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CULTIVER L A Pla R Oréussite MOTION DE L’A G R I C U LT U R E E N MONTÉRÉGIE ET AU CENTRE-DU-QUÉBEC
Jeudi 21 octobre 2021 | Volume | Volume 46 44 | 10 e| Numéro 2 e Numéro
GRANDE CULTURE ET PRODUCTION BOVINE
Nourrir le rêve
Aussi dans cette édition : L’utilisation de cultures de couverture ........................p. 8 Une plante qui fleurit pendant plusieurs mois ..........p. 14 Qu’est-ce qu’une bande végétative filtrante .............p. 16
CULTIVER la réussite
2 - Jeudi 21 octobre 2021 - Gestion et Technologie Agricoles
L A P R O M O T I O N D E L’A G R I C U LT U R E E N M O N T É R É G I E E T A U C E N T R E - D U - Q U É B E C
FERME AMÉROQUOIS - SAINTE-CHRISTINE
La relève des huiles Champy
Eliane TREMBLAY-MOREAU GTA
Janel Laplante et Anthony sont les heureux propriétaire des Huiles Champy. Alors qu’ils s’apprêtaient à finir leurs études à l’Institut de technologie agroalimentaire en production horticole et environnementale, les deux amis désiraient effectuer leur projet synthèse sur l’huile de chanvre. Ayant un champs d’expertise semblable, le producteur d’huile de tournesols à Upton, Christian Champigny les a aidé dans la réalisation de leur projet synthèse. Un concours de circonstances leur ont permis l’acquisition en janvier de sa production d’huile de tournesols, Les Huiles Champy. Les deux acolytes se sont installés sur les terres et boisés de Janel Laplante à Sainte-Christine qu’ils ont nommé La Ferme Améroquois. Puis, ils y ont construit un bâtiment qui deviendra leur huilerie. « La transaction s’est faite très rapidement. Nous venions tout juste de finir la
construction de l’huilerie que nous pressions déjà des graines de tournesol », explique M. Laplante. La ferme biologique est à sa première année quant à faire pousser des tournesols sur leur terre de six hectares. « Si la production va bien, nous devrions avoir environ deux tonnes de bonne récolte », affirme Anthony Houle. L’entreprise est en partenariat avec quatre autres fermes de la région qui lui distribuent des graines de tournesol.
Le processus
Les graines de tournesol sont récoltées à la fin du mois de septembre à l’aide d’une moissonneuse-batteuse. Les graines sont entreposées dans un séchoir afin qu’elles gèlent quelque temps à une température de -20 °C. « M. Champigny trouvait que les graines étaient plus faciles à décanter lorsqu’elles avaient gelé », affirme Janel Laplante. Elles passent ensuite dans une machine qui triera tous les éléments indésirables qui ont pu se retrouver dans le lot. Les graines passent ensuite dans la presse qui va prélever l’huile et qui va mettre les résidus de côté. L’huile, de couleur très foncée, reposera dans des barils pendant quatre semaines. Elle passera dans un filtre, qui lui donnera sa couleur jaune clair.
Les huiles sont disponibles au format 500 ml, 1 L, 5 L et 10 L. Photos François Larivière | Le Courrier ©
À La Ferme Améroquois, rien n’est perdu. Les résidus des graines de tournesol, très riches en protéine, sont utilisés pour nourrir des chèvres ou encore, ils sont utilisés pour faire des produits exfoliants.
Les bienfaits de l’huile de tournesols.
ÉDITEUR : Benoit Chartier RÉDACTEUR EN CHEF : Martin Bourassa ADJOINTE À LA RÉDACTION : Annie Blanchette TEXTES ET COORDINATION : Eliane Tremblay-Moreau CONTRÔLEUR : Monique Laliberté
DIRECTEUR DE LA PUBLICITÉ ET PRODUCTION : Guillaume Bédard PUBLICITAIRES : Louise Beauregard Michel Bienvenue Manon Brasseur Candy Corriveau Luc Desrosiers Isabelle St-Sauveur
DIRECTEUR DU TIRAGE : Pierre Charbonneau
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Publié 12 fois par année par DBC Communications inc. 655, avenue Sainte-Anne, Saint-Hyacinthe, Québec J2S 5G4
26 500 exemplaires distribués dans Le Courrier de Saint-Hyacinthe et par la poste aux producteurs agricoles dans les régions suivantes : Montérégie-Est
Imprimé par Imprimerie Transcontinental SENC division Transmag, 10807, rue Mirabeau, Ville d’Anjou Québec H1J 1T7. Dépôt légal Bibliothèque nationale du Canada Copyright® Tous droits réservés sur les textes et les photos. Les articles sont la responsabilité exclusive des auteurs. Prix d’abonnement : 1 an (taxes incluses)...............3500$ Poste publication - convention : PP40051633
Les huiles Champy offre à sa clientèle différents formats d’huile de tournesols. L’entreprise collabore aussi avec la Savonnerie Diligence pour la confection de produits cosmétiques. Les savons de différents parfums sont constitués de 50 % d’huile de tournesols et sont faits uniquement de produits naturels. Des baumes à lèvres, des déodorants, des beurres corporels ainsi que des huiles à massages sont aussi fabriqués à base d’huile de tournesol, de beurre de karité équitable et de cire d’abeille du Québec. Tous les produits sont disponibles dans de nombreux commerces et à leur kiosque de Sainte-Christine. Champy.ca
Montérégie-Ouest Centre-du-Québec Merci de recycler ce journal.
Prochaine édition 11 novembre
Gestion et Technologie Agricoles - Jeudi 21 octobre 2021 - 3
(De gauche à droite) Anthony Houle et Janel Laplante devant leur huilerie.
L’huile de tournesols a de nombreux bénéfices pour la santé puisqu’elle est faible en gras trans. « L’huile oléique est riche en Oméga 9, qui est bon pour le fonctionnement de l’organisme et pour prévenir le cholestérol. Elle est aussi riche en vitamine E qui est un antioxydant et en vitamine K connut pour son rôle antihémorragique », mentionne M. Laplante.
