C'KOI? MAGAZINE N°27 DEC-JAN2017

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SOMMAIRE

EDITO

MOT DE LA REDACTION

Bye Bye 2016 ! Et voilà ! L’année 2016 tourne lentement mais sûrement sa

et des modèles de réussite parmi cette jeunesse talentueuse qui

page. Une page qui aura été tumultueuse ou radieuse, celle de

ne demande qu’une chose : qu’on lui fasse confiance !

tous les progrès ou de tous les échecs, prospère ou parsemée

Dans cet ultime numéro, nous donnons encore plus d’espace

­d’embuches… Tout dépend de ce que vous avez vécu 365 jours

à la jeunesse qui s’investit dans l’entrepreneuriat. Elvis Sanya,

durant. Mais c’en est fini ! Que dis-je, presque… ! Puisqu’il reste

­Mounia Youssef, Nadjidath Adamon et Jean-Marc Amouzou sont

encore quelques précieux jours au cours desquels tout peut

les jeunes managers qui nous ont marqué au cours de l’année

­encore changer, en bien ou en mal.

2016 dans leur domaine de compétence respectif.

A quelques aurores de la nouvelle année, l’heure est au bilan. En

Régis Ezin épice la liste des jeunes talents avec son « Kluiklui

tant que personnes physiques ou morales, chefs d’entreprises,

d’Angonlin » et ses variantes. Les autres rubriques sont aussi là

personnalités politiques ou leaders religieux, la fin d’année est le

pour vous garantir une lecture jouissante.

moment propice pour faire le point, prioritairement sur les volets

Chers lecteurs ! Merci pour votre fidélité.

professionnel et familial. Quand on s’attarde sur le plan politique,

Chers annonceurs ! Merci pour la confiance renouvelée.

notre pays a changé de dirigeants. Et tout change… en bien ou

En cette fin d’année, recevez nos sincères vœux de BONNE

mal ? A chacun d’en juger.

SANTE, LONGEVITE et PROSPERITE.

Comme d’habitude, votre magazine préféré C’KOI ? n’a rien fait

Que 2017 soit l’année d’accomplissement de vos vœux les

dans l’underhand. Il a édité cinq numéros dans lesquels on peut

­meilleurs pour que l’histoire que nous avons commencée à écrire

lire des innovations scientifiques au plan africain, des références

depuis quelques années se poursuive de plus belle.

certaines dans le monde culturel, des rubriques de divertissement

HAPPY NEW YEAR 2017 !

MICHAEL TCHOKPODO

CA SE DISCUTE I 11

INSIDE I 13

DOSSIER SPECIAL I 17

Réappropriation des espaces publics par l’Etat.

REGIS EZIN KluiKlui d’Agonlin

GENERATION ENTREPRENEUR Elvis, Mounia, Nadjidath & Jean Marc

04

EDITO

11 CA SE DISCUTE

27 COTONOU TIMES

05

AIMDEAIR

13 INSIDE

30 LE B-A BA DE COTONOU

08

TOP5 AFRICA GOOD NEWZ

17 DOSSIER SPECIAL

33 LES CONSEILS DE PENELOPPE

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Le sourire du mois

Bonnes nouvelles du continent C’KOI? MAG I N°27 I

Réappropriation des espaces publics par l’Etat. Rien à cacher avec Régis EZIN

Génération Entrepreneur 2016

Call-Center, Un tremplin pour les jeunes diplômés

La sélection culte

Courriers à Pénéloppe


AIMDEAIR

LE SOURIRE DU MOIS Un mec complètement bourré vient sonner avec insistance chez des gens en pleine nuit. L’homme de la maison se lève et demande furieux : - Qu’est-ce que tu veux ? L’autre lui répond : - Viens me pousser ! Il faut que tu viennes me pousser ! Excédé le propriétaire de la maison lui dit : - Je ne te connais pas, et en plus il est 4 heures du matin, tu me réveilles pour me dire de te pousser et j’en ai pas envie, alors dégage d’ici et ne me déranges plus ! De retour dans la chambre, il se remet au lit, mais sa femme qui a tout entendu, le sermonne : - Quand même tu exagères, cela t’est déjà arrivé d’être en panne la nuit, tu aurais pu le pousser ce pauvre type. - Ouais, mais il fait froid et en plus il est bourré ! - Raison de plus pour l’aider, il ne va pas y parvenir tout seul. Non ?? Vraiment, je ne te reconnais pas, je suis très déçue de ton attitude...! Son mari, pris de remords, se rhabille et descend. Il ouvre la porte et crie : - Eh mec !!! C’est d’accord, je me suis habillé exprès pour venir te pousser ; Tu es où ? Et le mec bourré répond : - Là, sur la balançoire...!!!

COTONOU TIMES I 27

SPORTTIMES I 34

EVENT I 40

CALL CENTER Un tremplin pour les jeunes diplômés

FOOTBALL BENINOIS Tout irait mieux si ce sport était une profession

AFRIKA FASHION KID

34 SPORTIMES

Tout irait mieux si ce sport était une profession

46 FOIROSCOPE

Horoscope décalé

40 EVENT

Afrika Fashion Kids

45 AFFAIRAGE DE LA VEILLE MERE La rubrique des kpakpatos

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#27

INBOX Elfe Dossa Coucou,j’aimerais me mettre en contact pour avoir C’KOI? magazine, ­merci d’avance!

N°27 Décembre - Janvier 2017 Autorisation de publication N°1299/MISPC/DC/

Bonjour Elfe. Rdv dans nos points de distribution à chaque parution ou

SG/DGAI/SCC

appelle le 99 94 99 99 pour t’inscrire en tant qu’abonné. Mieux, ­télécharge

Edité par : InFiniti PMA Sarl

l’application C’KOI? Mag sur Playstore pour vos téléphones Android ou

Adresse : Jericho - Cotonou Tél : 99 94 99 99 / 95 99 40 44

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www.issuu.comn/ckoimag.

E-mail : infiniti.agence@gmail.com

Merci

Directeur Général : Jaures Amen

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Directeur de publication : Jaures Amen Direction artistique : JUSDORANGE Rédacteur en chef : Hermann BOKO Graphisme : Jaurès Amen, Parfait Kakou,

Xavier Liams Le magazine n°21 était super. J´ai apprécié les candidats UC, juste par la vue de leurs photos si bien prises par les photographes. Humm je fais un

Steven Aurel Adjibi

coucou aux stylistes. Je remercie Pénéloppe pour ses conseils.

Rédaction : James ADEYEMAN, Hermann Boko, Falonne

Merci Xavier, toujours fidèle.

­Maoussi, ­Michael TCHOKPODO, Cynthia L. Chefs de Pub : Walid ALLEY, Frejus GOMEZ. Collaboration extérieure : Marlène H Photos : Gopal Amah, Boris Esteve, Jupiterimages Remerciements : ALUTRACO Equipe de promotion : Elvis, JSK, Sandrine Nicole, Pascale de Porto Novo, Walid, Coco Lay Distribution : Cotonou, Porto-Novo, Abomey-Calavi, Parakou, Kiosques, Universités et espaces culturels. Disponible à : Artisttik Africa, Galette à Sucre, Kiosque FSS, Bibliothèque du CCF, Centre MAYTON Calavi, dans les grandes écoles et universités du Bénin ainsi que dans le réseau des entreprises de Cotonou. Contact Commercial & Publicité: +229 99 94 99 99 / 97 16 80 37

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---Justino Vieyra Prosperité à l’équipe du mag. Merci Justino, ensemble pour des aventures plus folles avec nos lecteurs.


