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LE 29 AOUT 2015 A L’ESPLANADE DES BANQUETS, VIVEZ LA NUIT DU PRIME URBAN CODE SAISON3

C’KOI MAG I N°22 I

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LE 29 AOUT 2015 A L’ESPLANADE DES BANQUETS, VIVEZ LA NUIT DU PRIME URBAN CODE SAISON3

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En 2016, nous ne voulons que du mérite ! 2015 est derrière nous !. Toujours au rendez-vous, C’KOI? Magazine vous a procuré beaucoup de plaisir le long d’une année qui aura été peu ou prou tumultueux. Nous espérons avoir tout de même comblé vos attentes. Retenez que ce challenge n’a souvent pas été facile. «E no easy» comme le dirait le groupe nigérian P-Square. Pour la nouvelle année, prenez dans vos mains en guise de remerciement pour votre fidélité, notre 22ème numéro depuis sa création, mieux un hors série. Il est simple et modeste, mais vous en sortirez toujours heureux de l’avoir lu et parcouru.

GRANDES LIGNES

EDITO

FOCUS

47 BENIN MUSIC TOP 10 2015

MAGIE AFRICAINE

A l’intérieur de ses pages, vous verrez encore un Bénin jeune qui se construit de lui-même pour être au top malgré les vicissitudes. Que ce soit dans le domaine de l’architecture, de la musique ou de la mode. Ce sont des modèles et ils ont le mérite d’être promu, connu et reconnu. Cette nouvelle année est tout aussi particulière, pleine d’ambitions, d’attentes et d’espoirs. Dans quelques semaines, le Bénin surprendra encore avec sa très belle démocratie. Et c’est encore la jeunesse qui devra donner le ton. Le prochain président de la République à élire devra être notre choix. Oui ! l’heure est venue pour nous d’agir, d’entrer dans la danse et d’arrêter d’être spectateur de notre destinée. Pour qu’un environnement propice à l’éclosion de jeunes talents s’instaure. Mais qui pourrait incarner véritablement ce choix ? Cogitez un peu sur cette question ! En attendant, toute l’équipe vous souhaite une sulfureuse année.

14 JOHN ARCADIUS Plus que musicien

INSIDE

Hermann BOKO Rédacteur en Chef

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NEFERTITI BEAUTY Maquilleuse professionnelle


PARCOURS

20 JEAN-PAUL HOUNDEFFO Architecte - StudioDHOT

TALENT

26 ELVIS SANYA General Manager LvS Event

STORY

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Edito Grandes Lignes

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AIMDEAIR

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TOP5 AFRICA GOOD NEWZ

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Quel look pour le bureau?

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Magie Africaine

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Parcours

Gros plan sur les principales rubriques Le sourire du mois

Bonnes nouvelles du continent

Culture

Le Caleta John Arcadius, plus que musicien Jean Paul Houndeffo. Architecte

26

Talent

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Ca S’discute

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Inside

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Le B-A BA de Cotonou

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Story

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CTN Times

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Les Affairages de la vieille mère

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Focus

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Pénélope

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Foiroscope

Elvis Sanya, le pari sur la mode ethnique Ces filles qui ont plusieurs partenaires Nefertiti Beauty, Maquilleuse professionnelle Sélection culte

Illusion Brésilienne, suite et fin Cotonou marche pour le climat La rubrique des kpakpatos Bénin Music Top10, 2015 Amour et sexualité, les conseils hots de notre sexologue Votre horoscope décallé

39 ILLUSION BRESILIENNE

LE 29 AOUT 2015 A L’ESPLANADE DES BANQUETS, Suite & finVIVEZ LA NUIT DU PRIME URBAN CODE SAISON3

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AIMDEAIR

LE SOURIRE DU MOIS

Un homme et son épouse, tous deux amateurs de tennis, avaient été invités à jouer au tennis dans un parc privé que ne fréquentaient que des millionnaires. Le cours en question était bordé par des superbes villas. L’homme mit en garde sa femme : «Applique toi et fais bien attention à ne pas envoyer la balle trop fort car tu risquerais de casser un carreau. Je n’ose même pas penser à ce que cela nous coûterait.» Malgré cette remarque, dès le premier échange, l’épouse renvoya maladroitement la balle qui vint casser un carreau... Le mari, furieux mais honnête homme, se présenta chez le propriétaire de la villa endommagée. Il fut reçu par un petit homme qui lui dit : «C’est vous qui avez cassé le carreau ?» Il répondit: «Oui, j’en suis absolument désolé...» Et le petit homme lui coupa la parole : «Ne le soyez pas, en cassant le carreau, vous m’avez libéré... Je suis un génie et je veux vous accorder un voeu !» L’homme, heureux, regarda sa femme et dit : «Je voudrais un milliard de francs pour être à l’abri du besoin jusqu’à la fin de mes jours.» «C’est comme si c’était fait !», rétorqua le petit homme avant d’ajouter : «En échange, j’oserais vous demander une faveur. Cela fait plus d’un siècle que je suis seul. M’autoriseriez-vous à profiter du charme de votre femme...» L’homme prit le temps de réfléchir et répondit: «Et bien, au vu des circonstances et si elle est d’accord, je n’y vois pas d’objections. Un milliard de francs, ça n’est pas tous les jours.» Et le petit homme, emmenant la femme par la main, s’éclipsa à l’étage pendant deux bonnes heures. Lorsqu’ils eurent terminé le petit homme demanda à la femme : «Il a quel âge votre mari ?» «Il a 35 ans, pourquoi ?», répondit-elle. Le petit homme : «Et il croit encore aux histoires de génie ? C’est complètement dément...»

Vous lisez le N°22 de C’KOI? Magazine avec le soutien de

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#22 N°22 Décembre - Janvier 2016 Autorisation de publication N°1299/MISPC/ DC/SG/DGAI/SCC Edité par : InFiniti PMA Sarl Adresse : Gbégamey - Cotonou Tél : 99 94 99 99 / 95 99 40 44 http ://www.facebook.com/C’KOIMAG.

NOS PARUTIONS EN 2015 Cette année encore nous avons respecté le pari d’une parution bimestrielle régulière. Six (06) numéros en 12 mois. Une visibilité du support print estimée à plus de 8.000 lecteurs Une visibilité digitale estimée à 300 abonnés sur l’application mobile Une visibilité sur facebook estimée à près de 6000 fans. Chaque jour nous réinventons du contenu pour nos lecteurs de plus en plus exigents. Nous tenons le pari de faire de C’KOI? le magazine qui ne laisse personne indifférent; jeunes, adultes et vieux.

E-mail : infiniti.agence@gmail.com Directeur Général : Jaures Amen Directeur de publication : Jaures Amen Directeur artistique : Miguel S. Bile Rédacteur en chef : Hermann BOKO Graphisme : Jaurès Amen, Parfait Kakou, Steven Aurel Adjibi Rédaction : Hermann Boko, Michael TCHOKPODO James Adeyeman, Falonne Maoussi, Cynthia L, Chefs de Pub : Walid Alley, Nadine L. Collaboration extérieure : Marlène Hounsou, Gwenael Mawunyo, Photos : Gopal Amah, InFiniti PMA, Sean Nobayo, Jupiterimages Remerciements : STUDIODHOT Equipe de promotion : Elvis, JSK, Sandrine Nicole, Pascale de Porto Novo, Kate de Parakou, Hamid, Walid, Coco Lay Distribution : Cotonou, Porto-Novo, Calavi, Parakou, Kiosques, Universités et espaces culturels. Disponible à : L’Ethik Boutique St Michel, Galette à Sucre, Kiosque FSS, Vals Plazza, Paillotte du CCF, Doddy’s Pizza, dans les grandes écoles et universités du Bénin ainsi que dans le réseau des entreprises de Cotonou. Contact Commercial & Publicité: 99 94 99 99 / 97 16 80 37 L’APPICATION C’KOI? EST DESORMAIS DISPONIBLE En téléchargement libre sur PlayStore pour vos smartphones Android

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TOP5 AFRICA GOOD NEWZ

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SÉNÉGAL LA PREMIÈRE VOITURE DE COURSE MADE IN SÉNÉGAL

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LES BONNES NOUVELLES DU CONTINENT

CÔTE-D’IVOIRE LES TROIS PROCHAINES ANNÉES, HUAWEI INVESTIRA 1 MILLION DE DOLLARS Pour contribuer au développement de la Côte-d’Ivoire dans le domaine des technologies de l’information et de la communication, la société Huawei Technologies investira 1 millions de dollars au cours de ces trois prochaines années. L’annonce a été faite lors de la cérémonie d’inauguration d’un laboratoire de réseaux mobiles à l’Ecole supérieure africaine de technologies de l’information et de la communication (Esatic) par le directeur général de Huawei Technologies, Li Chang Y. Dans ce laboratoire, les étudiants vont parfaire leur formation pratique dans divers domaine des tics et télécoms tels que les transmissions de données numériques, la gestion de fréquences, etc.