Les produits
FERME SURPRENANTE - SAINT-DENIS-SUR-RICHELIEU
Une ferme « Surprenante » Eliane TREMBLAY-MOREAU
GTA
Mylène Surprenant a décidé de se lancer en agriculture pendant la COVID-19. Cette période de rapprochement et de réflexion lui a été nécessaire pour ouvrir la porte à l’agriculture. La Ferme Surprenante se spécialise dans l’élevage de bœuf Angus, de porcs et de poulets. Demeurant sur la ferme de son conjoint, elle loue l’espace nécessaire pour sa production depuis le
1er octobre 2020 et elle ouvre sa boutique directement sur la ferme ce mois-ci.
Son élevage
Mylène Surprenant est passionnée des animaux. Son jeune élevage comporte une quinzaine de vaches, huit porcs et une cinquantaine de poulets. Elle aime chacune de ses bêtes et elle en prend soin. « Je vais leur rendre visite plusieurs fois par jour pour les caresser. Chaque soir, je vais faire le tour de mon étable
pour leur dire bonne nuit! Je les aime tellement », dit-elle en riant. Ses quatre vaches reproductrices ont un nom qui les représente et elles sont affectueuses. Mme Surprenant a un certain désir d’autosuffisance. « Je nourris mes porcs avec le lait de mes vaches. Je souhaiterais aussi pouvoir faire ma propre moulée avec le maïs cultivé sur les terres », affirme-t-elle. Les vaches sont nourries de pacage et de foin. Elle préfère que ses animaux soient
nourris naturellement et sans hormones de croissance. Elle veut que l’animal se développe à son rythme normal. « Je suis aussi herboriste. Je peux guérir chaque blessure avec des produits naturels que je confectionne moi-même à l’aide d’herbes », souligne Mylène Surprenant.
Les projets
Bien que sa ferme soit très récente, Mylène Surprenant a déjà des projets plein la tête, tous dans l’objectif d’optimiser le confort de l’animal. « J’aimerais réorganiser les enclos afin que les animaux puissent avoir le choix d’être à l’intérieur ou à l’extérieur. J’aimerais aussi isoler l’étable, changer les fenêtres ou encore moderniser l’établissement pour faciliter le nettoyage », mentionne-t-elle.
Les tristes départs
Mylène Surprenant accompagnée de son troupeau qu’elle aime particulièrement.
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Photos Robert Gosselin | Le Courrier ©
Ce n’est pas évident pour Mme Surprenant de laisser partir ses bêtes pour l’abattoir. Pour se sentir le cœur plus léger, la veille du grand départ, elle prend le temps avec chacun d’entre eux de pratiquer un rituel. « C’est un rituel autochtone qui remercie l’animal pour son passage et pour son sacrifice. Je leur raconte ce qui s’en vient et qu’ils ont eu une belle vie. Je leur dis qu’ils vont nourrir le prochain. Je leur masse également le front avec un de mes produits apaisants. C’est triste, mais il ne faut pas oublier la raison première de mon élevage », raconte-t-elle. La boutique est ouverte à tous sur rendez-vous.
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Essais de cultures de couverture en rotations de grandes cultures Adopter de nouvelles façons de faire peut sembler un pari risqué pour les producteurs agricoles parce qu’ils ne peuvent pas en évaluer tous les effets à long terme. C’est le cas pour l’utilisation de cultures de couverture dans les rotations de grandes cultures, comme le soya et le maïs. Même si des recherches scientifiques en démontrent les avantages pour améliorer la qualité des sols, de l’eau et de l’air, les producteurs hésitent à changer leurs pratiques. La science peut-elle répondre aux inquiétudes des producteurs en les intégrant dès le départ dans un projet utilisant des modèles mathématiques pour représenter les interactions complexes entre le sol, les plantes et le climat? Certains y ont cru. Aidé d’un consultant en modélisation et démarches participatives, des scientifiques d’Agriculture et Agroalimentaire Canada (AAC) à Québec, des représentants de l’UPA de la Montérégie et des chercheurs venant entre autres de l’Université Laval et du Centre de recherche
sur les grains (CÉROM) ont essayé une nouvelle approche de collaboration avec des producteurs de la région du bassin versant de la rivière des Hurons. On leur a offert de se joindre à un projet de recherche et de transfert des connaissances basé sur de la « modélisation participative ». En s’appuyant sur l’expertise collective des participants, il s’agissait d’élaborer de nouveaux systèmes de rotation qui incluent des cultures de couverture. « Tout un défi! Les systèmes envisagés devaient rendre un service écologique pour le bassin versant, être adaptés aux particularités des exploitations agricoles du territoire visé et répondre aux besoins de rentabilité des producteurs. Ensuite, leurs effets à moyen et à long terme devaient être évalués à l’aide d’outils de modélisation.» - Stéphane Gariépy, gestionnaire en transfert de connaissances et technologie, Agriculture et Agroalimentaire Canada
Entre 2016 et 2019, producteurs, scientifiques et intervenants en agroenvironnement se sont regroupés en ateliers à plusieurs reprises pour partager leurs objectifs respectifs, développer un plan de travail et élaborer des prototypes de systèmes de rotation. Après les essais aux champs, ils ont discuté des résultats de la modélisation des premiers prototypes et élaboré de meilleurs systèmes de rotation. « On a utilisé l’outil de simulation des cultures STICS pour comparer les systèmes de rotation conventionnels (ex. maïsmaïs-soya-blé de printemps-pois) avec ceux développés en ateliers (ex. maïsraygrass en intercalaire, maïs-raygrass en intercalaire, soya, blé d’hiver après pois fourrager). On a pu évaluer les impacts de ces rotations sur les rendements des cultures, la quantité de carbone (C) et d’azote (N) dans les sols ou certaines émissions de gaz à effet de serre. » - Guillaume Jego, chercheur en modélisation, Agriculture et Agroalimentaire Canada Les résultats obtenus par un système de rotation avec cultures de couverture sont encourageants. • Réduction des pertes de matière
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organique des sols (voir graphique ci-dessous) Réduction de la perte de C et de N dans les sols, même à court terme, et diminution du ruissellement vers les cours d’eau Effets négligeables sur les rendements (pas de pertes importantes) Pas de compétition entre le maïs et la culture de couverture Possibilité de réduire les émissions de protoxyde d’azote (N2O), un puissant gaz à effet de serre
À la fin du projet, une dizaine de producteurs ont choisi d’utiliser sur leurs terres des prototypes de rotation incluant des cultures de couverture. Tous ont pu se rendre compte des avantages du partage de leurs connaissances et de l’intérêt de l’utilisation de modèles mathématiques pour concevoir et évaluer de nouveaux systèmes. Alors que les changements climatiques demandent une adaptation assez rapide des méthodes de culture, cette approche innovatrice servira de pilier pour l’adoption accélérée des meilleures pratiques de cultures pour favoriser la qualité des sols, de l’air et de l’eau, ainsi que pour améliorer la rentabilité des fermes agricoles canadiennes.