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TOP5

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AFRICA GOOD NEWS

CÔTE D’IVOIRE : PREMIER CAFÉ ESPRESSO “MADE IN CÔTE D’IVOIRE”

Il est là le premier café Espresso “made in Côte d’Ivoire.” Parti d’une idée de la société ivoirienne Ivoryblue, le ­projet se retrouve aujourd’hui dans les rayons du pays. ­Ivoryblue revendique un café fait à base de fèves ivoiriennes “100 % produites dans la région des Montagnes en Côte ­d’Ivoire et torréfiées à Azaguié, petite ville située au Sud de la Côte d’Ivoire, précise André Braud Mensah, le directeur ­d’Ivoryblue. L’homme qui pilote le projet depuis 2014 avec une ­vingtaine

de collaborateurs, veut ainsi emmener les Ivoiriens à ­“produire ce qu’ils consomment et à consommer ce qu’ils produisent”. En effet, la Côte d’Ivoire dont la qualité des fèves est ­reconnue dans le secteur du café, exporte l’essentiel de sa production vers l’Europe ou les États-Unis. A terme, ­l’objectif est donc d’offrir aux Ivoiriens et même au delà un café d’origine, et de qualité avec une constance de goût comme l’affectionnent les consommateurs de capsules.

Lancée par deux i­ ngénieurs français, Lagazel veut ­produire et ­commercialiser des lampes solaires au Burkina Faso, et les ­distribuer jusqu’au Mali et Bénin, avant d’ouvrir ­ d’autres usines au ­Sénégal et au ­Cameroun. Cette ­start-up a ­investi 100 ­millions de francs CFA dans son usine de ­Dédougou à l’ouest de

la capitale burkinabè. En plus d’avoir un projet économiquement viable, Lagazel est aussi un ­ ­ projet social qui permet à notre ­ société familiale de s’investir ­ dans l’économie solidaire. Ces lampes sont écoulées entre 13 000 et 22 000 francs CFA.

Le prix élevé des ­médicaments, ouvre la voie au trafic de médicaments sur tout le continent. Fondée par le Ghanéen Bright Simons, M-Pedigree ­propose une solution sur mobile capable d’approuver ou non ­ ­l’authenticité d’un médicament par simple ­ lecture d’un code placé sur la boîte. Pour utiliser M-Pedigree, il faut une boite de médicaments et un

­ obile. Sur chaque e­ mballage m se trouve une zone à gratter cachant un code à 12 ­chiffres. Il suffit alors d’envoyer le code par SMS pour r­ecevoir quasi instantanément une réponse ­ positive ou négative (« OK » ou­ « NO ») c­ oncernant l­ ’authenticité du ­médicament. Les ­utilisateurs peuvent également ­ se ­renseigner ­directement depuis la plateforme Goldkeys.

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LES LAMPES SOLAIRES « MADE IN BURKINA » QUI VISENT L’AFRIQUE

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M-PEDIGREE, L’APPLICATION QUI LUTTE CONTRE LA FRAUDE DE MÉDICAMENTS !


TOP5

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AFRICA GOOD NEWS

BENIN : LA BEI INVESTIT 30 MILLIONS D’EUROS DANS L’APPROVISIONNEMENT EN EAU DE COTONOU

La BEI compte investir 30 millions d’euros dans ce chantier. La convention de financement a été signée le 8 décembre à ­l’occasion de la visite du président béninois Patrice Talon à Bruxelles. Le but est de fournir à l’horizon 2025 un accès à l’eau ­potable à 600 000 personnes, sur les 680 00 que compte la ville. ­L’installation d’une station de traitement des boues de vidange est notamment prévue. Ce projet bénéficiera par

a­ illeurs d’un financement parallèle de la banque allemande de ­développement KfW et de la Banque africaine de ­développement (BAD). Grâce à ce financement, de nombreux quartiers élargis aux zones périphériques de Cotonou bénéficieront d’un service de ­distribution en eau potable et d­ ’assainissement de qualité. Ce qui contribuera à améliorer la vie quotidienne des Béninois dans ces quartiers.

5 BURKINA : UNE ÉTUDIANTE VEUT TRANSFORMER LA JACINTHE D’EAU EN ÉLECTRICITÉ

Mariama Mamane, 26 ans est une étudiante nigérienne en master eau et assainissement. Installée au Burkina Faso où elle suit ses études, elle a décelé en la jacinthe d’eau, un potentiel immense pour l‘électrification. La plante originaire d’Amazonie est c­ombattue par les ­gouvernements et les ONG en Afrique. En effet, dès la ­tombée des premières pluies de la saison, elle pullule à la surface des plans d’eau, les assèche et les pollue, a­ sphyxiant petit à ­­petit la faune et la flore. Mais pour ­Mariama, il faut savoir t­ ransformer la ­nuisance à l’utile. Son projet immédiat : transformer la jacinthe d’eau pour en faire de l‘électricité via

sa star-up ­Jacigreen. Au Burkina Faso où quelque 28 0000 tonnes de jacinthe ­recensées dans les différents plans d’eau de Ouagadougou ont été extraites en 2015, elle entend juste utiliser pour un premier jet, 3 000 tonnes pour son projet. Sa méthode : méthaniser en 500 000 m3 de biogaz la ­plante. Ainsi, estime-t-elle, la transformation permettrait de produire 1 700 000 kWh d’électricité. De quoi alimenter plus de 2 500 ménages. Dans un pays où le taux d‘électrification urbaine est estimé à 59 % contre un peu moins de 3 % dans les zones rurales, le projet fait rêver.

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CA SE DISCUTE MICRO TROTTOIR

RÉAPPROPRIATION DES ESPACES PUBLICS PAR L’ETAT LA POPULATION APPRÉCIE DIVERSEMENT LA DÉCISION PRÉFECTORALE Selon une décision préfectorale, le 02 janvier 2017 est l’ultimatum accordé aux occupants des places publiques pour quitter les lieux et d’y ôter leurs infrastructures de tout genre. L’objectif est d’arriver à moderniser Cotonou, capitale économique du Bénin et l’assainir. Entre indignation, complainte et optimisme, quelques citoyens se confient à notre micro. Delphine Yakoussan, vendeuse à Midombo

C’est très difficile pour nous. Si l’Etat tient à ce que nous quittions

Au fond, la décision n’est pas mal pensée car les autorités veulent le

les abords des voies, qu’il arrête de nous prélever les taxes par le

développement du Bénin à l’instar d’autres pays de la ­sous-région.

biais des services de la mairie.

Ils veulent casser tous ceux qui occupent les espaces publics. Une chose est sûre, nous allons plier bagages mais où allons-nous

Désiré Ponor, agent de sécurité

nous installer ? Ils nous proposent de chercher des places au sein

La décision de casser les infrastructures occupant l’espace ­public

des marchés, mais moi je vends à manger et je n’ai pas besoin

n’est pas si mauvaise seulement que le moment ne s’y prête pas.

de m’installer dans un quelconque marché avant de vendre. Je

La modernité de la ville est d’intérêt mais l’Etat doit d’abord régler

pense enlever ma baraque pour qu’ils ne viennent pas détruire

la crise sociale qui secoue le pays. Plusieurs questions nous

mon ­installation. Mais cette procédure de déguerpissement est

­taraudent l’esprit : comment allons-nous régler la question de la

due à l’entêtement des citoyens béninois. Et à force de projeter des

survivance quotidienne vu que le chef de l’Etat nous recommande

échéances, ils ne finiront jamais pas par mettre en exécution leur

de serrer nos ceintures ? Comment ces vendeuses installées aux

décision. Ce qui est sûr, de commun accord avec les autorités, nous

abords des voies publiques vont-elles s’en sortir si la préfecture

trouverons un terrain d’entente sinon, ils auraient volontairement

casse leurs baraques en cette veille de fête de fin d’année ? Si

créé une crise sociale.

les autorités avaient marqué les infrastructures à casser depuis six mois environs, les populations prendraient leurs dispositions mais à

Madame Agbozalou, vendeuse de divers à Saint-Michel

moins de deux mois de l’échéance, elles ne pourront pas se reloger

Nous ne sommes pas d’accord avec la décision du préfet. Il y a

convenablement. L’Etat doit revoir l’exécution de cette décision qui

un espace considérable de mon étalage jusqu’au bord de la voie

n’est pas du tout profitable pour les populations.

mais ils veulent casser ma terrasse. Nous sommes apeurées et nous pensons que l’Etat doit plus sévir envers ceux qui se sont ­installés près des trottoirs et des voies publiques. Ceux-là peuvent être ­appelés à rejoindre nos marchés afin de faire leur commerce. C’KOI? MAG I N°27 I 11


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Régis Ezin by

Isaura

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Pour ce dernier numéro de “Inside” pour l’année 2016, nous sommes allés rencontrer un jeune e­ ntrepreneur aux facettes multiples. Musique, entrepreneuriat, social, leadership sont autant de créneaux sur lesquels E-Ray pourrait s’identifier. Pourtant, il reste simple, accessible et surtout très souriant. Voici E-Ray dans Inside.

