, nous avons proposé à notre public une rétrospective de l’œuvre de Hou Hsiao-hsien, totalisant 40 séances. Ce cinéaste prolifique de la Nouvelle Vague taïwanaise a en outre confié la restauration de certains de ses films à CINEMATEK, nous permettant ainsi de les montrer dans leur beauté d’origine. Ce riche programme a été ponctué d’événements exceptionnels en présence du réalisateur, tels qu’une conférence et une master class. Le cycle sur Hou Hsiao-hsien a été doublé du Taiwan Film Panorama, proposant un aperçu du cinéma taïwanais de 1963 à nos jours en près de 40 séances.


CINEMATEK & FLAGEY Entamé en 2003, le partenariat entre Flagey et CINEMATEK s’est poursuivi en 2015. Les programmes sont répartis entre séances régulières du « Studio 5-Flagey » et événements de grande ampleur au Studio 4. Au total, ce sont près de 1.000 séances. Ces institutions partenaires ont perpétué en 2015 la ligne éditoriale originelle, visant à l’équilibre entre les cycles valorisant les classiques, dont beaucoup sortis des collections de CINEMATEK, les inédits et les événements spéciaux. Cette collaboration avec une institution bicommunautaire permet d’offrir à Bruxelles une programmation cinématographique unique, combinant les classiques et des œuvres moins attendues. Nous prenons en effet le risque de faire connaître certaines productions parfois fragiles, parfois marginales, mais toujours intéressantes et qui trouvent ainsi au moins une chance de rencontrer un public. Studio 5 réserve également un espace privilégié dans sa programmation au cinéma belge, par des rétrospectives ainsi que des inédits. Enfin, nous tenons à inclure les derniers nés d’auteurs en plein essor, de même que de cinéastes majeurs (voir ci-après). La programmation est accompagnée d’événements à visée plus pédagogique, tels que des rencontres, séances spéciales, conférences… Les tendances observées pour 2015 montrent que les événements d’une durée restreinte (Apertura, Weekend du CFA, Quinzaine des Réalisateurs…) concentrent leur public sur peu de séances et obtiennent logiquement des taux de fréquentation plus élevés que la moyenne. Notons aussi qu’avec un taux de fréquentation de 37,12%, les documentaires inédits continuent de susciter l’intérêt du public cinéma de Flagey. Certains programmes ont été particulièrement bien suivis, en particulier celui sur Chantal Akerman, mais aussi ceux dédiés à Frederik Wiseman, Marguerite Duras, Roberto Rossellini (avec des copies restaurées par CINEMATEK) et Jacques Tati. D’autres cycles, évoquant des thèmes ou personnalités peut-être moins reconnus par le public, motivent naturellement moins les foules. Le rôle de CINEMATEK demeure cependant important, pour maintenir vivant l’héritage de ces derniers. Notons enfin que le rehaussement de la menace terroriste en fin d’année a également eu des conséquences à Flagey. Les salles y sont restées fermées 9 jours (plus longtemps qu’à CINEMATEK ou que dans d’autres lieux de la ville). Cet arrêt, couplé à une panne de projecteur, ne fut pas sans effet sur la fréquentation des salles. La fermeture est survenue pendant un cycle qui, jusqu’alors, fonctionnait relativement bien. Cependant, au vu du taux de fréquentation inhabituel pour la fin d’année, force est de constater que ce succès n’a pas repris lors de la réouverture du site.

Une programmation d’art et d’essai

à Raoul Servais ; un programme de courtsmétrages en collaboration avec Cinergie.

Œuvres inédites : Le paradis (A. Cavalier), A nagy füzet (J. Szász), Mon amie Victoria (J.-P. Civeyrac), Amour fou (J. Hausner), The trip to Italy (M. Winterbottom), Zurich (S. Polak), Stray Dogs (Tsai M.-l.), Même pas peur ! (A. Dumitrescu), Slow West (J. Maclead), ainsi que l’avantpremière d’Examen d’État (D. Hamadi).

Evénements, rencontres et animations

Productions belges : 160 séances ont été consacrées en 2015 au cinéma belge (16% du total) avec 52 titres différents. Les avant-premières nationales de L’Homme qui répare les femmes (T. Michel & C. Braeckman), Eau zoo (E. Verhamme), Une douce révolte (M. Poutte), In God’s hands (P. Woditsch), Dal ritorno (G. Cioni), Belgian Disaster (P. Glotz), La Bataille de l’Eau Noire (B. Hennot), I don’t belong anywhere: le cinéma de Chantal Akerman (M. Lambert), Le Tout nouveau Testament (J. van Dormael) et Au crépuscule d’une vie (S. Biegeleisen) ; les sorties nationales exclusives de No Home Movie (C. Akerman), L’Éclat furtif de l’ombre (P. Deschesnes & A.-P. Housiaux), Ladygrey (A. Choquart) et Zurich (S. Polak) ; une séance spéciale sur Isabelle de Borchgrave ; des cycles consacrés à Chantal Akerman et

Studio 4 : entre autres : le week-end « Apertura », avec notamment la projection de Die andere Heimat et un concert de musiques de films d’Angelo Badalamenti ; l’avant-première de L’Homme qui répare les femmes en présence des auteurs et du docteur Mukwege ; l’avant-première du Tout nouveau Testament en présence de Jaco van Dormael ; le ciné-concert de Pollyanna. Studio 5 : Ciné-club avec Hugues Dayez (FR) et Patrick Duynslaegher (NL) ; Piano Days (9 séances du Cabinet du Dr. Caligari avec accompagnement live au piano) ; des conférences et master class (Louis Danvers : «  Nagisa Oshima  » – Alain Baents : «  L’accompagnement musical de films muets  » – Michelle Porte : «  Les lieux de Marguerite Duras  » (accompagné d’un atelier d’écriture) – Jean-Michel Devésea : « Les femmes qui écrivent sont-elles dangereuses ? » – Virginie Lihart : « Simone de Beauvoir ») ; et les invités suivants : Marianne Lambert, Raoul Servais, Isabelle de Borchgrave & Janick Cardiec, Manuel Poutte, Peter Woditsch, Thierry Michel, Dieudo Hamadi, Emilie Verhamme, Jérémie Renier,

Renaud de Putter, Rémon Fromont, Benjamin Hennot, Giovanni Cioni, Ana Dumitrescu, Sylvain Biegeleisen, Christoph Bohn, Semih Kaplanoglu ou encore Deniz Gamze Ergüven.

Une salle de répertoire De nombreux classiques : Roberto Rossellini, John Frankenheimer, Henri-Georges Clouzot, David Lean, Jacques Tati et Nagisa Oshima. Des réalisateurs actuels : Frederick Wiseman, Jessica Hausner, Alain Cavalier, Michael Winterbottom, Semih Kaplanoglu et Martin Scorsese. De nombreux thèmes : l’indépendance algérienne, la spiritualité, le cinéma taïwanais, Sherlock Holmes, les femmes écrivaines, Marguerite Duras, la liberté, une série de documentaires distribués par Cinéart, les relations père-fils, les compositeurs et films classiques russes et les documentaires animaliers. Et en plus : Cyd Charisse, des lauréats du Lion d’or, les films turcs lauréats de la Palme d’or et les nouveaux « films noirs ».

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LES SORTIES MAJEURES DE 2015 En 2015, CINEMATEK, conjointement avec Flagey, a organisé en exclusivité bruxelloise les sorties de nouveautés de réalisateurs de renom. Parmi celles-ci: No home movie (Chantal Akerman), The trip to Italy (Michael Winterbottom), Le paradis (Alain Cavalier), Stray dogs (Tsai Ming-Liang) ou Tank (Raoul Servais), sans compter les avant-premières de L’homme qui répare les femmes et du Tout nouveau Testament.


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AILLEURS En tant qu’institution unique en Belgique et de notoriété confirmée à travers le monde, la présence de CINEMATEK n’a jamais été limitée à Bruxelles seule. Cette année, 142 titres de nos collections ont alimenté les programmes de nombreux festivals et cinémathèques, de l’Asie jusqu’à l’Amérique du Sud, en passant par Oslo et Berlin. Les collaborations avec les autres villes belges sont sans conteste les plus importantes pour nous : Anvers, Gand, Liège, Mons et Charleroi, villes où CINEMATEK (souvent représentée par le SCC et le VDFC) participe aux programmations de films classiques, belges comme internationaux, grâce à ses collections et aux titres de sa décentralisation. Parmi ces partenaires, Cinema Zuid, situé à Anvers, a proposé cette année encore de nombreux films de notre collection (133 en 2015).

— Près d’une trentaine de rencontres avec des cinéastes ont été organisées à CINEMATEK. —

Par ailleurs, cette année 2015 a été particulièrement tournée vers le cinéma taïwanais. Grâce aux restaurations qu’elle en a faites, CINEMATEK a acquis les droits de 3 films de Hou Hsiao-hsien (Cute Girl, Green Green Grass of Home et The Boys from Fengkuei). Ceux-ci ont été présentés dans plusieurs programmes à l’étranger, faisant ainsi rayonner nos activités de conservation et de restauration au-delà de nos frontières. Nous avons également conçu un cycle complet dédié au cinéma taïwanais, qui est mis à la disposition de cinémathèques ou de festivals étrangers pour y être diffusé. Nous avons ainsi pris part à la programmation de films taïwanais dans plusieurs cinémas et festivals (Cinema Zuid d’Anvers, Cinémathèque suisse, Cinémathèque du Luxembourg, Festival de La Rochelle, Cinémathèque de Madrid, Cinémathèque de Suède, Danish Film Institute, Cinémathèque française, etc.). Les œuvres de Chantal Akerman, dont nous avons assuré la restauration entre 2014 et 2015, ont également été largement diffusées à l’international. Ces films seront encore programmés en 2016, avec déjà pas moins de 50 projections prévues lors de festivals durant les premiers mois de l’année. Le décès de cette cinéaste en octobre dernier constitue une perte inestimable pour CINEMATEK et le monde du cinéma en général. Notre travail de restauration effectué sur ses premiers films est dès lors devenu, si cela est possible, encore plus important et plus urgent qu’auparavant et permet ainsi de diffuser ces œuvres, non seulement dans nos salles, mais partout dans le monde.

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Les films de Chantal Akerman Au festival de Bologne en juin 2015, puis au festival de Lyon en octobre, les deux chefsd’œuvre de Chantal Akerman, Jeanne Dielman, 23 quai du commerce, 1080 Bruxelles et Je, tu, il, elle ont retrouvé leur public, dans deux magnifiques versions restaurées. Il s’agit des deux derniers films que nous avons restaurés en collaboration avec Chantal Akerman et sous son regard attentif. Chaque détail de ces restaurations, de l’étalonnage à la structure même du grain de la pellicule, a été étudié en profondeur entre nos restaurateurs et Chantal Akerman. Les deux films présentaient des défauts et des dommages dus au temps et aux nombreux tirages effectués.

Dans les deux cas, le véritable enjeu a cependant été de retrouver et de rendre au public les qualités de la photographie, de la couleur si soignée, si parfaite de Jeanne Dielman et de la palette infinie des gris constituant le noir et blanc de Je, tu, il, elle. Depuis lors, les deux films ont été projetés dans des dizaines de festivals, de New York à Seoul, de Tokyo à l’Amérique du Sud, à Los Angeles. Ces deux restaurations, réalisées avec les techniques les plus avancées et tout l’amour et le respect que notre équipe de restaurateurs a pour cette grande artiste, sont notre hommage à Chantal Akerman.


Événements Cette année encore, CINEMATEK a tenu à créer des événements « spéciaux » pour son public, animée par le plaisir de passer une soirée avec des centaines de spectateurs. Ces évènements, malgré leur coût relativement important, représentent des opportunités uniques offertes à notre audience pour participer à des rencontres, représentations ou autres conférences rares et de grande qualité.

Robin Cuvillier

Nous avons donc encore une fois misé sur ce type d’événements. Ainsi, près d’une trentaine de rencontres avec des cinéastes ont été organisées à CINEMATEK. Des master class avec Sergei Loznitsa, Hou Hsiao-hsien ou Tobe Hooper ont également eu lieu, de même que de nombreux autres événements comme des conférences (« Écrire le cinéma », « Une brève histoire du cinéma taïwanais »…), ou le festival du film expérimental l’Âge d’Or Festival. Étant donné l’exigüité de nos salles, nos événements sont souvent organisés avec le concours d’autres institutions. Il s’agit d’abord d’une collaboration avec notre partenaire structurel, Flagey et sa salle Studio 4, superbe et parfaitement équipée sur le plan acoustique. C’est là qu’a eu lieu le ciné-concert Pollyanna, ainsi que les avant-premières, ayant remporté un grand succès auprès du public, de L’Homme qui répare les femmes et du Tout nouveau Testament. Flagey a également vu se tenir un cycle de conférences consacré aux femmes écrivains ou encore de nombreuses premières et avant-premières belges, en présence des réalisateurs/réalisatrices. Un autre de nos partenaires, BOZAR, est le seul endroit où un public aussi large que 2.400 personnes peut être accueilli. Ce fut le cas pour l’avant-première de While We’re Young en présence de Noah Baumbach, celle de Vivre sa mort présenté par Manu Bonmariage ou pour la tenue des UFA Film Nights (3 classiques de l’âge d’or du cinéma muet, en version restaurée et accompagnés en live par des musiciens de renommée internationale). Enfin, le partenariat que nous avions établi en 2014 avec UGC s’est poursuivi cette année. C’est ainsi qu’UGC fut le cadre de plusieurs événements en 2015, dont l’avant-première remarquée du nouveau film de Hou Hsiao-hsien (voir encadré).

