JOHN PIPER & WAY N E G R U D E M
Féminin VS Masculin
© 2021, éditions CLC France BP 9 – F-26216 Montélimar Cedex Tél. : +33 (0) 4 75 90 20 54 editions@clcfrance.com – www.clcfrance.com ISBN : 978-2-7222-0394-5 (papier) / 978-2-7222- 0395-2 (epub) Titre original : 50 Crucial Questions - An Overview of Central Concerns about Manhood and Womanhood, Crossway, 2016. Diffusé au Canada par Publications Chrétiennes Diffusé en Suisse par les éditions Emmaüs Diffusé en Belgique par la Centrale Biblique Tous droits de traduction, de reproduction et d’adaptation réservés. Sauf mention contraire, les versets bibliques sont tirés de la Bible Segond (Nouvelle Édition de Genève 1979). Traduit de l’anglais par Annie Lisimaque (Photographie couverture : © Angelina Bambina, Adobe Stock) Impression : IMEAF, F-26160 La Bégude de Mazenc Octobre 2021 – N° d’impression :
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Recommandations « Il y a un grand besoin chez les leaders de l’église évangélique d’enseigner avec clarté et sans compromis. Piper et Grudem parlent d’une voix claire, et je prie pour que leurs réponses soient entendues et mises en pratique, afin que la gloire de Dieu se manifeste et que son plan pour les hommes et les femmes s’accomplisse. » Erik Thoennes, Professeur d’études bibliques et théologiques, Talbot School of Theology, Biola University « Piper et Grudem font ressortir passage après passage de l’Écriture pour éveiller nos esprits et nos cœurs à la merveille de ce que notre Créateur a fait. Ce traitement concis des principales questions entourant nos rôles dans l’église et le foyer catapultera les lecteurs directement dans la Parole de Dieu pour voir ce qui s’y trouve vraiment. » Gloria Furman, épouse de pasteur, Redeemer Church of Dubai ; auteur de Le ministère féminin centré sur la Parole « Vous trouverez ici des réponses à des questions clefs dans un format concis de la part de deux des meilleurs esprits de la communauté évangélique. Puisse Dieu utiliser ce livre pour encourager l’obéissance du cœur. » Randy Stinson, doyen et premier vice-président de l’administration académique, The Southern Baptist Theological Seminary
Table des matières Préface.......................................................................................15 Introduction : La complémentarité ...........................................19 50 questions clefs......................................................................21 1. Pourquoi attachez-vous tant d’importance à la question du rôle de l’homme et de la femme ? ...................................22 2. Que voulez-vous dire par « des exemples non bibliques de femmes à la direction d’églises » (cf. la réponse à la question 1) ? .........................................................................23 3. Où trouvez-vous dans la Bible l’idée que seuls des hommes devraient être pasteurs et anciens dans l’église ? ..............23 4. Qu’en est-il du mariage ? Que voulez-vous dire par « des formes de mariage qui ne reflètent pas la relation entre Christ et l’Église » (cf. la réponse à la question 1) ? ........24 5. Que voulez-vous dire par « se soumet » (cf. la réponse à la question 4) ? ..................................................................24 6. Que voulez-vous dire par « soutenir son mari dans son rôle de chef du foyer » (cf. la réponse à la question 5) ? .........25 7. Où trouvez-vous dans la Bible l’idée que le mari devrait être le leader de son foyer ? ...................................................25 8. Quand vous dites qu’une épouse ne devrait pas suivre son mari dans le péché, qu’en est-il alors de la notion de « chef » ? Qui a le droit de dire quel domaine du leadership est assez entaché du péché pour justifier le refus de l’y suivre ? .....25 7
