NACE 2016 : COMME SI VOUS ÉTIEZ !
LES MATÉRIAUX DE L’AVENIR
PIÈCES À USAGE UNIQUE
Venez jeter un regard sur les futurs modèles à réparer !
Certaines pièces ne peuvent être réutilisées.
PIONNIERS Michel Kane et Louise Gauthier de Carrossier ProColor Vaudreuil-Dorion ont su viser juste ! PLUS
L’avenir de l’AIA avec son président, JF Champagne, réunion de production version 2.0, nouveau membre du réseau CARSTAR à Saint-Félix-deValois, et beaucoup plus !!! OCTOBRE 2016
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Convention de poste-publication numéro 40841632 l
186, rue Jean-Proulx, bureau 104, Gatineau (Québec) J8Z 1V8
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SOMMAIRE
COUVERTURE 13 PIONNIERS Michael Kane et Louise Gauthier de Carrossier ProColor Vaudreuil-Dorion ont su viser juste.
Volume 7 Numero 2, Printemps 2016
ARTICLES 16 TIR CADRÉ Retour sur sa première année à la présidence de l’AIA Canada avec J.F. Champagne. 18 PIÈCES À USAGE UNIQUE Certaines pièces ne peuvent être réutilisées.
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21 JUSTE POUR NOUS AUTRES L’AIA Canada lance son programme d’accréditation d’ateliers. Grande cuvée Carrossier ProColor fête ses 15 ans en grand !
22 RÉUNIONS DE PRODUCTION Connaissez-vous les coûts réels de vos réunions de production ?
NOUVELLES CARSTAR poursuit sa lancée au Québec, nouveau D.G. chez Carrossier ProColor, Fix Auto étend sa présence à l’international, et beaucoup plus !
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Science des matériaux Les nouveaux matériaux dits « de remplacement » arrivent.
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NACE 2016 Comme si vous étiez !
SECTIONS
COUVERTURE : Michael Kane et Louise Gauthier de Carrossier ProColor Vaudreuil-Dorion.
04 LE MOT DE L’ÉDITEUR
PHOTOGRAPHIE PAR PETER DIEKMEYER
Tendances lourdes.
VOTRE SOURCE INTERNET La ressource au Canada pour des renseignements sur la carrosserie. De nouveaux articles et des grands titres à tous les jours. Visitez collisionrepairmag.com.
par Darryl Simmons
11 QUI EST AUX COMMANDES ? par Jar Perry
Supérieurs inférieurs. 34 FORMATION par Andrew Shepherd
Produit du terroir. À VOUS LA PAROLE. Nous voulons connaître vos commentaires sur tout ce que vous lisez dans Collision Québec. Envoyez vos réactions à editor@collisionrepairmag.com.
OCTOBRE 2016 COLLISION QUÉBEC 3
MOT DE L’ÉDITEUR
TENDANCES LOURDES L’accréditation et la consolidation sont des forces irrésistibles
ÉDITEUR DARRYL SIMMONS (905) 370-0101 publisher@collisionrepairmag.com
Par Darryl Simmons
DIRECTEUR DE LA PUBLICATION JAMES KERR (416) 628-8344 james@mediamatters.ca
C
e n’est pas un secret, tous les constructeurs sont en mode « accréditation » ces jours-ci. Ces programmes semblent faire consensus chez bon nombre d’intervenants, et pour cause. L’accréditation est un gage de qualité, le constructeur affirme que l’atelier possède les compétences et équipements pour faire le travail. Jadis réservé aux constructeurs de véhicules haut de gamme, c’est maintenant l’ensemble de l’industrie qui y est engagé. Depuis toujours, les constructeurs de prestige
fort à savoir que votre entreprise est tournée vers l’avenir. Mettez-vous à la place de l’assureur. Où aimeriez-vous mieux envoyer vos clients : chez un partenaire qui investit en équipements et formation, ou vers l’inconnu ? Les assureurs ont une aversion au risque. Prouvez-leur que vous minimisez les risques, et vous gagneriez des points à coup sûr. L’accréditation est l’une des deux tendances lourdes qui bousculent l’industrie de la collision en ce moment. La consolidation est l’autre. Ces 20 dernières années, l’industrie canadienne
RÉDACTEUR EN CHEF MIKE DAVEY editor@collisionrepairmag.com DÉPARTEMENT CREATIVE MICHELLE MILLER (905) 370-0101 michelle@mediamatters.ca RÉDACTEUR EN CHEF ADJOINT MIKE PICKFORD (905) 370-0101 michael@mediamatters.ca RÉDACTEUR ATTITRÉ JEFF SANFORD jeff@collisionrepairmag.com V. P. RELATIONS AVEC L’INDUSTRIE ET PUBLICITÉ GLORIA MANN (647) 998-5677 advertising@collisionrepairmag.com DIRECTRICE VENTES ET MARKETING ELLEN SMITH (416) 312-7446 ellen@mediamatters.ca
LE CANADA EST À L’AVANT-GARDE.
comme BMW et Mercedes consacrent des sommes colossales en recherche pour développer les technologies de pointe essentielles à ce marché. Les processus pour réparer ces véhicules étaient réservés aux techniciens formés par le constructeur. Alors que maintenant, c’est l’ensemble des véhicules grand public qui utilisent ces techniques avancées. L’usage de l’acier à haute résistance est universel, l’aluminium est omniprésent, et la fibre de carbone n’a pas dit son dernier mot. Les constructeurs veulent tous des travaux de carrosserie de qualité pour leurs produits et clients, ce qui explique la prolifération de programmes d’accréditation. Alors, comment démontrer, hors de tout doute, que votre atelier possède les compétences et équipements pour réparer ces véhicules ? Hors de l’accréditation, point de salut. L’accréditation de votre atelier par un constructeur n’a aucun incident sur le niveau de productivité, et ne garantit pas que vous réparez « toutes marques et modèles ». Par contre, vos investissements en infrastructures, équipements et personnel envoient un message
s’est consolidée à la vitesse grand V. Maintenant, l’ensemble de la planète est en mode consolidation. Une fois de plus, le Canada est à l’avant-garde de ces changements. Le Boyd Group, une société nord-américaine (inscrite à la bourse) de grande envergure, est issu de Winnipeg. Le réseau Assured Automotive est maintenant un joueur important dans nombreuses provinces. Craftsman Collision, de la Colombie-Britannique, est désormais établie en Chine. Steve Leal et l’équipe chez Fix Auto Canada, présents dans bon nombre de pays européens, se lancent à l’assaut de l’Australie. Maintenant que les divisons canadiennes et américaines de CARSTAR ne font qu’une, Michael Macaluso, un Canadien, a été nommé à s a présidence. Ces grands bouleversements gagnent l’ensemble de l’industrie de la collision mondiale, et l’industrie canadienne sonne la charge. À vous de décider si vous montez au front.
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CHRONIQUEURS ET CONTRIBUTEURS JAY PERRY ET ANDREW SHEPHERD ABONNEMENT Un an 24,95 $ / deux ans 35,95 $ Collision Québec est une publication bimestrielle de Media Matters Inc. au service des intérêts commerciaux de l’industrie de la carrosserie. Les articles dans Collision Québec ne peuvent être reproduits sous aucune forme sans l’autorisation écrite de l’éditeur. L’éditeur se réserve le droit de refuser toute publicité et décline toute responsabilité pour les opinions et déclarations faites par les publicitaires ou les chroniqueurs indépendants. Tout fait, opinion ou déclaration présenté dans cette publication appartient uniquement aux rédacteurs et chroniqueurs et ne peut être d’aucune façon considéré comme étant dune déclaration, une opinion ou un témoignage de l’éditeur. IMPRIMÉ EN BEAUCE (QUÉBEC) PAR SOLISCO IMPRIMEURS ISSN 1707-6072 CONVENTION DE LA POSTE-PUBLICATIONS NUMÉRO 40841632 PORT DE RETOUR GARANTI Envoyez l’avis de changement d’adresse et les copies non livrées à : 86 John Street Thornhill ON L3T 1Y2
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Collision Québec est publié par Media Matters Inc., l’éditeur de :
NOUVELLES
LE RÉSEAU CARROSSIER PROCOLOR PREND DE L’EXPANSION AVEC L’AJOUTDE CARROSSIER PROCOLOR MÉTROPOLITAIN Selon un communiqué émis par les copropriétaires, le principal objectif était d’accroître le volume d’affaires. Annick Bernier assure la gestion de l’atelier. Elle est détentrice d’un baccalauréat en administration et un diplôme en finance. Forte de son expérience de quinze ans, Annick se spécialise en estimation et en qualité et conformité à toutes les étapes du processus de réparation. « L’ajout de Carrossier ProColor Métropolitain est un atout pour le réseau. Nous sommes heureux de compter ce nouveau membre parmi nous, » a mentionné Mario Verret, directeur du développement des affaires chez Carrossier ProColor. Pour en savoir plus, visitez carrossierprocolor.com.
Carrossier ProColor annonce l’ajout d’un nouvel atelier à son réseau d’ateliers, Boulevard Dodge, situé au 2955 Côte de Liesse à Montréal. En mars dernier, les copropriétaires de Boulevard Dodge, Ray Monahan, Roger Desautels III, Guy Caouette et Paul Ladouceur, ont décidé d’unir leur destin à celui de Carrossier ProColor devenant ainsi Carrossier ProColor Métropolitain.
CARSTAR ACCUEILLE UN NOUVEAU PARTENAIRE À SAINT-FÉLIX-DE-VALOIS
Jessy Dufresne et Éric Hénault, propriétaires de CARSTAR Saint-Félix-de-Valois.
CARSTAR a annoncé l’ouverture de CARSTAR Saint-Félix-deValois. L’atelier est situé au 1520 Chemin Barrette, Route 131, à Saint-Félix-de-Valois. Les nouveaux partenaires, Éric Hénault et Jessy Dufresne, opèrent un atelier de près de 400 m2 (4500 pi2). Jadis installés à St-Ambroise, ils ont déménagé l’entreprise pour mieux desservir la clientèle de la région. Éric compte plus de 25 années d’expérience en réparation automobile. Jessy et lui sont impliqués depuis toujours dans la communauté. « Avant tout, c’est la philosophie derrière l’entreprise qui a motivé notre décision de se joindre à CARSTAR. Comme nous, CARSTAR priorise le service et l’aide, c’est ce qui nous a séduits. Pour nous, les clients passent avant tout, » a vivement souligné Jessy. Pour plus d’informations, visitez le carstar.ca. 6 COLLISION QUÉBEC COLLISIONREPAIRMAG.COM
NOUVELLES
NOMINATION DE SYLVAIN DUFAULT AU POSTE DE D.G. CHEZ PROCOLOR Le réseau Carrossier ProColor a annoncé la nomination de Sylvain Dufault au poste de directeur général. Sylvain Dufault est un vétéran de l’industrie qui possède une riche expérience en opération et au sein d’un important assureur. Selon le communiqué de Carrossier ProColor, sa grande expérience auprès des intervenants de l’industrie de la carrosserie en général et sa grande compréhension des besoins des assureurs sont d’importants atouts pour le réseau et ses partenaires. Dans son nouveau rôle, Dufault dirigera le développement et la gestion des opérations du réseau Carrossier ProColor. Il assurera aussi le maintien des relations d’affaires avec l’ensemble des intervenants de l’industrie. « Sylvain est le candidat idéal pour assurer la continuité dans l’exécution du plan d’affaires et le développement du réseau, » assure Michel Charbonneau, vice-président ventes et marketing, groupe carrosserie, chez Uni-Sélect. « Cette nomination est d’une importance capitale pour notre réseau. Nous allons poursuivre les objectifs d’excellence que nous avons fixés à titre de franchiseur d’ateliers, » a-t-il ajouté. M. Dufault relève directement de M.Charbonneau. Pour plus d’informations, visitez carrossierprocolor.com
Sylvain Dufault, nouveau directeur général, avec Michel Charbonneau, V.-P. chez Uni-Select.
