Ckoi magazine n°23 fevr mars 2016 light

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C’KOI? MAG I N°23 I

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C’KOI? MAG I N°23 I


C’KOI? MAG I N°23 I

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edito

MOT DE LA REDACTION Ensemble, nous ferons encore plus d’exploits

Nous n’allons pas manquer d’avoir une pieuse pensée pour les femmes, mères de l’humanité, qui ont célébré ce 8 mars la

Depuis quelques jours, vous guettiez le nouveau ­numéro de votre

­Journée Internationale de la Femme. Mention spéciale à celles

magazine jeune et tendance. Il est enfin à votre ­portée avec son

qui ont décidé de réussir leur entreprise comme ­Samiratou Tabé,

lot d’innovations. Constatez par vous-même nos ­modifications

créatrice de mode et promotrice de la marque ô’dam.

éditoriales. Mieux, il a grandi de quelques centimètres. Il n’y a

Ce numéro de C’KOI ? Magazine n’est que l’expression de vos

pas que ça ! De nouvelles rubriques s’ajoutent « Autocase, Dé-

­aspirations. Vous y découvrirez la coqueluche du Rnb ­africain

coration, Bien-être et I­nnov’action » viennent varier la gamme

­Shado Chris. L’actualité électorale est passée à la loupe et le

d’informations qui vous est fournie. Au demeurant, nous restons

besoin d’assainissement de la ville de Cotonou ­ revient sur

tendance et ­encore plus diversifiée pour répondre pleinement à

tapis. Notre astrologue maison vous prédira des nouvelles ­

vos ­attentes.

­abracadabrantes sur votre avenir... Inconditionnels de C’KOI ?

Coïncidence pour coïncidence, C’KOI ? n°23 paraît en pleine

Nous transcendons les écueils par la force et l­’envie que

­période électorale. Notre pays tourne avec magnanimité, une

­suscitent vos soutiens. Et pour cette année, nous n’en sommes

page de son histoire en organisant une élection apaisée. Le

qu’au ­début. Le mérite que nous nous ­souhaitions ne viendra pas

peuple a librement exprimé son vote, confirmant la ­légendaire

sans vous. « La route est longue mais l’arrivée sera belle », a

­démocratie dont on crédite la terre de « ­Béhanzin. » Le ­processus

chanté le groupe Diamant Noir.

suit son cours et le Bénin connaîtra dans une ­poignée de jours, le

Avec C’KOI ? Magazine, la légende suit son cours…

SOMMAIRE

successeur de Thomas Boni Yayi.

Hermann BOKO Rédacteur en Chef

THE SUSPECT DU MOIS I 14

INSIDE I 19

PARCOURS I 26

SHADO CHRIS D’arrangeur à chanteur

ô’dam Wax, ciseaux et petites merveilles by Samiratou Tabe

Dr Issa AOULATH Docteur en gynécologie obstétrique

04 Edito

10 Culture

24 Cotonou Times

05 AIMDEAIR

14 The Suspect du Mois

26 Parcours

19 Inside

29 AFFAIRAGES DE LA VIEILLE MERE

22 Le B-A BA de Cotonou

30 Event

Le sourire du mois

06 INBOX

Courrier des lecteurs

08 TOP5 AFRICA GOOD NEWZ

Bonnes nouvelles du continent

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C’KOI?MAG C’KOI MAGI N°23 I N°23I I

Les Jumeaux, le mystère de la double naissance

Shado Chris, d’arrangeur à chanteur ô’dam by Samiratou Tabe Sélection culte de bons plans

La gestion des déchets solides à Cotonou

Rencontre avec Docteur Issa AOULATH La rubrique des kpakpatos

A l’Afrowork de la marque Afroshine


AIMDEAIR

LE SOURIRE DU MOIS Alors qu’ils sont à 10 000 mètres d’altitude, les passagers d’un avion constatent qu’un des moteurs est en feu. Un vent de panique souffle alors dans la cabine. L’hôtesse tente de les raisonner, mais ne parvient à rien, d’autant plus qu’un deuxième moteur vient de s’enflammer sur l’autre aile de l’appareil. À ce moment, le pilote sort de la cabine de pilotage et se montre aux passagers en souriant. Il explique à tout le monde que tout va bien se passer, que la situation n’est pas critique et que l’avion est totalement sous contrôle. Du coup, les passagers se calment et vont se rasseoir. Après son speech, le pilote extrait plusieurs paquets du cockpit, et il en tend un à chaque membre de l’équipage. Un des passagers qui regardait la scène demande : - Mais... ce sont des parachutes ?! Et le pilote répond : - Oui, ce sont des parachutes - Pourtant vous venez de nous dire que tout va bien et qu’il n’y a rien à craindre ?! - Tout à fait vrai : on va chercher de l’aide et on revient.

Vous lisez le N°23 de C’KOI? Magazine avec le soutien de

FOCUS I 33

AUTOCASE I 36

STORY I 46

DIAMANT NOIR Artistes engagés

EUROSTAR LIMOUSINES Abidjan, le must de la location haut de gamme

ILLUSION BRESILIENNE Le Prince des eaux

BIEN-ETRE

33 Focus

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34 Innov’Action

41 LES CONSEILS DE PENELOPPE

Artistes engagés

Illusion Brésilienne, suite et fin

36 AutoCase

EUROSTAR Limousines, Abidjan

40 Ca se discute

Qu’attendez-vous du prochain PR?

Tania Perle prend soin de vous

50 foiroscope

Les astres fougeux vous parlent

La sexologue-maison

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allo cuisine

La sauce légume tchayo

46 story

Le Prince des eaux C’KOI? C’KOI MAG I N°23 I

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#23

INBOX Elfe Dossa Coucou,j’aimerais me mettre en contact pour avoir C’KOI? magazine, ­merci d’avance!

N°23 Février - Mars 2016 Autorisation de publication N°1299/MISPC/DC/

Bonjour Elfe. Rdv dans nos points de distribution à chaque parution ou

SG/DGAI/SCC

appelle le 99 94 99 99 pour t’inscrire en tant qu’abonné. Mieux, ­télécharge

Edité par : InFiniti PMA Sarl

l’application C’KOI? Mag sur Playstore pour vos téléphones Android ou

Adresse : Jericho - Cotonou Tél : 99 94 99 99 / 95 99 40 44

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www.issuu.comn/ckoimag.

E-mail : infiniti.agence@gmail.com

Merci

Directeur Général : Jaures Amen

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Directeur de publication : Jaures Amen

Xavier Liams

Direction artistique : JUSDORANGE

Le magazine n°21 était super. J´ai apprécié les candidats UC, juste par la

Rédacteur en chef : Hermann BOKO

vue de leurs photos si bien prises par les photographes. Humm je fais un

Graphisme : Jaurès Amen, Parfait Kakou,

coucou aux stylistes. Je remercie Pénéloppe pour ses conseils.

Steven Aurel Adjibi Rédaction : Hermann Boko, Falonne ­Maoussi, ­Michael

Merci Xavier, toujours fidèle.

TCHOKPODO, Cynthia L. Rokya MINTCHI

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Chefs de Pub : Walid Alley, Samira FIKARA.

Justino Vieyra

Collaboration extérieure : Marlène H., Gwenael Mawunyo, Damienne H, Abel M. Photos : Gopal Amah, Jusdorange, Jupiterimages Remerciements : O’DAM, Arcadius TCHOKPODO, FLorent TASSO Equipe de promotion : Elvis, JSK, Sandrine Nicole, Pascale de Porto Novo, Kate de Parakou, Walid, Coco Lay Distribution : Cotonou, Porto-Novo, Calavi, Parakou, Kiosques, Universités et espaces culturels. Disponible à : L’Ethik Boutique St Michel, Galette à Sucre, Kiosque FSS, Vals Plazza, Paillotte du CCF, Doddy’s Pizza, dans les grandes écoles et universités du Bénin ainsi que dans le réseau des entreprises de Cotonou. Contact Commercial & Publicité: 99 94 99 99 / 97 16 80 37

L’APPICATION C’KOI? EST DESORMAIS DISPONIBLE En téléchargement libre sur PlayStore pour vos smartphones Android LISEZ C’KOIMAG EN LIGNE GRATUITEMENT SUR LA PLATEFORME ISSUU A L’ADRESSE https://issuu.com/ckoimag

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Prosperité à l’équipe du mag. Merci Justino, ensemble pour des aventures plus folles avec nos lecteurs.


