Ckoi mag n°24 avr mai 2016

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C’KOI? MAG I N°24 I

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C’KOI? MAG I N°24 I


C’KOI? MAG I N°24 I

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edito MOT DE LA REDACTION Nous abordons la période charnière « Qui va loin, ménage sa monture. » A chaque numéro de C’KOI

Identique et de plus en plus saisissant à travers son contenu,

? Magazine, nous prenons le soin de mettre les petits plats dans

C’KOI ? Magazine aborde la période charnière de l’année,

les grands en faisant attention à la brisure pour vous ­transporter

comme il est de coutume depuis trois années maintenant, par

dans le vécu de cette jeunesse talentueuse et entreprenante

l’entame des préparatifs de son événement annuel URBAN

d’ici et d’ailleurs. Avec cette deuxième parution de l’année, nous

CODE. Si le magazine a grandi en taille, son « year-show »

n’arrêterons pas de vous surprendre par le casting sélectif des

s’annonce époustouflant avec à la clé la consécration des efforts

informations qui vous sont proposées.

d’une équipe passionnée et dévouée à la tâche.

Ariane Nancy Agbo ; voilà une jeune femme béninoise au

Nous n’avons d’yeux que pour vous nos lecteurs. Nous ne

­génie épique qui fait parler du pays au sein des institutions

­verrons que dans votre direction. Fût-il gratuit, la pérennité de

­internationales. Richard Flash apporte sa dose d’amour. Yves

C’KOI ? dépend de vous et nous vous savons gré pour ce soutien

Biaou écrit son histoire à travers celle des autres et AWAM est

qui n’a de prix qu’un MERCI. Ça ne nous échappe pas, notre

l’expression de la jeunesse entreprenante. Sans oublier les

pays a changé de dirigeants. Et pour ce « Nouveau Départ »,

­traditionnelles rubriques aux couleurs et styles attirants.

nous vous souhaitons continuité dans l’accomplissement de vos projets. Plus important ! Lisez, partagez et parler de C’KOI ? ­Magazine autour de vous.

SOMMAIRE

Hermann BOKO Rédacteur en Chef

INSIDE I 11

THE SUSPECT DU MOIS I 14

PARCOURS I 26

TERMYL YAHOUEDEHOU Le génie du crayon

YVES BIAOU « Un étonnant voyageur » en milieu littéraire

NANCY AGBO Incroyable parcours à 21 ans

04 Edito

10 Ca se discute

26 Parcours

05 AIMDEAIR

14 The Suspect du Mois

22 Le B-A BA de Cotonou

08 TOP5 AFRICA GOOD NEWZ

20 CARNET NOIR

24 Cotonou Times

Le sourire du mois

Bonnes nouvelles du continent

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C’KOI?MAG C’KOI MAGI N°24 I N°24I I

Etes-vous satisfaits du service internet des réseaux GSM ?

Yves BIAOU

Adieu Malick !

Nancy AGBO, incroyable parcours à 21 ans Sélection culte de bons plans

Des parasitoïdes pour préserver la culture du niébé


AIMDEAIR LE SOURIRE DU MOIS La Mère supérieure du couvent s’est réveillée de bonne humeur ce matin et décide de faire le tour des cellules. - Bonjour Soeur Marie-Joseph, je vous trouve très bien aujourd’hui et ce que vous tissez est très joli ! - Merci ma Mère, vous aussi vous êtes très bien, mais il semblerait que vous vous êtes levée du mauvais côté du lit ! Cette réponse lui semble étrange mais elle continue ses visites de cellule en cellule. - Bonjour Soeur Maria, je vous trouve très bien aujourd’hui et ce que vous brodez est très joli ! - Merci ma Mère, vous aussi vous êtes très bien, mais il semblerait que vous vous êtes levée du mauvais côté du lit ! La Supérieure se mord les lèvres et continue son inspection mais toutes les nonnes lui font la même réponse. Quand elle arrive à la quinzième nonne, elle est à bout de nerfs et, les dents serrées, elle dit : - Bonjour Soeur Noëlla, soyez sincère... Croyez-vous que je me suis levée du mauvais côté du lit ce matin ? - Oui, ma Mère... - Et qu’est-ce qui vous permet de dire ça ? - Vous avez mis les sandales du Père Émile !!

FOCUS I 33

TALENT I 37

STORY I 46

DIBI DOBO Le retour?

RICHARD FLASH « Je me suis dit [...] qu’il ne fallait pas être figé sur un seul rythme »

LE PRINCE DES EAUX Suite et fin

30 EVENT

37 TALENT

44 FRESH PEOPLE

33 AFFAIRAGE DE LA VEILLE MERE

41 LES CONSEILS DE PENELOPPE

46

33 FOCUS

42 BIEN-ETRE

50 FOIROSCOPE

Lancement de la marque Luti

La rubrique des kpakpatos

Dibi Dobo : le retour ?

Richard FLASH

La sexologue-maison

AFROBELA : la beauté un patrimoine

AWAM, osez l’urbain

STORY

Le prince des eaux

Votre horoscope décalé C’KOI? MAG I N°24 I

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#24

INBOX Elfe Dossa Coucou,j’aimerais me mettre en contact pour avoir C’KOI? magazine, ­merci d’avance!

N°24 Avril - Mai 2016 Autorisation de publication N°1299/MISPC/DC/

Bonjour Elfe. Rdv dans nos points de distribution à chaque parution ou

SG/DGAI/SCC

appelle le 99 94 99 99 pour t’inscrire en tant qu’abonné. Mieux, ­télécharge

Edité par : InFiniti PMA Sarl

l’application C’KOI? Mag sur Playstore pour vos téléphones Android ou

Adresse : Jericho - Cotonou Tél : 99 94 99 99 / 95 99 40 44

lisez entièrement le magazine en ligne sur la plateforme issuu :

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E-mail : infiniti.agence@gmail.com

Merci

Directeur Général : Jaures Amen

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Directeur de publication : Jaures Amen

Xavier Liams

Direction artistique : JUSDORANGE

Le magazine n°21 était super. J´ai apprécié les candidats UC, juste par la

Rédacteur en chef : Hermann BOKO

vue de leurs photos si bien prises par les photographes. Humm je fais un

Graphisme : Jaurès Amen, Parfait Kakou,

coucou aux stylistes. Je remercie Pénéloppe pour ses conseils.

Steven Aurel Adjibi Rédaction : Hermann Boko, Falonne ­Maoussi, ­Michael

Merci Xavier, toujours fidèle.

TCHOKPODO, Cynthia L., Rokya MINTCHI

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Chefs de Pub : Walid Alley, Samira FIKARA.

Justino Vieyra

Collaboration extérieure : Marlène H., Gwenael ­Mawunyo, Damienne H, Abel M. Photos : Gopal Amah, Jusdorange, Jupiterimages Remerciements : O’DAM Equipe de promotion : Elvis, JSK, Sandrine Nicole, Pascale de Porto Novo, Kate de Parakou, Walid, Coco Lay Distribution : Cotonou, Porto-Novo, Calavi, Parakou, Kiosques, Universités et espaces culturels. Disponible à : L’Ethik Boutique St Michel, Galette à Sucre, Kiosque FSS, Vals Plazza, Paillotte du CCF, Doddy’s Pizza, dans les grandes écoles et universités du Bénin ainsi que dans le réseau des entreprises de Cotonou. Contact Commercial & Publicité: 99 94 99 99 / 97 16 80 37

LISEZ C’KOIMAG EN LIGNE GRATUITEMENT SUR LA PLATEFORME ISSUU A L’ADRESSE https://issuu.com/ckoimag

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C’KOI? MAG I N°23 N°24 I

Prosperité à l’équipe du mag. Merci Justino, ensemble pour des aventures plus folles avec nos lecteurs.


C’KOI? C’KOI MAG I N°24 N°23 I

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TOP5 AFRICA GOOD NEWS

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D’après le rapport du forum économique ­mondial sur les inégalités Homme-Femme paru le lundi 15 février, le Rwanda est le premier pays ­africain dont le parlement est majoritairement composé de femmes. Sur 80 s­ ièges, les femmes occupent 51 soit un pourcentage de 63,8. En plus d’être une exception sur le plan africain, le Rwanda est aussi une exception à travers le monde. Au plan international, c’est la Bolivie qui suit le ­Rwanda. Remarquons qu’en 2015, la moyenne de femmes au parlement en Afrique a connu une hausse de 22% contre 8% en 1995 avec 19 pays dépassant la moyenne mondiale (22,4%).

Rwanda 51 femmes parmi les 80 députés au parlement Rwandais

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Nigéria Ingénieur chez Microsoft à 9 ans

Jomiloju Tunde-Oladipo est un nigérian en classe de CM2, à la Role ­Model School. En août 2015, il devient l’un des plus jeunes ingénieurs chez ­Microsoft. Ce jeune homme a totalisé 769 points sur les 1000 possibles lors de ­l’examen professionnel organisé par la grande société américaine à Lagos. Sa ­récompense était d’intégrer la Ligue Internationale des jeunes ­ingénieurs ­certifiés professionnels de Microsoft. Ainsi, il rejoint son ­c­ompatriote ­Anjolaoluwa Sewi-Ojo âgé de 10 ans, l’indien de 8 ans Lavishnashree et deux ­pakistannais. Jomiloju s’est confié au site Howng.com en ces termes : « cela n’a pas du tout été facile. J’avais déjà tenté ma chance l’année dernière mais j’avais été recalé. Cependant, je suis resté déterminé, et j’ai continué à ­travailler dur. A la maison comme à l’école, je suis en permanence avec mon ordinateur ». Et c’est grâce au soutien de ses parents qu’il n’a jamais ­abandonné. C’est pour cette raison que le spécialiste de Microsoft Office 2010 leur rend hommage.

Développée par Fritz Ekwoge, l’application Feem a été conçue pour faciliter les transferts de ­fichiers entre portables et ordinateurs d­ épourvus de la fonction « Bluetooth » et aussi sans ­connexion internet. Et cela grâce à un wifi local qui permet à ses utilisateurs de communiquer entre eux. Cette application aidera les start-up avec un ­petit ­budget, les étudiants mais aussi les classes moyennes de la population.

