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S’INFORMER La voix des pays du Sud pour le climat

SÉQUENCES PÉDAGOGIQUES

NIVEAU NIVEAUX mm et mmm

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S’INFORMER

La voix des pays du Sud pour le climat

OBJECTIF : Faire découvrir chaque projet décrit ci-dessus PAGES 8 À 22 de façon plus fine aux élèves. Travailler sur les textes des témoignages FICHES mmm9 À 13 et faire ressortir les éléments à la fois propre à chaque projet mais aussi globaux à la lutte et la résilience au changement climatique. Montrer que tout n’est pas perdu et que ces projets sont le chemin à prendre. Montrer l’importance de la solidarité internationale. Provoquer l’envie et la curiosité chez les jeunes de réfléchir à leur propre façon d’agir. DURÉE : une ou deux périodes de 50 minutes en fonction des échanges sur chacun des projets et/ ou du temps de préparation (pour d’éventuelles recherches) que l’enseignant·e souhaite laisser aux groupes.

Déroulement

Divisez votre classe en cinq sous-groupes. Cette proposition d’activité vise à plonger vos élèves dans la compréhension plus précise d’un projet lié au climat développé dans les pays du sud. En se basant sur les fiches élèves portraits/témoignages (qui sont tous inspirés de témoignages réels), chaque sous-groupe prépare une explication du projet et une restitution devant la classe. Au besoin, les élèves réalisent de petites recherches pour être capable d’expliquer un mot, un lieu ou un concept au reste de la classe.

Lors de la restitution, l’enseignant·e rebondit et pose une série de questions pour aller plus loin. Un élève par groupe est également désigné « rapporteur-rice » : iel prend note de la présentation des autres. À la fin d’une présentation par un groupe, l’enseignant·e demande aux autres groupes si certains pensent avoir des points communs avec le projet présenté et le leur. Questions générales que l’enseignant·e peut poser sur chaque projet mais aussi pour faire des liens entre les projets :

– Où se situe l’histoire? Pourriez-vous situer le pays sur une carte?

– À quelle conséquence du réchauffement climatique la communauté est-elle exposée?

– Face à quel système polluant l’action de la communauté et de l’association s’est-elle développée?

– En quoi est-ce que la solidarité internationale joue un rôle dans ce projet?

– Quelle est l’association qui est derrière ce projet?

– Quels points communs voyez-vous avec un ou tous les autres projets?

– Est-ce que chez nous se mettent en place des projets similaires? En connaissez-vous?

– Ont-ils compris comment fonctionne le soutien des ONG? Comment définiraient-ils une ONG?

PARTICIPEZ À L’ACTION DU « RÉVEIL CLIMATIQUE » !

Quelle meilleure manière pour débuter une année d’engagement en faveur du climat qu’une action de mobilisation ?! Faisons sonner le réveil climatique avant la COP 26 ! La Belgique doit prendre des mesures ambitieuses pour nos enfants !

Participez au « Réveil Climatique » : une action

symbolique qui s’organisera le vendredi

8 octobre (l’horaire de l’action vous sera communiqué ultérieurement).

Il s’agira, dans les écoles de Flandres, Wallonie et Bruxelles, de faire retentir le son de l’urgence climatique afin de sensibiliser et mobiliser la population belge pour la grande marche

pour le climat qui aura lieu le dimanche

10 octobre.

Comment ? C’est tout simple : le vendredi 08 octobre, rassemblez-vous devant votre école, apportez des réveils, branchez votre GSM sur une sonnerie qui est proche d’un réveil, chantez, dansez et parlez de la grande marche nationale pour le climat du dimanche 10 octobre !

Prenez des photos, des vidéos de votre action et publiez-la sur l’event FB qui vous sera communiqué.

Pour un monde juste et durable

ÉLÈVE

m, mm et mmm Caritas-Kaolack, FICHE 1 le parcours des déchets

Je m’appelle … et j’ai 19 ans. Je viens de Kaolack, une petite ville du Sénégal à 300km de la capitale, je suis collecteur de déchets. Ici, durant de nombreuses années rien n’était organisé pour récolter les déchets et tout était jeté dehors, en mélangeant plastique, ferrailles et autres matériaux polluants. Cela polluait beaucoup et la rue ressemblait à une grande poubelle !