Évolution de la teneur en matière organique du sol pour deux types de rotation.
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Champ de soya. Photo Agriculture et Agroalimentaire Canada
MMBP = maïs-maïs-blé de printemps MrMrBPp = maïs + ray grass – maïs + ray grass – blé de printemps suivi d’un pois d’hiver En orange, la rotation conventionnelle pour laquelle le modèle prévoit une perte de matière organique. En bleu, la rotation améliorée avec cultures de couverture qui montre un gain potentiel de matière organique du sol.
Symposium sur les bovins laitiers 2021 Le Symposium sur les bovins laitiers célèbrera sa 45e édition le 10 novembre! Avec un retour à une formule en présence et en virtuel, le Symposium se démarque encore cette année par un programme toujours aussi pertinent, des contenus riches et inspirants, des affiches scientifiques ainsi que des exclusivités à venir!
Rediffusion
Le Symposium sur les bovins laitiers sera disponible pour écoute en différé!
La version en différé sera disponible dans les 10 jours suivant la tenue de l’évènement, pour une durée totale de quatre semaines. L’inscription est obligatoire avant la tenue de l’évènement pour pouvoir accéder à la version différée. Aucune inscription après l’évènement ne sera possible. Pour vous inscrire à la webdiffusion en région à St-Éphrem Contactez M. Gilles Boutin Courriel : gilles.boutin@lacoop.coop
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FERME LES BOUCHÉES DOUBLES - SAINT-CYPRIEN-DE-NAPIERVILLE
La popularité des fermes éthiques Eliane TREMBLAY-MOREAU GTA
Laurie-Anne Généreux et son conjoint Jean-Philippe Fortin avaient comme objectif l’autosuffisance. Dégoûté par l’agriculture industrielle, le couple a décidé de s’acheter une ferme et quelques bêtes pour combler ses besoins de nourriture. Deux ans plus tard, il a décidé de créer son entreprise la Ferme Les bouchée doubles, le 6 mars 2021. Les jeunes entrepreneurs prévoient élever une trentaine de vaches et de veaux, 300 poules, 25 dindes, 50 cochons
ainsi que 50 ruches d’abeilles par an. Leur mission est d’offrir de bonnes conditions de vie à leurs animaux. « Nous ne venons pas d’une famille agricole. Nous sommes partis de rien, mais nous sommes très fiers du chemin parcouru jusqu’à maintenant », mentionne Laurie-Anne Généreux. Les animaux sont élevés à l’extérieur dans les meilleures conditions. Les vaches sont dans un grand enclos où elles peuvent brouter et bouger et les cochons ont un endroit où ils peuvent s’amuser dans la boue. Le couple loue 60 arpents de terre où il cultive le foin pour nourrir ses animaux.
Laurie-Anne Généreux et Jean-Philippe Fortin sont fiers de ce qu’ils ont accompli en si peu de temps. Photos gracieuseté
Les bovins
Les quelque 30 bovins présents à la Ferme Les bouchées doubles sont de différentes races. British Blue, Charolaise, Angus, Speckle Park ou Limousine. Ces bovins offrent donc une viande de qualité aux consommateurs. La ferme possède également trois vaches laitières. Mme Généreux fabrique elle-même ses produits laitiers pour sa propre consommation.
achètent et ils voient que les animaux ont eu une belle vie », explique Laurie-Anne Généreux. La ferme est ouverte aux visiteurs sur rendez-vous. www.fermelesboucheesdoubles.com
Agriculture éthique
Laurie-Anne Généreux a été végétarienne pendant près de 15 ans. Selon elle, connaître les conditions dans lequel l’animal a été élevé devrait être essentiel pour sa consommation. « Je pense que d’un point de vue éthique, lorsque nous regardons une pièce de viande à l’épicerie ou dans notre assiette, nous devrions voir un animal sous sa forme vivante plutôt que seulement ce que nous voyons devant nos yeux. Il faudrait prendre le temps de reconnaître que l’animal a donné sa vie pour nous nourrir. Il faut se conscientiser à cela. Avant, lorsque chaque famille avait sa vache, son cochon et son jardin, les gens en étaient davantage conscients », indique-t-elle. Elle croit que de plus en plus de fermes vont se diriger vers ce type d’agriculture plus traditionnel. « Les gens ont tendance à réduire leur consommation de viande. La viande qu’ils consomment est plus rare et plus de qualité que ce qu’ils achètent à l’épicerie. En plus, lorsqu’ils l’achètent directement sur la ferme où les animaux ont été élevés, ça leur montre ce qu’ils
Plusieurs animaux de la ferme ont une histoire touchante, dont ces vaches laitières.
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FERME JOALIN - SAINTE-ANGÈLE-DE-MONNOIR
Une ferme qui en « veau » la peine La Ferme Joalin se spécialise dans la production de grande culture ainsi que dans l’élevage de veaux de grain. Elle est la propriété de la ferme Mailloux depuis 1911. Alain Mailloux, sa femme Johanne Larose et leur fils Vincent Mailloux cultivent du maïs, du soya et du blé sur 315 hectares. La ferme élève aussi 190 têtes de veau de grain. La viande est offerte directement sur la ferme dans la boutique Ça Veau la peine à la Ferme Joalin.
Les grains
La production de grains constitue 90 % de ses activités. La ferme cultive du blé de semence puisqu’une prime lui est offerte. Le blé de semence demande une attention particulière parce qu’il est revendu à
d’autres producteurs. Il y a de nombreuses normes à respecter pour s’assurer de la fertilité de la graine. Pour augmenter son rendement, la ferme s’est équipée d’un tout nouveau plan de séchage automatisé. « Il permet de faire sécher 20 tonnes de grains à l’heure. Son rendement en 10 jours est le même que l’ancien faisait en 30 jours. En plus, il demande moins de manipulation et nous pouvons le régler à partir d’une application sur notre téléphone. Ça me permet d’effectuer d’autres tâches pendant que les grains sèchent », explique Vincent Mailloux. La ferme vient aussi tout juste d’acquérir un nouveau tracteur et planteur haute vitesse de 12 rangs. Le nouveau plan de séchage permet d’augmenter la productivité de la ferme.
