Joyeux Roch Hachana 46e année volume 2 – Septembre 2018 – Tichri 5779
ISSN 074-5352
lvsmagazine.com
DOSSIER SPÉCIAL : israËl fÊte ses 70 ans
ANS
2 $
Audi Vorsprung durch Technik
>> Yohann Elmaleh
Directeur des ventes yohann.elmaleh@audiprestige.com
audi.prestige
$2.0
28 0 •
Es Pag
W • W
JNEW W.C
S .C
OM
CANAdiAN JEwiS
L
h LiFE mAGAZiNE
spRing 2018
MO
NT
RE
ED AL
IT IO
u Na
gu
st
18 2, 20
• aV
21 ,
57 78
de Insi
ut abo E8 out ing PAG 7 find tested. GE are . PA y A le il N p o eir D the fam f pe h o t r g e into vin mb a e u h n g fter n relativ asin ge a incre herita nknow tery An ish z mys an u Jew ing The schwit en their elcom om ld , :W Au
4
2 GE g an Is ron . PA How loped st estivals F e dev ity of C The
S PlU
ne pag agne am p La c en Es oles agn BDS esp
to w sues, of wor is iven ns g time of AGE 11 the ctio P Inje d a life nown. ling t? se k u is a rs Hea rting i c le arrio t litt w u u e b h stic their or r ial ju
h wit hild c ling Dea oss of a what shed n l le ell o as kil the and w n iM 18 herr er her so . PAGE A: S ft ck Q& ed a atta learn rrorist te in a OM
s E 14 ville PAG Des Israël. anti
MES . h ti Ah p.m vdAl 9:26 p.m. , hA tinG . Gh p.m 9:10 p.m. lEli . 8:19 CAnd p.m 9:18
ev Eik
. p.m . 8:01 ifax p.m 9:26 p.m. Hal l 4 trea 8:09 m. 10:0 p.m. p. Mon a . 8:20 7 aw . p.m 10:1 Ott p.m nto . 8:49 p.m 9:44 Toro 01 peg . 9: ni m p. Win gary r 8:30 Cal ouve Vanc
WW da Cana
J NE W.C
Post
c
fo
so ism PAGE 4 : Are g Juda s? R2R tin end op al co- politic own
9 9 –1 UST 212 AUG6.872.1 41
TAR LES © LITT
l sou s his st bare z fe tro al jaz s e t is Ma ontre pian s to at M tie raeli
ng ursi s o c in lood our ve b e Th ough th r
DISCOVERING JEWISH INDIA
.C WS
t men em ee agrre n ag
4 1068 #400
io icat Publ
Abonnez-vous!
Renouvelez votre abonnement!
Offrez un abonnement à vos proches pour Rosh Hashana! Promotion spéciale Rosh Hashana - $36.00 Code promotionnel RHNS18 Connectez-vous sur cjn.mysub.ca ou appeler 1-866-849-0864 The Canadian Jewish News (CJN) est un média atypique, novateur, audacieux et rassembleur. Il est la voix médiatique, très plurielle, des Juifs canadiens. Le CJN est le seul hebdomadaire juif et bilingue au Canada. Il reflète les diverses sensibilités religieuses, sociales, culturelles et politiques qui constituent la force et la singularité du judaïsme canadien. À une époque nébuleuse où l’antisémitisme et le dénigrement d’Israël ne cessent de proliférer, le CJN propose une autre manière d’avoir accès à des informations sur Israël et le Moyen-Orient. Une manière rigoureuse et plus équilibrée qui ne se contente pas de brosser des images réductrices et partiales d’Israël et du complexe conflit israélo-palestinien. Le CJN est plus que: 50 éditions par an Un accès en ligne à CJNews.com Un magazine trimestriel C’est aussi: Des articles de fond, des entrevues, des éditoriaux, des pages d’opinions, des enquêtes sur des sujets d’une brûlante actualité qui concernent au plus haut point les Juifs canadiens, des articles fouillés et des entrevues en français sur les communautés sépharades au Canada, en Israël et dans la Diaspora, les perspectives d’avenir du Séphardisme, l’antisémitisme en France… S’abonner au CJN pour la première fois, renouveler votre abonnement ou offrir un abonnement à vos proches à l’occasion de Rosh Hashana est aussi une manière concrète d’assurer la pérennité du CJN et de maintenir un lien étroit avec les membres des communautés qui composent la riche mosaïque du judaïsme canadien.
Shana Tova Ou Metouka
Bien investir c’est ennuyeux. Chez Pavilion Investment House, nous ne recherchons pas les rendements du marché ou la dernière mode. Nous sommes ennuyeux et fier de cela. Nous construisons des portefeuilles sensibles à la fiscalité qui sont diversifiés à l’échelle mondiale, qui utilisent plusieurs classes d’actifs et intègrent des expositions ciblées et basées sur les facteurs. Chaque portefeuille d’investissement dispose d’un noyau efficace conçu pour capter les rendements des marchés de capitaux mondiaux. Le portefeuille de base est enrichi d’autres stratégies de placement pour soutenir l’objectif de surperformer les marchés financiers à long terme.
Ennuyant, n’est-ce pas?
Surpasser vos attentes 514.933.6516 | www.pavilionih.com | ssebag@pavilioncorp.com Pavilion Maison de Placement est une division de Pavilion Groupe Conseils Ltée.
Jour après jour à vos côtés Nos experts savent vous écouter afin de vous guider vers des solutions adaptées à vos besoins financiers.
bnc.ca MC
RÉALISONS VOS IDÉES est une marque de commerce de la Banque Nationale du Canada.
Le don d’actions publiques L’une des façons les plus simples et les plus commodes de faire un don Vous pouvez utiliser vos actions cotées en bourse pour accroître vos activités philanthropiques et éviter l’impôt sur le gain en capital. Il réalise un gain en capital imposable à 25 %
David a investi Voici David
50 000 $
sous forme d’actions cotées en bourse
David vend ses actions
100 000 $ Aujourd’hui, ses actions valent 100 000 $
25 % Il ne paie pas d’impôt et obtient un reçu fiscal pour activités de bienfaisance
David fait don de ses actions à la FCJ
REÇU FISCAL 100 000 $
La fondation de David David choisit ses œuvres philanthropiques.
Le don d’actions publiques est une solution des plus efficaces pour éviter l’impôt sur le gain en capital. Ses avantages? Pas de facture fiscale : Lorsque vos placements ont pris de la valeur, la plus-value réalisée est imposable à 25%. Si vous les transférez à la FCJ sous forme de dons, vous êtes exonérés d’impôt sur le gain en capital. Reçu fiscal pour activités de bienfaisance : Vous recevez un reçu fiscal pour activités de bienfaisance correspondant à la pleine valeur marchande des actions transférées. Simplicité : Votre courtier transfère les actions à la FCJ. Vous choisissez les organismes que vous souhaitez soutenir.
Communiquez avec nous dès aujourd’hui au 514.345.6414 ou visitez notre site jcfmontreal.org pour simplifier vos activités philanthropiques.
CHOISIR UNE ÉCOLE JUIVE POUR NOS ENFANTS L’Association des Écoles Juives est une organisation indépendante représentant 9 écoles primaires et secondaires, francophones et anglophones à Montréal. L’AEJ fournit un leadership éducatif à ses membres et est mandaté pour plaider en leur nom en faveur du droit à une éducation juive. Notre association s’efforce d’encourager la croissance individuelle de ses membres en offrant des forums d’échange professionnels sur des plateformes éducatives créatrices et innovatrices, les meilleures pratiques en salle de classe et des modèles de gestion scolaire exemplaires.
une vie juive pour les élèves et leur fournir les outils pour la réussite au Québec ou ailleurs. Le diplômé de nos écoles est fier d’être juif, est engagé envers Israël, a intériorisé les valeurs juives, a les compétences linguistiques pour vivre et travailler au Québec, a acquis une solide base de connaissances dans tous les domaines académiques et a développé la pensée critique et de solides compétences de prise de décision pour prendre sa place dans le monde. Nos étudiants apprennent l’importance des relations et de la communication efficace en construisant un réseau de soutien d’amis qui durera toute une vie. La réussite de nos étudiants dans les Eudes supérieures et dans toutes les sphères de la vie professionnelle témoigne de l’efficacité d’une éducation dans les écoles juives de notre association.
Notre force réside à reconnaître la diversité de notre communauté et de ses besoins tout en offrant dans nos écoles un environnement chaleureux, protecteur, inclusif où les élèves et leurs parents Pour en savoir plus sur les écoles qui répondront aux se retrouvent en tant que famille. besoins de vos enfants, consultez notre brochure Le choix d’une éducation juive pour nos enfants électronique à www.aejmontreal.org et découvrez est un choix fait pour s’assurer qu’ils soient solidement également les dates de Portes Ouvertes des écoles. enracinés dans leur identité mais bien préparés académiquement pour assumer leurs rôles de leaders Nous vous invitons à visiter nos écoles. Venez voir dans la communauté. Les neuf écoles membres l’apprentissage en action. Faites le bon choix pour sont toutes agrées dans la province de Québec votre enfant. Ressentez l’impact des écoles juives et offrent un programme d’études rigoureux pour assurer l’avenir de notre communauté. ainsi qu’un programme d’études juives riche Sidney Benudiz et diversifié. Nos écoles s’efforcent d’offrir Directeur général une éducation inclusive, abordable et accessible à tous Association des Écoles Juives qui réponde au double défi de tracer la voie vers
BATIR NOTRE SUCCÈS Les espaces coworking JHIVE permettent aux entrepreneurs juifs d'atteindre les succès qu’ils aspirent et poursuivent. JHIVE a été conçu pour motiver et permettre aux entrepreneurs et professionnels Juifs de développer leur entreprise, d'augmenter leur niveau de productivité et d'atteindre leur succès dans un environnement qui répond à leurs besoins culturels et à leur style de vie.
Un Espace comme chez soi. Le monde des entrepreneurs et des professionnels est centré sur la productivité, la capacité de se concentrer sur leurs forces, d'aimer ce qu’ils font, d'avoir un sentiment de fierté et de pouvoir se connecter à d’autres individus qui ont la même passion. JHIVE rend cela possible, en offrant un environnement chaleureux, amical, une communauté et des commodités qui vous garantiront la réussite tout en développant votre sentiment dd’appartenance.
ESPACES DE TRAVAIL MEUBLÉS À PARTIR DE $499/MOIS.
INTERNET HAUTE VITESSE
RECEPTIONISTE BILINGUE
SALON CACHER
BETH MIDRASH
OPPORTUNITÉS DE RÉSAUTAGE ILLIMITÉ
SÉMINAIRES MENÉS PAR DES EXPERTS
SERVICES DE COURRIER
FAITES VITE!
Réservez votre espace avant le 1er octobre et recevez le PREMIER MOIS GRATUIT!
SUCCÈS SANS COMPROMIS.
4800 Rue Jean-Talon O., H4P 1W9 | 514.575.5535 | info@jhive.ca | www.jhive.ca
Joyeuse Rosh Hashana! Que l’année à venir vous apporte paix, bonheur et santé. Vos conseillers de confiance chez MNP. Communiquez avec Isaac Benizri, CPA, CA, Associé, au 514.228.7800 ou à l’adresse isaac.benizri@mnp.ca
Bien entendre améliore le bien-être. Faites un test de dépistage auditif gratuit dès maintenant ! Offre valable jusqu’au 30 novembre 2018.
MONTRÉAL Rosemont : 514 379-3739 MONTRÉAL Côte-des-Neiges: 514 344-8554 CÔTE-ST-LUC : 514 487-6868 LAVAL : 450 937-9300
1 800 550-8554 lescentresmasliah.com DEPUIS QUE LUCIE PORTE SES AIDES AUDITIVES, ELLE A LE SOURIRE FENDU JUSQU’AUX OREILLES.
Masliah_Sepharade8.875x6.25AD_2018_rev2.indd 1
2018-07-17 8:39 AM
Coupure d’eau Détection des dégâts d’eau Protection incendie
DÉCOUVREZ NOS OFFRES SÉCURISANTES
Prévention contre les intrusions
Gilbert Dery
Contrôle à distance
8125, boul. du Golf, Montréal, Québec, H1J 0B2 B: (514) 388-7868 poste: 3258 | 1 866 427-6832 | C : 514 386-6272 Télécopieur: (514) 955-2800
Domotique
gilbert.dery@sbdinc.com
Caméra de surveillance
O N VE I LLE S U R V OU S !
Refoulement d’égout
Télésurveillance ULC
UNE PROTECTION INTELLIGENTE POUR VOTRE DOMICILE OU VOTRE ENTREPRISE
ÉCOLE MAÏMONIDE M"ANXD XTQ ZIA
page 21
MOT DU PRÉSIDENT
PAGE 24 24 26 28 30 32 34 36 38 .com .com
page 23
retrouvez tous nos articles sur
ÉDITORIAL
lvsmagazine.com
DOSSIER SPÉCIAL israËl fÊte ses 70 ans Histoire d’Israël, entrevue avec Michel Abitbol Par Elias Levy Israël à la pointe des découvertes scientifiques Par Annie Ousset-Krief La grande métamorphose de l’économie israélienne : entrevue avec l’économiste et chercheur israélien Jacques Bendelac Par Elias Levy Montréal-Jérusalem : faire son Alyah Par Annie Ousset-Krief Entretien avec David Levy, Consul d’Israël à Montréal Par Elias Levy Montréal-Beer Sheva : l’engagement de la communauté sépharade unifiée du Québec en Israël Par Annie Ousset-Krief Des relations plus étroites que jamais entre le Canada, le Québec et Israël Par David Ouelette Le sionisme politique et les rabbins sépharades : entretien avec le rabbin et Dr Mikhaël Benadmon Par Sonia Sarah Lipsyc Vers un nouvel âge d’or sépharade : les retombées du rapport Bitton Par Peggy Cidor Voix sépharades oubliées : sionisme et conflit judéo-arabe Par Gabriel Abensour .com: Articles disponibles exclusivement sur notre site LVSMAGAZINE.COM
24 PAGE 40
Monde juif Talmud à la sauce sud–coréenne
40
PAGE 42 42
Par Sylvie Halpern
VIE JUIVE CANADIENNE Rencontre avec Philippe Couillard, Premier Ministre du Québec et chef du Parti Liébral du Québec
PAGE 44 44 45 46 52 53 61 62 63 65
Vie communautaire Nos « skeuns » à nous Par Sylvie Halpern Decouvrez nos professionels de la CSUQ Par Martine Shieffer Projets département Jeunesse Le retour aux sources du jeune leadership de la CSUQ Par Yaniv Cohen-Scali Projets de la Communaute sepharade unifiee du Quebec Elles et ils ont publié Par Sonia Sarah Lipsyc Les annonces Recettes Abonnement
rs plus Et toujou recettes euses de délici 64 ! page
LVS Je m'abonne
Votre magazine LVS-La Voix Sépharade a besoin votre soutien. Vous recevez gracieusement le LVS - abonnez vous ou abonnez un ami pour la modique somme de 6$ par an.
20
MAGAZINE LVS
septembre 2018
Par Elias Levy
Merci
Recettes
mot du prÉsident
« Un pessimiste voit la difficulté dans chaque opportunité. Un optimiste voit l’opportunité dans chaque difficulté. »
Je viens d’entreprendre mes fonctions. La confiance que m’ont exprimée les divers acteurs du processus d’élection à la présidence, les nombreux messages de félicitations, l’accueil chaleureux qui m’a été réservé par Benjamin Bitton et ses collaborateurs, tout cela m’a galvanisé. Mes premiers mots, je souhaite les consacrer à notre président sortant, Henri Elbaz, et à ses équipes d’administrateurs, de professionnels et de bénévoles qui ont fait un travail remarquable dans des conditions parfois très difficiles. Au nom de la Communauté Sépharade Unifiée du Québec (CSUQ), je tiens à les remercier vraiment. La tâche devant nous est énorme, mais je m’y attache avec sérénité et détermination. Avant même d’envisager quelque changement que ce soit, je dois apprendre à mieux m’imprégner de l’histoire de la CSUQ et m’enrichir des expériences de ceux qui l’ont faite. Il me faut maîtriser les enjeux financiers, les tenants et aboutissants de nos programmes, les détails de nos statuts. J’ai besoin de tout cela avant d’entreprendre les réformes à la fois nécessaires et emballantes pour notre communauté. Dès l’annonce de mon élection, les dirigeants de la Fédération CJA m’ont témoigné leur hâte à ce que nous travaillions en étroite collaboration pour le mieux-être de l’ensemble de ceux que nous servons. J’ai senti dans ces messages un esprit très constructif que j’accueille avec beaucoup de plaisir et d’espoir. Nous avons déjà initié des discussions dont je sais qu’elles seront fructueuses, d’autant plus que les professionnels de nos deux organisations ont déjà tissé des liens étroits entre eux. Dès la rentrée, j’entreprendrai une tournée de nos institutions pour mieux comprendre les défis qu’il leur faut relever. Je débuterai par nos écoles, qui constituent l’essence même de notre survie et de notre développement sépharade. J’ai commencé à me familiariser avec un grand projet d’intérêt pour la CSUQ et qui déborde le cadre de nos frontières canadiennes : il s’agit du dossier de la Justice pour les Juifs des pays arabes (J for JAC). Près de 850 000 juifs ont été expulsés des pays arabes entre 1948 et 1970. Ils répondent à la définition de « réfugiés » de l’ONU, mais n’ont jamais été reconnus en tant que tels. Il s’agit de travailler à ce que l’ONU soit cohérente et corrige cette profonde injustice. Rappelons que grâce notamment aux efforts de CIJA, le Canada a reconnu cette injustice et appelé à la corriger. J’ai le plaisir de vous annoncer que la CSUQ devient le porte-parole canadien officiel pour ce dossier. Je travaillerai ainsi aux côtés de nombreux acteurs dont le coprésident de J for JAC, Sylvain Abitbol.
Je rappelle qu’à la CSUQ, nous marquons la « Journée commémorative des réfugiés juifs des pays arabes et d’Iran » depuis qu’elle a été instituée par la Knesset, l’assemblée législative d’Israël, en 2014. Ainsi chaque 30 novembre ou aux alentours de cette date, nous organisons pour un public réunissant diverses générations, des conférences ou d’autres activités à ce sujet, en présence notamment du Consul d’Israël. Nous avons ainsi la fierté d’être l’une des communautés sépharades dans le monde qui soulignent cet événement. Le chantier principal auquel je commence à m’atteler est celui des états généraux que nous devrons tenir dans le but de moderniser notre organisation et de préparer la relève. J’ai une idée très claire des préparatifs nécessaires à la tenue de cette activité essentielle pour la CSUQ, une activité propice à la réflexion et à la mobilisation de notre base. Je souhaitais mettre sur pied un comité organisateur qui serait coprésidé par un homme et une femme de la nouvelle génération de sépharades. C’est fait. J’ai en effet le grand plaisir de vous annoncer la nomination de Daniel Amar et de Pascale Déry dans ces fonctions. Je les remercie d’avoir accepté ces importantes responsabilités. Ce comité comprendra des représentants crédibles de l’ensemble de notre communauté et sera constitué d’ici la fin août. Mon but est de faire abstraction de toutes les divergences du passé et de mettre sur pied la meilleure équipe possible. J’avais prévu de tenir ces états généraux en novembre. Cependant, il sera difficile de respecter ce calendrier étant donné la quantité d’activités qui se dérouleront à ce moment-là, la plus importante de ces dernières étant le Festival Sefarad de Montréal (FSM), admirablement organisé par Dave Dadoun et son équipe. Comme le FSM est l’une de nos activités phares, et que l’hiver, plusieurs membres de notre communauté préfèrent s’exiler sous les chauds soleils du sud, je reste ouvert à viser plutôt le printemps prochain pour nos états généraux. Je soumettrai cette réflexion à notre conseil d’administration dès notre première réunion prévue au mois d’août. Si vous avez des commentaires ou suggestions à faire quant à la modernisation ou à l’évolution de notre organisation, ou à tout autre sujet d’intérêt pour la communauté, je serai heureux de les recevoir personnellement (saadaj@videotron.ca). Je vous souhaite une rentrée à la fois sereine et stimulante. À l’aube de 5779, au nom de la CSUQ et en mon nom propre, je vous offre mes vœux d’une année remplie de sourires, d’affection et de bonne santé. Chana tova ou metouka!
MAGAZINE LVS
septembre 2018
21
LVS
UN MAGAZINE PRODUIT PAR :
PRÉSIDENT CSUQ Jacques Saada
DIRECTEUR GÉNÉRAL Benjamin Bitton
RÉDACTRICE EN CHEF Sonia Sarah Lipsyc
DESIGN ET GRAPHISME
retrouvez tous nos articles sur
lvsmagazine.com
Élodie Borel
COLLABORATEURS Gabriel Abensour Peggy Cidor Yaniv Cohen-Scali Sylvie Halpern Elias Levy Annie Ousset-Krief Martine Schiefer
RÉVISION DES TEXTES Martine Schiefer
lvsmagazine.com Wei Song
PUBLICITÉ ET VENTE Sabine Malka
ABONNEMENT Agnès Castiel
Prix de vente par numéro : 2 $ IMPRIMEUR/ PRINTER Accent impression Inc. 9300, boul. Henri Bourassa O. Bureau 100 Saint-Laurent H4S 1L5 EXPÉDITION POSTALE TP Express Les textes publiés n’engagent que leurs auteurs. La rédaction n’est pas responsable du contenu des annonces publicitaires. Toute reproduction, par quelque procédé que ce soit, en tout ou en partie, du présent magazine, sans l’autorisation écrite de l’éditeur, est strictement interdite. Reproduction in whole or in part, by any means, is strictly prohibited unless authorized in writing by the editor. Convention postale 40011565 Retourner toute correspondance ne pouvant être livrée à : 5151, Côte-Sainte-Catherine, bureau 216 Montréal, Québec, Canada H3W 1M6 Le présent numéro est tiré à 6 000 exemplaires et acheminé par voie postale au Québec, en Ontario et aux États-Unis. Des exemplaires sont également déposés dans différents endroits stratégiques à Montréal.
DOSSIER SPÉCIAL Monde juif VIE JUIVE CANADIENNE ITINÉRAIRES DE JEUNES SÉPHARADES D'ICI ET D'AILLEURS CULTURE JUIVE ET ISRAÉLIENNE DÉCOUVERTE DES FIGURES DU MONDE SÉPHARADE JUDAÏSME Vie communautaire Coup de projecteur sur nous autres culture sÉpharade RECETTES DE CUISINE POUR TOUS LES JOURS ET JOURS DE FÊTES ELLES ET ILS ONT PUBLIÉ
Découvrez ou redécouvrez votre magazine en version numérique
!
Pour publier une annonce dans le lvs •naissance
•mariage
•décès...
LVS en vente chez Renaud-Bray
Veuillez nous la faire parvenir par courriel : acastiel@csuq.org
Nous nous ferons un plaisir de la partager !