« Syndiély 1.1 » est le nom de la première voiture de course. Elle doit ce nom à la fille de l’ancien président Abdoulaye Wade qui a longtemps participé au rallye Paris-Dakar. Elle a été conçue par Baila Ndiaye, un génie de la mécanique. Cette voiture est équipée d’une boîte séquentielle avec un système de changement de vitesse au volant comme pour les voitures de formule 1. Baila Ndiaye s’est aussi lancé dans la construction d’un ULM (un petit aéronef muni d’un moteur). « en Afrique, on a besoin de machines pour se développer. Il y a donc deux solutions : les acheter et s’endetter, ou les fabriquer soi-même, à partir des ressources dont on dispose » a-t-il expliqué. A 51 ans, le concepteur de la voiture de course a pour objectif de prouver que l’on peut faire ce qu’on veut avec les moyens dont on dispose.

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LES BONNES NOUVELLES DU CONTINENT

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TOP5 AFRICA GOOD NEWZ

NIGERIA DE LA ROBOTIQUE À PORTÉE DE MAIN

Fraichement diplômé de l’université Awolowo Obafemi, le jeune Olaoluwa Balogun a créé un centre à but non lucratif qui a pour objectif d’offrir une éducation technologique basée sur la conception de robots aux jeunes. Et avec l’aide d’autres techniciens et ingénieur en robotique, il dispense la robotique aux enfants chaque année dans tout le Nigéria. Il y a quelques mois il a lancé le projet «10 000 enfants» pour atteindre au minimum 50 élèves dans 200 écoles du pays pour « leur apprendre à penser créativité et réaliser des miracles comme leurs homologues internationaux » affirme-t-il. Des clubs de robotiques se sont formés depuis dans de nombreuses écoles au Nigéria. Il donne également des formations à des apprenants qui participeront à sa compétition de conception de robots qui débutera d’ici là.

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UN KIT DE DÉPISTAGE DU PALUDISME CONÇU EN AFRIQUE

Développé souvent hors du continent africain, ce kit de dépistage du paludisme est le premier fabriqué en Afrique. Il a même permis à son concepteur, Ashley Uys, un bio technologiste sud-africain d’être classé dans le classement de Forbes des 30 meilleurs entrepreneurs de moins de 30 ans du continent depuis 2010. Ce kit de dépistage du paludisme, permet à son utilisateur de détecter la maladie, de déterminer en 30 minutes le type de paludisme et de révéler si le traitement apporté est efficace ou non. Ce dépistage permettra à ceux qui n’ont pas les moyens de se rendre à l’hôpital de se faire dépister car il a affirmé qu’« il suffira juste pour l’utilisateur du test de recueillir une goutte de son sang, de le déposer sur la partie indiquée et d’attendre 30 minutes ». Le kit est commercialisé dans sa société « Medical Diagnostech ».

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SÉNÉGAL UNE USINE DE FABRICATION DE FIBRE OPTIQUE OUVRIRA SES PORTES EN 2016

Le Sénégal abritera la première usine de fabrication de fibre en 2016. Pour cela une convention a été signé le 25 novembre 2015 entre le représentant du gouvernement sénégalais, le ministre des Postes et Télécommunications Yaya Abdoul Kane, l’Association pour le Développement de l’industrie photonique de la Corée du Sud (KAPID) et l’institut de recherche sur l’électronique et des télécommunications (ETRI). Le Sénégal « pourra en disposer à moindre coût, puisqu’elle sera fabriquée sur place ; ce qui permettra d’aller vers la large bande avec la couverture du territoire national » a affirmé le ministre. Grâce à cette usine la population aura un très haut débit partout où elle se trouve, à moindre coût et suscitera la croissance nationale par le secteur des technologies de l’information et de la communication.

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QUEL LOOK ? POUR LE BUREAU

PRENOM : Chimène ENTREPRISE : ALO MOBILE - COTONOU POSTE : Chargée de clientele MON LOOK POUR LE BUREAU : ÉLÉGANT parce que c’est important de donner une bonne image de l’entreprise au client vu que je travaille en front-office. RELAXE afin d’être à l’aise dans l’exécution de mes tâches.

NOTE DE LA REDACTION/20

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Vous aussi envoyez-nous votre look bureau de la semaine (2 photos) sur notre page facebook. Les meilleurs looks seront publiés dans le prochain numéro de votre Magazine. 10

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CULTURE

Fêtes de fin d’année Où sont passés les calétas ? A Cotonou et dans ses agglomérations, les adolescents se soustraient du déguisement du masque caleta au profit d’autres sources de distraction, au motif que le divertissement ne génère plus assez de pécule.

Michaël TCHOKPODO

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Fin novembre 2015. Le train-train quotidien suit son cours à Cotonou. Les fonctionnaires vaquent à leurs emplois, les étudiants s’activent dans les salles de classe et les vendeuses attendent le dernier virage de l’année (mois de décembre) pour s’approvisionner en produits festifs encore appelées « liquidation. » Rien n’augure en ce moment de l’approche des fêtes de fin d’année. Dans les bidonvilles de Cotonou, pas de bruits de pétard, ni des boîtes en cartons décorées avec des images – un semblant de crèche et des bougies – encore moins des sorties de calétas qui drainent du monde. L’ambiance est terne. « D’habitude, à partir de fin novembre, on commence le caléta mais ce n’est pas le cas cette fois-ci », reconnaît Bienvenu Adjibadé, adepte du caléta au quartier Saint Jean de Cotonou.


Caléta : le vodoun, l’esprit et le divertissement Depuis son jeune âge, Bienvenu a été initié au vodoun et au masque caléta. Il est originaire de Ouidah, ville reconnue pour son attachement aux religions endogènes. Dans cette localité, le vodoun signifie en langue fon : « ce qui ne peut être élucidé, la puissance. » De ce point de vue, le Bénin regorge d’assez de divinités masquées qui se distinguent des autres esprits par la notion d’invisibilité. Ce sont les Egungun - revenants -, Oro - esprits des morts -, le Zangbeto et le Bligédé - gardiens de la nuit - et le Caléta (vodoun d’inspiration brésilienne). Le caléta est alors représenté par des adolescents et jeunes du Bénin pour exprimer l’imminence des fêtes de fin d’année. En plus de son caractère vodoun, Bienvenu est persuadé que le caléta « est un esprit mais aussi la représentation matérielle de la figure d’un ancêtre pour pérenniser l’existence de ce dernier ou se rappeler de lui. » C’est ainsi qu’un masque peut être multiforme et avoir l’apparence du visage humain mais peint en couleurs. Il est d’un façonnage qui amuse plus d’un.

L’argent d’abord, le divertissement après « Aujourd’hui, les calétas sont beaucoup plus attirés vers l’argent. Ils attendent l’approche des fêtes de fin d’année avant de commencer à faire leur apparition », se désole Bienvenu. Le phénomène se remarque dans les grandes métropoles où l’urbanisation est avancée. Le caléta ne se fait plus pour distraire ou amuser la galerie. Il est devenu une source de revenu pour les quelques uns qui s’y adonnent encore. « Certains appellent le caléta pour une prestation et lui tend en fin

Daniel est conducteur de taxi-moto à Cotonou. Il a encore la nostalgie de ses escapades infantiles. Ancien adepte de caléta, il fait constater qu’aujourd’hui « les parents ne laissent plus les enfants s’amuser à cause des études. Quand ils sortent le caléta, certains parents disent que ces enfants n’aiment pas les études ou qu’ils les ont abandonnées au profit du caléta. D’où leur refus à donner de l’argent au caléta. A cause de la disparition des calétas, on ne sent pas la fête s’approcher. »

