LVS Avril 2019

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47e année Volume 1 Mars 2019 Nissan 5779 Pessah ISSN 074-5352

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PROCESSUS

DOSSIER SPÉCIAL L’AVENIR DE LA CSUQ

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invite à sa Journée Portes ouvertes du Club de voyage le mercredi 10 avril, de 14 h à 16 h, au cours de laquelle des vidéos seront présentées et commentées. L’inspiration, la créativité, la santé et le bien-être, nouer des amitiés et donner en retour font également partie du paysage quotidien du Centre Cummings. Les membres peuvent participer à une myriade d’activités tout en développant de nouvelles capacités et en se

maintenant actifs aussi bien physiquement que mentalement. Vous pouvez accéder à la liste complète de nos événements en vous rendant à www.cummingscentre.org/evenements. Si vous désirez visiter le Centre ou recevoir le Guide des programmes et activités de ce printemps/ été , rendez vous à cummingscentre.org/fr ou contactez Nicole Sebag au 514.734.1762.

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Info : Nicole Sebag 514.734.1762

Une séance de dédicaces suivra cette causerie littéraire. Lundi 6 mai • 19 h 30 8 $ membre / 12 $ invité 15 $ à la porte Centre de conférence Gelber

Pour information ou inscription : Philippe Elharrar 514.734.1751

PESSAH Le Centre Cummings vous propose de souligner cette belle fête en musique. Mardi 2 avril • 12 h à 15 h 30 $ membre / 45 $ invité Repas de fête et musique Centre de conférence Gelber

YOM HASHOAH / JOUR DU SOUVENIR – PRÉSENTATION DU FILM LE CŒUR D’AUSCHWITZ En collaboration avec le Centre commémoratif de l'Holocauste de Montréal. Projection suivie d’un témoignage d’un survivant Mercredi 8 mai • 13 h 5 $ membre / 8 $ invité Centre Segal

YOM HA'ATZMAUT

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Venez fêter le Jour de l'Indépendance d'Israël dans une ambiance chaleureuse et musicale !

Un ensemble de six musiciens (quatuor à cordes, clarinette et piano) – retrace l'histoire de l'identité juive exprimée par la musique de chambre.

Mardi 14 mai • 12 h 26 $ membre / 39 $ invité Lunch inclus Cafétéria du Centre Cummings

Mardi 14 mai • 19h30 32 $ membre / 36 $ invité Bourgie Hall

PORTES OUVERTES POUR LES NOUVEAUX BÉNÉVOLES Joignez-vous à nous le 7 mai ! Si cette date ne vous convient pas, veuillez contacter Sandra Amar pour fixer un rendez-vous ou obtenir plus d'information. Mardi 7 mai • 10 h – 14 h 5700, av. Westbury Sandra Amar au 514.734.1750 ou sandra.amar@cummingscentre.org


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10 h - Tenue des États Généraux L’avenir de la CSUQ – La parole est à vous.

11 h 30 - Déjeuner 12 h - Assemblée générale • Adoption des résolutions des états généraux • Présentation et approbation du rapport d’activités de reddition de compte (PSOC)

SALONS GELBER 5151 CH. DE LA CÔTE STE-CATHERINE MONTRÉAL, H3W 1M6

• Présentation et approbation des états financiers au 31 mars 2019 • Rapport des activités de la CSUQ • Rapport moral du président • Reconnaissances

VEUILLEZ CONFIRMER VOTRE PRÉSENCE AUPRÈS D’AGNÈS CASTIEL 514 345.2602 – ACASTIEL@CSUQ.ORG

Fondation CSUQ

d’une génération à l’autre

en partenariat avec la

HEVRA KADISHA de Rabbi Shimon bar Yohaï


SOMMAIRE LVS AVRIL 2019

LVSMAGAZINE.COM

MOT DU PRÉSIDENT DE LA CSUQ PAGE 21 PAGE 24

DOSSIER SPÉCIAL 24 26 28

ÉDITORIAL PAGE 23

L’AVENIR DE LA COMMUNAUTÉ SÉPHARADE UNIFIÉE DU QUÉBEC (CSUQ)

Les états généraux de la CSUQ. Entrevue avec les coprésidents de cette consultation communautaire, Pascale Déry et Daniel Amar Par Elias Levy La communauté sépharade à un tournant Par Yolande Cohen Quel avenir pour la communauté juive sépharade : des leaders d’opinions répondent. Raymonde Abenaim, Sarita Benchimol, David Bensoussan, Bernard Bohbot, Michel Chokron, Yaniv Cohen Scali et Esther Krauze

Par Sonia Sarah Lipsyc

CULTURE SÉPHARADE

PAGE 32 32 34 36

Les rencontres de Marrakech : Judaisme marocain, pour une marocanité en partage Par Elie Benchetrit Juifs et Musulmans marocains se sont rencontrés à Marrakech. Entretien avec deux membres de la délégation du Canada : le Dr William Déry et Abdelghani Dades Par Elias Levy Le musée du judaisme marocain de Casablanca. Entrevue avec la conservatrice de cette insitution mémorielle, Zhor Rehihil

37

.com PAGE 24

Par Elias Levy

Les projets futurs de la Fédération Sépharade du Canada : entretien avec Avraham Elarar, son nouveau président Par Elie Benchetrit

MONDE JUIF .com Psychanalyse et Judaisme : entretien avec Marc Lépold Levy

PAGE 38

Par Sonia Sarah Lipsyc

VIE JUIVE CANADIENNE 38

État des lieux de l’antisémitisme au Canada Par David Ouelette .com Fragments d’un voyage en Israël, entretien avec Chantal Ringuet

PAGE 39

.com : Articles disponibles

JUDAÏSME 39

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Le départ des nomades

Par Sonia Sarah Lipsyc

Par Georges Amsellem

exclusivement sur LVSMAGAZINE.COM

CULTURE JUIVE ET ISRAÉLIENNE .com Deux figures de la gauche israélienne qui ne croient plus en la paix :

entretiens avec Gadi Taub et Yossi Alpher Par Bernard Bohbot .com Le grand secret d'Israël : pourquoi il n'y aura pas d'État palestinien selon le journaliste Stéphane Amar

PAGE 40

VIE COMMUNAUTAIRE 42 55 56 57

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MAGAZINE LVS

Par Bernard Bohbot

MARS 2019

Départements de la CSUQ Elles et ils ont publié Par Sonia Sarah Lipsyc « Beth Hahayim », le cimetière de la Communauté Sépharade Unifiée du Québec (CSUQ) Carnet de famille

Annie Ousset Krief


MOT DU PRÉSIDENT

« Se donner du mal pour les petites choses, c’est arriver aux grandes avec le temps. » Samuel Beckett

Aujourd’hui, je veux vous parler de démocratie et d’avenir. Attendez. Ne vous sauvez pas. Je veux vous parler de ma conception de la démocratie à la CSUQ. Je veux vous proposer de définir ensemble les priorités de notre institution pour les années à venir. Un peu d’histoire. Nous sommes dans les années 70. Les sépharades commencent à s’installer au Québec. Ils arrivent avec, dans leurs bagages, le français en partage, une certaine pratique traditionnelle de la religion, le besoin de s’entraider pour s’établir dans leur pays d’adoption. Ils créent des institutions, une école, des Congrégations, etc. Attachés à leurs origines, ils maintiennent vivantes leurs racines culturelles profondes. C’est le début d’une belle aventure, stimulée par des communautaires remarquables. Et d’étape en étape, au gré des regroupements, ils créent la CSUQ que nous connaissons aujourd’hui. Tout au long de ces processus, ils fondent des familles. Leurs enfants réussissent. Dans les domaines professionnels, scientifiques, médicaux, commerciaux, ils font souvent œuvre de pionniers. « Ils sont de chez nous », se dit-on fièrement en voyant nos symboles de réussite dans les médias. Incontestablement, la communauté sépharade du Québec s’est constituée d’une manière singulière, exemplaire. C’est ce que nous disent avec envie et curiosité des juifs du monde entier. Je l’ai d’ailleurs constaté, une fois de plus et avec acuité, à l’occasion de mon récent voyage à la tête de la délégation sépharade du Québec au Maroc1, organisé par le Conseil de la communauté marocaine à l’étranger en partenariat avec le Conseil des communautés israélites du Maroc. Évidemment, ces remarquables progrès n’ont pas toujours été faciles à réaliser. La CSUQ est devenue, par sa propre volonté, une agence de la Fédération CJA, mais les relations entre nos deux organisations ont souvent été marquées du sceau de la méfiance et de l’ambiguïté. D’importantes divergences se sont parfois fait jour en matière de culture managériale et de valeurs. Qu’importe. Il serait stérile de vouloir nous répartir les torts. Au milieu de tout ce bouillonnement, la CSUQ a créé une foule de programmes et de services : Hessed, nos programmes jeunesse, LVS/La Voix sépharade, le Festival séfarade de Montréal, le Festival du cinéma israélien de Montréal, la Mission Bar Mitzvot, Yahad, le centre d’études juives contemporaines Aleph, le Voyage de retour aux sources, etc. Tout cela grâce à un bénévolat remarquable et nombreux, un esprit de solidarité sans égal, une équipe de professionnels habituée à faire des miracles. Malgré tous les obstacles, malgré tous les tremblements, il faut donc constater que l’histoire de la CSUQ, c’est l’histoire d’une réussite remarquable. Ce qui nous amène à aujourd’hui et aux grandes questions auxquelles il nous faut répondre pour demain.

Comment construire un avenir digne de notre passé ? Comment préserver notre attachement à nos cultures d’origine dans un monde où nos enfants ne voient nos pays de naissance que par nos yeux, où ils naviguent sans aucun complexe du français à l’anglais ? Comment prendre acte du fait que notre conception du judaïsme qui distingue sépharades et ashkénazes est probablement de moins en moins celle de nos enfants ? Comment surmonter la peur de l’oubli de ce que nous sommes ? Comment passer le témoin du leadership sépharade aux nouvelles générations en leur confiant un devoir de mémoire, notre mémoire, tout en modernisant notre institution ? Comment nous assurer que la CSUQ reflète réellement les aspirations de ceux qui nous suivent ? Comment harmoniser nos interventions avec celles de la Fédération CJA tout en préservant nos singularités sépharades ? C’est pour tenter de répondre à ces questions que nous mettons sur pied les états généraux de la CSUQ qui se tiendront en juin prochain. La CSUQ vous appartient. Les réponses ne viendront donc pas d’un petit groupe fermé se réunissant une fois ou deux dans des officines d’élite. Les réponses viendront de vous. Soyez partie prenante à cette grande réflexion. Vous aurez l’occasion de participer de multiples façons : en prenant le temps de lire le dossier spécial « États généraux » contenu dans le présent numéro de LVS et ce que nous publierons au gré des semaines à ce sujet au travers notamment de notre lettre d’information; en répondant au sondage qui vous est proposé (vous le trouverez en pièce jointe au LVS); en faisant partie de « focus groups » que nous pouvons vous aider à constituer; en abordant ces questions avec vos proches, dans vos cercles, dans vos synagogues ou en famille et en nous faisant part de vos conclusions; en nous écrivant ou en nous parlant. Toutes ces initiatives, toutes ces consultations se traduiront par des propositions qui seront soumises aux états généraux. Ce projet de refondation de la Communauté sépharade unifiée du Québec est enthousiasmant. Je vous invite à en être les acteurs. Grâce à vous, nous irons sur des chemins inexplorés tout en renforçant nos réalisations. Participer au processus, c’est contribuer aux résultats. Ne pas le faire, c’est laisser aux autres le soin de décider pour nous. C’est à tout cela que je fais référence quand je parle de démocratie et d’avenir. La parole est à vous. Je vous souhaite à toutes et à tous ainsi qu’à vos familles de passer de bonnes fêtes de Pessah. « Hag Sameah » !

Hon. Jacques Saada saadaj@videotron.ca 1 Voir à ce sujet la rubrique Culture sépharade du présent numéro, page 32-37

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MARS 2019

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LVS PRÉSIDENT CSUQ Jacques Saada PRÉSIDENT LVS William Dery DIRECTEUR GÉNÉRAL Benjamin Bitton RÉDACTRICE EN CHEF Sonia Sarah Lipsyc

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GRAPHISTE-ILLUSTRATRICE Élodie Borel

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PAR SONIA SARAH LIPSYC Ce numéro du LVS est principalement consacré aux états généraux de la CSUQ, chantier lancé à l’initiative de Jacques Saada, président de notre institution. Ces États généraux, sous l’égide d’un comité organisateur, qui ont commencé notamment par des « focus groups », se poursuivent par un sondage adressé à tous nos membres (voir dépliant qui accompagne ce magazine) et se concluront dans la matinée du 16 juin 2019 avant l’Assemblée générale de la CSUQ. Notre dossier spécial à ce sujet s’ouvre avec un entretien d’Elias Levy avec Pascal Déry et Daniel Amar, coprésidents de cette consultation communautaire. Yolande Cohen, historienne, retrace succinctement l’histoire de la communauté sépharade à Montréal dès les années cinquante et expose les défis qui sont aujourd’hui les siens. Nous avons sollicité des leaders d’opinion de notre communauté de sensibilités diverses et de différentes générations. Nous leur avons demandé comment elles et ils se définissaient sur le plan identitaire en tant que sépharades, quel avenir ils pressentaient pour la communauté sépharade de Montréal et quels devraient être les priorités et ambitions de la CSUQ ? Les réflexions de Raymonde Abenaim, Sarita Benchimol, David Bensoussan, Bernard Bohbot, Michel Chockron, Yaniv Cohen-Scali et Esther Krauze seront intégralement mises en ligne sur notre site du lvsmagazine.com, mais vous trouverez déjà dans notre version imprimée un extrait significatif de chacune de leurs réponses. L’autre partie de notre magazine dans la rubrique Culture sépharade porte sur ces belles rencontres à Marrakech, l’hiver dernier, « Judaïsme marocain : pour une marocanité en partage », organisées par le Conseil de la communauté marocaine à l’étranger. Elles réunissaient des délégations de différents pays, dont celle importante du Canada, mais aussi d’Israël, de la France, des É.-U. Elie Benchetrit nous a écrit un article personnel à ce sujet et Elias Levy a interviewé deux membres de la délégation canadienne, Dr William Déry et le journaliste Abdelghani Dades. Il nous propose également une entrevue avec Zhor Rehihil, du Musée du judaïsme marocain à Casablanca, l’unique musée juif en terre d’Islam. Cette rubrique accueille également un entretien d’Elie Benchetrit avec Avraham Elarar, qui a succédé à Moise Amselem à la présidence de la Fédération sépharade du Canada. Il nous fait part de sa vision et des nouveaux projets qui s’en viennent. Pour Vie juive canadienne, David Ouelette du CIJA nous expose l’État des lieux de l’antisémitisme

ÉDITO

au Canada en 2018, et les différentes réactions et initiatives qui sont prises pour lutter contre ce racisme. Je signe également pour cette rubrique un entretien avec l’auteure et traductrice montréalaise Chantal Ringuet, « Fragments d’un voyage en Israël ». Vous trouverez dans la rubrique Culture juive et israélienne, un entretien et deux articles de notre jeune collaborateur Bernard Bohbot : « Gadi Taub et Yossi Alpher. Deux figures de la gauche israélienne qui ne croient plus en la paix » et « Le grand secret d’Israël : pourquoi, il n’y aura pas d’État palestinien » selon l’auteur Stéphane Amar . Ces textes sont uniquement accessibles en ligne sur le site de notre magazine tout comme l’entretien que j’ai mené avec Marc-Léopold Levy, « Psychanalyse et Judaïsme » pour Le Monde juif. Vie communautaire relate les multiples activités de nos divers services qui tissent au travers du travail des professionnels de la CSUQ, des présidents des comités, des bénévoles et des participants toute la richesse de notre communauté. D’ailleurs, Martine Schiefer s’est entretenue avec certains présidents des comités afin de souligner et de mettre en valeur leurs implications. Annie Ousset Krief a écrit un article qui donne des informations très utiles concernant les dispositions à prendre au moment du deuil d’un proche. Elles et ils ont publié vous propose sous forme de vignettes des conseils de lecture sur des ouvrages que nous avons lus. Enfin, en tant que directrice d’ALEPH, je ne peux manquer de vous signaler le partenariat que nous avons établi avec le CÉRIUM de l’UdM pour une semaine d’École d’été du 24 au 28 juin 2019, portant sur « Trois enjeux du judaïsme contemporain », donnant droit à des crédits universitaires et ouverte à tous les étudiants des universités francophones et anglophones montréalaises ainsi qu’au grand public1. Enfin, je conclus en vous disant le plaisir et la chance que nous avons de compter sur un nouveau président pour notre magazine du LVS, Dr William Déry, ancien président de la CSUQ, qui a accepté de prendre de son temps et de mettre à disposition ses compétences afin de nous aider à développer le LVS et à trouver ainsi les moyens pour continuer à vous offrir des informations de qualité. Il nous fait l’amitié de nous écrire le mot ci-dessous. Bonne fête de Pessah à vous chers lectrices et lecteurs ainsi qu’aux membres qui vous sont chers.

1 Voir page 54 ou cliquer sur https://cerium.umontreal.ca/en/programs-of-study/summer-schools-2019/troisenjeux-du-judaisme-contemporain/

PAR WILLIAM DERY Chers amis lecteurs, Récemment, j’ai accepté la présidence de notre magazine LVS. C’est un honneur et un privilège de diriger l’outil de communication de la CSUQ, mais c’est aussi un devoir et une obligation de développer cet outil pour le rendre encore plus accessible à tous les membres de notre communauté et plus intéressant par ses contenus. À cet égard et pour mettre un terme aux déficits chroniques et récurrents qu’entraînent ses trois parutions annuelles, je me suis engagé à développer les deux grands axes de sa survie : les abonnements individuels et les annonceurs publicitaires. Depuis l’arrivée de Dre Sonia-Sarah Lipsyc comme rédactrice en chef de LVS, notre magazine communautaire est devenu une référence en

MOT DU PRÉSIDENT DU LVS

tant que revue juive à l’international, et toutes les communautés en diaspora nous l’envient et nous en félicitent. Grâce à elle et à ses proches collaborateurs, nous recevons aujourd’hui un magazine de très haute qualité. Chers amis lecteurs, l’objectif d’assurer la pérennité de notre lien communautaire repose entre vos mains : 6 $ pour un an, 12 $ pour deux ans ou 18 $ pour 3 ans garantirait la survie de notre magazine. Il s’agit d’un petit geste pour vous qui fait une énorme différence pour nous. Les subventions que nous recevons des différents paliers de gouvernement sont étroitement associées au nombre d’abonnés. En cette veille de Pessah qui commémore la sortie d’Égypte du peuple juif et sa libération, votre abonnement sera la preuve de votre attachement, de votre appartenance, et de votre intérêt à contribuer au développement de notre communauté. Dans l’attente d’un écho favorable de chacun d’entre vous, « Hag Sameah », bonne fête. MAGAZINE LVS

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DOSSIER SPÉCIAL

L’AVENIR DE LA COMMUNAUTÉ SÉPHARADE UNIFIÉE DU QUÉBEC (CSUQ)

Entrevue avec les coprésidents de cette consultation communautaire, Pascale Déry et Daniel Amar

ELIAS LEVY

Par Elias Levy

La tenue prochaine des états généraux de la Communauté sépharade unifiée du Québec (CSUQ) est certainement un grand défi pour cette institution. Pascale Déry et Daniel Amar sont les coprésidents de cette importante consultation qui sera menée auprès de la communauté sépharade. Au cours d’une entrevue qu’ils ont accordée à La Voix sépharade, Pascale Déry et Daniel Amar nous ont fait part de leurs vues et de leurs attentes sur cet exercice exigeant, mais fort nécessaire pour redéfinir la mission de la CSUQ.

