Côte Nord Magazine No 135

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Juin / Juillet 2018 - Nº135

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Maurice : Rs 150 - DOM : 4 €

CÔTE NORD TOURISME & ART DE VIVRE À L’ÎLE MAURICE ET LES ÎLES DE L’OCÉAN INDIEN

POINTE D’ESNY LE VILLAGE UN PROJET BALNÉAIRE DANS UN CADRE HISTORIQUE



ÉDITORIAL

L

L’innovation contre les vents contraires

es chiffres des arrivées touristiques au premier trimestre de cette année laissent penser que l’industrie devrait garder le cap en 2018. On a enregistré une croissance de 4,9 % pour les trois premiers mois de cette année, soit 356 415 arrivées contre 339 682 pour la même période en 2017. L’Europe reste toujours notre premier marché avec 226 225 visiteurs de janvier à mars (+8,3%), avec la France en tête, suivie du Royaume-Uni et de l’Allemagne. De bon augure, mais on devrait néanmoins garder un optimisme mesuré car des nuages commencent à s’amonceler à l’horizon. A commencer par un des éléments clés de toutes les économies aujourd’hui : le pétrole. La tendance à la hausse notée depuis l’année dernière s’est confirmée et, selon la Banque Mondiale, le prix moyen du baril devrait se situer autour de 65 dollars US jusqu’en 2019. Toutefois, certains médias américains reprenant une analyse faite par la Bank of America (BoA) se montrent plus pessimistes et estiment que le prix du baril de pétrole brut pourrait atteindre les 100 dollars en 2019. La principale raison de cette augmentation du prix du pétrole, explique-t-on, est le rétrécissement des stocks mondiaux. « Nous voyons une forte possibilité que l’Opep travaille avec la Russie en 2019 pour établir un prix plancher pour le pétrole », a estimé la BoA. On imagine aisément les effets sur les économies de nos pays émetteurs mais aussi sur les billets d’avion. Autre fait inquiétant, les tensions géopolitiques nées de la politique débridée du président américain Donald Trump. Après son retrait de l’Accord de Paris sur le climat, il a récidivé coup sur coup au mois de mai, en enlevant les États-Unis de l’Accord sur le nucléaire iranien et en déplaçant l’ambassade américaine d’Israël à Jérusalem, chose qu’aucune diplomatie n’a faite jusqu’ici en raison du caractère sacré de cette ville. Dans le premier cas, la réaction de l’Iran reste soumise à la décision des pays européens signataires de l’accord de le maintenir, au risque de contrarier Washington et de s’exposer à des sanctions commerciales américaines, ou de s’aligner sur la position américaine, ce qui pousserait Téhéran à reprendre son programme nucléaire. Une situation qui aggraverait la tension au Moyen-Orient où le geste de Trump vis-à-vis d’Israël a été vécu comme une provocation et a occasionné des violences faisant quelque 70 morts. Ces événements, certes loin de nos côtes, laissent flotter comme un air de 2008. Si on ne peut que souhaiter que le bon sens prévale, sans doute est-il mieux de se préparer à toute éventualité. L’industrie touristique et l’économie mauriciennes ont survécu à beaucoup de périodes difficiles jusqu’ici. Cinquante ans après l’Indépendance, les Mauriciens ont un sentiment de légitime fierté pour le chemin accompli. Dans des conditions très difficiles, des hommes et des femmes ont tracé la voie du succès grâce à leur esprit d’innovation et leur persévérance. Dans ce numéro, nous consacrons un dossier au tourisme sportif qui a connu un coup d’accélérateur un peu grâce à cette crise mondiale. Alors qu’il fallait trouver des moyens pour garder nos visiteurs et en attirer d’autres, Maurice a su surfer sur la vague du binôme tourisme et sport, avec d’autres formules également, pour renouveler l’attrait de la destination et sauvegarder des milliers d’emplois. Aujourd’hui encore, on voit que l’innovation reste au cœur de cette industrie. Ainsi, l’investissement dans le secteur golfique avec des parcours de classe mondiale et un tournoi sanctionné par les trois grands tours, montre que les capitaines de cette industrie ne se reposent pas sur leurs lauriers. A d’autres niveaux, toujours dans le secteur de l’hôtellerie, on voit des chefs de cuisine et des responsables de différents départements mettre en place des concepts tant en gastronomie, bien-être ou loisirs pour donner aux clients le plus qui les feront revenir et amener de nouveaux visiteurs. On aimerait souligner le projet que caresse Jocelyn Kwok, CEO de l’Ahrim, de créer des lieux d’intérêts comme Mahébourg, Le Morne et Chamarel qui seraient labellisés. Dans cette même optique, saluons l’initiative de JP Lam qui a entrepris de redonner vie à Chinatown, de booster son économie et de la rendre plus attrayante pour les locaux et les touristes à travers la New Chinatown Foundation, Enfin, comment ne pas mentionner la formidable aventure d’Alexander Oxenham qui a lancé le tout premier vin 100 % mauricien. Fabriqués à partir des meilleurs litchis du verger de Saint Antoine, les différents crûs n’ont absolument rien à envier aux vins de raisins ; une dégustation à l’aveugle a d’ailleurs bluffé plus d’un. Gageons que grâce à ces esprits et ces initiatives, la destination Maurice continuera à nager entre les écueils pour longtemps encore. La rédaction

CÔTE NORD Nº135 - JUIN / JUILLET 2018

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SOMMAIRE

CULTURE 8-26

AÉRIEN 32-34

- Air Mauritius agrandit son réseau en desservant Amsterdam - Air Austral gâte les golfeurs - L’Airbus A321LR atterrit aux Seychelles - Après Cologne, Eurowings ajoute Munich

- Brian Lamoureux : Le dessin pour raconter la patrimoine mauricien - « La main dans la main » : Beachcomber et l’histoire du tourisme mauricien - Dominique Wong : Renaissance d’une passion artistique refoulée - Maurice en panorama signé Ludovic Aubert - « Kann » la douloureuse histoire de la canne à sucre - Jean-Claude Baissac : « Etre artiste est à la portée de tout le monde » - Joshila Dhaby : l’art ne sert pas seulement à embellir un mur terne - Miguel Angel Garcia au Maradiva - Artist in Residence : un projet porté sur l’échange culturel - Eric Antoine à cœur ouvert - Zaahirah Muthy : L’art sans frontières

- Passe-Temps : L’art du macramé par Tania - Nim’s Origami : Un art japonais au service de l’imagination - Gina Yakova : des designs chics et uniques

LOISIRS 40-45

TOURISME 64-69 -

Beachcomber World Club 10s 2018 Simon Desvaux encore plus fort ! URTB : Le parcours dévoilé Ariane Devienne-Bellepeau : Maurice et Beachcomber sur la carte mondiale des disciplines sportives - Grit Colin Mayer Tour 2018 : Une nouvelle édition plus ouverte pour les amoureux du vélo - Patrick Foy, PGA Head Golf Professional au Four Seasons Golf Club

Fondé en 1991 par Claude Huc Editeur Côte Nord Editions Ltd The Mezza, C 17 Domaine Mont Calme, Tamarin Tél/Fax : 483 5675 info@cotenordmag.com www.cotenordmag.com

SHOPPING 56-60

- Tourisme sportif : nouvel atout pour la destination

- Damien Dittberner, un Mauricien mystique

- A la découverte de la communauté aborigène de Tjuntjundjara

DOSSIER 36-39

NOS AMBASSADEURS 28

CÔTE NORD

CARNET DE VOYAGE 46-53

Directrice de Publication Béatrice Huc-Mayer - T : 5 252 8631 E : beatrice.mayer@cotenordmag.com E : bmmayer@intnet.mu Directrice Adjointe de publication Béatrice Mélotte - T : 5 497 6770 E : communication@cotenordmag.com Directeur de Production Pierre-Alain Appadoo - T : 5 750 6044 E : production@cotenordmag.com Rédacteur en chef Ajai Daby - T : 5 933 3905 E : a.daby@cotenordmag.com

Photo de couverture : Pointe d’Esny Le Village CÔTE NORD Nº135 - JUIN / JUILLET 2018

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- Carole et Marie : des « digital nomads » - Jocelyn Kwok : Il faut créer des lieux d’intérêts pour s’immerger dans la vie locale - New Chinatown Foundation : Chinatown se réinvente •

Responsable de la Publicité Anielle Carver - T : 5 918 4636 E : publicite@cotenordmag.com Journalistes Karine Raymond-Gloria - T : 5 499 3940 E : karine.raymond@cotenordmag.com Élodie Couronne - T : 5 905 7552 E : elodie.couronne@cotenordmag.com Secrétariat et comptabilité Nadia de Robillard - T : 483 5675 E : secretariat@cotenordmag.com Impression : Cathay Printing Ltd.


SOMMAIRE

MÉTIERS DU TOURISME 72

BIEN-ÊTRE 96-102

GASTRONOMIE 104-129

- Roopa Ramasawmy, le sourire derrière les draps propres

IMMOBILIER 74-79

- Pointe d’Esny Le Village : Un projet balnéaire dans un cadre historique

HÔTELLERIE 80-94

- Jacques Ledu reprend la direction des cuisines du Westin Turtle Bay Resort & Spa - Nisha Rangapanaiken du Hilton Mauritius Resort & Spa - Le Four Seasons vient en aide à l’EWAD - Interview de Peter Hvidberg, Global Head, Travel & Hospitality de SGS - Sofitel Mauritius L’Imperial Resort & Spa : Evénementiel, l’effervescence du Jour J - Un bijou nommé Solana Beach Mauritius - Sun Resorts promet un hiver chaud - Heritage La Château : le cadre rêvé pour des événements d’exception

- Le Maritim Tropical Flower Spa : Un paradis du bien-être dans un jardin tropical - Secret Yoga : Connecter le corps à l’âme - Aquababies : Initier les tout-petits aux plaisirs de l’eau - Le Morning Bliss du St. Régis Mauritius Resort - Fortis Clinique Darné : Qualité et excellence au service des sportifs

- Résidence au Long Beach : Su-Man Hsu, la visagiste des célébrités

LE GOÛT DE MAURICE 130

- Laferm Coco : ode au bucolisme CÔTE NORD Nº135 - JUIN / JUILLET 2018

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- Eatwithfingers : Quand véganisme rime avec plaisir gustatif - Takamaka Boutique Winery : Enfin un premier vin du terroir ! - INTI au LUX* Grand Gaube - LUX* Belle Mare : Tout savoir sur le chocolat avec le chef Pascal Galette - LUX* Le Morne : Quand les cuisines mauricienne et thaie se marient aux vins sud-africains - Le chef Thierry Gourdin du SO Sofitel Mauritius - Germain Lehodey présente des vins d’exception - Les Disciples d’Escoffier montrent leur talent - Aqui : un vent de fraicheur souffle sur le vin - Au Club Med La Plantation d’Albion : Le chef Malek El Bahi renouvelle les saveurs - L’atelier de Kristel - The Test Kitchen au Shangri-La’s Le Touessrok - Festival Bernard Loiseau : Une édition pleine de saveurs et de rencontres - Long Beach Tee & Toque Trophy : L’événement s’étend à l’Afrique du Sud




CARNET

LIVRE

SANTÉ

TIZAN ET LE LOUP

STUDIO BODYTECH : LA FORME POUR CEUX QUI N’ONT PAS BEAUCOUP DE TEMPS

C’est un très beau conte qui transportera les adultes dans l’univers de l’enfance et provoquer l’imagination des enfants. Tizan et le loup a le goût des histoires qui nous étaient contées dans notre enfance. Ces contes tellement fascinants qui nous faisaient retenir notre souffle. Tizan et le loup, de l’Atelier des Nomades, est un conte métissé entre la tradition créole et les contes de Perrault. Le texte est signé Amarnath Hosany et Véronique Massenot, l’illustration est de Solen Coeffic. L’histoire est celle de Tizan qui croise le chemin d’une fillette à cape rouge en pleurs dans la forêt. Cette dernière, effrayée par un vilain cochon marron, se fera aider par Tizan, qui espère pouvoir déjouer la bête. Mais voilà qu’il tombe nez à museau avec un grand loup gris. Saura-t-il se montrer assez courageux et rusé ? Vous le découvrirez à travers cette aventure surprenante. Tizan et le loup est disponible en versions française et anglaise dans une traduction signée Lisa Ducasse. En vente à Rs 290.

Trois adresses à retenir pour se maintenir en forme : le Studio BodyTech de Mapou, celui de So’Flo by Ascencia à Floréal et le dernier né qui se trouve à Rivière Noire. Cette salle de sport atypique propose des séances d’électrostimulation personnalisées afin de répondre aux besoins de chacun, que l’objectif soit la musculation, la perte de poids ou encore la rééducation musculaire. Grâce à cette technologie, dont la réputation n’est plus à faire à travers le monde, Studio BodyTech propose un moyen de se maintenir en forme à ceux qui n’ont pas le temps de passer deux heures par jour dans une salle de sport. L’adhérent a droit à un service personnalisé, avec son coach dédié. Studio BodyTech s’adresse à tout public, à partir de 15 ans. www.studiobodytech.mu

HÔTELLERIE

L’HÔTEL TAMARIN FERMÉ POUR RÉNOVATION Racheté par le groupe VLH en 2016, le mythique hôtel Tamarin est fermé depuis le mois d’avril pour d’importants travaux de rénovation qui devront durer six mois. Situé en face du spot de surf de la baie, cet hôtel à la décoration rétro et aux couleurs vives s’est toujours imposé auprès des amoureux des vagues et de la musique jazz comme l’adresse incontournable de l’ouest de l’île. Désormais sous la marque Veranda Resorts, l’hôtel Tamarin va permettre au groupe de développer sa notoriété et de s’étendre aux quatre coins de l’île. Ce programme de rénovation et le concept fort qui en découlera promettent de beaux changements qui visent à imprégner le lieu de l’univers de Veranda Resorts. Pour relever le défi, le groupe VLH a fait appel à l’architecte Jean Philippe Piat et la décoratrice d’intérieur Paule de Romeuf des Ateliers du Parc et Romeuf. Jean Philippe Piat exerce son métier d’architecte depuis quatre ans, après avoir travaillé des années dans le département Marketing du groupe Rogers. Quant à Paule de Romeuf, on a pu voir l’étendue de son talent lors de la rénovation d’Heritage Le Telfair et Heritage Le Château. Un nouveau Veranda Tamarin se prépare, métamorphosé, incomparable par son charme et son ambiance chaleureuse, mais tout en conservant l’âme unique de cet hôtel iconique du village de Tamarin.

AGRO-INDUSTRIE

LABEL 60 DÉSORMAIS DISTRIBUÉ PAR INICIA Depuis le 1er avril dernier, c’est la compagnie Inicia Limitée qui assure la distribution des poulets Label 60. Cela fait suite au rachat, par le groupe agroalimentaire, des parts détenues par IBL Ltd, à travers sa filiale BrandActiv, au sein de la société Volailles et Traditions Ltée, productrice de la marque. « À travers cette opération, nous réaffirmons notre volonté de consolider notre positionnement dans le secteur avicole mauricien. En devenant seul propriétaire de Volailles et Traditions Ltée, notre groupe sera en mesure d'offrir aux consommateurs une gamme élargie de produits avicoles allant de l'œuf au poulet de table », a déclaré à cette occasion Emmanuel Wiehé, CEO d'Inicia Ltée. Pour sa part, Bruno Florens, Marketing Manager de la société, a souligné que cette reprise permettra à Inicia « d'explorer de nouvelles possibilités de croissance dans un domaine dans lequel le groupe a fait ses preuves ». Le poulet Label 60 a été lancé en 2014 afin de répondre aux nouvelles attentes des consommateurs mauriciens. Issu d'une souche de poulets jaunes d'origine française ayant une croissance plus lente de 60 jours, cette race est élevée au maïs et au soja. Son alimentation est garantie sans antibiotiques et sans farines animales.

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CARNET

HÔTELLERIE

LA RÉUNION

ANGSANA BALACLAVA ACCUEILLE LE CONCOURS MISS UNIVERSE MAURITIUS 2018

LE FESTIVAL NATIONAL CULTURISSIMO AVEC STÉPHANE FREISS La Réunion a accueilli sa deuxième édition du Festival Culturissimo le 30 mai dernier au Musée Stella Matutina à St Leu. Cet évènement culturel, organisé par l’Espace Culturel E.Leclerc Portail, a vu la participation de Lolita Tergemina, comédienne, metteur en scène, traductrice créole, une figure très connue et appréciée de la scène artistique réunionnaise. Elle a lu un livre de Pierre-Louis Rivière, un natif de La Réunion, intitulé Todo Mundo qui parle d’un homme qui se retrouve, malgré lui, dans les rues de plusieurs villes du monde par la faute d'une faculté de bilocation reçue à la volée lors d'un saut prodigieux et imprudent. Sur la piste d'une femme disparue, celle qu'il trouve sur son chemin dans les rues de Salvador, et une jeune photographe ombrageuse dont il suit avec passion la recherche inquiète et mystérieuse. Cette année c’est Stéphane Freiss qui a fait le déplacement à La Réunion. Surnommé le Dr House français, le comédien Stéphane Freiss foule les plateaux de cinéma et les scènes de théâtre depuis le début des années 1980. Il obtient en 1989 le César du meilleur espoir masculin pour son rôle dans « Chouans ! » de Philippe de Broca. Depuis, Stéphane Freiss enchaîne les comédies et les drames. Il travaille avec les plus grands réalisateurs, français, italiens ou américains : Jacques Deray, Giovanni Fago, Claude Miller, François Ozon, Dany Boon, Steven Spielberg, Clint Eastwood, entre autres. Son passage au Festival national Culturissimo a été marqué par sa lecture de La Promesse de l’aube de Romain Gary.

Le Angsana Balaclava Mauritius a accueilli, le 5 mai dernier, le concours Miss Universe Mauritius qui a vu le sacre de Varsha Ragoobarsing, 27 ans, une habitante de Flacq. La soirée a également vu le couronnement d’Anouchka Ah Keng de Rodrigues, qui a remporté le titre de Miss Supranational Mauritius 2018. L’hôtel de Balaclava, dirigé par Paul van Frank, n’a pas lésiné sur les moyens pour redonner à cet événement toutes ses lettres de noblesse: accueil chaleureux des invités au son de la ravanne et de la maravanne, danseuses de séga, tapis rouge et session de photos, cocktail de bienvenue et champagne, danses folkloriques, tour de chant avec la présence exceptionnelle de la chanteuse Anne Sophie Paul. C’est donc après une soirée glamour qu’Angie Callychurn, Miss Universe Mauritius 2017, a remis sa couronne à Varsha Ragoobarsing 27 ans. Celle-ci a été élue par un jury de onze membres dont Paul van Frank et deux anciennes Miss, Diya Beeltah (édition 2013) et Michaela L’Hortalle (édition 1999). La cérémonie qui a vu défiler 17 concurrentes en trois tenues (tenue ‘tropicale’, maillot de bain et robe de mariée), a aussi été ponctuée par les fameuses questions/réponses propres au concours de Miss Universe. Une réussite pour un évènement qui a redoré son blason à l’échelle nationale. « Je suis très reconnaissante envers tous ceux et celles qui m’ont soutenue et épaulée dans cette extraordinaire aventure. Un grand merci, notamment à l’organisation de Miss Estrella, très professionnelle, l’hôtel l’Angsana Balaclava Maurice pour son accueil de rêve et enfin, mes parents ainsi que mes frères et sœurs qui ont été d’une grande aide », a réagi Varsha dont les concours de beauté ne sont pas un terrain inconnu puisqu’elle avait été élue Miss Eco en 2015. « Le niveau cette année s’est nettement amélioré. L’appui de l’hôtel Angsana Balaclava Maurice y est évidemment pour quelque chose et nous remercions tout le personnel de l’établissement qui a aussi été aux petits soins avec les Miss dans un événement où l’émotion et le stress sont à leur paroxysme », a ajouté Nevin Rupear, directeur général du concours et de l’organisation Estrella Mauritius, détentrice de la franchise Miss Universe à Maurice.

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C U LT U R E

Brian Lamoureux

Le dessin pour raconter le patrimoine mauricien

murs à l’angle des rues Bourbon et Remy Ollier est son œuvre, créée pour Porlwi by Light. Brian Lamoureux semble être né avec un crayon dans la main. « Je dessine depuis que j’ai 4 ans. Enfant, je m’inspirais des dessins animés, des mangas pour reproduire sur papier. Je dessinais des personnages et mon professeur de l’époque avait décelé ce talent chez moi ; elle me demandait de reproduire les héros de dessins animés pour son fils ». Brian ne se lasse jamais de dessiner. Le dessin meuble toujours son temps libre. Loin d’être attiré par les portraits, Brian Lamoureux se retrouve dans les paysages. Si vous avez un peu de chance vous pouvez le rencontrer dans un coin de rue de Port-Louis à valoriser le patrimoine architectural de la capitale. Patient mais aussi perfectionniste, Brian s’arme de ses crayons pour reproduire chaque détail au millimètre près. Cela lui a pris quatre heures pour dessiner la Jummah Mosque, deux heures pour réaliser une partie de la Caserne. « J’étais à la recherche de défis et je ne m’étais jamais attaqué à la Jummah Mosque ». En dessinant les différents bâtiments historiques, les vieux commerces chinois, entre autres, l’artiste veut apporter sa contribution à la préservation du riche patrimoine mauricien. Brian a besoin de voir pour dessiner, il n’est pas de ceux qui se fient à leur imagination. Donc voguer dans les rues est nécessaire pour faire foisonner ses idées et laisser ses doigts guider les crayons. Des techniques de peinture, Brian maîtrise l’aquarelle, « une technique qui m’est venue naturellement, j’aime surtout le fait de ne pas utiliser du blanc et du noir ».

Brian Lamoureux a plusieurs cordes à son arc. Créateur de mode, illustrateur free-lance, artiste et graphiste, il excelle dans ces différents domaines. Ce qui nous fait nous attarder sur ce personnage, c’est sa passion pour le dessin. Mais attention, pas n’importe lequel. Brian aime dessiner le patrimoine architectural de l’île. Il a l’œil, le souci du détail. Rien n’échappe à Brian Lamoureux. Pas étonnant pour un créateur de mode pour homme qui n’hésite pas à scruter chaque personne qui croise son regard. Il est à la recherche constante d’idée pour créer et surprendre. Il aime tout ce qui est décalé. Cela se retrouve dans toutes ses créations et vous en avez sûrement vu sans pour autant mettre un visage sur l’artiste qui les avait créées. La belle fresque murale en noir et blanc qui orne les

Contact : 5721 5413 Facebook : Brian Lamoureux

Voir notre vidéo.

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50 ans de l’Indépendance

« La main dans la main » Beachcomber et l'histoire du tourisme mauricien L’histoire de l’industrie touristique mauricienne est indissociable de celle du groupe Beachcomber. Le filmdocumentaire intitulé «La main dans la main» retrace bien cela. Réalisée dans le cadre des 50 ans de l’Indépendance de Maurice, cette production signée Isabelle Gendre, réalisatrice et scénariste française, et Malenn Oodiah, directeur de Communication du groupe Beachcomber, avec le support technique et logistique du réalisateur mauricien, David Constantin, revient sur les grandes dates du secteur tout en s’attardant sur son impact dans la société mauricienne. Placée sous la direction du CEO de Beachcomber Resorts & Hotels, Gilbert Espitalier-Noël, «La main dans La main» répond à l’appel du gouvernement demandant au secteur privé de prendre des initiatives pour célébrer le jubilé d’or de l’Indépendance de l’île. La première du film qui s’est tenue le 23 mars dernier au cinéma Star à Bagatelle,

a ainsi vu la présence du Premier ministre, Pravind Kumar Jugnauth, et d’autres membres du gouvernement. Le groupe Beachcomber a également saisi cette occasion pour remercier l’ancien Premier ministre et aujourd’hui ministre Mentor, Sir Aneerood Jugnauth, pour son soutien décisif au secteur du tourisme en lui offrant un magnifique nautile, symbole de l’identité du groupe. Le film-documentaire qui dure 75 minutes se construit autour d’interviews, de portraits, d’archives exceptionnelles, et de nombreux témoignages. Il apporte un témoignage fort sur les balbutiements de l’industrie au milieu d’un environnement hostile et sa lente mais sûre évolution grâce à des hommes de vision à l’instar d’Amédée Maingard, dont c’est le second hommage après celui de Michel Vuillermet. Trente intervenants (proches collaborateurs d’Amédée Maingard, acteurs de l’industrie, historien, sociologue, politiques, citoyens engagés dans la protection environnementale, observateurs…), partagent avec la caméra l’histoire de cette industrie. Si le film montre l’incidence du tourisme sur l’économie mauricienne, l’on peut se réjouir qu’il ne fasse pas l'impasse sur l’impact sociétal du secteur qui est souvent sujet à polémique. Un seul regret à formuler, l’absence d’Herbert Couacaud devant la caméra même si sa contribution à l’épanouissement du groupe, et notamment la création du fleuron Royal Palm, est citée avec force.

Voir la bande-annonce du film. Hector Espitalier Noël, Chairman NMH et Sir Anerood Jugnauth. CÔTE NORD Nº135 - JUIN / JUILLET 2018

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Dominique Wong

Renaissance d’une passion artistique refoulée Ce nom ne vous interpelle peut-être pas mais Dominique Wong, Mauricienne ayant posé ses bagages à Rodrigues par amour, est une artiste qui commence à se dévoiler. Rencontrée par hasard dans un avion, avec ses crayons et son carnet de dessin à la main, elle nous a donné l’envie de nous arrêter un instant pour mieux comprendre ce qui la lie à l’art. Le dessin s’est présenté à elle sans qu’elle ne l’ait vraiment cherché. À la retraite depuis peu, Dominique Wong a voulu combler son temps libre en renouant avec sa passion pour le dessin. Cela tombait bien car elle s’est vu offrir deux boîtes de crayons de couleur par sa cousine. « Elle s’est souvenue que j’adorais le dessin et maintenant que je suis à la retraite, je peux me consacrer à quelque chose que j’aime ». D’autant qu’elle s’en souvienne, étant élève, Dominique aimait dessiner à chaque coin de cahier. A 10 ans, elle reçoit en guise de cadeau, une boîte de 24 crayons de couleur. « À l’époque, dans les années 60, c’était un luxe d’avoir un tel cadeau. Je l’ai utilisé jusqu’à la fin de ma scolarité ». Attirée par les bandes dessinées, elle passe son temps libre à caricaturer des personnages de son entourage. Malgré cette passion qui la suit depuis sa plus tendre enfance, Dominique Wong choisira la filière scientifique. Lorsqu’elle se marie, Dominique range crayons et cahiers de dessin au placard pour

épauler son mari au travail et élever ses trois enfants. Mais cette fibre artistique et créative ne la quittera jamais. Elle initiera ses enfants mais également ses petits-enfants à de nombreuses créations dont les cartes de souhait. Aujourd’hui Dominique quitte rarement son cahier de dessin. Son penchant pour le crayonnage et les feutres est ostensible, net et manifeste. Elle aime reproduire les paysages de son île d’adoption qui malheureusement commencent à changer, des scènes de vie, la nature mais surtout le détail ; parce que, pour elle, tout est dans le détail. Cependant, elle refuse de s’enfermer de manière absolue dans un genre bien déterminé. Elle se laisse guider par sa créativité et ses émotions en s’emparant de tout ce qui lui tombe sous la main et qui peut servir de moyen d’expression. Elle est fascinée par l’aquarelle qui apporte de la transparence dans ses dessins. L’acrylique fait aussi partie des techniques qu’elle utilise. Si elle s’est tournée vers Désiré Wong So, artiste très connu à Rodrigues et qui compte quelques expositions à Maurice et à l’étranger, pour avoir l’avis d’un professionnel sur son travail, Dominique peut se vanter d’être une autodidacte. Ses projets : « J’ai pour ambition de créer une bande dessinée en 3D en m’inspirant des films d’animation et de préparer une deuxième exposition, après celle de 2017. Je souhaite également trouver une galerie à Maurice qui pourrait accueillir mes travaux… »

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Galerie au Caudan

Maurice en panorama signé Ludovic Aubert Né en 1959 à Paris, Ludovic Aubert a fait ses débuts dans la photographie en couvrant des événements sportifs et notamment le golf. Il crée la première agence photo spécialisée dans ce sport et, de greens en fairways, il visite le monde. C’est ainsi qu’il découvre Maurice en 1992. Il est subjugué par la variété des paysages, des lumières mauriciennes et par la diversité de sa population. Il a maintenant définitivement posé ses valises. S’il a depuis abandonné le sport au profit du tourisme et de l’hôtellerie, il est resté fidèle à l’île qu’il visite chaque année. Perfectionniste, il découvre la photographie numérique avec enthousiasme et se passionne pour l’image panoramique qui lui ouvre de nouveaux horizons. Les paysages s’étalent sur le papier de façon géante, le nord et le sud se côtoient sur la même image, c’est la magie du panoramique… Et c’est tout naturellement que son premier livre panoramique « Mauritius Panorama » nous présente son île préférée… Cet amour pour l’île Maurice et ses paysages fantastiques, Ludovic Aubert a voulu les partager avec un large public. C’est ainsi qu’il a ouvert depuis peu, une galerie au premier étage du Caudan Waterfront, juste à côté du Craft Market. Dès qu’on pousse la porte de la boutique, on est happé par les immenses photographies de Maurice en format panoramique. Un format qui lui permet de jouer avec le décor et les êtres. « J’apporte une touche personnelle qui change la perspective d’une vue classique. Les photos sont retravaillées légèrement pour apporter une douceur, une note artistique. Les photos sont imprimées puis collées sur des feuilles d’aluminium. On peut les accrocher directement au mur, mais c’est mieux de les encadrer », explique Ludovic. Avec ce montage, Ludovic vise principalement une clientèle locale et CÔTE NORD Nº135 - JUIN / JUILLET 2018

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les dimensions varient selon les besoins du client. Toutefois, pour le visiteur de passage, les images peuvent simplement être imprimées sur papier et emportées dans un rouleau, ajoute Ludovic. La galerie montre aussi une étonnante série sur les escaliers, commencée il y a dix ans. « J’ai toujours été fasciné par la perspective des escaliers mais le rendu sur la photo était plutôt décevant. Puis, m’est venue l’idée de faire des panoramiques verticales avec des effets miroir qui font un montage graphique se prêtant à des interprétations d’yeux de mouches, d’oiseaux, etc. » À côté de ces œuvres impressionnantes, on trouve également du noir et blanc qui parle et ramène aux classiques de la photographie, et des détails sur des objets comme les anciennes portes qui se posent en séries de trois ou quatre. Des souvenirs authentiques de Maurice en format plus classique et plus intemporel. Contact Tel 54 99 11 12 E-mail : aubertludo@hotmail.fr www.ludovic-aubert.com

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C U LT U R E

Exposition au Blue Penny

« Kann » : la douloureuse histoire de la canne à sucre L’histoire de Maurice est indissociable de la canne à sucre. Introduite par les Hollandais, qui en firent essentiellement de l’arack, puis cultivée par les Français pour le sucre, la canne a connu son apogée dans les années 80 avant de céder la place à d’autres secteurs de l’économie. 50 ans après l’Indépendance, "Kann", une exposition tenue du mois de mars à mai au Blue Penny Museum, à Port-Louis, nous a rappelé cette histoire intime du sucre avec les Mauriciens. Marina Carter s’est chargée de la partie historique et littéraire alors que Oomeshwaree (Deepa) Bauhadoor a apporté sa vision artistique de cette plante au devenir incertain.

À l’aide de lithographies et de photographies, Marina Carter a remonté le temps pour situer l’exploitation de la canne du point de vue économique mais aussi sociale. Une histoire violente par moments car elle traverse des périodes sombres comme l’esclavage et l’engagement. L’historienne rappelle que des écrivains comme Voltaire ou Bernardin de St Pierre dénonçaient déjà les conditions de production du sucre dans les îles. « Quand nous travaillons aux sucreries, et que la meule nous attrape, on nous coupe la main ; quand nous voulons nous enfuir, on nous coupe la jambe : je me suis retrouvé dans les deux cas. C’est à ce prix que vous mangez du sucre en Europe », raconte l’esclave de Surinam dans Candide. Pour sa part Bernardin de St Pierre écrit en 1729 dans Voyage à l’île de France : « Je ne sais pas si le café et le sucre sont nécessaires au Bonheur de l’Europe, mais je sais que ces deux végétaux ont fait le Malheur de deux parties du monde. On a dépeuplé l’Amérique, afin d’avoir une terre pour les planter ; on a dépeuplé l’Afrique, afin d’avoir une nation pour les cultiver ». Plus près de nous en 1981, M. Lemoine, décrivant l’usine dans Sucre Amer, dit que « La Cheminée, extension de l’usine, est le point vertical du champ d’exploitation aussi bien que le signe de haute visibilité de la domination du maître ». Pour sa part, l’artiste Deepa Bauhadoor, nous montre différentes visions de la canne selon les saisons et les heures de la journée. Rouge flamboyant, jaune d’or ou de feu, vert d’espoir, noir charbon, la canne se décline en une palette qui exprime l’émotion de la peintre-photographe devant les champs qui habillent la terre mauricienne. Si les tableaux ne contiennent aucun être vivant, on y sent la présence constante de l’homme dans son action sur la canne mais aussi subissant le contrecoup de son activité dans les champs.

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Jean-Claude Baissac

« Être artiste est à la portée de tout le monde » Si vous avez été au Hennessy Park Hotel à Ébène récemment, vous n’aurez pas manqué de remarquer la décoration contemporaine signée par quatre artistes mauriciens. Parmi, Jean Claude Baissac que l’on croyait à la retraite. À 76 ans, il reste pourtant très actif même s’il ne fait plus d’expositions. Nous l’avons rencontré chez lui, à Quatre Bornes, où il est revenu sur sa riche carrière et son rapport à l’art. Dès qu’on pousse la porte d’entrée, on est littéralement happé par la multitude de tableaux qui habillent les murs. On comprend bien vite que Jean Claude Baissac ne vit pas que pour la peinture mais plus généralement pour l’art. « L’art et la culture ont toujours été présents dans notre famille. Mon père qui était architecte de la ville de Curepipe, discutait souvent à la maison avec Lucien Masson, Emile Labat, Malcolm de Chazal et Robert Edward-Hart. C’était un humaniste. Ces discussions m’ont beaucoup inspiré ». Le travail de Baissac, du moins le côté sérieux comme il le définit, est marqué par les thèmes de la détresse et de la souffrance des gens. « Ce qui m’intéresse, c’est d’avoir une vision latérale des choses afin de pouvoir toucher le plus de monde. Je n’ai jamais peint le centreville mais toujours les rues où l’on rencontre les petites gens. Je suis toujours très sensible au monde qui m’entoure et au malheur de gens Je suis le seul artiste à avoir peint le cyclone Carol », rappelle-t-il. Dès lors, on n’est pas étonné qu’en Afrique du Sud, où il s’est rendu au début des années 60 pour perfectionner son anglais, il soit dévasté par les affres de l’apartheid tout comme il l’était de la domination des nantis à Maurice. Mais sa carrière d’artiste passera par d’autres chemins d’abord. Ainsi, Baissac est d’abord décorateur de grands magasins pendant environ sept ans avant de migrer en France. Comme il n’y a avait pas beaucoup d’opportunités, il se rend en Belgique où il travaille comme dessinateur de stand d’expositions

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tout en faisant l’école de l’art de Bruxelles en cours du soir. Pendant les quatre ans qu’il passe dans ce pays, il expose avec des groupes à Bruxelles et aussi en Allemagne. Toutefois, ne supportant plus l’hiver, Baissac revient en Afrique. Il expose à Cape Town, Johannesburg et Durban, puis à Abidjan. L'artiste sera impliqué, avec un ami sud-africain, sur la première presse de lithographie, pour le travail de mémoire sur l’esclavage sur l’île de Gorée. Il se fera remarquer par une exposition sur l’apartheid en 1974. Son style, qui le classe dans le courant du surréalisme, lui donne le surnom de Black Chagall. « Chagall racontait l’histoire des juifs et moi je racontais l’histoire des Noirs », explique-t-il. Il écrira également deux livres sur la vie tribale des Zoulous, dont Malendala’s Secret, une histoire du fondateur de la communauté zouloue basée sur la fable « Le laboureur et ses enfants ». Après 40 ans passés hors du pays, Jean Claude Baissac est de retour à Maurice en 2000, où il va continuer à travailler. Il fera des tableaux commerciaux très connus pour touristes mais aussi, avec sa vision latérale, des œuvres plus engagées sur la condition humaine. Mais même sur le travail commercial, Baissac apporte une perspective différente. Ainsi, il n’a jamais fait de dodo mais le Blue Penny qui « est plus représentatif de Maurice ». dit-il. « Le dodo représente le mauvais côté de la civilisation avec la destruction d’une espèce ». Le Blue Penny est, avec les yachts, son violon d’Ingres. « J’ai toujours eu des affinités avec la voile et j’ai toujours voulu faire le tour du monde mais mon rêve ne s’est pas réalisé ». Il y a cinq ans, il fera une étonnante collaboration avec le jeune styliste Samuel Young, pour Remington. Les tableaux de Jean Claude Baissac seront imprimés sur des tissus pour les créations de Young qui seront présentées sur les podiums de défilés de mode internationaux dont Vancouver.

