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PAUSANIAS. O U
VOYAGE HISTORIQUE D E
LA GRECE. TRADUIT EN FRANÇOIS, Avec des Remarques.
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M. AKEC
PARIS,
Quay des Augulfins , près le Pont Saint Michel , à la Bible d’Or. D C C.
XXXI
APPROBAI10 N ET PRIPILEGS
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PAUSANIAS, 0V
VOYAGE HISTORIQUE d E
LA GRECELIVRE SIXIEME. VOYAGE
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ORDRE que je me fuis prefcrit veut qu’après avo*r ees nwBun,ens confierez, à Jupiter , E mp S je vienne aux hommes & aux chevaux que les jeux gcj^jî7 • Olympiques on- rendus célébrés , tins oublier les [ i ] ump'es particuliers a qui le mérite d’athlete a valu des ftatues dans le bois lacre d’OIvmpie. Or
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comme on n’a pas décerné des liâmes à tous les Vainqueurs.
[i] Smi nibfi La fat: la jtmtafirrj. er. D y a dans le Grec , çu Atnafie rend par . trimnu ttitm Tnu II
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2 pAUSANIASjLlVRE VI. mais feulement à ceux dont la victoire a etc illuftre , non plus qu’à tous ceux qui ont fait de belles aftions, mais à un petit nombre d’hommes qui le font le plus diftinguez, c’eft à ceuxlà que je m’attacherai. Car je ne précens pas donner ici la lifte de tous les athlètes qui ont été couronnez aux jeux Olympiques. Mon delfein [ i ] eft dans cette fécondé partie de parcourir les ftatuës qui ont été la récompenfe du mérite & de la vertu , comme dans la première j’ai parcouru toutes celles qu’un motif de religion a fait confacrer aux dieux. Je palferai même fous filence plufieurs athlètes qui ont dû cette marque d’honneur plutôt à un coup du fort qu’à leur force & à leur adrefle $ en un mot je ne rerai mention que de ceux qui ont excellé fur tous les autres , ou qui ont eu des ftatucs [x] faites de la main des plus habiles ouvriers. A droite du temple de Junon vous verrez la ftatuc d’un athlète Eléen , qui a remporté le prix de la lutte ; il eft nommé Symmaque fils d’Efchyle. Près de lui c’eft Néolaïdas qui [3] parmi les enfans fut vainqueur au combat du pugilat -, il étoit fils de Proxene , & natif de Phénée ville d’Arcadie. Après eux c’eft Archidame Eléen , qui l’emporta fur tous les enfans de fon âge à la lutte ; il étoit fils de Xénias : ces trois ftatuës ont cfé faites par Alype Sicyonien , düciple de Naucydè's d’Argos. Enfuite vient la ftatuë de Cléogene fils de Silenus} l’inlcription porte qu’il étoit Eléen d’origine, qu’il eut [5] ptrmi les enfans, &c. Il ftatucs à des hommes ordinaires ; je crois donc que par ce terme l’auteur en- paraîtra extraordinaire , que ces peutend de fimples particuliers qui n’a- ples expofiflent des enfans à des comvoient pour eux que le mérite d’a- bats fi rudes & meme fi dangereux'. Mais il faut (çavoir qu’ils faifoient thlctcs. [ 1 ] Mon deffein eft , &c. Cet en- confiftcr une bonne partie du mérite de droit du texte eft fort obfcur -, il me l’homme dans la force & la fôuplefle paraît non-feulement mal ponéhié , du corps. Voilà pourquoi ils accoutumais corrompu, & je vois que tous les moient les hommes dès leur cnfincc à interprètes y ont etc embaraflez. Je tout ce qui pouvoir les tendre ou plus me fuis attache au fens & à l’inten- robuftes, ou plus adroits ; ils admettion de l’auteur , fins m’aflujettir aux toient donc les enfans aux combats athlétiques depuis lage de douze à mots. [1] Des ftatuës faites de la main des treize ans jufqu a celui de dix-fipt. Aude douze ils croient cenfcz plus habiles ouvriers. Je lis avec Ku- deflous hnius pour ••ifaes. Cette Le- trop jeunes , & au-deflus de dix-fcpt çon me paraît plus conforme àlapen- trop vieux -, alors ils pouvoient combattre dans ladaïTc des hommes. féc de l’auteur.
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la victoire à la courfe [ i ] des chevaux de felle, & que le cheval qu’il montoit croit de fôn propre haras. Près de Cléogene on voir Dinolochus, Pyrrhus ë< Troïlus, tous trois Eléens fils d’Alcinoüs, tous trois vainqueurs aux jeux Olympiques, mais en differentes fortes de combats ; car Pyrrhus qui etoit un des Juges eut le prix de la courfe des chevaux, & après fa victoire il fut réglé qu’aucun des Juges ne pourroit à l’avenir difputer le prix. Troïlus fut vainqueur [1] à la courfe du char attelé de deux chevaux -, & à la courfe du char attelé de deux poulains } ce fut en la cent deuxième Olympiade. La ftatuë de Pyrrhus eft de Lyfippe. Pour Dinolochus , on dit S[ue fà mere en dormant crut lui voir une couronne d’olivier ur la tête & l’embraffer -, elle en avertit fon fils qui fe prépara fi bien au combat qu’il paffa de beaucoup tous les autres jeunes gens à la courfe 5 on lui décerna une ftatuë qui fut faite par Cléon de Sicyone. On voit dans le même rang l’illuftre fille d’Archidame , [5] Cynifca. J’ai déjà fait mention de fa race & de fes victoires aux jeux Olympiques en parlant des rois de Sparte. Auprès de la ftatuë de Troïlus il y a une baluftrade de marbre, fur laquelle on voit premièrement [4] un char à quatre chevaux avec un écuyer 5 enfuite le portrait de Cynifca fait de la main d’Apelle avec des inferiptions en l’honneur de cette princeffe, & après Cynifca plufieurs ftatuës de Lacédémoniens qui ont eu le prix de la courfe de chevaux. Le premier eft Anaxandre vainqueur à la courfe du char à quatre chevaux -, il eft dit dans l’infcription que fon ayeul avoic
[1] A U Caurfe des chevaux de [elle. difoient biga qui vient de bijuga. Il eft à Le texte dit , «iun. Or remarquer que les héros d’Homérc at•■À», mot formé du verbe mavéré, teloient fouvent trois chevaux à un currere, fc mouvoir, courir, fîgnifioit char. Mais aux jeux de h Greceon atteproprement un petit bateau que l’on loit enfcmble deux chevaux ou quatre, fiifoit aller avec une feule rame ; mais jamais trois. il fignifioit aufli equui defulfarius, un [5] Cyw/U.Plutarque l’appelle tjcheval de (elle. La première ode de nifea. Pindare eft confacrce à Hicron tyran de [4] Un char à quatre chevaux. C eSytacufe, Axsnt, vainqueur à la courfe toit ce que l'on appclloit en Grec des chevaux de lellc. r<9innt«, OU rinw'> OU t it »»»/», ou & en Latin quadri[ x ] A U caurfe du char attelé de Amplement deux chevaux. Cette efpecc de courfe ga, nous dilôns nous k m q.-.adnge en ftile étoit appelléc «■■«,<• & ter- d’infcriptionsSc de médailles. La courme dont Platon fc fert pour exprimer fe du char à quatre chevaux croit la plus l’union du corps avec l’amc. Les Launs belle & la plus noble déroutes.
4 Pa u sa n ia s , Livr e VI. remporte le prix du [ i ] pentathle. Le fécond c'eft Polyclcs iurnommé Polychalchus, qui eut auffi l’honneur de la victoire à la courfè du char à quatre chevaux 5 il tient un ruban de la main droite, dçux enfans font à fes cotez, l’un tient une toupie, l’autre veut prendre le ruban de Polyclès 5 ce Polyclès au rapport de l’infcription avoir déjà été couronné aux jeux Pythiques, aux jeux Ifthmiques & aux jeux Neméens. Chap Le Pancratiafte [1] qui fuit eft une ftatuë de Lyfippe } c’eft U. Xénargès, le premier de la ville [3] de Strate & même des Acarnaniens, qui ait remporté le prix du pancrace ; il étoit fils de Philandridas. Depuis l’irruption [4] que les Perfes firent en Grece , les Lacédémoniens s’adonnèrent particulièrement à nourrir des chevaux ; c’eftpourquoi plufieurs d’entr’eux qui avoient de bons haras furent proclamez vainqueurs aux jeux Olympiques. Car outre ceux dont j’ai parle, il y eut un autre Xénargès , un Lycinus , un Arcéfilas , & un Lichas fils d’Arcéfilas qui eurent tous des ftatucs ; ce dernier Xénargès fut auffi vainqueur à Delphes, à Argos, & à Corinthe. L veinus amena d’abord à Olympie deux poulains dont l’un fut rejetté } il s’appliqua enfuite à courir avec des chevaux d’un âge fait, & par ce moyen il remporta la palme 5 il a deux ftatucs dans l’Altis, & toutes deux font de la façon de Myron Athénien. Arcéfilas pere de Lichas fut couronné deux fois. Pour Lichas, s'étant prelènté dans le temps que les Lacedemoniens croient exclus dis jeux Olympiques, il n’y fut pas admis ; mais l’écuyer [ 1 ] Le prix du pentathle. Ce mot tft forme de «»t < , r;»y , & de certamen , combat ; d’ou ileft ai/c de juger que le pentathle comprcnoit les cinq fortes d’exercices qui étoient en ufage dans les jeux de la Grece. Le pentathle étoit appelle en Latin guinquertium. fa] Le Pancratiafte qui fuit. Il faut que le lecteur s’accoutume à ces motslà qui font absolument néceflaires quand on parle de l’Agoniflique, c’eft-à-dire, des exercices athlétiques des Grecs, lccctmc de pancrace vient de »«•. omise . tout , & de rebut , force. Cette forte de combat comprenoit la lutte Ample > & la lutte compolec.
[;] Le premier de la ville de Strate. Amaïce a évité la difficulté en omettant ces mots. Apparemment que le mot rr*tCv l’a embaraflë. Paulmier & Kuhnius ont levé la difficulté en remarquant que Strate étoit une ville conAdérable de l’Acamanie & qu’il en eft parle dans Thucydide Liv. x. [ 4 ] Depuis Cirruption que les Peffet firent en Grece. La quatrième année de la 74e Olympiade près de cinq cens ans avant l’Ere chrétienne. Ce que dit Pau (amas , qu’avant cette époque les Lacédémoniens nourrufoient peu de chevaux, eft remarquable. Il en étoit de même des autres Grecs. Le premier héros Grec .qui (eut dompter & ma-
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V O Y A G E D F. t’ E L I D E. J qui conduisit fon char difpura le prix au nom des Thébains, & fut déclaré vainqueur ; Lichas tranfportc dé joye [ i ] prit un ruban & le couronna lui-même. Pat là les intendans des jeux ayant découvert la fraude en-punirent l’auteur qui fut fuftigé. Ce fut à cette occafion que le roi Agis entra à la tête d’une armée dans le pays des Eléens, & qu’il y eut un grand combat dans l’Altis. La guerre étant terminée, Lichas fit pofer faftatuë j cependant les regiftres des Eléens portent que c’eft le peuple de Thebes & non Lichas qui a été viétorieux aux jeux Olympiques. Près de cette ftaruc vous voyez celle de Thrafybulc Eléen ; c’étoit un devin de la race des Iamides, qui employa fon miniftere en faveur de ceux de Mantinée contre Agis fils d’Eudamidas Si. roi de Sparte, comme je le dirai plus au long dans l’hiftoire d’Arcadie. Unlézartfz] femble courir fur l’épaulé droite du devin, & à fes pieds il y a un chien dont le corps eft ouvert en deux comme une victime dont on examine le foye. Il n’eft pas nouveau que les devins exercent leur art fur les entrailles d’un chevreuil , d‘un veau, ou d’un agneau ; les Cypriens y ont ajouté le porc ; mais aucun [3] peuple ne fc fert du chien à cet ufage ; ce qui fait croire que Thrafybule avoir un fecret tout particulier pour connoître l’avenir par l’infpe&ion des entrailles de cet animal. Les Iamides au refte font des devins defeendus de Iamus, qui au rapport [4] de Pindare étoit fils d’Apollon & avoir appris de Ion pere l’art de deviner. Après Thrafybule c’eft Timofthene Eléen, qui remporta le prix du ftade fur les enfans. Antipater de Milet remporta cellier un cheval fût Bellérophon ■> qui vivoit quelque 80 ans avant la guerre de Troyc. [ 1 ] Lichas tranfporté de joye, &c. Ce fait eft rapporte par Thucydide , Liv. 5. Il dit que Lichas couronna fon cocher pour faite voir que c’ctoicnt fes chevaux qui avoient remporte la viftoirc, & il ajoute que Lichas fut châtié par ces officiers que l’on appelloit /•3<T.0'Xew , parccqu’ils avoient une baguette à la main. [1] Un le'mrt femble courir , &c. Le terme dont fc fort l'auteur eft ■/•r-ulnt qu’Amaféc rend par celui dcfelei, un
chat. Mais wmt t w lignifie plutôt une cfpcce de lezart. Il y avoir aufli en Sicile des augurs ou devins appeliez 7«x<àra<. bute interprètes portentorum, qui Galeote tùm in Sicilia nominabantur, refponderunt, &c. dit Cicéron dans le premier Livre de la divination. [ ; ] 4/aii aucun peuple , &c. Cela doit s’entendre des Grecs , car les Romains ufoient de cette cfpcce d'augure. Voyez Pline, Liv. 18 , ch. 5. [4] au rapport de Pindare, &C. Pindare dans i’odc lîxiéme de fes Olympioniques fait Iamus fils d'Apollon &• d’Evadni, A iij
6 P a u s a n i a s, Liv re VT. lui du pugilat dans la même ciafie &. a aufli là fa ftatuë j il croit fils de Clinopacer. Des Syraculàins que Denys tyran de Syraeufe avoir envoyez à Olympie pour y facrifier à Jupiter, voulurent gagner Clinopater &. l’engager à dire que Ton fils croit Syraculàin; mais Antipater fans faire cas de leursofFres, cria qu’il croit de Milet & fit graver fur fa ftatuë qu’Antipater Milcfien de naiflancc avoir le premier des Ioniens eu l’honneur d’une ftatuë à Olympie , ScPolyclete fut celui qu’il employa à ce monument. Pour la ftatuë deTimofthene, c’eft un ouvrage d’Eutychide Sicyonien de l’école de Lyfippe ; c’eft ce meme Eutychide qui a fait pour les Syriens d’Antioche cette ftatuë de la fortune qui eft en fi grande vénération parmi ces peuples. Suit la ftatuë de Timon, & celle du jeune Efypc fon fils qui remporta fur les enfans le prix de la courfe de chevaux , aufli eft-il repréfenté à cheval ; le pere eut le prix de la courfe du char. C’eft Dédale [ i ] de Sicyonc qui a fait l’une & l’autre ftatuc ; & c’eft lui aufli qui a fait ce trophée que les Eléens érigérent dans l’Altis apres avoir vaincu les Lacédémoniens. On voit enfuite la ftatuë d’un homme de Samos, qui avoir eu tout l’honneur du pugilat 5 une infeription témoigne que c’eft Mécon maître d’exercice qui lui a coniacré ce monument. Les Samiens y font louez comme athlètes excellens entre tous les peuples d’Ionie , & comme très-entendus dans les combats de mer 5 mais il n’y eft pas dit un mot du vainqueur. Les Meflcnicns ont élevé aufli une ftatuë au jeune Damifcus de leur nation, qui à Page de douze ans mérita d’être couronné aux jeux Olympiques. Une chofè furprenante & qui marque bien la malignité de la fortune, c’eft qu’au même temps que les Mefleniens ont été chaffez du Péloponnefe , ils ont celle de fe diftinguer à ces jeux fi célébrés. Car à la réferve de Léontifque & de Symmaque du nombre de ceux qui s’étoienr établis à Zancle fur le détroit, nul autre Meflcnien foit de ceux qui fe retirèrent à Naupade , foit de ceux qui paflerent en Sicile, n’a été couronné à Olympie j encore les Siciliens re-
[ i ] Ceft Dédtle de Sicyene > dre. Il y a eu trois célèbres ftatuaires de ce nom. Le premier étoit l'ancien ücdale pere dlcare & dont on raconte tant de merveilles. Celui dont il s’agit ici étoit Sicyonien, fils & élève de Patrocle qui au rappott de Pline florirtoit en la pj*
Olympiade ; & il y en a eu un troifiéme qui étoit de Bithynie. Les Grecs ont quelquefois confondu ces trois Dédales , en attribuant à l'ancien des ouvrages qui n'étoient pas de lui, mais des deux autres.
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vendiqucnt-ils les deux que j’ai nommez , prétendant qu’ils croient de l’ancienne ville de Zanclc , 8c non pas Mcffcnicns. Mais fi-tôt que ces peuples curent recouvre le Pcloponnefe, ils recouvrèrent auffi leur premier bonheur du côté des jeux Olympiques. En effet les Eldcns ayant célébré ces jeux un an après le rctablilTemeixt de Meflcne, Damifcus, celui-là meme dont il s’agit ici, remporta le prix duftade furJajeunefle , & cinq ans après, il eut la palme aux jeux Néméens & aux jeux Ifthmiques.
Le plus proche de Damifcus eft un inconnu dont le nom n’eft -— point marqué dans l’infeription. Sa ftatuë a été mife là par Ptolémée fils de Lagus, qui fe dit Macédonien quoiqu’il fut roi d’Egypte. La ftatuë qui fuit eft celle de Chércas de Sicyonc, qui encore enfant eut le prix du pugilat, il eft qualifié fils de Chérémon • & le fculpteur eft auffi nomme : c’eft Aftérionfîls d’Efchyle. Après Chcréas fuivent deux autres athlètes , /ça voir Sophie jeune MefTénicn , & Stomius Elccn. Le premier furpaflà tous fes camarades à la courfe\ pour Stomius, il fut proclamé vainqueur au pcntathle, 8c fe vit couronner trois fois aux jeux Néméens. L’infeription ajoute qu’il commanda la cavalerie des Eléens ; qu’ayant remporté la viftoire, il érigea un trophée ; 8c que défié à un combat fingulier par le Général des ennemis, il le tua de fa main. Mais les Çlcens difênt que né à Sicyone il devint le Général des Sicyoniens, 8c qu’enfuite il fit la guerre à fâpatrie, gagné par les Thcbains & fccouru de toutes les forces de la Beotic j cette guerre des Eléens 8c des Thébains contre Sicyone a pu arriver après la défaite des Lacédémoniens à Leu&rcs. Plus loin c’eft la ftatuë de Labax fils d’Euphron , puis celle d’Ariftodcme fils deThrafis. Le premier, de la ville de Lépréos enElide eut le prix du pugilat ; le fécond d’Elide auffi eut celui de la lutte, 8c fut célèbre par deux victoires qu'il remporta aux jeux Pythiques. Sa ftatuë eft un ouvrage de Dédale de Sicyone [ 1] fils 8c difei, plede Patrocle. Celle d’après eft Hippon Eléen vainqueur au pugilat dans la claffe des enfans ; elle eft de la façon de Défi] Filt & difciplr de Patrocle. Amalée fe trompe ici comme Kuhnius l’a remarqué. Il fait Patrocle fils & élevé de Dédale le Sicyonicn. C’eft tout le
contraire. Le texte Grec a caufé la mêprile d’Amalcc , mais il devoir fentir qu'il en faut retrancher la conjonction w , <£-.
8 Pau sa ni as , Liv re VI. mocrirefi] Sicyonien qui de maître en maître tenoit fon arc de Critias d’Athènes jcar Ptolychus de Corcyre fut l’éleve de Critias & le maître d’Amphion , qui eut pour cleve Pifon de Calaurce, fous lequel Pilon Dcmocrite fit fon apprentiflage. Vous voyez enfuite Cratinus d’Egirc ville d’Achaïe , le plus beau garçon de fon temps & le meilleur athlcte ; il renverfa par terre tousses jeunes gens qui eurent l’audace de lutter contre lui j & vi&orieux avec tant d’éclat, il obtint des Elcens que fon maître d’exercice auroit une ftatuë auprès de lui } celle de Cratinus a été faite par Cantharus [2] de Sicyone fils d’Aléxis & difciplcd’Eutychide. Eupoleme qui fuit fit faire la fienne par Dédale le Sicyonien 5 l’infeription porte qu’Eupoleme Eléen vainqueur à la courte aux jeux Olympiques avoir remporté deux fois le prix du pentathle aux jeux Pychiques, & une fois aux jeux Nèmcens. On raconte à fon fujet que trois directeurs s’étant placez au bout de la carrière pour mieux juger du mérite des combattans, Eupoleme fut déclaré vainqueur au jugement de deux, & Léon au jugement du troifiéme -, fur quoi Léon cita les deux premiers devant le Sénat d’Olympie & les accufa d’avoir reçu de l’argent de fon adverlàire pour décider en fa faveur. On voit enfuite la ftatuc que les Achéens dreflerent à (Ebotas en la quatre-vingtième Olympiade en confequence d’un oraclf de Delphes -, mais il avoir mérité cette ftatuë [5] dès la fixiéme Olympiade ,oùil fut couronné comme vainqueur du ftade. Comment le peut-il donc faire qu’il ait combattu à la journée de Platée , comme quelques auteurs l’on écrit. Car ce fut en la foixante & quinziéme Olympiade que les Perfes com[ 1 ] De la fafon de Démotrite Sicyonien. Pline, Liv. 54, ch. 8 , nomme Dcmocrite parmi les ftatuaires qui exceboicnt à repréfenter des Philofoplies. [ i] Par Cantharus de Sicyone, fis d".Alexis, &c. Ce ftatuaire félon Pline travaillent egalement tous fes ouvrages, mais il n’en avoit porté aucun à une grande perfection. Son maître Eutychide s croit rendu plus célébré , aufli avoit-il été difeiplc de Lyfippc. [5] Dès la fixiéme Olympiade. Sylburge & Kuhmus nousavertiflent qu’Amafec a brouillé ici le texte & le fens
de l’auteur ; & en effet il fe contredit luimême dans cet endroit de fa verfion, Pauiânias dit qu’Œbotas remporta le prix du ftade en la fixiéme Olympiade , ce qu’il confirme encore dans fes Achaïques , ch. 17 -, & Amalce lui fait dire qu’Œbotas fut couronné en la 86e Olympiade. Auquel cas il ne ferait pas impofliblc qu’il fe fut trouvé au combat de Platée. Mais Diodore de Sicile nous apprend que ce fut Théopompe de Theflalic qui remporta le prix du ftade en la 8tf' Olympiade. mandez
Vo y a g e d e l ’Eli d e . 9 mandez par Mardonius furent taillez en pièces près de Platée. Je luis obligé de rapporter ce que l’on dit, niais je ne fuis pas toujours obligé de le croire. Je n’omettrai pas les autres avantures de cet (Sbotas , lorfque j’en ferai aux particularitez de l’Achaïe. La ftatuë fuivante eft celle d’Antiochus de Lépréos, faite par Nicodamus. On apprend par l’infcription que cet athlcte remporta le prix du pcntathle une fois aux jeux Olympiques, deux fois aux Pythiques, & autant aux Néméens; car de fon temps les Léprcatcs n’étoient pas exclus des jeux Ifthmiqucs, comme les Eléens le furent du temps d’Hyfmon , qui a fa ftatuë auprès d’Antiochus. Cet Hyfmon fit une étude particulière du pentathle , & y réufiit fi bien qu’il fut couronné à Olympie & à Némée 5 pour les jeux Ifthmiques, ils lui furent interdits comme aux autres Eléens. On dit que dans fon enfance il fut fujet à des catarrhes qui lui avoient affaibli les nerfs 5 il furmonta cette indifpofition à force d’exercice, & lorfqu’il fut guéri, le genre d’exercice auquel il s’etoit adonné lui valut plufieurs victoires : il eft représenté avec des contre-poids d’athléte, & fa ftatuë eft de Cléon. Après Hyfmon c’eft le jeune Nicoftrate d’Erée en Arcadie , fils de Xénoclidas, qui remporta le prix de la lutte; cette ftatuë eft [ 1] de Pautias , en qui l’art & l’habileté d’Ariftocle de Sicyone avoient paiTé comme de main en main , car il étoit le feptieme maître forti de cette école. Dicon fils de Callibrote fuit après s c’eft ce fameux athlète qui fut proclame vainqueur à la courfe jufqu’à cinq fois dans les jeux Pythiques , trois fois aux jeux Ifthmiques, quatre fois aux jeux Néméens, une fois à Olympie dans la clafle des enfans, & deux fois dans la claflè des hommes ; on lui a drefle autant de ftatuës qu’il a remporté de victoires à Olympie } dans fon jeune âge il fut aualifié Cauloniate comme il l’étoit en effet, & dans la* fuite reçut de l’argent pour fe dire de Syracufe. Caulonia eft une ville d’Italie,qui a été bâtie & peuplée par une troupe d’Achéens fous la conduire de Typhon. Durent la guerre que Pyrrhus & les Tarentins firent aux Romains plufieurs villes d’Italie furent détruites , les unes par les Romains , les autres par les Epirotes. Caulonia fut de ce nombre ; les Campaniens donc les Romains tiroient le plus de fecours la prirent & la rafe-
[1] Crue fatue eft Je Pnutim. Pau- Softrate , comme le dit aillons Pautias croit de Chio , fils & eleve de ûnias. Tome II. B
ro Pau jan ia s , Livr e VÎ. rcnt. Allez près de Dicon vous voyez Xénophon fils de Ménéphyle , natif d’Egion en Achaïc , vainqueur au pancrace } & un peu plus loin Pyrilampes d’Ephefe qui remporta le prix du Rade double. La ftatuë du premier a etc faire par Olympus, & celle du fécond par un ftatuairc de même nom que l’athlète , & qui étoit, non de Sicyone comme quelques-uns prétendent, mais de Mcflène fous Ithome. Quant à la ftatuë de Lyfanderde Sparte, fils d’Ariftocrite, ce font les Samiens qui lui ont érige ce monument avec [i] deux infcriptions,dont l’une marque cette particularité, l’autre contient un éloge de Lyfander -, ce qui montre que ces peuples & les autres Ioniens faifoient leur cour tantôt à l’un , tantôt à l’autre félon le temps & l’occafion. Car lorfqu’Alcibiade étoit pour ainfi dire à leurs portes avec une bonne flotte, ils lui rendirent toute forte d’honneurs, jufques là que les Samiens lui dreflerent une ftatuë de bronze dans le temple de tllnon. Mais les Athéniens ayant été battus [i] à Egepotame , Lyfander eut fon tour, & le même peuple de Samos lui confacra une ftatuc à Olympie. Les Ephéfiens lui firent le môme honneur dans le temple de Diane , & non-feulement à lui, mais auflî à Etconicus, à Pharax , & à d’autres Spartiates d’afTez médiocre réputation parmi les Grecs. Enfin la fortune ayant encore changé , & les Athéniens fous la conduite de Conon ayant remporté la viftoire fur les Lacédémoniens auprès de Gnide vers les côtes de Dorion , les Ioniens fçurent encore s’accommoder au temps. Conon & Timothée eurent chacun une ftatuc de bronze dans le temple deJunon à Samos, & même à Ephefe dans le temple de Diane. Or ce que firent alors les Ioniens, c’eft ce que l’on a vû de tout temps ;car les hommes ont toujours adoré la fortune & pris le parti du plus fort. * Près de Lyfander eft un jeune Ephéfien qui remporta le prix 'iv ’ du pugilat fur les enfans j ton nom eft Athénée. Enfuite c’eft [i] Avec deux infiriptim. L’auteur & à fon pere Ariftoctitc par fa vertu 8C rapporte ces deux inferiptions ; chacune fes grandes ad ions , dont cette ftatuc eft en deux vers clégiaqucs. La pre- fera un monument éternel. mière dit que les Samiens ont confacré [ *,] F.feptuf". En grec une ftatuc a Lyfander dans le bois facré . en latin, cuprxflumen. C’étoit de Jupiter A Olympie ; & la féconde , une ville de 1‘Hellcfpont, contrée de que Ly ûnder a fait honneur à fa patrie, 1a .Mylicdans J’Alic Mineure.
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Softrate de Sicyone , célébré pancratiafte , que l’on furnommoit Acrocbtrjitt, parcequ’il tenoit les mains de fes antagoniftes fi ferrées entre les tiennes, qu’il leur ecrafoit les doigts, & les obligeoit à lui ceder la victoire ; il eut douze fois la palme tant aux jeux Néméens qu’aux jeux Ifthmiques, deux fois aux jeux Pythiques , & trois aux Olympiques. La cent quatrième Olympiade en laquelle Softrate fut couronné pour la première fois n’eft point marquée dans les regiftres des Eléens, pareequ’en cette Olympiade ce furent les Arcadiens & ceux de Pile qui firent célébrer les jeux pour les Elcens. Apres Softrate c’eft Léontifcus Sicilien de la ville de Meffine fur le détroit} il reçut la couronne de la main des Amphictyons & des Eléens. Ce Léonqfcus faifoit à la lutte comme Softrate au pancrace 5 car il ne terrafloit point fès adverfaires, mais il leur ferroit fi fort les doigts , qu’ils étoient contraints de demander grâce & de quitter la partie. Sa ftatuë eft un ouvrage de Pythagore de Rhegium , aufli excellent ftatuaire qu’il y en ait eu. On dit que ce Pythagore avoir appris Ion art de Cléarque Rhéginien auffi & difciple d’Euchir de Corinthe , qui avoit eu pour maîtres Syadras & Chartas tous deux de Sparte. Pour l’amour de Phidias & de l’art dans lequel il a excellé, je ne dois pas oublier le beau garçon [i] qui a la tête ceinte d’un ruban ; car nous ne connoiflons point d’autre athlète mis en bronze par ce grand ftatuaire. Celui qui fuit eft Satynis Eléen, fils de Lyfianax & de la race des Iamides, qui eut cinq fois le prix du pugilat aux jeux Néméens, deux fois aux jeux Pythiques, & autant aux jeux Olympiques fa ftatuë eft de Silanion Athénien. Mais c’eft Polyclès de l’école d’Athènes auffi & difciple de Stadiéüs , qui a fait celle du pancratiafte Amyntas , jeune enfant d’Ephefe & fils d’Hellanicus. Vous voyez enfuite Chilon Acheen de la ville de Patras, qui furpafla tous les autres à la lutte, & fut célèbre par dix couronnes ; il en reçut deux à Olympie , une à Delphes, quatre à Corinthe , & trois à Némée. Les Achéens lui érigèrent un tombeau à leurs dépens 5 auffi étoit-il mort en combattant contre les ennemis comme il fe voit par une infeription qui ne contient Îjue ce que je viens de dire. Que fi l’on veut juger de l’occaion où il fut tue par le temps où vivoit Lyfippe qui a fait (a [ i ] Zr be/u gtrfo» , &c. Il fc le dans le premier des Eliaques. ■oinmoit Pantarcès. L’auteur en a parBij
ftaruc , je crois que ce peut être le combat de Cheronée où il paya de (à perlbnnc avec les autres Achéens ,ou bien le combat qui le donna auprès de Lamia en Theflalie contre Antipater roi de Maccdoinc,& où Chilon putfe trouver fcul de fa nation, par pure envie de lignaler fon courage. Des deux ftatuës qui Suivent , l'une eft Molpion qui fut couronné par les Eléens, comme l’infcription en fait foi ; l’autre n’a ni titre ni nom. On croit que c’eft la ftatuc d’Ariftote de la ville de Stagire en Thrace, & que comme ce Philofophe eut beaucoup de crédit auprès d’Alexandre & enfuite auprès d’Antipater, quelqu’un de fes difciples ou quelque foldat à qui il avoit rendu fèrvice, lui fît ériger ce monument. Sodamas que l’on voit après étoit de la ville d’Afle dans la Troade prè% du mont Ida. C’eft le premier des Eoliens fortis de cette contrée qui ait été couronné à Olympie, il eut le prix du ftade fur toute la jeunefle. Archidame a aufli là fa ftatuë ; il étoit roi de Lacédémone & fils d’Agéfilas } je crois qu’il eft le premier à qui les Lacédémoniens ayent érigé une ftatuë hors de leurs pays ; mais il mérita cette diftinclion par fes fèrvices & par fa mort 5 car il finie fes jours chez des barbares, & c’eft le feul roi de Sparte qui ait été privé des honneurs de la fépulture. J’ai rapporté cet événement plus au long en donnant la fuite des rois de Lacédémone. Evanthc de Cyzique qui vient après remporta le prix du pugilat dans la claflè des hommes à Olympie, & l’avoit déjà remporté dans la claffedes enfansà Némée &à Corinthe. Enfuite c’eft un Macédonien qui s’étoit rendu célébré par fes haras 5 il le nommoit Lampus, & il étoit [ i ] de cette ville à qui Philippe fils d’Amyntasa donné fon nom , &qui eft la plus moderne de toutes les villes de la Macédoine 5 près de Lampus vous voyez un char , & une jeune perfonne qui monte defliis. La ftatuë qui fuit a été faite par Polyclete, elle repréfente Cynifcus jeune enfant de Mantinée qui fut proclamé vainqueur au pugilat. Pour Ergotele fils dePhilanor, que l’on voit après, & qui fut couronné deux fois à Olympie, deux fois à Ncmée, & deux fois à Corinthe pour avoir doublé le ftade , il n’étoit pas d’Himéra comme l’infcription le
[ i ] De cette ville à qui Philippe à donnéfon nom. Il entend Philippopolis ville de la Maccdoinc , bâtie par Philippe porc d’Alexandre. C’eft aujour-
d’hui Philippopoli > ville de la Turquie en Europe , dans la Romanic à vingtquatre lieues au - dcflüs d’Andrinoplc.
Vo y a g e de l ’El id e . 13 porte ; on prétend qu’il étoit Crétois de la ville de Gnoflè , & qu'en ayant été charte par une émeute populaire, il vint à Himéraoul’on lui donna droit de bourgeoifie avec toutes les marques portibles d’honneur & de diftinction. C’eftpourquoi ayant etc proclamé vainqueur aux jeux Olympiques il fe dit delà ville d’Himéra. Mais la ftatuë la plus éminente eft celle de Polydamas ,fai- Chap' te par Lyfippe , & placée fur un grand piedeftal. Polydamas V. étoit l’homme de la plus haute ftature que l’on ait vû depuis les temps héroïques jufqu’à nous. S’il y a eu quelque race de géans avant le fiécle des héros, il faut encore l’excepter ; il étoit fils de Nicias , Sc né à Scotuflè [ 1 ] qui ne fublifte plus aujourd’hui. Car Alexandre tyran [ 1 ] de Phérès ayant pris la ville de Scotuflè par compofition le moqua des conditions du traité , & s’étant rendu maître du théâtre où la plupart des habitans étoient aflèmblez, il les fit invertir par fes gardes & lès archers qui firent main-baflè lùr eux 5 de forte que prefque tous les hommes furent maflàcrez. A l’égard des femmesôc des enfans ils furent faits efclaves & vendus à prix d’argent. Ce délâftre arriva dans le temps que Phraficlide [ 3 ] étoit Archonte à Athènes , la fécondé année de la cent deuxième Olympiade , où Damon deThurium fut proclamé vainqueur f>our la fécondé fois. Le peu de Scotufleens qui échappèrent à a cruauté du tyran furent dans la fuite obligez d’abandonner entièrement leur ville, lorlque les Grecs battus pour la lèconde fois par les Macédoniens fuccombérent à leur mauvailè fortune. Pour revenir à Polydamas , bien d’autres que lui fe font diftinguez au combat du pancrace ; mais je ne crois pas que d'autres ayent ajouté tant de belles actions à l’cclat de leurs couronnes. La partie montagneufe de la Thrace, qu’enferme le fleuve Neftus qui arrofe le pays des Abdèritains , nourrit beaucoup de bêtes lâuvages & fur-tout de lions -, les lions y font en fi grand nombre, que l’armée de Xerxès partant par ce pays,ils [i ]Fr »e 4 Scotuflè. C croit une ville de la Pclafgie dans la Thcflalic, dit Etienne de Byiancc. [ i ] Tyran de Pbérii. Il y a eu plusieurs villes de ce nom ; celle-ci croit en Thcflalic, & avoir etc bâtie par Phc-
rcs fils deCtethcüs , qui lui donna fon [;] Pbraltclide. C’eft ainfi qu’il faut lire foivant Diodorc de Sicile ,& Clivant Paufânias même dans Tes Areadiquçs.ch. 17. B iij
le mirent aux trouflcs de fes chameaux qui portoicnt les vivres, & en firent unefurieulè boucherie; ils infeftent particuliérement la plaine qui eft au pied du mont Olympe ;car cette montagne touche d’un bout à la Macédoine , de l’autre à la Theflalie & au fleuve Pénée. Ce fut fur cette montagne que Polydamas fans le lêcours d’aucune forte d’armes tua un lion des plus furieux &c des plus grands ; il s’ctoit expofe à ce péril pour imiter Hercule qui abattit à fes pieds le lion de la forêt de Némée. Voici une autre preuve de fa force , ou pour mieux dire un autre prodige. Etant un jour au milieu d’un troupeau de vaches, il prit un fort taureau par un de fes pieds de derrière , & le tint fi bien , que quelqu’effort que fit cet animal dans là fougue & fa colere, il ne put jamais fe tirer des mains de Polydamas qu’en lui laiflànt la corne du pied par lequel il le tenoit. On dit auflî qu’en prenant d’une feule main le train de derrière d’un char qui couroit à brides abatues il l’arrêtoit tout court. Darius , celui qui n’étoit que fils naturel d’Artaxerxès., & qui fécondé du peuple ufurpa le trône fur Ogdianus [ i ] qui en étoit le légitime héritier , ayant oüi conter ces merveilles de Polydamas , eut curiofité de le voir. Il lui dépêcha des courriers, & lui promit de grandes récompenses s’il vouloir venir à Suie. Polydamas y alla ; fi-rôt qu’il fut arrivé, il défia au combat trois de ces latellites que l’on nomme en Perfe les Immortels, & à qui la garde de la perlbnne du roi eft confiée ; il fe battit feul contre eux trois , & les étendit morts à lès pieds. De ces prodigieufes allions, les unes font reprcfentées fur le piedeftal de là ftatuc, & les autres font racontées dans une infcription. Mais l’oracle d’Homére fut accompli en la perfonne de ce géant , il devoit périr par lès propres forces, comme la plupart de ceux qui fe-fient trop à leur avantage. Car un jour étant entré dans une grote pour y prendre le frais avec quelques amis, fa deftinée voulut que tout-à-coup le roc parut s’entr’ouvrir ; au premier danger fes amis prirent l’épouvente & la fuite ; lui ièul refta&de lès mains voulut foutenir la roche quilè détachoit, comme s’il eut été
[ i ] Sur Ogdunui- Le texte porte, fur /fiffét. C’eft une faute de copiftc qui a paflï dans la verfion d’AnÛÆe. Il n’y a jamais eu dTfogdc roi de Per-
fe. Le fils d'Artaxerxès/ênommoitSecundianus au rapport de Ctcfias , & Ogdianus au rapport de Diodore de Sicile. PAtlmtr.
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fuffifant pour un tel fardeau ; mais la montagne venant à s’écrouler il fut enfeveli fous lès ruines. Auprès de Polydamas vous voyez trois athlètes, dont deux ------croient Arcadiens de nation & le troifiéme Athénien. Le pre- y£P‘ mier eft Protolas de Mantinée , fils de Dialée qui remporta le prix du pugilat fur la jeuneflè ; il a été mis en bronze par Pythagore de Rhegium. Le fécond eft Narycidas de Phigalie fils de Damaret, vainqueur à la lutte} fa ftatuë eft de Dédale le Sicyonien. Callias d’Athènes eft le troifiéme, & eut le prix du pancrace ; fa ftatuë eft un ouvrage de Micon Athénien , peintre & ftatuaire. Androfthene qui fuit étoit de Ménale & fils de Lochéüs 5 il a eu deux fois la palme au combat du pancrace , & c’eft Nicodamus de Ménale aufli qui a fait fa ftatuë. Euclès de Rhodes vient après ; celui-ci fils de Callianax étoit de la race des Diagorides par fa mere qui étoit fille de Diagoras -, vainqueur au pugilat, il fut couronné à Olympie, & fa ftatuë ne tait pas deshonneur à Naucydès. Il eft liiivi d’Agénor de Thebes qui furpaflà tous les jeunes gens de fon âge à la lutte ; ce font les Phocéens qui ont fait la dépenfe de là ftatuë , parceque Théopompe pere d’Agénor étoit leur hôte à Thebes, & l’ouvrier dont ils fe font fervi eft Polyclete d’Argos, non pas celui qui a fait la ftatuë de Junon, mais [i]un autre qui fut éleve de Naucydès. Damoxénidas de Mcnale vainqueur au pugilat a eu pour ftatuaire le célébré Nicodamus fon compatriote. Laftratidas jeune Eléen qui eut le prix de la lutte fur les enfans a fa ftatuë dans le même rang -, il s’étoit déjà diftingué à Némée dans ce genre de combat t & Parabolas fon pere fut proclamé vainqueur du double ftade. Ce fut Parabolas qui pour entretenir une noble émulation parmi les Grecs eut loin que dans le lieu d’exercice à Olympie , il y eût des regiftres où tous les noms des vainqueurs fuflènt exactement écrits. C’eft ici le lieu de raconter ce que j’ai oüi dire d’Euthyme, athlète fameux par les victoires qu’il a remportées dans les combats du pugilat , & par lès autres avantures. Il étoit de ces Locriens d’Italie qui nabitent vers le Cap Zéphir 5 fon pe-
[ i ] Mais un autre qui fut éleve de Naucjdès. Il y a donc eu deux Polycletes. Le plus ancien & le plus célèbre étoit d’Argos 8c florifloit en la S7'
Olympiade. L’autre poftérieur firtclevc de Naucydès qui vivoit en la 95 e Olympiade. Junius n’a pas compris ce dernier dans ion catalogue.
iG P a u s a n i a s, Liv re VI. re fc nommoit Aftyclès ; mais dans le pays on dit qu’Euthymc croit fils du fleuve Cccine, qui leparc le territoire des Locriens de celui de Rhcgium, & quia, dit-on , la vertu de rendre les cigales muettes} car celles du pays des Locriens jufqu’au Cccine chantent comme toutes les autres, & des que l’on a paire le fleuve & que l'on cil du côte de Rhcgium, l'on n’en entend plus aucune. Euthyme pafloit donc pour fils de ce fleuve. 11 remporta le prix [ i ] du pugilat en la loixantc & quatorzième Olympiade j mais l'Olympiadc fuivante il n’eut pas le même bonheur $ car Thcagene de Thaïe ayant voulu [i] dilputer le prix du pugilat & le prix du pancrace aux mêmes jeux,eut à la vérité l’avantage au pugilat fur Euthyme ;mais il ne put remporter le prix du pancrace, pareequ’il avoir epuifé fes forces contre cet antagonifte. Et comme il fembloit n’avoir difpute le prix du pugilat que pour en priver Euthyme & pour lui nuire , les directeurs des jeux le condamnèrent à un talent d’amende envers Jupiter, & à un talent envers Euthyme. Thcagene en la loixantc & lixieme Olympiade latisfic à Jupiter , & pour réparer le tort [3] qu’il avoir fait à Euthyme , au lieu de lui payer un talent, il s’abftinc du pugilat, ce qui fit qu’Euthyme en remporta le prix cette même Olympiade & la fuivante. Pythagore de Rhcgium le mit en bronze , & c’eft une ftatuë admirable. Euthyme pallà enfuite en
[ 1 ] II remptrU le prix du pugilut. Le pugilat, en grec, , c’étoit la meme choie que le combat du eefle. J’ai déjà dit que par le mot de eefle il falloit entendre une pire de gantelets faits de cuir de bœuf & garnis de fer ou de plomb , dont les athlètes par le moyen de plufieurs couroycs armoient leurs bras. Virgile au cinquième livre de l’Enéide décrit admirablement bien & ces gantelets ou celles, & le combat du pugilat. J» «■</>» immoiti peuJere tefoi Trepecit1 1mbeu e‘er Eryx i.preliu terre meuum, dureque iueeudere breekiu terfe. Qijlupu.r, enimi leKerumiufneiefep,,» Terfe beum plombe lufueeferreque rifebeoe. ( » ] Ctr Tbeugeue de Tbufe ujunt
vtulu, &(. Tout ca endroit a été fort mal rendu par Amalce , comme Syt burge&r Paulmicr l’ont remarqué. C’eft à leur interprétation qu’il faut s'en tenir. [ 3 ] leur réfuter le ttrt qu'il nul fuit u Eutbyme. Amafee n’a pas entendu lexpreflion grecque ê/arifueS" Voyez la remarque deSylburge. Au relie la dillinâion que Paufanias fait ici du pugilat & du pancrace détruit l’opinion de ceux qui tiennent que le pancrace étoit compolc de la hittc & du pugilat ; je crois pour moi que par 1e mot de puturuee il fout entendre la lutte fimple, dite •’*•<« ou •)*•”«*•, & la lutte compolèe qu'ils appelloient •'•■•a*. .■»«». , pareeque dans cette demicre les athlètes le tertafloient, Ar qu’ils mettaient tout en uJâge pour obliger leur advcrûire à fc rcndscItalie,
Vo y a g e de l ’El id e . 17 Italie, où il combattit contre un héros 5 voici comme on raconte cette avanture. Ulyflè s’en retournant en Grcce après la prife de Troyc erra long-temps fur la mer 5 battu par la tempête il fut obligé de relâcher en plufieurs ports de Sicile Sc d’Italie, & nommément à Témefle où il aborda avec fes vaiflèaux. Là un de fes compagnons dans le vin & la débauche fit violenceà une jeune fille & la deshonora ; les habitans pour venger cet attentat lapidèrent le Grec. Ulyflè fans fe mettre en peine de ce qui étoit arrive ne fongea qu’à partir & mit à la voile. Depuis cet accident les Mânes [i] de l’etranger ne ceflerent de tourmenter ces pauvres habitans, & n’épargnant aucun âge ils portoient la défolation dans toutes les familles, de forte que ce malheureux peuple étoit fur le point d’abandonner Témcflè. Mais ayant coniulté l’oracle d'Apollon , la Pythie ordonna aux habitans de refter dans leux ville, & de tâcher feulement d’appailèr les Mânes du héros en lui conlâcrant un temple avec une portion de terres, fie en lui dévouant tous les ans une jeune vierge , la plus belle qu’ils pourroient trouver $ ce qu’ayant pratiqué , ils furent délivrez de la perfécution qu’ils louffroient. Or Euthyme fe trouvant par hazard à Témefle juftement dans le temps que l’on alloit faire ce cruel facrifice au génie du héros , informé de ce que c’ètoit, il demanda à entrer dans le temple. Là il apperçoit une belle perfonne dans l’appareil d’une vi&ime ; à cette vûë il eft attendri, d’abord la compafllon agit, puis l’amour ; cette jeune perfonne lui promet fa foi s’il peut la délivrer. Euthyme l’entreprend, il combat le génie, & remporte fur lui une fi belle victoire , que le génie honteux de fa défaite quitte le pays & va le précipiter dans la mer. Les habitans de Témefle redevables de leur lalut au courage d’Euthyme, célébrèrent lès noces avec beaucoup de pompe 8c d’allégreflè. On ajoute que cet Euthyme parvint à une extrême vieilleflè ,& qu’il difparut [z] tout-à-coup fans [ i ] Lu Mines de rétrnnger , &c. fa mort > qu’on lui avoir érigé deux ftaCette fable eft racontée aufli dans Stra- tucs, l’unccn fon pays, l’auttcà Olyrnbon, mais un peu différemment. pic ; & que toutes les deux en un me[ z J Et qu'il difptrut tout-a-coup , me jour furent frappées de la foudre , d-c. Pline, Liv. 7, ch. 47 ,en parle au- événement, dit-il, que Callimaque trement. Il dit qu’Euthymc eut les hon- trouvoit fort furprenant. Mais moi , neurs divins & de fon vivant, & après ajoutc-t il, j'admire bien plus les dieux , Tomc II.
18 P a u s a n i a $ , Liv re VI. payer le tribut à la nature comme les autres hommes. Quant à la ville de Tcmeflè , elle fubfifte encore aujourd’hui, à ce que j’ai appris d’un négociant qui y avoir etc. Ce que j’ai rapporté jufqu’ici n’eft que fur le récit & fur la foi d’autrui } mais je me fouviens d’avoir vû auffi cette hiftoire dans un tableau fait d’après un ancien original. Ce tableau repréfentoit un jeune homme appellé Sybaris, le fleuve Calabrus, la fontaine Calyca , la ville de Héra, & celle de Témeffe avec le
démon [ i ] qu’Euthyme chafla ; ce démon [1] étoit fort noir, d’une figure effrayante, & couvert d’une peau de loup } une infeription lui donnoit le nom de Lybas. Mais il eft temps que je reprenne le fil de ma narration. Après la ftatuë d’Euthyme vous en verrez deux autres , VU ’ dont l’une eftconfacréeà Pytharque de Mantinée, vainqueur à la courfe, l’autre à Charmidès Eléen vainqueur au pugilat, tous deux dans la claire de la jeuneffe. Enfuite vous trouvez plufieurs athlètes de Rhodes ; c’eft Diagoras & toute fa famille. Premièrement Acufilas qui remporta le prix du cefte -, en fécond lieu Doriéüs le plus jeune de fes freres, qui trois Olympiades de fuite fut proclamé vainqueur au pancrace. Troifiémement Damagéte qui avant Doriéüs avoir eu tout l’honneur au combat du pancrace ; ils etoienr tous trois freres, & tous trois fils de Diagoras. Le dernier c’eft Diagoras lui-même qui remporta la palme au combat du cefte. Sa ftatuë eft un ouvrage de Calliclès Mégaréen , fils de ce Théocofmequi a fait la ftatuë de Jupiter à Mégare. Les petits-fils de Diagoras nez de fes filles furent auffi couronnez aux jeux Olympiques -, car Euclès fils de Callianax & de Callipatire eut le prix du cefte dans la clafle des hommes, & Pilidore l’eut dans celle des enfans. Callipatire déguifée en maître d’exercice amena elle-même fon fils Pifidore à Olvmpie ; ce jeune athlère eft en bronze dans l’Altis auprès de fon ayeul maternel. On dit auffi que Diagoras amena avec lui fes deux fils Acufilas & Damagéte , & que ces illuftres athlètes ayant d’avoir fouffett que cet athlète ufiirpât le phantomede ce Grec que les habitons un culte & des honneurs qui ne font de Tcmeflè avoient tue. dûs qu‘à eux. [ 1 ] Ce démon étoitfort noir. Anto[ i ] Avec le démon qu’Euthyme ebufa. nius Libcralis rapporte à peu près la Par le mot de démon il ne faut enten- meme chofe, méumorjb. 8. dre ici que le génie, ou plutôt le fpeétre,
Vo y a g e de l ’El id e . 19 etc proclamez vainqueurs portèrent leur pere fur leurs épaules de rue en rue au milieu d’une foule de Grecs qui jettoienc des fleurs fur ion partage , & admiroient ia gloire & fon bonheur d’avoir de tels enfans. Diagoras ctoit Mcflenien d’origine par fa mere qui étoit propre fille d’Ariftomene ; fon fils Doriéiis après avoir été couronné à Olympie remporta huit fois la viéloire aux jeux Ifthmiques, & iêpt fois aux jeux Néméens 5 j’ai oüi dire qu’il avoit eu aufli une fois la palme aux jeux Pythiques ,'mais fans avoir combattu. Lui & fon neveu Pilidore furent qualifiez Thuriens, pareequ’ayant été chaflcz de Rhodes dans une fédition , ils s’étoient réfugiez à Thurium ville d’Italie. Mais Doriéüs étant revenu à Rhodes quelque temps après, il fe déclara ouvertement pour les Lacédémoniens , jufqucs-là qu’ayant armé une flotte à fes dépens & livré bataille aux Athéniens il fut pris par une de leurs galères &mené vif à Athènes. Les Athéniens qui le regardoient comme leur ennemi mortel & qui peu auparavant le menaçoient des derniers malheurs , dès qu’ils virent ce grand homme paroître dans l’aflèmblée du peuple en pofture de fuppliant & de captif , fentirent expirer leur colcre ; penchant donc tout-à-coup vers la pitié & pleins d’admiration pour la gloire & pour fes vertus ils le renvoyèrent fans lui faire aucun mauvais traitement, quelque fujet qu’ils euflèntdelehaïr. Sa fin & fes dernières avantures font rapportées par Androtion dans fon hiftoire d’Athènes. Il dit que la flotte du roi [ 1 ] étant à Caune, commandée par Conon , les Rhodiens à l’inftigation de ce Général quittèrent le parti des Lacédémoniens pour embraflèr celui du roi & des Athéniens } que Doricüs qui étoit forti de Rhodes pour aller du côté du Pcloponnefe hit pris par quelques Lacédémoniens , qui le conduifirent à Sparte , où obligé de rendre compte de fa conduite il fut condamné à perdre la tête. En quoi, s’il dit vrai, je crois qu’il a voulu imputer aux Lacédémoniens la même légèreté dont on aceufa les Athéniens, lorfqu’ils firent périr Thrafyllus & tous les officiers qui avoient combattu avec lui [2] auprès d’Argi[ 1 ] Jgue U flotte du roi , c’cft-àdire, du roi de Perfe , que les Grecs n’appclloicnt point autrement que Zéro/, ou le grand roi. [1] Aufrit d'Argmffe. Etienne de By lance dit Argennufie, Paufanias Ar-
ginuffe d'après Androtion qui avoit fait uncdclcriptionderAttiquc. Arginuflc étoit une île de la Troadc.lîtuée près du cap Argennum, d’où elle avoit pris fon nom. Cij
XO P A U S A N I A S , L I V R E VI. nulle. Telle fut la glorieufè deilinéc de Diagoras & de fes defeendans. Apres cette illuftre famille vous voyez Alcénéte de la ville de Lepréos & fes enfans. Alccncte croit fils de Théantc ; il remporta le prix du celte fur les hommes, Se l’avoir déjà remporte auparavant fur la jeunefTe. Hellanicus & Theante fes fils curent auflî le prix du celle dans la clafle des enfans. Le père fut couronne en la quatre-vingt-neuvicme Olympiade, Se les fils l’olympiade fuivante. Apres eux c’elt Gnatnon de Dipéc dans le pays des Mcnaliens , & Lycinus Eléen : tous deux eurent le prix du celle parmi les enfans 5 l’infcription dit que Gnathon étoit extrêmement jeune 5 fa ftatuc a été faite par Calliclès de Mégarc. Il eft fuivi de Droméüs de la ville [ i ] de Stymphale, qui fut couronné deux fois à Olympic pour avoir doublé le llade avec fuccès , deux fois à Delphes, trois fois à Corinthe & cinq fois à Némée. On dit qu’il fut le premier qui commença à fe nourrir de viandes ; car avant lui les athlètes étoient nourris de fromages que l’on failoit égouter dans des paniers. Sa ftatuc eft un ouvrage de Pythagore, Sc celle de Pythoclès Eléen , fameux pentathle qui eft auprès, eft de la façon de Polyclete. _____ Dans le même rang vous verrez encore Socrate de PellcCua p . ne qui furpafla tous les enfans de fon âge à la courfe , & Amertas Eléen qui les vainquit à la lutte non-feulement.à Olympie, mais auflî à Delphes. On ne fçait de quel ftatuaire eft le premier ; pour le fécond, il eft [x] de Phradmon d’Argos. L’athléte qui fuit eft Evanoridas Eléen , vainqueur des enfans à la lutte tant aux jeux Néméens qu’aux Olympiques ; & comme il fut dans la fuite un des direâeurs des jeux, il eut grand foin d’écrire les noms de tous ceux qui avoient été couronnez. Quant à Démarque de cette province d’Arcadie que les Parrhaïîens occupent, il eft connu non-feulement par le prix du celle qu’il remporta , mais par une fable qui a eu cours parmi le peuple 5 car on dit qu’à la fête de Jupiter Lycéüs & au milieu du facrifice il fe changeoit en loup , & que dix ans après il reprenoit là première figure. Fable qui ne vient aflu-
[ i] De la ville de Stymphale. Antienne ville du Péloponncfc , aujourd’hui Pufli. [ x ] De Phradmon d'argot. Colu-
mellc fait une mention honorable de ce ftatuairc dans <ôn 10' Liv. il le met comme de p.UM|Vcc Dédale, Polydete, 8c Agéladas.
V OTÂCÉ BT L'El I DE. zi rémeût point des Arcadiens , on en peut juger par cette infeription qui eft toute (impie, Démarque fils de Dinyttas , Parrhafien de naifiance en Arcadie a fait placer cette fiatuc qu'il avoit méritée. Eubotas de Cyrcne qui vient après ayant fçu de l’oracle d’Ammon qu’il remporteroit le prix de la courfe fitfaire fa ftatuë ; & le jour même qu’il fut couronne , elle fe trouva pofee. On dit qu’il fut auffi vainqueur à la courfe du char en la même Olympiade ; mais les Eléens rejettent cette Olympiade, pareeque ce furent les Arcadiens qui préfidérent aux jeux. Timanthe de Cléone qui eut le prix du pancrace eft delà façon de Myron , & Bacis de Trcezéne qui fe diftingua à la lutte eft un ouvrage de Naucydès. Timanthe finit fes jours d’une maniéré extraordinaire , voici comme on la raconte. Il avoit quitté la profeflion d’athléte, à caufe de Ion grand âge ; mais pour conferver fes forces par un exercice convenable, il tiroir de l’arc tous les jours , & Ion arc étoit fort difficile à manier. Etant obligé de faire un voyage il interrompit quelque temps cette habitude ; quand il voulut la reprendre , Ion arc fe refufaà lui, il n’eut plus la force de s’en fervir ; ne fe retrouvant donc plus lui-même il en eut tant de déplaifir qu’il alluma fon propre bûcher & le jetta dedans ; aâion qui à mon avis tient [ i ] plus de la folie que du courage. Après Bacis, vous trouvez plufieurs athlètes d’Arcadie , comme Euthyméne de Ménale illuftre par deux viftoires remportées# la lutte, l’une fur les enfans, l’autre fur les hommes: Philippe Azan de Pelléne, vainqueur au cefte dans la clafle de la jeuneflè , Critodame de Clitor couronné pour le*même fujet. Euthyméne a etc mis en bronze par [z] Alype, Critodame par [3] Cléon , & Philippe Azan par Myron. Je pourrois ajouter Promaque de Pelléne, fils de Dryon & célébré pancratiafte ; mais il en fera fait mention dans mes mémoires fur l’Achaïe. Non loin de Promaque c’eft Timafithée de Delphes , fa ftatuë eft un ouvrage d’Agéladas d’Argos; cet athlète fut proclamé crois fois vainqueur au pancrace à Olympie , & autant à Delphes ; il ne fe diftingua pas moins à la guerre, & la fortune ne lui fut [1] Tientplui de Ufolie que du cou[j] PurCle'tn. Pour celui-ci, il en raje. Ce fêntiment eft remarquable eft parlé dans Pline , comme d'un dans un payen, fculpteur qui cxcclloit à bien repreien* (1] Par aijpe. Il n'cft fait mention ter des philofophcs. de ce ftatuaireque dans Pauûnùs. C iij
1X.
ii P au s an i k s, Liv re VL jamais contraire que dans fadernicreentrcprife. Car Ifagoras pour opprimer la liberté de fes citoyens voulant fe rendre maître de la citadelle d’Athènes, Timafithéc lui aida à exécuter ce deflêin j mais les Athéniens ayant repris la citadelle, il fut condamné à mort. Celui aue vous verrez enfuiteeft Théognetc d’Egine; il eut Ie Pr’x “c lutte fur les enfans. C’eft Polichus de même pays que lui qui a fait fa ftatuë. Polichus étoit fils & difciple de Synnoon , qui eut pour maître Ariftocle de Sicyone, frere de Canochus , & qui ne lui cédoit gueres} pourquoi Théognete tient à la main une pomme de pin fauvage & une grenade , c’eft ce que je ne puis deviner -, peut-être les Eginétes ont-ils quelque tradition particulière là-deflus. Celui d’après eft un athlète dont les Eléens n’ont pas marqué le nom dans leurs regiftres, pareeque le prix qu’il remporta fut celui du Calpé dont ils ne faifoient pas grand cas. Il eft fuivi de Xénoclès de Mcnale qui fut vainqueur à la lutte dans la claflè des jeunes gens. Alcétus qui fuit eut le prix du cefte dans la même claflè $ il étoit de Clitor en Arcadie & fils d’Alcinus. Sa ftatuc a été faite par Cléon , & celle d’Alcétus par Polyclete. Pour Ariftée d’Argos qui vient immédiatement après, il fut couronné pour avoir doublé le ftade , & fon pere Chimon eut le prix de la lutte. Leurs ftatucs font fort près l’une de l’autre. Celle du fils eft un ouvrage de Pantias de Chio fils & éleve de Softrate. Le pere eut deux ftatucs qui font deux chef-d’œuvres de Naucydès, tant celle qui eft à Olympie, aue celle qui a été trtmfportée d’Argos à Rome & mile dans le temple de la paix. On dit que Chimon terrafla à la lutte Taurofthéne ce fameux athlète d’Egine ; que l’Olympiade fui vante Taurofthéne eut fa revanche & coucha par terre tous ceux qui luttèrent contre lui, & qu’un phantôme qui avoit pris fa reflèmblance annonça le même jour fa viAoire aux Egincres. Cratinus de Sparte a fait la ftatuc fuivante,je veux dire celle de Phillé Eléen qui remporta le prix de la lutte fur la jeuneflè. Quant au char de Gélon que l’on voit au même rang, je ne fuis pas de l’avis [ i ] de ceux qui en ont parlé avant moi j car [ i ] Je ne fuis pis de rivis de ceux, mauvais raifonnement.- Pautmier qui Jofeph Scaligcr dans fon commentaire prend le parti de cet auteur contre la fur Eufcbc prête ici à Paufanias un fort critique de Scaligcr fait voir i que
V'OT A Cl f> E l’E L I D E. 23 ils prétendent que c’eft un prél'cnc de Gclon le tyran de Syraculcr cependant l’infeription porte que c’eft Gclon natif de Gela & fils de Dinoincnc qui a conlacrc ce char. Et ce Gclon fut couronne en la foixante & treiziéme Olympiade. A la vérité Gélon le tyran de Syraeufe ufuqia la Souveraine autorité fous l’archontat d’Hybrilide à Athènes, la féconde année de la foixante & douzième Olympiade, en laquelle Tificratc de Crotone fut proclame vainqueur du ftade; mais fi c’étoit ce Gélon, il fe feroit [i] dit Gélon de Syraeufe, & non pas Gélon natif de Gela. 11 y a donc bien de l’apparence que c’étoit un particulier qui s’appclloit Gélon [2] comme le tyran de Syracuic, & dont le pere s’appclloit aufli Dinomene ainfi quelepere du tyran. Quoiqu’il en l'oit, c’eft Glaucias d’Eginc qui a fait le char & la ftatuc du Gélon que l’on voit dans l’Altis. On dit que l’olympiade précédente Cléomede d’Aftypalée en luttant contre lecus [3] de la ville d’Epidaurc [4] le tua, & que pour cela ayant été condamné par les directeurs des jeux à perdre [;] le prix qu’il avoit gagné, il en conçut un tel chagrin qu’il en eut l’elprit aliène. Enfuitc de retour à Aftypalée , étant entré dans une école où il y avoit près de foixante enfans, il ébranla fi fort un pilier qui foutenoit le plancher , que ce plancher tomba fur ces enfans & les c'crafa. Cléomede pourScaligct sert trompé pour s’être trop fie à fa mémoire ; 2 ». qu’il en impofe à Paufânias, & lui fait dire ce qu’il ne dit point. Mais Paulmier attaque Paufânias d’une autre manière, & fait voir que Gélon tyran de Syraeufe ayant remporté le prix aux jeux Olympiques, a du fe dire de Gela d’où étoit, & non de Syraeufe. Pour dire ce que j’en pente, l’idcc de Paufânias ne me parait pas recevable. Car cft-il naturel qu’un autre Gélon fût de Gela, comme le tyran de Syraeufe, & qu’il eut un père nomme Ùinoméne comme le pere du tyran l Je conclus donc avec Scaligcr & avec Paulmier que le char dont parle ici .Paufanias étoit le char de Gélon le tyran de Syraeufe. [ 1 ] liftferait dit Selon de Syraeufe. Voilà en quoi pèche le rayonnement de l’auteur. Gélon pour être tyran de Jtmt II.
Syraeufe n’en étoit pas moins natif de Géla, petite ville de Sicile , appclléc aiijourd’huy Terra nova. [ 1 ] Comme le tyran de Syraenfe. Amaféc n’a pas rendu le texte en cet endroit. [3] Contre Iccut. On lit dans Suidas, Cicim. C’eft une faute ., il faut lire, Iccnt. [4] Z^rau. Un paflâge d’Œnomaüs cité par Eufebe dans fa prep. Evang. nous fait voir à quel point ces combats athlétiques étoient dangereux & meurtriers. (Enomaiis dit que Cléomede d’un icul coup rompit la poitrine à lecus fon antagomftc & lui arracha le poumon. Panlmier. [$] etperdre le prix an'il avoitfayne'. (Enomaüs cité par Eufebe dit que Cléomede fut de plus condamné àqiutrc talcns d amende. C iiij
24 P A U S À N I A S ; L ï V R E V I. fuivi à coups de pierres par les habitans fe réfugia dans un temple de Minerve, & fe cacha dans un grand coffre qui par hazard fe trouva là. Ceux d’Aftypaléc voulurent ouvrir ce coffre & ne fçurent en venir à bout; l’ayant mis en pièces & n'ayant point trouvé Cléomede, ils envoyèrent confulter l’oracle de Delphes pour Ravoir ce qu’il étoit devenu. La Pythie leur répondit par deux vers dont le fens étoit que Clcomcded’Aftypalée, Je dernier des héro;, joüifloit du féyour des bienheureux , 8c qu’ils dévoient le mettre au nombre des Immortels. C’eft pourquoi dans la fuite ceux d’Aftypalée l’honorérent en effet comme un héros. Près du char de Gélon , Philon a fa ftatuë; c'eft un ouvrage de Glaucias de l’île d’Egine. Simonide fils de Léoprcpès a fait l’infeription, qui dit que Philon fils de Glaucus etoit de Corcyre & qu’il avoit remporté deux fois le prix du cefte aux yeux Olympiques. Agamétor de Mantinée vainqueur au ceftc parmi les enfâns eft tout auprès. Outre les athlètes que j’ai nommez on voit encore Glaucus le Caryftien. On dit qu’il ctoit originairement de la ville d'Anthédon en Béotie , & qu’il defeendoit de ce Glaucus qui eft un dieu marin. Son pere de [t] Caryfte aufïi avoit nom Demylus. Le fils dans fa jeuneffe laboura la terre ; un jour le coutre de fa charue s’étant diftoque, il le racommoda en frappant deflus avec fa main comme il aurait fait avec un marteau. Son pere ayant remarqué la force extraordinaire du jeune homme l’amena à Olympie pour réprouver par le combat du cefte. Glaucus tout neuf dans ce métier étoit fort mal mené par fes antagoniftes ; & combattant contre un athlète que le fort avoit refervé pour le dernier, il alloit fuccomber, lorfque fon pere lui cria : Mon fils, frappe comme fur ta charue. Alors Glaucus frappa un fi bon coup qu’il abattit fon adverfaire *2] & fut proclamé vainqueur. On dit qu’enfuite il fut couronné deux fois à Delphes , & huit fois tant à Némée qu’à Corinthe. Son fils 11 ] De Confie tue/Ji. C’écoic une ville de l'Eulxrc fous le mont Ocha ; elle tenoit ton nom d’un fils de Chiron, appelle Carylhis, [ 2 ] Etfut proclame vainqueur. Suidas nous donne la date de cet événemeut Sc le rapporte à la 25. Olympiade ; ce qui ne peut s’accorder avec ce que dit ici Patifânias, c’pft-à-dite avec
les autres victoires de Glaucus aux yeux Pythiques Sc aux jeux Ifthmiqucs. Car les Pythiques furent célébrez pour la première fois en la 48. Olympiade. Er les Ifthmiqucs quelque temps négligez après la mort de Cypfclus ne furent ‘renouvelle! qu’en la 49. Olympiade, Ainfi il y a faute dans Suidas & un nombre rais pour un autre. Pnulmicr. lui
Vo y a g e d f . l ’Eli d e . zy lui fit ériger une ftatuc, & l’ouvrier qu’il employa fut Glaucias de l’île d’Egine. Il eft repréfente fous la forme d’un maître d’eferime ou d’exercice , pareeque c’étoit l’homme de lôn temps qui avoit la main la plus adroite & la plus propre à toute forte de mouvemens. Apres fa mort les Caryftiens l’inhumérent dans une île , qui s’appelle encore aujourd’hui l’île Glaucus. Vous voyez enfuite Démarate de la ville d’Herce & toute fa famille, c’eft-à-dire, fon fils 8c fespetits-fils,tous illuftres par la couronne d’olivier qu’ils eurent chacun deux fois à Olympie. Démarate le pere fut vainqueur en la foixante & quinziéme Olympiade , en laquelle on introduifit la coutume de courir tout armé, & il fut encore vainqueur l’Olympiade fuivante. C’eftpourquoi il eft en bottes , avec un calque 8c un bouclier tel qu’on les porte de notre temps. Mais dans la fuite les Eléens & tous les Grecs abolirent cet ufage. Pour Théopompe fils de Démarate , il eut le prix du pentathle 8<fon fils auflî, du même nom que lui. Mais le jeune Théopompe fut encore victorieux à la lutte. On ignore de qui eft fa ftatuc } à l’égard de celles de fon pere 8c de fon ayeul , l’infcription fait toi qu’elles font d’Eutélidas 8c de Chryfothcmis tous deux fculpteurs d’Argos , nuis lâns dire de quelle école ils étoient. Iccus fils de NicolaïdasTarentin que l’on voit après fut auflî vainqueur au pentathle, & dans la fuite il devint le meilleur maître d’exercice qu’il y eut de fon temps. Pantarcès qui fuit eft ce jeune Eléen fi chéri de Phidias, 8c qui eut le prix de la lutte fur tous les jeunes gens de fon âge-, j’en ai déjà parlé. Le plus proche de lui eft Cléofthcne de la ville [ i ] d’Epidamne, vainqueur à la courfe du char en la foixante 8c fixicme Olympiade. On l’a placé derrière cette ftatuc que les Grecs contactèrent à Jupiter après le combat de Platée } il eftrepréfcnté avec fon écuyer fur un char attelé de quatre chevaux ,8c c’eft un ouvrage d’Agéladas. L’infcription marque jufqu’aux noms de fes chevaux ; les premiers s’appelloient Phoenix ScCorax ,les deux autres qui étoient àcôté du joug, l’un [x] à [i] Z>r/4w//r<fE/>i</4m»r.Epidam- ils les rangeoient tous de front, en forte nc , ou Dyrruchium, aujourd'hui Du- que les deux du milieu étoient lôus le rutaj, étoit une ville d'illytic. joug , & les deux d'àcôtéhotsdu joug. [ i ] Lu deux Mira qui étoient à ci- Par cette raifon ces deux du milieu tédu joug, &c. Les Grecs ne metioient étoientappelles &les pas comme nous quatre chevaux deux deux autres, ••l'it" > fun.tlei ou/orari». à deux âla queut les uns des autres , mais Et dans unatulagc de quatre chevaux, Tome II. D
16 P A U S A N I A S, L I V R E VI. droite, & l’autre à gauche fe nommoient Cnacias& Samus. De tous ceux qui ont eu des haras chez les Grecs, Clcofthene eft le premier que l’ona honore d’uncftatuë à Olympie. Miltiade d’Athenes & Evagoras de Sparte y ont aufli chacun la leur, Miltiade eft fur un char ; jedirai ailleurs quels font fes autres préfens. Les Epidamniens occupent encore le pays qu’ils occupoient du temps de Cléofthene, mais non pas la meme ville } celle qu’ils habitent ayjourd’hui le nomme Dyrrachium du nom de Ion fondateur , & elle eft à quelque diftance de l’ancienne. Après Clcofthene vous voyez de fuite Lycinus d’Hérée, Epicradius de Mantinée, Tellon de Thafe, & Agiadas d’Elide, tous vainqueurs dans la claflè des enfans, Lycinus àlacourfe, les autres au combat du celle. Epicradius eft de la façon de Ptolichus d’Egine, Agiadas de celle de Serambus du même pays , la ftatuc de Lycinuseft deCléon ;pour TiUon,l’on ne lçait de qui il eft. ------Plus loin vous trouverez quatre ftatuës que les Eléens ont XIP érigées à Philippe roi de Macédoine, à Ion fils Alexandre , à Séleucus & à Antigonus. Les trois premières font des ftatuës equeftres. Non loin de ces rois eft Théagene-de Thaze fils de Timofthene. Mais ceux de Thaze lui donnent une autre naiflance j ils difent que Timofthene croit prêtre d’Hercule dans leur ville, & que fa femme ayant eu commerce avec le phantofme d’Hercule qui avoit pris la reflèmblance de Timofthene, il en naquit Théagene , qui à l’âge de neuf ans comme il revenoit de l’école & qu’il pafloit par la place publique ,prit tant de goût pour une ftatuë de bronze qui y étoit, qu’il la mit fur fon épaule & l’emporta chez lui ; c’étoit laftatuë d’une divinité. Le peuple irrité de ce vol vouloir maflacrerle jeune Théagene. Un grave citoyen diflîpa cette multitude, empêcha qu’on ne maltraitât le jeune enfant & lui ordonna feulement de rapporter la ftatuë. Theagene la rapporta & la remit en fa place. Aufli-tôt la renommée publia dans toute la Grcce la force prodigieulë de cet enfant ; j’ai raconté une partie de ies victoires aux jeux Olympiques en parlant de ion combat contre Euthyme & de l’amende à laquelle il fuc condamne. On dit qu’en cette occafion Droméüs de Manti.
lorlqu'i! s'agifloit de difputcr le prix de autres, ils les mettoient au milieu,réla courfe aux jeux Olympiques , s’il y fervant les meilleurs pour les côccz. avoit deux chevaux moins forts que les
Vo y a g e de l ’Eli d e . 27 née eut le prix du pancrace [ 1 ] fans combattre , & qu’il eft le firemier qui l’ait eu de cette forte. Thcagenele remporta 1’0ympiade fuivancc. Il fut aufli couronné trois fois à Ddphës comme vainqueur au combat du cefte, neuf fois à Néméc , 8c dix à Corinthe pour avoir également réufli [ 1] au pugilat & au pancrace. Mais [5 ] à Phties en Theflalie il ne fongea qu’à fe fignaler à la courfe, & il doubla le ftade avec le meme luccès. On diroit que fe trouvant dans la patrie d’Achille le plus grand de tous les héros , il voulut par une noble émulation lefiirpaflèr du moins à la courfe ; en un mot il compta [4] jufqu’à * couronnes qu’il avoit méritées en différens endroits. Après fa mort un de les ennemis s’étant approché la nuit de fa ftatuë la fuftigea par vengeance, comme fi Théageneen bronze eût pu fentir cet affront. La ftatuë étant tombée tout-à-coup fur cet infenfë, fes fils la citèrent en juftice comme coupable de la mort d’un homme, & le peuple de Thafe la condamna à être jettée dans la mer, fuivant l’efprit de Dracon qui dans les loix qu’il a données aux Athéniens fur le meurtre, veut que l’on extermine jufqu’aux [ j] chofes inanimées quifoit en tombant,foit par quelqu’autre accident ont caufe la mort d’un homme. Quelque temps après ceux de Thafe ayant fouffèrt une famine caulée par la ftérilitc de la terre envoyèrent confulter l’oracle de [ 1 ] Eut le prix du pancrace fans comlartre. Parcequc Thcagenc qui avoit épuife fes forces au combat du ccfte contre Euthymc, ne fe trouva plus en état de diiputcr le prix du pancrace à Droméüs. C’eft une fuite de ce que Paufanias a dit ci-devant. [1] Au pugilat & au panerace.Nbilà encore un endroit qui prouve que le pugilat ne faifoit pas partie du pancrace, contre le fcntimcnt de M. Burette & de pluficurs autres qui ont traité de l’Àgoniftiquc des anciens. [;] A Phties en Thefahe. Il y avoit deux villcsdeccnom,runcenTheflàlie, qui obéiffoit à Proté filas jl’autreen Achaïc , qui ctoit fous la domination d’Achille : cela étant , Paufânias fe trompe, & prend l’une de ces villes pour l’autre. Car Pluies en Theflalie n'étoit pas la patrie d’Achille.
M ffufqu’à* couronnes qu'il avoit' mentées, &c. Le texte dit jufqu’à quatorze cent couronnes. Amafée lifoit quatre cent mais comme cenombrc eft encore incroyable, il eft vifiblc qu’il y a faute dans le texte, & j’ai mieux aimé ne pas déterminer le nombre. [f] l'eut que ron exterminejufqu’aux chofes inanimées, c?c. J’ai déjà fait voir que cette loi de Dracon le légiflateur d’Athènes, toute bizarre qu’elle paroît, croit fondée en raifon ,& fervoit à donner de l’horreur du meurtre, dans un temps où l’homicide étoit encore plus contraire à lafocicté qu’il ncl’cft à préfent. Dracon donna fes loix aux Athéniens vers la trente-neuvième Olympiade ; ce légiflateur croit d’une fïvétité outrée, aufli Solon qui vint après abolit-il les loix de Dracon, à la rèfcrvc de celles qui concernoient l'homicide. Dîj
18 P a us a n ia s , Liv re Vî. Delphes ; il leur fut répondu que le remede à leurs maux croit de rappcller tous ceux qu’ils avoient chaflez } ce qu’ils firent, nuis fans en recevoir aucun fôulagement. Ils envoyèrent donc une féconde fois à Delphes avec ordre de reprétenter à la Pythie qu’ils lui avoient obéi , & que cependant la colcre des dieux n’étoit point ceflce. On dit que la Pythie leur répondit par ce vers.
Et votre Théagene, eft - il compté pour rien’ Alors ils furent bien embarafTez, ne fçaehant comment s’y prendre pour recouvrer fa ftatuc j heureufement des pêcheurs la retrouvèrent en jettant leurs filets dans la mer. On la replaça dans l’endroit où elle étoit,&dèsce moment le peuple de Thaïe rendit les honneurs divins à Théagene. Plufieurs autres villes foit grecques , foit barbares en firent autant. On regarda Thcagene comme une divinité fecourable, & les malades fur-tout lui adreflerent leurs vœux. Sa ftatuc eft donc aujourd’hui dans l’Altis , & c’eft un ouvrage de Glaucias d’Egine. ^-HAp Près de Théagene on voit un char de bronze attelé de deux XII. chevaux avec un homme qui monte dedans, deux coureurs , l’un d’un côté, l’autre de l’autre, & un jeune enfant fur chacun de ces chevaux. C’eft un monument de la victoire qu’Hiéron fils de Dinomene remporta aux jeux Olympiques. Hiéron étoit frere de Gélon & .fut tyran de Syracufè après lui. Ce n’cft pourtant pas Hiéron qui a fait ce prêtent, c’eft fon fils Dinomene qui a cru devoir rendre cet hommage à Jupiter. Le char eft un ouvrage d’Onatas d’Egine } les chevaux & les enfans font de Calamis. Auprès de ce char il y a un autre Hiéron qui a été aufli tyran de Syracufe. Celui-ci après la mort d’Agathoclès qui le premier avoir ufurpé la fouveraine puillance, s’empara du gouvernement. Sa domination commença la féconde [ il année de la cent vingt-fixiéme Olympiade en laquelle Iacüs de Cyrene eut le prix du ftade. Ce Hiéron fut lié par l’hofpicalirc avec Pyrrhus fils d’Eacidas,& à cette liaifôn il en ajouta une autre en mariant fon fils Gélonavcc Nercïs fille de Pyrrhus. Lorfque les Romains voulurent conquérir la Sicile , les Carthaginois tenoient plus de la
[ i ]\ La fécondé Année de U i iG, Paulânias ne pourrait quadrer ni avec Obmpude. Je lis avec Paulmicr ce que dit Tire-Live, ni avecietcmps J<vr«yj> rf« <«"•< O’*v finixSaauquel ce Hicron a vécu. m ! ïurù. Sansquoi ce que dit
Vo y a ô F. de l ’Eli de . 19 moitié de cette île ; Hiéron Ce mit de leur côte ; mais les Romains étant devenus enfuite les plus forts, il paflà du leur & fit alliance avec eux, croyant leur amitié plus folideque celle des Carthaginois. Enfin Dinomene[ 1 ] de fa ville de Syracufe, ennemi juré delà tyrannie & du tyran le tua de fa propre main. Quelque temps après il voulut faire le même traitement à Hippocrate frere d'Epicydas, qui nouvellement arrivé d’Herbefic [1] à Syracufe commençoit déjà à foulever le peuple ; mais Hippocrate fe défendit mieux , & fes gardes maflàcrérent Dinomene. Les fils d’Hiéron érigérent à leur pere deux ftatucs, dont l’une eft équeftre ; toutes les deux font de Micon fils de Nicocrate& natif de Syracufe. Après Hiéron vous verrez Aréüs filsd’Acrotate, roi de Lacédémone, &Aratus fils de Clinias. Aréüs eft repréfènté montant à cheval -, ce font les Eléens qui ont fait les frais de fa ftatuc 5 comme les Corinthiens ont fait les frais de celle d’Aratus. Jai fait une ample mention de l’un & de l’autre dans les livres précédons. Aracus fut proclamé victorieux à la courte du char. Timon qui fuit étoit Eléen fils d’Egyptus ; il envoya des chevaux pour difputer le prix de la courfè aux jeux Olympiques ; c’eft par cette raifon qu’il a un char de bronze dans l’Altis, & autant que j’en ai pu juger, c’eft la victoire en perfonne qui monte fur ce char. On voit enfuite Callon fils d’Harmodius & Hippomaque fils de Mofchion , tous deux Elccns, tous deux illuftres pour avoir remporté leprixducefte fur la jeuneflè. C’eft Daïppus qui a fait la ftatuc de Callon ; pour celle d’Hippomaque on ignore de quel fculpteur elle eft. On dit que cet athlète Triompha de trois antagoniftes fans recevoir de pas un le moindre coup , ni la plus légère bleflure. Théocrcfte Cyrénéen fuit immédiatement après ; il nourrifloit des chevaux à la maniéré des Libyens ; fon ayeul paternel portoit le meme nom -, l’un & l’autre fe font diftinguez par des courfes de chevaux à Olympie , ôc le pere de Theocrefte avoic remporte plufieurs victoires aux jeux Ifthmiques dans le mc[1] Enfin Dinomene, Suivant Titc-Livc ,Liv. 14, ce fin Hiéronyme & non pas Hiéron que tua Dinomene. Il y a donc faute dans le texte, ou la mémoire a manque à Paufanias ; & quand meme on fiippoferoit qu’Hyéronymc petit-fils d’Hiéron fe fut auffi appelle
Hiéron , Paufanias fe tromperoit toujours , puifqu’il attribue à l’aveu) , ce qui n’eft vrai que du petit-fils. C’eft la remarque du fçavant Paulmicr. [a] D'Herbeffc. Petite ville en Sicile , aujourd’hui Grotte.
Diij
jo Pa u sa n ta s , Livr e VI. me genre de combat 5 une inlcription gravée fur le char de fon fils en fait foi. L'athlète fuivant eft Hégcfarquc fils à’Hcmoftratc de Tritéc, qui eut le prix du pugilat non-feulement à Olympie, mais aufli à Corinthe , à Delphes, & à Némée fuivant une infeription en vers élégiaques, où ceux de Tritée font qualifiez Arcadiens , ce qui pouvoir être vrai alors : car les villes d’Arcadie qui ont eu quelque réputation font aflez connues, on n’en ignore point l’origine. Mais il y en a d’autres que leur foiblcflc a toujours tenues dans l’oblcurité , & qui font comme fondues dans la ville de Mégalopolis ; celles-là [ 1 ] fe trouvent du moins dans le decret des Arcadiens, fait du commun confentementde ces peuples. Or Tritce n’eft du nombre ni des unes, ni des autres, & l’on ne connoît dans route la Grèce d’autre ville de ce nom, que celle qui eft en Achaïe. Mais il fe peut bien faire que du temps d’Hegélàrque Tritee fut une ville d’Arcadie & qu’elle en ait été démembrée, comme quelques autres que nous connoiflons, fie qui font aujourd'hui foumifes au gouvernement d’Argos. Quoiqu’il en foit la ftatuë d’Hégéfarque eft un ouvrage des difciples [i] de Polyclès , Chap defquels il fera fait mention dans la fuite. Xm. Aftylus de Crotone que l’on voit après eft une ftatuë de Pythagore. Aftylus remporta le prix du ftade Ample & du ftade doublé trois Olympiades confécutives. Aux deux dernieres pour faire fa cour à Hiéron fils deDinomene il fe dit de Syraeufe j les Crotoniates s’en tinrent fi offènfez, qu’ayant confifqué fa maifon ils y mirent la géole , fie abattirent fa ftatuë qui ctoit placée dans le temple de Junon Lacédcmonienne. Les victoires de Chionis Lacédémonien font gravées fur une colonne qui fe voitauflî-là; mais dire que cette colonne [5] a été pofée par Chionis lui-même, Sinon par le peuple de Lacédémone , c’eft parler en étourdi, car l’inicription dit expreflement que l’ufage de courir armé n’avoir pas encore été introduit. Il faudroit donc que Chionis eût deviné que les [1] CMu-U fe trtuvent du mtiui, premier, qui croit de l’école d'Athènes , &c. Tout cct endroit où l’auteur parle & qui fat l'élcve deStadiciis. de Ttitéc eft fortoblcur. AmalèencTa [ >] <Que celle r donne 4 étéf»(eefur pas entendu , ni même Sylburge. J’ai Cbioms lui-même. C'étoit apparemfiiivi l’explication de Kuhnius. ment l’opinion de quelques Eléens, éc [1] /)r/’o/yr/ri. Pline, Liv. 54,fait l’auteur la réfate en failânt voir que mention de deux ftatuaires de ce nom., l’inicription ne pouvoir quadrer avec fc L’un vivoit en la 1 o l'Olympiade, l'au- temps où Chionis avoit vécu. tre en la if 5'. Paufamas parle ici du
Vo y a g e d e l ’Eli De . 31 Eléens introduiraient un jour cet ufagc. C’eft fe tromper encore plus lourdement que de prendre la ftatuë qui eft adoffee contre cette colonne pour la ftatuë de Chionis , puifque c’eft Myron [ 1 ] qui l’a faite. Hermogénc de Xanthe eft enfuite ; il étoit de Lycie , & il ne s’eft guercs moins distingué que Chionis , ayant eu la couronne d’olivier huit fois en l’efpace de trois Olympiades -, c’eft lui que les Grecs avoient furnommé le cheval pour marquer combien il étoit léger à la courfe. Mai? les victoires de Policés donnent encore plus d’admiration. Il étoit de Cérame [2] ville de la Carie pierreufe ; il effaça tous ceux qui de fon temps fe mêlèrent de difputer le prix de la courfe à Olympie, & jamais homme n’eut tant de légèreté. Jufqu’à lui [3] on avoit mis un temps confidérable à fournir la.carrière } pour lui, il abrégea ce temps , & en un même jour il remportoit le prix du fimple ftade , du ftade doublé, & de la plus [4] longue courfe. Après avoir couru lui deuxième ou lui quatrième félon Pufage, & vaincu ceux que le fort lui avoir donnez pour émules, il difputoic encore le prix avec ceux qui dans chaque genre de courfe étoient demeurez victorieux , de forte qu’il multiplioit & le fpectacle' & fes victoires en même temps. Lconidas de Rhodes qui eft après lui a excellé aufli dans ce genre d’exercice ; quatre Olympiades de fuite il fut proclamé vainqueur, & toujours prêt à difputer le prix contre tous fes concurrens il fut couronné douze fois. Près de la colonne de Chionis on voit Duris de Samos , [1] Puifque c’eft Afjren qui l'a faite. Myron Athénien étoit de beaucoup antérieur à Chionis, ainfi il n’avoit pu faire la ftatuë de ce Chionis ; voilà ce que l’auteur veut dire. [(1 ] De Cérame ville de la Carie pierreufe. Il faut lire ici avec Paulmicr «» t ! au lieu de vj ©><■•■'<• C’eft une correction ttes-heureufe , dont ni Amalcc , ni Sylburge n’ont pu profiter, & foute de laquelle cet endroit du texte étoit inintelligible. Paufânias veut dire que la ville de Cérame étoitdans le canton de la Carie k plus rude Se le plus montagneux. On ne trouvera en effet cette ville nulle pift ailleurs. Cette faute avoit parte
dans les roanuferits dès le temps de Suidas qui ne s’en eft pas plus apperçu que les autres. [5] ffufqua lui, &c. Tout cet endroit du texte où l’auteur parle de Politcs eft fi corrompu qu’il en faut deviner le fens comme on peut. Sylburge &i Kulinius nous ont donné leurs conjcéhircs fans les garantir. Je ne garantis pas plus ma traduction. Il n’cft pas pofiîblc de la rendre ici plus littérale & plus fute fans le fêcours d'un manulcrit plus corred. [4] £r de la plut longue courfe. C’étoit ce qu’ils appelaient > on n’en fçait pas précifement la mefurc. Suidas dit qu'elle étoit de a; ftades ,
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qui furpafla tous les jeunes cens au pugilat. L’infcription porte que les Samiens furent cnaflèz de leur île la meme année qu’il fut couronne, & qu’après leur rétabliflèment [ i ] ils lui érigèrent cette ftatuc qui elt un ouvrage d'Hippias. Polycratc [ 1] tyran de Samos eft dans le même rang. Près de lui c’eft Diallus fils de Pollis ■> il étoit de Smyrnc : on dit qu’il fut le premier des Ioniens qui remporta le prix du pancrace fur les enfans. Les deux fuivans font Therfiloque de Corcyrc, Sc Ariftion d’Epidaure fils de Théophilès ; ils ont été mis en bronze par Polyclete d’Argos. Tous les deux furent vainqueurs au combat du cefte , le premier dans la clafle de la jeuneflé, le fécond dans celle des hommes. Pour Bycelle qui vient enfuite , c’eft le premier Sicyonien qui ait eu le prix du pugilat dans la clafle des enfans ; fa ftatuc eft de Canachus de Sicyone , élevé de Polyclete d’Argos. A côté de Bycelle c’eft Mnaféas Cyrénéen, que l’on furnommoit le Libyen. Py thagore de Rhégium l’a repréfènté armé , parcequ’il fournit la carrière avec fon bouclier. Mnafcas eft fuivi d’Agémaque de Cyzique, ville du continent de l’Afie. L’infcription dit que fa ftatuc a été faiteà Argos. Naxe fut autrefois bâtie en Sicile par des peuples qui venoient de Chalcis fur l’Euripe ; il n’en refte pas aujourd’hui le moindre veftige ; mais les victoires de Tilandre fils de Cléocrite qui étoit de cette ville nous en ont du moins confervé le nom ; ce Tifandre fut quatre fois vainqueur au pugilat à Olympie , & autant à Delphes. C’étoit dans un temps où les Corinthiens & les Argiens n’étoient pas fort foigneux de marquer les noms de ceux que l’on couronnoit aux jeux Néméens & aux jeux Ifthmiques. La cavale de Phidolas de Corinthe mérite bien que j’en parle ici ; les Corinthiens la nomment Aura. Son maître étanc tombé dès le commencement de la courfe, cette cavale courut toujours comme fi elle avoit été conduite, tourna autour cc qui eft incroyable ; d’auucs la déterminent à douze ftades , cc qui me paroît encore trop fon. [i J Etquaprès leurrétabliD'ement. Il y a toute apparence que c’eft cc que Paufanias veut dire. Mais le texte ne le dit pas, parccquc le copiftc a oublié ici quelques mots qui laiflcnt le fens imparfait.
[îJPolycratetyran de Samos. Le nom de Polycratc manque auftidans le texte ; je l’ai fupplcé. L’auteur apprenoit. apparemment à quelle occasion & pour, quel lu jet Polycratc avoit eu une ftatuc. Mais le vice du manulcrit nous * tjerobé cette circonftancc.
VOYAG! DE L'ELIDE. JJ de la borne [ i ] avec la même adrefle, au bruit de la trompette redoubla de force & de courage , pafla toutes les autres, & comme fi elle avoit fenti qu’elle gagnoit la victoire vint s’arrêter devant les directeurs des jeux. Phidolas ayant été proclamé vainqueur, il obtint des Eléens d’ériger un monument où lui & fa cavale fuiTent repréferitez. Lycus un des fils de Phidolas remporta aufli le prix de la courfe des chevaux de main. On le voit à cheval contre une colonne avec une infeription qui attelle qu’il fut couronné une fois à Corinthe & deux fois à Olympie. Cependant cette infeription ne s’accorde pas avec les regiftres des Eléens ; car l’une des victoires de Lycus tombe en la 68e Olympiade felôn l’infeription, & les regiftres des Eléens n’en font aucune mention ; je dis ce que j’ai vu. Après Phidolas & fon fils vous verrez deux Eléens, Agathinus fils de Thrafybule, & Télémaque ; celui-ci eut le prix de la courlë de chevaux. Agathinus [z] fut redevable de fa ftatuë aux foins des habitans de Pellene en Achaïe, comme Ariftophon fils de Lycinus cclcbre pancratiafte dut la fienne aux Athéniens. En la foixante & dix-huiticme Olympiade Phérias d’Egi- q ha p ne qui fuit immédiatement Ariftophon d’Athènes, ayant paru XIV. trop jeune & trop foiblc pour foutenir le combat n’y fut pas admis ; mais l’Olympiade fuivante il remporta le prix de la lutte fur la jeunefle. Hyllus de Rhodes qui vient après fut rejette pour une raifon toute contraire 5 à l’âge de dix-huit ans il fe prclênta pour combattre dans la claflè des enfans ; on le jugea [3] trop âgé. Il combattit dans la claflè des hommes [1] Tourna autour de là borne. Dans toutes les coudés de chevaux & de chars il falloir tourner autour d’une borne plantée dans un lieu étroit & de difficile accès; & c’eft cequirendoitcescourlcs fortpérillcufcs, fur-tout pour les chars qui febrifoient fouvent à cette borne. Il y a des palïàgcs de Pindàre qui ftmblent dire que l’on toumoit douze fois autour de la borne , & c’eft dans ce fais que les interprètes les entendent. Cependant Paufanias ne dit rien de cela; fon filcnce & ce qu’il raconte ici de la cavale de Phidolas me porte à croire que l’on ne prend pas bien la penfée de Tome II.
Pindarc ; outre qu’il ne me paroît point vrai-lcmblable que l’on tournât douze fois autour d’une borne qui croit regardée comme un écueil fi difficile à éviter. [zj Agathinus fut redevable de (a ftatuë, &c. On font bien qu’il y a ici quelques mots d’oublicz dans le texte. Car Paufanias devroit dire en quel genre de combat Agathinus avoit été victorieux , & il ne le dit point ; ce qui ne peut venir que d’une omiffion du copiftc. [ ;] On le jugea trop kgé. Phérias parut trop jeune, & Hyllusqui avoit dixhuit ans fut jugé trop âgé. Ces faits font
54 P A U $ A N I A S , L I V R. E VI. & eut le prix -, il futcnfuitc couronne â Corinthe & à Ncméc} il n’avoic que vingt ans lorlqu’il mourut , &c il n’eut pas le plaifir de revoir la patrie. Mais ce Rhodien croit à mon avis bien au-deflbus d’Artémidorc qui fuit. Celui-ci Trallicn de naiflance ayanc paru trop jeune pour difputcr [ i ] le prix du pancrace dans la clalTe de la jeunefle à Olympie , s’en alla à Smyrne en Ionie dans le temps qu’on y cclébroit les jeux , & là il parut fi fortifie qu’en un même jour il remporta la palme 8c fur les enfans, & fur ceux qu’il devoir avoir pour a magouilles à Olympie, 8c fur les plus forts athlètes. Un maître d’exercice le deha à combattre dans la claflc des enfans , 8c un puilfant athlète par des mauvaifes plaifanteries lui fit entreprendre de lutter contre des hommes faits. Artcmidorc fut dans la fuite couronne à Olympie, St ce fut en la deux cent douzième Olympiade. Près de la ftatuë d’Hyllus on voit un cheval de bronze d’une grandeur médiocre j c’eft un monument de la victoire que Crocon d’Erétrie remporta â la courfe des chevaux. Tcleftas Meflcnien qui dans la claflc des jeunes gens eut le prix du pugilat, a fa ftatuë auprès de Crocon , 8c cette ftatuë eft un ouvrage de Silanion. Pour Milon Crotoniarc fils de Diotime , il a etc mis en bronze par Daméas qui étoit aufli de Crotone. Ce Milon fut fix fois vainqueur à la lutte aux jeux Olympiques, la première fois dans la claflè des enfans, les autres dans celle des hommes j il eut un fuccès tout pareil aux jeux Pythiqucs. Il fe préfenta une feptiéme fois à Olympie , mais ayant à faire à Timafithée fon concitoyen , jeune homme alerte 8c qui ne fe laifloit point [i] approcher , il ne put le vaincre. On dit qu’il porta dans l’Altis fa propre ftatuë fur fes épaules, 8c l’on raconte de lui plufieurs autres choies qui marquent une force de corps extraordinaire. Il tenoit une grenade dans fa main 8c par la feule application de fes doigts, fansécrafer ni preflèr ce fruit, il le tenoit fi bien que perfonne nepouvoic le lui arracher. Il mettoit le pied fur un palet graille d’huile 8c par con-
remarquables pareequ'ils fervent à nous faire connoîtrc à peu près l’âge auquel on admettoit lesenfânsà combattrcaux jeux Olympiques. C’ctoit depuis onze à douze ans jufqu’à frize àdix-fept. [ i ] Pour diffuter le prix Pnnmee > &<. 11 faut lire avec Kuhniui
*av>*w>«r«.Ti. Amafèe pour ne s’en être pas apperçu fe contredit lui-même. [i] gtune htmme tltr-e tr y*» fit Inigtet peint npprtdter. C’eft amfi que Paulmier explique cet endroit qui n’cft pas allé à entendre.
VOTACÏ Dï L’ELIDÏ. jy féqucnt fort glillànc $ cependant quelque effort que l’on fit, il n’étoit pas polliblc de l’ebranlcr , ni de lui faire lâcher pied. Il le ccignoit la tète avec une corde en guilc de ruban , puis il retenoit fa respiration ; dans cet état violent le fang fe portant au front lui en enfloit tellement les veines que Ta corde
rompoit. Il tenoit le bras droit derrière le dos, la main ouverte , le pouce levé, les doigts joints , & alors nul homme n’eùt pu lui féparer le petit doigt d’avec les autres. Le fore de cet athlète (i robufte fut à ce que l’on dit, d’être dévoré par les bêtes fàuvages. Il appercut aux environs de Crotone un vieux chêne dont on avoir tendu le tronc en deux avec des coins. Milon lé fiant à fa force voulut achever de fendre ce chêne avec fes mains 5 comme il effayoit, les coins tombèrent & les deux parties venant à fe rejoindre lui prirent les mains -, en cet état il fervit de pâture aux loups dont il y a toujours grand nombre en ce pays-là. Pyrrhus fils d’Eacidas, ce roi de la Thcfprotie d’Epire qui a fait de fi grandes a&ions , fie dont j’ai parlé dans mes mémoires fur l’Attique a aufli fa ftatuc dans l’Altis 5 c’eft Thrafybule Eléen qui a confacré ce monument à fa gloire. Près de Pyrrhus on voit fur une colonne un petit homme qui tient une flûte j ce fut lui qui après Sacadas d’Argos remporta le prix de la flûte aux jeux Pythiques. Pour Sacadas, il joüa aux jeux qui furent inftituez par les Amphiâyons, & où l’on ne couronnoit point encore le vainqueur 5 mais depuis il fut couronné deux fois. Après eux Pythocrite de Sicyone fut couronné fix fois à Delphes, où il joüa feul. On fçait qu’il joüa fix fois de la flûte durant l’exercice du pentathle à Olympie, & en mémoire des preuves d’habileté qu’il donna dans fon art, on lui éleva une colonne & une ftatuë avec cette infeription. Pour conferver la mémoire de Pythocrite furnommé Calîinicus jviieur de flûte. Le plus proche de la colonne c’eft Cylon, qui délivra les Eléens de la tyrannie d’Ariftotime, &ce furent les Etoliens qui lui érigèrent cette ftatuë. Voici ceux qui fuivent, Gorgus fils d’Euclétus, Meflcnien , qui fut proclamé vainqueur au pentathle ; fa ftatuë a été faite par Tnéron de Béotie ; Démarate autre Meflcnien qui eut le prix du pugilat dans la claflè des enfans, c’eft une ftatuë de Silanion Athénien ; Anauchidas fils de Philys Eléen, vainqueur à la lutte dans la claflè des jeunes gens & enfuite dans celle des hommes,
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le nom de l'ouvrier n’eft pas marqué j Anochus fils d’Adamatc Tarcntin qui remporta leprix duftade & de la longue courfe, eft un ouvrage d’Agcladas d’Argos. Apres ces athlètes vous voyez un jeune homme à cheval & un homme auprès. L’infeription porte que le jeune homme eft Xénombrote [ i ] de Cos la Mcropide, qui fut vainqueur à la courfe de chevaux} cette ftatuc équeftrecft de Philotimed’Egine. L’autre eft Xénodicus vainqueur au pugilat parmi la jeuneflè , c’eft une ftatuc de Pantias. Pythès qui fuit étoit d’Abdére, filsd’Andromachus, il vainquit au pugilat tous les jeunes gensde fon âge ; fes foldats lui érigèrent deux ftatucs , toutes deux faites par Lyfippej car il paroît que ce Pythès commanda dans la fuite un corps de troupes étrangères & qu’il fe fignala à la guerre, fuivent Méneptolcme d’Apollonie fur la mer Ionienne, PhiIon de Corcyre , vainqueurs l’un & l’autre à la courfe parmi les enfans; & Hiéronyme d’Andros qui au pentathle à Olympie terrafla Tilaméne Eléen , celui-là même qui dans la fuite lervit de devin aux Grecs à la fameufe journée de Platée contre les Perfes & contre Mardonius leur chef -, Hicronyme eft de la façon de Stomius. Après lui c’eft un jeune athlète qui étoit auflî d’Andros & qui fut vainqueur à la lutte, Proclès fils de Lycaftidas ; il eft de la main de Somis. Suit Efchine Eléen ?|ui remporta deux fois le prix du pentathle & qui pour cela ____ ut honoré de deux ftatucs. Cha p . Archippc de Mityléne fe diftingua fur-tout au combat duXV. celle ; mais fes citoyens lui attribuent bien d’autres viéloires ; ils difent qu’avant l’àge de vingt ôc un an il avoir étc couronné à Olympie, à Delphes, à Ncmée & à Corinthe. Zénon qui fuit étoit fils de Callitelès & natif de Lépréos dans laTriphylie 5 il remporta le prix de la courte fur la jeuneflè ; c’eft Pyrilampcs Meflcnien qui a fait là ftatuc. Pour Clinomaque qui fuit , on ne fçait de qui il eft 4 nous fçavons feulement qu’il étoit Elccn , & qu’il eue tout l’honneur du pentathle dans la claflè des enfans. Pantarcès que l'on voit après étoit auflî Eléen j les Achéens lui érigerent une ftatuc pareequ’il avoir ménagé la paix entre eux & les Eléens, & que par fon [ i ] Dt Coi U Afcnpide. Cos ou Coos , aujourd’hui l.tnpo, étoit une HcdcrArchipcJ.Ondiroit.CosM Miropidt, à caufc des Mcropicns qui ha-
bitoient cette île > & qui avoient prit leur nom de Mérops fils de Ttiopas , comme Etienne de Byfancc nous l’apprend.
VOTAGl DB l 'El i Dï . 37 cntremifc tous les prifonniers faits de part &c d’autre durant la guerre avoient etc renvoyez. Dans fa fuirc [1] il fut procla-
me vainqueur à la courfe des chevaux, & il eut une ftatuë à Olympie pour monument de fa vidoirc. Les Etolicns firent Je meme honneur à Olidas qui étoit aufli Eléen. Charinus autre Eléen a uneftatuë dans l’Altis pour avoir doublé le ftade, & fourni la carrière avec fon bouclier. A côté de lui c’eft Agclcs de Chio qui vainquit tous les enfans de fon âge au pugilat ; Théomnefte de Sardaigne l’a mis en bronze. Clitomaquc de Thebcs doit le monument de fa gloire aux foins d’Hcrmocrate fon propre pere ; ce Clitomaque [ z ] fut célébré en fon temps. Il remporta le prix de la lutte aux jeux Ifthmiques, & le même jour il fut encore vainqueur [3] au pugilat & au pancrace. A Delphes il fut couronné trois fois pour avoir eu l’avantage au combat du Pancrace. Aux jeux Olympiques il fut le fécond qui après Théagene deThafe eut en un meme jour le prix du pugilat & celui du pancrace. En la cent quarante & unième Olympiade le combat du pancrace lui valut encore la victoire. L’Olympiade fui vante il difputa le prix du pancrace Sc celui du pugilat : le même jour Caprus Eléen fe prefenta [4] au pancrace & à la lutte ; déjà même il avoit remporté le prix de la lutte ; Clitomaque avertit les directeurs que le droit du pancratiafte étoit d’ouvrir la feene fans s’être epuifé par d’autres combats : la remontrance parut jufte,on le mit [ jjaux mains avec Caprus, cependant il fuccomba ; mais il eut la revanche au pugilat où il paya également de courage & de force de [ 1 ] Dans la fuite il fut proclamé, tire. Je lis avec Kuhnius ««< ü àvrit •vr> Autrement il n’y a pas de Cens. C’eft une faute qui s’efl gliflcc dans le texte & qui a paffédansla vcrfiond’Amaféc. [1] Ce Clitomaque fut célébré en fon tempe. Il y auncépigrammcà laloiiangc de ce fameux athlète dans l’Anthologie , Liv. 4 , & Paulmicr la rapporte dans fes obfcrvations fur les Eliaqucs. (3] Il fut encore vainqueur au pugilat au pancrace. Cet endroit prouve encore que le pugilat ne faifoitpas partie du pancrace, ainfi que je l’ai déjà remarqué.
[4] de prefenta au pancrace & à la lutte. La lutte ne faifoitdonc pas partie du pancrace. Ainfi le pancrace ne pouvoitètreque ce que j’.ii dit, fçavoir cette lutte compofèc qu’ils appclloienc «.«.a ».™»» & où l’on faifoit effort de tout fon corps. [f ] Ou le mit aux main.' avec Caprus. J’ai traduit le texte littéralement, mais il me paroît corrompu , & ne dit point ce que l’auteur veut dire. Car le droit du pancratiafte étant d’ouvrir la feene fans s’ètrc épuile à d’autres combats, on nedevoit pas mettre Caprus aux mains avec Clitomaque, puifqueCaprusavoic déjà remporte le prix de la lutte. E iij
38 Pa u sa n ia s , L I V R. E VI. corps. Celui qui fuit eft Epitherfe fils de Métrodore, deux fois vainqueur au pugilat à Olympie, deux fois à Delphes, à Corinthe & à Nerneej ce font lesErythréens qui l’ont honoré
d’une ftatuë. Les Syraeufains en ont érige deux à Hiéron dans l’Altis, & les fils lui en ont confacré une troifiéme j j’ai déjà dit que ce Hicron avoit été tyran de Syraeufe comme un autre Hiéron fon prédeccfleur. Timoptolis Eléen fils de Lampis. doit fa ftatuë à ceux de Palée que l’on appelloit autrefois Dulichiens, & qui compofent aujourd’hui la quatrième tribu ( 1 ] des Ccphaléniens. Vous voyez enfuite Archidame fils d’Agéfilas , & auprès de lui un inconnu en équipage de chaflèur. Démctrius &fon fils Antigonus font aufli en bronze 5 c'cftce Démctrius qui fut fait prifonnier en combattant contre Séleucus ,& ce font les Byzantins qui ont conlacré ce moiïumcnt à la gloire de ces princes. Eutclidas de Sparte eft au même rang ; il remporta le prix de la lutte fur lajeunefle en la trente-huitième Olympiade. Sa ftatuë eft fi ancienne que le temps a prefque eftàcé l’mfcription qui eft fur la ba/c. Après Eutélidas c’eft Aréus roi de Lacédémone } il eft fuivi de Gorgus Eléen , le fèul jufqu’à préfent qui foit forti quatre fois victorieux du pentathle à Olympie -, il eut aufli le prix du ftade doublé, & celui de la courleavec le bouclier. On croit que la ftatuë fuivante eft Ptolémée fils de Lagus ; il a deux jeunes enfans à côté de lui. On voit enfuite deux ftatuës de Caprus fils de Pythagore 5 il fut couronné deux fois en un même jour en qualité de vainqueur à la lutte & au pancrace ; c’eft le premier athlète qui fe foit diftingué de la forte. J’ai dit ci-deflîis quel fut fon antagonifte au combat du pancrace. Il eut pour émule à la lutte Péaninus Eléen qui la précédente Olympiade avoit été proclamé vainqueur dans le même genre de combat, déjailluftre par le prix du pugilat qu’il avoit remporté fur la jeunefle aux jeux Pythiques, & par ies prix de la lutte & du cefte qu’il avoit eus depuis en un même jour & aux memes jeux. Ainfi Caprus eut befoin de force & de courage pour l’emporter fur un tel adversaire. Anauchidas & Pherénicus ont auflî leurs ftatucs à Olympie ; XVh' tous ^eux étoient Eléens, & tous deux fe distinguèrent à [1] Dei Céf balémeni, ainfi appel- la mer Ionienne à l’entrée du golfe de lez du nomdcCéphalc comme Riuû- Patras jcllca porte un temps k nom de nias l'a dit dans Ton premier livre. Cé- 2"tltbta. phalcnic, ou Céphalonic cfl une île de
VOTAGB 01 L’EtlDB. la lutte dans la dalle des jeunes gens. Pliftene qui fuie étoit fils d’Eurydamus, fous la conduire de qui les Etoliens marchèrent contre les Gaulois j ce font les Thelpiens qui lui ont crige cette ftatuë. Antigonus pere de Dcmetrius & Scleucus doivent les leur aux foins de Tydéüs Elécn. Scleucus fut renomme par fes grandes aâions, & lur-tout par le bonheur qu’il eut de prendre Dcmetrius. Timon que l’on voit après remporta le prix du pentathle A tous les jeux de la Grèce ; excepte les jeux Ifthmiqucs qui lui étoient interdits comme â tous les autres Eléens. L’infeription de fa ftatuë porte qu’il fervit dans l’armce des Etoliens, & que par amitié pour ces peuples il accepta le gouvernement de Naupaâe. Un peu plus loin vous voyez les ftatuës de la Grèce & de l’Elidc. La Grè-
ce couronne d’une main Antigonus tuteur du jeune Philippe fils deDcmetrius, & de l’autre Philippe fon pupille ; l’Elide couronne Démetrius qui fit la guerre a Seleucus & à Ptolémée fils de Lagus. Suit Ariftidc Eleen ; l’infeription fait foi qu’aux jeux Olympiques il remporta le prix de la courlè avec le bouclier, qu’aux jeux Pythiques il eut le prix du ftade doublé , & qu’aux jeux Némeens il avoit efface tous les enfans de fon âge à la courlè de l’Hippodrome , qui étoit une carrière [ i ] deux fois plus longue que le double ftade ; ce genre de courlè fut long-üBiips négligé A Némée & A Corinthe. L’empereur Hadrien l’a fait rétablir, & il a voulu que les Argicns lemiflènt
au nombre des jeux qui le célèbrent à Ncmce durant [i] l’hyver. Les deux que vous voyez enfuite font MénalqueEIéen vain3ueur au pentathle, & Pbilonide fils de Zotus ; celui-ci natif c la Chcrfonnelè de Crète étoit un des coureurs d’Alexandre fils de Philippe, c’eft-à-dire un de ceux qui portoient les ordres [i] Une arriéré deux feu plu- lengue pue le deulte ftxde. Le fmplc ftade étoit de l i 5 pas géométriques. Le ftade doublé , c’eft-à-dire parcouru deux fois étoit de ifopas. Ainfil’Hippodrome de Némécdcux fo's plus long que le double ftade devoir être dc7fo pas. Et par l’Hippodrome de Némée on peut juger des antres. C’cftpourquoi cet endroit eft digne de remarque. [ i ] Duwu fbjver. U réfultc de là
qu’il y avoit deux fortes de jeux Néméens ; le» uns té celébroient vers le (ôlftice d'été , les autres vers le fôlftiœ d’hyvcr.Paulmicrcroitqueccsdcmiers étoicnt célébrez tous les ans , comme les petites Panathénées» Athènes» les autresrcfccélébroicrt que tous les trois ans. Jofeph Scaligcr dans fes obf'rvations fur Eufebe, pour avoir irnorc ce fait a repris fort nul à propos Diodore de Sicile.
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de ce prince &c qui marchant toujours fans s’arrêter faifoient dans l’cfpacc [ i ] d’un jour une diligence incroyable. Apres Philonide, c’eft Brimias Eléen qui tut vainqueur au pugilat} enluite c’eft Lconidas de Naxi île de la mer Egée, mis en bronze aux dépens des Pfophidiens peuples d’Arcadie } puis Azanion qui eut auflî le prix du pugilat ,& Nicandrc qui fut couronné deux fois à Olympie pour avoir doublé le ftade, & fix fois à Némée pour avoir cté vainqueur tant à la fimple courte, qu’au double ftade. Afàmon & Nicandre étoient Eléens} le premier eut Pyrilampès pour ftatuaire ; le fécond Daïppus. A la fuite de ceux-ci on voit Evalcis d’Elide qui dans la claflè des enfans eut je prix au combat du cefte , & Séléadas de Lacédémone qui le remporta à la lutte dans la claflè des hommes. Là fe voit fur une colonne un char médiocrement grand $ c’eft le char de Polyphite Lacédémonien ; fon pere Callitclès eft fur la même colonne : tous les deux méritèrent la couronne d’olivier, le pere à la lutte , le fils à la courte de chevaux. Lampus fils d’Arnifcus , & Ariftarque font deux Eléens peu connus , à qui les Pfophidiens.ont élevé une ftatuë , foit parcequ’ils étoient leurs notes, foit pareequ’ils en avoient reçû quelque fcrvice. Au milieu d’eux eft Lvfippc autre Eléen qui remporta le prix de la lutte fur les enfans ; Andréas d’Argos a fait fa ftatuë. Dinofthcne Lacédémonien qui vi<nt enfuite fut vainqueur à la courte , & fit placer lui-même dans l’Altis une colonne avec fa ftatuë adoflec contre. De cette colonne à une autre qui eft à Lacédémone il y a un chemin dont la longueur eft, dit-on , de fix cens foixante ftades. Les trois athlètes qui fuivent , fijavoir Théodore qui fut proclamé vainqueur au pentathle, Pyttalus fils de Lampis qui eut le prix du cefte fur la jeuneflè, & Nélaïdas qui remporta la victoire à la (impie courte & à la courte avec le bouclier, on ne peuc douter qu’ils ne foflent tous trois Eléens -, on dit de Pyttalus, que les Ârcadiens &. les Eléens étant en difpute touchant leurs limites, il fut choifi par eux pour arbitre. Sa ftatuë eft un ouvrage de Sthenis Olynthien. Après eux on voit une ftatuë équeftre de Ptolémce. Deux Eléens fuivent immédiatement après 5 l’un eft Péanius fils de Démetrius, qui remporta une fi] r«» jour. Le texte On en peut voit la delcription dansSui* dit qu’on les appclloit Ht'mtndnmtt. das uimoxHémcrtdrtme.
VOYAG E DE l 'EL! DE 41 fois le prix de la lutte à Olympie , & deux fois à Delphes j l’autre eft Cléarefthe qui fut vainqueur au pentathle. Vous verrez en dernier lieu le char de Glaucon Athénien fils d’Etéoclts, monument de la vi&oire qu’il remporta à la courfe du char avec des chevaux faits. Voilà ce qui fe préfentera de plus curieux à quiconque par- ” ■ courrera l’Altis fuivant l’ordre de ma defeription. Mais fi du xVIL monument de Léonidas vous allez au grand autel, voici ce que vous trouverez fur votre droite : premièrement deux ftatucs d’athlétes,. c’cft-à-fçavoir Dinocrate de Tenédos, & Crianius d’Elide, l’un vainqueur à la lutte, l’autre à la courfe avec le bouclier. Le premier a été mis en bronze par Dionyficlès de Milet, le fécond par Lyfus de Macédoine. En fécond lieu deux autres athlètes, Hérodote de Clazomene , & Philinus de Cos, fils d’Hégépolis. Ils doivent leurs ftatucs l’un & l’autre aux foins de leur patrie. Les Clazoméniens ont fait cet honneur à Hérodote , parcequ’il fut le premier d’entr’eux qui remporta le prix du ftade fur la jeunefle, & qui fut couronné à Olympie 5 &ceux de Cos ont érigé l’autre monument à Philinus comme à un athlète du premier rang, qui avoit été cinq, fois vainqueur à la courfe aux jeux Olympiques, quatre fois à Delphes, autant à Némée, & onze fois aux jeux Ifthmiques. Le Ptolémée que l’on voit enfuite eft le petit-fils de Lagus, qui a été placé là par un effet du zele d’Ariftolaüs Macédonien. Apres Ptolémce c’eft Butas de Milet , fils de Polynice, vainqueur au pugilat dans la clafTe de la jeuneïTe ; il eft fuivi de Callicrate natif de Magnéfie fur le Lethée, qui fut couronné deux fois pour avoir remporte le prix de la courfe avec le bouclier. Cette ftatuc eft de Lyfippe. Vous voyez enfuite Emantion qui fut vainqueur du ftade dans la clafle des enfans, & Alexibius qui eut le prix du pentathle. Ce dernier étoit d’Héra en Arcadie ; fa ftatuc a etc faite par Aceftor. Pour Emantion l’on ne peut douter qu’il ne fût Arcadien , mais on ignore quel a été fon ftatuaire. Les deux fuivans font Herméfianax fils d’Agonéüs de Colophon , & Icafius fils de LycinusSc d’unefille d’Hermcfianax 5 tous deux en leur temps l’emportèrent à la lutte fur les enfans de leur âge 5 c’eft la ville de Colophon qui a fait les frais de la ftatuc d’Herméfianax. Près d’eux vous verrez deux El cens qui dans la clafle des jeunes gens curent tout l’honneur du pugilat j. Tome II. F
4i Pa u sa n ia s , Liv re VI. l'un eft [ i] Chœrilus, mis en bronze par Sthenis Olynrhien, l’autre eft Theotime qui a eu pour Iculptcur Detondas de Sicyone; ce Theotime étoit fils de Mofehion qui fervit fous Alexandre dans la guerre contre Darius & contre les Perles. Suivent deux autres Eléens , fçavoir Archidamus vainqueur à la courfe du char à quatre chevaux , & Eperafte qui fournit la carrière avec fon bouclier & mérita la palme. Son infeription porte qu’il étoit de la race de Clytius & de Mélampus. En effet Amythaon fut pere de Mclampus ; Mclampus [i] fut pere de Mantius & d’Antiphate -, Antiphatc fut pere [ j J d’Oïclès, dont naquit Amphiaraüs pere d’Alcmcon, qui eut Clytius d’une fille de Phégée. Clytius fçaehant que les oncles maternels avoient fait périr Alcméon rompit avec eux & fe retira en Elide. Vous voyez enfuite deux ftatucs qui font accompagnées de préfens peu confidérables ; l'une eft celle d’Aléxinicus Eléen, faite par Cantharus de Sicyone: Alcxinicus eut le prix de la lutte fur la jeunefle ; l’autre eft celle de Gorgias de Lcontium 5 on dit que celle-ci a été érigée par Eumolpe arrière petit-fils de Déïcratequi avoit époufé lalecur de Gorgias. Quant à Gorgias il étoit fils de Carmantide ; on dit qu’il fut le reftaurateur de l’art oratoire, qui alors étoic entièrement négligé & prefque oublié. Il fit admirer Ion élo3uence dans l’affemblée des Grecs aux jeux Olympiques, & ans fon ambaflade [4] d’Athènes, où il fut envoyé avec Tifias. Ce dernier fort verfé auffi dans l’art de parler ajouta
[" 1 ] L'un eft Chterilus. Je crois que c’eft ainfi qu'il faut lire ; mais je lùis bien trompe s’il n’y a quelques mots d'oublicz dans le texte, car l'auteur contre û coutume a omis la filiation de cet athlète. [ 1 ] AdéUmpus fut pere de Manlius & d’Antiphate. Cette Généalogie eft brouillée dans le texte. Le copiftc a oublié le nom d’Antiphate qui cftabfolumcnt néccrtâire > Paulmicr l’a fenti & a rétabli le texte de Paufanias. La manière dont il lit ce partage eft d’autant plus fure qu'elle eft parfaitement conforme à ce que dit Homère que Paufanias prend toujours pour guide , & à ce que rapporte ApoUodorc.
Antiphate fut pere d’Oïclès. Le texte porte, A’Iodes \c’eft viliblcmcnt une faute de copiftc. Liiez doncd’Orr/èr. [ 4 ] Dans fm ambafade-d" Athènes. Diodorc de Sicile , Liv. 15 , nous apEd que les Léontins ayant la guerre ■tenir contre ceux de Syracufe, ils députèrent Gorgias & Tifias à Athènes pour en obtenir du fccours. Platon , Cicéron , Quintilien ont beaucoup parlé de ces deux célèbres rhéteurs, Platon les traite de Sophiftes parccquc de fon temps c'étoit le nom que l'on donnoit à ceux qui croient toujours prêts à parler de tout & à foutenir egalement le pour & le contre.
beaucoup d’ornemens au difeours. Il compofa un plaidoyer très-éloquent dans la caufe d’une femme de Syracufc qui étoit en procès pour un interet pécuniaire. Cependant Gorgias fut plus eftimé des Athéniens, & Jalon qui devint le tyran de la Thcflàlie, le mettoit au-deflus de Polycrate, dont la réputation étoit li grande dans l’école d’Athènes. On dit que Gorgias vécut cent cinq ans. La ville de Léontium que les Syrapufains avoient détruite a été rétablie de mon temps. Après la ftatuë de Gorgias on voit le char de bronze de Cratifthcne Cyrenécn. La victoire eft fur ce char &Cratifthene auprès, d’où l’on juge qu’il fut vainqueur à la courfe du char. On croit qu’il étoit fils de Mnaféas , ce coureur que les Grecs appelaient le Libyen ; ce monument eft un ouvrage de Pythagore de Rhégium. J’ai vù au même lieu une ftatuë [ i ] a’Anaximene. Cet Anaximene a écrit une hiftoire de la Grece où il remonte jufqu’aux premiers temps, & il a fait aufli l’hiftoirc de Philippe & d’Alexandre. C’eft la ville de Lampfiique qui lui a érigé ccctc ftatuë dans l’Altis, par reconnoiflancc pour les grands fervices qu’elle en avoit reçùs. Car voici la rulè dont il fe (èrvit pour détourner la colere d’Alexandre, qui fe portoit toujours aux derniers excès comme on fixait. Ce prince ayant appris que les Lampfacéniens s’étoient déclarez pour le roi de Pcrfe , entra dans une telle fureur contre eux , qu’il ne vouloit rien moins que mettre leur ville à feu & à fang. Les habitans dans cette extrémité crurent ne pouvoir mieux faire , que de lui députer Anaximene qui étoit connu de lui & pour qui Philippe avoit eu de la bonté. Alexandre informe du fujet pourquoi il venoit, prit les dieux de la Grece à témoin & jura de faire tout le contraire de ce qu’Anaximene lui demanderoit. Là-deflîis Anaximene l’aborde & lui dit, Seigneur, je viens vous demander une grâce, c’eft de faire èfclaves les femmes & les enfans des Lampfacéniens, de détruire leur ville Sc de brûler leurs temples. Alexandre ne fçut qu’oppolèr à cet artifice , & comme il étoit lié par fon ferment , il fut forcé de pardonner à la ville de Lampfaque. Le meme Anaximene fe vengea d’un de (es ennemis d’une maniéré également (anglante & adroite. Il étoit [ r ] Une flntuè d’/tnnximene. Cet & hiftorien. Les deux autres peu difteAnaximcne, car il y en a eu trois, tens d’âge croient philofophes. irait de Lampfaque ; il croit orateur
4+ Pau sa ni as , Liv re VI. naturellement grand fophifte ,& avoit l'habileté des fophiftes. S'ctant broüillc avec [ 1 ] Thcopompus fils de Damafiftratc, il écrivit une hiftoire pleine de traits malins contre les Athéniens , les Lacédémoniens & les Thebains. Dans cette hiftoire il imita parfaitement bien le ftile de Théopompus, & il la réCandit dans toutes les villes de la Grece fous le nom de cet iftorien, ce qui rendit Théopompus extrêmement odieux à tous les Grecs. Avant Anaximene perfonne ne s’étoic étudie à bien parler fur le champ & fans préparation. Quant aux vers contre Alexandre que l’on attribue â Anaximene , je ne crois pas qu’ils foient de lui. Sotadès que l’on voit apres Anaximene fut proclamé vainqueur à la longue courfe en la quatrevingt-dix-neuvième Olympiade, & qualifie Cretois comme il l’ctoic. L'Olympiade fuivante il reçut de l’argent des Ephefîcns pour fe dire d’Ephefè ; les Crétois l’ayant fçu, ils l’exilèrent. Les premiers athlètes qui ayent eu l’honneur de la ftaruc à Olympie, font Praxidamas d’Egine qui remporta le prix du pugilat en la cinquante-neuvième Olympiade , & Rhexibius d’Opunte qui en la foixante & unième fut couronné comme vainqueur au pancrace. Ils ne font pas loin de la colonne d’ŒnomaüS; leurs ftatues font de bois : celle de Rhexibius eft de bois de figuier, l’autre eft de bois de cyprès & s’efl mieux _____ [ z ] confêrvée que la première. Ch a p . Dans l’Altis au Nord du temple dejunon l’on trouve une XIX. enceinte fermée par une baluftrade de pierres, & de ces pierres [j]qui approchent de la beautc du marbre de Pàros -, au
f 1 ] .Téraiir brouille' uvecTbeopempui, &t. Denys d’Halicamafle parle de Théopompus comme du plus illuftrc de tous les diïciplcs d’Ifocratc ; & il vante particuliérement fon dernier ouvrage , qui étoit un morceau d’hiftoirc, où non content de rapporter ce qui s’étoit parte aux yeux de tout le monde, il entre , dit-il, dans l'intérieur des principaux acteurs, fonde leurs intentions les plus lecrcttcs, démarque en un mot les perfonnages, & fait voir leurs vices cachez fous l’apparence des vertus i ce qui attira à Théopompus des ennemis, & le rtc palier pour rflédilânt, ajoute Denys d’Halicatnallc. Or cet ouvrage ne fcroir-cc point celui-là me-
me dont parle Paufmias & qu'Anaximene avoit publié (bus lenom de Thcopompus ; en forte que Thcopompus n’auroit parte pour médiiânt que parla méchanceté d’Anaximene ? [a] Et l'eft mieux cenjerve'e que U première. Amafëedit, d- muitefuae unnùi eUber^tj , & eft moins bien travaillée. 11 n’a pas entendu la force du mot grec dont te fert Paulamas. [ ; J Et de cet pierres qui jpprecbeut, &(• Le texte dit *■*>«» c’eft ce que l’auteur appelle »•■»> dans lechap. 10e de la première partie de ce livre-ci. J'v renvoyé donc le lecteur, qui y trouvera ce terme explique.
V OV A G E
D E
l’EL 1 B I.
4,
Midi c’eft le mont Saturne. Sur cette baluftrade on a élevé pluficurs édifices qui ont le nom de tréfors, & qui font en effet comme ces tréfors que divers peuples de la Grèce ont confacrez dans le temple d’Apollon à Delphes. Vous voyez donc en premier lieu le tréfor des Sicyoniens, confacré par Myron tyran de Sicyone en la trente-troifiéme Olympiade où il fut proclamé vainqueur à la courfe du char. Dans ce tréfor il y a deux efpcces de niches, l’une de l’ordre Dorique,l’autre de l’ordre Ionique, & toutes deux de cuivre ; ie ne fçai pas bien [ i] fi c’eft du cuivre de Tarteflè , comme les Elcens raffinent. On dit que le Tarteffc eft un fleuve d’Efpagne, qui tombe dans la mer par deux embouchures, entre lefquelles eft une ville de même nom que ce fleuve, le plus confidcrable de tous les fleuves d’Efpagne, & qui, dit-on , monte & baille régulièrement avec la marée. Ce fleuve a changé de nom & s’appelle aujourd’hui leBœtis. Quelques-uns prétendent que cette ville d’Efpagne que l’on nomme [i] Cartéïa s’appelloit autrefois Tartcflc. Quoiqu’il en foie , pour revenir aux deux niches, l’infcription qui eft fur la plus petite , dit qu’elle pefe cinq cens talens, & qu’elle fur confàcrée à Jupiter Olympien par Myron & par le peuple de Sicyone. Dans le tréfor des Sicyoniens on garde premièrement trois palets qui fervent au pentathle dans les jeux Olympiques, en fécond lieu un bouclier couvert de lames de cuivre & fort hiftorié en dedans, troifiémement un cafque & des bottes. Une infeription nous apprend que ce font des dépoüilles remportées fur les ennemis, & offertes à Jupiter [3] par les Myons. On ne fçait pas trop bien ce que c’étoit que ces peuples. Pour moi je me fouviens que Thucydide en parlant des Locriens qui étoient voi[ ï] Si t'efi du cuivre de Tarteffe. Strabon Liv. 5, dit que le fleuve Ba-tis, qui eft aujourd’hui le Guudalfuivirs'appclloit anciennement le Tsrtejfc. Il y avoit donc un fleuve & une ville de cc nom. Quelques géographes prétendent que Tariffa ville de l’Andalousie cil luTartefle des Anciens. Le cuivre de cette contrée étoit mêlé d’or & d'argent > voilà pourquoi il étoit fi cftimé. [ 1] Curteïj. Le texte dit Curpiu. Mais fuivont Ptoloméc, $ trabon, Pom-
ponius Mêla & Pline , c’eft Curreht qu’il faut dire. La plupart des Géographes veulent qu’Algczira ville d'Elpagnedans l’Andalouficfur un pctitgolfe du détroit de Gibraltar foit cctte'villc même qu’on nommoit anciennement Carre'ù. [f] Pur les Mjont.Sylburgcoblervc que dans le texte de Pauûnias il faut lire Mt-.'w» & non Mi™'»., cn quoi il
Fiij
4<> Pau sa ni as , Liv re VI. fins de la Phocidc comprend parmi eux plufieurs villes & entr'autres les Myonéens. Je crois donc que les Myons dont ileft parle fur le bouclier, & les Myonéens qui habicoicnt le continent du pays des Locricns font le même peuple ; c’eft tout ce que l'on en peut dire } car les lettres de l’infcription font tellement effacées par le temps, qu’elles ne font plus lifiblcs. On garde encore dans ce tréfor l’épée de Pélops dont la poignée eft d’or, ôc la corne d’Amalthce qui eft garnie d’y voire* c’eft un prêtent de Miltiade fils de Cimon, qui le premier de fa race [ i ] régna dans la Cbcrfonnefe de Thrace. Une infeription en vieux caractères Attiques porte que les Thraces de fa Chcrfonncfc firent cette offrande à Jupiter, après qu’ils eurent pris[i] la ville d’Aratus fous la conduite de Miltiade. J’ai vù auflî dans ce tréfor une ftatuë d’Apollon, faite par Patrocle de Crotonc, fils de Catylius. C’eft une ftatuc de buys* la tête du dieu eft dorée. On dit que c’eft un prélent de ces Locricns qui habitent vers le cap zéphyr. Apres le tréfor des Sicyoniens vous voyez celui des Carthaginois, confirait par Pothéüs,par Antiphile& parMcgaclès * les curiofitcz qui y font renfermées confident en une grande ftatuë de Jupiter, & en trois cuiraflès de lin , qui ont été données par G clon & par les habitans de Syracufê, après une vicloi. re remportée fur les Phéniciens dans un combat naval, d’autres dilent fur terre. Les deux tréfors fuivans ont été confierez par les Epidamniens ; ils contiennent des ftatucs de bois de ccdre, faites par Théoclès fils d’Egyle. Il y a entr’autres un Atlas qui foutient le pôle , un Hercule qui veut enlever les J'ommes d’or du jardin des Hefpérides, & un dragon qui veile à la garde de ce fruit & qui avec les replis de fa queüe s’en, tortille autour de l’arbre. Une infeription gravée fur le pôle dit que ce fut Autonomus qui fit faire cet ouvrage pour fon fils 5 les Hefpérides étoient autrefois rangées là ; mais on les a tranfportées dans le temple de Junon où elles font encore.
11 1 Rég** dam la Cherfennefe de Tbuee. Paulânias Ce trompe. Le Miltiade qui régna dans la Chcrfonncfc de Thrace étoit fils de Cypfêlus & non de Cimon. Hérodote beaucoup plus croyable que Paufaniasdans les faits de cette antiquité le dit expreffément dans Ton
Erato , comme P.uilmier & Kuhnius l’ont remarqué. M iltiadc fils de Cimon étoit le neveu du Miltiade dont parle Hérodote. [a] La ville fArAtm, c'cft-à-dirc, Sicjene, d’où étoit Aratus.
VoïACE DE l’EuDE. 47 Cetréfor des Epidamniens a etc conftruir par Pyrrhus & par les fils Lacracès & Hermon. Les Sybarites ont aufli le leur tout auprès. Ceux qui font vcrlêz dans les antiquitez de l’Italie difent que la ville de Lupia qui eft entre Bl indes & Hydrunte s’appelloit autrefois Sybaris. Cette ville a un port fait de main d’homme par ordre & fous l’empire d’Hadrien. Letréfordes Sybarites touche prefquc à celui des Cvréneens peuples de Libye j dans ce dernier il n’y a que des ftacuës d’Empereurs Romains. Sélinuntc étoit autrefois une ville de Sicile j les habitansen ont été chaflèz par les Carthaginois ; mais avant leur deftruâion ils avoient aufli coniâcre un trefor à Jupiter Olympien, où l’on voit une ftatuë de Bachus , dont le [1] vifage , les mains & les pieds font d’yvoire. Dans celui des Métapontins qui eft auprès on vous montre un Endymion. C’eft une ftatuë qui eft toute d’yvoire à la réferve de l’habit Je ne fçai pas ce qui a caufé la ruine [1] de Métaponte ; mais de toute cette ville il n’eft refté que le théâtre ôc le mur d’enceinte. Les Mégaréens fur les confins de l’Attique ont aufli leur trefor à Olympie. Ils y ont dépofé plufieurs petites ftatuës de bois de cèdre lemées de fleurs d’or ; entr’autres un Hercule qui combat contre le fleuve Achéloüs, Jupiter & Déjanire font fpeâateurs ; le dieu Mars aflifte Achéloüs, Minerve protégé Hercule félon fa coutume -, cette Minerve eft préfentement dans le temple de Junon avec les Hefpérides. Sur le fronton de l’édifice on a repréfèntc la guerre des géants avec les dieux , & au-deflùs du fronton l’on voit un bouclier avec une infeription qui porte que ce tréfor a été bâti des depoüilles que les Megaréens avoient remportées fur les Corinthiens. Je crois que cette viftoire eft celle que les Mégaréens remportèrent pendant que Phorbas étoit [5] Archonte à Athènes, & il le fut tant [1] Dent le , les mn'ns & les tiédi fini ifyvoire. Dans ces temps - là l'yvoire aujourd'hui fï commun , étoit rare & précieux. Il ne faut donc pas s’étonner que Paufinias en parlant de quelques ftatuës fifle remarquer qu’une partie ctoit d’yvoire. ra] De Méupente .villed’Italicqui s’eft appellée Strie &enfuite Métapontc du nom de Mctapus fils de Sifyphe.
[ t ] Eteit sfrrbonte à Atbeiter. Ce mot vient trop fouvent pour ne le pas expliquer. C’eft un dérivé du mot qui lignifie preeffe, tt.nnunder. L'Archonte à Athènes étoit le premier Magiftrat ,5c qui avoit la principale autorité. navoit huit affociez quiportoient aufli le nom d’Archontes ; mais le premier ctoit dit Archonte par excellence , & il donnoit fon nom à l’année.
48 Pau sa ni as , Liv re VI. qu’il vécut -, car alors les Athéniens n’avoient point d’Archontes annuels , & les Eléens n’avoient point encore commencé à compter par Olympiades. On dit que les Argicns fe joignirent aux Mégaréens, & qu’ils curent part à cette expédition. Ce qui eft de certain c’eft que peu d’années apres le combat qui fe donna contre les Corinthiens, la ville de Mégare fit bâtir le tréfor dont il s’agit. Les ftatuës qu’il renferme font de Dontas Lacédémonien qui fut élevé de Dipœnc & de Scyllis ; ainfi elles font fort anciennes. Le dernier tréfor eft tout contre le ftade. L’infeription porte que l’edifice & les ftatuës qu’il contenoit font un monument de la pieté des [ i J Gélois. Je dis les ftatuës qu’il contenoit, car aujourd’hui il n’y en a plus. q ia p Au de-là de la baluftrade & des édifices qui régnent tout â XX. l’entour s’étend comme j’ai dit, le mont Saturne. Les Bafilcs qui (ont les prêtres de Saturne facrifient tous les ans à ce dieu fur le Ibmmet de cette montagne au mois de Mars dans le temps de l’équinoxe. Au pied de la montagne vers le Septentrion , dans l’efpàce qui eft entre la montagne & ces tréfors dont j’ai parlé,il y a un temple de Lucine, où l’on rend aufiîun certain culte à Sofipolis divinité originaire du pays. Les Eléens donnent à Lucine le furnom d’Olympienne, & chaque année ils nomment une prêtreflè qui préfide à ion culte. Sofipolis a aufli la fienne qui eft obligée de garder la chafteté ; c’eft elle 11 ] qui fait routes les purifications requifès, & qui offre au dieu fuivant l’uiage des Eléens une efpece de gâteau pétri avec du miel. Dans la partie antérieure du temple , car ce temple eft double, il y a un autel dédié à la déeflè Lucine, & les hommes y ont une encrée libre. Plus [3] avant, c’eft le lieu où Sofipolis eft honoré 5 perfonne n’y entre que la prêtreflè, qui même pour exercer fon miniftere fe couvre la tête & le vifage d’un voile blanc. Les filles & les femmes relient dans le temple de Lucine, & là elles chantent une hymne & brûlent des
Je parle du temps que les Archontes étoient annuels; car ils furent perpétuels durant un temps. [ 1 ] f)e /a pietéîles Géloil. Par Gébi< il entend les habitans de Gela petite ville de la Sicile , dite aujourd’hui Itrrt nnt.
faj Toute’ les purific^titni reqûfiti. Je lis avec Kuhnius awq» au lieu de [5] Plnmvttnt.Je Iis £« »• iidô pour <> H Tf iurù, & le tens demande abfolumcnt cette leçon. Amalcc a tort nul rendu cet endroit. parfums
Vo y a g e d e l ’El id e . 49 parfums en l’honneur du dieu, mais elles n’ufcnt point de vin dans leurs libations. Jurer par Sofipolis eft pour les Eléens un ferment inviolable. Quant à ce dieu , voici ce qu’ils en racontent. Les Arcadiens ayant fait une irruption en Elide , les Eléens marchèrent contre eux. Comme ils croient fur le point de livrer bataille , une femme fe présenta aux chefs de l’armée , portant entre fes bras un enfant à la mamelle , & leur dit qu’elle avoit etc avertie en fonge que cet enfant combattrait pour eux. Les Généraux Eléens crurent que l’avis n’ctoit pas à négliger -, ils mirent cet enfant à la tête de l’armée & l’expoférent tout nud. Au moment que les Arcadiens commencèrent à donner, cet enfant fe transforma tout-à-coup en ferpent. Les Arcadiens furent fi effrayez de ce prodige qu’ils prirent la fuite ; les Eléens les pourfuivirent vivement, en firent un grand carnage ,& remportèrent une victoire fignalée. Comme par cette avanture la ville d’Elis fut fauvée, les Eléens donnèrent le nom de [ 1 ] Sofipolis à ce merveilleux enfant, & lui bâtirent un temple à l’endroit où changé en lèrpent il s’étoit dérobé à leurs yeux. Et perfuadez que la deefl’e Lucine avoit fingulierement préfidéà lanaiflancc, ils lui décernèrent aufli un temple & des facrifices. Les Arcadiens qui furent tuez dans le combat eurent une fépulture commune fur une éminence au de-là du fleuve Cladée ; cette fépulture eft à l’Occident. Près du temple de Lucine vous verrez les ruines d’un temple de Venus fiirnommée la Célefte. On ne laiflè pas de facrifier encore à cette deeflè fur des autels qui font reftez. Au dedans de l’Altis fur le chemin par où l’on va en pompe au temple de Jupiter il y a un lieu confacré à Hippodamie 5 c’eft un arpent de terre qui eft entouré d’une muraille de pierres feches. Les femmes s’aflemblent là un jour de l’année pour faire un facrifice à Hippodamie & pour lui rendre encore d’autres honneurs. La tradition des Eléens eft qu’Hippodamie craignant la colere de Pélops à caufe du [z] meurtre de Chrylippe donc
[1] J.t nom de Sofipolii. Ce nom eft formé de »•?«, fervo,je[<iuve,}econfent, Sc de ”•’*«, uii>, Zx ville. [z] /t(ni'[edu meurtre de Chryfippe, Pélops eut de fa femmeHippodanuc plusieurs enfans, Atréc, Thycfte, Torne JJ.
Cynoftire , Corinthus, &c. Et d’une concubine il eut Chry lippe. Comme il aimoit celui-ci plus que tous les autres, Hippodamie conftillaà Atréc , à Thycfte & à fes autres enfans de le tuer; ce qu’ils firent : enluite pour fuit la co-
jo Pau sa ni as , Liv re VI. elle croie coupable , le retira à Milice ville de l’Argolidc , Ce qu’elle y mourut. Mais apres là mort Pclops par le confcil de l’oracle fit rapporter fes os à Olympie. Près des dernières ftatucs faites aux dépens de ces athlètes qui ont etc mis à l’amende on trouve un chemin dérobé -, c’eft ainfi qu’on l’appelle , parccquc les directeurs des jeux & les athlètes partent par là pour aller au ftade. Ce ftade eft une cfpccc de longue «er-
raflè où il y a des fiéges pour les Juges des jeux Olympiques. Vis-à-vis de ces lièges eft un autel de marbre blanc, où la pretrefle de Cerès Chamyne [ i ] a coutume de fe placer pour voir les jeux ; car cette prêtrcllê a plufieurs prérogatives chez, les Eléens ; on permet auflî aux jeunes vierges d’y allîfter. Le ftade eft précédé d’une place où fe rendent les athlètes, & que l’on nomme la barrière. Vous y voyez un tombeau que les Eléens difent être celui d’Endymion. Au dc-là de cette partie du ftade où fe mettent les directeurs des jeux il y a un lieu deftiné pour les courfes de chevaux. Ce lieu eft précédé d’une place que l’on nomme [2] auflî la barrière , & qui par fa forme reflèmble à une proüe de navire donc l’éperon feroit tourné vers la lice. A l’endroit où cette barrière joint le portique [3 ] d’Agaptus, elle s’élargit d’un & d’autre côté. L’éperon ou le bec de la proüe eft furmonté d’un dauphin de bronze. Les deux cotez de la barrière ont plus de quatre cens pieds de long, & fur cette longueur on a pratiqué des loges à droite & à gauche tant pour les chevaux de felle, que pour les chevaux d’attelage } ces loges fe tirent au fore entre les combattans. Devant les chevaux & les chars régne d’un bout à l’autre un cable qui fert de barre & qui les contient dans leurs loges. Vers le milieu de la proüe eft un aulerc de Pélops , ils le retirèrent à Macefte ville dcTriphylic, & leur mcrc le retira à Midée. [ 1J De Cens de Chemine. Paufanias lui-mcmc dirabicn-tôt la raifondccc furnom. [2] D'une pleue que l'on nomme le terrien. Le texte dit, ««I i ifinr tri rir Im», & hi funt equorum eerceres. Or ni «’ifï'rcn grec, ni eerceres en latin ne lignifient point proprement ce que nous entendons par le mot de barrière en françois. Je n’en ufc que pareequ’il
I
n’y en a point d’autre. Mais ici par le motdciarrirrril faut entendreunegrande place qui étoit le rendez-vous des chevaux & des chars deflinez à courir dans la lice. [5] Le portique <fJgaprw'.C’eft ainlî qu’il faut lire,& non ^nemptuscommc l’a rendu Amalcc qui a pris zfçnemptus pour un mot grec. Paufanias dans fon premier Livre des Eliaqucsch. 1 $ > a déjà parlcdu portiqued’Agaptus comme d’un portique qui portoit le nom de l’architecte qui l’avoit bâti.
Vo y a g e
df
. l ’El id e .
n
tel de brique crue que l’on a foin de blanchir à chaque Olympiade. Sur cet autel paroît un aigle de bronze qui a les ailes eployces , &C qui par le moyen d’un refibrt s’élève & le fait voir à tous les Ipeétateurs, en même temps que le dauphin qui eft à l’éperon s’abaiflè 8c defeend jufques fous terre. A ce lignai on lâche le cable du côté du portique, & auflî-tôt les chevaux s’avancent vers l’autre côté , où l’on en fait autant. La meme choie fe pratique de tous les cotez de la barrière , jufqu’à ce que les combattans avec leurs chevaux & leurs chars fe foient aflèmblez auprès de l’éperon où l’on a foin de les apparier. Incontinent après ils entrent dans la lice; alors c’eft l’adrefle des écuyers & la viteflè des chevaux qui décident de la victoire. Cléœtas eft celui qui -a imaginé cette barrière , & il s’en fçavoit fi bon gré que dans une inlcription qui eft au bas de fa ftatuc à Athènes il en tire toute fa gloire. Car il fait parler ainfi là ftatuc. Cléœtas fils £Ariftoclès qui a inventé la barrière £Olympie , eft celui qui m'a faite. On dit pourtant [i] qu’Ariftide la perfectionna après lui. La lice eft compofée de deux cotez, dont l’un eft plus long que l’autre. Le premier eft en maniéré de terraflè; au bout il y a un autel défiguré ronde confacré [x] à un génie qui eft l'effroi des chevaux, & que l’on appelle par cette raifon [3] Taraxippus. En effet quand les chevaux viennent à palier devant cet autel, ils prennent l’épouvante làns que l’on fçachc pourquoi, & la peur les laifit tellement que n’obcillànt plus ni à la voix, ni à la main de celui qui les mene , Ibuvent ils renverïènt & le char & l’écuyer. Aufli fait-on des vœux & des ïàcrificesà Taraxippus pour l’avoir favorable. Au refte les Grecs ne font nullement d’accord fur ce génie. Les uns difêntque fous cet autel eft la fépulture d’un homme originaire du pays qui étoit un excellent écuyer; ils le nomment [4] Olénus , d’où ils prétendent que la roche Olénienne fur les confins de l’Elidc a
[ 1 ] La perfefliotina apres lui. Amaicc fait dire autre cliofe à Paufanias & fc trompe. [1] A un %énie. Le même interprète fait de Taraxippus un dieu. Mais Paufanias ne ic qualifie point ainfi. C’cftpourquoi je me fers du terme de génie qui tient le milieu entre dicu& llommc. La fuite fait allez voir que les Grecs
ne prenoient point Taraxippus pour un dieu. [ > J -£ue l"“pp elle p“r cette raifan Taraxippus, du mot nfâmin, terrefacere, épouvanter,& ■>«».■,un cheval. [4] Olénus. C’eft ainfi qu'il faut lire fuivantle témoignage d’Etienne de Byfâncc qui fait cet Olénus filsde Jupiter & d’Anaxithéc une des Danaïdes.
$1 Pa u sa n ia s , Liv re VI. pris fon nom. D’autres difent que Daméon fils de Phlius ayant accompagne Hercule dans fon expédition contre Augée fut tué avec Ion cheval par Ctéatus fils d’Aélor, & que les Eléens lui crigérent un cénotaphe en ce lieu , à lui & à fon cheval. Quelques-uns penfènt que ce monument héroïque eft celui-là meme que Pélops érigea à Myrtil, lorfqti’aprcs avoir été caufe de fa mort il voulut appailcr fes mânes 5 & félon eux il lui donna le nom deTaraxippus, pareequeMyrtil avoit trouvé lcfccrct d’effaroucher les cavales d’QEnomaüs. Il y en a qui croyent que c’eft l’ombre même d’QEnomaüs qui épouvante ainh les chevaux. J’ai oüi dire à d’autres qu’Alcathoüs fils de Porthaon Sc l’un de ceux qui rccherchoient Hippodamie en mariage , ayant été vaincu & tué par QEnomaüs, fut enterré là, que depuis le malheureux fuccès qu’il eut à la courfe, jaloux de la gloire des combattans il fait encore ce qu’il peut pour la leur ravir. Un Egyptien voulut me perfuader que Pélops avoit reçu d’Amphion de Thebes quelque chofe qu’il cacha en ce lieulà & que non-feulement cette efpece de charme avoit effarouché les chevaux d’QEnomaüs, mais que l’on en éprouvoit la vertu encore aujourd’hui. Ce même Egyptien [ i ] prétendoit qu’Amphion & Orphée étoient deux magiciens qui parla force de leurs enchantcmens commandoicnt, l’un aux bêtes fàuvages, l’autre aux pierres mêmes. Pour moi [xjj’eftime que l’opinion la plus probable eft l’opinion de ceux qui tiennent que Taraxippus eft un furnom de Neptune Hippius. Dans l’ifthme il y a aufli un Taraxippus que l’on croit être ce Glaucus fils de Sifyphe qui fut foulé aux pieds de fes chevaux dans les jeux funèbre qu’Acafte fit célébrer en l’honneur defon pere. A Ncméc dans le paysd’Argos on ne parle d’aucun génie qui fafle peur aux chevaux^ mais au tournant de la lice il y aune grofle roche , rouge comme du feu, dont l’éclat les éblouit & les étonne de la même manière que feroitla flamme. Cependant à Olympic Taraxippus leur fait bien un aucrc frayeur. A l'une des [i] Ce même E^ftien. Amafcc n’a pas pris garde ici à une faute du texte. C’eftpourquoi il fait Amphion & Orphée Egyptiens contre la penfee de l’auteur. Il faut lire avec Hartungus •A.,^1.>, & non A<yo«1.'.v>. f i] Pour inotj'eftime, dre. Ce n’cft point là rendre raifôn de l’effroi que prenoient les chevaux en partant près
de l'autel deTaraxippus ,ni ûtisfâirc la curiofitédu lecteur. Il y a bien de l’apparence que cette épouvante venoit de l’artifice de ceux qui prcfidoientxiux jeux Olympiques , 8c qui afin de rendre le fuccès de la courfe des chars plus glorieux , le rendoient plus hazardeux 8c plus difficile.
Vo y a g e de l ’Eli d e . 53 [i ] bornes on voit une ftatuc d’Hippodamic qui tient un ru
ban dans fa main , comme pour couronner Pélops für déjà de la vi&oire. L’autre côte de la lice n’cft pas fait en tcrraflè ; c’eft une q 7*7 colline qui n’eft pas fort haute , & au bout de laquelle on a xxi. bâti un temple a Cerès furnommèe [i] Chamyne, furnom connu aux Eléens depuis long-temps, parccque ce fur là , difent-ils, que la terre s’ouvrit pour recevoir le char de Pluton, & qu’elle fe referma enfuite. Mais félon d’autres, Pantaléon fils d’Omphalion qui avoit ufurpé la fouverainc autorité à Pile & qui [3] confeilloit aux habitans de fe fouftraire à la domination des Eléens, fe voyant traverfc par un homme de Pife nommé Chamynus , le fit mourir & confifqua fes biens qui furent employez à bâtir un temple à Cerès , d’où eft venu le furnom de Cerès Chamyne. Il faut que je parle aufli du gymnafe d’Olympie -, c’eft-là que s’exercent ceux qui veulent difputer le prix du pentathle & de la courfe. On y voit une Cerès & une Prolcrpine Je beau marbre du mont Pentélique ; l’une & l’autre ont été données par cet Hérode que l’on furnommoit Atticus ; il les fit faire pour remplacer deux ftatuës plus anciennes que l’on y voyoit autrefois. Une baluftrade de marbre environne un trophée qui fut anciennement érigé à l’occafion d’une victoire remportée fur les Arcadiens. En entrant dans le gymnafe vous voyez à main gauche une enceinte de moindre étendue où s’exercent les athlètes. Le portique qui regarde le foleil levant eft fuivi de plufieurs autres édifices qui font au midi & au couchant, & qui fervent à loger les athlètes. Quand vous avez paflé le Cladée , vous voyez le fépulcre d’Œnomaüs, c’eft un tertre environné d’un petit mur. Au-deflùs vous appercevcz des ruines d’édifices qui étoient à ce que l’on croit les écuries de ce prince. La frontière d’Elide du côté de l’Arcadie appartenoit autrefois aux Pifcens ; prélèntcmcnt elle appartient aux Elccns , & du refte elle fubfifte telle qu’elle étoit. Au de-là du fleuve Erymanthe vers
[ 1 ] /I rime des bornes, &c. Le texte dit, inî Jinuit ad mettrum imam, à l'une des bornes. H y avoit donc pluficurs bornes dans la lice , & cela devoir être,puifqucles chevaux de telle & les chars croient obligez de tourner autour d’une borne. Car on comprend
ailcmcnt que la même borne ne pouvoir pas être également pcrillcufc pour les uns & pour les autres. [a] Surnommée Clinmjne , il en va dirclarailon. [5] Et qui confeilloit, fÿr.Jc lis avec Sylburgc pm<virripour£v><vwr« jlâns G iij
J4 Pa u sa n ia s , Livr e VI. mont Saurus on voit un vieux temple d’Herculequi tombe en ruines, & la fépulturc de Sauras fameux bandit qui infeftoit tout ce canton 6c qui fut tue par Hercule. Une rivière qui a fa fourcc au midi parte au pied du mont Saurus, & va tomber dans i’Alphéc vis-à-vis du mont Erymanthe ; cette riviere fe nomme [ i J Iaon & féparc le territoire de Pife d’avec l'Arcadie. A quarante ftades du mont Saurus on trouve le temple d*Efculape Déménctc , ainfi appelle du nom de fon fondateur } ce temple bâti fur une hauteur près de I’Alphcc ne préfente plus aujourd’hui que des ruines. Un peu plus loin vous avez le temple de Baenus Lcucyanite ; la rivière Leucyanias paflê auprès, elle defeend du mont Pholoc , & fe décharge auflî dans i’Alphéc. Dès que vous avez parte ce fleuve vous êtes fur les terres des Pifeens. La première chefe qui s’offre à vous c’eft le fommet d'une haute montagne, où vous voyez les ruines de la ville de Phrixa, 8c d’un temple de Minerve furnommée Cydonia, dont il ne refte plus qu’un autel. On dit que ce temple avoit etc bâti par Clymenus l’un des defeendans d’Hcrcule Idéen , qui ctoit venu de Cydonia ville de Crète fur les rives du Jardan. Les Eléens difent auflî que Pclops avant que de combattre contre (Enomaüs, fit un facrificcâ Minerve Cydonia. Pour peu que vous avanciez, vous trouverez bien-tôt le fleuve Parthénias, 6c fur fa rive la fépulturc des cavales de Marmax. On prétend que ce Marmax fut le premier qui rechercha Hippodamie en mariage, 8c le premier qui fut tué par (Enomaüs. Ces cavales furent égorgées fur fon tombeau 8c enterrées auprès de lui par ordre de ce prince ; l’une s’appelloit Eripha, l’autre Parthénias, d’où le fleuve a pris fon nom. L’Harpinnas eft un autre fleuve près duquel vous voyez les ruines de la ville Harpinne , 8c entr’autres quelques autels qui font reftez 5 cette ville avoit été bâtie par (Enomaüs , qui du nom de fa mere la nomma Harpinne. A quelques pas de-!â vous trouvez un tertre fort élève -, c’eft la fcpulture des malheureux amans d’Hippodamie 5 car (Enomaüs pour tout honneur fe contcntoit de les faire enterrer les uns auprès des autres fur quelque éminence. Mais Pclops cnquoi l.i phrafe ne s’entend point. ce fleuve nulle pan . Sylburcc croit [ i ] Je nemire hn. Le texte dit qu'il faut lire hn qui étoit un fleuMais comme il n’eft parlé de vc d’Arcadie.
Vo y a g e d e l ’Eli de . y5 fuite les honora d'un magnifique tombeau, ce qu’il fit, dit-on, autant pour la gloire d’Hippodamie que pour la leur. Peutêtre aufli ne fut-il pas fâché de laiflêr un monument de la victoire qu’il avoit remportée fur un prince qui étoit fameux lui-même par tant de victoires. En effet fi l’on en croit l’auteur du catalogue des femmes illuftres, aprèsMarmax le premier qu’Cffinomaüs vainquit & à qui il en coûta la vie , ce fut Alcathoüs fils de Parthaon. Euryalus, Eurymaque, & Crotalus curent enfuite le même fort. Je n’ai pu fçavoir de quel pays ni de quelle famille étoient ces trois combattans. Pour Acrias qui les fuivit de près on peut croire qu’il étoit Lacédémonien & qu’il avoit fondé la ville d’Acria. (Enomaüs triompha enfuite de Capétus , de Lycurgue, de Lafius, de Chalcodon, & de Tricolonus ; ces cinq périrent comme les autres. Les Arcadiens difent que le dernier étoit petit-fils de ce Tricolonus qui eut pour pereLycaon. Après lui Ariftomaque, Prias,Pélagon, Eolius & Cronius eurent la même deftinée ; vaincus à la cour/è ils furent immolez à la cruauté du vainqueur. Quelques-uns ajoutent Erythrus fils de Leucon & petit - fils d’Athamas, lequel Erythrus donna fon nom à la ville d’Erythres en Bcotie ; enfin à cette lifte [ i ] on ajoute encore Eionée fils de Magnes & petit-fils d’Eole. Tous ces héros ont une fépulture commune, & l’on dit que Pélops tant qu’il régna à Piiè, alloit chaque année les honorer fur leur tombeau. Un ftade plus loin vous trouvez quelques vertiges d’un tem- £HAF' pie de Diane Cordace ; furnom qui vient de ce que les XXIL compagnons de Pélops en célébrant des jeux à l’honneur de Diane & en adion de grâces de la victoire remportée par Pélops , danfoient à la mode de leur pays une danfe de ce nom , qui eft en ufage parmi les habitans du mont Sipyle. Non loin de ce temple eft une petite chapelle où l’on conferve les os dp Pélops dans un coffre de bronze. Mais à l’endroit où étoit Pife il ne refte plus ni murs ni édifices ; roue ce lieu eftà prefent un vignoble. On dit que Pile avoit eu pour fondateur Pifus
[i] On ajoute encore Eionée. Il faut lire avec Paulmicr «•> »îv Aù 'a «v , Eioneui filins Magnais filii Aeoli. Sylburge a fenti que le texte etoitcorrompu ; mais en voulant le corriger il eft tombe lui-même dans une
autre erreur. La leçon de Paulmicr eft fondée fur les témoignages d’Homcrc, d’Apollodore, & des feoliaftes d'Euripide & d’Apollonius de Rhodes. Prcfque toutes les rcftitutionsdccc fçavanr critique font heureufes 5c indubitables.
j6 P AUS A N I A S , L I V R. E VI. fils de Pcriercs & petit-fils d’Eolc. Les habicans furent eux-mêmes caufe de leur ruine j ils irritèrent les Eléens en voulant célébrer les jeux Olympiques de leur propre autorité. Les Eléens jalouxdeleursprivilegesappellérentàleurfecours P bidon d’Argos qui par fa tyrannie s’étoit rendu odieux à tous les Grecs, & fourenuspar un fi puiflant Allié ils donnèrent ces jeux en la huitième Olympiade. Les Piféens & Pantaléon leur roi, fils d’Omphalion , ayant raffemblé toutes leurs forces donnèrent à leur tour ce Ipectacle en la trente-quatrième. Ces Olympiades font regardées par les Eléens [ i ] comme de faufles Olympiades, & il n’en eft point fait mention dans leurs faites, non plus que de la cent quatrième , en laquelle les Arcadiens voulurent préfider aux jeux. En la quarante-huitième Damophon fils de Pantaléon le rendit fuipect aux Eléens, pareequ’après avoir marché avec eux contre Pile,à force de prières & d’inftances il les obligea à revenir fans avoir rien exécuté de confidérable. Sous le régne de Pyrrhus fécond fils de Pantaléon & frere de Damophon, ceux dePi/è déclarèrent la guerre aux Eléens. En même temps les Maciftiens & les Scilluntiens peuples [a] de la Triphylie fe foulevérent contre les Eléens , & ceux de Dilponte qui étoient encore plus voifins fuivirent leur exemple. Ceux-ci avoient toujours eu une lècrette inclination pour Pife , à caufe de Difpontée fils d’(Enomaiis qu’ils reconnoifloient pour leur fondateur. Mais le fuccès de cette guerre fut que les Piféens & leurs Alliez fe virent chaflèz de leurs villes, d’où s’enfuivit leur ruine totale. Si d’Olympie vous allez àElis par les moncagnes , vous verrez devant vous les ruines de P y los en Elide. Elis en eft éloignée de quatre-vingt ftades. Pylos avoit été bâtie comme j’ai dit, par Pylas [5] de Mégare, fils de Cléfon ; cette ville détruite par Hercule & rebâtie enfuite par les Eléens eft depuis longtemps déferre. La rivière de Ladonpafle au milieu & va fe jetter dans le Pence. Les Eléens /ont perfuadez que c’eft de leur [ 1 ] Comme de faufles Olympiades. Le texte dit qu’ils les appclloient des ylnclympiades, c’cft-à-dirc, des Olympiades qui ctoient nulles. [î] Peuples de la Trpliylie. La Triphylie étoit une province qui faiiôit partie de l’Elide. Strabon, I.iv. 8 , dit qu’elle fut ainli nommée du mot ?»>•»,
gens, parccquc trois différons peuples s’y réunirent & ne firent plus qu’un fcul corps. [ 5 ] Par Pylas de Mégare. Il y a dans le texte Prias, mais c’eft Pjla■ qu’il faut lire» comme dans Apollodore, Liv. ;, Si dans Paufanias meme au ch. 59, de fes Attiqucs. ville
Vo Y AC ï D E l'E L1 D L f7 ville de Pylos qu’Homére a voulu parler , lorfqu’il a dit que Diodes tiroir fon origine du fictive Alphec, qui arrçfc les terres des Pyliens, fie je le crois auffi ; car l’Alphéearrofe en effet ce canton , & il n’y a point d’autre Pylos à qui l’on puiflè appliquer ce témoignage d’Homére. L’Alphce ne parte point par le pays de ces Pyliens qui font au-deflus de l’ile Spnactérie , & dans toute l’Arcadie il n’y eue jamais aucune ville du nom depylos. A quelques cinquante ftades d’Olympie les Eicens ont le village d’Hcraclée près duquel parte le fleuve Cythérus. Près de-là il y a une fontaine qui va tomber dans ce fleuve, & fur le bord de la fontaine un temple confacré à des Nymphes qui ont chacune leur nom particulier 5 car on les nomme Calliphaé, Synallaxis, Pcgée, & Iafis ; ce qui n’empèche pas que d’un nom général on nelA appelle aufli les Nymphes Ionides. Les bains de cette fontaine font fort bons pour les lartîtudes& pour toute forte de rhumatifmes. Quant aux Nymphes , on croit que le nom d’Ionidesleura été donné à caufè d’ion fils de Gargcttus , qui quitta Athènes pour venir s’établir là. Que h vous aimez mieux aller à Elis par la plaine, quand vous aurez fait fix-vingt ftades vous arriverez à Lecrins ; de Létrins à Elis il y a environ cent quatre-vingt ftades. Letrins étoit autrefois une petite ville, bâtie par Létréiis fils de Pélops. Aujourd’hui il n’en refte que quelques maifons& un temple de Diane Alphea avec une ftatuë de la deefle. Quant au furnom d’Alphea voici la raifon que l’on en donne. Alphee, dit-on, devint amoureux de Diane, & voyant que ni par prières, ni par aucun autre moyen il ne pouvoir l’engagera l’epoufer, il rclolut de l’enlever. Diane qui fè douta de fon deflein l’attira à Létrins, où pour faire fa cour à la de'eflê , il avoir accoutumé d’aflîfter à des divertiflemens qu’elle donnoit les fôirs aux Nymphes de fâ compagnie. Mais pour rompre les mefures de fon amant on dit qu’elle s’avifa de fe barbouiller le village avec de la boiie, & qu’elle en fit autant à toutes les compagnes ; de forte qu’Alphée étant entre dans la chambre où elles croient, & ne pouvant diftingucr la déeflè, il s’en retourna fans rien entreprendre. Depuis cette avanture Diane fut furnomméc Alphea par ceux de Létrins. Cependant les Eicens qui ont toujours été en liaifon avec ces peuples difent avoir reçû d’eux le culte de Diane Elaphica, & s’il faut les en croire, on difoit anciennement Alphica, mais ce mot s’étant corrontTtme II. * H
58 Pau sa ni as , Liv re VF. pu avec le temps, on a dit depuis Elaphica. Pour moi je crois que lesElcjens ont donne à Diane le lurnom d’Elaphiéa à caufe [ i ] de la chaffe du cerf, à quoi elle fe plaît particulièrement. Je fij'ai pourtant qu’une de leurs traditions eft que cette décile a eu pour nourrice une femme de leur pays, qui fe nommoit Elaphion. A fix ftades de Létrins on trouve un grand lac d’eau vive qui a bien trois ftades de diamètre. - ----A Elis ce qui mérite le plus votre curiofité, c’eft un ancien XXl'n l*cu d’exercice où les athlètes avant que de paroître aux jeux Olympiques s’exercent ,•& obfervent durant un certain temps tout ce qui eft preferit par les loix & par la coutume. En dedans tout le long de la lice il y a des platanes fort hauts qui donnent de l’ombre. Toute cette enceinte fe nomme [ z ] le Xyfte, parcequ’Hercule fils d’Amphitryon pour s’endurcir au travail nettoyoittous les jours ce lieu, & en arrachoit les ronces & les epines. Cette grande enceinte eft partagée en plufieurs pièces, dont l’une eft deftince à l’exercice de la courfe, on la nomme le lieu facrc. Dans une ancre on s’exerce a la courfe &au pentathle.il yenaunetroificmef^jappellée/’^rpcnr,parcequ’elle contient un arpent de terre ; c’eft là que les directeurs des jeux mettent eux-memes aux mains lesathletes qui fe prefentent fuivant leur âge & les différons exercices aufquels ils font propres. Dans ce lieu d’exercice vous voyez plu fieu rs autels confierez à quelques divinitez, l’un à Hercule Idéen furnommé le dieu de bon fecours, l’autre à l’Amour , un autre à cette divinité que les Elccns aufli-bien que les Athéniens nomment Anthcros , un autre à Cerès, un autre enfin à Proferpine. On a érigé à Achille non un autel, mais un Cénotaphe en conféquence d’un certain oracle 5 & dans le temps de la célébration des jeux à jour marqué & à l’heure que le foleil le couche les femmes du pays viennent honorer Achille fur ce tombeau , où l’une de leurs pratiques eft de fe frapper la poitrine en pleurant ce héros. Près de la grande enceinte il y en aune plus petite qui eft contiguë ,6c qui à caufe de fa figure quarrée le nomme IcTitrayme. C’eft là que les jeunes athlètes s’exercent [1] W de la chaffe du terf. Le [î] jlppellécl'arpent, uaitfa* Jcdis mot > <-«>3- lignifie un cerf, dc-là le fur- l'trpent, faute d’un mot plus propre! nom d'Elaphie'a félon Paufanias. car , ou ctoit propre[1] Se nomme le Xrfle ,du mot grec ment la fixicme partie du ftade. Notre 1 ••, rado, polio, je racle, je polu. arpent eft beaucoup plus grand.
Vo y a g e de l ’E t t d r. y? au pugillat, particulièrement ceux qui n’en pouvant pas encore [il loutenir tour le poids, ont pcrmiflion de le Tenir de gantelets plus minces & plus délicats. On voit en ce lieu une de ces deux ftatucs que l’on confacra à Jupiter de l’amende à laquelle furent mis Sol'ander de Smyrne , & Polyftor d'Elis. Enfin il y a une troiliéme enceinte, qui parce que le terrain en eft plus doux & plus mol , s'appelle Auliho. Ce lieu eft ouvert aux enfans pendant tout le temps que durent les jeux à Olympie. Dans un des coins on voit un bulle d Hercule , & le modèle d'une de ces écharpes dont les athlètes couvrent leur nudité. Sur ce modelé font représentées les deux divinitez [2] Eros &Anthéros; le premier tient une branche de palmier , & le fécond veut la lui arracher. Des deux cotez par où l’on entre dans cette derniere enceinte on voit la figure d'un jeune athlète qui a été vainqueur au pugilat. Un de ces Magiftrats qui ont le titre de confervateurs des loix me dît que ce jeune athlète étoit Sérapion d’Alexandrie au deflus du Phare , & qu’on lui avoit fait cet honneur, parce que dans une année de ftérilité en venant aux jeux Olympiques il avoit amené avec lui une grande quantité de bled. Le fervice qu’il rendit aux Eléens en cette occafion, & la couronne qu’il mérita à Olympie tombent en la deux cent dix-feptiéme Olympiade. Dans le même gymnafe ou lieu d’exercice les Eléens ont leur fénat, on leurs fijavans viennent donner des preuves de leur capacité , foit par des difeours faits fur le champ , foit par tout autre genre de littérature 5 ce lieu d'aflemblée eft appellé Ltlichmium , du nom de celui qui l'a confacréà cet ulàge 5 il eft orne de boucliers qui ne font là que pour lervir de parade. Do gymnalë on peut aller aux bains publics par la ruë du filence, & en faillant le temple de Diane [;] Philoméirax à côté ( cette déefle eft ainfi nommée à caufc de cette école de tenir tant te peub. Lïnter|>tete latin n'a pas entendu cer endroit , auflî l'a-t'il tort nul rendu. Je crois même que le texte eft conon-pu i car ces gantelets dont il y eft parlé defignent plutôt fexercice du cefte, qnc celui de la lutte. [1] /zr deux drvnntee., Fret fi Anriem.Eros, c'eft-ù-diir. Cupidon ou l’Amour étoit fils de Vénus & de McrDontt 11.
cure, dit Ciccron. Anthères étoit fils d'une autre Venus & de Mars. Anrhéros eft un nom forméd'éir.' & d»,r*, comme qui diroircez/r'zMtnrr. Par Aniherosihcntcndoicnt un gcnic qui faillit corrclpondrc à l’amour. [>] I)e Diane Phtlcme'irax , ccft-àdire, de Diane qm fe plaie mrc lajer. neffe de , atniem , C , puer. • H ij
<o Pa u sa n i As ; Liv re VI. la jeuneftequi eft dans le voifinagedc fon temple. Pourlaruë du filence , voici d'où l’on dit quelle a tiré fa dénomination. Des eipions qu’Oxylus envoyoit à Elis , après s être exhortez mutuellement à bien exécuter leurs ordres, approchant des murs rélolurent de garder le filence & d’écouter feulement ; ils fe gliflèrent dans la ville , obfervérent tout ce qu’ils voulurent fans dire mot, & s’en retournèrent au camp des Etolicns. Depuis cette avanture la ruë par laquelle ils étoient entrez fut nommée la rue du filence. Le gymnafe a une autre ifluë qui conduit à la place publique , & à un endroit où les directeurs des jeux tiennent conlèil. Cet endroit eft au-dcflùs du tombeau d’Achille > c’eft par-là que les directeurs viennent au gymnafe > ils s’y rendent tous les jours avant le lever du foleil pour voir les jeunes gens s’exercer à la courfe , & fur le midi ils afliftent au pentathle & aux autres exercices plus violens. La place publique n’eft point faite comme celle des villes d’Ionie, ni même des villes voifines ; elle eft bâtie à l’ancienne mode. Les portiques en font diftans les uns des autres & féparez par des rues de traverfe. Les Eléens appellent cette place l’hippodrome 5 parce qu’en effet ils y dreflent leurs chevaux. Le portique le plus expoféau Midi eft d'une architecture Dorique, Trois rangs de colonnes le partagent en trois, les directeurs des jeux y paffent une bonne partie du jour. On éleve à Jupiter des autels qui font adoffez contre ces colonnes, de maniéré qu’ils font à découvert, & qu'ils donnent dans la place. On les fait & on les défait en très-peu de temps félon le befoin. En allant dans la place tout le long de ce portique , on trouve au bout fur la gauche le logis des directeurs, lequel n’eft féparé de la place que par une rue. I s l'habitent dix mois de fuite, & pendant ce temps-là ils font inftruits par les confervateurs des loix de tout ce qui concerne les jeux Olympiques. Entre le premier portique où les directeurs fe tiennent durant le jour, & un autre que les Eléens nomment le portique des Corcyréens, il n’y a que la rue enrre deux. Celui-ci eft ainfi appellé, parce que les Corcyréens ayant fait une defeente en Elide & enlevé beaucoup de butin, les Eléens ravagèrent leurs terres à leur tour , & remportèrent des dcpoüilles beaucoup plus confidérables , dont la dixiéme partie fut employée à bâtir ce portique. C’eft un édifiçe de l'ordre Dorique, avec deux rangs de çolomics, dont l’un regarde la pla-
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<c, 8c l’autre regarde un quartier plus éloigne. Le plat-fond de l’édifice porte non fur des colonnes, mais fur deux murs qui (ont ornez de ftatuës. Du côte de la place vous voyez la ftatuë de Pyrrhonf i ] fils de Piftocratc, ce fameux fophifte qui dout» it de tout&n’aftîrmoit jamais rien. Son tombeau eft près d’Elisdans un lieu dit la Roche, 8c qui paroît avoir cte autrefois une bourgade. Dans la place il y a plufieurschoies dignes d’être vues, entr’autres le temple 8c la ftatuë d’Apollon [i] Acéfius , furnom qui répond à celui de Préfervatcur que les Athéniens donnent à la même divinité : vous voyez d’un autre côté deux belles ftatuës de marbre , l’une du fbleil, l’autre de la lune 5 il fort des cornes de la tête de la lune, 8c des rayons de celle du foleil. Les Grâces y ont aufli leur temple & font repréfèntées en bois avec des habits dorez ; elles ont le vifage, les mains & les pieds de marbre blanc 5 l’une tient une rofe, la fécondé un de, & la troifiéme un bouquet de myrte. Il n’eft }>as mal-aifé de voir la raifonde ces fymboles 5car on fçait que e myrte & la ro(è font confierez à Venus , èc qu’à caulê de la beauté les Grâces fe plaifent plus en fa compagnie qu’avec toute autre déefle. Pour le dé , il lignifie le badinage & les jeux, qui ne féyent pas mal à la jeunefle. L’Amour eft fur le même piedeftal à la droite des Grâces. Là vous verrez encore un temple du Silene, mais un temple qui lui eft propre & particulier fans que Bachus en partage l’honneur. Methe [3] lui verfe du vin dans une coupe. Les Silènes font de race mortelle, on en peut juger par leurs lepultures ; car dans le pays des [4] Hébreux on voir le tombeau d’un Silene, & il y en a un autre à Pcrgame. Les Eléens ont dans leur place publique un autre temple d’une cfpcce finguiierc; ce temple eft d’une hauteur médiocre 8c n’a point de murs , il eft foutenu par des piliers de bois de chêne. On croit à Elis que c’eft la fépulture de quelque grand perfbnnage , mais on ne fçait pas de qui} s'il
[1] Pirrlson fils de Piftocrote. Diogène Lactcedilde Plifarque. Cephilofôplic a été le chef de la fcélc des Sceptiques ; il vivoit dutcmpsd’Epicurc vêts ]a 1 io‘ Olympiade. [i] D'Apollon yfcéjius ,ou, le reftauxateurjc mcdccjn , du verbe medeer, fnno,je remédie> je guéris.
[ 5 ] Mctbélui verfe du vin , &e. H-'iu, einet.es, lyvngnerie. Les peintres & les poètes la perfônnifioient. [ 4 ] Dans le pais des Hébreux, &C. Cet endroit,comme bcaucoupd’autrcs, femble marquer que l’auteur avoit Voyage en Judée fie dans toute l'Alic. Hiij
61 P A U S A N I A $ , L I V R. E VI. en faut croire un vieillard que je queftionnai, c’eft le tombeau d’Oxy lus. Les ïcizc Matrones qui font chargées de faire le voi_____ le de Junon ., ont aufli leur logis dans la place. Ch a p . Près dé cette place eft un vieux temple. C’eft un perîftylc, XXV. dont le toit eft tombé & où il ne refte plus aucune ftatuë ; il étoit conlâcré aux Empereurs Romains. Derrière le portique qui a été bâti des dépouilles des Corcyréens vous trouverez un temple de Venus , & auprès un morceau de terre qui en dépend ; cette Venus a le nom de Célcftc , elle eft d’or & d’yvoire , & c’eft un ouvrage de Phidias ; la déeflè a un pied [ i ] fur une tortue. Le morceau de terre qui eft de la dépendance du temple eft entouré d’un petit mur. Au-dedans il y a une baluftrade fur laquelle on a pofé une ftatuë de la Venus Vulgaire; cette ftatuë eft de bronze & aflife fur un bouc de même métal, l’ouvrage eft de Scopas. On voit encore à Elis un temple & une enceinte dédiez à Pluton. L’un & l’autre ne s’ouvrent qu’une fois l’an, Ôc même alors il n’eft permis qu’au feul fâcrificateur d’y entrer. De tous les peuples connus les. Eléens font les feuls qui honorent le dieu des enfers d’un culte - fi particulier. Voici la raifôn de ce culte ; Hercule à. la tête d’une armée vint aflîéger Pylos enElide ; dans cette expédition Minerve le prorégeoit. Pluton à qui les Pyliens avoient toujours rendu de grands honneurs prit leur défenfê & par amour pour eux Sc par haine [1] contre Hercule. Les Eléens pour preuve de cet événement allèguent des vers d’Homére où il dit qu’au fiége de Pylos Hercule atteignit le dieu des enfers d’un coup de flèche qui lui fit foufïrir de grandes donleurs. Que fi dans la guerre d’Agamcmnon&. de Ménélas contre lesTroyens,Neptune, comme le dit Homère, vint au fccours des Grecs, fiiivant les idées du même pacte il n’eft pis hors de la vrai-fèmblance que Pluton ait aufli défendu les Pyliens. Ce dieu a donc un temple chez les Elcens comme leur 11] La déejfeà unpiedfuritne tortue. Pi marque dans fon traite d’Ilis&d’Ofiris, dit que cette tortue étoit le Symbole de la retraite & du filencc qui conviennent A une femme mariée. La Venus Vulgaire étoit représentée afïifc fiir un bouc à caufe de fon impudicité , & la Venus Célcftc an contraire avoit le pied fur une tortue pour marquer lamo-
deftie & lachafteté qui luiétoient propres. Ces deferipcions ont quelque chofc de pittorcfque, dont les peintres peuvent faire leur profit. [a] Et par haine contre Hercule. La raifon de cette haine étoit qu’HcrcuIe avoit eu l’audace dcdcfccndrc aux enfers , & d’emmener le.Cerbère qui les gardoir.
V O Y A G E D E L’ELIDE. protecteur, & comme l’ennemi d’Hercule ; & fon temple ne s’ouvre qu’une fois l’année, pour marquer, je crois, que l’on ne defeend qu’une fois dans les lieux fouterrains où il tient fon empire. Vous verrez encore à Elis un temple de la Fortune ; dans le vcftibule il y a une ftatuë de la dceflè d'une grandeur étonnante ; c’eft une ftatuë de bois, mais toute doree, à la rcferve du vifàge, des pieds & des mai ns qui font de marbre blanc. A la gauche du temple eft une petite chapelle où l’on rend les honneurs divins à Sofipolis 5 il eft reprefente d’apres une apparition en fonge, fous la forme d’un enfant, avec un habit de plufieurs couleurs & fême d’étoiles , tenant d’une main une corne d’abondance. Dans le lieu le plus fréquente de (avilie on voit une ftatuë de bronze grande comme nature -, c’eft un jeune homme fans barbe, qui a les mains appuyées fur fâ pique , & les pieds l’un fur l’autre ; on lui met un habit tantôt de laine, tantôt de lin & tantôt de foye. Quelques-uns croyent que c’eft un Neptune , qui étoit autrefois à Samique en Tripli y lie, & qui apporté à Elis eft encore plus honoré des Eléens qu'il n’écoit de ces autres peuples. D’autres nomment cette figure le Satrape, du nom d’une ftatuë qui eftà Patras ville voiiine d’Elis. Il y a eu un Corybante [i] que l’on furnominoit
aufli le Satrape. Entre la place publique & le temple de Diane eft un vieux c1IAI> théâtre , & un peu plus loin le temple de Bachus avec une XXVI. ftatuë du dieu faite par Praxitèle. Les Eléens ont une dévotion particulière à Bachus ; ils difènt que le jour de fâ fête appellce Thyia il daigne les honorer de fa prclêncc , & fe trouver en perfonne dans le lieu où elle fe célébré, qui eft à huit ftades d’Elis. En effet les prêtres du dieu apportent trois bouteilles vuides dans fa chapelle, & les y laillènt en préfèneede tous ceux qui y font,Eléens ou autres ; enfuite ils ferment la porte de la chapelle & mettent leur cachet fur la ferrure ; permis à chacun a’y mettre le ficn. Le lendemain on revient, on rcconnoît fon cachet, on entre & l’on trouve les trois bou-
f i] Hja eu un Cmbunte, &t. Les Corybantcs étoicnfles prêtres & les miniftres de Cybclc. Ils danfoient, fautoienr , & fe mettoient comme en fureur au fon de la flûte & du tambour; fuivant la defcùption que Catulle en fait
dans fon poeme intitulé , Atyi. Dc-li vient que Mpiarnît, comme qui diroit, Ctrrbinni.tr , lignifie entrer en fureur; ces Corybantcs croient eunu-
64 P A tT S A N I A S , L I V R E VI, teilles pleines de vin. Pluficurs Eléens très-dignes de foi, & même des etrangers m’ont afliiré en avoir etc témoins -, pour moi je ne me fuis pas trouvé à Elis dans le temps de cette fête. Ceux d’Andros prétendent auflî que chez eux durant les fêtes de Bachus le vin coule de lui-même dans fon temple. Mais fi fur la foi des Grecs nous croyons ces merveilles, il ne reliera plus qu’à croire les contes que les Ethiopiens qui font au-deflus de Sienc débitent [ 1 ] au fujet de la table du fôleit Dans la citadelle d’Elis il y a un temple de Minerve , & dans ce temple une Minerve d’or & d’y voire, que l’on die être un ouvrage de Phidias. Sur le calque de la déclic l’ouvrier a représenté un coq , pareeque de tous les oilcaux c’eft le plus courageux , peut-être auflî pareequ’il eft fpécialemcnt confacré à Minerve Ergané. D’Elis à Cyllcnc on compte environ fix-vingt ftades. Cette ville regarde la Sicile Se a un fort bon port, les Eicens en font leur arlénal ; pour fon nom , elle l’a pris d’un Arcadien. Homère dans le dénombrement des peuples de l’Elide ne fait aucune mention de cette ville 5 mais dans la fuite de fon ouvrage il fait bien voir qu’elle ne lui croit pas inconnus!, lorfqu’il dit que Polydamas fit mordre la poufliere à Otus de Cyllcnc , qui croit le compagnon deMegès & le capitaine des braves Epéens. A Cyllcnc il y a deux temples, l’un dédié à Efculape, l’autreà Venus. Mercure [1] eft auflî particulièrement révéré de ces peuples ; fa ftatuc eft expofée fur un piedeftal dans une pofture fort indécente. Au refte l’Elide eft un pays gras & fertile j il y vient toute forte de fruits , fur-tout [3] une plante qui porte de la fôye. Dans les bonnes terres on feme de la graine d’oCi naît cette plante, on feme auflî du chanvre & du lin. La foyc qui fe file [ 1 ] Au fujet de lu table du feleit. Voyez Hi'ro-lotc dans fa Thalle, Mcla, Liv. j , Stçabon, Ijv. S. [iJAïertureeflauJJi partit ulteremenr révéré, cre. C’étoit ce Mercure le Cyllenicn dont Cicéron parle ainfi dans le j» Liv. de la nature des Dieux, Aler(unui unui Cale paire .die marre natus, (U)ui ebfemiu exatata natura iradiiur. on le teptclcntoit ordinairement dans l’attitude dont parle Paufanias. [t] Sur-teut une plante ,/ui perte de
la feye. C’eft ce que l’on appelle de h foyc d’Orient ; elle vient réellement d'uncplantc,dont le fruit eft unegoufle approchante des goufles de fèves de marais. Cette goufle contienr des fils blancs & déliez , niais fort courts. Le fond de lagoufle eft plcind’onc j'étire graine qui fernée en de bonnes terres rapporte au boutde deux ans. Il encroît en France comme il en croiliôit die» lcsElcens.
dans
VO Y ACE DE l ’El I D 1. 6J dans le pays des Séres ne vient pas d’une plante comme en Elidé. Ils ont uneefpece de ver que les Grecs nomment un [ire, & que les Séres eux-mêmes nomment tout autrement. Cet infecte eft deux fois plus gros que le plus gros fearabée , du relie il reflèmble à ces araignées qui font leur toile fous des arbres, & il a huit pieds comme elles. Les Scres élèvent de ces vers à foye dans des lieux [ i ] où le froid & le chaud ne fe font pas trop fentir. L’ouvrage de ces petits animaux confifte en des filets de foye fort déliez, qu’ils roulent autour de leurs pieds. On les nourrit de panis durant quatre ans 5 la cinquième année , car ils ne vivent pas plus long-temps, on leur donne à manger du rofeau verd dont ils font fort friands ; ils s’en engrailTent & crevent après. Quand ils font morts, on tire deleurs entrailles une grande quantité de filets de foye. Il paffe pour cpnftant que l’île Séria eft dans la partie la plus reculée de la mer rouge. Cependant j’ai oui dire à quelques gens que c’étoit non la mer rouge , mais le fleuve Scres qui formoit cette île , de la même maniéré que le Delta en Egypte eft tout environné du Nil & non d’aucune mer. Les Séres & ceux qui habitent les îles adjacentes comme Abafa [z] & Sacéa font reputez Ethiopiens. Quelques-uns néanmoins croyent que ce font des Scythes qui font venus fe mêler avec les Indiens. Mais ce n’eft pas de quoi il s’agit préfentement. D’Elis en Achaïe, ou du moins jufqu’au fleuve Lariflè il peut y avoir quelque cent cinquante-fopt ftades ; car aujourd’hui ce fleuve fait la féparation des deux Etats, qui autrefois étoient bornez du côté de la mer [ 5 ] par le cap Araxe.