Quel est le principal objectif des états généraux de la CSUQ ? Daniel Amar : Ces états généraux sonnent l’heure de vérité. Pour la première fois, les Sépharades de Montréal seront largement consultés au moyen d’un sondage, de focus groups et durant une journée de réflexion à laquelle participeront divers intervenants. Ils pourront ainsi partager leurs visions, leurs ambitions et exprimer leurs attentes, mais également leurs préoccupations en regard de l’avenir de la communauté et de notre institution. On ne pourra plus suspecter la CSUQ d’être sourde aux préoccupations de la communauté sépharade. Pascale Déry : Le principal objectif de ces états généraux est de permettre à tous les membres de la communauté sépharade, sans exception, de s’exprimer sans ambages. Nous souhaitons que ces derniers nous fassent part de leurs attentes, de leurs aspirations et qu’ils nous disent avec franchise ce qu’ils pensent réellement de la CSUQ actuelle et comment ils envisagent son avenir. Cet exercice de consultation ne sera pas réservé qu’à un groupe restreint. Nous tenons absolument à ce que toute la communauté sépharade se prononce sur des questions qui la concernent grandement. C’est un grand défi à relever, car je suis consciente à quel point ce sera difficile de faire réagir la communauté sépharade et de la convaincre de s’exprimer par le truchement d’un sondage. Nous allons travailler tous très fort pour y arriver. Ces états généraux seront donc l’occasion de faire le point sur les principaux défis auxquels la CSUQ fait face. D. Amar : La CSUQ fait face aujourd’hui à cinq défis majeurs : 1 – Une crise d’identité. Quelle est la mission de la CSUQ, sa raison d’être, son cœur de métier ? 2 – Une faible attractivité confirmée par notre difficulté à séduire et rassembler les jeunes de notre communauté. 3 – Un déficit de crédibilité face à la Fédération CJA, le principal organisme subventionnaire de la CSUQ. 4 – Un problème de notoriété et de visibilité. Depuis plusieurs années, la CSUQ entretient peu de contacts avec les grands acteurs des scènes politique, économique, sociale, culturelle et médiatique du Québec. 5 – Un enjeu de viabilité en raison des problèmes de liquidité auxquels la CSUQ est confrontée de manière récurrente. P. Déry : Nous savons tous que la CSUQ fait face à plusieurs grands défis : une crise d’identité, une crise de légitimité, un problème de visibilité… Il est temps de prendre le taureau par les cornes pour s’attaquer une fois pour toutes à ces problèmes majeurs qui affaiblissent cette institution. 24

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« Ces états généraux sonnent l’heure de vérité » Daniel Amar Quelles seront les principales étapes qui précéderont la tenue des états généraux ? P. Déry : Cette consultation débuterait dans le courant du mois de février, avec l’envoi du sondage, et devrait prendre fin en juin avec la tenue des états généraux au cours desquels nous analyserons les résultats du sondage. À la suite de ces états généraux, une série de recommandations seront formulées. Nous avons mis sur pied un comité de pilotage et un comité de travail plus élargi, qui superviseront les diverses étapes de ce processus. Le comité élargi est constitué d’hommes et de femmes provenant de divers horizons : des jeunes, des anciens leaders de la communauté sépharade, des orthodoxes, des non religieux… Nous tenions à avoir dans ces comités une représentation très large de notre communauté. Le sondage sera envoyé à tous les membres de la communauté sépharade par courriel et au moyen des réseaux sociaux. Il y aura aussi des groupes de discussion composés de représentants des différents segments de la communauté sépharade : jeunes adultes, étudiants, orthodoxes, non pratiquants… et des rencontres ponctuelles avec les membres des synagogues sépharades. Nous visons un public diversifié afin d’être capables de répondre aux attentes de tout un chacun. Nous allons faire un grand battage médiatique dans les journaux communautaires, sur les réseaux sociaux…


L’AVENIR DE LA COMMUNAUTÉ SÉPHARADE UNIFIÉE DU QUÉBEC (CSUQ)

DOSSIER SPÉCIAL

« Cette consultation débuterait dans le courant du mois de février, avec l’envoi du sondage, et devrait prendre fin en juin avec la tenue des états généraux au cours desquels nous analyserons les résultats du sondage »

Croyez-vous que Jacques Saada aura la latitude nécessaire pour mettre en œuvre les recommandations majeures qui émaneront de ces états généraux ?

Pascale Déry

D. Amar : Nous n’organisons pas ces états généraux pour gagner du temps ou conclure à leur inutilité. Notre ambition est de reconnecter la CSUQ avec la communauté, de répondre aux attentes de cette dernière et de définir un plan d’action sur un horizon de cinq à dix ans. Nous avons la chance d’avoir en Jacques Saada un homme de vision, de réflexion et d’action. Aidons-le à nous rassembler autour de priorités qui font consensus et de projets porteurs qui émaneront de la communauté. Il est minuit moins cinq pour notre institution. Soit Jacques Saada réussit, soit la CSUQ, et in fine la communauté, en sortiront plus affaiblies. P. Déry : Nous ne nous sommes pas encore penchés sur la manière dont les recommandations qui découleront des états généraux seront mises en œuvre. Mais il y va de la crédibilité de la CSUQ. Je suis résolument convaincue que Jacques Saada veillera à ce que ces recommandations ne demeurent pas lettre morte, tout en s’assurant d’aller chercher un large consensus au sein de la CSUQ pour les mettre en application. Ne portez-vous pas un jugement sévère sur la CSUQ ? D. Amar : Nous avons mis l’accent sur les enjeux et les défis que doit relever la CSUQ. Mais l’institution compte également de nombreux atouts : un président rassembleur, écouté et profondément respecté, un comité exécutif de très haut niveau, un corps des gouverneurs totalement mobilisé, des bénévoles, à l’image de Chantal et Gérard Buzaglo, dévoués, et des professionnels qui méritent notre plus profond respect. J’ai travaillé avec eux et j’ai pu prendre la mesure de leurs compétences et de la profondeur de leur engagement. Nous manquons de reconnaissance à leur endroit. Les jeunes joueront-ils un rôle significatif dans ces états généraux ? P. Déry : Absolument. Un bon nombre de jeunes adultes font partie du comité élargi de travail que nous avons constitué. Jacques Saada tenait énormément à ce que ces derniers soient associés à cet exercice de consultation. Leurs points de vue sont essentiels. Au cours des prochaines semaines, plusieurs groupes de discussion formés de jeunes seront à pied d’œuvre. Nous allons leur poser une série de questions fondamentales : la CSUQ répond-elle à vos attentes ? Quel rapport entretenez-vous avec l’identité et la culture sépharades ? Mon plus grand souhait, c’est de voir émerger de nouveaux leaders sépharades porteurs d’une nouvelle vision et de savoir ce que les jeunes Sépharades attendent de la CSUQ. Il est certain qu’un fossé important sépare la nouvelle génération de Sépharades de celle des pionniers bâtisseurs, fort dévoués, de notre communauté. C’est difficile de savoir vers où on s’en va ? Cet exercice de consultation arrive à point nommé.

D. Amar : Je partage le constat et le souhait de Pascale. Les points de vue et les réflexions des jeunes sont fondamentaux dans ce processus. Ces derniers sont la boussole de la communauté sépharade et les garants de son avenir. Ces jeunes répondront à des questions identitaires cruciales qui nous interpellent avec force : qu’est-ce qu’être Sépharade au Québec en 2019 ? Qu’est-ce qu’être Juif québécois ? Comment assurer un avenir prometteur au séphardisme dans une société de plus en plus mondialisée ? Comment envisagez-vous l’après-états généraux de la CSUQ ? D. Amar : À mes yeux, l’objectif ultime de cet exercice est de conférer une crédibilité renouvelée et un supplément d’âme à la CSUQ. Certes, ce sondage et les groupes de discussion ne règleront pas instantanément tous les problèmes auxquels la CSUQ fait face. Mais ils rendront plus lisible l’action du président de la CSUQ, donneront une nouvelle légitimité à sa démarche et aux actions qu’il entreprendra pour assurer la continuité de l’institution et le renforcement de la communauté en termes d’identité et de solidarité. Jacques Saada est la personne idoine pour revaloriser la CSUQ et faire en sorte que la communauté sépharade se réapproprie cette institution avec fierté. P. Déry : Ces états généraux ressemblent à un vote de confiance en politique. Dans ce cas-ci, ce sera un vote de confiance à l’endroit de la CSUQ. C’est un grand risque que prend Jacques Saada parce qu’il faudra assumer les résultats de cette consultation après avoir posé les bonnes questions. C’est la seule voie de salut pour la CSUQ. Ces états généraux nous permettront d’avancer et de trouver des solutions réalistes et viables afin d’assurer la pérennité du séphardisme au Québec.

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L’AVENIR DE LA COMMUNAUTÉ SÉPHARADE UNIFIÉE DU QUÉBEC (CSUQ)

La communauté sépharade de Montréal à un tournant

YOLANDE COHEN

Par Yolande Cohen

Yolande Cohen est professeure titulaire d’histoire contemporaine à l’Université du Québec à Montréal (UQAM). Elle est l’auteure de nombreux ouvrages dont le dernier, sous sa direction, portait sur « Les Sépharades du Québec.Trajectoires de juifs nord-africains » aux Éditions Delbusso, Montréal, 2017.

Au cours des années 1960, plusieurs milliers de Juifs marocains immigrent au Québec1, choisissant cette province en fonction de l'avantage qu'elle présente comme terre américaine francophone, perçue comme accueillante aux immigrants. De fait, ils ne connaissent absolument pas le Québec, et en ont rarement entendu parler, et émigrent en Amérique sur la foi du mythe américain et de ses promesses de liberté. D’ailleurs, ce sont des émissaires anglophones des grandes organisations juives américaines et canadiennes qui aident ces aspirants immigrants à remplir leurs dossiers pour répondre aux critères de sélection du ministère canadien de l’Immigration. Au sortir de la Seconde Guerre mondiale et de la Shoah, la Hebrew Immigrant Aid Society (HIAS), la Jewish Immigrant Aid Society (JIAS) en particulier et le Joint se font un devoir de sauver les Juifs du monde, en particulier des pays arabo-musulmans. Avec leur aide, près de 8 000 Juifs marocains arrivent dans un pays inconnu, où ils parlent certes la même langue pour les francophones (majoritaires par rapport aux hispanophones et arabophones) qui ont atterri au Québec, mais n’ont pas la même culture. Le dépaysement est total, et le sentiment d’étrangeté absolu. Commence une quête identitaire commune à tous les immigrants et qui dans le contexte québécois coïncide exactement avec l’affirmation du fait français (face aux anglophones) et avec la politique du multiculturalisme amorcée par le gouvernement fédéral. Habitués à se regrouper au sein d’organisations communautaires, ciment de la vie juive au Maroc, les nouveaux venus entrevoient rapidement la possibilité de poursuivre cette tradition dans leur terre d’accueil. Ils et elles vont ainsi fonder leurs propres synagogues et lieux de culte pour y pratiquer leurs rituels, mais aussi se doter d’organismes autonomes qui font de l’identité sépharade le socle de leur regroupement. Une communauté de migrants Les premiers arrivés fondent en 1959 l'Association juive nord-africaine, qui veut répondre aux besoins culturels et religieux des ressortissants maghrébins. En 1966, cette association devient la Fédération sépharade des Juifs de langue française, qui se transforme à son tour en Association sépharade francophone. Ces appellations effacent la référence marocaine ou nord-africaine, et affirment le caractère français du regroupement. Cela permet aux dirigeants de la communauté de négocier une place distincte aux Juifs francophones et sépharades, au sein de la grande communauté juive de Montréal. En créant une structure parallèle, la Communauté sépharade du Québec (CSQ), qui devient quelques années plus tard unifiée (CSUQ), le séphardisme, néologisme typiquement hybride, veut rassembler autour de la langue et d’une identité reconstruite, une communauté 26

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« (…) revoir les paramètres (…) égalité entre les sexes, garantie de la liberté de parole et de culte dans ses propres instances, ouverture démocratique au pluralisme de pensée »

de migrants très divisée et multiforme. Il est intéressant d’analyser ce qui est véhiculé par ce terme, que l’on retrouve dans les journaux de la Communauté, comme la Voix Sépharade, mais de façon encore plus décisive dans le projet d’éducation porté par des écoles, en particulier l’école Maïmonide, une école juive en langue française, fondée il y a 50 ans sur le modèle des écoles de l’Alliance Israélite Universelle du Maroc et dans les synagogues sépharades, fondées à Côte-Saint-Luc, Ville Saint-Laurent et Dollard-des-Ormeaux. Ainsi dans la foulée d'une affirmation nouvelle de l'identité sépharade à travers la diaspora juive, la réalisation de cet ensemble d’organisations et d’institutions communautaires au Québec a été facilitée par la politique canadienne du multiculturalisme, qui encourageait le regroupement communautaire par de nombreux appuis et subventions et par l’affirmation nationale québécoise qui faisait de la langue française la langue prédominante. Cette époque faste du communautarisme prend fin avec la Commission Bouchard-Taylor sur les accommodements raisonnables et la résurgence de discours plus frileux à l’égard des « autres » (Charte des valeurs) au Québec. Ces changements entraînent une prise de conscience nouvelle de la fragilité des communautés juives du Québec. Car, même si l’affirmation identitaire juive sépharade s’appuie sur des pratiques ethnoreligieuses qui constituent une branche importante du judaïsme mondial, aussi connu sous le nom de Judaïsme d’Orient, la division communautaire apparaît désormais caduque dans un monde où l’antisémitisme est à nouveau menaçant. D’autant que les modalités d’adaptation des communautés juives en Occident se sont réalisées sur la base de l’adoption des valeurs dominantes, de liberté et d’égalité, mais aussi de la participation à l’entreprise de la colonisation par une partie des élites juives; mais malgré cela, on ne peut guère parler de pleine intégration.


L’AVENIR DE LA COMMUNAUTÉ SÉPHARADE UNIFIÉE DU QUÉBEC (CSUQ) Ainsi, dans leur rapport au Québec/Canada, les Juifs sépharades francophones ont véritablement su capitaliser sur certaines convergences entre la mémoire historique et la langue française dans le maintien de leurs identités respectives; pour autant il n’y a pas de similitude entre leurs systèmes de valeurs et celles des Québécois d’origine canadienne française; tout au plus pourrait-on noter une certaine convivialité dans leurs relations, mais pas de véritable apartenance à un groupe culturel commun. De ce fait, leur identification au nationalisme québécois ou même canadien reste faible. Tout se passe comme si les membres de la communauté vivaient dans une ville, Montréal, suffisamment cosmopolite pour que ces questions restent hors champ. Hermétique au projet souverainiste, la majorité d’entre eux est attachée au caractère démocratique et aux libertés fondamentales garanties par les constitutions canadiennes et québécoises. En ce sens, la question politique pourrait modifier les perspectives d'avenir de cette communauté qui a toujours envisagé l'espace québécois dans un ensemble plus vaste, non seulement continental, canadien ou américain, mais aussi international. Quels regroupements pour les générations suivantes? Cette situation affecte les perceptions et les projets des deux générations suivantes, celle qui a grandi et celle qui est née au Québec, différentes par bien des aspects de celles de leurs parents et grands-parents. Majoritairement bilingues (français et anglais), ces jeunes préfèrent l'anglais, langue internationale qui leur ouvre l'accès aux professions d'avenir. Pour ceux et celles qui ont fait leur scolarité dans les écoles juives, elles et ils comprennent et parlent l’hébreu classique et moderne. Cette projection dans un espace linguistique international s'accompagne d'un double mouvement, marqué d'une part, pour un nombre non négligeable d’entre eux par un retour important aux pratiques religieuses juives et pour les autres d’une indifférence face à la préservation d’une identité autre que juive. Ils n’ont pas de connaissance directe de l’expérience marocaine ou sépharade, sauf en ce qui concerne la musique, la cuisine, ou les voyages au Maroc, qui vivifient les mémoires souvent nostalgiques transmises par leurs familles. Pour ces derniers, l’important est de s’affirmer comme juif, dans une société très sécularisée, qui ne fait pas de place à l’expression religieuse dans l’espace public. Pour les autres, qui se retrouvent dans des groupes orthodoxes et ultra-orthodoxes, le rapport au séphardisme apparaît moins déterminant que celui qui les lie à une forme ou une autre de l’orthodoxie juive. Ces derniers se trouvent en rupture avec la génération de leurs parents, moins enclins à faire de la pratique religieuse la source de leur identité, mais aussi avec la société d'accueil. Leur rapport à la société canadienne et québécoise est semblable à celle des gens de leur âge, divisés entre des allégeances qui semblent irréconciliables : d’une part l’attrait pour un multiculturalisme canadien qui contribue à maintenir et renforcer les identités, mais aussi les clivages ethnoculturels, et d’autre part, la prédominance du français qui au Québec est le principal pôle d’une identité qui est aussi nationale. Juifs (et non pas Juifs marocains ou sépharades), ils se disent aussi montréalais… Montréal, dont le cosmopolitisme est garant de la possibilité d'expression de leurs diverses identités, leur apparaît comme un lieu d’ancrage désirable. Pour autant, comment expliquer leur désaffection à l’égard de l’identité et de la communauté sépharade? Est-ce un problème communautaire ou identitaire ? La communauté, dont les références sont liées à un monde qui n’est plus le leur, leur apparaît-elle sclérosée ? Ou l’identité sépharade ne correspond-elle plus à leurs attentes ? Le fait que cette communauté soit encore dirigée par un même petit groupe de fondateurs de la première heure, des hommes qui ont émigré dans les années 1960 et 1970 et qui se cooptent entre eux, atteste de ces difficultés à rejoindre leurs préoccupations. Pour les jeunes femmes, élevées dans une société où l’égalité entre les sexes est un droit, la persistance de traditions patriarcales apparaît également

