Histoire
Le site du naufrage du Saint Géran pourrait-il figurer au patrimoine mondial ?
Après l’Aapravasi Ghat et Le Morne, l’île Maurice pourrait-elle avoir un troisième site classé au patrimoine mondial de l’humanité ? La question a été posée par le Dr Jean-Yves Blot lors d’une conférence sur l'importance du site du naufrage du Saint Géran en tant que patrimoine universel, à l’hôtel Veranda Paul et Virginie, le 30 novembre dernier. Selon l’archéologue naval, au-delà d’un simple fait historique, le paysage culturel de ce naufrage recèle énormément d’informations sur la société et l’économie de l’époque. Une inscription au patrimoine mondial serait aussi bénéfique à l’industrie touristique, a-t-il postulé.
destinée à une paroisse mauricienne, sont aujourd’hui exposés au musée naval et historique de Mahébourg. Selon le Dr Blot, il y a encore beaucoup d’objets qui ont été trouvés sur ce site par des dizaines de plongeurs et qui font la fierté de collections privées. « Il est important, peut-être pas de les récupérer, mais de les chercher et et de les répertorier ». Le scientifique n’a pas manqué de rappeler que la célébrité du Saint Géran vient sans doute de la fiction de Bernardin de Saint Pierre, Paul et Virginie. Or, tout en reconnaissant l’immense talent d’écrivainpaysagiste du romancier français, le Dr Blot attire l’attention sur certaines libertés de l’auteur notamment quant à la date et le lieu du naufrage. « Le naufrage a eu lieu au mois d’août 1744. Or, Bernardin de Saint Pierre parle d’un cyclone qui aurait causé le naufrage, donc en été. L’histoire du Saint Géran est à la frontière du réel et de l'imaginaire. L’archéologie et l’histoire nous renvoient, elles, au monde réel que connut le futur écrivain de 1768-1770 entre Lorient et Maurice.
Le Dr Jean-Yves Blot est celui qui, en 1979, allait faire les premières fouilles scientifiques sur le site du naufrage du Saint Géran. Les restes de l’épave qui ont été récupérés à l’époque, dont la célèbre cloche
CÔTE NORD Nº139 - FÉVRIER/MARS 2019
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