TRACES magazine #103

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Vol. 9 n o 07 - 15 mai 2015 | MenSUeL GRatUit | 20 000 eXeMpLaiReS CeRtiFiÉS | iMpReSSion inteRGLoBe tC tRanSContinentaL

LAURENTIDES

Photo : Julien Faugere

GUILLAUME LEMAY-THIVIERGE

VIE D’ACTEUR Page 5

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LANAUDIÈRE

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LAVAL

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MONTRÉAL

+ WEB


CAMPAGNE DE FINANCEMENT TRACES Magazine

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15 mai 2015

GRApHISME Claire delpla, Communicdesign.ca communic@communicdesign.ca

RÉSEAUx SOCIAUx Josée Brisson

TIRAGE 20 000 exemplaires

Prochaine tombée : 3 juin

SITE WEB Michèle potvin, Webgraf.ca michele.potvin@tracesmagazine.com DÉpÔT LÉGAL Bibliothèque nationale du Québec Bibliothèque nationale du Canada iSSn 1922-3463 Toute reproduction des annonces et articles de TRACES est interdite sauf contrat spécifique.


9 applications destinées aux pères actuels et futurs

TECHnO

ipad/ipHone

Dominic Guay La naissance d’un enfant dans la vie d’un homme déclenche une série de stress liés entre autres à l’argent, à l’organisation et au manque de temps. pour la fête des pères, voici des applications qui permettront d’atténuer ces tensions. Ma maison de rêve

Pour plusieurs parents, le projet d’avoir un ou plusieurs enfants est précédé de l’achat d’une maison. Cette application vous guidera, pas à pas, dans la recherche et l’acquisition d’une nouvelle propriété. Le Guide de l’Auto

Impossible de fermer le coffre de la souscompacte en tentant d’y placer la poussette ou le sac de hockey ? Il est peut-être temps de considérer l’achat d’un véhicule plus spacieux. La fourgonnette est-elle un choix inévitable ? Consultez les essais et analyses des experts afin de faire un choix avisé.

Family Team

La réalisation des tâches ménagères est une corvée pour les enfants et pour papa ? Et si on en faisait un jeu ? Avec Family Team, planifiez les tâches, établissez des objectifs et récompensez les méritants. Buy Me a pie !

En téléchargeant cette application sur leurs téléphones respectifs, papa et maman auront une liste d’achats synchronisée qui leur évitera de s’accuser mutuellement d’avoir oublié d’acheter le lait et le pain au retour du boulot.

Un père prévoyant considère qu’il est impératif de maintenir le véhicule familial en bon état afin d’éviter de se retrouver en bord de route en compagnie de la marmaille à la suite d’une panne. Cette application vous aidera à effectuer le suivi de l’entretien de la fourgonnette…

Les soucis financiers sont une des préoccupations fréquentes des futurs pères. Home Budget ne fera pas pousser de l’argent dans les arbres, mais pourrait vous aider à mieux contrôler vos dépenses. 7 minutes d’exercice de « Seven »

Toutes les raisons sont bonnes pour ne pas faire d’exercice. Les obligations familiales en font souvent partie. Profitez de ces 420 secondes pour maintenir la forme, initier vos enfants au conditionnement physique et leur confirmer que vous êtes encore et toujours le papa le plus fort du monde. Ancestry

iFixit

Car Manager

Home Budget

Les nombreuses activités des enfants grugent votre budget ? Alors, pourquoi ne pas réparer les objets brisés plutôt que de les remplacer ? En suivant les différents manuels de réparation offerts par l’application, vous économiserez des sous et serez un héros aux yeux de vos enfants.

Pour un homme, avoir une famille peut éveiller le désir de mieux connaître son histoire familiale et ses ancêtres. Ancestry, grâce à son application et à ses archives, vous permettra de commencer votre arbre généalogique. Ça pourra faire un joli legs à vos petits-enfants…

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La première rétrospective consacrée à deux artisans de la modernité québécoise

Deux grandes figures de la modernité québécoise seront à l’honneur durant la période estivale au Musée d’art contemporain de Baie-Saint-Paul. Avec la plus grande rétrospective jamais consacrée aux artistes laurentiens Mariette Rousseau-Vermette et Claude Vermette, le Musée souhaite rendre hommage à ces pionniers de l’art public au Québec. L’exposition Ateliers croisés _ Mariette Rousseau-Vermette et Claude Vermette : artisans de la modernité québécoise propose aux visiteurs, du 20 juin au 12 octobre à Baie-SaintPaul puis du 29 novembre au 14 février 2016 à Saint-Jérôme, de parcourir plus de cinq décennies de création. ATELIERS CROISÉS

René Viau, le commissaire de l’exposition, et Serge Murphy, le chargé de projet, ont rassemblé 51 œuvres de Claude Vermette (objets d’art, pièces de faïence, encres, aquarelles, céramiques) et 26 œuvres de Mariette Rousseau-Vermette (tapisseries) afin de constituer un parcours complet du travail créateur du couple mythique de Sainte-Adèle. Certaines œuvres appartiennent notamment au Musée d’art contemporain des Laurentides. Leur fils, Marc Vermette, souligne l’attachement du couple pour cette région et également leur effervescence créatrice inspirée par la nature laurentienne. L’art de Mariette Rousseau-Vermette (1926-2006) et de Claude Vermette (1930-2006) témoigne d’un nouvel art de vivre qui voit le jour au Québec à partir de la fin des années 50. Prenant le plus sou4

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vent la forme d’œuvres murales et de tapisseries, leurs réalisations parfois monumentales s’intègrent très souvent au contexte architectural. Ces œuvres demeurent tributaires de cette idée si caractéristique de la « Révolution tranquille » d’aligner la production culturelle avec le progrès social. En même temps, ces artistes concrétisent durant les années 60, alors que des changements parfois déstabilisateurs se manifestent, un mariage des valeurs modernistes et de l’artisanat traditionnel tandis que l’on cherche alors à exprimer une identité culturelle à la fois hyper-contemporaine et respectueuse du passé. L’exposition approche la production de ces deux artistes qui s’échelonne sur plus de cinq décennies en une série de « chapitres » thématiques. À travers un parcours chronologique, de tels accès permettent des regroupements entre les œuvres de ce couple d’artistes. Ce qui est suggéré au-delà des caractéristiques propres à chaque démarche, c’est un esprit commun, de fortes affinités et correspondances, des liens bien sûr affectifs et intellectuels, un même contexte historique et sociologique et la traversée d’une période importante de notre histoire récente. MARIETTE ROUSSEAU-VERMETTE