NOMINATIONS CHEZ FIX AUTO WORLD
Ben Pugh (à gauche) a été nommé au poste de directeur international. Nick Spiers a été nommé directeur des opérations internationales.
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Fix Auto World a nommé deux nouveaux dirigeants. Ben Pugh a été nommé au poste de directeur international de la marque alors que Nick Spiers a été nommé directeur des opérations internationales. Dans son nouveau rôle de directeur international de la marque, Pugh sera appelé à instaurer et orienter l’implantation des normes de la marque Fix Auto dans les marchés en devenir afin d’accélérer le développement des marchés mondiaux. Un communiqué émis par Fix Auto souligne sa grande expérience en appui au marketing et mise en œuvre de marques, qui sera un atout important lors de cette phase critique d’expansion à l’échelle planétaire. « Selon Carl Brabander, vice-président marketing, l’expérience de la marque est au cœur de la mission d’affaires et objectifs de Fix Auto World. « Ben est riche d’une grande expérience en franchisage à l’internationale et il est un joueur important pour nous lors de cette phase cruciale pour établir la première marque mondiale en services de collision. »
NOUVELLES
Le nouveau directeur des opérations internationales pour Fix Auto World, Nick Spiers, aura pour tâche l’adaptation du modèle Fix aux nouveaux marchés, alors qu’il interagira avec les intervenants de ces marchés pour faciliter l’intégration des nouveaux ateliers de la bannière. En plus de sa grande expérience dans l’industrie de la collision au Royaume-Uni à titre de directeur général du réseau Nationwide Crash Repair Centres, Spiers a aussi occupé le poste de directeur des opérations à l’ABL Accident Repair
Group. Le communiqué de Fix Auto souligne l’importance de cette expérience « inestimable » pour Fix Auto dans sa quête de nouveaux marchés. « Nous traversons une période fébrile côté expansion et l’arrivée de nouveaux membres, comme Nick, était très anticipée. Il aura la tâche d’offrir support et soutien lors de l’intégration des nouveaux membres,” enchérit David Lingham, directeur du développement stratégique mondiale chez Fix Auto World. Pour plus d’informations, visitez fixauto.com.
BRIGITTE PESANT NOMMÉE NOUVELLE DIRECTRICE DES PROGRAMMES DE CARROSSERIE À L’AIA Après trois ans à titre de directrice des programmes de carrosserie de l’AIA ainsi qu’à la barre du CCIF, Leanne Jefferies a quitté l’AIA Canada fin août. Leanne a joué un rôle important dans le succès du CCIF : par ses efforts pour toujours livrer du contenu pertinent, la mise en valeur des partenariats, et l’engagement de l’ensemble des intervenants de l’industrie. Le CCIF est un modèle de convergence et de coopération de calibre mondial. «L’AIA Canada tient à remercier Leanne pour son temps, dynamisme et pour son énorme contribution au CCIF et à l’association. » Brigitte Pesant s’est jointe à l’AIA à titre de nouvelle directrice des programmes de carrosserie. La liste des dossiers et filières dont elle assume la responsabilité comprend : la direction du
CCIF, la supervision du Programme canadien d’accréditation des ateliers de carrosserie (PCAAC) et la gestion des partenariats dans le cadre des activités de l’AIA dans le secteur carrosserie. Mme Pesant détient plus de 20 ans d’expérience en vente et en marketing au service de sociétés de produits de consommation emballés comme Kodak Canada, Kao Brands et Keurig Canada, où elle a occupé divers postes de haute direction en développement des affaires et en marketing associé. Elle connaît les dossiers du marché secondaire, ayant aussi œuvré au sein de l’association Recycleurs Automobiles du Canada (RAC), à titre de directrice du développement des affaires, où elle a bâti des relations avec les intervenants du secteur carrossier dans le cadre de ses fonctions.
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NOUVELLES
LE QUÉBEC AU CŒUR DE LA RECHERCHE DANS LE SECTEUR DE L’ALUMINIUM Lors de l’annonce du châssis tout-aluminium du F-150 2016, il y avait beaucoup de spéculation à l’effet que l’ensemble de l’industrie automobile s’apprêtait à imiter Ford pour réduire le poids de leurs véhicules. Ce ne fut pas le cas, mais l’avenir de ce matériau de remplacement n’est aucunement mis en doute. Les efforts en recherche et développement se poursuivent, alors que nous sommes maintenant à l’avant-garde dans ce domaine. Nouvellement formé, le Groupe industriel de R-D ALTec est une alliance créée pour unifier les efforts de recherche dans le secteur canadien de l’aluminium pour le secteur du transport de surface. Ce qui comprend, bien évidemment, les véhicules passagers, ainsi que plusieurs formes de transport terrestre. Ce groupe de recherche est lié au programme Allègement des véhicules de transport terrestre, programme dédié à l’usage de l’aluminium dans les efforts de réduction de poids des véhicules. « En 2020, la valeur du marché mondial de l’aluminium dans le secteur du transport se chiffrera à quelque 65 milliards USD, » explique Michel Dumoulin, directeur général d’Automobile et transport de surface au Conseil national de recherches du Canada. « Les entreprises intègrent l’aluminium dans la conception des véhicules, mais nous constatons des lacunes dans le transfert de connaissances. C’est là qu’ALTec interviendra. » ALTec compte désormais 23 membres et partenaires qui auront accès à des équipements à la fine pointe de la technologie et au savoir-faire canadien de pointe dans le formage et l’assemblage de l’aluminium, contrôle de la corrosion et validation de rendement. En tant que partenaire important, le ministère de l’Économie, de la Science
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et de l’Innovation du Québec a versé 450 000 $ par l’entremise de PRIMA QUÉBEC, Pôle recherche innovation matériaux avancés au Québec. « Cette alliance renforce la collaboration et l’innovation dans le secteur des matériaux de remplacement et enrichit le savoir-faire des entreprises québécoises, » a déclaré Benoit Balmana, directeur général du Pôle recherche innovation matériaux avancés. Le CNRC est le fer-de-lance de ce projet. Rio Tinto, le plus important producteur mondial d’aluminium, y participe aussi. « Rio Tinto est fier de participer à ce partenariat à la hauteur de 125 000 $. Notre engagement en recherche-développement d’applications novatrices dans le secteur de l’automobile assurera que l’aluminium canadien, à faible empreinte carbone, demeure le matériau privilégié par les constructeurs automobiles, », a ajouté Frédéric Laroche, directeur du Centre de recherche et de développement d’Arvida de Rio Tinto Aluminium. « ALTec génère des résultats prometteurs et contribue au développement économique de la région du Saguenay-Lac-Saint-Jean. »
NOUVELLES
UNE NOUVELLE PLATEFORME DE GESTION D’ATELIER DE CARROSSERIE INTÉGRÉE VOIT LE JOUR. Après plusieurs mois de recherche et de développement technique intenses, les deux sociétés canadiennes à l’origine de cette nouvelle plateforme de gestion infonuagique révolutionnaire ont procédé à son lancement à l’échelle du continent. Selon Sharon Ashley, de la société Micazen Consulting and Technologies, l’architecture bilingue et la technologie de pointe de la plateforme de gestion d’atelier de carrosserie intégrée, BodyshopConnect, sauront satisfaire les dirigeants d’ateliers les plus progressistes en matière de technologie. « Nous voulions que BodyshopConnect soit la plateforme de gestion d’atelier de carrosserie la plus polyvalente et intégrée de l’industrie, avec une interface visuelle conviviale qui répondrait aux nouvelles exigences des ateliers de carrosserie modernes, » a expliqué Sharon Ashley au journaliste de Collision Québec. « La technologie de pointe de ce système de gestion est issue du travail pointu d’experts techniques ayant œuvré dans ce domaine et qui ont une connaissance intime des exigences de l’industrie. » Forte de ses 20 années d’expérience en carrosserie à tous les niveaux et de son diplôme en programmation informatique du Sheridan College, Sharon Ashley maîtrise l’ensemble des paramètres pour mener à terme cet ambitieux projet. Depuis 10 ans, Sharon a rempli divers mandats en formation et en consultation dans le développement de logiciels destinés au domaine de la carrosserie. Ses connaissances et ses compétences ont été mises au service du développement du système de gestions BodyShopConnect. Paul Chow, de LeanStone Technology, est le deuxième membre de ce duo. Il a occupé le poste de directeur de l’informatique pour un réseau d’ateliers de carrosserie indépendant pendant plusieurs années, avant de lancer sa propre entreprise informatique en 2008. Coauteur du manuel pratique « Teach Yourself Great Web Design In a Week », il a aussi été maître assistant du programme de médias numériques au British Columbia Institute of Technology (BCIT). Selon Sharon Ashley, le fruit de cette collaboration fera progresser l’ensemble de l’industrie de la carrosserie. « Le développement technique de cet outil est au centre de toutes nos actions. Nous voulons créer une plateforme de gestion d’atelier de carrosserie révolutionnaire, » réitère Sharon. « Nous adorons cette industrie et nous voulons tout faire pour améliorer la qualité de vie de ses intervenants en leur fournissant des outils de gestion performants pour affronter les nombreux défis qui s’imposent. » Selon Sharon, l’interface multifacette personnalisée peut répondre aux besoins de tout atelier individuel ou en réseau. L’intégration des opérations élimine les dédoublements d’entrées et de procédures, augmentant ainsi l’efficacité et la production globale de l’entreprise. Les logiciels EstimateConnect, UpdateConnect et PhotoConnect, lancés par LeanStone Technology il y a plus de 8 ans, sont au cœur de ce nouveau système. Avec le logiciel UpdateConnect, le personnel de production, les clients et les assureurs peuvent suivre les travaux en temps réel. Son système de communication personnalisé rehausse la qualité des échanges client-réparateur. Le logiciel EstimateConnect est un outil de production de devis rapide idéal pour les petits travaux ou travaux à prix forfaitaires, ainsi que pour la production de devis hors de l’atelier. PhotoConnect permet aux usagers d’éditer et de téléverser les images aux applications Web et au serveur de l’entreprise. Le duo Ashley et Chow a perfectionné et recoupé la richesse
fonctionnelle des logiciels d’origine pour créer BodyShopConnect. Voici un aperçu des fonctionnalités de ce système. Calendrier et gestion d’atelier intégrés pour une meilleure efficacité. Système avancé de planification et de production à architecture évolutive pour toutes formes et tailles d’ateliers (uniques ou multiples) qui intègre l’ensemble des dossiers sur une seule interface. Module de gestion allégée des pièces intégrant l’ensemble des étapes : commandes, réceptions, pièces en souffrance, retours et crédits (commandes partielles ou complètes) à partir d’une interface unique. - Suivi, gestion et répartition des techniciens pour un maximum de productivité. • Importation automatisée de devis et suppléments regroupant l’ensemble des devis au dossier en temps réel. • Système de suivi de gestion des coûts de revient pour chaque dossier. • Programmes de comptes clients (recevables) centralisés facilitant la gestion.
