quart d'heure e pour l'essentiel
LE PRÉSIDENT GUY PARMELIN ET LA PENTECÔTE
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ÉDITION DE PENTECÔTE 2021 | www.quartdheure.info
COVID
VAINCRE LA SOLITUDE
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Rebondir VÉCU: «JE NE DORMAIS PLUS»
AFFRONTER NOS CRISES... ET LES SURMONTER
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ASCENSION: IL S’EST ENVOLÉ
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Pourquoi ce journal? Quelle est la fête chrétienne la plus importante? Noël est la plus lucrative pour les commerces, Pâques la plus chocolatée. LʼAscension et Pentecôte sont plus reposantes, grâce aux week-ends prolongés. Toutes ces fêtes de notre calendrier ont en commun le fait quʼelles commémorent les étapes de la vie de Jésus-Christ, sans doute la seule personnalité au monde dont on fête lʼanniversaire de façon aussi universelle et constante. Noël célèbre la naissance de lʼenfant Jésus, Vendredi Saint et Pâques respectivement sa mort et sa résurrection, lʼAscension sa montée au Ciel et la Pentecôte son retour, dans la personne de lʼEsprit Saint, auprès de celles et ceux qui lʼont reconnu et qui souhaitent cheminer avec lui. Cette année, nous avons choisi de publier le Quart d’heure pour l’essentiel à lʼoccasion de la Pentecôte et de l’Ascension, deux fêtes qui ont marqué l’ère chrétienne et influencé des générations de croyants, jusqu’à ce jour. En s’élevant dans les cieux, Jésus a dit: «Je serai avec vous tous les jours», une promesse autour de laquelle s’articule ce présent journal. Quart d’heure pour l’essentiel est un média indépendant. Son ambition est de stimuler la réflexion et dʼaccompagner la quête de sens qui habite une écrasante majorité dʼhabitants de la planète. Bonne lecture! La rédaction
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IMPRESSUM Quart d’heure pour l’essentiel est un journal de grande diffusion qui paraît de façon ponctuelle. Existe depuis juin 2006. Il constitue un hors-série du Christianisme Aujourd’hui.
Ont en outre contribué à cette édition: Thomas Feuz, Stephan LehmannMaldonado et Pierre-Yves Zwahlen.
TIRAGE 100 000 exemplaires
IMPRESSION Tamedia Bussigny/Lausanne.
EDITEURS : Alliance Presse, JC2033
ADRESSE DE COMMANDE : www.quartdheure.info info@quartdheure.info
RÉDACTION Maude Burkhalter (secrétariat de rédaction), Christelle Bankolé, David Métreau, Christian Willi.
GRAPHISME Maquette : Alliance Presse, Aubonne
© Alliance Presse, 2021
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Quart d’heure pour l’essentiel est coédité par Alliance Presse et JC2033. Le titre Viertelstunde für den Glauben, son pendant en allemand, a été lancé par le Réseau évangélique suisse en 2003. Alliance Presse, groupe de presse protestant évangélique franco-suisse, édite huit médias pour petits et grands. JC2033 est une organisation chrétienne interconfessionnelle qui prépare le 2000e anniversaire de la résurrection du Christ. Le Réseau évangélique suisse, organisation faîtière des protestants évangéliques en Suisse, ainsi que le Conseil national des évangéliques de France, soutiennent la parution du Quart d’heure pour l’essentiel.
EDITORIAL
Les valeurs universelles de la Pentecôte Affronter nos crises... et les surmonter 4 Ils ont aussi connu l’épreuve 5 Quand l’échec se transforme en réussite 6 «Je serai avec vous tous les jours» Regards croisés
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Rapport de mission - une fiction
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La Pentecôte et l’Ascension, c’est quoi?
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PHOTOS: BEAT MUMENTHALER - ISTCOKPHOTO / COUVERTURE: ISTOCKPHOTO - ADRIAN WIRZ - DR
Ils se sont sentis seuls et en témoignent 12 Apprivoiser l’autre pour sortir de l’isolement
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La résilience est un voyage vers soi
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Elle s’est relevée, grâce à sa foi
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Le bédéiste devenu ami de Dieu
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Ce journal est diffusé dans plusieurs localités de Suisse romande Vous pouvez soutenir cette diffusion par un don:
Chères lectrices et chers lecteurs, Tous les ans, bon nombre de personnes en Suisse attendent l’Ascension et la Pentecôte avec impatience. Cette année, ces deux fêtes tombent au mois de mai - une bonne raison de penser que chaleur, beau temps et bourgeonnement seront au rendez-vous. Beaucoup d’entre nous profitent de ce week-end prolongé pour partir dans le sud, comme en témoignent les légendaires embouteillages au tunnel du Gothard, grands absents de 2020. On a parfois tendance à l’oublier, mais le week-end de Pentecôte est aussi très important dans le calendrier liturgique. Ainsi, comme Noël et Pâques, il est célébré par deux jours fériés dans la plupart des cantons. Le cinquantième jour après Pâques, le Saint-Esprit est descendu sur les disciples, qui ont ensuite répandu l’enseignement de Jésus partout dans le monde. On raconte qu’ils ont subitement été capables de s’exprimer en langues étrangères, ce qui leur a permis d’accomplir leur mission. L’être humain se plaît à essayer d’expliquer les phénomènes qui lui paraissent irréels. Alors, qu’en est-il de cette soudaine maîtrise des langues étrangères? Peutêtre les disciples avaient-ils trouvé une langue comprise par tous, passant par des valeurs universelles comme l’amour, la solidarité et l’empathie, et que l’on peut exprimer sans grand discours? Cette année, le week-end de Pentecôte revêtira une importance particulière pour nous tous. Plus que ces dernières décennies, ici et ailleurs, des personnes ont besoin de solidarité, de compassion et d’aide pour surmonter les conséquences de la crise du coronavirus. Nous pouvons tous leur apporter notre soutien à notre échelle, surtout en ce week-end de fête!
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Guy Parmelin Président de la Confédération helvétique
• CCP 23-2948-3 • IBAN CH46 0900 0000 2300 2948 3 Alliance Presse, Aubonne mention: Quart dʼheure. • ou sur www.alliance-presse.info/don Merci! Quart dʼheure Pentecôte 2021
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SANTÉ MENTALE
L’ANNÉE 2020 A LAISSÉ DES TRACES VISIBLES DANS LE QUOTIDIEN D’UN GRAND NOMBRE D’ENTRE NOUS. ANGOISSE, DÉPRESSION, PEUR ET INSTABILITÉ, COMMENT AFFRONTER ET SURTOUT, SURMONTER CES GÉANTS QUE LE COVID A LAISSÉS DERRIÈRE LUI? IL S’AGIT D’APPRENDRE À REBONDIR.
Affronter nos cris et les surmonter Christelle Bankolé
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«
n ne s’arrête pas sur un échec. Tels sont les mots que mon père m’a adressés suite à un accident de voiture. J’ai alors pu reprendre le volant, un jour, gagnée par la confiance de ce message qui résonne encore en moi aujourd’hui», partage Pessy, la trentaine dynamique. Pourtant, 2020 a été une année compliquée entre les projets professionnels reportés et les ennuis de santé: «Mais finalement, ces difficultés sont devenues des opportunités qui m’ont permis de rebondir.» Pas tous égaux face à l’épreuve Qu’elles concernent une crise sanitaire ou financière, un échec professionnel ou sentimental, l’épreuve et la souffrance ont été le mal commun à l’ensemble de l’humanité cette dernière année, toutes catégories sociales et tous âges confondus. Face à elles, chacun expérimente l’une ou plusieurs de ces différentes étapes et émotions que sont le déni, la colère, le marchandage, la dépression et l’acceptation, précise AnneCatherine Piguet, ergothérapeute et théologienne. Pourtant, nous ne sommes pas tous égaux face à la souffrance. Certains ont plus de force physique et psychique, ou plus de soutien socio-familial que d’autres. Cependant, face à la crise ultime de notre vie, la mort, même les plus forts sont terrassés. C’est pourquoi il est important de s’y préparer. «Il est vrai que nous n’avons pas la même capacité de distance et de seuil de résistance», ajoute Cosette Fébrissy, psychologue. «La perception du monde varie d’un individu à l’autre
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et c’est ce qui nous rend unique.» Pour la spécialiste, la capacité de rebond s’inscrit d’abord au sein de chaque histoire individuelle, familiale et socio-culturelle, selon ce que chacun a déjà intégré. Boris Cyrulnik, qui a introduit le principe de la résilience, explique que cette capacité de rebond permet de vivre et construire au-delà de la difficulté.