Mariette Rousseau-Vermette (1926-2006) a exposé à travers le monde. Son œuvre participe du renouveau international que connaîtra la tapisserie durant les années 50, 60 et 70. À plusieurs reprises, elle expose à la Biennale internationale de la tapisserie de Lausanne. Une de ses tapisseries fait partie de la collection permanente du Metropolitan Museum de New York. À partir de la commande du rideau de scène du Théâtre Maisonneuve (1967) et de celui du Centre national des arts d’Ottawa (1965-68), elle obtient de nombreuses commandes de rideaux de scène pour des salles de spectacle à travers le Canada, mais aussi aux États-Unis, au John F. Kennedy Center for the Performing Arts de Washington. Une œuvre environnementale de Mariette RousseauVermettte orne depuis 1980 le plafond du Roy Thomson Hall, la grande salle de concert de Toronto. CLAUDE VERMETTE

Claude Vermette (1930-2006) s’illustre comme céramiste. Il passe de l’objet unique à une production

à grande échelle. Ses réalisations accompagnent bon nombre de projets architecturaux qui voient le jour durant les décennies 50, 60 et 70, et ce, de la construction d’école et d’église au tournant des années 60 jusqu’aux grands chantiers accompagnant les Jeux olympiques en 1976. Il crée ses propres carreaux et briques dans son atelier de Sainte-Adèle. L’éclatement des couleurs de ses pièces, la chaleur des tons, les textures ainsi que l’habile composition apportent une dimension humaine aux espaces architecturaux publics. Claude Vermette a collaboré avec des architectes canadiens, créant des œuvres murales et des pavements dans de nombreuses stations du métro de Montréal (dont Peel, Placedes-Arts, Beaubien, Berri-UQAM, Saint-Laurent et Radisson), dans des hôpitaux, des écoles, des palais de justice, des aéroports, des entreprises commerciales et des résidences privées. Son œuvre, déployée durant une soixantaine d’années, se présente comme un ensemble puissant et vibrant. AFTERLIFE

Faculté des beaux-arts de l’Université Concordia Les ateliers de Mariette Rousseau-Vermette et de Claude Vermette à Sainte-Adèle, dans la région des Laurentides, sont demeurés tels qu’ils étaient en 2006, alors que le couple nous quittait l’un et l’autre à quelques mois d’intervalle. Le groupe de recherche AfterLife (Outre- vie), constitué d’artistes en arts visuels œuvrant en photographie et en vidéographie et dirigé par Mme Raymonde April de la Faculté des beaux-arts de l’Université Concordia, a témoigné du lieu de vie et de création de ces artisans de la modernité. À travers le regard d’une nouvelle génération d’artistes posé sur leurs ateliers croisés, c’est une lumière incandescente qui émane de l’œuvre protéiforme des Rousseau-Vermette, où la couleur, la matière et le temps jouent de toutes leurs forces. Au total, ce sont 22 œuvres (photographies et vidéos) réalisées par le collectif AfterLife et présentées sur la mezzanine du Musée qui viendront appuyer l’exposition Rousseau-Vermette. AfterLife est composé des artistes suivants : Raymonde April, Jessica Auer, Vélibor Božovic, Gwynne Fulton, Katie Jung, Jinyoung Kim, Celia Perrin-Sidarous, Marie-Christine Simard, Bogdan Stoica, Andrea Szilasi et Chih-Chien Wang.


entrevue

Guillaume Lemay-Thivierge

L’acteur et cascadeur chouchou du public Guillaume Lemay-Thivierge a accordé une entrevue à TRACES lors de l’ouverture des nouvelles installations du centre d’entraînement GYM X à Saint-Jérôme. Est-ce que le fait d’être présent derrière les caméras – par exemple dans 30 vies – produit un nouveau discernement quand vient le temps de se retrouver devant les caméras ? Oui, en effet, ça permet de distinguer là où on met parfois trop d’énergie quand on est acteur et là où on n’en met pas assez. Ça me permet d’être un meilleur juge de moi-même. Parce que j’ai vu le résultat que ça donnait, je sais ce que les acteurs pensent pendant qu’ils jouent. Je vois alors mieux les erreurs qu’on fait en tant qu’acteur et je comprends mieux le métier. Dans un film du genre de Nitro, croistu que les jeunes assimilent Max à une image de héros ou d’antihéros ? Je pense que c’est au milieu, entre héros et antihéros. Héros, dans le sens de vouloir aider son prochain, son fils, et antihéros, dans sa façon de le faire. C’est un gars qui essaie de se débrouiller avec le jugement qu’il a, et avec les possibilités aussi. C’est un mélange des deux, je dirais. En tant que poster boy pour la bonne forme physique et les sports extrêmes, as-tu la volonté d’être contagieux avec tes proches, amis, enfants, collègues, ou est-ce un état d’esprit qui t’a été inculqué et qui est simplement devenu intrinsèque ? C’est un état d’esprit qui m’a été inculqué par ma mère, et je me suis rendu compte avec le temps, avec la job que je fais, avec la

conscience de qui je suis par rapport au fait que je suis connu, que je suis capable de capter une attention particulière et que, si j’utilisais cette attention-là pour donner un bon exemple ou proposer de bonnes idées, ce serait plus intelligent que si je ne faisais rien. Donc, ça vient de moi. J’ai besoin de m’entraîner dans un premier temps, mais en deuxième lieu je me suis rendu compte de ce que je devrais proposer aux autres aussi. On t’associe volontiers aux plateaux, mais certainement pas au « Plateau ». D’où vient cette image aux antipodes de l’urbain métrosexuel ou de l’accro au Bixi et aux Birkenstock ? (Rires) Tu parles du fait que j’ai été élevé à la campagne, je suis un gars du Nord; mes parents se sont « sauvés » de la ville, eux autres, parce qu’ils avaient envie de vivre autre chose. Ma mère a été élevée à la campagne, mais elle a vécu en ville, mon père a été élevé en ville et il s’en est venu à la campagne. Je pense que je suis un mélange de tout ça. Pour des besoins de tournage, il y a des périodes où je dois carrément rester en ville. Je suis capable de m’adapter.

Photo : Daniel Daignault

Philippe Vinet, collaboration spéciale

coucher chez nous le plus souvent possible, c’est là que mes choix seront pertinents. Es-tu plus Tom Faucher1 ou Max2 ? Ha ! ha ! ha ! Plus Faucher, le côté peace, moins dark; moins lourd. Joues-tu vraiment de la basse (Tom2) ? Je ne joue pas de basse. Mais je joue un petit peu de guitare. J’ai des notions, mais je ne joue pas de la basse pour de vrai. C’est mon côté acteur qui a fait la job.

1- Frisson des collines 2- Nitro

Comment le fait d’habiter dans le Nord influence-t-il tes choix autant en ce qui concerne le quotidien que le cours de ta carrière ? Par rapport aux heures de travail. J’essaie de négocier des heures plus favorables sur le plan de la circulation, d’être capable de remonter 15 mai 2015

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COURRIER DES LECTEURS Pourquoi li s ez -v ous T R ACES  ? Bonjour, Je lis votre magazine parce que je trouve son contenu pertinent et surtout différent de ce que l’on retrouve dans les autres magazines. J’aime aussi son format et sa qualité d’impression. Bravo ! Anik Poirier

J’aime beaucoup votre magazine. Vous cultivez mon intérêt pour les Laurentides. Il nous fait découvrir mille et une facettes de la région.