22
MAGAZINE LVS
septembre 2018
Édito
« Il arrive que, bien trop souvent, le conflit du Proche-Orient soit l’arbre qui cache la forêt et brouille la perception des autres aspects et performances de l’État hébreu. »
Israël fête ses 70 ans jusqu’à la fin de cette année civile et nous avons décidé de consacrer nos dossiers spéciaux de ce numéro de la rentrée, de Roch Hachana, ainsi que de celui de décembre, de Hanouca, à cet heureux et toujours « miraculeux » anniversaire. Il arrive que, bien trop souvent, le conflit du Proche-Orient soit l’arbre qui cache la forêt et brouille la perception des autres aspects et performances de l’État hébreu. C’est pourquoi nous avons choisi de mettre l’accent pour cette présente édition sur la vie économique, les inventions scientifiques, la dimension sépharade de l’État hébreu ainsi que sur les relations entre le Québec, le Canada et Israël. Articles signés, par ordre alphabétique, par Gabriel Abensour et Peggy Cidor, tous deux d’Israël, Annie Ousset Krief, Elias Levy, et moi-même pour ici. Mais les défis sécuritaires et sociaux auxquels Israël est confronté sont présents tout le long de ces textes. Le dossier de décembre portera principalement sur les différents aspects culturels (littérature, musique, cinéma) et une fois encore sur d’autres initiatives prises par l’État juif et dont le monde entier bénéficie. Notre reporter Sylvie Halpern, de passage en Corée, nous a rapporté un papier étonnant sur l’étude populaire du Talmud dans l’éducation et les écoles coréennes. Je vous laisse découvrir plus amplement à quoi est dû cet engouement des Coréens non juifs qui voient dans ce corpus fondamental du judaïsme, l’une des clefs majeures de la pérennité, de la résilience et de la réussite intellectuelle du monde juif. De retour au Québec, l’auteure a complété cet article en interviewant à ce sujet Daniel Levy, le nouveau Consul d’Israël à Montréal, puisque son dernier poste était précisément dans ce pays d'Extrême-Orient.
Je me permets enfin de relever l’importance de votre soutien – un geste de 6 $ pour trois numéros du LVS – à notre magazine. Un petit pas pour vous, un grand pour notre magazine que vous recevez depuis des années dans vos foyers. En effet, si nous nous prévalons de centaines d’abonnés qui payent, nous pourrions alors demander une subvention. Cette subvention nous permettra de combler le déficit actuel. Merci donc d’avance de votre contribution. Vous pouvez aussi abonner quelqu’un d’autre ici au Québec ou dans le reste du Canada et à l’international pour la modique somme de 21 $ (frais de port compris). Enfin, vous pouvez aussi faire un don suggéré de 36 $ qui vous donne automatiquement droit à un abonnement annuel et à un reçu pour fin d’impôt. N’hésitez pas à vous rendre sur notre site pour payer par PayPal, à envoyer votre chèque libellé à l’ordre de la CSUQ, 5151, chemin de la Côte-Sainte-Catherine, Montréal, QC, H3W 1M6, ou à appeler Agnès Castiel (acastiel@csuq.org) au 514 345-26 02 qui vous répondra toujours avec le sourire. Il ne me reste plus qu’à vous souhaiter en cette veille de fête, en mon nom et en celui de toute l’équipe du LVS/CSUQ une bonne et heureuse année pleine de santé, de solidarité et de lectures ! Bien cordialement à vous chères lectrices et chers lecteurs de notre magazine. Sonia Sarah Lipsyc
L’entretien d’Elias Levy avec le premier ministre Philippe Couillard clôt les trois entretiens avec les principaux chefs des partis politiques du Québec, en cette veille d’élection, après celui de Jean-François Lisée (décembre 2017) et de François Legault (avril 2018). La Vie communautaire de ce numéro est particulièrement importante, car il s’agit de la rentrée et nous avons voulu souligner la vitalité de notre communauté dans tous les domaines : jeunesse, leadership, collecte de fonds, etc. Il est vrai aussi que le Festival Sefarad s’en vient, veuillez d’ailleurs noter ses nouvelles dates du 27 octobre au 11 novembre 2018. Dans « Découvrir les professionnels et bénévoles de la CSUQ », vous lirez un article sur les Ashkénazes qui œuvrent pour notre communauté ainsi que des mini-portraits de Sarah Mimran qui a de nombreuses responsabilités au sein du département Jeunesse et de Benjamin Bitton, le nouveau directeur général de la CSUQ.
Informations et abonnement LVS page 65 MAGAZINE LVS
septembre 2018
23
DOSSIER SPÉCIAL ISRAËL FÊTE SES 70 ANS
L'histoire d'Israël : entretien avec l’historien israélien Michel Abitbol
ELIAS LEVY
Par Elias Levy
Historien et orientaliste de renommée internationale, Michel Abitbol vient de consacrer un livre somme imposant — 868 pages — à l’ « Histoire d’Israël » (Éditions Perrin, 2018). Il retrace avec brio les étapes majeures de l’Histoire de l’État hébreu, de la naissance du sionisme à nos jours, en analysant exhaustivement les dimensions politiques, sociales, identitaires, religieuses, culturelles… qui ont façonné le pays rêvé par les pères du sionisme politique au XIXe siècle. Professeur émérite de l’Université hébraïque de Jérusalem (UHJ), ex-directeur de l’Institut Ben-Zvi, affilié à l’UHJ — institution de recherche spécialisée dans l’étude de l’histoire des communautés sépharades et orientales — et ancien directeur pédagogique auprès du ministère de l’Éducation d’Israël, Michel Abitbol est un spécialiste reconnu de l’histoire du judaïsme marocain, des Juifs du monde arabe et du conflit israélo-arabe. Sujets auxquels il a dédié plusieurs livres remarqués devenus des ouvrages de référence dans les milieux académiques. Michel Abitbol a accordé une entrevue à La Voix Sépharade. Elias Levy est journaliste à l’hebdomadaire The Canadian Jewish News (CJN).
Le sionisme est la seule idéologie à s’être concrétisée au XXe siècle et à avoir expérimenté un socialisme sans terreur, et même un communisme libertaire. Absolument. À la fin du XIXe siècle, plusieurs idéologies ont essayé d’imposer leur primat : le communisme, le fascisme, le positivisme… Il y avait aussi le nationalisme arabe, qui est né en Europe presque à la même époque que le sionisme de Theodor Herzl. Toutes ces idéologies ont échoué. Le sionisme est la seule idéologie à avoir réalisé tous ses objectifs, et bien au-delà. Je pense que Théodore Herzl aurait été le premier étonné de voir la forme, et le contenu, qu’a pris l’État qu’il a imaginé. Herzl n’avait jamais pensé à la langue et à la littérature hébraïques, ni à la future armée de l’État juif, ni à un pays qui rassemblerait des immigrants provenant de tous les continents. On peut dire qu’Israël est une réussite au-delà même du rêve herzlien ou du rêve des autres pères fondateurs du sionisme. C’est un fait irrécusable. Depuis sa naissance, Israël a connu des mutations socioéconomiques profondes. Oui. La société israélienne a toujours connu des mutations importantes. Après la première guerre israélo-arabe de 1948, la grande vague d’immigrants, provenant d’Afrique du Nord et des pays arabes du Moyen-Orient, a modifié sensiblement le paysage social d’Israël. Sur le plan économique, les mutations ont aussi été majeures. On est passé d’une économie socialiste à une économie étatiste, puis à une économie semi-capitaliste. L’accession au pouvoir du parti Likoud en 1977 a mis fin à quatre décennies d’hégémonie socialiste. Cette période a été fortement marquée par l’arrivée massive des Juifs de l’ex-URSS. Ça a été le prélude d’une mutation importante au niveau démographique. À la fin des années 80, Israël est entré de plain-pied dans l’économie libérale, dans le libre-échange et dans la mondialisation. Chacune de ces mutations a transformé profondément la société israélienne. Parallèlement à ces changements économiques et démographiques, Israël a connu aussi des mutations importantes au niveau identitaire. Oui. Après la guerre des Six Jours, en 1967, il y a eu une poussée de religiosité dans la société israélienne. Au début des années 80, 24
MAGAZINE LVS
septembre 2018
on a assisté à la montée en force du judaïsme orthodoxe sépharade, qui s’est manifestée avec un phénomène politique d’une énorme importance : le parti Shass. Il y a eu aussi l’ascension de l’extrême droite nationaliste religieuse, qui tient aujourd’hui la dragée haute à tous les gouvernements israéliens qui veulent remettre en question le statut des Territoires occupés palestiniens. À ces changements sociaux, culturels, démographiques, économiques… sont venus s’ajouter de grands changements diplomatiques : l’alliance stratégique scellée avec les États-Unis après la guerre des Six Jours; ces dernières années, l’amélioration constante des relations entre Israël et la Russie de Vladimir Poutine, le rapprochement d’Israël avec l’Inde et la Chine… La société israélienne est en constante mutation dans tous les domaines. Depuis le début des années 2000, la société israélienne ne s’est-elle pas considérablement droitisée ? La droitisation de la société israélienne n’est pas l’expression d’un phénomène exclusif à Israël, mais d’une tendance sociopolitique mondiale. Regardez ce qui se passe aujourd’hui en Europe. Depuis l’effondrement de l’Union soviétique, au début des années 90, on a assisté à la fin des grandes idéologies, notamment de l’idéologie socialiste. En Israël, l’échec de la gauche s’explique par l’affaiblissement du Parti travailliste et la transformation profonde qu’ont subie les kibboutzim, dont un bon nombre ont pris le chemin de la privatisation et de l’industrialisation. Cette droitisation a été accentuée par l’entrée en force, depuis la fin des années 80, du capitalisme dans la société israélienne. La majorité des Israéliens, notamment les Russes et les Sépharades, ont tourné le dos aux anciens idéaux qui nourrissaient le sionisme. Par ailleurs, la poussée du populisme, les Intifadas palestiniennes, les guerres récurrentes avec le Hamas et le Hezbollah, l’échec des négociations avec les Palestiniens… n’ont cessé de nourrir le scepticisme des Israéliens, qui croient de moins en moins à la paix avec les Palestiniens. Y a-t-il toujours une « question sépharade » en Israël ? Aujourd’hui, en Israël, il y a une question sociale plutôt qu’une question sépharade. La société israélienne de 2018 est très bigarrée. Les mariages « mixtes » entre Sépharades et Ashkénazes ne sont plus l’exception, comme c’était le cas dans les années 50 et 60, mais plutôt
ISRAËL FÊTE SES 70 ANS DOSSIER SPÉCIAL la norme. Il y a un problème social en Israël qui se manifeste ostensiblement par une inégalité, qui n’a cessé de s’accentuer, entre une élite riche qui détient tous les leviers de commande, aussi bien politiques qu’économiques, et une masse d’Israéliens qui vit dans les villes de développement et les quartiers périphériques pauvres. C’est un fait social patent. Cependant, force est de rappeler que les Sépharades ne sont pas les seules victimes de ce clivage socioéconomique. Il n’y a jamais eu en Israël autant d’hommes d’affaires, d’universitaires, d’étudiants, de généraux de Tsahal… d’origine sépharade. Il est vrai par contre que des écarts entre Sépharades et Ashkénazes perdurent aux niveaux scolaire et universitaire, par exemple en ce qui a trait au nombre de bacheliers et de diplômés universitaires de deuxième et troisième cycles. Mais on est loin de la situation critique qui sévissait dans les années 50 et 60. Les Sépharades ont réalisé d’énormes progrès dans toutes les sphères de la société israélienne. Quelle est la place des Arabes dans la société israélienne d’aujourd’hui ? Depuis le début des années 80, la société arabe israélienne a connu aussi des mutations majeures. Durant les premières années de l’État d’Israël, les Arabes constituaient une petite communauté ésotérique et rurale qui ne faisait pas beaucoup parler d’elle. Ils ont ensuite beaucoup évolué grâce aux transformations économiques que la société israélienne a subies. Après la guerre du Liban, en 1982, parallèlement à cette transformation socioéconomique, s’est opérée une « israélisation » de la société arabe israélienne. Les Arabes parlant l’hébreu sont entrés de plain-pied dans la vie économique nationale et ont accepté leur statut social d’Arabes israéliens. Mais, ces dernières années, un changement important s’est produit sur le plan sémantique. Les Arabes israéliens ne sont plus appelés « Arabes israéliens », ou « Israéliens de confession musulmane », mais « Palestiniens d’Israël ». On a ainsi assisté à une véritable « palestinisation » des Arabes israéliens. Ces derniers se sentent de plus en plus Palestiniens. Par ailleurs, certains d’entre eux participent aussi à la lutte menée contre Israël par les Palestiniens de Cisjordanie et de Gaza. Ces dernières années, il y a eu beaucoup d’arrestations d’Arabes israéliens impliqués dans des attentats terroristes. Mais si vous demandez aux Palestiniens israéliens s’ils préféreraient vivre en Palestine plutôt qu’en Israël, l’écrasante majorité d’entre eux vous répondra qu’ils veulent vivre dans un Israël démocratique où ils bénéficient d’avantages sociaux et économiques. Aujourd’hui, Israël doit composer avec un problème arabe palestinien.
pour maintenir son identité juive et assurer sa pérennité, Israël devra recourir à des mesures condamnables, en l’occurrence à un système d’apartheid. À mon avis, la seule solution pour que l’État d’Israël perdure, comme nous le souhaitons, est qu’il demeure un État juif et démocratique et qu’il abandonne les Palestiniens à leur sort. Envisagez-vous avec optimisme, ou pessimisme, l’avenir d’Israël ? Aujourd’hui, Israël est une puissance dans les domaines militaire, économique, technologique, scientifique… Mais, malgré cette prééminence dans ces secteurs clés, Israël est un Goliath vulnérable qui fait toujours face à des ennemis impitoyables. Le dernier : l’Iran, qui veut rayer Israël de la carte du Moyen-Orient. Israël est confronté aussi à un autre ennemi redoutable : la démographie, largement favorable aux Arabes. Un autre grand problème : les dissensions, de nature culturelle ou idéologique, qui lacèrent la communauté juive israélienne. Ces différends, qui minent la cohésion sociale d’Israël, doivent s’amenuiser. Sinon, ce sera la fin de l’État juif, que nous voulons voir survivre et vivre ad vitam æternam.
Michel Abitbol
Quel est le plus grand défi auquel Israël fait face ? À mon avis, il y a deux grands défis. Le premier : le défi social. Quand on parcourt l’évolution de la société israélienne et on voit ce qu’elle est devenue soixante-dix ans plus tard, on a l’impression qu’Israël n’est pas constitué de classes sociales, comme dans les autres pays, mais de tribus : la tribu sépharade, la tribu ashkénaze, la tribu russe, la tribu orthodoxe, la tribu laïque… Ces tribus ont des points communs. En effet, toutes sont préoccupées par l’avenir de l’État d’Israël, et en cas de guerre la plupart d’entre elles répondront à l’appel. Mais les relations entre ces différents groupes sociaux sont distendues. Le meilleur exemple : Tel-Aviv par rapport au reste du pays, à tel point qu’on parle de l’État de Tel-Aviv. La réalité tel-avivienne n’a rien à voir avec la réalité qui prévaut dans les autres villes d’Israël. Quel est le second grand défi ? L’avenir des Territoires occupés palestiniens. Israël veut-il être un État juif et démocratique ou un État juif englobant les Arabes de la Cisjordanie et de Jérusalem-Est ? Si Israël est un État juif qui gouvernera les Arabes des Territoires palestiniens, il ne pourra pas être démocratique parce que, vu les écarts démographiques entre les Juifs et les Arabes, il cessera, à long terme, d’être juif. Et, dans ce cas de figure, MAGAZINE LVS
septembre 2018
25
DOSSIER SPÉCIAL ISRAËL FÊTE SES 70 ANS
Israël à la pointe des découvertes scientifiques
Annie Ousset-Krief
Par Annie Ousset-Krief
Annie Ousset-Krief était Maître de conférences en civilisation américaine à l’Université Sorbonne Nouvelle à Paris. Elle réside maintenant à Montréal.
Les trois dernières décennies ont vu Israël accéder au rang des premières nations en termes d’innovations et de découvertes scientifiques et technologiques. « Start-Up nation » : c’est ainsi que cette petite nation de huit millions d’habitants est surnommée. Avec plus de 6 000 start-ups, Israël est devenu un leader mondial en haute technologie. Israël a maintenant sa Silicon Valley (le royaume du high-tech en Californie), la Silicon Wadi, située principalement sur la plaine côtière israélienne, qui attire les investisseurs du monde entier. Selon une étude réalisée par la société Start-up Compass1, Israël est devenu le deuxième centre de nouvelles technologies, juste derrière la Silicon Valley2. C’est ce véritable miracle économique que décrivent Dan Senor et Saul Singer dans leur ouvrage Start-Up Nation, the Story of Israel’s Economic Miracle (McClellan and Stewart, novembre 2009). « Ils ont essayé de nous tuer, nous avons gagné, maintenant nous sommes en train de transformer le monde », c’est ce que déclarait Saul Singer au Jerusalem Post3. Esprit d’entreprise, dynamisme, capacité d’adaptation, accent mis sur la connaissance et l’innovation : toutes ces caractéristiques font d’Israël un pays d’excellence, et pour beaucoup, le pays innovant de demain.
Conséquemment, le pays a le plus fort taux au monde de travailleurs spécialisés en technologies de pointe. Confluence du potentiel humain, de l’investissement et de la recherche : Israël est, selon de nombreux experts, devenu l’épicentre mondial des hautes technologies. Dans le domaine civil, les innovations sont innombrables. Les sionistes avaient compris dès le début l’importance fondamentale de former des ingénieurs qui bâtiraient la nation. Le célèbre Technion de Haïfa a été fondé en 1925, et a produit des dizaines de milliers d’ingénieurs, architectes, médecins. De cette élite sont issus trois prix Nobel de chimie – sur les six lauréats israéliens récompensés5. Le pays est constitué à 60 % de désert, mais grâce à l’ensemble de ses découvertes, il a acquis son indépendance hydraulique. Les chercheurs ont mis au point des méthodes de désalinisation de l’eau de mer. Cette technique majeure a été exportée : la technologie israélienne est utilisée dans plus de 150 pays. Les plus grandes usines de désalinisation en Inde et en Chine ont été construites par l'entreprise israélienne IDE, leader mondial en la matière. IDE a également bâti en 2015 la plus grande usine de désalinisation des États-Unis, à Carlsbad en Californie.
Israël a su transformer en énergie créatrice ce qui était faiblesses naturelles – climat, terrain, absence de ressources naturelles – et contexte géopolitique défavorable. Sa capacité d’innovation est exceptionnelle et tout à fait exemplaire. L’État consacre près de 5 % de son PIB à la recherche et au développement – contre seulement 2,5 % dans les pays de l’OCDE (Organisation de coopération et de développement économiques4). Il est impossible de mentionner toutes les découvertes, mais un aperçu de certaines avancées scientifiques et technologiques nous permettra d’apprécier la place primordiale de l’État hébreu dans le monde. En situation de défense et de conflit armé depuis sa fondation, Israël a dû développer sa capacité militaire après l’embargo français lors de la guerre des Six Jours. La technologie israélienne en matière militaire pour la défense de tous ses citoyens est l’un des grands atouts de l’État hébreu. L’une des inventions les plus notables est le système de défense aérienne Iron Dome – Dôme de fer – pour intercepter et détruire à courte portée les roquettes et obus d’artillerie. La cyberdéfense, pour protéger dans le cyberespace des informations sensibles et bloquer les tentatives d’intrusion ennemies, est également un secteur de pointe. La recherche militaire a ainsi un impact crucial sur la société civile, notamment grâce à la formation au développement informatique et à la cybersécurité, dispensée par Tsahal, l’armée de défense israélienne.
26
MAGAZINE LVS
septembre 2018
Usine de désalinisation de Sorek Source : www.lemonde.fr
ISRAËL FÊTE SES 70 ANS DOSSIER SPÉCIAL ReWalk Robotics a développé un système d’exosquelette robotisé afin d’aider les paraplégiques à marcher. Le ReWalk est l’œuvre de l’ingénieur Amit Goffer, lui-même tétraplégique à la suite d’un accident de voiture. Il mit au point l’exosquelette en 2004, sept ans après son accident. Mais il fallut plusieurs années pour que l’administration américaine donne son accord à la commercialisation du produit (2011). Aujourd’hui, il y a environ 400 utilisateurs de ReWalk dans le monde – notamment des vétérans de l’armée américaine. Des essais sont en cours pour une nouvelle version de ReWalk, une combinaison souple, ReStore, qui pourrait aider les patients victimes d’un accident vasculaire cérébral à retrouver la mobilité de leurs membres inférieurs.
Arrosage goutte à goutte
l'entreprise Netafim, créée en 1965 dans un kibboutz du Néguev, a adopté et produit l’invention de l’ingénieur Simha Blass : l’arrosage goutte à goutte. Le modèle de goutteur permet une économie en eau de 50 % par rapport aux systèmes traditionnels. Aujourd’hui, 75 % des plantations agricoles et des espaces publics israéliens en bénéficient. Netafim est rapidement devenu champion mondial de ce modèle de micro-irrigation et est présent dans une centaine de pays. l'entreprise TaKaDu a produit un logiciel – IdO – pour améliorer la gestion des ressources hydrauliques. Ce procédé permet aux services publics de gérer les incidents sur le réseau de l’eau, notamment les fuites. Des millions de litres d’eau sont ainsi économisés : jusqu’à 30 % de pertes en moins chaque année. IdO est utilisé dans le monde entier. Sait-on que la petite tomate cerise qui agrémente nos apéritifs est le résultat de la recherche israélienne ? C’est grâce à Nachum Kedar, professeur émérite de l’Université hébraïque de Jérusalem, que ce petit fruit est cultivé et exporté partout dans le monde.
Capsule endoscopique dotée d’une caméra miniature pour examiner le système digestif Outre la recherche en agriculture, bien d’autres domaines sont au cœur des inventions : la médecine en premier lieu. Israël est numéro 1 mondial pour les brevets de matériel médical par habitant. La firme Given Imaging (actions rachetées en 2015 par Medtronic) a ainsi créé en 2001 la PillCam, cette capsule endoscopique dotée d’une caméra miniature. Ce procédé permet de réaliser un examen du système digestif de manière sûre et non invasive. C’est à une invention israélienne que Gabrielle Giffords, élue de la Chambre des Représentants des États-Unis, doit la vie : en janvier 2011, elle est la cible d’une fusillade lors d’une réunion politique à Tucson (Arizona). Grièvement blessée à la tête, elle est sauvée grâce à un bandage élastique spécial, avec applicateur de pression intégré, qui permet de stopper les hémorragies. L’Emergency Bandage (pansement compressif israélien) – surnommé Israeli Bandage – fut mis au point en 1994 par un médecin militaire israélien, Bernard Bar-Natan, et fut rapidement adopté par les armées américaine et britannique. Secouristes civils et hôpitaux l’ont intégré dans leur équipement de premier secours.
Autre invention cruciale : Babysense, un moniteur respiratoire, a été conçu par la firme HiSense pour contrôler la respiration des bébés pendant leur sommeil et prévenir la mort subite du nourrisson. L’ingéniosité des Israéliens semble sans limite, et nous leur devons de nombreuses créations qui font partie de notre quotidien, comme la clé USB, invention de l’ingénieur Dov Moran, en 1998. Toujours dans le domaine informatique, les Israéliens ont mis au point le logiciel de traduction automatique Babylon (commercialisé en 1997 par l’entrepreneur Amnon Ovadia). En un seul clic de souris, Babylon peut traduire des documents, textes, pages Web dans plus de 33 langues. Babylon compte cent millions d’utilisateurs. Waze, une application mobile de navigation GPS, a été élaborée par le chercheur israélien Ehud Shabtai en 2008. Elle permet d’échanger en temps réel des informations sur l’état des routes et de la circulation. Plus de cent millions de personnes l’utilisent dans le monde. La société a été rachetée par Google en 2013. L’équipement des automobiles en caméras intelligentes est également le fruit de la recherche israélienne : la start-up Mobileye a conçu un système de caméra capable de détecter piétons, vélos, motos, et ainsi prévenir les conducteurs de risques de collision. Mobileye a été adopté par une vingtaine de constructeurs automobiles mondiaux, parmi lesquels General Motors, Nissan, BMW et Honda. Toutes ces inventions permettent d’améliorer la vie de millions de personnes, d’opérer le tikkun olam, la réparation du monde, au cœur du message biblique. C’est ce que souligne Avi Jorisch dans un récent ouvrage, Thou Shalt Innovate : How Israeli Ingenuity Repairs the World (Gefen Publishing House, mars 2018). L’auteur décrit « comment l’ingéniosité israélienne aide à nourrir ceux qui ont faim, à soigner les malades, protéger ceux qui sont sans défense, et à faire fleurir le désert6 ». L’impact positif des inventions israéliennes sur nos sociétés est extraordinaire. Grâce à leurs technologies, les Israéliens savent rayonner dans le monde entier. Un exploit pour ce petit pays sorti du désert il y a à peine 70 ans.