Alexei

Guerman

19.03 - 19:30 / BOZAR Hard to be a God / Il est difficile d’être un dieu Trudno byt bogom 19.03 > 10.04 / CINEMATEK Rétrospecti(e)ve

cinematek - Baron Horta 9, 1000 Brussels - 02 551 19 19 - www.cinematek.be

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BOZAR En 2015, 5.529 spectateurs ont assisté aux événements organisés conjointement : Alexei Guerman – Présentation Hard to be a God ; Atom Egoyan – Master Class & Ararat ; Jaime Rosales – Présentation Hermosa juventud ; Lav Diaz – Présentation de Norte, the End of History ; Manu Bonmariage – Avant-première Vivre sa mort ; Noah Baumbach – Entretien & Présentation While We’re Young ; Nuri Bilge Ceylan – Présentation Les climats ; Sergei Loznitsa – Débat: Ukraine in the eyes of Eastern European Intelligentsia & Première Maidan ; Tobe Hooper – Texas Chainsaw Massacre ; Yervant Gianikian & Angela Ricci Lucchi – Oh! Uomo ; et les UFA Film Nights (Charles Chaplin – 3 x Charles Chaplin accompagné par Kristof Becker, Ekkehard Wölk & Andrea Macelli ; Georg Wilhelm Pabst – Loulou accompagné par le Brussels Philharmonic & Christian Schumann ; et Walter Ruttmann – Berlin, la symphonie d’une grande ville accompagné par DJ Jeff Mills).

UGC En 2015, la collaboration entre CINEMATEK et UGC a été particulièrement fructueuse. Les séances d’UGC Kult – un ciné-club animé par Alain Berliner mettant en lumière chaque mois un film parmi les classiques – ont encore une fois attiré de nombreux spectateurs. En outre, UGC fut également un partenaire de choix à l’occasion de l’avantpremière de The Assassin, dernier film du grand cinéaste de la Nouvelle Vague taïwanaise Hou Hsiao-hsien, qui fut couronné du Prix de la mise en scène à Cannes. Cette projection exceptionnelle, présentée par Olivier Assayas, eut lieu en présence du cinéaste taïwanais. C’est avec cet événement de marque que s’est ouvert le cycle mis sur pied par CINEMATEK, Taiwan Film Panorama.


Exposer nos collections Nos collections de films sont présentées quotidiennement lors des projections, au gré des programmations. Mais nous proposons aussi une exposition permanente, gratuite et libre d’accès, consacrée aux ancêtres du cinéma sous la forme d’un cabinet de curiosités – la WUNDERKAMMER – rassemblant une collection d’objets particulièrement significatifs, valorisés dans des vitrines. Certains dispositifs ou appareils mécanisés peuvent être manipulés et fonctionnent dans des jeux d’ombres et de lumières. Cet espace musée a accueilli 51 visites guidées en 2015.

— Nos collections film et non film ont toute la richesse requise pour alimenter plus d'une exposition. —

L’espace d’exposition de CINEMATEK inclut également quatre consoles, baptisées MOVIOLA, qui sont mises à la disposition des visiteurs. Elles donnent accès à des images numérisées provenant de nos collections. Il s’agit de films jamais ou rarement montrés, témoins d’événements – petits ou grands – ayant marqué la vie des Belges entre 1900 et 1970. Il est bien entendu prévu, grâce à la numérisation constante des films de CINEMATEK, d’augmenter et de diversifier les quelque 1.200 films déjà disponibles. Cependant, à la suite de problèmes techniques, les quatre consoles sont restées hors d’usage pendant une grande partie de l’année dernière. Entretemps et grâce à l’aide financière que nous avons reçue de la part de nombreux donateurs, nous avons investi dans un système plus fiable. Celui-ci permet également une actualisation plus simple du contenu. Les consoles fonctionnent pour le moment toujours en phase de test, mais elles seront finalisées au printemps 2016 et pourront être enrichies de nouveaux films. L’objectif d’exposition défendu par CINEMATEK passe aussi par le prêt de documents provenant de notre centre de documentation. En 2015, le cahier de travail de Chris Marker pour son film La Jetée a été mis à la disposition de l’exposition itinérante « Chris Marker, A grin without a cat », parcourue par des dizaines de milliers de visiteurs à Lund en Suède et à Oslo en Norvège. Le centre de documentation a également participé à l’exposition « Insecta – le royaume des insectes », organisée par les Musées Royaux d’Art et d’Histoire au Palais Royal.

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Cette année, plusieurs films ou extraits de films de nos collections ont été utilisés dans des expositions, des musées ou même pour des éditions de livres. Nous avons notamment été contactés par les organismes suivants : Ville de Bruges / Exposition « Bruges en guerre » – Musée Horta (Saint-Gilles) – Mémorial national du Fort de Breendonk (Willebroek) – Commune de Hamme / Exposition – Musée Émile Verhaeren (Sint-Amands) – Institut d’histoire ouvrière, économique et sociale (Seraing) – VisitBrussels / Visites guidées – Belgian Chocolate Village (Koekelberg) – MNEMA (Cité Miroir) (Liège) – Centrum Agrarische Geschiedenis (Louvain) – Musée national de la Pêche (Coxyde) – Commune de Middelkerke / Exposition – Fotomuseum (Antwerpen) – Éditions Van In (livres scolaires)

Éditions Van In (livres scolaires) : Fabriek op het veld

Prêt de matériel filmique


Yannick Renuart

Nous avons aussi prêté quelques-uns des objets de nos collections à l’exposition sur « Les plaisirs du jardin au XIIIe siècle », organisée au Domaine du Château de Seneffe en 2015 et prolongée jusqu’en 2016. Le public a ainsi l’occasion de voir une plaque illustrée destinée à une lanterne magique datant de fin 18e-début 19e siècle, ou un théâtre miniature du 18e siècle. En outre, un étudiant de dernière année de Sint-Lukas s’est vu prêter une lanterne magique appartenant à CINEMATEK lors de la réalisation de son film de fin d’année. Notre matériel filmique fait lui aussi l’objet de prêts à des musées ou expositions. En 2015, nous avons ainsi mis des éléments de nos archives à disposition de plusieurs lieux culturels de Belgique (voir encadré).

Patrice Deweer

Ces quelques prêts ne représentent qu’une infime partie de nos collections (film et non film), qui pourraient être beaucoup plus exposées. Nos archives ont en effet toute la richesse requise pour alimenter plus d’une exposition. Malheureusement, nous ne disposons pas d’espaces adéquats, ni de personnel suffisant pour développer ce volet de nos activités. Le projet de l’Hôtel de Clèves, avec le soutien de la Ville de Bruxelles, devrait déjà nous aider à mi-parcours. Celui-ci prévoit en effet plus d’espace pour de petites expositions. Nous espérons de même disposer, dans un avenir proche, de moyens pour investir dans la mise en place d’une équipe affectée aux expositions. Ceci nous permettra également de répondre favorablement à d’intéressantes propositions de collaborations avec de prestigieuses expositions à l’international, ce que nous sommes toujours contraints de refuser à l’heure actuelle.

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5.100 DVD vendus en 2015 ;

Éditions numériques

1 nouveau DVD, 50 titres au total dans notre catalogue ; 185 films sur la Ière Guerre Mondiale disponibles sur la plateforme European Film Gateway, totalisant environ 25.000 visites ; 150 films (libres de droits) sur notre canal YouTube CINEMATEKfilms ; 175.000 visites depuis le lancement de CINEMATEKfilms.

DVD Un nouveau titre produit en 2015 est venu compléter nos éditions DVD (voir encadré). CINEMATEK propose donc maintenant un catalogue de 50 titres, couvrant des thèmes aussi variés que le cinéma muet d’avant-garde belge, des films sur l’histoire de Bruxelles ou encore l’œuvre de fiction d’Edith Kiel et Jan Vanderheyden. Toutes nos publications DVD ont comme point de départ nos propres collections et résultent de nos recherches et de notre programme de numérisation. Les DVD demeurent des instruments clés pour diffuser nos collections pour un vaste public.

Nous avons vendu 5.082 DVD en 2015. Le DVD sur Bruxelles, sorti en 2014, reste un succès et représente à lui seul plus du quart des ventes totales. Le DVD Rail, sorti il y a quelques années, s’est lui aussi très bien vendu grâce à sa mise en vente dans le nouveau musée du chemin de fer Trainworld. Les DVD sont aussi souvent le résultat de projets spécifiques pour lesquels un financement complémentaire a été obtenu. Le soutien du Fonds Baillet Latour pour la numérisation et la restauration du cinéma belge, mérite à cet égard une mention spéciale. Pour la troisième année consécutive, l’appui de nos mécènes est un pilier important.

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Regards sur le réel Ce double DVD présente six films documentaires significatifs de la production francophone belge au 20e siècle. Ces œuvres ont marqué l’art singulier du film documentaire, tant par le regard particulier qu’elles proposent sur la réalité que par l’originalité de la réalisation. Certains de ces films n’avaient jusqu’ici jamais été distribués. C’est le cas de Week-end (Jean-Jacques Péché & Pierre Manuel, 1972), Du verbe aimer (Mary Jiménez, 1984) et Lettre d’un cinéaste à sa fille (Éric Pauwels, 2000). Regards sur le réel fut réalisé en collaboration avec la Cinémathèque de la fédération Wallonie-Bruxelles (Dir. Alain Goossens).


La perle - Henri d’Ursel. Belgique 1929, noir & blanc, muet, 33’48’’.

COLLECTIONS FILM ONLINE Nous diffusons et partageons également nos collections film en ligne, et ce, via différentes plateformes digitales. Fin 2013, nous avions lancé notre propre chaîne YouTube « CINEMATEKfilms », une manière simple et gratuite de partager avec le public les films libres de droits que nous avons numérisés. Le nombre de films disponibles a augmenté en 2015 pour atteindre le nombre de 150. Cette plateforme avait déjà remporté un vif succès auprès du public en 2014 et sa fréquentation a continué de croître cette année. Nous comptabilisons 64.777 visions en plus pour 2015, pour un total de 175.000. Grâce à ces résultats, nous remarquons que le public de ce nouveau canal n’est pas uniquement belge. En effet, l’internationalisation de notre plateforme se poursuit. L’année 2015 a également vu la poursuite du projet European Film Gateway 1914 (EFG1914). Ce programme européen vise à mettre en œuvre la numérisation et l’accès en ligne du patrimoine européen. Vu le rôle historique de notre pays dans la Première Guerre mondiale, notre collection constitue une partie importante du projet. Entre février 2012 et février 2014, plus de 185 films liés à ces événements avaient été numérisés par CINEMATEK et mis en ligne sur la plateforme. Le nombre de visions de ces films sur la plateforme a encore quelque peu augmenté depuis que le financement européen a pris fin en 2015. Nous souhaitons vivement continuer à diffuser notre collection de films en ligne et nous le ferons indéniablement. Il est évident qu’à terme, la présentation de notre collection de films en ligne portera ses fruits !

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Éducation et initiation au cinéma

6.250 personnes ont participé à nos activités éducatives.

3.800 enfants ont participé aux ateliers et aux animations. 215 élèves de l’enseignement francophone ont appris à faire un film le temps d’un semestre en suivant les ateliers de réalisation. 75 professeurs de l’enseignement secondaire néerlandophone ont participé aux ateliers d’analyse de film « Oog of film ». 51 visites guidées de CINEMATEK ont été organisées, totalisant 760 personnes. 53 séances familiales dans le cadre de Jeunes Fans de Ciné /Jonge Filmfans ont eu lieu. 1.650 jeunes spectateurs ont pu assister à ces séances. 1.670 participants ont pu profiter de l’offre éducative pour adultes (sans compter les nombreuses entrées générées par les présentations et conférences organisées par la programmation journalière).

L’offre éducative de CINEMATEK est élaborée en collaboration avec deux asbl. Du côté néerlandophone, le VDFC (Vlaamse Dienst voor Filmcultuur), association qui bénéficie d’une subvention structurelle de la part de la Communauté Flamande. L’offre francophone est assurée par le Service de Culture cinématographique (SCC), asbl reconnue et financée par la Fédération Wallonie-Bruxelles. En 2015, la collaboration entre le SCC, le VDFC et CINEMATEK nous a permis de bénéficier d’une équipe qui s’est consacrée à temps plein à l’éducation et à l’initiation au cinéma. Nous faisons régulièrement appel à des moniteurs et à des intervenants extérieurs. Deux étudiants sont venus compléter l’équipe lors de périodes de stages. Une partie de l’offre éducative est élaborée en commun. Parallèlement, chaque entité conserve ses identités propres, comme il apparaîtra dans cet aperçu. En 2015, nous avons réussi – malgré les moyens limités – à présenter ensemble une offre diversifiée pour les jeunes et les adultes, pour le public qu’il soit ou non spécialisé, par le biais de nos activités scolaires et extrascolaires, séances familiales, conférences et visites guidées. Nous avons atteint environ 6.250 personnes.

L’offre était importante, mais la demande l’était encore davantage. La demande en matière d’activités éducatives destinées à un jeune public est particulièrement élevée. Elle dépasse les possibilités de notre infrastructure actuelle. C’est pourquoi le VDFC, le SCC et nous-mêmes attendons avec impatience de pouvoir les étendre en 2017-2018, après le réaménagement de l’Hôtel de Clèves. Ces deux asbl ont leurs bureaux dans ce même édifice et sont étroitement concernées par le réaménagement et la reconversion du bâtiment. Outre les liens évidents que nous entretenons aux niveaux fédéral et communautaire, nous travaillons également avec la Région de Bruxelles-Capitale ainsi qu’avec un certain nombre de communes bruxelloises. Nous voulons ainsi ancrer plus profondément encore notre offre dans la réalité bruxelloise et nous y adapter.

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La collaboration s’opère aussi au niveau européen. CINEMATEK et le SCC sont en effet impliqués dans ABCinema, un projet portant sur l’éducation au cinéma, avec le soutien du Creative Europe Program. Sur le plan de l’éducation au cinéma, l’étroite collaboration de ces dernières années, poursuivie en 2015, a clairement porté ses fruits. Nous souhaitons poursuivre plus intensivement encore à l’avenir ce volet consacré à la recherche, artistique et académique (voir plus bas).

