Jeunesse Santé 2024

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JEUNESSESanté

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ISSN 2649-6615

Directeur de la publication : docteur Bruno Emram Rédacteur en chef : docteur Stéphane Cascua Rédactrice en chef adjointe : Anne Odru

Directrice de la publicité et du développement : Muriel Hatem

Chef de projet : Juliette Raudrant

Comité scientifique : docteur Stéphane Cascua, docteur Marc Rozenblat, docteur Dany-Michel Marcadet, Mikael Bettan, Charles-Antoine Winter

Comité de rédaction : docteur Stéphane Cascua, Marie Barsacq, Jean-Marc Serfaty, Fédération Française de Cardiologie, professeur François Carré, Muriel Hatem, Anne Odru, docteur Françoise Pariente Ichou, Daniel Jacob, Vincent Roger

Correctrice : Anne Vialletet

Les news du Doc : Anne Odru

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NOS EXPERTS docdusport.com

Docteur Stéphane CASCUA

Triathlète adepte du cardio-training et de la musculation. Médecin du sport, traumatologue du sport et nutritionniste du sport. Diplômé en entraînement du sportif Rédacteur en chef

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Triathlète aventurière. Journaliste de sport et sportive, formation universitaire en sciences de la nature et de la vie Rédactrice en chef adjointe

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Golfeur et cycliste. Président honoraire de la Société française de traumatologie du sport (SFTS) Président du Syndicat national des Médecins du Sport - Santé (SNMS Santé)

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Docteur Dany-Michel MARCADET

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Docteur Philippe CHADUTEAU

Instructeur de plongée et de Krav Maga Médecin traumatologue du sport

Charles-Antoine WINTER

Ancien pratiquant de raids, cycliste amateur et passionné de courses d’obstacles

Diététicien nutritionniste, consultant et conférencier

Découvrez “ OSEZ LE SPORT AUTREMENT ”

publié par la Fédération Française des Clubs Omnisports aux éditions Amphora

Une vision claire, conceptualisée et simplifiée de la littératie physique, le sport pour chacun tout au long de la vie, pour la rendre aussi accessible qu’évidente : une révolution dans le champ du sport

Un ouvrage réunissant les témoignages d’acteurs de terrain, de responsables associatifs, de chercheurs et d’experts dans les domaines les plus divers du sport.

PLUS D’INFORMATIONS

SUR L’OUVRAGE

ÉDITO

LE SPORT, UN MÉDICAMENT GÉNÉRIQUE À

SPECTRE LARGE…

Que serions-nous sans une motricité adaptée à nos envies, à nos besoins ? Nous serions sans doute condamnés à rester dans une telle passivité que cela aurait, nul n’en doute, des effets délétères sur la santé, morale comme physique. Infine une lente dégradation sédentarisée.

Les Jeux de Paris 2024 ont souhaité non pas transformer la France par un claquement de doigt mais rappeler combien le sport pouvait, tout en offrant le plus grand des spectacles sportifs, servir des intérêts généraux de santé publique. Un nouvel élan, une impulsion inédite, une sortie des sentiers battus en se recentrant sur les besoins des pratiquants et des personnes les plus éloignées des pratiques, en proposant une révolution inclusive. Les Jeux ont simplement mis le doigt là où d’autres conféraient au sport une variable d’ajustement pour faire de l’insertion et de la cohésion sociale, pour éduquer aux valeurs, ou pour promouvoir la santé.

Alors les Jeux ont proposé un recommencement en reposant les bonnes questions sur ce qui sert la santé, ce qui sert la sécurité, ce qui rend les pratiques plus accessibles, parce que plus visibles, plus explicites.

Les pouvoirs publics se sont posé les mêmes questions et ont tenté d’apporter des réponses en mesurant l’impact de transformations trop profondes pouvant nuire à l’équilibre du système. Ce sont donc des expérimentations qui sont venues nourrir les annonces « politiques » et il est maintenant temps d’évaluer pour trier, adapter, ajuster, développer ce qui doit l’être.

Bizarrement, alors que très peu de personnes savent réellement ce qu’est le sport, tous auront pendant les Jeux fait valoir un certain nombre de (leurs) vérités. Qu’ils soient

enseignants, chercheurs, représentants d’organisations, sportifs de loisir ou de compétition, ils nous ont dit ou écrit ce que devait être une « nation sportive » en critiquant de fait l’existant, le jugeant insuffisant ou trop orienté par une obédience scientifique, sportive, médicale, sociale…

L’enjeu n’est-il pas d’abord de répondre à quelques questions essentielles :

• En tant que pratiquant, comment savoir si je fais le bon choix, le bon sport pour moi ?

• En tant que non-pratiquant comment trouver l’envie de faire du sport ?

• En tant que « faiseur de sport », quel mon rôle, quelle est ma fonction pour contribuer à la nation sportive ?

• En tant qu’organisateur de sport, quels sont mes publics, comment les accueillir, que leur proposer et où sont mes limites ?

• En tant que véhicule de politiques publiques, comment m’inscrire dans cette complémentarité éducative qui sera sans doute gage de nos réussites collectives ?