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C’KOI? MAG I N°24 I

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Cameroun transférer des fichiers sans internet ni ­Bluetooth


TOP5

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AFRICA GOOD NEWS

MAROC L’Afrique a son premier institut de recherche sur le cancer

Après trois ans de construction, le premier institut africain de recherche sur le cancer (IRC) a enfin vu le jour au Maroc. Il a été inauguré par la princesse Lalla Salma qui a d’ailleurs donné son nom à l’institut. Initier, planifier, coordonner et ­développer la recherche stratégique de prévention et de contrôle du cancer est le but principal de Lalla Salma-Prevention. La tâche de cet IRC s’inscrit dans le cadre du Plan National de Prévention et de Contrôle du Cancer (PNPCC) qui consiste à faire la recherche sur le cancer. Et pour accomplir cette tâche, l’institut va mettre à la disposition des chercheurs, les ­données et ressources nécessaires aux projets de recherche en cancérologie. En plus de faire des recherches sur le cancer, l’institut sera chargé de mettre en place un observatoire national de santé publique et d’organiser des formations des agents de santé dans le domaine de la cancérologie.

5 Cameroun Tayap, le ­village écolo touristique du ­Cameroun

Avec quelques amis, la camerounaise Adeline Flore Samnick a créé l’association Agripo. C’est de cette association qu’est né le projet Tayap. Tayap est en fait un village situé à 90 km de Yahoundé, constitué d’agriculteurs qui cultivent sans ­engrais chimique, des arbres fruitiers et des semences vivrières, selon le principe de l’agroforesterie. En plus de son côté écologique, le projet a un volet touristique, explique Adeline Flore Samnick : « des arbres fruitiers et cultures vivrières exploités en agriculture biologique ont été plantés sur 60 hectares. En parallèle, des chambres d’hôtes ont été mises en place et des écogites sont en construction, donnant une valeur économique au patrimoine culturel et naturel du village.» Ce projet a été récompensé en 2015 au concours Challenge Climat initié par l’Agence Française de Développement (AFD) et le Centre de Coopération International en recherche agronomique pour le développement (CIRAD). C’KOI? MAG I N°24 I

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CA SE DISCUTE MICRO TROTTOIR

Etes-vous satisfaits

du service internet des réseaux GSM ?

A Cotonou, capitale économique du Bénin où il y a un fort taux de connectivité, les utilisateurs du service internet des ­réseaux ­mobiles font une course contre le temps pour se servir aussi longtemps que possible de leur forfait. Entre étudiants, ­fonctionnaires et artisans, les avis divergent sur la question. Christelle L, étudiante Je trouve que les forfaits internet des réseaux mobiles coûtent trop chers et la connexion est trop lente. Pour ouvrir une page, il faut attendre un bon moment et ça consomme dans le même temps les Méga Octets. Belami Bouraïma, reporter social Beaucoup d’efforts ont été faits par les différents réseaux Gsm. Les offres sont de mieux en mieux meilleures. Pour le net addict que je suis, je m’attends à un forfait illimité à ­moindre coût. Chansard, fonctionnaire Concernant la connexion internet, avec l’avènement des ­forfaits illimités, ça nous avantage beaucoup. On ne se plaint pas trop. Avec 500 f cfa, tu peux naviguer correctement et la connexion est relativement bonne d’un réseau à un autre.

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C’KOI? MAG I N°24 I

Félicité Kasehin, hôtesse Les réseaux mobiles nous arnaquent. Ce n’est plus du sérieux, c’est que du vol. C’est juste parce qu’on doit se ­connecter qu’on le fait. Sinon, s’il y avait une autre possibilité en dehors de ces réseaux pour pouvoir naviguer, j’aurais déjà arrêté de me connecter par le biais de leur service. Romaric Mèdénou, étudiant Avec le coût des réseaux mobiles par rapport au forfait ­internet, ce n’est pas si facile à gérer. Il faut reconnaître que la connexion est un peu lente parfois, tu as un téléchargement en cours et tu perds totalement le signal. Quant au prix, on ne se plaint pas trop. Jordan, étudiant Globalement, c’est abordable vu que l’offre s’est diversifiée d’un réseau à un autre. Je ne suis pas totalement satisfait. Plus innover dans l’élaboration de leurs offres pour permettre à ceux qui n’ont pas suffisamment de ­moyens de se connecter et aussi, une meilleure prestation au niveau du service, pour moins de bug, accès facile à internet sur nos mobiles.


INSIDE

JOUONS A RIEN A CACHER AVEC

Termyl

Le génie du crayon Par Isaura

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Étudiant en gestion qualité projet, Termyl Yahouédéhou s’est découvert depuis son plus jeune âge, la passion pour le dessin. Le déclic s’est fait grâce au temps passé à lire des mangas. Il a perfectionné ce penchant pour l’art et se forge progressivement une ­renommée. Créatif, original et innovant, Isaura nous emmène découvrir ainsi que son talent dans ce numéro de Inside.

Je suis Termyl Yahouédéhou, je suis étudiant en gestion qualité projet et j’ai pour passion le dessin, ainsi que tout ce qui touche à l’art. Dessin, design graphique, photographie etc..

Bonjour Termyl. Et si tu te présentais à nos lecteurs ?

La passion est venue en 1997, j’avais un camarade de classe qui était ­abonné aux mangas japonais. Au début je les empruntais pour les lire. Ensuite, j’ai commencé à dessiner pour le fun. Au CM2, j’ai fait une pause; mes parents ne ­ comprenaient pas comment je pouvais être ­ accro au ­ dessin et m’y ­ investir autant. J’ai ­recommencé en 2013 j’étais déjà à ­l’université, le temps a fait ses choses, les parents ont reconsidéré la chose. Quelles sont les difficultés que tu rencontres ?

Depuis que j’ai recommencé à dessiner en 2013, je n’ai fait qu’un seul portrait que j’ai colorié, celui de Rihanna. J’ai du mal à agencer les couleurs avec des crayons de couleurs sur ­papier. Soit je rate, soit la couleur ne sort pas. Mais je n’ai pas ce ­problème avec Photoshop.

Facebook, Instagram tu ­cumules les followers sur les réseaux sociaux…?

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Déjà je suis quelqu’un de très réservé. C’est vrai que depuis quelques temps, les gens me reconnaissent dans la rue, mais Sur Facebook, la popularité est venue en 2014, j’avais invité juste ce n’est pas comme si j’étais une star de cinéma ou de football. mes amis à aimer ma page. Entre temps j’ai arrêté mais les gens continuaient à liker. Alors j’ai compris que le dessin suscite un certain engouement. Sur Instagram par contre je propose plus des photos. Je suis sur Instagram depuis 2011 et je dois avoir plus de 10000 followers.


Comment t’es né la ­passion pour le dessin ?

Le dessin. Tu comptes en faire un métier ?

- La peinture assistée par ordinateur, comment tu le réalises ? Pour y arriver, il y a deux techniques : la première consiste à réaliser tout le dessin sur papier, de le numériser, scanner et faire passer sur Photoshop pour un digital painting. Ensuite on imprime sur un grand format. La deuxième, on va directement sur Photoshop pour peindre. Il faut une tablette graphique connectée à l’ordinateur sur laquelle on fait tout le travail. Le résultat est différent. J’aime la première, elle est plus facile et j’adore le fond papier. - Ton look vestimentaire Jeans, T-shirt, basket tout simplement. - Ta couleur préférée.. Blanche, Noire, Grise …

Non, je ne compte pas en faire un métier, je ne me vois pas entrain de le faire à long terme. Je vais donc le maintenir au stade de ­passion. Il y a des institutions et des marques qui me contactent pour un travail de temps en temps. C’est intéressant mais il y a plein d’autres choses que j’aime bien et qui méritent mon attention. Les fans féminins, comment les gères tu ?

Tu te vois où dans cinq ans ? - Je me vois entrain de travailler avec des institutions plus vraiment dans le ­dessin mais dans le design, dans la conception de produit ou test qualité de produit. Je ­continuerai à dessiner mais vendre c’est beaucoup plus compliqué. Je parle déjà de l’accueil des œuvres, parce que les béninois n’achètent pas, ce sont beaucoup plus les étrangers. Ensuite j’ai co-fondé une entreprise d’ingénierie avec des amis à l’étranger, je compte bien travailler avec eux pour la faire grandir. - Tes autres passions… Regarder la télé, sortir faire des découvertes, voyager, faire du graphisme, écouter de la musique, jouer au piano… Voilà en gros. - Des projets dans le court terme ? Je prépare deux expositions, la première à New York l’été prochain et la seconde à Dakar. Il s’agit d’expositions axées sur la photographie abstraite mais en gardant une âme africaine. - Un mot pour finir.... Je remercie C’koi? pour cet entretien et je l’encourage pour ce qu’il fait. Je profite pour lancer un appel aux gourvernements et aux africains: “Mettez en avant la culture du continent noir en soutenant les artistes quelque soit leur domaine”. Longue vie à C’koi? mag. Peace. C’KOI? MAG I N°24 I

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THE SUSPECT DU MOIS INTERVIEW

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C’KOI?MAG C’KOI MAGI N°24 I N°24I I


THE SUSPECT DU MOIS INTERVIEW

« un étonnant voyageur » en milieu littéraire

Au premier contact, l’expression de son ­visage présente souvent un sourire narquois. L’air insouciant et très sociable, Yves Biaou, jeune ­ béninois des 24 ans révolus s’est entiché depuis son plus jeune âge de la littérature. Il commence avec la poésie au collège à travers l’écriture de missives, s’adonne aujourd’hui à la rédaction de nouvelles et se laisse progressivement emporter vers le genre roman. Le slam ne lui a pas ôté sa timidité, la peinture le couve et l’ambition pour l’art force son savoir-faire. Autoportrait d’une figure ­montante de la littérature béninoise.

Propos recueillis par Michaël TCHOKPODO

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THE SUSPECT DU MOIS INTERVIEW

“L’écrivain, c’est un fou qui essaie de ne pas se c­ onvaincre de ce qu’il est fou mais qui est ­heureux dans sa folie.”