Mais depuis quelques années, on s’est organisé pour s’occuper de la gestion des déchets. Chaque semaine, je pars collecter les déchets avec ma grande charrette et mon âne.

Chaque habitant du quartier s’abonne en payant une cotisation. Il reçoit alors une poubelle dans laquelle il dépose ses déchets.

On les amène ensuite au centre de triage.

Là-bas, nous trions les déchets : on essaie de récupérer les matériaux qui peuvent être recyclés, comme le plastique.

Les déchets qu’on ne peut récupérer sont transportés dans une décharge. Ensuite pour les matériaux recyclables on les envoie dans les usines où ils ont de grandes machines qui permettent de transformer les déchets en de nouveaux objets.

Grâce à cette activité, je me sens utile à mon quartier et j’ai un revenu stable : je ne dois plus avoir plusieurs travails en même temps. En plus les déchets ne polluent plus les rues de mon quartier !

Le parcours des déchets

Après avoir parcouru la BD « Le parcours des déchets », replace les photos dans le bon ordre pour retracer le chemin que font les déchets en indiquant dans le petit carré de quelle étape il s’agit (1, 2, 3, 4, 5...ou 6).

Stock de plastique prêt au broyage et à être envoyé à l’usine

Triage des déchets À la plateforme de tri, la pente grillagée permet d’éliminer le sable et les cailloux.

Les déchets sont collectés

Déchargement des déchets et arrivée sur la plateforme de tri. Décharge de Kahone (Construction en cours)

La lettre du Futur

Salut la classe,

Nous sommes des adultes, la date d’aujourd’hui est le 1er septembre 2054. En 2021, nous étions en 1e et 2e primaire. On voulait vous remercier super fort pour ce que vous avez fait pour la planète.

En 2021, il y avait un problème car la planète se réchauffait trop à cause des changements climatiques. Aujourd’hui, en 2054, la planète va mieux. Et ça, c’est grâce à toutes les personnes qui ont décidé de se bouger pour protéger la nature en 2021!

Tout a commencé grâce à un message d’Adélaïde Charlier et ses ami.e.s. Adélaïde est une jeune qui a organisé les marches pour le climat dans les rues. Elle a lancé un grand appel aux enfants. À l’époque, on a décidé de le suivre et nous voilà aujourd’hui ! ON ÉTAIT CHAUD, PLUS CHAUD, PLUS CHAUD QUE LE CLIMAT.

Malheureusement pendant le voyage dans le temps, le message a été abîmé. Saurez-vous déchiffrer le code qui a traversé le temps pour écouter le message d’Adélaïde ?

Merci à vous !

Les enfants de 2021 devenus adultes en 2054

Bruxelles, le 1er septembre 2054

1 T P B A O S E M U O L I R G L E 1 C U

Les services naturels de la mangrove

Les mangroves servent de réserves de biodiversité. Ces forêts abritent plusieurs espèces d’oiseaux et d’animaux en voie de disparition.

Les mangroves préservent la qualité des eaux intérieures en filtrant les eaux polluées et en empêchant la salinisation. En plus elles absorbent beaucoup de carbone ! Les mangroves sont des barrières contre les dangers naturels comme les tsunamis et les cyclones.

Les mangroves sont une maison où les poissons et les crustacés peuvent venir se reproduire et se nourrir. Les mangroves empêchent l’érosion côtière.

Les mangroves sont une source de nourriture, de médicaments et de bois de chauffage pour les villages de la côte.

S’INFORMER

Le schéma de la mangrove

Après avoir lu la BD de la mangrove tu as vu qu’elle pouvait rendre beaucoup de services de façon naturelle ! Indique au bon endroit sur le dessin les services que la mangrove rend à la nature et aux êtres humains. Tu peux ensuite colorier le dessin !

La lettre du Futur

Salut les amis,

Si vous lisez cette lettre, c’est qu’elle est arrivée à traverser le temps pour revenir en 2021 et vous transmettre un message de la plus haute importance : on a réussi !

Nous sommes devenus des adultes et depuis plus de trente ans, nous nous sommes engagés pour que la planète reste habitable pour tout le monde. A cause du réchauffement climatique, beaucoup d’espèces animales étaient en danger, l’eau des océans risquait de monter et la sécheresse augmentait à cause des températures de plus en plus chaudes.