OFFRE FAMILIALE La programmation Jeunes Fans de Ciné - Jonge Filmfans constitue un rendez-vous fixe dans l’offre cinématographique destinée aux jeunes à Bruxelles. Tous les mois, d’octobre à mai, nous projetons des films estampillés jeune public rassemblés par thématiques. Un mercredi par mois, nous proposons également un atelier cinéma, en français et/ou néerlandais, qui aborde une technique, un moment particulier de l’histoire du cinéma, en lien avec la thématique du mois. Le cycle Jeunes Fans de Ciné se déroule sur 2 lieux différents : CINEMATEK et Flagey avec, ponctuellement, des séances spéciales à Bozar. Au sein de Jeunes Fans de Ciné, le Filem’on Festival International de Films pour Enfants de Bruxelles (Kinderfilmfestival) a acquis le statut de valeur sûre. Lors de cette 9e édition, le public a pu découvrir une sélection originale autour de la couleur. Les 10 séances organisées durant la semaine de congé d’automne incluaient des projections de même que des ateliers et ont attiré un large public. Le SCC a également proposé un stage de cinéma de trois semaines à la Maison de Quartier Malibran à Ixelles (dans le cadre du contrat de quartier).


ACTIVITÉS SCOLAIRES L’offre scolaire s’adresse à la fois aux écoles francophones et néerlandophones. Les écoles peuvent opter pour un classique ou un film plus récent, accompagné d’une animation éducative. Les projections ont lieu à CINEMATEK ou dans les écoles. Outre l’offre fixe, nous organisons également des projections à la carte (avec introduction ou discussion en fin de séance), à la demande d’associations ou d’écoles de l’enseignement primaire, secondaire ou supérieur. Des enfants de l’enseignement primaire néerlandophone se sont initiés au travail des ancêtres du cinéma et des tout premiers effets spéciaux, dans un atelier d’archéologie du cinéma en collaboration avec le VDFC. Des étudiants de l’enseignement secondaire ont bénéficié d’une analyse approfondie d’un classique du canon lors de « Klassiekers in de klas » ou ont pu se familiariser avec l’accompagnement musical des films muets avec l’atelier « Verklankte beelden / verbeelde klanken ».

— Sur le plan de l’éducation au cinéma, l’étroite collaboration de ces dernières années, poursuivie en 2015, a clairement porté ses fruits. —

Les élèves néerlandophones ont aussi pu se focaliser entièrement sur un aspect particulier du langage cinématographique, grâce au programme « Oog op film ». Ce dernier programme comporte aussi une offre de formation destinée au corps enseignant. En effet, le VDFC organise dans 5 villes (Bruges, Gand, Anvers, Louvain et Bruxelles) des animations au cours desquelles les enseignants apprennent à travailler avec leurs élèves autour d’une analyse de film. Chaque atelier se concentre sur un aspect du langage cinématographique. Du côté francophone, 3 nouvelles animations ont été mises en place en septembre 2015 : une initiation au cinéma d’animation (avec une attention particulière pour le cinéma belge), le programme « Alice a 150 ans ! » (dans le cadre du projet européen ABCinema), ainsi que les ateliers 14-18 (programme sur 5 ans initié par Visit Brussels, voir encadré). Les autres animations du SCC restent bien entendu disponibles : l’Atelier du Pré-Ciné consacré aux ancêtres du cinéma, l’Atelier du CinéAnimé sur le cinéma d’animation, d’autres animations comme Jeu d’Acteur ou sur le cinéma belge. En plus de ces animations ponctuelles (2 à 3 heures d’activité) combinées à des visions en salle, le SCC a poursuivi, en collaboration avec CINEMATEK, ses ateliers de réalisation à long terme avec de nombreuses écoles primaires et secondaires. Le SCC est également présent chaque année au FIFF (via le FIFF Campus), pour une semaine d’animations consacrées au cinéma du patrimoine dans les écoles de la région namuroise. De plus en plus, ces activités éducatives s’inscrivent également dans un contexte international, que ce soit dans le cadre du programme « Le cinéma, 100 ans de jeunesse », initié par la Cinémathèque française et qui regroupe une quarantaine d’ateliers partout à travers le monde, ou encore le projet ABCinema regroupant des professionnels de l’éducation au cinéma issus de plusieurs pays européens (Cineteca di Bologna, EYE, Les enfants de cinéma, etc.). Ces deux programmes se poursuivront en 2016. Notons cependant qu’en raison des attentats, tous les ateliers programmés en novembre et décembre 2015, et une partie de janvier 2016 ont été annulés par les écoles.

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La Grande Guerre sur grand écran En 2014, CINEMATEK avait lancé un projet quinquennal dans le cadre d’un programme commémoratif financé par Visitbrussels.be : « Bruxelles et la Grande Guerre sur grand écran / Brussel en de Groote Oorlog op het grote scherm ». Ce projet prévoit la création entre 2014 et 2019 de plusieurs ateliers éducatifs, chacun centré sur une thématique différente, en lien avec la guerre 14-18. La première série, « Filmer la guerre », créée en 2014, se penchait sur plusieurs documents d’archives conservés à CINEMATEK pour plonger le public au cœur des événements de la guerre, alternant contextualisation historique, extraits de films et échanges avec les spectateurs. Si ce premier atelier existe toujours (et continue à rencontrer son public), une deuxième offre est maintenant disponible : « La fin de la Belle Époque ». Cette séquence s’attarde sur la période allant de la fin du 19e siècle aux premières heures de la guerre et tente de déceler dans les archives filmiques de l’époque des présages du conflit qui surviendra. Pour la suite, d’autres ateliers devraient voir le jour : « L’autre front, la guerre cachée », « La guerre au foyer » ou encore « Paysage après la bataille. Pacifisme et anti-militarisme ».

INITIATIVES POUR UN PUBLIC ADULTE Nous prévoyons aussi de nombreuses initiatives pour un public adulte : cycles de cours, conférences et séminaires. Pour ce faire, nous faisons appel à des intervenants externes. L’offre est francophone, néerlandophone et anglophone, selon la langue des invités et du public. En 2015, nous avons entre autres travaillé avec un bon nombre de spécialistes du cinéma (voir encadré). Au cours de leurs exposés, les cinéastes et thèmes suivants ont été abordés : le cinéma de Lav Diaz, l’œuvre de Hou Hsiao-hsien, les « moments forts du cinéma allemand », le cinéma taïwanais ou encore les figures de l’écrivain au cinéma. De plus, des master class ont été organisées, ayant pour invités Nicolas Philibert à l’occasion de la projection de La Ville Louvre, ou encore le réalisateur ukrainien Sergueï Loznitsa. Par ailleurs, Muriel Andrin et Laurent Vanclaire (ULB) ont assuré ensemble 10 cours de cinéma suivis de projections, dans le cadre de la douzième édition du cycle « Fragments pour une mémoire cinématographique », avec pour thématique cette année, l’adaptation (des contes à James Bond, en passant par Simenon, les comics, etc.). L’année 2015 a également été marquée par le lancement d’une nouvelle édition du Zomerfilmcollege. Cet événement, qui était jusqu’à maintenant biennal, devient annuel et nous reviendra donc en 2016. Cette année, plus de 20 conférences et 30 films étaient au programme pendant 8 jours. Le Zomerfilmcollege a une fois de plus permis aux amateurs de films d’entrer en contact avec des spécialistes du cinéma de renom, nationaux et internationaux, mais aussi avec des films de collections de cinémathèques belge et européennes qui, en dehors des murs de CINEMATEK, ne sont que rarement, voire jamais, projetés sur grand écran. Il y a bien sûr aussi les nombreuses conférences, introductions et discussions liées à notre programmation à CINEMATEK et à FLAGEY.

Robin Cuvillier

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Pour être complets, nous ajouterons que le SCC et le VDFC apportent également leur soutien à la programmation HET ZILVEREN SCHERM / FILMS DE JADIS et à différents cycles de classiques que CINEMATEK organise dans tout le pays. Le VDFC participe ainsi à la programmation de Cinema Zuid à Anvers. Nous organisons aussi avec le SCC et le VDFC diverses activités hors les murs. En novembre nous collaborons traditionnellement avec Zebracinema pour le weekend de séminaires COFIB au Dommelhof à Neerpelt. Le thème de cette 63e édition, « Kleur in film », a été illustré par 4 conférences et 10 films, avec un focus sur les expérimentations de couleurs et les années de succès du procédé du Technicolor. Enfin, le SCC organise plusieurs activités dans le cadre de partenariats avec le secteur associatif et culturel. En juillet, un stage de cinéma pour adultes autour du thème « Filmer la ville » a eu lieu avec l’IHECS Academy. Depuis septembre s’est créé un partenariat avec la Cellule Solidarité Internationale de la Ville de Bruxelles à l’occasion du cycle « Cinémas d’Afrique ». Depuis plusieurs années, le SCC intervient également régulièrement dans des hautes écoles comme la HEF, IHECS ou l’Académie des Beaux-Arts de Bruxelles dont les élèves viennent voir des films à CINEMATEK dans le cadre de certains cours.

VISITES GUIDÉES L’espace d’exposition permanente de CINEMATEK, rue Baron Horta, est accessible librement durant les heures d’ouverture des salles de cinéma. Nous organisons également des visites guidées de groupes, pour les écoles et les adultes. En 2015, nous avons accueilli 51 groupes (760 visiteurs) dont 16 en français, 33 en néerlandais, 1 dans les deux langues et 1 en anglais. À l’occasion de ces visites guidées, nous esquissons le fonctionnement de CINEMATEK et faisons découvrir la WUNDERKAMMER. Ce cabinet de curiosités qui présente de manière interactive la préhistoire du cinéma, continue à séduire particulièrement le public. Comme nous l’avons expliqué précédemment, nous espérons pouvoir apporter une extension à cette offre d’exposition (permanente), ce qui nous permettra d’enrichir les visites.

ENSEIGNEMENT SUPÉRIEUR CINEMATEK entretient des liens privilégiés avec les écoles de cinéma, des arts visuels ou de communication (INSAS, RITS, NARAFI, INRACI, ULB, ECOLE 75, SINT-LUKAS, KUL, UA, KASK, UGENT, IHECS, Saint-Luc, ERG, ULg/Arts du spectacle). Les étudiants peuvent demander une carte annuelle (moyennant 5€ de frais administratifs) qui leur permet d’acquérir des billets au tarif réduit de 2€. Des présentoirs CINEMATEK sont installés dans certaines de ces écoles pour y diffuser le programme trimestriel. Par ailleurs, plusieurs institutions académiques dispensent leur enseignement à CINEMATEK ou y organisent des activités privées, contribuant ainsi à faire connaître le lieu à leurs étudiants : ULB ELICIT (cours de Muriel Andrin et Dominique Nasta),  École 75, NARAFI, IHECS. En outre, un nouveau programme de Master a été ouvert à l’Université Lille 3, dont CINEMATEK est partenaire. Celle-ci est chargée de la mise sur pied d’un cours magistral et d’un atelier dans le cadre du « Master Arts » (pour les deux parcours « Cinéma et nouvelles images » et « Cinéma, Documents, Archives »).

Les intervenants De nombreux experts ont été invités à participer à notre offre éducative en 2015 : Cristina Álvarez López (critique de cinéma, Transit: Cine y otros desvíos), Muriel Andrin (ULB), Jan Baetens (KU Leuven), Trudy Bolter (IEP Bordeaux, prof. émérite), David Bordwell (University of Wisconsin-Madison), Anke Brouwers (Universiteit Antwerpen), Jean Cléder (Université de Rennes II), Nadja Cohen (KU Leuven), Matthias De Jonghe (UCL), Robbrecht Desmet (LUCA School of Arts), Hilde D’haeyere (KASK School of Arts), Chris Fujiwara (chercheur indépendant), Michael Guarneri (chercheur indépendant), Jeremy Hamers (Université de Liège), Steven Jacobs (Universiteit Gent), Frank Kessler (Université d’Utrecht), Guido Kirsten (Université de Stockholm), Mathilde Labbé (Paris Sorbonne), Bregt Lameris (chercheuse indépendante), Sabine Lenk (Université d’Utrecht), Nadin Mai (chercheuse indépendante), Adrian Martin (Monash University), Gilles Menegaldo (Université de Poitiers), Dominique Nasta (ULB), Corrado Neri (Université Jean Moulin, Lyon III), Tom Paulus (Universiteit Antwerpen), Bérénice Reynaud (California Institute of the Arts), Richard Suchenski (Bard College), Mireille Tabah (ULB), James Udden (Gettysburg College), Laurent Vanclaire (ULB), Baptiste Villenave (Université de Caen).

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CONSEIL D’ADMINISTRATION Président

Bureau Permanent

Autres Administrateurs

Berenboom Alain

Aubenas Jacqueline

Berliner Alain

Barbé Martine

Cukier Dan

Beyens Karin

Dardenne Luc

Boël Christine

Leyers Tomas

Bouckaert Peter

Roanne Henri

Brismée Jean

Troch Fien

Claes Gabrielle

Vander Taelen Luckas

Collon Olivier

Witte Els

De Hert Robbe

De Keuleneer Eric

Vice-Président

Coninx Stijn

De Kuyper Eric Delvaux Catherine Drouot Pierre Dujardin Paul Duynslaegher Patrick Enthoven Geoffrey Hänsel Marion Hansen Jean-Pierre Knauff Thierry Kümel Harry Lafosse Joachim Op De Beeck Johan Outers Jean-Luc Pauwels Caroline Quinet Patrick Reynaert Philippe Roskam Michael R Schoenaerts Matthias Servais Raoul Simons Henri Stéphane Robert Van Dormael Jaco Van Groeningen Felix

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Van Heddegem Joannes Verheyen Jan Winter Grace

Commissaire-Réviseur De Wulf Vincent

Le décès de Chantal Akerman, administratrice de CINEMATEK, représente une perte impossible à combler pour le cinéma. Nous avons en effet perdu une des voix les plus importantes dans l’histoire du cinéma des 40 dernières années. Notre travail, entamé il y trois ans, pour pérenniser, restaurer, étudier et diffuser son œuvre continue et continuera. Nous le devons au cinéma, aux cinéphiles du monde entier et à Chantal Akerman, géant du septième Art.