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TOP5

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AFRICA GOOD NEWS

la première ­voiture 100% ­ougandaise bientôt sur les routes

Une voiture 100% ougandaise verra bientôt le jour. Un prototype de la berline vient de passer ses derniers tests. La première voiture 100 % ougandaise, une berline avec moteur à combustion, qui devrait être vendue autour de 25.000 ­dollars (environ 12.500.000 fCFA) et destinée aux Ougandais relativement aisés. D’ici à 2018, le pays aimerait produire 300 voitures afin de développer aussi l’emploi. Et le gouvernement souhaite atteindre 60.000 véhicules d’ici à 2040. La création de cette voiture, une première en Ouganda, a été initiée en 2007 grâce à un programme extrascolaire de ­l’université Makerere, la plus grande université du pays, située à Kampala. Des étudiants avaient pour projet, en partenariat avec une université américaine, de concevoir une auto hybride. Forts de leur succès avec ce premier projet et d’une belle enveloppe gouvernementale, les étudiants se sont donc lancés dans la conception de la Kiira Smack. « Le nom même est une idée du président Yoweri Museveni. Il voulait quelque chose qui unisse le pays. Kiira, c’est un mot du luganda (ndlr : une des langues parlées en Ouganda), qui fait référence aux sources du Nil. Là où l’eau est bruyante, pleine de force et de mouvement. »

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LE BALLON DE DIDIER DROGBA

Déjà à la tête d’une fondation, Didier Drogba trouve encore la force de venir en aide aux nécessiteux. Le chouchou de José Mourinho vient d’annoncer le lancement d’un projet qui pourrait apporter un peu de lumière à des millions de familles africaines. La star fait la promotion en Afrique d’un Ballon de foot, capable d’émettre de l’électricité. Le ballon en question dispose d’une batterie qui alimente une ampoule destinée à éclairer un local. La batterie incluse dans le ballon se recharge automatiquement à chaque fois que l’on y joue. Une contribution certes modeste, mais qui ­permet de combiner passion du foot et éclairage local pour faciliter l’apprentissage à la nuit tombée. 8

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TOP5

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AFRICA GOOD NEWS

Un jeune ­acteur ghanéen de 15 ans ­récompensé aux ­Independent Spirit Awards

Abraham Attah, acteur ghanéen de 15 ans, désigné meilleur acteur dans un premier rôle pour sa ­prestation dans “Beast No Nation”, lors de l’édition 2016 de la cérémonie annuelle des Independent Spirit Awards, Il y a campé, avec beaucoup de talents, le rôle d’Agu un enfant soldat, aux côtés de la star Idriss Elba. C’est le tout premier rôle de l’adolescent ghanéen. Ce ­dernier a reçu une standing ovation de la part de toutes les personnes présentes à la cérémonie. Personne n’avait espéré qu’il décroche cette distinction. Le talent précoce du jeune homme est si prometteur que certains en font déjà la relève de célébrités telles que Djimon Hounsou ou encore Chiwetel Ejiofor.

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UN ­étudiant nigérian ­fabrique des ­portables ­tactiles

Omojie Osias, étudiant en fin de formation à l’université de l’État fédéral du Bénin au Nigéria, pour son projet final, il a décidé de concevoir un téléphone tactile avec des matériaux ordinaires. Si le résultat est jugé extraordinaire par la critique médiatique, peu de personnes avaient accordé foi au projet. Mais le jeune étudiant a tenu bon. « Mon rêve était plus fort que tous les obstacles qui se dressaient sur mon chemin. J’ai converti tous les doutes et les incertitudes de mes proches en un formidable moteur.» Le smartphone de 2cm d’épaisseur révèle une technologie avancée. Osias exhorte les autorités et les investisseurs à faire davantage confiance aux jeunes talents. En Côte d’Ivoire, la distribution de chaînes ­ de ­télévision par câble ou par satellite est ­désormais ­ouverte à la concurrence. Le chinois StarTimes, ­filiale du japonais Strong Technologies, ­Akwaba Télé SA, et la filiale du béninois TV-Com ­(TV-Com Côte d’Ivoire SA), sont autorisés à vendre leurs bouquets. Pour une caution de 100 millions de FCFA (152 450 euros). À terme, la HACA (Haute Autorité de la Communication et de l’Audiovisuelle) ­entend porter à 10 le nombre des distributeurs de chaînes en Côte d’Ivoire.

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trois ­nouveaux DISTRIBUTEURS DE BOUQUETS EN CôTE ­D’IVOIRE C’KOI? MAG I N°23 I

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CULTURE

Entre tradition, culte et modernite

La gémellité Un mystère biologique et culturel Selon la croyance populaire, les jumeaux sont perçus comme des « divinités » ayant des traits communs et un style de vie particulier. Mais la science les définit comme un phénomène biologique grâce auquel deux enfants sont conçus et nés de la même mère.

Procréer des jumeaux n’est pas un phénomène propre à ­l’Afrique. Mais il existe une différenciation génétique entre des jumeaux généralement perçus comme « faux ou vrais. » ­Biologiquement, les vrais jumeaux sont issus d’un même œuf fécondé par un spermatozoïde et qui se scinde au cours des divisions cellulaires donnant deux êtres totalement identiques. Ils sont différents des demi-jumeaux qui eux, sont issus d’un même ovule qui, après division exceptionnelle est fécondé par deux spermatozoïdes donnant des êtres presque identiques. Les faux jumeaux quant à eux sont issus de la fécondation de deux ovules par deux spermatozoïdes, donnant des êtres génétiquement différents. La science la différencie nettement des faux jumeaux de pères différents qui proviennent d’un cas particulier d’anomalie ovulatoire. Autrement dit, la femme ovule deux fois de suite. Et chacun des ovules peuvent être fécondés par deux spermatozoïdes issus de différents ­partenaires avec lesquels elle a eu des rapports sexuels. Dans ce cas, il peut même arriver que ces jumeaux soient de différentes races.

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C’KOI C’KOI?MAG MAGI N°23 I N°23I I

Les jumeaux : ce qu’ils représentent dans la tradition béninoise « Les jumeaux sont considérés comme des enfants ­particuliers parce que culturellement, la naissance doit être suivie d’un seul enfant et non de deux. Quand il s’agit de deux ou plus, on pense que c’est un don des ancêtres qui se sont r­ eproduits à travers ces enfants. C’est pourquoi, ils sont considérés comme des divinités » explique Florent Tasso, sociologue de développement à l’Université d’Abomey-Calavi. Mais cela n’empêche que dans la société béninoise, les jumeaux soient perçus différemment. « Dans notre tradition, les jumeaux, signe de la fécondité, représentent le symbole du couple » a laissé entendre Rosine Kèdédji, une vraie ­jumelle. « Les jumeaux ont l’art d’attirer les regards où qu’ils soient et sont considérés dans leur famille comme source de ­richesse. Le fait que nous venons en double fait que ­beaucoup de personnes pensent que nous sommes des génies. Donc, selon notre volonté, nous pouvons attirer le malheur comme le ­bonheur ».


CULTURE

Entre tradition, culte et modernite

Les cérémonies de naissance des jumeaux A leur naissance, les jumeaux subissent généralement des cérémonies à cause de leur statut particulier. Ces ­cérémonies sont essentielles et obligatoires dans certaines familles. Il en existe trois types : la sortie des jumeaux, le retour de la forêt et la sortie des jumeaux au marché. La sortie des jumeaux consiste à éviter tout contact entre la mère et les jumeaux et à lui interdire de sortir de la concession. Ceci sur une durée allant de trois jours à trois mois (variable selon la tribu). Le retour de la forêt se fait après consultation des oracles pour savoir de quelle forêt proviennent les jumeaux. On s’y rend trois mois après leur naissance pour y découvrir sous quelle « aura » ils sont venus. Ce n’est qu’après cela que le prêtre érige un autel à l’enseigne des jumeaux où la mère devra faire des sacrifices ou des offrandes chaque vendredi. La sortie des jumeaux au marché a lieu le cinquième mois au plus tard, après leur naissance. Leur mère effectue des ­achats au marché dans des calebasses. Avec son cortège, elle doit faire trois fois le tour dudit marché. Elle dépose ainsi ces offrandes au pied du dieu Aïzan et retourne au marché avec les jumeaux pour la grande collecte. Seule cette cérémonie permettra à la mère d’aller désormais librement au marché.

Les interdits des jumeaux La légende des jumeaux raconte qu’ils ont pour ­compagnons, des génies semblables à ceux qui animent les petits singes roux appelés « zin » en langue fon. C’est pourquoi il est ­interdit aux jumeaux de consommer la viande de ce singe ou de le chasser. Pour cette raison, certains prénoms donnés aux jumeaux ont pour préfixe « zin », et le singe symbolise les jumeaux. En plus de ces cérémonies de naissance, les gémellaires doivent respecter certains interdits. Ils ne se limitent pas qu’aux jumeaux mais aussi à leurs géniteurs. Il est interdit aux parents d’habiller les jumeaux de différente manière ou encore de privilégier l’un des jumeaux aux dépens de l’autre car ce dernier pourrait se sentir délaissé. Cela pourrait avoir pour conséquence la mort du jumeau délaissé.

“... Il en existe trois types : la sortie des jumeaux, le retour de la forêt et la sortie des jumeaux au marché.’’ C’KOI MAG I N°23 I C’KOI?

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CULTURE

Entre tradition, culte et modernite

Quand les jumeaux sont représentés par des statuettes Dès leur naissance, des statuettes sont conçues pour représenter les jumeaux. « C’est une ­ représentation ­physique qui incarne un esprit que le jumeau doit porter sur lui. ­Autrement dit, cette ­statuette doit ­accompagner l’enfant dans tout ce qu’il fait », détaille le sociologue. La statuette est aussi la représentation d’un jumeau déjà décédé. Cette relique en bois sert de réceptacle pour l’âme du défunt. Elle empêcherait même le jumeau vivant de vouloir ­rejoindre son frère dans l’au-delà. Dès lors, elle doit être ­considérée par la mère comme étant son ­propre fils. Chez les ­yoruba, le jumeau décédé est ­appelé l­ ’enfant « ­Ibeji » (le double). Le mettre en colère peut ­entraîner de n­ ombreuses répercutions comme la stérilité de leur mère ou des maladies. Chaque « Ibeji » est unique et peut être vêtu selon les goûts de la famille.