Comment êtes-vous arrivé à la littérature ? Je suis arrivé à la littérature par envie de rechercher le meilleur. Quand j’étais au collège, je faisais le jeu de culture générale appelé « génie en herbe. » Après le bac et après avoir été champion du Bénin avec le lycée Mathieu Bouké de ­Parakou, je me suis ouvert d’autres portes. C’est ainsi que je me suis retrouvé dans l’écriture avec la rédaction ­ d’articles pour quelques journaux. J’ai raffiné cette passion pour m’améliorer dans l’écriture que j’ai véritablement commencée il y a six ans. J’ai étudié l’histoire de l’art à l’Université d’Abomey-Calavi et je suis passionné par tout ce qui est sensibilité, émotion et peinture. Je suis aussi critique d’art et je m’intéresse à tout ce qui a trait à la culture. Quel est votre genre favori et quels sont les livres à votre actif ? Je suis un étonnant voyageur dans la littérature. J’écris de la nouvelle, de la poésie et je prépare plusieurs romans. J’ai participé à plusieurs concours d’écriture qui m’ont encouragé à continuer l’aventure. J’ai plusieurs œuvres collectives à mon actif dont ODALISQUE (recueil de poèmes). J’ai été finaliste 16

C’KOI? MAG I N°24 I

en 2014 du concours « Prix écrivains humanistes du Bénin » avant de remporter le premier prix en 2015 avec le titre : les dieux sont en colère. J’ai aussi été finaliste lors du concours national d’écriture « Plumes Dorées » et au concours prix Stéphane Hessel de la jeune écriture francophone en 2013 avec ma nouvelle : « la fille aux yeux de palme. » A part cela, j’ai aussi remporté un concours au Rwanda avec mon titre : plume ensorcelée. J’ai collaboré dans ­plusieurs œuvres comme : « Mandela, la grande rencontre » et j’ai représenté le Bénin à une résidence de OSIWA (Open ­Society Initiative for West Africa) au Sénégal sur le thème : « ­comment réinventer l’Afrique ? » J’étais dernièrement en Belgique à l’occasion du forum mondial de la langue française où j’ai présenté un projet dénommé OULIAF (Ouvroir de la ­Littérature Africaine). Qu’est-ce que l’OULIAF et quelle plus-value apporte-il à la littérature ? L’OULIAF est un laboratoire de création littéraire qui se base sur des contraintes d’écriture relevant des réalités ­africaines et impliquant directement les langues africaines. Il s’agit aussi de réfléchir autour de la notion de ‘’contrainte’’ et réaliser de


THE SUSPECT DU MOIS INTERVIEW

nouvelles productions. L’OULIAF n’est pas un ­mouvement ­littéraire, ni un séminaire scientifique, encore moins de la ­littérature aléatoire. C’est un groupe de plusieurs ­auteurs, ­linguistes se basant sur des ateliers de littérature ­expérimentale. La possibilité de créer de nouvelles ­contraintes formelles à l’expression littéraire, se proposant également d’affiner des procédures ­inventées de manière à mettre des structures nouvelles à la disposition des écrivains dont l’inspiration se nourrit des ­règles et s’affermit sur l’obstacle. L’OULIAF met sur une même ­ scène une autre langue africaine qui se confronte et revigore la qualité de l’œuvre. Au cours de ces ateliers, des méthodes d’écriture ont été ­inventées à savoir la Versliaf qui consiste à écrire un poème de sorte que chaque vers en français soit suivi de sa traduction en langue nationale. C’est fait de sorte que si on détache les vers en français de celles en langue, on obtient un poème original dans chacune des langues. Il y a aussi ­l’Unionlectique qui consiste à introduire ou à remplacer dans un texte tous les verbes conjugués ou les adjectifs ou encore les noms par leur équivalent dans une des langues africaines et vice-versa. L’Argoliaf n’est rien d’autre que l’argot internet et le parler courant de la rue, ainsi que le langage SMS qui est aussi traduit en langue. Et enfin le Néo-néologisme qui est un ensemble de mots issus des Ntics et qui ont du mal à avoir leur équivalence en langue.

l’écriture. On n’écrit pas forcément pour être distingué parce qu’en écrivant, on ne se dit pas qu’on va remporter un prix encore que les prix que j’ai pu avoir ne sont pas forcément pour les meilleures productions que j’ai eues à faire. Quand on voit ce qui se passe dans notre entourage, on est obligé de prendre la plume. Quels sont les thèmes que vous abordez dans vos œuvres ? Etant donné que j’écris d’abord pour mon propre plaisir, je me dis aussi qu’il faut écrire en faisant de l’art pour l’art et aussi toucher la société parce qu’on vit dans cette société. On est au parfum de toutes les ­situations difficiles que cette ­population vit, donc, on est obligé d’écrire sur ça. Les thèmes sont divers et variés. Tout ce qui me touche dans ma sensibilité émotionnelle, j’écris dessus. Comment définissez-vous l’écrivain ? Pour moi, l’écrivain, c’est un fou qui essaie de ne pas se convaincre de ce qu’il est fou mais qui est heureux dans sa folie. Autrement dit, qui se trouve en harmonie avec sa folie. Les gens pensent qu’on écrit parce qu’on n’a rien à faire ou que nous sommes des personnes extraordinaires ou encore des gens qui n’ont peut-être rien à faire ou qui déraisonnent. Mais l’écrivain en lui-même ne voit pas la chose de cette façon là parce qu’il se sent à l’aise dans ce qu’il fait. Le ­regard des autres n’est pas forcément réel.

Ces dernières années, vous avez raflé assez de titres pour vos écrits. N’est-ce que pour ces ­ ­distinctions que vous écrivez ?

Quelle place occupe la littérature ­ béninoise en ­Afrique et dans le monde ? Compte-t-elle ­toujours ?

C’est vrai que les distinctions apportent de l’eau au ­travail qu’on fait mais ce ne sont pas elles qui nous motivent à ­continuer. C’est d’abord l’amour personnel qu’on a pour

Sans ambages et sans vouloir faire l’apologie à qui que ce soit, la littéraire béninoise se porte très bien. C’est vrai que les auteurs béninois ne sont pas beaucoup connus et C’KOI? MAG I N°24 I

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THE SUSPECT DU MOIS INTERVIEW

v­alorisés à l’étranger mais on leur reconnaît une place de choix à l’international. Le problème qui se pose souvent est celui des maisons d’édition. La littérature béninoise compte beaucoup à l’étranger et il faut beaucoup compter avec elle surtout grâce à la jeune génération qui excelle dans ce domaine à l’extérieur, la ­ ­littérature béninoise a de beaux jours devant elle. Pensez-vous que les jeunes auteurs béninois sont beaucoup plus exposés aux difficultés liées à l’édition ? Le problème de l’édition ne se limite pas qu’au Bénin, c’est un problème commun à la sous-région et au monde entier. On ne fait pas confiance aux jeunes auteurs. Après tout, l’édition, c’est du business, les éditeurs veulent rentabiliser leur affaire. Donc, ils ne font pas forcément confiance aux jeunes auteurs

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C’KOI? MAG I N°24 I

parce qu’ils ne sont pas connus, et c’est alors difficile de les éditer. Si tu ne trouves pas un éditeur qui peut être fou comme toi pour te faire confiance et t’éditer, c’est souvent compliqué. Les gens ne s’y intéressent pas beaucoup. Surtout la poésie, les gens n’aiment pas l’éditer parce que ça ne se lit pas et ce n’est pas très vendu. Quel est votre plus grand rêve en tant qu’écrivain ? Je voudrais écrire et vendre la littérature béninoise au-delà des frontières béninoises et montrer aux yeux du monde qu’on n’est pas forcément sensé avoir 50 ou 60 ans pour devenir un Alain Mabankou ou quelqu’un de célèbre. Etant jeune, on peut le faire, encore que les plus belles œuvres sont celles qui ont été écrites quand on est jeune.


C’KOI? MAG I N°24 I

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CARNET NOIR HOMMAGE

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C’KOI? MAG I N°24 I


CARNET NOIR HOMMAGE

Adieu Malick Hommage à Malick Sidibé, mort à 80 ans Malick Sidibé est né en 1936 au Mali, il a ­ pprend

“Studio Malick”. Au laboratoire, le photographe

le dessin et obtient le diplôme d ­ ’artisan b ­ ijoutier

réalise lui-même les ­tirages, développant le plus

à l’Ecole des Artisans ­Soudanais (actuel ­Institut

souvent la nuit pour ­profiter des températures

­National des Arts) à Bamako en 1955. La même

moins élevées.

année, Malick entre au studio “Photo Service”

La clientèle du studio est populaire, jeune, elle

tenu par le Français Gérard Guillat avec l­equel

vient d’abord du quartier. Malick a l’âme j­oyeuse,

il fait l’apprentissage de la photographie. C’est

curieuse, enthousiaste, généreuse, il en dépose

en 1962 qu’il ouvrira son studio dans le ­quartier

naturellement une petite part dans chacun de ses

­populaire de Bagadadji à Bamako. Le grand

portraits ; le studio ­devient un théâtre d’invention

maître malien du portrait est alors Seydou

dans le jeu des poses ou le choix des fonds. On

Keita qui ­photographie à la chambre 13x18 les

vient de partout.

élégantes de la capitale et leurs familles. Malick

À partir de 1994, avec les premières R ­ encontres

Sidibé choisit des appareils plus légers : 6x6 pour

de la photographie ­africaine à ­Bamako, le travail

le studio et 24x36 pour les reportages.

de Malick Sidibé est ­remarqué et fait rapidement

De l’oeuvre de Malick Sidibé on connaît d’abord

l’objet ­d’expositions ­importantes - la première

les photographies de reportage, prises dans les

a lieu à la Fondation Cartier à Paris - dans les

surprises-parties organisées par des jeunes gens

­

friands de musique et de liberté alors que le pays

et au ­Japon. En 2003 le prix de la ­photographie

se prépare à ­l’indépendance. Ces séries débutent

Hasselblad lui est décerné. C’est la première fois

vers 1957 et vont se poursuivre jusqu’au début

qu’un Africain est ­ainsi promu au rang des plus

des années 1970.

grands ­photographes.

Par la suite, c’est bien le portrait réalisé en studio

Malick Sidibé est décédé le 15 avril 2016 à

qui va constituer la majeure partie de l’activité du

­Bamako.

galeries et musées en ­Europe, aux Etats-Unis

source : africultures.com C’KOI? MAG I N°24 I

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B-A BA DE COTONOU

BONS PLANS - SORTIES - RESTAU - LOISIRS

LE COUP DE COEUR La maison de Canelya «La maison Canelya» propose des chambres meublées à Cotonou, avec une restauration de choix sur place ou en livraison! Calme, douceur et convivialité, c’est ce que vous ­réserve «La maison de Canelya» avec ses chambres son jardin et son bar restaurant.

