Côte Nord Magazine No 139

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TOURISME

Arvind Bundhun, directeur de la Mauritius Tourism Promotion Authority

« Maurice doit être la première destination pour les voyageurs de nos marchés » Installé depuis quelques mois à la tête de la Mauritius Tourism Promotion Authority (MTPA), Arvind Bundhun est relativement discret, préférant se consacrer à son travail : mettre en avant la destination Maurice. Il s’est confié à Côte Nord et a dévoilé un homme dédié à sa tâche, ouvert au dialogue et conscient des attentes. Le bilan est intéressant avec le redressement du marché réunionnais et des campagnes ciblées qui portent déjà leurs fruits. Pour autant, Arvind Bundhun garde la tête froide et attaque l’année 2019 avec un objectif déclaré : que Maurice soit en tête dans l’esprit des voyageurs

permet des vols subventionnés par l’État français à destination de la métropole. Nous avons aussi entrepris une belle campagne de visibilité en Italie aidée en cela par la venue d’Alitalia. On a également négocié la venue du concours Miss France à Maurice résultant en une belle campagne de visibilité sur 30 régions de France, avec un beau parterre de journalistes représentant notamment TF1, Le Figaro et Paris Match. Sur le marché britannique, nous travaillons pour faire face au Brexit… Comment le Brexit pourrait-il affecter l’arrivée des touristes britanniques à Maurice ? Avec le Brexit, on sent que les Anglais n’ont pas tellement l’esprit au voyage. Et pour ceux qui ont des projets de voyage, nous nous retrouvons en compétition avec les Maldives, les Caraïbes, qui ont été épargnées par les cyclones cette année. Nous allons donc lancer une campagne pour le Boxing Day. Nous allons également lancer une vaste campagne de visibilité grand public sur trois marchés : la Grande-Bretagne toujours, l’Inde et la France. (NDLR : Cette interview a été réalisée début décembre). Cela afin que l’île Maurice soit la première destination qui vienne à l’esprit des voyageurs de ces pays.

Arvind Bundhun, vous êtes en poste depuis moins d’une année. On vous connaît encore mal. Qui êtes-vous ? J’ai un bagage d’hôtelier et j’ai complété des études en gestion hôtelière. Je suis natif de Port-Louis où s’est déroulée ma scolarité au primaire et au secondaire. J’ai ensuite obtenu une bourse pour une licence de gestion hôtelière en Inde. De retour à Maurice, j’ai intégré le Victoria Beachcomber. Deux ans après, j’ai eu une nouvelle bourse d’études pour une maîtrise en Autriche. Puis j’ai travaillé à Hong Kong et en Chine pour une ouverture d’hôtel avant de revenir à Maurice, toujours au Victoria. J’y ai passé une vingtaine d’années avec une parenthèse aux Seychelles, toujours pour le groupe Beachcomber, à Saint Anne. Avant de prendre le poste de directeur de la Mauritius Tourism Promotion Authority, j’étais responsable commercial de l’hôtel. Mais il faut dire que j’ai cumulé pas mal de postes dans l’hôtellerie : responsable de la réception, de l’hébergement, entre autres.

Mais vous faites déjà des campagnes sur la France notamment. Quelles en sont les retombées ? La France se porte très bien et reste notre plus gros marché avec quelque 270 000 arrivées. Ce qui marche aussi, c’est notre hub strategy avec Emirates pour Dubai, Istanbul avec Turkish Airlines, Nairobi avec Kenya Airways et Schipol avec Air France-KLM. On est venu faire des campagnes conjointes avec l’aérien. Je dois dire que depuis mon arrivée, j’ai repris le trade qu’on avait un peu négligé, c’est-à-dire les tour-opérateurs classiques. J’ai repris contact avec Kuoni en Angleterre ; au mois de janvier nous travaillons avec Dnata. En même temps, nous n’occultons pas le côté digital sur lequel nous avons d’excellents résultats comme l’atteste le prix reçu par WeLikeTravel pour la troisième année consécutive en France.

Comment s’est passée la transition entre le poste de responsable commercial d’un hôtel à celui de directeur de la MTPA qui chapeaute toute la promotion touristique de la destination ? Il faut avouer que c’était une transition laborieuse, mais après plus de quatre mois à la tête de l’Office du Tourisme que la base du métier est la même. Vendre un hôtel et vendre la destination, c’est un peu la même philosophie. Je suis quelqu’un, je peux dire de très discipliné, de très appliqué et je suis à l’écoute. Je tiens à remercier les personnes qui m’ont conseillé et le soutien que j’ai eu des partenaires, privés et publics.

Est-ce que vous allez mettre encore plus d’accent là-dessus ? Le e-marketing marche très bien mais on ne saurait se contenter de cela. Nous sommes une destination long-courrier et 60 % de nos visiteurs continuent de réserver de façon traditionnelle et on ne peut les occulter.

Peut-on déjà faire un premier bilan même si la période est très courte ? Effectivement, quatre mois c’est un peu court pour un bilan, mais je peux déjà parler des actions qui ont été prises. Quand je suis arrivé, il y avait une décroissance au niveau du marché réunionnais. Je me suis attelé à remédier à cela. Je suis allé voir les opérateurs réunionnais et écouter leurs doléances. Air Mauritius s’est associée à notre démarche et on a fait une belle campagne de visibilité pour faire Maurice revenir dans la tête des Réunionnais. Il faut dire que parmi les difficultés qu’on a eues sur l’île sœur, il y a la continuité territoriale qui

Quid des marchés émergents ? Nous faisons beaucoup d’efforts sur ces marchés à travers des roadshows, des campagnes de visibilité, nous avons organisé des press trips, participé à des salons de presse, rencontré les opérateurs, fait des efforts B2B et B2C. L’Arabie Saoudite répond bien avec une croissance de 300 %. Toutefois, la Chine est en décroissance. Il faut faire ressortir que la Chine avait connu un grand essor parce qu’à un certain moment on subventionnait les vols. Quand on a arrêté cette

CÔTE NORD Nº139 - FÉVRIER/MARS 2019

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