Une épreuve n’est ni une faute ni un échec, mais l’occasion de gagner en confiance en soi Accepter la réalité «La première difficulté dans une crise est d’accepter la réalité et qu’on ne vit pas dans le monde parfait qu’on aurait voulu», explique Anne-Catherine Piguet. «L’autre défi vient de la difficulté de s’imaginer un futur», ajoute Cosette Fébrissy. Le décalage entre l’imaginaire et la réalité est parfois très difficile. La capacité de se questionner ou de se laisser interroger permet aussi de se remettre en marche. «La Bible ellemême nous donne à voir ce cheminement. On le voit dans la relation que Jésus-Christ entretient avec ses disciples: “Ne vous rappelez-vous pas? Ne vous souvenez-vous pas?” Jésus n’hésite pas à interroger ses amis et leur donne de l’espérance en les ramenant aux souvenirs du passé, non par nostalgie mais pour les aider à se projeter. Il s’agit donc de compter sur les autres, des personnes compétentes pour nous soutenir et nous aider à reprendre notre route», encourage-t-elle. Et de préciser qu’une épreuve n’est ni une faute ni un échec mais l’occasion
de gagner en connaissance de soi, de ses croyances et ressources pour mieux anticiper le prochain pas. L’espérance, carburant de la résilience Pour les chrétiens, le carburant de la résilience est l’espérance, une confiance paisible qui s’appuie sur la foi en Jésus-Christ. L’espérance selon la Bible dit que Dieu est aimant, fidèle et juste. Tous ceux qui croient en lui peuvent compter sur ses promesses et sa présence qui ne changent pas. Dieu dit: «Je suis avec vous tous les jours, jusqu’à la fin du
monde» ou encore «je ne vous laisserai pas orphelins.» Ces mots sont prononcés par Jésus-Christ à ses disciples avant d’être crucifié. Ressuscité trois jours plus tard, il laissera à ses disciples son Esprit pour les accompagner, leur laissant cette promesse, avant de rejoindre le Père, qu’un jour il reviendrait. C’est cette espérance qui permet aux chrétiens de mobiliser une énergie de vie durable, loin des standards de l’optimisme. La Bible s’en distingue, nous donnant à voir la vie d’hommes et de femmes qui ont fait le choix d’espé-
Trahison et abandon: quand tout s’écroule
ses...
Alors que ma vie ressemblait à un long fleuve tranquille, en été 2016, tout a basculé. J’ai brutalement affronté les mensonges et infidélités répétés de mon mari et cela s’est soldé par un divorce. J’avais la sensation que tout s’écroulait autour de moi. J’ai cru que toutes les sécurités que je m’étais construites n’étaient plus que trahisons, destructions du modèle familial et inconnue professionnelle. Il me fallait tout recommencer à zéro et garder la tête froide pour avancer avec les enfants. Comment ne pas tomber dans l’amertume, la rancœur ou la vengeance?
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J’ai d’abord beaucoup pleuré et crié à ce Dieu qui promet de nous donner un avenir et de l’espérance. Je me suis appropriée des versets spécifiques qui me touchaient. Quand je ne savais plus comment prier tant la douleur était forte, je me rappelais cette parole de la Bible: «Or à celui qui peut faire, par la puissance qui agit en vous, infiniment au-delà de tout ce que vous pouvez demander ou penser...» (Ephésiens 3, 20). J’ai dû pardonner à mon ex-mari afin de me libérer de toutes les émotions négatives destructrices. Cela s’est fait petit à petit.
rer au cœur de situations désespérées. Un processus loin d’être naturel que Jésus, fils de Dieu, expérimente jusque dans son humanité: «Il a lui-même vécu une terrible crise dans le jardin de Gethsémané, avant de souffrir une mort atroce, une lente et douloureuse agonie en étant à moitié nu, cloué et suspendu à une croix», commente Anne-Catherine Piguet. «J’ai l’assurance qu’en dépit de tout ce qui m’arrive,
je peux compter sur Dieu. Je ne suis jamais seule face à l’adversité. Je peux m’adresser à lui par la prière et trouver du réconfort, du soutien et certaines réponses. Bien sûr, Dieu ne me révélera pas toujours pourquoi je traverse telle ou telle crise. Mais c’est certain: il nous aime et nous accompagne aussi bien dans les temps de bonheur que de malheur.»
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J’ai vraiment décidé de croire que Dieu était plus grand que mes épreuves et qu’avec tous les débris de ma vie, il pourrait en reconstruire une nouvelle. C’est dans ce moment très difficile que j’ai vraiment compris que Dieu était au-dessus de tout et qu’il m’aimait par-dessus tout. Je suis passée par une thérapie de relation d’aide qui m’a beaucoup aidée. Et la paix et ma confiance placée en Dieu ont peu à peu transformé ma relation avec mon ex-mari qui est désormais bonne. J’ai aussi rencontré, au bon moment, des personnes qui m’ont fait confiance et donné du travail. Il y a bien sûr encore des choses à régler, mais je crois que Dieu s’en occupe petit à petit et je peux dire que je me sens épanouie dans ma nouvelle vie. Oui, tout est possible à celui qui croit!» Maryline, 40 ans et maman de deux enfants
L’ÉPREUVE, ILS L’ONT AUSSI AFFRONTÉE
Angela Merkel, chancelière fédérale allemande depuis 2005 «Je suis reconnaissante pour tous les moments difficiles que j’ai vécus et toutes les larmes que j’ai pleurées parce qu’ils m’ont rapprochée de Dieu et ont fait de moi la femme forte que je suis aujourd’hui!»
Nelson Mandela, prix Nobel de la paix en 1993 «La plus grande gloire n’est pas de ne jamais tomber, mais de se relever à chaque chute.»
Michelle Obama, auteure et avocate, Première dame des Etats-Unis de 2008 à 2016 «Au lieu de laisser les difficultés et les échecs nous décourager ou nous épuiser, laissons-les nous inspirer. Laissons-les nous rendre encore plus assoiffés de succès.»
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ÉCHECS ET SUCCÈS
L’INVENTION DU POST-IT, LA CRÉATION DE L’AMPOULE ET LA DÉCOUVERTE DE L’AMÉRIQUE, QU’ONT-ELLES EN COMMUN? ELLES COMMENCENT TOUTES PAR UN ÉCHEC. PERSPECTIVES.
Quand l’échec se transforme en réussite Thomas Feuz
se transforme en succès. Mais la route est souvent longue.
l a grossièrement déçu les attentes de sa reine et manqué son but, de loin: Christophe Colomb n’a pas débarqué en Inde, mais a découvert les Bermudes et donc l’Amérique. Partir pour une destination clairement définie et arriver dans un endroit complètement différent, beaucoup en ont fait l’expérience. Il n’est pas rare qu’un fiasco
La naissance du Post-it Il est difficile d’imaginer la vie sans notes autocollantes. Mais tout a commencé par un échec. Spencer Silver, chimiste à la Minnesota Mining and Manufacturing Company (3M), devait mettre au point une super colle dans les années 1960. Mais au lieu de coller uniformément, le produit n’a adhéré que de manière inégale. Le projet a donc
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été mis en veilleuse. Un jour, Art Fry, un autre ingénieur de 3M et membre d’une chorale d’Eglise, s’est mis à chercher une solution à son problème: ses notes manuscrites tombaient sans cesse de ses partitions. Ainsi, il s’est souvenu de l’invention de Spencer Silver et a récupéré ses échantillons. Grâce à la colle spéciale, les notes sont restées collées et ont pu être retirées, puis recollées: le Post-it était né! Depuis les années 1970, environ cinquante milliards de Post-its ont été vendus
par année. Le produit est considéré comme l’un des échecs les plus réussis! Quarante essais... Aussi dans le registre des échecs transformés en réussites, la société californienne Rocket Chemical Company a été sommée de développer un pulvérisateur anti-corrosion pour la NASA. Le produit devait protéger les fusées Atlas contre la rouille. Au total, pas moins de quarante tests ont été nécessaires avant
Des ceintures, vraiment? C’est également vrai pour l’industrie automobile, où de nouvelles idées sont constamment lancées. Preston Tucker est celui qui a eu la brillante idée d’équiper le véhicule Tucker 48 de ceintures de sécurité, d’une sorte de verre feuilleté, de freins à disque et de protection contre les chocs. Des modifications qui ont d’abord été critiquées; en effet, à l’époque on pensait qu’une voiture ayant besoin de ceintures de sécurité ne pouvait pas être considérée comme étant une voiture sûre. Mais Chrysler, Chevrolet & Co. se sont trompés. Aujourd’hui, certaines des inventions de Preston Tucker équipent d’office toutes les voitures.