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Des parasitoïdes pour préserver la culture du niébé Les agriculteurs d’Agbangnizoun, village du Zou-Bénin situé à 132 kilomètres de Cotonou, espèrent cultiver le niébé en quantité et sans risque d’intoxication, après le lâché de deux parasitoïdes dans leur milieu champêtre. Michaël TCHOKPODO

Un groupuscule d’hommes et de femmes endimanchés s’émeuvent. Ils l’extériorisent à travers chants, danses et cris hystériques. Ce vendredi 15 janvier, ils reçoivent une visite i­nhabituelle. Une délégation de « International Institute of ­Tropical Agriculture (IITA) » et de l’Institut National des ­Recherches Agricoles du Bénin (INRAB) descend à proximité des champs des producteurs locaux. Ici, le niébé est l’une des principales cultures de production. Elle nourrit la plupart des habitants et est très répandue dans le commerce local. « Nous rencontrons d’énormes difficultés dans nos pratiques agricoles et nous sollicitons votre aide car nous ­dépensons tous nos revenus pour l’achat des pesticides », laisse ­entendre

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un autochtone qui se réclame vendeur du produit cultural. ­Assis sous un arbre au beau milieu d’une haie, ces a­ griculteurs assistent à une séance d’information en langue ­ ­ locale. Un sourire transparaît sur leurs visages, preuve qu’ils ont ­compris le processus par lequel le marouka (une des ­espèces ­ravageuses du niébé), attaque et détruit le haricot. Pour lutter contre ce parasite, les agriculteurs peuvent ­asperger leurs plants de niébé avec l’huile de neem. Elle s’obtient après avoir trituré des feuilles de neem en y ajoutant n’importe quel savon. « On a montré aux cultivateurs comment utiliser les feuilles du neem. Mais c’est une production partielle qui ne lutte pas efficacement contre le marouka », reconnaît Dr M ­ anuel Tamo, Directeur du projet IITA. Dans cette localité jouxtant le département du Mono, les producteurs se procurent aisément des pesticides venus du Nigéria pour lutter contre les insectes ravageurs qui détruisent la culture niébé. Le marouka ne s’attaque pas qu’au niébé. Il passe d’une plante à une autre suivant les périodes de floraison et survie


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ENQUETES & FAITS DE SOCIETE toute l’année. « Les producteurs ont d’énormes problèmes pour ­ lutter contre les insectes ravageurs et faire de bonnes récoltes sans utiliser les pesticides. Les ­cultivateurs sont ­ conscients qu’ils s’empoisonnent à petits ­ coups avec des pesticides qui ne sont pas adaptés à la culture du niébé. ­Ensuite, ils ­n’utilisent pas les équipements de protection appropriés », ­ ­résume Dr Tamo au sujet de la situation que vivent les cultivateurs d­ ’Agbagnizoun en particulier.

Du javanus pour anéantir le marouka

Après dix années de recherche financée à hauteur d’un milliard de francs Cfa sur quatre ans, l’IITA et l’INRAB ont retrouvé en Indes les ennemis naturels du marouka. Ce sont des parasitoïdes qui ont été analysés dans les ­laboratoires des deux instituts et acclimatés pour survivre dans ­l’environnement béninois. Ils ont pour rôle de chercher les chenilles à l’intérieur des fleurs du niébé et de les tuer. ­Distinctement, l’un des insectes « gendarmes » attaque l’œuf et l’autre la larve des insectes ravageurs. « Les ­parasitoïdes ne dérangeront pas les hommes, ni les animaux, encore moins d’autres espèces », rassure le Directeur de l’IITA qui précise avoir reçu l’autorisation du Ministère béninois de l’agriculture. Sous une vive émotion, les populations participent au lâché des parasitoïdes près de quelques cultures. « Ce faisant, on

réduit les risques d’intoxication alimentaire, les risques de pollution de l’environnement et les risques liés à l’inflation du prix du niébé », explique David Arodokoun, Directeur de ­l’INRAB. Le lâché a été fait en saison sèche, période c­ ontraire à la culture du niébé. Les parasitoïdes parviendront ainsi, à s’établir dans tout l’environnement où se repose le marouka avant l’entame de la production en saison pluvieuse.

Des avantages !

Au bout de quelques années, les parasitoïdes pourront se multiplier sur l’ensemble du territoire national. Par contre, l’effet recherché sera immédiat dans les champs situés à proximité du site où le lâché est fait. Pour le suivi, « le maire ­diffuse des communiqués sur des radios locales pour interdire les feux de brousse, le déboisement tout au long du fleuve Mono. Nous allons chaque fois rappeler aux ­producteurs de ne pas utiliser les insecticides pour le niébé », met en garde Bernard Dansou, représentant du maire de la localité. « La valeur du niébé en Afrique de l’ouest fait à peu près 2.500 milliards de francs Cfa par an. Si on peut réduire les pertes de moitié, on y gagnerait », prévoit le Directeur du projet IITA au sujet des avantages économiques du lâché de parasitoïdes. Sur le plan sanitaire, « ce qui nous ­préoccupe, c’est la santé des producteurs, des consommateurs et la ­durabilité des sols », ajoute-t-il. Mais ce qui retient ­l’attention de Bernard Dansou et des populations d’Agbangnizoun, c’est le bon rendement que feront désormais les producteurs locaux.

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PARCOURS INTERVIEW

L’INCROYABLE PARCOURS DE LA JEUNE FILLE DE 21 ANS Propos recueillis par Michaël TCHOKPODO

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PARCOURS INTERVIEW

A 21 ans, elle décroche son 3ème emploi au sein d’une organisation internationale « Aux âmes bien nées, la valeur n’attend point le nombre des années. » Cet adage colle bien au parcours professionnel de Ariane Nancy Agbo, jeune femme béninoise de 21 ans au teint d’ébène. Alors en deuxième année d’étude d’histoire à Paris1 Panthéon Sorbonne, elle obtient son premier emploi au Programme des Nations-Unies pour le Développement (PNUD) en décembre 2015. Fonction qu’elle adjoint au poste de coresponsable à la communication à l’antenne Paris 1 de l’Unicef, en attendant de rejoindre son 3ème poste à la Fondation Koffi ANAN. Originaire de Ouidah, Ariane Nancy Agbo place la spiritualité au premier rang dans sa vie et reste très sensible à l’art, passion à laquelle elle consacre ses heures creuses.

C’KOI? Magazine : Quel est votre parcours ­professionnel ? Ariane Nancy Agbo : Lors de mes premières années d’étude supérieure, je me suis engagée dans une licence en histoire à Paris 1 Panthéon Sorbonne. Suite à cela, je suis rentrée dans plusieurs branches que m’offrait ma formation à s­ avoir : le droit, l’économie et la sociologie-anthropologie. Mon ­parcours professionnel a débuté en 2013. À la base, je v­ oulais ­travailler dans tout ce qui était patrimoine culturel. Donc, j’ai fait deux mois en tant qu’hôtesse d’accueil au ­musée du Louvre en France. Depuis toute petite, mon rêve était de ­ devenir ­diplomate international. Lorsque j’ai fait mon entrée en deuxième année de licence et que j’ai commencé à faire du droit, j’ai postulé pour intégrer le pôle développement des Nations-Unies puisque mon ­objectif professionnel est de travailler pour l’Afrique et en Afrique. J’ai été embauché pour un stage au Bénin pour travailler sur tout ce qui est accompagnement des activités des femmes dans les milieux ruraux. Très récemment, j’ai été prise par la ­Fondation Koffi ANAN pour travailler dans tout ce qui est développement agricole et je rejoindrai mon équipe de ­travail très bientôt. Mais actuellement, je suis coresponsable de communication à l’antenne Unicef Paris 1. C’KOI? : Vous avez fréquemment travaillé au sein des institutions internationales. Comment en êtes-vous arrivé ? A.N.A : Depuis ma classe de première, j’ai ­ commencé

à ­ m’intéresser à ce que j’allais faire comme formation ­d’étudiante pour arriver à obtenir un diplôme et t­ravailler. Je savais que mon objectif final était de travailler dans la diplomatie internationale. Quand je faisais mes recherches pour choisir une Université, je suis allée par ailleurs sur le site des Nations-Unies que je trouvais très prestigieux. En 2013, j’avais obtenu mon Certificat d’étude politique avec les honneurs du jury et j’avais fait mon mémoire sur les ­relations diplomatiques entre les Nations-Unies et le Bénin. Après l’obtention de ce certificat, j’ai déposé mes dossiers aux ­Nations-Unies où j’ai été acceptée et il m’a été proposé de travailler sur le volet développement de la cité. J’ai tout de suite saisi l’occasion. J’ai fait près de six mois de stage en développement au PNUD-Bénin et les six autres mois à l’extérieur. Lorsque je suis rentrée au Bénin, à mon grand étonnement, on m’a fait passer du statut de stagiaire au poste de chargé de mission et de développement. Par rapport à la Fondation Koffi ANAN, c’est une personne que je connais bien qui m’a ouvert les portes vers la Fondation et je l’ai saisi parce que c’est une opportunité qui me permettra de travailler sur ma propre fondation. J’ai voulu intégrer ces institutions, je me suis battue, j’ai fait d’énormes sacrifices et contrairement à ce que les gens pensent, je ne connaissais personne avant d’obtenir ces emplois.

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PARCOURS INTERVIEW

C’KOI? : Toute jeune, vous avez vite ­gravi les marches de grandes sphères professionnelles. Ne ­subissez-vous pas assez de ­pressions ? A.N.A : Je ne subis pas et je ne me mets pas de pression, je suis très ­catégorique dessus. Quand je commence à être dans une situation où je suis trop sous pression, je n’arrive pas à supporter. J’ai appris à ­relativiser les choses. Quand il y a des imprévus et que je suis trop surchargée, je m’organise de sorte à ne pas être débordée. C’est aussi important d’être bien entouré, que ce soit au plan familial qu’amical. ­Là-dessus, je n’ai du tout à me plaindre parce que j’ai le soutien de plein de personnes qui m’aident toujours à aller de l’avant.

