L’industrie minière québécoise : un moteur de développement économique incontournable
Josée Méthot, présidente-directrice générale de l’Association minière du Québec
L
a remontée historique du prix de l’or qui a dépassé les 2 000 $ US l’once en août a assurément permis d’éponger certaines pertes liées à la COVID-19, tout comme la bonne performance du prix du fer. Avec des projets de qualité, des gestionnaires chevronnés et une volonté affirmée du gouvernement du Québec de réduire les délais d’autorisation des projets, les astres sont alignés pour stimuler l’investissement et les retombées économiques de l’industrie au Québec. En ce sens, depuis 2016, l’Association minière du Québec (AMQ) publie une étude sur les retombées économiques de l’industrie minière dans la province. Les résultats dévoilés en 2020 démontrent une fois de plus toute l’ampleur de la contribution de l’industrie pour les régions dites minières, mais également, et cela n’est pas négligeable, pour les grands centres. Cela nous rappelle que des régions comme Montréal ou la Montérégie sont beaucoup plus près de l’industrie minière qu’on ne pourrait le croire. Bien qu’elles se rapportent aux activités de 2018, ces données sont les plus récentes et les plus représentatives de la contribution de l’industrie minière au développement socio-économique de la province. De façon globale, ce sont près de 10 milliards de dollars que les sociétés minières ont dépensés sur le territoire québécois, y compris les dépenses d’exploitation, d’exploration et d’investissement. L’Abitibi-Témiscamingue récolte la plus grande part avec 3,45 milliards de dollars, suivie de la Côte-Nord avec 2,16 milliards et de Montréal avec 1,17 milliard. Ces dépenses totales ont soutenu 48 006 emplois, dont près de 17 000 emplois directs, 21 350 emplois indirects et un peu plus de 9 700 emplois induits. Mentionnons au passage que le salaire annuel moyen de l’industrie frôle les 104 000 dollars, soit largement supérieur au salaire moyen au Québec évalué à près de 64 000 dollars. On constate aussi à la lecture de l’étude qu’un nombre grandissant de femmes sont employées par les sociétés minières. De 2014 à 2018, leur nombre a augmenté de 501 (+36 %), passant
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de 1 398 à 1 899, pour ainsi représenter 13 % des emplois directs dans l’industrie. De plus, au cours des quatre dernières années, le secteur minier a attiré davantage de travailleurs autochtones. On peut certes s’en féliciter, mais il faut aussi maintenir les efforts de recrutement pour en attirer davantage. Il s’agit ici de deux bassins de main-d’œuvre fort importants afin de répondre aux besoins futurs de l’industrie. On s’en doute, les sociétés minières soutiennent un important réseau de fournisseurs. Ils sont en effet plus de 3 800 répartis dans toutes les régions, et principalement en Abitibi-Témiscamingue (1 210), à Montréal (686) et en Montérégie (435). Cette étude permet également de répondre à une question qui revient souvent : combien les gouvernements reçoivent-ils de la mise en valeur des ressources minérales? Ce sont plus de 1,3 milliard de dollars qui ont été versés au seul gouvernement du Québec en 2018, sans compter l’impôt sur le revenu des sociétés. À cela s’ajoutent plus de 500 millions de dollars pour le gouvernement du Canada. Chaque fois que nous publions les résultats de l’étude des retombées économiques de l’industrie minière au Québec, un sentiment de fierté nous envahit. Fierté de contribuer de façon très significative au développement économique du Québec, certes. Mais également, fierté de voir que les retombées se répartissent partout sur le territoire et non seulement dans les régions minières et, fait non négligeable, de voir à quel point l’industrie minière contribue au bien-être de la population, grâce à un montant de plus d’un milliard de dollars qu’elle verse annuellement au gouvernement du Québec. Grâce à la résilience des travailleurs de notre industrie et leur capacité à innover, nous avons su reprendre, somme toute, rapidement un niveau d’activité comparable à celui qui existait avant la pandémie de la COVID-19. Il sera intéressant toutefois, lors de la réalisation de la prochaine étude des retombées économiques qui dressera le portrait de l’année 2020, de constater quelles répercussions cette crise aura eues, notamment sur l’emploi et les dépenses. u