Inside : Bonjour E-Ray, à l’état civil c’est…. ? E-Ray : Régis Ezin avec le A. et le Y. en plus qui font E-ray. Inside : On vous connait comme un rappeur, alors pourquoi l’entrepreneuriat ? E-Ray : Faire de la musique implique la gestion d’un business. Investir dans une carrière et la considérer comme quelque chose qui génère des revenus. En tant qu’artiste, j’avais un schéma qui me permettait de rentabiliser ce que je faisais ; alors j’ai juste eu à conserver et développer cet état d’esprit. J’ai toujours été passionné par le fait de trouver des solutions pour résoudre des problèmes et gagner de l’argent en diversifiant mes activités. Aujourd’hui on vous connaît sur le pseudo « ­Kluiklui ­d’agonlin » parleznous du projet.

Inside : Y êtes-vous arrivé par tâtonnement ou par des études dans le domaine ? E-Ray : J’ai un master en traduction et en management interculturel. Il est vrai que ce n’est pas très business, mais c’est l’amour de la chose sur le terrain qui m’a ­orienté vers la création d’une agence de communication et vers l’agroalimentaire. Inside : En parlant de communication, dites-nous en plus sur Pyramid Consulting E-Ray : Pyramid est un cabinet de communication, conseil et marketing, comme beaucoup sur le terrain mais en plus, nous avons un magazine qui permet une communication interne et nous différencie par la qualité. A cela s’ajoute un service Community management. Toujours en équipe. Il est vrai qu’on était deux pendant longtemps, mais aujourd’hui on est une douzaine environ.

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Travaillez- vous seul ou en équipe ?

C’est le genre d’entreprise dont la tournure vous surprend. Je délayais un soir tout seul et je me suis demandé en cassant des bâtonnets de Klui-Klui , pourquoi il n’existait pas une version plus smart. On a fait de boulettes, sorti les premiers échantillons pour tester le marché. C’est parti comme des petits pains, ensuite on a dû travailler le concept et les emballages jusqu’à obtenir ce que nous avons aujourd’hui. On essaie de valoriser les recettes culinaires du terroir au standing international. Des débuts difficiles ?

Oui, comme tout le monde, mais la difficulté est temporaire. Etre entrepreneur, c’est être en permanence confronté aux difficultés, c’est aimer l’adrénaline, relever des défis, monter descendre à plusieurs reprises.


Une qualité qu’il faudrait avoir dans le domaine ? La résilience. Etre entêté dans le bon sens du thème et extrêmement endurant. Etre très créatif. Posséder une culture d’entreprise et avoir des repères. Etes-vous satisfait de votre niveau actuel. ? Je suis conscient et reconnaissant et envers Dieu de l’évolution des choses. Mais ça ne va pas aussi vite que je le veux. Dans cinq ans ... Nous espérons avoir envahi tout au moins l’Afrique de l’ouest, les pays autour de nous avant de faire le grand pont vers l’Europe et les Etats Unis. Avez- vous d’autres projets ? Oui , des projets périphériques. Avec Dayélian, on a lancé il y a peu le coco râpé, ensuite on s’apprête à sortir le gari. Cela fait trois gammes de produits… Avec Icône, on vise une émission, des trophées, un forum avec les gens de notre génération sur des sujets qui nous concernent. Comment arrivez-vous à trouver du temps pour toutes vos ­activités ? Je cherche la formule pour avoir 48h dans une journée. Rires. J’ai instauré des routines qui me permettent de mieux segmenter le travail et j’ai l’assurance de ne pas être submergé. Votre cœur est-il à prendre ? Mon cœur est pris. Votre plus fort caractère ? Ce n’est pas agréable, je suis colérique. Mais je fais des efforts.

Il est difficile d’entreprendre au Bénin. Avez-vous eu du soutien au départ ? Ce n’est pas évident au Bénin, mais on devrait déjà changer nos mentalités en nous concentrant sur nos vies. Les gens ont la sale manie de s’occuper de la vie des autres et ce n’est pas une question de statut social. Ils viennent au boulot et leur hobby c’est d’appeler quelqu’un pour parler de l’autre. On devrait sortir du lot et soutirer des pépins nocifs du fruit ; pour éviter l’envie, la jalousie et autres calomnies afin d’avancer. Il faut un creuset pour que les anciens partagent leurs expériences avec les jeunes entrepreneurs. Parlez-nous de l’association Fa… C’est une organisation qui a pour but de contribuer à l’amélioration de la condition de vie, au plan national. On a fait prioritairement dans l’éducation pendant longtemps avec le programme Change Life. Aujourd’hui on fait des dons de fournitures scolaires et de vivres. En décembre, il y a une nouvelle édition de « UN REPAS POUR TOUS » pour susciter des dons et changer des vies. Votre style au quotidien… Une tendance Modash, merci à Elvis, mon chapeau toujours scotché sur ma tête , un jean droit, propre, les chaussures de ville.

Parfum préféré Je n’en ai pas… La couleur préférée.. Du marron Votre type de voiture.. J’aime les belles berlines, une Mercedes CL500, ça tient la route etc. Un mot pour les jeunes entrepreneurs Assurez-vous de choisir un domaine qui vous passionne extrêmement sinon soit vous échouez, soit vous aurez de l’argent et serez malheureux. Et travaillez, travaillez… Ecoutez les avis constructifs. Choisissez de bons repères et foncez. Ceux qui sont déjà lancés, il nous faut des creusets et des cercles pour faire des réflexions afin d’avoir du poids pour nous faire entendre. Unissons donc nos forces . Un mot de fin ? Un grand merci pour cette tribune. Et, je souhaite une prospérité et une longévité ainsi que du courage pour la suite. On est impatient de voir la suite. Vous avez tout notre soutien. C’KOI? C’KOI?MAG MAGI N°27 I N°27I I 15 15


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Ils sont quatre jeunes béninois. Leurs âges oscillent entre la vingtaine et la trentaine. Grâce à leurs talent et abnégation, ils ont su se démarquer et affirmer leur leadership dans leur domaine de compétence : Elvis Sanya dans la mode et laculture, Nadjidath Adamou au maquillage, Jean-Marc Amouzou par le biais du numérique et Mounia Youssef, en photographie. Zoom sur les quatre jeunes managers que nous avons remarqués en 2016.