• Système de communication interposte reliant l’ensemble des employés de l’atelier pour une meilleure communication. • Module de communication et suivi des travaux client - assureur personnalisés en temps réel pour une satisfaction accrue de tous les clients. • Module de gestion des médias sociaux et applications Web réduisant les copies papier avec accès instantané aux images et documents en tout temps. • Interface conviviale de gestion de la comptabilité Quick books ou autres.
Selon Sharon Ashley, BodyshopConnect permet de réduire les coûts de formation et d’administration, accroît l’efficacité et la productivité, réduit le temps de cycle de production et rehausse l’indice de satisfaction de la clientèle. « Les intervenants de l’industrie réclamaient une solution de ce genre depuis toujours, » explique Sharon. « C’est très demandant comme métier, les propriétaires d’ateliers veulent réduire le niveau de stress en réduisant le nombre d’étapes répétitives qui n’ajoutent aucune valeur ,afin de mieux répartir leurs effectifs pour s’occuper davantage de leurs clients. La satisfaction de la clientèle accrue et les marges bénéficiaires additionnelles qui en découlent sont très importantes. Ils ont besoin d’un système robuste, qui évolue au rythme de l’industrie. Il faut un partenaire qui comprend ces impératifs, des gens qui partagent la même passion pour cette industrie. » La période pancanadienne de développement et d’essais est maintenant terminée et Sharon Ashley croit que le lancement officiel du système, qui a eu lieu le 1er septembre, était fort attendu. « L’engouement des gens qui utilise le système prouve, hors de tout doute, que notre plateforme est très performante, » enchérit Sharon. « Nous sommes très fiers de notre produit, son architecture bilingue répond à tous les besoins. Nous allons poursuivre son développement pour ajouter de nouvelles fonctionnalités sur une base régulière. Les intervenants de l’industrie de la carrosserie seront enchantés par cette nouvelle plateforme. » Pour plus d’informations, visitez le bodyshopconnect.com.
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014 COLLISION QUÉBEC COLLISIONREPAIRMAG.COM
BIEN AUX COMMANDES
SUPÉRIEURSINFÉRIEURS Les études le confirment, c’est ce qui pousse la majorité des employés à démissionner. Par Jay Perry
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ormez-les, ou perdez-les. Statistiques à l’appui, cet énoncé a été prouvé maintes fois. Le sondage Deloitte 2016, qui a questionné plus de 7,000 employés pour connaître les raisons qui les poussent à démissionne l’a confirmée, la principale raison est le manque flagrant de programmes de formation en leadership. Ce sondage rejoint une étude de Quantum Workplace de 2014 effectué auprès de 400,000 employés visant à connaitre leurs priorités en matière d ’e m p l o i . L a c r o i s s a n c e e t l ’a v a n c e m e n t professionnelle arrivait en tête de liste. Les auteurs du rapport ont constatés que les employés qui
Rare sont ceux qui changent de métier lorsqu’ils démissionnent. Dans l’ensemble, ils demeurent dans la même industrie, mais ils occuperont un poste similaire chez un de vos concurrents. Nous devons prendre acte de ce fait, afin de ne pas rater les occasions qui pourraient nous aider à garde tout ce talent chez nous, ainsi que les efficacités opérationnel qui en découlent, si nous commençons dès maintenant à ajuster notre tir. J’admets volontiers que ceci représente un énorme, et parfois complexe défi, mais il faut bien commencer quelque-part : maintenant que nous savons que les dirigeants sont la première cause (rappelez-vous, les
LA MAJORITÉ DES EMPLOYÉS DÉMISSIONNENT PAR MANQUE DE CONFIANCE ENVERS LEUR PATRON. n’ar r ive nt p a s à s at i s f ai re l e u r b e s oi ns e n développement professionnelle chercheront à combler leurs attentes dans une autre entreprise. Aux États-Unis, un sondage effectué auprès de plus de 1 million d’employés par la société Gallup a révélé que la motivation première qui pousse les employés à démissionner est le fait d’avoir un mauvais patron, un supérieur immédiat qui n’est pas à la hauteur. La société Benchmark Recruit, qui a sondé plus de 3,000 personnes, a révélé que 22 % des employés ont quittés leur dernier emploi par manque de foi dans l’équipe de direction. Dans la majorité de ces cas « le salaire n’était pas en cause, ces employés avait perdus confiance en leur patron, ne se sentaient pas appréciés, et n’étaient plus engagés dans leur travail.» Un constat s’impose à la lumière de ces études ; dans l’ensemble, les dirigeants ne font pas le travail, et les taux de roulement de personnel élevés contribuent à gonfler les coûts de gestion des entreprises. La génération Y représente désormais le plus important bassin de main d’œuvre du marché, selon Canadian Business, et la majorité de ces derniers quitteront leur poste sans hésiter s’ils ne trouvent pas chaussure à leurs pieds. Ces Y occuperont une part encore plus importante de votre capital humain dans les prochaines années. Devons-nous en ajouter ?
gens quittent leur supérieur immédiat, et non l’entreprise), alors planchons sur un modèle de dirigeant « nouveau et amélioré. » Les défis rattachés au poste de dirigeant dans les petites et moyennes entreprises sont énormes, et les compétences requises ont souvent étés transmises de façon intuitives. Dans un tel contexte, le mentorat est d’une importance capitale, alors que les compétences sont calquées et mimés, et le futur dirigeant apprend au fil du temps. Mais les temps changent, et nous aussi nous devons changés. Les programmes de formation en leadership décortiquent et démystifient cette compétence névralgique afin de former les futurs leaders. Informez-vous auprès de votre comité sectoriel, pairs ou fournisseurs. Ce défi doit d’être relevé le plus tôt possible. En offrant des programmes de formation de ce genre, et tout autres, à vos employés, vous cultivez vos propres leaders de demain, et vous vous assurez d’être « bien aux commandes » !
Jay Perry est fondateur et propriétaire d’Automobile Business Consultants (ABC), une entreprise de formation œuvrant dans le secteur automobile. Son adresse courriel est jayperry@a-b-c-inc.com.
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PROFIL DE RÉUSSITE
PIONNIERS
Michel Kane et Louise Gauthier attribuent leur succès en partie à leur bon sens d’humour.
Michel Kane et Louise Gauthier de Carrossier ProColor Vaudreuil-Dorion ont su viser juste ! by Peter Diekmeyer
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a femme (et les enfants) au travail! Intégrer un conjoint et la prochaine génération dans une entreprise n’est pas toujours facile. Mais selon Louise Gauthier et Michel Kane chez Carrossier ProColor Vaudreuil-Dorion, tous les employés font partie de la famille. Il ne faut pas se fier seulement aux apparences quand on visite un atelier de carrosserie. Des locaux invitants et bien entretenus ont un rôle important à jouer pour mettre le consommateur en confiance. Mais une chose ne ment pas : un stationnement plein. « On a beaucoup de clients », nous explique Louise Gauthier – administratrice-comptable chez Carrossier ProColor Vaudreuil-Dorion. « C’est parfois difficile de rentrer toutes les autos. Ça va vite ici. » Cela n’a pas toujours été ainsi. En 1980 quand Michel Kane – le conjoint de Louise - a acheté le site, ce n’était qu’un terrain vide. Mais le jeune ambitieux de 21 ans – qui venait à peine compléter sa formation à l’école des Métiers de Montréal comme débosseleur - a vite construit un atelier qui sera agrandi par la suite à deux reprises.
Maxime Kane, le fils aîné, a commencé à travailler dès qu’il a terminé l’école secondaire.
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PROFIL DE RÉUSSITE
Yannick Kane devant une des trois chambres de peinture dans cet usine de 17,500 pieds carrés.
Kane a toujours eu un bon œil pour l’excellence, car il sortait déjà avec la belle jeune fille qui deviendra la mère de ses trois enfants qui travaillent tous chez Carrossier ProColor Vaudreuil-Dorion. « J’étais là dès le début, » nous explique Louise Gauthier. « Dans les premières années, je n’étais pas à temps plein. Mais tranquillement au fil des années j’ai réussi à contribuer de plus en plus. » Maintenant, les cinq membres du « clan » KaneGauthier ainsi que Louis Gauthier – le frère jumeaux de Louise – forment une équipe agile qui inclut 14 techniciens spécialisés. « On est une grande famille, » explique Louise. « Tout le monde en fait partie. »
Chaque jour, la famille Kane-Gauthier se rassemble pour dîner dans le bureau du Louise.
cet entrepreneur aguerri. On voit l’influence de cette mère de famille chaque jour vers l’heure du dîner quand elle rassemble les cinq membres de la famille Kane-Gauthier autour de son bureau de pour manger. « Au début on n’avait pas assez de place alors on s’est fait construire une rallonge qu’on sort quand c’est le temps de manger, » elle nous explique. Les enfants viennent un à la fois L’intégration efficace de Maxime, Yanick et Alexandre Kane dans l’entreprise en 2005, 2007 et 2015 semble être une autre factrice clé. Trois enfants qui travaillent bien ensemble c’est rare de nos jours. Le secret semble être un
Des locaux invitants et bien entretenus ont un rôle important à jouer pour mettre le consommateur en confiance. L’arrivée de la relève Beaucoup d’ateliers de carrosserie sont des entreprises familiales. Cependant, cette réalité ne constitue pas nécessairement une garantie de relève dans le contexte actuel de pénurie de main d’œuvre dans l’industrie. Par chance, Carrossier ProColor Vaudreuil-Dorion semble avoir bien maîtrisé ce modèle, et ils ont consenti de partager certains de leurs secrets. Le premier pas clé s’agit de l’intégration de Louise Gauthier chez Carrossier ProColor Vaudreuil-Dorion. Malgré le fait que Michel Kane est clairement le visionnaire derrière l’entreprise, cet homme modeste donne un grand parti du crédit à sa conjointe. « Elle est la colle qui nous garde ensemble, » explique 18 COLLISION QUÉBEC COLLISIONREPAIRMAG.COM
bon partage de tâches – jumelé avec la flexibilité nous explique Louise Gauthier. Michel Kane s’occupe principalement de l’accueil des clients, les rendez-vous et la gestion. Maxime Kane, le fils aîné, se charge de la gestion des estimations, le contrôle de la qualité et la livraison. Yanick Kane s’occupe de l’atelier. Alexandre Kane – le plus jeune – travaille comme estimateur, et s’occupe des logiciels de gestion. Mais personne ne se laisse borné par son titre. « On travaille en équipe », nous explique Louise Gauthier. « Quand je vois une poubelle pleine que personne n’a vidée, je change le sac moi-même. Je m’occupe du café aussi parfois ! »
PROFIL DE RÉUSSITE
Selon plusieurs employés, l’équipe de Carrossier ProColor Vaudreuil-Dorion est comme une grande famille.