[ 1 ] Dans des lieux où, &c. Toutcet endroit eft fort mal rendu dans le latin d’Amafcc. Paufanias aurcftcparlcdcla première cfpccc de foye comme témoin oculaire ; mais il ne parle de la féconde que fur le rapporr d’autrui , & il fe trompe comme ceux de qui il tenoit ce qu’il rapporte. Car cc ver appellé fête qu’il décrit ici a peu de rapport avec nos vers 1 foye. Les Séres dont parle notre auteur occupoicnt un grand pays de l’Afic, au Nord de la Chine , entre la Scythic qui le bornoit au Couchant, & l’Océan Oriental qui le baignoitau Levant. Tome ZZ.
[1] Comme Abafa&Sacéa. Etienne de Byfânce met les Abaflèniens parmi les peuples de l’Arabie. Pour Sacéa il n’en parie pas ; peut-être fâut-il lire Sabaa ; car lesSaces étoient dans la Scythie. Mais comme l’auteur dit que félon quelques-uns Sacéa étoit une colonie de Scythes, tranfplantéc en Ethiopie , je crois qu’il ne faut rien changer
[jJ Par le cap Araxe. C’eft aujourd’hui le cap de Clarence en Moréc ; il s’avance dans le golfe de Clarence vers l’entrée fcptcntrionale du canal de Zantc. I
M
Pau sa ni as , Liv re
VII.
PAUSANIAS, LIVRE SEPTIEME-
VOYAGE DE
L’ACHAIE.
E pays qui eft à l’Orient vers la mer entre les Eléens Sc les Sicyoniens eft aujourd’hui nommé Achaïe par fes propres habitans : il fe nommoit autrefois l’Egiale, & fes habitans fe difoient Egialéens du nom d’Egialée ancien roi de Sicyone, à ce que dilcnt les Sicyoniens. D’autres croyent que cette contrée qui pour la plus grande partie eft maritime avoit pris fon nom de fa fituation, le mot aiqialos en Grec lignifiant le rivage delà mer. Quoiqu’il en foit, après la mort [ i ] d’Hellen, fon fils Xuthus chaffé de Theflaiie [a]par fes freres, qui l’accufoient d’avoir pillé les tréfors de leur pere, fe retira à Athènes où il époufa une fille [3] d’Erecthée, dont il eut deux fils, Achéus & Ion. Eredhée étant mort, fes enfans qui difputoienc à qui lui fuccederoit convinrent de prendre Xuthus pour juge de leur différend. Celui-ci décida en faveur de [4] Cécrops
[ 1 ] siprés lu mort iTHellen. Hcllcn [5] Une fille d'Ereilbée. Cette fille étoit fils de Dcucalion & de Pyrrha. Les d’Erecthée que Xuthus époulâ le nomCrées furent appeliez de fon nom Hel- moit Créiilc. [4] En faveur de Cecnps qui étoit [a] Chaffé de Tbeffnlieparfesfreres. l'aine. Il y a eu deux Cécrops roi d’AApollodorc Liv. 1, les nomme Dotus thcncs > celui-ci fils d’ErcéUiéc & de & Eolus.
Vo y a
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de
l ’A ch a ïe
.
67
qui étoit l’aîné ; par IA il s’attira la haine [1] des autres, de lortc que chafTc encore de l’Attiquc il vint s’établir dans l’Egiale, où il finit fes jours. Achéüs l’aîné de lès fils ayant raflemnlc quelques troupes compolccs d’Egialcens & d’Atheniens vint en Theflâlie & remonta fur le trône de fon pere. Ion de fon cote marchoit déjà contre les Egialéens & contre Sclinus leur roi, lorfque celui-ci lui envoya offrir en mariage Hélice l'a fille unique. Ion l’époufa, fut adopté par le roi, & deligné fon fuccclleur. Il eut en effet le bonheur de lui fucccdcr ; il bâtit une ville qu’il nomma Helice du nom de fa femme,&il voulut que de fon propre nom fes fujetss’appellaflênt Ioniens. Ce ne fut pourtant pas tant un changement de nom , qu’un nouveau nom ajouté au leur ; car ils furent appeliez Egialcens Ioniens. Et même le pays confèrva fon ancienne dénomination comme il paroît par le dénombrement des troupes d’Agamemnon, où Homère fait mention de l’Egiale & de la ville d’Hélice. Ion regnoit dans ce pays, lorfque les Athéniens quiétoiencen guerre avec les Elculiniens lui donnèrent le commandement de leur armée 5 mais il mourut quelque temps après, & l’on voir encore fa fcpulture à Potamos bourgade de l’Attiquc. Scs defeendans fe maintinrent fur letrône julqu’A cequ’enfin ils furent chaflcz du pays , eux & leurs fujets par les Achéens, qui eux-mêmes avoient été chaflêz d’Argos & de Lacédémone parles Doriens. Je raconterai tout ce qui fe pafla entre les Ioniens & les Achéens ; mais il faut qu’auparavant j’explique pourquoi les peuples de Laccdcmone & d’Argos avant le retour des Doriens, croient les fèuls du Peloponncfe qui portaflênt le nom d’Achcens. Archandre& Archirele [1] tous deux fils d’Achéüs fe transplantèrent de la [5] Phtiotide à Argos. Danaüs leur fit epoufer deux defes filles, Automate! Archirele,& Scéa à Archandre. Une preuve qu’ils n’etoient point originaires d’Argos , &
Ptaxithéc étoit le fécond du nom. Son pere Ere&hée avoit régné 50 ans félon Eufébc 3c Cunt Jerome. [i]Parh ih’smtrt /a bernedei Mires. Les autres frères de Cécrops fécond du nom 3c fcpticme rot d’Athènes étoicnt Oméiis, Pandorus 3c Métton; quelques tuteurs ajoutent AJcon 3c Thcfpic, mais
ils font contredits par d’autres. [a] Ttus deuxfils <Telebeiis. Hérodote fait Archandre non pas fils, mais petit-fils d’Achéüs. ( J ] De U Phtiotide. C’éroit une contrée de la Theflâlie. S'trabonduifé toute la Theflâlieen quatre parties, 8c la Phtiotide en eft une. Iii
68 Pav sa ki aj , Livi b VII. qu’ils étoient venus s'y établir, c’eft qu’Archandre impofa à Ion fils le nom de Metanafle , comme fi on difoit, qui ieft transplanté Ptm lien en un autre. Les enfans d'Acbciis s’ctanc rendus puiflàns à Argos & à Laccdcmone, il arriva que les Argiens & les Laccdcmoniens prirent infenfiblement le nom d’Achéens, ce qui n’empcchoit pas que les Argiens nefùflent aufli appeliez Danacensd’un nom qui leur etoit propre & particulier. Mais dans la fuite les Doriens chaflerent d’Argos&de Lacédémone la pofterité d’Achcüs. Après ce premier fuccès ils envoyèrent aux Ioniens un Héraut pour leur dire qu’ils euflènt à les recevoir dans leur pays, & à les recevoir à l’amiable fans qu’il fut befoin d’employer la force. Les Ioniens furent fort allarmez de ce compliment ; ils craignirent avec raifon que s’ils recevoient ces Doriens déjà unis avec les Acheens , ils ne vouluflènt être gouvernez par leur roi Tifamene fils d*Orefte, que fa valeur & la nobleflè de fon fang rendoient en effet fort illuftre. Au lieu donc d’accepter la propofition, ils marchèrent contre les Achéens. Tifâmene fut tue des premiers dans le combat ; cependant les Achéens eurent l’avantage & pouffèrent les Ioniens jufqu’à Helice, où ceuxci le vovant près d’être forcez, furent obligez de capituler & eurent la liberté de fe retirer où ils voudroient. Les Doriens enterrèrent Tifâmene à Hélice} mais dans la fuite les Lacédémoniens avertis par l’oracle de Delphes tranfportérent fês os à Sparte. On y voit encore aujourd’hui fon tombeau dans le lieu même où les Lacedemoniens font ces repas qu'ils appellent du nom [ i ] de Phidiria. Quant aux Ioniens, ils fe réfugièrent en Afrique. Les Athéniens & leur roi Melanthus fils d'Andropompe les refirent à bras ouverts par confidérarion pour la mémoire d’Ion, & pour fes grands fervices. D’autres difent qu’il y eut aufli de la politique à cet acte de genérofité, & que u les Athéniens recueillirent ces fugitifs, ce fut moins par amitié pour eux , que pour fe fortifier de leur fecours contre les Doriens qu’ils commençoient à appréhender. —— Quelques années après, la difeorde fe mit entre Mcdon & ’JP r' Nilce les deux aînez des fils de Codrus. Chacun d’eux vouloir regner. Nilèe mèprifoit fon frère pareequ’il ctoit boiteux , & juroit qu’il ne lui obcïroit jamais. L’affaire ayant été portée
[ » 1 D* ■/« Pbùttia. Il en a été parlé dans te donc a la table.
Liv. Je renveve
V O Y A G l D E L* A C H A ï E. C<) à l’oracle de Delphes, la Pythie prononça en faveur de Médon & lui ajugea le royaume d’Athènes. Niléc & les autres fils de Codrus ne pouvant digérer cette préférence réfolurent d’aller chercher fortune ailleurs. Ils furent fuivis de quelques Athéniens de bonne volonté & de la plûpart des Ioniens. Ce fut la troifiéme colonie qui fortit de Grèce, compoféc d’une multitude étrangère & commandée par un chef étranger. Car long-temps auparavant Iolas Thebain , neveu d’Herculc , avoir mené une colonie d'Athénicns & de Thefpiens en Sardaigne. Et environ un fiécle avant que les Ioniens quittalTent Athènes ,Théras autre Thebain, fils d’Autéfionà la tête d’une troupe de Lacédémoniens &de Minycns que les Pélafges [i] avoient chaflèz de Lemnos , alla s’établir dans cette île que l’on nommoit alors Callifte, & qui depuis fut appellée l’îleThéra. Latroifiémepeuplade fut donc celle de ces Ioniens que conduifirent les fils de Codrus, & donc l’origine n’avoit rien de commun avec la leur , puifque ces chefs du côté de leurpere&delcuraycul, Codrus & Mclanthus, étoient MefTéniens, originaires de Pylos ; & Athéniens du côté de leur mere. Mais plufieurs autres Grecs fe joignirent aux Ioniens. Premièrement il y eut des Thebains fous la conduite de Philotas petit-fils de Pénélée. En fécond lieu des Orchoméniens Minyens à caufe de l’affinité qu’ils avoient avec les fils de Codrus. Troifiémement des Grecs de tous les endroits de la Phocide, excepté de Delphes. Quatrièmement enfin des Abanres de l’ile Eubœe. Philogene &ï)amon Athéniens, tous deux fils d’Eu&émon, donnèrent aux Phocéens des vaiflèaux pour paflèr la mer, & en prirent eux-mêmes le commandement. Tous ces avanturiers firent voile en Afie, fe répandirent fur la côte , & s’emparèrent les uns d’une ville, les autres d'une autre. Nilée avec fa troupe fe rendit maître de Miler. Si l’on veut fçavoir l’origine des Miléfiens, voici ce qu'euxmêmes en racontent. Le pays qu’ils occupent s’appclloit Ana&orie fous le régne d’Anax qui en étoit originaire , & fous celui de fon fils Aftérius. Des Cretois abordèrent à cette côte ; iis avoient pour chefs Miletus qui donna fon nom à la ville & à tout le territoire qui en dépend } ce Miletus étoit forti [ i ] gn lei PéUfctt Paulmicr •••
dans le texte
, mais æ lis avec 1
70 Pa u sa n ia s , Liv rk VII. de Crète avec tous ceux de Ion parti, pour fe dérober à h vengeance de Minos fils d’Europe. Cette partie de l’Afie étoit pour lors habitée par les Cariens, qui reçurent les Cretois dans leur ville & ne firent plus qu’un peuple avec eux. Mais les Ioniens s’étant rendus maîtres de Milet, ils exterminèrent tout ce qu'il y avoit d’hommes à la réferve de ceux qui voyant la ville prife cherchèrent leur falut dans la fuite. Les femmes & les filles furent épargnées , & les Ioniens s’allièrent enfuite avec elles. Ce qui eft de certain, c’eft que l’on voit encore le tombeau de Nilce allez prés de la porte, & à la gauche du chemin qui mené à Didymes. Le temple & l’oracle d’Apollon fubfiftoicnt à Didymes long-temps avant la tranfmigration des Ioniens. La Diane d’Ephefe eft aufli beaucoup plus ancienne que cette époque} & Pindare lcmble n’avoir pas connu l’antiquité du temple de cette déclic, lorfqu’il a dit que les Amazones l’avoient bâti en allant faire la guerre aux Athéniens & à Thcfée. Car ces Amazones vinrent des rives du Thermodon pour facrifier à Diane d’Ephelè dans Ion temple, dont elles avoient connoill'ance, pareeque quelque temps auparavant défaites par Hercule, & précédemment encore par Bachus, elles s’y étoient réfugiées comme dans un afylc. Ce temple n’a donc point été bâti par les Amazones, mais par Créî'us&Ephélüs. Créfus ctoit originaire du pays-, Ephefus paffbit pour être fils du Cayftre j & cet Ephefus donna fdn nom à la ville. Le pays d’Ephelèétoit pour lors occupépar des Leléges peuples de Carie , & encore plus par des Lydiens. Des fugitifs de tout pays , & lur-tout ces femmes que l’on nomme Amazones vinrent habiter les environs du temple. Tel étoit l’état d’Ephefe lorfqu’Androcle fils de Codrus y fit une defeente avec les Ioniens qui fuivoient les enlèignes. Il chalTa d’abord les Lelcges & les Lydiens qui tenoient la ville haute. Ceux qui demeuroient autour ducemple lui ayant prête ferment de fidélité ne furent troublez en aucune façon} enfuite il prit Samos & en chaflà les habitans. Les Ephefiens, j’entend les Ioniens nouvellement établis à Ephefc , poflêdcrent quelque temps Samos avec toutes les îles voifines. Après quelques années les Samiens étant rentrez dans leur ville, Androclc alla fecourir ceux de Prienc contre les Cariens. Les Grecs demeurèrent victorieux , mais Androcle fut tué dans le combat 5 les Ephefiens rapportèrent fon corps à Ephclê où.
Vo y a g e de l ’ Ach a ïe . 7r il fut inhume. On voit encore aujourd’hui fa fcpulcurc fur le chemin qui mené du temple de Diane au temple de Jupiter Olympien près de la porte Magnétis5 ce tombeau eft remarquable par la figure d’un homme arme qui eft deflus. Les Ioniens s’établirent enfuite à Myuntc Se à Priene, Se pouffant leurs conquêtes ils dépouillèrent peu à peu les Cariens de toutes leurs villes. Cyarete [ i ] un des fils de Codrus repeupla Myuntc. A l’égard de Priene, comme parmi les Ioniens il y avoir des Thebains, Philotas 11] petit-fils de Penelée, Epytus [ 5 ] fils de Nilée furent les chefs de la colonie qui y entra. Cette ville éprouva bien des malheurs, premièrement de la part de [4] Megabatès General des Perfes, Se en fécond lieu de la part d’Hiéron un de fes propres citoyens ; cependant elle lubfifte encore & eft de la dépendance des Ioniens. Pour Myuntc, fes habitans ont été obligez de l’abandonner par l’accident que je vais dire. I) y avoir dans le voifinage de cette ville un petit golfe -, le Méandre qui paflè auprès, à force d’élargir fon lie & de fe répandre jetta tant de limon dans ce golfe, que l’eau ne communiquant plus avec la mer & venant à croupir forma un marais dont les exhalaifons engendrèrent une li grande quantité de coufins & de moucherons qu’il fallut déferrer. Les gens du pays fe retirèrent à Milet emportant avec eux tous leurs effets & jufqu’aux ftatucs de leurs dieux. Auflî n’ai-je rien vû de beau à Myuntequ’un temple de Bachus qui eft de marbre blanc. La même chofc arriva aux Atarnites qui font au-deffous de Pergame. Les Colophoniens ont à Claros un temple & un oracle d’A- Chap . pollen qu’ils difent être d’une grande antiquité. Voici félon HL eux les révolutions qu’ils ont fôuffvrtcs. Dans le temps que les Cariens pofledoientce canton, les premiers Grées qui y abordèrent ce furent des Cretois. Us avoient pour chefs Rhacius qui avec la hombreufe troupe qu’il avoir débarquée fè ren[ 1 ] Cytrete. Strabon le nomme Cydtalus, & dit que c’étoit un fils naturel de Codrus. Je iis ici dans le textede Pau£uiias«« »« pour [1] Phthuipetit-fib dePeatlte, crc. Ce Philotas ctoit Thebain, & Epytus étoit Athénien. HJ £r Epjtn, fib d<Nilt'r.Le texte
dit Egjptm, c’eft Epytm qu’il faut lire .comme dans Strabon, Lis'. 14. [4] Je lis ainfi avec Kuhmus , le nom Ttbtuii que porte le texte étant entièrement inconnu; au lieu que Megabatès étoit un Générai de Darius, dont Hérodote parle dans là Thcrpûcote.
71 P A US AN î AS, LlV RB VII. dit maître de la côte St s’y établit. Quelque temps apres ; Thcrfandre fils de Polynice & les Argicns prirent Thebes. Ils y firent beaucoup de prisonniers qu’ils envoyèrent à l’oracle de Delphes. Parmi eux étoit Manto qui venoit de perdre Tirefias fon pere , mort en allant à Haliarte. La réponfè de l’oracle fut que ces prifonniers euflènt à chercher des terres étrangères. Auflî-tôt ils équipent une flotte, paflènr en Afie & vont defeendre à Claros. Les Crétois voyant débarquer ces étrangers prennent les armes, marchent a eux , les enveloppent & les mènent à Rhacius. Celui-ci ayant fçu de la jeune Manto quels étoient fes compagnons & ce qui les amenoit en Afie, il les aflocie aux Crétois, les reçoit dans fa ville, & pour Manto , il l’époufe. De ce mariage naquit Mopfus qui dans la fuite chaflà les Cariens de toute cette côte. Cependant les Ioniens firent alliance avec les Grecs qui s’étoient rendus maîtres de Colophon, & ces deux peuples fondus, s’il faut ainfi dire, en un, furent aflujettis au même gouvernement & aux mêmes loix. Damafiélhon & Prométhus tous deux fils de Codrus , de chefs de la colonie étoient devenus rois des Ioniens. Mais bien-tôt la mefintelligence fe mit entre ces deux frères ; Prométhus tua Damafiéthon & s’enfuit à Naxe où il mourut. On rapporta fon corps dans fês états, où les fils de Damafidhon le reçurent & l’inhumèrent ; fa fépulture fe voit encore dans un lieu nommé Polytichide. En parlant de Lyfimaque j’ai déjà dit qu’il détruifit la ville de Colophon j laraifon pourquoi il la traita ainfi, c’eft que de tous les Grecs qui avoient débarqué à Ephefê, les Colophoniens furent les fèuls qui prirent les armes contre lui & contre les Macédoniens. Ceux de Smyrne fe joignirent à eux. Plufieurs des uns & des autres périrent dans le combat} leur fépulture eft à la gauche du chemin qui mene à Claros. Pour la ville de Lebédos , Lyfimaque la ruina uniquement afin d’en transférer les habitons à Ephefê, & de repeupler cette grande ville. Le terroir d© Lebcdos eft très-fertile ; quoique fur le bord de la mer, il abonde en fources d’eau douce , & ces mêmes eaux font fort falutaires. Ce canton étoit anciennement occupé par les Cariens j Andrémon [ r ] fils de Codrus & chef d’une colonie Ionienne les en chafla. Quand on eft forti de Colophon & que l’on a pafl'é le
[ i ] /tndrémon fib de Ctdrm. Il eft nomme Andropompc par Strabon.ccs
Vo y a g e d b l ’ A c h a ï f . 77 fleuve [1] Alcns, on trouve le tombeau d’Andrémon à la gauche du chemin. Les Orchoméniens Minyens de leur côté s’établirent à Tcos fous la conduite d’Athamas petit-fils, à ce que l’on dit, de cet Athamas qui eut Eole pour pere. Téos fut une des villes où les Grecs & les Cariens fçurent compatir enfemblc. Apœcus arrierc-petit-fils de Melanthus y amena auflî des Ioniens qui ne troublèrent en rien ni les Orchoméniens, ni les naturels du pays ; & quelques années enfuite il y vint encore unefl’aim d’Athéniens & de Béotiens. Les premiers étoient commandez par Damafus<Sc parNaoclus, tous deux fils de Codrus, les féconds par Gères qui étoit auflî de Béotic : ces nouveaux venus furent reçus avec amitié par Apœcus. Quant aux Erythréens, fuivant leur tradition ils vinrent autrefois de Crète avec Erythrus fils de Rhadamantc, lequel Erythrus donna fon nom à la ville qu’ils habitent aujourd’hui. Mais ils n’étoient pas les feuls d’habitans. 11 fe mêla parmi eux des Lyciens, des Cariens, & des Pamphyliens 5 des Lyciens à caufe de leur ancienne confanguinité avec les Crétois , car ils étoient originaires de Crète, & defeendoient de ces anciens Crétois qui quittèrent le pays avec Sarpedon ; des Cariens, comme ayant etc autrefois liez d’amitié avec Minos; des Pamphyliens enfin comme fortis auflî de race grecque, je veux dire, de ces Grecs qui après la prife de Troye furent long-tems errans avec Calchas. À ces peuples fe joignit encore un certain nombre d’hommes, que Cnopus [2] autre fils de Codrus tirade chaque ville d’Ionie, & qu’il fit entrer dans Erythres. Pour les Clazoméniens & les Phocéens, ils n’avoient aucune ville en Afie avant l’arrivée des Ioniens. En effet quelques-uns de ces Ioniens, après avoir long-tems erré de côté & d’autre s’aviferent de venir demander un chef aux Colophoniens, qui leur donnèrent Parphorus. Sous les aufpices de ce chef ils bâtirent une ville au pied du mont Ida 5 mais bien-tôt après ils l’abandonnèrent, & s’en étant retournez dans la nouvelle Ionie ils fondèrent Scyppium vers les confins de la Colophqpie. [1] Le fleuve ^lem. Le texte dit le fleuve Caléon : comme ce fleuve ne fe trouve nulle part, il n'cft pas douteux que le texte ne foit corrompu, & qu'il ne faille lire jllens. L'auteur iui-meme parle du fleuve Alcns, comme du fleuvc de toute l'Ionie dont les eaux croient Tome 11.
les plus froides. Amafèc & Ortcflius s’y font trompez. Paulmier. [a] Cxopm Mare file de Codrui. Le texte dit Cle'cfm : mais c’eft Cnspni qu’il faut lire avec Mcurfius , comme dans Strabon, dans Polycnus, & dans Etienne de Bylàncc. • K
H F A V S A H 1 A S , I. I V K E VII. Ils s'cn dégoûtèrent encore , & er. étant lôrtis ilsfe fixèrent enfin dans le pais où ils font aujourd'hui & bâtirent la ville deClazomene en terre ferme» la peur qu’ils curent des Pcrfcs fit meme qu’ils paflerent dans l’ile qui cil fituce vis-à-vis. Enfuite Alexandre voulut joindre l’île à la ville par le moyen d’une chauffée, ce qui en auroit fait une pcnirffulc. Clazomcne ne fut pas feulement habitée par des Ioniens, il y vint aufli des Cléoncens, des Phliaficns, & plufieurs autres qui après le retour des Doriens dans le Peloponnefe, furent obligez de quitter leur première demeure , les uns par une raifon , les autres par une autre. A l’égard des Phocéens Afiatiques, ils defeendent originairement de ceux qui occupent encore de nos jours la Phocide auprès du mont Parnafl'e. Ils paflerent en Allé fous le commandement de Philoeene & de Danton Athéniens , & s’établirent dans le lieu où ils lont, non par voye de conquête, mais du contentement des Cuméens. Les Ioniens ne voulurent ni faire alliance avec eux, ni les admettre dans l’allemblée des Etats, qu’à condition qu’ils obéïroient à des rois du fang de Codrus. C’eft pourquoi ils prirent chez les Erythréens & chez ceux de Téos trois princes de cette maifon, fçavoir Oetès, Periclus & Abartus. —-----Les Ioniens poffédent plufieurs autres villes dans les îles. Ils cI"vAr‘ ont Samos au-deflus de Mycale , & Chio vis-à-vis du mont Mimas. Si nous en croyons le pocte Afius de Samos fils d’Amphiptoleme, Phoenix époufa Périmede fille d’Oencus , & en eut deux filles, Aftypalée & Europe. Aftypalée fut aimée de Neptune, & de ce commerce naquit Ancée, qui régna fur ces peuples que l’on nommoit Lelégcs. Ancée époufa Samia fille du Méandre ; il en eut quatre fils , Périlas, Enudus, Samus, Alitherfe , & une fille qui eut nom Parthénope: cette fille plut à Apollon & lui donna un fils qui s’appella Lycomede : voilà ce qu’Afius dit dans fes poëfies. Ce fut en ce temps-là que les Ioniens entrèrent dans Samos, & ils y furent reçus moins par anatié que par force. Ils avoient à leur tête Proclès fils de Pityrée > c’etoit un Epidaurien qui menoit avec lui bon nombre de fes compatriotes que Déiphon & les Argiens avoient châtiez de l’Epidaurie. Ce Proclès defeendoit d'ion fils de Xuthus ; il eut un fils nommé Lcogorus qui fut roi des Samicns après fon pere. Les Ephéfiens lous la conduire d'Androcle lui tirer.i la guerre, & l’ayant vaincu ils le chafléieni de fon île ,1m À les Samicns, fous prétexte qu’il avoit voulu fe liguer avec les Ca-
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Vo y a g e d e l ’A ch a ï t. 75 riens contre les Ioniens. Une partie de ces fugitifs alla s’établir dans cette île de la Thrace que l’on appclloit autrefois Dardanie, & qui depuis fut appellee de leur nom Samothracc, les autres fuivirent Léogorus, paflerent dans le continent qui eft au de-là de Samos ,& y bâtirent une forterefle auprès d’Anca, d’où onze ans après étant venus aflîéger Samos,ils la reprirent & en chaflcrent les Ephefiens à leur tour. Quelques-uns difent que le temple de Junon qui eft à Samos a été bâti par les Argonautes , & que ce font eux qui y ont transféré d’Argos la ftatuë de la décile. L’opinion des Samicns eft que Junon naquit dans leur île fur les bords du fleuve Imbrafus , & fous un lâulc qu’ils montrent encore aujourd’hui dans l’enceinte confacrée à la deeflè. Son temple eft fort ancien à en juger fur-tout par fa ftatuë qui eft un ouvrage [1] de Smilis d’Egine fils d’Euclide ; car ce ftatuaire vivoit du temps de Dédale , mais il étoit beaucoup moins illuftre. Pour Dédale , outre qu’il étoit né à Athènes , de race royale & de la famille des Métionides , ion art , fa fuite , fes voyages, fes malheurs meme, tout contribuoic à le rendre célèbre. Coupable du meurtre de fon propre neveu, fils de fa fœur , & n’ignorant pas les loix de fon pays fur l’homicide , il fe réfugia en Crète auprès de Minos. Là il fit des ouvrages merveilleux pour Minos & pour fes filles , comme Homcre nous l’apprend dans l’Iliade. Mais convaincu d’un nouveau crime il fut mis avec fon fils dans une étroite prifon , d’où ayant trouvé le moyen de fe fauver, il paflà à Inyque ville de Sicile & alla implorer la protection du roi Cocalus. Minos le redemandant, & Cocalus ne voulant pas le livrer, il cauiala guerre entre les deux rois. Enfin les filles de Cocalus conçurent tant d’eftime pour lui, & furent fi charmées de la beauté de fes ouvrages, que pour conferver cet excellent homme, elles jurèrent la mort de Minos. En un mot dans la Sicile & dans toute l’Italie rien n’étoit alors fi fameux que le nom de [ 1 ] «$?“• eft un wr^e de Smilii JEfine. Le poète Callimaque ciré par Eufebc dans fi préparation Evangélique dit que cette ftatuë étoit un ouvrage dcCelmis l'un des Daétylesldécns, & celui qui avoit trouvé l’ufigedu fer; & il ajoute qu'auparavant les' hommes ignoroicnc l’an de faire des limulacrcs
ou ftatuës, & que Junon étoit représentée par un ais , ou morceau de bois groflîeremcnt raboté, de même que la Minerve conficréc par Danaüs dans la ville de Linde. Clément d’Alexandrie rapportes peu prés la mêtnechoic. Paufiniaseft d’un autre Sentiment, il s’en tcnoit à la tradition des Samicns. Kij
"j6 P A U $ A N I A S , L I V R. E VII. Dédale, au lieu que Smilis n’étoit guercs connu que des Samiens 8c des Eléens. Mais du moins pafle-t-il pour confiant chez ces peuples que la ftatuc de Junon à Samos eft de lui. Quant à l’île de Chio , voici ce que nous en apprend Ion [i] pocte tragique 8c hiftorien. Neptune félon lui vint dans une île déferre, il y trouva une Nymphe dont il devint amoureux. Il en eut un fils, Sc le jour que la Nymphe le mit au monde , il tomba une fi grande quantité de neige que le nom lui en demeura ; il fut appelle Chius, pareeque Chionen Grec fignifiede la neige. Neptune eut encore d’une autre Nymphe deux fils, Angélus 8c Mêlas $ ce furent-là les premiers habitans de l’île. Enfuite Œnopion y vint de Crète avec fes fils, Talus, Evanthe , Mêlas, Salagus 8c Athamas; il y régna 8c fes enfans après lui. De fon temps les Cariens 8c les Abantes de l’île Eubœe s’établirent auflî à Chio. Aux enfans d’CEnopion fuccéda Amphiclus ; c’étoit un étranger d’Heftiéa en Eubœe, qui fur la foi de l’oracle de Delphes étoit venu chercher fortune à Chio. He&or un de fes defeendans étant parvenu à la couronne fit la guerre aux Abantes 8caux Cariens établis dans l’île. Une partie fut taillcc en pièce , l’autre fe rendit à diferêtion 8c fut obligée d’évacuer le pays. Hector après avoir pacifié l’île fe fouvint qu’il devoit célébrer une fête 8c un fàcrifice dans l’aflemblée générale des Ioniens ; il s'en acquitta , 8c ce fut dans cette aflemblée que pour honorer fa valeur on lui décerna un trépied. Je fçai que le pocte Ion rapporte tous ces faits j mais il ne nous dit point pourquoi les habitans de Chio furent compris dans le dénombrement des Ioniens. Smyrnc étoit dès lors habitée comme elle l’cft préfentcment, c’étoit une dés douze villes appartenantes aux Eoliens. Les Ioniens ayant aflèmblé un corps de troupes â Colophon aflîégérent Smyrnc 8c la conquirent fur les Eoliens. Dans la fuite ils donnèrent aux habitans le droit d’envoyer des députez à l’aflemblée des Etats généraux d’Ionie. Mais tout cela doit s’entendre de l’ancienne Smvrne ; car celle qui fubfifte aujourd’hui , c’eft [i] Alexandre fils de Philippe qui l’a bâtie fur
[ i ] Zon poète turque. Ion étoit de lcr de la poelîe, a intitulé du nom d’Iot» l’île de Chio & flotiflbit en la 81e le dialogue où il en traite. Olympiade. Une preuve du mérite de [il Çeft Alexandre/ils de Philippe { ce pocte > c’eft que Platon voulant pat- &c. Ariftidc dit la même choie. Mais
Vont! d e i 'Acha ïb . 77 une apparition qu’il eut en fonge. On dit que ce prince en challànt fur le mont Pagus fut conduit par la challc meme près du temple des Némeiês 5 fatigue qu’il ctoit & trouvant un plane fur le bord d’une fontaine il fe coucha auprès &s’endorniit. Là durant fon fommeil [1] les Némeiês s’étant apparu à lui, elles lui ordonnèrent de bâtir une ville dans ce lieu meme, & d’y transférer les habitans de Smyrnc. Ces peuples en ayant été avertis envoyèrent aulTi-tôt à Claros pour confulter l’oracle fur ce qu’ils avoient à faire ; la réponie fut qu’ils feraient infiniment heureux, s’ils alloient habiter le mont Pagus au de-là du Mêlés 5 c’cftpourquoi.ilschangèrent volontiers de demeure. J’ai dit les Némeiês, pareeque ces peuples en reconnoiilent plufieurs ,qui ont eu,diiènt-ils, la Nuitpour mere -, de la meme maniéré que les Athéniens croyent l’Océan pere de celle qu’ils honorent à Rhamnus. L’Ionie en général jouit du plus beau ciel du monde. La température de l’air y eft extrêmement douce & agréable. On ne voit nulle part ailleurs de fi beaux temples ; celui de Diane d’Ephefe eft le plus confidérable par fa grandeur & par fa richcilè. Apollon en a un à Branchide dans le territoire de Milet, & un autre à Claros près de Colophon ; ces deux-là ne font pas achevez. Les Perles ont voulu brûler celui dejunon à Samos,& celui de Minerve à Phocée ; quoiqu’endommagez par le feu l’un & l’autre, ils caufent encore de l’admiration. Le temple d’Hercule à Erythres & celui de Minerve à Priene vous feront beaucoup de plaifir ; celui-ci.par la beauté dont eft la ftatuë de la décile ; celui-là par fon antiquité. La ftatuë d’Hercule n’eft ni dans le goût de celles d’Egine, ni même dans le goût de l’ancienne école d’Athènes. Si elle reflêmble à quelque chofe, c’eft aux ftatuës Egyptiennes travaillées avec art. Le dieu eft fur une efpece de radeau , & les Erythréens difent qu’il fut apporté ainfi de Tyr en Phénicie par mer. Ils ajoutent que le radeau entré dans la mer Ionienne s’arrêta au promontoire de Junon , autrement dit le cap
Srrabon eft d’un fentiment contraire. Selon lui la nouvelle Smyrnc ne fut point bâtie par Alexandre, mais par fe fûcccfléiirs Antigonus & Lyfimaquc. Pour concilier ces auteurs , on peut croire qu’Alexandre forma le deflein de bâtir la nouvelle ville , qu'il com-
mença mcmc l’entreprife A.' que fe fiicceflcurs l’achevèrent ; c’eft le fentiment de Paulmier. [ t1 l.f Ntnieftt feunt , &c. Les Ncmefeon Eumëni.fe félon Hygin ëtoient filles de l’Erehc Sc de la Nuit. Cette apparition des Némcfe à K iij
7% P a u $ a n i a s, Liv re VII. Meflàtc, parccqu’en allant d’Erythres à Chio on le trouveâ moitié chemin. D’aufli loin que ceux d’Erythres de Chio apperçurent la ftatuc du dieu, tous voulurent avoir l’honneur de la tirer à bord , & s’y employèrent de toutes leurs forces. Un Erythrcen nommé Phormion pêcheur de fon métier , & qui avoit perdu la vue par une maladie fut averti en longe que fi les femmes d’Erythres vouloient couper leurs cheveux & que l’on en fit une corde,on ameneroit le radeau fans peine. Pas uneErythréenne ne fe mettant en devoir de déférer à ce fonge, des femmes de Thrace qui bien que nées libres fèrvoient à Erythres facrifiérent leur chevelure } par ce moyen les Erythréens eurent la ftatuc du dieu en leur pofleflion ,&pourrécompenfer le zele de ces Thracienncs, ils ordonnèrent qu’elles (croient les feules femmes qui auroient la liberté d’entrer dans le temple d’Hercule. Ils montrent encore aujourd’hui cette corde faite de cheveux , & la confervcnt foigneufement. A l’cgard du pêcheur , ils aflurent qu’il recouvra la vue & qu’il jouît de ce bienfait le refte de fes jours. Il y a encore à Erythres un temple de Minerve Poliade. Sa ftatuc eft de bois , d’une grandeur extraordinaire , affife fur une efpece de trône, & tenant une quenouille des deux mains ; la déeflè a fur la tête une couronne furmontée de l’ctoile polaire. Je crois cette ftatuc d’Endoeus ; j’en juge par plufieurs indices. Mais fur-tout par la maniéré dont tout l’ouvrageeft façonné ^encore plus par les heures & les grâces de marbre blanc , qui étoient expofées à l’air peu avant que j’arrivaflè à Erythres. Le temple d’Efculape que l’on voit à Smyrne a été fait de mon temps ; il eft bâti entre une montagne fort haute & un bras de mer, qui a cela de particulier qu’il ne mêle fes eaux avec aucunes autres. Mais l’Ionie outre la beauté du climat & la magnificence de fes temples a bien d’autres chofes qui méritent qu’on en parle. Dans le territoire d’Ephefè vous avez le fleuve Cenchrius, le mont Pion ainfi nommé [ i ] à caufe de la fertilité de fon terroir, la fontaine [r] Alipia,& aux environs de MiletlafonAïexandre eft confirmée par une médaille que M. Nicailc rapporte dans un traite qu'il a fait fiir le nrimmm Ptntbexs de l’empereur Hadrien. [i] Ze mont Pion Ainfinommé, &C,
du mot grec ^nn,ptnj(nis, pts, fertile.. [a] À.« fonuine si/ipn. C’eft ainfi qu’il faut lire dans le texte avec Ortelius & Paulmier. Cette fontaine croit ainfi nommée à caulc de les eaux qui
Vo Y*c e n e l 'Ach aï e . 79 taine Biblis fi célèbre par [ i ] l’avanture de la malheureulc Biblis. A Coiophon le bois fâcré d'Apollon , où il y a des frênes d'une grande beauté ,& près de ce bois le fleuve Alens de tous les neuves de l’Ionie le plus renommé pour la fraîcheur de fes eaux. Lébédos eft à voir pour fes bains également fàlutaires & magnifiques. Il y en a auflî dans le voifinage de Tcq s fur le promontoire Macria & pluficurs, les uns creufeziHprcllcment dans le roc fur le bord de la mer, les autres faits de main d’homme & fort ornez. Les Clazoméniens ont auflî les leur, où ils rendent une efpece de culte à Agamemnon. Auprès eft un antre qu’ils dilent être l’antre de la mere de Pyrrhus, & ils font je ne fçai quel conte de Pyrrhus berger. Les Erythréens ont le bourg Chalcitis’ qui a donné fon nom à leur troifiéme tribu ; de ce côté-là vous voyez un promontoire qui avance dans la mer , & d’où fort une fource d’eau , la meilleure & la plus faine qu’il y ait dans toute l’Ionie. Les Smyrnéens ont dans leur pays la riviere de Mêlés qui eft une très-belle riviere ; à là fource eft une grotte où l’on dit qu’Homére compofoit fes poèmes. A Chio l’on voit le tombeau d'CEnopion , digne de curiofité par lui-même , & par les grandes choies que l’on raconte de ce héros. A Samos fur le chemin qui mene au temple de Junon l’on vous montrera la fépulture de Rhadine & de Léontichus; il eft aflez ordinaire aux Amans malheureux d’aller faire des vœux fur ce tombeau. En un mot l’Ionie eft pleine de curiofitez qui ne le cèdent gueres à pas une de celles que l’on trouve dans les autres endroits de la Grece. Après la tranfmigration des Ioniens, les Achéens partagé- —_ rent leur domaine entr’eux, & le fort en décida ; ce domaine Cha p . confiftoiten douze villes qui font connues de tous les Grecs. VL C’eft-à-fçavoir Dyme , que l’on trouve la première en venant d’Elis, enfuite Olene, Phares, Tritia, Rhypes, [z] Egion, Cerynée, Bure , Helice , Eges, Egire , & Pellcne qui eft la étoient (Trafics. ><”« pinçuedo , puifTe. L’sllf ba eft ici augmentatif > 8c non [ 1 ] Pur rtvtnture de U melhenreufe BiHa. Biblis conçut une violente pafiion pour fon frère Caurtus, & fut métamorphose en une fontaine. Voyez
Ovide Liv. 9, de (es mctamorphofês. [2] Rhtpei, Ejiun , Cern-e. Les noms de ces villes font détourez dans le texte. Sylburgcprouve par l’autorité dcPolybc, deSuabon & d’Hérodote qu’elles s’appclloicnt du nom que je leur donne ici.
8o Pa u sa n ia s , Liv re VII. dernière du côté de la Sicyonic. Les Achéens Scieurs rois s’établirent dans toutes ces villes, qui auparavant étoient habitées par les Ioniens. Les principaux rois des Achécns étoient Daïmene , Sparton, Telles & Léontomene, tous fils deTilâmene > car leur aîné Comètes étoit déjà pafle en Afie. Ces ?uatre princes avec Damafias leur coufin germain, fils de enthilus & petit-fils d’Orelie avoient toute l'autorité ; cependant Preugcnc & Patréus fon fils, fouverains de c^fcÀchéens.
qui avoient été chaflêz de Lacédémone, furent alWciez aux. autres princes. On leur donna en fouveraineté une ville qui depuis du nom de Patréus fut nommée Patra. Il me faut maintenant parler des exploits militaires de ces peuples. Au temps de la guerredeTroye,loxfque les Achécns étoient encore maîtres de Sparte & d’Argos, ils faifoient une partie confidérablé des Grecs & ils eurent grande part à cette expédition. Mais dans la guerre des Perfes, ils ne le trouvèrent ni au Pas des Thermopylesoù Léonidas fit une action fi mémorable, ni au combat naval qui fur donné par Thémiftocle Général des Athéniens entre Salamine & l'ile Eubœe ; car il n’eft fait aucune mention d’eux dans le dénombrement foit des Lacédémoniens , foit des Athéniens ; ils n’arrivérent même à Potidéc qu’aprèsque le combat fut fini, c’eft la raifon pourquoi vous ne voyez point le nom des Achéens fur le monument que les Grecs confacrércnt à Jupiter Olympien en aétion de grâces de leur viétoire. Je crois qu’alors ils ne lé mettoient en peine que de défendre leur pays ; peut-être auffi qu’enflez d’avoir autrefois conquis le royaume de Priam ils n’aimoient pas. à être commandez par les Lacédémoniens , qui étoient non plus de ces anciens Achéens, mais des Doriens $ c’eft même ce qui parut dans la fuite. Car dans la guerre de Lacédémone. 1 contre Athènes ils donnèrent du fecours à ceux de Patra, Sc favorilcrcnt toujours les Athéniens. Mais depuis ce temps-là,. ,i lorfqu’il fut queftion de la caulè commune des Grecs , comme à Chéronce où toute la Grèce ctoit réünie contre les Macédo- | niens & contre Philippe , les Achcens firent leur devoir. S’ils ne marchèrent pas en Theflàlie pour courir même fortune 3ue les Athéniens à la journée de Lamia, c’eft qu’ayant été. éfaits en Béotie ils n'étoient pas remis encore de leurs pertes,. ' I du moins ainfi le difent leurs hiftoriens. Dans le temps que j’étois à Patra, celui qui me montroit les curiofitez du pays. m’aUùra
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VO T A G l DF. I.’A C H AÏ E. 8t m’aflura qu’il n’y eut qu’un feul Achcen qui fe trouva à cette bataille ; il le nommoit Chilon & me dilôit que ce Chilon étoit un homme qui s’étoit fait de la réputation à la lutte. Je fqai pour moi qu’il y eut aufli un Lydien nommé Adraftc qui par inclination s’attacha aux Grecs & voulut fuivre leur fort. Les Lydiens lui érigérent enfuitc une ftatuë de bronze devant le temple de Diane Perfique avec une infeription qui porte que cet Adrafte mourut en combattant pour les Grecs contre Lconnatus. Quant à l’irruption que firent les Gaulois lorsqu’ils pafl'ércntïcs Thermopyles, ni les Achéens, ni les autres peuples du Peloponnefè ne crurent pas devoir beaucoup s’en allarmer. Ils lé perfuadérent qu’ils n’avoient qu’à fortifier l’ifthme de Corinthe depuis le port Léchée, jufqu’au port Cenchréc , parccque ces Barbares n’ayant point de flotte ils ne pouvoient pénétrer que par cet efpace de terre qui eft entre les deux mers ; c’étoit le fentiment général de tous les Peloponncfiens. Et lorfque ces mêmes Gaulois ayant par tout moyen rallèmblé des vaiflèaux furent partez en A rte, voici en quel état fe trouva la Grece. Aucune Puiflânce n’étoit allez luperieure à l’autre pour entreprendre de lui donner l’exemple ou de lui faire la loi. Les Lacédémoniens avoient reçu à Lcuctres une playe qui faignoit encore} d’ailleurs d’un côté les Arcadiens réunis contre eux dans la ville de Mégalopolis , de l’autre les Mcflcniens à leurs portes & toujours prêts à les harceler ne leur permettoient pas de reprendre leur ancienne fupériorité. Theoes détruite par Alexandre & rétablie peu d’années après par Cartandcr n’avoit pas eu le temps de fe relever. Les Athéniens avoient à la vérité l’affè&ion de la plupart des Grecs qui le fouvenoient de l’état floriflànt où avoit été Athènes, mais les Macédoniens ne leur donnoient pas le moindre relâche. Or en ce temps-là que les difFérens peuples de la Grece peu —— touchez de l’intérêt commun de la nation , ne s’occupoient C”*** que de leur intérêt particulier, les Achéens l’cmportoient fur tous les autres en force & en puiflânce. Car premièrement toutes leurs villes à la refervedePellenc avoient été exemptes de la domination des tyrans j en fécond lieu la guerre & la pefte les avoient beaucoup plus épargnées que toutes les autres parties de la Grece. C’eftpourquoi non-feulement les Etats d’Achaïc ètoient toujours aflêmbiez , mais on y agitoit fans ccflé tout ce qui étoit du bien public. Il avoit plu aux Achaïens Tomc II, L
de transférer ces Etats à Egium, parceque de toutes leurs vil. les,depuis qu’Hélice avoit etc fubmergée, Egium étoit la plus confidcrable & la plus riche. Les premiers qui envoyèrent leurs députez à cette affemblée furent les Sicyoniens. Les autres peuples du Peloponnefe fuivirent l’exemple des Sicyoniens «les uns plutôt, les autres plus tard ,& enfin ceux même qui habitoient hors de l’ifthme , attirez par le fuccès de cette cfpecc de confédération, voulurent aufli y entrer. Les Lacédémoniens furent les fèuls Grecs qui firent bande à part, & bien-tôt après ils déclarèrent la guerre aux Achéens. En effet Agis fils d'Eudamidas roi de Sparte prit Pellene , qui peu après fut reprife par Aratus Général des Sicyoniens. A quelque temps dc-là Cléomene fils de Léonidas & petit-fils de Cléonyme,de l’autre maifon royale, défit Aratus & les Achéens en bataille rangée auprès de Dyme, puis il fit la paix avec Antigonus & avec les Achéens. Antigonus gouvernoit alors la Macédoine fous le nom du jeune Philippe Ion pupille. Ce Philippe étoit fils de Démétrius , & Antigonus croit cou fin germain & beau-pere du jeune prince. Cleomene qui venoit de jurer la paix avec les Achéens, comptant pour rien de violer lafoi des Traitez &de lès fermens, alla toutauflî-tôt mettreà feu & à lang la ville de Mégalopolisen Arcadie. Mais peu de temps après, lui & les Lacédémoniens furent taillez en pièces par Antigonus à Selafic , & cet événement fut regardé comme une jufte punition de leur infidélité. Laiffons-là Cleomene , nous reviendrons à lui quand nous en ferons aux aflài- I res d’Arcadie. Cependant Philippe fils de Démétrius lorti de tutele reçut I le royaume de Macédoine des mains d’Antigonus, qui le lui remit lins peine. Non-feulement il ne defeendoit pas de Philippe fils d’Amyntas, mais fes peres avoient été fujets de ce Prince. Néanmoins à la faveur de fon nom & par l’ambition qu'il avoit de marcher fur les pas du premier Philippe, il étoit déjà formidable aux Grecs. Comme lui, il ne plaignoit point l’argent lorfqu’il s’agifloit de fe faire des créatures dans les villes, Grecques, & de gagner ceux qui préféroient leur interet particulier à l’intérêt commun de leur patrie. Mais, ce qui ne tomba jamais dans l’efprit au fils d’Amyntas , en buvant familièrement avec les Grands de fon royaume il fçavoit fort bien empoifonner ceux qui lui étoient lufpcâs } ce crime ne
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lui coutoit rien, & il regardent comme une bagatelle de (e défaire d’un homme par le poifbn. Il tenoit garnifon Macédonienne dans trois places qui lui ouvroient toute la Grèce ; auflî le vanroit-il d’en avoir les clefs. L’une de ces places étoit Corinthe dans le Pcloponncfc,& il eut grand foin d'en bien fortifier la citadelle. La (cconde étoit Chalcis fur i’Euripe , qui lui fervoit de rempart contre les Grecs de l’île Eubœe, de la Béotie &de la Phocide. La troifiéme étoit [i] Magnéfîe fous le mont Pélion -, cette derniere étoit une barrière contre les Theflàliens & contre les Etoliens. Déplus , Philippe harceloit continuellement les peuples de l’Attique & de l’Etolie foit en tenant la campagne , foit par des détachemens qui ravageoient leurs terres & fé retiraient incontinent après. J’ai dit dans mon premier livre que les Grecs & les Barbares s’unirent avec les Athéniens contre ce prince , & j’ai raconté aufli de quelle maniéré les Athéniens & leurs Alliez épuifez par la longueur de la guerre furent enfin obligez d’implorer le fccours des Romains. Peu de temps auparavant les Romains avoient fait marcher quelques troupes moins pour fècourir l’Etolie, Sour obfcrver les defleins des Macédoniens ; mais dans le nt befoin où fe trouva Athènes, ils envoyèrent en Grece une bonne armée fous la conduite [i] d’Atilius j c’étoit lenoin de famille de ce Conful ; car les Romains n’ajoutent pas le nom de leurs peres au leur propre comme [3] font les Grecs, mais ils ont chacun [4] trois noms, & plutôt plus que moins.
fiJ La troifiéme étoitMagnéfie. Paulânias confêrvc l'ancien nom de ccne villc; mais de fon temps elle s'appclloit Démétriadc, parccquc Démétrius PoNorcete l'avoit rebâtie & augmentée confidérablemcnt. [a] Sont la c»>Mte iPAtiliui. C’étoit A. Atilius Scranus ; il eut pour focceflcur C. Livius, & non Flaminius. voyez Tite-Livc, Liv. 53. [ 3 ] Commefont Ici Grecs. Les Grecs ajouraient toujours à leur propre nom edui de leur pere : ils difoient, Philippe filt d’Amintai, Alexandre fili de Philippe, Ptolémée file de Lagut , &(. Il leroit à fouhaiter que cet ufage fût établi en France, afin de diftinguer tant de
nouveaux Nobles qui par l’acquifition d’uncgrandctcrrc,lcftuitdclcursuforcs & de leurs rapines, envahiflcnr les plus beaux noms, & s'entent for des familles illuftres, en forte que dans cent ans on confondra ces taux Nobles avec « que notre nation a eu déplus relpeétable. [ 4 ] A/air U, enl chacun trois noms. Les Romains avoient un prénom, un nom, & un fomom , Marcus Tullms Cicero, Matent Terentiui l'arro ; l'adoption appottoit encore un nouveau nom, & le mérite un nouveau fomom, comme, Publiai Cornélius .fcipio.fmibanus Africanus , (aiui ffulmt Cafar Oitavianut Augujlu;. Lij
84 Pau sa ni as , Liv re VII. Arilius avoitordre feulement de défendre les Athéniens & les Etolicns-contre les armes de Philippe; il paffà fes ordres. Hcftiéa en Eubœe , & Anticyre dans la Phocide s’étoient foumifes à Philippe ne pouvant faire autrement ; Atilius afliégea ces deux villes, les prit & lesfâccagca. Ce fut, autant que j’en puis juger, la raifon pourquoi les Romains le rappcllércnt & mirent [ 1 ] Flaminius en fa place. Ce nouveau Général ne fut pas plutôt arrivé que paffànt Ch a p . vin. fur le ventre à un corps de Macédoniens qui couvroit Eréthrie, il prit cette place & l’abandonna au pillage. Enfuite il alla mettre le fiége devant Corinthe où il y avoit garnifon Macédonienne , & en meme temps il députa aux Achéens pour les prier de venir joindre leurs forces avec les fiennes fuivant les engagemens qu’ils avoient pris avec les Romains, & la bonne volonté des Romains pour les Grecs. Mais les Achéens ne fe prefferent pas ; ils ne pouvoient pardonner à Flaminius , ni à fon prédéceffèur d’avoir détruit d’anciennes villes Grecques qui n’avoient manqué en rien aux Romains, & dont tout le crime étoit d’avoir cédé à la néceflité en recevant la loi du vainqueur. D’ailleurs ils prévoyoient que les Romains après avoir chafle Philippe Sc les Macédoniens prendraient leur place , êcalfujettiroicntà leur tour l’Achaïc & route la Grèce. Ces raifons furent agitées avec beaucoup de chaleur dans le Confeil des Achéens ; mais les partifans des Romains l’emportèrent , & il fut arreté que les Achéens aideraient Flaminius de toutes leurs forces ; de forte que Corinthe fut bien-tot obligée de fo rendre. Les Corinthiens fe voyant délivrez du joug des Macédoniens fe liguèrent auflî-tôt avec les Achéens, comme ils avoient déjà fait, lorfqu’Aratus Général des Sicyoniens eut chafTé de la citadelle de Corinthe la garnifon qu’Antigonus y avoit mife , & tue Perfce qui en étoit le Commandant. Depuis la prife de Corinthe les Achcens furent regardez comme les bons & fidèles Alliez des Romains , & en effet durant un temps ils fe montrèrent tout dcvoüez à leurs volontez ; car ils allèrent avec eux en Macédoine faire la guerre à Philippe, enfuite ils les accompagnèrent dans leur expédition contre les Etoliens ,& enfin ils marchèrent en Syrie fous leurs [1] F.t mirent FUmniut en fnplite. Tite-Live & tous les Auteurs 1-itiitS Pâufanias dit toujours Flnnunim > nuis difcnt Flnmitunm.
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Vo y a g e d e l ’Ach a ïe . 8j enfcignes pour combattre Antiochus 8c les Syriens. Dans la guerre qu’ils firent aux Macédoniens Seaux Syriens ils ne fuivirent que l'inclination qu’ils avoient pour les Romains. Mais dans la fuite ils le déclarèrent contre les Lacédémoniens, & en cela ils fatisfirent leur reffentiment particulier; car depuis long-temps ils avoient plus d’un grief contre eux. C'eftpour. quoi après que le tyran Nabis homme cruel & lànguinairceut été tue ,ils longèrent auflî-tôt à fe venger d’eux, ils les aflujettirentaux réiolutions du Confeil d’Achaïe, leur firent rendre un compte févere de toutes leurs injultices, & enfin râlèrent les murs de Sparte. Ces murs avoient été faits allez à la hâte pour défendre la ville contre l’armcc de Dcmétrius fie enfuite contre celle de Pyrrhus qui en formèrent le fiege. Depuis , Nabis les rebâtit & il n’épargna rien pour , les rendre d’une bonne défenfe. Les Achéens les démolirent , 8c aboliflânt ladifeipline de la jeunelTe Lacèdémonienne, contenue dans les loix de Lycurgue, ils y accoutumèrent leur propre jeunellè Mais je traiterai tout cela plus au long, forfque j’en ferai aux affaires d’Arcadie. Cependant les Lacédémoniens laffèz d’un joug auflî pefant que celui des Achéens curent recours [ i ] à Métellus & à fes Collègues qui étoient venus de Rome. On les envoyoit non pour déclarer la guerre à Philippe , avec qui au contraire les Romains avoient fait la paix, mais pour connoîtrc des plaintes que lesTheflalicns 8c les Epirotes faifoient de cc Princc.il croit extrêmement affaibli de fes pertes , car après avoir eu du deflous dans plufieurs efearmouches il voulut donner bataille à Flaminius auprès de [1] Cynocéphales, 8c taillé en pièces, non-feulement il perdit la meilleure partie de fon armée, mais il n’obtint la paix qu’à condition qu’il évacueroit toutes les places qu’il occnpoit dans la Grèce } encore cette paix qui lui coûta bien cher ne fut-elle qu’un vain nom, puifqu’au fond il fe mit pour ainfi dire les fers aux pieds fie devint comme l’efclave des Romains. Ainfi l’on vit arriver ce que la Sybille fans doute infpirée d’en haut avoit prédit long-temps auparavant, que l’empire de Macédoine après être parvenu à un haut point [ i ] A Métellus à- 't fes Ctllépus. [a] /tupris de Crufcepbule‘.C‘ctoit Quintus Cccilius Mcrcllus , M. Bofi- une colline danslaThcItilic. Il y avoit tius Tamphilus, fie Tib. Scmproiuus. auflî un bourg de cc nom dans la Bcotie, Voyez Titc-Livc, Liv. jj . & l'on dit que Pindarc en croit natiE . Liij
S6 Pau sa ni as , Liv re VII. de gloire fous Philippe fils d’Amyntas tomberont en décadence & en ruine fous un autre Philippe. Car l’oracle qu’elle rendit croit con^u en ces termes , Macédoniens qui vous vanter^ déobéir à des rois iffus des anciens rois déAryss , apprenci^quc deux Philippes feront tout votre bonheur & votre malheur. Le premier donnera des maîtres d de Grandes villes & d des nations 5 lefetond vaincu par des peuples fortis de léOccident & de léOrient vous perdra fans re/fource & vous couvrira d’une honte éternelle. En effet les Romains par qui le royaume de Macédoine fut renverfé étoient au Couchant de.l’Europe, Sc ils furent fécondez par Attalus roi de Myfie&par les My liens qui étoient à l’Orient. Mais pour reprendre le fil de ma narration, Métellus 8c fes Collègues ayant egard aux plaintes des Lacédémoniens, priérendes Achéensde convoquer les Etats généraux de la nation, afin que les Lacédémoniens y puflent défendre leurs interets & obtenir un traitement moins dur. A cela les Achéens répondirent que ni Métellus ni les autres'n’etoient en droit de demander la convocation des Etats, qu’au préalable ils n’euffèns montré leurs ordres , & qu’ils ne fullènt autorifez par un dé-
cret du Sénat. Les Ambaflàdeurs Romains prirent ce refus pour une injure faite à leur caractère, fie s’en retournèrent à Rome, où ils n’oubliérent rien pour rendre les Achécnsodieux,exagérant leurs torts même aux dépens de la vérité. Aréus & Alcibiade fe déchaînérentencore plus contre ces peuples j c’etoient deux Lacédémoniens qui étoient en grande ellime parmi leurs compatriotes, mais fort injuftes envers les Achéens ; car ayant été chaflèz de Sparte par Nabis ils le retirèrent en Achaïe , & après la mort du tyran les Acheens les ramenèrent en leur patrie & les y firent recevoir malgré l’oppofition du peuple. Ce-* pendant ces ingrats introduits dans le Sénat à Rome noirci-, rent les Achéens encore plus que n’avoient faic les Ambaflâ-deurs. Auflî dès qu’on f^ut en Achaïe qu’ils étoient fortis de Rome & qu’ils revenoient , on ne manqua pas de leur faire leur procès & de les condamner à mort. Quant aux Romains, ils envoyèrent Appius avec d’autres Députez pour juger équitablement le différend qui étoit entre les Achéens Scîes Lacédemoniens. Mais leur arrivée ne fut pas agréable aux Acheens» pareequ’ils amenoient avec eux Aréüs & Alcibiade qui s’etoient déclarez leurs ennemis. Ce qui acheva d’irriter les clprits,
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Vo y a g e d e l ’Ach aï e . 87 ce fut que dans l’aUènibléedes Etats les Députez de Rome parlèrent d’un ton fort haut, nullement propre à perfuader. Dans cetteaflêmblée LycorcasdeMégalopolis tenoit lônrang; c’étoit un Arcadien qui ne le cedoit à pas un autre en mérite en dignité , & l'amitié de Philopœmen lui enfloit encore le courage. Il entreprit la défenfe des Achéens, parla avec beaucoup de liberté , fie tanfa la conduite des Romains par fon dilcours. Les Députez s’en moquèrent, ils foutinrentqu’Aréüs fie Alcibiade n’avoient fait aucun tort aux Achéens, fie permirent aux Lacédémoniens de dépurer à Rome, quoique par un traite fait entre les Achéens 8c les Romains il fut expreflernent dit que les Etats généraux pourroient envoyer à Rome des Députez, mais qu’aucune des villes confédérées ne lepourroit faire en Ion propre fie privé nom. Les Achéens louffrant ce qu’ils ne pouvoient empêcher ne fçurent faire autre chofe que d’envoyer aulfi des Députez de leur côté. Les uns fie les autres furent écoutez dans le Sénat ; apres quoi les Romains renvoyèrent les mêmes Commillàires en Grece avec plein pouvoir de terminer cette querelle en la maniéré qu’ils jugeroient la plus convenable. Àppius & les Collègues ne furent pas plutôt arrivez, qu’ils rappellérent à Sparte tous ceux que les Achéens en avoient bannis. Plufieurs avoient été condamnez à de grofles amendes, pour s’etreabfentez fie avoir voulu décliner le jugement des Achéens ; les Commillàires leur remirent les peines qu’ils avoient encourues. Véritablement ils ne tirèrent pas les Lacédémoniens de la dépendance du Conléil d’Achaïe ; mais ils ordonnèrent que les caulês capitales lêroicnt à l’avenir portées au Sénat de Rome, laillant du relie aux Achéens la liberté de faire droit fur les caufes moins importantes. Enfin ils permirent aux Spartiates d’entourer leur ville d’une bonne muraille. Les bannis de retour à Sparte ne fongerent qu’à faire de la peine aux Achéens 4 pour y rculfir ils perfuadent à plufieurs Mefieniens chaflèz de leur pays comme complices de la mort de Philopœmen , 8c à tout ce qu’il y avoit d’Achcens exilez ; ils leur perfuadent , dis-je , d’aller porter leurs plaintes à Rome , fie pour les appuyer ils y vont avec eux. Là ils trouvent Appius qui ne manque point de prendre le parti des Lacédémoniens contre les Achéens , 8c qui tourne l’efprit du Sénat comme il lui plaît, de forte qu’il obtient fans peine le rappel des exilez. Aulfi-toc
88 P A US A N I A J , L I V R. B VII. le Sénat fait expédier pour Athènes & pour l’Etolic des 1er* très circulaires, par lcfqucllcs il les informe de fon decret, leur enjoint de tenir la main à fon execution , & de faire rétablir
dans leurs biens tous les Mefleniensèc les Acheens quiavoient etc bannis. Cette violence chagrina fort les Achéens, ce n’étoit pas la première injuflicc qu’ils avoient reçue delà parc des Romains, & leurs fervices paflèz n’étoient payez qued’ingra. tirude j car après avoir fait la guerre à Philippe, aux Erolicns, & à Antiochus pour l’amour des Romains, ils fe voyoient facrifiez à des bannis & à des fcclérats 5 cependant ils jugèrent i propos de fe foumettre, & ils codèrent à la ncceflîtc. _____ il étoit donc aufli de la deftinée des Achéens de fe voir
C„ ap . plongez dans les derniers malheurs, par la perfidie deceshom-. mes corrompus qui pour leur intérêt particulier font toujours prêts à livrer leur patrie & leurs concitoyens. A dire le vrai depuis que cette pefte eut une fois pénétre en Grece, elle ne ccÙa point de l’affliger -, car en premier lieu du temps de Darius fils d’Hyftape roi de Perfe, les affaires des Ioniens furent prcfqu’entierement ruinées par la trahifon de ceux qui commandoient les galères de Samos, & qui paflerent du côté de l’ennemi à la réferve d’onze feulement. Après la défaite des. Ioniens les Perfes faccagércnt Eréthrie , 8c ce fut encore par la perfidie de Philagre fils de Cyncüs, & d’Euphorbe fils d’Al-
cimaque , qui tenoient un rang confidcrable dans la ville. Lorfque Xerxès fit une invafion dans la Grece , les Aleuades lui ouvrirent la Thcflalie , & Thebes fut livrée par deux de fes principaux citoyens, Attaginus & Timagenidas. Durant la guerre du Peloponncfe Xénias Eléen n’entreprit-il pas d’introduire Agis & les Lacédémoniens dans Elis ? Et fous Lyfander enfuitc ceux que l’on appelloit fes hôtes furent-ils en repos qu’ils ne l’euflènt rendu maître de leurs propres villes ? Sous Philippe fils d’Amyntas on ne trouvera que la feule ville de Sparte qui n’ait pas connu les noirs complors & la perfidie ; toutes les autres furent plus infectées de trahilôn, qu’elles ne i’avoient été de la pefte quelque temps auparavant. Alexandre fils de Philippe dut encore cet avantage à fa fortune , que de fon temps il n’y eut point d’exemple tle pareille lâcheté, du moins qui mérite qu’on en parle. Mais après la malheureufè journée de Lamia, comme Antipater fe hàtoit de porter h guerre en Afie, qu’en partant il n’etoit pas fâche de donner 1»
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V O Y A O E D E L’A C H AÏ E. 89 paix aux Arhéniens.fic'qu’ilnecroyoitpasqucce fût contre la politique de laiflèr Athènes & toute la Grèce libre,Dcmadc fie les autres traîtres perfuadèrent à ceprincc qu’il ne falloir pas avoir tant de douceur pour les Grecs,fie après avoir intimide le peuple d’Athènes, ils furent caulc que cette ville fie pluficurs autres reçurent garnifon Maccdonienne.Unc preuve que le mal étoit au dedans, c’eft que les Athéniens firent une plus grande perte [1] en Béotie,ayant [1] eu mille hommes tuezficdeùx mille faits prilonniers, fie cependant ils ne fe fournirent pas à Philippe j au lieu qu’après l’affaire de Lamia où ils ne perdirent que deux cens hommes, ils fubirent le joug des Macédoniens. On voit par ce detail que les traîtres dans tous les temps furent comme une autre pefte qui défola toutes les villes de la Grece. Les Achéens n’en furent pas exempts ; la méchanceté de Callicratelesafliijettit enfin aux Romains. Le commencement de leurs maux fut une fuite de la défaite de Perfée, Sc du renvcrfêment de l’empire de Macédoine ; car Perfée fils de Philippe étant en paix avec les Romains , au lieu d’obferver le traité faitentr’eux fie fon pere, attaqua Abrupolis [51 roi des Sapcens qui étoit allié du peuple Romain, fie il le chafla de fes états. Les Sapéens font des peuples dont il eft parlé dans les jambes d’Archiloque. Les Romains pour venger leurs alliez.-firent la guerre à Perfee, conquirent la.Macedoine, fie y envoyèrent enfuite [4] dix Commiflaircs pour y régler toutes chofes conformément aux vues du Sénat. Dès que ces Commiflàires furent en Grece, Caliicrate leur fit fa cour fie n’oublia rien pour leur plaire 5 il remarqua qu’il y en avoit un qui n’étoit pas fort porte pour la juftice 5 il s’attacha fur-tout à le
[ 1] En fiéorie, il veut dire , à la bataille dcChéronéc. [1] /liant eu mille hommes tuez. dr deux mille fuies prifonmers. C’étoit une perteconfidérablé pour des Grecs; car il ne faut pas juger des armées de ces peuples par celles des Romains 8c des autres peuplcsde l'Europe. [)] .litw/uu Abrupolis ,crr. Cet endroit cil foit corrompu dans le texte. Sylburge 8c Paulmier l’ont rétabli à la faveur d'un partage du 41 Liv.de TitcLivc, où il eft diLqu'Abrupolis allié Tome II.
des Romains fût charte de fes états par Perfée roi de Macédoine. Cependant Paufanias parle de deux alliez du peuple Romain, 8c il n'y en a qu’un de nommé ; il faut que le nom de l'autre ait échappé au copiftc. [4] Et y envoyèrent enfuite dix Commijlutre. Polybc 8c Titc-Livc d lient qu’il n'en vint que deux dans le Peloponnefe .pour renvoyer au Sénat Romain ceux des Grecs qui avoient témoigné tropd'alfeCùon pour les Macédoniens. M
90 Pa u s a ni as , Liv re VIL gagner, & lui perfuada qu’il pouvoir prendre féancc dans le Confeil d’Achaïe. Le Commiflaire y vint en effet, & là en pleine aflêmblée il ic plaignit de ce que les plus puiflàns delà nation avoient entretenu des pratiques avec Perfcc & l’avoient afliftc contre les Romains ; il demanda qu’on prononçât peine de mort contre ces mal - intentionnez , & dit qu’enfuitc il les nommerait tous par leur nom. Sa propofition parut fort étrange^ on lui die que s’il connoifloit de ces perlonncs, il devoir commencer par les nommer, & que la juftice ne permettoit pas qu’on les condamnât fans les entendre , encore moins fans les connoître. Alors le Commiflaire fe voyant blâmé de tout le monde eut la hardiefle de foutenir que les Officiers généraux I des Achéens étoient tous en faute,& qu’ils avoient favorifé Per. I fée & les Macédoniens contre les intérêts des Romains} il par. la ainfi à l'inftigation de Callicrate. Xénon homme de confidé. ration parmi les Achéens prenant la parole,» je répondrai, ; » dit-il, à l’accufation intentée. J’ai commandé les troupes des » Achéens , mais je n’ai jamais eu de liaifôn avec Perlée, ni » n’ai offènfè les Romains en quoique ce foit ; je fuis prêt à » prouver mon innocence foit dans le Confeil d’Achaïe, foie » dans le Sénat de Rome fi l’on veut. Cette parole qui n’étoit que le témoignage d’une bonne confidence ne tomba pas à terre $ le Commiflaire la releva, & s’en prévalant à propos il ordonna que tous, ceux qui étoient acculez allaflènt à Rome pour y être jugez. C’eft ce que la Grece n’avoir point encore vu ; car ni Philippe fils d’Amyntas, ni Alexandre, les deux plus puiflàns rois de Macédoine, quand ils avoient à fe plaindre de quelques Grecs, ne les traduifbient point à leur tribunal, mais ils fouffroient que ces fortes d’affaires fuflènt portées devant les Amphiéhyons. Il plut aux Romains d’en ufer autre-ÿ ment ; ils firent un decret par lequel tous ceux que Callicrate avoit dénoncez, étoient citez à Rome. On y amena plus de mille Achéens qui regardez comme gens déjà condamnez au Confeil d’Achaïe furent mis en prifon & diftribuez dans toutes les villes de l’Etruric. Les Achéens envoyèrent en vain Députez fur Députez pour obtenir leur grâce ou leur jugement j enfin au bout de dix-fèptans on les crut aflèz punis, & on rendit la liberté à ces miférables qui fè trouvèrent réduits à moins de trois cens, les autres avoient péri de mifère. Pour ceux qui tâchoient de fe fauver, lorfqu’on les conduifoit^ Rome,ou qui
Vo y a g e d e l ’Acha Ïe . 91 s'enfuyoient de leur prilon ; fi on les attrappoic, il n’y avoit point de miféricordc pour eux, on les faifoit mourir. Les Romains (cachant que les Lacédémoniens & les Ar- (:■< gicns croient en différend fiir leurs limites, envoyèrefit en- X corc un Commillâirc du corps des Sénateurs pour accommoder la querelle entre ces deux peuples. Ce fut Sulpitius Gallus; il agit & parla avec hauteur, & pour dire ce qui en eft,il fe moqua egalement des uns te des autres. Car ces deux villes fi célébrés,Sparte8c Argos, qui avoient autrefois foutenu fi glorieufement la guerre pour le même fujet, 8c qui eurent enfuite Philippe fils d’Arayntas pour médiateur 5 ces villes, dis-je, ne parurent pas à Gallus dignes de fon attention, il renvoya l’affaire à Callicratc, de tous les Grecs l’homme le plus infolent êc le plus corrompu. Les Etoliens de Plcuron qui étoient fournis aux Achéens, vinrent prier Gallus de les affranchir de cette domination. Il leur permit d’envoyer en leur nom des députez à Rome pour demander cette grâce qui leur fut accordée j & en même temps vint un ordre à Gallus de defunir de la ligue d’Achaïe tout autant de villes qu’il pourroit, ce qu’il eut grand foin d’exécuter. Sur ces entrefaites il arriva que le peuple d’Athènes plus par nécefliré que volontairement, pilla Orope ville de la dépendance de cette république. Car à dire vrai,les Athéniens qui avoient été fort mal menez par les Macédoniens, fe trouvoient réduits à la derniere mifere : mais ceux d’Orope portèrent leurs plaintes au Sénat de Rome, qui defapprouvant la violence & l’injuftice des Athéniens,donna ordre aux Sicyoniens de les obliger à payer des dommages & interets proportionnez au tort qu’ils avoient fait. J_cs Sicyoniens apres avoir cité ceux d’Athènes, voyant qu’ils ne comparoifloient point, les condamnèrent à cinq cens talensde dommages & interets. Les Athéniens en appeilérent au Sénat qui modéra cette fomme à cent talens ; encore ne les gayérentils point} car non-feulement ils adoucirent les Oropicns par de magnifiques promefles & par des prefens, mais ils les engagèrent à recevoir garnifon Athénienne dans leur ville,& a donner des otages pour fureté de cette garnifon, à condition que fi on leur faifoit quelque nouvelle injure , les Athéniens retireraient aufii-tôt leurs troupes, & rendraient les otages. Peu de temps apres quelques loldats de la garnifon Mij
<$i Pa u sa n ia s , Liv re VII. ayant de nouveau maltraité les habitans, ceux-ci députèrent aux Athéniens pour les prier de retirer cette garnifbn, &de renvoyer les otages , fuivant que l’on en étoit convenu de part & d’autre : mais les Athéniens n'en voulurent rien faire, difant que la faute de quelques foldats ne devoit pas s’imEuter au peuple d’Athènes, & qu’ils châtieraient les coupâtes. Les Oropiens voyant qu’on fe moquoir d’eux , implorèrent 1e fecours des Achéens ; & comme ils fçavoient que tes Achéens croient liez d’amitié avec Athènes, ils s’adreflerent â Ménalcidas de Sparte qui commandoit alors l’armée d’Achaïe , & lui promirent dix talens, s’il pouvoir engager tes Achéens à prendre leur querelle. Ménalcidas comprit qu’il falloir gagher Callicrate que l’amitié des Romains rendoit tout-puilTant dans 1e Confeil d’Achaïe -, il va donc 1e trouver, & offre de partager tes dix talens avec lui. Callicrate accepte la proportion, & détermine tes Achcens à fecourir ceux d’Orope. La nouvelle en étant venue à Athènes, tes Athéniens fans perdre temps fondent fur Orope, en enlèvent 1e peu qui avoit échappé au premier pillage, & emmènent la garnifon avec eux ; ainfi tes Achéens arrivèrent trop tard : alors Ménalcidas & Callicrate voulurent leur perfuader de ravager l’Attique ; mais tes Athéniens ayant tiré du fecours de toutes parts, & fur-tout de Lacédémone, il convint aux Achéens de s’en retourner. Quoique la protection de Ménalcidas n’eût de rien fervi aux Oropiens,il ne laiifa pas d’éxiger tes dix talens qui lui avoient été promis ; & quand il tes eut, il ne fe preflà pas d’en faire part à Callicrate $ il l’amufa durant quelque temps, puis iljeva le mafque, & déclara ouvertement qu’il ne lui vouloir rien donner , ce qui vérifia 1e proverbe qui dit [ i ] qu’il y a loups & loups ; puifque Callicrate qui palToit pour le plus méchant homme qu’il y eût dans la Grèce, en trouva im encore plus méchant & plus infidèle que lui. Ce, pendant Callicrate qui ne pouvoit digérer de fe voir trompe,
[ « ] .Qu'il p a loups cr loups. Le texte mère dans l'OdpJfe'e,liv. 19, & par Aridit pa feu &■ feu,ou plutôt ftophanc dans fes Cbeval.c mais ce yit des feux plus âpres les uns <jue les au- proverbe n’auroit pas de grâce en traotres. C’ctoit une cfpece de proverbe çois.c’cftpourquoi j’en ai lubftitucun grec qui fe trouve rapporté par Plutar- autre qui fait le même fens. que dans la vie de Démctrius,par Ho-
Vo y a o i pt l 'Ach a ïi . 9J & de s’etrc attire la haine des Athéniens fans aucun fruit, voyant Menakidas forti de charge,prend le parti de le pourfuivre criminellement : il l’accule d’avoir accepte une dépu• tation à Rome contre les intérêts des Achéens, d’avoir procuré aux Spartiates de ne plus dépendre du gouvernement d’Achaïe, & conclud à ce qu’il foit condamne i mort. Mcnalcidas allarmé du danger où il fe trouvoit, met dans fes interets Dieüs de Mégalopolis qui lui avoit fucccdé ; fie pour fe l’aflurer.il lui donne trois talens des dix qu’il avoit reçus desOropiens. Dieüs gagne par ce préfent fait abfoudrc Ménalcidas prefque en dépit des Achéens : enfuite fentant le tort que cfttte affaire lui failoit dans l’efprit de fa nation, en habile homme il fonge à faire diverfion, & n’entretient les Achéens que de grands projets & d’efpérances flateufes. Les Lacédémoniens avoient pris le Sénat de Rome pour arbitre de leur différend avec les Argiens au fujet de leurs limites ; mais le Sénat avoit répondu que tout ce qui n’étoit pas affaire criminelle devoir être renvoyé au Conleil d’Achaïe, & par conféquent celle-ci comme les autres. Diéüs impofa aux Achéens par un menfonge, & leur fit accroire que le Sénat leur abandonnoit auflî Tes matières criminelles. Sur ce fondement les Achéens vouloient être juges des Lacédémoniens , lors même qu’il s’agilloit d’infliger peine de mort : les Lacédémoniens s’y oppoloient, ils accuioient Diéüs de menfonge, êedifoient qu’ils enverroient à Rome des députez pour fçavoir la volonté du Sénat ; on leur repliquoit que les villes qui étoient du reflbrt de l’Achaïe pouvoient députer à Rome en commun , mais qu’aucune ne le pouvoir en Ion particulier. Ces conteftations s’étant échauffées de part & d'autre eauférent enfin une rupture ouverte entre les deux peuples. Cependant les Lacédémoniens fe voyant fort inférieurs aux Achéens, députèrent à chaque ville de cet Etat & à Dieüs même, pour détourner les maux dont ils étoient menacez ; la réponfc des villes fut qu’ayant eu ordre d’armer, elles ne pouvoient s’empêcher d’obéir. Pour Diéüs, il répondit qu’il n’en vouloir point à Sparte , & qiTil ne prétend >it faire la guerre qu’à ceux qui mettoient le trouble & la dilî nfion dans cette ville : fur quoi |cs Sénateurs de Spa te lu avant demandé quels étoient donc ces ennemis du repo public, il M iij
94 Pau sa ni as , Liv re VII. leur envoya les noms de vingt-quatre perfonncs, qui ctoicnf juftement ceux qui avoient le plus départ aux affaires. Alors Agafifthcne ouvrit un avis digne de fa réputation, & qui lui fit beaucoup d’honneur : c’étoit que ces vingt-quatre s’exilafient volontairement pour ne point attirer la guerre à leur patrie 5 il ajoutoit qu’ils n’avoient qu’à s’aller plaindre à Rome , & qu’ils feraient bien-tôt rétablis par les Romains. I
Son avis ayant été fuivi, les vingt-quatre s'abfcntcrent ; & comme fi les Spartiates avoient defapprouvé leur évafion j S ils inftruifirent leur procès, & les condamnèrent à mort par contumace : en même temps les Achéens envoyèrent à Rome I Diéüs & Callicrate avec ordre de pourfuivre auprès du Sénat , la condamnation des vingt-quatre. Callicrate tomba malade I à Rhodes, 8c y mourut : on ne peut pas dire fi au cas qu’il fut S allé jufqu’àRome il eût fervi les Achéens,ou s’il n’eût point I tramé quelque nouvelle intrigue contre eux. Quoiqu’il en foit, Diéüs eut à foutenir les intérêts des Achéens contre Ménalcidas envoyé de la part des Lacédémoniens. L’un fie | l’autre s’étant dit beaucoup d’injures en plein Sénat,ils eurent I pour toute réponfe que le Sénat enverrait des Commiflàires | lur les lieux pour accommoder ce différend. Il y eut en effet desCommiflaires de nommez, mais ils ne fe preflerent pas de partir, de forte que les deux députez eurent le temps d’arri- | ver avant eux , 8c de tromper l’un les Achéens, l’autre les1 Lacédémoniens : car Ménalcidas fit accroire à ceux-ci que J par conceflion du Sénat ils ne relevoient plus de l’Achaïe, 8c Diéüs afliira les Achéens que Sparte feroit toujours foumilè ] à leur domination. Ce faux expofé jetta ces peuples dans l’erreur, & leur mit | encore une fois les armes à la main. Damocrite nouveau pré- . teur d’Achaïe leva des troupes, & fe difpofa à marcher con-, tre les Spartiates. Dans ce temps-là même le conful Metellus marchoit en Macédoine avec une armée, pour réduire Andrifeus fils de Perfée qui s’étoit foulevé contre les Romains. Comme il étoit empêché à cette guerre qui pourtant devoir bien-tôt finir, il donna ordre à des Officiers que l’on envoyoit en Afie d’interpoler leur autorité auprès des Achéens, pour les obliger à mettre les armes bas, & à attendre les Corn-' miliaires que le Sénat avoit nommez. Ces Officiers exécuté-' rent leurs ordres5 mais voyant que Damocrite alloit fe mettre
Vo y a g e de l ’Ac h a ïe . 9j en campagne, & qu’ils ne gagnoicnc rien fur fon efprit, ils firent voile en Alie : les Lacédemonieos de leur côté comptant plus fur leur courage que fur leurs forces, prirent les armes, & marchèrent au devant de l’ennemi pour défendre l’entrée de leur pays ; mais battus dans un combat, fie ayant perdu plus de mille hommes de leurs meilleures troupes, ils fe retirèrent avec précipitation , au dedanJ de leur ville. Il eft certain que fi les Achéens les euflent pourfuivis, ils auroient pù entrer dans Sparte pcle-mêle avec les fuyards. Damocrite manqua l’occafion, & au lieu d’aller enfuite afliéger Sparte, il aima mieux faire des courfes dans le pays, & en enlever du butin. La campagne finie,il fut accule de trahifon,&condamné à cinquante talens d’amende 5 comme il n’avoit pas le moyen de les payer, il s’enfuit fecrettement, & quitta le Peloponnefe. Dicüs ayant été nommé Général en fa place, Metellus lui députa auflî-tôt pour le prier d’accorder une treve jufqu’à ce que les Commiflàires Romains fuflent arrivez. Dicüs y confèntit 5 mais durant ce temps-là il s’avifa d’une rufe qui lui fut fort utile : il gagna toutes les villes au milieu defquclles Sparte étoit cnclavce, & y mit garnifon ;-par-là les Lacédémoniens étoient extrêmement reflerrez, & les Achéens pouvoient fondre fur eux de toutes parts : cependant Mcnalcidas que les Spartiates venoient d’élire pour Général, rompit la treve , & voulut tenter une entreprife. Il fit des courfes jufqu’aux portes d’Iafe ville fituée fur les confins de la Laconie, mais qui pour lors appartenoit aux Achcens ; il l’emporta d’emblée & la faccagea Par cette hoftilité il attira la guerre aux Lacédémoniens dans un temps où ils n’avoient ni troupes ni argent, Sc où leurs terres étoient même demeurées incultes. Après cette témérité prévoyant bien qu’il ne pouvoit éviter leur reflentiment, il prit le parti de s’empoifonner 5 ainfi finit Ménalcidas, homme également fatal aux Lacédémoniens & aux Achéens aux uns par fon ignorance dans le métier de la guerre, & aux autres par fa perfidie. ____ _ Sur ces entrefaites arrivent en Grèce les Commiilàircs que Cha p . le Sénat de Rome avoit nommez, & dont le principal [ 1 ] étoit XIV. F 1 ] Dont te principal croit Orefle. Romain,au lieu qu'Otefle eft nn nom Polybc dit Anttlius, dont le nom eft grec.
)G Pa v sa n ia s , Liv re VII. Orcftc. Des qu’il fut [i] â Corinthe, il manda tous ceux qui avoient quelque autorité dans chaque ville d’Achaïe , entre autres Diéüs j & quand ils furent venus, il leur déclara de la part du Sénat que ni les Lacédémoniens, ni Corinthe même ne dépendroient plus à l’avenir des Etats d’Achaïe. Il en démembra encore Argos, Heraclée qui eft près du mont (Eta, . & les Orchoméniens qui font en Arcadie, alléguant pour raifou que ces peuples n’étoient point Achéens d’origine -, & à l’égard des villes d’Argos & d’Heraclée, qu’elles ne faifoient 3 fiartie du corps Achaïque que depuis peu de temps. Diéüs, & es autres Magiftrats entendant ce dilcours, fans donner à Orefte le temps d’achever, fortent brufquement de la faite d’Audience, & vont fur le champ convoquer le peuple, qui n’eut pas plûtôt appris l’ordre du Sénat, qu’il entra en fureur} | fe jetta fur les Spartiates qui fe trouvèrent à Corinthe, & leur fit mille avanies : tout ce qu’il y eut de Lacédémoniens que . l’on put ou foupçonner feulement à leur nom, ou reconnoître pour tels [2] foit à la chevelure , foit à la chauflùre, foit J à l’habit, tout fut traité de même, fans refpeft.pour la mai- 4 fon d’Orefte, d’où l’on tira par force tous ceux qui s’y étoient I réfugiez. En vain les députez de Rome firent leurs efforts I pour appaifer cette multitude } ils eurent beau dire que c'étoit lever l’étendart, & s’attaquer aux Romains mêmes} toutes leurs remontrances furent inutiles. Quelques jours après les Achéens mirent en prifon tous les Lacédémonien$;; qui avoient été pris, & relâchèrent feulement ceux qui n’ctoient pas de cette nation 5 enfuite ils députèrent à Rome Théridas avec quelques autres de leurs principaux Magiftrats. Thèridas s’étant mis en chemin, rencontra de nouveaux Commiflàires que le Sénat envoyoit à la place des premiers , ce qui l’obligea â s’en revenir. Diéüs étoit forti de charge,!; Critclaüs lui avoit fuccedé : celui-ci le plus inconfidere des hommes brûloir d’envie de faire la guerre aux Romains» Sçachant donc que de nouveaux Commiffaires arrivoienc,! alla à leur rencontre jufqu’àTegée ville d’Arcadie, fous prétexte de s’aboucher avec eux , mais au fond pour empêcher
[ 1 ] Dit qu'il fut 4 Corinthe. Le tqjtte ne dit pas cela, mais la fuite le fait entendre. [1] Soit ü /.< (bevtlnrt ,&c. Les La-
cédcmoniens portoient de longs d*veux & des nioulhchcsiils a voient autf une chauflùre particulière} ainii xi uox aile de les rcconnoîue.
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<1 ctr & on D’ avec 1 lui-m. Il déj 2
V O Y A G E DF. L’A CH AÏE. 97 que l’on n’affemblât les Etats d’Achaïc': cependant comme les Commifiàircs en demandoient la convocation, il en expédia l’ordre eux préfens , mais par des lettres furtivement écrites à toutes les villes d’Achaïc il donnoic en meme-temps un contre-ordre, de forte qu’au jour marque il ne fe trouva Ferfonne , ainfi les Commifiàircs ne purent pas douter de artifice j mais ils en furent encore plus perfuadez, quand ils virent que Critolaüs les prioit d’attendre une féconde convocation qu’il indiquoit à fix mois dc-là , difant au relie que de lui-même il ne pouvoit rien conclure avec eux. Après une tromperie fi groflîerc, ces Commifiàircs ne pouvant demeurer dans le pays avec bicnfcancc , s’en retournèrent à Rome } aufiî-tôt Critolaüs tient les Etats à Corinthe , & perfuade aux Achéens non-feulement de prendre les armes contre Sparte, mais de déclarer la guerre aux Romains. Qu’une république ou un roi entreprennent; une guerre , & qu’ils y fuccombent, c’eft ce qui arrive tous des jours, moins par la faute de ce roi ou de cette république, que par je ne fçai quelle fatalité qui prefide aux combats ; mais que fins aucunes forces on ait la témérité d’attaquer une puilfancc formidable , alors ce n’eft plus malheur j c’eft fureur , c’eft manie : voilà pourtant ce qui perdit & Critolaüs & les Achécns. Un Béotien nommé Pytheas qui commandoic pour lors dans Thebcs, y contribua de fa part en irritant encore les Achéens contre les Romains, Ce en leur promettant le fecours des Thebains. En effet les Thebains ayant ravagé les terres des Phocéens, des Eubccens , & des habitans d’Amphifiè, Merci lus les avoit condamnez à des dommages & interets envers ces peuples. Piquez de cet affront ils n’épioient que l’occafion de fe déclarer contre les Romains, & l’ayant trouvée ils ne la manquèrent nas. Cependant les Romains informez de la conduite des Achéens par les lettres de Metellus & par leurs Députez , réfolurent de ne pas laiflèr tant d'injures impunies $ Mummius venoit d’être fait Conful : on lui donne une Hotte avec des troupes, & on le charge du foin d’aller faire la guerre en Achaïe. ____ D'un autre côté Metellus apprenant que Mmninius venoit Ch *f . avec une armée,n’oublia rien pour avoir l'honneur de finir XV. lui-même cette guerre avant que fon fucceflèur fut arrivé. Il dépêche donc aux Achécns, pour leur dire qu’ils culfent Tome II. N
<>3 Pau sa ni as , Liv re VII. à rétablir les Lacédémoniens dans leurs droits, & toutes les villes qui s’étoient miles fous la protection du peuple Romain ; qu’à cette condition tout le pafle leur feroit pardon, ne. En meme temps qu’il envoyoit ces ordres, lui-meme fe mit à la tête des troupes qu'il avoit en Macédoine, & prit fon chemin par la Theflàlie [ i ] le long du golfe Maliaque : mais Critolaiis bien loin d’écouter aucune propofition ’de paix, voyant qu’Heraclée s’étoit foulevée contre les Achéens, il alla l’alfiéger, & s’en rendit le maître ; cependant ayant appris par fes coureurs que Metellus avoit déjà pafle le Sperchius, il fongea à fe retirer à Scarphée ville des Locriens. Les défilez qui font entre Heraclce & les Thermopyles, ces lieux fi célébrés par les prodiges de valeur que les Lacédémoniens & les Athéniens y firent autrefois, les uns contre les Perfes, les autres contre les Gaulois ; ces lieux, dis-je, ne furent pas capables de rafltirer le Général Achcen ; il voulut poufler jufqu’à Scarphée ; mais Metellus l’ayant joint avant qu’il y put entrer, il le railla en pièces , & fit plus de mille prifonniers. Apres le combat Cntolaüs ne fut trouvé ni parmi les vivans,ni parmi les morts; on n’a jamais fçû ce qu’il ctoit devenu ; s’il prit la fuite par ces marais que les eaux de la mer forment fous le mont (Eta, on ne doit pas s’étonner qu’il y foit péri ; cependant la mort a donné lieu à d’autres conjectures. Quoiqu’il en foit , une troupe d’élite de mille Arcadiens s’étant fauvée de la déroute, gagna Elatée dans la Phocide,Sc y fut reçic çn confideration de l’ancienne confraternité qu’il y avoit entre ces peuples ; mais depuis, les Phocéens ayant appris la défaite de Critolaüs & des Achéens, ils ne jugèrent pas à propos de fe compromettre en gardant chez eux des gens qui avoient pris les armes contre les Ro- I mains: ces fugitifs contraints de lé retirer par le Peloponnefe, ne purent éviter de rencontrer Metellus auprès de Cheronée ; l’armée Romaine fit main baflè lur eux, & aucun n’échappa ; ainfi le ciel permit que les Arcadiens fuflènt punis par les Romains dans le lieu même,où ils avoient lâchement abandonné les Grecs,lorfqu’ils combattoient contre Philippe roi de Macédoine. [ i] Lt bng du xtlfe Miliuqut. Le Eticnnedc Byûnce c’eft Maliaque qu’il texte dit , c’eft à-dire le faut lire; le copifte a fait cette faute en golfe de Lamia : mais iiuvant Pline & tranf[X>fant les lettres.
VOTACl DE l’ACHAÏE. ,, Critolaüs étant mort, Dicüs reprit les fondions de General , & crut remédier à tout en failant ce que Miltiade fie les Athéniens avoient fait dans la conjoncture du combat de Marathon. Il donna la liberté aux cfclaves, en enrôla la plus grande partie, fit prendre les armes à tout ce qu’il y avoic de gens capables de les porter foit en Achaïc, foit en Arcadie, & mie fur pied une armée de vingt mille hommes, parmi lcfquels on comptoit plus de fix mille chevaux ; mais il manqua de prudence en tout le refte : car bien qu’il eût devant les yeux le malheur de Critolaüs, qui avec toutes fes forces n’avoit pù réfifter aux Romains, il affoiblit fon armée par un détachement de quatre mille hommes qu’il envoya à Mcgare fous la conduite d’Alcamene , avec ordre de défendre cette ville, 8c de s’oppofer à Metellus, s’il tentoit l’entrée du Peloponncfe par ce côté-là. Mais le Général Romain après avoir défait le corps d’Arcadiens dont j’ai parlé, marcha droit à Thebes. Les Thébains avoient fait le fiege d’Heracléc conjointement avec les Achéens , fie s’étoient trouvez au combat de Scarphée ; ils avoient perdu beaucoup de monde en ces deux occafions , de forte qu’à l’approche de Metellus prefque tous prirent la fuite, hommes & femmes ; aimant mieux ctre errans dans les plaines de Béotie, ou fur les montagnes, que de s’expofer à la fureur des Romains en foutenant un fiege. Metellus entré dans Thebes eut foin de contenir le foldat, & d’empêcher qu’on ne brûlât les temples, qu’on n’abbattît les maifons, & qu’on ne maltraitât aucun Thebain , ni de ceux qui étoient reftez dans la ville, ni des autres. Il ordonna feulement que fi l’on prenoit Pytheas, on le lui amenât : on le prit en effet, & il fut condamné à perdre la vie. L’armée Romaine s’étant enfuite approchée de Mcgare, Alcamene en fortit avec fon détachement, & fe retira au camp des Achéens fous Corinthe. Les Mégaréens fe rendirent auffi-tôt. Metellus ayant pénétré dans l’ifthme , envoya encore offrir la paix aux Achéens 5 il bruloit d’envie de terminer deux grandes guerres comme celle d’Achaïe fie celle de Macédoine, mais Diéüs fut aflèz perdu de fens pour y mettre obftacle en rejettant fes propofitions. • Cependant arrive Mummius 5 il amenoit avec lui Orefte Cha p . 3ue le Scnat avoit ci-devant nommé arbitre entre les Lacé- XVI. émoniensfic les Achéens. La première chofe que fie le nouNij
io o Pau sa ni as , Liv re VII. veau Général , ce fut de renvoyer Métellus en Macédoine avec fes troupes. Pour lui,il le tint dans l’ifthme, jufqu’à ce qu’il eut raflcmblc toutes lés troupes. Son armée croit coinpofée de vingt-trois mille hommes d’infanterie, & de trois mille cinq cens chevaux, fans compter quelques archers Cretois qui l’étoient venus joindre, & un corps de troupes qu’Attalus lui envoyoit de Pergame fur le Caïque, & qui étoit conduit par Philopcemen. A douze ftades de-là il avoit encore un corps de troupes auxiliaires tirées de toutes les villes d’Italie, & qui fervoient comme de gardes avancées pour la fureté du camp : mais ces troupes par trop de confiance faifant fort mal la garde , les Acheens tombèrent deflîis brufquement, en tuèrent bon nombre , & pouflerent les autres jufqu’au camp ; ils prirent en cette occafion près de cinq cens boucliers. Fiers de ce fuccès ils n’avoient qu’un cri pour le combat. Cependant Mummius rangeoit fon armée en bataille -, fi-tôt qu’il eut donné le lignai, la cavalerie Romaine attaqua celle des ennemis ,& la mit en fuite. Leur infanterie quoiqu’un peu découragée par cet exemple, ne laifla pas de faire une fort belle réfiftance. Accablée par le nombre & [ i ] percée de coups elle fe défendoit toujours, jufqu’à ce qu’enfin fe voyant prilè en flanc par une troupe de mille hommes choifis que Mummius avoit détachez du corps de bataille, elle lâcha pied , 8c s’enfuit à Vau-de-route. Si Diéüs fe fut retiré à Corinthe , 8c que là il eût recueilli les débris de fon armée, peut-être que le Général Romain pour éviter les longueurs d’un fiége, lui eût fait bonne compofition : mais dès qu’il vit les fiens plier , il ne fongea plus qu’à lui, 8c gagna Mégalopolis le plus vite qu’il put ; bien different de Calliftrate l’illuftre fils d’Empedus , qui en pareille occafion eut le courage de fe facrifier pour fauver les Athéniens qu’il avoit l’honneur de commander. Car ce brave homme à la tête d’une troupe de cavalerie Athénienne, & de quelques volontaires, ayant été battu près du fleuve Afinarus en Sicile, forma un efeadron de ce qui lui reftoit de monde,
[il Et percée de coups. Le texte eft altéré en cet endroit, Kuhnius eft le Icul interprète qui l'ait remarqué ; je lis avec lui r»« rfiv/tM.-n, vxlneribus,tol lieu de qui ne fait aucun fensi
•MW'mru pour dire :•«/nenbus confetti, c’eft-à-dire le vrai, une expreflion fort extraordinaire ; nu# Paufanias s’en eft déjà fêrvi en pareille occafion dans fes Mcflcniaques.
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fc fit jour à travers les ennemis, & arriva à Catanc avec fa troupe j enfuite prenant la réfblution de rebroufler chemin par Syracufè,il alla fondre fur ceux qui pilloient le camp des Athéniens,en fit un grand carnage, tua cinq hommes de là main ; enfin crible de coups, &c ayant eu ion cheval tué fous lui, il mourut glorieulêment après avoir donné aux liens le moyen d’échapper & de s’en retourner chez eux , comblez de gloire. Dieiis vaincu, au lieu de fuivre un fi bel exemple, porta aux Mégalopolitains la première nouvelle du malheur *qui les menaçoit -, de peur que fa femme ne tombât en la puiflance de l'ennemi, il la tua de fa propre main, & s’empoifonna. lui-même enfuite, imitateur de Ménalcidas par la circonftance de fa fin, comme il l’avoit été par fon infatiable avarice. Les Achéens qui après le combat s’étoient retirez à Corinthe , en forcirent à la faveur de la nuit, & la plupart des habitans avec eux. Mummius ayant trouvé les portes ouvertes, ne fe preflà pas pour cela d’y entrer ; il craignoit quelque embûche : mais au troifiéme jour il prit la ville, & la brûla. Tout ce qui s’y trouva cWommes fut pafle au fil de l’épée ; les femmes & les enfans furent vendus à l’encan ; les efclaves à qui les Acheens avoient donné la liberté pour les enrôler dans leurs troupes, & que la guerre avoit épargnez, eurent le meme fort. Mummius dépouilla les places publiques , & les temples des dieux de leurs ornemens les plus confidérables, [ i ] pour les envoyer à Rome : ce qui ctoic d’un moindre prix, il le donna à Philopœmen qui commandoit les troupes du roi Attalus ; & lorfque j’étois à Pergame, on y voyoit encore ces riches dépouilles des Corinthiens. Enfuite il démentela toutes les villes qui avoient fait la guerre aux Romains, & il defarma les habitans ; voilà ce qu’il fit de fon autorité avant que les Romains lui euflènt compote un Confeil : mais lorfque les Sénateurs qui dévoient l’âflifter de leurs lumières furent [îJPourler envoyer a Rome.LcsRomains»dit Pline .virent alors de beaux tableaux àRomc pour fa première fois. Attalus ayant acheté (ix mille feftcrces un tableau d’Ariftide.qui faifoit partie du butin deCorinthc, Mummius étonne du prix,s’imagina qu’il falloir que
cette peinture eût quelque vertu magique, & la revendiqua. Cc tableau repréfentoit Bachus, il fut mis dans le temple de Cercs à Rome , & c’eft le premier tableau de prix que les Romains ayent vû chez eux.
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ioi Pau s an i a s , Liv re VII. arrivez, il abolie tour gouvernement républicain , & confia l’adminillration des.ateires aux principaux cicoyens dans chaque ville. Il impola un tribut à la Grece, il défendit aux riches de s’agrandir en acquérant des terres, & il interdit toute atlèmbicc d’Etats aux peuples de l’Achaïe, de la Béotie, & de la Phocide. Quelques années apres , les Romains curent pitié des Grecs. Ils permirent aux difterens peuples qui compolênt cette nation, de s’aflcmbler en corps comme auparavant, & rendirent aux particuliers la liberté de faire des acquittions dans l’étenduë de leur pays. Mumrtiius avoit condamné quelques villes à de groflès amendes} ainfi les Béotiens & les Eubœens dévoient payer cenc calons à ceux d’Heraclee, & les Achéens deux cens aux Laccdcmoniens ; toutes ces fommes furent remifês aux débiteurs. Mais la Grece fut réduite en province dépendante de l’empire Romain, &l’on y envoyé de Rome encore tous les ans un Préteur, que l’on nomme le Préteur d’Achaïe & non de Grèce, pareeque les Grecs furent fubjuguez dans le temps que les Achéens i’em- ; portoient fur tous les autres en autorité & en puiflânce. La guerre d’Achaïe fur terminée four la magiftrature d’Antitheus à Athènes,en la cent [i] foixantieme Olympiade qui fut remarquable par la victoire de Diodore de Sicyone aux _____jeux Olympiques. Chap . Ainfi la Grèce gangrenée,pour ainfi dire, dans toutes fes XVIL parties ,& conduite depuis long-temps à fa perte par fon mauvais genie, fe trouva pour lors fi foible, qu’il fallut fuccom- • ber. Car premièrement Argos qui avoit cté fi floritenre & fi renommée dans les temps héroïques,en patent fous la do. mination des Doriens,perdit fa fortune & fon luftre. Athènes épuifee par la guerre du Peloponnéfe & par les ravages de la perte, refpiroit à peine, que peu d’années après elle fe vit opprimée par la puitence des Macédoniens. La colere d’Alexandre vint fondre auflî du fond de la Macédoine fur Thebes dans la Béotie. Epaminondas Thebain porta à Sparte un coup dont elle ne put jamais fe relever. Enfin la nation Achéenne, [ z ] comme un rejetton qu’un refte de feve pouflè d’un tronc [i] En lu t<>o'OZympi<dr.Plincditen qui put traîner encore quelque temps b i f <>! Olympiade, mais il entend ap- après la dcfhudion de Corinthe. paremmentlapttlcdcCorinthe.&Pau[a] C»mme a» rtjetttn, Toa ûnias entend ta fin de ta guerre d’Achaïe cet endroit du texte eft ion corrompu
Vo y a g e de l ’Ach a ïe . 103 déjà aflèdc,fcmbloit croître & fleurir, torique tout d’un coup la malice 6c l’incapacité de fes Chefs ruinèrent les elpcranccs, Plufieurs ficelés enfuite Néron rendit à la Grèce la première indépendance j & pour dédommager les Romains de ce démembrement, il leur aflujettit en même-temps la Sardaigne. Certes quand je confidere cette action dans un fi méchant Empereur, je trouve que [1] Platon a eu railon de dire que les grands forfaits ne le commettent point par des hommes médiocres, mais qu’ils partent d’une ame forte & généreufê, quoique corrompue par une mauvailè éducation. Mais les Grecs ne fçurent pas mettre à profit le bienfait de Néron. Vefoafien parvenu à l’empire fut encore oblige de les punir de leurs divifions domeftiques ; c’étoit en eux comme un vice de tempéramment. Il les fit donc encore une fois tributaires des Romains ,& leur donna un Préteur pour les gouverner, difant que les Grecs avoient defappris à ulêr de la liberté. Telle fut la deftinée des Achéens. Ces peuples font féparez des Eléens par le fleuve Lariflê , fur le bord duquel-on voit un temple de Minerve dite Lariflee. A [1] quatre certs ftades plus loin eft Dyme, de toutes les villes qui obéiiloient aux Achéens la feule qui fuivit le parti de Philippe fils de Demétrius dans la guerre qu’il eut avec ces peuples. Ce fut pour cela [3] que Sulpicius l’ayant prife, il l’abandonna au pillage. Augufte la réunit depuis au domaine de Patra. Dyme s’appclloit anciennement Palée ; elle changea de nom dès le temps qu’elle étoit fous la domination des Ioniens : je ne fçai pas bien fi celui qu’elle prit,
par l’ignorance du copiftc. J’ai fiiivi la reftitution de Kuhnius qui m’a paru fort heureufe. [ 1 ] ;Par Pltton 4 eu rtifon de dire, &c. C’eft danslccinquiéme livre de fa République que Platon dit cela. Plutarque dans la vie de Dcmetrius remarque que Dcmetrius & Marc-Antoine juftifiérent auflî ce fentiment de Platon. [1] A qtiAne cens fludes de cefleuve, U y a ici une faute de copiftc qui an is un nombre de ftades pour un autre . Dyme n'étoit pas fi loin du fleuve Lariflc > comme on le peut voir dans
les nouvelles canes. D’ailleurs Paufânias n’autoit pas manqué de trouver dans un fi long cfpace quelque choie qui eût mérite d’entrer dans fa narration. [ ;] Sulpciur, dre. Le texte dit Ulympiens ; mais ce nom eft manifeftement corrompu ; c’cftpourouoi je lis avec le fcavantPaulmier de Grantemeril Svlficiui > & en effet le préteur Publius Sulpicius commanda quelque temps l'armée des Romains dans la guerre au’ils eurent contre Philippe fils de Dcmetrius & toi de Macédoine.
104 Pau $a n ia $,Liv h b VII. vient,comme on dit, d’une femme du pays nommée Dvme, ou deDymas fils d’Ægimius. Quoiqu’il en foit, il ne faut pas fe tailler tromper par les vers qui font au bas de la ftatuë d’Œbotas à Olympie. Cet (Ebotas remporta le prix du ftade en la fepricme Olympiade,& n’eut une ftatuë qu’en la quatre-vingticme apres un certain oracle rendu à Delphes ; voici ce que porte l’infcription : A la courfe Œbotas remporta la victoire, Et l'antique Palée en vit croître là gloire.
Sur la foi de ces vers on pourroit croire que Dyme s'appelait alors Palce ; mais on fe tromperait : car il faut fça- j voir que les anciens noms font ordinairement plus propres en poëfie,& que par cette raifon les poctes grecs s’en fervent plus volontiers. C’eft ainfi qu’ils appellent Amphiaraüs êc Adrafte [i] les Phoronides,&qu’au lieu de dire Thefee,ils difent [ f ] l’Ereclhide. Avant que d’arriver à la ville , on trouve lur la droite le tombeau de Softratc. C’étoit un jeune] homme du pays,que l’on dit avoir été aime d’Hercule. Après? la mort Hercule qui vivoit encore, lui fit elever un tombeau,t & fe coupa les cheveux fur fa fcpulcure. De mon temps on voyoit fur une petite hauteur un cippe avec une ftatuë d’HeJ cule adofiee contre , & j’appris que les gens du lieu rendoient tous les ans des honneurs à Softrate comme à un héros. On voit à Dyme un temple & une ftatuë de Minerve, qui l'ont l’un & l’autre d’une grande antiquité : on y voit auffi un tenu.' pie confâcrc à Dindymene [ 3 ] & à Attis ; ce que c’etoig qu'Attis, c’eft un myftére que l’on tient fi fecret, que je n'en ai pu rien apprendre ; mais voici ce qu’Hermefianax poëte cfak giaque en a écrit. Selon lui,Attis croit fils d’un Phrygien nom*, me Calaüs, & naquit impuiflant. Quand il fut grand , il alla en Lydie, & il y enfeigna le culte Sciés cérémonies de la mat des aieux ; ce qui le rendit fi cher à cette deefiè, que Jupiter en fut indigné, & qu’il fufeita — fanglier r-.__i.-__ qui —:ravagea --------a un la terres des Lydiens, tua une infinité de personnes & Ans
[1] Les PberHuàcs,c'&-*Aus,\c* dcïce-chns de Phoroncc. [1] L'Ereâbtdt,le dcfccndaDC d"EKtt’ ce. [ j] Et à Attis. Le texte porte Attis,
& Demofthcncdans l’ocaiK» pr»Ci* ■a dit auflî Attei ; nuis Harpocratk»l|r. Suidas dùcnt toujours Attu, & censé nous lômnxs plus accoutumez icts leçon, je l’aifunic. meme.
Vo y a g e de l ’Ach a ïe . ÏO f même. Les Galates [ i ] qui habitent Peflînunte, Comblent confirmer cette tradition, en ce que dans leurs facrificcs ils n’immolent jamais ni porc ,nifanglier. Mais du relie la fable qu’ils débitent fur Attis eft bien differente de ce qu’en dit le poëtc Herméfianax. Si on les en croit, Jupiter eut un longe impur ; la terre moüillcc du fang de ce dieu devint féconde & produisit un génie de figure humaine , qui avoit les deux lexes. On le nomma Agdiftis. Les dieux épouvantez de ce monftre ne lui Jaillirent que le fexe féminin, Sc du retranchement de l’autre naquit l’amandier. Cet arbre ayant porté du fruit dans la làifon , une nymphe fille du fleuve Sangar voulut en manger; elle cueillit des amandes & les mit dans Ion fein ; aulfi-tôt les amandes difparurent Sc la nymphe fe fentit groffe ; elle accoucha d’un fils que l’on expofa dans les bois & qui fut nourri par une chevre. 11 eut nom Attis ; cet enfant prit croiffance & parut d’une beauté plus qu’humaine ; Agdiftis l’ayant vù , conçut une violente paflîon pour lui. Dans la fuite les parens d’Attis l’envoyèrent à Peflînunte pour lui faire époufer la fille du roi 5 déjà l’on chantoit l’hymcnée lorfqu’arrive Agdiftis , qui par fes enchantemcns troubla tellement l’efprit d’Attis & du roi fon beau-pere , que tournant l’un & l’autre leurs mains contr’eux-mêmes ils fe rendirent eunuques. Agdiftis au delèfpoir d’un événement fi malheureux obtint de Jupiter que nulle autre partie du corps d’Attis ne pût jamais le corrompre ni fe flétrir. Ÿelle eft la fable que l’on débite à Peflînunte. Aux environs deDyme on voitune ftatuë d’Œbotas. Ce fut le premier Achéen qui fe diftingua à Olympie. On dit que fes compatriotes n’ayant honoré la victoire d’aucun monument public , il en fut fi indigne qu’-ilfitdes imprécations contre tous ceux qui difputeroient le prix apres lui, & l’on prétend qu’un dieul’exaucea. Les Achéens s’enapperçurent enfin, lorfque furpris de ce qu’aucun d’eux n’étoit jamais couronne aux jeux Olympiques, ils envoyèrent confulter l’oracle de Delphes pour en apprendre la raifon. Alors ils firent ériger une ftatuë à Œbotas dans Olympie, & lui décernèrent plufieurs autres marques d’honneur. Incontinent après, Softratc de Pellene fut proclaf i J Lis Gtlutts qui habitent Peffiw«»rr. Ces Galates croient un relie de ces Gaulois qui avoient échappe aux guerres malhcurcufcs qu’ils portèrent Tome. II.
en Grèce. Ce que dit ici Paulânias prouvc que ces Galates n avoient pas tous été convertis par Paul, & qu’une partic avoit conlcrvc in fupcrftitions. O
106 Pau sa ni as , Liv re VII. me vainqueur dans laclaflcde la jeunefle. Les Achéens qui veulent le fignaler aux jeux Olympiques oblèrvent encore aujourd’hui cette coutume, de commencer par honorer (Ebotas fur fon tombeau, Sc de couronner enliiite fa ftatuë lorfqu’ils font victorieux. A quarante ftades au delà de Dvme eft l’embouchure du Ch a f . XVIII. Pirus. Olenc ville d’Achaïe fut autrefois bâtie fur les bords de ce fleuve. Les poètes Grecs qui ont écrit la vie d’Hercule en vers n’ont pas été peu embaraflèz à rechercher [ 1 ] qui étoit ceDcxamene roi d’Olene qui reçut Hercule chez lui, & quels étoient les prefens dont il accompagna cet aéte d’hofpitaiité. Ce qui eft de certain , c’eft qu’Hermcfianax dans une élegie fur le centaure Eurytion témoigne qu’Olene n’étoit au commencement qu’une bicoque, & l’on allure que dans la fuite lès habitans à caufe de fa petitefle furent obligez de l’abandonner pour fe retirer à Pires & à Eurytées. Du Pirus à Patraon compte environ quatre-vingtftades. Le Glaucus a fon embouchure auprès. Suivant les hiftoriens qui ont traite des antiquitez de la ville de Patra , Eumelus originaire du pays fut le premier qui s’y fit un établiflement confidcrable ;il régna meme fur le peu d'habitans qui s’y trouvèrent. Triptoleme venu d’Attique lui apprit à femer du bled & à bâtir des villes. La première qu’il bâtit fut appellée Aroé du nom même que les Grecs donnent à la culture des terres. Anthéas fils d’Eumelus pendant que Triptoleme dormoit s’avilàd’atteler Ses dragons à fon char, & de courir le pays femant du bled. Mais le jeune homme tomba malheureufement & fe tua. Eumelus & Triptoleme pour honorer là mémoire bâtirent à frais communs une ville qu’ils nommèrent Anthée ; bicn-tôt après ils en fondèrent une troifiéme entre Aroé & Anthée, & cette derniere àcaufe de la fituation [ 1 ] fut nommée Meflatis. Quant à ce que ceux de Patra racontent de Bachus,q^ui fut élevé, difcnt-ils, dans la ville de Meflatis, & qui par les embûches des dieux [ 3 ] Pans courut un danger manifefte, je ne m’amulè ['1 Awt et Déxamene , é-r. dans le texte grec eft écrit par un petit J Amafée & les autres interprêtes y ont etc trompez ayant pris ce mot pour le participe du verbe Sîxw, quoique ce foit un nom propre , & le noni d’un roi d’Olene dont il eft parlé
dans Hygin & dans Apollodore. Palmerlus. [ 1 ] Meffatis, du mot grec médius, comme qui diroit, une ville qui eft entre deux autres villes, [5] Des dieux Pans. Il y avoit plu/leurs Pans, le plus ancien Pan étoit
V O r A C F, DE I? A C H A ï E. J07 point à les contredire, & je les laiflè exalter la gloire de leur ville comme il leur plaît. Dans la fuite des temps les Achéens ayant conquis le pays fur les Ioniens , Patréiis fils de Prcugcne, & petit-fils d’Agénor, fit défenfe aux Achéens d’habiter Anthéc ni Mcilàtisjil agrandit Aroé, l’entoura d’un nouveau mur, & voulut que de fon nom elle fût appelléc Patra. Agénor pere de Prcugenc ctoit fils d’Aréîis & petit-fils d’Ampyx, qui eut Pélias pour pere. Pélias naquit d’Eginetc, Egincte deDaritus, Datitus [i] d’Argalus, Ar^alus d’Amyclas, & Amyclas de Lacédémon > tels furent les ancêtres de Patréiis. Après un long efpace de tems ceux de Patra , fculs entre les Achéens & de leur propre mouvement, s’embarquèrent pour aller fecourir leurs anciens amis les Etoliens , qui ctoient en guerre avec les Gaulois. Ils remportèrent d’abord quelque avantage ; mais enfuite ils furent entièrement défaits & réduits à la dernierc miferc. C’eft pourquoi ceux qui regagnèrent leur pays, au lieu de rentrer dans Patra, fe dilperférent pour la plupart dans la campagne afin de gagner leur vie, ou allèrent habiter les petites villes des environs , comme Anthée, Mefl'atis , Boline, Argyre & Arbas. Dans la fuite Augufte, foit parccquc Patra lui parut être un fort bon moiiillage , foie pour quelqu’autre raifon, voulut que toute cette multitude retournât en fon ancienne demeure > il détruifit même une petite ville d’Achaïe nommée Rhypes, & en tranfplanta les habitans à Patra. Enfin il prit cette ville tellement en aftedion, que ce fut la feule de toute l’Achaïe qu’il laiilà jouir de fa liberté, & il la diftingua toujours [2] comme une colonie du peuple Romain. Dans la citadelle de Patra il y a un temple de Diane Laphria ; ce furnom eft étranger & la ftatuë de la décile eft auflî étrangère. Car Augufte ayant dépeuplé Calydon & toute l’Etolic pour en transférer les habitans à Nicopolis qu’il avoit bâtie fous le promontoire d’Adium, il orna l'Egyptien que l'on mettoit dans le nombre des huit dieux principaux. Le l’an des Grecsétoit fils de Mercure & de Pénélope. Voyez Hérod. Liv. 1. les Pans confidercz comme divinitez champêtres ctoient en grand nombre, de meme que les Sylvains, les Faunes & les Egipans. [ 1 ] Dantiuifj4r^/tlns. Le texte porte Harp.dxs ; mais c’eft une faute de Jtmt 11.
copifte. 11 faut lire Ardelm , comme Mcurlîus l'a remarqué, & comme Paulânias nous l'apprend lui-même au clu 1. de les Laconiques. [a] Comme une Colonie dn peuple Romam. Cela le trouve confinné par des médailles frappées à Patra. & qui ont ces mots pour légende, Colonu jtotgujla Ârot Piurenfit.
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io8 P a u s a n i a s, Liv re VII. cette ville d’une infinité de ftatucs qu’il avoit enlevées aux Etoliens & aux Acarnaniens ; en même temps il donna à ceux de Patra une partie des dépouilles de Calydon, & nommément la ftatuëde Diane Laphria, que ces peuples gardent encore précieufement dans leur citadelle. Quant au furnom de la déefle, quelques-uns le tirent du nom d’un Phocéen; oar ils prétendent que ce fut Laphrius fils de [i] Delphus & petit-fils de Caftalius, qui confacra à Diane cet ancien monument ; mais d’autres veulent que Diane ait été furnommée Laphria, du mot grec e/aphros, qui fignifiedoux ,lcger, pareeque la colere qu’elle avoit fait lenrir à Oenéüs s’appaifa avec le temps, & que les Calydoniens lui devinrent moins odieux. Quoi<^u’il-en foit, cette ftatuë eft d’or & d’yvoirc , & reprélènte la deefle en habit de chafle ; c’eft un ouvrage de deux fameux ftatuaircs de Naupacte,Menechmus& Soldas, que l’on ne croit guéres moins anciens que Canachus de Sicyone & que Callon de l’île d’Egine. Les habitans de Patra célèbrent tous les ans une fête en l’honneur de Diane ; & ils obfervent religieufement les cérémonies qu’ils ont reçues de leurs peres. Ils arrangent en rond tout autour de l’autel des pièces de bois verd de la longueur de feize coudées, & au milieu de ce circuit ils mettent une pareille quantité de bois fec.La veille .de la fête ils apportent de la terre molle, dont ils font des gradins afin de pouvoir monter à l’autel. Enfuite la cérémonie commence par une procefiîon où l’on porte la ftatuë de la déefle avec toute la pompe imaginable ; une vierge qui exerce le facerdoce paroît la derniere, portée fur un char attelé de deux cerfs. Le lendemain on prépare le facrifice , & tous y aflîftent avec autant de dévotion que d’allégrefle. Entre la baluftrade & l’autel il y a un grand efpace où l’on jette toute forte d’animaux tout en vie, premièrement des oifeaux bons à manger; en fécond lieu des victimes plus confidérables , comme des fangliers, des cerfs , des chevreuils, des louveteaux , des our» féaux , même des loups & des ours ; troiliémement dçs fruits de toute efpece ; enfuite on met le fou au bûcher. Alors ces animaux qui fentent la chaleur delà flamme deviennent furieux, ainfi que j’en ai été témoin ; quelques-uns même s’élancent par deflus la baluftrade & cherchent à s’échapper ; mais on les reprend & on les ramené à l’autel ; ce qu*il y a de particu»
[t] Fils de Delphus & petit-fils de confirmée par cc que l'auteur rapporte Ctfialius. Il faut lire avec Sylburg au fixicnic chap. daPhociqucs. AMfîu, t îi K»r«A/«v, Cette leçon eft
Vo y a g e de l ’Acha ïf . 109 lier, c’eft qu’au rapport de ces peuples il n’en arrive point d'accident , & que jamais perfonne n’a etc blefle en cette occafion. Entre le temple de Diane Laphria & l'autel dont je viens de —— parler on voit le tombeau d’Eurypyle. Je dirai qui ctoit Eury- £££" pylc &. par quclje avanturc il vint à Patra, mais auparavant il eft bon d’expofer en quel état le trouvoient les habitans du pays lorsqu’il y arriva. Les Ioniens croient encore maîtres d’Aroc , d’Anthée, & de Menatis ; ces trois villes pofledoient en commun un certain canton avec un temple confâcré à Diane, & par cette raifon la deefle ctoit furnommée [ 1 ] Triclaria. Là ces peuples célébroicnt tous les ans une fête en l’honneur de Diane, & là nuit qui précédoit cette fête fe paftoit en dévotion. La prêtrefle de Diane ctoit toujours une vierge , qui étoit obligée de garder la chaftetc jufqu’à ce qu’elle fe mariât, & pour lors le facerdoce paflbit à une autre. Or il arriva qu’une jeune fille d’une grande beauté , nommée Cometho, étant revêtue du facerdoce , Melanippus le jeune homme de fon temps le mieux fait & le plus accompli devint amoureux d’elle. Voyant qu’il en étoit aimé réciproquement, il la demanda en mariage à fon pere. Le naturel des vieillards eft de s’oppofer toujours à ce que fouhaitent les jeunes gens, & d’être fur-tout fort peu touchez de leurs amours. Par cette raifon Mclanippus ne put obtenir de réponfe favorable ni des parens de la fil le, ni des fiens propres. On vit en cette occafion comme en bien d’autres que quand une fois l’amour nous poflede, toutes les loix divines &humaines-ne nous font plus de rien. Melanippus & Cometho lâtisfirent leur paflîon dans le temple même de Diane, & ce fàint lieu alloit être pour eux comme un lit nuptial, fi la déefle n’avoit bien-tôt donné des marques terribles de fa colere 5 car la profanation de fon temple fut fuivie d’une fterilité générale, en forte que la terre ne produifoit aucun fruit -, & enfuitc de maladies populaires qui emportoient une infinité de monde. Ces peuples ayant eu recours à l’oracle de Delphes, la Pythie leur apprit que l’impicté de Melanippus & de Cometho étoit la eau le de tous leurs maux, & que le foui moyen d’appaifor la déelfe étoit de lui làcrifierà l’avenir tous les ans un jeune garçon & une jeune fille qui ex[1] Etoit furnomvie'eTriclaria , de dans le territoire de trois villes dont »/'«, ter, 8c de fors, ha redirai, l’auteur a parle, pareeque cette déefle ctoit honorée O iij
I JO ccllaflent en beauté fur tous les autres. De ce barbare facrL fice le fleuve qui paflè auprès du temple de Diane Triclaria fut nomme [ i ] Amilichus, car jufqucs-là il étoit demeuré fans nom. Ainfi pour le crime de ces deux amans on voyoit périr de jeunes filles & de jeunes hommes qui en étoient très - inno. cens j leur fort & celui de leurs proches étoit bien cruel, tan. dis que Melanippus & Comctho- les fculs coupables, pa. roiflbient moins malheureux; car du moins avoient-ils conten- s té leurs defirs , & les amans fe trouvent heureux de pouvoir fe Satisfaire même aux dépens de leur vie. Voici maintenant comme on raconte que ccSTa cette barba- 1
rc coutume de facrifier des hommes à Diane Triclaria. Les habitans d’Aroé en confultant l’oracle d’Apollon avoient appris qu’un prince étranger leur apporteroit un jour une divini- I té étrangère, & qu’auffi-tôt on cefleroit de repandre le fang humain a l’autel de Diane. Après la prife deTroye,dans le partage qui fut fait du butin, il échut à Eurypyle fils d’Evé- I mon un coffre où l’on avoit renfermé une ftatuc de Bachus faite à ce que l’on croyoit par Vulcain , & dont Jupiter avoit fait prêtent à Dardanus. Les uns difent qu’Enée prit la fuite fi précipitamment qu’il laifla ce coffre, & d’autres afliirent que Cairandre le cacha exprès , fçaehant bien que quelque Grec l’emportcroit & qu’il s’en trouveroit mai. En effet Eurypyle ne l’eut pas plutôt ouvert qu’à la vûc du Simulacre de Bachus, fon eiprit s’aliéna de forte que la raifon ne lui revenoit que f>ar intervalles. Dans cet état, au lieu de faire voile en Thelfaie, il prit la route de Cirrha par le golfe de ce nom , & alla droit à Delphes pour fçavoir de l’oracle par quel moyen il Fourroit guérir d’une maladie fi facheufe. La réponfe fur qu’à endroit où il trouveroit des homihes occupez d’un Sacrifice qui lui paroîtroit étrange , il eut à dépofer le coffre fatal qu’il avoit enlevé , & à y fixer fa demeure. Les vents ayant porté fa flotte jufques dans la rade d’Aroé, il y débarqua , & en mettant pied à terre il vit un jeune homme & une jeune fille que l’on conduifoit à l’autel de Diane. Le feul appareil lui fit juger que c’étoient deux viftimes que l’on al loir immoler. Les habitans de leur côté voyant un prince qu’ils n’a[ i ] Fut nommé jhmliehui, de *<*<, ^mihchui, infwii > tditfui > defart* met > du miel, avec un alpha privatif. Ht cr odieux.
voi été jug' qui plifl d’.ct chai &n ture fils c pagr coffr ces c igno; noifli avoit noifli l’hon ment Le Efym la vili niftre qui la ftatuc enfan ronne l'on ij ment vent d Scs’en Da: pelle c d’or & temple point < Dindy (»]£ ,’e»ar bt ce nom à
Vo y a g e d e l ’Ach aï e . Iff voient jamais vû fe fouvinrenc de la prédiélion qui leur avoir étc faite , & lorfqu’ils appcrçurent un grand coffre , ils jugèrent qu'il pouvoir bien renfermer cette divinité étrangère qui devoir mettre fin à leurs maux ; c’étoit en effet l’accompliffement de l’oracle. Eurypylc recouvra fon bon fens, on ccfla d’egorger des hommes à l'autel de la décile , & le fleuve changeant de nom fuivant l’éVenemenc s’appella Milichus , & non plus Amilichus. Quelques auteursattribuent cette avanturc non à Eurypyle leTheflalicn , mais à un autre Eurypylc fils de Déxamene, qui fur roi d’Olcne, & qui ayant accompagné Hercule dans lôn expédition de Troye reçut de lui ce coffre pour préfent ; durefteils adoptent l’hiftoire avec toutes ces circonftances. Pour moi j’ai peine à croire qu’Hercule pût ignorer ce qu’il y avoit dans ce coffre , & qu’en ayant connoiffance il eût fait un fi funefte préfent à un prince à qui il avoit obligation. Quoiqu’il en foit , ceux de Patra ne connoiffent point d’autre Eurypyle que le fils d'Evémon, & ils l’honorent encore tous les ans fur fon tombeau immédiatement apres la fête de Bachus. Le dieu que l’on garde dans ce coffre eft furnommé [ r ] Cha p . Efymncte. Le peuple choific parmi les plus honnêtes gens de XX. la ville neuf hommes & autant de femmes pour être les Miniftres de fon culte. Sa fête fe célébré tous les ans, & la nuit qui la précédé le prêtre du dieu apporte ce coffre & en tire la ftatuë. Voici la cérémonie qui lé pratique enfuite 5 tous les enfans du pays fe rendent fur le bord du fleuve Milichus couronnez d’cpics de bled, & dans l’appareil de ces victimes que l’on immoloit à Diane ; mais aujourd’hui ils dépofent feulement leurs couronnes aux pieds de la déeffe , enfuite ils fe lavent dans l’eau du fleuve, reprennent des couronnes de lierre, & s’en vont au temple de Bachus Efymnete. Dans l’enceinte du temple de Diane Laphria il y a une chapelle de Minerve furnommée [ i] Panachéïs, dont la ftatuë eft d’or & d’yvoire. En defeendant à la ville baffe on trouve le temple de Dindymene où Attis eft honoré , quoiqu’il n’ait point de ftatuë ; du moins il n’en paroît aucune. Pour la déeffe Dindymene, fa ftatuë eft de marbre. Dans la place publique [ ' 1 F.fjmnett. Cgnific un û fthruc le reprefentoit ainfi. homme rohufl:. On avoit donne [x] Suntmmée P^uucbei , c’cft-i« nom à Bachus parccqu apparemment dire, ptotedricc de tu.u les Achéens.
ii s Pau sa ni as , Liv re VII. on voit un temple de Jupiter Olympien j le dieu eft fur un tronc, ayant Minerve à cote de lui. Près de ce temple eft celui de Junon. Apollon a aufli le fien j le dieu eft reprclênté nud à l'exception des pieds qui font chauffez, & dont il tient l'un fur le crâne d’une génifl’e, pour marquer que cet animal lui croit agréable comme nous le témoigne Alcce dans une hymne qu’il a faite fur Mercure , & où il raconte comment [ i] Mercure dérobades vaches à Apollon. Mais avant Alcce Homère nous avoit appris qu’Apollon fur l'efpoir d’une certaine récompenfc voulut bien garder les troupeaux du roi Lao-. medon 5 car voici les paroles que le poète met dans la bouche-1 de Neptune.
De la fuperbe Troye, architeéle nouveau, Prenant moi-même en main l’cquicrre & le cordeau , Je bâtiflois les murs, j'élevois les défenfes. Apollon cependant de plaifirs & de danfes Follement occupé, conduifoit des troupeaux. Il y a bien de l’apparence que l’ouvrier avoit en vue ces témoignages des poctes, lorfqu’il a reprefenté ainfi Apollon tenant un pied fur le crâne d’une géniflè. Vous verrez encore dans la place publique une ftatuë de Minerve, qui eft fans abri. Tout devant eft le tombeau de Patrcüs. Le lieu deftiné à la mufique tient à la place ; on y voit une ftatuë d’Apollon d’une Frande beauté, & qui fut faite des dépouilles remportées fur) ennemi, après que ceux de Patra, feuls entre les Achéens, eurent marche au fècours des Etoliens, qui croient attaquez par les Gaulois. Cette efpece de falon deftiné à la mufique eft le plus riche & le plus beau qu’il y ait dans toute la Grece, après celui d'Athènes qu’Herodès Atticus a fait conftruire [a] en l’honneur de fa femme & qui furpaflè de beaucoup tous les autres en grandeur & en magnificence. Je n’en ai rien dit dans ma defeription de l’Attique pareeque ce fiiperbe ouvrage n’etoit pas encore achevé. En fortant de la place par le côte où eft le [ i ] Comment Mercure derelut dei và ebe> .< Apollon. C’eft donc cette hymne d’Alcéc qu'Horace a imité lorfqu’il dit dans Ion premier Livre, ode i Or.
ïredclum mnoim >p>urum annti
Voce dhm terret. viJuui phoretni j R’Jil Jtfl'.o. [a] En rbonneur de fn femme. Elit s'appelloit Regilla ; il en cil parle daS le Démemix de Lucien. temple
Vo y a g e d ê l ’ A c h a ï r. nj temple d’Apollon vous trouvez une porte de la ville, & fur cette porte des ftatucs dorées qui reprefentent Patréüs, Prcugenc & Athérion. Vis-à-vis de la place & du meme côte , vous avez le temple de Diane Limnatis , avec un grand efpacc confacré à cette déefle. On dit que les Dorions s’étant rendus maîtres d’Argos & de Lacédémone , Prcugenc fut averri enfonge d’enlever de Sparte la ftatuc de Diane Limnatis, ôc qu’il en vint à bout par le moyen d’un efclave dont il avoir éprouvé la fidélité. On garde cette ftatuë à Méfoa, parce que ce fut-là que Prcugene jugea à propos de la dépofer. Mais tous les ans le jour de la fête de Diane un des Miniftrcs de la déefle a foin d’apporter fa ftatuë à Patra , & de la remporter enfuite. Sur le terrain qui eft conlâcré à Diane il y a plufieurs chapelles où l’on va par deflous une galerie ; dans l’une on voit une ftatuëd’Efculapequieftde marbre, à l’exception de l’habit; dans une autre on voit une Minerve d’or & d’vvoire. Devant cette chapelle de Minerve eft la fépulture de Prcugene , où l’on rend tous les ans des honneurs à ce héros dans -le temps de la fete de Diane Limnatis. Près du théâtre font deux autres chapelles, dédiées l'une à Néméfis, l’autre à Venus avec des ftatuës de marbre blanc plus grandes que nature. ______ Dans le meme quartier vous verrez encore le temple de Chai -, Bacchus, furnommé Calydonien, parce que la ftatuë du dieu x x *• a été apo:téc de Calydon. Du temps que cette ville fubfiftoir, entre les prêtres de Bacchus il y en avoit un appellé Coréfus , que l’amour rendit le plus malheureux de tous les hommes. 11 aimoit une jeune fille nommée Callirhoé : mais plus fa paflîon augmentait pour elle, plus il en étoit rebuté. Apres avoir mis en œuvre tour ce que l’amour fuggere aux amans , foins , prières , fupplications , voyant que tout étoit inutile , enfin il eut recours à Bacchus , & embraflànt fa ftatuë il le pria de lui être favorable. Le dieu exauça fon miniftre : auflî-tôt les Calydoniens furent frappez d’une efpece d’yvrcfle qui les metroit hors d’eux-mêmes, & qui en faifoit mourir plufieurs. Ils envoyèrent confulter l’oracle de Dodone ; car en ce temps-là tous les peuples de cette contrée, je veux dire les Etoliens, leurs voifins les Acarnaniens,&les Epirotes avoientgrande foi aux réponfesqui fortoient du creux d’un certain chêne, ou que rendoient quelques colombes de la forêt de Dodone. L’oracle confulté répondit que le malheur des Calydoniens Terne U. * P
ÏT4 Pau sa nt as ,Liv re VTI. venoit de la colcre de Bacchus, & que pour la faire cefler il Falloir que Coréfus immolât à fon autel Callirhoc , ou quelqu'un qui voudrait mourir pour elle. Cette jeune perfonne n’ayant trouvé ni parent, ni ami qui l'aimât allez pour vouloir lui conferver la vie aux dépens de la fienne propre, fc voyoit condamnée à mourir. Déjà on la conduifoit à l’autel, & tout étoit prêt pour la facrifier ; Coréfus attendoit de pied ferme fa viétime. Mais il ne la vit pas plutôt, qu’oubliant fon rclfen-. timent & n'écoutant plus que fon amour, il s’immola lui-meme & mourut pour elle , lailfant aux hommes un exemple mémorable de l’amour le plus confiant & le plus infortuné que l’on eût encore vû parmi eux. Callirhoéau dcfefpoirde la mort de Corcfus, & honteufe d’avoir fi mal payé tant d’amour , alla fe tuer fur le bord d'une fontaine qui n’eft pas loin du port de Calydon J & que l’on appelle encore aujourd’hui la fontaine Callirhoé. | Je ne dois pas oublier qu’à Patra près du théâtre il y a un lieu facré qui appartenoit autrefois à une femme de la ville, & où l’on garde à prêtent plufieurs fiatuês de Bacchus, qui tirent leurs noms des différentes villes d’Achaïe. Ainfi vous y voyez un Bacchus Metratéüs, un Bacchus Anthéüs, un Bacchus Aroëus ; & le jour de la fête du dieu on porte toutes ces fiatuês.’ dans le temple de Bacchus Efymnete, qui eft à l’extrémité de la ville baffe fur le bord de la mer, & à la droite du chemin pat où l’on vient de la place. Au fortir de ce temple vous en trou-. vcz un autre dédie à la déeflc [ i ] Salus qui a une ftatuc de marbre. On croit que ce fut Eurypyle qui bâtit ce dernier, lorfqu’il eut recouvre fon bon fens. Le temple de Neptune eft tout contre le port 5 la ftatuë du dieu eft de marbre & toute droite. Outre les divers furnoms que les poètes donnent à Neptune fans autre vûë que de rendre leurs vers plus harmo* nieux & plus beaux , il en a encore plufieurs autres tirez de la dénomination même de chaque pays où il eft honoré. Mais oa le furnomme plus généralement [a] Pelagéiis, Afphaliéüs , & Hippius. Quant à cette dernicre appellation , quoique l'on [1 ] Aladeefe Salue, c’cft-à-dire, à la déclic qui rend l'cfprit & le corps tains. L'cxprcflion grecque eft ■■'«<> que les Romains rèndoicnt par lestermes de la de'effe Salue. Pour me faire entendre il m’a fallu emprunter le tçnpc
Latin, quoiqu’impropredans unautoC Grec, [ a J Pe'laee'ue, Afphaheue, Pelaent, de , mare, U mer, dieu de U mer. Afpbaheui de r»«*«, fada , p 'remfe Affbaheue pat un alpha piiv» tiflignifie , y»/ eft ferme tS fiable.
Vo y a g e de l ’Ach a ïe . t i y en puiflè rendre plus d’une raifon , je la crois particuliérement fondée fur ce que Neptune eft le premier [ i ] qui a trouvé l’art de dompter un cheval. C’eftpourquoi Homère, dans la defcription d’une courfe de chevaux, nous repréfente Ménélas exigeantde fon adverfaireque, la main fur lès chevaux, il jure par Ncptunequ’il n’aufc d’aucune fupercherie pour embaraflèr fon char. Et Pamphus qui a fait pour les Athéniens des hymnes très-anciennes appelle Neptune, le dieu qui a donné aux hommes des chevaux & des navires. Je fuis donc perfuadé que c’eft par cette raifon que Neptune eft furnommé Hippius, comme qui diroit, le Cavalier. Près du temple de ce dieu Venus a le Een où l’on voit entr'autres une ftatuc delà déefle, qui vingtcinq ou trente ans avant mon voyage fut trouvée dans la mer par des pêcheurs. Mars & Apollon font en bronze immédiatement devant le port, & fur le port même on voit un temple de Venus avec une ftatuc dont le vifage,les pieds & les mains font de marbre, & le refte eft de bois. Il y a fur le bord de la mer un bois où l’on s’exerce à la courfe, & qui durant l’été fournit des promenades délicieufes; ce bois eft orné de deux temples confacrez à Apollon & à Venus, où ces deux divinités font en marbre. Le temple de Cerès n’en eft pas loin. Cerès & Proferpinc y font debout , mais la Terre [i] eft affife. Devant ce temple il y a une fontaine qui du côté du templemême eft fermée par un mur de pierres féches ; en dehors on a pratiqué un chemin qui y delcend. On prétend que cette fontaine rend des oracles qui ne trompent jamais ; elle eft confùltée non fur toutes fortes d’affaires, mais feulement fur l’état des malades. On attache un miroir au bout d’une ficelle , & on le tient fufpendu au-deffus de la fontaine,en forte 3u’il n’y ait que l’extrémité qui touche à l’eau. Enfuite on fait es prières à la déefle, on brûle des parfums en fon honneur, & auflî-tôt en regardant dans le miroir on voit fi le malade reviendra en fânté ou s’il mourra j cette efpece de divination ne s’étend pas plus loin. Mais à Cyanéc en Lycie il y a un •oracle d’Apollon Thyrxéiis qui eft plus univerfel ; car en re[ i ] Le premier gui a trouvé fart de dompter un cheval. C’cllpourquoi Virgile dit dans le premier Livre de fes Gcorgiques. Tnjue i. eut frima frtmmem
Fndit ejuum , n-Ajae ttllm ftratjja tri-
[îlLa Terre eft affile. Ils f.iifoient de la Terre une divinité , que les Romains appelloient b.déeflc Telliu. Pi)
n6 Pau sa ni as , Liv re VII. gardant dans une fontaine confàcrcc à ce dieu on y voie reprélcnté tout ce que l’on a envie de fçavoir. Vous verrez encore à Patra près du meme bois deux temples de Sérapis j dans l’un eft le tombeau d’Egyptus fils de Belus. Car ces peuples prétendent qu’Egyptus ïè réfugia à Aroé , inconfolable de la mort de fes fils & ne pouvant plus fouffiir le féjour, ni meme le nom d’Argos, où il avoit tout à craindre de Danaiis. .Enfin Efculape a aufli fon temple dans la ville un peu au-deffiisde la citadelle & près de la porte par où l’on fort pour aller à Meflatis. Il y a deux fois plus de femmes que d’hommes à Patra , Scies femmes y font plus enclines à l’amour qu’en aucun lieu du monde. La plûpart gagnent leur vie à faire du raifeau , & d’autres étoffés avec cette efpece de foye que j’ai dit qui croît en Elide. Cha p Phares eft une autre ville d’Achaïe qu’Augufte a réunie au XXII. domaine de Patra. On compte de l’une à l’autre cent cinquante ftades, & de la mer au Continent on en compte environ foixantefic dix. Le fleuve Piérus pafle fort près des murs de Phares ; c’eft le même à ce que je crois, qui baigne les ruines d’Olene , 8c qui eft appellé Pirus du côté de la mer. On voit fur ces rives comme une forêt de Platanes -, ces arbres font fi vieux que vous les trouvez creux pour la plûpart, & ils font en même temps d’une fi prodigieule grofleur que plufieurs perfonnes y peuvent manger & dormir comme dans un antre. La place publique de Phares eft bâtie à l’antique & fon circuit eft fort grand. Au milieu vous voyez un Mercure de marbre, qui a une grande barbe, c’eft une ftatuë de médiocre grandeur, de figure quarrée , qui eft debout à terre fans piedeftal. L’infcription porte que cette ftatuë a été pofée-là par Simylus Meflcnien , & que c’eft Mercure Agoréüs ou le dieu du marché. On dit que ce dieu rcnd-là des oracles. Immédiatement devant fa ftatuë il y a une Vefta qui eft aufli de marbre. La déellè eft environnée de lampes de bronze attachées les unes aux autres 8c foudées avec du plomb. Celui qui veut confulter l’oracle fait premièrement fa priere à Vefta , il l’cnccnfe , il verfe de. l’huile dans toutes les lampes & les allume ; puis s’avançant vers l’autel il met dans la main droite de la ftatuë une petite pièce de cuivre , c’eft la monnoye du pays ; enfuite il s’approchedudieu ,& lui fait à l’oreille telle queftion qu’il lui plaît. Après toutes ces cérémonies il fort de la place en le bouchant
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les oreilles avec les mains ; dès qu’il eft dehors il écoute les paflans, Se la première parole qu’il entend lui tient lieu d’oracle. La meme choie le pratique chez les Egyptiens dans le temple d’Apis. Une autrecuriofité delà ville de Phares, c’eft un vivier que l’on nomme hama Se qui eft confacrc à Mercure avec tous les poiffons qui font dedans ; e’cftpourquoi on ne le pêche jamais. Près de la ftatuc du dieu il y a une trentaine de greffes pierres quarrées, dont chacune eft honorée par les habitans fous le nom de quelque divinité ; ce qui n’eft pas fort furprenant ; car anciennement les Grecs rendoient [ i ] à des pierres toutes brutes les mêmes honneurs qu’ils ont rendus depuis aux ftatuës des dieux. A quinze ftades de la ville les Dioïcures ont un bois facrc tout plante de lauriers ; on n’y voit ni temple,ni ftatucs ; mais fi l’on en croit les habitans il y a eu autrefois dans ce lieu nombre de ftatucs qui ont ététranfportées à Rome ; préfentement il n’y refte qu’un autel qui eft bâti de très-belles pierres. Au refte je n’ai pu fçavoir fi c’eft Pharès fils de Philodamie & petit-fils de Danaüs qui a bâti la ville de Phares, ou fi c’en eft un autre. Tritia [i] autre ville d’Achaïe en terre fermeeft encore de la dépendance de Patra ; Augufte l’a voulu ainfi. De Phares à Tritia il n’y a gueres que fix-vingt ftades. Avant que d’entrer dans la ville on voit un magnifique tombeau de marbre blanc, plus précieux encore par les peintures de N icias, que par les ouvrages de fculpture dont il eft orné. Une jeune perfonne d’une grande beauté eft reprefentée aflîfc dans une chaifed’yvoire ; à côté d’elle eft une de fes femmes qui lui tient une efpece de parafol fur la tête j de l’autre côté c’eft un jeune garçon qui n’a point encore de barbe -, il eft vêtu d’une tunique & d’un manteau de pourpre par-deffus; près de lui eft un efclave qui d’une main tient des javelots , & de l’autre des chiens de chaffe qu’il mené en laiffe. On ne put pas me dire les noms de ces figures, mais je compris fans peine que c’ctoit le tombeau d’un mari & d’une femme. Quant à la ville de Tritia, les uns lui donnent pour fondateur Cclbidas originaire de
[ i ] Rendaient i des pierres tentes brutes , dre. L'auteur a raifon de dire que cela n’eft pas fort furprenant. Les Grecs n'avoient pas encore l'art de tailler ces
pierres, ni d'en faire des ftatucs. [a] Tritm. Polybe ,Strabon&Stephanus difent Tnter, & c’eft apparemment avili qu'il faut lire. P iij
ii 8 Pau sa ni as , L i v r e VII. Cumcs [ i ] en Opique. D’autres difent que Tritia fille [1] du fleuve Triton apres avoir été prêtrefle de Minerve fut aimée du dieu Mars, & que de ce commerce naquit Mélanippus qui bâtit une ville, Se du nom de fa mere l’appella Tritia. Quoi3u’il en foit vous verrez dans cette ville un temple que les gens u pays nomment le temple des plus grands dieux ; leurs ftatuës ne font que de terre ; on célébré leur fête tous les ans avec toutes les mêmes cérémonies que les Grecs ont coutume de pratiquer à la fête de Bachus. Minerve y a auflî un temple avec une ftatuë de marbre ; mais cette ftatuë eft d’un goût moderne j les habitans prétendent qu’anciennement il y en avoit une autre quia été portée à Rome. Ces peuples obfervent rcligieuièment de facriher tous les ans au dieu Mars & à Tritia. Voilà toutes les villes d’Achaïe que l’on trouve en terre ferme Si vous allez de Patra à Egium par mer, à la hauteur de cinquante ftades vous trouverez le cap Rhion. Quinze ftades au de-là c’eft le port Panorme, & quinze autres ftades plus loin c’eft ce que l’on appelle les murs de Minerve. De ces murs à Erinée qui eft un port de mer on compte quatre-vingt-dix ftades , & de ce port à Egium on en compte foixante ; par terre le chemin eft plus court d’environ quarante ftades. A quelque diftance de Patra vous avez le fleuve Milichus & le temple de Diane Triclaria , où il n’eft refté aucune ftatuc ; ce templeeft fur le chemin à droite. Un peu plus loin c’eft un ruiflèau que l’on nomme Charadrus. On a remarqué que les animaux qui au printemps boivent de l’eau de ce ruiflèau engendrent fiour l’ordinaire des mâles. C’eftpourquoi ceux qui gardent es troupeaux ont foin de les faire boire ailleurs, excepté les vaches; pareeque le mâle de cette efpece eft plus propre pouf la culture des terres & pour les facrifices. Mais en toute autre elpece de bétail la femelle eft plus eftimée. -------Quand on a pafle le Charadrus on apperçoit quelques ruiCh a p . ngs de l’ancienne ville d’Argyre , & à main droice du grand XXIII. cheml-n on troUve une fontaine qui porte encore ce nom. Le
fleuve Sélimnus a fon embouchure auprès ; ce qui a donné lied [i] De Cumes en Opique. C’eft le pays que l’on a depuis appelle la Campanie. [ i ] Fille du fleuve Triton. Le texte dit Amplement, filledeTnton>&cl'on
ne Içait fi l’auteur entend un fleuve ou un Triton ; mais comme il y a eu plusieurs fleuves de ce nom, je me fuis détermine à faire cette Tritia fille du fleuve Triton.
Vo y a g e d e d ’Ach a ïe . 119 à un conte que font les gens du pays & que je vais rapporter. Selon eux Sclimnus fut autrefois un beau jeune berger qui plut tant à la nymphe Argyre, que tous les jours elle fortuit de la mer pour le venir trouver. Cette paflion ne dura pas long-temps j il fcmbloit à la nymphe que le berger devenoic moins beau , elle fe dégoûta de lui, & Sclimnus en fut fi touché qu’il mourut de déplaifir. Venus le métamorphofa en fleuve 5 mais tout fleuve qu’il étoit il aimoit encore Argyre, comme on dit qu’Alphéc, pour être devenu fleuve, ne cefla pas d’aimer Arethufe ; la décile ayant donc pitié de lui encore une fois lui fit perdre entièrement lefouvenirde la nymphe. Aufli croit-on dans le pays que les hommes & les femmes pour oublier leurs amours n’opt qu’à fe baigner dans le Sélimnus, ce qui en rendroit l’eaud’un prix ineftimable, fi l'on pouvoir s’y fier. Le fleuve Bolinée eft à une médiocre diftance des ruines d’Argyre, & fur fa rive étoit autrefois la ville de Boline. On dit qu’une jeune fille de ce nom voyant Apollon amoureux d’elle fe jetta dans la mer pour cvirer'les pourfiiitcs, & que le dieu touché de fon malheur la rappella a la vie & la rendit immortelle. Vous trouvez enfuite un promontoire qui avance dans cette mer. C’eft-là, dit on , que Saturne jetta la faux avec laquelle il avoit mutilé le Ciel fon pere, c’eftpourquoion a donne le nom [ 1] de Drepanum à ce promontoire. Un peu au-deflus du grand chemin vous verrez les ruines de Rhypes, & vous n’aurez pas fait trente ftades que vous ferez à Egium } ce pays eft arrolé de deux fleuves , le Phoenix & le Meganite qui tous deux vont tomber dans la mer au-deflous d’Egium. Près de la ville on voit un portique bâti par Straton , fameux athlète qui en un même jour remporta le prix du pancrace & de la lutte à Olympie ; on bâtit ce portique afin que ce fût pour lui un lieu d’exercice. Entre les diveriès curiofitez de la ville d’Egium il y a premièrement un vieux temple de Lucine ; la déeflè eft couverte d’un voile fort fin depuis la tête juC qu’aux pieds. Sa ftatuë eft de bois à la refèrve du viïàge , des mains & des pieds, qui font de ce beau marbre du mont Pentélique} elle a une main étendue , & de l’autre clic tient un flambeau , apparemment pouf lignifier ou que les douleurs de l’enfantement font cuifantcs comme le feu, ou que c’eft la [ ’ ] Le ww de Drepnnum. Jfi'wr» en grec lignifie fx/.v, une faux.
no Pau sa ni as , Liv re VII. décile elle-même qui fait joiiir les enfans de la lumière du joui cette ftatuë eft un ouvrage de Damophon Meflcnien. Prci du temple de Lucine eft un lieu confâcré à Efculape, où vota voyez une ftatuë d’Hygéia & une autre d’Efculapemcmc ; des vers ïambes gravez fur le picdeftal vous apprennent que ces ftatuës font encore de la main de Damophon. le me fouvienj que dans ce temple j'eus une difpute avec un nomme de Si. don, qui prétendoit que les Phéniciens l’emportoient de beau, coup fur les Grecs dans la connoiflancc des chofes divines & humaines, & pour preuve de cela, difoit-jl, les Phéniciens font Efculape fils d’Apollon , mais ils fe gardent bien de lui donner pour mere une mortelle comme les Grecs, parccqu’ilfl fçavent qu’Efculape n’eft autre chofe [ i ] que la bonne tempe-j rature de l’air , principe de la fanté foit pour l’homme, loin pour les animaux. A l’égard d’Apollon qui eft le Soleil meme J il eft dit à bon droit le pere d’Efculape -, pareequ’en fourniilântj fa courfe tous les ans il réglé lesfâifôns,& donneà l’air cejufte; tempérament qui en fait la falubrité. Je lui répondois qu’il avoit raifon , mais que là-dcflus les Grecs penfoient tout com4
enfans. En fécond lieu vous verrez àEgium un temple de Minerve J & un boisconfacré à Junon. Minerve a deux ftatuës de mar-f bre blanc j pour la ftatuë de Junon , perlbnne ne la voit J qu'une femme qui exerce le facerdoce de la déeflè.Bachus a lùn temple près du théâtre ; il eft repréfenté fans barbe. Dans lt place publique il y a un temple & tout un canton dédiez à Jufi piter Sauveur 5 en entrant vous trouvez à gauche deux ftatuS de bronze -, l’une repréfente le dieu fans barbe, & celle-là m'g paru la plus ancienne. Si vous allez tout droit, vous trouvci une chapelle où il y a un Neptune,un Hercule, I ’‘ ' un Jupiter une Minerve de bronze j on appelle ces :s dieux, [i] les die [ ij N’eft autre chefe que U kettne température de l'air. Ce Sidomcn avoit une fort bonne manière d’expliquer les fables ; nuis les Grecs en Içavoient autant que lui. 11 eft certain que les Grecs
perfonnifioient plufieurs attributs de divinité , qu'ils en fâilôient autant dieux iûbaltcrncs ; c ctoit-ià le fond leur mythologie. [s] Ltt dieux Le texte ci* d'ArgOSf
Vo y a g e de l ’ A c h a ï e . j ij d’Argos, foie pareequ’ils ont etc fabriquez à Argos, comme le dilent les Argiens eux-mêmes , foit pareequ’ils ne font i Egium qu’à titre de dépôt comme les habitans le prétendent. Car ils racontent que les Argiens depoferentees divinitezehez eux , exigeant en même temps qu’ils leur fiflènt des lâcrifices tous les jours. Comme cela auroit etc d’une trop grande déf>enlê,ceux d’Egium s'avisèrent d’immoler plufieufs victimes à a fois, & d’en faire enfuite des repas publics 5 ainfi il n’y avoir rien de perdu & ces Sacrifices ne couraient pas beaucoup. Dans la Suite les Argiens redemandèrent leur dépôt ; ceux d’Egium dirent qu’ils étoient tout prêts à le rendre, mais qu’ils vouloient être payez de leurs frais ; la Somme qu’ils demandoient étant exorbitante , on aima mieux leur laiflêr les ftatuës. Prés _de 1^ place Apollon & Diane ont un temple en commun, & dans la place même Diane a le fien en particulier,où la deefle eft représentée tirant de l’arc. On y voit auflî le tombeau du héraut Talthybius, ce qui n’empêche pas que les Spartiates ne fe vantent de l’avoir chez eux lur une petite éminence ; l’une & l’autre ville lui rendent des honneurs funèbres tous les ans. Du côté de la mer il y a quatre temples confacrez, l’un à c 7ha / Venus, l’autre à Neptune, le troifiéme à Prolêrpine , & le XXIV. quatrième à Jupiter dit [i] Homagyrius 5 dans ce dernier Jupiter , Venus & Minerve ont des ftatucs. Le Surnom d’Homagyrius vient de ce qu’Agamemnon aflembla dans ce lieu-là les troupes dont il avoit beSoin pour lôn expédition deTroye ; & une des chofes qui ont fait le plus d’honneur à ce prince, c’eft qu’il prit fi bien Ses mefures, que l’armée qu’il mit alors fur pied lui Suffit pour prendre Troye & toutes les villes voifines, làns qu’il fût obligé de faire de nouvelles levées en Grece. Apres le temple de Jupiter Homagyrius eft celui deCerès Panacheenne. Sur le meme rivage de la mer vous verrez une lourcc abondante dont l’eau eft douce & fort bonne à boire. Près de-làeft le temple de la deefle Salus dont la ftatuë n’eft vûë que de fes prêtres ; dans les Sacrifices qu’ils font à la deefle ils obfervent entr’autres cérémonies de jetter dans la mer un morceau de cil altéré en cet endroit , le Surnom conduit allez naturellement. de ces dieux ne s’y trouve pas. Ama[11 jrw.dcs mots féc l’a Supplée en diSant , /trgivos grecs ,fmriter, enjemlte, A-’ «•/»>» nnnfiipnnt , ils les d^ellent tes divi- cowçre?» .j'jfieiHble, ou plutôt nités. d'/lijv , & le Sens de la phraSe y «ttus, nj/embltc. Tome II. Q.
ni Pa u sa n ia s , Livr e VII. pâte qu’ils cnvoycnc, difcnt ils , à Arcthufc en Sicile. On voit a Egium plufîeurs autres ftatué's de bronze, comme un Jupiter enf ant, & un jeune Hercule qui n’a point encore de barbe -, ce font des ouvrages d’Agcladas d’Argos. Tous les ans on nom. me à ces divinitez des prêtres qui ont foin de garder leurs ftatucs ciicz eux i autrefois ont élifôit le plus bel enfant de tout le pays pour prêtre de Jupiter , Sc quand il avoic atteint l’âge de puberté on lui donnoit un fuccelleur. Tel étoit l'ancien ufage de ces peuples. Les Etats généraux d’Achaïe fe tiennent encore aujourd’hui à Egium , comme le Confeil des Amphiftyons fe tenoit aux Thcrmopylesou à Delphes. En avançant plus loin vous trouvez le fleuve Sélinus, & à quarante ftades d’Egium eft le bourg d’Hélice fur le bord de la mer. C’étoit autrefois une ville où les Ioniens avoient un temple célébré dédié à Neptune Hcliconius. Ils difent que le culte de ce dieu s’eft perpétué chez eux , depuis que chaflèz par les Achéens ils fe retirèrent à Athènes, & qu’enfuite ils allèrent chercher fortune vers les côtes d’Afie. En effet aux environs de Milet, fur le chemin de la fontaine de Biblis tout devant la ville, on voit un autel de Neptune Hcliconius, & à Tcos on en voit un autre fermé par une baluftrade & d'un ouvrage exquis. Il eft meme parle dans Homère & d’Hélice & de Neptune Hèliconius. Apres un long efpace de temps il arriva que les Achéens qui habitoient Hélice manquant de parole à de pauvres fupplians qui s’étoient réfugiez dans le temple de Neptune, les égorgèrent -, la colere du dieu ne tarda pas à éclater fur eux par un tremblement de terre qui nonfeulcment renverfâ leurs maifons , mais annéantit leur ville au point qu’il n’en refta pas le moindre vertige. Pour l’ordinaire ces tremblcmens de terre qui boulleverfent de temps en temps certaines contrées font annoncez par des pronoftics qui les précédent, comme font des pluyes continuelles, ou de Ionf;ucs féchereffes, ou un dérèglement de faifons qui fait lêiidr e chaud en hiver, ou le difque du fbleil, qui tantôt s’obfcuç cit & tantôt paroît tout en feu, ou le deflechcment fubit des fontaines, ou des tourbillons de vent qui déracinent les plus gros arbres, ou des feux cclertes qui parcourent le vafte efp*cc des airs, laiflànt après eux une longue traînée de lumière, ou de nouveaux aftrcs qui paroiflènt tout-à-coup & nous rempliflcnt d'effroi , ou des vapeurs peftilenticllcs qui forcent du
VOYAGE DE t’ACHAÏE. nj fcin de la terre j tels font les fignes dont le ciel fe fort pour avertir les hommes. Quant aux tremblcmens mêmes, ceux qui ont étudie la nature en diftinguent de plufieurs fortes. Le plus léger de tous, s’il y a rien de léger dans un fi grand mal, eft celui où lorfqu’un édifice par une première fecouflé vient à pencher , une lecouflè contraire le redreflè & le rétablit. Dans cetcc efpece d’ébranlement on voit des colonnes prêtes à tomber le remettre comme d’elles-mêmes fur leur bafe, des murs s’entr’ouvrir &fe rejoindre, despoutres fe déplacer & rentrer dans leur aflîette naturelle , des goutieres fie des tuyaux qui fervent à la conduite des eaux , après avoir été dérangez , reprendre leur place fie s’y ajufter comme fi la main de l’ouvrier y avoit pafle. La fécondé forte eft celle où les fecouflès font fi continuelles Se fi violentes que les plus folides édifices s’écroulent fie tombent, comme s’ils étoient battus par des machines de guerre. Le plus dangereux de tous eft comparé à ce feu intérieur qui agite quelquefois le corps humain ; car comme la fièvre fe manifefte par plufieurs fymptomes fie fur-tout par le battement de l’artcre du bras, de meme des vens ou des feux fouterrains venant à fe combattre dans le fcin de la terre, pouflènt vers fa fuperficie tout ce qui leur fait obftacle,à peu près comme ces taupes, qui en travaillant fous la terre l’élevent fie la font bourfouffler. C’eft alors que la terre ébranlée jufques dans fes fondemens fie s’ouvrant tout-à-coup, on voit tout ce qui eft bâti deflus, fondre Ce s’abîmer, fans qu’il en demeure aucun veftige; fie ce fut ainfi que périt Hélice. Au tremblement déterré on dit qu’il fe joignit un autre malheur caufc par la faifon, un débordement de la mer qui inonda la ville fie tout le pays d’alentour ; le bois lâcré de Neptune fut tellement fubmerge qu’à peine voyoit-on la cime des arbres ; de forte que le courroux du dieu, armant pour ainfi dire ces deux élemens tout à la fois contre cette miférable ville, elle fut engloutie avec tous fes habitans. Un pareil accident fit difparoître autrefois [ i ] Midée avec une autre [ a ] ville fituée fur le mont Sipyle, Ce du côté que Midée abîma en fe détachant de la montagne, l’eau [i] Midée. Le texte dit Idée, mais comme cette ville eft inconnue à tous les Géographes , Kuhnius croit qu’il faut lire Midée, ville dont il eft parlé dans Strabon, Liv. •>.
[a] Avec une «titrevillefituéefur le »i0>it Siffle. Cette ville au rapport de Pline étoit appelléc Sipyle , & il ajoute que la ville dcTantalisavoit déjà été détruite par un pareil accident. Qjj
furmonta & forma une efpcce de lac que l’on nomme Saloé. On voyoic les ruines d'une ville au milieu de ce lac , avant que l’eau les eut couvertes de limon ; & les ruines d’Hclice parodient encore aujourd’hui quoiqu’à demi rongées par les eaux de la mer. ------L’ire du Ciel a ainfi éclaté pluficurs fois contre ceux qui Xxv’ avoient manque de foi & d’humanité envers les malheureux. Combien d'exemples en pourrois-jc rapporter ? On fçait l’oracle que Jupiter de Dodone rendit aux Athéniens du temps. d’Aphidas ; par cet oracle ils croient avertis de refpeder tou-, jours l'afyle de l'Arcopage & l'autel des Eumenides ; qu’un jour les Lacédémoniens vaincus s’y refugieroient, & qu’ils fe donnaient bien de garde de les maltraiter, pareeque tout fuppliant eft l’acre. Les G recsfefouvinrent de cet avis, torique fous le régné de Codrus fils de Mclanthusle Peloponnefe con-.j jura contre Athènes. Car l’armée des Pcloponnefiens ayant appris la mort de Codrus & la maniéré dont il s’etoit dévoués pour là patrie ne fongea qu'à fe retirer, à caufe de l'oracle de • Delphes qui ne lui permectoit plus d’efpérer la victoire ; mais ’ quelques Lacédémoniens qui etoient déjà entrez dans la ville ? le voyant abandonnez des leurs, furent très-embaraflêz ; tout ce qu’ils purent faire fut de le cachera la faveur des tenebres de la nuit ; & le jour venu, pour éviter de tomber entre les. mains des Athéniens ils fcfauverentdans l’Aréopage aux pieds: de ces dcelTes que l’on appelle Sévcres. Là ils furent refpectez,! & ils s’en retournèrent fains & faufs en leur pavs. Quelques années enfuite les Magiftrats d’Athènes ayant maflàcre Cvlon & fes complices dans le temple meme de Minerve, attirérein la colere de la déclic fur eux & fur toute leur pofterité. Les Laccdcmoniens coupables d'un pareil crime en reçurent auffi-. le châtiment ; ils avoient fait mourir de pauvres fupplians' qui s’étoient réfugiez dans un temple de Neptune bâti fur le promontoire de Tcnare. Sparte fut affligée d'un tremblement de terre fi violent, que pas une feule mai fon n’y demeura de-' bout. Quant à la ville d’Helice , elle fut détruite durai® qu’Aftcüs étoit Archonte à Athènes la quatrième anneedela cent unième Olympiade,en laquelle DamondeThurium fut’ firoclamé vainqueur pour la première fois à Olympie. Tous es habitans ayant péri fous fes ruines, ceux d’Egium s'emparèrent de tout le territoire des environs & le poifedent encore.
Vo y a g e de e ’Ach aï e . njAprès Hélice en quittant le rivage de la mer Sc en prenant Adroite vous arrivez bien-tôt à Cerynce, petite ville bâtie fur une montagne au-dcfliis du grand chemin. Elle a été ainfi appcllée du nom ou de quelque petit fouverain , ou du fleuve Cerynite, qui tombe du mont Cerynée en Arcadie & prend fon cours par les terres d’Achaïe les plus voifines. Cette villefcrvit autrefois de retraite à ceux de Mycenes, dans la nccelfité où ils furent d’abandonner le pays d’Argos. Car les Argiens voulant prendre Mycenes, & n’en pouvant venir à bout à caufcde la folidité de fes murs, quiaufli-bien que ceux de Tirynthe avoient été bâtis par les Cyclopes, ils prirent le parti de l’affamer, ce qui obligea les habitans d’enfortir. Les uns fe retirèrent à Clcones , d’autres en plus grand nombre fe réfugièrent en Macédoine auprès du roi Alexandre, ccluilà-même que Mardonius fils de Gobryas députa vers les Athéniens , & d’autres vinrent s’établir à Cerynée, qui par cet accroiflement de citoyens devint beaucoup plus riche & plus considérable qu’elle n’ètoit. On voit en cette ville un temple des Euménides que l’on croit avoir été fondé par Orefte , & l’on dit que fi la curiofité y attiroit quelqu’un qui eut commis un meurtre, ou qui fut coupable de quelqu’autre crime ou d'impiété , aufiî-tôt la frayeur lui troubleroir l’efprit -, c’eftpourquoi on n’y laiflè pas entrer tout le monde indifféremment. Les ftatuës de ces déeflès font de bois & d’une grandeur médio-. cre. Dans le parvis du temple vous voyez des ftatuës de marbre d’un goût merveilleux ; & fi l’on en croit les habitans, ce font des femmes qui ont été autrefois prètreflès des Euménides. En revenant de Cerynée fi vous reprenez lé grand chemin & que vous avanciez un peu , vous trouverez au fécond détour un fentierqui vous mènera droit à Bure, petite ville qui a la merà droite&quieft bâtie fur la cime d’une montagne. On dit qu’elle a pris fon nom d’une fille d’ion &d’Hélicequi s'appelait Bura. Le même tremblement de terre qui engloutit la ville d’Helice fe fit tellement fentir à celle-ci, que toutes les anciennes ftatucs des dieux furent briféesdans les temples, & qu’il n’y eut de citoyens fauvez que ceux qui étoient ou à l’armée , ou en voyage 5 & ce furent eux qui rebâtirent enfuite Ja ville. Cerès, Venus, Bachus & Lucine ont chacun un rempleà B ure. Leurs ftatucs font de marbre du mont Pentclique Q_ü;
116 PAÜSANIAS, L I V R E VII. & de la façon d’Euclidas Athénien -, celle de Cerès eft habillée. Ifis y a aufli un temple. Sur le chemin qui defeend à la mer vous voyez le fleuve Buraïque, & dans une grotte prochaine on vous montrera une petite ftatuë d’Hercule furnommé auflî Buraïque. Là il y a un oracle qui rend fès réponfes avec des dez ; celui qui le confulte fait premièrement fa priereau dieu devant fa ftatuë, enfuite il prend quatre dez , car il y en a toujours là en quantité, & il les jette fur une table. Chaque dé eft marqué de plufieurs façons, & chaque marque eft expliquée fur la table. D’Hélice à la grotte d’Hercule on compte environ trente ftades. Un peu plus loin vous trouvez un beau fleuve dont le cours eft toujours égal, & qui forti d’une montagne d’Arcadie va tomber dans la mer. Le fleuve & la montagne fe nomment Crathis, d’où le Crathis fleuve d’Italie a pris fon nom. Sur les bords du Crathis d’Achaïe étoit autrefois la ville d’Eges, que fes habitans ont dans la fuite été obligez d’abandonner à caufe, dit-on, de la foiblefTe & de la mifere où elle étoit réduite. Homère [ i ] fait mention de cette ville dans le difeours que Junon tient à Neptune. En effet Neptune étoit particuliérement honoré dans ces deux villes. En nous éloignant un peu du fleuve & en prenant à droite vous trouverez un tombeau fur lequel eft une figure équeftre à demi effacée. Il n’y a que trente ftades de-là à un temple célébré de la Terre , qu’ils appellent [1] la déeffe au large fein $ fa ftatuë eft de bois & des plus anciennes. On nomme pour fa prêtreffe une femme qui des ce moment eft obligée de garder toujours la chafteté ■ encore faut-il qu’auparavant elle n’ait été mariée qu’une fois, & pour être aflîiré de la vérité, on lui fait fubir une épreuve, qui eft de boire du fang de taureau} fi elle eft coupable de parjure ce fang devient pour elle un poifon mortel. Lorfque plufieurs femmes demandent ce facerdoce, alors c’eft le fort qui en décide. [ i ] Homère fait mention de cette ville. C’eft au 8e Liv. de l'Iliade , où Junon dit à Neptune, hé quoi n’étesvous doncpas touché de voirpérir tant de Crées qui vous offrent tant de beauxJacrtfices, & tant de riches dons à Hellee & a Aigues ■’ Je ne içai pourquoi Ma-
dameDacier dit Aigues-, & non pas [a] La Terre qu'ils Appellent U déeffe au large fein. îvivein» On comprend aifêment pourquoi les Grec$ donnoicnt cette cpithcte à la terre.
Vo y a g e d e l ’Ach a ïe . 127 ___ De la grotte d’Hcrculc au port d’Egire 011 compte envi- Ch a p . ron foixantc & douze ftades. La côte d’Egire n’a rien de XXVI. remarquable. Le port de même nom que la ville en eft éloigné de douze ftades ; cette ville eft appelléc par Homère Hypérefie, &n’a pris le nom d’Egire que depuis que les Ioniens font venus s’y établir ; voici à quelle occafion elle changea de nom. Les Sicyonicns ayant mis une armée fur pied,entrèrent tout à coup dans le pays des Hypcrefiens ; ceux-ci n’étant égaux ni en force, ni en nombre, s’aviférent de rafTcmbler toutes les chcvres du pays, & de leur attacher des fafeines aux cornes ; enfuite pendant une nuit fort obfcure ils mirent le feu à ces fafeines : les ennemis crurent que c’étoit du fecours qui arrivoit aux Hypércfiens , & s’en retournèrent chez eux ; depuis cette avanture la ville prit le nom d’Egire, d’un mot grec qui fignifie des chèvres 5 & dans le lieu meme où une belle chèvre qui conduifoit le troupeau s’étoit couchée , les Hypéréfiens bâtirent un temple à Diane fous le titre de Diane Agrotera, perfuadez que le ftratageme dont ils s’étoicnc fcrvis pour tromper l’ennemi leur avoit été infpiré par cette décile : cependant le nom d’Hypéréfie fubfifta quelque temps, &c’eft ainfi qu’Orée dans l’île Eubœe s’appelle encore quelquefois Heftiéa, qui eft fon ancien nom. Les curiofirez de la ville d’Egire confident premièrement en un temple de Jupiter, où le dieu eft reprefenté aflîs5 c’eft une ftatuc de marbre du mont Pentélique, faite par Euclidas. On voit dans le même temple une Minerve en bois, dont le vifàge, les mains & les pieds font d’yvoire ; le relie de la ftatuë eft doré, & peint de diverfes couleurs. Secondement en un temple de Diane avec une ftatuc de la déefle qui eft d’un goût fort moderne ; ce temple eft deflervi par une jeune fille qui éxerce le facerdoce jufqu’à ce qu’elle foit nubile. Vous y verrez une autre ftatuc d’un goût trcs-ancicn,que les Egirates difcnt être d’Iphigénie fille d’Agamemnon ; fi cela eft,on peut croire que ce temple a d’abord été dédié à Iphigénie. Celui d’Apollon eft à voir pour fon ancienneté qui paroît fur-tout aux ornemens de la voûte ; la ftatuc du dieu eft fort ancienne ; c’eft une ftatuc de bois, route nue , & d’une grandeur prodigieufe : les Egirates ne fijavent pas eux-mêmes qui en a été l’ouvrier ; mais quiconque a vû l’Hercuie de Sicyone,jugera aifémentquc ces deux ftatuês font de la
n8 Pau sa ni as , Livr e VII. même main, & par conféqucnt de Laphacs célèbre fculptcur de P h lia fie. Vous y verrez aufli d’un coté quelques ftatuës d’Efculape qui font toutes droites ; de l’autre un Serapis,& une Ifis , les unes & les autres de ce beau marbre du mont Pentelique. Venus la Célefte eft en fingulicrc vénération chez ces peuples 5 il n’cft pas permis aux hommes d’entrer dans fon temple ; ils n’entrent même qu’à certains jours dans le temple de la deefle de Syrie -, car ainfi l’appel le-t-on , & ce n’eft qu’après s’être préparez par des purifications & par des jeunes. J’ai vù encore à Egire une petite chapelle où il y a une Fortune qui tient une corne d’abondance à la main, ce auprès eft l’Amour avec des ailes, apparemment pour donner à entendre qu’en amour la fortune fait plus que la beauté. Pour moi je n’ai pas de peine à croire ce que dit Pindare dans une de les odes, que la Fortune eft une des Parques, & celle de toutes qui a le plus de pouvoir. Je remarquai dans la même chapelle un tableau qui reprefente un homme en cuiraflè, déjà âgé, & qui jette les hauts cris ; près de lui trois femmes qui ôtent leurs bracelets, & trois jeunes hommes qui paroiflent fort affligez : quelques Achéens me dirent que c’étoit un citoyen d’Egirc qui avoit été tué à la guerre après avoir donné de grandes preuves de valeur ; les trois jeunes hommes étoient iês freres qui vinrent apporter la nouvelle de fa mort à Egire, & les trois femmes croient fes fœurs qui f>our marquer leur douleur jettérent auflï-tôt leurs ornemens: es gens du pays n’appcllenr point autrement ce vieillard, que le pere pitoyable, pareequ’en effet la pitié eft peinte fur Ion vifage. D’Egirc, ou plutôt du temple de Jupiter à Phelloé il y a quelques quaranreftades, & vous avez un chemin qui vous y mené à travers les montagnes. Phelloé eft une petite ville de peu de réputation, & qui n’a pas toujours été habitée, même du temps que les Ioniens étoient les maîtres du pays 5 le terroir d’alentour eft un allez bon vignoble : la partie la plus montagneulè eft couverte de bois, où vous trouvez beaucoup de bêtes fauves,comme des cerfs &des fàngliers : s’il y a dans la Grèce un lieu qui abonde en ruillcaux &en fourecs, c’eft Phelloé ; Bachus & Diane y ont chacun un temple: Diane eft en bronze, tirant une flèche de fon carquois ; Bachus a le vifage peint de vermillon. Quand vous êtes dclcendu d’Egirc au
Vo y a g e d e l ’Acha ïe . n9 au porc, fi vous avancez quelque pas, vous verrez le temple de Diane Agrotéra j c’eft juftement l’endroit où les habitant difent que la chèvre qui ctoit à la tête des autres fe repofa. Les Pellénéens font limitrophes des Egirates ; ils font fituez à l’extrémité de l’Achaïe entre Sicyone & le pays d’Argos j fi l’on s’en rapporte â eux , ils ont pris leur nom de Pallas qui étoit un des Titans ; mais fi l’on en croie les Argiens, leur fondateur a été Pollen d’Argos,fils de Phorbas, & petic-fils de Triopas. Entre Egire & Pelléne vous avez la petite ville de Gomme qui appartient aux Sicyoniens, & dont ils prétendent qu’Homére a voulu parler dans le dénombrement des vaillcaux, lorfqu’il a dit : Sortis d’Hypérclie, ou du roc [i] de DonulTe. Car c’eft Gonuflc , difent-ils, qu’il faut lire ; & Pififtrate qui a recueilli les poéfies d’Homère éparfes de côté & d’autre, ou quiconque lui a aidé, a bien pù faire ce leger changement ou par mégardc, ou par ignorance. Le port des Pellenéens fe nomme les Ariftonautes -, il eft à fix-vingt ftades de la partie maritime d’Egire, & l’on en compte foixante du port d’Egire à Pelléne. Le nom d’Ariftonautes vient, à ce qu’ils difent, de ce que les Argonautes mouillèrent à ce port. Pelléne eft fur une montagne qui s’élève en pointe, & dont le fommet ne fçauroit ctre habité ; ainfi les maifons au lieu d’être continues fuivent la difpofition du terrain, & font bâties des deux cotez fur le penchant de la colline. _____ En allant à Pelléne on trouve un Mercure qui a le furnom Cha p . de Dolius, & l’opinion des peuples eft que ce dieu exauce XXVII. toutes les prières qu’on lui fait ; il eft de figure quarrée avec une grande barbe, & une cfpcce de chapeau fur la tête. Sur le même chemin eft un temple de Minerve, bâti de pierres du pays ; la ftatuë de la deefle eft d’or & d’vvoire 5 on croit que c’eft un ouvrage de Phidias, & qu’il fit cette Minerve avant celle qui eft dans la citadelle d’Athènes, & celle qui eft [i ] Ou du roc de Dcnvffe. Sylburge a cru qu’il falloir lire Gouufle dans ce vers du fécond livre de l*Iliade,cnquoi il eft autorife par tocs 1rs interprètes d’Homcre , & par Euftathc meme ; mais Sylburge ,& ces interprètes fe Tome II,
font trompez. Il faut lire Dom'fr, fuivant Paufanias; autrement on r>c pourroi t pas dire que Pififtrate, mit par ignorance , ou par mi-garde eût tait ce leger changement au vers d’Homérc. r^uhnitr. R
Ijo Pau sa ni as , Liv re VII. à Platée. Les Pcllénéens dilent que fous le piedeftal de la ftatuë il y a une folle fort profonde, d’où s’élèvent fans eefle des vapeurs qui ne contribuent pas peu à conferver l’yvoire. Au-dcfl'us du temple de Minûrvc eft un bois confacrc à Diane Confervatrice, Ce fermé de murailles : on jure dans le pays par cette divinité aux grandes occafions ; nul ne peut entrer dans ce bois que les prêtres de la déclic , Ce ce facerdoce n’cft confié qu’à des gens du pays, Ce à des perfonnes de la plus illuftre naiflance. Vis-à-vis du bois facré c’eft le temple de Bachus, qui à caulc des illuminations que l’on fait à fa fete eft furnomme Lampter, & l’on appelle cette fête Lampteriab en effet on allume durant la nuit un grand nombre de flambeaux , Ce le vin coule dans toutes les rues. On voit auflî à Pelléne un temple d’Apollon furnommé Theoxénius, où le dieu eft en bronze ; il fe célébré des jeux en fon honneur, le prix eft une fomme d'argent, Ce il n’y a que les citoyens de Pellene qui foient reçus à le difputer ; ces jeux fe nomment Théoxénia. Près du temple d’Apollon eft celui de Diane 5 la déefle eft reprélcntée en chaflèrefle qui tire de l’arc. Dans la place publique il y a un réfervoir où l’eau vient par un aqueduc : on ne fe lêrt que de l’eau du ciel pour les bains publics, pareeque les fontaines d’eau douce font en petit nombre, & au bas de la ville ; le lieu où elles font s’appelle [ i ] Glycèes j la vous verrez un ancien bâtiment, c’eft une efpece d’académie où les jeunes gens apprennent leurs exercices, Ce l’on n’admet perlonne au gouvernement de la république, qu’il n’ait fait fès exercices dans fa jeuneflè. Promaque de Pelléne, fils de Dryon,a dans ce lieu une belle ftatuë; c’étoit un célébré athlète qui remporta le prix du pancrace trois fois aux jeux Ifthmiques, deux fois aux Neméens, Ce une fois aux Olympiques ; fes concitoyens pour honorer la mémoire lui érigèrent une ftatuë de bronze a Olympie, Ce une de marbre dans l’académie dont je parle : on dit que ce Promaquc à un combat qui fe donna entre les Pelleneens Ce les Corinthiens , tua de i’a main nombre d’ennemis : on dit auflî qu’il remporta la victoire fur Polydamas, lorfque celuici renvoyé par le roi de Perfe dans fa patrie voulut combattre une fécondé fois aux jeux Olympiques ; mais lesThelTa-
[i] (7/j««,du mot
, dultit, fittvii ,d»xx,tgrt<ible.