Ses succès ne lui sont jamais monté à la tête et même si des collectionneurs en Europe viennent régulièrement le voir pour acheter ses œuvres, Baissac pense qu’« être artiste est à la portée de tout le monde ». « C’est une décision personnelle ; c’est dur et il faut avoir la conviction pour aller jusqu’au bout. Il s’agit de développer le côté gauche de son cerveau ». Néanmoins, selon lui, si « la place de l’art continue de se baser sur l’idée capitaliste du profit en vendant du Picasso à 50 millions d’euros, les jeunes auront peur », s’inquiète-t-il.

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Street Artist

Joshila Dhaby : l’art ne sert pas seulement à embellir un mur terne

elle étudie le sujet au collège avec beaucoup de succès, remportant différents concours dont une compétition organisée par les Nations Unies où son travail, une aquarelle sur le thème de la famille, a été exposé à New York. Mais les réalités de la vie professionnelle mauricienne la poussent à faire des études de gestion. Elle commence sa carrière au sein de la fonction publique, avant d’intégrer une mission diplomatique où elle fait du « protocole advising » depuis maintenant près de neuf ans, sans jamais abandonner le crayon et le pinceau. « La vie d’artiste à Maurice ne me permettant pas, du moins pour le moment, de vivre, je suis bien obligée d’exercer une autre profession. Mon travail au sein de cette mission diplomatique est très structuré ; il faut rester dans les règles établies. Le travail d’artiste m'aide à sortir de ce cadre. Néanmoins, il y a une inspiration qui vient du cadre formel au niveau des sujets qui sont repris dans les projets artistiques : femmes, développement durable, famille, jeunesse, éducation etc. J’en parle d’une façon artistique », explique-t-elle. Joshila se dévoilera au public pour la première fois en 2011 lors d’une exposition au Caudan, « Hidden Stories », où elle fait un mural sur des femmes aux champs. « Le grand public ne va pas généralement aux vernissages ou dans les expositions, d’où l’idée de faire des œuvres murales ». Alors qu’elle cherchait un autre mur à peindre, est venu le projet Moris Dime en 2016. Approchée par Axel Ruhomaully, concepteur du projet, qui avait vu son travail sur Facebook, elle est chargée de peindre le conteneur qui a circulé à Maurice et à Rodrigues avec la capsule temporelle pour recueillir les souhaits des Mauriciens pour la République en 2043, soit dans 25 ans. « C’était une expérience extraordinaire et amusante. Il y a eu beaucoup de visites, la capsule temporelle a montré que les gens à Maurice ont différentes préoccupations selon les régions et l’éducation : la drogue, la pollution, la corruption, l’égalité des chances ». Ce premier grand projet d’ampleur va affirmer son talent comme artiste de rue et la pousser à approfondir le sujet sur les sites spécialisés comme « I support Street Art ».

L’événement Moris Dime organisé par Meta-Morphosis dans le cadre des 25 ans de la République et des 50 ans de l’Indépendance est désormais arrivé à terme. Si vous avez croisé le conteneur qui contenait la capsule temporelle, voire si vous y avez laissé un message de votre souhait pour l’île Maurice dans 25 ans, vous aurez remarqué qu’il était richement décoré. L’auteure est une artiste qui, si elle commence à être connue à Maurice, jouit déjà d’une certaine reconnaissance sur le plan international. Joshila Dhaby revient d’une résidence de Copenhague et va repartir à Brixton en juillet. Entretemps, elle est aussi impliquée dans le Moka Art Festival et continue son travail au sein d’une mission diplomatique. Elle nous a quand même fait l’amitié d’une entrevue malgré son emploi du temps chargé. Joshila s’intéresse toute jeune au dessin et à l’art. Tout naturellement,

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Photos : Axel Ruhomaully

C’est là que Joshila sera repérée et invitée en 2017 par Meeting of Styles à Copenhague, après l’appel à contribution des artistes, grâce à son dessin représentant une tortue et une jeune fille questionnant le développement durable et le climat. Cette première invitation est suivie d’une seconde à Copenhague toujours, pour une résidence d’artistes organisée par Urban City Planners cette année où le thème était l’art dans l’urbanisme ou comment intégrer l’art dans tout projet urbain. Cette fois elle travaille encore sur des thèmes universels comme le rêve d’une petite fille avec la technique de pochoir. Elle a reçu l’aide du gouvernement mauricien qui a payé son billet sous l’International Artist Travel Program. « Cela aide même si on ne veut pas être assisté », avoue-t-elle. Prochains voyages, en juillet, grâce à une nouvelle invitation de l’UPFest (Urban Paint Festival) de Brixton en Angleterre, un projet financé par la communauté locale et le gouvernement central, et en Inde pour un autre projet d’art urbain dont la date n’a pas encore été arrêtée. Entretemps, elle a renoué avec la scène locale à travers le projet Moka Art Festival, organisé par le groupe ENL, qui s’est tenu le 28 avril dernier. Dans toute cette effervescence, Joshila ne change pas son rapport à l’art. « L’art doit provoquer quelque chose, une émotion. L’émotion, si elle existe, est différente selon les personnes. L’art ne sert pas seulement à embellir un mur terne ; ce n’est pas seulement de la couleur pour aller avec les meubles. Cela doit être conceptuel ». Elle regrette néanmoins que la place de l’art à Maurice soit encore marginale. « Il semble que les gens ne trouvent pas le temps de voir

et d’essayer de comprendre l’art ». C’est ainsi que quand certaines personnes l’ont vu peindre un mur, la réaction a été la suivante : « bann peint sa ; madam, enan enn miray kot mwa, u kapav fer enn ti desin lor la... ». Elle déplore que les Mauriciens trouvent le temps d’aller dans les centres commerciaux mais pas dans les expositions, les musées. « Il y a quand même un changement qui s’opère dans les nouveaux projets immobiliers, des smart cities notamment », déclare-t-elle plus optimiste, en espérant que cela permettra l’éclosion de nouveaux talents.

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Miguel Angel Garcia

Un artiste sensible aux causes environnementales

C’est le troisième artiste invité par le Maradiva Villas Resort & Spa dans le cadre du projet Artist in Residence. Miguel Angel Garcia, photographe et visual artist espagnol, a une fibre artistique particulière qu’il utilise pour faire parler ses photos, ses œuvres. Il aiguise l'attention, éveille l’imagination et surtout, pousse à la réflexion. Son exposition au Maradiva était un clin d’œil sur sa vie d’artiste et son univers influencé par tout ce qui l’entoure notamment la question environnementale.

Miguel Angel Garcia et Sanjiv Ramdanee, CEO de Maradiva Villas Resort & Spa

qu'après que je realise qu'elles sont axées sur les causes environnementales ». Son sens de la créativité, il l'associe avec l'expérimentation et la fusion des disciplines et techniques de l’image. Il offre une relecture des territoires, en juxtaposant des images comme une couche, le tout formant une synthèse et une réflexion de ce que l’une peut montrer ou cacher. Son exposition intitulée Deciphering the landscape marque ce que l’artiste espagnol sait faire de mieux. On retient surtout sa collection Independencies qui montre l’intérêt que porte cet homme aux (in)dépendances énergétiques. Miguel Garcia a parcouru des milliers de kilomètres en 4 ans pour photographier 28 capitales européennes d’en haut. Il a retenu un cliché par ville, puis il a joué sur la transparence, comme pour effacer l’image, la rendre semi-transparente pour qu’elle n’apparaisse qu’au second plan. Il ne retient que l’essentiel qu’il a fait ressortir à l’aide de pigment rouge… cheminées, fenêtres, antennes de communication. L’artiste espagnol a cherché à interroger le degré de dépendance ou d’indépendance énergétique des Européens en fonction de leurs besoins au quotidien. Il vise en même temps les modes comportementaux et les besoins environnementaux. Son talent, Garcia l’a également exporté dans différents pays d’Europe, en Inde, à New York, au Chili et au Brésil. Ses photos prises en Inde sont captivantes. Pour sa première visite à Maurice, Miguel a beaucoup lu et s’est documenté sur l’île. Attiré par l’architecture et ce travail en transparence, il a passé une semaine à sillonner l’île pour photographier les différentes maisons créoles et coloniales, deux styles architecturaux qui l’ont marqué. Il les a juxtaposées, les unes sur les autres en adoptant une transparence à 68%, clin d’œil à Maurice, comme une ode à notre patrimoine. Ce projet a pu être réalisé grâce à une collaboration entre le Maradiva Villas Resort & Spa, la Basu Foundation for the Arts et BMW Mauritius. À noter qu’une des œuvres de l’artiste est mise en vente et la recette sera reversée à la Society in Aid of Children Inoperable in Mauritius (SACIM).

Le travail de Miguel est porté vers un esthétisme très particulier. On le remarque à travers ses photos intitulées « Compressed Life. » L’artiste ose suivre des sentiers surprenants, comme photographier un lot de déchets qui connaîtra le processus de recyclage ou des glaciers qui souffrent du réchauffement climatique. Sans s’en rendre vraiment compte, Miguel Angel Garcia touche les gens à travers son travail. « Je ne réfléchis pas lorsque je fais des photos, ce n'est

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Maradiva Villas Resort & Spa

Artist in Residence : un projet porté sur l’échange culturel Après Satish Gupta de l’Inde, le Professeur Mai Hongjun venu de Chine, le projet Artist in Residence du Maradiva Villas Resort & Spa aspire à accueillir d’autres artistes de renommée internationale. Artist in Residence a pour but de promouvoir la culture, le savoir-faire, de fédérer des échanges entre les artistes, les clients de l’hôtel aussi bien que le grand public. La culture est un élément vital d’une société dynamique, et c’est sur ce point que le Maradiva Villas Resort & Spa a voulu miser pour se démarquer. Artist in Residence, qui a vu le jour en novembre dernier, est un projet cher à l’hôtel. C'est une idée du CEO, Sanjiv Ramdanee, née il y a quelques années de ses nombreuses rencontres et de son intérêt porté à la culture et plus précisément à l’art. Il a fallu qu’une collaboration entre le Maradiva Villas Resort & Spa et le Basu Foundation for the Arts, en la personne d’Abhishek Basu, Executive Trustee, organisme faisant la promotion de l’art, se concrétise pour que ce projet puisse enfin voir le jour, et ainsi inscrire le Maradiva sur la liste des hôtels innovants qui apportent une nouvelle dimension au voyage tout en permettant de soutenir l’art. Depuis d’autres projets similaires ont vu le jour à travers diverses organisations qui promeuvent l’Art. Artist in Residence est une opportunité pour les artistes locaux de se frotter à leurs confrères venus d'autres horizons. L’artiste est ainsi invité par le Maradiva à découvrir l’île Maurice durant son séjour et de s’en inspirer pour créer des œuvres uniques aux reflets de leur fibre artistique. Le séjour de l’artiste se clôture par une exposition qui

Le Professeur Mai Hongjun partageant sa passion.

permet aux résidents de l’hôtel, aux artistes mauriciens et aux invités de découvrir son travail et surtout sa vision de l’île à travers son art. C’est ainsi que Maitre Satish Gupta, artiste indien aux multiples talents, étant à la fois peintre, sculpteur, mais aussi un grand passionné de l’écriture qui trouve ses inspirations dans la philosophie bouddhiste, a inauguré ce beau projet qui a également un volet caritatif. En participant à Artist in Residence, l’artiste s’engage à offrir une œuvre qui est mise en vente et dont la recette est destinée à une ONG. Pour cette grande première, c’est Terre de Paix qui avait été choisie. « Nous avons voulu apporter un volet caritatif à ce projet et aider à travers l’art. Nous avons commencé par Terre de Paix et nous comptons aider d’autres ONG », nous confie Catherine Capdor, Head of Marketing de Maradiva Villas Resort & Spa. En quittant l’île, l’artiste indien a aussi remis une œuvre au Maradiva et c’est ainsi que l’hôtel a décidé d’ouvrir sa propre galerie. Sanjiv Ramdanee a ainsi approché Serge Patetta d’Adamah Fine Arts pour une collaboration en ce qui concerne la gestion de la galerie. Celleci a été lancée en février dernier lors du vernissage de l’exposition de l’artiste chinois Professeur Mai Hongjun. Parmi les œuvres qui y sont exposées, on note celles de Corby, Garibay, Yves Cass, Marziac, Thomasse, Gupta et Hongjun. Cette galerie abritera le travail d’autres artistes dont ceux qui seront en résidence au Maradiva. « Nous accueillerons trois à quatre artistes par an dans le cadre de ce projet sur les prochaines années. Nous voulons offrir une diversité artistique mais aussi avoir des artistes venant d’horizons différents », déclare Catherine Capdor. En attendant, vous pouvez visiter la galerie du Maradiva qui est ouverte au public.

Satish Gupta est le premier artiste invité dans le cadre du projet Artist in Residence

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Eric Antoine, humoriste et magicien

L’île Maurice est le pays où on est le plus heureux au monde

Par sa grande taille, son humour décalé, son apparence loufoque et sa propension au délire, Eric Antoine ne passe pas inaperçu. Mais derrière cette image d’amuseur public déchaîné, se cache un homme d’une grande simplicité et d’une grande profondeur d’esprit. Curieux de tout, ouvert sur le monde, Eric Antoine est un personnage attachant et optimiste. Lors d’une rencontre, assez fantasque, avouons-le, au Canonnier Beachcomber, il nous livre les autres facettes de sa personnalité. Enrichissant.

Vous êtes humoriste et magicien. Pourquoi avoir choisi ces métiers? Vos parents vous destinaient à la médecine, n’est-ce pas ? C’est vrai. En fait, c’est le métier qui vous choisit. Vous ne pouvez pas faire autre chose. J’avais commencé la médecine mais je faisais du théâtre à côté. Je sentais que cela vibrait plus sur les planches. Comme si les couleurs étaient plus vives, les goûts plus forts, et que le corps était plus investi. Il y a une musique et une odeur qui viennent quand vous êtes au bon endroit. Une petite musique magique. Je ne le ressentais pas en médecine qui est peut-être le plus beau métier du monde. Ma maman qui est psy, dit qu’elle donne aux gens les moyens de voir le monde autrement ; qu’elle change l’angle de vue de ses patients en les faisant se décaler un tout petit peu. Elle transforme le monde, apporte une nouvelle lumière afin qu’ils puissent vivre autrement. Je trouve que ce je fais aujourd’hui n’est pas loin de ça. Le décalage magique, le décalage humoristique peuvent être thérapeutiques aussi. Donc, il y a quelque chose qui se retrouve dans ces deux métiers.

Vous êtes à votre septième visite à l’île Maurice. C’est une véritable histoire d’amour ? Eh oui. Mais c’est plus avec les gens. Je trouve qu’il y a ici un esprit apaisé, doux, convivial et en même temps intelligent. Il y a une culture et les gens sont curieux du monde. Et je trouve que la curiosité est la plus belle des qualités. Etre curieux de l’autre, de comment il fonctionne, de ce qu’il croit, et ça c’est dû au fait que la population mauricienne est née de différentes populations. J’aime les métissages. Mélangeons-nous. Je crois que l’île Maurice est le pays où on est le plus heureux au monde.

J’ai l’impression que pour vous, faire rire les gens est une sorte de revanche sur votre enfance compliquée. C’est vrai. J’étais un adolescent triste mais comme beaucoup d’adolescents. Alors, je voudrais rassurer les ados qui sont comme ça. Plus vous avez mal, mieux c’est pour votre futur. Plus on doute, plus on trouve de réponses. Le théâtre m’a permis de découvrir des questions que je ne me posais pas. Je jouais Roméo et me demandais si je pouvais mourir par amour comme lui. J’ai découvert ma générosité. En jouant Othello, j’ai découvert ma jalousie, ma possessivité, ma paranoïa. Je découvrais mes démons et mes anges. En fait, avant de faire quelque chose je me pose toujours trois questions : est-ce que

C’est très fort ça… Je peux avoir une vision étroite. Les gens sont gentils avec moi peutêtre parce que je suis connu et cela modifie la réalité, mais il y a quelque chose chez vous que je ne trouve pas ailleurs, et surtout pas en France, aux Etats-Unis, en Angleterre, en Chine, dans tous les pays que j’ai visités : une acceptation de l’autre et une joie d’être avec l’autre. Et ça, c’est rarissime quand même.

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je vais apprendre, est-ce que je vais m’amuser, et est-ce que je vais faire de l’argent ? Si les trois réponses sont oui, je trouve que c’est parfait, mais deux oui me suffisent pour m’intéresser. La magie me fait définitivement apprendre et m’amuser. Justement, vous avez des référents en matière de magie ou d’artistes? Il y a, aux États-Unis, un duo qui s’appelle Penn and Teller. Ils sont connus pour leurs prestations mélangeant comédie et prestidigitation. Ils se définissent comme « un duo de gars excentriques ayant appris à faire quelques trucs cool ». Ils ont la particularité de révéler les trucages de leurs tours pendant leur spectacle. Penn a une stature imposante, parle beaucoup, très fort et sans détour. Teller est petit, chétif comparé à Penn, et reste muet sur scène et devant la caméra. Dans certains tours, il joue le personnage de souffre-douleur. Ils se sont spécialisés dans la démonstration des dessous de la prestidigitation. Ils s'attaquent également à démystifier certaines arnaques et aux débats de société les plus divers. Ils m’ont plu par leur côté transgressif et le fait qu’ils puissent parler du monde et de la société, de donner un point de vue, et d’utiliser l’acte magique pour créer du rêve ; de l’onirisme et du stand-up. Ils ont découvert une écriture et je me sens un enfant de Penn and Teller. Entre l’humoriste et le magicien, privilégiez-vous l’un ou l’autre ? Je prends un peu de tout. Je trouve que le plus beau mot au monde est la curiosité qui vient du latin cura, qui veut dire soigner. C’est magnifique car la curiosité soigne. Moi je suis curieux de l’art magique car je me demande toujours comment ça fonctionne. L’humoriste a un autre moteur, plus philosophique : c’est de donner plus de légèreté au monde, de donner un sens à tout. Un de mes films préférés est « The Meaning of Life » des Monty Python et en fait, le film montre qu’il n’y a de sens à rien. Je trouve l’absurde et le non-sens merveilleux, car cela vous libère. Si vous donnez trop d’importance aux choses, elles vous écrasent, vous perdez la liberté de penser, d’agir et de créer. Quand vous enlevez de l’importance aux gens et aux choses, vous vous permettez des choses que vous n’oserez pas faire. Et ça, c’est l’humour. On peut le faire partout. En peinture, ce sont ceux qui ont brisé les règles qui sont devenus des génies. Sur votre site internet, on peut lire « le plus grand magicien du siècle ». Ce n’est pas un peu présomptueux ? Ha ha ! Si, par la taille, pas par le talent. Je fais exactement deux mètres et j’ai 7 centimètres d’érection capillaire. Quand on vous voit sur scène, on a l’impression que vous êtes toujours prêt à partir dans un délire. Vous êtes toujours comme ça ? Non. Heureusement d’ailleurs. Je peux tenir deux heures peut-être, mais après je serai épuisé. C’est pour ça aussi que je fais de la télévision, que j’écris un livre. Sur scène c’est vraiment le feu. À la télévision, je suis obligé de calmer le jeu parce qu’autrement ça tomberait dans l’hystérie, c’est même désagréable. Sur le papier, c’est encore une temporalité différente. On peut exprimer sa pensée de façon plus profonde. Mon livre qui sort au mois d’octobre, parle de l’optimisme car je suis foncièrement optimiste. Pour moi l’optimiste n’est pas un naïf ; c’est quelqu’un qui se renseigne sur l’état du monde et après fait un choix.

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Zaahirah Muthy

L’art sans frontières Zaahirah Muthy a quitté l’île Maurice en 2011 pour s’installer à Dubaï. En seulement sept ans, la Mauricienne a tissé une toile professionnelle impressionnante. Elle est non seulement la curatrice de World Art Dubaï, mais elle a aussi fondé ZeeArts, une plateforme artistique agissant comme promoteur à travers différents médiums d’artistes et de projets touchant l’art. Regrouper les artistes, les projets artistiques pour créer, inspirer, éduquer et surtout célébrer l’art en s’engageant dans des projets communautaires à l’instar des expositions, des résidences, des échanges, du réseautage, des ventes d’art et de l’art de rue : c’est l’ADN de Zaahirah Muthy ou de ZeeArts. Passionnée, dévouée dans son travail, très appliquée, cette Mauricienne qui est issue d’une famille qui travaillait dans le social, est fière d’avoir pu réunir ses deux passions, l’art et le communautaire, sous une seule ombrelle. « ZeeArts est aujourd’hui une organisation qui inspire confiance et qui a su asseoir sa légitimité à Dubaï et dans la région », confie Zaahirah Muthy. « ZeeArts est le fruit de mes nombreuses expériences, j’ai connu beaucoup d’échecs mais je n’ai jamais baissé les bras. » 2018 est sans aucun doute l’année qui voit la reconnaissance de ses efforts. Ainsi, en janvier, elle reçoit le prestigieux Leonardo Da Vinci – The Universal Artist Award en Italie. Un mois plus tard, la Mauricienne se voit remettre le Femina World Women Leadership Award en Inde. Pour autant, elle ne se repose pas sur ses lauriers et se lance dans l’organisation de la plus grande exposition internationale dédiée aux femmes artistes pour marquer la Journée des droits de la femme. L’exposition ayant pour thème « Press for Progress » réunissant 80 artistes venant de 80 pays, s’est tenue au One&Only Royal Mirage. Elle endosse ensuite le rôle de curatrice pour le World Art Dubaï 2018, la foire d’art la plus prestigieuse de la région et aussi la plus acclamée par la critique, et qui a solidement ancré Dubaï sur la scène internationale de l’art. Elle a réuni 150 exposants et vu la participation de 430 artistes avec 4 000 œuvres. « J’ai été invitée par Being Human et la mairie de Tripolo au Liban dans le cadre du projet Little Picasso qui avait pour but de venir en aide aux enfants vivant dans des

endroits à risque et des réfugiés. Je devais faire ressortir leur sens de la créativité et les faire rêver. L’art est une bonne thérapie… ». Au mois de mai, elle était à Paris pour une exposition au Carousel. Elle sera aussi la curatrice du Tatinis Art Fair au mois de juin à Singapour. Qu’est ce qui peut autant la motiver ? « Le fait de voir la transformation qui se fait chez l’artiste tout simplement en lui donner un coup de pouce. Savoir que j’ai pu aider un artiste à vivre son rêve, à le dévoiler au monde et de voir ce changement qui opère en lui, de savoir qu’il a pu atteindre ses objectifs, est ce qu’il y a de plus merveilleux. Je suis convaincue que plus vous donnez, plus vous recevrez ». Celle qui n’oublie jamais d’où elle vient, caresse le projet de tenir un premier International Art Fair à Maurice au mois d’août. Zaahirah Muthy y travaille déjà avec l’aide de Géraldine Secondis. Elle voudrait inviter des artistes internationaux venant d’Afrique, d’Europe, du Moyen Orient et d’Asie, et bien évidemment des artistes mauriciens pour grand rassemblement qui a pour but de positionner l’île Maurice comme un carrefour culturel et une destination tournée vers l’art. « Je veux donner cette possibilité aux locaux de se frotter aux artistes d’univers différents tout en valorisant leur talent. Cet évènement est aussi une façon de familiariser les Mauriciens avec l’achat d’œuvres d’art », conclut-elle.

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Damien Dittberner, un Mauricien mystique De père américain et de mère mauricienne, Damien Dittberner a grandi au pays des cow-boys, tout en gardant depuis tout petit un lien très fort avec son île de cœur. Résidant à Maurice depuis quelques années, il a signé l’un des plus beaux documentaires jamais réalisés chez nous : Mystic Mauritius. Cela faisait déjà quelques années qu’on attend impatiemment la sortie de Mystic Mauritius. Rappelez-vous, le film-documentaireévénement avait beaucoup fait parler de lui en 2016, lorsqu’un aperçu avait été publié sur le Net. Mais ce n’est que deux ans plus tard, le 15 mai 2018, que le documentaire tant attendu sera révélé au grand public. « Le temps de réalisation a été très long, mais aussi la postproduction. Nous n'étions que deux à travailler sur ce film », rappelle Damien Dittberner, jeune réalisateur américano-mauricien qui a signé, à l’aide de son frère Alexis, ce magnifique hommage à la nature originelle de notre île. Sans compter qu’Alexis a quitté Maurice il y a deux ans, laissant son frère seul aux commandes. Ce que Damien et son frère souhaitaient transmettre au public, à travers ce film où l’on ne voit aucune trace de présence humaine, c’est « une image de Maurice avant l'arrivée de l’homme ». L’objectif était donc de ne filmer que des scènes avec des plantes et des animaux endémiques… Autant que possible, évidemment. Ajoutez à cela une qualité d’image extraordinaire, des plans à couper le souffle, des vues sous-marines, des promenades en altitude, une bande-son originale et unique signée Alexis Dittberner… Mystic Mauritius a sans aucun doute le potentiel d’atteindre les sommets, et rien à envier aux meilleurs documentaires de National Geographic. Il faut dire que Damien est loin d'être un amateur. Il a travaillé durant CÔTE NORD Nº135 - JUIN / JUILLET 2018

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plusieurs années à New York, tournant des publicités et des clips pour des stars internationales de la musique. « Je suis né à Bruxelles. Mon père travaillait à l’ambassade américaine, et ma mère à l'ambassade mauricienne. Ils se sont rencontrés en Belgique, se sont mariés, puis sont partis vivre aux Etats-Unis quand j’étais bébé », se souvient le réalisateur.

Damien grandit à Washington, dans une petite banlieue américaine typique. Pourtant, depuis tout jeune, sa mère lui inculque l’amour de son pays, une petite île lointaine dont la plupart de ses amis n’ont jamais entendu parler. « Nous revenions souvent à Maurice, au moins une fois par an, et je ne me souviens même pas de la première fois que mes parents m’y ont emmené. L'île a toujours fait partie de ma vie, et lorsque j’ai grandi, j’ai eu très envie de m’y installer », racontet-il. Après des études en communication et journalisme à Philadelphie, Damien s’installe à New York pendant deux ans pour travailler. En 2011, son frère et lui décident de réaliser un rêve: s'établir sur l'île pour partir en quête de leurs racines mauriciennes. « Maurice est une île magnifique, très riche au niveau culturel, mais c’est surtout la gentillesse des Mauriciens, leur sens de l’accueil, qui m’ont toujours attiré ». S’il a toujours adoré l'île, Damien n’a pas manqué, à chacune de ses visites, de constater les désolantes cicatrices laissées par un développement immobilier un peu sauvage sur quelques coins de nature. En 2014, en allant camper avec des amis à l'île d’Ambre, l’un des derniers sanctuaires naturels mauriciens, Damien a une révélation: « Je m'étais réveillé à l’aube, et j’admirais le lever du soleil. J’ai pensé que c'était sans doute la même vision qu'ont eu les premiers hommes qui ont posé le pied à Maurice. De là, je me suis dit : pourquoi ne pas faire un film sur les derniers morceaux de nature intacts à Maurice? ». Après une levée de fonds sur Internet, Damien et Alexis ont récolté suffisamment d’argent, en 2015, pour se lancer à fond dans ce projet fou. Le tournage les emmène un peu partout autour de Maurice, dans les moindres recoins de forêts endémiques toujours debout: la Vallée de Ferney, la réserve de Frédérica, les gorges de Rivière Noire, l’île aux Aigrettes… « Les gens n’ont souvent pas conscience que, malgré l’importante déforestation, il existe encore pas mal de poches de nature endémiques sur l'île », soutient le réalisateur. La destination préférée de Damien reste toutefois l'île Ronde, où il a

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NOS AMBASSADEURS

pu passer quelques jours en compagnie de son frère et du photographe Xavier Koenig pour immortaliser quelques scènes magiques. L’île, une réserve naturelle étroitement surveillée, est interdite au public. Il leur a donc fallu se contraindre aux éprouvantes démarches administratives pour s’y rendre. Mais, pour Damien et ses amis, cela en valait largement la peine: « Ce n’est que là-bas que j’ai pu voir à quoi pouvait ressembler la côte de Maurice avant que l’homme n’y mette les pieds ». Au-delà de la magnificence des images et de la qualité du documentaire, Mystic Mauritius nous montre la fragilité des écosystèmes mauriciens, et surtout la manière dont tout est lié. Le moindre petit changement, la moindre petite espèce d’insecte qui disparaît, et c’est tout un monde qui est menacé. Si le message écologique n’est pas la priorité

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du film, il est néanmoins indéniablement présent. Pour Damien, malgré toutes les pressions subies par la nature à Maurice et ailleurs, il reste de l’espoir. « On ressent un changement de mentalité de par le monde, une prise de conscience sur l’importance de préserver la nature. Nous sommes sur la bonne voie », pense-t-il. De quoi sera fait l’avenir pour le talentueux réalisateur mauricien? « Je ne sais pas trop, avoue-t-il. Je compte continuer à faire des films, bien sûr, mais je ne suis pas certain que le prochain sera un autre documentaire. Pour le moment, j’ai très envie de me remettre à l'écriture, peut-être pour une œuvre de fiction. On verra bien ». En attendant, Damien prévoit de rendre visite à sa famille aux États-Unis, ce qu’il n’a pas fait depuis déjà quatre ans. ◆

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AÉRIEN

Deuxième hub en Europe

Air Mauritius agrandit son réseau en desservant Amsterdam Air Mauritius continue d’étendre son réseau. Ainsi, depuis le 26 mars dernier, la compagnie nationale dessert, deux fois par semaine, Amsterdam. Les vols opéreront les lundis et vendredis avec un Airbus A340 d’une capacité de 34 sièges Business et 264 sièges Économie. Un troisième vol hebdomadaire sera ajouté les mercredis durant les mois de juillet et août. Les vols seront opérés en collaboration avec KLM Royal Dutch Airlines et Air France. Pour rappel, KLM a démarré ces opérations conjointes en octobre 2017 avec trois vols hebdomadaires entre Amsterdam et Maurice. « Le démarrage des opérations à Amsterdam fait partie de notre plan de développement d'un deuxième hub en Europe. Beaucoup de nos routes principales ont été construites sur les liens historiques forts que nous partageons avec les pays dans lesquels nous opérons. Notre histoire avec les Pays-Bas remonte à plus de quatre siècles. Maurice fut en effet nommé d'après le Prince Maurits de Nassau, lors de la colonisation hollandaise en 1598. Aujourd'hui, l'aéroport de Schiphol, siège de notre partenaire KLM Royal Dutch Airlines, nous donne accès à 50 destinations en partage de codes dans toute l'Europe. Nous nous attendons à ce qu’Amsterdam devienne un centre important de notre réseau, en particulier pour les passagers des pays nordiques et d'Europe de l'Est. Cela contribuera à stimuler les arrivées touristiques à Maurice », a déclaré Somas Appavou, Chief Executive Officer chez Air Mauritius. Le principal hub d'Air Mauritius en Europe est Paris, d'où la compagnie aérienne propose près de 40 destinations en partage de codes en Europe, avec son partenaire Air France. Air Mauritius et le groupe Air

France / KLM ont tissé des liens étroits au fil des ans, Air France étant un partenaire important depuis la création d'Air Mauritius en 1967. En 1998, les deux compagnies ont signé un accord de collaboration pour exploiter conjointement la ligne île Maurice - Paris. Cet accord a été prolongé et renforcé en 2008 et 2014.

AIR AUSTRAL GÂTE LES GOLFEURS

A

ir Austral a lancé une campagne visant à récompenser ses fidèles clients amateurs de golf qui voyagent à travers le monde entier à la découverte des plus beaux parcours de golf. Elle propose désormais à tous les licenciés de golf, membres du programme de fidélité Capricorne, des services et avantages dédiés comme une franchise bagage de 25 kg complémentaire pour le transport des sacs de golf et des offres spéciales sur une sélection de golfs dans l’océan Indien. Les membres du programme de fidélité Capricorne bénéficient de ces avantages : –Golf du Colorado à La Réunion (de 25% de réduction pour les détenteurs d’une carte Essentiel à 50% pour les détenteurs d’une carte Premium, Abonné et/ou Exclusive)

–Golfs du groupe LUX* à l’île Maurice (de 15% de réduction pour les détenteurs d’une carte Essentiel à 25% pour les détenteurs d’une carte Premium, Abonné et/ou Exclusive) sur les green fees des Golfs environnants des hôtels 5* du groupe LUX* (LUX* Le Morne: accord avec le Avalon Golf Estate à 45 min de l’hôtel; LUX Belle Mare: accord avec le Golf de l’île aux Cerfs à 15 min de l’hôtel, puis 15 min additionnelles en bateau; LUX* Grand Gaube: accord avec Mont Choisy Le Golf à 15 min de l’hôtel). Air Austral compte à terme proposer encore plus d’avantages auprès de ses partenaires dans toute la zone océan Indien : un choix parmi une liste plus large de parcours de Golf.