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désuète. Ne trouvant pas leur place dans une communauté sépharade qui fonctionne de manière opaque, et dont les liens avec les autres institutions juives sont l’objet de tensions, ils et elles cherchent ailleurs ce qui pourrait correspondre à la pluralité de vues et de positionnements qui font la richesse du judaïsme. Beaucoup de jeunes gens trouvent dans les Chabad un accueil chaleureux et un sens à leur quête, alors même que cette nouvelle internationale du judaïsme est un redoutable instrument de prosélytisme de l’orthodoxie religieuse. Et même si les Centres Hillel poursuivent leur mission de diffusion d’un judaïsme moderne, où les femmes ont toute leur place, ils sont en compétition avec les Chabad et de nombreuses autres organisations de socialisation que les étudiantes trouvent sur les campus. Alors, comment arbitrer et faire le tri dans la multitude de propositions identitaires qui s’offrent à ces populations aujourd’hui ? L’adoption d’identités hybrides nécessite une stabilisation de leurs rapports avec la société d’accueil et leur inclusion harmonieuse dans ses différentes instances. Paradoxalement, cette petite communauté, au poids démographique limité et coincée entre les grands frères ashkénazes, dont elle s’est beaucoup méfiée, mais dont elle a beaucoup appris, et un environnement social pas toujours hostile, mais pas vraiment amical non plus, perçoit son importance en termes symboliques de médiation. En tant qu'agent culturel, elle contribue à la diversité de l’offre culturelle de Montréal. Ces dernières années, avec l’arrivée importante de Musulmans maghrébins (qui représentent une population très nombreuse et diversifiée) en particulier du Maroc, la communauté juive sépharade peut aussi jouer un rôle de modérateur face aux dérives racistes et antisémites; et ce, même si la modération et le pragmatisme qui ont marqué longtemps la pratique religieuse des Juifs sépharades semble s’estomper. Conclusion Ce modèle de métissage, dont l'efficacité est attestée par de longs siècles de cohabitation en terre d’Islam (dont on pourrait améliorer la connaissance) pourrait lui servir de base pour fonctionner dans une société moderne plurielle; à condition toutefois de revoir les paramètres de son fonctionnement dans une société démocratique : égalité entre les sexes, garantie de la liberté de parole et de culte dans ses propres instances, ouverture démocratique au pluralisme de pensée, etc. La communauté possède ainsi les atouts nécessaires pour réaliser une nouvelle synthèse entre l'américanité québécoise et le judaïsme, en tirant tout le profit de son héritage millénaire en sol marocain où les influences hébraïque, hispano-andalouse, berbère, arabe, française et espagnole se sont combinées pour assurer l'existence d'une culture vivante. Ce projet pourra se réaliser si la perspective à plus long terme l'emporte sur les contingences de l'immédiat, et si la communauté juive dans son ensemble est capable de sortir de ses carcans et de ses peurs pour envisager avec sérénité de nouveaux types de liens avec les autres, tous les autres.

1 Les différentes études démographiques consacrées à la population juive distinguent

les sépharades des ashkénazes. Si l’on reprend les chiffres par lieux de naissance, on constate que les Juifs marocains constituent le groupe sépharade le plus important qui immigre entre 1960 et 1980 au Québec : ils sont 220 avant 1960, 2 475 qui immigrent entre 1960 et 1969 (soit 66 %), 2 525 entre 1970 et 1979 (soit 69,9 %), 1 375 entre 1980 et 1989 (soit 53 %) et 620 entre 1990 et 2001 (soit 43,2 %), Charles Shahar et Elisabeth Perez, Analyse du recensement de 2001, Fédération CJA, Montréal, octobre 2005 : p. 22.

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Quel avenir pour la communauté juive sépharade : des leaders d’opinion répondent

SONIA SARAH LIPSYC

Par Sonia Sarah Lipsyc Dans le cadre de la préparation des prochains états généraux de la Communauté Sépharade Unifiée du Québec (CSUQ), nous avons sollicité des leaders d’opinions de notre communauté de sensibilités diverses et de différentes générations. Nous leur avons posé les trois questions suivantes auxquelles elles et ils ont pris le temps de nous répondre : Comment vous définissez-vous sur le plan identitaire et en tant que sépharade ? Quel avenir pressentez-vous pour la communauté sépharade de Montréal ? Quelles devraient-être, selon vous, les priorités et ambitions de la CSUQ ? Les réflexions ainsi que les notices biographiques complètes de Raymonde Abenaim, Sarita Benchimol, David Bensoussan, Bernard Bohbot, Michel Chockron, Yaniv Cohen-Scali et Esther Krauze seront intégralement mises en ligne sur notre site du lvsmagazine.com. Nous les remercions encore de leur collaboration d’autant plus qu’après leur avoir demandé de s’exprimer succinctement, nous ne mettons en exergue ici dans cette version imprimée que des extraits de leurs réponses. Dr Sonia Sarah Lipsyc est rédactrice en chef du LVS et directrice de Aleph - Centre d'études juives contemporaines. RAYMONDE ABÉNAIM Professionnelle de l’édition aujourd’hui à la retraite, Raymonde Abenaim est une communautaire de longue date qui a siégé au CA de l’École Maimonide et à plusieurs comités de la CSUQ. Elle a notamment, au sein de la Fédération CJA, été présidente de la division des femmes de l’Appel juif unifié, (…) Elle offre aujourd’hui, comme bénévole, du tutorat pour les élèves pris en charge par l’Association Banav qui aide des enfants en difficultés d’apprentissage. Comment vous définissez-vous sur le plan identitaire et en tant que sépharade ? Pendant ma prime jeunesse, je ne me suis identifiée que comme juive de culture française. La notion de séphardisme ne s'est imposée à moi que lorsque, quelques années après mon arrivée au Québec, j'ai joint les rangs de la CSQ1 (…) Mon sentiment d'appartenance sépharade s'y est fortement consolidé, d'autant que mon implication à la Fédération CJA dans le cadre de l'Appel juif unifié s'est faite avec cette étiquette (…) J'ai conscience aujourd'hui que cette différenciation entre les deux composantes de la grande famille juive, je l'ai ressentie comme une espèce de discrimination négative, une forme de condescendance insidieuse envers les sépharades en général. Ce sentiment a eu pour effet de renforcer résolument et à jamais mon identité de sépharade. Quelles devraient-être, selon vous, les priorités et ambitions de la CSUQ ? La communauté sépharade de Montréal, dont on observe qu'une large partie de la jeunesse a intégré les rangs des anglophones d'adoption, se doit impérativement de resserrer les rangs entre ses membres (…) À moins d'un redressement vigoureux de l'institution qui la représente ainsi que d'un rapatriement sous son sein de tous les services qu'elle est censée assurer, on peut craindre que la communauté sépharade finisse par se diluer dans la population juive, toutes distinctions d'appartenance identitaire confondues. (…) Aujourd’hui, je crois sincèrement qu'il est temps pour la CSUQ de s'affranchir de la Fédération et de prendre les rênes (…).Et doit se doter d'un appareil administratif financièrement indépendant, et capable d'assurer un large éventail de services tant auprès de la jeunesse que des adultes et des aînés. Quel avenir pressentez-vous pour la communauté sépharade de Montréal? À moins d'un redressement vigoureux de l'institution qui la représente ainsi que d'un rapatriement sous son sein de tous les services qu'elle est censée assurer, on peut craindre que la communauté sépharade finisse par se diluer dans la population juive, toutes distinctions d'appartenance identitaire confondues.

SARITA BENCHIMOL Diplômée avec un Msc. Pathologie et un Bsc. Biochimie, Sarita Benchimol fait carrière depuis 1982 dans le domaine du cancer, en recherche appliquée et clinique. Elle est aussi très engagée dans les sphères de l'éducation (commissaire pour la Commission scolaire Marguerite-Bourgeoys depuis 2007) et du travail communautaire (CSUQ et autres). Elle a fait notamment partie du CA de la CSUQ et est présidente du Comité des amis de ALEPH. Son intérêt se porte particulièrement sur l'épanouissement et à la réussite des jeunes. Comment vous définissez-vous sur le plan identitaire et en tant que sépharade ? Je n’ai pris conscience de mon identité sépharade que depuis mon arrivée au Canada en 1965 alors que j’avais 12 ans. Mes parents, natifs de Tanger, m’ont élevée selon la tradition juive transmise par leurs ancêtres provenant d’Espagne. (…) À cette époque-là, il était plus important pour moi d’appartenir au groupe majoritaire. J’ai donc choisi de minimiser les différences et de me considérer juive tout court. Ainsi, tout en 28

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jouissant des traditions sépharades chez mes parents, j’ai tout fait pour fusionner avec le groupe ashkénaze. (…). Ce n’est que depuis les vingt dernières années que j’ai éprouvé le besoin de me pencher sur mes origines sépharades. (…) Aujourd’hui, mes antécédents, mes traditions, mes connaissances, mon vécu et ma sagesse acquise me permettent d’accepter avec assurance que je suis une Juive hybride. Peut-être une Juive tout court ! Quel avenir pressentez-vous pour la communauté sépharade de Montréal ? Je pense que mon parcours a été celui de beaucoup de jeunes arrivés au Canada aux alentours des mêmes années que moi (…). Les déroulements politiques touchant la survie d’Israël, les attaques visant les Juifs partout au monde, la renaissance du mouvement nazi et bien d’autres éléments de racisme auxquels sont confrontés nos jeunes exigent qu’ils se rallient et fassent front commun en tant que Juifs. Nous devons, en tant que leaders, accepter ce fait et reconsidérer la place des deux traditions juives, sépharade et ashkénaze, dans le contexte d’une identité juive. Il est plus important que jamais de s’assurer que nos jeunes soient bien conscients de l’existence, de l’histoire et de la validité de ces deux traditions et cultures (…). Quelles devraient-être, selon vous, les priorités et ambitions de la CSUQ ? La CSUQ a la grande responsabilité de préserver les connaissances de la tradition, la culture et la pensée juive sépharade. Elle se doit de comprendre la réalité de nos jeunes du point de vue de leur identité juive. Cela doit inclure ceux qui vivent selon la tradition sépharade, ceux qui vivent selon la tradition ashkénaze et ceux qui sont hybrides. (…). Afin de rejoindre tous les jeunes juifs, la CSUQ devra établir des ponts avec tous les autres organismes impliqués dans les affaires touchant les Juifs. DAVID BENSOUSSAN Professeur de sciences à l’Université du Québec, il a été président de la communauté sépharade du Québec. Il est l’auteur de nombreux ouvrages scientifiques et littéraires dont un commentaire de la Bible.

Comment vous définissez-vous sur le plan identitaire et en tant que sépharade ? Les valeurs éthiques juives sont fondamentales et s’articulent parfaitement avec la tradition sépharade d’ouverture à la société. Les mutations successives de la francisation, du nationalisme, du sionisme, de l’émigration et des révolutions sociales et technologiques ont mis à l’arrière-plan un héritage socioculturel des plus riches, mais qui est encore bien présent. La recherche de son authenticité dans ses dimensions multiples fait partie de l’identité sépharade. Quel avenir pressentez-vous pour la communauté sépharade de Montréal ? L’écart linguistique qui séparait Sépharades et Ashkénazes à Montréal s’estompe. Il n’en demeure pas moins que nous devrions nous inscrire dans une dynamique d’intégration de valeurs éthiques juives dans un contexte social biculturel (et non pas seulement bilingue). La nouvelle génération connaît de nouvelles réalités et il est important que la transition en cours puisse maintenir l’attachement aux racines. La transmission de notre héritage spirituel passe par la formation de rabbins qui puissent communiquer aux jeunes et aux moins jeunes, tout en veillant à l’égalité des femmes et des hommes. L’action sociale devrait prioriser l’aide aux personnes dans le besoin, aux personnes âgées, aux familles monoparentales sans oublier les moins favorisés de la société en général. Quelles devraient-être, selon vous, les priorités et ambitions de la CSUQ ? La CSUQ devrait servir de véhicule d’enrichissement culturel et viser l’excellence en matière d’éducation. Elle devrait veiller à harmoniser les relations avec la Fédération CJA, faciliter l’intégration civique de ses membres au Québec et au Canada, encourager l’implication dans la vie sociale et culturelle, comprendre les défis que connaît l’État d’Israël et contribuer de façon proactive à son épanouissement, et continuer de tisser des contacts avec les pays d’origine de la diaspora sépharade. Ultimement, il faudrait arriver à une association des expériences du vécu

BERNARD BOHBOT Doctorant en histoire à l’UQAM. Auteur d’un mémoire sur les Juifs d’extrême gauche en mai 68 et la question palestinienne, il est également membre des Amis canadiens de La Paix maintenant.

Comment vous définissez-vous sur le plan identitaire et en tant que sépharade ? Je me situe, sur le plan identitaire, essentiellement comme « Juif sépharade » – j’insiste pour écrire Juif avec une majuscule, car je me rattache à la dimension nationale de cette identité plutôt qu’à son aspect spirituel. J’insiste aussi sur la dimension sépharade de ce judaïsme non pas pour me séparer des ashkénazes, mais simplement en raison du fait qu’il existe des marqueurs identitaires sépharades dont je suis imprégné – accent, traditions, nourriture, scolarité, etc. Je dois toutefois reconnaître que mon identité juive sépharade m’a largement été imposée par la société dans laquelle j’évolue (…) j’ai vécu dans une « microsociété » sépharade pendant les dix premières années de ma vie. C’est ainsi que ce judaïsme sépharade est devenu, par défaut peut-être, ma véritable patrie d’origine. Je l’ai d’ailleurs ressenti lorsque j’ai intégré les écoles publiques québécoises, où il m’a fallu une réelle période d’adaptation avant de trouver mes repères à l’instar de n’importe quel immigré.

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Quel avenir pressentez-vous pour la communauté sépharade de Montréal ? La communauté sépharade jouit d’institutions de qualité qui couvrent une vaste gamme d’activités - intellectuelles, ludiques, caritatives, médicales, etc. Je pense que sur un plan organisationnel, elle continuera à fleurir. Sur un plan « sociologique », j’imagine qu’elle continuera à se diversifier et à se moderniser. Il me semble que les jeunes générations parviennent à être plus modernes sur le plan des valeurs, sans délaisser le traditionalisme de leurs parents – auquel j’avoue ne pas adhérer. Quelles devraient-être, selon vous, les priorités et ambitions de la CSUQ ? La CSUQ aurait tout avantage à rejoindre un public qui lui fait faux bond actuellement. Personnellement, j’ai (re-)découvert la CSUQ à travers le centre d’études juives contemporaines Aleph qui l’a profondément enrichie sur un plan intellectuel. La communauté aurait tout intérêt à rejoindre les « sépharades laïcs » qui ont tendance à la délaisser, car ils ne se sentent pas à l’aise dans un moule trop traditionaliste, mais qui gardent néanmoins un intérêt réel pour les enjeux juifs. Il me semble qu’il y a assez d’espace pour toutes les sensibilités au sein de la CSUQ. MICHEL CHOCKRON Ingénieur ENST-Paris, Professeur honoraire HEC-Montréal, membre de divers CA de la communauté et ancien Président de la CSUQ.

Comment vous définissez-vous sur le plan identitaire et en tant que sépharade ? La définition identitaire est complexe (…) Universitaire du fait de mon activité professionnelle (… ) marocain par mes origines, Canadien par mes résidence et nationalité, (…) Je me définis également comme séfarade. (…) Cela signifie que je suis le produit d’une longue lignée de Juifs ayant vécu au Maroc, et pratiquant un judaïsme séfarade. Je reconnais donc appartenir à cette branche du judaïsme, partageant une identité similaire à celle des quelque trente mille Séfarades présents à Montréal, lesquels sont une part intégrale de la communauté juive du Québec. L’identité séfarade est elle-même un kaléidoscope : géographique, social, historique, culturel et cultuel (…). Je considère que cette appartenance est source d’enrichissement. Quel avenir pressentez-vous pour la communauté sépharade de Montréal ? La communauté séfarade vit une transition. En effet, la majorité des (…) personnes issues de cette communauté sont nées au Canada, et donc n’ont plus le vécu d’un ailleurs sépharade différent. (…) Tout d’abord, on ne peut séparer le destin de la communauté séfarade de celui plus large de la communauté juive de Montréal dont l’avenir ne s’annonce pas trop « brillant » : vieillissement de la population, départ des jeunes et dérives intégristes. (…) Deux perspectives se dégagent : (…) soit, elle réussit à renforcer les bases de son identité auprès des nouvelles générations, et alors elle se développera selon un schéma original en Amérique du Nord. (…). Soit, elle connaîtra une assimilation aux familles d’esprit déjà présentes ou à venir. Par exemple, une « harédisation »2 d’une minorité de la communauté qui est une adhésion à une autre branche du judaïsme beaucoup plus intégriste que la tradition séfarade, ou une assimilation de la majorité au grand bassin nord-américain avec des pertes de la spécificité de leur judaïsme et, pour certains, l’attachement à la terre d’Israël représentera alors leur seul ancrage au judaïsme. La voie du milieu que représentent les Séfarades s’estompera peu à peu. De plus, il subsistera des îlots d’attachement folklorique ou ritualiste, mais l’essence de la spécificité et de la tradition séfarade sera perdue. Ce manque d’ancrage spécifique sera souvent source de désarroi identitaire. Quelles devraient-être, selon vous, les priorités et ambitions de la CSUQ ? À mon sens, la CSUQ devrait avoir pour mission de renforcer l’identité séfarade (…) Par conséquent, elle doit affirmer sa fonction de représentativité ce qui lui donne la légitimité d’intervenir dans le sens d’une régénérescence de l’identité séfarade. En revanche, si elle limitait sa mission aux services de groupe, à la longue elle deviendrait caduque. Ensuite, elle doit être un catalyseur au renouvellement du contenu de l’identité séfarade dans tous les aspects de la vie communautaire : familles, synagogues, écoles, arts, clubs sociaux, etc. (…) Elle doit être en constante communication avec la population et ses instances de premiers niveaux et se manifester davantage dans les médias. Elle doit créer une jonction entre le religieux et le sociétal pour renouveler les traditions. Elle doit être à l’avant-garde pour assurer que sur les services offerts aux familles (cacherout…) soit adéquats (…) Elle doit participer à la vie de la cité, du pays, de la diaspora, par exemple : en encourageant les dialogues avec les différents acteurs sociaux, les voyages et échanges avec des interlocuteurs internationaux, etc.. Elle doit promouvoir les services de groupe à valeur ajoutée séfarade, d’ici ou d’ailleurs. Et surtout, et d’abord, elle doit s’assurer d’avoir les moyens de sa mission. YANIV COHEN SCALI Ingénieur de formation et de pratique agissant comme consultant en gestion de projet. Il est aujourd’hui coprésident du Programme de Leadership et membre du conseil d’administration de la CSUQ.