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Surtout, ne pas abandonner! Les revers sont également à l’ordre du jour chez les champions. La devise de la star suisse du tennis Stan Wawrinka par exemple est une cita-
tion de l’auteur Samuel Beckett: «Essayer, toujours. Echouer, toujours. Peu importe. Essayer, encore. Echouer, encore. Echouer mieux.» L’on peut également prendre exemple sur le constructeur motocycliste Ducati, qui s’est concentré sur le Grand Prix en 2003. Les machines sophistiquées étaient dotées
L'échec et le succès vont de pair. La seue chose qui compte est de savoir qui a le dernier mot de capteurs qui collectaient vingthuit données liées aux performances. Après chaque course, les coureurs étaient interrogés sur leurs impressions. A la fin de la saison, Ducati pointait déjà à la deuxième place, ce qui a conduit à la devise «gagner avant d’apprendre». Dès lors, Ducati a renoncé aux enquêtes et aux analyses et s’est appuyé sur des changements de conception radicaux. En 2004, 60% des composants de la machine étaient neufs - trop peu de pièces testées et éprouvées. L’équipe a donc pris du retard. Suite à cette erreur, les techniciens ont repensé et intégré l’apprentissage systématique dans le processus global. En
2007, le constructeur Ducati a remporté le championnat du monde. Il s’agit donc de savoir rebondir, s’adapter et avancer! L’échec: un nouveau départ En outre, dans l’échec, il est aussi bénéfique d’avoir le sens de l’humour. Il a par exemple fallu beaucoup de temps à Thomas Edison pour que son ampoule fonctionne enfin. On lui a souvent demandé si l’échec n’était pas frustrant. Question à laquelle il avait l’habitude de répondre qu’après tout, il a quand même inventé 10 000 ampoules qui ne fonctionnaient pas... La patience a ainsi permis à l’inventeur d’atteindre son but et à l’humanité d’être éclairée au sens propre du terme. La déception, le chagrin, la peur et la honte paralysent et empêchent de nouveaux développements. Pourquoi? Chaque fin offre la chance d’un nouveau départ! L’échec et le succès vont de pair. La seule chose qui compte, c’est de savoir qui a le dernier mot.
morts. Sa résurrection peut être qualifiée de succès. Les prochains jours seront peut-être l’occasion d’examiner la foi chrétienne d’un peu plus près? Une fois de plus, il n’est jamais trop tard pour une nouvelle tentative ou un nouveau départ!
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... maintenant plus que jamais! La mort de Jésus-Christ sur la croix a également été une sorte d’échec. Le «sauveur du monde» - exécuté comme un meurtrier! Ses partisans ont été choqués et les opposants se sont réjouis. Trois jours plus tard, Jésus est ressuscité d’entre les
Le trait d’Ixène
de parvenir à un produit concluant. C’est d’ailleurs ce qui a donné son nom au produit: WD-40 (Water Displacement, 40 e formule). Lorsque la solution multifonctionnelle a été proposée dans des bombes aérosols à partir de 1958, le produit a vraiment pris son envol. Depuis cinquante ans désormais, WD-40 est l’une des marques les plus reconnues dans le domaine. La persévérance a porté ses fruits!
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DÉBAT
Christ avec nous tous les jours: vraiment? «ET VOICI, JE SUIS AVEC VOUS TOUS LES JOURS JUSQU’À LA FIN DU MONDE»: COMMENT LES COMPRENDRE LES DERNIÈRES PHRASES PRONONCÉES PAR JÉSUS AVANT SA MONTÉE AU CIEL? REGARDS CROISÉS ENTRE CHARLES MOREROD (PHOTO PAGE 9), ÉVÊQUE DE LAUSANNE, GENÈVE ET FRIBOURG ET JEAN-RENÉ MORET (PHOTO PAGE 8), DOCTEUR EN ÉTUDES THÉOLOGIQUES ET PASTEUR DE L’ÉGLISE ÉVANGÉLIQUE DE COLOGNY. 8
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Entretien: David Métreau Que signifie la promesse de Jésus-Christ: «Je serai toujours avec vous»? Charles Morerod (CM): Le Fils de Dieu ne s’est pas fait homme pour lui-même: il n’en avait pas besoin. Il l’a fait parce qu’il nous aime, et il le montre durant sa vie parmi nous. Il rassemble une communauté, il aide les personnes qui souffrent. Cet amour «efficace» ne concerne pas qu’une génération et un lieu. Il peut dire à ses disciples: «Qui vous accueille m’accueille» (Matthieu 10, 41) ou «Dans la mesure où vous l’avez fait à l’un de ces plus petits de mes frères, c’est à moi que vous l’avez fait» (Matthieu 25, 40). De plus, il est présent aussi à travers «nous», notamment lorsque deux ou trois sont rassemblés en son nom. Il est présent dans sa communauté, dans sa Parole, dans l’eucharistie, et nous n’avons pas à avoir peur. Jean-René Moret (JRM): Jésus-Christ donne cette promesse peu avant son départ de cette terre. Il est Dieu venu vivre parmi les hommes. Dieu s’est mis à notre hauteur pour que nous puissions
le connaître. Ses disciples ont vécu avec lui pendant environ trois ans et ont appris à le connaître. Ils ont perçu son amour. Dieu est toujours présent, en tout temps et en tout lieu, ce n’est pas une nouveauté. La nouveauté est que le Dieu proche, humble, accessible qui s’est fait connaître en Jésus-Christ, reste avec nous. La proximité avec Dieu qui s’est fait homme ne se limite pas à trois décennies autour de
«Dieu a choisi de descendre dans notre monde et nos problèmes. Il a subi nos souffrances.» l’an zéro, mais reste possible pour toujours. Cela veut dire que l’on peut connaître Dieu, qu’il ne reste pas un mystère impénétrable. En effet, Dieu peut nous comprendre. En Jésus-Christ, Dieu a vécu une vie humaine, connu les difficultés, la douleur, le deuil, la faim, la solitude, le rejet, même la torture et la mort. Dieu pourrait se protéger de toute difficulté, mais il a choisi de descendre dans notre monde,
dans nos problèmes et de subir nos souffrances. Quel est le contexte de ces derniers mots du Christ avant son Ascension? CM: Les disciples restent marqués par la peur apparue à la croix. La présence ponctuelle du Ressuscité les comble de joie et les rassure, mais pas totalement, et ils se demandent encore ce qui va arriver: «Seigneur, est-ce maintenant le temps où tu vas restaurer la royauté en Israël?» (Actes des Apôtres 1, 6). Jésus leur explique comment il sera encore présent: «Vous allez recevoir une force, celle de l’Esprit Saint qui descendra sur vous. Vous serez alors mes témoins à Jérusalem,
dans toute la Judée et la Samarie, et jusqu’aux extrémités de la terre» (Actes des Apôtres 1, 8). L’Ascension n’est pas le début d’une absence, justement parce qu’elle précède la Pentecôte, et avec elle une autre forme de la présence du Christ, l’Esprit (Jean 14, 16-17).
