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UN CIRCUIT DE COURSE AUTOMOBILE DANS VOTRE SALON

Vous rêvez de vivre les sensations d’un pilote de circuit? Pourquoi ne pas en installer un dans votre salon ou votre garage? Vous devrez certes vous passer du bruit des moteurs, des odeurs de caoutchouc et d’essence. Pour vous, nous avons testé u n circuit virtuel chez Simtag, à Zolder.

TEXTE: WIM DE PRETER

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PHOTOS: DEBBY TERMONIA

Le soleil brille à Zolder. Devant moi, un circuit de quatre kilomètres de long comprenant dix virages et trois chicanes. Il n’a end qu’une chose, que je teste mes talents de pilote de course. Mes nerfs sont à vif. Il s’agit d’une première. Jusqu’à présent, je n’ai pu m’exercer que sur quelques kilomètres d’une autoroute allemande.

C’est avec une certaine hésitation que j’appuie sur la pédale de gaz et que je m’engage sur la piste. Au début, les changements de vitesse sont un peu inconfortables. Après quelques centaines de mètres, j’ose enfin accélérer et tester les freins. Je gagne progressivement en confiance et, au bout d’un moment, je me retrouve sur la piste à rouler à près de 200 km/heure.

«Au panneau des 100 mètres, serrez à droite, freinez à fond et passez la troisième», me dicte une voix. Lorsque je sors du virage, je sens le volant vibrer violemment alors que je dirige le véhicule vers les bordures du circuit. C’est lorsque cela commence à devenir amusant que je touche la chicane à une vitesse trop élevée et que je m’écrase contre le mur après avoir fait un solide tête-à-queue. J’ai d’ailleurs à peine le temps de retirer mes mains du volant qui tourne fou.

Heureusement, je survis à l’accident sans la moindre égratignure. Je sors de mon bolide et je me retrouve à nouveau dans la salle d’exposition de Simtag, l’entreprise qui a mis au point ce simulateur. Je suis bel et bien à Zolder, mais à quelques kilomètres du vrai circuit. «Nous essayons de faire en sorte que l’expérience soit aussi proche que possible de la réalité, par exemple en vous faisant ressentir les chocs que vous ressentiriez sur un vrai circuit», explique l’ancien pilote de course et co-fondateur de Simtag, Andy Jaenen, qui incarne aussi la voix qui m’a guidé dans les virages du circuit.

Le simulateur se compose d’un cadre en aluminium sur lequel sont montées les principales composantes: siège, volant, pédales et un grand écran. À première vue, cela semble plutôt simple, mais ne vous fiez pas aux apparences. Derrière chaque composant se cache une montagne de technologie et d’informatique qui rend l’expérience plus vraie que na- ture, mais vous ne vous en rendez compte que lorsque vous êtes derrière le volant.

Le volant que j’avais en main a été conçu par Simtag et la société d’ingénierie automobile britannique Cosworth. Il s’agit d’une copie conforme des volants utilisés lors des 24 heures du Mans et de la course américaine Indycar. D’autres éléments comme l’usure des pneus et la perte d’adhérence sur la route sont «traduits» par le logiciel de façon à ce que vous ayez la même sensation que dans une vraie voiture.

Ce dernier point est particulièrement important pour les pilotes professionnels. «Ils peuvent ainsi entraîner leur mémoire musculaire. Les pilotes apprennent à mesurer avec précision la force qu’ils doivent exercer pour maîtriser un circuit. S’ils peuvent d’abord s’exercer sur un simulateur correctement réglé, ils pourront gagner du temps et de la rapidité sur le vrai circuit», explique Janos Zsinor, CTO et co-fondateur de Simtag, actif depuis 20 ans dans le monde des simulateurs de courses automobiles.

Des pédales high-tech

Le volant n’est pas le seul instrument à avoir fait l’objet d’une étude approfondie. Janos Zsinor est assez fier des pédales qui équipent la voiture de course virtuelle. «Ce sont les premières pédales actives au monde, que nous avons nous-mêmes développées et brevetées avec l’entre- prise canadienne D-Box. Nous les avons lancées il y a deux ans lors de l’Expo ADAC Simracing au Nürburgring en Allemagne et, depuis lors, plusieurs marques essaient de les copier.»

Les pédales sont équipées d’un cylindre hydraulique et de capteurs. Elles donnent au pilote virtuel un feedback haptique, ce qui signifie que vous ressentez la résistance et les vibrations comme dans la réalité, par exemple lorsque le système ABS se déclenche en cas d’arrêt d’urgence. Les pilotes expérimentés sont prêts à débourser beaucoup d’argent pour avoir de bonnes pédales car le ressenti d’une voiture et d’un circuit transite en majeure partie par les pieds. «Nous comptons continuer à développer ce produit», explique Janos Zsinor. «Je pense aux jeux de pédales pour les coureurs de drift (un style de conduite qui implique un dérapage contrôlé de la voiture) ou à des pédales avec lesquelles vous pouvez simuler les sensations des anciennes voitures de course. Avant l’invention du servo, les pilotes devaient appuyer très fort sur les pédales.»

