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EDITO
LE MOT DE LA REDACTION
Le business model en entreprise !
Si de nos jours, entreprendre s’avère la meilleure façon de s’épanouir professionnellement et de créer de la valeur ajoutée, il n’en demeure pas moins un casse-tête quand on se méprend. L’effet boomerang est vite arrivé lorsqu’on ignore ou qu’on ne maîtrise pas les clés de cette forme d’auto-emploi. L’entrepreneuriat est actuellement en vogue au sein d’une jeunesse béninoise et africaine en quête de défis et d’affirmation de soi, dans les différents domaines de création de la richesse, mais surtout dans le numérique. Les start-ups naissent au gré des ambitions et les échecs se succèdent sans coup férir. Le piège qui se cache dans l’entrepreneuriat, promu comme a lternative au chômage et fer-de-lance du développement économique, c’est généralement le manque de formation et de préparation des promoteurs à la gestion des ressources humaines et financières. Onretrouve aisément quelqu’un qui a fait les maths, la physique, la médecine ou l’informatique créer son entreprise sans avoir une notion sur comment rentabiliser son affaire. Le business model ou modèle économique en français est alors déterminant pour une start-up, quel que soit le secteur, si elle veut exister dans le temps. Elément fondamental de la stratégie d’une entreprise, le modèle économique est un plan d’organisation qui permet de proposer une offre pertinente et concurrentielle tout en garantissant la viabilité de l’entreprise dans le temps et sa capacité à générer du profit. Ainsi, le marketing, l’organisation et les finances sont les leviers qu’il
Michaël TCHOKPODO Rédacteur en Chef
Les start-ups naissent au gré des ambitions et les échecs se succèdent sans coup férir... 4
faut actionner pour parvenir à la rentabilité d’une start-up, gage de sa durabilité. Bien de gens qui désirent investir, conduits par la passion de leurs idées de projet, minimisent ce volet capital qui les rattrape chemin faisant. Et bienvenue les dégâts. Yannick Olatundji, Tatiana Agboton Assogba, Adé Fidégnon sont quelques chefs d’entreprises interviewés dans ce second numéro de CEO Magazine et dont le business model et la résilience permettent à leurs entreprises de toujours exister. Leurs témoignages raffermiront à coup sûr, votre ambition d’entreprendre et vous aideront à mieux gérer votre affaire. Restez scotchés à CEO Magazine, bonne lecture !
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SOMMAIRE
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Edito
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TOP10 AFRICA GOOD NEWZ 10 Bonnes nouvelles du continent
GRANDES LIGNES
LE C.E.O I 9
CORPORATE I 23 09
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YANNICK O. HOUNDETON
AFROBELA COSMETICS
Directeur Bénin - Togo Devea France
La marque béninoise de beauté
STARTUP DU MOIS I 15
CONSEIL DE PRO I 27
IPAARO L’application qui réinvente le troc
TALENT I 18
CHARLY d’ALMEIDA Artiste peintre et sculpteur
COTONOU TIMES I 32
TRANSFORMATION DE LA JACINTHE D’EAU EN FIBRES DEPOLLUANTES
N°02 Mai-Juin 2018
START UP DU MOIS IPAARO : L’application qui réinvente le troc
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talent CHARLY d’ALMEIDA : Artiste peintre et sculpteur
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conseil dE pro Karelle MEHISSOU De la motivation du personnel en entreprise !
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corporate AFROBELA COSMETICS La marque béninoise de beauté
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ON THE WAY L’expérience à part entière de Tatiana Agboton, fondatrice d’Ethnicia
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CTN TIMES Transformation de la jacinthe d’eau en fibres dépolluantes
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DECOUVERTE Sur les traces de Caméléon
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EVENT Le FORIMA, première édition
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IN MODE Jean-Luciani Adjito et Ahmed Chadaré
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ÇA SE DISCUTE Construction de la route des pêches : des Béninois en parlent !
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EAT&DRINK COTONOU Sortir et manger à Cotonou
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FOIROSCOPE Horoscope décalé du C.E.O
Karelle MEHISSOU De la motivation du personnel en entreprise !
le c.e.o YANNICK O. HOUNDETON Directeur Bénin - Togo Devea France
Collaboration Extérieure : Hernan BOKO
Edité par : TOu.Ray.A BENIN ONG
Chefs de Pub : Walid Alley, Frejus GOMEZ.
Adresse : Av. Steinmetz - Cotonou
Copiright Photos : Gopal Amah, Boris Esteve, Jupiterimages, BonjourCotonou
http://www.ceomagonline.com
Equipe de promotion : Elvis, Sandrine Nicole, Pascale de Porto Novo, Walid, Coco Lay
E-mail : targetgroup.africa@gmail.com
Distribution : Cotonou, Porto-Novo, Abomey-Calavi, Kiosques, espaces culturels.
Directeur Général : Jaures Amen
Disponible à : Artisttik Africa, Galette à Sucre, Kiosque FSS, Bibliothèque du CCF,
Directeur de publication : Jaures Amen
Centre MAYTON Calavi, dans les grandes écoles et universités du Bénin ainsi que dans
Direction artistique : TARGET Africa
le réseau des entreprises de Cotonou.
Rédacteur en chef : Michael TCHOKPODO
Contact Commercial & Publicité:
Rédaction : Michael TCHOKPODO, Estelle YELOUASSI,
Cotonou : +229 97 16 80 37 / 95 99 40 44
MAHOUDO Abel, Miguel S. BILE.
Lomé : +228 70 20 73 26
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TOP10
ECO.INNOVATION.POLITIQUE
10 BONNES NOUVELLES DU CONTINENT
1- Afrique du Sud : le Cybertracker pour repérer les animaux en divagation
Créé par les inventeurs Louis Stevenson et Liebenberg L indsay, le Cybertracker est un terminal portatif ayant la capacité de suivre la trace des animaux mis en liberté. Cette innovation est un outil avant-gardiste étant donné qu’il a été fabriqué depuis les années 90 en Afrique du Sud, pays ayant un fort potentiel animal. La spécificité de cet appareil, c’est qu’il est connecté au réseau satellite pour permettre la navigation sur un territoire donné. Par ailleurs, l’appareil est utilisable même par les analphabètes, grâce à une interface spécifique installée sur le Cybertracker.
2- Kenya : Safi Sarvi Organics, l’engrais organique à bons rendements Safi Sarvi Organics est un engrais bon marché f abriqué à p artir de p roduits et de déchets purement organiques issus des récoltes agricoles. Il est conçu pour permettre une augmentation du rendement des agriculteurs pouvant aller jusqu’à 30%. L’engrais utilisé par les agriculteurs ruraux d’Afrique Subsaharienne, souvent produit à l’étranger et importé, est extrêmement coûteux. Pour cette raison, les a griculteurs ne peuvent se permettre que les variétés bon marché d’engrais synthétique et acidulé. Dans de nombreuses zones où le sol est intrinsèquement acide, l’utilisation d’engrais acidulé peut conduire à long terme à la dégradation des sols et à une perte de rendement de 4% par an. Safi Sarvi coûte le même prix que les engrais traditionnels, peut inverser la dégradation des terres e xploitées par les agriculteurs et permettre une amélioration du rendement et des revenus.
3- Côte d’Ivoire : du travail à d istance avec Afriworkers
Afriworkers est la première p lateforme de développement de l’emploi par le t élétravail, le coworking. Elle propose plusieurs services aux entreprises, c hômeurs, diplômés et tous ceux qui sont prêts à exercer leurs compétences à distance pour différents services à savoir : l’annuaire des télétravailleurs africains, la constitution d’équipes de télétravailleurs, le coatching et la formation, la diffusion d’un guide du télétravail qui peut être un o util de d éveloppement de l’emploi. Mais aussi, la diffusion d’une vidéo de formation sur les intérêts du télétravail et les offres d’emploi à distance avec système d’alertes SMS vers 13 pays africains. Lancé en 2011, Afriworkers est aujourd’hui le plus grand réseau de télétravail africain regroupant 9 n ationalités et 10 corps de métier dans toute l’Afrique.
4- Sénégal : la couveuse agricole qui produit de la lumière Une invention pratique et idéale de Gueye Ibrahima pour les régions ne bénéficiant pas d’électricité, la couveuse agricole fait un poids
de 40kg et a une capacité de 200 œufs qui deviendront de futurs poussins. L’appareil qui marche à l’énergie solaire et au pétrole, a un double emploi car il éclaire aussi la case où sont entreposés les œufs. Ce qui permet de v isualiser son plan de travail.
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5- Togo : PWCS, la technologie à la portée de tous L’invention a vu le jour grâce au Togolais Victor K ossikouma Agbégnénou et promet des lendemains meilleurs pour le c ontinent noir. Il s’agit d’un système de communication polyvalent sans fil, le PWCS (Polyvalent Wireless Communication Systems). Une technologie étonnante qui permet, à partir d’une connexion haut débit satellitaire, de distribuer les trois services de téléphonie internet et images, sans recourir au moindre câblage. Le pari de l’inventeur, c’est faire du PWCS, le téléphone des peuples. Il s’agit d’une création 100% africaine qui va désenclaver les zones reculées et rétrécir la disparité numérique entre riches et pauvres. Même certaines villes et campagnes dans les pays développés en ont bien besoin. Cette invention est une œuvre du laboratoire Ka-Technologies, grâce à l’ingéniosité de son directeur.