Comment vous définissez-vous sur le plan identitaire et en tant que sépharade ? En tant que jeune adulte montréalais, mon sépharadisme est une facette importante de mon identité. (…). Ce n’est qu’en côtoyant d’autres communautés que j’ai pu mieux distinguer les similitudes et les particularités qu’on eut mes origines sur mon développement. Ma curiosité 30

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m’a amené à m’instruire sur l’histoire et les traditions sépharades afin qu’elles deviennent aujourd’hui une source de fierté. Bien souvent, notre génération se dit juive, seulement juive, mais nous parlons, pensons et pratiquons de manière différente que les autres Juifs montréalais. À l’image de Montréal, la diversité au sein des communautés juives se veut une richesse. Quel avenir pressentez-vous pour la communauté sépharade de Montréal ? La communauté sépharade n’est plus la même qu’à son arrivée au Québec, il y a environ 70 ans. Les premiers sépharades arrivés au Québec se sont regroupés par nostalgie et par nécessité. Aujourd’hui, notre génération est bien intégrée à la société québécoise (…) est parfaitement bilingue. De plus, il est bien difficile d’être nostalgique d’une époque ou d’une région qui n’existent souvent que dans notre imaginaire. D’autre part, je constate un fort retour à la religion. Une religion qui permet de préserver un rite et quelques traditions, mais qui se mélange à des courants de pensée venus de pays d’Europe de l’Est. Vous en conviendrez, cela n’a rien de très sépharade. En nombre, la représentation de la communauté sépharade au sein de la communauté juive est de plus en plus importante. Les enfants sépharades se retrouvent dans toutes les écoles juives et les adultes dans tous les organismes. Néanmoins, le lien avec le sépharadisme est de plus en plus faible. J’en conclus donc que le sépharadisme montréalais va devoir se réinventer. Les institutions sépharades devront mettre de l’avant la culture et l’histoire sépharade pour qu’elles ne soient pas oubliées et pour qu’elles puissent rester une fondation à part entière de la vie juive montréalaise. Quelles devraient-être, selon vous, les priorités et ambitions de la CSUQ ? (…) L’ouverture de la CSUQ vis-à-vis des organismes juifs et non juifs sera le gage du succès dans cette démarche. Il est indéniable qu’il y a une certaine convergence entre les Juifs ashkénazes et sépharades à Montréal. Cela amène certes des ponts et des liens, mais il reste essentiel pour notre communauté de garder une identité propre et des institutions indépendantes. Les priorités demeurent les mêmes : la jeunesse et la promotion de la culture sépharade. (…). Selon moi, la CSUQ devra maintenir et mettre en place des programmes qui permettent de toucher les sépharades, les Juifs et les non-juifs partout à Montréal, et ce, afin de faire rayonner la culture sépharade auprès de la communauté montréalaise. Je pense qu’aujourd’hui notre communauté doit faire partie de la culture montréalaise. Comme les Italiens, les Portugais et les ashkénazes, les sépharades ont apporté beaucoup à la société québécoise. Mais il me semble que cet apport culturel est souvent oublié. (…)

ESTHER KRAUZE Avocate, diplômée de la Faculté de droit de l’Université de Montréal ayant fait toute sa scolarité à l’École Maïmonide, elle exerce en droit immobilier et droit des affaires.(…). Elle siège présentement au Conseil d’administration de l’École Maïmonide en tant que présidente.

Comment vous définissez-vous sur le plan identitaire et en tant que sépharade ? Sur le plan identitaire, je m’identifie comme Juive sépharade canadienne. (…). Bien que je sois de père ashkénaze et de mère sépharade, je m’identifie entièrement comme sépharade. D’ailleurs, mon père (z’’l) se disait lui-même « séphardisé ». Quel avenir pressentez-vous pour la communauté sépharade de Montréal ? À mon avis, la communauté sépharade de Montréal a énormément changé depuis l’arrivée des premiers sépharades venus principalement du Maroc. Un grand nombre de ces dernières générations cherche une identité juive plus forte et ne se contente plus d’un judaïsme qu’il considère traditionnel et même, pour certains, folklorique. (…) Cette recherche d’identité a été accueillie à bras ouverts par des mouvements ultra-orthodoxes (Breslev, Chabbad ou autres). (…) À l’opposé se retrouvent les sépharades qui choisissent l’école anglophone, à la base ashkénaze, pour leurs enfants pensant que ces écoles offrent une meilleure éducation. Je dis bien qu’ils pensent, car la réalité est que l’École Maïmonide, école francophone et sépharade, est la seule qui, encore aujourd’hui, parvient à offrir à ses élèves, une éducation d’excellence (…) tout en leur donnant les outils nécessaires pour réussir en anglais dans leurs études postsecondaires. (…) L’enseignement du judaïsme y est centré sur les traditions, les valeurs et les rites sépharades. Pour les raisons mentionnées ci-dessus, je pense que bien que la communauté sépharade grandisse en nombre et que des sépharades se retrouvent à la tête de tous les organismes, institutions et services communautaires, si rien n’est fait pour ramener nos jeunes à leurs sources, le sépharadisme classique continuera de diminuer (…) Quelles devraient-être, selon vous, les priorités et ambitions de la CSUQ ? À mon avis, la priorité de la CSUQ devrait être de se concentrer sur la jeunesse et travailler avec ses constituantes à savoir les écoles et les congrégations. La CSUQ devrait être à l’écoute de la jeunesse, tant des adolescents, des jeunes adultes que des jeunes familles (…). La CSUQ doit s’adapter à cette nouvelle génération qui cherche à s’épanouir intellectuellement, professionnellement et spirituellement, et c’est en touchant ces trois aspects qu’il sera possible de capter leur intérêt et de réussir à les ramener aux sources.

1 Communauté Sépharade du Québec qui deviendra plus tard la CSUQ : Communauté Sépharade Unifiée du Québec 2 Une ultra orthodoxisation, néologisme de l’hébreu, « haredi » désignant le monde ultra orthodoxe qu’il soit de tendance hassidique ou non (ndr).

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CULTURE SÉPHARADE

JUDAÏSME MAROCAIN : POUR UNE MAROCANITÉ EN PARTAGE

Rencontre de Marrakech : « judaïsme marocain, une marocanité en partage »

ELIE BENCHETRIT

Par Elie Benchetrit

Des rencontres, organisées par le Conseil de la communauté marocaine à l’étranger (CCME,) se sont tenues à Marrakech, du 12 au 18 novembre dernier sur le thème : « Judaïsme marocain : pour une marocanité en partage »1. Nous avons demandé à Elie Benchetrit, journaliste et membre de la délégation canadienne, de nous écrire un texte personnel à son retour du Maroc.

« Mon pays, point de rencontre des civilisations arabo-islamique, africaine et judéochrétienne, est fidèle à une tradition immuable de modération, de coexistence et de compréhension mutuelle. Et la réalité de la cohabitation religieuse est tangible. Mosquées, synagogues et églises se côtoient dans différentes villes du Royaume. C’est cette image que nous souhaitons dessiner dans les esprits de nos enfants. C’est cet héritage que nous voulons leur léguer. Et c’est ce message de paix que nous sommes venus livrer, en donnant à l’éducation, la place de choix qui lui revient unanimement… » Extrait du message royal adressé par Sa Majesté le Roi Mohammed VI aux participants à la table ronde de haut niveau au siège de l’ONU sur « Le pouvoir de l’éducation pour prévenir le racisme et la discrimination : le cas de l’antisémitisme ». (26 septembre 2018, à New York). Organisé par le Conseil de la communauté marocaine à l’étranger en partenariat avec le Conseil des communautés israélites du Maroc, et avec la contribution du ministère de la Culture et de la Communication, de la Fondation du patrimoine judéomarocain, du Musée du judaïsme marocain, de L’Association des Amis du Musée du judaïsme marocain, de l’Alliance israélite universelle, cette rencontre qui s’est tenue du 12 au 18 novembre dernier, a réuni quelque 250 participants marocains juifs et musulmans résidant à l’étranger (États-Unis, Canada, Argentine, Mexique, France, Belgique, Pays-Bas, Espagne). Dans les salons du prestigieux Savoy Grand Hôtel, on croisait des personnalités de la société civile, des enseignants, des leaders d’opinion, des hommes et des femmes d’affaires, des journalistes, des chercheurs et des artistes, venus de partout afin d’échanger sur le thème du judaïsme marocain. Les participants ont eu la possibilité d’assister tout au long de ce congrès à de nombreux ateliers et conférences qui leur ont permis de se familiariser avec des problématiques reliées à l’histoire, la mémoire ainsi qu’à la résilience et la persistance du judaïsme marocain. « L’exception marocaine », terre de civilisations, de métissages culturels et de vivre ensemble fut également mise de l’avant par les organisateurs qui firent souvent référence à la célèbre citation de feu S.M le Roi Hassan II qui déclarait de son vivant que « lorsqu’un juif s’expatrie, le Maroc perd un résident, mais il gagne un ambassadeur ». La volonté de se réapproprier cette histoire singulière que sous-tend le concept de la « marocanité en partage », caractéristique omniprésente chez les musulmans et les Juifs et souvent dénominateur commun lorsqu’il s’agit de définir cette identité singulière, figurait parmi les autres motifs qui ont abouti à la tenue de cette rencontre. 32

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Un questionnement quasi permanent pour les communautés juives de la diaspora : • Que signifie au XXIe siècle, être marocain lorsque l’on vit à l’extérieur du Maroc et comment préserver notre spécificité dans nos pays d’accueil ? • Comment les communautés marocaines à l’étranger peuvent-elles assumer un rôle de trait d’union entre pays d’origine et terre d’accueil? • Comment préserver et promouvoir l’exception marocaine? Comme le disait si bien un des organisateurs de l’événement : « l’ambition de cette rencontre n’est pas d’apporter des réponses à ces questions, mais de prolonger la réflexion ». Réflexions sur un retour au cœur du Maroc profond Avoir été choisi pour intégrer la délégation montréalaise, forte d’une trentaine de participants venus d’horizons les plus divers, a été tout d’abord pour moi, un motif de fierté et également de curiosité par rapport au thème de la rencontre. J’ai voulu toutefois, avant mon départ, question de prendre mes repères, plonger dans la relecture d’un ouvrage clé de feu Robert Assaraf, Juifs du Maroc à travers le monde, paru en France en 2008. Une manière comme une autre de me transporter dans une histoire qui me colle à la peau depuis que les hasards de mes exils en Europe, puis en Amérique du Nord m’ont fait comprendre qu’assumer ma judéomarocanité face à la majorité de mes interlocuteurs croisés au hasard de mes rencontres, prenait la forme d’un exercice parfois complexe, souvent pédagogique. Je dois avouer que je me suis senti presque toujours, Tangérois plus que Marocain, un produit d’un atavisme persistant et très commun chez celles et ceux qui sont nés dans cette ville jadis internationale. Dans sa préface du livre de Robert Assaraf, l’historien Patrick Girard écrit : « Zakhor » (Souviens-toi). C’est selon l’historien et penseur contemporain, Haïm Yossef Yerushalmi, le concept clé de l’historiographie juive, l’ardente obligation de faire mémoire des jours passés dont une prière émouvante psalmodiée par les fidèles, demande le retour : Tehadesh yamenou kékedem! (Renouvèle la splendeur des jours d’antan). Alors je me suis souvenu, en revoyant les photos de mon arrière-grand-père paternel accoutré de la djellaba traditionnelle berbère et de son bonnet juif typique, qu’il était originaire du Tafilalet, et que sa famille, dont mon grand-père, avait, en raison de la famine, émigré tout d’abord à Meknès pour se rendre quelques années plus tard à Tanger, des voyages qui relevaient d’une aventure incertaine, effectués, il faut le souligner, à dos de mulet sur des routes peu sûres.


JUDAÏSME MAROCAIN : POUR UNE MAROCANITÉ EN PARTAGE

CULTURE SÉPHARADE

« (...) j’ai pu (...) réaliser à travers mes nombreuses conversations avec des participants aussi bien juifs que musulmans le lien indéfectible qui nous unissait en tant que marocains »

En visitant l’exposition à Marrakech de photos prises par le délégué général de l’Alliance israélite universelle, feu Elias Harrus : « Portraits de juifs marocains de l’Atlas et du Sahara », j’ai été ému devant ces visages de vieillards, de jeunes, de femmes et d’enfants qui m’ont renvoyé à mon aïeul et donc à mes racines ancrées dans une terre dont je me réappropriais. J’avais ajouté au fil des ans, à mon caractère cosmopolite, une certaine touche de marocanité où se mêlaient le judaïsme d’extraction berbère de mes ancêtres, le rite séfarade de mes prières et, bien entendu, le syncrétisme hispanique des Tangérois, sur fond de culture française. J’ai essayé, sans avoir toujours trouvé les vraies réponses, de me définir aujourd’hui comme juif marocain résidant au Canada. Je pense avoir des fragments de réponses grâce à ce voyage et je m’en réjouis. Je me réfère souvent à l’Histoire comme point de repère dans ma démarche identitaire et je garde en mémoire que près de 300 000 Juifs vivaient au Maroc au lendemain de la Seconde Guerre mondiale. Cette communauté ne compte aujourd’hui que quelque 2 000 individus concentrés majoritairement à Casablanca. Tanger, ma ville natale, n’en compte hélas qu’une quarantaine, la plupart d’entre eux résidant dans une maison de retraite communautaire. Marrakech en compte 138 d’après le président de la communauté, Jacky Kadoch. Ces exemples ne signifient point la disparition du judaïsme marocain, comme l’explique fort bien Robert Assaraf dans son ouvrage, car environ un million de personnes dans le monde, installées pour la plupart en Israël et ailleurs dans le monde « continuent à maintenir intactes leurs traditions culturelles et cultuelles ». Le grand exode du judaïsme marocain qui débute à l’aube de l’indépendance de ce pays et qui se poursuit massivement lors des guerres de Suez en 1956, des 6 jours en 1967 et de Kippour en 1973 a vu cette population se disperser aux quatre points cardinaux de la planète. Pourtant la composante identitaire marocaine chez ces juifs, loin d’être un mince vernis appelé à disparaître au gré des ans, reflète souvent une réalité bien enracinée dans le subconscient de la majeure partie de cette diaspora. Je tiens cependant à souligner que des esprits chagrins, issus de cette diaspora même, et adeptes d’un manichéisme ignorant les nuances, vous diront que tout ce que je viens d’écrire n’est qu’un faux débat pour intellectuels, voire des « Juifs de Cour » qui voudraient réécrire, pour l’embellir, l’histoire des Juifs du Maroc. En ce qui me concerne, je partage au contraire cette réalité de nombreux historiens du judaïsme marocain qui nous rappellent, preuves à l’appui, que la vie des Juifs au Maroc tout au long de leur deux mille ans d’histoire dans ce pays, loin d’être paradisiaque, avec ses périodes sombres et tragiques ne fut pas, tant s’en faut, toujours infernale comme ce fut souvent le cas dans l’occident chrétien.

Pour revenir à ce séjour d’une semaine à Marrakech, je dois, sans l’ombre d’un doute, et ce,malgré le caractère subjectif de mon témoignage souligner quelques épisodes qui m’ont marqué. J’ai passé une semaine inoubliable où j’ai pu non seulement constater de visu, mais également appréhender la notion de « l’exception marocaine » à travers ses diverses composantes et réaliser à travers mes nombreuses conversations avec des participants aussi bien juifs que musulmans le lien indéfectible qui nous unissait en tant que Marocains, toutes confessions confondues, attachés à des valeurs solides communes : le dialogue, le partage et la solidarité, et pourquoi pas une certaine fierté. Le temps fort de cette rencontre fut indéniablement la présence d’une imposante délégation israélienne composée de personnalités illustres issues de la société civile israélienne dont l’Ambassadeur Yehuda Lancry accompagné en permanence par son ami musulman d’enfance de Boujade, sa ville natale, le professeur Simon Serfaty, le célèbre chirurgien orthopédiste et professeur Michael Soudry, le professeur Joseph Chetrit, le journaliste Daniel Bensimon, pour ne citer qu’eux. Entendre parler hébreu haut et fort comme le font souvent les Israéliens dans les salons et les salles de conférence et celles du restaurant d’un hôtel du Maroc, pays membre de la Ligue Arabe, m’a fait comprendre qu’il n’y avait pas de fatalité dans la guerre et que ce n’était point un hasard si feu S.M Hassan II avait été le premier chef d’État arabe à braver les tabous en recevant Shimon Peres à Ifrane en 1986 et que le Maroc avait non seulement un rôle à jouer comme médiateur dans le conflit israélo-palestinien, mais qu’il devait l’assumer par l’entremise d’un dialogue franc et direct entre ses citoyens juifs et musulmans. Un détail, qui pour moi fut significatif au cours de mon séjour à Marrakech lors d’une visite dans une coopérative de produits de beauté et d’épices, fut le fait que la présentatrice, Marocaine musulmane, s’adressa à notre groupe qui comptait de nombreux Iraéliens, dans un hébreu parfait. Aurait-on imaginé cette situation au cours des années qui ont suivi l’indépendance du Maroc? Robert Assaraf concluait son livre par ces phrases : « Le Maroc et ses communautés juives constituent un véritable cas d’école. Aucune autre communauté juive au monde n’a, en effet, conservé un rapport aussi fort et aussi fructueux avec sa terre d’origine, un rapport d’autant plus intense qu’il ne recèle rien de conflictuel… Loin d’être une quelconque nostalgie, l’identité juive marocaine est une certaine conception du monde. C’est peut-être ce qui explique qu’elle a survécu aux bouleversements décrits dans ce livre, car ils n’étaient pas de nature à déraciner une manière d’être ou à entraver le renouveau du judaïsme marocain. » 1 Voir à ce sujet dans ce même numéro du LVS : Elias Levy, « Juifs et Musulmans

marocains se sont rencontrés à Marrakech. Entrevue avec deux membres de la délégation du Canada, le Dr William Déry et Abdelghani Dades ».