Quand j’écrivais plus haut que les Jeux nous reposaient la question, c’est parce que je crois qu’avant de poser la question des moyens, il faut se poser celle de la qualité et de l’optimisation de l’existant. La politique du « plus » ne résout souvent rien et multiplie les problèmes, les rendant souvent insolubles.

Alors, certes, après les Jeux, c’est encore les Jeux mais sans doute des Jeux sérieux pour le bien-être de chacun.

La santé dynamique

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«L’activité de sport-santé adaptée à tous, dès 18 ans !»

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JEUNESSESanté

8

FABLE

Le bœuf qui se veut faire aussi mince que le pur-sang

10

RENDEZ-VOUS

Merci maman, merci la génétique

12

TÉMOIGNAGE

Romane Dicko : « Je veux me montrer sans complexe ! »

14

PSYCHOLOGIE

Le blues des JO, une blessure de champion

18

HÉRITAGE

Après les Jeux, on continue !

22

BLESSURE

La maladie de Sever n’est pas sévère !

24

CONSEIL

Électrocardiogramme obligatoire… dès 12 ans !

26

CARDIOLOGIE

Faire bouger les enfants grâce aux parcours du cœur

34

PRÉPARATION

Michel Gillot, préparateur physique à la recherche du meilleur développement

36

CONSULTATION

Le sport, une « variable d’ajustement »

38

PATHOLOGIE

Sport et asthme contrôlé chez les jeunes : le duo gagnant !

42

NUTRITION

Quel goûter avant le sport ?

46

ÉDUCATION

Les enfants, avez-vous bien bougé aujourd’hui ?

52

LES NEWS DU DOC

54

CONSTAT

Nos enfants ne bougent pas assez !

58

INTERVIEW

Paul Jenft, l’escalade de la réussite

60

SOCIÉTÉ

Faire bouger nos jeunes, un impératif de santé publique !

62

MISE AU POINT

Pédaler, ça s’apprend !

66

OLYMPISME

Les Jeux sont finis, vive les jeux !

68

SANTÉ

Les écrans : cette concurrence déloyale !

LE BŒUF

QUI SE VEUT FAIRE AUSSI MINCE QUE LE PUR-SANG

Par le docteur Stéphane CASCUA, médecin du Sport. Rédacteur en chef de Doc du Sport

Dans un pré normand un bœuf vit un pur-sang

Il lui sembla de belle et attirante minceur Alors que lui paraissait tout en grosseur !

Envieux, le bovin réduit la luzerne et se restreint

Apostrophant son frère : « Ai-je désormais fière allure ? »

« Et maintenant, en arrêtant toute herbe grasse ? Encore moins, ta mine semble encore plus lasse ! »

N’y tenant plus, découragé, il se jeta sur le fourrage Et reprit plus de volume qu’avant de cesser tout broutage !

Apitoyé, le cheval de course lui hennit son procédé : « Au lieu de ruminer ton malheur allongé dans les prés

Saute gaiement, trotte et galope toujours à travers champs ! Sans te frustrer autant, jolie silhouette tu auras pour longtemps. »

MerciàLagrenouille qui seveutfaireaussi grossequelebœufet à JeandeLaFontaine pourl’inspiration!

PICKLEBALL

RENDEZ-VOUS MERCI MAMAN !

PAR LE DOCTEUR STÉPHANE CASCUA, MÉDECIN DU SPORT, RÉDACTEUR EN CHEF DE DOC DU SPORT

Paul est accompagné par ses parents. Il a 12 ans. Il vient pour sa visite d’aptitude à l’athlétisme. À son âge, il pratique toutes les disciplines : les courses, les sauts, les lancers. Cette diversité, c’est excellent pour sa santé et sa coordination. Mais c’est en cross qu’il est le meilleur ! À l’issu du test des accroupissements, je constate qu’il récupère très bien ! Du coup, j’enchaîne avec un petit commentaire sympathique : « Super, tu sembles doué pour l’endurance ! » Le père m’interpelle : « C’est vrai ! Je suis assez bon sur marathon ! » Pour taquiner le papa et passer un petit message scientifique, je rétorque : « Le talent pour les efforts de longue durée, c’est plutôt la maman ! »

SEULE LA MAMAN TRANSMET LES MITOCHONDRIES, LES CENTRALES ÉNERGÉTIQUES CELLULAIRES DÉTERMINANTES POUR L’ENDURANCE

Interpellé, dubitatif, il fait la moue ! Intéressée, elle sourit ! Alors, j’explique : « Pour être bon en endurance, notre moteur musculaire doit consommer un maximum d’oxygène afin de brûler beaucoup de sucre et de graisse. La majorité des enzymes responsables de ces réactions se situent dans de multiples petites centrales énergétiques flottant dans les cellules et portant le nom de « mitochondries ». Le disque dur programmant la formation de ces enzymes, c’est-à-dire l’ADN codant pour ces protéines, est aussi dans ces structures et s’y duplique de façon autonome. Eh bien, sachez que, le spermatozoïde du papa est si petit qu’il ne contient que des chromosomes. En revanche, le gros ovule de la maman contient aussi des mitochondries qui seront identiques à celles de son enfant ! Ainsi, on considère que plus de 70 % des qualités d’endurance sont apportées par la mère ! » C’est alors qu’avec spontanéité, Paul conclut : « Merci Maman ! » ✱

ROMANE DICKO

« JE VEUX ME MONTRER SANS COMPLEXE ! »

À 25 ans, Romane Dicko possède déjà un palmarès impressionnant : double championne olympique par équipe mixte à Tokyo et Paris, double médaille de bronze olympique en individuel, championne du monde. La judokate s’est forgé un physique et un mental pour arriver au plus haut niveau dans la catégorie des + de 78 kg (lourds). Décomplexée, elle partage aujourd’hui son expérience en s’associant notamment à la marque Sans Complexe Lingerie.