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AÉRIEN

Vol d’essai

L’Airbus A321LR atterrit aux Seychelles

Le dernier-né de la famille des Airbus A320, best-seller des avions monocouloirs dans le monde, s’est posé à l’aéroport de Mahé, le mercredi 28 mars, en provenance de Sharjah dans le cadre d’un vol d’essai. Un événement rendu possible grâce à Air Seychelles, la compagnie aérienne nationale de la République des Seychelles. Une aubaine pour les amateurs d'aviation d'avoir un aperçu du dernier avion d'Airbus avant son départ pour Paris le lendemain soir.

l'avion ultramoderne eux-mêmes en faisant une visite guidée menée par les ingénieurs de vol d'Airbus, qui comprenait des vidéos et une expérience de réalité virtuelle 360°. « Nous sommes ravis qu'Air Seychelles accueille l'A321LR pour la première fois sur l'île de Mahé », a déclaré Patrick du Ché, viceprésident directeur des tests de vol et d'intégration chez Airbus. «L'A321LR s'avérera être un avion qui change la donne pour les transporteurs du monde entier permettant aux compagnies aériennes d'étendre considérablement leurs réseaux et capacités, et continuer à fournir des voyages rentables tout en assurant une expérience de passager inégalée », a-t-il ajouté. « En tant que fier exploitant de la flotte d'Airbus, voir la dernière variante de la famille A320 sur nos côtes a été un moment passionnant. Comme ses prédécesseurs, l'A321LR offre une efficacité et des performances haut de gamme. Il semble prêt à devenir un autre avion gagnant pour Airbus », a déclaré, pour sa part, Remco Althuis, directeur général d'Air Seychelles. Airbus a achevé avec succès son premier vol A321LR le 31 janvier 2018, à partir de son installation industrielle à Hambourg, Allemagne.

L'A321LR (qui signifie « longue portée ») est une variante de l’A320 et présente une masse maximale au décollage supérieure de 97 tonnes et un troisième réservoir de carburant, qui ont étendu sa portée à 4 000 miles nautiques (7 400 km), le permettant d’entreprendre des itinéraires long-courriers. Air Seychelles, qui exploite des appareils Airbus sur ses vols internationaux, a accueilli une délégation Airbus de haut niveau lors de la visite, et a assuré la prise en charge au sol pour le vol. Après une rencontre avec la presse, les invités ont pu découvrir

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AÉRIEN

Allemagne

Après Cologne, Eurowings ajoute Munich

Eurowings, qui a commencé ses opérations sur Maurice en 2016, avec un vol direct de Cologne, ajoute une deuxième desserte. Il s’agit cette fois de Munich. Le vol inaugural, opéré par un A330, a atterri à Maurice le 22 avril dernier. C’est le succès de la ligne Cologne/Maurice qui a incité le groupe Lufthansa à introduire ce vol hebdomadaire qui passera à deux vols par semaine à partir du 16 juillet prochain.

Le taux de remplissage de ce premier vol a été plus que satisfaisant, selon les représentants d’Eurowings et de Lufthansa qui avaient fait le déplacement pour l’évènement. L’introduction de cette nouvelle ligne ne fera qu’accroître les arrivées touristiques d’Allemagne. Pour rappel l’île Maurice avait accueilli 120 000 touristes allemands en 2017. Pour Julia Nagelschneider, Manager Marketing International d’Eurowings, « l’île Maurice est une destination très importante pour Eurowings au vu de la croissance des arrivées touristiques venant d’Allemagne. Il ne faut pas oublier qu’Eurowings est un pionnier dans le low-cost long-courrier et le produit plaît énormément sur les lignes Allemagne/Maurice ». Eurowings ayant déjà une bonne assise à Maurice avec bientôt trois connexions à partir de juillet, la compagnie aérienne fait ressortir qu’elle continue à observer le marché pour des développements futurs. Le Dr André Schulz, Lufthansa General Manager for Southern Africa, a souligné l’apport considérable de partenaires qui ont apporté leur contribution à la concrétisation de la desserte Munich/Maurice, notamment Air Mauritius, la MTPA, Munich Airport et Rogers Aviation. Pour marquer le lancement de ce vol Munich/Maurice, Eurowings, filiale du groupe Lufthansa, avait convié partenaires et représentants d’agences de voyages à une rencontre au Véranda Pointe aux Biches.

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Tourisme sportif Nouvel atout pour la destination Le tourisme comme d’autres industries a évolué avec le temps. De simple activité liée aux voyages tendant vers le repos ou la découverte, l’industrie a englobé progressivement d’autres concepts pour satisfaire une clientèle élargie et mue par d’autres intérêts. Si jusquelà les événements sportifs, genre Coupe du Monde de football, généraient du tourisme en à-côté dans les années 80-90, il y a eu l’émergence d’une participation active dans des disciplines comme le surf, le kite surf, la voile, le trail, le golf ou la pêche. Les décideurs du secteur ont rapidement pris la mesure du phénomène pour les intégrer dans leurs offres sur différentes destinations. Maurice a tout naturellement suivi le mouvement et ajouté aux atouts de vente classiques comme la plage, le soleil et l’hospitalité légendaire, des activités telles que le trail, le golf ou le VTT.

de l’île et les offres se porter vers des prestations nouvelles. C’est ainsi que dans le Sud, assez peu développé, des hôtels comme ceux du groupe Veranda Leisure and Hospitality (VLH) proposent un golf de classe internationale annexé à l’offre des resorts. D’autres, dans la péninsule du Morne par exemple, vantent la possibilité de faire du kite surf. « Nous avons littéralement surfé sur une demande qui a émergé à cette époque », explique un ancien responsable d’un établissement du Morne. « Nous avons une clientèle qui fait le tour du monde à la recherche des meilleurs spots de kite et Maurice a des atouts dans le Sud-Ouest et aussi dans le Sud-Est ».

Crise 2008 La crise de 2008 va sans nul doute être d’un effet salutaire car elle pousse les autorités à chercher toutes les voies possibles pour attirer les visiteurs sur l’île, notamment pendant la basse saison. C’est ainsi que l’on commence à vanter les charmes de l’intérieur du pays. Un des premiers événements sera le Ferney Trail. « C’était au départ une idée lancée en 2008 par quelques membres sportifs du groupe Ciel, dont le CEO Jean Pierre Dalais et Thierry Hugnin, qui visait d’abord à rassembler les employés du groupe pour la découverte de l’extraordinaire vallée de Ferney. Elle est très vite devenue un succès public. De 600 personnes en 2008, on est passé à 3 500 en 2017 », explique Mathieu Razé, responsable de communication du groupe CIEL. D’autres courses similaires ont vu le jour : le Royal Raid, le Dodo Trail et l’Ultra Trail Raidlight Beachcomber. Le groupe pionnier du tourisme et de l’hôtellerie à Maurice va même créer un poste de Leisure & Events Manager il y a deux ans et demi devant l’ampleur de cette demande. « C’est un département récent qui a été créé en fonction

L’émergence du tourisme sportif à Maurice peut être datée au début du XXIe siècle. Il faut quand même signaler un intérêt de la destination pour la pêche sportive jusque-là, principalement sur la côte ouest, notamment avec la tenue à l’hôtel La Pirogue de compétitions internationales. Sans oublier le golf au au Paradis, à Trou aux Biches et à l’île aux Cerfs. Ces activités restent toutefois l’apanage de « happy few ». Les années 2000 à Maurice marquent un changement de paradigme dans la politique du tourisme. Perçu comme une destination pour touristes « haut de gamme », le pays s’ouvre à une clientèle plus élargie même si on n’est pas tombé dans l’extrême du tourisme de masse. L’ouverture des hôtels va se multiplier dans différents endroits

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DOSSIER

de la demande de l’industrie. Auparavant c’était les relations publiques qui s’occupaient de quelques événements sportifs entre autres manifestations. Aujourd’hui, on a la charge exclusive des événements sportifs et de la découverte de la nature et de l’intérieur de l’île. Nous offrons de nouvelles expériences comme des courses de VTT, le championnat de rugby, le trail, la Tropica Dingue », explique la première nommée à ce poste, Ariane Devienne Bellepeau. L’investissement de Beachcomber dans ce créneau s’explique du fait que « les événements sportifs sont une façon d’avoir de la visibilité, de communiquer et d’être présent », déclare la Leisure & Events Manager.

Heritage Resorts sera retransmis dans plus de 600 millions de foyers à travers 41 ‘Independant TV Broadcasters ». Deux ans plus tard, faisant le bilan de la troisième édition il notait que « les images de la télévision sont très flatteuses pour Maurice. Je crois qu’on est en train de gagner notre pari de faire de ce tournoi, le plus beau tournoi du monde parce qu’on a une des plus belles îles du monde. Et ce qu’on offre, ce n’est pas seulement de l’argent mais on offre du plaisir, des loisirs pour la famille, de belles images. Il faut noter que 70 % des joueurs sont venus avec leur épouse et leur famille cette fois-ci ». Le pari semble gagné mais il faut reconnaître les efforts des autorités à travers notamment la Mauritius Tourism Promotion Authority (MTPA) qui est partenaire de nombreux évènements sportifs : Dodo Trail, Royal Raid, Ferney Trail, AfrAsia, Mauritius Tour Beachcomber. Ainsi la MTPA est aussi présente au Salon Destinations Nature pour mettre en avant le côté nature de l'île et certains organisateurs de trail ou d'évènements sportifs font le déplacement, rappelle une responsable des événements de l’organisme qui dépend du ministère du Tourisme. « Notre participation implique la venue de journalistes, des touropérateurs qui sont spécialisés dans ce créneau sport/nature. Notre but est d'offrir plus de visibilité à la destination et faire la promotion du sport en général », ajoute-t-elle. « Les retombées attendues étant principalement de la visibilité dans les médias à l'étranger et que l’île Maurice soit une référence pour plus de touristes s'intéressant au sport ».

Visibilité La recherche de la visibilité explique aussi l’engagement du groupe VLH dans un tournoi de golf de classe international, l’AfrAsia Bank Mauritius Open qui en sera à sa quatrième édition cette année. Lors du premier tournoi qui s’est tenu à l’Heritage Golf Club, François Eynaud, CEO du groupe, nous disait ceci : « Nous avons déjà eu, depuis le lancement de l’événement en août 2014, une couverture médiatique extraordinaire pour Maurice et nos sponsors, et ceci à travers la presse écrite internationale, les médias sociaux sur lesquels nous avons lancé plusieurs concours, l’affichage, le site web du tournoi, les in-flight magazines. La visibilité pour Maurice pendant le tournoi viendra surtout de la couverture impressionnante de la télévision sur les trois continents. L’AfrAsia Bank Mauritius Open à

Calendrier évènements sportifs à Maurice Rugby World Club 10s – 15-17 juin Ultra Trail Raidlight Beachomber – 28-29 juin Kite Surf Festival (Rodrigues) – 27 juin – 1 juillet Mauritius Surfski Week – 1-7 juillet Dodo Trail – 8 juillet Mauritius Marathon – 15 juillet Ocean Active Festival – 8 septembre Tour de Maurice – 4-9 septembre Ferney Trail – 15 septembre Festival de la mer (Rodrigues) - septembre Trail de Rodrigues – 4 novembre AfrAsia Bank Mauritius Open at Anahita – 29 novembre -2 décembre

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DOSSIER

Ferney Trail

Le trail le plus populaire à Maurice

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armi les événements sportifs à Maurice, le plus populaire en termes de participation est sans nul doute le Ferney Trail. Lancé en 2008 par quelques membres sportifs du groupe Ciel, dont le CEO Jean Pierre Dalais et Thierry Hugnin, cette course qui visait d’abord à rassembler les employés du groupe pour la découverte de l’extraordinaire vallée de Ferney, est très vite devenue un succès public. De 600 personnes en 2008, on est passé à 3 500 en 2017. La onzième édition aura lieu le 15 septembre 2018. Quatre courses 4 km, 10 km, 20 km et 50 km - sont à nouveau au programme, avec une innovation pour cette dernière : la possibilité de la faire en relais à deux, chaque coureur de l’équipe (féminine, masculine ou mixte) courant 25 km. Les parcours permettent de découvrir le site naturel extraordinaire de la Vallée de Ferney et ses alentours, avec des vues à couper le souffle sur les pentes et la mer du sud-est de l’île. Les coureurs de la Mauritius Union 50 km passent, de plus, sur la montagne du Lion aux premières lueurs de l’aube. Cette nouvelle édition accorde à nouveau une attention particulière

au soutien aux personnes handicapées et à la préservation de la nature. Comme ce fut le cas en 2017, les bénéfices seront reversés à Inclusion Mauritius (un collectif de douze ONG qui encadrent des personnes handicapées) et à Vallée de Ferney Conservation Trust (qui gère la préservation de ce sanctuaire naturel unique à Maurice). L’édition 2017 avait permis de recueillir Rs 400 000 au total pour ces ONG. « Le CIEL Ferney Trail est un évènement sportif de premier plan avec une dimension humaine très importante. Nous croyons fermement que le sport est un formidable vecteur pour transmettre et partager des valeurs. Toute l’équipe organisatrice ainsi que les 200 volontaires mettent tout leur cœur pour faire de cette course un moment de partage et de rencontres, où l’on vient célébrer notre diversité et vivre ensemble. Nous avons aussi choisi cette année de redoubler nos efforts pour sensibiliser les Mauriciens sur l’importance de l’intégration des personnes souffrant d’un handicap, qu’il soit physique ou mental », précise Mathieu Razé, Responsable de Communication du Groupe CIEL.

La Réunion

Le pays du trail L’environnement exceptionnel dont bénéficie La Réunion pour la pratique des disciplines sportives est mis en lumière au travers de campagnes de communication de l’Ile de la Réunion Tourisme. Pour l’IRT, les filières prioritaires pour le développement du tourisme sportif à La Réunion sont : la randonnée – trail, la plongée, le parapente, et le canyoning. D’autres filières ont également été identifiées comme porteuses, telles que le golf et le VTT. L'île de La Réunion est un paradis pour les adeptes de sports nature et totalise près de 1 000 kilomètres de sentiers de randonnée qui sillonnent l'île de part en part. Pour clôturer la saison trail, chaque année au mois d'octobre, des références mondiales, des traileurs et traileuses de renom, se donnent rendez-vous à La Réunion pour le mythique Grand Raid. L'édition 2018 du Grand Raid (ou Diagonale des Fous), prévu du 18

au 21 octobre, s'annonce prometteuse avec, pour son 26ème anniversaire, plus de 6 000 concurrents, dont plus de 2 500 sur la principale épreuve de 165 km, plus de 1 500 sur le Trail de Bourbon et plus de 1800 sur la Mascareignes (65 km). Plus de 1 000 concurrents étrangers sont attendus. Épreuve populaire, course de l'extrême, course et fête sportive, le Grand Raid est un des trails les plus prisés. Dates des courses : Les quatre trails et ultra trails auront lieu du 18 au 21 octobre 2018. 26e édition de la Diagonale des fous du 18 au 21 octobre 8e édition de la Mascareignes : le 19 octobre Trail de Bourbon : du 19 au 21 octobre 2e édition de Zembrocal trail : du 18 au 21 octobre

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DOSSIER

Seychelles

Des événements passionnants Les Seychelles continuent d'accueillir un certain nombre d'événements passionnants qui servent à valoriser le profil de la destination à l'échelle internationale tout en proposant une belle palette d’attractions aux visiteurs pendant leur séjour.

LE GOLF

Praslin, Silhouette, Fregate, entre autres. Pour l'édition 2018, les participants devaient partir de la marina d'Eden Island.

Les autorités seychelloises complètent leur calendrier de golf en fonction du programme golfique mauricien. Ainsi, elles souhaitent terminer la saison des tournois aux Seychelles juste après le championnat MCB Tour prévu du 7 au 9 décembre 2018 à Constance Belle Mare Plage. L’idée est d'amener 32 des meilleurs golfeurs de l'île Maurice (saison 2018) aux Seychelles pour participer à une finale de la saison dans l’archipel. Les golfeurs quitteront Maurice mardi 11 décembre et joueront un Pro-Am le mercredi 12. Le tournoi se déroulera quant à lui du jeudi 13 au samedi 15 décembre, permettant les départs le dimanche 16, une semaine avant Noël.

SÉRIE COUPE DU MONDE OPEN WATER DE LA FINA Les Seychelles ont accueilli leur première World Marathon Series le 20 mai dernier. La compétition de natation marathon de 10 Km devait avoir lieu à Beau Vallon. Dans un contrat signé avec la Fédération Internationale de Natation (Fina), les Seychelles organiseront une série de compétitions chaque année, et ce, pour les quatre prochaines années. Beau Vallon a été choisi pour accueillir l’événement ayant le climat idéal pendant cette période de l'année. C'est aussi la région avec le plus d'hôtels à proximité de la plage et qui, de plus, est considérée comme un endroit sûr pour la natation. Les Seychelles sont le premier pays africain choisi par la Fina pour l’organisation d’une telle compétition.

SEYCHELLES SAILING REGATTA 2018 La régate des Seychelles - un concours de voile conçu pour se dérouler dans une atmosphère détendue - revient sur les côtes de l'archipel cette année, a annoncé le ministre du Tourisme, de l'Aviation civile, des Ports et de la Marine, l'ambassadeur Maurice Loustau-Lalanne, en décembre dernier. La régate des Seychelles a été lancée en 2009 et s'est tenue pendant trois années consécutives jusqu'en 2011. Après une pause de cinq ans, la quatrième édition de la compétition de voile était prévue du 27 mai au 3 juin 2018, lorsque les alizés du sud-est sont en action. L'événement est organisé par une société basée en France, «Publi Voile», avec le soutien des autorités seychelloises, notamment le ministère du Tourisme, de l'Aviation civile, des Ports et de la Marine et le Seychelles Tourism Board. L'objectif est d'offrir un équilibre entre une compétition de voile rigoureuse et le tourisme, tout en favorisant la découverte des îles dont

MARATHON ÉCOLOGIQUE La 12e édition du Seychelles Eco-Friendly Marathon aura lieu le dernier dimanche de février 2019. La philosophie derrière le marathon est de promouvoir une vie saine. Le parcours traversera la magnifique campagne vierge des Seychelles et permettra aux participants de profiter des paysages magnifiques et de la flore unique de l’archipel. La faune seychelloise est également un emblème fort qui attire des coureurs des Seychelles, des États-Unis, de France, d'Afrique du Sud, de Corée du Sud, d'Italie, d'Allemagne, d'Espagne, du Nigeria, des Pays-Bas, de Maurice et du Cameroun.

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LOISIRS

Beachcomber World Club 10’s 2018

Le hasard sépare les deux hémisphères

Western Force - gagnant édition 2016.

Vodacom Bulls - vainqueur de l’édition 2017

La troisième édition du Beachcomber World Club 10’s, qui se tiendra du 15 au 17 juin 2018 à Gros Cailloux, s’annonce de toute beauté avec le hasard qui a séparé les équipes des deux hémisphères en deux groupes distincts lors du tirage au sort. Ce qui fait, qu’outre des combats rudes pour la qualification, les matchs des quarts de finale opposeront obligatoirement des équipes d’hémisphères différents.

l'équipe nationale sud-africaine de rugby à 7. Pour Jannes Kirsten, il s’agit « d’un événement de classe mondiale, et nous sommes très enthousiastes à l'idée d’affronter des équipes aussi prestigieuses sur le sol mauricien ». Jumba Unlengo s’est, quant à lui, appesanti sur le fait que ce tournoi « est une excellente plateforme, qui poussera les participants à démontrer leurs talents. Le tirage est vraiment intéressant, avec des affrontements qui promettent d'être très physiques ». Jon Phelps, CEO de Carinats Sports, l’organisateur de l'événement, a exprimé sa satisfaction de pouvoir faire vivre une nouvelle fois aux Mauriciens l'expérience unique d’un tournoi de rugby au rayonnement international. « Nous accueillerons au mois de juin des équipes de renommée mondiale, et je peux vous dire qu’il n’y a rien plus enthousiasmant que de pouvoir assister à des matchs de ce calibre en live », a-t-il déclaré. Kevin Venkiah, président de la Rugby Union Mauritius (RUM), s’est, de son côté, montré très satisfait de l’impact de ce tournoi à Maurice: « Depuis plus de deux ans maintenant, le Beachcomber World Club 10’s a beaucoup aidé au développement du rugby à Maurice ». De plus en plus populaire sur le sol mauricien, le rugby regroupe de nos jours des centaines de passionnés autour des équipes qui évoluent sous l'égide de la RUM. Le tournoi sera également l’occasion pour les meilleurs joueurs mauriciens de se frotter à l'élite mondiale, au sein du collectif Africa Pacific Dragons. Le Beachcomber World Club 10s sera une fois de plus agrémenté par des tournois de clubs amateurs, universités, équipes féminines, et de différentes catégories d’âge. Le World Club 10s sera diffusé sur plusieurs chaînes satellitaires. Ce tournoi, qui regroupera huit équipes sera l’occasion pour les joueurs africains de se frotter aux meilleurs joueurs internationaux.

Les équipes participantes ont été réparties en deux groupes. Le groupe A comprend les équipes de l’hémisphère sud : Western Force, les Cell C Sharks, les Vodacom Blues et les Africa Pacific Dragons, tandis que le groupe B verra des duels au sommet entre les équipes de l’hémisphère nord : French Pyrénées, les Newcastle Falcons, Les Kobelco Steelers et Montpellier Hérault. Les Vodacom Bulls et Western Force, deux équipes ayant déjà remporté le tournoi, seront les équipes à battre du groupe A. Cependant, la compétition restera très ouverte, avec des équipes aux effectifs aussi puissants que techniques. Le groupe B verra un beau derby entre les deux équipes françaises du tournoi, qui devront se surpasser pour se démarquer de leurs redoutables adversaires. Le facteur inconnu viendra sans doute des Kobelco Steelers, effectif japonais dont c’est la toute première participation, et qui est doté d’un des plus grands joueurs de rugby de la planète en la personne du Néo-Zélandais Dan Carter. Le tirage au sort a été effectué le 12 avril au bureau du ministère de la Jeunesse et des Sports à Port-Louis, en présence de deux joueurs évoluant au sein des Vodacom Bulls, les tenants du titre, Jannes Kirsten, ancien membre de l'équipe nationale sud-africaine des moins de 20 ans, et Jamba Unlengo, qui fit longtemps partie des Blitzbok,

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LOISIRS

LUX* Royal Raid by City Sport

Simon Desvaux encore plus fort ! Les organisateurs du LUX* Royal Raid by City Sport avaient promis une 13e édition avec du challenge et surtout un champ très relevé. Cette course qui s’est tenue le 12 mai a été à la hauteur des attentes. Les changements effectués sur les parcours de 70 km et 37 km ont certes donné du fil à retordre aux trailers et les ont poussés à se surpasser. Déjà, à la clôture des inscriptions, les organisateurs avaient noté que le Royal Raid 70 km allait réserver du très beau spectacle avec des coureurs très coriaces. Simon Desvaux, qui a déjà remporté le Royal Raid, était un des hommes à surveiller sur cette distance. Il n’a pas déçu les espoirs placés en lui en s’offrant une nouvelle fois cette course qui n’aura quand même pas été sans difficultés. Simon Desvaux termine en 6 heures 17 minutes et 7 secondes et devance Jean Louis Robert et Aurélien Escolano qui affichent un temps de 06:25:06 et 06:34:36 respectivement. Chez les dames, Sophie Blard mérite tout notre respect pour avoir bouclé les 70 km en 8 heures 23 minutes et 8 secondes, avec plus d’une heure d’avance sur Angama Daisy. Myrielle Hoareau prend la troisième place du podium. Le RR37, qui était doté du trophée Crystal, a vu la victoire de Joanito Lebon de l’île de la Réunion devant Vishal Ittoo. Du côté du tableau féminin, on retrouve à la première place une Réunionnaise, Ingrid Durand, suivie d’Alizée de Coriolis et Tatiana Bathfield. Alexis Sevennec, qui était à surveiller sur le 15 km, termine en tête devant Jean-Paul

Tripier. Alexandra Clain, annoncée comme un adversaire redoutable, s’est fait remarquer chez les femmes où elle s’impose devant Sabrina Rabot et Christianne Louis. Ils étaient 1 082 participants au départ de cette nouvelle édition. À noter que le Royal Raid fait désormais partie du premier Heritage Challenge Montagne qui comprend l’Heritage Trail et une course de l’île de la Réunion. Les coureurs qui participeront aux deux courses entreront automatiquement dans le Challenge et leurs points cumulés sur les deux courses donneront leur classement final, selon un barème qui sera établi.

Ultra Trail Raidlight Beachcomber

Les parcours dévoilés de 100 km, à faire seul ou en binôme. Suivront ensuite le Trail de la Perruche by Air France (47 km), le Trail du Nautile by Transcontinents (25 km), et le Trail du Souffleur de 10 km qui clôturera la compétition le 29 juillet. La course phare, le Trail des 7 Couleurs by Raidlight & Beachcomber, partira du Paradis Beachcomber avant d’entamer une ascension progressive jusqu’au Piton de la Rivière Noire qui culmine à 828 mètres, puis l’antenne de Parakeet à 720 mètres d’altitude, Alexandra Falls (700 m) et Piton Savanne (704 m), entamant par la suite la descente finale vers le Shandrani Beachcomber à Blue Bay. La course peut se faire en binôme avec le passage de témoin à Alexandra Falls. Les trois autres parcours ne changent pas cette année. Le Trail de la Perruche by Air France partira d’Alexandra Falls, traversant le centre et le sud-est de l’île. Le Trail du Nautile by Transcontinents invite, pour sa part, les concurrents à vivre une traversée dans le grand sud au départ de l’usine d’Union. Enfin, le Trail du Souffleur, avec un parcours de 10 km le long des falaises du sud, annoncera la fin de la compétition le dimanche 29 juillet. A noter que cette année, chaque participant contribue, à travers son inscription, pour une somme symbolique de Rs 50 à la Mauritian Wildlife Foundation (MWF).

Cette année s'annonce grandiose, avec les parcours de la 5e édition de l’Ultra Trail Raidlight Beachcomber (UTRB) enfin prêts à être dévoilés. Le 28 juillet verra le top départ de quatre courses qui promettent d’être fascinantes. Les premiers à se lancer le feront sur le Trail des 7 Couleurs by Raidlight & Beachcomber, un parcours captivant

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LOISIRS

Leisure & Events Manager chez Beachcomber

Ariane Devienne-Bellepeau : Maurice et Beachcomber sur la carte mondiale des disciplines sportives

Le développement du segment des loisirs sportifs a nécessité la création d’un nouveau département chez Beachcomber. C’est ainsi qu’Ariane Devienne-Bellepeau a été promue Leisure & Events Manager il y a deux ans et demi. Grande sportive, elle a commencé dans les relations publiques, puis est passée à la réception et ensuite à la vente et au marketing, faisant d’elle le choix évident pour assumer ce poste.

hôtelier, la restauration, et la communication. Le championnat de rugby Beachcomber World Club 10s, VTT tour de Maurice (vélo), le Kite surf (GKA) et la Tropica Dingue en font partie ». Pour les événements dont Beachcomber est organisateur, la préparation dure toute une année, assure Ariane. « Ainsi pour le Mauritius Tour Beachcomber, il faut voir les tracés, le balisage, le lancement au niveau des marchés, le site web, la communication, les tarifs, les ventes, l’organisation de la course, les jours d’avant, le jour même, etc. La mobilisation des troupes est générale à tous les niveaux, du management au personnel, du jardin au room service en passant par le Food & Beverage. Pour l’UTRB qui est maintenant sur 100 km, des équipes sont là à partir de 2 heures du matin. Et c’est un vrai cassetête pendant la période de chasse ». Les gros marchés pour ce genre d’activités sont La Réunion, Maurice et l’Afrique du Sud. L’Europe est un peu moins présente car c’est l’été. « Il y a eu quand même huit nationalités (USA, Hong Kong, Malaisie et Népal notamment) sur l’UTRB. Preuve que les nouvelles voyagent à travers le monde et que Maurice et Beachcomber sont désormais sur la carte mondiale des disciplines sportives », se réjouit Ariane. Pour Beachcomber, le retour sur investissement se mesure au niveau de la visibilité et du nombre de chambres vendues, soit entre 100 et 120. « La tendance est à la hausse », affirme la responsable Leisure & Events.

« C’est un département récent qui a été créé en fonction de la demande de l’industrie. Auparavant c’était les relations publiques qui s’occupaient de quelques événements sportifs entre autres manifestations. Aujourd’hui, nous avons la charge exclusive des événements sportifs et de la découverte de la nature et de l’intérieur de l’île. Nous offrons de nouvelles expériences comme des courses de VTT, le championnat de rugby, le trail, la Tropica Dingue », explique la Leisure & Events Manager. Ariane est entourée d’une équipe de communication, des responsables de marchés, des développeurs web, soit une dizaine de personnes. « Les événements sportifs permettent d’avoir de la visibilité, de communiquer et d’être présent. Notre mode d’action est double. Le premier consiste à organiser des événements en nous occupant de tout de A à Z. Nous organisons ainsi l’UTRB et le MTB VTT. Le second mode relève du sponsoring où nous prenons en charge l’accueil

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F

Qualité et excellence au service des sportifs

ortis Clinique Darné est le leader dans le secteur des soins de santé privé à l’île Maurice. Avec des services de diagnostics complets aussi bien que des soins médicaux et chirurgicaux dans plus de vingt spécialisations sous un seul toit, cette clinique située à Floréal offre également une expertise complète pour les sportifs à travers son département Physiotherapy and Rehabilitation.

Le Physiotherapy and Rehabilitation de Fortis Clinique Darné propose une prise en charge sportive centré sur le patient. Peu importe votre âge, votre sexe ou votre niveau sportif (amateur ou professionnel), vous bénéficiez d’une thérapie sportive adaptée à vos besoins et à votre potentiel physique. Parler de soins aux sportifs, c’est envisager la blessure du sportif. L’équipe paramédicale aura à cœur de raccourcir au maximum les délais de récupération et de repos imposé à celui-ci. Puis, une fois la blessure sportive cicatrisée, elle accompagnera le retour à la compétition en rassurant et guidant le sportif dans sa reprise progressive. Dans certains cas, chez le sportif de haut niveau, ce processus est inversé. Plutôt que d’attendre la blessure, la prise en charge devient préventive. Dans ce cas, l’athlète sera suivi de façon régulière pour justement éviter qu’il se blesse et ainsi ne pas créer de cassure dans sa préparation physique. Ce travail de prévention implique un travail de récupération et d’étirement spécifique complètement orienté et prévu pour l’athlète concerné. C’est un plan sur mesure !

L’équipe de Physiotherapy and Rehabilitation de Fortis Clinique Darné offre un encadrement et un suivi de A à Z. Qu’il s’agisse d’une préparation complète avant un événement sportif, pour se remettre d’une compétition, d’une blessure, ou pour aider le patient à reprendre son activité après plusieurs mois de pause. Un programme sportif personnalisé peut également être préparé tout comme un bilan général qui aidera l’athlète à mieux appréhender son corps et ses limites, et ainsi élaborer un plan de travail en fonction de ses besoins. L’équipe favorise des programmes complets adaptés qui couvrent tous les aspects du sport et du bien-être musculo-squelettique. La physiothérapie et la rééducation sportive pratiquées à Fortis Clinique Darné sont synonymes d’excellence. Son expertise, l’équipe paramédicale de Fortis Clinique Darné, l’apporte en tant que partenaire de nombreux évènements sportifs, notamment le Ferney Trail où elle s’occupe des trailers avant, pendant et après la course. L’équipe dépêchée soigne l’athlète ayant une simple ampoule tout comme celui qui doit être réhydraté. La Colin Mayer Tour, le Necker Pro Squash Open et l’Ocean Active Festival ont également fait confiance à l’équipe paramédicale de Fortis Clinique Darné.

Contact : 601 2300 clinique@cliniquedarne.com

Publi-Information

Prendre en charge un athlète blessé et contribuer, au sein d’une équipe multidisciplinaire, à l’amélioration de ses performances en évaluant son profil physique et ses capacités en prodiguant des conseils et des interventions qui optimisent les conditions pour la reprise ou la pratique d’une activité physique ou sportive, ce sont là les services que propose le département Physiotherapy and Rehabilitation de Fortis Clinique Darné. Ce département qui est sous la responsabilité de Yannick d’Hotman, peut compter sur l’expertise d’une équipe, composée de masseur-kinésithérapeute / physiothérapeute, ostéopathe, nutritionniste, psychologues prête à encadrer les sportifs toutes catégories confondues.


©Xavier König - Blastoff Creative

LOISIRS

Grit Colin Mayer Tour 2018

Une nouvelle édition plus ouverte pour les amoureux du vélo Après le succès incontestable de l’édition 2017, le Grit Colin Mayer Tour 2018 promet un événement encore plus festif cette année pour célébrer la mémoire de l’ancien champion national Colin Mayer. Cette année, les courses se dérouleront les 5, 6 et 7 octobre sur les terres de Medine grâce au partenariat avec Medine Uniciti et Sparc. Plusieurs nouvelles épreuves donneront l’occasion aux enfants et aux cyclistes moins aguerris de prendre part à cette fête du vélo. Le départ sera donné à Sparc. Les coureurs découvriront des paysages de safari à couper le souffle et auront même l’occasion de sortir des sentiers battus et d’explorer des routes complètement inédites, tracées pour l’occasion à travers le parc Casela et d’autres propriétés de chasse. La course principale est divisée en trois étapes : le défi Safari Casela, long de 65 km, l’Uniciti Cross Country, long de 75 km, et le Sparc Ultimate Pursuit d’une distance de 45 km. Comme l’année dernière, la course pour enfants est de retour, commanditée cette année par Sun Resorts. Il y aura deux courses de terrain mixtes: une course de 6 km pour les plus jeunes âgés de 6-7 et 8-10 ans, et la course de 12 km pour ceux âgés de 11-13 ans. Les enfants peuvent être accompagnés par un parent. Parmi les nouveautés de cette année, notons une catégorie spéciale, Buffalo, comprenant des équipes pesant plus de 90 kg par coureur avant l’épreuve, et une catégorie des moins de 23 ans qui offre aux coureurs juniors la possibilité de se mesurer les uns contre les autres et d’avoir une chance de monter sur le podium, contrairement aux années précédentes où leurs efforts n’ont pas pu être récompensés car ils se mesuraient à des coureurs beaucoup plus expérimentés. Enfin, l’Electro Bike, une catégorie ouverte, sans podium, donnant la chance aux amateurs de vélo de participer à toute l’effervescence qui

L’équipe organisatrice du Grit Colin Mayer Tour 2018.

entoure le Grit Colin Mayer Tour et de découvrir des circuits magnifiques d’une manière différente. Les coureurs peuvent déjà s’inscrire sur le site web du Grit Colin Mayer Tour - www.colinmayertour.com et sur la plateforme ROAG. Les frais varient entre Rs 5 500 par personne pour l’équipe, pour toutes les étapes et les tours en solo, et Rs 2 500 par personne pour le tour individuel du dimanche. Afin que les routes ne soient pas trop saturées et que tous les participants puissent profiter pleinement de cette expérience fantastique, le nombre d’inscriptions par course est limité : 100 équipes, 50 coureurs pour la course complète en solo, et la course des enfants est limitée à 150 coureurs. Les inscriptions peuvent se faire jusqu’au 5 septembre 2018. Pour rappel, 354 coureurs mauriciens et d’outre-mer (85 femmes et 269 hommes) avaient participé à l’édition 2017, dont 41 Sud-Africains, 25 Réunionnais, et 10 d’autres pays comme la Slovaquie, le RoyaumeUni et les États-Unis, soit 180 coureurs de plus qu’en 2016.