VOYAGfe DEL* ACHAÏE. IJi liens nient que Polydamas ait jamais eu du deflbus dans aucun combat, ils en apportent pluficurs preuves, & entr'autres cette infeription en vers qui cil au bas de fa ftatuc :
L'heureux Polydamas eut toujours la viCtoire ; Scotullc, tu lui dois ta fortune & ta gloire. Quoiqu’il en foit,les Pelléncens ont un grand rcfpect pour la mémoire de Promaque. [ i ] A l’cgard de Chéron qui fe rendit célébré auffi par pluficurs victoires qu’il remporta aux jeux Olympiques, ils ne prononcent pas fon nom volontiers, fans doute parccqu’il abolit chez eux le gouvernement républicain ; car il fe laifla corrompre par Alexandre fils de Philippe qui lui offroit le pouvoir fouverain dans fa. patrie, & il en devint le tyran. Ces peuples ont encore un temple de Lucine,bâti dans le quartier de la ville le moins confidcrable. Le temple de Neptune , ou le Pofidion, comme ils le nomment, eft apres le gymnafe ; c’étoit autrefois une bourgade , & même le fiége d’une tribu, mais aujourd’hui c’eft un endroit déièrt , qui paflè pourtant toujours pour être confacrc à Neptune. A foixante ftades de Peiléne vous trouvez le Myfée, qui eft un temple de Cerés Myfienne, bâti, à ce que l’on croit,par Myfus d’Argos,quc les Argicns difent avoir eu l’honneur de loger Cerès chez lui. Près du temple eft un bois facré, planté de toute forte d’arbres, & arrofé de plufieurs ruifleaux. La fête qui eft inftituée en l’honneur de Cerès, dure fept jours j au troifiéme jour tous les hommes fortent du temple ; les femmes reftées feules facrifient durant la nuit, & obfervent toutes les cérémonies preferites par la loi ; elles chaftènt non-feulement les hommes, mais meme les chiens : le lendemain les hommes reviennent voir les femmes dans le temple , ce qui donne lieu à .beaucoup de plaifanteries de part & d’autre. Le temple d’Efculape n’eft pas loin du Myfée; ils le nomment le Cyros ; là il fe fait [i] A régArddtChéron. Le texte dit que Promaque fe fit le tyran de Pcllénc; mais cet endroit du texte eft virfblcment corrompu. Paufanias n’a pas pu dire que Promaque devint le tyran dePcllcncpar la faveur d’Alexandre, puiïquc ce Promaque étoit contemporain de Polydamas, & plus ancien
qu’Alexandre d’environ 70 ans. Il fout donc lire avec Paulmier, «• y, au lieu de •• La correction de ce fçavant critique eft appuvêc fiir deux paflàpcs , l’un de Demofthene, l’autre d’Athcncc, qu’il rapporte dans fes obfêrvations fur Paufanias ,& jamais correction n’a etc plus heureufe. Rij
tji Pa u s a n ia s , Liv re VII. Vo y a g e de l ’Acha ïe . beaucoup de guérifons : c’eft un lieu plein de fontaines,donc la principale eft ornée de la ftatuc' du dieu. Il fort plufieurs fleuves des montagnes qui font au-defliis du Pellcne, entr’autrcs le Crius qui prend lbn cours du côté d’Egire ; on croit que ce fleuve eft ainfi appellé du nom de Crius l’un des Titans, de même [ i ] qu’un autre fleuve de même nom, qui fore du mont Sypile, &va fe jetter dans l’Hermus. Du côté que les Pellcnécns confinenc aux Sicyoniens, ils ont encore [t]un fleuve’qui va tomber dans la mer Sicyonienne ; c’eft le dernier des fleuves de l’Achaïe. [ i ] De même qu'un ajitrefleuve,&c. Pour w "AAj.r, je lis avec Paulmicr •r rM autrement Paufanias tranfporteroit un fleuve de la Phtygic ou de la Lydie dans le Peloponncfe, comme a fait Ortclius, fondé fur cette foute du texte de Paufanias. Pline, liv. ç ,ch. 19, dit que le Crius fleuve de Lydie fc jette dans l’Hermus , & c’eft auflî ce que notre auteur a voulu dire. [1] lit tnt enctre un fleuve , &c.
Comme cc fleuve n’eft pas nommé, il y a lieu de foupçonner une omiflion de la part du copifte. Peut-être qu’au lieu de wple r<« Paufanias avoit écrit Th ; c’eft du moins la conjecture de Kuhnius qui remarque que Ptoloméc dans là géographie, livre foit mention du fleuve dar,comme d’un fleuve qui avoit fon embouchure dans la Sicyonic.
Fin du feptième Livre.
BJ
P A U S AN I AS, LIVRE HUITIEME VOYAGE
DE
L'ARCADIE.
'ARCADIE [i] eft tournée d’un côte vers Cha p . l’Argolide, & de ce. côtc-là habitent les TégéaItes & les Mantinéens. Eux & tous les peuples d’Arcadie font en terre ferme, & comme au centre du Peloponnefe 5 car les Corinthiens occupent le fond de l’ifthme ; aux Corinthiens touchent les Epidauriens du côté de la mer Egée. Epidaure, Trcczene , & Hermionc avoifînent le golfe d’Argos, & toutes ces côtes que tiennent les Argiens. Au de-là des Argiens font les Lacédémoniens qui ont pour voifins les Meflcniens ; ceux-ci defeendent jufqu’à la mer par [1] Méthone , Pylos,& Cypariflîe. Du côté du Léchée les Corinthiens font bornez par les Sicyoniens,qui de ce côtc-là font les plus reculez de tous les [t]L‘^rendit, &c. C’eft à préfent h partie feptcntrionalc de la Laconie dans la Moréc. Les Arcadiens,félon Xénophon, croient les fculs peuples de la Grèce qui fe pu/lent dire <ivil%hus, indirent, c’eft-à-dirc qu’ils croient les plus anciens; car, à le bien prendre, il
n’y en avoit aucun qui fût véritablement «vr^e... [a] Par Mitlient. Strabon8cPtoloméedifent toujours Mit/■>«!<•>Pauiânias dit aufli Metlione, comme aux chapitres $, 14,8c j f de fes MclKniaqucs.
R iij
Tj4 Pa u sa n ia s , Liv rï VIII. peuples de la domination d’Argos. Au-deflus de Sicyone c’eft l’Achaïe qui s’étend auflî jufqu’aux rivages de la mer. A l’au. tre pointe du Péloponnèse vis-à-vis des îles Echinades, ce font les Eléens qui confinent aux Mefleniens du côté d'Olym. pie vers l’embouchure de l’Alphée, & aux Achéens du côté de Dymes. Or tous ces peuples font environnez de la mer.
Les Arcadiens fculs font dans le milieu des terres, & fort éloignez des côtes j c’eft pourquoi lorfqu’Homére [ i ] nous les repréfente s’embarquans pour le fiége deTroye, c’eft fur les vaiflèaux d’Agamemnon, & non fur les leurs propres. -Æ Suivant leur tradition, Pélafgus fut le premier homme qui parut dans le pays. Selon toute apparence, ils ne veulent pas dire qu’il s’y loir trouvé feul 5 car fur qui auroit-il régné ? Je crois donc pour [a] moi que Pélafgus étoit un homme ex. traordinairement avantagé du ciel, qui furpaflbit les autres en grandeur, en force, en bonne mine, & en toutes les qualitcz de l’efprit & du corps; ce qui revient affez à l’idée que le pocte Afius nous en donne, quand il dit : Sur le Commet d’un roc qui menace les deux Pélafgus vint au jour, héros femblable aux dieux. Les peuples d’alentour, d’une humeur [;] mercénaire, ! I En recevant fes loix [4] trouvèrent leur falaire.
Pélafgus ayant donc commencé à régner, apprit aux Area., diens à fe faire des cabanes qui pulfent les défendre de la pluye, du froid, & du chaud, en un mot de l’inclémence des [>] Lorfqu Homère nom les repréfente. Homère dans l’Iliade > liv. 1, dit pofitivement que les Arcadiens n’avoient point de vaiflèaux, ni ne connoifloient la marine. [1] Je croit donc pour moi que Pélafyus , &c. Le feoliafte d’Euripide dans la tragédie d’Oreftc dit que Pélafgus étoit Argien , fils d’Arcftcr, & petit-filsd’Iafus,qu’il bâtit une ville, & la nomma Parrhafia-, apparemment que Paufanias ajoutoitpeu de foi à ces faits, puifqu’il n’en parle pas, ou qu’il les contredit. [5] Natio» mercenaire. Au lieu de l'irùi , il faut lire , natio
mercenariorum ; c’eft l’idée que les ao-, ciens auteurs nous donnent de ces Pélafgcs ou Atcadicns. [4] Trouvèrent leur falaire. On difoit par manière de proverbe, A/rdlè fuuùriai, Arcadat 1 mitan , imiter la Arcadiens, pour dire , vendre fa peut à autrui. Les Arcadiens , comme fa Suiflcs aujourd’hui , fc louoicnt aux Princes qui vouloient les Coudoyai comme ils étoient loin de la met, ik ne pouvoient s’entichir par le commerce comme les autres Grecs ;de-U cette ncccflîté de chercher leur fubfillancc par d’autres moyens.
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de
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faifons. Il leur apprit aufli à fe vêtir de peaux de fangliers, comme font encore à prcfènt les payfâns de l’Eubœe & de la Phocidc. Jufques-là ils ne s’étoient nourris que de feuille» d’arbres, d’herbes, & de racines, dont quelques-unes bien-loin d’être bonnes à manger, ctoient nuifibles. Il leur confeilla l’ufage du gland, ou pour mieux dire, du fruit que porte le hêtre; & cette nourriture leur devint fi ordinaire,que longtemps après Pclafgus, les Lacédémoniens venant confulter la Pythie fur la guerre qu’ils vouloient faire aux Arcadiens, pour les en détourner elle leur répondit ainfi : Euflîez-vous Jupiter & tous les dieux propices,
Un peuple qui de gland fait toutes fes délices, Peut-il ne pas livrer de terribles combats ’
Mais l'uivez vos deftins, je ne vous retiens pas. On dit que Pèlafgus donna fon nom à cette contrée, & Chat . qu’elle fut appellée la Pélafgie. Son fils Lycaon fut à quel- 1L ques égards encore plus («âge & plus prudent ; car il bâtit la ville de Lycofurc fur le mont Lycée , il fit honorer Jupiter fous le nom de Jupiter Lycéen, & il inftitua en fon honneur des jeux qui furent aufli appeliez Lycéens. Je crois que les Panathénées n’étoient pas encore inftituées à Athènes ; en effet ces fêtes s'appelleront d’abord les Athénées, & n’eurent le nom de Panathénées qu’après que Théfée eut raflèmblé les peuples de l'Attique dans une feule ville. Je ne parle point ici des jeux Olympiques, pareequ’on en place l’inllitution en des temps fi éloignez , qu’à peine y avoit-il alors des hommes fur la terre. Si l’on en croit quelques-uns, Saturne & Jupiter luttèrent l’un contre l’autre à Olympie ; & les premiers qui disputèrent le prix de la courfe entre eux, ce furent [i] les Curetés. Pour Lycaon,je crois qu’il régnoit en Arcadie dans le temps que Cécrops régnoit à Athènes ; mais Cécrops régla le culte des djeux, & les cérémonies de la religion avec beaucoup plus de fagefle. Il fut le premier qui
[i] Cefurent lu Cureter ,ou Dj/frlei > qui vinrent du mont Ida en Elide, comme l’auteur l’a dit dans la première partie de fon voyage hiftorique de l’Elide. Les Curétcs ctoient aulfi des
peuples de l’Etolie & de l’Acamanie. Voyez Strabon, livre i o, vous y trouverez une Içavantc diflcrtation fur les Curétcs.
136 Pau sa ni as , Livr e VIII. appella Jupiter [1] le dieu fuprcmej.il défendit que l’on û. crifiât aux dieux rien qui fut anime , & voulut que l’on fe contentât de leur offrir des gâteaux du pays, & de ces efpcces de gâteaux que les Athéniens appellent encore aujourd’hui [ x ] d’un nom particulier. Au contraire Lycaon immola un enfant à Jupiter Lycéus, & trempa fes mains dans le fang humain ; aulii, dit-on, qu’au milieu du facrificc il fut changé en loup, ce qui n’eft pas [3] incroyable : car outre que le fait palTe pour confiant parmi les Arcadiens,il n’a rien contre la vraifemblance. En effet ces premiers hommes étoient fouvent les hôtes &. les commenfaux des dieux , c’étoit la récomai penfe de leur juftice & de leur pieté j les bons étoient honorez de la vifite des dieux, & les méchans éprouvaient fur le champ leur colere -, de-là vient que plufieurs d’entre les hommes furent alors déifiez , & qu’ils jouiffent encore des honneurs divins : témoin [4] Ariftée, Britomartis de Crète, Hercule fils d’Alcmene, & Amphiaraüs fils d’Oïclès , aufquelson peut ajouter Caftor & Pollux. Par la raifon contraire on peut bien croire que Lycaon prit la figure d’une bete, & que Niobé fille de Tantale fut changée en rocher ; mais aujour-? d’hui que les hommes font généralement corrompus, & qu’il; n’y a pas une ville, pas un coin de terre qui ne foit plein de leurs iniquitez, on ne voit plus que les dieux en adoptent aucun, fi ce n’eft par [ 5] de vaines apothéofes qu’invente la flaterie j & la Juftice divine devenue plus lente & plus tardive fe réferve à punir les coupables apres leur mort. Or de tout temps les évenemens extraordinaires & finguliers en s’éloi[ 1 ] Le dieu fupréme, ou, le trèshaut , [x] D'un nom particulier. Ils les appelaient wix«'..w ; c’ctoit une efpcce de gâteau cornu , & que par cette raifon l’on appclloit aufli ; de-là cette méprife d’Euïêbe que j’ai remarquée dans le fécond chapitre des Attiqucs. [ 5 ] Ce qui n’efl pas incroyable. Quelque vraifemblable que cette métamorpholc paroifle à l’auteur, je crois que ceux qui ont dit que Lycaon avoit été changé en loup, ont feulement voulu dire qu’il étoit devenu plus cruel que
les loups -, & le nom fcul de Lycaon qui fcmble être formé de >»'«&•, wi iouf,i pu donner lieu à cette fable. [4] Témoin Ariftée, Britomartis, 11 a déjà été parlé de Britomartis; pour Ariftée, il étoit fils d’Apollon & de Cjrréne : Virgile & Ovide l’ont célébré tomme à l’envi. [5 ] Si ce n’efl par de vaines apotbtf (ies,&c. Rien n’eft plus beau , ni pks judicieux que ce que dit ici Paulânùsî mais aptes tout les vaincs apothéofc dont il parle,& qu’il condamne,n’étoient pas plus infenfécsquccellcsqu’é a approuvées un moment auparavant. gnu<
Vo y a g e de l ’Arc ad ie , 137 gnantde la mémoire des hommes, ont celle de paroître vrais, par la faute de ceux qui ont bâti des fables fur les fondemens de la vérité ; car depuis l’avanturc de Lycaon l’on a débité qu’un autre fâcrifiant à Jupiter Lycéus avoit été auffi changé en loup ; qu’il reprenoit figure d’homme tous les dix ans, fi dans cet intervalle il s’étoic abftcnu de chair humaine, & qu’autrement il demeurait loup. D’autres vous diront que durant l’été on voit la Niobé du montSipyle toute en pleurs. Quelques-uns m’ont fait à moi des contes d’animaux qui ne furent jamais, comme [ 1 ] de griffons, qui, félon eux, ont la peau tachetée ainfi que les léopards, & de Tritons qui ont une voix d’homme, & [1] qui jouent des airs fur leurs con3ues comme fur une flûte. Ceux qui prennent plaifir au récit c ces fables,y en ajoutent encore d’autres de leur propre invention. Voilà comme la vérité- fe trouve obfcurcie & prefque étouffee par les menfonges que l’on y mêle. ____ Ce n’étoit encore que la troifiéme génération depuis Pé- Cua p . lafgus , & déjà il y avoit dans le pays multitude d'hommes UI. & même de villes. Nyctimus l’aine des fils de Lycaon avoit fucccdé à fon pere 5 fes autres enfans s’étant fcparez bâtifloient des villes, les uns d’un côté, les autres d’un autre. Pallantium fut bâtie par Pallas, Orefthafium par Oreflheüs, Phigalie par Phigalus. Le poëte d’Himcra,Sth*éficore,a fait mention de Pallantium dans fon Geryon Jupiter. Pour Orcfthafium, elle changea de nom dans la fuite , & fut appellcc Oreflée du nom à’Orefle fils d’Agamemnon. Phigalie fut auffi nommée Phialie, à caufe de Phialus fils de Bucolion. Les autres enfans de Lycaon furent Trapczcüs, Dacéate, Macaréüs , Héliffon, Acacus, & Thocnus. Ce dernier bâtit la ville de Thocnie , Sc Acacus fut fondateur d'Acacéfium. [1] Comme de Griffent , &C. L’auteur a déjà parlé- de ces griffons dans le chapitre 24 de fon voyage d’Athènes ; cc qu’il en dit ici marque bien qu’il n’ajoutoit pas foi aux contes que l’on en fâifoit. Un hiftorien eft fouvent obligé de parler comme les autres ; mais il cil bien éloigné de croire cout cc qu’il raconte. [a] F.t qui joiient des airs fur leurs Tome II.
conques. Virgile dans l’Enéide, liv. 6, dit que Mifénc le trompette d'Énée fur précipité dans la mer par un Triton jaloux de fon habileté. Æmului txetftum Triton,fi eredere di
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i}8 Pau sa ni as , Liv re VIII. Les Arcadicns prétendent que c’eft [ i] d’Acacus qu’Homére a pris le furnom qu'il donne à Mercure. Le fleuve & la ville d’Hcliflbn durent leur nom à Hcliflbn, de même que Macarie, Dacce,&Trapézuntc durent le leur â fes freres. Orchoméne alla bâtir Methydrion , & fut le pere des Orchoméniens, ce peuple li riche en beftiaux, qu’Homére le diftingue par cette épithète. Hypfus jetta les fondemens de Mclénée, d’Hypfunte , & de Tnyrfée qui fubfifte encore. Si l’on en croit les Arcadiens,Thyrée ville du pays d’Argos eut pour fondateur Thyréate, qui donna auflî fon nom au golfe près duquel elle eft bâtie. Mantinéc,Tcgée,&Ménale cette ville autrefois fi célébré en Arcadie, rapportent leur origine à Ménalus, â Tégéate, & à Mantinéüs qui étoient encore fils de Lvcaon. Cromes fut bâtie par Cromus, Charifia par Charifius. Les Tricolons viennent de Tricolonus, les Pcréthéens de Peréthusjes Aféens d’Aféatès, les Lycéates de Lycéus, les Sumatiens de Sumaréüs. Enfin Heréus & Aliphorus bâtirent auflî deux villes qui portèrent le nom de leurs fondateurs. (Enotrus le plus jeune des fils de Lycaon ayant obtenu de Nyétimus fon frere aîné de l’argent & des troupes, fit voile en Italie ; non-fêulemenc il s’y établit, mais il y régna, & donna [a] fon nom à cette contrée. Ce fut la première colonie grecque qui alla habiter une terre étrangère ; & pour parler en hiftorien exacl, je ne crois pas même qu’il y ait eu aucune peuplade de barbares plus ancienne.
Parmi ce grand nombre d’enfans Lycaon n’eut qu’une fille; elle fe nommoit Callifto ; je rapporte ce que difènt les Grecs, Jupiter en étant devenu amoureux eut commerce avec elle. Junon le fçut, & changea fa rivale en ourfe ; Diane enfuiteJ pour faire plaifir à Junon., tua cette ourfe à coups de flèches. Jupiter donna ordre à Mercure de fauver l’enfant ; car la [i] c’eft tTActeur qu’Homére peuples, a dit, En. liv. i , en parlai* <t fni le furnom qu’il donne a Mercure. de i'italic : Ariftidc prétend au contraire que ce furnom cil venu à Mercure, de ce qu’il Ejl loem , Hefpentm Groii te^nemM eiienni : ne fait que du bien aux hommes,Uns mélange d'aucun nul. Terr» nnhqeu.pteru tirnril.ntmu nie[ i ] Et donnt fon nom à cette contrée. r. jlelo : C’cllpourquoi Virgile qui croit fçaOenotm teluire mri. vant & fort verfe dans l’hiftoire des
Vo y a g e de l ’Arca di e . 139 malheureufe Callifto étoit greffe. Pour la merc , il la plaça au ciel, & en fit une conftellation que l’on nomme la grande ourfe. Homère en [ 1 ] parle, lorfqu’il décrit la navigation d’ülyffc au fortir de chez la nymphe Calypfo ; cependant je crois que cela ne veut dire autre choie,finon que l’on appella cette conftellation Callifto pour faire honneur à la fille de Lycaon ; car apres tout les Arcadiens montrent encore aujourd’hui la fcpulture de cette princeflè. Nyclimus étant mort,Areas fils de Callifto prit pofleflion Chap . du royaume. Inftruit par Triptoléme il apprit à fes fujets à IV. femer du bled, à faire du pain, à filer de la laine , & à en faire des étoffes & des habits, [1] comme Ariftéc lui avoit enfeigné. Sous fon régne le pays quitta le nom de Pélafgie pour celui d’Arcadie, & les Pélafges commencèrent à s'appeler Arcadiens. On dit qu’Areas époufa non une mortelle, mais une Dryade ; car les Arcadiens appellent Dryades [3 ] & Epimcliades ce que les autres appellent Naïades ; dans Homère il eft fouvent fait mention [4] des Naïades. La nymphe qu’Arcas époufa lé nommoit Erato -, il en eut trois fils, Azan, Aphidas, & Elatus ; & avant que de fe marier il avoit eu un bâtard, nommé Autolaüs. Lorfque fes enfans furent en âge, il partagea le royaume entre eux. La part qui échut à Azan, fut nommée Azanie,d’où l’on dit que fortit enfuite un effaim de peuple, qui alla fe répandre fur les bords du fleuve Pencale en Phrygie, Seaux environs de cette grotte que l’on appelle Steunos. Aphidas eut pour fa part Tegéc avec les terres adjacentes; de-là vient que les poètes appellent Tégée l’hé[ 1 ] Homère en parle,dans l’OdyflcC, liv. f , où il dit que l’outfc croit autrement appclléc le chariot , ’Apr., 6,', uoltven[2] Comme slriftée lui avoit enseigné. Le texte dit, comme /ldriflas lui avoit enfeigné ; mais on ne connoît point cet sldriftai : c’ellpourquoi les interprétés ont fubftituc le nom d'étrillée. Juftin liv. i, ch. 15, dit qu’Ariftcc régna dans l'Arcadie, & qu’il apprit aux hommes l’ufagc du miel, & du fromage ; mais il ne dit pas qu’Ariftéc leur ait aufli appris à filer de la laine.
[;] Et Epimeliades, &c. Suidas dit Epimchdes, qui vient aufli de , ovis,une brebis, ou de malus, un pommier. [4] Des Naïades. Servius dans le premier de l’Eneïdc diftingue ces divinitez champêtres , en difant que les nymphes des montagnes étoient appcllécsOreadw; celles des forêts, Dryades ; celles qui naifloient avec les arbres , Hamadrya Jes ; celles des fontaines, Afy>e«, ou Naïades ; & celles de la mcr>AŸréï<fcr.
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T40 Pau san ia s , Liv re VIII. ritagc d’Aphidas} celui d’Elatus fut le mont Cyliéne qui alors étoit fans nom. Elatus au bout de quelque temps pail'a dans le pays que l'on nomme aujourd’hui la Phocidc , joignit fes forces à celles des Phocéens, pour leur aider à repouffer [ i ] les Phlégycns qui leur faifoient la guerre avec avantage, & bâtit en ce pays la ville d’Elatée. Azan eut un fils nomme Clitor : Aphidas eut Aléüs j pour Elatus on lui donne cinq fils, Epytus, Péréüs, Cyllen, Ifchys, &Stymphale. A l’occafionde la mort d’Azan on célébra des jeux funèbres pour la première fois 5 je fuis fur au moins qu’il y eut des courtes de chevaux ; d’autres fortes de jeux, je ne le î'çai pas. Clitor fit là réfidence à Lycofure ; ce fut un des plus puiflans rois de fon temps, & il bâtit une ville qui porta le nom de fon fondateur. Aléüs fe maintint en poffeffion des terres qui lui étoient échtics en partage. Quant aux enfans d’Elatus, Cyllen donna fon nom au mont Cyliéne, &Stymphale donna le fien non-feulement à une fontaine du pays, mais à une ville qu’il bâtit auprès. J’ai déjà parlé d’Ifehys & de fa fille [i] dans mon voyage hiftorique du pays d’Argos. Péréüs ne laiffa qu’une fille, elle s’appelloitNééra, [5] & fut femme d’Autolycus qui habitoit le mont Parnaffe, & qui paffoit pour fils de Mercure, quoiqu’à dire le vrai il fut fils de Dédalion. Clitor fils unique d’Azan mourut fans enfans, ce qui fit que le royaume d’Arcadie paflâ à Epytus l’aîné de fes neveux. Ce prince étant à lachaffe où il fembloit n’avoir à craindre que des bêtes féroces, fut piqué d’un ferpent, & en mourut. J’ai vû de cette efpece de [4] ferpens plus venimeux que les autres, ils font de la grofleur d’une vipere, de
[ 1 ] A "pouffer le< Phlegjem. Ces Phlégycns étoient commandez par Phorbas, dit Ovide dans l’onzième de les Métamorphofcs ; Nxm rimple profunut Itwito tum fhlegpit fiuieboi Delphite Pbtrbei.
fa] Dunt men truité hiftorique du ftjt £Argot. C’eft au chapitre vingtfixiéme de Ton fécond livre, où il dit qu’Ifchys fut tué par Diane, pour être devenu amoureux dcCoronisqui ctoit aimée d’Apollon.
[5] Et fut femme <TAutoljcur. hpollodorc & Ovide font d’un autre fentiment. [4] ffA vi de cette efpece de ferpeut, &c. Etienne le Noir qui a laiiîë un abrégé de Paufanias , fût lur un manufctit different de celui d’Alde Manucc , appelle cette efpece de ferpent ,Jvrpt » mais le feoliafte de Nicandcr l'appelle, o4, & les Romains difoient auflî, frpt : témoin ce vers d’Aufone : ut» Lybit ferole meltnn fit , Rmm I»
Vo y a g e de l ’Arca di e . 141 couleur cendrée avec des caches par intervalles, ils ont la tête large, le cou menu, le ventre gros, & la quciic fort courte 5 ces ferpens 8c quelques autres fe meuvent obliquement comme les cancres. Epytus eut pour fucceflèur Aléüs} car Agamede & Gyrtis tous deux fils de Stymphalc defeendoient d’Arcas par quatre degrez de génération, au lieu qu’Aléüs fils d’Aphidas étoit plus proche d’un degré. Cet Aléüs fit bâtir le temple de Minerve Aléa qui fè voit encore à Tégcc , 8c cette ville fut le fiege 8c la capitale de fon empire. Gyrtis [i] fils de Stymphale fonda la ville de Gyrtis fur un Heuve qui du nom de ce prince fut appcllé Gyrtinius. Aléüs eut trois fils, Lycurgue, Amphidamas, & Céphéc, 8c une fille qui eut nom Augé. Hécatée nous apprend qu’Hercule étant venu à Tégée , eut commerce [1] avec Augé. Aléüs informé de l’accouchement de fa fille, enferma la merc 8c l’enfant dans un coffre qu’il abandonna aux flots de la mer. Ce coffre fut porté jufqu’à l’embouchure du Caïque , 8c recueilli par Teurhras homme puiflânt dans le pays, qui l’ayant ouvert fut fi charmé de la beauté d’Augé, qu’il l’époufa. On montre encore la fépulture de cette princeffe à Pcrgame fur le Calque ; c’eft une petite éminence entourée d’une baluftrade de pierres : on voit fur fa tombe une femme toute nue en bronze. Après la mort d’Aléüs le royaume vint à Lycurgue par droit d’aînefle. Ce prince employa la rufe &: l’artifice pour fe défaire d [3] ’Aréthushomme remuant 8c belliqueux , & ce fur tout ce qu’il fit de confidérable. Il eut deux fils, Ancée 8c Epochusj ce dernier mourut de maladie. Ancce après avoir accompagné Jalon dans fon expédition de la Colchide, fe joignit à Mcléagre pour combattre le fanglier de Calydon -, mais il fut tué par ce terrible animal. Lycurgue ayant perdu fes deux fils, finit fes jours dans un âge fort avancé ; il eut pour fucceflèur Echémus, fils d'Aëropus, petit-fils de Céphéc, & arrière petit-fils d’Aléüs. [1] Gyrtis fils de Stymphale > dre. Le texte l'appelle Gertys, & la ville qu’il bâtit,Gntine ; niais c’eft Gyrtis & Gyrune qu’il faut lire; car Gortyne étoit une ville de Crète,fondée par ce Taurus qui enleva Europe.
Tome JJ.
[1] Il eut commerce avec Ju£e'. De ce commerce naquit Téléphus, qui fut enfuite fi célébré par les malheurs. [t] Pour fe defitire d’Jréthus. Le feoliafte d’Apollonius l’appelle £rr«tbtleon.
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r4* Pau sa ni as ,Livr e VIII. Sous le régne d’Echémus 8c tous lés ordres, les Achéens remportèrent une grande victoire auprès de l’ifthme de Corinthe fur Hyllus fils d’Hcrcule, qui à la tète d’une armée de Doriens vouloir rentrer dans le Peloponnefê. Echémus provoque par Hyllus à un combat fingulier, le tua de fa main} ainfi le rapportent plufieurs hifloriens, 8c je crois ce intiment plus probable que celui de quelques autres, qui difenc que ce fut du temps d’Orcfte & fous fon régné, qu’Hyllus tenta fon entrepriié fur le Peloponnefê: mais (uivant la première opinion, il convient de croire aufli queTimandrcfille de Tyndare , étoit femme d’Echcmus par qui Hyllus fut tué. Echcmus eut pour fucceflêur Agapcnor fils d’Ancce, 8c petit- : fils de Lycurgue ; il commanda les troupes Arcadiennes au fiége deTroye. Après la prife d’Ilion, la même tempête qui dilperfa la flotte des Grecs, jetta Agapénor 8c les fiens fur J les côtes de Chypre : contraint par la néccflité il s’établit à Paphos, 8c là il bâtit un temple à Venus; car auparavant J cette déeflê n’etoit honorée qu’à Golgos petite ville de l’ïle de Chypre. Enfuite Laodicc fille d’Agapénor envoya un voilé’’ à Tcgée pour Minerve Aléa: l’infcnption portoit que Laodi-| ce, par confédération pour la célébré ville deTcgcc fa patrie, ’ envoyoit de Cyphrc cette offrande à Minerve. Agapcnor | n’ayant pii revenir en fon pays, l’empire des Arcadiens paflà à Hippothoiis, qui avoit Cercyon pour pere, Agaméde pour ayeul, Sc Stymphale pour bifayeul. Hippothoiis ne fit rien de’ mémorable durant fon régné, fi ce n’cft qu’il transfera le fiége; de l’empire à Trapézunte; car jufques là les rois d’Arcadie avoient fait leur fejour à Tcgée. Ce prince eut pour fuccefi leur fon fils Epytus. Ce fut de fon temps qu’Orefte fils d’Agamemnon averti par l’oracle de Delphes, quitta M yccnes pour fe tranfplanter en Arcadie. Epytus ayant eu la témérité d’entrer dans le temple de Neptune à Mantinée, contre la defenfe qui fubfifte encore aujourd’hui (car les hommes n’y entrent fioint,) il fut prive de la vûc, 8c peu de temps apres il mourut; aidant le royaume à fon fils Cypfclus. Sous le regne de celuici la flotte des Doriens pénétra dans le Peloponnefê, non plus par l’ifthme de Corinthe , comme trois générations auparavant, mais en prenant au-delîus du promontoire de Rhion. Cypfclus en ayant appris la nouvelle, 8c longeant à fè garantir de l’invafion, donna fa fille en mariage à Crefphonte un
Vû Y AC E DE L'Al CAD IL. r4J des fils d’Ariftomaque 5 par cette alliance il fe mie en état de ne rien craindre. Son fils 8c fon fuccefleur fur [ i ] Laïas ; ce prince, foutenu par les Héraclides qui croient venus d’Argos & de Lacédémone à fon fécours, ramena à Meflene Epytus fils de fa feeur. Bucolion fils de Laïas fuccédà à fon pere ; il eut auflî un fils nommé Phialus, qui, pour dépouiller Phigalus fils de Lycaon de l’hônneur d’avoir fondé la ville de Phigalie, voulut la faire appeller de fon nom Phialie, à quoi pourtant il ne réuflît pas entièrement. Sous le régne de fon fils Simus, une ancienne ftatuë de Cerès furnommée la Noire, fut confumce par le feu, ce que l’on prit pour un préfage de la mort du roi, qui arriva peu de tems après. Pompus monta fur le trône de fon pere : il fit fleurir le commerce par l’entrcmife des Eginétes qui venoient débarquer à Cylléne, & faifoient enfuite voiturcr leurs marchandifes en Arcadie fur des mulets ; 8c pour fignaler fa reconnoiflance envers ces infulaires, il donna le nom d’Eginétc à fon fils. Eginéte régna donc après lui , & eut pour fuccefleur Polymeftor. Ce fut en cc temps-là que les Lacédémoniens, fous la conduite de Charillus, firent pour la première fois une irruption fur les terres des Tégéates. Tout s’arma contre eux , hommes & femmes. Les Lacédémoniens perdirent la bataille, 8c leur Général fut pris avec bon nombre des liens ; mais je parlerai plus amplement de Charillus 8c de fon expédition , lorfque j’en ferai aux affaires des Tégéates. Polymeftor n’ayant point faille d’enfans, Echmis lui fuccéda 5 il étoit fils de Briacas frere de Polymeftor ; car Eginéte avoit eu deux fils,dontPolymeftor étoit l’aine, 8cBriacas le cadet. Durant le régne d’Echmis la guerre s’alluma entre les Lacédémoniens 8c les Meflcniens. Ceux-ci de tout temps étoient liez d’amitié avec les Arcadicns> c’eftpourquoi ils les engagèrent fans peine à fo joindre avec eux , 8c à marcher contre les Lacédémoniens fous les enfeignes d’Ariftodeme roi de Meflcnie. Ariftocrate fils 8c fuccefleur d’Echmis n’abufa peutêtre pas pour une fois de fon pouvoir } mais il commit fur-
[ijZd'.ir. AldéManucc lifoit 0/«M'> premier livre de fes Eliaques, clup. 4, leçon qu’a retenue Amafée & Rcinti- Sylburgc & Kuhnius ont conlcrvc ce cius dans fes généalogies ; mais coin- nom. me l’auteur a déjà dit Imi dans le
144 P A U S A N I A S , L I V R E V I I I. tour une impiété que je veux raconter. Sur les confins des Orchomcniens du côté de Mantinée il y a un temple dédie à Diane Hymnia, & les Arcadiens ont depuis trcs-long-temps une dévotion fingulierc à cette décile , qui avoit alors pour prêtrefle une jeune vierge. Ariftocrate en étant devenu amoureux, fie ne la pouvant faire condefcendre à fes volontcz,la viola dans le temple même de Diane : fon crime ayant etc divulgué , les Arcadiens l’aflommérent auffi-tot à coups de pierres 5 fie pour obvier à un pareil inconvénient, ils ne don. nérent plus ce facerdoce qu’a une femme mariée. Ce prince eut pour fils Hicétas qui fut pere d’Ariftocrate fécond. Celui, ci de même nom que fon aveul,eut une fin toute femblablcj car il fut aufli [ijaflbmmé par les Arcadiens,convaincu de s’être laide corrompre par les Lacédémoniens, fie d’avoir par fa perfidie caufe la défaite des Mefleniens auprès de la grande folle. Ce dernier crime fit perdre l’empire d’Arcadie aux defcendans de Cypfelus. Au refte, tout ce que je viens de rapporter fur les généalogies fie fur la fuite de ces rois , je le [i] tiens des Arcadiens mêmes, à qui je m’en fuis foigneufement informé. Quant à leurs entreprifes faites du confentementde tout le peuple, la plus ancienne de toutes eft la guerre deTroye. La fécondé eft la guerre qu’ils firent conjointement avec les Mefleniens contre les Lacédémoniens. Latroifiéme eft la part qu’ils eurent au combat de Platée contre les Perfes. Ils fe liguèrent avec Sparte contre Athènes, mais moins par inclination que par néceflîté. Ils paflerent mêmeen Aile avec Agéfilas, fit luivirent la fortune de Sparte au combat de Leudres contre les Béotiens. Cependant ils ne furent jamais de bonne foi dans l’alliance des Lacédémoniens , St une marque entr’autres qu’ils en donnèrent,c’eft qu’après la malheureufe journée de Leudres ils embraflerent les premiers le parti desThebains. Ils ne voulurent point combattre avec les autres Grecs ni contre Philippe
[1] Cnr il fut nujjî tflomné f»r les Anudiens. L’auteur a raconté cet événement dans fon quatrième livre,qui contient la guerre des Lacédémoniens contre les Mefleniens. [a] fje le tiens dei Arcedtens même!. paulâmas a déjà dit qu’il ne s'éloignoit
que le moins qu’il pouvoir de la tradition des peuples chez qui il avait voyagé : voilà pourquoi il ne s’accotdt pas toujours avec Apollodorc, ni avec les autres écrivains de l'antiquité ; il en faut excepter Homère dont il refi-ede toujours le témoignage. à Cheronce,
Vo y a g e ni i 'Aa ca d ii . 74! à Cheroncc, ni contre Antiparer en Theflàlie, mais auflîne prirent-ils point parti contre la caulc commune. S'ils ne fe trouvèrent pas aux Thermopiles pour en dilputer le paflâge aux Gaulois , ils en difent cette raifon , que s'ils avoient dégarni de troupes leur pays, les Lacédémoniens auraient profite de cette occafion pour le venir ravager. Enfin ils fe montrèrent plus ardens que tout autre peuple de la Grèce à entrer dans la ligue d’Achaïe. Voilà pour la nation en commun. A l'égard de ce qu’a fait chaque ville en particulier , je le dirai en Ion lieu , & à mefurc que l’occafion s’en prelêntera. Sur les confins des Argiens près des ruines d’Hyfies vers le mont Parthenius il y a une efpecc de défilé qui communique avec l’Arcadie ,& qui mené jufques fur les terres des Tégéates. On peut prendre deux autres chemins du côté de Mantinée -, l’un fe nomme Prine , & l’autre l’Echelle ; ce dernier eft le plus large, & porte ce nom parccqu’autrcfois on y delcendoit par des marches faites de main d’homme. En tenant ce chemin on arrive au bourg de Mélangée, d’où coule dans la ville de Mantinée une fourcc de fort bonne eau. A fept ftades de-là eft la fontaine des Mcliaftes & un temple de Bachus, où ils célèbrent les orgies. On voit là auflî un temple de Venus dite la Noire, furnom qui vient apparemment deeeque les hommes prennent d’ordinaire le temps de la nuit pour avoir commerce avec leurs femmes, au lieu que les autres animaux .s’accouplent durant le jour. L’autre chemin eft beaucoup plus étroit & paflepar le mont Artemifius, dont j’ai parle ci-devant & où j’ai dit qu’il y avoit un temple & une ftatuë de Diane. Le fleuve Inachus a fa fourcc dans cette montagne ; c’eft meme dès fa lôurce ou du moins en tombant qu’il fert de limites entre les Argiens Sc les Mantinéens ; car lorfqu’il vient à prendre fon cours, il tourne du côté des Argiens ; c’cftpourquoi Efchyle & plufieurs autres poètes ne l’appellent point autrement que le fleuve d’Argos. Quand on a pafle le mont Artemifius, pour aller à Manti- -— née on defeend dans une plaine fort ftérile, quià caulc de cela yy’ eft appellée Ary>s 5 car en grec le mot Arqos lignifie inutile &oijîf. Ccttefterilité vient de ce qae l’eau du ciel qui tombe des montagnes voifines dans la plaine la tient toujours inondée à tel point, qu'elle deviendrait un lac , fi l’eau ne trouvoit une ravine par où non-fculcmcnc elle s’écoule , mais elle fe perd Tome II. T
i4<> Pau sa ni as , Liv re VIII. fous terre pour quelque temps ; car cllcrcflbrt enfuite auprès deDine vers Genethlium village fur les terres des Argiens. Di. ne eft un lac d’eau douce , formé pourtant par les eaux de la mer. Les Argiens en l’honneur de Neptune y jettoient autrefois des chevaux fuperbement enharnachez. Au refte que l’eau de la mer fe philtre 8c devienne douce en paflant fous terre,c’eft ce qui arrive non pas feulement dans l’Argolide, mais auflî dans la Thcfprotie auprès d’un lieu que l’on nomme [ i ] Chtmcrium. On voit dans le Méandre une chofe bien plus merveilleufe, une fource d’eau boüillante fortir non-lêulemcnt d’une roche que le fleuve baigne de tous cotez , mais même du limon du fleuve. C’eft ainfi qu’auprès [i] de Dicearchie il y a dans h mer Tyrrhenienne une fource d’eau chaude, autour de laquelle on a fait une efpece d’île pour profiter de ces bains falutaires^, & ne pas laifler ce bienfait de la nature inutile. A la gauche de ces landes dont j’ai parlé & du côté deMantinée, s’élève une montagne où l’on voit les ruines d’un camp de Philippe & d’un village appellé Neftane. Car il paflê pourconftantquePhilip. pe campa là , & une fontaine voifine fe nomme encore la fontaine de Philippe. En effet ce prince vint en Arcadie pour défis, nir les Arcadiens d’avec les autres Grecs, & pour tâcher de fe lesattacher. Perfonne ne peut douter que Philippe n’ait faitde très-grandes allions, &que de ce côté-là il n’ait furpafle tous les rois de Macédoine [ J ] qui ont été avant & après lui 5 mais fi l’on en juge fainement, on ne le regardera pas pour cela comme un bon roi. Jamais prince n’a fi peu refpedc la religion des fermens, n’a fi mal obfervé les traitez , 8c n’a été de fi mauvaife foi. Auflî n’échappa-t-il pas long-temps à la colere du ciel j car il n’avoit pas plus de quarante-fix ans lorfque l’oracle de Delphes fe trouva accompli en fa perfonne. Il l’avoit confultc fur la guerre qu’il méditoit contre les Perfcs, & il en avoir reçu cette réponfe : Déjà la viâinieeft parée. Le facrificateur eft prêt à lcgorger ; Je vois le fer tranchant, fa mort eft allurée.
[ i ] .Que ran nomme Cbimenum. On [j] ont été tVMt lui ci- xjm le nommoit ainfi apparemment parce- lui. Ainfi Paufanias mettoit Philippe qu’il y avoit là un torrent. au-dcfliis d’Alexandre, ce qui bien [ i ] Dicearchie. C’eft aujourd’hui examiné eft allez vrai. Pouzole dans la Tolcanc.
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L’cvencmcnt fie voir que cct oracle dévoie s’entend) c j 1 ] non du roi de Perle, niais de Philippe meme. 11 laill'a un fils en bas âge, qu’il avoir eu de Cléopâtre nicce d’Arealus ; Olympias fiejeecer la merc & le fils dans un vaifleau d'airain brûlant, fie les y tint julqu’à ce qu’ils euflent expire dans les tournions ; quelques années après elle fit mourir Aridcc. Mais la vengeance divine pourfuivit Philippe jufqucsdans la pofterite de Cafiânder, en ôtant de ce monde deux fils que Caliander avoit eus de ThelTalonice fille de Philippe. Thcllalonice& Aridcc croient nez de deux Theflàliennes. Quanta Alexandre, tout le monde [1] fijair quelle fut la fin : fi Philippe dans toute fa conduite, avoit eu devant les yeux cette parole de la [ 3 ] Pythie à Giaucus le Spartiate, Qui craint dieu, voit toujours profpérer fa famille, il n’auroit pas attire fur lui la colere du ciel qui le punit par l’extinélion de toute là race & par la ruine entière du royaume de Macédoine. On me pardonnera bien cette petite digrellîon. ap Apres les ruines de Ncftane on trouve un temple de Ccrès, ym/ qui eft fort célébré & où les Mantinccns font tous les ans la fête de la dccllè avec beaucoup de folemnité. Au-deflous de Ncftane ce font les landes de Mœra, ainfi les nomme-t-on ; elles continuent l’efpacc de dix ftades ; enfuite vous entrez dans une plaine, & à quelques pas dc-là vous rencontrez fur le bord du grand chemin la fontaine Arné. Les Arcadiens difent que Rhéa ayant accouché de Neptune le cacha dans une bergerie pour être élevé par des bergers dont les moutons paiflbient là auprès, & qu’alors cette fontaine fut appellée Arné du mot grec ^wwqui lignifie des moutons. Rhéa fit accroire enliiite à Saturne qu’elle avoitaccouché d’un poulain,& le lui donna à dévorer; comme depuis à la naiflàncc de Jupiter elle fuppofa [4] une pier[ 1 ] Non du roi de Perfe. Philippe fut Hérodote dans fon Erato ou 6- Livre la foi de cct oracle Ce croyoit déjà v iélo- raconte que ce Giaucus alla à Delphes rieux du roi de Pcrfc, mais l’oracle pour confulrcr la Pythie fut un dépôt croit prononcé contre Philippe même, qu'il avoit envie de retenir ; il rapporqui ne prenoit pas garde nu double te 1a réponfede la Pythie, mais le vers fcns des paroles dans lcfqucllcs il étoit cité par Paiil'anias n’cft pas tout-à-fùit conforme à celui que cite Hérodote. Au conçu. [al Tout le monde [cuit quelle fut (d refte ce que l’auteur dit ici de Giaucus fin. Kuhnius reprend ici Amaféc, mais fert à corriger une lourde faute que j'ai fait remarquer dans le ch. 15 des Coje doute qu’il ait raifon. [;] // GU-teutle SpÀrtute.CeG\m- rinthiaques. [4] Elle fuppoft une ferre , &c. cus étoit fils d'Epicydcs roi de Sparte. Tij
148 P A ü S A N T A S , L I V R E VIII. rc qu’elle prefenta à Saturne, enveloppée de langes. Au commencement de cet ouvrage, lorfque j’avois à rapporter decej fortes de fables inventées par les Grecs, je les trouvois ridicules & pitoyables ; mais à prefent j’en juge autrement. Je crois que les Sages de la Grèce nous ont caché d’importantes verL tcz. fous des énigmes, & que ce que l’on dit de Saturne eft de cette nature. Quoiqu’il en foit, pour ce qui regarde les dieux, [ 1 ] il faut s’en tenir à ce qui eft établi, Sc en parler comme le commun des hommes en parle. De la fontaine Arné à Mantinée il n’y a gueres que deux ftades. Il eft certain que Mantinéüs fils de Lycaon bâtit ailleurs une ville, que les Arcadiens appellent encore de fon nom. Dans la fuite Antinoc en vertu d’un certain oracle transféra les habitans de cette ville en celle dont il s’agit préfentemenU On dit qu’un ferpent lui montra le chemin qu’elle devoit tenir , mais on ne dit pas quelle cfpcce de ferpent c’étoit, on ajoute feulement que le fleuve qui traverfe la ville fut nommede-là Ophis, car Ophis en Grec veut dire un ferpent. Que s’il eft permis de tirer quelque conjecture des vers d’Homére, je croirois que ce ferpent étoit un dragon. En effet lorfque dans* le dénombrement des vaiflèaux ce poëte dit que les Grecs laifférent Philocteteà Lemnos, fouffrant des douleurs mortelles de la piquûre d’un ferpent, il fe ferc non du motOptoj mais de celui à'hydros , un hydre , Sc au contraire quand il dit qu’un aigle qui tenoit un dragon dans fes ferres le laifla tonu ber au milieu des Troyens, il employé le mot Ophis ; c’eftpodfl quoi on peut croire que le ferpent qui fervit de guide a Autonoé étoit un dragon. Les Mantinéens, pour venir à leurs exploits, ne furent quf fpeclateurs du combat que les autres Arcadiens livrèrent aux Lacédémoniens près de Dipéc ; mais dans la guerre du Pcloponnefe ils fe liguèrent avec les Eléens en faveur d’Athènes contre Sparte , & foutenus par les Athéniens ils oférent combattre les Lacédémoniens en bataille rangée. Enfuite fuivast toujours l’inclination qu’ils avoient pour Athènes ils firent Cette pierre que dévore Saturne eft une bli. Hérodote fuit partout la même» emblème qut lignifie que le tcmpsdé- xime; mais c’eft la maxime d'unpolu> truittout. que, non d’un homme de bien. ? [i] Il faut s'en tenir i ce nui eft éu-
’aucu .•ffbrt qui ru< défunil au foie cette e avoic fs Bogès < Agc« vante à Mantini quelque rent; le après la par les 1 reconnoi l’infçu d avoient e parti des bat de M moniens fuite s’et; pour enti contre A« leur pays dez par" A condéreni Cléomene des Lacéd [t] Centn nuis c’eft Bii dans Hérodo dit Bittes, Sc
Vo y a g e de l ’Arca d ie . 149 voile fous fes enseignes en Sicile. Quelques années apres les Lacédémoniens fous la conduite d’Agéhpolis fils de Paufanias firent des courtes jufqu’aux portes de Mantinée, taillèrent en pièces tout ce qui s’oppofa a eux, & prirent enfin la ville non pourtant par force, niais paradreflè. Car ils détournèrent le neuveOpnis,&lui firent prendre fon cours le long des murs, qui bâtis de brique crue bien-c<»t fe délayèrent Se ne furent d’aucune rcfiflance. En effet cette forte de brique foutient mieux l’effort des machines de guerre que les pierres les plus dures, qui rudement frappées ou s’éclatent , ou fe détachent & fe dél'uniflênt; mais à l'eau elle s’amollit & fond comme la cire au fôleil. Agéfipolis n’eut pas la gloire de l’invention dans cette entreprife ; il ne fit que ce que Cimon fils de Miltiade avoic fait avant lui au fiége d’Eïon fur le Strymon [ 1 ] contre Bogès qui défendoir la place pour le roi de Perfe. Agéfipolis qui pouvoir avoir oüi parler de ce flratagcmc fi vante à Pellene, en profita fort à propos. Lorfqu’il eue pris Mantinée il en rafà une bonne partie, & ne laiflà fur pied que quelques maifôns pour un petit nombre d’habitans, qui y réitèrent ; les autres furent difperfez dans plufieurs villages. Mais après la bataille deLeuclres ils furent rétablis dans leur ville par les Thébains 5 bienfait dont ils ne fe montrèrent pas fort reconnoiilàns ; car peu après [1] ils traitèrent avec Sparte à l’infiju des autres Arcadiens , & craignant les Thébains qui avoient découvert leur deflèin , ils fe rangèrent hautement du parti des Lacédémoniens. Du moins eft-il certain qu’au combat de Mantinée ils combattirent fous les ordres des Lacédémoniens contre Epaminondas & contre les Thébains. Mais en fuite s’étant brouillez avec eux ils quittèrent leur alliance pour entrer dans la ligue d’Achaïe. Alors ils prirent les armes contre Agis fils d’Eudamidas roi dcSparte, & le chafferent de leur pays -, apres quoi s’étant joints aux Achéens commandez pat Aratus ils remportèrent une fécondé victoire. Ils fe, coudèrent encore les Achéens dans leur expédition contre Cléomene , & contribuèrent beaucoup à abattre la puiflàncc des Lacédémoniens. Enfin parcequ’Antigonus tuteur de ce jeu[ 1 ] Contre Le texte dit Bocs, [1] Car peu à prêt ib traitèrent Avec mais c’eft Hogèi qu’il faut lire .comme Sparte. Amalîc n’a pis entendu cet endans Hérodote ; cependant Plutarque droit, il vaut mieux Cuivre la leçon & dit Bintèi > Sc Polycnus > B>r%èi. l'interprétation de Kuhnius. Tiij
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ne Philippe nui fut pere de Perfée s’etoit durant fa tutcle montre fort aflc&ionné aux Achccns,les Mantincens lui rcn. dirent toute forte d’honneurs , julqu’à changer le nom de leur ville en celui d'Antigonce. Dans la fuite à la bataille d’Adium qui fe donna près du cap d’Apollon ils combattirent pour Augufte, tandis que les autres Arcadiens fuivoient le parti d’Antoine , par averfion comme je crois pour les Lacédémoniens qui avoient embralTc celui d’Augufte. Enfin après dix générations Hadrien parvenu à l’empire fit reprendre à la ville de Mantinée fon ancien nom, ne trouvant pas bon qu’elle en portât un qui fèntoit un peu trop fon amour pour les Macédoniens. Le principal temple de la ville eft double , ou pour mieux î'x.P dire, c en f°nt ‘leux qui ne font fcparez que par un mur. Dans l’un il y une ftatuë d’Efculape, & c’eft un ouvrage d’Alcamene ; l’autre eft conlacré à Latone & à lès enfans ; leurs 1 ftatucs ont été faites par Praxitèle trois générations après Alcamenc. Sur le picdeftal de ces ftatuës le fculpteur a repréfenté d’un côté une Mufe , de l’autre Marfvas qui joiie de la flûte. Dans ce temple on voit une colonne contre laquelle eft adoflee une ftatuë de Polybe fils de Lvcortas 5 je parlerai de lui ailleurs. Les Mantinéens ont plufieurs autres temples ; ils en ont un de Jupiter Sauveur, un autre de Jupiter Epidote, comme qui diroit, de la divinité dont les hommes tiennent tous leurs biens ; un autre de Caftor & de Pollux, un autre de Cerès & de Proicrpine. Dans ce dernier ils confervent du fèu toujours allumé, & ont grand foin qu’il ne s’éteigne pas. J’ai vû « auffi un temple de Junon près du théâtre -, la deefiè eft allîfe fur un throne, ayant à fes cotez fa fille Hébé & Minerve -, ce morceau de fculpture eft de Praxitèle. Le tombeau d’Arcas fils de Callifto eft tout auprès de l’autel de Junon ; car c’eft-là que lès os ont été apportez de Ménale en confequence d’un oracle rendu à Delphes, & conçu en ces termes. Mcnale fut toujours le lejour des frimats ; Ménale cependant portède votre Areas. Peuples qui lui devez un nom fi plein de gloire Hâtez-vous à l’envi d'honorcr fa mémoire. Qu’inccflàmmcnt fes os par vos foins rapportez, Soient au milieu de vous déformais rcfpeûez ;
Le lieu q tre il une ci ainfi q de Ce eft une le thci fecours vous Vi été coi bàtiren combat Roman Alca. A temple [ cour à î
vû Antii tinée n’, les Egyp Que lî 1’ noré à M
[«] Aun cèdent dpai être Les copifte dre ces deux Antonoc fill nius d'une ai me crée cil m ; ils lu
éprouve fon! [5] 3/4» rcur Hadricr !i follement étant mort, i & bâtir des te
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Et que Ce J’iros mù au rang des Immortels,
Obtienne enfin chez VOUS un temple & des autels.
Les Mantincens dépofçrent les cendres d’Arcas dans un lieu qu’ils nomment les autels du Soleil. Aux environs du théâtre il y a plufieurs monumens dignes de curiofitc, entr’autres une e/pece de rotonde où ils gardent le feu facré , ou commun, ainfi qu’ils l’appellent. On croit que là repofe [ i ] Autonoé fille de Céphéc. Près de fa tombe on voit une colonne fur laquelle cil une ftatuë équeftre de Grillus fils de Xenophon. Derrière le théâtre font les ruines d’un temple de Venus [ 1 ] dite de bon fecours avec quelques ftatuës qui font reftees. Sur un piedeftal vous voyez une infeription qui porte que ces ftatuës avoient etc confâcrécs par Nicippc fille de Pafcas. Les Mantinéens bâtirent ce temple à Venus pour apprendreà lapofteritc qu’au combat naval d’Achium iis avoient combattu lur la flotte des Romains. Ils ont aufli dédié un temple & une ftatuë à Minerve Aléa. Antinoüs eft encore une de leurs divinitez , mais fon temple [ 5 ] eft le plus récent de tous , & c’eft pour faire leur cour à Hadrien qu’ils l’ont bâti. Pour moi [4] je n’ai jamais vu Antinoüs, mais j’ai vu de fes portraits & de fes ftatuës. Mantinée n’eft pas le feul endroit où il ait les honneurs divins ; les Egyptiens ont fijr le Nil, une ville qui porte me me fon nom. Que fi l’on veut fçavoir pourquoi il eft particuliérement honoré à Mantince, en voici la raifon. Antinoüs étoit de [j] Bill ir rle JC le
[1] /lutonoé. Dans le chapitre précèdent il parled’unc Antinoé.c’eft peutêtre Auront qu'il faut lire comme ici. Les copiftes ont fort bien pu confondre ces deux noms. Héfîode parle d’une Antonoé fille de Cadmus , & Apollonius d’une autre, fille de Pélias. [x] lenw dite de bon fecours. Le terme grec eft , la Confédérée ; ils lui avoient donné ce furnom apparemment parcequ’ils avoient éprouvé fon fecours à la guerre. [ j] Atuii fon temple, &c. L’empereur Hadrien aimoit fi éperdument & fi follement Antinous , que ce fâvoti étant mon, il lui fit ériger des autels , & bâtir des temples. Plufieurs villes de
l'Orient, for-tout de l’Afic Mineure pour faire leur cour à Hadrien , firent frapper des médailles en l’honneur d'Antinous. Voyez la diflértation de M. Nicaifc fur le nummns Pontbeiii. [4] Pour moi /e nui fimMivi yfntmoui. Cet endroit fait conjecturer que Paufanias ne vint à Rome qu'apres la mort d'Antinous , le favori & l’idole de l’empereur Hadrien félon Dion Caftius &Sparticn, mais fon fils naturel félon le P. Hardoiiin, qui fonde fon opinion for quelques médailles d'Antinous où il eft qualifié de héros. [f] De Bitbrmum. C’eft ainfi qu’il faut lire dans le texte , & non pas de Bithime. En effet Eucnnc de Byfâncc
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X.
iji Pa u sa n ia s , Livr e VIIÎ. thynium qui eft au-defliis du fleuve Sangar. Or le* habitans de Bithynium font Arcadiens & même Mantinéens d’origine j voilà pourquoi l’empereur Hadrien a voulu qu’Antinoüseûtà Mantinée un temple & des facrifices, fie qu’on y inftituât même en fon honneur des jeux qui fe célèbrent tous les cinq ans. Dans le lieu d’exercice il y a une maifon où l’on conferve des ftatuës d’Antinoüs ; cette maifon eft à voir pour la beauté du marbre dont elle eft ornée & pour fes peintures. Antinous y eft peint en plufieurs endroits tous la forme de Bachus, fie l’on y [ i ] voit auflî ce combat de la Cavalerie Athénienne, dont il y a un fi beau tableau dans le Céramique à Athènes. Dans la place publique vous verrez une ftatuë de femme en bronze, qui , à ce que difent les habitans, repréfentc Déomenée fille d’Arcas. Vous y verrez auflî le monument héroïque de Podarès, qui fut tué , difent-ils, en combattant contre Epaminondas &c contre les Thebains. Quelques foixantc fie dix ans avant moi ils tranfportérent au jeune Podarès petit-fils de celui-ci l’infcription qui étoit fur le tombeau de fon ayeul. Le jeunePodarcs a pii voir encore les Romains en république. Mais de mon temps c’étoit l’ancien Podarès qui étoit honoré des Mantinéens. Et en effet ils publient qu’entre tous ceux qui payèrent de leur perfonne au combat de Mantinée, Citoyens ou Alliez , celui qui fe diftingua le plus fut Gryllus fils de Xénophon ; après lui Céphifodore de Marathon qui commandoit la Cavalerie des Athéniens, fie en troifiéme lieu Podarcs, celui-là même dont je parle. La ville eft percée de telle forte, que de tous cotez il y a des chemins qui mènent dans le refte de l’Arcadie ; je n’ou-' blirai rien de ce qui fe trouve de remarquable fur chaque route. En allant à Tègèe , fur le grand chemin à gauche , & près des murs de Mantinée, vous voyez une plaine qui fert de lice pour les courfes des chevaux , fie un peu au de-là un ftade où l’on court à pied dans les jeux inftituez en l’honneur d’Antinoüs. Au-dcfliis de ce ftade eft le mont [i] Alèflum, ainfi appelle, dit-on,à caulc de la vie errante de Rhéa. Le fommet de la montagne eft couvert d’un bois confacré à
fait mention deccttc ville citcPaufânias pour garant. Pline & Ptolomcc en ont auflî parlé. [ i ] Et l'on j voit «ufli, &c. Cet en-
droit du texte eft fi corrompu qu’il en faut deviner le fens. [i] Le mont Âléfinm, du mot grec «a», errer, vie mtnte. CcrèSj
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OBSERVATIONS DE M. LE CHEVALIER FOLLART,
Sur la Bataille de Mantinée, Liv. VIII. pag. ijj.
P
Aus an ia s eft fi clair & fi éxaét dans la defeription
de cette journée mémorable, dans l’ordre & la diipofition des deux armées , qu’il femble qu’elle n’a nul befoin d’éclairciflement ni .de commentaire. La figure que je donne de ces deux ordres fuffit aux Leâeurs pour les bien comprendre. Je n’ai pas été plus embarrafle à donner les mouvemens de retraite de celle d’Aratus , comme du replimement de fes deux ailes fur celles des Lacédémoniens : tout cela eft auflî clair que le plein midi, & à ceux mêmes qui ne font pas du métier. Il feroit bien plus difficile de fçavoir où l’Auteur Grec a pris tout cela ; un événement auflî remarquable que celui-là, me furprend infiniment : à peine en trouve-t-on trois dans J’Hiftoirequi lui reflemblent. J’ai trop lû , pour ne pas être perfuadé qu’aucun Hiftorien de l’antiquité n’en a parlé ni fait la moindre mention ; du moins aucun de ceux qui ont échappé aux malheurs & à la barbarie des temps. Polybe en eût dû parler , & quelques autres qui nous reftent, qui ont écrit des guerres des Grecs > il n’y en a pas un mot dans Plutarque. II y a plus , Polyen qui a ramafle tout ce que ceux de fa Nation ont fait de grand & de mémorable dans fes Stratagèmes, eft fur cet événement dans un filence qui me furprend. Il parle d’Agis , tout comme Plutarque & tant d’autres ; mais on ne voit rien d’une bataille fi remarquable où il entre une rufede Taâiqueauflî profonde, & auflî gavante que celle d’Aratus, Fronrin, autre Auteur ftratagématique, beaucoup plus capaTomt II, a
« blc d’en juger & de faire un bon choix, que ne l’étoit Po. lycn , qui n’avoit jamais fervi, n’en dit pas un fcul mot, fans pourtant que cela empcchc que je ne fois très-convaincu que cette bataille n’eft nullement une imagination de l’Auteur. La vérité fe fait toujours lentir, & fe lent ici admirablement. Un homme de guerre , qui voudroit mentir pour donner du merveilleux à fon hiftoire , encore faudroit-il qu’il ne fut pas ignorant ; mais un homme confommc dans la fcience des armes & fort rufe : cet homme, dis-je, feroit très-capable d’inventer pareille chofe pour illuftrerfa Nation, ou pour la gloire du Général ; ou peut-être pour l'inftruâion des Gens de guerre, à l’imitation de Xénophon, que l’on foupçonne de ce deflein dans fon Hiftoire de Cyrus , s’il eft vrai qu’il l’ait romanifée; ce qui ne me paroît guéres vrai-femblable car pourquoi feroit-il moins crû qu’Hérodote , qui moins fenfé dans ce qu’il raconte des aftions de ce grand Capitaine , n’avoit jamais parcouru l’Afic ni fait la guerre , commejXénophon ? Quoiqu’il en foit, Paufanias ne peut être accufé de cette invention ; il eût fallu pour inventer un tel ordre de bataille, qu’il eût fervi toute fa vie dans les armées , & qu’il joignît à fon expérience la fcience du Général : car fi l’on dit qu’il fe fouvenoit de celui d’Annibal à Cannes , on répondra que l’ordre de bataille du Carthaginois étoit moins parfait que celui d Aratus,' quoiqu’il l’eût tiré du premier. On n’a pas de peine à reconnoître par quelques batailles fort remarquables & peu connues que Paufanias raconte, que fans être guerrier, il a fait un choix d’aôions qui mériroient d'etre inférées dans fon Ouvrage ; ce qui eft une marque de fon bon goût dans le choix des chofes. On doit les regarder comme des digrefiions utiles & agréables , tout i n eft plein , & toutes ont du rapport aux fujets qu’il traite > ce qui fait un trèsgrand plaifir. On peur encore plus attentent remarquer dans Paufanias, du moins ceux qui ont fait la guerre long-temps ; car cela {>eut échapper aux autres , fi un Hiftorien dans les batailles, es combats , les fieges ou les réfiftances qu’il décrit , & autres evenemens militaires, eft homme du métier , ou s’il a travaillé fur de bons mémoires, ou s’il n’a pas ajouté du lien en faveur de fon éloquence ou de la Nation ; ce qu’un homme
de/ pari lybe le ni grem rien dit, « che : lui le politit torien une ig lui re nontbr ne , < accufe où Tii ceux c gue, j pas les comme je l’ai remarqi m’ont f férente avec ati férens 11 Cette cune de tirée de Hile dan: des deux dans Ion avec des dans Paul compolee fifte dans fort confi affaires de
» .<■ *5 de guerre reconnoit alternent, quand il ne feroit pas démenti par les Auteurs qui ont traité des mêmes guerres. Ce défaut paroît vifiblement dans Tite-Live » & lorftjue Polybe lui manque > qu’il copie prefque par tout , fans le citer le moins du monde que dans un feul endroit, encore très maigrement : il paroît allez, dis-je, que lorfque ce grand Hiftorien n’a rien à lui dire , il ne fçait où il en eft, ni ce qu'il dit, quoiqu’entermes magnifiques : un Leâeur fenfé, qui cherche à s’inftruire ne s’en paye pas. Il eft admirable où Polybe lui lert de guide dans les choies de la guerre , comme dans la politique, nulles ténèbres, mais aux endroits où ce grand Hiftorien lui manque , j’en rabats beaucoup ; je ne l’entends plus : une ignorance parfaite de la guerre 5 c’eft l’unique chofe qu’on lui reproche , fans que cela empêche que le plus grand nombre de nos Hiftoriens ne voulût être à la même peine , & qu’on n’eût que cela à leur dire : maison ne les accufe pas moins de ce défaut-là que de plufieurs autres , où Tite-Live n’eft point tombé. On remarque même que ceux qui entendent, & qui écrivent le mieux en leur langue , ne fe font guéres comprendre lorfqu’ils ne confultent pas les mémoires des Gens de guerre, ou qu’ils en manquent, comme cela paroît en bien des endroits de Tite-Live , comme je l’ai dit. Cette digrefïion étoit néceflàire , parce que j’ai remarqué quelques faits militaires dans Paufanias , qui m’ont fait appercevoir , je ne fçais qu’elle façon de narrer différente de la fienne ; & je fuis perfuadé qu’en lifant le texte avec attention, on s’appercevra que tous les faits font de différens ftiles, fuivant les Auteurs d’où il les a pris. Cette bataille d’Aratus contre Agis eft plus curieufe qu’aucune de celles qu’il rapporte. Je ne doute point qu’il ne l’ait tirée de Polybe. On reconnoît même quelque chofe de fon ftile dans la defeription qu’il fait de l’ordre & des mouvemens des deux armées. Si l’on 11e voit rien d’une action fi célébré dans fon Hiftoire , cela ne prouve pas qu’il ne l’eût décrite avec des circonftances & des réfléxions qui ne fe trouvent point dans Paufanias, puifque de, quarante-deux Livres dont elle étoit compofée, il ne refte plus que les cinq premiers : le refte conlifte dans des fragmens en aflez grand nombre , quelques-uns fort confidérables ; mais ce ne font pas ceux qui regardent les affaires de la guerre , où fans doute cette aétion de Mantinée aij
étoit rapportée ; qui eft dans le meme efprit de celle de Cattnés, comme je l’ai dit plus haut. A 1a guerre un Général , qui imite un excellent modèle, meme fcrvilement, fans y ajouter du lien le moins du monde, eft très-loüable & très-digne d’eftime ; car l’on peut dire,à l’égard des ftratagêmes de Taâique qu’ils font abfolumcnt épuifez, & ceux que l’on croit nouvellement inventez, fe trouvent par tout dans les Hiftoriens & dans les Auteurs ftratagématiques de l’antiquité 5 & l’on remarque même que ceux qui les pratiquent atteignent rarement à leur perfeâion. Ce n’eft pas que certains grands-hommes parmi nos Modernes, n’aycnt été capables de les égaler, & meme de les furpafler en mérite & en habileté, fi notre difeipline militaire n’y eut mis & n’y mettoit encore un obftacle infurmontable , fe trouvant trop imparfaite pour des manœuvres & de mouvemens généraux trop délicats & trop difficiles pour des troupes qui ne font point dref fées & éxercées dans la pratique des grandes évolutions d’armées & changemens d'ordres en prefence de l'ennemi, qui ne peuvent s’exécuter à caufe de la foiblefl'e & du peu de profondeur de nos files, qui empêchent que nos bataillons puiffent fe mouvoir auffi légèrement & en tous fens , comme la phalange , ou des corps fur beaucoup de hauteur qui confervent toujours leur ordre ; ce qui fait que nous ne fçaurions jamais combattre dans un ordre tel que celui d’Annibal à Cannes, & d’Aratus à Mantinéc, ni imiter les Anciens dans leurs ditferens ordres de batailles , & dans leurs mouvemens & changemens d'ordres , fans les imiter dans leur difeipline militaire qui facilitoit tous ces mouvemens. Annibal à la bataille de Cannes pouffa en avant le centre de fon infanterie , en diminuant la profondeur de fes files à mefurc qu’elle s’avançoit, & embrafloit plus de terrain en s’éloignant en convexe du refte de la ligne. Ce mouvement en avant, & ce convexe du côté de l'ennemi , étoit certainement la chofe du monde la plus délicate A la plus dangereufe , & qui ne pouvoir être exécutée que pü des troupes très-aguerries & très-biçn difciplinées. Si AnniW eût eû affaire à tour autre Général que Varron, il étoit perdu , & fon mouvement en arrière pour former un rentrant devenoir impoflîble. Aratus qui vouloit combattre fur un ordre fcmblable à cela
V d’Annibal à Cannes ; car la mémoire de cette bataille mémorable étoit encore toute fraîche , il n’y avoit ^uéres plus de deux ans qu’elle s’étoit donnée > Aratus, dis-je, ctoit trop habile pour ne pas reconnoître qu’il y avoit quelque défaut dans le ftratageme du général Carthaginois , & que ce convexe préfenté d’abord à l’ennemi pour lui dérober le rentrant ou le concave cedant peu à peu, étoit plus capable de faire foupçonner & de couvrir le piège que de le cacher. 11 n’eut garde d’imiter fon modèle fur ce point-là. Il évita donc ce convexe préfenté d’abord j il s’en tint feulement au feul rentrant en arriéré, fans qu’on puiffe dire qu’il ne combattit pas de la meme forte & fur le même modèle. Il rangea fa phalange A. félon la coutume ordinaire, de forte que Ion ennemi B. ne découvrit ni ne foupçonna rien du piege qu’Aratus lui tendoit à fon centre & qu’il ne pouvoit reconnoître , que lorfqu’il n’y auroit plus de remède. Le centre dcsMantinéenscut donc ordre de plier peu-à-peu, par un mouvement de retraite, & en faifant toujours face. Des le commencement du combat, dit l’Auteur, Aratus fuivant ce qu'il en (toit convenu avec les Arcadiens, fit /emblant de lâcher le pied , comme ne pouvant foutenir la furie de l'ennemi. En fuivant les lignes ponctuées E. fans que les Lacédémoniens s’apperçuflènt du mouvement trompeur d’Aratus à Ion centre , ils l’attribuèrent plutôt à leur valeur qu’à l’artifice de leurs ennemis. A mefure que ceux-ci cèdent, & perdent de leur terrain , le rentrant devient plus grand , plus enfoncé & plus fpacieux : par-là le front de l’armée Lacedémonienne s’accourcit î ce qui ne pouvoit être autrement , à mefure qu’ils s’engagent & s’enfoncent dans ce rentrant 5 ou du moins ils affoibliffent leurs ailes pour faire un plus grand effort à ce centre , comme il arriva aux Romains à Cannes ; ftratageme tout récent , & auquel Agis ne penfa jamais qu’on pût s’en fervir contre lui. Les Lacédémoniens comptant toujours fur une viétoire allurée, après s’etre engagés dans ce rentrant,fe trouvent tout furpris que l’ennemi 11e cede plus , & qu'il fait ferme en F. & reconnoiflent alors qu’ils font tombez dans un coupe-gorge ; car les ailes G. d’Aratus qui n’avoient point branlé , pendant que l’on en étoit aux mains au centre, fe replient par les convenions à droite & à gauche H. K. courant les lignes ponctuées L. de forte qu’Agis vit tout d'un coup le centre de a iij
VJ fon armée pris comme dans une natte , fes ailes doublées, attaquées de front, en flanc & de toutes parts. Ces divers mouvemens d’Aratus , d’abord à fon centre ; & peu de temps après à fes ailes , étonnèrent Agis , & lui firent tomber le voile des yeux , comme à Varron à Cannes; mais le premier, dont la défaite fut tout auflî complette , fc fit battre avec plus de honte , puifque le ftratagême ne pouvoir lui être nouveau. Cette viâoire fit un très-grand honneur à Aratus ; car il eft toujours glorieux d’imiter les grands modèles , & de les imiter par des jpoyens plus Amples, moins fufpeûs & plus couverts.
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deffi pie,3 tôt i tinee temp Carie me C par c< aMyl tinée. nir da Api numer Agis. 1 niée. I cornait contre Elcen , die la vi , f>] T)< donne lui. Ta
Vo y a g e d e l ’A a ca d if . rjj Cerès -, au bas eft le temple de Neptune [ i ] Hippius, il n’cft éloigné de Mantinée que d’un ftade. Je ne fçai rien de ce temple que par oüi dire, & ceux qui en ont parlé n’en fçavoient pas plus que moi ; car nul homme n’y peut entrer. A l’égard du temple moderne que l’on voit aujourd’hui, c’eft Hadrien qui l’a fait bâtir, avec la précaution de commettre des hirveillans pour empêcher que les ouvriers ne regardaflènt dans l’ancien temple, ni n’en enlevaient aucune démolition , & il a voulu que l’ancien temple fut renfermé dans le nouveau. Quant à l’ancien, on dit qu’il fut bâti par Agamede & par Trophonius, & qu’eux-mêmes poférent la charpente qui eft de bois de chêne. Pour en défendre l’entrée aux hommes ils n’employèrent ni barrière, ni verroux-, ils tendirent feulement un cordon de laine devant la porte , foit qu’alors la religion ayant plus d’empire fur l’efprit des hommes, cela fut fuffifânt pour leur imprimer de la crainte & du rcfpeél, foit que ce cordon eût quelque vertu fccrctte. Quoiqu’il en foit, on raconte qu’Epytus fils d’Hippothoüs fans pailèr par - dcil’us, pi pardcflbusle cordon, mais après l’avoir coupe, entra dans le temple,au mépris de la religion qui en faifoit un crime; mais qu’auflîtot il fut aveuglé, par une fource d’eau qui lui jaillit au vifage-, & que peu aprcsil mourut. C’eft une vieille tradition à Mantinee, que la mer paie fous ce temple. On en dit autant du temple qui eft dans la citadelle d’Athènes ,&àMylaflè ville de Carie du temple de ce dieu qui dans la langue du pays fe nomme Ogoa. Mais Athènes n’cft qu’à vingt ftades de Phalere & par conféquent de la mer ; au lieu que du port des Mylafleens à Mylafle on compte quatre vingt ftades. Pour la villede Mantinée , elle eft fi avant dans les terres, que la mer ne peut venir dansle temple de Neptune que par un miracle. Après ce temple vous trouvez un trophée de marbre , monument de la viÂoire remportée fur les Lacédémoniens & fur Agis. Voici quelle fut la difpofition de l’une & de l’autre armée. Les Mantinéens, tous gens choifis avoient l’aîle droite, commandez par Podarès le petit-fils de celui qui fe fignala contre les Thebains. Ils avoient avec eux le devin Thrafybule Elcen , fils d’Enéüsdc la race des Iamides ;ccdevinlcur prédit la victoire & lui-même y contribua beaucoup par fa valeur. [i] De Neptune Hippiw. L'auteur dans un aune endroit de fon ouvrage » donne lui-même Jataifondeccfutnoni (onfultet. U tuble. Tome II. V
iy4 Pau sa ni as , Liv re VIII. Tous les autres Arcadiens compofoient l’aîle gauche ; car cha. que ville avoir fourni un certain nombre de troupes avec leurs chefs. Les Mcgalopolitains entr’autres croient menez par Lydiade & par Léocyde. Aratus à la tête des Sicyonicns & des Achéens commandoit le corps de bataille. Les Lacédémoniens de leur côté étendirent leur phalange afin de faire front de toutes parts. Agis fe mit au centre, couvert de ce qu’il y avoit de plus brave & de plus déterminé dans fes troupes. Dès le commencement du combat Aratus,fuivant qu’il en étoit conve. nu avec les Arcadiens, fit fèmblant de lâcher pied , comme ne pouvant foutenir la première furie de l’ennemi. Par cette feinte le corps de bataille forma une elpece de demi-lune ; Agis croyant avoir déjà la victoire pourfuit Aratus ; les Lacédémoa niens, ceux même de l’aîle droite , & ceux de l’aîle gauchefi tous fuivent leur Général, & tous fe trouvent enveloppes par les Arcadiens qui en firent un très-grand carnage. Agis fils d’Eudamidas périt en cette occafion. Les Mantinéens di-' fent que Neptune lui-même combattit pour eux, & par cette raifon le trophée qu’ils érigérent lui tut confâcré. Que les dieux aflîftent en peribnne aux guerres & aux combats des hommes, ce n’eft pas chotè nouvelle pour quiconque a lu 1’1-. liade d’Homére Sc les avantures de tes héros. Les Athéniens publient aufli qu’aux combats de Marathon & de Salamine les dieux prirent les armes en leur faveur, & il paflè pour confiant, que l’armée des Gaulois fut défaite à Delphes par Apollon, & plus vifiblement encore [i] par les genies tutélaires de cette ville. Il ne feroit donc pas étonnant que les Mantinéens fuflent redevables de leur victoire à la préfènee & au fecours de Neptune. Ce Léocyde qui fut chefdesMégalopolitainsavecLydiade mérité que j’en dife un mot. J’ai oüi dire aux Arcadiens qu’il étoit le neuvième defeendant de cet Arcefilas, qui dans le temps 3u’il demeurait â Lycofure, vit un vieux cerf confâcré à cette éeflè qu’ils nomment la Maitrefit, ce cerf portoit un colier & fur fon colier cette infeription }
Jeune Faon je fus pris, quand pour aller àTroye Agapénor partoit, plein d’ardeur & de joye. ce qui prouve que les cerfs vivent beaucoup plus long-temps que les éléphans. [ i ] Pur 1er ge'nier ntMret de cette ques, & il en parlera encore dans foo ville. Il en a déjà parlé dans fes Atti- voyage de la Phocide.
Vo y a g e d e l ’Arca di e . i yy Le temple de Neptune n’eft pas loin d’un bois fort épais, ------qu’ils nomment Pelages. A travers les chênes dpnt il eft plante on a fait un chemin qui conduit àTégéc,& dans le chemin meme il y a un autel de figure ronde qui fcpare le territoire de Mantinee de celui deTegce. Si vous aimez mieux prendre le chemin qui eft fur la gauche du temple , vous n’aurez pas fait cinq ftades que vous trouverez la îepulture des filles de Pélias. Car les Mantincens ailurent qu’après l’infigne méchanceté de Medcc , qui fut fi fatale à leur pere, elles fe transplantèrent en ce lieu, pour éviter les reproches qu’elles avoient méritez. En effet Medèc ne fut pas plutôt venue [ i] à Iolchos qu’elle machina la perte de Pclias, afin de mettre fur le throne Jalon qu’elle failbit Semblant de haïr, mais qu’elle aimoit au fond de fon cœur. Pour y réuflîr, elle perfuade [i] aux filles de Pelias que fi l’on veut la laifler faire , elle rajeunira leur pere qui étoit d’un âge fort avance ; & en leur prcfcnce elle prend un vieux bélier, le coupe en morceaux , le jette dans une chaudière , & après y avoir mêlé je ne fçai quelles herbes, le retire & le fait voir transformé en un jeune agnpau. Elle entreprend donc de faire la même expérience fur la perfonnedu roi, elle le diilèquc de même &le jette dans une chaudière d’eau bouillante ; mais la perfide l’y laifl'a juf2u’à ce que le feu l’eût entièrement confumé , de forte que fes Iles ne purent pas même lui donner la Sépulture. Voilà ce qui fit prendre à ces malheureufes princcflcs le parti de venir en Arcadie où elles finirent leurs jours, Scelles y furent inhumées, comme je l’ai dit. Aucun pocte, au moins deceuxquej’ai lus, ne nous a appris leurs noms; mais par leurs portraits que j’ai vus de la maindeMicon , je fçai que l’une s’appelloit Aftèropéc , & l’autre Antinoc. A vingt ftades de ces tombeaux vous verrez une petite éminence entourée d’une baluftrade , c’eft la fépulture des Phoéfus, ce lieu n’a point d’autre nom. Là le chemin fe rétrécit ; on vous montrera aux environs le tombeau d’Arétus [ 3 ] furnomme Corynote à caufe de lamafluë qu’il portoit. Revenons à Mantinee, & prenons le chemin qui va à Pal[1] z/, aujourd’hui /zco. les Mct.imorphofes, où cette avantuC’cto't autrefois une petite ville de la re eft décrite fort ai long. Theflâlie en Grèce. [j] Surnommé Carjntte, Aa KM [1] ■7/z :r:.4de aux files de Pé- gccc d4V4 >une nu'uè. Ii4 , d~(. Voyez Ovide, Liv. 7, de V ij
156 Pa u sa n i a s , Liv re VIII. lancium. Quand vous aurez faic trente ftades vous trouverez pi cs du grand chemin ce bois qu’il leur a plu d’appeller le Pélagus. Ce fut kl qu’il y eut un combat de Cavalerie entre les Athéniens & les Mantinéens d’uncpart, & les Béotiens del’autre. Epaminondas fut tué dans ce combat, les Mantinéens en attribuent l’honneur à un de leurs citoyens qu’ils nomment [ i ] Machérion $ les Lacédémoniens difent que ce Machérion étoit de Sparte. Mais les Athéniens aflurent que ce fut Gryllus le brave fils de Xénophon, qui porta ce coup mortel à Epaminondas, & les Thebains en conviennent. Auflî Gryllus en a-t-il toute la gloire dans ce beau tableau qui repréfente le combat de Mantinée, & qui fe voit au Céramique d’Athènes. f Les Mantinéens eux-mêmes femblent y avoir foufcric par la pompe funèbre qu’ils lui ordonnèrent aux dépens du public, | & par le monument qu’ils lui érigèrent dans le lieu meme où il tomba, monument qui attelle encore que ce fut Gryllus qui | fe diftingua le plus à cette fameufe journée. PourMachérion, g les Lacédémoniens & les Mantinéens ont beau en parler , il n’eft [i] point connu ; & je fuis bien afluré que jamais homme de ce nom n’a reçû aucune -marque d’honneur, ni chez les uns, j ni chez les autres. Epaminondas retiré de la mêlée ferma fa playe comme il put ; enfuite il obferva l’événement du com- I bat, il le regardoit d’un lieu que l’on a depuis nommé l'ob- , fervatoirc ; quand il vit la vicloire difputée & l’avantage égal g de part & d’autre , il débanda fa playe & rendit l’ame avec g fon fang. Ce grand homme fut inhumé fur le champ de ba- g caille ; on lui drefla une colonne à laquelle on attacha fon bou- g clier où un ferpent étoit grave , pour marquer qu’il étoit de la race de ces hommes [3] fortis des dents de ferpent dont la terre avoit été femée. Aujourd’hui il y a deux colonnes fur fon tombeau, l’une ancienne avec une infeription Bcorique,
[1] Qu’ils nomment Machésvm ,dc Radius, une épée. LesMantinéens imaginèrent cc nom pour donner quelque couleur à leur prétention. [1] // n'efl point connu. Paulânias fe trompe, c’étoit Anticrate. Les Lacédémoniens l’avoient lurnommé Machérion,pareeque de lôn épée il avoit bielle à mort Epaminondas , & ce furnom avoit paffé à lès dclccndans,dit Plutarque dans la vie d’Agcfilas. Cet auteut ajoute que les Lacédémoniens comble-
rcnt d’honneurs cet Anticrate , qu’ils affranchirent l'es delccndans de tout impôt . & que de Ion temps Callictate l’un d’eux joüiflôit encore de cette immu. nité. [ ; ] De ces hommes fortis des dents de Je rends ainfi «w» Si je difois de ces Spartes, on ne m’en-g tendron pas. Paulânias dans fôn voyage de la Bcotie explique lui-même ce que c’étoit que ces Spartes.
V O Y A G r DE L’A RC ADI î. r f7 l’autre moderne que l'empereur Hadrien a (ait ériger avec une nouvelle infçription. Je crois que l’on peut mettreEpaminondasen paralleleavcc tout ce que les Grecs ont eu de plus grands Capitaines. Car les plus illuftres Généraux foit d’Athènes, foit de Lacédémone ont eu cet avantage, de trouver leur ville en pofleflion de donner la loi aux autres, fie ont commandé des troupes â qui cette fupériorité enfloit le courage. Mais Epaminondas fe mit à la tête des Thébains lorfqu’ils étoient le plus découragez fie prefque fubjuguez $ cependant en très-peu de temps non-fêulcmcnt il les tira de cet état d’humiliation, mais il les rcndic fupéricurs aux autres. Depuis long-temps l’oracle de Delphes l'avoit averti de fe défier [ 1 ] de ce que les Grecs appellent lepélaqos, 8c. pour profiter de cet avisilcvitoitioigneufement de monter ni galcre , ni bâtiment de tranfport 5 mais le dieu .vouloir dire ce bois que les Mantinccns nommoient le pélaços. Cette conformité de noms avoit déjà trompe les Athéniens, 8c depuis trompa encore Annibal. L’oracle d’Ammon avoit prédit â ce Général Carthaginois qu’apres fâ mort il feroit enterre dans la terre de Libye. Sur la foi de cet oracle Annibal comptoir qu’après avoir défait les Romains il reverroit fa patrie & y finirait fes jours. Mais les affaires ayant change de face, Flaminius qui vouloit le prendre vif obligea Prufiasâ le châtier de fes Etats où il s’étoit réfugié. Annibal en montant â cheval fe bleffa le doigt avec fon épée qui etoic à demi forti du fourreau. Il n’eut pas fait quelques ftades que l'inflammation lui catifa la fièvre ; au bourde trois jours il mourut fie fut enterre dans un village que les Nicomcdiens nommoient Libye. Quant aux Athéniens, l’oracle de Dodone leur concilia d’aller s’établir en Sicile 5 mais cette Sicile etoic une petite colline peu diftantc d’Athènes. Eux , prenant l'oracle dans un autre fens, portèrent la guerre fort loin de leur pays & jufqu’à Syracufe. On pourrait trouver bien d’autres exemples de fèmblables méprifes.
Un ftade au de-là du tombeau d'Epaminondas vous verrez le temple de Jupiter furnomme Charmon. Dans les boisd'Ar[ 1 ] De ce que let Gréa Appellent appelloicnt auflî pélAf»i , & voilà ce /r/'f/açw. fignih'c/a twrr. Mais qui faifoit l'ainbifniitc de l'oracle, les Mantinécns avoient un bois qu’ils V iij
Cha t . XI! I.
ij8 Pa u sa n ia s , Livr e VIII. cadie il y a des aliènes de plufieurs efpcccs j les uns ont la feüillc fort large, d’où ils prenent leur dénomination5les autres font des hêtres -, d’autres ont l’ecorcc fi poreufe & fi légère que dans l’eau elle fumage , & qu’elle peut fervir de marque aux mariniers & aux pêcheurs, pour rcconnoître l’endroit oi'i ils ont jetté foit l’ancre, foit leurs filets. C’eft. pourquoi les poctes d’Ionie & entr’autres Herméfianax qui a fait des Elégies pour exprimer cette écorce employent un mot qui fignifie du liège. Methydrium autrefois une ville n’eftplus qu’un village appartenant aux Mégapolitains ; fi vous y voulez aller , il y a un chemin qui y mene de Mantinéc. Quand vous aurez fait environ trente ftades, vous entrerez dans la plaine d’Alcimédon. Au de-là eft le mont Oftracine où l’on vous montrera la grotte qui fervoit de demeure à Alcimédon ; c’étoit un de ces nommes à qui l’on a donné le nom de héros. Si l’on en croit les Phigaliens, Hercule devint amoureuxde fa fille nommée Phillo , & en eut un fils. Alcimédon in-g continent après les couches de fà fille fit expofer la mere & l’enfant fur la montagne. Une pie à force d’entendre crier g l’enfant apprit à le contrefaire ; fi bien qu’un jour Hercule i paflant par là & entendant la voix de la pie crut entendre les j cris d’un enfant -, il fe détourna , vit la mere & fon fils , les reconnut & les délivra du danger où ils étoienr. L’enfant eut nom Ecmagorasj & une fontaine voifine fut nommée la fonJl taine de Cilla ou de la pic. Quarante ftades plus loin vous ' trouvez un lieu qu’ils appellent Pctrofaca, & qui fertde limi-S tes entre les Mantinéens & les Mégalopolitains. Outre les deux routes dont j’ai parlé, il y en a deux autres qui vont à Orchomene. Sur l’une des deux eft le ftade de Ladas , ainfi nommé pareeque Ladas avoit coutume de s’y exercer à la courfe. Près de-là on voit un temple de Diane, I & fur le chemin à droite une petite hauteur que l’on dit être le tombeau de Pénélope. Car la tradition dos Arcadiens fur Pénélope ne s’accorde pas avec les poctes de la Thelprotie. Ceux-ci difent que Pénélope après le retour d’Ulyflelui don-2 na une fille qui eutnomfi] Ptoliporthe ; mais les Mantinéens® prétendent qu’accufée par fon mari d’avoir mis elle-même lé ‘ [i] gui eut nom Ptoliporthe. Parcequ’ellc étoit ncc après la prilê de Troye>: car c’eft ce que ce nom lignifie.
d< ra oC pl; vo le. on vil. tan car de< être che: men Ane Enét coni< & d’ allé < enter Et ce liens nulle encor cette menie En min qi monta mun a font v< auftere aux au
[«]£< grec qui
[r] /fap rbife. Pat rion de c Ptcrcndoi bcaud’An
V O T A G E DE L* A R. C A p I E. I f9 défordrc dans fa maifbn, clic en fut chaflcc j qu'elle fc retira premièrement à Sparte, & qu’enfuitc elle vint à Mantincc, où elle finit fes jours. Lafépulture de Pénélope touche dune plaine de peu d’étenduë, bornée par une montagne où l'on voit les ruines de l’ancienne Mantinée , qui confcrve encore le nom [ 1 ] de Ptolis ; & en avançant quelques pas vers le Nort on rencontre la fontaine d’Alalcoménic. A trente ftades de la ville ce font les ruines du village de Méra, je ne fçai pourtant s’il eft bien vrai que Mera ait eu fa fépulture en cc lieu ; car les Tégéates, qui prétendent avoir chez eux le tombeau de cette fille d’Atlas, me paroiflènt mieux fondez. Mais peutêtre a-t-elle eu une fille de meme nom, quieft venue s’établir chez les Mantinéens. J’ai dit qu’il y avoit une autre routequi menoit à Orchomene. En fuivant celle-là on trouve le mont Anchifius,au bas duquel eft le tombeau [1] d’Anchife 5 car Enée faifant voile en Sicile prit terre en un endroit de la Laconie , & s’y arrêta allez pour fonder les villes d’Aphrodifias & d’QEétis. Pendant ce temps-là fon pere Anchife qui étoit allé en Arcadie je ne fçai pour quel deflèin , mourut & y fut enterré. C’eftpourquoi ce lieu fut nommé le mont Anchife. Et ce qui femblc confirmer cette tradition , c’eft que les Eoliens qui occupent à préfent l’ancienne Troye n’ont trouvé nulle part le tombeau d’Anchife. Près de la montagne on voie encore les reftes d’un temple quiavoit etc dédié à Venus. C’eft cette même montagne qui fépare les Mantinéens des Orchoméniens. __ En entrant fur les terres de ceux-ci, à la gauche du che- Cha p . min qui mené au mont Anchife, on voit fur le penchant d’une XIII. montagne le temple de Diane Hymnia. Ce temple eft commun au deux peuples. Ils y ont un prêtre & une pretrefle qui font vœu de chafteté perpétuelle & qui mènent une vie fort auftere; l’ufage du bain & de plufieurs autres chofespermifes aux autres hommes leur eft interdit, & jamais ils ne font de [ 1 ] Le nm de Ptolit, pout Polit mot Liv. ?, Anchife étoit morren Sicile au port de Dtepanc. grec qui lignifie U ville. [ x] Auprès duquel efl le tombeau d’Anchi/e. Paufanias parle fuivant la tradition de ces peuples ; car bien d'autres prétendoient avoir chez eux le tombeau d’Anchife. Selon Virgilc, Enéide,
Drepmoi ponts ©• ilUitlilii jtc'.f.t. ibe rtUt, t,t tlhsi, Ht» ! prnittrns, omuù euro ufufjue Amitls Atubifim.
160 Pa u sa n ia s , Liv re VIII. vifites. Je fçai qu’il en eft de meme [1] des principaux Mi. niftres du temple de Diane à Ephefe, avec cette différence que ceux-ci ne gardent la réglé que durant leur année d’exer-1
cicc. La fctc de Diane Hymnia fe célébré tous les ans. Or. chomene étoit autrefois fur la cime de la montagne , on voit encore les vertiges des murs &. de la place publique. Aujour. ; d’hui la ville eft bâtie au-deflbus des anciens murs. Ce que l’on y trouve de remarquable, c’eft une fontaine qui fourni» de l’eau abondamment aux habitans ; c’eft en fécond lieu un temple de Neptune & un temple de Venus où ces divinités font en marbre. Près de la ville on voie une ftatuc de boid de Diane , placée dans le creux [x] d’un grand cèdre , auffi i’appelle-t-on la déeffe Ccdréatis. Au bas de la ville il y a des' monceaux de pierres à quelque diftance des uns des autres J je crois que ce font des vieux tombeaux faits à la hâte pour; des gens qui ont péri dans quelque combat ; mais on ne peut dire fi ce combat s’eft donné contre des Arcadiens , ou conJ tre d’autres peuples du Peloponnefe , parccqu’aucune infern ption n’en apprend rien , & que les Orchoméniens eux-mêmes n’en ont point de connoiflânce. Vis-à-vis d’Orchomene eft une montagne fort efearpée que l’on nomme par cette raifon le mont Trachys. Entre la montagne & la ville il y a une ra-vine,où l’eau du ciel forme une efpece de torrent qui fe ré-, pand dans une grande plaine, dont un marais occupe une boni ne partie. Quelque trois ftades au de-là d’Orchomene vous: trouvez un chemin qui vous menetout droit à la ville deCaphyes 5 ce chemin eft à côté du torrent, puis tourne fur la gauche vers le marais. Quand vous aurez parte le torrent vous verrez au pied du mont Trachys un autre chemin, près du- . quel eft le tombeau de cet Ariftocrate qui viola autrefois » prêtreflè de Diane Hymnia. Les fources Tenées font toi» auprès. Sept ftades plus loin c’eft le village Amilos, qui étoit. anciennement une ville à ce que l’on dit. En cet endroit lft [ i ] Des principaux Miniftres du temple de Diane. L’auteur ajoute que ces Miniftrcs étoient appeliez Hiftiateres* Ce Eflenes, comme qui dirait, Epulenes & Re%es , parccqu’ils prélidoient aux facrificcs& aux repas qui en étoient une fuite. Il en étoit de meme de ce Mi-
niftrc qui avoit le nom dcroiàAtbé-< nés. [ x] Dans le creux fan cèdre. Il y avoir-; donc des cèdres en Grèce, & non [S1 feulement dans les pays dont Pline ntt»; mention.
chemin
duir mén il y pl>y< que; à Pli &à La >lain îauti yae juger les ni a del fines, main meure ils dif tend, Gunéi deniet rynthe qu’il s1 nal à bius 01 pût te quantc dans le comme ancien ces fofl des. Si
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Voy ag ed e l 'Arc a d ie . 161 chemin fourche une fécondé fois, allant d’un côté à Stymplule, de l’autre à Phénéon. Le chemin de Phénéon conduit aufli à une montagne qui fait la féparation des Orchoméniens, des Phénéatcs ,• & des Caphyatcs. Sur ces confins il y a un rocher fort haut, que l’on nomme la roche de Caphyes. Après la montagne eft un grand vallon , 8c les villes que j’ai nommées font fur la hauteur. Le chemin qui conduit à Phénéon parte par ce vallon, au milieu duquel eft un ruiflêau, & à l’extrémité [ i ] la petite ville de Caphyes. La plaine de Phcncon s’étend jufques fous Caphyes; cette Ch a p . plaine fut autrefois tellement inondée que l’eau gagnant la XIV. hauteur, l’ancienne ville de Phcncon [i] fut fubmergée. Il y a encore fur les montagnes des marques auxquelles on peut juger jufqu’où l’eau monta. A cinq ftades de Caphyes ce font les monts Orexis & Sciathis. Au bas de l’un & de l’autre il y a de larges foflêz qui font comme l’égout des campagnes voifines. Les Phénéatcs croyent que ces foflêz ont etc faits de main d’homme , & même par Hercule dans le temps qu’il demeuroit à Phénéon chez Laonome mere d’Amphitryon ; car ils difent qu’Alcée eut Amphitryon, non comme on le prétend, de Lyfidice fille de Pélops , mais deLaonomé fille de Gunéüs , & native de Phénéon. S’il cil vrai qu’Hercule ait demeure chez ces peuples, on peut croire que chafle de Tirynthe par Euryftnée , il ne vint pas d’abord à Thebes, mais qu’il s’arrêta quelques temps à Phénéon. 11 conduifit ce canal à travers les terres des Phénéates , afin que le fleuve 01bius ou Aroanius, comme les autres Arcadiens l’appellent, y put tomber. Ces travaux font continuez l’efpace de cin3uante ftades, & aux endroits où les bords font revêtus & ans leur entier, le canal a trente pieds de profondeur. Mais comme il n’a pas été bien entretenu , le fleuve a repris fon ancien cours. Depuis le pied des montagnes où commencent ces foflêz jufqu’à Phénéon l’on compte environ cinquante ftades. Si l’on en croit les Phéncates, ils ont eu pour fondateur ['] Zx petite ville de Caphiet. Le texte dit Ctrpei, mais Sylburge lit Cxpbjei, & je crois que c'eft ainfi qu’il faut lire. Caryes dont il cil beaucoup parlé dans Xcnophon ctoit un bourg de la Laconie. Tomt. II.
W L'itutenne ville de Phentea fut f..b»ter’ée. Plutarque attribue cet accident à la vengeance d'Apollon > irrite de ce qu’Hercule avoir emporté du temple de Delphes un trépied, fc l'avoit mis comme en dépôt à Phénéon.
X
161 Paü sa ni as , Liv rb VIII. un certain Phcnéüs originaire du pays. Leur citadelle eft fur un roc efearpé de tous cotez ; l’avantage de la fituation joint à quelques ouvrages que l’on y a faits rend cette place tresforte. On y voyoit autrefois un temple de Minerve Tritonia, mais il n’en refte plus que les ruines, Les Phencates difeot qu’Ulyfle y confiera aufli une ftatuc de bronze à Neptune Hippius.' Selon eux ce futà l’oCcafion de fes cavales qu’il avoit perdues; car après les avoir cherchées inutilement par toute la Grèce, les ayant retrouvées chez eux, il bâtir un rem. pie â Diane fous le nom de Diane [ i j Heurippé , & en même temps il fit ériger une ftatuë à Neptune Hippius. Quant à fes cavales il vouloir qu’elles fuflent nourries dans les paru, rages des Phencates, comme il faifoit paître fes troupeaux de vaches dans le continent qui eft vis-à-vis d’Ithaque. Ec en effet ils me montrèrent fur le picdcftal de la ftatuc une inferiprion où il étoit parlé de la rccompenfe qu’Ulyfle promet, toit à ceux qui auroient foin de fes jumens. Mais je ne tiens pas ce récit véritable en toutes fes parties ; on ne me perfuadera point qu’Ulyfle ait érigé une ftatuc de bronze à Neptune. Les hommes [i] n’avôient point encore alors l’art de fon. dre le métal & de le jetter en moule. On faifoit une ftatuc comme un habit, fuccellîvement & par pièces, non d’un fcul jet& tout à la fois ; c’eft ce que j’ai déjà dit dans le troilîcmc livre de cet ouvrage en parlant delà ftatuë [3] de Jupiter furnommé le Très-Haut. En effet les premiers qui ayent hjù fondre une ftatuc ont été Rhrecus fils de Philéüs, &Théo. dore fils de Téleclès , tous deux de Samos ; c’eft ce même Théodore qui avoit gravé [4] cette belle émeraude qui fervoie de cachet à Polycrate tyran de Samos, & dont il faifoit tant de cas.
[ 1 ] De Dune Heunppe', du mot grec, < , repenti, je rerretie. [1] Lee boinmee ndvoient point enecre l'art de fondre , &t. Voilà un trait d’érudition quieft remarquable. Avant la guerre de Troyc il n’y avoit point de fondeurs. [ ? ] En parlant de U ftatuë de t/ufiter Tree-Hant. Dans l'endroit que cire Paufanias on netrouvepoint le fiimom de Trèi-Haut, il faut donc lcfuppléer
dans le texte. Amafcc n’a pas pris iciie fens de l'auteur.comme Sy lbtirge l’a remarqué. [4] Cette belle émeraude, Hérodote dans fâ Thalic raconte qucP»lycrate fuivant le confêil d'Amafis m d’Egypte fon ami, jetta dans la malî nxraudc qui lui forvoit de cachet» S qu'il la jetta pour le préparer le rcç« de l'avoir perdue , afin de mêler que amertume à les continuelles prof»-
néo de li Les coin qui i desjt pic o d’Euc voit li cure}: vaux ; tre art entrer lot. M
ajoute recueil encore rirez. Ma les filets u prefent à ce prince trouva da me fi h fi, vorifcr
d7elae.
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Sur le penchant de la montagne où la citadelle eft bâtie on a pratique un ftade ; & fur la cinfe on voit le tombeau [i] d’Iphiciès frere d’Hercule & pere d’Iolas. Les Grecsdifént qu'Iolas tut le compagnon d’Hercule en plufieurs de fes travaux. Pour Iphiclès , dès la première expédition d’Hercule contre Argéeroi des Elcens, il fut bielle par les fils d’Aâor , que l’on appclloit les Molionides du nom de Moiione leur mere. Ses amis le voyant hors de combat, le firent porter à Phéneon , où Buphagus & Prom'né fà femme eurent grand foin de lui ; cependant il y mourut de fa bleflùrc & y fut enterré. Les Phéneatcs l’honorent tous les ans fur Ion tombeau comme un héros. Mercure eft de tous les dieux celui à qui ils ont le plus de dévotion 5 ils célèbrent en fon honneur des jeux qu’ils nomment Herméens ,&.ils lui ont bâti un temple où le dieu eft en marbre ; cette ftatuë eft un ouvrage d’Euchir fils d’Eubolides Athénien. Denicie ce temple on voit le tombeau de Myrtil, que les Grecs ont cru fils de Mercure 5 il étoit l’écuyer d’Œnomaüs, & il conduifoit fes chevaux avec tant d’adrefle que fur la fin de la courfe fon maître atteignoit toujours ceux qui pour avoir Hippodamieofoient entrer en lice avec lui 5 & aufli-tôt il les perçoit de fon javelot. Myrtil devenu lui-même amoureux de la princefle & n’ofant pas difputer contre fon maître continua fes fondions d’écuyer j mais on dit qu’il trahit QEnomaüs en faveur de Pélops après avoir fait promettre à celui-ci qu’il le laiflèroit joiiir d’Hippodamie durant une nuit. Pélops enfuite fbmmé par Myrtil de lui tenir fà promeflè fut fi indigné de fon audace , qu’il le jetta du haut de fon navire dans la mer. On ajoute que fon corps poulie par les flots [ i] fur le rivage fut recueilli par les Phénéates qui lui donnèrent fépulture ,&qui encore à préfènt font tous les ans fon anniverfaire durant une certaine nuit. Il eft aifé de juger que Pclops ne faifoit pas ritez. Mais un pêcheur ayant pris dans fes filets un fort beau poiilon, il en fit préfent à Polycratc , & le bonheur de ce prince fut tel, que fon émeraude le trouva dans le ventre du poiflbn .comme fi la fortune fe fïit opiniâtrée à fovorifer ce prince en tout & par tout. [i] Ipb'cles frere d’Hercule çr pere iJolai. Diodorc de Sicile le nomme
Iphirlus, & dit qu’il fut tué en combattant contre les filsd’Hippocoon. [ 1 ] Pouffe par les flots fur le rivage. Il veut dire fur le rivage de l’Alphéc , non de la mer ; car les Phéneatcs comme les autres Arcadiens étoient bien loin de la mer. Ainfi le corps de Myrtil avoit parte de la mer dans l’Alphéc.
X ij
><Î4 Pau sa ni as , Liv re VIII. alors une longue navigation $ félon toute apparence il s'étoic embarque vers l'embouchure de l'Alphéc pour venir au port d'Elis. Ainfi je ne crois point que la mer diteMyrtoüm ait pris fon nom de Myrtil fils de Mercure ; car cette mer s’étend depuis l’Eubœe julqu’à la mer Egée avec laquelle elle fe joint auprès d’une île défertc, dite l’île d’Hélenc. J'aime donc mieux croire avec les Eubœcns les plus verfez dans l’hiftoire de leur pays, que c’eft une femme nommée Myrto qui a donné fon nom à cette mer.’ Les Phcnéates ont aufli un temple de Ce. rès Elcufinienne, où les myfteres de la décile fe cclebrent de la même maniéré qu’à Eleufis ; c’eft même chez eux , fi on les en croit, que ces myfteres ont d’abord été inftituez. Car ils prétendent que Naüs pour obéir à un certain oracle de Delphes vint en leur pays, & que ce Naüs étoit arriéré petit-fils d’Eumolpe. -------Près du temple de Cerès eft un endroit appelle retroma ; Ch ^a p. cc font deux pjerres pune. fur l’autre & parfaitement bien jointes. Quand cc vient le jour des grands myfteres , comme ils les nomment, on fépare ces deux pierres, on en tire un écrit qu’elles renferment, Sc qui contient le rit & les cérémonies qui fe doivent obferver ; on le lit aux Miniftres de la déeffe & apres qu’ils l’ont entendu, la nuit même on le reflèrre au même endroit. Ces deux pierres font en fi grande vénéra, tion que dans les affaires importantes plufieurs jurent en mettant la main deffus. Elles font fous une efpece de petit domeÿ où l’on conlêrve une image de Cerès furnommée [ i ] Cidaria. Le jour des grands myfteres le prêtre prend cette image, il la met fur fes habits & prenant enfuite de petites baguettes, il en donne quelques coups aux Naturels du pays en luivant un certain ordre. Les Phénéates difent qu’avant Naüs, Cerà cherchant fa fille étoit venue chez eux , & que pour récompenfer ceux qui lui firent un bon accueil elle leur donna toute forte de grains hormis des fèves. Pourquoi ce légume en fut excepte & pourquoi ils le tiennent impur,c’eftun myrterc qui ne fe révélé point. Difaulès [i] & Damithalès qui ai, [ 1J Ctrtt Çtrnammét Culunn. fignific une eipccc de chapeau , ou vêtement <ic tête dont les Perlés fe fcrvoient. La ftatuë de Cerès étoit apparemment
ainfi coififee > & de là le fiimotn de Ctdtrit. [a] Difinlèi. C’eft ainfi qu'il fis! lire , & non pas Tnfiuilis, comme il J a dans le texte.
éta ren vill. S vou pic avec les I que Aux tagé rent Téla & le i il ne qui s ni qu effet < re d’I nous mens dans 1 chez 1 pêche donc lui de d’Egin nomsc Au refl Achée & du c terres ; min qu prend ges, lie Syiburge
Vo y a g e d e l ’Arcadi e , rfiy rapport des Phénéates eurent l’honneur de recevoir Cerès, lui bâtirent enfuite un temple au bas du mont Cyllcne, & lui établirent un culte qui s’eft perpétué jufqu'â nos jours. Ce temple dédié à Cerès Thelmia eft â quinze ftades de la ville. Sur le chemin qui mène de Phénéon à Pelléne & à Egire vous n’aurez pas fait quinze ftades que vous trouverez le temple d’Apollon Pythius. Mais vous n’enverrez que les ruines avec un autel de marbre blanc que le temps a épargne , &où les Phénéates facrifient encore à Apollon & à Diane. On croit que ce fut Hercule qui après la prife d’Elis fit bâtir ce temple. Aux environs on voit la lèpulture de plufieurs héros qui partagèrent avec lui l’honneur de cette expédition , & qui périrent dans le combat. Je remarquai entr’autres le tombeau de Télamon pas loin du temple fur le bord du fleuve Aroanius, & le tombeau de Chalcodon près de la fontaine (Enoé. Mais il ne faut pas croire que ce Chalcodon fut le pere d’Eléphenor qui s’embarqua pour Troye avec les autres Capitaines Grecs, ni que ce Télamon ait été le pere d’Ajax & de Teucer. En effet comment Chalcodon eût-il pû fuivre Hercule â la guerre d’Elide, puifqu’il avoit été tué par Amphitryon , comme nous le fçavons certainement par l’hiftoire & par les monumens des Thebains ? Comment Teucer a-t-il bâti Salamine dans l’île de Chypre, fi perfonne ne l’a empêché de revenir chez lui après la prife de Troye, & quel autre pouvoir l’empêcher de rentrer chez lui que fon pere Télamon ? Il faut donc conclure que c’eft un Chalcodon différent de celui de l’île Eubœe , & un Télamon autre que le Télamon roi d’Egine. Car dans tous les temps, comme de nos jours, les noms des grands hommes ont été portez par des gens obfcurs. Au refte les Phénéates ont plufieurs bornes qui les féparentdes Achéens; du côté [i] de Cyllene ils ont le fleuve Porinas, &du côté d’Egire , le temple de Diane. En deçà 6c fur leurs terres après le temple d’Apollon Pythius vous trouvez un chemin qui conduit au mont Crathis , où le fleuve de ce nom prend fa fource. Ce fleuve va tomber dans la nier auprès d’Eges, lieu délêrt aujourd'hui, mais qui autrefois étoit une ville Ti] die de Crlleiie. Je crois avec lene,&c la fuite fetnble déterminer à Sylburge qu'il faut lire, dti (Ôte de l'el- ccttc leçon. X iij
166 Pau sa ni as , Livr e VIII. d’Achaïe. Le Çrathis fleuve d’Italie dans le pays [ i ] des Brutiens a pris Ion nom de celui-ci. Sur le mont Crathis il y a un temple de Diane [i] Pyronia, où les Argicns anciennement venoien^iicrcher du feu pour leurs fêtes de Lerna. C|IAp En allant de Phcnéon à l’orient on trouve le mont GéXVI. ronce & un chemin qui tourne a l’entour ; cette montagne eft une borne commune entre les Phcnéates &ceux de Stymphale. A la gauche de la montagne les Phéncates (ont encore bornez par un lieu que l’on nomme Tricrene , à caufe de trois fontaines qui font-là, & où l’on dit que les Nymphes lavèrent Mercure lorfqu’il vint au monde ; c’eftpourquoi cc lieu eft confacre à Mercure. Non loin de là c’eft le mont Sépia où l’on tient qu’Epytus fils d’Elatus mourut de la piquûrc d’un ferpent , il fut enterre là pareeque l’on ne put tranfporter fon corps plus loin. Les Arcadiens dilent que cette montagne engendre encore des ferpens fort venimeux, mais qu’ils y font rares, pareeque la montagne étant couverte de neiges une bonne partie de l’année, s’ils fortent de leurs trous ils périlTent dans la neige , & s’ils fe cachent, la rigueur du froid les fait mourir fous terre. Comme je pavois qu’Homérc en parlant des Arcadiens a fait mention du tombeau d’Epytus, icleconfiderai avec foin ; c’eft un petit tertre environné d’une baluftrade de pierres qui tourne tout à l’entour. Je crois qu’Homere [3] ne l’a vanté que parcequ’il n’en avoit -point vû de plus beau ; de même qu’il compare les danfês gravées par Vulcain fur le bouclier d’Achille à celles que Dédale avoit inventées pour Ariadnc, parcequ’il ne connoiflbit rien déplus parfait en ce genre. Pour moi j’ai connoiftance de plufieurs tombeaux beaucoup plus dignes d’admiration ; j’en puis citer deux entr’autresjl’unà Halicarnafl'e , & l’autre chez les Hébreux. Le premier [4] érigé à Maufolc qui étoit roi d’Halicarnafiè eft
[ 1 ] Dan< Irftpile! /?n. tien 5 qui fâi- ne l’admire en aucune maniéré. foie partie de la CalabrcUltéricure. On [4] Lt frémitrérigéa Afaufale, c-r. croir que G toia petite ville de cette con- Maufolc régnoit dans la Carie, dont 11 trée étoit ce que l’on appclloit autre- Capitale étoit Halicarnaflè. Il mourut fins enfans. & laiflà le royaume à Attcfois Métatirue ou Afétaurum. [ 1 ] Diane Pjnnij , du mot xw, mife la femme,qui lui fit bâtir un tom, dufeu, l’auteur en donne la raifon. beau fi fiipcrbe,qu’il parta pour l'une des[f| yr croit qu'Homérenc l'a tawr/. fept merveilles du monde , & que dePaufanias fe trompe, Homère dans le 1 puis ce temps-là, pour dire un mxgr.-.fLivre de l’Iliade fait mention du tom- que tombeau, on a dit un A/eufiîée. bcaud'Epytus, nutsilnc levante,ni
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P1 ni C au j’e d’< de &; LTn mu lesce, mo; Dci Th, on la v 3ui, am d’un pies qu’il eftfti lydo
àjcruf des am
Vo y a g e d e l ’Akca di !. 167 d'une grandeur fie d’une magnificence fi furprenante, que les Romains pleins d’admiration pour ce monument, quand ils parlent d’un tombeau magnifique , croycnt avoir tout dit en difant, c’r/7 un Le fécond [ijetoit à Jérufalcm ville qu’un Empereur Romain a entièrement détruite ; c’ctoit la fépulture d’une femme du pays, nommée Hélène. La porte du tombeau , qui ctoit de marbre comme tout le refte, s’ouvroit d’cllc-même à certain jour de l’année fie à certaine heure par le moyen d’une machine, fie fe refermoit peu de temps apres. En tout autre temps fi vous aviez voulu l’ouvrir , vous l’auriez plutôt rompue. Du tombeau d’Epytus vous arrivez au mont Cyllene, le plus haut de toute l’Arcadie ; le temple de Mercure Cylle- XV1L nicn eft fur la cime, mais tout en ruines. Il eft certain que c’eft Cyilcn fils d’Elatus qui a donne fon nom fie à la montagne fie au temple. En ces tcnws-là les ftatuës des dieux, autant que j’en puis juger par celles que j’ai vues, fè faifôient de bois d’ébene, ou de cyprès, ou de ccdre, ou de chêne, ou d’if 4 ou de lotos. Pour la ftatuë de Mercure, elle eft dc[i] citronnier, fie fuivant qu’il m’a paru, elle a au moins huit pieds de haut. Une des merveilles du mont Cyllene , c’eft qu’on y voir communément des merles qui font tous blancs j car lesoifeaux que lespoëtes comiques appellent de ce nom font d’une autre eipecc Ce ne chantent point. Pour des aigles blancs, j’en ai vu au mont Sipvle près d’un marais nommé le marais de Tantale. Des langïicrs fie des ours blancs, c’eft chofe fi commune en Thracc que des particuliers même en ont chez eux ; en Libye on nourrit des lapins blancs, comme on nourrir ailleurs de la volaille j fie j’ai vu à Rome des biches toutes blanches, ce qui, à dire le vrai, me furprit extrêmement ; il ne me vint pas dans l’cfprit de demander fi elles venoient de quelque île , ou d’un pays en terre ferme. J’ai voulu rapporter tous ces exemples , afin que l’on ne croyc pas que j’en impofe quand je dis qu’il y a des merles blancs au mont Cyllene. Cette montagne eftfuivie d’une autre que les Arcadiens nomment le mont Cnclydoréc , pareeque difcnt-ils , Mercure y ayant trouvé une [ 1 ] Le fécond étoit j Vertfolem, non cette ville -, on peut voir ce que cet auàJérufalcm félon Jofephe, Liv. 10, de teur en dit. fa antiquités , mais à trois ftades de [x J De amnnier. Le mot grec eft <»•’> Pline l’appelle tngei.
168 Pau sa ni as , Liv re VI‘JI. tortue, l’ouvrit, rua l’animal & de l’écaille fit une lyre. Certc montagne , dont les Aclicens pofledent la plus grande partie, eft ce qui lépare les Phénéates des Pellcncens. Si vous allez de Phénéon au couchant, vous trouverez, fur la gauche un chemin qui va à la ville de Clitorc , & fur la droite un autre qui conduit à Nonacris & à l’eau de ftyx. Nonacris étoit au. trefois une petite ville d’Arcadie qui avoit pris fon nom de la femme de Lycaon 5 aujourd’hui on n’en voit que les ruines, encore font-elles pour la plûpart enfevclies fous terre. Prés de ces ruines il y a une partie de la montagne qui s’élève fi prodigieulèment , que je n’ai rien vû de li haut, & du loin, met dégoûte fans cefle une eau que les Grecs nomment l’eau de Styx. CHAn. Héfiode dans fa Théogonie, car quelques-uns lui attribuent XVIII. cet ouvrage, fait Styx fille de l’Océan & femme de Pallasj & l’on prétend que Linus dit quelque choie de fcmblable dans fes poulies ; pour moi j’ai lû avec foin ces ouvrages, & je les tiens [ i ] tous deux luppofez. Mais Epiménide de Crete dit auflî que Styx fut fille de l’Océan , & il ajoute que mariée à Piras, on ne fçait pas trop qui étoit Piras 5 elle enfanta l’Hydre. Pour Homère , c’eft de tous les anciens poètes celui qui a le plus fouvent employé le nom de Styx dans fes vers} témoin cet endroit où il exprime ainfi le ferment que fait Junon.
J en attelle le Ciel, la terre & les enfers , J en attelle de Styx l'eau qui tombe fans cefle.
Il femble qu’en homme qui avoit vù les lieux , le poëte ait voulu décrire l’eau qui dégoûte continuellement de ce rocher. Dans un autre endroit en faifant le dénombrement de ceux qui avoient fuivi Gunéüs il parle du fleuve Titaréfius, & en parle comme d’un fleuve qui étoit forme des eaux de Styx. Enfin quand il nous représente Minerve fe plaignant à Jupiter, & lui reprochant qu’il a oublié que c’eft par elle & par fon lècourt qu’Hercule étoit fi heureuiement ibrti des travaux qui lui avoient été impofez par Euryfthée, il fait de Styx un fleuve qu’il place dans les enfers. Quoiqu’il en foit, l’eau qui dégoûte de ce rocher, près de Nonacris après s’etre fait une
fi] Etjrleitiinitom lieux fuprofez. qui dectédite fon la Théogonie d’IlcVoilà un partage bien remarquable Sc liodc. route
VOIACI
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route À travers une groffê roche fort haute, tombe dans le fleuve Crathis -, cette eau eft mortelle aux hommes & à tout animai. Souvent des chèvres font mortes pour en avoir bû } mais l’on a été du temps à s’en appercevoir. Une autre qualité fort furprenante de cette eau , c’eft qu’aucun vafe foit de verre, foit [ i ] de chryftal, foit de terre cuire , foit même de marbre ne la peut contenir fans fe cafter. Elle diflbut ceux qui font de corne ou d’os j elle diflbut même le fer , le cuivre , le plomb, l’eftain, l’ambre, l’argent, & même l’or, quoiqu’au rapport de Sapho la roüille ne l’altere jamais, ce qui eft auflî confirmé par l’expérience. Tant il eft vrai que dieu donne aux chofes les plus viles une vertu focrette qui fouvent à certains égards les met au-defliis des chofes que les hommes eftimcnc le plus. C’eft ainfi que le vinaigre diflbut les perles, & que le làng de bouc [i] amollit le diamant qui eft de toutes les pierres la plus dure. Mais cette même eau de Styx n’agit point for la corne du pied des chevaux. Un vafe de cette matière eft le foui où l’on en puiflè garder , & qui réfifte à fon impreflîon ; j’ignore fi Alexandre fils de Philippe a été empoifonné avec cette eau, je fçai feulement qu’on l’a dit. Au-deftus de Nonacris ce font les monts Aroaniens - on y montre une grotte où l’on dit que les filles de Prœtus dans leur démence allèrent fo cacher, jufqu’à ce que Mélampus par une vertu focrette & par des expiations les en retira , pour les mener en un lieu que l’on nomme Lufes. La plus grande partie des monts Aroaniens eft habitée par les Phénéates ; ear Lufes eft du territoire de Clirore, & l’on afliire que c’étoitautrefois une ville. Du moins eft-il certain qu’Agéfilas ayant remporté le prix de la courfe de chevaux , lorfque les Amphidyons firent célébrer les jeux Pithyques pour l’onzième fois, en même temps qu’on le proclama vainqueur, il fut qualifié citoyen de Lufes. Mais aujourd’hui il ne refte pas le moindre vertige de cette ville. Quant à Mélampus, après avoir mené les filles de Prœtus à Lufos il les guérit de leur phrénéfie dans le tem-
[i ] Soit de tbryflul. Le terme Grec eft [a] Et que le fanf de l oue amollit le , liiez , en Latin munhinu. d'jinjnt. C’eft une vieille erreur dont Ces valês croient d’un grand prix chez on eft revenu, & la perle de Clcopatre, les Romains ; c’étoit apparemment une dilFoute dans du vinaigre, paire aufti e/pccc de chryftal. Voyez Pline, Liv. pour un conte. 37, Ch. i, & Liv. 5 j, Section J Torne 11.
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IfQ P A V S A N T A $ , L I V R. E VIII. >lc de Diane ; c’eftpourquoi ceux de Clitorc onc depuis honoré a déclic fous le nom de Diane [ i ] Héméréfia. CHAP Les Cynetheens font encore un peuple d’Arcadie ; ils enXIX. voycrenc autrefois à Olympie une ftatuë de Jupiter qui tient une foudre des deux mains. Ils font à quarante ftades du temf'ie de Diane, dont je viens de parler. Dans leur ville au miieu de la place publique ils ont plufieurs autels confierez à differentes divinités & une ftatuë de l'empereur Hadrien. Ce que j’ai vù de plus remarquable chez eux fe réduit à ceci -, un temple de Bachus où ils font la fête du dieu au cœur de l’hyver j les hommes fe frottent de graillé, puis ils vont prendre au milieu du troupeau le taureau qu’ils croyent devoir être le plus agréable au dieu, & l’apportent jufques dans le temple; telle eft leur maniéré de facrificr. En fécond lieu on me fit voir à deux ftades de la ville une fontaine d’eau froide, ombragée d’un plane. Si quelqu’un eft mordu d’un chien enragé, ou que pour s’en être approche il ait lieu de craindre quelque accident, il n’a qu’à boire de l’eau de cette fontaine, il eft guéri ; aufli la nomment-ils dlyffon., comme qui diroic, l’eau qui guérit de la rage. Si donc les Arcadiens lur les confins des Phénéates ont l’eau de Styx qui eft mortelle , ils ont aufli du côté des Cynéthéens cette autre fontaine qui eft très-falutaire ; ainfi l’un compenfe l’autre. Des deux chemins qui ïbntfur la gauche & qui vont de Phénéon au couchant, l’autremcne à Clitorc Se s’étend jufqu’à ces travaux qu’Hercule avoit faits pour la communication du canal avec le fleuve Aroanius. Sur cette dernière- route vous avez le village de Lycuria qui eft frontière entre les Phénéates & ceux dcClitore. CHAP Cinquante ftades plus loin c’eft la fource du Ladon ; j’ai XX. oüi dire que les mêmes eaux qui font une efpecc de marais dans la plaine de Phénéon, apres s’être engouffrées fous les montagnes dont le pays eft environné remontent & forment cette fource ; cc qui en eft, je ne le fijai pas. Mais je fçai que dans toute la Grèce il n’y a pas un autre fleuve qui foit comparable au Ladon pour la beauté de fes eaux ; les avantures Je Daphné ont aufli contribue à rendre ce fleuve célébré. Je ne m’arrête point à raconter cc que les Syriens [ i ] qui habitent les
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[ i ] rinxr H -mrrrJît,c’eft -à dire, jet de Duphn Voyez Philoftr.irr Ju» /x propice , , nmiifuetur. la vied'Apollonius , vous y trouvât» [i] Ce que lei Sprienidéhitut uufu- cette fable.
I &
S n s’i U! te lai au jet il ter ave J>ot ai Daj tôt d’A voir fes c cipp n
D< fôixa long rivier ftade; poiflb fi l’on grives n’ai et fleuve roit qs iôient d’Azai fines. :
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VOTAC! Dï l 'Al CADII.
Î71
bords dcl’Oronte débitent au fujet de Daphnc -, les Arcadiens & les Elcens ont une autre tradition qui eft bien differente. Selon eux Leucippe etoit fils d’Œnomaüs roi de Pile} le jeune prince palfionncmcnt amoureux de Daphnc comprit que s’il la recherchoit ouvertement en mariage il s’expoferoit à un refus , parcequ’elle avoit del’avcrfion généralement pour tous les hommes , voici donc le ftratageme dont il s’avila. Il laiflâ croître fes cheveux pour en faire, difoit-il, un lâcrifice au fleuve Alphee ; après les avoir notiez à la maniéré des jeunes filles il prit un habit de femme 8c alla voir Daphnc, il le prclenta a elle fous le nom de la fille d’Œnomaüs, & lui témoigna avoir grande envie de faire une partie de chaflê avec elle ; Daphnc fut trompée à l’habit, & Leucippe pslia pour une fille. Comme d’ailleurs fa naiflànce 8c fon adreilê lui donnoient un grand avantage fur toutes les’compagnes de Daphnc , 8c qu’il n’oablioic rien pour lui plaire, il eut bientôt gagné fes bonnes grâces. Ceux qui mcient les amours d’Apofîon avec cette avanrure ajoutent qæ le dieu piqué de
voir Leucippe plus heureux que lui , infnira à Daphnc 8c à fes compagnes l’envie de fe baigner dans Je Ladon ; que Leucippe fut contraint de quitter fes habits comme les autres, & qu’avant etc reconnu pour ce qu’il croit, il fut tue à coups de flèches ou de poignard. Voilà ce que difent les Arcadiens. De la fourcc du Ladon à Clitore il peut y avoir quelques foirante ftades. Vous y allez par un chemin fort étroit le XXL long du fleuve Aroanius. Auprès de Clitore vouspaflêz une rivière de meme nom qui fe déchargé dans l’Aroanius à fcpt ftades de la ville. Ce dernier fleuve nourrit plufieurs fortes dé poillbns 8c entr’autres ce qu’ils appellent [ 1} des prciler, qui, fi l’on veut les en croire , ont un cri femblablc à celui des grives. Pour moi j’ai vu de ces poifTons hors de l’eau 8c je n’ai entendu aucun cri , quoique je fois refté fur le bord du fleuve jufqo’apres le coucher du foleil, pareeque l’onm’aflù. roit que c’ctoit particulièrement en ce remps-là qu’ils fe faifoient entendre. La ville de Clitorea pris len nom d'un fils d’Azan ; elle eft fituce dans une plaine, £ environnée de câlines. Scs principaux temples font ceux de Cercs, d’Efcula[»] fclti. Ih le» îçveHotent de djvetfa coc .’cs b , aj.-liiilontoucsopsrtnccpâKequeccs du ox >»uCu<, . Yij
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Pa u sa n ia s , Liv re
VIII.
pc & d’Ilithye. [i] Homère parle de plufieurs déciles I1L thyes fans en déterminer le nombre. Mais Olen poëte de Lycie plus ancien que lui , & qui a fait particulièrement pour ceux de Delphes diverlès hymnes en l’honneur des dieux , qualifie la dcelTe Ilithye de belle fileufe , la dit plus ancienne 3uc Saturne , & la prend pour une Parque ou le Dcftin. Ceux e Clitore ont encore un temple dédié aux Diofcures, qu’ils appellent les grands Dieux ; ce temple eft à quatre ftades de la ville, Caftor & Poilux y font en bronze. Trente ftades au de-là ils ont fur le haut d’une montagne un temple de Minerve Coria, où la déefiè a une ftatuë. Ciiap Mais revenons à Stymphale & au mont Géronte qui eft XXII. comiT>e «ne barrière entre les Phénéates &ceux deStympha. le. Ces derniers ne font plus cenfez du corps Arcadique, depuis qu’ils s’en font volontairement féparez pour ne plus dépendre que des Etats d’Argos. Cependant Homère témoigne qu’ils font originairement Arcadiens, & nous fçavons d’ailleurs que Stymphalus leur fondateur étoit [i] petit-fils d’Arcas. Quand je dis leur fondateur, ce n’eft pas qu’il ait bâti la ville de Stymphale que l’on connoît aujourd’hui, mais il en bâtit une autre qui ne fubfifte plus. Ces peuples prétendent que Téménus fils de Pélafgus habitoit l’ancienne Stymphale, qu’il y éleva Junon, & qu’il lui bâtit enfuite trois temples fous divers noms fuivant les trois états où il l’avoit vûë, l’un à Junon enfant , l’autre à Junon femme de Jupiter, & le troifiéme à Junon veuve, après qu’elle eut fait divorce avec Jupiter , & qu’elle fe fut retirée à Stymphale. Voilà ce qu’ils difent j mais cela n’a rien de commun avec la.nouvelle Stymphale dont il s’agit ici. Aux environs de cette ville il y aune fontaine, dont l’empereur Hadrien a fait venir l’eau jufques dans Corinthe. Cette fontaine forme à Stymphale durant l’hy. ver uneefpecc de petit lac ,d’où le fleuve Stymphale le groflît. L’Eté ce lac eft ordinairement à lêc , & pour lors c’eft la fontaine qui fournit de l’eau à ce fleuve, lequel à quelque diftance de-là fe précipite fous terre , & va reparaître dans les ter[ i ] Hamtre furie de plujienn déeffes /lithrei, &r. Tout cet endroit du texte eft fort défectueux. Kuhnius l’a rétabli aflez liciireufenicnt, & j’aifuivi fes conjectures.
M Petit-fili a Antu. T/lnr eft rcxprcflîon grecque ; expreflton cipable d'induire en erreur. Stymphale étoit fils d'Eiatus, & par conlequcot petit-fils d’Arcas pere d’Elatus.
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lâi bri qu no. poi Ion eu> dci d’ai anii nier lide avec qu’i. trefi voyi rent & qi aigle lides lé ve d’Hc lui d dans tren< A auflî , pour figure fi ces
quelque il vivon décrit a
Vo y ac b d e l 'Arcad ie . 173 rcs des Argiens non plus fous le nom de Stymphale, mais fous le nom d’Erafinus. On dit que fiir les bords duStymphale il y avoit autrefois des oifeaux carnafliers qui vivoient de chair humaine, & qu’Hercule les tua tous à coups de flèches ; Pifandre [ 1 ] de Camire dit qu’il ne fit que les cbaffèr par le bruit des cymbales. Quoiqu'il en foit, les deférts de l’Arabie qui engendrent tant de forte de bêtes, ont aufli des oifeaux nommez Stymphalides, qui ne font guéres moins à craindre pour les hommes que les lions & les léopards 5 car lorfqu’ils fontpourfuivis par les cliaflêurs, ils fondent tout-à-coup fur eux, les percent de leur bec & les tuent. Le fer & l’airain font de foible réfiftancc ; mais il y a dans le pays une certaine écorce d’arbre fort épaiflè dont on fe fait des habits } le bec de ces animaux rebouche contre & s’y embarafle de la même manierequeles petits oifeaux fe prennent à la glu. Les Stymphalides font.de la grandeur des grues & reflèmblent aux cicognes, avec cette différence qu’ils ont le bec beaucoup plus fort & qu’ils ne l’ont pas recourbé. Je ne puis pas dire s’il y a eu autrefois en Arcadie des oifeaux de même nom que ceux qui fe voyent aujourd’hui dans l’Arabie , quoique d’une forme differente ; maisfuppofeque l’efpece des Stymphalides foitunique, & qu’elle ait toujours exifté comme celle des éperviers, des aigles & des autres oifeaux, je me perfuade que les Stymphalides font des oifeaux d’Arabie, dont quelques-uns auront volé vers les rives du Stymphale , & que dans la fuite la gloire d’Hercule & le nom des Grecs beaucoup plus célébré que celui des Barbares aura fait appeller ces oifeaux Stymphalides dans l’Arabie même, au lieu qu’auparavant ils avoient un autre nom. A Stymphale il y a un vieux temple de Diane furnommée aufli Stymphalie } la ftatuë de la déefle eft de bois, & dorce pour la plus grande partie. La voûte du temple eft ornée de figures d’oifeaux Stymphalides ; on ne voit pas bien d’en bas fi ces oifeaux font de bois ou d" -j — •- je les crois plu- . de plâtre mais
[ 1 ] Pifandre de Cemire , Ville de l’îlc de Rhodes. Ce poète cil plus ancien qu’Homérc & qu’Héfiode félon quelques auteurs , mais lelon d’autres il vivoit en la 5 j'Olympiade. Il avoit décrit en vers les travaux d’Hercule,&
fi l'on en croit Macrobe, il avoit aufli compofc une hiftoire fâbuleufc qui rcmontoit depuis fon temps jufqu'au mariage de Jupiter avec Junon , & qui conwtcnoit toute la guerre de Troye.
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*74 Pa u sa n ia s ,Liv k e VIII. toc de bois. Sur le derrière du temple on voit des ftatuës de marbre blanc qui reprélèntent de jeunes tilles avec des cuiflès & des jambes d’oileau. On dit que de nos jours les habitans de Stymphalc ont éprouve la colère du ciel d’une manière terrible. La fête de Diane ctoit négligée , on n’y oMfrvoic plus les cérémonies preferites par la coutume.' Un jour cette arcade que l’on a faite pour l’écoulement des eaux du Stvmphalc fe trouva tout-à-coup engorgée, au point que l’eau venant à refluer inonda toute la campagne l’elpace de plus de quatre cent ftades ; de forte que vous auriez dit d’un grand lac. Un chaflèur qui courait apres une biche fe laiflànt emporter à l’envie d’avoir ta proye, fe jetra à la nage dans ce lac, & ne ccflâ de pourluivre l’animal, jufqu’à ce que tombez tous deux dans le même gouffre ils diiparurent Sc fe noyèrent, les eaux le retirèrent à l’inftant, & en moins d’un jour la terre parut lèche. Depuis cet événement la fête de Diane lè célébré avec plus de pompe & de dévotion. CHAP DeStymphalc vous allez à Aléa , qui s’eft auflî foumife à XX1I1. 1^ domination d’Argos ; mais elle n’en reconnoît pas moins Aléüs fils d’Aphidas pour Ion fondateur. Cette ville a trois temples confidcrablcs, celui de Diane Ephèfienne , celui de Minerve Aléa , & celui de Bachus où l’on voit une ftatuë du dieu. La fête de Bachus eft appellée [ i ] Sxicrù ; elle fe celébre tous les ans, & depuis un certain oracle de Delphes une de leurs coutumes eft de fuftiger des femmes à l’autel du dieu, comme on fuftige de jeunes enfans à l’autel de Diane Orthia chez les Spartiates. En parlant d’Orchomene j’ai dit qu’à quelque diftance de cette ville on trouve un chemin qui mene droit à Caphyes le long d’une ravine & au de-là d’un marais qui eft fur la gauche. Pour empêcher que ce marais n inonde les terres des Caphyates on a fait une levée qui retient l’eau. En deçà de la levée il y a un gros ruiflèau qui après avoir fait un certain chemin le dérobe fous terre, puisrepa■ roît à Nafes, près d’un village qu’ils nomment le [ 2.] Rkeunus. Là ce ruiflèau donne naiflànce à un fleuve qui a nom Tragus. Pour la ville de Caphyes, il eft certain qu’elle a pris fon nom
[ « ] Lt f-te de Rtcbui eft xppelle'e ou de niche qui la tenoit à couvert du Sxieria,du mot grec «'■, umtra, Rom- folcil. bre , patccquc la ftatuc du dieu ctoit [ i] nomment le Rbeunus, du portée dans une efpece de Tabernacle mot >»•, jhet, je ttule, patccqu’ii y
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de Cephée fils d’AléüSj mais on die Caphyes pour s’accommoder au langage des Arcadiens , les Caphyares fe difent néanmoins originaires de l’Attique} ils prétendent que chaflèz d’Athènes par Egée ils vinrent en Arcadie implorer la protection de Cephcc qui les reçut dans fa ville, htuécà l’extrémité d’une plaine au pied d’une montagne de médiocre hauteur. Ils ont un temple de Neptune 8c un temple de Diane Cnacaléfia,ainfi nommée du mont [ i ] Cnacalus où ils font tous les ans la fête de la déefle. Un peu au-deflùs de la ville vous trouvez une fontaine & fur le bord de cette fontaine un grand plane d’une beauté merveilleulè ; ils l’appellent l’arbre de Ménélas, & difènt que Ménélas le planta de la main, lorf. qu’ayant réfolu d’aller faire le fiége de Troye , il vint lever des troupes en Arcadie ; ce qui eft de certain , c’eft que la fontaine 8c l’arbre portent encore aujourd’hui fon nom. Si à l’occafion de cet arbre il me falloir compter ceux qui fur la foi des Grecs onteu une durée extraordinaire,8cqui fubfiftent encore à préfent, je mettrois au premier rang cet ozier que l’on voit dans le temple de Junon à Samos ; je mettrois au fécond le chêne de Dodone , l’olivier de la citadelle d’Athènes, & [i] le palmier qui eft à Délos ; je mettrois au troifiéme ce laurier que les Syriens vantent tant ; après ceux-là je crois que le plane de Ménélas eft le plus vieux. Le village de Condylée n’eft qu’à un ftade de Caphyes 5 ce lieu eft connu par un temple 8c un bois facré de Diane , autrefois furnommée Condyléatis 5 mais cc furnom a été changé pour la raifon que je vais dire. Des enfans jouant enfèmbleautour du temple trouvèrent une corde fous leur main ; ils la mirent au col de la ftatuc de Diane, 8c traînant la ftatuc apres eux, ils étrangloient , difoient-ils, la déefle ; quelques haWtans de Caphyes les ayant pris fur le fait, traitèrent ce badinage fi férieufement que fur le champ ils aflbmmérent ces enfans à coups de pierres. Mais leur cruauté ne demeura pas fans châ-
avoit un torrent d’eau en cet endroit. [ 11 Le pelmier qui eft i De'ltf. Je [i] Du nwit Cuttulw. Ortcliusa lis avec Amafce • c« >£. Ifpalmier, parconfondu le mont Cnacalusdont il s’a- ccque Paufanias lui-même & plufieurs git ici avec lemontCnacadus. Maisc’é- autres auteurs parlent d'un palmier cétoient deux montagnes differentes, la lèbre pour fon antiquité , qui étoit première en Arcadie, la fécondé dans la venu auprès de l'autel d'Apollon à Laconie près de Gythium. Pulmier. Délos.
1-j6 P AU S A N I AS , L I V R E VIII. timent ; les femmes du pays furent attaquées d’une maladie qui les faifoit accoucher avant terme , de forte qu’elles ne mettoient au monde que des avortons informes èc inanimez} jufqu’à ce qu’enfin ayant conlùlté la Pythie, il leur futordonne de faire des funérailles publiques à ces enfans qu’ils avoient injuftement maflacrcz , & de les honorer tous les ans fur leur tombeau. Ils obfervcnt encore aujourd’hui cette coutume, & pour obéir à l’oracle de point en point, c’eft à Diane [i] Apanchomene qu’ils adreliênt leurs vœux , & non plus à Diane de Condylée. De Caphyes l’on va à Nafes qui en eft à fept ftades, & l’on dclccnd toujours. Cinquante ftades plus loin vous trouvez le Ladon ; quand vous avez pâlie cette rivicre vous prenez par les villages des Argéathes, des Lycoates, de Scotine ,& vous arrivez au bois de Soron , où il y a un chemin qui vous mené à Pfophis. Ce bois, comme toutes les autres forêts d’Arcadie, nourrit des fangliers, des ours, & des tortues monftrueufes, dont on peur faire des lyres auflî belles que celles qui fe font des tortues des Indes. Vers la fin du bois de Soron vous verrez les ruines d’un ancien village que l’on nommoit Paüs ; un peu plus loin vous en rencontrez un autre qu’ils appellent Sirce, & qui borne les Clitoriens d’un côte , & les Plophidiens de l’autre. Chap La ville de Pfophis felen quelques-uns a etc bâtie par PfoXXIV. phis fils d’Arrhon qui defeendoit en droite ligne de Nyctimus. Car de Nyctimus naquit Periphéte, de Pcriphcte naquit Parthaon , de Parth^on naquit Ariftas, d’Ariftas naquit Erymanthe , d’Erymanthe naquit Arrhon, & d’Arrhon naquit Pfophis. Mais félon d’autres Pfophis étoit fille de Xanthus fils d’Erymanthe & petit-fils d’Arcas. Voilà ce que l’on trou-, ve écrit dans l’hiftoire des rois d’Arcadie. Cependant l’opinion la plus probable eft que Pfophis étoit fille d’Eryx roi de Sicanie qui voyant fa fille groflê & ne la pouvant fouffrir dans fa maifon" l’envoya chez fon hôte & fon ami Lycortas à Phcgée, ville [ i] qui avant le régne de Phegéüs fe nommoit Ery[i] A Dinne Atenchonitne . c’eftà-dire , à Diane l'Etren^lée. Ce furnom eft formé du Grec. [i] Pille qui Avunt le réfxe de Pbt[tui, &c. Voici un endroit qui fert à
corrigerunversd ’Ovide danslei* Liv. de fes Mctamorphofa. Fr rtttr cum tiwiuc ErjiuMtk. Ce vers pcchc & dans la mefure & dans lefens'.daris la mefure en faifant longue nianthe.
mi en rer del die l’îlt d’o fieu l’Er l’on régi nou des rivie Lam loé c va to ordre deur the ; que, fentes . tembl Les l’un c prêter cela p: un ten lecédt Les to.
la promit brève ;da kfleuve] & bien le lire.
DJ. H< endroit d rOdyflee Ti
Vo y a g e d e l ’Arcad ie . 177 manthe. Là Pfophis groflè du fait d’Hercule fe délivra dedeux enfans, Echéphron & Promachus, qui dans la fuite donnèrent à la ville dePhegee le nom de Pfophis leurmere. La citadelle de Zacinthe s’appelle aufli Pfophis,parccqu’un Pfôphidien nommé Zacinthe fils de Dardanus ayant débarqué dans l’île y fit bâtir cette citadelle, & lui donna le nom de la ville d’où il étoit. De Siras à Pfophis on compte trente ftades ; le fleuve Aroanius traverfé la ville ; un peu plus loin on trouve l’Erymanthe 5 cette riviere a fa fource au mont Lampée que l’on dit être confacré au dieu Pan. Cette montagne peut être regardée comme une partie du mont Erymanthe. Homère [ 1 ] nous dépeint le mont Taygetc & le mont Erymanthe comme des lieux très-propres pour le plaifir de la chaflè. Quant à la riviere d’Erymanthe, après être fortie comme j’ai dit, du mont Lampce, elle prend fon cours par l’Arcadie entre lemontPholoé qui eft fur la droite , &. Thelpufe qui eft à gauche , & va tomber dans l’Alphce. On dit qu’Hercule pour obéir aux ordres d’Euryfthée entreprit de tuer un fanglier d’une grandeur & d’une force prodigieufe qui infeftoit le mont Erymanthe ; & fi l’on en croit les habitans de Cumes [i]dans l’Opique , ils confêrvent encore dans le temple d’Apollon les défenfes de cct énorme animal 5 mais je n’y vois point de vraifemblance. Les Pfophidiens avoient autrefois [3] deux temples, dont l’un étoit confacré à Venus Erycine ; le temps l’a détruit. On prétend que c’étoit Pfophis fille d’Eryx qui l’avoit fait bâtir, & cela paroît aflèz croyable 5 car en Sicile il y a fous le mont Ervx un temple de même nom, célèbre depuislong-temps, & qui ne le cède pas en richefles au temple de Venus qui eft à Paphos. Les tombeaux des deux fils dePfophis, Promachus&Echéla première fyllabe de Photiîcn,qui eft brève;dans le fens,pui/quclcmontou k fleuve Erymanthe croient en Arcadie & bien loin de la Phocide. Il faut donc lire. £» et1er Ifmtnoi tum rfophuErymumlo.
Ptulmier. [1] Homère noui dépeint » &c. Cct endroit d’Homérc eft au 6e Liv. de l’Odyflcc , & Kuhnius s’en eft hcurcuTomc JI.
Icment fervi pour corriger le texte de Paufanias qui eft manift-ftement corrompu. C’eftpourquoi j’ai abandonné le texte pour m’en tenir à la leçon de Kuhnius. [1] Dens l’Opique. C’eft aujourd’hui la Campanie. [;] Un temple. Paufanias articule ici deux temples, & il n’en nomme qu'un. Cct endroit du texte eft donc vilîHoment défectueux. Z
178 Pa u sa n ia s , Livr e VIII. pbron lubrifient encore Bc font remarquables par leur beauté. On voie aufli la fcpulture d'Alcméon fils d’Amphiaraüs , c’eft un tombeau qui n’a rien de particulier ni pour la grandeur , ni pour les ornemens. On a laifl'c croître à l'entour un grand nombre de cyprès qui font fi hauts qu’une montagne voifinc en eft cachée ; ces arbres font ccnfèz appartenir à Alcméon & lui être confacrez ; voilà pourquoi on ne les coupe fioint, & les gens du pays les appellent des arbres vierges. Seon eux Alcméon après avoir, tue Eriphyle fa propre mere s’enfuit d’Argos, ôc vint à Pfophis qui alors du nom dcPhcgéüs fe nommoit Phégcc ; là il époufà Alphefibœc fille de Phégéüs, & entr’autres préfens il lui donna le collier d’Eriphyle. Mais en Arcadie comme à Argos tourmente fans celle par les furies, il relolut d’aller confultcr l'oracle de Delphes. La réponle de l’oracle fuc qu’il cherchât une terre nouvellement découverte , & qui fut fortie du fein de la mer depuis fon parricide j que là le génie vengeur d’Eriphyle ne le pourfuivroit pas. A force de chercher il trouva un monceau de terre qui s’étoit formé du limon de l’Achéloüs. Ce fut là qu’il établit fon domicile , & dans la fuite il époufa Callirhoé qui, fi l’on en croit les Acarnaniens , étoit hile du fleuve Achcloüs. Il en eut deux fils, Acarnan & Amphoterus , le premier donna fon nom aux peuples qui habitent ce Continent ; car auparavant on les nommoit Curetés. Il arrive fbuvent aux hommes & encore plus aux femmes de fëlaiflcr aller à des défirs déréglez ; Callirhoé ne fut pas exempte d’undefautti ordinaire à fon iexe, elle voulut avoir le collier d’Eriphyle, & ne donna point de repos à Alcméon , qu’il ne lui eût promis de l’aller chercher. Il retourna donc à Phégcc, mais pour fon malheur ; car Témcnus & Axion tous deux fils de Phcgéüs lui dreflerent des embûches où il périt, & enfuite ces princes confacrercnt le collier d’Eriphyle à Apollon de Delphes. Les Pfophidiens difent qu’au temps de la guerre de Troye, leur ville gouvernée par des rois s'appellent encore Phc> gée ,& qu’ils n’eurent aucune part à cette expédition, pareeque leurs rois haifloient les chefs des Argiens,dont la plupart ctoient parens d’Alcméon, & l’avoient fuivi à ia guerre de Thebcs. Autant que j’en puis juger , fi les Echinadcs [ i ] ne font pu
[ t ] Si lei Etbimén, &(. On appel- bouchurc de i'Achclous & le cap Anloit ainfî plu (leurs ifcslituécs entre fera- xe;ccs îles uroicnt leur nom ou du >
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Vo y a g e de l ’Arca di e . 179 encore jointes au Continent de ce coté-là , c’eft parceque les Etoliens chaflèz pour la plus grande partie de leur pays ont laifle leurs terres incultes ; car l’Achéloüs ne charriant plus la meme quantité de limon n’a pu combler l’efpace qui eft entre ces îles & la terre ferme. Je n’en veux point d’autre preuve que le Méandre qui traverfant la Phrygie & la Carie, pays trcs-cultivez, a fait en aflez peu de temps [ 1 ] un Continent de ce bras de mer qui étoit entre Priene & Milet. Les Pfophidiens ont fur le mont Erymanthe un temple dédié au fleuve de ce nom , avec une ftatuë du dieu , & les fleuves les plus célébrés ont des ftatucs de marbre blanc dans le même temple , à la réferve du Nil qui en a une de marbre noir ; car on croit que , pareeque le Nil en fe rendant à la mer arrolè le pays des Ethiopiens, lès ftatucs doivent être noires. J’ai oui dire qu’aufli-bien que Crœfus roi de Lydie un Pfophidien nommé Aglaüs avoit été heureux tout le temps de là vie ; mais je ne le crois pas. Un homme peut bien être plus heureux qu’un autre , comme un vaiflèau peut être expofé à de moindres vents, à de moindres tempêtes ; mais jamais homme n’a été entièrement exempt d’adverfité , comme jamais vaiflèau en courant les mers n’a manqué d’efliiyer quelque tempête. C’eft ce qu’Homére a voulu nous faire entendre par ces deux tonneaux que Jupiter a, dit-il, en fa puiflânee, l’un plein de biens , l’autre de maux -, & c’eft ce qu’il avoit appris lui-même de l’oracle de Delphes, qui prononça qu’Homére étoit heureux & malheureux, voulant dire qu’il étoit né pour l’un & pour l’autre fort. Sur le chemin de Pfophis à Thelpufe on trouve à la gau----------che du Ladon un village nommé Trophéa. Près de ce village Ch a p . eftlebois Aphrodifium.Uneinfcriptiongravéefurunecolonne en vieux caractères prefque effacez apprend que ce font-là les confins des Pfophidiens & des Thelpufiens. Les plaines de Thelpufe font arrofées par le fleuve Arfen ; quand vous avez pafle ce fleuve,vingt-cinq ftades au de-là vous voyez les ruines [1] d’Haluns, & un temple d’Efculape, qui eft fur lechevin Echinus, ou de ce que l’on y trouvoit beaucoup d’hériflons de mer, appeliez en Grec f 1] A fait un Continent de ce bras de mer. Paufanias devoit ajouter, en y por-
tant beaucoup de limon avec fes eaux> faute de quoi il ne fe fait pas entendre. [ 1 ] Les ruines ’d'Haluns. Le texte dit, de Caluns > Etienne de Byftncc parle d’un bourg appelle Cauns > Si litué Zi;
t 8o Pau ja ni as , Liv re VIII. min. A quarante Rades de ce temple ou environ cR la ville de Thclpufe, ainfi appellée du nom d’une nymphe que l’on dit avoir etc fille du fleuve Ladon. Le Ladon a fa fource comme j’ai déjà dit aiTez près de Clitorc} apres avoir pris fon cours du cote de Leucaie & de Méfoboa, il paflê à Nafes, à Oryge, à Haluns ; de-là il defeend aux Thaliades & vient baigner un temple de Cerès Eleufinienne qui eR fur la lifiere du territoire de Thelpulc. Dans ce temple on voit des Ratucs de Cerès, de Proferpine,6c de Bachus qui toutes font de marbre, & ont pour le moins fept pieds de haut. Le Ladon après avoir pafle au pied du temple de Cerès continue fon cours vers Thclpufe qu’il laillè fur la gauche. Cette ville eR fituée fur une hauteur , mais elle n’eft plus ce qu’elle ctoit autrefois ; car la place publique qui étoit, à ce que l’on allure, au centre de la ville, eR aujourd’hui à l’extrémité. On y voit encore un temple d’Efculape. Il y en avoit un autre consacré aux douze dieux j mais il cR détruit de fond en comble. De Thclpufe le Ladon vient gagner le temple de Cerès à Oncée ; ce temple cR nommé par les Thelpufiens le temple de Cerès Erinnys, & Antimaque dans fes vers fur l’expédition des Argiens contre Thebos confirme cette dénomination. Si l’on en croit la renommée [ r ] Oncus étoit un fils d’Apollon qui donna fon nom à tout ce canton où il s’étoit rendu fort puiflant. Quant à Cerès, voici pourquoi elle fut furnommée. Erinnys. Dans le temps qu’elle cherchoit fa fille par le monde , Neptune épris de fa beauté voulut avoir fes bonnes grâces. La déeflè pour éviter les pourfuites du dieu fe métamor-ç phofa en jument & paflà quelques temps parmi les cavales d’Oncus. Neptune fe voyant trompé, trompa la deeflè à fon tour 5 il prit la figure d’un cheval & parvint à ce qu’il fouhaitoit. Cerès au commencement fe mit fort en colère, mais enfuitc elle s’appaifa , 8c l’on dit qu’elle prenoitplaifirà s’aller baigner dans la riviere de Ladon. Cette avanture lui fit donner les furnoms [i] d’Erinnys & de Lufia ; le premier à
en Arcadie près de Thclpufe, & c’dl te. Je lis donc avec Kuhnius •7»« pour apparemment ainfi qu'il faut lire. [ i ] Oncm élut un fili d'/lpollen. [a] Lei/urnomi <TErin>m6~ de Amafce n'a pas pris garde à une faute Ju. Le premier furnom vient d"®"***• gtoflîcrc qui s'eft ici gliflëedans le tex- furere , tire bon de fa île fécond de je me beugnt.
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caufe du mot grec gui dans le langage des Arcadiens lignifie, être en fureur ; le tecond parcequ’clle s’c'toit baignée dans le Ladon. Les deux ftatuës qui rcpréfcntcnt Cerès fous ces deux noms font de bois, à la réterve du vifiige, des mains & des pieds qui font de marbre de Pâros. Cerès Erinnys tient un flambeau de la main droite, & une corbeille de la gauche } c’eft une ftatuë de neuf pieds de haut, celle de Cerès Lufia n’en a pas plus de fix. Ceux qui ont pris cette derniere pour une ftatuë de Thémis fe font aflurcment trompez. On dit que de cet accouplement naquit une fille , dont le nom eft un fecret pour ceux qui ne font pas initiez aux myftéres de Cerès, & qu’il en naquit auflî un cheval qui eut nom Arion ; & l’on tient que ce font les Arcadiens qui ont donné les premiers le furnom d’Hippius à Neptune. On allègue deux paflàges en faveur d’Arion, l’un de l’Iliade, l’autre [i] de laThébaïde. Dans le premier, Neftor parlant à fon fils Antiloque , lui dit ques’ilfuitfesconfeils, il n’y aura point de courfiersquipuiflènt devancer les liens, quand ce ferait Arion ce cheval de race immortelle, qu’Hercule donna à Adrafte; dans le fécond le poëte nous peint Adrafte fuyant de Thebes en habit de deüil & monté fur Arion, qui avoit, dit-il, le poil de couleur célefte. Par ces témoignages on prétend prouver qu’Arion étoit né de Neptune. Mais Antimaque dit formellement qu’il fut engendré de la terre; Adrafte, dit-il, fils de Talaüspouflale premier fon char attelé de deux lùperbes courfiers , dont l’un étoit Cérus plus léger que le vent, l’autre Arion que la Terre enfanta d’une maniéré miraculeute près du bois d’Apollon à Oncée. Pour dire le vrai, fi ce cheval fortit delà terre, on peut bien croire qu’il étoit de race divine & qu’il avoit les crins de couleur célefte. Quoiqu’il en foit, on ajoute qu’Hercule voulant faire la guerre aux Eléens demanda Arion à Oncus, que monté fur ce cheval il gagna des batailles, qu’il prit Elis, & & qu’enfuitc il fit prêtent de ce merveilleux cheval à Adrafte ; cette tradition eft confirmée par Antimaque, qui dit qu’Adrafte fut le troifiéme qui eut la gloire de dompter Arion. [i ] Delà Thébaïde. C’ctoit un poème <i'Antimaque. Cet Antimaque étoit de Claros ville d’Ionie , & vivoit du temps de Socrate. Il avoit fait un poème fur la guerre de Thebes. Qinntilicn
dit qu’on lui donnoit le fécond rang aptes Homère, & lcmpcreur Hadrien en fâifôit tant de cas, qu’il le mettoit au-deffus d’Homérc meme.
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i8z Pau sa ni aj , Liv re VIII. Du temple de Cerès Erinnys le Ladon va palier entre le temple d’Apollon Oncéate qui eft fur la gauche ,& le temple d'Elculape enfant, qui eft fur la droite. Là vous verrez le tombeau de Trygon que l’on dit avoir été la nourrice d’Efculape ; car les Arcadiens prétendent qu’Efculape dans fon enfance fut expofe près de Thelpulè, & qu’Aucolaüs fils naturel d’Arcas l’ayant trouvé par hazard , le fit élever. C’eft apparemment pourquoi l’on nonore cette divinité fous le titre d’Efculape enfant, outre les raifons que j’ai rapportées dans le chapitre qui concerne les Epidauricns. Le Ladon reçoit la rivière de Tuthoa auprès d’Herée fur les confins des Thelpufiens ; & la campagne voifine du confluent des deux rivières s’appelle par excellence la Plaine. Enfuite le Ladon va tomber lui-même dans l’Alphée près d’un endroit que l’on nomme l’ile aux corbeaux. Quelques-uns ont cru que Stratie, Enifpé & Rhipé dont Homère fait mention étoient des îles du Ladon qui autrefois étoient habitées ; mais c’eft une chimère ; car le Ladon n’a point d’île qui foit plus grande qu’un bâtiment de tranfport -, c’eft à la vérité la plus belle riviere qu’il y ait en Grèce, elle n’a pas même fa pareille dans les pays barbares , mais elle n’cft pas allez large pour avoir des îles, comme on en voit fur le Danube & fur le Pô. C n AP< Hcrée a eu pour fondateur Heréüs fils de Lycaon -, cette XXVI. ville eft bâtie à la droite de l’Alphée moitié fur le penchant d’un coteau , moitié fur les bords du fleuve. On y voit le long de l’Alphée une efpece de cours planté de myrrhes & d’autres arbres, où les Heréens s’exercent à la courlè. Ils ont auflî de ce côté-là des bains publics & deux temples de Neptune , dont ils nomment l’un Policés, l’autre Axitès, fans compter une chapelle où ils célèbrent les Orgyes en l’honneur du dieu. Pan a Ion temple dans la ville ; ce dieu eft honoré des Areadiens comme un dieu originaire de leur pays. Junon avoit auflî autrefois un temple à Herée, mais on n’en voit plus que les ruines avec quelques colonnes qui font reliées. Démarate d’Herée eft de tous les athlètes que l’Arcadie a jamais eus, celui qui s’eft acquis le plus de gloire & de réputation $ ce fut lui qui le premier aux jeux Olympiques parut à la courfcarmé, & fut proclamé vainqueur. A quinze ftades de la ville vous êtes fur les terres des Eléens & vous paflez le Ladon. Vingt autres ftades au dc-là vous trouvez l’Erymanthe j les
Ai & rœ rat pot ta 1 app qui I abai dien lis. ] ron d’où peuc d’Ali bre d ve, d perfu nourr Jupit< Mine, à laqi Lafta rite d’ ont de taine Danse adrellè avec c ches di Megal lenetis
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Arcadiens difent que cefleuvccft limitrophe entre lesHeréens & les Eléens ; mais ceux-ci prétendent que le tombeau de Corœbuseftleur véritable borne. J’ai déjà ait qu’Iphituslereftauraceur des jeux Olympiques ayant d'abord propofe des prix pour la courfè feulement, Corœbtfs fut le premier qui remporta la vicloire. Son épitaphe fait foi de cet événement & nous apprend auflî qu’il fut enterré fur les confins de l’Elide ; ce qui fcmble appuyer la prétention des Eléens. D’Herée vous allez à Aliphcrc ; c’eft une petite ville qui fut abandonnée de la plupart de fes habitans, lorfque les Arcadiens prirent la réfolution d’accroître Sc de peupler Mcgalopolis. En y allant vous paflèz l’Alphée, & après avoir fait envi, ron dix ftades dans des plaines, vous arrivez à une montagne, d’où vous defeendez juiques dans la ville par un chemin qui peut avoir trente ftades de longueur. Aliphcrc a pris fon nom d’Aliphérus autre fils de Lycaon. Ses temples font au nombre de deux, dont l’un eft dédié à Efculape, l’autre à Minerve , deefle à laquelle ces peuples ont une dévotion finguliere, perfuadez qu’ils font qu’elle eft née chez eux & qu’elle y a été nourrie. C’eft dans cette idée qu’ils ont érigé un autel [i] à Jupiter Lochéate , c’eft-à-dire , à Jupiter qui accouche de Minerve, & ils ont donné le nom deTritonis à une fontaine , à laquelle ils attribuent tout ce que l’on dit du fleuve Triton. Laftatuëde Minerve eft un ouvrage d’Hyppatodore,qui mérite d’être vû tant pour fa grandeur , que pour fa beauté. Ils ont des jours d’aflèmblées & de foires en l’honneur d’une certaine divinité, qui eft Minerve félon toutes les apparences. Dans ces occafîons ils fâcrifient premièrement [i] à Myiagrus, adreflànt leurs vœux à ce héros & l’invoquant par fon nom : avec cette précaution ils ne font jamais incommodez des mouches durant leurs facrifices. Sur le chemin qui va d’Herée à Mégalopolis on trouve Mclenée, ville autrefois bâtie par MéIcncüs un des fils de Lycaon, mais aujourd’hui ce n’eft plus qu’un village défert & inondé en tout temps. Quarante ftades au-deflus de Mélenée vous voyez un lieu nommé Buphagium,
[i] Un autel à Jupiter Lochéate. C’eft ainfi qu’il faut lire , & non pas Lècheaie, comme il y a dans le texte ; car ce mot vient de parrut, enfahtemeut.
Myiarnu» gcnic imaginaire, dont le nom eft formé dc«» «, mufea, mouche, & d’«w« captura, pareequ’ils lui attribuoient la vertu de chalicr les mouches durant le ûctificc.
i&4 Pau sa ni as , Liv re VIIÏ. où le Buphagus prend fa fource ; c’eft une riviere qui tombe dans l’Alphce, & fa fource même eft ce qui borne lesHcrécns êc les Mégalopolitains. ----------De toutes les villes non-feulement de l’Arcadie, mais mêXXVII mC GfCCC la plus récente eft Mégalopolis, à la réferve de celles [i] qui depuis la funefte divihon des Romains & la bataille d’A&ium ont etc peuplées de nouveaux habitans. Ce qui porta les Arcadiens à oâtir Mégalopolis, ce fut l’envie de réunir leurs forces dans une ville qui fut comme le centre & la Capitale de tout le pays. Ils fijavoient que les Argiens, pendant tout le temps qu'ils avoient eu leurs troupes dilperfées en plufieurs villes, s’étoient vus fans celle harceliez par les Lacédémoniens ; & qu’au contraire depuis le parti qu’ils avoient pris de rafer Tirynthe, Hyfies, Ornée, Mycenes, Midée & quelques autres pour en tranfporter les habitans à Argos, ils avoient moins redouté les Lacédémoniens , & s’étoient fait refpeâer de leurs voifins. Ce fut dans cette vue que les Arcadiens confpirérent toûs à aller habiter Mégalopolis -, mais Epaminondas fut regardé avec juftjce comme l’auteur de cette entreprife; car il trouva le moyén de raffembler les Arcadiens dans une feule ville, & il envoya à ces peuples uneefeortede mille hommes choifis fous la conduite de Pammenès , pour les foutenir au cas que les Lacédémoniens les attaquaflent, & qu'ils s’oppofafient à leur tranfmigration. Les Arcadiens de leur côté nommèrent des chefs tirez de chaque Province. Timon & Proxcne commandoient les Tégéates -, Lycomede & Poléas conduifoient les Mantinéens ; Cléolas & Acriphius menoient ceux de Clitore} Eucampidas & Iéronyme avoient les Ménaiiens fous leurs ordres} enfin Paficrate & Théoxene étoient à 1a tête des Parrhafiens. Voici maintenant la lifte des villes qui foit par zélé pour le nouvel établifièment, foit par haine pour les Lacédémoniens fe laiflerent perfuader d’envoyer la meilleure partie de
[ T] A /x réferve de (elles qui depuis lu funefte divijt'on , &c. La plupart des villes Grecques durant les guerres civiles des Romains fe partagèrent entre Augufte & Marc-Antoine. L'un & l’autre maltraitoicnt celles qui étoient d'un parti contraire , & après la bataille
d’Aâium qui valut à Augufte ITnipire Romain , ce prince pour punir les villes de la Grece qui avoient fuivi leparti d’Antoine , en dépeupla plufieurs pour tranfporter leurs habitans en d’autres villes qui lui étoient affectionnées. Voilà ce que l'auteur veut dire.
leurs
VOYAGE DE L’Ar CADï E. t 8j leurs citoyens à Mégalopolis. Dans la Province de Ménale il y eut [ i] Aléa, Pallantium , Eutec, Sumatie, Afée, Apérethc, Hélifl'on, Orclthafium , Dipée , ëc Alycéc. Dans le pays des Eutréfiens il y eut Tricolons, Zœtée ,Charifie, Ptoléderme, Cnaulons & Parorée. Entre [i] les Epytiens il y eut Scirronium, Malée, Cromes, Belemine & Leuctron. Entre les Parrhafiens, ceux deLycofure, de Tiiocné , de Trapéfunte , de Proie, d’Acacéfium, d’Acontion, de Macaric & de Dafce fe fignalérent à l’envi. Parmi les Cynurcens d’Arcadie , ceux de Gortys, deThifefurle Licée, de Lycoa, & d’Aliphére fuivirent l’exemple des autres. Enfin du pays des Orchoméniens furent les villes de Thiloa , de Methydrium , & de Tcuthis,
aufquellesfe joignirent Tripolis, Callia,Dipœne&Nonacris. La plupart de ces peuples fe foumettant à une réfolution prife du contentement unanime de toute la nation te rranlplantérent volontiers à Mégalopolis. Il n’y eut que les Lycoates , ceux de Tricolons, ceux de Lycofure & ceux de Trapéfunte qui refiftérent, ne pouvant fe réfoudre à abandonner les villes otï ils avoient pris naiflance. Encore meme [3] des quatre peuples que je viens de nommer les trois premiers furent-ils obligez de céder} de forte que les Trapélûntiens furent les feuls qu’on ne put perfuader 5 ils aimèrent mieux quitter entièrement le Peloponnefe que d’aller demeurer à Mègalopolis. Ceux d’entr’eux qui purent échaper à la fureur des Arcadiens , s’embarquèrent & allèrent trouver leurs compatriotes, [4] qui avoient bâti une autre Trapéfunte furie pontEuxin, & qui les reçurent comme leurs treres. Quant à ceux de [1] /liéa , Eutée , Sumilie , sifée, ire. La plupart de cés noms de villes ou de peuples font eflropicz dans le texte. Les Commentateurs ont tâche de les rétablir; mais ils ne donnent leurs conjectures qu’en tremblant. J’ai fuivi celles qui m'ont paru les plus raifonnablcs. [z] Entre let Epjtiens. C’eft ainfi que lilcnt Sylburge&r Kuhnius. Paulmier a mieux aimé lire /« Egytieni, parccqu’Egys étoit un canton voifin de Mégalopolis. [5] Encore mime des quAtre peuple! Tome. II.
que je viens de nommer, &c. Tour cet endroit du texte eft fi corrompu & fi oblcur qu’il fout deviner cc que l’auteur a voulu dire. [4] ^ui Avoient Uti une Autre Tta péfunte fur le font Euxin. Cette autre Trapéfunte ou Trébifondc ctoit une colonie de la ville de Sinopc félon Xénophon dans û Cyropcdic , Liv. ç , mais la conformité des noms a pu caulcr l’erreur & foire croire aux Tr.ipéfuntiens du pont Euxin que la Trapcfunte d’Arcadie ctoit leur Métropole.
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i S6 Pau sa ni as , Liv re VIII. Lycofurc qui d’abord avoient rcfufé d’obéir, ils furent épargnez par rcfpeétpour le temple de Cerès fie de Proferpine ou ils s’étoient réfugiez. De toutes les autres villes dont j’ai donné le dénombrement, les unes font aujourd’hui défertes, les autres ne font plus que des villages qui releventdcsMégalopolitains , comme Gortys, Dipœne, Thifoa dans le pays des Orchoméniens, Mcthydrium, Tcuthis, Caîlia , & Héliflbn. Pallantium eft la feule qui ait eu un fort plus favorable. Aliphére s’eft aufli maintenue & fubfifte encore. Cette tranfmigration des Arcadiens dans la ville de Mégalopolis arriva la meme année que la défaite des Lacédémoniens à Leuclres, & peu de mois apres. Phraficlidcs étoit pour lors Archonte à Athènes, & ce fut en la cent deuxième Olympiade, en laquelle Damon de Thurium remporta le prix du ftade. Les Mégalopolitains ayant fait une étroite alliance avec les Thebains n’eurent plus rien à craindre de la part des Lacédémoniens. Mais cette fécurité ne dura pas long-temps. Car dès que les Lacédémoniens virent les Thebains engagez dans la guerre facrée, ainfi la nomme-t-on, & attaquez par les Phocéens qui croient foutenus de leurs voifins les Béotiens, & qui ne manquoient pas d’argent pareequ’ils avoient pillé le temple de Delphes, auflï-tôt ils déclarèrent la guerre aux Arcadiens en général, & fur-tout à ceux de Mégalopolis. Ceux-ci fe défendirent fi bien , & furent lécourus fi à propos de tous les peuples d’alentour, qu’il ne fe pafla rien de confidérable de part ni d’autre. Il faut convenir que les Arcadiens par leur animofité contre Sparte contribuèrent beaucoup à l’aggrandiflemenr de Philippe & de la puiflànce Macédonienne; car ils ne fe trouvèrent, ni à la bataille de Chéronce avec les autres Grecs, ni au combat qui fe donna enfuite enTheffâlie. Quelque temps apres il s’éleva parmi eux un tyran nommé Ariftodeme , Phigalien de naiflance , fils d’Artylas, & que Tritee un des plus riches citoyens de Mégalopolis avoit adopté ; pour comble de bonheur malgré fa tyrannie , il croit en fi grande réputation de vertu, qu’on le furnommoit l'homme de bien. Sous la domination d’Ariftodeme Acrotate à la tète d’une armée de Lacédémoniens fit une irruption dans le pays des Mégalopolitains ; Acrotate [i] ctoit l’aîné des fils de [ i ] ylcrot.ite étoit l’aine des fils Acrotate étoit fils d’Atciis , petit-fils de Cléomem. Pauûnias fe trompe, cct d’Acrotate, & arrière petit-fils de Clc*
Cléomcne dont j’ai rapporté la généalogie comme celle de tous les rois de Sparte. 11 y eut un grand combat entre ces deux peuples & beaucoup de monde tué d’un & d’autre côté 5 cependant les Arcadiens curent l’avantage. Acrotatc périt en cette occafion avec un grand nombre de Lacédémoniens ; ainfi ce malheureux prince ne fuccéda point à fon perc. Deux générations apres la mort d’Ariftodeme , Lydiade ufurpa auflî la fouveraine autorité } c’étoit un homme obfcur, mais qui avoit des fentimens élevez, & qui aimoit fa patrie, comme il en donna des marques. Car jeune encore il s’etoie empare du gouvernement, & quand il eut plus d’âge & plus d’expérience, il s’en démit volontairement, quoique là domination fût bien établie. Enfuite les Megalopolitains étant entrez dans la ligue d’Achaïe, Lydiade le fit tellement eftimer des Achéens & de fes compatriotes que tous le comparoient à Aratus. A quelque temps de-là les Lacédémoniens fous la conduite d’Agis fils d’Eudamidas , roi de Sparte, mais de l’autre Mailon , après des préparatifs de guerre extraordinaires & beaucoup plus grands que n’avoient cte les derniers fous Acrotate , vinrent attaquer les Megalopolitains, les taillèrent en pièces ,& mirent le licge devant Megalopolis. Déjà ils avoient approché des murs une énorme machine dont ils battoient la tour en ruines, & ils efperoient que dès le lendemain cette tour feroit renverféc. Mais il étoic de la deftince des Grecs. d’être fauvez plus d’une fois par le vent de Borcc ; car ce même vent qui avoit fait c'chpüer une partie de la flotte des Perfes contre les ccueils de la côte [ i j de Sépias, empêcha auflî que Megalopolis ne fut prife $ fa violence fut fi grande & fi continuelle qu’il abattit & brila la machine de guerre en laquelle les ennemis avoient toute leur efpérance. Le roi Agis à qui Borée joüa un fi mauvais tour eft celui-là même fur qui Aratus Général des Sicyoniens prit la ville de Pellene en Achaïe, & qui depuis fut tué au combat de Mantinée. Enfin peu d’années après Cléomcne fils de Léonidas fans
mène. L’Acrotate qui étoit fils dcClco[il De U cite de Sé;us , dans h mené a précédé de beaucoup le temps Thcflalie fous le mont Pdius. Strabon & l’évenenient dont il s'agit ici. Plu- parle de cette côte & du naufrage qu’y tarque dans la vie d’Agis je de Cléo- firent les vai/Tcaux de Xcrxês. mène n’a pas ainfi confondu les temps, i'-iulinta. A a ij
l88 P A U $ A N t A S , L I V R F. VIIT. aucun egard pour la foi des Traitez fe rendit maître de Mi. galopolis par furprife. Nombre d’habitans étant accourus la nuit A la defenfe des remparts furent tuez en combattant pour leur patrie ; & Lydiade entr’autres après avoir fait tout , ce que l’on pouvoir attendre de fon grand courage, eut une fin digne de la mémoire de tous les ficelés. Philopœmen fils de Craugis raflcmbla les deux tiers du peuple tant homme» • que femmes & enfans, & fe retira avec eux en MefTénic. Tout le refte fut pafle au fil de l’épée ; Cléomene rafa la ville ju£ qu’aux fondemens & y mit le feu. Comment dans la fuite les Mégalopolitains y étant rentrez la rebâtirent, & ce qu’ils firent après leur rctabliflèment, c’eft ce que je me réferve à dire lorfque je parlerai de Philopœmen. Cependant il faut rendre juftice aux Lacédémoniens ; lefac de Mégalopolis ne leur doit pas être imputé, mais uniquement à Clcomene qui gouvernoit defpotiquement alors, & qui de roi de Sparte s’en croit fait le tyran. La fource du fleuve Buphagus eftcomme j’ai dit, ce qui fépareles Heréens d’avec les Mégalopolitains. On tient 3ue ce fleuve a pris fon nom du héros Buphagus, qui étoit fils e Japet & de Thornax. La mémoire de Thornax eft célébré aufli parmi les Lacédémoniens. Quant à Buphagus, on dit que Diane le tua à coups de flèches fur le monc Pholoc, pour le punir d’avoir voulu attenter à fa pudicité. ■---------De la fource du fleuve on va à Maratha, & de-là à un vilXXVlIf IaSe nommé Gortys , qui étoit autrefois une ville. Vous y voyez un temple d’Efculape , de ce beau marbre du mont Pentclique , une ftatuë du dieu qui le repréfente jeune encore & fans barbe, & une ftatuëd’Hygéia, l’une & l’autre delà main de Scopas. Les gens du lieu difênt qu’autrefois Alexandre confacra dans ce temple fa cuîraflè & fa lance à Efculape} ce qui eft de certain c’eft que l’on y voit encore une cuîraflè & le bout d’une lance. Le village de Gortys eft coupé par un fleuve que l’on nomme à fa fource le Lufïus, pareeque,dit-on, Jupiter venant au monde fut lavé dans l’eau de ce fleuve. Plus bas il prend le nom de Gortynius à caufe du lieu par où il pafle, & c’eft de tous les fleuves celui dont les eaux font les plus fraîches. Car on ne doit pas Amplement appellcr frais, de certains qui gèlent tous les hyvers,parqu’ils coulent à travers des terres prefque toujours couvertes de neiges, ou fituez fous un climat fort leptcntrional. Tels font le Rhin , le Danu-
be tic en eai ter les ph lof le ( foa tyn a u une pen d’ur thus lide voul nerv détc cole; qu’e: il eu troit de la fut n toute la fui qui h tion < une b encor pies à nus& Méga furent tombi qui fu tombe droite
Vo y a g e DE l ’Arc a d ie . 189 be ,1’Hypanîs, le Boryfthene 8c quelques autres. Mais ces fleuves qui fous un climat plus doux, fans être fujets à geler en hyver, peuvent rafraîchir en été ceux qui boivent de leurs eaux , ou qui s’y baignent, ce font ceux-là dont on peut vanter la fraîcheur. Je mets de ce nombre le Cydnus qui arrofe les terres des Taries, le Mêlas qui pafle dans le pays des Pam(ihilicns auprès de Side , l’Alens qui eipbcllit la ville de Coophon, & que les Poëtes Elégiaqucs ont tant chanté} mais lcGortynius l’emporte fur eux tous. Sa fourceeft entreThifoa 8c Methydrium , 8c l’endroit où eft le confluent du Gortynius & de l’Alphée fe nomme Rhctées. Près de Thifoa il y a un village qui a nomTeuthis 5 c’étoit même anciennement une ville , qui à ce que l’on dit, leva des troupes à fes dépens pour le fiége de Troye , & les envoya fous la conduite d’un chef particulier nommé Teuthis, d’autres difent Ornythus ; ce chef, pendant que les Grecs étoient arrêtez en Aulidc par les vents contraires fe broüilla avec Agamemnon , & voulut s’en retourner avec fes Arcadiens. On ajoute que Minerve ayant pris la reflemblancc de Mêlas fils d’Ops tâcha de détourner Teuthis de fon deflein ; que Teuthis tranfporté de colore frappa la déelTe de fon javelot & la bleflà à la cuiflè ; Su’enfuite il partit avec fa troupe ; mais qu’arrivé chez lui eut une vifion où il lui fembla voir Minerve qui lui montrait fa blefliire 5 qu’aufli-tôt il tomba malade d’une maladie de langueur dont il mourut ; que la terre où il demeurait fut maudite, 8c que-par cette raifon c’étoit le fcul caflton de toute l’Arcadie qui ne portoit aucune cfpece de fruit. Dans la fuite les habitans allèrent confulter l’oracle de Dodone, qui leur confeilla d’appaiferla déeflè. Ce fut dans cette intention qu’ils lui érigérentuneftatuë où elle eft repréfentée avec une blefliire à la cuiflè -, j’ai vù cette ftatuë , une des cuiflès a encore une ligature couleur de pourpre. Il y a plufieurs temples à Teuthis, les deux plus confidérables font celui de Venus 8c celui de Diane. Sur le chemin qui mené de Gortys à Mégalopolis on voit la fépulture de ces braves Arcadiens qui furent tuez en combattant contre Cléomene. On appelle leur tombeau le Parébafium, à caufe de la perfidie de Cléomene qui furprit Mégâlopolis contre la foi des Traitez. Près de ce tombeau eft une plaine d’environ foixantc ftades. A votre droite vous voyez les ruines de la ville de Brcnthe, 8c la A a iij
190 Pa u sa n ia s , Liv re VIII. rivière de Brenthéate qui pafle auprès, & qui cinq ftad$ au de-là va fe jetter dans i’Alphée.
C11 a r. Quand on a pafle ce fleuve on fe trouve dans la plaine de XXIX. Trapclunte où l’on voit encore les reftes de la ville qui portoit ce nom. En defeendant fur la gauche Sc en côtoyant le fleuve on découvre un vallon que les gens du pays nomment Bathoi, & où tous les trois ans ils célèbrent les myfteres des grandes Déefles. Là vous verrez la fontaine Olympias qui eft a fec de deux années l’une , & dans le voifinagc de laquelle il fort de terre des tourbillons de flamme. Si l’on en croit les Arcadiens, ce fur là & non près de Pellene en Thrace, que les Gcans combattirent contre les Dieux. C’eftpourquoi ils facrifient aux Tempêtes, aux Eclairs, & aux Foudres. Homère n’a fait aucune mention des Géans dans l’Iliade ; niais dans l’Odyflee il raconte que les vaifleaux d’ülyflè furent attaquez par les Leftrygons qui tenoient plus des Géans que des hommes ; ce font les termes. Et Alcinoüs parlant àülyflè lui dit que les-Pheaciens [1] reflembloient autant aux Dieux par leur pieté & leur juftice , que les Cyclopes & les Geans le reflembloient par leur injufticc & leur impiété. Ces endroits marquent allez que le pocte ne regardoit pas les Géans com-me ifliis des Dieux, mais comme une race mortelle 5 & il s’en explique encore plus clairement, lorfqu’il dit que le roi qui tenoit les fiers Gcans fousfon empire vit périr ce peuple initient , & périt lui-même après. Car Homère par le mot de ■peuple Shtend toujours une multitude d’hommes. Quant à ce que l’on dit que les Géans avoient des ferpens en guife de pieds, c’eft une folie dont il eft ailé de montrer l’abfurdité par plufieurs preuves, mais fur-tout par celle que je vais rapporter. L’Orontecft un fleuve de Syrie, qui en allant fe rendre à la mer paflè tantôt par des plaines, tantôt auflî par des lieux efearpez & des précipices, en un mot dont le lit eft trèsinégal. Un Empereur Romain qui vouloir tranfporter fon armée par eau depuis la mer jufqu’à Antioche, entreprit de rendra l’Oronte navigable , afin que rien n’arrêtat fes vaifleaux. [1 ] /w Phéaciens rejjembloient tUWittux Dieux, &c. Cet endroit du texte eft fort obicur. Il faut l'interpréter par les propres paroles d’Homcrc que cite Paulânias. Or nous voyons
dans le livre 7" de l'Odyflcc que Pontonolis un des hérauts des Phéacicns dit formellement ce qui eft rappotd ici.