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JRM: A Pâques, Jésus est mort crucifié, puis il est ressuscité. Pendant quarante jours, il a encore été physiquement présent avec ses disciples, pour les assurer de sa résurrection et les préparer à la suite de leur mission. Car Jésus fait cette promesse dans le cadre d’une mission qu’il confie à ses disciples. Il leur dit d’aller dans le monde entier, de faire des disciples, de les baptiser en son nom et de leur apprendre à obéir à tout ce qu’il a enseigné. Pendant sa vie, JésusChrist a fait connaître qui Dieu est vraiment. Il a aussi enseigné une nouvelle manière de vivre, d’être humain. Il a vécu une vie centrée sur l’amour de Dieu et l’amour pour tous. Ses disciples doivent répandre ce message de réconciliation avec Dieu et entre les humains - par l’exemple et la persuasion, non par la force. JésusChrist les assure qu’il est avec eux dans cette mission. Que répondez-vous à ceux qui disent que cette promesse n’est pas vraie, au vu des souffrances, injustices et épreuves auxquelles nous sommes tous confrontés? JRM: Je comprends bien leurs interrogations ou leur colère. Moi aussi je vois
beaucoup de souffrance et de difficultés autour de moi. Moi aussi je voudrais parfois que Dieu règle tous les problèmes, protège les innocents et remette les oppresseurs à leur place. Cependant je me rappelle que Jésus-Christ n’a pas
promis que la vie serait facile, mais il a promis d’être présent. Sa présence est un réconfort, d’autant plus qu’il s’est «mouillé» en subissant ces difficultés, cette injustice et cette souffrance. Je me rappelle aussi que beaucoup de ces injustices et de cette souffrance sont causées par des êtres humains. Je demande à Jésus-Christ d’être avec moi pour me permettre d’agir avec justice, de soulager la souffrance et de montrer l’amour de Dieu autour de moi. Plus nous voudrons que Jésus soit présent, plus nous verrons le résultat de sa présence. Cette promesse estelle toujours valable en 2021? Pour qui? Comment la vivre? CM: Si cette promesse n’impliquait pas tout moment de l’avenir, elle ne signifierait rien. Ceci dit, Jésus-Christ exhorte ses disciples à la vigilance. On peut mettre cette parole en lien avec une
grande question: «Le Fils de l’homme, quand il viendra, trouvera-t-il la foi sur la terre?» (Luc 18, 8). Il est toujours là, mais le reconnaissonsnous, sommes-nous avec lui? Il est possible de faire confiance à sa promesse si nous y incluons l’aide qu’il nous donne. Si le Christ veut rester avec nous, en connaissant nos «fluctuations», il veut aussi nous aider, et «ce qui est impossible pour les hommes est possible pour Dieu» (Luc 18, 27). JRM: Tous les jours jusqu’à la fin du monde, cela inclut bien sûr 2021! En un sens, cette promesse est valable pour tous. Dieu promet qu’il est proche de tous ceux qui l’appellent avec sincérité. Mais Jésus promet plus que cela, il promet sa présence au quotidien. Il la promet à ses disciples, et à tous ceux qui deviendront à leur tour ses disciples. Etre disciple, cela signifie entrer dans une relation proche et harmonieuse avec Dieu, se mettre à l’écoute de sa volonté et se laisser transformer pour refléter son projet d’amour pour l’humanité. Ce n’est pas un prix à payer, ce sont de bonnes choses qui viennent toutes ensemble, comme une sorte de multipack. On ne peut pas avoir Dieu dans sa vie sans qu’il la transforme, pas plus qu’on ne peut épouser une décoratrice d’intérieur et garder un appartement chaotique, sale et défraîchi! Mais pour qui accueille Dieu avec la volonté de le laisser changer tout ce qui le demande, sa promesse est absolument certaine, il sera là!
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NOUVEAU
«Ce récit passionnant d’une romancière romande vaut vraiment le détour!» L’auteure conduit ses lecteurs, de chapitre en chapitre, de Genève à Los Angeles par le vol NGL 21. Le texte est limpide, clair, inspirant. Les rebondissements successifs maintiennent un suspense qui tient en haleine. Ce roman met en scène des sœurs jumelles que les circonstances de la vie séparent quelques jours après leur naissance. Les personnages sont hauts en couleurs, faciles à imaginer et nourrissent le fil du récit. La fin est si étonnante qu’elle ne manquera pas de tirer les larmes de son lecteur, tant elle est juste.
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FICTION
UNE RÉSURRECTION ET UNE DISPARITION ONT DÉFRAYÉ LA CHRONIQUE AU 1ER SIÈCLE. RÉCIT DE DEUX ÉVÉNEMENTS QUI ALLAIENT CHANGER LE MONDE.
Rapport de mi Pierre-Yves Zwahlen, romancier, auteur notamment de Lucius, la défaite des vainqueurs (éd. Prétexte)
L
e préfet de la dixième légion, Maximus Rachiticus, était affalé dans ses coussins, en proie à une crise de goutte, qui avait la fâcheuse tendance à devenir chronique. Il était d’une humeur épouvantable et le garde de faction faisait tout son possible pour se faire oublier quand soudain, un remue-ménage les fit sursauter tous les deux. - Que se passe-t-il? Qui ose me déranger dans ma sieste? hurla le préfet. En guise de réponse, il vit entrer dans l’immense salle de réception où il se reposait les deux êtres les
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plus étranges que la Légion ait pu enfanter: un petit gros et un grand échalas, tous les deux ayant l’air de tomber d’Uranus plutôt que de Mars. - Oh non, pas eux! soupira Maximus Rachiticus. Mais déjà les deux hommes se figeaient devant lui dans un salut approximatif. - Décurion Circonflex et légionnaire Simplex au rapport, chef! - Au rapport de quoi? Je ne vous ai pas envoyés en mission à ce qu’il me semble! - Il est parti, chef! répondit le décurion. - Qui est parti? - Le mort, chef! - Quel mort? De quoi parlez-vous, et où est-il parti votre mort? Vous pouvez essayer de répondre à une question simple? - Ça fait quatre questions, chef! remarqua Simplex.
- Le mort qu’on devait surveiller pour pas qu’il sorte de son tombeau, même que ce n’était pas possible qu’il sorte vu qu’il n’y avait pas de poignée à l’intérieur du tombeau! Vous vous rappelez, chef? - Ah, celui-là! maugréa le préfet. - Parce qu’il y en a eu des autres, chef? Il faudrait s’inquiéter alors, ce n’est pas très catholique tous ces morts qui se promènent partout! - Bon! coupa sèchement Maximus Rachiticus, que s’est-il passé avec ce mort? - Ben en fait, on ne sait pas trop si c’est juste de l’appeler le mort, vu qu’il est plus trop mort... Avec Simplex on s’est dit qu’on pourrait l’appeler le mort qu’est plus mort, mais c’est un peu long, vous ne trouvez pas, chef? - Il s’appelle Iéshoua votre mort! Mais comment savez-vous qu’il n’est plus mort? - Parce qu’on le voit partout! chu-
chota Simplex à l’oreille du préfet. Celui-ci, dégoûté, essuya son oreille inondée des postillons du légionnaire. - Qu’est ce qui te prend à venir léchouiller mon oreille! beugla-t-il. Et comment ça, on le voit partout? - Chut! reprit Simplex, il est peutêtre là, il peut nous entendre. - Bon, on se calme et on reprend tout depuis le début! Décurion, faites-moi un rapport précis et circonstancié des événements. - Ben, commença Circonflex, vous vous souvenez du mort qu’on devait surveiller. Quand on a vu qu’il était plus dans son tombeau, mais qu’il se promenait dans le jardin on a décidé de le suivre... - Oui, je sais tout ça, vous me l’avez déjà dit! s’énerva le préfet. - Ce qu’on ne vous a pas dit c’est que comme on est curieux, on a décidé de se remettre sous la couverture et d’aller voir ses amis.
- Je ne comprends rien à ce que tu racontes! Quelle couverture? - Ben celle que vous nous avez donnée la dernière fois, d’être marchands de tissu, même que moi… - C’est bon, c’est bon, j’ai compris! Vous avez repris votre déguisement de marchands de tissu et vous avez profité de cette couverture pour vous intégrer au groupe des fidèles de Iéshoua. - C’est exactement ce que je viens de vous dire! fit remarquer Circonflex d’un ton boudeur. - Ensuite? s’impatienta Maximus Rachiticus. - Ensuite, euh, ah oui! Ensuite, on est tous allés dans une grande pièce à l’étage d’une maison. Là, les gars ont commencé à faire des prières... - Il y avait des femmes aussi, le coupa Simplex, même qu’il y en a une qui... - Oui, il y avait des femmes aussi, reprit le décurion. Et c’est alors qu’il est venu, le mort. Enfin, Iéshoua si vous préférez. Les autres étaient raides de trouille. Normal, ce n’est pas tous les jours qu’on voit un mort qui parle. Alors, Iéshoua leur a dit de ne pas s’inquiéter, que tout était en ordre et que c’était bien lui. Ils ont discuté comme ça un moment. Avec Simplex, on s’ennuyait un peu, rapport au fait qu’on ne comprenait pas tout. Il parlait
de royaume qui allait venir, de message à apporter au monde entier, de paix, d’amour, d’espérance. Enfin des trucs de religieux, quoi! Au mot «royaume», Maximus Rachiticus s’était relevé dans ses coussins. Il étouffa un juron de douleur avant de s’exclamer: - Royaume, il a parlé de royaume? - Oui, il a dit qu’il était plus très loin et que ses amis devaient annoncer sa venue. - Des Romaines, si vous voulez mon avis! risqua Simplex. - Des salades, corrigea le décurion. Oui, c’est bien ce que je pensais aussi, mais ce matin, il a réuni tout le groupe et on est partis faire une promenade. - J’aime pas les promenades! ronchonna Simplex. - On est sortis de la ville et on a pris la route en direction du mont des Oliviers. Tu visualises, chef? - Je vous suis, continuez, soupira le préfet. - En route, ses amis lui demandaient des trucs à propos du royaume. Ils voulaient savoir quand il allait venir et ils avaient l’air impatients. Mais lui, il leur a encore dit que ce n’était pas lui qui décidait et qu’ils verraient bien quand ça se passerait, mais qu’en attendant, ils devaient aller vers sa Marie et jusqu’au bout de la terre
pour dire à tout le monde que le royaume arrivait. Il leur a encore dit qu’il allait leur envoyer un copain à lui qui les consolerait et qu’ils ne seraient plus jamais seuls. - C’était beau comme il parlait. On l’aurait écouté des heures. Il y avait beaucoup de paix et d’amour dans ses mots. C’est dommage que vous n’étiez pas là, chef, il aurait sûrement pu faire quelque chose pour votre goutte! - Et c’est alors qu’il est parti! reprit Circonflex. - Parti, parti où? s’énerva Maximus Rachiticus. - Parti au ciel, comme ça! Il est monté et puis il a disparu dans les nuages. Nous, on est restés là à regarder en pensant qu’il allait retomber, mais non! C’est alors qu’un gars est arrivé et nous a dit de ne pas regarder comme ça en l’air, rapport au torticolis et que de toute façon, il allait revenir. - Sûr, chef! Il va revenir s’occuper de votre goutte! - Revenir, mais quand? - Bientôt, il a dit. - Bientôt, c’est vague! - Oui, mais c’est mieux que jamais et vous savez, chef, j’ai un peu l’impression qu’il n’est pas vraiment parti, qu’il est toujours un peu là, dans mon cœur! Suffit d’y croire, chef!