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GENERATION ENTREPRENEUR LES JEUNES MANAGERS DE L’ANNEE 2016

ELVIS SANYA

Mode & Showbiz

Manager de LvS Events & Co

Ses études en architecture, en communication et en droit on fait de lui l’entrepreneur qu’il est ­aujourd’hui. Ses études en architecture l’aide à faire ses croquis, et ses études en c­ ommunication l’aide à garder la tête haute dans l’organisation de ses évènements. D’où sa présence dans le domaine de la mode et des events. Lui, c’est ­Elvis Sanya, le promoteur de la marque SEAN NOBAYO et des soirées MODASH. Des s­ oirées qui ont fait la joie des uns et des ­autres à C ­ otonou depuis neuf ans et depuis peu à Lomé ; quel est le secret du trentagénaire dans ses a­ ffaires et comment arrive-t-il à surmonter les difficultés liées à son activité ?

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GENERATION ENTREPRENEUR LES JEUNES MANAGERS DE L’ANNEE 2016

...Il faut chercher à innover, ne pas faire la même chose faite par quelqu’un, c’est quelque chose que je n ­ ’apprécie pas du tout !!! Cela fait neuf ans que vous organisez le « ­Modash. » Comment êtes-vous arrivé à faire perdurer ­l’événement ? Ce n’est pas un secret, les gens m’ont demandé de le faire plusieurs fois dans l’année, mais j’ai préféré le faire ­périodiquement en une année et chaque fois on essaye d’apporter une nouvelle touche. Et même si ce n’est pas ce qu’on veut, on essaye de faire ce qui est possible. Et je pense que c’est ça qui a fait durer le concept ainsi que ­l’évolution de la mode. Faisant un bilan à mi-parcours, pouvez-vous dire que votre objectif de départ est en train d’être ­atteint ? Beaucoup de personnes se sont lancées dans le commerce du pagne et des accessoires en pagnes et en ont fait leur gagne-pain, leur activité met en avant notre pays le Bénin. Ça fait plaisir. Il y a aussi le fait que le pagne soit plus présent dans le quotidien de la jeunesse et je pense qu’on en est pour quelque chose. Faire porter le pagne avec une ­tendance chic et ­moderne c’était notre pari et je pense qu’on est en train de le gagner. Même si le pagne n’est pas produit en Afrique, on se l’est approprié. Les jeunes entrepreneurs béninois se heurtent généralement à des difficultés de tout genre. Quelles sont les vôtres ?

Ce sont les challenges de tous les jours, l­’imprévisibilité du public béninois et le manque de soutien. Malgré le ­soutien que nous apporte certains de nos partenaires que je ­remercie au passage, on n’arrive toujours pas à ­atteindre nos o­ bjectifs. Je pense que si on avait plus de soutien au niveau du public et des partenaires et sponsors, on peut mieux faire, ­MODASH serait beaucoup plus grandiose pour attirer le public d’ici et d’ailleurs et devenir un atout t­ ouristique pour le Bénin. Du Bénin, le « Modash » s’est exporté à Lomé. ­Est-ce que l’engouement qui entoure l’événement à Cotonou est le même qu’au Togo ? C’était bien, on a remarqué la spontanéité des togolais ­concernant le respect du Dress code, ce qui n’était pas pareil au début de MODASH à Cotonou. C’était respecté à 75% et pour une première édition c’est très encourageant pour la suite. Et il faut rappeler que Lomé est une première étape pour étendre le concept à l’international. En tant que jeune entrepreneur, quels sont les défis que vous n’avez pas encore relevés mais qui sont inscrits dans vos actions futures ? Même pas la moitié (rires). Je préfère en parler quand je les aurai atteints. Qu’est-ce que vous pourriez conseiller aux jeunes qui veulent créer leurs propres entreprises comme vous ? Il faut chercher à innover, ne pas vouloir faire la même chose faite par quelqu’un, c’est quelque chose que je ­n’apprécie pas du tout. Même si cette activité est déjà faite par une ­autre personne, apportez votre touche personnelle. Il faut être persévérant, avoir la foi et faire des sacrifices, je ne ­demande pas d’aller voir des marabouts (rires) mais se ­donner à fond dans ce que l’on entreprend. C’KOI? MAG I N°27 I 19


GENERATION ENTREPRENEUR LES JEUNES MANAGERS DE L’ANNEE 2016

NADJIDATH ADAMON Maquilleuse Professionnelle Make Up by Nadj

D’origine béninoise, Nadjidath Abébi Adamon est une maquilleuse professionnelle. Après l’obtention d’un diplôme en ­marketing, elle fait une expérience en entreprise comme tous les jeunes de son âge. Sa passion pour le maquillage l’emmène à risquer son poste de chef d’agence pour ouvrir en 2012 son studio. « Je suis fière d’avoir inspiré beaucoup de personnes parce que après moi, beaucoup de salons de maquillages ont été créés », peut-elle affirmer. Avec un plafond de ‘’50.000 j’aime’’ sur sa page facebook, la maquilleuse professionnelle n’entend pas s’arrêter en si bon chemin car, confie-t-elle en off, le maquillage « nourrit » son homme.

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GENERATION ENTREPRENEUR LES JEUNES MANAGERS DE L’ANNEE 2016

Etre maquilleuse professionnelle, c’est un gros sacrifice ... C’KOI ? Magazine : Le maquillage pour vous, est-ce une passion ou l’aboutissement d’un ­apprentissage ? Nadjidath Adamon : J’ai réellement commencé les f­ormations en maquillage depuis fin 2011. J’ai fait plusieurs formations professionnelles. Bien que le maquillage soit un don pour moi, il fallait que je me perfectionne. Je travaillais dans une structure de téléphonie mobile et à chaque fois que je prenais mes congés ou à mes temps perdus, je profitais pour faire des formations professionnelles au Nigéria. J’ai étudié le marketing avant de commencer le ­maquillage professionnel dans lequel j’ai obtenu un diplôme ­professionnel. C’est en 2012 que je me suis réellement lancé dans les prestations de service au public.

Comment avez-vous réussi à mobiliser le ­capital initial pour ouvrir votre studio ? Ce n’était pas facile et on ne commence rien facilement. J’ai maquillé à la maison pendant un an et je me suis décidé à laisser le boulot pour me lancer dans le maquillage et avoir une boutique. D’abord, j’ai commencé au marché mais je ne maquillais pas au marché, les clients venaient à la maison parce que je faisais également du prêt-à-porter. Un jour, j’ai décidé de changer la donne : je me suis donnée à fond et je travaillais tout le temps. En deux mois, je travaillais tous les jours, j’avais des mariages toutes les semaines... Je voulais faire le premier studio de maquillage p­ rofessionnel à Cotonou. Je me suis forcée à travailler jour et nuit pour ouvrir ma boutique. Pour mobiliser le capital nécessaire, j’ai travaillé dur pendant deux mois, je ne refusais aucun boulot. C’est comme ça que j’ai pu ouvrir le studio. Et à chaque fois, je me rapprochais des grandes maquilleuses du Nigéria pour me former davantage.

En 2016, on vous a retrouvé sur quelques événements phares. En tant que jeune make up artiste, comment en êtes-vous arrivée à ce niveau ? La plupart du temps, les gens me recommandent. Des ­personnes que je ne connais pas personnellement disent « appelez telle personne, elle maquille bien… » et j’avoue que ma page facebook m’a beaucoup propulsé à cause des photos que j’y poste. Donc, le comité de Miss-Bénin m’a fait appel pour maquiller les candidates pour son événement.

Personnellement, quels sont les sacrifices que vous avez dû consentir pour venir à ce stade ? J’ai sacrifié mon temps. Je n’ai plus du temps pour ­moi-même. Parfois je me demande même si j’ai une vie ? C’est ­maintenant que j’essaie de ralentir. Il n’y a pas de p­ laisir. Je me suis fait une routine et c’est resté. Pendant que les autres sont sur scène, je suis dans les coulisses à rendre les autres belles. C’est un gros sacrifice.