Pourquoi je lis TRACES ? C’est simple : j’adore les Laurentides, les spectacles, la nature ! Je peux retrouver des articles qui m’informent sur la région. De plus, j’aime bien le contenu couleur sur du papier glacé, dont j’aime l’odeur. C’est pour ces raisons que, quand je vois le magazine à l’entrée des commerces, je le prends ! Lucie Lacroix, Chomedey

Continuez votre beau travail. Nous l’apprécions.

Nicole Rochon, Laval

Je prends TRACES à mon épicerie IGA. Il m’attire par sa beauté d’abord. Puis, je le lis pour ses articles intéressants : techno, finances, entrevues, etc. Même la pub attire mon regard. Beau magazine. J’adore. Longue vie.

Bonjour,

Mireille Gaudreaumir, Mont-Laurier

Merci.

Je prends toujours plaisir à lire TRACES pour la qualité des photos et l’originalité des artistes et artisans publiés, et probablement choisis avec grand soin. La revue est colorée, invitante. Mon espace préféré est celui des spectacles et sorties de la région. Je cite Hélène Tremblay dans le dernier numéro : « une furieuse envie de transmettre. » Merci à tous ceux qui ont justement encore le goût de transmettre comme le fait votre revue. Lorraine Lepage

J’aime la présentation originale, la qualité du papier. Les articles sont bien écrits. J’y découvre des trésors que je ne connaissais pas dans notre région. Merci, et longue vie ! Eliane, Sainte-Agathe-des-Monts

Sachez que nous gardons vos noms pour le prochain tirage ! Détails du concours page 15. Bonne chance...

Un geste à la fois : Que faites-vous de vos doggy-bag ? 6

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Réseaux

DES LENDEMAINS QUI BUZZENT Patrice G. LLavador

Le monde se divise en deux : ceux qui utilisent les réseaux sociaux, et ceux qui ne les utilisent pas. Parmi ces derniers, il y a les tribus de NouvelleGuinée ou d’Amazonie, nos concitoyens d’une génération antérieure qui en acceptent la distanciation, et puis ceux qui refusent toute connexion par agacement, esprit frondeur ou originalité. Ceux-ci échapperont à la surveillance du gros œil torve de Big Brother. Et plus j’avance dans ce siècle, plus je vieillis (je ne voulais pas vous faire ricaner en écrivant : plus j’acquiers de la sagesse), plus je me dis que ces irréductibles ont peut-être raison. Les réseaux sociaux sont d’une artificialité telle qu’il sera difficile de concilier « nature et culture » et de tenter de vivre dans un état d’équilibre raisonnable entre ces deux dimensions, tant cette nouvelle culture sera à la fois immanente, mais aussi dépendante de facteurs techniques de plus en plus obscurs et d’une extrême complication. Nos sociétés traditionnelles ont toujours eu des artistes ou des artisans se transmettant un savoir-faire relativement accessible à la plupart des sujets qui composaient ces ensembles humains. Tous les membres de ces sociétés arrivaient peu ou prou à se comprendre par la parole ou l’écrit, parvenaient à

échanger des idées et à les exprimer dans des médias collectifs ou oralement. Apprendre à lire ou à écrire semblait plus accessible que se servir de machines électroniques, dont tout le contenant n’est pas collectif mais privé (les fabricants d’ordinateurs et les réseaux proprement dits), et dont le contenu ne l’est pas non plus (systèmes d’exploitation, logiciels, réseaux sociaux). Les inventeurs de la communication électronique, de cette couche invisible de technicité, se dissocient de plus en plus du reste des transmetteurs conventionnels de la société. Qui aurait pu concevoir que Gutenberg aurait tiré profit de chaque page matériellement sortie de chaque imprimerie de la planète, ou aurait pu conserver dans ses archives chaque mot que quiconque aurait écrit à cette époque, chaque pensée émise ou imprimée par n’importe qui sur la planète ? C’est pourtant bien ce qui se passe aujourd’hui avec les réseaux sociaux. On dit même que le plus populaire, Facebook, garde des traces de ce que vous avez écrit, tenté d’écrire, et même écrit et ensuite effacé. Autrement dit, Gutenberg aurait même conservé les brouillons de tout ce qui aurait été griffonné, raturé, gommé, à défaut d’être imprimé.

Mais outre l’aspect intrusif des propriétaires de ces réseaux sociaux au dessein obscur, ces gens-là ont aussi la prétention de vouloir de plus en plus concevoir le monde et de le fabriquer comme le résultat magmatique de leur théorie de la communication. Qu’importe ce qui se dit ou se trame, l’essentiel est de tenter de contrôler chaque individu en sachant tout de lui. Quand on apprend comment le propriétaire de Facebook est devenu un des hommes les plus puissants et les plus riches de la planète – en s’appropriant une méthode de communication destinée à l’origine à pallier sa timidité congénitale –, on comprendra que l’on ne peut que rester sceptique en considérant l’assise dérisoire d’un événement devenu une formidable machine à malaxer la culture et les raisonnements, à les digérer et à les proposer à des commerçants pour mieux vous sacrifier sur l’autel des marchés. Zuckerberg, Dell, et dans une même démesure Gates et Jobs, sont les mêmes « experts » sur lesquels se fondent les décideurs de ce monde pour dessiner notre futur cadre de vie. On leur demande leur avis sur la société, sur l’avenir, sur ce que devrait être notre vie selon leur docte opinion, vous comprenez, puisqu’ils ont réussi à gagner beaucoup d’argent, donc de pouvoir. C’est ainsi que le fonda-

teur – on devrait plutôt dire l’imposteur de Facebook – va investir plus de 200 milliards de dollars, somme irréelle, dans une cité du futur dessinée par l’architecte savate Frank Gehry, dont nous avons décrit dans ces pages la fatuité et l’arrogance. Savoir qu’un type dont la puissance relève plus de l’anecdote ou du hasard que de la véritable intelligence est désigné comme le grand ordonnateur du monde est inquiétant. Souvenonsnous, à la fin des années 90, on avait interrogé le très performant concepteur d’ordinateurs Michael Dell à propos de son concurrent Apple. Et de ce qu’il ferait de cette société moribonde, s’il en était, horreur absolue, bombardé patron. Il a répondu qu’il tenterait de rembourser tous les actionnaires, et qu’il fermerait Apple, car cette compagnie ne valait rien. Quinze ans après, Apple est deux fois plus grosse que la plus grosse de toutes les compagnies du monde, et possède dans son compte en banque plus d’argent que l’État américain. Bravo, l’expert ! C’est à des branquignols de cette catégorie, comme le fondateur de Facebook, que l’on confie notre avenir. Sans parler de la méthode de communication au sein des réseaux sociaux, qui alimenterait encore bien des chroniques de votre dévoué serviteur, bien perplexe sur son adhésion au système.