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r Ici eft vc les prt qui tels J vilh fille rem Elei i’Aij Toci elle c c’eft. va to La nom tes el dans . murs
DJLes phi l’antiqui & les S anie étoi vine.aït race. Les me croit & ccbau Ovide a 1 nion dan Liv. de fc:
Vo y a g e de l ’Arca d ie . r9i Ayant donc fait crculcr un autre canal avec beaucoup de fieinc & de dépcnlè, il détourna le fleuve Ôc lui fit changer de it. Quand le premier canal fut à Icc , on y trouva un tombeau de brique, long pour le moins d’onze coudées, qui renfermoitun cadavre de pareille grandeur, & de figure humaine en toutes les parties. Les Syriens ayant confulté l’oracle d’Afioilon à Claros pour fijavoir ce que c’étoit que ce corps , il eur fut répondu que c’étoit Oronte Indien de nation. En effet fi dans les premiers temps la terre encore toute humide, venant à être échauffée par les rayons du folcil [ i ] a produit les premiers hommes, quelle partie de la terre fut jamais plus propre à produire des hommes d’une grandeur extraordinaire, que les Indes qui encore aujourd’hui engendrent des animaux tels que les éléphans ? A dix ftades de ce vallon que l’on nomme Bathos eft la ville de Ba'filis, bâtie autrefois par ce Cypïêlus qui maria fa fille à Crelphonte fils d’Ariftomaque ; cette ville eft préfentement en ruines, il ne s’y eft conlervé qu’un temple deCerès Eleufinienne. Un peu plus loin vous paflèz une fécondé fois l’Alphée, & vous arrivez à Tocnic , qui a pris fon nom de Tocnus fils de Lycaon ; cette ville eft entièrement déferte ; elle eft bâtie fur le haut d’une colline ; l’Aminius paflê au bas, c’eft une petite riviere qui fe jette dans l’Heliffon, & l’Héliffon va tomber enfuite dans l’Alphée. La riviere d’Héliffon a fa fource dans un village de même ’ ■ nom ; après avoir arrofé les terres des Dipccns Se des Lycéa- xxx. tes elle traverfe la ville de Mégalopolis Se fe décharge enfin dans l’Alphée [x] quelques trente ftades au de-là. Près des murs de Mégalopolis on voit un temple de Neptune furnomS*»Biu/ hii aniinnl, mentifjut copnciiu [ i ] À produit le/ premier/ homme/. *lt* l es philofophcs les plus éclairez de Dttrot *dhue, e» juod dominari in rtl’antiquité, comme les Académiciens foffit. & les Stoïciens croyoicnt que notre Xoiui bomo tfl, fivo haut divin»/emint amc croit une portion de la nature difa., vine, divin* forticul.tm *ur*, dit Holllt opiftx rtium , mxndi moliorii ori^oi race. Les autres croyoicnt que l'homfivt rrreni telbu . nxptr me étoit né de la terre imbibée d'eau aho & échauffée par les rayons du folcil. JF.thtro , re^xoti rttinolnt fttnixa Cxli. Ovide a compris l'une & l’autre opinion dans ces beaux vers du premier fi] .S&tlqttet trente fi/dei, le nomLiv. de les Mctamorphofcs. bre des ftades manque dans le texte,
I9» Pav sa ni as , LivRlVni. inc F.poptès ; il ne relie de la ftatuë du dieu que la tête feule; nient. L’Hélillon partage la ville à peu près comme ces canaux que l'on nomme Euripes partagent les villes de Gnidc 8c de Mitylene. La place publique eft à droite du côte du Nor» & à l’endroit ou les bords de la rivière s'élèvent le plusj cette place eft entourée d’une baluftrade de Dierres. Vous y voyez un temple de Jupiter Lycéüs qui n’eft précède d’au, cun vcftibule -, tout ce qu’il contient eft expofe aux yeux des regardans. J’y ai remarquai deux autels, deux tables, deux aigles de meme matière que les tables, 8c uneftatuë de mar. bre du dieu Pan furnommé Je Sinoïs, du nom de la nymphe Sinoc qui foit en particulier , foit de concert avec lés compagnes prit foin de l’éducation de ce dieu. Devant le fron. tilpicedu temple il y a un Apollonenbronzcquieftune très, belle ftatuë -, elle eft haute de douze pieds ; ce font les Phi. galiens qui l’ont fait faire à leurs dépens, 8c elle a etc tranffortée là pour fervir d’ornement à la ville de Mégalopojjs. Le lieu où lej Phigalicns l’avoient d’abord placée le nomme Baffes j dc-là vient le furnopi qu’avoit le dieu ,& qu’il a quitte pour prendre celui [1] d’Epicurius } j’en dirai laraifon lorfque j’en ferai à l’article des Pnigalicns. A la droite de l’Apollon eft une petite ftatuë de la Mère des Dieux ; à l’égard de fon temple, il n’en eft refté due les colonnes. De plufieurs ftatuës qui étoient devant la porte , le temps n’a épargne que les piedeftaux avec une inlcription en vers élegiaques, qui témoigne que l’on avoit érigé une ftatuë à Diophane fils de Diœus , qui le premier engagea tous les peuples du Peloponj nefc à envoyer des Députez aux Etats d’Achaïe. Dans la placé on voit un portique qu’ils nomment le Philippéc , non que Philippe de Maccdoine l’ait bâti, maisparccque les Mcgal» politains pour faire leur cour à ce prince ,-lui donnèrent fon nom. Ce portique touchoit au temple de Mercure Acàcefius, dont il ne s’eft confervé que la voûte & quelques piliers. Suit un autre portique de moindre grandeur , où l’on rendoith Juftice , & où l’on voit encore ùx places de Sénateurs en manière de niches. La première eft prefentement occupée par
nuis comme l’auteur a déjà dit à quelle [ 1: ] Et ttlui <T Epicnrits , du mot diftancc de Mégalopolis étoit le con, anvr/urar, comme qui d>* Huent de l’HélÙTon & de l'Alpliée, il roit, ditu ftttnuHe. eft aifi* de remédier à ce vice du ma* pulcrit. UOC
U b. m te vil D< tur de de apr ta fi r &à ftatu coloi vers , terre que f mêm< remer quelle après Scipioi vinrent Polybe feil lui heureuj gue d7 Romain vernoic Sénat. ( beautez appelle e contre & une belle nement & ville de Jà gauche Iique, & deux Athe
T«me
VOTAGl DE L’Ar CADIÏ. 19J Une ftatuc de Diane Ephéfienne, la fécondé par une ftatuc de bronze du dieu Pan, haute d’une coudée. Ce dieu eft furnommc Scolitc , parcequ’auparavant fa ftatuc étoit fur une petite hauteur ainfi nommée, laquelle eft dans l’enceinte de la ville & d’où coule un ruiflèau qui va fe perdre dans l’Hcliflon. Derrière les fiéges des Sénateurs il y a un temple de la Fortune où la deefle eft en marbre, c’eft une ftatuc de cinq pieds de haut. Le Myropolis eft encore un portique qui fait partie de la place ; il fut bâti des dcpoüilles des Lacédémoniens , après la victoire qu’Ariftodeme tyran de Mégalopolis remporta fur eux & fur Acrotate fils de Cléomcne , leur Général. Dans la meme place derrière le temple de Jupiter Lycéüs & à l’extrémité du terrein qui lui eft confacré, on voit une ftatuc de Polybe fils de Lycortas. Cette ftatuc eft fur une colonne, & fur cette colonne on a gravé une infeription en vers élégiaques, qui porte que Polybe voyagea beaucoup par terre & par mer , qu’il fervit dans l’armée des Romains, & que fouvent il appaifa leur colere contre les Grecs. C’eft ce même Polybe qui a écrit l’hiftoire des Romains , particuliérement leurs guerres contre les Carthaginois. Il recherche quelle en fut la caufe, & fait voir comment les Romains après avoir eux-mêmes penfé périr, enfin par la valeur de Scipion un de leurs citoyens qui fut furnommé l’Africain, vinrent à bout de détruire Carthage. On dit à la gloire de Polybe que tout ce que le Général Romain fit par fon confeil lui réuffit, & que dès qu’il cefla de le croire, il fut moins heureux. Toutes les villes Grecques qui entrèrent dans la ligue d’Achaïc eurent toujours Polybe pour appui auprès des Romains ; non-feulement il les protegeoit, mais il les gouvernoit en quelque façon. A la gauche de fa ftatuc c’eft le Sénat. Quant au portique d’Ariftandre qui eft auffi une des beautez de la place, les Mégalopolitains difent qu’il eft ainfi appellé du nom d’un de leurs citoyens qui l’a fait bâtir. Tout contre & au foleil levant eft le temple de Jupiter Sauveur, une belle colonnade qui régne tout alentour en fait l’ornement & le foutien. On y voit Jupiter aflîs fur un trône, la ville de Mégalopolis à fa droite, Se Diane Confervatrice à fà gauche j ces deux ftatuës font de marbre du mont Pentéliquc , & de la façon de Céphifidore & de Xénophon tous deux Athéniens. Tome II. Bb
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VIII.
Le Portique d’Ariftandre du côté du fôleil couchant ren. XXXI. ferme un cfpace qui eft confacré aux grandes Déeflès, c’eft. à-dire , à Cerès à Proferpine, comme je l’ai déjà expliqué dans mes mémoires fur la Meflenie. Mais les Arcadiens donnent aufli le furnom de Confcrvatrice à Proferpine. Devant ce faint lieu il y a des ftatuës de Diane, d’Efculape , d’Hygéia , Se des grandes Déciles. Cerès eft toute de marbre, Pro. térpine n’a de marbre que la tête, les mains & les pieds, tout le refte n’eft que de bois , mais il eft Gâché fous lès habits j ces deux dernicres ftatuës ont près de quinze pieds de haut. Sur le devant de leurs piedeftaux on voit deux autres ftatuës beaucoup plus petites -, ce font de jeunes filles vêtues de longues tuniques, qui portent des corbeilles de fleurs fur leurs têtes. On croit que le ftatuaire Damophon a voulu repréfênter là fes filles -, ceux qui les prennent pour des divinitez difent que ce font Minerve & Diane qui cueillent des fleurs en la compagnie de Proferpine. Aux pieds de Cerès il y a un petit Hercule de la hauteur d’une coudée. Suivant le poëtefrj Onomacrite cet Hercule eft un des Daâyles du mont Ida. Vous y voyez aufli deux heures, & d’un côté le dieu Panjoüant de laflùte, de l’autre Apollon qui tient une lyre. Une inferiptiori porte qu’ils font l’un & l’autre au nombre des principaux dieux. Vous verrez encore plufieurs nymphes polees fur une table ; Nais porte le petit Jupiter entre tés bras -, Anthracii autre nymphe d’Arcadie tient un flambeau. La nymphe Hagno rient une cruche d’une main, & une bouteille de l’autre ; Archiroé & Myrtoeflà ont aufli chacune une cruche dont elles verfent de l’eau.
Dans cette grande enceinte qui eft confacrée à Cerès & 1 Proferpine il y a un temple de Jupiter Philius , comme qui diroit, le dieu qui préfide à l’amitié. Sa ftatuë eft un ouvrage de Polyclete d’Argos, & on la prendroit pour une ftatuë dé Bachus. Car le dieu eft repréténté avec des cothurnes pour chaufliire, il tient un thyrté d’une main, & un gobelet de l’autre. Mais un aigle eft perché fur fon thyrfe , & ce dernier
[ i ] Suivant le porte Onomacrite.Ce tienne. On croit que certaines hymne poète vivoit du temps des enfans de Pi- quenous avons encore, & qui porte* fiftratc , & du temps de Darius fils le nom d'Orphée font d'Ononucritc d’Hy (lapes 489 ans avant l’Erc Chré-
on
de voy ftat rem des & le la N. les k verre luftre appoi desgi on le dans entr’a Apoll deux cule. < rempli la droi une ft; eft teu trer da /ont a eft au < lippce i temple deux te [1] Ce joint .1 Ba Jupiter, n [x] Cet Mtcbinijit dans les iâ
Vo y a g e d e l ’Arca di e . 195 fymbole [ i ] ne convient point à Bachus. Derrière le temple eft un bois lacré de médiocre étendue , ferme par un petit mur, & où les hommes n'entrent point. A l’entrée du bois on voit une Cercs & une Proferpine, ces ftatuës n’ont guéres 3ue trois pieds de haut. Dans le bois meme il y a un temple édié aux grandes Déeflës & à Venus. Le veftibule eft orné de quelques ftatuës de bois d’un goût fort antique , vous y voyez une Junon , un Apollon, & les Mufcs. On dit que ces ftatuës ont été apportées deTrapéfunte. Je remarquai dans le temple deux ftatuës de bois, un Mercure & une Venus ; ce font des ouvrages de Damophon. La Venus a le vifage,les mains, & le bout des pieds d’yvoirc. Cette Venus eft furnomméc [z] la Machinifte, Sc avec raifon ce me femble $ car.qu’eft-ce que les hommes n’imaginent point pour réuflîr en amour ? Vous verrez auflî dans une chapelle le% ftatuës de ces hommes illuftres, Callignotc, Montas, Sofigenc , & Polus, qui, dit-on, apportèrent les premiers aux Mégalopolitains les myftercs des grandes Déciles ,& leur apprirent à les célébrer comme on les célébré à Eleuiis. Plufieurs divinitez font repréfentées dans le parvis du temple fous des buftes de figure quarrée , entr’autres Mercure furnommé Agétor ou le Conducteur , Apollon , Minerve, Neptune , & le Soleil à qui ils donnent deux furnoms , celui de Confervatcur, ôc [3] celui d’Hcrcule. Quant au temple, il eft fort grand , & c’eft dans ce temple qu’ils célèbrent les myftercs des grandes Déciles. A la droite du temple Proferpine a fa chapelle particulière avec une ftatuë de marbre, haute de huit pieds , dont le piedeftal eft tout couvert de rubans. Les Femmes ont la liberté d’entrer dans cette chapelle en tout temps, mais les hommes n’y font admis qu’une fois dans l’année. Le lieu d’exercice eft au couchant & tient à la place publique. Derrière le Philippèe il y a deux petites collines ; fur l’une étoit autrefois le temple de Minerve Polias, fur l’autre celui de Junon 5 ces deux temples font en ruines. De cette derniere colline coule Mille fer banc artei net» , jlieJic.», [1] Ce dernier fymbole ne convient flacendi point 4 Bachus. L’aigle étoit j’oilêau de QunlMuere friiii. mule»référé» ferrent. Jupiter, non de Bachus. [a] Cette l'enus eft furnommée la [3] Et celui d'Hercule. AmaÆcs’cft Machinifte. C’cftpourquoi Ovide" dit trompé en cct endroit. Voyez Macrodans fes fartes, Liv. 4. bc dans fes Saturnales, Liv. 1 ,Ch. zo. B b ij
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P A US A N I A S, L r V BL E VII I.
une fontaine qu’ils nomment Bachylle & qui va groffir l’Hé-' iiflbn. Voilà cc que j’ai vû de plus remarquable dans cette par. tic de la ville. G» A p. De l’autre côté de la rivicre& au midi vous voyez unmagni. XXXII. fique théâtre, le plus grand qu’il y ait dans toute la Grece, il eft orné d’une fontaine qui coule fans ceflè. Non loin du théâtre on trouve les fondemens d’un Sénat, où s’aflembloient [ 1 ] les dix mille qui préfidoient aux affaires ; on nommoit ce lieu le Therfilion, du nom de celui qui l'avoir confacrc à cet ufage. La maifon la plus proche , qui eft aujourd’hui à un particulier, fur autrefois bâtie pour Alexandre fils de Philippe. On voit encore devanc la porte une ftatuë d'Ammon , de ligure quarrée comme ces Hermes, & avec des cornes de belier. Près de-là eft un temple qui eft commun aux Mufes ,à Apol. Ion & à Mercure. Il y eft refte quelques piedeftaux qui marquent que chacune de cesdivinitez avoit la ftatuë ; mais il n'y a plus qu’une Mufe, &un Apollon de figure lemblableà celle des Hermes. Le temps a encore moins épargné un temple de Venus -, il ne s’en eft conlèrvé que la partie antérieure avec trois ftatucs de la déefle , l’une fous le nom de Venus la Célefte,l’autre fous le titre de Venus la Vulgaire, &la troificme fans aucun furnom. L’autel de Mars.n’eft pas loin de-là, les Mégalopolitains croyent cet autel fort ancien. Au-defl'us du temple de Venus il y a un ftade qui d’un côté aboutit au théâtre,& une fontaine qu’ils difent être confacrée à Bachus. A l’autre extrémité du ftade ils avoient un temple de Bachus, qui fut brûlé par le feu du ciel il y a quelques cinquante ans. Hercule fie Mercure avoient auflî un temple en commun devant le ftade -, il n’en refte aujourd’hui que l’autel. Dans ce même quartier s’élève une colline qui regarde k Soleil levant, & où Diane furnomméeAgroteraoula Chaflêreffe a fon temple, bâti autrefois par Ariftodeme. A la droite de ce temple eft un petit canton conlàcrc à Efculape ; au milieu eft le temple du dieu où il eft reprélènté avec la deedè Hygéia. En defeendant de la colline vous voyez des bulles
[ i ] Let dix mille > c’eft ce que ligni -o..--- ces dix mille choifîs dans tout le c«j» fie & non pasi»Jîwr« mul- Arcadiquc pour avoir la direction À • .. ... v. titudf , comme AmaÆc l’a----tendu. Xc- affûtes. nophon & Diodorc de Sicile parlent de
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qnarrez de ces dieux que l’on nomme [ i ] Errâtes, comme font entr’autres Minerve Ergané , Apollon Agyiéüs , Mercure, Hercule , & Lucine. Homère attribue diverfès fondions à ces trois derniers; car félon lui Mercure eft le Mcflàger de Jupiter, & a loin de conduire nos âmes [i] aux Enfers après notre mort. Hercule s’eft exercé en une infinité de travaux plus difficiles les uns que les autres , & Lucine affilié les femmes quifentent les douleurs de l'enfantement.Au basdclacollineon voit unautre temple d’Efculapcenfant, le dieuelt debout, c’eft une ftatuc d’une coudée. Apollon y«ftauffi repréfènté.mais affis dans un trône, cette ftatuc a pour le moins fix pieds de hauteur. On vous montrera dans ce temple des os de corps humain d’une grandeur exceffive. Ils prétendent que ce font les os d’un géant qu’Hoplodamas appella au fecours de Rhca ; j’aurai bien-tôt occafion d’en parler plus au long. Près de ce temple eft un ruiflèau qui va auflî tomber dans i’Héliflon. Au relie fi Mégalopolis bâtie autrefois avec tant d’ardeur c „ A ,. par les Arcadiens, apres les efpérancesque les Grecs en avoient XXXUL, conçues, dépouillée aujourd’hui de tous fès ornemens ne prélènte que des ruines de tous cotez, je ne m’en étonne pas. Je fçai que la fortune fe joüe fans cefledes cliofês d’ici bas, que rien ne lui réfifte, & que toutes les productions humaines, fortes ou foibles, anciennes ou nouvelles font egalement fujettes à fon empire. Querefte-t-il de Mycenes, qui du temps de la guerre de Troye commandoit à toute la Grece , & de Ninive , autrefois la Capitale des Affÿriens, &deThebes en Béotie qui un temps s’eft fait craindre & refpeéter de tous les Grecs ? Les deux premières font détruites, &: la troifiéme confervc à peine fon nom, grâces à la citadelle qui fubfifte encore , & à un fort petit nombre d’habitans. Confidcrons celles qui anciennement furpafloient toutes les autres en richeflès , Thebes en Egypte , Orchomcnc dans le pays des Minyiens, Délos qui s’eft vue fi floriflante par fon commerce ; que font-elles devenues ? Les unes à préfent n’ont pas la richefle d’un fimple particulier médiocrement puiflànt , & Dclos feroit entièrement abandonnée , fans la garnifon que [ i]^«e/’»«„»»»;»<•c’eft- anciens entendoient dei lieux [mteri-dire ayi/fcnioux/iip, dumot •/»••> tai h , te non pas toujours un lieu plein •put, ouvrée. d’horreut. [a] Aux Enferi. Par lu Enfeu, les B b iij
T98 P A V S A N I A S , L I V R E VIII. les Athéniens y envoycnt tous les ans pour la garde du temple d’Apollon. Babylone a été la plus grande ville que le Soleil pût voir dans fa courfe ; il n’en eft refté que les murs Sc le temple deBélus. Tyrinthe dansl’Argien’apas eu un meilleur fort. Ces anciennes villes fi fortes, fi riches, & fi grandes ont cté réduites à rien, pendant qu’Aléxandrie en Egypte , & Selcucie fur les bords de l’Oronte, tout nouvellement bâties l’une & l’autre font parvenues à un tel point de grandeur & de puiflance, que la fortune elle-même femble les avoir prifes fous fa protection. Mais nous avons vù de nos jours quelque choie de plus étonnant encore que ces jeux de la fortune dans l’abaiflement de certaines villes , & dans l’accroiflèment de quelques autres. Chryfé étoit une île fort peu diftante de Lcmnos 5 ce fut-là , dit-on , que Philoâete fbuffrit de fi grandes douleurs de la piquûre d’un ferpent. Cette île fubmergée par les flots de la mer a entièrement difparu , & en même temps on en a vu paraître une autre qui n’étoit point , & que l’on appelle l’île Hiéra. Ainfi toutes les chofes humaines ne font que pour un temps , & il n’y a rien de ftable dans le monde. —--------En allant de Mégalopolis en Meflênie on n’a pas fait fept XXXIV ftades que l’on trouve à la gauche du grand chemin un tem' pie dédié à des déefles que les gens du lieu nomment Manies, tout le canton d’alentour en porte auflî le nom. Je crois qu’ils entendent les Furies , auflî difent-ils qu’Orefte ayant tué fa mere perdit l’efprit en ce lieu-là. Aflèz près du tempie on voit un petit tertre couvert d’une efpece de tombe fur laquelle eft gravée la figure d’un doigt ; ils appellent ce tertre la fépulture du doigt , & difent qu’Orefte devenu furieux fe coupa là avec le.s dents un des doigts de la main. Dans le voifinage eft un autre endroit qu’ils nomment [ 1 ] Acé , parcequ’Orefte fut guéri là de fes fureurs , & ils y ont bâti un temple aux Euménides. Ils racontent qu’à la première apparition de ces déeffès, lorfqu’elles troublèrent l’efprità Orefte, il les vit toutes noires ; qu’à la fécondé apparition , aprèsqu’il fe fut arraché un doigt, il les vit toutes blanches, & qu’alors il recouvra fon bon fens; qu’à caufe de cela pour appaifer les premières il les honora comme on a coutume d’honorer les Mânes des morts, mais [1]qu’ilfàcrifia aux fecondes.Et enco-
[1]
nomment du mot [2] Afeis qu'il fecrifie eux fecondti, niedeor, funo, je guéris. Les deux termes dont le Icrt faute»
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Vo y a g e de l ’Arc ad i e . i99 Aujourd’hui en mémoire de cet événement ils fê croycnt bien fondez à làcrifier à ces déciles &aux Grâces en même temps. Auprès du lieu qu’ils nomment Acé il y a un autre temple, où l’on dit qu’Orefte coupa fes cheveux, & ce temple a pris delà fa dénomination. A dire le vrai, ceux qui ont recherché les antiquitez du Peloponnciê conviennent qu’Orefte pourfuivi par les furies vengerefles de la mort de Clytemneftrc éprouva toutes ces avantures en Arcadie, avant que d’être jugé dans l’Aréopage. Ils ajoutent qu’il eut pour accufàceur , non pas Tyndare , car il n’étoitplusau monde,mais Périlasqui, comme coufin germain deClytemneftre, demanda la punition du crime d’Orefte } ce Perilas étoit fils d’Icarius, qui eut même plufieurs filles enfuite. De Manies [i] au fleuve Alphée il peut y avoir environ quinze ftades , je dis jufqu’à l’endroit où la riviere de Gathéate après avoir reçu. celle de Camion fe décharge dans l’Alphée. La riviere de Camion a fa fource [i] dans l’Epytide au-deflous du temple d’Apollon Céréatc. Pour celle de Gathéate , elle vient de Gathce dans le territoire de Cromes quelques quarante ftades au-defliis de l’Alphée , où l’on voit à peine quelques traces d’une ancienne ville de ce nom. De Cromes à Nymphas on compte vingt ftades. Nymphas eft un lieu fort aquatique & rempli d’arbres. De-là à Hermce lieu confacré à Mercure on compte encore vingt ftades. Là il y a une colonne & un Mercure defl’us ; c’eft une borne entre les Meflèniens & les Mégalopolitains. En cet endroit vous verrez deux chemins ; l’un va à Mefle- —------ne, l’autre conduit de MégalopolisàCarnafium autre ville de xxxv. la Meflcnie. En prenant ce dernier vous trouverez bien-tôt l’Alphée, & c’eft juftement à cette hauteur que le Malluns & le Syrus après avoir mêlé leurs eaux enfemble viennent tomber dans ce fleuve. Après avoir côtoyé quelque temps la fiviefe , mais alors c’eft improprement. font remarquables > & nous mettent au [t] De A fama , crc. Le texte dit fait des cérémonies que les Anciens pratiquoient foit dans leurs facnfices, foit de Afjnttne'e. Mais il faut lire Afjntet dans la maniéré d’honorer les morts, avec Paulmier ; MumiHée eft une faute de copiftc. [2 ] D.tni rF.fytiàe. ■hilmicr lit croit un culte plus politique que religieux , S.i,» au contraire étoit le culte dans l'F.gitide. Je il en donne de fort dont on lionoroit les dieux. Paufanias bonnes raifons tirées delà fituation des employé quelquefois f«'»>pour lieux.
îo o Pau sa ni as , Liv re VIII. de Malluns qui eft fur la droite , vous la paflêz , & vous arrivez à Phedrias par un chemin qui va toujours en defeendant. Phedrias eft à trente ftades du confluent dont j’ai parlé , & à quinze ftades d’Hermée où l’on voit un temple de cette divinité que les Arcadiens appellent par excellence Maitrèfle. Ce lieu eft encore mitoyen entre les Mégalopolitains & les Mefleniens. Vous y verrez, quelques ftatuës de cette déefle fi chère aux Arcadiens, de Cerès;, de Mercure & d’Hercule, toutes de grandeur médiocre. Cet Hercule de bois fait par Dédale, & que l’on dit qui étoit fur les confins de Mégalopolis & de la Meflenie, pourroit bien avoir été là. Le chemin qui va de Mégalopolisà Lacédémone borde l’Alphée l’efpace de trente ftades, jufqu’à l’endroit où la riviere de Thiuns fo mêle avec le fleuve. Enfuite on laifle la riviere à gauche, & à quarante ftades du confluent on trouve Phalçfies ; d’où il n’y a plus que vingt ftades à faire pour arriver au temple de Mercure qui eft auprès de la ville deBélémine. Les Arcadiens prétendent que Belémine étoit autrefois une ville de leur frontière , & que les Lacédémoniens l’ont ufurpée fur eux. Mais je n’y vois aucune apparence -, car fans recourir à d’autres raifons qu’on pourroit alléguer, les Thebains n’auroient pas manqué de faire valoir les droits de leurs Alliez, s’ils avoient crû pouvoir juftement revendiquer cette ville en leur nom. De Mégalopolisà Methydrium ,& à quelques petites places qui font fiirla frontière d’Arcadie, il y a environ cent foixante & dix ftades. En y allant vous’paflez par [i] Scias, qui n’eft qu’à treize ftades , & où l’on voit encore quelques reftes d’un temple de Diane Sciatis, bâti à ce que l’on croit, par Ariftodeme durant fa domination. A dix ftades de-là vous voyez Charifium, ou plutôt le lieu où cette ville étoit , car à peine en refte-t-il quelques vertiges. Dix autres ftades plus loin c’étoit Tricolons , autre ville ruinée, dont il ne s’eft conforvé qu’un temple de Neptune fur une colline, avec une ftatuë du dieu de figure quarrée, & un bois facré qui environne le temple * cette ville avoit été bâtie par les enfans de Lycaon. Si vous prenez fur la gauche vous arriverez à Zœtée qui eft à quinze itades de Tricolons, &qui a eu , dit-on, pour fon-
[11 1 °u> f“>' Scui. C’étoit apparemment un lieu fombre & oblcur : car lignifie tmbre. • dateur
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Vo y a g e d e l ’Arc ad ie . ior dateur Zœrcüs fils de Tricolonus. Parorciis fon cadet fonda aufli Parorie dix ftades plus loin } aujourd’hui ces deux villes font déferres. Il eft feulement relié deux temples à Zaftcc, l'un de Cercs, l’autre de Diane. Vous verrez fur cette route les ruines de plufieurs autres villes, comme de Tyréc à quinze flades de Parorie, & enfuite d’Hypfuntc, ville autrefois fituée fur une montagne de même nom. Entre Thyréc & Hypfunte c’cfl un pays de montagnes couvertes de boisée pleines de bêtes fauves. J’ai déjà dit que ces villes avoient éré ainfi appellées du nom de Thyrcüs & d’Hypfuns tous deux fils de Lycaon. A Tricotons vous trouverez fur votre droite un chemin qui va en defeendant fe qui vous mènera jufqu’à une fontaine qu’ils nomment [ i ] Crouncs. Trente ftades plus bas vous verrez la fépulture de Callifto 5 c’eft une éminence où l'on a laiflc croître toute forte d’arbres , foit fruitiers , ou fàuvages. A l'endroit le plus haut eft un temple de Diane [1] furnomméc Callifte. Pamphus eft le premier que je fçachc , qui ait donné ce furnom à Diane à l’imitation des Arcadiens. Vingtcinq ftades au de-là & à plus de cent ftades de Tricolons, fur le chemin de Methydrium la feule ville de cette Province qui fe foit maintenue, vous avez Ancmofë&le mont Phalante , fur lequel on voit encore quelques reftes d’une ville de même nom. Les Arcadiens difent que Phalantus fon fondateur étoit fils d’Agélas,& petit-fils de Stymphale. Au bas de la montagne eft une plaine , & après cette plaine.la ville de Schœnus , ainfi appelléc du nom de Schœnéüs Béotien de nation. Mais s’il eft vrai que Schœnéüs /bit venu s’établir en Arcadie, je croirais aufli que le ftade d’Atalantc qui eft auprès de la ville a été ainfi appelle du nom [3] d’une des filles de ce Béotien , & que dans la fuite les Arcadiens ont confondu cette Atalante avec l’autre. Quoiqu’il en foit, on convient que tous ces lieux & quelques autres encore font compris dans l’Arcadie. Methydrium eft donc, comme j’ai dit , la feule de toutes --------ces villes qui mérite qu’on en parle. Elle eft à cent trente- yvvvî' fept ftades de Tricolons. Son nom vient de ce qu’elle eft fur ‘ > [ > ] Jpu'ilt nomment Cronnei , du [; ] Du nam d’nne desfilles de ce ’-écmot if •vil, fentebrn. eau </ui jmllit. tien. Cet endroit du texte eft fott , De Dune fianemince Cnlbfle > obfcur , & peut-être altéré. J’ai fuivi c’cfl-à-dire irès-lelle. l’imcrprcuiion de Kuhnius. Tome JJ. Cc
io: Pa u sa n t a s , Liv re VIII. une hauteur encre deux fleuves, le Malcctas & le Myiaon} c’eft Orchomene qui l'a bâtie. Ses citoyens avant qu'ils fe tranfplantafl'ent à Mégalopolis avoient remporté des vidoi. res aux jeux Olympiques. On voit en cette ville un temple de Neptune Hippius, bâti fur le rivage [i ] du fleuve Ma. lœtas. Le mont Thaumafius domine le long de ce fleuve > les Mcthydriens difent que Rhéa groflè de Jupiter fe retira fur cette montagne , fie que Hoplodamas avec les autres Géans accourut à Ion fecours pour la défendre contre les violences de Saturne. Ils avoüenc pourtant qu'elle accoucha dans un canton du mont Lyccc j mais fi l'on les en croit , cc fut fur le mont Thaumafius qu’elle trompa Saturne en luiprefentant une pierre au lieu du petit Jupiter, comme les Grecs lcracon. tent. Ce qui eft de certain, c’eft que l'on voit fur la cime delà montagne une grotte nommée encore la grotte de Rhéa , où il n’eft permis à perfonne d'entrer, qu’aux leules femmes deftinées à y célébrer les myfteres de la déeflê. A trente ftades de Mcthydrium vous verrez la fontaine Nymphafia ; & de-li jufqu’a un endroit qui lêrt de borne aux Mégalopolitains, aux Orchoméniens & aux Caphyates on compte encore trente ftades. On va de Mégalopolis à Ménale par un défilé qui fe nomme les portes d'Hclos , & que l’on trouve au de-là de l'Héliflbn. Sur le chemin à la gauche eft le temple du bon dieu,ainfi l’appelle-t-on. Si nous tenons des dieux tout le bien qui nous arrive , Jupiter étant au-dcfliis de tous , il y a lieu de croire que c’eft lui que l’on a voulu furnommer ainfi. Un peu plus loin fur une éminence vous verrez le tombeau d’Ariftodeme, qui en fe faifant le tyran de fa patrie trouva le moyen de conferver le titre d’homme de bien. Là même eft un temple de Minerve furnommée l’inventrice & avec raifon , puiïque c’eft à elle que les hommes doivent l’invention des arts, & toutes leurs bonnes penfées. Sur le même chemin à droite il y a un grand efpace conlacré à Borée ; les Mégalopolitains lui font des facrifices régulicrcmcnt tous les ans, fie l’honorent d’un culte particulier en reconnoiflance du fecours qu’il leur donna fi à proposcontre Agis qui commandoit l’armée des Lacédémoniens. Enfuite [ i ] Le lon^ du fleuve Af^hetw. Le Paulniier, AMettm , dont l'auteur » texte dit, dufleuve AMtffut. Liiez avec déjà parlé.
VOY AC. E DE L’A RCA DI E. lOj vous trouverez la fépulture [ i ] d’Oïclès pere d’Amphiaraüs ,fi pourtant il eft vrai qu’il fuit mort en Arcadie, & nonà Troyc, où il fuivit Hercule dans fon expédition contre le roi Laomédon. Après ce tombeau vous voyez le temple de Cerès d’Hélos, ainfi le nomme-t-on -, il eft accompagné d’un bois facré , & n’eft en effet qu’à cinq ftades de la ville d’Hélos ; il n’eft ner mis qu’aux femmes d’y entrer. A trente ftades de-là c'cf» un village que l’on nomme Palifeius -, au fortirde ce village vous laiflez à gauche l’Elaphus ruifleau quieft fouvent à fcc, & apres vingt ftades de chemin vous arrivez à la ville de Peretnées dont on ne voit plus que les ruines, à l’exception d’un temple du dieu Pan , qui s’eft confervé. Là on pâlie une ravine, Hc quinze ftades plus loin on fe trouve dans la plaine de Ménale commandée par une montagne de même nom. Au pied de la montagne on voit^ncore quelques vertiges de la ville de Lycoa , & un temple de DianeLycoatis,ou ladécffèeften bronze. Sumatia autre ville ruinée étoit au midi. Sur la meme montagne il y a un endroit où trois chemins viennent aboutir ; ce fut de-là que les Mantinéens par le confeil de l’oracle de Delphes enlevèrent les os d’Arcas fils de Callifto. Il ne refte plus que des ruines de la ville de Menale & d’un temple de Minerve ; mais on voit encore deux ftades, dont l’un étoit pour les combats des athlètes , l’autre pour les courfes de chevaux. Les gens du pays croyent cette montagne particulièrement confacréc au dieu Pan , & ils font fi perfuadez de la prcfence du dieu , qu’ils s’imaginent quelquefois l’entendre joüer de la flûte. Depuis le temple de cette divinité que les Arcadiens nomment la Maitreffic jufques à Mégalopolis il y a environ quarante ftades, fie l’on pafle l’Alphéc à moitié chemin. A deux ftades du fleuve on trouve les ruines de Macarée , & à fept ftades enfuite celles de Dafée , d’où l’on compte encore fept ftades jufqu’au mont Acacéfius, au pied duquel étoit autrefois la ville d’Acacéfium -, on y voit encore une ftatuë de marbre qui repréfente Mercure. Si l’on en veut croire les Arcadiens , c’eft-là que ce dieu dans fon enfance a été élevé par [ i ] £4 fépulture d'Ofrlh pere d'ylnt- fanias pouvoit bien être celui de cet fbwMf. Scion Apollodorc ,'Liv. 5, il Oïclès, & non du pere d’Amphiaraüs. y a eu un autre Oïclès Arcadicn de na- Paulmier. tion > & le tombeau dont parle ici PauCc ij
104 Pau sa ni as , Liv re VIII. les Joins d’Acacus un des fils de Lycaon. Mais les Thebain» ont une tradition bien differente, & les Tanagréens une autre auflî différente de celle des Thcb^ins. Le temple de la divinité favorite des Arcadicns cita quatre (fades d'Acacéfium. La première ftatuc que l’on y voit eft une Diane furnommee la Conductrice ; c’eft une ftatuc de bronze qui a bien fix pieds de .haut autant que je ni‘en puis fouvenir ; la déclic tient un flambeau de chaque main. ----------Cette Diane eft à l’cntrce du parvis. En approchant du Vli tcmP*c vous trouvez à droite un portique, &c le long des murs plufieurs ftatucs de marbre blanc rangées fur des piédeftaux. Sur le premier ce font les Parques avec Jupiter furnommé Mœragcte ; fur le fécond c’eft Hercule qui arrache à Apollon un trépied } je dirai l’explication que j’ai oiii donner de cette figure, lorlque je décrirai le temple de Delphes dans mon voyage de la Phocide. Au milieu du portique il y a une table où font décrites les cérémonies qui s’obfervcnt dans les rtiyfteres de la décile. Sur le troifiéme piédcftal vous voyez des Nymphes & des ftatucs du dieu Pan. Sur lequatriéme eft une ftatuë de Polybe fils de Lycortas. L’infcription porte que la Grece n’eut pas faic tant de fautes, fi elle avoit fuivi les confeils de ce grand Homme, & que tombée dans de grands malheurs elle n’eut d’efpérance &dcreflburce qu’en lui. Devant le temple on voit trois autels dédiez, l’un à la divinité favorite des Arcadicns, l’autre à Cerès, & le troifiéme à la mere des Dieux. La ftatuë de la première divinité & celle de Cerès avec le trône où elles font aflîfès, & leur marchepied font d’un (cul bloc de marbre. On n’apperçoit ni dans les draperies, ni dans les autres ornemens aucune jointure, ni quoique ce (oit qui puiflè faire (bupçonner que cette pièce (oit de plufieurs morceaux. Les Arcadicns difent que ce bloc ne leur a point été apporté , mais qu’avertis en fongcdecreufer la terre dans l’enceinte du temple, ils l’y trouvèrent ; c’eft Damophon qui l’a mis en œuvre. Les deux ftatucs font grandes comme celle de la mere des Dieux à Athènes. Cerès tient un flambeau de la main droite , ôc*elle avance la main gauche vers la première divinité ; celle-ci tient un feeptre & a fur fes genoux une corbeille qu’elle foutient de la main droite. Diane eft à côté du trône auprès de Cerès } elle eft vêtu# d’une peau de cerf, le carquois fur l’épaule, tenant d’une
VOYAGEDE L’Ar CADTI. 10 y hiain un flambeau , & de l’autre deux ferpens ; un chien de chaflê eft auprès d'elle. De l'autre cote près de la divinité favoriteon voit Anytus dans l'équipage d’un homme de guerre ; les Miniftres du temple dirent que la déefle fut élevée par cet Anytus qui ctoit un des Titans. Homère eft le premier qui ait parlé des Titans ; il en fait des dieux du Tartare dans le ferment que le Tartare prête à Junon. Onomacrite a depuis emprunté cette fable d'Homère, & dans fon poëme furies Orgies de Bachus, il dit que les Titans cauférent bien des maux à ce dieu. Quant à Anytus, je rapporte ce que les Arcadiens en difent. Mais , que Diane foit Hile de Cerès & non de Latone, c’eft une tradition Egyptienne que le poëte Efchyle fils d'Euphorion a le premier répandue parmi les Grecs. Je ne dis rien ni des Curetés qui font deflbus les deux principales figures , ni des Corybantes que l’ouvrier a représentez fur le piédeftal, fi ce n’cft qu’un de ces Curetes n’eft pas fort reconnoiflable. Les Arcadiens apportent au temple des fruits de toute efpece , excepté [ i ] des grenades. En fartant du temple vous verrez fur votre droite un miroir encaftré dans le mur $ quand on s’y regarde à peine fe voit-on, mais on voit diftin&ement ce beau groupe de marbre dont j’ai parlé. Si vous avancez un peu au-deflus du temple, vous verrez fur votre droite ce qu’ils appellent le Mcg.iron , où ils célèbrent les myfteres de la déefle , & lui font des facrifices auf. quels il n’y a rien d’épargne. Ils ne coupent point le gofier aux vidimes comme dans les autres facrifices ; mais ils les dépècent tantôt d’une maniéré , tantôt de l’autre fuivant que le hazard les leur fait tomber entre les mains. C’eft de toutes les déeflès celle à qui les Arcadiens ont le plus de dévotion} ils la difent [2] fille de Neptune fic.de Ce-
[1] Excepté des gréntdes. La fable dit que Cerès s’adrcflà à Jupiter pour r'avoir là fille Prolcrpinc que Pluton avoit enlevée. Jupiter promit à Cercs que û fille lui (croit rendue fi elle s’etoit abftcnuc de manger depuis fon enlèvement. Or il le trouva que Prolcrpinc en le promenant aux champs Elylïcs avoit mangé d’une grenade , & AlcaJaphus qui en avoit été témoin, la dé-
cela. Profcrpine fut donc condamnée à être la femme de Pluton. Voilà d'où venoit l’averfion de Cerès & de Prolêrpinc pour la grénade. Cette fâblceft ingénieufement contée dans les Mctam. d’Ovide, Liv. 5. [2] Ils U difentfile de Neptune eide Cens. Cet endroit eft fort mal rendu par Amalcc , qui n’a pas pris garde que le texte ctoit mal pondue. C C iij
10$ Pav sa ni as , Liv re VIII. rès , & ils l’appellent [i] la Maîtrefle , comme on appelle [ x J Corr cette autre déeflê qui eft fille de Jupiter &c de Ccrcs , quoiqu’Hoinere lui ait donne le nom de Perlcphonc, Se Pam. phus avant Homère. Pour moi j'ai prefque eu ïcrupulc défaire connoîtrc la première de ces deux divinitez à des Icdcurs qui ne font pas initiez à fes mvfteres. Au-deflus du Megaron il y a un bois facré, entouré aune muraille de pierres fcchcs. Dans ce bois on voit des arbres de toute forte, maisentr’autres un chêne & un olivier qui font fortis de la meme racine , fans que cela puiflê s’imputer à l’induftrie de qui que ce foit. Au-delà du bois on trouve un autel dédie à Neptune Hippius , comme au pere de la déeflê, & quelques autres encore. Une inlcription apprend que le dernier eft un autel commun à tous les dieux. De-là par des marches faites exprès on monte au temple du dieu Pan. Vous voyez d’abord un porti3ue & au-dedans une ftatuë de moyenne grandeur. Les Arcaiens mettent ce dieu au nombre des plus puiflàntes divinitez , qui exaucent les prières des bons , & font fêntir leur colere au mcchans 5 ils tiennent une lampe perpétuellement allumée en fon honneur ; ils croyent qu’anciennement ce dieu rendoit des oracles , & qu’il avoit pour interprète la nymphe Erato, celle-là-même qui épouià Areas fils de Callifto ,&dont j’ai dit ci-devant une.partie de ce qu’ils en racontent. Vous verrez aufli là un autel dédié à Mars, & dans le temple deux ftatuës de Venus , l’une de marbre blanc , l’autre de bois , beaucoup plus ancienne. Apollon & Minerve font aufli en bois} Mais Minerve a fa chapelle à part. ------------Un peu plus loin vous découvrirez l’enceinte des murailles XXXVnî t'c Lycofure , où il n’y a aujourd’hui qu’un petit nombre d’habitans ; c’eft néanmoins la plus ancienne ville qu’il y ait dans le monde, la première que le foleil ait vue , & celle qui a fait naître aux hommes l’idée de bâtir toutes les autres. Sur la gauche du temple de la déeflê fi chere aux Arcadiens vous voyez le mont Lycée , qu’ils appellent autrement le mont [i] Etib rappellent leur Afaîtrejfè. cellence , mais félon les Arcadiens il y L'cxprcfllon grecque elH , demi- avoit deux Proferpine. , l'une fille de Jupiter & de Cerès, l’autre fille de [ 1 ] Cemme en appelle Ceré, &C. Jcptune & de la même Cerès. Cette *•»". film,fille. On appelloit Profèr- dernière étoit la divinité favorite des pine Cere', c’cft-i-dirc, la fille par ex- Arcadiens.
Vot ac ï de l ’Arca di e . <107 Olympe & le mont fâcré ; car ils prétendent que Jupiter a été nourri fur cette montagne dans un petit canton nommé Crêtée , qui eft à la gauche d’un bois confacré à Apollon Parrhafius ; c’eft là , difent-ils, 6c non dans l’îlc de Crète que Jupitera été élevé par trois nymphes ,Thifoa,Néda ,6cHagno. La preQiiere bâtit la ville de Thifba dans la province de Parrhafie, ce n’eft plus à préfent qu’un village de la dépendance de Mégalopolis. La féconde donna fon nom au fleuve Nédas, & la troifiéme donna le fien à une fontaine du mont Lycée, dont l’eau l’hiver & l’été eft toute fcmblable à celle du Danube. Dans les temps de fcchercfïè , lorfque la terre aride 6c brûlée ne peut nourrir les arbres & les fruits qu’elle donne , le prêtre de Jupiter Lycéüs tourné vers la fontaine adrelTe fes prières au dieu , & lui fait des facrifices en obfervant toutes les cérémonies preferites j enfuite il jette une branche de chêne fur la furface de l’eau , car elle ne va point au fond. Cette légère agitation qui arrive à la fontaine en fait fortir des exhalaifonsqui s’épailfifTent&fe forment en nuages ; lcfquels retombant bien-tôt en pluye arrofent 6c fertilifent le pays. Il y a auflî fur le mont Lycée un temple confacré à Pan avec un bois facré , près duquel eft un Hippodrome 6c un ftade , où de toute ancienneté l’on a célébré des jeux en l’honneur du dieu. On voit encore là plufieurs piédeftaux , mais les ftatucs n’y font plus. J’y remarquai une infeription en vers élégiaques, où il étoit parlé d’un Aftyanax Arcadien de nation. Le mont Lycée eft fameux par bien d’autres merveilles. Il n’eft pas permis aux hommes d’entrer dans Venceintc confacrée a Jupiter Lycéüs.Si quelqu’un au mépris de la loi eft aflez ofé pour y mettre le pied , il meurt infailliblement dans l’année. On dit auflî que tout ce qui entre dans cette enceinte, hommes & animaux , n’y fait point d’ombre. Si une bêtepourfuivie par des chaflèurs peut s’y fauver, elle eft en fureté ; les chaflcurs ne partent pas outre, ils fe tiennent en dehors , mais ils remarquent que le corps de cette bête , quoiqu’oppofe aux rayons du folcil, ne fait [ 1 ] aucune ombre. A Syéné [1] ville [ Ne feu 4UCHHC ambre. Paufanias [ 1] A Sténé ville vufine de C £tbt+ parle d'après ces peuples, mais ces peu- fie,&c Voyez Pline Liv. *. pl.« mentoient ,ou du moins ctoient dans l’erreur.
îoS P au s an i as , Liv re VIII. voifine de l’Ethiopie , durant le temps que le foleil eft dans le ligne du Cancer , il n’y a ni arbres, ni animaux qui faflent de l’ombré ; mais dans le canton du mont Lycée dont il s’agit ici, cela [ i ] arrive en tout temps. Sur la croupe la plus haute de la montagne on a fait à Jupiter un autel de terres rapportées , d’où l’on découvre prefque tout le Pcloponnefe.* Devant cet autel on a pofé deux colonnes au foleil levant, fur lcfquelles il y a deux aigles dorez d’un goût fort ancien ; c’eft fur cet autel qu’ils facrifient à Jupiter Lycéüs avec un grand myftere. Il ne m’eft pas permis de divulguer les cérémonies de ce facrifice - ainfi [i] laiflons les choies comme elles font, & comme elles ont toujours été. Dans cette partie du mont Lycée qui eft à l’Orient vous verrez un temple d’Apollon Parrhafius,ou Pythius, caron lui donne l’un & l’autre ftirnom. Les Arcadiens célèbrent tous les ans une fête en l’honneur de ce dieu , ils lui làcrifient un fanglier dans la place publique, & alors c’eft à Apollon Epicurius qu’ils adreflent leurs vœux ; mais enfuite ils portent la victime dans le temple d’Apollon Parrhafius, en grande pompe & au fon des flûtes. Là ils coupent les cuiflès de la victime, ils les font rôtir , & ils confomment le facrifice ; tel eft leur ufage. Au Nort de la montagne c’eft le territoire de Thifoa ; les gens du lieu honorent particulièrement la nymphe de ce nom. Le Mylaon, le Nus, l’Acheloüs , le Celadus , & le Naphilus font autant de rivières qui arrofent ce canton , & qui vont fe jetter dans l’Alphée. Je connois deux autres fleuves de même nom que l’Acheloüs qui eft en Arcadie , mais beaucoup plus célèbres ; l’un [3] traverïè le pays des Acarnaniens &desEtoliens,&a fon embouchure vers les Echinades; ce-
[1] Cela arrive en tout temps. C’eft une erreur , Paufanias étoit trop crédule , & l’on voit aufli qu’ilétoit mauvais Aftronome. A Syéné où l’on avoit le foleil perpendiculairement for la tctc le jour du folfticc , l’éguillc du Gnomon ou cadran ne donnoit point d’ombre à midi, mais il n’en étoit pas de même en Arcadie. • [ 1 ] slinfi laiflons les chofes comme elles font, ci- comme elles ont toujours été. Ces mots renferment une clpccc
de formule dont les anciens ufoient pour éviter de ccnforer , même de divulguer les myfteres & les cérémonies d’un culte étranger. Cette formule eft ordinaire à Hérodote quand il parle dé la religion des Egyptiens. [;] L'un traverse lepays des slcarmti mens', c’eft de celui-là que Virgile a dit ,poculaqite inventés .-Icbeloia mifcait unis. Georg. Liv. 1. Voyez Strabon, Liv. 7. lui-11
Vo y a g e d e l ’ A r . c a n t e . 109 lui-là eft nommé par Homère le roi des fleuves; l'autre tombe du mont Sipyle, & le meme poète en a fait encore mention en parlant de Niobe. Ainfi l’Acheloüs qui pafle aux environs du mont Lycée eft le troifiéme. A la droite de Lycofurevous voyez de hautes montagnes que l’on appelle les monts Nomiens ; Pan fiirnommé Nomius y a fon temple. Près de-là eft un lieu qu’ils appellent Melpée, parccque, difcnc-ils, ce fut là que Pan inventa l’art de joiier de la flûte. Quant aux monts Nomicns, il fêroit naturel de croire qu’ils portent ce nom à caufe de leurs pâturages qui font confierez au dieu Pan ; cependant les Arcadiens difent qu’ils font ainfi appeliez du nom d’une nymphe. Le Platanifte pafle à travers la ville de Lycofure du côte----------du couchant. Pour aller à Phigalie il faut pafler cette riviere ; h a p. quand vous l’avez paflcc vous trouvez un chemin qui va tou- XXX1Xjours en montant l’efpace de trente ftades. Ce qui regarde Phigalus fils de Lycaon Sc le premier fondateur de Phigalie, comment enfuite cette ville s’eft appclléc Phialic du nom de Phialus fils de Boucolion, & comment enfin on eft revenu à fa première dénomination, c’eft ce qui a déjà été remarque dans ces mémoires. On raconte beaucoup d’autres choies , mais qui ne me paroiflènt pas fort dignes de foi ; car les uns difent que Phigalus étoit un homme originaire du pays , mais nullement fils de Lycaon; les autres,que Phigalie étoit une nymphe du nombre des Dryades. Quoiqu’il en foie , lorfque les Lacédémoniens firent la guerre aux Arcadiens , ils tournèrent d’abord leurs forces contre Phigalie, entrèrent dans le pays avec unearmée , repouflerent les habitans jufques dans leurs murs, & mirent le fiége devant la ville. Les Phigaliens ic voyant près d’etre forcez capitulèrent & eurent la liberté de fè retirer où ils voudroient ; ils évacuèrent donc la f'iace, qui fut rafee fous l’Archontatde Miltiade à Athènes, a féconde année de la trentième Olympiade, en laquelle Chionis Lacédémonien fut proclamé vainqueur aux jeux Olympiques pour la troifiéme fois. Ces fugitifs ayant jugé à propos d’aller à Delphes pour confultcr l’oracle fur les moyens de rentrer dans leur pays, il leur fut répondu qu’en vain ils tenteroient leur retour par eux-mêmes , qu’ils priflent avec eux cent hommes d’élite de la ville d’Orcfthafium , que ces cent hommes periroient tous dans le combat, mais qu’à l’aide Tome ZZ. Dd
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no Pau sa ni as .Liv re VIII. de leur valeur les Phigaliens rentreroient dans leur ville. Lorf. que les Orefthafiens fijurent la réponfe de l’oracle, ce fut parmi eux [r] à qui s’enrolleroit le premier pour être du nombre de ces braves qui dévoient procurer le retour des Phigaliens. Et ne demandant qu’à aller en avant ils poulierent jusqu’aux portes de Phigalie, où s’étant battus avec la garnifon Lacédcmonienne ils vérifièrent l’oracle de point en point 5 car ils périrent tous jufqu’au dernier,mais les Spartiates furent chaflez , & les Phigaliens fe remirent en poflêflîon de leur patrie. La ville eft fur un rocher fort haut & fort elcarpé, les murs font même bâtis pour laplusgrande partie fur le roc 5 mais tout au haut il y a une plate-forme allez fpacieufe, où Diane Confervatrice a un temple & une ftatuë de marbre qui repréfente la déefiè toute droite; ils defeendent de ce temple en proceflion dans la ville. Vous verrez dans le lieu d’exercice un Mercure qui femble mettre fon manteau, cette ftatuc eft quarrée par en bas & fans pieds. Bachus furnommé Acratophore a auflî Ion temple à Phigalie ; le bas de fa ftatuc eft tellement couvert de feuilles de lierre & de laurier qu’on ne le peut voir 5 les parties qui fe voyent font enluminées de vermillon ; ces peuples difent que [2] les Ibériens tirent le vermillon des mêmes mines d’où ils cirent l’or. Dans la place publique on voit une ftatuc d’Arrachion célèbre pancratiafte ; c’eft une ftatuc de marbre fort ancienne , comme il y paroît fur-tout à fon attitude 5 les pieds font prcfque joints, & les mains pendantes fur les cotez jufqu’aux cuifïès. On prétend qu’il y a de l’écriture au bas , mais elle eft entièrement cffacec par le temps. Arrachion fut couronné deux fois en la cinquante deuxième & en la cinquante troifiéme Olympiade ; mais en la fuivante fa victoire fut mémorable autant par la décifion des Juges que par fon courage. Car ayant vaincu tous fes adverlaires à fa referve d’un feul qui lui difputoic la couronne d’olivier, celui-ci lui embaraflà les jambes & fejetta en meme temps à fon col pour l’étrangler. Arrachion en cet ctat ne fçut faire autre choie que d’écrafer un des doigts du pied à fon adversaire, qui en refl'entit une 4 1 ] Ce fi.t punui eux à oui s'ennUeroit, ère. Voilà un exemple bien meinorablc du courage de ces peuples.
[2] Les Ibériens. Ce font aujourd’hui les Efpagnols.
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Vo y a g e d e l ’Arca di e . m lî grande douleur, qu’il lui [ i ] céda la victoire un moment avant qu'Arrachion étranglé rendit le dernier loupir. Les Eléens prononcèrent en faveur d’Arrachion , & tout mort qu’il étoit il fut couronné. Je fçai que les Argiens en uférent de même envers Crcugas , fameux athlcte natif d’Epidamne. Ils le proclamèrent vainqueur après fa mort, & lui ajugérent le prix des Jeux Nemeens , pareeque Damoxcne de Syraculc fon antagonifte ne l’avoit vaincu que par une lâche trahüôn, &c en violant les loix dont ils étoient convenus l’un & l’autre. Ils dévoient fur le loir combattre cnlcmble au pugilat, & ils écoienc convenus en prclcnce de témoins qu’après que l’un auroit porte un coup à Ion adverlàire, celui-ci auroit fon tour&enporteroit un réciproquement à l’autre. Le ccfte ne s’attachoit point alors avec des courroyes autour du poignet ; on s’enveloppoit feulement la paume de la main d’un cuir de bœufque l’on faifoit tenir avec des lanières ,mais de lbrtc que les doigts demeuraient découverts. Creugas frappa le premier Damoxene & lui déchargea un grand coup lur la tête ; celui-ci dit à Creugas de tenir fes mains en repos , & d’attendre le coup à fon tour } Creugas obéit -, aufli-tôt Damaxene lui plongea les doigts dans le flanc avec tant de violence qu’il le perça , & [i] à coups redoublez élargiüant la playeil lui arracha les boyaux j Creugas expira fur le champ ; mais pareequeDamoxene avoit manqué de bonne foi, & qu’au lieu d’un feul coup il en avoit porté plufieurs de fuite, les Argiens [5] lechallerent honteufement de l’arene, & ajugerent la victoire à Creugas, meme après fa mort. Ils firent plus, ils lui érigèrent une ftatuc que l’on voit encore aujourd’hui dans le temple d’Apollon Lycius à Argos. Vous verrez auflî dans la place publique de Phigalie la févia»ire> d'f.Cctte avanntre extraordinaire eft rapportee par Eufcbc ; mais ni le texte d'Eufebc, ni celui de Pauûntas ne font exempts de foutes, & ces foutes décopiftc rendent cet endroit fort obfour dans l’un & dans l’autre. Paulmicrcor rigole texte de ces deux auteurs, & fa critiquem’apant it judicicufcqucjcn'ai pas hélitc à la future. [ 1] £r à coupt redoublet., &c. Œno-
maüsdansEufcbc.Prépar.Evang.Liv. f , rapporte cc fait , & l'attribue à Clcomcdc d'Aftypalcc. fi] Le cbnfferent honteufement de farenr. La vcrfionlatined'Amafccporte .extliomultjrunt, lebnnmrent , mats Kulinius a fort bien remarque que les Hcllanodiccs n’avoient pas le pouvoir d'éxiler. Auffi le mot grec, ne fîgnifict-il autre chofc , que cbnjfer.
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in Pau sa ni as , Liv re VIII. pulturc tic ccs braves Orefthafiens dont j’ai parle -, les Phi-' galiens font tous les ans leur anniversaire fur leur tombeau. La rivière de Lymax traverlc la ville de Phigalie & va tomber enfuitc dans le fleuve Nédas. On dit que le nom de Lymax vient de la purification de Rhéa apres qu’elle eut mis Jupiter au monde, & de ce que les nymphes qui aflîftérent à lés couches en jettérent les impuretez dans cette riviere. En effet les Achéens employent le mot de lyma dans cette acception , & Homère qui nous apprend que les Grecs après s’être purifiez, à caufe de la pelle dont ils avoient été frappez , jettérent dans la mer ce qui avoit lêrvi à leur purification , employé aufli le mot lymata dans le même fens. Le Nédas a là ïource au mont Qeraufius qui fait partie du mont Lycée ; il paflè allez près de Phigalie, & les enfans de la ville vont en cet endroit couper leurs cheveux pour les confacrer au fleuve $ près de fon embouchure il porte de petits navires. De tous les fleuves que nous connoiflons le Méandre eft celui qui fait le plus de détours , (è repliant pour ainfi dire fur luimême, & ferpentant en plufieurs maniérés j s’il y en a quelque autre qu’on puifle lui comparer en ce point, c’eft le Nédas. Environ douze ftades au-deflbus de Phigalie il y a des bains chauds, près dcfquels la riviere de Lymax fe jette dans le Nédas. Au-deflus du confluent on voit un temple fort célébré & fort antique } c’eft le temple d’Eurynome; il eft environné d'une fi grande quantité de Cyprès, que l’on diroit d’une forêt , & l’accès en eft difficile à caufe de fa fituation. Le peuple de Phigalie s’imagine qu’Eurynome eft un furnom de Diane ; mais ceux qui ont quelque connoiflànce de l’Antiquitc fçavcnt bien [ i ] qu’Eurynome étoit une fille de l’Océan , & qu’Homére en fait mention dans l’Iliade, lorsqu'il dit que Vulcain fut reçu par Thetis & par Eurynome. On ouvre ce temple un certain jour de l’année , & tout le refte du temps on le tient fermé 5 ce jour-là le public & les particuliers v viennent fàcrifier ; comme je ne me fuis point trouvé dans le pays le jour de la fête, je n’ai pu voir laftatuc d’Eurynome. Mais [>] ^"'Eunnome étoit une fille de cus au combat de la lutte , Ophion rOeeun. LeScoliaftcdc Lycophrondit par Saturne , Eurynome parRhèa . & ^ju’Ophion & Eurynome fille de 1’0- qu’enfuitc ayant cté précipitez dans le ccan régnèrent parmi les Titans avant Tartare, Saturne & Rhca régnèrent en Saturne & Rhèa , qu’ils furent vain- leur place.
Vo y a g e d e l 'Arcad ie . xrj j’ai oüi dire A des Phigaliens qu’elle etoic attachée avec des chaînes d’or, & qu’elle reprélêntoit une cfpéce de divinité marinequi ctoit moitié femme fie moitié poifl'on, ce qui ne peut jamais convenir à Diane. ______ La ville de Phigalie cil toute environnée de montagnes ; c h a r. du montCotylius à la gauche, fie du mont Elaïus à la droite. XLIL Le mont Cotylius cil à quarante ftades de la ville ; fur cette montagne il y a un bourg nommé Baffes, où vous verrez un temple d’Apollon Epicurius, dont la voûte eft de pierre de taille ; apres celui de Tégée c’eft de tous les temples du Peloponnelè leplus eftimé , foit pour la beauté de la pierre , foit pour l’élégance fie la fyinmétrie de l’édifice. Le furnom d’Epicurius vient de ce que ces peuples furent délivrez de la pelle par le fecours du dieu , de meme que les Athéniens l’appeHcrent Aléxicacus pour un fcmblable fujet. Je crois que l’un 8c l’autre nom lui furent donnez durant la guerre des Athéniens avec les Phigaliens 8c les autres peuples du Peloponnefc. Ce qui'me le perfuade , c’eft premièrement la conformité des deux noms, fie en fécond lieu c’eft qu’Iclinus qui a écé l’architede du temple d’Apollon Epicurius vivoit du temps de Periclès , fie qu’il fut auflî l'arcnitedc du temple que l’on nomme le Parthenon à Athènes. J’ai déjà dit que la ftatuë du dieu avoit été tranfportée dans la place publique de Mégalopolis. On trouve à la vérité une fource fur le mont Cotylius j mais l’hiftorien qui a écrit.quec'cft la fource de la rivière de Lymax donne lieu de croire qu’il ne l’a pas vue par lui-même, fie qu’il ne s’en eft pas même rapporté à des perfonnes qui l’euflènt vue ; pour moi j’en parle comme témoin oculaire fie comme inftruit par les gens du pays ; cette fource eft trcs-foible 8c fe perd bien-tôt dans les terres. Je ne puis néanmoins dire en quel endroit de l’Arcadie la riviere de Lymax a fâ fource , parccqu’il ne me vint pas dans l’cfprit de m’en informer. Âu-dcflùs du temple d’Apollon il y a un lieu qu’ils nomment Cotylus , où vous verrez un temple de Venus fie une ftatuë de la déefle , le temple n’a plus de toit. Le mont Elaïus n’eft qu’à trente ftades de Phigalie. Ce que l’on y voit de plus curieux, c’eft une grotte de Ccrcs furnommée la Noire. Il faut Ravoir que les Phigalicns conviennent de ce que difent lesThalpufiens du commerce que Neptune eut avec Ccrcs } ils prétendent feulement que ce qui en D d iij
xi4 Pa u sa n ia s , Liv re VIII. naquit ne fut pas un cheval, mais cette divinité que les Arcadiens appellent leur Maîtrcfle. Ils ajoutent que Ccrcs outrée de dépit contre Neptune , & inconfolablc de l’cnlevement de Proferpinc , pour marquer fon déplaifir prit un habit noir, s’enferma dans la grotte dont je parle, & y demeura long-temps cachée. Cependant les fruits les moiflbns ne venoient point à marurité , & les hommes périiToient de faim. Les dieux n’y pouvoient apporter de remede, parcequ’aucun d’eux ne lijavoit ce que Ceres étoit devenuë. Enfin Pan prenant un jour le plaifir de la chafle , après avoir couru toutes les montagnes d’Arcadie vint fur le mont Elaïus , où il trouva Cerès en l’état que j’ai dit. Aufli-tot il en informa Jupiter qui envoya les Parques à la déefle pour tâcher de la confoier & de la fléchir , à quoi elles réuflirent. Les Phigaliens depuis cet événement ont toujours regardé cette grotte comme làcrée. Ils y avoient placé une ftatuc de bois qui repréfentoit une figure de femme, couchée fur une roche. Le corps de la ftatuc étoit couvert d’une tunique qui defeendoir jusqu’aux pieds ; mais fur ce corps il y avoit une tête de cheval avec des crins ; des ferpens & d’autres bêtes fauvages fembloient s’attrouper alentour. La déefle tenoit d’une main un dauphin, & de l’autre une colombe , fymboles [ i ] dont l’intelligence eft aifée à quiconque eft doué de quelque pénétration & n’eft pas tout - à - fait ignorant dans la Mythologie. Cerès fur donc furnommée la Noire parcequ’elle avoit pris un habit de ducil 5 les Phigaliens ne îçavent ni de qui étoit cette ftatuë , ni comment elle fut brûlée ; car elle le fut. Après cet accident non-feulement ils n’en mirent pas une autre à la place, mais ils négligèrent entièrement la fête & les cérémonies de la déefle. Aufli-tôt la terre cefla de donner lès richefles ordinaires ; les Phigaliens punis par une ftérilité qui caufa la famine allèrent conlùlter l’oracle de Delphes ' & en eurent cette réponfe, Malheureux [i] habitans de la trille Azanie,
[ i ] Symbtlet dont l'intelligente eft tûfee. Car on voit évidemment que le dauphin eft le fymbole de la mer , & la colombe le fymbole de l’Amour; ce qui marque que Cetès s’etoit adoucie en faveur de Neptune métamorphose en cheval matin.
[1] À-falbeureux btiittn!, &c.Je ne donne pas ces vers pour une traduction littérale > mais pour une paraphrafe libre qui pourtant ne s’éloigne pas du fens de fonde.
Vo y a g e
de
l
’Arca
di e .
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De Cerès autrefois nation fi chcrie , A vous nourrir de gland , à paître dans les bois Vous voilà condamnez pour la fécondé fois. Mais des maux plus cruels vous menacent encore, Oui je vous le prédis , la faim qui vous dévore Va croifïànt tous les jours irriter vos fureurs, Et vous accoutumer aux plus grandes horreurs. Des membres de fon fils, 6 barbare courage, Le pere aflouvira fa famélique rage, La mere, de l’enfant qu’elle porte en fon fein , Pour s’en raflàficr’,deviendra l’aflàflîn. Er vous périrez tous, fi Cercs offênfée Dans fon antre profond n’eft par vous encenfée, Et fi rétabli fiant fon culte & fes autels Vous ne lui décernez des honneurs immortels.
Les Phigaliens depuis cet oracle rendirent à Cerès tous les honneurs imaginables, &: entr’autres marques de refpect & de dévotion qu’ils lui donnèrent, ils engagèrent Onatas fils de Micon , de l’île d’Egine à leur faire une ftatuë de la déeflè, lui promettant telle rècompenfè qu’il voudroit. On voit aufli à Pergame un Apollon en bronze qui eft de la façon d’Onatas ; c’eft une ftatuë admirable tant pour fa grandeur que pour la beauté de l’ouvrage. Le même Onatas fit donc une Cerès en bronze , les uns difent d’après un tableau qu’il trouva , d’autres d’après une ftatuë de bois faite à l’imitation de l’ancienne , d’autres même d’après une apparition qu’il eut en fonge. Quoiqu’il en foit, je crois que cet ouvrage fut fait quelques générations après l’irruption des Perfes en Grèce. Car Xerxes paflâ en Europe dans le temps que Gélonfils de Dinamene étoit tyran de Syracufc & de toute la Sicile. A Gélon fucceda fon frere Hiéron } celui-ci étant mort fans accomplir le vœu qu’il avoit fait à Jupiter Olympien pour plufieurs viftoires remportées à la courfe de chevaux, fon fils Dinamene fécond du nom l’acquitta pour lui. Il confacra à Jupiter un char de bronze attelé de deux chevaux , & c’étoit un ouvrage d’Onatas. Je l’ai vû à Olympie avec deux inferiptions, dont voici la première :
Arbitre fouverain des hommes & des dieux,
liC
Pau sa ni as , Liv re
VIII.
Mon pere aux jeux facrcz trois fois victorieux A ton puiflànt lècours dut l’éclat de fa gloire, Et voulant fignaler fon zélé & fa victoire Par un monument éternel, De ce char il fit vœu d'enrichir ton autel ; De fon feeptre héritier j'acquitte fa promette, Puiflai-je ainfi toujours imiter fa fagefle.
La fécondé eft conçue en ces termes : D'Onatas à ce char reconnoi l’induftrie. Micon étoit fon pere , Egine fa Patrie.
CH AP XLUI.
Ce Statuaire vivoit en même temps qu’Hégias d’Athcnes , & qu’Agéladcs d’Argos. J’ètois venu à Phigalie exprès pour voir fa Cerès ; je n’immolai aucune victime à la deefle $ je lui préfentai feulement quelques fruits à la maniéré des gens du pays , fur-tout du raifin avec des rayons de miel , & des laines nullement apprêtées , mais comme la toifon les donne. On met ces offrandes fur un autel qui eft devant la grotte , & on verfe de l’huile deflus. Cette etpece de facrifice le fait tous les jours par les particuliers , & une fois l’an par la ville en corps; c’eft une prêtrellè qui y préfide, accompagnée du Miniftrc le plus jeune. La grotte eft environnée d’un bois facré où il y a une fource d’eau tres-froide. La ftatuë d’Onatas n’y étoit plus de mon temps, & laplupart des Phigalicns doutoient qu’elle y eût jamais été. Un vieillard m’aflura qu’environ trois générations ayant lui cette ftatuë avoit été fracaflce par de groflès roches qui s’étoient détachées de la voûte , & en effet l’on voit encore les marques de ces ruines. L’ordre de ma narration demande que je parle à préfent de Pallantium, Sc que je dife pourquoi l’empereur Antonin en a fait non-feulement une ville, mais une ville libre, & par quel motif il l’a affranchie de toute forte d’impofirions; car auparavant ce n’étoit qu’un village. On dit qu’Evandre fut le plus grand Capitaine & la meilleur tête qu’il y eut de fon temps dans route l’Arcadie. Il paffoit [ijpour être fils de Mercure & d’une
[ i ] Il pAjToit pour rtrefili, &c. Denis d’Halicamafle le fait aufli fili d’une nymphe originaire d'Arcadie, que les Grecs,dit-il, nommoit 2bcmi> >Scies
Latins C.iri»rwr.i. D’autres , comme Scrvius, le font fils d'F.chinus Arcadien & de Timandra fille de Thcftius.
nymphe
Vo y a g e d e l ’Arc ad ie . 117 nymphe qui étoit fille du fleuve Ladon ; ayant rccû ordre d’aller faire l’établiflcmcnt d’une colonie, il prit avec lui quelques troupes de Pallantium d’où il étoit, & vint s’établir fur les bords du Tibre oit il bâtit [1] une ville qui depuis a fait partie de la ville de Rome , & du confcntcment de ceux qui l’avoient fuivi il lui donna le nom de Pallantium pour faire honneur à leur commune patrie ; nom qui dans la fuite par le retranchement de deux lettres / & n , a été changé en celui de Palatium. Voilà ce qui engagea l’empereur Antonin à combler de faveurs les habitans de l’ancienne ville de Pallantium. On peut dire à la louange de cet empereur qu’il 11’a jamais engagé les Romains dans aucune guerre , que malgré lui. Il châtia les Maures peuples de Lybie accoutumez à l’indépendance , & de ceux que l’on appelle Nomades, mais beaucoup plus difficiles à vaincre que les Scythes, pareeque montez fur des chevaux , eux & leurs femmes,ils vont errans à l’avanture fans aucun attirail après eux; au lieu que les Scythes traînent leurs cabanes dans des chariots. Ces peuples avoient pris les armes contre les Romains ; Antonin les chaflà du pays qu’ilsoccupoient, & les obligea de s’enfoncer jufques dans ces défères qui font aux environs du mont Atlas. Il réduifit auflî [1] les Brigantes, peuples de l’île Britannique , qui faifoient continuellement la guerre aux Venuviens , autre peuple de la même île, mais fournis à la domination des Romains. Un tremblement de terre ayant détruit plufieurs villes de la Lycic & de la Carie, même l’île deRhodes & l’île de Cos, Antonin [3] par le foin qu’il eut d’y envoyer de nouveaux habitans & par fes largeflès répara tous ces [1] Sur lu bords du Tybre où il bâ- lemée dans fa Gcographic.Liv. 1.parle tit une ville. Virgile a fuivi cette tra- des Brigantes .comme d’un peuple des dition lorfqu’il a dit Enéide, Liv. 8. îles Britanniques dont les Venuviens faifoient partie. C’eft donc l'enn vient qu’il faut lire dans le texte avec KuhEvandrum omit,, , quifan, nius. On lit dans Juvenal, Sat. 14. v. i2<>. Dirue Afaurorum attegia, > tajielDtlefrrr leeum, &■ pofuer, in montibu. la Brtgantum. /lntonin par le foin qu'il ntt, Pallanti, frenvi d, nomme PaHMi,nmpitolin qui a écrit la vie de cet empereur en parle comme Paulâ[2] Il reduijît auffi leiEngante, qui nias. faifoient la guerre aux Fmuvteni. PtoTome II. Ec
a
nS Pa u sa n ia s , L i v r . e VIII. malheurs. D’autres ont dit avant moi les divers bienfaits que les Grecs Se les barbares ont reçus de ce Prince dans leurs beloins, & les lômmes immcnfês qu’il a employées à rebâtir ou à décorer des villes de Grece, d’Ionie, de Syrie, même d’Afrique comme Carthage. Mais un monument plus précieux encore de fa bonté, c’eft celui dont je vais parler. Les Grecs établis à Rome & qui y avoient droit de Bourgeoifie, ne pouvoient lailîcr par ceftament leur bien à leurs enfans, fi ces enfans étoient domiciliez en Grece i car en ce cas [ i ] la loi vouloir qu’ils laiflàlTent une partie de leur fucceflion à des Citoyens Romains , ou bien au hfc ; par là ils achetoient le droit de dilpofer de l’autre partie en faveur de leurs proches. L’empereur Antonin abolit cette coutume, failant plus de cas de l’humanité , que d’une loi dont le but étoit de groflîr fon épargne. Les Romains le furnommérent le Pieux , pareequ’en effet il étoit plein de religion & de pieté. Mais à mon avis il mérita aufli le furnom du grand Cyrus, que l’on appelloit le perc des hommes. Il a eu pour fucccfleur un fils de même nom que lui ; ce fécond Antonin a dompté les Germains nation fort beniqueufe , & rangé à leur devoir plufieurs autres peuples barbares de l’Europe, particulièrement les Sauromates qui avoient injuftement déclaré la guerre aux Romains. Mais achevons de parcourir le refte de l’Arcadie. Cha p . De Mégalopolis il y a un chemin qui mene à Pallantium XL1V. & à Tégée, & qui va même jufqu’à un lieu que l’on nomme \ Z* butte. Sur ce chemin & près de la ville eft un village appellé Ladocée du nom de Ladocus fils d’Echemus. Aux environs on voyoit autrefois la ville d’Hémonie dont Hémon fils de Lycaon avoit été fondateur ; aujourd’hui ce n’eft plus qu’un village. Au fortir d’Hémonie en prenant à droite vous verrez les ruines de la ville d’Orefthafium & quelques colonnes d’un temple de Diane furnommée la prêtreflê. Si vous allez tout droit vous rencontrerez deux bourgs, on nomme l’un Aphrodifium , l’autre Athénée. Sur la gauche de ce dernier il y a un temple de Minerve où la décfTe eft en marbre. Vingt ftades au de-là d’Athenée vous trouvez les ruines d’Aféa , &
( i ] C»r en ce c<ts U loi vtnltit, &c- fiiivi pour guide Capitolin qui dans Le texte de Paufimias eft Zi concis en l’hiftoirc d’Àntonin dit ce que je tais cet endroit que j'ai cru devoir m’atta- dire à Paufanias. cher au fens plutôt qu'aux mots. J'ai
Vo y a g e de i .’ A r c a d i e . i r e> une éminence où étoit autrefois la citadelle ; on voit même encore quelques vertiges de murs. A cinq ftades d’Aféa près du grand chemin on vous fera remarquer la fource de l’Alfhée , & un peu plus loin fur le chemin même la fource de Eurotas. Auprès de la première on voit un temple de la mere des Dieux qui n’a plus de toit, mais où il eft refté deux lions de marbre. L’Eurotas mêle tes eaux avec celles del’Alphée, & confondus cnfemble ils coulent durantquclque temps dans un commun canal, julqu’à ce qu’ils le foient précipitez fous terre l’un & l’autre j après quoi l’un va reparoître dans la Laconie, & l’autre lemblc fortir d'une nouvelle fource dans le territoire de Mégalopolis. Depuis Aléa jufqu’au monc Borée on va toujours en montant ;fur la cime de cette montagne on apperçoit quelques reftes d’un vieux temple , qu’ÜIylle , dit-on , bâtit à Minerve Tutélaire & à Neptune , lorfqu’il fut enfin revenu de Troye. On trouve enfuite ce lieu qu’ils appellent la Butte , SC qui fépare les Mégalopolitains , les Tégéates & les Pallantiens. Sur la gauche c’eft une plaine qui conduit à Pallantium. On voit dans cette ville un temple confacré à Evandre Sc à Pallas avec leurs ftatucs de marbre. Cerès Sc Prolèrpine y en ont auflî un , près duquel eft une ftatuë de Polybe. La ville eft commandée par une hauteur qui lèrvoit autrefois de citadelle. On voit encore fur la cime un temple bâti à ces divinitez qu’ils appellent Pures , & par lefquelles ils ont coutume de jurer dans leurs plus importantes affaires , du refte ils ignorent quelles font ces divinitez , ou s’ils lefçavent, c’eft un fêcret qu’ils ne révélent point. S’il eft donc permis de deviner , jecroirois pour moi que ces dieux ont été appeliez Purs, pareeque Pallas ne leur lacrifia pas de la même*maniere qu’Evandre fon pere avoit facrifié à Jupiter Lycéüs. A la droite du lieu nommé la Butte on trouve ta plaine de Manthurie , qui continué l’efpace de trente ftades dans les terres desTégéates, & jufqu’à Tégée. En approchant de la ville vous avez à votre droite le mont Crefius qui ne s’étend pas bien loin, & où l’on a bâti un temple à Mars furnommé Aphnéüs pour la raifon que je vais dire. Acrope fille de Cephée & petite-fille d’Aléüs ayant eu commerce avec le dieu Mars mourut dans les douleurs de l’enfantement. Le fils qu’elle venoit de mettre au monde cherchant à têter fa mère , ne laifla pas de trouver les mammcllcs pleines de lait -,
110 Pau sa ni as , Liv re VIII. car ,difcnc les Tégeaccs, Mars operoic ce miracle en faveur de Ion fils. Voilà pourquoi ils donnèrent à ce dieu le furnom [i] d’Aphnéüs. Pour l’enfant, il fut nomme Aèropus. Sur le chemin de Tégée vous verrez la fontaine Leuconia, ainfi dite du nom de Leucone que l’on croit avoir été fille d’Aphidas, Sc non loin de la ville on vous montrera fon tombeau. —-------Les Tégéates prétendent que Tégéatès ne donna fon nom XLV*^ clu*atl [x] canton où eft la ville de Tégéc. Car alors ces peuples étoient partagez en plufieurs cantons. Il y avoit les Garéates, les Pnylacéens, les Caphyates, les Corithéens , les Botachides, les Echévéthéens, Scies Manthuréens. Sous le régne d’Aphidas [3] il y eut un neuvième canton ajouté aux huit autres, ce furent les Aphidantes. Quant à la ville qui fubfifte aujourd’hui, c’eft Alèüs qui l’a bâtie. Les Tégéates ont eu part à toutes les expéditions qui ont fait quelque honneur au corps Arcadique, je veux dire, à la guerre de Troye, à la guerre des Perfes, & à la bataille qui fe donna contre les Lacédémoniens à Dipée. Mais voici d’autres exploits dont la gloire n’appartient qu’à eux. Ancée fils de Lycurgue à la chailè du fanglier de Calydon attendit de pied ferme ce terrible animal, quoiqu’il en eût déjà été bielle ; Atalante lui décocha la première une flèche & l’atteignit , aufli pour récompenfe de fon courage eut-elle la hure & la peau du fanglier. Les Héraclides voulant rentrer dans le Peloponnelê, Echemus fils d’Aéropus de Tègée foutint un combat fingulier contre Hyllus & le tua. Les Lacédémoniens ayant fait une irruption en Arcadie , les Tégéates eurent l’honneur de marcher les premiers contre eux , de les battre, & d’en faire un grand nombre prifonniers de guerre.
[t] furnom d’Aphnéüs, du mot grec . divitia, abondance, parccque cct enfant avoit trouvé abondance de lait dans le foin de là mcrc, toute morte qu’elle étoit. [a] .Qu’au feul canton, &c. Suivant la tradition des Tégéates la ville de Tcgéc ne fût pas bâtie par Tégéatès fils de Lycaon; il fe contenta de donner fon nom au canton où enfuite on bâtit ccttc ville. Le traducteur latin Amafcc n’a nullement pris le fens de
[;] Un neuvième canton ajouté aux huit autres. Paufanias fcmble n’en avoir nommé que fcpt ; & Sylburge s’eft fort tourmenté pour trouver le huitième. Il étoit tout naturel de penfer que les Tégéatcs eux-mêmes failôient un canton à part ; mais nul auteur n’a parlé des Echévcréens ; cc mot pourrait bien être corrompu. Au relie Strabon dit auilî que neuf cantons contribuèrent à peupler la ville de Tcgéc.
Vo y a g e d e l ’Arca d ie . nr Aléüs avoir bâti dans la ville de Tcgcc un temple à Minerve Aléa ; mais dans la fuite les habitans en bâtirent un beaucoup plus grand fie plus magnifique ; car le feu prit tout d’un coup au premier & le confuma entièrement ; ce malheur arriva du temps que Diophante étoit Archonte à Athènes, & [ i ] la fécondé année de la quatrc-vingt-fciziémc Olympiade en laquelle Eupolcmc fut vainqueur à la courfe du ftade. Le temple qui fublifte de nos jours eft le plus grand & le plus orné qu’il y ait dans tout le Peloponnele. Sa principale beauté coniiftc en trois rangs de colonnes , dont les deux premiers font au-dedans du temple, l’un de l’ordre Dorique , l’autre de l’ordre Corinthien , Ce le troifiéme de l’ordre Ionique, qui eft au-dehors. J’ai oüi dire que l’architeéle de ce fuperbe édifice a été Scopas de Pâros , celui-là meme qui a enrichi l’ancienne Grece de tant de belles ftatucs, mais particulièrement l’Ionie &. la Carie. Sur le fronton de devant vous voyez la chalTe du fanglier de Calydon ; d’un côté Atalante, Méléagre , Théfée , Telamon, Pelée, Pollux, Iolas le fidelecompagnon des travaux d’Hercule, les fils de Theftius, les frères d’Althée, ProthoüsSc Comètes, tous ces héros attaquent fièrement le monftrueux animal & le prennent en flanc. De l’autre côté Ancèe déjà blefle laiflèroit tomber fa hache s’il n’étoit foutenu par Epochus ; près de lui vous reconnoilfez Caftor , Amphiaraüs fils d’Oïclès , Hippothoüs fils de Ccrcyon , petit-fils d’Agamedc & arrière petit-fils de Stymphale, enfin Pirithoüs. Sur le fronton de derrière le fculpteur a reprélèntè le combat de Téléphus Sc d’Achille dans la plaine du Caïque. , _____ Augufteaprès la batailled’Aéliumenleva l’ancienne ftatuc Ch a f . de Minerve Aléa avec les defenfes du fanglier de Calydon , XLVL pour punir les Arcadiens d’avoir porté les armes contre lui 5 car tous avoient fuivi le parti d’Antoine à la réferve des feuls Mantinéens , mais Augufte n’eft pas le premier qui ait ainfi dépouillé les vaincus des offrandes faites à leurs dieux; c’eft une coutume des plus anciennes. Nous voyons qu’après la prile de Troyelcs Grecs ayant partagé le burin [ i ] Et la fécondé année de la 96' Mcurfius , au lieu de , car Olympiade. On lit dans le texte, la der- ce fut cette année- là que le feu prit au niere année de la 96 Olympiade > c’eft temple de Minerve Alex une méprilc du copiftc, il faut lire avec Eeiij
ni Pa u sa n ia s , Liv re VIII. cntr’eux , la ftatuc de Jupiter Hercéüs échut à Sthénélus fils de Capanéc. Plufieurs années enfuite lorfquc les Doriens allèrent s’établir en Sicile , Antiphcme qui les conduifoit, apres avoir faccagé Omphace ville des Sicanicns , en tranfporta à Gela une ftatuc faite par Dédale. Nous fijavons auflî que Xerxcs fils de Darius & roi des Perfès enleva d’Athènes plufieurs choiês confacrécs aux dieux, mais entr’autres la ftatuc de Diane Brauronia -, le même prince fous prétexte que les Miléfiens s'étoient taillé battre exprès dans un combat naval qui fe donna en Grece contre les Athéniens, leur emporta un Apollon de bronze qui étoit à Branchidcs -, mais Scleucus le leur renvoya dans la fuite. On voit encore aujourd'hui à Argos deux ftatucs qui ont été enlevées de Tyrinthe j l’une eft une ftatuc de bois que l'on garde dans le temple de Junon , l’autre eft dans le temple d’Apollon à Elis. Les habitans de Cyziquc ayant forcé les Proconncfiens de venir demeurer avec eux , ne firent aucun fcrupule de leur enlever une ftatuc de la mere des Dieux qui étoit à Proconnelc; c’étoitune ftatuë d’or, mais comme l’ouvrier manquoit apparemment d’vvoire , il avoit employé des densd’Hippopotameà faire le vifage de la décire. Ainfi Augufte ne fit que luivre une coutume autorifée de tout temps par l’exemple des Grecs & des Barbares. On voit à Rome la ftatuë de Minerve Aléa en allant à cetreplace qu’Augufte a fait bâtir -, c’eft une ftatuë d’y voire & un ouvrage d’Endéüs. Quant aux défenfes du fanglier de Calydon, j’ai oui dire que cet animal s’en étoit caflc une en voulant déchirer tout ce qu’il rencontroit, chiens & chafleurs. L’autre eft dans une chapelle de Bachus bâtie dans l’enceinte des jardins de l’Empereur 5 c’eft une dent [1] longue de plus de demie aune. ë—— La Minerve Aléa qui fe voit aujourd’hui dans le temple a Xivil été apportée de chez les Manthuréens qui honoroient cette déeflê:lous le nom de Minerve Hippia,pareeque, difênt-ils, dans le combat des Géans contre les Dieux, Minerve poufla fon char contre Encclade. Malgré cette première dénomination il a plû aux Grecs & particulièrement aux peuples du Péloponnefe de donner à cette ftatuë le nom de Minerve Aléa. Aux
[1] Qf/? «ne drwd’une rfrmre Cure de fix pieds , & par confequent 4«nr. L’cxptcdîon grecque clt •« plus d'une aune. •n*'*1on entendoitune nie-
Vo y a g e
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.
cotez de la déefle font Efculape & Hygéia, l’un & l’autre de marbre du mont Pentélique, fie de la façon de Scopas. Voici ce que l’on voit de plus curieux dans le temple de Minerve ; premièrement la peau du fanglier de Calydon , mais fort endommagée par le temps & dépoüillée de fes foyes ; en fécond lieu les chaînes que l’on mettoit auxpieds des Lacédémoniens pris à la guerre ; car traitez en efclaves ils labouroient les terres des Tégéates ; tout ce qui s’eft pu conférvcr de ces chaînes eft appendu à la voûte du temple comme un monument de la viéloiredeces peuples ; troifiémement un lit confàcrc à Minerve, avec une image delà décile ; quatrièmement l’armure de Marpeilàj c’étoit une femme deTégée qui fut furnommée la Veuve, & dont je ferai mention dans la fuite. Le faccrdocede la déeflé eft confie à une jeune fille, je ne fçai pas combien de temps elle l’exerce , mais je fçai qu’elle le quitte fi-tôt qu’elle a atteint l’àge de puberté. Vous y verrez aufli un autel que l’on dit avoir été confàcré à la déefle par Mclampus fils d’Amythaon. Rhéa&la nymphe (Enoé font repréfentées fur cetautel, tenantentre leurs mains Jupiter enfant; elles font afliftées d’un côté des nymphes Glaucé , Néda , Thifoa , & Anthracia ; fie de l’autre des nymphes Ida, Hagno, Alcinoé & Phrixa. Mnemofyne & les Mufésont aufli leurs ftatucs près du même autel. Non loin du temple il y a un ftade en maniéré de terraflè , où l’on célébré deux fortes de jeux ; les uns font appeliez Aléens du nom de la déefle , les autres [ i ] Alotiens en mémoire du grand nombre de Lacédémoniens qui furent faits prifonniers de guerre à la bataille dont j’ai parlé. Vers la partie fèptcntrionale du temple on voit une fontaine près de laquelle les Tégéates difent qu’Augé fut violée par Hercule, ce qui ne s’accorde pas avec ce qu’Hécatée nous en apprend. Le temple de Mercure Epytus eft à trois ftades de cette fontaine. Mais dans la ville même il y a un fécond temple dédié à Minerve Poliadc ; celui-ci eft deflérvi par un prêtre qui y entre une fois chaque année ; ils le nomment encore le temple du Boullcvart, parccquc i’on y garde [i] des cheveux de Mé[ i ] Les autres yllotiens, du mot grec expugnntio , prife faite par violence. [ï ] Det cheveux de Ade'dnfe. Apollodore , Liv. z, nous apprend que l'on attribuoit aux cheveux de Module une
venu toute particulière.C’eftpourquoî Hercule donna à Stcropc fille de Céphcc une boucle de cheveux de Module , en lui dilànt qu’elle n’avoit qu’.î montrer cette boucle aux ennemispour les mettre en faite.
Pau sa ni as , Liv re VIII. dufe , dont ils difent que Minerve fit préfent à Ccphéc fils d'Alciis, en l’aflùrant que par là Tégée deviendroit une ville imprenable. llsontaufli un temple dédié à Diane Hégémone, ou Condu&ricc , & voici pourquoi. Ariftomelidas s’etant taie le tyran de ces Orchomenicns qui habitent un canton de l’Arcadie devint amoureux d’une jeune Tegeate, dont il voulue avoir les bonnes grâces à quelque prix que ce fût -, pour y parvenir , il la donna en garde à un certain Chronius 5 mais la jeune perfonne au défefpoir de ce que l’on attentoit à fon honneur le tua elle-mcme avant qu’on la menât chez le tyran. La nuit fuivante Diane s’apparut à Chronius & lui confêilla de tuer le tyran, ce qu’il exécuta, & il le fauva enliiite à Tegee où il bâtit un temple à la déeflè. -----------La place [ i ] publique eft un quarré long, d’où Venus qui C h a p. y a fon temple avec une ftatuë de marbre a tiré fa dénomiXLV111. natjon Vous y verrez deux colonnes fur lefquelles on a placé des ftatuës. Antiphane, Crccfus , Tyronidas, & Pyrias font fur l’une j on leur a fait cet honneur, pareeque ce font eux qui ont donné des loix aux Tégéates. îafius eft â cheval fur l’autre, tenant de la main droite une branche de palmier. On dit que ce Iafius vainqueur à la courte de chevaux fut couronné â Olympie la même année qu’Hercule le Thebain y rétablit ces jeux fi célébrés. Pourquoi les vainqueurs font couronnez d’olivier â Olympie, & de laurier à Delphes, comme j’ai rendu raifon de l’un dans mes mémoires fur l’Elide , je rendrai auflî raifon de l’autre dans mes mémoires fur Delphes. Dans l’ifthmc la couronne eft de feuilles de Pin , & â Némée de feuilles d’ache à caufè des avanrures de Palemon & d’Archémorus, en l’honneur desquels les jeux font inftituez. Dans la plupart des autres jeux c’eft une couronne de palmier , & le vainqueur prend une palme qu’il tient de la main droite. On rapporte l’origine de cette coutume à Théfée qui â fon retour de Crète inftitua des jeux en l’honneur d’Apollon â Dclos,& couronna les vainqueurs de feuilles de palmier : Homère a célébré ce palmier de Délos dans la priere que fait Ulyfle à la princeflc Nauficaé. [tj £<« p/arr p ÿ/ifae efiunjHdné La manière dont j'ai rendu 1e bnf i le texte dit, /a pi4Ce pnHigue » fons de l’auteur m'a paru avoir plus de h figure d'nne in jne, d'où lctemplede grâce > que l'cxptcllion littérale. Venus a pris fon nom ; >..r i, On voit
c
Vo y a g e d e l ’Arca di e . 115 On voie encore dans la place publique de Tcgée une figure du dieu Mars gravée fur une colonne ; ils nomment cette figure [ i ] le Gynécothœne à caufe de l’évenement que je vais rapporter. Cliarillus roi de Sparte à la tête d’une armée de Lacédémoniens ayant fait une irruption dans le pays des Tégéates, les femmes du pays prirent les armes & s’cmbufquérent au pied d’une montagne que l’on appelle encore aujourd’hui le mont Phylachris. Les deux peuples en étant venus aux mains, le combat fut extrêmement fenglant & opiniâtre, le courage étoit égal de part & d’autre , l’avantage égal, lorfque les femmes forçant de leur embulcade fondirent tout-àcoup fur les Lacédémoniens & les mirent en fuite. On dit que la veuve Marpefla fe fignala entre toutes les autres , & que pour cela elle fut furnommée la veuve par excellence. On ajoute que Charillusfut fait prifonnier & renvoyé fans rançon après avoir juré qu’il ne feroit jamais la guerre auxTégéates, ferment qu’il eut bien-tôt oublié. Les femmes de Tégée facrifiant au dieu Mars en aâion de grâces de cette vi&oire, ne voulurent pas admettre les hommes à leur facrifice , ni leur faire part des chairs de la victime} de-là le furnom [ i ] de Gynécothœne , qui fut donné au dieu Mars. Comme ils ont un autel dédié à Jupiter enfant, aufli en ont-ils un dédié à Jupiter Adulte avec une ftatuë du dieu, de figure quarrée 5 car en fait de ftarucs j’ai remarqué que c’eft cette figure qui plaît davantage aux Arcadiens. On voit dans la même place le tombeau de Tégéatès fils de Lycaon , & celui de Méra fa femme que l’on croit avoir été fille d’Atlas. Homère ne l’a pas oubliée dans l’entretien qu’Ulyflê a avec Alcinoüs,& où il lui fait le récit de toutes les âmes qu’il avoit vues aux enfers. Lucine dite 1’j4qénoüillce a aufli fon temple & fa ftatuë dans la place j ce furnom vient de ce qu’Aléüs ayant marié fa fille Augé à Nauplius, & donné ordre à celui qui la menoit à fon mari de la jetter dans la mer , Augé étant tombée fur fes genoux accoucha en chemin dans le lieu même où eft au[>]Ze Ginécothane. C’eftainfiqu’il faut lire fuivant l’étymologie , & non pas le Gjne'cothœe, comme il y a dans le texte. Ce mot fignific le convive des femmes, & l’auteur donne la raifon de ce furnom. Tomc II.
fil De-lù le furnom de Gynécotbane. Ces femmes en appcllant ainfi le dieu Mars vouloientdirc qu'il meritoit fcul d’ctrc leur convive, & que les hommes de leur pays n'etoient pas dignes de cet honneur.
n6 Pau sa ni as , Liv re VIII. jourd’hui le temple de Lucine. Mais d’autres difent qu’Augé à l’infiju de ion pere accoucha de Téléphus qui fut expofé lur le mont Parthénius & allaité par une biche -, & les Tégéaces eux-mêmes ont donne cours à cette derniere tradition. Près du temple de Lucine il y a un autel de la déefle Tellus, & à coté de cet autel deux cippes de marbre blanc ; vous voyez fin- l’un Polybe fils de Lycortas, & fur l’autre Elatus un des fils d’Arcas. c”* A une médiocre diftancc de la place publique ils ont un XLIX. théâtre au tour duquel on voit encore les piédeftaux de plusieurs ftatuës de bronze dont il étoit autrefois orné. Sur l’un decespiédcftauxjcvisdesversélegiaquesquime parurent faits pour lervir d’infeription à la ftatucde Philopœmen. Les Grecs révèrent la mémoire de ce grand homme à caufe de la rare prudence qu’il fçut joindre à l’éclat de fes exploits. Sa naiflance étoit illuftre, & [i] Craugis fon pere ne le cédoit en noblellc à aucun citoyen de Mégalopolis. Craugis étant mort, Philopœmen encore enfant eut pour tuteur [i] Caflàndre de Mantinée , qui banni de fà patrie pour une affaire plus malheureulè que criminelle étoit venu demeurer à Megalopolis chez Craugis l’hôte & l’ami de (on pere. On dit que [ 5 ] fès principaux maîtres furent Damophane & Ecdémus , qui à ce que l’on croit, avoient été difciples [4] d’Arcéfilas de Pitane. Philopœmen étoit d’une taille fi avantageufe que dans tout le Peloponnefé perfonne ne le furpaflbit en grandeur & en force de corps, mais il étoit [5] laid de vifage. Il méprifa la gloire [ 1] Et Craugis fon pere, &c. On lit Craujis dans Plutarque. [2] Philopatmen eut pour tuteur Caf fandre. Le texte de Paufanias dit Cle'andre , mais dans Plutarque Sc dans Suidas on lit Caffandre. [ 5 ] Ses principaux maîtres furent Damophane cr Ecdémus. C’eft ainfi qu'il faut lire fuivant la leçon de Plutarque & de Suidas , adoptée par Henri de Valois Sc par Pcyrcfc. [4] D’Arcéflas de Pitane. Pitane étoit une ville de ITolidc, voifinc de laTroade. Arcéfilas difciplc de Théophrafte & enfuite de Polémon fut le fondateur de la moyenne Académie ,
comme Socrate avoit été le pere de l'ancienne , & comme Camcade le fût de la nouvelle. Nous avons la vied’Arcéfilas dans Diogène Laërce ;cc philofophe vivoit quelques 2S0 ans avant l’Éte Chrétienne. Cicéron dans lin Lucullus & lâint Auguftin dans fon j« Livre contre les Académiciens nous le repréfentent comme de tous les Philofophes Académiciens le plus déterminé à douter de tout. [ $ ] Afais il étoit laid de vifage. Plutarque dit pofitiveraent le contraire, & il ajoute qu'on en peut juger par fl ftatuë qui eft cncoreà Delphes. Lequel croire de ccs deux auteurs î Ciucua
n ts es re
10rt, de aïolis rinque ’hv c le orce oirt te le fa d'ArAik»avant t» fa> fon y WUSfc pbito•tettns-
Vo Y AGH DE l ’Ar CADIÏ. 117 que l’on acquiert aux jeux facrcz , s’occupant plus volontiers [1] du foin de cultiver fès terres & du plaifirdc la thaflc ; tuer de fâ main un ours ou un fanglier étoit fou plus doux paflètenips. Il fe plaifoit foreauffi à la leéture , particulièrement à celle des Philofophes Grecs les plus renommez ,&des Hiftoriens qui ont écrit les adions des grands Capitaines , & leurs divers ftratagêmes. Il fe propofà Epaminondas pour modèle, & voulut régler fà conduite fur celle de ce Général Thebain, mais il ne put l’imiter en tout ; car le Thebain né doux fè mettoit rarement en colere, au lieu que l’Arcadicn naturellement prompt & bouillant fè pofledoit moins. Cléomene [z] s’étant rendu maître de Mégalopolis par furprifè , Philopœmen ne perdit point le jugement dans ce malheur inopiné ; il raflèmbla au moins la moitié de ce qu’il y avoit d’habitans en âge de porter les armes avec les femmes & les enfans , & les conduifit en Mefïenie, dont les peuples étoient pour lors alliez & amis des Arcadiens. Le roi de Sparte qui fe repentoit déjà des cruautez qu’il avoit exercées fur les Mégalopolitains voulut rappeller les fugitifs, & leur fit des proportions de paix 5 mais Philopœmen leur perfuada de ne devoir leur red'eux appuyé fon témoignage fur des monumens qui fubliftoient encore de leur temps. Après tout l’avanturc que tout le monde fçait qui arriva à Philopœmen , & fa reponfe qui eft un bon mot, ont plus de vrai-femblancc & de fondement dans un homme laid. Une femme de cabaret à Mcgarc fçaehant que le Général des Grecs venoit fourr chez elle , fe hâtoit de lui apprêter manger. Philopœmen étant venu , cette femme qui ne le connoifToit pas , le prit pour un domeftique , & le pria de lui aider. Auffî-tôt Philopœmen jette fon manteau & femet à fendre du bois. Sur ces entrefaites arrive le maître de l'hotcllcrie , qui ayant reconnu Philopœmen , ch , Seigneur , lui ditil , que faites-vous là ? Ce que je fais ? répondit Philopœmen ,/c paye fa peint de >»a mauvaife mine. [ 1 ] S'occupant plus volontiers du foin de faire valoir fes terres. Plutarque nous le dépeint comme un homme ex-
trêmement attentifà cultiver fes terres, & qui y donnoit tout le temps que la guerre & les affaires lui lailfoicnt de refte. Quoique ni cet hiftoricn , ni Paufanias ne nous difent point, d’où Philopœmen avoit tiré fon nom , cependant comme nous fçavons que la plupart des noms propres chez les Grecs fignifioient quelque chofe, & que nous fçavons auffi que I’hilopœmen aimoit fort l'agriculture & les troupeaux qui y font fi utiles , nous avons lieu de croire que c’eft de-là que le nom de Philopœmen lui étoit venu. [1] Cléomene s’etant rendu maître de Mégalopolis , &c. Cela arriva la 1« année de la 159' Olympiade. Plutarque dit que Philopœmen avoit alors 50 ans; par confcqucnt il étoit né en la 151' Olympiade environ xco ans avant J. C. Cléomene dont il eft ici parlé , étoit fils de Léonidas , & roi de Sparte conjointement avec Agis. La branche des Acides finit en lui. Ff ij
P a us A N i A s , Liv re VIII. tour qu’à leur courage , & non aux promeflès d’un prince qui les avoic déjà trompez. A la bataille qui le donna près de Selafie entre les Lacedcmoniens commandez par Cleoinene, &les Arcadiens lôutcnus d’Antigonusqui du fond delà Macédoine étoic accouru à leur fecours, Philopœmen eut la conduite de la cavalerie. Mais voyant que toute la rclTource étoit dans l'infanterie il mit pied à terre, 8c combattant aux premiers rangs il eut les deux cuilles percées 8c comme enfilées du même trait. En cet état , tombé fur fes genoux il fe traîna encore en avant comme il put, 8c à force de s’agiter 8c de fe débattre il rompit le trait dont il étoit percé. Les Arcadiens ayant eu la victoire Philopœmen fut rapporté au camp, où les médecins tirèrent de l’une de fes playes la pointe du Javelot , 8c de l’autre un tronçon qui y étoit relié. Antigonus au récit de tant de marques de courage, dont il avoit été témoin lui-même , conçut tant d’eftime pour Philopœmen , qu’il voulut l’attacher à fa perfonne 8c remmener en Macédoine. Mais lui, nullement touché des prières 8c des offres de ccprince, il aima mieux aller lèrvir en Crète , où pour lors les guerres civiles avoient mis tout en combuftion. Il y commanda un corps de troupes étrangères loudoyées par les Crétois. Enfuite étant revenu à Mégalopolis , les Achéens lui donnèrent le commandement de leur cavalerie 8c de toute celle qui fuivoit leurs drapeaux ; il la difeiplina fi bien qu’en peu de temps elle devint la meilleure cavalerie qu’il y eut en Grèce. Au combat qui fe donna près du Lariflè contre les Eléens 8c contre les Etoliens leurs Alliez 8c leurs freres il tua de fa main Damophonte Général de la cavalerie des ennemis , 8c mit enfuite toute cette cavalerie en déroute. Philopœmen par tous ces exploits acquit tant d’autoritc ’• parmi les Achéens, que maître de faire ce qu’il lui plaifoitil jugea à propos de changer les armes de l’infanterie. Car au lieu qu’elle s’étoit lèrvie jufqu’alors de piques fort courtes 8c de long boucliers, mais fort légers à la maniéré des Celtes 8c des Perfes, il lui fit prendre des cuiraflès 8c des botines avec de longues piques 8c des boucliers lèmblables [ i ] à ceux
[i] Etdeibtxclierffembld’lei à ceux fort légers , mais ils ne couvraient dei strgienr. Jufques là l'infanterie qu’àdemi.C’eftpourquoi Philopœmen Achécnne s’étoit iervic de boucliers de lui en fit prendre de plus torts & de figure oblonguc , ces boucliers étoient plus larges à la manière des Argiens i
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des Argiens. Méchanidas ayant ufiirpé la fouvcrainc puiiTan ce à Sparte, & les Achcens étant obligez de reprendre les armes & de lui faire la guerre , ils élurent Philopœmen pour Général. Les deux armées ne furent pas long-temps fans fe joindre. Méchanidas à la tête [ i ] de Ion infanterie légère battit l’infanterie légère des Achéens 8c la voyant en fuite il fe mit à lès troullès. Mais Philopœmen avec fa phalange culbuta la phalange Lacédémoniennc , & le hazard lui ayant fait rencontrer Méchanidas qui revenoit de pourfuivre les fuyards , il le tua ; de forte que par la mort du tyran les Lacédémoniens furent dédommagez de la perte de la bataille. Peu de temps après comme les Argiens céléoroient leurs jeux Néméens, & que Philopœmen alfiftoit à un divertiflemenc où les Muficiens difputoient le prix de mufiqtie, Pylade de Mégalopolis un des plus habiles en cet art, & qui avoit déjà remporté le prix aux jeux Pythiques le mit à enanter un cantique de [i] Timothée de Milet, intitulé les Pcrfes qui commence par ce vers : Hcros, qui rends aux Grecs l’aimable liberté. Aulïî-tôt tout le monde jetta les yeux fur Philopœmen, on battit des mains , & tous s’écrièrent que rien ne convenoit mieux à ce grand homme. C’eft ainfi que Thémiftocle ayant partiaux jeux Olympiques, tous les aflîftans fe levèrent pour lui faire honneur. Cependant Philippe fils de Démétrius & roi de Macédoine , celui-là-même qui avoit déjà empoilonné Aratus, envoya lècrettement à Mégalopolis des afialfins pour tuer Philopœmen; mais ces Icélérats manquèrent leur coup, & Philippe ne s’en attira pas moins la haine & l’indignation de toute la Grece. Ce fut environ ce temps-là que les Thebains après avoir défait les Mégaréens en raie campagne
car les Argiens étoient les peuples de la Grèce , dont on vantoit le plus les boucliers, Ârgoiici Chpei aut Phabea lampadis inflar, dit Virgile en parlant de l’œil de Polyphénie. [i] A la tète de (on infanterie légère battit l'infanterie légère. Amafce a fort mal rendu cet endroit en traduifant Spartanorum expediti, milites veteranos ylchaorum fuderunt. Sylburge & Kuhnius ont uès-bicn remarqué qu'au lieu
de «««ov». il faut lire «Wv«vr • lignifie la meme chofc que des foldats armez, à la légère d'ailleurs cette leçon &' le fins qu’elle préfente font confirmez par Plutarque. [a] Timothée de Milet. C’étoit un poète Dithyrambique , qui Horifïbit vers la 91* Olympiade, 598 ans avant J. C. il avoit apparemment compote un cantique fur la défaite des Perles, foit à Marathon, foit à Salamine. Ffilj
ijo Pau sa ni as , Liv re VIII. aflîégérent Mégarc. Ils étoient fur le point de donner l’aflaut, lorfque les afliégezs’avifércnt de femer le bruit que Philopœmen arrivoit à leur fecours -, au nom de Philopœmen les Thebains prirent l'épouvante 6c levèrent le fiége. D’un autre côté il s’éleva un nouveau tyran à Sparte ; c’étoit Nadis, 6c les Mefleniens furent les premiers peuples du Peloponnefc contre lefquels il tourna fes armes. Il les attaqua durant la nuit, lorfqu’ils s’y attendoient le moins , 6c fe rendit maître de Meflène à la réferve de la citadelle. Mais le lendemain Philopœmen étant furvenu avec des troupes, Nabis fut obligé de capituler 6c d’abandonner la ville. Apres cet événement Philopœmen voyant fon temps expiré , 8c d’autres Généraux nommez en fa place , prit le parti de palTer une fécondé fois en Crète pour aller fecourir les Gortyniens réduits à la derniere extrémité. Mais les Arcadiens mécontens de fon départ le rappellérent bien-tôt. Il revint donc 6c juftement dans le temps que les Romains venoient de prendre les armes contre Nabis. Comme il ne cherchoit que l’occafion d’acquérir de la gloire il monta fur la flotte des Romains ; mais en homme peu entendu dans la marine, il ne prit pas çarde que la galere où il s’embarquoit faifoit eau de tous cotez. Les Romains 6c leurs Alliez s’en étant apperçus, fe fouvinrent auflî-tôt [ i ] du vers d’Homére où il eft dit que les Arcadiens ne font pas gens de mer. Philopœmen quelques jours après fon combat naval prit une troupe d’élite avec lui , 6c s’en alla par une nuit obfcure brûler le camp des Lacédémoniens [i] à Gytliium. Nabis échapé du danger- marcha droit à lui elpérant de le forcer à combattre dans
[ i ] Des vers d'Homère > ew il eft dis que les Arcadiens ne font pas gens de mer. Homcre au fécond livre de l'Iliade dit qu'Agapcnor fils d*Ancée commandoit les vaifléaux montez par des Arcadiens, & il ajoute qu’Agamemnon avoit fourni les vaifléaux tout équipez, pareeque les Arcadienshabitans au milieu des terres ne s’appliquoient pas à la marine. Tite-Live , Liv. t f , Ch. 16 , dit en pariant de Philopœmen: l’rasor Achaorum , fient lerreflnum certamtnum ane quemvis
clarorum imperatorum vel nfu , vel ingenioaquabat,it4 radis in renavali erat, Areas, medtterraneus homo, extemorum etiam omnium , nfiquod in Cretk prafélins auxiliorum militaverat, iguanes. [a] A Gythium. Gythium ou Gytheum ctoit la première des t8 villes maritimes qu’Augufte avoit affranchies de la domination de Sparte ; elles s’y gouvcmoicnr par leurs propres loix, 6c à caufe de cela on les appclloit les villes des Eleuthcrolacons.
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un lien défavantageux. Philopœmen avoit un fort petit nombre d’Arcadicns avec lui, mais tous braves gens 5 il fit femblant de fuir & tout en fuyant il changea fon ordre de bataille , jufqu’d ce qu'ayant gagné l'avantage du terrain il fit volte face, tomba fur Nabis, lui tua autant de monde que l’obfcuricé de la nuit le put permettre , & par cette a&ion augmenta encore le renom qu’il avoit parmi les Grecs. Enfuite Nabis obtint des Romains une trêve 5 mais avant qu'elle fut expirée il perdit la vie. Un homme de Calydon [ 1 ] fous prétexte de venir lui propofer une ligue avec les Etoliens s’infinua dans lès bonnes grâces, & le tua ; aufli les Etoliens l’avoient-ils envoyé d ce deflein. Philopœmen profitant de la conjondure entra dans Sparte, & obligea les Spartiates à fe déclarer pour la ligue d’Achaïe. Cependant peu de temps après [1] Titus Flamimnus qui conv mandoit l’armée Romaine, & Diophanefils de Diœus Mégalopolitain que les Achéens avoient élu Préteur, fous prétexte que les Lacédémoniens tramoient quelque entreprife contre les Romains, s’approchèrent de Lacédémone avec des troupes } mais Philopœmen tout (impie particulier qu’il étoit pour lors, s’étant jectc dans Sparte leur en fit fermer les portes. Les Lacédémoniens pour reconnoître ce fèrvice & tous ceux qu’il leur avoit rendus contre deux tyrans confécutifs lui offrirent la maifon de Nabis eftimée plus de cent talens 5 Philopœmen rejetta fes offres ,& dit qu’il valoit mieux employer cetargent à gagner ceux qui aux Etats d’Achaïe avoient le plus d’autorité fur le peuple ; on a cru qu’il vouloir dire Timolaüs. Il fut nommé encore une fois Général de l’armée
[ 1 ] Un homme de Caljdon. Il fc nommoit Alexamene , comme TiteLivc nous l’apprend Liv. 5 $ > ch. 55. fa] Tîtui Flnmminui. Paufanias dit feulement Titus, &c Plutatque dit Titus Flaminius, c’eft une foute dans Plutarque, il fout lire Titus Fltminttsus. Monfieur Dacicr s’eft contenté d’en avertir dans là première remarque fur la vie de Flaminius , écrite par Plutarque ; mais pour moi je crois que quand une foute eft vifiblc & certaine , il fout h coniger dans le texte,
afin qu’elle ne trompe pas le leéleur, qui peut lire le texte fans lire la remarque , ou bien oublier la remarque & ne le fouvenir que du texte. Flaminius & Flamininus étoient deux hommes fon différons ; le premier s’appelloit Crins Flnminius , il étoit de fomillc Plébcïenc , & fut tué à la bataille du lac de Thrafymcne. Mais Flamininus étoit de race Patricienne , c’eft celui dont il eft parlé ici ; Polybc, Tite-Livc & tous les hiftoticns le nomment Tire» J^utntius FUmnuus.
iji Pau sa ni as , Liv re VIII. d’Achaïe. Les Spartiates étant alors divifez en plufieurs factions, il en chafla trois cent non-feulement de la ville , mais du Peloponnefe, comme auteurs de la fedition, il fie vendre à l'encan plus de trois mille efclaves , rafa les murs de Sparte, interdit à la Jeuneflè Lacédémonienne les exercices dans lefquels on l’clevoit fuivant les loix de Lycurgue , & ordonna qu’à l’avenir la Jeuneflè Achéenne fèroit élevée dans ces exercices- là memes. Mais dans la fuite les Romains rendirent à la Jeuneflè de Sparte fa difeipline & fès exercices accoutumez. Apres qu’Antiochus petit-fils de ce Seleucus qui fut furnommé Nicator eut été défait avec les Syriens par le Conful [ i ] Manius aux Thermopyles , comme Ariftene exhortoit les Achéens à fe foumettre aux Romains, & à ne rien faire qui leur pût déplaire , Philopocmen lui jetta un regard terrible , & ne put s’empêcher de dire que c’en étoit fait de la Grece. Enfuite Manius voulant rappeller ceux qui avoienc été bannis de Sparte, Philopocmen s’y oppofa fortement en plein Confeil, & toutes fois après le départ du Conful il les rappella lui-même. Enfin l’heure étoit venue qu’il dévoie payer la peine duc à fa fierté naturelle, & à un certain orgueil qui le rendoit quelquefois infupportable ; car élu Préteur d’Achaïe pour la huitième fois il eut la dureté de faire à Lycortas homme diftinguc parmi les Mégalopolitains des reproches de ce qu’il s’étoit laifle prendre prifonnier par les ennemis. Cependant quelque temps après les Mefleniens s’étant brouillez avec les Acheens, Philopocmen donna un corps de troupes à ce même Lycortas avec ordre d’aller faire le dégât dans la Meflenie j & trois jours enfuite lui-même, quoiqu’il eût la fièvre, & qu’il fût âgé de plus de foixante & dix ans, il voulut être de la partie. Il prit environ foixante hommes avec lui tant cavaliers que fantaflins & fuivit Lycortas. Mais celui-ci revint fâin & fauf avec fa troupe fans avoir ni fait grand mal aux ennemis, ni fouflèrt auflî aucun échec.
(i] Pur le Conful Maniur. Le texte grec dit Montlius, mais c’eft AAmiws qu’il faut lireavec Kulinius,comme dans Tite-Live , dans Plutarque , & dans le* fartes Consulaires de Sigonius. Ce que rapporte Paulânias ne fçauroit être attribue qu’à Manius Aci-
lius Glabrioqui au rapport de Tite-Live , Liv. , ch. i , fût fait Confiil avec Publius Cornélius Scipion, l’an de Rome f 61 , & qui dans la même année défit Antiochus dit le Grand , arriéré petit-fils de Seleucus fumommc Nicanor ou Nicator. Poux
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VoYAcr. DE l ’Au ca d iï . 1JJ Pour Philopœmen , en combattant il reçut une blcffurc a la tête , & tombé de cheval il fut mené vif à Meflcne. Aufli-tôt on convoqua le peuple pour délibérer ce que l’on feroit de fa perlbnne. Dinocrate & les plus confidérables d’entre les Melfénicns vouloient qu’on le fit mourir j le peuple au contraire prenoit là défenle , l’appellant le pere des Grecs & lui donnant les titres les plus magnifiques. Dans cette diverfité de fentimens Dinocrate contre l’avis des Mcfl'cniens envoya un homme à la prifon avec un breuvage empoilonné que Philopœmen fut obligé d’avaller ; ainfi finit ce grand homme. Lycortas [ i ] incontinent après, ayant levé des troupes en Arcadie & en Achaïe mit une armée fur pied , & marcha droit à Mcflene, le peuple lui ouvrit les portes, & lui abandonna tous ceux qui avoient opiné à la mort de Philopœmen , excepté Dinocrate qui pour éviter de tomber entre les mains de Lycortas s’étoit déjà tué lui-même. Tous les autres furenc exécutez. Enfuite les Arcadiens recueillirent les cendres de leur concitoyen & les rapportèrent à Mégalopolis. Après lui il lèmble que la Grece épuifée n’ait pù porter "c" :HAp. des hommes auflî magnanimes. Car fi Miltiade fils de Cimon jm. par la victoire qu’il remporta fur les Perles à Marathon , & paç fon combat naval contre ces Barbares fut le premier libérateur des Grecs , on peut regarder Philopœmen comme le dernier. En effet ceux qui avant Miltiade le font fignalez par de grandes aétions , comme Codrus fils de Mélanthus , Polydore de Sparte, Ariftomene de Meflène, & quelques autres, s’il y en a eu d’autres qu’on leur puiflè comparer, ceux-là, dis-je , le lont rendus infiniment utiles à leur patrie, mais non à toute la Grece. Je mets donc immédiatement après Miltiade, Léonidas filsd’Anaxandride,& Thémiftocle fils de Néoclès, qui tous deux chaflerent Xerxès de Grece , l’un par deux victoires remportées fur mer , & l’autre par le fameux combat desThermopyles. Car ni Arillide fils de Lyfimaque, ni Paufanias fils de Cléombrote que le combat de Platée avoit couvert de gloire , n’ont fçu conlerver le glorieux titre de
[i] Lycorut incontinent aprh , &c. Philopœmen avoit fait A Lycortas le plus fanglant affront que l’on puiflè faire à un homme de guerre ; cependant dès que Lycortas a nouvelle du Tome II.
traitement indigne fait à Philopœmen, il court le venger > je ne fçai fi l’on pourroit citer un autre exemple d’une pareille gèncrofitc.
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134 Pau sa ni as , Liv re VIII. bienfaiteurs des Grecs ; ils le perdirent [ i ] tous les deux, celui-ci en trahiflànt fa patrie , celui-là en iinpolànt un tribut aux Grecs habitans des îles, chofc inconnue avant lui. Xantippc fils d’Ariphron & Cimon font encore de ceux qui ont rendu d’imporrans fervices à toute la Grece ; le premier féconde de Léotycbide roi de Sparte défit la flotte des Perfës à Mycalc.Scle fécond fediftingua par plufieurs exploits dignes de l’émulation des plus grands Capitaines. Quant à ceux qui ont commande des armées dans la guerre du Peloponnefè contre les Athéniens , & qui y ont même acquis le plus de gloire, on doit les regarder comme des furieux qui ont immolé tous les peuples de la Grece à leur propre ambition Ôc à leur interet particulier. Conon fils de Timothée & l’illuftre fils de Polymnis Epaminondas trouvèrent la Grece ébranlée par les violentes fêcouflès qu’elle avoit foufferres , ils travaillèrent à la raffermir , l’un en tirant de nouvelles forces des îles & des pays maritimes j l’autre en rappellant les garnifons que l’on avoit mifes dans plufieurs places fituées au milieu des terres, &en caflànt les Décurions [i] & autres Officiers créez par les Lacédémoniens ; outre qu’il ajouta à la Grece deux villes confiderables, Mégalopolis & Meflène. Je donnerai encore l<^itre de bienfaiteur de la Grece à Léoflhene & à Aratus. Car Lcoffhene malgré Alexandre embarqua cinquante mille Grecs
[i] /h le perdirent to::s les deux. Je ne fcai fi c’eft une longue accourumancc à des maux pareils, qui me fait prendre le parti d’Ariftidc; mais je ne crois point qu’il doive perdre le glorieux titre de Libérateur de fa patrie, pour avoir impofê un tribut aux Grecs infulaircs dans un prc/Tanr befoinde l’état, & parccqu’ap. es lui, & le bcfoin de l’état pafTé , le tribut fubfifta. Malerc l’auftcre cenfurc de Paufanias , Arifiidc fût le plus vertueux perfonnagc de fon temps; fâgrande modération lui acquit le furnom de Juftc, & après avoir été chargé du recouvrement des deniers publics , après avoir parte par Ics plus grandes charges de la République, il mourut fi pauvre qu’il ne Jaifla pas de quoi fe faire enterrer. Scs
filles furent nourries & enfuite dotées des deniers de l’épargne ; c’eft ce que rapporte Cornélius Ncpos: quel excmpic pour les Miniftres& lesperfonnes publiques ! [a] Et autres Officiers , &c. Il y a dans le Grec «>•«■/<, les Harmoftes s comme cc mot n’eft ni François , ni intclligiblc, j’ai mieux aimé le jetter dans les remarques, 8c rendre le texte par un terme plus connu. Ces Harmoftes étoient des clpcces d’intendans ou de Gouverneurs que les Lacédémoniens durant leur profpérité & avant la bataille de Louâtes avoient mis dans routes les villes de leurs Alliez ; Epaminondas caffa ces Officiers comme autant de gens attachez aux intérêts do Sparte,
Vo y a g e d e l ’Arca d ie . 13j qui avoient fervi dans les armées de Darius ,& les ramena en Grèce. Quant à Aratus, j’ai raconté les grandes aélibns en parlant des Sicyoniens. Mais pour revenir à Philopœmen , on voit là ftatuc à Tégée avec cette infcription : Tel fut Philopœmen , l’honneur de l’Arcadie. Pour le falut des Grecs prodigue de fa vie A deux tyrans de Sparte il livra des combats, Et les fit trébucher fous l'effort de fon bras. Autant que fon courage, cclatta fa prudence , L’un & l’autre toujours furent d’intelligence. Tégée à ce héros devoir fa liberté. Puifle un fi grand bienfait par ce marbre attefté , De nos derniers neveux préfent à la mémoire, Du héros à jamais éternifer la gloire.
Les Tégéates ont confacré plufieurs ftatucs à Apollon _______ Agyiéus, & voici la railbn qu’ils en apportent. Ils dilênt Ch a p . qu’Apollon & Diane fe vengèrent en tous lieux, & à Tégée L11I# comme ailleurs , de tous ceux qui avoient méprifé Latone, Jorfqu’enceinte de ces deux divinitez elle étoit errante par le monde. Apollon étant donc venu à Tégée, il eut un entretien fecret avec Scéphrus fils de Tégéates. Limon frere de celui-ci s’imagina que cet entretien rouloit fur lui & qu’il étoit trahi ; dans cette perfuafion, furieux il fe jette fur fon frere & le tue , mais aufli-tôt Diane le perça de fes flèches & vengea la mort de Scéphrus. Tégéates & Mœra fa femme appaiiérent fur le champ Apollon & Diane par un facrifice. Cependant une extrême ftérilité ayant affligé le pays, on envoya confulter l’oracle de Delphes ; & la réponfe fut qu’il falloir pleurer Scéphrus. C’eftpourquoi à la fête du dieu ils pratiquent certaines cérémonies en l’honneur de Scéphrus, entr’autres une, qui eft que la pretreflè de Diane pourfuit un desafflftans, pour marquer que Limon fut pourfuivi par Diane à coups de flèches. L’opinion des Tégéates eft que Cydon , Catréus , Archidius , & Gortys , tous quatre fils de Tégéates allèrent volontairement s’établir en Crète , où ils donnèrent leur nom aux villes de Cydonia , de Gortys , & de Catrée. Mais les Crétois n’en conviennent pas. Ils prétendent au contraire que Cydon ctoit fils de Mercure & d’Acacallis fille de Ggij
ij<> Pau sa ni as , Liv re VIII. Minos , que Catreus étoit fils de Minos, & Gortys fils de Rhadnmanthe. A l’égard de Rhadamanthc,nous voyons dans Homère que Prothée prédit à Ménélas qu’il ira dans les champs El y fées, où [ i ] Rhadamanthe , dit-il, donne des loix. Cynéthon dans fes poëfies fait Rhadamanthe fils de Vulcain, Vulcain fils de Talus, & Talus fils de Crès. Mais les auteurs Grecs font peu d’accord entr’eux fur bien des points, 8c encore moins fur les anciennes généalogies. Apollon Agyiéus a quatre ftatucs à Tcgée ,& chaque tribu a donne la ficnne ; la tribu Claréotis , la tribu Hippothoïtis , la tribu Apollonéatis , & la tribu Athancatis , ainfi appellées du nom des terres que le fort fit tomber auxenfans d’Arcas ,à lareferve de la fécondé qui a pris fon nom d’Hippothoüs fils deCercyon. Il y a auffi à Tégée un temple de Cerès & de Proferpine, ils appellent ces déciles les Carpophores, c’cft-à-dire, les donneufes de fruit. Près de ce temple eft celui de Venus Paphia, bâti par Laodice fille de cet Agapénor qui commandoit les Arcadiens au fiége de Troyc. Laodice vivoic néanmoins à Paphos,comme je l’ai dit ci-devant. Non loin de là vous voyez deux temples de Bachus, un autel de Proferpine, & une chapelle d’Apollon avec une ftatuc du dieu , qui eft dorée ; cette ftatuc eft un ouvrage de Chirifophus } on fçait que ce ftatuaire étoit de Crète , mais on ignore en quel temps il vivoit & de quelle école il étoit. Ce qui eft de certain, c’eft que Dédale fit un allez long fejour auprès de Minos à Gnoflè pour y fonder une excellente ccole de fculpture. Quoiqu’il en foit , Chirifophus eft lui-même en marbre à côté d’Apollon. Les Tégéates ont encore un temple où eft ce qu’ils apÏiellent le feu commun des Arcadiens. Là Hercule eft reprééntc avec une cicatrice à la cuiflè ,à caufè de la bleflure qu’il reçut dans le premier combat qu’il eut à foutenir contre les fils d’Hippocoon. Près de la ville il y a une éminence où l’on voit plufieurs autels , 8c qu’ils nomment le mont de Jupiter [i] Clarius, fans doute à caufe que les fils d’Arcas tirèrentlà au fort leurs héritages. Ils célèbrent une fete en ce lieu tous les ans , 8c ils racontent qu’un jour pendant les folemnitez de cette fête les Lacédémoniens entrèrent dans leur pays [ 1 ] Où nbadamaxthr, dit-il,dcnnrdri Saerataffurfiat.*•> rfwem 7*"* Ctitaualatx. C’cfl de-là que Virgile a pris l‘ib'f. /.iv. <• die de nous peindre Caton donnant des [ x] frfiter Clarixi, pour Clmas > Joix aux jullcs des cliamps ElyIccs. du mot grec ■»»>:«, fars, fartage.
s de 4,_. ta loi». ™;
en. olloi des ferre :yon. pine, . don. phia, >it les >ins à voyet echacctte :e ftail vift que inoiTe jiqu’ü A polis apreprec quil :re 1» JÙ l’oB [upittf crent■e lie» .lcniniir pays
Liv. <■
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avec une armée } mais qu’il tomba une fi grande quantité de neige que les ennemis tranfis de froid ne purent rien entreprendre ; ils difent que pour eux ils allumèrent des feux , 6c qu’après s’etre réchauffez ils allèrent furprendre les Lacédémoniens , & les taillèrent en pièces. J’ai vû quelques autres curiofitez à Tégée , comme la maifon d’Alèus , le tombeau d’Echcmus, & une colonne où l’on a reprèfente fon combat avec Hyllus. Sur le chemin qui mène de Tégée dans la Laconie vous trouvez fur votre gauche deux autels , l’un du dieu Pan, l’autre de Jupiter Lycéus , & l’on voit encore les fondemens de deux temples bâtis à ces divinitez $ ces autels ne font qu’à deux ftades des murs de la ville. Sept ftades plus loin vous verrez le temple de Diane Liinnatis, où la décile a une ftatuc de bois d’ébene dans le goût de ces ftatucs que les Grecs appellent des Eginetcs. Et dix ftades au de-là vous pourrez remarquer les ruines du temple de Diane Cnagéatis fur le bord de l’Alphée. • Ce fleuve fert de barrière entre les Lacédémoniens & les —-------Tégéates. Il prend fa fourcc à Phylace , & fort près de là jjy P* fourcc il reçoit plufieurs petits ruifleaux dans un lieu que l’on nomme à caufe de cela le Confluent. L’Alphéeeft d’une nature toute différente des autres fleuves ; car il lui arrive plus d’une fois de fe cacher , puis de reparoître. En effet après être forti de Phylace & avoir reçu les petits ruifleaux donc j’ai parlé , il va le précipiter fous terre dans un canton du territoire de Tégée, Sc enfuite il fe remontre à Afce, puis mêlant fes eaux avec celles dé l’Eurotas il difparoît une fécondé fois , pour aller fe reproduire à l’endroit que les Arcadiens nomment les fontaines ; d’où partant par le territoire de Pifè & d’Olympie , il va tomber dans la mer au-defliis de Cyllcne, l’arfènal des Elcens. Encore alors con(erve-t-il fon cours malgré la violence & l’étendue de la mer Adriatique qu’il traverfè pour aller gagner l’île Ortygie prèsdeSyracufc, où reprenant Ion nom il renaît pour ainfi dire, & va enfin fe perdre dans la fontaine Aréthule. Sur le chemin qui mené de Tégée à Thyrée & à tous les villages qui font de ce côté-là, il y avoit autrefois un monument digne de remarque ; c’étoit la fépulturc d’Orcfte fils d’Agamemnon. Les Arcadicns difent que fes os en onr été enlevez par un Spartiate -, auflî aujourd’hui dans l’enceinte de Ggiij
15S Pau sa ni as , Liv . VIII. Vo y a g e d e l ’Arc a d ie . ce lieu ne voit-on plus de tombeau. En fiiivant cette route on côtoyé le fleuve Garate 5 quand on l’a pafle , & que l’on a fait quelques dix ftades on trouve un temple de Pan, & aux environs un grand chêne conlàcrc à ce dieu. Pour le chemin qui va de Tégée à Argos, c’eft un grand chemin fort battu & fort commode pour les charrois. Sur cette route vous verrez premièrement un temple d’Efculape avec une ftatuë du dieu ; en fécond lieu à un ftade du chemin fur votre gauche,un autre temple d'Apollon Pythius , mais tout en ruines. Si vous revenez gagner le grand chemin, vous paflèrez auprès d’un bois où il y a un temple de Cerès Corythée. La deeflê y eft repréfentée avec un cafque, d’où elle a pris fôn furnom. Près de-là eft le temple de Bachus furnommé le Myftèrieux $ là commence le mont Parthénius , où Tcléphus a un temple , & tout un canton qui lui eft confacré , pareeque dans fon enfance il fut , dit-on , expofé fur cette montagne & allaité par une biche. Un peu plus loin vous verrez un temple de Pan, bâti dans l’endroit même où ce dieu s’apparut à Phidippidès , & lui donna un avis important, comme le rapportent les Athéniens & les Tégéates. Le mont Parthénius nourrit beaucoup de tortues dont l’écaille eft très-propre à faire des lyres. Mais les gens du lieu qui croyent ces tortues confâcrées à Pan fe font un fcrupule de les tuer , & ne permettent pas non plus que les étrangers en emportent. Quand vous êtes au haut de la montagne , vous defeendez enfuite dans une plaine qui borne les Tégéates & les Argiens, de la même maniéré que les Argiens font bornez du côté d’Hyfies. J’ai enfin décrit non-fèulement toutes les parties du Péloponnefè, mais les villes dont chacune eft compofée , & tout ce que ces villes renferment de plus confidérable.
Fin du huitième livre.
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PAUSANIAS, LIVRE NEUVIEME VOYAGE DE LA BEOTIE.
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A Bcoric [i] confine à l’Attique du côté d’A- ------thcncs même & par d’autres endroits. Car Eleuthere,par exemple, & Platée font limitrophes. Les Béotiens, pour parler de la nation en général , ont pris leur nom de Béotus, que l’on croit avoir été fils d'Itonus & de la nymphe Mélanippe -, à l’égard d’Ithonus , on tient qu’il étoit fils d’Amphidhyon. Pluheurs villes de Bcoric portent des noms d’hommes ; mais d’autres en plus grand nombre portent des noms de femmes. Ainfi les glarccns que je crois originaires de la terre qu’ils habitent , tiennent leur nom de Platéa, qui étoit, dit-on, fille d’un fleuve. Il eft certain que dans les premiers temps ces peuples obciflbicnr d des Rois -, car le gouvernement Monarchique croit autrefois établi par toute la Grece, & le Démocratique ou Républicain n’eft venu qu’apres. Cependant les Platéens (i ] Z.a Rtotit. Ce pays porte aujourd'hui le nomdcSiumnhpe, il eft une partie de la Livadie, & Ton y /oit encore plufieurs villes dont le nom eft aftez fêmblable à celui quelles avoient autrefois. Quoique la Bcoric ait porte
de grands perfonnages , tels qu'Hcfîodc , Pindatc, Epaminondas & Plutarque , les Béotiens paftôiett pour être les moins fpirituels des Grecs , témoin ce vers latin ; Sarrau» <• fl fl» . rrtjif fai »ir* “.iri.
Z40 Pa u sa n ia s , Li v r i IX. ne peuvent citer que deux de leurs rois , ftjavoir Afopus , Citliéron qui regnoit avant lui. L’un donna Ion nom à un fleuve , & l’autre donna le fien à une montagne. Je leroisfort tenté de croire que Platca dont la ville de Platée tira fa dénomination, étoit fille d’Afopus, & non d’un fleuve ,comme on le dit ; quoiqu’il en foit , nous ne connoiflôns aucun exploit militaire des Platéens avant le combat de Marathon. Ils fécondèrent parfaitement bien les Athéniens en cette occafion , & apres la defeente de Xerxèsen Grece ils eurent le courage de monter fur la flotte des mêmes Athéniens ; enfuite dans leur propre pays ils taillèrent en pièces Mardonius fils de Gobryas & Général de l’armée des Perles. Deux fois ils furent challêz de leur ville , & deux fois ils furent rétablis. Car dans la guerre du Peloponnefe les Lacédémoniens allégèrent Platée & la prirent. Mais quelque temps après , le Spartiate Antalcidas ayant ménage la paix entre les Grecs par l’entremife du roi de Perfe, les Platéens qui s’étoient réfugiez à Athènes, rentrèrent dans leur patrie, où pourtant ils fe virent bien-tôt expolèz à de nouveaux malheurs. En effet [i] quoiqu’ils ne fulfent point en guerre avec les Thebains, qu’au contraire ils proteftalfent qu’ils vouloient obferver le Traité à leur égard, & que pour preuve de leur bonne foi ils n’eulfent en rien participé à l’entreprife des Lacédémoniens fur la Cadmée, cependant comme ceux-ciavoient lurpris cette citadelle , les Thebains s’en prenoient à tous ceux qui étoient compris dans le Traité , & qui auroient dû, à ce qu’il leur fembloit, empêcher cette infraction. De forte que les Platéens fe voyant fufpe&s , & ayant tout à craindre de la part des Thebains fe précautionnoient en tenant une forte garnifon dans Platée. Ceux qui avoient des métairies hors la ville n’y alloient pas même indifféremment à toutes les heures du jour. Ils obfervoient le temps que les Thebains étoient affemblez pour délibérer de leurs affaires , ce qui leurarrivoit fouvent j & alors les Bourgeois de Platée fortoient pour aller vifiter leur bien à la campagne. Mais leThebain Néoclès qui pour lors étoit Archonte , voyant la défian[i] En effet quoiqu’ils ne furent point en guerre avec les Tbeba ns. Tout ce récit eft très-oblcur dans l’original que je crois fautif Sc corrompu en beau-
coap d’endroits. Mais en l’approfondiflànt on voit bien ce que l’auteur a voulu dire , Sc c’eft à quoi y: me fuis attache. ce&
Vo y a g e d e la Be ’ot ie . 141 ce & la précaution des Platéens rcfolut de les attraper. Il commanda aux Thebains de fe trouver en armes à l’allcmblee du peuple , & au lieu de tenir conlèil il les mena brusquement à Platee, non par le droit chemin qui eft à travers la plaine , mais par Hyfies du côté d’Eleuthere & de l’Attique, par où il étoit bien fur de n’être pas découvert. Sa marche fut fi bien conduite, qu’il fe vit avant midi fous les murs de la ville. C’étoit l’heure que la plupart des Platéens croyant les Thebains aflemblcz à leur ordinaire , s’étoient répandus dans la campagne après avoir fermé fur eux la porte par où ils étoient fortis. Néoclès entra par une autre , fe rendit maître du relie des habitans, & toute la grâce qu’il leur fit, ce fut qu’ils auroient la vie fauve , & qu’ils fortiroient de la ville avant le coucher du foleil, les hommes avec un habit, les femmes avec deux. Il arriva aux Platéens en cette occafion tout le contraire de ce qui leur étoit arrivé , lorfqu’ils furent afliegez par les Lacédémoniens fous la conduite d’Archidame 5 car alors les Lacédémoniens les reflerrérent dans leur ville par un double mur de circonvallation, de forte qu’ils n’en pouvoient fortir ; & lorfque les Thebains les furprirent, ils les empêchèrent d’y rentrer. Platée fut prife pour la fécondé fois trois ans avanc le combat de Leuâres, Aftéüs [1] étant pour lors Archonte à Athènes. Les Thebains râlèrent entièrement la ville à l’exception des temples. Les circonftances de ce malheur tournèrent dans la fuite à l’avantage des Platéens ; car chaflèz de leur ville ils furent encore une fois reçus à bras ouverts par les Athéniens ; & Philippe ayant remporté la viéloire à Chéronée, non-foulement il mit garnifon dansThebes, mais pour fufeiter un ennemi aux Thebains Si. hâter leur ruine, il rétablit les Platcens dans leur patrie. Aux environs de Platée fous le mont Cythéron , fi vous -------prenez un peu à droite, vous appercevrez les ruines d’Hyfies Cha p . & d’Erythes qui étoient autrefois deux villes de la Béotie. 1L Même parmi les relies d’Hyfies vous verrez un temple d’AÎ’ollon qui n’eft bâti qu’à demi. Près de ce temple eft un puits àcré dont l’eau avoit une vertu prophétique ; car fi l’on en croit les Béotiens , ceux qui en buvoient prédifoient l’avenir. Rentré dans le grand chemin vous avez à votre droite le [ 1 ] dfttüi éurtt peur lors Jrthonte. c’étoit Socratidés > qui étoit alors ArDiodorc de Sicile , Liv. 15 » dit que chontc. Tomc II. Hh
i+i Pau sa ni as , Liv re IX. tombeau de Mardonius 5 c’eft ainfi qu’ils l’appellent, bien qu’il paflè pour confiant que le corps de cc Général ne fe trouva point fur le champ de bataille , & que l’on ne puiflc nommer aucun Béotien, qui ait pris foin de l’enterrer. Auflî dit-on feulement qu’Artonte fils de Mardonius fit de riches préfens à Dionyfophane d’Ephefe , & à quelques autres Ioniens , pareequ’ils avoient étéfoigneux de donner la fépulture à fon pere. Le chemin dont je parle eft celui qui mene d*Eleuthereà Platée. Si vous prenez celui de Mégare, vous trouverez fur la droite une fontaine & un peu plus loin une roche dite la roche d’A&éon ,p>arcequ’Aéléon après s’être fatigué à la charte venoit fe repofer en ce lieu , d’où il pouvoir aifémenc voir Diane, lorfqu’elle fe baignoit dans la fontaine voifine. Le poète Stéfichore dit que la déefle le couvrit d’une peau de cerf, & qu’elle le fit mettre en pièces par fes chiens, pour le punir de ce qu’il vouloitépoufer Sémelé. Mais,fans recourir [ i ] à aucune divinité, je croirois pour moi que fes chiens devinrent enragez & que ne connoirtànt plus leur maître , ils fe jettérent fur lui & le déchirèrent. Nul ne fçait en quel endroit du mont Cithéron Penthée filsd’Echion porta la peine dûë à fa témérité , ni où Œdipe enfant fut expofé. Pour ce qui eft de ce chemin qui fourche, & où devenu grand il tua fon pere , on fçait que c’eft un endroit de la Phocide , & on le connoîc. Le mont Cithéron eft confacré à Jupiter Cithéronius , j’en parlerai plus au long , lorfquc la fuite de ma narration m’y aura conduit. Près des murs de Platée on voit la fepulturc de ceux qui périrent en combattant contre les Perlés. Les autres Grecs ont une fépulture commune, mais les Lacédémoniens & les Athéniens en ont une à part avec des épitaphes en vers élégiaques faites'par Simonide. Non loin du tombeau commun à tous les Grecs il y a un autel dédié à Jupiter le Libérateur ; le tombeau eft de bronze , l’autel & la ftatuC du dieu font de marbre blanc. Les Platéens célèbrent encore à prefent tous les cinq ans [ i ] des jeux , où le [i] Saiu recourir à aucune divinité, «‘.<v flo». Amafceaoublic ces mots dans fa verfion. [i] Des jeux. L’auteur dit que cet-
te fête & ces jeux étoient appeliez F.leutheria , 1er jeux Flruthertni. Voyez Meurfius dans le traité qui a P°ur titre Gracia feriata.
prix de la courte fur-rout eft fort confidérable. On court tout arme devant l'autel de Jupiter. A quinze ftades de la ville vous verrez le trophée que les Grecs érigèrent après la vitftoirc remportée fur les Perles ; & dans la ville même du côté de Jupiter Elcuthcrius ou le Libérateur on vous montrera le monument héroïque de Platca. J’ai déjà dit ce que je pcnlôis de cette Platéa, & ce qu’en penlènt ces peuples. Ils ont un temple de Junon qui eft à voir tant pour là grandeur que pour les ftatuës dont il eft orne. En entrant on voit une Rhca qui préfente à Saturne unepierreenvcloppée de langes, comme fi c’étoit un enfant qu’elle eût mis au monde. La divinité du temple c’eft Junon Adulte ; elle eft repréfentée toute droite, c’eft une ftatuë d’une grandeur extraordinaire. L’une & l’autre font de marbre du mont Pentclique, & de la façon de Praxitèle. Il y a dans le même temple une autre Junon qui eft couchée ; celle-ci eft un ouvrage de Callimachus. Ils la nomment Junon l’Epouféepour la raifon que je vais «lire. Junon fe tâcha un jour contre Jupiter ; on ne fçait pas __ pourquoi ; mais on allure que de dépit elle fe retira en Eu- C bée. Jupiter n’ayant pu venir à bout de la fléchir, vint trouver Cithéron qui régnoit alors à Platée. Cithéron étoit l’homme le plus làge de Ion temps. Il confeilla à Jupiter de faire faire une ftatuë de bois, de l’habiller en femme, de la mettre fur un chariot attelé d’une paire de bœufs que l’on traîneroit par la ville , & de répandre dans le public que c’étoit Platca la fille d’Afopus qu’il alloit époufer. Son conlèil fut fuivi. Auflî-tôt la nouvelle en vient à Junon , qui part dans le moment, fe rend à Platée, s’approche du chariot, & dans fa colere voulant déchirer les habits de la mariée , trouve que c’eft une ftatuë. Charmée de l’avanture elle pardonna à Jupiter là tromperie Sc fe réconcilia de bonne foi avec lui. En mémoire de cet événement ces peuples célèbrent une certaine fête qu’ils appellent [ i ] les Dédales , parcequ’anciennement toutes les ftatuës de bois croient appcllécs des Dédales. Je crois même ce nom plus ancien que Dédale l’Athénien fils de [x] Palamaon , &jc me perfuade que Dédale fut fiir(1] *ffelient tes Dédales. m.tcn. Les autres le font fils d'EupalaEuÇcbc Liv. de fa Préparation Evan- mus ; je crois que l'.ilamaon eft une sélique loue un traité de Plutarque fur faute de copifte 8c qu’il faut lire, f-'nles Dédales des Platécns. aa/amw». Ce Dédale dcfcendoit d'E[i] Dédale l'yltbénien fils de l'ait- rcÂhce roi d’Athcnes.
*44 . Pau sa ni as , Liv re IX. nomme ainfi à caufc des ftatucs qu'il faifoit, &. que ce n’étoit pas fon vrai nom. Un fçavant du pays que j’avois pris pour m’en montrer les curiofitez m’afiura que cette fête venait tous les fept ans ; mais il fe trompoit, elle vient plutôt} cependant quand nous voulûmes fupputer au jufte le temps d’une fête à l'autre , nous ne pûmes en venir à bout. Voici maintenant les ceremonies que l’on y obfèrve. Près de la ville d’Alalcomene eft le plus grand bois qu’il y ait dans toute la Béotie j on y voit de vieux chênes auffi anciens que le temps. C’eft-là que les Plateens s’aflemblent} ils apportent avec eux des morceaux de viande cuite, les jettent dans ce bois ,& les défendent autant qu’ils peuvent contre les corbeaux qui font en grand nombre ; ils s’embaraflènt peu des autres oifeaux, pareequ’ils ne font pas fi voraces. Mais fi malgré leur vigilance quelque corbeau vient à emporter un morceau de viande, pour lors ils obfervcnt foigneulèmentfur quel arbre il va fe percher ,& c’eft du bois de cet arbre qu’ils font un Dédale ou pour parler plus clairement une ftatuë. Les Platéens célèbrent cette fête en leur particulier ,& alors ce font les petits Dédales. Les grands font accompagnez de plus de folemnité ; tous les Béotiens y affiftent en corps, mais la fête ne fe fait que tous les foixante ans , parcequ’elle fut difçontinuée durant tout ce temps à caufe de l’exil des Platéens. Aux petits Dédales on porte en proccffion quarante ftatucs, car toutes celles que l’on fait chaque année font refervées pour le jour delà fête 5 & il y a huit villes qui tirent au fort à qui aura l’honneur de porter ces ftatucs , Platée, Coronée, Thefpie, .Tanagre , Chéroncc, Orchomene, Lebadée, & Thebes. En effet après que Thebes eut été rétablie par Cafiandcr fils d’Antipater , toutes ces villes s’étant réconciliées avec les Platéens voulurent être aflociées à la cérémonie des Dédales, & faire chacune à fon tour les frais du facrifice. Les villes de moindre confidération s’unifient cnfcmblc & contribuent à la dépenfc félon leurs forces. Or voici de qu’elle maniéré la fête fe pafiè. Ces peuples ainfi aficmblez portent une ftatuc de femme fur les rives de l’Afope, ils la mettent fur un chariot , & une jeune mariée le place à côté d’elle ; puis ils tirent au fort entr’eux pour voir qui aura le pas & réglera la marche. Après ces préliminaires ils conduifent le chariot depuis l’Afbpe jufqu’au haut du mont
V O Y A G F. D F. L A B e ’o T I E. ’ 145 Cithéron du côte de Thebes. Là ils trouvent un autel tout prépare , fait de pièces de bois coupées en quarré fie emboi tées les unes dans les autres comme pour un ouvrage de maçonnerie. Cet autel eft couvert d’un monceau de (arment , en forte qu’il n’y a plus qu’à y mettre le feu. Les villes confidérables fàcrifient une vache à Junon, fie un taureau à Jupiter , après avoir verfo du vin Sc brûle des parfums fur ces vidimes ; on range en meme temps tous les Dédales fur l’autel. Les particuliers qui font riches fe piquent de faire comme les villes 5 les autres immolent des vidimes de moindre prix. Tout ce que l’on offre en ïàcrifice eft confumé par le feu avec l’autel, Sc la flamme eft fi grande que je la vis de fort loin. Sur le meme coteau où ils clevent cet autel , environ quinze ftades au-deflbus, on voit l’antre des nymphes Citheronides , ils appellent ce lieu [1] Sphragidium, 8c ils affurent qu’autrefois ces nymphes avoient le don deprohétie. Les Platéens ont auflî un temple de Minerve Area , qu’ils difent avoir été bâti des depoüilles remportées au combat de Marathon , defquelles les Athéniens leur firent part. La ftatuë de la déeflê eft dorée à la réferve du vifage, des mains Sc des pieds qui font du plus beau marbre ; elle eft prefque auflî grande que la Minerve de bronze, qui eft dans la citadelle a’Athènes, Sc que les Athéniens coniacrcrcnt comme les prémices des memes dépouilles ; mais la Minerve des Platéens eft un ouvrage de Phidias. On voir de fort belles peintures dans le temple , d’un côté Ulyflè maître chez lui apres avoir tiré vengeance de ces infolens qui afpiroient à époufer fa femme ; de l’autre la première expédition des Argiens contre Thebes. Le premier tableau eft de Polygnote, le fécond d’Onatas. Ces peintures font fur les murs du parvis. Aux pieds de la ftatuë de Minerve vous voyez Arimnefte qui commandoit les Platéens à la journée de Marathon , Sc depuis au combat qui fut donné contre Mapdonius. Outre le temple de Minerve vous pourrez voir une chapelle de Cerès Eleufinien- _ ne, Sc le tombeau de Léitus ; ce Léitus [1] fut le feul de tous c IV. les chefs des Béotiens qui revint du fiége de Troye. On vous
[i]Sphr^idiu>n. Du nom de cc lieu [1] Et Lt'ituti&C. Homércenfâit les mêmes nymphes étoient auüi ap- mention dans le fécond lavrcdcL’lltapellécs Spbrtgittdei , comme le dit de. Plutarque dans la vicd^riftidc. H h iij
i4<> Pa u sa n ia s , Liv re IX. montrera aufli la fontaine Gargaphia, dont l’on dit que Mardonius infeéta l’eau , parceque les Grecs qui croient campez auprès n’en avoient point d’autre à boire. Depuis , les PLatccns l’ont fait nettoyer. Sur le chemin qui mène de Platée à Thcbes vous trouvez [ i] le fleuve Peroé ; on tient qu’Afopus eut une fille de ce nom. Avant que de palier l’Afope , fi en fuivant fon cours & en defeendant vous voulez faire quelques quarante ftades, vous verrez les ruines de la ville deScolum, parmi lefquelles s’eft confervé un temple non encore achevé de Cercsfic de Proferpine , avec deux buftes de ces déeflès. L’Afope fépare encore aujourd’hui comme autrefois le territoire des Platéens de celui des Thebains. On croit que les premiers peuples qui ont habité la Thebaïde étoient les Edénes, & qu’ils avoient pour roi Ogygus, 3ui étoit lui-même enfant de la terre , c’eft-à-dire originaire u pays. De-là vient que la plûpart des poctes donnent à Thebes le furnom d’Ogygies. On dit que tout ce peuple périt de la pefte, & qu’aux Eclénes fucccdérent les Ayantes & les Aoniens, peuples, comme je crois , de la Béotie , & nullement étrangers. Enfuite Cadmus étant venu de Phénicie avec une armée, il livra combat aux Hyantes & les défit; ces peuples fe voyant fubjuguez s’enfuirent durant la'nuit &,allèrent chercher une retraite ailleurs. Mais les Aoniens fe fournirent au vainqueur qui leur permit de refter dans le pays, en forte qu’ils ne firent plus qu’un peuple avec les Phéniciens -, ils gardèrent donc les habitations qu’ils avoient dans les villages. Cadmus bâtit une ville qui du nom de fon fondateur s’appelle encore aujourd’hui la Cadmée. Mais cette ville s’étant accrue avec le temps, ce que l’on appelloit Cadmée ne fut plus qu’une citadelle par rapport à la ville baflê que l’on bâtit depuis. Le mariage de Cadmus fut fort illuftre, s’il eft vrai qu’il époufa [2] la fille de Mars 8c de Venus , comme les Grecs le difent -, & de ce mariage fortirent deux filles qui ne furent pas moins célébrés, Sémélé qui donna un fils à Jupiter, & Ino qui fut mife au nombre des divinitez de la [1 ] Le fleuve Pêne. Hérodote dans
ê Calliopc appelle ce fleuve Œroc,&
cctte leçon s’y trouve deux fois. [1] La fille de Murt & de J'cnus. U
entend Harmonie, voyez Nonnus dans fes Diony flaques, Liv. 5 , & Apollodore, Liv. ;.
VOYAGE DE LA B E*O TI E. 147 mer. Sous le régne de Cadmus ces hommes [1] à qui l’on a donne le nom de Spartes lè rendirent fort puiilans , Chthonius, Hypérénor , Pélorus & Udéüs ; car pour Echion qui les furpallbit tous en courage, Cadmus le choifit pour en faire ion gendre. Je n’ai pû rien découvrir de certain touchant la race de ces hommes extraordinaires } c’eftpourquoi je m’en tiens à la fable qui dit qu’ils furent appeliez Spartes à caulê de la maniéré étrange dont ils naquirent. Après que Cadmus fe rut encore tranfplantc en Illyrïe, & qu’il eut fixé fon domicile chez les Enchéléens , fon fils Polydore occupa le trône. Penchée fils d’Echion pouvoir beaucoup tant par là naiflànce que par là faveur auprès du prince. Mais devenu infolent, & même impie jufqu’à prophaner les myfteres de Bachus, il éprouva la vengeance du dieu , & reçut le châtiment qu’il méritoit. Polydore avoit un fils en bas âge, nommé Labdacus ; fe fontant près de fa fin , il recommanda le royaume & fon fils à Ny&ée. Ici il faut fe fouvenir de ce que j’ai dit dans l’hiftoire des Sicyoniens ; car j’y ai raconté comment N yctéc mourut, & de quelle maniéré fon frere Lycus eut la tutelle du jeune prince avec l’adminillration du royaume. Quand Labdacus fut en âge de gouverner par lui-même , Lycus lui remit le timon de l’Etat} mais il ne le garda pas long-temps , car il mourut peu d’années après , de forte que Lycus lè vit encore une fois tuteur d’un jeune roi, qui étoit Laïus fils de Labdacus. Ce fut durant cette tutelle qu’Amphion & Zéthus à la tête d’une armée envahirent le pays. Ceux à qui l’on avoit confié l’éducation de Laïus commencèrent par mettre en fureté cet unique & précieux rejetton de la race de Cadmus 5 précaution qui fut fort fage j car les deux fils d’Antiope livrèrent bataille à Lycus & remportèrent la victoire. S’étant donc emparez du royaume ils joignirent ce que l’on appelloit Cadmée à la ville baflê ,à laquelle ils donnèrent le nom de Thebes , [ 1 ] A qui l'on t donné le nom de Spartes, &c. du mot greceva/r.'rfeminatus, fparfiis, parccquc fuivant la fable ils étoient nezdes dens de dragon dont Minerve avoit jonché la terre. Mais plus probablement ils étoient ainli nommez, parccque s’étant établis
avec Cadmus dans la Béotie , leurs habitations étoient éparlcs de côté & d’autre, du mot fpnrfim. Quelques-uns dilënt qu’ils étoient au nombre de treize, tous fils de Cadmus > & de diverlês femmes.
148 P au $ a n i a s , Liv re IX. pour faire honneur à Thebé leur tante maternelle. Homère nous apprend qu’ils fermèrent la ville de Thebes par fepe bonnes portes, & qu’ils élevèrent des tours d’efpacc en cfpace , fans quoi , dit-il , tout redoutables qu’ils ctoicnt , ils n'euflcnt pu habiter Purement cette grande ville. Le poète ne dit pas un mot de la voix merveilleufe d’Amphion, ni des murs de Thebes bâtis au fon de fa lyre. Pour moi je crois qu’Amphion ne fut réputé fi grand muficien,quc pareequ’étant parent de Tantale [ 1 ] il avoit appris la mufique des Lydiens , qu’il en avoit cranfporté l’harmonie chez les Grecs, & qu’aux quatre cordes que la lyre avoit déjà , il en avoit ajouté trois autres. Cependant l’auteur du poeme fur Europe dit qu’Amphion apprit de Mercure à joüer de la lyre , & que ?>ar la douceur de fes accords il fe faifoit fuivre des bêtes âuvages & des pierres mêmes. Myron d.e Byfance qui a fait des vers héroïques & des élégies rapporte qu’Amphion fut le premier qui érigea un autel à Mercure, & que le dieu pour récompenfer fon zèle lui fit préfent d’une lyre. D’autres dirent qu’il eft puni dans les enfers pour s’être aufli moqué de Latone & de fes enfans. Il eft parlé de fon fuplice dans ce poëme qui a pour titre [1] la Minyade , où le poëte met Amphion & le Thrace Thamyris au même rang. Quoiqu’il en foit, apres que la pefte eut moiflonné toute la maifbn d’Amphion , & que Zéthus au défefpoir de la mort de fon fils tué par fa propre mere,je ne fçai pour quel crime, eut fuccombé à fon aéplaifir , les Thebains remirent Laïus fur le trône. Ce prince ayant époufé Jocafte fut averti par un oracle de Delphes , que s’il avoit un fils de ce mariage , ce fils lui ôteroit la vie. C’eftpourquoi Œdipe en étant ne , Laïus prit le parti de l’expofer. Sa précaution fut inutile. Œdipe devenu grand tua fon pere, & époufa enfuite fa propre mere. Mais il n’en eut point d’enfansj Homère le déclaré dans 1’0dyflcc , car Ulyflè après avoir dit qu’il vit aux enfers la mere d’Œdipe,la belle Epicafte, qui moins criminelle qu’imprudente avoit époufé fon propre fils , en forte que le malheureux Œdipe fe trouvoit tout à la fois l’aflaflin de fon pere &
det Ly[1] La A/inude.Paufaniascite pluditni. C’eft aufli le (êntiment de Pline, fleurs fois cct ancien poëme, mais fans Liv. 7, ch. fd , voyez cct auteur. dire nui en ctoit l’auteur. le mari
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V O Y A G E D E I. A B E’O T I E. 149 le mari de fa mcrc , Ulyflc, dis-je , ajoute en parlant d’Epicafte ou de Jocafte j Mais auffi-tôt les Dieux précipitant fes jours De cet affreux inccfte [i] arrêtèrent le cours.
En effet comment les Dieux auroient-ils arrêté le cours de cet incefte abominable , fi (Bidipe avoit eu quatre enfans de Jocafte ? Auflî [a] ne les eut il pas d’elle , mais d’Euryganée fille d’Hypcrbas , comme le rapporte l’auteur du poème intitulé l'Ocdipodic, ou, les avantures d’Œdipe. C’eftpourquoi dans un tableau d’Onatas, que l’on voit à Platée , Euryganée a un air trille & abattu , parcequ’elle attend l’illûc du combat de lès fils. Car du vivant d’Œdipe, Polynicefortit de Thebes dans la crainte d’encourir la malédiction dont Ion pere l’avoit frappé , lui & Ion frere. Il le réfugia à Argos où il époufa la fille d’Ad rafle, & après la mort d’Œdipe dont Etéocle lui donna avis il revint à Thebes. Mais n’ayant pu s’accorder avec fon frere il en fôrtit une fécondé fois , & puiflàmment aidé par lôn beauperc il fit une tentative dont le fuccès fut malheureux. Enfin les deuxfreres s’étant défiez à un combat fingulier , ils lé battirent & périrent l’un & l’autre de leurs blelfures. A Etéocle fuccéda fon fils Laodamas, qui jeune encore fut mis fous la tutcle de Créon fils de Menœcée. LorC qu’il fut en âge de gouverner , les Argiens tentèrent une féconde expédition contre Thebes. Les deux armées en vinrent aux mains fur le bord du Glifl'ante , Laodamas tua Egialéc fils d’Adralle dans le combat, mais il n’en perdit pas moins la bataille 5 c’eftpourquoi la nuit fuivante il lé làuva en Illyrie [1] De cet affreux incefle arrêtèrent le cours. Dans le vers du livre 11 de l’Odyflec cité par Paufanias, Homère dit; A'w J'.'.Znvr. ôi.'< II,* Tous les interprètes ont expliqué ««nvr. par eugnita , vulgat.1 ; en forte que félon eux Homère veut dire que les Dieux manifeftércrit le crime d'Œdipe. Cependant il me paraît évident que Paufanias donne à cc mot un fens tout contraire, & qu'il le prend pour non audita, non vulgata .Jilcntio contTome IJ.
preffa , c’eft-à - dire, pour un crime qui demeure caché > qui eff cnfcvcJi dans le filence. Et en effet cc font les poètes tragiques qui long-temps après l’avanturc d’Œdipe , pour la rendre plus fufceptiblcd’horrcur Scdecompailion, ont fuppofeque cc malheureux prince avoit eu des enfans de Jocafte. [1] slu/ff ne le eut-il pas li'eBe.Cc point d’hiftoirccft remarquable ; car les poètes tragiques qui pour fordinaire altèrent la vérité de l’hiftoirc, nous ont accoutumez à de toutes autres idées. I i
ijo Pau sa ni as , Liv re IX. avec ceux qui voulurent le Cuivre. Les Argiens maîtres de Thebes mirent fur le trône Thcrfandre fils de Polynice. Quelque temps apres une partie de la flotte d’Agamemnon s’etant égarée en allant A Trove , les Grecs qu’elle portoit ayant etc battus en Myfie , il arriva que Therfandre qui s’y étoit extrêmement diftingué dans le combat, fut'tué par Télcphus. On lui éleva un monument dans la ville d’EIée vers les rives du Caïque, & l’on voit encore aujourd’hui dans la place publique de cette ville une tombe de pierre expofee à l’air , fur laquelle les habitans vont tous les ans honorer fa mémoire. Apres la mort de Therlandre les Grecs équipèrent une autre flotte , & prirent pour chef Pénélée , pareeque le fils de Therfandre n’étoit pas en âge de les commander -, mais Pénélée fut encore tué par Eurypylc fils de Téléphus , & alors les Thébains reconnurent pour leur roi Tifamcne fils de Therfandre & de Démonafle qui étoit fille d’Amphiaraüs. Les furies attachées au fang d’Œdipe & de Laïus épargnèrent Tifamene ; mais fon fils Autéfion en fut perfécuté jufqu’à être obligé de fe tranfplanter chez les Doriens par le confêil de l’oracle. Après fon départ les Thébains mirent à fa place Damafichton fils d’Opheltès & petit-fils de Pénélée. A Damafichton fuccéda fon fils Ptolémée qui eut pour fucceflèur Xuthus, lequel fut tué dans un combat finguher par [ i ] Mélanthus fils d’Andropompe, mais d’une maniéré qui ne fit point d’honneur â Mélanthus. Xuthus fut le dernier roi de Thebes $ après lui les Thébains las d’obéir à un feul homme , aimèrent mieux être gouvernez par plufieurs , & changèrent la forme de leur gouvernement en république. Quant à leurs entreprifes militaires , foit heureufes , foit malheureufes , voici ce que j’ai trouvé de plus certain. Ils furent vaincus une première fois par les Athéniens qui avoient pris le parti des Platéens dans la guerre qu’ils avoient contre Thebes au fujet de leurs limites , & une féconde fois à Platée même par les mêmes Athéniens, lorfque Thebes rechercha l’amitié du roi de Perfc contre l’intérêt commun des G recSj faute qui ne doit pas être imputée à la nation , mais à un pc-
[ i ] /’xr Aü'Uiuhmfils d'JxJrtptm- fils o'Ândnpsmrt,c cft-à dirc pr. Il faut lire dans le texte avec Syl- thus. burge & Paulmict ,
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tic nombre de gens qui s’étoient emparez du gouvernement j car alors les loix de l’Etat Sc la première inllitution n’étoient plus en vigueur. Si les enfans de Pififtratc euflènt encore exercé leur domination à Athènes dans le temps que les Barbares firent une irruption en Grèce, il ne faut pas douter que les Athéniens n’euflent été pareillement acculez de favorifer le roi de Perlé. Mais revenons à notre füjct. Dans la luire les Thebains eurent leur revanche } ils battirent les Athéniens à Délium près de Tanagre, Hippocrate fils d’Ariphonqui commandoit l’armée Athénienne perdit beaucoup de monde , & fut tué lui-même dans le combat. Depuis la retraite des Perles julqu’à la guerre du Pelçponnclê, les Lacédémoniens & les Thebains furent en allez bonne intelligence. Mais cette guerre étant finie & la flotte d’Athènes ayant défarmé , peu de temps,les Thebains liguez avec les Corinthiens prirent les armes contre Sparte ; battus près de Corinthe & à Chéronèe ils remportèrent enfin à Leudres la plus mémorable vidoirc que jamais les Grecs ayênt remportée fur d’autres Grecs. Ce fut pour lors qu’ils caliérent les Décurions que les Lacédémoniens avoient établis dans chaque ville, & qu’ils châtièrent ces Intendans Spartiates que l’on nommoit Harmofles. Enlùite vint la guerre Phociquc ou Sacrée , comme les Grecs l’appellérent, qui dura dix ans fans interruption. J’ai déjà dit dans mes Mémoires fur l’Attique que la bataille de Chéronée avoit été fatale à toute la Grèce ; mais les fuites en furent fdcheuïès particulièrement pour les Thebains 5 car les vainqueurs mirent garnifon dans Thcbcs , & cette garniton y refta jutqu’après la mort de Philippe. Enfin fousïercgne d’Alexandre les Thebains fecoüérent le joug , mais auflî-tôt ils eurent un prétàge des maux dont ils alloient être accablez. Car à la veille de la bataille de Leudres les toiles que les araignées filoicnt au-deflùs des portes du temple de Cercs Légiflatrice parurent routes blanches, &lorfqu’Alexandre vint mettre le fiége devant Thebcs , ces toiles d’araignées parurent toutes noires. On dit que par un pareil prodige il plut de la cendre dans l’Attique un an avant les calamitez dont Sylla affligea les Athéniens. Les Thebains chaflez de leur ville par Alexandre s’étant ------ -retirez à Athènes , furent dans la'fuite rétablis par Calvin- C ÿ1jP’ der fils d’Antipatcr. A dire le vrai les Athéniens y contriIiij
iji Pau san ia s , Liv re IX. bucrcnt de tout leur pouvoir , aufli-bien que les Mefleniens & les Mcgalopolitains. Je crois que ce qui porta Caffânder au rétablillcment de Tliebes, ce fut la haine qu'il avoit pour Alexandre; car il entreprit de détruire toute fa race. Il livra Olympiasâ les plus cruels ennemis qui la lapidèrent, & il cmpoifonna [ i ] les deux fils de ce prince , Hercule &c Alexandre qu’il avoit eus , l'un de Barfine , l'autre de Roxane. Mais lui-même périt malheureufement ; car plein d'une humeur aqucule il devint enflé , & les vers lortoient de tous les endroits de (bn corps. Philippe l'aîné de fes fils après un régne fort court mourut de phtific. Antipater le fécond ayantfuccédé à fon frere fit mourir Theflàlonice fa propre mere , qui étoit fille de Nicafipolis Sc de Philippe pere d’Alexandre le Grand. Il prit pour prétexte de fon parricide l’amour que cette malheureufe mere avoit pour Alexandre le plus jeune des fils de Caflânder. Mais le jeune prince ayanc appelle Démétrius fils d'Antigonus à fon fecours vengea la mort de fa mere en failânt périr (on frere. Cependant celui-là même qui avoir été (on défenfèur devint fon aflaflin. Ainfi par une jufte punition du ciel toute la race de Caflander fut éteinte. Sous fon régne, comme je l’ai dit, Thebes fur repeuplée ; cependant les Thebains n’étoient pas pour cela à la fin de leurs miferes. Car durant la guerre de Mithridate contre les Romains, ils fe déclarèrent pour lui, fans autre raifon , je crois, quel’affection qu’ils portoient au peuple d'Athènes. Mais à l’approche de Sylla qui étoit entré en Bcotie avec une armée ils furent intimidez , & commencèrent à rechercher l’amitié des Romains. Sylla peu touché d’un repentir qui venoit trop tard, ne fongeaqu’à les humilier, & entr’autres moyens dont il s’avifâ pour y parvenir , il confifqua la moitié de leurs terres, ce qu’il colora du prétexte que je vais dire. Dès le commencement de la guerre que Sylla eut à foutenir contre Mithridate , il fe trouva dans une fi grande difette d’argent , qu’il fut obligé de prendre à Olympie, à Epidaure & à Delphes les richeflés que la pieté des particuliers avoit confàcrées aux dieux , & qui avoient pù échapper aux Phocéens. Avec ce fecours il fit fubfifter quelque temps fes troupes, & pour dé-
fi] £r il emptifimia , crc. Tzctzcs lc Scolialtcde Lycoplinvi dit que ce fur par renttemile de Polylperchon
qui enipoifonna cet Hercule filsd'AIcsandre àTrampye ville d'Eplte dans un repas auquel il i'avoit invite.
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dommagcr les dieux de ce qu’il leur avoit ôté, il leur donna la moitié déroutes les terres que pofledoient les Thcbains. Dans la fuite les Romains rendirent aux Thcbains ce qui leur appartenoit ; mais à l’occafion de cette guerre de Mithridate Sylla les réduifit à ladernicrc mifere. Prcfentement toute la ville b.iflè eft en ruines à l’exception des temples ; il n’y a que la citadelle qui foit habitée, encore ne l’appel le-t-on plus la Cadmée, mais Amplement Thebes. Quand on a parte l’Afope, à dix ftades de la ville on trouve c h * r. les ruines de Potnies, au milieu defquclles s’eleve le bois fâVIU. crc de Cerès & de Proferpinc. Vous y voyez quelques ftatucs que les gens du lieu nomment les déefles Potniades. Il y a un certain temps de l’année où ils leur font des fàcrifices , & ils oblèrvent cet ufage de laiflèr aller en quelques endroits du bois des cochons de lait, qui fi on les en croit , l’annee fiiivantc à pareil temps font trouvez paiflans dans la foret de Dodone ; mais le croye qui voudra. Là fe voit auflî un temple de Bachus furnommé [i] Eqobolus, & voici la raifon de ce furnom. Un jour que les Potniens facrifioient à Bachus , s’étant enyvrez ils portèrent l’infolence jufqu’à tuer le prêtre du dieu. Àuflî-tôt frappez de la pefte ils envoyèrent confulter l’oracle , dont la réponfè fut que pour appaifér Bachus il falloir lui immoler un jeune gardon qui eût atteint l’âge de puberté. Mais on dit que peu d’annees après le dieu lui même fubftitua une chevre à la place du jeune homme qu’ils alloient égorger ; de-là le furnom à'Ey>bolus. A Potnies on vous montre un puits, dont on prétend que l’eau rend les cavales furieufès, quand elles en boivent. Sur le chemin de Potnies à Thebes vous verrez fur votre droite une petite enceinte fermée par une efpece de colonnade; ce fut-là , difènt-ils, que la terre s’ouvrit pour engloutir Amphiaraüs ; ils croyent rendre le fait plus croyable, en ajourant que depuis ce temps-là jamais on n’a vû aucun oifèau du ciel venir fe repofêr fur ces colonnes , ni aucun animal foit domeftique ou fauvage venir brouter l’herbe qui croît en ce lieu-là. La ville de Thebes dans fon ancien circuit avoit fept portes qui fubfiftenr encore à prefènt; j’en rapporterai les noms. Il y a la porte Elc&ride , du nom d’Elcdrc lœur de Cadmus ; [ i ] F.gtbelu-, peut-être faut il dire Egifbjgn fuivant Paulânias dans fes Egobtrm, comme on difoit, Laconiques. Iiüj
ij4 Pau sa ni as , Liv re IX. la porte Prcctide du nom d’un Prœtus [ i ] qui ctoit originaire du pays, mais il n’eft pas aifè de dire en quel temps il vivoit, ni de qui il defeendoit 5 la porte Néïtide ainfi nommée de ce qu’Amphion, à ce que l’on dit, imaginafouscette porte d’ajouter à la lyre une nouvelle corde qu’ils appelleront Nétc -, c’eft celle dont le fon eft le plus aigu. D’autres difent que Zéthus fsere d’Amphion eut un fils nommé Néïs qui donna fon nom à cette porte. La quatrième eft la porte Crénéa, ainfi dite à caufe de la fontaine deDircé qui eft de ce côté-là , de même qu’ils appellent la cinquième la porte du trèshaut , pareeque le temple de Jupiter le très-haut eft auprès. Enfin il y a la porte Ogygie,& la porte Homoloïde } le nom de celle-ci eft auffi récent que le nom de celle-là eft ancien. Après que les Thebains eurent été défaits par les Argiens fur les bords du Glilante , plufieurs d’eux accompagnèrent Laodamas fils d’Etéocle dans fa fuite j mais plufieurs autres voyant qu’il gagnoit l’Illyrie ne voulurent pas le fuivre } ils aimèrent mieux tourner du côté de laThelfalie, où ils occupèrent le mont Homoloé qui eft très-fertile & où l’on a de l’eau abondamment. Quelques années enfuite rappeliez par Therfândre fils de Polynice ils revinrent à Thcbes , & en mémoire du mont Homoloé qui leur avoit fervi de retraite, ils donnèrent ce nom à la porte par laquelle ils rentrèrent j voilà d’où vient cette dénomination. En venant de Platée c’eft par la porte Eleâride que l’on entre. On raconte que Capanée fils d’Hipponoüs voulant efcalader les murs de ce côté-la , tomba mort d’un coup de foudre. “ Cette guerre des Argiens contre les Thebains eft, autant X. que j’en puis juger, la plus confidérablé qu’il y ait eu parmi les Grecs durant cous ces temps que l’on appelle héroïques. Car la guerre des Eleufiniens contre les autres peuples de l’Attique , celle meme des Thebains contre les Minyens, fut prefque auffi-tôt finie que commencée. Les armées n’avoient pas beaucoup de chemin à faire pour fe joindre , une bataille décidoit la querelle, & aux hoftilitez fuccedoit bien-tôt ou la [1] Du 11cm d’un Pratus qui étoit originaire du pays. Un Scoliafte d’Euripide dans les Phœnicicnncs dit que ce Prœtus étoit celui-là même qui avoit régné à Argos, 8c qui charte par Acri-
fius fe retira à Thcbes. Le meme Scoliafte dit que la porte Néïtide fut ainfi apportée du nom de Néïs qui étoit fille d’Amphion & de Niobé.
VOYAOI DI IA Bl'OTH. trcve,ou la paix. Mais l’armée des Argiens vint du fond du Peloponnefe dans le cœur de la Béotie , & Adraftc tiroir de l'Arcadie & de la Meflènie fes troupes auxiliaires, tandis que les Thebains étoient obligez de cirer les leurs de la Phocide, & de la Minyade, d’où les Phlegyens vinrent à leur fecours. Le combat fe donna fur le bord de l’Ifmene } les Thebains dès le premier choc lâchèrent le pied , & mis en fuice ils regagnèrent leurs remparts. Les Argiens, comme tous les peufdes du Peloponnefe, s’entendoienc fort mal à faire un fiégeÿ eurs attaques étoient brufques & vives, mais nullement conduites avec art. Aufli les Thebains en tuérent-ils un grand nombre de deflùs leurs murailles,&enfuite faifantune fortie à propos ils les culbutèrent dans leurs lignes , les taillèrent en pièces, & remportèrent fur eux une viatoire fi complette , qu’Adrafte fut le feul qui leur échappa. Mais cette victoire leur coûta cher , & ils perdirent tant de monde, que depuis elle a palTé en proverbe } car pour dfre un avantage remporté fur l’ennemi, mais acheté par beaucoup de fang , on dit que c’eft une viftoire à la Thebainc. Quelque temps après, les fils de ces malheureux braves voulurent venger leurs peres, & marchant fous les enfèignes de Therfandre ils vinrent encore une fois attaquer les Thebains. Ce n’étoient plus feulement les Argiens, les Meflcniens & les Arcadiens ; c’étoicnt aufli les Corinthiens &les Mégaréens. Quant aux Thebains, ils avoient engage tous leurs voifins dans leur querelle, êc ils en ctoient puilTamment aidez. Les deux armées en vinrent aux mains fiir le bord du Gliflânte ; le combat fut fort opiniâtre de part & d’autre ; mais enfin les Thebains ayant perdu la bataille , les uns s’enfuirent avec Laodamas leur chef, les autres fe jettérent dans Thebes où ils furent bien-tôt forcez. Toute cette guerre a été écrite en vers, & [ i ] Callinus qui cite quelques-uns de ces vers ne fait pas difficulté de les attribuer à Homcre en quoi il a été fuivi par plufieurs auteurs d’un grand poids. Pour moi j’avoue qu’après l’Iliade & l’Odyflee d’Homcrc je n’ai point vu de plus belle poefic. Mais c’eft allez parle de la guerre cruelle que les Argiens & les Thebains fe firent fi long-temps pour l’amour des Als d’Œdipe. [ i ] F.t ÇtUinui. Le texte porte C'a- qu’au contraire Callinus étoit un célclanus > mais comme nous ne connoif- bre poète élegiaque, il n’y a pas dc-doufons point d’ancien poète de cc nom, & tequ’il ne faille lire C»lltni.s.