Les veaux de grain
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Alain Mailloux, sa femme Johanne Larose et leur fils Vincent Mailloux représentent la 4e génération de la ferme familiale. Photos gracieuseté
Les veaux sont nourris sans hormone de croissance et sans traitement antibiotique. Pendant les six mois qu’ils restent à la ferme, ils séjournent dans un grand parc où ils peuvent bouger, jouer et interagir entre eux. « Nous leur mettons à peu près 25 cm d’épaisseur de litière de ripe. Une couche neuve est ajoutée chaque jour. C’est un peu plus dispendieux, mais c’est plus confortable pour eux. Ça leur offre le même confort qu’au pâturage. Ils n’ont pas de problèmes de genoux, contrairement au sol de ciment », indique M. Mailloux. Bien que ce soient des veaux de
grain, de la paille leur est donnée afin qu’ils ruminent. La ferme Joalin vend sa viande sur place ainsi que sur sa boutique en ligne. Sa nouvelle boutique offre une panoplie de pièces de viande de qualité à des prix compétitifs. De plus, l’ensemble du processus de production de son élevage est fait dans un rayon de 60 km. L’abattage a lieu à Marieville et le découpage se déroule à Saint-Paul-d’Abbotsford. La boutique est ouverte le vendredi de 13 h à 17 h, le samedi de 9 h à 12 h ou en tout temps sur rendez-vous. caveaulapeine.com
Gestion et Technologie Agricoles - Jeudi 21 octobre 2021 - 13
INSTITUT QUÉBÉCOIS DU DÉVELOPPEMENT DE L’HORTICULTURE ORNEMENTALE
Partie 1. Les violettes africaines : hybridation et innovation ROXANE BABIN, AGR.,
Conseillère en serriculture et en R&D en entreprise, IQDHO
La violette africaine est une plante d’intérieur facile qui fleurit pendant plusieurs mois. Disponible dans une panoplie de coloris et de formes, il y a une violette africaine pour tous les goûts! Au fil du temps, les hybrideurs ont entraîné à cette plante des transformations pour la rendre plus esthétique, mais aussi pour qu’elle s’adapte mieux aux nouveaux besoins et défis de la vie moderne. Le thème des violettes africaines sera traité en deux parties. Dans la partie 1, nous présenterons brièvement l’historique et les principales améliorations apportées depuis le début du 20e siècle. Quant à la partie 2, qui paraîtra dans un prochain GTA, elle portera sur sa régie de culture et les principaux problèmes en production.
Un peu d’histoire
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La violette africaine a été découverte en 1892 par le baron allemand Walter Von Saint Paul-Illaire dans les montagnes d’Usambara en Tanzanie. De la famille des Gesnériacées, son nom botanique le
plus connu est Saintpaulia ionantha (syn. Streptocarpus ionanthus). Les consommateurs cultivent avec succès les hybrides d’Optimara, qui figurent souvent parmi les gagnants à des expositions. La série Optimara, introduite par Reinhold Holtkamp en 1977, deviendra la série commerciale de violettes africaines la plus largement répandue dans le monde. Dans l’histoire, une famille a beaucoup contribué à l’évolution de la violette africaine telle qu’on la connait aujourd’hui. Il s’agit de la famille Holtkamp. Le père de Reinhold, Hermann, a débuté des croisements dans les années 1930. En 1952, il a développé un premier cultivar d’intérêt commercial, le ‘Saint Martin’. On lui doit également le style de culture à couronne unique, dit style Biedermeier, qui offrait un avantage en production commerciale avec sa croissance plus rapide que les plants à multiples têtes cultivés jusqu’alors. À l’époque, la culture commerciale présentait déjà des défis propres à cette plante. Par exemple, la tendance des fleurs matures à se détacher des pédicelles au moindre mouvement rendait difficile le transport des plants prêts à la vente. Ce caractère, présent naturellement chez l’espèce, sera écarté par sélection avec l’introduction de ‘Rhapsodie Elfriede’ en 1965 grâce aux efforts d’Hermann Holtkamp. Ce développement majeur a contribué à propulser la production à grande échelle du Saintpaulia.
Exposition de violettes africaines à Montréal. Photo IQDHO
Série Optimara
L’introduction de la série Optimara en 1977 avait pour objectif d’offrir de nouveaux cultivars faciles à cultiver à la maison et florifères. Pour ce faire, Reinhold a sélectionné pour ses croisements des plants qui performaient bien même dans des conditions sous-optimales de culture ainsi que ceux qui fleurissaient continuellement. Les Holtkamp ont toujours accordé une grande importance à la recherche et au développement de nouveaux cultivars. En 2019, l’entreprise a développé et intégré la caractéristique Filantherless, c’est-à-dire des fleurs sans étamines. Ces nouveaux cultivars promettent de
changer la donne en production. En effet, les fleurs de ces plants n’ont plus d’anthères ni filaments les rendant possiblement plus résistants aux thrips et à la moisissure grise, tout en offrant de nouveaux coloris.
Conclusion
Les producteurs de violettes africaines à grande échelle comme les serres Holtkamp Inc, par la création de cultivars à la fois esthétiques et performants, modifient indéniablement le bassin de cultivars disponible pour les amateurs. À travers toutes ces années, l’innovation a permis de moderniser la violette africaine et d’en assurer sa continuité.
ASSOCIATION DES PRODUCTEURS DE PIERRE À CHAUX NATURELLE DU QUÉBEC
Des sols résilients pour de meilleurs rendements Pourquoi chauler?
SYLVIE RICHARD, AGR.
Coordonnatrice de l’Association des producteurs de pierre à chaux naturelle du Québec (APPCQ)
L’automne, c’est le temps de récolter les efforts investis. La saison 2021 nous a donné chaud par moments avec ses épisodes de canicule. La pluviométrie a été plutôt variable et certains champs pourraient voir leur rendement affecté par un déficit hydrique. Installé sur la batteuse ou sur la récolteuse, on a un œil sur la quantité et la qualité de la récolte que ce soient des grains, des plantes fourragères, des fruits ou des légumes. Bien que la quantité et la qualité des récoltes dépendent de Dame nature pour une bonne part, on a aussi un rôle à jouer pour compter sur des sols en santé, productifs et résilients. Le chaulage est une bonne pratique à l’automne, car un pH optimal est essentiel à l’équilibre chimique, biologique et physique de vos sols.