1 Start-up Compass est une société américaine qui propose une analyse comparative
des start-ups afin d’en améliorer la réussite. 2 https://lentreprise.lexpress.fr/creation-entreprise/etapes-creation/le-silicon-wadi-
la-terre-promise-des-start-up-israeliennes_1516378.html 3 « They tried to kill us, we won, now we’re changing the world », Saul Singer, entretien
réalisé par David Horovitz, The Jerusalem Post, 4 janvier 2011. 4 L’OCDE est un organisme international, fondé en 1961, qui compte 35 pays membres.
Les experts de l’OCDE analysent les données économiques des différents États et recommandent des politiques qui amélioreront le bien-être économique et social. 5 Avraham Hershko (2004), Aaron Ciechanover (2004), Ada Yonath (2009), Dan Schechtman (2011), Michael Levitt (2013), Arieh Warshel (2013). 6 http://avijorisch.com/book/thou-shalt-innovate/
MAGAZINE LVS
septembre 2018
27
DOSSIER SPÉCIAL ISRAËL FÊTE SES 70 ANS
La grande métamorphose de l’économie d’Israël : entrevue avec l’économiste et chercheur israélien Jacques Bendelac Par Elias Levy
Docteur en économie, enseignant et chercheur, spécialiste reconnu de l’économie israélienne et des relations économiques israélo-palestiniennes, directeur de recherche à l’Institut israélien de Sécurité sociale, à Jérusalem, Jacques Bendelac vit en Israël depuis 1983. Il est l’auteur de plusieurs livres sur l’économie israélienne, la société israélienne, les Arabes d’Israël et les relations entre Israël et les Palestiniens. Parmi lesquels nous pouvons citer : Israël à crédit (Éditions L’Harmattan, 1995), L’Économie palestinienne : de la dépendance à l’autonomie (Éditions L’Harmattan, 1999), La nouvelle société israélienne (Éditions Page à page, 2006), Les Arabes d’Israël, entre intégration et rupture (Éditions Autrement, 2008), Israël-Palestine : demain, deux États partenaires ? (Éditions Armand Colin, 2012), Les Israéliens, hypercréatifs ! coécrit avec Mati Ben-Avraham (Éditions Ateliers Henry Dougier, 2015). Son dernier livre : Israël, mode d’emploi (Éditions Plein jour, 2018). Dans cet essai remarquable, écrit sous la forme d’un dictionnaire, Jacques Bendelac nous propose des clés pour décrypter les mutations socioéconomiques et identitaires majeures que la société israélienne a connues au cours des soixante-dix dernières années. Une exploration d’Israël sous tous ses angles. Jacques Bendelac a accordé une entrevue à La Voix Sépharade depuis Jérusalem.
Depuis le début des années 80, l’économie israélienne a connu des mutations profondes. Une économie exsangue, minée par des taux d’inflation astronomiques, s’est muée progressivement en une économie performante dont le moteur principal est la haute technologie. C’est un véritable miracle économique ? Je dirais plutôt que c’est un « demi-miracle » ! Au bord de la faillite dans les années 80, Israël affiche désormais une croissance insolente (autour de 4 % l’an), le chômage est tombé à un taux historiquement bas (3,6 % en mars 2018) et l’inflation est quasiment inexistante. C’est vrai que l’économie d’Israël a connu des périodes noires au cours de sa courte histoire, comme l’hyperinflation de 1984 (445 %), un chômage fort au début des années 1990 (plus de 10 %) ou les crises économiques aiguës après chaque conflit militaire (en particulier après la guerre de Kippour en 1973). Mais le pays a toujours réussi à se relever et à atteindre des sommets dans de nombreux secteurs, notamment le high-tech. D’abord fondée sur l’agriculture, l’économie israélienne s’est vite industrialisée. Progressivement, la haute technologie deviendra la locomotive de l’économie, qui sera qualifiée de « Nation start-up » au début des années 2000. Israël est ainsi devenu le pays de l’innovation par excellence. Il a développé un écosystème tourné vers le high-tech qui fait preuve d’une efficacité redoutable. Les plus grandes multinationales (Intel, Apple, Google, etc.) y ont implanté des centres de recherche performants. Pourquoi qualifiez-vous cette métamorphose économique inouïe de « demi-miracle » ? Le « miracle » n’est pas entier, car il y a aussi des explications très rationnelles aux bonnes performances réalisées par l’économie israélienne en 70 ans d’existence. Je dirais qu’Israël a réussi à transformer ses nombreux handicaps en atouts précieux pour son développement. Dépourvu de ressources naturelles, entouré d’ennemis et en état de guerre permanent, le pays a dû s’adapter pour survivre. Par exemple : lorsque ses alliés européens (notamment la France) se sont montrés réticents à lui livrer de l’armement, Israël a créé sa propre industrie militaire; lorsque la sécheresse a menacé, les agronomes israéliens ont inventé l’irrigation au goutte à goutte 28
MAGAZINE LVS
septembre 2018
et les scientifiques ont mis au point les techniques de dessalement de l’eau de mer; lorsque le capitalisme a remplacé le socialisme, le kibboutz s’est adapté pour ne pas disparaître, etc. La matière grise a remplacé les matières premières qui ont manqué au pays — du moins jusqu’à la découverte récente de gaz au large des côtes israéliennes. C’est donc la capacité d’innovation et d’adaptation de l’Israélien qui explique les bonnes performances économiques, et cela malgré les mauvaises conditions de départ.
« Israël, la nation Star-up résiliente et inventive »
Quels sont les principaux atouts du système high-tech bâti par Israël ? C’est un secteur qui a été bâti, et qui repose toujours, sur la qualité de la main-d’œuvre. Très vite, les fondateurs de l’État juif ont réalisé que le seul atout dont disposait Israël dans un environnement hostile était sa population, et non pas en nombre (les Arabes du ProcheOrient sont plus nombreux), mais en qualité. L’accent a été mis rapidement sur l’éducation, la formation professionnelle, l’enseignement supérieur et la recherche. C’est aussi la culture de survie et du risque qui a permis l’essor du high-tech : le culot israélien (la houtspa en hébreu), qui allie l’audace, la hardiesse et le risque, serait à lui seul un facteur de réussite.
ISRAËL FÊTE SES 70 ANS DOSSIER SPÉCIAL Jacques Bendelac
« Le niveau de vie de l’Israélien n’a plus rien à envier à celui du Canadien ou de l’Européen »
L’esprit scientifique ne suffit donc pas pour expliquer les grandes réussites de la technologie israélienne ? Non. D’autres facteurs ont aussi eu une influence directe sur la mentalité des Israéliens, en premier lieu l’armée. Le service militaire obligatoire (trois ans pour les garçons et deux ans pour les filles) prépare les Israéliens à trouver des solutions à des questions de survie. Tsahal, l’armée israélienne, a développé des unités qui forment des experts en technologie, en informatique, en cybernétique, en renseignements... Beaucoup d’activités et de recherches militaires débouchent rapidement sur des applications civiles. Ce qui fait que les dépenses militaires, très importantes en Israël, ont été un atout pour le développement de l’industrie civile du pays. L’armée n’est pas le seul pilier du high-tech israélien. Le soutien de l’État a permis aussi d’attirer des capitaux étrangers et de créer des centres de recherche et de développement (R&D) qui sont à l’origine de l’écosystème d’innovation israélien. Grâce aux investissements publics et privés, Israël est toujours le pays qui consacre le plus d’argent à la R&D, soit 4,3 % de sa richesse nationale, sans compter les crédits militaires. Autre particularité de la société israélienne : l’apport de l’immigration juive permet au pays de bénéficier d’une maind’œuvre formée, et souvent experte, dans les différents domaines de la technologie. Tous ces atouts ont fait le succès du high-tech israélien que le monde entier nous envie. Ce système économique performant, axé principalement sur le high-tech, n’a-t-il pas accentué les inégalités socioéconomiques qui sont de plus en plus criantes ? Effectivement, l’essor du high-tech s’est effectué au détriment des autres secteurs d’activité. Au cours des deux dernières décennies, les gouvernements israéliens ont privilégié la haute technologie en lui offrant des aides publiques à l’investissement et à l’emploi, tout en lui octroyant des avantages fiscaux importants. En revanche, les autres industries plus traditionnelles et à basse technologie (comme le textile et l’agroalimentaire) ont été négligées et sont restées à la traîne. Or, aucune économie ne peut asseoir son développement uniquement sur le secteur du high-tech. Israël ne fait pas exception à cette règle. Résultat : l’économie d’Israël est devenue une sorte de « fusée à deux étages » : à l’étage supérieur, se trouve le high-tech avec des hauts salaires, à l’étage inférieur, se trouve le low-tech, qui se caractérise par de faibles rendements et de bas salaires. En 2017, les salariés employés dans le secteur du high-tech représentaient 8 % de la population active du pays, mais ils accaparaient 18 % de la masse salariale, soit deux fois plus que leur part sur le marché du travail. Cette politique industrielle déséquilibrée, accompagnée d’un libéralisme économique qui s’est traduit par des coupes dans le budget de l’aide sociale, a accentué les écarts sociaux. Désormais, Israël est une des sociétés les plus inégalitaires du monde occidental. Cette situation est bien la contrepartie des bonnes performances
de sa technologie. Car en creusant les écarts de salaires, le high-tech a multiplié les « laissés-pour-compte » de la croissance économique. En 2017, un Israélien sur cinq était pauvre, un salarié sur trois était un « travailleur pauvre ». D’un autre côté, libéralisme oblige, les allocations sociales, comme les pensions de retraite et d’invalidité, ne permettent plus à l’Israélien d’éviter de sombrer dans la pauvreté, voire dans le dénuement extrême. Comment envisagez-vous l’avenir économique d’Israël ? L’économie d’Israël a encore un bel avenir devant elle. À condition toutefois que ses dirigeants prennent en compte les difficultés et les échecs, et qu’ils essaient d’y remédier. Israël dispose aujourd’hui de bons atouts pour envisager son avenir sereinement : une population éduquée, des finances publiques saines, un secteur à haute technologie dynamique, d’importantes réserves gazières en Méditerranée, un chômage modeste, une croissance vigoureuse, etc. Le niveau de vie de l’Israélien n’a plus rien à envier à celui du Canadien ou de l’Européen, et la consommation des ménages reste un moteur essentiel de la croissance économique. Les perspectives qui s’ouvrent à Israël sont donc excellentes. Mais le pays va devoir profiter de la solidité de son économie pour relever les défis de demain. En ayant grandi trop vite, l’économie israélienne a pris beaucoup de retard au niveau de ses infrastructures, en particulier en ce qui a trait aux routes. Il faudra donc encourager l’usage des transports publics pour réduire la congestion du réseau routier et atténuer le niveau élevé de pollution. Dans le secteur de la santé, Israël a aussi accumulé des retards : le pays manque de lits d’hôpitaux et le personnel médical est insuffisant. L’État devra donc investir davantage pour combler ces retards, et ne pas compter seulement sur les investissements privés. Ce sont donc des défis de taille. Oui. Un autre grand défi à relever pour s’assurer que la croissance future soit durable : le renforcement de l’éducation et de la formation professionnelle des Juifs ultra-orthodoxes (les harédim) et des Arabes israéliens. Les taux d’activité de ces deux groupes de population demeurent faibles, ce qui explique aussi les taux élevés de pauvreté en Israël. Une meilleure intégration de ces groupes dans la société et sur le marché du travail revêt une importance cruciale pour l’avenir économique d’Israël. Mais je crois que le principal enjeu de l’économie israélienne est l’exploitation des gisements gaziers offshore. Le gaz offre des horizons inattendus à l’économie d’Israël en matière d’innovation, d’emplois, de débouchés extérieurs et d’énergie propre. À terme, il n’est pas impossible que l’exploitation gazière prenne la place du high-tech et devienne le secteur moteur de l’économie israélienne des 70 prochaines années.
MAGAZINE LVS
septembre 2018
29
DOSSIER SPÉCIAL ISRAËL FÊTE SES 70 ANS
Montréal – Jérusalem : faire son Aliyah1 Par Annie Ousset-Krief
Ils ont quitté le Canada pour s’installer en Israël, concrétisant ainsi leur rêve sioniste. Mais leur nombre est peu élevé : environ 8 000 Juifs canadiens ont fait leur aliyah au cours des 25 dernières années. Ce faible chiffre n’est pas exceptionnel pour le monde occidental – à l’exception de la France, qui fournit le plus gros contingent d’olim2 (immigrants). Mais les actes antisémites violents expliquent sans aucun doute le désir des Juifs français de s’installer en Israël. Émigrer n’est pas chose facile : la question de la langue, d’abord. Et la reconnaissance des diplômes et formations professionnelles constitue des obstacles qu’il n’est pas toujours aisé de surmonter. Le processus est facilité par l’Agence Juive pour Israël et Nefesh B’ Nefesh (NBN), une ONG qui travaille en collaboration avec l’Agence Juive pour encadrer l’aliyah en provenance des États-Unis et du Canada. Fondée en 2001 par le rabbin Yehoshua Fass et l’homme d’affaires et philanthrope Tony Gelbart, l’association Nefesh B’ Nefesh accompagne les postulants au départ dans leurs démarches. L’organisme définit sa mission en ces termes : « la mission principale de Nefesh B’Nefesh est de revitaliser l’aliyah et d’accroître substantiellement le nombre des futurs olim, en réduisant les obstacles professionnels, logistiques et financiers qui empêchent de nombreux individus d’accomplir leurs rêves3. » Dans son entreprise sioniste, l’organisme effectue un travail considérable, d’une utilité reconnue. Le partenariat avec l’Agence Juive pour Israël fut établi en août 2008. Tout le processus de préparation à l’aliyah en Amérique du Nord se fait sous l’égide de Nefesh B’Nefesh mais l’Agence Juive reste la seule autorité à décider de l’admissibilité des futurs immigrants. L’organisation, officiellement reconnue par le gouvernement israélien, bénéficie de son soutien financier : entre 2005 et 2012, le gouvernement a accordé à Nefesh B’Nefesh 95 % du budget consacré à la promotion de l’aliyah, soit 30,7 millions de dollars sur un total de 33 millions de dollars4. Selon le rabbin Yehoshua Fass, fondateur et directeur général de Nefesh B’Nefesh, l’aliyah en provenance d’Amérique du Nord avait trouvé un nouvel élan : « nous sommes maintenant à un carrefour, où l’aliyah est devenue courante et où les olim ont un système de soutien ferme et solide, grâce à Nefesh B’Nefesh et à tout un réseau d’olim nord-américains qui ont bien réussi et sont parfaitement intégrés5. Le moment est venu d’être proactif et d’encourager les Juifs d’Amérique du Nord à venir construire leur vie en Israël6. » Depuis 2002, Nefesh B’Nefesh a ainsi aidé à l’aliyah de plus de 50 000 personnes en Amérique du Nord. Contacts en ligne, téléphoniques, ou ateliers organisés dans différentes villes (des représentants de Nefesh B’Nefesh étaient à Montréal en mars dernier), toute une panoplie
30
MAGAZINE LVS
septembre 2018
de moyens est mise à la disposition des candidats au départ. Le site de l’association, extrêmement bien conçu (« petit bémol » pour les francophones : tout est en anglais), détaille les démarches à accomplir – depuis la prise de décision jusqu’au départ. Ce qui transparaît, c’est le degré de préparation requise : six à huit mois au minimum, afin de garantir le succès de l’émigration. Cinq étapes sont définies : 1. établir une demande conjointe Nefesh B’Nefesh – Agence juive pour Israël, 2. entretien avec un représentant de l’Agence Juive, 3. approbation par l’Agence juive, selon les critères déterminés par le gouvernement israélien, 4. octroi du visa de l’aliyah, valable 6 mois, 5. enfin, le vol Aliyah : vol aller gratuit pour Israël. L’été, des vols nolisés sont affrétés, regroupant tous les olim, et une cérémonie d’accueil a lieu à leur arrivée à l’aéroport Ben Gourion. D’autres vols sont possibles tout au long de l’année, les olim présents parmi les passagers sont alors encadrés par des agents de Nefesh B’Nefesh. L’organisation procure également une assistance financière, quand cela est nécessaire. Vol du 3 juillet 2018 Nefesh B’Nefesh
Après l’aliyah, Nefesh B'Nefesh continue à assister les immigrants, notamment pour trouver des oulpanim (cours d’hébreu), des écoles pour les enfants, et pour faciliter l’accès à l’emploi. L’association a récemment ajouté un site pour la recherche d’emploi : www.nbn.org.il/jobboard. À ce jour, le site présente des annonces pour plus de 1 000 emplois dans 280 entreprises à travers le pays.
ISRAËL FÊTE SES 70 ANS DOSSIER SPÉCIAL
« Entre 2012 et 2017, 1 746 Canadiens ont émigré en Israël. »
Une partie de ces nouveaux immigrants sont des jeunes gens prêts à rejoindre l’armée israélienne, appelés les « lone soldiers », soldats isolés, car ils émigrent sans leur famille. Nefesh B’Nefesh travaille en collaboration avec FIDF (Friends of the Israel Defense Forces) pour guider, aider, les jeunes gens qui se sont engagés. En 2013, selon le porte-parole de Tsahal, sur 4 000 « lone soldiers »,139 étaient Canadiens7. Ils sont pris en charge par des familles israéliennes, s’inscrivent à des oulpanim pour apprendre l’hébreu, avant d’être intégrés dans les rangs de l’armée. Les derniers chiffres fournis par l’Agence Juive8 indiquent qu’entre 2012 et 2017, 1 746 Canadiens ont émigré en Israël – environ 300 par an. Et des Canadiens déjà installés en Israël ont opté pour la naturalisation : 606 pour ces mêmes années. 33 % des olim venaient de Montréal, 40 % de Toronto et seulement 3 % de Vancouver. Les 24 % qui restent se répartissent entre Québec, et d’autres villes en Ontario, en Alberta et au Manitoba. Ces olim se caractérisent par leur jeunesse, en effet 42 % ont entre 19 et 35 ans, 22 % ont moins de 18 ans et accompagnent donc leurs parents. Les 35-55 ans ne représentent que 16 %. De manière intéressante, la proportion de retraités (ou en préretraite), 55 ans et plus, est plus importante, avec 20 % du total. Beaucoup viennent rejoindre leurs enfants déjà installés en Israël. Après l’aliyah, que deviennent ces Juifs canadiens qui ont pris le risque de l’émigration? Ils ont dans l’ensemble réussi, dans tous les domaines d’activités9. Parmi les personnalités les plus connues figure la gouverneure adjointe de la Banque d’Israël depuis 2014, Nadine Baudot-Trajtenberg, native de Montréal, qui fit son aliyah en 1985. Une députée du Likoud, élue en 2015, Sharren Haskel, est née à Toronto. Ses parents ont émigré en Israël alors qu’elle avait un an. Autre personnalité :
l’avocate et ancienne ambassadrice du Canada en Israël de 2014 à 2016, Vivian Bercovici, originaire de Toronto, qui est restée en Israël à la fin de son mandat. Dans le domaine artistique, quelques célébrités également : Aharon Harlap, pianiste, compositeur, chef d’orchestre, récompensé par de nombreux prix, est originaire de l’Ontario (Chatham). Il s’installa en Israël en 1964. Dans le domaine sportif, le Montréalais Sylvan Adams, champion cycliste et promoteur immobilier richissime, a immigré en 2016. Il a créé à l’université de Tel-Aviv un institut de formation sportive, le Sylvan Adams Sports Excellence Institute : son but est d’engager Israël dans la voie de l’excellence sportive, un atout pour donner une image positive du pays à l’étranger. Parmi les personnalités religieuses influentes, citons le rabbin David Hartman (1931-2013). D’origine américaine (il fut ordonné rabbin à la Yeshiva University et étudia la philosophie à l’Université Fordham), il s’installa à Montréal en 1960, où il dirigea la congrégation Tiferet Beit David Jérusalem jusqu’en 1971, date à laquelle il fit son aliyah. Il fonda le Shalom Hartman Institute à Jérusalem en 1976, un important centre d’études et de recherches juives. Il enseigna la pensée et la philosophie juives plus de vingt ans à l’Université Hébraïque de Jérusalem et fut également conseiller auprès de plusieurs ministres dans les domaines du pluralisme religieux en Israël et des relations entre la diaspora et Israël10 . « J’encouragerais les gens à venir », déclarait récemment Nadine Baudot-Trajtenberg au Canadian Jewish News11. « Ils trouveront une société extraordinaire, dynamique. Les défis sont immenses, mais la flexibilité de la société est remarquable. Et les avantages sont là. » Une opinion que beaucoup partagent. Le shana aba be Yerushalaim ?12
1 Aliyah : le mot signifie « ascension », et a une origine religieuse. Par exemple, les fidèles appelés à la bimah (au pupitre) pour lire la Torah font une aliyah spirituelle. 2 Pour les seules années 2014 et 2015, 15 200 Juifs français ont émigré en Israël. Près de 40 000 ont fait leur aliyah depuis 2006. Chiffres communiqués par l’Agence juive.
Voir http://www.lefigaro.fr/flash-actu/2017/01/09/97001-20170109FILWWW00188-5000-francais-juifs-ont-emigre-en-israel-en-2016.php 3 Cf. www.nbn.org.il 4 Chaim Levinson, « State Comptroller : Nefesh B'Nefesh Receiving 95 % of State-allocated Aliyah Funds ». Haaretz, 14 mai 2014. 5 Citons par exemple l’Association of Americans and Canadians in Israel, créée en 1951 pour renforcer les liens entre Israël et les communautés juives d’Amérique du Nord,
et assister les olim dans leur adaptation à leur nouveau pays. 6 Michael Freund, « Up Close with Rabbi Yehoshua Fass », Jewish Action, 2008. 7 Louis-Philippe Bourdea , « Ces Québécois qui s'enrôlent en Israël », La Presse, 10 août 2014. 8 Chiffres fournis par Veronica Atanelli, directrice des Services de l’Aliyah au Canada pour l’Agence Juive lors d’un entretien et échange de correspondance réalisés
par courriel en juillet 2018. 9 « The expat experience. The successes and challenges of Canadians who’ve moved to Israel », Ron Scillag, Canadian Jewish News, 02.11.2017. 10 Cf. https://hartman.org.il 11 Ibid note 9. 12 L'an prochain à Jérusalem
MAGAZINE LVS
septembre 2018
31
DOSSIER SPÉCIAL ISRAËL FÊTE SES 70 ANS
Entrevue avec David Levy, Consul général d’Israël à Montréal Par Elias Levy
Entré en fonction en février dernier, David Levy est le nouveau Consul général d’Israël à Montréal et pour les provinces maritimes. Il est aussi le représentant officiel d’Israël auprès de l’Organisation de l’aviation civile internationale (OACI ), une agence de l’ONU dont le siège central est établi à Montréal. Il succède à Ziv Nevo Kulman. Né à Lod, en Israël, il y a 43 ans, il a grandi à Rehovot. Son père, médecin, décédé, était un Sépharade natif de Marrakech. Sa mère, Ashkénaze, est née à Paris de parents originaires de Pologne. Son grand-père maternel a été exterminé par les nazis au camp d’Auschwitz-Birkenau. « Je suis issu d’un couple culturellement « mixte ». Mes racines identitaires doubles, sépharades et ashkénazes, constituent pour moi une grande richesse. Mes parents, qui se sont connus en Israël dans les années 60, ont été des pionniers des mariages « mixtes » , qui à l’époque étaient une exception. Aujourd’hui, en Israël, ceux-ci sont légion. Les nouvelles générations de Sabras ont plusieurs origines culturelles. C’est indéniablement l’un des signes patents de la grande évolution que la société israélienne a connue depuis 1948 », nous a dit David Levy en entrevue. Diplômé en droit de l’Université de Tel-Aviv et membre du Barreau d’Israël —il n’a jamais exercé le métier d’avocat—, David Levy est un diplomate de carrière depuis seize ans. Avant d’être nommé à Montréal, il a été conseiller politique auprès du Département responsable des organisations internationales et des droits de l’homme au ministère israélien des Affaires étrangères et a assumé des fonctions majeures aux Ambassades d’Israël au Cameroun, en Lettonie et en Corée du Sud. La Voix Sépharade a rencontré David Levy à son bureau, au Consulat général d’Israël, en juin 2018.