Mais en 2021, tous les enfants ont décidé de se mobiliser pour lutter contre le réchauffement climatique et faire entendre raison aux adultes !

Grâce à nos efforts, aujourd’hui, en 2054, la planète va mieux! En ville, on n’utilise plus de voitures, seulement les vélos et les transports en commun. Les paysans et paysannes ont arrêté d’utiliser des produits qui polluent les sols. On mange des aliments sains et de saison. Les abeilles ont pu être sauvées ! On a arrêté de couper les arbres et cela a protégé de nombreux animaux vivant dans les forêts.

Et tout ça, grâce à un appel d’Adélaïde Charlier, reçu en 2021. Mais le voyage dans le temps a brouillé le code : déchiffrez-le pour réussir à écouter son message et voir comment vous pouvez faire l’histoire et réussir, à nouveau, comme nous l’avons fait il y a 30 ans !

Bruxelles, le 1er septembre 2054

11 ’s bouge pour le climat

a b c d e f g h i j k l m n o p q r s t u v w x y z

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a b c d e f g h i j k l m n o p q r s t u v w x y z

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Ami Fall

Présidente du groupement de femmes qui reboisent la mangrove au village de Ngangane

Je m’appelle Ami Fall et j’habite dans le village de Ngangane qui se trouve sur la côte du Sénégal, dans le delta du Sine Saloum.

Ici, le sel envahit tout : c’est une conséquence du changement climatique. Le niveau de la mer monte, le sel assèche (on appelle ça la « salinisation ») le sol et les arbres de mangrove reculent car leur racines n’ont plus assez d’eau douce. Vous voyez, ces arbres avec de grandes racines comme des échasses qui sont plantées dans l’eau? Ces arbres qui donnent l’impression d’avoir une forêt dans la mer sont surnommés le « poumon bleu » de la planète, car ils absorbent beaucoup de CO2. Aujourd’hui dans notre région, à cause de la sécheresse, il n’y a plus beaucoup de pluies. Mais la mangrove a besoin de l’eau douce et sans elle, elle disparaît peu à peu. Mais ce n’est pas seulement de la faute de la sécheresse : beaucoup d’hommes et de femmes coupent le bois des mangroves pour l’utiliser (pour se chauffer, cuisiner…). En plus, l’on m’a raconté que cela n’arrivait pas que chez nous. Il paraît que depuis cinquante ans, 1/4 des forêts de mangroves sur la planète a disparu !

Déforester la mangrove peut avoir de graves conséquences. Ici, la mangrove est très importante car elle est l’endroit où les poissons viennent se nourrir et se reproduire. Sans elle, les poissons disparaissent et nous n’en trouvons plus. Cette forêt dans la mer est un écosystème très important : cela veut dire que beaucoup d’espèces animales y trouvent refuge. Pas seulement les poissons mais aussi les crabes, les coquillages et même des singes ! Mais la mangrove est aussi très importante pour les sols : la forêt de mangrove empêche l’eau de mer (très salée) de pénétrer trop loin sur la côte.

Pour faire face à ce problème, avec l’aide de l’association Enda Graf Sahel, notre groupe de femmes replante des palétuviers (nom de l’arbre de la mangrove). Ce reboisement est important : si nous ne le faisons pas, le sel de la mer va envahir les sols de nos champs. Et nous ne trouverons plus de poissons sur la côté pour nous nourrir.

Nous avons reboisé plus de 100 hectares ces dix dernières années ! Mais c’est un travail qui servira aux générations futures car les pieds de palétuviers mettront entre 10 et 15 ans pour arriver à l’âge adulte. En créant une collaboration entre les ONG et les habitants, on peut construire des projets durables qui serviront aux générations futures.

Ouedraogo Safafiata

Paysanne de 40 ans*

Ma famille et moi produisons principalement du sorgho, du niébé et un peu de maïs en saison hivernale. Nous exploitions une superficie de 3,5 hectares. Mais nous avions du mal à produire à causes de la sécheresse, des maladies qui attaquent les plants, de la mauvaise qualité des semences et du manque d’outils adaptés. Depuis quelques temps, les pluies se faisaient de plus en plus rares.