Quand les cultures s’entrechoquent Avec l’évolution technologique, les cultures de chaque pays subissent des modifications. Certaines disparaissent, d’autres se fusionnent avec l’existant et les plus ancrées résistent dans le temps. Florent Tasso est Docteur en sociologie de développement à l’Université d’Abomey-Calavi. Il justifie la disparition progressive des calétas en quelques points : « il y a aujourd’hui de plus en plus d’autres sources de divertissement qui attirent l’attention de la jeunesse qui avait le monopole de l’usage du caléta ; avec le développement des nouvelles technologies de la communication, la jeunesse accorde très peu d’intérêt à ce qui constituait autrement des éléments de distraction au profit de nouvelles sources modernes de divertissement qui sont généralement les réseaux sociaux.» Du coup, le temps à consacrer au caléta s’amenuise considérablement. Selon le sociologue, il se passe un brassage culturel entre le masque profane et l’évolution de la technologie. Un facteur qui induit forcément des mutations sociales. Ce changement n’est pas de nature à totalement faire disparaître le caléta, même s’il a un impact sur la culture béninoise.

de compte 10fcfa ou 25fcfa. C’est très modique et ne motive pas du tout », fait remarquer l’adepte du caléta. LE 29 AOUT 2015 A L’ESPLANADE DES BANQUETS, VIVEZ LA NUIT DU PRIME URBAN CODE SAISON3

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MAGIE AFRICAINE INTERVIEW

Bercé par la musique et les réalités occidentales deux décennies durant, Arcadius Comlan Avaligbé encore appelé John Arcadius s’installe définitivement sur sa terre d’origine où il a connu une enfance tourmentée. Très vite, il concocte Ouidah Blues qui transporte ses auditeurs dans une sonorité métissée faite de jazz, de pop… beaucoup plus chantée en langue et dans laquelle il rend hommage à sa ville d’origine : Ouidah.

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Lundi 23 novembre. Il est 16 heures. Une équipe de C’koi ? Magazine est dans le séjour aux allures sobres de l’artiste, dans un quartier ordinaire de Cotonou. Pièce modestement décorée avec le tableau imposant d’une femme nue dont on peine à voir le visage. Calme de cimetière. Pas de nouvelles à écouter, ni d’images animées à voir ici. « Je n’aime pas la télé, j’aime toujours vivre dans mon coin et vivre librement sans protocole », rigole l’artiste musicien, auteur, compositeur et arrangeur devenu entrepreneur culturel. Très décontracté, il fait un tour d’horizon entre son Festival Cotonou Couleurs Jazz, annuellement organisé, sa carrière et son label.

Propos recueillis par : Michaël TCHOKPODO & Hermann BOKO

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MAGIE AFRICAINE C’KOI ? Magazine : La 4ème édition de votre festival « Cotonou Couleurs Jazz » tire à sa fin. Quelle appréciation globale faites-vous des manifestations de cette année ? John Arcadius : Cette quatrième édition du festival porte beaucoup de changements. J’ai voulu associer des entreprises dirigées par des jeunes qui m’ont rapidement rejoint pour qu’ensemble nous puissions réussir ce festival avec la volonté et des contributions individuelles, pas nécessairement avec les moyens. Chaque édition du festival a sa couleur et nous abordons différents thèmes chaque année. Cette année, je voudrais une couleur typiquement béninoise défendre des valeurs béninoises avec des artistes béninois. N’empêche qu’il y ait des artistes venus d’ailleurs. On s’est demandé : quand on n’a pas les moyens et quand on n’a pas des subventions venant de l’extérieur, est-ce que nous-mêmes nous pouvons faire quelque chose ? Avec qui il faut le faire ? Nous avons alors fait appel à des artistes qui ont une certaine notoriété dans le pays et que les gens aiment tels que : Sagbohan Danialou, Kèmy, Rico’s Campos. J’ai voulu satisfaire le public béninois pour ne pas tout le temps leur imposer ce qui vient d’ailleurs mais qui marche bien sûr sur le plan international. J’ai préféré donner plus d’espace aux nôtres.

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« Cotonou Couleurs Jazz » a commencé en force il y a quatre ans. Sa notoriété semble baisser au fil des années. Comment expliquez-vous cela? La communication est le gros problème que tous les grands événements auront toujours, surtout quand vous dépendez d’un sponsor qui réagit tardivement mais a envie de se faire voir. Cette année, les gens disent qu’on n’a pas assez communiqué pourtant on l’a fait. Peut-être on n’a pas fait trop de tapages parce que le festival a déjà pris une allure intéressante. Nous avons eu plus de monde que les trois éditions passées. C’était fabuleux ! Les moyens n’y étaient pas mais les gens étaient sortis. Gérer sept mille (7.000) personnes par soirée, c’est énorme pour nous. Les gens étaient contents de venir suivre les concerts. J’ai été heureux de voir un super podium avec une programmation superbe.

La notoriété du festival ne fait que monter. Je peux vous dire aujourd’hui qu’en trois jours, nous avons atteint au minimum douze mille (12.000) à quinze mille (15.000) spectateurs sur la place du bicentenaire. Ça n’a jamais été le cas depuis l’existence de ce festival. La liste des demandeurs qui veulent venir jouer est énorme. Il y a de grands noms comme : Lorenille du Nigéria, Alpha Blondy… mais nous n’avons pas les moyens cette année pour les déplacer. L’année prochaine, la programmation sera vraiment dense. Ma joie, c’est de voir le chiffre d’affaires des bonnes dames sur le lieu du spectacle


monter, des jeunes qui s’amusent, des gens qui sortent du train-train quotidien dans lequel nous baignons depuis un moment. Qu’il y ait de la joie, ça c’est ma réussite. Quel est le véritable impact de votre festival sur l’environnement musical et culturel du Bénin ? Il n’y a qu’au Bénin qu’on a tendance à fouiller d’abord pour savoir qui organise un événement avant d’y aller, donc tout va lentement. Pour moi, Cotonou Couleurs Jazz est un besoin africain : avoir une scène professionnelle qui brasse des artistes venant de partout le monde et vendre un continent, vendre aussi un savoir-faire africain. Comme quoi, cela n’existe pas qu’en Europe. Nous sommes dans l’objectif de ramener les grands noms de la musique au Bénin pour qu’en Europe tous les artistes veuillent s’inscrire pour participer au festival Cotonou Couleurs Jazz. J’ai sacrifié ma carrière pour en arriver là. Et cela fait mon bonheur quand des artistes béninois échangent des contacts avec les artistes étrangers. Mon objectif est que mon pays soit connu par sa culture : le vodoun qu’il faut mettre en exergue sur les scènes de Cotonou Couleurs Jazz. Nous devrions en profiter pour attirer le monde vers le vodoun du Bénin dont le pays reste le berceau que de laisser les gens aller vers le Cuba, au Brésil, sur les Antilles pour aller voir, étudier ou apprendre à faire le Fâ. Tellement vous parlez du vodoun dans vos entrevues et dans vos chansons qu’on est tenté de vous demander si vous êtes un adepte du vodoun ? Etre adepte ne veut pas nécessairement dire être initié. On est adepte à partir du moment où on respecte le vodoun. Du moment où je sais que le vodoun est l’une de nos valeurs, une richesse que nous avons, ça m’interpelle. A partir de ce moment, je suis adepte sans être adepte.

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MAGIE AFRICAINE Quand je défends le vodoun, c’est parce qu’on a tous grandi dans cette culture. On sait tous ce que c’est que le lègba. Si

dans cette vie où la joie a peu de place, j’ai du mal à chanter l’amour. A travers ce qui nous touche et ce qu’on vit, nous

vous n’y avez pas touché, l’un de vos parents l’a certainement fait. Quelque part dans votre famille, quand on creuse au fond, il y a forcement quelqu’un qui a eu un pacte ou une connaissance du vodoun et ça va de génération en génération.

pouvons placer des mots justes pour dire exactement ce qu’on vit pour que nous soyons plus concernés.

Dites-nous ce que Ouidah représente pour vous au point d’en faire le titre de votre dernier album ‘’Ouidah blues’’ ?

Depuis que j’ai été lauréat du SIMA (Salon International de la Musique Africaine, ndlr), il y a eu beaucoup de portes qui sont ouvertes. Je signe avec des maisons de disque, j’ai des tournées au Brésil, au Gabon, …

D’abord je suis de Ouidah et c’est une grande ville, une ville qui a une histoire terrible, une histoire qui n’est pas simplement gaie. On doit beaucoup plus parler de Ouidah. Seul mon album ne suffira pas, il va falloir que je sorte encore un autre titre sur Ouidah parce que cette ville ne mérite pas d’être abandonnée. C’est l’une de nos grandes villes, la première ville je dirai qui devrait même être notre capital parce que c’est là que se passaient tous les trafics, c’est là qu’à l’époque, les Européens s’étaient installés. Ouidah pour moi, restera un hommage à tous ces milliers de personnes déportés depuis près de cinq cent (500) ans. Pendant ces années, l’Afrique était vachement vidée à travers Ouidah qui était un pôle de départ. C’est à nous de parler de Ouidah. C’est à nous de parler de ce blues qui traîne encore dans cette ville. Mon album Ouidah Blues parle de la voix de ces enfants qui pleuraient leurs parents sur cette plage. Est-ce la raison pour laquelle on sent parfois de la mélancolie dans vos textes? On ne vit que ça ici. Il y a tellement de choses à dire, tellement de choses à régler, tellement d’amertumes à corriger, tellement de tristesse à éliminer. Et quand on dit que nous vivons 18

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Un nouvel album en vue ou des concerts en préparation ?