Quelles sont vos impressions sur vos premiers mois à Montréal ? C’est mon premier séjour à Montréal et au Québec. Mes impressions sont très positives. Je suis heureux et privilégié d’être en poste à Montréal, une ville somptueuse. J’ai découvert aussi la merveilleuse, généreuse et très bien organisée communauté juive de Montréal, dont le vigoureux soutien à Israël est capital pour les Israéliens.
« Le BDS est une campagne antisémite et discriminatoire » Avez-vous eu l’occasion de rencontrer aussi les dirigeants et des membres de la communauté sépharade de Montréal ? Oui. Je suis très impressionné par le dynamisme de la communauté sépharade, qui est une composante importante de la communauté juive de Montréal. Depuis mon arrivée, j’ai eu l’opportunité d’assister à plusieurs événements culturels organisés par la Communauté sépharade unifiée du Québec (CSUQ), dont le Festival du cinéma israélien, qui a connu encore une fois cette année un grand succès. J’ai participé aussi, en compagnie de mon fils, avec un groupe de la communauté sépharade au Tour de l’Île de Montréal en vélo. Ça a été une expérience cycliste merveilleuse. 32
MAGAZINE LVS
septembre 2018
Est-il ardu, particulièrement ces temps-ci, de défendre la cause d’Israël au Québec ? Il faut établir une distinction entre les médias francophones du Québec et les dirigeants politiques, les faiseurs d’opinion et les hommes d’affaires québécois. Ces derniers sont bien au fait de la situation qui prévaut aujourd’hui le long de la frontière entre Israël et Gaza. Ils savent que c’est le Hamas, qui contrôle d’une manière autocratique la bande de Gaza, qui fomente des attaques terroristes contre Israël et s’emploie à créer de toutes pièces une image médiatique, totalement fausse, en exploitant cyniquement, à des fins strictement politiques, les blessés et les morts du côté palestinien. Malheureusement, les médias québécois ont été bernés par la campagne de propagande mensongère menée par le Hamas. Mais les dirigeants politiques québécois que j’ai rencontrés ne sont pas du tout dupes. Ils comprennent bien la situation de haute tension qui sévit à la frontière avec Gaza. Ils sont conscients que le seul responsable de celle-ci est le Hamas. L’une des priorités actuelles pour tout diplomate israélien n’est-elle pas la lutte contre le BDS, la campagne de boycott économique d’Israël ? Au Québec, la campagne BDS est beaucoup moins intense que dans d’autres pays. Il ne faut pas se leurrer! Le BDS est une campagne antisémite et discriminatoire, basée sur un double standard, qui a une cible bien déterminée : l’État juif. La campagne BDS ne constitue pas une menace stratégique, ni existentielle, pour Israël. Pour preuve : l’économie israélienne connaît un boom sans précédent, des entreprises multinationales continuent à établir des centres de recherche en Israël, le tourisme en Israël a connu un grand essor ces dernières années, de nombreux chefs d’État et de gouvernement effectuent des visites officielles en Israël… C’est la preuve que la campagne BDS a échoué. Pourtant, le gouvernement d’Israël ne sous-estime pas les répercussions néfastes du BDS. Les activistes de cette hideuse campagne ont
ISRAËL FÊTE SES 70 ANS DOSSIER SPÉCIAL recours aux menaces et à l’intimidation pour décourager des hommes d’affaires, des universitaires, des artistes… à visiter Israël et à avoir des relations avec ce pays. Certains ont fini par céder à cette campagne de peur. Ça a été le cas dernièrement de l’équipe nationale d’Argentine de soccer, qui devait jouer un match amical contre l’équipe nationale d’Israël à Jérusalem. Nous devons nous opposer par tous les moyens à ce type de campagne antisémite et haineuse. Comment envisagez-vous les perspectives des relations entre Israël et le Québec ? Je suis très optimiste. Les visites officielles effectuées l’année dernière en Israël par le premier ministre du Québec, Philippe Couillard, et l’ancien maire de Montréal, Denis Coderre, qui ont dirigé deux importantes délégations d’hommes et de femmes d’affaires québécois, ainsi que l’instauration de vols directs Montréal-Tel-Aviv depuis l’été dernier, ont certainement contribué à renforcer les relations israéloquébécoises dans divers domaines : commercial, coopération universitaire, culturel, touristique… Le récent élargissement de l’Accord de libre-échange entre le Canada et Israël – quelque 2 000 nouveaux produits seront désormais affranchis de droits de douane - aura aussi des retombées positives sur les relations économiques entre Israël et le Québec. Nous attendons aussi avec impatience l’ouverture d’un Bureau de représentation officielle du Québec en Israël, annoncée l’année dernière par le premier ministre Philippe Couillard lors de son voyage en Israël. Cette excellente initiative renforcera sans nul doute les liens économiques, culturels et académiques, déjà importants, qui existent entre le Québec et Israël. L’Iran n’est-il pas aujourd’hui l’ennemi le plus redoutable d’Israël ? Absolument. Aujourd’hui, des pays arabes, dont les armées constituaient une réelle menace pour Israël dans les années 60, 70 et 80, sont en pleine désintégration ou aux prises avec de graves problèmes intérieurs. C’est le cas de la Syrie. Aucune armée nationale arabe ne menace plus la sécurité de l’État d’Israël. Désormais, la plus grande menace d’Israël est l’Iran, qui s’approche graduellement de nos frontières, par la Syrie, l’Irak, le Yémen, avec ses missiles à longue portée. Le programme nucléaire iranien ne menace pas uniquement Israël, mais aussi les pays arabes sunnites du Golfe. Israël n’acceptera jamais que l’Iran déploie à proximité de sa frontière des missiles à têtes nucléaires. C’est pourquoi le gouvernement israélien s’escrime à convaincre la communauté internationale de stopper le programme nucléaire iranien en exerçant sur le gouvernement de Téhéran des pressions diplomatiques et économiques.
David Levy, Consul général d’Israël à Montréal
Quelle est la place des Arabes dans la société israélienne de 2018 ? En Israël, la cohabitation judéo-arabe est une réalité quotidienne et un fait de vie. Juifs et Arabes cohabitent harmonieusement à Tel-Aviv-Yaffo, à Haïfa, à Beer Sheva… Ils travaillent ensemble dans des hôpitaux, des centres commerciaux, des restaurants, des hôtels, des organisations sociales… Les Arabes israéliens ne sont pas confrontés à un problème identitaire. Ils ont le droit de définir leur identité comme bon leur semble. C’est leur droit de se définir comme des Palestiniens citoyens de l’État d’Israël. Selon les lois nationales, les Arabes ont des droits et aussi des obligations à assumer en tant que citoyens à part entière d’Israël. Ils représentent une minorité très importante dans la vie quotidienne d’Israël. Les médias étrangers sont enclins à dépeindre la communauté arabe d’Israël d’une manière réductrice, et souvent mensongère. Les Arabes sont bien intégrés dans la société israélienne. Un bon nombre d’entre eux assument des fonctions importantes dans les divers corps de l’État: l’armée, la police, la justice, la diplomatie… Nous avons accueilli récemment à Montréal Salim Joubran, le premier juge arabe à siéger à la Cour suprême d’Israël. Il a prononcé un discours sur la cohabitation judéo-arabe en Israël devant les membres de la Lord Reading Law Society de Montréal. Soixante-dix ans après sa fondation, quel est le plus grand défi auquel Israël fait face ? Aujourd’hui, le plus grand défi d’Israël est la cohésion socioéconomique. C’est un défi de taille commun à de nombreux pays, notamment à une époque où la classe moyenne ne cesse de s’étioler. En Israël, les écarts socioéconomiques entre les plus nantis et les plus pauvres n’ont cessé de croître ces dernières années. Pour essayer de contrecarrer cette tendance néfaste, de nouveaux aéroports et chemins de fer, dans le Nord et dans le Sud, et de nouvelles autoroutes ont été construits dernièrement pour mieux connecter la périphérie avec le centre du pays. Cette stratégie de développement a pour objectif principal d’offrir de meilleures opportunités économiques aux populations des villes périphériques. C’est un grand défi. La paix avec les Palestiniens et le monde arabe n’est-elle pas aussi un autre grand défi ? Certainement. Israël a déjà conclu des accords de paix, très stables, avec deux grands pays arabes, l’Égypte et la Jordanie. Nous sommes aussi engagés dans un processus de négociations, regrettablement très lent, avec les Palestiniens. Nous espérons que ces derniers reviendront prochainement à la table des négociations afin de parvenir à un accord final acceptable pour les deux parties. Israël entretient aussi des relations de coopération, non officielles, notamment en matière économique et de sécurité, avec des pays arabes du Golfe, avec qui nous partageons des intérêts communs. Ces pays sont aussi menacés par l’Iran. C’est une perspective fort prometteuse.
« Le vigoureux soutien de la communauté juive de Montréal à Israël est capital pour les Israéliens. »
MAGAZINE LVS
septembre 2018
33
DOSSIER SPÉCIAL ISRAËL FÊTE SES 70 ANS
Montréal - Beer Sheva : l’engagement de la Communauté sépharade unifiée du Québec en Israël Par Annie Ousset-Krief
Yahad 2018 Un partenariat avec Israël a été mis en place en 1967 par les Jewish Federations of Canada – UIA (United Israel Appeal). Cette collaboration vise à établir des projets dans les régions d’Israël qui connaissent des problèmes économiques et sociaux. La situation est parfois dramatique pour certaines catégories de la population, notamment les enfants. Ainsi, un rapport de l’Institut national d’assurance (Bitouah Leumi) indique un taux de pauvreté élevé, avec environ 1,8 million de personnes, sur un total de 8 millions et demi d’habitants, sous le seuil de pauvreté, dont 764 000 enfants – soit 18,6 % des familles1. Les Juifs canadiens se sont mobilisés aux côtés des Israéliens avec constance. Ainsi des investissements considérables (un milliard de dollars) au cours de ces décennies ont permis la création d’infrastructures cruciales pour le développement du pays : écoles, hôpitaux, résidences pour personnes âgées, bibliothèques, centres sportifs… Dans ce cadre, Toronto a été jumelé à la région d’Eilat, Bat Yam et Sderot, un autre partenariat « côte à côte » (coast–to–coast) engage également les villes de la côte atlantique canadienne, Vancouver, Winnipeg, Calgary, Ottawa, Edmonton et les villes de Galilée, et le troisième partenariat initié il y a vingt ans, associe Montréal à Beer Sheva et au Conseil Régional de B’nei Shimon, qui inclut treize petites communautés autour de Beer Sheva (y compris sept kibboutzim). La Communauté Sépharade Unifiée du Québec (CSUQ) occupe une grande place dans ce partenariat dirigé par la Fédération CJA, et pilote des programmes spécifiques, notamment Yahad et la Mission de Solidarité et le projet Bar Mitzvot. 34
MAGAZINE LVS
septembre 2018
Yahad organise des voyages en Israël pour les 15-17 ans. Le séjour dure trois semaines et inclut visites touristiques dans tout le pays, rencontres avec de jeunes Israéliens et bénévolat à Beer Sheva, la ville jumelée avec Montréal. Une partie du voyage est subventionnée par l’organisme Parnership2Gether de la Fédération CJA : les familles doivent acquitter la somme de 3 745 $ (transport et pension complète durant trois semaines), mais le coût réel est de 5 500 $. Les familles aux moyens modestes peuvent cependant demander des bourses auprès de la CSUQ – octroyées grâce à la générosité de donateurs. Une cinquantaine de jeunes participent ainsi à chaque voyage. La première semaine du séjour se déroule à Beer Sheva pour permettre aux adolescents de découvrir une région en pleine expansion. Le programme inclut une visite du High-Tech Park, où sont installés entreprises de pointe et laboratoires de recherche; visite également du Cube de Rotschild à l’Université Ben Gourion, un centre tout à fait unique de formation à la relation sociale pour aider les responsables associatifs à être plus efficaces dans leurs actions. Ils effectuent une journée de bénévolat, parfois à la soupe populaire pour la distribution de repas, parfois dans des écoles pour servir les petits déjeuners aux enfants défavorisés… Une autre activité a été introduite l’an passé : la visite d’un Beit-Halochem (maison du combattant), centre de rééducation pour soldats blessés. Un match de ballon en fauteuils roulants a été organisé pour sensibiliser les jeunes à la réalité de
ISRAËL FÊTE SES 70 ANS DOSSIER SPÉCIAL
« La communauté juive montréalaise affirme ainsi son profond engagement pour Israël. »
Célébration des bar-mitzvoth 2018
la guerre et du handicap. Les évaluations de fin de séjour ont révélé que cette activité avait été celle que les jeunes Montréalais avaient préférée. Permettre de découvrir Israël, de renforcer la judéité, d’être confronté à la réalité du pays, faire prendre conscience de l’importance de la solidarité, tels sont les buts de Yahad – un programme qui a connu un tel succès qu’il a été décidé d’organiser ces voyages sur une base annuelle – et non plus tous les deux ans. Le deuxième programme d’envergure de la CSUQ est la Mission de Solidarité et le projet Bar-Mitzvot Israël, un volet spécifique de la Mission de Solidarité. La Mission de Solidarité est née à la suite de la seconde intifada, après septembre 2000 : dans l’urgence de la situation, il fallait apporter une aide logistique et montrer la solidarité des Juifs montréalais envers les Israéliens. La première action, effectuée à l’initiative de la congrégation Or Hahayim, à l’été 2001, fut d’aider la Magen David Adom : les dons collectés permirent d’acheter deux ambulances. Cette initiative se pérennisa rapidement et devint la Mission de Solidarité, une entreprise officielle et annuelle de la CSUQ, présidée par Marcel Elbaz de 2006 à juin 2018, puis par David Peretz. Le projet concernait en premier lieu un bénévolat social afin d’aider les plus vulnérables. Le travail se faisait conjointement avec des organisations israéliennes aux objectifs spécifiques : par exemple, offrir des climatiseurs à l’Institut des Aveugles (2009), un abri sécuritaire aux résidents de la région B’nei Shimon (2014), trois camions de distribution de nourriture, « les camions de la tsedaka » (2006) au centre Beth Moriah, des installations à la soupe populaire Be’er Sova, des équipements sportifs pour les handicapés au Centre Merkaz Yom Lanachim Kachim (2004) et au Centre Ilan (2010), des bourses pour étudiants… Des sommes considérables ont pu être rassemblées : en 17 ans, l’aide financière s’est élevée à plus de 754 000 dollars. L’une des manières de collecter des fonds était le Bazar de la CSUQ, présidé par Alain Mechaly et qui fut organisé chaque mois de mai durant une dizaine d’années. Pendant deux jours, les bénévoles tenaient un « super magasin » où se vendaient toutes sortes d’articles cédés par des membres de la communauté. Les profits de la vente des vêtements, meubles, accessoires, etc. allaient à la Mission de Solidarité. S’est greffé sur ces missions le projet Bar Mitzvot, un programme particulier, impliquant une quarantaine de bénévoles. La CSUQ travaille en collaboration avec Orot Israël Institute, une ONG basée à Beer Sheva, dédiée à l’amélioration des conditions de vie des enfants du sud d’Israël, à leur éducation, et au renforcement de
leur identité juive. Les bénévoles se mobilisent chaque année pour offrir à des enfants orphelins ou issus de familles défavorisées de Beer Sheva et sa région, une véritable bar-mitzvah2. Six cent treize enfants ont ainsi bénéficié du projet depuis sa mise en place. L’année 2016 a été exceptionnelle : la CSUQ et son équipe de bénévoles extraordinaires, ont réussi à recueillir suffisamment de fonds pour permettre à 118 enfants de faire leur bar-mitzvah. Les dons collectés assurent la préparation à la bar-mitzvah et tout le nécessaire à la cérémonie : tefillins (phylactères), talits (châles de prière), sidourim (livres de prières), mais aussi des vêtements neufs. La cérémonie a lieu au Kotel, au Mur occidental à Jérusalem, puis une fête rassemble tous les enfants et leurs familles et les intervenants. Des cadeaux leur sont également distribués. C’est aussi l’occasion pour les volontaires montréalais d’aller à la découverte d’Israël : visite de Jérusalem, visite de la Knesset (l’Assemblée nationale), visite du lieu biblique de Shilo (proche de Jérusalem); puis pendant deux jours, ils voyagent dans le pays : Tibériade, Safed, Tel Aviv, Netivot, Beer Sheva. Ils prennent également part à des activités de bénévolat à Beer Sheva, à la soupe populaire, dans les garderies d’enfants et centres pour handicapés. Rappelons que les volontaires assument l’intégralité des frais de leur séjour. Ce sont des moments exceptionnels, que partagent Canadiens et Israéliens, unis dans la même volonté d’affirmer des valeurs communes et la force de la solidarité. La communauté juive montréalaise affirme ainsi son profond engagement pour Israël. Le jumelage avec Beer Sheva se révèle être un succès de l’action collective, qui rassemble année après année des volontaires de plus en plus nombreux. La contribution au développement de la région est notable, et est saluée par tous les services récipiendaires. Le directeur de l’institution Orot Israel, le Rabbin Or Benshoushan, remerciait en ces termes la communauté sépharade : « la Torah nous enseigne le droit et le devoir d’être « responsables les uns des autres », une responsabilité qui a soutenu et renforcé le peuple juif pendant de nombreuses générations et à travers de nombreuses difficultés. Vous êtes un merveilleux exemple de cette responsabilité3. »
1 Voir Lior Dattel, « Israeli Poverty Falls but Remains the Highest in the OECD » dans
Haaretz, 7 décembre 2017. 07.12.2017 2 La bar-mitzvah est la cérémonie qui marque le passage à la majorité religieuse,
13 ans pour les garçons 3 Mission Bar Mitzvot Israël, Livret Souvenir 2017, p. 8.
MAGAZINE LVS
septembre 2018
35
DOSSIER SPÉCIAL ISRAËL FÊTE SES 70 ANS
Israël a 70 ans : Des relations plus étroites que jamais entre le Canada, le Québec et Israël
david ouellette
Par David Ouellette
David Ouellette Directeur, recherche et affaires publiques au Centre consultatif des relations juives et israéliennes.
À 70 ans, le génie innovateur d'Israël rehausse significativement la qualité des relations diplomatiques de l'État juif qui est désormais sollicité dans le monde entier à titre de partenaire économique et scientifique de choix.
En novembre 2016, le maire de Montréal Denis Coderre, accompagné du conseiller municipal Lionel Pérez, a dirigé une mission économique en Israël. CIJA-Québec a contribué à l’élaboration de la mission et accompagné le maire en Israël.
Pour favoriser le rapprochement avec l’État juif, le Centre consultatif des relations juives et israéliennes (CIJA) et son bureau québécois CIJA-Québec promeuvent activement les bénéfices mutuels engendrés par la multiplication des liens entre le Canada, le Québec et Israël.
« En travaillant avec nos amis en Israël, qui partagent les mêmes valeurs que nous, nous pouvons faire de grandes choses pour l’humanité. »
Aujourd’hui, les relations Canada-Israël et Québec-Israël sont plus étroites que jamais et jouissent d’un soutien multipartite.
Denis Coderre 2013-2017
« Israël et le Québec ont beaucoup en commun et nous devons ensemble renforcer les liens qui nous unissent. »
Mission économique en Israël du maire de Montréal Pour pouvoir multiplier les partenariats entre le Québec et Israël, il est indispensable que ceux-ci fassent l’objet d’un soutien multipartite. Au Québec, comme dans le reste du Canada, il existe un robuste consensus politique sur l’importance de développer des relations bilatérales mutuellement bénéfiques avec Israël.
« Le BDS ne peut avoir aucun impact (…) Il faudra faire des pas supplémentaires pour renforcer la coopération entre le Québec et Israël. » Jean-François Lisée, chef du Parti Québécois
Soutien multipartite aux partenariats Québec-Israël Mission économique en Israël du premier ministre du Québec
En novembre 2016, lors de la réception annuelle de CIJA-Québec à l’Assemblée nationale, le premier ministre du Québec Philippe Couillard annonçait qu’il dirigerait en 2017 une mission commerciale en Israël en compagnie de la ministre de l’Économie Dominique Anglade et du député pour D’Arcy-McGee David Birnbaum. CIJA-Québec était la seule organisation non gouvernementale à siéger au comité organisateur de la mission. Parmi les nombreuses retombées, notons l’annonce de plans pour ouvrir un bureau commercial du Québec en Israël. 36
MAGAZINE LVS
septembre 2018
« La CAQ condamne et dénonce vigoureusement la campagne BDS (…) Il faudrait accroître davantage nos échanges commerciaux avec Israël. » Soutien multipartite aux partenariats Québec-Israël
François Legault, chef de la Coalition Avenir Québec (CAQ)
ISRAËL FÊTE SES 70 ANS DOSSIER SPÉCIAL
« La signature, aujourd’hui, de l’Accord de libre-échange Canada-Israël modernisé marque une autre étape dans nos relations commerciales grandissantes, tout en contribuant à la croissance et à la prospérité de nos pays respectifs. » L’honorable François-Philippe Champagne, ministre du Commerce international
Signature de l’Accord de libre-échange modernisé Canada-Israël
Le 28 mai 2018, CIJA-Québec et la Fédération CJA étaient les hôtes de la cérémonie de signature de l’Accord de libre-échange modernisé Canada-Israël.
« Je me réjouis de cette nouvelle opportunité offerte aux étudiantes québécoises en informatique et génie d'aller expérimenter le réputé milieu scientifique israélien. » Rémi Quirion, scientifique en chef du Québec
Entente entre le Fonds de recherche du Québec et l'Université de Tel-Aviv
Élections générales : chaque vote compte ! Les 42e élections générales du Québec sont prévues
CIJA-Québec a contribué à la conclusion d’un partenariat entre le Fonds de recherche Nature et technologies du Québec (FQRNT) et l’Université de Tel-Aviv qui vise à favoriser la mobilité internationale d'étudiantes en informatique et en génie dans le cadre d'un programme d’échange piloté par le FRQNT et les Amis canadiens de l’Université de Tel-Aviv.
pour le 1er octobre 2018 en vertu de la loi provinciale sur les élections à date fixe.