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ission JÉSUS, PEUT-ON SE CONFIER EN LUI?
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Dieu mʼaime La chose la plus importante que tu dois savoir est que Dieu tʼaime parfaitement! Son amour pour toi est sans limites et sans conditions. Dieu tʼa créé pour être dans une relation dʼamour avec toi. Le plus grand désir de Dieu est que tu connaisses personnellement cet amour et que tu découvres le véritable sens de ta vie (La Bible, 1 Jean 4, 16; Psaume 16, 11). Je vis sans Dieu Pourtant, nous les humains, nous ne voyons pas lʼamour de Dieu. Nous cherchons un sens et des résultats pour notre vie, mais nous ne cherchons pas Dieu. Nous nʼavons pas confiance en lui et ne prenons pas au sérieux les limites quʼil nous fixe. La Bible appelle cela: le péché. Celui-ci nous sépare de Dieu et influence négativement les relations entre les humains; il nous sépare de la vie telle que Dieu lʼa prévue pour nous (Romains 3, 23; Esaïe 59,2).
Jésus est mort pour moi Malgré notre péché, Dieu nous a toujours aimés. Il est allé très loin pour nous montrer son amour. Dieu qui est sans défaut, a envoyé Jésus-Christ, son unique fils, sur la terre. A cause de nos choix, nous méritons la mort. Mais en mourant sur une croix, Jésus a payé, à notre place, les conséquences de notre péché. Jésus est mort; il est revenu à la vie. Il nous a réconciliés avec Dieu. Lorsque nous croyons en Jésus, nous expérimentons lʼamour de Dieu et le don de la vie éternelle (Jean 3, 16; Pierre 3, 18). Je décide de suivre Jésus Dieu a tout fait pour te montrer combien Il tʼaime. Par Jésus-Christ, il tʼoffre une vie pleine de sens. Tu as maintenant un choix à faire. Tu peux refuser ce cadeau ou demander à Dieu de te pardonner de lui avoir tourné le dos et dʼavoir dépassé ses limites. Ainsi tu peux décider de changer de vie et faire confiance à Jésus-Christ. Quel est ton choix? (Jean 1, 12; Apocalypse 3, 20). THEFOUR.COM
DES JOURS FÉRIÉS ET UNE PROMESSE FORMIDABLE Les ponts du mois de mai sont les bienvenus pour tous ceux qui profitent ainsi de quelques jours de congé supplémentaires, le temps clément du printemps retrouvé. L’Acension et la Pentecôte, à dix jours d’intervalle, marquent deux événements de la vie de Jésus-Christ, au premier siècle de notre ère. Verbatim du 1er siècle A Pâques de cette année-là (en l’an 30 ou 33 après J.-C.), Jésus-Christ a été crucifié par les Romains, alors au pouvoir au Proche-Orient. C’est sous la pression des élites juives de l’époque que Ponce Pilate, gouverneur de la Province de Judée depuis l’an 26 ou 27, a décidé de crucifier ce prédicateur non-violent mais agitateur, qui affirmait être le fils de Dieu. Il a été cloué sur une croix, selon la tradition de l’époque, aux côtés de deux autres brigands. L’Ascension, une promesse La Bible raconte que les proches du Messie l’ont déposé dans une tombe, mais que trois jours plus tard son corps avait disparu. Ses disciples, mais aussi des Romains, témoignent qu’ils l’ont vu ensuite, à plusieurs reprises. Quarante jours après sa résurrection, le Christ s’est élevé dans une nuée et a disparu. Avant son «Ascension», Jésus-Christ a promis une chose à ses amis: «Le Saint-Esprit descendra sur vous.» L’essor du christianisme C’est cette promesse concrétisée dix jours après par une apparition, qu’on qualifierait de mystique aujourd’hui, qui est marquée par la Pentecôte. Un vent a soufflé sur ses amis rassemblés. Ils ont été visités par l’Esprit Saint et se sont mis à parler en toutes sortes de langues. Au point où 3000 personnes se sont tournées à la foi chrétienne ce jour-là. La Pentecôte constitue un événement phare inattendu par les disciples du Christ, qui après l’Ascension se sont retrouvés pour la seconde fois en quarante jours, sans leur maître. Le Saint-Esprit descendu sur eux a donné au christianisme une impulsion qui continue d’animer chaque génération de croyants, avec cette promesse du Christ: «Et voici, je serai avec vous tous les jours jusqu’à la fin monde.»
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VÉCU
Ils se sont sentis seuls La solitude: l’occasion de faire la paix avec soi-même Moisés, 28 ans
Briser la solitude en allant vers les autres
Je connais la solitude, ce sentiment de manque d’affection sur le plan social et sentimental. Depuis un an, je ne sais pas très bien comment interagir avec les autres. Le pouvoir de la compagnie physique ne sera jamais comparable à une image sur un écran. Alors je contacte certains de mes amis pour organiser des rencontres à l’extérieur et sentir à nouveau qu’on a un lien. Cela m’a aidé à surmonter l’angoisse de l’isolement. Mais en même temps, la solitude en soi n’est pas mauvaise et elle peut même nous apprendre beaucoup de choses. On peut craindre de faire face à soi-même, ses craintes, ses défauts, le «bruit» de ses pensées et émotions, sa culpabilité, etc. Mais c’est peut-être le moment de faire la paix avec soi-même, de se pardonner et d’accepter le pardon de Dieu grâce à l’œuvre de Jésus-Christ. Dans le silence de la maison, on est physiquement seul, mais en esprit on ne l’est jamais (Matthieu 28, 20). Je n’ai
devant la télé, alors je partage mon temps entre la lecture, la prière et le travail physique. Durant la journée, je pars faire des randonnées, je fais mon jardin et je coupe du bois. Pour moi, le toucher est très important. J’étais autrefois infirmier à domicile. Alors face à la solitude, la clé est désormais de m’occuper des autres. Avant, je me rendais chaque hiver à Madagascar. Je m’occupais des pauvres et cela me faisait du bien. Pour la première fois je n’ai pas pu m’y rendre cette année mais je ne m’en plains pas. Je rends service à droite et à gauche. Je vais visiter les malades et me rends souvent dans les maisons de retraite même si c’est un peu plus compliqué aujourd’hui. Je vois la joie des résidents de me retrouver: j’essaie de leur apporter quelque chose et de les encourager. La solitude, on la brise en allant vers les autres. Donner et se montrer généreux, cela comble, qu’importe l’origine de la solitude.
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Henri, 70 ans
pas peur de la solitude, elle m’a appris plusieurs leçons: je suis sûr de qui je suis, je n’ai plus besoin de la reconnaissance des autres pour vivre et j’ai pu passer davantage de temps avec Dieu. Peu à peu, j’ai compris cette solitude et j’ai appris à l’apprécier. De plus, j’ai également appris à m’entourer. Malgré la situation, il est nécessaire de trouver un juste équilibre, car nous passerons peut-être plusieurs années avec ce virus et nous devrons accepter de vivre avec. Mais malgré la pandémie, je sais que je ne douterai jamais de l’amour de Dieu et qu’il ne me laissera pas seul.