Partenariat avec le réseau Carrossier ProColor Une autre grande étape dans l’évolution de l’atelier fut l’adhésion au réseau Carrossier ProColor en 2001, au tout début lors du lancement de ce regroupement d’ateliers de carrosserie qui opérait à l’époque sous le nom de ProColor Prestige. L’atelier a donc grandi avec le réseau qui s’est vu passer de de 39 centres de collision lors de sa fondation en 2001 à 158 succursales aujourd’hui. Grâce à l’adhésion du réseau Carrossier ProColor en tant que membre de CSN Centres de collision pour la province du Québec en 2012, les KaneGauthier font fièrement partie du plus grand réseau d’ateliers de carrosserie au Canada comprenant plus de 330 ateliers. Parmi les avantages d’être membre du réseau Carrossier ProColor, on peut compter sur un soutien marketing. Par exemple, la commandite et la diffusion de publicités à l’émission Les pires chauffards Québécois à Z-télé le printemps dernier. « Nous nous sommes joints à Carrossier ProColor dès le début, donc il y a 15 ans, » nous explique Louise Gauthier. « Ce sont des personnes très sympathiques. Faire partie d’une équipe professionnelle diversifiée, dévouée et disponible est une grande force pour nous. Au fond, l’équipe Carrossier ProColor est le prolongement des liens familiaux que nous avons entre nous et nos employés. » Cela n’est pas pour dire que tout est facile. Comme toute l’industrie, Carrossier ProColor VaudreuilDorion fait face à sa part de défis reliés à maintenir et augmenter la croissance. Ceux-là incluent maintenir les systèmes informatiques à jour, la formation des techniciens, le besoin d’investir constamment dans les équipements et les technologies qui s’y rattachent, opérer les systèmes de gestion et suivre l’évolution des nouveaux véhicules (hybrides et électriques) d’aujourd’hui.
« Nos clients sont de plus en plus exigeants, » nous explique Louise Gauthier. « Ça veut dire qu’il faut avoir du bon personnel et le garder heureux, afin de favoriser une productivité optimale et un sentiment d’appartenance. » Malgré les défis à l’horizon, la famille Kane-Gauthier voit le futur avec optimisme. « Avoir un bon sens de l’humour nous aide beaucoup, » nous explique Louise Gauthier. « Mais le vrai secret est qu’on aime être ensemble. On travaille toute la journée ensemble, mais Maxime et Yannick ont aussi acheté des maisons sur notre rue on se voit aussi le weekend pour des barbecues. Et j’espère ça va continuer comme ça pour longtemps »
Le bureau d’Alexandre Kane – qui s’occupe des estimations - est au cœur de l’action. OCTOBRE 2016 COLLISION QUÉBEC 19
TIR CADRÉ
Pancanadien Survol de sa première année, et perspectives d’avenir, avec le président de l’AIA Canada, Jean-François Champagne By Mike Davey
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a chronique Tir Cadré vous livre une vision actuelle et future de l’industrie de la carrosserie et du marché secondaire de l’automobile issue de discussions et d’échanges avec des intervenants de haut niveau. Notre interlocuteur, Jean-François Champagne, est président de l’AIA Canada depuis septembre 2015. Il est l’ancien directeur exécutif de l’Association canadienne de la sécurité (CANASA), cadre certifié des associations émérite (CAÉ) et membre du conseil d’administration de la Société canadienne des directeurs d’association (SCDA). Il nous livre les fruits de sa réflexion quant à l’état actuel du marché secondaire de l’automobile canadien et les faits marquants de cette première année à la barre de l’AIA.
Collision Québec : Vous occupez le poste de président de l’AIA Canada depuis septembre 2015. Quel a été votre principal défi lors de cette première année ? Jean-François Champagne La priorisation de nos objectifs et l’utilisation efficace de nos effectifs demeurent nos principaux défis. Les occasions de croissance pullulent, nous sommes bien placés pour en profiter. Comme dans toute industrie, nos ressources sont limitées. La question demeure, comment mieux répartir nos effectifs pour en tirer le maximum de bénéfices ? Je pensais, sincèrement, que mon plus grand défi serait l’arrimage avec les intervenants de l’industrie. Ça s’est avéré être la partie la plus facile. J’ai été accueilli à bras ouverts, autant à l’interne que par l’ensemble des intervenants de l’industrie. Les membres du marché secondaire y sont engagés pleinement, la vitalité de cette industrie est impressionnante. CQ : Selon vous, quels sont les principaux défis que doivent relever le marché secondaire en général, et l’industrie de la collision en particulier ? JFC : L’évolution technique présente un des principaux défis, et ceci ne fera qu’augmenter. Les nouvelles technologies bousculent l’ensemble de la chaîne de distribution. Ils modifient la façon dont les consommateurs interagissent avec les véhicules, ont un 20 COLLISION QUÉBEC COLLISIONREPAIRMAG.COM
impact majeur sur leur production, ainsi que sur les façons dont ils sont réparés. Les logiciels sont rois et maîtres, alors les besoins en formation ne font que croître. L’accès à toute cette information demeure le nerf de la guerre pour le marché secondaire. CQ : Si vous deviez aider un dirigeant d’atelier à identifier et relever le plus important défi parmi ces importantes questions, quel serait votre conseil ? JFC : La formation continue est une voie importante. Je constate, les intervenants de l’industrie de la collision canadienne sont à l’avant-garde dans ce dossier. Prenez les réalisations du CCIF (Forum canadien de l’industrie de la carrosserie), qui sert de moteur de convergence pour l’ensemble des intervenants de ce secteur. Les directeurs et propriétaires d’ateliers, qui participent à ce genre de réunion, ont accès à l’information dont ils ont besoin pour surmonter les nombreux défis. CQ : L’AIA Canada a annoncé récemment l’implantation d’une nouvelle division en Colombie-Britannique. Quelle est la raison première de cette initiative ? JFC : Nous étions présents dans toutes les régions du pays, sauf dans cette province. L’AIA est présent partout au pays, mais il y avait une brèche en C. - B. Les intervenants de cette province ont fait la demande.
TIR CADRÉ
CQ : La première réunion de ce nouveau chapitre en C. - B. a eu lieu en avril. Pouvez-vous en partager les grandes lignes ? JFC : Je n’ai pas eu la chance d’y participer, par contre, les membres présents maîtrisaient bien leurs dossiers. Ils ont identifié les grandes lignes de leurs objectifs et initiatives. Les enjeux sont principalement locaux ; relations gouvernementales, arrimage avec l’ensemble des intervenants de cette province, etc. À court terme, les membres de ce chapitre seront désormais présents à tous les évènements locaux et activités. CQ : Quel est, selon vous, le plus important facteur dans les prochaines années, et quel sera son impact sur l’industrie du marché secondaire et de la collision ? JFC : Les achats groupés et le partage, incluant les services comme lift et Uber, vont bousculer tout le concept de « propriété » et d’achat. Lors d’un discours récent, Bill Ford Jr. a partagé sa vision quant à la conception, ventes et service des véhicules, qui selon lui, ne suffiront plus à la viabilité des manufacturiers. Ils doivent désormais penser comme des fournisseurs de mobilité intermodale. Le nombre d’individus propriétaires à 100 % d’un véhicule chutera, surtout lorsque les véritables véhicules autonomes apparaîtront. L’impact se fera sentir sur la façon dont ces véhicules seront maintenus et réparés. D’un point de vue social, le nombre de décès sur les routes chutera, tout comme le nombre d’accidents. Sur 20 ans, l’impact de tous ces changements devrait modifier le paysage de façon marquée.
CQ : Que réserve l’avenir à l’AIA Canada ? JFC : Nous allons continuer à suivre de près les aléas reliés à la convergence et à la consolidation du marché secondaire. Nous pouvons compter sur un nombre important de bénévoles enthousiastes qui veulent améliorer l’industrie. Certes, il y a de nombreux et importants défis, mais nous sommes bien placés pour les relever. Le programme d’accréditation des ateliers de carrosserie est un dossier important pour ce secteur. D’un point de vue stratégique, le moment est bien choisi pour lancer ce programme. Nous sommes très confiants quant à l’avenir.
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Le programme d’accréditation des ateliers de carrosserie est un dossier important pour ce secteur.
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- JF Champagne.
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CHRONIQUE TECHNIQUE
Pièces à usage unique Certaines pièces ne peuvent être réutilisées Par Cynthia Trumbull
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arfois le client insiste pour que vous répariez une pièce, alors que vous savez qu’elle doit être remplacée. Dans la majorité des cas, ces pièces à usage unique ont été installées sur la chaîne de montage, elles n’ont pas été conçues pour être réutilisées. Malgré tout, le client insiste, il ne comprend pas le principe de cette pièce à usage unique, alors il refuse d’en assumer le coût. La satisfaction du client est
en jeu, et vous voulez fidéliser ce dernier pour survivre à long terme. Malgré l’insistance du client, il ne faut jamais réutiliser une pièce à usage unique. Si vous prenez le temps d’exposer les faits et démontrer que le client en ressortira gagnant à long terme, il finira par partager votre point de vue. Ceci augmentera beaucoup vos chances de revoir ce client au fil des ans.
Malgré l’insistance du client, il ne faut jamais réutiliser une pièce à usage unique.
Les procédures recommandées de Toyota (TRRP) sont intégrées au logiciel UltraMate de Mitchell. En activant le TRRP, les pièces à usage unique s’ajoutent automatiquement au devis.
Certaines pièces, comme les gicleurs de lave-vitre, ne peuvent être réutilisées.