Comme la voiture, le circuit virtuel doit également se rapprocher autant que possible de la réalité. La partie invisible du simulateur – le logiciel – est donc très importante. «Savez-vous qu’ils scannent la totalité du circuit avec un laser afin que le moindre nid de poule ou bosse puisse être repris dans le logiciel?» Une autre différence par rapport aux jeux vidéo traditionnels, c’est le taux de fréquence des images («frame rate»), à savoir le nombre d’images projetées par seconde. «Sur une console PlayStation, ce nombre est de 60 maximum. Nous ambitionnons d’a eindre 120 images par seconde, ce qui perme ra d’avoir une image en continu.» Un «frame rate» trop faible peut jouer des tours au cerveau et provoquer des nausées, mais heureusement, je n’en ai pas souffert pendant ma course folle à Zolder.

En réalité, je m’a endais à devoir utiliser un système avec des lune es de réalité virtuelle. Apparemment, c’est aussi possible. «Le système est compatible avec la réalité virtuelle, à l’exception des lune es PlayStation», explique Janos Zsinor. «Certains les aiment, d’autres pas. Personnellement, je ne les utilise que pour des brèves courses. Si vous faites de longues courses, ces lune es deviennent lourdes et fatigantes au fil du temps. Mais elles s’améliorent d’année en année.»

Pilotes de haut niveau

D’après nous, les simulateurs de Simtag ne sont pas destinés aux joueurs habituels. «La course automobile est le seul sport où l’on utilise des simulateurs à un niveau professionnel», explique Andy Jaenen. «Il existe également des simulateurs fabriqués industriellement pour un large public, mais il s’agit d’un segment de marché très concurrentiel dont nous préférons rester éloignés.» Il ajoute: «Nous essayons de nous faire notre place dans le segment supérieur des circuits automobiles. La concurrence y est aussi très élevée, mais si vous réussissez à y pénétrer, cela donne un énorme coup de pouce à votre réputation.» Avec son nouveau jeu de pédales, Simtag semble réussir à séduire les pilotes de premier plan. Le pilote de F1 Max Verstappen en serait également fan.

Lorsqu’on leur pose la question, Andy Jaenen et Janos Zsinor se gardent de tout commentaire.

Même si les simulateurs ne sont pas bon marché, ils perme ent aux pilotes et aux écuries de réaliser d’importantes économies. «Imaginons que vous utilisiez un simulateur de 15.000 euros pendant quatre ans, plus un abonnement de 200 à 300 euros par an pour le logiciel. C’est beaucoup moins qu’un seul pneu. Vous arrivez ainsi à un budget d’environ dix euros par jour. C’est incomparablement bas par rapport à la location d’un vrai circuit, aux réparations des dégâts éventuels, à l’entretien, au carburant, etc. En outre, vous pouvez utiliser votre simulateur 24/7, alors qu’un circuit n’est que sporadiquement disponible.» outre, de plus en plus d’organisateurs de courses utilisent des simulateurs comme une sorte de test d’admission pour les pilotes. Vous n’obtenez l’autorisation que si vous pouvez démontrer sur simulateur que vous êtes capable de piloter sur un circuit», ajoute-t-il.

Des «Petrolheads» ordinaires

De plus en plus de fous de mécanique cherchent à avoir un simulateur à domicile. Il n’est pas possible d’en connaître le prix exact. «Cela peut aller de 1.000 à un 500.000 euros», répond Janos Zsinor. «Chaque élément se décline en différents niveaux de prix, allant de quelques centaines à quelques milliers d’euros. Les systèmes les plus chers peuvent remplir toute une pièce, avec le châssis d’une vraie voiture, un logiciel professionnel de F1, plusieurs projecteurs et un écran de six mètres de large.»

Outre ses deux propriétaires, l’entreprise Simtag compte cinq collaborateurs. Elle vient de traverser une période de turbulences. «Pendant la pandémie, nous avons li éralement été pris d’assaut. De nombreuses personnes voulaient profiter de ce système à domicile. Hélas, il était très difficile d’obtenir les pièces. Lorsque la situation est revenue à la normale, les commandes ont soudainement été réduites.»

«Aujourd’hui, les écuries s’entraînent d’abord sur des simulateurs pour ensuite adapter la voiture réelle en fonction de ces séances d’entraînement», poursuit Andy Jaenen. «Les ingénieurs observent le pilote et savent exactement comment aménager la voiture en fonction du circuit. En

Aujourd’hui, la petite entreprise surfe sur un marché en croissance régulière. Elle est à la recherche d’un partenaire susceptible d’apporter un financement supplémentaire. Au-delà du monde des pilotes professionnels, l’intérêt des particuliers et de ceux qui participent à des courses virtuelles ne cesse d’augmenter. «Pendant la crise du coronavirus, ces courses virtuelles ont pris de l’ampleur», explique Andy Jaenen, lui-même organisateur du championnat virtuel d’endurance de Belgique, Belcar. Le «Sim racing» (courses sur simulateurs) est devenu la nouvelle base de la pyramide dans le monde de la course automobile. Auparavant, la sélection perme ant d’escalader la pyramide se faisait sur les circuits de kart. Aujourd’hui, elle se fait de plus en plus sur simulateur. Les meilleurs passent ensuite les premiers niveaux comme la Sprint Cup, pour ensuite se retrouver au sommet de la pyramide, à la Belcar.

En ce qui me concerne, il est peu probable que j’a eigne ce sommet, mais je ne dirais pas non à un nouveau tour de piste dans le simulateur. ■

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