Liste des membres du personnel DIRECTION Conservateur Mazzanti Nicola

Directrice Adjointe Vandenbrande Kristel

Head of Development Waterschoot Véronique

ADMINISTRATION Finances Cheikh Yasmine Moussaoui Samira Retica Virginie

Pranchere Victor Tondeur Christophe Van der Weide Mila

Service de Culture Cinématographique

Collections non film & Bib

Malonda Y Sanz Freddy

Dorchain Jean-Paul Blanpied Anthony Couvreur Catherine Poppe Emil Thonnon Jessica Van Impe Steven Van Laere Fien

Valorisation des collections Van Cutsem Arnaud Vidanovski Daniella

Accueil

ACTIVITÉS PUBLIQUES

Somers Mikke

Programmation

Service du personnel

Brouwez Céline

Bouyarbou Nadia

Joassin André

SERVICES D’APPUI

Rotsaert Peter

Presse

CINEMATEK

De Schrevel Emmanuelle

Delabie Hilde

Communication

Pletinckx Micha

Adam Patrick Beets Bernard

Coolsaet Inge

Bernier Guillaume

Deweer Patrice

Chambre Antoine

Charlier Julien

De Geyseleer Hilde

IT Malfliet Lloyd Mockel Philippe

Collections film & Digilab Malfliet Francis Appelmans Liliane Araiba Laila Bredael Didier

El Gholabzouri Mohamed Gsir Jaaber Ionescu Cristian Leye Veva Martin Isabelle Scheppan Jiri Van De Vel Nick Van Der Auwera Emil Verly Yves

De Blieck Clémentine

Education

Di Trapani Giacomo Franceschi Nicolas Hocquet Bernard Lopez Rodriguez Alberto Marfoutine Marianne Mestdagh Bruno Popov Stanislav

Vlaamse Dienst voor Filmcultuur Franck Stefan Versteirt Bart Colpaert Lisa

PIANISTES Baents Alain Chamaraux François Fiorini Fabian Nash Hilde Marechal Hughes Plouvier Jean-Luc Van den Abeel Noah Orlando Stéphane

BÉNÉVOLES Centre de documentation Guillmard Michelle Lopez Jaén Andrea

Collections film Cerne Drago Van Werde Francis Winter Grace

Ers François

Cierzniewski Géraldine De Vocht Victor

ASBL PARTENAIRES

Reghem Jennifer

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Communication Reconnaissance

270

articles de presse à propos de CINEMATEK

175.000

visiteurs sur notre chaine YouTube, CINEMATEKfilms

15.500

« j’aime » sur notre page Facebook

12.500

inscriptions à nos newsletters

1.450

followers sur notre compte Twitter

La communication mise en place par CINEMATEK ne vise pas simplement un objectif promotionnel ou publicitaire. En tant que fondation d’utilité publique, nous voulons guider notre public à travers les collections que nous lui présentons, par le biais d’orientations et d’une information de fond, à travers notre brochure programme, notre site internet et une présence fructueuse dans les médias sociaux.

Une des facettes dans laquelle nous investissons beaucoup d’énergie depuis ces dernières années est la communication sur nous-même : nous présenter, présenter notre travail et sa qualité unique et essentielle. Paradoxalement, l’institution de renommée mondiale qu’est CINEMATEK reste insuffisamment connue dans notre propre pays. Il est donc crucial de renforcer cet aspect de notre communication. Ceci ne se résume pas à des opérations médiatiques, mais passe aussi par tout ce que nous entreprenons en tant qu’institution : restaurer un film et présenter cette restauration dans les festivals du monde entier, organiser L’Âge d’Or Festival, éditer des DVD, inviter des cinéastes, organiser des avant-premières ou des cinéconcerts, apporter une contribution à des colloques ou à des ateliers, diffuser des publications (comme ce rapport annuel). De multiples collaborations médiatiques nous ont également aidés à faire passer ce message.

Patrice Deweer

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Mécénat Un autre domaine auquel nous voudrions continuer à nous consacrer – si nos moyens nous le permettent – est la recherche de financement, à travers la communication orientée vers des sponsors potentiels, des mécènes et le large public.

Il ne s’agit pas ici d’une campagne unique, mais d’un travail intensif et continu dans lequel nous voulons continuer à investir en 2016 et ultérieurement. L’objectif est de faire comprendre le rôle central que nous occupons dans le réseau des nombreuses institutions et organisations qui se consacrent au patrimoine cinématographique, en Belgique comme à l’étranger.

Les donateurs potentiels recevaient jusqu’en 2014 une notification via courrier papier, ce qui impliquait forcément des coûts administratifs élevés. Maintenant, les donateurs potentiels sont aussi avertis en ligne, ce qui permet d’atteindre un public beaucoup plus large. Nous avons inauguré ce système en 2015 via notre newsletter (qui a été envoyée à 10.460 contacts), les médias sociaux et la page web donate.cinematek.be. Cette action de courte durée est également le préambule d’une campagne de soutien plus importante, qui sera mise en place dans le courant de 2016.

Communication interne Une communication optimale en interne est tout aussi nécessaire au bon fonctionnement d’une institution de notre envergure. En effet, les différentes facettes de notre fonctionnement sont – comme nous le montrons à plusieurs reprises dans ce rapport – plus étroitement liées que jamais. Nos efforts quant à l’optimisation de notre communication interne passent ainsi par des plateformes de concertation fixes ou par une newsletter mensuelle en interne. | 41

Taiwan Film Panorama Pour le Taiwan Film Panorama, une action supplémentaire a été planifiée en collaboration avec le très fréquenté Tai Hon, l’unique restaurant taïwanais à Bruxelles : durant un mois, ils ont utilisé des sets de table et des sousverres conçus par CINEMATEK afin de promouvoir le cycle de films taïwanais.


COMMUNICATION CIBLÉE ET DÉVELOPPEMENT PUBLIC L’importance des partenaires promotionnels pour développer efficacement un public est indéniable. Notre public cinéphile est par exemple informé en partie grâce au concours de partenaires précieux comme Sabzian et Courtisane. Les communautés culturelles de Bruxelles sont abordées par le biais d’actions ciblées avec les services culturels des ambassades et un certain nombre de maisons de la culture étrangères (Goethe-Institut Brüssel, Institut français…). Les stratégies de communication visant le jeune public sont élaborées en collaboration avec les services éducatifs SCC et VDFC, ainsi qu’avec des partenaires externes comme Famidoo ou Kidsgazette. Les visites d’étudiants sont stimulées par une collaboration étroite avec les universités belges (en particulier les écoles de cinéma de Bruxelles) et à l’aide d’un tarif étudiant très avantageux. Pour 5€, chaque étudiant peut faire l’achat d’une carte annuelle qui lui permet d’assister aux projections pour 2€ la séance. En 2015, pas moins de 641 étudiants ont fait l’acquisition de cette carte. Le public non étudiant peut aussi bénéficier de ce tarif avec une carte trimestrielle (30€) ou annuelle (60€ / 40€ pour les 65+). En 2015, nous avons vendu 265 cartes de ce type. Afin de toucher directement le public étudiant, leur adresse e-mail est désormais conservée et intégrée à notre base de données à des fins de promotion. Dans la même lignée, le listing d’adresses établi par l’équipe de communication s’améliore sensiblement grâce à l’aide précieuse de nos stagiaires.

Patrice Deweer

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La publication de notre programmation demeure un outil important pour informer et guider le public. Pour cet aspect du travail de communication, nous utilisons différents supports physiques. Nous proposons tous les mois une affiche-calendrier différente (au recto le calendrier, au verso l’affiche qui s’axe sur un thème ou un sujet en particulier du programme mensuel), qui est distribuée à plus de 4.000 exemplaires par mois. Nous créons aussi ponctuellement des affiches et des cartes postales pour des cycles spécifiques, avec un tirage entre 500 et 5.000 exemplaires en fonction des partenaires concernés et de l’importance

du cycle. Notre programme trimestriel reste cependant l’outil le plus largement diffusé. Le tirage de cette publication trimestrielle a été revu légèrement à la baisse en 2015 et se maintient maintenant à 16.500 exemplaires par trimestre. Toutes ces publications sont diffusées aussi largement que possible. Aux particuliers d’abord, qui peuvent s’abonner pour recevoir la brochure à domicile (263 abonnés en 2015). Nous livrons également les trimestriels à nos partenaires privilégiés qui ne sont pas encore en possession d’un présentoir CINEMATEK. Ceux-ci, disposés dans quelques lieux culturels fixes, sont quant à eux régulièrement approvisionnés par notre partenaire Astepforward. De plus, nos publications papier sont distribuées mensuellement – bien que de manière assez flexible – via un réseau variable d’attractions culturelles et d’établissements de l’horeca dans le centre de Bruxelles, à Ixelles et à Saint-Gilles. En outre, des cycles et événements spécifiques, tels que l’Âge d’Or Festival, le Taiwan Film Panorama, les Jeunes Fans de Ciné ou le Ciné-Club Studio 5 ont bénéficié de distributions exceptionnelles et de campagnes d’affichages indépendantes des publications habituelles (entre autres avec Zoom on Arts). Nous avons voulu fournir un effort tout particulier pour la promotion relative à l’Âge d’Or Festival et au Taiwan Film Panorama, qui ont joui de campagnes d’affichage dans le centre de Bruxelles avec Astepforward. Pour chacun, un catalogue du festival a également été élaboré en collaboration avec les partenaires concernés. Comme il a déjà été dit, nous sommes convaincus que les impressions papier restent pertinentes et nécessaires aujourd’hui. Cependant, nous ne devons pas négliger la possibilité d’une réflexion sur le moyen d’optimaliser le coût de ce travail d’impression à l’avenir. Des démarches concrètes doivent être entreprises, en collaboration avec l’équipe de programmation, pour repenser les publications.


E-COMMUNICATION

Patrice Deweer

Notre site internet www.cinematek.be reste un instrument important. Nous constatons cependant que celui-ci présente actuellement une chute du nombre de visiteurs. Selon l’analyse des chiffres, le site soutient essentiellement la programmation des salles de projection et les activités du centre de documentation. La vente (shop et tickets) et les pages institutionnelles sont quant à elles moins visitées. D’une manière générale, les chiffres concernant les visiteurs actifs montrent une légère augmentation. En 2015, on dénombre 10.393 comptes francophones actifs et 5.913 néerlandophones, dont respectivement 8.764 et 4.730 souhaitent être informés par newsletter.

— Notre profil Facebook montre une croissance continue, et reste un solide outil complémentaire sur lequel nous pouvons compter pour une promotion à court ou à moyen terme. —

Depuis 2013, le site fonctionne en « responsive web design », facile d’utilisation de manière mobile. Celui-ci doit cependant être repensé pour mieux correspondre aux exigences actuelles. La réduction du nombre de visiteurs (362.329 en 2015 / 400.818 en 2014, une diminution de presque 10%) confirme une fois de plus le besoin d’un nouveau site web moderne, que nos visiteurs potentiels peuvent utiliser de manière aussi fluide que possible. En 2015, cette rénovation indispensable du site web a été à nouveau confirmée. Les premières étapes de mise en place ont été concrétisées avec la conception de la structure « brute ». De nouvelles étapes sont planifiées pour 2016, afin d’aboutir à un site durable et ergonomique. Il avait été initialement prévu de moderniser notre diffusion de newsletters, via des envois plus nombreux et plus ciblés, et un passage vers l’utilisation de Mailchimp. Malgré ces aspirations, l’envoi des newsletters est resté limité, la faute à une équipe de communication en sous-effectif en 2015. Ainsi, nous avons envoyé 23 newsletters en néerlandais et 26 en français.

MÉDIAS SOCIAUX Parallèlement au site internet, la présence en ligne de CINEMATEK est assurée par Facebook, Twitter, YouTube et Flickr, dont nous tirons des bénéfices. En 2015, Facebook a atteint 15.535 « likes » (contre 13.000 en 2014). Notre profil montre une croissance continue, et reste un solide outil complémentaire sur lequel nous pouvons compter pour une promotion à court ou à moyen terme. Donnée particulière : les visiteurs ne sont pas transférés. Facebook

n’est indiqué ni sur nos publications papier, ni sur le site internet. Presque 60% de nos visiteurs atterrissent directement sur notre page. Après un certain nombre de tentatives infructueuses, @CINEMATEKbe connaît maintenant un succès continu sur Twitter. Plus de « followers » (2.176 en 2015 / 1.465 en 2014) signifie aussi plus de tweets ; nous avons expédié 1.344 tweets cette année. En matière de contenu, notre compte Twitter véhicule surtout des nouvelles liées au monde du cinéma belge et international, tandis que notre compte Facebook constitue surtout un soutien à notre programmation propre. YouTube et Flickr sont principalement utilisés comme archives publiques pour le matériel visuel concernant nos invités. Les photos d’événements avec des réalisateurs et autres personnalités du cinéma sont publiées sur Flickr et régulièrement partagées via Facebook. Plusieurs de ces images sont le résultat de notre collaboration avec des étudiants de l’IHECS, chargés, en échange de tickets, de photographier les invités et événements de CINEMATEK. On retrouve sur notre canal YouTube CINEMATEKfilms des captations vidéo de conversations avec des réalisateurs. En 2015, 38 captations d’introductions, conférences et Q&As ont ainsi été ajoutées sur YouTube (10 en 2014). Les captations du Taiwan Film Panorama, en particulier, ont attiré un bon nombre de visiteurs, entre autres grâce à la master class avec le cinéaste, largement diffusée de par l’attention que la presse internationale lui a portée. De manière générale, le canal YouTube de CINEMATEK a connu un fort succès en 2015. Avec 178.816 visions, nous comptons 610.686 minutes de visionnage (le double de 2014). 769 visiteurs sont abonnés à ce canal (+249 en 2015) et reçoivent ainsi régulièrement des notifications. Au total, CINEMATEK a mis en ligne 172 vidéos. En 2016, nous avons le projet de tester l’application sociale Instagram sur quelques mois. L’application est devenue énormément populaire depuis l’année dernière. De plus, vu que tout y fonctionne en images (photo ou vidéo), la plateforme se prête admirablement à une cinémathèque.