Je prépare d’ici février un nouvel album. Je ne vais plus attendre dix ans comme je l’ai fait avant Ouidah Blues. Entretemps, je produis quelques artistes qui vont sortir sous mon label Vodoun record notamment Raïssa Gbédji qu’on va devoir sortir dans quelques semaines. Pour ma carrière, je m’estime encore jeune et je crois n’avoir encore rien fait parce que j’ai encore à dire.


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PARCOURS INTERVIEW

A la conquête du marché du relooking et de l’architecture Propos recueillis par Falonne MAOUSSI & Michaël TCHOKPODO

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Jean-Paul HoundEFfo ARCHITECTE, actionnaire dans "StudioDHOT"

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PARCOURS INTERVIEW

Jean-Paul Houndéffo est un jeune chef d’entreprise et actionnaire dans StudioDHOT. Avec quelques cinq amis, ils ont monté une entreprise spécialisée dans l’architecture et qui fait également du relooking de restaurants, maisons et lieux de travail. Titulaire d’un Master en architecture, il concrétise aujourd’hui ses rêves, espère « définir son identité » et asseoir son enseigne d’ici quelques années dans un secteur où la clientèle est encore sélective. Dans son atelier totalement relooké par ses services, Jean-Paul Houndéfo fait un tour d’horizon de StudioDHOT.

C’KOI ? Magazine : Que fait « StudioDHOT » ? Jean-Paul Houndéfo : StudioDHOT intervient dans le second oeuvre, c’est-à-dire les travaux de finition, de rénovation et de relooking (quand l’espace existe et qu’il faut le rafraîchir, nous intervenons en ce moment-là!). Et en parlant d’intérieur, il y a forcément de la création de mobiliers car chaque intérieur recquiert son type d’aménagement donc on crée du mobilier et des accessoires et on essaye juste de mettre chaque chose à sa place. StudioDHOT est un collectif. Je ne gère pas tout, tout seul mais on essaye d’associer le maximum de compétences et de talents pour atteindre des objectifs qu’on s’est fixés.

A ce sujet, dites-nous en quoi vous vous démarquez des autres ? Nous démarquer, c’est déjà la base du projet StudioDHOT. On a eu pas mal de retour, le besoin existe et il n’y a pas de réponse pour la demande. On est arrivé dans un milieu pratiquement vierge. Ce qui fait qu’on arrive à se démarquer très facilement. Parallèlement au StudioDHOT, je gère une agence d’architecture proprement dite (Atelier Houndeffo ArchitectureArts et Métiers), où je travaille à l’échelle du bâtiment et du territoire. Quand on arrive à croiser toutes ces échelles macrointermédiaires et micros avec du mobilier et des détails techniques, je pense que toute la différence est là. Comment arrivez-vous à créer vos meubles ? On les dessine au crayon, au stylo ou à l’encre et on termine le boulot sur une marquette virtuelle, une conception assistée par ordinateur. Sur cette base nous faisons des prototypes et des échantillons. Nous ne disposons pas d’usines car nous gérons des ateliers, nous avons des prestataires de services et c’est en fonction du type de mobilier que nous choisissons l’artisan avec lequel on doit travailler.

Pourquoi avoir choisi de monter une entreprise dans

Quels sont les matériaux que vous utilisez pour

un secteur où quelque part la concurrence règne ?

donner vie à vos meubles à part le bois ?

La concurrence, il y en a toujours. Mais j’ai l’habitude de dire qu’il n’y pas de concurrence, parce que chacun trouve son public, son champ et, vu que chaque projet est personnel et

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unique, on arrive à se démarquer, à se différencier.

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Le langage avec lequel le studio s’exprime est un langage très panafricain. L’architecture asceptisée et les meubles se commercialisent. Mais nous avons décidé de proposer des


produits très africains, donc nous touchons au bois, au raphia, au fibre végétal, au métal qui est industriel, au textile, au papier, au carton et au plastique. Nous faisons des installations avec du ciment, du plâtre ou carrément des plantes ou des liquides. Nous pouvons dire que les matériaux utilisés par le StudioDHOT sont illimités. Peut-on alors en déduire que StudioDHOT respecte la loi de Lavoisier : « rien ne se perd, rien ne se crée, tout se transforme » ? Absolument ! Et nous sommes en perpétuelle transformation. On n’a pas encore trouvé des prestataires capables de faire du recyclage proprement dit sur place mais je citerai l’exemple de certains ateliers au Burkina-Faso avec qui nous collaborons et qui recyclent les sachets plastiques noirs d’où résultent des fils et des accessoires. Nous les sollicitons de temps en temps. Qui peut s’offrir les services du Studio DHOT ? Tout le monde peut s’offrir les services du StudioDHOT. Vous rencontrez certainement des difficultés. Quelles sont-elles ? Nous sommes débordés, alors le processus de création a du mal à tenir dans les limites et les délais. Parce que quand tu crées, il y a trop d’aller-retour, c’est aussi une question d’inspiration. La conception est déjà pas mal de travail, ensuite pour aller en atelier nous sommes soumis à des délais et à des variations qui sont dus à la difficulté de l’élément qu’on créé. LE 29 AOUT 2015 A L’ESPLANADE DES BANQUETS, VIVEZ LA NUIT DU PRIME URBAN CODE SAISON3

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PARCOURS INTERVIEW

Quel rapport faites-vous entre l’art et l’architecture ? Le rapport est très intime entre ces disciplines. Si on veut, on peut dire que l’architecte est un artiste parce que les matériaux, les couleurs sont choisis en fonction de la saison, de l’inspiration et en fonction de nos humeurs. Quand on est dans une période sombre, cela se reflète dans nos œuvres et il en est de même quand on est en période gaie. Quels sont vos rapports avec les autres entreprises qui opèrent dans le même domaine ? Nous entretenons de très bons rapports parce qu’il faut qu’on collabore, qu’on trouve l’inspiration, pour avoir de l’expérience. J’en profite pour saluer Monsieur Lawhal El CHITOU, Atlas Architecture. C’est quelqu’un qui m’a donné beaucoup de conseils quand j’ai décidé de m’installer à Cotonou. Il fait partie de

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ceux qui ont vécu les moments les plus “durs” de l’architecture à Cotonou et il continue parce qu’il a fait un travail de sensibilisation qui nous facilite aujourd’hui la tâche sur le marché. Ce qui fait que nous traitons avec des clients avertis. Quels sont vos objectifs dans cinq ou dix ans ? Nous voulons révéler et fédérer un maximum de talents parce que nous recevons et entrons en contact avec des personnes très inspirées et qui ont besoin de s’exprimer. Ces personnes profitent de notre canal pour le faire. On espère également faire un maximum de chemin et trouver les moyens de faire vivre ces personnes parce que ce n’est pas toujours évident. Quand vous parlez de l’art au Bénin, en Afrique en général c’est quelque chose qui est sous-exploité. Donc si on arrive à faire tout ça, le reste viendra tout seul.


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TALENTS INTERVIEW

En 2008, il a osé parier sur la mode ethnique et le retour du tissu imprimé aux motifs africains dans les dress-codes contemporains. Rencontre avec le visionnaire, l’homme qui a inventé et créé le Modern African Show.

Par Falonne MAOUSSI

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ELVIS SANYA Manager Général de LvS Events

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TALENTS INTERVIEW

En 2008, les soirées Modash (Modern African Show) faisaient leur entrée dans le domaine de la mode et de l’événementiel au Bénin. Pendant tous le mois d’Août de chaque année, elles attirent non seulement de milliers de béninois vivant au pays, de la diaspora mais aussi des ressortissants de différents pays africains. Leurs spécificités est qu’elles se déroulent en club mais réunissent les participants autour du pagne. Elvis Sanya, concepteur des soirées Modash nous parle de cet événement qui fait bouger les jeunes en vacances depuis huit ans maintenant.