Envisagez-vous continuer le maquillage ou ­embrasser une autre carrière ? Je vais continuer à vie, j’adore ce que je fais. Je suis contente et fière de beaucoup de jeunes qui, malgré la peur, affrontent les ‘’on-dit’’ et font du maquillage. Je leur dirai de continuer à croire en ce qu’elles font mais de surtout faire des formations professionnelles. Le tout ne suffit pas de ­s’autoproclamer maquilleuse. C’est important d’être professionnel dans ce qu’on fait et d’y mettre de l’amour.

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GENERATION ENTREPRENEUR LES JEUNES MANAGERS DE L’ANNEE 2016

MOUNIA YOUSSEF Photographe Professionnelle M-Blink

Mounia Youssef est une bénino-libanaise de 28 ans, titulaire d’une licence en journalisme ­audiovisuel à l’Institut Supérieur des Métiers de l’Audiovisuel (ISMA). Au lieu d’embrasser une carrière de journaliste comme la ­ prédestinait sa formation, elle se paie des études en ­multimédia au Ghana de 2013 à 2015 et s’oriente résolument vers la photographie. Autodidacte ­ à la silhouette fine, objectif en main, elle décrit la ­photographie au Bénin « comme un grain de maïs qu’on a mis en terre. Une saison pluvieuse est passée et il pousse. Tôt ou tard, on va le récolter et copieusement le manger. »

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Un bon ­photographe, c’est la technique et le feeling ... C’KOI ? Magazine : Ce n’est pas fréquent de rencontrer une femme dans la photographie au Bénin. Qu’est-ce qui a fait naître cette passion en vous ? Mounia Youssef : Ma passion pour la photographie est née lors de ma formation en journalisme audiovisuel. Ce qui m’avait le plus intéressé, c’était le cadrage vidéo. Je trouvais que c’était le seul domaine dans lequel on pouvait laisser ­libre-court à son imagination. Quand on fait un papier, il faut être objectif alors qu’avec la caméra, même si on relate un événement en images, on peut quand-même y mettre un peu de créativité. Je me suis dit : « pourquoi ne pas faire ça ? » Mais tout ce qui est vidéo prend du temps, les caméras étant lourdes, je ne suis pas quelqu’un de très fort, je me suis alors orientée vers la photographie qui est une image fixe. Le journalisme, c’est une belle profession mais ça me limite, or, je voulais plutôt être plus créative dans mon métier. Quand on est présentatrice, avec le poids de l’âge, la ­carrière peut durer moins longtemps alors qu’en tant que photographe, même si je prends de l’âge, je pourrai toujours travailler. Je veux rendre les gens beaux, je veux ­immortaliser les gens et les événements.

Est-ce que le fait d’être une femme vous fait heurter à un mur de discrimination ? Personnellement non. Parfois, des clients qui ne me ­connaissent pas me contactent et m’appellent Monsieur. Je laisse durer le suspense, après je rectifie que je suis du sexe féminin et c’est l’étonnement qui s’en suit. C’est ­souvent ce qui m’arrive de marrant parce qu’on sous-estime les ­capacités d’une femme à faire de la photo. Ça ne me choque pas, ça ne me frustre pas et ça ne m’énerve pas non plus. Mais dans le métier, je n’ai jamais subi de discrimination.

Selon vous, qu’est-ce qui fait un bon photographe ? C’est la technique et le feeling. On peut donner une bouteille à photographier à une dizaine de photographes et chacun aura une vision différente. En plus de la technique, c’est le feeling qui va les différencier. C’est parfois difficile de jumeler les travaux des clients et les travaux personnels. En ce qui concerne les modèles, je ne fais pas un tri réel. Ceux avec qui je travaille la plupart du temps viennent vers moi ou on se rencontre sur des ­projets et de fil à aiguille, on retravaille ensemble. Soit, je vous vois, j’apprécie votre rendu physique et je me dis que devant ma caméra vous allez donner quelque chose de bien mais je ne suis pas sélective. Tout dépend aussi de la volonté du modèle à travailler parce que poser, c’est difficile. Si le modèle est sérieux dans ce qu’il fait comme je le suis aussi, on peut ­travailler.

En 2016, vous avez réalisé une série de photographies sur diverses thématiques. ­ ­Pourquoi une telle initiative et quelles en sont les retombées ? Dès que j’ai terminé ma formation en multimédia au Ghana en 2015, je suis rentrée au Bénin et j’ai repris mes activités pour faire comprendre aux gens que je suis de retour. En tant que photographe, il faut que j’aie du contenu, il faut qu’on sache de quoi je suis capable. C’est dans cet esprit que je me suis lancée dans la création d’une série de photos avec différents modèles.

Se doter d’un appareil pro et d’un studio sont des acquisitions onéreuses pour un jeune ­photographe. Comment êtes-vous parvenue à vous en sortir ? C’est l’assiduité dans le travail et la constance. Si vous êtes constant dans votre travail, les gens vous feront appel ou vous recommandez. Du coup, vous travaillez et économisez. Ensuite, vous pouvez alors économiser et investir dans le matériel. A moins que vous ayez des généreux donateurs qui veuillent vous soutenir, sinon, seul le travail bien rémunéré et fait de manière qualitative peut vous procurer de quoi investir. C’KOI? MAG I N°27 I 23


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Jean-Marc AMOUZOU

Entrepreneur Digital JMA Plus

A 25 ans, Jean-Marc Amouzou dirige une Start-up qui offre des services web, gère des communautés sur les réseaux ­sociaux et fait des créations graphiques et apporte des ­solutions informatiques à sa clientèle. Cette Start-up a pour nom JMA plus. Vous ne la connaissez sûrement pas mais vous aviez entendu parler de Béninshop, une plateforme qui met en exergue le ­E-commerce. Ce jeune homme n’a pas atterri par hasard dans le domaine du digital, c’est sa p­ assion pour le web qui le lui a permis. Le médecin raté (ndllr : puisqu’il a fait une année en médecine) est ­détenteur d’une licence en ­télécommunications et réseaux et d’un ­master en ingénierie des systèmes d’informations et conduite de projets ­informatiques. Il s’est ­investi dans le digital depuis 2011. 24 C’KOI? MAG I N°27 I


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... Les difficultés liées au E-commerce ne sont pas limitées au moyen de payement ; ...elles se trouvent plutôt dans les habitudes d’achat. C’KOI ? Magazine : Quel est le taux de ­pénétration de « Béninshop » sur le marché béninois ? Jean-Marc AMOUZOU : Je ne pourrais vous le dire, en r­evanche je peux affirmer que nous grandissons ; nous ­sommes à nos débuts. Nous savons que nous évoluons et avons du ­chemin à parcourir car nous n’avons pas encore fait ­grand-chose. Nous ne méprisons tout de même pas ce qui est déjâ accompli.

Plusieurs difficultés parsèment le parcours des jeunes entrepreneurs béninois. Quelles sont les vôtres ? Dans la mise en place de JMA Plus, ce sont les problèmes que ­rencontrent en général les entrepreneurs, surtout dans le numérique où l’environnement n’est pas encore mûr. C’est vrai qu’aujourd’hui ça va mieux, il y a quelques ­années, ­beaucoup ne connaissait pas l’utilité d’avoir un site web ou une ­application. La demande est ­beaucoup plus forte ­aujourd’hui, parce que la ­demande est ­beaucoup plus proche. La première difficulté pour les ­entrepreneurs dans le domaine du numérique, c’est le fait que ­Internet ne soit pas encore bien assis. Il y a aussi le fait que la ­confiance ne soit pas accordée aux jeunes, les gens se disent que nous ne savons pas ce que nous faisons, ce qui n’est pas forcément vrai. Par rapport à Béninshop, les difficultés liées au E-commerce ne se limitent pas au moyen de payement ; elles se trouvent plutôt dans les habitudes d’achat. Le jour où le gens ­penseront direct à ­acheter sur le net, nous aurons gagné la bataille de ­l’attitude ­d’achat. Bien que vous ayez une culture d’achat qui vous

e­ mmène vers une plateforme, une ­application ou un système numérique avant que nous parlons de comment vous comptez payer et comment on va vous livrez. Au-delà de ce problème d’attitude d’achat, il y a le problème de localisation, un problème très fréquent. Je pense que la mairie a du boulot à faire concernant la localisation à ­Cotonou. Ensuite il y a le problème lié au payement. Et pour cela nous ­proposons trois solutions ; la possibilité de payer par ­Mobile money, par Moov money ou à la livraison. Et à t95% les ­clients payent à la livraison ce qui confirme que les moyens de payement ne sont pas un frein pour le ­E-commerce.