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PRÉSENCE MÉDIATIQUE 2015

Pour qui jette régulièrement un coup d’œil aux pages culturelles, c’est un

targuer d’un tel dossier de presse. Ce sont prioritairement les activités publiques qui retiennent l’intérêt des journalistes. Mais il y a aussi de l’intérêt pour notre institution dans son ensemble et pour le Conservateur, souvent sollicité pour son expertise en matière de numérisation et de restauration reconnue à l’échelle internationale. La présence d’invités à CINEMATEK, avec dès lors possibilité d’interviews, suscite d’office un intérêt accru dans la presse (pleines pages dans les journaux, demandes d’interviews spontanées, intérêt de la part d’organes de presse plus éloignés, etc.). De manière générale, les cycles classiques (Scorsese, Tati, etc.) continuent à susciter la même sympathie dans la presse. Certains sujets restent difficiles, en particulier si la presse française vient après nous sur le même sujet (Lav Diaz). Ce sont cependant les « grosses opérations » qui nous donnent la plus grande visibilité, comme cette année le large cycle dédié à Hou Hsiao-hsien.

— « Il se passe toujours quelque chose d’intéressant à la CINEMATEK. » – Marc Danval,   La troisième oreille (RTBF)

fait acquis : notre riche programmation reçoit très régulièrement les honneurs de la presse. Les médias écrits et audiovisuels s’intéressent en moyenne quasi quotidiennement, de près ou de loin, à CINEMATEK. Et c’est sans compter les médias onlines, dont les nombreuses publications ne sont pas (encore) systématiquement répertoriées. Peu d’organismes peuvent se

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L’organisation de certains programmes avec des partenaires (Off Screen, Be Filmfestival, Brussels Film Festival, Argos, etc.) nous vaut une attention médiatique amplifiée. La Quinzaine des Réalisateurs, de par son prestige, même si présentée de façon incomplète, nous vaut également une belle couverture. La présence de Sergei Loznitsa à l’occasion d’un cycle et pour la présentation de Maidan, à un moment de crise en Ukraine, a intéressé de nombreux journalistes tant de cinéma que politiques. Le programme sur le thème « L’écrivain personnage de cinéma » a été, à notre grande surprise, couvert très largement (pleine page dans Le Soir, éditorial du Standaard der Letteren de Veerle Vanden Bosch, Le Grand Charivari/Musiq’3 pendant 60’, etc.). De façon assez étonnante, le Festival l’Âge d’Or, programme jugé moins accessible, a bénéficié d’une importante couverture.

Le cycle sur Hou-Hsiao-hsien a remporté un grand succès dans les médias, qui s’explique par la renommée mondiale du réalisateur, la grande ampleur du programme qui lui fut consacré, sa sélection et son prix à Cannes et l’avant-première prestigieuse de The Assassin. Tout cela a magnifiquement placé CINEMATEK sous les feux des projecteurs, en Belgique comme à l’étranger, et a mis en valeur tant ses activités publiques que son travail de conservation et restauration. Nous aurons bénéficié d’une belle présence dans le magazine Agenda en décembre, avec la couverture et 4 pleines pages consacrées à notre programme sur Éric de Kuyper.

Charlier, CINÉMA

Les dessou

Il y a 66 ans, Howard Hawks réalisait « Allez coucher ailleurs » en s’inspirant de la vie d’un truculent Anversois. Personne ne connaissait l’existence de Roger Charlier. La Cinematek lui rend hommage ce jeudi. Nous l’avons retrouvé.

R

oger Charlier, 93 ans, nous accueille dans un appartement bruxellois du quartier de la Cambre. L’œil vif, espiègle, il vous lance de sa voix chantante : « Vous prendrez bien une De Koninck ? » Ce jeudi soir, le truculent Anversois d’origine introduira à la Cinematek la projection du film d’Howard Hawks, Allez coucher ailleurs (I was a male war bride), emmené par Cary Grant et Ann Sheridan. Il y a quelques mois, la Cinematek apprenait par une indiscrétion que c’est Charlier en personne qui inspira, il y a 66 ans, le personnage défendu dans ce classique de la comédie par Cary Grant. Mieux ! La star hollywoodienne portait dans le film le nom de plume de Charlier : Henri Rochard. Ro-chard, avec le ro de Roger, le char de Charlier. Charlier a passé sa vie en gardant le silence sur ces souvenirs glorieux. Au crépuscule de sa vie, et toujours habité par une faconde d’éternel galopin, Charlier, qui ne connaissait rien au monde du cinéma, nous raconte ses rocambolesques aventures. En 1940, alors âgé de 19 ans, le jeune homme est appelé dans un centre de recrutement de l’armée belge, à Bredene. À

Lila vous don quartier libre

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Le lieu CinĂŠmathèque est connu pour son cadre et nous sommes rĂŠgulièrement sollicitĂŠs pour le tournage d’Êmissions qui ne sont pas liĂŠes Ă CINEMATEK ou au cinĂŠma, ce qui donne une plus-value Ă notre visibilitĂŠ. De plus, une belle collaboration s’est installĂŠe avec la nouvelle ĂŠmission  Tellement cinÊ  de la RTBF, diffusĂŠe en prime time sur La Deux et recueillant une large audience. Ă€ plusieurs reprises, des interviews ont ĂŠtĂŠ enregistrĂŠes en nos murs et l’Êquipe de l’Êmission a fait appel Ă notre expertise. Des dossiers liĂŠs Ă nos programmes ont ĂŠgalement ĂŠtĂŠ rĂŠalisĂŠs et notre ĂŠquipe a ĂŠtĂŠ contactĂŠe pour des interviews ĂŠclairant des sujets spĂŠcifiques (comme Nicola Mazzanti Ă propos de Chaplin).

— Le lieu CinĂŠmathèque est connu pour son cadre et nous sommes rĂŠgulièrement sollicitĂŠs pour le tournage d’Êmissions qui ne sont pas liĂŠes Ă CINEMATEK ou au cinĂŠma, ce qui donne une plus-value Ă notre visibilitĂŠ. —

En 2015, plusieurs de nos partenariats avec la presse ont malheureusement pris fin. Nous avons dĂť faire face Ă la disparition du site Cobra de la VRT, de l’Êmission  50° Nord  sur Arte ou de certaines ĂŠmissions de la RTBF. Ainsi,  Temps de pause  sur Musiq’3, dans laquelle nos invitĂŠs ont ĂŠtĂŠ accueillis plusieurs fois, est supprimĂŠe. Heureusement, la nouvelle ĂŠmission  Les glaneurs  et  Le grand charivari , sur la mĂŞme chaĂŽne, sont attentives Ă nos programmes. Sur la première, l’Êmission  DĂŠcadrages  a quittĂŠ la radio et peut dorĂŠnavant se regarder et s’Êcouter sur le site de la chaĂŽne. Elle est toutefois moins visible et moins en correspondance avec nos programmes.

Parallèlement, les Focus night, fruit d’une belle collaboration avec Focus Vif, se sont arrĂŞtĂŠes. Nous avons ĂŠgalement perdu FM Brussel comme partenaire privilĂŠgiĂŠ. EntraĂŽnĂŠe dans l’opĂŠration de fusion dont elle fait l’objet, la chaĂŽne radio manifeste nettement moins – voire plus du tout – d’intĂŠrĂŞt pour CINEMATEK. Enfin, la disparition, dans quelques mois, d’Agenda dans sa formule actuelle nous prĂŠoccupe considĂŠrablement. La prĂŠsence continue de CINEMATEK dans les mĂŠdias est, nous semble-t-il, d’autant plus remarquable en raison de ce contexte dĂŠlicat.

Accords mĂŠdias En 2015 nous avons bĂŠnĂŠficiĂŠ d’accords avec : –– La Libre Belgique –– VRT/KLARA –– RTBF/ La Première & Musiq’3 –– Agenda –– FM Brussel

Le Soir Jeudi 1er octobre 2015

34 LACULTURE

 Un espace au cinÊma de recherche  | 45

CINÉMA

Nicola Mazzanti lance le festival l’Age d’or à la Cinematek

CrÊÊ en 1958, le prix de l’Age d’or devient Le Soir Mercredi 18 marsun 2015vrai festival. Donner de l’ampleur à cette manifestation LACULTURE 33 correspond au dÊsir du conservateur Nicola Mazzanti. Mais prÊserve l’esprit de recherche initiÊ par Jacques Ledoux.

r, le Belge qui inspira Cary Grant us rocambolesques d’un classique de la comÊdie hollywoodienne B

ENTRETIEN elle et grande nouvelle

la LibĂŠration, son profil (bilingue, rĂŠsistant, non-communiste) plaĂŽt au lieutenant gĂŠnĂŠral Yvan GĂŠrard, qui le nomme major‌ ÂŤ Le plus jeune major de l’armĂŠe belge qui commandait le Limbourg Âť, fanfaronne Charlier. Qui se voit bientĂ´t parachutĂŠ ailleurs. C’est lui qui reprĂŠsente la Belgique au tribunal des crimes de guerre, d’abord Ă Dachau, puis Ă Nuremberg, oĂš il doit superviser un certain nombre de camps de rĂŠfugiĂŠs. Un jour, dans un de ces camps bavarois, Charlier fait un accident de voiture. Ă€ l’hĂ´pital amĂŠricain, oĂš il est opĂŠrĂŠ, l’homme croise le chemin d’une capitaine amĂŠricaine, travaillant dans le corps mĂŠdical. Coup de foudre immĂŠdiat. Et mariage peu après.

ÂŤ Toutes les sangsues de Hollywood me sont tombĂŠes dessus, du jour au lendemain Âť ROGER CHARLIER

Roger Charlier, 93 ans, se partage aujourd’hui entre les États-Unis, oĂš il vit toujours, et quelques visites bruxelloises. En haut, l’affiche de ÂŤ Allez coucher ailleurs Âť avec Cary Grant et Ann Sheridan. Š JOAKEEM CARMANS (ST.)

nne e

arus aux Martyrs

rrÊes dont les portes et ferythment le va-et-vient quinzaine d’habitants aux

ÂŤ En ĂŠpousant une AmĂŠricaine, explique Charlier, c’Êtait le ticket gratuit pour les États-Unis, et pour obtenir la nationalitĂŠ amĂŠricaine. Âť Si ce n’est, insiste Charlier, que ÂŤ ça n’Êtait jamais arrivĂŠ dans le sens inverse Âť : un homme (europĂŠen) mariĂŠ Ă une femme amĂŠricaine et bĂŠnĂŠficiant des mĂŞmes avantages que les ĂŠpouses de guerre. Eh oui ! Jusque-lĂ , la loi amĂŠricaine prĂŠvoyait le rapatriement des ĂŠpouses de guerre mais pas celui des maris. Ă€ peine arrivĂŠ aux États-Unis, Roger Charlier cherche du travail. ÂŤ Ma femme me suggĂŠrait d’Êcrire. Alors un jour, j’ai ĂŠtĂŠ voir les gens du Reader’s Digest. Ça les a intĂŠressĂŠs. Ils m’ont dit : ĂŠcrivez ça et on publiera. Âť L’article, titrĂŠ ÂŤ I was a male war

bride Âť, paraĂŽt en novembre 1947. Et lĂ , pour tous les cinĂŠphiles : tout s’emballe. ÂŤ Toutes les sangsues du le cinĂŠma qui sort dĂŠlibĂŠcinĂŠma me sont tombĂŠes dessus, du jour rĂŠment des sentiers battus, ce ciau lendemain. C’Êtait inouĂŻ : l’offre financière augmentait Ă l’heure.nĂŠma Ma singulier qui reste trop soufemme me disait sans cesse : prends ! Je cantonnĂŠ dans les cinĂŠmavent lui rĂŠpondais : non, c’est pas assez ! Âť thèques ou les musĂŠes d’art Finalement, un accord tombe. Charlier signe deux contrats, l’un portant sur contemporain, installe un renla valeur des mĂŠmoires, l’autre comme dez-vous annuel digne de ce nom conseiller technique sur le film de Ă que Bruxelles grâce Ă la Cinematek. Hawks. A-t-il fait fortune ? ÂŤ Disons je n’ai pas dĂŠchirĂŠ mon pantalon. Cela Le aprix de l’Age d’or, crĂŠĂŠ par rapportĂŠ lorsqu’un agent m’a contactĂŠ Jacques Ledoux et dĂŠcernĂŠ pour après le film pour faire des tournĂŠes aux lades première fois en 1958, dans le États-Unis pour des confĂŠrences ou one-man-shows, oĂš j’Êtais invitĂŠ cadre Ă ra- de la CompĂŠtition du film conter mon expĂŠrience. Âť Mais il y aexpĂŠrimental l’ende Knokke-levers du dĂŠcor. Charlier se souvient avoir ĂŠtĂŠ mis sur le cĂ´tĂŠ par la production du film. ÂŤ On m’a dit : “Ne venez plus, on a des gens qui vont rĂŠĂŠcrire.â€? J’ai avalĂŠ de travers : quoi, rĂŠĂŠcrire ma vie !? Âť Autre dĂŠception : Charlier ne rencontrera jamais Cary Grant. ÂŤ On m’a dit : Cary Grant, Ă moins qu’on le paie, il ne fait rien pour personne. Âť Quant Ă Howard Hawks, ÂŤ il m’a saluĂŠ un jour au pas de course. Comme tous ces gens de Hollywood, Mr Hawks avait une très haute idĂŠe de lui Âť. Allez coucher ailleurs a beau bĂŠnĂŠficier de l’affection indĂŠfectible des cinĂŠphiles, pour Charlier, ÂŤ on a travesti mon histoire, en y injectant du gros rire bien gras. Le rĂŠsultat m’a paru grotesque Âť. Tout le monde n’a pas le mĂŞme avis que monsieur Charlier. Allez coucher ailleurs demeure aujourd’hui au panthĂŠon des meilleures screwball comedies hollywoodiennes. â– NICOLAS CROUSSE

Ce jeudi Ă 19h30 Ă la Cinematek.