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JUDAÏSME MAROCAIN : POUR UNE MAROCANITÉ EN PARTAGE

Juifs et Musulmans marocains se sont rencontrés à Marrakech. Entrevue avec deux membres de la délégation du Canada, le Dr William Déry et Abdelghani Dades. Par Elias Levy

Plus de deux cents Juifs marocains provenant d’une quinzaine de pays — Israël, Canada, États-Unis, France, Espagne, Belgique, Suisse, Argentine, Brésil, Chine... — se sont rencontrés à Marrakech, du 12 au 18 novembre derniers, pour réfléchir sur le sens de leur marocanité et explorer des avenues pour perpétuer leur héritage identitaire marocain dans les pays où ils résident. Des Marocains musulmans provenant de divers pays ont aussi participé à ces journées d’échanges et de débats fort stimulantes. Organisée à l’initiative du Conseil de la communauté marocaine à l’étranger (CCME), présidé par Abdellah Boussouf, en partenariat avec le Conseil des communautés israélites du Maroc, présidée par Serge Berdugo, la rencontre de Marrakech — « Judaïsme marocain : pour une marocanité en partage » — s’est déroulée sous le sceau du vivre-ensemble, du respect mutuel et de la franchise dans le cadre enchanteur de cette magnifique ancienne cité impériale de l’ouest du Maroc. Cet événement était placé sous le haut patronage du roi Mohammed VI. Au programme : conférences et tables rondes sur divers thèmes relatifs au Maroc d’aujourd’hui et à la marocanité, expositions, documentaires, concerts de musique arabo-andalouse. Des personnalités de la société civile, des universitaires, des chercheurs, des leaders spirituels, des journalistes, des écrivains, des faiseurs d’opinion, des leaders du monde des affaires, des artistes… ont pris part à cette rencontre. La délégation du Canada, forte d’une trentaine de personnes, était l’une des plus importantes. Des figures des scènes publique, politique, dont le sénateur Marc Gold et David Birnbaum, député de la circonscription de D’Arcy-McGee, et communautaire canadiennes et québécoises en faisaient partie. Une importante délégation d’Israël était aussi présente. Le journaliste Abdelghani Dades, éditeur du journal Atlas Montréal, et le Dr William Déry, ancien président de la Communauté sépharade du Québec (CSQ), étaient du nombre de la délégation canadienne. Ils ont fait part à La Voix sépharade de leurs impressions sur ce rassemblement judéo-musulman.

Quel bilan faites-vous de la rencontre de Marrakech ? Abdelghani Dades : Ce n’est pas la première fois que des Marocains juifs et musulmans se rencontrent au Maroc. Il y a eu beaucoup de rencontres de ce type dans le passé. Mais la rencontre de Marrakech était particulière. Celle-ci n’a pas été prédominée par la nostalgie et les souvenirs, mais par un ardent désir de mettre à plat un certain nombre de malentendus survenus dans le passé et de proposer des projets communs concrets. Nous devons voir la réalité frontalement et avec franchise. Le départ des Marocains de confession juive a laissé des traces profondes dans la communauté juive et dans la communauté musulmane. Pendant presque cinquante ans, Juifs et Musulmans marocains ont campé dans la nostalgie. Il est temps de rationaliser cette situation. On dit que la citoyenneté marocaine est inaliénable. Donc, tous les Marocains juifs qui sont partis du Maroc, ainsi que leurs descendants, sont restés Marocains. Mais concrètement, qu’est-ce que ça veut dire ? Le principal objectif de cette rencontre était de concrétiser une citoyenneté marocaine qui transcende les frontières et les problèmes récurrents. William Déry : Nous avons vécu pendant cette rencontre de nombreuses et d’intenses émotions. Il faut souligner l’accueil et l’accompagnement chaleureux qui nous ont été réservés, à la hauteur et à l’honneur de la légendaire hospitalité marocaine. Ce rassemblement judéomusulman avait des allures d’une affaire de famille pas encore réglée, restée en suspens pendant cinquante ans, qui a été gérée non pas à huis clos, mais sur la place publique, devant le tribunal du peuple par médias interposés. Il faut rappeler que cette rencontre s’est déroulée sous le haut parrainage du roi Mohammed VI du Maroc. Un pays gouverné par un parti islamiste et dont 60 % de la population est constituée de jeunes de moins de 30 ans qui n’ont jamais rencontré un Juif. Ça demandait beaucoup d’audace et de témérité pour organiser une rencontre de ce genre. On ne peut qu’applaudir. 34

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« Nous devons encourager fortement ce type d’initiative pour que la mémoire juive demeure vivace, et pas uniquement chez l’infime minorité de Juifs vivant encore au Maroc. » Abdelghani Dades Des sujets sensibles, ou qui fâchent, ont-ils été abordés au cours de ces journées d’échanges et de réflexion ? A. Dades : Effectivement, il y a eu un certain nombre de sujets épineux qui ont été abordés sans langue de bois et qui, heureusement, n’ont pas provoqué de controverses. Ce sont des problématiques sur lesquelles les historiens seront appelés à se prononcer un jour afin de nous donner l’heure juste, pour qu’on sache quelle est la vraie nature des blessures et des déchirures subies par les deux communautés. Est-ce que ces déchirures sont, comme le prétend une théorie récente, de nature économique ? Ou sont-elles la résultante d’autres causes ? Il faut que ces blessures soient pansées. Je crois qu’il y a encore beaucoup trop d’émotions et de sensibilités dans cette affaire. À un moment donné, il faudra que nous dépassions l’affect. C’est pourquoi une recherche historique exhaustive est nécessaire. Est-ce que celle-ci a été amorcée? Non. Mais un premier pas modeste a été franchi pendant la rencontre de Marrakech. Modeste, mais il a le mérite d’avoir été fait.


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« Il faut rappeler que cette rencontre s’est déroulée sous le haut parrainage du roi Mohammed VI du Maroc (…). Ça demandait beaucoup d’audace et de témérité pour organiser une rencontre de ce genre. On ne peut qu’applaudir » William Déry

W. Déry : Moi qui suis habitué à aller au Maroc régulièrement et à avoir des échanges avec les autorités marocaines, j’ai rarement entendu des discours aussi francs, notamment ceux prononcés par les conférenciers musulmans. Lors de son allocution de bienvenue, Abdellah Boussouf, secrétaire général du CCME, a exhorté les participants à ce forum à tabler sur un dialogue empreint de franchise. Dans ses discours d’ouverture et de clôture, M. Boussouf a tenu des propos d’une sincérité incontestable qui ont fouetté le moral des participants et ouvert les portes à des échanges authentiques et dépourvus de gêne ou de retenue. Une délégation d’Israël, composée d’une vingtaine de personnalités de premier plan œuvrant dans divers créneaux professionnels, a participé aussi à cette rencontre. Cette présence israélienne confirme certes l’exception marocaine. A. Dades : Vous me dites qu’il y avait à Marrakech des délégations de Juifs marocains provenant de différents pays. Moi, je n’ai vu que 400 Marocains rassemblés pour parler de choses qui les concernent au plus haut point. Leur attachement à la culture et à l’identité marocaines, c’est l’élément essentiel. Il transcende les frontières et les nationalités. Si on reste dans les symboles, on va retomber dans la nostalgie. Désormais, il faut passer à des choses plus concrètes. Pour moi, le concret dans cette rencontre, c’est qu’il n’y avait pas de différence entre les Juifs et les Musulmans qui y ont participé. Ce qui n’empêche pas, comme dans toutes les familles, qu’il y ait des frictions ou des désaccords. Mais au moins, nous étions rassemblés et en mesure de parler de ce qui pourrait éventuellement nous diviser. W. Déry : La délégation d’Israël a été chaleureusement accueillie par ses hôtes marocains. Comme je l’ai dit dans mon allocution lors de la soirée de clôture, j’espère que le grand message de fraternité émanant de cette rencontre ravivera une lueur d’espoir dans le processus de paix israélo-palestinien. On sait combien feu le roi Hassan II du Maroc a contribué au rapprochement entre Israël et le monde arabe. Il a reçu au Maroc d'anciens premiers ministres d’Israël et des personnalités politiques majeures israéliennes. La dynastie alaouite a toujours prôné le dialogue et la réconciliation entre Israël et le monde arabe.

l’apport du judaïsme à l’identité nationale marocaine. Il m’est arrivé de dire chaque fois que j’ai retrouvé mes amis de confession juive au Maroc, au Canada ou en France d’avoir l’impression que nous étions en train de réciter le Kaddish pour notre mémoire collective. Mais, après cette rencontre à Marrakech, j’ai plus de raisons d’espérer. En effet, je pensais que nous étions la génération du souvenir et que celui-ci finirait un jour par s’éteindre. Or, j’ai rencontré de jeunes juifs et musulmans qui se disent prêts à prendre la relève. Leur foi en l’avenir me fait espérer des lendemains prometteurs. W. Déry : Il ne faudrait surtout pas que cette rencontre historique sombre dans l’oubli sitôt de retour dans nos pays d’adoption. Il faut impérativement que l’esprit porteur de promesses qui a prévalu durant ces journées d’échanges fructueuses soit maintenu avec autant d’enthousiasme dans la diaspora juive marocaine. Si on veut vraiment parler d’une véritable marocanité en partage, les fruits de cette rencontre ne devraient pas se réduire à des vœux pieux, mais nous conduire à une obligation de résultats à court, à moyen et à long terme. Les retombées de cette rencontre entre Juifs et Musulmans ne se sont pas fait attendre. Ce qui s’est passé à Marrakech à la mi-novembre commence à rayonner dans la diaspora juive marocaine. Je vous l’annonce en primeur : la communauté juive marocaine de Los Angeles souhaite organiser prochainement, en partenariat avec le CCME, une très grande soirée en hommage au roi Mohammed VI du Maroc. Je suis sûr qu’il y aura bientôt d’autres initiatives de ce genre dans d’autres communautés juives marocaines. Nous sommes la seule communauté juive originaire d’un pays arabe à maintenir des liens coriaces avec son pays d’origine. Ce n’est pas le cas des Juifs égyptiens, syriens, irakiens, yéménites, libyens… L’exception marocaine est quelque chose d’assez remarquable en ce XXIe siècle. Par ailleurs, une quinzaine de différents projets ont été soumis. J’ai beaucoup aimé le projet d’une université d’été, qui se tiendrait au Maroc, à laquelle participeraient des étudiants israéliens, palestiniens et marocains, juifs et musulmans. J’espère qu’il se concrétisera.

Y aura-t-il une suite à la rencontre de Marrakech? A. Dades : Nous devons encourager fortement ce type d’initiative pour que la mémoire juive demeure vivace, et pas uniquement chez l’infime minorité de Juifs vivant encore au Maroc. Il faut que cette résilience de la mémoire soit aussi perpétuée dans les communautés juives d’origine marocaine vivant aujourd’hui aux quatre coins du monde, surtout auprès des nouvelles générations. Nous devons donner un contenu concret au préambule de la constitution du Royaume du Maroc, adoptée en 2011, qui a inscrit dans l’éternité de la loi

William Déry

Abdelghani Dades

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Le Musée du judaïsme marocain de Casablanca. Entrevue avec la conservatrice de cette institution mémorielle, Zhor Rehihil Par Elias Levy

Sis à Casablanca, dans les locaux réaménagés d’un ancien orphelinat, le Home d’enfants Murdoch Bengio, le Musée du judaïsme marocain est une exception dans le monde arabo-musulman. C’est l’unique musée juif en terre d’islam. Fondé en 1997 par la communauté juive du Maroc, avec le soutien du ministère marocain de la Culture, cette institution mémorielle est visitée chaque année par des centaines de collégiens et d’universitaires marocains ainsi que par de nombreux touristes provenant des pays arabes du Moyen-Orient. Feu Simon Levy, figure marquante de la communauté juive du Maroc et ancien leader de la gauche marocaine, a été le principal concepteur de ce musée. Zhor Rehihil, conservatrice du Musée du judaïsme marocain, a accordé une entrevue à La Voix sépharade à Marrakech, en marge de la rencontre qui a réuni, en novembre 2018, dans cette ville deux cent cinquante Marocains juifs et musulmans à l’invitation du Conseil de la communauté marocaine à l’étranger (CCME).

Présentez-nous le Musée du judaïsme marocain. Ce musée témoigne du riche patrimoine culturel, sociohistorique et spirituel de la communauté juive du Maroc. Les visiteurs peuvent admirer des collections d’objets représentatifs de la vie et de la culture judéo-marocaines : objets de culte, habits traditionnels, outillages des métiers archaïques d’antan, livres anciens écrits en hébreu, ouvrages et traités rabbiniques écrits en judéo-arabe — certains datant de plusieurs siècles… Le musée abrite une salle polyvalente, où sont présentés des expositions temporaires de photos et de peintures, des conférences et des films sur le judaïsme marocain, et trois salles qui accueillent une exposition permanente. Le musée joue-t-il un rôle éducatif important ? Absolument. Aujourd’hui, le Musée du judaïsme marocain est une institution incontournable dans le paysage académique marocain. Chaque année, il accueille des centaines d’étudiants universitaires de toutes les facultés du Maroc. Ce sont de jeunes Marocains, de confession musulmane, qui portent un grand intérêt au judaïsme marocain, à tel point qu’ils lui consacrent leurs études et leurs recherches universitaires. Nous devons encourager ces derniers à poursuivre leurs recherches sur le judaïsme marocain. Pour cela, il faut leur octroyer des bourses afin qu’ils continuent leurs études supérieures et leurs recherches dans de grandes universités américaines, anglaises et européennes. Ils pourront ainsi côtoyer des chercheurs américains, anglais, israéliens et européens qui dédient aussi leurs travaux à l’histoire des Juifs du Maroc. Force est de rappeler qu’au Maroc, la recherche dans les domaines de l’histoire, de l’anthropologie et de la sociologie est limitée. Il n’y a pas de départements spécialisés dans la recherche sur le judaïsme marocain. Le musée a donc comme mission de faire découvrir aux jeunes Marocains musulmans les diverses facettes du patrimoine culturel juif marocain. Oui. Les Marocains ont le devoir et la responsabilité de préserver et de transmettre à la nouvelle génération la mémoire et l’histoire des Juifs du Maroc. La constitution marocaine est très explicite à ce sujet. Elle rappelle que nous avons au Maroc un héritage arabomusulman et un héritage juif. L’identité juive, la mémoire juive et l’histoire juive ont aussi façonné l’identité marocaine. Ce travail de mémoire est nécessaire pour lutter contre les préjugés antisémites 36

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qui sévissent dans la société marocaine. Aujourd’hui, la majorité des jeunes Marocains n’ont jamais rencontré un Juif. À ce chapitre-là, un travail important doit être accompli sur le plan éducatif. Les manuels scolaires marocains font totalement fi de l’histoire des Juifs du Maroc. C’est vrai. Il faut pallier cette grande lacune. C’est pourquoi il est impératif que l’histoire du judaïsme marocain soit incorporée dans les manuels scolaires. Ceux-ci ne font aucune mention de l’important héritage culturel et historique juif marocain. Le Musée du judaïsme marocain comble ce vide en remplissant une mission éducative. En effet, à l’école publique, l’histoire du patrimoine culturel juif marocain n’est pas enseignée aux jeunes Marocains. Quand ils visitent notre musée, ces derniers découvrent avec curiosité, et souvent avec stupéfaction, la richesse de cet héritage millénaire. Avez-vous un message à transmettre aux Juifs marocains vivant à l’étranger ? Je lance un appel à tous les Marocains de confession juive pour qu’ils soutiennent l’importante mission mémorielle et culturelle remplie par notre musée. Nous les exhortons à nous aider à octroyer des bourses académiques aux étudiants marocains qui dédient leurs études à l’histoire du judaïsme marocain. Ça fait vingt ans que notre musée existe. Il est la voix d’un judaïsme vivace qui est le produit de la belle et grande civilisation arabo-musulmane que le Maroc incarne avec fierté. Dans tous les autres pays arabes, il ne reste quasiment plus rien de l’héritage juif. On a tout détruit. Au Maroc, il y a encore une petite communauté juive, des synagogues, des cimetières israélites. Nous devons perpétuer l’esprit et le grand particularisme marocains.