Le Bénin que j’ai connu quand j’étais toute petite, ce n’est pas le Bénin que j’ai redécouvert en 2014, ce n’est pas non plus le même Bénin que j’ai redécouvert en décembre quand je suis rentrée (...) J’ai ­l’impression que chaque jour, je découvre d’autres personnes, je ­redécouvre des ­savoir-vivre et des savoir-faire, je découvre des ­inspirations et des motivations. C’KOI? : Laquelle des expériences vous a le plus marqué A.N.A : Ce qui m’a le plus ­marqué, c’est lorsque je suis ­allée dans une banque d­ époser un projet pour lever des fonds d’investissement au profit des activités de certaines femmes béninoises et le ­projet a été validé. J’avais un ­sentiment ­d’accomplissement de soi parce que la vie de ces femmes et de leurs ­communautés ­dépendaient de ce que j’avais à dire. C’est le plus beau s­ ouvenir du travail que j’ai effectué au ­Bénin. C’KOI? : Travailler au sein des organisations ­internationales, est-ce l’accomplissement d’un rêve ? A.N.A : Franchement, je ne sais pas. Je n’ai même pas ­envie de commencer à dire ça parce que ça va me bloquer un peu par rapport à mes ambitions et je vais arrêter de faire ce que je veux faire. Je suis au tout-début de la réalisation de mes ­ambitions et j’espère aller de l’avant. Quand je vais ­atteindre à temps mes objectifs, je saurai que je joue r­éellement un rôle entre l’Afrique et le reste du monde. C’est vraiment mon o­ bjectif : i­mpacter sur le ­développement du ­continent ­notamment du Bénin et jouer réellement un rôle entre le ­Bénin, l’Afrique et le reste du monde. C’est mon projet qui ­illustre l’idée que j’ai de la ­diplomatie ­internationale. Et même le jour où j’atteindrai cet objectif, je ne dirai pas que je suis passée du rêve à la réalité. Le jour où j’aurai ça en tête, je risque de m’arrêter à cela, or, je suis quelqu’un qui ne réfléchis pas comme cela. Tous les jours, il faut faire quelque chose pour aller un peu plus de l’avant. 28

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C’KOI? : Vous n’avez pas beaucoup vécu au Bénin et vous parlez souvent de votre pays comme si vous le ­découvrez. Depuis combien d’années avez-vous été adopté par l’Europe ? A.N.A : J’ai vécu dix ans au Bénin. J’y ai passé toute mon ­enfance même si j’ai beaucoup voyagé en Afrique à cause de mes parents qui ­souhaitaient que leur enfant découvre le monde. L’Europe m’a adopté, c’est vrai ! Je suis en France depuis mes dix ans. J’ai fait mes études ­secondaires et supérieures en France. J’ai ­ ­ rencontré des p­ersonnes ­extraordinaires qui m’ont ouvert beaucoup d’opportunités. Je suis très reconnaissante envers la France qui m’a ­accueillie, qui me supporte et qui me soutient dans mes projets ­professionnels. Quand je rentre au Bénin pour t­ravailler, rester en famille ou me reposer, j’ai la sensation que je redécouvre le pays. Le Bénin que j’ai connu quand j’étais toute petite, ce n’est pas le Bénin que j’ai r­edécouvert en 2014, ce n’est pas non plus


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le même Bénin que j’ai ­redécouvert en décembre quand je suis rentrée pour t­ravailler. Lorsque j’y suis, j’ai ­l’impression que chaque jour, je ­ découvre d’autres personnes, je ­redécouvre des ­savoir-vivre et des savoir-faire, je découvre des i­nspirations et des motivations. Au Bénin, la vie bouge et le pays fait partie de cette Afrique qui se bat pour aller de l’avant. C’KOI? : Quand le retour aux sources intervient de temps-en-temps, qu’est-ce qui retient votre attention au Bénin ? A.N.A : Chaque fois que je retourne au Bénin, je reste ­admirative devant l’hospitalité, la solidarité et l’entraide qui ­caractérisent la plupart des gens. Pour chaque acte que je pose, particulièrement au Bénin, c’est de pouvoir tendre la main vers l’autre sans forcément en attendre en retour. L’autre chose qui me touche énormément, c’est de voir les personnes qui m’ont connue quand toute petite avoir ­tendance à me reconnaître et à m’appeler. Ça crée une chaleur intense en moi et ça me prouve que je suis ­ ­véritablement chez moi, que c’est là où je dois rester, c’est là où je dois vivre et c’est là où je dois réaliser mes projets. C’KOI? : Quelle place la spiritualité occupe dans votre vie ? A.N.A : Je suis très croyante. Au-delà même d’être c­ hrétienne Céleste, je suis très attachée à la spiritualité de façon ­générale. Cette appartenance occupe une place ­importante dans ma vie de tous les jours. La spiritualité, je la retrouve partout. Non seulement ça, je la recherche à chaque ­instant de ma vie. Quand je pose un acte envers quelqu’un, je me pose la question de savoir si ce que je viens de faire est bien ? En réalité, la spiritualité, c’est le rapport qu’il y a entre nous (le soi) et notre esprit qui nous parle. Ce sont des choses qui ne s’expliquent pas. Je me dis t­oujours que je suis guidée par les mânes de mes ­ancêtres. La ­spiritualité m’a permis de surmonter des obstacles avec beaucoup de sagesse et d’humilité et de pouvoir être a­ ujourd’hui la femme

que je suis. La religion est mon crédo de tous les jours en matière de travail. C’KOI ? : Des projets d’avenir ? A.N.A : Je compte rentrer m’installer au Bénin et y vivre. J’aimerais pouvoir travailler un jour dans les relations entre le Bénin, l’Afrique et le reste du monde. Actuellement, je suis entrain de travailler sur ma propre fondation qui va œuvrer dans les secteurs de l’éducation, la santé et les défis liés au changement climatique et je compte l’installer au Bénin d’ici quelques années. C’KOI? : Voulez-vous partager avec nos lecteurs votre secret de réussite ? A.N.A : Ambition, curiosité, excellence, rigueur, humilité et beaucoup de foi. C’Koi? : Une philosophie de vie particulière ? A I : Le travail bien fait et avec amour. C’Koi? : Des ambitions pour l’avenir ? A I : Elles sont très simples : apporter au petit monde qui me consulte une pleine satisfaction .

Actuellement, je suis entrain de travailler sur ma propre fondation qui va œuvrer dans les ­secteurs de l’éducation, la santé et les ­défis liés au changement climatique et je compte ­l’installer au Bénin d’ici quelques années.

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EVENT çA SE PASSAIT A COTONOU

Le défilé débute avec une parade des enfants

Un défilé qui se passe avec le sourire aux lèvres des enfants

Une parade avec les enfants habillés en Luti

Présentation d’une chemise de la collection Luti

Allocution de Mme Yolande Sonia TOHON, créatrice de la griffe Luti 30

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Tous unis pour Luti


EVENT çA SE PASSAIT A COTONOU

Un jeune mannequin qui abore un ensemble de la collection Luti

Des pas de danse pour agayer le public

LUTI

la griffre ethnique pour enfants Luti est une griffe qui allie tissus imprimés et mode urbaine. La marque propose des tenues tendance ­ethnique pour filles et garcons. Pour sa sortie, un défilé de mode pour enfants a eu lieu dans le jardin de Résidence Ilewa à Cotonou pour présenter sa première collection. Luti a fait montre d­ ’originalité et de c­ réativité pour le plaisir des enfants et des parents venus nombreux assister à la cérémonie. Vos enfants peuvent finalement s’habiller comme vous.

CHIC - AFRICAIN - MODERNE - COLORE Une robe de la collection Luti portée par un jeune mannequin

Boutique située à St Jean, rue du Restaurant La Marielle. Tél 97 98 38 20 / 63 30 01 00

La joie qui anime les spectateurs du défilé qui ne sont rien d’autres que les parents et les amis des jeunes mannequins

Une belle pose pour mettre en valeur l’une des robes de la collection Luti C’KOI? MAG I N°24 I

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LES AFFAIRAGES DE LA VIELLE MERE LA RUBRIQUE DES KPAKPATOS

Garçon, aucun respect pour Dieu Non mais vous êtes comment même ? Vous venez à l’église pour draguer les filles. On vous a dit que l’église c’est un centre commercial ? Et le pire c’est que vous n’attendez même pas la fin du culte pour faire votre ­shopping inh ! En plein culte vous êtes en mode repérage. Tchiiip ! Dieu vous pardonne.

Nos chers policiers S’il vous plaît de venir m’expliquer quelque chose ! Vous êtes là pour ­réguler la circulation et il arrive que vous preniez des pauses. Mais ­pourquoi tout le groupe de policiers présents doit être en pause au même moment. Et puis pendant votre pause vous voyez l’embouteillage qui se crée et vous ne dites rien. Mais quand un conducteur fait un faux pas, là vous n’êtes plus en pause inh ; Vous l’arrêtez pour le rançonner ! C’est le Nouveau Départ.

Eh les filles vont me tuer Donc votre compétition va jusque-là quoi ? Avant c’était affaire ­d’habillement, coiffure, moto et même voiture. Maintenant votre compétition s’étend sur les quequettes que vous prenez quoi ; et vous avez le culot de venir étaler ça sur les réseaux sociaux, genre vous bouffer la même chose et de ne pas venir faire malin sur toi. Où va le monde avec des gens comme vous ?

Béninois, tu es comment ? Mais vous êtes compliqués au Bénin dèh ! Vous vous plaignez que les routes sont sales et tout. La mairie a décidé de vous écouter en envoyant leurs techniciens de surface. Ces techniciens de surface que vous insultez et à qui vous portez même des coups. Non mais arrêtez ! Ils ne font que leur travail. Un travail qui profite à tous en plus.

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DIBI DOBO Enfin le nouvel opus de Dibi-Dobo pour ses fans est là. Le jeune rappeur artiste béninois pétri de talents vient de sortir son premier single de l’année 2016 après une longue période de convalescence. Sans annonce, ni tapage médiatique, on a juste été surpris de voir « Goumin-Goumin » sur TRACE TV. Le son dont la vidéo passe en boucle désormais est de bonne facture. C’est « La chanson des cœurs meurtris », dit Dibi lui même. Espérons d’ici à là un album au top comme il nous en a habitué. Dibi-Dobo fait une musique qui allie rap, Rnb et ­afropop. Ses compositions en langue national fon ont une ­originalité qui le caractérise dans son style qu’il qualifie lui-même de Dibitique. Il se démarque également avec son concept « Soyimavo » -jusqu’à l’éternité- par lequel il promet briller sur la scène musicale béninoise, africaine mais aussi mondiale. Son avant dernier single Ekomolè, fruit d’une fructueuse collaboration avec sa grande-sœur, la diva Angélique Kidjo le propulse déjà sur la scène ­internationale. Avec la sortie de « Goumin goumin », les fans qui ont été récemment inquiétés par la nouvelle de la mauvaise santé de l’artiste peuvent se rassurer. « J’ai appris que c’est l’heure de Dieu qui est la meilleure.

J’ai eu la chance de revenir en vie parce que je suis un ­‘’ressuscité’’. Je remercie le ciel, le Tout Puissant. Je dis à mes fans tranquillement qu’ils n’ont qu’à patienter, que ce n’est pas des albums qui manquent et qui manqueront. Là j’ai la santé, et je souhaite la santé à tout le monde. Tant que j’ai la santé, on va écouter de la bonne musique. Ce sera Dibitique ; ce sera Soyimavo. Vive la culture du Bénin ! » a-t-il déclaré dans sa confidence à 229culture.

GOUMIN GOUMIN

Le retour ?