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9. Ne pensez-vous pas que le fait de mettre l’accent sur l’autorité et la soumission favorise l’épidémie de violence conjugale ?...............................................................................27 10. Mais ne croyez-vous pas à la « soumission mutuelle » que Paul semble enseigner en Éphésiens 5.21 (« vous soumettant les uns aux autres ») ? ..............................................27 11. Si, comme certains érudits le prétendent, le terme « chef » en Éphésiens 5.23a (« le mari est le chef de la femme ») signifie « source », cela ne changerait-il pas du tout au tout votre vision de ce passage, et cela n’éliminerait-il pas le concept de leadership du mari au foyer ? ........................30 12. L’accent que vous mettez sur le leadership dans l’église et au foyer ne s’oppose-t-il pas à ce que Christ souligne en Luc 22.26b : « Que le plus grand parmi vous soit comme le plus petit, et celui qui gouverne comme celui qui sert » ? .... 32 13. Dans les questions 2 et 6, vous avez dit que l’homme est appelé à endosser la « responsabilité principale » de la direction de l’église et du foyer. Qu’entendez-vous par « principale » ? ...........................................................................33 14. Si le mari doit traiter son épouse comme Christ le fait pour l’Église, cela veut-il dire qu’il devrait régir tous les détails de sa vie et qu’elle devrait soumettre tous ses actes à son approbation ? .................................................................34 15. Ne pensez-vous pas que ces textes sont des exemples de compromis temporaire avec le statu quo patriarcal, alors que l’idée maîtresse de l’Écriture est le nivellement des différences de rôles fondées sur le sexe ? .............................34 16. L’argumentation utilisée de nos jours contre l’exclusion des femmes du pastorat ne trouve-t-elle pas son parallèle dans celle utilisée par les chrétiens du xixe siècle contre l’esclavage ? .............................................................................36
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17. L’enseignement du Nouveau Testament sur la soumission des femmes au sein du mariage se trouve dans la partie des Écritures connue sous le nom des « codes domestiques » (Haustafeln), issus en partie de la culture du ier siècle. Ne devrions-nous donc pas considérer que ce que la Bible nous enseigne n’a pas pour but de s’opposer à la culture actuelle, mais de s’y intégrer jusqu’à un certain point dans le but de changer nos pratiques des relations entre les hommes et les femmes, plutôt que de s’accrocher au modèle temporaire du ier siècle ? ..................................................................38 18. Qu’en est-il de la manière libératrice dont Jésus traite les femmes ? Ne renverse-t-il pas nos traditions hiérarchiques en ouvrant la voie pour que les femmes aient accès à tous les rôles au niveau du ministère ? ........................................40 19. Le rôle déterminant que les femmes avaient dans le ministère aux côtés de Paul ne montre-t-il pas que ses enseignements ne visent pas à les en exclure ? ..............................41 20. Mais Priscille a enseigné Apollos, n’est-ce pas (Actes 18.26) ? Et son nom est même cité avant celui de son mari, Aquilas (v. 18). Cela ne prouve-t-il pas que l’Église primitive n’avait pas l’habitude d’empêcher les femmes d’enseigner ? .......43 21. Voulez-vous dire que les femmes peuvent enseigner les hommes dans certaines circonstances ? ...........................44 22. Un pasteur ne peut-il pas autoriser une femme à enseigner les Écritures à l’assemblée tout en continuant à assumer luimême l’autorité sur l’église ? ..........................................45 23. Comment pouvez-vous approuver que les femmes prophétisent dans l’église, mais pas qu’elles soient pasteurs ou anciens ? La prophétie n’est-elle pas au cœur de ces rôles ?....... 46 24. Voulez-vous donc dire que vous acceptez que les femmes soient libres de prophétiser en public, selon Actes 2.17 ; 21.9 et 1 Corinthiens 11.5 ? ..................................................47
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25. Puisque 1 Corinthiens 14.34 ordonne que « les femmes se taisent dans les assemblées », il semble que votre position ne soit pas vraiment biblique, parce que vous leur donnez souvent la parole. Comment expliquez-vous cette interdiction pure et simple faite aux femmes de s’exprimer ? .............48 26. L’affirmation de Paul : « Il n’y a plus ni homme ni femme ; car tous vous êtes un en Jésus-Christ » (Galates 3.28b) ne supprime-t-elle pas le sexe en tant que base de distinction des rôles dans l’église ? ...................................................49 27. Comment expliquez-vous qu’apparemment Dieu approuve les femmes de