La logique des pièces à usage unique « Les pièces “à usage unique”, qu’on appelle parfois “pièces non réutilisables,” sont des composantes qui ont été conçues pour être utilisées qu’une seule fois, » explique Paul Stella, directeur des programmes de réparation et collision chez Toyota Canada. La réutilisation de pièces à usage unique n’est pas recommandée par Toyota. Les composantes comme les glaces, attaches, joints d’étanchéité, rondelles, emblèmes et autres sont à usage unique de par leur conception. Ces pièces portent la désignation « pièce à usage unique » dans le manuel de réparation. « Les pièces à usage unique ne rempliront pas leur rôle correctement lorsque réutilisées, » explique Stella. « En réutilisant ces pièces, vous courez le risque de déplaire aux clients et engendrer des retours à l’atelier. Fuites d’eau et d’air, bruits importuns, dommages aux pièces connexes, les effets indésirables sont innombrables. » 22 COLLISION QUÉBEC COLLISIONREPAIRMAG.COM
Chez Toyota, les pièces à usage unique peuvent être repérées en consultant la section « composantes » du manuel de réparation. Les pièces à usage unique sont identifiées par un point noir, alors que la légende pour chaque diagramme indiquera la signification du point noir. Les estimateurs et techniciens devraient consulter cette information systématiquement avant d’effectuer les travaux. Ceci assurera l’exactitude du devis en plus d’assurer que les pièces seront disponibles au moment des travaux. Les centres de collision qui utilisent le logiciel UltraMate de Mitchell ont accès aux procédures recommandées de Toyota (TRRP), alors qu’elles sont intégrées au logiciel. Les pièces à usage unique s’ajouteront automatiquement lorsque le devis est produit avec le TRRP.
CHRONIQUE TECHNIQUE
Regardons de plus près ces pièces à usage unique Les pièces à usage unique sont de forme et d’origine variées, et la logique derrière l’appellation « pièces à usage unique » varie en conséquence. Voici quelques exemples de pièces à usage unique. • Gicleurs de lave-vitre – Cette pièce est souvent faite de plastique qui a des propriétés de ressort. Une fois installée, elle exerce une force contraire qui la maintient en position. Lors de la dépose, elle sera contrainte de plier dans le sens contraire, alors qu’elle n’est pas conçue pour résister à cette force opposée. Si elle est réutilisée, elle risque de perdre le ressort qui la maintenait en position, alors elle produira des bruits indus, brisera, et pourrait même tomber. • Joint d’étanchéité de feu arrière – Cette composante est d’une importance vitale, elle assure l’étanchéité et empêche les infiltrations d’eau et bruits de vent. Elle est composée de caoutchouc-mousse qui doivent être comprimés pour assurer l’étanchéité. Une fois installée, elle ne peut reprendre sa forme initiale, alors impossible de le réutiliser pour assurer à nouveau l’étanchéité du feu arrière. Tout joint d’étanchéité devrait passer par un contrôle pour vérifier s’il est à usage unique, et doit être impérativement remplacé s’il est désigné ainsi par Toyota.
• Pare-humidité – Le pare-humidité est cette barrière de plastique installée entre le caisson et le panneau de finition intérieure de la portière. Elle protège le panneau de finition contre l’humidité. Une fois enlevé, il perd sa forme, et ne peut bien remplir son rôle par la suite. Le pare-humidité doit être remplacé chaque fois qu’il est enlevé. • Emblèmes- Il arrive souvent qu’on vous demande de nettoyer et recoller les emblèmes de véhicule. À l’usine, ces emblèmes sont fabriqués avec soin et précision alors il est pratiquement impossible de reproduire ce processus en atelier. Le résultat laisse souvent à désirer. Les techniciens devraient toujours remplacer ces emblèmes. En matière de réparation automobile, la transparence est toujours de mise. Soyez honnêtes avec vos clients en ce qui a trait aux étapes requises pour effectuer des travaux de qualité. Si les clients mettent en doute le bien-fondé d’un remplacement de pièces à usage unique, aidez-les à comprendre que cette pratique est fortement recommandée par le constructeur, et n’hésitez pas à utiliser les manuels et logiciels contenant l’information pour illustrer votre point. Vous pouvez consulter les manuels de réparation Toyota (Technical Information System –TIS) au : techinfo.toyota.com.
En utilisant UltraMate de Mitchell, les techniciens ont accès aux procédures recommandées de Toyota, y compris la liste des pièces à usage unique.
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ACCRÉDITATION
JUSTE POURNOUS AUTRES Le nouveau programme de l’AIA banalisera les normes d’accréditation. Par Mike Davey
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e Programme canadien d’accréditation des ateliers de carrosserie (PCAAC) sera lancé cet l’automne. L’Association des industries de l’automobile du Canada (L’AIA) a désigné le directeur exécutif de I-CAR Canada, Andrew Shepherd, pour administrer le programme. La formation étant une composante majeure de tout programme d’accréditation, l’expérience de M. Shepherd sera un précieux atout. « Depuis 30 ans, les intervenants de l’industrie canadienne innovent et exportent leur savoir-faire en matière
leurs origines dans l’industrie américaine, et sont conçus pour répondre à leurs besoins. Nos réalités et spécificités ; langues, géographie, climat, etc., ne sont pas prises en compte. Le moteur de convergence qui est le CCIF, et les succès prodigieux qui en résultent, n’ont pas d’égal au sud de la frontière, » explique Shepherd. « Ces programmes laissent tous futurs règlements, directives, exigences, ainsi que le mode de tarification, au bon vouloir des Américains. » Le PCAAC sera mis en œuvre par l’AIA,
« L’industrie canadienne de la collision est unique au monde, nous avons besoin d’un programme d’accréditation conçu et administré par les gens d’ici. » - Tony Canade. de convergence de l’industrie de la carrosserie. Les réunions sectorielles du CCIF ( Forum canadien de l’industrie de la carrosserie ) ont évolué pour devenir un moteur de convergence réunissant assureurs, constructeurs, fournisseurs et éducateurs. Les consensus qui en sont issus ont mené à l’instauration d’un premier avis de sinistre normalisé, une première. Nous avons adapté le programme de formation I-CAR pour répondre à nos besoins, suscitant l’admiration et l’émulation de nos pairs à l’internationale. Nous allons appliquer ce même savoirfaire au programme d’accréditation. » Selon Andrew Shepherd, le PCAAC confère aux intervenants canadiens les pouvoirs décisionnels en matière de critères et de reconnaissance. Le programme établit les normes de base en matière d’équipement, de formation, de procédures et d’exigences commerciales, tout en étant conforme aux programmes des constructeurs. « Cette norme est conforme en tout point aux programmes des constructeurs, » explique Shepherd. « Elle évalue les ateliers selon ces critères ainsi qu’aux normes particulières exigées par les constructeurs. » Il existe plusieurs modèles de programme d’accréditation, tous issus des États-Unis, et conçus pour répondre aux besoins du marché de ce pays. Selon Shepherd, il n’est pas déraisonnable de penser qu’ils peuvent passer outre les éléments qui ont un impact majeur ici, mais n’ont peu d’impact au sud de la frontière. « En ce moment, l’ensemble des programmes d’accréditation trouvent
une association dont la charte proscrit toute marge bénéficiaire. Sa supervision est assurée par les intervenants canadiens avec l’apport des constructeurs, assureurs et l’ensemble des membres du CCIF. Shepherd explique que le programme canadien s’harmonisera avec les programmes provinciaux en ColombieBritannique et au Manitoba, en plus d’être offert dans les deux langues. Il y a un large consensus en faveur du programme, les partenaires franchiseurs tels Assured Automotive, CARSTAR Canada, CSN Collision Centres (Carrossier ProColor) ont déjà donnés leur appui sans équivoque au PCAAC. Représentant plus de la moitié du marché carrossier au pays, ces réseaux soutiennent un programme d’accréditation des ateliers bâtis par et pour l’industrie canadienne. Steve Leal, président et chef de la direction de Fix Auto, a exprimé le raisonnement du groupe. « Nous avons connu beaucoup de succès par le biais de l’AIA, notre association nationale, qui a su établir et administrer des programmes importants comme I-CAR Canada et le Forum canadien de l’industrie de la carrosserie (CCIF). L’AIA
est sans but lucratif, et il répond à nos besoins particuliers. » Flavio Battilana est le directeur de l’exploitation de CSN Collision Centres. Selon lui, le PCAAC est avantageux pour l’ensemble des intervenants de l’industrie. « Affilié ou indépendant, l’ensemble des ateliers bénéficiera d’un programme d’accréditation crédible, administré par un tiers sans but lucratif, sans parler des nombreux bénéfices pour nos fournisseurs et clients. Nos partenairesassureurs vont aussi profiter de la qualité supérieure des services de réparation qui en résultera. » Le PCAAC mettra sous pied une équipe nationale de vérificateurs pour appliquer les normes de vérification du programme, en plus des normes particulières issues des programmes des constructeurs. Ainsi, le programme sera au service des constructeurs qui veulent ajouter des visites d’ateliers à leurs programmes d’accréditation. Tony Canade, président d’Assured Automotive, a souligné l’importance de la couleur « canadienne » du programme. « L’industrie canadienne de la collision est unique au monde, nous avons besoin d’un programme d’accréditation d’ateliers conçu et administré par les gens d’ici. » Michael Macaluso est président et chef de la direction de CARSTAR pour tout l’Amérique. Il a également souligné la nature distincte du marché canadien. « Nous avons à la fois des assureurs publics et privés. L’industrie est consolidée comme nulle part ailleurs, mais il y a aussi un grand nombre de réparateurs indépendants d’envergure. » Il a poursuivi : « Le degré et la qualité de cette convergence sont remarquables, ça n’existe pas ailleurs. Nous devons en tirer parti pour le programme d’accréditation. » Pour obtenir plus de renseignements sur le Programme canadien d’accréditation des ateliers de carrosserie, contactez Andrew Shepherd, directeur principal des programmes de l’industrie, AIA Canada, à andrew.shepherd@aiacanada.com.
Le programme Certified Collision Care
Plusieurs programmes d’accréditation et de certification d’ateliers sont apparus ces derniers mois, y compris un nombre important de programmes de constructeurs, ainsi que le programme américain Certified Collision Care. Ce programme n’est aucunement lié au programme PCAAC de l’AIA. Le programme Certified Collision Care est un programme indépendant de certification et d’accréditation d’atelier issu de l’entreprise américaine Assured Performance Network. Malgré la similitude entre leurs raisons sociales, la société Assured Performance Network n’a aucun lien d’affaire avec le réseau ontarien Assured Automotive, société qui gère un réseau de 60 ateliers dans cette province. OCTOBRE 2016 COLLISION QUÉBEC 25
EFFICIENCES
Vos réunions de productivité peuvent aider ou nuire, tout est dans la façon.