CIJA-Québec a avisé le Directeur général des élections du Québec (DGEQ) que le 1er octobre coïncide avec la fête juive de Chemini Atséret. Nous avons le plaisir
« Plus les Québécois, plus les Canadiens vont bien connaître Israël, et vice-versa, plus les deux sociétés vont en bénéficier. Et là-dessus je dois remercier CIJA de faire ce travail. »
de vous informer que le DGEQ a décidé de prévoir suffisamment de personnel pour assurer la fluidité du vote par anticipation.
Par conséquent, si vous n’êtes pas en mesure de voter le 1er octobre, vous pourrez facilement le faire
Guy Breton, recteur de l’Université de Montréal
Partenariats universitaires
le 23 septembre en journée. En outre, vous pourrez également voter par anticipation au bureau du directeur du scrutin les 21, 26 et 27 septembre.
Les campagnes de boycott d’Israël ne refroidissent guère le vif intérêt des universités québécoises et canadiennes pour établir des partenariats stratégiques avec leurs contreparties israéliennes. Les universités québécoises multiplient les ententes de coopération avec les universités israéliennes. La dernière entente en date est l’accord de partenariat entre le Collège académique de Netanya et l’Université de Montréal qui favorisera la mobilité d’étudiants et de professeurs israéliens et québécois, la tenue de colloques et le lancement de projets de recherche communs.
Prenez connaissance des priorités de la communauté en consultant notre guide électoral au www.cija.ca/fr
MAGAZINE LVS
septembre 2018
37
DOSSIER SPÉCIAL ISRAËL FÊTE SES 70 ANS
Le sionisme politique et les rabbins sépharades : entretien avec le rabbin Dr Mikhael Benadmon
Sonia Sarah Lipsyc
Par Sonia Sarah Lipsyc
Mikhaël Benadmon, rabbin et docteur en philosophie générale et spécialisé en philosophie de la loi juive. Il est notamment directeur du programme Maarava-Amiel pour la formation de cadres rabbiniques pour les communautés sépharades de diaspora1. Auteur de plusieurs ouvrages en français et en hébreu, il a publié notamment « Pourquoi Israël ? Les tentations territoriales : avoir, être, pouvoir », édition Lichma, Paris, 2017. Il est également possible de visionner certaines de ses conférences sur des thèmes très divers sur akadem.org. Dr Sonia Sarah Lipsyc est rédactrice en chef du LVS et directrice de Aleph - Centre d'études juives contemporaines.
Alors que les Juifs depuis plus de deux mille ans se tournent vers Jérusalem pour leurs prières et prient trois fois par jour pour le retour à Sion, le sionisme politique n'a pas été soutenu par l'ensemble du mouvement religieux en Europe dès la fin du 19e. Pour quelles raisons? La dimension activiste du sionisme qui prétendait libérer le peuple juif de sa situation d’exil a été en effet mal reçue. Il y a dans cette réticence une inclinaison à garder ce que l’on connait avec tous ses inconvénients plutôt que de se lancer dans une aventure dont l’avenir n’est pas clair tant au niveau matériel que spirituel. Mais il y a surtout dans certains cercles rabbiniques l’écho d’une tradition diasporiste qui remonte au Talmud qui ne conçoit la libération du peuple juif de sa condition exilique que par l’intervention divine promise aux temps messianiques2. Le commandement de s’installer en Israël n’est pas explicite dans les corpus halakhique, de la loi juive, de Maimonide (13e siècle) et du rabbin Yossef Karo (16e siècle). Par contre, Nahmanide (1194-1270) est le premier à le recenser parmi les 613 commandements3. La question n’était donc pas tranchée parmi les décisionnaires. Les rabbins qui ont les premiers formulé une vive opposition au sionisme politique ont paradoxalement perçu le sionisme comme un mouvement messianique, ou plutôt comme un faux messianisme, et c’est précisément pour cette raison qu’ils l’ont refusé. Ajoutons que le sionisme avait bonne presse essentiellement dans les milieux laïques et que ses militants avaient en grande partie quitté le monde de la pratique religieuse pour s’émanciper. Fort de cette déception, ils se sont finalement tournés vers le sionisme. Notons que les opposants au sionisme politique se subdivisent en deux catégories : ceux qui refusent l’idéologie même du sionisme politique et qui le considèrent comme un danger et un obstacle à la rédemption finale (les groupes hassidiques de Netoure Karta et Satmar pour ne citer qu’eux) pour leur part, même si l’État était entièrement religieux et géré par la Loi juive, il poserait encore problème ; et ceux qui s’y opposent pour des raisons pragmatiques, du fait de la dimension laïque, mais qui sont tout de même prêts à collaborer afin de soutenir le monde et les institutions ultra-orthodoxes (le parti Agoudat Israël4 en est un exemple). Il y eut pourtant dès l’origine du sionisme politique, un sionisme religieux, aussi bien des associations ou partis ainsi que des figures rabbiniques d’envergure comme Yehouda Hay Alkalay (1798-1878), Tsvi Hirsh Kalisher (1795-1874) et Avraham Isaac Hacohen Kook (1865-1935). 38
MAGAZINE LVS
septembre 2018
En effet, certains rabbins ont été sensibilisés par le sionisme politique, mais leurs motivations étaient radicalement différentes. Certains comme les rabbins Alkalay et Kalisher y voyaient essentiellement le support d’un rétablissement des institutions ancestrales du judaïsme comme le Sanhédrin et le culte des sacrifices, d’autres comme le Grand Rabbin Kook le percevait comme le début de la rédemption finale et les bourgeons d’un messianisme attendu. Comme le montre magistralement le professeur Dov Schwartz (Université Bar-Ilan, Israël) dans ses nombreux ouvrages sur la question, il n’existe pas de sionisme religieux déconnecté de la dimension messianique. Cependant alors que pour les uns, le sionisme est porteur d’un potentiel messianique qui demande à être vérifié aux vues de ses avancées, pour les autres comme le rav Kook et ses disciples, le sionisme est en soi l’icarnation du processus messianique. Cette théologie est extrêmement audacieuse, car elle considère que le futur du peuple juif n’émergera pas des yeshivot, des écoles talmudiques, de l’étude de la Torah et de la pratique des commandements, mais bien de ces jeunes pionniers idéalistes laïques qui s’adonnent cœur et âme à la création d’un foyer juif. Leur action salvatrice n’est plus le fruit d’une tentation épisodique, mais est souhaitée par la Providence divine. Il va sans dire que pour le rav Kook, la sécularité du sionisme n’est que provisoire. Une autre voix rabbinique favorable au sionisme politique était celle du rabbin Reines qui fonda en 1902 le Mizrahi, groupe religieux qui siègera au sein de l’Organisation sioniste mondiale. Pour le rabbin Reines, le sionisme n’a rien de messianique et il faut bien se garder d’y voir le processus de rédemption annoncée par les prophéties. L’adhésion au sionisme relève d’une nécessité historique qui vise à délocaliser le peuple juif persécuté afin de permettre sa survie. De même qu’il existe une obligation religieuse de sauver un individu en danger de mort, il n’en est que plus évident qu’il faut tout faire afin d’assurer la survie du peuple tout entier (c’est en hébreu le principe de Pikoua’h Nefesh shel Hakelal). Est-ce que l'on retrouve ce rejet du sionisme chez les rabbins sépharades ou orientaux ? Les rabbins sépharades et orientaux ont pour leur immense majorité adhéré au projet sioniste dès ses débuts en le considérant comme le processus de rédemption du peuple juif et la réalisation des prophéties. Ils connaissaient parfaitement la dimension laïque du sionisme, mais cette dernière n’a en aucun cas posé un problème d’ordre théologique. N’ayant pas vécu le traumatisme de la Haskala5, ils n’ont pas été
ISRAËL FÊTE SES 70 ANS DOSSIER SPÉCIAL
« Les rabbins sépharades et orientaux ont pour leur immense majorité adhéré au projet sioniste dès ses débuts en le considérant comme le processus de rédemption du peuple juif et la réalisation des prophéties. »
réfractaires à un projet porté par des laïcs et n’ont pas développé de théologie antisioniste. Les propos de Rabbi Moshe Khalfon Hacohen (1874-1950) de Djerba (Tunisie) sont en ce sens révélateurs decet enthousiasme. Il n’hésite pas à qualifier Herzl (1860-1904), le fondateur du sionisme politique, de Moïse et d’Élie des temps modernes. Il envoie des propositions d’organisation structurelle très détaillées aux responsables sionistes et favorise l’achat de terres en Israël par la création d’un fonds et d’une association activiste. Le rabbin Nahouri (1902-1985) de Bône, Algérie, verra dans la création de l’État d’Israël un évènement dont la portée historique est encore plus importante que la sortie d’Égypte et établit un parallèle avec la vision des os desséchés du prophète Ézéquiel. Je crois que cet envoûtement pour le sionisme découle de plusieurs facteurs fondamentaux inhérents à la culture et à la vision du monde sépharade. Tout d’abord, le judaïsme sépharade accordait une importance toute particulière aux études bibliques et avait intégré la prééminence de la dimension territoriale du judaïsme, de l’histoire politique d’Israël et de ses dirigeants. De plus, ils adhéraient à une conception de rédemption naturelle et refusaient l’idée d’un retour miraculeux en terre d’Israël. Les choses se déroulent sous l’angle de la naturalité du monde. En termes halakhiques, la position de Nahmanide a été largement intégrée à la vision religieuse et cette dernière assimile sans difficulté l’idée de conquête militariste de la terre d’Israël, au même titre que de la conquête et des guerres menées par Josué. En termes sociologiques, la conception est communautaire et accepte l’idée d’une diversité d’identités et de niveaux de pratique différents. Il n’est pas question de dichotomie religieuse/non religieuse, mais plutôt d’une ouverture envers tous. Nul besoin de faire appel au messianisme dans la version du rabbin Kook afin de conférer une légitimité à l’action sioniste laïque. Enfin, les sages sépharades étaient attachés à l’étude de la Kabbale qui octroie à la terre d’Israël une dimension quasi cosmique et le retour vers elle est perçu en termes métaphysiques6.
Est-ce que les positions de ces rabbins sont connues ? Si tel n’est pas le cas, comment expliquez-vous que ces figures soient relativement occultées ? Le judaïsme sépharade et oriental a enduré une crise importante au vingtième siècle. Une des composantes de cette crise touche au manque de formation interne de leadership rabbinique d’envergure capable de porter la culture et la vision du monde sépharade. À partir des années soixante, les personnes intéressées par l’étude des textes et la vocation rabbinique iront étudier dans des institutions ashkénazes en Israël, en France (Aix-les-Bains) ou en Angleterre (Gateshead, Manchester). Ajoutons à cela la migration des Juifs marocains vers Israël, la France et le Canada et le temps requis, voire l’impossibilité, afin de reconstituer le cadre culturel nord-africain, mêlé aux efforts d’intégration inhérents à tout immigré. Sur le plan littéraire, les nombreux ouvrages rabbiniques ne sont plus réimprimés, donc plus étudiés, et perdent de leur influence. Il faudra du temps au monde sépharade pour reconstruire cette identité perdue et il semble que la rencontre avec l’ultra-orthodoxie ashkénaze génère, en plus des sentiments d’infériorité sociologique et intellectuelle, un frein au rétablissement d’une voix et d’un leadership légitime puisant aux sources de cette culture. Ces orientations sionistes de rabbins sépharades ont-elles eu une influence sur le monde sépharade ou certains de leurs représentants comme le parti politique Shass? En Israël, le monde sépharade subit une ashkénisation7 rapide tant dans le monde ultra-orthodoxe que dans le monde sioniste religieux. L’émergence du mouvement politique sépharade Shass patronnée par le Grand Rabbin Ovadia Yossef avait pourtant des visées culturelles et religieuses, mais ses dirigeants, pétris aux yeshivots du monde haredi (ultra orthodoxe), ont été totalement dénaturés et ne cherchent légitimité que face à l’Establishment de cette société. D’autre part, une large partie de la population sépharade se définit comme traditionaliste, mais manque cruellement d’outils intellectuels afin de théoriser les fondements de cette identité en termes culturels et halakhiques.
Le rabbin Dr Benadmon sera invité au Festival Sefarad. Dans le prolongement de cette entrevue, il s’entretiendra sur l’actualité du monde sépharade ainsi que sur le judaïsme et les questions de société avec le Dr Sonia Sarah Lipsyc le dimanche 11 novembre de 10 h à 12 h avant de répondre aux questions du public.
1 Voir, Mikhael Benadmon, « La formation rabbinique sépharade « Maarava » au sein de l’institut Amiel », LVS, décembre 2015 2 Voir respectivement la position de rav Yehouda dans le traité Ketoubot 110b du Talmud de Babylonie (T.B) et la position de rabbenou Haim dans la glose des Tossaphot sur
le traité Ketoubot 105a du T.B 3 La tradition rabbinique compte 613 commandements à partir de la Torah, cependant le recensement de certains d’entre eux porte à discussion (ndr) 4 Le parti Agoudat Israël regroupa pendant longtemps des hassidim et des non hassidim appelés également « mitnagdim » ou Lithuaniens. L’un de ses dirigeants fut
le rabbin Yosef Chakh, (1910-2012) qui créa en 1988, le parti « Deguel Athora » (ndr). 5 Mouvement social et culturel, dans le judaïsme d'Europe centrale et orientale, à la fin du XVIIIe et au XIXe siècle, inspiré de la philosophie des Lumières et qui donna
lieu notamment à la création du mouvement réformiste (ndr). 6 Voir à ce sujet, Mikhaêl Benadmon, « Le sionisme enthousiaste du monde sépharade » sur Akadem : http://www.akadem.org/sommaire/cours/histoire-les-penseurs-du-
sionisme-religieux-mickael-benadmon/le-sionisme-enthousiaste-du-monde-sefarade-11-01-2018-97684_4766.php 7 Voir à ce sujet : Armand Abecassis, « Pourquoi beaucoup de sépharades sont-ils devenus des hassidim ? » , entretien avec Elias Levy, LVS, septembre 2015.
Et Yaacov Loupo « Comment les séfarades sont devenus ashkénazes et le restent au sein du courant ultra-orthodoxe en Israël », entretien avec Sonia Sarah Lipsyc, LVS, décembre 2015
MAGAZINE LVS
septembre 2018
39
Monde juif
Talmud à la sauce sud-coréenne
Sylvie Halpern
Par Sylvie Halpern Sylvie Halpern a été toute sa vie journaliste en presse magazine, notamment pendant 20 ans à l’Actualité. Elle a récemment créé Mémoire vive, une entreprise de rédaction d’histoires de vie : à la demande des familles, elle rédige des livres en publication privée racontant la trajectoire de leurs parents. Elle animera un atelier de partage de souvenirs et témoignages biographiques, Mémoire et Encre, au Centre Cummings des aînés dès octobre prochain (Tel 514 343.3510). Sur 50 millions d’habitants, il doit bien y avoir 300 Juifs au pays du Matin calme. Pourtant, plus de 2 000 versions du Talmud y sont proposées en librairie et chaque famille sud-coréenne conserve précieusement la sienne. Mais au fait… de quel Talmud parle-t-on ? Un Monsieur Talmud coréen Johnny Kim ne porte pas de kippa, ne mange pas cacher, et ne va jamais à la synagogue. De toute façon, les synagogues ne courent pas les rues à Séoul. Et puis il n’y a aucune raison que Johny Kim s’impose tout ça ! Aussi élégant et inspiré de mode british que ses compatriotes croisés dans le riche et branché quartier de Hannam-Dong – celui-là même où le Centre hassidique Chabad a établi ses quartiers en 2008, à deux pas de la luxueuse résidence du magnat de Samsung –, ce longiligne quadragénaire asiatique n’a jamais rien eu de juif. Mais à la télévision, aux cours et conférences qu’il donne dans les écoles et les entreprises du pays, par ses publications qui, comme d’autres, se vendent comme des petits pains chauds, ici Jung Wan Kim – alias Johnny Kim - est un Monsieur Talmud. La plupart des Sud-Coréens n’ont jamais vu un Juif de leur vie. Même s’il s’en est glissé parmi les 30 000 soldats de l’énorme base militaire américaine de Yongsan-Gu. Et même si on croise de plus en plus d’hommes d’affaires, de scientifiques ou d’étudiants israéliens dans les rues de Séoul. Mais ce n’est pas grave : dans ce pays réputé pour son barbecue, son taux de suicide et ses émissions élevées de CO2, ce coin d’Asie autant chrétien que bouddhiste et où la moitié de la population se dit athée, on est ouvert à tout, surtout à ce qui peut être perçu comme un pas de géant vers la réussite. Alors le Talmud, pourquoi pas ? Le Talmud comme secret de la réussite « Les Coréens sont obsédés par l’éducation et l’excellence » raconte David Lévy, le nouveau Consul d’Israël à Montréal, qui a été en poste à Séoul de 2012 à 2016 : « La concurrence est énorme là-bas, les hommes travaillent 24 heures sur 24, 7 jours sur 7 et les familles dépensent une fortune pour l’éducation. L’éducation de leur enfant souvent unique, d’ailleurs. » Dès qu’elles deviennent mères, les Coréennes quittent leur emploi et se donnent à plein temps pour faire performer leur petit. En plus de l’école publique, la plupart des enfants fréquentent l’après-midi les hagwons, l’univers fort lucratif des écoles privées, où on les bourre encore plus de connaissances. « Le gouvernement coréen a dû légiférer pour limiter les heures d’étude. Dans le métro de Séoul, il n’est pas rare de croiser tard le soir des enfants de huitneuf ans exténués, pressurisés, qui rentrent chez eux… où ils étudient encore jusqu’à minuit. » 40
MAGAZINE LVS
septembre 2018
Centre Chabad de Séoul
C’est dans cette folle course à l’excellence que la solution a été toute trouvée il y a une quarantaine d’années. Équation au regard des Coréens : malgré les persécutions, les Juifs sont toujours là et réussissent en tout; on les voit contrôler ou être bien impliqués dans les plus grosses entreprises du monde; en un rien de temps, ils ont fait surgir un pays de rêve, une nation start-up. La Corée du Sud, elle, a beau investir à coups de milliards dans son système d’éducation, elle n’a jamais eu de prix Nobel (sauf un de la paix, décerné en 2000 à l’ancien Président Kim Dae-jung… parce qu’il militait en faveur du rapprochement des deux Corées!) alors que les Juifs en raflent 25 % (et qu’il y en a déjà 12 pour le seul petit Israël). Leur secret ? Ce n’est ni la faute à Voltaire ni à Rousseau, mais grâce à la « méthode juive » et à un livre abscons et complexe, vieux de 1 500 ans : le Talmud! Et un peu comme Obélix qui y est tombé enfant, les petits Coréens plongent jusqu’à plus soif dans ce chaudron magique pour acquérir à vie la puissance, la sagesse, l’art de la réussite et l’intelligence des Juifs. En 2013, soucieuse justement de stimuler l’initiative et l’entrepreneuriat, la présidente de l’époque, Park Geun-hye, avait même choisi comme sous-ministre de l’Économie le professeur qui a traduit en coréen La nation start-up, cet ouvrage qui raconte la créativité de l’économie israélienne et fait la part belle au Talmud pour l’expliquer. « Elle était aussi de cette génération qui a été marquée par les récits élogieux des années 70 sur Israël, dit le Consul Lévy. Elle fait partie de tous ces Coréens qui occupent aujourd’hui de hautes fonctions, qui sont convaincus qu’il y a beaucoup à apprendre du peuple juif, et pour lesquels les mots Talmud, kibboutz ou même chutzpah1 n’ont pas de secret! »
Monde juif
Car pendant des décennies, le Talmud a eu droit de cité dans les écoles publiques sud-coréennes et a marqué les esprits. L’ancien champion olympique de patinage de vitesse Lee Kyou-Hyuk (une idole dans son pays, le porte-drapeau aux JO de 2014) a déjà confié qu’il plongeait dans le Talmud dès qu’il traversait une passe difficile. Et invité à une émission israélienne en 2011, l’ambassadeur sud-coréen de l’époque avait même brandi un exemplaire en coréen devant des millions de téléspectateurs ahuris : « Chez nous, chaque famille a au moins un exemplaire du Talmud. Les Coréens veulent percer le secret des Juifs…» Mais aujourd’hui, c’est surtout dans les hagwons, les écoles privées de l’après-midi, qu’on l’enseigne : le mot magique et mystérieux y est la havrouta (étude en binôme) qui a bien peu à voir avec notre tradition - et à lui seul, il garantit un pactole… Lequel des 63 traités du Talmud privilégient donc les Sud-Coréens ? Est-ce la Mishna ou bien son commentaire, la Gemara ? Est-ce qu’ils abordent systématiquement le Talmud en binôme, se relançant sans cesse la balle pour enrichir leur étude? Pour le gros des lecteurs, tout ceci c’est… du chinois. Les livres qui se publient à la pelle en Corée n’ont pas grand-chose à voir avec le texte originel, mais tous les parents aiment les lire à leurs enfants. La plupart du temps, ce sont des contes et des historiettes inspirés, des how-to books, des textes à saveur philosophique, des récits épiques sur la vie de Rabbi Akiba ou Rabbi ben Zakkaï, éminents sages juifs de l’Antiquité et du Talmud. Des ouvrages moralisateurs et abondamment illustrés qui côtoient dans les bibliothèques les fables d’Ésope ou les Entretiens de Confucius. Comme les romans Harlequin, les Talmuds coréens sont partout, jusque dans les gares. En février dernier, à Séoul, il y avait 2 258 titres en circulation. Et bien sûr, les femmes enceintes ne sont pas en reste : certains ouvrages leur expliquent comment porter des bébés intelligents. Cet engouement ahurissant a commencé il y a longtemps sous l’impulsion de deux hommes. À ma gauche, Yu Theo, un brillant étudiant que le gouvernement coréen avait envoyé faire son PhD en Israël dans les années 60 : il a adoré, et rentré chez lui, il l’a dit, a écrit et abondamment parlé à la télévision de ce lointain pays fort et moderne. « C’est lui le messager qui a fait découvrir Israël aux Coréens, dit le Consul Lévy, lui qui a introduit l’idée que les Juifs réussissent grâce au Talmud qui stimule la pensée critique, le questionnement, l’apprentissage par la havrouta… » À ma droite, Marvin Tokayer, un rabbin envoyé à la fin des années 60 au Japon par le rabbin Menachem Schneerson, le leader du groupe hassidique habad ou Loubavitch, pour s’y occuper d’une communauté américaine grossissante, attirée par la croissance du pays. En 1971, il y a publié 5000 ans de sagesse juive : les secrets du Talmud2 - un recueil de biographies de rabbins, de proverbes, de paraboles, de contes et de fables nourris d’éthique juive - qui a rapidement fait un tabac. Il s’en est vendu 500 000 exemplaires au Japon et, par les voies impénétrables du piratage, le best-seller a surgi en Corée. « Et les Coréens adorent les contes », lâche Johnny Kim, un brin moqueur. Lui, du Talmud - le vrai -, il en a entendu parler la première fois, jeune étudiant aux États-Unis, aux cours d’histoire et de culture juives que dispensait Yong Soo Hyun, un proche ami… du Rabbin Marvin Tokayer. Né chrétien dans un pays profondément marqué par le confucianisme – une école philosophique largement basée sur l’ordre et la discipline et qui garantit la réussite par le mérite et le travail –, il a été fasciné par le continent de liberté qu’il a découvert : « En Corée, nous avons toujours eu l’habitude d’écouter ce qu’on nous dit et de mémoriser. Point. Nous n’avons pas de culture du questionnement, nous ne maîtrisons pas l’art du débat, de l’apprentissage interactif, notre système ne leur laisse pas leur place et c’est une catastrophe. C’est cela qui est en train de changer et que nous avons appris des Juifs. »
Aujourd’hui, si comme tant d’autres là-bas, il insiste dans ses cours sur les vertus de la contradiction et de la dialectique, Johnny Kim essaie aussi d’instiller à ses auditoires toute cette richesse qu’il a perçue dans la Torah et le Talmud qu’il a étudiés chaque dimanche pendant trois ans au Chabad de Séoul, avec le Rabbin Osher Litzman. Il n’en est certes pas encore à envisager sa conversion au judaïsme, mais il a les 63 traités du Talmud bien au chaud chez lui et il rêve de les traduire un jour en coréen. « Moi aussi, au début, confie-t-il entre deux gorgées de thé, je voulais essayer de percer le secret de la réussite des Juifs et j’ai été persuadé que c’était lié à leur système d’éducation. Mais plus j’ai avancé dans l’étude, plus c’est toute leur spiritualité qui m’a gagné. J’ai découvert tout l’amour qui se cache derrière les 613 commandements. Et je sais que même les gens les plus riches ont besoin de donner un sens à leur vie, de trouver un bonheur spirituel. Les Juifs l’ont trouvé, voilà le véritable secret de leur réussite. Leur clé! Mais nous, nous sommes un peuple très matérialiste : ce n’est pas l’étude ni la sagesse ni l’amour de Dieu qui attire la majorité des Coréens vers le Talmud. C’est la clé! » S’il s’agit seulement d’une clé… Ce n’est donc certainement pas un hasard si le Rabbin Osher Litzman qui a créé la Jewish Embassy de Séoul en 2008, nous a ouvert grandes les portes de son Chabad, mais n’est pas venu au rendez-vous que nous avions fixé avec lui, Johnny Kim et moi. Comment aurait-il pu cautionner, bavardant sur le Talmud coréen, une approche aussi curieuse – voire instrumentalisée d’un texte fondateur du judaïsme ? Car l’étude – lente, ardue, terriblement difficile – du véritable Talmud incombe prioritairement aux Juifs. Elle relève intensément de l’obligation du commandement d’étude, elle parle à la neshama, l’âme juive, Et a pour seule - mais énorme exigence la sincérité.
