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CRÉER Éponge Tawashi FICHE

INTRODUCTION

Le résultat est que les produits sont aujourd’hui « Made in Monde »2 : « des composants fabriqués dans différents endroits du monde sont acheminés jusqu’au lieu d’assemblage des produits, qui sont ensuite exportés vers les marchés de consommation »3 .

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… et ses dérives : violation des droits humains, impunité et « malédiction des ressources »

Cet ensemble de différentes étapes, que l’on appelle les chaînes de valeur mondiales, sont devenues de plus en plus complexes et opaques : une étude ayant analysé la chaîne de valeur de cinquante grandes multinationales démontre qu’elles n’emploient directement que 6 % de tous leurs employés à travers le monde (116 millions de personnes qui bénéficient de droits syndicaux). Parallèlement, les 94 % restants sont employés par des fournisseurs ou des entreprises soustraitantes, où les droits du travail sont très loin

2. Suzanne Berger, Made in Monde, Les nouvelles frontières de l’économie internationale, Paris, Éditions du Seuil, 2006.

3. Arnaud Zacharie, Refonder le commerce mondial : du libre-échange à l‘échange durable, op-cit, p. 14. d’être garantis 4. Il est ainsi très difficile de faire la lumière sur l’entièreté du chemin parcouru pour la production d’un produit (certaines entreprises elles-mêmes reconnaissent ne pas savoir ce qui se passe chez leurs sous-traitants).

Parallèlement à cela, le pouvoir financier et d’influence des firmes transnationales se sont vus renforcés à l’extrême (en particulier celui des entreprises « hyper-puissantes » et oligopolistiques dont le chiffre d’affaire est parfois supérieur au PIB annuel de dizaines de pays à faible revenu). La course à la réduction des coûts de production a néanmoins comme répercussion principale, de mettre la pression à la fois sur les droits des travailleurs et travailleuses, et sur l’environnement.

Or ce n’est plus un secret pour personne : un tel système de production et de consommation entraîne des violations des droits humains ainsi que des désastres écologiques. Et ce dans quasiment toutes les filières : que ce soit le secteur de l’industrie textile, celui de l’extraction de minerais ou encore de l’agroalimentaire, le nombre d’abus dénoncés est croissant.

4. « Scandal. Inside the global supply chains of 50 top compagnies. Frontlines Report 2016 », International Trade Uniuon Confederation mis en ligne sur www.ituc-csi.org, janvier 2016.

* Y compris tous les coûts de distribution dont le personnel, le loyer, le bénéfice du distributeur, la TVA, etc.

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