À chaque fin de récolte, il n’y avait même pas assez pour réussir à manger deux repas par jour ! La situation s’est encore aggravée quand j’ai accueilli deux familles déplacées (mes deux frères avec leurs femmes et enfants) qui ont fui les attaques terroristes et se sont réfugiées dans mon village.

Heureusement, en 2019, j’ai eu la chance de travailler avec l’ONG APIL. Nous avons bénéficié de formations sur la restauration de la fertilité de nos champs. Pour cela, nous avons utilisé des techniques d’agroécologie et celles-ci ont très bien fonctionné.

L’agroécologie est une manière d’envisager un autre rapport à la nature : devenir son allié plutôt que d’essayer de la dominer. Par exemple, les déchets agricoles (fumier), ou les défections des animaux remplacent les engrais chimiques qui polluent et tuent les sols. Mais, c’est aussi grâce à des techniques utilisées par nos ancêtres que nous avons réussi à transformer de la terre « morte » en oasis. C’est ce qu’on appelle les « demilune » ou le « zaï ». Sur un terrain en pente, on construit des murets en forme de demilune. La pluie qui ruisselle est retenue par les murets, pénètre dans le sol et laisse une couche de terre fertile. On peut alors, juste avant la saison des pluies, planter un arbre dans la demi-lune et celui-ci dispose d’assez d’eau pour pouvoir pousser correctement. Grâce à cela, j’ai pu aménager un espace de 7,5 hectares que j’ai partagé avec mes frères en lui donnant deux hectares pour sa production. Aujourd’hui, nous pouvons donc nourrir plus de personnes et nous mangeons à notre faim !

Ousmane

Travailleur du comité de quartier pour la gestion des déchets à Kaolack

Je m’appelle Ousmane. Je viens de Kaolack, une petite ville du Sénégal à 300 kilomètres de la capitale Dakar. Depuis deux ans, je fais partie du comité de quartier qui s’occupe de la gestion des déchets pour les habitants de la commune. Ici, durant de nombreuses années, rien n’était organisé pour récolter les déchets et tout était jeté dehors, en mélangeant plastique, ferraille et autres matériaux polluants. Cela créait une pollution très grande et la rue ressemblait à une grande poubelle.

Aujourd’hui, grâce au projet mis en place avec l’aide des ONG Caritas Kaolack et Autre Terre, les choses se sont beaucoup améliorées. Nous proposons aux abonnés de vider leurs poubelles chaque semaine en échange d’une cotisation. Cette cotisation d’1,5 € par famille permet de payer le matériel et de donner un salaire aux personnes qui travaillent à la récolte et au tri des déchets. La propreté de la ville s’améliore. Nous sensibilisons les habitants au tri des déchets, nous les collectons chaque semaine pour ensuite les trier dans le centre construit par notre association.

Ce centre (qu’on appelle le centre de « valorisation ») trie, broie le plastique, puis le revend à des usines à Dakar qui l’utilisent pour fabriquer de nouveaux objets. Ce mécanisme permet de redonner une deuxième vie à beaucoup d’objets qui, avant, finissaient par terre dans la rue. Le reste des choses qui n’a pas pu être réutilisé est amené dans une décharge que nous avons creusée loin des habitations. Ce n’est pas encore idéal, mais au moins, tous ces déchets ne remplissent plus les rues ! Grâce à cette activité, je me sens utile à mon quartier et j’ai un revenu stable : je ne dois plus cumuler plusieurs emplois pour réussir à vivre dignement.

Santiago Manhuin

Dirigeant Awajun et gardien de la forêt*

Mon nom est Santiago Mahuin, je fais partie du peuple Awajun, l’un des plus important peuple indigène au Pérou. Notre territoire s’étend sur la vaste région de l’Amazonie au nord-est du Pérou. Ma maison se trouve au bord du fleuve Marañón, qui rejoint plus tard le grand fleuve Amazone.

J’ai dédié ma vie à la défense de la forêt et des droits des communautés qui y vivent. Mais pourtant, jamais je n’ai été aussi préoccupé par le danger qui guette notre territoire.