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édito

annie depont

N’est-ce pas le plus beau compliment qu’un être humain puisse faire à un autre, quel que soit cet autre ? Vouloir en savoir plus sur ce qui compose son vis-à-vis, c’est considérer qu’il puisse nous enrichir de ce que nous ignorons de lui. C’est vouloir comprendre ce qui l’anime et éventuellement trouver des points communs, des idées en miroir ou complémentaires. Lorsque ce « Je suis curieux de vous » est énoncé dans une invitation à pénétrer dans l’intime, au foyer de l’hôte, le passage du seuil est un privilège. C’est ainsi que je me suis sentie en entrant chez Claude Jasmin, un des auteurs les plus connus au pays, un pamphlétaire redouté, artiste céramiste, homme de théâtre, de radio et de télé et... indépendantiste. « Je suis curieux de vous. » Il voulait savoir qui j’étais, à l’aube de notre collaboration pour une série de chroniques engagées dans TRACES. Il a dû être très déçu, mais bref. Nos premiers échanges

par courriels furent évidemment courtois, mais sans concession de part et d’autre. D’un premier texte poético-bucolique, nous sommes vite arrivés au pamphlet politique. Je crois qu’il n’attendait que ça. En fait, j’en suis sûre, il me l’a écrit. La plume le démangeait.

« Je suis curieux de vous... »

De la politique dans TRACES ? Ben, oui. La culture, ce n’est pas que l’art, c’est aussi l’agencement de notre société, sa vision, ses soubresauts. Au minimum 20 000 lecteurs par mois constituent une cible non négligeable lorsqu’on veut projeter des idées. Je suis contente et fière d’accueillir ce grand et beau bonhomme dans nos pages. Tout un regard, toute une écoute, toute une connaissance de notre histoire et de ses principaux acteurs. Il a côtoyé les plus importantes figures de notre temps et partage avec nous le fruit de ses réflexions éclairées, ses enthousiasmes et ses déceptions. Et son espoir aussi, celui de voir son Québec devenir un pays.

101 artistes reconnaissent l’apport de PKP à la culture

Alain Labonté, auteur, communication Alexandra Jurjan, compositrice et D.J. Alexandre Belliard, auteur-compositeur-interprète Alexandre Craig Préfontaine, comédien

Flavie Payette-Renouf, réalisatrice

Claude Fournier, cinéaste

France Castel, actrice, animatrice

Claude Gauthier, auteur, compositeur, interprète

Francine Morand, comédienne

Danièle Lorain, comédienne, chanteuse, auteure

Françoise Faucher, comédienne Gaëtan Dostie, président médiathèque littéraire G. D.

Jean-Bernard Hébert, producteur et comédien Jean-Phillippe Dion, animateur, producteur Jean-Sébastien Lozeau, auteur et réalisateur

Geneviève Bujold, actrice

Jean-Yves Dolbec, directeur de production

German Gutierrez , documentariste

Denise Filiatrault, actrice, metteuse en scène, directrice de théâtre

Joël Côté, acteur

Gilles Toupin, écrivain

Joëlle Morin, comédienne

Andrée Ferretti, écrivaine

Denise Robert, productrice

Anne Millaire, metteuse en scène, pédagogue

Guylaine Laliberté, auteure, professeure de théâtre

Denys Arcand, cinéaste, historien

Hugo Giroux, comédien

Édouard Lock, chorégraphe, cinéaste

Isabelle Boulay, interprète

Karine Beauchamp, chanteuse, comédienne

Emmanuel Reichenbach, auteur

Isabelle Gaumont, comédienne, auteure

Catherine Trudeau, photographe

Emmanuelle Bressan, artiste arts visuels

Klaude Roussel, concepteur de costumes

Isabelle Laurier, comédienne

Chantal Francke, comédienne, auteure

Éric Lapointe, auteur-compositeur-interprète

Isabelle Le Pain, auteure

Liliana Komorowska, actrice, documentariste, productrice

Jacques Lanctôt, auteur

Lise Thouin, comédienne

Chantal Renaud, scénariste

Evelyne Rompré, comédienne

Janine Sutto, comédienne

Louis Boudreault, artiste peintre

Danielle Côté, recherchiste médias Denis Robitaille, agent d’artistes

André Cyr, comédien André Nadeau, comédien

Annie Horth, styliste, directrice artistique Audrey Benoît, auteure

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Charly Pop, humoriste

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Julie Snyder, animatrice et productrice de télévision


UNE COURSE POUR UN CHEF ! Des fées existent ? Oui. Dans mon village surgit soudain une fée – Annie Depont – qui me dit : « Venez à TRACES, Jasmin, parler de la patrie à faire advenir. » Je ne rêvais pas ! Alors, de mon balcon, j’inaugure ma neuve chronique, ouvrant des bras gaulliens : « Vive le Québec… libre ! » J’avais 30 ans. Au RIN1 en 1960, nous n’étions pas bien nombreux. Mais en 1995, nous étions 60 % pour une patrie. Soixante pour cent des électeurs. Si on écarte les anglos francophobes, des « néo » en masse et… 40 % de nos branleurs. Au soir de cette quasi-victoire du « Oui », Jacques Parizeau, qui devait crier « On y est presque ! On remet ça dans six mois », eh bien, non, il démissionne ! Si vous le croisez à Saint-Adolphe – avec ou sans sa Lisette –, dites-lui que ce fut une erreur funeste. Maintenant, la ferveur a diminué, car les fédérats sont ultra-prudents. En hypocrites, ils ne font rien pour nous provoquer. Cette archi-prudence éteint la ferveur, éloigne nos jeunes des hustings pour la « cause sacrée », une patrie. Trop de jeunes se taisent, dégriffés, muets et immobiles. Ces silencieux suivront-ils la course, écouteront-ils ceux qui veulent devenir chef du parti-desindépendantistes ? Au nouvel essai, l’Écosse – pas encore libre – deviendra-t-elle exemplaire, partout la peur est-elle cette liberticide matraque ? On doit se souvenir des fortunes dépensées par des fédés libéraux – cette dégueulasse inondation en publicité du pays. Et ce juge Gomery, lucide pour condamner mais, hélas, nul pour punir.