Temps d’arrêt RÉUNION DE PRODUCTION QUOTIDIENNE : PRODUCTIVITÉ ACCRUE OU CONTRE-PRODUCTIVE ? Par Bob DuBreuil
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ans bon nombre d’ateliers, les journées commencent par la sacro-sainte réunion de productivité. En général, les techniciens y sont, le directeur de production aussi, tout comme le contremaître d’atelier. De temps à autre, le propriétaire lui-même dirige la réunion. Il arrive que les estimateurs, et même le commis aux pièces, y participent aussi. Une liste de véhicules est produite par le système de gestion, ou à la main. Ensuite, l’ensemble du groupe révise la liste pour mettre à jour le calendrier de production. Les pièces en commande et en souffrance font souvent partie de ces discussions. Selon l’envergure de l’atelier, la réunion peut durer en moyenne de 20 à 30 minutes. Je serais curieux de connaître le nombre de dirigeants qui ont pris le temps de comptabiliser l’ensemble des coûts associés à ces réunions par rapport aux bénéfices qu’elles engendrent ? Imaginons un instant que je suis le directeur de l’atelier Carrosserie B.D. J’ai un directeur de production, dix techniciens productifs, un estimateur et un commis aux pièces. En moyenne, ces réunions durent 20 minutes, et j’ai une trentaine de véhicules en production. Le taux de productivité de mes techniciens environne les 150 % (insérez le vôtre). Aucun véhicule n’est réparé pendant ces réunions. Le manque à gagner est alors de 300 minutes (5 heures) de revenus pour chacune des réunions. Ceci équivaut à 25 heures/semaine, ou 26 COLLISION QUÉBEC COLLISIONREPAIRMAG.COM
105 heures par mois. Au taux de 55 $ de l’heure, le coût se situe à 275 $ par jour, ou 5 775 $ par mois en ventes de main d’œuvre. Maintenant, ajoutons pièces, peinture et fournitures d’atelier à ce montant. Ça donne un total de 11 550 $ par mois. Alors, entre vous et moi, pensez-vous que vos techniciens s’intéressent aux véhicules autres que ceux qu’ils auront à réparer ? J’en doute. Aussitôt que la discussion porte sur des véhicules autres que ceux qui les regardent directement, les techniciens veulent retourner à leur poste pour travailler.
Façon améliorée
Dans une optique de communication, je comprends l’importance de ces réunions, mais il existe de bien meilleures façons de mettre le calendrier de production à jour. Commençons par le système de gestion d’atelier. Le calendrier de production du système est-il à jour ? Il semblerait que bon nombre de gestionnaires n’y font pas confiance, alors que la discipline requise pour la maintenir à jour fait défaut. Vous devez vous assurer de maintenir le calendrier de production à jour en déléguant une personne pour faire le tour de l’atelier et discuter avec les techniciens un à un afin que le calendrier de production affiche l’information en temps réel en tout temps. Si ce
EFFICIENCES
n’est pas possible, demandez au directeur de production d’imprimer une liste de véhicules en production en fin de journée, avant de quitter. Il se doit de réviser cette liste avec le responsable des pièces, puis d’inscrire les informations sur la liste ou mettre une note dans le dossier afin de mettre à jour le bon de travail. Au lieu de la réunion de production traditionnelle, le directeur de production fait le tour des techniciens un à un pour réviser le statut des véhicules dont ils sont responsables. C’est un échange d’informations qui devrait durer que quelques minutes, un tour d’horizon des véhicules produits le jour même et le lendemain. Les discussions qui traitent de véhicules qui entrent dans l’atelier dans deux ou trois jours ne sont d’aucune utilité. Cette méthode vous fait économiser du temps en priorisant les besoins réels de chacun des techniciens.
Pistes additionnelles
Je connais des ateliers qui se servent de ces réunions quotidiennes pour discuter de tout et de rien. Il faut remettre ces points à l’ordre du jour de vos réunions mensuelles. Si c’est le cas, assurez-vous de ne pas dépasser le seuil de 45 minutes lors de ces rencontres. En plus de connaître l’ordre du jour, vos employés doivent pouvoir y ajouter quelques sujets de temps à autre. Je ne recommande pas cette approche si vous avez intégré les concepts de gestion allégée dans votre entreprise, nous aborderons ce sujet lors de futures chroniques. Avant tout, vous devez prendre le temps d’analyser tous les coûts associés à ces réunions, pour ensuite examiner des solutions moins coûteuses pour arriver à vos fins. Bob DuBreuil travaille chez Akzo Nobel depuis 23 ans. Il a été un des instigateurs du programme PCE (Process-Centered Environment), programme basé sur les concepts de production allégée. Bob DuBreuil travaille chez Akzo Nobel depuis 23 ans. Il a été un des instigateurs du programme PCE (Process-Centered Environment), programme basé sur les concepts de production allégée.
Je serais curieux de connaître le nombre de dirigeants qui ont pris le temps de comptabiliser l’ensemble des coûts associés à ces réunions par rapport aux bénéfices qu’elles engendrent ?
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PARLONS TECHNIQUE
SCIENCE DES
MATÉRIAUX
L’emploi des matériaux de remplacement croîtra de façon exponentielle By Chris Gerics
L’utilisation de l’aluminium se démocratise, elle n’est plus réservée au seul marché des véhicules haut de gamme.
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ui dit nouveauté dit résistance au changement. L’industrie automobile se doit de changer, alors que les matériaux de remplacement comme l’aluminium, la fibre de carbone, ainsi que plusieurs types de polymères, sont de plus en plus présents dans la production automobile de masse. L’acier tient le haut du pavé depuis toujours. Malléable, relativement souple et résistant, peu coûteux à produire, il est présent partout. Selon le Dr Jody Hall, directeur du développement au SMDI (Steel Market Development Institute), malgré la présence accrue des matériaux de remplacement, l’acier, ou plutôt l’acier
à haute résistance, maintiendra sa position de tête dans la production des nouveaux véhicules écoénergétiques. « L’acier est une ressource précieuse pour l’industrie automobile. Peu coûteux, il est une plus-value, et les nouvelles techniques de production réduisent de beaucoup son empreinte écologique, » explique le Dr Hall. L’acier avancé à haute résistance (AHSS) est encore plus flexible et solide. Il peut remplacer toute composante d’aluminium, alors que sa production émet moins de gaz à effet de serre que tout autre matériau. « Sa fin de vie est incroyablement simple, il est facile à recycler, ce qui aide à augmenter la productivité et l’efficience
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de la production de composantes automobiles, » souligne le Dr Hall. « Le SMDI consacre beaucoup de ressources en recherche et en développement durable pour concevoir la nouvelle génération d’aciers encore plus résistants et efficaces. Nos centres de production évoluent sans cesse afin d’offrir les produits de la plus haute qualité. » Pour ce qui est de l’efficacité de la production d’acier, le Dr Hall nous indique « Il faudrait 31 millions d’acres de forêt pour contrer la pollution additionnelle créée par les VUS tout-aluminium, alors je doute de la viabilité des matériaux de remplacement comme solution à long terme. »
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PARLONS TECHNIQUE
Dr Jody Hall de SMDI.
Les matériaux composites gagnent aussi en popularité, mais à un rythme beaucoup moins rapide.
« L’acier est une ressource précieuse pour l’industrie automobile. Peu coûteux, il est une plus-value, et les nouvelles techniques de production réduisent de beaucoup son empreinte écologique. » - Dr. Jody Hall. L’acier domine toujours, mais l’aluminium gagne du terrain. L’utilisation de l’aluminium se démocratise, elle n’est plus réservée exclusivement au marché des véhicules haut de gamme. En comparaison à l’acier, l’aluminium est plus léger, plus résistant et exempt de corrosion, mais son coût est plus élevé. Chez bon nombre de constructeurs, comme Ford (châssis F-150 2016 toutaluminium), l’usage de l’aluminium est encore réservé en bonne partie au marché haut de gamme. Jim Dickson, du chef de file mondial de l’aluminium, Rio Tinto, croit que l’usage de l’aluminium va rejoindre celle de l’acier dans un bref avenir. « Malgré les avis divergents des membres de l’industrie de l’acier, nous prévoyons que l’aluminium jouera un rôle important dans le développement et la construction futurs des plateformes automobiles, » précise Dickson. « La société Ducker (spécialiste du marketing industriel, automobile, société métallurgique et énergétique) est d’avis qu’en 2025, le véhicule passager nordaméricain moyen aura plus de 225 kg de composantes en aluminium. La Californie aimerait fixer des objectifs écoénergétiques encore plus élevés, comme les véhicules à émission zéro, afin d’atteindre les cibles de réduction des gaz à effet de serre. Nous voyons ceci comme étant très encourageant pour l’avenir de l’aluminium, l’avenir est très prometteur. » Lors d’une récente entrevue avec Collision Québec, Dickson nous a indiqué qu’il croit que les matériaux comme les polymères et la fibre de carbone gagneront aussi en popularité. « Je doute que les sociétés qui produisent ces matériaux regardent sagement passer la parade, » a-t-il précisé. L’usage de la fibre de carbone est très répandu dans l’industrie aéronautique, en course automobile et sur quelques véhicules haut de gamme. Elle est incroyablement légère et résistante. Son haut coût de production demeure le principal obstacle à son éclosion.
La fibre de carbone est produite à partir de précurseurs à base de polyacrylonitrile (PAN). Ses fibres sont alignées et étirées en fils de carbone, puis surchauffées à très haute température dans un environnement anaérobique, alors que la présence d’oxygène, lors de cette étape, fera brûler les fibres. Les atomes de carbone vibrent violemment lors du processus d’étirement et de réchauffement, expulsant ainsi tous les atomes, sauf le carbone. Ceci crée une chaîne d’atomes de carbone et un matériau d’une force incroyable. La société Zoltek, spécialiste en fibre de carbone depuis 1988, est convaincue que la fibre de carbone est vouée à un très bel avenir. Les sociétés comme Zoltek et ESE Carbon Company travaillent d’arrache-pied pour baisser les coûts de production de la fibre de carbone afin de stimuler la demande de l’industrie automobile. « Les ventes et la production automobile se maintiennent à des niveaux historiques. Les ventes de véhicules passagers ont fracassé des records en 2015, et 2016 promet aussi, » indique Dickson. « Alors que la demande pour l’aluminium et autres métaux peinent à surmonter la crise financière mondiale, les prévisions de ventes automobiles sont très prometteurs. » Tout indique que les producteurs d’acier, d’aluminium et de fibre de carbone se disputeront le titre de « meilleur matériau » pour encore bien des années. Les constructeurs automobiles poursuivront leurs cures d’amaigrissement pour augmenter le rendement écoénergétique des véhicules, tout en minimisant l’impact financier pour le consommateur. Attendez-vous à voir encore plus de matériaux de remplacement, surtout l’aluminium et l’acier à haute résistance, dans vos ateliers dans les prochaines années. L’usage de la fibre de carbone, sous forme d’éléments structurels, pourrait fort bien croître aussi. La question à se poser n’est pas à savoir s’il y aura une révolution, mais plutôt, quand. OCTOBRE 2016 COLLISION QUÉBEC 31
ÉVÈNEMENTS
GRANDE CUVÉE Le réseau Carrossier ProColor fête ses 15 ans en grand !