Classe de Talmud en coréen pour jeunes adultes
1 De l’hébreu : audace, toupet voire sans gêne… 2 Titre original en japonais : « Yudaya 5000-nen no chie : seiten Tarumul, do hassol,
no himitsu »
MAGAZINE LVS
septembre 2018
41
VIE JUIVE CANADIENNE
Rencontre avec Philippe Couillard, premier ministre du Québec et chef du Parti libéral du Québec Par Elias Levy
Un Bureau du Québec sera inauguré prochainement en Israël, nous a confirmé le premier ministre du Québec, Philippe Couillard, au cours d’une entrevue qu’il a accordée à La Voix Sépharade en juillet. Cette rencontre, qui s’est tenue au bureau du premier ministre du Québec à Montréal, a été aussi l’occasion pour Philippe Couillard de faire le point sur les enjeux et les défis auxquels le Parti libéral du Québec (PLQ) est confronté en cette année électorale. Les élections générales auront lieu au Québec le 1er octobre. Les libéraux sont à la traîne dans les sondages. Remonter la pente, toute une gageure. À quelques semaines des élections, les sondages sont unanimes : la Coalition Avenir Québec (CAQ) est nettement en avance. Croyez-vous que le PLQ pourra renverser cette perspective qui, au premier abord, paraît inéluctable ? En 2014, nous avons démarré la campagne électorale avec neuf points de retard. Pourtant, celle-ci s’est conclue par une victoire majoritaire en faveur du PLQ. Les sondages on les regarde, mais on n’y accorde pas beaucoup d’importance. On se fie beaucoup plus à ce que nos députés nous relatent et à ce que les Québécois et les Québécoises que nous rencontrons sur le terrain nous disent. Oui, nous faisons face à des défis. Mais je crois que nous sommes dans la bonne direction. Comment comptez-vous convaincre les Québécois pour qu’ils vous accordent de nouveau leur confiance le 1er octobre prochain ? Nous allons bien sûr parler, mais pas uniquement, du bilan des quatre années de mandat qui viennent de s’écouler. Un bilan de grande qualité, particulièrement dans les domaines des finances publiques et de l’économie : quatre budgets équilibrés de suite, la diminution de la dette et des paiements d’intérêts inhérents à celle-ci, la création d’emplois à un niveau plus important qu’ailleurs, la croissance des salaires, la baisse du nombre d’assistés sociaux… Tout cela rend possible des investissements dans la santé, l’éducation et les services publics. Nous allons aussi faire des propositions aux Québécois qui répondent concrètement à leurs soucis réels quotidiens. Un autre élément que nous allons souligner est l’incertitude qui règne dans les milieux économiques et dans les échanges commerciaux depuis que le président Donald Trump a décidé de hausser les tarifs douaniers américains. Nous allons rappeler aux Québécois qu’il serait plus sage de garder au pouvoir une équipe expérimentée pour faire face à ces mers agitées au cours des prochaines années.
42
MAGAZINE LVS
septembre 2018
« Un Bureau du Québec ouvrira prochainement ses portes en Israël » Aux yeux d’une majorité de Québécois, l’un des points les plus faibles, et des plus controversés, de votre bilan gouvernemental est la gestion de notre système de santé. Quel bilan faites-vous de votre action dans ce dossier épineux ? La santé est un dossier toujours très difficile parce que, par définition, les ressources sont limitées par rapport à l’immensité des besoins. Mais si on regarde objectivement ce que mon gouvernement a accompli depuis 2014, on constate que la majorité des indicateurs du système de santé se sont améliorés. Plus d’un million de Québécois qui n’avaient pas un médecin de famille en ont désormais un, une baisse sans précédent du temps d’attente dans les urgences, l’ouverture de nouvelles cliniques sur tout le territoire québécois accessibles sept jours par semaine, douze heures par jour, une baisse des prix des médicaments. Il y a bien longtemps que je n’avais pas vu une baisse de la prime d’assurance médicaments. Si on regarde objectivement les choses, on peut dire : le système de santé québécois n’est pas parfait, Dieu sait qu’il faut continuer à travailler, mais il est nettement dans la bonne direction, celle de l’amélioration continue. En ce qui a trait à l’immigration, selon le chef du Parti québécois (PQ), Jean-François Lisée, environ 50 % des nouveaux immigrants n’ont aucune connaissance du français. Il suggère fortement que le gouvernement québécois prenne des mesures pour que le processus de francisation des nouveaux immigrants soit amorcé dans leur pays d’origine, avant leur venue au Québec. Quelle est votre position dans ce dossier important ? L’immigration est un énorme actif pour le Québec. D’après une étude récente, 50 % des emplois créés depuis 2006 ont été occupés par de nouveaux arrivants. Ça veut dire que sans ces nouveaux immigrants, on n’aurait pas le niveau de performance économique que nous connaissons actuellement. Il faut rappeler qu’historiquement, l’im-
VIE JUIVE CANADIENNE
migration au Québec est une réussite. La communauté sépharade est un exemple patent de cette réussite. Les Sépharades se sont parfaitement bien intégrés dans la société québécoise. Aujourd’hui, ils sont un modèle d’intégration pour les nouveaux arrivants. Quand on est dans une situation de pénurie de main-d’œuvre, comme c’est le cas aujourd’hui, suggérer, comme le fait François Legault, une baisse de l’immigration, ce n’est pas responsable comme proposition, c’est antiéconomique. Quant à la proposition de Jean-François Lisée de faire passer aux immigrants des tests de valeurs québécoises, c’est une idée abracadabrante, dont j’espère ne plus entendre parler. Il est vrai que les immigrants ne parlent pas tous le français à leur arrivée au Québec. Mais, le français, ça s’apprend! Quand Carlos Leitao, notre ministre des Finances, est arrivé du Portugal à l’âge de 19 ans, il ne parlait pas beaucoup français. Regardez-le aujourd’hui. Dans nos derniers budgets, nous avons débloqué des fonds importants pour les programmes de francisation. Une autre de nos priorités est que la francisation se fasse aussi dans les entreprises. La meilleure voie d’intégration pour un immigrant est certainement l’emploi. Plutôt que de retarder l’arrivée d’un immigrant sur le marché de l’emploi, il faut au contraire accélérer celle-ci en permettant que sa francisation s’opère aussi sur son lieu de travail. Si vous êtes réélu, un nouveau gouvernement du PLQ continuera-t-il à financer le réseau des écoles privées confessionnelles ? La CAQ est favorable, mais le PQ préconise la fin de ce financement. Oui, à condition que ces écoles suivent le programme éducatif édicté par le ministère de l’Éducation du Québec. C’est ce qu’elles font actuellement. Nous on croit à la possibilité pour les parents d’avoir des choix de milieux d’enseignement spécifiques, mais toujours sous l’ombrelle du programme éducatif du Québec. Quelle est la position du PLQ et de votre gouvernement face à la campagne BDS, qui prône le boycott économique d’Israël ? Je suis totalement opposé à ce type de campagne. L’année dernière, je me suis rendu dans les Territoires palestiniens. Est-ce qu’il y a des griefs légitimes de la part des Palestiniens? Probablement, mais ce n’est sûrement pas avec une campagne comme BDS qu’on trouvera des solutions aux problèmes. Vous avez été le premier premier ministre du Québec à effectuer, au printemps 2017, un voyage officiel en Israël. Vous étiez à la tête d’une importante délégation d’hommes et de femmes d’affaires québécois. Qu’est-ce qui vous a le plus marqué lors de votre séjour en Israël ? C’était ma troisième visite en Israël. La première fois, j’y suis allé à titre privé, avec ma famille, quand je travaillais au Moyen-Orient. Je m’étais alors rendu en auto jusqu’en Jordanie, d’où j’ai traversé le pont Allenby pour me rendre à Jérusalem. Lors de mon deuxième séjour, j’étais ministre de la Santé du Québec. Je me suis familiarisé avec le système de santé israélien et j’ai visité les principaux centres hospitaliers du pays. J’ai toujours eu beaucoup d’admiration pour Israël et le peuple israélien qui tout en vivant dans un contexte d’insécurité constante ont réussi à bâtir un pays démocratique, il n’y en a pas beaucoup dans la région, et une économie prospère, et surtout innovante. Quand on visite Israël, on est frappé par le fait que l’innovation est perméable à tous les secteurs de la société. Israël a bâti un très beau modèle économique. Un des résultats de mon dernier voyage en Israël est qu’un Bureau du Québec ouvrira prochainement ses portes dans ce pays. Les démarches sont en cours.
Si vous n’êtes pas réélu le 1er octobre prochain, votre successeur pourrait-il remettre en question votre décision d’ouvrir un Bureau du Québec en Israël ? J’espère bien que nous serons au pouvoir après le 1er octobre. Ce sera la façon la plus simple de s’assurer que ce Bureau du Québec en Israël sera bientôt fonctionnel. Vous demanderez à mes collègues des autres partis politiques ce qu’ils comptent faire de ce dossier. Nous on pense que ce Bureau est important pour le Québec et pour Israël, qui ont toujours eu des liens très forts que nous devons continuer à renforcer, notamment au niveau des relations économiques, des échanges d’étudiants, de la coopération scientifique entre les chercheurs israéliens et québécois... Comment envisagez-vous les perspectives des relations israéloquébécoises ? Les perspectives sont très prometteuses. Lors de ma dernière visite en Israël, des firmes israéliennes innovantes ont manifesté beaucoup d’intérêt pour le travail qui est réalisé à Montréal dans le domaine de l’Intelligence artificielle par des chercheurs renommés. Il y a un grand potentiel de coopération, surtout dans des secteurs clés : la haute technologie, l’informatique, les technologies numériques, la cybersécurité. En Israël, j’ai visité le centre de cybersécurité. Ce pays subit chaque année de nombreuses attaques cybernétiques. Au Québec, ce qui est moins connu, Hydro-Québec est aussi l’objet chaque année de beaucoup d’agressions informatiques. Le Québec et Israël peuvent donc combiner leurs compétences pour accentuer la sécurisation de leurs réseaux informatiques. Les assises de la coopération israélo-québécoise dans divers domaines sont très solides. À l’aube des élections générales, avez-vous un message à transmettre aux membres de la communauté juive? Qu’Israël et le Québec sont des amis depuis toujours, et le resteront. Les Québécois et les Israéliens continueront à travailler ensemble pour assurer la prospérité de leurs nations et de leurs États respectifs. L’ouverture prochaine d’un Bureau du Québec en Israël est vraiment le signal d’une ère de développement rapide de cette relation qui est très importante pour moi, pour l’ensemble de mon gouvernement et pour ma formation politique.
Philippe Couillard, premier ministre du Québec et chef du Parti libéral du Québec
©Crédit : Edmond Silber
Pour lire l'intégralité de cet entretien avec Philippe Couillard, rendez-vous sur notre site Internet
lvsmagazine.com MAGAZINE LVS
septembre 2018
43
Vie communautaire
Edmond Silber
Alain Klotz
Michel Zgarka
Nos « Shkeuns »* à nous Par Sylvie Halpern
Logiquement, ils seraient plus gefilte fish que dafina. Pourtant à Montréal, ils sont plusieurs « autres Juifs » qui s’activent à dynamiser la CSUQ. Mini-portrait de quelques transfuges ashkénazes. Cherchez la femme ! Il y a seulement deux ans que le producteur Michel Zgarka a rejoint la CSUQ, mais il s’y implique de plus en plus. « C’est vrai que je suis ashkénaze, mais avant tout, je suis francophone » dit ce parisien de naissance qui a suivi enfant ses parents au Québec. Jusque-là, le producteur n’avait jamais songé à s’engager sur le plan communautaire, mais quand on lui a demandé de participer au relancement du Festival du cinéma israélien de Montréal, étant du métier, il a tout de suite accepté. « Et puis ma femme est sépharade : j’adore sa culture, sa cuisine, et surtout ma femme ! » Aujourd’hui observateur au conseil d’administration de la CSUQ, responsable aussi de la sélection cinéma du Festival Sefarad, Michel n’a pas l’intention de s’arrêter là, surtout sous la nouvelle présidence de Jacques Saada : « J’ai toujours perçu, malgré les intermariages, deux mondes juifs différents, sinon opposés : l’un cartésien et tout en logique, l’autre soucieux de bien vivre… Mais nous sommes si peu, nous avons besoin les uns des autres ! » Et même s’il a pu entendre des propos inamicaux – du genre « Ce n’est pas encore un Ashkénaze qui va nous montrer quoi faire ! » - il s’y retrouve pleinement dans cet autre monde juif. Un train peut en cacher un autre ! C’est aussi par son épouse sépharade que le juriste Alain Klotz a connu la communauté et y est devenu très actif, avant même que celle-ci ne soit unifiée : comme secrétaire général, président des élections, membre du conseil d’administration, chroniqueur juridique du LVS, représentant au sein du comité CanadaIsraël et même, en 2006, au congrès des juges de la Cour du Québec… Un engagement multiple et sans faille., Arrivé de France en passant par Israël en 1981, il se souvient qu’au début, son nom très Europe centrale en a fait tiquer plus d’un. Pourtant, c’est dans le rite sépharade que son grand-père alsacien (mais dont les origines remontaient au Maroc et à l’Algérie), celui qui a le plus compté pour lui, l’a élevé. Alors, renouant avec ses racines, il dit avoir trouvé « une vraie famille » dans la communauté de Montréal : « C’est là, en français et selon mes traditions, que je me suis senti d’emblée chez moi. » Question qui taraude : Qu'est-ce qu’une Lipsyc comme notre rédactrice en chef est venue faire dans cette « galère » sépharade1 ? D’autant plus qu’au sein de la CSUQ, Sonia Sarah Lipsyc ne se contente pas de diriger le LVS : elle a créé le centre d’études juives contemporaines Aleph, enseigne, organise des conférences, s’implique dans toutes sortes d’évènements communautaires depuis près de dix ans qu’elle a quitté Strasbourg pour Montréal. « J’ai la chance d’être née à Casablanca, d’un père ashkénaze et d’une mère sépharade et d’avoir eu ces deux héritages. Au fond, yiddish ou ladino, gefilte fish 44
MAGAZINE LVS
septembre 2018
ou chakchouka, ce sont des variations d’interprétation : la partition reste la même ! » Mais si en France, Sonia s’est surtout occupée de son côté ashkénaze (son premier livre portait d’ailleurs notamment sur le théâtre yiddish), c’est à Montréal qu’elle a davantage exploré plusieurs versants de la culture sépharade : « Et c’est beaucoup grâce à cette communauté qui m’a vraiment accueillie et pour laquelle je me donne à fond. Du coup, toutes mes différences ont joué en ma faveur… même ma rigueur ashkénaze ! » Et bien sûr, il y a la langue ! Quand Edmond Silber a débarqué de France au Québec en 1959 et qu’il s’est mis à vendre des trousseaux de mariée à travers la province, il ne parlait pas un mot d’anglais. Alors il a naturellement cherché des Juifs francophones et… il a découvert les sépharades : « Avant, pour moi, un Juif c’était un Juif, point. D’ailleurs quand je me suis marié, ça n’a pas été avec une sépharade, c’était avec une Juive qui parlait français ! » Edmond retrouvait rituellement ses amis chez Vito ou au café Carmel, il a suivi de très près la création de l’Association sépharade francophone, siégé lui aussi sur le conseil de la CSUQ. Mais c’est avec la première intifada que son sang juif n’a fait qu’un tour et qu’il a commencé à s’impliquer publiquement pour défendre Israël : à bombarder Radio-Canada ou La Presse de milliers de lettres, à organiser des contre-manifestations, à créer le site reinfomontreal.com pour combattre la désinformation. « Des remarques sur mes origines ? Jamais. Mais sur les Ashkénazes en général, souvent ! Et comme eux en sortent probablement autant, tout le monde est quitte ! » Quant à moi, je n’ai pas non plus poussé sur une branche d’olivier. Mon arbre a tenu bon dans les frimas d’Odessa et le monde d’hier de Vienne. En France où je suis née parce que mes parents s’y sont réfugiés, nous étions tellement occupés à nous compter qu’il ne m’est jamais venu à l’esprit de faire de distinction : nous étions Juifs et nous étions toujours là… C’est à Montréal que j’ai compris à quel point les pays traversés, les nourritures, les musiques – jusqu’à l’Histoire – nous ont façonnés et différenciés. Et si je sais toujours très bien d’où je viens, je dois aussi tout à la culture francophone et j’écris avec bonheur dans une revue juive qui la sert. Citoyenne du monde dans un Québec qui l’a à cœur !
* « shkeuns», expression sépharade pour désigner les Ashkénazes. 1 L’auteure de ces lignes a emprunté le terme à Molière dans les Fourberies de Scapin (ndr).
DÉCOUVRIR LES bénévoles, professionnels et constituantes de la CSUQ
Vie communautaire
Benjamin Bitton,
de Wall Street à Côte-Sainte-Catherine, de la finance à l’action communautaire Par Martine Schiefer
Après avoir terminé ses études à l’école Sy Syms School of Business de la Yeshiva University de Manhattan à New York, Benjamin Bitton obtient son diplôme en 2002 et décide de rentrer à Montréal pour ses vacances d’été… mais n’est finalement jamais reparti. La CSQ (communauté sépharade du Québec, organisme d’origine de la CSUQ) lui propose dès son retour de prendre en charge Carrière et participation, un projet pour jeunes professionnels destiné à assurer une relève de qualité. « L’idée était pour moi de prendre une pause et de faire autre chose que de la finance avant de retourner dans mon domaine », déclare-t-il. Par contre, il a trouvé dans le cadre communautaire une vraie vocation. Grâce à sa motivation et son dynamisme, le projet connaît un très grand succès. La Communauté décide alors d’engager Benjamin à temps plein pour diriger les programmes jeunes adultes, poste qu’il va occuper pendant plusieurs années. Passé ensuite responsable des activités de collecte de fonds de la communauté, on le nomme directeur du développement communautaire pour encadrer les activités de collecte de fonds, ainsi que plusieurs services communautaires. Devenu directeur général associé
il y a deux ans, ce père de sept enfants est maintenant directeur général de la communauté. Il indique volontiers : « C’est très gratifiant de mettre au service de la communauté son savoir et ses compétences. Mais ce sont aussi les professionnels et les bénévoles qui m’ont appris énormément, qui m’ont donné confiance et la possibilité de m’épanouir dans mon travail. » Ce qui le motive à rentrer tous les jours au travail ? Le désir de faire plus et de réaliser de nouveaux projets. S’il ne compte jamais ses heures, comme bon nombre des employés de la CSUQ, son travail le suit partout et en tout temps. « En tant que nouveau DG, il est important de relever le fait que l'équipe de la CSUQ travaille fort sur la qualité des programmes et des services offerts ainsi que sur son image de marque. Au cours de la dernière année, plusieurs de nos programmes, existants et nouveaux, ont connu des records de participation et de réussite sur le plan de l’équilibre budgétaire. Je profite de cet article pour remercier tous nos donateurs, bénévoles et amis de la CSUQ dont le soutien est indispensable à la réussite de nos projets et bien sûr mon équipe de professionnels qui forme sans aucun doute mon dream team. »
Sarah Mimran,
l ’amour de la communauté : petit on y grandit, grand on le transmet Par Martine Schiefer
Avocate de formation, les grands procès, les grandes causes, la défense d’innocents ont certainement gravé les fondements des désirs professionnels de Sarah Mimran. Pourtant, celle qui déclare volontiers : « J’ai grandi au sein de la communauté et j’y ai toujours été impliquée » a fait une pause dans sa carrière pour occuper un poste plus discret, mais peut-être plus près de ses valeurs afin de se consacrer aux jeunes de la communauté. Sarah est coordonnatrice des collectes de fonds pour le département Jeunesse de la CSUQ ainsi que des nombreux programmes offerts tout au long de l’année comme le Camp Kif-Kef en hiver, le Camp Benyamin en été, le voyage Yahad en Israël et les camps durant la semaine de relâche et de Pessah. Depuis un an à l’emploi de la CSUQ, elle relate avec plaisir qu’elle a passé tous ses étés en tant que campeuse, puis en tant que monitrice et responsable du camp Benyamin. Mais l’été ne lui suffisait pas. Le camp Kif-Kef en hiver l’aura vu aussi faire partie des jeunes
campeurs de sa génération, puis y participer à titre de monitrice et responsable. « J’ai toujours été engagée dans les différents programmes de la CSUQ en tant que bénévole, surtout dans le département Jeunesse et celui des jeunes adultes. J’ai siégé sur différents comités en tant que bénévole. » Les plus beaux souvenirs de sa jeunesse sont ceux passés dans ces camps d’été ou d’hiver. Ces expériences vécues pendant son enfance et son adolescence l’ont marquée au point qu’elle désirait offrir à la génération suivante tout le plaisir qu’elle avait ressenti. Parce qu’ils sont après tout la relève de notre communauté, elle voulait s’assurer de transmettre aux enfants d’aujourd’hui la tentation de séjours exceptionnels, l’occasion de se forger de nouvelles amitiés, des amitiés qui durent, le plaisir d’expériences inoubliables vécues en groupe et des souvenirs qui dureront toute la vie. « Voir les sourires des parents et des enfants à la fin d’un séjour ou d’une journée est un sentiment d’accomplissement et la meilleure récompense possible » déclare-t-elle sans aucune hésitation.