Jeunesses, écoutez les propos d’un solide entrepreneur – conseillé par Landry. Un jeune millionnaire désire devenir chef du « parti des patriotes ». Il sait compter les avantages de notre liberté. Je vote pour ce compétent Pierre Karl Péladeau, le digne fils de mon ami feu Pierre Péladeau – du chemin Sainte-Marguerite à Sainte-Adèle. Et foin des anciennes peurs. Bien finie, la frousse des convoyeurs de la Brink’s, terminé d’exploiter l’ancienne fragilité car, désormais, des preuves « économiques » reluisent dans le monde entier – de Bombardier à SNC-Lavalin, etc. À la prochaine tentative, tous nos intellectuels vont se lever, avec tous nos artistes2, écrivains, tous ceux qui pensent et qui ont la fibre libertaire. Ils ne feront pas comme trop de mes camarades « taiseux », grands peureux de 1980 et 1995, qui craignaient de perdre en « voyages aux frais de la princesse Ottawa », à Banff (salut, la Petrovski !) ou à Knotte-le-Zoutte. Cachés et trembleurs, ils furent muets en engagement en 1980, en 1995, ma honte de ces pairs écrabouillés pisseux. Malgré l’aplatissement intéressé (ô subventions !) de proprios de certains médias (La Presse et Cie), examinons bien cette actuelle course et ayons l’espoir d’un vrai chef, vrai meneur en vue d’une normalité. Car l’ONU l’affirme, toute nation a droit à une patrie.

Photo : Marc Barrière

Claude Jasmin

JASMIn

1- Rassemblement pour l’indépendance nationale 2- Cent un artistes de renom ont signé une lettre ouverte dans Le Devoir.

Louise Latraverse, actrice, blogueuse

Marie-Josée Beaudreau, productrice, comédienne

pierre Marcotte, président Fondation des artistes

Serge postigo, comédien, metteur en scène

Louise Lecavalier, danseuse, chorégraphe

Martin Fecteau, artiste

pierre thibault, architecte

Sophie Lorain, actrice

Martin proulx, humoriste et auteur

pierre trudel, journaliste sportif, animateur radio

Stéphane e. Roy, comédien, auteur

Raymond Lévesque, auteur-compositeur-interprète

Stéphane Venne, auteurcompositeur-arrangeur musical

Renée Claude, chanteuse, actrice

Sylvie payette, auteure

Richard petit, président artisti

thérèse tanguay-dion, animatrice, conférencière

Luc provost (alias Mado Lamotte) Luce pelletier, conceptrice de costumes Lyne Cadieux, chanteuse Manon Leriche, documentariste, scénariste

Michel Barrette, animateur, comédien patricia Charbonneau, directrice de production patricia tulasne, actrice

Marc-François Blondin, comédien

patrick Baby, comédien

Richard Z. Sirois, animateur, humoriste

Marcel tessier, auteur, chroniqueur, historien

patrick Franck Sirois, producteur, réalisateur

Robert Lavoie, comédien, pédagogue

Margot Campbell, comédienne

pauline Bressan, artiste peintre

Marie Chouinard, danseuse, chorégraphe

pierre Calvé, parolier

Roger Frappier, producteur, cinéaste

Marie Vien, scénariste

pierre Harel, poète, musicien, cinéaste et scénariste

Marie-anne alepin, comédienne, productrice Marie-eve Soulard La Ferrière, comédienne

Rosie-anne Bérubé-Bernie, chanteuse opéra et étudiante en théâtre

pierre Leblanc, sculpteur

Sacha-olivier auclair, concepteur sonore

pierre Létourneau, auteurcompositeur-interprète, animateur

Sébastien trahan, réalisateur-producteur

Véronique Claveau, chanteuse, imitatrice Bye Bye Victor-Lévy Beaulieu, auteur, éditeur Xavier dolan, acteur, cinéaste

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Laurentides

Notre collaboratrice Gisèle Bart gagne le premier prix du concours de création littéraire du Mouvement Québec français des Laurentides (notre annonce du 20 mars 2015, p. 11).

DÉBARQUER Gisèle Bart

Le défi était de s’inspirer des mots de Félix Leclerc : « Dans l’train pour Sainte-Adèle Y avait un homme qui voulait débarquer Mais allez donc débarquer Quand l’train file cinquante milles à l’heure »

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15 mai 2015

À Saint-Jérôme, ma ville natale, il y avait deux gares. L’une, du circuit évoqué par Félix Leclerc dans sa chanson Le train du Nord, était imposante, en pierres taillées, parce que notre ville était un archevêché. La deuxième, plus modeste, était en bois, peinte en « rouge vin », couleur traditionnelle des petites gares du Canadien National de l’époque au Québec. Cette dernière était à deux rues de « chez nous » et j’y allais souvent. Je me souviens de chacun des détails qui entouraient ce complexe. Je me souviens du quai en planches, des rails (« la track »), parfois droits, parfois mystérieusement entrecroisés, des traverses, des énormes clous semblables à ceux qui crucifiaient Jésus sur la croix de mon église. Je me souviens de « l’engin », gigantesque et noir, de son beau visage à la barbe pointue, de l’impressionnant mécanisme qui attachait les wagons à la locomotive, laquelle je ne nommais pas encore ainsi. Je me souviens de ses soupirs de géant et du nuage de fumée blanche qu’elle exhalait. Je me souviens du réservoir d’eau, déconstruit à présent, du conducteur et de sa casquette, du regard inquiet qu’il jetait sur l’enfant que j’étais. Je me souviens d’une certaine frayeur inculquée par mes parents afin que je sois prudente et que je me tienne éloignée des rails. Je me souviens de mes grands-parents, minces et élégants, qui descendaient du train. Je me souviens de l’énorme bouquet de glaïeuls que grand-maman tenait dans ses bras, cueillis dans son jardin. Je me souviens de l’horloge grandeur « extra-large » et de ses étranges « chiffres romains ». Je me souviens du cri strident lancé par l’appareil pour annoncer son départ. Je le prenais, ce train, deux fois par année, sous la neige pour Noël ainsi qu’aux vacances d’été de mon père. L’hiver, il était rempli de skieurs joyeux qui chantaient à tue-tête, accompagnés par des accordéons sur lesquels savaient jouer certains voyageurs. Je me souviens des deux banquettes face à face que nous occupions, mes parents, mes deux frères et moi. Je ressens encore le frétillement impatient qui m’envahissait, désireuse que j’étais de me joindre aux chanteurs, et de mes parents qui me retenaient auprès d’eux, craignant sans doute l’influence néfaste qu’auraient pu avoir sur moi les fêtards un peu éméchés. Je n’ai pas oublié non plus l’impressionnante Chevrolet noire avec laquelle mon oncle venait nous cueillir à destination. Je n’ai pas oublié la « traîne sauvage » à cinq places reçue en cadeau de Noël. Je n’ai pas oublié le magnifique jardin fleuri de mon aïeule, vers lequel ce train m’emportait rêver chaque été.