Zoute (Festival XPRMNTL qui aura cinq ĂŠditions), devient un vrai festival avec une compĂŠtition, des invitĂŠs, des performances, des hommages, des rencontres, des sĂŠances spĂŠciales, la prĂŠsentation de restaurations. En 1967, un jeune cinĂŠaste nommĂŠ Martin Scorsese dĂŠcrochait ce prix pour son court-mĂŠtrage The Big Shave. InitiĂŠ sous cette forme l’an dernier, l’Êdition 2015 veut confirmer sa dimension cinĂŠmatographique et festive incontournable en donnant de l’ampleur Ă la manifestation. Cette mutation fait ĂŠcho au dĂŠsir du conservateur actuel Nicola Mazzanti de reprendre le flambeau de Jacques Ledoux et d’en faire un rendezvous de rĂŠfĂŠrence. L’âge d’or, de BuĂąuel ĂŠtait pour Ledoux l’exemple type d’un film dont le langage novateur rendait plus percutante encore la subversion du propos. C’est pour cela que dès 1973, le prix change de forme, la CinĂŠmathèque royale dĂŠsirant rĂŠcompenser un film qui, par sa remise en question des valeurs ĂŠtablies, rappelle le film tout Ă la fois poĂŠtique et rĂŠvolutionnaire de Luis Nicola BuĂąuel. Depuis 1987, Mazzanti. ce prix est attribuĂŠ Š DALIMONTE. pour encourager la diffusion de films qui, par l’originalitĂŠ, la singularitĂŠ de leur propos et de leur ĂŠcriture, s’Êcartent dĂŠlibĂŠrĂŠment des conformismes cinĂŠmatographiques. Les termes rĂŠvolutionnaire et poĂŠtique ont

LE PROGRAMME

Le cinĂŠma dans sa diversitĂŠ

L’objectif premier du Festival est de questionner le cinÊma dans sa diversitÊ. Au programme : une rÊtrospective des films de Warren Sonbert ; un hommage au documentariste RenÊ Vautier, rÊcemment disparu ; la restauration du journal filmÊ par Adolfas Mekas lors de son retour en Lituanie en 1971 ; une approche poÊtique et subjective du quartier bruxellois du BÊguinage signÊe Boris Lehman.

50e anniversaire du Super 8  Amphetamine  de Warren Sonbert. Š D.R.

singularitĂŠ. Aujourd’hui comme hier, ce prix reflète les ĂŠvolutions parallèles des mentalitĂŠs et du cinĂŠma. Comme nous l’explique Nicola Mazzanti. Comment est venue l’idĂŠe de repenser l’Âge d’or ? L’Âge d’or existe depuis de nombreuses annĂŠes mais a changĂŠ de forme en suivant l’Êvolution du cinĂŠma. Aujourd’hui, le concept de ÂŤ cinĂŠma expĂŠrimental Âť ou ÂŤ underground Âť est difficile Ă dĂŠfinir. Mais il existe vĂŠritablement un cinĂŠma qui ne rentre pas dans les normes classiques, que ce soit Ă cause de son genre, de sa longueur, de sa forme‌ Nous avons donc voulu revenir Ă l’idĂŠe d’origine de l’Âge d’or, Ă savoir offrir un vrai espace Ă ce cinĂŠma de recherche. Durant le festival, on peut voir des choses très diffĂŠrentes. D’un cĂ´tĂŠ la compĂŠtition, avec ce que nos

durant l’annĂŠe ĂŠcoulĂŠe ; des hommages et enfin des rĂŠtrospectives, ce qui constitue la grande nouveautĂŠ de cette nouvelle version de l’Âge d’or. La Cinematek possède l’une des plus belles collections de cinĂŠma avant-gardiste et expĂŠrimental en Europe. Ce festival est donc l’occasion de mettre en avant des classiques, des copies restaurĂŠes et de montrer aux jeunes des films mythiques du genre. Comment ce festival s’inscrit-il dans la programmation de la cinĂŠmathèque ? Depuis toujours, nous essayons de mĂŠlanger les genres et LES cinĂŠmas, gĂŠographiquement et temporellement. Nous programmons Ă la fois des films anciens et des films rĂŠcents, voire très rĂŠcents. La Cinematek n’est pas un lieu oĂš on montre des choses vieillottes et poussiĂŠreuses. C’est un lieu oĂš on peut aller en profondeur. Et c’est ce

l’Âge d’or. Presque toutes les sĂŠances sont introduites par les rĂŠalisateurs, donc c’est vraiment une occasion sociale et festivalière. Quel public visez-vous ? Ce qui est très agrĂŠable, c’est de voir que le public prĂŠsent est très vaste. Il y a mĂŞme une grande partie de jeunes. Ils viennent voir des films dont ils ont entendu parler. Le grand atout de l’Âge d’or est de programmer des films qui ne sont pas visibles ailleurs, ni en DVD ni sur Netflix‌ C’est une manière d’intĂŠresser un public plus jeune, ce qui Ă mon sens est extrĂŞmement important. Il faut rĂŠussir Ă conjuguer notre public habituel et un public un peu plus jeune qui a une manière diffĂŠrente de voir le cinĂŠma. â– Propos recueillis par FABIENNE BRADFER & GAĂ‹LLE MOURY

Festival de l’Âge d’or. Du 2 au 10 octobre.

Le Festival rend hommage Ă l’œuvre de quelques-uns des plus ardents dĂŠfenseurs de ce format. Un format qui reste l’outil d’expĂŠrimentations cinĂŠ innovantes. Au programme, une sĂŠlection variĂŠe qui donnera un aperçu des diffĂŠrentes approches d’un format accessible, lĂŠger et peu onĂŠreux. On parle des visions kalĂŠidoscopiques de Saul Levine ; des fulgurances de TĂŠo Hernandez ; une sĂŠlection du journal filmĂŠ d’Anne Charlotte Robertson ; des fantasmes oniriques de Tonino Debernardi ; des ÂŤ bouquets d’images Âť de Rose Lowder.

Une compĂŠtition

En compÊtition et concourant pour le prix de l’Âge d’or (5.000 euros) : 26 films rÊcents et jamais montrÊs à Bruxelles, sans distinction de durÊe, de genre, de format.

F.B Cinematek, Baron Horta 9, 1000 Bruxelles. SĂŠance Ă 4 euros, pass


TV RADIO ONLINE FM BRUSSEL –– 11.03 : « Sarah Vanagt, DUO-avond » – Johan Desmet –– 02.09 : « Interview Pierre Drouot » –– 09.09 : « Dansfilms, Interview Stefanie Bodien & Wolfgang Kolb »

RTBF RTBF.be –– 17.12 : « Documentaires animaliers Flagey » - Le jardin extraordinaire

Musiq’3

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–– 28.01 : « Nicolas Philibert » – Temps de pause –– 06.02 : « Caligari » (Nicola Mazzanti) – La Matinale –– 08.03 : « Cinéma muet I & avant-gardes » (Peter Rotsaert) – La Séance de 19h, Pascale van Lerberghe –– 29.03 : « Pollyanna » (Géraldine Cierzniewski) – La Séance de 19h –– 11.05 : « Visite guidée » (Géraldine Cierzniewski) – La Matinale (Brigitte Mahaux) –– 08.06 : « Jacques Doillon au Brussels Film Festival & sorite Mes séances de lutte » – Temps de pause –– 11.06 : « Cinéma muet » (Peter Rotsaert) – Pascale van Lerberghe –– 14.06 : « Cinéma muet American Filmmakers 1915-1928 » (Peter Rotsaert) – La Séance de 19h –– 26.06 : « Festival libertés » (André Joassin) – La Matinale, François Caudron –– 31.08 : « Programme Lions d’or » (André Joassin) – Pascal Goffaux –– 09.09 : « ‘Cinéma belge, stop motion et cosmos’, Sylvestre Sbille, L’Écho » – Revue de presse culturelle –– 10.09 : « Programme Philippin » – Les Glaneurs –– 01.10 : « Festival L’Âge d’Or » – Les Glaneurs, Muriel Andrin –– 03.10 : « Nadja Cohen & La figure de l’écrivain au cinéma » – La fièvre du samedi soir, Nadja Cohen & Pascale van Lerberghe –– 24.10 : « Nadja Cohen & L’écrivain comme personnage de cinéma) – Le grand charivari –– 01.12 : « Christopher Lee » (Micha Pletinckx) – La Matinale –– 10.12 : « Scorsese à Flagey & Documentaires animaliers » – Les Glaneurs, Muriel Andrin

La Première –– 08.01 / 15.01 / 21.01 / 01/03 : « Interview Nicolas Philibert » – Décadrages –– 11.03 : « Sergei Loznitsa » – Bande de curieux, Aline Wavreille –– 04.05 : « Sherlock Holmes à Flagey » – Un jour dans l’histoire –– 03.06 : « Hou Hsiao-hsien & cinema taïwanais » – Entrez sans frapper, Juliette Goudot –– 01.07 : « La quinzaine des réalisateurs » – Entrez sans frapper, Juliette Goudot –– 27.07 : « Jérémie Renier pour Ladygrey à Flagey » – Entrez sans frapper

La Deux

TVBRUSSEL

–– –– –– –– –– –– –– –– –– ––

22.01 : « CINEMATEK » – Tellement Ciné 03.02 : « CINEMATEK » – Tellement Ciné 03.03 : « CINEMATEK » – Tellement Ciné 10.03 : « CINEMATEK » – Tellement Ciné 17.03 : « CINEMATEK » – Tellement Ciné 24.03 : « CINEMATEK » – Tellement Ciné 31.03 : « CINEMATEK » – Tellement Ciné 08.09 : « Meryl Streep » – Tellement Ciné 08.09 : « Wim Vandekeybus » – Tellement Ciné 08.09 : « Charles Chaplin » (Nicola Mazzanti) – Tellement Ciné –– 06.10 : « Les écrivains au cinéma » – Tellement Ciné

28.03 : « Isabelle de Borchgraeve » (cycle à Flagey) – Bruno Op de Beek

VRT

–– 17.02 : « Caligari » (Peter Rotsaert) –– 10.03 : « Manu Bonmariage » –– 17.03 : « Cycle Cassavetes » (Nicola Mazzanti)

Radio 1 –– 21.05 : « The assassin, Hou Hsiao-hsien & Taiwanese cinema » – Ward Verrijcken vanuit Cannes –– 13.12 : « Programma Eric de Kuyper » – Bar du matin, Annemie Tweepenninckx

Cobra.be –– 02.07 : « La quinzaine des réalisateurs » –– 03.07 : « Julianne Moore » –– 15.07 : « Jacques Tati »

Canvas 11.03 : « Sergei Loznitsa » – Terzake, Thomas De Graeve

Deredactie.be –– 14.01 : « Charlie Hebdo / Cycle Cartoon Circus à CINEMATEK » –– 04.02 : « Cycle Charlie Hebdo » – Pieterjan Huyghebaert

Één –– 17.01 : « CINEMATEK » – Ook getest op mensen

Klara –– 23.01 : « DVD Edith Kiel » – Happy Hour, Roel Van de Winkel –– 10.03 : « Sarah Vanagt, DUO-avond » – Pompidou –– 03.04 : « Cassavetes » – Pompidou –– 27.05 : « Hou Hsiao-hsien & Taiwanese cinema » – Pompidou, Catherine Vuylsteke –– 29.05 : « Hou Hsiao-hsien » – Happy hour, Karen Billiet –– 06.10 : « Chantal Akerman » – Pompidou –– 09.10 : « Cyclus De Schrijver als filmpersonage » – Happy Hour –– 01.12 : « Nuri Bilge Ceylan » – Pompidou, Jeroen Struys –– 18.12 : « Cyclus Charlotte Rampling » – Happy Hour

TÉLÉBRUXELLES –– 28.01 : « Nicolas Philibert » – David Courier –– 18.06 : « Agenda Melissa Israel & interview Hilde Delabie » – Agenda –– 02.07 : « Jacques Tati » (André Joassin) – Céline Speeckaert –– 15.12 : « Eric de Kuyper » – David Courier ––

27.05 : « Hou Hsiao-hsien » – Brussels International, Jin Dubois

ARTE 08.09 : « Jean-François Ravagnan » – Court-Circuit

AZ-ZA.BE

AUTRES ARD –– 19.02 : « CINEMATEK & cinéma muet » (Nicola Mazzanti) – Michael Schneider

Euronews –– 12.03 : « Sergei Loznitsa » – Nathalia Richardson

France Culture –– 08.10 : « Interview Claudio Pazienza »

PRESSE Brussel deze week –– 15.01 : Henri Verneuil éclectique et populaire – De Fernandel à Delon (Niels Ruëll) –– 29.01 : Nicolas Philibert – Le documentaire comme un art (Luc Joris) –– 12.02 : De week van Miet Warlop (Sam Steverlynck) –– 25.02 : Tobe Hooper – Somewhere over the chainsaw (Niels Ruëll) –– 05.03 : Juliette Binoche in Brussels –– 05.03 : Dignes jusqu’au dernier souffle (Niels Ruëll) –– 26.03 : De Van Gogh van de musical – Vincente Minnelli (Niels Ruëll) –– 02.04 : Rebel with a cause (Luc Joris) –– 02.04 : Hard to be a god –– 16.04 : Duivel in de buik (Luc Joris) –– 30.04 : Atom Egoyan – “Always ask yourself why a story is being told” (Niels Ruëll) –– 30.04 : On a quest for formal challenges – Jaime Rosales (Luc Joris) –– 07.05 : Élementaire, mon cher Wilder (Niels Ruëll) –– 14.05 : Cannes – Instantané du septième art (Niels Ruëll) –– 14.05 : Mythische huiver (Luc Joris) –– 21.05 : The trip to Italy –– 21.05 : Ze kwamen uit het Oosten – Made in Taiwan (Niels Ruëll) –– 28.05 : Bull’s-Eye (Luc Joris) –– 04.06 : Grands classiques –– 04.06 : Toujours en lutte – Jacques Doillon (Luc Joris) –– 11.06 : A long, hot summer – Michael Winterbottom (Niels Ruëll) –– 11.06 : That’s a Classic ! : Yojimbo – Dragon Gate Inn – Das Ende des Regenbogens –– 18.06 : That’s a Classic ! : Jade Love – The Funeral –– 18.06 : Regarder la littérature – Marguerite Duras (Luc Joris)