C’KOI MAGAZINE : COMMENT L’AVENTURE DES SOIRÉES MODASH A-T-ELLE COMMENCÉ ? ELVIS SANYA : J’ai remarqué que l’amour du tissu disparaissait, les jeunes n’accordaient pas de l’importance aux pagnes comme le faisaient les aînés. Et mon amour pour la mode, la culture et le show m’ont amené à créer les soirées pour valoriser tout cela. Ce n’est qu’en 2008 que le nom «MODASH» a été donné à ces soirées. Je voulais aussi par ces soirées que les gens, surtout les jeunes de la diaspora aient de bons souvenirs de leur retour au pays. Et aussi montrer au monde comment les africains s’amusent, l’ambiance «Made in Africa.» QUELLES SONT LES DIFFICULTÉS QUE VOUS RENCONTREZ AU COURS DE L’ORGANISATION DE CES SOIRÉES ? Les difficultés étaient beaucoup plus au début. Parce que le concept n’était pas connu de tous. Les gens qui venaient aux soirées Modash, s’habillaient comme s’ils allaient juste en club. Ensuite nous avons eu du mal à trouver des sponsors. On se faisait claquer la porte au nez, donc on tournait sur fonds propre. Mais avec l’aide de certains amis, nous avons voulu faire les choses de façon professionnelle. Ce qui nous a valu avec le temps l’apport des sponsors. MALGRÉ CES DIFFICULTÉS, QU’EST-CE QUI VOUS A MOTIVÉ À CONTINUER L’AVENTURE? La détermination et la foi que j’avais en ce projet et aussi le pari. Parce que je rêve qu’un jour des stars comme Jay Z, Kanye West, Swizz Beat portent ma marque. Et pour moi le fait que les femmes de ces derniers portent le pagne me satisfait.

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TALENTS VOUS PARLEZ SÛREMENT D’UNE MARQUE DE VÊTEMENTS, QUELLE EST SON NOM ?

QUI SONT CEUX QUI PEUVENT PARTICIPER AUX « MODASH » ?

N’AVEZ-VOUS PAS PEUR DE LA CONTREFAÇON ? Je tairais pour le moment le nom de ma marque de vêtements. Et je dirais oui qu’il y aura des copies parce que c’est en ça que le béninois ou l’africain excelle le mieux. Mais il y aura une petite touche qui la démarquera du lot. J’ai eu peur de cela de 2007 à 2012 mais on ne peut pas avoir peur de la concurrence indéfiniment. SELON VOUS, EN QUOI « MODASH » INNOVE DANS LE DOMAINE DE LA MODE, SURTOUT DANS LA MODERNISATION DU PAGNE ? Aujourd’hui, le terme « Modash » est confondu à un style. J’ai aussi entendu de grands humoristes faire des blagues soit disant que le fait de porter le pagne ou avoir un sac en pagne vient du Bénin. On peut aussi dire que c’est grâce aux soirées « Modash » que le pagne est porté autrement. Parce qu’avec le pagne, on coud beaucoup de choses modernes depuis l’avènement de ces soirées. Les jeunes qui rentraient de l’extérieur avaient une occasion de se mettre en pagne. L’apport des soirées « Modash » dans la modernisation du pagne, c’est fait grâce à la promotion des jeunes qui travaillent le pagne. En exemple je peux citer les jumelles qui faisaient des accessoires en pagne tels que les sacs, des

Tout le monde, jeune (avoir plus de 18 ans) comme vieux, tous ceux qui ont envie de s’amuser, des personnes responsables, des personnes qui aiment la mode. JUSTEMENT, COMMENT TROUVEZ-VOUS LA JEUNESSE BÉNINOISE ? La jeunesse béninoise ne se met pas vraiment en valeur. Elle n’est pas exigeante ni démonstrative de son talent. Alors que hors du pays les béninois se donnent à fond. Et je pense qu’il faut remédier à celà. Il faut aussi arrêter de copier sur l’autre, il faut trouver autre chose à faire pour se valoriser et faire de même pour le continent africain. QUELS SONT VOS PROJETS À LONG TERME ? Faire connaitre les soirées « Modash » à l’international et créer notre propre marque qui est déjà distribué dans un petit réseau.

On ne peut pas avoir peur

pochettes, des chaussures… Je crois que tous ceux qui se sont lancés dans ce business, s’ils sont honnêtes dirons que tout a commencé grâce aux soirées MODASH.

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de la concurrence indéfiniment.

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CA S’DISCUTE MICRO-TROTTOIR

CES FILLES QUI ONT PLUSIEURS PARTENAIRES QU’EN PENSEZ-VOUS ?

Plusieurs sont les jeunes filles qui s’adonnent de nos jours à une pratique très peu recommandable : celle d’avoir des relations intimes avec plusieurs partenaires. Quelques personnes ont accepté donner leur avis sur ce phénomène qui fait effet de mode au sein de la couche juvénile et au delà. PASCALINE, (Etudiante)

CORINE, (Etudiante)

Je ne suis pas pour ce que ces jeunes femmes font. C’est source de maladies quand on côtoie plusieurs partenaires. Cela ne donne pas une bonne image de soi. Je ne saurais dire si j’ai des copines qui le font parce qu’on n’a pas des discussions de ce genre. Mais c’est sûr qu’il y en a qui le font. Et je crois que c’est une forme de prostitution parce que cela se résume au fait d’avoir plusieurs partenaires et c’est le cas de ces jeunes filles.

Ça dépend de ce que ces filles veulent. Soit elles cherchent le meilleur, soit elles se font plaisir. Parce que toutes les filles n’ont pas la possibilité de connaitre l’homme et c’est le seul moyen pour elle de le faire. Par exemple les filles qui n’ont pas la possibilité de sortir d’habitude, pour elle, c’est une façon de s’exprimer. Je ne les défend pas! Je crois que c’est la faute aux parents. Quand c’est comme cela, lorsque la fille trouve un peu de liberté, elle s’y adonne. Par contre, il y a des filles qui sont prétentieuses et pour de l’argent elles sortent avec beaucoup de mecs ou à cause de la popularité. Dans ce cas, on peut parler de prostitution.

KENNETH, (Etudiant) C’est une mauvaise chose. Une question d’éducation, parce qu’une fille qui se respecte ne sortira pas avec plusieurs garçons à la fois. Elles pensent qu’elles sont belles et qu’elles peuvent avoir beaucoup de garçons. Et la plupart de ces filles pensent que sortir avec un garçon c’est se faire entretenir par ce dernier. D’autres font du suivisme, c’est le cas de celles qui ont les moyens.

HUBERT, (Enseignant) Pour moi, c’est une mauvaise chose. Je crois que c’est une éducation de base qui est ratée de la part des parents. Nombreux sont les parents qui laissent les enfants suivre n’importe quoi à la télévision. Selon moi les enfants apprennent beaucoup de choses de par les mass médias. Donc cela contribue beaucoup plus à cette dépravation des filles. Il y a aussi le côté social parce que quand les filles sortent et voient leurs camarades faire, elles se disent qu’il faut les imiter. Elles se disent que si elles ne font pas pareil que leur camarade c’est qu’elles ne sont pas à la page. Et pour y remédier, je crois qu’il faut une conscientisation dans le milieu scolaire pour que les filles sachent que sortir avec plusieurs hommes entraîne des maladies comme le VIH/Sida et que cela ne donne pas une bonne image d’elles auprès de leurs petites sœurs.

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INSIDE

Nefertiti Beauty Maquilleuse professionnelle

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Par Isaura

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Bonjour Nefertiti , merci d’accueillir C’koi? dans votre palais de soin et de beauté. Pourriez-vous vous présenter plus amplement à nos lecteurs ?

Vous aimez vous faire belle ? Vous aspirez à devenir Make Up artist ? Ou tout simplement vous êtes un mordu de la beauté et de la mode? Découvrez dans ce numéro une sulfureuse maquilleuse qui, loin de ses allures de princesse est plutôt ouverte et chaleureuse. Nous allons une fois encore jouer à rien à cacher! Bienvenue dans Inside avec Nefertiti !

Nefertiti, jeune make up artist, passionnée par tout ce qui a trait à la beauté et aux soins de la peau. A la fois relookeuse et conseillère en image.

Quelles sont les difficultés du métier ? Pourquoi êtes-vous venue au make-up ?

C’est une passion depuis toute petite d’où le nom de ma page, passion make up. Mais vous savez, les parents veulent toujours que les enfants étudient et aient de grands diplômes alors après mes diplômes j’ai décidé de me lancer parce que j’avais envie d’en vivre véritablement.

La grille tarifaire. Les femmes veulent être belles mais ne sont pas prêtes à dépenser ce qu’il faut pour or les produits de qualité sont chers et nous vendons un savoir-faire. La difficulté c’est de faire accepter le prix.