C’est sur cette voie ferrée que mon grand-père gagna sa vie, remplacé par mon oncle, et j’ai été marquée plus tard par le fait que ce dernier y ait travaillé pendant vingt-cinq ans pour gagner le pain de sa famille et qu’il ait terminé sa carrière à la démolir pour continuer de nourrir cette même famille. Quant à moi, j’ai glissé encore plusieurs hivers, installée sur la fameuse « traîne », à l’ombre des souvenances de ma petite enfance, sur l’emplacement de ma petite gare démolie. Ayant été élevée sévèrement, je fus une adolescente sérieuse. C’est pourquoi, plus tard, lorsque j’entendis la chanson Le train du Nord, j’eus du mal à comprendre que Félix Leclerc, l’une de mes idoles, chante avec autant de désinvolture l’abandon d’un train en marche par son conducteur. J’apprenais dernièrement que de la part de Félix, un grand taquin, paraît-il, c’était l’humour par lequel il dénonçait la publicité mensongère faite autour des terres laurentidiennes, moins fertiles qu’on le faisait croire aux cultivateurs pour y les attirer. Si j’accepte aujourd’hui l’humour grinçant de cette chanson, j’y découvre aussi un message intrinsèque : l’appel douloureux de tous ceuxlà qui, débordés, surchargés, écrasés sous un poids trop lourd voudraient bien débarquer, littéralement « quitter la barque », soit par la démission, soit par le suicide, soit par le divorce, toutes solutions qui n’en sont pas toujours. Quelques scientistes vont jusqu’à proposer que même la maladie serait l’appel au secours d’un corps, d’un cœur, d’un esprit ou d’une âme en détresse, surchargés. On peut ajouter à cela les faiblesses souvent nommées « lâcheté », provoquées par la peur. Y ajouter des désertions, des abandons de concordias. Parallèlement, la chanson de Félix nous rappelle aussi le SOS des laissés-pour-compte, des délaissés, des négligés, de ceux qu’on lâche, de ceux qu’on abandonne, des Québec, des ministères, des hôpitaux, des familles, des victimes de l’eau, de l’air et des hommes. Comme Félix, je me dis qu’un train quitté par son chauffeur, quelles qu’en soient les raisons, « c’est la vraie p’tite douleur ». C’est pourquoi je veux bien faire abstraction de ces « tchou, tchou » qui m’agacent toujours dans une chanson aussi grave et m’adonner à la compassion à laquelle Félix nous convie, tant envers les pilotes qui ont « perdu l’Nord » qu’envers leurs centaines de victimes qu’on voit « filer dans l’firmament ». Car oui ! Quand « ça vire en rond » dans son cœur, dans sa tête, dans son âme, quand « y’a personne à bord », la vie, « c’est comme la mort ».


MIGRATIOn Les radeaux de La Méduse Christian Delpla

L’Europe subit depuis quelques années une immigration incontrôlée d’individus provenant de l’Afrique, et en particulier de zones politiquement instables, Syrie, Somalie, Libye, ou économiquement défavorisées. L’Espagne a précédemment tenu la position la plus exposée, en particulier dans ses enclaves africaines de Melilla et Ceuta mais, dans les dernières années, l’Italie, et tout particulièrement la Sicile, s’est retrouvée sur le devant de la scène. Cette situation a été favorisée par la relative proximité géographique et la situation politique totalement incontrôlée en Libye depuis la chute de Kadhafi. Les passeurs, qui semblent de véritables escrocs faisant beaucoup d’argent avec une activité qui ressemble à de la traite humaine, jouissent d’une totale impunité. L’Italie, débordée, demande l’aide de l’Union européenne, qui ne sait elle-même comment faire face au problème de nature politique, économique et culturel.

Politique, car un certain nombre de ces immigrés fuient leur pays pour des raisons politiques et cherchent à rallier un espace démocratique où la liberté d’expression ne se paye pas de sa vie. Politique aussi, car on craint que le califat EI ne mette sa menace à exécution d’exporter le jihad en Europe. Économique, car l’Afrique est un continent qui, malgré des richesses dans et sur son sol, n’arrête pas de décoller; la République démocratique du Congo en est un bon exemple. Certains migrants viennent donc chercher en Europe un eldorado qu’ils voient briller du fin fond de leur coin de pays. Culturel, car ces immigrants ne sont pas tous intégrables dans un tel contexte – taux d’immigration beaucoup trop élevé – et représentent un danger pour l’espace européen, en particulier de la part de musulmans qui pourraient importer leurs guerres de religion et nous ramener

quelques siècles en arrière. On en a eu le triste constat lors d’un incident dramatique survenu au cours d’une de ces traversées désespérées où des chrétiens ont été envoyés par-dessus bord. Le triste constat est qu’après une période coloniale qui a vu la dépossession de ses richesses, l’Afrique a traversé une période d’un demi-siècle où les pays nés dans les années 50-60 n’ont pas su ou pas pu se moderniser et procurer à leurs populations une amélioration de leur niveau de vie. De nos jours, le monde se rétrécit et les distances se parcourent plus facilement. Ces migrations obéissent à un principe physique de fortes pressions sociale, politique ou économique qui s’exercent sur le continent au sud de la Méditerranée et qui poussent de plus en plus d’individus vers le nord, où ces mêmes pressions paraissent plus supportables. Il semble donc évident que contrer ce phénomène ne peut se faire exclusivement par des moyens répressifs; pacifier la Libye ne me semble pas la

meilleure chose à tenter hors l’aide d’autres pays arabes, et donc les Occidentaux, Europe et Amérique du Nord, devraient aider le plus possible le continent africain à se développer pour réduire ces pressions et créer ainsi les conditions d’une immigration gérable. Dans les années de guerre froide, le continent africain a été relativement épargné par les influences politiques des belligérants. Depuis la fin de cette période, les pays développés, rejoints maintenant par la Chine, lui ont attribué un rôle de fournisseur de matières premières, ignorant ou même quelquefois favorisant la corruption endémique de ses élites. On ne pourra que se réjouir de voir ce continent, à forte croissance démographique, rejoindre le clan des pays qui verront le XXIe siècle leur apporter un réel progrès.

Annie Depont

Le fond, la forme et autres noms d’oiseaux

Il existe à mon avis, cependant, un point de rupture, une note dissonante rédhibitoire : c’est le manque de courtoisie entre contradicteurs. L’interruption intempestive et la monopolisation de la parole rendent un échange caduc. Mais rien n’est pire selon moi que l’amalgame du message avec le messager. Il est courant d’assister à des contradictions qui se muent en insultes. Il n’est pas rare d’entendre traiter le camp adverse de noms d’oiseaux; la violence des mots engendre la haine, et voilà qu’on en oublie le sujet à l’ordre du jour. Je n’ai jamais compris pourquoi les politiciens briguant les suffrages nous abreuvent des fautes de leurs adversaires plutôt que de nous faire valoir la pertinence de leurs propres projets.