Comment faites-vous pour rester présent dans la tête du consommateur pour qu’il pense d ­ irect à votre plateforme ? On teste ­actuellement plusieurs stratégies, de ­communication. Notre communication est 100% basé sur le web, Facebook et Whatsapp.

Vous opérez dans un domaine hautement ­convoité. Comment gérez-vous la ­concurrence ? Il faut dire que nous travaillons de façon plus professionnelle, nous prenons en charge les besoins du client et cela est plus important que de ­démontrer sa capacité de pouvoir faire une application. Le client veut que son application puisse ­servir. En général ce que nous designers nous oublions, le client qui vient vers nous, n’est pas notre client, le vrai client, c’est son client à lui.

Quelle performance envisagez-vous atteindre d’ici dix ans ? Dans dix ans Béninshop n’existera plus ; nous serons ­bientôt à Lomé. Ensuite au Niger puis au Burkina-Faso. Donc une envergure plus continentale que nationale. Donc le nom ­ ­Béninshop va ­disparaître pour un nom beaucoup plus ­intéressant. Dans 10 ans, je vois Béninshop être le leader du ­E-commerce dans les pays ­francophones ­d’Afrique, ­surtout ceux qui n’ont pas encore connu la ­révolution numérique. Nous voulons développer le système numérique là où il ne l’est pas encore, au lieu d’aller tomber dans un ­système économique où il y a de la ­concurrence. C’KOI? MAG I N°27 I 25


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CALL-CENTER Un tremplin pour les jeunes diplômés Michaël TCHOKPODO Pas besoin de grands diplômes pour y trouver une place. Juste un BAC+2 et les jeunes diplômés béninois en quête de leur premier emploi décrochent un job dans les centres d’émissions et de réception d’appels téléphoniques.

9 mars 2013 à 11 heures : le jury composé de trois membres ­valide le mémoire de fin de premier cycle de la candidate ­Shaïma (elle a souhaité garder son pseudonyme). Elle vient ­d’obtenir la mention « Bien » au terme de sa soutenance, après trois ­années d’étude universitaire dans la filière « ­Administration des Impôts » à l’Ecole Nationale d’Administration et de ­Magistrature (ENAM). Toute joyeuse, la licenciée partage sa satisfaction avec les parents et amis venus l’assister dans cette épreuve. Au ­lendemain des réjouissances, Shaïma s’expose déjà le spectre du chômage, au même titre que quelques milliers de diplômés sortis de l’ENAM cette année. Il n’y a pas d’issues apparentes pour cette main-d’œuvre qualifiée, à part quelques stages bénévoles qui s’offrent à la plupart. Les rares stages payants reviennent aux plus chanceux. Shaïma elle, se retrouve face à un dilemme : choisir entre un stage payant en cabinet et devenir téléopératrice dans un ­Centre d’émission et de réception d’appels téléphoniques. « J’avais la possibilité de faire un stage en cabinet et ­d’entrer en contrat par la suite. Mais au moment où j’ai trouvé le stage,

j’ai entendu parler d’un Call-Center. J’y avais déjà déposé mes dossiers et les rumeurs courraient que ça rapportait assez. Or, généralement dans les cabinets, on ne gagne pas trop. J’ai été appelé le même jour où je devais commencer mon stage dans le ­cabinet ­d’accueil ». C’est ainsi que par « curiosité », Shaïma est ­devenue téléopératrice.

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l’ENAM ou toute autre école ­d’enseignement supérieur ne forme dans une spécialité “téléopérateur”. ­LA FORMATION D’UN AGENT CALL-CENTER A priori, l’ENAM ou toute autre école d’enseignement supérieur ne forme dans une spécialité « téléopérateur. » Un peu plus de la vingtaine, l’air naïf et curieux, Shaïma a­ cquiert, après son recrutement, un ­savoir-faire ­complémentaire au bout de trois mois de ­formation. « On nous a appris les ­aptitudes à avoir quand on est dans un call-center, les ­différents produits et services de la campagne concernée », précise Shaïma. Avec un bac+2, voire plus, les call-center sont à nouveau formés sur les aspects techniques liés à leur nouvel emploi. Ils doivent avoir une bonne élocution et la maîtrise du français et/ou de ­l­’anglais, en plus des dialectes locaux tels que le fon ou le goun. Les centaines d’agents dont regorge le Call-Center sur ses campagnes d’émission et de réception ­ d’appels téléphoniques notamment par rapport aux réseaux de ­ téléphonie mobile bénéficient tous initialement de cette 28 C’KOI? MAG I N°27 I

f­ormation, quel que soit leur niveau d’étude ou la ­formation de base reçue. Les ­ nouvelles connaissances ­ acquises permettent aux téléopérateurs de recevoir les ­ ­ appels des abonnés et répondre à leurs doléances. En cas ­d’insatisfaction du ­client, ils sont tenus de faire remonter sa plainte à la structure ­concernée par la campagne, pour lui fournir des explications plus appropriées.

DES HORAIRES DE TRAVAIL DÉCADENTS Confrontés à la réalité du temps de travail dans les ­centres d’appels au Bénin, nombre de téléopérateurs béninois se ravisent de continuer le travail. Seuls les plus t­enaces ­poursuivent l’aventure. Ulrich, titulaire d’un Brevet de ­technicien supérieur en Banque et Finance d’Entreprise s’est essayé à travailler au sein d’un call-center. Au bout d’un mois, il n’arrivait plus à concilier sa vie chrétienne à ses horaires et jours de travail. Sa foi chrétienne ne lui p­ ermet pas de rater le culte des dimanches. Or, le service fonctionne à plein temps, pour la satisfaction de ses ­abonnés. Ulrich a dû démissionner au profit d’une autre ­entreprise qui travaille les jours ouvrables et non en week-end. Selon Shaïma, les plannings sont établis de sorte à faire travailler le téléopérateur pendant 8 heures d’affilée en une journée. Par exemple, de 7 ­heures à 15 heures, avec des pauses. Il en est de même pour les après-midis de 15 heures à 23 heures et la nuit de 23 heures à 7 heures. Ce rythme de travail s’étend du lundi au ­dimanche avec un jour de ­repos par semaine pour le téléopérateur. Pendant ces heures de travail, il ne manque pas à faire : « les appels affluent, ­précise-t-elle. Lorsque tu es fatigué, tu n’as même pas la possibilité de faire une pause pour ­souffler un peu. Quand tu mets une pause sans ­l’autorisation du ­superviseur, on peut te donner une ­mise-à-pied et ça mérite une sanction ».