6- Bénin : Conp’Art ; inculquer aux enfants l’histoire de leur pays Conp’Art ou connaître mon patrimoine mondial, est un outil conçu par le Corps des Volontaires Béninois (CVB) pour susciter chez les enfants, le désir de connaître, d’aimer et d’agir en faveur de la conservation du p atrimoine m ondial. L’outil Conp’Art est célaboré pour évoquer avec les enfants les thématiques suivantes : la transmission du savoir-faire traditionnel aux générations actuelles et futures, les systèmes de gestion traditionnels du patrimoine, la coopération internationale pour le patrimoine mondial, les menaces qui pèsent sur les sites du patrimoine mondial, l’importance de la préservation des sites du p atrimoine mondial, les mécanismes d’implication des jeunes à la conservation, la protection et la gestion du patrimoine dans les situations de pré-conflit, de conflit et de post-conflit. Après la 1ère édition, la campagne mondiale des ateliers se poursuit dans plusieurs pays africains et est animée par des Jeunes Ambassadeurs du Patrimoine.
7- Burkina-Faso : NET ! 2PLAN, la cartographie digitale Porté par Christian Amougou, NET ! 2PLAN est un projet qui consiste à collecter les données et à les cartographier sur le web pour l’aide à la décision. En d’autres termes, il s’agit de produire une cartographie dynamique et accessible sur Internet qui puisse faire l’état des lieux en temps quasi réel des potentialités d’une zone donnée : points d’eau, écoles, centres de santé, etc. Ces informations pourront être combinées à des données démographiques et statistiques telles que : taux de mortalité infantile, revenu par habitant, taux d’alphabétisation ; tout ceci, selon les besoins et les disponibilités.
8- Algérie : CIVADEC promeut l’agro-météorologie
9- Maroc : Du Lithium-ion pour les Smartphones
L’agro-météorologie a pour but d’optimiser la production agricole avec une information météo ciblée pour résoudre les pertes de production agricole générées par une m éconnaissance de l’influence de la météo locale. Cela permet leur utilisation dans le cadre de la planification des productions agricoles, de l’optimisation des ressources en eau, et la possibilité d’introduire de nouvelles cultures dans de nombreuses régions d’Afrique pour le renforcement de la sécurité alimentaire.
Le scientifique Rachid Yazami d’origine marocaine a mené une étude sur la recherche et le développement des batteries en Lithium-ion et en ion pour faire fonctionner les téléphones portables. Son invention est actuellement très utilisée par des firmes fabricants les Smartphones comme Samsung, Nokia ou encore Apple. Ses principaux avantages sont une énergie massique élevée ainsi que l’absence d’effet mémoire. Enfin, l’autodécharge est relativement faible par rapport à d’autres accumulateurs.
10- Mali : Moniba, la monnaie du troc Monnaie complémentaire née lors du premier forum InnovAfrica à Bamako au Mali en 2009, le Moniba permet de faciliter l’échange de formations tout en donnant aux plus démunis un accès à la formation professionnelle diplômante. Elle fonctionne en deux temps. Primo, une personne formée à une tâche jugée utile par un ami ou un voisin lui donne un Moniba à l’aide de son téléphone m obile et d’un serveur vocal. Tout le monde commençant à zéro, on peut se trouver en solde négatif. Mais une fois formé, chacun peut aussi commencer à former les autres. Secundo, les gouvernements et les o rganismes d’aide à l’emploi peuvent utiliser le Moniba pour identifier les meilleurs candidats afin de leur allouer des bourses et permettre à ceux qui n’en ont pas les moyens d’accéder à des formations initiales ou continues officiellement reconnues.
CEO MAG#2 juin 2018 I RUBRIQUE INTERVIEW I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I
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LE C.E.O
RENCONTRE AVEC UN manager
J’ai toujours été habité par ce besoin d’être la meilleure version de moi.
Yannick HOUNDETON Directeur de la filiale Bénin - Togo du Groupe DEVEA FRANCE L’air décontracté, souriant mais préoccupé entre plusieurs coups de fil, Yannick HOUNDETON plus connu sous le pseudo Yannick Ola de Viscère, nous reçoit dans son bureau cossu de Cotonou pour un entretien exclusif. Ce père de famille de la trentaine et d iplômé d’un master en Commerce International ne cache pas son goût assez prononcé pour la vie et ses a mbitions. « Je repousse très loin mes limites. Je dois réfléchir et me battre tous les jours pour réaliser le maximum de mes rêves sur terre avant de m’en a ller », dira le Directeur de la filiale Bénin - Togo du Groupe DEVEA FRANCE, Distributeur Officiel sur l’Afrique Centrale et de l’Ouest francophone de la marque Hewlett Packard (HP), le Géant Américain de l’informatique. Souvent tiré à quatre épingles, sa vie de « star » ne passe pas indifférente sur les réseaux sociaux, sa seconde vie. Entre mode, productions audiovisuelles et informatique, il ne cesse d’investir dans ses passions qu’il matérialise en entreprises. Voici le CEO du mois.
Propos reccueillis par Michaël TCHOKPODO
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CEO Magazine : Comment êtes-vous devenu Distributeur Officiel de la marque HP au Bénin et au Togo ? Yannick HOUNDETON : Je travaillais au sein de la plus grande e ntreprise informatique au Bénin lorsqu’un jour, j’ai eu l’information grâce à ma petite amie qu’un Groupe français spécialisé dans la distribution des produits de la marque HP voulait s’installer au Bénin. J’ai postulé à l’annonce et très vite, j’ai été contacté par le PDG du Groupe qui m’informait de sa volonté manifeste de me recruter. C’était pour moi assez surprenant et très rapide. Mais j’ai finalement compris qu’ils avaient déjà entendu parler de moi. Je venais il y a quelques mois, d’être sacré Meilleur Commercial de la plus grosse entreprise informatique au Bénin. Cette distinction a certainement porté loin ses échos. Je suis devenu depuis 2013, le Directeur de la filiale Benin-Togo du Groupe français DEVEA (Distributeurs à Valeur Ajoutée) , Distributeur officiel Agréé par le Constructeur HP sur tous les 17 pays de l’Afrique Centrale et de l’Ouest francophone. En quoi consiste votre travail au quotidien dans cette nouvelle fonction ? En intégrant le groupe DEVEA pour être celui qui va diriger la filiale béninoise d’un groupe international qui a réussi à se faire un nom dans toute l’Afrique, j’étais loin de m’imaginer que la société n’existait pas encore légalement au Bénin. Il était donc question pour moi de m’informer rapidement de ce qu’il faut pour constituer un dossier de création d’une SARL, de créer la société, de trouver un siège, de procéder au recrutement de mon équipe, et de commander un premier conteneur d’équipements qui puisse nous permettre de faire face aux charges de la société le temps de me consacrer à son développement. C’était pour moi à la fois nouveau et excitant. Mon travail au quotidien consiste à assurer la distribution du matériel HP pour toutes les demandes effectuées via le canal officiel au Bénin et au Togo. Tout le matériel sorti des usines HP transite par le Siège de notre Groupe à
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Paris pour ensuite être distribué via un réseau de revendeurs partenaires. Nous sommes aussi un Centre de Services Agréés, c’est-à-dire que nous assurons le SAV de tous les produits HP qu’ils soient de la Gamme Professionnelle ou Grand p ublic, achetés par nos partenaires dans le canal autorisé. Mon métier part de l’Avant-vente à la distribution récurrente. Pour tous les appels d’offres lancés au Bénin et au Togo, dans le domaine de l’acquisition d ’équipements informatiques, j’assiste les partenaires HP. Je les informe de la tenue de l’appel d’offres et je leur conseille le produit HP pour répondre à la demande de l’appel d’Offres. Selon leur niveau de partenariat avec HP, ils ont un prix plus intéressant. Par ailleurs, pour satisfaire toutes les demandes urgentes sur mes deux territoires, je fais du stock tampon que j’essaie de renouveler périodiquement. Qu’est-ce qui fait la différence entre HP et les autres marques ? En Afrique, HP a été adoptée par nos Administrations, le Secteur Privé et le Grand Public, non pas parce que l’industrie de la marque fabrique les meilleurs produits mais juste parce qu’ils ont une politique de distribution plus flexible et une politique de Services plus pragmatique. C’est la seule marque qui délocalise son Service Après-Vente sur tous les territoires où la marque est distribuée. Ceci demande beaucoup de budgets et HP y en consacre suffisamment. Ce qui fait qu’autant le Distributeur, le Revendeur ou le client final se sent en sécurité de distribuer, de revendre ou d’acquérir le matériel HP authentique. HP est donc le leader ? C’est vrai que le marché de l’informatique est très vacillant. Mais sur ces dernières années, HP s’est remarquablement illustrée comme le leader mondial en termes d’ordinateurs vendus. C’est une marque formidable avec laquelle on travaille en intelligence depuis un certain nombre d’années. C’est un partenariat solide qui nous astreint à beaucoup d’exigences de qualité et de réactivité, de responsabilité et surtout de solvabilité. Nous mettons toutes nos énergies pour être digne de ce partenariat, ce qui fait que les Revendeurs Agréés sur nos différents territoires nous préfèrent à nos trois autres concurrents. Ceci justifie d’ailleurs notre place de Leader en matière de distribution du Produit HP sur toute notre Région (Afrique Centrale et de l’Ouest francophone). JMA Corporate : qu’est-ce que c’est ? J’ai commencé la distribution d’équipements informatiques en 2008. Après 10 ans de métier, je me suis dit qu’il est venu le m oment de me projeter sur d’autres challenges qui ont toujours été d’un intérêt certain pour moi. Avec des amis, on a créé en 2017, JMA Corporate qui est une Plateforme de p lusieurs services. L’idée est d’en faire un Consortium
fricain où des gens qui ont de la vision et des idées peuvent A intégrer et y développer des segments d’activités génératrices de revenus. Nous avons donc lancé la plateforme avec 3 premières Activités : La première, c’est une activité de logistique et de fret de tout type d’articles de la France sur Cotonou et Lomé. JMA Corporate entend proposer à la clientèle africaine un accès direct et simplifié aux plus grandes marques internationales.Via le site www.jmacorporate.com, les consommateurs peuvent désormais acheter directement depuis le continent africain sur les sites des marques partenaires en France et se faire livrer à domicile à Cotonou et Lomé à travers des frets réguliers. En offrant des solutions de paiement adaptées et sécurisées, le modèle JMA Corporate lève l’un des principaux freins pour les e-consommateurs en Afrique, qui ne pouvaient pas, jusqu’à présent, effectuer d’achats sur les sites internationaux, notamment en raison de restrictions bancaires. Une logistique internationale maîtrisée et une offre tout compris (transport, dédouanement et livraison à domicile) permettent à JMA Corporate de rendre un service unique pour la clientèle africaine ou pour les diasporas souhaitant faire livrer leurs achats directement en Afrique.