Lisa Rose

© infographie tRaCeS

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Sans cesse renouvelé, le plaisir d’assister à des séries éliminatoires entre candidats aux postes de commande. Débats et joutes oratoires, de plus en plus contrôlés par des pros de la communication, attachés de presse et conseillers en image, font le bonheur des journalistes, analystes et chroniqueurs, à l’affût du moindre lapsus, friands des « petites phrases ». Je fais partie de ces observateurs gourmands. J’aime pouvoir éclairer ma lanterne à la lumière des grands esprits, choisir le son de cloche qui correspond à mes croyances, comparer les forces de persuasion en présence. Les adversaires sont munis le plus souvent d’un bagage consistant me permettant au passage d’atténuer mon inculture.

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VIE

Quel âge avez-vous ?

Mimi Legault

Un actuaire m’avouait dernièrement que les compagnies d’assurance avaient de plus en plus de difficulté à assurer les gens d’après leur âge parce que, disait-il, de plus en plus de jeunes vieillissent plus rapidement que d’autres. Des facteurs comme la drogue, le stress, la musique forte, la malbouffe viennent changer la donne. Pas fou comme idée. De toute façon, lorsque j’observe certaines vedettes bourrées de Botox, de silicone et de collagène, je me dis que tout le monde ou presque joue avec son âge. C’est très bien ainsi. Reste qu’un dicton affirme que la vie commence à 40 ans. Peut-être, mais c’est aussi à 40 ans que ça commence à paraître ! Entre vous et moi, pourquoi donc venons-nous au monde si tôt si cette rumeur se révèle exacte ? Il faut vieillir pour s’entendre dire qu’on a l’air jeune. Lorsque nous quittons

la joyeuse trentaine, certains signes apparaissent insidieusement. Je vous en cite quelques-uns : on achète du lait à 1 %, notre fils de 12 ans nous bat à la course, on porte sa chemise à l’extérieur de son pantalon, la facture du dentiste est plus salée, on ne trouve pas que 50 ans, c’est si vieux que ça, on se surprend à dire « les jeunes d’aujourd’hui », on doit s’occuper de ses vieux parents, on choisit un cinéma où les bancs sont plus confortables. Et puis, un jour, on a 60 ans. J’écoutais un sexagénaire s’en plaindre. Laissons-le parler : on dirait que les nouveaux escaliers sont plus raides qu’autrefois, plus question de les monter deux par deux. Les journaux ont tendance à s’éloigner de moi lorsque j’en tiens un, même chose pour le menu au restaurant : curieusement, les prix rapetissent et je paie plus cher ! Lorsque je fais

une marche, avec le même itinéraire qu’avant, je découvre une pente dont j’ignorais l’existence. Je trouve les hivers beaucoup trop rigoureux et la neige trop lourde à pelleter. Et vient un moment où 80 ans sonnent à votre porte. Vous croyez que c’est l’enfer ? Pas d’après cette dame de 83 ans qui me disait, malgré son arthrite et tous ses bobos en « ite », que, d’après son expérience, le plus dur était passé : tout l’monde veut porter vos sacs. Si vous dites ou faites des conneries, c’est à cause de votre âge. Si vous marchez droit ou pratiquez encore le ski, on vous félicitera. On n’attend plus rien de vous. Si vous échappez un pot de fleurs à 20 ans, on vous engueule, à 40 ans, on croit que c’est à cause de votre presbytie qui débute, à 60 ans, on met ça sur le dos de votre arthrose mais, à 80 ans, on vous pardonne tout ! Cette brave octogénaire en ra-

joute : la mémoire ? Tout ce que je crains d’oublier, je l’inscris. De cette façon, au lieu de perdre mon temps à sonder ma mémoire, je le passe à chercher les petits papiers sur lesquels je prends mes notes. Vous vous croyez vieux ? Consolez-vous, ça prend à peu près dix bonnes années pour s’habituer à son âge !

Difficulté à écrire vos textes ? Laissez Mimi Legault vous aider.

lettres | discours | corrections | travaux scolaires | c.v. | autobiographies mimilego@cgocable.ca

La grenouille, le serpent et le poisson La grandeur d’une nation et ses progrès moraux peuvent être jugés par la manière dont elle traite les animaux. Gandhi (1869-1948) Nadia Laflamme

Il est étonnant que l’on doive faire un projet de loi afin de protéger des êtres sans défense de personnes qui n’ont aucune compassion. Il m’arrive souvent de rêver d’un monde où chaque personne vivrait cette fable tirée du film de Kim Ki-duk (Printemps, été, automne, hiver… et printemps) afin d’en tirer une leçon pour la vie; les lois de cette sorte deviendraient alors inutiles. « Un vieux maître zen et son jeune disciple vivent dans un temple bouddhiste flottant au milieu d’un lac. Un garçon s’amuse avec une grenouille, un serpent et un poisson en leur attachant des pierres à l’aide d’une corde. Le maître s’aperçoit des méfaits qu’a commis son disciple et 12

15 mai 2015

profite de son sommeil pour lui attacher une pierre au dos. Le lendemain matin, l’enfant prie le maître de lui enlever la pierre. L’enseignant lui demande : “N’as-tu pas fait la même chose au serpent ?” – “Oui, maître”, répond le disciple. “N’as-tu pas fait la même chose à la grenouille ?” – “Oui, maître.” – “N’as-tu pas fait la même chose au poisson ?” – “Oui, maître.” – “Tu iras délivrer ces animaux de leur pierre et, si l’un d’entre eux, du serpent, de la grenouille ou du poisson, est mort, tu porteras cette pierre dans ton cœur le reste de ta vie.” La grenouille a survécu, mais le poisson et le serpent ont péri. À ce moment, le garçon prend conscience des conséquences de ses actes et s’effondre en pleurant. »

Quiconque s’intéresse au sort des animaux se trouve très souvent face à des actes de violence et de cruauté innommables. La première réaction est de refuser de voir cette réalité, parce que trop douloureuse. Mais encore faut-il pouvoir constater la réalité si nous voulons la changer. Des personnes dévouées ont compris qu’en faisant preuve de courage, elles peuvent réellement faire une différence. Il y a celles qui recueillent les images incriminantes et les transmettent à l’aide des médias sociaux (Association citoyenne responsable des animaux de compagnie au Québec); d’autres qui participent au sauvetage d’animaux dans des chenils insalubres (SPCA, Humane Society International); celles qui enquêtent secrètement, permettant de mettre

au jour les mauvais traitements dans les fermes d’élevage (Mercy for Animals); ou celles qui parcourent des kilomètres afin de sauver et de transporter des chiens abandonnés (Pilots N Paws). Le Québec est en voie de s’extraire de sa pitoyable position (12e sur 13 provinces et territoires) en matière de protection animale. La campagne du collectif Les animaux ne sont pas des choses a porté fruit : un projet de loi sera vraisemblablement déposé en juin pour protéger les animaux contre la maltraitance. Peut-être pourrionsnous, le cas échéant, concrétiser nos efforts comme témoins pour actualiser cette importante citation de Gandhi.