156 Pa u sa n ia s , Liv re IX. C ,, a r. Non loin des murs on voit la fépulture de ces braves cïx ’ toyens qui périrent en combattant contre Alexandre roi de Macédoine 5 & près de-là on vous montrera le champ, où l’on dit que Cadmus tua fur le bord d’une fontaine ce dragon , dont les dens femez fur lafurface de la terre produifirentautant d’hommes , s’il eft poflîble de le croire. Vers la porte Homoloïde à droite il y a fur une petite colline un temple d’Apollon ; la colline Sc le dieu ont pris le nom d’Ifmcnius à paulé du fleuve Ifmcne qui pafle auprès. A l’entrcc du temple vous voyez une Minerve & un Mercure de marbre 5 il îêmble que ces divinitez (oient là pour garder le veftibule , auflî le nom qu’elles portent répond-il à leur fonction ; la ftatuë de Mercure eft un ouvrage de Phidias , celle de Minerve eft de Scopas. De-là on paflè dans le temple. La ftatuc du dieu eft de la même grandeur que celle qui eft àBranchides, fie ne diffère en rien pour la forme j de forte que qui a vû l’une & connoît la main de l’ouvrier , ne peut pas douter que l’autre ne (oit auflî un ouvrage de Canachus ; toute la différence qu’il y a , c’eft quel’ApollondeBranchideseftdebronze , & que l’Apollon Ifmcnien eft de bois de cedre. J’obfervai là une grofle pierre où l’on dit que Manto fille de Tircfias s’afleïoit; cette pierre eft devant le veftibule , & on l’appelle encore aujourd’hui la chaifc de Manto. A la droite du temple on voit deux ftatucs de marbre. On me dit que c’etoient Heniocha & Pyrrha les deux filles de Créon .qui fut régent du royaume durant la minorité de Laodamas fils d’Etéocle. Une coutume que les Thébains pratiquent encore à prclènt, c’eft de choifir tous les ans un jeune enfant de bonne maifon, de figure agréable & de taille avantageule , pour le revêtir du lâcerdoce d’Apollon ; on lui donne le nom de Portc-lauricr , pareequ’en effet il porte une couronne de laurier fur la tête. Je ne lçai pas bien fi durant leur facerdoce ils font tous obligez dcconlâcrer un trépied de bronze à Apollon ; je ne le crois pas , car je ne remarquai qu’un petit nombre de trépieds ; mais les enfans dont les peresfont riches n’y manquent point. Le plus curieux de tous ces trépieds foit pour Ion ancienneté , foit pour la qualité de celui qui l’a donne .c’en eft un qui fut confacré par Amphitryon , lorfqu’Hercule exer<joit le faccrdoce du dieu , & qu’il étoit par conféquent l’ortc-laurier. Au-dcllùs du temple d’Apollon llinenien on trouve
Vo Y A G E D E L A B E*O T I E. 1 y7 trouve une fontaine que Ton dit être confacréc au dieu Mars, & qu’il faifoit garder par un dragon. Près de-là cil le tombeau de Caanthus, qui fi on les en croit, ctoit fils de l’Océan & frere de Méiie. Son pere l’envoya chercher Meliequi avoic été enlevée •> Caanthus ayant feu qu’elle ctoit en la puiflance d’Apollon , & ne l’en pouvant tirer , de dépit mit le feu au bois Ifménien ; mais Apollon lui décocha une flèche dont il le tua ,& fâ fépulture eft, comme j’ai dit, au-deflus du temple. On dit qu’Apollon eut deux enfans de Mélie, Tencrus & Ifmenus. Il donna au premier l’art de prédire l’avenir, & pour faire honneur à l’autre, il voulut qu’un fleuve portât lôn nom ; ce n’eft pas que ce fleuve n’en eut un auparavant, car on le nommoit le Ladon. A la gauche de la porte Eleélride on vous montre les ruines de la maifon qu'Amphitryon vint habiter, lorfqu’il fut obligé de quitter Tirynthe pour avoir tué Electryon. Parmi ces ruines on voit encore la chambre nuptiale d’Alcmene, que les Thebains difent avoir été faite par Trophonius & par Agamede ; ils allèguent une vieille infeription qui portoit qu’Amphitryon voulant époufer Alcmene , fit faire une chambre nuptiale par Trophonius & par Agamede , les deux célébrés architectes de fon temps ; ils prétendent que la fépulture d’Amphitryon eft quelque parc là. Ils me firent auflî remarquer le tombeau des enfans qu’Hercule eue de Mégara, niais ils ne conviennent pas de tout ce qui eft rapporté de leur mort dans les poëfies de Stefichorc Si de Panyafis. D’un autre côté iis ajoutent qu’Hercule devenu furieux alloit tuer Amphitryon fans un coup de pierre qu’il reçut. Etourdi du coup il s’endormit & changea de volonté ; auflî félon eux , ce fut Minerve qui le frappa , & cette pierre fut nommée la ■pierre de bon confeil. Au même endroit vous voyez fur une efpece de piédeftalfort groflier quelques ftatucs de femmes, qui font fi anciennes que la figure en eft prefquc effacée ;ils les appellent les Enchantereffes ; ce font, à ce qu’ils racontent , des femmes que Junon envoya pour mettre obftaclc à l’enfantement d’Alcmene, lorfqu’ellc accoucha d'Hercule ; mais[i] Hifloris fille de Tirefias rendit leur deflein inutile }
fil Hflorir, frc. Ce nom pourrait qui afliftêrcnt aux couches d’Alcmene, bien être corrompu. Antonius Libéra- & il donne un autre nom à cellequi les lis dit que cc fut llithsc & une Parque trompa. Tome 1J. Kk
car d’un lieu d’où l’on pouvoir aifément l’entendre , elle fe mie à crier que grâces au ciel Alcmène croie heureufement délivrée j ces femmes ne doucanc poine que cela ne fut vrai s’en allèrent aufli-tôt, & Alcmene accoucha enfuite fans aucun trouble ni empêchement. De ce côté-là on voit un rcmple d’Hercule où le dieueft en marbre blanc, ils lui donnent le furnom [i] de Promachus ; cette ftatuë eft un ouvrage[i] de Xenocrite de Thebes 5 car pour une autre de bois d’un goût fort ancien , les Thebains la croyent de Dédale , 8c je n’ai pas de peine à le croire aufli. On dit qu’après s’être iâuvé de Crète il confacra cette ftatuë à Hercule comme une marque de fa reconnoiflance. En effet Dédale pour préparer ’fa fuite fit lui-même deux bâtimens fort légers, l’un pour lui, l’autre pour fon fils Icare 5 8c afin de fe derober à la pourfuite des vaiflèaux de Minos qui n’alloient qu’à la rame, voyant le vent favorable il imagina de mettre une voile au fien , chofe dont on ne s’étoit pas avifé avant lui. Par ce moyen il arriva heureufement ; mais il n’en fut pas de même d’Icare. N’ayant fçu gouverner fon vaiflèau [5] il fit naufrage 8c fe noya. Le flot apporta fon corps dans une [4] île voifine de Samos , qui pour lors n’avoir point de nom. Hercule s’étant trouvé là par hazard reconnut le corps d’Icare 8c lui donna fépulture. On voit encore aujourd’hui un petit tertre fur un promontoire qui avance dans la mer Egée , c’eft le lieu qù il fut enterré. L’île 8c la mer qui l’environne [5] ont pris depuis ce temps-là le nom du malheureux Icare. A la voûte du temple font repréfentez la plupart des douze travaux d’Hercule. Praxitèle qui a fait cet ouvrage de [1] Le furnom de Promachus, c’cftà-ditc, le Défenfeur. Ç x ] Cette ftutuë eft un ouvrage de Xenocrite, &c. Le texte eft manifeftcment corrompu en cet endroit, malgré le filcnccdcs interprétés qui femblcnt ne s’en être pasappetçus. Je n'ai donc pas crû devoir m’allùjettir à la
hj H fit mtufwe&fe »74. Voilà le fondement de la table qui dit qu’Icare s’attacha des allés de cite que la chaleur du folcil fit fondre, après quoi
il tomba dans la mer. Les rames ont toujours été comparées à des ailes, c’cftpourquoi Virgile dit, remigtonUrutn. [4] l).tns une île voifine de Samos. Le texte dit, û r,'» iis Petgami infulnm, ce qui eft une énorme faute de copiftc. Je iis avec le fçavant Paulmicr , « rî» ■»•••■, dans une île près de Samos. [ J ] Ont pris le nom du malheureux lettre. lfrui twiat Komùuftàt dit Ovide.
fculpturc pour les Thebains n'a omis que les oifeaux du lac Stymphale , & les terres des Eléens nettoyées par l'cntreprife de ce héros } fon combat contre Antee tient la place de ces deux travaux. Vous verrez encore dans ce temple une Minerve & un Hercule de figure coloflàle, l'un & l'autre de la façon d’Alcamene, & poléz fur des piédeftaux de marbre du mont Pentclique. Ces deux ftatuës furent données par Thrafibulc & par ces illuftres exilez qui le fécondèrent dans l’cntreprife de délivrer Athènes de fes trente tyrans. Ils firent cette offrande aux dieux tutélaires des Thebains, parcequ’ils étoient partis deThebes pour cette expédition qui fut fuivic de leur rappel. Au-deflus de cette pierre miraculeufe donc j’ai parle il y a un autel dédie à Apollon [ i ] Spondius, & cec autel eft fait de la cendre des victimes. Là fé pratique une efpece de divination [ i] tirée de tout ce que l’on a pù apprendre foit par la renommée, foit autrement. Cette manière de prédire l’avenir eft en grand crédit fur-tout chez les Smyrnéens, qui fous les murs de leur ville en dehors ont une chapelle uniquement deftinée à cet ufàge. Anciennement les Thebains facrifioient un taureau à Apollon [5] Polius -, mais un jour à la fête du dieu comme ceux qui étoient chargez d’amener la victime n’arrivoient point & que le temps prèfloit , un chariot attelé de deux bœufs étant venu à palier par hazard , dans le befoin où l’on croit on prit un de ces bœufs pour l’immoler , & depuis il a pâlie en coutume de facrifier un bœuf qui ait été fous le joug. D’ailleurs voici une de leurs traditions. Ils difent que Cadmus étant parti de Delphes pour venir dans la Thebaïde , y hit conduit par une vache qu’il avoit achetée des pâtres de Pélagon, c’étoit une belle vache qui avoit d’un & d'autre côte une marque blanche en forme de pleine lune,& lùivantun certain oracle Cadmus avec fît troupe devoir s’établir dans l’endroit où cette vache lalïé de tangue fé repoferoit. Ils mon[ r ] A Aftllin Spmdtus , du mot mrJ,, fttdtf , elhjHce, trente, commcquiditoit, Apollon qui prclidc aux traitez. [1] Utieefptce de divtnsticn tirer de tnt ce qne l’eu » pu apprendre. L’expteflîon de l'auteur eft rfw» «xw J'ai
fliivi l’explication qu’Hefychius donne au mot*A».r«»i»«'[i]A Apellt» Ptlttii , cmdtdts, bUnt c~ . parcequ’Apollon ctoit toujours reptvkwé avec la fleur de h jcuneHc.
z6o Pa u sa n ia s , Livr e IX. rrcnt encore le lieu où elle fe coucha. On y voie un autel expofe à l'air avec une ftatuë de Minerve confacrée, dit-on, par Cadmus. Cette ftatuc peut fervir à defabufer ceux qui fe pcrfûadcnt que Cadmus étoit d'Egypccfic non pas de Phénicie; car Siga, [ 11 c’eft le nom de cette Minerve , eft un mot Phénicien & nullement Egyptien. Les Thebains difent auflî que Cadmus avoit fa maifon à l’endroit où eft aujourd’hui le marché de la citadelle. Ils vous montrent encore les reftes de deux chambres nuptiales , l’une d’Harmonie la femme de Cadmus , & l’autre de Scmclc, dont ils ne laiflent approcher perfonne. Quelques auteurs Grecs rapportent que les Mufes elles-mêmes avoient chanté un épithalame aux noces d'Harmonie -, les Thebains fèmblent confirmer ce fait , en ce que dans la place publiqite de Thcbes ils montrent l’endroit où ils prétendent que ces déciles chantèrent. Us aflurentquelorfque Sémélé fut frappée de la foudre, il tomba en même tempsdu ciel un morceau de bois que Polydore cnchaflà dans du bronze , & qu’il nomma Bachus le Cadméen. Près de-là eft un Bachus de bronze maflif, fait par Onaflïmede ; pour la ftatuc de Cadmus ,clle eft des fils de Praxitèle. Là vous verrez auflî une ftatuc de [a] Pronomus } c’étoit un célébré joücur de flûte qui avoit fur-tout l’art de charmer le peuple. Avant lui on fe fervoit de triais fortes de flûtes fuivant les trois modes ou genres de mufique, le Dorien , le Phrygien, & le Lydien. Il inventa une flûte avec laquelle il exécutait toute forte d’airs dans quelque mode qu’ils fuflènt compofez. On dit qu’il étoit auflî excellent aéleur , & qu’il plaifoit infiniment fur le théâtre par fon gefte, par fa démarche, & par toute fon action. Nous avons encore de lui un cantiquequ’il mic en mufique pour les habitans de Chalcis fur l’Euripe , lorfqu’ils allèrent à Délos dans l’intention de rendre leurs hommages aux dieux du pays. Les Thebains lui ont donc érigé une ftatuë dans le lieu que j’ai dit, & auprès eft celle d’Epa_______minondas fils de Polymnis. C n a r. Epaminondas étoit d’une maifon fort illuftre , mais fi pauXIII. vre, que fon pere fe trouva confondu avec les citoyens du plus (i] Gtr.Sifx, dre. Aulieude.Ç^a h Minerve de Thcbes, O\>«, d'unnwc Cantcrus & Svlburgc lifcnt O'm«,Phénicien. ils font aiitorifcz par le Scoliafte d’Eu[i] Pr»»»».. Il en eft parlé dan» ripidc & par Apollodorc qui appellent Athcnce, Liv. 14. ch. 7.
Vo y a g e d f LA Be ’ot ie . i <>i bas étage. Cependant il donna une excellente éducation à 4pn fils , & ne voulut pas qu’il ignorât rien de tout ce que les Thcbains les plus qualifiez faifoient apprendre à leurs enfans. Dès qu’Epaminondas eut atteint un certain âge il fe porta de lui-même à aller prendre des leçons de Lyfis le Tarentin, célébré philofophe de la fcdc de Pythagore. Il fit tes premières armes dans la guerre que les Lacédémoniens eurent contre ceux de Mantinée , s’etant enrôlé parmi les troupes que les Thcbains envoyoient au fccours de Sparte. Et dans cette campagne voyant fon ami Pélopidas renverfe par terre & dangereusement blelTé il eut le bonheur de lui lauver la vie en courant lui - même un très-grand rifque de la fienne. Quelques années après il fut envoyé enambartàdeà Sparte 5 c’étoit dans le temps que les Lacédémoniens vouloient faire Jurer à tous les Grecs cette paix que l’on nommoit la paix d’Antalcidas. L’Ambafladeur Thebain interrogé par Agéfilas , fi les Thebains feraient ratifier le traité à toutes les villes de la Béotie , oui, Seigneur, lui dit-il, quand toutes les villes voifines ou alliées de Sparte l'auront ratifié , mais non pas devant. Dans la fuite la guerre s’étant allumée entre les Lacédémoniens & les Thebains , Epaminondas eut une partie de l’armcc fous fon commandement avec ordre de s’oppofer aux Lacédémoniens, qui comptant fur leurs forces & fur celles de leurs Alliez marchoicnt droit à Thebes. Pour lui, il alla te porter au-dertus du marais Cephiflîs,ne doutant pas que les troupes du Peloponnefc ne déboucliaflènt par là. Mais Cléombrote roi de Sparte prit fon chemin par Ambryflè ville de la Phocide, & après avoir parte fur le ventre à Chéréas qui gardoit le partage de ce côtc-là avec quelques troupes, il vint camper à Leudres dans la Bcotie. Là Cléombrote & fon armée eurent un prefage du malheur qui les attendoir. C’étoit la coutume des rois de Sparte, quand ils alloientà la guerre, de mener avec eux un troupeau de moutons , afin d’avoir toujours des vidimes toutes prêtes pour les fàcrifices, fur-tout lorfqu’ils imploraient le fccours du ciel avant que de livrer bataille. A la tête du troupeau marchoicnt des chèvres qui en étoient comme les guides } il arriva que les loups s’étant jette?, fur le troupeau épargnèrent les moutons & mangèrent les chèvres. D’ailleurs les Laccdémpniens irritèrent les dieux par l’attentat qu’ils commirent contre les filles de Scédalùs, K k iij
16z Pa u sa n ia s , Liv re IX. un des habitans du lieu. Ce Scédafus avoit deux filles, Moipie &c Hippo , toutes deux belles & déjà nubiles. Trois Lacédémoniens , Parathcmidas, Phrudarchidas , & Pathcnius furent allez ofez pour les violer j ces jeunes filles ne pouvant furvivre à un tel affront, s’étranglèrent elles-mêmes, & le pere n’ayant pu obtenir juftice à Sparte, revenu chez lui fe tua de défclpoir. Epaminondas rendit au pere & aux filles tous les honneurs que l’on peut rendre aux morts, & jura qu’il ne combattrait pas plus pour le falut des Thebains que pour venger cette malheureufe famille. Mais les Chefs de l’armée Béotienne n’étoient pas d’accord fur le parti qu’il y avoit à prendre , & ils penfoient meme fort différemment. Car Epaminondas, Malgidcs, & Xénocrate vouloient qu’on livrât bataille aux Lacédémoniens &tout au plutôt. Damoclidas , Damophile,& Simangele étoient d’un avis contraire } ils opiniatroient qu’il falloit pourvoir à la fureté des femmes & des enfans en les envoyant à Athènes, & faire tous les préparatifs néceflaires pour lôutenir un long fiége. Ainfi les fentimens de ces fix chefs fè trouvoient partagez. Mais le fêptiéme nommé Branchylidès qui gardoit les défilez du côté du mont Cythéron étant venu au camp , & ayant été de l’avis des premiers, tous les autres s’y rendirent, & il fut réfolu que l’on tenterait le hazard d’une bataille. Cependant Epaminondas le déficit de quelques Béotiens de fon armée &en particulier des Thefpiens. Ilcraignoitavec raifon que ces troupes mal-intentionnces ne le trahiflent durant le combat. Pour éviter cet inconvénient il fit proclamer qu’il ne retenoit perfonne par force, & que ceux qui aimeraient mieux s’en retourner chez eux pouvoient le faire en toute liberté. Auifi-tôt les Thefpiens prirent leur congé avec quelques autres Béotiens peu affectionnez aux Thebains. Lorfque les deux armées furent aux mains , les Lacédémoniens qui n’avoient pas pris la même précaution , fe virent abandonnez de plufieurs de leurs Alliez , qui déclarèrent la haine fecrette qu’ils avoient contre eux, les uns en quittant leurs rangs , & les autres en prenant la fuite dès que l’ennemi tournoie de leur côté. Mais ce qui rendoit la partie égale, c’eft que les Lacédémoniens avoient une grande expérience dans l’art militaire, jointe à la noble ambition de foutcnirla gloire de Sparte, & que les Thebains comprenôienc
VOYAGE DE LA B E’O T I E. 16} fore bien qu’il ne s'agiffoit de rien moins pour eux que du fà. lut de leur patrie, de leurs femmes & de leurs enfans. Enfin lorfque Cléombrotc eut été tue avec les principaux Officiers de Ion armée , les Lacédémoniens furent encore obligez de demeurer fur le champ de bataille , pareeque de toutes les choies la plus hontcule pour des Spartiates, c’eft de laitier le corps de leur roi à la merci de l’ennemi. Mais malgré leurs efforts les Thébains furent vainqueurs , & jamais Grecs ne remportèrent une fi belle victoire fur d’autres Grecs. Le lendemain les Lacédémoniens voulant enterrer leurs morts envoyèrent aux Thébains un héraut pour leur en demander la permiflion. Epaminondas qui Içavoit combien cette nation étoit habile à diffimulcr fes pertes, répondit que les Lacédémoniens enterreroient leurs morts , après que leurs Alliez auroient enterre les leurs. Cela s’etant exécuté ainfi , il arriva que parmi les Alliez de Sparte , les uns avoient perdu fort peu de monde ; & les autres n’avoient fait aucune perte, de forte que le plus grand nombre des morts fut manifeftement reconnu pour appartenir aux Lacédémoniens , qui en effet perdirent plus [ i ] de mille hommes à cette journée. LesThebains & leurs Alliez n’en perdirent pas plus de quarante fept. Après le combac Epaminondas ordonna que toutes les -------troupes du Peloponnefe s’en retournaffent en leur pays, à la Çha i ’. réferve des Lacédémoniens qu’il tint enfermez dans Leu&res. Mais ayant appris que les Spartiates accouroient en foule au fecours de leurs concitoyens, il laiilàaller ceux-ci fous certaines conditions qu’il leur impofàj & voulant bien rendre compte de fa conduite aux fiens il leur dit qu’il valoir mieux éloigner la guerre de leurs frontières , 8c la porter dans le centre de la Laconie. Cependant les Thefpiens qui craignoicnt également 8c la haine invétérée des Thébains Scieur fortune préfente, jugèrent à propos d’abandonner leur ville Sc de fe retirer à Cérefle. C’eft un très-fort château dans le territoire de Thefpies, où long-temps auparavant ils s’étoient defen-
[i] Plut dcmillehtmmtf.il y a une faute ici ou de lapart de l’auteur,ou de la part du copiftc. Car Diodorc de Sicile après Xénophon dit qu'au combat de Lcuârcs il périt plus de Laccdémoniens qu'il ne s'en fauva. Or le tc-
moignage de ces deux hiftoricnseft préférable à celui de Paufanias ; d’ailleurs on Içait que Sparte ne put jamais fe relever__ ___ de la perte qu’elle fit en cette journée,
i<>4 P a u s a n t a s , Liv re IX. dus contre une armcc de Theflaliens qui étoit venue envahir leur pays. Ces Thcflaliens après un long fiége défefpérant de les forcer envoyèrent confultér l’oracle de Delphes, dont la réponlê fut telle. Leuélres & Aléfium font des lieux que fai. me , les filles infortunées de Scédafus qui habitent cet agréable canton font auflî fous ma protection : quelque jour il fe donnera li un combat qui vous coûtera bien des larmes. Nul rien aura connoiffauce qu après que les Doriens auront perdu la fleur de leur jeunefie y & que le moment fatal fera venu. Nlors je ne répont plus du fort de Cérefle, mais jufques-là en vain l'attaquerat-on. Epaminondas après avoir pris Cérefle & en avoir chaflc les Thefpiens ne longea plus qu’à aller mettre ordre aux affaires du Peloponnele , & pareeque les Arcadiens fouhai. toient fa préfence il fe traniporta d’abord chez eux. A fon arrivée il accepta les offres que lui firent les Argiens d’embraflèr l’alliance des Thebains. Agéfipolis avoit difpcrfc les Mantinéens en plufieurs villages , Epaminondas les raflcmbU dans leur ancienne ville , & iléon lèil la aux Arcadiens d’abandonner un grand nombre de bicoques qui ne fe pouvoient défendre par elles-mêmes, pour fe réunir tous dans une même ville qu’il leur fit bâtir , & que l’on appelle encore aujourd’hui Mégalopolis ou la grande ville. Sur ces entrefaites fa préture vint à expirer ; c’étoit un crime capital chez les Thebains que de la prolonger au de-là du terme. Mais Epaminondas croyant devoir paflèr par-deflus la loi dans une conjoncture où il s’agifloit de l’intérêt de l’Etat continua d’exercer ion autorité. S’étant donc mis en marche avec les croupes il s’avança jufqu’aux portes de Sparte ; mais voyant qu’Age lilas le tenoit renfermé & qu’il évitoit le combat, il tourna toutes fes penfées au rétabliflèment de Meflène. Car c’eft Epaminondas que les Mefleniens d’aujourd’hui regardent comme leur reftaurateur, &il le fut en effet, ainfi que je l’ai luftifamment expliqué dans l’hiftoire de la Meflcnie. Pendant qu’il ctoit tout occupé de cette entréprilè , les troupes s’étant débandées firent des courtes dans la Laconie, & ravagèrent toute la campagne, ce qui obligea Epaminondasderaflcmblcr fon armée & delà reporter en Bcotie. 11 avoir déjà gagné le Léchée Bc il alloit paflèr les défilez qui font de ce côté-là, lorfqu’Iphicratc à la tète de quelque infanterie légère & d’autres troupes
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Vo y a g e d e l a B e ’o t i e . îdy troupes Athéniennes lui tomba fur les bras. Epaminondas le mit en fuite ,& l’ayant pourfuivi jufqu’aux portes d’Athènes il demeura là quelque temps pour le défier au combat. Mais Iphicrate s’étant toujours tenu fur la défenfive , Epaminondas reprit le chemin de Thebes. Il n’y fut pas plutôt arrivé qu'il le vit citer en Juftice pour avoir retenu le commandement de l’armée au dc-là du temps marqué par la loi ; cependant il évita la mort, aucun de fes Juges n’ayant ofé le condamner. Quelque temps après Alexandre tyran de Theflalie ayant —-------fous ombre d’amitié & comme Allié des Thebains attiré chez P lui Pclopidas , eut la hardiefle ëc. la mauvaife foi de le retenir prifonnier. Les Thebains pour venger cet affront mirent fur pied une armée dont ils donnèrent la conduite àClcomcne, & ils voulurent que le Préteur de Béotie fût fournis aux ordres de ce Général. Epaminondas n’étoit donc que fimplc volontaire en cette armée. Quand on fut arrivé au pas desThermopyles, voilà Alexandre qui fort tout-à-coup d’un lieu où il s’étoit embufquc , & qui fait mine de vouloir attaquer les Thebains. Alors toute l’armée fe croyant perdue défera le commandement à Epaminondas, & les Officiers Généraux furent les premiers ale prier de l’accepter. Alexandre voyant qu’Epaminondas fe mettoit à la tête des troupes n’ofa pas hazarder une bataille , & rabattant de fon audace il renvoya Pélopidas. Cependant les Thebains en l’abfènce d’Epaminondas avoient chafle les Orchoméniens de leurs demeures ; il en eut un extrême déplaifir quand il l’apprit, jugeant cette hoftilité très-contraire au bien de l’Etat, & il ne put s’empêcher de dire que s’il avoit été préfênt il n’auroit jamais fouffert que les Thebains fiflènt une fi grande faute. Comme fon fuccefleur n’étoit point encore nommé, il mena une lêconde fois fon armée dans le Peloponnefe , & tailla en pièces les Lacédémoniens au Lechée, quoiqu’ils eufïênt reçu un renfort d'Achéens de la ville de Pellene , &c un corps de troupes Athéniennes commandées par Chabrias. Lorfque les Thebains faifoient des prifonniers de guerre, c’étoit leur coutume de les renvoyer moyennant une rançon ; mais fi'parmi ces prifonniers il Ce trouvoit des déferteurs Béotiens , on ne leur faifoit point de quartier , ils étoient condamnez à mort. Epaminondas ayant pris Phccbie petite ville appartenante aux Tome. ZZ. L1
i.66 Pau sa ni as , Liv re IX. Sicyoniens & pleine de transfuges de la Béotie, il ne crut pa? devoir ufer de cette févérité ; dans le dénombrement qu’il fit de ces transfuges il affecta de ne les pas reconnoîtrc pour Béotiens, & lui-même à mefurc qu’ils pafloient en revue devant lui, il les diïoit de quelqu’autre pays. Enfin cet illuftre Thebain remporta éncorc une viéloireà Mantinée ; mais cette viétoire coûta cher à lès concitoyens, car ils l’achetèrent par la perte de leur Général qui fut tué de la main d’un Athénien. Dans ce combat de cavalerie qui eft repréfcntc à Athènes on voit Gryllus portant un coup mortel à Epaminondas. Gryllus ctoit fils de Xènophon , celui-là même qui accompagna Cyrus dans fon expédition contre Artaxerxès , & qui du fond de l’Alie ramena les Grecs jufqu’à la mer. Au bas de la ftatuë d’Epaminondas il y a une inferiptionen verselégia. ques, dont voici à peu près le fens -,
Dans fes chers citoyens Meflêne renailTànte', De Sparte au dcfefpoir la fierté gcnuiïante, Dans Mcgalopolis vingt bataillons armez , Tout prêts à fecourir les Thebains allarmez , De puilTâns Alliez Thebe à jamais pourvûc, Aux Grecs afliijettis la liberté rendue , Sont d’Epaminondas les exploits immortels , Qui pourroient lui valoir un culte & des autels. ---------- Un peu plus loin eft un temple d’Ammon. La ftatuë du 9” A P dieu eli un ouvrage de Calamis, conlacrc par Pindare. Ce poëte envoya aux Ammoniens en Lybie des hymnes faites en l’honneur d’Ammon, & démon temps on voyoit encore une de ces hymnes gravée fur une colonne de figure triangulaire, près d’un autel clevé à Jupiter Ammon par Ptolemce fils de Lagus. A quelques pas de-là on vous montre le lieu où Tirèfias oblêrvoit le vol des oifeaux & en tiroit fes augures. Le temple de la Fortune eft tout auprès. Les Thebains dilèntque c’eft Xcnophon l’Athénien qui a fait le vifage & les mains de la déefle , & que le refte eft de Calliftonicus un de leurs citoyens. La déefle tient Plutus entre fes bras fous la forme d’un enfant , & c’eft une idée allez ingenieufe de mettre le dieu des richefles entre les mains de la Fortune , comme fi elle ctoit fa nourrice ou fa mere. Ccphifodotc n’imagina pas
Vo y a g e de la Be ’ot ie . 167 moins heurcufemcnt , lorfque faifant une ftatuë de la Paix pour les Athéniens il la repréfenta tenant le petit Plutusdans Ion fein. Les Thebains ont aufli plufieurs ftatuës de Venus, & fi anciennes qu’ils prétendent que c’eft Harmonie qui les a confacrées , & qu’elles furent faites des éperons de ces navires qui avoient amené Cadmus , lcfquels éperons étoient de bois & non de fer. Quoiqu’il en foit, l’une de ces ftatuës eft Venus Uranie ou la Célefte , l’autre Venus la Vulgaire, &la troifiéme eft Venus furnommée Apoftrophia ; ce fut Harmonie elle-même qui leur impofa ces noms pour diftinguer les trois forces d’amours, l’un célefte, c’cft-à-dire , chafte & dégagé du commerce des fens, l’autre vulgaire qui s’attache au fexe 8c aux plaifirs du corps, le troifiéme defbrdonné qui porte les hommes à des unions inceftueufes & abominables. Il y avoic donc une Venus dite Apoftrophia ou Préfervatrice , pareeque c’étoit à elle que l’on adreflbit fes vœux pour être préfervé de ces defirs déréglez. Harmonie fans doute n’ignoroit pas que chez les Grecs 8c chez les Barbares l’amour avoit allumé dans le cœur des hommes les pallions les plus odieufes , comme celles qui depuis ont faic tant de bruit , 8c qui ont déshonoré [1] la mere d* Adonis , Terée roi de Thrace , & Phedre fille de Minos. On croit que le temple de Cerès Thefmophorc ou Légiflatrice étoit autrefois lamaifbn de Cadmus & de fes defeerfaans. On ne voir de la ftatuë de la décile que la partie fiipérieure & ce que nous appelions le bufte,le refteeft caché. On garde dans ce temple des boucliers d’airain, que l’on dit être ceux des principaux Officiers de l’armée Lacédémonienne qui furent tuez à Leuélres. Le théâtre eft du côté de la porte Prœtide, 8c près du théâtre il y a un temple de Bachus furnommé Lyfius , pareeque des Thraces ayant emmené quelques Thebains captifs, lorfqu’ils furent arrivez au pays des Haliartiens, le dieu fit tomber les chaînes des Thebains & endormit les Thraces, ce qui donna aux prisonniers le moyen de tuer leurs gardes & de regagner Thebes. Dans ce temple outre la ftatuë de Bachus on en voit, une que les Thebains difent être de Sémelé ; mais on n’ouvre le temple que certains jours de [ 1 J F.t qui ont deshonvré /a mere Ton propre pere. Voyez Ovide dans fes tTyldontr. Myrrha qui fût allez inlcnlce Mctaniorphofcs > Liv. 10. pour devenir amourcuic de Cinyras Llij
168 Pau sa ni as , LimilX. l’année. Près de-là on vous montrera les ruines de la maifon de Lycus , & le tombeau de Sémelé. Celui d’Alcmene ne fe trouve point, auflî prétendent-ils qu'elle fut changée en pierre après fa mort, ce qui ne s’accorde pas avec ce que l’on en dit à Mégarc ; mais il y a bien d’autres choies fur quoi les Grecs ne font pas d’accord entr’eux. Là le voit auflî la fépulturc des enfans d’Amphion. Les hommes font d’un côté & les femmes de l’autre. -------Dans le môme quartier vous avez encore le temple de Diane vvnP' Euclca; c’eft Scopas qui a fait la ftatuë de la déefle. On dit que les filles d’Antipcene , Androclée& Alcis ont leur fépulture dans ce temple, & voici ce que l’on raconte de ces deux illuftres perfonnes. Les Thebains fous la conduite d’Hercute étant à la veille de livrer bataille aux Orchoméniens, furent avertis par un oracle que le citoyen le plusdiftingué par là naiflânee qui voudroit le donner la mort, procureroit infailliblement la victoire à fon parti. Antipœne étoit fans contredit le plus qualifié de tous les concitoyens , mais il n’étoit pas d’humeur à mourir pour le falut de la patrie j ce qu’il ne voulut pas faire, les filles le firent ; s’étant donc immolées courageulêment, elles reçoivent aujourd’hui les honneurs qui leur font dûs. Devant le temple de Diane Eucléa il y a un lion de marbre, qu’lrjercule confacra, dit-on , après avoir vaincu les Orchoméniens Sc leur roi Erginus fils de Clymenus. Près de-là eft un Apollon furnommé [ i ] Boëdromius , &un Mercure Agoréüs, cette derniere ftatuë eft un préfentdePindare. Le bûcher des enfans d’Amphion eft éloigné de leur fépulture d’environ un demi ftade ; on voit encore des cendres dans ce bûcher. Auprès de la ftatuë d’Amphitryon vous voyez deux ftatuës de Minerve dite Zofteria , parcequ’Amphitryon s’arma en ce lieu, là pour aller combattre Chalcodon & les Eubœens ; car les anciens difoient ceindre des armes pour dire s'armer. Et quand Homère dit qu’Agamemnon parfa ceinture, ou par la manière [ i ] Un Apollon furnommé Bo'edrcmiui, du mot grec auxiluri:, auxiliaire. Les Athéniens avoient une fête appcllée Boedromia , 8c le mois Bordromion qui répondoit à notre mois d’Août. Cette appellation étoit fondée fur ce que Xuthus fecourut les Athé-
niens dans la guerre qu’ils avoient cotv tre les Eleuliniens ; pour conlcxver la mémoire de ce bienfait ils inllituérenc une fête qu’ils nommèrent Bocdromia. & Apollon Boëdromius cil dit dans le même feus.
VOTACÏBIU Be 'o TIÜ. 1(!) dont il étoit ceint rcflèmbloit au dieu Mars, il veut dire par fon armure. Amphion & Zéthus ont un tombeau en commun ; c’eft un petit tertre qui n’a rien de remarquable. Tous les ans lorfque le foleil eft dans le ligne du taureau, les habitans de Tithorée dans la Phocide font fort foigneux de venir dérober de la terre de ce tombeau, pour la répandre fur le fépulcrc d’Antiope , s’imaginant rendre par là leurs terres beaucoup plus fertiles , & nuire en même temps à celles des Thebains. C’cftpourquoi lesThebains durant ce temps-là ont grand foin de défendre leur tombeau. Ces peuples fe font mis cette chimère dans l’eforit fur un certain oracle rapporté par Bacis , dont voici le îens ; lorfque Tithorée invoquant Amphion & zéthus fera des libations en leur honneur, & que le foieil fera dans le fi?>ne d* taureau, alors la villefera menacée d'une grande ftérilité. Malheur à vos moifjons fi vous fouffrex^ que l'on emporte de la terre du tombeau de ces deux frères , pour la mettre fur la fépulture de Phocus. Par la fépulture de Phocus Bacis a entendu celle d’Antiope pour la raifon que je vais dire. Dircé [ i ] femme de Lycus honoroit fingulierement Bachus. Les fils d’Antiope ayant fait mourir Dircé [2] avec la cruauté que tout le monde fçait, le dieu s’en vengea fur Antiopc 5 car les peines que l’on inflige aux coupables, quand elles font exceflïves, irritent les dieux. On dit donc qu’Antiope perdit l’cfpric, & que hors d’elle-même elle courut toute la Grece. Phocus fils d’Ornytion 8c petit-fils de Sifyphe l’ayant rencontrée par hazard la guérit & l’époufa enfuite. De-là vient qu’ils eurent une commune fépulture. Quant à ces pierres que l’on voit au bas du tombeau a’Amphion, 8c qui ne font ni polies, ni taillées, on dit que ce font des pierres qu’il attiroit par la douceur de fon chant, comme Orphée par les charmes de fà lyre fo faifoit fuivre des bêtes fauvages. En forçant de Thcbcs par la porte Prœtide on va droit à ~— Chalcis. Sur le chemin on trouve le tombeau de Mélanippus xviU. un des plus grands Capitaines que les Thebains ayent jamais [ 1 ] Dircéfemme de Lient > dre. La vcrlîon latine d’Anuféc broiiille tout cet endroit, c’eft à l'interprétation de Kuhnius qu’il s'en faut tenir. [2] Avec la cruauté </«c tout le monde fçait. Amphion 8e Zethus fils d’Anliopc attachèrent Dircé àlaqucucd'mi
taureau indompté & la firent ainfi mourir dans les tournions. Antiopc leur mere y fut tout au moins contentante. Voilà pourquoi Bachusvengea la mort de Dircé qui l’avoit toujours honoré particulièrement. L 1 iij
x-jo Pa u sa n ia s , Liv re IX. eu. Lorfque les Argiens aflîcgcoient Thebes, il tua de fa main Tydée,& Méciftcc un des frères d’Adraftej mais il fut tué lui-mêmcpar Amphiaraüs. Près de ce tombeau vous voyez trois grofles pierres -, ceux qui croyent connoître les antiquitez du pays difent que c’eft le lieu de la fcpulturc dcTydce qui fut inhume là par Mcon , & ils fe fondent fur un vers de 4'Iliade d’Homérequi dit que ce guerrier
Trouva fa fcpulturc aux campagnes Thebaines. Les tombeaux des fils d’Œdipe font fur la meme ligne. Je n’ai pas aflifté aux facrifices qui s’y font ; mais des gens dignes de foi m’ont dit deux choies, l’une que les Thébains làcrifient à plufieurs autres héros , mais particulièrement à ceuxci -, l’autre que dans le temps qu’ils font rôtir les victimes immolées à ces frères irréconciliables , la flamme & la fumée fe féparent vifiblement en deux. Si quelque choie peut rendre ce fait croyable, c’eft ce que j’ai vû moi-même ailleurs. Dans cette partie de la Myfie qui eft au-delTusdu Caïque , il y aune petite ville nommée Pionie du nom de Pionis fon fondateur, qui étoit , dit-on , un des defeendans d’Hercule. Lorfque les habitans vont làcrifier fur le tombeau de ce Pionis, il en fort [ i ] une fumée allez épaiflè , & je l’ai vù de mes propres yeux. Les Thébains vous montreront auflî le tombeau de Tiréfias qui eft à quinze ftades ou environ de la fcpulturc des fils d’Œdipe. Cependant comme ils conviennent eux-mêmes que Tircfias mourut à Haliartie, ils ne regardent ce tombeau que comme un Cénotaphe. Enfin ils le vantent d’avoir auffi le tombeau d’He&or fils de Priam, & ils le montrent près de cette fontaine que l’on nomme la fontaine d’Œdipe. Car ils dilênt que les cendres de ce fameux Troyen furent apportées à Thebes en confcqucnce d’un certain oracle conçu en ces termes , Peuples qui habitez, la célèbre ville de Cadmus, voulez^-vous jouir d'un bonheur durable ? a4llez^recueillir les cendres d'Heètor le généreux fils de Priam , apportez^les d'aïfie cbe\ vous ; & qu'à l'avenir elles [oient honorées comme elles doivent l'étrei c’eft la volonté de Jupiter. La fontaine porte le nom d'Œ[ iJ II en fort unefumée offez. époiffe. occafion Pau/ânias pcche par fon mauCe fait eft tout naturel, & ne rend vais raisonnement, & par un excès de point croyable l’autre ; ainfi dans cette crédulité.
*71 dipe, pareeque cc fut dans fes eaux qu'il fe purifia du meurtre de fon pere. Près de cette fontaine on voit le tombeau d’Afphodicus ; les Thebains difènt que cet Afphodicus tua Parthenopéc fils de Talaüs dans le combat qui fut donne fous les murs de Thebes contre les Argiens. Mais les vers de la Thébaïde où il cil parlé de la mort de Parthenopec, en donnent tout l’honneur à Pcriclymcne. Sur cette route .on trouve le village de Tcumeflè où l'on dit que Jupiter tint Europe cachée. On fait auflî un conte d’un renard de Tcumeflè qui fèrvoit d’inftrument à la vengeance de Bachus irrité contre les Thebains. Ce renard, diton , alloit être pris [i] par un chien que Dianeavoit donné à Procrys fille d’Ercclhce, lorfque le chien fie le renard furent [i] changez en pierres. A Tcumeflè on voit un temple de Minerve Telchinia , où il n’y a aucune ftatuc. On peur croire que le furnom de Telchinia vient de ces Telchiniens qui habitèrent autrefois l’île de Chypre, & dont pluficurs paflerent dans la Béotie où apparemment ils bâtirent ce temple à Minerve. A fept ftades de Tcumeflè en tirant fur la gauche on trouve les ruines de Glifas ; & fur la droite on voit une petite éminence couverte d’Arbres fauvages & d’arbres fruitiers. On tient que c’eft la fépulture de ces Argiens qui fuivirent Egialée fils d’Adrafte dans fon expédition contre Thebes 5 car plufieurs des Chefs y périrent & en-
fon tombeau à Pages. Sur le chemin de Thebes à Glifas vous verrez une enceinte fermée par une baluftrade de pierres; les Thebains nomment ce lieu la tète du fripent, pareequ’un gros ferpent avoit autrefois là fon repaire , & que Tiréfias dans le temps que ce reptile levoit la tete , la lui coupa avec fon fabre. Au-dcflus de Glifas s’élève une montagne nommée It haut lieu ; pareeque Jupiter le Très-Haut y a un temple & une ftatuc. De-là tombe un torrent qu’ils appellent le [ 1 ] Parmi tbien, &(■ Cc rentré & [1] Furent cbnnfet. en fient'. Ovide cc chien de Procrys font fort célèbres dit en parlant de ces deux animaux » dans la fable. Ovide, Antonius Libéra. lis ffc Suidas en parlent, mais différemment. Vous trouverez l’explication *&•••• ‘fw b>e. illnJ Utrnm fUMrer. de cette fabledans Palcpliatc.
171 Pa u sa n ia s , Liv re IX. Thermodon. Si vous revenez, gagner le chemin de Chalets vers Teumefle ,vous verrez le tombeau de Chalcodon tue par Amphitryon dans le combat qui fe donna entre les Thebains & les Eubccens. On voit enfuite les ruines d’Harma & de Mycalefe. La première de ces villes eft ainfi nommée parccque félon les Tanagrcens ce fut-là qu’Amphiaraüs fut englouti avec fon char , ëc non dans l’endroit que dilent les Thebains. Pour Mycalefe , on convient qu’elle a pris Ion nom , de ce que la vache qui fervoit de guide à Cadmus & à fes troupes le mit à beugler dans le lieu où la ville a été bâtie. Ses malheurs font décrits dans mes mémoires fur l’Attique. Du côte de la mer il y a dans cette ville un temple de Cerès Mycalefia. Les gens du pays difent que toutes les nuits Hercule ferme & rouvre ce temple -, mais felon eux , c’eft Hercule le Da&yle Idéen. Voici un autre miracle qu’ils racontent. On apporte aux pieds de la déelfe de toutes les fortes de fruits qui fe cueillent en Automne , & ces fruits fe confervent toute l’année auflî frais que s’ils venoient d’être cueillis. En tirant vers l’Euripe du côté qu’il feparc l’Eubœe de la Béotie , à la droite du temple de Cerès Mycaléfia fi vous avancez un peu vous entrerez dans l'Aulide, ainfi appellée , à ce que l’on prétend, du nom d’une fille d’Ogygus. On y voit un temple de Diane & deux ftatucs de marbre blanc , dont l’une repréfente la deefle un flambeau à la main , l’autre avec un arc & des flèches. On dit que les Grecs felon l’oracle de Calchas étant fur le point de facrifier Iphigenie à l’autel de Diane,la dceife fubftitua elle-même une biche en fa place. Les gens du lieu confervent encore dans le temple une Fartie du tronc de ce platane dont Homère fait mention dans Iliade. Une de leurs traditions eft auflî que les Grecs furent arrêtez long-temps en Aulideparles vents contraires ,& que tout-à-coup les vents étant devenus favorables, chacun fàcrifia aufli-tot en aâion de grâces la première vi&ime qu’il put rencontrer , foit mâle , foit femelle 5 que de là eft venue la coutume qui s’obferve encore dans le pays , d’immoler à Diane toute forte de victimes fans didindion de fexe. On vous montrera la fontaine fur le bord de laquelle étoit le platane d’Homère, & l’on vous fera remarquer fur une petite éminence un fenil de cuivre qui ctoit devant la tente d’Agamemnon. Autour du temple il y a des Palmiers dont le fruit
n’cft
Vo y a g e de la B e ’o t i ï. 173 n’cft pas fort bon , non plus que de ceux de la Palcftine 5 mais encore cft-il meilleur que les dattes qui viennent en Ionie. L’Aulide n’a qu’un très-petit nombre d’habitans qui pour la plupart travaillent en poterie. Les terres font cultivées par les habitans des villes voifines, Tanagre, Mycalcfè& Harma. Sur les confins des Tanagrëens du côte de la mer eft la c p ville de Dëlium , ou pour toute curiofité vous voyez une fiaxx. tue de Diane Sc une de Latone. Quant aux Tanagrëens, ils rapportent leur origine à Pœmander fils de Chëréfilas, petitfils d’Iafius Sc arriéré petit-fils d’Eleuther , qui fi on les en croit, ëtoit iflii d’Apollon & d’Ethufc fille de Neptune. Pœmander ëpoula Tanagra qu’ils difent fille d’Eole, contrcl’opinion de Corinne qui dans fes vers l’a fait fille de l’Afope. Ils ajoutent que Tanagra eut une vie fi longue, que fes voifins ne la nommoient plus autrement que Gréa, c’eft-à-dirc,la vieille, nom qui paflà à la ville, Sc qui lui eft demeuré fi long-temps, qu’Homëre ne lui en donne point d’autre dans Ion dénombrement. Mais dans la fuite elle reprit Ion premier nom. A Tanagre on voit le tombeau d’Orion, & le mont Cerycius où l’on dit que Mercure a pris naiflànce. Le Polofon eft encore un lieu remarquable 5 c’eft-là, dit-on , qu’Atlas avoit coutume de fe retirer pour obfêrver le ciel & pour s’enfoncer dans l’étude de la nature ; ce qui a donné occafion à Homère d’en parler [ 1 ] d’une maniéré fi magnifique. Dans le temple de Bachus on voit une très-belle ftatuë du dieu 5 elle eft de marbre de Pâros, & de la façon de Calamis. Mais il y a un Triton qui eft encore plus admirable & les Tanagrëens donnent à cette ftatuë une origine qui mérite d’être rapportée. Ils difent que les femmes les plus confidérables de Tanagre étoient initiées aux myftercs de Bachus } qu’un jour étant defeenduës fur le rivage de la mer pour fe purifier, comme elles étoient dans l’eau, un Triton fe jetta fur elles} que dans ce prefiant danger elles adrefTérent leurs [ >1 D’en parler d"une manière jt magnifique. C’eft dans le premier Livre de l’Odyflïe, où Minerve parlant.^ Jupiter dit qu’Ulyflc ctoit retenu dans Hic de Calyplb fille du fage Atlas, lequel , dit Minerve , connaît tous lei abjfmes de la mer, & fur des colonnes Torne IJ.
d'une hauteur prodigieufe foutient la majfe de la terre c la vafie machine des cieux. Or ces exprcflîons poétiques félon Paufanias , lignifient feulement qu'Atlas croit un philofophe, un Aftronomc qui ctudioit la nature, & obfcrvoit le cours desaftres. Mm
174 P au s a n ia s , Liv re IX. vœux à Bachus, qui aufli-tôt vint à leur fecours , combat-' tit le Triton & le tua. Cependant d’autres racontent le fait d’une aucre maniéré , qui le rend à la vérité moins merveilleux , mais plus probable. Selon eux un Triton caché fous l’eau fejettoit fur les beftiaux qui venoient boire ou paître en ce lieu ; il attaquoit même les pêcheurs dans leurs barques. Les Tanagréens s’aviférent de mettre une cruche de vin fur le bord de la mer 5 le Triton attiré par l’odeur ne manqua pas de venir boire ce vin, dont les fumées lui portant à la tête l’endormirent , & en dormant il le laifla tomber du haut d’une falailè. Un Tanagréen qui fe trouva lâpar hazard l’ayant vû lui coupa la tête avec fa hache ; de-là vient qu’il eft repréfênté fans tête, & pareeque l’yvreflè avoit été caulê de fâ mort, on imagina que c’étoit Bachus qui l’avoit tué. _____ Parmi les curiofitcz de la ville de Rome j’ai vù aufli un Cha p . Triton, mais plus petit que celui qui eft à Tanagre. Voici XXI> maintenant comment les Tritons font faits quant a la figure. Ils ont uneefpecede chevelure d’un verd d’ache de marais, & tous leurs cheveux fè tiennent , de maniéré qu’on ne peut les féparer. Le refte du corps eft couvert d’uneécaille aufli fine & aufli forte que le chagrin. Ils ont des nageoires au-deflous des ouyës , & des narines d’homme , l’ouverture de la bouche fort large ,avec des dents extrêmement fortes & ferrées. Leurs yeux autant que je l’ai pu remarquer , font verdâtres. Ils ont aufli des mains , des doigts, & des ongles qui reflèmblent à l’écaille fupérieure d’une huître 5 enfin vous leur voyez fous l’eftomac & fous le ventre des partes comme aux Dauphins. J’ai vil plufieurs autres animaux extraordinaires, comme des taureaux d’Ethiopie , autrement appeliez Rhinocérots , pareeque fur chacune des narines ils ont une corne, & uneautreplus petiteau defliis ,fans enavoir àla tête; des taureaux de Péonie , qui ont de grands poils fur le corps, particulièrement fous la gorge & fur l’eftomac ; des chameaux des Indes qui font de la même couleur que les Léopards ; enfin un animal qui naît dans le pays des Celtes & que l’on nomme [ i ] Alcé ; c’eft une efpece qui femble tenir du cerfSc du chameau. Cette bête eft la feule qui fçache fe dérober à la connoiflânce & aux pourfuites des Chaflèurs. Elle fent un [i] Et T-1* Etn nomme Allé. Il en a déjà été parlé, voyez la table.
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VOTACl DE LA Bt’OTIl. 175 homme de loin & fe cache aufli-tôt dans fôn fort , qui eft fi profond & fi épais que l’on ne fçauroit y pénétrer. Auflî ne la prend-on jamais que par hazard , & en chaflànt d’autres bêtes. On invertit tout un canton , foit plaine ,foit montagne } & on l’entoure de filets 5 chaque chaflèur garde cxaâement fôn porte 5 tous enfuite fe rapprochent peu à peu , enforte que le cercle qui eft d’abord fort grand devient toujours plus petit, jufqu’à ce que toutes les bêtes enfermées dans cette enceinte fe trouvent prifës. Parmi ces bêtes celle dont je parle fe rencontre quelquefois, il n’y a que cette feule maniéré de la pouvoir prendre. Ctéfias [1] dans fon hiftoire des Indes parle d’une bête [ 2 ] appellec par les Indiensla Mantichore,& par les Grecs l’Andropophage 5 je crois pour moi que ce n’eft autre chofê qu’un tigre. Suivant Ctéfias cet animal a trois rangs de dents à chaque mâchoire j l’extrémité de fa queue eft heriflee de pointes, avec lefquelles il fè défend contre ceux qui l’approchent, & qu’il darde même au loin contre ceux qui le pourfuivent. Mais la peur que les Indiens ont de cet animal pourroit bien avoir quelque part à la peinture qu’ils en font} car ils fè trompent jufques dans la couleur qu’ils lui attribuent 5 ilslecroyent rouge, pareequ’au foleil il leur paraît tel, ou parcequel’extreme agilité de cet animal qui pourtant ne court jamais, & le danger de l’approcher ne leur permettent pas dedifeerner fa véritable couleur. Si quelqu’un fè donnoit la peine d'aller aux Indes , ou en Libye, ou en Arabie, pour y chercher toutes les cfpeces d’animaux qui font en Grèce, je fuis perfuadé qu’il ne les y trouveroit pas toutes, & que parmi celles qu’il y trouveroit, plufieurs lui paraîtraient d’une forme differente} car ce n’eft pas feulement l’homme qui tire de la diverfitc de l’air, ou du climat, ou de la terre des qualitez differentes $ la même choie arrive aux autres animaux. En effet nous fça[1] Ctéjîn, &c. de Cnide ville de PAfie Mineure vivoitdutempsde Cyrus fc d'Anaxencs dont il étoit médecin. Il avoir écrit l'hiftoitc des Pcrfcs & des Indiens, & nous en avons encore quelques fragmens. Henry Etienne a pris la défenfc de cet hiftoricn contre Plutarque qui le traite de menteur. Voyez la diflêttation d'Henry Etienne
qui eft i la fin de l'hiftoirc d'Hcrodote. [2] appelle, pn In Miem U MtntKbtrt. C’eft ainfi qu’il faut lire , car Ariftotc&Pline lSppcllcntdc ce nom. Les Grecs lui doonoient le nomd’Andropophage pareequ'elie dévorait les hommes.
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i^G Pau sa ni as , Liv re IX. vons qu’en Libye les afpics, quantâ la couleur, font toutfemblables aux afpics d’Egypte, &quc ceux d’Ethiopie font noirs comme les hommes qui naiflènt en cette contrée. C’eftpourquoi quand on entend parler de quelque merveilleufe produ&ion de la nature, on ne doit ni croire légèrement, ni auflî fè montrer incrédule. Je n’ai jamais vil de ferpens aiiez ; cependant je ne puis douter qu’il ne s’en trouve , depuis que je lij-ai qu’un Phrygien apporta en Ionie un feorpion qui avoit des aîles comme une fauterelle. -------Près du temple de Bachus à Tanagre il y a trois autres XX1JP temples > l’un confacré â Thémis, l’aucre à Venus , le troifiéme à Apollon ; dans ce dernier Diane & Latone ont auflî leurs ftatuës. Mercure a deux temples dans cette ville , l’un fous le nom de Criophorus ou Porte-bélier , l’autre fous celui de Promachus, c’eft-à-dire, ledéfenfeur. Le premier furnom vient de ce que les Tanagréens étant affligez de la pelle, Mercure détourna d’eux ce fléau en portant un bélier furfes épaules autour des murs de la ville ; c’eft la raifon pourquoi Calamis qui a fait fa ftatuë, l’a repréfenté de la forte. Et en mémoire de ce bienfait tous les ans le jour de la fête du dieu ils choififlênt le plus beau garçon d’entr’eux pour faire la même cérémonie. Le fécond furnom eft fondé fur une autre marque de prote&ion que ce dieu leur a donnée ; car ils racontent que les Erétriens s’étant embarquez à Eubœe pour venir aflîcger Tanagre, Mercure à la tête des jeunes gens de la ville, lui-même fous la forme d’un jeûne homme & armé d’une étrille attaqua brufquement les ennemis, fur-tout les Eubœens, &les mit en fuite. Dans le temple de Mercure Promachus on confèrve encore les reftes d’un arbre, fous lequel on prétend que ce dieu fut nourri. Non loin du temple eft le théâtre & près du théâtre un portique. Les Tanagréens m’ont paru plus religieux que tous les autres peuples de la Grece, en ce qu’ils ont bâti leurs temples dans un lieu fcparé du commerce des hommes, où il n’y a point de maifbns, &où l’on ne va que pour adorer les dieux. Ils ont choifi l’endroit le plus apparent de la ville pour y placer le tombeau [ i ] de Corinne , la
fi] 7)r Corinne. Cette Corinne fut rinne aux femmes qui fe font diftinfi célèbre par (ôncfprit 8c par là beauté guées par ces deux avantages ; témoin que depuis on a donné le nomdeCo- la Corinne d’Ovide.
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feule femme de Tanagrequiaitfait des odes & des cantiques. Ils ont auflî mis fôn portrait dans le lieu d’exercice 5 elle eft rcprclèntce la tête ceinte d’un ruban pour marque du prix de poefie qu’elle remporta à Thebes fur Pindarc. Je crois que le prix ne lui futajugé qu’à caufc du dialcâc dont elle s’etoit fervic ; car les vers n'ctoicnt pas en langage Dorien comme ceux de Pindare , mais en un langage que les Eoliens pouvoient entendre plus aifement } & d’ailleurs c’ctoit la plus belle femme de fon temps, à en juger par fon portrait. J’ai vû à Tanagre des coqs de deux efpeces, les uns qui aiment à fê battre comme les coqs ordinaires, & les autres que l’on nomme des merles. Ces derniers font de la grofleur deces oifeaux [i] de Lydie, ils ont la chair noire comme le corbeau , la crête & les barbes de couleur d’anémone, l’extrémité du bec & de la queue marquetée de blanc. Voilà à peu près comme ils font faits. Dans cette partie de la Béotie qui eft à la gauche de l’Euripe il y a le mont Meflàpius, & au bas Anthédon ville maritime qui a pris fon nom ou de la nymphe Anthédon , ou d’un certain Anthès qui exerçoit fon empire fur toute cette côte, & que l’on croit avoir etc fils de Neptune & d’Alcyone fille d’Atlas. On voit au milieu de la ville un temple des Cabires, & près de-là un bois facré de Cerès avec un temple de Proferpine , où la déefle eft en marbre blanc. Bachus a auflî fon temple & fa ftatuc devant la porte de la ville du côte de la terre ferme. Là vous verrez le tombeau des enfans d’Aloéüs, & d’Iphimedce} ils furent tuez par Apollon à Naxe au-deflus de Pâros, comme Homère & Pindare le racontent } mais leur fépulture eft à Anthédon. Du côté de la mer vous remarquerez un endroit que l’on nomme le faut de Glaucus. On dit que ce Glaucus étoit un pécheur , & qu'ayant mangé d’une certaine herbe il fut changé en un dieu marin. Plufieurs fè perfuadent qu’il prédit encore l’avenir , & tous les ans on voit des étrangers qui paflènt la mer pour le venir confulter ; particularité que Pindare & Efchyle avoient apparemment apprife des Anthédoniens 5 car l’un en touche [1] De la groffeur de (et oifeaux de appelloit afttagen foniui, unegehne:Lydie. On ne fcait pas trop cc que te de ben ; car l'Ionie n’étoit pas bien l'auteur veut dire par tet oifeaux de éloignée de la Lydie. i.]die\ d entend peut-être cc que l'on
*7$ Pau sa ni as , Liv re IX. quelque chofe dans une de fes odes , & l’autre l'a fait fervir de fondement à une de fes pièces. Cha t . A Thebes près de la porte Proctide vous verrez un lieu XJ®. d’exercice qui porte le nom d’Iolas, & enfuite un ftade qui comme à Olympie & à Epidaure eft une efpece de longue terrallè. La on vous fera aufli remarquer le monument héroïque d’Iolas. Les Thebains même conviennent qu'Iolas périt en Sardaigne avec les Athéniens & les Thefpiens qui s'etoient embarquez fous fes ordres. Quand vous avez monte la terrallè qui fert de ftade, vous trouvez à votre droite une lice pour les courfes de chevaux , au milieu de laquelle eft le tombeau de Pindare. On raconte de ce poète qu’etant encore dans la première jeunelfe , un jour d’étc qu’il alloit à Thef. pies , il fe trouva fi fatigué de la chaleur , qu’il fe coucha à terre près du grand chemin & s'endormit. On ajoute que durant Ion fommeil des abeilles vinrent fe repofer fur fes levres & y laillèrenc un rayon de miel j ce qui fut comme un augure de ce que l’on devoir un jour attendre de lui. Son nom devint bien-rôt célébré dans toute la Grece -, mais ce qui mit le comble à là gloire, ce fut cette fameulè déclaration de la Pythie, qui enjoignoit aux habitans de Delphes de donner à Pindare la moitié de toutes les prémices que l’on offriroir à Apollon. On dit que fur la fin de fes jours le pocte eut une vifion en fonge. Proferpine s’apparut à lui, fe plaignant d’être la feule divinité qu’il n’eùt pas cclebree dans fes vers $ mais, ajouta-t-elle, j’aurai mon tour -, quand je vous tiendrai, il faudra bien que vous fàffiez aufli un cantique en mon honneur. Pindare ne vécut pas dix jours après ce fonge. Il y avoir à Thebes une femme venerable , parente du pocte , & qui chantoit fort bien fes odes. Une nuit qu’elle dormoit, elle vit en fonge Pindare qui lui chanta un cantique qu’il avoir fait pour Proferpine ; cette femme i lônreveii fe cappella le cantique &c le mit par écrit. Le pocte y donnoir plufieurs furnoms à Pluton , mais entr’autres celui ( r ] it Chry (huis , qui fans doute doit s’entendre de l’enlevemenr de Proferpine. De-là on va à Acrephnie par des plaines qui régnent une [ :1 Crin ie Cbrtfrwts, de V"'-' » enlever rrolcrpinc , ravoir attachée «araw , àt fn, & de > b^bnt > derrière lue éc: inrrvti, paterque Plutou pour
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bonne partie du chemin. C’eft une petite ville bâtie fur le mont Ptoüs ; on dit qu’elle croit autrefois durcflôrt deThebcs j ce qui eft de fur , c’eft que plufieurs Thebains s’y retirèrent lorfque Thebes fut détruite par Alexandre; car ceux qui ne le fentirent pas allez, de force pour fuivre les autres julqu’en Attique , prirent le parti de s’établir là. Il y a dans cette ville un temple 6C une ftatuë de Bachus qui méritent d’être vils. Quinze ftades au dc-là vous trouvez le temple d’Apollon furnomme Ptoüs, parccque Ptoüs fils d’Athamas 6c de Thémifte donna Ion nom 6c au temple 6c à la montagne , comme Alius le dit dans fes poches. Avant l’expédition d’Alexandre contre les Thebains 6c la ruine de Thebes, le dieu rendoie en ce temple des oracles qui ne trompoient jamais. On dit qu’un Européen nomme Mys étant venu de la part de Mardonius pour confultcr Apollon, il lui propola fes queftions [ i ] dans la langue de fon pays , & que le dieu répondit en langue barbare. Quand vous aurez pafle le mont Ptoüs vous verrez fur le bord de la mer Larymna ville de Béotie. On croit que cette ville a pris fon nom de Larymna fille de Cynus, dont je donnerai la généalogie , lorfque je parlerai des Locricns. Cette ville étoit anciennement de la dépendance d’Opunte ; mais les Thebains étant parvenus à un haut dégré de gloire & de puiflance , elle le fournit d’elle même aux Béotiens. On y voit un temple de Bachus, où le dieu eft repréfentc debout. Près de la ville eft un lac qui a cela de particulier que fes rives même font d’une profondeur extraordinaire ; 6c au-defliis ce fonc des montagnes couvertes de bois, où l’on trouve quantité de fangliers. Au fortir d’Acrephnic vous trouvez un chemin qui vous-------tnene droit au lac Cephiilîs , autrement dit Copaïs ,8c vous ^^y’ paflez par une plaine que l’on nomme la plaine d’Athamas, parcequ’Athamas y avoit autrefois fon habitation. Le lac Cephiflis eft ainfi appelle à caufc du fleuve Ccphiflus qui s’y décharge ; ce fleuve vient de Lilée ville de la Phocide ; en le defeendant vous allez jufqu’à Copcs petite ville fituce fur le bord du lac , 6c qu’Homére n’a pas oubliée dans fon dé[ i ] Déni U Innove de fon fnyt. Hérodote dans fon Uranie ou Livre huitième raconte cette avanturc fort au long , & dit que le dieu répondit
à Mys 6< i ceux qui l'accompagnoicnt en langue barbare , apparemment en Catien, 6c qu’ilsl’cntcnditcntcommc s'il leur avoit parlé en leur langue.
a8o Pau sa ni as , Liv re IX. nombrement. Cerès-, Bachus, & Sérapis y ont chacun* un temple. Les Béotiens afl’urent qu’il y avoir autrefois deux autres villes bâties fur ce lac , Athènes & Eleufis, & que le lac grofli par la fonte des neiges étant venu à fe déborder , ces villes furent fubmergées. Ce lac n’eft pas plus poiflbnncux qu’un autre, mais on y trouve des anguilles d’une groflèur prodigieufe d’un goût excellent. Halmons eft à douze ftades île Copes fur la gauche , Sc Hyctte eft à fêpt ftades d’Halmons 5 ce font deux villages tels qu’ils ont toujours été. Mais je les crois du territoire des Orchoméniens auflî-bicn que la plaine d’Athamas. C’eftpourquoi, dans l’article où je me réferve à parler de ces peuples , je raconterai ce que j’ai oüi dire d’un Argien nommé Hyettus,&d’un fils de Sifyphe qui avoit nom Halmon. Du refte le village d’Halmons ne mérite pas de nous arrêter plus long-temps ; mais à Hyette il y a un temple d’Hercule où les malades vont chercher leur gucrilon. La ftatuë du dieu n’eft nullement travaillée , c’eft une groflè pierre toute brute comme au vieux temps. D'Hyette à Cyrtons on compte vingt ftades; c’eft une petite ville qui fe nommoit autrefois Cyrtone 5 elle eft bâtie fur une montagne fort haute, on y voit un temple d’Apollon & un bois facré $ Apollon & Diane y font reprefentez aebout. Une fource d’eau froide qui fort d’une roche forme une fontaine, près de laquelle eft une chapelle confacrée aux nymphes, & un petit bois , ou pour mieux dire,un verger plante d’arbres fruitiers. Pafle Cyrtons vous achevez de monter la montagne ,& vous trouvez une autre petite ville nommée [ i ] Corfées. Au bas & à demi ftade c’eft un bois facré, au milieu duquel on voit une petite ftatuë de Mercure expofée à l’air. Quand vous êtes dans la plaine vous voyez le fleuve Platanius qui bien-tôt après va fe jetter dans la mer. A la droite du fleuve vous avez pour frontière de la Béotie la petite ville d’Hales près d'un bras de mer qui fépare le Locride de l’Eubœe. ;„A p Je reviens encore à Thebes. Près de la porte Néïtide on XXV. vous fera remarquer le tombeau de Menacée fils de Créon, qui fe tua lui-même en confcqucnce d’un certain oracle de Delphes, lorfque Polynice à la tête d’une armée d’Argiens [i] H.dmon;, &(. C’eft ainfi qu'il [ 1 ] Ctfftts > on lit ainfi dans Défaut lue avec Ortclius & Paulmicr. nwfthcnc, & dans Diodotc de Sicile. vint
Vo y a g e de la Be ’ot ie . a8r vint afliégcr Thebes. Vous verrez fur fon tombeau un grenadier dont le fruit fe fend quand il cil mûr , & femble jctter du fang -, cet arbre eft venu de lui-même & s’eft toujours confervé par des remettons qu’il pouflè de temps en temps. Si l’on en croit les Thebains, c’eft aufli chez eux que l’on a vil le premier cep de vigne , mais ils ne fçauroient le prouver par aucun monument. A quelques pas de la fcpulturede Menacée , on vous montre l'endroit où les malheureux fils d’Œdipe fe battirent l’un contre l’autre & s’cntrctucrenc. Pour monument de ce funefte combat on a élevé une colonne , & l’on y a attaché un bouclier de marbre. Vous verrez aufli un endroit où l’on dit que Junon, trompée par Jupiter,donna ellemême a tetter au petit Hercule. Tout ce quartier eft nommé le trajet d’Antigone, pareequ’Antigone n’ayant pas eu la force de porter le corps de fon frere Polynice, elle prit le parti de le traîner jufqu’au bûcher où l’on brûloir le corps d’Etéocle. Au de-là [i] du fleuve Dircé , ainfi appcllé du nom de cette Dircé femme de Lycus , qui ayant maltraité Anriope fut immolée à la vengeance de fês deux fils , on voir les ruines delà maifon de Pindare, & une chapelle bâtie par ce poète en l’honneur de Cybele. La ftatuë de la déefle eft un ouvrage de deux Thebains , Ariftomede & Socrate. On- n’ouvre cette chapelle qu’un fèul jour dans l’année ; m’étant trouvé à Thebes ce jour-là j’eus la liberté d’y entrer & de voir cette ftatuë ; elle eft de marbre du mont Pentelique , & le piédeftal aufli. En forçant de Thebes par la porte Néïtide on trouve un temple de Thémis où il y a une ftatuë de marbre blanc. Les Parques & Jupiter Agoréüs ont aufli leurs temples de ce côté-là. Le dieu eft en marbre , mais les Parques n’ont point de ftatuës. Un peu plus loin vous voyez en pleine campagne une ftatuë d’Hercule fiirnommé Rhinocoluftès , pareequ’il fit couper le nez aux hérauts des Orchoméniens qui venoienc demander le tribut aux Thebains. Vingt-cinq ftades au de-là on vous fera remarquer le bois facré de Cercs*Cabiria & de Proferpine, où nul ne peut entrer s’il n’cft initié aux myftcres de ces déciles. Le temple des Cabires n’en eft qu’à fept ftades. Le leétcur mepardon[i] de-lù du fleuve Dircé. 11 y nom; l'auteur a parle plus haut de la avoit une fontaine & un fleuve de ce fontaine. Tome II, N n
iSx Pa u sa n ia s , Liv re IX. nera [ i ] fi je ne fâtisfais pas fa curiofité fur les Cabircs, ni fur les ceremonies de leur culte 6c de celui de Cybcle. Tout ce qu'il m’eft permis d’en dire, c’eft que l’origine,de ces myftereseft telle que les Thebains la racontent. Leur tradition porte qu’il y avoit autrefois une ville en ce lieu, 6c des hommes appeliez Cabires -, que Promethcc l’un d’eux 6c fon fils Etncüs ayant eu l'honneur de recevoir Cerès, la deeflè leur confia un dépôt; ce que c’eft que ce dépôt 6c l’ufagc qu’on en fait, voilà ce que je ne puis divulguer. Mais du moins peut-on tenir pour certain que les myfteres des Cabires font fondez fur un préfent que Cerès leur fit. Lorfquc [i] les Epigones eurent pris Thebcs, les Cabires ayant été chafièz par les Argiens , le culte de Cerès Cabiria demeura interrompu pendant quelque temps. Dans la fuite Pélargc fille de Potncüs & Ifthmias fon mari le rétablirent, mais en meme temps ils le transférèrent dans un lieu nommé Alexiarès , hors des anciennes limites où il avoit été inftituc. Aufii-tôt Telondès 6c les autres Cabires que là guerre avoit difperfèz fè raflèmblérent en ce lieu. Quelque temps après en vertu d’un oracle de Dodone on décerna les honneurs divins à Pélargé, 6c il fut arreté entr’autres choies quel’onneluifacrifieroicpoint autrement qu’avec une vidime qui eût été couverte par le mâle , 6c qui feroit plaine. Au refte la religion des Cabires 6c la fainteté de leurs cérémonies n’ont jamais été violées impunément , comme je pourrois le prouver par plufieurs exemples. Quelques particuliers de Naupade ayant voulu pratiquer dans leurs villes les memes cérémonies qui fe pratiquent à Thebes , dans le moment ils furent punis de leur témérité. Durant que Mardonius commandoit l’armée de Xerxès, fes lôldats qui avoient leurs quartiers en Béotie entrèrent un jour dans le temple des Cabircs, croyant y trouver de grandes richcfiès , 6c peut-être aufli par mépris pour ce faint lieu ; mais aufii-tôt frappez de phrénéfie les uns fe jetteront dans la mer, 6c les autres fè précipitèrent du haut des rochers. Ale[ i ] Si je ne /ittiifnu poi fi curiofité, &c. Ce que Paufanias n’a pas ofc faire , Clémentd’Alexandrie le fait librement dans fon exhortation aux Gentils; j'y renvoyé donc le ledeur. [i] Lorfque les Epigones, &C. Pat
ce mot d'Epigones, il fâute.ntendrc les enfans de ces braves Chefs qui périrent devant Thebcs à la première guerre ; car il y en eut deux qui comprirent deux générations.
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Vo y a g e de l a Be ’o t ie . 183 sandre après la prife de Thebes mit tout à feu & à fang ; quelques Macédoniens n’ayant pas plus épargne le temple des Cabires que le refte du pays, tous périrent par le feu du ciel ; tant ce lieu a toujours été faint vénérable. A la droite du temple des Cabires eft une plaine, dite la ---------plaine de Tencrus, du nom d’un devin qui croit fils d’A‘L-’pollon & de Méfia. On y voit un temple d’Hercule furnommé [1] Hippodete , pareeque l’armee des Orchoméniens étant venue en ce lieu-là , Hercule pendant la nuit attacha leurs chevaux à des chars & les embarrafla fibien , que le lendemain les ennemis ne purent s’en fervir. En avançant un peu vous verrez la montagne ,où l’on dit que le Sphinx failoit fes ravages , tuant impitoyablement tous ceux qui ne pouvoient deviner, fon énigme. D’autres difent que ce monftre avoit d’abord infefté toute cette mer qui eft du côté d’Anthédon, & qu’enfuite ayant occupé la montagne il défoloit tout ce canton , jufqu’à ce qu’Œdipe parti de Corinthe à la tête d’une nombreuse armée attaqua le monftre dans fon retranchement & le tua. Mais il y en a qui prétendent que Sphinx étoit une fille naturelle de Laïus, & que comme (on pere l’aimoit fort, il lui avoit donné connoiflànce de l’oracle que Cadmus avoit apporté de Delphes. Or en ce temps-là les rois dans les affaires les plus importantes [1] s’en rapportoient à l’oracle , & ne tenoient pour certain que ce qui leur venoit de cette part. Apres la mort de Laïus les enfans s’entredifputérent le royaume, car outre fes fils légitimes il enavoit laifle Plufieurs de diverlès concubines. Mais le royaume fuivant oracle de Delphes ne devoir appartenir qu’aux enfans de Jocafte. Tous s’en rapportèrent à Sphinx qui pour éprouver ceux de lès freres qui avoient le lècret de Laïus , leur faifoit à tous des queftions captieufes ; & ceux qui n’avoient point connoiflànce de l’oracle, elle les condamnoit à mort , comme n’étant pas habiles à fuccéder. Œdipe inftruit de l’oracle par un fonge s’étant préfenté à Sphinx, fut déclaré fucceflèur de Laïus. [ 1J Surnommé Hippodete. C’eft ain- figure par les copiftcs. J’ai tâché d’en fi qu’il faut lire, & non pas Hippodo- deviner le fens, mais je ne luis pas contc comme il y a dans le texte. tent moi-même de mes conjectures , [1] Or en cetempt-lj, cJ-r.Il faudrait dont il faut pourtant fe contenter iufun Œdipe pour expliquer tout cet en- qu’à ce que l’on ait trouvé un manusdroit du texte, tant il eft obfcur 8c dé- crit plus corrcét. Nnij
184 P A U S A N I A S , |L I V R F. I X. A quinze ftades de la’montagne dont je viens de parler, on voie les ruines d’Onchcfte, où l’on dit qu’habitoit autrefois Onchcftus fils de Neptune. Quoique cette ville Toit détruite, on ne laiflè pas d’y voir encore un temple & une ftatuë de Neptune Oncheftius, & un bois facré qu'Homcre a célébré dans fon Iliade. Voilà à peu prés tout ce qu’il y a à voir fur la droite du temple des Cabircs. Si vous prenez fur la gau. clic, vous n’aurez pas fait cinquante ftades que vous arriverez à Thcfpie, ville fituée au bas du mont Hclicon , & que l’on croit avoir pris fon nom de Thelpia l’une des filles de l’Afope. D’autres diient que Thefpius étant venu d’Athènes en ce lieu , il donna fon nom à la ville, & ils font ce Thefpius fils d’Ereclliée. Quoiqu’il en foit, vous verrez à Thcfpie une ftatuë de bronze de Jupiter Sauveur. La tradition des habitans eft que leur ville étant défolée par un horrible dragon , Jupiter leur ordonna de faire tirer au fort chaque année tous les jeunes gens de la ville , & d’expofer au monftre celui fur qui le fore tomberoit. Il en périt ainfi plufieurs donc les noms font ignorez. Enfin le fort ctanc tombé fur Clcoftratc,Méncftrate qui i'aimoitpaflionnément fongea à le fauverj il lui fit faire une cuirafle d'airain garnie de crocs en dehors. Le jeune homme ayant endofle la cuirafle fe livra de bonne grâce au danger , Sc véritablement il y périt comme les autres , mais le monftre périt aufli. Voilà ce qui a donne lieu au furnom de Jupiter Sauveur. Outre cette ftatuc vous verrez un Bachus, une Fortune, une Hygeia , & une Minerve Ergané qui a Plutus à côté d’elle. Cjia p Les Thcfpicns de toute ancienneté ont eu Cupidonen fin. XXVIl' guliere vénération. Saftatuc, comme dans les premiers temps, eft une pierre informe qui n’a jamais étc mife en œuvre. J’ignore de qui ils tiennent le culte de cc dieu ; mais je fçai que les habitans de Pàros fur l’Hcllefpont ne l’honorent pas moins. Ces peuples originairement Ioniens & fortis d’Erythres [i] jouifient aujourd’hui du droit de bourgeoifie Romaine. Le vulgaire s’imagine que Cupidon [2] eftle plus jeune des dieux,
[ 1 ] ÿouijfoit aujourd’hui du droit de lour^eajie Romaine. Aniafcc dit, purent Romanis, obe'ijjent aux Romains, le mot T<>û.nr lignifie autre chofc. [iJRfl le plut penne des dieux. Pla-
ton dans Ion banquet dit que l’Amour eft le plus ancien des dieux ; ainfiPaur fânias a raifon de dire que l’opinion qu’on a de û nouveauté eft une idée du vulgaire.
Vo y a g e de
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& le croit fils de Venus. Cependant Olcn qui a compofe pour les Grecs des hymnes d’une grande antiquité,dansunchymne en l’honneur de Lucine , fait Lucine mere de ce dieu. Pam phus & Orphée qui vinrent après Olcn, firent auflî en l’honneur dcCupidon des hymnes , que [ i] les Lycomides ont accoutumé de chanter dans la célébration de leurs myftcrcs , & le Porte-flambeau de Cerès Elcufine m’en communiqua quelques-unes dans la converfation que j’eus avec lui, mais je ne puis en faire part au public. On f'çait auflî qu’Hcfîode ou celui qui lui a fùppofc la Théogonie, donne le premier rang d’ancienneté au Chaos , le fécond à la Terre , le troisième au Tartare, & le quatrième à l’Amour. Car pour Sapho qui dans fès poëfies a dit de l’Amour beaucoup de choies qui ne s’accordent pas trop bien enfemble , je ne la cite point. Mais pour revenir aux Thefpiens , Lyfîppe fit pour eux un Cupidon de bronze , & Praxitèle auparavant leur en avoit [x] fait un de ce beau marbre du mont Pentelique. J’ai raconte dans un autre endroit par quelle rufe Phryné vinc à bout de fçavoir le cas que Praxitèle faifoit lui-meme de cette ftatuë. Les Thefpiens difent qu’elle leur fut enlevée par Caïus empereur des Romains ; qu’enfuite Claudius la leur renvoya , & que Néron les en dépouilla encore & la fit tranfportcr à Rome où elle fut confuméc par le feu. Mais l’imptcté de ces deux empereurs ne demeura pas impunie; on fixait que l’un en donnant le mot du guet à un Officier avec la boufonnerie & les obfcénitez qui lui etoient ordinaires, fut tué par cet Officier-là même. Pour Néron , qui eft-ce Îiui ne connoît pas là cruauté envers fa mere , fès attentats ur la pudicité des femmes , fès fureurs, enfin tous fès crimes & fa fin tragique ? Le Cupidon que l’on voit aujourd’hui à Thefpie eft un ouvrage de Ménodore Athénien qui a imite celui de Praxitèle. Mais on y voit auflî une Venus &unePhry-
[ t ] Les Lycomides. Paulmier de Grcntcmefnil a fon bien remarqué que ce n’eft ni les Licoinedes, ni les Lycedrymiue qu'il fuit lire avec Sylburge & Amalêc ; mais les Lycomides avec Héfychiusdont ileite ccj mots, Ai *•"» iSayi.in, d’où Paulmicr conclut «vec raifon que ces Lycomides ctoient une famille Athénienne ; mais d n’eft
guère pofïîble de dire d’où ils tiroient leur nom, parccquc l’antiquité ne nous a laide là-dcflîis aucune lumière. [ t ] Puxstele leuc en .ivut fat i<». Cicéron contre Verrès Liv. 4. & Pline Liv. jtf.ch. $, difent que l’on alloit à Thefpie uniquement pour voit le Cupidon dc.Praxitelc,
N n iij
186 Pau sa ni as , Liv re IX. ne en marbre , qui font l’une & l'autre de Praxitèle môme. Dans un autre quartier de la ville vous verrez un temple de médiocre grandeur confacré à Venus Mélénis ; enfuite la place publique & le théâtre qui font d'une grande beauté. La place eft ornée d’une ftatuc d’Héfiode en bronze. Près de-ki eft une viftoire auflî en bronze , & une chapelle confacréc aux Mufes, où chacune a fa petite ftatuc de marbre. Les Thcfpierfs ont auflî un temple d’Hcrcule , dont la prêtreflè fait vœu de chafteté perpétuelle. La raifon qu’ils en donnent eft qu’Hercule en une meme nuit débaucha les cinquante filles [i] deTheftius , â la réferved’une qui ne voulut point condefcendre à fes volontez. Hercule piqué de lès refus la condamna à demeurer vierge toute fa vie , & cependant il l’honora de fon facerdoce. J’ai oüi dire à d’autres que toutes ces cinquante filles s’étoient laiflees débaucherpar Hercule, & qu’elles lui avoient donné autant d’enfans mâles, que même l’aînée & la cadette étoient accouchées de deux jumeaux. Mais c’eft un conte qui n’a rien de vrai-femblable. Je ne vois nulle apparence ni qu’Hercule eût abufé des filles de Theftius qui étoit fon ami , ni que lui qui paflbit fa vie à réparer les injuftices, à punir les fcélérats, à venger les injures faites aux hommes & aux dieux , fe fût donné de fon vivant pour un dieu , jufqu’à vouloir avoir un temple & une prêtrefle. D’ailleurs le temple dont il s’agit eft trop vieux, pour avoir été confacré à Hercule fils d’Amphitryon. Jecroirois donc que c’eft d’Hercule l’un des Dactyles Idéens que les Thefpiens veulent parler; car je fçai que les Erythrcens peuples d’Ionie & les Tyriens ont bâti des temples à cet Hercule ; & l’on ne peut pas douter que les Béotiens ne le connoiflent , puifque félon leur propre témoignage, ce fut cet Hercule qui eut la garde du temple de Cerès Mycalefia. ---------L’Hélicon eft de toutes les montagnes de Grèce la plus xYvin ^ert*‘e » ce^e 011 d y a le plus d’arbres de toute cfpece , &où ‘------ ' croît fur tout le meilleur pourpier. Ceux qui l’habitent afliirent que l’on n’y trouve aucune herbe , aucune racine vénéneufe, &. que par cette raifon les lcrpcns n’y font pas dange[r] De Tbrftiiti. Diodotc de Sicile née , Clément d'Alexandrie , Arnobe dit toujours ThefpmsBc fait Thefpius &.Suidas. Ainfi chacune de ces deux rot des Thefpiens; d'un autre côté Apol- leçons a fes autorités, lodorc dit Thcftis Sc après lui, Athé-
Vo y a g e d e l a Be ’ot ie . 187 rcux ; de forte que quand par hazard on en eft pique , on ne s’en embaraflè pas plus que fi l’on étoit lür d’avoir à point nomme quelqu’un de la race des [ 1 ] Pfyllcs, ou d’excellente thériaque. Ailleurs il y a des ferpens dont les piquùrcs font mortelles non-feulement aux hommes , mais aux autres animaux ; à quoi la qualité des fucs de la terre , & la nature des herbes peuvent beaucoup contribuer. Un Phénicien que j’ai connu m’a allure que dans les montagnes de Phénicie les vipères font furieufes, quand elles ont mangé d’une certaine racine. Il me contoit aufli qu’un homme fe voyant poursuivi par une vipère monta au haut d’un arbre , que la vipère ne fiouvant l’atteindre jetta fon venin contre l’arbre, & que dans e moment il avoit vû l’homme expirer. Au contraire je fçai que dans le pays des Arabes les viperes qui ont leurs trous auprès des arbres d’où coule le bahme, ne font aucun mal. Ces arbres font de la grofTeur de nos myrrhes , & leurs feüilles reflêmblent afTez à celle de notre marjolaine. Les vipères fe plaifènt fort fous ces arbres, elles en aiment l’ombre & encore plus le fuc ou l’efpece de gomme qui fait le baume. Lorfque le temps eft venu de recueillir ce fuc , les Arabes viennent avec deux baguettes de bois à la main , & en frappant de ces baguettes l’une contre l’autre ils font du bruit pour chafler les vipères j car ils fe donnent bien de garde de les tuer, les regardant comme facrées & comme les génies tutélaires de ces arbres. S’il arrive que quelqu’un en foit piqué , vous diriez d’une blelTure faite avec la pointe d’une épée } mais il ne faut pas craindre qu’il y ait rien de venimeux , pareeque tout le venin de ces animaux eft temperé & comme cmoufic par l'odeur & la vertu du précieux baume dont ils fe nourriflênt. Cc que je dis eft un fait connu. On tient que cc font Ephialtès & Otus qui ont facrific les premiers aux Mufcs fur le mont Hclicon , & qui leur ont confacré cette montagne. On croit aufli que ce font eux qui ont bâti Afcra. Hcgcfinoiis nous l’apprend dans fon poème [1] Dt U uce iei Pfillei. Les Pfyl- fang de la playe. Pline dit que ces peulcs ctoicnt un peuple de Libye dans la ples furent détruits pat les Nazamons pattic méridionale de la Cyrénaïque. qui s'emparèrent de leur pays. Cclfus On croyoït que ces peuples avoient la fe moque de la vertu qu’on leur attrivertu de guérir les piquùrcs de fcrpens buoit contre les piquùrcs de ferpens. par leur attouchement, ou en luçant le
i8S Pau sa ni as .Li vr ï IX. iur l’Attique , lorfqu’il dit que Neptune ayant eu les bonnes grâces de la belle Afera , il eut d’elle un fils nomme (Eoclus , qui de concert avec les fils d’Alocüs bâtie la ville d’Alcraau pied de l’humide Hélicon. Ce poëme étoit perdu avant que je fuflè au monde , ainfi je ne l’ai jamais lu ; mais Callippe de Corinthe dans fon hiftoire des Orchomcniens cite l’endroit que je rapporte , & c’eft de lui que je l’ai emprunté. La ville d’Alcra n’a rien aujourd’hui de remarquable fi ce n’cft une tour qui s’eft conlèrvée. Les fils d’Aloéüs instituèrent le culte de trois Mufes feulement ,& nommèrent ces trois Mufes [ i ] Méleté , Mnemé, & Aœdé. On dit que dans la fuite Picrus Macédonien , celui-là même qui donna ion nom à une montagne de Macédoine, étant venu à Thefpies , il établit le nombre de neuf Mules , & impofa à toutes les neuf les noms qu’elles ont aujourd’hui 5 foit qu’il fût infpiré par fa propre lagefle, ou guidé par quelque oracle, foit qu’il eût pris ces connoiflanccs de quelque Thrace ; car de tout temps les Thraces ont été plus fçavans que les Macédoniens , & plus foigneux des choies divines. D’autres difent que ce Piérus avoit neuf filles , & qu’il leur donna les mêmes noms dont onappelloit les Mufes , d’où il eft arrivé que fes petits-fils ont païïè dans l’efprit des Grecs pour être les enfans des Mufes. Cependant Mimnerme , qui a écrit en vers élégiaques le combat dc-sSmyrnéens contre Gygès roi de Lydie , nous apprend dès l’entrée de fon poëme que les Mufes les plus anciennes font filles du Ciel , & qu’il y en a d’autres d’une moindre antiquité , qui font filles de Jupiter. En allant au bois facré des Mufes, vous trouverez fur la gauche la fontaine Aganippé, ainfi appcllée du nom d’une fille [i] du Permeflê ; car le Permeflè coule autour du mont Hélicon. Si vous reprenez enfoite le chemin du bois vous verrez une ftatuë de marbre d’Euphemé qui fut, dit-on, la nourrice des Mufes. Près de cette ftatuc eft celle de Linusdans une niche de rocaille , creufée en manière de grote. On croit que f 1 ] Melctl, Mntmf , & Mé; c’cft-à-dirc, la méditation, la mémoite, & chant, d'où il eft *le .............................. " aile - de ■ ju• ger que ces fils d’Aloétis en donnant ces noms aux Mufes > ne f.iifoient que
péri rfônnifictlcs trois choies qui fervent à compol jfer un pocmc. u[a]_ Du _J Ptrmtfic. Le texte dit, du Termejje, mais i c’eft /Trwçÿe qu’il faut lire. Linus
Vo y a g e d e la B e ’o t i e . 189 Lions étoit fils d’Uranie [ 1 ] & d’Amphimarus fils de Neptune. Il fut le plus excellent muficicn que l’on eût encore vû, mais Apollon [1] le tua pour avoir ofc fè comparer à lui. Les habitans du mont Hclicon font tous les ans fon anniverfaire avanr que de facrificr aux Mufes. Linus fut pleuré des nations les plus barbares, jufqucs-là que les Egyptiens ont une chanfon que l’on pourroit intituler Linus, ou wwtf fur la mort de Linus, & qu’ils appellent eux Maneron en leur langue. Mais les Poëtes Grecs ont parlé de cette chanfon comme d’une chanfongrecque,& Homère qui fçavoitlamalheurcufeavanture de Linus dit que Vulcain avoit grave fur le bouclier d’Achille entre plufieurs autres ornemens un jeune muficien qui chantoit la mort de[ j ] Linus fur fa lyre. Pamphus qui a fait pour les Athéniens les plus anciennes hymnes dont nous ayons connoillànce, voyant que les regrets de la mort de Linus fe renouvelloient tous les jours de plus en plus , les exprima par un feul mot, en appellant Linus [4] Oetolinus, comme qui diroit le malheureux Linus. Et Sapho de Lefbos employant le même mot après Pamphus chanta tout à la fois (Etolinus & Adonis. Les Thebains aflurent que Linus avoit fà fépulture dans leur ville , & que Philippe fils d’Amyntas après la bataille de Cheronée qui fut fi fatale aux Grecs , fur la foi d’un fonge fit tranfporter fes os en Macédoine, d’oùenfuiteaverti par un autre fonge il les renvoya à Thebes ; mais que le temps a tellement effacé ce tombeau qu’il n’eft plus poffible de le ■ [i ] Fils d’Uranie & d Amphimarus. Conon dans Photius fait Linus fils d'Apollon & de Pfâmatc. [ 1 ] Mats Apollon le tua. D’autres difent qu’il fut déchiré par fes chiens. Comme il y a eu pluficurs Linus ,ces divcrfcs traditions peuvent ctre véritables foit à l’égard de l’un, foit à l’égard de l’autre. [ 1] chantoitla monde Linusfur fa lyre. 11 eft bon de rapporter les propres mots d’Homére ; ce poëte s’exprime ainfi au 18- Liv. de l'Iliade, i'C-oi .«a .', Or Mad. Dacicr Sc M. Boivin par *<’■«. ont entendu Amplement les coraet de la lyre. De forte 911c le paflàgc d’Homére fignificroit, Jules Tome 11.
autem dulce refonabant , fuccinebant. Didyme Sc Eullhatc l’ont auflî entendu de même , ajoutant que les cordes* des inftrunicns croient alors de lin , & que des cordes à boyau euflent déplu aux dieux. Mais ils rapportent auffi le fcns de Paufanias, qui, à dire le vrai,devient moins probable que le premier par la circonftanccdu liqct. Car il n’y a guère d’apparence que dans un tableau où le poète nous peint la joyc des vendangeurs,il eût introduit un jeune muficien pleurant la mort de Linus. [ 4 ] «fdtori, de Ltr.us, & d’« . efpece d’interjection qui fignific beu » hei mibi, bêla:. O.
aço Pa u sa n ia s , Liv re IX. reconnoîtrc. Ils difonc auflî qu’il y a eu un autre Linus moins ancien , fils d’Ifinénius, qu’Herculc dans fâ jeuneflè eut pour maître de inufique & qui fut tue par fon difciple. Mais ni le premier Linus, ni le fécond n’ont jamais fait de vers, ou s’ils en on fait, leurs vers n’ont point parte à la poftérité. —------Les ftatucs des trois premières Mufes font de la façon de XXXP Céphifodotc. Un peu plus loin vous en voyez trois autres qui font encore de lui. Les trois qui fuivent font deStrongilion, de tous les ftatuaircs celui qui réuflîflbit le mieux à repréfonter des chevaux & des bœufs. Olympiofthene a fait les crois dernières. Mais le mont Hélicon eil orné de bien d’autres ftatucs. Vous y verrez un Apollon en bronze, & un Mercure } ces dieux le difputent une lyre. Le Bachus eft un ouvrage de Lyfippc. Il y en a un autre debout qui eft de Myron, & la plus belle ftatuc qui foit fortie de fes mains apres l’Eredhee qui eft à Athènes 5 c’eft un préfont de Sylla , non qu’il l’ait fait faire à fes dépens, mais il l’enleva aux Orchoméniens de Minyes pour la donner aux Thefpiens j ce que les Grecs appellent, honorer les dieux avec /’encens d’autrui. On voit auflî les ftatucs de quelques poètes & de quelques muficiens célébrés, entr’autres [ i ] Thamyris déjà frappé d’aveuglement, & voulant encore joüer de fa lyre toute cafleequ’elle eft. Arion le Méthymnéen [i] eft aflîs fur un dauphin. Mais celui qui a fait la ftatuë de Sacadas d’Argos, pour n’avoir pas entendu le commencement d’une ode de Pindare où il eft parlé de ce joticur de flûte , l'a repréfenté fï petit, que fa flûte eft auflî grande que lui. Héfîode eft auflî repréfontc aflîs , tenant une cythare fur fes genoux , quoique lacytharene foit pas le fymbolede ce poète, car lui-même nous apprend qu’il chantoit les vers une branchede laurier à la main. Jen’airien oublié pour tâcher de fçavoir en quel temps Héfîode & Homère ont vécu ; mais comme je fçai que plufieurs écrivains ont traité cette queftion avec beaucoup de chaleur, & particulièrement ceux qui de nos jours fe font appliquez à la poëfîe, je m’abfticns de rapporter [j] mon fontiment pour ne pas
[i] Themrrii. L’auteur en parle en de Macaris. Nous avons des médailles plus «l’un endroit. grecques qui ont été frapées à Mé(il /ironie Méthymnéen.Méthym- thvmnc. ne ville de I ’ilc de Lclbos avoit pris Ion ( ; ] yr m'atftieni Je tetfferter men nom de Mcthymna qui étoit une fille /intiment. C’eft dommage que Pauû-
VO Y AGÎ Dî LA Bb ’o TIE. 19 r tntrcr dans cette querelle. Orphée [ i ] deThracea la Réligion à cote de lui , il cil environne de bêtes féroces qui font toutes en bronze ou en marbre. Entre les fables que les Grecs débitent comme des veritez on peut mettre celle-ci , qu’Orphéc ctoit fils de Calliope, j’entens la Mufe Calliope & non une fille de Picrusj que par la douceur de fon chant il attiroit les bêtes fàuvagcs apres lui ; que même il defeendit vif aux enfers, & qu’ayant charmé Pluton & les divinitez de ces lieux fouterrains il en retira fâ femme. Ce font autant de fictions au travers defquelles je crois démêler qu’Orphée fut un grand poète, fort fupérieur à tous ceux qui avoient été avant lui, qui fe rendit refpeclable en enfeignant aux hommes les cérémonies de la Religion, & en leur perfuadant qu’il avoit trouvé le fecret d’expier les crimes , de purifier ceux qui les avoient commis , de guérir les maladies, & d’appaifer la colere des dieux. On dit que des femmes de Thrace lui dreflerent des embûches pour le faire périr, fâchées de ce que leurs maris les abandonnoient pour le fuivre. La crainte retint ces femmes durant quelque temps , mais s’étant enyvrces elles s’enhardirent, & exécutèrent enfin leur mauvais dcflèin ; de-lâ, dit-on, la coutume qu’ont les Thraces de n’aller au combat que chauds de vin. Suivant une autre tradition Orphée fut tué d’un coup de foudre , & ce fut une punition des dieux , parcequ’il avoit révélé à des profanes les myfteres les plus fècrets. On dit au(Ti qu’ayant perdu fa femme il alla dans un lieu de la Thelprotie que l’on nomme [z] pornos , où anciennement il y avoit un oracle qui rendoit les reponfes en évoquant les morts. Là Orphée vit fa cherc Eurydice, & s’étant Hatté qu’elle le fuivroit, quand il vint à regarder derrière lui il fut fi affligé de ne la plus voir , que de défefpoir il fe tua lui même. Les Thraces difènt que les roffignols qui ont leurs nids aux environs du tombeau d’Orphce, chantent avec plus de force & nias ne fe foit pas expliqué fur cette queftion qui eft encore fort débattue parmi les fçavans. [ i ] Orphée deThrate a la Religion.« tiré de lui. Le terme grec eft n»mi , qui fignifie plutôt lemjftere. Mais on n’auroit pas entendu ce mot, & d'ailleurs le myItèreeft fi propre à la Ré 1 igion que
j’ai crû pouvoir employer l’un pour
[ 1] .Que l’on nomme ytornos. Ce mot eft comj'ofe d’Iu", avi' , ei/ean , & d'un 4 privatif. On appelloit ce lieu ainfi pareeque les exhalaifôns qui en fortoient, étoient mortelles aux oifeaux. Oo ij
lÿl P A U S A N I A S , L I V A E I X. «le mélodie que les autres. Mais les habitans de Dion [ i} ville de Macédoine près du mont Piéria prétendent qu’Orphee fut tué dans leur pays par des femmes , & qu’il y a fà fcpulture. En effet à quelques vingt ftades de la ville vers la montagne, on trouve fur la droite une colonne qui fouticnc une urne de marbre, où les gens du pays afferent que l’on a renfermé les cendres d’Orphée. Le fleuve Hélicon qui pafle auprès continué fon cours l’cfpacc de foixante & quinze ftades; puis difparoiflant tout-à-coup il reparoîc vingt-deux ftades plus loin, non plus fous le nom d’Hélicon, mais fous celui de Baphyra, & pour lors devenu navigable il va enfin fe ietter dans la mer. Les habitans de Dion difent qu'autrefoû l’Hélicon confervoit fon lit fans changer de nom, depuis fa fource jufqu’à fon embouchure, mais que les femmes qui tuèrent Orphée ayant voqlu fe purifier dans ce fleuve, il rentra fous terre pour ne pas faire iervir fes eaux à cet ufage. Ceux de Lariflè ont une autre tradition que je tiens d’eux, & que je vais rapporter. Sur le mont Olympe du côté que cette montagne touche à la Macédoine , il y avoit anciennement la ville de Libéthra, & non loin de cette ville étoit la fépulture d’Orphée. Les Libéthriens ayant envoyé à l’oracle de Bachus en Thrace pour (Ravoir quelle feroit la deftinée de leur ville, la réponfe du dieu fut qu’aufli-tôt que le foleil verroit les os d’Orphée, Libéthra feroit détruite par ce que l’on appelle en Grec [i] Sus. Les habitans crurent que l’oracle vouloit dire un [anglicr. Au refte perfuadez qu’il n’y avoit point de bête au monde capable de renverfer une ville comme la leur, & que le fânglier étoit un animal qui avoit plus d’impétuofité que de force , ils demeurèrent tranquilles & ne tinrent pas compte de l’oracle. Cependant lorfqu’il plut à Dieu d’exécuter fes dedans , voici ce qui arriva. Un berger fur l’heure de midi s’étant couché auprès du tombeau d’Orphée s’endormit, & tout en dormant le mit à chanter des vers d’Orphce, mais d’une voix fi douce & fi forte qu’on ne pouvoit l’entendre fans être charmé. Chacun voulut voir [ i ] A/<si« les liabiuns de Dieu. Il y «voit plufieurs villes tic cc nom, voyez Etienne de Byfancc qui en d iflingue fix ou ftpt. [s] Ptr ce que l'on appelle en Grec
Sm. r!t en Grec fignific Sus, un porc > mais il fignifioit auflî un fleuve nom. inc le Su-. I>c-là l’ambiguitc de l'oracle & la méprifc des Libéthriens.
Vo y a g e de là Be ’ot i e . t9î une chofe fifingulicre ; les bergers des environs & tout cc qu’il Î' avoit degens répandus dans la campagne accourent enfoue ; ce fut à qui s'approcherait le plus près du berger. A force de le pouffer les uns les autres, ils renverfent la colonne qui étoit lur le tombeau ; l’urne qu’elle foutenoit tombe & fécaffe. Le foleil vit donc les os d’Orphée. Dès la nuit fuivante il y eut un orage effroyable ; le Sus un des torrens qui tombent du mont Olympe, grofli des eaux du ciel, fe déborde, inonde la ville de Libétnra, en jette à bas les murs , les temples, les maifons, gagne enfin de rue en rue avec tant de précipitation & de violence, que cette miférable ville avec tout ce qu’elle renfermoit d’habitans fut enfevelie fous les eaux. Ainfi fut accompli l’oracle, qui par le mot de Sus n’entendoit pas un fanglier, comme les Libethricns fe l’étoient imaginé , mais un torrent qui portoit ce nom. Mon hôte de Lariflé m'ajouta qu’après ce defaftre, les Macédoniens qui habitent à Dion tranfportérent chez eux les cendres d’Orphée. Quant à fes hymnes , ceux qui ont étudié les poètes n’ignorent pas qu’elles font fort courtes & en petit nombre. Les Lycomidcs les fçavcnt par cœur,& les chantent en célébrant leurs myfteres. Du côté de l’élégance elles n’ont que le fécond rang , celles d’Homére vont devant. Mais la Réligion a adopte les hymnes d’Orphée, & n’a pas fait le même honneur à celles d’Homére. Revenons encore une fois au mont Hélicon. Vous y ver- — rez la ftatuë de cette Arfinoé que Ptolemée cpoulà , quoi- x qu’il fût fon propre frere. Elle eft à cheval fur une autruche de bronze ; c’eft une efpece d’oifeau qui a des ailes, mais qui ne vole point, pareequ’il eft fi gros qu’il ne peut s’élever en l’air. On voit au même lieu une biche qui allaite le petit Téléphus fils d’Hercule, enfuite un bœuf, & un peu plus loin une ftatuë de Priape qui mérite l’attention des curieux. Ce dieu eft particulièrement honoré de ceux qui nourri fient des troupeaux de chèvres, ou de brebis, ou des mouches à miel ; mais le peuple [i] de Lampfaque lui eft plus dévot qu’à pas une autre divinité , & le croit fils de Bachus & de Venus. On [«] I.Miipfague > ville de l’Afic mincutc ; clleconfcrve encore fon nom ; c’eft une ville de h Natolic fur la mer de Marmara, à deux lieues du détroit
des Dardanelles. Elle étoit autrefois célébré par fes bons vins ; c'c(lpoui> quoi Xerxès la donna i Tbémiftocle, afin qu'elle lui fournît levin de (à table. Oo iij
»94 Pau sa ni as , Liv iï IX. vous montrera aufli plufieurs trépieds, parmi lefquels il y crt a un fort ancien, qu’Héfiode, dit-on , remporta pour prix de poefie à Chalcis fur l’Euripe. Tous les environs du bois facré l'ont habitez. Les Thefpiens y célèbrent chaque année une fête en l’honneur des Mufes, ôc une autre [ i ] en l’honneur de Cupidon. Dans ces fêtes il y a des prix non-feulement pour les muficiens, mais auffi pour les athlètes qui fe diftinguent le plus. Vingt ftades au-deflus du bois on trouve la fontaine du cheval , ou V Hippocrene, ainfi appellée, pareeque le cheval de Bellerophon la fit fortir en frappant du pied contre terre. Les Béotiens qui ont leur demeure autour du mont Hélicon difent que c’eft une ancienne tradition parmi eux , qu’Hcfiode[ï] n’a fait d’autre ouvrage que celui qui a pour titre, les oeuvres & les jours ; encore en retranchent-ils l’exorde ou l’invocation aux Mufes -, prétendant que ce poème commence à l’endroit où il eft parlé des differentes fortes d'ambition qui travaillent les hommes. Ils me montrèrent même près de la fontaine un rouleau de plomb, où tout l’ouvrage eft écrit , mais en caractères que le temps a effacez pour la plupart. Ce fèntiment eft bien different de celui qui attribue à Héfîode un fi grand nombre d’ouvrages, comme un poème fur les femmes en général , un autre fur les femmes illuftres de l’Orient, un autre en l’honneur de Mélampus, la Théogonie , une exhortation à Achille fous le nom de Chiron ion gouverneur, enfin les œuvres & les jours. Les mêmes Béotiens ajoutent qu’Héfiode apprit des Acarnaniens l’art des devins, Sc l’on cire en effet comme de lui fur la divination des vers que j’ai lus, avec une explication de plufieurs prodiges qui y font racontez. On n’eft pas plus d’accord fur les circonftances de la mort de ce pocte ; car on convient bien que les fils de Gany&or, Ctiméne & Antiphus,pour avoir tué Héfiode, furent obligez de s’enfuir de Naupaâc à Molucric , & que là ayant violé la faintetc du temple de Neptune ils payèrent la peine duc à leur impiété ; mais les uns difent que la fœur de
[1] Et un autre en l'henneur deCupidn ,ou de l’Amour, > Mcurlius 1k (7«ri«, mais fins néceflité, quoique cette fctc fût en effet appcllcc i/ûriu. [ij fait d'autre ou-
vrage , Tout ce que Paufinias raconte ici d’Héfiode & de la tradition des Béotiens touchant cet ancien porte & fes ouvrages eft curieux & remarquable.
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tes deux jeunes hommes ayant été deshonorée, on en foupçonna injuftement Hefiode , & les autres difent qu’eflfcclivemcnt il en ctoit coupable. Ainfi les fentimens ont toujours été fort partagez & fur fa perfonne, 8c fur fes ouvrages. Le Lamus fleuve peu confidérablc a fa fource au haut du mont Hélicon , & au côté de Thcfpic il y a un lieu nomme ( i ] Hédonacon , où l’on voit la fontaine deNarciflc , célébré par une avanture fort extraordinaire. Car Narciflé à ce que l’on dit, Ce miroit fans ccfle dedans, 8c ne comprenant pas que ce qu’il voyoit, n’ctoit'autre chofè que fon ombre devenu amoureux [1] de fa propre perfonne fans lefeavoir, il fe laiflâ confumer d’amour 8c de defirs fur le bord de cette fontaine. Mais c’eft un conte qui me paroît peu vrai-femblable. Quelle apparence qu’un homme foit aflèz privé de fèns pour être épris de lui-même , comme on l’eft d’un autre, 8c qu’il ne fçache pas diftinguer l’ombre d’avec le corps ? Aufli y a-t-il une autre tradition , moins connue à la vérité , mais qui a pourtant fes partifans 8c fes auteurs. On dit que Narcifle avoit une fœur jumelle qui lui reflèmbloit parfaitement ; c’étoit même air de vifage, même chevelure , fouvent même ils s’habilloient l’un comme l’autre, 8c chaflbient enfemble. Narciflé devint amoureux de fa fœur, mais il eut le malheur de la perdre. Après cette affliction livré à la mélancolie il venoit fur le bord d’une fontaine, dont l’eau étoit comme un miroir où il prenoit plaifir à fê contempler, non qu’il ne fçût bien que c’étoit fon ombre qu’il voyoit, mais en la voyant il croyoit voir fa fœur , 8c c’étoit une confolation pour lui. Voilà comme le fait eft raconté par d’autres. Quant à ces fleurs qu’on appelle des Narciflès, fi l’on en croit Pamphus, elles font plus anciennes que cette avanture. Car long-temps avant que Narciflé le Thcfpien fut né , ce poëte a écrit que la fille deCerès cueilloir des fleurs dans une prairie, lorfqu’elle fut enlevée par Pluton , 8c félon Pamphus les fleurs qu’elle cueilloir , 8c dont Pluton fc fervit pour la tromper , c’étoit des Narciflès 8c non des violettes. [il Vu lien nommé Héâomcon. Le [i] Devenu nmourenx de fj propre nom de ce lieu eft un peu fufpcCt, mais perj une. Voyez Ovide dans fes Mcuil y a apparence que c’étoit un endroit morphofes, Liv. j.
Pa u sa n ia s , Liv re IX. -------A Crcufis qui eft l’Arfenal des Theipiens il n’y a aucun XXXII monu,ucnt public qui mérite qu’on en parle. Je vis feulement dans la mailon d’un particulier un Bachus en plâtre, peint de diverfes couleurs. Pour venir du Peloponncfe à Crcufis par mer il faut faire un trajet qui n’eft ni fort droit, ni fort fur } car on eft obligé de fe détourner pour éviter des promontoires qui avancent dans la mer , & l’on eft expofe auffi à des vents très-violcns qui foufflcnc du côté des montagnes. Si vous vous embarquez à Creufis,8c que vous rangiez la côte de Bcotie, vous arriverez bien-tôt à Thilbé. C’eft une ville fituce entre deux montagnes, dont la première eft fur le bord de la mer. Quand vous avez paflé celle-ci, vous trouvez une plaine , enfuite une autre montagne 8c la ville au bas. Tout ce qu’il y a de terres entre deux feroit continuellement inondé 8c deviendroit comme un lac, fi par le moyen d’une bonne digue on n’avoit foin de retenir les eaux d’un côté , afin de pouvoir, cultiver les terres qui fent de l’autre. Dans la ville on voit un temple d’Hercule , où le dieu eft debout en marbre ; on y célébré tous les ans les Héraclées, c’eft-àdire , une fête en l’honneur d’Hercule. Thilbé au rapport des habitans croit une nymphe du pays, laquelle donna fon nom à la ville. Si vous reprenez votre chemin fe long de la côte, vous verrez fur le bord de la mer une autre petite ville nommée Tipha. Hercule y a un temple 8c fa fête s’y célébré tous les ans comme à Thilbc. Les Tiphéens fe vantent d’être de tous les peuples de la Bcotie ceux qui ont toujours le mieux entendu la marine ; ils difent que Tiphys à qui l’on confia la conduite de la navire Argo étoit de Tipha, 8c ils montrent hors de la ville un endroit où ils prétendent que ce navire aborda en revenant de Colchos. Mais fi apres Thefpie au lieu de ranger la côte, vous entrez bien avant dans les terres , vous trouverez Haliarte. Je n'examinerai point ici par qui Haliarte 8c Coronee ont été , bâties ; c’eft un point que je traiterai plus commodément dans l’hiftoire des Orchoméniens, 8c qui n’en doit pas être fépâré; je vais donc rapporter quelques autres particularitez. Durant la guerre des Perlés Haliarte s’étant montrée fort fidele 8c fort affectionnée aux Grecs, les troupes de Xerxcsv entrèrent 8c mirent tout à feu 8c à fang. On voit en cette ville le tombeau de Lyfandcr. Ce Général des Laccdcmoniens s’ctanc approché
V O Y A G E D t L A B F.*O T I E. 197 approché de h place pour en faire le fiégc, les Athéniens fie les Thebains qui la defendoient, firent une lortie qui donna occafion à un grand combat où Lylàndcr fut tue. On peut dire de lui qu’il mérita beaucoup de loliangcs & beaucoup de blâme. Car dans le temps qu’il commandoit l’armee navale du Peloponnclc il marqua beaucoup d'habileté, en ce qu’il fijut profiter de l’ablèncc d’Alcidiadc , & que par fa manœuvre il fit croire à Antiochus qui montoit la Capitanc de la Hotte Athénienne,qu’il ctoit pour le moins égal en force aux Lacédémoniens } d’où il arriva que ce préiomptueux accepta le combat auprès de Colophon , & qu’il fut entièrement défait. Lyfander ayant eu une fécondé fois le commandement des galères de Sparte , il fçut fi bien gagner les bonnes grâces de Cyrus , que ce prince lui fourmilbit abondamment , & à point nommé tout l’argent dont il avoit befoin pour l’entretien de fa flotte. Les Athéniens prétendoient tenir la mer avec cent vaiflèaux de guerre qu’ils avoient à Egcfpotame ; Lyfander epia le temps que leurs matelots étoient allé chercher de l’eau êc des vivres , & fondant tout-à-coup fur cette flotte il s’en rendit le maître. Ilnc fignala pas moins là juftice dans une occafion que je vais rapporter. Autolycus fameux athlète dont j’ai vu la ftatuc dans le Prytanée d’Athénes, ctoit en procès avec un Spartiate nomme Etéonique pour quelque interet. Le Spartiate défefpérant d’obtenir juftice, pareeque la ville d’Athcncs croit alors en la puiflànce des trente, & voulant fe prévaloir de la préfence de Lylànder, s’emporta contre fon adverfaire jufqu’à le frapper 5 enfuite bon gre mal grc il le mena à Lyfander auprès de qui il efperoit trouver toute forte de faveur. Mais Lyfander condamna Etéonique comme coupable de violence, le tanlà rudement , & lui fit toute la honte qu’il méritoit. Ces a&ions acquirent beaucoup de gloire à ce Général, mais en voici d’autres qui ternirent la réputation. Il fit mourir Philoclèsundes Generaux de la flotte d’Athènes avec quatre mille Athéniens qui auprès d’Egefootamc s'etoient rendus à diferétion , & il eut l’inhumanitc'dc leur refulèr la fcpulture , quoique les Athéniens l'enflent accordée aux Perles qui périrent à la journée de Marathon , & les Pcrfes eux-mêmes aux Lacédémoniens qui furent tuez au combat des Thermopyles. Il rendit fa nation encore plus odieufe ,cn établiflant dans toutes les P p
198 P AUS* NI AS, Ll VU IX. villes alliées de Sparte des Dccurions & des Intendans Lacé, démoniens. Avant lui on méprifoit les richcflês à Sparte, 8c l’on y rclpeéloit un ancien oracle qui drtoit qu’il n’y avoit que l’amour de l’argent qui pût faire périr Sparte} Lyfander inlpira cette dangerculc paillon à fes concitoyens. Par ces raifons, Sc à le pefer dans la balance [ i ] même des Perfes , j’eftime que Lyfander a fait plus de mal que de bien à fa patrie. C h a r. Apres ion tombeau on voit le monument héroïque de PanXXXIII. dion fils deCécrops. Le mont Tilphuflîe Sc la fontaine Tilphulïà ne font qu’à cinquante ftades d’Haliarte. C’eft une tradition reçue en Grece , que les Argiens qui iûivirent les fils de Polynicedans fon expédition contre Thebes, aprèsla prife de cette ville allèrent à Delphes , Sc qu’ils y voulurent conduire Tiréfias avec les dépoüilles qu’ils avoient remportées fur leurs ennemis, mais que ce devin prefle de la loif, ayant bû en chemin de l’eau de la fontaine Tilphufla, mourut auflî-tôt. Sa fcpulture fe voit encore près de la fontaine. On dit que les Argiens confacrérent fa fille Manto à Apollon ; qu’enfuite par ordre exprès du dieu elle pafla en Ionie, Sc d’Ionie à Colophon où elle époufaRhacius de l’île de Crète. Je ne rapporte point ce que quelques auteurs ont écrit du nombre des années qu’a vécu Tiréfias , ni la métamorphofe qui fe fit en fa perfonne , Sc par laquelle de femme [ i ] qu’il étoit il devint nomme, ni le témoignage d’Homère qui parle de ce devin, comme du feul fage qu’il y eût aux enfers ; ce font toutes choies rebattues 8c que perfonne n’ignore. Les Haliartiens ont au milieu des champs près du mont Tilphuflîe une chapelle dédiée à des déefles qu’ils nomment [ i ] Praxidicts. Ils vont jurer fur leur autel dans les grandes occafions, ôc ce ferment eft toujours inviolable. Il y a dans la ville plufieurs temples , mais fans aucune ftatuc , Sc même
[i] Dans htbnl.tnce même des Perfet. Diodorc de Sicile, Liv. i j, raconte qu’Artaxcrxcs foupçonnant Téribafe d'intelligence avec les ennemis lui donna trois Commiflaircs d’une grande probité pour le juger. Ces trois Commiflàircs avant pcfé d'un côté les foutes de Téribafe, & de l'autre fesgrands fervices,trouvèrent que l'importance de fes fcrviccs étoit beaucoup au-dcfliis
de lés fautes ; & par ccttc raifon ils le déclarèrent abfous. Paufanias veutdire qu’en prenant ce jugement pour règle» & en pefant les bonnes & les mauvaifa actions de Lyfander , il croit que les mauvaifes l'emportent fur les bonnes, [i] De femme qu'il eteit, il dnitt homme. Voyez Ovide dans les Metamorphofes, Liv. j.
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fins toit ; je n’ai pu fçavoir à quelles divinitez ces temples avoient été dédiez. Le pays eft arrofé par le fleuve Lophis. On dit qu'autrefois il manquoit d’eau entièrement, & qu'un des principaux habitans étant allé confulter l’oracle de Delphes fur ce malheur, la Pythie lui ordonna de tuer le premier homme qu’il rencontreroit en rentrant dans Haliartc. On ajoute qu’ayant rencontré Lophis fils de Parthénomene, il lui pafla fon épee au travers du corps. Le jeune homme, quoique mortellement bielle, ne laifla pas de fe traîner un bout de chemin , 6c par tout oii la terre étoit arrofee de fon fang , il en fortoit de l’eau , d’où fe forma un fleuve qui à caufe de cet accident fut nommé le Lophis. Alalcomenc eft un petit village fitué au pied d’une montagne qui n’eft pas fort haute; il eft ainfi appellé felon quelques-uns du nom d’un homme du pays qui fut, dit-on, le pere nourriflier de Minerve , 6c félon d’autres, du nom d’une fille d’Ogygusque l’on appelloit Alalcomenie. Près de ce village dans une plaine on voit un temple de Minerve , où il y avoit une ftatuë d’yvoire fort ancienne , qui fur enlevée par Sylla. Car il ajouta cette impiété à toutes les cruautez qu’il avoir exercées premièrement contre les Athéniens, 6c enfuite contre les Thebains 6c contre les Orchoméniens ; cruautez plus dignes d’un barbare que d’un Romain. Mais après avoir pourfuivi avec tant de fureur les villes 6c les dieux de la Grece , attaqué de la plus humiliante de toutes les maladies, tout vivant il fe vit livré aux vers 6cà la pourriture. Voilàoùaboutit fi fortune 6c ce rare bonheur qui avoit fécondé toutes fés entreprifes. Le temple de Minerve ayant perdu fa divinité fut bicn-tot négligé, 6cde nos'jours un autre accidenca achevé fi deftruéhion. Un grand lierre en ferpentant le long de cet édifice s’eft fi bien infinué dans les joints des pierres, qu’il n’y en a pas une qui tienne. Il paflè là un petit torrent que les gens du pays nomment le Triton, pareequ’ils ont oüi dire que Minerve étoit née fur les bords du Triton, comme s’ils ignoroient que cela doit s’entendre, non d’un fleuve de la Beotie , mais du Triton fleuve d’Afrique qui eft formé par les eaux du lac Tritonis, 6c qui va fe jetter dans la mer de Libye. ,1’1 Qu'ili nomment Pruxidicti , nent à nos allions la fin , l'ifTîië qu'elC’clt-à -duc , vngmÿti, ou,qui don- les méritent. Ppij
300 Pau sa ni as , Liv re IX. - -------Sur le chemin d’Alalcomcne à Coronce on trouve le tem-' *v Plc de Minerve ltonia, ainfi appcllce du nom d'Itonus fils d’Amphiclyon. C’eft là que le tiennent les Etats de la Béotie. On voit dans cc temple une Minerve & un Jupiter de bronze, ce font deux ftatuës d’Agoracritc élevé de Phidias & l’objet de lés amours. Les ftatuës des Grâces font modernes & y ont été mifes de mon temps. On dit qu'Iodamie étant prêtrefle de Minerve entra de nuit dans le temple ; que la deeflè s’apparut à elle portant fur là robe la tête de la Gorgone Module , & qu’Iodamie n’eut pas plutôt jetté les yeux defl'us, qu’elle fut pétrifiée. Depuis cc temps-là une femme a foin de mettre tous les jours du feu fur l’autel d’Iodamie en criant par trois fois en langage du pays, qu’Iodamie eft vivante & qu’elle même demande du feu. A Coronéc on voit dans le marché un autel de Mercure [ i ] Epimélius, un autre autel confacré aux vents , & un peu plus bas un temple de Junon où il y a une ftatuc fort ancienne faite par Pythodore de Thebes. La déefle porte des Sirenes fur là main. Car on dit que ces filles de l’Achéloüs encouragées par Junon prétendirent à la gloire de chanter mieux que les Mules, & olcrent les défier au combat} mais que les Mules les ayant vaincues, leur arrachèrent les plumes des ailes &c s’en firent des couronnes. Le mont Libéthrius eft à quelques quarante ftades de Coronée $ les Mufes Sc les nymphes dites Libéthrides y ont leurs ftatucs. On y voit deux fontaines, dont l’une fe nomme Libéthride, & l’autre Amplement la Roche ; toutes deux fortent d’une grofle roche dont la figure imite le lèin d’une femme , de maniéré que l’eau lêmble couler de deux mamelles comme du lait. Il n’y a au plus que vingt ftades de Coronéc au mont Laphyftius , &une enceinte confacrée à Jupiter furnommé auflî Laphyftius ; le dieu y eft en marbre. On dit qu’Athamas étant tout prêt à immoler Phixus 8c Hellé lur cette montagne , Jupiter envoya à ces malheureux enfans ce fameux bélier à la toifon d’or , fur lequel étant montez ils fe fàuvércnt. Un peu plus haut vous vovez le temple d’Hercule furnommé Charops ; les Béotiens diient qu’Hercule monta par là, lorfqu’il emmena avec lui le chien [ l ] De Mercure F.pime'liur, furnom peaux étoient fous 1a garde & la ptoqui vient de, tvii, pecui, une bre- teflion de Mercure. bu , un iriupcnu , pareeque les trou-
VOYACt Dï LABe 'o TIF. JOI du dieu des enfers. Sur le chemin par où l’on delccnd du mont Laphyftius au cemplc de Minerve Iconia, on trouve la rivicre de Phalarequi fe jette dans le lac Ccphiflis. Au de-là de cette montagne, c’eft Orchomcnc ville autrefois aufli illuftre & aufli floriflàntc qu’il y en ait eu dans lereftc de la Grèce j mais fon deftin a etc à peu près le même que celui de Myccnes Sc de Dclos. Je vais rapporter cequel’hiftoire nous en apprend de plus confidérablc. On dit que le premier qui vint s’établir en cette contrée fut Andréus fils du fleuve Pence ; c’cftpourquoi du nom de ce premier homme elle fut appellée l’Andréide. Acharnas y écant venu enfuite, Andréus lui donna tout le pays qui eft aux environs du mont Laphyftius avec le canton où Haliartc ScCoronée ont depuis été bâties. Athamas croyoit qu’il ne lui reftoit plus d'enfans mâles j lui-même avoit trempé fes mains dans le fang de Léarque Sc de Mclicerte ; Leucon fon troifiéme fils étoit more de maladie ; enfin il ignoroit que Phrixus vécût encore ou qu’il eût des enfans. Se croyant donc fans poftérité mafculine ,il adopta fes petits neveux , Coronus Sc Haliartus, fils de Therfandrc Sc petits-fils de Sifyphc ; car Athamas étoit propre frere de Siiyphe. Cependant quelque temps après Phrixus félon quelques-uns revint de Colchos , Sc félon d’autres Prefbon fon fils qu’il avoit eu d’une fille d’Eétès. Les enfans de Therfândre , voyant des héritiers légitimes à Athamas en la perfonne de Phrixus ou de Prelbon, crurent devoir le quitter de fon engagement, Sc abandonner l'cfpérance de regner après lui. Athamas de fon côté voulant les bien traiter leur céda une partie du pays qu’il pofledoit , où dans la fuite ils bâtirent Coronée Sc Haliartc. Mais avant que Phrixus fut de retour , Andréus du confentement d’Athamas avoit époufé la fille de Leucon , dont il avoit eu Etéocle ; ce qui n’empêcha pas que parmi les citoyens Etéocle ne paflàt pour être fils du fleuve Céphiflc, Sc de-là vient que quelques poctes lui ont donne cette qualité. Etéocle ayant fuccéae à fon pere fouffrit que le pays retint fon premier nom , il établit feulement deux tribus , dont il nomma l'une la Cephiflîadc , Sc l'autre l’Etéoclee. 11 donna à Halmus fils de Sifyphc un petit canton , où celui-ci bâtit quelques villages qui turent nommez les Halmons ; mais dans la fuite ce nom eft refté à un fcul village.
301 Pa u sa n ia s , Liv re IX. --------Les Béotiens difent qu’Etéocle eft le premier qui fc foie XXXV av’^ de facrifieraux Grâces 5 ils prétendent au’il en reconnoiflbit trois , mais ils ignorent les noms qu’il lui plut de leur impofer. Les Lacédémoniens au contraire n’en connoiflent que deux , dont ils attribuent la confécration à Lacédémon fils de Taygete, lequel à ce qu’ils difent, les nomma Clita & Phaenna ; dénomination | i | fort convenable aux Grâces auflibien que celle que les Athéniens leur donnent. Car de toute ancienneté ces peuples ont aufli connu deux Grâces [z] fous les noms d’Auxo, & d’Hégémone. Pour le nom [3] de Carro, c’eft le nom d’une heure , je veux dire , d’une fâifon de année, & nullement d’une Grâce. L’autre heure , ou pour mieux dire, l’autre fâifon eft honorée par les Athéniens coni'ointement avec Pandrofe fous le nom de la déefle [4]Thalo. Préfentement, à l’imitation d’Etéocle l’Orchoménien, nous honorons trois Grâces. De-là vient que ces célébrés ftaruaires Angélion & Ticléüs , qui ont fait l’Apollon de Délos, & que d’autres même qui ont fait des ftatuës de Bachus , ont repréfenté ces dieux portant trois Grâces fur leur main. On voit aufli à l’entrée de la citadelle d’Athènes trois Grâces , dont le culte eft accompagné de cérémonies que l’on cache au vulgaire. Pamphus eft le premier poète que je fçache qui ait chanté les Grâces , mais fans déterminer le nombre de ces déeflès, & fans les appeller par leurs noms. Homère en parle auflî & fait l’une d’elles femme de Vulcain. Dans un autre endroit il feint le Sommeil amoureux de Pafithée, l’une des Grâces , &: lui fait dire que Junon lui a promis en mariage la belle Pafithée, la plus jeune des Grâces ; d’où quel3ues-uns ont pris occafion de penfèr qu’Homére connoifloit eux fortes de Grâces , les unes plus anciennes, les autres moins. Héfiode dans fa Théogonie , car je veux bien qu’on lui attribue cet ouvrage , fait les Grâces filles de Jupiter &
[ 1 ] Dénomination fort convenable aux Grâce'. Clita lignifie belle > Sc Phaenna fignific éclatante. 11 a donc raifon de dire que ces noms convcnoient fort aux Mules. [1] Soucie, nome <f Auxo & d'Hégémone. Auxodu verbe grec, >augeo, j'augmente. Hegémone, du verbe duce,je conduis, j’introduis.
f j ] Pour le nom de Carpo > &c. Ce nom vient du mot grec rurale ,fruttus, fruit. [4] Sous le nom de la déeffe Tballo, du mot vire/lo , floreo ,je verdie ,jo fleurie. Ainfi ces deux faifons de l'année avoient des noms conformes à leurs effots.
VoTACl DI LA Bl'oril, jo j d’Eurynomc, &lcs nomme Euphrofyne , Aglaia, & Thalie. Onomacrite dit la même choie dans Tes poches j Antimaquc n'en marque ni le nombre, ni les noms, il dit feulement qu’elles font filles du Soleil & d’Eglé. Enfin Hcrmcfianax pocte élegiaque met la décile Pitho au nombre des Grâces, paru» fentiment qui lui eft particulier. Mais quelques recherches que j’aye faites , je n’ai pu découvrir qui eft le premier ftatuaire , ou le premier peintre qui a imaginé de repréfenter les Grâces toutes nues. Car à Smyrne dans le temple des Ncmefes, entre plufieursftatucs on voit celles des Grâces qui font d’or , & que l’on fçait être de Bupalus ; Sc dans le lieu deftiné à la mufique on voit une Grâce peinte par Apelle. C’eft auili Bupalus qui a fait les Grâces que l’on voit à Pergamc dans la chambre d’Attalus. Pour celles qui font peintes dans le temple d’Apollon Pythius, elles font de Pythagore de Pàros. J'ai déjà parlé de celles que l’on a mifes à lcntrce de la citadelle d'Athènes, &qui ont été faites par Socrate fils de Sophronifque. Or dans tous ces monumens de l’Antiquitc les Grâces font vctuCs. Je ne fçai donc pas pourquoi les peintres & les fculpteurs qui font venus depuis, ont changé cette manière ; car aujourd'hui & depuis long-temps les uns& les autres reprefentent les Grâces toutes nues. Etéocle étant mort, le royaume pafla aux defeendans d’HaL —— mus. Mais Halmus lui-même n’avoit eu que deux filles, Chryfogenee, êc Chryfé. On dit que de celle-ci naquit à Mars un fils nomme Phlégyas, & ce fut lui qui fuccéda à Etéocle mort fans enfans. Alors toute la contrée changea de nom, &l comme elle s’appelloit auparavant l’Andréïde , elle fut nommee depuis la Pnlégyade. Andréus avoit déjà bâti une ville qui portoit le nom de fon fondateur. Phlégyas y en ajouta une autre a laquelle il donna le fien , & il la peupla de tout ce qu’il put ramaflèr de plus brave dans toutes les parties de la Grèce. Il s’en forma un peuple audacieux & inconfidcré qui dans la fuite voulut faire un corps à part, & qui s'etant réparé du refte des Orchoméniens ne longea qu’à s’aggrandir aux dépens de lès voifins. Ce peuple porta même fon audace jufqu’à marcher contre Delphes & à vouloir piller le temple d'Apollon. Philammon vint au fccours des habitans avec une troupe d'Argiens choifis, mais lui & les fiens furent tuez dans
J04 Pa u sa n ia s , Liv re IX. un combat qui fc donna fous les murs de Delphes. Auffi Homère nous rcprcfcnte-t-il lesPhlègyens comme un peuple fort belliqueux 5 c’eft dans cet endroit de l’Iliade où le poète parie du dieu Mars, & de la Terreur qui a ce dieu pour pere ; il met les Phlcgyens&les Ephy riens dans le même rang pour la valeur j par ceux-ci ic crois qu’il entend ces peuples qui habitent la Thefprotie d’Epire. Quant aux Phlégycns, ils furent enfin exterminez par le feu du ciel, par des trcmblemens de terre continuels, & par la pefte. Il ne s’en fauva qu’un petit nombre qui paflà dans la Phocide. Phlègyas mourut auflî fans enfans , & eut pour fucceflcur [ i ] Chryscs fils de Neptune & de Chryfogcnce fille d’Halmus. Chrysès laifla un fils nommé Minyas , qui donna fon nom aux peuples fur lefquels il régnoit, nom qu’ils confervent encore aujourd’hui. Ce prince eut des revenus fi confidérablé* qu’il furpafla tous fes predecefleurs en richefles ; c’eft le premier roi dont nous avons connoiflance, qui ait bâti un édifice pour y dépofer Ion tréfor. Il faut que les Grecs ayent toujours plus admiré les merveilles étrangères que celles de leur propre pays , puifquc [ i] leurs plus célébrés hiftoriens ont décrit les Pyramides d’Egypte avec la dernicre exactitude , & qu’ils n’ont [3] rien dit du tréfor royal de Minyas, ni des murs de Tirynthe qui n’étoientpas moins admirables que ces Pyramides. Minyas eut pour fils Orchomene. Ce fut fous le régne de celui-ci que la capitale prit le nom d’Orchomene, & que les habitans furent appeliez Orchoméniens , mais ils gardèrent auflî le nom de Minyens pour fe diftingucr de ces autres Orchoméniens qui allèrent s’établir en Arcadie. Hycttus contraint de fuird’Argos, pour avoir tué Molurus filsd’Arifbas qu’il avoit furpris en adultéré avec fa femme, vint fe réfugier auprès d’Orchomene, qui touche de fon malheur lui donna ce petit canton où eft aujourd’hui le village Hyettus , [tJCérrit/ Uiffâ unfili mmmt MiPaulmier oblcrvc que le feolrafte d'Apollonius donne une autre généalogie à ce Minyas ; il le fait fils d’Orchomene & de Hcrmippé fille de Bcrotus & dit qu’il fut furnommé fils de Neptune ; en meme temps le fçavant critique corrige une tranfpofiuon qui
s’eft glificc dans le texte du Icoliafte, & qui en trouble le fcns. [ 1 ] I.turi pim (tlibrt! ■bifitnem, 6~t. Paufanias par cet éloge déligne Hérodote qui a décrit fort au long les Pyramides d'Egypte. [j] £r qu'ili »’»iunrnrfw,c-r.La verlion d'Amalïc n’cft pas cxaâe en cet endroit. avec
V O Y A G E Dï L A B E*O T ! E. JOf avec quelques terres adjacentes. Cet événement eft raconté dans les poëfies qui ont pour titre, les femmes illuftres de l'Orien. Il y eft dit qu’Hyettus apres avoir tué Molurus l’adultere de fa femme , obligé de quitter Argos fe retira auprès d’Orchomene fils de Minyas ; que cc héros le reçut avec bonté , & lui fit part du riche empire qu’il pofledoit. C’eft le premier exemple que nous ayons d’un adultère puni. CarDracon le législateur des Athéniens vint long-temps après. Pour lui durant là magiftrature il fit d’utiles ordonnances pour la reformation des mœurs, & réprima l’adultère par des loix trèsféveres. Les Orchoménicns [r] étoient déjà montez à un fi haut dégré de puiffance & de gloire , que Nelée fils de Crethéüs roi de Pylos vint à Orchomenc pour y cpoulèr [a] Chloris fille d’Amphion & petite-fille d’Iafius. La pofteriré d’Halmus ne régna pas long temps. Orchome- e h a r. ne n’avant point laiffe d’enfans, le royaume paflâ à Çlymé- XXXVII. nus fils de Prefbon, & petit-fils de Phrixus. Ce princeeut cinq fils, Erginus, Stratius, Arrhon , Pylciis , & Âxcüs. Il périt malheureufementjcar un jour que l’on célébrait la fête de Neptune Oncheftius, il fut tué par des Thebains avec qui il avoit pris querelle pour un fort léger fùjer. Erginus l’aine de fes fils lui fucccda , & voulant venger la mort de fon pere il leva une a mée avec lès frères, vint attaquer les Thebains , les tailla en pièces , & ne mit les armes bas qu’à condition qu’ils lui paveraient tous les ans un tribut par maniéré de fatisfaction. Mais bicn-tôt apres vint Hercule , qui s’étant fait le prote&eur des Thebains, ne tarda pas à les affranchir de ce honteux tribut, battit les Orchoméniens & les pouffa à outrance. Erginus voyant fes liijets réduits à la dernicre extrémité fit la paix avec Hercule. Enfuite uniquement occupé du foin de rétablir fes affaires Sc de recouvrer fon ancienne opulence, il fe trouva vieux qu’il n’avoit pas encore longé à fè marier. Enfin après avoir amaffe de grandes richefles il vou[ i ] Les Orchoméniens. Paufanias dit les Minjens. Mais par Minycns il ne peut entendre que les Orchoménicns qui dans la fuite furent lûmoinmez Minycns. AutrementPaufanias tomberoie dans une mèprife 8< un anacronifmc des plus greffiers. Tome II.
[i] Clitoris fille <Tjhufbion & fetitefille ifUJius. Le texte dit /for» > petitefille d'HiUfius. C’eft Chiens Sc lijius qu'il faut lire. La première correction fc prouve parPaufanias meme, El. r , ch. 16, & la féconde par Homère dans l’Odyflw, Liv. i o. Q_q
jo6 Pa ü sa n i a s , Liv re IX. lut avoir des enfans,& dans cc defir il alla confulcer l'oracle de Delphes. La Pythie lui répondit en ternies énigmatiques qu'il s'en avifoit bien tard , mais que cependant il pouvoir beaucoup efpcrcr d'une jeune femme. Conformement à cet oracle il époufa une jeune perfonne,&ileneutdeux fils, Trophonius & Agamede. Quelques-uns neanmoins ont crû que Trophonius ctoit fils d'Apollon, jelerois moi-même aflêz porté à le croire, & c’eft unepenfée fort naturelle à quiconque a vû l’antre où il rend fes oracles. Quoiqu’il en foit, on dit que Trophonius & Agamede excellèrent l’un & l’autre dans l’Architcclure, & qu'ils s’entendoient fur-tout admirablement bien à bâtir des temples pour les dieux , Se des palais pour les rois. Ce furent eux qui bâtirent le temple d'Apollon à Delphes, & le tréfor d'Hyriéüs. Quant à ce dernier édifice, en le conftruifant ils y pratiquèrent un fecret dont eux feuls avoient connoiflànce, & par le moyen duquel en ôtant une pierre, ils pouvoient entrer fans que l’on s’en apperçût. Hyricüs y ayant mis fon argent , chaque nuit ils endéroboient quelque choie. Le tréfor paroifloit toujours bien fermé, on ne voyoit aucune fracture ni aux ferrures, ni aux portes,& cependant l’or & l’argcntd’Hyrieüs diminuoient fans ceflè, ce qui le mettoit fort en peine. Enfin il s’avilà de tendre un piège auprès des grands vafes qui contenoient fes richcflès. Agamede étant entré à fon ordinaire fut pris au piège , Trophonius voyant ce malheur arrivé, ne fçut faire autre chofe que de couper la tête à fon frere & de l’emporter, afin qu’on ne pût reconnoître le corps , & de crainte qu’Agamede ne fut le lendemain appliqué à la queftion & n’avoüât que Trophonius étoit complice du vol. Telle fut lafind’Agamede. Pour Trophonius, on dit que la terre s’étant ouvertelous fes pieds, il fut englouti tout vivant dans cette folle que l’on nomme encore aujourd’hui la foffe d’Agamede, & qui fe voit dans le bois facré de Lebadée avec une colonne que l’on a élevéeau-deflus. Alcalaphus Sclalmenus régnèrent apreseux. On tient qu’ils étoient fils de Mars & d’Aftyoche fille d’Aétor, petite-fille d’Axéüs, & arriéré petite-fille de Clyménus. Ce fut de leur temps & fous leur conduite que les Orchomcniens allèrent au fiege de Troyc. Et lorfque les fils de Codrus firent voile en Ionie pour y aller établir des colonies grecques, les Orchomcniens curent auflî part à cette expédition. En-
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fuite chaflèz d’Orchomene par les Thebains , ils y furent rétablis par Philppc fils d’Amyntas. Mais depuis ils ont toujours eu la fortune contraire. Ces peuples ont un temple de Bachus, fc un autre fort an- C h a ». cien, confacrc aux Grâces. Ils confcrvent avec beaucoup de XXXVIII. religion je ne fçai quelles pierres qu’ils difent être tombées du ciel & avoir etc ramaflccs par Etcoclc. Car pour les ftatucs de marbre que l’on y voit, elles y ont été miles de mon temps. Ils ont aufli une très-belle fontaine où il faut defeendre pour puifer de l’eau. Quant au tréfor de Minyas, c’eft une des merveilles de la Grcce,Sc un édifice auflifuperbequ’il y en air dans tout le relie du monde. Il eft tout de marbre,c’eft une cfpcce de rotonde dont la voûte fe termine inlcnfiblcment en pointe , fc l’on dit que la pierre la plus exaucée de l’édifice , eft celle qui en réglé toute la fymmétric & la proportion. On voit aufli à Orchomenc le tombeau de Minyas, & celui d'Héfiode dont ces peuples ont recueilli les cendres par ordre de l’oracle. Car la pelle ayant caufé dans leur paysunegrandc mortalité parmi les hommes & parmi les belliaux , ils envoyèrent conlultcr l’oracle par des gens de confiance, à qui la Pythie répondit que le feul rcmeae à leurs maux, étoit de transporter chez eux les os d’Héfiode , qui ctoient làns honneur dans un coin de terre près de Naupaâc , qu’ils euflènt donc à les chercher, fc qu’une corneille leur indiquerait l’endroit où ils étoient. Ces Envoyez étant allez [i] du côté de Naupaélc,ils apperçurent allez près du grand chemin une corneille fur une roche j ne doutant pas que ce ne fut le lieu de la Sépulture d’Héfiode ils creuférent la terre fous cette roche , & trouvèrent en effet les os d’Hcfiode [x] qu’ils apportèrent à Orchomcne où ils furent mis dans un tombeau , fc honorez d’une épitaphe dont voici le fens ; la fertile aifiera fut la patrie d’Héfiode , & les braves Orchominiens font ceux qui ont recueilli fes cendres. Quiconque a du difermement Q- du goit connoit le mérite de cepoète, dont le nom eft célébré dans toute la Grèce. [ i ] Etant aller, du citéde Natifattf. Amafée s’eft trompé ici lourdement. (i] affartèrent à Orcbament. Ces mots ne font pas dans le texte ,
nuis je crois qu'il faut néccÆiircment les fupplcer ; faute de quoi Anuftc n’a pas pris le l'cns de l’auteur qui ne s'expliquc ici qu'i demi mot.
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jo8 Pa u sa n ia s , Liv re IX. Si nous en croyons les Orchoméniens, on voyoit autrefois le phantome d’Acléon fur une roche , Ce ce fpeclrc caufoic beaucoup de mal & d’effroi dans le pays. Pour en erre délivrez, ils confultérent l’oracle de Delphes, qui leur confeilla de chercher quelque relie de la dépouille mortelle d’Acléon &. de le couvrir de terre. Il leur confeilla auflî de faire faire en bronze l’image de ce Ipedrc , & de l’attacher à la roche avec des liens de fer. Ils nüvirent ce conléil , Sc j’ai vu cette ftatuë qui repréfentc le Ipedrc d’Adeon attache à unegrofle roche. Sept ftades au de-là d'Orchomene c.i voit un temple d’Hercule où il y a une ftatuc de grandeur médiocre. La rivière de Mêlas a fa fource en ce lieu-là ; cette rivière fe jette dans le lac Céphiflis qui couvre une grande étendue de pays, & qui mcmel’hyver, fur-tout par le vent de midi, inonde toute la campagne. Les Thebains difent qu’autrefois le fleuve Céphiflus alloit tomber dans la mer par des routes fouterraines qu’il s’étoit faites fous les montagnes ; ils ajoutent qu’Hercule boucha ces conduits , ce qui fit refluer le fleuve dans le pays des Orchoméniens. Mais Homère connoifloit un lac Céphiflis qui ne pouvoir être l’ouvraged’Hercule; quand il parle des Orchoméniens, c’eft, dit-il, un peuple qui habite aux environs du lac Céphiflis. D’ailleurs, quelle apparence que les Orchoméniens euflènt laifle fubfifter un ouvrage qui leur étoit fi préjudiciable, & que pouvant faire reprendre au fleuve Céphiflus fon premier cours , ils ne l’euffent pas fait ? Car dès le temps de la guerre de Troye ils étoient aflèz puilîans pour venir à bout de cette entreprife. Nous en avons une preuve dans la réponfè d’Achille aux Députez d’Agamemnon, lorfqu’il leur dit, Mon, quand vous m’offririez^ tout ce qui s'apporte de richeffes à Orchomene. D’où l’on peut juger que ces peuples ne manquoient pas d’argent. Afpledon étoit une autre ville du pays ; on dit qu’elle fut abandonnée par fes habitans à caufe de la difette d’eau ; clic étoit ainfi appelléc du nom d’Afpledon fils de Neptune & de la nymphe Midée, comme le témoigne Chcrfias pocte natif d’Orchomene. Il y a long-temps que les poëfics de Chcrfias ne fubfiftent plus, mais Callipe dans fon hiftoirc des Orchoméniens nous a confervé quelques-uns de fes vers, qui confirment ce que je dis. On lui attribut1 auflî l’épitaphe qui eft fur le tombeau d'Hcfiodc.
V O Y A GE D E LA Bt’O T I E. 309 Du côté des montagnes les Orchoméniens confinent aux -—— Phocéens, fie du cote de la plaine ils s’étendent jufqu’à Lebadée. Cette ville étoit autrefois fur une hauteur, fie s’appelloit Midée du nom de la mere d’Alplcdon. Un Athénien nommé Lcbadus étant venu en cette ville perfuada aux habitans de defeendre dans la plaine , fie leur bâtit une ville à laquelle il donna (on nom. Du refte on ne dit point qui étoit (ôn pere, ni pourquoi il étoit venu dans ce pays ; on fçait feulement que (à femme s’appelloit Nicé. Lcbadée eft une ville auflî ornée qu’il y en ait dans toute la Grèce. Le bois facré de Trophonius n’en eft que fort peu éloigné. On die qu’un jour Hercine, joüant en ce lieu avec la fille de Cerès, laillâ échapper une oye qui faifoit tout fon amufement; cette oye alla fe cacher dans un antre fous une grofle pierre, Profèrpine, ayant couru apres, l’attrapa , fie de deflbus la pierre où étoit l’animal , on vit aufli-tôt couler une fource d’eau, d’où fe forma un fleuve qui à caufe de cette avanture eut auflî nom Hercine. On voit encore aujourd’hui fur le bord de ce fleuve un temple dédié à Hercine, fie dans ce temple la ftatuc d’une jeune fille qui tient une oye avec fes deux mains. L’antre où ce fleuve a fa fource eft orné de deux ftatucs qui font debout, fie qui tiennent une cfpcce de feeptre avec des ferpens entortillez à l’entour -, de forte qu’on les prendroit pour Efculape fié Hvgéia -, mais peut-être que c’eft Trophonius fie Hercine, car les ferpens ne font pas moins confacrez à Trophonius qu’à Efculape. On voit auflî fur le bord du fleuve le tombeau [ 1 ] d’Arcéfilas, dont on dit que les cendres furent rapportées de Troye par Léitus. Dans le bois facré voici ce qu’il y a de plus curieux à voir ; premièrement le temple de Trophonius avec fa ftatuc qui eft un ouvrage de Praxitèle j cette ftatuc auflî-bien que la premi.Tc dont j’ai parlé reflemble à celle d’Efculape. En fécond lieu le temple de Ccrcs furnommée Europe, fié une ftatuë de Jupiter le Pluvieux , qui eft expofée aux injures du temps. En deiccndant fié fur le chemin qui conduit à l’oracle on trouve deux temples, l’un de Profcrpine [ 1 ] Confervatricc, l’autre de [ 1 ] Le tombeau tTytrcéfilai. C’eft lis avec Kuhnius/»n/r« comme dans cet Arcéfilas de Lycofure, dont il a etc les Laconiques, au lieu de qui eft parle dans ks Arcadiqucs. certainement une faute de copiftc. [a] Dr Profrrpme Ctnfervutr’Ke. Je
3io Pa u sa n ia s , Liv re IX. Jupiter Roi ; celui-ci eft demeure imparfait foit à caufe de fon cxccflivc grandeur , foit à caufe des guerres qui font furvenues , & qui n’ont pas permis de l’achever $ dans l’autre on voit un Saturne, un Jupiter, 6c une Junon. Apollon a aufli là fon temple. Voici maintenant ccquel’onoblcrvc quand on va confulter l’oracle de Trophonius. Quiconque veut defeendre dans fon antre eft oblige de palier quelques jours dans une chapelle dédiée au bon Génie , Se à la Fortune. Il employé ce temps à fe purifier par l’abftinencc de toutes les choies illicites , 6c par l'ulàgc du bain froid $ car le bain chaud lui eft interdit j il ne peut fe laver que dans l’eau du fleuve Hercine. Il fe nourrit de la chair des vidimes, qui ne lui eft pas épargnée, 6c dont il fait lui-même les frais ; car il eft obligé de facrificr à Trophonius 6c à fes enfans, de plus à Apollon, à Saturne, à Jupiter Roi, à Junon Héniocha, 6c à Cerès furnommée Europe, que l’on dit avoir été la nourrice de Trophonius. Un devin for l’infpcdion des entrailles juge fi Trophonius agrée le facrifice, 6c s’il eft difpofé àrendre fes oracles. Mais les entrailles les plus Aires font celles d’un bélier que l’on immole fur la fofle d’Agamede , la nuit meme que l’on veut defeendre dans l’antre. Les autres vidimes, quelqueefpcrance que l’onenait conçue , font comptées pour rien , fi ce bélier n’eft tel que l’on en puifle tirer un augure aufli favorable. Alors on defeend fans crainte 6c l’on fe promet un heureux fuccès. Voici néanmoins quelques cérémonies qui le pratiquent auparavant. Cette même nuit on vous mené fur le bord du fleuve Hercine ; Là deux enfans de la yille âgez de treize ans vous frottent d’huile , vous lavent 6c vous nettoyent ; on les nomme [ i ] des Mercures j ces jeunes miniftres vous rendent tous les fcrviccs néceflàires autant qu’ils en font capables. Enfuitc viennent des prêtres qui vous conduifent auprès de deux fontaines voifines l’une de l’autre. L’une fe nomme la fontaine [z] de Léthé, 6c l’au-
[i]On lei nomme deiMerttmi. Les Latins dilôicnt dans le meme Cens Cxmilh, dei Ctmillet. Et dans les myrteres des Samothraccs Mercure croit appelle1 Ctfmtloi ; à quoi il faut rapporter cet endroit de Virgile, maorifpetveenit KeMe Ctfmillom . lumi forte Co•ulUm.
Statius Tullianuscité par Macrobedit que Mercure ctoit appelle Camillus, Je que les Romains donnoient le nom de Camille* aux jeunes enfans les plus dirtingucz.lorfqu'ilsfcrvoient à l'autel, [a] La fonutne de LM,e&-$n3dre> de l'oubli, comme la fontaine de Mncmofync ctoit la fontaine qui donnon de la mémoire.
Vo y a g e de l a B l ’o t i e . j„ tre la fontaine de Mnémofync. On vous fait boire d’abord à la première , afin que vous perdiez lefouvcnirdc tout le pafl'é, puis à la fécondé , afin que vous publiez confcrver la mémoire de tout cc que vous devez voir ou entendre dans l’antre. Après ces préparations on vous montre la ftatuc du dieu faite par [i] Dédale , car c’eft un privilège refervé uniquement à ceux qui viennent confulter l’oracle. Vous faites vos prières devant cette ftatuc, & enfuite vous marchez vers l’antre, vêtu d’une tunique de lin ornée de bandelettes, & chauffe à la manière du pays. Cet antre eft dans une montagne audefliis d’un bois iacré 5 une baluftrade de marbre blanc régne tout à l’entour ; cette baluftrade n’a pas deux coudées de haut & l'efpace contenu au-dedans forme une très-petite place. On a élevé fur la baluftrade des obélifques de bronze qui font commeattachez par un cordon de même métal. La porte d’entrée eft au milieu de ces obélifques. Au-dedans de l’enceinte il y a une ouverture qui ne s’eftpas faite d’elle-même, comme il arrive quelquefois, mais que l’art a pratiqué avec beaucoup d’induftrie , & avec une forte de proportion. Car vous diriez d’un four creufé fous terre. Cette cfpece de four peut avoir environ quatre coudées de largeur ou de diamètre , Sc quelques huit coudées de hauteur ; mais il n’y a point de marches pour y defeendre. Quand vous y voulez entrer, on vous apporte une échelle fort étroite & fort légère. Vous defeendez premièrement dans une foflè qui eft entre le rez de chauffée & la caverne. Cette foflè [ x] a deux empans de largeur, & un empan de hauteur. Vous tenez à la main une efpece de pâte pétrie avec du miel, & vous vous gliflèz dans la foflè en y paflant d’abord les pieds, puis les genoux , & lorfqu’à force de peine vous avez enfin paflè tout le corps, vous vous fentez emporté dans le fond de l’antre avec autant de rapidité que fi c’étoit un grand fleuve qui vous entraînât. C’eft alors que l’avenir vous eft révélé en plus d’une manière } car ou vous voyez , ou vous entendez. Lorfquc votre curiofité eft fàtisfaite, vous remontez par le même chemin & avec la même peine , en paflant les pieds les premiers comme vous avez fait pour defeendre. [il fuite pur Déduit. Apparemmentt [i] Cetttfiffit » deux emfunt de Urpar Dédale alc dcSicyonc,c.irccncpoudeSicyonc.carcene pou- teur. Le terme grec eft qui voir être le premier , L -™„ Dé le célèbre Dé- fignifie un enfin, c'eft-à-dirc une incdalc. lure de dix pouces.
311 Pa u sa n ia s , Liv re IX, On dit que de tous ceux qui jufqu’ici font defeendus dans l’antre deTrophoniusaucun n’y eft mort, fi ce n’eft un fatellite de Dcmetrius qui avoit négligé les cérémonies ufitées en l’honneur du dieu ; & qui ctoit venu moins pour confulter l’oracle, que pour emporter l’or & l’argent qu’il croyoit trouver en ce lieu. Son corps fut jette hors de l’antre, non par cette ouverture facrée par laquelle on defeend , mais par une autre iflùc. On raconte bien d’autres chofcs de cet impie, mais je m’en tiens à ce qui m’a paru de plus vrai-femblable. Quand vous êtes forti de l’antre , les prêtres vous font affeoir fur le trône de Mnémofyne qui eft auprès. Ils vous demandent ce que vous avez vû ou entendu, & après que vous leur en avez rendu compte, ils vous mettent entre les mains de gens commis pour avoir foin de vous. Ces gens vous reportent dans la chapelle de la bonne fortune 8c du bon génie. Vous êtes là quelque temps à reprendre vos efprits, car au fortir de l’antre vous êtes fi troublé qu’il fèmble que vous ayez perdu toute connoiflance -, mais peu à peu vous revenez à vous, & vous vous retrouvez dans vôtre état naturel. Ce que j’écris ici n’eft pas fondé fur un fimple oui dire ; je rapporte ce que j’ai vu arriver aux autres , Sc ce qui m’eft arrivé à moi-même 5 car pour m’aflurer de la vérité j’ai voulu defeendre dans l’antre [1] Sc confulter l’oracle. Tous ceux qui vont le confulter font obligez à leur retour d’écrire fur un tableau tout ce qu’ils ont vùou entendu. J’ai déjà dit que l’on garde dans cet antre le bouclier d’Ariftomene, & je n’ai rien îaifle à dire fur cet article. Ch AP L’oracle de Trophonius étoit autrefois ignoré dans la BéoXL. tie, 8c voici comment il devint célèbre. Le pays fut affligé d’une fi grande fécherefle qu’en deux ans il n’y etoit pas tombé une goutte de pluye. Dans cette calamité les Béotiens envoyèrent à Delphes des Députez de chaque ville pour confulter l’oracle d’Apollon. Ces Députez étant venus demander du remede à leurs maux, la Pythie leur répondit que c’étoit [ t ] T’ai voulu dépendre dani l'antre & eon/ulter /'«Mc/r.Plutarque, dans fon traite de laccflation des oracles,dit que de fon temps tous les oracles de la Béouc avoient cefle à la referve de l’oracle dcTrophonius. Et dans fon traite fur le génie de Socrate il introduit un cor-
tain Timarquc qui racontece qu’il prétendoit avoir vû dans l’antn phonius. Mais je crois que que ctoit un grand menteur ■ porte des chofcs tout-à-iâit blés. de Trophonius
Vo y a g e d e la Be *o t i e . ji j de Trophonius qu’il en falloir attendre , & qu’ils allaflcnt le cherchera Lébadée. Ils obéirent , mais comme iis ne pouvaient trouver d’oracle en cette ville , Saon le plus âge d’eux tous appercut un cfl'aim de mouches à miel , & obferva de quel cote il tournoie II vit que ces abeilles voloient vers un antre ; il les y fuivit , & il découvrit ainfi l’oracle. On dit 3 uc Trophonius l’inftruiiit lui-même de toutes les ceremonies c Ion culte , & de la maniéré dont il vouloir être honore. Les Béotiens ont deux ftatucs faites [ i ] par Dédale, fçavoir un Hercule qui eft à Thebes , & le Trophonius que l’on voie à Lébadée. Il y en a deux autres en Crète, une Britomartis qui eft à Olunte , & une Minerve qui eft à Gnoftc, où l’on conferve auflî ce chœur de danfes dont il eft parlé dans l’Iliade d’Homcre, & que Dédale fit pour Ariadnc ; c’eft un ouvrage en marbre blanc. Je connois encore à Délos une Venus du meme ouvrier s c’eft une petite ftatuc de bois, dont la main droite eft fort endommagée par le temps, & qui fe termine en gaine , car elle n’a point de pieds. Je crois qu’Ariadne avoit reçu de Dédale cette ftatuc , & qu’elle l’apporta avec elle lorlqu’ellc fuivit Théfée. Les habitans de Délos difent [i] que Théfée après avoir perdu fa maîtreffe confacra cette ftatuc à Apollon , de crainte qu’en la portant à Athènes, elle ne lui rappellat fans cefte le fou venir d’Ariadne, & ne le rendît malheureux. Voilà toutes les ftatucs qui nous font reftées de Dcdale. Car pour ces monumens qui furent confierez par les Argiens dans le temple de Junon, & ces autres qui avoient été transferez. d’Omphace ville de Sicile à Géla , le temps les a entièrement détruits. Chéronce eft la ville la plus proche de Lébadée. Elle s'appelait autrefois Arné du nom d’une fille d’Eole qui bâtit cn[ i ] Par Dédnle. On ne peut pas faire la ftatuc de Trophonius. Paufadouter que Paulânias par Déduit n’en- nias manque donc ici de dilcerncment tende ici l’ancien Dédale , en quoi il & s’eft laiflè tromper par les antiquaifc trompe manifeftement. L’ancien Dé- res, qui pour rendre les curiolitcz de dalc vivoit du temps d’Egée roid'A- leur pays plus rccommendablcs, leur thénes, & du temps dcMinosroi de donnoicntplusd’andquitéqu’cllesn'en Crète. Erginus un des Argonautes étoit avoient. C’eft la remarque du fçavant pofténeur à Hercule & à Théfée d’u- PaulmierdeGrcntemefnil. ne génération ; il fût pere de Tropho[a] Difent que Tbé/ee , (jrc. La vernius dans un âge fort avancé comme fionLatined’AmaféediticitoutleconPaufanias nous l'apprend lui-méme ; traire de ce que porte le texte, par confcqucnt l'ancien Dédale n'a pû Tomt II. Rr
V+ Pau sa ni as , Liv re IX. tore une autre ville de fon nom en Theflâlie. Mais Chéron dans la fuite donna le ficn à la première,qui depuis s’eft toujours appcllce Chéronée. On dit que ce Chéron étoit fils d'Apollon & deThéro fille de Phy las c’eft cc que témoigne aufli l'auteur du poërnc fur les femmes illuftres de l’Orient. Phylas , dit-il, époufa la fille du grand Jolas , la charmante Dciphile | 11 qui cgaloit les déeffes en beauté. Il en eut [ x ] deux enfant, Htppotcs, (fi Théro qui belle comme Diane faut charmer Apollon ; déoù naquit Chcron fi célébré en fart de dompter un cheval. Je fuis perfuadé que du temps d’Homére les villes de Chéronée & de Lébadée s'appelaient déjà ainfi ; mais ce fiocte qui ne l’ignoroit pas, a pourtant mieux aimé les appeler par leurs anciens noms, de la même maniéré que pour dire le Nil, il a dit le fleuve d’Egypte. Dans la plaine de Chéronée on voit deux trophées qui ont été érigez par les Romains & par Sylla pour une victoire remportée fur Taxile Général de l’armée de Mithridate. Quant à Philippe fils d’Amyntas, il n’en a érigé aucun , ni à Chéronée, ni ailleurs pour quelque viéloire que ce fut. Cen'étoit pas la coutume des Macédoniens d’attefter leurs victoires par cette forte de monumens ; leurs Annales nous apprennent même que Caranus un de leurs rois après avoir défait Cifleus petit prince dont l’Etat étoit voifin de la Macédoine, fit élever un trophée à l’exemple des Argiens, & qu’auflî-tôt un lion forti delà forêt du mont Olympe étoit venu le renverfer. L’hiftoire ajoute que Caranus comprit par là qu’il n’avoit pas agi lagement en donnant aux Barbares defon voifinage un jufte fiijet de le haïra jamais, & que depuis ce temps-là Caranus & les fucceflèurs s’étoient bien gardez d'ériçer aucun trophée , dans la crainte [ 5 ] de fe faire un ennemi irréconciliable d’un peuple vaincu. Ce qui confirme cette remarque, c’eft la conduire d’Alexandre qui ni pour fes victoires remportées fur Darius , ni pour fes con[1 ] La charmante De'ipbile. Le texte dit , Lipéphtle. Kuhnius croit qu’il faut lire Dciphile qui eft bien plus dans le génie de la langue grecque, & je fuis de fon avis. [ 1] Hippotts. Cc nom manque dans le vers cité par Paufanias ; mais il eft aifé de lcfupplécr, puil'quc Paufanias au chap. 4, de fes Corintluaqucs dit
lui-même que Phylas eut pour fils Hippotes , & qu’il ne lui en donne point d'autre. [5]Dans la Crainte de fefaire un ennemi irre'cemilial’le , &c. Si les rois & les princes Indien!, quel fond d'10ftniélion ne trouvcroicnt-ils pas dans un trait hilloriquc comme celui-ci.
Vo y a g e t> ï l a B e ’o t i i . 315 quêtes dans les Indes n’éleva [1 ] jamais aucun trophée. Près de Chéronéc vous verrez la Icpulture de ces braves Ch a t . Thebains qui périrent en combattant contre Philippe. Us XLI n’ont point d'épitaphe j on s’eft contente de mettre un lion lur leur tombeau , apparemment pour marque de leur courage , & l’on n’y a point mis d’epitaphe , parccquc la fortune n'avoit pas féconde leur valeur. La principale divinité des Chéroneens eft cefccptre célébré par Homere,quc Vulcain avoit fait pour Jupiter, & qui pafla de Jupiter à Mercure, de Mercure à Pélops, de Pélops à Atree, d’Atrée à Thyefte, & de Thyefte à Agamemnon. Ils révèrent particulièrement ce feeptre, & le nomment la lance. On eft tenté de croire qu’il a en effet quelque choie de divin , quand on confidere la gloire qui a rejailli fur ceux par les mains de qui il a paffe. Les Cheronéens affurent qu’il fuc trouve avec beaucoup d’or entre Cheronée & Panopc ville de la Phocide furies confins des deux Etacs , Se qu’ils abandonnèrent volontiers l’or aux Phocéens, à condition que le feeptre leur demeureroit. Il y a bien de l’apparence qu’il fut apporté dans la Phocide par Electre fille d’Agamemnon. On n’a point bâti de temple public à cette efpece de divinité 5 mais chaque année un prêtre a foin de garder ce feeptre dans fa maifon , où tous les jours on lui fait des facrifices , & on lui offre toute forte de viandes Sc de confitures. -De tous les ouvrages de Vulcain vantez par les poctes & par la renommée , il n’y en a certainement point de fi célébré, ni qui mérite tant d’honneur que le feeptre dont je viens de parler. Les Lyciens prétendent avoir dans le temple d’Apollon à Patarcs une coupe de bronze qu’ils difent être un prefent de Teléphus Sc un ouvrage de Vulcain. Il ne faut pas s’étonner qu’ils ignorent que ce font [a] Théodore Sc Rhcccus [ 1] N’e'levn jamnii tucun trophée. Hirodicn fc trompe donc, quand il dit qu’après h défaite de Darius , Alexandre érigea un trophée fur les bords du fleuve IfTus. . [1] gnt et (ont Tbitdtn & Rhttcsu, <rc. Il a déjà été parlé de ces deux célébrés artifans, Rhcecus fils de Philéiis, & Théodore fils de Tclédès, qui trouvèrent les premiers l’art de jetter
des figures en bronze & de fondre ce métal. Mais il eft à propos de marquer le temps où ils vivoient. Théodore avoit gravé cette belle éméraude qui lërvoit de cachet à Polycratc tyran de Samos. Pline Liv. 54 , nous apprend que ce meme Théodore avoit été l’un des architectes du labirynthe de Samos, & Ariftotc dans le Liv. ( , de fes politiques , chap. 11, dit que ce labirvnRrij
ji6 Paü îa ni as , Liv re IX. tous deux de Samos , qui les premiers ont trouvé l’art de fondre ce métal. Les habitans de Patra dans l’Achaïe attribuent auflî à Vulcainun certain cofrcqu’ils gardent,difent-ils, Sequ'Eurypy le apporta de Troye; maiscccofre, ils ne le montrent point. A Amathuntc ville de Chypreil y a un ancien temple de Venus & d’Adonis, où l’on contervc un collier fait, dit-on, par Vulcain , & qui fut donné en premier lieu à Harmonie , bien qu’on l’appelle communément le colier d’Eriphylc, parccquc celle-ci l’accepta , & que gagnée par ce prêtent elle fe porta à trahir fon mari. Les fils de Phégéiis firent de ce collier une offrande à Apollon dans le temple de Delphes. Comment il tomba entre leurs mains , c’eft ce que j’ai îuffifamment expliqué dans mes mémoires fur l’Arcadie. Il fut cnfuicc enlevé par les tyrans de la Phocide qui pillèrent le temple. Mais pour moi je ne crois point que le collier qui étoit dans le temple d’Adonis à Amathuntc fût le collier d’Eriphyle ; car celui d’Amathuntc étoit de pierres prccieutes garnies d’or, & Homère parle de l’autre , comme d’un collier purement d’or s cette cruelle, dit-il , facrifia fon mari four un collier £or. On ne peut pas dire que ce poetc ignoroit qu’il y eût des colliers de plufieurs façons,les uns tout unis, les autres enrichis de pierres précieutes. Car lui-meme dans l’entretien qu’Ulyfle a avec Eumée avant que Télémaque fut revenu de Pylos, il met ces paroles dans la bouche d’Eumée , un marchand Phénicien , homme fin & adroit entra dans le falais de mon pere, comme pour vendre un beau collier d'ambre oarnt etor. Et quand il parle des pretents faits à Pénélope par fes amans, il dit qu’Eurymaquc entr’autres lui donna un collier d’un rare artifice où [i] l’ambre & l’or brilloient comme le foleil. Mais the fût entrepris durant la tyrannie de Polycrate. Théodore 8c Rhœcus vivoicnt donc du temps de Polycrate. Or Polycrate contemporain de Cambyic roi des Perles vivoit en la Olympiade environ $oo ans avant l’Erc Chrétienne. [i] Où rombre â-Tor, &c. Dans ces partages Homère fe fert du mot •Miapt, que l’on rend en Latin par eleürmu, & en François par le mot dûmbte. EltHrum en Latin ou »*<« rp.cn Grec viennent du mot . fol .fo-
leil. Il y a plufieurs fortes d’ambre. Pline Liv. j 7, traite à fond cette matière , fans pourtant nous apprendre rien de certain. L’ambre gris eft lcpluseftimé. Ifaac Vigny grand voyageur croit que c’eft une vifoofitc maritime que le foleil afetchée; il dit qu’il en trouva en une certaine côte, de quoi charger dix mille s-ailleaux. Mais on n’a pù retrouver ce hcu-4à , quoiqu'on ait croilc fur cette côte lix lemaincs durant > dit Fi>-
Vo y a g e pe l a Be 'o t ie . 317 pour le collier d’Eriphylc,il ne dit point qu’il filt d’or & de pierres prcciculcs. D’où je conclus que de tous les ouvrages de Vulcain , le Iceptrc que l’on garde à Clicroncccft le leul qui nous foit relié. Au-deflus de la ville il y a un endroit fort efearpé, qu’ils nomment Pétraque,&où ilsdilènt que Rhéa trompa Saturne en lui préfentant une pierre au lieu du petit Jupiter qu’elle avoit mis au monde. On voit fur le fommet de la montagne une ftatuë de Jupiter de moyenne grandeur. Il fe fait à Cncronée une efpece d’onguent compofé de rôles , de lys , de Narcillès & d’iris, qui eft très-bon pour les douleurs derhumatifme. Il s’y en fait encore un autre avec des rôles, qui défend le bois contre les vers & contre la pouriture ; 8c l’on en frotc les ftatuës pour les conlèrver. L’Iris eft une plante 3ui naît dans les marécages ; elle eft à peu près de la graneur du lys, mais la fleur n’en eft ni fi blanche > ni d’une odeur fi forte. Fin d* neuvième Livre.
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Pau
sa ni as
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X.
PAUSANIAS, L IVRE
VOY
DIXIEME-
AGE DE LA PHOCIDE.
L paffe pour confiant que dès les temps les plus reculez cette partie de la Phocide qui avoifine Delphes 8c Tithorce avoit pris fon nom dePhocus fils d’Ornytion natif de Corinthe. Mais quelque temps après les Eginetes fous la conduite d’un autre Phocus fils d’Eacus ayant débarqué en ces lieux & s’y étant établis, du nom de ce dernier Phocus on s’accoutuma infênfiblement à appcller Phocide tout le pays qui eft aujourd’hui compris fous ce nom. Les peuples qui l’habitent, du côté qu’ils regardent le Péloponncfe , 8c du côté de la Béotie s’étendent jufqu a la mer ; du premier par Cirrha qui eft le port 8c l’arfènal de Delphes, 8c de l’autre par la ville d’Anticyre. Car du côté du golphe [ i ] Maliaque les Locriens Hypoenémidiens font entr’eux 8< la mer ; 8c au de-là d’Elatée ce font les Scarphes , comme au de-là d’Hyampolis il y a les Abantes qui habitent Opuntc , 8c Cynos l’arfènal des Opuntiens. Paftons maintenant à ce que les Phocéens ont fait de
[i] Du golfe Maluque. Lctcxtcdit Byfancc,dc Tite-Live,&dePline;8c du golfe de/.umiu, mais Amaféc a lû c’eft ainfi qu’il faut lire. AMwquc fur l’autorité d’Etienne de
V o Y A c r d e ua Ph o ct d e . 319 mémorable, lorlqu’ils ont agi de concert & du commun con. lentement de tout l’Etat. Premièrement ils allèrent au fiége de Troye. En fécond lieu avant l’irruption des Perles en Grèce ils curent la guerre contre les Thcflàliens & y acquirent beaucoup de gloire. Car ayant appris que les Thcflàliens prenoient le chemin d’Hyampolis pour entrer dans la Phocide ils fe portèrent de ce coté-là , & jonchèrent la campagne de pots de terre qu’ils couvrirent ii bien qu’il n'étoit pas poflible de s’en appcrccvoir. La cavalerie Theflâlienne marchant avec confiance & à toutes brides tomba dans ces pièges, s’y embarrafl’a & Ait taillée en pièces. Mais ce mauvais fuccès ne rebuta pas lesThcflâliens. Au contraire animez du defir de lé venger ils firent des levées dans toutes leurs villes , & curent bien tôt mis fur pied une armée plus nombreufe que la première. Les Phocéens furent fort allarmez de ces préparatifs j ils craignoient fur-tout la cavalerie Theffaliennc plus redoutable encore par fa réputation & par fon adrefle que par le nombre. Dans le péril dont ils fe voyoient menacez ils envoyèrent confulter l’oracle de Delphes, qui répondit en ces termes, un mortel & tin dieu vont fe livrer de fanplans 'combats , tous les deux remporteront la viftoire , mais le mortel aura [x] l’avantage. Sur cette rèponfe les Phocéens donnent à Gélon trois cens hommes d’clite avec ordre de partir la nuit, & d’allerobforver les mouvemens des Thcflàliens , mais fur-tout d’éviter le combat & de revenir au camp par des /entiers détournez. Gélon s’étant mis en chemin eut le malheur de tomber entre les mains des ennemis 5 lui & fes trois cens hommes périrent ou foulez aux pieds des chevaux, ou impitoyablement maflàcrez. La nouvelle en étant venue au camp des Phocéens, ils en furent fi confternez que fe croyant perdus ils n’écoutèrent plus que leur délcfpoir. Réfutas de vaincre ou dépérir, tous jufqu’au dernier ils mettent en un même lieu leurs femmes & leurs enfans, leur bagage , les ftatuës de leurs dieux , avec tout ce qu’ils avoient d’or, d’argent, de meubles & d’effets les plus précieux. Ils elevent auprès un grand bûcher, ils en donnent la garde à trente hommes des plus déterminez, leur [1] A/aù le mortel aura rjvtnt^e. point de fens. Cette reponfe de l’oraJc lis avec Camcrarius dans le dernier cle paraît une énigme, mais 011 en ververs grec taati jxxir «*»•> qui ne fait ta Implication dans h fuite.
JïO PAVSAHJAJ, X. difent qu’ils vont tenter le hazard d’une bataille , & leur en joignent, s’ils apprenoient que la bataille fut perdue , d’é. gorger à l’inftant leurs femmes Scieurs enfans, de mettre le feu au bûcher, de brûler tout ce qui ctoit commis à leur fidelité, & enfuite de s'entretuer les uns les autres, ou de chercher une mort glorieufe en fe jettant au milieu des efeadrons ennemis. Voilà jufqu’où alla leur fureur. Depuis ce temps-là le défefpoir des Phocéens a pafle en proverbe chez les Grecs pour fignifier toute réfolution extrême & violente. Les Phocéens après avoir ainfi pris leur parti marchèrent droit aux ennemis. Ils avoient pour chefs Rhccus de la ville d’Ambrvflè qui commandoit l’infanterie , & Déïphane d’Hyampolis qui commandoit la cavalerie. Tellias [ i] Eléen étoit extrêmement confidéré de ces Généraux , il faifoit la fondion de devin dans l’armée, &c’étoit fur-tout en lui que les Phocéens mettoient leurs efpérances. Au moment de la mêlée ils fe reprefentérent ce qu’ils avoient ordonné de leurs femmes & de leurs enfans , chacun fit refléxion que le filtit de ce qu’il avoit de plus cher au monde , & le fort de l’Etat dépendoient du fuccès de la bataille. Animez par cette penfée ils firent des prodiges de valeur & fe battirent en dcfefpérez. Enfin le ciel fécondant leur courage ils remportèrent la plus belle victoire dont il foit fait mention dans l’hiftoire de ce temps-là. Ce fut pour lors que le fens de l’oracle devint manifefte à tous les Grecs 5 car comme les Généraux des deux armées donnoient le mot fuivant la coutume , il fe trouva que les Theflaliens avoient pour mot Minerve Itonia , &que les Phocéens avoient Phocus. Ainfi un mortel & un dieu ou plutôt une déefle avoient combattu l’un contre l’autre. Les Phocéens envoyèrent pour préfens à Delphes une ftaruc d’Afiollon, une autre de leur devin Tellias, avec les ftatuës de eurs Généraux & des héros de leur nation. C’étoit Ariftomédon d’Argos qui les avoit faites. Ces peuples ne fe conduifirent pas moins fagement dans une autre occafion. Car ayant fçû que les Theflaliens fe préparaient à entrer fur leurs terres, ils détachèrent cinq cens hommes choifis qui profitant de la pleine lune attaquèrent de nuit les ennemis, apres [1] Tellms F.létn. Ce Tellias fut Clytiades, & les Mélampodides, qui chef de la Famille des Telliades celé- curent pour auteur Iamus, Clytus & bres devins, comme les Iamides , les Melampus. s’être
Vo y a g e de
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Ph o ci d e .
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s’être barbouillez de plâtre 8c en avoir blanchi leurs armes. Les Thcflàliens crurent voir des fpcâres 8c furent fi effrayez que cette poignée de gens les défit entièrement. On attribue encore cc ftratageme a Tellias. On dit que lorfque l’armée de» Perles pafla en Europe,les Phocéens turent contraints de prendre le parti de Xcrxcs, mais ils le quittèrent d’eux-mêmes , Se ils payèrent de leurs perfonnes avec les autres Grecs à la fameufe journée de Platée. Dans la fuite ils furent condamnez à une groflè amende ---------par les Amphiâyons, 8c l’on ne dit point pourquoi. Je ne fçai C h a p. donc fi cc fut pour quelque délit impute â tout le corps, ou I1, fi cc ne furent point les Thcflàliens,qui fuivant les mouvemens de lcurancienne animofitc contre les Phocéens, leur attirèrent ce mauvais traitement. Quoiqu’il en foit, comme ils avoient peine à s’y foumettre 8c que les cfprits étoient déjà • fortirritez, Philomélus[i] les aigrit encore. Ce Philomélus étoit fils de Théotime, natif de Lédon une des villes de la Phocidc,8c il nelecédoitàperfonncennaiflance 8c en dignité. Ayant donc aflêmblc le peuple, il lui reprefènta que l’amende impofée par les Amphiâyons étoit fi forte qu’envain s’effbrceroit-on de la payer ; qu’il n’y avoit pas de juftice à exiger une fomme fi exorbitante, 8c que s’il en ctoit cru, on feroit bien mieux de fonger à fecoüer le joug , 8c à aller piller le temple de Delphes. Il n’oublia rien pour faire goûter cette propofition, 8c il dit entr’autres choies qu’ayant toujours été amis des Athéniens Se des Lacédémoniens ils n’avoient rien à craindre de leur part, 8c que s’ils étoient traverfez par les Thebains ou par quelques autres , ils auroient aifement l’avantage fur eux , tant par leurs propres forces, que par les richefles qu’ils trouveroient àDelpnes. Ce difeours ne déplut pas aux Phocéens, foit que dieu les eut frappez d’aveuglement, foit qu’ils fuflent naturellement d’humeur à préférer l’intérêt 8c le gain à la Religion. En un mot ils réfolurcnt de prendre Delphes 8c le prirent en effet fous l’Archontat d’Héraclides à Delphes même, 8c fous celui d’Agathocles à Athènes , la quatrième année de la cent cinquième [■] Pbibmélxi. On lit auflî Philt- Polytrnus dit Philcmedci > & Plutarmél»> dans Diodorc de Sicile ; nuis que PbiMtmm. T«me 11. Sf
Olympiade, en laquelle Prorus [ 11 de Cyrene remporta le prix du ftade. S'étant rendus maîtres du dépôt facré que l'on gar. doit dans le temple , ils ne tardèrent pas à lôudoyer de bonnes troupes qu’ils tirèrent de toutes les parties de la Grece. Mais aulfi-tôt les Thebains leur déclarèrent la guerre, & ne manquèrent pas une fi belle occafion de leur témoigner le reflentiment qu’ils avoient depuis long-temps contre eux. Cette guerre dura dix ans entiers , pendant lefquels tantôt les Phocéens aidez de troupes étrangères eurent l’avantage, 8c tantôt les Thebains. Enfin dans un grand combat 3ui fe donna auprès de Néone les Phocéens furent mis en croûte. Philomélus contraint de prendre la fuite fe précipita du haut d’un rocher 8c fe tua. Les Amphiétyons condamnèrent au même genre de mort tous ceux qui l’avoient fuivi. Après Philomélus, Onomarque eut le commandement de l’armée. Ce fut en ce temps-là que Philippe de Macédoine qui avoit fait alliance avec les Thebains, s'étant mis à leur tête remporta une viûoire fur les Phocéens. Onomarque Ce retira du côté delà mer , mais [i] il y fut jette par fes propres foldats,qui imputoient leur défaite à la lâcheté 8cà fon peu d’expérience au métier de la guerre. Ainfi périt cet impie par un effet de la colere du ciel, comme je crois. Son frere Phayllus fut fait Général en là place. Mais à peine avoitil pris fe commandement des troupes qu’il eut en longe la vifion que je vais dire. Parmi les offrandes faites à Apollon, il y avoit une ftatuë de bronze qui repréfentoit un homme extenué par la maladie , 8c qui n’a plus que la peau & les os. On difoit à Delphes que c’étoit le médecin Hippocrate qui avoit confacré cette ftatuë. Phayllus en dormant crut voir ce fquelette, 8c s'imagina être tout femblable. En effet au bout de quelques jours il tomba malade, une extrême maigreur le conduifit au tombeau , 8c fon fonge ne fe trouva que trop véritable. Après là mort les Phocéens élurent pour Général fon fils Phalécus ; mais il fut bientôt révoqué pour s’etre approprié les deniers du dépôt làcré. Enfuite s’étant embarembarqué avec ceux qui voulurent le fuivre, Phocéens, ou autres, il paffà en Crète, 8c pareeque Cidonialui refufa l’argent qu’il [ i ] Prcrut. Diodorc de Sicile le vi h correction de Paulmicr fondée nomme Perut. fut l'autorité de Diodorc de Siale. [ij l/Àiilf fut jette',&f.yû fui-
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Vo y a g e d e l a Ph o ci d e . J13 en exigcoit , il mit le fiege devant cette ville 5 mais il y perdit une bonne partie de lès troupes , & il y périt lui-meme. Dix ans apres que le temple de Delphes eut été pillé , Philippe termina enfin cette guerre, que l’on nomma depuis la guerre facrée, ou la guerre Phocique. Théophile étoit pour lors Archonte à Athènes, Sc ce fut la première année de la cent huitième Olympiade , remarquable par la viâoire de Polyclès de Cyrcne , qui remporta le prix du ftade. Les villes de la Phocide qui le reflenrirent le plus des malheurs de la guerre furent Lilée, Hyampolis, Anticyre, Parapotamie, Panopée, & Daulis. Ces villes connues de tout temps, & même célébrés par les poefies d’Homérc furent non-feulement prifes , mais rafées & entièrement détruites. D’autres qui avoient déjà été brûlées par les troupes de Xerxès, & que cette calamité avoit fait connoître dans toute la Grece, eurent aufli le même fort que les premières. On les nommoit Eroque, Charadra, Amphiclée, Néone, Tethronium Sc Drymée. Car à la réferve d’Elatée , toutes les autres , comme Trachys [ 1 ] Sc Médcon, Echédamie, Ambryfe, Phlygonium, & Sterrhis, n’étoient nullement connues avant la guerre Phocique. Toutes les villes que je viens de nommer, détruites de fond en comble, n’eurent tout au plus que la figure de villages. Il n’y eut qu’Aba qui ne fut point enveloppée dans cette ruine ; aufli les habitans n’avoient-ils eu aucune part à la facrilége entreprife des Phocéens, & non- feulement ils n’avoient pas pille le temple de Delphes, mais ils s’étoient abftenus de prendre parti durant la guerre facrée. Après la guerre on interdit aux Phocéens l’entrée du temple de Delphes, ils ne furent plus reçus à envoyer des Députez aux Etats Généraux de la Grece, & le droit de foftrage qu’ils y avoient fut transféré aux Macédoniens par les Amphiclyons. Mais quelque temps après les Phocéens rebâtirent leurs villes, & quittèrent la campagne pour les aller habiter , excepté quelques-unes qui furent négligées à caufe de leurancienne foiblefle&parceque l’argentmanquoit. Ce fu[iJCemmeTwbTt & Miiéon. Il y avoir deux Trachys , lune dans h Phocide, l’autre auprès du mont Œta , & deux Mcdcons, l’une en Phocide , & l’autre en Bcotic. C'cftpourquoi
Paufanias les diftinguc dans le texte en difant Trtcbji en Pbecide ; mais comme il ne s’agit ici que de la Phocide ■ j’ai cru cette diftinction inutile.
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rentles Athéniens,fiélesThcbainseux-mcmesquiconfeillérent H ce rétabliflement avant la malheurculê bataille de Chcronce, B qui épuilà toutes les forces de la Grece. Les Phocéens firent leur devoir à cette bataille ; ils combattirent enfuite [ i ] auprès de Lamia & à Cranon contre Antipatcr roi de Macédoine. Mais ils le diftinguérent fur-tout à pourfuivre les Gaulois , lorfqu’ils vinrent làccager Delphes , & ils n'oublièrent rien en cette occafion pour appaifcrla colcredu dieu ,& pour expier leur ancien crime. Voilà ce que les Phocéens en divers ___ temps ont fait de plus mémorable. h A p. Panopée eft une ville de la Phocide à vingt ftades de ChéIV. ronée, fi pourtant on peut appeller ville , une bicoque où il n’y a ni Sénat, ni lieu d’exercice, ni théâtre, ni place publique , ni fontaine. Les gens du lieu ont feulement des cabanes le long d’un torrent allez profond, à peu près comme ces cavernes qui font dans les montagnes. Ils ont néanmoins leur territoire Sc leurs limites avec droit de députer aux Etats généraux de la Phocide. Ils difent que ce fut le pere d’Epéiis qui donna fon nom à leur ville, que pour eux ils font origi. nairement Phlégyens, Sc que chafièz d’Orchomene ils vinrent s’établir dans la Phocide. J’ai vû l’ancienne enceinte de Panopée, je crois qu’elle pouvoir avoir environ lëpt ftades. Je me louvins alors des vers d’Homére fur Tityus, où il traite Panopée de ville célébré par fes danfes 5 je me rappellai auffi l’endroit où il décrit le combat que les Grecs livrèrent pour avoir le corps de Patrocle, Sc où il dit que Schédius fils d’Iphitus Sc roi des Phocéens, qui fut tué par Hector, faifoit fa réfidence à Panopée. C’étoit fans doute pour tenir les Béotiens en refped j car la Béotie 8c la Phocide font limitrophes de ce côtc-là fans barrière entre deux , Sc lelon toutes les apparences Panopée fervoit de forterefle à Schédius. Mais pourquoi le pocte dit cette ville célébré par lès danlês, c’eft ce que je ne comprenois pas avant que les Thyïades me l’eullcnt appris. Les Thyïades [i] font des femmes de l’Attique qui vont tous les ans au mont Parnaflè, & qui avec d'autres femmes de Delphes célèbrent des Orgies ou des mvfte-
[ i ] Auprès de Ljmu & 4 Crtnen. [il Lu Tbiûdei, ou Thyades du Lirnu croît une ville de laThcflâlic mot «• qui figniüc , eftue >b,i<(btr> dite des Malccns, & Cranon une au- je fuir en fureur. kc ville de la ThcflUic Pclafgicnne.
Vo y a g e de la Ph o cid e . 325 rcs fecrcts en l’honneur de Bachus. Or ces femmes foit en chemin , foit à Panopéc , foit ailleurs danfênt toutes cnfcmble une cfpece de branle. C’eft donc à ce que je crois par rapport aux danfèsdes Thyïades, qu’Homére a donné cette epithete à la ville de Panopec. Sur le chemin qui mené à la ville on voit une chapelle bâtie de brique toute crue , & dans cette chapelle une ftatuë de marbre du mont Pentelique 5 c’eft un Efculape félon quelquesuns , & félon d’aucres un Promethée. Ces derniers fondent leur opinion fur ce que le long du torrent il y a des pierres d’une li prodigieufe grofleur, qu’une feule eft la charge d'une charctte. Ces pierres font de couleur de bouc, mais d’une bouc mêlée de fable comme dans les torrens &dans les fondrières^ elles ont même à ce qu’ils difent une odeur de chair humaine, & par toutes ces raifons ils prétendent que ce font les reftes de cette bouc dont Promethée forma le genre humain. Près du torrent vous voyez la fcpulture de Tityus ; c’eft un tertre dont la circonférence n’a pas plus d’un tiers de ftade. Ce Tityus eft celui-là même dont Homère a dit dans l’Odyflce j Neuf arpens tout entiers lui fervent de tombeau, ce que les Panopéens prétendent devoir s’entendre de la grandeur du champ oii eft fa fcpulture , non de la grandeur du géant , & le champ eft en effet de neuf [1] arpens. Mais Cléon du pays de ces Magnéfiens qui font for les bords [2] de l’Hermus avoit accoutumé de dire qu’il n’y a point de gens plus incrédules que ceux qui avoient pafle leur vie fans rien voir d’extraordinaire -, que pour lui il n'avoit nulle peine à croire que Tityus & les autres géans fuflènt de la grandeur dont on dit qu’ils étoient. 11 racontoit à ce fujet qu’étant venu [3] à Gadès , il avoit été obligé de fe rembarquer Sc de quitter l’île avec toute fa fuite par l’ordre exprès d’Hcrcule ; qu’enfoite y étant retourné il avoit vû un Officier de marine rué d’un coup de foudre , que l’on avoit jetté fur le [1] De neufarpens. J’ai déjà dit que pour exprimer ledes Grecs , je me fervois improprement du mot arpent -, car eft plutôt une perche qu'un arpent i c’étoit la fixiéme partie d’un ftade , & une mefute d’environ cent pieds.