Toute l'équipe de la CSUQ se fait un plaisir d'être à vos côtés, tous les jours, en tout temps. MAGAZINE LVS
septembre 2018
45
Vie communautaire DÉPARTEMENT JEUNESSE
VOYAGE EN ISRAËL En réponse à l’augmentation croissante du nombre de participants, ce voyage qui était jadis offert chaque deux ans, est devenu un voyage annuel proposé aux élèves des secondaires 3, 4 et 5 de notre communauté provenant des écoles juives et des écoles non juives. Cet été, 42 participants ont passé 3 semaines remplies d’activités de découvertes des splendeurs d’Israël. Accompagnés par 4 animateurs bénévoles : Karine Attias, Gabriel Benatar, Alexandre Hazan et Eden Ohayon, nos jeunes ont parcouru Israël de Beer Sheva à Eilat et de Tel-Aviv à la rivière du Jourdain. Parmi les nombreuses activités auxquelles ils ont été invités, le groupe a participé à un échange avec des jeunes de Beer Sheva. Ensemble, ils ont fait de multiples randonnées et ont pu surfer sur les dunes de sable dans le désert du Néguev. Le groupe a vécu des expériences inoubliables comme dormir sous une tente bédouine, faire des balades en chameau, escalader Massada, flotter sur la mer morte, faire du rafting, et voguer sur une croisière à Eilat. Ils ont également visité différents Kibbutzims, musées multimédia, synagogues et usines partout au pays comme celles du Talith et Tefillin et de Soda Stream. Enfin, ils ont péleriné les grands rabbins dans le Nord et fait Kabbalat shabbat au Kotel à Jérusalem. Chaque membre du groupe est revenu à Montréal comblé après avoir eu le plaisir de vivre des moments mémorables. Le coût réel du voyage par enfant est de 5 500 $. Grâce à nos généreux commanditaires de ce programme, nous avons pu rendre le voyage accessible à tous en l’offrant à 3 745 $. La CSUQ a aussi accordé des bourses supplémentaires à plusieurs participants de Yahad 2018 grâce aux fonds recueillis par les activités de collecte de fonds tel que GolfSwing et le tournoi Tennis & Soccer de la CSUQ. Le programme Partnership2gether, affilié au département Israël et Outremer de la Fédération CJA, a aussi soutenu généreusement et financièrement ce voyage pour la portion de Beer Sheva et ses régions. ©Photos prises par Alexandre Hazan
À L'ANNÉE PROCHAINE, TOUJOURS PLUS NOMBREUX !
46
Pour toute information: 514 733.4998, poste 8135 ou 3183
DÉPARTEMENT JEUNESSE
Vie communautaire
NOS PARENTS TÉMOIGNENT
#BeYAHAD Toutes les photos sur
voyage-yahad.com
« Pour notre famille, l’éducation juive et l’attachement à Israël sont des valeurs fondamentales. Notre fils Jonathan a eu le privilège de participer cet été au voyage Yahad 2018 organisé par la CSUQ. Jonathan est rentré à Montréal émerveillé par son expérience. Il a vécu l’action communautaire à Beer Sheva, a fait des visites de sites historiques pendant lesquelles il a pu vivre certains moments importants de notre histoire, il s’est recueilli sur les tombeaux de grands Tzadikkims et a fini son voyage au sein de notre capitale, Yerushalaim où il a pu faire vibrer son cœur et son âme au Kotel. Ce voyage lui a aussi permis de renforcer son identité juive tout en tissant de nouvelles amitiés. Merci à Sarah, Benjamin, les madrichims et tous les organisateurs de ce voyage ! » Vanessa et Patrick Essiminy
« Great job, Sarah & the entire Yahad organization! The Israel Summer 2018 trip was a pleasure to deal with from a parental perspective and the experience of a lifetime for my son, Ethan. The trip was impeccably well-organized from start to finish. The itinerary was remarkable in its scope; it’s hard to fathom how much of Israel my son had the opportunity to see. Ethan had the highest praise for your staff, not only were they responsible, but they really connected with the kids. Speaking of which: my son raved about how well all the kids got along and what a great group they were. I think the following story that Ethan recounted me, typifies the trip best: during their last stay in Jerusalem, the kids were given some free time to shop and browse in the mall. After shopping and eating, the boys, all 18 of them, broke into a spontaneous hora in the mall, singing Am Yisroel Chai. It was such a spiritual and uplifting sight that a couple of rabbis and even the security guards joined in. According to my son, it was the peak experience of the trip (among many other memorable moments) and it was a deeply moving and almost magical experience. That moment said everything about the trip and for that I am eternally grateful. » Mylene & David Hamburg
inscriptions : www.csuq.org
« Un voyage de rêve à 15 ans. Je voulais vous féliciter pour une superbe organisation , des accompagnateurs patients et dévoués et des courriels détaillés qui nous permettaient de vivre avec nos enfants ces moments magiques qu’ils ont partagés . Cet esprit d’équipe et ces échanges ont été ressentis dès le début du voyage. Le choix judicieux des villes et des lieux visités restera à jamais marqué dans leur mémoire. Ce voyage qui est un bouillon de culture pour chacun leur permettra de trouver « leur légende personnelle ». Samuel est revenu grandi de cette expérience et on vous en remercie. BRAVO pour tout ! » Sylvia Derhy
I cannot express my gratitude to your entire team for putting together, working so hard, giving an experience of a life-time and your love and concern for my daughter Haya Bright, and all the students who participated in the Yahad trip of 2018. You shaped and gave history to our children that they will never forget. You accepted each child as an individual, no matter what their cultural background and their observance level. I cannot praise you and your organization enough. I will always be so grateful to know that Haya had such an amazing and worthwhile experience this summer. Again, thank you doesn't seem to be adequate enough, but thank you on behalf of myself as a concern mother who had nothing to be concerned about, and my daughter, who had the best summer of her childhood. Elizabeth and Rabbi Alan Bright
Fondation CSUQ
d’une génération à l’autre en partenariat avec la
47
Vie communautaire DÉPARTEMENT JEUNESSE
CAMP BENYAMIN êtê 2018
*Prix subventionné / Afin de bénéficier de ce tarif, le paiement total doit être effectué au moment de l'inscription
Cet été, le Camp Benyamin a battu tous les records en affichant complet toutes les semaines du 25 juin au 10 août. Plus de 1200 enfants ont pu profiter tout l'été, d'activités plus amusantes les unes que les autres : Zoo de Granby, Parc aquatique du Sommet Saint-Sauveur,, Parc Safari, Sky Tag, La Ronde, Pays des Merveilles, Mega Maze, Gym-X, Maeva Surf, Beach Club, Le Taz, Action Directe, Piscine Jean-Drapeau, Super Aqua Club, Funky Feet, Kids n Motion, Spa Day, Déco Gâteaux et Biscuits, Aquadôme, Woo-Hoo, Mad Science, Bobby Miller Basketball, Funtropolis, Maze n Games et bien plus encore. Une programmation des plus divertissantes avec toujours, un prix très accessible : 145 $ /semaine (promotion à 125 $/semaine). La section Kadima (11-12 ans) est seulement à 175 $/semaine (promotion à 155 $/semaine). et bénéficie d'une activité supplémentaire telle que : Rafting, Paintball, Simulateur d’Avion, Clip n Climb, Sky Zone, Combat Nerf, JetBoat, Amaze, Dark Zone... De plus, la CSUQ s'assure de toujours offrir son programme d’aide financière aux familles qui éprouvent des difficultés.
Toutes les photos sur
camp-benyamin.com 48
Pour toute information: 514 733.4998 poste 8135 ou 3183
DÉPARTEMENT JEUNESSE
Vie communautaire
Tous les soirs mon fils me dit que du bien du camp et qu’il a hâte d’être le lendemain pour y retourner. Merci beaucoup pour tout ce que vous faites pour nos Loulous.
NOS INTERNAUTES TÉMOIGNENT
Thanks for an amazing day my kids had great time !
Bravo à tout le staff ! Sacha est super content de ses sorties et activités!
Yes, Thank you so much for the amazing outings, my kids love it so much!! Keep up the good work
Des souvenirs pour la vie !! Merci! Ça m’a ramené loin, une belle époque. Bravo vous assurer la relève !
Love it
Merci pour tout, la petite était émerveillée de sa journée. Thank you very much!!!
God bless you for this huge endless and various programs. Thank you & Gd bless our community!
LAISSEZ VOS COMMENTAIRES SUR inscriptions : www.csuq.org
@CampBenyaminCSUQ Fondation CSUQ
d’une génération à l’autre en partenariat avec la
49
Vie communautaire DÉPARTEMENT JEUNESSE
Nous y voilà ! Après l’effort, le réconfort ! Nous arrivons au terme de cinq années de partenariat entre la Banque Nationale du Canada et la Communauté Sépharade Unifiée du Québec. Cette alliance a été possible grâce à la générosité de nombreux donateurs qui ont honoré leur engagement tout au long des années mais également à la Banque Nationale du Canada qui nous a soutenu, qui a cru en notre institution communautaire, « LA CSUQ », et sans oublier sa solidarité à l’endroit de nos jeunes. Je suis fier et honoré de pouvoir m’associer à ce projet de longue haleine qui relie la Banque Nationale avec la programmation des activités jeunesse qu’offre le Camp Benyamin, dont
les objectifs visent à attirer la jeunesse d’aujourd’hui pour en faire des leaders de demain. Il est intéressant de savoir que le camp Benyamin, programme de la CSUQ, existe depuis les années 1980, a traversé des décennies et connait toujours un aussi grand succès. De telles sortes, que maintenant, ce sont ces anciens campeurs qui envoient leurs enfants au camp de jour que jadis ils fréquentaient et ce, pour leur permettre de revivre ces merveilleuses expériences et ces vacances inoubliables.
Armand Afilalo
Président de la Fondation CSUQ
En un mot, Merci à vous tous pour l’intensité de votre soutien et la force de votre engagement !
T N E M E T R A P DÉ JEUNESSE
DE LA CSUQ
MERCI À NOS PARTENAIRES
DÉPARTEMENT JEUNESSE
Vie communautaire
Événements à venir
École de ski
CHÉleg Prochainement !
A venir !
De retour !
De 8 à 16 ans
De 6 à 17 ans
De 7 à 12 ans
25 décembre 2018 au 1er janvier 2019
7 semaines de cours au Chantecler 13 janvier au 24 février 2019
Une semaine de sorties excitantes ! 18 au 22 février 2019
Inscriptions, infos, photos
Inscriptions, infos, photos
www.camp-kifkef.com
www.cheleg.com
Inscriptions, infos, photos
semaine-relache.com
NOUVEAU ! Ouverture, octobre 2018 Foyer Jeunesse : Programme après école, Aide aux devoirs, Jeux & activités.
Pour toute information: 514 733.4998 poste 8135 ou 3183 • inscriptions : www.csuq.org
Vie communautaire
Le retour aux sources du jeune leadership de la CSUQ
Yaniv COHEN SCALI
Par Yaniv Cohen Scali, coprésident de la cohorte 2017- 2018 du programme de leadership de la CSUQ
©Photos du séjour prises par Dan Derhy
Et si les Juifs n’étaient pas tous pareils? Et si les différences qui les distinguent étaient aussi importantes que les similitudes qui les unissent ? C’est avec cet esprit que j’ai entrepris cette année le voyage de retour aux sources de la CSUQ. Accompagné de 10 jeunes professionnels montréalais et du Rabbin Benito Garzon de Madrid, nous nous dirigions sur les traces de nos ancêtres pour apprécier l’empreinte que l’histoire a laissée sur nos coutumes et notre identité; mais aussi la chance que nous avons de pouvoir nous dire, aujourd’hui, en 2018, Juif sépharades.
La place Maïmonide à Cordoux, Espagne
Synagogue Shaare Tikva, Lisbone, Portugal
Certains l’appelleront de la chance, d'autres un genre de protection divine que seuls certains ont pu avoir. En arrivant à Lisbonne le 25 juin 2018, nous nous considérions chanceux de recevoir nos valises, car il apparaissait rapidement que certains devraient attendre plusieurs jours avant de les recevoir, mais en sortant de l’aéroport, aux échos des explications de notre guide, le mot chance prend tout son sens. En effet, il nous raconte qu’en 1506, alors que la peste s’abattait sur le Portugal, les chrétiens blâment les juifs pour cette épidémie. À cette époque, les Juifs sont les seuls à se laver régulièrement les mains pour l’ablution des mains ce qui les sauvent de la maladie. Les Juifs, alors déjà appelés « nouveaux chrétiens » ou « conversos », car ils avaient été convertis en masse à l’aide de seaux d’eau bénite, sont massacrés sur la place Rosillo à Lisbonne par l'Église qui promet l’absolution de tous les péchés à celui qui tuera un hérétique. Ce massacre continue jusqu’à l’intervention du roi, qui lui, comptait toujours sur ses « nouveaux chrétiens » pour payer leurs taxes. Dire qu’au 15e siècle, c’est près de 20 % de la population portugaise qui était juive et qu’au 17e siècle elle été réduite au quasi néant. C’est vrai qu’il aura fallu de la chance pour aujourd’hui se dire Juif sépharade d’origine portugaise. Notre périple nous mène ainsi du Portugal à l’Espagne pour observer comment la péninsule ibérique a été riche d’histoire juive pendant des centaines d'années jusqu’à l’époque de l'Inquisition. Dans chaque ville, nous visiterons un quartier juif. Chacun de ces quartiers raconte la même histoire. L’histoire d’une communauté paisible où les Juifs vivaient harmonieusement avec leurs voisins, parfois chrétiens, parfois musulmans. Ils forment des communautés traditionnelles et pratiquent la religion juive dans des synagogues ainsi que dans les maisons. Ils utilisent des mikvés, des cimetières. Tout ce qu’une communauté religieuse pourrait faire de plus normal. Par contre, leurs droits sont toujours limités et ils ne peuvent jamais grimper très haut dans les sphères de la société. Et puis un jour, d’abord en Espagne, puis au Portugal, les politiques de l'Inquisition sont appliquées et forcent les résidents de ces villages à se convertir ou à s’exiler. La persécution des Juifs s’intensifie au fil du temps et il est rapidement impossible de pratiquer sous quelque forme que ce soit. À Tomar, les pierres tombales juives sont utilisées pour bâtir les murailles de la ville.
Palais de l'Alhambra à Grenade, Espagne 52
MAGAZINE LVS
septembre 2018
Vie communautaire
À Tolède et à Cordoue, les synagogues sont converties en église et la vie juive n’existe pratiquement plus. Pendant des générations, les Juifs convertis ne seront pas acceptés par l'Église ou par le peuple espagnol et portugais. C’est dans ce contexte que ces nouveaux chrétiens garderont leurs traditions juives à travers des coutumes altérées pour ne pas éveiller les soupçons de leurs voisins. Ce crypto-judaïsme permettra à certains nouveaux chrétiens de demeurer Juifs pendant des générations.Il se feront appelé marranos. Le mot marranos était autrefois un terme de mépris qui assimilait les conversos à des porcs dès lors qu'ils étaient soupçonnés de rester fidèles au judaïsme. L’histoire des marranes, c’est l’histoire des juifs de Belmonte, un petit village du nord du Portugal que nous avons visité. C’est dans ce village que se sont manifestés les derniers juifs marranes de la péninsule. Pendant près de cinq siècles, ces Juifs se sont cachés du reste du monde craignant encore d’être persécutés pour la pratique de leur religion. Le président de la communauté, Moisés Mendes Henriques Morão nous raconte que lorsque les marranes se sont révélés au monde dans les années 70, plusieurs continuaient d'aller à la messe le dimanche par habitude. C’est seulement dans les années 80 que lui et sa famille ont cessé d’y aller. Depuis 1996, la communauté a une synagogue et depuis tout récemment un musée où des Juifs et non Juifs du monde entier viennent entendre l’histoire des Juifs de Belmonte. À travers les différents règnes chrétiens et musulmans, des piliers de notre histoire se sont démarqués. Notamment, nous visitons la juderia (quartier juif) de Cordoue, ville natale du grand Maïmonide. C’est sur les traces de sa famille que nous parcourrons l’Andalousie en route vers le Maroc comme il l’avait fait dès l’âge de 13 ans pendant 10 ans en route vers Fez après la conquête de Cordoue par les Almohades. Nous passerons par Grenade et l’Alhambra jusqu’au port qui nous mènera vers la porte du Maroc, Tanger. C’est aux petites heures du matin après plusieurs heures de route que nous arrivons finalement à notre première destination en plein cœur de l’Atlas. Dès les premières minutes, nous sommes pris d’une grande
joie; d’un sentiment d’euphorie qui ne s’explique seulement que par l’accueil chaleureux et authentique qui nous est réservé. C’est illuminés de centaines de bougies, un peu comme dans un rêve que nous suivons l’odeur enivrante d’un couscous royal. Au Maroc, le temps s’arrête parfois et ralentit souvent. Chaque moment est savouré, tendre et unique. Le matin venu, une carte postale se dessine à l’horizon. Nous sommes devant une vallée florissante et majestueuse. Un paradis perdu. Est-ce le paradis dont nos grand-mères nous parlaient avec nostalgie ? Peut-être pas, mais nos premiers pas au Maroc sont pleins d’espoir. C’est dans cet esprit jovial que nous continuerons notre aventure. La vie juive n’est plus l’ombre de ce qu’elle était, mais son histoire est maintenue et préservée. Les marocains sont fiers de notre héritage et sont dédiés à la préservation des sites juifs. Ils ne comprennent toujours pas ce qui a poussé les Juifs à quitter le Royaume chérifien. Chacun se permet d’établir son hypothèse, mais dans le souvenir collectif marocain l’harmonie entre les religions a toujours régné. Je garde quelques doutes, mais je m’imagine une vie harmonieuse dans les Mélah de Fez, Rabat et Marrakech. La vie dans les grands Riads était certainement magique, mais notre Shabbat dans l'une des dernières maisons juives dans l'un des Mélah du Maroc, certainement la dernière du Mélah de Marrakech nous aura tout de même permis de vivre pleinement l’expérience culturelle. C’est en tournant cette page d’histoire que nous avons pris le chemin du retour. Dans la file pour entrer dans l’avion se trouve un groupe d'Ashkénazes du New Jersey. Ils étaient fascinés par ce qu’ils avaient vus; fascinés par tant d’histoire juive, de sainteté et de culture. La raison d’être et l’effort mis pour l’organisation de ce voyage s’expliquait enfin : nous sommes Juifs sépharades. Nous sommes descendants d’une riche et magnifique histoire qui doit me rendre fier. Aujourd’hui, plus que jamais, je suis fier de l’être.
ALEPH en mai et juin 2018 Il y eut une étude de Dre Sonia Sarah Lipsyc, le 19 mai au cours de la nuit d’études de la fête juive de Shavouot, à la Congrégation Spanish and Portuguese : « Souviens toi d’oublier et n’oublie pas de te souvenir : au sujet de quelques lois dans le livre de Ruth et la tradition juive » à laquelle assistait un public varié et transgénérationnel. À la suite du dossier spécial du LVS d’avril 2018, une demi-journée thématique a été proposée le dimanche 10 juin au Centre Gelber, consacrée à « L’étude de la kabbale aujourd’hui ». Elle a réuni un panel de collaborateurs et collaboratrices du LVS, Guillermo Glujowsky, Annie Ousset-Krief, Elias Levy, Dre Sonia Sarah Lipsyc et Marc Zilbert pour « L’étude de la kabbale aujourd’hui à Montréal et ailleurs ». Le rabbin Daniel Cohen a donné une conférence sur « Les fondamentaux de la Kabbale » et Dr Audi Gozlan, avocat et professeur de yoga est intervenu sur « La kabbale et le yoga ». Ce fut également l’occasion de lancer, dans une ambiance conviviale, la campagne d’abonnement au magazine du LVS. Dans le cadre du programme interculturel « Pour une citoyenneté réussie entre Juifs, musulmans, Arabes et Berbères originaires d’Afrique du Nord au Québec », Aleph en partenariat avec la Congrégation Or Hahayim a programmé le mardi 5 juin : « Démocratie et Religion ». Eric Yaacov Debroise, historien a présenté son analyse, « Existe-t-il un racisme systémique au Québec et à l’encontre de qui ? ». Dr Sonia Sarah Lipsyc, directrice d'Aleph s’est exprimée sur L’expérience des Juifs comme citoyens à partir de l’adage talmudique : « la loi du pays est notre loi », et Hassan Jamali, ingénieur et écrivain, sur « L’islam à l’épreuve de la démocratie ». Le tout modéré par Charles Barchechat devant une centaine de personnes, toutes intéressées par ce dialogue vivant et cordial. « Influences ou appropriations culturelles », le dimanche 2 septembre 2018 au Centre Gelber sera le dernier événement de ce programme. Il réunira Adil Abara, Evelyne Abitol, Yolande Amzallag, Rachida Azdouz, Dr Sonia Sarah Lipsyc et Dr Chris Silver. Les vidéos de cet événement seront disponibles sur le site d'ALEPH : http://alephetudesjuives.ca/category/une-citoyennete-reussie/
MAGAZINE LVS
septembre 2018
53
Vie communautaire
FESTIVAL DU
ISRAÉLIEN DE MONTRÉAL MONTREAL ISRAELI FILM FESTIVAL
Un immense succès ! Le festival a connu cette année un succès à la hauteur de celui des grandes métropoles d’Amérique du Nord et d’Europe. Dignitaires et artistes du monde du cinéma québécois et israélien étaient au rendez-vous. Placé sous la présidence d’honneur de M. Bernard Landry, ex-premier ministre du Québec, le festival a accueilli, cette année, plus de 4 500 spectateurs qui ont pu savourer le génie du cinéma israélien. Comédies, thrillers, drames et documentaires ont fait partie de la programmation qui a enchanté le public et particulièrement les membres du Jury, présidé par Roger Frappier, producteur de films renommé tant au Canada qu’à l’étranger.
Bernard Landry, président d’honneur du Festival entouré de Chantal et Gérard Buzaglo, co-présidents du festival 2018.
Dolly Mergui, Georgette Bensimon, Gérard Buzaglo, Chantal Buzaglo, Samuel Bibas, Michel Zgarka et Claire Kramer, membres du comité organisateur du festival entourant Noa Biron, lauréate du prix de la meilleure actrice. Absents sur la photo : Martine Bellaiche, Silvia Lebensztajn et Charles Barchechath.
Michel Zgarka, délégué général du festival, Irois Léger, Élie Castiel et Chantal Renaud, membres du Jury, Roger Frappier, président du Jury et Chantal et Gérard Buzaglo, coprésidents du festival.
Jacques Saada, président actuel de la CSUQ, en compagnie de son épouse, de Yury Bedzhanyan, Consul général de Russie et de Michel Zgarka, délégué général du festival.
David Levy, Consul général d’Israel à Montréal et Roger Frappier, président du Jury du festival.
Chantal Renaud, membre du Jury et Noa Biron, lauréate du prix de la meilleure actrice du festival pour le film Montana.
SAVE THE DATE! RETENEZ LA DATE !
Jonathan Burnham, directeur des affaires culturelles et Rotem Seguev, Consule générale adjointe du Consulat Général d'Israël à Montréal.
Élodie Borel, Sabine Malka et Agnès Castiel, professionnelles de la CSUQ avec Chantal et Gérard Buzaglo.
Chantal et Gérard Buzaglo, coprésidents du festival, Karen et Alexandre Abecassis, commanditaires principaux du festival entourant Noa Biron, actrice du film Montana.
Henri Elbaz, président sortant de la CSUQ.