Quels sont les types de femmes qui viennent ici ?

Il y en a de toutes les couches sociales parce que toutes les femmes ont envie d’être belles.

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Le concept Nanawax a été très bien conçu, vous l’avez réalisé toute seule ou avec des personnes qui vous ont soutenue parce qu’elles croyaient en vous?

Un fond de teint, une poudre, un mascara et un rouge à lèvres.

Le must have qu’une femme doit avoir en matière de make-up ?


Les maquilleuses professionnelles à Cotonou ça pousse comme des champignons. Quelle est votre particularité ?

J’essaie de transformer la personne sans pour autant atteindre sa personnalité. J’essaye de faire un travail précis pour satisfaire la cliente qui vient vers moi.

Une idée de votre cursus ? Née et grandi au Gabon, à Libreville plus précisément ou j’ai eu mon bac. Ensuite j’ai fait mes études supérieures à Lomé ou j’ai obtenu une licence en banque et en assurance. Une fois au Bénin, j’ai travaillé à Orabank, Ecobank.. Isocel.. puis ma passion a pris le dessus et je me suis lancée. Pourquoi le maquillage professionnel ? Tout le monde peut se maquiller. Mais le maquillage professionnel est un ensemble de techniques que le commun des mortels ne connait pas.

Pourquoi une femme doit-elle prendre soin d’elle ?

Comment gérez-vous la concurrence ? J’aime la concurrence car elle me permet de faire mieux et de me démarquer. Avez-vous un slogan pour vous motiver ? On obtient la plupart du temps ce à quoi l’on pense. Alors je pense à tout ce que je veux obtenir. Votre convivialité est-elle alors votre principal trait de caractère ? Oui. Quand on ne me connait pas on croit que je suis snob, ce qui n’est pas le cas. Proposez-vous des formations ? Je n’en donne pas parce que je n’ai pas encore le cadre adapté Qualités ou aptitudes à avoir pour réussir dans le milieu ? Il faut être très créative, patiente et surtout aimer ça pour surmonter les obstacles.

Aujourd’hui l’image a son pesant d’or et on n’a pas forcément besoin de se maquiller mais on a besoin de prendre soin de sa peau contre le soleil, les agressions extérieures.

Conseils à donner aux femmes qui utilisent les produits dépigmentant ?

Êtes vous un cœur à prendre ? Rires… Non Couleur préférée ? Parfum préféré ? Rose fushia. Trésor de Lancôme. Que doit faire un homme pour vous plaire ? Il doit être sûr de lui et ne doit pas me considérer comme une rivale. Votre clientèle est-elle exclusivement féminine ? Pas du tout. Il y a aussi des hommes pour les tournages et autres. Un modèle ? La maquilleuse BB Brown. Qu’avez-vous réussi le plus dans votre vie ? Mes enfants. Si vous devriez faire un autre métier ? Maquilleuse toujours. À part le maquillage quels sont les services que vous proposez ? Soins du corps et du visage, massages, conseillère en image. Je propose aussi des accessoires de mode, sacs et chaussures surtout la marque Just Fab.

Un mot de fin ? Merci à C’koi? Magazine. Heureuse année à tous . Je pense que les gens devraient arrêter parce que ça va au-delà d’un problème de présentation. C’est une aliénation et certains homC’KOI MAG I N°22 I 35 LE 29 AOUT 2015 A L’ESPLANADE BANQUETS, VIVEZ LAde NUIT DU PRIME URBAN CODE SAISON3 mes aussi favorisent cela.DES La clarté n’est pas synonyme beauté. C’KOI MAG I N°22 I 35


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Story est une oeu


STORY

Ep.09

ILLUSION BRESILIENNE SUITE & FIN.

Roxane ? Bianca se tourna vers moi, me dévisagea. On se ressemblait dangereusement très bien. Hormis mon chignon en braids et ses cheveux au vent, la couleur de nos peaux et mes formes plus plantureuses, tout était identique. Elle devrait l’avoir remarqué, car à présent, elle avait la haine, le sang lui montait au visage. - Toi, tu n’es pas ma sœur, tu n’as rien à voir avec nous, donc s’il te plait, retourne en Afrique. Reste dans vos guerres, dans votre misère. Cachetoi dans vos forêts si tu veux mais Disparais ! Jandro l’avait entrainé loin avant qu’elle ne puisse se jeter sur moi. Il l’avait presque soulevé. Je n’étais pas de celles qui s’effondrent au moindre choc, alors je fis face à la situation. Il était très tôt d’avouer que j’étais amoureuse de Jandro, mais il ne me laissait pas indifférent. Voir Bianca dans ses bras n’arrangeait pas les choses. Le couple était très beau. Avec son nez droit, Bianca était le portrait craché de sa mère. Sa chevelure touffue qui ressemblait à une crinière lui donnait un air de supériorité. C’était certes une enfant gâtée, mais une bonne actrice. Elle devrait être une parfaite manipulatrice. Et ses chaussures et robe haute couture lui donnait un air supérieur. Je n’étais pas prête pour cela. Je n’avais rien prévu. En plus de m’avoir frustrée, elle avait réussi à heurter ma confiance en moi. Je fis volte-face à la dame qui n’était autre que ma mère, disparue, prétendue défunte et j’étais partagée entre le dégout et la joie. Je venais répondre à une demande de travail et me voilà au cœur d’un scandale familial. Dans son regard, je cherchai comme de l’aide. Tout allait si vite, trop vite. D’un large geste elle me demanda de la précéder dans son bureau. J’exécutai sans broncher.

C’KOI MAG I N°22 I 39 LE 29 AOUTPar 2015 A L’ESPLANADE DES BANQUETS, VIVEZ NUIT DUréelles PRIMEouURBAN CODEexistantes SAISON3 uvre de pure fiction. conséquent toute ressemblance avec des LA situations des personnes ou ayant existées ne saurait être que fortuite !!!


STORY Elle me fit asseoir. L’histoire était longue… - Excuse Bianca. Elle a juste peur. PEUR - La peur ??? Quel sentiment de peur pouvait générer de l’agressivité ? Elle me dévisagea longuement. - Tu ressembles à ton père. Je t’ai observée tout à l’heure. Tu n’as pas réagi aux insultes de Bianca. Cette froideur, ce calme, c’est tout Georges. On ne sait jamais ce qu’il pense. Bianca a peur, peur de l’inconnu. Elle a peur que tu lui prennes tout ce qu’elle a. L’amour que j’ai pour elle, l’estime des autres, vu que tu vas travailler ici. Par conséquent, il y aura des comparaisons à tout bout de champ, j’en suis consciente. Elle est souvent dans un monde à part, beaucoup superficielle et j’ai trouvé nécessaire que vous appreniez à vous connaitre, fusionnez. Elle a besoin de toi, et toi d’elle. Tu aurais pu travailler pour le magazine n’ importe où mais j’ai vraiment besoin de te savoir près de moi. Il y aura une part de George qui émanera de toi pour me rassurer dans tout ce que je fais. - Pourquoi avoir besoin de Georges si, pour lui vous êtes morte ? Qu’aviez-vous fait pour qu’il soit si amer et ferme à votre sujet ? Toute ma vie, j’ai prié, pleuré, demandé des messes les 23 Novembre pour le salut de votre âme. Tandis que vous, vous viviez paisiblement ici avec votre fille, votre magazine, vos chaînes de boutique de luxe, votre empire … - 23 Novembre ??? Son visage avait pâli. - Que s’est-il passé le 23 Novembre 1988 ? - C’était mon anniversaire. Georgess n’était pas là… Il était en voyage. J’avais organisé un dîner aux chandelles et… histoire de passer le temps. Je dînais avec quelqu’un de spécial puis ça a tourné autrement. Sur ce, Georges était rentré me faire la surprise et il nous a surpris dans le canapé-lit du séjour. - Vous devriez avoir honte. - Vous êtes une femme… vous aurez tout le temps de comprendre. J’ai cru qu’il m’avait pardonné. On a fait un an de plus depuis ce temps… Avant que je ne vienne voir ma mère qui était souffrante. - Depuis vous êtes morte. Personne à Cotonou ne vous mentionne. On dit que vous êtes parti voir de la famille et vous 40