[2] Sur les bords de FHermus. C’eft aujourd'hui le Sarabat, riviere de la Natolic, qui fe décharge dans le golfe de Smyrne. [5] A Gad'es, c’eft aujourd’hui Cadix.
S f iij
316 Pau sa ni as , Liv re X. rivage , & dont le corps avoit cinq arpens de longueur , ce qui, dilbit-il , lui rendoit croyable tout ce que l’on raconte en ce genre-là. Daulis eft à fept ftades de Panopée. Cette ville n’eft pas fort peuplée , mais les habitans font encore aujourd’hui les hommes les plus grands & les plus robuftes qu’il y ait dans toute la Phocide. On dit que la ville a pris Ion nom de la nymphe Daulis fille du Céphiffe. D’autres difent que ce lieu étoit autrefois tout couvert d’arbres , & que Daulot eft un ancien mot qui fignifioit tout ce qui eft inculte & négligé ; c’eftpourquoi Efchyle s’en lcrtdans la delcription qu’il fait de la barbe de Glaucus d’Anthédon. Ce fut à Daulis, dit-on , que les femmes du pays donnèrent à Terée un repas où ils lui fervirent les membres de fon fils , ce qui fut le commencement de ces repas pleins d'horreur & de barbarie dont on a vû depuis quelques exemples. La fable dit que Terée fut change en huppe ; c’eft un oileau un peu plus gros qu’une caille, Sc dont les plumes s’élèvent fur la teteen façon d’aigrette. Progné femme de Terée fut changée en hirondelle , & ce qui eft étonnant, c’eft qu’en effet les hirondelles dans tout ce canton ne pondent, ni ne couvent, ni ne font leurs nids foit au haut des toits, lôic dans les cheminées, comme elles font par tout ailleurs. Les Phocéens difent que Philomeie lœur de Progné fut aufli métamorphoféc en oifeau,& que craignant encore Terée , pour le fuir elle changea de pays. Les Dauliens ont un temple de Minerve où il y a une fort ancienne ftatuë de la déclic } mais celle qui eft de bois paroît encore plus ancienne , & l’on dit que Progné l’apporta d’Athènes. Tronis eft un petit canton qui fait partie du territoire des Dauliens ; on y voit le tombeau d’un héros que ces peuples regardent comme leur fondateur. Les uns dilent que c’eft Xantippe homme de réputation à la guerre, & les autres que c’eft Phocus fils d’Ornytion & petit-fils de Sifyphc. Ce héros, quel qu’il foit, eft honoré tous les jours par des iâcrifices,on fait couler le lâng desvidimesdans Ion tombeau par une ouverture deftinée à cet ufàge , & les chairs de ces vidimes font confumées par le feu. On peut aller de Daulis jufqu'au haut du mont Parnaflè par un chemin plus long à la vérité , mais moins difficile que celui qui mené de Delphes à cette montagne.
Vo y a g e de la Pho ci de . 317 Si en forçant deDaulis vous prenez le chemin de Delphes, —-------& que vous alliez tout droit, vous trouverez fur votre gauche c y* r' un palais que l’on nomme le Phociquc, parccque c’eft-là que le tiennent les Etats generaux de la Phocide , Sc que chaque ville envoyé les Députez. C’eft un grand édifice qui eft foutenu en dedans par des colonnes. Entre les colonnes Sc le mur il y a de l’un Sc de l’autre côté des marches où les Députez prennent fcancc. A l’un des bouts on n’a mis ni marches, ni colonnes ; l’elpacc eft rempli par une ftatuë de Jupiter élevée fur un trône , ce dieu a Junon à fa droite , Sc Minerve à fa gauche. Un peu au de-là de ce vafte édifice vous verrez un endroit que l’on nomme le chemin qui fourche. Ccfut-là qu’Œdipc eut le malheur de tuer Ion pere. Mais Œdipealaifle des vertiges de les avantures en bien d’autres lieux. Dès qu’il fuc ne on lui perça les pieds de part en part, & on l’expofà fur le mont Cithéron près de Platée. Il fut enfuite nourri à Corinthe Sc dans le pays qui eft aux environs de l’ifthme. La Phocide ou pour mieux dire , cet endroit delà Phocide que l’on appelle encore aujourd’hui le chemin qui fourche fut fouillé du fang de Laïus. Thebes enfin fervit comme de théâtre au mariage inccftueux qu’Œdipe contraria avec fa mere, Sc enfuite aux injufticcs & aux fureurs de fon fils Etéocle. Mais le meurtre de Laïus fut la fource de tous les malheurs d’Œdipe. On voit encore au milieu du chemin la fépulturc de Laïus Sc du domeftique qui le fuivoit ; de belles pierres de taille entaflccs les unes fur les autres en font tout l’ornement. On dit que ce fut Damafiftratequi, pendant qu’il régnoit à Platée, trouva par hazard leurs corps Sc les fit enterrer. Là vous verrez un grand chemin qui mène à Delphes ; c’eft un chemin qui va en pente , Sc qui eft fi difficile qu’une perfonne foit à pied, foit à cheval n’y pafle point fans peine. Il y a plufieurs traditions toutes différentes touchant la ville de Delphes, Sc il y en a encore plus touchant l’oracle d’Apollon. Car on dit qu’anciennement Delphes croit le lieu où la Terre rendoit fes oracles, Sc que Daphnc l’une des nymphes de la montagne fut choifie par la déefle pour y préfider. Les Grecs ont de vieilles poëfies intitulées,confeils à Eumolpe, Sc qu’ils attribuent à Milice fils d’Antipheme. Il y eft dit que la Terre prononçoit elle-même lès oracles en ce lieu , Sc que Neptune y rendoit les fiens par le miniftere de Pyrcon.
3x8 Pa v sa n ia s , Liv re X. L'on prétend que dans la fuite la deeflê donna fa part &pc. tien de l'oracle à Thémis, que Thémis en fit préfent à Apol Ion , & qu'Apollon, pour avoir la part que Neptune y avoir, lui donna Calaurée qui eft vis-à-vis dcTrarzcne. J’ai oui dire à d’autres que des Pâtres ayant conduit par hazard leurs troupeaux de cc côté-là, fe trouvèrent tout-à-coup agitez par une vapeur qui les faifit, & qu’infpircz par Apollon ils commencèrent à prédire l’avenir. Mais Phcmonoc devint alors fort célèbre -, elle fut la première interprété du dieu , & la première qui le fit parler en vers hexamètres. Cependant Bcco native du lieu , & connue par des hymnes qu’elle fit pour les habitans de Delphes, dit que ce furent des étrangers venus du pavs des Hvperboréens qui bâtirent le temple où Apollon a depuis rendu fes oracles -, que plufieurs d’eux y propnétiferent, & entr’autres Olen qui le premier inventa le vers hexamètre & s’en fervit à cet ufage ; ce font, dit-elle, Parafas & Afyleus qui fortis du pays des Hypcrborècns font venus vous conférer ce faint lieu, b Apollon. Après enavoir nommé quelques autres , elle ajoute, & Olen, qui le premier prononça vos oracles envers hèxametres dont il fut tinventeur. Mais après tout, l’opinion la plus probable & la plus fui vie, eft qu’Apollon à toujours eu des femmes pour interprètes de les oracles. On prétend que la première chapelle du dieu fut faite de branches de laurier, & des branches d’un laurier qui étoit à Tempé ; cette chapelle étoit une efpece de cabane, un édifice ruftique. On dit qu’enfuite des abeilles en bâtirent une autre de cire 8c de leurs propres ailes} celle-là, Apollon à ce que l’on dit , l’envoya aux Hyperboréens. Mais fuivant une autre tradition cette fécondé chapelle fut bâtie par un homme de Delphes nommé Ptéras, ce qui a donné lieu[i] à la fable des abeilles que je viens de rapporter. On dit aufli que le même homme bâtit en Crète une ville qu’il nomma Aptère , en ajoutant une lettre à fon propre nom. Quant à ce que quelques-uns difent que cette chapelle fut conftruite de ces bruyères qui croiflent fur les montagnes & que l’on appelle en Grec prérâ, je n’y ai pas plus de foi qu’au conte des abeilles. On tient qu’en troifiéme lieu le temple d’Apollon fut bâti
[ i ] d ü /aWe iet obeilles , &e. qui avoit bâti la chapelle d’Apollon, lignifie penni, neoile, une plu- avec le mot donna lieu de croire me. La conformité du nom de Ptcras que des abolies lavoicnt bâtie. de cuivre.
1*9 de cuivre , ce qui ne doit pas paroître fort étonnant , puif. qu’Acri fius avoit fait faire une chambre de cuivre pour là fille,& que l’on voit encore à Sparte le temple de Minerve Chalcicccos, ainfi appelle parcequ’il eft tout de cuivre. A Rome le lieu où l’on rend la Juftice furprend par fa grandeur & par là magnificence} mais ce que l'on y admire le plus , c’eft un plafond de bronze qui régné d’un bout à l’autre. Ainfi il n’eft pas incroyable que le temple d’Apollon à Delphes ait etc bâti de cuivre. Mais qu’il ait etc bâti par Vulcain , c’eft ce que je ne crois point, ni qu’il y eut au lambris des vierges d’or qui avoient une voix charmante, comme Pindar^J’a imaginé d’après les Sirènes d’Homére autant que j’en puis juger. On n’eft pas d’accord touchant la maniéré dont ce temple a été détruit. Les uns difcntque la terre s’ouvrit & l’engloutit, les autres que le feu y ayant pris , le cuivre dont il étoit fait le fondit. Quoiqu’il en foit, le temple d’Apollon fut bâti une quatrième fois par Agamede & par Trophonius} pour lors on n’y employa que de la pierre. Mais cet édifice fut encore brûle fous l’Archontat d’Erxiclide à Athènes, la première année de la cinquante huitième Olympiade qui fut remarquable par la victoire que Diognete de Crotone remporta aux jeux Olympiques. Pour le temple qui fubfille aujourd'hui, ce font les ons qui l’ont tait faire des deniers que les peuples avoient conlàcrcz à cet ulàge. Spintharus de Corinthe en a été l’architecte. On tient qu'anciennement & dans les temps les plus reculez Parnailùs avoit déjà bâti une ville en ce lieu-là. Il étoit fils de la nymphe Clcodore, & comme tous les autres héros, car ainfi les nomme-t-on , il pafloit pour avoir deux peres, l’un mortel , c’étoit Clcopompe ; l’autre immortel, c’etoit Neptune. Le mont Parnafle & le bois du Parnafle prirent de lui leur dénomination. L’on ajoute qu’il trouva l’art de connoitre l’avenir par le vol des oifeaux, Sc que la ville dont il étoit fondateur fut fubmergée dans le deluge qui arriva fous le régne de Deucalion. Le peu d'hommes qui s’en làuverent ayant gagné le haut du mont Parnafle, avec les loups & les autres bêtes féroces qui par leurs heurlemens leur lervoienc de guides , ils y bâtirent une ville qu’ils nommèrent Lycorée f>ar cette raifon. Cependant une autre tradition porre qu’Apolon eut de la nymphe Corycia Lycorus qui donna fon nom à Te Torne JJ.
3jo Pau sa ni as , Liv re X. la ville de Lycorce, Sc celui de fa mere à un antre voifin que l’on appelle encore aujourd’hui l’antre Corycius. A cela on ajoute qu’Hyamus fils de Lycorus eut pour fille Célœno qui eut un fils d’Apollon. Ce fils s’appclloit Delphus, d’où la ville de Delphes a pris fa dénomination. D’autres difent que Caftalius entant de la terre eut une fille nommée Thyas qui la première fut honorée du facerdoce de Bachus , Sc célébra les Orgyesen l’honneur du dieu ; d’ou il eft arrivé, dilènt-ils, que toutes les femmes qui éprifes d’une faintc y vrefle ont depuis voulu pratiquer les mêmes cérémonies ont été appellées Tbyiades. £)r félon eux Delphus naquit d’Apollon & de cette Thyïas. Mais d’autres encore lui donnent pour mere Melœné fille du Céphiflc. Dans la fuite les gens du pays appelèrent la ville non-feulement Delphes, mais aufli Pytho ; c’eft ce qu’Homére nous témoigne dans le dénombrement des Phocéens. Ceux qui fe piquent de fçavoir les anciennes généalogies prétendent que Delphus eut un fils nommé Pythis, qui étant venu à régner, donna fon nom à la ville. Mais l'opinion la plus commune eft qu’Apollon tua là un homme à coup de flèches, & que fon corps ayant été laifle fans fépulture il infecta bien-tôt tous les habitans , ce qui fit donner à la ville le nom de Pytho, du mot grec Pythefihai qui lignifie fentir mauvais. En effet quand Homère a dit que l’île des Sirenes étoit pleine d’oflemens, c’eft par la raifon que ceux qui écoutoient ces enchanterefles périlfoient tous, Sc que leurs corps privez de fcpulture infedoient l’île, ce qu’il exprime par le mot que je viens de dire. Les poëtes difent que ce fut un dragon qu’Apollon tua, & un dragon que la Terre avoit commis à la garde de l’oracle. On raconte aufli que Crius homme puiflant dans l’île Eubœe avoit un fils grand fcélérat, qui fut allez ofé pour venir à main armée piller le temple d’Apollon & les mailons de plufieurs riches particuliers. Un jour que l’on étoit encore menacé de ce brigandage, les habitans de Delphesadreflerent leurs vœux à Apollon, & le conjurèrent de ne les pas abandonner dans un fi preflânt danger. Phemonoé qui pour lors étoit l’interprete du dieu leur répondit par trois vers hexamètres dont le fens étoit tel, Apollon décochera uneflèche mortelle contre le bandit du Pamafieffi 1‘étendra à fes pieds. Souillé d'un fane fi vil, il aura recours d des Cretoispour être purifié , & cet événement fera célèbre d jamais.
Vo y a g e d e la Pho cid e . 331 Le temple d’Apollon fut donc expofe des le commence- C||Ap ment aux entrcpriles des hommes avides & impies. Car apres y j Y' ce bandit de l’ile Eubœc les Orchoméniens Phlegycns, & enfuite Pyrrhus fils d’Achille fe propoferent auflî de le piller. Une partie de l’armee de Xcrxcs eut le meme deflein. Les Phocéens àl’inftigation de leurs chefs fe rendirent maîtres du facré depot qui etoit conlérvé dans ce temple, & l’eurent long-temps en leur pofl’cflion. Après eux les Gaulois vinrent aflieger Delphes. Enfin il croit de la dcftince de ce temple de ne pas échaperâ l’impiété de Néron. Il en enleva cinq cent ftatucs de bronze tant d’hommes illuftres que de nos dieux. Venons maintenant à l’inftitution des jeux Pythiques. On dit Î|uc ces jeux conliftoient anciennement en un combat depotic & de mufique, dont le prix fe donnoit à celui qui avoit fait Se chanté la plus belle hymne en l’honneur du dieu. A la première célébration Chryfothémis de Crète fut vainqueur, il étoit fils deceCarmanor qui avoit purifié Apollon. Apres lui Philammon fils de Chryfothémis remporta la viâoirc , & enfuite Thamyris fils de Philammon. Car on tient que ni Orphée qu’une haute fagefle & une parfaite connoiflànce des myfteres de la réligion rendoient recommandable, ni Mulce qui faifoit profeflion d’imiter Orphée en tout , ne voulurent jamais s’abaiflèr à difputer le prix des jeux Pythiques. On remarque qu’Elcuther tut déclare vainqueur à caulê de fit belle Se grande voix, quoiqu’il eût chanté une hymne qui n’etoit pas de fa façon. On dit auflî qu’Héfiode ne fut pas reçu à difputer le prix , pareequ’en chantant il ne fçavoit pas accompagner de la lyre. Pour Homere , on prétend qu’il vint à Delphes confulter l’oracle, mais qu’etant devenu aveugle, il fit peu d’ufage du talent qu’il avoit de chanter & de joüer de la lyre en meme temps. En la quarante-huitième Olympiade Glaucias de Crotone fut proclamé vainqueur à Olympie. La troifiéme année de cette Olympiade les Amphidyons firent du changement aux jeux Pythiques. Car à la vérité ilslaiflerent le prix de mufique & de poefie ; mais ils en ajoutèrent deux autres , l’un pour ceux qui accompagneroient de la flûte,l’autre pour les jodeurs de flûte feulement. Ccphallen fils de Lampus fe diftingua à chanter Se à accompagner de la lyre , l’Arcadien Echcmbrotc à accompagner de la flûte,Se Sacadas d’Argos â en joüer Ttij
3Ji Pau sa ni as , Liv re X. Amplement. Le même Sacadas remporta le prix de la flûte aux deux Pythiadcs Suivantes. Alors on inftitua à Delphes les mêmes jeux, les mêmes coinbacs qu’à Olympic ; le quadrige fut feulement excepte. Les enfans par une loi exprefle furent admis à la courfe du ftade (impie, & à la courlè du ftade répète. Mais incontinent apres, je veux dire, en la Pythiade qui fuivit immédiatement celle-là , on abolit les prix , & il fut régie qu’il n'y auroit plus que des couronnes pour les vainqueurs. On retrancha auflî l’accompagnement des flûtes, pareeque cet accompagnement avoit je ne fqai quoi de trille , & ne pouvoir convenir qu’aux lamentations & aux élégies ; c’étoit en effet l’ufàge que l’on en faifôit. Nous en avons une preuve dans l’offrande qu’Echcmbrote fit à Hercule d’un trépied de bronze avec cette infeription. Echembrote Arcadien a dédié ce trépied à Hercule , après avoir remporté le prix aux jeux des Amphiélyons, où il accompagna de la flûte les élegiesqui furent chantées dans l'aflemhlée des Grecs. Dans la fuite on ajouta aux jeux Pythiques la courfe de chevaux , & dès la première fois qu’elle eut lieu Clifthene fut vainqueur au Quadrige ; c’eft ce Clifthene qui devint le tyran de Sicyone. A la huitième Pythiade il y eut une couronne pour les joüeurs d’inftrumens à cordes fans aucun chant} & ce fut Agélas de Tégée qui la mérita. A la vingtième on comprit parmi les jeux la courfe des hommes armez , & ce genre de courfe valut une couronne de laurier à Timœnete de Phliafie, cinq Olympiades apres que Démarate d’Herée eut été couronné à Olympic. A la quarante huitième on adopta la courfe du char à deux chevaux attelez enfèmble j ce furent les chevaux d'Exéceftidas qui remportèrent l’avantage fur tous les autres. Cinq Pythiadcs enfuite on permit d’atteler quatre poulains à un char, & Orphondas de Thebcs fut proclamé vainqueur. Mais le combat du Pancrace entre les enfans , la courfe du char attelé de deux poulains, même la (impie courfe fur un poulain , ces jeux furent en ufàgc à Olympie beaucoup plutôt qu’à Delphes. Car le pancrace n’y fut reçu qu’en la foixante & unième Pythiade, en laquelle Laïdas de Thebcs eut la victoire ; la Ample courfe fur un poulain fut introduite la Pythiade d’après, ëc l’on ne commença à voir un char attelé de deux poulains qu’en la foixantcêc neuvième Pythiade. Lycormas de Lariflc eut le prix de
Vo y a g e
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h courfe du poulain , & Ptolcméc le Macédonien fut vainqueur à la courte du char. Je l'appelle ainii parccquc les rois d'Egypte n’etoient pas tachez qu’on les appcllat Macédoniens, comme ils l’ctoicnt en effet. La couronne de laurier eff particulière aux jeux Pythiqucs, ce qui n’a je crois , d’autre fondement que l’opinion où l’on eft qu’Apollon aima Daphnc [ i ] fille du fleuve Ladon. C’eft un fentiment allez commun que ce fut Amphiâyon Ch a p . fils de Dcucalion qui fixa à Delphes l’aflêmblée des Etats géVIII. néraux de la Grece, &c que de Ion nom ceux qui depuis ont compote cette aflcmbléc le font appeliez Amphiâyons. Cependant Androtion , dans Ion hilloire de l'Attiquc, dit que de toute ancienneté les peuples voifins de Delphes & iituez comme à l'entour y envoyoient leurs Députez, pour y délibérer de leurs intérêts communs, ce qui donna lieu au nom d’Amphiâyons qui s’eft conièrvc jufqu’à nous, mais autrement [ i ] écrit que la première origine ne lemble le demander. Ceux qui tiennent pour le premier fentiment, difent que les peuples aufquels Amphiâyon accorda le droit de députer aux Etats généraux» furent [3] les Ioniens, les Dolopes,lesTheflàlicns, les Enianes, les Magnéfiens, les Maléens, les Phriotes , les Doriens, les Phocéens, & enfin les Locriens qui font voifins de la Phocide, & qui habitent les environs du mont Cnémis. Mais dans la fuite les Phocéens ayant pillé le temple d’Apollon , & la guerre Phociquc que cet attentat avoit allumée ayant pris fin au bout de dix ans, il y eut du changement au Sénat des Amphictvons. Car d’un côté les Macédoniens y furent admis, & de l’autre les Phocéens, & les Lacédémoniens, Doriens d’extraction, en furent exclus , les premiers à caufe de leur facrilege entreprife , & les féconds pour avoir pris leur parti durant la guerre. Mais lorfque Brennus à la tête des Gaulois vint aflieger Delphes, les Phocéens pour réparer leur [1] dima Daphné , laquelle,die la fable, fut métamorphofee en laurier. Voyez Ovide dans fes Métamorphofes, Liv. 1. ( 1] Mats autrement écrit que dam fa première ondine. Suivant cette première origine marquée par Androtion, il faudrait écrire, Jmpbiûietu, du mot grec qui lignifie la même
choie que nifonmr, circmn jacentes, vicini. Cependant malgré cette origine on écrivoit slmpbillions par un ». Voilà ce que Paufanias veut dire. [»] burent les 1eniens, è-C. Eiquine dans fon oraifon def‘alfa légalisme nom. me douze peuples qui avoient le droit d’Amphidyonnar. Ttiij
1)4 Pa u sa n ia s , Liv a e X. faute étant accourus au Secours de la ville avec une ardeur incroyable, on crut devoir récompcnfer leur zèle, ils furent rétablis dans tous leurs privilèges & honneurs , & ils recouvrèrent le droit d’Amphiûyonnat. Enfuite l’Empereur Augufte communiqua ce droit aux Nicopolitains qui habitent près d’A&ium, Sc pour ne point trop multiplier les Ainphidyons, il réunit aux Theflàliens les Magnétes, les Malcens, les Emanes, & les Phtiotes, transférant à la ville de Nicopolis le droit de fuffrage qu’avoient ces divers peuples, & en particulier les Dolopes, car des lors les Dolopes étoient une nation éteinte. Préièntement les Amphidyons [ i ] font au nombre de trente. Les Nicopolitains, les Macédoniens &les Theflàliens en nomment chacun deux. Les Béotiens, les Phocéens, Sc les habitans de Delphesont le meme droit. Les Béotiens fondent le leur fur ce qu’autrefois ils occupoient une partie delà Thcflàlie fous le nom d’Eoliens. L’ancienne Doride en nomme un. Les Locriens que l’on appelle Ozoles , & ceux qui habitent au de-là de l’Eubœe ont aufli chacun leur Députe. Enfin l’îlcd’Eubœe a fon Amphidyon , Sc Athènes le lien. Mais Athènes , Delphes , & Nicopolis ont droit de députera toutesàes aflèmblees d’Etats généraux, au lieu que les villes des autres peuples dont je viens de parler ne députent que tour à tour. En entrant dans la ville on trouve quatre temples de fuite. Le premier eft en ruines. Le fécond n’a plus aucune ftatuc. Dans le troificme il y a encore quelques ftatuës d’Empercurs Romains } le quatrième eft dédié à Minerve Proncca. La ftatuë de Minerve que l’on voit à l’enrrce de celui-ci , eft plus grande que celle qui eft dans l’intérieur du temple , & c’eft un préfent [ i ] des Mafliliens. Ces peuples font originairement une colonie de ces Phocéens qui fe transplantèrent en Ionie 5 chaflèz de la ville de Phocée parle MédeHar. page , ils équipèrent une flotte , battirent les Carthaginois fur mer , Sc allèrent s’emparer [3] du pays qu’ils oc[ 1 ] Préfinuemem lei Ampbifyoni font m nombre de trente. L'auteur après avoir dit que les Amphidyons ctoient au nombre de trente n'en compte que 17 , ou 18. Je crois donc qu’il y a faute au nombre , ou une omiflion confidérablc dans cet endroit du terre. (1] Dt> Mtjjllietu, ce font aujour-
d’hui les Marfcillois , qui , comme le dit l’auteur, font originairement une colonie de ces Phocéens que le Méde Harpage chail'a de Phocée ville qu'ils occupoient dans l'Ionie. [ 5 ] Et allèrent t emparer dn part qatli occnpent encore anjurd'hat. Il veut dire, de Adarfeille. Mais Hcrodo-
cupcnt aujourd’hui , où ils fe font rendus riches & puiflàns. La Minerve qu’ils envoyèrent à Delphes eft une ftatuc de bronze. On dit que Crœfus roi de Lydie avoit auflî fait préfent à la déefle d’un bouclier d’or, qui fut enlevé par Philonielus. Au temple de Minerve [ i ] Pronœa tient une chapelle & toute une enceinte confacrce au héros Phylacus, qui vint, dit-on, fàuver Delphes de l’irruption des Perlés. C’eft une ancienne tradition que dans l’endroit du lieu d’exercice qui eft découvert il y avoit autrefois une Layc, quipourfuiviepar les fils d’Autolycus & par Ulyfïc fit à celui-ci une bleflûre audcfl'us du genou, c’etoit dans le temps qu’ülyflè étoit chez Autolycus. Siaulôrtirdulicu d’exercice vous prenez à gauche, & que vous defeendiez environ trois ftades, vous trouverez le fleuve Pliftus qui va tomber dans la mer d Cirrha le port de Delphes. Mais fi au lieu de defeendre vous remontez vers le temple de Minerve , vous verrez fur votre droite la fontaine de Caftalie, dont l’eau eft excellente. Les uns difent que c’eft une femme du lieu qui a donné fon nom d cette fontaine, & les autres que c’eft un homme qui avoit nom Caftalius.Panyafis [i] fils de Polyarque dans fes vers fur Hercule fait la fontaine de Caftalie fille de l’Achéloüs. Ce hères , dit-il, après avoir pajfé les neiges du mont Pamajfe, vintfur les bords de la fontaine de Caftalie qui tire fon origine du fleuve a4chèloüs. Mais j’ai otii dire d d’autres que c’eft le Céphiflè qui a fait préfént de cette fource aux habitans de Delphes, & c’eft une fiftion du pocte Alcée dans le prologue d’une hymne d Apollon. Ce fentiment eft confirme par la pratique des Liléens ,qui à certains jours de l’année, pour honorer le fleuve Céphiflè jettent une efpece de pâte facrée dans fa fource 5 car ils aflurent que bien-tôt après on voit paroître cette pâte dans la fontaine de Caftalie. La ville de Delphes eft fur une hauteur d’où l’on peut defeendre de tous cotez par une pente douce. Le temple d’Apollon eft firué de même. Il contient un fort grandefpace tout au haut de la ville , & plufieurs rues y viennent aboutir. te, Liv. i , raconte le Ait tout autre[i] Penyejî.. Ce poète félon quelques auteurs étoit oncle d’Hcrodotc& [t] Minerve Prontrn , c’cft-à-ilire, vivoit en la 71e Olympiade. Il ctoit /a Préwypntt. Peut-être auflî faut-il d’Halicamaflc & avoit fait en vcrsl’hélire Ptor.ée , auquel cas la déefle auroit raclée , ou l’iiiftoirc d’Hcrculc , & eu ce furnom , pareeque A ftatuc étoit l'hiftoiredc b Migration ionienne. Ce dans le veftibule du temple. pocte ne le cédoit guère qu’â Homère.
))6 r au s A H i A s, Livr e X. Je vais maintenant faire une courte énumération des plus confidérables monumensqui ont été confacrez au dieu. Car pour les ftatuës de ces athlètes & de ces muficiens qui n’ont eu que le mérite de leur art, je n’en parierai point. Les célébrés athlètes n’ont pas été oubliez dans mes mémoires fur l’Elide. Mais je n’y ai pas compris Phayllus de Crotone , pareequ’il n’a jamais été couronné à Olympie. Il mérite d’avoir place ici, s’étant rendu illuftre par trois victoires remportées aux jeux Pythiques, deux au Pcntathle,&uneàla courte; mais plus illuftre encore par ion combat naval contrôles Pertes. Lui-même avoit fait le vaiiteau qu’il montoit, & il y avoit embarqué tous les Crotoniates qui fe trouvèrent pour lors en Grece. C’eft donc avec raifon qu’on lui a érigé une ftatuë à Delphes. Quand vous ferez dans l’enceinte du temple , vous verrez d’abord un taureau d’airain ; c’eft un ouvrage de Théoprope d’Egine, & une offrande faire par les Corcyréens. On dit qu’à Corcy re un taureau s’étant écarté des vaches qui paifloient dans une prairie, alla beugler fur le rivage de la mer. Comme cela lui arrivoit tous les jours, le bouvier eut la curiofîté de le fuivre, & il apperçut au bord de la mer une quantité prodigieufe de thons. Aufli-tôt il courut en avertir les Corcyréens qui vinrent pour les prendre ; mais ils y travaillèrent inutilement. Surpris de ce mauvais fuccès ilsenvoyérent à Delphes pour confultcr l’oracle. La réponfe fut qu’ils euflent à facrifier un taureau à Neptune. Ils le firent, & leur pèche fut fi riche & fi abondante, que de la dixiéme partie de leur gain ils conlacrérent un taureau d’airain à Apollon de Delphes , & un pareil à Jupiter Olympien. Vous verrez enfuite le préfent des Tégéates, fait en mémoire des depoiiilles qu’ils remportèrent fur les Lacédémoniens. C’eft un Apollon & une Vi&oireavec les ftatuës des héros originaires deTégée, comme Calliftho fille de Lycaon, Areas qui donna fon nom à tout le pays , les fils d’Arcas , Elatus, Aphidas & Azan, Triphylus qui eut pour mere non Erato, mais Laodamie fille d’Amyclasroi de Lacédémone, & Erafus fils de Triphylus. L’Apollon & la Calliftho font de Paufanias d'Apollonic ; la Victoire & la ftatuc d’Arcas font de Dédale le Sicyonien ; Triphylus & Azan font de Samolas Arcadien ; enfin Elatus, Aphidas & Erafus font d’Antiphane d’Argos. Telle fut l'offrande que les Tégéates envoyèrent à Delphes,
VOYAGE DE LApHOCIDE. J57 Delphes, apres avoir lait un grand nombre de prisonniers fur les Lacédémoniens qui étoient venus ravager leurs terres. Vis. d-vis de ces ftatucs vous verrez celles que les Lacédémoniens oftiircnt en aüion de grâces delà victoire qu’ils avoient remportée furies Athéniens. Elles font au nombre de neuf, Caftor fie Pollux, Jupiter, Apollon, Diane, Neptune 8c Lyfander fils d'Ariftocrite qui reçoit une couronne de la main de ce dieu. Enfuite Abas qui férvoic de devin dans l’armée de Lyfander, & Hcrmon pilote de laCapitane que montoitee Général. La ftatuc d’Hcrmon eft un ouvrage de Théocofme de Mcgare , car il y eut droit de Bourgeoilic. Caftor 8c Pollux font d’Antiphanc d’Argos -, le devin a étc fait par Pifon de Calaurée, ville appartenante aux Trœzcniens. Diane, Neptune & Ly. fander font de la façon de Damias ; Apollon & Jupiter font de celle d’Athcnodore , ces deux ftatuaircs étoient Arcadiens de la ville de Clitor. Derrière toutes ces ftatucs fie au fécond rang on voie ces braves Officiers qui fécondèrent fi bien Lyfander [ijàEgefpotame, foit Spartiates, foit Alliez de Sparte, comme Aracus fie Erianthcs, le premier de Lacédémone,le fécond [1] Béotien ; Aftycrate de la même ville, Céphifocle, Hermophante , 8c Hicéfius tous trois de Chio , Timarque fie Diagoras Rhodiens , Théodamc de Gnide , Cimmérius d’Ephefe , Eanthidas de Milet, tous faits par le ftatuaire Tifândrc. Ceux qui fuivent font de la main d’Alype Sicyonien, fçavoir Thcopompe de Midéc, Cléomede de Samos, Ariftocle de Caryfthium en Eubœe, Antonomus d’Erétrie, Ariftophantc de Corinthe, Apollodore de Trœzéne , 8c Dion d’Epidaurc fur les.confins des Argiens. A leur*fuite vous voyez Axioniquc de Pcllenc en Achaïe , Théarcscl’Hermioné , Pyrias Phocéen; Conon de Mégare, Agimenc de Sicyone, Pythodote de Corinthe, Télécrate de Lincade , Enantidas d’Ambracic, enfin Epicyridas fie Etéoniquc de Lacédémone. On croit que ce font autant d’ouvrages de Patrodès fie de Canachus. 11 eft certain que les [ i ] A Eftfptumt. M. Dablancour > ie h ebévre. Flumen eufru > le dit Aigo> petumei, Mad. Dacicr Aigue fleuve île lu chèvre. ptijme, pour moi je crois <\u'Egejfe[1] Le feconl Béotien. Le nom de la lume eft plus conforme au génie de ville d’où il étoit, manque dans le texnotre langue , & qu’il marque en mê- te , ce qui caufe un défaut de liaifoa me temps l'étymologie du mot qui eft avec ce qui fuit. compofé de , fl(HVt, Si de Tome II. Vv
jj S Pau sa ni as ,Liv re X. Athéniens furent bien battus à Egefpotamc, mais on convient que ce fut par la trahilon de leurs chefs qui s’étoient laiflez corrompre , 6c non par la force des armes. CarTydccêc Adimtntc reçurent desfommes confidérablcsdc Lvfander. Voici même un témoignage ou plutôt une prédiâion déjà Sibylle que les Athéniens allèguent en leur faveur, c’eft alors que le puiffant Dieu qui lance le tonnere fera fentirfa colere aux Athéniens. Leurs vaiflèaux battus dans un faillant combat deviendront la proye de l’ennemi parla malice & laperfidie des Commandant. Ils regardent auflî comme un oracle des vers de Mufce dont voici le fens, les Athéniens par la trahifon de leurs Chefs efluyeront une horrible tempête , mais ils auront leur tour fe vengeront aux dépens d'une ville ennemie. La même Sibylle avoit prédit que fi les Lacédémoniens & les Argiens en venoient aux mains pour leurs prétentions réciproques fur la ville de Th yrcc, l’ilïùë du combat feroit douteufê. Mais les Argiens crurent avoir remporté l’avantage , & envoyèrent à Delphes un cheval de bronze à l’imitation du cheval de Troye. C’eft un ouvrage d’Antiphane d’Argos. Sur le piédeftal de ce cheval de bronze il y a une infeription qui porte, que les ftatucs dont il eft environné, proviennent de la dixme du butin que les Athéniens firent fur les Perfês au combat de Marathon. Ces ftatucs font premièrement une Minerve & un Apollon. En fécond lieu Miltiade comme Général del’armée Athénienne, troifiémement parmi les héros d’Athènes Ere&hée , Cécrops , Pandion , [ i ] Léos & Antiochus qu’Herculc eut de Midée fille de Phylas , enfuite Egée, & Acamas l’un des fils de Théfée. Car tous ces héros autorifez par l'oracle de Delphes donnèrent leurs noms aux tribus des Athéniens. Mais on y voit auflî Codrus fils de Mélanthus, Théfée & Phyléus , quoiqu’aucune tribu ne porte leur nom Toutes ces ftatucs font de Phidias, & ont été faites en effet de la dixième partie des dépouilles remportées fur les Perfes. Dans la fuite les Athéniens envoyèrent encore à Delphes la ftatuc d’Antigonus, celle de fon fils Démctrius , & celle de Ptolcmcc roi d'Çgypte $ les deux premières pour faire leur
[ i ] Z.»w. Le texte dit, Célêüs > mais du nombre de ces héros qui donnèrent Paulnucr croit avec raifon qu'il faut h- leur nom aux tribus Athéniennes. tcLtoi, parccquc Cclciis n’eft point
Vo ÿ AGE DI LA PHOCIDt. ))]> cour à ces rois de Macédoine qu’ils redoutoient, & la dernière par pur amour pour Ptolemée. Près du meme cheval vous verrez d’autres offrandes faites par les Argiens. Ce font les ftatuës des principaux Chefs qui prirent le parti de Polynice, & qui marchèrent avec lui contre Thcbes, Adrafte fils dcTalaüs,Tydcefilsd’Œncüs, les defeendans de Prœtus, comme Capanéefils d’Hipponoüs & Etéoclus fils d’iphis,enfin Polynice lui-même Sc Hippomcdon ne d’une fœur d’Adrafte. Là fe voit auffi le char d’Amphiaraüs avec Bâton fon parent Sc fon écuyer , qui tient les rênes des chevaux. La dernière de ces ftatucs eft celle d’Alitherfe. Ce font autant d’ouvrages d’Hypatodore Scd’Ariftogiton. Les Argiens firent ce prélent à Apollon après la victoire qu’ils remportèrent conjointement avec les Athéniens fur les Lacédémoniens auprès d’Œinoé ville de l’Etat d’Argos. Je crois que ce fut à la même occafion qu’ils donnèrent auffi les ftatuës des Epigones. Car on voit au même rang Sthénélus & Alcméon , celui-ci a la place d’honneur comme plus ancien ; enfuite Promachus, Therfander, Egialée & Diomede. Euryalus eft entre Egialée &c Diomede. Vis-à-vis ce font d’autres ftatuës que les Argiens offrirent encore, après avoir rétabli les Mefleniens de concert avec les Thebains fous la conduite d’Epaminondas. Vous voyez là Danaüsle plus puiflant des rois d’Argos, Hypermneftre l’une de fes filles & la feule qui confêrve fes mains pures, auprès d’elle Lyncce, puis tous ces héros qui defeendoient d’Hercule & même de Perfce encore plus ancien qu’Hcrcule. Suit le prefent des Tarentins qui confifte en des chevaux de bronze & en des ftatuës de Captives qu’ils contactèrent à Apollon en action de grâces de la viétoire qu’ils avoient remportée fur les Meflâpiens , nation barbare de leur voifinage. Les chevaux Sc les Captives font de la façon d’Agéladas d’Argos. Les Lacédémoniens envoyèrent anciennement une colonie à Tarcnte Scen firent chef Phalantusde Sparte. L’oracle de Delphes ayant étéconfulté fur l’évenement, répondit que Phalantus fe rendroit maître de la ville & de la campagne , lorfqu’il verrait pleuvoir par un temps ferein, Scpour dire un temps ferein l’oracle fe fervit du mot grec jlithra. Phalantus finis trop réfléchir à l'oracle, Sc fans le communiquer aux inV vij
J4° Pau sa hi as , Liv k i X. rerprctcs fit une dcfcente en Italie. Il pouflâ les Barbares & les défit, nuis fans pouvoir s’emparer d’aucune ville , ni d’aucun canton. Alors il lé fouvint de l’oracle, & crut que les dieux condamnoient ion entreprife , pareequ’il ne fe pouvoir pas faire qu’il plût par un temps ferein. Sa femme , car il l’avoit menée avec lui, le confoloit du mieux qu’elle pouvoir. Un jour qu’aflîs devant elle il avoit la tête dans fon giron, 8c qu’elle lui accommodoit les cheveux, elle fait fi touchée de l’afflidion de fon mari qu’elle verfa un torrent de larmes, enforte que Phalantus en eut la tête route trempée. Comme cette femme fe nommoit Ethra , Phalantus comprit aufli-tôt le lêns de l’oracle & le crut accompli. En effet dès la nuit fuivante il prit fur les ennemis Tarcnte, ville maritime , fort grande , 8c fort riche. On dit que Taras étoit un héros, fils de Neptune & d’une nymphe du pays, lequel donna fon nom à la ville & au fleuve qui y pafle ;en effet ce fleuve s’appelle auflî Taras. Le préfent des Tarentins eft fuivi du tréfor des Sicyoniens. C’eft le lieu où l’on gardoit les déniers confacrez au dieu. Mais aujourd’hui il n’y a d’argent ni dans ce lieu , ni dans aucun autre endroit du temple de Delphes. Près de ce trefor vous voyez l’offrande des Gnidiens} c’eft une ftatuc équeftre de Triopas leur fondateur , une Latone , un Apollon, 8c une Diane ; ces deux divinitez décochent leurs flèches fur Tityus qui paroît en avoir déjà le corps tout criblé. Les Siphniens ont auflî là leur tréfor, j’en vais dire la raifon. Ils avoient des mines d’or dans leur île ; Apollon leur demanda la dixme du produit de ces mines. Ils firent donc bâtir un tréfor dans le temple de Delphes, 8c y dépoférent la dixme que le dieu exigeoit. Mais dans la fuite par un efprit d’avarice ils céderont de payer ce tribut , 8c ils en furent punis ; car la mer inonda leurs mines 8c les fit difparoîtrc. Les Lipareensayant vaincu les Tyrrhcniens dans un combat naval voulurent aullî décorer de ftatuës le temple de Delphes. Ces peuples font une colonie de Gnidiens, qui eut pour chef un homme de Gnide nommé Pentathlus, à ce que dit Antiochus de Syracufè fils de Xénophane dans fon hiftoire de Sicile. Cet écrivain ajoute que chaflèz par les Elymes 8c les Phéniciens d’une ville qu’ils avoient bâtie auprès du promontoire de Pachynum en
VOTACE DF. LA Ph OCIDI. J<r Sicile, ils allèrent occuper des îles qu’ils trouvèrent déferres, ou dont [ i ] ils chafl'ercnt les habitans. Ces îles du temps d’Homérc s'appelaient les îles d’Eolc, comme on le voit par fes poëfies, & elles s’appellent encore aujourd'hui de même. Ils fortifièrent celle [i] de Lipara & s’y établirent. Les trois autres, lij-avoir-Hyerc , Scrongylc, êeDidyme, ils les réferverent pour fournir à leur fubliltance,&cn effet ils y paflent fur des vaifléaux pour en labourer les terres. Dansl'ilc Strongvlcil fort du feu de deflous terre. Dans celle d’Hierc il y a un promontoire qui jette auflî des tourbillons de flammes. Près de la mer vous avez des bains d’eau chaude qui font fort falutaircs. On en peut ufer parccque l’eau en eft fort tempérée} mais aux autres endroits elle eft fi chaude que l’on ne peut s’y baigner. Revenons au temple de Delphes. Les Athéniens y ont bâti une cfpece de chapelle particulière fous le nom de tréfor, & les Thebains de même ; les uns & les autres en action de grâces de divers avantages remportez à la guerre. A l’égard des Gnidiens, je ne fçai fi c’eft pour accomplir un vœu, ou feulement pour taire montre de leurs richefles, qu’ils ont voulu avoir un trefor dans le temple. Mais pour les Thebains &: les Athéniens, on fçait qu’ils ont voulu par là laiflèr un monument, les uns de leur combat de Leudres, & les autres de leur combat de Marathon. Les Cléonéens ayant cté affligez de la pefte aufli-bicn que les Athéniens, avertis par l’oracle de Delphes fàcri fièrent un bouc au Soleil levànt ; ils furent délivrez du mal contagieux, & pour marquer leur reconnoiflance ils confàcrcrent à Apollon un bouc de métal. Les Potidéens peuples de Thracc , & les Syracufains ont auflî honore le dieu par un tréfor qui leur eft aftêdé , les premiers par pure dévotion envers le dieu, les féconds pour avoir défait les Athéniens qui avoient porte la guerre dans leur île. Mais les Athéniens eux-mêmes ont bâti encore un portique, des richefles gagnées fur les peuples du Peloponnefe £c leurs Alliez. On y voit des éperons de navires & des boucliers d’airain fufpendus à la voûte. Une infeription nomme toutes les villes fur lcfquelles les Athéniens remportèrent des dépouilles, dont ils envoyèrent les prémi-
• [t] Ou intt th châtrent. La pani[ 1] CMt itLifirj. Diodote de cule disjondive e« cil omife dans le Sicile, Liv. 4- ûit tolc fondateur de texte , il faut la fuppléct. file de Lipara. Vviij
)+• Pau sa ni as , luuX, ces à Delphes j Elis, Lacédémone,Sicyonc, Mégare, Pcllcne en Acnaïc, Ambracie,Leucadc, Corinthe meme. Il y eft dit aufli que des dcpoüilles remportées dans un combat naval ils firent de fomptueux facrinces à Théfcc & à Neptune fur le promontoire [ i ] de Rhion. Enfin la même infcnption fait, ce me femble, un grand éloge de Phormion fils d’Afopichus. CH A r. Au-deflùs de ce portique il y a une grofle roche , où l’on XII.* dit qu’Hérophile avoit accoutumé de s'aflêoir pour rendre fes oracles. Cette Hérophile fut furnommée la Sibylle auflîbicn qu’une plus ancienne dont j’ai connoiflànce, & que les Grecs font fille de Jupiter & de Lamia, laquelle Lamia étoit fille de Neptune. On croit que l’ancienne a été la première femme qui ait eu le don de prophétie, & l’on dit qu’elle fut nommée Sibylle [z] par les Africains. L’Hérophile dont je parle eft poftérieure a l’autre , quoiqu’elle ait vécu avant la guerre de Troye. Car elle annonça qu’Hélcnc étoit élevée dans Sparte pour le malheur de l’Alie, êcqu’un jourelle ferait caufe que les Grecs conjureroient la ruine de Troye. Les habitans de Délos ont des hymnes en l’honneur d’Apollon, qu’ils attribuent à cette femme. Dans fes vers elle fc donne nonfeulement pour Hérophile , mais auflî pour Diane. Elle fe fait tantôt femme , tantôt fœur , & tantôt fille d’Apollon -, mais alors elle parle comme infpirée & comme hors d’ellemême. Car en d’autres endroits elle fe dit ncc d’une immortelle, d’une des nymphes d’Ida , & d’un pere mortel. Fille dune nymphe immortelle , mais <£un pere mortel, jefuis, dit-elle, originaire d’Jda, ce pays dont la terre eft fi aride (fi filégère, car ia ville de Marpefle (fi le fleuve Aidonce ont donne à ma mere la [ 1 ] Sivr /e fromontoi re de Rhion, c’eft ainfi qu’il faut lire avec Paulmicr , & non pas Onon. Le cap de Rion , ctoit auflî appelle Atoljirium , Thucydide, tiv. x , dit que les Athéniens fous la conduite de Phormion battirent h flotte de Lacédémone, prirent douze vaiffeaux, & dreflérent un trophée fut le cap de Rion pour monument de leur viéloirc. C’eft apparemment cet endroit de Thucydideque Paufamas avoit en vûë, quand il écrivoit cc-ci.
[Quelle fa nommée Sibylle fer les fifrinini. Quelques-uns ont dérivé du Grec le mot de Sibylle. Il paraît que Paufanias le croyoit un mot Africain. Voflîus , Blondel, & plufieurs autres ont fait de fçavans traitez fur les Sibylles. On ne doute plus que les livres des Sibylles, tels que nous les avons, ne foient fuppofez. Pour les livres Sibyllins dont il eft parlé dans quelque* anciens, ils furent bridez avec le Capitole , l’an de Rome 670.
VOTAGB OBI* Ph OCIOB, )4J naifiance. En effet vers le inont Ida en Phrygic on voit encore aujourd’hui les ruines de la ville de Marpefle , où il eff même relie une (oixantaine d'habitans. La terre des environs eft toujours féche & rougeâtre. Le fleuve Aïdonéc [ r ] qui l’arrofe,difparoîttout à coup, puisreparoît jufqu'à cc qu’il fe perde entièrement 5 cc que l’on peut attribuer à la nature du terrein qui eft fort léger, fort poreux, & plein de crcvaflcs. Marpefle eft à deux cens quarante ftades d’Alexandrie ville de la Troade. Les habitans d’Alexandrie difênt qu’Herophile étoit facriftine du temple d’Apollon Sminthéus, & qu’elle expliqua le fonge d’Hécube , comme l’événement a montre qu’il devoir s'entendre. Cette Sibylle pafl'a une bonne partie de fa vie à Samos -, enfuite elle vint à Claros ville dépendante de Colophon, puis à Délos & de-là à Delphes où elle rendoit fes oracles fur la roche dont j’ai parlé. Elle finit fes jours dans la Troade, fon tombeau fubfifte encore dans le boislâcréd’Apollon Sminthéus avec une épitaphe en vers élégiaques gravez fur une colonne , & dont voici le fêns, Je fuit cette fimeufe Sibylle qu Apollon voulut avoir pour interprète dt fes oracles, autrefois vierge éloquente , maintenant muete fous ce marbre ç? condamnée à un filence éternel. Cependant par la faveur du dieu, toute morte que je fuis > je jouis encore de la douce focielé de Mercure & des nymphes mes compagnes. En effet près de fà fcpulture on voit un Mercure dont la forme eft quadrangulaire 5 & fur la gauche une fource d’eau tombe dans un baflîn où il y a des ftatuës de nymphes. Les Erythreens font de tous les Grecs ceux qui revendiquent cette Sibylle avec le plus de chaleur. Ils vantent leur mont Corycus & dans cette montagne un antre où ils prétendent qu’Herophile prit nailTancc. Selon eux un berger de la contrée nommé Théodore fut fon pere , & une nymphe fut fa mere. Cette nymphe étoit furnommee Idea, parccqu’alors tout lieu où il y avoit beaucoup d’arbres étoit appellé Jda. Les Erythrécns retranchent des poëfics d’Hérophile ces vers où elle parle de la ville de Marpefle & du fleuve Aïdonéc comme de fon pays natal. Hypcrochus de Cumcs a écrit qu’après cette Sibylle il y en a eu une autre à Cumcs ville d’Opique. Il la’ nomme Dcmo; mais on ne fçauroit avoir connoifTancc même à Cumes [1] Le fleuve Jidone'e. Le texte dit, lefleuve Loden,c’eft une cnorme faite du copiftc.
34+ Pau sa ni as , Liv re X. d’aucun de fes oracles ; on montre feulement dans le temple d’Apollon une petite urne de marbre où l’on dit que les cendres de cette Sibylle font renfermées. Après Démo les Hébreux qui habitent au-deflùs de la Paleltineorit mis au nombre des prophetefles une certaine Sabba qu’ils font fille de Bérofe & d’Erymanthe. C’eft elle-mcmc que les uns appellent laSibyllede Babylone, &les autres la Sibylle d’Egypte. Phaennis fille d’un roi de Chaonie, Sc les Péléadcs chez les Dodonéens ont auflî été douées du don de prophétie, mais elles n’ont jamais porté le nom de Sibylles. Quanta Phaennis, il eft aifé de recueillir fes oracles. On fçait auflî qu’elle vivoit dans le temps qu’Antiochus fit Démetriusprifonnier, & qu’il s’empara du trône de Macédoine. Pour les Péléadcs , on les tient plus anciennes que Phémonoé, & l’on croit qu’elles (ont les premières qui ont chanté en vers ces paroles, Jupiter a été, eft > & fera. O grand Jupiter, c’eft par ton fecours que la Terre nous donne fes fruits. Nous la difons notre mere à jufte titre. Parmi les hommes on aregardé comme prophètes Euclus de Chypre , Mufée Athénien fils d’Antipheme, Lycus fils de Pandion , & Bacis de Béotie , qui fut, dit-on, in (pi ré par les nymphes. J’ai lti toutes leurs prédidions, excepté celles de Lycus. Voilà tout ce qu’il y a eu jufqu’ici de femmes & d’hommes réputez prophètes. On peut croire que dans les fiécles à venir il y en aura d’autres. Je reviens à mon fujet. Cijap Vous verrez encore à Delphes une tête en bronze, c’eft la xi» tête d’un bufle , ou d’un taureau [ i ] de Péonie , qui a été donnée par Dropion de Léon, roi des Péoniens. Cette efpéce de taureau eft de toutes les bêtes féroces la plus difficile à prendre en vie ; car il n’y a ni toiles, ni filets qui puiflènt réfifter à (es efforts. Voici comme on chafle cet animal. On choifit un coteau qui par une pente aiféc defeende dans un vallon, & l’on entoure ce coteau de bons palis. Enfuite depuis la pente du coteau jufqu’au bas du vallon l'on étend des peaux de bœuf toutes fraîches, ou fi l’on n’en a point de fraîches, on étend de vieux cuirs & on les graille d’huile , afin de les rendre plus gliflàns. Alors des chaflêurs bien montez pouflent le bufle de ce côté-là. L’animal n’a pas plutôt mis le pied fur ces cuirs que venant à glifler il (ê précipite en bas. Là on le [i] D'un l-ufle ou tnurenu Je Péonie. ces animaux Sifmues. Il en eft aufli Le texte dit r«» PUnc appelle parle dans les Commentaires de Ccfar. lailfe
Vo y a g e d e l a Pho ci de . 345 laifle pâtir quatre ou cinq jours , après quoi demi mort de faim & de laflitude il fe lailfe prendre ailémcnt. On peut même profiter de (à foiblefle & l’apprivoifer, en lui jettant des pignons de pommes de pin tour épluchez, dont ces animaux font fort friands. Ils viennent manger ce fruit, & quand ils font ainfi apprivoifez, on leur lie les pieds & on les emmene. Vis-à-vis de cette tête de bronze eft la ftatuë d’un homme en cuirafle avec une cotte d’armes par deflûs. Cette ftatuë eft un préfent des habitans d’Andros, & l’on dit qu’elle repréfènte Andrcus leur fondateur. L'Apollon , la Minerve, & la Diane qui fuivent font une offrande faite par les Phocéens après une victoire remportée fur les Theflàliens leurs ennemis irréconciliables,& leurs voifins, fi ce n’eft du côté que la Phocide confine avec les Locriens Hypocnémidiens. Vous verrez au même rang Jupiter Ammon fur un char ; c’eft un don des Cyrenéens peuple de Libye, mais Grec d’origine ; une ftatuë équeftre d’Achille, préfcnc fait par ces Theflàliens qui habitent aux environs de Pharfale, enfin un Apollon qui tient une biche ; ce monument vient de ces Macédoniens qui habitent la ville de Dion fous le mont Piérie. Les Corinthiens, je dis ceux qui étoient Doriens d’extraélion , ont auffi bâti là un tréfor, & ils y avoient mis une grande quantité d’or qu’ils avoient reçu des Lydiens. La ftatuë d’Hercule que l’on voie enfuite a été donnée par les Thébains pour quelques avantages remportez fur les Phocéens durant la guerre fàcrée. Les Phocéens de leur côté ayant battu pour la féconde fois la Cavalerie Theflàlienne confàcrérent à Apollon plufieurs ftatuës de bronze qui fe voyent encore à Delphes. Les Phliafiens ont donné le Jupiter de bronze qui eft auprès, & avec le Jupiter une ftatuë qui repréfènte l’ile d’Egine. Près du tréfor des Corinthiens on voit un Apollon en bronze, qui a été envoyé par les Arcadiens de Mantinée. Un peu plus loin c’eft un Apollon & un Hercule qui fe difputcnt un trépied} chacun veut l’avoir, ils font prêts à fe battre, mais Latone & Diane retiennent Apollon , & Minerve appaife Hercule. Les Phocéens firent ce préfent dans le temps qu’ils marchoient Contre les Theflàliens fous la conduire de Tellias d’Elis. La Minerve & la Diane font de Chionis, les autres ftatuës qui compofent ce monument ont été faites par Diyllus & par Amydée. On dit que ces trois ftacuaircs étoient de Corinthe. Torne II. Xx
346 Pa u sa n ia s , Livr e X. C’eft une tradition à Delphes , qu’Hercule fils d’Amphitryon étant venu pour confulter l’oracle , Xénocléc qui croit pour lors la prêtreflè du dieu, ne lui voulut rendre aucune réponfe, parccqu’il étoit encore tout.Ioüiilé du lâng d'Iphitus. On dit qu’Hercule fâché de ce refus emporta du temple un trépied , Sc que la prêtreflè s’écria , c’eji Hercule de Tyrintbe , d'non /><« celui de Canope > car auparavant Hercule l’Egypticn étoit venu aufli à Delphes. Mais enfin lefilsd’Amphitryon ayant rendu le trépied, il obtint de la prêtreflè tout ce qu'il voulut ; c’eft de-là que les poètes ont pris occafion de feindre qu’Hercule avoit combattu contre Apollon pour un trépied. Après la fameufè victoire que les Grecs remportèrent à Platée, toute la nation crut devoir faire un prclènt à Apollon, & ce prclènt fut un trépied d’or foutenu par un dragon de bronze. Le dragon eft encore aujourd’hui dans Ion entier ; mais pour le trépied qui étoit d’or, il a été enlevé par les Généraux de l’armée des Phocéens. Les Tarentins vidorieux des Peucétiens, autres peuples Barbares de leur voifinage, confàcrércnt à Apollon la dixmc des dépoüilles remportées fur l’ennemi. Ils firent faire par Onatas d’Egine , & {>ar Calynthus plufieurs ftatucs tant équeftres qu’en pied, Sc es envoyèrent à Delphes. Vous voyez donc Opis roi des Iapiges, qui étoit venu au fècours des Peucétiens -, il eft bleflc & mourant. On voit autour de lui le héros Taras, Phalante de Lacédémone, Scun peu plus loin un dauphin pour marquer l’avanture arrivée à Phalante. Car on dit qu’avant que d’aborder en Italie il fit naufrage dans la mer Criflce , Sc qu’un dauphin le porta iufqu’au rivage. La hache que l’on voit enfuite eft un préfent de Périclvte fils d’Euthymaque de la ville de Tcnédos. Voici ce que l’on raconte de cette hache. On dit que Cycnus croit fils de Neptune & qu’il régna à Colones ville de laTroade près de l’île Leucophrys. Il époulà Proclée fille de Clytius & firur de ce Calétor qui au rapport d’Homére dans l’Iliade fut tue par Ajax , juftement dans le temps qu’il vouloir brûler le vaifleau de Protéfilas. Cycnus eut de Proclée une fille & un fils. Sa fille fe nommoit Hémithée, &fon filsTenès. Sa femme étant morte il époufa en fécondés noces Philonomé fille de Craugafus. Celle ci prit de l’amour pour Tcnès fon beau-fils. Mais n’ayant pû s’en faire aimer, pour fe venger elle réfolut de le
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Vo y a g e de la P ho ci d e . î 47 perdre dans l’efprit de fon mari, & l’accufa d’avoir voulu la violer. Cycnus trompé par cette impofture fait enfermer le frere ëc la fœur dans un coffre, & les jetta dans la mer. Sauvez par leur bonne fortune ils arrivent à Leucophrys qui du nom de Tenès s’eft depuis appellce Tcnédos. Quelque temps après Cycnus découvre l’artifice & la méchanceté de fa femme. Il s’embarque & vachercher fon fils pour lui confeflèr fon imprudence & lui en demander pardon. Mais au moment qu’il touche le rivage & qu’il attache le cable de fon vaiflèau à quelque arbre ou à quelque rocher, Tenès prend une hache & coupe le cable, le vaiflèau s’éloigne & vogue au grc des vents. La hache [i] de Tenès a depuis fonde un proverbe que l’on applique à ceux qui font inflexibles dans leur colère. C’eft cette hache que l’on voit dans le temple de Delphes. Quant à Tenès , on croit qu’il fut tue depuis par Achille en défendant fon île contre ies.Grecs.Dans la fuite lesTénédiens confidërant leur foibleflè jugèrent à propos de ne faire plus qu’un peuple avec les habitans de la ville d’Alexandrie, qui eft dans cette partie du Continent que l’on nomme laTroade. Mais reprenons notre fujet. Les Grecs qui combattirent contre le roi de Perfe , ayant remporté deux victoires fur mer, l’une auprès d’Artcmifium, l’autre à Salamine, en action de grâces pour un fi grand bienfait, envoyèrent un Jupiter de bronzeà Olympie, & un Apollon, à Delphes. On dit aufli que Thcmiftocle vint à Delphes pour offrir au dieu les dépoiiilles des Médes, & qu’ayant demandé à la Pythie , s’il les mettroit dans le temple , elle rejetta cette propofition avec dureté, garde toi, lui dit-elle, déétaler ces riches dépoiiilles dans le temple d.Apollon, mais bien plutôt remporte-lcs chez-toi. On peut s’étonner avec raifôn que Thcmiftocle fut le feul dont Apollon ne voulût pas recevoir des richeflès prifes fur les Perfes. A cela les uns répondent que le dieu eût rejette de meme toutes dépoiiilles des Perfès , fi avant que de les lui offrir on lui eût demandé fon agrément -, les autres difent que le dieu prévoyant qu’un jour Thcmiftocle iroit chez les Perfes en qualité de fuppliant, il ne voulut pas recevoir fon préfent, pareeque ce grand homme après avoir marque par un monument public & religieux la haine T i ] £4 huche rie Tenès > &c. Cette de raconter font repréfentees fur quclhachc Si l'avanturc que l'auteur vient ques médailles. • X x ij
qu’il avoir pour cette nation’, il auroit eu mauvaife grâce à attendre d'elle font làlut. Au refte vous trouverez que l’irruption des Perlés en Grece a etc prédite par les oracles de Bacis, ëc avant lui par le pocte Euclus. Prés du grand autel vous verrez un loup de bronze. C’eft une offrande faite par les habitans de Delphes eux-mêmes. On dit qu’un fçélérat, après avoir dérobe l’argent du temple , alla fe cacher dans l’endroit le plus fourédu montParnaflé. Là s’étant endormi, un loup le jetta fur lui, & le mit en pièces. Ce meme loup entroit toutes les nuits dans la ville & fa rcmplifloit de hurlemens. On crut qu’il y avoit à cela quelque choie de furnaturel, on fui vit le loup , Sc l’on retrouva l’argent facré que l’on reporta dans le temple. En mémoire de cet événement on fit faire un loup de bronze, & on le confiera au dieu. Ce monument cftfuivi de la ftatuë dorée de Phrync , faite de la main de Praxitèle, qui étoit amoureux de cette courtifane. Ce fut Phryné elle-même qui en fit préfentà Apollon. On voit tout de fuite & au même rang deux Apollons, donnez, l’un par les Epidauriens, apres une victoire remportée fur les Perlés dans le pays d’Argos, l’autre par les Mégaréens, pour avoir défait les Athéniens auprès de NilTée. Suit une géniffe en bronze dédiée par les Piatéens, lorlque dans leur propre pays avec le fecours des autres Grecs ils taillérenten pièces f’armée de Mardonius fils de Gobryas. Des deux Apollons que l’on voit après, l’un eft un prélént des Héracféotes qui habitent aux environs du Pont-Euxin ; l’autre vient d’une amende à laquelle les Phocéens furent condamnez par les Amphiélyons , pour avoir labouré un champ conlàcré au dieu. Cette derniere ftatuc eft haute de trente-cinq coudées, on la nomme à Delphes l’Apollon Sitalcas. Là-même vous voyez plufieurs Généraux d’armée en bronze , une Diane , une Minerve, & deux Apollons encore , toutes ftatucs données par les Etoliens en reconnoillance de la victoire qu’ils remportèrent fur les Gaulois. Vingt-cinq ou trente ans avant 3ue les Gaulois paflâffent d’Europe en Afie pour le malheur u genre humain, Phaennis avoit prédit ce déluge de Barbares. Nous avons encore la prophétie en vers héxametres, dont voici le fens ; une multitude innombrable de Gaulois couvrira l'Hcllefpont (ÿ- viendra ravager l’aifie. Malheur fur-tout i ceux
Vo y a g e d e la P h oc fin e . 349 qui fe trouveront fur leur pajfage , & qui habitent le long des côtes. Mais bien.tôt Jupiter prendra foin de les venger. Je voisfor tir du mont Taurus un généreux prince qui exterminera ces Barbares. Phacnnis vouloir défigncr Attalus roi de Pergame, qu'elle appelle unnouriflbn du Taurus, & Apollon lui-même raifant allufion au mot taurus , qui fignific uy taureau, le qualifia de prince, qui avoit les cornes & la force d’un taureau. Vous verrez enfuitc les ftatuës cqueftres des Chefs fous la conduite de qui les Phcréens mirent en fuite la Cavalerie Athénienne. Du même côté eft un palmier de bronze avec une Minerve dorée , monument de deux combats dont les Athéniens fortirent vidorieuxen un meme jour, l’un fur terre près du fleuve Eurvmédon , l’autre fur le fleuve même. Cette Minerve eft à prélent dédorée & gâtée en plufieurs endroits, ce que j’attribuois à l’avarice & à l’impieté des hommes. Mais depuis j’ai lù dans Clitodcme le plus ancien hiftorien qui ait traite de l’Attique , que dans le temps que les Athéniens équippoient une flotte pour aller faire une defeente en Sicile, on vit paroître à Delphes une nuée de corbeaux qui aflîégérent cette ftatuë, & avec leur bec la mirent dans l’état où elle eft ; l’hiftorien ajoute que ces Joifèaux briférent non-feulement la pique & les chouettes qui font les fymboles de la déefTe, mais auflî les branches du palmier & les fruits dont il étoit chargé comme un véritable palmier. Clitodeme rapporte plufieurs autres prodiges qui arrivèrent alors, &qui auraient du détourner les Athéniens de cette malheureufé expédition. Au même endroit on voit Battus fur un char. C’eft un don des Cyrénéens qui fous les aufpices de Battus quittèrent l’île de Théra pour aller s’établir en Afrique. Cyrene conduit le char elle-même, & la nymphe Libye couronne Battus. Ce monument eft un ouvraged’Amphion deGnoflè,filsd’Accftor. On dit que Battus apres avoir conduit fit colonie à Cyrene , recouvra la parole d’une manière fort extraordinaire. Etant allé faire une courfe avec les Cyrénéens dans les défèrts de l’Afrique , il apperçut un lion , & la peur qu’il en eut lui fit jetter un grand cri bien articulé. Près de fa ftatpc il y a un Apollon qui a été fait par ordre des Amphi&yons, & de lhmendc impoféc aux Phocéens pour l’attentat qu’ils avoient commis contre le dieu. Xxiij
3 jo Pau sa ni as .Liv r .e X. cH A p De tous les prélcns taies par les rois de Lydie il ne relie plus Xvi, r‘ Que la foucoupe d'un gobelet donné [ i] par Alyatte 5 cette foucoupe eft de fer , fie c’eft un ouvrage de Glaucus de Chio, qui le premier a trouve l'art de louder le fer. Les differentes pièces qui le composent ne font jointes cnlcmble , ni par des doux, ni meme par des pointes , mais uniquement par de la foudurc. Sa figureeft celle d’une tour-, large par en bas elle s’étrécit par en haut, chaque côté n’cft pas d’une feule pièce. Ce font plufieurs bandes de fermifes les unes fur les autres en maniéré d’échelons, fie les dernieres, je veux dire, celles d’en haut font un peu renverfées en dehors. Voilà comment cette foucoupe eft faite. Dans le temple il y a un endroit pavé de marbre blanc , fie que l’on nomme à Delphes le [ 1 ] centre , pareequ’il y eft regardé comme le centre de la terre, ce que Pindare femble avoir aaitorifé dans une de fes odes. Là vous voyez quelques offrandes faites au dieu par les Lacédémoniens , entr’autres une ftatuë d’Hermione fille de Ménélas , qui fut femme d’Orefte fils d’Agamemnon, fie qui auparavant avoit été mariée à Néoptoleme fils d’Achille, Auprès c’eft Eurydame qui commandoit les Etoliens, lorfqu’ils remportèrent la victoire fur les Gaulois. Cette ftatuë eft de Calamis , fie c’eft un préfent des Etoliens. Elyre eft une ville qui lubfifte encore aujourd’hui dans les montagnes de Crète -, cette ville envoya à ApoHon une chèvre de bronze que l’on a mile aufli en ce lieu. La chevre femble donner à teter à deux enfans qui font Phvlacis ficPhylandrc. On tient qu’ils ctoient fils d'Apollon & de la nymphe Acacallis, dont le dieu feut gagner les bonnes grâces dans la ville de Tarrha, fie dans lamailon de Carmanor. On voit enfuite un bœuf de bronze donné par les Caryftiens de Pile d’Eubœe , lorfqu’ils furent vainqueurs des Perfes. Eux 8c les Platécns ont confacré un bœuf à Apollon , par la raifon fi je ne me trompe, qu’ayant chaflc de leur pays les Barbares, [ 1] Donne'par yllratte, roi de Ly- grande parère d'argent, voyez Hérodie , fils & fucceflcur de Sadyattes. dote, Liv. 1. [1] Le eentre. L’cxprcflîon grecque Alyatte régna Ç7 ans au rapport d’Hcrodotc , & fut le deuxième de fa race eft •>$**•»./c nombril. Mais notre lanqui enrichit de fes prélcns le temple de gue ne fouffre pas dans ces occafious Delphes. Outre le gobelet dont parle une exactitude fi fcrupuleulê. ici l’aulaïuas > il y avoit encore une
Vo y a g e d e l a P ho c i de . j yi leur fortune en devenoit plus ftablc, & qu’ils pouvoient déformais cultiver leurs terres en toute fureté. Suivent les ftatuës de pluficurs Capitaines avec un Apollon Sc une Diane} c’eft un monument de la vifloirc que les Etoliens remportèrent fur leurs voifins les Acarnanicns. On raconte une avanturefort finguiicrc arrivée aux Liparécns. La Pythie leur avoit ordonné de ne combattre la flotte des Tyrrhéniens qu’avec un petit nombre de vailTeaux. En conféqucnce de cet ordre ils ne mirent que cinq galeres en mer. Les Tyrrhéniens de leur côte fe croyant pour le moins auflî entendus que leurs ennemis dans la marine parurent avec un égal nombre. Mais leurs cinq galeres furent prifes. Ils en armeront cinq autres qui eurent encore le même fort. Enfin ils tentèrent le combat jufqu’à quatre fois, toujours avec le nombre de cinq galeres , & chaque fois ils les perdirent. En mémoire d’un événement fi extraordinaire & fi heureux les Liparécns envoyèrent à Delphes autant de ftatuës d’Apollon qu’ils avoient pris de bâtimens fur leurs ennemis. A la fuite de ces ftatuës on voit un pctic Apollon qui a été confacré par Echécratidés de Lariflè. On tient même que c’eft la plus ancienne offrande qui ait été faite au dieu. Ces Barbares qui font au Couchant & qui habitent la Sar------------daigne ont auffi voulu honorer le dieu par un hommage pu- C h a f . blic , en lui confacrant une ftatuë de bronze, qui reprélènte leur fondateur. La Sardaigne eft une île que l’on peut mettre au nombre des plus confidérables, ibit pour la grandeur , foit pour la fertilité de fon terroir. Je n’ai pu découvrir comment elle s’appelloit autrefois dans la langue du pays. Mais je fçai que les premiers Grecs qui allèrent y trafiquer, la nommèrent Ichnulle,à caufe de fa figure allez lêmblable à celle du pied d’un homme. Sa longueur eft d’onze cent vingt ftades, & fa largeur de quatre ccnc foixante & dix. On dit que lespremiers etrangers qui foient venus s’établir dans cette île étoient des Libyens conduits par [x] Sardusfils de Macéris, qui en Egypte & en Libye avoit le furnom d’Hercule. Macéris fon pere n’cft gueres connu que par un voyage qu’il fit à Delphes. Pour lui , il mena une colonie de Libyens à T ' ] Conduit! par Snrdm. Ce trait Tentent 1a Sardaigne avec ces mots, d’hifloirc Te trouve confirmé par quel- Snrdm ques médailles confulaircs-qui repré-
3Ji Pau sa ni as , Liv re X. Ichnufle. C’eftpourquoi l'île quitta fon premier nom, pour prendre celui de cet illuftre etranger. Les anciens Infulaircs ne furent néanmoins pas chaflèz , iis fè virent feulement contraints de recevoir ces nouveaux hôtes , qui ne s’entendant pas mieux qu’eux à bâtir des villes habitèrent comme eux dans des cabanes , ou dans les premiers antres que le hazard leur fit trouver. Quelque temps apres Ariftée aborda en cette île avec une troupe de Grecs qui avoient fuivi fà fortune. On dit qu’il croit fils d’Apollon Ôc de la nymphe Cyrene, & qu’inconfolable du malheur arrivé à Actéon , il quitta la Grece, renonça à fa patrie , & alla chercher un établiflèmenten Sardaigne. Quelques-uns prétendent que dans le meme temps Dédale qui craignoit la colore & la puiffânee de Minos s’enfuit de Crète, & qu’il fe joignit à Ariftée pour lui aider à établir fâ colonie. Mais on ne me perfuadera point qu’Ariftée qui avoit époufé Autonoé fille de Cadmus ait pii être aidé dans aucune entreprife par Dédale, qui vivoit dans le temps qu’Œdipe régnoit à Thebes. Quoiqu’il en foit, les Grecs qu’Ariftée mena avec lui ne bâtirent non plus aucune ville en Sardaigne , apparemment pareequ’ils étoient trop foibles & en trop petit nombre pour pouvoir venir â bout d’un pareil deflêin. Après Ariftée vint une peuplade d’Ibériens conduite par Norax. Ceux-ci bâtirent une ville , & du nom de leur chef rappelleront Nora. On tient que c’eft la première qui ait été bâtie en cette île, & l’on croit que ce Norax étoit fils de Mercure & d’Erythée fille de Gérypn. Cette peuplade fut fuivie d’une autre commandée par Iolas , &compofee de Thefpiens aufquels s’étoient joints quelques peuples de l’Attique. Ils fondèrent les villes d’Olbie & d’Agylé. Cette derniere fut ainfi nommée par les Athéniens, foit du nom de quelqu’une de leurs tribus , foit du nom d’Agyléus un des chefs de la colonie. On voit encore aujourd’hui en Sardaigne des lieux qui portent le nom d’Iolées, & dont les habitans rendent de grands honneurs â Iolas. Après la prifede Troye les Troyens 3ni purent èchaper au fac de cette malheureufè ville, s’etant ifperfcz, plufieurs fe lauvérent avet Enée. De ceux-là une partie fut jettcc par les vents en Sardaigne, où reçue favorablement des Grecs qui y étoient établis, elle ne fit plus qu’un peuple avec eux. Les Barbares ne firent la guerre ni aux Grecs,
Vo y a g e de la Ph o cid e . 373 Grecs, ni aux Troyens j premièrement, pareeque depuis cette jonâion, la force étoit égale entre les uns & les autres t Se en fécond lieu, pareeque le fleuve Thorfus qui traverfel’île fcparoit les deux armées, & qu'aucune des deux ne vouloir palier ce fleuve en préfencc de l’autre. Après un long efpacc de temps les Libyens firent une fécondé defeente en Sardaigne, mais avec des troupes plus nombreufes qu’auparavant. Ils n’eurent pas plutôt débarqué qu’ils attaquèrent les Grecs, les ayant vaincus ils les paflerent tous au fil de l’épée , ou du moins il en échapa bien peu. Quant aux Troyens, ils fc réfugièrent dans les plus hautes montagnes , dont les rochers pointus & les précipices leur fervirent de rempart ; ils s’y maintinrent fi bien qu’ils fubfiftcnt encore à prefent fous le nom d'Ilicns , mais avec le temps ils ont pris l’armure, l’habillement , les mœurs , Sc même la figure des Libyens. Près de la Sardaigne eft une autre île que ces mêmes Libyens nomment l’ile de Corfe, & que les Grecs appellent Cyrnos. Une partie confidérable des habitans de cette île chaflce par l’autre dans une fédition qui lesdivifoit paflàen Sardaigne, alla occuper les montagnes & s’y bâtit quelques villes. De-là un peuple que dans la Sardaigne même on nomme les Corfes du nom qu’il portoit en fon propre pays. Dans la fuite les Carthaginois s’étant rendus fort puiflàns par mer vinrent s’emparer de la Sardaigne, & en fournirent tous les peuples, à la referve des Iliens & des Corfes, que leurs montagnes dcfendoient contre cette invafion. Ils bâtirent enfuite deux villes, Caralis & Soulches. Mais lorfqu’il fut queftion de partager les dépoiiilles de l’ennemi, les Ibériens & les Libyens qui avoient eu bonne part à cette conquête, mécontens du partage abandonnèrent les Carthaginois, gagnèrent aufli les hauteurs & s’y cantonnèrent. Les Corfes leur donnèrent le nom de Balarcs, qui dans la langue du pays veut dire de/ fugitifs. Voilà quelles font & les nations & les villes de la Sardaigne. Cette ile du côté qu’elle regarde le Nord & le Continent de l'Italie eft fermée par des montagnes prcfque inacceflîblcs qui fe joignent les unes aux autres, & au bas dcfquellcs on trouve de bonnes rades pour les vaiflèaux. Mais du haut de ces montagnes s'élèvent des vents très-violens & qui varient fans ccflè, ce qui rend pour l'ordinaire la mer fort groflèêc fort agitée. Au milieu del’île il y a des montagnes beaucoup moins Tome II. Yy
jj4 Pau sa ni as , Liv re X. hautes j mais l’air renferme entre celles-ci eft fort mal fain, foit à caufe des fêls épais qu’y apporte le voifinage de la mer, fuit pareeque le vent du Midi y régne continuellement. Car ces hautes montagnes qui font du côté de l’Italie empêchent que dans les plus grandes chaleurs le vent du Nord ne vienne rafraîchir l'air & la terre de cette partie de la Sardaigne. Il fe peut faire auflî que l’île de Corfe qui n’en eft fcparée que par un bras de mer de la largeur de huit ftades , êc qui eft pleine de montagnes fort hautes, ne permette pas au vent d’Oüeft & au vent du Nord de fe faire fentir jufqu’cn Sardaigne. On ne voit ni lêrpcns, ni bêtes venimeufes, ni aucuns loups dans cette île. Les chèvres n’y font pas plus grandes qu’aillcurs ; mais elles rcflèmblent à ce bélier de terre cuite, fait par un Potier de l’île d’Egine, avec cette différence qu’elles ont de plus grands poils fous le menton, & que leurs cornes, au lieu d’être toutes droites fur la tête, font rabattues & courbées vers l’oreille ; au refte ces chèvres paflent tous les autres animaux en légèreté & en vîteflè. Il n’y a dans toute l’île qu’une feule herbe qui foit vénéneufe ; elle eft faite comme de l’ache , Sc. l’on dit que ceux qui en mangent meurent en riant. C’eftpourquoi Homère & les autres après lui ont appelle rire Sardonien cette efpéce de rire qui n’eft caufe par aucunejoye, ni par rien d’agréable. Cette herbe croît auprès des fontaines , mais elle ne communique point à l’eau Ion poifon. J’ai cru pouvoir inférer cette digreflion dans l’hiftoire de la Phocide, pareeque la Sardaigne eft encore fort peu connue des Grecs. “—“ Près de la ftatuc de Sardus on voit un cheval de bronze, XVIII. avec une infeription qui porte que c’eft Callias Athénien fils de Lyfimachidès qui a fait cette offrande aux dépens des Perlés , fur qui il avoit remporté des dépouilles conltdcrables. La Minerve qui fuit fut donnée par les Achéens, lorfqu’ils prirent Phana ville d’Etolie. Comme le fiege traînoit en longueur, Bc qu’ils avoient déjà perdu toute efpérance de réuflir, ils envoyèrent confulter l’oracle de Delphes, qui leur rendit cette réponfè. Peuples qui habitez^heureufe terre de Pélops , la fertile ylchaie, vous voulez^fidvoir par quel moyen vous pourrez prendre la ville que vous tcnez^aftiéyÿe. Obferve^auelle quantité d'eau eft néceflaire tous les jours 1'ceux qui la défendent. Par li vous, [oumcttrczjùen-tbt cette ville que fes belles tours rendent fi
Vo y a
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trpHilleufe & fifitre. Mais les Achéens n’ayant rien compris à cet oracle ne le trouvèrent pas plus avancez qu’auparavant ; de forte qu’ils ne fongeoient plus qu’à lever le fiege & à fe rembarquer. Déjà les Affligez rioient de leurs vains efforts , julques-là qu’une femme eut la hardiefle de fortir de la ville pour aller chercher de l'eau. Aufli-tôt une troupe d’Achéens l’environne , la prend , Cc la conduit au camp. Cette femme interrogée déclare que toutes les nuits on alloit puifer de l'eau à une fontaine qui étoit en dehors fous les murs de la ville, que cette eau fe diftribuoit enfuite aux affiégez, Ce qu’ils n’avoient nulle autre rcllburcc pour étancher leur foif. Les Achéens profitant de l’avis comblèrent cette fontaine, & la ville fe rendit incontinent après. La Minerve des Achéenseft fuivie d’un Apollon donné par ces Rhodiens qui habitent la ville de Linde. Un peu plus loin vous voyez un âne de bronze , conlàcré par les Ambraciotcs au fujet d’une victoire qu’ils remportèrent fur les Moloflès durant la nuit. Car on raconte que les Moloffes s’ètoient embufquez la nuit pour furprendre les Ambraciotes, & qu’un âne que l’on conduiloit à la ville ayant trouvé une âneflè en fon chemin fe mit à s’égayer & à braire autour d’elle. Ce bruit joint à celui que le conducteur de l’âne faifoit de fon côté donna l’allarme aux Moloflès } ils fortirent de leur embufcade;en même temps les Ambraciotes avertis de leur mauvais deflèin tombèrent fur eux & les taillèrent en pièces. Les habitans d’Ornce dans l’Etat d’Argos fe voyant extrêmement preflèz par les Sicyoniens, firent vœu à Apollon que s’ils pouvoient les chaflèr de leur pays ,*ils lui enverraient tous les jours à Delphes un certain nombre de victimes en grande pompe & Iblemnité. Enfuite pleins de confiance iis combattent les Sicyoniens & les défont. Mais l’embaras fut d’accomplir leur vœu ; car outre la dépenfe , cette pompe à laquelle ils s’ètoient obligez caufoit chaque jour beaucoup de peine & de fatigue. Ils imaginèrent donc de s’acquitter une fois pour toutes, & ce fut en envoyant à Delphes un tableau qui repréfentoit le pompeux facrifice qu’ils avoient voué à Apollon ; c’eft ce que l’on voie encore gravé fur le bronze. Près de ce tableau vous voyez un des travaux d’Hercule , c’eft Ion combat contre l’hydre. Cc monument eft tout à la fois un ouvrage &un prclcnt de Tilâgoras. L’hydre &l’HcrYyij
jj6 Pa u sa n ia s , Liv re culc font de fer. On comprend aifement combien il eft difficile de mettre le fer en œuvre , quand il s’agir d’en faire une ftatuë. Aufli quclqu’ait etc ce Tilagoras, on ne peut aflèz admirer cet ouvrage , de même que ces têtes de lion & de fanglier que l’on a confacrées A Bachus dans la ville de Pergame, Se qui font de fer aufli. Elatee ville de la Phocide étant aflîegée par Caflànder , Olympiodore envoyé à Ion fecours par les Athéniens fit lever le liège à ce prince. La ville en adion de grâces donna un lion de bronze à Apollon de Delphes. Ce lion eft placé dans le même rang que les ftatucs dont je viens de parler. Auprès c’eft un Apollon donné par les Mafliliens, comme la dixiéme partie des dépouilles remportées fur les Carthaginois qu’ils avoient vaincus dans un combat naval. Là fe voit aufli un trophée érigé par les Etoliens avec une ftatuë de femme armée, qui reprefente l’Etolie. Ce monument a été confacré aux dépens des Gaulois, que les Etoliens obligèrent de payer une groflê contribution, à caufe des cruautcz qu’ils avoient exercées contre la ville de Callion. Vous voyez enfuite une ftatuë d’or donnée par Gorgias de Léontium , & c’eft Gorgias lui-même qu’elle repréfènte. Immédiatement après cette belle ftatuë on voit celle de Scyllis de Scios, le plus habile plongeur qui fut jamais. 11 avoit appris à Cyana fa fille l’art de plonger comme lui dans les endroits les plus profonds de la mer. L’un & l’autre voyant la flotte de Xerxèsbattuë d’une horrible tempête près du mont Pélion , ils fe jettérent à la mer , & ayant arraché les ancres qui rctenoient les galères de Xerxès, ils lui cauférent par Là une perte infinie. Les Amphidyons pour éterniler la mémoire d’un fi grand fervice érigèrent au pere& à la fille des ftatuës dans le temple d’Apollon. Mais parmi les ftatuës que Néron enleva de Delphes pour les tranfportcr à Rome, celle de Cyana fut du nombre. Pour le dire en paflânt, on prétend que les filles peuvent plonger dans la mer fans que leur virginité en fouffre aucune atteinte. L’ordre de ma narration veut maintenant que je faflè part au ledeur d’une chofe que j’ai oiii conter à Lefbos. Des pêcheurs de Methymne ayant jetté leurs filets dans la mer, en retirèrent une tète faite de bois d’olivier. Cette tête reflembloit allez à celle d’un dieu, mais d'un dieu étranger, & inconnu aux Grecs. Les Methymnéens voulant fijavoir fi c’étoit la tête de quelque héros , ou d’une
VOYAGE DE 11 Ph OC.DE. ) ,7 divinité , envoyèrent confulterla Pythie , qui leur ordonna de révérer Bachus Ccphallcn. Gardant donc cette rête ils en firent l'objet de leur culte , mais en meme temps ils en envoyèrent une copie à Delphes, & c’eft cette tête de bronze que l'on voit après la ftatuë de Scyllis. Sur le fronton du temple vous voyez Latonc, Diane , Apollon , les Mufes, le Soleil qui fe couche, Bachus & des Thyïades. Toutes ces figures font dePraxias d’Athènes, difciple de Calamis ; Praxias mourut avant que le temple pût ctre achevé. Voilà pourquoi les autres ornemens du fronton font d’Androfthene, qui étoit auffi Athénien, mais difciple d'Encadmus. On a iùfpcndu aux chapiteaux des colonnes diverfes dcpoüilles des ennemis, entr’autres des boucliers d'or, monument glorieux delà victoire que les Athéniens remportèrent à Marathon fur les Perfes. ^Derrière & fur la gauche on voit des boucliers de Gaulois ; ils font quant à la forme prefque femblables à ceux des Perlés , & ce font les Etolicns qui les ont confacrez en ce lieu. Dans ma defeription d’Athénes, en parlant du Sénat des Cinquante, j’ai déjà dit quelJ|ue chofe de l’irruption des Gaulois en Grece. Mais à préent que j’écris l’hiftoire de Delphes, je crois devoir traiter ce point plus au long , parccquc c’eft particuliérement dans le malheur dont Delphes fut menacee que les Grecs fignalérent leur courage contre ces barbares. La première expédition des Gaulois hors de leur pays eft celle qu’ils firent fous la conduite de Cambaulcs. Ils pénétrèrent julqu’en Thrace , mais fans ofer s’attirer fur les bras les peuples d’au de-là , pareequ’ils fentoient leur propre foibleile, & combien les Grecs ctoient fupèricurs en nombre. Après cette entreprise ils en tentèrent une fécondé à l’inftigation de ceux-là même qui avoient fuivi Cambaulès , & qui accoutumez à vivre de rapine & de brigandage ne pouvoient plus renoncer aux douceurs de cette vie liccntieulè. Ayant donc mis fur pied une prodigieufe armée , tant d’infanterie que de cavalerie, ils la partagèrent entrois corps. Ils donnèrent le premier à Cerèthrius avec ordre de marcher contre les Thraces Êc contre les Triballes. Brennus Si Acichorius commandoient le fécond & dévoient entrer dans la Pannonie. Bolgius à la tête du troifiéme alla faire la guerre aux MaccYyiij
J58 Pa u sa n ia s , Liv re X. donicns & aux Illyricns. Il livra bataille à Ptolcmée roi de Maccdoinc , j'entens ce Ptolèmée qui apres s’être réfugie auprès de Scleucus fils d’Antiochus en qualité de fuppliant, le tua par une lâche trahifon , 8c qui fut furnommé le Foudre à caufe de fon audace. Mais il périt à fon tour en combattant contre Bolgius, & une bonne partie de l’armée des Macédoniens fut taillée en pièces. Cependant les Gaulois à cette fécondé tentative non plus qu’à la première n’ayant ofé aller plus avant, ni attaquer les Grecs, s’en retournèrent bien-tôt chez eux. Ce fut pour lors que Brcnnus 8c dans l’aflèmblce du peuple , 8c auprès des particuliers les plus accréditez ne ccfla de faire tous lès efforts pour engager la nation à prendre les armes contre les Grecs. Il repréiente d’un côte la Grece epuifée d’hommes par les guerres qu’elle avoit eues à foutenir, de l’autre l’opulence de fes villes en comparaifon des villes de la Gaule, la richeflé de fes temples, en un mot la quantité d’or 8c d’argent monnoyé 8c non monnoyé qui alloic devenir la proye du vainqueur. Par ce difeours , encore plus par ces efpérances il détermine fes compatriotes. Aufii-tôt il affocie au commandement des armes les plus qualifiez de la nation , fur-tout Acichorius. On leva une armée formidable , compolce de cent cinquante-deux mille- hommes d’infanterie, 8c de vingt mille quatre cent cavaliers, je dis cavaliers par état, car ils étoient en tout plus de foixante millq, En effet chaque maître avoit deux valets , montez comme lui , 8c entendus au métier de la guerre. Ces valets étoient durant le combat à la queue des efeadrons, 8c voici à quoi ils férvoient. Si le cavalier perdoit fon cheval, l’un des deux valets lui en donnoit un autre dans le moment ; s’il étoit tue , il prenoic fa fdace. Si le maître 8c le premier valet avoient le même fort, c fécond leur fuccèdoit. Si le maître étoit feulement blcïlc , l’un des valets le tiroit de la mêlée 8c le portoit au camp , pendant que l’autre combattoit à fa place. Je crois que les Gaulois avoient inffitué cette milice a l’imitation de ces dix mille qui férvoient dans l’armée des Perfes, 8c que l’on nommoit les Immortels, avec cette différence pourtant que les Perlés ne remplaçoient leurs morts qu’après le combat, au lieu que dans la cavalerie Gauloife les morts étoient rem-
VOYACE DE LAPHOCIDE. J59 placez durant le combat même. Les Gaulois appellent cette cfpece de milice [ 11 Trim.ircefîa, du mot Marca qui en langue Celtique fignific-un cheval. Avec cet appareil Brennus plein de confiance mena fon armce en Grece. Jamais les Grecs ne furent plus confternez. Mais la grandeur du danger dont ils croient menacez ne fie que leur ouvrir les yeux, & leurinfpirer à tous la généreufe réfolution de défendre leur patrie. Us comprirent qu’il ne s’agilîoit pas feulement de leur liberté , comme avec les Perfes , & qu’en donnant la terre & l’eau, ils ne rendraient pas leur condition meilleure. Ils fe repréfentoient lescalamitez que la précédente irruption des Gaulois avoit caufées en Tnrace , en Macédoine , en Péonie ; & tout récemment encore on venoic d’apprendre avec quelle indignité ils avoient traité les Theflàlicns. Les villes & les particuliers fe perfuadérent donc fans peine que dans cette fatale conjondure il falloir ou vaincre, ou périr. Pour peu que le lecteur foit curieux de fçavoir qui furent les peuples de la Grece, qui défendirent le pas des Thermopyles contre Xerxès, & qui furenteeux qui armèrent contre les Gaulois, afin de comparer leurs efforts enfemble dans l’une & dans l’autre occafion, il eft aifé de le làtisfaire. Lorfqu’il fiitqueftion de combattre Xerxès , les Lacédémoniens envoyèrent trois cent hommes fous la conduite de Léonidas, les Tégéatesen envoyèrent cinq cent, & les Mantinéens autant. Les Orchomèniens d’Arcadie en donnèrent fix vingt pour leur part, & les autres villes d’Arcadie en fournirent mille en commun. Il vint de Mycenes quatre-vingt hommes, deux cent de Phliunte, & quatre cent de Corinthe. Les Béotiens contribuèrent de l'ept cent hommes , Thebes & Thefpie de quatre cent. Les Phocéens au nombre de mille hommes allèrent occuper les défilez du mont (Eta, fi néanmoins on peut mettre ces mille hommes en ligne de compte. Quant aux Locrieni qui habitent au bas du mont Cnémis , Hérodote ne marque point quel fut leur contingent, il dit feulement qu’ils envoyèrent du fecours de toutes les villes qui compofent leur république ; d’où l’on peut à peu près conjecturer le nombre de troupes qu’ils fournirent. Car les Athéniens au combat de Marathon ne faifoient pas plus de neuf r 1 ] 7nm4rrr/û. Camerarius lifoit TrifUniJU > & Mtrn pour J/4KX Voyez Boclun dans Ion Phalcg.
360 mille hommes , en y comprenant leurs cfclaves & tous ceux que la néccflïtc avoit fait enrôler , quoique d’un âge peu propre à porter les armes. Ainfi j’eftime que les Locricns qui vinrent défendre les Thcrmopylcs ne pouvoient faire plus de fix mille hommes. Toute l’armée des Grecs en cette occafion ne paflôit donc pas le nombre d’onze mille deux cent hommes. D’ailleurs il eft certain qu’aux Thcrmopylcs contre Xerxcs il n’y eut que les Lacédémoniens, les Thefpiens , & les Myccncens qui firent ferme ; tous les autres fe retirèrent fans attendre l’ifluc du combat. Les Grecs firent mieux leur devoir contre ces barbares qui des bords de l'Océan croient venus fondre en Grece. Voici les fecours qu’ils envoyèrent aux Thcrmopylcs. Il s’y trouva dix mille hommes d’infanterie Béotienne avec cinq cent chevaux delà meme nation ; ils étoient commandez par quatre chefs, autrement dit Bèotarqucs, lijavoir Ccphiflodotc, Thcaridas, Diogène, Sc Lyfander. Le contingent des Phocéens fut de trois mille fantaflîns, & de cinq cent cavaliers aux ordres de Critobule & d’Antiochus. Les Locricns qui font près de l’ilc Atalante croient conduits par Midiasau nombre de feptccnr & c'ctoit pure infanterie. La ville de Mégare fournit quatre cent hommes de pied & quelque cavalerie fous le commandement de Mégaréüs. Les Ecolicns étoient lesplusnombreux, & les plus entendus à toute forte de combats. On ne feait pas au jufte de combien étoit leur cavalerie; mais leur infanterie failoitau moins fept mille hommes, fans compter une cen-
Polyarquc, Polyphron, Sc Lacratcs. Les Athéniens armèrent trois cent cinq galcres , ils donnèrent outre cela mille hommes de pied avec cinq cent chevaux , Callippe fils de Mœroclès en eut le commandement, comme je l'ai déjà dit ailleurs. Au refte les Athéniens à caufe de leur ancienne prééminence tinrent le premier rang dans l’armée. Les rois donnèrent auflî du fecours. 11 vint cinq cent hommes de Macédoine , envoyez par Antigonus & commandez par Ariftodeme. Il en vint autant d’Afic, je veux dire cinq cent Syriens des bords r»J Tnûrnt ciaqgtltrtt. Je fuit h Liv. 7, que les Athéniens dans lagucrcorrcéliondcPaulmicrquidcvicntpro- rc qu'ils curent contre les Eginctcs ■ bable, par cc que raconte Hérodote, mirent en mer deux cent galères.
Vo y a g e d e l a Pho ci de . j(>r de l’Orontc, qui croient lùjcts du roi Antiochus, &qui avoient Telcfarquc pour chef. Toutes ces troupes s’étant aflèmblces aux Thermopyles , on ne fçut pas plutôt les Gaulois arrivez fur les confins de la Magncfic & de la Phtiotide, que l’on détacha mille hommes d’infanterie légère & cc qu’il y avoit de meilleure cavalerie , avec ordre d’aller gagner le Sperchius pour en difputcr le partage aux barbares. La première choie que fit ce détachement en arrivant, ce fut de rompre les ponts, & enfuite décamper fur les bords du fleuve. Brennus ne manquoit ni d’adreflé, ni d’expérience ; même fuivant le génie des barbares , il ctoit aflez fertile en rulès & en expediens, quand il s’agiffôit de tromper l’ennemi. La nuit meme d’après que les ponts eurent été rompus, ce Général fans fê mettre en peine de cet inconvénient , envoya dix mille hommes vers l’embouchure du Sperchius, premièrement afin qu’ils purtènt paflèr fans que les Grecs s’en appcrçuflènt , & en fécond lieu pareeque là ce fleuve, au lieu de couler rapidement comme aux autres endroits , fe répand dans la campagne & forme une efpéce de marécage. Or parmi ces dix mille hommes les uns fijavoient parfaitement bien nager , £c les autres étoient de la plus haute taille , avantage que Brennus trouvoit aifément dans lès troupes , les Celtes lurpafl'ant tous les autres peuples en ftature. Auflî arriva-t-il que ce détachement parta le fleuve durant la nuit, partie à la nage , ou à la faveur de leurs boucliers qui leur fervoient comme de nacelles, partie à guc ,1a grandeur dont ils étoient leur en donnant la facilité. Les Grecs de leur côte qui étoient au haut du fleuve, ayant appris par leurs coureurs que l’ennemi l’avoit parte , ne tardèrent pas à regagner le gros de leur armée. Brennus commanda à ceux qui habitoient aux environs du - -----golphe Maliaque de jetter un pont fur le Sperchius, cc qu’ils yyV' exécutèrent en diligence , à caufe de la terreur qu’il leur infpiroit, & parccqu’ils avoient une extrême impatience de le voir fortir de leur pays , prévoyant bien que s’il y faifoit un plus long féjour il les accablerait de toute forte de malheurs. Le pont étant achevé, les Gaulois s’avancèrent du côte d'Héraclce, pillant tout cc qu’ils rencontroient, & ruant autant d’hommes qu’ils en trouvoient dépars dans la campagne. Ils ne prirent pourtant pas la ville , pareequ’heureu. Tomc IJ. Z z
fêmcnt un an auparavant les Etoliens avoient forcé les Hcra. cléotcs de fe foumettrc à eux , & que regardant Heraclce comme une ville de leur domination , ils croient promptement accourus à fon fccours. Mais peu importoit à Brennus de fe rendre maître d'Héraclée , pourvu qu’il chaflat des remparts la garnifon qui l’auroit empêche de gagner le pas des Thermopyles & de pénétrer en Grece ; il eut le bonheur d’y réuflir. Ayant donc pafle fous les murs d’Héraclée, 8c inftruit par des transfuges au véritable état des Grecs , il fe moqua de leur petit nombre , 8c réfolut de leur livrer bataille dès le lendemain au lever du foleil. Réfolution fur laquelle il ne con. fulta aucun devin Grec, ëc qui ne fut précédée d'aucun facrifieequi pût lui rendre fes dieux favorables ; mais c’eft de quoi ces barbares fe mettent fort peu en peine. Les Grecs marchèrent au combat carbon ordre & dans un grand filence. Au moment de la mêlée leur grofTe infanterie s’avança , mais pas plus qu’il ne falloir , & tenant toujours fa phalange bien ferrée ; tandis que l’infanterie légère gardant aufli les rangs faifoit pleuvoir une grêle de traits fur les barbares, & leur tuoit beaucoup de monde à coups de flèches & A coups de frondes. La cavalerie fut inutile de part & d’autre, non-feulement à caufe des défilez de la montagne qui font fort étroits, mais pareeque les roches gliflàntes par ellesmêmes l’étoient devenues encore davantage par des pluyes continuelles. L’armure des Gaulois étoit foible , car ils n’avoient que leurs boucliers qui ne font pas de grande réfiftence , du refte nulle forte d’armes qui put les couvrir ; & ce qui importe encore plus, ils n’étoient pas à beaucoup près auflî habiles que les Grecs en’l’art militaire. Ils ne fçavoient que fe jetter fur l’ennemi avec une impétuofité aveugle , comme des bêtes féroces. Pourfendus à coups de haches , ou touc percez de coups d’épée ils ne lâchoient pas prife, ni ne quittoient l'air menaçant & opiniâtre qui leur ctoit naturel. Ils ctoient furieux jufqu’au dernier foupir. On en voyoit qui arrachoient de leurs playes le trait mortel dont ils étoient atteints , pour le lancer contre les Grecs , 8c pour en frapper ceux qui fe trouvoient A leur portée. Cependant les galères d’Athcnes s'etant tirées à grand peine 8c non fans danger des marécages qui s’étendent de ce côté-là , s’avancèrent fort près des ôaulois ; les Athéniens
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qui ctoient fur ccs galères prirent aufli-tot l'ennemi en flanc, & lui décochèrent mille & mille traies. Enfin les barbares faifant fort peu de mal dans leurs défilez, & en fbuflrant beaucoup , leurs Généraux firent fonner la retraite. Mais ils fe retirèrent avec tant de précipitation que tombant les uns lur les autres , pluficurs furent foulez aux pieds de leurs compagnons, & d’autres en grand nombre demeurèrent enfoncez dans ces marécages que forme là le voifinage de la mer, de forte qu’ils ne perdirent pas moins de monde dans leur retraite qu’ils en avoient perdu dans le combat. Les Athéniens fe diftinguerent à cette journée entre tous les Grecs , mais nul d’eux ne marqua tant de valeur que le jeune Cydias, qui faifoit pour lors les premières armes. Son courage ne le fauva pourtant pas. Il fut tué par les Gaulois, 8c fès proches confàcrérent fon bouclier à Jupiter le Libérateur avc.c cette infeription , Ce boucher que tu vois fufpendu & qui eft aujourcCbui confacré à Jupiter fut autrefois le bouclier du brave Cydias , qui à la fleur de fon aie mourut ilorieufement en combattant contrôles Gaulois. Cette infeription demeura jufqu’au temps de Sylla , que fes foldats enlevèrent du portique de Jupiter Eleuthcrius ou le Libérateur divers ornemens, entr’autres bon nombre de boucliers que l’on y confèrvoit. Telle fut l’ifTuc du combat contre les Gaulois aux Thermopyles. Après cet heureux fuccès les Grecs enterrèrent leurs morts, & dépouillèrent les barbares qui furent trouvez fur le champ de bataille. Les Gaulois ne fondèrent feulement pas à envoyer un héraut pour demander le temps de leur donner la fépulturc, 8c ils firent voir qu’il leur étoit indiffèrent que leurs corps fuflent couverts de terre, ou mangez par les bêtes carnaflîeres. )|e crois qu’ils négligent ces devoirs funèbres pour deux raifonsÿ a première pour donner plus de terreur à leurs ennemis par l’opinion de leur férocité , la féconde pareequ’en effet ils ne font point touchez des devoirs que l’on rend aux morts. Du côte des Grecs il n'y eut que quarante hommes de tuez. On ___ ne put fijavoir au jufte combien les barbares en perdirent, c h a r. pareeque ceux qui avoient péri dans les marais ne fe retrou- X X11. vérent point, 8c il y en étoit péri un grand nombre. Sept jours après le combat, de nouvelles troupes de l’armée des Gaulois ayant filé le long des murs d’Hcraclée entreprirent de palier le mont (Eta. Ccs troupes prétendoient Zzij
3 64 P AU S A N I A $, L I V R E X. aller par un pctic fentier qui conduit à Trachine, ville ruinée dès lors, au-deflus de laquelle ctoit un temple de Minerve, que les peuples avoient enrichi de beaucoup d'offrandes. Les Gaulois comptoient que par ce chemin derooe ils gagneraient le haut de la montagne, & que chemin faifânt ils pilleraient le temple. Mais Tclcfârque qui avec un détachement gardoit les partages de ce côté-lâ, tomba fi à propos fur les barbares , qu’il les tailla en pièces. Il y périt lui-même , & fut extrêmement regreté à caufe de fon zèle & de fon affection pour les Grecs. Une rcfiflence fi peu attendue étonna fort les Généraux de l’armée ennemie, ils jugeoient de l’avenir par le préfent, & commençoient à défefpérer du fuccès de leur entreprife. Il n’y eut que Brennus qui ne perdit point courage. Il lui vint dans l’cfprit que s’il pouvoir faire une diverfion & obliger les Etoliens à s’en retourner chez eux , il mettrait aifement fin à cette guerre. 11 fit donc un détachement de quarante mille hommes d’infanterie & de huit cent chevaux, dont il donna le commandement à Orcftorius & à Combutis. Ces Lieutenans - Généraux eurent ordre de repaflêr le Sperchius, de prendre leur chemin par la Theflâlie ,& d’aller en Ecolic mettre tout à feu à fang. Ce furent eux qui faccagérent la ville de Callion, & quienluitey autoriférent des barbaries fi horribles, que je ne crois pas qu’il y en eût encore d’exemple dans le monde. Tout le fèxe,[i] viril fut mutilé , les vieillards périrent par le tranchant de l’épée , les enfans à la mammelle furent arrachez du fein de leurs meres pour être égorgez , & s’il y en avoit qui parurtènt nourris d’un meilleur lait que les autres, les Gaulois buvoient Ieurfâng& le raflafioient de leur chair. Les femmes & les jeunes vierges qui avoient quelque fentiment d’honneur fe donnèrent la mort elles-mêmes ; les autres forcées de fouffrir toutes les indignitcz que l’on peut s’imaginer devinrent enfuite la rifée de ces barbares, aufli peu fufceptibles d’amour que de pitié. Celles donc qui pouvoient s’emparer d’une épée , fe la plongeoient dans le fèin ; d’autres fe laifloient mourir en s’abftenant de dormir & de manger 5 Sc cependant le foldat en alfouviflbit
[ i ] Tout le [exe viril fut mutilé, nem txdderunt. L’auteur ditbiennetAmafcc a mal rendu cet endroit, Ji>uid- tement ce que je lui fais duc. quid muriumfuit, dit-il, ud mtcrnecio-
Vo y a g e de l a Ph o ci d e . ,$65 fon incontinence ; car mortes ou mourantes elles n'étoient pas à couvert de la brutalité. Les Etoliens ayant eu nouvelles de ce qui fepallôit chez eux, décampèrent aufli-tôt des Thermopyles 8c ne longèrent plus qu’à regagner leur pays, uniquement occupez du delir de venger la malheureufe ville de Callion , & de fauver celles qui ctoient menacées d'un pareil traitement. Des qu'ils furent fur leurs terres, tout ce qu'il y eut d’Eroliens capables de porter les armes, accoururent au camp ; les vieillards mêmeoubliércnt leur âge, & foit néceflïté, foit courage ils voulurent fuivre les autres. Les femmes encore plus animées que les hom mes prirent auflî les armes. Déjà les barbares apres avoir brûle la ville, pille & làccagé temples & mailons, chargez de butin s’en retournoient triomphans, lorlqu’arrive un corps de troupes forti de Patra, la feule ville d’Achaïc qui eût longe à fecourir les Etoliens. Ces troupes avoient une adrefle merveilleufe à fe fervir de leurs armes, toutes pelantes qu’elles croient. Elles donnent brufqucment fur les Gaulois 8c en font un grand carnage, mais accablées par le nombre 8c outrées de fatigue elles perdoient tout efpoir , lorfqu’heurcufement les Etoliens vinrent les joindre. Alors vous euflîez vu hommes 8c femmes combattre à l’envi, border le chemin par où pafloient les Gaulois, 8c lancer fur eux une infinité de traits, dont leurs boucliers légers comme ils font,les défendoient mal. L’ennemi vouloit-il les pourfuivre , aufli-tôt ils lui échappoient, 8c dès qu'il fe remettoit en marche, ils étoientàfes trouflès. Enfin les malheureux habitans de Callion après avoir juftifié par une trille expérience tout ce qu’Homére dit de plus incroyable des cruautez exercées par les Leftrvgons 8c par les Cyclopes, eurent au moins des vengeurs. Car de ce détachement de quarante mille huit cent hommes il n'en revint pas la moitié au camp des Thermopyles. Voici maintenant de quelle manière les affaires tournèrent aux Thermopyles memes entre les Grecs 8c les barbares. Du bas des Thermopyles on peut venir gagner le haut du mont (Eta par deux fentiers, doi t l’un fort étroit 8c fort rude mèneau-deffus deTrachine, l’autre plus facile 8c par lequel on peut même conduire une armee pâlie par fes terres des Eniancs. Ce fut celui-ci que tint 1e MedeHydarnès, lorfqu’il vint prendre Léonidas en queue 8c envéloper fon dctacheZziij
j66 Pau sa ni as , Liv re X. ment. Les Grecs apprirent tout-à-coup que Brennus tenoit cette route , conduit par les Héracléotes & par les Enianes, non que ces peuples euflent aucune mauvaiîe volonté contre les Grecs, mais parcequ’ilsvouloient lé délivrer eux-mêmes du voifinage des barbares, & n'en pas fouffrir plus long, temps ; ce qui vérifie le dire de Pindare, que chacun elt fort lênfible à fes propres maux, & fort peu touché de ceux d’autrui. Brennus donc encouragé par les Enianes & par les Héracléotes laiflà Acichorius au camp , lui difant que fi-tôt qu’il auroic monté la montagne & gagné les derrières, il le lui feroit fçavoir, & qu’alors il marchât afin d’enveloper les Grecs de tous cotez. Pour lui il prit quarante mille hommes choifis dans toute l’armée , &. fuivit fes guides, par le fentier qu’on lui enfeignoit. Le hazard fit que ce jour-là le mont (Eta fut couvert d’un brouillard fi épais , que le foleil ne put fe montrer , de forte que les Phocéens qui étoient portez de ce côté-là, eurent plutôt les ennemis fur les bras , qu’ils ne les eurent apperçus. Dans cet extrême danger les uns corn, battent les Gaulois , les autres foutiennent leur furie , tous font des efforts incroyables, mais forcez ils quittent enfin leur porte & abandonnent les défilez. Tout ce qu’ils purent faire, ce fut d’accourir un camp des Grecs, & de leur annoncer le danger où ils étoient avant que les barbares euflent eu le temps de leur fermer cous les partages. Aufli-tôt les Athéniens approchent leurs galcres , les Grecs fe rembarquent, __ tous enfuite fe difperfent, & chacun s’en retourne chez foi. Ch a r. Brennus enflé de ce fucccs , fans attendre qu’Acichorius le XXIII. fiîtvenu joindre, marcha droit à Delphes. Les habitans confternez s’étant réfugiez vers l’oracle , le dieu leur déclara qu’ils n’avoient rien à craindre & les aflura de fa protection. Les peuples de la Grece qui prirent les armes pour les interets du dieu font aiféz à compter. Chaque ville de la Phocide envoya du fecours. Amphife donna quatre cent hommes d’infanterie péfâmment armée. Les Etoliens au premier bruit de la marche des barbares fournirent un petit nombre de troupes, mais peu de temps après Philomelus amena douze cent nommes. Ils n’en.donnèrent pas davantage, pareequ’ils tournèrent leurs principales forces contre l’armée d’Acichorius, qu’ils ne ceflcrent de harceler , évitant toujours le combat , mais tombant fur fon arrière garde, pillant fon bagage, &
VOTACI D B LA Ph O Cl D B. ) «7 lui tuant beaucoup d'hommes & de chevaux , cc qui rendit fa marche trcs-longuc Bc très-pcniblc. Au refte Acichorius avoit laillc une partie de lès troupes dans Ion camp près d’Héraclee pour garder les richeflcs qu’il y avoit amaflccs. Quant aux Grecs qui s’ètoient rendus à Delphes , ils fè mirent en bataille pour combattre Brennus. Alors on vit tout-à-coup des lignes évidens de la colère du Ciel contre les barbares. Car en premier lieu tout le terrein qu’occupoit leur armée fut agite d’un violent tremblement de terre qui dura une bonne partie du jour. Enfuite il y eut un tonnerc & des éclairs continuels qui non-feulement enrayoient les Gaulois , mais qui les empêchoient d’entendre les ordres de leurs Généraux. La foudre tomboit fréquemment fur eux, &. ne tuoit pas feulement celui qui en étoit frappé ; une exhalailon enflammée fe communiquoit à ceux qui étoient auprès , & les réduifoit en poudre , eux & leurs armes. On vit paraître en l’air des héros de l’ancien temps, qui animoient les Grecs, & combattoient eux-mêmes contre les barbares, ie veux dire Hypérochus, Laodocus , & Pyrrhus, aufquels les habitans de Delphes ajoutent encore Phylacus qui fut autrefois un de leurs citoyens. Cependant les Phocéens perdirent beaucoup de braves gens , entr’autres Aléximaquc jeune homme qui joignant une grande force de corps à un grand courage avoit fait un horrible carnage des ennemis. Depuis ils envoyèrent fon portrait à Delphes pour être confacré à Apollon. Les Gaulois apres avoir efluyé tant de craintes , & tant de malheurs durant tout le jour eurent une nuit encore plus funefte. Car il fit un froid mortel qui devint encore plus cuifant par la quantité de neige qui tomba. Et comme fi tous les élemens avoient conjuré leur perte, il fe détacha du mont Parnafiè de groflès pierres, ou pour mieux dire des rochers entiers qui en roulant fur eux n’en écrafoient pas pour un ou pour deux à la fois, mais des trente & quarante, félon qu’ils étoient ou commandez pour faire fentinellc , ou attroupez enfemble pour prendre quelque repos. Le folcil ne fut pas plutôt levé que les Grecs qui étoient dans la ville firentune vigoureufe fortie, tandis que ceux qui étoient au-dehors attaquoient l'ennemi par derrière. En même temps les Phocéens aefeendirent du Parnafle à travers les neiges par des (entiers qui n’étoient connus que d’eux, & prenant les barbares en
368 Pa u sa n ia s , Liv re X. queue ils en tuèrent une infinité à coups de flèches, fans qu’ils puflent feulement le défendre. Il n’y eut que les gardes de Brennus, tous gens choifis & d’une taille prodigieufe qui réfiftérent malgré le froid dont ils étoient tranfis, &qui fêfaifbit bien plus fentirà ceux qui avoient reçu des bleflures. Mais voyant Brennus leur Général dangereufement bielle & prefque aux abois ils ne fongérent plus qu’à le couvrir de leurs corps & à l’emporter. Ce fut alors que les barbares preflèz de toutes parts prirent la fuite, & pour ne pas laiflèr en la puiflânce des Grecs ceux qui étoient bleflèz, ou qui ne pouvoient fuivre, ils les tuèrent tous impitoyablement. Dans leur fuite ils campèrent où la nuit les furprit , & cette nuit-là même ils eurent une terreur panique; car ainfi nomme-t-on ces frayeurs qui n’ont aucun fondement réel, pareequ’on les croit infpirées par le dieu Pan. L’horreur de la nuit leur fit donc prendre une fauflê allarme. La crainte fâifit d’abord un petit nombre de fbldats qui crurent entendre un bruit de chevaux Sc avoir l’ennemi derrière eux. Mais bien tôt elle fe communiqua aux autres ,& l’épouvante fut fi générale que tous prirent les armes, & fe divifant en plufieurs pelotons ils le battoient& s’entretuoient croyant fê battre contre des Grecs. Leur trouble étoit fi grand, qu’à cha3ue mot qui frappoit leurs oreilles, ils s’imaginoient entenre parler Grec , comme s’ils avoient oublié leur langue. D’ailleurs dans les tenebres ils ne pouvoient ni fe reconnaître, ni diftinguer la forme de leurs boucliers, fi différente de celle des Grecs ; de forte que chacun d’eux fe méprenoit également & à la voix Sc aux armes de celui qui lui étoit oppofë. Cette erreur qui ne pouvoit être qu’un effet de la colere des dieux dura toute la nuit , Sc caufâ aux barbares une très-grande perte. Ceux qui s’en apperçurent les premiers, ce furent des Phocéens qui gardoient les troupeaux dans la campagne. Ils en apprirent la nouvelle aux Grecs, & les Phocéens en eurent encore plus découragé à pourfuivre l’ennemi. On nelaifla plus les beftiaux dans les champs , & l’on fit en forte que les barbares ne puflent avoir ni grain , ni aucune forte de provifion qu’à la pointe de l’épée, ce qui les affama bien-tôt. Le combat qui fe donna dans la Phocide leur coûta près de fix mille hommes ; le froid de la nuit fuivante Sc cette terreur panique dont j’ai parlé en fit périr plus de dix mille, & l’extrême
Vo y a g e de la Ph o cid ï . 369 trême difctte à laquelle ils furent réduits en emporta bien encore autant. Les Athéniens furent bien-tôt tout ce détail par des courriers qu'ils avoient envoyez à Delphes. Sur cette nouvelle ils marchent en Béotie & joignent leurs forces à celles de leurs voifins. Enfuite ils vont s'embufquer tous cnfemble fur le pacage des Gaulois, donnent fur leur arrière garde & leur tuent encore beaucoup de monde. Les troupes d'Acichorius n’avoient joint Brcnnus que la nuit precedente , tant les Etoliens qui étoient continuellement a leurs trouflés avoient retardé leur marche. Les barbares eurent donc bien de la peine à regagner leur camp d’Héraclée, &il ne s’y en fâuva qu’un fort petit nombre. Brennus n’étoit pas fans cfpérance de guerifon ; mais on dit que fe regardant comme l’auteur de tous les malheurs arrivez aux Gaulois, & craignant le reflèntimenc de fes concitoyens il s’empoifonna lui-même. Après fa mort les Gaulois s’expoférent à de nouveaux dangers en tentant de repaflér le Sperchius quoique toujours pourfuivis par les Etoüens. Quand ils eurent pafle ce fleuve, les ThelTaliens & les Maliensleur dreflèrent une embufeade, où les ayant furpris ils fe baignèrent, s’il faut ainfi dire, dans leur fang, & en firent une fi horrible boucherie , qu’il ne s’en fàuva pas un feul. Cette irruption des Gaulois en Grece & leur défaite arrivèrent fous f’Archontat d’Anaxicrate à Athènes, la deuxieme année de la cent vingtième Olympiade en laquelle Ladas d’Egion remporta le prix du ftade. L’année fuivante Democlès étant Archonte à Athènes ces barbares firent voile une féconde fois en A fie. Voilà ce que j’avois à dire de ces peuples pour la vérité de l’hiftoire. Dans le parvis du temple de Delphes on voit de belles fèn- ______ tences, qui font d’une grande utilité pour la conduite de la vie. C h a r. Elles y font écrites de la main de ce que l’on appelle com- XXIV. muncinent les fept fages de la Grece. Le premier decesfept fages fut Thaïes de Milet, ville d’Ionie, le fécond Bias de Priene 4 le troifiéme Eolien de nation , fut Pittacus de Micylene dans 111e de Lefbos ; le quatrième fut Cléobule de Linde ville appartenante à ces Doriens qui s’établirent en Afie 5 le cinquième ctoit Solon Athénien , le fixiéme Chilon de Sparte, quelques-uns comptent pour le fepticme Pcriandre fils Ttmtll.
Aaa
370 Pa u s AN! AS, Ll VUE X. dçCypfclus , mais Platon [i] filsd’Arifton met à là place My. fon de Chenéc , qui ctoit autrefois un bourg du mont (Eu. Ces grands pcrlbnnagcs étant venus à Delphes [i] y conlacrcrcnt à Apollon les préceptes dont je parle , & qui depuis ont été dans la bouche de tout le monde, comme par exemple , ceux-ci , connoi-toi toi-mème, rien de trop, & les autres. Vous verrez dans le même lieu une ftatuë d’Homére en bronze , élevée fur une colonne. On lit au bas cette réponfe de l’oracle , que l’on dit qui fut rendue au pocte même , heureux & malheureux, car tu es né pour l'un & pour l'autre fort, tu veux fiavoir quelle ejl ta patrie. Borne ta curiofité à connoitre le pays de ta mere i elle étoit de die <TJos où tu finiras tes jours. Sois feulement en garde contre une énigtne. Les habitans [3] d’Ios montrent encore aujourd’hui la fépulture d’Homére dans leur île, Sc telle de Clymenc dans un lieu feparé ; ils tiennent que Clymenc fut la mere du pocte. Mais ceux [4] de Chypre qui reclament Homère prétendent qu’il naquit de Thémiftc femme originaire du pays, & ils allèguent en leur faveur un oracle du poëte [y] Euclus , qui eft conçu en ces termes -, alors dans Chypre, dans file fortunée de [6] Salamine [1] Mau Platon, dre. Platon dans Cette île eft à prélcnr fous la puiflânee fon Protagoras nomme tous ccs fept des Turcs. fages de la même manière que Paufa[fl Du poëte Excita.Cepocteétoit nias qui me paraît l’avoir copie prêt de Chypre , & on le croit auteur sic que de mot à mot dans cet endroit. pocfics Cypriennes que quelques-uns [1] T confatrérem à Apollon les pré- ont attribuées à Homère. Taticn & ceptes dont je parle. Selon Plutarque ce d'autres qui ont parlé d'Euclus le font ne furent pas les Sages de la Grèce, plus ancien qu’Horaérc. mais les Amphidyons qui firent écrire [<T] Dam rite fortunée de Salamine. dans le parvis du temple d’Apollon ces Il y avoit une île de Salamine dans l’Afbelles fcntcnccs qui font d'un fi grand rique , & celle-là ctoit la Métropole de Salamine dans l’îlc de Chypre. Cetfais, & fi unies pour h conduite de la te dernière Salamine fut bâtie par TeuCi] Leibatitam tloi. Ios croit une ccr, comme ledit Vclléïus Patcrculus, des Cycladcs , & s’appclloit ainfi à cau- Tenter non receptm à pâtre Telamene, fc des Ioniens qui i'avoient habitée. ob fegnttieno non vtndtcata fratni injuAu telle Euftathc fait auflî mention ria , Ciprotêt appuifui, cefnenuncpatrie dcl’otacleque Paufanias vient de rap- fut Salanuna confluait. Et c’eft auflî ce qu'Horace a voulu dire par ccs vers; [4] Afaii ceux de Cbipre. Chypre cil une des grandes îles de la mer MéCernu auneprenufie Apello diterranée vêts les côtes de Syrie. Elle a été auifi appelléc .lu nom de Cyprus OmUinun tell™ uovô Saiomina fufils ou fille de Cuiyras roi du pays.
Vo y a g e de la Pho ci de . 371 on verra naître le plus grand des portes, la divine Thlmiftofera (elle qui lui donnera le jour. Favori des Mufs & cherchant d s'inftruire, il quittera fon pays natal & s'expofera aux dangers de la mer pour aller vijiter toute la Grece. Enfuite il aura l’honneur de chanter le premier les combats & les diverfes avantures des plus fameux héroj^sSon nom fera immortel , & jamais le temps n'effacera fa gloire. C’eft tout ce que je puis dire d’Homére tant fur la foi d’autrui, que fur quelques oracles dont j’ai connoiflànce , mais fans ofer moi-meme prendre aucun parti ni fur le temps où il a vécu , ni fur fa patrie. Dans le temple même il y a un autel dédié à Neptune, parcequ’ancienncment tout ce lieu luiappartenoir. On y voit les ftatuës de deux Parques. Jupiter Mœragete êc Apollon Mocragete font à la place de la troifiéme. Là le voit auflî le facré Foyer , où le prêtre d’Apollon tua Néoptoleme fils d’Achille, événement dont j’ai déjà parlé ailleurs. Un peu plus loin on vous montrera la chaife dePindare, elle eft de fer. Toutes les fois que Pindare venoit à Delphes , on dit qu’il s’afleïoit là pour chanter les hymnes qu’il avoit faites en l’honneur du dieu. Dans le fancluaire du temple où peu de gens ont la liberté d’entrer on voit une autre ftatuë d’Apollon , qui eft d’or. Au fortir du temple fi vous prenez à gauche, vous trouverez une enceinte fermée par une baluftrade , où eft le tombeau de Néoptoleme fils d’Achille. Les habitans de Delphes lui rendent tous les ans des honneurs funèbres comme à un héros. Rentré dans le chemin, fi vous continuez à monter on vous fera remarquer une pierre de moyenne groflèur, que l’on frote d’huile tous les jours, &que l’on envclope même de laine cruë aux jours de fête. C’eft, dit-on, la pierre S|ue Rhéa fuppofa à Saturne , il la dévora & la revomit enuite. En revenant au temple vous verrez la fontaine.de Cafloris , il y a au-devant un petit mur par-deflùs lequel il faut palier pour la voir. On dit que l’eau de cette fontaine va pardeflôus terre dans le lieu le plus lêcret du temple , & que fa vertu prophétique infpire làdes femmes qui rendent des oracles. On tient que c’eft une des nymphes du Parnaflè qui lui a donne fon nom. Au-deflùs de cette fontaine on voit un édifice , où il y a des - ------peintures de Polygnote dédiées à Apollon par les Gnidiens. Ch a p On nomme ce lieu le Lefché, parcequ’ancienncment c'étoir-là Aaaij
J71 P AUSANI AS, L1VR.E X. que l’on venoit converfer. Par les paroles oatrageufcs que Mélantho dit à Ulyflè dans Homère il paroît manifeftement qu’il y avoit de ces fortes d’endroits dans toutes les bonnes villes de la Grece, miférable, lui dit-elle, que ne vas-tu dormir dans quelque boutique de foneron l Pourquoi t’amufes-tu ici à jafer comme fi tu étais au Lejchè ! Quand vous ferez entré dans celui dont je parle, vous verrezfur le mur à main droite un grand tableau qui reprefente d’un côté la prifè de Troye, de l'autre les Grecs qui s’embarquent pour leur retour. On 3ire le vaifleau que doit monter Ménélas. Vous voyez ce .‘au avec l’cquipage, compofé de foldats, de matelots & de jeunes enfans. Phrontis le maître Pilote eft au milieu une rame à la main. Dans Homère , Neftor entretenant Télémaque lui parle de Phrontis qu’il fait fils d’Onétor. Il dit que c’ctoit un excellent Pilote, qu’il conduifoit le navire de Ménélas, & qu’il avoit déjà pafle le cap de Sunium en Attique, lorfqu’il finir fes jours. Neftor ajoute que lui Neftor avoit fait le voyage jufques-là avec Ménélas, & que le roi de Mycenes, s’arrêta en ce lieu [i] pour élever un tombeau à Phrontis, & pour lui rendre les derniers devoirs avec la diftinclion qu’il méritoit. C’eft ce Phrontis que Polygnote a voulu peindre. Au-deflbus de lui on voit un certain Ithemenès qui apporte des habits, &Echœaxquidefeendd’unpontavec une [i] urne de bronze. Politès, Strophius &Alphius détendent le pavillon de Ménélas qui étoit un peu éloigné du vaifleau, & Amphialus entend un autre plus près. Sous les pieds d’Amphialus il y a un enfant dont le nom eft ignoré. Phrontis eft le fèul qui ait de la barbe , & le feul aufli dont Polygnote ait pris le nom dans Homère -, car je crois qu’il a inventé les noms des autres perfonnages dont je viens de parler. Briféis eft debout, Diomede au-defliis d’elle & Iphis auprès , ils paroiflènt admirer la beauté d’Hclene. Cette belle perfonne eft
[ 1 ] Peur élever un tombeau i Phronri>. Voilà un pilote bien honore. Telles étaient les mœurs de ce temps-là. Aujourd’hui un bon pilote n’cft qu’un Filote. Alors c’ctoit un homme utile à eut, & tout mérite glorieux ou utile à l’ctat avoit fa récompcnfe. Une inscription, une ftatuë, un tombeau éle-
vé aux dépens du public, ces marques d’honneur entretenoient l'émulation, & portoient les hommes à toute forte de belles aérions. [i] Avec une urne de bronza. C’étoit apparemment l’urne où l'on avoit renferme les cendres de Phrontis.
Vo y a g e d e l a Ph o ci d e . 575 affife ; près d’elic je crois que c’eft Eury bâte le héraut d’Ulyfle, quoiqu’il n’ait pas encore de barbe. Hélcne a deux de lés femmes avec elle, Panthalis & Ele&re. La première eft auprès de fa maitreflè , la fécondé lui attache fa chaulTure. Homère employé d’autres noms dans l'Iliade ,lorfqu'il nous reprefente Hclene qui va avec fes femmes vers les murs de la ville. Au-deflus d’Hélene il y a un homme aflîs} il eft vêtu de pourpre , & il parole extrêmement trifte. On n’a pas [ 1 ] beîoin de l’infcription pour connoîcre que c’eft Hélcnus fils de Priam. A côté de lui c’eft Megès avec fon bras en écharpe , comme [1] Lefchée de la ville de Pyrrha, & fils d’Efchylene nous le dépeint dans fon poème fur le lâc de Troye ; caril die que Megès fut bleflé par Admere d’Argos dans le combat que lesTroyensfoutinrent la nuit même que leur ville fut prilê. Auprès de Megèsc’eft Lycomedefils deCréon, blefle aufli au poignet comme le même pocte nous apprend qu’il le fut par Agénor. Polygnoteavoit donc lù les poefies de Lefchée, autrement il n’auroit pû fçavoir toutes ces circonftances. Il repréfente le même Lycomede blefle en deux autres endroits, à la tête & au talon. Euryale fils de Méciftée a aufli deux bleflures, l’une à la tête & l’autre au poignet. Toutes ces figures font placées au-deflùs d’Hélene. A côté d’elle on voit Ethra mere de Thelce quia la tête raie, & Démophon fils de Thefce , qui autant que l’on en peut juger par fon attitude , médite comment il pourra [3] [1] Oh «'4 pat befetn de iïnfcnptton peur connoirre , &-c. Cet endroit nous apprend que dans ce tableau où il y avoit plus de 80 figures, chaque figure principale ctoit marquée par une infcription > c ctoit l’ufage des peintres de l’ancien temps, & je ne puis noire que leurs tableaux en fû/Tent défigurez, puisqu'ils ont foit l'admiration des Grecs & des Romains , dont le goût pour la peinture valoir bien le nôtre. Un ufage contraire a prévalu, & foit fouvent d'une belle tapirtericou d’un beau tableau une énigme pour les regardai». Ces inscriptions donnoicnt d’abord l'intelligence du fu/et, & mettoient le
fpedateur à portée de juger fi chaque partie du fujet étoit bien exécutée. [ x] Lefibée. Ce pocte vivoit environ tfço ans avant l’Ere Chrétienne , plus ancien que Pindare , & un peu moins ancien qu’Archiloque. On le croit auteur de la petite Iliade, dont il ne nous relie que quelques fragmens , qui fe trouvent citez dans les auteurs Grecs. [5] Comment il fourra mettre Ethra en liberté. Polygnotc avoit tepréfenté Ethra la tête rafe pour marquer quelle ctoitcaptivc. Voilà une de ces particularitezqui ne fc trouvent plus que dans Paufiuiias , Ethra captive à Troye Je captive dans le camp des Grecs. Il fout Aaaiij
J74 P au sa ni as , Liv re X. mettre Ethraen liberté. LcsArgicnsprétcndcntqucdcla fille de Synnis il naquit à Thefée un fils qui eut nom Mélanippe, & qui dans la fuite remporta le prix de la courfe, lorfque les Epigones célébrèrent les jeux Néméens qui avoient etc inftituez par Adrafte. Lefchée de fon côté dit dans fes poëfics qu’apres la prife de Troye Ethra vint au camp des Grecs, qu’elle y fut reconnue par les fils de Thefée , 6c que Démophon demanda fa liberté à Agamemnon, qui ne voulut pas l’accorder fans fçavoir auparavant fi Hclene le trouveroit bon. C’eftpourquoi l’on envoya à Hélene un héraut , lequel n’eut pas de peine à la fléchir. On peut donc croire qu’Eurybate eft là Cr s’acquitter de fâ commiflion , 6c pour faire parc à Hé: de la volonté d’Agamcmnon. Sur la même ligne on voit des femmes Troyennes qui font captives 6c gémiüantes. On diftingue fur-tout Andromaque 6c fon fils qu’on lui a arrache d’entre les bras. Lefchée dit que cc malheureux enfant fut précipité du haut d’une tour , non pas de l’avis des Grecs, mais par un effet de la haine que Néoptoleme avoit pour le fang d’Heélor. On remarque auflî Médéficafte une des filles naturelles de Priam , qui étoit établie à Pédéon ville dont parle Homère, 6c mariée à Imbrius fils de Mentor. Ces’deux princefles ont un voile fur le vifâge. Polyxene qui eft enfuite a fes cheveux noiiez par derrière à la maniéré des jeunes perfonnes. Lés poètes nous apprennent qu’elle fut immolée fur le tombeau d’Achille, & fes malheurs font auflî le fujet de deux beaux tableaux que j’ai vûs, l’un à Athènes , l’autre à Pcrgame fur le Caïque. Polygnote n’a pas oublié Neftor ; il a une efpece de chapeau lur la tête, 6c une pique à la main. Son cheval eft auprès de lui, qui femble vouloir fe rouler fur le rivage. Car cette partie du tableau repréfènte le rivage de la mer , on n’en peut douter à la quantité de petits cailloux 6c de coquillages que l’on y voit. L’autre partie n’a rien qui tienne du voifinage de la mer.
donc fçavoir que Thefée ayant enlevé Hélène avant qu'elle eut époufé Ménélas , les frères de cette princcflc Caftor & Pollux arrachèrent à Thefée fi conquête , & que par repréfaillcs ils prirent Ethra fa mcrc dans Aphiduc, & la
donnèrent pour elclave à Hclene. Voilà pourquoi on la voit captive dans Troye, & captive encore dans le camp des G recs qui làns la connoîtrc l’avoient rcpnfc avec Hélène.
VOYACE DE La Ph OCIDE. 375 __ Au-deflus de ces femmes qui font entre Neftor Sc Ethra il Ch a Pr y a quatre autres captives, Clymcne, Créüfe, Ariftomaque XXVI. & Xénodice. Stcfichore dans fes vers fur la prife de Troye met en effet Clymene au rang des captives. Le poëte Ennus [ 1 ] parle d’Ariftomaque , il la fait fille de Priam, & femme de Critolaiis fils d’Icctaon. Je ne connois ni poëte, ni hiftorien, qui ait fait mention de Xcnodice. Pour Créüfe , on dit que la mere des dieux & Venus l’enlevcrent aux Grecs, & lui rendirent la liberté. On croit auflî qu'elle fut femme d’Enée , quoique Lefchée & l’auteur des Cypriaques donnent à Enée pour femme Eurydice. Au-deflus de ces femmes vous voyez quatre autres captives fur un lit , elles font nommées Déïnome, Mctioque, Pifis, & Cléodicc. Déïnome eft la feule qui foit connue , il en eft parlé dans ce que l’on appelle la fetite Iliade. Je crois que Polygnote a inventé les noms des trois autres. Epéüs eft repréfenté nud , & il renverfe les murs de Troye, on voit le fameux cheval de bois , mais il n’y a que fa tête qui pafleles autres figures. Polypœtès fils de Pirithoüs a la tête ceinte d’une efpcce de bandelette. Acamas fils de Thefée éft auprès, la tête dans un cafque avec une aigrette defliis. Ulyflê eft armé de fa cuiraflc. Ajax fils d’Oilce tient fon bouclier & approche de l’autel comme pour fe juftifier [2] par fon ferment de l’attentat qu’il alloit commettre contre Caflàndre. Cette malheureufe princeflc eft couchée par terre devant la ftatuë de Pallas, clic l’embrafle, elle veut l’emporter , elle l’a déjà ôtée dc-defliis fon piédeftal, mais Ajax l’arrache impitoyablement de l’autel. Les deux fils d’Atrée ont aufli leurs calques, Ménélas a de plus fon bouclier fur lequel on voit ce dragon qui parut durant lefacrifice en Aulide,& qui fur pris pour un prodige. Les Atrides veulent delier [3] Ajax de fon ferment. [1] Le fo'ie F.nnw. Ce pocte eft entièrement inconnu. U faut peut-être lire, F.uelus. [1] Comme four fe juftifier far fon ferment.Voki un endroit très-difficile à entendre, & en même temps une circonftance qui n’cft rapportée nulle part ailleurs. Les termes de l’auteur font, • inif r«v ù riMul/ue» ,jtsraturns de ftemore in Caftandram.
Après y avoir bien penfè , je crois que ce que l’auteur veut dite , eft qu’Ajax en attentant fur Caflàndre jura que ce qu’il en faifoit, n’étoit point par un fentinrent de brutalité , mais pour venger l’affront fait à Mcnclas ; c’étoit àhverité le ferment d’un infenfé, mais auflî Virgile nous donne t-il Ajax pour tel ; Vniut tinoxurnti- fnrùu jtjmu Oilei. [ 5] Les altrides veulent délier /Ijix
n6 Pa u sa n ia s , Liv re X. Vis-à-vis du cheval auprès de Ncftor, Elaflus femble expirer fous les coups de Ncoptoleme > je ne feai qui étoit cet Elaflus, mais ileft peint mourant. Aftynoüs dont Lcfchcefait aufli mention eft tombe fur fes genoux , & Ncoptoleme lui pafle fon cpcc au travers du corps. Ncoptoleme eft le feul Grec qui pourfuivc encore les Troyens j Polygnote l’a dépeint de la forte j parccqu’apparemment ce tableau [ i ] devoir fervir d’ornement à fa fcpulture. Dans Homère le fils d’Achille eft toujours nommé Néoptoleme } mais l’auteur des Cypriaques dit que Lycomede le nomma Pyrrhus, JcquePhcenix lui donna lé nom de Ncoptoleme, pareequ’Achille fon pere étoit extrêmement jeune, lorfqu’il alla à la guerre. Il y a un autel du meme côté, un enfant fâifi de frayeur s’attache à cct autel, fur lequel on voit une cuiraflè d’airain d’une forme très-differente de celles'd'aujourd’hui,6c comme on en portoit alors. Elle eft compofée de deux pièces , dont l’une couvroit le ventre & l’eftomac , l’autre couvroit le dos & les épaules. La partie antérieure étoit concave, & de-là meme ces fortes de cuiraflês [i] prenoient leur dénomination. Les deux pièces fe joignoient enfemble par deux agraffes. Cette armure étoit d’une très-bonne défenfè indépendamment du bouclier. Aufli Homère nous peint-il lePhrygienPhorcyscombattant fans bouclier , pareequ’il avoit une de ces cuiraflês. Telle eft donc celle que j’ai vue dans le tableau de Polygnote. Et dans le temple de Diane d’Ephelè on voit un tableau de Calliphon de Samos, où des femmes ajuftent une cuiraflè fèmblable fur le corps de Patrocle. Polygnote a repréfèntc Laodice éloignée de l’autel comme n’étant pas du nombre des captives. En effet jamais aucun pocte ne l’a mife de ce nomde fen ferment. Autre endroit qui n’eft moir à Jlféfnltnre. Ce tableau pouvoir pas moins difficile. L’cxptcffion grec- donc fe tranlportcr , ainfi ce n croit que eft , •: ù At j /w r«r Ai'rrt point une peinture à ftaifque. Polvgno; ce qu’Amaféc rend par ces te avoit peint fur bois à la manière de mots, Ajeici /nijnrnndnm /ttride défe- ce temps-là & des ficelés fuivans ; car ront > 1er jdtndci défèrent le ferment k l'inventiondc peindre fur toile n’eft pas jtjnx. On voit que cc fcns n’eft pas fupportable. Je crois donc que [a] Prennent Imr déneminntien. fignific-là délier quelqu'un de fen fer- Ces cuirafics ctoient appellécscn Grec ment , ou, comme nous difons, l'éxtri & celui qui en portoit, s appeltifer. loir [i] Ce ullenn devert fervir ternebrc,
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Vo y a g e o f la Ph o cid e . 577 bre, & il n’eft pas vrai-femblable que les Grecs l’cuflent tenue prifonniere.Car d’un côté Homère dit dans l'Iliade qu’Anténor reçut chez lui Mcnclas&Ulyflc , & qu’Hclicaon fils d’Anrenor époufa Laodice ; & de l’autre Lcfchée nous apprend qu’Hclicaon ayant etc bielle en combattant de nuit, fut reconnu & fauve par Ulyffe > d’où l’on peut juger que les Atridcs ne pouvoient manquer d’égards pour la femme d'Hélicaon, quoiqu’en dife Euphorion [ 1 ] de Chalcis qui a imaginé beaucoup de chofes contre la vrai-femblance. Après Laodice on voit une cuvette de cuivre fur un piédeftal de marbre. Médui'e eft plus bas, qui tient des deux mains le pied de la cuvette. Quiconque a lù le pocte d’Himéra, fçait que cette Médufe étoit une des filles de Priam. Près d’elle vous voyez une vieille femme ou peut-être un Eunuque, qui a la tête rafee , &qui tient lur fes genoux un enfant tout nud.Cet enfant par un mouvement naturel que lui infpire la frayeur, met lâman devant fes yeux. Le peintre a reprcfentc enfuite des corps morts. Le premier qui s’offre à la vûë eft celui d’un nommé Pclis ; il eft dépouillé &’couché fur le dos. Au-defl’ous de lui gifent Eïonée & Admete, qui ont encore leurs cuirafles.Lefchce dit qu’Eïonce fut tué par Ncoptoleme, & Admete par Philoâete ; plus haut vous en voyez d’autres. Léocrite fils de Polydamas qui périt de la main d’Ulyflé eft fous la cuvette. Au-defliis d’Eïonee & d’Admete, c’eft le corps [2] de Corccbus fils de Mygdon, lequel Mygdon a un magnifique tombeau fut les confins des Phrygiens & des Tedofages 5 d’où il eft arrivé que les Phrygiens ont eu le nom de Mygdoniens en pocfie.Son fils étoit venu à Troye dans le deffein d’époufer Caflandre; mais il fut tué, félon la commune opinion, par Néoptoléme 5 & félon le poëte Lefchée, par Diomede. Au-deflus de Corœbus on remarque les corps de Priam, d'Axion & d’Agénor. [1] Emherun Je Cha'eu. Ce poète étoit bibliothéquairc d’Antiochus le Grand. Scs poclies jvoient de grandes beautez Je de grands défâurs. l’aulanias nous apprenti qu'il péchoit (ouvent contre la vrai-fcmblancc. Je Cicéron dit qu'il étoit obfctir. Cependant Virgile l a imité, Je quelquefois julqucs dans fes fautes, comme lorfqu'il fiitdircàCora-bns > Jelm anvirtm qmi in hefle reqtnreu f ye'imperte Je quelle maniéré en vienne a boni Je [en Imc H.
ennemi,pur lafranJe^n par la valeter f Car cc (entiment n’eft pas féant à un jeune prince tel que Corcebus. [a] Ceft le cerpe Je Cerabxt. Ce Cor abus eft cclui-la même dont parle Virgile dans ces beaux vers du deuxiér me Livre de l’Enéide, Cêeririeie Ujlduùiei ; illil aJ TTeitm ftril eMiu II fixer nuxilixm trixme fhrjfibx/fat » Bbb
378 Pav sa nu s , Liv re X. Si nous en croyons le poète Lcichéc, Priam ne fut pas tué devant l’autel de Jupiter Hcrcéiis, mais il en fut feulement arraché par force , & ce malheureux roi fe traîna enfuite julqucs devant la porte de fon palais , ou il rencontra Néoptoléme, qui n'eut pas de peine à lui ôter le peu de vie que là vieillefle & fes infortunes lui avoient laiflë. Stélichorc dans fes vers fur la prifc de Troye, dit qu’Hécube fut tranfportée en Lycic par Apollon, A l’égard d’Axion , Lefchée prétend que c’étoit un fils de Priam, & qu’Eurypile fils d'Euémon le tua de fa main. Suivant le même poète, Agénor tomba fous les coups de Néoptoléme» ainfi Echcclus fils d’Agénorfut tué par Achille, & Agénor luimême fut tué par Néoptoléme. Enfuite vous appcrccvez Sinon le compagnon d’UlyIle & Anchialus, qui emportent le corps de Laomcdon. Un certain Eréfus eft aufiî parmi les morts, je ne connois aucun poète qui ait parlé de cet Eréfus, ni de ce Laomédon. Devant le logis «d’Antcnor il y a une peau de Léopard, comme pour lui fervir de (àuve-garde , & pour avertir les Grecs de relpcdcr cette maifon. Théano eft aufli repréfenréeavcc fes deux fils.Glaucus & Eurymaque. Le premier eft ailîs fur une cuîraflè faite à l’antique, comme celles dont j’ai parlé ; le fécond fur une pierre. A côté de celui-ci on voit Antenoravec Crino là fille, qui rient un enfant efirre fes bras. Le peintre a donné à toutes ces figures l’ait & l’attitude qui conviennent à des perfonnes accablées de triftefle. D’un autre côté ce font des domeftiques qui chargent des paniers fur un âne , & les rempliflent de provifions; un enfant paroît aflls défilus. En cer endroit il y a deux vers de Simonidcfi] dont voici le lêns, Pelygnote de 7hafe fils dAglaophm afut ce tableau, qut repréfenlt la prtfe de Troye. c H A/ A main gauche on voit un autre tableau du même peinxxvuj, tre, dont le fujet eft Ulyflè qui defeend aux enfers pour confulter lame dç Tirélias fur les moyens de retourner heureu-
f l ] Deux vert de Stmonidedont volei le [eut ; Polygnote de Tbafe, (fc. Voilà comment on ûifoit les inlcriptions il y a deux mille deux cens ans. On n’y eherchoit ni allulïons, ni jeux de mots, ni pointes d’efprit, ni brillans d'aucune cfpcce. La pureté du ftylc ■ la brieveté, la fimpliuté en fâifoicnt rout le* Biéritc. Le poète ne s’amufe pas à van-
ta l'ouvrage de Polygnote, qui Ce recommandoit allez par lui-même. Il (c contente de nous dire le nom du pcintre, le nom de fôn pere . & le nom de la ville d’où il étoit, pour faire honneur & au pere & à la ville d'avoir eu un tel fils & un tel citoyen. Belle leçon pour nos modernes.
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femcnt dans fes états. Voici quelle cil la difpofition du tablcau. Vous voyez d’abord un Meuve , on juge aifcmentque c’eft l’Achéron Jés rives font pleines de joncs, & vous appercevez dans fes eaux des figures, de portions , niais des figures fi minces & fi légères, que vous les prendriez plutôt pour des ombres de poifions, que pour des portions memes. Sur le fleuve on voit une barque, & dans cette barque un Nautonnier qui rame. Je crois que Polygnote a fuivi le poème intitule /./ Minyade , où le poète en parlant de Thefée & de Pirithoüs dit que ces héros étant arrivez fur le bord de l’Achéron, il le trouva que le vieux Nautonnier qui parte les morts dans fa barque , croit de l’autre côté de l’eau. Car il a peint Charon d'un âge avance , apparemment d’après cette idée. 0n ne diftinguc pas bien qûi font ceux que parte Charon. Le peintre a feulement marque les noms de deux entr’autres. L’un eft Tellis, emporté dans fa première jeunefc,&l’autre Cléobcce encore vierge. Elle a fur les genoux une corbeille toute lêmblable à celle que l’on a coutume de porter aux fêtes de Cerès. Tellis ne m’eft pas connu } tout ce que j’en fçai, c’eft que le poète Archiloqtic fe dit defeendu d’un Tellis, & en parle comme de fon aycul. Pour Cléobœe , on tient que ce fut elle qui apporta de l’île de Pâros à Thafc le culte & les myfteres de Cercs. Sur le bord du fleuve, tout près de la barque de Charon vous voyez un fpeclacle bien remarquable. Polygnote nous repréfente le fuplice d’un fils dénaturé 3ui avoit maltraite fon pere. Sa peine en l’autre monde eft 'avoir pour bourreau fon propre pere qui l’étrangle. Ces anciens refpcâoicnt la qualité de pere & de mère bien autrement que l’on ne fait aujourd’hui. Je pourrais en rapporter plufieurs exemples ; mais je me contente d’un fêul qui eft cclcb’re. C’eft l’exemple de ces citoyens de Catane en Sicile , qui firent une action fi pleine de pieté, qu’ils en furent furnommez les pieux enfans. Les flammes du mont Etna ayant gagné la ville , ces généreux enfans comptant pour rien de perdretout ce qu’ilspouvoientavoird’or & d’argent, ne longèrent qu’à fiuivcr ceux qui leur avoient donné le jour , l’un prit fon pere fur fes épaules , l’autre fa merc. Quelque diliFence qu’ils fifTent , ifs ne purent éviter d’être coupez par embrafemenr $ mais ils ne s’en mirent pas moins en devoir de continuer leur chemin fans vouloir abandonner leur farB b b ij
jflo Pa u sa n ia s , Liv re X. dcau. On die qu'alors les flammes s'étant divifecs leur laiffërent le paflàge libre au milieu, & que les peres & les enfans forcirent heureufèment de la ville. Ce qui eft de certain , c’eft qu'cncorc aujourd’hui à Catane on rend de grands honneurs à la mémoire de ces illuftres citoyens. Auprès de ce fils dénaturé eft un impie qui avoit pillé les temples des dieux. Il a à côté de lui une femme qui femble préparer toute forte de poifons pour fon fuplice. La religion avoir alors fur les hommes beaucoup plus d’empire qu’elle n’en a préfentement. Témoin la conduite des Athéniens qui s’etant rendus maîtres du temple de Jupiter Olympien à Syracufc, ne voulurent s’approprier aucune des offrandes faites au dieu , & laifTérent paifible dans le temple le prêtre qui les gardoit. Témoin aufli le Mede Datis qui par des effets, encore plus que par fes difeours, témoigna fon refpeél pour les dieux ; car ayant trouvé une ftatuë d’Apollon fur un vaillêau Phénicien , il la donna à des gens de Tanagre pour la reporter à Délium. Telles étoient les mœurs de cet ancien temps} les hommes pleins de réligion craignoient & rcfpecloient les dieux. C’eftpourquoi Polygnote dans fon tableau des enfers a dépeint le fuplice d’un impie. Au-deflus de ces deux figures vous voyez Eurynome , que les interprètes des myfteres à Delphes mettent au nombre des dieux infernaux. Son emploi félon eux eft de manger les chairs des morts, en forte qu’il n'en refte rien que les os. Mais ni l’OdyfTée d’Homére , ni la Minyadc, ni le poeme intitulé le retour des enfers, qui font les livres oit il eft le plus parlé de ces lieux fouterrains & de ce qu'ils renferment de terrible , ne font aucune mention de cet Eurynome. 11 faut néanmoins que je dife de quelle maniéré le peintre l’a repréfenté. Son vifage eft de couleur entre noire & bleue , comme celle de ces mouches qui font attirées par la viande , il grince les dents, & il eft alfis fur une peau de vautour. Immédiatement après le démon Eurynome , on voit deux Arcadicnncs , Augé & Iphimcdée. Auge vint chcz(i) Teuthras en Myfie , & de toutes les femmes avec qui Hercule eut commerce, ce fut celle dont il eut [i] un fils qui lui
[S]yt'<Xrvinr cha-Teuthrsien My[i] Un fil MWfl fît. Amaféc dans fa vcrfion latine fait Cec fils droit «toit Tcuthras un pays , & c’eft le nom du parle plus d’ toi de ce canton de la M ylie.
reffembl* le pim, dont il a été
V o y a r, e de la Pho cid e . ?8r rdfcmbla le plus. Pour Iphimédcc, elle reçut de grands honneurs à Mylallcs ville de Carie. Plus haut ce font'lcs compagnons d’Ulyflê , Pcriincdc & c * ? Euryloquc qui apportent des victimes pour le facrifice. Ccs XXIX." vidimes font des béliers noirs. On voit enfuite un homme aflîs, l’infeription le nomme Ocnus, il fait une corde avec du jonc , & une ânefle qui eft auprès mange cette corde à mefure. On die que cet Ocnus ctoit un homme laborieux qui avoit une femme fort peu ménagère, de forte que tout ce qu’il pouvoir gagner , fe trouvoit auflî-tôt dépenfé. Et voilà, diton , ce que Polygnote a voulu faire entendre par cette âneflê qui rend inutile tout le travail du cordier. Je fçai pour moi qu’cncorc aujourd’hui en Ionie pour dire que c’eft bien de la peine perdue, on dit par manière de proverbe que c'cft lu corde fOcnus. Au refteil y a auflî un oifeau que l’on nomme Ocnus, il eft fort connu des devins qui rirent des augures du vol des oifeaux. C’eft une efpece de Héron fort beau & fort grand -, mais il eft très-rare. Tityus que l’on voit après à force de lôuffrances femblc ne plus fouftrir ; fon corps eft tout deflcchc & n’eft plus qu’un fantôme. Pour aller de fuite, après Ocnus la première figure qui fe préfente eft Ariadne. Elle eft aflîfe fur une roche, £< elle jette les yeux fur Phèdre fa fœur, qui élevée de terre & fulpenduë à une cordequ’elle tient des deux mains, femble fe balancer dans les airs ; c’eft ainfi que le peintre a voulu [i] couvrir le genre de mort dont on dit que la malheureufe Phèdre finit les jours. Quant à Ariadne, foithazard, foit deflein prémédité ; il eft certain que Bachus qui faifoit voile avec de plus grandes forces que Thefce , lui enleva cette princeflè. Et fi je ne me trompe , c’eft le même Bachus qui le premier pouflâ fes conquêtes jufqucs dans les Indes, & qui jetca le premier un pont fur
[i] A voulu couvrir le ^enre de mort, &<. Phèdre honteufe de fa foibleflc & de fon crime fe pendit. Polygnote pour couvrir ce genre de mort honteux, î’avoir rcprcfentcc le balançant dans les airs avec une corde. Ce qui nous fait entendre auflî cette efpece de balancement appelle par les anciens ofcillatio, le qu’ils avoient imagine pour donner
une apparence de fépulture à ceux qui fe dcfaifoicnt eux-mêmes j car on croyoit que leurs mânes ne pouvoient jouir d’aucun repos dans les enfers , & l’on y rcmcdioit par Vofiillution qui confiftoit à attacher à une corde une petite ligure qui reprefentoit le mort, à la balancer dans i ’air, après quoi on lui faifoit des funérailles. B b b iij
38» Pau sa ni as , Liv re X. l’Euphrate â l’endroit où depuis ona bâti une ville,qui pour conserver la mémoire de cet événement acte nommée icZeugma. On y voit encore un cable fait de (arment & de rameaux de lierre , dont on dit que Bachus fe fervit pour attacher fon pont aux deux rives du fleuve. Les Grecs & les Egyptiens ont beaucoup parlé de ce Bachus. Au-dcflbus de Phèdre vous voyez Chloris qui eft couchée fur les genoux de Thyia. On peut croire que ces deux femmes s’étoient fort aimées de leur vivant. Chloris étoit d’Orchomene en Béotic. On dit que Neptune eut les bonnes grâces de Thyia, & que Chloris fut mariée à NéJéus fils de Neptune. A côté de Thyia c’eft Procrys fille d’Ere<fthée,& apres elle Clymcne qui femble lui tourner le dos. Dans le poème qui a pour titre le retour des enfers, il eft dit que Clymene étoit fille de Minyas , & [i] femme de Céphale fils de Déïon qui en eut Iphiclus. A l’égard de Procrys, tout le monde lirait que Céphale l’avoir époufée avant Clymene , & l’on fçait aufli de quelle maniéré elle fut tuée par fon mari. A la droite de Clymene on voit Mégara, elle étoit Thebaine & femme d’Hercule , mais Hercule ayant perdu tous les enfans qu’il avoit eus d’elle, & croyant l’avoir époufée fous des malheureux aufpices , il la répudia. Une des principales figures, c’eft la fille de Salmonce qui paroît au-deflus de toutes ces femmes, aflife fur un rocher. Eriphyle qui eft debout à côté d’elle pafle fes doigts par-deflous fa tunique & les porte à fon col , comme pour [i] cacher ce collier donc il eft tant parlé dans les poètes. Au-deflùs d’Eriphylc Polygnote a repréfenté Elpénor , & enfuite Ulyflê qui ployé les genoux fur le bord d’une foflè tenant fon épée à la main. Le [ i ] Et femme île Ce'pbale fils de Delon , qui eut d'elle iphiclus. Voici felon Paulmicr un des endroits de Paufanias où il s’eft le plus oublie. Il confond Phylacus avec Céphale, & attribue à l'un ce qui n'appartient qu'à l’autre. Car A: Homère, Iliade , Liv. i , & le fcoliaftc d'Apollonius Sc Hcfiode cité par Didy me nous apprennent que Clymcne fût femme de Phylacus, 6c que d'eux naquit Iphiclus. Céphale Sc Phylacus étoient frères , & tous
deux fils de Deïon. Il eft clair que Paufanias confond ici l’un avec l'autre ; mais dans un ouvrage comme celui-ci, il n’cft pas étonnant qu’un écrivain manque quelquefois ou de mémoire, ou d'attention. [a] Pour cacher ce cellier dont il eft tint parle. Eriphyle cachoit ce collier pareequ’il faifoit fon crime & là honte. L’hiftoire de ce collier eft racontée dans plus d’un endroit de Paulânias.
Vo y a g e di
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P>io ci d e .
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devin Tire fias arrive par cette folle, il eft fiiivi d’Anticlcc la mere d'Ulyflè , qui s'aflied fur une pierre. Elpénor à la manière des matelots paraît vêtu d’une efpece de chemifêtte tiffuc de poils de bouc. Plus bas au-deflbus d’Ulyflè Thefée & Pirithoüs fontaflîs fur des fiéges. Thefée tient de fes deux mains l'cpce de Pirithoüs & la ficnne. Pirithoüs a les yeux fur ces deux épées, il lèmble être au défèfpoir de les voir inutiles pour l’entrcprilè qu’ils avoient projettée. Panyafisdit quelque part dans les vers que ni Thefée, ni Pirithoüs n’étoient reprefentez aflis comme captifs , mais pareeque leur peau s’étoit collée à la pierre qui leur fervoit de fiége. Homère a allez marque dans l’Iliade & dans l’Odyflec , l’amitic qui étoit entre ces deux héros, car il ne nomme prelque jamais l’un fans l’autre. Ulyfl'e racontant au roi des Phéaciens Ion voyage aux enfers ,j'aurois />« voir encore, ces illuflres defeenduns des dieux, Thefie & Pirithoüs , & je lt fouhaitois pufjïonncnicnt. Neftor dans le premier livre de l’Iliade voulant réconcilier Agamcmnom & Achille leur parle de plufieurs grands perfonnages qu’il avoit vus dans fa jeunefle, & qui bien que lès anciens ne laiflôient pas de déférer à lès avis , & il cite entr’autres Pirithoüs & Thefee. ______ On voit enfuite les filles de Pandare. Pénélope nous ap- c h a r prend dans Homère qu’elles perdirent leur pere & leur me- XXX. re par un effet du courroux des dieux, & qu’étant demeurées orphelines, Venus elle-même prit foin de leur éducation. Les autres déclics les comblèrent de faveurs comme à l’envi. Junon leur donna la fàgeflê & la beauté , Diane y joignit l’avantage de la taille , Minerve leur apprit à faire toutes les fortes d’ouvrages qui conviennent à des femmes j & quand elles furent nubiles, Venus remonta au Ciel pour prier Jupiter de leur accorder un heureux mariage. Mais en l’ablènce de Venus les Harpyes enlevèrent ces princellès & les livrérentaux Furies. Voilà ce que Pénélope en dit dans l’Odyflee. Elles font couronnées de fleurs dans le tableau de Polygnote , & elles joücnt aux dez; on les noinmoit Camiro & Clytie. Il eft certain que Pandare leur pere étoit dcMilet ville de Crète, & qu’il fur complice non-feulement [ i] du vol fàcrilege
[i] Du vol fucrile^tieTonttlr. Ce opinion eft que Tantale eft puni dans vol de Tantale eftun point de Mytho- les enfers pour avoir fcrvi aux dieux logie fort peu connu. La commune les membres de Pélops fon fils. Mais-
384 Pau sa ni as , Liv re X. deTanralc , mais auflî du ferment qu'il fit pour couvrir fon crime. Après clics vous voyez Antiloque 4 il a le pjcd fur une pierre , & il appuyé fa tctc &fon vifage contre fes deux mains. Agamcmnon eft auprès de lui , appuyé fur fon feeptre , il tient un bâton de commandement a la main. Protcfilas affis regarde Achille, Sc Patrocle eft deboutau-deflusd’Achille; ils font tous fans barbe excepté Agamcmnon. Plus haut c’eft le jeune Phocus, il a une bague à un des doigts de la main gauche. Iaféüs qui eft auprès & qui à fa barbe paroît plus âgé , lui tire cette bague du doigt ; c’eft ce qu’il faut expliquer. Phocus fils d'Eacus paflà de l’île d’Egîne dans cette contrée que l’on nomme aujourd’hui la Phocide , & il y établit fa domination. Iafciis lia une étroite amitié avec ce prince, il le combla de préfens ; & lui donna entr’autres chofès une bague de prix ; c’étoit une pierre gravée & cnchaflce dans de l’or. Peu de temps après Phocus repafla en l’île d’Egine où Pelée lui drefla des embûches Sc le fit périr. Iaféüs femble donc reconnoître fon ami à la bague qu’il a au doigt, Sc Phocus lui laiflc prendre fa bague pour faciliter la reconnoiflânce. Au.defTus de ces deux figures eft Méra affilé fur une pierre. Dans ces pocfîes intitulées le retour des enfers on lit que Méra mourut étant encore vierge , Sc qu’elle étoit fille de Prœtus[i] fils de Therfandre Sc petit-fils de Sifyphe. La figure la plus proche eft Acléon[i] fils d’Ariftée , fa mere eft auprès. Ils tiennent un faon de biche ,«Sclont affis fur une peau de cerf, un chien de chaflè eft couche à leurs pieds ; ce font autant de fy mboles qui ont du rapport à la vie d’A&éon
Pindare, & après lui Didymc & Tzcrzcs nous apprennent que Tantale admis à la table des dieux, déroba le nedar & l’ambroific pour en faire part aux Mortels. Le fcoliafte de Pindare ajoute que Tantale fouffre dans les enfers , pour avoir volé un chien que Jupiter lui avoit confié pour garder Ion temple dans l’île de Crète. Jupiter lui ayant fait demander par Mercure cc qu ctoit devenu ce chien , il répondit quil n’en fçavoit rien. C’eft donc à l’un de ces deux larcins que Paufanias fait allufion.
[1] Frettusfils deTbesfjndre cr petit-fils de Sifipbe. Il y a donc eu deux Prœtus, l’un fils d’Abas , petit-fils de Lynccc, & arriéré petit-fils de Danaiis par fa mere Hypermncftrc ; l’autre fils de Therfandre & petit-fils de Sifyphe. [1] Aiïéon fils sTArifle'e, & d’Antonoe. Aétcon félon Apollodore fut élevé par Chiron , & dans la fuite eu punition de cc qu’il avoit voulu epou1er Scmclc , ou de cc qu’il aveu vû Diane dans le bain, il fût nus en pièces par fes chiens.
Vo y a g e de l a Ph o ci d e . 385 & à la manière dont il mourut. Au bas du tableau derrière Patrocle vous voyez Orphce ; il paroit aflîs fur une éminence , il eft appuyé contre un arbre tenant là lyre de la main gauche , 8c des branches de faute de la main droite. Il femme que Polygnote ait voulu repréfenter ce bois facré de Proferpine, dont parle Homère 8c qui étoit rempli de faules 8c de peupliers. Orphée eft habille à la Grecque , il n'y a rien ni dans fes vétemens, ni fur fa têcequi fente leThracc. Promédon eft appuyé de l’autre côté de l’arbre. Quelques-uns croyent que ce Promédon eft un perfonnage purement imagine par le peintre. D’autres difent que c’étoit unGrecpaflionnc pour la mufique en général, 8c particuliérement pour les airs d’Orphce. Du même coté on voitSchédius quicommandoit les Phocéens au fiége de Troye. Après lui c’eft Pélias aflîs fur un fiége, il a la barbe 8c les cheveux tout blancs, 8c il arrête fes yeux fur Orphée. Schédius tient un poignard ,8c il a une couronne d’herbes champêtres fur la tctc. Thamvris eft aflîs auprès de Pélias. On voit qu’il a eu le malheur de perdre la vûë ; fon air trifte 8c abattu, fa barbe 8c fès cheveux négligez , tout annonce fon affliction. Il a jetté fa lyre à fes pieds, elle eft toute fracaflce ,8c les cordes en font rompues. Au-deflus de lui Marfyas eft aflîs fur une pierre. Un jeune enfant eft auprès , qui apprend à jouer de la flûte , c’eft Olympus. Les Phrygiens qui habitent Célenes difent que le fleuve qui paflè par leur ville, 8c que l’on nomme Marfyas [ i ] étoit autrefois un célébré joüeur de flûte. Ils ajoutent que ce fut lui qui inventa ces airs de flûte qui le jouent dans les folemnitez de la mere des Dieux, 8c fi nous les en croyons, ce fleuve les défendit contre l’invafion des Gaulois, qu’il intimida par fes airs Phrygiens , & par le débordement de fes eaux. Si vous jettez les yeux au haut du tableau , vous y verrez --------Ajax de Salamine près d’Adéon, enfuitc Palamede 8cTher- xx£p fi te qui joüent enfemble aux dez , jeu que l’on croit avoir été invente par Palamede même. Ajax fils d’Oilée les regarde; celui-ci a la pâleur d’un homme qui a fait naufrage, 8c il eft encore tout couvert d’écume comme s’il fortoit des flots. Le peintre femble avoir voulu raflèmbler en un même lieu tous les ennemis d’Ulylfe. Car Ajax fils d’Oïlée le haifloit mortelle[i] Ef» natreftu un ctlArt Jinear dtflitt.No'fa Ovide, Métam. Liv. <. Tnu II. Ccc
j86 P AU S AN I A S , L1V AE X. ment, parccqu’après le viol de Cafl'andre il avoit confcillé aux Grecs de le lapider. Pour Palamede, j’ai lù dans les Cypriaques , qu’étant aile un jour pêcher fur le bord de la mer , Ulyflè Sc Diomede le pouflerent dans l’eau Sc furent caufe de fa mort. Un peu au-defïus d’Ajax on voit Mcleagre fils d’QEnéüs, il paroît avoir les yeux fur Ajax. De tous ces perfon. nages Palamede eft le feul qui n’ait point de barbe. Quant à Meléagre , Homcre dit que les Furies avancèrent la fin de fes jours , à caufe des imprécations qu’Althèe avoit faites contre lui. Mais le poëme des Femmes illuftres 8c l’auteur de la Minyade rapportent l’un Sc l’autre qu’Apollon prit le par. ti des Curetes contre les Etoliens, 8c que dans cette guerre Mèlèagre fut tué de la propre main d’Apollon. Car pour la fable de ce tifon fatal donné par les Parques à Althée , de la durée duquel dépendoit la vie de Méléagre , Sc que fa mere irritée contre lui alluma elle-même , c’eft [ i ] Phrynicus fils de Polyphradmon qui l’a débitée le premier dans fa pièce intitulée Fleuron. Mèleayre , dit-il, ne put éviter la mort. Sa cruelle mere mit le feu au tifon fatal, & du mime feu fon malheureux fis fe fentit confumer. Il faut pourtant dire le vrai ; Phrynichus ne s’étend pas fur cet événement, comme tout poëte a coutume de faire fur une idée qu’il imagine 8c qu’il veut rendre croyable. Mais il dit Amplement le fait, comme fi c’eut été une chofe connue de toute la Grece. Au bas du tableau près duTbraceTbamyris,on voit Hector aflîs. Il tient fon genou gauche avec fes deux mains , 8c il paroît accablé de triftefle. Après lui c’eft Memnon aflîs fur une pierre , il eft fuivi de Sarpédon qui appuyé fa tête contre fes mains, Memnon a une des fiennes fur l’cpaule de Sarpédon , ils ont tous une grande barbe. Le peintre a repréfènté fur le manteau de Memnon des oifeaux qui ne font point appeliez autrement que les oifeaux de Memnon. Ceux qui habitentles côtes de l’Hellefpônt difent que tous les ans à jour préfix ces oifeaux viennent balayer un certain efpace du tom-
r«] Ceft PbTynù»s,&c. Phrynicus Athénien , poète tragique vivoit du temps de Thcfpis dont il fut difciplc, & environ la 67' Olympiade ; il mit le premier fur la feene un rôlede femmes. On dit que les Athéniens le con-
damnèrent à mille dragmes d’amende, pour avoir fait une tragédie qui avoit pour titre , la fnfe de Milet fer Darius. Il y a eu deux autres poètes de ce nom > mais poftctieurs à celui-ci
Vo y a g e d e l à Ph o ci d e . 387 beau de Memnon où l’on ne laifl'e croître ni arbre, ni herbe , & qu’enfuite ils l’arrofcnt avec leurs aîles qu’ils vont exprès tremper dans l’eau du fleuve Efépus. Auprès de Memnon il y a un efclave Ethiopien pour marquer que Memnon croit roi d'Ethiopie. Il vint neanmoins au fccours des Troyens, non du fond de l’Ethiopie, mais de la ville de Sufe en Perle & des bords du fleuve Choafpès , après avoir fournis à fon empire toutes les nations qui étoient entre-deux. Les Phrygiens montrent encore aujourd’hui la route qu’il tint, fes marches & fes divers campcmens. Au-dcflùs de Sarpédon& de Memnon, Polygnotc a reprélènté Paris, jeune encore 8c fans barbe j il bat des mains d’une maniéré aflez ruftique, 6c par ce bruit il lèmble inviter Penthéfilée à approcher. Penthéfilée le regarde , mais on juge à Ion air qu’elle n’a que du mépris pour lui. Sa figure eft d’une jeune vierge , elle tient un arc tout femblable à ceux des Scy tes, 6c une peau de Léopard lui couvre les épaules. Plus haut ce font deux femmes qui portent de l’eau dans des cruches calices, en forte que l’eau fe perd. L’une de ces femmes paroît encore jeune, l’autre eft d’un âge plus avancé. Une infeription commune à l’une & à l’autre témoigne qu’elles avoient négligé de fe faire initier aux myfteres de Cerès. Plus haut encore on voit Callifto fille de Lycaon, la nymphe Nomia, 6c Péro fille de Néléüs, lequel en la mariant demanda les bœufs d’Iphiclus pour le préfent [1] des époufàillcs. Une peau d’ours fert de tapis à Callifto qui a fes pieds fur les genoux de Nomia. J’ai déjà dit que fuivant la tradition des Arcadiens Nomia étoit une nymphe originaire d’Arcadie. Les nymphes, fi nous en croyons les poètes, vivent très-long-temps, mais elles ne font pas immortelles. Après Callifto 6c les femmes qui font avec elles vous voyez un rocher fort efearpé : Sifyphe fils d’Eole s’efforce de monter jufqu'au haut en roulant devant lui une groflè pierre qui retombe fans ceflè. On voit auffi là un tonneau 6c un groupe de figures, compofé d’un vieillard , d’un enfant & de plufieurs femmes qui font fur une roche. Une de ces femmes eft auprès du vieillard , 6c paroît auflî fort âgée. Plufieurs [ 1 ] Pour le préfent du époufiillci. préfent confidérable à fon bcau-pcrc. Carences temps-là le gendre faifoit un Homèrenousenfburnitpluficurscxeni. pics. Ccc ij
}88 P A US A N I AS , L I V R F. X. portent de l’eau , la vieille verfe dans le tonneau le peu d’eau que fa cruche qui eft calice peut contenir. Je crois que le pcintrea voulu exprimer le fuplicé deceuxquimcprifent les myItères de Cercs d’Eleufis. Car de tous les myfteres c’ètoienc ceux que les anciens Grecs rcfpedoicnt davantage, & avec d’autant plus de raifon que les dieux font au-deffus des héros. Un peu plus bas on voit Tantale au milieu des tourmens décrits par Homère. Il y a de plus une roche qui paroît toute prête à tomber fur lui, & qui le tient dans un effroi continuel j c’eft une idée que Polygnote a empruntée des poches d’Archiloque. Je ne fçai pas fi Archiloque en a été l'inventeur , ou s'il l’a prife de quelqu’autre poëte. Voilà ce que contiennent les deux beaux tableaux du peintre de Thaïe. --------- Un théâtre magnifique eft contigu à l’enceinte du temple. XXXII defeendant du facré parvis vous trouvez en votre chemin une ftatuc de Bachus, qui eft un préfent des Gnidiens. Le ftade eft dans l'endroit de la ville le plus élevé ; il étoit bâti de ces pierres que fournit le mont Parnalfe , mais Hérode l’Athènien l’a fait revêtir de ce beau marbre du mont Pcntélique. J’ai parcouru jufqu’ici les principales curiofitez de la ville de Delphes , au moins celles qui fubfiftoient encore de mon temps ; je continuerai maintenant le fil de ma narration. Sur le chemin qui mené de Delphes au mont Parnafle , à quelques foixante ftades de la ville vous voyez une ftatuc de bronze. Là le chemin commence à devenir plus facile nonfeulement pour les gens de pied , mais auflî pour les mulets & pour les chevaux julqu'à l’antre Corycius. J’ai déjà dit que c’étoit la nymphe Corycia qui avoit donné fon nom à cet antre, le plus curieux de tous ceux que j'aye encore vus. On trouve une infinité de ces cavernes loit fur le rivage, foit fur les côtes de la mer; mais les Grecs & les Barbares en ont quelques-unes de fort célèbres. Ccs Phrygiens qui habitent les bords du fleuve Pcucclla, & qui (ont originaires d’Aza. nie ont dans leur pays la grotte de Steunos , ainfi l’appellent-ils. C’eft un antre qui par là figure ronde & par fon exaucement plaît fort à la vue ; ils en ont fait un temple de la mere des Dieux, où la deeflê a là ftatuc. Thémifonium audeffùs de Laodicceeft une ville qui appartient auflî aux Phrygiens. Ces peuples difent que dans le temps que les Gaulois exerçoient leurs brigandages en Ionie , & qu'ils y mcttoienc
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tout à feu & à fang , Hercule, Apollon & Mercure les fauvérent de cette fureur. Ceux qui commandoient dans la ville furent avertis en fonge par ces dieux qu’il y avoit un antre où les habitans feraient en furetc, eux, leurs femmes & leurs enfans. Cet antre leur fut montre , 6c ils y trouvèrent en effet leur falut. C’eft en mémoire de cet événement que l’on voit encore aujourd'hui devant la porte de l'antre de petites ftatucs de ces dieux, qui de-là meme ont pris [ i ] leur dénomination. On dit que cet antre eft à trente ftades delà ville $ il eft arrofé de plufieurs fources. Du refte on ne voit aucun chemin qui y conduife, la voûte en eft extrêmement bafTe, 8c il n’eft éclairé que par un foible jour. Dans le pays des Magnetes près du fleuve Lethée il y a un village nomme Hylcs , & dans ce village une grotte confacrée à Apollon , dont l’étendue n’a rien de fort liirprenant ; mais on y voit une ftatuc du dieu d’une grande antiquité. Les gens du pays croyent que cette ftatuc leurcommunique une force de corps extraordinaire. Après s’être voüez. au dieu ils franchiffent des précipices , ils fautent en bas du haut des rochers les plus efearpez , ils arrachent de gros arbres , 8c les portent fur leur dos par les fentiers les plus étroits 8c les plus difficiles. Mais l’antre Corycius furpafle en grandeur les deux dont je viens de parler. On peut aller jufqu’au fond fans le fecours d’une lampe. La voûte en eft raifonnablementexaucée. On y trouve beaucoup de fources, fans compter l’eau qui diftille d’en haut, 8c dont la terre eft toute moüillée. Les habitans du mont Parnaffe difent que cet antre eft confàcré aux nymphes 8c au dieu Pan. Depuis ce lieu jufqu’au haut du Parnafle le chemin eft très-pcnible ,même pour les gens de pied, car cette montagne s’élève au-deffus des nues. C’eft fur fon fommet que les Thyiades épriies d’une fainte fureur facrificnt à Bachus 8c à Apollon. La ville deTithonéecft à quatre-vingt ftades de Delphes par le chemin de la montagne , 8c de quelques ftades plus éloignée par le chemin que tiennent les voitures. Je fçai qu’Hérodote à l’endroit où il parle de l’irruption des Perfcs en Grece, ne s’accorde pas avec les prophéties de Bacis fur le nom de cette ville. Car Bacis donne le nom de Tithorccns [ i ] Ont prit leur dtntmtnuutn. Le du mot grec , fpeciu , un <tlltexte dit, tnt pm It nom 4t Sptlvtfi, trt. Ccciij
590 P AUS AH1 AS , LlVKI X. aux peuples de ce canton, & félon Hérodote ces mêmes peuples à l’approche des Barbares fe réfugièrent à Néon , dont il parle comme de la feule ville qu’ils euflent, donnant le nom de Tithorée non pas à une ville, mais à la cime du mont Parnafle. Je crois pour moi qu’avec le temps ce‘nom fe communiqua à tout le canton , & que ces peuples ayant quitté leurs hameaux pour lé raflèmbler dans la ville de Néon, cette ville prit aufli dans la fuite le nom de Tithorée. Quoiqu’il en foit , les naturels du pays dilent qu’elle a été ainfi appellée du nom d'une de ces nymphes qui au rapport des anciens poëtes naiflbient des arbres , & particulièrement des chênes. Quelques trente ans avant ma naiflànce la ville de Tithorée eut la fortune contraire , & fa ruine luivit de près. On y voit néanmoins encore une figure de théâtre , &les vertiges d’une ancienne place publique. Mais ce que j’y ai remarqué de plus confidérable , c’eft un bois facré de Minerve , un temple avec une ftatuë de la déefle, & le tombeau d’Antiope & de Phocus. J’ai raconté les avantures d’Antiope dans la defeription de la ville de Thebes. On a vû que Bachus irrité contre elle lui avoit troublé l’efprit, au point qu’elle étoit devenuë furieufe, & j’ai dit par quel crime elle s’étoit attirée la colere du dieu. On a vû aufli que Phocus fils d’Ornytion devenu amoureux de cette princefle l’avoit époufée , & qu’ils eurent une fépulture commune. J’ai même rapporté l’oracle de Bacis tant fur leur tombeau , que fur celui d’Amphion & de Zéthus j je renvoyé donc le lecteur à cet endroit. Voilà tout ce que cette petite ville renferme de plus remarquable. Le fleuve Cachalis paflè le long des murs & fournit de l’eau aux habitans. A foixante & dix ftades de Tithorée on trouve le temple d’Efculape dit Archagéte. Ce dieu eft en grande vénération non-feulement parmi ces peuples , mais dans toute la Phocide. Les miniftres du dieu & ceux qui viennent chercher un azile auprès de lui font logez dans le parvis. Le temple eft au milieu, Efculape y eft en marbre avec une grande barbe, c’eft une ftatuë qui a plus de douze pieds de hauteur. A la droite de cette ftatuë il y a un lit. On immole au dieu toute forte de viftimes excepté des chèvres. Quarante ftades plus loin vous trouvez une enceinte fermée par un mur, & audedans une chapelle d’Ifis ; c’eft de tous les lieux confacrez
I
VOYAOÏ DE LA PHOCIDE. J9I à cette divinité Egyptienne le plus lâint & le plus révère qu’il y ait en Grece. Il n’y a aucune maifon aux environs, & nul ne peut entrer dans ce laine lieu, hormis ceux que la déeflê y invite elle-même par les longes qu'elle leur envoyé. Il en eft de même en quelques villes au-defl'us du Méandre. Les dieux infernaux que l’on y honore ne fouffrent dans leur temple que Iles perfonnes dont la prcfence leur cil agréable , & qu’ils avertiflènt pat des fonges &des apparitions. A Tithorée il y a chaque année deux toires en l’honneur d’Ifis, l’une au printemps, l’autre en automne. Trois jours avant la foire ceux qui ont la permiflion d’entrer dans l’intérieur du temple ont foin de le purifier par la pratique de quelques cérémonies qu’ils tiennent fecrettes , ils en ôtent les relies des victimes immolées dans la précédente foire , ils les portent en un lieu delliné à cet ufage & les y enterrent -, ce lieu cil éloigne du temple d’environ deux ftades. Voilà ce qui s’obferve le premier des trois jours avant la foire. Le fécond , les marchands fe bàtiflènt des boutiques avec des roleaux, & d’autres matériaux de cette nature. Le troifiéme, la foire eft ouverte, on y vend des efdaves, des beftiaux de toute efpece,des étoffes, des bijoux d’or & d’argent. L'après midi on n’eft occupé que de lâcrifices. Les riches immolent des bœufs & des cerfs; les Ïiauvres des oyes, 8c de cette volaille que l’on appelle des oièaux [ i ] de Melcagre. Le porc & la chèvre font des animaux défendus. Après que les vidimes ont été immolées, on les porte dans le fanduaire où le bûcher eft tout préparé -, il faut que les bandelettes dont elles font ornées foient de lin ou de foye. Tel eft le rit qui fe pratique en Egypte & qui a pafle chez ces peuples. Tout ce que l’on immole doit être conduit avec pompe , & dès que les vidimes font entrées dans le fanduaire , aufli-tôt les marchands qui étalent devant la porte du temple mettent le feu à leurs boutiques 8c s’en vont. On dit qu'un profane étant entré fans permiflion dans le lieu faint au moment que l’on allumoit le bûcher, il vit tout ce lieu rempli de fpedres affreux , 8c que de retour à Tithorée , après avoir
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[il ,$«r r»n tife4Kx dt ces oifeaux , comme le raconte Ovide, Mrletgrt, pareeque les Cœurs dcMé- L. 8,defcsMétamotphoics;cesoilcaux léagre dcfcfperccs de la mort de leur croient une cfpecc de poulets, frète.avoient été métamorphofées en
39> Pa u s a n i A!, Li Vil X. conté le mauvais fuccès de là curiofité , il expira. J’ai oür raconter à un Phénicien pareille chofearrivée en Egypte. Les Egyptiens célèbrent la fête d’I fis dans le temps qu’ils la croyent occupée à pleurer la mort d’Ofiris ,& c’eft le temps que l’eau du Nil commence à monter; ce qui fait dire aux Egyptiens que le Nil après s’être groflî des larmes d’Ifis inonde & fertilife leurs terres. Le Proconful Romain qui avoit le gouvernement de l’Egypte engagea un homme à entrer dans le temple d’Ifis à Copte; cet homme y entra en effet, & vint rendre compte au Gouverneur de ce qu’il avoic vû ; mais il mourut incontinent après. Il femble donc qu’Homére ait eu raifon de dire que l’homme ne voit point les dieux impunément. Au refte le terroir de Tithorée eft moins fertile en oliviers que l’Attique Sc que la Sicyonie ; mais l’huile qu’il produit eft pour la couleur & pour le goût fort au-deffus des huiles d’Efpagne, & de celles [ i ] d’Iftric. On s’en fert pour la compofition de divers onguens, & cette huile eft fi bonne que l’on en envoyé ___ à l’Empereur des Romains. Ch a t . De Tithorée il y a un chemin qui mene à Lédon. C’étoit XXXIII. autrefois une ville ; préfentement elle eft abandonnée à caufe du petit nombre de fes habitans qui font allez demeurer plus loin vers le Céphife au nombre defoixante& dix feulement, & ils ont donné aufli le nom de Lédon au village qu’ils habitent. Mais de même que les Panopéens , ils ne laiflent pas d’avoir droit de fuffrage à l’aflemblée des Etats généraux de la Phocide. Leur village eft à quarante ftades des mines de l’ancienne ville de Lédon , qui avoit été ainfi appellée , difent-ils , du nom d’un des fils de la Terre même. Les mauvais citoyens ont de tout temps attiré de grandes calamitez à leur patrie. Mais deux villes entr’autres nous en fourniflent un exemple mémorable, Troye dont la ruine entière fut la fuite de l’injure faite à Ménélas par Alexandre fils de Priam, & Milet dont le défaftre ne peut être imputé qu’à la légèreté d’Heftiœus, qui par la rantaifie de vouloir tantôt bâtir une ville dans le pays des Edons, tantôt gouverner l’efprit de Darius , Sc tantôt revenir en Ionie pour y exciter de nouveaux troubles, jetta enfin fes concitoyens dans les derniers mal[ i] D'/firie. Llftrie eft un pays de jourd’hui appartient aux Vénitiens pour l’Italie qui avance en forme de Pcnin- h plus grande partie, fille dans le golfe de Vende, & quiauheurs.