l’Ancien Testament qui avaient un rôle prophétique ou de leader ? ..................................................51 28. Pensez-vous que les femmes soient plus crédules que les hommes ? ......................................................................52 29. Il semble pourtant que Paul pensait vraiment qu’Ève était plus vulnérable à la tromperie qu’Adam. Cela ne rend-il pas Paul coupable de machisme ? .........................................53 30. S’il n’est pas permis à une femme d’enseigner les hommes d’une manière régulière et officielle, pourquoi a-t-elle le droit d’enseigner des enfants, qui sont plus impressionnables et vulnérables ? ....................................................54 31. N’êtes-vous pas coupable de littéralisme sélectif quand vous dites que dans un texte, certains commandements ont une validité permanente et d’autres, comme ceux de ne pas avoir de « cheveux tressés » ou de se voiler la tête, dépendent d’une certaine culture et n’ont donc pas de valeur dans l’absolu ? .............................................................................55 32. Mais Paul ne réclame-t-il pas que les femmes aient la tête couverte lorsqu’elles s’adressent à Dieu, en se référant à l’ordre de la création en 1 Corinthiens 11.13-15 ? Pourquoi le voile n’est-il plus de mise aujourd’hui alors que l’enseignement concernant la soumission et le leadership l’est toujours ? ............................................................................57 10
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33. Où est la cohérence d’interdire aux femmes d’être anciens dans l’église, puis de les envoyer en tant que missionnaires pour remplir un rôle qui leur est refusé ici ? ...................58 34. Refusez-vous aux femmes le droit d’utiliser les talents que Dieu leur a donnés ? Quand Dieu confère un don spirituel, cela n’implique-t-il pas qu’il approuve son utilisation pour l’édification de l’église ? ..................................................62 35. Si Dieu a véritablement appelé une femme à être pasteur, comment pouvez-vous prétendre qu’elle ne peut pas l’être ?............................................................................ 62 36. Quel est le sens du terme « autorité » quand vous en parlez au niveau du foyer et de l’église ? ...................................63 37. Si une église adopte une direction ecclésiale dans laquelle l’assemblée, et non les anciens, représente la plus haute autorité, au-dessous de celle de Christ et des Écritures, devrait-elle permettre aux femmes de voter ? .....................65 38. En Romains 16.7, Paul écrit : « Saluez Andronicus et Junias, mes parents et mes compagnons de captivité, qui jouissent d’une grande considération parmi les apôtres, et qui ont même été en Christ avant moi. » Junias n’est-elle pas une femme ? N’était-elle pas apôtre ? Cela ne veut-il pas dire que Paul était prêt à accepter qu’une femme remplisse un rôle d’autorité parmi les hommes dans l’Église primitive ?........66 39. Il semble que Paul considère que c’est à l’homme que revient la responsabilité de diriger et d’enseigner, parce qu’il a été créé en premier, avant la femme (1 Timothée 2.13). Comment cet argument peut-il être valide alors que les animaux ont été créés avant l’homme mais n’ont pas reçu la responsabilité de le diriger ? ...........................................70 40. Est-il vrai que Paul ne permettait pas aux femmes d’enseigner parce qu’elles n’étaient pas suffisamment instruites au ier siècle ? Mais ce n’est plus le cas aujourd’hui. En fait, puisque de nos jours les femmes bénéficient de la même 11
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instruction que les hommes, ne devrions pas permettre à la fois aux femmes et aux hommes d’être pasteurs ? ...........71 41. Pourquoi évoquez-vous l’homosexualité dans le débat sur la différence entre les rôles féminin et masculin au foyer et dans l’église (cf. la réponse à la question 1) ? La plupart des féministes évangéliques sont tout aussi opposées que vous aux pratiques homosexuelles. .........................................73 42. Comment savez-vous que votre interprétation des Écritures n’est pas plus influencée par votre arrière-plan et votre culture que par ce que les auteurs bibliques voulaient réellement dire ? ..................................................................77 43. Pourquoi est-il acceptable de chanter des cantiques et de recommander des livres écrits par des femmes, mais pas de leur permettre de dire ces mêmes choses de façon audible ?. .......................................................................................78 44. Permettre aux femmes l’accès à toutes les fonctions et à tous les rôles n’est-il pas une simple question de justice, ce que même notre société reconnaît ? ......................................79 45. N’est-il pas vrai que Dieu est appelé notre « aide » de nombreuses fois dans la Bible, en utilisant le même terme que celui qui décrit Ève comme « une aide » semblable à l’homme ? Cela n’exclut-il pas toute notion de simple soumission en ce qui la concerne, et cela ne lui confère-t-il pas plus d’autorité que l’homme ? ........................................82 46. Au niveau littéral, 1 Corinthiens 7.3-5a dit : « Que le mari rende à sa femme ce qu’il lui doit, et que la femme agisse de même envers son mari. La femme n’a pas autorité sur son propre corps, mais c’est le mari ; et pareillement, le mari n’a pas autorité sur son propre corps, mais c’est la femme. Ne vous privez point l’un de l’autre, si ce n’est d’un commun accord pour un temps, afin de vaquer à la prière » (version Segond). Ce passage ne montre-t-il pas que l’autorité unilatérale de la part du mari n’est pas correcte ? ....................83 12
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47. Si vous croyez que la distinction des rôles entre hommes et femmes au foyer et à l’église s’enracine dans l’ordre que Dieu a créé, pourquoi n’insistez-vous pas sur l’application de cette règle dans la vie profane également ? .................85 48. Comment une femme célibataire chrétienne peut-elle avoir accès au mystère de Christ et de l’Église si elle n’a jamais connu le mariage ? .........................................................86 49. Dans la mesure où de nombreux érudits évangéliques sont en désaccord sur les questions concernant la masculinité et la féminité, comment un laïc peut-il espérer parvenir à une conviction sur le sujet ? ..................................................87 50. Si certains textes sont vivement contestés, ne serait-ce pas un bon principe d’interprétation de ne pas les laisser influencer notre point de vue sur la masculinité ou la féminité ? De même, il existe au sein de l’église une dissension majeure sur la question du rôle de l’homme et de la femme. Ne devrions-nous donc pas en conclure que cela est d’une importance mineure dans la mise en place des normes en matière de doctrine et de la pratique au niveau dénominationnel, institutionnel et dans l’assemblée ? ....................89 Annexe : La déclaration de Danvers sur la notion de féminin et de masculin dans la Bible ...............................................................95 Index des références bibliques citées...........................................99
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Préface Ce petit livre a été publié à l’origine en tant que chapitre 2 du livre Recovering Biblical Manhood and Womanhood [Retrouver la masculinité et la féminité bibliques]. Nous sommes coéditeurs de ce livre et avons écrit plusieurs de ses chapitres, y compris celui-ci. Dès les années 70, nous avons agité le drapeau de la complémentarité biblique (à laquelle on ne donnait pas encore ce nom) face aux tendances émergentes en matière de nivellement au niveau du sexe de ce qu’on nommait à l’époque le féminisme évangélique ou égalitarisme. Dans les dizaines d’années qui ont suivi, les réactions aux questions de la masculinité et de la féminité n’ont été ni simples ni unilatérales. Il y a de quoi se réjouir et de quoi s’attrister. D’une part, notre culture en général s’est éloignée à une vitesse stupéfiante de tout consensus chrétien sur ce qui est acceptable ou non en matière d’éthique sexuelle. Le cœur du problème s’est déplacé de l’autorité de l’homme à l’homosexualité. Cela ne nous surprend pas, et vous pouvez voir ce que nous avions anticipé en lisant la réponse à la question 41. Il n’y a qu’un pas entre refuser que le sexe soit un facteur déterminant dans ce que font les couples mariés et refuser qu’il détermine qui sont les couples. Si le genre n’a pas d’incidence sur ce que le conjoint fait, alors il ne déterminera pas non plus qui il ou elle est. Voilà où notre culture en est arrivée. D’autre part, il y a une recrudescence d’églises et de jeunes chrétiens qui prennent la Bible assez au sérieux pour être prêts à se démarquer de cette culture de façon radicale. Ils voient dans les Écritures une vision de l’homme et de la femme qui n’estompe pas la notion de genre, mais qui met en lumière leurs différences 15