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avez succombé dans un accident tragique. Je n’en veux pas à mon père, mais vous avez fait de lui, l’homme amer qu’il est aujourd’hui et si je lui annonçais que je vous ai rencontré, il serait très furieux. De toutes les façons, vous avez Bianca. Vous n’avez pas besoin de moi. Je peux repartir… - Roxane, vous êtes la meilleure rédactrice que j’ai pu avoir en externe. J’ai un poste important à vous confier. Pas parce que vous êtes ma fille mais simplement parce que vous répondez au professionnalisme que je recherche. Vous avez accepté ce job, il est à vous. Je ne serai pas dans vos pattes. Bianca non plus. Mais si vous êtes ma fille, je ne peux que vous faire plus confiance parce que vous l’avez dans les veines. - Je ne suis pas votre fille. Je suis la fille de Georges… C’est ce que vous avez décidé : partager votre mariage, vos enfants. Vous avez pris la plus claire, la plus blanche et rejeté la petite noire… C’est du racisme. - NOON ! Il n’en est pas question. J’étais venue voir ma mère. J’ai découvert que j’étais enceinte, je ne savais pas que c’était des jumelles. Alors une fois je lui ai annoncé la nouvelle. Il m’avait dit de ne pas rentrer et que c’était fini. Un an après votre naissance, il a envoyé son avocat me harceler pour récupérer son enfant. Il me tenait. Il le savait. Il avait remis mon infidélité sur la table. J’ai dû me séparer de toi, parce que tu étais plus calme, plus forte… Bianca tombait plus souvent malade. Je lui ai donné la partie de nous qui lui ressemblait… toi. A présent elle pleurait… Je n’aimais pas voir les femmes pleurer, c’était douloureux. Je savais mon père capable de telles décisions… Il pouvait se montrer tellement radical… Il n’avait pas de transition. - Il disait qu’il avait trouvé la femme de sa vie… Qu’il se marierait… que je n’étais qu’une erreur. - Il ne l’a jamais fait. Je m’étais levée. J’avais envie d’être ailleurs. Je n’avais pas besoin de la consoler, elle était une femme forte. Elle pouvait se relever. Le rendez-vous était terminé. Je descendis voir Maria pour qu’elle me donne toutes les informations relatives à mon nouveau poste. Je passerai l’après-midi à faire des courses et visiter l’appartement qui m’avait été attribué et dormir.


STORY Tout le trajet vers l’hôtel se déroula en silence. Je n’arrivais pas à comprendre comment je pouvais surmonter tout cela sans émotion. Une fois dans ma chambre, je m’allongeai. J’avais envie de voir Jandro son parfum trainait encore dans mes draps. Je n’avais pas ordonné qu’on les change. J’hésitai en pressant mon téléphone. Maria m’avait donné son numéro. Il était le seul, disponible, qui m’aiderait à m’installer. A peine j’ai déposé mon portable qu’il m’appela. Il était à la porte. - Je t’emmène déjeuner et on visite ton appart. - Et Bianca ? - Elle se console en faisant du shopping. Elle dépense. Tu viens de lui voler la vedette. Depuis ce matin, tout le monde ne parle que de toi. Il m’effleura les lèvres, m’embrassa, me porta sur la coiffeuse et me déshabilla… - Jandro… Tu es le fiancé de Bianca pas vrai ? - Je n’appartiens à personne… Enfin, si tu veux je peux être à toi. Il ne m’avait plus laissé le choix, je me laissai entraîner dans une voûte de sensations multiples. Il était merveilleux. Cette fois ci, tout était différent. Le regard des gens était plutôt convivial. J’avais défait mes cheveux et fait un chignon nappy très haute couture. Je venais faire mon boulot habillée d’un tailleur blanc. Je regardais les gens hocher la tête en signe d’approbation, je marchais sur un petit nuage. J’avais un boulot de rêve, un amant de rêve… un magnifique appartement. Jandro se faisait un plaisir d’être mon chauffeur le temps que ma voiture de travail soit disponible. J’entrai dans le bureau de Maria. Elle m’affecta une pile de dossiers et entreprit de me montrer mon nouveau bureau. - Tout le monde dit que vous êtes la fille de votre mère et que probablement elle irait à la retraite. Ça bavarde beaucoup depuis votre arrivée. Bianca a dû s’éloigner pour New York. - Je viens faire mon travail. Et je le ferai bien, même si ma patronne est ma mère. Peu importe. - Vous lui prendrez Jandro aussi ? - A Bianca ? - Pour Bianca Jandro n’a été qu’un flirt, un souffre-douleur.

Je parle de votre mère. Faites juste très attention. On dirait qu’il est amoureux depuis votre arrivée. Il se prend plus au sérieux. J’étais éberluée. J’avais l’impression d’être Sherlock, plus je m’enfonçais, plus je découvrais des choses ! Le bureau était vaste, blanc… je me sentais toute petite. Mon cœur martelait très fort dans ma poitrine. Jandro ? Il fallait éclaircir les choses. Je montai au bureau de ma mère. J’entrai sans frapper… Ils étaient là, tous les deux. Comme des amants interrompus dans leur étreinte. - Je crois que je ne veux plus de ce travail. Je vais partir. - Je pars avec toi. Répliqua Jandro. - Non…. - J’ai beaucoup de choses à te dire. Déjà j’ai démissionné et je veux aller loin avec toi. Je t’aime. Il était là, devant moi, mon visage entre ses mains… j’étais à l’ouest. - Grâce à toi je suis un homme nouveau. Je l’ai vite compris et je ne veux pas perdre mes chances. J’ai demandé si tu voulais que je sois à toi ? Je le pensais. Il n’y a pas de vie à être l’amant de ta mère sous couvert le petit ami de Bianca. Je veux faire ma vie avec toi… J’ai besoin de toi. - Je ne veux pas de toi. Tu peux rester avec elles. Ça ne fait rien. J’avais si bien articulé chaque mot de la phrase qu’il résonnait encore dans ma tête. En moins d’une semaine, tout avait basculé. Je ne me sentais pas prête à revenir au pays. Je voulais être cette talentueuse rédactrice. Faire la fierté de mon père et ne pas laisser tout s’écouler pour une histoire de cœur. Je voulais qu’on me respecte. Alors j’avais repris mon boulot. Je n’ai plus vu Jandro, et je voyais de moins en moins ma mère. Cela m’était égal. Ce n’était pas elle qui m’avait élevé. J’avais eu une autre éducation, d’autres valeurs que je n’étais pas prête à abandonner. Je devais avancer.

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Fin Script by Miss C.L C’KOI MAG I N°22 I

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THE CTN TIMES

Photo, Cotonou la belle @Gopal Amah/Urban Code2014

FAITS DE SOCIÉTÉ

Cotonou marche pour le climat Quelques centaines de citoyens béninois ont exécuté ce dimanche 29 novembre, veille de la 21ème Conférence des Parties qui s’est déroulé à Paris du 30 novembre au 11 décembre, « la marche béninoise pour le climat », suivant un itinéraire prédéfini. Michaël TCHOKPODO 42

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Membres de représentations diplomatiques résident au Bénin, jeunes volontaires, responsables de la société civile et hommes des médias ont répondu à l’appel de l’Ambassade de Belgique au Bénin qui organise au même moment que 149 autres pays du monde une marche pour le climat. En de pareille circonstance, chaque Etat donne son nom à la manifestation, d’où «la marche béninoise pour le climat.» Il est utile de « marcher pour le climat parce que la COP 21 qui se déroule à Pairs réunit la majorité des chefs d’Etat de la planète qui vont devoir

décider des mesures que nous souhaitons ambitieuses et contraignantes pour limiter le réchauffement climatique à -2°C au-delà duquel la situation risque de devenir catastrophique », alerte Jean-Louis Pont, Responsable de l’Ambassade de Belgique au Bénin, à quelques minutes de l’entame de la marche. En ce moment, il sonne 10 heures déjà. Au Bénin, le dimanche est un jour de repos ou de célébration du christianisme pour la plupart des béninois. La foule est inhabituelle à la place des martyrs de Cotonou. Quelques volontaires, tous

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THE CTN TIMES

FAITS DE SOCIÉTÉ

de vert vêtus viennent s’ajouter aux premiers venus. Le nombre s’accroît et la marche peut com-

Sur la trajectoire de la marche, chants, acclamations et slogans permettent aux marcheurs de

mencer. Près de quatre cent personnes ont pris départ de la place des martyrs pour se rendre à la plage, derrière le Centre International de Conférence de Cotonou. « Les engagements que les Etats parties, notamment les pays développés ont pris ne sont pas suffisants. Quand on fait le point, on risque d’être à un réchauffement de 3° C à l’horizon 2050, ce qui reste toujours catastrophique », fustige Gauthier Amoussou, Responsable de l’Organisation nongouvernementale Eco-Bénin.