Notons pour finir que le clip a été signé SOYIMAVO. ­Est-ce la création de son label personnel? Est-ce une écurie en projet? Wait and See. Vas-y Dibi !!! Source : 229cullture C’KOI? MAG I N°24 I

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TALENT INTERVIEW

RICHARD FLASH « Je me suis dit [...] qu’il ne fallait pas être FIGé sur un seul rythme » On peut le paraphraser en affirmant que : « l’amour est l’essence de la vie. » Pour lui, cette thématique est ce qu’il y a de mieux à chanter. Mais cette option qu’il a faite n’est pas forcément liée au style musical Zouk dans lequel il s’épanouie depuis 14 ans et qui l’a révélé au grand public. Mais avant, Richard Kakpo alias Richard Flash, originaire de Grand-Popo, a été animateur radio, puis Disk Joker. Sa notoriété dans le Zouk béninois ne l’a pas empêché de sortir un quatrième album titré « Kpatagnon » riche en variété musicale pour dit-il, « se faire plaisir. » Propos recueillis par : Falonne MAOUSSI / Michaël TCHOKPODO C’KOI? MAG I N°24 I

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TALENT INTERVIEW

C’KOI ? Magazine : Avec « zéro », vous sortez de votre ­registre habituel qui est le zouk. Pourquoi s’être écarté de votre rythme de prédilection ? Richard Flash : Je me suis dit que j’ai beaucoup de ­ otentialités et qu’il ne fallait pas être figé sur un seul rythme. p Sur le plan ­africain, je suis plus connu dans le zouk et le ­Kompa mais il ­arrive que je fasse des compositions que les gens ne connaissent pas forcément. J’écris beaucoup de textes à d’autres ­artistes. Cette fois-ci, je me suis dit que j’allais me servir puis qu’on est mieux ­servi que par soi-même. Donc, j’ai écrit ­certaines ­chansons pour me faire ­plaisir. J’ai ­concocté ces titres que j’ai mis sur un album qui ne sera pas formaté ­exclusivement du zouk mais les rythmes seront variés. C’est un projet qui viendra chaque 5 ans de ma carrière.

je peux conclure que c’est compte tenu de la rigueur dans mon travail. Le travail est bien fait, c’est du zouk chanté en langue, mais on parle de comment la musique est faite, on parle aussi de la profondeur des textes. Donc, si vous écrivez des textes qui racontent le vécu de ceux qui vous écoutent, ça reste pendant des années ainsi que vous-même. Par contre, si vous écrivez un texte qui plaît juste aux gens et qui disparaît dans un mois, vous et votre musique, vous disparaissez aussi.

dans ce métier, il ne faut pas y ­arriver en pensant à conquérir du monde. Ce qu’on fait vient de notre passion et le reste vient après...

C’KOI ? Mag : Quels sont ces rythmes qu’on peut retrouver sur cet album ? R.F : Il y a du Agbadja, de la salsa par rapport à laquelle, j’ai revisité un titre de Stromae « papaoutai » version salsa. Il y a le titre « zéro » qui ne définit pas son rythme. Vous savez, la ­musique est universelle à partir du moment où il y a un ­ensemble d’instruments et une belle voix qui va avec et que cette musique peut faire réfléchir les gens ou adoucir les mœurs. Mais on ne peut pas se limiter à un seul rythme, on n’est pas obligé de s’accrocher à un seul rythme. L’essentiel, c’est que la musique soit bien faite.

C’KOI ? Mag : Vous chantez beaucoup plus l’amour. Est-ce lié à votre style de musique ? R.F : J’ai toujours chanté

l’amour sur mes albums parce que l’amour est la meilleure chose qui peut encore solidifier le peuple. L’amour est quelque chose de sacré pour moi. Et c’est ­meilleur de chanter l’amour parce que l’amour est mieux que la guerre. Vous constaterez que sur chaque album zouk, il y a toujours un thème qui narre un fait social, ou encore de la politique. On ne peut dissocier l’amour de ce que l’on vit ­quotidiennement. Quand je prends « minton minton », c’est une chanson qui ne parle pas d’amour mais de ce que chacun est capable de faire et de la force ou le mérite de chacun. Il y a « hèminonsson », « fausse ­promesse » où je parle des fausses promesses que nous font les hommes politiques qui viennent nous berner avec leurs belles paroles quand c’est le moment de les élire.

C’KOI ? Mag : Un écart considérable d’années sépare la ­sortie C’KOI ? Mag : Peut-on dire que c’est une nouvelle stratégie de VOS albums. A quoi est-il dû ? R.F : C’est un choix personnel dans la mesure où ça me pour conquérir un nouveau public ? ­permet de voir ce qui se passe sur le terrain. Cela me ­permet R.F : L’objectif n’était pas de conquérir un autre public mais de ­également de prendre mon temps pour cuisiner ce que j’ai me faire plaisir. Je fais du zouk, ce qui fait plaisir à beaucoup de monde. Et dans ce métier, il ne faut pas y arriver en pensant à conquérir du monde. Ce qu’on fait vient de notre passion et le reste vient après. J’ai la passion pour la musique et cette ­passion me pousse à toucher à divers rythmes et faire les choses comme je les sens.

C’KOI ? Mag : Qu’est ce qui VOUS fait garder cette place de ­pionnier du zouk bien que le rythme soit submergé par des musiques urbaines aujourd’hui ? R.F : Si j’écoute les compliments et les qualificatifs de mes fans, 38

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envie de faire manger à mon public. Chaque titre sur un ­album a une valeur personnelle, c’est comme des enfants. On ne peut pas ­concevoir des enfants parce qu’il faut les concevoir. Quand vous prenez mes albums, toutes les chansons sont ­travaillées de la même manière, avec la même rigueur, la même ­profondeur pour que chacun puisse se retrouver dans chacun des titres de l’album. Je ne me vois pas sortir des ­albums chaque année, je me dis que le travail est bâclé et je ne me vois pas le faire.


TALENT INTERVIEW

C’KOI ? Mag : A quand le prochain album de Richard Flash ? R.F : Je rappelle que « zéro » est une des chansons de ­l’album projet nommé « kpatagnon » qui est sorti le 26 décembre 2015. Mais pour les fans qui attendent l’album zouk, ils ­l’auront très bientôt. Je préfère ne pas donner de date compte tenu des aléas qu’on rencontre lors de la préparation d’un album.

C’KOI ? Mag : On VOUS voit rarement dans des collaborations avec des artistes béninois. Quels sont vos rapports ? R.F : J’ai toujours prôné l’unité nationale, c’est-à-dire travaillé ensemble pour faire grandir le Bénin. Je vais souvent vers les autres artistes, mais il arrive qu’on n’ait pas les mêmes ­préoccupations. Quand je rentre au pays, je fais l’effort ­d’appeler les musiciens, les artistes pour discuter en vue de voir ce qu’on peut faire ensemble mais j’ai souvent été ­découragé. Sinon, j’ai eu à faire des collaborations dont celle avec Kinzah, Hervé Cossi, Rabbi Slow. J’ai même fait un duo avec Miss Espoir, un autre avec Zeynab et aussi avec Kmal Radji dont aucun n’est encore sorti. Je discute bien avec Don Metok, Dibi Dobo... En bref, j’entretiens de bonnes relations avec les artistes ­béninois sauf peut-être ceux qui n’ont pas envie de collaborer avec moi. Je suis très ouvert quand même car je vais à la rencontre des gens. J’ai la possibilité de collaborer avec des artistes étrangers mais je préfère le faire avec les artistes ­béninois parce que je me dis que c’est chez nous qu’on doit commencer à grandir avant de chercher à s’imposer aux autres.

C’KOI ? Mag : Vous multipliez ces dernières années des ­prestations en dehors du Bénin. Quelle place le zouk ­béninois occupe-t-elle dans le monde ? R.F : Les béninois qui vivent à l’extérieur m’accueillent bien. Mais combien de béninois sont capables d’aller jouer en Italie, en Allemagne, à Chicago ou à Montréal comme moi. On n’est pas nombreux et ce que je veux ce n’est pas ce que les béninois me réservent mais ce qu’on fait pour vendre ou faire connaître les autres artistes béninois pour qu’on puisse avoir une place dans le monde musicale. J’aimerais voir, avec le nouveau gouvernement qui va se mettre en place, la politique culturelle qu’il faut mettre en place pour redorer le blason de la musique béninoise.

J’aimerais voir, avec le nouveau gouvernement qui va se mettre en place, la politique culturelle qu’il faut mettre en place pour redorer le blason de la musique béninoise... C’KOI? MAG I N°24 I

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LES CONSEILS DE PENELOPPE notre sexologue vous repond

Caroline, 22 ans Bonjour P ! Je suis Caroline et je suis ronde, du coup j’ai du mal à trouver chaussures à mon pied. Et même quand je trouve au lit c’est compliqué et bizarre. Besoin de savoir ce que tu feras à ma place pour être à l’aise. CAROOOOH !!! C’est une colle celle-là!!!! J’avoue qu’en 5 ans de conseils dans ce magazine, je ne suis jamais tombé sur un cas qui m’ait autant fait réfléchir. J’aimerais tout de même savoir. Les chaussures sont-elles plus grandes ou toutes petites pour ta «taille»? Parce que être ronde ne veut pas forcément dire chausser très grand Caro! Voyons! En plus la taille n’a pas beaucoup d’importance si le ­cordonnier sait bien te chausser ma chérie. Par contre ce qui pourrait te faire bizarre c’est de paraître énorme face au cordonnier lui-même je suppose. S’il s’y plait bien, mets-toi à l’aise et fais toi bien chausser au lieu de ruminer. Sinon Comment ferais-tu? Tu me fais enfin comprendre pourquoi on dit s­ouvent dans mon métier que les rondes ne sont presque jamais satisfaites. C’était donc vrai??? Eh ben! Courage Caro. Je devrais te présenter un cordonnier que j’ai rencontré l’autre jour.

ANONYME May d ! may d! C’est affaire de relation à distance oh. J’aime bien le gars mais je ne sais pas si je pourrais lui rester fidèle parce que moi j’aime trop la chose. Donc stp des conseils pour m’aider à sauver mon couple et une solution pour me mettre bien. COPIIIIIINE !!! Tu mets anonyme alors qu’il n’y a rien de gravissime dans ton message. J’ai une bonne solution. A Cotonou tout le monde connait Victago. Ca brûle bien! Tu achètes une ou deux boites et chaque soir au coucher tu chauffes l­égerement un peu d’eau avec un gant de toilettes imbibé de la ­pommade victago et de l’eau tiède, tu te fais un bon bain v***nal. Je te promet que ça soulagera tes envies ­ intempestives. ­Evidemment si tu tiens a conserver ton couple. Le cas échéant quitte dans ça!

WARNING

ADVISORY EXPLICIT CONTENT

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BIEN-ETRE

AU DELA DE LA SANTE, SE SENTIR BIEN

Laissez-vous surprendre... !