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de façon éclatante. Ces églises considèrent que le point de vue de la complémentarité est porteur de vie pour les hommes et les femmes. Elles pensent que c’est ce que Dieu a enseigné, et elles croient que Dieu est sage et bon. Sa façon de voir la sexualité est très belle et des plus gratifiantes. Plus encore, le fait de mettre en évidence les différences entre masculin et féminin dans la dynamique du mariage présente la relation entre Christ et l’Église avec la plus grande clarté. En Éphésiens 5, Paul présente le mariage entre un homme et une femme comme une parabole de la relation d’alliance existant entre Christ et son épouse, l’Église. Le mari doit s’identifier à Christ, qui dirige d’une autorité prête à se sacrifier, procure protection et pourvoit à tous les besoins. L’épouse doit prendre exemple sur le peuple racheté qui offre à Christ un respect lucide et une soumission de bon cœur. Ensemble, au sein de cette relation d’amour profond et exaltant le Christ, maris et femmes posent dans ce monde la fondation des avant-postes d’un autre royaume. On les appelle des familles, au sein desquelles ils visent à élever des disciples de Jésus qui seront pleins de sagesse, courageux et prêts à prendre des risques. Ils prient que de leur maisonnée émane un témoignage qui sera « le sel de la terre » dans une société sur le déclin. Depuis le début, Dieu a voulu que le mariage soit la brillante vitrine de cette alliance à la fois humaine et divine. L’égalitarisme et ce qu’on appelle « le mariage homosexuel » invalident tous deux cette parabole matrimoniale de Christ et l’Église. Il est gratifiant de voir combien de jeunes chrétiens qui saisissent la signification du mariage au niveau théologique et décident d’embrasser la vision biblique de la complémentarité, sont issus d’églises vivantes et orientées vers la mission. Quand un individu commence à prendre cette vision au sérieux, les questions se multiplient au niveau de l’interprétation biblique et de son application dans la vie. 16
Préface
C’est la raison pour laquelle nous avons écrit ce livre. Nous pensons que ces cinquante questions sont toujours pertinentes. Certaines le sont encore plus aujourd’hui. Nous croyons que si vous suivez un raisonnement biblique pour aborder ces questions, vous serez certainement à même de traiter avec la même méthode les autres qui surgiront plus tard. Plus que jamais, nous considérons que les enjeux concernant la masculinité et la féminité sont cruciaux. Comme nous l’avons dit dans le chapitre que nous avons écrit il y a vingt-cinq ans, notre objectif et notre prière visent au bien de l’église, de la mission au niveau mondial et à la gloire de Dieu. John Piper et Wayne Grudem
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Introduction La complémentarité La question que nous traitons dans ce livre est la relation que les hommes et les femmes devraient avoir les uns avec les autres selon la Bible. Nous nous préoccupons plus particulièrement de leur interaction au sein du foyer et de l’église. La position que nous adoptons réaffirme les différences complémentaires existant entre les sexes et l’influence de ces différences sur la relation entre hommes et femmes, pour qu’elle soit la plus épanouissante possible. Nous soutenons ce que Larry Crabb appelle « se réjouir de la différence », à savoir que « les sexes ont fondamentalement été créés pour donner respectivement des choses distinctes, ce qui apporte le plus profond épanouissement dans leur relation… Au niveau le plus intime, l’homme est au service de la femme et la femme est au service de l’homme d’une manière différente*. » Nous faisons écho à Chuck Colson quand il déplore les tendances destructrices du mélange des genres dans notre culture. Nous nous rangeons de son côté quand il dit : « Dieu a créé deux types de personnes distinctes : mâle et femelle, masculin et féminin, avec des rôles et des capacités différentes pour la propagation et le développement de la race. » Nous sommes d’accord pour dire que « c’est une atteinte à la vérité fondamentale de la création » lorsqu’une femme reporter exige d’avoir accès à un vestiaire pour hommes, quand des hommes homosexuels adoptent des bébés et Larry Crabb, Men and Women, enjoying the difference [Hommes et femmes, apprécier la différence] (Grand Rapids, MI: Zondervan, 1991), p. 174. *