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Je suis veuf depuis trois ans, après plus de quarante ans de mariage. J’ai passé trois années sans recevoir aucune visite. Au début, je cuisinais, j’invitais du monde et les gens venaient. Ma femme a eu un cancer du pancréas douloureux. Avant son départ, il y avait toujours beaucoup de monde à la maison, mais ensuite, plus personne. J’ai été surpris d’entendre plusieurs personnes faire le même constat que moi: on ne vient pas visiter quelqu’un qui a perdu un être cher. J’habite dans une vallée alsacienne et ma maison se situe au fond d’une clairière. Je suis seul toute l’année. Quand je rentre à la maison, c’est le calme complet. J’éprouve la solitude le matin et le soir parce que je ne veux pas fuir
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«Je ne peux pas retourner en Australie» Mélissa, 29 ans L’an dernier, je montais dans un avion depuis l’Australie vers le Royaume-Uni. Trois semaines après mon arrivée, le monde entier a commencé à se verrouiller. Ce qui était censé être un court séjour d’études s’est très vite transformé en un voyage où je me suis retrouvée coincée dans un pays étranger. Je me sentais parfois assez isolée mais j’ai vu la bonté et la fidélité de Dieu dans ces moments. J’ai par exemple dû déménager en France alors que mes vols retours vers l’Australie ont été annulés en
juillet 2020 en raison des contrôles aux frontières australiennes. Là encore, il n’a pas été facile de s’adapter à un pays complètement
Je me sentais isolée mais j’ai vu la bonté et la fidélité de Dieu différent. J’y habite aujourd’hui depuis six mois et je prie que Dieu me donne petit à petit le sentiment d’appartenir à cette communauté. Si je n’avais pas déménagé au Royaume-Uni comme je l’ai fait, il ne
m’aurait pas été possible de déménager en France et de commencer à apprendre le français. Ma relation avec Dieu s’est donc renforcée et j’ai été obligée de compter sur lui chaque jour. Il pourvoit; je peux le voir depuis mon arrivée. Il y a toujours des jours où je me sens seule mais je sais que Dieu est là. Il me rappelle, en cette saison de vie, sa fidélité et son amour. Dans de nombreuses situations, j’ai pu voir des miracles se réaliser. Si je suis toujours empêchée de retourner en Australie aujourd’hui et si je ne sais pas quand cela sera de nouveau possible, je sais que, en
et en témoignent Confinée à l’autre bout du monde
son temps, Dieu le permettra. Je sais qu’au bout de cette épreuve, je serai reconnaissante de ce qu’elle m’aura appris même si cela n’aura pas été le plus facile des voyages.
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La solitude ne se guérit pas que par le mariage Marion, 29 ans
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Pessy, 34 ans J’ai vécu le premier confinement en France entourée de mes proches. Ensuite, j’ai quitté la France et je me suis installée à Montréal, où j’ai vécu un deuxième confinement. J’étais donc seule cette fois-ci, et obligée de faire face aux défis d’un déménagement à l’étranger, dans un autre contexte de mesures sanitaires et de restrictions sociales. Rechercher une nouvelle Eglise s’est révélé être une étape particulière pour moi. Ce n’est pas facile de construire des liens avec une communauté quand la plupart des rencontres se vivent désormais à distance. Je traverse la solitude un peu comme des «montagnes russes» émotionnelles que je surmonte par des coups de fils réguliers à mes proches et des activités créatives et sportives. Et surtout, je reste accrochée à Jésus, qui reste l’ami fidèle par excellence. Je suis reconnaissante d’avoir pu faire la connais-
sance d’autres croyants qui m’ont manifesté beaucoup d’amour dans ce temps de solitude à travers une invitation ou en m’apportant spontanément une belle part de gâteau au chocolat! Malgré la difficulté encore actuelle de développer de nouvelles relations, l’amitié que j’ai reçue a donné une toute autre saveur à la solitude que je vivais à ce moment-là. J’ai pu voir à quel point Dieu, dans son immense bonté, continuait à prendre soin de moi. J’ai pu ainsi vivre dans sa paix la solitude durant la saison du Covid.
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J’ai grandi dans une famille dysfonctionnelle qui a conduit mes parents à divorcer. A l’aube de mes dix-huit ans, mon objectif de vie était de fonder une nouvelle famille, unie. Je n’ai rencontré mon mari que dix ans plus tard. Je croyais en fait que le sentiment de solitude profond que je ressentais était lié au célibat mais les racines étaient ailleurs. Je ressentais d’abord une solitude intérieure très intense. Il m’a fallu du temps pour identifier que c’était le vide en forme de Dieu que chacun porte à l’intérieur de soi. J’ai appris à laisser Dieu le combler. J’ai aussi pris conscience que je portais la solitude de l’enfant que j’étais et qui souffrait de ne pas avoir été entendue. Avec l’aide d’une psychothérapeute et grâce à ma foi en Jésus, j’ai pu la consoler et la guérir. J’ai aussi réalisé, durant mes années de célibat, que je souffrais de vivre seule. La colocation avec des amis a été pour moi une merveilleuse expérience. Enfin, restait la
solitude sentimentale plus ou moins oppressante selon les saisons. Dans les moments de doute et de découragement, j’ai compté sur Dieu et ses promesses pour ma vie. Il m’a permis de continuer à vivre à fond, jusqu’à ce que je rencontre mon mari. Je suis profondément reconnaissante et heureuse de cette rencontre. La solitude que je mettais sur le compte du célibat était liée à tous ces autres paramètres et la surmonter n’est finalement pas uniquement passé par le mariage.
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RELATIONS
Apprivoiser l’autre pour sortir de l’isolement INITIATEUR DE LA FÊTE DES VOISINS - IMMEUBLES EN FÊTE, ATANASE PÉRIFAN, CONSEILLER MUNICIPAL À PARIS, ENCOURAGE À UNE GÉNÉROSITÉ SIMPLE ET DE PROXIMITÉ. ENTRETIEN. Entretien: David Métreau & Christian Willi Vous avez lancé la fête des Voisins en 1999. A quels besoins répondait votre initiative? Le problème majeur des sociétés post-modernes et consuméristes est le rapport à l’autre. Les liens sont délités. La fête des Voisins répondait à un véritable choc. Conseiller d’arrondissement à Paris, en 1990, j’ai découvert le corps d’une femme âgée, morte depuis quatre mois dans son appartement. Cela révélait une grande solitude, qui m’a vraiment marqué. L’homme est un animal social. Jean-Paul Sartre se trompe, l’enfer ce ne sont pas les autres, mais être seul et ne rien faire. L’individualisme croissant a-t-il renforcé la solitude? La société d’hyperconsommation induit de l’individualisme et de l’isolement. La consommation est solitaire. En général, on ne se rassemble pas pour acheter nos produits. Mais les gens ne sont pas heureux d’être seuls. L’homme n’est donc pas un animal solitaire, individualiste. Pourtant la société oriente les personnes dans une direction qui n’est pas la bonne. C’est comme si nous roulions sur une route avec des panneaux qui donnent
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de mauvaises directions. Pour être heureux, il faut un équilibre entre l’avoir et l’être. L’avoir ne suffit pas. Je cite souvent Le Petit prince de Saint-Exupéry: il s’agit d’arriver à «apprivoiser» l’autre. Dans quelle mesure le Covid a-t-il accentué ce phénomène de solitude? J’observe un double mouvement. Le voisin est perçu comme un danger potentiel qui peut contaminer. Cela accentue un repli sur soi qui existait déjà avant. En fait, la crise sanitaire agit comme un révélateur. Chez d’autres, cela révèle des élans de générosité, comme le fait de sortir aux fenêtres, de s’entraider pour les courses, etc. On peut être très solidaire et respecter les gestes barrières. D’ailleurs j’en veux à l’inventeur de la terrible expression «distanciation sociale». Car ce n’est pas de cela qu’il s’agit mais de «distanciation physique». Ce qui est tout à fait différent. Comment éviter d’être pris dans ce sentiment de solitude? La solitude est avant tout une question de perception. On peut se sentir seul au milieu d’une foule, en famille, en couple. Parfois on est physiquement seul, mais sans en souffrir. Le meilleur moyen de sortir de cette solitude c’est que chacun change son re-
gard sur l’autre. Il s’agit de souffler sur les braises de la générosité. D’après vous, tout le monde devrait être capable de surmonter cette solitude? Non, tout le monde n’en est pas capable. Parfois c’est trop compliqué: il faut se faire aider. C’est à nous, voisins, amis, de faire les efforts pour aller vers cette personne seule. Il faut avant tout faire preuve de pédagogie. Ce qui nous semble facile peut être plus compliqué pour l’autre. Prendre l’initiative d’un appel peut être une montagne insurmontable. J’encourage à inverser les rôles et ne pas visiter cette personne âgée «parce qu’elle est seule». Mais de proposer par exemple: «J’ai fait un gâteau, mais je suis tout seul pour le manger et je ne veux pas gaspiller alors j’avais envie de partager cette part avec vous.»