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LOISIRS

PGA Head Golf Professional au Four Seasons Golf Club

Patrick Foy veut ouvrir le golf à plus de Mauriciens Le développement du golf à Maurice nécessite de bons professionnels. S’il y a de nombreux étrangers à la direction des clubs de golf mauriciens, il est heureux de voir des fils du sol venir également proposer leurs compétences. C’est le cas de Patrick Foy, PGA Head Golf Professional au Four Seasons Golf Club at Anahita. Après avoir quitté l’île à l’âge de 18 mois, il est revenu à Maurice il y a quatre ans et demi, avec dans ses valises, des expériences glanées sur quatre continents. La famille Foy a suivi le père qui était parti travailler au Mozambique dans le sucre puis au Malawi dans le thé, mais Patrick a grandi en Afrique du Sud. Ce dernier qui a toujours aimé le sport à l’école, n’est toutefois venu au golf qu’assez tard, à l’âge de 16 ans, au Malawi. Il est venu jouer le Mauritius Open en 1994 et a joué en tant que professionnel en 1998 aux USA. Patrick a ensuite décidé de se spécialiser et a fait son PGA à Johannesburg, soit quatre ans d’études pour avoir une licence couvrant à la fois la pratique sportive, la science du jeu, l’enseignement et la gestion. « Le golf m’a emmené en Ecosse puis aux Etats-Unis, et les dernières 18 années en Asie, après avoir obtenu mon PGA. J’ai commencé à Taïwan comme instructeur. Puis j’ai fait le Vietnam où j’étais également devenu le distributeur autorisé de la marque d’équipements de golf Ping. J’ai ensuite fait Singapour, la Chine et la Malaisie ». Il était au Zanzibar pour l’ouverture du Sea Cliff Golf Course quand il rencontre Peter Matkovitch, le designer qui a conçu le golf d’Heritage et récemment celui de Mont Choisy. Il travaillait alors sur le golf d’Avalon et propose à Patrick de venir faire l’ouverture. Celui-ci, qui n’avait jamais envisagé de venir travailler à Maurice, accepte l’offre et passera 18 mois à Avalon avant de rejoindre le Four Seasons Golf Club at Anahita où il seconde Dave Usendorff, le directeur. Depuis son arrivée, outre la gestion des activités du golf et des services offerts aux joueurs, Patrick épaule Dave dans le processus d’ouvrir le golf aux Mauriciens. « Il est triste de constater qu’alors que le gouvernement fait tout pour intéresser les touristes au golf, rien n’est fait pour encourager les Mauriciens à y jouer. Pour notre part, afin de rendre le golf plus accessible aux locaux, nous avons mis en place des tarifs mauriciens. Le club offre également la possibilité de déjeuner et de dîner à des prix plus abordables pour les groupes ». « On essaie également d’initier des jeunes de la région venant de milieux défavorisés. Deux jeunes à l’avenir prometteur sont actuellement sponsorisés et on espère pouvoir continuer. Par ailleurs, tout le personnel qui travaille dans le club, sur le golf ou le restaurant ou ailleurs, reçoit une formation de base sur le jeu et les à-côtés ». Patrick joue tous les matins avec son staff avant le début du travail. « C’est un moment d’échange et d’apprentissage. Il vise à provoquer une étincelle qui pourra allumer le feu du golf ».

« Il est triste de constater qu’alors que le gouvernement fait tout pour intéresser les touristes au golf, rien n’est fait pour encourager les Mauriciens à y jouer. Quant aux qualités pour être un bon golfeur, Patrick avance qu’il faut de la patience et aussi de l’intelligence. « La majorité des sports sont des sports de réaction dans des conditions d’exécution rapide alors qu’au golf on a beaucoup plus de temps pour bien préparer son coup. Il faut bien entendu une bonne condition physique et être souple, mais grâce au système de handicap tout le monde peut jouer, ce qui rend le jeu social ».

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Sud-ouest de l’Australie

À la découverte de la communauté aborigène de Tjuntjundjara



Le ciel n’était pas avec nous ce jour-là. Mais il y a des expériences qui méritent d’être vécues jusqu’au bout. Nous avons été invités en mars dernier, à rejoindre une équipe vétérinaire mandatée par le gouvernement australien pour s’occuper des chiens d’une communauté aborigène située dans la partie sud-ouest de l’Australie, à plus de 600 km de toute infrastructure civile.

La route est humide, et certaines poches d’eau persistantes sont visibles sur le trajet, au milieu de la piste. Nous les traversons sans grand encombre jusqu’à arriver à une immense étendue d’eau sur plus de 30 mètres de distance. Un énorme camion embourbé et un tracteur s’y trouvent, manifestement immobilisés depuis plusieurs jours. Nous en sourions, l’image est assez inattendue pour une région désertique. En général, qui dit désert, dit sécheresse. L’option de passer dans l’étendue d’eau nous traverse l’esprit jusqu’au moment où nous apercevons un chemin de traverse et des traces de véhicule. Nous nous y engageons. Fatale erreur, après 100 mètres, nous nous embourbons sérieusement. Impossible de déloger le véhicule malgré nos efforts. Et comble de malchance, la pluie se met à tomber fortement….Il faut se rendre à l’évidence, nous allons devoir passer la nuit dans le 4x4, sous une pluie battante et des millions de moustiques. La nuit se passe, dans le noir complet, au milieu du bush, sans un bruit, et tout doucement l’angoisse monte à l’idée que personne ne vienne nous sortir de là... Mais nous sommes en Australie, et le pays est probablement le plus averti et le plus discipliné en

Le déplacement s’annonce bien. Le temps est beau, il ne fait pas trop chaud pour la saison. Étrangement, nous ne regardons pas le temps qu’il a fait ces derniers jours... nous aurions dû. Nous embarquons à bord d’un 4x4 suréquipé en nourriture, matériel vétérinaire mais aussi en équipement de survie comme les deux balises de détresse qui nous seront bien utiles. Ici, les espaces sont si grands, qu’on peut disparaître sans que personne ne vous retrouve ! Après plus de 10 heures de route, nous quittons le bitume et empruntons une piste sableuse, non ouverte au public sauf sur dérogation spéciale du gouvernement, et qui nous mènera après quatre heures de trajet, à la région de Maralinga, autrefois connue pour les essais nucléaires des Anglais venus tester, dans les années cinquante, leurs bombes dans cet endroit perdu de l’Australie. La région est aride mais il persiste une certaine végétation assez belle dans le décor. Les nuages, chose assez rare pour la saison, se font menaçants. Après quatre heures de voyage plutôt agréable, nous atteignons la première communauté de Oak Valley. Nous avons prévu d’y passer pour traiter quelques chiens sur le chemin du retour. Un bref arrêt pour se ravitailler en eau, et surtout, après avoir donné notre signalement à l’un des volontaires logé sur place, chargé de communiquer à la communauté de Tjuntjundjara où nous allons, située à plus de 300 km, de notre arrivée avant la tombée de la nuit. Celui-ci nous indique que la route est bonne et que nous devrions atteindre Tjuntjun après 4 heures de route. Nous nous engageons donc sur cette nouvelle piste, assez hâtivement afin d’arriver avant la tombée de la nuit.

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termes de sécurité. Avec eux, on ne plaisante pas avec la sécurité, et ils sont capables de venir vous chercher en déployant tous les moyens possibles et imaginables pour vous sortir de là. Au petit matin, le 4x4 patauge dans 20 cm d’eau. La pluie a cessé mais impossible de nous déloger de cette boue collante. Il nous faut activer les balises de sécurité. Une, puis la deuxième deux heures

après. Ces balises Epirb sont des GPS qui envoient un signal aux vols ariens commerciaux qui eux-mêmes relaient le signal à Canberra, là où se trouve l’Australian Maritim Safety Authority (qui s’occupe également de secourir les personnes sur terre). Les heures s’écoulent et toujours rien. La pluie a cessé et le soleil refait son apparition timidement. Puis à midi et demi, un avion s’approche de nous, à basse altitude. Il nous survole mais nous n’avons pas l’impression qu’il nous a vus. En fait, il nous a parfaitement repérés et durant plus de 3 heures, il ne nous quittera pas des yeux, lançant au sol, après plus de deux heures, deux conteneurs en métal remplis de matériel de survie. (Tel satellitaire, Tel VHF) malheureusement, avec l’impact, tout est détruit….Nos espoirs sont vains mais nous avons été géolocalisés, et c’est là le principal. Reste à savoir combien de temps prendront les secours pour venir nous chercher. Après des heures d’attente, nous apercevons deux 4x4 se dirigeant vers nous. Il est 15 heures. Ce sont les rangers de la communauté de Tjuntjundjara qui, ne nous voyant pas arriver la veille, sont venus nous chercher. L’émotion est forte. À bord des 4x4, qui circulent toujours

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CARNET DE VOYAGE

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par deux par mesure de sécurité, un ranger Australien prénommé Shane, et cinq aborigènes. À notre grande surprise, au lieu de se précipiter sur nous et de nous encourager à les suivre, ils s’arrêtent, descendent de leur véhicule avec nonchalance et, durant plus d’une heure, nous invite à casser la croûte, allumant un petit feu de bois pour chauffer le thé au milieu de la piste. Scène assez surprenante. Après avoir tracté notre 4x4 pour nous sortir de ce bourbier, nous reprenons la piste et les suivons durant plus de quatre heures et

arrivons enfin à la communauté de Tjuntjundjara, épuisés mais heureux. Ici vivent environ 200 aborigènes de tous âges. C’est un village plutôt bien organisé, avec une petite clinique, une école parfaitement équipée, un bureau principal et des baraquements pour tous les ouvriers et volontaires qui font le va-et-vient pour s’occuper de la communauté. Il y a également un centre pour les femmes qui leur permet d’apprendre la cuisine et de pratiquer l’art de la peinture et de la sculpture, un garage, une pompe à essence, une petite boutique

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CARNET DE VOYAGE

d’alimentation très bien achalandée, et encore plus surprenant, l’internet haut débit… Bref, tout le nécessaire pour vivre sans manquer de rien… Dès le lendemain, nous nous mettons au travail : notre mission consiste à stériliser le maximum de chiens et à les traiter contre les parasites, mais dans ces communautés, l’arrivée du vétérinaire n’est pas toujours bien vue, les aborigènes craignant que le vétérinaire ne soit là que pour tuer les chiens. Nous sommes surpris par le nombre de canidés, plus de 140, quasiment tous en très bonne condition physique, bien nourris et toujours en liberté. Notre salle d’opération sera installée dans la salle des fêtes, et c’est un barbecue géant fera office de table d’opération. Les débuts sont timides, certains aborigènes viennent nous voir opérer les chiens avec un œil amusé, d’autres apportent finalement volontiers leurs animaux pour les faire castrer et stériliser. Parfois, il nous faut nous déplacer en 4x4 à travers la communauté pour aller à domicile et convaincre les aborigènes de nous laisser traiter leurs chiens contre les tiques qui pullulent dans la région. Pas simple, car les chiens ne se laissent pas approcher facilement. Quatre jours de travail intensif, et avec cela, toujours une impossibilité de quitter la communauté, les routes n’étant toujours pas praticables. Nous en profitons pour aller faire une causerie avec les enfants de l’école pour leur donner quelques consignes de bons traitements envers les animaux. Une expérience amusante et touchante, les enfants étant très réceptifs à nos paroles. Nous quitterons finalement la communauté par avion après 10 jours passés sur place. Direction la ville minière de Calgoorlie, à une heure de Perth d’où nous reprendrons un avion de ligne pour rejoindre Adélaide. Nous avons beaucoup appris lors de cette mission. Tout d’abord, les aborigènes méritent bien qu’on s’attarde sur leur histoire, étant les premiers êtres humains à avoir foulé le sol australien il y a plus de 50 000 ans. L’Océanie, c’est-à-dire l’Australie et la Nouvelle-Guinée, n’ayant jamais été rattachée à l’Asie, il existe plusieurs théories au CÔTE NORD Nº135 - JUIN / JUILLET 2018

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CARNET DE VOYAGE

sujet de leur origine. L’une d’elles avance qu’ils seraient venus de l’archipel indonésien sur des embarcations par le nord via Timor, il y a 40 000 ans. Une autre suggère qu’ils seraient venus par un passage entre la Nouvelle-Guinée et l’Australie qui formaient alors une partie de l’ensemble continental émergé du Sahul. Ces deux théories ne sont pas exclusives et il est aussi possible que plusieurs vagues humaines soient arrivées à différents moments ou en même temps en différents points géographiques du continent. L’isolement génétique de la population par rapport aux autres populations d’Eurasie daterait d’il y a 50 000 ans. Ils nous apprennent ce respect et ce lien indéfectible qui les unit toujours à la terre, cette terre nourricière qui reste leur socle existentiel. Ils aiment aussi les animaux comme peu de peuples le font. Leurs conditions dans ces communautés sont plus que satisfaisantes, le gouvernement australien faisant de son mieux pour leur fournir maisons, voitures, soins gratuitement. Mais au final, ils retournent toujours à la terre, cette terre gigantesque qui les a vu grandir et qui chaque jour, leur apporte l’équilibre et les valeurs que nous avons perdus au fil des siècles, emportés par le développement et l’industrialisation de nos vies. Une expérience extraordinaire, unique et enrichissante que nous ne sommes pas près d’oublier. ◆

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IMPACT PRODUCTION

Une succession d’évènements en mars et en avril

Design d’Impact Production Group pour la présentation du lancement « Plug In Hybrid Show ».

Depuis le 12 mars 2018, date du 50e anniversaire de l’Indépendance de Maurice, les évènements se sont succédé à une cadence qui n’a pas fléchi et, derrière la plupart d’entre eux, c’est de nouveau la griffe d’Impact Production Group qui était apposée.

Labourdonnais. Le Long Beach a accueilli différents évènements pour un groupe de clients Indiens qui, dans la plus pure tradition des « Indian Big Fat Wedding » a fait appel à IPG et à l’agence In Tune pour prendre en charge un anniversaire tandis que le Château Labourdonnais a accueilli un magnifique mariage sur une thématique « champêtre » concrétisant ainsi les vœux d’un couple de plus sur notre île paradisiaque. Le département décors d’Impact Production Group n’a pas failli à sa réputation en mettant en œuvre un des 45 thèmes de son catalogue de plus en plus demandé par une clientèle en attente de nouveauté et d’originalité. Ce ne sont là que quelques-unes des opérations que nous relatons et qui se mènent discrètement derrière les murs feutrés des grands hôtels ou des lieux évènementiels de notre Île, mais force est de constater que la demande va en grandissant.

Le 13 mars 2018 a vu la grande soirée inaugurale du One&Ony le Saint Géran où, comme cela se doit, les trois cents invités présents étaient tous des VVIP et où les équipes discrètes et efficaces d’Impact Production Group ont œuvré dans l’ombre de cette belle soirée clôturée par un magnifique feu d’artifice pour célébrer l’ouverture officielle d’un des fleurons de l’hôtellerie 5 étoiles + de notre destination. Le 19 avril 2018, un autre évènement de taille était le très attendu « Plug In Hybrid Launch » Mercedes Benz chez le concessionnaire CFAO Motors et dans leur showroom de PLH. Lors de ce magnifique évènement orchestré par IPG, les C350E, E350 et GLE de la célèbre marque allemande ont été dévoilés à deux cent cinquante invités lors d’un dîner spectacle et dans un décor féerique inspiré du film « Avatar ». À noter que lors du « reveal » des véhicules, la célèbre soprano Katrin Caine a interprété avec brio le morceau de la Diva Plavalaguna tiré du « 5eme élément » de Luc Besson. L’hôtel Shangri-La’s le Touessrok a accueilli quant à lui, des évènements MICE dont la Banca Generali en mars et un autre pour l’APAC League en avril. Ces deux évènements ont vu eux aussi se déployer les moyens techniques mais aussi tentes de réception, décors et feux d’artifice gérés et opérés par Impact Production Group. Mais c’est aussi l’époque des mariages ou des anniversaires de mariage ! Ainsi, le mois d’avril a vu se succéder des évènements de très belle facture que ce soit au Long Beach Resorts ou au Château

Résultat final (crédit Ritesh Aungnoo)

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SHOPPING

Passe-Temps

L’art du macramé par Tania

Parfois, ce sont les idées, en apparence anodines, qui donnent naissance aux projets les plus incroyables. Ce n’est pas Tania Abellard, l’artisane derrière Passe-Temps, qui nous dira le contraire. Créatrice dans l’âme, elle s’est mise au macramé et a fait de cet art son métier. Art ancestral, le macramé a traversé les époques et les pays, et est devenu un incontournable de la décoration bohème.

chance qu’elle a de pouvoir faire au quotidien un métier créatif qui l’inspire. « J’ai fait de la peinture et, étant ado je confectionnais des bracelets brésiliens, des accessoires pour le fun. J’ai vraiment trouvé ma vocation à travers le macramé ». Jour après jour, elle entremêle les fils pour créer des œuvres uniques et pleines de personnalité. Véritable lève-tôt, elle profite du calme du matin pour travailler. La technique : nouer, tisser, assembler différents types de nœuds. Si le macramé a longtemps été synonyme de tissage mural, il se décline aussi en de nombreux objets de décoration. Tania crée des suspensions florales ou cache-pots, des supports servant d’étagères. Elle a aussi accepté le défi de faire un rideau en macramé qui servira à décorer l’autel pour un mariage. Ses créations sont douces, élégantes et délicates. Tania utilise aussi du bois flotté, une matière qu’elle affectionne particulièrement, des rondins et des planches qu'elle ajoute à ses macramés. Sa créativité est sans limite. Elle a également donné des cours de macramé bénévolement à la plage de Tamarin pour l’événement « Tamarin by foot » en novembre dernier. Contact : 5789 8683 Facebook: Passe-Temps

Dans sa maison à Albion, Tania Abellard s’est taillé un coin de travail au milieu d’une ribambelle de pelotes. Ses créations habillent chaque recoin de sa demeure. La jeune femme, qui a été Graphic Designer pendant 7 ans, a voulu tourner la page et s’adonner à une activité professionnelle plus épanouissante, être libre dans ses créations et surtout avoir sa propre entreprise. Sa quête va l’amener sur le macramé. Elle visionne de nombreuses vidéos et s’inspire de ce qu’elle trouve sur internet tout en se laissant influencer par son imagination pour se mettre à la création. Au départ, quand elle s’est mise au macramé, c’était par simple intérêt personnel, l’envie un matin de se confectionner une décoration murale. C’est en voyant ses chefs-d’œuvre que ses amis et son petitami l’encouragent à en faire son métier. Quelques mois et un nombre incalculable de nœuds plus tard, la voilà à la tête de Passe-Temps, une petite entreprise d’artisanat. Artiste dans l’âme et surtout autodidacte elle n’en revient pas de la

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SHOPPING

Nim’s Origami

Un art japonais au service de l’imagination

Art japonais millénaire, l’origami (de oru : plier et kami : papier) permet de réaliser des formes en trois dimensions à partir de papiers carrés et d'aboutir à des compositions décoratives. Nimrod Mourade, issu d’une famille au sein de laquelle la création est naturelle, a osé s’aventurer sur ce sentier qui laisse libre cours à son imagination. Ainsi est né Nim’s Origami.

moi, à la créativité dès notre enfance. Elle fabriquait des colliers, faisait de la peinture sur pots et bouteilles, des fleurs décoratives. On allait souvent avec elle pour les vendre sur des marchés artisanaux. Plus jeune, j’allais aussi à des écoles de vacances ou j’ai pratiqué le théâtre et le karaté. » L’idée de créer Nim’s Origami lui vient en mars de cette année bien que la passion pour cet art lui soit apparue pendant ses années collège. « C’était mon passe-temps et j’ai débuté avec un livre que ma mère m’avait offert ». Très agile de ses mains et ayant une bonne once d’imagination, il se tourne tout naturellement vers l’origami pour combler son temps libre. « J’avais commencé par les cygnes en trois dimensions. J’en ai fait de différentes tailles, le plus grand faisait plus de 60 cm de hauteur. Ensuite c’était d’après mes envies ou des objets de tous les jours que je voulais reproduire tel qu’un Minion, un ourson, ou un vase. Je me suis aussi adapté aux demandes ; pots, boîtes à bijoux en forme de cœur et des paniers pour la Pâques. »

La passion de Nimrod Mourade pour l’origami le pousse à ne s’imposer aucune limite dans la création. Les longues heures nécessaires pour donner corps à ses idées ne le rebutent pas. La patience reste la qualité première pour créer les œuvres. Quand vous pliez une feuille en trois pour la glisser dans une enveloppe, vous avez fait un origami ! Cette pratique, importée de la Chine au Japon par des moines bouddhistes, a été élevée au rang d’art par les Japonais et s’est exportée dans le monde entier. Comment Nimrod s’est-il intéressé à se lancer dans l’origami ? À cette question, il nous dira tout simplement que tout lui vient de sa mère. « C’est ma mère qui nous a initiés, mon frère, mes sœurs et

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SHOPPING

Mode

Gina Yakova : des designs chics et uniques Les créations de designers de mode vestimentaire font souvent des déçues car les tailles mannequins siéent rarement à Madame tout le monde. Une créatrice, Giya Yakova, semble avoir trouvé une solution qui permet à la fois d’avoir des pièces uniques très chics et qui s’adaptent au corps. Son travail a d’ailleurs été récompensé aux Backstage Awards 2017 au Hennessy Park Hotel dans la catégorie Designer. Originaire de Bulgarie, elle devient le premier étranger résidant à Maurice à remporter ce titre. La venue de Giya sur l’île est le fruit d’une histoire d’amour. Après ses études universitaires en psychologie de l’enfant, puis un Master en journalisme, elle se rend en France pour parfaire ses connaissances en langues étrangères. C’est là qu’elle rencontre Sébastien Noat, qui deviendra son époux. Quand ce dernier est recruté comme Resident Manager du Shangri-La’s Le Touessrok, elle le suit bien évidemment. Comme elle n’arrivait pas toujours à trouver les vêtements qu’elle souhaite porter à Maurice, elle crée ses propres robes. Il faut dire que Giya dessine depuis l’âge de six ans et a fait des études d’art créatif

et de photographie. Poussée par sa mère, une femme enthousiaste, elle a toujours fait ce qui lui tenait à cœur. Elle confectionne donc des vêtements pour différentes occasions, soirées, plage, tenues de jour, etc. Ses créations s’inspirent très souvent de la toge romaine ou de l’himation grecque, robe dans laquelle une femme (mais aussi un homme) peut se draper facilement peu importe le physique, la taille. Le succès auprès de son entourage la pousse à créer pour les autres. Giya s’inspire de l’environnement autour d’elle et notamment du quotidien mauricien fait de couleurs chatoyantes et de tons naturels. Ainsi, certaines robes sont inspirées des robes des danseuses de séga alors que sa nouvelle collection est en lien avec le sari. « Pour le moment, mes créations concernent uniquement les femmes et les filles, mère-fille souvent, mais je prépare pour très bientôt une collection de vêtements de plage pour les hommes et les garçons. Je suis très intéressée par des créations qui touchent à la famille », assure-t-elle. Giya travaille sur la soie mélangée, qui donne un rendu impeccable et ne nécessite pas de repassage et aussi la mousseline de soie. Les tissus sont le plus souvent importés directement soit à travers internet ou lors de shopping à l’étranger. Elle a déjà une quarantaine de créations où les gens peuvent choisir, mais elle accepte aussi des commandes de créations originales sur mesure. Caftans, beachwear et boutique couture, les créations de Giya sont uniques. Elles se prêtent, selon la gamme, aux occasions spéciales où on veut marquer les esprits ou pour des besoins quotidiens avec un petit chic. « Le point commun entre les différentes créations est l’élément de tropicalité », explique Giya. Infos www.giyafashion.com info@giyafashion.com

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OBJECTIF

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LEUR PHOTO PRÉFÉRÉE

Rodney René Le hasard fait parfois bien les choses. Ce n’est pas Rodney René qui dira le contraire. Ainsi, une conversation avec un ami, venu se marier à Maurice, va déclencher chez lui l’intérêt pour la photographie au point d’en faire son métier. « Il était à la recherche d’un photographe et il m’a tout simplement dit : tu sais parler aux gens et l’île Maurice étant une destination paradisiaque pour les mariages, tu pourrais te lancer dans la photo. » Rodney se laisse tenter, achète une caméra et surfe sur internet pour connaître les bases de la photographie. En même temps, il tombe sur une annonce du Club Med qui cherchait des photographes, avec ou sans expérience. Il se perfectionnera au sein de l’établissement hôtelier avant de mettre les voiles sur un bateau de croisière pendant huit mois. À son retour à Maurice, il monte avec deux autres amis Beyond Photography et fait des photos de mariages, de fiançailles, de familles, d’entreprise et de plats de cuisine. Rodney aime avant tout immortaliser les émotions et toujours proposer des séances de photos originales en créant des situations. « Cette photo nous parle de l’amour. Elle me touche car elle me rappelle ma motivation première pour faire ce métier. Je suis un capteur d’amour, d’émotions, de moments uniques qu’on voudrait se souvenir pour l’éternité ». Contact : beyondteamphotography@gmail.com Tel : 5736 9220 Facebook : Beyond Photography

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TOURISME

Globe-trotters

Carole et Marie : des « digital nomads » Leur envie d’ailleurs, de voir de nouveaux horizons et surtout de sortir des sentiers battus, les a embarquées dans une aventure qui se tisse depuis cinq ans. Carole Courdec et Marie Valat sont des « digital nomads » qui animent leur blog de leurs récits de voyage. Après l’Australie et une bonne partie de l’Asie, c’est dans l’océan Indien, plus précisément à La Réunion et à l’île Maurice, qu’elles ont décidé de poser leurs sacs de voyage. Originaires de Montpellier, leur pied à terre la moitié de l’année, quand elles ne voyagent pas, Carole et Marie ont fait un choix de vie qui s’ouvre vers le monde, celui du voyage et de la découverte. Depuis leur premier trip ensemble, en 2013, le goût du voyage, qui leur avait été transmis par leurs parents, n’a pas cessé de croître. Cette année-là, Carole et Marie avaient choisi de faire un voyage hors-norme d’une durée de huit mois. « Nous avons parcouru la Thaïlande en sac à dos, l'Australie en caravane et Bali ». Les deux femmes avaient choisi de séjourner dans des familles australiennes où l’hébergement et le couvert étaient échangés contre différents travaux manuels. Ce riche périple avait suscité en elles des émotions fortes qui méritaient d’être racontées et partagées. « Nous aimons vivre des expériences fortes avec les locaux, pour cela nous testons les concepts de voyages qui vont en ce sens, comme le Couchsurfing,

Le site d’Uluru, classé au patrimoine mondial, est l’un des plus représentatifs d’Australie.

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TOURISME

Une belle rencontre au Vietnam.

Leur dernier voyage...La Réunion.

La découverte du street food à Port-Louis

le Helpx, Very local trip ». Elles ont passé six mois en Australie et ont fait le tour du pays à deux en caravane ; elles en parlent comme une belle aventure humaine. De ce voyage est né le blog, et de ce même voyage est née l’envie de continuer à sillonner le monde. Assoiffées de beaux paysages, de randonnées, d'apprentissage, de culture, de rencontres, elles se sont vite rendu compte, une fois de retour dans le sud de la France, que leur vie avait un tout autre goût. « Nous nous sommes posé beaucoup de questions pour ensuite comprendre que nous étions faites pour voyager, surtout autrement ». Carole abandonne son métier de menuisière pour se tourner vers la photo, « qui sans m’en rendre compte était un de mes premiers amours ». Elle se perfectionne à travers des formations et s’essaie aussi à la vidéo. Avec Marie, web designer, un métier lui permettant de travailler à distance et n’importe où dans le monde, elle pouvait se consacrer aux voyages. « Ce que nous voulons à travers notre blog, c’est, bien sûr, vous faire découvrir les destinations autrement, mais aussi vous montrer qu’un autre mode de vie est possible, que

réaliser ses rêves est à la portée de tous ». S’ensuivent le Vietnam, la Birmanie, le Cambodge, la Belgique, le Portugal, l’Espagne, la Turquie… puis l’île Maurice pour deux semaines, et la Réunion où elles ont choisi de se poser pour trois mois. Pour mieux vivre la vie locale, Carole et Marie se tournent vers des séjours de plusieurs semaines, voire plusieurs mois. De l’île Maurice elles ont voulu partager à leurs followers une île authentique, culturellement riche, où il fait bon marcher dans les ruelles de Port-Louis pour goûter au street-food, se laisser envahir par les différentes senteurs, prendre le temps de parler aux locaux pour mieux comprendre leur vie, aller dans le sud de l’île pour découvrir des villages où il fait bon s’arrêter. « Nous avions voulu montrer l’autre facette de cette île car on nous parle souvent des hôtels de luxe. Tout le monde connaît la réputation du tourisme mauricien mais peu connaissent l’île Maurice profonde. Nadine Hitillambeau, que nous avons rencontrée lors des différents salons du blog en France et en Belgique, nous a aussi guidées dans notre découverte de l’île ».

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TOURISME

Jocelyn Kwok

Il faut créer des lieux d’intérêts pour s’immerger dans la vie locale Ceux qui ont l’occasion de voyager en Europe ou ailleurs, sont ravis de découvrir des lieux où l’on peut s’immerger et vivre des expériences diverses au contact des habitants et autres acteurs locaux. Maurice reste jusqu’ici une destination connue pour ses plages, son climat et son hospitalité. On retrouve toujours les sites classiques comme le jardin de Pamplemousses, la Terre des Sept Couleurs etc. Le visiteur étranger s’étonne de ne pas trouver des lieux où il pourrait passer deux ou trois heures, voire toute la journée, en toute quiétude et ayant en main toutes les informations nécessaires pour profiter au mieux de cet endroit, et d’en repartir avec l’idée d’y revenir avec la famille ou les amis. Cela pourrait changer, nous dit Jocelyn Kwok, CEO de l’Ahrim, qui, depuis plusieurs années, réfléchit sur la création de lieux d’intérêts comme Mahébourg, Le Morne et Chamarel. Dans un entretien exclusif à Côte Nord, il nous explique ses motivations et évoque un projet qui prend déjà forme à Chamarel, grâce aux efforts de ses acteurs économiques.

stratégie marketing où tout est fait pour que le touriste vienne acheter des souvenirs. Il faudrait avant tout, des lieux d’intérêts pour les Mauriciens d’abord. Par exemple, si j'étais un Mahébourgeois, je dirais que le projet vise à faire de mon village un endroit agréable à vivre, bien géré, qui va devenir un modèle pour les autres. Il faut un investissement des acteurs économiques mais aussi des habitants, pour rendre le lieu plus attrayant. Il faut que les habitants, y compris ses élus locaux, adhèrent au projet. Vous citez Mahébourg. Pourquoi ? C’est vrai que dire « Allons à Beau Bassin ou Curepipe » ne sonne pas aussi fort que si l’on dit « Allons à Mahébourg » ou « Allons au Morne ». L’idée de Mahébourg m’est venue car c’est le chef-lieu du district qui a le plus d’histoire. Il y a au moins 30 bâtiments et lieux qui ont une histoire à raconter dans cette ville : le musée naval, le pont Cavendish, la Pointe des Régates ; le tout entouré par la magnifique baie de Grand Port, le parc marin, les montagnes, mais aussi l’aéroport... Le nom est captif, pour le marché français notamment. C’est une ville dessinée par les Français, et l’aménagement peut se prêter à l'installation de zones piétonnières, de zones de stationnement, de navettes gratuites.

Jocelyn Kwok, vous êtes CEO de l’Ahrim, pourquoi cet intérêt pour les localités de l’île ? En fait, il s’agit plutôt d’un intérêt d’abord personnel mais qui entre dans le cadre global du produit touristique mauricien tel que nous souhaiterions tous le voir se développer. Je voudrais que certaines localités se repensent et élaborent tout ce qu’il faut pour se valoriser davantage. Attention, on ne parle pas de lieux touristiques avec une

Dans le concret, comment envisagez-vous ce projet ? Il faut que le lieu devienne comme le concentré de l'Ile Maurice, en termes de salubrité, d’hygiène publique, de gestion des effluents d’eau, de gestes écologiques et d’attitude, de bonnes pratiques

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concernant les chiens errants, des trottoirs, la signalisation pour les piétons et les véhicules pour orienter le visiteur. Il faut que l’accès soit clair, comment s’y rendre, quel bus prendre, quelle route, où se garer ; il faut que l’on sache, avant même d’y arriver, quels lieux visiter si on a une heure ou trois ou toute une journée.

on peut imaginer que ce qui est récolté bénéficie à ces différents investisseurs. Cela va forcément attirer des touristes... Certes mais je répète qu’il faut viser les Mauriciens d’abord, et la diaspora mauricienne également. . Si les touristes viennent, ce sera que du bonus.

À terme, il faudrait que chaque localité de l’île trouve son positionnement. Il y a déjà un début à ça. Il y a une volonté chez les conseillers de village, chez les politiques, mais je crois qu’on a un problème de coordination. Il faudrait un maître d’œuvre qui donne la direction et l’impulsion nécessaire à tous les acteurs qui agissent déjà mais, sans doute, sans trop de motivation à faire mieux ou plus que la routine quotidienne.

Et quid des activités culturelles ? Les activités culturelles seront également un bonus. S’agissant de Mahébourg, on peut citer les régates, la date d’anniversaire de la bataille de Grand Port, le festival kreol, une version locale de Porlwi by Light ; tout cela pourra venir se greffer au projet. On établirait alors un calendrier sur l’année avec des innovations régulières au gré des nouvelles idées et technologies.

Tout cela n’est-il pas trop ambitieux ? Pas nécessairement. Il faut que les gens fassent correctement ce qui est attendu d'eux, comme celui qui s'occupe de la voirie, ou encore celui qui traite les eaux par exemple. On peut tellement mieux faire, pour cela, il faut un appel à une concertation des acteurs pour faire une feuille de route. À Mahébourg, comme ailleurs, chaque mètre carré de terrain est sous la propriété de quelqu’un. On ne peut plus tolérer qu’il y ait des trottoirs et des rambardes qui soient délabrés. Le visiteur sera ravi de déguster des pistaches grillées, un ananas frais, une merveille mais pourquoi doit-il le faire dans des conditions insalubres ? Il y a une discipline à rappeler ; le conseil de village, de district, les acteurs économiques, la société civile doivent se concerter pour dégager une feuille de route. Ce n’est même pas une question d’argent…

Quand pourra-t-on démarrer ce chantier ? Je n’aime pas la fuite en avant, il faut commencer quelque part. Mais il faut mobiliser les autorités locales et trouver le maître d’œuvre, un facilitateur ou un collectif, qui soit le moteur. À Mahébourg, on peut commencer par baliser à partir du musée jusqu’au pont Cavendish en mettant des lampadaires standards, à énergie solaire, habillés de paniers de fleurs ou de bannières par exemple ; on harmonise les commerces, qui arboreront un sticker pour marquer leur appartenance au « collectif Mahébourg ». On ferait alors un listage des différents commerces et artisans, sujet à certaines conditions de base comme l’affichage clair des prix, l’émission de tickets de caisse, la salubrité et le service. Oui. Mais quand ? C’est la responsabilité de tous et de personne en même temps. Ce n’est certainement pas le job prioritaire de l’Ahrim ; nous avons des dossiers propres à nous qui méritent toute notre attention et toutes nos énergies. Le projet de Mahébourg attire tout le monde mais il est perçu comme étant complexe. Des contacts ont déjà été établis avec des agences et plusieurs ambassades pour un soutien financier mais il faut que le projet émane des Mahébourgeois eux-mêmes pour qu’il soit viable. Par contre, à Chamarel il existe déjà un collectif fort, et un « brand ». Des acteurs économiques se sont déjà organisés pour mettre en avant ce projet. Des circuits ont été mis en place. Les autorités locales sont de la partie. On attend quelques autorisations, et notamment de pouvoir utiliser un espace qui sera le centre d’information et la boutique d’artisanat. L’Ahrim compte former les prestataires de tables d’hôtes sur place. C’est pour très bientôt.