1. Pour améliorer la structure du sol, particulièrement pour les terres argileuses, compactes et mal aérées L’apport de calcium permet la formation de complexes argilocalcaires, sorte de « ponts » contribuant à la structure du sol. Un sol ainsi plus aéré facilite le développement du système racinaire. Les cultures explorent davantage le profil du sol, augmente leur biomasse et leur capacité à absorber l’eau. Les cultures deviennent plus résilientes aux variations climatiques et l’érosion des sols est réduite.
plantes. Par exemple, le Ca stimule la translocation des sucres dans la tige jusqu’à l’épi de maïs et participe à la construction des parois cellulaires, nécessaires à la bonne conservation des fruits et des légumes. Quant au Mg, il joue un rôle important dans la production de la chlorophylle avec l’azote. 4. Pour favoriser la vie du sol Un pH adéquat et un sol bien structuré favorisent les micro-organismes utiles. Ceux-ci jouent un rôle essentiel dans la
dégradation des résidus de cultures, la minéralisation de la matière organique et la mise en disponibilité des éléments fertilisants tel l’azote. Les microorganismes sont un signe d’un sol vivant. Le chaulage constitue le traitement le plus pratique, efficace et économique pour maintenir les conditions de sol optimales. Pour établir le bon diagnostic et obtenir une recommandation adaptée à vos parcelles, une consultation avec un.e agronome est conseillée.
2. Pour augmenter la disponibilité des éléments nutritifs Un pH optimal assure une meilleure disponibilité des éléments nutritifs et optimise la fertilisation. Le chaulage améliore la capacité du sol à retenir les éléments nutritifs et limite la toxicité par d’autres éléments tel que l’aluminium. 3. Pour apporter du calcium et du magnésium La pierre à chaux est constituée de carbonate de calcium (CaCO3) et de carbonate de magnésium (MgCO3), en quantité variable selon la provenance de la roche. Les ratios Ca/Mg, K/Ca et K/Mg s’en trouvent améliorés et favorisent les récoltes de qualité. D’ailleurs, le Ca et le Mg sont essentiels à la physiologie des
Photo APPCQ
Gestion et Technologie Agricoles - Jeudi 21 octobre 2021 - 15
La bande végétative filtrante : une solution efficace et économique MARIE-ÉLAINE SMITH, AGRONOME,
Conseillère en productions animales, Direction régionale de la Montérégie, ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation
FERNAND TURCOTTE, AGRONOME,
Conseiller en productions animales et plantes fourragères, Direction régionale de la Montérégie, ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation
Les animaux d’élevage, tels que les bovins de boucherie, sont parfois logés à l’extérieur de novembre à mai, en enclos d’hivernage. Cette pratique est bénéfique pour la santé des animaux, puisque cela leur permet de faire de l’exercice et de profiter de l’extérieur. De plus, les animaux en groupe expriment plus facilement leurs comportements naturels. Par contre, dans les cours d’exercice (durant l’été) et dans les enclos d’hivernage (durant l’hiver), les superficies ne sont pas dotées des caractéristiques nécessaires afin de bien gérer le fumier des animaux. Les eaux de ruissellement provenant des enclos d’hivernage ou de cours d’exercice de bovins ou d’autres animaux sont souvent des sources de contamination environnementale. Lorsqu’elles se retrouvent dans un cours d’eau sans être filtrées par une bande végétative filtrante (BVF) ou un fossé filtrant, ces eaux sont polluantes. La bande végétative filtrante est une solution à ne pas négliger : elle est à la fois économique et efficace et
Crédit photo : Guy Lapointe.
permet de réduire la contamination de l’eau. Qu’est-ce qu’une bande végétative filtrante ? Il s’agit d’une bande du champ qui longe la cour d’exercice ou l’enclos d’hivernage sur toute la largeur. Cette bande végétative possède un couvert végétal dense, avec une pente idéale de 2 %, jusqu’à 5 % au maximum. Cette bande doit être uniforme au niveau de sa topographie. Son efficacité a été démontrée : elle retient de 70 % à 90 % des éléments
fertilisants sortant des enclos d’hivernage (Pelletier et autres, 2008). Elle permet d’intercepter une grande partie des sédiments et des nutriments provenant des champs situés en amont. Ce processus diminue ainsi la concentration de la charge polluante pour l’eau, puisque ces éléments sont utilisés par les plantes pour leur croissance. Pour que ce système fonctionne bien, une forte proportion de graminées vivaces est à privilégier dans l’aménagement de la BVF.
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Semis initial de la BVF (espèces les plus recommandées)
Les espèces choisies pour semer dans la BVF doivent s’adapter aux conditions du sol, le couvrir rapidement, avoir une croissance hâtive au printemps et maintenir un couvert végétal dense pour optimiser la filtration. Elles doivent être utilisées dans une rotation de sept ou huit années et doivent résister à la chaleur et à la sécheresse. Leur système racinaire doit également être abondant et profond, pour leur permettre de tolérer de grands écarts de température. Les espèces ayant une très bonne rusticité sont donc à privilégier pour leur persistance et leur résistance à l’hiver. La vitesse d’établissement des espèces choisies doit être jumelée avec un fort potentiel de rendement afin de produire un minimum de deux coupes de foin ou d’ensilage d’herbe pendant la saison. L’ensemencement doit être fait au printemps pour tous les types de sols, qui doivent être bien drainés et avoir un pH entre 6 et 6,5. Les semis peuvent être faits avec un semoir à semis direct avec boîte à brome. Les graminées et l’avoine pourront être récoltées en vert comme un ensilage d’herbe, au stade pâteux du grain de l’avoine. Pour obtenir des conseils sur la conception, l’ensemencement et la gestion d’une bande végétative filtrante, veuillez communiquer avec le conseiller en productions animales du MAPAQ de votre région ou avec votre conseiller Bovi-Expert. Restez à l’affût, car le nouveau Guide des aménagements alternatifs en production bovine sortira bientôt. Il contiendra des informations détaillées sur les bandes végétatives filtrantes.