Vo y a g e d e la Ph o ci d e . 393 heurs. C’eft ainfi que la ville de Lédon a etc la vi&ime de l’avarice & de l’impiété de Philomélus. Lilée eft une autre ville à une très-petite journée de Delphes en y allant par le mont Parnafle ; je ne l’en crois pas éloignée de plus de cent quatre-vingt ftades. Cette ville après avoir été rebâtie, éprouva une nouvelle infortune en tombant entre les mains des Macédoniens. Afliégée par Démétrius & obligée de capituler, elle reçut garnilôn Macédonienne dont elle fouffrit le joug , jufqu’à ce que Patron un de fes citoyens ayant fait prendre les armes à tous ceux qui pouvoient les fiortcr, battit les Macédoniens , & les força ae capituler à eur tour & d’évacuer la ville. Les habitans pour reconnoître un fi grand fervice lui erigérent une ftatuc dans la ville de Delphes. On voit à Lilée un théâtre , une place publique & des bains avec deux temples , l’un dédié à Apollon , l’autre à Diane. Ces dieux font debout , ce font deux ftatuës de l’école d’Athènes , & de ce beau marbre du mont Pentélique. On dit que Lilée étoit une Naïade fille du Céphifle, & qu’elle donna fon nom à la ville dont nous parlons. Ce fleuve a fa fource dans ce lieu-là meme ; il n’eft pas toujours calme & tranquille en fortant de terre 5 l’après-midi fur-tout il devient fi bruyant que vous croiriez entendre le meuglement d’un taureau. Le climat du pays eft fort tempéré durant trois faifons de l’année ,1e printemps, l’été , & l’automne. Mais en hyver le froid y eft extrêmement âpre , à caufe de la proximité du mont Parnafle. A vingt ftades de Lilce il y a la petite ville de Charadra, fituée fur le haut d’un rocher, 8c dont les habitans font fujetsà manquer d’eau. Car ils n’en peuvent avoir que d’un torrent qu’ils nomment Charadrus, & qui trois ftades plus bas va tomber dans le Céphifle. C’eft de ce torrent félon toute apparence que la ville a pris fon nom. Les Charadréens ont quelques autels expofez aux injures de l’air , fans autre dédicace, que,aux héros,par où quelques-uns entendent les Diofcures, 8c d’autres les héros originaires du pays. Les terres qu’arrofe le Céphifle font les meilleures de toute la Phocide Les arbres, les grains, & les pâturages y viennent également bien, auflî n’y a-t-il aucun canton qui foit mieux cultivé. C’eft ce qui a donné lieu de croire qu’Homére par ce vers , Et des bords du Céphifle habitans fortunez Torne II. Ddd
?94 Pau sa ni as , Liv u e X. n’avoir pas prétendu défigner une ville en particulier , mais plutôt tous les peuples qui habitent ce canton. Opinion qui le trouve réfutée par Hérodote, Sc par lcsmonumens que l’on a des victoires remportées aux jeux Pythiques. Car ce furent les Amphiélyons qui firent célébrer ces jeux la première fois, Scl’on Içait qu’Echméas Parapotamien y remporta le prix du pugilat fur les enfans de fon âge. Hérodote parlant des villes de la Phocide qui furent brûlées par Xerxès n’a pas oublié Parapotame. Cette ville ne fut rétablie ni par les Athéniens , ni par les Béotiens. Ses habitans tombez dans la mifere fe difperférent Sc furent incorporez dans d’autres villes. Quant à celle-ci , il n’en relie aucun vertige , Sc l’on ignore meme où elle étoit bâtie. De Liléc à Amphiclée on compte foixante ftades. Ce font les habitans eux-mêmes qui ont corrompu le nom de leur ville ; car Hérodote l’appelle Amphicée , comme on l’appelloit anciennement. Mais les Amphiûvonsaprcs le décret qu'ils rendirent pour la deftrudion des villes de la Phocide , donnèrent à celle-ci le nom d’Ophitée. Voici la raifon que les gens du pays en difent. Un petit fouverain avoit un fils en bas âge , 8c craignanc pour les jours de ce fils qu’il croyoit en butte à fes ennemis, il le fit élever dans un lieu folitaire où il lui paroiflbit être en fureté. Un loup étant venu pour le jetter fur cet enfant, un ferpent qui fe trouva là prit fa défenfe,Sc s’entrelaçant autour de fon corps il lccouvroit de fes longs replis. Là-delfiis arrive le pere , il croit que le ferpent veut dévorer fon fils, il lui décoche une flèche , Sc du même coup tué le ferpent Sc l’enfant. Des bergers du voifinage lui apprennent qu’il a tué le libérateur de fon fils ; défefperé il fait porter Sc le ferpent Sc l’enfant fur le même bûcher. On dit même que le lieu où le bûcher fut allumé en conferve encore des marqCics. Ce qui eft de certain , c’eft que le nom [ i ] d’Ophitée qui a été donné à la ville vient de cette avanture. Cette ville n’a rien de curieux , qu’une clpece de fouterrain [ 1 ] Ct qui eft de certain , c’eft que le nom d’Ophitée vient de cette uvunture. Malgrc cela, Hérodote appelle cette ville Ainphiccc , & non pas Ophitée ; c’eltpeurquoi Sylburgc & Paulmicr ctoyent qu’il faut lire ylmpbicée, ils
oblcrvcnt meme que ce nom eft plus conforme à i’avanturc dont Paufanias fait le récit, 'A.«e«5^* . pareeque l’enfant & le ferpent avoient été porter fur le même bûcher.
Vonoi DI IA Fbo cib i . 1,5 où l’on célébré les orgyes en l’honneur de Bachus. On a pratique un chemin qui y mène, mais vous n’y voyez aucune ftatuë. Les Amphicécns difent que ce dieu eft leur oracle, & leur médecin , qu’il les inftruit en fonce des remèdes qui leur font ncceflaires, étendant même fesbontez jufqu’à leurs voifins, & que le prêtre du‘dieu , plein d’un efprit prophétique leur révéle l’avenir, lorfqu’ils le confultent. A quinze ftades d’Amphicée on trouve Tithronium dans une plaine. C’eft une petite ville qui n’a rien de remarquable. De-là à Drymée il y a vingt ftades. Le chemin qui va d’Amphicée à Drymée, & celui qui vient de Tithronium fe croiiênt l’un l’autre près du Céphifle. Là vous voyez un bois fàcré d’Apollon avec quelques autels & même un temple ,mais fans ftatuc. Si vous prenez le chemin qui eft fur la gauche, vous trouverez qu’il y a environ [ i ] quatre-vingt ftades d’Amphicée à Drymée. Car c’eft ainfi [ i ] qu’Hérodote la nomme, quoique fon ancien nom foit Naubole, & qu’elle rapporte Ion origine à Phocus fils d’Eacus. On y voit un vieux temple de Cerès Thefmophore ou Législatrice. La déefle y eft en marbre & debout. Sa fête fe célébré tous les ans. De toutes les villes de la Phocide la plus grande apres ---------Delphes c’eft Elatée. Elle eft à quelques quatre-vingt ftades C h a r. d’Amphicée , & à fon oppofite. Le chemin qui y mène eft XXXIV* allez uni, fi ce n’cft qu’en approchant de la ville on monte un peu. Le Céphifle paflê dans la plaine & nourrit fur fes bords une grande quantité de ces oiieaux que Pon nomme des outardes. Les Elatccns ayant été aflîégez par Caflander roi de Macedoine, ils fe défendirent avec tant de courage qu’ils lui firent lever le fiége , & quand Taxilc Général de l’armée de Mithridate voulut entrer dans leur ville, ils lui en fermèrent les portes. Action dont les Romains leur figurent fi bon gré qu’ils les laiflercnt jouir de leur liberté , & ne mirent aucune impofition fur leurs terres. Quant à leur origine, c’eft unfu-
[ i ] Environ qu^tre-vnjt flades f/lmphice'ei Drymée. Paufanias vient de dire qued’AmphicceaTithronium il y avoit quinze ftades, & de Tithronium à Drymée vingt autres ftades. Comment donc en compte-t-il quatrevingt d’Amphicée à Drymée! Il y a
de l'erreur dans l’un ou dans l’autre nombre, comme Paulmier l’a remarque. [a] Cnr e'ejl ninfi qu’Hérodote U nomme. On ne trouve rien de cela dans Hérodote. Cet endroit du texte de Paufanias eft apparemment altéré. Ddd ij
j96 Pau sa ni as , Liv re X. jet de difputc. Ils Ce difent etrangers & fortis d’Arcadie. Car ils prétendent que lorfque les Pnlcgyens vinrent pour piller le temple de Delphes, Elatus fils d’Arcas marcha au fecours du dieu, & qu’il demeura enfuite avec fes troupes dans la Phocide, où il fonda Elatée. Quoiqu’il en foit, cette ville eft du nombre de celles qui furent tyûlées par les Perfes. A cette calamité prefque générale il faut ajouter fes malheurs particuliers qui lui furent caufez par les entreprifes des Macédoniens. Véritablement Olympiodore l’empêcha d’être prife & rendit tous les efforts de Caflandcr inutiles. Mais Philippe fils de Démctrius , ayant gagné les principaux delavillepar fes largefles, fit trembler la multitude. Enfuite Titus Flamininus envoyé de Rome avec une armée pour tirer les Grecs de l’efclavage où ils étoient, fit dire aux Elatéens que s’ils vouloient quitter le parti des Macédoniens, il rétabliroit l’ancienne forme de leur gouvernement. Mais foit féduâion ou accoutumance au joug, ils demeurèrent fidèles à Philippe , & foutinrent un fiége contre les Romains. Quelque temps apres Taxile s’étant préfenté devant la place, ils en foutinrent un autre contre les Barbares de Pont. Par là ils fe réconcilièrent avec les Romains & recouvrèrent leur liberté. De mon temps les Caftoboces, troupe de bandits, après avoir couru toute la Grece, voulurent s’approcher d’Elatce. Mncfibule ayant ralïèmblé quelques troupes combattit ces Barbares & les railla en pièces, mais il y périt. C’eft ce même Mnéfibule qui avoit été plufieurs fois vainqueur à la courte, Sc qui en la deux cent trente-cinquième Olympiade remEorta le prix du ftade fimple, & du ftade doublé avec fon ouelier. Une ftatuc de bronze qu’on lui a érigée fur le grand chemin près de la ville attefte fes victoires. La place publique d’Elatée eft fort belle ; dans le milieu ily aun cippeavec une ftatuë d’Elatus au-deflus. Je ne fçai fi les habitans ont voulu l’honorcr comme leur fondateur, ou fi cette colonne eft là feulement pour marquer fa fépulture. Près de-làon voit un temple d’Efculape où le dieu eft repréfenté avec une grande barbe. Sa ftatuë eft un ouvrage de deux Athéniens, Timoclès & Timarchidès. Au bout de la ville à main droite vous voyez un théâtre & une Minerve de bronze qui paroît fort ancienne. Les habitans difent que cette divinité les fecourur contre l'armcc de Taxile.
Vo y a g e d e la Ph o ci d e . 597 A vingt ftades d’Elatée on trouve le temple de Minerve Carnca , le chemin qui y conduit va en pente, mais la pente en eft fi douce que vous montez fans vous en appercevoir. Quand vous êtes arrive, vous voyez un rocher allez efearpé qui ne vous paroît ni fort haut, ni fort grand ; c’eft fur ce rocher que ie temple eft ficuc. Il eft accompagne de portiques où il y a des appartenons pour les Miniftres du temple & furtout pour le prêtre de Minerve. Ce prêtre eft choifi parmi les enfans qui n’ont pas encore atteint l’àgc de puberté , &il quitte même le facerdoce avant que de parvenir à cet âge , de forte que fon miniftere ne dure pas plus de cinq ans , durant lequel temps il eft aftraint à un certain genre de vie auprès du temple , & ne fe lave que dans une efpece de baquet à la maniéré des anciens. La déeflè eft repréfentee comme fi elle alloit au combat ; fon bouclier eft copié d’après celui de la Minerve d’Athènes que l’on appelle par excellence la Vierge, & cette ftatuë eft un ouvrage des fils de Polyclcs. Au fortir d’Elatée fi vous prenez à droite par le chemin de ---------la montagne, vous, irez à Aba & à Hyampolis. On y peut aller Ch a r. auflî par le grand chemin qui conduit d’Orchomene à Opunte; car en prenant un peu fur la gauche on trouve un chemin qui mène à Aba. Si l’on en croit les habitans de cette ville, ils font originaires d’Argos & vinrent s’établir dans la Phocide fous la conduite d’Abas fils de Lyncée & d’Hypermneftre fille de Danaiis. Leur ville étoit anciennement confacrce à Apollon qui même y rendoit fes oracles. Mais le domaine du dieu ne fut pas refpcclé par les Perfes, comme il l’a été depuis par les Romains. En effet les Romains ont rendu à ces peuples leurs loix & leur liberté par refpectpour Apollon, au lieu que les Perfes brûlèrent jufqu’à fon temple. Ils en brûlèrent bien d’autres, que les Grecs ont néglige de rétablir, afin de laiflèr à la pofteritc un monument éternel [ 1 ] de la fureur de ces Barbares. C’eft par cette raifon que l’on voit encore aujourd’hui fur les confins des Haliartiens plufieurs temples à demi brûlez , fans compter celui de Junon fur le chemin de Phalere près d’Athènes, & celui de Cerès à Phalcre même. Je m’imagine qu’il en écoic ainfi du temple d’Apollon à Aba’ avant [1] Un monument étemel ie h fureur lit ces Bnctures. Cc trait de politique eft remarquable. D d d iij
Î9S Pa u sa h ia ï , Liv re X. le fécond incendie qui a achevé de le ruiner. Car durantla guerre fâcrée un corps de Phocéens ne pouvant plusfoutenir l’effort des ennemis le réfugia dans la ville d’Abafic de la ville dans le temple. Mais les Thebains curent la cruauté d’y mettre encore le feu : aufli de tous les temples de la Grece celui-là eft-il le plus endommagé/comme ayant ccé brûle deux fois, la première par les Perlés , & la fécondé par les Thebains. Près de ce grand édifice il y en a un moins vafte , que l'empereur Hadrien a dédié à Apollon ; il eft orné de ftatucs d’une plus grande antiquité , qui ont été données parles habitans. Apollon, Diane, & Latone y font debout en bronze. On voit dans la même ville un théâtre & une place publique, l’un & l’autre d’un goût fort ancien. Si vous reprenez le chemin d’Opunte vous viendrez à Hyampolis, ville dont le nom lêul marque allez l’origine de ceux qui l’habitent. Car les Hyantes chaflèz de Thebes par Cadmus vinrent s’établir dans ce canton de la Phocide, & y bâtirent une ville que l’on appella un temps la ville des Hyantes. Mais depuis l’ufâge a voulu que pour lignifier la même chofè par un feul mot, on dît Hyampolis. Cette ville fut brûlée par Xerxès & entièrement détruite par Philippe. Cependant on y voit encore quelques reftes de l’ancienne place publique , un édifice de médiocre grandeur où le Sénat s’aflèmble , & un théâtre qui n’eft pas loin des portes. L’empereur Hadrien y a fait bâtir un portique qui porte le nom de ce prince. Il n’y a dans toute lavillequ’un feul puits , &“les habitans n’ont point d’autre eau pour leurs différons befoins, fi ce n’eft quelques eaux du ciel qu’ils confervent du mieux qu’ils peuvent. Ilsont une dévotion particulière à Diane. Cette déeflê a fon temple dans la ville ; quant à fa ftatuc , je n’en Fuis rien dire, pareequ’ils n’ouvrent ce temple que deux fois • année , & que je n’y fuis pas entré. Ils ont coutume de choifîr dans un troupeau les bêtes qu’ils doivent immoler à Diane durant le cours de l’année, & ils prétendent que ces bêtes deviennent plus graflès que les autres & qu’elles ne font fujettes à aucune maladie. On ne va pas feulement de Chéronée dans la Phocide par le chemin qui mené à Delphes, ni par celui qui rraverfant Panopéc , paflè auprès de Daulis Sc aboutit au chemin qui fourche. Il y en a encore un autre fort rude, par lequel en mon-
Vo y a g e de la Ph o ci d e . 399 tantprcfquc toujours on arrive enfin à Stiris autre ville de la Phocide. Ce chemin peut avoir quelques fix-vingt ftades de longueur. Les Stirices le vantent d’être Athéniens d’origine. Ils difent qu’ayant fuivi la fortune de Petéiis fils d’Ornctis chaflc d'Ath énes par Egée, ils vinrent s’établir dans un coin de la Phocide, où ils bâtirent une ville qu’ils nommèrent Stiris , pareequ’ils ctoient pour la plupart delà bourgade deStirium qui fait partie de la tribu de Pandion. Ils habitent fur la cime d’un roc fort élevé -, par cette raifon ils manquent fouvent d’eau, particuliérement en été 5 car ils n'ont que des puits dont l’eau n’eft pas meme fort bonne,auflî ne s’en lerventils qu’à le laver Sc à abreuver leurs chevaux. Ils font obligez de defeendre quatre ftades pour aller chercher de l’eau d’une fontaine creufce dans le roc. On voit à Stiris un temple de Cerès furnommée Stiritis ; ce temple eft bâti de brique crue ; mais la deeflè eft du plus beau marbre, elle tient un flambeau de chaque main. Près de cette ftatuc il y en a une autre fort ancienne couronnée de bandelettes. Ces peuples rendent à Cerès tous les honneurs imaginables. De Stiris à Ambryffum l’on compte environ loixante ftades, fe l’on y va par une plaine qui eft entre deux montagnes, xxxviLe chemin eft bordé de vignes à droite & à gauche , & tout le pays eft un vignoble. Mais entre les ceps de vigneon éleve uneefpecedecliêne-verdque lesloniens& les autres Grecs nomment C«cc*/,6c que [ 1 ] les Galates qui habitentau-deflus de la Phrygie appellent du hou y .. Il vient de la hauteur de l’aube-cpinc , fes feuilles font plus noirâtres, 6c moins dures [1] Et que les G-tl.ites Appellent du houx. Cet endroit a exercé la critique de plufieurs fçavans. Turnebc & Sylburge ont lu au lieu de Jr ; mais contre l'autorité de h plupart des manulcrits, A' même des manuferits de h bibliothèque du roi. Paulmicr dans fes observations fur les Phociques prouve invinciblement qu’il faut lire •» comme dans le texte. Ces Galates ou G.'Jlo-Grecs qui s croient établiscn Phrygie , y . trouvèrent un arbrilïêau que les Arabes ont nommez Kermès 8(
qui rcflemblc à notre houx. Trompez par cette rcflcmblancc ils l'appelleront houx, mot que les Grecs n'ont pu exprimer autrement que par ii. De-là il s'enfuit que notre mot de houx cil un ancien mot Celtique. L'arbrifleau de Phrygie ,ou le Kermès des Arabes portoit un fruit rouge que les Grecs appelaient «•'««. , les Latins Cotent & qui fcrvoit à teindre en ccarlatte. Notre houx eft une efpece d'yeufe, tlex, en Grec
4oo Pau sa ni as , Liv re X. que celles [i] de l'yeufe. Son fruit eft à peu près comme celui d'une fi] morelle,&de la grofleur d’un pois chiche. Il s’y engendre un petit infefte qui, lorfque ce fruit eft mûr, acquiert •les ailes, s’envole Sc reflemble à ces moucherons que nous appelions des coufins. Mais d’ordinaire on cueille ce fruit avant que le ver ait ,eu le temps de fe former, quoique le fang de ce petit animal foit aufli fort bon pour la teinture des laines. La villed’Ambryflîim eft fituce fous le mont Parnafle , au de-là c’eft Delphes. On croit qu’elle a pris fon nom du héros Ambryffùs. Les Thebains, ayant entrepris la guerre contre Philippe de Macédoine, fortifièrent cette ville par un double mur, qu’ils bâtirent d’une pierre noire, mais fort dure, que l'on trouve dans le pays. Ces deux murs ont près de fix pieds de largeur , Sc plus de neuf de hauteur aux endroits où ils (ont entiers 5 entre l’un & l’autre il y a l’efpace d’un pas. Les Thebains n’y ajoutèrent ni tours, ni créneaux , ni rien de régulier , pareequ’ils n’en eurent pas le temps. La place publique n’cft pas fort grande, Sc la plupart des ftatuës de marbre qui en faifoient l’ornement font brifées. Anticyre eft fur la gauche. Le chemin qui y mene va d’abord en montant, mais au bout de deux ftades il s’applanit. A la droite du chemin vous voyez le temple de Diane Diélynnée, à laquelle les habitans d’Ambryflum ont une dévotion fingulicre. La déefle y eft en marbre noir , c’eft une ftatuë de l’école d’Egine. Depuis le temple de Diane jufqu’à Anticyre on defeend toujours. Cette ville fe nommoit autrefois Cypariflè, & l’on croit qu’Homére a mieux aimé l’appeller ainfi dans le dénombrement des peuples de la Phocide, bien que le nom d’Anticyre fut déjà connu de fon temps, comme ayant été donné à la ville par Anticyréüs qui étoit contemporain d’Hercule. Quoiqu’il en foit , Anticyre n’eft pas loin des ruines de Médéon , autre ville dont j’ai parlé au commencement de ce livre, & que j’ai dit avoir été punie de fon
[ I ] J?"' telle! de r-ienfe. Au lieu de , lentifaite, je lis avec Saumaife & Paulmicr, ■»<>„, qui fetrouvedans quelques manuscrits. Paufanias veut dire que les feuilles du Kermès font plus noirâtres & plus molles que celles
de notre houx qui cil une cfpcce d'yeufe. [ a] D'une mereBe, en Grec "ifat ; en Latin folenum ; il y a plufieurs cfpêccs de morclle. l'tje^Ttninefert-
entreprife
VoYACE DE LA Ph OCIDE. 401 entreprife facrilcge contre le temple de Delphes. Les Anti. cyrcens fe font vus châtier deux fois de leur ville, la première par Philippe fils d’Amyntas, & la féconde par [ 1 ] Titus Flaminius Général de l’armée Romaine , qui les punit de leur attachement pourunautre PhilippefilsdcDemétrius j car Flaminius avoit cté envoyé pour tccourir les Athéniens contre ce roi de Macédoine. Les montagnes qui environnent la ville font pleines de roches, parmi lcfquellcs il croit une grande quantité d’ellébore. C’eft une plante médicinale -, il y en a deux efpéccs, l’une noire qui purge le ventre, l’autre blanche qui elt un vomitif 5 & c’eft de la racine de l’une & de l’autre que l’on fe fert. La place publique d’Anricyre eft ornée de plufieurs ftatucs de bronze. Sur le port on voit un temple de grandeur médiocre , contâcré à Neptune 5 cetemple eft bâti de fort belles pierres & blanchi en dedans. Le dieu y eft debout en bronze. Il met le pied fur un dauphin, comme pour monter defl’us, il a une main fur fon côté, & de l’autre il tient un trident. Les Anticyréens ont deux lieux d’exercice 5 dans l’un il y a des bains publics -, dans l’autre qui eft éloigné du premier & beaucoup plus ancien, vous voyez une ftatuc de bronze de Xénodame avec une infeription qui porte que ce Xénodame ctoit un citoyen d’Anricyre, qui aux jeux Olympiques remporta le prix du Pancrace dans la clafle des hommes. Si cette infeription dit vrai , il eft à croire que Xénodame a reçu la couronne d’olivier en la deux cent onzième Olympiade , la feule qui ne foit pas marquée dans les regiftres des Elcens. Au-defl'us de la place publique il v a une fontaine creufce en maniéré de puits, que l’on a mile à l’abri du Soleil par un toit qui porte lur des colonnes. Un peu au de-là vous trouvez un tombeau conftruit de pierres communes. On dit que c’eft la fépulture des fils d’Iphitus, dont l’un vint mourir chez lui au retour du fiége de Troye , & l’autre nommé Schédius mourut devant Troye , d’où l’on rapporta fon corps à Anticyre. [ t ] Pur T'uni fùamiKi. Le texte Flaminius. C’eft le fcuT moyen d'acfortc , pat sftihni, ce qui ne quadre corder Paufanias avec Tttc-Livejlav. pont avec lluftoitc ; c’eftpourquoi )i> ch. 18. Kuhmus ht Timr , j< entend Titus Ttmc II. Eee
404 Pa u sa n ia s , L i v m X. ----------A deux ftades de la ville , fur la droite on voit une groflc XXXVII roc*’c tlu* Par“C d’une montagne , Bc fur cette roche un temple de Diane avec une ftatuc de la déeflè, quieft un ouvrage de Praxitèle. La deefle tient un flambeau de la main droite, elle a fon carquois fur l'épaule , & un chien auprès d’elle à fa gauche ; c’eft une ftatuc beaucoup plus grande que nature. La ville de Bulis eft fur les confins de la Phocide. Cette ville a pris fon nom de Bulon qui amena là une colonie tirée des villes de l’ancienne Doride. On dit que dans la fuite les Bulidicns s’attachèrent à Philomelus, & aux Phocéens de là faction. On peut aller de Thilbc ville de Bcotie à Bulis par un chemin qui a quelques quatre-vingt ftades de long. Si d’Anticyre on y peut aller de même par terre, c’eft ce que je ne fijai point, à caufe des prôdigieufes montagnes qui font entre-deux. Ce que je feai , c’eft que d’Anticyre au port de Bulis on compte cent ftades , & que du port à la ville il y a au plus fept ftades pour les gens de Eied. Sur le chemin on trouve un torrent qui va fe jetter dans t mer , S< que les gens du pays nomment le torrent d’Hercule. Bulis eft fitucc fur une hauteur , on pafle tout-devant lorfqu’on va par mer d’Anticyre à ce promontoire de Corinthe que l’on nomme le Lcfchée. La plupart de fes habitans gagnent leur vie à pêcher de ces coquillages dont on fait la pourpre. Cette ville n’a rien de confidérable. On y voit feulement deux temples , l’un de Diane, l’autre de Bachus. Les ftatucs de ,ccs divinitez font de bois , mais je n’ai pu connoitre de quelle main elles font. Ces peuples révèrent particuliérement un dieu qu’ils appellent le Très-Grand j furnom qui félon moi ne peut convenir qu’à Jupiter. Lafontaine de Saunium leur donne de l’eau fuflîfamment. De Delphes à Cirrha qui en eft le port on compte foixante ftades. Quand on eft defeendu dans la plaine qui y conduit, on trouve un hippodrome qui fert aux courtes de chevaux dans les jeux Pythiques. En parlant d’Olympie dans ma defeription de l’Elide , je n’ai pas oublié le dieu Taraxippus, qui eft fi terrible aux chevaux. L’hippodrome de [i] /.a ville de Bull! eft fur les ton- il eft aif? de le fupplcct, comme ont fins de /a Pbeeide. Le nom de ctttè foit les interprètes, ville fe trouve omis dans le texte, mais •
V o y âg e d e l a Pho cid e . 405 Delphes ,011 pour mieux dire, d’Apollon, n’eft pasplus exempt de ces accidens capables d’effrayer les meilleurs ccuycrs, & plus ou moins funeftcs, félon que la fortune eft plus ou moins contraire aux uns & aux autres. Je ne crois pourtant pas que l’effroi des chevaux dans ce Cirque doive s'imputer au Génie de quelque héros, ni à aucune caufe occulte. La plaine qui eft aux environs de Cirrha demeure toujours inculte, on n’y plante aucun arbre , foit par la crainte d’encourir quelque malédiâion , foit que de tout temps on ait remarque que les arbres ne s’y plaifoicntpas. On dit que Cirrha [ 1 ] s’eft ainfi appellée du nom d’une nymphe originaire du lieu. Ce qui eft de certain , c’eft qu’Homére dans l’Iliade & dans une de fes hymnes à Apollon l’appelle [2] Criffa de fon ancien nom. Les habitans s’étant portez dans la fuite à plufieurs impietez contre Apollon , jufqu’à le dépouiller d’une partie de fon domaine pour fe l’approprier , les Amphiftyons firent un decret par lequel il étoit ordonné que l’on prendroit les armes contre ces facriléges. On donna la conduite de cette guerre à Clifthene tyran de Sicyone , & l’on fit venir d’Athénes Solon pour fervir de confeil à ce Général. L’oracle de Delphes ayant été confulté fur le fuccès de cette guerre, la Pythie au nom du dieu répondit en ces termes. Vous vous flattez de prendre Cirrha malyri les tours & les remparts qui la défendent i mais c’eft en vain jufqu’à ce que la mer vienne haiyier de fes flots mon domaine. Alors Solon ufànt de fa fagefle ordinaire, perfuada aux Amphiélyons de confâcrer à Apollon toutes les terres qui étoient aux environs de Cirrha , afin que le domaine du dieu s’étendant jufqu’à la mer,
[ 1 ] Ok dit que Cirrha , &(. Cet endroit du texte eft un peu défeéhicux. Il ne faut que le lire pour feptix qu’il y a quelques mots d’omis. [2] L’appelle CriJJa. Strabon , Pline & Ptolémée ont foit de Cirrha , 8c de Criffa deux villes différentes , en quoi ils ont été fuivis par de trèsiçavans modernes , tels que Paulmier de Grantc-Mefnii, 8c le pere Hardoüin. Cependant iclon le témoignage de PauAnus qui parle ici comme témoin ocu-
laire , & qui par cette raifon eft plus croyable , il eft clair que Cirrha & Criffa n’ont jamais été qu’une même ville ; c’eft auffi le fentiment du Içavant Cafaubon qui à cet égard condamne 8c abandonne Strabon. Si l’on veut fçavoir à quoi s’en tenir fur cette queftion , on la trouvera fçavammcnt traitée par M. Frcret dans le $c tome des mémoires de l’Académie des irffcriptions 8c belles lettres. E e e ij
+04 . P A U $ A N I A S, L I V » E X. l’oracle pût s’accomplir. Il s’avilà enfuite d’un autre expédient pour faciliter la prile de Cirrha ; cc fut de détourner le Meuve Pliftus qui pallbit dans la ville. Mais voyant que les alliégez continuoient à le défendre , pareequ'ils avoient de l’eau de puits Cc de citernes qui abfolument pouvoir leur fuflîre, il fit jetter dans le fleuve une grande quantité de racines d’ellébore, Ce quand ces racines eurent communiqué leur vertu à l’eau, il fit reprendre au fleuve fon premier lie. Les alliégez charmez de revoir le Pliftus palier à l'ordinaire dans leur ville burent avidement de les eaux , ce qui leur caulâ une fi violente diarrhée, qu’ils furent bicn-tot obligez d’abandonner leurs remparts. Les Amphiclyons maîtres de la vil lcj châtièrent les habitans, Ce vengèrent l'injure faite à Apollon. Ce fut alors que Cirrha devint le port de Delphes. On y voit un très-beau temple d'Apollon , de Diane Cc de Latone , avec de grandes ftatuës de ces divinitez, dignes de l’école d’Athènes dont elles font. Parmi ces ftatuës il y en a une que l’on nomme l’Adraftce , mais qui eft moins grande que les autres. Ar Le pays de ces Locricns que l’on nomme Ozolcs confiXXXV11I nc ta î’hocide du côté de Cirrha. On donne plufieurs railbns du furnom de ces peuples, Cc je les vais rapporter routes. Dans le temps qu’Orefthee fils de Deucalion régnoit en cc pays-là, il arriva, dit-on, que fa chienne mit au monde un morceau de bois, au lieu d’un chien. Orefthee ayant enfoui fous terre cc morceau de bois , le printemps venu on en vit lortir un cep de vigne qui fe partagea en plufieurs branches. Quelques-uns prétendent que dc-là eft venu le nom d’Ozoles , par conformité avec [i] le mot Grec qui fignifie des branches, des rameaux. D’autres difent que Neflus qui failbit le métier de Pafleur fur le fleuve Evenus , bielle par Hercule nc mourut pas fur le champ de fa blellure , mais qu’il le traîna jufques dans ce canton , Ce qu’y étant mort, Ion corps qui demeura fans fépulture infecta tellement le pays, que le nom d’Ozoles [i] en eft demeuré à ces peuples.
[ i ] Avec le met Grec qui .lignifie [i] Que le ntm d'Oialei en efi dedes branches. Cc mot Grec clt , meure .tcespeuplei, du mot Grec »{<■’ > d'où le mot d’Ozoles cil venu fuivant qui lignifie > /entir nunvrus. quelques-uns.
Il y a une troifiémc & une quatrième opinion ; dans l'une & dans l’autre on convient que le nom d’Ozoles vient de la mauvaise odeur qui fe fait fentir dans ce canton ; mais les uns dilènt que cette mauvailê odeur eft caufce par les exhalaifons d’un fleuve ou marais qui eft dans le voilînage , & les autres prétendent qu’elle naît de la quantité [ i ] d’Afpbodele dont le pays eft rempli , & qui fent fort mauvais, lorfqu’elle vient à fleurir. On dit aufli que les premiers habitans de cette contrée qui ctoient enfans delà Terres nefçachant point encore l’art de fabriquer des étoffes pour s’en babiller , le couvroient de peaux d’animaux , qui meme n’etoient pas repaflèes, & que pour fe parer , ils portoient la fourrure en dehors. D’où il arrivoit que le cuir qui touchoit immédiatement à leur chair, leur communiquoit une fort mauvaife odeur, & de-là le furnom d’Ozoles qui leur fut donné. Amphiflè la plus grande ville & la plus renommée qu’il y ait dans le pays des Locriens, eft à fix-vingt ftades de Delf'hes. Ces peuples au refte pour éviter un furnom [a] qui ne eur faifbit pas honneur, ont voulu ne faire qu'un corps avec les Etoliens. Ce que l’on raconte d'Augufte eft allez croyable, que pour peupler Nicopolis qu’il avoit bâtie, il chaflà les Etoliens de leur pays, & que plufieurs d’eux vinrent en effet habiter à Nicopolis & à Amphiflè. Mais il n’en eft pas moins vrai qu'Amphifle appartenoit originairement aux Locriens. Cette ville a pris Ion nom d’Amphiflâ qui fut aimée d’Apollon, & qui ctoit fille de Macar fils d’Eole. On y voit encore beaucoup de curiofitez, entr’autres la fépulture d’Amphifla, & celle d’Andrcmon , où l’on dit que fa femme Gorgé fille d’Œncùs eft aufli enterrée. Dans la citadelle il y a un temple de Minerve, où la deeflèeft debout en bronze. Les habitans voudroient faire accroire que cectc ftatuc a été prife fur les Troyens, & apportée de Troye par Thoùs , mais c’eft ce que je ne crois point. J’ai déjà dit que les premiers fondeurs qui ayent bien fçu leur art ont etc deux hommes de Samos, Rhœcus fils de Phileüs , & Théodore fils deTéleclès. Or quelque recherche que j’aie faite des monumens [ 1 J p’-AfpMele , plante que les fa] lr«/inow ?■> ne lenrfaiftu pu anciens fcmoicnt fur les tombeaux ; il hwnetr. Il veut dire letûrnctn d'O-
406 Pa u sa n ia s , Li v m X. de l’antiquité , je n’en ai vil aucun en bronze qui foit attribué à Théodore. Dans le temple de Diane à Ephefe près d’une chapelle qui eft fort ornée de peintures,il y a une baluftrade de marbre qui entoure l’autel de Diane dite Protothronia. A l’extrémité de cette baluftrade on voit plufieurs ftatuës de bronze , & entr’autres une femme que les Ephéfiens difent être la Nuit, c’eft une ftatuë de Rhœcus. Mais pour la Minerve d’Amphiflê , elle eft d’un goût beaucoup plus ancien &. plus groflier. Les habitans de cette ville rendent un culte particulier à de jeunes dieux qu’ils appellent [i] Anaéles >on n’eft pas d’accord fur ces divinitez. Les uns difent que ce font les Diofcures, d’autres que ce font les Curétes , Sc ceux qui le croyent plus éclairez prétendent que ce font les Cabircs. Ces mêmes Locriens ont plufieurs autres villes. Du côté des terres au-dellus d’Amphiflê Sc trente ftades plus loin ils* ont Myonie , dont les habitans ont confacré un bouclier à Jupiter dans Olympie. Leur ville eft fituée fur une montagne fort haute. Vous y voyez un bois facré avec un autel dédié à des dieux qu’ils nomment Débonnaires. Ils leur font des facrifices durant la nuit, & leur ufage eft de con fumer les chairs des viétimes dans le lieu même avant le lever du Soleil. Au-deflus de la ville il y a tout un canton conlàcré à Neptune, auflî l’appcllent-ils le Pofidonium. On y voit un temple de Neptune , où de mon temps il n’étoit refté aucune ftatuë. Près de la mer les Locriens ont Œanthee , dont le territoire touche à celui de Naupacle. Toutes les villes des Locriens à la referve d’Amphiflê font aujourd’hui fous la domination de Patra ville d’Achaïe , à qui l’empereur Augufte a voulu que ces peuples fuflènt fournis. On voit à (Eanthée un temple deVenus, &un peuau-deflùs de la ville un bois facré , rempli de cyprès & de pins, où Diane a un temple & une ftatuë. Il y avoit autrefois fur les
[i] nfftllnt • lignifie > r»i , pnme , les dieux des Gentils originairement ctoient pour la plupart des rois , ou des princes, qu’ils avoient mis au nombre des dieux par une apothéofe ridicule. Ainfi les Diof-
cures , autrement , Caftor & Pollux pouvoient bien être appeliez Anàri. Cependant Plutarque dans la vie de Thclèc apporte plufieurs raifons pourquoi on leur donnoit ce nom.
Vo y a g e d e l a Ph o ci d e . 407 murs du temple des peintures que le temps a entièrement effacées. Je crois que cette ville a pris fon nom d’une femme du pays , ou de quelque nymphe. Quant à la ville [1 ] de Naupacîe, une tradition porte que les Dorions qui luivirenc les fils d’Ariftomaque , équipèrent là une flocte pour palier dans le Péloponnefo , Sc que des vaifleaux qu'ils y avoient conftruits , le lieu prie le nom de Naupade. Cette ville a fouventchangé de maître , comme je l’ai raconte dans mon voyage de la Meflcnie , où l’on a vû commeoc les Athéniens après le tremblement de terre 3ui affligea Sparte, chaflcrent les Locriens de Naupade pour onner cette ville aux Mcflèniens qui s’ètoient cantonnez à Ithomc, Sc comment enfuite les Athéniens ayant été battus à Egcfpotame , les Lacédémoniens chaflerent à leur tour les Melicniens. Ceux-ci étant forcez d'abandonner Naupade , les Locriens y rentrèrent une féconde fois. C’eft ici le lieu de parler de ce que les Grecs appellent les poëfies Naupadicnnes. On les attribue communément à un homme de Milet ; mais Charon fils de Pythèiis les croit d’un poëte de Naupade même , qui fe nommoit Carcinus ; & le fentiment de cet hiftorien de Lampfâque me parole plus vrai-femblable. Car fur quel fondement Sc par quelle raifon un homme de Milet écrivant contre les femmes, auroit-il intitulé fon ouvrage » poëfies N.tapitMiennes ! On voit à Naupade un temple de Neptune fur le bord de la mer ; le dieu eft debout en bronze. On y voit auflî un temple de Diane, où la déefle eft en marbre blanc dans l’attitude d’une femme qui tire de l’arc. Cette ftatuc eft nommée Diane l’Etoliennc. Venus a une grotte qui lui eft confacrce , où les gens du pays viennent lui adreflèr leurs vœux , particulièrement les veuves qui veulent fo remarier. Elculape avoit autrefois un temple dans la ville; ce temple eft aujourd’hui en ruines ; c’étoit un particulier nommé Phalylius qui l’avoit bâti , & voici à quelle occafion. Phalyfius ayant mal aux veux jufqu’à en être prefS|uc aveugle , le dieu d’Epidaure lui envoya par Anyté , emme que fes poëfies avoient rendue célébré, une lettrcca[ 1 ] Suni 4 /a ville de Nsup^He, tiens le font tant difputéc, & qui enfin d~r. C’eft â prêtent Lépantc, cette vil- eft demeurée aux Turcs, le célébré, que les Turcs Sc les Véni-
4-0& Pa fsa n ia s , Liv . X. Vo y a g e de la Pho ci de . chetée. Cette femme avoit cru voir en longe Efculapc qui lui donnoit cette lettre, Sc en effet à fon réveil elle fe la trouva entre les mains. S’étant donc embarquée elle arrive 1 Naupa&c, va trouver Phalyfius Sc lui dit de décacheter la lettre Sc de la lire. D’abord il croit qu’on fe moque de lui, puis au nom d’Efculapc il conçoit quelque cfpérance, il rompt le cachet , jette les yeux [ i ] fur la cire , Sc recouvre fi bien la vue qu’il lit ce qu’il lui étoit écrit. Tranfporté de joye d’une gucrifon fi miraculculé il remercie Anytc Sc la renvoyé après lui avoir compté deux mille pièces d’or fuivant l’ordre contenu dans la lettre. [i] Sur /x (ire. Dans ces temps-là de cire , & cet ufage a duré longon écrivent fur des tablettes enduites temps.
Fin du feetnd T«mt.
DES
TABLE
mat ier .es
cont en ue s
Dans les deux Volumes.
Le premier eft dé/igné par la lettre a , le fécond par la lettre b. A Acacefium , ville d'Arcadie, 157. b. Son Fondateur, ibuL B a » ville de la Phocide, il 5. b. Acacefius.le mont Acacefius, 20;.b. 597. b. Sa uofition . fon Fon- Acacus , fils de Lycaon , 157. b. dateur , ce Qu'elle avoit de remar- 104. b. quable , ibuL feule exemte de la ca- Kck x ss , fumom de Mercure, 15 8- A lamité des autres Villes de cet Eut, Académie. L'Académie à Athènes, 95. ib. L'azile des Phocéens, 598. b. 4. Origine de ce mot, ibuL Abantes, peuples dclEubcec, 464. a. Acamas , un des filsdeThcfce, 18.4. Abantes, peuples de la Thcfprotie, ib. donne fon nom à une Tribu AthéLes Abantes conduilcnt une Colonienne, ibuL Son portrait, 575. b. nie à Chio, 76. b. Sa ftatuc, 558- b. Abantidas, Tyran de Sicyone, 169.4. Acanthus , fa viétoire, 416. 4. Abaris, l'Hyperborécn, 178. a. Acaman, fils d'Alcmcon & de CalAbattu», détendant de Codrus, 74. b. lirohé, 17 8. b. Abas, fils de Lyncée, 181. 4. Acarnaniens, 178. A appeliez ancienA bas, fils de Mclampus, 154. a. nement Curetés, tbui. Abas, le Devin de Lyfander. Sa ftatuc, Acafte, un des Argonautes , (4- 4. Ji7-b. peint par Micon, lui & fes cheAbafà, Ifle d'Ethiopie ,65. b. vaux , ibuL donne des jeux funèbres Abeilles, douces & familières ,104.4. à la mort de fon pere, 52. b. couBâtiftent une Chapelle à Apollon ronne Iphidus, 45 5.4. de Delphes, jiÿ. bAcé, nom de lieu en Arcadie, 198. b. Abia , la nourrice d'Hyllus, 591. a- Accfidas, fon autel, 444. 4. Abia, ville de la Mcllénic , ibicL Acefius , Divinité des Epidauricns , Abrupofis, Roi des Sapécns , 89. b 171.4. Le même que l'Evémcrion de chafle de (esEtats par Perfée, ib. Titané , & que le Tclcfphorc des vengé par les Romains, ibuL Pergnménicns, tbid. Acacallis, Nymphe aimée d’Apollon, Accftio, fille de Xcnodes, 116.4. Son rare bonheur, ibid. 5 5°- b Acacallis, fille deMinos, i}6. b. Accftor, Statuaire,41. b. Tomt H. FpP
A
4So T A B L E omifc par Homère, & pourquoi, A charna,Bourgade de l'Afrique, t o 3.4. 70. 4. S’il eft vrai qti'Achille ait Acheloüs, fleuve, 208. A. Trois fleuves recherché Hclcnc en mariage ,315. de ce nom, 208 & 109. b. 4. va au Siège de Troycfâns y être Achcron,flcuvedelaThc(protic, 55.4. obligé par ion ferment , ibuL Le Achcruficn , le marais Achcruficn , plus grand de tous les Héros, 17. 5 Mb. Son combat contre Memnon , Achea , fontaine de la Mcflcnic , 197. 4. ri»é par Alexandre fils de 199-4. Priam & par Apollon , 4 J. 4. Achaïe. Le voïage d’Achaïc , 66. b. honoré fur les rivages de la mer, La pofition de l'Achaïc , & fon 145. 4. pleuré fur fon tombeau ancien nom , ibuL La guerre d’Apar les femmes de l’Elide, qui lé chaïc , 99. b. 100. & fiuv. Le Prêteur que les Romains envoioient frappoient Li poitrine . ib:d. reparoit après (â mort dans l'Blc Lcuen Grece , «froit dit le Prêteur d’Achaïc , & pourquoi, 102. b. Quelle cé, marié avec Hclcnc, 501.4. fut lïfliië de u guerre d'Achaïc, Son Cénotaphe, 5 8. b. Son bouclier , (â pique, 251.4. Son tem•bid. Les Etats d'Achaïc toujours aflcmblcz , 81. b. transferez à Egium ple , fâ llatuc, 501. 4. 505. Fête célébrée en fon honneur, 515. 4. la ville la plus confidcrablc du pais , Sa ftatuc équeftre, 545. b. Lille 81 ■ b. Le Confêil d'Achaiè, 87Achéens, 79. b. partagent entr’eux le Achille , 3 00. 4. Le port Achilléc, domaine des Ioniens en Grèce, ibid. 316. 4. Leurs Rois, 80. glorieux d’avoir Achladéc, 365.4. tué par Ariftomcnc, conquis le roïaumede Priam, ibid. ibid. Leurs guerres , leurs exploits, 80. Acichorius , l’un des Chefs des Gaufiûv. Supériorité des Achéens fîic lois qui afliegerent Delphes , les autres Grecs. 8t- regardez un i$7-b. temps comme les bons & fidèles Acidas, le fleuve Acidas , 419.4. Alliez des Romains, 84. b. mar- Acontion, ville d'Arcadie, 185. b. chent en Syrie contre Antiochus, Acra, le promontoire Acra, 154.4. 85. fe déclarent concre les Lacédé- Acratus, Génie de la fuite de Bacmoniens , ibid. aboliflent la difeichus, 9. 4. plinc de la jeuneflè Lacédcmonicnc, Acréc, fille du fleuve Afterion, 18 $• 4. 6 y accoutument la leur, ibuL traAcrce montagne de l’Argolide, ib.. his par leurs propres Ciroïens, 88- Acrephnie, ville de la Bcotie, 178. aflùjcttis aux Romains , 89. Les b. Sa pofition , ibid. Ce qu'elle Peuples d’Argos & de Lacédémone avoit de curieux , ibid. étoient les. fouis du Pcloponncfe , Acria, ville, 55. b. qui portartent le nom d'Acheens, Acrias, Fondateur d*Acria, tbid. l'un avant le retour des Doriens, 67.,b. des prérendans d'Hippodamie, ibAchéiis, fils de Xuthus, 66. b. chaflc Acries, ville de la Laconie , 306. 4. de Theflâlie par fes freres, ibul. Acriphius, Chefdes Clitoriens, 184. b. y rentre, & remonte fur le Trô- Acriiius, fils d'Ahas, roi d’Argos, ne de fon pere, 67. 183. 4. Comment tuéj>ar Perlée» Achille, mis entre les mains de Chi- ’ tbid. La prcdiâion à lui faite fo trouron par Pelée, 19 7.4. partedu temps ve accomplie ,& (â précaution inutidans l'IUc de Scyros, circonftancc le » ibid. La cage d'aitain où il tenfer-
DES MA tnoit fa fille» 105. 4. Bataille donnée entre Acrilius & Pra-tus ,110.4. Acritc, promontoire» 401. 4. Acrotate , fils d'Aréiis, x 5 g 4. Acrotate , fils de Clcomcnc, 41. 4. Son irruption dans le pais des Mcgllopolitains, 18$. 6. Erreur de Paufanias fur cct Acrotate » <W Mort d’Acrotate, 186. b. Aétéc , l'ancien nom de l’Attiquc , 10. 4. Aéhx, premier roi d’Athènes, 9.4. Aâcon, petit-fils de Cadmus, 1{7. 4 Sa mere Autonoc, ibid. Aâcon , fils d’Ariftéc , 141. b. mis en pièces par les chiens, ibid. veut époulcr Scinclé, tbid. puni nar Diane , ibid. Sa métamorphofe , 141. b. Son fpcctrc, {08. b. Aétium , promontoire, 107. b. La bataille d'Aâium , 1 $0. b. Actor, fils d'Axcus, jo6. b. Actor, fils de Phorbas, 411.4. Scs fils dits les Molionides, 415, tuez par Hercule ,411. Leurs femmes, 414. Acuiilas, fils de Diagoras, t8- b. Sa viâoirc & fa ftatuë, ibid. Adamate, Tatentin, {6. b. Adimantc, j 6i . a. le laillè corrompre par des préfens, ibid. Adnictc, 451. 4. Son dur attellé d'un lion & d'un fanglier, 198. 4. Adonis, 195. 4. pleure parles fan-' mes d’Argos, ibuL Son temple, 516- b. La mere d'Adonis déshonorée par fon infâme paillon , 167. b. Adramytium , ville de Myiïc fur le Caïquc, J85.4. Adraftc, fils de Talaüs, : 81. b. chafK d’Argos , 159. 4. le réfugie âSyevonc auprès de Polybc, & y règne après lui , ibid. rappelle dans là patrie, dn<L bâtit un temple à Junon, 181. 4. Son monument héroïque , fon tombeau. 1} maiion d’Adraftc, X04.4. Son chc-
T I E R E S. 4V val Arion , 181. b. La faille d'Adrafte > H 9-b. Adraftc qualifie de l’horonidc par les Poètes , 104. b. Adraftc,fils dePolynicc, 195.4. Adraftc, le Lydien,fit valeur, gr. b. Sa ftatuë, ibid. Adraftéc, la fontaine Adraftéc, 180. 4. Pourquoi ainfi appcllée, ibid. Adriatique. La mer Adriatique, 470.4. Adultéré. Les Loix de Dracon fur l’adultcre, 505. b. Le premier adultère qui ait été puni, ibuL La Mcffcnic de même qucTroye, détruite par un adultère, {68.4. Acropc, fille de Ccphcc, 119. b. Son avanturc avec le Dieu Mars, ibid. Aéropus, fils de Ccphée, 141.6. Aëropus, fils de Mars & d'Acropé, 110. b. Sa naiflânce miraculculc , AqmU , Ut Ai’Ut, cc que c’étoit en fait de bâtiment, 77. 4. Acthlius , fils d'Eole furnommé Jupiter, 4x5-4. Actlihus, fils de Jupiter & de Protogénie, 410.4. premier roi d'Elidc, ti«L, pere d’Endvmion , ibid. Actius, fils d'Antha > 5x7. 4. bâtit un temple à Jupiter Sauveur ,ibuL regne à Anthce, 114. a. Ses Dcfccndans fondent Mynde & Hallcarnaftc, ibid. Agamcdc, fils de Stymphile, 141.6. Agamcdc, fils d'Erginus, 157. b. célébré Architcâc, ibid. bâtit une ■ chambre à Amphitryon pour Alcmène, ibid. un temple â Neptune, 15 J. b. fe laillc prendre â un piège , {o6. b. tué par fon frère Trophonius qui lui coupe la tête, ibid. La folle d’Agamcdc, ibid. lionncurs divins rendus â Agamcdc, 510. 6. Againcdidas, roi des Ciconécns, 189.
Agamcmnon , 7. 4. laillc un Poète auprès de là femme , .en allant â Troyc, ibid. fucccdc â Thyeflc, Pppij
431 T A B 415. b. règne à Sycione, 159.4. Il eft incertain s’il avoit offenfé Thycfte le premier, ou s’il en avoit été oft'cnfc, 189. 4. Le ferment d*Agamemnon , 470. 4. Sa prévoïancc dans l'entreprife du Siège de Troye, 121. b. Sa mort, là fépulture,184-4. Agamemnon rcprefenté dans un tableau, 5 84- b. Sa ftatuë, 299. 4. Comparution de l'expédition d'Agéfilas avec celle d’Agamemnon , 16$. 4. Agametor de Mantinée, Atldcte. Sa viéloirc& faftatuë, 14. b. Aganippé. La fontaine Aganippé, 188. b. Aganippé, fille du Permefle, ibuL Agapenor , fils d’Ancéc, 141. b. règne en Arcadie, ibuL commande les Arcadiens au Siège de Troye, ibid. jetté par la tempête fur les côtes de Chypre, ibid. s'établit à Paphos, & y bâtit un templeà Venus, ibuL Agaptus. Le portique Agaptus, 447-4. Agaficlés, fils d'Archidamc , toi de Sparte, 161. 4. Agalifthcnc. Son éloge, 94. b. Agafthene, fils d’Augée, Roi d'Elide > 414. 4. Agathinus Elécrr, fa ftatuë , 5 y. b. Agathode, Archonte à Athènes, 321. b. Agathocle, fils de Lyfimaquc, y y. 4. L’amour ou la haine de fa belle mere pour lui, ibiib Caufe de la mort de ce Prince, ibid. Agathode , Tyran de Sicile, 28. b-. Agdiftis. Le mont Agdiftis > >6.4. Agdiftis, efpcce de monftrc qui avoit les deux fixes, 105. b. Agcladés, Statuaire d’Argos , 21. b. Le temps où il vivoit, 216. b. Ses ouvrages, 122. A Agclas, fils de Stymphale,& père de Phalanms, 201. b. Agélas de Tegée. Sa viéloire aux Jeux Mythiques, fâ ftatuë » ; yi. b-
Agelés, vainqueur aux Jeux Olympiques. Sa ftatuë, J7- b. Ageloque fils du Devin Tifâmene, 272.4. * Agemaque, vainqueur aux Jeux Olympiques. Sa ftatuë, y 2. b. Agenor, filsdeTriopas,44.4.182.4. Agenor, fils de Fleuron,280.4. Agenor de Thebes, vainqueur aux Jeux Olympiques, fa ftatuë .15.fi Agenor,le Troyen , 577. fi tué par Ncoptolcme, y 7 8. Agéfilas, fils d’Archidamc , 262. 4 Roi de Sparte au préjudice de Léctychidc , 264. 4. boiteux, ibuL Son expédition en Allé, ibid. Son retour précipité, 266. Sa mort & fa fépulture , 268. Agéfilas, hls de Doryflüs, 248. 4. Agdilas de Lufe, vainqueur aux Jeux Olympiques. Sa ftatuë, 169. fi Agdipolts, fils de Cleombrotc , Roi de Sparte, 41.4. mon (arts enfans, ibid. Agefipolis , fils de Paufànias, auflî Roi de Sparte, 257. 4. prend Mantinée, 1-49. b. Agetor , Athlète Arcadien , 460. 4. condamné à l’amende pour s’erre hitlë corrompre, ibid. Agiadas Eléen, vainqueur aux Jeux Olympiques. Sa ftatuë, 26.fi Agias , célébré Devin. Sa ftatuë, 272.4. Agides , ou Dcfccndans d’Eurifthene, 247. 4. régnent à Sparte , ibul Leurs noms, leurs exploits, 247. i£ JOv. Leur fépulture, 2 S 2. 4. Extinéfion de cette race dans la perfonne de Cléomene fils de Lconidas, 159-. 4. Agimene de Sycione, fa ftatuë , 3 37- A Agis, fils d'Archidamc, Roi de Sparte, 262. 4. Agis, fils d'Eudamidas, Roi de Sparte, 269. 4. Son expédition contre les Eléens, 417. 4. ailiegeMégalo-
DES MA |*Mis >187-&prend Pellenc, 164.4. vaincu à Mantinée, 187-Sescxploits en Achaie, 81. b. Sa mort, 15 4. b. Agis, fils d'Euryfthene, 147. «. Scs litcceflèurs appeliez Agides de fon nom, tbxL AgLua, l’une des Grâces, 505. b. Aglaophon de Thazc, {78- b. Aglaurc, fille de Cécrops, 10. 4. Sa chapelle , 5 4. a. Aglaiis de Pfophis. Son bonheur comparé à celui de Crœfiis, 179. b. Agoracritc, Statuaire, joo. b. Difciplc de Phidias , & l'objet de fes amours, ibid. Scs ouvrages , tbid. Agorius, fils de Damofius, 416. aaflôcié à i Empire des Eléens par Oxykis, ibid. Agréa , nom de lieu dans l'Attiquc , 60. 4. Ce lieu a fervi comme de feene au Phédrus de Platon , ibid. Agreus, fils de Tcmcnus, 116. 4. Agrigentins, peuples de Sicile ,471. 4. Leur omande à Jupiter , ibid. Agritis. Ses fils chaflènt Oeneus du Roïaume d'Erolic, îoS- 4. Agrolas Pclafgicn, 89. 4. entoure de murs h Citadelle d'Athènes, ibid. Agyieiis, l'Hyperbotécn, 5x8. b. Ajax , fils d’Oilcc, reprefenré dans un tableau de Polygnote, 575- b. Son ferment au lujet de Caflàndre , ibid. L’explication de ce ferment , ibid. La haine d’Ajax pour Ulyflc > & le fujet de cette haine, 586. b. Ajax, fils de Télamon, 141.4. fuccédc à Alcathoiis Roi de Mégare, wd. dédie une dame à Minerve, tbid. Son combat avec Hcélor >119. 4. Scs Defccndanspeu célèbres, excepté Miltiade , 119. 4. La ftaturc d Ajax ,115.4. Son tombeau >111. 4. Son temple, de les honneurs qu’on lui rendoit , ibid. La fleur d’Ajax , 111. 4. La ftatuë d’A|ax , ibid. Les deux Ajax vus du m lifte Leucc
T I E R E S. 48J après leur moit, 405.41 Aigles blancs, 167. À Aïdonée, le fleuve Aïdoriéc, 441. b. Airain. L’ufagc de l’airain plus ancien que celui dn fer, 151.4. Les armes des anciens Héros étoient d’airain^. Alagonia !' ville des Elcuthcrolacons, 510.4. Alalcomcnc, village de Béotie, 19% b. Sa pofirion, d’où il avoit pris ce nom, ce qu’il y avoir de remarquable, tbid. Alalcomcnc, le pere nourricier de Minerve, 299. La fontaine d’Alalcomcnie, 159. b. Alalcomenic, fille d’Ogygus, 199. b. Alccnetc, vainqueur aux Jeux Olympiques. Sa ftatuë, 10. b. Alcéc , pere d’Amphytrion, & l’ayeul d’Hercule ; : 61. b. Alcéc , le Poëte. Son Hymne à Mercure , 111. b. Scs vers fur la fontaine de Caftalic , ibid. Alcamenc fils de Tcléclus , Roi-de Sparte, 549. 4. Alcamenc, chef des Achéens, 99.b. Alcamenc, célèbre Statuaire, Dilciplc de Phidias, 5. 4. Le temps ou il vivoit, ib/d. Scs ouvrages, 58. 4. La Venus d’Alcamene, dud. Alcandrc, 194.4. crcvc un ail à Lycurgue, ibid. Aleathous, 118- 4. Sa filiation, ibid. Scs avanturcs, fes malheurs, 118. 119. 150. 151. Son monument héroïque, r 54.4. Ses femmes, ib. Alcé, bête fauvagç du pats des Celtes , 174. b. Sa figure, ib. Comment on la prend à la chafle, 175. Alœnor , pere de Pcrilas, 196.4. Alccfte, fille de Pcltas , 45 5. 4. Alertas, fils d’Ar 1 bas.Alcctas, fils de Tharypus, 55.4. Alcctvs .fikd’Alcinous. Sa ftatuë, 11. b. Alcibiade , 10. b. accufé de fâcrilcga, 56.4. dépouillé du commandement des troupes , & révoqué par les P pp iij
T A B I. E 4U Athéniens, ibid. le retire à Sparte, par ce marais aux Enfers, pour en & (ert contre là Patrie > ibid. Sa retirer Semélé, ibid. ftatuë, io. b. Sa viâoirc aux Jeux Aléa, ville d'Arcadie, <74- b. Son Neméens, 70. 4. Fondateur, ibid. Ce qu’elle avoit de Alcibiade de Lacédémone, 86. b. confidérablc, ibid. Alcidaméc, 15 t. a . aimée de Mer- Alcâor, fils d’Anaxagoras > & pere cure , ibid. mere de Bunus, ibid. d*Iphis, 189. 4. Alcidamidas Meflénien, 575.4. Alcns. Le fleuve Alcns dans l’Ionie, Alcidocus, 415.4. 79. b. le plus célébré des fleuves Alcimaauc d'Erctrie, 88. b. pour la fraîcheur de fes eaux, ibid. Alcimédon. La plaine d'Akimedon , Alclics, dans la Laconie, 502. a . Aléfium, lieu chéri d'Apollon, 264. A 158. b. Alcimédon , Héros, ibid. La grotte Aléfitis. Le mont Aléfius, 15 2. b. d'Alcimédon, ibid. Aletcs, fils d’Hippotas, 155.4. Roi Alcime. Son monument héroïque, de Corinthe, ibid. Alevadcs, peuples, 88- b. ouvrent la 185. AThcflàlic à Xcrxés, ibid. Alcinoë, Nymphe, 115. b. Alcinous Eléen, 5. b. Scs trois fils Alcüs, fils d’Aphidas, 140. b. règne couronnezaux Jeux Olympiques, ib. en Arcadie, 141. bâtit à Tcgée le temple de Minerve Aléa , ibid. Sa Alcis, pere de Ttlis, 341. a. Alcis, fille d'Antiptinc. Sa (épulturc, mort, ibid. Scs enfans, ibid. Alexandra, autrement Caflândre, fille 268. b. Alcméon, fils d’Amphiaraüs, 195. de Priam , 299. 4. Son temple, a. privé des honneurs divins au’on ibid. rendoit à fon pere, 110. 4. odieux Alexandre, frere de Ptoléméc Philoà caufe du meurtre de Ci mere métor, 28. 4. autant aimé de CléoEriphyle, ibid. Sa fuite, fes divertes pâtre fà mere , que fon aîné en avanturcs, fes mariages, (àmort,fa ctoit haï, ibid. proclamé R.oid’Efépulturc, 178- b. Sa ftatuc, 5 5 9. A . gyptc> 29- fiût mourir fa mere, & Alcméon , fils de Sillus, dclecndant prend la fuite , ibid. Alexandre, fils d'Alexandre le Grand, de Neftor , 290. a. Alcman, Poète Lyrique. En quel temps jeune enfant, 21. 4. empoifonné il vivoit, 128. a. Ses ouvrages, par Caflander, 2 5 2. b. ibid. Son tombeau, 285. a . Alexandre, Roi de Maccdoinc,conAlcmène , femme d’Amphitryon , temporain de Mardonius, 125. b. 45'4. a. trompée par Jupiter,ibid. envoïé par Mardonius vers les Athéperfëcutéc par Junon qui veut reniens, ibid* tarder fon accouchement, 257. b. Alexandre, fils de Caflander , 52.4. changée en pierre, 268. b. Son tue par Démctrius fils d'Antigonus, tombeau, 127.4. Son autel, 59. 4. Alcon. Son monument héroïque, Alexandre, fils de Lyfimaquc, JJ. 4. 285. 4. fignalc fâ pieté envers fon pere, Alcyone , fille d’Athlas, 224. 4. enleJ4vée par Neptune, 296. 4. Alexandre, fils deNéoptoléme, 55.4. Le marais d'Alcyonc, 241. 4. fi protué devant Pandofic > place de la fond qu’on n’en pouvoir trouver Lucanie, J7. le fond, ibid. Bacchus descendu Alexandre, Tyran dePhetes, ij . 4.
DÉS MA S.» cruauté envers la ville de Scotullc > iM. Alexandre le Grand , fils de Philippe Roi de Macédoine» 19. 4. dit hls de Jupiter Ammon, $54. 4. Son honneur , 88. À. n'échoue qu'à une feule entrcprilc, 14$. 4. Eacidc, & de la race des Rois d'Epirc par (à mere, 51. 4. Le danger qu’il courut dans le pais des Oxydraques, ao. 4. n'érigea Jamais aucun trophée après fes viétoircs. $ 15. b. Sa vifion en longe au fujet de Smymc, 77. b. mort etnpoifonné , 169. b. Sa fépulture, 24. 4. Ses femmes , fes enfans, les Licutcnans généraux, j t. 4. 25 2. b. Extindion de toute . là race, tbuL Le premier Prince de l'Europe, qui ait eu des Elephans, 28. 4. Sa ftatuc à Athènes , 29. 4. Sa ftatuc équeftre à Olympie, 26. b. reprclcnté dans l'Altis tous la forme de Jupiter, 470. 4. Alexandre, hls de Pyrrhus, 40;. 4. Alexandre, Tyran de la Thcflàlic, 265. b. Sa perfidie envers Pclopidas, ibid. Alexandre de Plcuron, Pocte & Grammairien , 202. 4. Scs ouvrages, ibuL Alexandrie en Egypte. Sa pofition, Ion Fondateur, fon ancien nom, Ion bonheur & Ion grand éclat, t98. 4. Alexandrie dans la Troade, $42. Alcxanor, fils de Machaon , 172. 4. bâtit lin temple à Elculape , ibid. Sa ftatuë , ibuL Honneurs rendus à là mémoire, ibid, Alcxiarés , village de la Bcotic, 282. b. Alcxibius, Arcadien. Sa ftatuc, 41. À. Aleximaquc , Phocéen, 07. Sa valeur , (à mort, fa ftatuc, ibuL Alcxinicus , Eléen. Sa ftatuc, 42. b. Alexis de Sicyone, 8. b. Alirac, bourgade de l'Attiquc > 201.4.
T I E R E S. 48$ Sa Tribu, fa diftanec d’Athènes, ibid. Aliphere, première ville d'Arcadie, 18$. b. Son Fondateur, lescuriofirez, ibuL Alipherus, fils de Lycaon, ibul. Alithcrlès. Sa ftatuc , j $9. b. Almus, fils de Sifyphe, 152.4. Alocüs , fils du Soleil, 141. 4. Ses fils impolênt des noms aux Mules, & en inftituent le culte, 288. b. Leur tombeau, 177. b. Alopé , fille de Cercyon , aimée de Neptune , 18. 4. mere d'Hippothoon, ibid. tuée par fon pere, 12 2. 4. Sa Icpulrurc, ibid. Alopé , pièce du Poète Chtrrilus , 4$.4. Alopecus, fils dlrbus , 290. 4. Aloticns. Les Jeux Aloriens, 225. b. Alphea, ou Alphiea, fornom de Diane, $7. b. Alphœfibée, fille de Phegée, 178. b. femme d'Alcmeon, tb«L Alphéc, Lacédémonien. Sa valeur, fon temple , 277. 4. Alphée , neuve de l'Elidc, 54. b. Les rivières qui fe mêlent avec les eaux, ibiÎL Sa fource, 219. b. On ne le lcrvoit que de l'eau de l'Alphéc pour délaïer la cendre dont on conftruifoit l'autel de Jupiter à Olympie, 442.4. Son embouchure, ibid. pâlie fous la mer, pour aller unir les eaux avec celles de la fontaine Arethulê, 422. 4. Alphéeoriginairement un Challcur qui étoit amoureux de la Nymphe Arcthufc, ibid. L'Alphée amoureux de Diane, 5 7. ÿ. trompé par elle, ibuL défendu aux femmes Eléencs de palier !'Alphéc au temps des Jeux Olympiques, 421. 4. Alphius, 571. iAltliéc , tille de Theftius, 22t. b. Ses imprécations contre fon fils Melcagrc, j 86. b.
TABLE 48C Althepic , canton de la Corinthic, Amilos, bourg d'Arcadie, anciennement ville, 160. b. 22j. A Althepus, fils de Neptune, 225.4. Aminius, fleuve d'Arcadie , 191. 4. Althipnus, 250. 4. bâtit un temple à Animon, Berger de Libye, }76.a Ammon. Le temple d’Ammon, ibid. Céres, ibid. Altis , l'Altis ou Bois (âcré de Jupiter Sa ftatuc , 166. b. Hymnes de Pir.à Olympic, 450. 4. Autels érigez dare en l'honneur d’Ammon, ibid. Autels confierez par les Grecs dans dans l'Altis, 44$. Lieu marécageux , 4j 5. 4. Les ftatuës (ans nomle temple d’Ammon, 448.4. J.’Oradc d’Ammon, ibid. 194.a. bre dont il étoit orné, 4 5 9fiuv. Ammoniens , peuples de Libye , Alxion, pere d'Ocnomaüs, 41t. a 19 4. A Alycée > ville d’Arcadie, 185. b. Amnife , port de mer dans l ifte de Alype de Sicyone , Statuaire. Ses ouCrète, 56. a Amour. L’Amour compagnon des Alyilôn. La fontaine Alyftôn dont l'eau Grâces, 6 t. b. L’Amour reprefenté guérirtôit de la rage, 170. fe auprès de la Fortune, & pourquoi, Alu , montagne dans la Laconie, 118- b. L'Amour tenant une Lyre, 114. a L’Amour, ftatucdeSco514. a Anulthge. La corne d'Amaltbée > 46. pas , 155. a L’Amour eau le aux nommes de grands malheurs, 5$. b. 128. fe Amandier. Naiflâncc fafculcufe de a L’Amour fertile en expédions, l'Amandier. 105. b. Effet fabuleux 195. fe De qui l’Amouraptisnaifdu fruit de l’Amandier, ibid. fancc , 28$. fe L’autel de l’Amour Amaryncéc, fils de Pyttius, 412. a 99. a Scs ftatucs , fon culte, 284 Amarinthus, ville de l'Eubccc, 105.4. fe Fête & Jeux inftituez en l’honAmathuntc, ville de l ifte de Chypre, neur de l’Amour, 294. fe Amours malheureufes, 109. fe 11;. Exem516. .fe Amazones. Leur expédition contre ple mémorable d’un parfait amour, Athènes, 129. a jamais découra114. fe gées , 48- a Leurs guerres, leur Amphéc , ville de la Meflenie ,55;. azylc, 70. fe Si elles ont bâti le a prife par les Lacédémoniens, temple de Diane à Ephefc, ibuLLa tbid. figure de leur Bouclier, 129.4. Amphialus, 572. fe Ambracic, ville d'Epirc, 466. a Amphianax, fils d’Antimaque, 518.4. Ambraciotcr, transferez à Nicopolis Ampbiaraüs , fils d’Oidés, 42. fe par Augufte , 466. a Leur victoire Comment il apprit l'art de devifur les Moloflcs, & leur prclcnt .1 ner , 177. a En quel endroit il Apollon de Delphes, 5 5 $, fe fut englouti fous terre , 109. a Ambryfè , ville de la Phocide, 599. 155. b. Sa colère contre fa femfe Sa fituation, fes curiolitcz, fes me , 4$a. a Scs enfans , 195. a murailles, 400. fe Son apotheofe, 111. a Son temAmbryflùs, Héros, ibid. ple , ibid. Son monument héroïAmenas, Eléen , vainqueur aux Jeux que, 275. a Sa (haie , 26. a Son Olympiques. Sa ftatuc, 10. fe char , 559. fe Les ceremonies de Amiiiehus , fleuve d’Achaïc. Pourquoi fon culte, 111. a La fontained’Amainfi appelle, 110. fe phiaraüs, 241- •» Amphick
DES MA Amphidée . ou Amphicée , ville de h Phocide. 594. b. Sa pofition, fa curiofitcz, Amphiclcs, fils d’Agis, 190. a. Amphiclus de l’Iilc Eubccc > 76. b. Amphiclyons. D’où ils ont pris leur nom, J jj. A. Leur nombre, 554. b. Le lieu de leur aflcmbléc, 111. b. retabiiflcnt le temple de Delphes , j a 9. b. inftituent les Jeux Pythiques. 55. b. puniflent les Phocéens, 548. b. emploient le produit des amendes à Etire des offrandes aux Dieux , 549. b. font ériger une ftatuc à Scyliis & à là fille, 55 6. b. Amphitryon, fils de Deucalion, ; 5 ;. b. Amphiélyon, Roi de l’Attiquc, 9. a. 10. gendre de Cranaüs, ibuL détrône fon beau-pere > ibuL'ed luimême détrôné, ibid. Amplridyonat. Droit d'Amphiâyonat, ; 54. à quels peuples il étoit accordé, ibid. Amphidamas , fils d'Alcüs, 141. b. Amphiloquc, fils d'Amphiaraiis, 189. 4. 195. Son autel , fon oracle, Amphilocicns , peuples, 189. a. Arr^hilytc, de la famille des Bacchia-
Amphinuque, fils de Ctcatus, 415. 4. Amphinuque , fils d’Aélor, 414. a. Amphinuque,fils de Polyxcnus,41 $.4. Aniphimarc, fils de Neptune, 189. b. Amphimare, pere de Linus, ibid. Aniphimarc,fils d’Aceftor, Statuaire, H9- b. Amphion.fils d'Hilafius, jo$. b. Amphion , fils de Jupiter &d'Antiopc, 158. 4. Fondateur de la ville de Thebes, ibid. parent de Tantale, 148. b. attire les pierres par la douceur de fa accords, 169. b. fçavant dans la mufique Lydienne, 148- b. & en magie , 5 t. b. Son fopplicc dans les Enfots, 148. b. Ttmc II.
T I E R E S. 4ty L'extin&ion de G race , ibid. Sa fcpulturc, 169. b. Celle de fesenGns, 168. b. Leur bûcher, 168.b. Amphiptolcmc, pere du Poète Afius, 74-/■ Amphiflc , fille de Macaris, 405. b. Sa fcpulture, ibid. Amphillc, ville des Locricns, 405. b. Sa pofition, fes curiofitcz , ibid. Ampluftcnc, fils d’Amphiclés, 190. t. Amphithcmis, Thebain, 267.4. Amphitritc > G ftatuë, 144. 4. 14$. Amphitryon , fils d’Alcée, 161. b. Sa merc, ibid. Sa maifon, 157. b. Son exil, ibid. Sa fépulturc, ibid. Amphotcrus, fils d Alcméon , 178-^. Ampyx, fils de Pélias, 107. b. Ampyx , pere de Mopfits , 451. 4. Amyclc, fille de Niobé, 100.4. Amyclas, fils dcLacédémon , 14$. a. Amycléc, 296. a. Amyclc, ville de la Laconie, 140. 4. Son Fondateur, 245. 4. ruinée par les Doricns, 199. 4. prifê encore par Ariftomcnc, 565. 4. Scs curiofitcz, 199. 4. Le Trône ou Siège du Dieu d’Amycle, 196. 4. Le nom du Statuaire qui l’avoir fait, 196. La ftatucdu Dieu, 198. 4. Amymonc, fille de Danaus , 240.4. aimée de Neptune, merc de Nauplius, 242. Amymonc, Riviere, 240. Amyntas, pere de Philippe. Sa ftatuë, 459-4. Amythaon, fils de Crctheus,42j. 4. donne les Jeux Olympiques, ibid. Amythaon, pere de Mdampus, 189.4. Anahatcs, ce quec’étoit, 428. 4. Anacharfis, Scytc de nation, 7t. 4. Grec par G merc, ibul. ne paît être déclaré Sage par l'Oraclc de Delphes, ibid. Anaclctra. Pierre ainfi nommée, & pourquoi, 15;. 4. Anacréon de Tcos » 6. 4. admis à Cgg
418 TABLE Lr familiarité de Polycratc, 7. Scs Anaxirhoé , fille de Coronus ,411.4. Pocfics, (on caraélcrc , ibid. Sa fta- Ancée, fils de Lycurgue, 141. b. Son courage à attaquer le fânglicr de tuë , 78- 4. Anca, ville de l'Afïe Mineure, 75. à . Calydon, 221. b. Ancéloric autrement Milet,. ville cé- Ancée , fils de Neptune, 74. b. Sa femme, fes enfans, ibid. lèbre, 6g. b. Anagyraiiens , Bourgade de l’Aniquc, Anche fmc. Le mont Anchcfmc, 104.4. Anchialus, 578- b. 104-4. Ananchidas, Eléen, 35. b. Sa vic- Anchifc. Son tombeau, 15 9. b. Pluficurs villes prétendent l’avoir, ibid. toire , fa ftatuë , ibid. Anaphlyftus, fils de Treezen, 114. a . Le mont Ancuifius en Arcadie, ibid. donne fon nom à une Bourgade de Ancre de Navire trouvée par Midas, 16.4. l'Attiquc > ibid. Anax , (ils de la Terre , 11 4. Roi Ancyrc, ville de Phrygic. 16. a. Son Fondateur, ibid. de l’Aiuétorie >69. b. Anaxagotc, Roi des Argiens, 188. Andanic, J 2 2. 4. 4. partage fon Roïaume en trois Andanic.la Capitale des Mefleniens, parts, 189. 323. 4. combien peuplée, 354.4. Anaxagored'Eginc, Statuaire, 466. a. abandonnée, 362. 4. Son dclàftrc, Anaxagorides , 189. 4. La durée de 382*4. leur Règne, ibid. Andremon , fils de Codrus, 72. b. Anaxandre, fils d’Eurycratc, Roi de Son tombeau, ibid. Sparte, 150. 4. Les Mefleniens Andremon, pere de Thoas, 415.4. enaflèz fous fon Règne , ibuL Sa Sa femme, là fopulturc, 405. b. viâoire aux Jeux Olympiques. Sa Andréas , Sculpteur d’Argos, 40. b. ftatuë, fon inlcription, 3. b. Andréus, fils du fleuve l’énéc, 301. Anaxandra, 189.4. Son autel, 189.4. b. Sa femme, ibid. Fondateur d’AnAnaxandiide , fils de Léon, Roi de dros, 345. b. Sparte > a $ 1. a deux femmes à la Andros, ville , 545. b. fois, ibid. Sa double poftérité, L’Andréidc ou l’Orchomcnic, 501. b. du nom d’Andréus qui s’y établit Anaxis & Mnafinoüs, fils de Caftor le premier, ibid. & Pollux, 101. 4. Lçurs mères, Andriieus, fils de Perfoe, Roi de MaibuL Leurs ftatuës, ibid. repréfontez cédoine , 94. b. à cheval, 297. 4. Androclés, fils de Phintas, Roi des Anaxibic, foeur d Agamemnon, 119. Mefleniens, 330. 4. Sa mon, 332. 4. mere de Pylade, ibid. Sa poftérité, 353. 4. Anaxicratc , Archonte à Athènes , Androcléc, fille d’Antipœne, 268- b. 569. b. Androclés, fils de Codrus, 70. b. Ses Anaxidamc, fils de Zeuxidame , Roi exploits, ibid. Sa mort , fâ fepub de Sparte , r6o. 4. turc, ibid. Anaxidas .Tyran de Rhegium ,375.4. Androclidc, Thébain, 267. 4. Anaximene. Sa ftatuë, fon mérite, fes Androdamas, fils de Phlias , tût. 4. ouvrages, fa faveur auprès d'Alexan- Androgée. 5. 4. Sa mort, fon autel, dre. Comment il letrompa^; J>. 44. On compte trois Anaximencs, ibid. Androgyne. Exemple d'un Androginc Anaxippus de Mende, 472.4. dans la perfonne d'Attis, 105. K
DES MA Andromantic , 54. 4. femme de I’frrlnis , enfuite d'Hclcnus. ibid. Son fils Ceftrinus,/fod. peinte avec ■ (on fils Aftianax > 574. b. Son monument héroïque, 35. a. Andromachus, Abdcritain, 36. b. Andropophage, nom d'une bête,17 5. b. Andropompe, fils de Bonis , 190. a. Androilhenc, Statuaire, j 5 7. b. Scs ouvrages , ibid. Androilhenc , fils de Lochéüs, 15. b. Sa ftatuc, ibid. Androtion, Hiftoricn Grec > 19- b. Anneau d'or, où il y avoit une pierre gravée, 584. b. Ancmole en Arcadie, ao 1. b. Angclion,Sratuaire5on Apollon,119.4. Angélus, fils de Neptune, 76 b. Anguilles extraordinaires, 180. b. Anigréc, défilé, 141. 4. Anigrus, fleuve, ou anciennement le Minycus, 410. a. Sa fource, fon embouchure, l’infeclion de fes eaux, 419. 410. Animaux particuliers à certains pais, a 1 fi. a. divers (clon la diverfité des climats, 175. 176. b. Animé. On nelâcrifioitaux Dieux rien d'animé du temps de Cécrops, 1 36. b. Erreur d’Eufcbe à ce fujet , ibid. Anio, fleuve d'Italie, 405. a. Annibal, 157. b. Sa mort, fa fépulturc , ibid. trompé par l'ambiguité d’un Oracle, ibid. 'Anochus, Tarcntin , fi ftatuc, }6. b. Anonus, fontaine, 303. 4. Antagoras, de Cos, 155.4. Antagoras, le Rhodicn , 9. 4. honoré de la bienveillance d'Antigonus^A/tL Antalcidas, de Sparte, 140. b. ménage ;la paix entre le Roi de Pcrfc & les Grecs, ibuL La paix d'Antalcidas, 16 i.b. ’Antandcr, Meflénien , Général d'armée. f)6. n. Sa mort, 345. 4. Antafus, aïeul de Cypfclus, 155.4. Antcnor, 577, b. reçoit chez lui Mô-
T I E R E S. 4r, nélas & Ulyflè , ibid. Sa maifon diftinguée par une marque, & refpcâéc des Grecs, J78- b. A ntenor,Statuaire. Scs ouvrages, a 8.4. Anthéros. Le Génie Anthères, 99. 4. qui ilétoit, fonautel, 99.Sc 100.4. Anthc, fils de Neptune , 114. 4. Roi de Trœzcne, ibid. Anthée, ville d’Achaïe, 106. b. Anthée, ville de la Meflenie, 39a.4. Anthée .ville des Trtrzcnicns, 114. 4. Anthcdoni Nymphe, 177- b. Anthedon ,]ville de la Bcotie.r^Z Sa polition, fes fingularitcz, ibid. Anthemocritc. Sa (épulturc ,115.4. Anthés, cru fils de Neptune, 177. b. Anthracia, Nymphe, a 15. b. Anticléc , fille de Dioclés , 39t. 4. femme de Macaon , ibid. Anticléc, mere d’Ulyflc, 585. b. Anticyre, ville de la Pliocide, 400. b. Sa pofition, les divers noms, lescurioiitez, fi ruine >400. 401. b. Antigone, fille d'Ocdipc, a81. b.por. te lés frcrcs morts fur le bûcher, ibuL Antigoncc,autrement Mantinéc, 150^. Antigonus, fils de Démétrius, 4a. 4.
de Lagus.aa. 4. Saftatuc, 58. b. recouvre la Macédoine, ibid. attaque Pyrrhus dans le Pclopondc, ib. brûle le temple Sc le bois de Neptune , 101.4. afliége Athènes, a 5 8. 4. Sa mort, a5. 4. Antigonus, tuteur de Philippe & fon beau-perc , 19. b. formidable à la Grèce, 164.4. (c ligue avec Aratus, 165. 4. lècourt les Achéens, 166. Antiloque , peint dans un tableau. j84. b. reparoit après la mort, 303. 4. Son fils Pcon, 190.4. Antimaquc, fils dcThrafyanor, 191.x. arrière petit - fils d’Hercule , ibid. Antimaquc, Poète Grec, 503.4. t8o, b. 18 > • Le Jugement que Quintilicn en a porté, ibid. Antiincne, fils de Dcïphon, 117. a Ggg >j
BLE Ahtoinc,G guerre avec CéGr, t <,o.b. Les diveries faélions de l’un & de l’autre en Grcce, ibid Antonin le Pieux, 117. b. Son éloge-, ibid. Succède à Hadrien ,215.4 bienfâitsdés monumcns,z 14.21 ; Antonin le Philofophe, 2 >8. b. éloge, ibid Antonoé , 148.A. Un ferpent lui fort de guide, ibid Fille de Cephée,151. b. Son tombeau, ibid Antres célèbres, 588. 589. b. A nyté, célèbre par les Poëlics, 407. b. Anytus, un des Titans, 205. A Aœdé, l’une des Mutés, 288. b. Aoniens, peuple de la Bcotie, 246. b. Leur ancien pays> ibid. Aoris, fils d’Aras, 174. 4. Aornos, lieu de la Thcfprotic, 191.b. Apamé, fille d’Anthichus, 25.4. A pelle , Peintre célébré. Scs ouvrages, iOi.b. t.b. Aperopia, Ifle, 254.4. A pelas, le mont A pelas, 181.4. Aphéa,divinité, 222.4.Pourquoi ainfi appel lec, tbid. Apharciis, fils de Perierés, 5 2 5.4. Fondateur d’Arcnc, ibid. Son Palais, fes enfans , 526. «.Sa fépulture 274.4. extinction de ta race maféuline, 526.4. Aphidantes , Canton des Tégéates,
F*
4io T A Antinoc, fille de Cephée, 148- b. Antinoé , fille de Pélias, 155.^. Anrinoec, Ville d’Egypte, 151. Antinoiis, 1 $ 1. b. Favori.de l'Empcrcur Hadrien , 151. Sa patrie, ibid Son Temple , tbid Sentiment particulier du Pere Hardouin fur Antinous , ibid. Antiochus.Licutcnant d’Alcibiade, 297. b. défait par Lyfander, ibuL Antiochus, fils d'Hcrculc, 18- â 1 $ }■ Antiochus de Lepréos. Sa ftatuë, 9. b. Antiochus Roi des Mefleniens , 550.4. Sa mort, 555. Son filsEuphaës, ibid Antiochus, chefdes Phocéens, ; 60. b. Antiochus, fils de Scleucus, 15.4. 47. Sa défaite, 25 2. A Antiochus renvoyé aux Athénicnsleurs ftatuës, 18.4. Le prêtent qu’il fait à Jupiter pour le Tcinpled’Olympie, 458.4. Antiochus de Syraeufe, 540. b. Auteur d’une Hilloirc de la Sicile >ibid. Antiope, Amazone, 6.4.129. AntiopedeThebes, t'a filiation, 157.4. Le rapt d’A ntiope, ibid Ses couches, 1 y 8. Ses enfans, ibid La grotte, la fontaine d’Antiope, 122. 4. Antiog guérie de Gphrénéfic, 169. b. 'toutePhocus > ibid. Sa fépulture , ibid & 5 90. b. Anriopheme, pere de Mutée, 5 27. A Antipater, gouverne la Macédoine, 79. 4. Des traîtres excitent ta colere conrrcles Grecs, 89- b. Vainqueur des A théniens à la journée deLamia-tW Antipater, fils d’Antipater, meurtrier de ta mere, puni de (on crimc>2 5 i.b. Antipater de Milet, 5. b. Antiphanc, ftatuairc d’Argos, tes ouvrages, 5 56. b. 457Antiphane deTcgéc.Sa ftatuë, 224.A A ntiphemejeFondateur deGcla.i 2 2A. Antiphile, Architc&c, 46. b. Antiphus, fon exil & ta mort, 294. b. Antipa-ne , ta lâcheté, 268- b. le courage de les filles, kur tombeau, 1bid
Aphidas, filsd’Arcas, 1 $9.b. L’heritage d’Aphidas, 140. Aphidas, Athénien, 124.6. Aphidna, Ville de l’Attiquc, 55. 4. Prilé par ks Tyndarides, 1W.202. 4. prilé fans combat ,295.4. Aphneiis , furnom donné à Mars , 219- b. Aphrodilie , Ville de la Laconie , 510.4. Aphrodifium en Arcadie, 2:8- b. Aphrodifiens, peuples de Carie, 85. «. Aphytis, Ville, 294. 4. alliégéc par Lyfander, ibid
DES MAT ï F. R E S. 421 Aphytccns, dévots à Jupiter Aminon, en bronze, enlevée par Xerxés aux iW Milclicns, & renvoyée par Seleucus, Apia, ou le pays renfermé clans llfthme 5 o. 4. Echange fait entre Apollon & de Corinthe, 156. a. par qui ainfi Neptune, 231. 4. 328.A Apollon nommé, ibid. repréfenté avec fes cheveux nouez Apis, fils de Telchis, 156. a. Sa puifd’un ruban , 27- «• (ânee, ibid. Scs defeendans, ibid. Apollon Acéfius , fon Temple & fa A pis, fils de Jalon ,411.4. ftatuë, 61. A Apis, Dieu des Egyptiens, lôn Temple, Apollon Acritas, fon Autel, 276.4. Apollon Agreus, fonTemple, 128.4. ton oracle, 117. b. Apobathme, Bourg de l’Argolide, 241. Apollon Agyiciis , fâ ftatuë, 195. 4. Les Tégéates confâcroicnt des ftaa. explication de ce mot, ibid. Aperçus, un des defeendans de Mctuës à Apollon Agyiciis, & pourquoi, 25 5. A lanthus,7j.£. fonde une colonie, ibid. Apollon Aléxicacus , raifon de ce furApollon, conduéleur des Mules, 9. a. nom, 213. A Apollon& Diane viennent à’Egia- Apollon Amazonius, 516. 4. léc.pour lé faire purifier, 162.4. Apollon Amyclciis, 299.4. On les intimide, & ils font obligez Apollon Archcgétcs,fâftatuë d’ébenc, 132.4. de palier en Crète , ibid. Apollon purifié par Carmanor, 222,4. Apol- Apollon Argoiis , fâ ftatttc, 401. a. lon garde les troupeaux du Roi Apollon Boëdromius, (â ftatuë, 268. Laomédon, 112. b. Rcprclênté un b. Explication de ce furnom. ibid. pied fur le crâne d’une genifle, & Apollon Carneus, fon Temple, 156.4. pourquoi , ibid. Apollon n’avoit >7i.3»4. Juc des femmes pour interprètes de Apollon Céréates, fon Temple, 199. A ;s oracles à Delphes, 3 28. b. aide ApollonClarius,fa ftatuë, 148, 4. Alcathoiis à bâtir les murailles de Apollon Corynthus , fon Temple , Mégârc, 150.4. Se réconcilie avec 401.4. les joueurs de flûte, 205. 4. Rival Apollon Cypariflîus , fon Temple , de Lcucippe dans l’amour de Da408. 4. phné , 171. b. Surpafle Mercure à la Apollon Dccatéphore, pourquoi ainfi courfe, 8c Mars au pugilas, 424. 4. nommé , fâ ftatuë, 152.4. Répond à un Barbare en langue Bar- Apollon de Delphes , fon Temple , bare, 279. b. Apollon & Mercure 3 3 5-A fe difputcnr uncLyrc, 190. b. Apol- Apollon Dclphinien , fon Temple, lon tue unDragon â coups de flèches, 5 8.4. Raifon de ce fiirnom, ibid. & félon d'autres, un homme, 350. Apollon Dionyfodote , fon Autel , 102.4. b. Apollon tenant une biche, 345. b. Inventeur de la Cythare, 445- Apollon Diradiotés, & pourquoi ainfi apticllé, 206.4. b. Apollon joiiant de la Lyre > 194- b. Temple d’Apollon à Trcezenc , le Apollon l’Egvptien , fon Temple , 215.4. plus ancien qu’il y eût dans la Grèce, 2 26.4. Statue d’Apollon, d’une ver- Apollon Epibarerius , fon Temple , 228. 4. Explication de cc mot, tu mcrvcillcufo, 3 89. b. autre ftatuë ibid. . de bronze liautc de douze pieds, 192. A Statue coloflallc d’Apollon Apollon Epicurius, 192. A Sa ftatuë Ggg "î
411 T A haute de U. pieds en bronze, zW. raifon de cette dénomination, ibid. ApollonGrynécn, fonTemple,67. a. Apollon Horius& fon Temple, 156. b. Etymologie du furnom, ibid. Apollon Ifménicn, fon Temple, 156. b. Son culte, là ftatuc de cèdre ,156. b. Son oracle, 3 96. a. Apollon Latoüs & fon Temple , 140.4. Apollon Lycciis, & pourquoi ainfi appelle, 167.0. Apollon Lycius, 191.4. fon Temple célébré a Argos, ibid. Raifon de ce furnom » ibid. A pollon Malcatc, fon Temple, 116.4. Apollon Mœragctc, £1 ftatuc, 37 t. b. Apollon Onceatc & fon Temple , 181. J. Apollon Peonien, fon Autel, 110.4. Apollon Parnopius, 7 8. o. Raifon de ce furnom, ibid. Apollon Parrhafius, fon Temple, fon bois fàcré, 107. b. Apollon Patroiis, fà ftatuc, 11. a. Apollon Plataniftius Sc fon Temple, 134.4. Apollon Polius, Sc les cérémonies de fon culte, 15 9.4. Apollon le Prévoyant, là ftatuc, 184.4. Apollon Proftatcrius & fon Temple, 136. 4. Explication du mot, ibid. Apollon Ptoüs &: fonTemple, 179. b. Apollon Pythaciis, fon Temple,* 36.4. M9Apollon Pythicn, fon Temple, 5 8. o. Apollon;Pythius & fon Temple, 131.4. raifon de cette dénomination , ibid. Apollon Sitalcas, là ftatuc haute de 3 5.coudées, 348. A Apollon Sminthcus, 343. A La Sibylle Hérophilc.SacrifHnc de ce Temple, ibid. Apollon Spondius & fon Autel , 158. b. Apollon Thcorius, 116.4. L'antiquité de fon Temple, ibid.
BLE Apollon Théoxcnius, fon Temple, fi ftatuc, jeux en fon honneur, 13 o. b. Apollon Thcrmius,fon Autel,447.4. ApollonThyrxéüs, fon oracle, 11 <,.b. Apollodore , Athénien, fon éloge, là fcpulture, 9V.4. Apollodore , Tyran de Callàndtic, 331.4. Apollodore dcTrœzcnc, 3 37. b. Apolloncatis , Tribu des Tégéatcs , 136.1k Apollonic, Ville fur la mer Ionicnc, 464.4. Colonie des Corcyrccns^zi Son offrande à Jupiter, ibid. Bâtie par Apollon, ibid. Apollonius de Rhodes, 17$. 4. Son témoignage , le temps où il a vécu, fon emploi, (esouvrages, ibid. Apollonius Rhanti, 461.4. Apollophane Arcadien, 211. z. La réponfc qu’il remporte du Dieu de Delphes, ibid. Apophtegme de Vcfpafien furladefunton qui régnoit parmi les Grecs, 103. b. Appius député en Grece par les Romains, 86. b. Aptère, Ville de Crète , 318. A Par Îii ainfi nommée, fon fondateur, id. A rabie, les bêtes & les oifeaux extraordinairesqu'on y trouve, 173. b, A rachnéc, le Mont Arachnéc, 11 o. 4, Aracus de Sparte > fà valeur, fà ftatuc, 3 37.k Araignées , préfàgc tiré de leurs toiles, 15 i.b. Arainc, bourg de la Laconie ,315.4. Aréthyrée, fille d'Aras, 174. a. A réthyrée, canton de la Sicyonic, ibid. célébré par Homère, ibid. Arantia, Ville & pays de la Sicyonie, '74.4. Arantius, le Mont Arantius, ibid. Aras » Roi d'un canton de la Sicyonic, 174. 4. Fondateur d’une Ville, tbid. Son tombeau, tbid.
DES MA Aratus de Soli, 7. 4. honoré de la familiarité d*Antigonus. 16. Le temps où il vivote, (es ouvrages , le cas que Cicéron failôit de (es phénomènes, ibid. Aratus de Sicyone. Sa filiation , 16 9. 4. Scs grandes actions, 16;. ($ jittv. Empoilônné par Philippes, Roi de Macédoine, 166.4. Son monument héroïque, ibid. Sa ftatuc, 161. 4. Arase. Lecap Araxe, 1 5 1. b. Arbre à qui l'on rend les honneurs divins , 148. Arbres d'une ancienneté fui prenante, 175. b. Areas,(ils de Callifto, 159. b. Donne fon nom à l'Arcadie, 16. Police (es fujets, ibid. Epoulc une Dryade, ibid.Scsenfans, ibid. Scs os apportez à Ménalc, puis transferez A Mantinée , 1 $0. J. Son tombeau , «W On lui rend les honneurs divins , ibuL Sa ftatuc , celle de Callifto, & celles des enfans d'Arcas, ))6.6. Arcadie. Voyage de l'Arcadie, 11). b. La polition de l’Arcadie, tbid. Son ancien nom, i)$. Scs Rois, 1 54. fiav. Scs principales villes , 18$. Scs rivières ,108. Sa plus haute montagne, 167. 6. Arcadiens,autrefois Pclalgcs , 1} 5. b. Leur humeur, leurgromcrcté> 154. Par qui policez , ibid. Leurs entreprifes, leurs exploits, 144; <?/*«'• Leur divinité favorite, qu'ils appelloicnt la maîtrcllc, 119. b. 1^9. b. zoj. Arcéfilas de Lycofurc, 15 4- b. Son tombeau, 509. Arcéfilas de Pitane, 116. b. Ses maîtres, (es dilciplcs, 16. Fondateur de la moyenne Academie, Arcéfilas de Sparte, (â ftatuc, 4Arcéfilas .Peintre, ).4. Sa patrie , le temps où il a vécu ,16. Archandcr , fils d'Achéüs , 1 $ 8.4. Sc transplante à Argos , 67. b.
T I E R E S. 41» Archclaus , fils d'Agéfilas , Roi de Sparte, 248.4. Archclaus , Lieutenant de Mithridate, 6). 4. Archclaus, Roi de Macédoine, 6.4. Son eftimepour Euripide, ibtd. Archémonis. Jeux inftituez en (on honneur, 224. A. Archias , fils d'Ariftccinus , 21 y. a. porte le culte : d'Elculapc i PergaArchias de Corinthe > chef d'une Colonie, 422.4. Archiasdc Thurium. Sa méchanceté, 27. 4. Capitaine des gardes d'Antipater. tbid. Archidamc , fils d'Agélîlas, Roi de Sparte. 269. 4. Sa Statue à Olympic, & pourquoi elle lui avoit été érigée, 12. b. Archidamc, fils d'Anaxidame. 261.4. Archidamc Eléen , vainqueur au quadrige, la ftatuc, 42. b. Archidamc, fils de Theopompe, 160. a. Archidamc > fils de Xénias, 2. b. Archidamc , fils de Zeuxidame, Roi de Sparte, 26:. 4. Archidaméc, 560.4. Prêtreflè de Ccrès. ibid. Archidius, fils de Tegéatés, 255. b. Archiloquc , Poète lyrique, 89. b. petit- fils dcTcllB, 579-6. Archidémidas , Archonte à Athènes, 578.4. Archippc de Mitylene , û ftatuc, 56. b. Archiroc, Nymphe, 194.6. Arvhitele, fils d'Achéüs, 15 S. 4. Archomcnidés.pcrc de Philifte, 467.4. Archontes. Ce que c’étoit, & combien il jen avoit, 47.6. Atdalus, fils de Vulcain, 225.4. Inventeur de la Hôte, ibuL Ardalus, fils d'Amyclas, 107.6. Ardalides , dénomination des Mules,
Ardys, fils de Gvgès , 577.4.
4M T A B L E Aréthut, fumomraé Corynéte. Son Parloicnt la même langue que les tombeau. 155. A. Athéniens, avant le retour des HéArené , fille d’Ocbalus, fœur & /cmraclidcsdans la Péloponncfo ,141. me d’Apharcüs,515.4. 4. Piquez contre les habitans de Arène , ville de la Mellcnic , 525. 4. Myccnc , fe portent à détruire leur A rené .Fontaine, 419.4. ville, 184.4. Les chefs des Argiens Aréopage. Explication du mot, 90.4. au liège de Troye, 124.4. Lifte de Ce que c’étoit que ce Tribunal, & leurs Rois ,189. (i fmv. a. leur Théâtre, 196.4. Les ftatucs de leurs de combien de Juges il étoit comHéros, 195.4. Offrandes des Arpofo. ihid. Aviliftcment & décagiens à Apollon de Delphes, 559. dence de l'Aréopage, 99. Areftanas, Chevrier, & (à vilîon mip.Lcs femmes Argicnncs attaquées de manie, Se guéries par Mclamraculeulê, 111.4. Areftor, 185.4. Sa femme Myccnc, pus, 188. 4. liui. Argus, petit-fils de Phoronée, 182.4. Aréthufe, Nymphe aimée d’Alphéc , Lui fucccdc, donne fon nom à la 411.4. ville de Phoronique, & à tout le pays, Devient fi puillànt qu'il Arcthufc , fontaine . mélange de fes eft cru fils de Jupiter & de Niobe , eaux avec celles du fleuve Alphéc, ibuL 155.4. Son tombeau , 101. 4, Sa Arcüs, fils d’Acrotatc , Roi de Sparpofterité, 181. 4. te, 41. 4. Sa ftatuc, 19. b. Argyrc , ville , 118. A. Areiis, fils d’Ampyx ,107. ibuL Argyrc, Nymphe, ton avanturc, 119.A. façpis., fils de Ptoléméc, 14. 4. tué Aria, province «le l'Aiic, : 51. 4. dépar fon frère, ibiJ. puis appclléc Médic, >buL Argalus, fils d'Amyclas, 107. b. Ariadnc, 105. emmenée par Théfée, & enlevée par Bacchus , 62. a. Argia, fille d’Autélion, & femme d’AChœur de danfes fait par Dédale riftodeme, 517. 4. Arginufle , ville de la Troade, 10. b. pour Ariadnc, 515. b. ftatuë de la fa^on de Dédale, donnée par luiArgiopc, Nymphe, 598.4. merc de Thamyris, ibid. memç à Ariadnc, tbuL La fcpulturc Argo. La navire Argo , 196. b. à qui d'Ariadnc, 105.4, confiée, & où elle vint aborder au Aricic, ville d'Italie, 1:9-4. La traretour dclaColchidc, ibuL dition de cène ville , touchant HijsArgos. Le voyage d’Argos, 18a. 4, polytc,& le culte qu elle lui rcndoit, Argos, capitale de l’Argolide. Sa po«W lition, 180.4, Royaume d’Argos Aiibbas, pere d’Eacidas, 54.4. partagé en trois, 1S8.4. Sa puillan- Aridéc, fils de Philippe, 10.4. Roi de cc dans les temps héroïques, 101. b. Maccdoinc, 79. Olympia* lui ôte Les beautçz de la ville d’Argos, 191. le royaume & la vie, 80. qui étoit Cÿ Jmv. 4. Les Dieux d’Argos, Si là merc, 147.i. pourquoi ainfi appeliez, 110. b. ArignotedeParos, 115.4. Argiens , fculs peuples de la Grece , Arimalpcs, peuples Leur pofition., dont le pais ait été divifif en trois 79.4. ont donné lieu à la fable des Royaumes, 18S. 4. Les Argiens & Cydopes , poeme fur les Arimafles Lacédémoniens prennent infenfiblcmcnt le nom d’Achéens ,6 t. b. Ai imiuftc, chef des Pla'écns à Ja journée
DES MA T I E R E S. 425 journée de Marathon. Son portrait , Ariftoclc de Cydon , autre ftatuairc. Scs ouvrages , 472.4. Un des plus *45-*• Arininus, Roi des Etrillées , 4)8. «. anciens ftatuaircs > ibid. Arion de Metymne, allis fur un Dau- Ariftoclc de Sicyonc, autre ftatuairc , phin, 190. b. 5 17. 4. frere de Canachus, 2 2.4. Arion , le cheval Arion , 181. b. Sa Ariftocratc , fils d’Echmis , Roi des naiHânee, ibid. Defeription de ce Arcadiens. Son crime, Ci punition , (a fépulture, 160.4.14 5. cheval , ibid. par qui dompté , ibid. Ariftocratc,fils d'Hicctas , autre Roi d’Arcadie, 144. 4. Sa perfidie, ibid. Ariphron, pcrcdcXantippc, 261.4. Ari barque, Eléen, là ftatuë , 40. b. Allommé par (es fiijcts, ibid. Ariftarque, l’antiquaire de Paufànias, Ariftodama, mere d’Aratus, 169. 4. Allilc fur un Dragon, ibid. 4)8.4. Ariftodeme, fils d’Anftomâquc, 290. 4. Aris, Meuve de la Mcllcnic, 393.4. Ariftandrc.Mégalopolitain, 195. b. Le Scsenfans, ibid. Sa mon, 246. 4. Le nom de fa femme, 3 27.4. Laide portique d'Ariftandre, ibid. deux jumeaux , qui font la tige de Anftandre de Paros , ftatuairc. Scs deux familles royales à Sparte, ibid. ouvrages, 295.4. Ariftas, Mis de Parthaon, 176. b. Leurs femmes, 289.4. Ariftccme, père d’Archias ,215.4. Ariftodeme, Eléen, (a ftatuë, 7- 4. Ariftodeme, Macédonien, 360.4. Ariftene de Mégalopolis ,252.4. iftcc, fils d'Apollon, 5 5 a. b. Sa fem- Ariftodeme, tyran des Mégalopolitains, 186. 4. Surnommé CHomme me , ibid. mené une colonie en Sarde bien,ihid. Son tombeau, 202.4. daigne , ibid. Auteur de plufieurs Ariftomede , Roi des Meficniens, inventions, 159. b. 543.4. Dévoue là fille pour le falut Ariftée de Proconncfc, Pocte Grec , de l’état, ibid, enfuitc dans là colère 77.4. ce qu’il dit des Gryfons, ibid. la tue lui-même, ibid. Sa prudenle temps où il vivoit, les pocfics, ce , 348. 4. Son fonge, 351. 4. Se donne la mort, ibid. Ariftée de Straton, Ci viâoirc, 22.4. Ariftodeme de Sparte, Tuteur des enAriftée d’Argos, là ftatuë >22.4, fins de Paufinias,2 57.4. Ariftcrc.illc, 254. 4. Ariftogiton. Sa ftatuë , 27. 4. tue HipAriftias. Son Tombeau , 177.4. parque, ibid. Son tombeau, 99. 4, Ariftidc, Eléen, 59.4. Ariftidc , fils de Lylimaquc , 255.4. Ariftogiton ftatuairc > les ouvrages, Son éloge, 254. défendu contre la 5 59-4. Ariftolaiis, Macédonien, 41. 4. ccnfiircdc Pau(ânias,»4/<C Ariftidc,architecte ,51.4. perfection- Ariftomaque, fille de Priant. 575- 4. Ariftomaque,un des pretendans d'Hipne la barrière d'OIympic, ibid. Ariftion , Athénien , 62. 4. Traître à podamie, 5 5-4. Ariftomaque, fils de Cléodéc, 161.4. fa patrie , ibid. Sa mort ,65. Ariftion, d'Epidaurc. Sa viâoire , fa Ariftomaque>tyran d’Argos, 16$. 4. Ariftomede, ftatuairc de Thebes. Ses ouvrages, 281.4. Ariftoclcs de Carifthe , Ci ftatuë , Ariftomedon , ftatuairc d’Argos. Ses 3 57.4. ouvrages, 320.4. Ariftoclc, fils de Clcœtas, ftatuairc , Ariftomelidas , tyran des Orcho469-4. Hhh Tome 11.
TA mémrns. Son crime & (a mort, 114. b. Aiiftomcnc, général d« Mefleniens, J 34- 4. Sa filiation, 354. Son fils, lâlaur,370.4. Scs filles, («gendres, f 77. Ses avanmres, fes exploits, j59.4.Sa mort, 377. 4.Ses os rapport» à Mcflène , 3 96.4. Sa ftatuë, 5 97.4. Son dépôt Géré, 368. Son bouclier, ; 11. b. en quel temps il a vécu, 3 3 5.Son tombeau, 377. 4. Quel le étoit fa maxime, 356.4. Ariftomcnc , ie Rhodien. Sa ftatuë , 461. 4. Ariftomenidas'dcSparte, 165. b. Atifton, fils d’Agaliclès, Roi de Sparte, 161.4. Ariftonautcs , pott des PcUénecns , 173.4. Anftenoiis, ftatuaired’Egine, 465. 4. Ariftonvme, filsde Myron, >61.4. Arîftopnane, Poète comique, 418.4. Ariftophante de Corinthe, 337 b. Ariftophon , vainqueur aux jeux Olympiques. Sa ftaruc, 3 3-fi. Anftotc, fa ftamë. Son crédit auprès d’Alexandre & d’Antipater, 11. b. Ariftotimc .tyran de l’Elide, 3 5. b. Arius Roi de La Tctithranie, 3 5.4. Tué par Pergamus, ibuL Armes. Les armes des anciens Héros étoient d’airain, 151.4. Atné, filled’Eole, 313.fi. Arné, ville de Béotic, ib. Arné, ville de Theflâlie, 314. b. La fontaine Arné, & pourquoi ainfi appeilée , M7- b. Arnilcus, Eléen, 40. b. Aroè , ville d’Achaïe, 106. b. Aroaniens, monts Aroaniens, leurpofition, 169.' b. Aroanius,fleuve d’Arcadie, 161. b, Arracliion , déclaré vainqueur aux jeux Olympiques , même après G tnorr ,110. 111. b. Sa ftamë, ib>d. Arriphon , là ciitiquc , fon éloge ,
BLE A r rlion, fils de Clymenns, 3 o 5. b. Arrhon , filsd'Ervmantc, 176. b. Arfâce, Roi des Parthcs ,438. 4. Arien, fleuve d’Arcadie, 179. b. Atfacs, Satrape de Phrygic , 97.4. A rfinoë, fontaine ,393.4. Ailinoë, fille de Lcticippc , iri. 4. Mered'Elculape,fuivant une Gttflé tradition, tbuL Son Temple, 177.
Arlinoë, fonir de LyGndra, & femme de Lylimaque, 3j.4.Son amour ou G haine pour fon beau-fils Agathocle, ibia. Arlinoë, fille dcLyfimaque, 15. 4. Arlinoë, fille de Ptolémée, fils de Lag'ts , fœtir & femme de Ptolémée Phiiadelphc, 14. & 15.4. A rfinoïde, province d'Egypte, 15.4. Artaphcmes. Scs écuries, 106.4. Artaxcrccs.filsde Xcrxès, 16.4. Attaqué dans fon pais par les Lacédémoniens, 164.4. Attardés, Perle, châtié pat Protéfilas , Artcmidorc. S« viéloires aux jeux de la Grèce. Sa Statue, 3 4. b. Artémilê, Reine d’Halicarnaflê. Sa filiation , fon courage , G ftamë , 171.4. Artémifium , montagne, 10S. 4. AttontCjfils de Mardonius , 141. b. récompenfê ceux qui avoient donné Glepulmnrà fon pere, ibid. Attylas Phigalien, 186. b. Arybbas. Sa filiation , 3 4.4. Aléatès, fils deLycaon, fondateur d’une ville, 138.fi. Afée, ville d’Arcadie, 137.fi. AGmon vainqueur aux jeux Olympiques. Saftamë, 40.fi. Alcalaphus, fils de Mars, Roi des Orcliomcniens, 306.fi. Alcalon, ville de laPaleftine, 47.4. A Icarus, ftatuaire de Thebes. Sesouvrages, 468. Son maître, ibid. Afoctadés, gouverneur de Salamiue,
DES MA 11 ». 4. Pirni de mort ixjr les Athéniens . ibid. Afi n, aimée de Neptune, z88. b. Alcra , ville de Bcotie, 187.4. Son fondateur, ibid. Alix Le mont Aiia , 514- * Afinarus, fleuvede Sicile, 100. b. Aline,ville de l’état d’Argos, 401. o. raféc & pourquoi , » 5 9.4. Alinéens, «4/d. Leur valeur, >b. Dryopes d’origine, 401.4. Almeen Mclïénie,4oz.4. Alius Poëte de Samos, 74, b. (on pere, ibid. Ses généalogies, 74. b. Afnc rcprclcnté fur une pierre, 141. a. Donne lieu de tailler la vigne > tbid. Aine de bronze, 5 5 5. b. Afopie , conrrce , 151. a. donnée d Alocus par le Soleil, 1bid. Nommée enfuite Sicyonc, ou Sicyonic, 14».
Alopiclius, pere de Phormion, 541.
Afope , Heuve > 154. a. fait préfent d’une fontaine à Sifyphc, ibid. Sa fôurce, fon cours, 15 5. Ses filles , Afope le Béotien, Afope le Phliaficn , Jnd. Albpns Roi des Platéens,' donne fon nom à un fleuve, 140. b. Afope fils de Neptune, 174.4. découvre la fourcc d'un fleuve, auquel il donne fon nom, ibid. Afotsc , ville de la Laconie, jo6. 4. Alpnodelc , 40 5. b. l'uûgc que les Anciens enfaifoient, ibid. Afphodicus. Son tombeau , 171. b. Alpledon, fils de Neptune, 508. b. Afpledon , ville de Béotic, ibid. Allé .ville de laTroade, 11. b. Aflÿricns, habiles en l'art de broder, 438.4. Aftaque , ville de Bithynie, ibid. Ancien nom dcNicomedie, ibid. Aftérion .ftamairc, 7. b. Aftérion , fils deCometas, 451.4. Aftérion, fils de Minas, ai$. 4. Sen-
T I P. R E ’S. 4»» liment d’Apoliodotc fur cet Aftérions ibid. Afterion , fleuve, fes filles, 18 5 ■ *• Afterion , fiirre d'herbe , tbid. Aftcrius,filsd'Anax ,115.4. Sa (heure gigantcfque ,ibid. (on tombeau , tbid. L’Ifle Afterius & (à politiou , ibid. Aftérodic , fille d’Endymion , 4 to. 4. Aftéropée, fille de Pelias, 15 5. b. Afteus , Archonte à Athènes, 141. b. Aftrabacus, fils d’Irbus. Son monument héroïque, z 89.4. Aftyage, fils de Cyaxare, 450.4. Aftyanax, Arcadicn,là ftatuc, 107.A. Aftyclès, Locricn , 16. b. Aftycratéc, (â filiation, (ôn tombeau, ■ $4- 4. Aftylus Crotoniate , Ci ftatuc, 50. b. puni par fes concitoyens, pour s’être dit deSyraeufe ,ibid.. AftynoiistuéparNéoptolcine , 376. b. Aftioclié, fille d'Aâor, aimée de Mars, 506. b. Aftypaléc, fille de Phoenix, aimée de Neptune, 74. b. Atalante, file des Locricns, 360. b. Aralante , fille de Schœneus, roi. b. Le ftade d’Atalante, tbid. Cette Atalante confondue avec l'autre, tbid. Atalante eft la première à attaquer & à blcflcr le Sanglier de Calydon, 110. b. Rcprclcntée tenant un fiion ,455. 4. Fait (ortir de l'eau d'une roche, 515.4. Atarné, nom de lieu, 40 5.4. Atatnites , peuples fituez au-deftiis de Pergame, leurs calainitcz, 71. b. Athamas , fils d’Oenopion, 76. b. Athamas , filsd'Eolc, frère de Sifyphc , 501. b. Prêt à immoler Phrixus & Hcllé , 500. b. Règne dans un canton de l'Orchomcnie, 501. Trempe les mains dans le fane de Léarque & de MJicertc> tbid. Adopte les petits-neveux > Uud. Jihh ij
TABLE 4^8 - Athani.1t, petit-fils d’Athamas, 75. b. Athénodorc, ftatuairc, fes ouvrages, La plaine d’Athamas, 179. b. H7-A Athènes, en Béotie, 280. A théras reçoit Cerès chez lui, 25 6. a. Athènes , Capitale de l'Attique, par Athérion, fâ ftatuë, 11 5. b. qui rebâtie, to. 4. Defeription de Athlètes, leur nourriture, 20. b. la ville d’Athènes, Le gou- Athmonéens, bourgade del’Attique, vernement d'Athenes, établi par 47. 4. Thcfoc ,11. Athènes aggrandie & Atilius, 3). b. Envoyé en Grèce avec peuplée par Théfee, 8. fontaine à une armée, ibuL Pâlie fes ordres, 84neuf tuyaux qui donnoit de l’eau à 4. Rappcllé, ibid. toute la ville, 45.4. L’école d’Athe- Athlantes, peuples, 108. 4. Confondus nes.475.4par Hérodote avec lesNazamons, Athcncsalliégée par Antigonus,fils de ibuL Démétrius, 15 8. b. Par Sylia ,62.4. Atlas, le Mont Atlas, fâ hauteur, 208. Ruinée par cc Général, refleurit fous 4. Inacefliblc du côté de la mer, Hadrien, 64. 4. ibuL Athéniens, les plus religieux de tous Atlas, le lieu ou il fe retirait pour obles peuples, 51.4. Rccompcnfez de ferver les aftres , 275. b. Ce qu’Holeur piété, jbid. Leurs prcmicrsRois, mere en dit, & comment il faut 9. Cafxiv. Leur Prytanes, 17. Leurs l’entendre , ibid. Atlas, foutenantlc Tribus & les Héros dont elles ont Cicl& laTerrc fur les épaules, 4 5 4. pris leur nom, 18.19.10. Au temps 4. tenant en fâ main les pommes d’or meme de la République, conferdes Hcfpérides, ibid. voient encore un phantôme de Roi, Atréc, 515. b. Succédé à Pelops^A<LSon 10.4. Quelle étoit fa fond ion, ibid. feeptre , ouvrage de Vulcain, ibuL Leurs trente Tyrans, 6.4. Les bourSa colère contre Thyefte fon frere, gades des Athéniens, & cc que l’on & fâ barbare vengeance, 187- 4. entend parce mot de Bour^idet, 2. Chambres fouterraines où il cachoit 4. Le premier combat des Athéniens fes tréfors, > 84- 4. Son tombeau, .W contre une nation étrangère ,455.4. Leurs premières expéditions hors de Attaginus, Thébain, 88- A Trahit fâ la Grèce ,95.4. Les ports des A thePatrie, ibuL niens, 2.& 5.4. Leur tréfor à Del- Attalus, Roi de Myfîe, 20.4. L'un des phes , 5 41. A Leur antiquité , 44.4. Eponymes, 25.4. Fils d’un autre AtSouffrent un échec devant Syraeufe, talus, 26. chaftèles Gaulois des cô56.4. Trompez par l’oracle de Dotes maritimes de l’Afie , iè«i Comdone, 157. A Confient leurs fempare â un Taureau , 549. b. mes & leurs cnfâns auxTrœzcnicns, Attalus, ftatuairc Athénien, fon Apol226.4. Abandonnent leur ville aux Perles, ibuL Subiflent le joug des La- Attisou Atys, ica. A Sa filiation, fes avanturcs, ibuL Cc qu’en dit le Porte cédémoniens, 8 9. A Athénée, bourg de l'Arcadie, 218. Hcrmclianax, cc que les Galates de PcfLniuitc en contoicnt, 1 e s. Honoré conjointement avec DindvAthénées, fêtes de Minerve, 155. A dites cnliiitc Panathénées & pourmcnc, 104. 111. Son tombeau, 16.4. quoi , ibid. Attliis , fille de Cranaiis, 1 o. 4. Donne Athénée d'F.phcfc , fâ ftatuc, 10. A
D E S M A fon nom .i l’Attique, «A4 Attique, voyage de l’Attique,1.4. Son ancien nom , 1 o. Scs bourgades, îot.&fiiiv. t. Scs rivières, 59. 4. Ses montagnes, 103. Scs Mies, 111. C? J'mv. Scs anciens Rois avant Cécrops, 105. Scs Rois connus & leur fucccflion, 9. (S (h iv . 4. Infcription en vieux caraétcres Attiques, 4& b. Avarice , exemple d’une avarice qui n'épargne, m le profane, ni le (âcré, p 1.4. Ce que fait l’avarice fur le cœur des hommes, ibid. Châtiment de l'avarice, 340. b. Augé, fille d'Alcüs, 141. b. a commerce avec Hercule, de en a un fils, ibid. Enfermée avec fon fils par Alciis dans un coffre & jettée dans la mer, ibid. Recueillie & fauvee par Teuthrasqui l'époulc > ibidtSi fepulture, ibid. Augée > ville de la Laconie ,305.4. Augée, filsdElciis, Roi d'Elidc,411.4. ou du Soleil, félon d’autres, ibid. Attaque par Hercule & pourquoi, 41 2. Scs ttoupeaux innombrables, 411. Sa mort, 414.4. Les honneurs qu'on lui rend,416.x Augure, ou l'art de connoître l'avenir par le vol des oifeaux. Qui en a été l'inventeur, 319. b. Augufte , comment dit en Grec , 272. X Ai’guftc, l'Empercur , fon éloge , fon Temple > 171- 4. Châtie ceux des Grecs, qui avoient fuivi le parti d'Antoine, 5 91 • “■ Affranchit de la domination de Sparte plufieurs villes de la Laconie, 5 06. x Bâtit Nicopolis, 107. b. Son aftcétion pour la Ville de Patra , 107. 4. Dépouille . les Tégéates de leurs ftatuës, 111. b. Sa ftatuë, 186.x autre ftatucd'ambre , 4 3 8- x Aulis, fille d'Ogygus, 171. b. Donne
T I E R E S. 41? fon nom à un canton de la Béotie, ibid. Aulidc, canton de la Béotie, fapofition, 171. b. Ce quelle avoit de remarquable , ibid. Aumeus, & fon offrande à Apollon , 226. 4. Aulon, village de la Mcftënic, 4°S. x Aulon, Arcadicn, fon monument héroïque, 277- x Aura, la cavale de Phidolas, fa mervcillcufcadrcflê, 32. A Aurore , l’Aurorc enlevant Ccphalc , 10. 4. a de lui un fils connu fous k nom de Phacton, ibid. Prie Jupiter pour la confcrvarion de fon fils , 464.4. Autéfion , fils de Tifâmcnc, contraint de quitter fon pays, 15 o. b. Scs ancêtres , fà pofteriré .317.4. A«Tixtetf{, ce que les Athéniens entendoient par ce mot, 44.4. Autolaiis, fils naturel d’Arcas, 15 9. A Prend foin de l'éducation du petit Et culapc, 181. b. Autolycus, 3 3 5. b. ami d'Ulyflê, ilid. Sa filiation , G femme, 140. A Autolycus > Pancrariaftc , fà ftatuë ,
Automate, fille deDanaiis, & femme d’Arcliitcle, 67. b. Autonoéjillc de Cadmus, 13 7. x mere d'A&éon,ibid.Son tombeau, 138Femme d'Ariftée > 3 5 2. A Autonomus d’Eréthric > 3 5 7. A Autonomus, & fon fils, 46. A Autofthcnc,Archonte à Athènes, 3 75.4. Auxefia , divinité , 2 21. 4. Honorée pai ticuliercmcnt, à Trœzcnc ,228. Auxo, l'une des Grâces, 302. A ainfi nommée par les Athéniens ,ibtd. Explication île ce nom, ibid. Axeüs, fils de Clymenus, 305.A Axion , fils de Phegeiis , 17 8. A Fait périr Alcméon, ibid. Hhh iq
43a TABLE couché dans un antre , 456.4. Axion, fils de l’riam, 378 b. Axioniquc , Achécn, (à ftatuë, 3 37.b. Bacchus Acratophore , fon Temple, Axius,flcuvc,4«o>4. Bacchus Andiéiis, 114. b. Azan de Pellcne > fa ftatuc, 21. bAzan, fils d'Arcas, 15 9. b. Roi d’une Bacchus Arociis,i6/<i Bacchus Axitès, fonTemple, r8«.b. partie de l'Arcadie , ibid. Azanic, contrée de l’Arcadie, 139. b. Bacchus le Cadméco, û ftatuc, 260. b. Bacchus Calydonicn, 11 J. b. B BacdiusCéphailcn, 3 $7. Bacchus chantant, 9. 4. Abylonc, 198. b. La plus grande Bacchus Colonatc,fonTemple,279. 4. Ville du monde, tbid. Cç qui en Bacchus Crciius ou k Cretois ,205.4. reftoit au temps de Paufanias , BacchusDafyllius.fâ ftatuc, 134. 4. Bacchus Egobolus > raifon de ce foribid. Bacchantes, 161. 4. Ce que c’étoit, nom, x 5 3.^ ibid. Suivent Bacchus dans fon cx- Bacchus Efymncte , fon Temple , •gos, 195.4.100. . contre Pcnthée, Bacchus d’Eleutbcre, 61. 4. ixx. 14 S. 4- Laîëpulturc de pluficurs d'el- Bacchus Lampter, fon Temple & (à les, 200.4. Fête, 130.6. Baccheüs, le Bacchcüs, ftatuë de Bac- Bacchus ^cucyanitc, 54-6. chus, 161.4. 148.4. Bacchus Lyfius, étymologie du mpt, Bacchiadcs.oudelcendansde Bacchis, 167. la ftatuë, 148.4. régnent à Corinthe, 15 3.4. La durée Bacchus Mélanegis , fon Temple , de leur règne, ibid. 135.4. Bacchus Mcflarcüs, 114. b. Bacchis, fils de Pmmnis, ibid. Bacchus enfant, lâuvé des eaux, 313.4. Bacchus le myftcrieux, fon Temple, Par qui élevé, ibid. Porté au Ciel MM. par Mercure, 197.4. Bacchus vaincu Bacchus Ny&elies, 116. 4. Explication par Perfée, 19 s. a. Pcrlècuté par les de ce fornom, tbid. Titans, 205. b. Sc réconcilie avec Bacchus Parroüs, 134-4. Perfée , 205. 4. Enlève Ariadne à Bacchus Polités, 1 Sx. b. Théfée ,381.6. Choifit un lieu pour Bacchus PIvLts ,& pourquoi ainfi nomlafopulturc d'Ariadnc, 205.4. Retire Sémclédcs Enfers, 225. 4. Fait Baccbus Sauveur ,226.4. fortir de l’eau d'un rocher,407. 4. BacisdcTrœzcnc, (àftatuë,2r.b. Son culte reçu à Athénes,9. 4. Son Bacis le Béotien, célébré devin, fa expédition dans les Indes, 381.6. prédictions, 344. b. L’irruption des Sa defeente aux enfers ,241. 4.SacriPerles en Grèce prédite par Bacis, ficcs noélurnes faits à Bacchus,ibid. 348. Son oracle chez les Titrâtes, 292.6. B«/v en Eliaque, ce qu’il fignifioit , Honneurs divins ordonnez à Bac414- 4. chus pour la première foi Bâtis ou le Tarreflc > fleuve d'Elpagnc > qui.4 5 o.x.qucls arbres étoi> 4J. À. agréables à Bacchus, 4 5 6. Balanagrc , Ville des C) renoms , raine de Bacchus, 408- 4. Bacchus *
B
DES MATIERES. Balares, Se ce que ce mot lignifie , temple, ou bois fâcré, 147. «• Bellonc , fa ftatuë, 17. a. Balyr.t, l ivirre , fâpofition, & pour- Bclus, Egyptien, 576.4. Le temple de quoi ainfi rrppcllee, 598. a. Bélus , 11. 4. 198.6. Le temple de Bapnyra, nom du fleuve Hélicon , Jupiter Bélus, 576. a. 191. b. Bérénice, femme de Ptolcméc, fils de Badine, femme d'Alexandre le Grand, Lagus,Z4.a. 152.6. Bérénice, fille de Ptolcméc PhiloméBalilcs, Prêtres de Saturne, 48. b. tor.Saftatuë, 19. a. Bat ilis, ville d'Arcadie ,191.6. Bérofo, & (à fille Sabba , appellée la Balles en Arcadie ,191.6. Sibylle de Babylone, ou la Sibylle Bathos, vallon dans l’Arcadie > 191. b. d'Egypte, 544- 6. Bathydcs Magnelicn , Sculpteur. Scs fictif, anciennement c’étoit un crime ouvrages, 196. a. que de tuer un Beuf, 76. 4. TrouBarhyllc, Fontaine, 196. 6. peaux de Bcufs, combien précieux Bâton , l'Ecuyer d'Amphiaraüs & fon autrefois, 406. 407. 4. Qui le preparent, 104. a. Sa chapelle, ibuL mier a (âcrifié un Beuf, 159.6. Battus de Thcra. Mène une colonie à Bias , fils d’Amythaon , 189. 4. ObCyrene, 181. 4. Sa ftatuë dans Je tient une partie du Royaume d'Artemple de Delphes, 549.6. Battus gos, «6. Scs fucccflcurs, ibid. Frèrecouvre la parole par un effet de re de Mclampus, sbid. Père de la peur, ibtd. Talaüs, 159..». Baume. Le Baume d'Arabie, (à natu- Bias de Pricne , l’un des (cpt Sages, re, (es proprietez, 187. 6. Les ar569.6. bres dou il coule, ib. La manière Bias. Le fleuve Bias, 400.4. dont les Arabes le ramaflènt, ibuL Biblis , fontaine près de Milct, 79. Beleminc , canton de la Laconie , JOJ.rf. Biblis. Sa paflion pour fon frere CauBélier de marbre for le tombeau de nus, ibid. Métamorpholce en fonThycfte, ce qu'il fignifioit, 187- a. taine , ibid. Bélier porte par Mercure au tour de la Biche allaittant le petit Téléphus , ville de Tanagrc, faiteeftèr la pelle, 116. 6. 176. b. Bélier à la toifon d'or, en- Biches toutes blanches, 167. 6. voyé pat Jupiter aux enfans d’A- Bidiécns ', leur nombre , leurs foncrhamas, 5 oc. 6. Lti Brlitri, ou le Bithynium, ville de Bithynie. Sa potombeau de Thycfte, 18 8- 4. fition , 151. 6. Lieu natal d’AntiBeliftiche Macédonienne- Sa victoire noiis , ibuL Les habitans de cette aux Jeux Olympiques , (a ftatuë , ville font Arcadiens & meme , 417.x Mantinéens d'origine » ibid. Bcllcrophon , fujet de Promis Roi Biton, 191. 4. Porte un Taureau fiir d'Argot, 151. b. Sa filiation, ibul. fon dos. Sa ftatuë, ibid. Reçoit de Minerve le cheval Péeafe, ibid. Va s'établir en Lycic, ibuL Bléninc, ville d’Arcadie, 185. 6. Vient à Trœzcnc demander à Pit- Boagrius, fleuve, 464.4. théc fa fille en mariage , 117. ». Bores, ville de la Laconie > 506. 4. Banni de Corinthe, 16/d. Pourquoi 509. appellé Bclléroplion , ibid. Son Bœo de Delphes. Scs Hymnes, 518.6.
TABLE Bogès, Lieutenant du Roi de Perte , Brades, ville de la Laconie, & pourquoi ainfi appclléc, 513.4. ■45-6Bœotus, donne Ton nom à la Béotic. Braiidas , Ton cénotaphe , 180. Son Sa filiation, 139.6. éloge , là mort, ibid. Bccoticns, d'où ils ont pris leur nom, Brauron, bourgade de l'Attique, tofi. ibid. Ont autrclôis occupé une par4. La Diane de Brauron enlevée parXcrxès, 111.6. tie de la Thcllàlic , (ôus le nom d’Eoiiens, 334. Leur droit d’Ain- Brentheatc,fleuve d'Arcadie, 190. b. phiâyonnat, ibid. Où ils tendent Brenthes , ville d'Arcadie, 189.6. leurs Etats, 500. b. Les Bœoticns Brennus , chef des Gaulois. Son caraâcrc , 361. 6. Son expédition du mont Hélicon , leur tradition touchant Héfîode, 194.6. contre les Grecs. Scs forces, 5 5 8. Bcotie. Voyage de la Bcotie, 139. b. 6. Son courage, 364. Blcilé à mort, Confine à l'Attique, ibid. Et par un 368. Sa mort. 569. autre côté à la Phocide, 514. b. Briacas, filsd'Eginctc, 143. 6. Bocthus Carthaginois, ftatuaire , 451. Briaréc, arbitre entre Neptune 9c le Soleil, 144. 4. Les Mythologues Bœus, fils d’Hercule, 3 ro. 4. diftingucnt trois Briarées, ibid. Bolgius, un des chefs des Gaulois , Brias Argicn , puni de fon incontinenM7- <>■ ce, 144.4. Bolinc, ville d'Achaïc, 107. b. Brigantes , peuples des Iflcs BritanBolinc > fille aimée d'Apollon, r r 9. b. niques , 117. 6. réduits par An», Bol i née , fleuve, tbid. , nin, ibid. Boonetc , maifon à Sparte, & pour- Brimias, (â vi&oirc , (â ftatuc, 40. 6. quoi ainfi appclléc, 174.4. Blindes, ville d'Italie , 47. b. Borée enlevé Orithic, 60. 4. Le bon Brifois, rcfpcéléc par Affimcmnon, office qu’il rend aux Athéniens , 470. 4. Reprefentée dans un taibid. Sacrifices inflituez en l'honbleau, 571.6. neur de Borée , &pourquoi, 101. Britannique , rifle. Sa fituation, 107. b. Les fils de Borée chaflànt les Har. 4. Soumife par Antonin, 117.6. Britomartis de Crète, 156. 6. Explipyies,455-* Borée. le mont Borée, 119. b. cation de ce nom ,121.4. ftatuc de Bonis, fils de Penthile, ; 90. 4. cette divinité, 313.6. Boryftenc, fleuve , 1 SS. b. Brotéc, pere de Tantale, 101. 4. FrèBoucliers. La première bataille où les re de Pclops.&filsdu premier TanArgiens fe (oient fervi de Boucliers, tale, ibid. Auteur de La plus ancienne ftatuc de la merc des Dieux, Boucliers Argiens, & leur forme, ibid. 308.4. Dil'putcr le prix delà courte avec le Bucéphalc, cap, 134. Bouclier, 427.4. Bucolion , fils de Laïas, 145. b. Boucliers des Amazones. Leur figure, Bufllc. Comment on le prend à la 118.4. chaflc. 544.6. b .vçuk , ce que c’étoit, 76. 4. Bulis, ville de la Phocide. Sa pofition, Branchide , ville des Miléfiens, 77. fes curiofitcz, 401. 6. b. l'Anollon de Branchide, izi. b. Bulon , fondateur de Bulis, ibid. Branchyltidcs. Capitaine des Bœoticns, Bonus, fils de Mercure, 151. 4. 161. b"54Bupalus
DES M A Bupalus , ftatuairc. Scs ouvrages, 505. b. Buphagris, Héros, 161. b. Sa filiation, iSS. b. Buphagus, fleuve, 188. b. Buphagium, lieu en Arcadie , ibid. Bupoithmos, montagne, 2 54. Buta , fille d'ion, 125. b. Bure, ville d’Achaïe, la pofition, Tes beautez, 125. b. Buraïqtie, fleuve, tafi.l Butes Héros. Son Autel, 85.n. Butes Milélîen. Sa ftatuc, 41. bBycelledeSicyone. Sa ftatuc, 52.b. Byscs de Naxi. Son induftric à tailler le marbre en façon de tuiles, 4 jo. a. Byzantins. Monumens par eux contactez , 5 8. b. leur tradition touchant Paufanias Roi de Sparte, 295. a Li force de leurs murs > 5 9 5 • a
C
C
Aanthus. Sa filiation , (à mort, fon tombeau , 2 5 7. b. Cabircs peuples chaflèz pat les Argiens, 282. b. Leur temple profané par des foldat de Mardonius, ibid. Reçoivent de Cerès leurs myfteres, tbid. Cabircs Dieux , pais conlâcré à ces Dicuk, 17. a. Cabircs, dits
Cachalis, fleuve de la Phocide, 5 90. b. Cadavre de onze coudées, 191. b. Cadavre que le temps n’avoit point corrompu, 458. a. Cadmée , ville bâtie par Cadmus, 247. b. Devenue la citadelle de Thebes, ibid. Cadmus. S’il ctoit d’Egypte ou de Phénicie, 260. b. Part de Delphes pour venir dans la Thébaïde, 259. Conduit par une Vache, tbtd. La niailon qu'il occupoit à Thebes , 260. Son mariage avec Harmonie , ibid. Statue par lui conlâcrée à Minerve, ibid. Tue un Dragon & en
T I E R E S. 455 leme les denrs fur la terre, qui produit des hommes armez, 2 $6. b. Les éperons des vaiflêaux de Cadmus convertis en ftatucs , 267. b. Son monument héroïque, 286. A Sa viéloircfur les Hyantes, 246. b. Son règne , fes*conquêtes, là pofterité, ibid. Calque. Le Caïque fleuve, 440. a Caïus, l'Empercur. Son impiété lôn châtiment ,28$. b. Calabrus, fleuve, 18- b. Calais ÿc Zetès combattent les Harpies, 2 97. a Calamé en Meflenie >595. a Calamis, ftamairc. Scs ouvrages, le jugement que Cicéron en a porté,
Calathéc, (onTemple, 520.a Caiathion, montagne, 520.a Calaüs Phrygien , 104. b. Pcred'Attis , félon Hcrm-lianax, ibuL Calaurée, Illc cclcbtc par l'exil de Demofthcnc >ibid. a. Sa pofition ,ibid. Conlâcrée à Apollon , 251. a Donnéeenfuite a Neptune en échange pour Delphes , ibid. Célébré encore par le Temple de Neptune > ibid. & par le tombeau dcDemofrhene, ibid. Calchas, r 5 5. a Etabli à Mégare, ibuL Viiité par Agamemnon , ibid. Errant apres le liège de Troye, 7 5. bt Calchinie, fille de Lcucippc, 15 6. a Caletor, fils de Clityus, 546. b. Callia, ville d'Arcadie , 180. b. Calliadès, fa ftatuë, 27.a Callianax Rhodicn , 18. b. Callias, Athénien. Sa viétoirc , 11. b. Sa ftatuc , 26. a Sou offrande . Callibrotc, 9. b. Callichorcle Callichore. 121. a Calliclès de Megare, ftatuairc. Ses ouvrages, 18.b. Son pere, ib:d. Callicrate Achccn. Sa trabilôn, S 9- b. Sa mort, 94. b.
TABLE 66. a. tué par Dédale. Son totn. Callicrate Magnélien. Sa ftatuë, 41. b. Callignote.Sa ftatuë, t95.fi. beau, ibid. Callimaque , ftatuaire, 84. dit l'en- Calyca, fontaine, 18. b. Calydon,villed ’Etolie , 268. a Ptife nemi juré de l'art, ibid. Sa lampe d’or qu'on n’emplidôitd'huilcqu'unc par Diomède , 208. Ses habitant fois l’an, ibMc premier qui ait troutransférez à Nicopolis , 107. b. Le vé l'arr de pcrcef le marbre, ibid. fanglier de Calydon 220. b. 221. Sa peau, aay.Sésdtfonfcs, 22a. b. Callimachus le Polcmarque, 49-4. Callion, ville d’Etolie, 564. fi. Son af- Calynthos, ftatuaire , fes ouvrages, ficulc calamité, ibid. 34fi.fiCallipatirc , fon avanture finguliere, Cambaulés, l'im des chefs des Gaulois, tS. b. H7.fi Canibylc, Roi des Perles. Son cimeCalliphaë , Nymphe , 57. fi. Calliphon deSamos, Peintre, 176. b. terre perfonnifié, 92.4. Callipolis, fils d’Alcathoüs, fon tom- Camiro, fille de Pandare, 3 8 3. b. Campanie, 437. 4. Campaniens , 9. beau, 132. a. Callipus, général Athénien, là valeur, b. Canachus de Sicyone, ftatuaire , 22. 14. a. Callippe, Athénien , 460. a Mis à r2 8. Sa Venus, 169. 4. Ses autres l'amende pour caulé de fraude aux ouvrages > 3 2. fi. Elevé de Polydctc, ibid. jeux Olympiques, ibid. Callippe de Corinthe , Hiftorien , Canathos, fontaine, 242.4. zSS.b. Canephorcs, 85. 4. Les Canephor» Callirohé,fille d’Aeheloiis, 178.fi. de Polyclete >ibid. Callirohé & Corélùs , leur belle pa£ Canope, 461.4. lion , mais nialheyteulè , taj. Cantharus de Sicyone, ftatuaire célc-bre, fesouvrages, 42. b. 8. b. Son ’M-fimaltéc, ibul. Callirohé,fontaine, 124. Callifto, Ille > & depuis appeiléeTéra, Cappadocicns, 290.4. Croyoient avoit la ftatuë de Diane TauriqueuW 246. a Callifto , fille de Lycaon, 78. 4. Sa Capanee, fils d'Hipponoiis, foudroyé meramorphofc, 79- Sa fcpulturc , 254.Sa ftatuë, 3 39.fi. . rj8. 13 9. fi- Sa ftamë, 3 36. b. Cipetus, l’un des pretendans d'HippoCalliftonicus , Thébain , ftatuaire , darnie, 5 5.b. Capharée , Promontoire , 407. a 266.fi. Calliftrate, Athénien , là fidelité, fa Naufrage desGrecs contre cet écueil, grandeur dame, roo. h. Calîitelès, Lacédémonien. Saftatuë, Ciphycs, ville. Sa polition, fon fondateur , fes beautez, 174. t75.fi. 40. b. Caffitclès delcpréos, 36, b. Capouc , capitale de le Campanie , Calîitelès, Elevé d’Onatas, 476.4. 4J7-4. Gallon d'Egine, célébré ftamaire. Son Caprus Eléen, là viétoirc , (à ftamë , maître ,ts ouvrages, 22 9.A J7>Gallon Eléen , là ftatuë <25.fi. Car, fils de Phoronée, 124. 4. Safépulture, 158.4. CallonEléen, ftatuaire. Scs ouvrages, 476.4. Caralis, ville de Sardaigne, 3r5.fi. Calus,neveu de Dédale, & fon Elève, Caranus, Roi de Macédoine, là tic-
D E- S MA foire , G politique touchant le» trophées , 514. b. Carcinus de Naupaéle , fes poefics, 1(1.4. Cardamyle > ville, 519- 4. Cardia, ville, de pourquoi ainfi appel1er , 3 2. o. Catdis, pere de Clymcnus, 425.4. Carie Pierreufç, 3 a. b. Catiens, chaflcz par les Ioniens, 70. 4. affligez d'un tremblement de terre , & fccourus par Antonin le Pieux, ai 7. b. Carmanor loge Apollon, 161. 4. Le purifie d'un meurtre, axa. Son fils, fa petite-fille , ibid. Carraantidès de Léontium , pere de Gorgias ,41. b. Canne, filled'Eubuius, axa.4. Camalium, ville de la Mcllénie, 199. b. Carnafiumautrcfôis Oechalie, 524.4. Carncüs , furnommé le Domeftique > 278.4. Carncüs, fils d'Europe , 279.4. Camion, fleuve d'Arcadie, 199. b. Camus, Acatnanicn, a^S- 4. Carpafie , lin incombuftiblc de Carpaiie, 84.4. Carpo, l’une des heures, 502. b. Les Déciles Carpophorcs, 2 j G. b. Carteïa ou Taiteflc , 45. b. Carthaginois, fortis des Tyriens, 38. 4. làccagent les villes Grecques de la Sicile, ibid. S'emparent de la Sardaigne , 3 5 5. b. envoyent une colonie en Sicile , 47 >• * Leurtrclor à Olympie, 4<>. b. expérimentez dans la navigation, 3 8. a. Caryes, ville de la Laconie, 272. 4. Caryatides, ou filles de Caryes enlevées par Ariftomcnc, 360.4. Ciryftc , ville de 1'Eubœc.Sa pofition, 14. b. Caryfthicns, peuples de l'idc d’Eubcre, ; 50. Z*. Leur offrande , ibid. Caflànder.fils d’Antipater, 22.4. Donne des tyrans aux Athéniens, 80.4.
T I E R E S. 4K S’empare de l’Attique , tbid. Punit Olympias.merc d'Aléxandre, 55.4. Attaque Pyrrhus, 36.4. Puni de fà cruauté, même dans la perfonne de fes defeendans , a 5 a. b. Son ingratitude envers Antigonus, 1 ;. 4. Caflàndrc de Mantincc, ziG.b. Caflàndrc, fille de Priam, 184. 4. Fiancée à Corœbus, 577. Scs cnfims, 184.4.Son temple, Gftatuc. Ion tombeau , 184- Connue des Mcflenicns, fous le nom d’Alcxai»dra, 519.4. Caflàndrc violée pat Ajax,48.4. Caflàndric, autrefois Potidée, 466.4. Caflôtis Nymphe, Caflôtis fontaine «
Callalic, fontaine à Delphes, 555. A. Caftnlius, 3 30.6.108. A. Safille ,330. Caftaboces, efpccc de bandits, 3 96. A. Caftor, fon tombeau, fon temple , 278.4. Les Caftors. Payez lu Dnfcurei. Les portes Caftorides > 307.
Catanc, 379. b. Exemple mémorable de la pieté de deux jeunes hommes de Catanc ,ibid. Catreüs, 235. b. CityllusCrotoniatc, 46. b. Caucon , fils de Célutnus , 312. 4, fiùv. Son tombeau , 419. 4. Caulonia > 9. b. Sa deftrudion, ibid. Cccinne , fleuve , 16. b. Cécrops, fécond Roi d’Athènes, 1 o. 4. Comparaifon de Cécrops & de Lya caon , i^G.b. Cécrops défend que l'on Gcrific aux Dieux rien d’animé > 13 6. b. inftitue le mariage, 1 o. 4. Cécrops, fécond du nom, fils d’Ercca thée, 18. 4. Cèdre d’une grandeur- extraordinaire» 160. b. Il naiflôit des Cèdres c» Grèce, Ccelufc , mere d'Afopc ,174-4. Ccladus , fleuve d’Arcadie, 208. A. Cclcncs, ville de Phrygic» 1.5 5.4. .
T A BLE Cciano, fille d'Hyamus, ) )o. A Ccphifodorc , ftatuairc Athénien ; Cclhidas de Cumcs, 11 7. b. 19). Scs ouvrages, 167.b. LcsMuCelée, ville, 178.4. fes dcCcphifodote, 190. A Célendéris, dans l'état de Corinthe, Cérame,ville de Carie , fi.b. Céramique , quartier de la ville d'ACélciis, 144.4. pere de Triptolcme, thenes , to. 4. D'où il droit fon ibid. Ses filles & leur fâcerdocc , nom, ibid. Ceramus, Héros. Sa filiation , ro. 4. Celtes. Les Celtes, 107.4.14.4. Leur Ccraunicns. Les monts Ccraunicns,& ftaturc, ;6i. b. Nommez enfuite pourquoi ainfi appeliez, ) 9. 4. GMm et ou G.iMois , 14. 4. Ccraulius, montagne d’Arcadie, 111. Ccnchréc , Port de Corinthe, 14;. 4. Ccnchréc dans l’Etat d’Argos, 108.4. Cerbère, fiétion poétique , ) 17. 4. Ccnchrias, fils de Neptune , & de la Inconnue à Homère, ibid. Le CerNymphe Pircnc, 108.4. bère emmené par Hercule, 115.4. Ccnchrius , fleuve près d’Ephefe , Ccrcyon , fils d'Agamcde, 11 r. b. 78. A Ccrcyon, fils de Neptune, 4$. 4. fon Cenciis, l’un des Centaures, 4)1.4. eforime , il). 4. fa cruauté, 111. Ccnépolis , anciennement Ténaie , vaincu par Thefoc, ibid. P7-4. Ccrdo, femme de Photonée , fâ fopulCentaures , leur figure, 456.4. Combat de T hélée avec les Centaures , Ccrès reçue à Argos, 44. 4. 2)6. 4. 4)1.4. apprend des fils de Dvfâulcs l’cnleCéphale,bourgade de l’Attique, 101.4. vcinent de fa fille, >buL Pour réCephalicn, fils de Lampus, 5 51. b. compcnfo leur apprend à fcr.icr du Ccphallenic > & d’où elle a pris fon bled, ibuL le fait la gouvernante du petit Orthopolis, 156. 4. enf.igne Céphale Athénien , les avantures • les cérémonies de fon culte, 179. 118.4. mctamorphofoc en jument, l"8o. b. Ccphale, fils de Déion ,& fedefeengrofli du Elit de Ncpn ne>& ccqui dans , ibuL Scs femmes. Son fils , en naquit, 181.A Iccache, ftlafteiii.b. rilité s'enfuit, 114. Les Dieux apCcphale , enlevé par l’Aurorc > d’où parent fà colère , ituL Scs filles, naît Phaëton ,10.4. 106. Les premiers Temples bâtis â Cephce , filsd’Aleüs, 141. b. FondaCerès, 114. 4. Singularité d’une teur de Caphyes, 17$. ALeprcfcnt de (es ftatucs , 114. b. qucMinctvc lui fait, 114-b. Sa fille Cerès Anéfidorc, fon autel, ro). 4. expofee à la fureur d’un Monftrc explication de ce fiirnom, ibuL Cerès Cabiria, 181.A marin, 40;. 4. Céphiflis, marais, 17 9-b- Sa pofition Cerès l.ha.nvne , fon Temple, fâ ftatuc , fâ prêtreflè, étymologie du &fcs fingularitcz > 180. mot, 5 ).b. Céphiflus, fleuve, 179- 595-^Cerès Chthonia > 1 ) 6.4. Ccphifoclès de Chio, ))7'b. Ccphifodorc > Athénien. Son éloge , Cerès Cidaria, 16 4. A fon tombeau, ■ 15. 4. Cerès Corythcc, 1)8. A Capiiifodotc , general de la cavalerie à Cerès d'Elculis, 111.4. Il étoit défendu de divulguer les myftcrcs, Marathon, 151. b.
MATIERES. En quoi fon culte diflèroit de celui Chalcinus, défendant de Céphalc, 4 1 r 8. 4. qu'on lui rendoitâ Celée, 178.4. Cerès Eleufinienc. fon Temple, jox. Chalcisfur l’Euripc , p. b. Colonie tirée de la Chalcide > 3 2. b. villes de la Chalcide afliegées par AgéfiCerès Erynnis, r80. b. polis,2$7. 4. Cerès Europe , 309.b. Chalcirisau pays des Erythréens, 79-b. Cerès d’Hélos, la 3. b. Cerès Ltgiflatricc ,ou Thefmophorc, ChalcodonJ'un des prétcndansd’Hippodamic , 5 5. b. (â mort, fôn tombeau , 272. b. deux ChalcoCerès Lufia > 180. b. dons, 16 5. b. Cerès Mélophorc, 186. a. raifon de ce Chaldécns , leur fentiment touchant nom, ibid. l’immortalité de l'ame, 3 96.4. Cerès Mycalcfia, 171. b. Chaminus dePife, 5 3. b. Cerès Myficnnc, 188. a. Chaon , montagne, 2 07.4. Cerèsla noire, 214. b. Chaos,le Chaos, ce qu'en dit HéfioCerès Panachecnne , 121. b. dc, 285.6. Cerès Pclafgis , pourquoi ainfi dite, Characomc dans la Laconie, 305. 4. 3H-*. . Cerès Proftafie ,171.4. Charadra , ville de la Phocide , fâ Cerès Profÿmna, 240. a. pofition, & ce qu’elle avoit de parCerès Sriritis, 599. b. ticulier >39 3. b. Cerès Thermclia, 254. a. Charadrus, fleuved’Achaïe, 118. b. Cercs Thcfmia, 165.6. Charadrus, torrent, 208-4. Cerès verdoyante , 68. a. Charilas Roi de Sparte, donne du feCereflê,place forte, 264. b. cours à A rchélaüs, 2 49.4. Ccrethrius, chef des Gaulois, ; 57. b. Cerfs,trainans un char, ro8. b. Preu- Charillus, fils dePolydeéle, 2 3 9. 4. ve du long-temps que vivent les Charillus Roi de Sparte 225. b. Son Cerfs, 1 54.6. expédition contre les Tegéates, ib. fait prifbnnicr ,ibid. Cerus,cheval d’Adrafte, felcgcreté , Charinus Eleen , fâ ftatuë, 3 7. b. 181.6. Ceryeius ,1c mont Ccrycius, 273. b. Charifius,filsdc Lycaon, 1 ;8. b. Ccrynée, montagne d’.ircadic,i2 5. b. Charifia, ville. Son fondateur, 13 8. b. Ccrynéc, ville. Sa pofition , fis rate- Charmidas, fils d'Entys, 249. a. Charmidès Eléen 18. b. Charmus Athénien, 99. 4. Cerynès, filsdcTemenus, 216.4. Ccrynite , fleuve, 125. b. Chaton de Lampfâquc, fôn jugement Cctyx& fâ filiation, 120. 4. 272.4. touchant l'Autcur des pocfics NauCéfar. Corinthe & Carthage rétapaélicnncs, 407. b. blies par Céfâr, 142.4. fon Tem- Chartas de Sparte , ftatuairc, rr. b. ple, 272. Chclydoréc , montagne d'Arcadie > Ceflrinus, filsd’Hélcnus, 34. a. 167. b. Ceftrinc , contrée, 305. a. Chereas de Sicyone, (â ftatuë ,7. k Ceyx, Roi des Thrachinicns, tôt. 4. Chércas Thébain , fa mort, 261. b. Chabrias vaincu par Epaminondas , ( hérémon deSicyone, 7.b. 26$. b. Ton tombeau-, 94. 4. Cheréfilas, filsd lafius, 273. b. Charinus, Archonte à Athènes, 74. 4. Chéron fils d'Apollon, 314- b.
4*8 T A I Clieronéc , ville . là pofition, fon fondateur , fon ancien nom , fes fingtilatitcz , j t 3. ; 14. b. La bataille de Chcronéc fatale à toute la Grèce, 79.4. Chenéc, bourg du mont Octa, 3 70. b. Clicrfonnefc > la Chcrformcfc de Gnidc> 469- 4. Chcrlonncfe de Crète, 39. b. Chcrfias d'Orchomcnc , fon témoignage touchant Afplédon , 308b. epitaplic d’Héfiodc , faite pat Chetfias,/6«d. Chien changé en pierre, 171. b. Une chienne met au monde un morceau de bois, 404. b. Quels peuples immoloicntlcs petits d une Chienne , a 84. 4, Les hurlcmcns des Chiens font d'un mauvais préfâgc, 5 51.4. Morfurc de Chien chragc guérie pat la venu d'une certaine eau, 170. b. Chiens marins, 1 5 a. a. Le Chien des enfers >517. 4. inconnu à Homère fous le nom de Cerbère , ibid. Chilon Achccn , célébré à la lutte , 18.6. Chilon Eléen,418-4. Chilon de Patras, fes viéloires , (à ftatuc, 11. b. .Chilon de Sparte, 3 69. b. l'un des fept Sages, ib. fon monument héroïque, 189. 4. Chimerium en Arcadie , 146.6. Chimon d’Argos , fes viéfoires & fes ftatucs, il. b. Chioné, fille de Borée, 110. 4. Chionis Lacédémonien, (es victoires, a 09- b. Chionisftatuairc, fes ouvrages, 3 4 5. b. Chirofopbus , ftatuaire de Crète, fes ouvrages, 1 56. b. Chiron,le précepteur d'Achille, 197. fl. reçû au nombre des Dieux , il vient confolcr Achille , 457. 4. Vers d'Héliode fous le nom de Chiron, 194.6. Chio .ville & lllc de l'Ionie, fes fon-
dateurs, fes habitans, raifonde fou nom, 74. b.7i.y6. Chius,fils de Neptune , 76. b. Chloris, fille d'Amphion & de Niobé, zoo. 4. pourquoi ainfi appclléc^i^L remporte le prix de la courfe ,449-4. femme de Néléc, 381.6. Chloris dcThyias. Leur affinité, 382. b. La patrie de Chloris & fon mari , ibuL Choafoès, fleuve, 587.6. Charilus Eléen, 41. b. Chœrilus.Poëtc , 44.4. fon Alafc * ibid. Trois Poètes de ce nom, ibuL Chtrrius. Le bois Chtrrius, 511.4. Chtrrus , pere de Smicythus, 474. 4. Chorias, la Mcnadc. Son tombeau > 195. 4. Chromic , fille d'Itonus, & petitefille d'Amphicfyon, 410. 4. Chronius, 114.6. bâtit un temple à Diane, & à quelle occafion, ibid. Chryfâor, pere de Gcryon, 114. 4. Chryfântis apprenti à Cerès l'enlcvcment de fa fille ,44-4. Chryfâoris, ville, appclléc enfuite Stratonicc, 461. 4. Chryfé. fille d'Halmus, 505. b. Chryfis, Prètrcflc de Junon, 187. 4. Son malheur , fâ ftatuc, ibuL Chryfes, fille de Neptune, 504.6. Chryfippc, fils de Pclops, 49. b. Chryfippe , le Philofophc. Son tombeau, 98.4. Sa ftatuc, 51.4. Chryfogcnic >fille d'Halmus, 505. 6. Chryforhoes, fleuve, 117. 4. Chryfotcmis de Crète. Sa victoire, 531.
Chryfotcmis, Statuaired'Argos,15.6. Girvfonc, fille d Orthopohs, 1 «6. 4. Chtlionia, fille de Colontas, bâtit un temple à Ccrcs, 136.4. Chthonia, fille de Phoroncc, 136. 4. Chthonia, Fête de Ccrcs, ibiJ. Chthonius, un «les Spartes ■ 147. 6.. Chtonophilc ,159.4. femme de Piilyas, 175.4.
DES MA Cichyros, Idc, 5 5. ». Cigales, muettes, 16. b. Ggales d'or que les Athéniens portoient dans leurs cheveux comme un fymbole de leur antiquité, 44. ». Cilla , Ecuyer de Pelops, 432.4. Cimmerius d'Ephefe, 337. b. Cimon, fils de Miltiade, 96. ». détruit Scyros, 54. retrouve les os de Thelée, 151. ». Les (èrviccs qu'il rend à la Grèce, 1 ; 4. b. Exemple d'un pere & d’un fils egalement illuftres, en la perfonne de Miltiade & de Cimon, 9S. 4. Cinadus. Sa fépulture, 509.4. Cincthon , Poëte, 190. a. Les généalogies de Cincthon >151.4. Cipboifti lignification chez les Mcllénicns, 310.4. Circé, 456. 4. Ulyflè & Circé, ibid. Cirrha, Nymphe, 405. b. Cirrha, le port de Delphes, 555. b. Sa polition , fon ancien nom , ce qu’il avoit de rémarquable, 401. 405. b. Cirrha & Crillâ n’étoient qu'une même ville foui deux noms, ,4?JCilla, fontaine, & pourquoi ainfi appclléc. Ciflêus défait par Caranus, 514. b. Cifus, fils de Tcmcnus, 191.4.518.4. Sa haine contre Déïphonte, 217.4. Cithéron, 145. b. donne un confcil à Jupiter , ibid. impolc fon nom à une montagne de Béotie, 240. b. Le mont Cithéron. Sa pofition, 1 it. 4. Scs fingularitcz, 141. 242. Le lion du mont Cithéron , 129. 4. Gtharc , inventée par Apollon, 445. 4. Les Lacédémoniens alloienr au combat au fon-de la Lyre & de la Cythare, 292. 4. Cladée, le Cladéc fleuve, 55. b. Sa repréfontation & les honneurs qu’on lui rendoir, 431. ». Claros, ville delaColophonie, 71. i. Claudius , l'Empcreur , 285. b. rend
T I É R E S. 4JJ> aux Thcfpicns une ftatuc de l'Amout, ibid. Clazomene. Ses Fondateurs, 74. b. CIcarquc.SiatuaircdeRhcgium, 1 t.b. Cicnrcftc, Elécn. Sa ftatuc, 41. b. Clémence. Exemple de clcmcnce, 19. b. Cleo, Prêtreflède 7 hétis, 2 8 2. ». Cleobis Sc Biron, leur pieté, 194. a. Cléobéc, 575. b. Géobulc de Lindc, l’un des lêpt Sages , 369. b. Cleorléc.filsd'Hyllus. Son monumenthéroïque, 287. 4. Clcodéc, pere d’Ariftomaquc, 161.4. Cléodicc , captive Troyenne, 375. b. Cleodorc, Nymphe, mere de Parnalfiis, 529. b. Clccctas, célébré Architeâe & Statuaire , 51. b. L'inventeur de la barrière d’Olympic , ibid. Clcogcnc, fils de Silcnus, 2. b. Cleolas, fon offrande, 464. ». Clcolas de Clitore, 184- b. Clcombrote, fils de Paufanias, 41.4. Scs fils, ibid. Roi de Sparte, 2 5 7. < Son expédition contre la Béotie, ibtd. Sa mort, tbuL Clcombrote , gendic de Léonidas, Roi de Sparte, 2 59. 4. Cléomede tfAftypalce. Sa viétoire, fes avanturcs, for. apotheofo, 2 5. b. Clcomede de Samos, 537. Cléomcne , gouverneur de l’Egypte. Sa mort ,21.4. Cleomcne , fils d’Anaxandride > Roi de Sparte , 252. 4. Sa cruauté envers des Argiens, ibid. veut donner des Tyrans aux Athéniens, ib> fo me ini-metne, 255. Cleomcne, fils de Clcombrote, Roi de Sparte, Z 5 8. a. Cleomcne , fils de I.éonidaS, Roi de Sparte. Son caraâcre , 2 < 9. 4. Scs avanturcs , 165. ». Sa fin malheureulè ,166. La branche d’Euryfthcne finit en lui, 259. 4. Cleomcne Thcbain. Son expédition
contre Alexandre Tyran de Thcflâlic, 165. b. Clcon , chef -des Athéniens au Siège d'Amphipoiis, 98. a. Cléon Magnéficn. Scs voïages & fâ relation, 525. b. Cléon , Tyran de Sicyone» >6 5. a. Clcon, Statuaire. Scs ouvrages , $.b. 460. b. Cleone, ville. Sa pofition, 180.4. Cléonéens. Leur monument, 9 5. 4. Leurs offrandes, 44-1. b. Clconc , fille de l’Afope, 180. 4. Cléonc, fille de Pelops, 180. 4. Clconice, maitrcflc dcPaufânias, 195. 4. rude par fon amant, ibid. Clconnis & Datnis, 545. 4. difputcnt le Royaume de la Mcflèuic à Arilrodeme, ibid. Clconnis, general de l’armée des Mefféniens, 541.4. Cleonymc » fils de Clcomene, 41. a. fe ligue avec Pyrrhus contre (à patrie, ibid. Cléopâtre , fille de Philippe > 158-4. Cléopâtre > nièce d’Attalus , 147. b. jettée dans un vaifleau d’airain brûlant par Qlympias, ibid. Cléopâtre, Reine d’Egypte, 1.8. a. Sa haine contre fon hls Ptaléméc, «A<L Sa perfidie, 29. Sa fin malheureufe, ibfd. Cléopâtre, fille d'Idas, 515. b. Cleopompc,peredeParnaflus, 529. b. Clcoflhcnc reprefentéfur un char,ij.b. Cléoftratc & Meneftrate , leur .amitié, 2S2. 4. Clcpfydra , fontaine, 5 94. 4. Clclo, fille de Clefon , 151.4. Elefon, fils de Lélcx , ibid. 8c 114. a. Clcta 8c Phacnna, deux Grâces, 296. b. 501. Clidicus, fils d'Efemidas, 12.4. Clinias, pered’Aratus, 163.4. Elinonaque Eléen , 57. b. Clinopater de Milet, 6. b. Cliftbcne, tyran de Sicyone, 165. 4.
féconde les Ainphidyons contre les Cirrhéens ,167.4. 405. b. . Clitodeme,Hiftorien Grec, 3 49. A ClitomaqueThébain, 57. b. Clitor, fils d'Azan, 140. Clitorc , ville d'Arcadie, fon fondarcur,»A«L fâpofition, fes beautez, 171. b. Clitorc, fleuve d’Arcadie, ibid. Clitoriens , peuples d’Arcadie , 411. 4. Clymcné, mere d’Homere, 3 70. A Clymené, fille de Minyas, 5 82. b. Clymcné Troycnnc, 575. A L’Autel deClymcné, 187- 4. Clymenus, fils de Phoronée, 256.4. Son Temple ,257. Clymenus, fils de Catdis.Roid'Elide, 4x5-4. Clymenus fils de Presbon , Roi des Orchomcniens,(esenfans, fâmort, 505. A Clymenus, l’un des defeendans d'Hercule Idéen, 54. A bâtit un Temple à Minerve,ibuL Clvtic , fille de Pandarc, 585.A Clytius, fils d’Alcméon, 4 2. A Clytius Athénien, 158. 4. Clytius pere de Calétot, 546. b. Clytcmneflrc,& fon premier mari , 201. 4. Le meurtre de Clytemnet tre, 199. A Sa fcpulture, 185. a. Son portrait, 299- 4. Cnacadius , montagne, 514.4. Cnacalus, montagne d’Arcadie, 175. A Cnacias, nom d’un cheval, 26. A Cnaco, fontaine 514.4. Cnageüs, fondateur d’un Temple de Diane, 296.4. Cnaufons, ville d’Arcadie, 185.A Cnopus,fils de Codrus ,75. A Cocnlus. Roi de Sicile, 7 5. A Coccus , plante dont on faitl'écarlaçe , 399-A Coccygie .montagne, 258. 4. Cocyte, fleuve, 53. 4,
D F. S MA Coddine, la roche Coddine, 308. a Codrus, fils de Mclanthus, 6o .a Le modelé d'un bon Roi.rW Sa mon volontaire , ibid. fa ftatuë , 3 38- b. Origine de la race de Codrus , 69. b. La divilion fe inet parmi fes enfans , 6 8. 4. Ca-ranus , fils d'Alus, 134. ». Cœüs , pere de Larone, 499. ». Cœiis , Heuve, ibuL Col, le col des viébmes donné à celui qui foumifioit le bois pour le (âcrificc, 440. ». Colcnis, là ftatuë, 103. a Colœnus, Roi de l'A trique, tbtd. Colchos , les habicans de Colchos honoraient Minerve Aiia > 3 14. ». Collas, promontoire, $. a Coloria, 179. a Colories> ville de la Troade , 546. b. Colonie, qucllcaétc la première colonie Grecque, 1 38. b. Trois colonies Grecques commandées par des chef.étrangers, 69. b. Les colonies d'Hadrien, 56.a Colonis, ville de la Mcilenic, 401. a Colonnes, la colonne d'Oenomaiis , 4 5 8-a Colonnes reprefentant les fopt planètes, 504. a Oedipc, colone toi. a Colophon, fes anciens habitans, 71 J. transférez à Ephefe, ibuL les beautcz de cette contrée, 71. 7*. Colollc haut de 17. pieds, 46 8. a Colollc d’Hercule & de Minerve, 15 9. b. Colollc d'Egypte, 131. a Le colollcd’Hadrien, 57.a Colores, ftatuaire, fon maître, fes ouvrages, 4 $7-a Cometho & Mclanippc, leurs amours, 109. b. Combutis chef des Gaulois, 369.4. Comctas,pcrcd'Aftérion ,45 a. a Comètes,hlsdcThcftnis, an.4. Cornacs, fils de Tifamcnc, 80. b. Comique , Poètes comiques , leurs ftatuës ,64. a U.
T I E R E S. 441 Commerce > en quoi confiftoit le commerce des anciens Grecs, 17J. a Comon .chefdesMefleniens, 381. Concorde , l'Aurel de la concorde , 44 5-a Condyléc en Arcadie, 17J. b. Conon de Mcgarc, 3 3 7. b. Conon, l’Hiftoricn , cité par Phorius, 301. A Conon , fils de Timothée, élevé un Temple àVcnus,4- ». Sa viéloire auprès dcGnidc , ibid. les grands forvices,a 34. fon éloge, 165. fontombeau, 98.a là ftatuë, 10. b. Continence, bel exemple de continence, a 5$. A Coon, fon combat pour Ipliidamas, 4$6.a
Copes, ville de Béorie, fa fituation , cc quelle avoit de remarquable » a79. b. a 80. Copaïs, le marais Copaïs, 179.b. Copte, ville d'Egypte , 39a. b. Corax, fils de Coronus, 1 $6. ». Corax, nom d'un cheval, a$.4. Corcyrc, fille de l'Afopc, donne fon nom à une 111e, 1 $ a Sa ftatuë , 465- * Corcyrc , aujourd'hui Corfou , aÆogée par Pyrrhus, 37. a Corcyréens, leur portique, 60. b. Leur taureau d'airain , 3 36. b. Corefus, fon amour pour Callirohé , 113.4. Corefe , ville des Ephéfiens > 469.
Corinne, célébré par fospoëfics, 175. k. Son pays , les ouvrages , fon idiome, fa viétoirc for Pindaie -, 176. b. 177. Son tombeau, fon portrait , ibid. Corinth», fils de Jupiter, 14 t. a Corinthus, fils de Marathon, 141. Corinthe, le voyage de Corinthe, 141. ». Son ancien nom , 14a. a Délivrée par Ataras du joug des Macef donicus, 164. », Entre dans laLi Kkk
441 T A B gur d'Achaie, 141. a Priïc prMuinmius ,141- rétablie par Cefir, ibid. Sa polition, 140. Scsancicns Rois, 1 $ J. d fmv. Scs ports, 146. (3 fmv. Ses bains, les bcaurcz. La guerre de Corinthe, Ton origine , tes Cuites malhcurcufes, 157. a. Corinthiens, ne peuvent prendre part à la guerre d'Alic , & pourquoi, 16 f. a. La guerre de Corinthe , 361. A Corne, la corne s’amollit au feu , 437 4 Si l’ivoire eft une corne ou une dent de l'Elcphant, 436.4. Corne d’abondance > fymbolc de la fortune, 118. b. Corneille , une Corneille montre le tombeau d’Héfiode, 307.b. Corneille de bronze, 400. a De-là le nom de la ville de Coroné , ibid. Corobus le Phrygien , 377. b. Son pere, l'on mariage, fa mort, ibuL Corccbus Eléen, (a vietouc,fontombeau ,13. b. Cota-bus d’Argos, les aâions , fon tombeau, 1 3 5.a Coroné, villedc la Mcflènic 400. a Coronée, ville de la Béotie, 3 00. b. Sa polition, çç quelle avoit de remarquable , fon fondateur, ibid. Coropis, fille de Phlcgyas ,111. a. ruée par Diane, & pourquoi ,111. fa ftatuë, fon culte, 171.0. Çoronus, fils d'Apollon, i $6.a Coronus, fils de Thcrfândrc, 301. b. Lafillc dcConnis, 411.4. Çorfcc, ville de Béotie , 280. b. Codes, peuple voifins delà Sardaigne, 3 53. b. L'iflc de Codé , fa pofition , fes habitans, 3 5 3. (3 fuiv. Comment 4ppçl|éc des Grecs, 353. Corybantcs, 10 5. b. £>ui ils étoient, 6^.b. Çoribante.ditZrSa/r^r , ibid. ÇtrjbontiJcr , cxpfiqufon de «c mot,
L E Coryda, Nymphe, 3 i 9. b. Coricym, antre, fà defeription, 388-6, CoryciM , le mont > 343- b. Coryncte , furnom, 155.6. Coryphafium, promontoire, 406. 4. Corythccns > canton des Tégéates, a 20.6. Co, l'iflc de Co ébranlée par un tremblement «le terre, 117.6. Cos, la Mcropide, 36. 6. Codes extraordinaires, 113. A Codes bâtardes, ibid. Cotys, le portique de Cotys, 215. Cotylius, mont d’Arcadie , 215.4. Cotylus, lieu en Arcadie , ibid. Cranac, ille, 307.4. Cranaüs Roi d'Athènes, 102. A fon tombeau, ibid. Cranius Stcmmatius , fon temple > 304. 4. Cranon , le combat de Cranon >324. b. Cratemenës de Samos , 376. 4. Gâchis, montagne , là polition, r»6.
Crathis > fleuve d’Arcadie, 116. b. Crathis, fleuve d'Italie, ibui. Lafource & le cours du Crathis, ibid. Cratinus d’Egirc, 8. b. Cratinus de Sparte, Statuaire, 22. b. Crariftbcnc de Cyrcnc, & fon Char , 43-6. < Craugafus , 346. b. Craugis de Mégalopolis , pere de Phtlopamcn, 226.6. Crenéa, l'une des portes de Thebes, 154- 6. Gcon , 61s de Mcnecée, tuteur de Laodamas, 249.6. fesfilles, 256.6. Crcopbylc, fou Heraclce, 324. a Gés & là race, 136. 6. Crcfius , montagne d'Arcadie, 119. b. CrefphQDtc, fils d'Ariftomaquc, 190. 4. Sa fortune, 143. 6. Son regne fur les Mdlènicns , 527. a Son palais, 320. a Mort de Crcfpbonte, i celle de fes fils,
DES MA 318. 4. Son portrait . 39f. a Crelùs éc Ephctiis bâtüicnt le Temple d'Ephdc, 70.6. Crerec . lieu natal de Jupiter, 107. 6. Crète . lesLoix, 148. a Cretois . leurs colonies. 69. 6. Les archers Crétois, leur fcpulture,9 $. A Cretheiis. filsd'Eole, 31 <. a Crethcùs > peted'Amythaon, 41$. a Crethon, hlsde Dioclès, 391. a Creugas, 193. a Sa vidoire, là mort &U ftatuc. 111.6. Créüfe Troycnne, femme d'Enéc . 375. 6. enlevce pat Vénus , ibuL Créüfe. fille d'Ercdhce . 89. a Creulis, l'artênal des Thefpiens, 196. 6. Crianius Elcen. Sa ftatuc,41.6. Crino. fille d'Anténor, 378.6. Crillà , ville. La meme que Cirrbtr lelon Homère , 403.6. Crifus, hls de Phocus. 119. a Critias, ftatuairc d'Athènes, 8-6. Scs ouvrages. 74.a Critobulc, 360.6. Critodame, û ftatuë, 11.6. Critolaüs, Prêteur des Achéens, 98.6. Sa mort, Critolaris .filsd'Hicctaon , 375.6. Crius d'Eubrre, &: fon fils, 3 30.6. Crins, fils deTheoclès,devin, 178.6. Crius, l'un des Titans, 131.6. Crius, fleuve. 131.6. Crocccs dans la Laconie. 305.a Scs carrières . »6«L Crocodiles de terre, 116. a Crocon d'Eréthrie, 34. 6. Crocon I*Athénien, 119. a Le palais de Crocon, 161Z Crorfus, 331. a corrompt les Lacédémoniens par fis largefles, i 6k L Son bonheur, 179.6. Son oftrande i Minerve, 33 5.6. Crœfus de Tegée, fa ftatuc , 114.6. Cromus, fils de Neptune, 141. a Cromus, fils deLycaon, 118.6. Cromes, ville d'Arcadie , ibuL Cromyon, 141. a
T ! E R E S. 44, Cronius , l'un des prétendant d'Hippodamic, t J. 6. Crotaliu, amant d'Hippodamic. 5 5 J. Crorancs, ce que c'croit , a 81. a Crotone, 34- 6. Crotoniares, leur fable fur ilclcnc , 301. A Crotopus, hlsd'Agenor, i Si .a Crotopns, Roi des Argiens, 15 5. a Sa fcpulture . 105. a Ctcatusdils d'Ador, 5 1.6 .Son tombeau. 1 So. A Ctéfias,175.6. D'où ilétoit, en quel temps il vivoit, les ouvrages, ikâ. Crefippc . fils d'Hcrculc , 191. a Sa poftcritC, 189. a Ctimcncs , ton banniflement & fe mon, 194.6. Cumcs dans l'Opiquc, 118. 6. Curetés, ou D-ichlcs ldcens, 413. a Curetés, dits sbuultt, 406. 6. Les Curetés dérobent Jupiter à la barbarie de Saturne, 397. a Le Temple des Curetés, 3 94. a Les premiers qui ayent dilputé le prix de la courte à Olympie ,1 » 5. 6. Curetés, peuples appeliez enfuite Acamaniens, 178. 6. fccourus par Apollon , 3 86.6. Curiolîté dangcreulc dans les choies feintes, 391.6. Ciiriolitc punie, 5 4. A Cyamite. fon Temple, 117. a Cyana & fe ftatuë, 356. 6. Son exploit merveilleux, ibui CyanéesenLycie, 115. 6. L'orade de Cyanccs, ibuL Cvanippc, fils d'Egialee, 1 89-a 114. a Cyarette, filsde Codrus, 71.6. Cyathus , fe mort, fe ftatuc. 178. a Cyaxare. Roi des Modes, 430. a Cydopes, murs bâtis par l« Cyclopcs»
Cycnus, Roi des Liguriens , 100. a Métamorpholcen Cygne, 101. Cycnus, fils de Neptune, 146. 6. Scs femmes , fe crédulité fatale à lis enfans, 147. K kk ij
tabl
Cycmis, fon combat contre Hercule &fa ftatuë > 88. a. Cydias, (âvaleur, (à mort, fon bouclier , avec une infeription, 3 6 3. b. Cydnus , fleuve , la ftaichcur de fes eaux, 189.^. Cydon , fils de Tégéatès, 1 3 5. Cydonia, ville de Crctcj 54. Son fondateur, n<,.b. Cygne, s'il eft vrai ouc les Cygnes ayenr la voix mélodicufe, 100. a. Cyllarabis, fils de Sthcnclus, 189. 4. Cvllcn, fils d'Elatus, 140. b. Cyllene , montagne d'Arcadie, ibid. Sapofition, fes fingularitcz, 167. b. Cyllene.le port des Eléens,6 a ,, b. Cylon Athénien , 114. 4. Maflacré dans le Temple de Minerve, 114. b. Cylon d’Argos, 167. a. Cylon Eléen, 418. 4. Cynéthéens, peuples, 170. b. leur pofition , ce qu'il y avoit de remarquable chez eux. 170. b. Leur offrande, 464. a. Cyncüs d'Eréthric, 88. b. traître à fa patrie, ibid. Cynifca , fille d'Archidamc, 161. a. Son amour pour les chevaux, (â viéloirc aux Jeux Olympiques,/fei monument de là gloire, 3. b. Son monument héroïque, 184- “■ Cyniieus de Mantinée. Sa ftatuë, 1 2. b. Cynortas, Roi de Lacédémone , 245. Son tombeau, 178- 4. Cvnortion, montagne, 216.4. Cynolàrgc , Temple d’Hcrculc, $9. a. Cynocéphales. Défaite de Phiiippcs en ce lieu, 8 (.4. Cynofuréens, peuples, 290.4. Cynurc.fils de Perlée, 247. a. Cynuréens, & leur ville, ibid. Cynus, le port des Opuntiens > j 18. b. Cynus & la fille Larymna, 279. b. Cypariflic, ville des Mcflénicns ,153.
CypariHc , ville de la Phocide > la même qu'Anticyrc, 400. b.
e
Cyphantes, 313.4. Chypre ou Cypre , le difoit la patrie d'Homere , 370. b. Pocfics Cypricnnes, ou les Cypriaques, 375. 3 76. b. Cypfelus, fils d’Eétion, 155. a. Tyran de Corinthe , 45:. a. ûuvé dans un coffre , prend de là fon nom , ibid. Scs Ancêtres, 153.4. Son offrande à Jupiter , 413. 4. Le coffre de Cypfelus. Les inferiptions & les figures dont il étoit embelli, 4 S1. tÿ furv. Cypfelus , fils d’Epytus, roi d’Arcadie, 527. 4. 142. b. Sa poftérité privée du Royaume, 144.b. Cyrene , colonie ,282. Par qui établie, tbid. Cyrénéens, leur défection ,22.4. Peuples de Libye, 345. b. Leur offrande, 345. b. Leur treforà Olympie, 47-& Cyrnos,autrement l'Illc de Cône,(à dclcription, 355. 354.b. Cyros, Temple d’Elculapc, 131. b. Cyrtonc, ville de la Béotie, 280. b. Sa pofition, lès fingularitcz , ibid. Cyrus, le Grand. Son éloge , 218. b. Cyrus, le jeune, ami des Lacédémoniens , & ennemi des Athéniens,
Cytherc. L'Ifle de Cythcrc , 86.4. Cytherus, fleuve, 57. b. Cythnos, une des Cycladcs, 466.4. Cyziquc , ville. Scs habitans ne font qu'un corps avec les Proconnéfiens, 222. b. D
D
Aâylcs Idéens > ou Curetés , 423.4. Daïmenc, fils de Tilàmene , Roi des Achéens, 80.b. Daïppus, Statuaire, 29.b. Daïre, fille de l'Ocean, 121. 4. Damagetc Rhodien , Roi de Jalyfe, 377- 4. époufe la fille d'Ariftomene
DES MA en confluence d’un Oracle, ibid. Damagctc , fils de Diagoras, fes victoires aux jeux Olympiques, & fa ftatuë, 7 S. b. Les deux Daniagctcs, tbid. Damaret, fils d'Etymon , 418. a. Dainarmene, pécheur,en jettant fon filet dans la mer, en retire un os de Pclops, 440.4. Dama'ias, fils de Penthilus , & petitfils d'Orclk, 8e. b. Damafidhon, fils de Codrus, 71. b. Damafiâhon, fils d'Ophcltès, Roi de Thebcs, 250. b. Damaliftrjtc , Roi des Platéens, 517. b. donne la fépulture à Laïus, ibid. Damahftratc, pere de l'Hiitorien Théopompe , 169. 4. Damafus, fils de Codrus, 75. b. Dameas de Crotone, Statuaire, 34. b. Damcon , fils de Phlius, 5 a. b. Son tombeau , tbuL Damias, Statuaire, fes ouvrages, 357.