Le Musée du judaïsme marocain est situé au 81, rue Chasseur-Jules-Gros, Oasis-Casablanca. 011-212-522-99-49-40. casajewishmuseum@gmail.com www.jewishmuseum.com


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Les projets futurs de la Fédération Sépharade du Canada : entretien avec Avraham Elarar, son nouveau président Par Elie Benchetrit

Président de la Fédération Sépharade du Canada depuis seulement quelques mois, Avraham Elarar s’est donné pour mission de poursuivre le magnifique travail de M. Moïse Amselem, le président sortant, en y apportant sa touche personnelle. Homme d’affaires, mais également bibliophile, féru d’histoire et collectionneur d’ouvrages rares touchant à la littérature sépharade, le nouveau président se propose de mettre en chantier deux projets majeurs qui lui tiennent à cœur. Pour en savoir plus, pour le LVS, nous sommes allés à sa rencontre dans les bureaux de son entreprise. Entretien mené par Elie Benchetrit, journaliste et consultant en traductions. Lors d’une récente entrevue au Canadian Jewish News, vous avez déclaré que le séphardisme ne pouvait s’épanouir qu’au sein de la grande famille juive. Qu’entendez-vous par là ? A. E. - Les sépharades partout au monde sont au nombre d’un peu plus de deux millions d’âmes, donc une minorité au sein des 13 à 14 millions de juifs à l’échelle mondiale, majoritairement ashkénazes. Il ne s’agit pas, loin de moi cette idée, de séparer nos destins de ceux de nos frères et soeurs ashkénazes, mais de maintenir vivante notre culture tout en partageant notre particularisme aussi bien historique, cultuel et culturel avec eux, car nous formons pour toujours un seul et même peuple. Je tiens à insister sur le fait que notre esprit d’ouverture sur le monde, qui soit dit en passant a constitué tout au long de notre histoire notre marque de commerce, demeure un atout de taille au sein de la grande communauté juive de Montréal, mais également dans l’ensemble de la diaspora et bien entendu en Israël. Pour moi le rôle de la Communauté Sépharade Unifiée du Québec (CSUQ) est de demeurer celui d’un acteur actif aussi bien par sa présence que par ses programmes au sein de la communauté. Au mois de juin, à l’initiative de la CSUQ se tiendront les états généraux de la communauté, avez-vous un commentaire à exprimer à ce sujet ? A. E. - Le nouveau président de la CSUQ, M. Jacques Saada a pris une excellente décision en lançant ce grand débat qui enfin pourra nous permettre, en fonction des idées et des commentaires recueillis auprès des membres de notre communauté, d’établir un bilan de ce qui a été réalisé par notre institution depuis sa création il y a plus d’un demi-siècle et surtout de tirer des conclusions optimistes ou pessimistes quant à l’évolution de son rôle et surtout à son avenir en tant qu’institution communautaire. Pour cela, il faut que la participation à ce débat soit aussi large que possible et surtout celle des jeunes. Pouvez-vous nous tracer les grandes lignes des projets de colloques ou conférences que la Fédération Sépharade du Canada se propose de réaliser en 2019 et 2020 ? A. E. - Tout d’abord à l’automne prochain, et peut-être dans le cadre du Festival Sefarad, nous prévoyons un cycle de conférences-débats avec des historiens d’ici, d’Israël et de l’étranger qui porteront sur le thème de l’identité sépharade telle qu’elle se définit et se manifeste au 21e siècle. Je tiens à rappeler, si je prends le cas d’Israël, que je connais très bien pour y avoir vécu, le terme sépharade était uniquement appliqué aux juifs provenant de la Turquie et des Balkans, ainsi qu'à ceux de Syrie et du Liban, c’est-à-dire originaires de l’ancien

Empire ottoman. Les « Olim » en provenance du Maroc étaient catégorisés comme des Marocains et les Yéménites et Irakiens comme des « Mizrahis ». Or, aujourd’hui le terme sépharade s’applique également aux citoyens de ces deux pays. On a simplifié le problème en statuant que ceux qui n’étaient pas Ashkénazes étaient donc Sépharades. Un fait est indéniable, que ce soit en Espagne, en Afrique du Nord ou dans l’Empire ottoman, les sépharades qui y ont vécu pendant des siècles n’ont cessé d’avoir des affinités et des échanges avec l’Islam. Je tiens à souligner que parallèlement à cette activité, la Fédération Sépharade prévoit en collaboration avec notre bureau de Toronto de tenir une conférence de jeunes sépharades canadiens et latino-américains à l’instar de celle que nous avions organisée avec la CSUQ, il y quelques années. En évoquant cette influence islamique, j’en viens à ce deuxième colloque qui aura lieu en 2020 et qui coïncide avec l’anniversaire de la libération du camp d’Auschwitz et qui portera sur « La perception de la Shoah dans les pays arabes », un sujet qui m’a travaillé pendant de longues années au vu du caractère négationniste exprimé à son sujet par de nombreux pays arabes. Je me suis basé également sur la lecture de l’ouvrage « Among the righteous » de l’historien juif américain, Robert Slatoff, directeur du Washington Institute of Near East policies qui développe une thèse assez intéressante et inédite. Ici encore, nous allons inviter des historiens arabes et juifs pour débattre de la question à savoir si malgré ce négationnisme que j’ai évoqué plus haut, il y a eu des justes dans le monde arabe qui ont pris le risque de sauver des juifs. Le Centre de Yad Vashem a dénombré 60 musulmans, majoritairement des Balkans, dont seulement 2 Arabes qui figurent dans son palmarès qui compte environ 23 750 noms. J’aimerais ajouter que des voix se font entendre aujourd’hui au Maroc pour que l’on introduise dans les programmes scolaires l’enseignement de la Shoah. S.M Mohammed VI, Roi du Maroc ne l’avait-il pas déclaré dans un discours à New York en septembre 2018 : « La bataille contre le fléau du racisme, de la xénophobie, de l’islamophobie, de l’antisémitisme, ne s’improvise pas. Elle n’est ni militaire ni budgétaire; elle est avant tout pédagogique et culturelle. Ce combat porte un nom : l’éducation. Et dans l’intérêt de nos enfants, il importe que nous les remportions, car ce sont eux qui en seront les bénéficiaires et les ambassadeurs ».

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VIE JUIVE CANADIENNE

État des lieux de l’antisémitisme au Canada en 2018

DAVID OUELLETTE

Par David Ouellette

Directeur, recherche et affaires publiques au Centre consultatif des relations juives et israéliennes-Québec (CIJA-Québec). Le CIJA est l’agent de représentation de la Fédération CJA à Montréal et des Fédérations juives du Canada.

Tout état des lieux de l’antisémitisme au Canada en 2018 doit reconnaître qu’à la différence de plusieurs autres pays occidentaux, notre pays est largement épargné par la montée d’importants mouvements populistes de gauche et de droite et par l’antisémitisme qu’ils alimentent. Notre classe politique demeure prompte à condamner les discours haineux et l’extrémisme violent, y compris l’antisémitisme. L’attentat antisémite de Pittsburgh1 fut l’occasion de le reconfirmer. Ainsi, lors de la vigile organisée par la Fédération CJA en partenariat avec le Centre consultatif des relations juives et israéliennes (CIJA) en hommage aux victimes de l’attentat, la vice-première ministre du Québec Geneviève Guilbault a démontré la ferme résolution du gouvernement québécois à combattre la haine des Juifs : « Ce soir, à titre de vice-première ministre du Québec, je souhaite lancer un message clair d’unité et de solidarité envers la communauté juive de Montréal, de partout au Québec, et de partout dans le monde. Nous devons absolument demeurer unis, nous devons ensemble poursuivre nos efforts pour combattre la haine, la violence, et l’antisémitisme. » De même, quelques jours après Pittsburgh, le premier ministre Justin Trudeau a présenté les excuses du gouvernement du Canada pour le refus d’accorder l’asile aux réfugiés juifs à bord du MS Saint Louis2 en 1939, une demande articulée par le CIJA. Soutenues par les partis d’opposition, les excuses du premier ministre ne se sont pas bornées à l’antisémitisme historique, mais ont également ciblé les expressions contemporaines d’antisémitisme, notant en référence au mouvement de Boycott, Désinvestissement et Sanctions (BDS) et la remise en cause de l’existence d’Israël. Bien que soutenue par la classe politique et nos concitoyens, notre communauté s’inquiète à juste titre de plusieurs tendances persistantes. En 2018, le rapport annuel de Statistique Canada sur les crimes haineux a confirmé que les Juifs canadiens demeurent la minorité la plus souvent ciblée au pays. Il faut toutefois noter que la plupart de ces crimes sont des infractions sans violence contre les biens, comme le vandalisme et autres méfaits. L’année 2018 a aussi reconfirmé la nature protéiforme de l’antisémitisme au Canada. À l’extrême droite, la plus importante publication haineuse au Canada aujourd’hui est Your Ward News. À la suite de la campagne du CIJA 38

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et d’autres acteurs de la société civile, le gouvernement fédéral a mis fin à sa livraison par Postes Canada et en janvier 2019 la justice ontarienne a jugé les responsables de la publication coupables de promotion de la haine envers les juifs et les femmes. Aussi, quelques jours avant Pittsburgh, un Montréalais a été rapidement arrêté par la police et accusé de harcèlement et d’incitation à la haine et à la violence après avoir menacé sur Facebook de tuer des écolières juives. Le CIJA est rapidement intervenu pour que soit ajoutée à ses conditions de mise en liberté l’interdiction de se trouver à proximité d’institutions juives. Nous continuons de surveiller les poursuites judiciaires contre le suspect et de préconiser une peine à la mesure de la gravité de l’incident. À l’extrême gauche, le mouvement BDS accumule les défaites sur les campus, grâce notamment aux formations de leadership qu’offre le CIJA aux étudiants pour développer leur capacité à s’opposer stratégiquement aux initiatives anti-Israël. De fait, au cours des deux dernières années les offensives du BDS ont connu un taux d’échec de 85 % sur les campus. Cependant, à mesure que le BDS décline, sa rhétorique se radicalise. Par exemple, des propos négationnistes ont été prononcés lors d’une activité du BDS à Montréal et le président de la principale organisation pro-BDS du pays a provoqué une vive condamnation de la part des chefs de tous les grands partis politiques fédéraux après avoir accusé deux députés juifs d’être plus loyaux envers Israël qu’envers le Canada. La rhétorique antisémite dans certaines publications arabophones et dans certaines mosquées demeure une source d’inquiétude. Toutefois, grâce à nos relations avec des dirigeants musulmans, le CIJA a pu prévenir la présentation de certains prédicateurs antisémites étrangers et compte pouvoir travailler avec les communautés musulmanes afin d’endiguer la diffusion de l’antisémitisme en leur sein. Conscient que l’antisémitisme est à la fois un signe précoce de radicalisation et une prédisposition à l’extrémisme politique et politico-religieux, le CIJA continue de collaborer avec les programmes et les unités de contre-radicalisation afin d’assurer que leurs intervenants soient bien outillés, tant dans leurs efforts de prévention que de réhabilitation. En 2019, le CIJA continuera de faire campagne en faveur de politiques qui renforceront la lutte contre l’antisémitisme. Alors que les dis-


VIE JUIVE CANADIENNE

cours haineux et l’incitation à la violence en ligne continuent de croître à l’échelle mondiale, le CIJA continuera de réclamer l’élaboration d’une stratégie nationale pour contrer la haine en ligne — notamment en demandant à Ottawa d’inciter les fournisseurs de plateformes numériques à faire davantage contre les appels à la violence en ligne. Le CIJA préconise cette année l’adoption de la définition de l’antisémitisme de l’Alliance internationale pour la mémoire de l’Holocauste (AIMH) par les services de police, les autorités responsables des droits de la personne et d’autres organismes gouvernementaux pertinents, pour mieux appréhender les incidents et crimes antisémites. Cette définition, adoptée par une trentaine de pays, dont le ministère des Affaires étrangères du Canada, englobe toutes les manifestations

contemporaines de l’antisémitisme3. Enfin, compte tenu des coûts importants liés à la sécurité encourus par nos institutions, le CIJA continuera d’exhorter cette année tous les paliers gouvernementaux à financer la formation en sécurité et à subventionner les coûts liés à l’embauche du personnel de sécurité. 1 Le samedi 27 octobre 2018, pendant l'office matinal de Chabbat, un tueur a fait irruption dans la synagogue Tree of Life de Pittsburgh faisant 11 morts et 6 blessés. 2 En mai 1939, le MS St. Louis, un paquebot transportant des Juifs européens fuyant l’Allemagne nazie et cherchant refuge, arriva à Cuba. Malgré le danger imminent en Allemagne, plus de 900 de ses passagers se sont vu refuser l’admission à Cuba et aux États-Unis. Ignorant les appels à la compassion, le gouvernement du Canada a refusé d’admettre un seul passager. Le navire est retourné en Europe. Des centaines de personnes ont par la suite été assassinées lors de l’Holocauste. 3 Voir https://ep-wgas.eu/ihra-definition/french/.

JUDAÏSME

GEORGES AMSELLEM

Le départ des nomades Par Georges Amsellem

À l’occasion de la fête juive de Pessah (Pâque), nous publions cette poésie de Georges Amsellem.

Nous partirons à l’aube, Avant les grandes chaleurs, Ce sera notre dernière nuit ici. Nous fuirons les arpenteurs du territoire, Les géomètres du temps, Aux étranges regards. Nous saluerons dans le silence de nos cœurs, Nos hôtes de passage, Qui nous ont accueillis, Sans rien nous demander, À l’arrivée comme au départ. Nous emprunterons les grandes et les petites routes, Sans nommer personne, Sans mot dire, Sans crier gare, Nous chanterons l’hymne à la Terre.

Nomades et vagabonds de l’espérance, Nous partirons alors vers le large, Ailleurs, nulle part Nulle part, c’est encore quelque part. Quand nous serons loin, Que notre âme sera apaisée, Nous entendrons l’écho de nos souvenirs, Ramassés sur les chemins du hasard Ceux-là que nous avons fréquentés. L’avenir est dans nos pas. Attendant les secrets de la prochaine nuit Aux aguets du destin. Le rêve claque au vent du sable à l’horizon Le désert n’est plus très loin !

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UNE PRODUCTION

FCIM.CA

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26 MAI AU 5 JUIN MAY 26 TO JUNE 5TH 2019 CINEPLEX ODÉON FORUM 40

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Nos partenaires / Our partners :


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BACK TO MARACANA

A Film by Ariel Cohen Director and Scriptwriter: Ariel Cohen; Production: Shalom Eisenbach and David Halperin Starring: Inna Bakelman, Ana Shulik, Eva Kaplun; World Sales: JMT Films Distribution

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Du 25 décembre au 1er janvier dernier, 165 participants et animateurs bénévoles ont profité d’une semaine d’activités époustouflantes pendant les vacances d’hiver. Le camp Kif Kef est unique. Il est le seul programme de la communauté à offrir 7 jours d’activités non-stop pour les jeunes de 8 à 16 ans. Que ce soit les soirées à thème, les grands jeux, les activités par groupes d’âge, les traineaux à chiens, les glissades sur tubes et les Maccabiades, les jeunes en retiennent un souvenir indélébile et continuent d'en parler jusqu’à ce jour.

Inscriptions 2020 ouvertes

camp-kifkef.com

ILS EN PARLENT ! VOICI QUELQUES TEMOIGNAGES « C’était la première fois que ma fille participait à un camp de nuit. Le camp Kif Kef l'a accueilli chaleureusement dès le premier jour ! Elle a passé des moments inoubliables avec ses amies et s'en ait fait de nouveaux ! Merci au camp Kif Kef pour votre organisation et la joie que vous transmettez aux enfants. A l’année prochaine sdv ! »

« Bravo à toute l'équipe Kif-Kef pour une semaine inoubliable. Une énergie, une ambiance extraordinaire, un programme et des staffs qui font concurrence au Club Med. Ma fille est revenu enchantée ! Plus que tout, l'amitié, la fraternité et la fête régnaient tous les jours. Des souvenirs pour la vie ! Merci Kif-Kef pour l'organisation, la sécurité, le bien-être de nos enfants, des activités innovantes et la fête. Nous recevions les nouvelles et les photos à la minute. Kif-Kef c'est une grande famille qui se retrouve pour faire la fête et célébrer la vie à l'image de nos valeurs. Merci a toute l'équipe ! »

Joelle Rouah Maman de Jessica Rouah

Linda Assouline

« Pour la seconde année consécutive, nos 3 enfants, Olivia 16 ans, Léa 13 ans et Ness 11 ans, ont été au Camp Kif-Kef cet hiver. Ils étaient encore plus heureux car plusieurs de leurs amis ont été présents cette année. L'expérience était à nouveau pour chacun d'entre eux mémorable, que ce soit les chansons, les danses, les feux de camps, les traineaux à chiens, et les inoubliables Macabiades. Recevoir les photos en continu faisait comme si nous étions là avec eux. Merci pour cette belle initiative et merci à toute l'équipe et à l'année prochaine Bh ! » Esther Krauz et David Bouzaglo

I sent my 3 daughters to Kif -Kef for the first time this year. I was hesitant as they didn’t know a lot of people, if any at all. The Kif -Kef experience is unlike any other camp experience. They all came back with incredible memories, stories & friendships. Tears fell when it was time to say goodbye. Best part of their experience? Shabbat! How do they do it? Great staff and programming. I would send them back in a flash.

« Happy que nos trois enfants aient participé à Kif Kef. Happy c’est l’état dans lesquels on les a ramenés à la maison avec une seule idée en tête, repartir. Jessica Amar-Neuman et moi-même sommes des Camp people, c’est dans nos gênes. Que nos enfants vivent, comprennent et apprécient ces moments est très important et touchant pour nous. En tant qu’ancien directeur de Kif Kef durant quelques années, je suis heureux et très fier de voir que l’ambiance est toujours au top. J’avais une équipe hors du commun qui avaient Kif Kef gravé en eux et encore aujourd’hui. Merci à tous les animateurs, à Gabriel Benatar, à Sarah Mimran et Éric Choucroun. Igloo ou Kif Kef, les camps d’hiver à Montréal sont uniques. » Frank Neuman

Dalit Haiman

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POUR TOUTES INFORMATIONS ET INSCRIPTIONS AUX ACTIVITÉS DU DÉPARTEMENT JEUNESSE :


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Du 25 février au 1er mars dernier, plus de 100 participants et animateurs ont passé une semaine d’activités incroyables ! 5 jours de sorties exaltantes en profitant des joies de l’hiver : Sky Tag, Glissades sur tubes au sommet Avila, Funtropolis Maze N Games, Clip n’ Climb, Combat Nerf...

Infos et inscription

semaine-relache.com

ILS EN PARLENT ! VOICI QUELQUES TEMOIGNAGES

« Merci à toute l'équipe ! Vous avez fait un travail exceptionnel ! Quand nous avons demandé à David de nous énumérer par préférence ses journées, il nous a dit qu'il ne pouvait pas parce qu'elles etaient toutes géniales. Cela veut tout dire ! Merci pour l'organisation et merci aussi aux moniteurs ! Bravo ! » Nathalie et Craig Levett

TOUTES LES INSCRIPTIONS SUR WWW.CSUQ.ORG

514 734.1480 OU 514 345.2629 • WWW.CSUQ.ORG

« Our daughters were referred by a friend and by attending the CSUQ Spring Break Camp activity (for the first time), they were able to meet new friends, enjoy a fun environment all while staying within our beautiful Jewish Community ! Thank you Sarah for making this an effortless application and smooth process to participate to your program ! » Stephanie & Phillip Taboh

Fondation CSUQ

d’une génération à l’autre

en partenariat avec la

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Une foule de sorties et d’activités épatantes qui attendent les enfants de 5 à 12 ans. Au Camp Benyamin, votre enfant pourra profiter pleinement de ses vacances en compagnie de ses amis dans un cadre juif, agréable et stimulant.

NOUVEAU 8 semaines d'activités

OTIO20N19 PRO’AM U 30 AVRIL JUSQU

CAMP BENYAMIN DU 24 JUIN AU 16 AOÛT 5 À 10 ANS • Parc Aquatique Mont Saint-Sauveur • Zoo de Granby • Arbraska • La Ronde • Complexe Aquatique Jean-Drapeau • Plages • Katag • Super Aqua Club

GROUPE KADIMA DU 24 JUIN AU 16 AOÛT 11 À 12 ANS Activités du camp Benyamin plus : • Rafting • Paintball • Jet boat, amaze • Simulateur d'avion...