Ces dernières années, la construction de routes allant toujours plus loin vers le cœur de la forêt a donné une impulsion très grande aux entreprises minières et de coupage de bois en ouvrant ainsi la voie à la déforestation de centaines d’hectares de forêt. Rien qu’en 2017, une superficie équivalente à 200 000 terrains de football en Amazonie péruvienne a été déboisée. Il faut ajouter à cela d’autres problèmes comme la pollution due aux multiples marées noires (pétrole qui s’écoule dans la forêt…). Cette situation aggrave le changement climatique, puisque la déforestation est la principale cause des émissions de gaz à effet de serre dans notre pays.

Beaucoup d’entreprises continuent à déforester et polluer la forêt pour extraire de l’or, du pétrole ou du bois. Et l’État péruvien continue à leur donner les autorisations. Nous devrions avoir un pouvoir de décision sur ce qu’il se passe en Amazonie, puisque mon peuple y vit depuis des millénaires. Lorsque nous parlons d’autonomie, nous ne parlons pas d’indépendance. Nous faisons référence à notre droit de décider de notre avenir au sein de l’État péruvien et de protéger la forêt.

C’est ce que nous essayons de faire en travaillant avec mon ami Antonio et son association le MOCICC, qui nous appuie et nous défend en essayant de faire pression sur l’Etat péruvien. Car il est très important que partout au Pérou mais aussi dans le monde, d’autres personnes soient solidaires et nous défendent. Pour cela, il faut faire passer le message que l’indigène, la terre et la forêt sont une seule et même personne. Nous ne pouvons pas être séparés. C’est pourquoi toute tentative des sociétés d’exploitation forestière, pétrolière ou minière porte atteinte à l’accord millénaire qui lie l’humain à la nature.

Nous avons vécu plus de sept mille ans en protégeant la Terre Mère, les rivières, les ruisseaux, les sols. Nous n’avons jamais eu de problèmes de contamination. Il s’agit maintenant de récupérer et protéger le territoire que nos ancêtres nous ont laissé.

La señora Idelma Quispe

Habitante de Rio Blanco dans les Andes

Je m’appelle Idelma Quispe et je vis à Rio Blanco au Pérou. C’est un village qui se trouve à plus de 3 800 mètres d’altitude. Nous sommes 60 familles à Rio Blanco et Tuhualqui. Pour venir chez nous, il faut rouler pendant treize heures et marcher encore deux heures. Dans les montagnes des Andes, la vie que nous menons avec nos alpacas peut parfois être très dure. Peu de gens viennent nous voir et nous aider. Nous avons demandé au CIED, une ONG qui a des ingénieurs agronomes et un architecte, de nous aider parce que notre communauté a des soucis avec le climat qui change énormément. Voici cinq ans que nous avons une période de pluie qui arrive beaucoup plus tard que d’habitude, provoquant de grandes sécheresses. Et quand la saison des pluies arrive, elle est tellement forte que tous les champs sont inondés et que les terres se décrochent de la montagne. Nous voulons donc construire trois nouvelles « cochas » et en remettre une en état : ces cochas sont des sortes de petits réservoirs qui permettent de stocker l’eau. C’est une technique utilisée depuis très longtemps par nos ancêtres. Aujourd’hui, j’ai déjà reçu une pelle pour creuser avec les autres lors de la Minka (moment de travail collectif où chacun participe à la construction d’un bâtiment, à une récolte de légumes…) prévue en juin. Ces moments de travail collectif sont souvent très joyeux !

Pour alimenter la réserve d’eau que sera la « cocha », on choisit bien l’endroit en forme de cuvette et on creuse des petits canaux plus hauts pour que l’eau y vienne. Grâce à cela, les terres restent bien en place. A partir de cette réserve d’eau qui pourra aller jusqu’à 13 000 litres, on gèrera notre réseau d’irrigation en béton ou en pierre. De là, nous pourrons avoir de l’eau près de la maison, abreuver nos bêtes et nos terres… Notre vie sera bien meilleure ! Nos bêtes seront en bonne santé, nous fournirons du lait, de la laine, de la viande et nos jardins donneront de bons gros légumes. Grâce à cela, nous pourrons nous adapter aux problèmes du climat !