C’est suite à sa formation basée sur la physico-chimie et la physiologie cutanée que Barbara Tchabi est devenue cosmétologue, un métier qu’elle trouve stressant et motivant à la fois parce que le domaine de la cosmétique est concurrentiel et il faut faire preuve de créativité et d’ingéniosité pour s’en sortir. Ce qui lui a permis de créer Afrobela Store qui est un institut de beauté spécialisé dans le soin du corps offrant des services tels que : le gommage facial et corporel, l’épilation, le soin du visage, les massages et la pédicure-manucure.

Trois gammes de produits pour satisfaire vos besoins Vous trouverez à Afrobela Store, la ligne de soins Afrobela qui est destinée à tous types de peaux : peaux noires, peaux métissées et peaux claires. Les produits Afrobela sont bio et comprennent trois gammes dont :

White Metissa : composée de glycérine, d’Alfa Arbutin, de gluthanione, de curcuma et de vitamines A et B, White Metissa est une gamme destinée aux personnes qui ont déjà un teint bronzé et qui souhaiteraient avoir une ou deux teintes de plus.

Pure Metissa : c’est une gamme conçue pour les personnes qui veulent avoir un teint bronzé. Elle éclaircit votre teint, ­l’uniformise et le rend lumineux. Elle est composée de cocoa butter, de collagène, d’acides de fruits, d’huiles essentielles et de poudre de gluthanione.

Diamond White : elle assure une clarté et une ­luminosité incroyables à la peau car elle est composée d’agents ­ ­blanchissants tels que : le Macadamia. Elle éclaircit très vite la peau tout en vous donnant une teinte douce, claire et sans tâches.

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BIEN-ETRE

AU DELA DE LA SANTE, SE SENTIR BIEN

Toutes ces gammes sont composées de : - Savon - Lotion visage à base de jus de caviar contre les boutons - Crème de visage très éclaircissante contre les fards et les tâches brunes - Sérum contre les tâches des pieds et des mains.

La plus-value chez Afrobela Outre les différentes gammes, Afrobela Store dispose d’autres produits types tels que : le sérum de Glutax pour éliminer les tâches pigmentaires des doigts et des pieds, un savon unifiant zéro tâche, une gamme ­clarifiante ­junior, une lotion peeling anti acné, etc.

Nos Offres

Soins du corps Gommage facial Gommage corporel Epilation Soin du visage Massages Pédicure-manucure. tacts

Adresse & Con

L’institut Afrobela Store est situé à Fidjrossé Houenoussou juste avant le marché Houenoussou, en face du dépôt de cimenterie. Tél. +229 95 34 45 45 / 97 72 00 36

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FRESH PEOPLE

FASHION, PEOPLE, MARQUES & BOUTIQUES

OSEZ L’URBAIN AWAM (Africa With A Motive) est-ce un concept ou juste une marque ? Ça va au-delà d’une marque ; c’est un concept pensé et décidé par mes deux soeurs et moi-même. Toutes les trois avons un esprit d’entreprise qui nous lie et des passions qui nous distinguent. En alliant l’éducation que nous avons reçue et les compétences que nous avons acquises au cours de nos formations respectives, nous voulons faire de nos passions des métiers qui auront un impact positif sur la vie de l’ensemble des africains. Nous voulons faire de AWAM un groupe diversifié avec des activités dans des secteurs porteurs. Notre objectif est de contribuer au développement du continent africain auquel nous sommes très attachées. AWAM n’est que la première sous-branche à faire surface. Je précise que AWAM découle de l’abréviation de notre patronyme “AHOUANMENOU”, difficile à prononcer par certains. La magie de la phonétique a permis de ­retrouver dans cette abréviation, l’acronyme de notre projet. Pourquoi avoir opté pour un style urbain pendant que beaucoup de personnes penchent pour le wax ? Vos études en art ont-elles influencé ce choix ? A la base je ne suis pas du tout une styliste comme ­beaucoup le croit. Je fais des études de graphisme à New York et depuis quelques années j’ai développé une ­passion pour la conception des ­ imprimés et des ­ illustrations. J’adore le wax et j’apprécie la plupart des ­designers qui font ­l’actualité. Le secteur semble ­saturé car il y a de plus en plus de designers qui ­travaillent à peu près sur les mêmes ­concepts. Il ne faut certes pas renoncer à se lancer sur un créneau qu’on sait porteur ; tout dépend de ­l’originalité de l’orientation qu’on prend. En revanche, à t­ravers la marque AWAM Wear, mon but n’est pas ­forcément de promouvoir le wax africain mais plutôt l’art et la culture ­africaine en général. Je m’en i­nspire b­ eaucoup pour créer des v­ isuels et ­ imprimés. Les ­ compétences graphiques ­ acquises ­pendant mes études, sont ­évidemment un atout. A travers AWAM Wear, je voudrais valoriser et promouvoir la culture africaine autant chez nous mêmes Africains que chez les 44 C’KOI? MAG I N°24 I occidentaux.


FRESH PEOPLE

FASHION, PEOPLE, MARQUES & BOUTIQUES Qui peut s’offrir les sweat AWAM ? Pour le moment, les sweat sont accessibles à la ­diaspora africaine, aux Occidentaux et aux ­Africains qui font partie des milieux plutôt favorisés, j’en ­conviens. Le coût des articles est perçu différemment selon la ­localisation géographique et le pouvoir d’achat des consommateurs ; il me reste à cerner les réalités du pays ou de l’Afrique en général. Dans la phase ­expérimentale de notre jeune entreprise, une bonne demande vient de la diaspora et des Occidentaux mais le but, à long terme, est bien sûr de s’adapter au mieux aux ultimes bénéficiaires visés, les consommateurs ­Africains résidant en Afrique. Dans les mois à venir, il sera justement question d’études de terrain, d’actions à effectuer pour améliorer la disponibilité des articles et les décisions adéquates seront prises. Promouvoir l’art africain est votre crédo (selon nos recherches). Est-ce pour cela que vous avez adopté ces prints (les masques traditionnels colorés)?

Comment se procurer la marque AWAM ? Tous les articles (t-shirts et sweatshirts) de la marque sont disponibles sur notre boutique en ligne

Tout à fait; l’idée de styliser et de coloriser les masques, pour ma première collection, vient de mon ­environnement familial. Depuis ma tendre enfance, j’ai vécu en ­immersion dans l’art africain car mes ­parents sont eux-mêmes des passionnés d’art. Dans le ­cadre de la galerie d’art, La Touche Africaine, qu’ils ont tenue au Benin pendant des années, ils organisaient de expositions périodiques d’objets d’art et d’artisanat ­ ­africains, usuels et décoratifs. Ils avaient justement un intérêt particulier pour les masques qu’ils allaient ­collecter dans tous les coins de la sous-région. Il y avait toujours des collections de petits masques ­ivoiriens, finement colorés et à vocation identitaire : les masque-passeports. Je pense que cet ­environnement a forgé mon attachement à l’art africain et aux masques en particulier. J’ai choisi de nommer chaque masque stylisé dans la langue nationale de mon père, le ­Goungbé, en fonction de ce que les traits m’inspiraient (Amour, ­Racines, Beauté, Pouvoir, Force). Le concept a été lancé par les masques. De nouvelles collections suivront avec des visuels ­différents… et des surprises viendront. La disponibilité des articles et les décisions adéquates seront prises.

(www.awamwear.com) C’KOI? MAG I N°24 I

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STORY

NOUVELLE HISTOIRE

A mon réveil, la fête battait toujours son plein, on aurait dit que

Martine entra en trombes, toute trempée par la sueur par la

mon anniversaire était juste un alibi pour cuver à mort. Ma mère

danse…

était à mon chevet. Elle me tendit un verre d’eau.

- Ahhh déjà réveillée ? C’est super, il est l’heure de couper ton

- Je sais que tu travailles beaucoup et c’est tout à fait normal pour

gâteau et de formuler ton trentième vœu.

une jeune femme de ton âge. Tu as «30 ans aujourd’hui et si ce

Dit sur ce ton, je me sentis vieillir tout d’un coup. Je ne savais

n’est pas ce petit incident, tu serais mariée actuellement. Mais

encore quel vœu je ferais mais j’en avais une idée…

il n’est pas trop tard. Tu as réussi plus vite que moi chérie, tout

Me voilà devant mes bougies… Le gâteau était parfait. Tout en

te sourit. Cependant il te manque une toute petite chose. C’est

chocolat avec une odeur de Rhum à plein nez. Martine exagère

important d’avoir quelqu’un. Je veux bien que tu essaies encore…

mais, c’est pour la bonne cause.

Tu es certes jeune, mais tu n’as plus toute la vie devant toi. Mon

- « Mon Dieu, faites que je sois heureuse. C’est important. »

rêve pour toi est de te voir bien entourée de la marmaille qui gi-

Je soufflai mes bougies avec un brin d’espoir. Je pensai au Mon-

gote de partout. C’est aussi ça être une femme accomplie…. Tu

sieur à la Range Rover noire et je souris. Il n’y avait pas de doute.

dois continuer à prier, c’est Dieu qui donne un mari. Tu as toutes

Tout allait s’arranger.

les raisons au monde de ne plus faire confiance à un homme mais essaie encore… 46

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Durant un mois, je n’eus aucune nouvelle de mon parfait étranger


STORY

NOUVELLE HISTOIRE et je m’inquiétai. Je semblais bouillir à 200 degrés, tant j’avais la

encore. C’était inhumain et je le savais à présent… Mais peu im-

fièvre. Un soir à peine rentrée je me préparai pour un dîner de gala.

porte.