SANCTIONS PÉCUNIAIRES

LES MÉSAVENTURES DU TRAVAIL

Cette pression empêche les téléopérateurs de bien traiter la clientèle, car, même quand ils sont épuisés, ils doivent servir les abonnés. « (…) la durée légale du travail des salariés, quel que soient leur sexe et leur mode de rémunération, est fixée à quarante heures par semaine », selon l’article 142 du code béninois du travail. Or, le Call-Center fait travailler ses

Shaïma s’attelait à cette tâche dans la nuit du vendredi 25 avril, casque micro aux oreilles, quand elle reçoit un énième abonné de la soirée. Après l’avoir accueilli avec la formule d’usage, elle lui donne l’opportunité de soumettre sa requête. Le client demande sur un ton péremptoire à la téléopératrice de l’aider à retrouver son oiseau de basse-cour qu’il aurait

employés quarante-huit heures par semaine. Leur rémunération varie d’un agent à un autre, en fonction des points qu’il a accumulés à la suite du calcul des critères de travail tels que : la satisfaction du client, le nombre déterminé d’appels reçus par heure de travail, le taux de présence… Les téléopérateurs de la même campagne peuvent obtenir des valeurs salariales différentes. Et la paie d’un agent call-center varie d’un mois à un autre, selon son rendement.

égaré depuis quelques jours. Malgré le flux d’appels ce vendredi nuit, nous confie la téléopératrice, toutes ses tentatives pour faire entendre ­raison en dialecte locale « fon » à l’appelant que le service clientèle du réseau mobile n’est pas réservé à ces genres de demande, ont été vaines. Elle dit avoir été obligée de faire son « ­closing (formule de fin d’appel, Ndlr)» pour recevoir à un autre abonné. Comme elle, les téléopérateurs font face à de pareils cas au quotidien. « Cela nous fait marrer ou ça nous agace quelques fois », reconnaît Shaïma selon qui, même les lignes payantes n’empêchent pas aux abonnés de formuler des requêtes n’ayant aucun rapport avec les produits et ­services proposés.

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LES CONSEILS DE PENELOPPE NOTRE SEXOLOGUE VOUS REPOND

ACCRO AU SMART PH

ONE ``Mon chéri est accro à son smartphone, que faire?`` J’ai un sérieux problème avec mon chéri et j’ai besoin de vos conseils. Il est tout le temps au téléphone. Que nous soyons seuls ou accompagnés, soit il joue à des jeux, soit il est sur les ­réseaux sociaux... Il me néglige et j’ai beaucoup mal. J’ai ­essayé plusieurs fois d’en parler avec lui mais c’est ­toujours la même chose. Et j’en ai vraiment marre car on se dispute s­ ouvent pour ça. Je trouve que c’est un manque de ­considération. Moi je veux passer du temps avec lui, mais ­impossible. Que dois-je faire? Pas facile de créer une complicité, de partager des ­moments avec une personne qui est tout le temps scotchée à son téléphone. On se sent mise de côté. C’est frustrant mais

e­ ssayez de garder votre calme pour éviter les disputes, pas de m ­ enaces qui pourront engendrer d’autres problèmes dans votre couple. Essayez de faire comprendre à l’autre dans le dialogue ce que vous ressentez, ce que vous vivez face à son comportement. Si cela ne marche pas, faites comme lui. Lorsqu’il vient vous voir pour quelque chose, jouez avec votre portable, et ignorez-le. Simulez son attitude lorsqu’il est avec son téléphone. Histoire qu’il ressente un peu ce que vous ressentez. Instaurez des règles ensemble.

MARIÉ E M M O H N U C E V A JE SORS er une autre?`` eut-il en aim ``Un homme marié p

Je sors avec un homme marié ça fait des années maintenant. Il est beaucoup pris par son travail. Etant le fils ainé d’une grande famille, il a beaucoup de responsabilités ce qui fait que je le vois très peu. C’est vrai qu’il me rend très heureuse mais souvent je me sens très seule. Je l’aime énormément car il a su me montrer et donner l’amour que je recherchais auprès d’un homme même s’il est tout le temps absent. Je prends de l’âge, et j’aimerais fonder aussi ma famille, avoir des ­enfants. Les hommes que je rencontre ne sont v­raime­nt pas à la ­hauteur. J’ai plusieurs fois essayé de me séparer de lui mais je n’y arrive pas. Il veut un enfant de moi. Il dit qu’il m’aime et moi aussi mais est-ce possible d’aimer deux femmes en même temps?

C’est une question un peu embarrassante car les avis sont partagés. Mais pour moi, il est possible pour un homme marié d’aimer une autre femme. Un homme peut aimer deux femmes à la fois mais c’est sûr qu’il y aura toujours un penchant pour l’une. C’est peut être inconcevable mais ça arrive. Mais vous êtes la maîtresse, vous êtes dans l’ombre même s’il vous aime vous passerez toujours après sa famille tant que les choses se feront en cachette. Il y a certaines religions et certains ­peuples qui permettent la polygamie donc discutez-en avec lui. Si vous ne voyez pas d’avenir avec lui, le mieux serait de rompre. C’est difficile mais possible. La vie c’est aussi les sacrifices ! Avec l’aide de Afrique Femme C’KOI? MAG I N°27 I 33


SPORTIMES ENQUETES

LE FOOTBALL BENINOIS Tout irait mieux si ce sport était une profession

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SPORTIMES ENQUETES

Dans une atmosphère moribonde, le football ­béninois peine à véritablement décoller. Crises économiques répétées et corruption sont autant de maux qui ­ ­annihilent les efforts pour porter ce sport à la cime. A cela s’ajoute aujourd’hui la démotivation des jeunes pros. Corde au cou, leurs pieds ne cherchent plus qu’à taper dans le cuir rond ; mais ils veulent aussi marcher vers un salaire.

Owarinde ADEYEMAN

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SPORTIMES ENQUETES

Au Bénin, le portrait d’un footballeur de première division se fait assez aisément. C’est souvent ce jeune talentueux, qui a tel âge, évolue dans tel club et qui malheureusement n’a pas la chance de toucher un salaire fixe, quel que soit son entrain pour l’évolution de son club. Et pourtant les salaires faramineux annoncés dans les grands championnats du monde les font rêver. Rocky, un jeune joueur de l’UNB (Club de l’Université Nationale du Bénin évoluant en première division) n’ose même pas viser le salaire des grands, dit-il. « La condition d’un footballeur du championnat ivoirien, ghanéen ou nigérian me conviendrait encore mieux que ce que nous vivons ici au Bénin », assure-t-il. Il y a 3 ans, il s’est engagé par passion avec l’UNB. Les débuts étaient très roses ; ou du moins sa passion pour le football l’a plongé de façon hâtive dans un rêve de conditions plus ou moins confortables. Tout de suite la passion réclame un peu plus de motivation : « à un moment donné, il me fallait quand-même une rémunération bien fixée, mais hélas. Et c’est le problème avec les clubs de foot au Bénin », explique-t-il avec grande affliction. Ses premiers primes, il s’en souvient très bien, mais n’ose pas en parler. « Mes primes ne dépassaient pas… non ; non … je vous en prie. Ce sont des miettes. Je ne vous en parle pas », baragouine-t-il.