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Pour que chaque jour, chacune d’entre vous se sente belle et bien dans son corps. © DR

Avec le recul, quel regard portez-vous sur vos Jeux de Paris 2024 ?

On a vécu de très beaux Jeux, la magie de Paris avec un super-public et beaucoup d’amour. On ne s’attendait pas à ça en tant qu’athlètes. J’ai été déçue de ne pas avoir gagné l’or en individuel mais tous les messages et le soutien que j’ai reçus me font relativiser, je ne garde que le positif.

Comment vous sentez-vous en tant que femme dans votre discipline ?

Je me sens bien. Le judo est un sport mixte et de plus en plus équilibré. C’est plus difficile pour les plus jeunes car il y a moins de filles qui pratiquent mais à haut niveau on ne ressent pas trop la différence. On combat le même jour que les garçons et on profite de la même popularité. Le judo n’est pas un sport si masculin que ça.

Que vous apporte la compétition par équipe mixte ?

C’est dans l’air du temps, les gens aiment. Ça permet de faire tomber les stéréotypes et les idées reçues. En équipe de France, ça nous a marqués depuis Tokyo en 2021 et ça nous rapproche entre nous également, ça amène une bonne dynamique.

Comment avez-vous vécu votre évolution pour passer de jeune judokate à femme championne ?

C’est une évolution qui va de pair avec ma réussite sportive. Le judo m’a permis de prendre conscience de mon corps et m’a aidée à bien évoluer. J’ai commencé à 13 ans, quand beaucoup de filles arrêtent à l’adolescence, ce n’est pas évident à cette période, surtout dans un sport de contact. Ce corps qui me gênait était performant, ça m’a aidée à mûrir et à l’accepter.

Pourquoi avez-vous souhaité vous associer à la marque Sans Complexe Lingerie ?

C’était une évidence car lorsque je faisais du shopping, je ne trouvais jamais rien qui m’allait en lingerie, j’en ai pleuré plus jeune. Dans les grandes tailles, il n’y a pas beaucoup de choix, cette collaboration est une occasion de se mettre en valeur sans se cacher ! Je suis complètement en accord avec la marque, on a abouti à un super-résultat en développant un modèle sexy et confortable qui donne une sensation de totale liberté.

Quel message souhaitez-vous faire passer ?

On peut avoir des formes sans vouloir les cacher. Je veux mettre de la couleur et de la dentelle sans forcément cacher mes bourrelets et mes muscles. La lingerie représente la femme, se sentir bien dans ses sousvêtements est important pour bien commencer la journée. Je veux me montrer sans complexe !

Comment se sentir épanouie en tant que femme sportive ?

Il faut y aller doucement mais sûrement, avancer par étapes pour se sentir mieux dans son corps. Moi, j’ai décidé un jour de ne plus retoucher mes photos sur les réseaux sociaux. Il faut oser mettre des talons si on est grande, porter une jupe… à chacune son étape sans se précipiter. La pratique du judo m’a fait franchir un cap en m’aidant à me sentir bien et à m’accepter. Il faut rester dans la bonne dynamique et bien sûr s’autoriser à mettre un jogging quand on n’a pas forcément envie de faire d’effort pour rester à la maison… Même Beyoncé ne se sent pas bien tous les matins ! ✱

LE JUDO, FABRIQUE À CHAMPIONS DU QUOTIDIEN

Des milliers de spectateurs et des millions de téléspectateurs ont admiré, encouragé et soutenu les judokas français pendant l’été. 14 médailles ont récompensé les nombreuses années de travail qui les ont précédées. Elles représentent un record historique pour la discipline. Du bronze de Shirine Boukli à l’or par équipe mixte, en passant par le podium de Cyril Jonard, les cœurs ont battu fort pendant l’été à l’Arena Champ-de-Mars. De quoi faire naître des vocations, notamment chez les plus jeunes...

LE JUDO, UN CADRE IDÉAL POUR S’ÉPANOUIR

ET PRENDRE CONFIANCE EN SOI

Des premiers pas sur le tapis jusqu’à la ceinture noire et au-delà, le judo est une parfaite école pour apprendre les règles de bonne conduite et forger sa personnalité. Car au judo, ce que l’on apprend ne sert pas que sur le tatami ; il permet à chaque pratiquant de progresser humainement et de prendre confiance en soi. Toute sa carrière, Teddy Riner en a été un témoin privilégié : « Le judo te cadre, t’aide à te définir et surtout il t’apprend qu’aucune montagne n’est trop grande. Avec du travail, de la volonté et de l’abnégation, tu es capable de faire face à n’importe quel défi. »

LE JUDO, UN SPORT POUR TOUS !