Lorsque vous entendez que des personnes se sont senties moins seules en raison de leur foi en Dieu, d’un dialogue qu’elles ont développé avec lui... cela vous paraît-il être une piste possible, efficace? Bien sûr. La foi en Dieu permet d’agir contre la solitude et la souffrance de l’isolement. J’ai pu le constater. Mais la foi n’est suffisante en tant que telle. On a besoin de l’autre et l’autre de nous. Même au sein de l’Eglise, qui devrait être communauté, régulièrement, on me confie qu’il faut refaire du lien social. C’est la preuve qu’il s’agit du travail de tous et de chaque instant, y compris pour les chrétiens. A ceux qui ont vécu trop de déceptions relationnelles et qui préfèrent la solitude aux risques des relations, que leur répondez-vous? Il ne faut pas désespérer. Le plus grand risque c’est de s’attacher à l’autre, c’est l’amour. On peut avoir été déçu, brisé, mais il ne faut pas hésiter à refaire ce pas vers l’autre, en tirant les leçons des précédentes expériences. Ne vous enfermez pas, ne revêtez pas une armure, sinon c’est triste. La vie est blessante, mais elle est belle aussi! L’autre n’est pas qu’un danger. Il y a des belles âmes à rencontrer, à découvrir.
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La résilience est un voyage vers soi-même IL S’ENTRAÎNE À LA SURVIE DANS LA NATURE AVEC SES CLIENTS: LE COACH ET AUTEUR MARCEL HAGER RÉVÈLE CE QU’IL FAUT FAIRE POUR SE RELEVER APRÈS UNE DÉFAITE. Entretien: Stephan Lehmann-Maldonado Marcel Hager, quelle est la dernière défaite que vous avez essuyée? En apparence, on dirait que tout va bien dans ma vie. Cependant, je vis encore et toujours des crises intérieures. Par exemple, j’étais en proie à des peurs existentielles lorsque je me suis lancé en tant qu’indépendant.
«La résilience ne requiert pas plus de force, mais la capacité de réfléchir»
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Quelle est la solution pour sortir d’une crise? Les encouragements de ma femme m’aident. Et je passe de nombreuses heures seul dans la forêt ou à faire de la course à pied. Cela me permet de réfléchir à mes décisions, de recharger mes batteries et de parler à Dieu.
Comment définissez-vous le succès? Le succès signifie d’oser assumer ma personnalité. Affirmer mes forces et mes faiblesses est rassurant. Malheureusement, nous définissons généralement le succès par nos actions. Si quelqu’un perd un poste à responsabilités, nous le jugeons comme un échec. Derrière cela se cache le mensonge suivant: je n’ai de valeur que si je réussis. Mais au fur et à mesure que notre influence augmente, nos relations deviennent plus superficielles, pas meilleures. Dès que les personnes occupant des postes à responsabilité perdent leur rôle, de nombreuses relations se brisent. Un chercheur a un jour découvert la pénicilline parce qu’il avait accidentellement laissé sa culture bactérienne moisir. Pensez-vous qu’il est possible de trouver de bonnes choses dans nos déconvenues?
Oui, si nous sommes prêts à regarder de près et à nous remettre en question. Les défaites nous permettent d’apprendre des choses importantes. La Bible dit: «Toutes choses concourent au bien de ceux qui aiment Dieu» (Romains 8, 28). La résilience est un mot clé dans l’épreuve. Peut-on s’y entraîner? D’innombrables conseils circulent à ce sujet. Beaucoup pensent que l’on peut améliorer sa résilience grâce à un entraînement mental. Mais c’est une erreur de croire que la résilience augmente lorsque l’on réagit à la pression par une contre-pression. Car si la pression augmente, l’épuisement finira par suivre. La résilience ne requiert pas plus de force, mais la capacité de réfléchir. En fin de compte, cela n’est pas forcément lié au travail, mais beaucoup aux attentes et aux relations. Qu’est-ce que j’attends de moi et qu’est-ce que les autres attendent? Le stress crée de fausses attentes et des conflits relation-
Marcel Hager s’est mis à son compte comme coach à l’âge de trente ans. Il a fondé le mouvement masculin 4M Suisse et a récemment repris les rênes de Coachingplus. Il est marié et père de trois enfants.
nels. Quand je dois faire quelque chose qui ne correspond pas à mes ressources, ai-je le courage de dire non? Pour cela, le dialogue avec moi-même est important, ainsi que celui avec mon entourage. Et si le dialogue n’aboutit pas, le burn-out est-il imminent? Si je m’efforce de répondre à toutes les attentes perçues subjectivement, cela peut entraîner anxiété, insomnie, colère, maladie et même épuisement professionnel. De nombreuses personnes ont des maux de ventre ou des migraines lorsqu’elles sont sous pression. Il est alors plus facile d’utiliser la maladie comme excuse pour réduire les dépenses que de s’attaquer à la racine du problème. Dans ce dernier cas, il s’agirait de se libérer du rôle de victime, d’aller à la source de ses peurs et de résoudre les conflits. C’est un voyage à la découverte de soi.
Que diriez-vous à une personne qui se sent abattue? Lorsqu’une personne est au plus bas, elle a besoin d’être appréciée, respectée et aimée. Donc finalement, tout ce dont nous avons besoin, c’est l’amour? Oui. Nous, les humains, sommes créés pour la communauté. Et peu importe les tâches que nous accomplissons, nous gardons exactement la même valeur. En tant que croyant, c’est facile à dire pour vous, non? Même ceux qui ne croient pas en Dieu peuvent affirmer leur personnalité. Il est inutile de donner le meilleur de soi-même pour être entendu de l’extérieur. Un échec dans lequel je reste affermi dans qui je suis, constitue un succès.
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Au fond du gouffre, elle trouve la force de se relever MARQUÉE PAR LE DÉCÈS DE SON FRÈRE PUIS DE SA FILLE, DES ABUS RÉPÉTÉS, UN DIVORCE ET DES ANNÉES D’INSOMNIE, MIRJAM MARTINEZ A SÉRIEUSEMENT SONGÉ AU SUICIDE. AUJOURD’HUI APAISÉE, ELLE REMERCIE DIEU, QUI L’A TIRÉE DE SON GOUFFRE. TÉMOIGNAGE POIGNANT. David Métreau
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irjam Martinez est aujourd’hui une femme rayonnante qui a du succès dans les affaires, à la tête d’une agence immobilière près de Lausanne, en Suisse. Une quadra à qui la vie semble réussir. Pourtant, si rien sur son visage ne trahit son passé trouble, la jeune femme a traversé l’enfer. «J’ai été tellement cassée, qu’il n’y avait plus que de la poudre», témoigne-t-elle. Pendant des années elle a manqué de sommeil au point de vouloir mettre fin à ses jours ou tout simplement se laisser mourir. Descente en enfer D’aussi loin qu’elle se souvienne, Mirjam Martinez a toujours eu le sentiment d’avoir été croyante. Son enfance est pourtant difficile, avec une mère absorbée par les problèmes de santé de l’une des sœurs et un père trop présent, «d’une manière très malsaine»; elle réalisera cela des années plus tard. L’adolescence est marquée par des douleurs parfois insupportables: parésie du visage et de la main droite, et des troubles alimentaires comme l’anorexie et la boulimie. Elle quitte le foyer familial à l’âge de seize ans, puis commence sa formation d’infirmière en pédiatrie à dix-neuf ans. Elle a vingtquatre ans quand son frère de dix ans son cadet, atteint d’une maladie neuromusculaire, décède. La jeune femme se marie quelques mois plus tard et après cinq ans de mariage naît Melina, une «magnifique petite fille». Mais à ses six mois, un cancer généralisé foudroyant est diagnostiqué. Le bébé meurt trois mois plus tard. Pendant trois ans, la maman a l’impression de mourir à chaque respiration tant la douleur est intense. «Je me suis senti trahie
par Dieu», confie-t-elle. La jeune femme hurle dans sa voiture ou avec un coussin devant sa bouche pendant des heures et se tape la tête contre les murs.