La lettre du Futur

Bruxelles, le 1er septembre 2054

Salut les ami·e·s,

Si vous recevez cette lettre, c’est qu’elle a réussi à traverser le temps pour revenir en 2021 et vous transmettre un message de la plus haute importance : on a réussi !

Nous sommes devenus des adultes et depuis plus de trente ans, nous nous sommes engagés pour que la planète reste habitable pour tout le monde et faire entendre raison à nos gouvernements et aux adultes. Nous avons toutes et tous changé nos habitudes de vie. En ville, on n’utilise plus de voitures, l’espace est réservé aux vélos et aux transports en commun. L’air est donc redevenu pur et la pollution a largement baissé. Nous avons presque arrêté d’utiliser du pétrole et nous avons adapté notre consommation : plutôt que d’acheter de nouveaux objets en plastique, on fabrique nous-même ce dont on a besoin, en récupérant et recyclant la matière d’objets inutilisés.

On mange des aliments sains et de saison et nous avons arrêté d’utiliser des pesticides qui polluent les sols. Les abeilles ont pu être sauvées ! La déforestation s’est aussi arrêtée et grâce à cela, l’habitat de beaucoup d’espèces a pu être protégé.

Grâce à la solidarité entre tous les pays, tous les habitants de la planète peuvent vivre correctement. Les réfugiés climatiques qui ne pouvaient plus vivre chez eux à cause de la montée des océans ou des sécheresses ont été accueillis dans d’autres régions du monde.

Tout a débuté avec l’appel d’Adélaïde Charlier de Youth for Climate. C’est grâce à son message que nous avions réussi à trouver un moyen de nous engager ! Mais la traversée du temps a changé l’alphabet du mot de passe qui y donne accès. Arriverez-vous à le décoder pour réussir à écouter son message ?

Le CNCD-11.11.11 regroupe près de nonante organisations actives dans le domaine de la solidarité internationale, parmi lesquelles des ONG et des syndicats. Il a pour mission la sensibilisation, le plaidoyer politique et la récolte de fonds (Opération 11.11.11).

Abonnement gratuit www.cncd.be/Le-monde-en-classe

Le Monde en Classe, kesako?

Le Monde en Classe est un outil trimestriel d’éducation à la citoyenneté mondiale et solidaire. Il permet d’aborder, avec les élèves de l’enseignement primaire, des grands enjeux mondiaux tels que les inégalités,

l’agriculture et l’alimentation, les migrations et les changements

climatiques.

Dans chaque dossier, nous partons de la réalité de communautés du Sud que nous connaissons via nos ONG membres. Leur situation est en général difficile, mais nous l’abordons à travers des fictions qui mettent en scène des enfants de 6 à 12 ans. Ces fictions comportent une part de rêve et de fantaisie. Nous imaginons ainsi des histoires correspondant aux trois niveaux de complexité qu’offre Le Monde en Classe et qui couvrent les besoins de l’enseignement primaire. Ces niveaux sont symbolisés par des étoiles m.

Ces histoires sont le point de départ de séquences pédagogiques. Chaque dossier en propose ainsi l’exploitation, et ce, sur des modes différents : s’informer, créer, se mobiliser. Les élèves plus âgés seront amenés à réfléchir aux problèmes concrets des communautés du Sud illustrés dans le récit, et à quelle solution leur donner. Ils découvriront aussi les réponses réelles apportées par les associations locales du Sud avec lesquelles travaillent nos ONG membres. Et comme ce genre de situation n’est bien souvent qu’un exemple parmi des milliers d’autres, on amène les élèves à prendre conscience de la dimension souvent planétaire du problème qu’ils découvrent. Ce faisant, ils se dotent d’acquis nécessaires à exercer leur rôle de « citoyens mondiaux et solidaires ».

Un dossier du Monde en Classe se compose de fiches « PROF » et de fiches « ÉLÈVE ». Les premières offrent à l’enseignant des informations et des propositions de séquences pédagogiques à faire en utilisant les fiches « ÉLÈVE ». Les fiches « ÉLÈVE » sont à photocopier et distribuer aux élèves. Elles comportent les histoires à lire et des supports graphiques pour les activités de type s’informer, créer et se mobiliser, ainsi que les informations de type « changer le monde ».

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