* Prix subventionnés

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Infos et inscription camp-benyamin.com

POUR TOUTES INFORMATIONS ET INSCRIPTIONS AUX ACTIVITÉS DU DÉPARTEMENT JEUNESSE :


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Un voyage en Israël extraordinaire du 26 juin au 15 juillet 2019, conçu pour les 15 à 17 ans. Prix subventionné à 3 950 $.

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COMPLET

Yahad est un programme de visites organisées qui permet de découvrir les principaux sites touristiques d’Israël. Le voyage comprend : • Transport aérien aller-retour et transferts • 3 repas par jour strictement cachères • Hébergement • Guides touristiques accrédités • Excursions, randonnées et activités sociales • Activités avec des jeunes israéliens dans la région de Beer-Sheva.

Inscriptions 2020 ouvertes

voyage-yahad.com

Un voyage de découvertes à ne pas manquer !

ERIC AU 514 734.1480 OU SARAH AU 514 345.2629 • WWW.CSUQ.ORG

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Du 13 janvier au 3 mars, 35 skieurs et planchistes de 5 à 17 ans ont dévalé les pentes du Chantecler à Ste-Adèle dans le cadre de l'école de ski Chéleg. L'école de ski Chéleg repose sur trois axes. • Sécurité : Les parents confient leurs enfants aux responsables de Ski Chéleg, à partir du moment où ils prennent l'autobus le matin, jusqu'au retour le soir. • Plaisir : Le ski et la planche sont loin d'être comme un jour d'école ! On met l'accent sur le plaisir à la montagne ! • Apprentissage : Ce sont les instructeurs de Ski Chantecler qui donnent les leçons. Ils utilisent les techniques d'enseignement de l'AMSC et de l'ACMS. La planche et le ski sont des sports dynamiques: les leçons doivent donc être positives, légères et rythmées. Les moniteurs de Chéleg comprennent les besoins des élèves et font en sorte de structurer leur plan de leçon de façon à ce que ces derniers acquièrent de nouvelles habiletés dans un cadre amusant et sécuritaire. ILS EN PARLENT ! VOICI QUELQUES TEMOIGNAGES

Inscriptions 2020 ouvertes

www.cheleg.com « Encore une fois, ce fut une expérience incroyable. Yoan et Eden on beaucoup aimé leur expérience avec Chéleg. Le service et le calibre des moniteurs à Chantecler est exceptionnel ! Des moniteurs souriants, patients avec les enfants et un résultat de progrès après seulement 7 semaines. A l’année prochaine ! » Kelly et Jonathan Amar

« This was our daughter’s first year with Chéleg and she had a great time - learned to ski and made some new friends! Everything was very well organized, even with a WhatsApp group keeping us constantly informed. Gros merci ! » Natalie Amar & Mark Lesk

« Nathael a beaucoup apprécié pouvoir skier à Chantecler grâce à la gentillesse d'Éric. » Nathael Altman

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La Mission a eu lieu du 3 au 13 mars. Le programme très diversifié comprenait les célébrations des Bar-MItzvot, un shabbat à Jérusalem, des pèlerinages de saints comme Rabbi Meir Ba'Haness, Rambam, Rabbi Akiva à Tibériade et plusieurs visites.

Le groupe était composé de 18 participants accompagnés du président David Peretz, du président honoraire Marcel Elbaz, de Benjamin Bitton directeur général et de Sabine Malka, directrice des activités culturelles et communautaires. La célébration des Bar-Mitzvot a eu lieu le 7 mars au Kotel à Jérusalem avec les 50 enfants de Beer Sheva qui ont célébré leurs Bar-Mitzvot accompagnés de leurs familles. « Pour moi, c'était la 7e fois et j'y participe toujours avec le même entrain et plaisir. Cette fois encore, l'organisation était de haute qualité. Le plaisir que nous éprouvons à voir des jeunes faire leur bar-mitzvah est un bonheur sans limites. La découverte de nouvelles régions et lieux historiques d'Israël nous permet de connaître encore plus ce beau pays. » Alain Mechaly « This trip was wonderful, well organized and planned to the smallest detail.» Sara Baazov

« Voyage merveilleux. Organisé à la virgule près, bonnes relations humaines et choix de visites intéressantes et passionnantes.» Betty et Patrick Benalal

« Nous avons passé un séjour magnifique ! Merci beaucoup » Vicky et Dominique Asher Bennaroch

« Fantastique séjour avec un groupe exceptionnel. Merci à vous tous » Roland Harari

UN GRAND MERCI À NOS GÉNÉREUX DONATEURS ET AUX NOMBREUX PARTICIPANTS POUR AVOIR CONTRIBUÉS AU PROJET BAR-MITZVOT, LORS DU CONCERT BÉNÉFICE, AVEC MICHAEL ABIKHZER, LIOR ELMALEH ET TOM COHEN QUI A EU LIEU AU THÉÂTRE RIALTO LE 4 DÉCEMBRE

Famille David Peretz

Sabine et Shlomi Levy & famille Laurence Acoca, Bernard Levy-Soussan et famille

M.Avi Perez

Shani et Daniel Sebag

Annie et Marcel Elbaz

Simon Rossdeutscher & family

‫ם‬M. et Mme Alex Trafikant

Thérèse & Jacob Attias

Mme Ninette Rosen

Renne & Marty Lieberman

‫ם‬M. Aimé Ohnana et famille

Sonia & Maurice Ohnona

Leah & Yossi Castiel

Chaya & Lorne Lieberman

Bijouti er Diama ntaire Ornat MAGAZINE LVS

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ELM RIDGE COUNTRY CLUB Claude Cohen Coprésident du Tournoi de golf 2019 Claude Cohen, 55 ans, prêteur hypothécaire privé, est titulaire d’un bac en finance, administration des affaires. Il se dit lui-même «entrepreneur récidiviste». Il a lancé plusieurs entreprises, notamment des centres d’appels, une société de vente de médicaments en ligne, des prêts privés et autres. Il s’est toujours engagé dans le communautaire, il a notamment été président du Centre Hillel ainsi que de plusieurs comités de collectes de fonds, de soutien de famille, a fait partie de la CJA ainsi que de campagnes de la communauté sépharade, le principe étant comme il le dit : «c’est bien joli de commenter, mais peut-être que participer permet de faire progresser les choses, et de redonner à la CSUQ son mérite.» Mais cet engagement communautaire, golf ou autre, c’est avant tout pour permettre aux enfants de s’épanouir dans un environnement sépharade, de leur donner «clairement» des fondements. «J’ai quitté le Maroc à 11 ans et si moi je ne sais pas vraiment qui je suis, comment nos enfants nés ici peuvent-ils eux le savoir? Francophones ou anglophones, sépharades ou ashkénazes?» Les activités de la CSUQ entre jeunes de même origine peuvent certainement aider à retrouver ces fondements.

Inscription et information : www.golfswingcsuq.com 48

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Jonathan Dahan Coprésident du Tournoi de golf 2019 C’est avec fierté et beaucoup de plaisir que j’ai accepté la co-présidence de la 19e édition du tournoi de golf de la CSUQ Golf Swing qui se tiendra le 19 juin prochain au Club de golf Elm Ridge. Ce tournoi représente une source de financement importante pour les programmes du département jeunesse de la CSUQ. J’ai accepté ce défi parce que j’ai moi-même grandi dans les camps de la communauté (Benyamin, Mayanot, Igloo), je comprends l’importance d’inculquer les valeurs juives et sépharades à nos jeunes, et je suis inspiré par la direction que le département de jeunesse a pris au cours des dernières années. C’est pour moi une belle occasion de combiner mes passions : le travail communautaire et le golf. Au plaisir de vous voir très nombreux le 19 juin prochain.


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DIMANCHE 7 JUILLET 2019 PARC PIERRE ELLIOT TRUDEAU - TERRAIN GARY CARTER FIELD

NOUVEAU TOURNOI Mark Edery Coprésident du tournoi de baseball 2019 Diplômé des HEC Montréal, âgé de 33 ans, il a, comme il le dit lui-même, réussi à s’insérer dans le marché du travail, dans l’exceptionnelle industrie pharmaceutique où il occupe un poste de gestionnaire des comptes clés. Par son éducation familiale, il a acquis très jeune le sens de l’engagement communautaire et au long de son parcours, il a pu en bénéficier à titre de participant, puis s’engager comme bénévole lui-même. Ainsi, il a été tout récemment admis à titre d’accompagnateur à la Marche des vivants 2019. Passionné par le sport, il a humblement accepté de coprésider avec son partenaire, Oren Sebag, le premier tournoi de baseball organisé par la CSUQ.

Oren Sebag Coprésident du tournoi de baseball 2019 «Mes premiers souvenirs d’enfance sont tous liés au sport. Que ce soit en jouant à rattraper une balle lancée contre un mur ou en arrivant après l’école sur un terrain de baseball pour une partie d’une ligue junior dans laquelle j’avais forcé mes parents à m’inscrire.» Même si une part de lui-même aime encore ce sport aujourd’hui par pure nostalgie, la fébrilité des matchs le touche encore chaque fois – le claquement du bâton, la lutte entre les lanceurs ou l’enthousiasme d’un double jeu. Rien ne s’y compare! Aujourd’hui, il n’est jamais plus fier que de voir son fils jouer en compétition sur certains des terrains où il a joué lui-même étant enfant. Alors, il était tout naturel pour lui d’accepter la coprésidence de cet événement lorsque la CSUQ l’a appelé pour voir si l’organisation d’un tournoi pouvait permettre de recueillir des fonds pour les activités des jeunes. «Avec toutes les conversations au sujet de Montréal et du retour des Expos, l’idée de la CSUQ de promouvoir un sport où peu de Gary Carter en puissance jouent, était pour moi un véritable coup de circuit à exécuter!» Il espère que cet événement permettra à tous de vivre l’expérience des joies d’une parfaite journée en famille dans un parc et de voir un lancer de balle permettre de financer des activités communautaires pour les jeunes toute l’année.

NOUVEAU TOURNOIS - NEUXCDEBFGRS

Niveaux de commandites 3 000 $

2 000 $

Grand Slam

HOME RUN

ÉE QUIPE SPONSORISÉE E PAR UNE COMPAGNIE

ÉE QUIPES DÉE JAÉ COMPOSEES

200 $

Participation Individuelle

Pour plus de détails concernant les niveaux de commandites et pour toute inscription : Sarah Mimran 514 345 2629 smimran@csuq.org MAGAZINE LVS

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2 JUIN 2019 AU SOCCER 5

Le tournoi de soccer de la CSUQ est un évènement qui attire et réunit tous les passionnés du ballon pour passer une journée mémorable tout en mettant au défi l’esprit d’équipe. Pendant une journée complète de compétitions, les équipes vont s’affronter pour arriver en finale et se disputer la coupe du tournoi. En plus d’être une initiative sportive rassembleuse, ce tournoi permet de lever des fonds pour les programmes du département jeunesse de la CSUQ.

Jouons ensemble pour l’avenir de notre jeunesse et celle de notre communauté. Patrick Bensoussan Président du tournoi de soccer 2019 Au moyen de mes expériences dans diverses organisations communautaires, peu importe la cause, le palier ou le type de programme, une chose que j'ai toujours prônée lorsqu'en position de leadership est de ne jamais refuser ni décourager un bénévole potentiel. Chacun a en nous une flamme et chacun a certainement des atouts qui peuvent être mis au service de notre bien collectif. Il y a toujours une position à combler ou un rôle à jouer dans la toile communautaire. Dans le cas du tournoi de soccer de la CSUQ, alors que ce n'était pas nécessairement le programme dans lequel je voyais mon expérience et utilité mises à contribution de façon efficace comparativement à des programmes tels le Camp Kif Kef, Yahad ou le programme du Leadership Jeunes Adultes, j'ai appris que certains bénévoles ou joueurs des derniers tournois de soccer (qui furent toujours un succès en passant !)

Information et inscription: Sarah Mimran 514 345 2629 smimran@csuq.org 50

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auraient voulu participer ou du moins contribuer, d'une facon ou d'une autre, sans nécessairement savoir par où passer ou comment s'y prendre. Une population cible de notre communauté est passionnée par ce fabuleux sport et un tel tournoi, peut être leur porte d'entrée pour notre rayonnante communauté juive sépharade. Voici donc ce qui m'a motivé à répondre à l'appel : rassembler des gens, des amis pour les aider à parcourir ce chemin par l'engagement et la logistique d'un simple tournoi tout en découvrant l'esprit communautaire et les multiples objectifs et bénéfices dela participation d'individus dans le collectif. Tout en étant un autre beau volet de l'éventail de programmes de la CSUQ, le succès d'un tel tournoi peut entraîner des jeunes dans le mouvement communautaire et potentiellement rapprocher de nouveaux consommateurs, donateurs, bénévoles ou même futurs leaders.


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Jouez pour notre avenir

25 AOÛT 2019 LE TOURNOI ANNUEL DE LA CSUQ ÉTÉ 2019

AU CLUB DE TENNIS CDL

Le tournoi annuel de Tennis Avantages Enfants de la Communauté Sépharade Unifiée du Québec, vous offre une journée complète de compétitions dans une atmosphère chaleureuse. Votre contribution permettra d’aider notre jeunesse à développer son plein potentiel à travers différents programmes, tels que les camps d’été et d’hiver avec services spécialisés pour enfants handicapés, programme de tutorat, support aux enfants en difficulté d’apprentissage, activités parascolaires, programmes éducatifs et bien d’autres. Nous devons agir maintenant pour améliorer leurs chances de réussir et pour faire de leurs rêves une réalité. C’est aussi notre rêve !

En leurs noms, un immense merci ! Michael Bliah Coprésident du Tournoi de tennis 2019 Ce père de deux enfants, âgé de seulement 42 ans, est à la tête d’une jeune entreprise de 2 ans à peine qui emploie déjà plus de 38 personnes. Sa société « Le Site, architecte de boutiques intelligentes », se spécialise en eCommerce B2B et offre ses services à de multiples entreprises. Passionné de tennis depuis l’âge de 6 ans, Michael Bliah se lève la nuit pour suivre à la télévision les tournois internationaux ! Et comme son esprit d’équipe, son sens communautaire et son amour des enfants le stimulent tout autant que le commerce électronique, il a su mettre sa passion pour le tennis au service de la communauté en vue de recueillir des fonds au moyen de ce tournoi qui, chaque année, marque des points pour financer des projets du département jeunesse. Son objectif : avoir un impact auprès des enfants en partageant l’esprit du tournoi avec les participants et les commanditaires. « Les enfants sont notre avenir, déclare-t-il, ainsi il est de notre devoir de tout faire pour leur donner toutes les chances d'avoir un maximum de moments de bonheur. Nous ne changerons pas les vies complètement, mais avec l'aide de tous, nous pourrons réaliser l'objectif de faire briller des étincelles de joies, de faire rire et sourire les enfants.

Laurent Azran Coprésident du Tournoi de tennis 2019 Vice-président de Créations GSL, des vêtements pour dames et enfants, Laurent Azran âgé de 43 ans copréside le Tournoi de tennis avec Michael Bliah. Bachelier en administration (finance), il déclare fièrement être papa de trois princesses. Il indique aussi avoir toujours grandi dans le domaine de la mode, très près de son père connu sous le nom de Maurice « le tailleur » au Maroc. Ayant toujours pratiqué des sports comme le tennis et le hockey au niveau compétitif, il souhaitait aider les plus jeunes non fortunés à avoir accès aux camps de jour d’été, d’hiver et de la semaine de relâche. Ainsi il déclare qu’aller au camp, ce n’est pas un luxe, c’est une nécessité pour côtoyer d’autres enfants, se forger des amitiés et accumuler des souvenirs pour toute sa vie : « C’est ce qui m’a marqué pendant ma jeunesse ». Il indique aussi : « c’est bien beau d’aider des enfants partout au monde, en Israël et ailleurs, mais la priorité reste nos enfants d’ici ! »

Information et inscription : www.advantagekidscup.org MAGAZINE LVS

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Nouveau programme de la CSUQ pour les jeunes adultes de 18 à 24 ans. Le programme Koulam a essentiellement 2 objectifs : Dans un premier temps, le projet vise à impliquer les jeunes adultes au sein du département jeunesse de la Communauté sépharade unifiée du Québec en tant qu’animateur, chef de mission, responsable de projets, etc. et plus tard au sein de la communauté en général. Dans un deuxième temps, le programme sensibilise la jeunesse aux causes humanitaires régionales et internationales dans une orientation de Tikkkun Olam.

Claudia Ouaknine : « Notre but ultime est de pouvoir créer des relations avec les jeunes de notre communauté et rapprocher les jeunes pour créer un sens d’appartenance et d’union les uns avec les autres. Nous aimerions créer des liens qui ne termineront pas à la fin des voyages mais qui continueront à travers leurs vies et carrières afin d’organiser d’autres programmes et faire grandir notre communauté. » Gabriel Benatar : « Le programme Koulam est une excellente opportunité pour les jeunes adultes de la communauté de s’impliquer dans un projet qui aura une série d’évènements et de voyages au cours de l’année. Le Projet Koulam est la relève de la communauté. »

Eric Choukroun 514-734.1480 echoukroun@csuq.org

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Pour plus d'informations, veuillez contacter :

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PLACES LIMITÉES

Voyage annuel :

Cette année en Israël. Voyage de 10 jours du 21 au 31 juillet 2019. Seulement 2 450 $*

(vols et transferts, hebergement, repas strictement cachères, excursions, randonnées et activites, guides touristiques accrédités inclus)

Activités et événements à venir en 2019 : • Weekend Shabbatton • Ateliers d’acquisition de connaissances avec des experts locaux en aide humanitaire • Réflexion sur des thématiques juives de Tikkun Olam • Rencontres sociales • Levées de fonds * Prix subventionné

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MERCI 1 400 000 FOIS !