“... Il a même des humeurs et je les perçois parce qu’il y a une forte ­connexion entre nous. ...’’ Micah (pseudonyme) est une jumelle pour qui la vie d’un gémellaire est particulière et un peu ­difficile surtout quand son jumeau n’appartient plus au monde matériel. Ils se sont séparés à la ­naissance. Mais avec la représentation en bois d’iroko de son frère, elle ne souffre pas de son absence. Avec cette représentation, elle arrive à ­communiquer avec lui. « C’est dingue mais c’est réel. Il a même des humeurs et je les perçois parce qu’il y a une forte connexion entre nous. Quand je lui donne à manger et qu’il n’aime pas ce que je lui ai donné, il fait dos au repas ou quand je lui porte une chaîne et qu’il n’aime pas aussi, soit la chaîne se perd, soit le fermoir n’arrête pas de s’ouvrir. » Quelques fois, pour communiquer avec son frère jumeau, Micah se rend dans des lieux indiqués en la matière au Bénin où un prêtre du culte des jumeaux 12

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lui sert d’intermédiaire. Le frère jumeau de notre confidente joue le rôle de protecteur et de guide parce qu’elle nous a confié ceci : « quand je lui demande son avis sur un sujet, j’obtiens ­systématiquement la réponse. Lorsque sa réponse est négative et que je m’entête à faire cette chose, ça finit souvent mal. Du coup, je ne prends pas de décision sans lui en parler. » Il est bon à savoir qu’en milieu fon, on ne dit pas d’un jumeau qu’il est mort mais qu’il est allé chercher du bois dans la forêt. Le complexe d’aînesse est remarquable chez les jumeaux. « Tout part d’une épopée selon laquelle le frère le plus âgé enverrait son petit frère en mission histoire de voir comment est le monde extérieur. Si le premier jumeau pleure, c’est que l’environnement est favorable et que le second qui est l’aîné peut aussi sortir du ventre de la mère » nous a confié Joël Zannou, père de jumeaux. Rockya MINTCHI & Falonne MAOUSSI


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THE SUSPECT DU MOIS INTERVIEW

Propos recueillis par Falonne MAOUSSI

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THE SUSPECT DU MOIS INTERVIEW

SHADO CHRIS

D’arrangeur à chanteur : le virage C’KOI? C’KOI MAG I N°23 I

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THE SUSPECT DU MOIS INTERVIEW

Il définit son style comme un mélange entre le rap, le coupé décalé et l’afro beat. Shado Chris est l’artiste africain de ­musique moderne qui cartonne en ce moment dans les hits. A la base arrangeur, il devient artiste chanteur et étonne par son talent. Christian FALE de son vrai nom, Shado Chris a fêté la noël à Cotonou dans le cadre du show organisé par la dynamique équipe de Spirits Events grâce à qui nous avons décroché l’exclusivité de cette interview. Lisez plutôt.

D’où est venu ton blaaz ? « Shado » vient du mot anglais « shadow », qui veut dire ‘’­ombre’’ et qui collait avec mon étiquette d’arrangeur parce que l’arrangeur reste toujours dans l’ombre. Cela traduit ­également mon tempérament parce que je suis une personne assez réservée. Et « Chris » vient de mon prénom «­Christian». Comment es-tu passé d’arrangeur à chanteur ? D’abord, jai fait des études en télécommunication mais la passion m’a rattrapé et je suis devenu artiste chanteur et ­arrangeur. J’ai mis mon côté arrangeur en avant parce qu’à la base, j’aime beaucoup aider les gens, j’aime partager ce que j’ai comme talent avec les autres. J’écrivais mes chansons juste que je ne les faisais pas sortir. Qu’est ce qui a changé depuis que tu es devenu ­chanteur ? Lorsque je m’adonnais qu’à l’arrangement, je ne restais qu’en Côte d’Ivoire. Mais aujourd’hui, à cause des spectacles et des tournées, je passe moins de temps au studio. Mais tout est une question de planning. Quand tu as un bon planning tu as toujours du temps pour tout.

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Ton dernier clip vidéo est sorti sous l’étiquette de Boss Playa. Tu peux nous en parler ? J’ai signé à Boss Playa depuis janvier 2015. Elle s’occupe de ma carrière en tant que artiste-chanteur et jusqu’à présent, tout se passe bien et il y a beaucoup de projets qui sont en vue avec la maison de production et j’espère vraiment qu’ils aboutiront. Comment gères-tu ton temps maintenant que tu cumules l’arrangement et le monde artistique ? Tout est une question de bon planning. Malgré mon emploi du temps chargé, je suis toujours prêt à recevoir les artistes. La preuve, j’ai sorti la nouvelle mixtape de Kiff No Beat. Ceci, après m’être lancé dans la carrière de chanteur. Qui est le modèle de Shado Chris ? Je dirai que j’ai eu plusieurs modèles. Au début j’ai beaucoup admiré Meiway, Michael Jackson, Phil Collins. Quand j’ai ­commencé à toucher les platines, ça a été David ­Tayorault qui est l’un des meilleurs arrangeurs ivoiriens, Pharell Williams et Timbaland. Je n’ai pas un modèle phare. J’ai mélangé un peu de tout pour faire de moi ce que je suis.


THE SUSPECT DU MOIS INTERVIEW

Qu’est-ce que Shado fait de ses journées ? D’abord, je me réveille tard parce que je dors tard. À mon réveil, la première chose que j’ai envie de faire, c’est d’aller au studio parce que la plupart du temps quand je me réveille c’est toujours avec quelque chose dans la tête. Lorsque tu es endormi, il y a des mélodies qui te viennent à l’esprit. Mais avant d’y aller, je fais ma petite prière qui consiste à remercier Dieu pour le souffle de vie qu’il m’a donné. Après je vais au studio où je passe toute ma journée. Je fais tout ça quand je n’ai pas un spectacle à donner. Pour les loisirs, je vais en boîte les soirs pour écouter les nouveautés. J’aime beaucoup joué aux jeux vidéo. « Je s8 jahin prêt » : pourquoi un tel concept pour ton tout premier morceau en tant qu’artiste chanteur ? « Jahin » est un mot typiquement ivoirien, parce que ­l’ivoirien a l’habitude d’avaler les syllabes, donc « jahin » veut dire « ­jamais ». Pour écrire la chanson, je n’ai pas ­beaucoup ­réfléchi, ça m’est venu comme ça. Dans le premier ­couplet

Je n ai pas un modèle phare. J ai mélangé un peu de tout pour faire de moi ce que je suis.

« ­jahin prêt » avait le sens de « je ne suis pas prêt à ­abandonner » et ça parlait de moi. Par contre, le second ­couplet parlait d’un de mes amis qui me demandait s’il devait dire oui à une fille qui veut revenir avec lui. Cette dernière l’avait laissé tomber quand rien n’allait pour lui. C’est de là que m’est venu le deuxième couplet. Es-tu un cœur à prendre ? Je fais ma musique d’abord. Je suis comme Usher, la ­musique c’est ma femme et ma femme c’est ma maîtresse. Quels sont les projets de Shado ? La sortie de mon album qui est pour bientôt. Jusque-là, je ne sortais que des singles qui sont issus de l’album qui comporte 15 titres. J’y travaillais depuis ma carrière d’arrangeur. J’ai pris certains titres pour faire le premier album. Je peux même dire que j’ai déjà les titres de mon second album. C’KOI ? Magazine t’inspire quoi ? J’ai feuilleté le magazine et je le trouve bien. Et pour ceux qui veulent voir Shado Chris, allez vite prendre votre magazine. Un big up à tous les lecteurs de la part de la famille Shado et Boss Playa. C’KOI? MAG I N°23 I

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INSIDE

JOUONS A RIEN A CACHER AVEC

’dam

Wax, ciseaux et petites merveilles

Samiratou TABE Par Isaura C’KOI? C’KOI MAG I N°23 I

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C’est une robe de cocktail, pour un ­déjeuner en après midi si elle est associée à ce sac. ­Maintenant en soirée il est préférable de choisir une pochette et choisir des bijoux assortis pour un look plus glamour.

Travailler le pagne est devenu un métier commun à Cotonou. Pourtant il y en a qui se démarquent du lot par la qualité et l’amour qu’elles y mettent. Dans ce numéro de Inside, nous rencontrons une jeune fille qui a choisi de se surpasser, d’être à l’affût de la nouveauté, proposer au client ce qu’il n’a pas encore vu chez le concurrent. Pour elle, ce qui compte c’est l’originalité. Allons à la découverte de la marque ô’dam by Samiratou TABE. Bonjour. C’est un plaisir pour nous d’être invité chez O’dam. Pourrais-tu te révéler aux lecteurs de C’KOI? Magazine s’il te plaît ?

Je suis Samiratou Tabe, créatrice de ô’dam. Une marque spécialisée dans les accessoires de mode fait en pagne.

C’est un bijou assez spécial, un collier en col claudine composé de un produit phare. Il va avec une chemise blanche si vous êtes fine et si vous êtes plutôt ronde, il faudrait miser sur un bustier pour me

Quels sont les produits que nous propose O’dam ?

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O’dam propose des vêtements pour femmes, hommes et enfants; ainsi que des accessoires bijoux, sacs, et pochettes.

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Le concept Nanawax a été très bien conçu, vous l’avez réalisé toute seule ou avec des personnes qui vous ont soutenue parce qu’elles croyaient en vous?

Depuis 2013. J’ai grandi dans l’univers du pagne. Ma mère commercialise le pagne wax ; mes tantes ­également , des amies à ma mère, tout un beau monde qui m’entoure et qui m’a fortement inspré.

Depuis c temps es le domai pourquoi


Que doit faire un homme pour te plaire ? Parle-moi de cette splendide robe ?

Il doit être pieux, très patient, compréhensif, aimer ce que je fais et m’accompagner. Il doit me donner des idées, me supporter, bref être mon premier soutien. Mais par-dessus tout, je tiens à ce qu’il me respecte Comment géres tu la clientele ?

En parlant de relooking, ce magnifique collier irait avec quel type de tenue ?

64 boutons en tissus. C’est e pour un look preppy-chic ettre votre cou en valeur.

Plutôt bien, Il m’arrive de modifier des modèles déjà faits pour la cliente, soit parce que le modèle de base est trop court, trop long, trop couvert… En plus, je propose tout ce qu’il faut pour un relooking. Tout pour la satisfaction de la clientèle.