Il n’y a pas une autre alternative que l’entrepreneuriat pour vous permettRe de réaliser vos rêves. Quelles sont les deux autres activités ? JMA CORPORATE, c’est un showroom que nous avons voulu privé, c’est-à-dire pas ouvert au grand public. Celui qui vient le visiter sait exactement le type et la qualité de produit qu’on y fait. Dans notre espace d’exposition, vous y retrouvez les dernières nouveautés TIC et High-Tech. JMA Films qui vient d’être lancé est le 3e volet des activités du Consortium. L’idée est de proposer à notre clientèle et au public, des productions audiovisuelles de grande facture. Nous sommes sur notre premier projet de production qui est un film assez ambitieux avec des acteurs béninois et africains de premier plan. Un film qui fait une immersion frontale dans la pratique de la cybercriminalité au Bénin et présente les différents contours de ce fléau qui gangrène notre société. Image bien soignée et mannequin photo pour Fantex, comment eXPLIQUE-T-ON votre parcours dans la mode ?
CEO MAG#2 juin 2018 I RUBRIQUE INTERVIEW I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I
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HP (…) leader mondial en termes d’ordinateurs vendus.
Je suis toujours dans tout ce qui est bien, tout ce qui est beau. Les gens pensent souvent que c’est du m’as-tu-vu, mais moi, quand ce n’est pas bien, quand ce n’est pas beau, ça m ’emballe peu. Ma vie a toujours été comme ça. Je me rappelle qu’après mon BAC, j’ai pris l’intégralité de mon secours universitaire, 153.000 FCFA à l’époque, pour r enouveler ma garde-robe. Je me rappelle aussi que je prenais du plaisir à m’essayer à l’activité de conducteur de Taxi Moto les soirs après les cours avec ma vieille Moto Mate 50 juste pour réunir la somme nécessaire pour pouvoir me prendre la dernière chemise Roca Wear. J’ai toujours été habité par ce besoin d’être la meilleure version de moi. Mes amis me trouvent assez n arcissique ; c’est peut-être vrai. Mais pour moi, c’est le seul moyen trouvé de me motiver, de me surpasser pour arriver un jour à être la version de moi qui me convienne. La mode pourrait être une autre corde à votre arc ? Oui ! En fait, j’ai un autre projet qui est carrément mode que je veux développer avec mon épouse. J’ai même déjà trouvé un nom [Yan&Pam Dreams] s’agissant de nos rêves pour ce secteur. Quand nos entreprises auront prospéré et qu’on disposerait suffisamment de moyens, nous pourrions le réaliser. C’est une passion commune ; on a envie de donner un autre visage au secteur de la mode dans notre pays. Lentement mais sûrement le puzzle se met en place. On vient avec nos idées ; avec nos valeurs. On vient non pas pour gagner de l’argent mais pour donner corps à nos fantasmes. On rêve de le faire. On a envie de le faire. On va le faire. Vous avez une présence quasi-quotidienne sur Facebook. Est-ce fait à dessein ou pour drainer DU monde vers vos projets ? Au début je postais sur Facebook juste pour mon fun. J’aime prendre du plaisir à montrer ma nouvelle tenue shootée ou partager avec mes amis le dernier coin chic visité. De plus en plus, des amis ou des inconnus m’interpellent dans la rue ou dans mon Inbox par rapport à mes publications. Depuis peu, mes posts n’entrent plus vraiment dans une démarche de fun, mais plutôt image, communication. Je suis maintenant un peu « connu », je ne peux donc plus faire les choses comme tout le monde ; je suis de moins en moins dans le partage de mes émotions comme tout le monde peut le faire sur Facebook ; je suis de plus en plus dans le Personal Branding.
JMA Corporate est une Plateforme de plusieurs services.
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Cette surexposition vous aide dans vos affaires? Non ! Ça ne m’aide pas dans ma vie professionnelle parce que mon corps de métier n’est pas orienté grand public. Par contre pour les nouveaux chantiers qui sont lancés, cette surexposition pourrait être d’un apport non négligeable. J’ai déjà rencontré des clients qui ont juste vu la publicité de JMA Corporate sur Facebook et qui nous ont passé des commandes chiffrées en millions de nos francs parce que les visages qui portent ce projet sont connus pour leur sérieux et leur crédibilité.
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Mais est-ce que cela vous embête dans votre vie privée ? Autant ça peut ouvrir des portes, autant ça peut embêter. La vie n’a de sens que dans le choc des extrêmes. On la vit… On s’adapte… On assume ! Quelles sont vos ambitions ? «L’ambition n’est pas une volonté de puissance, mais de réalisation de soi.» C’est ma philosophie de vie. Mes ambitions ! C’est de réussir à être un homme épanoui, accompli et riche. Mes a mbitions ! C’est de réussir à être à la tête d’entreprises qui prospèrent où des femmes et des hommes travaillent et se d éveloppent harmonieusement. Mes ambitions c’est réussir à bâtir une famille harmonieuse où la femme épaule son homme, le soutient dans ses moments d’incertitude et vice versa ; une famille où les enfants grandissent sous l’autorité de leurs parents et dans l’amour qu’ils y font rejaillir. Je travaille pour la vie dont je rêve. On a la certitude qu’on ne la vivra qu’une seule fois. Alors pourquoi ne pas imaginer le rêve plus grand. Que pensez-vous de ces entreprises qui ont une présence sur les réseaux sociaux mais pas physique ? C’est un choix. Je ne suis pas sûr qu’il soit le meilleur. Le client qui doit te confier son argent a besoin d’être rassuré. La qualité de tes installations peut déterminer le sérieux de ton entreprise. C’est mon opinion sur ce sujet. Et c’est ma conviction personnelle lorsque je dois me mettre dans la peau de client.
Bon nombre d’entrepreneurs sont partis de zéro pour créer des entreprises qui ressemblent aujourd’hui à de véritables conglomérats. Feu Louis Nicollin, figure publique de la ville de Montpellier a commencé sa carrière en ramassant des poubelles ! Il était avant son décès, à la tête d’une société qui emploie des centaines de personnes et était même président du club de football professionnel de la ville. Il faut commencer avec la passion de créer, de prendre des risques, de s’adapter et d’avancer coûte que coûte. C’est un chemin long et difficile ; les clients se feront rares à vos débuts et les charges vous démotiveront à coup sûr. Ça fait partie des classiques. Il faut être préparé pour surmonter tout ça car il n’y a pas une autre alternative à celle-là qui vous permette de réaliser vos rêves.
… avoir l’âme d’un entrepreneur, ça ne s’invente pas.
