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U LT U R E
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T R A D I T I O N S
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Sega
Tipik Photos : Sylvian Sebille
C’est sur des plantations sucrières au XVIIIe siècle qu’est né le Sega Tipik à Maurice, cette première expression musicale profonde de la population des esclaves. Évoluant au fil du temps, le Sega Tipik est depuis 2014 inscrit sur la liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l’UNESCO.
« C’
c’était un espace créé pour exprimer différents sentiments. « La plupart de ces gens ne savaient pas écrire à cette époque, mais ils avaient une voix. Le sega leur permettait de faire face à toutes les souffrances qu’ils accumulaient. » Au fil des années, après l’abolition de l’esclavage, la tradition musicale continue de se perpétuer au sein des familles mais ce n’est que bien plus tard, pendant les années cinquante que le Sega Tipik revient en force. Mais dès lors, plus de douleur et de peine, le sega tipik devient synonyme de grands moments conviviaux de partage et de joie en famille ou entre amis où on se réunit autour d’un bon sega et d’un verre de ti lambic (rhum mauricien). Le Sega Tipik se démarque du sega contemporain de plusieurs façons : il n’utilise que des instruments traditionnels de l’époque tels que la ravanne, la maravanne, le triangle… Ceux-ci sont inspirés des instruments qui existaient dans le pays d’origine des esclaves mais fabriqués avec des matériaux et matières qu’ils ont trouvés ici. Les chansons augmentent peu à peu de rythme tandis que la danse, qui se fait toujours en couple, consiste à bouger des hanches et des mains au rythme des percussions et faire de petits pas pour évoluer les uns autour des autres. Alors que les femmes portent de longues jupes avec des jupons, les hommes portent des pantalons retroussés, des chemises colorées et des chapeaux de paille. Les textes, eux, sont souvent profonds ; avec des thèmes tels que la vie de tous les jours, la mer, le mysticisme, l’espoir, le désespoir, l’amour… Ils peuvent aussi être plus
« Les textes, eux, sont souvent profonds ; avec des thèmes tels que la vie de tous les jours, la mer, le mysticisme, l’espoir, le désespoir, l’amour… »
est seulement à partir du moment où le Sega Tipik a été inscrit au patrimoine mondial, qu’on a commencé à vraiment faire la différence entre le sega actuel et le Sega Tipik », expliquent Marousia Bouvery et Alain Muneean du groupe Abaim, qui ont une trentaine d’années d’expérience dans le domaine. Unique et spécifique à la culture de Maurice, le Sega Tipik puise ses origines dans les pratiques musicales et dansées des populations esclaves africaines, mais a évolué au fil du temps, s’enrichissant de plusieurs influences des différents peuples de l’île, notamment indiennes. Pour Marousia et Alain, il est essentiel de préserver cette musique pour les prochaines générations car c’est un héritage de nos ancêtres. À l’origine, le Sega Tipik donnait l’occasion aux esclaves de s’exprimer,
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