Les champions qui ont grimpé sur le podium olympique forment une élite, mais le judo n’est pas réservé à une élite. Au contraire, c’est parce que les 5 200 clubs situés partout en France accueillent de plus en plus de licenciés que des combattants de premier plan finissent par émerger. Des milliers de garçons et de filles (33 % de licenciées en 2023-2024), toujours aussi jeunes (50 % des licenciés ont moins de 12 ans), franchissent chaque année les portes des dojos en France. Connu pour ses vertus éducatives, le judo est souvent choisi par les parents comme premier sport pour leurs enfants.

UNE PROGRESSION ADAPTÉE ET MESURABLE GRÂCE AUX CEINTURES

Première médaillée de la délégation française à Paris 2024, la jeune Shirine Boukli a dû attendre patiemment de fêter son quatrième anniversaire pour monter sur le tapis du dojo d’Aramon (Gard) - une règle ferme, même quand le patron du club n’était autre que son oncle. Depuis, le judo ne l’a jamais quittée, progressant palier par palier jusqu’aux plus belles récompenses : « Enfant, j’ai tout de suite aimé la compétition, mais mon premier vrai objectif a été la ceinture noire. Alors, quand tu atteins ce but, c’est une fierté incroyable, pour toi mais aussi pour toute la famille ! » Sur le chemin de la ceinture noire, chaque année, les pratiquants reçoivent la récompense de leurs efforts en changeant de couleur de ceinture. L’occasion de mesurer sa progression et de prendre conscience du chemin qu’il reste à parcourir pour devenir un judoka accompli.

LE JUDO : UN SPORT INDIVIDUEL QUI PORTE LES VALEURS DU COLLECTIF

Le judo est un sport individuel qui se pratique au sein d’un collectif. Un judoka n’est rien sans partenaire - au judo, il n’y a pas d’adversaire, que des partenaires ! Chaque licencié connaît sur le bout des doigts le code moral du judo, véritable code d’honneur de la discipline, qui porte des valeurs telles que le respect, l’amitié ou le contrôle de soi.

S’il a apprécié « l’esprit de groupe » du football dans ses jeunes années, Joan-Benjamin Gaba a retrouvé ces valeurs au judo, un sport qu’il n’a « plus lâché » après ses débuts. Le vice-champion olympique illustre à merveille la vie de groupe qui s’épanouit sous un même kimono : c’est son incroyable victoire face à la légende Hifumi Abe qui a relancé l’équipe de France en finale pour remporter son 2e titre par équipe mixte consécutif à domicile.

De sa première licence au plus haut niveau mondial, le chemin fut long mais palpitant. Mais s’ils ne sont que quelques-uns à atteindre le haut niveau, ils sont chaque année des centaines de milliers à profiter de l’expérience, des rencontres et des enseignements offerts par le judo, la fabrique à champions du quotidien.

Vous aussi, trouvez un club près de chez vous et tentez l’expérience judo.

LE BLUES DES JO, UNE BLESSURE DE CHAMPION

Perte de motivation, baisse de confiance en soi, troubles du sommeil, isolement social, comportements autodestructeurs sont autant de manifestations du mal-être des athlètes quelques semaines après la fin des Jeux olympiques.

DANS LA TÊTE DES ATHLÈTES APRÈS LES JEUX OLYMPIQUES

Un fort sentiment de vide, c’est ainsi que peut se décrire le ressenti profond de nombreux athlètes à l’issue des Jeux olympiques, événement qui, pour certains, marque souvent le sommet de leur carrière sportive. Cette phase de vide émotionnel et de perte de sens observée à la fin des JO s’explique notamment par les nombreuses années d’entraînements intensifs, auxquelles s’ajoute une concentration maximale sur un seul objectif. Le nageur Michael Phelps, sportif le plus titré et le plus médaillé des Jeux olympiques, s’était exprimé publiquement sur son mal-être après les JO de 2012, partageant ses pensées suicidaires et racontant comment son identité semblait être exclusivement absorbée par la natation, ne laissant aucune place à d’autres aspects de sa vie. Et il n’est pas le seul. Shaun White, triple champion olympique de snowboard, a décrit des sentiments similaires, avouant se sentir « incroyablement vide » après chaque compétition majeure, un phénomène trop souvent sous-estimé dans le sport de haut niveau.

PAR DEVENIR MEILLEUR, LEADER DANS LA FORMATION EN PRÉPARATION MENTALE DE SPORTIFS DE HAUT NIVEAU

INTERVIEW DE DORIAN MARTINEZ, PSYCHOLOGUE, FORMATEUR, COACH PNP

Déjà exprimée par certains sportifs, cette fragilité psychologique, se transformant parfois en dépression sévère, est aujourd’hui

unsujet crucial pour « Devenir Meilleur » dont la vocation est deformer des coachs et des managers en préparation mentale desportifs de haut niveau. À la tête de Devenir Meilleur, Dorian Martinez, psychologue du sport et fort de plus de 25 ans d’expérience dans le coaching sportif, explique cette phase « blues » post-JO et propose des clés pour la prévenir et la surmonter. Notre mission : adapter les dernières découvertes en neurosciences aux techniques de préparation mentale pour aider les coachs à révéler le talent des sportifs qu’ils accompagnent.