Quels conseils voulez-vous donner aux sceptiques ? Il s’est passé quelque chose qui a créé le déclic en moi. C’était les vacances dernières, je m’étais rendu à Dubaï avec mon épouse; j’ai exploré de beaux endroits, je suis parti avec quelques millions mais je suis rentré avec des pièces. En une semaine, j’ai vu ce que l’argent peut faire. J’y ai rencontré des promoteurs immobiliers qui dans le cadre du projet EXPO 2020, m’ont proposé des affaires qui nécessitent des investissements importants. Je n’avais pas les sommes d emandées. A notre retour au Bénin, je me suis dit qu’il faudra maintenant y aller pour de vrai : JMA Corporate a vu ainsi le jour. C’est vrai, avoir l’âme d’un entrepreneur, ça ne s’invente pas. Il faut avoir envie de créer, d’avancer. Autrement dit, l’envie et la force d’entreprendre fait déplacer des montagnes. Des entrepreneurs fortunés aujourd’hui ont réussi à partir de rien ou presque ! Bill Gates ou Marc Zuckerberg, deux surdoués de l’informatique ont créé des empires avec des moyens modestes au départ. Ils ont pris des risques en faisant reconnaître leur talent dans leur domaine : l’informatique. CEO MAG#2 JUIN 2018 I RUBRIQUE INTERVIEW I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I
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START-UP DU MOIS INITIATIVE JEUNE
Adé Fidégnon (au milieu) avec ses collaborateurs Founder de Ipaaro
l’application qui réinvente et modernise le troc « Echange » en patois Yoruba, Ipaaro est une application mobile développée pour recycler les biens inexploités et les troquer contre d’autres biens ou services, à travers un système d’éco-responsabilité, sans recourir à la monnaie. Son fondateur Adé Fidégnon, est un entrepreneur social qui veut favoriser à travers son innovation numérique, la protection de l’environnement et un monde plus équilibré.
Propos reccueillis par Michaël TCHOKPODO
CEO Magazine : En développant Ipaaro, quelle problématique vouliez-vous résoudre ? Adé Fidégnon : A l’origine, il fallait sortir des sentiers battus, pouvoir se mettre au service des causes de l’équilibre social, de l’éco-responsabilité et c’était aussi une alternative au e-commerce. Le e-commerce est en vogue et il n’y a pas d’échange sans la monnaie ou la devise en contrepartie. Mais il y a aussi l’échange qui respecte la dignité humaine, l’échange qui voudrait promouvoir un équilibre social. C’est aussi pour réduire la recherche effrénée du profit, le capitalisme sauvage et l’exploitation économique. Ipaaro est donc une application à vocation sociale qui vise la satisfaction réciproque dans les échanges. Comment s’est passée la phase de développement de l’application ? On a commencé par travailler sur le projet il y a un an et demi, l’application a fait son bonhomme de chemin. On a failli tomber dans le piège du perfectionnisme. On voulait que tout soit parfait, prêt. A chaque fois, on trouvait des choses à corriger ou de nouvelles fonctionnalités à développer. Finalement, on a décidé de lancer l’application et de laisser les gens apprécier, puis l’améliorer au fur et à mesure. Que peut-on troquer sur Ipaaro ? Sur Ipaaro, on peut troquer tout ce qui est licite (voiture, moto, électro-ménager, téléphone portable, terre, montre, chaussures, bijoux...) mais aussi des expertises ou services à faire valoir.Tout le monde peut s’y inscrire, de l’intellectuel au paysan, du moment que vous avez une ressource (bien ou service) à échanger. Quel est le niveau d’utilisation de l’application au Bénin ? Dès la première semaine de lancement, 200 personnes ont téléchargé Ipaaro et l’ont utilisé. Suite aux retours que nous avons eus, nous avons décidé de faire des mises à jour, améliorer les fonctionnalités et le service. Du coup, on n’a pas continué à communiquer autour, mais la version 2.0 est désormais disponible pour le bonheur des utilisateurs.
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Comment assurez-vous la sécurité des transactions ? En ce qui concerne la sécurité des transactions, nous sensibilisons nos utilisateurs sur les comportements et attitudes à adopter pour ne pas se faire avoir par des gens mal intentionnées. Cependant nous pouvons remonter jusqu’aux mis en cause, sur lesquels nous disposons d’informations conséquentes, pour exiger réparation au risque de poursuites judiciaires.
Quelle est votre vision pour Ipaaro ? A terme, nous envisageons faire de Ipaaro la meilleure alternative à la crise du Cfa, mais aussi l’expression de l’éco-responsabilité de ses utilisateurs.
Quels sont vos objectifs en mettant en place une application de troc ? L’objectif, c’est le rêve d’un monde plus équilibré dans le secteur des échanges, c’est l’alternative crédible à la crise financière dans le monde, c’est le recyclage. Il y a un d éséquilibre monétaire ou une exploitation économique due à la monnaie, encore qu’aujourd’hui, on n’a plus de monnaie. On a que des devises qui n’ont aucune parité par rapport à une ressource crédible. Quand on épargne, on perd parce que l’argent qu’on met dans un compte épargne ne profite qu’à la banque. Les intérêts générés sont vraiment dérisoires et les fluctuations de la devise font que ça perd de la valeur. En dehors de tout ceci, pour rétablir un certain équilibre social, autant retourner au système de troc en se basant sur les enjeux de notre temps. C’est ainsi que Ipaaro est née pour être au service de l’éco-responsabilité, en ce sens qu’il s’agit d’un système de recyclage pour éviter que des biens qui ne servent plus se retrouvent dans la nature comme dépotoir. Ipaaro est également au service de la cause financière comme alternative crédible à la crise monétaire. De ce fait, tout le monde est satisfait et les ressources sont valorisées, qu’elles soient matérielles ou humaines. Par quel processus peut-on troquer un bien ou un service ? Il faut télécharger l’application sur Google Play Store, s’inscrire et enregistrer ses informations. Cela permet d’avoir un compte personnel qui permet d’accéder aux fonctions de l’application que sont : troc de biens ou troc de services. Quand il y a un bien qui vous intéresse, vous pouvez échanger avec celui qui propose le bien, négocier la contrepartie que vous voulez lui offrir, que ce soit en service ou un autre bien, c’est selon ses intérêts et besoins. Ensuite, il y a un système de messagerie interne qui peut permettre aux deux parties qui veulent échanger de continuer à discuter. Il y a également un système de notifications qui est ajouté, c’est-à-dire : s’il y a un bien qui est posté, selon vos centres d’intérêts, vous pouvez avoir une notification. Lorsque vous cherchez un bien spécifique, vous tapez les mots clés dans la barre de recherche et tout de suite vous avez satisfaction.
Téléchargez gratuitement et commencez par troquer sur notre application. Rendez-vous sur...
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TALENT
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k Charly d’Almeida Artiste peintre et sculpteur
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De la peinture à la sculpture, l’art intemporel de Charly d’Almeida
Passionné de dessin depuis son plus jeune âge, Charly d’Almeida a renoncé à son ambition de devenir vétérinaire pour vivre pleinement sa passion pour l’art. Bien que féru, il a dû recevoir une formation pour arrondir les angles. Pendant 25 ans de métier dont 18 passés en France, son art a mué de la peinture à la sculpture, qui fait intervenir le bois et surtout le fer, en hommage à la divinité Ogou. Perfectionniste et très laborieux, Charly d’Almeida repousse encore loin ses limites. Propos reccueillis par Michaël TCHOKPODO
CEO Magazine : Votre passion pour l’art, est-ce inné ou le résultat d’une formation ?
A partir de quel moment avez-vous eu besoin de vous faire former ?
Charly d’Almeida : C’est inné ! En effet, depuis la maternelle, je gribouillais. Je m’amusais avec les aquarelles et je faisais assez de croquis. Arrivé au cours primaire, je participais aux activités coopératives tous les vendredis soirs dans mon école. C’est ainsi que j’ai été repéré par mes instituteurs qui m’encourageaient à suivre ma passion. Au collège, je vais être nommé responsable de la section décoration, mais malheureusement, nous avions connu une année blanche. J’étais resté oisif durant la toute première année blanche. A l’entame de la deuxième année, je me suis mis au d essin pour optimiser mon temps. Je faisais du collage de brindilles avec des écorces de bananiers, par manque de moyens financiers pour acquérir du matériel professionnel. A la reprise des classes, mon penchant assez prononcé pour l’art m’a fait reprendre la Terminale. Et ce n’est qu’à la seconde tentative que j’ai pu réussir au baccalauréat.
Je me suis décidé à recevoir une formation à partir du moment où j’ai remarqué une carence dans mes œuvres. Je n’arrivais pas à représenter un objet. Du coup, je me suis rapproché du dramaturge Koffi Gaou à qui j’ai exprimé mon intention de me faire former. Je voulais apprendre les petites astuces qui manquaient à mon art. Il a été d’une grande aide en m’orientant vers Feu Joseph Kpobly. Après être admis au test d’entrée, j’ai passé cinq années dans son atelier à être initié aux fondamentaux de l’art.