Un dernier mot pour terminer en beauté…

Face BOA Missèbo vers le Lycée Coulibaly. Tél. 00 229 96 58 42 12

combien de s tu dans ine ? Et i le wax ?

odamapparel Je remercie C’KOI? Magazine et ses lecteurs. A l’endroit des jeunes filles et des femmes je dirai BATTEZ-VOUS! TRAVAILLEZ! n’attendez pas tout d’un homme. Enfin je remercie ma soeur, ma mère et mes clients pour l’inconditionnel soutien et la motivation.

C’KOI? MAG I N°23 I

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Zone Résidentielle, Carrefour Pharmacie Camp Guézo C’KOI? C’KOI MAG I N°23 I

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cotonou times ENQUETES & FAITS DE SOCIETE

Gestion des déchets solides Points de regroupement, la gêne des populations de Cotonou Dans certains quartiers malfamés de Cotonou, les ordures ménagères surabondent les barques i­nstallées pour recueillir les déchets solides. Au point d’être déversées à même le sol, au grand dam des populations environnantes. Nous sommes à Gbégamey et Fidjrossè. Michaël TCHOKPODO

10h sont passées de quelques minutes ce mercredi 17 ­février. De l’est, se lève un soleil perçant. Pas de gêne pour la c­ ohue de jeunes bras-valides armés de bâtons et de pelles. C’est le moment pour eux de faire le triage : dissocier les sachets des déchets solides. Les débris organiques sont s­ oigneusement mis de côté pour servir de compost plus tard. Le c­amion de ramassage des ordures vient d’embarquer pour son cinquième voyage de la journée. Depuis 6h du matin, il fait des ­allers-retours entre Gbégamey et le site de déchargement de Ouèssè. 24

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Nous sommes sur le point de regroupement d’ordures de Gbégamey, situé à quelques encablures de l’Ecole Nationale d’Economie Appliquée et de Management (ENEAM). « Les populations produisent les ordures et on ne peut les laisser vivre avec. La mairie de Cotonou a trouvé un emplacement derrière le camp Guézo et nous a demandé d’y déverser les ordures pour que les entreprises spécialisées viennent les ramasser », explique Justin Alihonou, président de l’ONG de pré-collecte Egninou National Service. Ce site accueille près de 150 tonnes de déchets par jour. A proximité de là, des dames exposent des étalages divers et aussi, de la nourriture. Les maisons elles, se comptent par dizaine dans l’agglomération. « Cotonou est saturée, il n’y a plus de place. Mais la mairie est entrain de construire le centre de déversement pour que les ordures ne soient plus entassées ici », tente de justifier M. Alihonou. Trop tard, lance une dame, qui voit en cette alternative une façon de faire ­perdurer l’insalubrité dans leur milieu de vie.


cotonou times ENQUETES & FAITS DE SOCIETE

Le calvaire des populations Une odeur nauséabonde s’échappe des ordures vers le côté nord de la ville. Bello Alimatou, joaillière, se précipite de sa loge pour jeter un crachat à la devanture de sa maison, l’air dégoûté. Son domicile donne sur une rue, en face des tas d’immondices béant. « Ces ordures dégagent assez. Nous inhalons des senteurs de chiottes à longueur de journée. Ça nous rend fréquemment malade », râle Alimatou qui estime l’existence de ces ordures avant ses 24 ans d’âge. Ici, le ­mécontentement est général. Le jeune-homme qui nous sert de guide dans le ­quartier nous fait emprunter les endroits les plus malpropres du ­secteur. A quelques pas, une dame, apparemment aisée, ­assise ­derrière son étalage, compte des liasses de billets en présence de ses clients. « Je n’ai pas envie de parler de ce problème mes chers, nous fait-elle rebrousser chemin. J’en ai trop parlé devant les caméras de télévision et dans la presse mais rien n’a changé. Ne vous fâchez pas mais je n’ai plus envie d’en parler. » D’un autre côté de la capitale économique du Bénin, la mairie a fait construire en septembre 2015, un point de ­regroupement d’ordures au quartier Houénoussou à Fidjrossè. Il est en ­arrière-plan au marché qui porte le nom du quartier de ville et se trouve sur un marais jonché d’ordures, au milieu de plusieurs constructions. Ici, le désarroi est total et la fronde s’annonce aux prémices du regroupement des ordures sur ce site encore inutilisé. « Le lieu est mal choisi. Au départ, c’était la mairie qui a entamé la construction de ce centre. Nous ne savons pas pourquoi la mairie a installé ce centre près du marché et en pleine ville. Nous vivons et travaillons près de ce site. Normalement, il doit être construit en dehors d’une zone d’habitation », fulmine Sébastien Adjanohoun, électricien auto, qui ne dénie pas le jet des ordures dans les périphéries.

« Nous faisons de la salubrité ­partielle » Les 678.874 habitants que compte Cotonou produisent plus de 700 tonnes de déchets par jour, soit près de 0,5 kg par personne. Ces ordures sont convoyées vers des centres de regroupement pour être déchargées dans un centre contrôlé. « Les ouvrages sont installés dans les lieux de production des déchets solides ménagers pour pouvoir permettre de regrouper les ordures en un lieu pour les collecter. Ce n’est pas un problème que ces ouvrages soient situés dans les agglomérations », clarifie Blaise Donou, spécialiste des ­questions environnementales. Le gros problème, constate-il, c’est l’enlèvement ­régulier de ces ordures. Les lieux de regroupement de déchets ­deviennent des points de nuisance quand « les déchets sont rassemblés à un point de regroupement et en 24h, ils ne sont pas enlevés pour être déposés sur le site de déchargement. Dans l’organisation de la filière des ordures ménagères, il y a maldonne quelque part. Les prestataires que sollicite la mairie ne sont pas réguliers et si l’enlèvement ne se fait pas au bout de 24h, les déchets pourrissent », explique le spécialiste. A la mairie de Cotonou, le Directeur des services techniques (DST) Marc Didier Dubogan n’est pas du même avis : « nous faisons ce qui est de notre devoir. Pour le reste, les gens trouvent toujours à critiquer. » Dans la ville, les points de regroupement d’ordures sont en réalité des lieux de transit pour les déchets. Ces déchets sont produits par des populations qui s’abonnent aux ­poubelles à ciel ouvert plutôt qu’aux Ongs de pré-collecte. « Le secret de la réduction des déchets, c’est le taux d’abonnement », dévoile M. Donou. Du côté de la mairie, les opérations de ­salubrité donnent la priorité aux zones huppées. « Nous ­faisons de la salubrité partielle », reconnaît le Dst qui ­évalue à 10 milliards de francs Cfa le budget dont la mairie a ­besoin pour assurer une bonne gestion des déchets solides à Cotonou. C’KOI? MAG I N°23 I

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PARCOURS INTERVIEW

Ils sont jeunes, courageux, entreprenants et ­passionnés. On dit d’eux qu’ils sont chanceux. Mais, ils doivent leurs succès à plusieurs années de travail, une petite ingéniosité, beaucoup de ­rigueur, de la détermination et surtout, de la p­ ersévérance. Ckoi a décidé de mettre en lumière ces jeunes qui réussissent, afin que d’autres s’inspirent de leurs expériences.

Rencontre avec Issa Aoulath, 36 ans, Docteur en gynécologie obstétrique à la clinique Patte d’Oie. La doctoresse consacre sa vie professionnelle à la femme, son appareil génital et les maladies qui s’y rapportent et également à la femme enceinte. Après 12 longues années de formation au Bénin et en France, elle revient dans son pays et ouvre une clinique privée de la mère et de l’enfant à Cadjhèoun, à Cotonou.

C’Koi? : Y a-t-il de bonnes raisons de revenir s’installer dans son pays d’origine (sous développé) après des études à l’extérieur ? A I : En médecine, le cursus commencé au Bénin et ­poursuivi en France vous oblige à revenir pour avoir le diplôme. C’est précisé dans le contrat de spécialisation. Une fois ici, on e­ ssaie de s’insérer soit en travaillant pour l’Etat soit en ­s’installant dans le privé, et ce n’est pas facile parce qu’il y a un défaut d’organisation, de planification sur ce plan. ­S’installer dans le privé dans ce cas demande de gros moyens financiers, c’est toute une logistique impressionnante. Ce qui fait qu’il y a un an et demi encore, je pensais à repartir parce que l’Etat ne m’aidait pas.

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C’Koi? : Quel regard portez-vous aujourd’hui sur votre parcours d’étudiante ? A I : J’ai bénéficié d’une bonne et belle formation tout le long et c’est à la fin que c’est plus dur parce qu’on se retrouve comme un orphelin professionnel sur le terrain. C’Koi? : L’environnement béninois est-il propice à ­l’exercice du métier ? A I : Je dirai oui parce qu’une clinique comme la mienne ne fait pas du social, ou du moins qu’occasionnellement. Si on s’installe et qu’il y a assez de cliniques, c’est parce que les gens arrivent à payer, sauf qu’il y a une organisation que le ministère n’assure pas encore; nous sommes dispersés donc chaque spécialité se regroupe pour fixer des usages, des règles, des solutions à certains problèmes puisque l’Etat ne s’en charge pas.