Un vieux problème qui perdure … Les problèmes du football béninois semblent être vieux comme Artaban. Le ­­chagrin inculqué par l’inexistence de rémunération fixe est gravé à jamais dans la mémoire de quelques anciens footballeurs. Agavoï, ex latéral droit d’un des plus célèbres clubs de Cotonou n’a de mots que pour se plaindre : « J’ai trop de peine pour les jeunes joueurs d’aujourd’hui. En notre temps, c’était pire mais on pouvait encore comprendre si nous devons croire en la philosophie selon laquelle le foot en notre temps n’était rien. Mais en 2016, le foot

­Gbégamey avant de bénéficier de la clémence de ­certains

­demeure-t-il toujours un vulgaire jeu ? », s’interroge-t-il.

supporters, qui, se cotisaient de l’argent pour assurer à chacun des joueurs de l’équipe, les frais de transport. Je

Aujourd’hui à 35 ans, Agavoï se consacre à

une vie

suis parti personnellement d’une séance ­d’entrainement

professionnelle autre que le foot. Sa passion et son ­

avec 500 francs CFA », s’en souvient-il amèrement. La

­dévouement pour le sport roi n’ont pu surmonter cette

­situation de ses jeunes frères ne le rend point abasourdi,

peine de ce qu’il traite de «primes miséreuses». « Nous

mais l’inquiète plutôt. Hors micro, il n’hésite pas à battre en

­finissions nos séances d’entrainement au terrain de sport de

brèche la Fédération béninoise de football (FBF) et même

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SPORTIMES ENQUETES

le ministère en charge des sports. « Je ne vais rien dire

longue séance d’entraînement sur le stade de ­Cotonou2,

d’autres. Ce que vivent nos jeunes aujourd’hui n’est qu’un

TG (nom d’emprunt) en sa qualité de coach d’un club de

vieux problème qui perdure », va-t-il conclure après à un

D1 révèle ses impressions dans un style laconique : « le

coup de fil urgent de son nouveau patron.

secteur est pourri et il faudra bien le réorganiser.»

La démotivation a gagné les jeunes pros d’aujourd’hui.

Réorganiser le foot béninois paraît une mission impossible

Pour eux le football, le vrai et rentable est ailleurs et par

selon les dires d’un ancien cadre de la Fédération. Tout le

ricochet, «il va falloir bouger d’ici». Les pays du nord de

respect qu’il a pour certains de ses anciens ­collaborateurs

l’Afrique sont surtout dans la ligne de mire de certains.

et supérieurs, lui retient la langue et le plonge même dans

Et ils s’inspirent de quelques internationaux béninois

une mutité totale.

pour justifier leurs choix. « Pour une vie meilleure, ­Fadel Souanon est parti ; Razack Omotoyossi n’a pas ­hésité

Revenu à la tête de l’instance du football béninois,

aussi à aller rendre rentable son football ailleurs. Et ­

­Anjorin Moucharafou, le ­protégé de Issa Ayatou, comme

­pourquoi nous, nous devons rester faire du gratuit dans ce

le ­désigne ses détracteurs, semble être un ovni. Va-t-il

pays où le foot n’est pas considéré comme un métier qui

changer la tradition ? Les jeunes pros de la D1 auront-ils

nourrit son homme ? », rappelle Rocky avant d’ajouter :

de bon salaire ? En général le sport roi va-t-il prendre les

« on espère que cela va changer un jour, autrement, le

caractéristiques d’un véritable métier ?

football au Bénin restera un mythe ».

Eh bien ! Si c’était un quiz pour un examen ; présidents de clubs, président et cadres de la Fbf et même le ministre

Réorganisation du secteur…

des sports et ses élèves auraient tous échoué, fautes

La question semble vénéneuse pour plus d’un. Pendant

­représente le football béninois est en train de couler, et

que des présidents de club et autres cadres du ministère

ce n’est pas le capitaine Anjorin seul qui a le pouvoir de

des sports nous envoient paître, des entraineurs de club

sauver le Titanic du naufrage.

de bonnes réponses. L’évidence est que le bateau que

préfèrent aborder le sujet dans l’anonymat. Juste après une C’KOI? MAG I N°27 I 37


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C’KOI? MAG I N°27 I 39


EVENT

AKF 4: L’ÉDITION DE RECONNAISSANCE !

C’était à l’hôtel Urban Suites de Cotonou, que s’est tenue le samedi 10 ­Décembre dernier, la 4ème édition de Africa kids fashion ! À travers cette édition qui a connu la participation d’une trentaine d’enfants et des stylistes de renom, la promotrice Isaura VIEYRA, a souhaité exprimer sa reconnaissance envers tous ses partenaires et l’équipe œuvrant pour la réussite de cet événement. AKF étant également un rendez-vous pour des oeuvres sociales, une ­collecte de fonds a été faite pour aider les enfants orphelins du Centre Cepaf ­Orphelinat d’Akpakpa. Soirée riche en couleurs, les participants réclament déjà la 5ème édition, qui s’annonce féerique selon le comité d’organisation! Revivez en images ces moments...

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EVENT

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LES AFFAIRAGES DE LA VIELLE MERE LA RUBRIQUE DES KPAKPATOS

SONEB QUEL EST TON RÔLE DANS LE PAYS ?

Sinon que la Soneb, de nous e­ xpliquer ce qui ne va pas avec vous. Vous nous fournissez une eau de mauvaise ­qualité à longueur de journée. Si l’eau n’est pas de couleur douteuse, c’est qu’il y a des débris noirs et impossible de la ­consommer. Pourtant les factures que vous nous envoyez sont exorbitantes. ­Finalement c’est quoi votre rôle dans le pays ? SERVICE CLIENT QUI DIT RIEN DE CONCRET

On nous dit si vous avez des ­problèmes appelez le service clients, mais dites-moi quelqu’un a déjà ­appelé et a eu gain de cause ? les gars sont au bout du fil et te récitent une leçon, quand tu poses ton ­problème, ils se mettent à ­béguailler et pour ne rien dire de concret ­ensuite. ­Revoyez votre notion de ­service client svp.

LES PÉTARDS, ÇA SUFFIT !!! Avec tous les dégâts que les pétards causent à chaque fête de fin d’année, vous n’avez toujours pas compris qu’il faut arrêter de les commercialiser ?

Et puis vous qui le faites vous êtes des parents, vous interdisez à vos ­enfants d’utiliser les pétards. Ce qui veut dire que vous saviez ce qui en découlent comme conséquences. Mais vous avez le cœur de les vendre à d’autres enfants qui sont même moins âgés que les vôtres. Des sorciers comme ça ! AFFAIRE DE FORFAIT INTERNET

Les réseaux gsm, on vous a fait quoi même ? Et puis du jour au lendemain vous changez les tarifications des ­forfaits seulement. Et ce n’est même pas à notre avantage. Vous augmentez les ­tarifications, vous diminuez les forfaits et vous les raflez en un temps record. ­Sinon que Dieu vous voit. Les mauvais là. C’KOI? MAG I N°27 I 45


FOIROSCOPE

NOS FOIROLOGUES VOUS LIVRENT VOTRE HOROSCOPE DECALE

Bélier

Balance

Pour ta sécurité, évites d’emprunter quelque moyen de transport que ce soit pour te déplacer, tes pieds suffiront.

Ton chiffre porte-bonheur est 0.

Taureau

Scorpion

Tu n’obéiras qu’à ton instinct. Ce n’est qu’ainsi que tu réussiras dans la vie.

A cause de ton égocentrisme, ta chute n’est plus loin sauf si tu te lances dans des œuvres caritatives pour te racheter.

Gémeaux

Sagittaire

Regardes vers le ciel, il n’y a pas que des étoiles et une grosse couche de nuage.

Éviter de manger tous les repas qui te procurent du plaisir, t’aidera à prospérer dans tes affaires.

Cancer

Capricorne

La meilleure manière de clôturer en beauté cette année est d’avouer en public les bêtises que tu as commises et qui ont affecté tes proches. Penses-y !

Simplicité n’est pas égale à naïveté : reprends-toi en charge.

Lion

Verseau

« Les oiseaux de même plumage volent ensemble. » Les astres révèlent que tu ne peux être heureux en couple qu’avec un (e) ­partenaire du même signe que toi.

La vie ne se définit pas à l’aide d’une calculatrice, prend en compte les imprévus aussi.

Vierge

Poisson

Si à chaque fois, tu penses revivre tes ­expériences, saches qu’autant que faire ce peu, tu répèteras les mêmes bêtises. A bon ­entendeur,…

Vaudrait mieux compter sur un ennemi jaloux qu’un ami hypocrite. Faites le ménage autour de vous.

Par Michael TCHOKPODO 46 C’KOI? MAG I N°27 I


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