Michel Charbonneau, vice-président ventes et marketing, groupe carrosserie, chez Uni-Sélect.
L
e 10 mai marquait le 15e anniversaire de la bannière Carrossier ProColor, qui fut inaugurée à l’époque sous l’appellation ProColor Prestige, avec 39 ateliers. Il serait difficile de remettre en question la pertinence de cette initiative, puisque 158 carrossiers affichent désormais les couleurs de la bannière Carrossier ProColor au Québec. L’anniversaire de Carrossier ProColor a été souligné de façon officielle lors du congrès annuel 2016, sous le thème « La Grande Cuvée ». Ce thème, qui fait référence à la Grande Cuvée champagne, trace un parallèle entre le processus de ce grand vin et l’élaboration soignée qui a mené à la création de ce réseau panquébécois ces 15 dernières années. Carrossier ProColor est membre du réseau CSN Collision Centres. « La thématique de la grande cuvée trace un parallèle entre la fabrication d’une grande cuvée et l’assemblage de notre réseau, qui à nos yeux se compare à un Grand Cru de l’industrie de la collision, » a souligné Mary Jayn de Villers, directrice des communications et du marketing chez Carrossier ProColor. « Comme pour notre recette, ou stratégie d’affaires, plusieurs éléments importants doivent converger pour l’élaboration d’une grande cuvée : ingrédients supérieurs, partenaires hors pair, employés passionnés et dévoués ainsi qu’un contrôle rigoureux des normes et procédures pour assurer la production d’un produit de qualité supérieure. » Le congrès s’est déroulé du 12 au 13 mai au Fairmont Le Château Frontenac à Québec. Bon nombre de congressistes ont profité de l’occasion pour visiter l’expofournisseurs. C’était l’endroit rêvé pour découvrir tout ce qu’l y a de beau et
nouveau parmi les produits et services des partenaires et fournisseurs officiels du réseau Carrossier ProColor. Les festivités officielles ont débuté par une causerie-dégustation de vin, suivi par les hommages aux ateliers soulignant leur 5e et 10e anniversaire en tant que membre du réseau Carrossier ProColor. Le gala et banquet d’ouverture qui a suivi s’est poursuivi jusqu’aux petites heures, sous l’accompagnement musical de l’orchestre Acoustic Soul. Le congrès a pris son envol le lendemain lors de la plénière. Le discours d’ouverture a été prononcé par Michel Charbonneau, vice-président ventes et marketing, groupe carrosserie, chez Uni-Sélect, et responsable de l’unité d’affaires Carrossier ProColor. En plus de souhaiter la bienvenue aux 500 congressistes, Charbonneau a annoncé l’ajout de quatre nouveaux membres au réseau. Il a fait un survol des réalisations des douze derniers mois en soulignant le vif succès de la campagne de publicité en ligne, à la télévision et la radio. Selon Charbonneau, le nouveau site bilingue est aussi un formidable outil de marketing. Charbonneau a enchaîné par un survol de l’industrie de la collision et les impacts de plusieurs grandes tendances qui bousculent l’industrie. Selon lui, l’arrivée des véhicules autonomes aura un impact majeur sur l’ensemble des intervenants de l’industrie. Les changements climatiques, et l’économie en général, seront aussi des facteurs importants. Il a terminé sa présentation par un survol des activités de bienfaisance du réseau Carrossier ProColor et le soutien apporté aux sinistrés de Fort McMurray. Le chroniqueur automobile Benoit Charrette s’est ensuite adressé aux congressistes. Charrette est l’éditeur de
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l’Annuel de l’automobile, l’Annuel de l’auto d’occasion, en plus d’être l’hôte des populaires séries télévisées RPM et RPM+. Charette a souligné le rythme de développement effréné de l’industrie automobile, ce qui, selon lui, n’a rien de nouveau. Les avancés techniques exigent que les réparateurs automobiles soient ouverts aux changements, alors qu’ils doivent constamment renouveler leurs bases de connaissance pour suivre le rythme des constructeurs. Il a aussi souligné l’importance du processus d’embauche, qui doit cibler les candidats qui affichent une bonne ouverture d’esprit face aux changements. La journée s’est poursuivie par une série d’ateliers facultatifs, alors que les intervenants pouvaient choisir les thématiques qui les interpellaient le plus. Les cérémonies de clôture ont eu lieu en soirée. La musique était assurée par le groupe Känam Experience. Les délégués présents ont rendu hommage aux ateliers Carrossier ProColor qui célébraient leur 15e anniversaire, soulignant par ce fait le rôle de pionniers de ces premiers membres du réseau. L’évènement « choix des assureurs 2016 » a reconnu l’apport de sept ateliers qui se sont démarqués et ont su rallier l’opinion favorable des partenaires-assureurs lors de la dernière année. Carrossier ProColor a publié un communiqué indiquant que les critères de sélection de ce prix sont établis uniquement par les assureurs. Le coût moyen, l’indice de satisfaction de la clientèle et le temps pour effectuer les travaux font partie de ces critères. Le 15e congrès Carrossier ProColor s’est terminé par un grand déjeuner réseautage. Pour plus d’informations, visitez carrossierprocolor.com.
ÉVÈNEMENTS
BUFFET À VOLONTÉ L’ÉDITION 2016 DU NACE : UN FRANC SUCCÈS. PAR MIKE PICKFORD
Gloria Mann, de Collision Québec, Paul Stella de Toyota Canada et Darryl Simmons de Collision Québec.
L’édition 2016 du NACE a eu lieu au magnifique Anaheim Convention Centre à Anaheim, en Californie.
L
’édition 2016 du NACE Expo and Conference (NACE) à peine terminée, les intervenants de l’industrie de la collision qui ont eu le privilège d’y assister semblent s’accorder sur le fait que cette 34e édition passera à l’histoire. Du 9 au 13 août, plus de 8 000 intervenants de l’industrie de la collision issus de cinq continents se sont réunis à l’Anaheim Convention Centre en Californie pour assister à cinq journées d’activités effrénées. Cette édition 2016 marquait un tournant : alors que plusieurs nouveautés, comme le symposium, forum technologies et télématique, et le très attendu forum certifications des ateliers, se sont ajoutées à l’expo populaire. Quelques forums moins visibles, comme le forum reprogrammation posttravaux, ont aussi contribué au succès retentissant de cette édition 2016 du NACE. La place importante qu’occupait le volet exposition pouvait laisser croire à certains sceptiques que l’évènement n’était qu’un prétexte pour vendre des produits. Malgré le fait que la portion exposition a pris beaucoup d’ampleur, passant
Ben Gareau, Charlie Matus et Earl Chatlain de Advantage & JG’s Collision, de Saskatoon. .
de 189 à 228 exposants, le volet d’apprentissage ainsi que les occasions pour partager et échanger sur les grandes questions de l’industrie ont su surmonter, et ce de façon non équivoque, les accusations de mercantilisme véhiculées ces dernières années. Dan Risley, président de l’Automotive Service Association (ASA), organisatrice du NACE, et grand responsable de cette édition 2016, est d’avis que les changements apportés à la programmation pour favoriser l’apprentissage n’est pas étranger au succès retentissant qu’a connu l’évènement. Si l’on se fie à certains témoignages, cet avis semblait partagé. Kevin Taylor, du Taylor Automotive Group de Regina, a raconté au représentant de Collision Québec comment il a été « complètement renversé» par la qualité et le contenu des divers forums et symposiums du NACE 2016. « Je me promettais toujours de participer au NACE au moins une fois dans ma vie… mais ceci a dépassé mes attentes, et de beaucoup, » a renchéri Taylor. « Le volet éducatif m’a beaucoup impressionné. »
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ÉVÈNEMENTS
Tim Morgan et Gordon Michael de Spanesi Americas.
Michel Gagnon de Mitchell et Will Simmons de Collision Québec.
Ron Olsson de Pro Spot, démontrant les avantages du nouveau système de capitation des poussières.
John Bedard de Mitchell aime se tenir à jour, alors il consulte le dernier Collision Québec !
Scott Sinclair du Northern Alberta Institute of Technology (NAIT) et sa fille, Kira.
Sergio Correa, Jan Srack et John Marlowe de Matrix Wand.
PORTÉ VERS L’AVENIR Dès le coup d’envoi, le tout premier séminaire a su capter l’intérêt des congressistes. Le vice-président aux relations avec l’industrie chez Mitchell, Greg Horn, a présenté les résultats d’une analyse de perspectives à court terme pour l’ensemble de l’industrie de la collision. Mitchell a dressé un portait des changements de comportements des consommateurs canadiens et américains quant à leur choix de véhicules neufs. Il semblerait que les gens délaissent les petites voitures pour se procurer des véhicules beaucoup plus volumineux. Selon Horn, la baisse du prix du carburant explique pourquoi les nouveaux acheteurs se soucient peu du rendement écoénergétique. « Les officiels chez Toyota m’ont récemment souligné qu’ils ne seraient pas du tout surpris de voir les achats du VUS RAV 4 bientôt dépasser ceux de la Camry aux États-Unis. Au Canada, la Honda Civic, championne incontestée des ventes depuis toujours, est maintenant talonnée de près par le VUS CRV de Honda, » a expliqué Horn. « Si la tendance se maintient, ce revirement important pourrait arriver sous peu. »
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Ray Odette et Eric Yenchi de ASET.
L’impact de ces changements pour les centres de collision se fera sentir selon les types et modèles de véhicules qu’ils réparent en majorité en ce moment. « Les pare-chocs avant de ces VUS comprennent environ le tiers des composantes et des surfaces totales de la partie avant du véhicule. Le nombre d’heures en réfinition pourrait augmenter, alors que le nombre de pièces endommagées diminuera. Ça ne peut pas faire autrement que de bousculer le modèle d’affaires actuel, » a résumé Horn.
ÉVÈNEMENTS
Michel Charbonneau d’Uni-Sélect, Gloria Mann de Collision Québec et Mike Gilliland de Autohouse Technologies.
Derek Naidoo, inventeur du système NitroHeat, et Sean Slaven de Arslan Automotive.
FORUM REPROGRAMMATION Ce forum était aussi très attendu. Les intervenants, issus des milieux de la construction automobile et de l’assurance, ont abordé l’épineux dossier de la reprogrammation systématique de voitures impliquées dans des collisions. À l’instar de constructeurs tels Honda, Nissan et Toyota, il semblerait que GM et Audi prôneront aussi la vérification et reprogrammation systématique de tous les véhicules accidentés et réparés. John Eck de GM et Mark Allen de Audi ont échangé sur l’importance, selon eux, de cette nouvelle procédure. « Un véhicule impliqué dans une collision doit obligatoirement passer par une inspection prétravaux et la reprogrammation post-travaux, » a plaidé Mark Allen de Audi. « Nous allons publier un avis officiel en ce sens bientôt. » John Eck de GM a tout bonnement déclaré que GM « travaille d’arrache-pied » sur une annonce officielle qui sera bientôt publiée.