Outre cet aménagement de l’espace, à quoi d’autre s’attendre ? On peut imaginer du contenu. On peut imaginer des parcours historiques, culturels, gourmands. Il faut que le visiteur, en sortant de là, se dise « je n’ai pas eu le temps de tout voir » et « il faut que je revienne ». On peut mettre en place des forfaits pour consommer dans différents commerces. Pourquoi pas des cashless transactions, des cartes touch and pay dédiées? On peut imaginer des parkings payants, des nouvelles possibilités économiques ; il faut penser à faire payer l’entrée aux musées mais tout en gardant des jours ouverts gratuitement dans l’année. Il faut un échange économique qui bénéficie à tous. Si les commerces attirent du monde mais que des voitures se garent devant les maisons et gênent les habitants, le projet ne profitera pas à tous. Mais si les collectivités locales et les syndicats d’initiatives se concertent

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TOURISME

New Chinatown Foundation

Chinatown se réinvente Redonner vie à Chinatown, booster son économie, la rendre plus attrayante pour les locaux et les touristes, aider les commerçants à améliorer et développer leurs commerces : tels sont les objectifs que s’est fixés la New Chinatown Foundation, créée il y a à peine trois mois. On peut déjà voir les efforts fournis par ses membres et bénévoles sur une parcelle de Chinatown.

et commerçants pour cette première phase d’embellissement qui comprend une partie de la rue Royale, les rues Emmanuel Anquetil et Dr Sun Yat Sen », nous explique Titoni, un des fondateurs de la New Chinatown Foundation. La fondation voit le jour en février de cette année et il a suffi de la bonne volonté de tout un chacun pour marquer la première pierre à cette belle transformation que vit Chinatown. « Nous avons reçu l’aide de nombreux bénévoles, d’étudiants, de jeunes qui ont à cœur la préservation de notre patrimoine et notre richesse. L’appel avait été lancé sur les réseaux sociaux et nous avons été étonnés par le nombre de personnes venues nous aider », fait ressortir notre interlocuteur. Cette première phase consiste à embellir les murs des rues mentionnées plus haut avec des fresques murales, telles que l’œuvre intitulée « Le panda débarque au paradis », des portraits de légendes chinoises comme le Dr Sun Yat Sen, Bruce Lee et Confucius, entre autres, et à repeindre les vieilles boutiques. Des artistes venant tout droit de Shanghai, et invités par la fondation, ont participé à cette étape du projet ainsi que des artistes locaux. Ces derniers ont aussi eu l’occasion de participer à une exposition, aux côtés des artistes chinois, qui s’est tenue dans la galerie de la fondation, située au premier étage d’Heritage Court à Chinatown. La suite de ce projet est l’installation de poubelles écologiques, d’une centaine de lanternes chinoises, puis les rues seront dotées d’un éclairage écologique. « Nous voulons faire de Chinatown un melting-pot des cultures tout en préservant la culture et les traditions

À l’initiative de cette fondation, JP Lam, qui est né et a grandi dans Chinatown et qui en assure la présidence. Tout naturellement, la vie de ce quartier l’a toujours subjugué par l’effervescence qui y régnait et son cachet unique avec ses petits commerces, les boutiques chinoises qui renfermaient tant de surprises et les bouis-bouis. Lorsqu’il revient dans son île natale, après plusieurs années passées à Shanghai, JP Lam tombe des nues lorsqu’il découvre ce qu’est devenu ce quartier historique : les magasins ferment, les vieilles constructions s'effacent, les plus jeunes préfèrent partir à l’étranger plutôt que de reprendre le commerce de leurs parents. Pourtant, Chinatown a pu conserver son atmosphère d’exception, une âme sans pareille. S’étant définitivement installé à Maurice, il vient avec l’idée de réinventer Chinatown, y apporter du dynamisme, booster l’économie, restaurer et promouvoir l’héritage culturel à travers les vieilles boutiques et maisons, le musée, la pagode, et surtout rendre Chinatown plus attrayant pour les locaux et les touristes. Pour ce faire, il s’entoure des aînés et des commerçants de Chinatown voulant s’embarquer dans cette belle aventure. « Nous avons pu rassembler plus de 91 boutiques

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TOURISME

chinoises. Ce projet nous tient à cœur car nous le faisons pour tous les Mauriciens et nous aspirons à faire de Chinatown un quartier vivant et à le transformer en un lieu connu à l’international avec des jumelages avec les autres Chinatown à travers le monde, notamment en Malaisie, à Paris, Londres, Bangkok et Perth. Le but est le partage. Pour que l’économie de Chinatown se porte bien, il doit être attirant pour les touristes, avec des espaces artistiques, culturels et culinaires », souligne Titoni. Des expositions ainsi que l’arrivée d’artistes français sont prévues dans les mois à venir. Contact : newchinatownpl@gmail.com

Des bénévoles aux côtés d'un artiste venu de Shanghai.

Voir notre vidéo. CÔTE NORD Nº135 - JUIN / JUILLET 2018

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TOURISME

ENQUÊTE DU HRDC

IDENTIFICATION DES COMPÉTENCES LES PLUS RECHERCHÉES

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onnes aptitudes en communication en termes de compétences orales, écrites et de présentation, esprit d’équipe, capacité à travailler méthodiquement, compétences service clientèle, bonne attitude dans le milieu professionnel, et un apprentissage constant : telles sont les compétences les plus recherchées dans le secteur du tourisme pour les cinq prochaines années selon une étude du Human Resource Development Council (HRDC) présentée fin avril aux professionnels et opérateurs de l'industrie du tourisme, ainsi qu’à des représentants d'organismes publics et privés et d'établissements de formation du secteur. L'enquête a été réalisée auprès de 132 entreprises du secteur du tourisme et de l'hôtellerie dans le but d'identifier les besoins de compétences immédiats et futurs, et de recueillir des données selon le groupe professionnel de l'industrie en utilisant la Classification nationale type des professions. Elle a mis en évidence l'augmentation considérable de l'emploi total pour l'industrie qui était de 40,8% en 2016. L'étude souligne le rôle clé de l'enseignement et de la formation techniques et professionnels dans l’apport de compétences professionnelles adéquates et pertinentes à ceux qui travaillent dans l'industrie. Elle a également confirmé la pertinence du placement / de la formation en cours d'emploi. Les résultats montrent que les compétences non techniques sont des éléments essentiels pour les personnes travaillant dans le secteur. L'importance des liens entre les employeurs et les prestataires de formation visant à fournir des services de haute qualité et à résoudre le

problème de l'inadéquation des compétences, a également été soulignée. Les recommandations proposées découlant de l'étude aspirent à favoriser une culture de la formation parmi les employés et les employeurs, attirer de nouveaux entrants pour travailler dans le secteur, développer le tourisme culturel, l'artisanat et les marchés de niche, encourager une formation plus personnalisée, et identifier de nouveaux emplois et compétences. Le HRDC a mené une enquête nationale sur dix secteurs économiques clés à Maurice dans le cadre du projet Skills Studies 2017. Les objectifs de ce projet sont de connaître les modèles actuels de compétences dans tous les secteurs, ainsi que d'évaluer les besoins en compétences à court, moyen et long termes. Il fournira également une indication des différents besoins de compétences requis dans les secteurs industriels moins développés.

MÉDIAS

LANCEMENT PROCHAIN D’UNE CHAÎNE DE TÉLÉVISION DÉDIÉE AU TOURISME L’espace médiatique mauricien s’agrandira bientôt avec le lancement prochain d’une chaîne de télévision dédiée au tourisme. Mauritius Tourism Channel est un projet de la Tourism Promotion Association (TPA) et de la Mauritius Broadcasting Corporation (MBC), ont annoncé les promoteurs lors d’une conférence au Sugar Beach, relayée en direct lors du journal télévisé, le 4 mai dernier. Le projet qui a pris naissance en 2017, vise à donner un nouveau souffle à l’industrie touristique, a expliqué Daniel Saramandiff, président de la TPA. « En diffusant une information ciblée, elle essaiera de combler les manquements actuels. Elle sera une plateforme incontournable pour la visibilité de la destination mauricienne. Elle s’articulera autour de trois thématiques : découverte, évasion et tradition. Elle est destinée à la fois aux étrangers et aux Mauriciens », a-t-il ajouté. M. Saramandiff a lancé un appel aux hôteliers pour que cette chaîne soit retransmise en chambres et dans les lobbies des différents établissements et aussi lors des foires sur les marchés que Maurice vise. Pour sa part, le président de la MBC, Beejaye Ramdenee, a abondé dans le même sens ajoutant que ce nouveau dynamisme sera insufflé à l’industrie en pleine expansion. Il a déclaré que la chaîne est une coproduction entre les deux instances mais s’adresse à tous les acteurs

du tourisme. M. Ramdenee est confiant que, grâce à sa diffusion sur la TNT, MyT, Canal Sat et bientôt Parabole Maurice, elle atteindra une audience au-delà de nos frontières. Le président de la MBC, qui assure également la présidence de l’ARTOI (Association des radios-télévisions de l’océan Indien) cette année, a ajouté que des discussions sont en cours pour une retransmission dans la région également. La chaîne dont la date de diffusion sera annoncée sous peu, sera retransmise en anglais et en français et sous-titré en allemand, italien et mandarin. Andrew Slome, directeur de La Pirogue, s’est réjoui de cette initiative et avance que la nouvelle chaîne sera un atout dans la promotion de la destination.

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LES MÉTIERS DU TOURISME

Roopa Ramasawmy, buandière

Le sourire derrière les draps et les serviettes propres

a trouvé un petit boulot dans une boutique de produits de prière, jusque là Roopa devait embaucher des personnes pour s’occuper de lui en son absence. Élevant seul cet enfant et ses deux sœurs, dont l’une est mariée maintenant, Roopa garde quand même toujours le sourire. Ce qui fait d’elle une employée très populaire qui a déjà été récompensée pour son excellente performance par ses pairs. Elle connaît tout le monde à l’hôtel. Et pour cause, c’est à elle que les employés s’adressent quand ils viennent récupérer leurs uniformes. « C’est le moment idéal pour parler et taquiner les camarades », avoue-t-elle. En dépit de longues journées et du volume considérable de tâches à effectuer, elle ne se départit jamais de sa bonne humeur. Cette habitante de Bonne Mère est debout à 04h30. Après ses prières du matin, elle prépare le petit-déjeuner, s’occupe du repassage, prépare le nécessaire pour son fils, avant de quitter la maison à 06h30 pour arriver à l’hôtel quinze minutes plus tard. Elle rentrera vers 16h45, si elle ne cumule pas le shift du soir. Roopa n’a pas de tâche fixe comme à l’usine et elle est souvent déléguée par son superviseur, Feisal, à différents postes car elle comprend tous les rouages de la buanderie. Elle navigue sans cesse entre les tables de repassage où elle peut traiter jusqu’à 300 pièces par jour, les lave-linge et la distribution. « Nous traitons deux types de linge, le premier, ceux des clients, et ensuite ceux de l’hôtel. Pour les clients, toutes les pièces sont lavées et repassées ici, sauf celles qui demandent à être envoyées au nettoyage à sec. Pour l’hôtel, la majorité du linge, draps et serviettes, est envoyée à une société de nettoyage privée mais nous traitons parfois des demandes urgentes. Ce sont surtout les serviettes à main, les serviettes pour visage (entre 800 et 1 000), les uniformes des employés (environ 450 par jour) qui sont lavés ici. À savoir que les uniformes de cuisine sont lavés séparément », explique Roopa. Et malgré le volume de travail et la diversité, elle assure qu’il n’y a jamais de reproche car le système est bien rodé comme du papier à musique. Ce qui contribue au bonheur des employés, des clients et de l’industrie hôtelière.

Le succès de l’hôtellerie mauricienne repose sur les gens bien plus que les plages et les hôtels comme en témoignent les visiteurs. Si l’on rencontre beaucoup d’employés du secteur qui sont en contact direct avec le client, touropérateurs, chauffeurs, réceptionnistes, serveurs, entre autres, la grande majorité est invisible. Et pourtant, ils sont essentiels au bon déroulement de l'industrie. Roopamah Ramasawmy, Roopa pour les intimes, est de ceux-là. Buandière au LUX* Belle Mare, elle joue un rôle capital dans la propreté du linge dans les chambres, les restaurants et les uniformes du personnel. Roopa a toujours voulu travailler dans l’hôtellerie. C’est la fermeture des différentes usines de textile où elle a travaillé pendant une dizaine d’années qui va finalement la pousser à intégrer ce secteur il y a presque douze ans. Un changement pas toujours simple à gérer avec des heures de travail parfois longues, lui demandant beaucoup de sacrifices d'autant que l'un de ses enfants est déficient mental, qui exige beaucoup de temps et d’attention. Si aujourd’hui il a 15 ans et

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Pointe d’Esny Le Village

Un projet balnéaire dans un cadre historique Le sud-est du pays est sans conteste le berceau de l’île. C’est ici qu’a débuté la colonisation hollandaise puis française. Toute la région reste encore préservée et empreinte d'histoire. C’est là que la Compagnie de Beau Vallon Ltée a choisi d'implanter son projet phare : un village intégré à Pointe d’Esny sur 168 arpents, avec un poumon vert de près de 30 arpents qui constitue un élément majeur et original du développement. Pointe d’Esny Le Village est le premier projet immobilier dans le pays à être développé autour d’étangs naturels qui seront préservés, restaurés et mis en valeur. Le projet, développé sous le Property Development Scheme (PDS) compte plus de 500 unités résidentielles qui seront commercialisées auprès des Mauriciens comme des étrangers ainsi qu’un Appart’hôtel.

Un lieu de vie qui mêle nature tropicale, plage immaculée et lagon turquoise, avec à portée de main tout ce qu’il vous faut pour vivre en toute sérénité... C’est ce que vous propose Pointe d’Esny Le Village, relié à l’un des plus beaux lagons de l’ile à travers son « beach club » qui donne accès à la plage. « Notre projet répond à une demande grandissante de vivre dans un cadre plus authentique qui reflète davantage l’atmosphère et le cachet de l’île. C’est ce qu’on trouve dans le Sud-Est. Conçu comme un village avec sa place, ses petits commerces de proximité et ses équipements, Pointe d’Esny Le Village comprend une école maternelle et primaire, un centre sportif, une supérette, des restaurants et des cafés, des espaces de promenade et un beach club pour accéder à la mer », indique Thierry Merven, CEO de la Compagnie de Beau Vallon Ltée (CBVL). À l’entrée du Village, les avenues bordées de grands arbres donnent au lieu un cachet unique. Des espaces publics paysagers seront également aménagés, faisant la part belle aux circulations piétonnes et pistes cyclables. Autour des espaces résidentiels et commerciaux, un jardin tropical orne les rues, les allées, les espaces ouverts et les

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Le projet en quelques lignes Un projet développé sur 168 arpents autour d’un poumon vert de près de 30 arpents Offre résidentielle lancement: 137 unités Terrains à bâtir : 102 lots Un projet respectueux de l’environnement • Un village qui respecte les caractéristiques du site • Un village intégré qui se démarque par la place consacrée aux espaces naturels (30 arpents) • La préservation et la mise en valeur des zones humides qui constituent le cœur du projet. • La création d’espaces publics de qualité • Contribuer à revitaliser l’économie de la région sud-est • Continuer à soutenir les projets qui contribuent au bien-être des habitants de la localité en termes d’aide sociale et d’activités éducatives, sportives et récréatives.

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jardins privés. À proximité des étangs, la végétation sera aussi très présente à travers la plantation de nombreuses espèces et arbres indigènes, afin de restituer en partie la végétation côtière d’origine. Du côté des résidences, une architecture basse de style tropical a été choisie, avec des toits en bardeaux, des pierres et des teintes chaudes pour mieux se fondre dans la végétation abondante. L’offre résidentielle sera multiple, avec des terrains à bâtir, des appartements, des duplex et des villas, selon la formule ‘Vente en l’état futur d’achèvement’ (VEFA) pour garantir la réalisation selon les plans et délais prévus. La place du Village est, quant à elle, un lieu convivial où habitants et visiteurs de passage se rencontrent aux restaurants, à la boulangerie et à la supérette. La nature s’immisce jusque dans Le Village sous la forme d’un jardin luxuriant et d’étangs naturels qui forment un véritable poumon vert au cœur du site. Pointe d’Esny Le Village se trouve sur la côte sud-est de Maurice, dans la localité de Pointe d’Esny. À 5 minutes, vous pourrez profiter de Mahébourg et de son atmosphère typiquement mauricienne, de la plage de Blue Bay et de son parc marin. À 10 minutes, vous pourrez faire une excursion dans la Vallée de Ferney ou escalader la montagne du Lion. Le Village est situé à 15 minutes de l’aéroport, à

La CBVL en quelques mots Constituée en 1921, la Compagnie de Beau Vallon Ltée (CBVL) a commencé ses activités de production de canne à sucre au début des années 1800. Elle a, par la suite, diversifié ses services dans le secteur agricole, notamment dans la production de pommes de terre, d’oignons, de cœurs de palmiers et d’élevage de cerfs. Elle s’organise aujourd’hui autour de quatre pôles d’activités : l’agriculture, l’hôtellerie, l’immobilier et les Corporate Services. La CBVL, qui exploite actuellement 4 900 hectares de terres agricoles, dont les 1 400 hectares du groupe Union, rachetés en 2011, fait partie des cinq premières sucreries du pays depuis plusieurs décennies. Elle compte également à son actif plusieurs projets résidentiels de différentes gammes réalisés notamment à Beau Vallon, Mahébourg, Pointe d’Esny et Ville Noire. La CBVL a participé au développement de la région du sud-est contribuant ainsi à son expansion. Aujourd’hui, la compagnie est l’un des principaux pourvoyeurs d’emplois dans cette partie du pays et y est aussi très impliquée dans des activités sociales et notamment dans la lutte contre la pauvreté.

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IMMOBILIER

30 minutes de Curepipe et à environ 45 minutes de Port-Louis. Longtemps perçue par les Mauriciens comme étant principalement une destination de vacances, la région sud-est se transforme peu à peu pour devenir un lieu de vie dynamique, agréable et commode sous l’impulsion de la Compagnie de Beau Vallon Ltée (CBVL), acteur socio-économique important du sud depuis de nombreuses années. « La région sud-est dispose de nombreux atouts, son authenticité, son accessibilité, ses paysages agricoles et naturels préservés, le lagon le plus étendu de l’ile et les nombreux reliefs qui la parsèment et offrent des vues imprenables sur le lagon turquoise, les îles et l’arrière-pays. Le climat y est favorable et les avantages nombreux », souligne Thierry Merven. Outre Pointe d’Esny Le Village, la CBVL commercialise actuellement deux lotissements résidentiels, l’un à Riche en Eau, l’autre à Beau Vallon. Un centre commercial de 10 000 m2, développé par EnAtt, est également prévu à Beau Vallon. Les infrastructures existantes, quant à elles, permettent de se projeter dans l’avenir : proximité de l’aéroport, de l’autoroute, de la plage, d’espaces verts et de centres de loisirs (golf, sports nautiques, randonnées). « La région offre ainsi un excellent équilibre entre vie à la campagne et facilités modernes ; un équilibre de plus en plus recherché par bon nombre de Mauriciens de nos jours », indique pour sa part Christophe Curé, Group Property Manager. En bref, conclut-il, Pointe d’Esny Le Village offre un cadre de vie de qualité, où calme, beauté et simplicité s’associent au confort moderne du projet.

Le Sud-Est : une nature indomptée Plages de sable fin, sites historiques préservés, nature indomptée... La région du sud-est est connue pour son caractère historique. Berceau de la première colonisation hollandaise, puis française, la baie de Grand Port est aussi célèbre pour la fameuse bataille navale gagnée par les Français contre les Anglais en 1810, inscrite sur l’Arc de Triomphe à Paris et célébrée au musée de Mahébourg. Mais elle regorge aussi de richesses naturelles avec des points de vue imprenables sur les lagons et les montagnes. Parmi les incontournables de la région, il y a le village de Mahébourg, sa foire et sa baie réputée pour être l’une des plus belles du pays, étant parsemée d’îlots préservés dont l’île aux Aigrettes classée réserve naturelle. Il y a aussi l’île de la Passe, l’îlot Vacoas, l’île aux Fouquets ou l’île au Phare, témoins de la bataille navale de Grand Port et, plus au large, l’île Marianne et l’île aux Fous. Au sud de Mahébourg, Pointe d’Esny offre de belles plages et un spot idéal pour le kitesurf. Enfin, la magnifique plage de Blue Bay, face à l’île des Deux Cocos, protège des coraux millénaires inscrits au patrimoine national. Reliant Mahébourg à Ville Noire, le pont Cavendish est aussi un incontournable de la région qui a été achevé en 1911. La Biscuiterie Rault, entreprise familiale basée à Mahébourg, est aussi à découvrir. Elle propose depuis plus de 140 ans des produits uniques au monde. Les musées de Mahébourg et Frederik Hendrik, le Château de Riche-en-Eau inscrit au patrimoine national, le site de la bataille de Vieux Grand Port et la vallée de Ferney sont d’autres sites faisant la fierté de la région du sud-est.

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HÔTELLERIE

Westin Turtle Bay Resort & Spa

Jacques Ledu prend la direction des cuisines Depuis la mi-janvier, le Westin Turtle Bay Resort & Spa Mauritius accueille un nouveau chef exécutif dans ses cuisines : Jacques Ledu. Ce dernier relève ce nouveau défi avec la conviction et l’abnégation qui ont été siennes depuis le début de sa carrière. Jacques Ledu n’est pas un inconnu dans l’univers de l’hôtellerie mauricienne puisqu’il a posé ses valises sur l’île en 1997. Il débute dans les cuisines de The Résidence comme chef garde-manger, puis gravit très vite les échelons pour devenir finalement chef exécutif. C’est à ce titre qu’il rejoint ensuite le groupe Constance pendant 10 ans, dont six au Prince Maurice. Il effectuera ensuite une mission de trois ans au Constance Lemuria aux Seychelles, puis six mois aux Maldives au Constance Halaveli et il assurera une formation à Madagascar au Constance Tsarabanjina. En juillet 2010, il rejoint les équipes du Sofitel L’Impérial pendant trois ans, avant d’enchaîner un an et demi au tout nouveau SO Sofitel. Il décide ensuite de se lancer dans un nouveau challenge en s’occupant d’un service traiteur, de formations et ouvre son propre restaurant à Curepipe, La Pomme et les fruits de saison. Une expérience d’une année, riche mais difficile, avoue-t-il. Il acceptera ensuite le poste de Corporate Chef au Royal Park entre 2016 et 2017, avant de revenir à ses premières amours, la restauration dans le milieu hôtelier. Le Westin offre un quotidien dynamique que le Chef avait un peu perdu depuis trois ans. « C’est un hôtel de 190 chambres avec une capacité de 450 clients, en incluant les enfants, quatre restaurants, deux salles de banquets qui peuvent accueillir jusqu’à 300 personnes. Il y a ici un mode de fonctionnement différent qu’il faut harmoniser selon les critères de Marriott ». Jacques Ledu s’est entouré d’une équipe solide et est secondé par son sous-chef Ashley Ramsamy, qui a également travaillé au Prince Maurice avec Michaël Scioli. « La priorité est de s’attaquer au buffet du petit-déjeuner car Marriott instaure de nouveaux standards pour ce repas. Puis on viendra avec de nouveaux buffets à thèmes : mauricien, asiatique, vert, orange, qui s’ajouteront aux buffets actuels. Les cartes seront ensuite revues avec une identité propre à chaque restaurant ». Des changements qui devraient également tenir compte de la demande de la clientèle qui, selon une enquête réalisée ces trois derniers mois, souhaite plus de cuisine asiatique. « On va donc travailler en ce sens pour améliorer ce qui se fait déjà. On pense aussi faire une nouvelle offre de sushis retravaillés aux saveurs asiatiques, et thaïlandaises notamment ». Des changements qui devraient séduire les clients du Westin mais aussi les locaux de plus en plus nombreux à fréquenter l’hôtel et ses restaurants.

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PLEION Private Services se donne un nouveau souffle avec l’arrivée de son Directeur

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HÔTELLERIE

Hilton Mauritius Resort & Spa

Nisha Rangapanaiken :

guidée par la détermination de réussir Nisha Rangapanaiken est l’expression de la détermination et de la persévérance. Des qualités nécessaires pour réussir dans le monde de l’hôtellerie. Elle fait partie de ceux qui ont vécu les débuts du Hilton Mauritius Resort & Spa. Celle qui a connu le fonctionnement de différents départements occupe aujourd’hui le poste de Groups and Events Sales Coordinator. Rencontre. Nisha carbure avec passion pour son métier. Elle n’a jamais eu peur de l’inconnu, des défis et encore moins du changement. Ce qui l’a conduit à évoluer dans différents départements de l’hôtellerie. La rencontrer vous permet de vous plonger au cœur de l’hôtellerie. Elle fait partie de ceux qui ont vu les débuts du Hilton Mauritius Resort & Spa, car elle y travaille depuis 18 ans. Assidue, la tête bien sur les épaules, et toujours intéressée à apprendre et suivre les conseils, Nisha s’est fait remarquer, après 12 ans de carrière au sein du Hilton Mauritius Resort & Spa, aux côtés d’un autre collègue, pour assumer le poste de Groups and Events Sales Coordinator. Les différentes formations offertes par le Hilton Worldwide University lui permettent de mieux comprendre ses nouvelles fonctions car elle assume ses nouvelles responsabilités après neuf ans passés à la réception, d’abord comme réceptionniste, puis Senior Receptionist, Shift Leader et Senior Shift Leader. Nisha rejoint une petite équipe dynamique où elle apportera son grain de sel. Son point fort : le contact avec les gens et cette facilité qu’elle a à cerner les désirs des clients. Son déplacement en Namibie pour une formation l’a fait professionnellement grandir. Aujourd’hui ses collègues la décrivent comme la fée du mariage car elle excelle dans ce domaine. Rien n’est impossible pour surprendre le client. « Notre force c’est notre réactivité. Nous nous faisons un devoir de répondre à toute demande sous 24 heures et nous faisons tout notre possible pour répondre aux exigences des clients ». Nisha a ce don de rassurer des mariés qui, à quelques heures de leur mariage, font face à des imprévus tels que des intempéries. Elle est aussi celle qui a organisé le premier mariage indien au Hilton et orchestrera l’organisation du plus grand congrès de médecins à l’hôtel, et cela pour la troisième année consécutive. C’est en 2000 que Nisha rejoint l’équipe du Hilton Mauritius Resort & Spa après son entrée dans le monde du travail comme serveuse au Berjaya. Elle occupera le même poste au Hilton et a la chance de voir les débuts de ce fleuron de l’hôtellerie mauricienne. « En postulant, je ne connaissais pas la réputation du Hilton et j’étais loin de me douter que c’était une grande chaîne internationale », se souvient la jeune femme. « En tant que serveuse, je devais connaître le vin et les produits. C’était un challenge qui était difficile mais que j’ai voulu relever ». C’est sans aucun doute son amour pour son travail qui la rend si motivée, curieuse, et la fait prendre de l'assurance. Elle est choisie par la direction, aux côtés de deux autres collègues, pour rejoindre

l’équipe de standardistes. « J’avais hésité mais mon responsable de l’époque m’avait poussée à accepter cette belle opportunité. Je dois aussi dire que j’ai eu beaucoup de chance de faire partie de l’équipe du Hilton où les possibilités d’apprentissage, de formation et de mutation dans d’autres départements sont proposées ». Si le nouveau poste lui plaît bien, Nisha regrettait la perte de contact avec les clients qu’elle avait connus comme serveuse. L’hôtel la sponsorise pour des cours à l’École Hôtelière et à l'issue desquels elle intègre l’équipe de la réception. La suite nous la connaissons… Son parcours au Hilton serait toutefois incomplet si on ne mentionne pas une rencontre qui a changé le cours de sa vie, celle de celui qui est aujourd’hui son mari. Son temps libre, Nisha le consacre à la peinture, une passion qui la suit depuis des années. Elle s’adonne également au recyclage.

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HÔTELLERIE

Solidarité avec la communauté locale

Le Four Seasons vient en aide à l’EWAD

Louable initiative que celle du Four Seasons Resort Mauritius at Anahita qui apporte un soutien continu à l'Association pour le bien-être de l'Est (EWAD), à Beau Champ, depuis plusieurs années déjà. Ce soutien a pris cette année la forme de deux initiatives concrètes que sont la rénovation complète de l’atelier d'artisanat par des membres bénévoles de l’hôtel et un marathon de charité au Four Seasons Golf Club at Anahita pour l’achat d’un fauteuil roulant électrique pour l'un des élèves de l'EWAD. Commentant ces événements, Michel Volk, directeur général du Four Seasons Resort Mauritius at Anahita, a déclaré: « Nous avons travaillé en étroite collaboration avec Mme Saroj Gooniah, directrice de l'EWAD, et nous savons que le but de cet atelier est de permettre aux étudiants d'avoir un lieu créatif pour s'exprimer, en créant des produits qui pourraient ensuite être vendus pour développer un mode de vie durable pour eux et l’EWAD. J'espère que ce nouvel atelier fera de ce rêve une réalité et nous sommes impatients de continuer à soutenir l’EWAD sur de nombreux projets futurs ». En plus de la rénovation complète de l'atelier d'artisanat, un marathon de bienfaisance s'est déroulé sur le parcours Ernie Els Design au Four Seasons Golf Club Mauritius at Anahita le samedi 14 avril, où six membres de l'équipe Four Seasons sont devenus les premiers golfeurs à Maurice à compléter plus de 200 trous en 12 heures. Avec l'objectif de réunir suffisamment de fonds pour acheter un fauteuil roulant électrique pour Arvin Bundhoo, l'un des élèves de l'EWAD, le marathon de golf a commencé avec un premier départ à 05h55 et s'est terminé avec un dernier putt à 17h55, où l'équipe a pu pour enregistrer un décompte final de 220 trous - 20 de plus que leur cible. Dave Usendorff, directeur du golf et joueur en compétition, n’a pas manqué de remercier « les généreux membres, les propriétaires

d'Anahita et les clients de l'hôtel qui ont contribué à cette cause significative ». « Pour présenter non seulement un fauteuil roulant électrique, mais l'autonomie à Arvin Bundhoo, le destinataire, qui était à la fois humble et inspirant. Ce n'était pas seulement les six golfeurs, mais toute l'équipe de golf qui a travaillé avec enthousiasme pour atteindre cet objectif ». Les joueurs qui ont participé au Marathon de bienfaisance étaient Mark Kirkby, intendant des terrains de golf au Four Seasons, Pierre Quirin, moniteur de golf professionnel au Four Seasons, Patrick Foy, professionnel de golf de la PGA au Four Seasons, Ritish Venkamah, membre de l'équipe de golf amateur mauricienne et du Four Seasons, Keith Josephine, moniteur de golf professionnel au Four Seasons, et Dave Usendorff. Avec les fonds recueillis, le Four Seasons va soutenir l'EWAD sur de futurs projets, y compris un nouveau four pour la cuisine et la modernisation de l'aire de jeux extérieure pour les enfants.

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HÔTELLERIE

Peter Hvidberg, Global Head, Travel & Hospitality de SGS

HX : un nouveau concept pour que l’industrie atteigne un niveau d’excellence supplémentaire Quel est l’objectif principal du nouveau programme Hospitality Experience (HX) de SGS ? HX est composé, pour le moment, de quatre modules : la gestion des risques, le développement durable, la responsabilité sociétale des entreprises et la qualité de service. Notre objectif principal est d’aider l’industrie hôtelière à atteindre un degré d’excellence supplémentaire, principalement au niveau de la gestion des risques. Vous savez que, désormais, les tour-opérateurs auditent les hôtels pour s’assurer de la sécurité de leurs clients. Les hôtels font aussi des audits en interne pour maintenir un niveau sécuritaire dans leurs établissements, aussi bien sur la nourriture, l’eau et les infrastructures, ainsi que pour la piscine… Après avoir étudié un grand nombre de ces rapports d’audit, nous avons senti qu’il était temps de créer un produit adapté aux besoins de l’industrie, et qui permettrait aux hôtels d'identifier où se situent les risques les plus importants. Globalement, HX permet aux hôteliers d’identifier les failles éventuelles et d'établir un plan d’action en conséquence. Quelles sont les catégories d’hôtels que vous visez précisément ? Si vous regardez cette industrie dans sa globalité, il y a environ 250 000 hôtels dans le monde. Je parle des trois étoiles à monter, de plus de 30 chambres. De tous ces hôtels, environ 40 000 appartiennent à des grandes chaînes hôtelières. Nous visons donc les grandes chaînes, les petits groupes hôteliers, les hôtels indépendants, les quatre à cinq étoiles, et tous ceux pour qui l’image et la réputation de l’établissement est primordiale, sachant que le moindre incident peut de nos jours avoir des répercussions sur les réseaux sociaux, en quelques minutes.

Quels sont les principaux bénéfices de ce programme pour les hôtels ? Cela dépend du module. Si vous commencez par la gestion des risques, cela permettra évidemment de réduire les risques. Personne n’est parfait, mais au moins vous pouvez vous assurer que vous ne serez pas en première page des journaux parce que votre client aura été victime d’un empoisonnement alimentaire, sera tombé d’un balcon ou se sera noyé dans la piscine. L’autre avantage est que vous bénéficiez de l’expertise d’une compagnie de renommée internationale, SGS, qui est le leader mondial dans le domaine de l’inspection, de la vérification, de l’analyse et de la certification. Vous pouvez dire qu’en tant qu’hôtelier, vous êtes dotés de toutes les méthodes et les procédures nécessaires pour minimiser les risques. Rien que dans l'océan Indien, SGS assure des audits pour les hôtels depuis plus de 20 ans, et nos services dans ce secteur couvrent plus de 80 % de tout le parc hôtelier mauricien.

Justement, à quel point est-il important de nos jours pour les hôtels d’être conformes aux normes relatives à leur secteur d’activité ? Le fait est que 90 % des voyageurs d’aujourd’hui font des recherches en ligne sur TripAdvisor et d’autres plateformes de voyages avant de faire leur réservation. Cela veut dire qu’en tant qu’hôtelier, votre réputation est immédiatement exposée, et les dégâts, quels qu’ils soient, seront très rapidement visibles. Avec un tel potentiel d’exposition, il est nécessaire de minimiser tous les risques existants. Un des moyens de le faire, qui est à mon avis la voie à suivre, est de s’engager avec SGS, un organisme d’audit indépendant, réputé, doté d’un programme global pour l’industrie hôtelière. Ce programme les aidera à satisfaire toutes les exigences des standards internationaux, incluant ceux de la Fédération Internationale des Tour-opérateurs, ou encore les réglementations ISO et d’autres standards.