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« D’ici une décennie, l’art béninois sera au top »
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Pourquoi les croyances ancestrales et la tradition culturelle façonnent aujourd’hui votre art ? Le Bénin a une histoire très riche. Le pays est reconnu à travers le monde grâce au Vodoun, qui est un ensemble de cultures dans lequel nous sommes né et avons grandi. Je me suis alors intéressé à la divinité Ogou à cause de ma passion pour le fer. Pendant longtemps, j’ai travaillé avec ce métal et développé des thèmes qui rendent mes œuvres, un peu plus universelles. Avant d’aller m’installer en France, mon travail était beaucoup plus traditionnel. En cette époque, je m’inspirais des éléments t raditionnels comme le cauris. Cette approche avait fait développer, malgré moi, mon art dans un sens traditionnel. De la peinture à la sculpture, quelles motivations ? Dans notre jargon, la peinture est une œuvre à deux dimensions parce qu’elle est plate. Par contre, la sculpture est une œuvre à trois dimensions parce qu’elle est en relief. Avant d’aller vers une œuvre à trois dimensions, il faut toujours passer par l’œuvre à deux dimensions. Et c’est ce que j’ai naturellement fait en commençant par la peinture. J’ai peint pendant 10 ans. Mais à partir de la dixième année, j’ai commencé à ressentir le besoin d’une s ensation de toucher et de relief. Je n’arrivais pas à l’obtenir à travers mes créations de relief dans la peinture. C’est ainsi que j’ai commencé à sculpter du bois et à faire des combinaisons avec le fer qui est pour moi, une source d’inspiration. Aujourd’hui, la sculpture prime beaucoup plus que la peinture dans mes œuvres. Et la richesse qui se trouve dans la sculpture m’intéresse désormais plus que celle de la peinture. Qu’est-ce qui explique votre intérêt pour le fer ? C’est mon attachement à mes origines et à mon h istoire qui m’emmène à travailler la ferraille. Je travaille à rendre hommage à la divinité Ogou. Au cours de mes recherches, j’ai découvert que dans la tradition fon à Abomey, celui qui travaille la ferraille doit avoir un tas de fers disposé derrière la porte d’entrée de sa maison et sur lequel il verse de l’huile rouge. La croyance endogène raconte que lorsqu’on approche et vénère le fer, on fait moins d’accidents parce qu’il protège. Quels messages voulez-vous transmettre à travers vos œuvres ?
A travers mes œuvres, je façonne des visages qui ont chacun, une expression donnée. Mais une pièce peut avoir plusieurs visages. Il s’agit là d’une fusion d ’expressions telles que : la tristesse, l’humour, la joie, le sourire... C’est cet ensemble de sensations que je rassemble pour développer les thèmes les plus douloureux qui suscitent aussi bien l’intérêt des Africains que celui des Occidentaux. Je parle par exemple, des rescapés de guerre, des naufragés ou des personnes privées de la liberté d’expression. Est-ce par envie de conquérir le monde que vous réalisez des œuvres à caractère universel ? Bien sûr ! Je suis un citoyen du monde, un voyageur, quelqu’un qui découvre de façon permanente le monde dans lequel il vit. Même si je ne peux pas maîtriser le monde, je peux au moins le cerner. Aujourd’hui, le langage que véhiculent mes œuvres me permet de savoir là où je vais, tout en observant tout ce qu’il y a autour de moi. Après 25 ans de carrière, quel regard portez-vous sur l’art visuel Béninois ? Il y a un essor patent et je suis persuadé que dans les cinq prochaines années, des collectionneurs d’art vont se ruer vers le Bénin. Le pays a une très belle vitrine et les artistes Béninois font un travail remarquable qui fera rayonner la nation. Pendant qu’on y est, que devient le Cénacle expérimental ? Le Cénacle expérimental est resté une aventure à cause de mon absence pendant près de 18 ans du Bénin. A mon retour en 2010, j’ai rencontré quelques jeunes qui ont sollicité une formation académique et une orientation leur permettant de valoriser leur art, créer un marché pour le consommer et en vivre. J’ai alors créé l’association « Mibor [rassemblons-nous en dialecte mina, Ndlr] » grâce à laquelle j’ai organisé une première résidence d’artistes qui a accueilli une dizaine de jeunes. En 2017, j’ai voulu rééditer l’exploit mais je n’ai pas eu de financements.
« Aujourd’hui, la sculpture prime beaucoup plus que la peinture dans mes œuvres »
CEO MAG#2 juin 2018 I RUBRIQUE INTERVIEW I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I
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Ma passion pour l’art m’a poussé à créer un s alon pour coacher et orienter les jeunes, de façon p ériodique. L’objectif est de détecter et travailler avec les plus réceptifs. Je vis pleinement de mon art et je pense toujours à la relève qu’il faut préparer. Avec le travail qu’on fait aujourd’hui, la relève est assurée. Il y a assez de talents qui ont juste besoin d’être encadrés. D’ici une décennie, l’art béninois sera au top. Quelle est votre plus grande satisfaction et vos ambitions ? J’ai pu créer mon identité en ayant des singularités à travers lesquelles les gens reconnaissent mes sculptures. C’est un défi que j’ai pu réaliser. Je veux être au top. J’aimerais être comme El Anatsui, l’artiste d’origine ghanéenne vivant au Nigéria et qui est le plus côté en Afrique. Il travaille le bois avec des canettes de bières et fait des œuvres gigantesques qu’il expose en Europe. Quand tu n’es pas un rêveur, ton évolution est restreinte.
« Quand tu n’es pas un rêveur, ton évolution est restreinte »
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ligne de soins pour peaux noires & métissées.
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AFROBELA COSMETICS est une ligne de soins spécifiquement formulée pour répondre aux besoins des peaux noires et métissées. Les produits AFROBELA COSMETICS sont conçus à base de produits organiques, d’ingrédients botaniques et sont combinés avec de la technologie de pointe pour développer de puissants produits hydratants, unifiants et éclaircissants innovants de haute qualité. Nos produits permettent d’éliminer les imperfections, d’unifier le teint et de vous donner la carnation désirée. Nos gammes de soins ne contiennent ni hydroquinone, mercure et corticoïdes. Nous avons 6 gammes de soins corporels, des correcteurs de tâches (pieds et mains), des kits contre les boutons et les acnés et bien d’autres produits qui tendent toujours vers le bien-être corporel. Afrobela Cosmetics existe depuis 6 ans avec des Distributrices au Cameroun, Congo, Côte d’Ivoire, France, Belgique, Luxembourg, Mali, Sénégal, Guinée Equatoriale, Etats Unis, Espagne et Portugal. Toute personne souhaitant être distributrice dans son pays est la bienvenue. Par Miguel S. BILE
Une gamme variée de produits adaptés à chaque peau
RUBRIQUE LIFESTYLE I CEO MAG#2 JUIN 2018 I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I
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CONSEILS DU PRO CARNET DE NOTES
prestations en entreprise. Les formations restent encore trop théoriques avec une faible dose de pratique qui, parfois, ne se résume qu’aux stages académiques. Face à cela, une entreprise qui veut être performante doit pouvoir agir sur les compétences de ses ressources humaines et sur leur motivation. En effet, des ressources humaines compétentes, motivées avec des objectifs clairs dans un environnement favorable, permettent d’atteindre le niveau de performance escompté.. La question de la motivation est pertinente mais aussi subtile parce qu’il n’y a pas de formules magiques pour motiver ses employés. Néanmoins, il y a des leviers sur lesquels on peut jouer. Ils peuvent varier selon la catégorie socio professionnelle de la ressource humaine : Les conditions de travail : c’est important pour le manager de rendre agréables les conditions de travail : conditions de travail physique [cadre matériel et environnement immédiat], conditions sociales [relations interpersonnelles entre la hiérarchie et le personnel et vice-versa], etc.