RECUEILLIS PAR ANNE ODRU

Que faut-il faire en priorité pour prévenir du blues post-JO ?

Il y a 2 axes importants :

 Travailler avec un coach/préparateur mental afin de faire comprendre que l’athlète a de la valeur quels que soient le résultat et la performance ;

 Définir des objectifs (sportifs ou non) après la date d’arrêt de la compétition.

C’est ce qui va permettre d’enlever de la pression et de mieux vivre la transition psychologique et physique. Il faut se préparer à reprendre un quotidien sans impératif.

Comment sensibiliser les athlètes ?

N’importe quel sportif doit être sensibilisé, quel que soit son niveau. Il faut accompagner les personnes très exigeantes qui peuvent être déçues par elles-mêmes et beaucoup se critiquer. C’est important d’aider à savoir qui elles sont.

Qui doit gérer et être attentif à la santé mentale de l’athlète ?

Avant de faire appel à un(e) psychologue ou un(e) préparateur(trice) mental(e) était considéré comme un signe de faiblesse. Aujourd’hui, c’est une option, pour moi c’est très important ! Pour être performant, il faut se sentir bien en plus d’être exigeant. Le coach doit mettre le sportif face aux exigences convenues ensemble, comme si on signait un contrat. Cette approche va permettre à l’athlète de pouvoir parler avec quelqu’un qui a une capacité d’écoute. C’est ainsi qu’on peut faire comprendre à l’athlète ce qui le dessert et n’apporte aucun bénéfice. Certains s’infligent une souffrance psychologique en plus du reste qui est déjà suffisamment difficile. Je suis préparateur neuropsychologique qui est un mix entre la psychologie et la préparation mentale. Préparer = prêt à parer afin de donner plus de confiance en soi. Neuro = ce que veut le sportif. C’est parfois différent de ce que veut le cerveau. Enfin, l’aspect psychologique permet d’accompagner au-delà des résultats.

Quels sont les symptômes ?

L’athlète parle avec son corps, il peut y avoir des signaux corporels. D’autres symptômes peuvent être plus alarmants. Par exemple, si l’athlète offre des cadeaux de valeur symboliques sans témoignage, cela peut laisser penser à une tentative de suicide. Il faut être attentif à tous les changements dans les comportements et les attitudes. Dans l’échec, il peut y avoir des pensées encore plus destructrices en cas de retraite et donc de fin insatisfaite.

PRENDRE SOIN DE LA SANTÉ MENTALE DES ATHLÈTES POUR

ÉVITER LE PIRE

Des études récentes révèlent qu’environ 35 % des athlètes de haut niveau souffrent de troubles mentaux à un moment de leur carrière. Un phénomène inquiétant qui souligne un enjeu de santé publique, imputable à la forte pression, à l’obligation de perfection, mais surtout à l’absence de plans à long terme pouvant offrir une perspective aux athlètes. D’où l’urgence de mettre la santé mentale des grands sportifs au premier plan pour prévenir l’autodestruction, voire le suicide. Se former sérieusement à la préparation mentale des sportifs de haut niveau permet de comprendre les mécanismes cérébraux qui

influencent à la fois la performance et le bien-être ; aide à fixer des objectifs post-compétition afin de maintenir une motivation durable chez les sportifs, même après l’euphorie des JO ; propose des outils neuropsychologiques pour aider les athlètes à gérer leurs émotions, à rebondir après un échec et à continuer à progresser dans leur carrière et leur vie personnelle. Dans le sport de haut niveau, le rôle du préparateur mental est crucial En lien étroit et continu avec les sportifs qu’ils accompagnent, les coachs ou préparateurs mentaux sont des professionnels dont la mission est de repérer les faiblesses mentales et de proposer diverses stratégies d’amélioration. Plus l’approche est personnalisée, plus l’athlète peut être « installé » dans un cadre favorisant le développement de sa force et de sa sérénité mentale. ✱

PROPOS

Vous faites bouger votre commune. On est

sur le

terrain

avec vous.

APRÈS LES JEUX, ON CONTINUE !

PAR JEAN-MARC SERFATY, RÉFÉRENT MINISTÉRIEL AUX JEUX OLYMPIQUES ET PARALYMPIQUES DE PARIS 2024, INSPECTEUR GÉNÉRAL DE L’ÉDUCATION DU SPORT ET DE LA RECHERCHE.