résister à la forte chaleur de ce dimanche matin. Arrivés à la plage, ils se regroupent en forme humaine pour se faire photographier par un drone. Mathis Pont, fils du responsable de l’Ambassade de Belgique est chargé de lire le message d’appel au secours à l’endroit des dirigeants de la planète : « Nous sommes tous en danger, nous sommes des naufragés du réchauffement climatique. » « Nous vous réclamons de nous aider à vivre dans un monde où il fait bon vivre, poursuit-il. Et pour cela, vous devez faire preuve de courage et d’ambition politique. Vous devez prendre des mesures contraignantes et adéquates pour limiter le réchauffement climatique. Vous devez prendre des mesures contraignantes pour évoluer vers l’abolition de l’énergie fossile pour une utilisation à 100% des énergies vertes. La COP 21 est une dernière chance pour réussir ensemble un monde plus solidaire et peu polluant. Ne la laissons pas passer, ne la laissez pas passer. »

La COP de la dernière chance Au Bénin comme ailleurs, la marche pour le climat se veut un « moyen de pression » sur les responsables des gouvernements présents à la 21ème Conférence des Parties à l’accord cadre des Nations-Unies sur le changement climatique, à «s’engager pour 100% d’énergies renouvelables.» Cette mesure permettra de maintenir le réchauffement planétaire à 2° C en vue de rendre la terre plus vivable aux générations présentes et futures. Car au Bénin, « des poches de sécheresse commencent à apparaître, les problèmes de gestion de l’eau naissent et les prévisions pour l’agriculture deviennent moins prévisibles », signale M. Pont.

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Le message est déposé au fond d’une calebasse symboliquement jetée à la mer en guise d’appel à l’aide adressé aux dirigeants. Réunis à Paris, ils détiennent le sort de la planète dans leurs contributions prévues déterminées au niveau national.


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LES AFFAIRAGES

DE LA VIEILLE MERE

ARRÊTEZ L’ARNAQUE Humm !!!! je dis quand d’habitude tu prends 200 pour aller à un endroit. Et un jour on te dit que tu dois payer 400 parce que le prix de l’essence a flambé. Koyi !!! ce n’est pas une raison cher zem pour doubler le prix du transport. Et puis tu te rends compte même que l’argent qu’on te dit de payer est le prix d’un litre d’essence comme si là où tu te rendais, il faut utiliser tout le litre d’essence. Arrêtez cette arnaque chers amis zémidjans. AFFAIRE DE FÊTES C’est le moment de liquider de la marchandise pour certains commerçants et parmi eux il y a des malhonnêtes qui vendent des produits avariés. Donc chers consommateurs ou vous qui aimez les choses moins chères, gardez bien les yeux ouverts sinon vous allez acheter du n’importe quoi qui vous rendra malade. AFFAIRE D’ATTALAKOU Donc ce n’est pas seulement en boite on fait les attalakou quoi. Pour que le fidèle fasse le grand geste le chef de culte met le paquet dans ses dires. Et puis on ne sait même plus le nombre de quêtes qu’il faut donner au cours d’un culte. Non mais allo quoi, c’est vrai la bible a dit demander on vous donnera mais ce n’est pas pour autant il faut beaucoup demander. Arrêtez avec vos actions de grâce et zindo à ne pas en finir. CE N’EST PAS FORCÉ ON CONDUIT MOTO Qui ne risque rien n’a rien dit-on. Mais ma chérie si tu ne peux pas rouler à moto à Cotonou pardon faut la garer. Voiture klaxonne derrière toi, tu sursautes sur ta moto, t’arrive même pas à t’engager dans la circulation. Il faut qu’un conducteur ait pitié de toi pour te laisser passer sinon tu videras ton réservoir au même endroit. Pardon va garer moto là.

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BENIN MUSIC Best Of 2015

On va faire comment #ovfc Fanicko La vie ici-bas Wilf Enighma Batonga Diamant Noir Yé do bo mi wé Fo Logozo

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3 E marché Richard Flash

Ekomolè Dibi Dobo feat A. Kidjo

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4 6

5 6

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Qu’est qu’on n’a jamais vu? #QQNJV Blaaz Yayayé Sessimé feat Almok Faïvi Ricos Campos Chicago Miguelito

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CONSEILS DE PENELOPPE MELINDA, 23 ANS Bonjour Pénélope, je suis Melinda. J’ai un sérieux problème et j’ai besoin de tes conseils pour m’en sortir. Je ne sais pas si je suis coincée mais quand j’ai envie de faire l’amour, je ne sais pas comment m’y prendre. Je ne sais pas comment emmener mon homme à comprendre que j’ai envie d’une partie de jambes en l’air en lui faisant de petites gâteries. A l’aide P ! MELINDA C’EST INQUIETANT !!! Comment se fait-il que tu n’arrives pas à exprimer tes désirs? Si c’est bien ton homme, il n’y a aucun tabou. Le problème est peut-être un peu général. Comment exprimes-tu tes autres besoins? Financiers, affectifs et autres? Ton cas est un peu complexe mais j’ai bien la solution à tout ou presque tout. Bien! chère Mel, la prochaine fois que le désir monte en toi et que tu ne sais comment l’exprimer, crée simplement les conditions. Et il comprendra que les donnes changent. Amuses-toi à préparer le terrain de jeu avant son arrivée; parfume votre chambre, dépose des pétales de roses sur le lit, tamises les lumières, ta tenue doit être le détonnateur. Tu vois de quoi je parle? Sans trop discuter, tu peux t’exprimer; nul besoin de l’aggresser. Pense également à échanger avec ton homme sur ce problème.

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PACÔME, 23 ANS Cc Pénélope, c’est Pacôme et j’ai 23 ans. Depuis que j’ai connu le sexe, je ne suis qu’attiré par les filles avec des poitrines fermes. Mais cela m’effraie parce que si je finis par me marier et que ma femme après avoir fait des enfants, n’a plus des seins fermes, je ne la désirerai plus. Besoin de ton avis d’experte Pénélope.

OH PACOME !!! MON CHER PACOME !!! Même mes copines vierges aujourd’hui n’ont plus rien de très ferme dans la poitrine. C’est une fixation que tu te fais. Tout dépend de toi. La solution à ton problème est simple. Jette ton dévolu sur des filles qui ont des citrons à la place des seins. Si tu aimes plutôt les poitrines bien développées, il te sera compliqué de trouver pointure à ton pied. Je tiens quand même à te préciser que toutes les femmes qui enfantent et allaitent n’ont pas de mamelles flasques au terme de l’allaitement. Il faut du soin, de l’entretien et du sport pour remettre certaines choses en place.


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Notre astrologue-décallé nous livre le foiroscope du mois.

BÉLIER

TAUREAU

GEMEAUX

Bingo ! C’est la fin d’année. Un gros kdo t’attend. « Vis d’espoir, tu ne mourras pas de faim. »

L’étau se resserre autour de toi au boulot. C’est le moment de claquer la porte pour goûter aux délices du chômage.

La tendance a changé. Ce sont les femmes qui vont te harceler. Gares-à-toi si tu les colle de trop, c’est ton homme qui va en baver.

CANCER

LION

VIERGE

Invitations au restau, plan bouffe… Tu es connu pour ton exagération. Tu ne bouderas pas ton plaisir ces derniers temps, tellement les invitations vont se succéder. C’est pas fini! Bonjour la boulimie.

C’est bien de transposer la fiction des télénovélas dans ses relations sentimentales. C’est encore mieux d’assumer les conséquences de ses références amoureuses. A bon entendeur…

Tu peux enfin réaliser tes rêves ! L’opportunité est offerte aux personnes encore vierges. Un tournage de scènes obscènes diffusables à travers le monde. Il y a de la tune en perspective.

SCORPION BALANCE Le jour où tu apprendras à mentir, la nature t’offrira un boulevard de bonheur. Essaie voir…

SAGITTAIRE « Il n’y a de richesse que d’homme. » Ne te retiens pas ! Accouche seulement. C’est le secret de ta richesse.

Les parents n’ont pas acheté un animal de compagnie mais plutôt une caméra de surveillance pour contrôler tes escapades amoureuses.

VERSEAU POISSON CAPRICORNE Paies-toi une stripteaseuse à domicile, ça sera parfait pour ton enterrement de vie de jeune garçon. 50

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Selon des consultations, tes pets en sont pour beaucoup dans la modification du climat. Bien aimé(e) le temps est arrivé pour que tu réduises ta consommation en azote.

Il serait préférable d’adopter un régime végétarien. Encore un peu de viande et tes fesses en payeront le prix fort.

Par Michael TCHOKPODO


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