Karelle MEHISSOU Spécialiste des Ressources H umaines, Directrice Exécutive du cabinet InKrease
De la motivation du personnel en entreprise ! L’entrepreneuriat s’avère une bonne porte de sortie quand on sait s’y prendre. Pour le manager, c’est un apprentissage perpétuel alors que l’employé espère des conditions travail qu’il n’obtient pas toujours exactement. Cependant, deux sortes de difficultés se dressent devant ceux qui entreprennent. Premièrement, les charges : ce n’est pas facile de faire face aux charges lorsque les recettes n’affluent pas mais sont difficiles à engranger. Ensuite, les compétences : parfois, vous recherchez des profils bien définis mais vous n’en trouvez pas. Ou quand vous en trouvez, il y a un grand vide à combler. Les curricula de formation doivent être revus. Il y a souvent un gap énorme entre ce qui est enseigné et les
Les bonus et les primes : théoriquement, la rémunération est le premier facteur de motivation. Les forts taux de turn over tournent généralement autour de cela. Quand l’employé est embauché, il est très motivé par sa rémunération, mais plus il évolue dans sa carrière, davantage il en veut. Parfois, le chef d’entreprise n’en est pas conscient ; dans certains cas, il ignore les règles de management ou encore dans d’autres cas, il est limité par des charges assez importantes à supporter Le style de management : à part les conditions de travail et la rémunération, e, il faut connaître ses RH et pouvoir déceler les talents de chacun d’eux. Quand vous connaissez le domaine dans lequel vos employés excellent, vous savez comment leur confier des tâches et comment les orienter pour obtenir le meilleur d’eux. Certains employés sont en effet motivés par des défis à relever. Donner des feedback réguliers sur la prestation de votre employé lui permet également de se mettre en confiance. Aussi, faut-il apprendre à être à l’écoute de son personnel et l’assister en cas de besoin. La gestion d’une crise : c’est toujours mieux de prévenir les crises. Toutefois, la manière dont vous gérez une crise peut avoir une influence sur le comportement des uns et des autres. Après cela, il convient de remettre tout le monde en confiance pour que cette situation n’empiète pas sur les rendements. La politique de fidélisation : lorsque vous avez un employé qui connait le travail et qui a acquis une certaine expérience au sein de l’entreprise, si vous n’arrivez pas à lui offrir un salaire à la hauteur de ce qu’il apporte, vous pouvez jouer sur d’autres leviers comme : octroi de pourcentages sur les marchés apportés, flexibilité sur ses heures de travail, accompagnement par des mesures sociales diverses. Mais en toute chose, il faut apprendre de ses erreurs pour ne pas les répéter et éviter de s’entourer de personnes qui n’ont pas un minimum de compétences. Toujours « mettre l’homme qu’il faut à la place qu’il faut. »
RUBRIQUE LIFESTYLE I CEO MAG#2 JUIN 2018 I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I
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ON THE WAY
ENTREPRISE EN VOGUE
L’expérience à part entière de Tatiana Agboton ASSOGBA fondatrice d’Ethnicia
Après des études en Banque-Finances et Assurance, Tatiana Agboton Assogba a effectué entre autres, une dizaine d’années d’expérience chez Maersk Line. Sa passion pour le fait-main l’emmène à se mettre à son propre compte. Mais avant, elle obtient un parchemin en coiffure à la suite d’un cours accéléré d’un an et demi. Aujourd’hui, son institut de beauté Ethnicia, spécialisé dans l’entretien des cheveux crépus, parle à travers ses œuvres. La désormais « business woman » partage à travers cet entretien, son expérience.
J’étais choquée de constater que les métiers de l’artisanat étaient réservés aux personnes qui ont tout échoué. 28
I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I RUBRIQUE ENQUETES I CEO MAG#2 JUIN 2018
CEO Magazine : Pourquoi avoir fait le pari « fou » de quitter le confort et les avantages de votre travail pour créer votre entreprise? Tatiana Agboton : J’étais choquée de constater que les m étiers de l’artisanat étaient réservés aux personnes qui ont tout échoué. G énéralement, on fait la coiffure ou la couture quand on n’a pas réussi à l’école. J’ai eu la chance de rencontrer un coiffeur qui m’a vraiment épaté par son savoir-faire. Il y avait une grande différence entre ses prestations et celles des autres. J’étais donc prête à cotiser mon argent de poche pour aller chez lui, dans l’espoir d’avoir une meilleure qualité de service. C’est de là que je me suis lancée dans la formation. Aviez-vous une passion pour le fait-main ? Je n’avais pas une passion pour la coiffure, mais j’ai toujours été très chichi. Ma mère n’est jamais allée chez une esthéticienne. Elle me montrait comment faire ci ou ça et je le faisais. J’ai un goût assez prononcé pour l’assemblage des couleurs, la décoration, etc. Entreprendre pour vous, est-ce la concrétisation d’un rêve d’enfant ou une nécessité vitale ? J’aimais bien l’assurance qu’offrait mon emploi, mais entreprendre a été un pari par nécessité. Il y a des femmes qui avaient les mêmes besoins que moi mais elles n’avaient sûrement pas trouvé ce qu’elles recherchaient. C’est-à-dire : un salon propre, des gens correctes, un environnement soigné, un savoir-faire remarquable et des produits bien sélectionnés. Allant au boulot et devant suivre ma formation, j’étais essoufflée à un moment donné. Il fallait devenir mère, s’occuper d’Ethnicia qui grandissait, gérer les clients à Maersk Line et Ethnicia. En plus de tout cela, je devais satisfaire mon employeur avec qui j’avais l’impression de tricher.
Comment avez-vous géré la période de transition ? Je suis partie de Maersk Line sur un coup-de-tête, fin 2016. J’avais le choix entre reprendre mes études ou prendre des cours d’esthétique. J’ai contacté l’école pour me faire former en esthétique, et j’avoue que mon époux m’a beaucoup aidé à me décider. En quittant Maersk Line, je laissais derrière moi, l’assurance sociale, l’assurance santé, un bon boulot qui m’a permis d’économiser pendant 9 ans et beaucoup d’autres avantages. Je me lance dans le vide sans stabilité.
commencé avec une amie qui était spécialisée en mode et qui confectionnait des vêtements. C’est de là que le volet Ethnicia m’est venu à l’esprit parce qu’on était partie du concept : «femme africaine assumant sa b eauté sans rajout sans trop d’artifices + tenues africaines locales.» C’était une façon de revendiquer notre africanité. Et c’est ainsi qu’Ethnicia est né.
Mobilisation du capital, étude de marché, premiers services offerts : comment avez-vous commencé ?
Chez Ethnicia, nous faisons la coiffure, l’esthétique, le maquillage et l’organisation d’évènements. Nous ne travaillons pas beaucoup sur le dernier point, parce que c’est un métier à part entière. Nous vendions des robes de mariées qui s’est soldée par un échec, mais
J’ai lancé Ethnicia sur fonds propres, après avoir effectué une étude de marché, avec le soutien de mon époux. J’ai
Quelles sont vos spécialités ?
CEO MAG#2 JUIN 2018 I RUBRIQUE enquete I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I
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on continue d’aider certaines mariées à acheter leurs robes. Nous donnons des conseils dans nos domaines de compétence. Nous formons également les personnes qui veulent changer de profession et des jeunes filles qui sont prêtes à travailler. Nirvana, c’est le côté esthétique d’Ethnicia qui prend en compte : les soins du corps, soins du visage, massage et relaxation. Mais c’est Ethnicia que j’ai mis en avant. Comment valorisez-vous le naturel des femmes ? Beaucoup de femmes n’assument pas leurs corps et ne peuvent pas être elles-mêmes. A la limite, leurs maris ne les voient jamais comme elles sont. Elles mettent de fausses fesses, faux ongles, tout est faux sur elles. Il faut un regain d’identité. C’est bien d’être belle les beaux jours, prendre soin de soi et être sexy, mais en même-temps, il faut être sûr de soi. Etre naturel, ce n’est pas être moche, mais pouvoir s’assumer telle qu’on est. Dans la coiffure, la plupart des femmes redoutent l’utilisation des produits chimiques. Qu’en est-il dans votre salon ? C’est quoi un produit chimique ? C’est ça la grosse question. Si vous combinez deux produits naturels, 30
vous obtiendrez des réactions chimiques. En tant que professionnelle, je dois m’assurer de faire une bonne sélection de produits qui n’abîment pas les cheveux de mes clients à court, moyen et long terme. Par contre, ça sera difficile de s’éloigner complètement des produits chimiques. Parfois pour faire une coloration, le produit chimique est mieux que le henné qui brise encore plus les cheveux. Ensuite, parler de cheveux naturels revient généralement à parler de défrisage. En tant que professionnelle, je dois satisfaire tout le monde et pouvoir offrir une qualité de service « high level. » J’aurais aimé que toutes les femmes reviennent au naturel mais elles le feront à leurs rythmes lorsqu’elles seront prêtes. A un moment donné, elles feront la transition toutes seules. Notre rôle est de poser un défrisant à un client selon les règles de l’art. Nous devons faire en sorte de ne pas brûler ou abîmer ses cheveux. Aussi, devons-nous donner la possibilité au client de faire un bon choix de produits, sans trop de composés chimiques. Selon vous, quelle est la plus grosse erreur que commettent certaines femmes en termes de Make-up ? Elles ne sont plus reconnaissables, elles sont transformées.