–– 25.06 : Give me Moore, Moore, Moore (Niels Ruëll) –– 03.09 : Step into the dark cinema (Luc Joris, Niels Ruëll) –– 03.09 : Conrad Veidt (Niels Ruëll) –– 03.09 : Pierre Drouot – Aventurier du cinéma belge (Luc Joris) –– 10.09 : Filipinos make great films (Niels Ruëll) –– 17.09 : Chantal Akerman – Le regard intime de Marianne Lambert (Luc Joris) –– 01.10 : Super, die super 8 – L’Âge d’Or (Niels Ruëll) –– 15.10 : Filmwereld roemt en rouwt om Chantal Akerman – Pionier in de feministische film (Niels Ruëll) –– 15.10 : That’s a Classic! : Je, tu, il, elle – Max mon amour – The General –– 15.10 : Banket der frauders –– 22.10 : Maître moderne de la mélancolie – Nuri Bilge Ceylan (Luc Joris) –– 12.11 : Le pacifiste magicien – Raoul Servais (Niels Ruëll) –– 26.11 : Bringing out Scorsese (Niels Ruëll) –– 10.12 : The Force never sleeps – Star Wars (Niels Ruëll) –– 14.12 : Eric De Kuyper: « Ik ben Fellini niet en Fellini is De Kuyper niet. » (Niels Ruëll) –– 17.12 : To BE or not to BE

Autres –– 02.10 : ‘Altin ayi’ ödüllü Kaplanoğlu filmleriyle Brüksel’e geliyor (Yeni Vatan.be)  –– 11.11 : Regards sur le réel (Sabzian)

PRESSE NL Canvas.be –– 28.09 : L’Âge d’Or Festival –– 06.10 : Chantal Akerman overleden –– 21.12 : Auteur en filmmaker Eric de Kuyper kiest cultuur

Cobra.be –– –– –– –– ––

12.01 : Brussel, gefilmde stad 09.03 : In de landschappen van Sergei Loznitsa 25.05 : Taiwan in Cinematek 15.07 : Tijd voor Tati 24.07 : Eau zoo – Emilie Verhamme

De Morgen

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18.07 : (B)eau zoo 20.07 : Sociaal experiment (Jeroen Struys) 14.08 : Scarface 22.08 : Star Wars 1.0 01.09 : ‘Het was een braakland’ (Jeroen Struys) 03.10 : Super Cinefiel 10.10 : Waarom u minstens één film van Chantal Akerman moet zien (Jeroen Struys) 13.10 : Chantal Akerman (In memoriam) 23.10 : Brussel 13.11 : Zwart schaap (Veerle Vanden Bosch) 19.12 : Macrocosmos

Focus Knack –– 28.01 : Retrospectieve Nicolas Philibert in Cinematek –– 10.02 : Faust –– 25.02 : Offscreen – Cannon-voer (Dennis Van Dessel) –– 25.02 : David Lean –– 04.03 : Maidan Ukraine (Dennis Van Dessel) –– 25.03 : Vincente Minnelli – Lust for life (Dennis Van Dessel) –– 22.04 : Jaime, Jaime la vie (Sam De Wilde) –– 20.05 : Hou Hsiao-hsien – Spiegel van Taiwan (Niels Ruëll) –– 27.05 : Filmklassieker – The Bride of Frankenstein (Sam De Wilde) –– 24.06 : Film/literatuur – Marguerite Duras –– 24.06 : While We’re Young (Andreas Ilegems) –– 08.07 : La vie en Rosi (Sam De Wilde) –– 05.08 : Filmklassieker – Les vacances de Mr. Hulot (Sam De Wilde) –– 19.08 : Stray Dogs (Dave Mestdach) –– 01.09 : Cinematek met twee films op filmfestival Venetië –– 09.09 : Lav Diaz + Lino Brocka –– 16.09 : Je, tu, il, elle –– 30.09 : L’Âge d’Or –– 07.10 : De schrijver als filmpersonage –– 21.10 : Carte blanche : Jean Dufaux –– 25.11 : Hij komt, hij komt… (Sam De Wilde) –– 09.12 : Chantal Akerman (1950-2015) – Vrouw van het jaar (Dave Mestdach) –– 23.12 : Qui est Charlotte Rampling? (Sam De Wilde)

Trends –– 05.03 : Sergej Loznitsa maakte documentaire over Maidan - De revolutie van de massa (Catherine Vuylsteke) –– 21.05 : Made in Taiwan (Catherine Vuylsteke)

–– 20.01 : Digitalisering erfgoed moet op lager pitje (Jan Debackere) –– 04.04 : Cavalier seul –– 22.04 : The Force in Brussel (Ewoud Ceulemans) –– 27.05 : Taiwan, de verbogen parel van de aziatische cinema (Christophe Verbiest) –– 23.07 : “Ik ben enorm ongeduldig mo mijn verhaal te vertellen.” (Kurt Vandemaele) –– 01.08 : Op vakantie met monsieur Hulot –– 29.09 : L’Âge d’Or-festival eert experimentele filmers (Luc Joris) –– 07.10 : Filmicoon buiten de mainstream (Robin Broos) –– 09.10 : Film Fest Gent eert Chantal Akerman –– 15.12 : De Proust van de Lage Landen (Luc Joris)

Het Nieuwsblad

De Standaard

–– 13de editie van Brussels Film Festival 2015 (Jarka Wernerova) –– Filmarchief@Home (Wim De Poorter) –– Chantal Akerman (1950-2015) (Linda Crivits)

–– –– –– –– –– –– –– ––

14.01 : Brussel – Gefilmde stad 28.03 : Rebelse cinema 28.03 : Musicak wat de klok slaat 23.05 : Onthou Hou (Jeroen Struys) 23.05 : Al Taiwan 13.06 : Marguerite mon amour 27.06 : NY Cinema 11.07 : Encore Tati

–– 13.01 : Cinematek brengt eerbetoon aan Charlie Hebdo met gratis voorstelling ‘Cartoon Circus’ –– 24.10 : Voor jonge filmfans (Kristien In-’t-Ven)

Brusselniews.be –– 14.01 : Aanslag Charlie Hebdo herdacht in synagoge en bioscoop –– 16.01 : Cinematek wil 1 miljoen filmdozen verhuizen naar Reyerssite (Eric Vancoppenolle) –– 05.02 : Cinematek houdt eerbetoon aan Charlie Hebdo

FILM

Beeld Express –– Juni-Aug. : Brussel, gefilmde stad (Joke Embrechts) –– Nov.-Dec. : Animatiepionier Raoul Servais in de kijker (Joke Embrechts)

Andere –– 09.01 : Pak UiT met 5 leuke weetjes over Tim Burton (Metro) –– Jan.-Feb. : Brussel gefilmd (Bop Magazine) –– 05.02 : Cinematek plant eerbetoon aan Charlie Hebdo (Pieterjan Huyghebaert – Deredactie. be) –– 03.03 : Vanop de eerste rij (Ive Stevenheydens – Vertigo) –– 21.04 : Cinematek series offers perfect introduction to African cinema (Ian Mundell – Flanders Today) –– Oct. : Vlaamse filmprijzen – Ensors eindelijk volwassen ? (Evelien van Vessem – Filmmagie) –– 07.12 : CINEMATEK wijdt retrospectieve aan Eric de Kuyper (Dennis De Roover – Zizo)

PRESSE FR Le Vif –– 09.10 : Chantal Akerman – Un phare s’est éteint (Pascal Stevens) –– 11.12 : Restauration à l’italienne (Philippe Cornet)

Focus Vif –– 09.01 : Clouzot à Flagey (Louis Danvers) –– 16.01 : Brussel Bruxelles Brussels (Louis Danvers) –– 23.01 : Nicolas Philibert (Jean-François Pluijgers) –– 23.01 : Focus Night : Aguirre, la colère de dieu (Louis Danvers) –– 13.02 : Quand Hollywood allait au charbon (Louis Danvers) –– 20.02 : Focus Night : Le roman d’un tricheur (Louis Danvers) –– 27.02 : David Lean, le style anglais (JeanFrançois Pluijgers) –– 27.02 : Charlie à l’écran (Jean-François Pluijgers) –– 27.02 : « Le monstre est l’être humain » (Louis Danvers) –– 27.02 : Au rendez-vous de l’étrange (JeanFrançois Pluijgers) –– 27.02 : La mort en face (Louis Danvers) –– 06.03 : Sergei Loznitsa (Louis Danvers) –– 20.03 : Focus Night : Shadows (Jean-François Pluijgers) –– 27.03 : Film-Monde (Louis Danvers) –– 03.04 : L.A. Rebellion (Jean-François Pluijgers) –– 24.04 : Jaime Rosales à Bruxelles (Louis Danvers) –– 30.04 : Sherlock Forever (Jean-François Pluijgers) –– 22.05 : La mémoire neuve (Louis Danvers) –– 22.05 : Taïwan à Bruxelles (Louis Danvers) –– 29.05 : 16x16 (Louis Danvers) –– 29.05 : La vérité si je mens (Louis Danvers) –– 05.06 : Mobsters et mafiosi à la Cinematek (Louis Danvers) –– 12.06 : Femmes de lettres (Ysaline Parisis) –– 19.06 : Noah Baumbach (Jean-François Pluijgers) –– 19.06 : Open Air – Jacques Tati –– 26.06 : La Quinzaine à Flagey (Jean-François Pluijgers) –– 28.08 : Archipels Nitrate : notes pour une cinémathèque (Julien Broquet) –– 11.09 : Les Philippines à la Cinematek (Louis Danvers) –– 02.10 : L’Âge d’Or (Jean-François Pluijgers) –– 16.10 : Écrivains dans tous leurs états (Jean-François Pluijgers) –– 23.10 : Le monde en servaisgraphie (Jean-François Pluijgers) –– 20.11 : Visual Voices (Jean-François Pluijgers) –– 27.11 : Un avant-goût de Star Wars (JeanFrançois Pluijgers) –– 25.12 : The place to Be (Jean-François Pluijgers)

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Le Soir

–– 14.01 : Cinematek est Charlie –– 02.02 : Des films en péril au dépôt d’Ixelles (Christian Laporte) –– 05.02 : Nicolas Philibert filme « avec » plutôt que « sur » (Fernand Denis) –– 25.02 : Manu Bonmariage : 40 ans de cinéma vérité (Marceau Verhaeghe) –– 11.03 : Tobe Hooper, l’horreur 40 ans après (Hubert Heyrendt) –– 16.03 : « On a l’impression d’assister à un théâtre absurde » (Sami Acef) –– 02.05 : Atom Egoyan, arménien moi non plus (Fernand Denis) –– 26.05 : Hou Hsiao-hsien à Bruxelles mercredi –– 10.06 : La quête de liberté de Jacques Doillon (Hubert Heyrendt) –– 01.07 : Un regard cinéphile sur New York (Hubert Heyrendt) –– 20.07 : Rétrospective Rosi à Cinematek –– 29.08 : « Jour de fête » avec Jacques Tati à Flagey –– 02.09 : À l’heure Philippines, Cinematek projette le formidable ‘Insiang’ (Fernand Denis) –– 23.09 : Chantal Akerman sous un nouveau jour (Hubert Heyrendt) –– 02.10 : Le Super 8, outil de liberté (Hubert Heyrendt) –– 10.10 : Chantal Akerman enterrée mardi au Père-Lachaise (Hubert Heyrendt) –– 21.10 : Le doc fait son cinéma (Hubert Heyrendt) –– 27.10 : Projection d’un film sur Edith Cavell –– 05.11 : L’objet comme objet de cinéma (Hubert Heyrendt) –– 09.12 : Rétrospective intégrale – Eric de Kuyper –– 10.12 : Bourse aux livres à Cinematek, samedi –– 22.12 : Cycle Charlotte Rampling à la Cinematek (Hubert Heyrendt) –– 29.12 : Jacqueline Pierreux, la pionnière du cinéma belge (Fernand Denis)

–– 09.01 : La Cinematek rend hommage à la productrice Jacqueline Pierreux (Fabienne Bradfer) –– 14.01 : Ce soir, la Cinematek rend hommage à Charlie (Nicolas Crousse) –– 02.02 : Nicolas Philibert : « Il est plus facile de filmer que de ne pas filmer » (Fabienne Bradfer) –– 28.02 : Manu Bonmariage : « La mort est le troisième personnage du film » (Fabienne Bradfer) –– 12.03 : « Maïdan, une révolution anti-coloniale » (Philippe Regnier) –– 13.03 : L’homme qui réinventa le film d’horreur (Didier Stiers) –– 18.03 : Charlier, le Belge qui inspira Cary Grant (Nicolas Crousse) –– 05.05 : Atom Egoyan, le devoir de mémoire (Philippe Manche) –– 22.05 : « Je fais confiance à l’imagination des spectateurs » (Fabienne Bradfer) –– 09.06 : « Il semble que mes films ne divertissent pas assez ! » (Fabienne Bradfer) –– 16.06 : La Quinzaine des réalisateurs cannoise à Flagey (Fabienne Bradfer) –– 01.07 : Marguerite Duras, la plume et le cinéma (Fabienne Bradfer) –– 01.07 : « Safe », de Todd Haynes –– 08.07 : Jérémie Regnier en Afrique du Sud (Fabienne Bradfer) –– 08.07 : Panorama du film taïwanais –– 19.08 : « Carmen » de Francesco Rosi –– 29.08 : Jacques Tati –– 02.09 : La nuit de San Lorenzo –– 09.09 : « 2001 : l’odyssée de l’espace » de Stanley Kubrick –– 15.09 : Pierre Drouot, le géant de l’ombre (Nicolas Crousse) –– 18.09 : De la mode à la cinémathèque –– 30.09 : La désobéissance à l’honneur (Nicolas Crousse) –– 01.10 : « Un espace au cinéma de recherche » (Fabienne Bradfer & Gaëlle Moury) –– 10.10 : L’adieu à Chantal Akerman –– 10.10 : « L’écrivain apparaît souvent à l’écran » (Jean-Claude Vantroyen) –– 21.10 : Plongeon dans l’univers de Scorses, obsédé de cinéma (Fabienne Bradfer) –– 27.11 : 11e édition du Be Film Festival à Bruxelles (Fabienne Bradfer) –– 02.12 : « La Femme du boulanger » de Marcel Pagnol –– 12.12 : Eric de Kuyper, le cinéaste inattendu (Fabienne Bradfer) –– 23.12 : Regards sur le réel (Fabienne Bradfer) –– 26.12 : La vitalité du cinéma belge à l’honneur au Be Film Festival (Gaëlle Moury)