Ma robe était noire, moulante à souhait avec une large fente sur

Parfois je rêvais de lui, et tout était si réel, que j’en avais peur des

la cuisse gauche, découvrant ma peau caramélisée. J’attrapai mes

fois. Je rêvais qu’il me possédait partout, n’importe où et chaque

cheveux en un chignon et me maquillai comme une femme fatale.

fois c’était impressionnant. Des fois, je me couchais tôt pour pou-

C’était peut-être le moment où je rencontrerai l’homme de ma vie,

voir prolonger mon rêve et je prenais plaisir à me réveiller, toute

qui sait ?

trempée. Ma couette était humide parfois. Je ne me l’expliquais

Je pris le fameux coffret et mis les bijoux qu’il m’avait offerts. Un

pas. Je voulais juste jouir, jouir et mourir entre ses bras. Il venait

frisson me parcourut des pieds à la tête et je pris froid. Je me mi-

dans mon rêve, je l’attendais et on s’aimait.

rai longuement, quelque chose avait changé en moi, et ce n’était

Je marchais sur la plage, seule… Soudain un vent effroyable souf-

pas que la rivière de rubis, c’était autre chose de mystérieux et

fla à faire lever les vagues. Une main me saisit alors que j’allais me

effrayant. J’étais très belle, trop belle.

noyer. Non... Je ne savais pas nager. Puis le flou complet…

Tout à coup, j’entendis sonner. Je m’empressai d’ouvrir et ce par-

Je me réveillai en sueur. J’avais l’impression que quelqu’un était

fum que je connaissais si bien m’accueillit comme une gifle. Il était

couché dans mon lit près de moi. Ce n’était qu’un mauvais rêve. Je

là… Dans un costume sombre, les yeux brillants. Il me contemplait.

dormis alors la lampe allumée…

Mon cœur bondit dans ma poitrine à me faire mal. L’émotion était

Depuis six mois, tout semblait me réussir, j’avais des opportunités

à son comble.

d’affaires incroyables, si bien que je n’en revenais pas. Je me disais

- Viens, je t’emmène. Il me tendit la main.

que c’était la chance d’être amoureuse et de trouver l’homme de sa

Je n’avais pas la possibilité de refuser alors je remuai la tête pour

vie. Jusque-là j’avais oublié de demander son nom… J’oubliais à

dire oui. Alors nous y allâmes. J’avais l’impression d’être une reine,

chaque fois. Ce n’était pas possible. Chose curieuse, il ne m’appe-

assise à côté de son roi dans un char. Je souris, émerveillée… Tout

lait jamais. Il apparaissait et disparaissait. Je savais que je menais

était magnifique. Il m’a fait danser, comme dans un conte de fée.

une vie de débauche à cuver le vin avec lui et visiter les suites

Je semblais glisser sur un petit nuage. Il était parfait et toujours ce

royales de grands hôtels… On voyageait tout le temps, il avait un

parfum qui me faisait tourner la tête et me subjuguait.

jet privé. Il me présentait à des gens importants. Ils l’appelaient «

Une fois la fête finie, il me déposa. Je ne sus si c’était les quelques

le Prince ». La royauté comme je l’imaginais. J’aurais un titre si je

verres de champagne, ou l’excitation de l’avoir près de moi, je de-

l’épouse. Mais pour le moment, Je recevais des commandes, bref

mandai à brûle-pourpoint.

tout allait bien jusqu’au jour où ma tante fit son irruption dans mon

- Voudrais-tu… Un café ?

appartement.

On savait tous les deux que ce café était un alibi, mais peu importe,

C’était une vieille dame qui arrivait du village, mais elle était très sa-

j’allais si bien avec lui, alors pourquoi me priver de sa présence ?

vante. Un jour qu’on était assise devant la télé, elle aborda le sujet.

Il entra et ferma la porte à double tour. Je voulus parler mais je ne

- Que fait ton fiancé ?

trouvai pas les mots.

- Il est chasseur de commerce. Il recherche des opportunités d’af-

- Ça fait longtemps que tu attends…

faires.

- Je…

- Très bien ma fille. Et quand est ce que je le rencontre ?

Il me fit taire d’un baiser et tout s’enflamma autour de nous. Ce

- Bientôt… Il viendra nous voir dès qu’il a du temps.

n’était qu’un baiser mais il avait l’air beaucoup plus significatif. Le

- J’ai hâte de le voir.

feu coulait dans mes veines et j’entendais des voix dans ma tête.

Elle était très gentille, même si un peu mystérieuse.

Je ne pouvais plus me retenir, même si nos gestes étaient lents. Il

Un soir, je mis le collier pour sortir. Et elle me vit …

y avait une passion déferlante au moment de la possession et j’eus

- Tu devrais vendre ce collier et donner l’argent aux pauvres. Il est

l’impression d’atteindre un sommet impossible… Je me noyais, je

hors de prix ma petite.

brûlais, je fondais et je m’éparpillais. C’était magique. J’en voulais

- Non. C’est un cadeau… De mon fiancé. C’KOI? MAG I N°24 I

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STORY

NOUVELLE HISTOIRE - Ah ! lui… Il ne veut toujours pas me voir ? Cela fait deux semaines

Je fis attention cette fois-ci. La nourriture était agréable puis com-

que je l’attends…

mençait à devenir de plus en plus infecte dans ma bouche. J’avalai

- Il viendra. J’eus un sourire apaisant avant de l’embrasser sur le

trois bouchées, puis le tournis.

front. Je sortis, je ne sus comment il m’attendait devant ma voiture garée

Je me noyais, je le savais. Mes mains étaient plaquées contre mon

au lavage, dans la rue voisine… J’étais surprise de le voir.

corps et je ne voyais que des écailles pousser sur ma peau. Je criais

- Je te croyais en Inde.

à l’aide… J’entendis de très loin la voix de tante Mady.

- Je suis rentré hier soir. J’ai voulu te faire une surprise, mais… On

« Tu cours un grave danger, et je suis venue te sauver. Cet homme

dirait que tu préférais la compagnie de quelqu’un d’autre, fît-il, amer.

n’est pas ton homme, c’est un imposteur et il ne t’aura pas. Je vais te

- Ah… C’est ma tante Mady… Elle meurt d’envie de te rencontrer.

sauver contre ton gré. Rends tout… »

- Ne te fâche pas. Je ne suis pas prêt à rencontrer les gens de ta

Je ne rêvais pas. Je vomissais des écailles en roulant comme une

famille. Je viendrai te voir, dès qu’elle serait loin de notre nid d’amour.

toupie et je ne maitrisais plus rien.

Il me prit la main et m’entraina dans sa voiture. Je n’avais même pas

Une fois la tempête apaisée, j’étais recouverte d’un drap blanc, as-

la force de riposter. Quelque chose me contrôlait. Il m’embrassa. «

sise sur un tapis rouge.

Amélia, je t’aime. Et tu es à moi.»

-

J’étais restée interdite. Il ne me l’avait jamais dit. Un nœud se forma

eaux, ma fille. Tant que Dieu est lumière et que je suis sa servante,

dans ma gorge.

cela n’arrivera pas.

Donc comme cela, tu comptais épouser le prince des

Je rentrai tard. Tante Mady m’attendait. - Alors ?

Tout autour de moi n’était que débris et encens. Il y avait deux per-

- On s’est vu, mais il était trop pris pour me déposer, mentis-je.

sonnes. Soto le petit pêcheur et une dame. Tante Mady raconta

- Oh ma fille. J’espère qu’il est vrai avec toi ma petite.

l’histoire. Comment elle faisait depuis très longtemps les rêves où je

- Ne t’en fais pas…

poussais les cheveux interminables et des écailles comme une mami wata. Elle m’avait mise sous protection, voilà pourquoi depuis son ar-

Je passai des nuits blanches. Comment faire partir la tante ? Et si je

rivée, il ne pouvait entrer dans la maison. Elle exhiba triomphalement

simulais un voyage ? Je me levai un matin et pliai mes affaires. La

le collier de rubis.

situation était on ne peut plus claire. A cause de la tante, je n’arrivais

-

plus à le voir autant que je voulais, il y avait comme une dépen-

d’être son amante et son esclave. Voilà pourquoi il apparaissait

dance, comme si elle venait interférer sur ma ligne avec ses ondes

chaque fois que tu le mettais. Tu l’as remarqué n’est-ce pas ? Pour

négatives. J’étais en manque et je devenais certainement folle. Tanti

trouver une arme efficace, j’ai dû retourner à la source. Là où tout a

Mady était dans le salon, elle faisait du thé.

commencé. Nous avons retrouvé la bague qui a fait ton alliance avec

- Je dois voyager tantie, j’ai une urgence. Je rentre dans deux jours.

lui, celle qui lui a ouvert les portes de ta vie. Il attendait une occasion

- D’accord ma petite. As-tu besoin de quelque chose ?

spéciale pour te faire reine. Mais ma petite, tu es et demeure une tour

- Non… Tu rentres quand au village ?

imprenable. Dieu t’a délivrée et il ne reviendra plus jamais. Tu n’es

- Bientôt. Je ferai une dernière nuit de prière avec mes disciples et

plus sa chose. L’homme de ta vie t’attend. Il n’attend que toi. Tu le

c’est fini.

verras bientôt. Tout est écrit.

Ma petite, avec ceci, il te contrôlait. Tu avais accepté

Elle était comme une prêtresse mais le reste, je n’en savais rien. Je me réjouis intérieurement de son départ et fis semblant de boire mon

Je pleurai de toute mon âme … Il a dit qu’il m’aimait… Non, ce n’était

thé qui se renversa.

pas possible… Ce n’était pas possible… Oh mon Dieu…

- Quelle maladroite je fais… - Laisse ma petite. Je vais nettoyer. Tu peux manger les omelettes aux herbes fines… 48

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FIN.-


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FOIROSCOPE

NOS FOIROLOGUES VOUS LIVRENT VOTRE HOROSCOPE DECALE

Bélier

Balance

Tiens ta révélation du mois : poison d’avril.

Une balade à la plage ne te fera aucun mal. Pour une fois, tu éviteras le sport du (lit)toral.

Taureau

Scorpion

Tous ceux qui te prendront de l’argent au nom du 1er avril ne sont pas de bons amis, renies les. Surtout attends le 1er avril de l’an prochain pour les récupérer.

Tu aimes copier les bonnes habitudes de tes proches. A force de continuer sur cette lancée, tu risques de devenir leur sosie mais en mauvaise version.

Gémeaux

Sagittaire

Mais tu exagères ! Au sujet de koi ? Les astres y réfléchissent encore.

La vie est un combat et non une perpétuelle plainte. Combats les maux et ne t’en plaint pas, sinon, ils t’embrigaderont.

Cancer

Capricorne

Fais-toi accompagner lorsque tu voudras faire des emplettes. Sinon, tu feras toujours le ­mauvais choix.

Tu deviendras meilleur à condition que tu travailles, et non voler les idées d’autrui comme tu en a l’habitude. Krkrkr

Lion

Verseau

« Le monde appartient à ceux qui se lèvent tôt. » Et toi tu te réveille à 11h ou 12h. A toi-même de voir ce qui peut bien t’appartenir ici bas.

Yako ! Ce n’est pas parce que ton candidat n’est pas élu et que tu ne pourras plus être nommé qu’il faut chialer, la vie continue kèh !

Vierge

Poisson

Arrête de mentir un jour, Dieu te voit.

C’est bien de prendre la vie du bon côté mais l’excès de défoulement conduit à la paresse. A bon entendeur !

Par Michael TCHOKPODO

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