Les Jeux olympiques et paralympiques de Paris 2024 ont eu à cœur de laisser pour la jeunesse un héritage durable. Derrière ces mots, le Comité d’organisation des Jeux olympiques et paralympiques a dessiné une feuille de route pour une génération 2024 cherchant à acculturer la nation aux bienfaits du sport dans toutes ses dimensions. Dès lors, à la « table du sport », il fallait placer quatre pieds garantissant son équilibre et permettant d’inviter les convives. La définition même de ces quatre pieds allait sur une courte olympiade servir à la transformation des pratiques et des mentalités, reconnaissant que la France restait du point de vue du sport une terre de « désamour culturel » lui préférant

bien souvent les arts et les lettres. Le concept de « la tête et les jambes » trop souvent dissociées dans la pensée publique plaçait la première au service de la réussite et laissait les secondes à celui du divertissement. Elles devaient maintenant faire route ensemble pour porter les politiques publiques et l’engagement pris par le comité de candidature.

REMETTRE LE SPORT AU CENTRE DE LA NATION

Cette olympiade, amputée d’une année par une crise sanitaire, prépare sa « révolution » en conférant à « Oly » et « Para », ses Phryges emblématiques, une mission de reconquête pour :

« faire de la France une nation sportive et une France qui gagne » par la promotion de la pratique sportive à tous les âges de la vie et sous toutes ses formes !

Il fallait donc mettre à table tous les acteurs du sport pour rénover, réformer, présenter de nouvelles ambitions pour le sport français.

Le « pied » de l’activité physique va répondre aux enjeux de santé publique au sortir d’une crise sanitaire internationale. L’enfermement des populations mondiales allait rappeler à chacun ce besoin naturel de bouger. Les entraves sanitaires, en contraignant les corps et en isolant les hommes, les femmes et les enfants, sont venues rappeler à chacun que la pratique d’une activité physique fût–elle la promenade d’un chien parfois imaginaire était nécessaire au bien-être quotidien ; car au-delà de se mouvoir, elle favorisait également la rencontre, essentielle à la socialisation des êtres.

Le « pied » de l’éducation physique et sportive par son caractère obligatoire a sauvé notre jeunesse de l’isolement et surtout garanti un accès aux savoirs essentiels à la compréhension et à la connaissance de pouvoirs d’agir dans la recherche de plaisir. Parce que cette discipline d’enseignement obligatoire a pu bénéficier des mesures prises en faveur de l’école les élèves ont été préservés de l’isolement, ont reçu une formation garantissant leur développement moteur, social et culturel. Ce pied qui repose sur une position forte de l’Etat est le plus fort en Europe mais avec la contrepartie d’être peu lisible et peu accessible par celles et ceux qui ne l’enseignent pas.

L’EPS reste une affaire d’environ 40 000 spécialistes dans l’école et à l’université.

Le « pied » du sport loisir est sans doute celui qui ouvre de nouveaux possibles par une offre encore peu exploitée dans le cadre de la promotion du sport. Le secteur des loisirs sportifs marchands contribue indéniablement à l’engagement des populations dans une pratique sportive. Si la pratique régulière ne peut être vérifiée, la consommation de pratique sportive visant un mobile esthétique, compétitif ou de bien-être se développe autour d’espaces qui allient sport, détente et consommation. Ce « tout-en-un » rassemble des grimpeurs en herbe, comme des footeux du dedans ou encore les nouveaux adeptes du « padel », il est venu compléter une offre de fitness et de musculation déjà existante et sans cesse renouvelée au

grès des évolutions socioculturelles. Ces nouveaux lieux de sport se consomment à loisir sur des créneaux largement ouverts au service du développement économique du secteur. Enfin, le dernier pied de la table, le pied fédéral, est le plus connu car mondialement organisé, porté par des grands évènements populaires de niveau international et continental dont la résonance se retrouve jusqu’au niveau local. Le « sport fédéré » autour du mouvement sportif, olympique et paralympique met en avant les pratiquants compétiteurs en quête de performance, de victoire et de records. Le dépassement de soi et la quête de l’excellence s’allient pour gagner des titres et des médailles ! Ici, il s’agit d’être le meilleur, de remplir des objectifs, d’être sélectionné. C’est le pied le plus visible de la table du sport, celui qui porte aux nues les champions en faisant d’eux les héros d’un jour, d’une quinzaine, d’une décennie et dont les noms des plus grands sont encore dans les mémoires. Son pendant est malgré tout qu’il génère un désengagement à l’adolescence quand la puberté transforme les corps et les représentations.

À LA TABLE DU SPORT, CHAQUE PRATIQUANT DOIT POUVOIR

TROUVER SA PLACE

Ce qui fonde l’appartenance passe inéluctablement par un regard holistique du pratiquant. Chaque pied dessine une finalité qui ne peut se vivre pleinement sans répondre aux motifs d’agir et aux mobiles recherchés par les pratiquants. La question sous-jacente est directement liée à la lisibilité de ces finalités, au portage des acteurs et à l’accessibilité pour tous. Cette olympiade en bousculant les experts, en les challengeant sur la performance, en questionnant le sport dans la continuité des temps éducatifs, dans la complémentarité des professionnalités des acteurs a sans doute permis de clarifier le paysage et d’exprimer la volonté de proposer un sport pour tous sans exclure ceux qui font la révolution inclusive. L’offre sportive est bien présente sur le territoire, elle est diverse, elle relève de l’Education nationale, de l’éducation populaire, du mouvement sportif associatif. Elle cherche à véhiculer des valeurs, à engager les pratiquants, à porter la performance et à contribuer à la cohésion sociale. Mais le terrain révèle aussi une pratique « ubérisée », « numérisée » qui peut tromper le consommateur non averti ou mal informé qui court à la recherche du bien-être avec les objectifs du « finisher ». Cette olympiade aura libéré les expressions d’auteurs plus que celles d’acteurs qui auront bien souvent défendu des territoires, des chapelles alertant le chaland sur les risque encourus, soulevant les manques d’installations, de moyens, d’heures sans véritablement se poser la question de la lisibilité, l’optimisation et la valorisation de l’existant.