Attention à nos étudiants ! Christian Delpla

Avec le printemps reverdit le gazon et reviennent les revendications étudiantes. Cette année ne fait pas exception à la règle, et ce, d’autant moins que le climat d’austérité est un facteur d’activation. Des affrontements ont déjà eu lieu à l’UQAM entre certains éléments perturbateurs, voire casseurs, et les forces policières appelées par le recteur. Devant les commentaires que l’on a pu entendre ou lire à cette occasion, il est bien de préciser certaines choses qui ne sont peut-être pas évidentes pour tout le monde. Tout d’abord, un étudiant a-t-il le droit de se mettre en grève ? Certains ont avancé que, les étudiants n’étant pas salariés, ce moyen de contestation n’était pas au mieux approprié, au pire légal. Un étudiant est un citoyen comme un autre et, comme tel, ne peut être privé de son droit

de protestation, et la grève en est un imprescriptible. La question est alors de savoir dans quelles conditions cette action doit être menée. On ne parle pas, bien sûr, d’une action révolutionnaire où une minorité agissante s’arroge le droit de diriger le mouvement, mais d’une action démocratiquement décidée qui se doit de respecter la décision d’une majorité. Les modalités pratiques de l’expression de cette majorité peuvent revêtir diverses formes que l’on n’abordera pas ici. Une fois cette majorité exprimée en faveur d’une grève, les étudiants qui ne l’ont pas appuyée ont-ils le droit de continuer à assister à leurs cours comme si de rien n’était, et les autorités universitaires doivent-elles ou peuvent-elles requérir des injonctions judiciaires pour contrer l’action des étudiants grévistes ? Si cette action est décidée dans la clarté et dé-

GOUVERnER mocratiquement, tous les étudiants devraient se conformer aux directives de l’association étudiante, et les autorités universitaires devraient en prendre acte et faire en sorte que le fonctionnement de l’université soit perturbé le moins possible. Bien sûr, cela paraît angélique et ne prend pas en compte les dérives démocratiques ou les casseurs qui s’invitent en espérant se défouler. Ce sur quoi je veux insister, cependant, c’est sur le fait que les étudiants ont le droit, comme tout citoyen, d’exprimer leur opinion. La commission présidée par Serge Ménard créée pour analyser les actions des manifestants et des policiers au printemps 2012 a aussi proposé l’encadrement du vote étudiant pour le rendre moins sujet à caution et donc plus efficace. Jusqu’à présent, le gouvernement libéral n’a montré aucune disposition à aller dans ce sens.

On doit se garder de toute condescendance de la part de ceux qui « ont vécu et qui savent » envers ces jeunes qui sont « trop jeunes pour savoir », sous-entendu ce qu’est la vraie vie, qu’ils sont irréalistes, qu’ils ne gagnent pas leur vie, sont nourris par la société ou leurs parents. Ces jeunes, parce qu’ils sont idéalistes, parce qu’ils ne sont pas encore formatés par la vie, parce qu’ils ne subissent pas encore les contraintes sociales et familiales, font preuve d’originalité, de générosité. Après tout, ils essaient de définir un monde dans lequel ils vont vivre quand nous n’y serons plus. Cela justifie qu’on leur accorde un peu plus d’attention que certains ne le souhaiteraient.

poursuivre1. Le livre de chevet et la bible de gouvernance du premier ministre en dit également long à ce sujet. The Fourth Revolution. The Global Race to Reinvent the State2 a pour ligne directrice la diminution de l’État, jugé « obèse » et non « agile », lire non compétitif économiquement. L’une de ses thèses est que, pour concurrencer à armes égales les empires autoritaires comme la Chine, nous devons non pas exiger plus de démocratie de leur part, mais resserrer la nôtre ! À ce titre, les syndicats de la fonction publique, considérés comme trop puissants, représentent une nuisance, et il faut les affaiblir3. Sachant cela, difficile de le nier : non, l’austérité actuelle n’est pas temporaire; oui, les acquis sociaux, la démocratie même, sont visés. Le reconnaître lucidement et en comprendre les implications sont le premier pas vers une réponse structurée.

Pour nous dessiner un avenir juste et équitable.

L’austérité, et après ? Cynthia Cloutier Marenger

En tant que (relativement) jeune femme, j’ai été tout particulièrement découragée dernièrement – une fois de plus – par une décision du gouvernement Couillard : le retrait du financement des Forums jeunesse, des organismes régionaux dont le but était de favoriser la participation des jeunes à la vie citoyenne et de soutenir leurs projets de développement. Pour la première fois de ma vie, j’ai écrit à un premier ministre. Bien que je sois consciente de l’inutilité « réelle » d’une telle démarche, je me devais de signifier mon mécontentement devant une série de décisions que je juge contraires à l’intérêt de la société québécoise, et notamment à l’intérêt des régions, et encore plus des jeunes en région. « L’avenir est terne pour les jeunes », écrivais-je. Sans doute cet auditeur de RadioCanada entendu il y a quelque temps me jugerait bien pessimiste, et in-

grate : consterné, il disait ne pas comprendre pourquoi les étudiants manifestaient contre l’austérité puisque tous ces sacrifices, il les faisait afin que les jeunes profitent des acquis sociaux pour lesquels sa génération s’était battue. Ah, Monsieur ! Votre ingénuité montre bien qu’à force d’être répétée, une idée erronée en vient à être perçue comme vraie. Certes, le message seriné par le gouvernement Couillard et ses stratèges des relations publiques laisse croire que l’austérité actuelle est nécessaire pour assurer la pérennité de l’héritage social québécois, et que leur intention est de le sauver. Quand on les écoute attentivement, cependant, on comprend très bien que l’austérité n’est pas qu’un mauvais moment à passer afin d’atteindre l’équilibre budgétaire. Couillard, Coiteux et Leitão le disent d’ailleurs ouvertement : la « rigueur » devra se

1- C’est notamment le cas dans l’entrevue que le premier ministre a accordée à Céline Galipeau pour ses 365 jours au pouvoir : ici.radio-canada.ca/tele/le-telejournal22h/2014-2015/segments/reportage/1553/ philippe-couillard-entrevue-1an 2- Essai écrit par deux journalistes du magazine britannique The Economist, John Micklethwait et Adrian Wooldridge (Penguin Press). 3- Éric Pineault, professeur de sociologie de l’UQAM expert en sciences économiques, fait une démonstration limpide et éclairante du projet politique du gouvernement Couillard dans sa conférence L’idéologie derrière les mesures d’austérité, donnée en collaboration avec la revue Liberté : revueliberte.ca/ content/la-depossession-tranquille-4-conferencespour-penser-lausterite?utm_source=All&utm_ campaign=296+lancement_v2&utm_ medium=email

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