Epuisement sévère Sur le plan médical, les médecins diagnostiquent un épuisement physique extrêmement sévère et une dépression atypique grave. Pendant plusieurs mois, Mirjam Martinez ne Un divorce libérateur parvient quasiment plus à se lever. Plus tard, Mirjam Martinez tombe Couchée sur le sofa, les yeux fermés, enceinte d’une autre petite fille, Noe- elle remercie Dieu que personne lia. Cette naissance est suivie par n’exige ou n’attende quelque chose celle de Kalina. Cependant, depuis la d’elle, tant elle se sent faible. mort de Melina, En arrêt maladie la relation entre et malgré son état Mirjam et son critique, la jeune Elle n’a qu’une envie, mari se détéfemme refuse riore. Lui qui celle de dormir, même si l’assurance invaavait déjà tenlidité à laquelle c’est pour toujours dance à être elle aurait droit. «jaloux» et Elle décide de «dans le contrôle» le devient plus en- quitter son poste d’infirmière pour se core. La jeune femme en vient à avoir lancer dans l’immobilier en indépenpeur de lui. Des professionnels sug- dante, secteur où elle exerçait déjà gèrent à la maman de quitter le foyer une activité annexe. Pourtant, le au plus vite, mais elle n’en a pas la sommeil ne revient pas. Pendant force. Cette relation la détruit à petit trois ans, elle ne peut dormir que feu, jusqu’à en perdre le sommeil deux ou trois heures par nuit, grâce à ainsi qu’énormément de poids. «Je des médicaments. Pour les théran’étais plus que l’ombre de moi- peutes, cette hypervigilance est le même.» mécanisme de protection d’une perUn jour, Mirjam Martinez réalise sonne abusée: par son père pendant que si elle ne part pas, elle va mou- l’enfance, puis par son mari. rir. Elle demande alors le divorce. Une décision qui a été «un soulage- Ses filles la retiennent ment, mais aussi beaucoup de souf- Après trois ans, un médicament france». fonctionne enfin: l’agente immobi-
lière peut dormir, s’occuper de ses enfants et n’est plus obligée de faire des pauses toutes les deux heures. Mais un an et demi plus tard, le traitement cesse de faire effet. L’absence de sommeil, une fois de plus, la met à terre. Mirjam Martinez pense beaucoup à la mort. Elle n’a qu’une envie, celle de dormir, même si c’est pour toujours. La seule chose qui la retient encore, ce sont ses filles. Donc elle s’accroche. C’est au fond du gouffre que dans son for intérieur, elle reçoit la certitude que Jésus est avec elle, qu’il la porte et qu’il est là, à ses côtés, victorieux face à toutes les adversités qui se dressent sur son chemin. «Dans une vision, je me suis vue assise bien droite sans effort sur un magnifique cheval blanc devant lequel toutes les oppositions s’écartaient. J’ai compris que je ne devais rien faire. Seulement faire confiance à Jésus.» Vers la guérison A partir de là, l’entrepreneure, apaisée, assure s’être complètement «abandonnée à Dieu». «Je n’essayais plus de faire quoi que ce soit. Bien sûr je suivais toutes les thérapies, mais quelque chose en moi avait profondément changé!» Le chemin reste cependant long pour réapprendre à dormir, se remettre au sport ou reprendre une vie sociale après des années de désert. «J’ai vécu la présence de Dieu d’une manière incroyable. Rien ne lui est impossible. Il peut vous relever, même si vous êtes complètement brisés. Il peut vous guérir, même si vos blessures sont terriblement profondes. J’ai été tellement cassée qu’il n’y avait même plus de morcaux, mais que de la poudre», assure aujourd’hui Mirjam Martinez. «Mais Dieu me portait pendant toutes ces années.»
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Quart dʼheure Pentecôte 2021
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Madagascar : Bruno s’est cassé le bras
Nous l’avons volé à l’hôpital
Juste avant le décollage : voir la vidéo
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TELLEMENT BON QU‘ON INVENTE DES FÊTES.
PORTRAIT
Le bédéiste Alain Auderset est devenu l’ami de Dieu DÉJÀ AUTEUR DE TREIZE ALBUMS DE BANDE DESSINÉE, L’ARTISTE DE SAINT-IMIER A AUSSI CONSACRÉ QUATRE LIVRES À «SES RENCONTRES AVEC DIEU» DANS LES FORÊTS DE SA RÉGION. ILLUMINATIONS OU RÉALITÉ? ENTRETIEN. de l'autostop pour acheter sa drogue, des personnes lui parlaient de Jésus. Finalement, il s’est mis lui aussi à parler et à cheminer avec lui.
Entretien: Christian Willi L’Ascension et Pentecôte, qu’est-ce que cela évoque pour vous? Je ne suis pas très attentif aux fêtes religieuses. Ce qui compte, c’est ce que je vis dans mon cœur. Et la question qui m’intéresse, c’est: est-ce que l’Esprit de Dieu est venu me voir aujourd’hui?
PHOTOS: DR - DR
Etes-vous en train de dire que Dieu passe vous voir au quotidien? En tout cas, depuis que je l’ai rencontré, j’ai décidé de prendre du temps pour partir à sa rencontre. C’est ce que vous racontez dans votre ouvrage «Rendez-vous dans la forêt»... En tant qu’artiste, j’aime être dans la création d’un autre
«artiste». Mais je lui parle aussi dans ma chambre, dans la rue, dans mon atelier. Je ne cherche pas à prier ou effectuer un devoir religieux. Je cherche Dieu, car c’est lui que je ne veux pas rater. Ce qui est beau, c’est que j’ai l’impression que c’est réciproque.
«Je pense que si j’étais privé de l’amitié de Dieu, je me sentirais seul» Qu’est-ce que ça change de «le rencontrer»? J’ai pu développer une amitié avec un être invisible, plus réel que bien des choses qui m’entourent. En sa compagnie, je me sens accueilli, aimé et non jugé. Je peux être moi-même, lui dire ce que je pense et ressens.
Comment cela se manifeste-t-il? J’ai fait un pas dans sa direction et je me suis mis à lui parler et à écouter. Dans la Bible, Jésus dit: «Heureux ceux qui croient sans voir». Résultat: je ressens parfois sa présence. Je fais parfois des rêves concernant une situation précise de ma vie ou des gens avec lesquels je suis en contact, avec le sentiment qu'il prépare mon cœur. Et des fois, j’entends sa voix. Un exemple récent? Je me suis récemment engagé dans un jeu de rôle et j’incarnais un nain disgracieux. Durant cette expérience, j’ai réalisé que je ne me sentais pas digne d’être aimé. Le lendemain, je suis resté préoccupé avec cette pensée. Je suis allé me promener. Je m’attendais à ce que Dieu me parle. Mais
rien. Durant cette journée, deux rencontres m’ont interpellées sur une souffrance passée que j’avais refoulée. Du coup j’ai pu en parler à Dieu et j’ai vécu comme une guérison intérieure. La douleur a disparu. En fait, quand on s’ouvre à Dieu, on lui permet de nous parler et de nous changer. Que répondez-vous à ceux qui vous prennent pour un illuminé? Peut-être que j’en suis un quelque part. On peut rire de mon amitié avec Dieu ou penser que c'est le seul fruit de mon imagination. C'est pourtant bien réel. Des choses changent dans ma vie et dans celle des gens. Laissez-moi vous parler de Patrick par exemple. C'est un ami qui a lutté contre une addiction à la drogue. Chaque fois qu’il a faisait
Ecouter, ça peut s’apprendre? Oui, si l'on commence par être silencieux. Puis, on écoute. Et tout à coup, Dieu nous dit quelque chose. Ce n’est pas forcément une grosse voix, mais une pensée qui ressemble à la nôtre. C’est subtil, c’est comme la brise. C’est en nous. Et on apprend à le reconnaitre. En fait, je vais vous dire... Je crois qu’il parle à bien plus de monde qu’on ne le pense. Mais trop de gens ne l’écoutent pas et passent à côté d’une belle rencontre. Ensuite, s’approcher de Dieu, pour moi, c’est venir devant celui qui peut changer ma façon de voir. On se met dans une position de faiblesse, mais en réalité c’est une force. Dieu transforme nos mécanismes intérieurs. Alors la promesse de la Pentecôte, vous y croyez? Oui, car Dieu et moi, on parle tous les jours ensemble. C’est une conversation suivie, dans le temps. Je pense que si j’étais privé de son amitié, je me sentirais très seul. Je crois que Dieu souhaite être l’ami de chacun. Mais il ne s’impose pas. Il ne vient que sur invitation.
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Dieu, à tout moment mes jours sont entre tes mains.
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La Bible