PARCOURS INTERVIEW

C’Koi? : Faut-il être riche ou avoir de bonnes relations pour ouvrir un cabinet ? A I : Il faut nécessairement avoir des soutiens financiers, mais pas être riche puisqu’un médecin riche, c’est peu commun. Il faut faire des prêts ou faire recours à des parents qui sont peut-être riches. C’Koi? : Racontez-nous votre expérience A I : Pour ouvrir une clinique, il faut déjà trouver le lieu, acheter les appareils qu’il faut en fonction des spécialités choisies, recruter le personnel adéquat, faire une demande d’autorisation au ministère de la santé qui enverra quelques membres du corps de la santé voir si les installations ont été faites selon les normes. Après ça vous obtenez votre autorisation. Le coût est très aléatoire et varie en fonction de la qualité des appareils et de leur durée de vie par exemple. C’Koi? : En tant que jeune dans le métier, êtes-vous considérée comme égale par vos pairs ? A I : Bien sûr que non… Parce qu’on dépend de la clientèle, qu’elle croît de par votre efficacité et qu’il n’y a pas de pub. Du coup celui qui est sur le terrain depuis dix ans est beaucoup plus avancé que vous, sans oublier l’expérience qu’il faut respecter. Il faut du temps pour savoir ce qu’on vaut sur le terrain. C’Koi? : Quelles autres difficultés rencontrez-vous ? A I : Les coûts très peu élevés des soins. Ce n’est pas pour choquer mais imaginez que vous vous installez à coup de millions, parfois grâce à des prêts qu’il faut bien rembourser. On fixe des prix ­abordables au Béninois moyen, ce qui n’est pas évident, et les gens pensent que ces prix sont trop élevés. Quand un appareil tombe en panne par exemple, on puise dans les économies. Or d’autres pays fixent le triple de nos prix pour les consultations alors que les appareils nous reviennent tous au même prix. Ça ne donne pas envie de s’installer quand on se dit qu’on va mettre plus de temps qu’un Gabonais ou un Sénégalais, par exemple, à rentrer dans ses fonds. De l’autre côté il y a l’administration, les assurances, bref des difficultés habituelles.

par an des suites de complications liées à la maternité. Pour éviter ça, il faut pouvoir établir des gynécologues sur tout le territoire de façon équilibrée, les encourager à aller dans les endroits reculés à travers des primes et autres. Le Ministère s’y met déjà, pourvu qu’il y arrive.

C’Koi? : Quels sont les grands défis de la santé gynécologique au Bénin? A I : Le premier défi reste de pouvoir enfanter sans mourir, de pouvoir approcher les chiffres des pays développés. Pas

C’Koi? : De quels atouts dispose-t-on alors ? A I : On a des médecins gynécologues et une formation qui ne dit pas son nom. Tout ce qu’il manque ce sont l’organisation et le suivi qu’il faut autour.

s­ eulement à Cotonou mais dans tout le pays. Les femmes doivent savoir qu’une fois enceintes elles doivent se faire C’Koi? : Qu’est-ce qui vous fait tenir ? Devant le sang, les suivre. Le défi reste de diminuer la mortalité maternelle parce odeurs, les décès par exemple ? que selon l’OMS, mille cinq cents femmes au Bénin meurent A I : Les douze ans de formation vous habituent à beaucoup C’KOI? MAG I N°23 I

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PARCOURS INTERVIEW

de choses. Maintenant la volonté, l’entêtement vous aident à mieux gérer les situations stressantes. Chaque médecin a sa manière de faire face aux décès. Cela peut mettre des jours, des mois, des années, on n’arrive pas à oublier certains ­visages, certaines situations de décès. C’Koi? : Une philosophie de vie particulière ? A I : Le travail bien fait et avec amour. C’Koi? : Des ambitions pour l’avenir ? A I : Elles sont très simples : apporter au petit monde qui me consulte une pleine satisfaction .

Conseils de Docteur Issa à ceux qui veulent réussir jeune dans le domaine de la médecine Faîtes la formation jusqu’au bout. Choisissez votre ­spécialité en fonction de vos atouts et de vos aspirations surtout. Ayez une idée bien précise quant à travailler dans le public ou le privé. Très tôt, commencez à ­chercher les moyens financiers (même depuis les bancs !). On peut exercer la médecine sans sous mais on ne peut ouvrir une clinique sans argent. Il faut aussi savoir qu’ailleurs, les médecins s’associent généralement à plusieurs pour ouvrir une bonne clinique bien équipée et pour gagner la confiance des banques.

Très tôt, commencez à chercher les moyens ­financiers (même ­depuis les bancs !). On peut exercer la ­médecine sans sous mais on ne peut ouvrir une clinique sans argent.

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LES AFFAIRAGES DE LA VIELLE MERE LA RUBRIQUE DES KPAKPATOS

Les conducteurs de tricycles Dites-moi c’est moi seule qui ai remarqué ou vous aussi ? Tous les conducteurs de tricycles ont un dénominateur commun, l’indiscipline ­ ­routière. Tu vois les gars qui veulent dépasser un camion alors qu’il n’y a même pas un petit espace pour un vélo, c’est eux qui zigzaguent en plein bouchon entre les voitures, c’est eux qui klaxonnent pour n’importe quoi. Seuls sur leur tricycle ils attirent assez l’attention; Avec de la compagnie c’est la cata, un cirque s’anime en pleine circulation.

Pourquoi tant de couleurS SUR vos visages Hum affaire de make up à Cotonou et puis tout le monde veut embellir son visage. Mais comme toute chose, il y a celles qui savent s’y prendre et celles qui ne savent pas du tout. Et là je dirai qu’il s’agit de coloriage de visage, pas de maquillage. Tellement ce n’est pas agréable que quand les petits enfants vous voient ils prennent peur. Les filles qui nous saouleNT SUR facebook Ma chérie tu acceptes les demandes n’importe comment et de n’importe qui pour avoir beaucoup de « j’aime » et de commentaires quand tu postes photos ou statuts. Maintenant tu viens mettre en statut que les garçons te dérangent inbox. Tu sais utiliser facebook pour mettre statut et photo mais tu ne sais pas retirer de la liste d’amis ni bloquer ou bien? Reste là à nous fatiguer avec tes posts à dormir debout. Tchruuuuuuuuum.

Pourquoi vous exposer vos quequettes même ? Ah moi je ne vous comprends plus deh ! On vous a fait quoi même et puis pour vider votre vessie vous ne pouvez pas trouver un coin où on ne pourra pas vous voir. Non seulement vous n’avez pas honte de votre acte d’incivisme, mais vous n’avez pas aussi honte d’exposer vos machins là aux passants. Et puis je peux comprendre pour un adolescent mais vous, vieux comme ça vous le faites aussi. Honte à vous inh.

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EVENT

çA SE PASSAIT A COTONOU

Gros plan sur le showroom Afroshine

Cédric Montcho, à droite, DC de BenAfrique

Les Mannequins autour du tapis rouge

Présentation d’une robe de la marque

Une exposition des sacs et accessoires Afroshine 30

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Shade, à gauche en compagnie d’une amie


EVENT

çA SE PASSAIT A COTONOU

La parade des mannequins, instant flash

ROAR Clothing était de la partie.

UN AFTERWORK AUX COULEURS AFROSHINE

C’est dans son showroom dédié aux vêtements et accessoires, qu’a eu lieu le 1er Afterwork de la marque “Afroshine”. Avec des convives jeunes de différents horizons et secteurs d’activités, la soirée riche en couleurs a fait honneur au pagne a­ fricain et particulièrement aux produits Afroshine. Autour d’un tapis rouge, défilé de mode et exhibition se partageaient un cocktail avec des rencontres et échanges entre jeunes ­entrepreneurs.

RDV pris pour la seconde édition le 11 Mars. Rappelons que AFROSHINE est une marque africaine qui ­produit des vêtements, et accessoires de mode ethnique ­mixant tissus importés et pagnes africains.

Le Dashiki, version Afroshine

De magnifiques tenues innondent le showroom

Son crédo : Vous rendre plus belle en WAX

afroshine.co

61 01 76 01

Sikecodji, Rue Toxi Labo

A la découverte des sacs Afroshine C’KOI? MAG I N°23 I

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En plus d’être les « Padré » du style Egotrip qui leur colle à la peau, Diamant Noir est paradoxalement l’un des rares groupes de rap à avoir apporté une dimension ­sociale et politique à leur musique. Ça a commencé par « Nés pour briller » en 2007, avec un message fort, un ­mouvement dans lequel toute une ­génération s’est reconnue. Puis en 2011, ils passent de la parole à l’acte avec le documentaire-concept « J’ai mon mot à dire », la « Journée de la Jeunesse Béninoise » (déjà trois (03) éditions) et une tournée nationale de sensibilisation aux votes pour les présidentielles. En 2016 Diamant Noir fait partie encore des rares artistes à se prononcer sur le fond en cette période électorale, même s’ils y sont moins impliqués qu’il y a cinq (05) ans. A l’écoute du morceau « Je suis un artiste », plusieurs problématiques sont posées par Amir et Anouar, sur ­lesquelles il serait intéressant de s’attarder. Tout d’abord, ils abordent le thème de la perception de l’artiste au Bénin, du manque de considération et les ­stéréotypes négatifs qui vont avec. Ensuite, partant du principe que l’artiste à un message qu’il doit véhiculer, Diamant Noir recentre le débat sur le pouvoir que les ­artistes ont et qu’ils doivent utiliser pour faire bouger les choses.

Ce morceau tombe à pique dans cette campagne électorale, d’autant plus que beaucoup d’artistes ­ ­béninois choisissent le silence face aux problèmes et aux choses à exiger des politiciens. Diamant Noir a choisi de ­s’exprimer pour sensibiliser le peuple face aux pouvoirs mais aussi la responsabilité de s’exprimer qu’il a vis-à-vis des dirigeants et des candidats aux élections ­présidentielles.

JE SUIS ARTISTE

Photo : No small KING 2016

« C’est nous le peuple, sans nous il n’y a pas de pays/ Les lois ce sont les nôtres, et c’est à nos choix ­(politiques) qu’on obéît ».