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HÔTELLERIE

Sofitel Mauritius L’Imperial Resort & Spa

Événementiel : l’effervescence du Jour J S’entourer d’une équipe de professionnels qui sauront vous conseiller, vous guider tout au long de l’organisation de votre mariage, vous rassurer et se surpasser pour faire de ce jour le plus beau de votre vie, est le secret pour la réussite de votre évènement. L’équipe du Sofitel Mauritius L’Imperial Resort & Spa répond à tous ces critères. Dynamique, à l’écoute et surtout parée à toute éventualité, elle mettra tout en place pour que vous vous sentiez privilégié. Immersion au sein de cette équipe à seulement quelques heures de la tenue d’un mariage exceptionnel.

d’évènements au sein de l’hôtel. « Mon rôle est de montrer le potentiel de l’hôtel pour la tenue des évènements, on apporte également notre expertise et nos conseils au client. Nous sommes là pour leur offrir le cadre et le service, entre autres. » Cela fait plus de six mois qu’il se penche sur la tenue de ce mariage aux côtés de l’équipe de l’hôtel mais également avec l’aide de la wedding planner, Vedna Mulloo de Marry-Go-Round. C’est cette dernière qui a conseillé au jeune couple de porter son choix sur le Sofitel pour la tenue de leur mariage. Le professionnalisme, une équipe à l’écoute des demandes du client, réactive, accessible, un hôtel offrant un service de restauration cinq étoiles, un cadre exceptionnel, une flexibilité très appréciée, et la personnalisation de chaque évènement sont les points qui ont fait pencher la balance en faveur du Sofitel. « Ces six derniers mois ont vu la tenue de plusieurs réunions, des séances de Skype, de nombreux coups de téléphone, énormément d’échanges entre l’hôtel, la compagnie pour la logistique et la wedding planner. Être en communication constante rassure le client mais surtout la wedding planner », explique Vedna Mulloo. Les jeunes mariés ont voulu un beach wedding ; le premier critère qui devait absolument être respecté. Pour parer à toute éventualité, notamment les aléas de la météo, une marquise a été érigée sur la plage, entre la piscine et le lagon turquoise, offrant par la même occasion un décor paradisiaque. « Seul changement au programme, le cocktail se fera sur la plage et non dans les jardins », nous confie Jeffry.

Il est 14h. Le ciel gris et les averses qui ont causé des accumulations d’eau plus tôt à travers l’île, ont heureusement laissé place à quelques rayons de soleil tant espérés. Les premiers invités au mariage arriveront dans moins de trois heures et l’équipe dépêchée pour l’évènement s’active pour terminer les derniers préparatifs. Le téléphone collé à l’oreille, Jeffry Lam, Sales Executive au Sofitel Mauritius L’Imperial Resort & Spa est sur tous les fronts. Les cinq derniers jours n’ont pas été de tout repos pour lui mais c’est cette adrénaline qui le fait aimer son métier. Ce diplômé de Vatel, comptant quelques années dans l’hôtellerie et une solide expérience dans l’évènementiel, a découvert sa vocation lors d’un placement dans un hôtel aux Émirats Arabes Unis. C’est sur lui que se repose l’organisation

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On comprend très vite que le plan B avait déjà été préparé. Si la marquise a été montée la veille, la décoration du restaurant qui accueillera le dîner a commencé 72 heures avant. « L’équipe s’occupant de la décoration a dû jongler avec les heures d’ouverture du restaurant pour ne pas importuner les clients. La décoration devait se faire avant le petit-déjeuner ou après le service du soir », explique Jeffry. « Tous les départements de l’hôtel ont un rôle à jouer dans la réussite d’un évènement. De la sécurité en passant par la réception, les départements de marketing, d’entretien, de restauration… », poursuit notre interlocuteur. 15h45 : Dernière réunion entre les responsables de restauration et Jeffry. Ils décortiquent ensemble un programme établi. Tout est passé au crible. Du plus petit détail, comme le couteau à gâteau qui doit être décoré d’un ruban, au plus important tel que les allergies alimentaires des invités ou l’heure à laquelle les feux d’artifice doivent être lancés. Chaque point finalisé est coché. Le déroulement de la soirée est passé en revue. Les dernières interrogations trouvent rapidement une réponse. « Nous sommes dans les temps », confie Jeffry. « Ils ne nous restent que quelques éléments de dernière minute mais chacun connaît ses responsabilités ». 16h15 : Dishan et Vilasha terminent de préparer les verres à cocktail tandis que les ballons de baudruche sont accrochés autour de la marquise, les jeux d’antan, en guise d’animation, sont installés sur le sable. Les serveurs repassent entre les tables pour vérifier que tout est impeccable. L’équipe de la restauration est sur le qui-vive. Jeffry gère les différents appels téléphoniques et les demandes express avec la wedding planner. 16h50 : les premiers invités arrivent et c’est un lieu transformé qui s’offre à eux. Éblouis par le cadre, ils apprécient la beauté des lieux avant… l’arrivée des futurs mariés. Jeffry et son équipe veillent au grain pour que tout se passe comme prévu et ainsi faire de ce moment un instant magique et unique pour les mariés et les invités. Ce mariage sur lequel a travaillé toute l’équipe du Sofitel Mauritius L’Imperial Resort & Spa se terminera par un magnifique feu d’artifice comme pour marquer sa réussite !

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Southern Cross Hotels

Un bijou nommé Solana Beach Mauritius Il est de ces adresses qui ne se dévoilent pas tout de suite, qui restent un peu cachées du regard et qui attendent que vous poussiez la porte pour se dévoiler. Il en est ainsi du Solana Beach Mauritius, sur la route côtière de Belle Mare. Ce quatre-étoiles (qui pourrait en valoir plus) réservé aux adultes uniquement, qui pourrait en valoir plus, est niché dans un écrin de verdure qui fait la part belle aux plantes du patrimoine mauricien où dominent cocotiers et palmiers. Ici, de l’accueil au départ, tout concourt pour que votre séjour soit sans désagrément. Petite visite guidée.

des cannes de bambous ou simplement sur la plage avec une ligne attachée à une bouteille. Vous pourrez aussi profiter des différentes activités nautiques gratuites comme le canoë, le pédalo, le surf ou le snorkeling. Si vous vous sentez plus sportif, rendez-vous au gymnase qui possède une sélection d’appareils dernier cri, et ensuite au Ylang Spa où vous pourrez vous laissez bercer dans une bulle de douceur et de volupté. Toujours dans l’esprit détente, une piscine et une chute d'eau exceptionnelle, à l'abri des regards, vous transportent littéralement au bord d’une rivière mauricienne. Tout cela vous donnera sûrement faim, et vous serez conquis par la cuisine pleine de couleurs et de saveurs proposée à la fois au restaurant principal Cinnamon et aux deux restaurants à la carte, Pomelo et Secrets Corner. Deux tables aux cartes très élaborées qui offrent de belles expériences gastronomiques. Et pour terminer la soirée dans une ambiance de fête, deux bars, l’Indigo et le Coco Bar, vous proposent une palette de boissons tropicales et de cocktails savamment préparés par des barmen à la créativité et l’imagination débordantes. Depuis peu, le Solana Beach Mauritius s’est doté d’une plateforme suspendue au niveau du bar principal, offrant ainsi une vue imprenable sur le lagon de Belle Mare, tout en savourant un cocktail maison. Un nouveau bar verra le jour très prochainement, le Lakaz Rum qui permettra aux clients de déguster des rhums maisons, locaux ou internationaux. Ces nouveautés ont vu le jour afin d’élargir la palette d’expériences « adult only » de l’hôtel. Bon séjour.

Dès l’entrée, vous êtes happé par le bleu de la mer alors que le service d’accueil vous met à l’aise, vous permet de vous rafraîchir après la route, et s’occupe de vos bagages. Si vous n’êtes pas déjà en tongs, déchaussez-vous rapidement pour vraiment vous sentir déconnecté du tourbillon ou de la monotonie de la vie quotidienne. Avec seulement 117 clés (95 chambres supérieures, 14 chambres de luxe et 8 suites juniors), le Solana offre quasiment l’intimité d’un boutique-hôtel. Avec ses couleurs pastel des années 60 et 70, associées à des décors contemporains, vous vous retrouvez dans un environnement hippie chic plutôt sobre qui invite à la détente et au farniente. La mer et le jardin sont omniprésents, puisque toutes les chambres étant toutes pouvues de terrasse ou balcon. La plage du Solana est sans doute le lieu où vous passerez le plus clair de votre temps. Avec une mer jalousement préservée, vous serez enchanté par la faune présente lors d’une plongée ou émerveillé par les prises des pêcheurs sur des barques colorées, dans l’eau avec

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Événements

Sun Resorts promet un hiver chaud

L’hiver est là, mais dans les hôtels du groupe Sun Resorts la température promet de grimper avec toute une série d’activités dont certaines rencontrent déjà un vif succès au Sugar Beach, A Sun Resort, Mauritius et au Long Beach, A Sun Resort, Mauritius avec le concept People of the Sun. Et pourtant, le meilleur reste à venir promet Sébastien Noat, nouveau Corporate Food & Beverage Manager qui a déjà montré son talent d’innovation au Shangri-La’s Le Touessrok avec la venue de restaurants iconiques et d’artistes de renom.

Début juin, le concept House of the Sun, où des DJ et des saxophonistes vont jouer en lounge, sera également proposé. Ainsi Gossip sera une animation lounge en journée au Sugar Beach, puis dans les autres hôtels du groupe, où des artistes étrangers seront invités. La qualité des prestations techniques est assurée par Impact Production. D’autres innovations sont déjà annoncées. Nous y reviendrons.

« Le but est d’arriver à créer un label de qualité un peu comme le label ISO. Aujourd’hui, l’idée est de créer un label chez Sun qui soit synonyme de qualité, d’authenticité. Avec People of the Sun, nous voulons organiser des concerts pour représenter le patrimoine des artistes mauriciens, leurs vécus, leurs histoires et leurs créations. On ne vient pas à Maurice pour écouter Fly me to the moon ou La Bamba. Le retour client pour les premières séances au Sugar Beach est juste exceptionnel. Le but est d’arriver à donner à Sun une authenticité mais aussi que chaque artiste prenne plaisir à y jouer », explique Sébastien Noat avec conviction. Cela se passe les vendredis, samedis et dimanches au Sugar Beach et au Long Beach pour un Sundowner exceptionnel où la clientèle étrangère peut se mêler au public local. « On ouvre les hôtels au public mauricien. On propose des cocktails et des snacks à des prix tout à fait abordables. On vient en famille pour écouter des artistes mauriciens dans un cadre magique. Le concept sera introduit les week-ends à l’île aux Cerfs, une fois les travaux en cours terminés », ajoute Sébastien.

La Coupe du Monde dans le Stadium de La Pirogue Pour la Coupe du Monde 2018, du 14 juin au 15 juillet, l’hôtel la Pirogue propose d’accueillir 350 personnes dans le Stadium, un espace éphémère aménagé à l’arrière de l’hôtel avec 60 places de parking. Pour une entrée à Rs 500, on a droit à deux boissons et l’accès à un « stade » où il y a un écran géant, des gradins, des places VIP, un DJ, un canon à confettis ; tout cela pour créer l’ambiance des stades de football.

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HÔTELLERIE

Heritage Le Château

Le cadre rêvé pour des événements d’exception

Huit mois après sa réouverture suite à une extraordinaire rénovation, Heritage Le Château continue son évolution et conforte sa position de pièce maîtresse au cœur du Domaine de Bel Ombre. Cette demeure à l’histoire riche et à l’élégance soignée, offre un cadre somptueux non seulement pour les clients de l’hôtel, du club de golf ou des villas, mais aussi aux Mauriciens et aux résidents, notamment à travers la possibilité de tenir des événements de différents ordres : mariages, anniversaires, réunions d’entreprise, etc., explique Géraldine Maurel, spécialiste MICE chez VLH.

plus privée, comprenant les mariages, les anniversaires et toute occasion requérant une célébration hors du commun. Quelle que soit l’occasion, vous avez la garantie d’une prestation haut de gamme avec les pièces du château qui se suivent et ne se ressemblent pas : varangue vitrée comme un jardin intérieur tropical, suite privatisable à l’étage, salon à l’ancienne, salle à manger, boudoir ; un monde de boiserie fine où s’entremêlent les lustres vénitiens, les tableaux, les vieux miroirs, l’argenterie et les vases de porcelaine ; une terrasse avec une vue panoramique sur le golf et le château et ses jardins à la française au style panaché, où massifs et fleurs donnent le sentiment d’une diversité extraordinaire ! Un vrai cadre d'exception pour que votre événement soit unique.

Heritage Le Château fait partie d’Heritage Resorts (HR), entité hôtelière du groupe Rogers, qui est, au-delà de sa promesse de marque, une promesse de services d’exception, rappelle Jacques Charles, Chief Operating Officer. « Véritable condensé d'expériences, de sensations, de saveurs et de trésors, la marque embrasse l'extraordinaire à brasle-corps. Le Château représente parfaitement cette histoire, cette philosophie et ces valeurs. Il est au cœur d’Heritage Resorts et incarne indéniablement ce magnifique rôle de joyau au cœur du domaine ». Choisir Heritage Le Château, c’est choisir un service haut de gamme indexé à un niveau d’hôtellerie 5 étoiles ; c’est un gage de qualité, de confiance et de savoir-faire pour les marques de prestige, ajoute Géraldine Manuel. « It’s a destination within a destination. Nous offrons une expérience complète et unique - l’expérience de nos divers restaurants et bars, de nos activités golf et de notre réserve naturelle ; une cuisine gastronomique, notamment avec une carte signature d’un chef étoilé Michelin, David Toutain, au Château ». Heritage Le Château propose deux types de prestations, l’une destinée aux entreprises et qui comprend des lancements de produit, des dîners de gala et des classes de cuisine, et une seconde de nature

Infos et Réservations Dorella Louise, Groups Manager dorella.louise@heritageresorts.mu T : +230 5941 8667

La nuit au Château Pour rappel, Heritage Le Château offre désormais la possibilité de réserver en exclusivité l’étage supérieur comme une suite d’hôtel. Cerclé d’une vaste varangue, surmontée de colonnes biseautées, solidement campé sur ses pierres de basalte noir, le Château se rattache à l’architecture coloniale britannique de l’ère victorienne. Passer une nuit au château, c’est entrer dans un monde de détails, de raffinement, de calme, de précision. Une expérience romantique à nulle autre pareille. Informations & réservations T : +230 601 5529 E : rbooking@heritageletelfair.mu

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BIEN-ÊTRE

Le Maritim Tropical Flower Spa

Un paradis du bien-être dans un jardin tropical Le Maritim Tropical Flower Spa du Maritim Resort & Spa Mauritius est une oasis dédiée au bien-être. Situé au milieu de jardins tropicaux luxuriants sur 3 500 m2, ce spa réputé qui a été primé pour son architecture étonnante avec un « Focus award » et un « World Luxury Spa Award », offre une large gamme de soins allant de l’ayurvéda aux soins balinais en passant par les massages aux pierres chaudes. Préparez-vous à vivre une expérience unique et à repartir revigoré. Le Maritim Tropical Flower Spa offre une véritable cure de jouvence. Déjà le cadre vous plonge dans un sentiment de bien-être et vous apaise avant même d’avoir commencé vos soins. Chaque expérience au Maritim Tropical Flower Spa est un voyage sensoriel unique. Le spa est composé de 15 salles de soins comprenant un pavillon, deux suites nuptiales avec commodités privées, un salon de coiffure juxtaposé, des espaces de détente exquis dont un derrière une cascade romantique, un espace dédié aux soins d’eau y compris une piscine de relaxation, un espace spécifique pour les traitements d’eaux avec douche à affusion, et un endroit pour les soins à la bougie. Il ne faut pas oublier les trois saunas, le bain vapeur, et un parcours de réflexologie dans l’eau ‘Kneipp Walk’. Les clients sont transportés dans un univers de détente et de beauté tropicale où sont proposés des soins exclusifs tels que la thérapie aux pierres chaudes, des massages balinais, mais aussi des rituels ‘mauriciens’ à base d’huiles essentielles de fleurs tropicales et de plantes comme la rose, l’oiseau du paradis, l’ylang-ylang, la vanille, le bougainvillier, l’aloe vera, l’hibiscus, la citronnelle et la frangipane, le tout préparé individuellement pour chaque client. L’ayurvéda a aussi toute sa place au sein du spa du Maritim Resort & Spa Mauritius avec deux cabines dédiées, dont une possédant la classique table en bois. C’est une vraie thérapie holistique et complète qui est proposée. D’ailleurs, l’expérience Ayurvéda a été conçue en gardant à l’esprit la volonté de chacun, que ce soit pour guérir, se purifier, se détendre ou se revitaliser. En réservant un soin Ayurvéda vous bénéficierez d’une consultation gratuite et privée avec un spécialiste qui permettra de mieux comprendre votre constitution énergétique pour vous aider à choisir le traitement le plus approprié. On retrouve parmi les ces soins, le Shirodhara et l’Abhyanga, entre autres. Pour les soins de beauté, c’est la marque française de renom en aromathérapie, Decléor, qui y est utilisée. Cette marque est spécialiste et précurseur dans l’aromathérapie et les soins de la peau. Elle est reconnue pour la qualité de ses rituels et ses résultats qui lui redonneront son éclat et sa fraîcheur. Au Maritim Tropical Flower Spa, tout est fait pour que le client soit imprégné d’ondes positives. Il se veut le spa le plus complet en termes de soins mais aussi d'installations. Pour compléter cette belle

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Agnès Fluet : La nouvelle Spa Manager Une nouvelle Spa Manager a rejoint le Maritim Tropical Flower Spa. Il s’agit d’Agnès Fluet. D’origine mauricienne, elle a fait des études en « Spa Business Management » à la Cidesco, une école de renom dans le domaine de l’esthétique et de la cosmétologie à Paris. De retour à Maurice, elle a été formatrice et responsable animation de Divinesens, une société de distribution de produits cosmétiques avant de rejoindre une autre société pendant 2 ans où elle était en charge des ventes de marques pharmaceutiques et de cosmétiques internationales. Avant de se joindre au Maritim, Agnès Fluet a occupé pendant deux ans le poste de Spa & Wellness Manager pour 2 spas 4 étoiles avec les marques Clarins & Cinq Mondes spa.

offre détente, vous avez le Spa Party qui combine spa, bien-être et fête ; pour en profiter, il suffit d’opter pour l’Afterwork Spa Party ou le Private Spa Party. Vous avez également des offres destinées aux résidents mauriciens. Une formule spa et beauté comprenant 10 soins, d’une validité de huit mois, qui a été élaboré pour vous ou pour vos proches est aussi disponible. Contact : tropicalflowerspa.mau@maritim.com T. +230 204 1070 W. www.maritim.mu

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BIEN-ÊTRE

Secret Yoga

Connecter le corps à l’âme

L’éducation de la vie commence à partir d’un voyage. Hans Pierre Louis, l’homme derrière Secret Yoga, en a fait l’expérience. Il voulait se retrouver, avoir des réponses à des questions existentielles, mieux se connaître et surtout sentir son corps en harmonie avec son âme.

vision de la vie. Rishikesh est une ville intense où on ressent de puissantes vibrations », nous confie Hans. Il intègre un ashram qu'il quittera avec les connaissances sur le hatha yoga, l’ashthanga et la méditation. « Ce voyage fut une révélation. J’ai su ce que je voulais faire : vivre de ma passion et partager ce sentiment de bien-être aux autres ». Avant de regagner l’île Maurice, il se rendra dans quelques pays européens. S’il obtient plusieurs offres d’embauche à l’île de Baros, aux Seychelles et aux Maldives, il décide toutefois de revenir sur son île natale. Il crée Secret Yoga pour exercer son métier. Bien que basé dans le Nord, il se déplace, avec son bol tibétain, sa musique, ses bougies et de l’encens à travers l’île pour des séances du yoga. « J’enseigne le pranayama, qui à travers l’utilisation du souffle, enlève le stress et l’angoisse, l’ashthanga et le hatha yoga ». En groupe, en individuel ou pour des entreprises, Hans propose des séances selon les besoins de chaque personne. « Il y a beaucoup d’entreprises qui prennent conscience du bien-être de leurs employés et optent pour des teambuildings qui aident à renforcer l’esprit d’équipe ». Hans travaille également avec des hôtels. Contact : 5252 0888

Hans, qui était dans le mannequinat, avait entrepris des études en Tourism & Management à la Constance Academy, puis a travaillé dans le secteur de la remise en forme, mais il sentait qu’il était voué à autre chose. Il s’est alors mis au reiki et au yoga pour retrouver cette paix d’esprit et cette communion qui lui manquaient. « Je voulais laisser tout ce qui était superficiel derrière moi et recommencer une nouvelle vie. Je lisais beaucoup sur le yoga et sur le Dalaï-Lama ». Hans décide de prendre son sac à dos et de partir en Inde pour approfondir ses connaissances sur le yoga. Comme les Beatles dans les sixties, il a choisi de se poser à Rishikesh, capitale du yoga, pour découvrir cette discipline du corps et de l’esprit. Là, des cours sont dispensés à chaque coin de rue. Des chercheurs spirituels, yogis assidus, des gens à la recherche de paix, ou simples touristes font le choix de s’y attarder. « Je suis parti en voulant découvrir une autre

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Aquababies Simon Fuller

Initier les tout-petits aux plaisirs de l’eau L’élément aquatique est fondamental dans le développement du fœtus et faire renouer les bébés et les jeunes enfants avec l’eau ne peut qu’être bénéfique assurent les scientifiques. L’aquababies rejoint ce postulat et invite à la découverte du plaisir de l'eau en famille. Cette activité, proposée par Sonia Leong Son de Sonia Fitness Plus, développe les réflexes psychomoteurs de l'enfant ainsi que sa capacité d'adaptation à un environnement différent. Au programme : des jeux, de la joie, du bien-être et de la complicité en toute sécurité.

Simon Fuller

L'aqua'bébé ou aquababies permet aux enfants de 4 mois à 3 ans de redécouvrir le plaisir de l'eau avec leurs parents. Accompagné de Sonia Leong Son, qui est professeur de fitness depuis plus de 30 ans, formée en aérobic, en ‘gym instruction’, en aquagym, en zumba, en exercices pré et postnataux - à Maurice, en Afrique du Sud et en Angleterre -, vous ferez vivre une expérience magique à vos petits. C’est à Beau Bassin, et très prochainement à Roches Brunes, que Sonia exerce. Maman de cinq enfants, elle avoue avoir débuté avec eux « et aujourd’hui mes enfants adorent nager et se sentent à l’aise dans l’eau. » Cela fait trois ans qu’elle propose des cours d’aquababies et elle a su faire connaître cette activité grâce au bouche-à-oreille et surtout aux publications sur les réseaux sociaux de photos d’enfants affichant leur joie sous et dans l’eau. C’est accompagné de maman ou de papa que l’enfant goûte aux plaisirs de cette activité. Tout commence par quelques mouvements dans l’eau pour acclimater le bébé à la température de l’eau. « Le parent doit rassurer son enfant en le faisant ressentir sa présence et en le mettant peau à peau pour qu’il sente la chaleur de sa maman ou de son papa ». Cette étape franchie, vient l’entrée dans l’eau. La suite se compose de jeux très variés s’articulant autour de trois grands thèmes : la découverte (de l'eau, des autres), l'immersion (comment entrer dans l'eau et sous l'eau), le déplacement (flotter, se mouvoir dans l'eau). Le sentiment de confiance étant primordial, c’est le parent qui participe en premier aux jeux. Après deux ou trois

essais, l’enfant se sentira prêt à se lancer. « Chez bébé, le contact de l'eau favorise l'éveil de ses sens, développe ses réflexes psychomoteurs ainsi que sa capacité d'adaptation à un environnement différent. Il apprend à contrôler son stress, sa respiration. C’est aussi un moyen de faciliter le processus de socialisation et il apprend à devenir plus autonome et à prendre confiance tout en s’amusant. C’est une opportunité pour les parents de passer du temps avec leur enfant ». Les parents ressentent eux aussi les bienfaits, notamment à travers l’effort physique fourni durant la séance qui dure une heure. Pour ceux ayant plus de 3 ans, Sonia Leong Son propose des cours de natation. Il est important de noter que la piscine est chauffée. Contact : 5761 3606

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The St Régis Mauritius Resort

Morning Bliss : réveil au paradis

Que peut-on rêver de mieux pour un réveil ? Ciel bleu, sable blanc, doux soleil qui caresse la peau, chant des vagues, le beau sourire de la personne qui vous offre un jus détoxifiant et vous invite sous un kiosque pour une séance de massage... Si vous l’avez imaginé, le St Régis Mauritius l’a préparé pour vous. Morning Bliss est l’expérience unique que l’Iridium Spa de cette enseigne du groupe Marriott vous propose. Une expérience de rêve dans tous les sens. « L’idée est de donner au client une expérience « Wow » car nous avons un panorama extraordinaire et les clients ne cessent de nous demander ce qu’on peut faire sur la plage. Nous proposons un massage à l’ylang-ylang pour couple, mais aussi en individuel, qui travaille le dos et le bas du corps. Ce sont les zones les plus touchées des personnes qui sont surmenées qui viennent chez nous pour se relaxer. Nous avons aussi travaillé avec le chef exécutif pour proposer, après la séance de massage, un petit-déjeuner, toujours sur la plage, à deux options. Soit un menu détox ou un menu booster. Une boisson équivalente est aussi proposée », explique Reva, la Spa Manager. L’expérience débute entre 8h30 et 9h00. Rendez-vous directement sur la plage où nous attend Made, la thérapeute, arborant un large sourire et nous offrant un verre de jus. Le cadre est réellement époustouflant. La baie du Morne offre une mer où le camaïeu de bleu se détache du ciel presque sans nuages et de la plage immaculée. À gauche, la montagne du Morne semble veiller sur ce coin de paradis. On pourrait rester là à savourer ce spectacle, mais Made nous invite à entrer sous le petit kiosque. S’ensuit une heure de pur bonheur où ses doigts de fée restaurent le corps encore tout raide d’une nuit de sommeil. La brise matinale qui vient caresser le corps de temps en temps ajoute une sensation particulière à l’expérience qu’on voudrait voir s’éterniser. Mais c’est déjà l’heure du petit-déjeuner. Un menu détox mais copieux. Jugez-en vous-même : yaourt maigre, banane et coulis rouge ; salade du jardin, fromage blanc et noix ;

muesli crémeux au miel de baobab ; plateau de fruits tropicaux ; smoothie de carottes et oranges ; gâteau au chocolat, noix de coco et miel ; barre de céréales au thé vert matcha; omelette blanche, tomate et champignons et, pour finir, un jus Booster fraîchement pressé à base de betterave, de pomme verte, de concombre, de citron et gingembre. Juste paradisiaque !

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BIEN-ÊTRE

Long Beach, A Sun Resort, Mauritius

Su-Man Hsu, la visagiste des célébrités Le Long Beach, A Sun Resort, Mauritius a accueilli, pendant les mois d’avril et mai, la visagiste Su-Man Hsu, très connue pour avoir parmi sa clientèle des célébrités telles que l’actrice Juliette Binoche ou encore la chanteuse Kylie Minogue. Au cours d’un entretien au spa de l’hôtel où l’attendait une longue liste de clients, et notamment beaucoup de Mauriciens, elle nous a expliqué pourquoi sa technique séduit autant de personnes à travers le monde. Su-Man est venue au monde du bien-être un peu par accident. Benjamine d’une famille de dix enfants, elle vivait sur une ferme à Taïwan, parmi les poules, canards, porcs et au milieu des champs de riz. Au collège, elle découvrit le ballet à l’âge de 19 ans. Ce fut une véritable révélation. Toutefois, un an après, elle a eu un problème de dos incapacitant. Les méthodes médicales classiques n’arrivant pas à la soulager, elle va se tourner vers le shiatsu. Ce fut sa deuxième révélation et elle va elle-même apprendre cette technique pendant trois ans et se mettre à la pratiquer. Lentement, elle comprend que tout le corps est relié et notamment le visage, ce qui va la pousser à travailler sur le visage et devenir visagiste (facialist) en développant sa propre technique, le Su-Man Skin Reborn Sculpting Facial. « Ma technique n'est pas une expérience superficielle, comme beaucoup d'autres. Je travaille aussi bien sur les muscles que sur la peau pour redonner vie au visage. J'utilise une combinaison de

techniques de massage asiatiques et occidentales et de philosophies de la peau, que j'ai créées moi-même. Mes clients disent souvent que j'ai des doigts dansants et qu'ils ressentent toute mon attention. Pendant le traitement, pas une molécule de mon énergie n’est ailleurs ». Su-Man explique que « notre visage est formé de belles structures d'os, de muscles et de peau ». « Si les muscles sont activés et toniques, alors la peau réfléchit et semble levée et sculptée. Cependant, vous pouvez avoir une peau magnifique, mais le visage peut toujours sembler fermé et stagner. J'ouvre les canaux énergétiques du visage en travaillant sur les points de pression et relâche la tension des muscles du cou, des épaules et du haut de la poitrine ». Après le soin, on peut réellement voir les résultats instantanément. Cependant, la visagiste conseille à ceux et celles qui veulent conserver une bonne qualité de peau à long terme, de faire un soin du visage au moins une fois par semaine ou, à la limite, une fois par mois. Le traitement doit continuer après chez soi avec les produits de sa ligne de soins, mais aussi avec des exercices pour le cou, le visage et un automassage. Quant à l’alimentation, au cœur même du bien-être du visage, Su-Man explique qu’il faut manger une nourriture de saison, pleine de couleurs, éviter le sucre, les produits laitiers (particulièrement pour les personnes qui ont de l’acné), boire beaucoup d’eau et bien dormir.

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Géraldine Julie-Chlubna


GASTRONOMIE

Eatwithfingers

Quand véganisme rime avec plaisir gustatif Si comme nous, vous aimez tester de nouvelles tendances culinaires, nous vous emmenons à Grand Baie pour découvrir l’antre de Géraldine et Michael. Eatwithfingers, ouvert depuis un peu moins d’un an, est l’adresse par excellence pour goûter la cuisine végane.

Yatish Ramdharrysing

Le véganisme est plus une philosophie qu’un régime alimentaire: en excluant tous les produits issus de l’exploitation des animaux par l’homme, c’est un refus de toute cruauté envers les animaux qui est exprimé. Etre végane, c’est de ne consommer qu’une « nourriture garantie sans cruauté ». C’est cette philosophie que veut partager Géraldine Julie-Chlubna à travers Eatwithfingers qui se trouve à Chemin Vingt Pieds, à Grand Baie. Dans un monde où les régimes carnés sont devenus la norme avec l’augmentation du pouvoir d’achat, on a tendance à voir une nutrition sans viande comme un régime de pauvre. Pourtant, des milliards d’individus dans le monde ne mangent que des végétaux et cela remonte à de très anciennes civilisations. Pour Géraldine, ce mode de vie lui est venu à une période où elle voulait se sentir bien dans sa peau. « Je suis devenue végétarienne pour ensuite me tourner vers le véganisme. C’est un style de vie dans lequel je me suis retrouvée et je me sens bien dans ma peau. Etre végane ne veut certainement pas dire être au régime car je mange autant qu’une personne non-végane ».

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Géraldine Julie-Chlubna

D’où est venue l’idée d’ouvrir un café ? Géraldine Julie-Chlubna a une page Instagram sur laquelle elle partage sa passion pour la cuisine mais également la photo. Lorsque son mari, qui est Autrichien, et elle, décident de rentrer à Maurice, ils se posent la question de leur choix de carrière. La popularité de sa page Instagram, qui compte plus de 65 000 followers, pousse Geraldine dans sa décision. De Eatwithfingers qui est une marque déposée, naîtra le café qui a été entièrement imaginé par le couple, de la décoration au concept. « Nous avions voulu un endroit qui nous ressemblerait et nous nous sommes fait aider par des proches. L’idée est de partager cette cuisine qui était très peu connue à Maurice, partager mon expérience en tant que végane ». En à peine un an, Eatwithfingers a su fidéliser sa clientèle avec un menu évolutif. On retrouve des pâtisseries, smoothies, glaces… Parmi les best-sellers : le taboulé au quinoa, les lasagnes avec de la ricotta faites maison, le « quisoto » au potiron, tous sans gluten. Ce qui plaît côté sucré, c’est le brownie ou le carrot cake. Géraldine a aussi voulu apporter une touche mauricienne dans sa cuisine que nous vous invitons à découvrir. Eatwithfingers est une véritable ode au bien-être du corps avec des vitamines à profusion. Géraldine anime également des ateliers pour ceux voulant adhérer à ce style de vie. Des nouveautés sont à prévoir. Contact : 5813 5449


Takamaka Boutique Winery

Enfin un premier vin du terroir !

Sur les hauteurs de Maurice, un peu avant le réservoir de Mare aux Vacoas, en venant de Curepipe, une enseigne attire le regard. Takamaka ! Arbre indigène du pays, c’est le nom d’un établissement vinicole lancé par le couple Alexander et Isabelle Oxenham. Ouvert depuis fin 2017, c’est l’aboutissement d’un rêve de 18 ans. Au bout de ce long cheminement, sont nés les tout premiers vins 100 % mauriciens. Fabriqués à partir des meilleurs litchis du verger de Saint Antoine, les différents crûs n’ont absolument rien à envier aux vins de raisins et une dégustation à l’aveugle ont bluffé plus d’un dont nous-mêmes. Visite guidée de ce « winery » appelé à faire la fierté du savoir-faire local. Entre les Oxenham et le vin, c’est une longue histoire d’amour commencée au début des années 30 quand Edward Clark Oxenham trouve une formule pour fabriquer du vin à partir du raisin sec. La

suite on la connaît. Les autres générations des Oxenham vont chacun apporter leur lot d’innovations. Alexander Oxenham, dont le père a longtemps travaillé pour l’entreprise lancée par son grand-père, n’a pas eu l’opportunité de le faire et s’est décidé à se lancer à son propre compte. Œnologue de formation, il a déjà marqué les esprits en créant, avec sa femme Isabelle, il y a trois ans, le site oenophilia.mu, qui donne des conseils sur les vins et l’accompagnement avec les plats. Mais les deux complices avaient un projet de plus grande envergure : faire le premier vin 100 % mauricien. « J’ai toujours caressé l’ambition de faire un vin de terroir, un vin de qualité qu’aucun Mauricien n’aura honte de mettre sur sa table », avoue Alexander. Formé et formaté sur le raisin et la vigne, il a bien évidemment exploré la possibilité de cette culture à Maurice « Une idée absurde et stupide. Le problème c’est le climat. Il n’y a pas assez de froid qui permet un repos végétatif à la vigne. À Maurice, on aurait eu deux récoltes par an et la pérennité de la plante ne serait pas assurée car au bout de 10-15 ans, la plante serait épuisée. D’autre

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GASTRONOMIE

Alexander Oxenham testant les litchis.

Alexander Oxenham et son épouse Isabelle.

Le triage des litchis.

part, le fort taux d’humidité qui prévaut aurait apporté toutes les maladies cryptogamiques et la nécessité de traiter constamment avec des produits chimiques. Tout cela pour avoir un produit médiocre en essayant de copier. Moi je ne suis pas un copieur. » Le ton est donné.

mis en bouteille directement : l’Aquarelle, l’Apéritif et l’Éclipse. Les deux premiers sont des vins très floraux avec une bonne fraîcheur, qui peuvent se boire en apéritif ou tout simplement pour le plaisir d’un vin léger. L’Éclipse est plus complexe. C’est un demi-sec qui va accompagner des plats épicés ou un foie gras admirablement. Il peut vieillir de cinq à huit ans dans de bonnes conditions. Une deuxième partie de la production est mise en maturation dans des fûts de chêne. Après la période d’élevage qui peut durer entre 9 mois et 2 ans, on va goûter et faire les assemblages. Pour Alexander, c’est la partie artistique de son travail, réalisée avec la complicité encore une fois de son épouse, Isabelle, qui est d’ailleurs peintre. « J’aime l’analogie avec la peinture ; le travail est exactement le même, les fûts, la palette de couleurs, et c’est là que je puise pour faire mon tableau ». Et cela ne s’arrête pas là, puisque chaque bouteille porte la signature d’Alexander et l’inscription Origine (Maurice), Originalité (le litchi) et Authenticité (découlant des deux premiers). Une première cuvée devrait sortir des fûts d’ici la fin de l’année, et une deuxième l’année prochaine ; ce qui portera à cinq les différentes variétés produites par Takamaka. On pourra les trouver dans le circuit hôtelier et chez certains marchands de vin. Et si vous ne les trouvez pas, le mieux c’est aller à Takamaka où vous pourrez vous immerger dans ce monde fascinant et faire une intéressante dégustation. Nous vous le conseillons vivement.