I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I RUBRIQUE ENQUETES I CEO MAG#2 JUIN 2018
Je transforme quelqu’un de A à Z lorsque je veux faire un Make up artistique. Si je veux faire des shoots p hotos, je peux m’amuser à faire ça mais ce n’est pas possible pour un mariage. Je pense que le type de formation dispensé peut être à la base de cette situation. On ne connaît pas le type de peau de la cliente, des centres de formation n’apprennent pas les carnations… Quand on est maquilleuse professionnelle, on apprend un peu d’esthétique, de cosmétologie, de dermatologie. Mais de nos jours, tant que les filles savent tracer un sourcil, elles sont considérées comme des m aquilleuses. Quelles sont les difficultés que rencontrent les femmes entrepreneures au Bénin ? Pour une femme qui travaille, c’est difficile de concilier la vie personnelle et le travail. Pour celle qui entreprend, c’est pire. Si vous n’avez pas un bon mari, vous allez fermer votre entreprise. Il faut que votre compagnon comprenne les fois
où vous faites un « burn out. » Mais s’il est jaloux parce que votre chiffre d’affaires augmente, estimant que vous avancez trop et que vous partez tôt pour rentrer tard, ça ne va pas marcher. Il faut un minimum de communication pour réussir sur les deux pans. Un conseil aux femmes qui hésitent encore à suivre leurs passions ? Il faut suivre sa passion mais pas aveuglément. Si je n’avais pas bien calculé, j’aurais déjà réécrit des demandes d’emploi. C’est bien beau de suivre sa passion mais il faut avoir le côté « business woman » dans l’âme sinon, c’est de la folie. Il faut de la rigueur et un développement personnel pour y arriver. Vous ne pouvez pas mener une équipe si vous manquez d’équilibre et de vision. Il faut vraiment se préparer avant d’abandonner un bon boulot et se lancer dans le vide. Propos reccueillis par Estelle YELOUASSI
Pour une femme qui travaille, c’est difficile de concilier la vie personnelle et le travail. Pour celle qui entreprend, c’est pire.
CEO MAG#2 JUIN 2018 I RUBRIQUE enquete I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I
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COTONOU TIMES DOSSIER SPECIAL
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Au Bénin, une start-up transforme la jacinthe d’eau en fibre dépolluante Par : Hermann Boko, pour Le Monde Afrique
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COTONOU TIMES DOSSIER SPECIAL
Green Keeper Africa veut développer de nouvelles filières au Bénin et au Nigeria avec la plante invasive mais aux nombreuses propriété.
Sur la presqu’île où sèchent des tonnes de jacinthe d’eau fraîchement récoltées David Gnonlonfoun (franco-béninois) et Fohla Mouftaou (belgo-béninois) veulent relever le défi de transformer cette plante envahissante en opportunité. Nous sommes dans la commune de Sô-Ava. Une agglomération de villages lacustres situés sur le lac Nokoué, à 35 km au nord de Cotonou, la capitale économique du Bénin. Ici la jacinthe d’eau est un véritable fléau pour l’environnement et les populations qui tirent l’essentiel de leur revenu de la pêche. Quatre à dix-sept fois son poids Cette plante aquatique flottante se développe à une vitesse vertigineuse, bouche les voies fluviales, tue la biodiversité en captant l’oxygène de l’eau, entravant l’activité économique. « La jacinthe d’eau est la plante la 34
plus invasive au monde : dix plants peuvent générer 800 000 plants en moins de huit mois », explique David, ingénieur dans le bâtiment. « Les riverains l’appellent togblé, qui veut dire en langue fon “le pays est gâté”. Mais nous voulons la transformer en tognon, c’est-à-dire “le pays s’améliore” », ajoute Fohla, pédiatre qui est rentré de Bruxelles monter son cabinet il y a trois ans. Depuis deux ans, les deux compères consacrent leur temps libre à la valorisation de cette plante à travers des produits dérivés. Ils ont monté en 2014 la start-up Green Keeper Africa qui a signé un partenariat avec une entreprise mexicaine, Tema, laquelle a développé depuis 2009 de nombreuses propriétés de la jacinthe d’eau, n otamment pour lutter contre les marées noires et dépolluer les barrages. Grâce à sa structure caverneuse et spongieuse, les fibres de la jacinthe d’eau sont extrêmement absorbantes (de quatre à dix-sept fois son poids selon les liquides),
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ermettant la résorption des fuites d’hydrocarbures p sur eau, sur terre ou sur rochers. « Cette filière, que nous avons développée avec l’aide de l’entreprise Tema, peut aider à la gestion de fuites d’essence ou de gazoil, au niveau des garages, des stations, des industries et des dépôts pétroliers », détaille Fohla. Au Mexique, l’innovation a fait ses preuves. Tema a pour gros client Pemex, la compagnie pétrolière publique. Et bien que le Bénin ne soit pas un pays producteur de pétrole, le potentiel de la fibre n’en est pas moins important. « Sur la côte ouest africaine, le problème de résidus d’hydrocarbures n’a pas encore de solution réelle », estime David. Alternative aux pesticides Une fois collectées par des groupes de femmes contre 200 francs CFA (0,30 euro) le sac de 10 kg, les jacinthes d’eau, riches en nitrates, peuvent aussi être transformées en biofertilisants pour les productions maraîchères. « C’est une véritable alternative aux pesticides chimiques qui coûtent cher et dont l’usage abusif tue le sol», explique Fohla. Autre perspective, ajoute-t-il, « les fleurs intégrées à des granulés sont aussi très riches pour l’alimentation des lapins. Le but est de donner un coup de fouet à cet élevage qui souffre du manque d’efficacité des aliments disponibles. » Green Keeper Africa, qui compte aujourd’hui douze employés, a été accompagné par la société coopérative SENS Solidarités Entreprise Nord-Sud, un fonds d’investissement basé à Dassa, au centre du pays. Un premier contrat de nettoyage industriel a été décroché en 2015 avec la filiale béninoise du distributeur suisse de produits pétroliers Oryx. Mais le marché est très ouvert. « A terme, c’est le marché nigérian que nous visons. Le Bénin est un tremplin pour faire nos preuves », projette David. En novembre 2015, Green Keeper Africa a été l’un des dix lauréats du prix « La France s’engage au Sud », porté par deux ministères français, celui des affaires étrangères et celui de la ville, de la jeunesse et des sports.
Cette plante aquatique flottante se développe à une vitesse vertigineuse, bouche les voies fluviales, tue la biodiversité en captant l’oxygène de l’eau, e ntravant l’activité économique.
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EVENTS ON Y ETAIT
Les initiatives de jeunes à l’honneur A la première édition du Forum de l’Innovation Made in Africa L’agence de développement de Sèmè City a organisé les 31 mai et 1er juin dernier à Cotonou, la première édition du Forum de l’Innovation Made in Africa (FORIMA) ayant réuni quelques 400 participants. Grand moment d’échanges et surtout de rencontres, le FORIMA est le premier événement autour de l’innovation au Bénin. Sur initiative de l’Agence de Développement de Sèmè City en partenariat avec l’Agence Nationale de promotion des Patrimoines et de développement du Tourisme et la Banque Mondiale, il a connu la présence remarquable des acteurs de l’écosystème de l’innovation, que ce soit dans le digital ou dans les autres secteurs de création de la richesse.
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« Le Forima est une très belle initiative. C’est le genre d’événement qui permet d’impulser une nouvelle dynamique pour susciter des vocations. Ce n’est que comme ça qu’on valorise des jeunes ingénieux et qu’on attire aussi les regards de potentiels bailleurs sur l’écosystème afin qu’il bénéficie de financement », estime Christian Jekinnou, coordinateur du programme Afric’Innov. Un challenge fund a été organisé au cours du FORIMA mettant en concurrence 9 startups finalistes que sont : Clean Beach, Country Dismmersion, la Distillerie béninoise, Fruit Fiber Fabric, Kube, Green Keeper Africa, Pendjari Balloon, Wakatoon et Woju Elite. Les porteurs de projets ont été invités à pitcher sur scène, pendant 7 minutes leurs initiatives et se prêter, 10 minutes durant, à la séance des questions/réponses en vue de défendre leurs idées d’innovation Made in Africa.
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Au final, le jury a sélectionné 4 projets valorisant le tourisme que sont : Country Dismmersion, la Distillerie béninoise, Fruit Fiber Fabric et Woju Elite. Chacun d’eux a bénéficié d’un accompagnement financier à hauteur de 150 000 dollars.
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IN MODE
DE L’ART A LA MODE
CEO Magazine : Comment vous êtes-vous découverts une passion pour la mode ? Jean-Luciani Adjito : En réalité, nous cultivons cette passion pour la mode depuis que nous étions tout petit. Avez-vous eu besoin d’une formation pour vous professionnaliser dans le domaine ? Oui ! Après l’obtention de mon baccalauréat, j’ai suivi une formation de trois ans dans l’une des meilleures écoles de mode en l’Afrique de l’ouest, EAMOD Ayannick. Ensuite, j’ai fait quelques stages qui m’ont permis de mieux m’imprégner du métier. Quant à Ahmed Chadaré, il est autodidacte. Sa passion et ses connaissances personnelles lui ont permis de se perfectionner.
Jean-Luciani Adjito et Ahmed Chadaré le duo créateur de la marque de vêtements Kozo Au Bénin, seuls ceux qui y tiennent réussissent le pari de vivre exclusivement de leur passion. Jean-Luciani Adjito et Ahmed Chadaré sont les exceptions qui confirment la règle. Ces deux jeunes créateurs de mode ont tout mis en œuvre pour faire de leurs rêves un métier. Ils ont co-fondé une maison de haute couture et de prêt-à-porter et promeuvent la ligne de vêtements Kozo. Si la marque présentait sa toute première collection en 2008 au cours d’une soirée Gala, la maison de mode confectionne aujourd’hui entre 100 et 200 pièces le mois. Jean-Luciani Adjito, l’un des associés, nous parle de leurs parcours.