D’une manière plus générale, Diamant Noir essaie ­d’assimiler le peuple béninois à des artistes, et comme ils le disent eux-mêmes « C’est nous le peuple, sans nous il n’y a pas de pays/ Les lois ce sont les nôtres, et c’est à nos choix (politiques) qu’on obéît ». Source : www.voluncorps.vom

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INNOV’ACTION

ENTRE CREATIVITE & DEVELOPPEMENT

A 21 ans, il crée la première application de commande de repas en ligne Ces dernières années où les startups se développent de plus en plus au Bénin, les développeurs se fourmillent au portillon de l’innovation pour proposer des applications socialement utilisables pour une cible diversifiée. Arcadius Tchokpodo, développeur web et mobile de 21 ans, a su convaincre sa mère de son talent pour la technologie pour ne pas laisser germer en elle son rêve de le voir devenir médecin. Il s’abreuve d’informations sur la technologie, marche à ­tâtons et côtoie la cours des grands à travers sa ­participation à la ­deuxième édition du concours MTN Apps Challenge en ­novembre 2015. Arcadius fait équipe avec Sadeck Sabi et ­Anselme Anago, respectivement chargé de marketing et ­du design. Leur application « DejExpress » gagne la 1ère place dans la rubtique « Mode de Vie », parmi les 5 en compétition.

Déjà très jeune, tu t’es adonné à la technologie. Comment es tu devenu accro ? Passionné des technologies, je le suis. J’adore les ­technologies, je peux y passer toute ma journée. J’ai été ­fasciné par mon premier ordinateur. Je l’avais eu quand j’étais en classe de 1ère. C’était un vieil ordinateur que mon père avait utilisé dont j’ai hérité. Je suis tout de suite devenu passionné par l’outil et j’allais tout le temps au cyber. Même 34

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si je ne savais pas faire grand’chose avec internet en ce ­moment, j’essayais de télécharger des chansons, ­rechercher des ­nouveautés technologiques... C’est ainsi qu’est né ma ­passion et je suis devenu accro des TICs. Je passais tout mon temps dans les cybers puisque dans le temps, internet n’était pas aussi accessible qu’aujourd’hui et il fallait traîner dans les ­cyber-cafés pour se connecter. Et depuis ce temps, je me plais bien dans ce monde.

Cette passion t’a MOTIVé à participer en novembre 2015 à la 2ème édition du concours MTN Apps Challenge grâce à ton application DejExpress. D’où t’es venue l’idée de créer une telle application ? D’abord « DejExpress » est une application qui permet à tout le monde de commander un repas dans un restaurant de son choix et de se faire livrer là où il se trouve.


INNOV’ACTION

ENTRE CREATIVITE & DEVELOPPEMENT L’idée de la création de cette application m’est venue à ­l’esprit un matin lorsque je me rendais en ville avec mon père. ­Habitué à prendre son petit déjeuner dans un maquis de la ville, il a dû faire le rang ce matin pour se ravitailler bien qu’il soit en retard pour le boulot. Un peu choqué, je me suis demandé s’il n’était pas possible de faire quelque chose de lui faciliter la vie afin qu’il ne soit plus obligé de faire le rang dans ce maquis. J’ai alors saisi l’opportunité que m’offrait le réseau de ­téléphonie mobile MTN pour matérialiser mon idée de départ. C’est ainsi que DejExpress est née.

développeurs béninois est l’accès à Internet. Ce service est encore très cher au Bénin or, nous avons besoin d’être connecté à tout moment pour travailler sur nos projets. Dans la phase de réalisation du projet DejExpress, en plus du problème lié à la connexion, nous avons été confrontés à la difficulté de mise en place d’un statut juridique pour la réalisation des contrats et partenariats. Nous n’avons pas eu de financement pour pouvoir lancer le projet car, nous avions besoin de la logistique mais petitement, nous ­travaillons à trouver des solutions pour pouvoir rendre ­effective DejExpress sur le marché numérique béninois.

Comment peut-on se faire livrer un repas grâce à ­DejExpress ?

En tant que programmeur, quel est ton plus grand rêve ?

C’est simple ! Vous téléchargez l’application sur le store du réseau mobile, vous vous inscrivez avec votre numéro de téléphone. Vous choisissez ensuite le repas de votre choix dans la liste qui vous est proposée, vous sélectionnez le restaurant dans lequel vous souhaitez commander ledit mets. Enfin, vous payez grâce à l’un des services d’envoi d’argent du réseau mobile avant livraison ou en mains propres à la livraison. Actuellement, DejExpress a un peu du plomb dans ­l’aile parce que nous avons des difficultés financières pour ­assurer la logistique. Mais nous travaillons à trouver les moyens pour la rendre très vite applicable.

Le seul rêve qui me donne de l’espoir et qui me motive est de pouvoir créer un jour, une application qui sera utile pour tous les béninois et utilisée par tous. Pourquoi pas par tous les africains ?

DejExpress est-elle la seule application à ton actif ? Je travaille actuellement sur deux autres applications dans le domaine de la commande et de la livraison et un autre dans le social. D’ici quelques mois, l’équipe qui a ­ développé l’application DejExpress mettra en place d’autres ­applications encore intéressantes.

Quelles sont les difficultés majeures auxquelles la communauté des développeurs est confrontée ? Le problème le plus récurent auquel sont confrontés les

UNE APPLICATION UTILE « ... L’IDEE A ETE DE FAIRE QUELQUE CHOSE POUR FACILITER LA VIE A MON PERE ET A DES MILLIERS DE BENINOIS EN LEUR ­EVITANT DE FAIRE LE RANG DANS LES ­MAQUIS ... » Propos recueillis par : Abel Mawoudo C’KOI? MAG I N°23 I

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AUTOCASE

LES SPECIALISTES DE L’AUTOMOBILE

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permis de se démarquer et de vous faire remarquer tout en vous assurant un trajet agréable et paisible. L’équipe Eurostar considère chaque réservation comme une ­demande particulière et examine avec soin les ­besoins de ses clients afin de leur proposer la solution idéale.


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LES SPECIALISTES DE L’AUTOMOBILE Aujourd’hui, plus que de simples déplacements, nos ­véhicules de gamme variée vous plongent dans de ­véritables excursions inoubliables. EUROSTAR LIMOUSINE : la réponse adaptée pour chacun de vos besoins de transport…

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CA SE DISCUTE MICRO TROTTOIR

Avant le vote du 20 Mars 2016, pour le second tour de l’élection Présidentielle ...

Qu’attendez-vous du PROCHAIN président de la République ? Depuis l’ère du renouveau démocratique, le Bénin élit son quatrième président. A une période où le délestage importune le quotidien des béninois, le chômage réduit les jeunes à l’oisiveté et la population n’a pas encore droit à une couverture ­maladie universelle efficace... Les maux sont têtus. Mais vous, quels sont vos attentes vis-à-vis du nouveau chef d’Etat pour le ­développement du Bénin ? Schadrac Boko, élève en Tle D J’aimerais que le prochain président pense aux jeunes en créant des emplois parce qu’il y a trop de chômeurs. Je s­ ouhaiterais aussi qu’il pense à réparer toutes les voies dégradées sur le territoire national parce qu’on n’a pas de routes au Bénin, or, le développement passe par la ­construction des routes. Aussi, voudrais-je qu’il trouve une solution aux grèves dans les collèges publics parce que cela empêche les élèves des collèges privés d’aller à ­l’examen à temps. ­Surtout, qu’il ­essaie d’améliorer la situation économique du Bénin avant la fin de son mandat. Patrice Sokégbé, journaliste Le nouveau président doit être concret dans ses actions en corrigeant certains dysfonctionnements. Le premier grand défi qui s’impose à lui aujourd’hui est la question de l’énergie. Le Bénin n’est pas autonome sur ce plan et le délestage est fréquent. Cela ne garantit pas le développement économique du pays. Il doit aussi relever le niveau de l’économie ­nationale en promouvant l’agriculture et orienter les jeunes vers ce ­secteur. L’éducation est aussi un secteur vital qu’il doit pouvoir orienter vers des métiers porteurs de devises. Célia A, étudiante Je souhaiterais que le nouveau président fasse avancer le Bénin, surtout en s’appuyant sur les atouts du pays et de manière à créer des emplois. Il y a beaucoup de secteurs qui peuvent développer le pays et en même temps créer de 40

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l’emploi pour les jeunes. On a le coton, la noix de palme et plein d’autres choses. On délaisse tout ça et on tend la main à l’extérieur alors que nous avons des atouts dont le Bénin peut profiter. Il y a le tourisme aussi. Le nord-Bénin constitue un important atout touristique et il faut que le nouveau ­président sorte le Bénin de sa situation d’éternel consommateur des produits venus d’ailleurs. On doit aussi penser à ­l’exportation de nos produits agricoles. Bref, le nouveau président doit ­travailler à faire bouger les choses dans le pays. Joël Hountondji, restaurateur Que le nouveau président prenne plus au sérieux l’emploi des jeunes. Si les jeunes peuvent trouver de l’emploi, ça serait une grande avancée pour le pays. Il faut aussi qu’il pense aux femmes en ce qui concerne les microcrédits pouvant leur permettre de faire du commerce afin que leurs activités évoluent bien dans le pays. Hélène A, revendeuse Si le nouveau président peut sortir les femmes de la précarité, nous lui serons reconnaissants. Nous femmes souffrons, la vie coûte chère. S’il peut faire en sorte que nous trouvions à vendre et que les activités émergent, ça serait bien. Pour transporter nos marchandises, nous avons besoin que nos routes soient praticables. Et maintenant, nous ne voulons plus de promesses mais des actions pour que notre pays avance. C’est de ça que nous avons besoin et qu’il œuvre à préserver la paix dans notre pays.