100 % mauricien Il faut travailler avec la nature, travailler avec ce que Maurice nous donne, martèle Alexander. Le choix qui s’imposait c’était le litchi, dont la saveur n’est pas loin du raisin muscat, qui est bien établi depuis des décennies et qui n’a pas besoin d’être traité. « Les autres fruits n’offrent pas la palette aromatique du litchi qui est semblable à celui du raisin avec les notes boisées, fruitées, caramel etc. ». Pendant dix ans, il va travailler dans son laboratoire, installé dans le sous-sol de sa maison, puis faire le business plan, trouver les fonds. Une fois le site identifié, la construction du « winery » débute. Et c’est au bout de 18 ans que le projet aboutit, comme la lente maturation d’un bon cru. La fabrique s’installe à Plaine Bonnefin, Mare aux Vacoas. Alexander va régulièrement voir les fruits au verger de Saint Antoine, teste et goûte pour connaître le taux de sucre et l’acidité. Une fois la récolte faite, les fruits sont congelés dans des bacs ajourés pour la circulation de l’air. « L’intérêt de la congélation est d’amener, grâce à la dilation des cellules d’eau, la déstructuration du produit. Ce qui facilite l’extraction de la saveur. Chose très difficile à avoir avec le fruit frais auquel il faudrait ajouter des enzymes », explique Alexander qui veut une production naturelle autant que faire se peut. À 80 % le procédé est le même que celui du raisin, et les 20 % restants sont la part du mystère qui entoure toute production de vin, déclare Alexander avec un large sourire. Trois types de vin sont ainsi

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Voir notre vidéo.


LUX* Grand Gaube

INTI vous apporte les saveurs de la cuisine argentino-péruvienne Côte Nord vous emmène à la découverte de la gastronomie sud américaine. Point n’est besoin de prendre l’avion pour cela, il suffit de se rendre au restaurant INTI du LUX* Grand Gaube. Vous y serez accueilli par Luciano Augustin Carobini, un chef argentin au sourire aussi grand que son talent. Originaire de Buenos Aires, c’est un homme passionné de cuisine, bien évidemment, et de voyages. Ce qui explique sa présence ici pour son bonheur et le vôtre. Luciano a débuté en cuisine à l’âge de 17 ans, poussé par des amis qui travaillaient dans le domaine et qui exerçaient déjà dans d’autres pays. Après avoir fait une école d’hôtellerie pendant trois ans en Argentine, et travaillé quelque temps dans divers restaurants, il embarque pour le Mexique, le Pérou et l’Europe, avant de venir à Maurice via Doha. Sa cuisine respire les différentes influences qu’il a rencontrées au cours de ses voyages. Pour l’heure toutefois, la carte Luciano Augustin Carobini. CÔTE NORD Nº135 - JUIN / JUILLET 2018

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GASTRONOMIE

Carpaccio wagyu.

Camarones.

de l’INTI reste fidèle aux origines de Luciano avec la part belle à la cuisine péruvienne qui est la tendance du moment. En fait, la cuisine de Luciano est à l’image de la cuisine de l’Argentine, une cuisine influencée par les vagues d’immigration italienne et espagnole, et qui n’oublie pas ses racines traditionnelles. Si elle reste basée à 80 % sur la viande bovine, elle accommode pâtes, paella, empanadas, pâté garni de viande et locro, un ragoût à base de courge, de maïs et de haricots, avec des variantes selon la région de la cordillère des Andes. Quant à la cuisine péruvienne, Luciano explique que son engouement a commencé par des chefs comme Gaston Acurio, diplômé de l’Escuela de Hosteleria de Madrid, qui a acquis le statut de chef au Cordon Bleu de Paris pour ensuite fonder un véritable empire commercial autour de la gastronomie, et Rafaël Osterling, diplômé du Cordon-Bleu de Londres, qui est la tête de son très chic restaurant Rafaël. « La cuisine était jusque-là une cuisine créole qui a évolué avec les Espagnols, les Français, les Italiens, percolant la cuisine andine traditionnelle. Puis, une nouvelle cuisine s’est développée, très influencée par l’immigration japonaise, avec la nikei cuisine ». Effectivement, il y a beaucoup de poisson cru et de citron dans la cuisine péruvienne de Luciano. Les plats de ceviche sont ses créations phares. S’ils sont faits pour la plupart à base de produits locaux, car « les poissons locaux sont très goûteux », les épices sont toutes apportées du Pérou. À côté des ceviches, vous trouverez des Anticuchos, des Tiradito, des Ensaladas sans oublier les A la Brasa, viandes et poissons grillés typiquement argentins. Bonne dégustation. Guacomole con totopos. CÔTE NORD Nº135 - JUIN / JUILLET 2018

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GASTRONOMIE

LUX* Belle Mare

Tout savoir sur le chocolat avec le chef Pascal Galette

Intarissable, le chef Pascal nous fait voyager en nous parlant des fèves de cacao en provenance d'Amérique Latine, au Venezuela, au Pérou, aux Caraïbes, au Nigeria et, plus près de nous, à Madagascar. Il nous indique que « le pourcentage indique la teneur en cacao et le reste c’est de la lécithine, du sucre, des émulsifiants et des stabilisateurs. Ces derniers sont nécessaires car le chocolat est un produit vivant et laissé à lui-même, il moisit ». Quant au cacao à 100 %, il peut être utilisé en dessert quand on veut en corser la partie intérieure, comme pour une glace au Jivara (40 %) au cœur de laquelle on fera un sorbet avec 100 % de cacao, ajoute Pascal. Le chef pâtissier continue d’expliquer les conditions pour travailler le chocolat, l’environnement, la température à respecter et toute une myriade d’éléments qu’on ne dévoilera pas ici. Le mieux c’est quand même d’aller le rencontrer dans son antre du chocolat.

L

e chocolat est un produit qui fait le plaisir des petits et aussi des grands. Sa consommation a d’ailleurs explosé ces dernières années an niveau mondial. Mais connaissez-vous réellement le chocolat ? Et bien, désormais, si vous passez au LUX* Belle Mare, le chef Pascal Galette, fin connaisseur en la matière, se fera un plaisir de partager ses connaissances et sa passion pour le chocolat dans un espace entièrement crée à cet effet « C’est un projet qui date de l’année dernière et qui a été mis en place pour la Pâques. Il vise à offrir une nouvelle expérience aux clients pour aller à la découverte du chocolat et avoir la possibilité de comprendre tout ce qu’on peut faire avec ce produit : moulages, bonbons, tablages, etc. », explique Pascal. Un espace a ainsi été aménagé à l’arrière de la vitrine à pâtisserie. Il est ouvert de 13h à 15h pour les visites, et de 15h à 16h pour un atelier où l’on apprend par où l'on apprend à le travailler. Déjà le décor inspire. Sur les murs, de belles images de cacaoyers dans des forêts sud-américaines ; sur les étagères, des sacs de chocolat de pâtisserie avec différentes teneurs en cacao ; sur les tables de travail, des sculptures de masques maya, de navires pirates et d’œufs, ainsi que différents outils et appareils nécessaires pour travailler le produit.

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LUX* Le Morne

Quand les cuisines mauricienne et thaïe se marient aux vins sud-africains Les voyages donnent lieu à de belles rencontres. Entre hommes et femmes, cultures, cuisines ; et le résultat donne souvent des produits beaux et enrichissants. C’est sous ce signe que l’on pourrait placer le dîner organisé par le tout nouveau Resident Manager de LUX* Le Morne, Ashok Bhugoo, avec la complicité des chefs thaïlandais, Suksan Suprasert, et le chef mauricien Dany Lochoo, ainsi que du producteur de vins français établi en Afrique du Sud, Christophe Durrand. Une rencontre de goûts et de saveurs délicatement arrosée de vins de qualité faits avec amour. Originaire du Calvados, Christophe a déménagé au Cap en 1995, où il s'est établi comme fournisseur de barriques françaises haut de gamme et y a également rencontré Sabrina, une Sud-Africaine d’origine indienne. Christophe initie Sabrina au monde du vin et tous deux partent à la recherche de vins sud-africains exprimant l'originalité et l'individualité. Cette quête va les conduire à produire leurs propres vins. Le premier en 2000 sera nommé en l’honneur de la première fille de Christophe, la Cuvée Ameena Syrah. En 2004, la naissance de leur fille va être l’occasion de baptiser un deuxième vin, le Chardonnay Cuvée Anaïs et enfin, en 2011, le célèbre Kama Chenin Blanc est dédiée à Sabrina. La gamme Dorrance comprend également un cinsault rouge, un cinsault rosé et un Viognier blanc. Pour parvenir à une expression parfaite, Christophe s'appuie sur des sites viticoles uniques, une cueillette précoce et un tri rigoureux pour apporter « de belles baies saines qui façonnent un vin plus équilibré avec un PH bas, une acidité naturelle plus élevée et un taux d'alcool inférieur». Tous ces vins sont disponibles chez Scott à Maurice. C’est d’ailleurs le chef sommelier, élu meilleur sommelier de Maurice en 2017, Jeff Thomé et son équipe qui avaient travaillé avec les chefs pour proposer un accompagnement à la fois juste et équilibré. Ainsi, la Cuvée Kama 2016 s’est mariée à merveille avec des gambas

de Palamôs grillées à l’argentin, avec un gel de satay et un crumble de noix et de piment. La Cuvée Anaïs 2014 a comblé les épicuriens avec l’ombrine braisée dans une infusion de citronnelle et de thé au jasmin, accompagné d’un curry thaï jaune, de graines de soja sautées au wok et d’amandes glacées au tamarin. Quant à la Cuvée Ameena 2014, elle a sublimé le blanc de canard glacé au café et au soja, oignons caramélisés avec les feuilles de combava, butternut rôti et pesto de cotomili. La preuve, s’il en fallait, que l’originalité et la créativité des grands chefs avec des produits de qualité apportent des moments de bonheur inoubliable.

Dany Lochoo, Jérémie de Fombelle, Christophe Durrand, Ashok Bhugoo et Suksan Suprasert

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SO Sofitel Mauritius

Le chef Thiery Gourdin revient à ses premières amours

Un an après avoir quitté le Domaine de Bel Ombre, où il avait été appelé par Jean-Luc Naret, le chef Thiery Gourdin y revient, cette fois à la demande de Christine RamdianeBilquez, pour prendre en main une brigade de 30 personnes au SO Sofitel Mauritius afin d’y imposer sa cuisine et son style de gestion. Le nouveau chef exécutif nous parle de sa cuisine qui se nourrit du terroir, avec l’apport des maraîchers, des pêcheurs et éleveurs de la région du Domaine de Bel Ombre et du Sud.

que j’ai développé mon goût pour les produits locaux. Le fait que Christine Ramdiane-Bilquez, Deputy Manager, me propose de rejoindre le SO Sofitel Mauritius est un privilège et un plaisir, en particulier de revenir sur Bel Ombre. Parlez-nous de l’expérience culinaire au SO. Comment se démarquet-elle des autres ? Le SO Sofitel Mauritius de par sa marque impose un mélange de French touch et de culture mauricienne. C’est sa signature.

Parlez-nous de votre carrière en tant que chef. La cuisine est une passion pour laquelle j’ai gravi tous les échelons depuis l’âge de 19 ans ; débutant comme 1er commis (1992 Trou aux Biches Hotel – Chef Paul Ng) jusqu’au premier poste de Chef Exécutif en 2007 au Four Points by Sheraton. Etre appelé plus tard par JeanLuc Naret afin de reprendre les cuisines de Heritage Resorts, fut une consécration, notamment pour les évènements accueillant jusqu’à 800 personnes au Château de Bel Ombre.

Que comptez-vous apporter aux cuisines du SO Sofitel ? L’introduction systématique de produits de saison et locaux sera au centre des expériences gustatives. Pour cela, je rencontre les producteurs, les maraîchers, les pêcheurs et les éleveurs pour sélectionner avec eux les produits qui seront servis dans les trois restaurants du SO Sofitel Mauritius. Quels seront vos nouveaux concepts ? Dans quelques semaines nous introduirons le concept de table d’hôte qui sera proposé au restaurant principal pendant des jours spécifiques. Cette table d’hôte réserve de belles surprises que nous vous inviterons à découvrir. Je suis aussi membre des Toques Blanches et des Disciples d’Escoffier avec qui j’envisage d’organiser quelques évènements gastronomiques.

D’où viennent vos influences culinaires et comment votre cuisine a-t-elle évolué au fil des années ? Ma collaboration chez Jacqueline Dalais fut une véritable révélation mais c’est en tant que chef tournant au Labourdonnais, où j’ai exercé pendant six ans, et où j’ai pu collaborer avec le chef Nizam Peeroo,

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Bellingham Homestead et Bernard Series

Germain Lehodey présente des vins d’exception Très connu dans le cercle des professionnels du vin dans son pays d’adoption, l’Afrique du Sud, Germain Lehodey était à Maurice en avril dernier dans le cadre de la formation du personnel de vente et des sommeliers d’Oxenham et de sa clientèle : restaurateurs, hôteliers et autres. Son voyage avait pour but de présenter la gamme moyenne supérieure et la gamme prestige de Bellingham : le Homestead et le Bernard Series, respectivement. Germain Lehodey a eu droit à une semaine intense, ponctuée de formations, de dégustations, d’un accord fromages et vins, entre autres. Sommelier et ambassadeur de marque de DGB, l’un des principaux producteurs et distributeurs de vins et de spiritueux indépendant d’Afrique du Sud, Germain est responsable d’un portfolio de diverses marques de vin haut de gamme dont Bellingham, représentée en exclusivité par Oxenham à Maurice. Son déplacement à Maurice était principalement motivé par le souhait de faire connaître davantage deux gammes de la marque Bellingham, le Homestead et le Bernard Series qui s’adressent à des amateurs de vins d’exception. « Bellingham est une marque très connue à Maurice, mais la clientèle connaît moins les deux gammes que je suis venu présenter. Nous faisons une sélection très rigoureuse. Nous nous approvisionnons auprès des meilleurs vignobles et faisons un tri selon la qualité des raisins, la qualité supérieure étant réservée au Bernard Series, et ainsi de suite. Le Bernard Series est une gamme très exclusive avec une production en barrique qui nous limite à 3 000 bouteilles à l’échelle mondiale. Bien que Maurice représente un petit marché, son rayonnement international à travers les établissements de renom est séduisant. Il y a un marché pour une telle offre ici, surtout connaissant son prix inférieur aux vins français de qualité équivalente ». « Nous retrouvons des notes similaires dans les deux gammes, mais le Bernard Series est plus complexe et élégant. C’est un vin riche en notes et en arômes mais avec un assemblage plus complet, sans

aucune dominance. Le Bernard Series, contrairement au Homestead, est travaillé en fût neuf avant d’aller en barrique de 2e ou 3e utilisation. Cela permet une meilleure extraction de tannin et donne un corps plus intéressant. Ce sont aussi deux gammes complémentaires qui offrent une continuité dans une cave. Le Homestead propose des vins prêts à boire ou qui le seront dans les deux ou trois prochaines années, alors que le Bernard Series est un vin de garde qui a la possibilité de vieillir sur encore sept ou huit ans ». Fils de producteur de cidre et de calvados en Normandie, Germain Lehodey aimait ramasser les pommes et était curieux de voir la fabrication de ces produits. « Je me souviens qu’à l’époque, mon père n’avait pas de distillerie, on accueillait pendant quelques jours une distillerie ambulante… il faisait aussi du camembert à petite échelle. Tout cela explique probablement mon choix de carrière, cette passion qui m’anime. Je regrette toutefois de n’avoir pu apprendre davantage de mon père car j’aurais pu avoir transmis son savoir … » Germain Lehodey a, durant sa longue carrière, touché à différents aspects de la restauration. Il a été chef sommelier à l’illustre restaurant La Tour d’Argent de Paris, puis chef sommelier à l’hôtel Le Richmond à Genève, avant de partir en Afrique du Sud en 1984. Il travaillera aussi pour The Palace du groupe Sun International avant d’enchaîner comme General Manager dans divers établissements tels le Lynton Hall Country Lodge ou encore le Juba Grand Hotel au Soudan du Sud. De 2013 à 2017, il occupera le poste de sommelier à l’emblématique restaurant Mosaic à Pretoria où il réussira à élever la carte des vins, le ‘Wine List’, parmi les 10 meilleures au monde. A noter qu’Oxenham représente la marque Bellingham depuis maintenant près de 30 ans et propose à travers sa boutique spécialisée, Le Connoisseur, les diverses gammes de la marque Bellingham : le Premier Grand Cru, le Tree Series, le Homestead et le Bernard Series. Toutes les offres de Bellingham sont disponibles sur le site en ligne www.leconnoisseur.mu

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Four Seasons Resort Mauritius at Anahita

Les Disciples d’Escoffier montrent leur talent

Dominique Olivier, Rocco Evola, Lindley Thomen, Pascal Galette et Nicolas Vienne.

Un dîner épicurien est toujours un grand moment de la gastronomie. Quand il est préparé par des Disciples d’Escoffier, c’est une expérience qui ravit les sens et dont on garde un souvenir impérissable, au moins jusqu’au prochain repas digne de ce fait. C’est ce que le chef exécutif du Four Seasons Resort Mauritius at Anahita, Nicolas Vienne, a voulu faire passer comme message le samedi 14 avril dernier au bistro français du resort de Beau Champ. Secondé par l’excellent souschef Patrick Soochit et le non moins talentueux chef pâtissier Dominique Olivier, le chef étoilé avait mis en place un menu de cinq plats avec un accompagnement judicieux de vins Elgin Vintners signé Manav Jeetdeeal, chef sommelier.

qui titillent les papilles. Le deuxième plat, un gravlax de saumon et betterave, salade verte et dressage de déesse verte, sublimé par un chardonnay plus citrique, continue dans la même lignée. Le gaspacho de coco et de poivron, caviar Ossetra, gingembre confit et tuile de quinoa, apporte ensuite une note de fraîcheur soulignée par un excellent Viognier. Une belle mise en bouche pour le plat principal, un fondant jarret de bœuf Wagyu, terrine de pommes de terre et foie d’oie, ail noir dans un jus de Porto rehaussé par un sublime vin Agama. Pour terminer l’expérience, il fallait un dessert exceptionnel et le chef Dominique, spécialiste du trompe-l’œil n’a pas raté son coup avec un Limon, chocolat croustillant, mousse et gelée de limon. Un seul mot pour résumer cette expérience culinaire : somptueux.

Il faut reconnaître que le cadre somptueux du Four Seasons et du restaurant Beau Champ ont concourru à créer l’ambiance idéale pour une soirée inoubliable, sans oublier le service impeccable et élégant. L’apéritif servi dans le magnifique lobby du bistro permet déjà de voir les préparatifs dans la cuisine ouverte. Le sous-chef Patrick Soochit vérifie les derniers réglages alors que le Resident Manager, Lindley Thomen accueille les invités comme il se doit. Les choses sérieuses commencent ensuite avec un tourteau mariné et tube d’avocat, bourgeons de gelée de tomates et palmiste confit, accompagné d’un sauvignon blanc. Une fraîcheur et une délicatesse

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Au Domaine de Labourdonnais

Aqui : un vent de fraîcheur souffle sur le vin

Nouveau venu dans l’univers du vin à Maurice, Aqui se démarque en proposant un concept rafraîchissant et innovant, le tout dans un cadre authentique et chaleureux. Découverte. Lancée depuis à peine quelques mois, Aqui s’est déjà bâti une belle réputation dans le commerce du vin à Maurice. Cette compagnie qui sort de l’ordinaire mise sur un concept à la fois moderne, convivial et proche de sa clientèle. Elle a été imaginée par trois amis unis par une passion commune pour le divin breuvage: Delphine Espitalier-Noël, Romain Bétuel et Alexandre Junca. « Le nom Aqui est un diminutif d’Aquitaine, l’une des plus grandes régions productrices de vins en France. Alexandre, notre partenaire, vient du Sud-Ouest, d'Aquitaine justement. Il a grandi dans les vignes et a évolué dans le milieu du vin depuis son enfance. De plus, Romain et moi-même avons vécu en Espagne où Aqui veut dire ici en espagnol », explique Delphine Espitalier-Noel. Pour se démarquer, les trois amis ont imaginé tout un univers autour du vin. Un concept qui comprend « différents services, et pas uniquement de la vente, aussi bien pour les professionnels que les particuliers », précise notre interlocutrice. Parmi les services proposés, nous retrouvons bien sûr le commerce, mais aussi la dégustation, un service client personnalisé, le stockage de vins, ou encore la formation. Alexandre Junca est en effet Ambassadeur des Vins de Bordeaux, ce qui lui donne le droit de dispenser des cours à thèmes sous l'égide de l’École des Vins de Bordeaux. L'aménagement des locaux d’Aqui, au Domaine de Labourdonnais, a été spécialement pensé pour intégrer ces multiples facettes. Dès que l’on franchit la porte d'entrée, on est immédiatement plongé dans cet univers gouleyant. On a l’impression de pénétrer dans une immense cave à vins, avec du mobilier en bois, de vieux murs en pierres taillées, et de nombreuses bouteilles exposées ici et là… Spacieux et lumineux, cet espace a tout pour conquérir les passionnés. Nous y retrouvons un coin dédié aux dégustations et aux formations, ainsi qu’un coin salon, un bar et deux caves pouvant contenir pas

moins de 4 000 bouteilles chacune. Qu’ils soient professionnels ou amateurs, les clients peuvent y stocker leurs crus pour une somme annuelle modique. « Tous les six mois, nous leur faisons un compte rendu de l'évolution de leurs vins et de leur valeur sur le marché », confie Delphine Espitalier-Noel. Aqui se démarque également de par le choix des vins proposés à la vente. La compagnie mise en effet sur des vins d’artisans vignerons soigneusement sélectionnés pour leur goût et leurs méthodes de production (beaucoup sont bios), notamment. Sur les 80 références de l'établissement, on trouve de nombreux vins français, mais aussi des vins espagnols et italiens, ainsi qu’un cru sud-africain. La vaste majorité de ces crus, très abordables, sont inédits sur le marché mauricien. Sans oublier quelques grands crus qui valent le détour... Parmi les grandes valeurs d’Aqui, la convivialité est l’une des plus importantes. Delphine Espitalier-Noël et ses partenaires ont voulu créer « un espace ouvert, où l’on peut venir et acheter son vin, ou bien se poser au salon, goûter un verre ou deux, se documenter et papoter entre amis ». À cela s’ajoute un service client très personnalisé, comprenant, entre autres, le suivi des goûts personnels de chaque client.

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Au Club Med La Plantation d’Albion

Le chef Malek El Bahi renouvelle les saveurs Originaire de Tunisie, Malek El Bahi puise dans ses origines méditerranéennes et sa passion sans bornes pour les cuisines du monde afin de proposer une offre culinaire alléchante aux résidents du Club Med La Plantation d’Albion. Rencontre. « Le secret d’une vraie bonne cuisine, c’est lorsqu’on parvient à donner le sourire aux gens et à les faire voyager sans qu’ils ne quittent leur table ». Les voyages, Malek El Bahi connaît. Depuis ses débuts au Club Med, en 1999, ce chef à la carrure imposante a posé ses valises dans de nombreux pays : Tunisie, Sénégal, France, Maroc, Portugal. La passion de cet homme de 40 ans pour les bons petits plats remonte à son enfance. C’est son père, économe, qui lui fait découvrir très jeune les joies de la cuisine. « Je traînais avec lui dans les cuisines des hôtels, et depuis je n’en suis jamais sorti », affirme-t-il, avec son large sourire caractéristique. La suite va de soi: l’école hôtelière en Tunisie, puis les stages en cuisine. En 1999, le Club Med lui propose le poste de chef de partie, et depuis, l’aventure ne s’est jamais arrêtée. « Grâce au Club, j’ai beaucoup évolué en bénéficiant de nombreuses formations, tant en interne qu’en externe. J’ai, par exemple, été deux fois chez Paul Bocuse, entre autres », affirme Malek. À travers ses voyages, ce chef jovial et sympathique a ouvert ses horizons culinaires. En effet, lorsqu’on travaille au Club Med, on côtoie des personnes de toutes les cultures… C’est ainsi qu’il fut introduit à la cuisine mauricienne avant même de mettre les pieds à Maurice, grâce à des collègues mauriciens en Tunisie. « Ils m’ont fait goûter aux ‘rotis’, et depuis j’en raffole! Nous avons d’ailleurs ajouté ce plat au menu, et il a eu un gros succès... » Chef exécutif du Club Med La Plantation d’Albion depuis environ deux ans, Malek El Bahi a réussi le pari d’offrir aux Gentils Membres (les clients) une palette sans cesse élargie de saveurs. En effet, sa cuisine est loin d'être monotone. Cet aficionado des produits frais, qui adore travailler le poisson et les fruits de mer, se plaît à revisiter par petites retouches raffinées des plats traditionnels, tout en conservant l'authenticité du plat d’origine. Possédant de nombreuses cordes à son arc, Malek conserve dans son bureau plusieurs condiments et sauces de sa

fabrication, qu’il utilise pour agrémenter ses préparations. Il est également expert en sculpture de fruits et de légumes. Depuis son arrivée, l’offre culinaire de La Plantation ne cesse de grandir, à travers la finesse de son approche et de ses plats. « Mon ambition pour Albion est de faire évoluer encore la prestation, et surtout de pérenniser cette approche », nous confie-t-il. La vision du chef exécutif passe également comme un charme auprès des GM, souvent émerveillés par les goûts transcendants et la superbe présentation des plats et buffets, mais aussi par l'inventivité sans bornes du chef tunisien. En effet, il se passe rarement une semaine sans qu’une nouvelle idée ne lui sorte des fourneaux… Sa dernière invention? Lancer un coin « healthy » au buffet, afin de proposer aux GM les plus « health conscious » des plats à la fois succulents et excellents pour la santé. « Nous avons remarqué que, de plus en plus, les gens sont demandeurs de ce type de plats. Nous pouvons aussi nous adapter à toutes les demandes, que ce soit pour les végétariens, les allergiques, ceux qui ne mangent pas de gluten... » L’objectif ultime de Malek El Bahi est en effet de régaler et de « donner le sourire » au plus grand nombre.

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L’atelier de Kristel

Partager les saveurs de son ĂŽle natale


GASTRONOMIE

Kristel Froger a certainement dû tomber dans une marmite dans laquelle mijotait un succulent curry. C’est du moins l’explication que nous pouvons donner pour comprendre la fougue culinaire de cette Mauricienne installée en France et qui s’est lancée dans un projet mettant à l’honneur son île, les plats qui y sont dégustés, le tout dans un esprit de partage. Kristel Froger a quitté l’île Maurice à 18 ans pour faire une Licence en Langues Étrangères Appliquées Anglais/Espagnol en France. Les circonstances de la vie l’ont poussé à choisir une voie différente, la cuisine. Il y a d’abord eu un passage à la télé sur France 3 en 2010 dans l’émission Côté Cuisine auprès de Julie Andrieu et de quatre grands Chefs, et ensuite un autre dans l’émission Master Chef sur TF1 en 2012. Après sa licence, Kristel se marie et déménage en Normandie, à Évreux, qui se trouve à une heure de Paris. « J'ai pris une pause d’une année afin de savoir dans quelle direction je voulais aller, et j’ai décidé de continuer mes études à Paris en faisant un Master spécialisé dans les métiers du web dans une des plus grandes écoles de communication ». Étant très attachée aux valeurs de la famille et étant créative, elle décide de créer un blog afin de se former en autodidacte, aux différents usages d'internet, et ceci en adoptant une stratégie ludique. « J'ai créé mon blog L'atelier de Kristel. Au début, il s'agissait d'un blog qui traitait les différents ateliers que j’animais : beauté, déco, cuisine, bricolage, loisirs créatifs etc. » Les longues heures passées quotidiennement à voyager, de son domicile à Paris, la poussent à réfléchir. « À la fin de mes études, j'ai pris du recul pour comprendre que ce qui me passionnait était la cuisne et que par conséquent, j'en ferai mon métier,d'autant que je cuisinais tous les jorus à la maison. Et c'est après avoir obtenu mon diplome en 2015, que je me suis lancée. ». Elle travaille d’abord sur les bases du blog : le design, la charte éditoriale, entre autres. Elle y publie ainsi des recettes et surtout celles de l’île Maurice. En janvier 2016, elle se consacre entièrement à

la cuisne mauricienne et se rattache à ses origines. « Qui mieux que moi pouvait en parler ? Cela fait aujourd'hui quasiment sept ans que je ne suis pas retournée à Maurice mais grâce à mon univers culinaire, c'est comme si je faisais vivre Maurice en France ! » L’Atelier de Kristel touche des Mauriciens qui vivent à l'étranger et qui cherchent à cuisiner des plats mauriciens, mais avec des ingrédients de substitution, ou à dénicher des bons plans pour savoir où se fournir en épices et en produits. « Bien évidemment, les Mauriciens vivant à Maurice ont aussi été touchés et par la même occasion d'autres étrangers francophones à l'affût de nouvelles tendances culinaires. Le blog m'a permis de me construire une image de marque et m'a ouvert plusieurs portes différentes que je n'aurais jamais imaginées. Ainsi, je donne des cours de cuisine dans mon atelier à mon domicile, je me déplace également dans les foyers, associations, entreprises et chez les particuliers pour leur transmettre mon savoirfaire. Je travaille aussi ponctuellement sur des événements pour des démonstrations culinaires lors de lancements de produits pour des marques, je travaille dans l'éditorial en créant des recettes pour la presse, les magazines etc. Les marques peuvent également passer par mon blog pour des recettes sponsorisées mettant leurs produits en avant, à condition que ces derniers respectent les valeurs que je souhaite transmettre ainsi que ma ligne éditoriale ». Vient ensuite la chaîne YouTube… Kristel construit son studio de cuisine qui accueille des gens pour des ateliers culinaires. Sa cuisine a ainsi été pensée pour servir d'espace personnel, de studio de tournage et d'atelier. « Mon mari est également dans le projet et sans lui tout ceci n'aurait pu être réalisé. Nous sommes ainsi une petite équipe de trois personnes ». Kristel espère travailler avec des marques mauriciennes qui aimeraient se positionner sur ses vidéos ainsi que sur son blog L'Atelier de Kristel.

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The Test Kitchen au Shangri-La’s Le Touessrok

Une expérience gastronomique hors du commun

Continuant sur sa lancée d’innovation et d’offres culinaires exceptionnels, le Shangri-La’s Le Touessrok Resort & Spa a proposé durant les mois d’avril et de mai The Test Kitchen, un restaurant sud-africain au concept unique. Une opportunité extraordinaire quand l’on sait qu’il faut réserver neuf mois à l’avance pour goûter la cuisine du chef Luke Dale-Roberts. D’autant plus que c’était la toute première fois qu’il transposait le restaurant avec toute sa brigade de cuisine dans une salle hors de Cape Town et d’Afrique du Sud. La particularité du Test Kitchen est que l’expérience culinaire se déroule en deux étapes. Une première, dans une chambre obscure pour un apéritif, et la deuxième, dans une chambre claire pour un dîner plus classique. « On vend une expérience », explique Luke Dale-Roberts. « L’idée d’une chambre obscure, avec une lumière tamisée, une musique douce, est que si vous venez après une journée chargée, vous vous sentez vite apaisé. On sert rapidement des amusebouche et vous êtes très vite détendu pour pouvoir ensuite passer dans une ambiance plus chic avec de la musique classique ». Luke Dale-Roberts a beaucoup voyagé, notamment en Asie et en Europe. Sa cuisine respire les influences de la cuisine asiatique et française. Mais il préfère cuisiner en Afrique du Sud, « car c’est moins traditionnel et plus ouvert ». Il possède trois restaurants, tous à Cape Town, un servant des tapas, une brasserie moderne de haute cuisine et le Test Kitchen où il laisse exploser toute sa créativité.

Inventer des concepts et relever des défis font partie du quotidien de Luke... C’est ainsi qu’il qualifie son arrivée au Shangri-La’s Le Touessrok comme « une expérience enthousiasmante et rafraîchissante de travailler avec les chefs locaux, à la fois pour moi et mon équipe ». « Pour beaucoup c’est une première expérience à l’étranger. C’est un travail dur, mais si vous vous appliquez et que vous vous surpassez, la récompense est là ; surtout si le public aime ce que vous faites ». Pour le moins que l’on puisse dire, ceux qui étaient présents à la soirée de lancement, dont le ministre du Tourisme, Anil Gayan, et le CEO du groupe Sun, David Anderson, notamment, ont été conquis. D’autant plus qu’il n’a fallu que quelques jours au chef pour se

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familiariser avec les produits locaux qu’il a rapidement intégrés à son menu. « Les produits locaux sont formidables, en particulier les poissons et la vieille rouge est extraordinaire. Nous découvrons tous les jours des produits que j’essaie d’intégrer à mes plats » Effectivement, nous avons pu voir et goûter des tacos de fruits à pain, des biltong de bœuf Kobe aux épices mauriciennes, du sushi au cochon marron, un pigeon des bois au cacao local, ou encore un ananas rôti au dessert. « Tout m’inspire. Mais il faut d’abord être heureux ; vous ne pouvez pas vous disputer avec votre épouse avant d’aller en cuisine », laisse échapper le chef en riant. « Il vous faut rester ouvert à tout ; les yeux, le nez doivent être toujours en éveil. À Maurice, j’ai été frappé par les cocotiers avec leur apparence épineuse et les fruits qui s'y accrochent et j’ai tout suite saisi cette image pour l’intégrer dans la cuisine ». Une cuisine où l’imagination est débordante, la créativité sans limite, où la recherche de l’équilibre parfait est constante, où le sens du détail s’impose, non par convenance mais pour s’inscrire dans un projet culinaire qui vise à porter le convive au summum de l’expérience épicurienne. CÔTE NORD Nº135 - JUIN / JUILLET 2018

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Festival Culinaire Bernard Loiseau

Une édition pleine de saveurs et de rencontres Une fois encore, le Festival Culinaire Bernard Loiseau a tenu toutes ses promesses. Retour sur une édition 2018 pleine de saveurs et de rencontres…

Cela fait maintenant 13 ans que le Festival Culinaire Bernard Loiseau régale les yeux et les papilles des fins gourmets, et l’on ne s’en lasse pas! Entre les mets savoureux, les breuvages gouleyants, les batailles culinaires, les rencontres entre chefs de différents horizons, ce festival

C’est le binôme composé du chef allemand Michael Reiss et d’Arshil Soopun, chef au Constance Ephelia Seychelles, qui a remporté l’édition 2018. CÔTE NORD Nº135 - JUIN / JUILLET 2018

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GASTRONOMIE

Mercotte : on ne fait rien sans gaieté Durant le festival, nous avons eu l’honneur d’assister à un cours de cuisine donné par Mercotte, célèbre critique culinaire et présentatrice de télévision française. Nous en avons profité pour lui poser quelques questions… Vous êtes une figure incontournable du FCBL. Depuis quand participezvous au festival ? Je viens depuis 2013, et j'espère bien continuer à venir tant que l’on m'y invitera !

haut en couleur et en saveurs est véritablement digne de cet immense chef que fut Bernard Loiseau. Pour rappel, le concours culinaire, principal événement du festival, réunit en binômes des chefs étoilés européens et des chefs des hôtels de Constance Hotels & Resorts. Les chefs étoilés ont pour tâche de préparer des amuse-bouches, mais aussi d’imaginer, avec leurs partenaires, de délicieux plats pour régaler un jury d’experts dirigé par Dominique Loiseau, épouse du regretté Bernard Loiseau. Le festival est également l’occasion pour les chefs européens de découvrir la richesse de la cuisine locale et de notre terroir, notamment à travers une visite du marché coloré de Flacq et l’utilisation d’un aliment typique dans les préparations. Cette année, c’est l’arouille qui était à l’honneur. La bataille fut rude pour départager tout ce beau monde, mais au final c’est le binôme composé du chef allemand Michael Reiss et d’Arshil Soopun, chef au Constance Ephelia Seychelles, qui a remporté la mise. Leurs crevettes de Madagascar servies avec des gnocchis à la crème fromagère, ananas, chutney de papaye et calebasses marinées étaient extraordinaires… En marge du concours culinaire, le FCBL célèbre aussi les nombreuses facettes de cet art intemporel qu’est la gastronomie. Concours de sommellerie, de composition de cafés gourmands, de pâtisseries, d’art de la table… Autant d’occasions pour les chefs et commis participants de briller, mais surtout de faire saliver les spectateurs venus nombreux admirer leurs audacieuses compositions. Le goût et le partage, valeurs chères à Bernard Loiseau, ont encore une fois été respectés à la lettre!