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portent des soutien-gorge d’allaitement factices, quand des gardiennes de prison pratiquent des fouilles corporelles sur les détenus de sexe masculin, et quand des rock-stars populaires inversent tous les signes distinctifs du sexe*. C’est pourquoi nous nous définissons comme complémentaristes. Notre vision de la dimension masculine et féminine est structurée par une passion pour la réalité (la merveilleuse réalité d’une différence qui est complémentaire et que Dieu a voulue dès le commencement pour notre joie quand il nous a créés homme et femme et égaux, à son image). Si nous devons résumer notre position en un mot, nous préférons employer le terme de complémentaristes, car il suggère que les différences entre hommes et femmes sont à la fois source d’égalité et d’avantages. Nous ne sommes pas à l’aise avec le mot traditionnaliste parce qu’il implique un refus de laisser les Écritures remettre en question les modèles traditionnels de comportement ; enfin, nous rejetons absolument le terme de hiérarchie car il met trop l’accent sur la structure de l’autorité et ne suggère ni l’égalité ni la beauté de l’interdépendance mutuelle. On a écrit de volumineux ouvrages sur le sujet. Mais la plupart des gens n’ont pas le temps de lire plusieurs livres sur chaque sujet dans notre vie moderne. Souvent, nous avons besoin de réponses précises sur des points particuliers. C’est ce que nous voulons offrir avec ce livre.
Charles W. Colson, What Can Gender Blending Render? [Que peut rendre le mélange des genres ?], World 5 (2 mars 1991), p. 11. *
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50 questions clefs En 1987, un groupe de chrétiens composé d’hommes et de femmes, vivement préoccupés par certaines tendances dans la société laïque et plus encore dans le monde religieux évangélique, fonda une organisation appelée Concile sur la masculinité et la féminité selon la Bible (CBMW). L’objectif déclaré de cette nouvelle institution était de « présenter l’enseignement de la Bible sur les différences et la complémentarité entre hommes et femmes, respectivement créés égaux et à l’image de Dieu, parce qu’il est essentiel de le connaître pour obéir aux Écritures, et pour le bienêtre de la famille et de l’Église*. » Afin d’exprimer publiquement leurs préoccupations et leurs objectifs, ce groupe de chrétiens a émis une proclamation appelée La déclaration de Danvers** (élaborée lors d’une réunion du CBMW à Danvers, dans le Massachussetts, en décembre 1987). Puis ce nouveau Concile s’est mis à publier une série de livrets traitant de divers aspects de la masculinité et de la féminité selon la Bible. En 1991, on a compilé ces ouvrages avec d’autres essais et exposés sous forme d’articles, pour former un volume de 566 pages intitulé Recovering Biblical Manhood and Womanhood: A Response to Evangelical Feminism [Retrouver la masculinité et la féminité bibliques : une réponse au féminisme évangélique]***. Le livre contient vingt-six chapitres écrits par vingt-deux hommes et https://cbmw.org/ NDLT : La déclaration de Danvers en français : https : //cbmw.org/uncategorized/the-danvers-statement-french/ *** Écrit par John Piper et Wayne Grudem, Crossway books, 1991. *
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Question 1