La Libre Culture

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–– 25.02 : Soirée Duo – Manu Bonmariage –– 04.03 : La mort dans l’âme (Fernand Denis) –– 01.04 : Que du bonheur avec Vincente Minnelli à Cinematek –– 06.05 : De Baker Street à Flagey (Fernand Denis) –– 27.05 : Taïwan au-delà de la Nouvelle Vague (Hubert Heyrendt) –– 03.06 : L’Europe sur écran (Fernand Denis) –– 03.06 : La recherche de l’invisible (Hubert Heyrendt) –– 03.06 : Le Nouveau Cinéma allemand en 16 mm (Hubert Heyrendt) –– 10.06 : Corps-à-corps passionnel (Hubert Heyrendt) –– 10.06 : Les femmes qui écrivent sont (-elles) dangereuses (?) (Sarah Pialeprat) –– 09.09 : Pierre Rissient, découvreur de films (Fernand Denis) –– 16.09 : Connectés avec Le VAF (Dimitra Bouras) –– 16.09 : Akerman au programme à Flagey (Hubert Heyrendt) –– 28.10 : Cinematek offre une Carte blanche à Jean Dufaux (Fernand Denis) –– 28.10 : Festival haut en couleur (Laurence Bertels) –– 10.11 : Le mois du documentaire (Dimitra Bouras) –– 10.11 : Documentaires belges et variés – Regards sur le réel (Fernand Denis) –– 25.11 : Le réalisme magique fascine encore et toujours (Dimitra Bouras)

L’Echo –– 03.01 : En attendant Burton (Sylvestre Sbille) –– 20.05 : Vers l’Italie et au-delà… (Sylvestre Sbille) –– 09.09 : Cinéma belge, stop motion et cosmos (Sylvestre Sbille) –– 17.09 : Chantal Akerman, prisonnière du silence (Sylvestre Sbille)

Métro –– 24.02 : Filmer la fin de vie (Nicolas Naizy) –– 27.02 : Offscreen, la fête aux genres –– 06.10 : Docu à tout prix

Le Soir Mardi 15 septembre 2015

40 LACULTURE

Pierre Drouot le géant de l’ombre Le succès du cinéma flamand, c’est lui. Cinematek rend hommage à celui qui, jadis, fit de Jaco un héros.

L

ui, on dirait le père Hugo. Ou Balzac, raboté dans la glaise d’un Rodin. Le visage est massif, généreux. L’enveloppe corporelle robuste, plantée dans cette terre qu’aimait tant Permeke. Cela fait déjà un demi-siècle que Pierre Drouot, à qui la Cinematek rend hommage, s’avance dans le cinéma belge. En homme de l’ombre. Un homme influent. D’aucuns ajoutent : le plus influent du cinéma belge. Belge. Bilingue. De père francophone. De mère flamande. Il y a un quart de siècle, Drouot participait à la renaissance du cinéma francophone, en accompagnant les débuts de Jaco Van Dormael, depuis son film de fin d’études à l’Insas jusqu’à l’accouchement d’un premier long, Toto le héros, salué à Cannes par la caméra d’or. A la tête du Fond audiovisuel flamand (VAF) depuis dix ans, Drouot contribue aujourd’hui au nouveau souffle du cinéma flamand. Les succès internationaux de Felix van Groeningen (The broken circle breakdown), Michael Roskam (Rundskop) ou Geoffrey Enthoven (Hasta la vista), qui ont récemment conquis Hollywood, Cannes ou Berlin, lui doivent beaucoup. Le défi qu’il relève en propulsant le cinéma identitaire de la jeune génération vers les sommets des

festivals du monde est comparable à celui que releva, dans les années 90 et 2000, Henry Ingberg, l’ami des Dardenne. Si ce n’est qu’à la différence d’Ingberg, qui œuvrait au service du ministère de l’ex-Communauté française de Belgique, Drouot est le patron d’un institut autonome.

Entre 1966 et 1993, Drouot aura pratiquement tout fait : écriture de scénarios, réalisation, production. Sa légitimité vient de là Une recette ? Elle réside dans sa connaissance profonde de ce qui constitue la chaîne de fabrication d’un film. Car, entre 1966 et 1993, Drouot, biberonné au cinéma en dévorant les films décomplexés de La Nouvelle Vague française, aura pratiquement tout fait : l’écriture de scénarios (notamment pour Harry Kumel, et Les Lèvres rouges). La (co)réalisation – avec son ami d’études au Rits, Paul Collet – de films marqués par le vent libertaire et libertin de l’après-68… en frôlant parfois le scandale (L’étreinte déclencha une polémique… et la suppression du festival d’Anvers, en 1970). Drouot toucha enfin à la production. D’abord avec Benoît Lamy (Jambon d’Ardenne). Puis avec An-

dré Delvaux (Femme entre chien et loup), Van Dormael, Henri Storck, Raoul Servais et bien d’autres. Cette expérience du terrain lui a apporté une légitimité immense. Mais Drouot est aussi un homme libre, capable d’envoyer tout valser. Comme en 1993, lorsqu’il décida, à 1943 Naissance à Aude50 ans, d’arrêter la pronaerde. duction, de se retirer 1966 Coréalise son premier des affaires et d’aller film, « Cash ? Cash ! », avec écouter les grillons de Paul Collet. Provence. Avant de re1971 Coscénarise « Les venir, 11 ans plus tard, à lèvres rouges » (Kumel). la tête du VAF, où il ac1991 Produit « Toto le hécompagne aujourd’hui ros » (Van Dormael). l’irrésistible ascension 1993 Se retire du cinéma. de ses jeunes pousses. 2004 Devient directeur du L’une d’entre elles, FeFond audiovisuel flamand lix van Groeningen, (VAF), qui lancera les previent de terminer son miers films de, notamment, nouveau film. « Une Michael Roskam et Felix van claque incroyable », Groeningen. avertit Drouot, en éclaireur gourmand. ■

De Kumel à Roskam

NICOLAS CROUSSE

Cycle Drouot à la Cinematek, jusqu’au 27 novembre. Ce jeudi, à 19h30, Pierre Drouot présente Toto le héros, en présence de Jaco Van Dormael, puis Birth, de Jonathan Glazer.

Belge. Bilingue. De père francophone. De mère flamande. © BART DEWAELE

LAPETITEGAZETTE Cinq jours au garde-à-vous

Whitney sur scène

Let’s Motiv Après une soirée arrosée, Daniel Medforth, un Britannique de 36 ans, a décidé d’avaler une boîte complète de Viagra, soit 35 pilules, en une heure. « C’était pour rire », confie-t-il. Les conséquences sur son organisme ont pourtant été immédiates. « J’ai commencé à me sentir mal, j’avais des vertiges et des hallucinations. Je voyais tout en vert. Pire, j’ai eu une érection massive qui ne partait pas. » C’est sa femme qui, après avoir constaté les faits, a fini par appeler les urgences. Les médecins ont été très professionnels, d’après Daniel, même s’il reconnaît « qu’il pouvait voir qu’ils essayaient de ne pas rire ». Finalement, l’homme a pu rentrer chez lui après cinq jours de cette érection dérangeante. « Une érection qui n’a servi à rien », dit-il. (7s7)

Tout ça pour ça

Samedi après midi, une altercation a éclaté entre une coiffeuse de Trazegnies et sa cliente. Cette dernière lui reprochait d’avoir loupé sa coloration. Le ton a fini par monter entre les deux protagonistes qui... se sont crêpé le chignon. Furieuse, la cliente a quitté les lieux en récupérant son argent. L’affaire aurait pu en rester là, mais la cliente a estimé que des représailles étaient nécessaires. Dans la nuit, le feu a été bouté à la Mercedes de sa rivale. Peu après l’incendie de la voiture, une dizaine d’individus encagoulés ont débarqué au domicile de la cliente mécontente pour la malmener. Le parquet de Charleroi a mis l’affaire à l’instruction. (DH.be)

Dixit

L’arbre déraciné…

… cachait un trésor

Au lendemain d’une très forte Des archéologues ont aussi « La vérité vaut bien qu'on passe tempête, les habitants de Colloo- appelés en renfort sur les quelques années sans la trouver. » ney, en Irlande, ont découvert que par le National monument JULES RENARD l’arbre vieux de 215 ans qui venait vice pour procéder à des fo d’être déraciné au centre de leur et récupérer lesdits osse village était sis au-dessus d’osse- qui sont ceux d’un jeune h Formation - Visa emploi 1 an ments datant de l’époque médié- de 17 à 20 ans, qui serait m Portes ouvertes 16 septembre vale, rapporte le Mirror britan- l’époque médiévale (entre 1 de 10-19h. MELIUS, Ecole sup. de nique. 1200). (20min.fr) Gestion et Comm. Cours de Gestion et admin. de l’entreprise + 11-13h. semaine langues (EN, NL, FR) Préparation pour l’emploi - coaching individuel. La police thaïlandaise a pu récupérer à l’aéroport de Bangkok u Tél. 02-734.31.49 - info@melius.be mant volé qui avait été avalé par une touriste chinoise de 39 an www.melius.be (75 elle indiqué lundi. La valeur de la pierre de six carats est est 245.000 euros. Le diamant se trouvait dans la gorge de la touri police a donc dû faire appel à des médecins pour l’extraire. La A ne pas faire avait volé le diamant lors d’une exposition en Thaïlande, av La police anversoise a ouvert une l’avaler. L’objet n’a pas été détecté aux contrôles de sécurité de enquête après la publication port, mais les douanes ont reconnu la voleuse grâce à des ima d’une vidéo sur YouTube d’un déo du vol. La touriste chinoise a été emmenée à l’hôpital po jeune homme de 17 ans en train radio. Le diamant a été retiré durant une opération après qu’un d’escalader une grue. La grue, qui tative d’extraction aux laxatifs eut échoué. (b) culmine à plus de 30 mètres de haut, se trouvait à Berchem, dans … le motard la banlieue anversoise. Le jeune Pas malin… homme est, d’après la Gazet van Un motard a été interpellé ven- La moto du motard de 39 Antwerpen, plutôt fier de lui. « A dredi dans le Tarn (France) à 202 fait l’objet d’une immobil ma connaissance, je suis le premier km/h au lieu de 90 km/h, alors judiciaire. Quant à lui, i en Belgique qui filme une telle as- qu’il se rendait à un stage de récu- convoqué devant la justice cension », dit-il. Il déconseille tou- pération de ses points de permis vembre prochain. Il ne devr de conduire. récupérer son permis… (afp tefois de faire comme lui. (7s7)

–– Juin : Brussels Film Festival (Thibaut Allemand) –– 03.07 : Francesco Rosi – Ciné-réalité (Julien Le diamant avalé a été récupéré Damien) –– Juil.-Août : Francesco Rosi – Ciné-réalité (Julien Damien) Conférence 3e Reich Durant la seconde guerre, Jimmy Bourgeois photographie Bruxelles sous les bombes. Découvrez ses clichés à travers le regard de son fils. 16/09 à 19h, Hôtel de Ville de Bruxelles Gratuit. Tél. 02-279.43.50. (25

Autres

© AFP.

La Libre

La chanteuse américaine Whitney Houston, décédée en 2012 à l’âge de 48 ans, va repartir en tournée en 2016 sous la forme d’un hologramme, se produisant d’abord aux Etats-Unis, puis dans le monde. Le show de son double virtuel, conçu par Hologram USA et FilmOn Studios avec l’accord et l’aide de la succession, présidée par la belle-sœur de la défunte, sera interactif et rehaussé par des invités. « C’est une opportunité extraordinaire pour ses fans de voir une réinvention d’une des artistes les plus glorifiées de l’histoire et de perpétuer l’héritage de performances qui ne seront pas oubliées dans les années à venir », a commenté Pat Houston. (7s7)

Comme les vrais

Madeline Stuart a participé, dimanche, à la Fashion week de New York. Et c’est en défilant pour le collectif de créateurs italiens FTL Moda que la jeune Australienne de 18 ans a fait sensation. Une information qui n’aurait rien d’original si Madeline n’était pas atteinte de trisomie 21. (20min.fr)

–– Mars : Rencontre avec Bernard Beets, projectionniste à la Cinémathèque (Catherine de Poortere) –– Mars : Dessine-moi la paix ! (Frédéric Le rêve accessible Vandecasserie – Espace de libertés)  071/25.35.25 www.leisure-pools.be –– 26.03 : Rétrospective – Le cinéma de Bonmariage (Philippe Cornet) –– 30.04: Rétrospective Atom Egoyan (Trends)  –– 22.05 : Italian for Beginners (Dr Jivago – Le Journal du Médecin) –– Sept. : I don’t Belong Anywhere : le cinema de Chantal Akerman (Serge Meurant – Cinergie. be)  –– 16.12 : Trop fort, Harrison (Flair)  PISCINES LEISURE POOLS

Du 26/02 au 08/03

PRESSE ÉTRANGÈRE –– Luc de Heusch, Marta Meszaros, Angela Davis (Jeune Cinéma) –– Du côté de chez Storck (Jeune Cinéma) –– Kolonialfilme aus Belgisch-Kongo (Philipp Brunner – Filmbulletin) –– 24.05 : Taiwan Cultural Center to host film festival in Europe (Taipei Times)  –– 24.05 : Taiwan planning to feature director Hou Hsiao-hsien’s works in Europe (The China Post) –– 01.06 : Hou Hsiao-hsien’s latest movie opens Taiwan film panorama in Brussels (Taiwan Newsletter) –– Sep.-Oct. : Emmotional virtuoso (Max Nelson – Filmcomment) –– 06.09 : Hou Hsiao-hsien’s early masterwork Ssreened in Venice (China.org.cn) –– 07.09 : The Event: Review (Jonathan Romney – Screen Daily) –– 01.10 : Focus: Super8 op het L’Âge d’Or Festival in Brussel (Mariska Graveland – De Filmkrant) –– 08.10 : Chantal Akerman – Cinéaste belge (Isabelle Régnier – Le Monde)

REVUE SCIENTIFIQUE –– “Color Analysis for the Digital Restoration of Das Cabinet des Dr. Caligari” (Barbara Flueckiger, The Moving Image, Printemps 2015)

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