Qu’est-ce qui vous fait revenir ? L’ambiance, les gens, les concours qui sont passionnants, la gentillesse des Mauriciens, les hôtels de Constance que j’adore, la convivialité, la chaleur… J’ai la chance d'être invitée, ça durera tant que ça durera, mais j’en profite en maximum! Si vous deviez vous décrire en un mot ? Optimiste. Ma devise, c’est « on ne fait rien sans gaieté ». Je suis toujours de bonne humeur ! Votre dessert préféré ? Le saint-honoré, avec une pâte feuilletée inversée. Votre plat mauricien préféré ? Le curry vert de poulet. J’en ai mangé un l’autre jour, avec des petites crêpes et des achards… J’aime bien quand c’est pimenté. Votre plus beau souvenir du festival ? Peut-être la première année, parce que c'était la découverte de Maurice et de toute l'équipe fantastique du festival… Il y a aussi la fois où Luc Mobihan, qui ne parlait pas anglais, a gagné (NDLR en 2013), avec son binôme (Hem Pulani) qui, lui, ne parlait pas français. Ils ne communiquaient que par gestes, et ils ont gagné ! C'était extraordinaire...

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GASTRONOMIE & GOLF

Long Beach Tee & Toque Trophy

L’événement s’étend à l’Afrique du Sud

La 4e édition du Long Beach Tee & Toque Trophy qui s‘est déroulée du 18 au 27 mars derniers, a non seulement confirmé le succès des éditions précédentes mais s’est également étendue à l’Afrique du Sud. Cette année, deux chefs étoilés avaient fait le déplacement : JeanPierre Vigato, chef français œuvrant au Reuben Riffel. Les deux célébrités ont offert deux partitions différentes qui ont séduit les amateurs de golf et invités qui étaient présents pour l'occasion. Créé par l’agence Swing (spécialisée dans le conseil et l’organisation d’événements de golfiques) avec le soutien de Sun Resorts, le concept du Tee & Toque Trophy allie golf et gastronomie. Les joueurs sont logés au Long Beach, A Sun Resort, Mauritius, à Belle Mare, pendant leur séjour. La compétition se déroule ainsi : pluiseurs équipes de 2 s'affrontent sur 2 tours sur le parcours de l'Ile aux Cerfs Golf Club, d'abord en scramble à 2 puis en stableford individuel.Puis viennent les 2 tours sur le Golf d'Anahita, en 4 balles meilleure balle, et en stableford individuel. Outre les tournois, les golfeurs ont eu le privilège d’assister à un atelier gourmand le jeudi 22 mars, animé par les deux chefs. Chef moderne, attentif, prévenant et heureux avant tout du bonheur de ses hôtes, Jean Pierre Vigato a proposé un tartare de veau et de gambas, alors que le Chef Reuben Riffel a préparé un plat à base de poisson qui n’a pas été sans rappeler les saveurs de l’île Maurice. En effet, on pouvait distinguer de la citronnelle, de la noix de coco, la banane, la queue d’oignon et la poudre de curry entre autres ingrédients.

Reuben Riffel décrit lui-même sa cuisine comme « éclectique » et « sans prétention » et crée des plats simples mais somptueux avec les ingrédients les plus frais qui offrent une saveur incroyable. Né à Franschhoek, en Afrique du Sud, Reuben Riffel a grandi dans une famille où cuisiner et bien manger ont joué un rôle important. Sa mère travaillait par intermittence dans l'industrie de la restauration et son père était impliqué dans l'industrie du bâtiment et de la construction. Si Riffel a travaillé brièvement dans le secteur de la construction, il a rapidement migré vers l'industrie hôtelière, où son premier emploi fut celui de serveur au restaurant Chamonix Wine Estate à Franschhoek. Les circonstances l’ont amené à faire un remplacement en cuisine et ont ainsi fait naître sa vocation. S’il n’a pas fait d’école de cuisine, il a

Christophe Ravetto avec Jean-Pierre Vigato et Reuben Riffel.

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GASTRONOMIE & GOLF

François Benard

beaucoup appris des chefs Christoph Dehosse et Richard Carstens à Chamonix. Fait sous-chef par ce dernier, il devait prendre sa relève. Riffel devait également travailler avec la chaîne Cambridge, en Angleterre, où il retrouvera son mentor Carstens. En 2004, il revient à Franschhoek pour ouvrir un restaurant appelé « Reuben's ». En six mois, le restaurant connut un immense succès et fut sacré « Restaurant de l'année » alors que Reuben décrochait le titre de « Chef de l'année » des Eat Out Awards. Il ouvrit une deuxième enseigne en 2009 dans un hôtel cinq étoiles de la vallée viticole de Robertson, The Robertson Small Hotel. L'année suivante, il reprend Maze, le restaurant de Gordon Ramsay à l'hôtel

One&Only de Cape Town. Puis en 2013, Riffle ouvre deux nouveaux restaurants : une aubrege 5* à Paternoster,et un autre style bistro, le Racine situé au Chamonix Wine Estate à Franschhoek, où sa carrière culinaire a commencé. En dépit de son succès, Riffel est resté simple, tout comme peut l'être sa cuisine. Il avoue qu’il crée à l’instinct en fonction des ingrédients disponibles. Visiteur régulier de l’île Maurice, qu’il adore pour l’environnement, l’hospitalité et la gentillesse des gens, il promet de revenir pour faire goûter ses fabuleuses créations mais aussi pour donner libre cours à son autre passion, le golf.

Mireille Kidjo

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Bambous Virieux

Laferm Coco : ode au bucolisme Avez-vous le souvenir des poules qui flânent dans la cour, des canards qui pataugent dans la mare et des légumes que vous cueillez dans votre potager ? Peutêtre souhaitez-vous retrouver ces moments d’enfance heureux ou en faire la découverte ? Alors, direction Laferm Coco, ferme agro-écologique située à Bambous Virieux. Un panneau planté sur le bas-côté de la route principale du village de Bambous Virieux nous indique que nous sommes sur la bonne voie. Nous sommes accueillis par Stéphane Rouillard, le propriétaire des lieux. Nous le suivons à travers les champs de canne, pour arriver à destination dix minutes plus tard. La première impression laisse bouche bée. Cette vallée de végétation immense qui nous entoure offre une sensation de bien-être incroyable. Des canards croisent notre chemin et rejoignent un petit ruisseau. La ferme fait un peu plus de deux hectares. Avant de la visiter, il faut absolument se poser un instant, le temps de comprendre pourquoi Stéphane Rouillard a voulu se lancer dans ce projet fou.

« J’ai toujours désiré une ferme traditionnelle. Un jour, je suis tombé sur une émission à la télévision qui parlait de Pierre Rabhi, un des pionniers de l’agro-écologie. Ce fut une révélation ». Nous sommes début 2016, et Stéphane Rouillard, qui est dans la construction, décide de tout abandonner pour se lancer dans la réalisation de son rêve. Il décide de transformer une parcelle sous plantation de canne à sucre en ferme agro-écologique. Le défi est énorme mais la motivation ne l’a jamais quitté. Aujourd’hui, il est fier de nous faire visiter sa ferme. Tout d'abord, le potager0. Oubliez les engrais chimiques et les pesticides, ici tout est fait pour respecter l’équilibre naturel, seuls quelques modifications sont faites au sol sans bouleverser sa structure, son ordonnancement vital. L’eau utilisée pour l’irrigation provient des cours d’eau du domaine. Stéphane utilise plusieurs techniques pour la culture, dont les buttes sandwich qu’on retrouve dans son potager. C’est avec enthousiasme qu’il nous explique son utilité et comment procéder à sa conception. Ce potager illustre bien la diversité voulue par son créateur. On y découvre des lalos, des brèdes songe, de l’arouille, du gingembre,

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GOÛT DE MAURICE

du curcuma (safran vert), des carottes, des calebasses, de l’ail et des choux, entre autres. « Le climat est propice pour la culture mais le sol est très difficile car très argileux, et les plantes ont du mal à se développer », nous explique Stéphane. Pour attirer les pollinisateurs, des fleurs ont été introduites dans le potager. Les herbes aromatiques, quant à elles, aident à repousser les espèces ravageuses. Des arbres indigènes qui agissent comme des brise-vent et des arbres fruitiers ont récemment été mis en terre. Toutes ces choses contribuent à faire de cette petite exploitation une ferme agro-écologique. « Nous réaménageons actuellement le potager car nous voulons en faire un vrai espace de vie, où les visiteurs peuvent se balader ; un kiosque verra aussi le jour. Le but est de permettre aux visiteurs de s’asseoir pour contempler la nature, de voir ce qui se passe dans un potager ». La visite se poursuit dans le poulailler où poules pondeuses et poulets de consommation se cotoient, sous l'oeil vigilant des moutons et des chèvres. Cette petite population pourrait prochainement accueillir des vaches, des oies, voire des dindons. La plantation de cocotiers un peu plus bas vient expliquer l’appellation de cette ferme. « La plantation de cocotiers nous permet de faire vivre la ferme. Les produits du potager sont vendus en circuit court. Il faut savoir que Laferm Coco est avant tout un lieu de partage. Je reçois des visiteurs qui sont curieux de découvrir la vie à la ferme. Je leur explique l’agro-écologie, ils visitent le potager, voient les animaux et comprennent comment fonctionne Laferm Coco ». Les visites sont destinées à des groupes de 12 personnes maximum et commencent à 9h30. À noter qu’elles sont gratuites. Une table d’hôtes pouvant accueillir jusqu’à huit personnes a aussi été créée il y a un an. Elle est ouverte les mardis et les samedis sur réservation. On y déguste la bonne cuisine locale avec les produits de la ferme. Voir notre vidéo.

Contact : 5253 0900 CÔTE NORD Nº135 - JUIN / JUILLET 2018

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CARNET D’ADRESSES

Nord - Sud - Ouest - Est - Centre


NORD AGENCES IMMOBILIÈRES

Royal Road, Grand Bay Tél : 263 3069 Email : mauritius@barnes-international.com www.barnes-mauritius.com

Immo Properties Rue de La Salette, Grand Baie Tel : (230) 263 7777 Fax : (230)263 0967 info@immoproperties.com www.immoproperties.com Skype : immoproperties

AGENCES DE VOYAGES & TOUR OPÉRATEURS

BIEN-ÊTRE/BEAUTÉ I Spa Fitness & Wellness Club

IATA Accredited Air Grand Bay Road, Grand Bay 23 Bis Jemmapes St. Port-Louis Tel : 269 1068, 263 1408, 2127500 Fax : 263 7620, 212 7280 info@airlanetravel.com sales@airlanetravel.om www.airlanetravel.com

Le Suffren Hotel & Marina Caudan Waterfront, Port Louis T : 202 4920 E : info@ispaclub.com The Address Boutique Hotel Port Chambly, Terre Rouge T : 405 30 20 E : info@ispaclub.com www.ispaclub.com

ALIMENTATION

MCL Immobiler

CALEBASSES

Attitude Resorts (Head Office)

Sweet Spot (Dragées et Chocolats) Medine Mews, La Chaussée Port Louis - Tél : 211 8185 Trianon Shopping Park, Trianon, Quatre-Bornes Tél : 467 5684 info@sweetspot.mu www.sweetspot.mu

Vins

Maritim Resort & Spa Mauritius Turtle Bay, Balaclava T : 204 1070 - F : 204 1020 E : tropicalflowerspa.mau@maritim.com www.maritim.mu

The Junction Business Hub Block C, Calebasses Branch Rd Tél : 204 3800 - Fax : 243 7979 info@hotels-attitude.com www.hotels-attitude.com CALODYNE

CAFÉ LITTÉRAIRE L’Atelier Littéraire Ltée 12 rue Saint Louis, Port-Louis Tel : 208 2915 Fax : 208 2915 latelierlitteraire@intnet.mu www.latelier-mu.com

Zilwa Attitude Royal Road, Calodyne Tél : 204 9800 Fax : 288 2309 E : info@zilwa-hotel.com www.zilwa-hotel-mauritius.com GRAND-BAIE

Veranda Grand Baie Hotel & Spa

ENCADREMENTS

Le Connoisseur Chemin Vingt Pieds, Grand Baie T: 263 7575, 525 57676 E : northoffice@parklane.mu www.parklane.mu

The Ravenala Attitude

(E.C OXENHAM & CO.LTD) Mont Choisy Shopping Promenade Grand Baie Tél : 269 7362 E : mag1.gb@leconnoisseur.mu Site Web : www.leconnoisseur.mu

ARTISANAT Galerie d’Art

2Futures

Galerie Hélène de Senneville

Suite 108-109 Grand Baie Business Quarter, Chemin Vingt Pieds, Grand Baie T : +(230) 263 8264, Johanna +(230) 5985 1144 E : info@2futures.mu www.2futures.mu

Route Royale, Pointe-aux-Canonniers Tél : 263 7426 Email : disenvil@intnet.mu www.galeriehelenedesenneville.com

Voile Bleue Route Royale, Pointe-aux-Piments Tél : (230) 265 6800 Fax : (230) 265 6801 hello@voilebleue.mu www.voilebleue.mu Skype : voile.bleue

PORT-LOUIS

Labourdonnais Waterfront Hotel

Editions L’île aux Images

Park Lane Properties

Turtle Bay, Balaclava T : 204 1000 - F : 204 1020 E : info.mau@maritim.com www.maritim.mu

PORT-LOUIS

Maritim Tropical Flower Spa

Route Royale, Pointe aux Canonniers Tél : 263 0078 - Fax : 263 6768 Email : maclag@intnet.mu www.mclimmobilier.com

Maritim Resort & Spa Mauritius*****

Baie aux Tortues, Balaclava Tél : 204 3000 - Fax : 204 3001 E : info@theravenala-hotel.com www.theravenala-hotel-mauritius.com

Chocolats & Dragées

Veranda Pointe aux Biches Hotel Route Royale, Pointe aux Piments Tél : 265 5901 E : resa@veranda-resorts.com www.veranda-resorts.com

Forme/Spa

Air Lane Travel and Tours

L’Adresse Immobilier Route Royale, Pointe aux Canonniers Tél : 263 0360 - Fax : 263 2019 Email : admin@ladresseimmo.com www.ladresseimmo.com

BALACLAVA

Route Royale, Pointe-aux-Sables BP 775 Bell Village Tél : 234 5466, 234 5802 Fax : 234 5803 Email : edimages@intnet.mu www.flickr.com/photos/christianbossu-picat/sets

HÉBERGEMENT Hôtels Paradise Cove Boutique Hotel Royal Road, Anse La Raie Tél : 204 4000 Fax 204 4040 E : info@pcove.mu www.paradisecovehotel.com BAIN-BOEUF

Coin de Mire Attitude Royal Road - Bain Bœuf T. +230 204 9900 F. 262 7305 info@coindemire-hotel.com www.coindemire-hotel-mauritius.com

Route Royale, Grand Baie Tél : 209 8000 resa@veranda-resorts.com www.veranda-resorts.com

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Le Suffren Hotel & Marina Caudan Waterfront, Port Louis Tél : 202 4900 Fax : 211 9411 info@indigohotels.com www.lesuffrenhotel.com TERRE ROUGE

The Address Boutique Hotel Port Chambly, Terre Rouge Tél : 405 3000 Fax : 405 3001 info@indigohotels.com www.addressboutiquehotel.com

Villas de luxe GRAND BAIE

GRAND-GAUBE

LUX* Grand Gaube Grand Gaube Tél : 204 9191 - Fax : 288 2828 reservation@luxresorts.com www.luxresorts.com

Veranda Paul & Virginie Hotel & Spa Route Royale, Grand Gaube Tél : 288 0215 resa@veranda-resorts.com www.veranda-resorts.com MON-CHOISY

Mon Choisy Beach R Route Royale, Mon Choisy Tel : 265 8500 E : info@monchoisy.com www.monchoisy.com POINTE-AUX PIMENTS

Récif Attitude Royal Road, Pointe aux Piments Tél : 204 2800 - Fax : 261 5247 E : info@recif-hotel.com www.recif-hotel-mauritius.com

CÔTE NORD Nº135 - JUIN / JUILLET 2018

Caudan Waterfront, Port Louis Tél : 202 4000 Fax : 202 4040 info@indigohotels.com www.labourdonnais.com

C.G Villas Ltd Dodo Square Route Royale, Grand Baie Tél : 5 728 8812 E : reservation@villas-maurice.com www.villas-maurice.com PÉREYBÈRE

Villa Vie Ltd Route côtière, Péreybère Tél : 263 8778, 263 5683, 5 251 4088 fmloc@villa-vie.com www.villa-vie.com

IMMOBILIER Mauritius Sotheby’s International Realty 35, Sunset Boulevard, Royal Road Grand Bay T : +230 263 9096


NORD INFORMATIONS UTILES Aéroport Tél : 603 6000 AHRIM (Association des Hôteliers et Restaurateurs)

LOISIRS / SPORTS

RESTAURANTS

Centre Équestre

Créole et Européen

AIOM (Association des Tours Opérateurs réceptifs de l’île Maurice) Air Mauritius Tél : 207 7070, 207 7979 Reconfirmations Tél : 207 7575 Aéroport Tél : 603 6000 Dépannage Telecom 150

Hôpital du Nord Tél : 264 1661

Immigration Tél : 210 9312

La Demeure Saint Antoine

Maritim Equestrian Centre

Route Royale, Goodlands Tél : 2821823 E : info@lademeuresaintantoine.com www.lademeuresaintantoine.com

Maritim Resort & Spa Mauritius Turtle Bay, Balaclava T : 204 1000 F : 204 1020 E : info.mau@maritim.com www.maritim.mu

Golf

Ministère du Tourisme

Le Pescatore

Tél : 210 1545 - Fax: 212 5142

Police de Grand-Baie

La Terrasse

Tél : 211 8704, 211 7930

MTPA (Mauritius Tourism Promotion Authority) Tél : 263 8558 / 263 5128 / 263 8330

Police du Tourisme

Maritim Golf Club

Tél : 213 3894

Maritim Resort & Spa Mauritius Turtle Bay, Balaclava T : 204 1000 F : 204 1020 E : info.mau@maritim.com www.maritim.mu

Tél : 210 5151

Pompiers 995 - 999 et Piton 264 15 22

Reef Mauritius Conservation Pointe-aux-Canonniers 263 1810

Renseignements Enquiries

Musée

National 150 - International 100 90

Domaine de Labourdonnais, Mapou Tél : 266 8495- Fax : 266 6415 Email : laterrasse@ddl.mu www.domainedelabourdonnais.com

Cusine moderne

Le Gourmet Grill (at Banana) Banana Grill Ltd Coastal Rd, Grand Baie, T : 263 8540 E : banana@intnet.mu The.grill/facebook

SAMU 114 Tourism Authority 213 8910

Tourist Info 152 Urgences (feu, police, ambulance) 999, 995

Plongée Centre de décompression SMF Vacoas 686 1011, 686 3048

Clinique Dentaire

Fine Dinning Restaurant Maritim Resort & Spa Mauritius Turtle Bay, Balaclava T : 204 1000 F : 2041020 Email : info.mau@maritim.com www.chateaumondesir.mu

Hôtel Labourdonnais

Route côtière, Trou aux Biches Tél : 265 6337, 265 6973 Fax : 265 6337 Email : pescator@intnet.mu www.lepescatore.com

Police de l’Environnement

SANTÉ

Château Mon Désir

Caudan Waterfront, Port-Louis Tél : 211 4758

Les Jamalacs, Port-Louis Tél : 208 3013 / 208 3041

Européen

Château de Labourdonnais Labourdonnais, Mapou Tél : 266 9533 - Fax : 266 6415 Email : leisure.marketing@ddl.mu www.domainedelabourdonnais.com

Mauritius Underwater Group 6965368. mugdiveclub@intnet.mu http://www.pages.intnet.mu/mug/

Protection de la nature Mauritius Wildlife Foundation Tél : 211 2228, 211 1749

Friends of the Environnement Tél : 466 0558, 466 0138

Mauritius Marine Conservation Society c/o MUG Phœnix 696 5368

Vaccination Centres Mutual Aid Building, Port-Louis Tél : 212 6444, 210 8583

Visas et Passeports 11-19 rue Lislet Geoffroy Port-Louis Tél : 210 9312 - 17

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Caudan Waterfront, Port-Louis Tél : 202 4000 Fax : 202 4040 info@indigohotels.com www.labourdonnais.com • Yuzu – Asian Fusion : Cuisine fusion asiatique gastronomique dans un décor raffiné. • Brasserie Chic : Spécialités de type brasserie avec une touche de modernité.

The Address Boutique Hotel Port Chambly, Terre Rouge Tél : 405 3000 Fax : 405 3001 info@indigohotels.com www.addressboutiquehotel.com • Izumi : restaurant japonais Teppanyaki et Sushi • La Fourchette : spécialités méditerranéennes et internationales

Le Suffren Caudan Waterfront, Port Louis Tél : 202 4900 Fax : 211 9411 info@indigohotels.com www.lesuffrenhotel.com • La Boussole : cuisine mauricienne et internationale audacieuse

Dentcare Ltd Beau Plateau Road, 31803 Labourdonnais – Mapou Tél : 2662685 Fax: 2662683 dentcare@intnet.mu www.dentcaremauritius.com Urgences Week-ends et jours fériés

Dentistes

Dr Shamma Ramlugon Chirurgien dentiste Sterling Tower 14, rue La Poudrière Port-Louis Tél: 52581767


SUD HÉBERGEMENT Hôtels / Bungalows BEL OMBRE

Heritage Awali Golf & Spa Resort Domaine de Bel Ombre Tél : 601 1500 E : resa@heritageawali.mu www.heritageresorts.mu

BLUE BAY

RESTAURANTS

Blue Bay Tél : 698 9800 - Fax : 698 4222 E : reservation@luxresorts.com www.luxresorts.com

IMMOBILIER

Domaine de Bel Ombre, T : 605 5400 E : info@cbeachclub.mu www.cbeachclub.mu

Château De Bel Ombre Domaine de Bel Ombre, T : 605 5000 E : info@heritageresorts.mu www.heritageresorts.mu

Heritage The Villas Domaine de Bel Ombre T : 605 5000 E : info@heritageresorts.mu www.heritageresorts.mu

Domaine de La Grave (Sud) Le Domaine de Saint Aubin Savanne Road, Saint Aubin Tel: (230) 626 1513 / (230) 626 1819 Fax: (230) 626 2558 sales@saintaubingroup.com www.saintaubinloisirs.com

BOIS CHÉRI

SPORTS/LOISIRS

Anbalaba Royal Road, Baie du Cap Tel:6221139 contact@anbalaba.com www.anbalaba.com

Mauritius Sotheby’s International Realty Place du Moulin, Coastal Rd Bel Ombre T : +230 623 5620

Pritam Le Domaine de Bois Chéri Bois Chéri Road Bois Chéri Tel: (230) 617 9109/ 471 1216 Fax: (230) 617 5007 sales@saintaubingroup.com www.saintaubinloisirs.com

TOURISME Randonnées

BEL OMBRE

C Beach Club

Heritage Le Telfair Golf & Spa Resort Domaine de Bel Ombre Tél : 601 5500 E : resa@heritageletelfair.mu www.heritageletelfair.mu

BEL OMBRE

Ile des Deux Cocos

Château Gonflable

T : 5728 5449 www.funforkids.mu

KiteGlobing

Kitesurf

Domaine de Bel Ombre, C Beach Club T : 605 5334 / 5717 5348 E : info@kiteglobing.com www.kiteglobing.com/en

Tél : 570 1849 www.parclagrave.com

Domaine de l’Etoile (Sud-Est) Tél : 433 1070 E : info@cieletnature.com www.cieletnature.com

La Vanille Réserve des Mascareignes (Sud) Tél : 626 2503 www.lavanille-reserve.com

Le Domaine de l’Arbre du Voyageur Mare-Longue - Henrietta Tél : 423 4549, 423 4550

Les Cerfs Volants (Sud) Tél : 422 3117 www.lescerfsvolants.com

Parc Aventure Chamarel (Sud-Ouest) Tél : 234 5385 www.parc-aventures-chamarel.com

OUEST ALIMENTATION Vins

HÉBERGEMENT Hôtels - Bungalows CHAMAREL

Lakaz Chamarel Exclusive Lodge Eco lodge Boutique Hotel Le Connoisseur (E.C OXENHAM & CO. LTD) Palm Square Route Côtière, Rivière Noire T : 483 6628 - F : 483 6680 Email : mag1.rn@leconnoisseur.mu Site Web : www.leconnoisseur.mu

Piton Canot, Chamarel T : 483 4240 Fax : 483 4253 E : resa@lakazchamarel.com www.lakazchamarel.com

La Vieille Cheminée Route principale, Chamarel T : 483 4249 - F : 483 4250 E : escapades@lavieillecheminee.com www.lavieillecheminee.com Chalets au charme campagnard.

AVENTURES ET FUN Casela

Safari Adventures Casela

Mauritius Sotheby’s International Realty La Balise Marina, Black River T : +230 406 9160

(Marche avec les lions) T : 452 2828

Fitness

Tamarin T : 483 8600

Dr Paul de Gersigny

Barclays

Tamarin T : 483 7362

Equitation

La Vieille Cheminée

Route principale, Chamarel T : 483 4249 - F : 483 4250 E : escapades@lavieillecheminee.com www.lavieillecheminee.com Balades à cheval sur le domaine.

Flic-en-Flac T : 453 8072

MCB (Cascavelle)

Dr David Camus

T : 453 6215

Osthéopathe Tamarin T : 5 931 8489

MCB Le Morne T : 450 4300

MCB Ruisseau Créole

Dr Dominique Crépet

T : 483 8890

Ophtalmologie c/o Farouk Hossen, Ruisseau Créole T: 483 5734

State Bank Flic-en-Flac T : 453 8884

RESTAURANTS Big Willy’s Soirées à thèmes. T : 483 7400

Chirurgien Dentiste

Dr Gary Ragoo

Route Royale (près de l’école du Gouvernement) Flic en Flac T : 5983 3273

TAMARIN

Laboratoire

La Madrague

Le restaurant du Golf de Tamarina T : 401 3019

Park Lane Properties 4, Cap-Dal, Tamarin T : 483 7575, 5253 7474 E : office@parklane.mu www.parklane.mu

Rivière-Noire T : 483 8900

d’animation de 8 à 11 minutes T : 401 6500 / 452 2828 »

Le Dix-Neuf

The Pilates and Yoga Studio

Banques

West Care (Dr Bernard Piat)

Banque des Macareignes

Poissons crus, grillés ou à la vapeur. Beach Club Tamarina T : 404 0150

FORME

Domaine Mont Calme, Tamarin T : 483 5290, 421 0839

Cinéma

Médecins

SERVICES ESSENTIELS

Casela « Cinéma 4D » - « Films

RIVIÈRE NOIRE

IMMOBILIER Tyroliennes, canyon swing, toboggans, quad, rencontres avec les animaux d’Afrique T : 401 6500, 452 2828

LOISIRS

WOLMAR, FLIC EN FLAC

Les coquillages Gourmet Restaurant T : 403 1000 Fax : 403 1036 E : fb.mauritius@hilton.com mauritius.hilton.com CÔTE NORD Nº135 - JUIN / JUILLET 2018

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Green Cross Medical laboratory

Labo et Diagnostic Centre, Cap d’Al T : 483 5999

Location de voiture

Easy Drive

T : 453 8557, 453 8571

Jet’s Rent A Car T : 453 9600

Wolmar Car Hire T : 453 8569

Dr Yves Treguer Medecin cardiologue Cabinet de cardiologie Centre Medical Nautica Rivière Noire T : 483 7362 E : docteur-yves-treguer@orange.fr


EST HÉBERGEMENT

Veranda Palmar Beach Hotel

Hotels/Bungalows

Route côtière Belle Mare Tél : 402 3500 E : resa@veranda-resorts.com www.veranda-resorts.com

Émeraude Beach Attitude Royal Road - Belle Mare Tél : +230 401 1400 Fax: +230 415 1109 info@emeraudebeach-hotel.com www.emeraudebeach-hotelmauritius.com

LUX* Belle Mare Belle Mare Tél : 402 2000 Fax : 415 2020 E : reservation@luxresorts.com www.luxresorts.com

Maritim Crystals Beach Hotel & Spa****

TROU D’EAU DOUCE

Friday Attitude

LAND PROMOTER AND PROPERTY DEVELOPER

POSTE-LAFAYETTE

Anahita Mauritius

Auberg’inn La Maison d’été

Beau Champ, Grande Rivière Sud Est Tél : 402 2246 E : info@anahitaproperty.com www.anahitaproperty.com

Les produits frais de la mer dans un décor élégant Tél : 410 5354

La Pelouse - Trou d’Eau Douce Tél : +230 402 7070 - Fax : 480 2432 info@friday-attitude.com www.friday-hotel-mauritius.com

Tropical Attitude La Pelouse - Trou d’Eau Douce Tél : +230 480 1300 Fax : 480 2302 info@letropical-hotel.com www.tropical-hotel-mauritius.com

RESTAURANTS

SANTÉ Médecins

Dr Arya Bhugoo Tél : 413 2658 Dr Baguant Mahendra Tél : 413 3088 Dr Betchoo (Dentiste) Tél : 413 2061 Dr Joorawon Tél : 413 2623 Dr. Koonja Tél : 413 2071

LOISIRS

Dr Rosunee Satyavrat

Croisières

Tél : 413 2712

Dr S. K. Bissumbhur

Oceane & Aquarelle Cruises (Easterlies Ltd)

(Chirurgien dentiste) Tél: 413 0978

Pharmacies

La Pelouse, Trou d’Eau Douce Royal Road, Black River T : 480 2767 - F : 480 1615 oceane@intnet.mu www.easterlies-cruise-mauritius.com

Pharmacie de L’Est Tél : 413 2341 Pharmacie Harris Tél : 413 9983 Pharmacie Jhumun Tél : 413 2894 Pharmacie Seebaluck

Coastal Road, Belle Mare T : 402 7800 - F : 415 2919 E : info.mac@maritim.com www.maritim.mu

Tél : 413 0933

Pharmacie Vial Tél : 413 0330

CENTRE BIEN-ETRE WELLNESS/ FITNESS/SPORT I Spa Fitness & Wellness Club Hennessy Park Hotel Ebene Cyber City Tél : 403 7294 E : info@ispaclub.com www.ispaclub.com

FOURNITURE DES MATÉRIAUX POUR RESTAURANTS ET HÔTELS Adapro Mahatma Gandhi Avenue, Moka Tél : 433 6220, 433 6550 Fax : 433 6765 Email : adapro@intnet.mu www.adapro.com

HÉBERGEMENT Hôtels

RESTAURANTS/ TRAITEURS

EBÈNE

La Potinière Restaurant Traiteur

65, Ebene Cyber City, Ebene Tél : 403 7200 - Fax : 403 7201 info@indigohotels.com www.hennessyhotel.com

Rue Charles Lees, Curepipe T : 676 2648 - 670 2648 - 5 492 2712 Fax : 670 0150 E : management@lapotiniere.mu E : marketing@lapotiniere.mu Responsable : Priscille Desvaux Tél : 5 729 7945 EBÈNE

Mauritius Sotheby’s International Realty 227B, Bagatelle Mall of Mauritius, Moka T : +230 404 9660

SushiMe

SGS (Mauritius) Ltd SGS House, Valentina, Phoenix 73533 Tel: 696 8808

Nº3 John Kennedy Avenue Floreal T : 698 7575, 5258 7500 E : centraloffice@parklane.mu www.parklane.mu

Cuisine internationale avec une touche mauricienne Hennessy Park Hotel 65, Ebene Cyber City Tél : 403 7200 - Fax : 403 7201 info@indigohotels.com www.hennessyhotel.com

(E.C OXENHAM & CO.LTD) La Maison du Gourmet Moka Business Centre Mount Ory Rd, Moka Tél : 433 5652 - Fax : 433 5681 mag1.mk@leconnoisseur.mu www.leconnoisseur.mu PHOENIX

Le Connoisseur

VINS CUREPIPE

(E.C OXENHAM & CO.LTD) Autoroute St Jean, Phoenix Tél : 696 7950 Fax : 697 1084 mag1.ph@leconnoisseur.mu www.leconnoisseur.mu

La Clef des Champs Avenue Queen Mary, Floreal Tél : 686 2509 Fax : 697 7353 ou 686 2583 E : bienvenue@laclefdeschamps.mu www.laclefdeschamps.mu

Backstage Pizza Bar Authentique pizza cuite au feu de bois Hennessy Park Hotel 65, Ebene Cybercity, Ebene Tél : 403 7200 - Fax : 403 7201 info@indigohotels.com www.hennessyhotel.com

MOKA

Le Connoisseur

Bar à sushi et spécialités japonaises Hennessy Park Hotel Ebene Cyber City Tél : 403 7200 - Fax : 403 7201 info@indigohotels.com www.hennessyhotel.com

FOREST SIDE

Grain d’SEL

Park Lane Properties

SERVICES

CUREPIPE

Hennessy Park Hotel

IMMOBILIER

La Potinière Restaurant Traiteur Tower 3, Nexteracom Building Ebène, Réduit Tél : 467 2676 - Fax : 468 1125 E : ebene@lapotiniere.mu Responsable : Caroline Rousset Tél : 5 738 8844

Le Domaine des Aubineaux Royal Road - Forest Side Tel: (230) 676 3089 Fax: (230) 676 1872 sales@saintaubingroup.com www.saintaubinloisirs.com

CÔTE NORD Nº135 - JUIN / JUILLET 2018

136

Le Connoisseur (E.C OXENHAM & CO.LTD) Garden Village Shopping Centre 21, Sir Winston Churchill St, Curepipe Tél : 676 3240 Fax : 676 3241 mag1.cpe@leconnoisseur.mu www.leconnoisseur.mu

RODRIGUES Le Connoisseur (E.C OXENHAM & CO.LTD) Victoria Street, Port-Mathurin Tél : 832 1944 Fax : 676 3241 rodrigues@oxenham.mu www.leconnoisseur.mu




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