T I E R E $. 44J 18a. 4. élevé un temple Ht une ftatuë à Apollon Lycius , 191.4. Sa cruauté envers fes gendres , 19 a. a . Comment enfuite il vient à bouc de marier fes filles, a7$.4. Son tombeau, i95.4.Sa ftatuc, 359. b. Danaécns, peuples d’Argos, ainfi dits du nom de Danaüs, 68. b. Danaïdcs. Leur crime , 1 Sa. 4. confièrent une ftatuë à Venus, 240. 4. Daphné .Nymphe, interprète des Oracles de la Terre, 5 17. b. Daphné Eléennc, aimée de Lcucippc, 17t. b. & d'Apollon félon quelques-uns, ibuL Dardante, ou Samothrace, 75.b. Dardanus, le Phrygien , reçoit de Jupiter une ftatuëde Bacchus, 110. b. Dardanus de Pfoohis, 177. b. Darius, fils naturel d’Artaxerxès, 14. b. dépouille fon frère du Royaume, ib. artire à lui le Géant Polydamas, ibid. Dalcylium dans la Carie , 406. 4. Daféc, ville d'Arcadie, 103. b. Damis difpute le Roïaume de Mcfle- Datis Pcrfe, G pieté, ; 80. b. nie à Artftodcme, s45. 4. Daulis, Nymphe, 326. b. DamisGcnéral des Meilcniens, ; 5 a. 4. Daulis, ville de la Phocide, & ce qu’elDamifcus Mdlcnien, G ftatuë, 7. b. le avoit de remarquable, tbid. Damithalès de Phcnéon, 164. b. hono- D-tuloi, lignification de ce mot, tbid. re de la vifitc de Cerès ,165. Dauphins. Le corps de Mcliccrtc apDamocrandas, Roi d’Argos, 40j. porté par un dauphin , 130. 4. Damon Athénien , 69. b. Arion aflîs fur un dauphin, 317.4. Damon de Corinthe, 352.4. Phalantus porté fur un dauphin , Damon de Thurium, G viétoirc aux 346. b. jeux Olympiques, 186. b. Dccélce, ville, 163. 4. Damophile, Capitaine des Béotiens, Dédale, fils dePalamaon, 143. b. Ori262. b. gine de ce nom , tbid. Pourquoi il Damophon Elcen, fils de Pantaléon , confiera une ftatuc à Hercule ,258. 56. b. b. Fondateur d'une Ecole de Sculpture en Crète, 1)6. b. Damophon , fils de Thoas, 15 5. 4. Damophon Mcflcnien ,• Statuaire. Scs Dédale l’Athénien. Sa naiflànce, fon induftrie, G fiute en Crcte, & la ouvrages, 195. b. Scs filles, 194. b. Damoxcnc deSyraeufe. Son exil,a 11. b. raifon de cette fuite, 75. b. SesouDamoxcnidas de Ménale. Sa ftatuë, vrages, 513. b. En quoi il cxcclloit, 15. J. 15 3.4. Sa grande réputation, 7 5- b. Scs avanturcs écrites par Diodore Danaiis occupe le Trône d’Argos, Kkk iij
L E 311.4. pillée par Mctanhane, ibid. La chute & le défâftrc de cette ville , 197. b. Uûge des filles de DeDédale de Sicyone, 66. 4. Les Grecs los, 1 34. 4. Sacrifices ou offranont louvcnr confondu un Dédale des que l'on envoioit à Dclos, rot. avec l'autre, 31 3. b. 4. La galère de Dclos, 93.4. moins Dedalion, pere d'Antolycus , 140. b. grande que celle de Démctrius PoDéclics. Les grandes Déclics & leurs liorcète, & que celle de Profanée Myftcrcs , 194. b. Philopator, ibid. Degmenus ,416.4. Démadc traître à (â patrie, 89. b. Dciphanès , fon bel exploit, 3 20. b. Dcmaratc d'Hércc, <k toute fit familDejanire > (â filiation , Ion tombeau, le, 25. 6. 205. 4. Dcmaratc leMeflènicn, fa ftatuc,} 5. b. Déidamic , fille de Pyrrhus , 403. 4. Dcmaratc -, fils d'Arifton , 161.4. déou Laodamic félon Juftin , ibid. pouille du Roïaume de Sparte par Deïnomé, Troienne, 375. b. Cléomene , fe retire en Perle , Dcion, pere de Ccphalc, 3 82. b. ■bui. Dérapé. 44. 4. Qui elle étoit, ibid. Démarque, G ftatuc, zi. b. Driphobus. Son combat avec Ajax , Démctrius, fils d'Antigonus, 2 2. 4. Déiphon, fils d'Antimaqec , 191. 4. Roi de Macédoine > 116.4. fait la Sa femme,ibuLSes enfans, 217.4. guerre contre Profanée, 22.4. châtie d’Athcncs les tyrans, S1 ■ 4. Sa Delium, ville. Sa pofition, ce quelle avoir de remarquable. 273. b. Comcruauté envers Alexandre fils deCat bat donné à Delium , 251. b. fander, 52. 4. fait captif par SelcuDelphes, ville. La même que Pvtho , cus, ibul Sa ftatuc, 3 8. b. 330. b. Sa pofition, 335. Son Fon- Démctrius , fils de Philippe, 167. 4. dateur, 3 5 o. b. Allicgec par les Gaus’empare de Mefléne , 388. 4. lois, 367. b. fécouruc miraculeufcempoilônné par fon frère , ibid. ment, ibüL L'AIlcmbléc des Am- Démctrius , fils de Phénoftratc , Roi phidyons à Delphes, 3 3 3. b. L'Aud’Athènes, 80.4. teur de cette aflcmblée, ibid. L'Ar- Dcmoja StbylledeCume, }43.}44.A. (cnal & le port de Delphes, 402. Démocratie. La Démocratie n’a cti Le temple d'Apollon a Delphes, inftiruée en Grèce qu'aptes le Gou328. b. Qui en a été l‘Architecte , vernement Monarchique, 239. b. 328. 329. Pillé plufieurs fois, 33t. Tableau rcpreiéntant une DémocraLifte des offrandes & de ce qu'il y tie, 11. 4. La Démocratie n'a jamais avoit de curieux dans le temple de rciiili qu'aux Athéniens, 404.4. Delphes,} 3 6.iSfittv- le ftade de Del- Démodes,Archonte à Athènes, 369. b. phes, 368. b. La Prctrcflê d'Apol- Démocrate de Tcncdos, 41. b. lon à Delphes , 328. b. Divcrlcs Democritc de Sicyone, Statuaire. Scs traditions fur l'Oracle de Delphes , ouvrages, lôn maitre, 8- b. 3 28. La chambre Ddphinicnnc, tri- Dcmodocuschantant dans une danié de bunal à Athènes, 330. Phéaciens, 196. à . Dclphus, fils d'Apollon, 330. b. Dcmodocus à la cour d’Aldnoüs, 9.4. Delta. Ix Delta en Egvptc, 6 5. b. Démon, ou mauvais génie chaflc d'un Delta, nom de lieu, 197. 4. temple , 18. b. La figure de ce DcDclos. Combien florillantc autrefois. mon,
44<> T A B tic Sicile » 66, 4. Les grands & les petits Dédales, ce que c’étoit, 244.
DES MA T I E R E S. 447 Demonaflc, fille d'Amphiaraiis, 150. Dieu. Son éternité, 355. b. Sa Providence , 440. 4. Son couroux conDcinophantc. Sa mort, 118. b. tre les impies, 153. 134. b. ImDemophon,iils dcThcfec, 574. b. acnoiliblc aux hommes de réiiflir dans leurs entreprifes contre la volonré cule d'homicide , 91. a. Demophon > tyran de Pilé > 449. 4. des Dieux, 144. 4. Dieu protège Demophon, Statuaire , fes ouvrages, les liens, 367. b. Le temple du bon Dieu , zoi. b. Les grands Dieux, 395- -• aî /ik , ce qu'il faut entendre parce 118. b. Les douze Dieux, & leurs noms, 11.4. Les Dieux purs, 219. Démofthcnc, fôn éloge , fon exil, fa b. Les Dieux d’Argos, 110. b. Les mort, (à ftatuc » fôn tombeau ,13t. Dieux inconnus, & leur autel, 4.4. Pourquoi cette dédicace ,aux Dieux îji. 4. Détondas Sicyonicn, Statuaire,41. b. inconnue, ibid. S'il y avoit à AthèDétus, un des defeendaus de Céphanes un autel confacré au Dieu inlc, 11 S. b. connu , comme le dit SaintPaul, Demylus, Si (ôn avanturc, 24. b. ou bien, aux Dieux inconnue, comDent. Si l’ivoire eft une dent ou une me le dit Paufanias, 4. Si 5.4. Les corne de l’Eléphant ,436. 4 Que les Dieux des Enfers, 2 2 5.4. Les Dieux dents ne reviennent point, ni ne étrangers honorez à Olympie, 44$. s’amoliflent au feu , ibid. 4. Le temple de tous les Dieux, •Déoménéc, 15 2. b. 57. 4. Autel commun à tous les Dépôt abandonné aux foins des Dieux Dieux, 448. 4. Les hommes juftes par Ariftomcnc , ; 6 8. a. dans les premiers temps étoient hoDéritus, fils d'Argalus, 107. b. norez de lavilitedes Dieux, 136. Derrhion > 303.4, b. étoient leurs hôtes & leurs comDélcfpoir. Exemple d'un grand défèf inenfâux , ibid. Honorer les Dieux poir, 319. 3 20. b. Qu’il ne faut pas avec tencens dautrui , proverbo j-tter fes ennemis dans le délcfpoir, Grec, 190. b. La mere des Dieux. 341. 4. Son temple , 219. b. Dieux préDcucalion, 115.4. Le déluge de Deufervatcurs, 170.4. Dieux Epidotes, calion, ibuL Les marques du déluge & pourquoi ainfi appeliez ,215.4. de Dcucalion, 57.4. Son tombeau, Diane , fille de Cerès, non de La57.4. tone , 205. b. tue Buphagus, qui Dcxamcnc, Roi d’Olcne, 111. b. vouloir attenter à (à pudicité, 188. Diagoras> fils de Damagctc fécond, b. prefideaux accoucqcmcns, 392. 377. 4. Diagoras de Rhodes. Scs vi&oircs, fon Diane avec des ailes, 456. 4. rare bonheur , fa ftatuc, 18. & 19. Diane tenant un flambeau de chaque b. L'Origine de (â race, 19. b. La famain, 204. b. mille des Diagorides, ibid. Diane qualifiée de très-bonne Si trèsDialectes. L'un plus propre que l'autre belle, 94. 4. Sa ftatuë dans l'Acadepour la beauté des vers, 177. b. mie d’Athènes, ibid. Son Temple à Dialius, fils de Pollis. Sa ftatuc, 31. b. Mégarc, 133. 4. Sa ftatuc à AntiDiciis de Mégalopolis , Préteur des cyrc, avec les lÿmbolcs de la Déclic, Achéens, 93. b. fe donne la mort, 402. b. Diane Agorea, 446.4. 101. b.
44» T A BLE Diane Agrotera, 60.4. 116. b. Diane Lygodclhia ,191.4. Diane Alphea.fôn temple» 57. b. Diane Munychicnnc, 4.4. Diane Atnarylia, 103. 4. Diane Mylicnne,' 304.4. Diane Anaïtis honorée des Lydiens, Diane Orthia.fôn Autel teint de Gng, 190. 4, 1S9. 190.0. Diane Apanchomenc » 176. b. Diane la Nourrice desenfans. Diane d'Aricie, 214.4. Diane Patroa, 167.4. Diane Aftratéc > 3 16. a. Diane Pcrfiquc, 81. b. Diane en Aulidc , 171. b. Diane Phérccnne, 205.4. Diane Broraunia , G chapelle, 73, 4. Diane Philomirax , 59.6. Sa ftatuë, 106.4. 2 22. b. Diane Porte-flambeau , 395,4. Diane Calliftc, ou la très-belle, ld i . b. Diane Propylea, 1 ao. 4. Diane Caryatis , a7o. 4. Diane Protedricc, 1 a5. 4. Diane Cédtéatis, 160. b. Diane Protodirotiia , 406.6. Diane la Chaflcrcflè, 60.4. Diane Pyronia, 166. b. Diane Cnacalefia , 175. b. Diane Saronia > a 30. 4. DianeSciatis, 200.6. Diane Cnagéatis, a 3 7. b. Diane Cnagia, 295. b. Diane Stymphalicnnç, 173-6. Diane Taunquc. Sa ftatuë , 139. 190. Diane Coccoca , 447. 4a. Contelladon- fur cette ftatuë » Diane la Condudricc, 104. b. ibid. Diane Condylcatis, 175. b. Diane Tridaria, 110.6. Diane la Condudricc , 224. b. Diane Confervatrice, 199. b. Dicearchie , aujourd'hui Ptwlei, (es Diane Cordacc, 55. b. Dicon, fils de Callibrotc > 9. 6. Diane Coryphée, a 16.4. Diébs, fôn Autel, 187.4. Diane Dapnnéc, 314. 4. Didynna , ou Britomartis , divinité Diane Dcrrhiatis, 303.4. Crctoifè > ata. 4. Sa Chapelle , Diane Didynnéc, 400.6, 277.4. Diane Eginéa , a 81 • 4. Didas Egygticn , 463.4. Diane Elaphica, 58.6. Didymcs, lllc, 341.6. Diane d'Ephclc, 3 76. b. 7°- b. Didymc , oracle d'Apollon, 70. b. Diane l'Erolicnne, 407. b. Diitrephës, là ftatuë qui le repréfente Diane Euclea, a68- b. percé dcfléchcs, 72. 4. Critique de Diane Hégémaquc, 283. arAuteur à cc fujet, ibuL Diane Hcmércfia, 170. b, Dindymene , la mere des Dieux, 104. Diane Heurippc, 16 a. b. b. Son Tcmple& là ftatuë, 111.6. Diane la Prctrellc, a 18. b. Dine, Lac dans l'état d’Argos, 146.6. Diane Hymnia, 160. b. Dinicha, femme d'Archidame, 269.4. Diane Iphigénie, a36.4. Dinocrarc de Tcncdos, 41.6. Diane lflôna, a 81.4. Dinocrate Mcflcnien , caulc de la mort Diane Laphria , 107.6. 111, de Philopamcn , 233. 6. Expie Diane Lcucophrync, 19b. a . fôn crime ■ ibid. Diane Limnéa > 181. 4. Dinolochus, G vidoire, & fâ ftatuë, Diane Limnatis, 11 ;. b. 3.6. Diane Lucifera, 10a. 4. Pinomcnc , les deux Diriomcnes, 2 S. Diane Lycée, 226.4. 6. L'un fils dcHiéron , ibU. L'autre Diane Lycoatis, io$.b.
DES MA fou aflÀHtn , 29. La mort du dcr• nier Dinomcnc > ibuL Erreur de Pau(inias au fo|et de Hiéron , ibuL Dinollhcnc Lacédémonien, 40. b. ■Diodes , fils d'Orfiloque, 511. b. Sa pofterité > 391.4. Diocics initié aux myftercs de Cercs, '79-* Diodorede Sicyone, toz. b. Diogcnc ,capitaine Béotien, 360. b. Diogène leMaccdonien, 164. a. Diogcnc le Cynique, fon tombeau , 147.4. Diogenée, fille de Céleiis, 110. a. Diognete , (a viâoirc aux Jeux Olympiques, 319. b. Diomède Roi de Thraec, diâtié par Hercule, 297.4. Diomede commandant des Argiens au fiegede Troye. 224.4. N'attaqua point Enéc apres la prife de Troye, 36.4. s'égare en revenant chez lui après h prife de Troye, 90.4. Bâtit à fon retour un Temple à Apollon, 228.4. & à Minerve , 206. 4. établit un culte en l'honneur d'Hippolytc ,228. 4. Protège Ocncüs fon aycul , 208. l'un de ceux qui prirent Thebes, 195. 4. Auteur des Jeux Pythiques, 228-4. Emporte les Héchcs de Philocletc, 69. 4. Sa ftatuë, 3 39. £. Dion d’Epidaure, ; 57. b. Dion, ville de Macédoine, 292. b. Dionyfiadcs, 280.4. Dionifyclès de Milct.ftatuairc , 41. b. Denys, tyran de Sicile, 6. b. Son fictifice à Jupiter Olympien , ibid. Denys le jeune honore Philoxcnc de fes bonnes grâces, 7.4. Dionyfophanc donne la fcpulturc à Mardonius, 24t.b. Diophanc , fils de Diéüs, 192. b. Scs fcrvices, fa ftatuc,ibuL Diophante,Archonte à Athènes,22 t.b. Diorès, fils d'Amaryncée, 414-4Diofcurcs , dits yi/ulin, 406. b. mis Tmt 11.
T T E R E S. 449 au nombre des grands Dieux , 102. Du nombre des Argonautes, j 14. 4. apportent de Colchos une ftatuë de Mars, 299.4. leur combat avec Lyncée & Ida, 526.4. Leur rcflcntimcnt contre les Meflcniens, 385- 4. Sc déguifent en étraiigcrs, & demandent à loger chez Hiormion, 288. 4. Leur pays natal, 318-4. Leurs femmes, leurs enfans, leurs ftatuës équeftres, 202.4. Leur Temple, ibid. Les Diofcurcs dits ylmbuln, 179. a. Honorez comme des Divinisez , qui préfidoient à la barrière, 282. 4. nommez .dpbe"rù.ib'd Diotime, pere de Milon Crotoniate > J 4- b. Dipcc, ville, 27J- 4. Diptrne, ville d'Arcadie , 186. Dipœnc &Scyllis difciplcs de Dédale, 180.4. Leurs élevés, 129. 4. leurs Diofcurcs, 202.4. Dircé, femme de Lycus, 2 81. b. tuée par les fils d’Antiopc ,281.6. Dircé, fleuve de Béotie, <6«f. Difquc ou palet. Petfoe, l'inventeur du jeu de palet, 28 3. La force de Milon éprouvée fur un palet, 34. b. Divination. Plufieurs dpeces de divination, 11 5. b. 1 26. b. j.b. Dius dilputc l'Elidcà Oxylus, 4 Diyllus, ftatuaire, fes ouvrages ,345.6. Docimus, 25.4. Dodone, les chênes de Dodone, 53. 4. 175.6. Le temple de Jupiter à Dodone, ibrd. Les Colombes de Dodone , 113.6. L'Oracle de Dodone, ibul Dolopes, peuples, 334.6. Leur défi truclion , ibid. Domicratidas, Roid'Argos, 403.4. Dontas Lacédémonien, ftatuaire ,48. 6. Donuflè ou Gonnuflc > ville de la Sicyonie, 1 2 9.6. Dorcéc, fontaine ,285.4. LU
4V> TABLE Dorcée, fils d'Hippocoon , fon tomfur les Dragon?, ibid. beau , tbid. Drcpantim,promontoire, 119. ^.PourDorididas, ftatuairc, 4<o.a. quoi ainli ainfi appellé.iW. Doridas. fils de Propodas ,153.4. Dromeiis de Mantinée, a 6. b. remporDoriciis , fils d'Anaxandridc, a 5 a. a. te le prix aux Jeux Olympiques Chefd'une colonie, tbid. Se tranffins combattre > 17. plantc en Sicilc,a89-4. eft défait par Dromcus de Stymphale , 10. b. Ses IcsEgcftécns, tbid. victoires aux Jeux Olympiques, & Doriciis, fils de Diagoras, 18. b. relà ftatuë, tbid. tourne 1 Rhodes ,19. b. rcfpcété Dromichctès, 30.4. par les Athéniens, tbid. condamné Dropion, Roi des l’éoniens, 3 4 4. b. a mort par les Lacédémoniens, tbid. Dryades, Nymphes, 13 9. b. Drymée, ville Je la Phocide ,313- b. Scs victoires Sc (â ftatuë, 19. b. Doriens. Leur retour dans le PcloSa pofition,ce quelle avoitde reponndc , 14a. b. Y viennent du marquable , 3 9 5. b. Son fondateur, mont Octa, 41 o. 4. Y abordent par iiwL mer , 14a. b. font reçus dans plu- Diyon de Pdlene, a t .b. sieurs villes, 175.4. Se rendent maî- Dryops , fils d'Apollon, 40a. 4. Sa tres de Corinthe, 155.4. & delà ftatuë , < btd. Sa fetc , tbid. Mcllénic, 317. 4. Elèvent un Tem- Dryopes, peuples, leur demeure, leurs ple à JupiterTropéiis, 177- 4. Leurs migrations , 401. 4. Les Aiincens Rois,416.4. Leur guidc& (estrois fe difoient Dryopes, ibid. yeux ,415. Leur nom & leur langue Dulichium, ville. Son nom moderne, n'ont pas l'antiquité qu'on croit, 414-4. 141.4. La langue Doricnnc plus Dyraas, fils d'Egimiiis, 104.1. pure chez les Mefleniens, 585. 4. Dymcs , ville d’Achaïe, là pofition , Architcéhire Dorique, 60. b. Airs fon ancien nom , lis beautez, 105. de Hutc fur IcmotdcDorien, a6o. b. Les Doriens Afiatiqucs, 369. b. Dyrrachium, a6. b. L'ancienne Doridc, 401. b. Dylâulcs, inftitu’c le culte de Cerès à Dorion, ville ,10. b. Les coftcs de Celées ,178.4. Son tombeau, 179Dotion, 10. b. Dilcinétc, Archonte à Athènes>385. Dorydécs, 116.4. 4. Dilpontéc.fils d'Ocnomaiis, 75. Doryllùs,fils de Labotas, 148.4 b. Dilponte > ville, tbid. Dotadas, fils d'ifthmius. Roi des McfIcniens.jaS. «. E Drabilquc , fleuve, 94- 4. Acidas, fils d'Atybbas , 34.4. Dracon , Ac fes Loix fur l'homicide > 17. b. Son cara&cre, tbid. Eacides, leur généalogie, leur defDragons, écailles de Dragon , leur fitinée, 45.4. Eacée, aoo. 4, gure, 67. 4. Dragon, gardien d’une Eacus , fils de Jupiter ai8- Premier fontaine, a $ 7. b. Gardien des pomRoi d’Egine ûft. Juge entre Scvton, & l’audion, 1 a4- 4. Obtient de U mes des Udpcndcs, 4<>- b. Dents de Dragon femées fur terre, d'où naifpluye à la Grèce, a ao. 4. Ses femmes lent des hommes , 156. b. Le Drax a 1. 4. Sa fépulture , tbid. Aucun gon n'etoit autre chofe qu’un gros de les enfans ne lut fucccdc,118-4. Serpent, 6 7. 4. Eovur dû Anciens Eantidès de Milct >337. b.
E
Y
DES MA Ebenc, ftatuës d'ébcne, 167.4. Ignorance de Paufanias & des Anciens fur l'ebenc, 1,2.4. Ecbatane, 577. 4. Ecdémus, 2x6.4. Ecechiria, femme d'Iphitus ,452.4. Echéclus, filsd'Agenor, tué par Achille, 578-4. Echccratidès, , 51. 4. Echcdamic, villcdc la Phocide,5 2 5. 4. Echclatus, fils de Penthile , 247. 4. Echembrotc, 5 5 r. 5 5 2.4. Echcmus , fils d'Acropus, 127.4. Echcmus, Roi d’Arcadie, 142. 4. Scs Anccftrcs , fes exploits , tbuL Son combat fingulicr contre Hyllus , ^u'ilcue, tbid. Son tombeau, 257.
Echéphron, fils d’Hcrculc, 177. 4. (on tombeau, tbid. Echcpolis, fils d’Alcathoüs, 152.4. Echmagoras, fils d’Hcrculc, 15 8. b. Echmis , fils de Briacas , Roi d'Arcadie , 145. b. Echcftratc , fils d’Agis, 247.4. Echctimus , & fa femme , 169. 4. Echctlce. Le Héros Echctléc, 49.4. 105.4. Echévcthécns, peuples d’Arcadie, 220.
Echidna, fa filiation, 168. 4.296.4. Echinadcs, llles , 154. 4. Pourquoi leparées du continent, 179. 4. Pourquoi ainfi appelléés, tbid. Echion, gendre de Cadmus, 247. b. Echo , le portique de l’Echo, 2 5 7. 4. Echo qui rendoit les fôns jufqu’à fept fois ,465.4. Echccax, $72.4. Edons , peuples, 94. 4. Ectès , fus du Soleil ,15t. 4. Ection , pere de Cypfelus, 155.4. Egée, fils du fécond Pandion , 29. 4. Roi d'Athènes, tbid. 125. inllituë le culte de Vénus Uranie , 47. Sa mort, 69.4. Sa ftatuc, 18.4. Son tombeau, 69.
À
T I E R E S. 45» Egée , fils d'OoclycuS, 287. 4. Egcfpotamc, fleuve ,5,8.4. Pourquoi ainfi appcllé, 5,7.4. Les Athéniens défaits a Egcfporanie, 197Egeftéens. peuples, 289. 4. Eges.ville d’Achaïc , fapolition, 16 5. Egialée, ville, depuis appdléc Sicyone, Egialée, premier Roi de la Sicyonic ,
156. 4. fondateur d'Egialée , tbid. L'Egiale, anciennement partie du Pcloponncfe, >4«£ Egialc, fils d'Adrafte , t, ,. 4. Sa mort, 249. 4. Son tombeau, 271. Sa ftatuë, 5,9.4. Le monument héroïque dEgialéc, 1,7.4. Egialc, contrée du Pcloponncfe , appelle enfuite Achaïe, 66. 4. Quel en a été le premier Roi, 67. Egics .ville de la Laconie , ,06.4. Egila dans la Laconie, 560.4. Egimius, 217.4. Eginc, fille d’Afôptts ,218-4. Donne fon nom à une Iflc , ibid. L’cnlcvcmcntd’Egine, ibid.Sa ftatuë, ,45-4. Eginc, iflc , (a fituation , fes premiers habitans, 218. 4. L’école d'Eginc, 77-4. 2,7. 4. Leur puillàncc ,219. Favorilcnt les Perles, 252. 4. Châtiez par Cléomcne, ibid. Leur commerce avec les Arcadiens, 14,.4. Leur chute, 219.4. Eginctès, fils de Daritus, 107. 4. Eginctès, fils de Pompus , Roi d’Arcadie, 145. 4. Egion, ville d’Achaïc, 10. 4. Egire, ville & port des Achécns. Sa fituation, & ce qu’elle avoit de remarquable, 165. 4. La côte & le port d’Egirc, 127. 4. Son ancien nom, l'origine de là nouvelle dénomination , ibid. Egifthe, 184. 4. fait périr dans un repas les enfans & les amis d’Acamemnon , ibid. Quelle a été la cauli de i’animolité qui étoit entre Egifthe
& Agtmcmnon, 187- Son tombeau, 18$. Egifthcnc, ville de la Mégaridc > ! ; 7. a. Egium, ville d'Achaic. Sa polition, les beautez > 119. b. Eglc , joj. i. Les Grâces, filles du Soleil & d'Eglé, ibid. Egypte. Le fleuve d'Egypte, j 14. b. Egyptus Eléen ,19. b. Egyptus, fils de Belus, 116. b. Sa fuite, fes malheurs, fon tombeau, ibui. Le meurtre des fils d'Egyptus, & leur fcpulture, 106. 4. Egyptiens, fe prétendoient plus anciens que les Phrygiens , 44. a. étoient plus propres aux combats de mer, qu’aux combats fur terre, a $ 8. a. Leurs regrets fur la mort de Linus, 189- b. Secourus par Agéfilas , 268. 4. Statues de quelques Rois d'Egypte à Athènes, 19.28.4. Ces Roi. faifoient gloire d'être appeliez Macédoniens, 5 ; 5. b. La future de quelques momies Egyptiennes, 11 3. 4. Sentiment d'un Egyptien fur Amphion & fur Orphée, $ 1. b. Marbre d'Egypte. cftimé, 56. 4. Le goût des ftatucs d'Egypte, 77. b. de bois pour la plupart anciennement , 191.4. Egyre, fils de Thclxion, 1 <6.4. Egys , ville, détruite par les Spartiates, 148. 4. Eïon, ville fur le Strymon , 149- b. Eïonéc, fils de Magnés, 55. b. Elaïus, montagne, 113.i. Elaphion, femme Eléenne, $8. b. Elaphios, mois qui répondoit à celui de
L E eide , iW. Ses enfans, ibid. Eleckc, fille d'Agamemnon. Son mari, les enfans, 18$. 4. Mariée àPyladc , ibid. Sa fcpulture > ibuL Electre, fille d'Atias, 399. 4. Élc&rc,fœurdcCadmus, 15 3. i. donne , fon nom à une porte de The-
Elcétrc , une des femmes d'Hdcnc» 173- b. Elcârc, fille de l'Océan. Elcétrc, ville de la Meficnic, 399.4. Electre, fleuve, ibid. Elcétridc. La Porte Elcétridc, & ce qui s'y pallà de mémorable, 254.^. Elcétryon, pere d’Alcmcnc > 210. 4. Eléc, ville de Mvfic, a 50.4. Eleus, fils d'Amphimaque, Roi d*Eüdc, 41G 4. Elcüs, fils de Neptune, 411. 4. Elciilc, ville de la Troade, conlacrcc à Protéfilas, 11 o. 4. Eleufis, héros, là filiation, tai. 4. Eleufis , ville de l'Attique. L'origine
Eleufiniens. Leur culte & Ictfrs cérémonies , 1 ao. 1 a t. 4. Le Iccret de leurs Myfteres,121. a. Leurs fables fur la généalogie de leurs héros, 1 a 1.4. Leur Traité avec les Athéniens, iao. 4. Leur Jloi, ibid. Les bornes de leur territoire, 119. 4. a a 3. Le culte de Cerès Eleufinicnc chez les Phcncatcs, 164.165. b. Eleufis, ville de Béotie, a 80. b. (ubmergée, ibid. Elcuther, fils d’Apollon , a73- b. Sa viétoirc aux jeux Pythiques, 33 i.b. Eleuthcre, ville,les ruines, ta2. 4. Elcuthéricns, fournis à la République Elaphus, rivière d'Arcadie, 303. b. d'Athènes, rai. 4. Elailiis, autre rivière d'Arcadie, 20 3. b. Elaflùs, tué par Néoptolcmc, 376. b. Elcuthéria, Fête & jeux en l'honneur de Jupiter Elcuthérius, 243. b. Elatée, ville de la Pnocidc. Son Fondateur , 140. b. Sa polition , les Elans. Leur ancien nom , 411. 4; Leur origine, 410. 4. Leurs exbeatirez, 395. fiav. Elatus, fils d'Arcas, 13 9. b. Son héploits ,417- 4. C? fiuv. Leur expédition contre Sicyonc, 7. b. Attaritage, 140, b. S’établit dans la Pho-
DES MA qucz par les Spartiates, 161. a. Exclus des jeux lflmiqucs > 9. b. par quelle raifon >413. 4. Leur viéloiic fur les Lacédémoniens, & leur Trophée, 6. b. fur les Arcadiens, 49. b. Leurs Rois, 410. a. 416. & fmv. Leurs héros, 44$. a. Leur Sénat, 59. b. 469. a. Leur prytanéc, 447. a. Leurs tribus , leurs gymnafes, ou lieux dcxcrcices, $ 8. & 5 9. b. Le regiftre qu’ils tenoient des vainqueurs aux jeux Olympiques, 305. 4. 461. 4. La bonté de leur terroir, 416. 4. Scs rarctcz, 418.4. Leur Dialcélc , 414. a. Leurs cxEloits , 417. 4. Vau des femmes lécnncs, 414.4. Elide. Voïagc de l’Elide , première partie , 409. 4. Voïagc de l’Elide, féconde partie, i.b.Pofition de l'Elide, 409. 4. Les confins de l’Elide & de l’Arcadie, 53. b. Les confins de l’Elide & de la Mcffènic, 154. b. La balleElide, 450.4. Statue de l’Elide, 39. b. Eléphans. Quand vus en Europe, 58.4. 4. Si l’ivoire cil une corne ou une dent d'Elcphant, 436. 4. Elcphénor, hls dcCalchodonuij.i. Elcuthcrolacons, peuples autrefois de l’Etat de Sparte, 306. 4. Leurs villes, ibid. Elis Capitale de l’Elide, aggrandie, prife par les Meflcnicns, 3 86. 4. Scs curiofitcz , 5 8- tS fiuv. b. Eliflôn, fleuve, fa pofition, 173.4. Ellébore. L’Ellébore d’Anricyre. Deux fortes d'Elléborc, 40 b. Eloquence. Gorgias fut le rcftauratcur de l'Eloqucnce, 42. b. Elpénor reprefenté dans un tableau, 581. b. Elymcs, peuples, chaflcnt les Gnidicns, 340. b. Elyre, ville de Crète, 350. b. Emantion Arcadicn , 41.,$. Emilus d'Eginc, 45°-
T I E R E S. 453 Empédus Athénien, 100.b. Empéramus Spartiate, 368. «■ Enéc emporte le Palladium en Italie, 205. 4. bâtit des villes dans la Laconie, 310.4. 159. b. enterre fôn pere mon en Arcadie, ibid. Combat d’Enéc avec Diomède, 464.4. Sa femme, 375. b. Une partie de fes compagnons portée en Sardaigne , 5 5z. b. Sa ftatuc de bronze, 197. 4. Enéfidcme de Lcontium, 465. a. Enctus. Sa viéloirc aux jeux Olympiques, Sc fâ ftatuc, 295 4. Enciis Eléen, pere du Devin Thrafybtile, 153. b. Eniancs, peuples de Theflalic, 333.4. Enifpé > heu dont Homère fait mention, :8z .4. Enodia , Divinité des Colophonicns, 184- 4. Enncacrounos , ou fontaine à neuf tuyaux , qui fourniflôit de l’eau à toute la ville d’Athcnes, 43. 4. Moyen de concilier les Ecrivains qui ont parlé différemment de ccrtc fontaine d’Athcncsi, ibuL Ennus, Poète. Son nom inconnu & incertain, 37$. b. Enudus, fils d’Ancée, 74. b. , ou , lu femmei iliieftres > Pocme Grec, 146. A qui attribué , ibid. Pourquoi ainfi appellé, ibid. Ignorance d’Amaféc au fujet de cc pocme, dont il n’a pas feulement entendu le titre, ibid. , dit par corruption, ibuL Eolc furnommé Jupiter , 425. 4. Eolc furnommé Neptune, 325. 4. Les Iflcs d’Eolc , 341. b. Eoliens, peuples de la Troade, 12. b. Eolius, l’un des amans d’Hippodamic, 55.6. Les douze villes des Eoliens dans l’Afic Mineure, 76. b. Enapodon,temple d’Efculape,& pourquoi ainfi appellé, 281. 4.
<r+ TAU Enaréphorc. Son monument héroïque, 10. b. Fictives & fontaines du terri285.4. toire d’Ephcfo > 77. b. Les FondaEnccladc vaincu par Minerve, 111. b. teurs du temple d'Ephcfc, 70. b. Enehélécns, peuples de l'Illyric, 147. L'antiquité de cc temple , ibul. (â b. richcflc,77.b. La Dianed’Ephcfc, Endtris, fille de Chiron , & femme 10. b. d'Eacus, zii.4. Ephcfits.fils dcCayftrc, 70.b. Endœus , Statuaire. Scs ouvrages > Ephialtc de Tbrachis, 15.4. fert de gui85. 4. 78. b. 111. b. de aux Pcrfcs pour leur faire paflct Endymion, Roi d’Elidc. Ses femmes, le mont Octa , ibid. fes enfans, 41 o. 4. La grotte d’En- Ephialtc , orateur Athénien , ennemi dymion, 411. Sa (lamé, 47. b. Sa de ('Aréopage, 99. 4. Son tombeau, fcpulturc, 50. b.On diftinguedeux ibid. Endymions, 410. 4. Ephialtcs & Otus, fàcrificnt les preL’Eolic, contrée, 147. 4. miers aux Mufcs, 187- b. Epaminondas , fâ filiation, 160. b. Scs Ephores. Leur nombre, leurs fondions, maîtres, 16 t. b. Fondateur de deux 271. 4. villes dans le Péloponncfc, 164. b. Ephyra, fille de l’Occan, 141. 4. Le reftauratetir de Mefléne, ib. porte Ephyréc .ville, depuis appclléc Corinla guerre i Sparte , 164. b. Ses the, 142. 4. grands exploits, 16$. b. Son cou- Ephyricns, peuples dont parle Homèrage , ti. 4. Sa douceur, a 17. b. re, 504. b. Scs ferviccs, 154. b. Sa mort, 166. Epicaftc ou Jocaftc, 248. b. merc & b. Son tombeau, 156. £. Sa ftatuë femme d'Oedipe, 299. Si Oedipc avec une infcription, 166. b. Son eut des enfans d’elle, ibuL Sa moir, éloge, 156. b. Son bouclier où un tbid, ferpent étoit gravé , ibuL Oracle Epicradius de Mantinée, 26. b. ambigu prononcé touchant Epami- Epicratc Athénien, 267. 4. nondas, 157. b. Epicydas, pere dcGlaucus, 188. 4, Epebolus Devin, 541. 4. exclut du Epicydas d'Herbefle, 29. b. Thronc Ariftodcmc, 345- <*Epicyridas Lacédémonien, 557.'b. Epéraftc Eléen, 41. b. Epidamne, ou Dyrrachium, iG.b. Epeus, fils d’Endymion, 410.4. fiic- Epidar.iniens, leur Tréfor, 46. b. ccdc à fon pere , ibid. donne fon Epidaurus, 211. 4. nom à fes peuples, ibuL Epidaure, ville de la Laconie ,506. 4, Epéüs , fils de Panopée, 219. 4. ren- Epidaure, ville de l’Argolidc, 211.4, verfe les murs de Troyc Par une maconfacréc à Efculape, ibid. Sa pochine de guerre, 575. b. Son merfition, 210. 4. Cc qu’elle avoit de cure de bois, 191. 4. remarquable,121 2. C?fuie. Dragons Epécns, peuples, 410. 4. nommez un ou ferpens de l’Epidaurie, 216. 4. temps Etohtm, puisEléens, 411.4. Epidauriens, 211. 4. Leur conféEphcfc, ville célébré, 70. b. D’où elle dération avec les Achéens, 164. 4. avoit pris fon nom, 70. b. Scs anLeurs Rois ,211. 4. Leur Théâtre > ciens habitans, 70. b. asgrandic 215. 4. Leur colonie, 14. b. par Lyfimaquc, 51. 4. Ephéficns , Epidauric, Fête des Athéniens, 212. 4. font leur cour tantôt aux Lacédé- Epidélium, jio. 4. inonicus>& tantôt aux Athéniens > Epidotes. Les Dieux Epidotes, 215.4
DES MA Leur temple, ibuLBc pourquoi ainfi appeliez, itid. Epigones. Leur expédition contre Thebcs, 25 5. b. Leur* ftatuës» 539- b Cc que l'on entend par cc mot» 282. b. Epimeded'un des Curetés ,423.4. Son autel, 444. n. Eptmcliadcs , Nymphes, 139.À. Epimclidc, Fondateur de la ville de Coronée, 400. 4. Son tombeau , 401. Epimcnidc. Son fommcil de 40. ans, 45. a. Scs poches , fes expiations, ibid. Son pais natal, 46.4. Sa mort, fon tombeau, 198. a . Lefenriment d’EpimCnidc fur le Styx, 16 8- b. Epioné, femme d'Elculapc, 218- 4. Sa ftatuë, ibuL Epipyrgidie, ce que c’étoit, 222.4. Epire. Scs Rois Se leur origine ,2:9. 4. Partage de l’Epirc entre plufieurs Rois, 3 5. & 36. 4. Epitclcs, fils d’Efquinc, 382.4. Epicerie, fils de Metrodore, 3 8. b. Epochus, fils de Lycurgue , 141- b. Eponvmes, Héros. Leurs ftatuës, 3 8. Cÿ/irti. 4. Epopée, fils d’Aloëus, 141. 4. 15J.4. Epopée, occupe le Trône de Sicyone. 157.4. bâtit un temple à Minerve, tbuL Sa mon, Sa (cpulturc, 170.4. Epytides , ou defeendans d’Epytus, 3*8- 4. Epytide, canton de l’Arcadie, 199. b. Epytus, fils de Crcfphontc ■ 231. 4. remis fur le Trône, ibid. Son éloge , 338. 4. Epytus,fils d’Elatus, t66. b. Son tombeau, ibuL mort de la piquûrc d'un ferpent, 140. b. Epytus, fils d Hippothoüs, Roi d'Arcadie , 142. Sa témérité, fâ mort, tbi/L Etafinus, fleuve. Sa fource , 207- 4Erafus, fils de Triphylus & ü ftatuë ,
T 1ER E S. 455 Erato , Nymphe, interprète du Dieu Pan, 206. b. Erato , femme d’Arcas, M. 1)9. b. Eratus > Roi des Argiens, 239. 4. Ercâhée, (a pofterite, 209- 4.Saftatuc, 18.4. Son temple, 83-4. Sa fille, 66. b. Ercéthides difputcntlc Royaume d’Athcncs, 66. b. Ercéthidc , nom de Thefee, en poëfîc, J04. b. Erénée , bourg de la dépendance de Megarc, 137-4. Erefus, 378. b. Ercthrie, 84- b. Ercthrie, ville d'Ionie, 88- b. Ercthriens. Leur offrande, 477. * Ergané. Son autel & fon otite,444.
Ergates, les Dieux Ergates, 197. b. Ergotelc, fils de Philanor, jz. b. Erginus, fils de Clymenus, 505. b. 268. b. Roi des Orchoménicns, >bid. Erianthes de Béotie, 3 37. £ Eridan, fleuve, 14. 4. Ericlonius, 10. 4. Enfermé dans un coffre, 54. 4. Erigonc, fille d'Egifthe, 190.4. Erinéc, port de mer, 118. b. Erinnys, furnom de Cerès & pourquoi, 180. i 8>.é . Saftatuë, ibuL Eriopis, fille de Médéc, > $ 1. 4. Eripha, cavale de Marmax, 54. b. Enterrée près de lui > ibuL Eryphile, gagnée par un préfent,452. 4. menacée de la vie par fon mari, ibub Tuée par fon fils, 378. b. Le collier d’Enphylc, 17 8. b. Son voile, 145. 4- Safcpulturc, 204. 4. Les avancyrcs du collier d Eryphile, 316. Eric ou Hetfé, fille deCécrops, 10.4. Sa curfoficé punie, 5 4.4. Erxiclidc, Archonte à Athènes, 3 2 p. 5. Erymanthe, mere dune Sibylle, 344.
ILE Efculapc pris allégoriqnement pour l'air, ibid. Elculapc Archagctc , 390. b. Elculapc Démenére, <4. b. Elculapc,enfant, 181. b. Sa nourriccui. Elculapc Gortynicn, 173.xElculapc l lagnitas, 183. 4. Elculapc, Médecin, 213. 4. Efculapc , Philolaüs , $09. b. Les defccndans d'Efculapc régnent dans un canton de la Mellénic , 316. 4. Elêpus, fleuve de Phrygic. 3 87. b. Elimidas, 12.4. Elimidas, fils d'Efehyle, 3 34. 4. Eftcncs, miniftres de Diane d'Ephefc, 160. b. Efymnctc. Le Dieu Efymnctc ,fon temple, là fête , fon culte , 111. b. Efymnus, Héros. Son zcle pour là patrie, fon monument héroïque, 133. S3 5.4. Elvpc, fils de Timon, 6. bEteoclée, tribu, 301. b. Etéocle Athénien , 4t. b. Etéocle, fils d'Andréus ou du Cephile, 301.4. Etéocle, fils d'Oedipe, 149- b. Son combat contre fon frere, & là mon, 249. b. Etéoclus, fils cTIphis. Sa ftatuë, 3 5 j. b, Etha, cavale d'Agamemnon , 425.4. Ethia , fille d'Encc, 3 ro. 4. Ethia ville , >btd. Erhidas, les deux Ethidas, 396.4. Erhiopiens, voifins de l'Océan, 107. 4. voitins des Maures, i£8. La table du Soleil chez les Ethiopiens, ibuL Les afpics d'Ethiopie, noirs comme les nommes, 176. b. Les taureaux d’Ethiopie, 174.4. Ethra, fille de l’innée, demandée en mariage par Bcllérophon, 227. 4. abuféc par Neptune, ni. bâtit un temple à Minerve, ibuL prife par les Diolcurcs , 374. b. délivrée Efculapc, fils d'Apollon & pered'Hyde là captivité , 573. b. mere de gica, 110. b. Thefée, Ethulc
45« TA Erymanthc, filsd'Arcas > 176. b. Etimanthc,fils d'Arilta ,176. b. Erymanthc, ville d'Arcadie, 176. b. Le mont Erymanthe, 1 77. b. La rivière d'Erymanthe, là fource, 177. Son temple & là b. Son cours, ftatuc, 17 <). b. Sanglier d'b rymanthe, 177. b. Eryfiûhon,fils de Cécrops, to.4. Son tombeau, soc. 4. Erythée, fille de Geryon, 3 $ 2. b. Erythée, iflc,4O7.4. Erythres , ville de Béotie, 5 5. Scs ruines, 141. b. Erythres en Ionie ,73. b. Son fondateur, fes habitans, ibid. Erythréens, leurs temples, 77. 78. b. revendiquent la Sibylle Hicrophile > 543. b. Erythrus, fils de Leucon ,$$.♦. Erythrus , fils de Radamanthe, 75.i. Eryx Roi de Sicanic, 176. b. Eryx vaincu à la Lutte par Hercule , perd la vie & fon royaume, 189-*■ Voyage d’Etyxdans l'Arcadie ,176. b. Les Hcraclides revendiquent le Royaume d'Eryx, 189. x. Le mou; Eryx, 177. Elchinc Eléen. Sa viâoire , fà ftatuë, 36. b. Efehyle, fils d'Euphotion , Poète tragique, 105. b. Son caraâcrc, fes ouvrages, 7. 4. Sa fi&ion fur les finies, 90. 4. Scs exploits militaires, 46. 4. Sa mon, fon épitaphe, 46. 4. Efculapc. Sa naiflàncc miraculculc, 111.4. Sa filiation,111. Son lieu natal, 111. 4. Sa femme , 118. 4. Scs enfàns, fa pofterité ,171.4. honoré comme un Dieu , 113.4. Son culte établi à Pergame, 113. Ses temples, xi 3. x. Scs ftatuës , «W. Scrpcnsconlàcrcz à Elculapc ,116
DES MA Ethufe, fille de Neptune , 17 ?• b. Etia , fille d'Enée. j 1 o. 4. Etia ville, ibid. Etna, fes bouches font tantôt d’un bon, &tantôt d'un mauvais prefagc, 3 11. Scs flammes, 379. b. Etncus, fils du Cabirc Promcthcc , 181. b. Etolus, fils d'Endyinion , 41 o. 4. fucccdcàEpcus, 4R.Quitte fonpays pour caille de meurtre , ibid. Etolus, fils d’Oxvlus, 416. a. Les Etoliens , ennemis des Acarnanicns , 379-4. Secourus par Agéfilas, 1 '> 8 • 4. Leur valeur contre tes Gaulois , 36 5. ê. De quel fecours dans cette guerre, 560.b. Leurs offrandes au Dieu de Delphes, ; 48. b. Leur trophée, 5 $ 6. i. Transférez à Nicopolis, 405. b. Etolie.la ftatuë de l'Etolic, 556.^. Etymon, pire de Damaict ,418-4. Eva, nom de lieu, 143. a. Evechmé, fille d'Hyllus, ; 14. a. Evechmé, fille de Megarcüs , 154. 4. Evcmon, pere d’Eurypylc, 11 o. b. Evcphnus Spartiate, tes crimes , 330.
Evagoras de Chypre , 11.4. Son affection pour Athènes , ibuL (â ftatuë, tbuL Evagoras Eléen, fa ftatuë, 417. 4. EvagorasLacédémonien, fa viéfoirc , 16. b. Evagoras de Zanclcs ,471.* Evalcis Eléen, fa ftatuë, 40. b. Evémcrion, honoré comme un Dieu> 171. 4. Evan, montagne de la Meflenie ,393. 4. Evandrc Arcadien , là filiation, fes grandes qualités, là colonie, 116. 117. b. Sa ftatuë, fon temple, 119. b. Evanoridès Eléen, 10.b. Evanille, fils d'Ocnopion , 76. b. Evanrhe de Cyfique, là viâoirc, & fa ftatuë, 11. b. Tmt U.
T I E R E S, 457 Evantidas, lyj.b. Euboë.filled'Aftcrion , r8J•4Eubœë,le mont Eubœë, 18$.4. Eubœc, région. Les Athéniens s'en rendent maîtres, 466.4. Eubœcni, , chaflcz de Tanagrc par Mercure, 176. b. Antiquaires Eubœcns, 164. b. Eubotas de Cyrene, 11. b. Eubuléus, fils de Dyfâulès, 44. 4. Eubulide, ftatuairc d'Athcncs ,163.^. Son Apollon, 9.4. Eubulus, fils de Carmanor , 111.4. Eubulus, fils de Spinthcr, 97.4. Eucadmus,ftatuairc, 5$7- bEucampidas de Ménalc, 184. b. Euchenor, fils de Cccranus, 1 34.4. Euchir , fils d’Eubulidc , ftatuairc , 163.Æ Euchir de Corinthe, ftatuairc, 11. b. Euclès de Rhodes, fâ ftatuë , 15. b. 168. 4. Euclctus Mcffénicn, 3 5. b. Euclidas, frere de Cléomene , Roi de Eucfidc, d'Eginc, 7 5. b.
Euclidas, ftatuairc de l'école d'Athcncs , (es ouvrages, 116. b. EuclusdcChypre, ancien Pocte,344. Scs prédi&ions, ibuL 570. b. Eucotmus, filsdeLycurgue , fon tombeau , 189- 4. Eucratc, pere de Proclès, Hiftoricn de Carthage, 199.4. Euétémon Athénien, 69. ê. Eudamidas, fils d'Archidamc, Roi de Sparte, 169. 4. Eudélus mis à l'amende pour s'être laiG fe corrom pre aux Jeux Olympiques, 461.4. Evcnus, fleuve,404.b. Evcrgctidas, fa valeur 3 70.4. Sa mort, 374. Sa femme Hagnagora , fouir d’Ariftomcnc, 370.4. Evefperitcs, peuples de Libye ,381.4. Evippé , fille de Lcucon, 301. b. Evippus, fils de Megarcüs. 118.4. Mm tn
Eiunantis , devin de la race des Jamides, 257. ». Eumédès, (à fépulture, fa filiation , 18a. ». Eumelus , difciplc de Triptolcmc , 106. b. Eumelus, Poëte de Corinthe ,529.4. Les feuls vers qu’il ait faits, ibid. Son Hiftoire de Corinthe, 141. a. Eumenides , 171.4. Leur Temple, 115.4. Déciles qualifiées de févercs, 170. a. Sacrifices faits aux Grâces & aux Euménides, 199.4. Eumolpc, petit-fils de Déïcrate, 41. b. Eumolpc , miniftre de Cerès, 179. a. Sa filiation, (à mon, fon tombeau, 119.120. a. Son lâccrdocc ,110. Confeib à Eumolpe, poëfies, 517. b. Eunomus, fils de Prytanis , Roi de Sparte, 160. 4. Evœ, cri des Bacchantes, 595.4. Euphacs , fils d'Antiochus , Roi des Meileniens , 5 55. a. Son courage, 5 5 5- 5?6- Sa mon, 544. »■ Euphémé, là ftatuë,188- nourrice des Mules, Eupbemus Catien, 71. ». Eupheme , fils de Neptune > un des Argonautes, 452.4. Euphorbe, fils d’Alcimaquc, 88- b. Le bouclier d’Euphorbe , .186. ». Euphorion, Poëte de Chalcis , loi. x. Critiqué , )77- b. Son caraétere, ibid. Euphranor, grand peintre, fon temps, 6 ce que Quintilien dit de ce peintre, 11.4. Euphrate .fleuve , 581. b. pont fur l'Euphrate > ouvrage de Bacchus, ibut L'Euphrate confondu avec le Nil > Euphron.fils d’Hippafus, i7<». aEuphrolÿne, l'une des Grâces, 505.4Eupolcme, Architecte, 185-4. Eupolcme Eléen , les victoires > û ftatuc, 8. b.
Eupolis, l’octc comique, fon tombeau, 160.4. Eupolus mis à l’amende , pour avoir corrompu les antagoniftes aux Jeux Olympiques, 460.4. Euripide, fa mort, fon cénotaphe , 6. a. Sa ftatuc, 64. a. Euripc, 185.4. Villes où pâlie l'Euripe, 192. b. L’Euripe de Chalas fépare la Béotie de l'Eubœë , 272. 4. Ce qu’il y avoit de remarquable aux environs,
Europe, fille de Phoenix, 74. b. Enlevée par Jupiter, 171. b. Sa retraite.
Europe,Poème , 148. b. Europas, fils d’Hyréc, 287-4. Europs > fils d’Egialcc, 156.4. Europs, fils naturel de Phoronce ,255. Eurotas, Roi de la Laconie, î 44. a. Eurotas, fleuve, ibid. Sa fource, 2 19. b. Euryalus, l'un des prétendans d'Hippodamic, 5 5.b. Euryalus, fils de Méciftéc, 195.x. Sa ftatuc, 559. b. Euryalusde Sparte, 569.4. Eurybatc, Héraut, 575-4. Eurybatc d’Argos ,95.4. Eurybarc Lacédémonien, 416. 4. Eurybiade, la lèpulture, 2 89.4. EurybotcAthénien, 208.x. Eurybote vainqueur aux Jeux Olympiques, 455 -x. Euryclès de Sparte, 2 50.4. Euriclydc, empoifonné par Philippe >
Eurycrate fils de Polydore , Roi de Eurycidc, fille d’Endymion ,411.4. Eurydamidas, fils d’Agis, Roi de Sparte > 270.4.empoifonné, 165. x. Eurydamus, capitaine des Etoliens » 59. b.Saftatuë, 550. b. Eurydice, femme d'Enée, 575. b. Eurydice,fille d’Amphiaraiis, 45*.*
D F. S MA Eurydice, fille d'Annpatct, & femme dcPtoléméc, 14.4. Eurydice , tille de Laccdemon, 1 go. 4. femme d'Acrifius, ibuL Eurydice , femmed'Orphée, 191.6. Eurydice,fille de Philippe , fâ ftatuc, 4JI. 4. Eury gancc , femme d'Oedipe , 149.6. Eurylcon, 557.4. Eury Iconis, G viâoirc aux JeuxOlympiques, 195.4. Euryloque, compagnon d’Ulyfle, 511 J. Eurymaque, fils d'Anténor, 578. b. Eurymaque, l'un des ptétendans d'Hippodamic, $ j. b. Eurymaque , amant de Pénélope, 5 16. b. Eutymedon, fon tombeau. 184.4. Eurymedon,fleuve, viétoiredes Athéniens fur les bords de l'Eur imedon , 549-*Eurynomc, G filiation, fon temple,G ftatuë, zi 1.b. Les filles d'Eurynome & de Jupiter, 505.6. Eurynomc, un des génies infernaux , 5 80. b. G figure, ibuL Eurvpon. fils de Soüs , Roi de Sparte, 260.4. Sa pofterité, 150. 4. Lifte des Eurypontides, 160. 4. Leur fcpulture, 177.4. Eurypylc , fils de Dexamene, 111. b. Eurypylc, fils dEvemon, 1 10.6. Son avanture .Gphrénefie, G grcrifon, ibuL Letomocau dEuiypylc, ni. Eurypylc, fils de Telcpbe , jio. * tue Pcnclaüs, 150.6. EuryGee, fon Autel, 1 ta. 4. Euryfthcnc & Proclès frères jumeaux, 146. 4. La pofterité d'Euryfthene , *47.4. Euryfthéc, l'ennemi d’Hercule, 401. 4. Perfecute les enfans d’Hercule , 106.4. extinction de fa race,* 5 9.4. fa fcpulture, 159.4. Eurytecs, ville d'Achaic, 106. b. Eury non. Centaure, 106.b. ravit à Pi-
T 1 E R E S. 459 Eurytium, nom de lieu, autrefois OcEuryte , fils d'Aâor , 180. 4. Son tombeau, ibuL Eurytus, fils de Mélanée, J9S-* Honoré du titre de Héros, }84-4-S°a anniverGue, 519.4. Eutée, ville d'Arcadie, 18 $• EutcUdas .ftatuairc d’Argos, * J.f. Eutclidas Lacédémonien , G ftatuë , j8.fo Euthydeme, tyran de Sicyone, 165.4. Eurymaque de Tenedos, 546. b. Euthymenc > G ftatuc, zi. b. Euthyme ,fcs avanrurcs, fon combat contre unGenie, Gftatuc, 15. ftuv-b.
Euthys, pere de Charmidas, 2 49.4. Eutraliens, peuples, 186. b. Eurychidc , ftatuairc , dilcipl: de Lyfippc , 6. b. Exccftidas, G victoire aux Jeux Pythiques, 551. 6. Exil volontaire de quelques particuliers , pour le Glut de la patrie , 94F.
F
Ables. Les fables des Anciens ont obfcurci b vérité de iHiftoirc, 157. b. Qu'il ne faut pas ajouter foi aux contes & aux fables du vulgaire fur le chapitre des Dieux, 186. 4. La licence & le mauvais effet des fables, 15 7. b. Famine caufee par G colcre de Cerfs , 214. b. Famine generale appaifee par l'oracle de Delphes, 115.6. Femmes. Ltifnmni iU»firtt,Vdcme, comment intitule en Grec, & pourquoi, ■ 46. 4. inconnu à Amalcc , 159.4 Qui sert trompé au titre , ibul Paulanias ne le croyoit pas d'Héffode ,40. ’ Fèves, légume réputé impur, 164. b. n'a point été donné aux hommes
46o T A B L E Figues, les figues,don de Cerfs, 117. Les hommes font toujours adora-' a. à qui premièrement communitours delà Fortune, 10. b. Son qué , ibid. Temple à Elis, 63. b. La fortune reFiguier. Le figuier (âiivagc, nom de gardée comme une des Pataucs, 128. La fortune portant Plutus Flambeau, courfe aux flambeaux, 100. entre fes bras, 266. b. La fortune a. La fête aux flambeaux, 209. a. reprefentée avec une corne d’abonPerte - flambeau, fonction fàcrcc dance & un Cupidon ailé, 128. b. dans les myAcres de Cerfs, 119. 4. qu’Homerc n’a point connu la diDignité de Perte-flambeau, confcrvinité ni la puiflâncc de la fortune. véc dans la même famille l’cfpacc 392. 4. Le mot tvz " inconnu avant de quatre générations, ibid. Homère , & connu d'Homerc fous Flagellation , Ta flagellation des enfans une autre idée que celle qu’on s’en eft à Sparteétoitcruelle, 290. 291. a. Élite depuis., ibid. Flaminius,84- a. Que c’eft F/amininus Frontons , les Frontons d'un temple qu’il faut lire, ibid. Prend Eréthrie, appeliezJet yliglet, at*trS^« , aflicgc Corinthe, ibid. traverfé par 76.4. les Achéens , ibid. oblige Prufias à Funèbres, Jeux Funèbres, quand céchallcr Annibal de fes états, 15 7. b. lébrez pour la première fois, 140. b. Flèches, réflexion critique fur l’uiàge Furies, apparition des Furies àOrefte, des flèches dans la Grèce, 72. a. flè■ 98- b. Furies toutes blanches, fuches d'Hercule empoifonnées par ries toutes noires, tbid Leur Temle fiel de l’Hydrc de Lerna, 241.4. ple ,ibid. Fleuves, ufâgc de vouer fâ chevelure àdcsfleuves, 117.4.212. b. Celui G detouslcs les fleuves qui ferpente le plus > tbid. Le Roi des fleuves félon Abala, ville de Phénicie, 145. a. Homère, 209. b. On y conforvoit le voile d’EryFondeurs, qui ont été les premiers fonphilc.ÀZ Ce qu’il faut penfer de .deurs, 161. b. 405. b. on n’en concet endroit de Paufanias, tiid noît point avant la guerre de Troye, Gades, aujourd’hui Cadix, 114. 4. Galatcs , • leur fable touchant Attis, 161. b. 105. b. N’immoloient jamais ni Fontaines, lafontaincdcPerfcc, 184. 4. Fontaine qui rendoit des Oracles, porc ni fânglier, ibid 115. b. La fontaine de Callirohé , Galère, la Gaieté des Panathénées , r 14. Fontaine à neuf tuyaux , 9 j. 4. La Galère deDclos, duL La dite <’„Uk /«.5 , 43.4. Galère de Ptoléméc Philopator , ibid Les Galères de Demetnus PoLa Fontaine Hippocrcne , 227. a. La Fontaine de Biblis ,79.b. liorcète à feize rangs de rameurs, ibid Le fèntimcnt de Paulroicr fur Les Fontaines, nom de lieu en Arcaces feize rangs de rameurs, ibuL die, 237.^. Fortune , le Temple & la ftatuc de la Gantelets & leur ufâgc dans le combat Fortune à Corinthe , 148. a. Temdu Cefte, 57. b. ple de la Fortune, furnomméc Gany&or & fes fils, 294. b. Acréa, & raifon de cette dénomi- Ganymede, fâfiliation , 4£8.a. Enlève par Jupiter, tbid Saftatuë,dub nation, 161. a. Exemple (ingulicr de la malignité de la fortune, 6, b. Ganymede, Décile , autrement Hebe >
G
A T r E R E S. 461 naiis, & fuccombe, 19 t. (Jfarv. Gclon , fils de Dinomene, i}.b. Son char confacré dans l’Altis, tbid. Gclon,le tyran de Syracufe, tbid. Gclon, (impie particulier , tbid. Note critique au fujet de Gélon natif de Gela, 11. & 23. b. Gargettus, pire d’ion ,57.^. Gélon, frère de Hiéron, 18. b. Gathéate , rivière. Ion embouchure, Gélon, fils de Dinomene , tyran de 1^9. b. Syracufe, au temps que Xcrxcs parti Gathcc , ville d'Arcadie , tbid. en Europe, il 5. b. Gaulois, 14. 4. Appeliez Celtes an- Gélon, capitaine des Phocéens, 319. b. ciennement, ibid. Partent la mer & Généalogies. Ecrivains de généalogies, entrent en Ulyric, did. Leurs con15:. a. 314. b. quêtes, 15. Entreprennent de con- Génération. Cc que Paufanias entend quérir h Grèce, tbid. de piller le par une génération, 124. ». temple de Delphes , <£><£ rcpouflcz Génélius, nom de lieu, 242. 4. ils partent en Alie , & s'emparent Génethlium dans l'Etat d’Argos, 146. de Pcrtmunrc, tbid. Leur (ccondc & leur rroilicme expédition en Grèce, Génétyllides, Déclics ,5.4. Leur fonc3 5 9. (J ftuv. b. défaits entièrement, tion , ibid. j 67. j 6 8. b. Le temps de cette ir- Génie. Chapelle dédiée au bon Génie, ruption des Gaulois en Grèce, 3 6 9. 310. b. honoré à Athènes. Sa ftaNcgligcoicnt de rendre les devoirs tuc, 75.4. funèbres aux morts, 363. Pleins Gennaïdes , efpece de Divinités qui de courage , mais peu hahilcs dans préfîdoicnt à la génération ,5.4. l'art militaire > 362. Leur cavalerie Geranien. Le mont Geranicn, 12 5.4. inftituée à l'imitation des Pertes , Pourquoi ainfi appcllé, ibuL j 5 8- Leur transmigration , leurs Gères de Béotic , 7 5. A colonies , & cc qu'en dit Juftin, Germains. Leur éloge & leur défaite , 14< 4. 228. b. Géants , Homère n'en parle point Geronte. Le mont Geronte, 166. b. dans l'Iliade, 190. b. Peu dans 1’0- Gérondlrc, ville de la Laconie, 309.4. dyrtèc, tbid. Ne regardoit point les Géryon , fils de Chryfâor, 113.4. Son Géants comme iflits des Dicux^ê/iZ Trône, fon tombeau, 114. Fable Crus ridiculementavoir desSerpens qui le debitoie à ce fujet, ibid. Son en guife de pieds, tbid. Le corps énorme grandeur, ibid. Les berufs d’un Géant long d’onze coudées, de Géryon, 289. 4. 191. b. En quel lieu les Géants com- Gèrjm 'fxfiin’^ Poème de Stéfîchorc, battirent contre les Dieux, 190. b. t 37. b. Un Géant appcllé au fccours de Gctes. Les Gétes ,• troupes aguerries battent Lyfimaque t3 o. 4. Leur Roi, Rhea, 127Gela, ville de Sicile, 22 i.b. tbid. Gélois, monument de leur pieté, 48. Gitiadas, l’Archircéfc dti fameux temple de Minerve Chalchicrcos à b. Gclanor.fils deSthenélus, 190. difSparte, 191. 4. Auteur auffi de plufieurs Cantiques, ibid. pute le Royaume d’Argos avec DaMmm iij D F. S
Ni
176. 4. Pourquoi ainfi appclléc. ibid. Son bois lâcré & fon temple, ibid. N'avoit point de ftatuc , tbid. Gatapammon Egyptien , 46). a. Garnie > Heuvc d’Arcadie > 238- b. Gargaplna, fontaine, 146. b.
461 T A BLE Gland. Les premiers hommes le nour- Gobryas, 3.4. ut. b. riflôicnt de gland, 13 5. b. Les Ar- Golgos, petite ville de Chypre , 14.6. cadiens condamnez à fe nourrir de Gonippus & Panormns, 383. 4. irrigland, 115. b. tent les Diofeures, ibid. Glaucé, Nymphe ,113.6. Gonuûc, ville de la Sicyonic > 129.6. Glaucé, fille de Créon, félon Paumicr, Gordias, 16. a. 150.4. Gorgafus , fils de Machaon , 391.4. Glaucé , fontaine , & pourquoi ainfi Son temple, 318. 4. appeilée, ibid. Gorgé , fille d’Ocnciis, 405. b. Glaucias d'Eginc, célèbre Statuaire, Gorgias de Lcontium. Sa ftatuë, fon éloquence, le long-temps qu'il a Glaucias de Crotonc , vainqueur aux vécu, 42. 4J- b. Jeux Olympiques, J J1. b. Gorgones. Diftertarion de M. l'Abbc Claucon Athénien, vainqueur à la Mallieu furies Gorgones, 198. 4. coude des chars, 41. A La Gorgone Médufe, lôn tombeau, Giaucus, fils d’Epytus, Roi des Mef199. 4. féniens, 318. a. Son éloge, ibid. Gorgophonc , fille de Perte, 199.4. GLaucus, fils d'Anténor, 578. b. Scs deux maris, tbuL La première Giaucus d'Antedon , 516. b. Sa barbe femme Grecque qui fe foit mariée décrite par Ethyle, ibid. en fécondes noces > ibid. Son tomGiaucus, Statuaire d’Argos. Scs ouvrabeau , ibuL Mere de Tyndarc > ges, 473. a. X45- 4. Giaucus Carylticn , fes vi&oires, fa Gorgus Eléen. Sa ftatuë, 38- b. ftatuë, 14. b. Détendant de Giau- ■ Gorgus , fils d'Euclétus Meflenien , là ftatuë, 3 5. b. cus le Dieu marin , ibidGiaucus de Chio, 350.6. Inventeur de Gorgus, fils d'Ariftomene, 366. 4. Sa femme, ibid. Fart de (buder le fct,ib>d. Giaucus le Spartiate, & le beau mot Gortync» ville de Crète. Son fôndadatcur, 141. b. que la Pythie lui dit, 147- b. Giaucus, fils de Sifÿphe, $i. £ foulé Gortys en Arcadie, 188- b. Sa pofîtion, ibid. aux pieds de fes chevaux, ibid. Giaucus, Dieu marin, 277-6. L’Iflc Gortynius , fleuve d'Arcadie, 188- b. Sa fource, Ion embouchure, la fraiGiaucus, 15. b. Le faut de Giaucheur de fes eaux, 188. 189. b. cus, *77. b. Gortys, fils dcStymphalc, 141. b. Giaucus, fleuve, 160. b. Glillânte, ville , 171. b- Scs ruines, Gortys , femme de Dédale, 180. 4. ibuL Cc quelle avoit de remarqua- Granianus de Sicyone. Sa ftatuë, 173. ble. Combat donné auprès, 249. b. Gliflâs, village près de Thebes, 137. Gras fils d'Echclatus, 147. 4. Gréa, ancien nom de la ville de Tanagrc, 173. b. Glyppia, nom d^lieu. 309.4. Grèce. La Grèce , ce qu’elle avoit de Gnatnon dcDipéc, 10. bplus admirable, 4x9.4. Les clefs de Gnidc, 6. 4. de la Grece, 83. b, Sa première Gnidiens , 4, 4. veulent percer leur colonie, 13 8. b. Quelle étoit la plus Ifthinc, 144. 4. en font détournez récente de les villes, 184. b. La dépar la Pythie, ibuL cadence de fes principales villes, Gnothis Tncllàlicn, 46p. 4.
DES MA toi. L’état de la Grèce fous les Romains, toi. toi. & 105 b. totalement fubjuguée, t o 3. b. femblc'refleurir tous Néron,tbid. réduite-cncore en province de l’Empirc Romain fous Vefoafien, ibid. Lifte des plus grands Capitaines de la Grèce» z 3 J- 154. b. Le dernier des grands hommes qu'elle a portez, 255. b. Statue de la Grèce, 59. b. Grecs, fujets A débiter des fables pour desveritez, 19 t. b. plus admirateurs des merveilles étrangères que de celles de leur pays, 504. b. Qui le premier impola un tribut aux Grecs, 154. b. traduits au Sénat de Rome, 90. b. gouvernez par un Préteur Romain, 105. b. Beau motdcVcfpaficn fitr le caraétere des Grecs, tbid. Grêle. Enchantement pour détourner la grêle, 253. 4. Grotte. Grottes curieufcs, 5 89- b. Grotte où Homère compofoit fes Poèmes, 79- b. Grues. Les gaies d'Ibyeus , 158. a. t$6.b. Gryllus , fils de Xenophon , 11. a. Son combat contre lesThébains, r 5 4. b. Sa valeur, ibid. Porte un c oud mortel à Epaminondas, ibid. Sa ftaaie , 151. b. Gryfons, 77. a. Defeription des gryfons , ibuL Leurs guerres avec les Arimafpes, ibid. Gryfons animaux fabuleux, 157. b. Guncus, 168. 4. Gygcs.Roi de Lydie, 1S8. b. Gyupe , 37. 4. défiüt les Athéniens, tbid. Gymnafe. Cc que l'on entend par cc mot, 168.4. Le gymnafe de Ptoléméc, $. 4. Gynœcothcnc, ftatuc du Dieu Mars, 11 $. b. Raifon de cette appellation, ibuL Gythéc, ville de la Laconie, 84. 4.
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Adrien, l'Empereur. Son inclination pour la Grèce, fon éloge , 19. x. Scs bienfaits envers la ville d'Athènes, 11.4. 19. donne fon nom à une tribu Athenicne, 19.4. Sa ftatuë, 1 r. 4. Confâcre un temple magnifique A Jupiter Olympien, $4.4. Sa folle paflïon pour Antinous, 15 2. b. Embellit Corinthe par des bains publics, r $0. 4. Les colonies d'Hadrien, 56. 4. Le gymnafe d’Hadrien , la bibhothetheque d'Hadrien, 58. 4. La courfe de [‘Hippodrome rétablie à Nemée par Hadrien, 39. b. Hagnagora , Cœur d’Ariftomcnc. Son mariage, 377-4. Hagno , Nymphe, 225. b. élevé lepctit Jupiter, 194. b. Hagno, fontaine d'Arcadie, & fes merveilles, 207. b. Haies, ville de Béotic, 280. b. Haliartus, fils de Therfandre, 30i.b. Haliarte, ville de Béotic. .Sa pofition, fês beautez, fon fondateur, 296. fitiv. b. Halicarnaftc, ville de la Carie, 224. 4. Colonie des Trœzénicns , ibuL Halicc, ville, 258. 4. Halirrhothius , fils de Neptune, 66.4. tué par le Dieu Mars, tbid. Halitherfc, fils d'Ancéc , ou Alirhcrfê, 74- b. Halioulè, lllc, 254. a. Halizons, peuples. La fingularité de leurs abeilles, 104.4. Halmons en Béotic, 301.4. Halmus, fils de Sifÿphe, >bi<L Sa postérité, 305.4. Halyatte , Roi de Lydie, 350. b. La foucoupe d’Halyatte, tbid. Hama , vivier confâcré à Mercure , 117. b. Hamadocus, té.4.
TABLE 464 Hécubc tranfportéc en Lycie, 378.6. llarma , nom de lieu , 110. a. I forma en Scorie. Sa polition, raifon Hcgclaiis.filsdc Tyrrhenus, 198.4. Hegepolis, 4t. 6. de ce nom, 171. b. Harmodius, fon tombeau, fa ftatuc, Hcgélârquc, là ftatuc, 30. b. Hcgcfinoiis,fon |>ocmc fur l’Attique, 99. a. 17. b. Harmodius Eléen, 19. b. 288.6. Harmonie, femme de Cadmus, 260. Hegetoridas, 254.4. b. érige des ftatuës à Venus conli- Hegias d’Athènes, ftatuaire, 216. 6. dcréc de trois manières, 267. b. Scs Hegias de Trœzctic > 5. a. noces célébrées par les Mules, 260. Hegilus, pere du ftatuaire Thcoclès , b. Le collier d’Harmonic confondu 450. A avec le collier d’Eriphyle, 316. b. Hclcnc née pour le malheur de l’EuL'Harmonie en mufique. Trois genrope & de l'Alie, 342. b. Enlevée par Thcfcc & par Pirithous, 297. res d'Harmonic, 260.6. 4. Grofle du faitde Thcfcc, 202. 4. J larmoftes, ce que c’étoit, 254. b. Ramenée à Sparte par les Diofcurcs, flarpagus Mode, 226. 4. Harpalus le Macédonien. Sa fuite , là ibuL Mariée a Mcnclas, ibuL Sa filiation , 109. 4. Ceux qui prétenmort. Le fuperbe tombeau de là femme, 131. 4. 11J. doient à l'époufcr fc lient par un Harpinna, fille de l’Afopc, 46 5. a. Sa ferment, 304.4. ftatuc, fon fils Oenomaüs, ibuL Hclcnc rcllùlcitéc & mariée à Achille, Harpine, ville. Scs ruines, 54. b. 301.4. Son tombeau, 300. a. Son Harpinnas, Heuve , 54. btemple, 27 $.4. Harplécs dans la Laconie, 30;. a, Hclcnc demandée en mariage par Harpyiçs, 297-4. Achille, félon quelques Auteurs, & Hebé, 176. 4. Son temple, ibuL Femce qu’il en fout croire, 315.4. me d’Hercule , ’bra. Témoignage Hclcnc rcprclcntéc dans un tableau de d’Homcrc forHebé, appelléc G»niPolignotc , 372. b. Les bains d’Hemede, ibtd. Son autel, 5 9. a. Fille lcnc, 147.4. L’iflc d’Hclcnc , 111, de Jupiter, ibuL 6. Hébreux, leur polition, 61. b. 19, a. Hclcnc Dendritis, 300.4. châtiez pat Hadrien, 19. Leur foyc, Hclcnc, fille deNemefis, nourrie par 418. A Le tombeau d’un Silene chez Leda, 109. 4. les Hébreux, 6 t. b. Hclcnc, femme Juive, fon tombeau Hccaergé, 154. 4. venue des pays Hymagnifique, 167.6. perboréens, 474- a Hcknus, doué du don de prophétie, Hécate, fon temple, (à ftatuc ,203.4. 34. a époufc Andromaque , ibuL Hécate, Epipyrgidic, 222.4. Scs enfans, 205. a Son tombeau, Hécate, repréfentée avec trois corps 205. Son éloge, 464. a & trois vilâges, tbid. Helicaon, fils d’Antenor, 3 77.6. HécaréedcMilct, 517.* >4t- b. Hélice, femme d’ion, 67.6. Hccatomphonie, ce que c’étoit, 365. Hélice, ville d’Achaïe, ibuL Sa lîruab.Hccatus,devin, 3 $7. 4. tion, fes fingularitcz > fes ruines, Hcéfor,petit-filsd ’Ampbiclus, 76. b. Heflor, fils de Priam, fon défi, 47 2.4. Hélicon , le mont Hélicon, 286. b. Son tombeau, 270.6. Scs funérailconlàcré aux Mules , 287. 6. Ses les, 298.4. merveilles, ibid. Scs plantes, a 86. t. Les
D E S M A Les Serpent du inout Hélicon, nullement dangereux > ibid. Uélicon, fleuve , 292. b. Hcliodorc, fon tombeau, 116.4. Heliflôn, fils de Lycaon» 13 7. A. Heliflôn , nom de lieu en Arcadie, H8.â. Heliflôn, ville d'Arcadie, »W 1 ielius, fils de Perlée , 303. 4. Hcllanicus, filsd’Alcéncte, 10. b. Hel lanicus Elécn, 418.4. Hcllanicus d'Ephcfc, 11. b. Hcllanicus l'Hiftoticn, fon témoignanagcfurles enfans de Medée, t $ 1. 4. Sur les enfans de Pyladc & d’Electre , 185.4. Hellanodiccs, ce que c’étoit,419.4. Leur nombre, ibid. Le lieu où ils s'aflcmbloicnt, Go. b. Leur févérité , 5 i. Go. exclus de difputct le prix aux jeux Olymp. 3. b. Appel de leur Sentence au Sénat d'Olympic > 8. b. Hcllas,contrée delaTheflàlic, 303. 4. Prifc enfuite pour toute la Grèce, ibuL Hcllé , 300. b. s’enfuit avec Phrixus , rfeuf. Hdlcn, Roi de Theflàlic, 66. b. fils de Dcucalion, d>uL Scs enfans, ibuL Hclos en Arcadie , xo 3. b. Hclos .ville maritime , 149.4. Hclos, ville de la Laconie, 305. 4. Hemithéc, fille de Cycnus, 546. b. Henioch.i, 2 56. A. Hcra, ville, 18. fe. Hcraclce, ville d'Ionie , 41 >• *• Hcraclcc fur le pont Euxin , fes fondateurs, 47$. 4. Héracléc.fous le montOcu, 105. b. Heradéccn Elide, 57. b. Les Heraclccs , fête d’Hcrculc, 196. b. Héraclidcs , dcfccndoicnt de Perfée , 190. 4. Patcns des Rois d'Etolic , 415. 4. tentent de rentrer dans le Peloponefc ,& en quel temps ,127. 4. Revendiquent le Royaume d'Argos, 190. 4. Et celui de la Mdlénic, Itmt II.
T I E R E S. 44$ ibid. Quel droit ils avoient fur l'un & fur l'autre, ibid. Leur retour dans le Pcloponcfè,24$.4.324.4.175.4. Hcraclidc d'Aléxandric , 46 2. 4. Hcraclidc,Archonte à Delphes, 3 21. b. Herbe , les premiers hommes fe nourriflôicnt d'herbes & de racines , ij 5.6. Hcrbcllc, v illc de Sicile, 29. b. Hercule , fils d'Aléxandrc le Grand , 2J2.J. Hercule l'Egypticn, 546. b. Hercule dcTyrinthc, Hercule de Canope, tbid. Hercule deTyr, 473. 4. Hercule Idécn , premier Auteur des Jeux Olympiques, 424.4. Sacriftain du Temple de Ccrcs à Mvcak-fc , 272. b. (es frères, 423. 4. (csTcmples , 2 $4. b. (à ftatuc , 194. b. Hercule , fils d'Amphitryon , poftéricur à Hercule Idccn, 286. fe. defccndu de Pclops,4 ; 9 -j . Scs ancêtres, 161 .A fes travaux, 2 5 8. A. rétablit les Jeux Olympiques, 2 24. b. fon exercice ordinaire, 5 8. b. fes travaux de deux fortcsjcs uns commandez > les autres volontaires , 292. 4. emmené le Cerbère , 22t. 4. Son exploit contre le Sanglier d'Erymanthe, 17 7- b. contre les oifeaux Stymphalidcs, 173. b. contre Cycnus, 296. 4. contrôle Centaure Orciis, 2 97.4.contre les Amazones , 454. 4. contre l'Elidc , 165.>. 414- 4. contre l'hydre,297u«xontrc le Géant Thurius, 297.4. contre les fils d’Actot, 297. 4. contre Augéc, 412.4. contre le Dragon qui gardoit les pommes’d'or du |ardin des Helpéridcs,46. b. contre un Lion > 297. 4. Son combat contre le fleuve Achcloüs, 47. b.contreGcrgyon ,dont il emmené les bœufs, 297. 4. Sa defeente aux enfers, 125.4. fon retour , 300. b. alliftc de Minerve > J 6 8, b. eft introduit par Minerve
466 T A B dans l’aflcmbléc des Dieux, 197. a. fon temple ,58. a. (a (latuc Co' lollàlc , 475* <«■ fa maflûë , qui avoit la vertu de reverdir , 117. a. ' fon commerce avec les 50. filles de Thcftius dans une même nuit,286/. Si c’eft à Hercule le Thcbain quecc fait doit être attribué, tbid. Les enfans d'Hercule & de Mcgara , 257. b. Le torrentd’Hercule, 401. b. Hercule Buraïquc, & fon oracle, 116.b. Hercule Charops, 500. b. Hercule d'Erythrc , 7 7.7 8, b. Hercule Hippodete, 2 S ;. b. Hercule Manticlus ,576.4. Hercule Promachus, 15 8. b. Hercule Rhiconolufte, 281. A. Hercule Lybicn , ou Sardus , 5 5 1. b. Hercule le Tyrien■ 475.4. Hercyne, Nymphe, 509. b. Herée, ville d’Arcadie, 182. b. (â pofition , fon fondateur, fes fingularitcz, ibtd. Hereiis, filsde Lycaon, 182. b. Hermaphrodite, ouAttis, 105.b. Hermès, ftatuës de figure quarrée ,75.
L E Hcrodc Atticur, fâ richeffe, & comment acquifc , 60. a. Scs préfens à Olympie, 6 5. b. Les monumentde fâ libéralité, 144. a. Le ftade d’Athcncs,ouvrage d Hcrodc Attictts,6 1. a. Hérodote de Clazomcnc , athlète. Sa ftatuë, 41. b. Hérodote l’Hiftoricn, fon témoignage fur les tribus Athénicncs, 18.4. fur les villes de la Phocide brûlées par les Pcrfcs, 594. b. Errcurd’Hcrodotc, 247- A Héros. Héros invoquez dans quelques occaiions, 384. 4. Héros qui rirent vengeance des impies, 255. a. Le dernier des Héros, 24. A. Les ftatuës des Héros dits Eponymes , 18. 4. Héroïque. Monument héroïque, ce que c’étoit,5 5.4.accordéàquclqucsfemmcs,2i7.4.5 5.4. La ftaturc des hommes dans les temps héroïques, 15. A. Hérophane de Trœzene, Hiftoricn ,
Hcrophilc, Sibylle, 542. A.Ses parens, tbid. En quel temps elle vivoit, ib. Son épiraphe, ibuL Son tombeau , tbid. Qu’il y a eu deux Sibylles de Hcrméfianax,PoëtcdcColophon, jr. ce nom, tbid. L’une revendiquée par 4. fa fable fur Attis, 105. b. amoules Erythréens, 254. b. reux de la fâmcufcLcontium, 5 1. a. Héfiodc.fa patrie, 507. b. Le temps Hcrmion, fils d'Europs ,255.4. où Homere & Héfiode ont vécu, Hrrmionc, fille de Ménélas & d’Hequeftion indécifc, 290. b. lene, 109. «.fomme de Pyrrhus, 54. Hcliodc adonné à une vie champêtre, a enfoite d’Orcfte , r 09. a Les no7. 4. Scs ouvrages, 294. A.Sot fences , 520.4. fitftatuë, 5 50.6. timent fur les Grâces , 502. A. S'il Hermioné, ville, fâ pofition, forifoneft auteur de la Théogonie, 168-A. dateur, fvsbcautez, 25 5. 2 3 4. 4. Sa morr, 294. A. Son eloge, 507A. Hermocrare, 57. A. Sa ftatuë, 290. A. Ses os rapportez Hcrmogencdc Cythcre, Sculpteur, fa àOrchomenc, 507. A. Vénus, 148.4. Hcfpcridcs. Les Hcfpcrides , 47. b. Hcrmogene de Xantc , fumommé Sçavante diflerration for les Hcfpc/e Cheval, 51. A. rides, 454. a. Les ftatuës des cinq Hcfpéridcs, 450.4. Hcrmolycus, fameux Arbitre, 74. a. Hcrmon,célébré pitorc,fâ ftatuë, 5 57. b. Heftiea, ville d’Euberc. 76. A. 127. A Hcrmon, fils de Pyrrhus, 47. b. Htfttanrei, miniftres de Diane, réo. Hcrmon de Trcezenc, ftatuairc, 2264. A. appcllrz auflî EJ/eaeti: Epatoatt, Hvnuophantc de Chio, 537. b. leur fonébon, tbid.
DES MA Het<rmoclc,z8o. a Heures. Les trois heures, filles de Jupiter , portières du Ciel , 4$4- A Filles de Thémis, a$e. <• Nourrices de Junon, i "6. *. Leur» noms, ;oxJ. Leur temple, 19$. a Pourquoi reprefentees for la tête de Jupiter, 116. a Hexamètre, vers hexamètre, qui en a été l'inventeur, $ 18. b. Hycarc d'Hypéréfie, ; $ $■ a Hiccfius deChio, JJ7- b. Hicetaon Troyen, $7$.R Hicétas, pere d’Anilocratc , }6t. a Hicétas, fils d'Ariftocratc, 144. b. Hiéra, Illc, 198. b. Hicrocéliiec, ville de Lydie, 476. A Hiéron de Priene, 71. b. Hiéron,tyran de Sicile, $8. b. Hiéron, fils de Dinomene, 18. b. Hiéron, fils de Hicroclcs, 18. b. Hiéronyme d’Andros.Saftatuc, $6.b. Hiéronyme de Cardie, Hiftorien peu fidck, JI.A 4J. Hiéronyme de Mcnale, 184- b. Hilaire & Phirbé , femmes des D10C cures, 202. a Leur temple, 288-a Hilafius, pere d'Amphion , 505. b. HililE-, ou Ilulc, riviere des Athéniens, 60. a Les Mules dites Hüiiliadcs ou Ilitliadcs, tbid. Hilotes, ce qu'il faut entendre par cc
T I E R E S. 4*7 Hippocrate, fils d'Ariphron,capitaine Athénien, x$8. a Hippocrate, fierc d Epicydas, 19. bHippocratc le Médecin,fon offrande au Dieu de Delphes, jn. b. Hippodamic, fille d'Ocnomaüs, $ 4- b. Laite de ceux qui la demandoirur en mariage, ibuL inltituc des jeex en l'honneur de Junon, 449. a Sa foire, 49. $0. a Sa ftatuc, < ;. b. Hippodrome. L'Hippodrome d'OlymHippola, ville, 518. a Hippolyte, Amazone Ses exploits, là mort, fon tombeau, 119. a Hippolyte, fils de Rhopalc , 159. a Hippolyte, fils de Théine, 228. a Sa mort, fon tombeau, ai J. 229. a reçu dans le Ciel, 228. a Hippolyte rdlûlcité, 214- a Son temple, fâ ftatuc, ix8. a Son voyage en Italie, il4.Lcftadcd'Hippolytc, 1X8. a Hippomane , ce que c’eft, 47$. a Hippomaouc, fâ ftatuc, 29. b. Hippomedon. 240.A Sa ftatuc,; 59. b.
Hippon Eléen, 7. b. Hipponoiis, pere de Capance,;;9. b. Hippopotames, xxi.b. Hippoftbene , fa victoires, 286. a Son temple,«W Hippoftrate, amant de Lais, 147. a Huneréens, la fable qu’ils débitoicnr Hipporas , fils de I’hvlas, i $;.a touchant Hclcnc, ;oo. a Hippothoon, un des Héros Eponymes, Hipparquc.filsdePififtratc, 17. a 71. 120. a Sa filiation, ibid. Son monument héroïque , ibid. Hippothoiis, fils de Cctcyon, Roi d’Arcadie . 242. b. Hippotion de Tarente, 472. a Hippocrcne. La fontaine d’Hippocrencchez les Trœzcnicns, 227. a La fontaine d’Hippocrcsie 111 mont Hc1 Iippo, tille de Sccdafus, x6i. b. licon , 294. b. Hippocoon, 24$. ASa filiauon ,ibuL Hira ou Ira, ville de la Mcilcnic, 5 66. < préféré à Tyndare, ibuL Hippocoon i fa fils odieux à Her- Hirondelles. Les hirondelles fuvoient le Icyour île Daulis,& pourquoi, 5 26. b. cule, & pourquoi, 18$. A tue lui Hlûoris, fille de Tirefias, 257. b. &fa enfans, 186. A
4CR TA BLE Fiolmons cnBéotie, 180. b. Fête en l'honneur dl lyacinthus Holmon, fils de Sjfyphc, ibid. 198. 4. Homère 11c s’eft point foucié de l'a- Hyamie, province , 3)3. b. mitié des Grands ,7.4. perd la vue, Hyampoiis, ville de la Phocide, 3 9 8.6. Sa pauvreté, l|i. 4. Comparaifon Sa polition, fes curiofucz, ibid. de (es Hymnes avec celles d'Or- Hyamtis, fils de Lycoius , 330. b. phée, 195. b. Le grand jugement Hyantes, peuples, 146.4. vaincus par d'Homerc dans fes hélions, 70.4. Cadmus, Sc chaflcz de la Béotic, Son tombeau, 370. b. Sa ftatuc, ib:d. 370. Son épitaphe, 371.6. Sa gloire Hyantidas, fils de Propodas, 1)3. 4. immortelle, ibuL Son goût pour les Hybla. Deux villes de ce nom, 467.4; noms anciens, j 14,b. Le lieu où il La Déclic Hvblea, ibid. compofoit fes Poèmes, 79. b. Ses 1 ivbrilida* Archonte à Athènes, 13.fc ouvrages recueillis par Pififtrate, Hyccari, ville de Siale, 147. 4. 119. b. La Thcbaide d’Homerc, Hydarnès , lieutenant de Xcrxès; 15 5. b. 154- <«. Homicide. Les Loix fur l'Homicidc, Hydre. L’Hydre de Lerna ,241 4. S'il 17. b. Le châtiment de l'Homicidc , avoit plulicurs têtes, ibid. tué par 66. 4. Purifications ordonnées â Hercule, 453.4. infecte de Ion vequi étoit coupable d’Homicidc, nin un fleuve, 410. 4. 117. 4. Le premier procès crimi- Hyettus Argien , 180. b. Sa fuite; nel pour caulc d'Homicidc, 90.4. 3°$Hommes. Les premiers hommes nez Hyette , nom de lieu en Bcotie , de la terre , 191. b. faits de bouc, 180. b. j 15. b. Difterens felon ladiverfite Hygeia, 204. 4. Sa ftatuë, 72.4. Fille â'EfcuIapc, ibid. des lieux & des climats, 17$. b. Hommes reçus au nombre des Hyllus, fâ filiation , fon tombeau , Dieux, 136. b. Les premiers hommes étoient louvcnt les hôtes & les Hyllus, fils d’Hercule, >41.6. Sa nourcommeniâux des Dieux , 136. b. rice, fa fille, 324. Son combat contre Echânus, 141. b. Sa mort >127; Corruption du genre humain, ibid. 4. Sa fépulturc, ibuL Homme transformé en loup, 13 6. b. Le fens de cette fable, ibid. Hyllusde Rhodes, 33. b. Homoloé, montagne de la Thcltâlic, Hyllus, Heuve de Lydie, : 14.4. Hymette , montagne de l'Afrique, 154- b. Homolbidc , une des portes de The103. fesabeilles & ton miel, 104, bes, 134. b. Hymnes, quel eft le plus ancien Auteur d'Hymnes , 185. b. Prix pro. Hoplodamas, 197. b. 101. b. Houx, du houx, ancien mot Celtique, pofez à ceux qui compolbient des Hymnes en I honneur des Dieux, 399-6. 331.6. Humaines. L'inftabilité des chofes huHypwpa, ville de Lydie, 476. 4. maines , 198. b. Humanité, combien cftiniable, 118. b. Hvpanis, fictive , 189.6. Hyacinthus, filstTAmyclas, 145.4. Sa Hypatodorc. ftatuairc, 185. b. mon,'bid. Sa métamorphofe, 299. Hypenus de Pile , 416.a. 4. Sa ftatuë, 198. 4. Son tombeau, Hvpcrbius, 89.4. 145. Sa fête, 198. 4. Hyacinthia, Hypetborcens , ce que les anciens en-
DES MA féndoient par ce mot, 424. 4. Les prémices de leurs fruits envoyées i Dclos, 102.4. (intiment d'Hérodote fur les Hyperborcens, 414. Hypcréc, ville, 2 14. a. Hypétcnor > l’un des Spartei, 147. Hypcrétcs, fils de Neptune, 224.4. Hypctclic , 127-b. Hypctide > député des Athéniens , 460. 4. Hvppérion, fils d’Agamcmnon, 15 ;. 4. Hvpcripné, filled’Arcas,41o. a. Hypcrniénidc, tué par Arifiomcnc , 46 5-* Hypcrmneftrc , mere d'Ainphiaraüs , talipulturc, 197.4. Hypcrmneftrc, fille de Danaiis, 192. 4. Sauve la vie à fon mari, 209. 4. (c fauve avec lui, ibuL appeilée en jugement par fon pere, 197.4.192. 4. Son tombeau , 198.4. (à ftatuë, 3 39-b. Hyperochusdc Cumes, 543. b. Hyperochus Hyperboréen, 567. b. Hypctphas, beaupere d'Ocdipc, 249.
Hypochnémidicns, 518. b. Hvpfus, fils de Lvcaon, 1 J 8. b. Hypliinte, ville d’Arcadie , ibuL fon fondateur & fapolîtion, 20:. b. Hyréc, fils d’Egée , 187.4. Hyricüs, fon trefor, 506. b. Hyrminé, fille d'Epeus, 412.4. Hyrminé, ville d'Elidc, ibuL Hyrnctho, fille de Ternenus, 191. 4. Donne un grand exemple de l’amour conjugal, 217.4. fa mort, ib. l'on monument héroïque,iW Hylîcs, ville de l’Argolide , 208.4. Hyfics, ville de Bcotie, 241.4. Hyfmon , célébré Athlète, 9. b.
"I Alyfe, ville dc^Crcte, 377- <• Jalmcnus, filsde Mars, 306. b. Jamus , 5. 6. Scs defeendans dits Ja-
J
T I E R E S. mides, ibuL Leur patrie, leur fcpulturc, 277.4. Janifcus , fa filiation, ! 5 9. 4. Janthé, fille de l’Océan, Jardan, fleuve, 54. b. Jafe, ville de la Laconie ,95. b. Jalcüs, 3 84-b. Jafis, Nymphe , 57. b. Jafius Arcadicn , vainqueur aux Jeux Olympioucs, 425.4. afius, un des Curetés, 423.4. afius , fils d’Elcuthcr, 273.4. afius dcTegéedâ ftatuë équeftre, 2 24J. afon fait Roi de Corinthe par le moyen de Medéc ,152.4. Les enfâns de Jalon & de Medéc , 151. 4. fon combat à la lutte avec Pelé, 452. 4. Jalon, tyran de la Theflâlie, 4 3. b. fon fentiment fur Gorgias & fur Polycratc, ibid. afus , filsdeTriopas, 182.4. bériens ,107.4. Leur colonie dans la Sardaigne , 352. b. bœufs d’ibcric ou d’Efpagne, 407.4. Ibycus, Poëte Grec ,158-4. fa patrie, fes mœurs, fâ mort , ibuL ton témoignage touchant Sicyon, 15 8- 4. Icatius, 9. 4. reçoit chez lui Bacchus, tbuL fâ récompenfe, ibid. Icarius protège Hippocoon , 245. 4. veut retenir chez lui Ulyflc fon gendre, 304.4. Scs enfâns, 199.4. lcatusd'Hvpérélic, (â victoire aux Jeux Olympiques, 355.4. Icare , fils de Dédale, 2 5 8. 4. moins expérimente que fon pere, fiait naufrage , ibuL iâ lepulturc, ibid. origine'dc la fâblequi lui donne des ailes, ibuL Iflc d’Icare, mere d’Icare, 2 5 8. 4. Icafius, filsde Lycinus, 41.4. lccus d’Epidaute, 2 3.4. Iccus dcTaicntc ,25.4. lentille , aujourd’hui la Sardaigne , 351.4. Iâhyophagcs, io7«.Golphc Idyophagc, ibuL Nnn iij
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470 T A £BLE micidc > ibuL La raifon de cttte Idinus^élcbrc Architeûe , 11b. coutume, ibid. Ida, montagne de Crète, Ida, cc que fignifioit cc mot ancien•- Incrédulité, caufc la plus ordinaire de nement, ;4j. i. l'incrédulité fur les effets de la naIdca, Nymphe, 343. ture,) 15.^. Idéens, Daâylcs Idéens, ouCurétes,, Inde, fleuve, les monftrcs qu'il produit, 400. A 4XJ.A Indiens,cc qu’ilsdebitoient delà ManIdeus dcCvrcnc, a 8. b. tichore, X7Ç. Le (intiment des Idas, fils d’Apharcüs, 31$. a (à fille: Philofophcs Indiens fur la nature de Cléopâtre , ibid. fa femme Marpcllà , ibid. Mort d'idas, }i6. fon> l'amc, 3 96. a Indes > Pays plus propre qu’un autre a tombeau >178. a produire des Céans, 191. b. le comIda > un des Curetés, 4a j. a Ida,Nymphe, a a 3. b. merce des Indes, a 7 5- * Idactus, 365. a Injufticc.la forme ou la figure de l’iaIdomenéc , (à filiation, fon bouclier , juftice, 4 5 j. a Ino, femme d’Athamas, 1)9. a Sc fa ftatuc, 47 a. a. précipite dans la mer, r 3 8. a Déefle éru&lcm, (à deftruétion , 167. b. marine, 146. b. (ôn tombeau, 1 j a. iade , la petite Iliade, pocme Grec, a fon temple & (ôn oracle, j 18. a 375. À. xao.A Iliens, peuples de Sardaigne, 353. b. honorée fous le nom de Lcucothéc. llithyc, ouLucinc, mere de l’Amour,:, 1 a fâ ftatuë, 3x9. a a a 5. b. La meme choie que le deftin,1, Ino, nourrice de Bacchus, 513. a. 171. b. fa naiilâncc , ibid. fôn an- Inlcriptionscn caraiftcrcs anciens, dont cienneté, tbid. qualifiée de belle files lignes croient rétrogrades , & leufc , ibid. (ôn temple , ibuL Hocomme par filions ,451.4. mère admet plufieurs Déclics Ili-- Mes, les unes fubmergées , les autres formées tout à coup, 198.^. thyes,l7iIllus ou lins le Phrygien, aot.Acliaflc: Iflcsoù il ne pleut jamais, a jj. a Pélops de la Phrygie, ibuL Inyquc, ville de Sicile, 7 5.6. Illyricns, leurs cxcutlions, 404. a Io.hllc d'Iafus, iSa. là fuite en Egypte , ibid. Imbrafus, fleuve, 7 5- b. imbrius, fils de Mentor, 374. b. Io, fille d Inachus, 7 8. a métamorphoJmmaradus, fils d’Eumolpc, 18- A fa1 fée en vache, 79- fâftatue, 78. a mort, 85. a locaftc , mere & femme d’Oedipe , Impiété, le clùtimcnt de l'impicté,, a48.a49.i153. i. Iodainic, changée en pierre, 500. fon Imprécations, leur efficace, loy.i. Autel, ibid. Imprécations éxaucées, )86.i. Iolas, le compagnon d’Hcrculc , 16). Inachus, fleuve, 181 ■ a b. Neveu d'Hcrculc > tbid. Son Inachus,Roi d’Argos, fa filiation, 1 8o .a . écuyer, 4x5. a tué Eutyfthce, Inachus fleuve & Inachus homme con140. a ce qu'il faut penfer de ce fondus par les Anciens, 181 ■ a fait, ibid. vainqueur aux Jeux OlymInanimé, les chofcs inanimées fervent piques, 4x5. a conduit une coloquelquefois d'inftnimcnt à la juftice nie en Sardaigne, 3 5 a. b. fon tomdivine , 91. a Choies inanimées1 beau, 178.i. Les honneurs qu'on citées en jugement pour caufc d'holui rendait dans la Sardaigne,3 5 ajk
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DES MATIERES. - - - -47» , 177. A Les honneurs qu’on Jolchos, 4c6. (on. nota moderne , Iphimcdéc ” 315.4. lui rendoit, 380. b. Ion > fils de Gargettus, 57. b. Iphinoé, fille d'Alcathoiis, 1)4-4. lon.de Chio > poète Grec A: Hiftoricn, Iphinoé, fille de Nifiu, 114.4. 76.b. Le cas que Platon en fùfandb. Iphis , fils d’Alcétor, 189. 4. Ion fils de Xutnus , 66. b. chef des Iphis, pere d’Etcoclus, ) 39. b. Athéniens, 178. 4. Donne (ôn nom Iphitus, deux Iphitus ,417. 4. à tout un peuple, ibid. fit mort & Iphitus ___ __________ , Roi d'Elidc, ________ ibid. Saj filiation, fàlcpulture toi.4. 6t .b. iW Sa femme, 431. 4. Ledilque Ioniens 67. b. ainfi nommez du nom ou palet d'iphitus, & (ôn ufage , d'ion, fils de Xuthus , ibid. chaflcz 457-4. nar les Achéens, 68. b. reçus chez Iphitus , Roi des Phocéens, 401. b. les Athéniens, ib. pallcnt en Afie, 69. Ses filles Je leur fépultutc , 401J. b. victimes de latrahilôn, 88. b. la L'arc d'iphitus, 300. 4. iphitus tué legcrcté des Ioniens, 10. b. par Hercule, 185. 4. Ionides , les Nymphes Ionidcs, 5 7.4. Ira, ville capitale de la MefliSnie, en Ionie. La beauté du climat, 77. b. La quel temps elle a étéprife, 366.4. magnificence de (es temples, ibid. Irbus, fils d’Amphiftene, 190. b. La mer Ionienne, 14- 4. Proverbe Iré, ville de la Mcflcnic, 391.4. Iris, plante, 317. b. Defeription de Ionien, 3Si. b. Iophon de Gnollc- > 111. 4. cette plante > ibid. Unguent d’iris, ibid. Joppe, ville des Hébreux, 405. 4. lops, fon tombeau, 175-4. Ifagoras, Tyran d’Athenes, 11. b. Jourdan, fleuve,foncours,415.4. Kenys, fils d'Elatus, 111. a. Sa mort, los,Idc, 370. b. Pourquoi ainfi ap140. b. Ifis. Le Nil grofli par (espleurs, 3 91. b. pelée, ibid. Tphiclès, frere d’Hercule, fon tombeau, La chapelle d'Ifis, 5 90. b. Sa fta16 y. b. Les honneurs qu'on lui rentuë n'étoit vue que de (es prêtres, doit , ibid. 178- 4. Ifis Pclagiennc, Ifis l'EgypIphiclus , fils de Ccphale, )61J. Erticnnc, 154. 4. Foires en l'honneur reur de Paufanias fur cet endroit, d'Ifis, 391.b. Ifincnias Thebain ibid. --------------_ , 167. 4. Iphiclus, pere deProtefilas , 406. 4. Ilménus, fils d’Apollon,’ M7157. b. i. Les Ixrufs d’Iphichis & leur cxccl- -------Ifincnus,-----fleuve de Béotie, ibid. dcl ----------J-, JJ. Ifocratc.fon éloge & (à ftatuë, Icnce.iW ' 57. 4. Iphictate > fils de Timothée, 164. b. Illédons, peuples, 77.4. étoient Scymis en fuiteparEpaminondas.iêJ. tes, ibid. Ifthmius, fils de Glanais, 318. 4. faftatuë, (ôn éloge, 78. 4. Iphidamas, fils d'Anténor, 407.4. lfthmc. L’ifthme de Corinthe, 143.4. Iphigénie, fille d’Hclcnc, 103.4. confâcréà Neptune. i44.ScsbeauIphigénie, fille d'Agamemnon, 171. b. tcz , 144. Cÿ(h iv . Percé en un enfauvéc par Diane qui met une biche droit, 145. L'JfthmcduPeloponncen fit place , ibid. fc (àuve de la fe, 133. 4. L’ifthme de Trœzenc, tbid. Tantique, 106.4. Elle & Orefte emportent la ftatuë de Diane Taurique, Ifthmiques. Jeux Ifthmiques, 159.4. 189. 4. Son tombeau» 155.4. Sa inftitnez en l'honneur de Mclicerta, ibid. non interrompus après le lie ftatuë Je fon temple, I 17-
TABLE 471 de Corinthe. 146. 4.La couronne dent ou d'une corne d Eléphant, 3ui fe donnoit aux vainqueurs étoit 436.437.4. c feuilles de pin, 114.*. Jupiter, fon berceau , 107. b. Son lieu Iftica, ou Hcftica.villc d'Euboë ,76. b. natal eft un fujet de difputc , 397. Iftcr, fleuve , aujourd’hui le Danube, 4. les gardiens de lôn enfance, 413. fon embouchure , 500. 4. Scs lin4. prend la forme d'un Coucou, gularitcz, 188. b. 181. 186.4. percd’Attis, & comment, Iftric, l’huile d'iftric, 391. b. 105. A fon combat à la Lutte avec Italie,pays plus beau que la Grèce, 5 7. a. Saturne, 414, 4. les deux tonneaux Itcmcnès, 371. b. de Jupitcc, 179, A la triple puifIdiome, montagne & ville delà Mcffancc de Jupiter , 107. 4. les trois tënic, j 41. b. Le liège d'Ichomc, yeux de Jupiter, ibuL Le très-grand, 448- b. La prife d'Ithotnc, 351.A 401, A Ithoméc, fête, 398, 4. upitcr Agorcus, 174-4. Itonus, fils d’Amphi&yon, 139. b. ’ upitcr Ambulius,179.4. Juba, & ftatuë , 51. 4. Sa filiation, ’ upitcr Anunon, 194.4. 166. b. là poftérité, ibid. ’ upitcr Anchcfmien, 104.4. Junon nourrie par les heures , 176. a. ’ upitcr Apclàntius, 181.4. Ses enfans, ibuL Son temple àArupitcr Aphclius, 139.4. gos, 185. 4- La plus ancienne de jupiter Apomyius, 445-0. les ftatuës, 186. 4. Trompée par Jupiter Arcüs, 444.4. Jupiter, elle allaite le petit Hercu- upitcr Bclus ■ 376.0. le > 18t. b- Ennemie d’Hcrculc, ' upiter bicn-fiûGnt ,104.4. ibid. Recouvre là virginité en fe ' upitcr Capitolin , 153.4. baignant dans une fontaine, 141. upitcr Cappautas > 307.4. Remar4. Jeux inllitucz en lôn honneur à que critique furcefurnom,>Ad. Olympic , 448- 4. Le lit dç Ju- upitcr Catcbatc, 445-4. non, 185.4. upitcr Catharlius, 445.4. upitcr Ccraunius, 444.4. Junon Acréa, 106. a. Junon adulte, 143. A upiterChatmon, 157..A Junon Ammonia, 448, 4. upitcr le Confcillcr, 11. 4. Junon Anthëc, 100.4. upitcr Chthonius, 445. 4. junon Argiva, 180.4upitcrClarius, 136.A junon Bunca, 154.4. • upitcr Coryphée , 153.4, Junon enfant, 171. b. upitcr Colmctcs, 191.4. upitcr Crocéatc, 305.4. junon Egophagc , a87- * junon l'épouféc , 145. A upitcr Ctélius, 103.4. junon Héniocha, 310. A upitcr Elcuthcjius, ou le libérateur, junon Hyperchiria, 180. 4. 143- A junon Lacédémonicnnc, 30. b, Jupiter enfant, fon Autel, ai5. b. junon Olympienne, 448.4. Jupiter Epidotc, 1 50. b. junon Prodomée > 171.4. Jupiter Evancmus > 180.4. jupiter Hctccus, 361. A junon dcSamos, 75 A junon en âge parfait, 171. A Jupiter Hotnagyqus, 111. b. Jupiter Horcius, 469.4. Jvoirc. là rareté & fon prix ancienne- jupiter Holpitalicr, 174.4. ment > J 8. , 4. fi l’ivoire eft d'une Jupitqt Hyétius ,ou le pluvieux, 19 j, 4. Jupiter
DES MA Jupiter Hyinctticn, 104. 4. Jupiter Hypatus, ou le très-haut, 254. f.'.l Jupiter Infernal , 208.4. Jupiter lthomathe, 328. 4. Jupiter Lea-tas, ou l'ami du peuple, 467. * ' upiter Laphyftius , 300. b. Jupiter LanUciis, 106.0. upiter Lechcatc, 18 3-b. upiter Leuccüs, 419. 4. upiter Lyceiis, 107. b. upiter Mcchanciis, 10 r. a. upiter Mcflàpée » 50*. 4. upiter Milichitis, 19 ;. 4. upiter Mœragctc, 204. b. upiter Neméen, 180. Jupiter Olympien, lia b.yj.o. upiter Paneilénien, 57-4. upiter Parnethien, 104.4. ' upiterPatroiis, 207.4. upiter Pliilius, 194. b. upiter Phyxius, 197. 4. ’ upiter le Pluvieux , 104.4.109. b. upiter Polieüs, 76.4. upiter le Poudreux, 127.4. upiter le Riche, 299.4. upiterRoi, 310.b. upiter Sauveur, 3 84. é. upiter Scotkas, ou le ténébreux , 270.4. Jupiter Semcléen ,104.4. Jupiter Soter, ou le Sauveur, 193. b. 4'8.4. Jupiter Sthéniiis, 2 3 o. 4. Jupiter Adulte, 22$. b. Jupiter Trioculus, ou aux trois yeux , 107.4. Jupiter Tropeüs, 277. 4.
T I E R E S. 471 Labyrinthe, le Labyrinthe de Gnofle , 88.4. Lacédémon , fils de Jupiter, 244.4. fia metc, ibid. les defeendans , 24 5conlàcre un temple aux Grâces, leur donne des noms , 295. 4. (on monument héroïque, 302.4. Lacédémone, ville, ainfi appellée du nom de Lacédémon, 245. 4. affligée d’un tremblement de terre , 96.4. humiliée, 102.é. dépouillée de la dilciplinc & de les Loix >232. b. fil deftinée, 382.4. Lacédémoniens , leur guerre avec les Mefleniens, 3 30. & (h iv . 4. invincibles jufqu’à la bataille de Lcuélrcs, 41-4. battus quatre fois depuis, tbid. habiles à diflimuler leur perte, 263. b. cliâticz par les Amphiélyons, 3 3 J. b. leurs expéditions contre la Meflenic, 3 37.& /îwv. b. leurs colonies, 249. 4. leurs Rois, 244. les premiers peuples de la Grèce qui ayent (êmé l’argent pour corrompre leurs ennemis, 361. b. Laccftadcs, fils d’Hippoiytc, 159.4. Lâchâtes , tyran ,99. 4. fes vols, ibid. là mort, 81.4. Lacidas, fils deMédon, 191. 4. Lacide, tribuAthénicnc, 116.4. Lacius, héros, 116.4. Laconie, dite anciennement Lélégie , 3 2 r-t. fa pofition,! 3 3.4. fes limites, 144.4. brièveté Laconique » 3 37. 4. le diaicâc Laconi juc dur & rude, 285.4. Lacratcs, capitaine des Etoliens, 366.
Lacratès, fils de Pyrrhus, 47. b. Ladé,lflc, 113.4. Ladas,excellent coureur, 192. 4. le ftade de Ladas, 15 8. b. fes viâoircs, Abax, faftatuc, 7.b. 305.4. (2 fépulture,tbid. Labdocus___ , fils_____ de Polydc _______ , dore, 197J>. Ladocéc en Arcadie, 21 S. b. Laboras, filsd'Echcftrate, 147. a. tu- Ladocus, fils d’Echemus , tbid. teur 4e Lycurgue, félon Hérodote, Ladon , fleuve d’Arcadie, 180. b. fa ibid. beauté, 170.b. fiifcurce, iSo.cé. Tome H, Ooo
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libre parles avanrurcs’dc Daphné, 181. Laden, fleuve de Béotic ,157.4. Laïas, fils de Cypfélus , Roi d'Arcadie , Laïas, fils d'Oxylus, 416.4. Laïdas, Tliébain, 3 j 1. b. Lais, fiimcufc courtilinnc, 147.4. Son tombeau , fa ftatuc, ibid. fes avantures, ibid. erreur de Paufanias au fujet de Lus, 147. 4. laïus , fils de Libdacus, 147. b. fa mort, (â fcpulturc > 31 7. b. fâ femme , (on (ils, *47. b. fa pofterité, 18). Lalichmion, 59. b. Lamédon, fils de Coronus, 156.4. fa femme, 158.4. fon gendre, ibiJ. I a nia & Auxefia , divinitez, an. 4. 1x8. Lamia, filledeNeptune, 341.4. Lamia, ville de Thcflâlic , 11. 4. La journée de Lamia, 88. 4. Lampée, montagne d'Arcadie, 17 7.b. Lampis Eléen, 40.4. Lampon Eginctc ,155.4. Lampfaquc > ville, fa Divinité favorite, 193.4. Lamfàaue fanvéc du courroux d’Alexandre par une rufe d'Anaximcne,4j.4. Lamptcria, fete de Bacchus, 1 ) o. 4. Lampus, fils d'Arnifcus, 40. 4. Lampus, fils de Prolaüs ,413.4. Lamus, fleuve de l'Hélicon, 195-4. Laodamas, fils d'Etéoclc, 111.4. Roi deThebes, 149. 4. Laodamie , fille d'Amyclas, 336. 4. Laodice, fille d’Agapenor, 141. b. Laodice Ttoyennc , 377. 4. femme d'Hclicaon, ibuL Laodicée , ville, fes habitans obtiennent de Scleueus une ftatuc de Diane Brauronia, 190.4. Laomcdon, les troupeaux de Laomédon conduits par ApoUon , ni.
Launomé,fille deGunciis, 161.4.
BLE Laphacs, tyran d'Argos, 199.4. Laphaës de Phliafic, ftatuaire , fes ouvrages, n8.4. Laphria , la DéefleLaphria, fi ftatuc, fon culte, 107.4. Laphrius,filsdcCaftalius, ibid. Laphiftius, divinité , 75. a. Laphvftus, montagne’, 300. 4. Lapidation, efpece de fete, 118.4. Lapider, exemple d'un Roi perfide, lapidé par fesfujets, 373. 4. Lapithas, 303.4. Lapitlus, montagne d’Arcadie >419. Lariflà, fille de Pélafgus, 106. 4. Lariflc , la citadelle d'Argos, ibid. Lariflc,ville, 106. 4. Lariflc, fleuve, 118. 4. Larymna, fille de Cynus , 179. b. Larymna, ville de Béotic, ibul. Las, ville, 306.4. Las,(â ftatuë, fon tombeau, 315.4. Lafius, un des prétendans d'Hippodamie,<5.4. Laftradidas Eléen, fa ftatuc, 1 $. 4. Lathria, fon Autel, 189. 4. Latmus, montagne, 41 r. 4. Latonc, fon temple & (â ftatuc, 100.4. Latonc vengée, 13.4. Laurium, montagne de l'Attique , 1. 4. fertile en mines d’argent, >b:d. Laurier, pourquoi les Athlètes à Delphes ctoient couronnez de Laurier, 333. 4. le plus ancien Laurier qui fût connu, 175. 4. I-éagrc, 94. 4. Léandris, femme d’Anaxandre, 18 i-r. Lécna , célébré courtifânne, fâ confiance, (à ftatuë, 71. 4. Léarquc, ftatuaire, 193.4. Lcarquc, fils d’Athamas, 13 8. 4. tué par fon pere, ibid. Lcbadéc , ville confacréc à Trophonius, 309. 4. fi pofition, (on .fondateur , (esbeautez, ibuL Lcbadus Athénien, >4x4 Lcbcdos, ville d'Ionie, les anciens ha-
DES MA bitans > 71.6. transférez à Ephefè, 3 1.4. les bains de Lébadée, 79. b. Lcbené, ville de Crète ,113.4. Léchée > promontoire, 143.4. Léchés, hls de Neptune, 146.4. Leda, nourrice d’Helcne, 109.4.(1 filiation , 180.4. Ledon, ville de |la Phocide, 391. b. (i polition, ibuL Légumes & grains, prclênt de Cerès, 164. b. Lois, fille d’Orus , 113. 4. Léitus rapporte de Troye les os d'Arcéfilas, 3 09. b. (à fcpulture, 14 5. b. Lélcges, peuples, 144. habitans de la Carie, 70. A. Lélcx, premier Roi de la Laconie , 144. 4. venu d’Egypte en Grèce, 137.4. fon tombeau, 13 7.4. Leobotasou Labotas, 147.4. Lcocharcs , ftatuairc, 11. a. Léocritc Athénien , fâ valeur, 81. 4. Lcocrite, filsdePolydamas, $77. b. Lcocyde, 154.6. Leogorus, fils de Proclès, 74. b. Leon Athlète, 8- b. Leon, fils d’Eurycrate Roi de Sparte,
Leos, un des Héros Eponymes de l’AtLconidas, fils d’Anaxandridc, 151.4. (iicccde à fon frere Cléomene Roi de Sparte , 154. 4. fa valeur , ibid. fon merveilleux exploit, ibui. fâ défaire, 154.4. fontombeau, 180.4. Leonidas fils de Cleonyme Roi de Sparte, 159.4. rétabli fur le trône^i Leonidas de Naxi, 40. b. Leonidas leRhodicn, 3 1. b. Le palais de Léonidas, 446. 4. Léonnarus Macédonien, 8t. b. Lconichus, fa fcpulture, 79. b. Lcontium , ville, fon rétablillèment, 43. b. Les Léontins, leur offrande, 465.4. Lcconrifcus, fa ftatuc, 11. b. Lcontomcne, fils de Tilâmcnc, 80. b.
T I E R E S. 47$ Lconyme de Crotonc, 301. o. Lcofthcnc, Ct valeur, 80.4. fosgrands fervices,134.6. Lcotychide, fils d’Agis , 164. 4. privé du Royaume de Sparte par l’étourderie de fon pere, tbid. Lcotychide cliaflc Dcmarate , 153. x. lui (iicccde, 161.4. Lcprca, fille de Pyrgéc, 419.4. Lcprcos , ville, 36.b. raifon de fon nom, 419.4. Lcprcatcs, peuples, «W. Lcprcas , fils de Pyrgée, 419-o- fon combat avec Hercule, ibid. Lcrna, marais ,139.4. Lerna,fontaine, 154-4. les myftcrcs Lernécns ,2.40.0. Lcfbos.villed’Eolie, 369.b. Lefché, 3 71. ce que c’étoit en Grèce, 181.4.286. Lcfchée , Pocte Grec, 3 7 3. b. en quel temps il vivoit, fes ouvrages, ibid. Leflà, nom de lieu, 110.4. Lethéc, fleuve de Magnéfic, 113.4. Lcthé, fontaine, 310. b. Letreiis, fils de Pélops, 57. b. Létrins, ville,tbid. Leucalîe, rivière de laMcffcnie, 398. 4. Lcucafè en Arcadie, 180.6. Lcucé, Illc, 30P.4. Leucéas , Poète Grec ,41.4. Leucippc , fils de Thurimaque, 156.4. Leucippc, fils d'Ocnomaüs, 171.6. Leucippc, fils de Pcriérès, 319. 4. frère d’Apharciis, 395. 4. fes filles , 5 4. 4. leur enlèvement, tbid. Lcucon, fils d’Athamas, 5 5.6. 301.6. Lcuconé, fille d’Aphidas, 110.6. Lcucophrys, Illc, ou Tcncdos, 347.6. Lcucothéc, oulno, 139. 4. là ftatuc, 146.4. Leuétres, ville, 306. 4. la bataille de Lcu&re fatale aux Lacédémoniens, 151.6.165. Leuétron, ville d’Arcadie, 185. 6. Lcucvanias, fleuve, 54.6. Oooi,
T A •*7<5 Libcthra » - ville de Macédoine, 292. h. Libelicridc, fontaine, )00.b. le mont Libcthrius, ib. les Mules Libcthrides, «6»<6 Libon, Architecte Mcflcnien, 4 30. a. Libyé, fille d'Epaphus, 137.4. Libye .paysfertile en monllres, : 99.4. Libyens, colonie de Libyens s’établit en Sardaigne, 3 $ 1. b. en Sicile, 1’0rade de Libye , 448. a. Libye, village des Nicomediens, 157.b. Lichas de Sparte, fes victoires, fâ ftatuë, 3.6. Liléc Naïade, fille de Céphife, 393.6. Liléc , ville de la Phocide , ibuL fâ pofition, fes curiofitcz, ibid. Limné, dans la Laconie, 149. a. Limon,frerede Tégcatès, 135. b. Linus , fils d’Apollon > ancien Poète, fôn tombeau, 195.4. Linus, fils d’Uranic, 189. b. la mort de Linus, ibid-les regrets de Linus chez les Egyptiens, ibid. (â fcpulmtcyibid. ni l’un ni l'autre n’ont fait de vers , 190. b. le Styx de Linus , ouvrage fuppofe, r 6 8. b. Linus, fils dllmenius, 290. b. apprend la mufique à Hercule, ibuL tué par fôn difciple, ibid. Liparécns, colonie de Gnidiens, 5 40.6. Lochcüsdc Menaient 5.6. Locricns, du mont Cnémis, 3 3 ).b. Locricns, du Cap Zéphir , 15.6. Locricns Opunricns, ou d’Opuncc , 72.4. Locricns Ozoles, & pourquoi ainfi appeliez, 404.403- b. Locrus de Paros, ftatuaire , fa Minccve.x7.4Lophis,fils de Parthénomenc.ipp. b. Lophis, fleuve, ibuL Loxitcs, peuples, 108.4. Lutte,l'inftitution delà Lutte, 427.4. Lune, la Lune éptife d’Endymion, fuperftionou pratique des Lacédémoniens à l'égard de la pleine Lune > 90. 4. la fontaine de laLiuie, 318.4.
B L F. Lupia, ville, autrefoisSybaris, 47-fLoup , vol découvert par un Loup, 348. A. une certaine écorce de bois mortelle aux Loups, r68-«- point de Loups dans la Sardaigne, 5 34Loups fervant de victimes, 108.6. Lûtes en Arcadie, J69. b. Lybas, efpccc de démon, ou génie. i8.'i. Lycéens, Jeux Lycéens, r 3 5. b. Lycéates, peuples d’Arcadie, 191. b. Lycée, le mont Lycée, (â pofition, fes fingularitez, 206. 207. b. le Lycée d’Àthéncs, &c d’où il avoit pris fon. nom, 5 9.4. Lycaon, fils de Pelalgns, 1} 5. b. inftituteurdes leux Lyciens, ibid. fâcri. fie unenfant à Jupiter, 156. b. change en Loup , d>uL le fens de cette fable, ibid. fesfils, 137.6. Lycaftidas-d’Andros, 3 6. b. Lycéates , peuples, leur fondateur , Lyciens, 79.4. d’où ils avoienr pris leur nom, ibid. affligez d’un tremblement de terre , & fecourus par Antonin le pieux, 2.17. b. Lycinus Eléen, 20. b. Lycinus d'Herée, fa ftatn'c, 26. b. Lycinus de Sparte, fa ftatuë, 4. b. Lycifcus Meflênien, fâ fuite & celle de fâ fille, 543.4. Lycius, fils de Miron, ftatuaire, 464.4. Lycoa, ville d’Arcadie ,205.6. Lycomcde, fils de Créon, 375.6. Lveomede , fils d’Apollon ,74. b. Lycomcde dcMantinéc, 184-6. Lycomcde Roi de Sciros, 54. 4. fait mourir Thefée, d>uL les Lycomides, & que c’eft ainfi qu'il faut lire, 283.6. Lyconé, montagne, 207. 4. Lycorée, ville de la Phocide, 529. 6. fâ pofition , fon fondateur, 530.6. Lycormasdc Laritlè, ' 3 3 2. 6. Lycortas, chef des Achéens, 390. 4. Lycortas de Mégalopolis > 2 3 2. 6. fôn
r
DES M A éloge, i)|. i Venge h mort de Philoptrmcn, lAid. 1 ycotus de l’hégée, 176. b. Lycortas de Syraeufe, 476. a Lycorus, fils d'Apollon , ; 29. b. Lycofurc, ville d'Arcadie, 1 y 5.6. Sa polition, & fon ancienneté, 106. b. Lyâc, ville de Crète, y6y. a Lycurgue, fils d'Aleùs , 141. a Son tombeau, 419. a Lycurgue, l'un des amans d'HippodaLycurguc le Lacédémonien, 147. a perd un <ril dans une émeute, 2 94- a Scs Loix, 148. De qui il les tenoit , 148- a Le temple de Lycurgue, 189- a Lycutgucjîlsde Lycophron, 99-ASon tombeau, ibuL Sa ftatuc, 16. a Lycurgue, pcrcd'Ophcltc, rSr- a Sa fépulture, >buL Lycurgue, fils de Pronax> 297. A Lycurgue, Roi de Thracc, châtie par Bacchus, ûa. a Lycus Mcflcnicn, Ion tombeau, 160. a Lycus , fils de Pandion , 5 9. a Son zèle pour le culte des grandes Décffes, y2y. a Sa prediâion , 567. a Lycus, fils de l’iudolas-, y y. b. Lycus, frète de Ny&éc, 157. a Tuteur de Laïus, 147. b. Lycus de Thracc, 86. a tué par Cycnus, <buL Lydiens Perfiques , & pourquoi ainfi appeliez, 476. a Antiquaires Lydiens , 114. a La mulique & l'harmonie des Lydiens transportée en Grèce par Amphion, 148. b. Lydiades de Mégalopolis, 154. b. fe grandes qualités, 187-& mort gloricufc, 1 SB- bLvgdamis, mere d’Artemile , *7*i a Lygdamis de Syraeufe, vainqueur aux Jeux Olympiques, 417. a Lyguiefmiu, la Dccllc Lygodcfmas, & pourquoi ainfi appcllcc, 191. a Avj mt * , cc que c'étoit, an. k
T I E R E S. 477 Lymax, rivière d'Atcadie, ibuL Lyncée, ville, 209. a Lyncée, fils d'Egyptus, tbuL fuccefleur de Danaüs, 181. A mari d’Hypermneftre, 191. a échappé à la cruauté de Danaüs, 109. a redevable de la vie â (à femme, ibuL Son tombeau, 198-a Sa ftatuc, H9-b. Lyncée , fils d’Apharcüs , J2$. a Sa vue perçante, ibid. Sa mon, j x 6. a Son tombeau , X78. a Lyrcéc, ville, 209. a Lyrcus, fils d'Abas, Lyre. Mercure inventeur de la Lyre, 445. a Trois cordes ajoutées par Amphion à celles qu'avoit déjà la Lyre, j48. b. Lyfander , fils d’Ariftocrarc, 259. a corrompt les officiers des Athéniens, y y 8- b. Sa mon, 297. b. Scs vertus & fes vices, 297. b. Lequel des deux l’a emporté en lui, ibuL Son tombeau , 296. b. Sa ftatuc , 10. b. Lyfander,général dcsBéonens,y6o.d. Lyfander, petit-fils de Lvlàndcr le Lacédémonien, 259. A Lyfandra, fille de Ptolémée fils de Lagus , y r. a fe réfugie auprès de Sclcucus , y y. a femme d’Agathodc, y r. Lyfianaflc, fils dePolybe, 15 9. a Lyfianax Eléen, r 1. b. Lyfidicc, fille de Pélops, rfii.é. Lyfimaquc , femme inconnue, 85. a Lvfimacnic, ville, y2. a Lyfimachidès Athénien, y 54. b. L yfimaque, fa fortu ne, 2 9. a Son grand courage, yo. 4. Scs guerres avec Pyrrhus, y 1. (i fiuv. Son incontinence, y y. a Sa mort, G (cpulturc , y4. a Saftatuc, 19. aLyfippc Elécnne, 41 y. a Lyfippc, célèbre Statuaire, les ouvrages, 18$. b. 194-a Lyfippc Eléen, fa ftatuc, 40. b. Lyfis Pythagoricien , X61. b. Ooo iij
478 T A B L E Lyfiftratc d’Argos, G mort, 259. a. liens réunis avec les Thcflàliens par Auguftc, 554. b. Lyfiftratc de Corinthe, 565. a. Lyfiftratc de Sparte, 16 5. Maléc , ville d’Arcadie, 185. b. Lyfon , Statuaire, fon talent, 15. 4. Malée, cap, 5 10. 4. Lyfos de Maccdoinc, Statuaire, 41. b. Maltho , partie du gymnalc d'Olympic, 59. b. Malgidcs, capitaine Béotien, 161. b. M Mahaque, le golfe Maliaquc, ;6l. b. Acilius Glabrio, 252.6. Maliens, 72.4. Leuranimofitécontre • Macar, fils d’Eole, 405. b. les Gaulois, 569. b. Macarcüs, fils de Lycaon, x ; 7. b. Malluns, fleuve d’Arcadie, 199.6. Macarie, ville d’Arcadie, 158.6. Mallus, ville deCilicie, 1 :o. a. Macarie, fille d’Hctculc, 106. 4. Malœtas , autre fleuve d'Arcadie, Macarie, fontaine, 105.4. 101. b. Macartus, fon tombeau, 95. a. M^neron, terme Egyptien, b. 1 Macédoniens acquièrent le droit d'Am- Manies, nom de lieu en Arcadie, 198. Chiélyonnat, 525. b. Vaincus par b. Les Déclics Manies, ou les fuéofthcnc, 5. 4. Punis de leur imries , ibid. piété envers les Cabires,i8j. b. Manthyréens, peuples d'Arcadie, 110. Ce qui a augmenté leur puiflancc, b. 186. b. Excellente politique des Rois Manticlus, fils de Théoclus, 570. 4. de Macédoine à l'égard acs*aincus, Son courage pour G patrie, ibid. 514-6. Chef d'une colonie, 574. b. Bâtit Macédoine. La plus récente de les vilun temple à Hercule, 576.4. les , 11. b. Décadence de l’Empire Mantinéiis, fils de. Lycaon, 15 8.6. de Macédoine, 86.b. Sa chùtc^wL Mantinee, ville d’Arcadie, ibid. Sa poLa caulc de G ruine, 146. b. - fition, les lingularirez ,152. b. Son Macéris Lybien, 5 51. b. Fondateur, 158. b. Ses ruines, Machérion. S’il eft vrai que ce foit lui 159. b. Son rétabliflement, 150. b. qui aie tué Epaminondas, 156. b. Combat de Mantinéc, 154. b. Nom fiâicc > ibid. Mantius , fils de Mélampus, 42. b. Machaon, fils d’Elculape, 215.4.Sa Manto, fille de Tirélias, 256. b. Sa mort, 510. 4. Son tombeau, rW captivité, 72. b. Pafle en Ionieu6rd, Son temple, G ftatuë, ibid Son Son tombeau, 154. 4. Maratha, lieu d’Arcadie, 188.6. Machanidas, Tyran de Sparte, G mon, Marathon, fils d’Epopéc, 141.4. Scs avantures, ibid. 119. b. Macifticns, peuples, 56. b. Marathon, héros, 48- 4. Macria .promontoire, 79. b. Marathon , bourgade de l’Attique, Magas, fils de Philippe de de Béréni104. 4. Le combat de Marathon , ce, 14. 4. ibid. Les tombeaux du champ de Magie. Effet de la Magic , 51. b. Marathon, 104. 4. Magnéfie > fous le mont Pélion,autrc- Ma rca, ancien mot Celtique, qui figniment Démétriade, 8?. b. fioit mh chrtMl, 5 5 9. b. Magnéficns, au nord du mont Sipy- Mardonius, fils de Gobrias, 5. 4. Sa le , 508. 4. Magnéficns fur le bord défaite, 25 5.4. Sa (èpulture, 242. b. du fleuve Lobée, 589. b. MagnéSon fAs,ibuL Sa ftatuc, 272. 4.
M
T I E R E S. 479 Médon d’Argos, 191. 4. Sa pofterité, ibid. Marion d’Alexandrie, vainqueur aux Médon , fils de Codrus, 68. b. règne à Athènes, 69. Jeux Olympiques, 461. a. Marios, ville de la Laconie, 306.4. Médon, fils de Pylade, 185.4. Marmax.fa mort,là fépulture, 54-^ Médon , Statuaire, 450. 4. Marin jrides, peuples de Libye, 14.* Médontides, ou les dclccndans de Médon , 333.4. Leur magiflraturc borMaron, fon temple, 177. a. née à l’cfpace de dix ans, ibid. Marpeflâ, femme d’idas ,325.4. ravie Medus, fils de Medée Sc de Jafon, à fon mari par Apollon ,453.4. Marpéllà de Tegée , fon éloge, 225. Médie , ainfi dite du nom de Medée, ibid. Marpefle, ville du mont Ida, 343.b. Mars cité en jugement dans l'Arcopa- Médufe, là filiation, Ci beauté, fon courage, fit mon , fa fopulturc, gc, 66. 4. 90. Son temple à Amenés, 17. 4. 198. 199. 4. La tête de Médufe, 65. 4. La venu de fes cheveux, Mars Aphnéüs, 119. b. 223. b. Mars Gynecothœnc, 115. b. Médufe, fille de Priam, 377. b. Mars Théritas, 299.4. Marfyas, châtié par Minerve, 74- 4. Megabatès, Général des Petfes ,71. b. Sa Bute conlàcréc à Apollon, 162.4. Mcg.aglès, 46. b. Marfyas, fleuve, 163.4. Megalopolis, ville d'Arcadie , 184. & Mâles. Eau d'un fleuve qui fàifoit enla plus récente , ibid. bâtie par le gendrer des mâles , r 18. b. confeil d'Epaminondas , 2 6 4. b. en Maies, port des Hermionéens, 238.4, quelle année, 186. b. Maflîiius, fa cuiraflc, 84. 4. Mégalopolitains, leurs exploits, 186. Mallilicns, aujourd'hui les Marfeillois. b. leurs divcrfesavanturcs,«6*£ Leur origine, Sc leur offrande au Méganirc,fà chapelle ,122.4. Dieu de Delphes, 3 34. b. Méganite, fleuve, 119.6. Maures, 108. 4. châtiez par l’Empc- Megapenthe > fils de Prétus , 183.4. pcrcur Antonin, 217. b. Megapenthe & Nicoftrate, fils naturels Maufolc , fa fépulture fi admirable de Ménélas, 189. a. S'elle donne lieu au mot de Mau- Mégara , femme d’Hcrcule, 12 7. 4. éc pour dire un tombeau, 16 7. b. répudiée par fon mari ,382.6. Maufolées, mot ufité par les Ro- Megarn, ou temples de Cerès 124.4. mains, ibuL Megarc,ville, pourquoi ainfi appcllcc, Méandre, fleuve, fa fource , 155. a. 114.4. fe donne aux Romains, 99. Son cours , ibub Scs détours, 211.b. 6. les beautez de h ville de Mégarc, Mcciftéc, 91. 4. Méditée, pere d'Eurya1us,i95.4. Megaréens, leur Dialcâe, 124.' 4. leurs Mecon, maître d'exercices, 6. b. rauflès traditions, 128-129. 4. leur Medée époufe Jafon, 151. 152.4. citadelle, 127.130. 4. leur impiéScs enfans, fes avanturcs, ibid. Sa té, 254. 4. tromperie à l’égard de Pélias, Mcgarciis, fils de Neptune ,124. 4. 155. i. Roi d’Onchcftc , ibid. fon tombeau, Medéon , ville de la Phocide, 323.6. 130.4. Médcficaftc, fille de Priam, 374. b. Mégatcus, chef des Mégaréens, ibid.
DES MA Mariandynicns > peuples barbares,47 5.
48a T A 1 les fources Mégarides, 129.4. Mcgarus, fils de Jupiter ,125.4. M<!ges, J7J./. Mclcnéc , ville d’Arcadie, 185. b. Ci pofition, fon fondateur , ibid. Melcnciis , fils de Lycaon , ibid. Melampus, fils d'Atnythaon, fôn temple, 1 J7-* Melampus obtient les bœufs d’Iphidus, 40. 4. guérit les filles de Prétus de leur plircnéfic , 169. b. obtient une partie du Royaume d'Argos, 189- 4. les defeendans de Mélampus, ibid. poeme en l’honneur du devin Melampus, 194. b. Mclancus, fils d’Apollon, 324. 4. Mélangée, nom de lieu en Arcadie, >+5>z , . Mêlanion , reprefente dans un tableau , & près de lui Atalante, 4 J J Melanippc, Nymphe, 239. b. Melanippc , fils de Thcfifc, 3 74- b. Melanippus, fils de Mars, 118- b. Melanippus Thcbain , fon courage , fa fépulture, 169. b. Melanippus & Cometho, leurs amours malheureufes, to^.b. Melanopus, fon tombeau, 9. 4. Melanopus de Cumes , fon cantique fur Opis & Hccacrgé , 4 2 4.4. Melantho outrage Ulyfle, J 71. b. Mclanthus, fils d'Anaropompe » Roi d'Athènes, 190. 4. Mclanthus, fils de Codriis, 60. 4. fâ poftérité déchue du Royaume d’Athcncs, 3 3 3.4. Mêlas, fils d'Antafus, 153.4. Mêlas, fils de Neptune, 76. b. Mêlas, fils d'Ocnopion, ibid. Mêlas, fils d’Ops, 189. b. Mêlas, riviere de Bcotie, 308. £. Mêléagrc, (âfiliation, 316. 4. Sa mère Althéc , & fon tifon fatal, 3 86. b. Sa femme > 315. 4. Sa fille , f 16. a. Sa mort, 3 86. b. Les oifeaux de Mêléagrc, 39t. b- Cp que ç’étçit,
L E Mêles, fleuve, 77. b. Mêlés & Timagoras. Leur avanture,
Méléfandcr, fon tombeau, 76.4. Mclcté, l'une des Mufes, 188. b. Explication de ce nom, ibid. Mcliaftcs, prêtres de Bacchus, 145.b. Mclibêe, fille de Niobé , 200. 4. Mélicertc précipité dans la mer par Ino , 130.4. Les honneurs qu'on lui rendoit ,139. Mélic., fa filiation, fon enlèvement, fes enfans , 157, b. aimée d’Apollon, ibid. Mélillè, fon mari, fon tombeau, 118. 4. Mélitide , la porte Mélitide à Athènes ,74. 4. Melobofis, fille de l’Occan ’, 391. 4. Mclpéccn Arcadie , 109. b. Meltas, fils de Lacidas, 191.0. Mcmbliarus , lieutenant de Cadmus, 146.4. Mcmnon Roi d’Ethiopie , 387. b. fes conquêtes, vaau fecours de Troye, ibid. fes marches, ibid. & fes camj'cmens, ibid. le combat de Mannon avec Achille, 455.x. fâ ftatuë .Coloflâlc, 4. les murs deMcmnon, 393. 4. les Oifeaux de Mcmnon > 386. b. Mcncchmus, ftatuairc, 1 o 8. AMcnalque Eléen, 3 9. é. Mcnalcidas, Lacédémonien, fâ témérité, 95.^. fâ fin malheureufê, ibid. Ménandre, Poërc comique , fon tombeau , fâ ftatuë, fes ouvrages >6.4. 64. Mende, ville de Thrace, 432.4. Méndas, fils d’Atréc, Roi de Sparte, 245. 4. fâ colcre contre Hdene , 454.4.lâ maifon , 283.4. fontombeau , 300,4. fon temple 300. 4. Menclas, licutcnanr de Ptoléméc , 22.4. M.cnephyle, to.i. Mcncptolcmc d'Apollonic, fa ftatuë» f6. b. Mcncfthéc
DES MA Mencfthéc. fils de Te eus, 109.4. prefcre .1 Thefée par les Athéniens, 195. 4. remis fur le trône , 5 3. a. fait voiles pour Troye,' 1.4. Ménécée, fils de Créon, (à mort, fon tombeau , 180. b. Meneftrate, 184.6. Ménippc,fils dcMcgarcüs, fon tombeau , 157.4. Menodorc, ftatuairc d'Athènes, 185b. Menophane, lieutenant de Mithridate, 311.4.puni de fon impiété. ibid. Montas, (âftatuë,395.6 Méra .fille d'Atlas ,115.6. Méra, fille de Pratus, 384. 6. Méra, nom de lieu en Arcadie, 15 9.6. Mercure, fa naidàncc, x66. 6. inventeur de la Lyre , 44 5. a. (es fonctions, 197. 6. comment on le rcKtoit, 11 o. b. prefente les trois s à Paris, 456. a. dérobe des vaches à Apollon , 111. 6. honoré particulièrement au MontCyllcnc, 64.6. La forme de fes ftatucs appcllécs Hermtt, 343.6.75.4.51.4. Mercure Acacus, 13 8.6. Mercure Acacéfius, 191.6. Mercure Agetor ,195.6. Mercure Agorcüs, 47.4. Mercure Criophorus, 176. 6. Mercure Cyllénicn, 167. b. Mcrcujc Dolius, 119.6. MercureEnagonius, 445. 4. Mercure Epimelius, 300.6. Mercure Epytus, 113.6. Mercure Parammon, 448.4. Mercure Polygius, 117. 4. Mercure Promachus, 176.6. Mercure Pronaüs ,156.6. Mérion & fa flèche d'airain , 151.4. Merles, Merles blancs, 167.6, Mcmjcrus, fils de Mcdéc, 150. 151. 4. (à mon, ibid. Mcroc, ville d'Ethiopie, 107.4. Meropc, fille de Cvpfi'lus, 317.4. femme de Crcfpliontc, ibid.
T I E R E Si 48: Méropidc, 36.6. Méfis , petit-fils d’Egée, 187. 4. Mcflàtis, ville, 107.6. Mefoa, ville, 190. 4. Mefoboa en Arcadie , 180.6. Meflà,ville, 3x8.4. Meflâpius, montagne, fes fingularitcz, a 77; 6. Meflàpicns, peuples barbares, 3 3 9.6. Meflèis, fontaine, 501.4. Meflcnc, fille de Triopas,311.4. femme de Polycaon, ibid. fon temple , fi ftatuc, 395. 4. honneurs rendue à fa mémoire, 318.4. Meflcnc ou Mcflinc, ville de Sicile , 576.4. occupée par les Mefleniens, ibuL Mcflinc fur le détroit, 11. 6. fon ancien nom, 376.4. Meflcnc, ou Meflenie , nom d’une partie du Péloponnefe, 311.4. nom de ville , l’origine de fon nom . 511.4. Mefleniens reçoivent les Doriens > 317. 4. Confervent la langue Dorienne plus pure que les autres, 383- 4. Chaflèz d'Ithomc , 581.4. S'établiffent à Naupaéle, ibid. En font chaflez , ibid. Vaincus de totalement défaits par les Lacédémoniens,ibid. Rétablis dans leur patrie, 385. 4. Leur courage, 371. 4. La cruelle condition de leur fervirude ,353.4. Cachent fous terre les gages de la durée de leur Empire, 368- 4. La guerreMcfleniaquc,& raifon de ce nom , 3 34. 4. Colonie Mcflènicnc, 37$. 4, Métanafte, fils d'Archandre ,68. 6. Métapontc, fes ruines, 47. 6. Métapontins, leur Tréfor, ibid. Leur offrande à Jupiter Olympien,46 5. 4. Métcllus envoie en Grèce, 85. 6. en Macédoine', contrcAndrilcus ,94. 6. Sa bonté à l'égard des Thébains > 99. b. Méthane, ville > fi pofition, 131.4. Méthapus, fa filiation, fa ftatuë,313.4. Pff
,i. Sa Icicncc dans la Religion, tbid. Méthydnum en Arcadie, 158. b. fon Fondateur ,158. b. Cc ou’cllc avoit de remarquable, 101. l>. Méthymnéens & Méthymne, 3 57. b. Metioque Troycnnc, yi<,. b. Metion, fils d'Eicélhéc, 15 8. a. Metionide, race roïalc à Athènes,7 5. b. Metrodore d'Erithréc, ) 8. b. Méziriac cité avec éloge, 201. 4.127. * 5°7. ». 11. 4. Micon d'Egine, 21 $. b. Micon Athénien , cckbrc peintre & ftatuaire ,15. b. Micon, Orateur, 166.x.empoifonne par Philippe, 167.4. Micon de Syracufe , ftatuaire , 19. b. Midas, la fontaine de Midas, 16.4. Midéc, fille de Phylas, 3 3 8. b. femme d’Hercule, fesenfitns, ibul. Midée, Nymphe aimée de Neptune, en a un fils, 508. b. Midée, ville de l'Àrgolide, 50. b. Midéc , ville de Béotic, 509. b. Midias, chef des Locricns, 360. b, Migonium, 507. 4. Miletus de Crète, donne fon nom à une ville & au pais des environs, 69. b. Milet, ville d’Ionie, 70. b. Milet, villedcCrctc, 585. b. Mileftens, leur origine, 69. b. Xerxcs leur enlevé une belle ftatuë d’Apollon, 122. b. Perdus par Hcfticüs, h' Milichus, fleuve, A: pourquoi ainfi appcllé , 111. b. Milon Crotoniatc, fes viétoircs aux Jeux Olympiques, 34. b. Sa force prodijieufe , fa mort, fa ftatuc, Milriade, Archonte à Athènes, 109.6. Miltiade, filsdeCimon, 46. b. obtient la Cherfonnefe de Tlnacc,M,<i Erreur de Paufanias à cc fujet, tbid. Lui 8c fon fils relèvent la famille d’Aya > a >9. 4. Conduite de MiL
B L E tiade dans la guerre des Perfes, 99.' b. Scs grands fcrviccs, 13 3. b. Son tombeau, 105. 4. Sa ftatuc , 5 5. 4. Mimas, montagne d’Ionie, 74. b. On tente envain de la percer, 143.4, Mimnerme, Poète Grec, 188. b. Cc qu’il dit des Mules, tbid. Minerve ou Pallas,préfidoit aux combats , 392.4. portoit un coq fur fon calque, 64. b. Protcélricc d’Hercule , 47. b. Repréfentée avec des veux verds & pourquoi, 46.x. fiùt les cnticprifes de Vulcain, 297.4. blefléc à la cuific, 189. 6. Sanaiflance, 292. 4. Son berceau,! S;, b. Sa filiation , 46. 4. Ses reproches à Jupiter touchant Hercule, 168. b. Sa ftatuë dans le Parthénon, 77.4. Minerve fortant de la tête de Jupiter , 75. 4. Minerve repréfentée donnant l’olive, 76-4. Diffcrcnd de Minerve avec Neptune au fujet de l’Attique, 76. 4. Minerve Agorca, ion temple, 274.4. Minerve d’Alakomenc , 299. b. Minerve Aléa, 141. b. 222. b. Minerve Ambulia, 279.4. Minerve Anemotis, 404. 4. Minerve Apaturie, 231.4. Minerve Aréa, 90. a. Minerve Afia, 314. 4. Minerve Axiopernas, 286. 4. Minerve Cclcuthca, 275. 4. Minerve Chalciœcos, 291. 4, Minerve Chalinitis, 153.4. Minerve Ciflca > 21 S. 4. Minerve Coria, 172.6. Minerve Coryphafia, 406. 4. Minerve Cranca , 397. 6. Minerve Cydonia, 54. b. Minerve Cypariflia, 509. 4. Minerve Ergauc, 292. x. accompagnée de Pltttus, 284. b. Le coq conT facré à Minerve Erganc, 64. b. Minerve Hippia , 222. 6. Minerve Hippolaïtis, 318.4. Minerve Holpitalicrc, 274.4.
T DES MA Minerve Hygica, 71. ». Minerve Itonia, joo. b. Minerve Lariflcc, 103. b. Minerve Lcmnicnc, 89. ». Minerve l'inventrice , loi. b. Minerve mete > Minerve Narcea, 450. 4. Minerve Onga, 160. b. Minerve Ophthalmitis, 194. 4. Minerve Pconicne > 110. ». Minerve Panachcïs, tu. b. Minerve Pania, 105. ». Minerve Parca , 303. 4. Minerve aux Plongeons, 19. 4. Minerve Poliade , il), b. Minerve Poliuchos, 191. ». Minerve Promachormc , 154. 4. Minerve Prônera» 334.^. Minerve Saïtis, 140. ». Minerve Saronidc, il). ». Minerve Sciradc, 4. ». Minerve Siga, 160. b. Minerve Sthéniade, 113. ». Minerve Suniade, 1.4. Minerve Telchinia, 171. b. Minerve Tritonia, 161. b. Minerve Trompette, 198.4. Minerve Victoire, 131. 4. Minerve, dite h Vierge par excellence, i 97. b. Minerve aux bons yeux, 106. ». Minerve Zofteria, 16 t. b. Minoa, promontoire, j 1 a. ». Minos, fils d’Europe, 70. b. LesLoix de Minos,& de qui il les avoit reçues, 148. »■ Le tribut & les conditions que Minos impofo aux Athéniens, 88- 4. Pourfuir Dédale, 7 5. b.Querelle de Minos &de Thefée, 51.4. Sa mort, 75. 4. Celle de fon fils Androgée, 88. ». Minautaurc. On peut douter fi c’etoit un homme ou un monftre, 74.4. Combattu & enchaîné par Thefée, *95- ». Minias, fils de Chryfts, 304. b. Son opulence, tbid. Son tombeau, 307, b.
T I E R E S. Minycns .peuplesde la Béotic, 304. b. Minycns Orchomcniens, 304.b.Leur grandeur, jot. b. Cliaflcz, 585.4. Rétablis par Philippe , ibul. Minyade, Poème, 148. b. Cc qui y étoit dit de Pirithoüs & de Thefée, 479. b. Minyée , fleuve d'Elidc, 411. 4. Mithridatc > Roi de Pont, 6x. 4. puni de lôn avarice & de Ion impiété, j 11. 4. La guerre de Mithridatc contre les Romains, i^i.b. Mitylenc, 19*. Mnafoas Lybicn, là ftatuc > il. b. Mnalinoiis & Anaxis, fils des Diofeurcs, 197. ». rcprélcntcz à cheval, ib. Mnémé, l’une des Mules, 1S8- b. Explication du mot, ibuL Mnémolÿne, la fontaine deM némolÿnc, j 11. b. Mnéfirque , fils d Euphron , 176.4. Mnélibulc, fon courage,là vi&oirc, là ftatuë, 396. b. Mnélîmaquc, 117. ». Mnéfithéc, célébré Médecin, fon tom-
Mœroclcs Athénien, 560. b. Molionc, femme d'Aâor, 411. 4. Molionides blcflcnt Hercule, 163. A. Les Mânes vengeurs des MolioniMoloflcs , peuples, 555. b. Molofliis, fils de Pyrrhus, 54. 4. Molofliis, Capitaine Athénien , fon tombeau, 11$. 4. Molofliis, fleuve d’Arcadie, 101. b. Molpadic, 6. ». Moipic, fille de Sccdafus, i6i.b. Molpion, (à ftatuc, 11. b. Moluris, la roche Molutis, 138.4. Molurus, fils d’Arisbas, 304. b. Molyerie, 194. b. Monnoyc. La monnoyc d’or & d'argent inconnue aux Anciens, 17 5.4. Monftrcs communs dans les dclêrp; de la Libye , 199. ». Mopfus, fils d’Ampyx. Pppij
fce, 44.4. Hymne de Mufce, joi. 4. Qu'il y a eu plufieurs Mtifccs,8>.4. Si nous avons quelque chofc de l’ancien Mufce, 70. 4. Le tombeau de Mufce, 81. 4. Le Mufce, fortcrcllc à Arhencs, ibuL Mufique. Combats de mufique,J 98.4. Muficiens célébrés, leurs ftatuës au mont Hélicon, 190. b. Muftis, ftatuaire, fcs ouvragcs,468.4. Mycalc, montagne d’Ionie, 74. b. Mycalcfc, ville tic Béotie, là pofition. L'origine de fon nom, 171. b. Hit toire abrégée de cette ville,71.4. Mycenes, ville célébré, 18a. L’Origine de fon nom ,ibui. Son Fondateur , ibuL Détruite par les Argiens, ! 84. 4. Cc qu’elle avoit de remarquable , ibid. Myccnc, fille d’Inachus, 183.4. Myccncüs, fils dcSparton, 184.4. Mygdon, fon tombeau, 577. b. Mygdonicns, peuples de Phrygic,,ê/<£ Myiagrus, génie qui chaflôit les mouches des (àcrifices, 18;. b. Mylaon , fleuve d’Arcadie, 202. b. Mylaflc , ville de la Carie, 1 $ 5. b. Murs ou murailles. Lei longuet murail- Mylcs , fils & fucccflcut de Lclcx , le! , 80. 4. Les murs de Tirynthc, -44- 4. ouvrage des Cydopcs, 110. 4. Mynde, ville, colonie des Trazcnicns, Mufcs, au nombre de trois première214*4. ment, 188. b. puis au nombre de Myonéens & Myons, peuples, 46. b. neuf, ibuL Les anciennes étoient Myron, ftatuaire dEkutherc , 75. Ses filles du Ciel, ibuL Les autres, filouvrages, ibuL Cc qu’il a fait de les de Jupiter, ibid. Qui le premier plus beau, 190. b. Jugement dcCia làcrihé auv Mules, 187. b. Leur ccron à cc fojet, ?j. 4. bois làcré , ibuL La nourrice des Myron de Byzance, Poète Grec, 248. Mufcs, 188- b. Les fils des Mufcs, 189. 191. L’autel des Mufcs, 10c. Myron de Pricne, a. Son hiftoi4. Leurs ftanics, 190. b. Fête infre de la guerre Mcflèniaquc , ibuL tituée en l’honneur des Mufcs, 194. Mvion, tyran de Sicyone, 45. b. b. Mufcs liifliades, 60. 4. Mufcs Ar- My topolis, portique, 19}. b. dalidcs, 115.4.Mufcs Libéthtidcs, Myrrlununte, bourgade tic l’Attiquc ,
Mopfiis, fils de Rhaciui, 71. b. Morpho, fon temple, 187.4. Mort, Ci ftatuë, 194. «. La mort au fein delà vi&oirc, 505. 4.Lamere & la nourrice de la mon, 4$ J.4. Le frere de la mort, 194. 4. Se donner la mort eft une aélion plus folle que couragcufc, 11. b. Mofchion Eléen, 19- b. Mothon, pere dcNaucydès, 10?. a. Mothon , écueil, 401. 4. Mothonc, fille d’Ocnéus, 401. a. Mothonc > ville de la Mcflenie, 110.4. Son ancien nom, >bicL Morves, ville de Sicile, 47'- 4. Mules & mulets , en horreur aux Eléens , 418- 4. Attelage de mules, ibuL Mummius envoïé en Achaïc, 97. b. prend Corinthe, & la làccagc.toi. b. impofc un tribut aux villes Grecques, loi. b. Son caraâerc, 141.4. Son ignorance dans les beaux arts, 101. i4i.Diff_TenceentrclesA/«'»muet&lcs Memmixs, 141.4. Munydiic, ville & port de l’Attiquc,
Mufce, le Poète Mufce, 8 r. 4. Mufce, fils d’Antiphcme , ibuL difciciplc d’Orphée » ibuL Vers de Mu-
Myrtil, fi filiation, i 6<.à . Ecuyer d’Oinomaiis . Sa mort, ,bui. Sa témérité, ibuL Sou tombeau.
DES MA ibid. Scs Mânes vengeurs, 188.x. Myrtion, montagne, in. ». Myrto, 164. b. Myrthoeflà, Nymphe, 194. b. Myrtoum, la mer Myrtoum, 164. b. Myrte, arbre confrcré à Venus, 61. b. Myrte dont les feuilles étoient criblées , & pourquoi, 68. b. Mys, excellent graveur ,68.4. loué par Pline & par Martial, tbid. Mys Européen , & l'oracle qu'il confolte, 179. b. Mylec ou temple de Cerès , 13 r. b. Mylic, canton de l’Argolidc , 188. 4. Myfus d’Argos , hôte de Cerès, 13 i.b. Myfon de Chénéc , 370. b. Myfteres, qu'il ne faut pas les divulguer, 19r. b. Les myfteres de Cerès, tir. a. Quel (ccrct ils demandoient, 45. a. Qu'il ne s'y palfoit ricncontre les bonnes mœurs, 111.4. Les plus honnêtes gens de la Grece & de Rome y vouloicnt être initiez, ^«£45. a. Myuntc, les habitans, 71. b.défertée, ibid. N
T I E R E S. 485 Naupaâc , aujourd'hui Lt'p»nte , fi pofirion. Origine de ce nom, fes beaurez , 407. b. Poëfics Naupacticnncs, ibid. Leur Auteur, tbid. Nauplia, ville, 142. 4. Nauplius, fils de Neptune, ibid. mari d'Augé, 225. b. La mort des enfans de Nauplius, 69. ». Naüs, petit-fils d'Eumolpc, 164. b. Naulicac , 4 $ 7. 4. Naxi, Me de la mer Egée, 40. b. Naxi au-dcflùs de Paros, 177. b. Naxi., ville de Sicile, 32. b. Nééra, fille de Perçus, 140.b. Néccflité. L’autel de laNéceflîté.I 5 4.4. Neda , Nymphe, 213. b. Neda, nourrice de Jupiter , 397. ». Neda, fource du fleuve Nedès, ibid. Nedès, fleuve , 397. 4. Néïs, fils de Zethus, 254. b. Néïtide.la porte Néïtidcà Thebcs, ibid. Nelaïdas Eléen, 40. b. Nelée, fils de Neptune, 5 82. b. Neléc, filsdeCrcthcüs, 525. 4.1e lieu de fa refidcnce, ibid. fa femme Chloris, 305. b. les pâturages , 407. ». donne le Ipeétaclc des Jeux OlymAbis, tyran de Sparte, 8$. b. piques, 425.4.IC préfont qu'il exifait la guerre à Philopœmen , ge pour les épou failles de là fille, 130. b. Satan malheureufo, 13 i.b. 406. 4.3 87. b. fon tombeau , 146. ». les Neleïdes ou dcfocndatis de Naïa, fontaine, 316. 4. Naïades, Nymphes, 139. b. Neléc , originaires d’iolchos, ; 27. Naoclus, fils de Codrus, 73. b. a.châtiez de la Meflenic ,ibid. Naphilus, fleuve d'Atcadie , 108. b. Némée, fapofition, fosfingularitcz , 180.181 ■ 4. le lion de Nemée, ibid. Narcée, fils de Bacchus, 4$o.a. Narciflc, fon pays, 19$. b. Sa fœur, les Jeux Néméens,ibid. & fon amour pour elle, 195. b. La Nemée, fille de l’Alopc ,181.4. Néméfis.fon temple , fa ftatuc , 107. fontaine de Narciflc, 19$• <b 4. divinité terrible aux infolcns ,ibid. Narciflc, fleur, Onguent fait avec fille de Jupiter, 109.4. les Nérnedes Narciflcs, 317. b. Narcydas, fa ftatuc, 15. b. fcs, 77. b. Neoclès, chef des Béotiens, 241. b. Nalàmons, peuples, 108.4. prend la ville de Platée, ibid. Nafo, nom de lieu en Arcadie, 174.6. Nconc , ville de la Phocide ,323.6. Naubolc, ville de la Phocide, 395.*». Naucydès, célèbre ftatuairc, fes ouvra- Ncoptolemc, fils. d'Acétas, 34.4. Ncoptolcme , fils d'Achille ou Pyrrhus ges, 15. 6.22.6. Pppiij
N
48tf TABLE de (ôn "premier nom , 576. b. (à Nereïs, fille de Pyrrhus, 28. 4. cruauté envers Priam & envers les Néron, (es bienfaits envers la Grèce ,’ Troyens, 574. b. rué & où , 571. 105. 4. rend la liberté aux Grecs, (on tombeau ,tbid. (on annivcrlài& donne aux Romains la Sardaigne, re > ibid. la peine h'coptoleme, propar manière de dédommagement, verbe Grec, 561.4* ibid. enlevé de Grèce plufieurs ftaNéothée,rcprc(cnté difputant le prix de tues, 185.4. (ôn impiété, ibid. la courfe, 45 5. a. (ôn caraélcrc, 105.4. Neptune bâtit les murailles de Troye, Ncfluschâtié par Hercule, 197. 4. m. b. aflîftc les Grecs au fiege Neftane , (es ruines , 146. 4. dçTroye,61. b. inonde les plaines Neftiens, Peuples, 51.4. d’Argos, & pourquoi, 201. irrité Neftor, (ôn éducation, 510. b. fils de contre les Crétois à caulc de leur Neléc, 527. 4. en pofleflion de la Roi Minos, S 7. a. la naiflàncc de Mcflcnic, ibid. mais par forme de Neptune, 14 7. b. (ôn différend avec dépôt190.4. fon logis, 406. 4. (à le Soleil touchant Corinthe, 144. pofterité chaflcc de la Mcflènic, 517 4. avec Junon aufujct de Myccncs, 4. fon tombeau, 406. 4. (ôn por181. 4. avec Minerve au fujet de trait, 406. 4. (àftatuë, 471. 4. l’Attique, 144. 4. &dcTrcezcnc, Nicagore de Sicyonc, 169.4. 215. 4. metamorphofe en cheval Nicandrc, fils de CharillusRoi de Sparpour l'amour de Cercs, 180. b. l’ote, 159.4. racle de Neptune & de la Terre , Nicandrc Eléen , (à ftatuc, 40. 4. 517. b. ftatuc fingulicrcdc Neptune, Nicafipolis, concubine de Philippe, fils 6 5. b. fàftatuc équeftre ,8.4, d’Amyntas, 2 51.4. Neptune Afphaliéus ,114.4. Nice > femme de Lebadus, 509.4. Neptune Créfius, 10 5.4. Nicias, capitaine Athénien, pourquoi privé d’un tombeau, 97.4. NéptuneDomatitès, 285/4. Neptune Epoptes, 191. b. Nicias, peintre célébré, 98- a. en quoi il cxcelloit, ibidL (ôn tombeau, ibid. Neptune Genclius, 141,4. Niciasde Scotuflè, 15. 4. Neptune Gcncthlius, 187.4. Nicippé, fille dePaféas, 15r.4. Neptune Hcliconius , 112.b. Neptune Hippius, fa fille, 106. b. fon Nicoclcs d’Acric, fon tombeau, 508.4. Autel, ibid. pourquoi àitHippim , Nicolcès, Tyran de Sicyonc, 165. 4, Nicoclcsde Tarente, célébré joueur >15.4. d'inftnimcns, fon tombeau ,116.4. Neptune Hippocuiius,i8i. 4. Nicocratc de Syraeufe , pere de MiNeptune Ifthmien, 167.4. Neptune Laœras ou le Plébéien, 467. Nicodamus ftatuaire, 15.4. Nicolaïdasde Tarente ,15. 4. Neptune Oncheftius, 184.4. Nicomaque, fils de Machaon, 591.4, Neptune Pclagéüs ,114. fon temple, 528. 4. Neptune le Pere, 110. 4. Nicomede, pere d'Anftomene, 554.4. Neptune Phytalmius, 150.4. Nicomedc, pere de Nicias, 98. aNeptune Profelyftius, 201.4. Nicomede, Roi de Bithynie ,458- 4. Neptune Roy, 115.4. Nicomedic, ville de Bithinye > fon anNeptune Tenarius, 276. 4. Nerée, 507, 4. cien nom,458. a. Nfreides, 145.4. leurs Autels , ibid. Nicopolis,ville bâtie parAuguftc, 107J-
DES MA acquiert le droit d’Amphiâyonnat, .554* A Nicollratc d’Argos, rot. a. Nicoftrate de Cilicic Athlète célébré, 4<^-A Nicoftrate, fils dcXcuoclidas, 9. A Nicoftrate, bâtard de Mendias, 189-
Nicotclec , mere d'Ariftomcne.j 54.4. Niléc, filsdeCodrus, 6 8. A chefd'une colonie , pâlie en Alîc, 69. fon tombeau, 70. Le Nil, fa fourcc, 108- a. la caufe de fon accroillcmcnt, îpi.Afoncoursmcrvcillcux, 425. 4. les betes qu'il produit, 400.4. (â ftatuc de marbre noir, . '.79-A Ninive, ville d'Aflyric , 97. A là deftruélion , ibuL Niobé, fille de l’horoncc, 100. 4. les pleurs^ 5. 4. changée en rocher, 6 5. 4. le maflactc de les enfuis , 200. 4. s’il y en a eu quelqu'un d épargné, ibid. La Niobe du mont Sipylc,6 5.4. Nilà.ville, & depuis Mégare, 124.4. Nifee, la citadelle de Mégare, 1} 7. 4. 4. le Nifee, port de Mégare, 125.4. Nifos, fils de i’andion, Roi de Mcgare , 12 5.4. fon fon, fon tombeau , fes cheveux couleur de pourpre , 59.4. Nomades, peuples, 217. A 67.4. Nomia, Nymphe,209.A 587.A Les monts Nomiens, ibid. Noms , les anciens noms , plus du goût des Poètes, que les noms modernes , 104. A les memes noms portez par des gens obfcurs, & par des perfonnes illuftres, 16$. A la différence des Grecs & <jci Romains dans les noms qu'ils prcnoicnr , 85-A i'ulâge des Grecs bonàfoivrc en cela, £uL Nonacris, femme de Lycaon, 168. A Nonacris , ville d'Arcadie , >bul. Noces précédées de fàcrifices, 280.4. Nota , ville de Sardaigne, 5 52. A
T I E R E S. 487 Nota» ,fils de Mercure, ibuL Nofti, ou lc> ctoar du Enfori, poème Grec , 5 80. A 5 84Nuit, la ftatvc de la Nuit, 406. A les fils delaNuit ,455. 4. Nus, fleuve d’Arcadie, 208. A Nyûéc, 157.4. pere d'Andopc, ibid. (amw.âuL Nychmus , fils de Lycaon , 157. A Nymburë, 510.4. Nymphes, leur durée n’étoit pas éternelle, 587. A leurchapelle, 2 80. A Nymphe portant une clef, 45 8.4. Nymphe tenant un globe ou une boule, ibuL Nymphes Anigrides, 420.4. Nymphes d'Arcadie > 194. A Nymphes aux belles couronncs.446.41 Nymphes Caryatides, 270.4. Nymphes du mont Citheron, 245. A Nymphes Ifincnidcs, 102. 4. Nymphes lonidcs, 57. A Nymphes Liberhrides» 500. A Nymphes Sithnides, 124.4. Nymphas , nom de lieu, 199. A Nymphafia , fontaine, 20 2. A O
O
Bélilqucs de bronze, 511. A Océan, l'idée que les Anciens en avoient, 4. les filles de l’Océan jouant avec Prolcrpine,592.4. Oenus , fon indicée (â corde, 5St. A fable allégorique & fon explication, tbid. O&avic > fon temple, 149.4. Odryfiens, peuples attaquez par Lifvmaque, 50.4. Ocnntncc, ville des Locricns, ce qu’elle avoit de remarquable, 406. b. Ocbalus , fils de Cynortas , Roi de Sparte, 245. 4. fa femme Gorgoplionc, tbuL les enfuis , tbtd. Ion monument héroïque, 2 87.4. Ocb.it.is, û victoire, fa ftatuc, 104. A Occhalic. femme de Mclanciis, 5*4*4.
TABLE Oenufles .ïllcs, 401. 4. Occhalic , ville de la Mcflîfnic, tbid. Ces divers noms, tbid. les malheurs, Ocolycus, fils de Teras, 186.4.' Oconus, (àmort, fontombeau, 185. Occhalic, portion de l’Erctric > ; a Ça». 186. 4. Oedipe, là filiation , 148. b. fà victoi- Octa, k mont Ocra, fa défilez, 559. re fur le Sphinx, 185. b. tue ton fon marais dangereux, 98.b. doupere, 148. b. époulê là mere, tbid. ble (entier pour arriver au fommet, là mort ,91. 4. ton tombeau, tbid. 365.^. fon monument héroïque > 101.4. Octcs defeendant de Codrus, y^b. fes enfans , leurs deftinée, 149. b. Oetylus, Héros, là filiation ,318.4. leur Icpulture, 170. b. Sophocle peu Oetylc, ville de la Laconie, 318. 4. croyable fur la mort d'Oedipe, 9t. Ogdianus, fils d’Artaxcrxès, 14. b. Ogoa, divinité des Cariens, 15 \.b, Oedipoiiie , poeme Grec, la fontaine Ogygus, Roi deTfiebes, 146. b. d'Oedipe, i~o.b. Ogygics, pour Thrbei,thid. le déluge d’ôgygcs, ou d'Ogygus , 111.4. la Octic , ou Eric dans la Iaconic > 31 o. 4. porte Ogygic à Thebes, 154.6. bâtie par Ence, tbid. Ocncüs, fils naturel de Pandion, 18.4. Ogygm , ce que fignifioit ce mot, Oenciis, fils de Parthaon, 401.4. Roi d'Etolic, 108.4. le réfugie auprès de Oïdes, fon tombeau, 105.6. Diomède , tbid. bcau-pcrc d'Hereu- Olbiadc, fils de Callippus, 13.4. le, 118.4. fa mon, io8-4- là fille Olbic, ville de la Sardaigne, 5 51. b. Olbius, fleuve, 161.6. Déjanire, xty. 4. Oeniades, peuples, 579-4-allîégez par Oliviers, le plus vieux Olivier qu’il y les Meflèniens, tbid. eut en Grèce, 175- 6.un olivier & un Oenobius, fon décret en faveur de chêne fortis de la meme racine , Thucydide , 74.4. fà ftatuë , tbid. 106. b. d'où l'obvier for apporté en Grece , 414. 4. couronne d’olivier, Oenoe, IO9- 4. Oenoé, Nymphe, 115. b. le prix de la victoire aux Jeux OlymOenoé dans l'Argolide > 10 8-4. piques, 415-4Oenomaiis, fa filiation , 411.4. pour- Olcn, ancien poète de Lycic, 5 5.4. fa toit Pélops & Hippodamie, 451.4. hymnes,fes pocfics, tbid. fon fenfà cruanté envers les prétendans de timent fur la mere de Cupidon , 185,6. fa fille, 54.5 5. b. Ci maifon brûlée par le feu du Ciel ,458.4 là mon, Olcnc, ville > fa pofition, 106.6. 141.4. fon tombeau, 5 3. b. la co- Olcnius, fon tombeau , tbid. lonne d'Oenomaiis > 458. 4. lès Olenus, (à fépulture ,51.6. écuries, 5 j. b. les mânes, ou fon OlidasEléen, 37.6. Oluntc, ville de Crete, 313. 6. ombre, 51. b. Ocnonc, ville, enfuitc Egine , 155. Olympie , ville de l’Elide, 413. 4. fa diftancc de Lacédémone, 40.6. Le Oenopion, chef d'une colonie, 76. b. Sénat d'Olympic, 5 8. 6. Le Prytanéc, 447. 6. le Gymnafê > ou lieu fon tombeau, 79. b. d'exercice, agpcllé le Xyfte » s 8. Oenotric, fon fondateur, 1 ; 8. b. Oenotrus, fils de Lycaon, 15 8. b. chef 5 9- 6. le bois lacré de Jupiter à Olympic, 4 3 o. 4. la barrière d'Olymde la première colonie Grecque pic , 50. 6. dclcription de cette barqui toit connue, tbid,
DES MA riere, 50. 51. b. la Lice ou Hippodrome, yt.Cÿ/wv. b. Olympien, le temple de Jupiter Olympien , 4,0. Icsdimcnlions de la ftaruc, 455-4. le trône du Dieu, ouvrage de Phidias ,4 y y. 4. offrandes fiâtes i Jupiter Olympien , 459.4. Olympienne,fiunomde la DéclicLutine, 48.6. Olympiques , les Jeux Olympiques , quand inftitucz& par qui, 415.a. 4x4. quand renouveliez &par qui, 417- 4. leurs premières célébrations, 41S. 4. leur antiquité, 424. de quels combats ils étoient compofés ,426. (J fmv. l’ordre de ces divers combats, 418.4. les uns ajoutezde nouveau . les autres abolis, ibuL pourquoi , & par qui ainfi nommez,414. 4. pourquoi célébrez tous les cinq ans,«6û& interdits aux femmes, fous peine de mort, 411. 4. ordonnez par l'Oraclc de Delphes , 417.4. les loix & les reglcincns des Jeux Olympiques, 460.4. 461. le ferment que prêtoient les Juges , les Athlètes & les Maîtres, 469. 4.470. combien il y avoit de Juges ou directeurs , autrement appâtez HcliMMLceh419.4. amendes impofees à ceux qui avoient ufc de fraude , 16. b. 460. 4. les vainqueurs couronnez d'olivier, 446.4. Olympiade, en quelle année avant l'Erc chrétienne> tombe la premicmiere Olympiade, 416. 4. fàuflcs Olympiades, autrement dites Anolympiadcs, <,6. b. Olympiades rejettées par les Eléens >
Olympias, fille de Néoptoleme, ;4. 4. merc d’Alexandre le Grand , ibul. fa conception miraculcufe, y S 4- 4. fa cruauté envers les autres enfans de Philippe > 147. b. punie de fa méchanceté, 2 51. b. là mon, ibul la fontaine Olvmpias, 190. 6. l*m< lî.
T I E R E S. 489 Olympiodore , fes exploits, 79.4. ü ftatuc. ibid. Olympiohhcnc, ftatuaire > fes ouvrages, 290. b. Olympe, le mont Olympe, 14.$. Olympus, difciple de Marfyas, y 8 $■ b. Olymnus,ftatuaire , to. b. Olyntlic, ville, 257. 4. afliegée par Agéfipolis, ibuL Omphacc, ville de Sicile, 222. b. Omphalion de Pile, 5 y. 6. Onallimcdc, ftatuaire, 260. b. Onatas,célébré ftatuaire , là filiation , fon pais, fes ouvrages, 214. b. le temps où il a vécu, 215.6. Oncheitus, fils de Neptune, 2 84. b. Onchcftc, ville de Béotic, ibid. Onethus, ftatuaire, 167.a. Oncus, fait préfent du cheval Arion 1 Hercule, 181.6. Onétor, pere de Phrontis, y 72.6. Onga, mot Phénicien, 260. b. Onomacritc, fis poëfies, 70.4. 205.6. Onomarquc , capitaine des Phocéens, y 22. 6. Onomaftusde Smvrne, 426.4. Onomatcs, fete d’Hercule, 16 8- 4. Opheltès , fils de Pcneléc, 250.6. Ophcltc, fils de Lycurgue. 1S1 • 4. là mon, fon tombeau, ibuL Ophionéc, aveugle dcnaifiàncc , y454. recouvre la viiti , 550. 4. redevient aveugle, y$i. 4. prédit l'avenir, y45.4. o"9iç pour DrutM, 148.6. en quoi difteroient les Dragons dcsScrpcns, 67.4. Ophis, Hcuvc , 149. 6. Ophitéc, ville de Lr Phocide, y 94.6. Opiquc , contrée, 118.6. Opis Roi des Japygcs, 546.6. Opis l'Hypcaborecnnc, 424.4. Oracles, les premiers oracles prononcez par une femme, 542. 6. prononcez en vers hexamètres, 528-6. la tromperiedes Oracles, 157. 6. Oracle rendu à Homcre , 170.6. 0.<H
Oracle rendu 1 un Barbare en langue barbare, *79- b. L'Oracle de Trophonius > 506. b. j 12. L'Oracle de Delphes, J18. b. L’Oracle de Dodone, Ilj.b. Oratoire. L’art oratoire rétabli par Gorgias, 42. b. Orchomcnc , fils de Lycaon, 1 ; 8- b. Orchomcnc , ville d'Arcadie, Ci pofition, 158. 159- b. Orchomcnc, fils de Minyas, joj.i. Orchomcnc, ville de Béotic, 5 04. A Orchomcniens Minycns , leurs richcf fes, leur Ctat floriflânt, j o l. b. Leur chute, ibid. Orée, certain canton, 21 j. a. Orcate, ville, j15. 4. Orée, ville d’Eulxrc, 127.^. Orcfte, fils d’Agamemnon , 189. 4. Roi de Sparte & d’Argos, ibid. coupable du meurtre de (a mere, 90.4. par qui accule de cc crime, 199. ê. tourmenté par les furies, 198. b. revient à fon bon fons , ibid. purifié de fon crime > 2 27.4. Son tombeau, 257. b. Sa ftatuë, 185. 4. Orcfte Romain, envoïé en Grcce, 96. b. Oreftée, ville. Son fondateur, 157. b. Orefthafium, ville d’Arcadie, 209. b. Sa pofition, (es ruines, 218- b. Orefthafiens, leur exploit digne de mémoire , 209. *;o. b. Orefthée, fils de Dcucalion, 404. b. Orefthéiis, fils de Lycaon, 157. b. Oreüs Centaure , 297-4. Orexis, montagne d’Arcadie, 161. b. Orgies, 524. b. Orion, (àfépulture, 275. Oreftorius, l’un des chefs des Gaulois, 564. Orithyic, fon enlèvement, 80.4. Otnéiis, fils d'Ercâhcc , «09. 4. Ornée , ville de l'Argolidc, ibid. Ornityon, fils de Sifyphc ,152.4. pere de Phocus, ibuL
BLE Ornytus Arcadicn, 189. b. Orontc, fleuve de Syrie, 290.b.rendu navigable par un Empereur Romain , ibid. ■ Orontc Indien, de taille gigantelquc, 191. b. Oropc, ville de l'Atrique, 109.4.. Orphée, 282. 4. inlbtutcur des myftercs de Cerès Chtonia, ibid. & de la Déefle Hécate > 2 2 :. 4. fêlait fuivrc des bêtes par fon harmonie, 269. b. La mere d'Orphée, 291.ê. Sa defoente aux Enfers, 291. b. Sa mon, 2 91. b. Son tombeau , ibid. Sa ftatuc, ibid Les Hymnes d’Orphée préférées à celles d'Homerc, 29 j. b. Scs poëfies, ôc cc qu’il en faut pcnlcr, 291. b. Oracle rendu au fiijct des cendres d’Orphée, 292. 295. b. ondas Thébain, ? ) 2. b. •que,fils de Diodes, 591.4. Orfiloque, fils d’Alphéc ,ibid. Orfippus, fon tombeau, 156. 4. Orlobic, fille de Déiphon, 217.4. Orthopolis, fils de Plimnéc, 156.4. Ortvgic, Iflc près de Syraeufo, 257. b. Orus, premier Roi des Trœzénicns, 225. 4. Os d'une grandeur prodigicufe,;o;;. “■ Olroës, Roi des Parthes, Othryadas dcSpanc, 196. 4. Ottis du mont ÇvUénicn, 6^.b. Otus & Ephialtc, 287. b. Oeuf. L’oeuf de Leda, 288.4. Outardes, 595. b. Oxydraques, peuples, 20. 4. Oxylus, fils d’Hemon , 415. 4. conduit les Heradides dans le Pdoponnc(c,«W devient Roi de l’Elide, 416. 4. Sa femme, fes cnfiins, ibid. Son tombeau, ibid. Oxynthas, pere de Tymœtès, 190. 4. Ozolcs. Les Locriens Ozolcs, 404. b. pourquoi ainfi appeliez, 405.
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DES
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P T) Adyas, nom de lieu. 54.4. X Padyas Lydien, 405. 4. Pachynum , promontoire de Sicile , 471.4. Pagafus Hwetborécn, {18. 6. Pagondas Thébain, Pagus, montagne , 77. b. Paix. La paix portant le petit Plutus , 167. b. Palémon, 159. 4. Sa chapelle , 146. a. leux Iftluniqucs inliitucz en fon nonneur, 119. Palcftinc , les dattes de la Palcftinc, 17J-6. Palamcde inventeur du jeu de dez au Siège de Troyc, ]8$.6. Sa mort, J 86. Pm Imi mm , , mot tiré du nom de Pallantium, la patrie d’Evandre, 116. b. Paléc. ville, enfuite Dyme, 104. b. Palcftrc, cc que c’étoit, 59$. 4. Palilcius , canton de l'Arcadie, 10;.
Palladium, 91. 91. 4. apporté en Italie par Enéc, 105. 4. Si le fait eft certain, ibub La Chambre du Palladium Tribunal à Athènes , 91.4. Les Pallantidcs, ibuL Pallas, un des Titans, 119. b. Pallas, (ils de Lycaon , 157. b. Sa femme, 16 8. b. Son temple, fa ftawc, 119 b. Pallas Athénien, tué parThcfée,68.4. Pallantium, ville d’Arcadie, 157.6. Son Fondateur , ibuL Sa pofition , fes fintjularitez, fes privilèges, x 17. Pallenc en Thrace, 190. b. Si le combat des Céans contre les Dieux s'eft pâlie dans cc canton , ibuL Pamifus, fleuve, fa fource, 595. b.fon embouchure > les poiflôns, 509.
T I E R E S. 49, Pammenès Thébain, 184. b. Pammeropé, fille de Celciis, 1 xo. 4. Pamphus, ancien Poète, 110.4. diverfes citations de Pamphus , ibuL Pamphile, 117.4. Pamphyliens, peuples, 75. b. Pan , Divinité originaire d’Arcadie , 181.6. l'inventeur de la flûte, 109. b. Scs gouvernantes, 191. b. L’etablc de Pan , 106. 4.Sonaftcébon envers les Athéniens , 90. 4. Pan l’Egypticn, Pan le Grec, 106. b. Pan le Libérateur, 119. 4. Pan furnommé Nomius, 109.6. Pan dit Scolitès, 195. 6. Pan le Sinoïs, 191. 6. Les Dieux Pans, 106.6. dreflent des embûches à Bacchus, ibuL Panacée, fon autel, no. 4. Panade, forterefle , 80. 4. Panathénées , Fête de Minerve, 8. 4. uand inftituées & à quelle occaon, 155. b. pourquoi ainfi appcllces, 8. 4. La folcnnitc & la pompe des Panathénées, ibuL Traité des Panathénées par Meurfius, ibuL Les grandes & les petites Panathénées, ibuL Pancrace, cc que c’étoit, 17. 6. 4.6. 415. 4. Pancratiafte, cc que l’on entend par cc mot, 4. 6. Pandare , fon pays , fon crime , fon châtiment, 5 8 J. 6. Les filles de Pandare , leur nourrice , leurs perfections, leurs noms, ibui. Pandion , Roi d’Athènes, 18.4. Les deux Pandions, ibuL Pandion deuxième du nom, fon tom-
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Pandorc , 78. 4. Le (entiment d’Hefiode fur Pandore, ibuL D'où vient fon nom , ibuL Pandrofe, fille deCécrops, 10.4. fon temple , 8$. 4. Pancllcnicn, le temple de Jupiter Pancllénicn, 57.4 Q.qq *i
T A BLE 49* Panénus, Itère de Phidias, grand Pein- Paroric, ville d'Arcadie, iof. 6. G pofition , fon fondateur, ibid. tre, 434- ■«. Panique, terreur panique, ainfi dite Parorcüs , fils de Tricolon , xoit.b. du nom de Pan, 368.6. Paros, 284.6. Panis, des panis, 65.6. Parphorus, chef d’une colonie, 73.b. ___ r„, Panopée , ....... fils de. Phocus, Phocus 219.4. Parrhafius, Peintre célèbre, 89.4. fon Panopée, ville delà Phocide, 5x4. b. caraâcre ,ibid. là polit ion , ce qu'elle avoit de re- Parrhalîcns, peuples d'Arcadie, 185marquable, ibid. Panorme, port de mer, 118. b. Parricide, fon fupplicc dans les enfers, Panormus & Gonippus, leur impiété, 375>. b. Parthaon , pere d'Alcathoüs, 52. b. Pantalcon Eléen, 56. b. pere d’Oenciis, 401.4. Pantalcon, filsd'Omphalion, ibid. Roi Parthaon, fils de Periphctc, 176. b. de Pile, ibid. Parthénias , fictive, 54^ b. Pantarccs Eléen, le favori de Phidias, Parthénius Lacédémonien,là mauvai’ là viâoirc, 435. 4. là ftatuë „i 1. b. (caflion, 161. b. }6. b. Parthénius, montagne, 238. b. là poPanthalis, l'une des femmes d'Hclcnc, lition, les fingularitez, d>id. 37b-b. Parthénomcnc,& fon fils, 299. 6. Panrias, ftatuaire, fes ouvrages, 9. b. Parthénon .temple de Minerve à Athènes , 76. 4. (à magnificence ■ ibid. Panyalis, fils de Poliarque, l'Architcélc qui l'avoir bâti, 218-6. Paon, oilcau conGcréà Junon,186.4. Parthenopé, fille d'Ancéc , 74. 6. aiPaphos, 14X. b. mée d'Apollon, ibid. Parabyftc > tribunal à Athènes ,91.4. Pardiénopec , fils de Mclanion, 277.4. Parammon , fon autel,448. 4. Parthénopéc, fils de Talaiis , 271. 6. Parapotamiens > peuples de la PhociG mort, ibid. Palcas,tytan deSicyone, 163,4. dc, 394- b. Parathemidas, 2.61. b. Palicrate, 184- 6. Parques , 116. 4. pourquoi rcprclcn- Paliphac, fille du Soleil, 472.4.(2 ftatées fur la tête de Jupiter, ibul. Leur tuë, 318.4. temple, 274. 4. Leur autel, 171.4. Paliphaë ou Callàndrc fille de Priam , Leurs ftatuës, 371. b. 318. 4. G ftatuë, ibid. Parens. Le crime des parens ou des pè- Palithéc, une des Grâces, 302-6. res eft audqacfois puni dans la per- Paiîtclc,ftatuaire,4j7. a. fonne de leurs dclccndans, 188- 4. Patarcs en Lycic, 315.6. étoient anciennement plus révérez Patécus, vainqueur aux JeuxOlympide leurs enfans, 379.6. Paris,Juge des trois Déclics, 456. 4. Patra , ville , les antiquités > 106. 6. fon fondateur, G pofition, 106. où il a eu commerce avec Helcnc pont la première fois, 307.4. bâtit 107. les fingularitcz, 107. 10 8■in temple à Vénus Migonitis, ibid. Patrcüs.G filiation, 107. 6. fon tomfon pottrait portrait, 387-6. J 87-6. beau , 112. b. G ftatuë ,113. Parnallus, là filiation, flç.b. Patrocle de Crotonc, ftatuaire, 46.6. Pat aallc, le mont Parnafle , ibuL Patrocle, l'ami d'Achille, les Jeux fuPatnès , le mont Pâmes, 103.4. nèbres de Patrocle, 42 5. 4.