femmes, et il a été élu « Livre du mois » en 1991 par les lecteurs du magazine évangélique américain Christianity Today*. Ce court livre est une adaptation du chapitre 2 de Retrouver la masculinité et la féminité bibliques. Il propose un aperçu de la vision de la masculinité et de la féminité présentée dans le volume complet, et donne des réponses succinctes et cohérentes aux objections les plus courantes. Parce que tout effort pour répondre à des questionnements (sur des sujets importants) en suscite d’autres, la liste de points que vous trouverez ici n’est pas exhaustive. Nous espérons néanmoins donner suffisamment de pistes pour que les lecteurs puissent suivre le cours de nos idées jusqu’à l’objectif final : le bien de l’église, la mission mondiale et la gloire de Dieu. 1. Pourquoi attachez-vous tant d’importance à la question du rôle de l’homme et de la femme ? Nous nous préoccupons non seulement du rôle comportemental des hommes et des femmes, mais aussi de la nature profonde de la masculinité et de la féminité. Il est important de connaître la vérité biblique de façon claire parce que l’erreur et la confusion au niveau de l’identité sexuelle conduisent : 1) à des formes de mariage qui ne reflètent pas la relation entre Christ et l’Église** (Éphésiens 5.31-32) ; 2) à des pratiques parentales qui n’éduquent pas les garçons à être virils, ni les filles à être féminines ; 3) à des penchants homosexuels et à une multiplication de tentatives pour NDE : Magazine mensuel d’information et de réflexion chrétien évangélique fondé par Billy Graham en 1956. ** Cela inclut des scénarios découlant de négligences et de maltraitance à la fois de la part du mari et de la femme. Comme la déclaration de Danvers l’affirme : « Dans le foyer, la direction aimante et humble du mari tend à être remplacée par la domination ou la passivité ; la soumission lucide et volontaire de la femme tend à être remplacée par l’usurpation ou la servilité. » Notre objectif est d’œuvrer aux deux niveaux pour présenter le modèle réellement voulu par Christ de sa relation avec l’Église. *
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Question 2
justifier les couples homosexuels (cf. la réponse à la question 41) ; et 4) des exemples non bibliques de femmes à la direction d’églises qui reflètent et encouragent la confusion existant sur le véritable sens de la masculinité et de la féminité. Le don que Dieu a donné à travers la complémentarité entre l’homme et la femme a été accueilli avec enthousiasme dès le début (Genèse 2.23). Ce don est précieux au-delà de toute estimation. Mais de nos jours on l’apprécie peu et il disparaît en grande partie de la société moderne. Nous croyons que ce qui est en jeu au niveau de la sexualité humaine est la trame de la vie telle que Dieu la désire pour la sainteté de son peuple et sa mission pour le salut du monde entier (cf. la « Raison d’être » de la déclaration de Danvers citée à la fin de ce livre). 2. Que voulez-vous dire par « des exemples non bibliques de femmes à la direction d’églises » (cf. la réponse à la question 1) ? Nous sommes convaincus que selon l’enseignement de la Bible, seuls les hommes peuvent être pasteurs et anciens. C’est-à-dire que les hommes devraient endosser la responsabilité principale de la direction et de l’enseignement selon Christ dans l’église. Nous croyons donc qu’il n’est pas biblique, et préjudiciable par conséquent, que les femmes remplissent cette fonction (cf. la réponse à la question 13). 3. Où trouvez-vous dans la Bible l’idée que seuls des hommes devraient être pasteurs et anciens dans l’église ? Les passages les plus explicites concernant directement le rôle de dirigeants des hommes dans l’église se trouvent en 1 Timothée 2.11-15 ; 1 Corinthiens 11.2-16 ; 14.34-36. Les chapitres 5, 6 et 9 de Retrouver la masculinité et la féminité bibliques présentent une étude exégétique détaillée démontrant pourquoi nous croyons que ces textes établissent d’une façon certaine que les anciens doivent être des hommes. De plus, le lien biblique entre 23
Question 4
la famille et l’église suggère fortement que, les maris étant à la tête du foyer, il s’ensuit que ce sont des hommes spirituels qui doivent assumer la responsabilité principale dans l’église. 4. Qu’en est-il du mariage ? Que voulez-vous dire par « des formes de mariage qui ne reflètent pas la relation entre Christ et l’Église » (cf. la réponse à la question 1) ? Nous croyons que la Bible enseigne la volonté de Dieu, c’està-dire que la relation entre mari et femme reflète la relation existant entre Christ et son Église. Le mari doit s’identifier à Christ, qui dirige d’une autorité pleine d’amour et prête à se sacrifier, et l’épouse doit prendre exemple sur l’église qui se soumet à lui librement et de tout son cœur (pour plus de détails, lire le chapitre 13 de Retrouver la masculinité et la féminité bibliques). 