LES CONSEILS DE PENELOPPE notre sexologue vous repond

VANESSA, 32 ans Bonjour P ! Juste pour te demander comment faire pour ne pas ­s’ennuyer (sexuellement) dans un couple ; je suis impatiente de lire ta réponse. VANESSA !!! Hummm !!! Donc tu t’ennuies. Comment il fait pour que tu t’ennuies? A qui la faute? Mais c’est simple ma chérie changez un peu vos habitudes. Partez en week-end, évitez le classio : le lit, les positions ­habituelles, l’obscurité, les vieux draps. Mets un peu de ­piment dans votre sauce; achète de nouveaux draps, embaume la chambre, met un abat-jour dans le salon, une musique douce et attend patiemment ton homme en regardant un film érotique. Il sera certainement surpris de voir le changement. Alors mène la dance !!! Fais quelques recherches, lis beaucoup et amène mon type à le faire différemment. Faut pas faire timide hein Vanessa !!! sinon en réalité on s’ennuie jamais !!!

ANONYME Bonjour Pénélope, je me suis mariée bientôt un an, avec un homme que j’aime beaucoup et que je ne pense pas laisser tomber quoiqu’il arrive. Mais depuis quelques temps ça ne va plus du tout entre nous. Pour cause, il a halte d’avoir des enfants mais moi je ne suis pas encore prête à affronter cela. Ce que je lui ai expliqué mais lui ne veut rien savoir. Comment faire Pénélope pour faire revenir l’harmonie dans ma famille ? AH !!! TOI AUSSI !!! Je veux comprendre pourquoi tu n’es pas prête encore à faire des enfants à ton homme. Vous êtes mariés, cela suppose que tu lui as dit «OUI» pour tout. Quelles raisons peuvent bien amener une épouse à ne pas vouloir faire des enfants pour son mari. C’est ce que tu n’as pas bien expliqué dans ton courrier. Je ne peux rien faire de spécial pour toi ma copine. Parle bien avec ton Mari, si c’est pertinent, il comprendra mais toi aussi dure pas trop dans ton rêve-là !

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BIEN-ETRE

AU DELA DE LA SANTE, SE SENTIR BIEN

Tania Perle ...

L’institut de bien-être et de beauté au service d’une clientèle mixte Tania Perle est un institut présent depuis une dizaine d’années dans le domaine du bien-être et de la beauté. Il est dirigé par Tatiana DAZAN, esthéticienne de formation qui s’est entourée de personnes appartenant au corps médical qui interviennent en temps opportun pour satisfaire les besoins de sa clientèle mixte.

Des séances de relaxation sont proposées aux clients

Ensuite, nous avons le massage de mise en forme qui est réservé aux personnes de la ‘’hot class’’, les gens qui ­voyagent beaucoup. Il est utilisé pour ce massage des pierres

Le massage relaxant qui est destiné aux personnes qui sont souvent fatiguées et qui n’arrivent pas à bien dormir. Ce ­massage permet au client de se relaxer et d’évacuer la fatigue pour retrouver le sommeil. Ce massage est suivi d’un bain mentholé qui favorise l’ouverture des pores.

chaudes et des bougies.

A l’écoute de ses clients et dans le ­souci de les satisfaire, Tania Perle prend en compte les besoins et les ­demandes de sa clientèle. 42

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Il y a enfin le massage amincissant. Très compliqué à ­administrer, ce massage requiert du client une hygiène diététique recommandée. Ce genre de massage est appliqué à condition que le client s’implique lui-même dans la thérapie. Il lui est recommandé de revoir ses habitudes alimentaires pour avoir pleinement satisfaction. En étant à l’écoute de ses clients et dans le souci de les satisfaire, Tania Perle prend en compte les besoins et les ­demandes de sa clientèle.


BIEN-ETRE

AU DELA DE LA SANTE, SE SENTIR BIEN

Le maquillage et autres services

Nos produits faits-maison

Chez Tania Perle, c’est aussi les soins de visage et du ­maquillage avec des produits bio. Des produits bio parce qu’à Tania Perle, on est aussi soucieux du bien-être ­sanitaire de nos clients. En plus de maquiller ses ­clientes lors de différentes occasions afin de leur donner une nouvelle ­ personnalité, des formations sont également ­offertes aux dames désireuses d’apprendre à se ­maquiller par e­lle-même. Cette formation est donnée selon la ­disponibilité de ­l’intéressé. Vous pouvez également vous coiffer à l­’institut de beauté Tania Perle. Puisque la beauté ne se limite pas seulement au corps, ­Tania Perle propose à sa clientèle, des séances de ­relooking, une gamme variée de bijoux mais aussi des perles, et son service de décoration est recommandé pour toutes les occasions. Adresse & Contacts : Tania Perle, Cotonou, Akpakpa, Rue opposée à la Pharmacie Suru Léré. Tél. +229 66 93 70 15 / 65 47 76 49 / 97 89 86 12 Mail. tatiana.dazan@yahoo.fr C’KOI? MAG I N°23 I

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ALLO CUISINE

AU MENU CE MOIS DANS VOTRE RESTAURANT

sauce Tchayo à la pate noirE Coucou, me voici de retour après quelques mois d’absence. Moi, c’est Damy et je vous présente la rubrique Allô Cuisine. Nous sommes au Restaurant DAM-DOUR à côté de la pharmacie St Jean au niveau du feu tricolore. Au menu : la sauce “Tchayo” à la pâte noire dite télibo La sauce « Tchayo » est une sauce typiquement Béninoise. Les légumes « Tchayo » sont reconnus comme étant un antibiotique permettant de guérir de nombreux maux dans l’organisme. Nous avons ­essayé de le préparer avec Achille le cuisinier-chef du restaurant Dam-Dour. Découvrez...

Ingrédients Pour une personne : Pour la sauce • Un Tilapia frais • 1 tomate fraiche coupée en tranches • 1 oignon • Une poignée de la feuillé Tchayo, déjà préparée et égouttée • Un bouillon • 100g de tomate fraiche écrasée • 1 cuillère à café de piment • Epices • Bouillon au poulet • Du sel Pour préparer les boules de sésame • 100g de poudre de sésame • Un œuf

Cuisinier : Achille Niveau de difficulté : Facile Temps de préparation : 1H15mn Temps de cuisson : 35mn Mon avis : “la sauce légume « Tchayo » est une sauce délicieuse qu’il faut absolument déguster à chaud. Pour ceux qui adorent le piment, il n’y a pas de mal à ce qu’elle soit un peu relevée..”

Tél: 00229 95 95 45 45 / 97 57 28 09 Cotonou, à côté de la Pharmacie St Jean juste avant les feux tricolores en venant du Hall des Arts 44

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ALLO CUISINE

AU MENU CE MOIS DANS VOTRE RESTAURANT

Préparation La sauce • Dans une tasse, battez l’œuf avec la poudre de sésame durant 3min ; ­ ajoutez du sel et faites-en des boules • Faites cuire les boules à l’eau bouillante durant 30mn • Dans une autre casserole, mettez 2 cuil. à soupe d’huile d’arachide sur le feu • Ajoutez la tomate fraîche et le piment, puis laisser mijoter 5min • Ajouter de l’eau, le bouillon, les épices puis laisser encore 5mn • Ajoutez les boules de sésame et la tomate coupée, patientez 3mn avant d’ajouter les légumes « Tchayo » • Laisser mijoter quelques minutes • Dans une poêle, faites frire le poisson Tilapia après l’avoir assaisonné avec des épices • Servir les légumes avec le poisson, puis décorez avec des oignons coupés, et du piment vert Pour la pâte noire « Télibo » • Dans une marmite, faites bouillir l’eau • Ajoutez la poudre de cosettes tout en remuant, de sorte à obtenir la pâte • Passez à table C’KOI? MAG I N°23 I

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STORY

NOUVELLE HISTOIRE

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STORY

NOUVELLE HISTOIRE Des larmes coulèrent de mes joues. Je ne pouvais les arrêter.

impressionnait, c’est qu’il était beau, très bien bâti, mais j’insiste sur

J’avais profondément mal. Je ne l’avais pas vu venir. Ah non! Je

la beauté. Son teint était éclatant, puis il y avait cette fraîcheur, et ce

pleurai de plus bel, je pleurai de toute mon âme. Je venais de me

parfum qui l’accompagnait et emplissait la boutique.

rendre compte que je n’allais plus épouser cet homme dont j’étais

Mes deux vendeuses étaient sous le charme. De mon bureau je

éprise et qui m’avait offert toutes ces choses… Un ­nouveau ­départ,

pouvais pincer de jalousie alors je me levai. Je voulais voir ce chef

un boulot, une voiture, un appart, de l’amour… A ce dernier mot je

d’œuvre en face. Il devait être un client important à voir la Range

reniflai bruyamment. Non il ne m’aimait pas. S’il m’aimait il ­n’aurait

Rover Sport garée dehors. Je franchis le seuil de la porte et fus

pas couché avec cette pute. Bordel de merde, qu’est ce qui n­ ’allait

frappée par cette aura qui se dégageait de lui. Il se retourna et me

pas avec moi ? J’étais au summum et là je me vois entrain de

­souris. En le regardant j’avais l’impression de l’avoir vu quelque

­dégringoler comme une petite racaille. Deux ans que j’attendais ce

part.

­mariage, et maintenant… PLUS RIEN . La magie.

- Bonsoir. Vous êtes sans doute la gérante. - Oui. Que puis je pour vous ?

Au bord de la dépression, j’avais pris une semaine de congés.

Je veux un bijou exceptionnel, pour une femme d’exception.