Le prochain Festival du Cinéma Israélien de Montréal aura lieu du 26 mai au 6 juin 2019 54
MAGAZINE LVS
septembre 2018
Vie communautaire
20 Exceptionnellement cette année, le lundi 11 juin 2018, le Golfswing a été remplacé par un Cocktail Bénéfice qui a rassemblé plus d’une centaine de personnes au Restaurant Chiyoko. La CSUQ ainsi que les coprésidents du Cocktail Bénéfice GolfSwing 2018, Raphael Barchichat et Emmanuel Mamann adressent leurs plus sincères remerciements à tous les donateurs, les commanditaires, les invités ainsi que les bénévoles qui ont fait de cette soirée une belle réussite qui a dépassé toutes nos attentes. Votre générosité nous permet de rendre les différentes activités jeunesse accessibles à tous les enfants de notre communauté et nous permet d’assurer la continuité et le développement des programmes jeunesse. Rendez-vous au Golfswing 2019, nous souhaitons beaucoup de succès à l’équipe organisatrice. Au plaisir de vous compter parmi nous !
COCKTAIL BÉNÉFICE
Anaël Abitbol et Emmanuel Mamann
Gabriel Benatar et Raphael Barchichat
Pour voir toutes les photos du Cocktail Bénéfice : golfswingcsuq.com/photos-2018/ ©Photos prises par Gabriel G Cohen
MAGAZINE LVS
septembre 2018
55
Vie communautaire Le dimanche 27 mai dernier, entouré d’un super comité, composé d’anciens membres et également d’une jeune relève ayant comme coprésidents Dr Yves Benabu et Yann Joseph Bouzo, le tournoi Tennis & Soccer 2018 tenu au Club Sportif CDL, a dépassé toutes nos attentes cette année. Les participants ont connu une journée remarquable remplie de leurs exploits et de toutes sortes d’activités agréables. Bravo à toute l’équipe qui a travaillé d’arrache-pied tout au long de cette journée, sans oublier tous nos participants, nos commanditaires, nos donateurs ainsi que nos bénévoles. La préparation du tournoi de l’an prochain est d’ores et déjà en marche. Rendez-vous au printemps 2019 pour une nouvelle partie !
2018
56
MAGAZINE LVS
septembre 2018
Vie communautaire
Assemblée générale du 20 juin 2018 NOUS SOMMES HEUREUX D'ANNONCER L'ÉLÉCTION DE L'HONORABLE JACQUES SAADA À LA PRÉSIDENCE DE LA CSUQ.
L’ Assemblée générale a accueilli plus de 150 participants et a permis d’honorer plusieurs lauréats pour l’excellence de leur contribution au développement et au rayonnement de la CSUQ. Cette assemblée a été l’occasion pour M. Henri Elbaz de dresser un bilan de son mandat. Un message vidéo (https://youtu.be/v8CugtnoaTw) du nouveau président, l'Honorable Jacques Saada, a conclu cette soirée qui a été particulièrement apprécié et applaudi ! Merci à tous nos bénévoles remarquables ! Grâce à vous, nos projets se transforment en succès !
Prix du Leadership au sein des constituantes et organismes affiliés
D Haim Abenhaim, remis par Henri Elbaz, président sortant r
Prix de la Reconnaissance Communautaire
Rachel Elbaz et Eric Choukroun
Prix du Leadership au sein de la communauté sépharade
Hommage spécial du président
décerné à titre postume à Irène Buenavida Z’’L, Chantal et Gérard Buzaglo et remis à son mari M. Victor Buenavida par (remis à leur fils David Buzaglo en leur absence) Mme Rosy Simon Schwartz, présidente de l’AJOE
Prix spécial pour contribution exceptionnelle
Marcel Elbaz, remis par son fils Dr Serge Elbaz
Prix du Leadership jeunesse James Dahan Z’’L
Yaniv Cohen-Scali, Claudia Ouaknine, Alexandre Hazan, Gabriel Benatar, Anael Abitbol et Stacey Amar et Alexia Maman (absentes), remis par Jacqui Dahan, fils de James Dahan Z’’L
MAGAZINE LVS
septembre 2018
57
MY STORY ARY ABITTAN 30 OCTOBRE À L'OLYMPIA
ant r a l i h e l c Un specta olument! à voir abs
billeterie olympiamontreal.ca
Après 2 ans d’absence sur scène, et plus de 15 millions d’entrées au cinéma « Qu’est-ce qu’on a fait au Bon Dieu », « Les Visiteurs 3 », « Débarquement immédiat », Ary Abittan revient sur scène gonflé à bloc, pour nous présenter son nouveau spectacle « My story » comme le titre le laisse entendre, Ary Abittan va revenir sur les différentes parties de sa vie et égrener avec le public, son enfance, son mariage, son divorce, son célibat, sa famille recomposée et ses enfants. Ary Abittan, nous propose une toute autre facette de ce que nous connaissons de lui, il se livre comme jamais.
UNE HISTOIRE D'AMOUR ISRAÉLIENNE ESTELLE GRYNSZPAN Pièce de théâtre Histoire d'amour vibrante entre Margalit, jeune fille plein de vie et d'idéaux et Eli, pionnier idéaliste et kibbutznique de la première heure, engagé dans la « Palmach ». Tout commence à l'été 1942, lors d'une rencontre fortuite à un arrêt de bus. Leur relation se développe, en dépit des difficultés et des dangers de cette période en Palestine de l'époque. Cette histoire d'amour, naïvement racontée par l'héroïne, mêle étroitement les problèmes et valeurs d'une époque passée, et capture de manière forte les personnages et l'atmosphère de l'État d'Israël en construction.
AU COEUR DE L’ANDALOUSIE NETA ELKAYAM ISRAËL
ABIR EL-ABED MAROC
Une soirée envoûtante avec ces deux chanteuses qui nous feront partager leur passion pour la musique andalouse et des fusions musicales inédites.
27 OCTOBRE AU 11 NOVEMBRE
une production
PIONNIER DE L’INTELLIGENCE ARTIFICIELLE
YOSHUA BENGIO
e
Conférenc
29 OCTOBRE AUDITORIUM D'HEC Yoshua Bengio compte parmi les plus grands spécialistes mondiaux en matière d’intelligence artificielle. Informaticien canadien, surtout connu pour ses travaux sur les réseaux neuronaux artificiels et l’apprentissage en profondeur, il a obtenu son baccalauréat en génie, sa maîtrise en science et son doctorat de l’Université McGill. Auteur de nombreuses publications scientifiques, Yoshua Bengio est un pionnier dans le domaine de l’apprentissage profond, un ensemble de méthodes d’apprentissage automatique dans le champ de l’intelligence artificielle.
DE RETOUR CHEZ NOUS JUDITH MERGUI Dans son nouveau One Woman Show, Judith Mergui nous dévoile tout ce qu'on nous a caché sur ces grands rendez-vous de l'existence ! Mais si, vous savez, ces fameuses étapes capitales qui nous mettent une pression folle ! Celles qu'on nous assène depuis l'enfance et sur lesquelles mieux vaut ne pas se louper ! Sauf que Judith a son mot à dire : avec vivacité, elle casse les mythes sacrés, balaye la poudre aux yeux et bouscule les clichés. Toutes ces salades qu'on nous raconte sur la vie ne survivront pas au passage de Judith Mergui ! Si vous croyiez à un long fleuve tranquille, bienvenue dans ce torrent déchainé de rire et d'énergie !
RENCONTRE AVEC DES ENTREPRENEURS INSPIRANTS ENTRETIEN PUBLIC AVEC LE RABBIN ET DOCTEUR MIKHAËL BENADMON SUR L’ACTUALITÉ DU MONDE SÉPHARADE ET D’ISRAËL CONTES JUIFS ET ARABES AVEC MUSIQUE LADINO ET ANDALOUSE
Et bioenrep..l.!us enc
festivalsefarad.ca
Vie communautaire ASSOCIATIONS CSUQ
t r e c n o C
MARDI 4 DÉCEMBRE 2018 À 19 H AU THÉÂTRE RIALTO AU BÉNÉFICE DU PROJET BAR-MITZVOT ISRAËL ET EN L’HONNEUR DE LA FÊTE DE HANOUKKA
Tom Cohen
Lior Elmaleh Michael Abikhzer
60
MAGAZINE LVS
septembre 2018
Théâtre Rialto
Valet Parking
5723, avenue du Parc
Info : 514 734-1687
ELLES ET ILS ONT PUBLIÉ PAR SONIA SARAH LIPSYC Vie communautaire
Éliette Abecassis Le maître du Talmud, Éd. Albin Michel, 2018 L’œuvre d’Éliette Abecassis, l’une des rares auteures françaises à vivre de sa plume, est très diversifiée : essais, romans, scénarios, livres pour enfants. Elle nous offre ici l’un de ses thrillers historico-religieux dont elle a, depuis son premier livre Qumran, le secret. L’action se passe en 1240 à Paris, autour de la maison d’études d’un célèbre rabbin confronté à une accusation de meurtre rituel dont il doit dénouer le mystère et retrouver l’assassin au risque sinon que sa communauté soit massacrée. Ce personnage a existé, il s’agit de Rabbi Yehiel, mais l’auteure avoue bien volontiers, dans divers interviews, que pour les traits de son caractère, elle s’est inspirée de la figure de son père, le professeur Armand Abecassis, l’un des plus importants penseurs actuels du judaïsme francophone. Un livre qu’on ne lâche pas des mains jusqu’à ce que le meurtrier soit trouvé ! Et au passage on apprend ou redécouvre des tas de choses sur l’étude du Talmud et son brûlement par charrettes entières sur la Place de Grève à Paris, le rapport amical ou houleux avec le monde chrétien comme en témoigne la disputation, celle ordonnée par le roi Louis IX à laquelle participa R. Yehiel, la secte des Karaïtes, et d’autres sujets sur le judaïsme du Moyen Âge.
Penina Bitton – Nathalie Bibas Les Éclats du Rocher. Étudier la Thora au cœur du texte, Éd.Lichma, 2018 Les Éditions Lichma, créées et dirigées par Yossef Azoulay en France, produisent depuis dix ans des ouvrages d’études juives de qualité et à un rythme qui force l’admiration. Ce dernier livre est l’œuvre de deux femmes : une enseignante Penina Bitton et une auteure Nathalie Bibas, qui nous offrent des éclats de nos sages sur la parachat hashavoua, ce passage de la Torah que l’on lit chaque chabbat à la synagogue. Les Éclats du Rocher font allusion à cette parabole talmudique qui compare ainsi la parole divine fragmentée en soixante-dix langues ou interprétations. Une lecture hebdomadaire érudite et pédagogique, formule qui a toutes les chances d’être gagnante.
Retour à Séfarad, Éd. Gallimard, 2017
Pierre Assouline
Mon collègue Raphaël Assor qui s’occupe notamment d’accompagner les membres de notre communauté, descendants des expulsés d’Espagne (Séfarad en hébreu) de 1492, désireux d’obtenir la nationalité espagnole, à la suite de « la loi du retour » votée en 2015 par le Parlement a dévoré cet ouvrage en louant sa véracité et l’humour de ce récit du prolixe Pierre Assouline. Et son avis résonne comme la promesse d’une lecture passionnante d’un ouvrage déjà sur ma table de chevet. Mais je ne voulais pas manquer l’occasion dès maintenant de vous signaler ce livre, chers lecteurs du LVS, car ses thèmes sont indéniablement chers à notre magazine.
Léon Askénazi. André Chouraqui à l’heure d’israël, Éd. Albin Michel, Paris, 2018 Il arrive encore que l’on retrouve des inédits dans l’histoire de la littérature ou de la pensée. En voici un, la conversation entre deux érudits du judaïsme : l’un des maîtres de sa génération dans le monde francophone, le rabbin Léon Askénazi (1922-1996), connu sous son nom de totem de scout « Manitou », et André Chouraqui (1917-2007), qui traduisit notamment la Bible hébraïque, le Second Testament chrétien et le Coran (excusez du peu…). Ces deux hommes exceptionnels d’origine sépharade, d’Algérie, conversent ensemble en juillet et août 1987 à Jérusalem où ils habitaient tous les deux. Ils discutent du sionisme, de la Shoah, d’Israël sous de nombreux aspects, du messianisme, des relations avec la Diaspora et traitent aussi des différents dialogues : judéo-chrétien, judéo-musulman et israélo-palestinien. Un régal d’érudition tout à fait accessible que je vous laisse découvrir avec l’introduction du flamboyant universitaire Denis Charbit que nous avons déjà eu la joie d’accueillir à Aleph/CSUQ, l’année dernière. MAGAZINE LVS
septembre 2018
61
GRADUATION Benjamin Cohen Wallace a commencé par l’école primaire Priory School à Montréal, et fait son secondaire à l'École supérieure LCC avant d’entrer pour cinq ans à l’Université Kingston (Ontario) aux termes desquels il a choisi l’Université de British Columbia (Vancouver) pour son doctorat en Philosophie en mathématiques et son Post doctorat. Il est actuellement engagé par l’Université de Vienne (Autriche) en qualité de chercheur. Sa mère Dr Linda Cohen et son grand père Salomon Cohen sont fiers de lui.
NAISSANCES L'equipe de la CSUQ est heureuse d'annoncer la naissance de David Yossef Bitton, fils de Jennifer Esther Bitton et Benjamin Bitton, notre directeur général. Mazal Tov à toute la famille !
Nous souhaitons également un grand Mazal Tov à Ingrid et Albert Levy, sa femme et aux familles respectives, pour la naissance de leur fils Natan Levy.
MARIAGES Le 3 juin 2018 a eu lieu à Hadera (Israël), le mariage de Samantha Benlolo et Liroy Haddad. Mazal tov aux mariés ainsi qu’à leurs parents Toby Benlolo, et Guy et Raquel Haddad
M. et Mme Isaac Mimran ainsi que M. et Mme Daniel Benlolo ont la joie de vous annoncer le mariage de leurs enfants Emmanuel et Belle qui a eu lieu le 17 juin 2018 à Montréal. Nous leur souhaitons un très grand Mazal Tov et tous nos vœux de bonheur !
DÉCÉS Nous apprenons avec peine et tristesse le décès soudain d’un pilier de la Communauté, Mme Lisette Benarroch Z’’L, directrice jusqu’à sa retraire de la garderie du Centre Communautaire juif. Mme Lisette Benarroch, Z’’L, a vécu les balbutiements de la garderie du CCJ en tant qu’éducatrice et a été l’instrument décisif qui lui a donné ses lettre de noblesse. Son amabilité, sa douceur, son sourire affable et son professionnalisme lui ont permis d’être appréciée aussi bien par ses pairs que par les parents, et ce, durant plus de 40 ans. Les enfants, quant à eux, gardent d’elle le souvenir d’une deuxième maman. La communauté perd un membre important, une Grande Dame qui a su se faire respecter et surtout aimer par tous ceux qui l’ont approchée. À Jo, son époux, ses filles, ses gendres et toute sa famille, au nom du président, des membres du conseil d’administration et du personnel de la CSUQ, recevez nos condoléances les plus attristées et soyez assurés de notre soutien en cette douloureuse épreuve. C’est avec une grande tristesse que nous annonçons le décès de M. Mardoché Luck Z’’L, survenu à Montréal, le 25 juillet 2018. Mari exemplaire, père dévoué, aimable, doux et aimant, il s’en est allé rejoindre son épouse adorée et laisse dans le deuil ses enfants, Bob, Jacky, Jonathan et Ruth, ses belles filles Alice Sabbah, Agnès Castiel, et son gendre Roger Autmezguine. Il manquera à son beau-frère Bension Dahan (Israel), ses petits-enfants, neveux et nièces, à Montréal, en France et en Israël ainsi qu’aux nombreux safiots qui l’ont connu et apprécié. L’Honorable Jacques Saada, président de la CSUQ, les membres du C.A. ainsi que le personnel de la CSUQ présentent à la famille attristée ses plus sincères condoléances. La CSUQ présente ses plus sincères condoléances à deux de ses anciens collaborateurs, Danielle Glanz et Charles Oiknine, après le décès de M. Simon Hanania Kakon Z’’L. Merci du fond du cœur à tous les parents et amis qui nous ont manifesté des marques de sympathie lors du décès de notre chère Maman z'l', Mercédes Muyal née Oziel, survenu le 24 mars 2018. Que chacun de vous trouve en ce message l'expression de notre reconnaissance et considère ces remerciements comme vous étant adressés personnellement. Famille Muyal
RECETTES DE CUISINE POUR TOUS LES JOURS ET JOURS DE FÊTES
HOUMOUS AUX POIVRONS GRILLÉS
BOREKAS FARCIS AUX POMMES DE TERRE
Recettes
TEHINA
CROQUETTES DE POULET
B O R E K A S FA R C IS AU X P O M M E S D E T E R R E
H oumous aux poivrons grillés
pa r St ép ha ni e Bo re l *
Ingrédients pour la pâte : 1 verre d'huile, 1 verre d' eau, 1 c à c de sel, 500 g de farine, 1 jaune d’œ uf
pa r Sté ph an ie Bo rel
- 250 g de pois chiches cuits - 3 petits poivrons grillés au four - 3 gousses d’ail - huile d’olive - sel / poivre
Ingrédients pour la farce : 4 grosses pommes de te rre bouillies, 1 gros oignon blanc, 1 pe u d'huile Préparation de la pâte : Dans une casserole, faites chauffer l'huile, l'eau et le sel. Laisser tiédir et verser la farine, remuer jusqu'à obtenir une pâte, la pétrir un peu. Préparation de la farce : Mettre un peu d'huile dans une poêle et faire dorer l'oignon émincé. Écraser à la fourchette les pommes de terre et rajouter l'oignon revenu. Fabrication des borekas : Partager la pâte en petites boules de la taille d'une noix. Étaler en ronds très fins. Mettre une cuillère à café de farce et refermer délicatement en soudant les bords avec un peu d'eau. Dorer avec du jaune d’œuf. Mettre les borekas au four sur une plaque et enfourner 20 minutes à 180 degrés.
* Retrouvez toutes les recettes de Stéphanie sur sa page Facebook @stephncookchef
CROQUET TES DE POULET
Mettre les pois chiches, les poivrons et l’ail dans un robot et mixer. Rajouter 1 ou 2 cuillères d’huile d’olive afin d’obtenir une consistance crémeuse. Saler et poivrer.
Pour 4 pers.
Pour 4 pers.
Pour 4 pers.
Pour 4 pers.
*
Marinade : it de soja ou amande la de re lit 1 , et ul po de s 4 filet bre, 3 gousses d'ail ou riz, 1 c à c de gingem Panure : ture et "par ve", 200 g de corn flakes na 3 œufs, 150 g de farine c de sel 4 c à c de paprika, 1 c à Découper le poulet en grosses lamelles, émincer l'ail finement. Préparer la marinade en mélangeant tous les ingrédients qui la composent. Mettre le poulet dans la marinade et réserver 3 h au réfrigérateur. Pendant ce temps, préparer la panure : écraser les corn flakes à la main grossièrement, les mettre dans une grande assiette creuse, réserver. Mélanger la farine, le paprika, le sel et le poivre dans une autre assiette creuse. Enfin battre les œufs dans une autre assiette. Sortir le poulet et l’égoutter. Tremper les lamelles de poulet dans la farine au paprika, puis dans l’œuf battu et enfin dans les corn flakes. Les disposer sur une plaque allant au four. Enfourner pour une vingtaine de minutes.
* Retrouvez toutes les recettes de Stéphanie sur sa page Facebook @stephncookchef
* Retrouvez toutes les recettes de Stéphanie sur sa page Facebook @stephncookchef
T E H IN A
pa r St ép ha ni e Bo re l * - 1 verre d'huile végétale (pépin de raisins, tourneso l) - 1 verre de graines de sé same Découpez et collectionnez vos recettes préférées
pa r St ép ha ni e Bo re l
*
Dans une poêle, faire dorer les graines de sésame. Quand les graines commencent à sauter, arrêter le feu. Placer les graines de sésame torréfiées dans un robot hachoir, ajouter la moitié de l'huile. Mixer à pleine puissance pendant une minute. Ajouter le reste de l'huile et mixer à nouveau une minute. Continuer de mixer jusqu'à l'obtention d'une pâte bien onctueuse. Variante : sauce téhina Afin d'obtenir une excellente sauce à base de téhina pour accompagner vos plats, rajouter un peu d'eau, du jus de citron, du sel, de l'ail et du zaatar (mélange d’épices). Bien mélanger et réserver au frais 1 h avant de servir.
* Retrouvez toutes les recettes de Stéphanie sur sa page Facebook @stephncookchef
LVS
Je m'abonne 2$
L'abonnement LVS c'est seulement 6 $ au Québec, (soit 1 $ par numéro + 1 $ de frais de port = 2 $ x 3 numéros = 6 $),
Trois numéros par an expédiés chez vous !
ou pour 21 $ dans le reste du Canada et à l’international (possibilité d'envoi dans le monde entier), (soit 1 $ par numéro + 6 $ de frais de port = 7 $ x 3 numéros = 21 $)
Vous pouvez aussi faire un don (coupon à remplir ci-dessous) qui vous donne droit à la fois à un abonnement annuel et à un reçu pour fin d’impôt. (Exemple : pour un don de 36 $ suggéré (6 $ d'abonnement annuel + 30 $ de dons)
Merci de votre soutien. Nous en avons besoin pour la pérennité de votre magazine.
COTISATION ANNUELLE* PRÉNOM :
NOM :
COURRIEL :
TÉL. :
ADRESSE, VILLE :
CODE POSTAL :
MONTANT DE LA COTISATION : MODE DE PAIEMENT :
Chèque n° :
libellé à l'ordre de CSUQ et envoyé au 5151, ch de la Côte-St-Catherine, Montréal, QC, H3W 1M6
Visa
MC :
Exp :
/
Vous pouvez également payer par Paypal en vous rendant le site lvsmagazine.com *Un reçu d'impôt vous sera remis MAGAZINE LVS
septembre 2018
65
Montrez votre intérêt pour Israël ! Démontrez votre solidarité en tant que bénévole pour 2 ou 3 semaines
Goûtez
Max ! u a s r e i its lait u d o r p aux Rend
• Plus économique que la marque prépondérante • Ultra Fort possède 25 % plus de comprimés que la marque prépondérante
les produits laitiers plus digestes
• Figure sur la Liste de médicaments du Québec (RAMQ)
Un voyage en Israël avec une expérience dans une base militaire ! Le programme inclut : hébergement, repas cachères, les sorties, activités À vos frais : billet d’avion, 100$ d’enregistrement, shabbat libre
• Sans gluten • Certification kasher *Anciennement ®
514-735-0272 or montreal@sarelcanada.org 416-781-6089 or toronto@sarelcanada.org Durée des programmes : chaque 3 semaines
Oakville, ON L6H 6R4 • www.sterimaxinc.com • 1-800-881-3550
Disponible à votre pharmacie locale
Nous informons la population que la Communauté Sépharade Unifiée de Québec possède un cimetière communautaire à Beaconsfield avec des lots à prix très abordables.
HEVRA KADISHA
de Rabbi Shimon bar Yohaï Confrérie du dernier devoir
Pour toute information appelez 514-733-4998
URGENCE ?
Appeler M. David Benizri 514-824-7573
LES SERVICES OFFERTS PAR LA FAMILLE PAPERMAN
Visite dans les hôpitaux Visite dans les maisons de Shiva
Emprunt de Sepher-Torah Siddurim
Visite aux cimitières (Shiva, Mois, Année, Nahala)
Livre de Michnayotes
Support religieux à la famille
Mehitsa (sur demande)
pendant le deuil
Nouveaux services offerts à la communauté Minha et Arvit pendant la période d’hiver du lundi au jeudi à 16h
La famille Paperman souhaite à toute la communauté
שנה טובה
Raphaël Ouaknine ( 514 ) 779-8008
3888 Jean Talon ouest • Montréal, QC, H3R 2G8
(514) 733-7101 • www.paperman.com
Porsche 911 Carrera GT3 Cabriolet 2018 1 600 Km 161 900 $*
Contactez
Renny Bettan Directeur des ventes des véhicules d’occasion