Le codéveloppement et le mentorat au cœur du développement d’entreprises Abdel Ahraiba
Conseiller en transformation alimentaire, Direction régionale de la Montérégie, ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation
Depuis le début de la pandémie de COVID-19, on observe une augmentation marquée des demandes de renseignements et d’accompagnement pour le lancement d’entreprises de transformation alimentaire. C’est ce qui a mené à la rédaction de l’article La collaboration au cœur du développement, paru dans la dernière édition du journal, qui traite des différentes approches collaboratives ayant fait leurs preuves. Parmi celles-ci, le mentorat et le codéveloppement occupent une place incontournable dans le démarrage et le développement d’entreprises. Le codéveloppement est un échange collectif visant l’apprentissage grâce aux interactions entre tous les participants d’une cellule qui surmontent des défis semblables. Certains organismes offrent du soutien pour parfaire les connaissances des participants en entrepreneuriat. En voici quelques-uns : le Centre local de développement, la Société d’aide au développement des collectivités et Evol (anciennement Femmessor).
Les services d’Evol
Le développement du secteur agroalimentaire est non seulement un service offert par Evol, mais aussi une de ses priorités. Plus spécifiquement, cette organisation dispose d’une cellule de codéveloppement sectorielle destinée
exclusivement aux entrepreneures en agroalimentaire et en transformation alimentaire du Québec, moyennant certains frais. Cette cellule est formée de 7 à 10 participantes et comporte une douzaine de rencontres virtuelles de 3 heures qui visent l’échange et le partage des meilleures pratiques d’affaires avec des entrepreneures vivant la même réalité. Cette démarche permet de briser l’isolement et de favoriser le développement et la croissance des entreprises. Les séances de codéveloppement sont précédées d’une séance de formation sur le fonctionnement de la cellule afin que les échanges soient réalisés dans un climat sain respectant les règles de confidentialité et de non-concurrence. Parmi les entrepreneures ayant bénéficié de ce service, on compte notamment Mme Christine Chénard, nutritionniste de formation, qui a œuvré pendant 17 ans chez Cintech Agroalimentaire, à la gestion des projets et à l’aide aux petites et moyennes entreprises, entre autres choses. Cette entrepreneure possède une expertise unique au Québec en évaluation sensorielle. Elle est aujourd’hui la présidente et cofondatrice de l’entreprise Les Aliments ACTIV, qui crée, produit et distribue, sous la marque Happy Yak, des mets et des composantes de repas lyophilisés. Voici quelques mots sur son expérience avec l’une des cohortes d’Evol : « Les cellules Croissance de Femmessor avec ses séances de codéveloppement et ses ateliers m’ont permis de causer avec des femmes qui ont à relever des défis similaires aux miens. Le petit groupe facilite les échanges. On se sent comprises, acceptées et appuyées dans nos démarches. On se sent moins
Christine Chénard, présidente et cofondatrice de l’entreprise Les Aliments ACTIV
seules dans nos expériences et on en sort grandies ». Mme Marianne Auclair, directrice régionale d’Evol, est bien heureuse d’accompagner les nombreuses entreprises du domaine agroalimentaire. Elle souligne une forte demande de la clientèle en agroalimentaire pour un accompagnement financier et un soutien en cellules de codéveloppement ainsi que pour un accompagnement concernant les rachats et transferts d’entreprises.
Au-delà du codéveloppement
Marianne Auclair, directrice régionale d’Evol en Estrie
Gestion et Technologie Agricoles - Jeudi 21 octobre 2021 - 17
Les entrepreneures qui reçoivent du financement de la part d’Evol reçoivent aussi un accompagnement personnalisé ainsi qu’un accès à une multitude de services et de ressources. Ce financement est disponible autant pour le démarrage d’entreprises que pour la gestion d’une croissance ou d’une acquisition.
« Evol dispose d’une nouvelle enveloppe de financement pour soutenir des projets de démarrage, de croissance, d’acquisition et de relève d’entreprises à propriété inclusive et diversifiée engagés dans une démarche de développement durable alignée avec l’un des 17 objectifs de l’ONU », souligne Mme Auclair en ajoutant au passage que les entreprises soutenues par l’organisation ont une incidence positive sur la société. Evol étend son offre de service et appuie dorénavant les entrepreneurs, hommes et femmes, issus de différents groupes : immigrants, Premières Nations, Inuits, personnes handicapées et LGBTQ2S+. Evol disposera aussi d’une enveloppe budgétaire plus importante qui tournera autour de 52 millions de dollars. Pour plus d’information sur les cellules de codéveloppement sectorielles, consultez le www.femmessor.com/cellules.
18 - Jeudi 21 octobre 2021 - Gestion et Technologie Agricoles
COLLECTIF EN FORMATION AGRICOLE CENTRE-DU-QUÉBEC
Des producteurs de bovins gâtés GUYLAINE MARTIN AGR.
Répondante en formation agricole
Les Producteurs de bovins du Québec (PBQ) ont été particulièrement actifs dans la dernière année pour proposer des formations et des webinaires en ligne. Le 19 octobre aura lieu le dernier d’une série de quatre sur la stabilité et la productivité des systèmes fourrragers. Les trois premiers webinaires sont disponibles en rediffusion sur la chaine YouTube des PBQ. Le ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation du Québec (MAPAQ) gâte également les producteurs de bovins en organisant deux webinaires sur la gestion des pâturages les 15 et 22 octobre en après-midi. Quatre producteurs agricoles livreront un témoignage sur leurs pratiques innovantes au pâturage. La populaire formation « Gérer avec succès un enclos d’hivernage » a été développée dans un format à distance où les intéressés peuvent la suivre à leur rythme selon l’horaire de leur choix. Au terme de la formation, le participant sera capable d’identifier ses besoins et de comprendre les principes d’un enclos
d’hivernage, de comprendre et appliquer un rapport d’ingénieur, d’aménager un enclos d’hivernage selon les bonnes pratiques environnementales et de gérer efficacement des enclos et des bandes végétatives filtrantes. L’agronome, Robert Berthiaume, redonne sa formation « Produire du bœuf à l’herbe au Québec » le 20 novembre en ligne. Il fait le lien avec la régie de pâturage, l’alimentation à l’herbe, la génétique, la régie de troupeau et la qualité de la viande.