­Martine m’avait conseillé le village brésilien sur les côtes. Ma

- Hmmm laissez-moi vous montrer…

­tristesse m’empêchait d’apprécier la beauté du paysage à sa juste

Il me suivait docilement, mes mains tremblaient un peu mais

valeur. Déjà j’avais découvert un petit coin romantique au bord de

­j’essayais tant bien que mal de le cacher par des sourires. Il me

la mer et j’allais m’asseoir là et pleurer. ça fait trois jours que je fais

faisait de l’effet…

la même chose. Que je pleure mon amour p­ erdu. Cette fois-ci j’en avais marre. Patrick avait ­choisi, même si c’était une erreur, il avait

J’avais sorti les meilleurs de ma collection, ces bijoux rares que

fait son choix. Je ne p­ ourrais pas épouser quelqu’un qui avait un

ma mère avait rapportés d’Inde et qui attendaient de sortir de leurs

enfant à venir. Maman disait que c’était une source de problèmes

coffrets. Ceux qui venaient de l’Afrique du Sud. Chose curieuse, il

au sein du foyer. J’essuyai mes larmes de mon visage. Je retirai la

s’y connaissait, ce qui me laissait pantoise. En très peu de temps,

­magnifique bague de fiançailles qu’il m’avait offerte et l­­’examinai

j’apprenais beaucoup.

une ­dernière fois et je la lançai dans l’eau en murmurant.

C’était devenu autre chose, j’avais l’impression d’être devant

« Celui qui est pour moi, viendra. Et je l’attends… »

un ­orfèvre réputé. Il avait quelque chose de très attirant qui

Je regardai son diamant briller une dernière fois et s’engloutir dans

­m’éffrayait. J’évitais de le toucher, on ne sait jamais, je ­pourrais

l’eau claire verte. Je me levai et partis. Je croisai Soto le

tomber ­amoureuse au contact. Ce truc électrique qui emballe et

pêcheur, il me regardait bizarrement. Puis il demanda d’une voix

te rend stupide. Il parla encore un moment. Sa voix était douce,

grave.

comme le murmure de l’eau, très ­apaisant. Il choisît son coffret.

- Qu’est ce que tu as jeté dans l’eau là ?

Un magnifique ensemble en rubis rouge hors de prix qu’il paya

- Un caillou mentis je. Je savais qu’il n’était pas convaincu mais tant pis.

­comptant. En liquide. Je n’avais ­jamais vu autant de billets neufs toute ma vie. Ils étaient frais... Trop frais. Des liasses.

Alors je décidai de profiter de la vie. J’essayai, et j’y arrivai. Dès que je me sentis mieux, je me décidai à partir. Je me sentais prête

Je fis emballer le coffret par l’une de mes vendeuses.

à reprendre les rennes de ma vie.

- Grâce à vous, j’ai fait une excellente vente aujourdhui… Comment vous remercier ?

Tout se passait bien jusqu’au jour où je reçu la visite de celui

- En acceptant de déjeuner avec moi un de ces soirs…

qui ­allait changer ma vie. Ce jour là, j’étais habillée comme si

- Hmmm… Avec plaisir.

­j’attendais quelqu’un. Je dirigeais une petite bijouterie et de mon bureau je pouvais voir ce qui se passait. J’ai vu un homme entrer,

Je le regardai s’en aller, entrer dans sa voiture… Il n’était pas d’ici

tout de blanc vêtu. Il y avait comme un coup de vent. Mais ce qui

c’est sûr… J’ai même oublié de demander comment il s’appelait. C’KOI? MAG I N°23 I

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STORY

NOUVELLE HISTOIRE La prochaine fois, je ne manquerai pas.

croyable. Il faisait nuit à présent. Je montai dans ma voiture et

Je recomptai mes billets, ils étaient réels… La chance me souriait.

­rentrai… j’avais l’impression de remarquer une Range Rover noire

Un peu trop. En rentrant je me rendis compte que son parfum trainait

derrière moi, devant, enfin partout…

encore dans la boutique. Je m’assis un instant dans le sofa pour VIP

A vrai dire, j’étais excitée et je savais que je mourrais d’envie de le

et le respirai à plein poumons.

voir.

On était dans mon appart, Je lui dégotai une bouteille de vin dans le

Une fois sur mon palier, je cherchai mes clés en vains. Et merde, je

refrigérateur, je me servis la même chose en ­grignotant les chips que

me souvins que Martine était venue les chercher ce matin. Comment

je posais dans une assiette sur le bar. Il ne me quittais pas des yeux,

ai-je pu oublier une chose pareille ? Je sortis le double dans ma

je ne savais pas ce à quoi il pensait, cependant je pouvais aisément

­voiture et ouvrit. Il a complètement bouleversé ma journée. Je crois

deviner cette tension qui grandissait jusqu’à être palpable. Nos yeux

que je suis possédée… J’éclatai de rire. Je suis bête je sais.

se parlaient ce language dont ils raffolaient depuis quelques jours.

Dès que la lumière jaillit dans mon salon, j’entendis un

Il me faisait de l’effet. Il s’avérait inutile de le cacher. Nos doigts se

­SUUUURRPRISE !!!!!! à tomber à la renverse. Ils étaient tous là…

frôlèrent dans l’assiette. S’emprisonnèrent, se nouèrent. De l’autre

Mes amis, des parents….

main il traça une courbe au contour de ma mâchoire puis descendit

Martine courut m’embrasser.

dans mon cou. Puis il me prit par la nuque et m’attira vers lui. Je me

Alors… tu crois que j’ai oublié ? Héhé…

laissai faire. Les deux secondes qui suivirent parurent interminables,

- Euh qu’est ce qu’on fête ?

ses lèvres. Elles étaient si douces si grisantes, si... le reste de ma

- Ton anniversaire ….. Tu vas bien ?

­raison se perdit dans la volupté de la sensation. Ma seconde main

- Ah oui ? J’ai carrément oublié …..

emprisonna également sa nuque si fort que j’avais ­l’impression d’être

Mes parents me prirent dans leurs bras et la fête démarra. J’étais

soudée à lui. C’était ennivrant, ce goût, cette moiteur de sa langue.

dans les vapes. J’avais oublié mon anniversaire.

Je voulais boire.. Il se dégagea les yeux pétillants. Je ­déglutis

Je bus deux gorgées du champagne qui coulait à flots. Je reçus des

­péniblement. Il m’embrassait trop bien. Comme dans un rêve, je le

cadeaux, des envelloppes etc. Mais je fus éberluée quand le vigile de

vis faire le tour du bar, et venir à moi. Il me colla. J’eus l’impression

mon immeuble entra et me tendit mon cadeau…

de vaciller. Ca devrait être la fatigue.

J’étais devenue pâle… Vous savez pourquoi. Ouiiii c’était bien le

On devrait... soufflai je

coffret que j’avais emballé des heures plus tôt. Je l’accompagnai à

- shuut !

la porte.

Il posa un doigt sur mes lèvres et me retourna puis ­m’embrassa en-

- Un monsieur a dit de vous le remettre.

core. Je me hissai sur la pointe des pieds pour lui rendre son baiser.

Il…. Il est parti ?

Ses bras me serrèrent très fort contre lui, puis,

Oui .

contre toute attente, je sentis mes pieds décoller du parquet. ­Profitant

Je sentis son parfum encore et je perdis pied.

de l’ardeur de son baiser, je nouai mes jambes autour de ses reins

Je m’évanouis tout d’un coup.

et il me posa sur le bar. Sa main gauche partit à l’aventure sur ma cuisse repoussant ma robe jusqu’à la taille. Et la droite sillonnait ma

A suivre...

colonne vertébrale. Une onde me traversa. Je retins mon souffle. Ses pupilles s’assombrirent à la lumière ­tamisée de la pièce et sa voix encore plus chaude à mon oreille. - J’ai très envie de te faire l’amour... - Oh oui… Je sentis tout mon corps s’embraser dès que mon dernier vêtement tomba, et je me réveillai en sursaut. J’étais encore dans ma boutique, mon Dieu, je rêvais, c’était in48

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C.L.


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FOIROSCOPE

NOS FOIROLOGUES VOUS LIVRENT VOTRE HOROSCOPE DECALE

Bélier

Balance

C’est le troisième mois de l’année. La troisième place te reviendra en toute chose.

Ton tempérament te rend insociable. Maintenant que tu le sais, change de tempéra(ture).

Taureau

Scorpion

Les excès financiers à la Saint Valentin te rattrapent ? Les créanciers à ta porte, les gos s’échappent... Un conseil : réconcilies-toi avec ton Dieu, il est miséricordieux.

Aujourd’hui, tu es à même de confirmer la pensée selon laquelle : « les conséquences corrigent mieux que les conseils. » Tu n’aurais pas dû suivre ton instinct grégaire.

Gémeaux

Sagittaire

Francho quoi ! Apprends à donner un peu un jour ! Ah, les axes ne dévoilent que ta « ­pingritude. »

Trop de sagesse tue la sagesse. Un peu de ­déviance et peut-être, tu te découvriras une ­nouvelle ­personnalité.

Cancer

Capricorne

Quand tu deviendras assez lasse, saches que Lassa n’est plus loin. Ton escapade en ­campagne en est pour quelque chose.

La vie n’est belle qu’en une chose : il est permis de rêver. Et toi tu en fais dans la démesure.

Lion

Verseau

L’amour n’est pas forcé ! Tu la courtises depuis 2015, rien. A la Saint Valentin, tu as donné kdo, pourtant elle ne veut pas de toi. Mon frère, cherches une go de signe « Lièvre », ça t’irait mieux.

Tu peux maintenant arrêter de te moquer des ­enfants malformés ? Ta descendance n’y ­échappera pas si tu continues.

Vierge

Poisson

Pas moyen de recoller les morceaux quand le verre est brisé. Ce prince charmant veut d’une femme vierge et de signe vierge. Tu remplies le second critère mais pas le premier. Ma chère ! Laisse le gars aux « conservatrices. »

Tu seras nominé aux Oscars de la Paresse.

Par Michael TCHOKPODO

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