LE SPORT = L’ÉCOLE DE LA VIE

En prenant des raccourcis, je vais m’efforcer de dire les choses simplement pour faire que chacun trouve sa place à table…

On entretient sa santé par une activité physique régulière ! une activité se caractérise par un mouvement. Conserver un mode de vie actif, monter les marches, marcher suffisent à rendre cette activité physique visible et mesurable. Que cela passe par un jeu collectif ou par une randonnée pédestre importe peu. Tout réside dans la régularité, la répétition quotidienne et peu importe l’intensité.

On apprend en éducation physique et sportive. Ces connaissances et ces compétences recherchées relèvent d’une organisation et de formes scolaires de pratiques car elles s’adressent à tous les enfants de la République. Apprendre et renouveler le plaisir d’apprendre sur soi, sur le corps, sur les autres. Par la forme scolaire, on développe des rôles sociaux parce qu’à l’école, on n’apprend jamais seul. On aide, on observe, on conseille et on va plus loin car à l’école, on apprend aussi la vie associative au travers de rencontres sportives. On a besoin de plus d’EPS au lycée.

On consomme librement pour satisfaire à ses envies du moment, sans obligation et sans engagement. On agit par effet de bonnes résolutions, par effet de mode, par effet d’engouement, par les retombées du spectacle sportif. Mais est-ce suffisant ?

On cherche à gagner, à se classer en utilisant des techniques et des tactiques inspirées de modèles compétitifs dans le sport fédéral piloté par les grandes fédérations internationales.

CETTE OLYMPIADE AURA MIS AUTOUR DE LA TABLE

TOUS CEUX QUI FONT LE SPORT FRANÇAIS.

Du championnat local aux grands évènements du sport international, ce pratiquant cherche à devenir le champion, à gagner des médailles et le cas échéant à battre des records homologués par les conditions imposées par ces mêmes fédérations. Ce sport n’interdit pas non plus un développement harmonieux de la personne.

Ce contexte doit être perçu dans le sens des complémentarités des offres de pratiques. Du point de vue des instances qui portent la table, chaque pied détient sa vérité et pense détenir la vérité sur une définition du sport. Pour ma part, seul le pratiquant définit son sport. Ce sont bien ses motifs qui l’engagent dans une pratique à la condition qu’elle réponde à son ambition et quelle que soit la forme de pratique : éprouver du plaisir ! Seul le plaisir donne l’envie de recommencer, de revenir, pour inscrire « son sport » dans un mode vie qui se veut être actif et solidaire.

Cette olympiade aura mis autour de la table tous ceux qui font le sport français, des plus institutionnels aux plus libéraux. Dans un « Club France », les discussions furent vives et animées, chacun avançant ses arguments et tentant de démontrer la virtuosité de son offre. À la fin, chacun a compris au moins une chose : « le sport reste la propriété du pratiquant ! » La mission conférée aux acteurs est donc celle de mieux définir son offre en clarifiant ses finalités, en s’inscrivant dans un temps propre à sa pratique et sans confondre les rôles et les missions de chacun. En clarifiant l’offre, le bénéfice profite au pratiquant. Un choix éclairé sera sans nul doute source de plaisir et de sentiment de bien-être.

Ces Jeux olympiques et paralympiques de Paris 2024 sont bien plus qu’une parenthèse enchantée et enchanteresse. Ils sont pour la France une nouvelle impulsion afin de démontrer que le sport fait société. En exacerbant les émotions, le sport est inscrit de fait dans une dimension psychosociale positive. Il reste un levier de la cohésion et de la durabilité. Le sport n’est pas la santé mais il y contribue. La santé est bien l’affaire de tous. Un premier pas marché de même qu’un « bouger » à l’école ne sont pas des contradictions aux apprentissages mais bien une première impulsion pour mettre de l’activité dans le quotidien de chacun.

Avec les Jeux, la France du bout de la piste prend son nouvel élan pour espérer aller plus vite, plus haut, plus fort et surtout ensemble ! ✱

Alors, on continue ?

PUBLIRÉDACTIONNEL

L’HÉRITAGE DES JEUX

OLYMPIQUES DANS

UN CLUB OMNISPORTS :

LA LITTÉRATIE PHYSIQUE : UN HÉRITAGE DURABLE

POUR LA SANTÉ

La littératie physique, c’est cela ! Ce concept clé, promu par la F.F. Clubs Omnisports, est la capacité des individus à comprendre, apprécier et participer à des activités physiques variées tout au long de leur vie. Promouvoir cette littératie physique dès le plus jeune âge, à travers l’éducation physique et les programmes extrascolaires, est essentiel pour encourager une pratique régulière et prévenir les problèmes de santé liés à la sédentarité. Les clubs omnisports peuvent jouer un rôle crucial en offrant aux jeunes un environnement structuré pour découvrir et pratiquer divers sports.