Armand Afilalo

Président de la Fondation CSUQ

La première campagne quinquennale a pris fin le 31 décembre 2018. Mes plus sincères félicitations et ma profonde gratitude à tous les donateurs ainsi qu’à la Banque Nationale du Canada qui nous ont permis d’écrire une page d’histoire de notre communauté. En effet, pour la première fois, la Fondation CSUQ est capitalisée à hauteur de 1 400 000 $ permettant à perpétuité de bénéficier de revenus d’intérêts annuels ( approximativement 75 000 $ ) qui seront attribués aux différents programmes jeunesse de la CSUQ. À compter de janvier 2020, les donateurs auront le choix d’allouer les intérêts gagnés à l’intérieur des différents programmes jeunesse de la CSUQ. ( Camp de jour Benyamin, Camp d’hiver Kif Kef, Voyage Yahad, Semaines de relâches, école de ski Cheleg, aide aux devoirs. etc… ) De plus, nous sommes heureux de vous annoncer que la CSUQ a contracté une nouvelle entente de 300 000 $ avec la Banque Nationale du Canada, dont 100 000 $ seront affectés à la Fondation CSUQ au cours des trois prochaines années. Merci encore pour votre soutien indéfectible à notre jeunesse qui, grâce à vous, bénéficiera de ces programmes pour s’épanouir et contribuer au futur de notre communauté.

MERCI À NOS PARTENAIRES

LA BOURSE MOÏSE ET GLADYS AMSELEM, Deuxième édition

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La Fédération Sépharade du Canada initiait il y a 5 ans, un projet novateur en s’inspirant d’une remarque qu’avait fait son président de l’époque, M. Moïse Amselem, qui stipulait tout simplement « qu’un enfant juif était en fait un Séfer Torah vivant ». Ce qui revenait à mettre en valeur le rôle de l’éducation dans le développement de nos enfants tout en leur assurant la possibilité d’un futur prometteur ainsi que leur contribution active à leur pays et bien entendu à leur communauté. À partir de cette prémisse, la Bourse Moïse et Gladys Amselem était créée. Celle-ci visait à accorder, à cette époque, des bourses à des étudiant(e)s juifs canadiens, de condition modeste afin qu’Ils ou elles passent un semestre à l’Université Hébraïque de Jérusalem. C’est ainsi qu’une douzaine de bourses furent octroyées avec succès au cours des années qui suivirent le lancement de ce projet. L’an passé, la Fédération Sépharade sous la présidence de M. Avraham Elarar a repris cette initiative cette fois-ci en collaboration avec un autre fleuron du réseau universitaire israélien : l’Université Ben Gourion du Néguev à Beer Sheva. Profitant de la présence à Montréal lors du Festival Séfarade de la Dre Tsvia Walden, professeure à cette même université, un cocktail de levée de Fonds eut lieu à la résidence de M. Abraham Elarar et de sa charmante épouse Nicole. Grâce à la générosité de nos anciens donateurs et de quelques nouveaux venus, nous avons reconstitué le Fonds de Bourse et nous invitons ceux et celles qui le désirent à faire un don pour permettre à nos jeunes et également à des jeunes israéliens de condition modeste de s’inscrire pour un semestre à l’UBG du Néguev. Votre don sera considéré comme un don dirigé à l’Appel Juif Unifié et admissible à un reçu d’impôt.

CLINIQUE D'IMPÔTS Depuis plus de 15 ans, la CSUQ offre gracieusement le service de la clinique d’impôt. Cette année encore , M. Jacques Zrihen, comptable bénévole a permis à 75 clients de bénéficier de ce service gratuit. La clinique s’est déroulée dans les bureaux de la CSUQ, entre le 4 mars et le 5 avril 2019.

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VIE COMMUNAUTAIRE

DÉPARTEMENTS DE LA CSUQ

Les dernières nouvelles d’ALEPH

Centre d’études juives contemporaines de la CSUQ

aleph

Nous avons eu le plaisir de recevoir le rabbin et Dr Mikhael Benadmon durant le Festival Sefarad en novembre dernier. Sa prestation en tant que rabbin israélien, sépharade et moderne orthodoxe, a séduit notre public et nombreuses sont les personnes qui nous ont exprimé leur souhait de le voir de nouveau être invité à Montréal. En janvier, Dre Sonia Sarah Lipsyc a donné une conférence, « Connaissance et reconnaissance dans le judaïsme » dans le cadre d’un partenariat avec le programme Eishet Chayil de la Philanthropie des femmes au sein de la Fédération CJA. Elle est intervenue également fin mars avec André Gagné, dans le panel sur « L’intégrisme religieux juif et chrétien » organisé par le Dialogue judéo-chrétien. Elle participera en mai à un panel avec Dre Christine Angelard sur « La gratitude dans le monde contemporain et la pensée juive » et s’associera à la nuit d’étude pour la fête de Shavouot à la Congrégation Spanish and Portuguese. Son intervention s’intitulera « La Torah n’est plus au ciel ». Du 24 au 28 juin, partenariat exceptionnel avec l’Université de Montréal pour une Ecole d’Eté sur « Trois enjeux du judaisme contemporain » (voir ci-dessous).

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ALEPH sera ouvert durant l’été pour accueillir le 24 juillet 2019 une conférence exceptionnelle de Georges Lahy, spécialiste de kabbale et venant de France sur « La méditation selon la kabbale ».

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ÉCOLE D'ÉTÉ DU 24 AU 28 JUIN

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ALEPH a signé un partenariat avec le CÉRIUM de l’Université de Montréal pour la conception et l’organisation d’une École d’été portant sur « Trois enjeux du judaïsme contemporain ».

Cette école, ouverte aux étudiants de toutes les universités francophones et anglophones de Montréal donne droit à 3 crédits universitaires. Le grand public peut également s’inscrire pour la semaine ou pour une journée thématique. Le Musée de l’Holocauste est également partenaire de cet évènement qui permet d’inscrire ALEPH et la CSUQ au cœur du monde académique. Pour toute information complémentaire, communiquer avec Sonia Sarah Lipsyc au 514 734 1667 ou par courriel à slipsyc@csuq.org

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ELLES ET ILS ONT PUBLIÉ PAR SONIA SARAH LIPSYC

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BERNARD WERBER, La boîte de Pandore, Albin Michel, 2018. À la faveur d’une hypnose régressive alors qu’il est choisi comme «cobaye» au cours d’un spectacle, René Tolédano renoue… avec ses vies antérieures. Il n’aura de cesse alors d’explorer les plus significatives d’entre elles, notamment la première de ses incarnations… Geb, un Atlante avec qui il dialoguera tout le long de cette odyssée surréaliste. Et c’est là, justement, l’une des idées de génie de l’auteur, l’échange du héros avec les différentes incarnations de son âme, voire le fait même qu’elles se découvrent entre elles. La métempsychose existe dans la tradition juive ésotérique et même si l’auteur use peu a priori de ces connaissances-là, il réussit une fois de plus à nous faire entrer avec humour et suspens dans ses univers fantastiques.

MARTINE GOZLAN, Quand Israël rêvait. La vie de Rachel Bluwstein, éd. du Cerf, 2018 Cette biographie, à la plume alerte, sur l'une des plus grandes poétesses de la littérature hébraïque Rachel (1909-1931) se lit comme un roman. Née en Russie, celle qui signera de son simple prénom ses textes, appartient aux pionniers de la « deuxième alya » — ces idéalistes qui « montèrent » en terre d’Israël au début du 20e siècle. Rachel vécut principalement dans une école agricole au bord du lac Tibériade. Envoyée pour se perfectionner en agronomie à Toulouse, elle se réfugia ensuite en Russie au cours de la Première Guerre mondiale pour enfin retourner en terre d’Israël en 1919. Malheureusement atteinte de la tuberculose, alors incurable, elle quitta le kibboutz Degania et c’est de sa chambre à Tel-Aviv où elle vivra jusqu’à la fin de ses jours qu’elle écrivit et su capter toute l’âme d’un peuple de retour et d’un pays en construction. Au travers de la vie pour le moins tumultueuse de Rachel, on croise toute une galerie de personnages parmi lesquels certains furent ses amants et qui tous l’admirèrent… Le pionnier Aharon David Gordon, Zaman Rubashov Shazar, futur président de l’État hébreu, l’activiste Uri zvi Greenberg, l’éditeur Berl Katznelson, le poète et essayiste Haim Nahman Bialik. On ne sort pas indemne de cette biographie, car à la lecture de la vie de Rachel et des autres pionniers, on mesure tout ce que l’on doit à ces femmes et ces hommes qui bâtirent avec dévouement et sacrifice un pays qui nous est cher. On complètera cette lecture par le livre de Sari Klein, Génésareth, traduit de l’hébreu par Sonia Lévine, paru en 2018 aux Éditions Matanel et Berg International dont on salue ici, en matière de culture juive, la persévérance, la qualité et la diversité de leurs catalogues. Ce livre porte précisément le titre de la ferme-école du Kinéret (lac du Tibériade) où vécut Rachel et on retrouvera avec plaisir dans cet essai historique nombre de personnages cités dans la précédente biographie.

ROBERT BADINTER, Idiss, Fayard, Paris, 2019 Au travers de cet ouvrage émouvant, Robert Badinter rend hommage à sa grand-mère maternelle, Idiss, née en 1863 dans une partie du Yiddishland, au sud de l’Empire tsariste, en lisière de la Roumanie. Robert Badinter retrace le parcours difficile de ses grands-parents de Bessarabie à Paris et dépeint la vie des immigrés juifs en France jusqu’au décès de sa grand-mère durant la Seconde Guerre mondiale. En racontant sa biographie, Robert Badinter partage avec ses lecteurs le lien privilégié qu’il entretenait avec Idiss, l’amour inconditionnel qu’il lui portait et la transmission du judaïsme qu’il s’efforcera d’offrir à ses propres enfants. C’est avec une immense sensibilité que l’ancien garde des Sceaux nous fait voyager au cœur de son histoire familiale. Salome Georgiev Wolfowicz

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« Beth Hahayim », le cimetière de la Communauté sépharade unifiée du Québec (CSUQ). Par Annie Ousset-Krief

À travers l’histoire, toutes les communautés juives de la Diaspora ont eu pour souci de garantir l’inhumation en terre consacrée et acquéraient dès leur installation des terrains pour y établir des cimetières. Les congrégations de Montréal ont chacune leur cimetière (ou une section dans un cimetière). Ainsi la CSUQ, qui regroupe cinq associations et congrégations1, a acheté 1 000 lots en 1992 dans une section du cimetière « Eternal Gardens Memorial Park » de Beaconsfield. Il est possible d’établir un contrat avec la CSUQ afin d’acheter un lot de son vivant. Prévoir ses obsèques peut apporter une certaine tranquillité d’esprit et diminuer les tracas pour sa famille. Lorsqu’un décès se produit, les proches sont souvent submergés par l’ampleur des démarches à effectuer et la complexité des rites à respecter. Un préarrangement auprès d’un salon funéraire ainsi qu’un testament chez un notaire épargnent bien des difficultés en des temps d’affliction et de peine, et ce, d’autant plus que la Halakha (la loi juive) requiert un enterrement très rapidement après le décès, souvent à peine 24 heures après. C’est la Hevra Kadisha de la communauté – Confrérie du Dernier Devoir, mise en place par la CSUQ qui accompagne les familles endeuillées. Les psaumes sont ensuite lus sans discontinuer pour accompagner l’âme du défunt jusqu’au moment des funérailles qui se déroulent selon les rites et coutumes sépharades. Elle prépare le corps du défunt ou de la défunte pour l’enterrement. La tradition exige un lavage rituel du corps pour sa purification – tahora – puis l’habillage dans un linceul de lin blanc. Il est à noter que les membres de la Hevra Kadisha sont tous des bénévoles, forts d’un sens religieux et communautaire exemplaire. Moïse Amselem en est son responsable (« paquid ») et David Benizri, le coordonnateur. Il n’est pas dans la responsabilité de la CSUQ de mettre en place le déroulement des funérailles, sa tâche est uniquement, comme nous l’avons mentionné, d’allouer les lots du cimetière. Mais elle vous orientera vers des salons funéraires qui gèrent l’ensemble du processus : achat du cercueil, choix du transport, organisation du service religieux (qui peut se dérouler au cimetière même autour de la tombe ou dans une petite chapelle avant l’inhumation) ou toute autre question en lien avec les obsèques. Les différents responsables communautaires insistent sur l’importance d’être prévoyant en la matière en se tournant vers les services qu’offrent les salons funéraires. Ils mettent aussi en avant la nécessité d’apporter un réconfort spirituel aux familles endeuillées 1 La Communauté Sépharade Unifiée du Québec (CSUQ) inclut l’Association des Juifs iraniens (Montréal), la congrégation Hekhal Shalom (Ville-Saint-Laurent), Or Hahayim

(Côte-Saint-Luc), Or Sefarad (Chomedey, Laval)

Naissances

Mariages

Décès

POUR PUBLIER UNE ANNONCE DANS LE LVS : Veuillez nous la faire parvenir par courriel : acastiel@csuq.org Nous nous ferons un plaisir de la partager !

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CARNET DE FAMILLE

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NAISSANCES C’est avec une grande joie que nous annonçons la naissance d’un petit garçon qui se nomme Levi David Amar dans le foyer d’Ilana Edery et Mike Amar. Au nom des membres du CA de la CSUQ et de ses professionnels, nous souhaitons un grand Mazal Tov aux parents ainsi qu’aux grands-parents Lucie et Sam Edery et Sarah & David Amar. Beaucoup de joie et de bonheur autour de ce poupon. Mazal Tov ! Nous aimerons souhaiter un grand mazal tov à Sarah et Yossi Levy, pour la naissance de leurs nouveau né Moshé Lyam. Que cette addition à votre famille vous amène beaucoup de joie et de bonheur pour les années à venir.

Le président de la CSUQ, l’Honorable Jacques Saada, son conseil d’administration et son équipe de professionnels souhaitent beaucoup de bonheur aux nouveaux parents.

MARIAGES Le dimanche 2 décembre 2018 a été célébré à Montréal le mariage de Joelle Lea Cohen et Jacob Moshé Benlolo. Un grand Mazal Tov aux parents Marilyn et Maxime Cohen et Toby Benlolo et aux grands-parents Esther et Judah Cohen et Rachel Elhadad.

Le président de la CSUQ, l’Honorable Jacques Saada, son conseil d’administration et son équipe de professionnels souhaitent beaucoup de bonheur aux nouveaux mariés et à toute la famille.

DÉCÈS C’est avec une immense tristesse que nous vous faisons part du décès de M. Gabriel Hassan (z’’l) qui s’est éteint le mercredi 16 janvier 2019. Il était l’époux de Madame Annette Hassan, le père d’Élie et Mikhal Hassan et le frère de Joseph, Jacky, Robert Hassan et Yvette Hassan (z’’l). Il était impliqué dans plusieurs projets communautaires, notamment celui de la Mission de Solidarité – Projet des Bar Mitzvot. Au revoir Papa, beau-Papa, Papi. C'est avec une profonde tristesse que nous annonçons le décès de M. Léon Hazan (z’’l), qui nous a quitté paisiblement entouré de sa famille le dimanche 9 décembre 2018. (8ème jour de Hanoucca). Époux chéri pendant 60 ans de Jacqueline Fedida, père et beau père adoré de Joëlle et Isaac Mimran, Ariel et Danielle Hazan, Stéphane et Sarah Hazan et Sophie Hazan et Eric Attias. Papi bien-aimé de Sarah Mimran et Pascal Dayan, Emmanuel Mimran et Belle Benlolo, Nathaniel Mimran, Stéphanie Hazan, Alexandre Hazan, Gabriel Hazan, Zachary Hazan, Zoé Hazan, Cédric Attias et Ethan Attias. Fier arrière-grand-père de Noah Dayan. On se rappellera toujours de sa bonne humeur, de sa pêche fructueuse, et de son engagement communautaire. C’est avec tristesse que nous annonçons le décès M. Sam Abittan (z’’l), membre de la Communauté Hekhal Shalom et dont les funérailles ont eu lieu le 23 décembre 2018. C’est avec tristesse que nous annonçons le décès de Mme Ninette Hanina Guigui (Amar) Z"L, mère et belle-mère de Sandra et Uri Peretz, Maurice et Valérie Amar, Arié et Audrey Amar, Grand-mère de Noa, Eden, David, Liora, Léa, Samuel, Benjamin, Sarah, Gabrielle et Alexia, sœur et belle-sœur de Fortune Z"L et Jacques Sadoun Z"L, Michel Z"L et Paulette Guigui, Sam et Arlette Guigui, Elie Guigui, Rosette et Albert Sebag, Marcel Guigui Z"L, Emile Z"L et Kathy Z"L Guigui, Marie et Haim Taboh.

Le président de la CSUQ, l’Honorable Jacques Saada, son conseil d’administration et son équipe de professionnels adressent leurs plus sincères condoléances aux familles endeuillées. MAGAZINE LVS

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Le président de la CSUQ, l’Honorable Jacques Saada, son conseil d’administration et son équipe de professionnels vous souhaitent à vous ainsi qu’à votre famille un Pessah Casher Vesameah dans la joie et le bonheur. Que ce Pessah vous apporte à tous, joie, prospérité et la paix sur Israël.

Nous informons la population que la Communauté Sépharade Unifiée de Québec possède un cimetière communautaire à Beaconsfield avec des lots à prix très abordables.

Pour toute information appelez 514-733-4998 58

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HEVRA KADISHA

de Rabbi Shimon bar Yohaï Confrérie du dernier devoir

URGENCE ?

Appeler M. David Benizri 514-824-7573


LES SERVICES OFFERTS PAR LA FAMILLE PAPERMAN

Visite dans les hôpitaux Visite dans les maisons de Shiva

Emprunt de Sepher-Torah Siddurim

Visite aux cimitières (Shiva, Mois, Année, Nahala)

Livre de Michnayotes

Support religieux à la famille

Mehitsa (sur demande)

pendant le deuil

Nouveaux services offerts à la communauté Minha et Arvit pendant la période d’hiver du lundi au jeudi à 16h

La famille Paperman souhaite à toute la communauté

‫חנוכה שמח‬

Raphaël Ouaknine ( 514 ) 779-8008

3888 Jean Talon ouest • Montréal, QC, H3R 2G8

(514) 733-7101 • www.paperman.com

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Porsche 911 GT2 RS 2018 Kilométrage : 50 km No. d’inventaire : STK185715

Porsche 911 Carrera 4 GTS 2018

Kilométrage : 7 800 km No. d’inventaire: p3115

Porsche 911 GT3 2018

Kilométrage : 980 km No. d’inventaire : p2888a

La référence pour les véhicules Porsche dans la région du Grand Montréal avec la meilleure sélection de véhicules de prestige et de performance, neufs et d’occasion. Offres de location disponibles sur toutes les marques.

Porsche Boxster Spyder 2016

Kilométrage : 6 800 km No. d’inventaire : p2593

Porsche 911 Turbo S 2018

Kilométrage : 7 500 km No. d’inventaire : stk156807

Contactez

Renny Bettan Directeur des ventes des véhicules d’occasion au 514 356-7777


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