5. Que voulez-vous dire par « se soumet » (cf. la réponse à la question 4) ? La soumission fait référence à l’appel divin exhortant l’épouse à mettre en œuvre les dons qu’elle a reçus pour honorer et soutenir son mari dans son rôle de chef du foyer, en l’aidant à bien l’exercer. Il ne s’agit pas pour elle de renoncer totalement à sa volonté propre. Nous l’exprimons plutôt par ces expressions : « elle est disposée à se laisser guider par son mari » et « elle a tendance à suivre ses directions ». L’autorité suprême est, pour elle, Christ, pas son mari. Elle se soumet « dans la crainte de Christ » (Éphésiens 5.21b). L’autorité de l’homme découle de l’autorité suprême de Christ. Elle ne devrait jamais suivre son mari dans le péché. Néanmoins, même si elle se trouve devoir se ranger du côté du Christ en opposition à son mari s’il veut se tourner vers le péché (cf. par exemple 1 Pierre 3.1, où l’épouse refuse de partager l’incrédulité de son mari), elle peut cependant conserver un esprit de soumission et sa disposition à se laisser guider. Elle peut montrer par son attitude et son comportement qu’elle ne lui résiste pas par plaisir, et qu’elle 24
Question 6
aspire à ce qu’il abandonne le péché et dirige dans la justice, pour qu’ils puissent retrouver l’harmonie grâce à sa disposition à l’honorer comme chef. 6. Que voulez-vous dire par « soutenir son mari dans son rôle de chef du foyer » (cf. la réponse à la question 5) ? À la maison, être chef du foyer selon la Bible fait référence à l’appel divin qu’a le mari d’assumer la responsabilité principale de diriger selon Christ, de protéger et de pourvoir à tous les besoins. (cf. la réponse à la question 13 sur les sens de responsabilité « principale ».) 7. Où trouvez-vous dans la Bible l’idée que le mari devrait être le leader de son foyer ? Les passages les plus explicites se rapportant directement à la direction et à la soumission au sein du mariage sont : Genèse 1-3 ; Éphésiens 5.21-33 ; Colossiens 3.18-19 ; 1 Timothée 3.2, 4, 12 ; Tite 2.5 ; et 1 Pierre 3.1-7. Au vu de ces enseignements, le modèle de leadership masculin qui imprègne la vie familiale selon la Bible reflète, probablement, non seulement un phénomène culturel qui dure depuis des milliers d’années, mais aussi le dessein originel de Dieu, même s’il a été corrompu par le péché. Le livre Retrouver la masculinité et la féminité bibliques présente une étude exégétique détaillée démontrant pourquoi nous croyons que ces textes enseignent que la notion de « chef » inclut le rôle principal de direction, qui est la responsabilité de l’homme.
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Question 6
Féminin VS Masculin 50 questions clefs
Les rôles des hommes et des femmes sont immensément contestés dans la société et dans l’église aujourd’hui. Les chrétiens cherchent des réponses dans la Bible sur la manière dont Dieu veut que les hommes et les femmes se comportent les uns envers les autres. Dans cet ouvrage concis, John Piper et Wayne Grudem, auteurs et enseignants bibliques connus, répondent à cinquante questions souvent posées sur la masculinité et la féminité selon la Bible. Répondant aux objections soulevées à l’encontre de l’opinion selon laquelle Dieu a créé les hommes et les femmes égaux en valeur mais distincts dans leur rôle, Piper et Grudem présentent une vision biblique des rôles sexuels, qui est source de vie et d’épanouissement pour les hommes et les femmes.
JOHN PIPER est docteur en théologie (Université de Munich), pasteur et enseignant retraité (États-Unis). Il est l’auteur de plus de cent livres, dont une vingtaine publiée en français. Entre autres Enfin la vraie vie !, J’aime l’apôtre Paul (CLC France), Prendre plaisir en Dieu (La Clairière), Et si je ne gâchais pas ma vie (MB). WAYNE GRUDEM est professeur émérite de théologie et d’études bibliques au Phoenix Seminary (ÉtatsUnis), après avoir enseigné pendant 20 ans à la Trinity Evangelical Divinity School. Il est l’auteur de plus de 25 livres, dont Théologie systématique et Construire sur du solide (Excelsis).
ISBN : 978-2-7222-0394-5
13.00 € TTC www.clcfrance.com
Réf. : CLCF060
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