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De la mobilisation de capital à la création de votre maison de couture, comment êtes-vous arrivés ? Au début, on a dû mettre la main à la poche, mais ce n’était vraiment pas évident. C’est grâce au soutien de la famille et des proches que les choses se sont faites tout doucement. Quelles matières travaillez-vous ? Nous y allons au feeling. Le wax, la soie, la mousseline, le cuir, etc. Tant que la matière nous inspire, nous nous en servons. On n’a pas vraiment un choix exclusif. Pour vous démarquer, vous avez créé votre ligne de vêtements Kozo ! Kozo est spécialisé dans les vêtements hommes et femmes. Nous faisons dans la haute couture mais aussi le prêt-à-porter. C’est une marque qui se définit par un style très épuré, décontracté, chic et moderne. Elle est ainsi accessible à toutes les générations. La marque Kozo s’est fixée comme objectif à long terme, de surperformer son marché en misant notamment sur l’essor du e-commerce, le pop-up store ou magasin éphémère. La marque apprécie particulièrement la possibilité de se promouvoir à n’importe quel moment et où elle le souhaite. Ces espaces nous permettent de
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renforcer notre notoriété, consolider les liens avec les consommateurs et lancer de nouveaux produits. Ils permettent aussi de proposer une expérience client différente de celle des points de vente classiques.
Meilleur jeune designer au FESMMA 2015 : quelles en ont été les retombées ?
s’occupent des finitions. Il s’agit d’un travail à la chaîne.
Le FESMMA nous a vraiment dévoilés au grand public. La marque a eu l’opportunité de se faire connaître davantage à travers les Fashion Week, les ventes privées, les magazines de Mode, les blogs, etc.
Quelles sont vos expériences avec la main d’œuvre contemporaine ?
Quelles sont vos motivations à continuer dans ce domaine assez exigeant ? La passion est l’une de nos premières motivations. Bien qu’il soit dur et exigeant, le domaine de la mode est très passionnant. Au vu de vos créations féminines, peut-on affirmer que les femmes sont votre muse ? Bien sûr ! La femme est notre plus grande source d’inspiration. Quel est votre circuit de distribution ? La marque est distribuée un peu partout au Nigéria, au Ghana, au Togo, en Côte d’Ivoire, etc. En réalité, nous travaillons en équipe avec des modélistes, tailleurs, piqueurs, sans oublier les petites mains d’œuvre qui
Les ouvriers manquent souvent de passion pour le métier. Du coup, ils ont tendance à être plus ou moins négligents pour la plupart. Ils devraient prendre le travail un peu plus au sérieux et veiller au moindre détail pour satisfaire la clientèle. Quels sont vos projets à moyen et long terme ? Nous avons pour but de combiner les traditions africaines et européennes à travers notre marque, imposer son style au niveau local en révolutionnant la mode béninoise et africaine. Nous voulons créer une nouvelle tendance mixte africaine et européenne. Kozo vise é galement à long terme d’ouvrir des locaux de vente à Abomey-Calavi et Cotonou dans lesquels la maison recrutera des jeunes couturiers et former des sans-emplois intéressés par la mode.
Propos reccueillis par Estelle YELOUASSI
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CA SE DISCUTE MICRO TROTTOIR
Construction de la route des pêches : des Béninois en parlent ! La route des pêches est un vaste projet de valorisation des côtes béninoises à travers l’érection de complexes hôteliers, d’infrastructures routières et de bâtiments modernes favorisant le tourisme. L ’exécution du projet est actuellement à sa p remière phase et l’évolution des travaux de construction d’infrastructures routières retient l’attention des usagers et de la population qui se p rononcent à notre micro.
Peggy Sanny, 21 ans, étudiante Je crois que la route des pêches est une bonne chose, la voie est plus accessible et il y a moins de sable sur le trajet. Le goudron n’est pas encore terminé, il reste encore une couche à mettre parce qu’on sent des secousses quand on roule là-dessus. Côté esthétique, c’est plus beau à voir et s’ils finissent, ce serait super, surtout avec le p rocessus de double voie. Mais il faut de l’éclairage, il faut que le gouvernement pense à installer les lampadaires le long de la voie. Ils ont installé aussi de nouveaux restaurants et ça favorise le tourisme, c’est très attrayant. Maurice, 48 ANS, fonctionnaire Les avantages de la route des pêches sont multiples. Elle apporte une certaine modernité à notre pays. C’est un facteur important qui contribue au développement infrastructurel. Elle facilite aussi la circulation des personnes et des biens et réduit les e mbouteillages. Si elle s’achève, elle permettrait de se rendre très rapidement à Ouidah plutôt que de prendre le tronçon Godomey. Cette voie permettra le développement du tourisme.
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LA ROUTE DES PECHES EN IMAGES > MAQUETTES > CHANTIER EN COURS > ETAT INITIAL
Eudoxie, 30 ANS, revendeuse Je pense que la route des pêches est une très bonne réussite. Elle va attirer plus de touristes donc une économie prospère ainsi que beaucoup d’activités commerciales. Ce qui va générer beaucoup plus d’emplois. On assiste donc à l’embellissement et à la valorisation de nos plages et il y aura plus d’infrastructures de tourisme. Bérénice Gangbo, 24 ans Selon moi, c’est peut-être une bonne idée mais je vois que c’est mal construit, c’est mal fait puisque l’espace de la plage a été divisé en deux et on n’a plus vraiment d’espace pour s’amuser. Je ne sais pas ce qu’ils mettent dans « route des pêches », je ne sais pas quels avantages ils ont à faire ça. Ils pouvaient commencer à construire la voie depuis les pavés d’Erevan et passant derrière la clôture de l’aéroport et tomber sur le pont juste dans le tournant et continuer tout droit, c’est-à-dire venir jusqu’à la fin de l’espace de la plage, il y a deux différentes parties et moi ça me gêne un peu. C’est peut-être une bonne idée, je ne sais pas ce que ça rapporte mais pour moi, ce n’est pas bien fait.
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BONNES ADRESSES & BONS PLANS
M i mi ’ s
Fast Food, SCOA Gbéto
Glacier, Patisserie, Epicerie Camp Guezo route SONEB
+229 97 57 10 10
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Restaurant route des Pêches
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AN GELO
fr u it i z z
Bar à jus naturels Route de l’aéroport
fruitizzbenin
KIRIKOU
WASA BI
Bus Bar Restaurant Fidjrosse, après UPIB
Sushi Bar, Haie-vive A côté du Supermarché du Pont
+229 64 32 19 19
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clubkirikou
wasabi.benin
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h o m e boy
Lounge, Place des Mathyrs
mojito
Restaurant Lounge, Ganhi
le cuivre
Lounge, Jazz club, Ganhi Mercredi au Samedi
+229 62 01 17 17
+229 66 76 39 06
Ganhi Face Diamond Bank
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En dessous de Flex Fitness
O’ BAR B EQ
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Mr c l ea n
Restaurant Spécialité Grillades et boudins de porc
Restaurant, Live Music Fidjrossè, face Ste Générale
Bar Lounge, Face Cité Houeyiho Vendredi & Samedi
+229 66 51 00 57
+229 67 54 98 58
+229 96 22 50 00
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FOIROSCOPE
HOROSCOPE DU C.E.O
L’ASTROLOGIE DECALEE Du c.e.o Bélier Ton chiffre de chance est 100000000000000000000. A chaque fois que tu le trouves, une bonne nouvelle t’attend.
Balance Le courage est l’arme des plus faibles et la peur, celle des plus forts, changes de camp.
Taureau C’est ta saison de vaches grasses. Traies-les vite avant qu’elles ne maigrissent.
Scorpion C’est le moment de te lancer pour faire flop. Tu peux toujours essayer.
Gémeaux En entreprise, l’hésitation est mère d’échec. Hésites encore une fois et peut-être que tu réussiras à guérir le mal par le mal.
Sagittaire Si l’emploi salarié ne te procure pas du bonheur et l’auto-emploi non plus, bien-aimé (e), restes au milieu des deux.
Cancer Si ton avenir est sombre, c’est que tu ne fais rien pour l’éclaircir.Vas prendre conseils chez les ‘’tchatcho’’.
Capricorne Avoir du pep, ce n’est pas ‘’grimper’’ tous les ‘’arbres qui portent des fruits’’, suis mon regard.
Lion A force de trop se prendre la tête, on finit par être désabusé.
Verseau Il n’y a rien dans jalousie, dis pour toi.
Vierge Ta couleur porte-bonheur est le neutre.
Poisson « Ventre affamé n’a point d’oreille », ce dicton colle bien à ta réalité ce mois.
Toute ressemblance à des faits réels n’est que pure coincidence. Nous amenons du sourire dans vos p rédictions.
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