Au Centre-du-Québec, le Collectif en formation agricole aimerait bien organiser la formation « Gestion des pâturages » avec Brian Maloney. M. Brian est lui-même producteur. Il pratique le pâturage haute densité. La répondante en formation agricole attend les appels des intéressés. Cerise sur le gâteau, le Centre de référence en agriculture et en agroalimentaire du Québec (CRAAQ) organise un congrès en webdiffusion le 21 octobre. Conférenciers et producteurs invités parleront
de la mise en marché des viandes de bœuf. Pour connaitre l’offre en ligne et en salle, consultez uplus.upa.qc.ca ou contactez votre répondante en formation agricole. Pour le Centre-du-Québec, Guylaine Martin, tél. : 819 758-6401, poste 2702 ou gmartin@formationagricole.com. Pour la Montérégie, Édith Lussier, tél. : 450 774-9154, poste 5210 ou elussier@upa.qc.ca.
Photo : JMorier/PBQ
Gestion et Technologie Agricoles - Jeudi 21 octobre 2021 - 19
Le pâturage de balles rondes, une méthode d’alimentation hivernale de plus en plus populaire JOHANNE TESSIER,
Conseillère en production bovine, Direction régionale du Centre-du-Québec
Le pâturage de balles rondes pendant les mois d’hiver, aussi appelé bale grazing, est une pratique relativement nouvelle qui gagne en popularité au Québec. Elle consiste à permettre aux bovins de s’alimenter en fourrages, à même les balles rondes dispersées dans le pâturage, les champs de foin ou les terres cultivées plutôt que dans un espace clos. L’automne, les balles rondes sont réparties en quadrillage après avoir été cultivées dans le même champ ou apportées d’ailleurs. L’intérêt que suscite le pâturage de balles rondes s’explique par la capacité de cette alimentation à améliorer la teneur des nutriments du sol dans les vieux pâturages qui peuvent être en carence. Cette méthode d’alimentation permet également de prolonger la saison au pâturage des bovins.
Les avantages et les éléments à considérer
Avec cette méthode, les bovins s’alimentent par eux-mêmes et dispersent directement leur fumier dans le champ tout en améliorant la fertilité du sol. Les coûts de main-d’œuvre, de machinerie et de combustibles fossiles, à la fois pour l’alimentation des balles et la manipulation du fumier, sont donc réduits. L’augmentation des résidus laissés au champ, l’action des sabots et la dispersion du fumier et de l’urine, après le passage des bovins dans le champ, augmentent la productivité du pâturage. Le bien-être de l’animal doit toutefois être considéré. Par exemple, l’eau doit être disponible en tout temps, et la neige ne doit pas être la seule source d’eau. Le site d’approvisionnement en eau doit être adapté pour l’hiver et fournir de l’eau de qualité. De plus, s’il n’y a pas d’arbres pour protéger les bovins du vent, un abri ou un brise-vent portatif doit être installé.
• Placer les balles à une distance centre à centre de 40 pieds (65 balles/ ha) à 50 pieds (44 balles/ha). • Clôturez une superficie de champ afin d’avoir un site permettant aux bovins de se nourrir pendant 2 ou 3 jours et de favoriser la répartition uniforme des déjections dans le pâturage. Pour empêcher les animaux de passer à la prochaine série de balles, utilisez un fil de plomb supplémentaire pour la clôture ou utilisez un double fil (fil chaud sur le dessus et deuxième fil connecté à une bonne source au sol). La neige est un bon isolant. S’il y a beaucoup de neige, un seul fil ne produira pas un courant électrique efficace pour maintenir les animaux à l’intérieur de la clôture. Une combinaison d’électrificateurs et de fils à haut rendement avec des tiges ou des barres d’armature en fibre de verre, fixées dans les balles, est la meilleure option. • Par temps froid, ajustez la rotation d’alimentation comme suit : une journée en moins pour le même nombre de balles. Par exemple, si votre rotation est de trois jours, réduisez-la à deux jours afin d’augmenter la quantité d’aliments disponibles et nécessaires à l’augmentation des besoins de vos animaux. • Les recherches montrent qu’environ 15 à 20 % du foin est gaspillé dans un tel système lorsqu’on limite l’accès aux aliments grâce à une clôture électrique. Les résidus de fourrages laissés sur le sol après le déplacement des bovins sont une source de nutriments pour le pâturage ou la prairie. Ces résidus fourragers ont des effets bénéfiques puisqu’ils augmentent la capacité de rétention de l’eau, l’infiltration de l’eau dans le sol, la quantité de matières organiques ainsi que l’apport de semences fourragères.
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La technique et la disposition des balles
• Prenez un échantillon de balles, faitesle analyser et faites équilibrer la ration par un agronome afin de vous assurer que les besoins nutritionnels de vos bovins seront comblés. Servez des minéraux et des vitamines adaptés aux besoins de ceux-ci et de l’alimentation servie. Vos bovins consommeront plus puisque leurs besoins énergétiques seront supérieurs d’environ 20 %; ils devront marcher et seront exposés au vent, aux basses températures ainsi qu’à une bonne couche de neige. La qualité et la quantité des aliments sont à considérer surtout chez les vaches en fin de gestation qui ont les besoins sont plus élevés. • Placer les balles avec de la ficelle en plastique sur leurs extrémités, de sorte que la ficelle peut être retirée avant de les rendre accessibles aux bovins. Si vous utilisez de la ficelle de sisal, placer les balles sur les côtés, car la ficelle de sisal se dégrade par elle-même.