John Martinolich de Wedge Clamp Systems, Roger Turmel d’Autoquip et Joe Flores de Wedge Clamp Systems.
SYMPOSIUM MULTIATELIERS Les changements abordés lors du Symposium multiateliers étaient d’un tout autre ordre. Vincent Romans du Romans Group a lancé ce symposium de six heures, et a su capter l’attention des participants, par ses talents de futurologue. Il est d’avis qu’un cinquième grand joueur fera son apparition dans le marché dans les 12 à 18 prochains mois aux États-Unis pour rivaliser avec les Caliber, Boyd Group, Service King et ABRA de ce monde. Le mouvement de consolidation a ralenti en 2016, alors que Romans est d’avis qu’une petite pose s’imposait après deux années d’activités effrénées. Le symposium s’est poursuivi par le forum des assureurs. À l’ordre du jour : partenariat et programmes de réparation directe (DRP), l’évolution des programmes autogérés, les programmes de certification d’ateliers ainsi que les changements et l’impact de la technologie et de la télématique sur l’ensemble des intervenants et l’industrie. Deux forums ont suivi ; le forum multiateliers et le forum constructeurs. Ces forums fortement attendus ont abordé les grandes questions et sujets de l’heure comme la certification des ateliers, la reprogrammation après collision ainsi que les différents modèles d’affaires dans les marchés étrangers. Parmi les experts et analystes sur place, le consultant et spécialiste en acquisitions et fusionnement d’entreprises, Brad Mewes, de la société Supplement, qui a participé à tous les symposiums multiateliers NACE depuis 2012, a su résumer le sentiment général qui prévalait dans la salle. « Le calibre des intervenants de ce symposium est
Membres de l’équipe Arslan Automotive. De g à d : Sean Slaven, Brendan Slaven et Jason Gray.
Marty Reddick de Supreme Collision Centres et Greg Horn de Mitchell.
impressionnant, certains font partie de l’élite mondiale en termes de gestion et de rendement. Ils regardent toujours vers l’avenir, je me sens privilégié de faire partie de ce groupe. Les bénéfices à long terme qu’en retireront les participants sont inestimables, » a-t-il conclu. Le directeur de Advantage & JG’s Collision, Charlie Matus, a aussi abondé en ce sens, alors qu’il a été grandement impressionné par l’ensemble des intervenants et du contenu présenté lors de ce symposium-fleuve. « Nous venons au NACE tous les deux ans. Cette édition 2016 dépasse, et de loin, les premiers à Las Vegas. L’énergie est palpable, alors que les conférences et les nouveautés de l’expo m’ont fortement impressionné. J’ai peine à croire que le symposium multiateliers a duré six heures, le temps a filé ! » OCTOBRE 2016 COLLISION QUÉBEC 39
ÉVÈNEMENTS
FORUM TECHNOLOGIE ET TÉLÉMATIQUE Le piratage informatique, la sécurité et les technologies futures étaient à l’ordre du jour du forum technologie et télématique, qui s’est déroulé sur le plancher central de l’exposition lors de la journée finale du NACE. À l’instar du symposium multiatelier et l’exposition, ce forum a su attirer une importante foule. Les participants ont pu discuter avec les ingénieurs et les concepteurs de véhicules pour connaître les nouvelles technologies qui arriveront bientôt dans les ateliers. Les représentants de plusieurs importants constructeurs automobiles, ainsi que des experts en sécurité, télématique et technologie, ont fait un survol de l’impact de ces technologies avancées sur l’avenir de l’industrie automobile et la société en général. Les panellistes ont échangé sur une foule de sujets comme le piratage informatique, les technologies d’évitement de collision, etc., en plus d’offrir un aperçu de l’avenir. Selon ces experts, deux nouvelles technologies importantes seront lancées sous peu : un nouveau système qui perçoit et identifie les objets qui l’entourent, franchissant ainsi une étape importante vers l’autonomie complète des véhicules, et une nouvelle mouture de véhicules électriques, version Toyota, qui utilise une pile à combustible.
Matt Bannister de Titanium Tools & Equipment exposant les avantages du Miracle System.
VOLET FORMATION L’apprentissage passe par plusieurs canaux, y compris l’écoute passive, comme quand nous écoutons attentivement les experts présenter les détails de leurs réflexions et constats. Par contre, rien ne remplace l’exercice d’une tâche par l’apprenant comme outil pédagogique efficace. Ceci explique pourquoi les constructeurs consacrent temps, énergie et ressources pour former les gens sur place, dans le cadre du volet de formation, qui s’étalait sur deux jours. Les techniciens de l’industrie de la collision ont pu assister à des ateliers techniques pointus diffusés par les représentants techniques de Fiat Chrysler, Ford, Audi, Honda, General Motors et Toyota. Quant aux directeurs et propriétaires d’atelier, plusieurs ateliers et sessions d’informations étaient offerts pour expliquer les détails des différents programmes techniques disponibles à l’intention de leurs employés. Kevin Taylor, directeur de carrosserie du Taylor Auto Group, faisait partie de ce groupe de directeurs en quête de programmes de formation. Il en a eu pour son argent, alors qu’il envisage déjà son retour au NACE en 2017. « Par ma participation aux ateliers et mes nombreuses discussions avec des intervenants de divers secteurs de l’industrie, je réalise que nous sommes dans une période transitoire très importante, » a expliqué Taylor. « Le nombre et la vitesse à laquelle arrivent tous les changements techniques et l’introduction de nouvelles technologies présentent de réels défis. Les techniques pour réparer les nouveaux matériaux et les systèmes informatisés sont primées ici, c’est ce qui en fait sa force. » « J’aimerais bien pouvoir y participer encore, » a-t-il ajouté. « Si mon horaire le permet, je vais être le premier à m’inscrire à nouveau. »
Stéphane Jourdan et Bastien Dias Da Costa de Celette.
Dan Hogg de Fix Auto World et Geoff Lancaster de Fix Auto Canada.
L’AN PROCHAIN Alors que Dan Risley, président de l’Automotive Service Association (ASA), organisatrice du NACE/CARS, a déclaré que l’édition 2016 a été un franc succès, il souhaite de tout cœur que les quelques 8 000 personnes qui se sont déplacées à Anaheim pour y participer partagent aussi cet avis. La planification de l’édition 2017, qui aura lieu au World Congress Centre à Atlanta, du 2 au 4 août, laisse peu de temps à Risley pour s’asseoir sur ses lauriers. Si jamais la dynamique engendrée à Anaheim se transpose à l’édition 2017, tous les espoirs seront permis.
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Kurt Lammon de Polyvance expliquant le fonctionnement du système de soudage à l’azote.
FORMATION
PRODUIT DU TERROIR Survol du nouveau programme d’accréditation des ateliers de l’AIA.
Par Andrew Shepherd
D
epuis 30 ans, les intervenants de l’industrie canadienne de la collision innovent et exportent leur savoir-faire en matière de coopération et de convergence à l’échelle mondiale. Nos programmes de partenariat assureurs-carrossiers font l’envie de la planète. Nos réunions sectorielles du CCIF (Forum canadien de l’industrie de la carrosserie) ont évolué pour devenir un puissant moteur de convergence réunissant assureurs, constructeurs, fournisseurs et éducateurs autour d’une même table. Les consensus issus de cette collaboration ont mené à l’instauration d’un nouveau modèle de premier avis de sinistre normalisé, une première. Nous avons adapté le programme de formation I-CAR en fonction de nos besoins particuliers, suscitant une fois de plus l’admiration de nos pairs à l’étranger. Maintenant, nous nous devons de mettre tout ce savoir-faire au service d’un programme d’accréditation d’ateliers canadien adapté à nos besoins.
assureurs publics, etc., ne sont aucunement pris en compte. Le moteur de convergence qui est le CCIF, et les succès prodigieux qui en sont issus, n’existe pas au sud de la frontière. De plus, nous laissons tout futur règlement, directive, exigence, et mode de tarification, au bon vouloir des Américains. Le lancement du Programme canadien d’accréditation des ateliers de carrosserie (PCAAC), prévu pour l’automne, confère aux intervenants canadiens les pouvoirs décisionnels en matière de critères et reconnaissance. Le programme établit les normes de base en matière d’équipement, formation, procédure et d’exigences commerciales. Ces normes sont calquées sur les programmes d’accréditation des constructeurs. Elles évaluent les ateliers en se référant à ces critères ainsi qu’à toute norme particulière que pourrait exiger un constructeur. Le PCAAC est administré par les intervenants de l’industrie canadienne de la carrosserie et exécuté par
MAINTENANT, NOUS DEVONS METTRE TOUT CE SAVOIRFAIRE AU SERVICE D’UN PROGRAMME D’ACCRÉDITATION D’ATELIERS CANADIEN ADAPTÉ À NOS BESOINS. L’avenir de l’industrie passe par l’accréditation des ateliers. La complexité croissante des procédures de réparation et les équipements et formations qui en découlent rendent nécessaire l’instauration d’une forme de « confiance vérifiable » de la part des intervenants en réparation. Les assureurs doivent protéger leurs assurés contre les travaux non conformes, alors que les constructeurs doivent prouver aux acheteurs que ces avancés techniques peuvent être réparés sans impact négatif. Quant aux carrossiers, ils doivent prouver hors de tout doute qu’ils peuvent réparer les véhicules de façon économique et sécuritaire. Le programme d’accréditation des ateliers est essentiel à la survie de l’ensemble des intervenants de l’industrie de la collision, alors il faut se demander comment nous voulons y parvenir. Il existe plusieurs modèles de programme d’accréditation, tous issus des États-Unis, et conçus pour répondre aux besoins de ce marché. Nos réalités et spécificités ; langues, géographie, climat, 42 COLLISION QUÉBEC COLLISIONREPAIRMAG.COM
l’AIA. Sa supervision est assurée par ces intervenants en tenant compte de l’apport des constructeurs, assureurs, et l’ensemble des membres du CCIF. Le programme s’harmonisera avec les programmes provinciaux, et sera offert dans les deux langues. Le PCAAC satisfait aux exigences des constructeurs automobiles canadiens actuels et futurs. Plutôt que de générer des profits, l’AIA, à titre d’association, se doit de livrer le programme au prix coûtant. Il ne fait aucun doute qu’un nombre important de programmes verront le jour au Canada, mais il est primordial que l’un d’eux nous appartienne. C’est la seule façon de prendre en main notre destinée.
Andrew Shepherd est Directeur principal chez I-CAR Canada, l’organisme à but non lucratif qui met à jour les compétences dans le secteur carrossier. Vous pouvez le contacter à andrew.shepherd@aiacanada.com.
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