Crédit photo © Antoine Riverin, MAPAQ
Figure 1 : Disposition des balles rondes pour le pâturage d’hiver
Exemple de calcul pour 50 vaches dans un pâturage de balles rondes d’une durée de 60 jours : - 65 balles rondes centre à centre/ha avec 250 kg MS/balle - Une vache consomme environ 15 kg MS/j + 20 % de pertes = 18 kg MS/j, soit 0,072 balle/j. - Pour 60 jours, une vache a besoin de 4,32 balles. - 64,8 balles permettent de nourrir 15 vaches/ha. - Pour 50 vaches, on a besoin de 3,3 ha (= 50 vaches/15 vaches par ha). MS : matière sèche
L’importance de l’environnement
Le lieu idéal pour faire le pâturage de balles rondes doit tenir compte de ces éléments : • une parcelle avec une teneur en P2O5 faible; • une bonne portance dans les périodes critiques; • une distance respectant les lois et les règlements par rapport aux cours d’eau et aux fossés en fonction de la
pente du terrain pour empêcher le ruissellement de surface dans les cours d’eau; • un système d’approvisionnement en eau. Les déjections des bovins apportent une bonne quantité de phosphore au sol. Ce phosphore doit être conforme aux abaques de dépôts maximaux annuels de phosphore inscrit selon la culture à l’annexe 1 du Guide de référence du Règlement sur les exploitations agricoles. Il faut faire attention à ce que le pâturage ne devienne pas une cour d’exercice. La notion de cour d’exercice s’applique si l’apport en équivalent de phosphore dépasse les abaques. Il est donc important de travailler en collaboration avec un conseiller en agroenvironnement. Il est recommandé de faire analyser les sols et de faire une rotation des champs d’une année à l’autre. Il est possible qu’un temps d’attente soit nécessaire avant de pouvoir revenir à une même parcelle selon la densité du pâturage et l’état nutritif du champ.
Une bonne planification et une bonne gestion
Il faut surveiller de près les animaux au pâturage afin de s’assurer qu’ils restent en bonne santé et en bonne condition de chair et qu’ils aient accès à des fourrages de qualité, à de l’eau et à un abri. Il est donc important d’avoir un plan de secours puisqu’un hiver rigoureux prolongé augmente le besoin d’abris supplémentaires, de fourrages de meilleure qualité ou de suppléments. De plus, il faut prévenir l’accumulation excessive de nutriments dans le sol. Comme toute pratique de production de bovins de boucherie, le pâturage en balles nécessite une bonne planification et une bonne gestion.
COLLECTIF EN FORMATION AGRICOLE DE LA MONTÉRÉGIE
Formations initiales en Grandes Cultures aimes les nouvelles technologiques, que tu as le sens de l’observation et que travailler dans des conditions climatiques variées ne sont pas obstacles pour toi. À la fin du programme tu pourrais devenir producteur- exploitant en gran-
des cultures, ouvrier agricole, opérateur d’équipement agricole, conducteur de machinerie agricole ou représentant de biens et produits agricoles. La formation ne donne chaque année d’août à mai.
Pour plus d’information communiquez avec votre répondante en formation agricole de la Montérégie : Édith Lussier, elussier@upa.qc.ca ou par téléphone au 450 774-9154, poste 5210
ÉDITH LUSSIER
Agente en formation agricole
Le Centre des Moissons à Beauharnois ainsi que l’École professionnelle de SaintHyacinthe ont développé le programme DEP en grandes cultures en alternance travail-études. Il est offert sur un horaire du lundi au vendredi à raison de 30-35 heures par semaine sur une période de 10 mois. Comme particularité, le programme est admissible à la subvention à l’établissement de 20 000 $ du Programme d’appui financier Relève agricole de la Financière Agricole du Québec et est adapté pour les producteurs. À fin de la formation, une attestation supplémentaire est octroyée pour l’utilisation des pesticides en milieu agricole. Ce programme prépare à l’exercice du métier d’ouvrier.ère agricole. Vous pourrez récolter, sécher et entreposer les grains et les plantes fourragères, implanter, entretenir et inspecter une culture. Le métier vise aussi la conduite de machineries agricoles, entretiens des tracteurs, l’outillage et les bâtiments et du soudage. Cette formation est pour toi si tu aimes travailler à l’extérieur, le travail manuel et physique, la diversité des tâches, que tu es autonome et responsable, que tu
Gestion et Technologie Agricoles - Jeudi 21 octobre 2021 - 21
Cohabitation harmonieuse en zone agricole en Montérégie « Notre campagne, un milieu de vie à partager » Partout, les routes sont de plus en plus sollicitées et demandent à chaque usager de les partager, que l’on soit automobiliste, conducteur de machinerie lourde ou cycliste. L’UPA de la Montérégie, 13 MRC et l’agglomération de Longueuil souhaitent informer la population sur l’importance du partage de la route en milieu agricole. Cette initiative est issue de la campagne de sensibilisation à la cohabitation harmonieuse en zone agricole qui a été lancée grâce au soutien financier du ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation. Le partage représente un défi quand le véhicule devant nous ou qui nous croise est un tracteur imposant, souvent très large et qui se déplace lentement, la vitesse maximale pour les véhicules agricoles avec une machinerie étant de 40 km/h. Autorisés à circuler sur les routes, il leur est interdit de circuler dans l’accotement. Patience, prudence et respect mutuel doivent donc être la règle d’or. Il en va de la sécurité à tous.
Comment dépasser une machine agricole
22 - Jeudi 21 octobre 2021 - Gestion et Technologie Agricoles
Le Code de la sécurité routière permet le dépassement d’une machinerie agricole en empiétant sur une ligne continue, simple ou double, uniquement si cette manœuvre de dépassement est sans
danger pour soi et pour les autres usagers. Pour le faire en toute sécurité, il faut s’assurer que la voie est libre sur une distance suffisante avant d’amorcer la manœuvre et que le conducteur du tracteur ne s’apprête pas à tourner à gauche, par exemple pour s’engager dans un champ. Conserver une distance sécuritaire avec le véhicule agricole, avant et après le dépassement, est également un bon comportement à adopter, tout comme
ralentir à l’approche d’une ferme ou d’une entrée de champ cultivé. La présence de machineries agricoles sur les routes est concentrée à certaines périodes de l’année, particulièrement à l’automne durant la période des récoltes, et au printemps durant la période des semis. Il est primordial d’adopter un comportement prudent et compréhensif afin d’éviter des collisions et des accidents qui peuvent occasionner des blessures graves, voire être mortels. La route se partage.
Le projet de cohabitation harmonieuse en zone agricole est d’envergure régionale. Il a pour objectif de favoriser le vivre ensemble et le dialogue entre les producteurs agricoles et les résidents. Les différents partenaires veulent démystifier les croyances, atténuer les contrariétés et aborder les enjeux liés au travail agricole. Il est important pour les instigateurs de ce projet de faire ressortir la multifonctionnalité de la zone agricole comme lieu de vie, de travail et de loisir.
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