S’appuyer sur le fait que les jeunes veuillent tout essayer pour construire des traces durables !

UNE VIE DE SPORT POUR

LA JEUNESSE ET LA SANTÉ

Les Jeux olympiques et paralympiques de Paris 2024 constituent, si les moyens financiers et humains nécessaires sont orientés en ce sens, une opportunité unique de façonner un avenir pour le sport de chacun en France. Au-delà des médailles, l’héritage de cet événement historique doit viser à transformer les pratiques sportives pour promouvoir la santé publique et inspirer la jeunesse. Ce projet repose sur des piliers clés tels que la littératie physique et les clubs omnisports représentent des structures idéales pour concrétiser cet héritage.

UN PROJET AMBITIEUX POUR LA JEUNESSE

Il est crucial d’engager la jeunesse dans le sport, en inspirant les nouvelles générations grâce à des initiatives éducatives et sportives. L’objectif est d’offrir des outils pour développer non seulement les compétences athlétiques, mais aussi des valeurs telles que la persévérance, le respect des autres, la tolérance, le fair-play, l’agir ensemble…

Comment rendre le sport plus accessible aux jeunes, à tous les jeunes ? Par exemple, en renforçant les infrastructures sportives dans les quartiers défavorisés afin que chaque enfant puisse découvrir et pratiquer un sport, quel que soit son milieu social. Les Jeux olympiques sont omnisports, ils donnent envie aux jeunes de tout essayer. Tant mieux !

LA SANTÉ PUBLIQUE EST L’ENJEU MAJEUR

L’encouragement de la pratique sportive est une stratégie clé pour améliorer la santé publique, en réduisant les taux d’obésité, de diabète et d’autres maladies chroniques. Pour ce faire, il est nécessaire de déployer des campagnes de sensibilisation, de développer de nouvelles infrastructures sportives, tout en assurant l’accès aux installations existantes et d’accompagner par des agents qualifiés et formés. La FFCO se positionne comme un catalyseur de ce changement.

LES CLUBS OMNISPORTS : UN MODÈLE ORGANISATIONNEL IDÉAL

Les clubs omnisports, regroupant plusieurs disciplines sous un même toit, sont des structures idéales pour promouvoir une pratique sportive tout au long de la vie. Ils offrent une diversité d’activités répondant aux besoins variés des individus, qu’il s’agisse des enfants, des adultes ou des seniors. En facilitant la littératie physique, ces clubs permettent aux jeunes de découvrir différents sports et aux adultes de rester actifs, contribuant ainsi à leur bien-être et à leur santé.

La pluridisciplinarité est l’avenir du club, l’avenir du sport, le sens profond des JOP !

Gérard PERREAU-BEZOUILLE, président de la FFCO et Denis Lafoux, directeur général

LA PLURIDISCIPLINARITÉ

DES CLUBS OMNISPORTS.

Elle incarne l’avenir du sport et reflète l’esprit des Jeux olympiques. Pour en savoir plus sur ces idées et ces pistes de travail, retrouvez-les dans l’ouvrage Osez le sport autrement publié aux éditions Amphora, 2024.

Votre enfant a mal à l’arrière du talon. C’est une douleur de croissance appelée « maladie de Sever ». Pas de drame : explications et solutions… avec du sport ! ��

PAR LE DOCTEUR STÉPHANE CASCUA, MÉDECIN DU SPORT ET RÉDACTEUR EN CHEF DE DOC DU SPORT

LA MALADIE DE SEVER N’EST PAS SÉVÈRE !

L’os du petit sportif grandit au niveau de zones cartilagineuses spécifiques nommées « cartilages de croissance ». Ces zones sont très actives mais également fragiles. Bon nombre d’entre elles se situent à proximité du point d’accrochage des tendons. Pour mémoire, ces derniers sont les cordelettes qui relient le muscle à l’os et transmettent la force de contraction. En cas de surmenage, chez l’adulte, le maillon faible de cette chaîne mécanique est le tendon. Et nous faisons des tendinites.

MALADIE DE SEVER : LA TENDINITE

D’ACHILLE DE L’ENFANT

UN

DIAGNOSTIC FACILE !

La phase de croissance intensive et de fragilité du talon s’étale de 9 à 11 ans. C’est à ce moment que peut survenir la maladie de Sever. Les blessures sont rares à cette période de la vie. Alors, quand un bambin de cette tranche d’âge entre dans mon bureau, je me risque souvent à lui dire : « Tu as mal au talon ? »… Et il me prend pour un magicien �� ! Notre petit sportif a mal quand il court, quand il saute, parfois dans les heures qui suivent l’entraînement, rarement dans la vie quotidienne et jamais la nuit. La gêne est souvent bilatérale mais se localise parfois d’un seul côté… probablement sur le membre subtilement dominant lors des foulées et des appuis.

Chez l’enfant, le point vulnérable est le cartilage de croissan ce. Et nos loupiots sont victimes d’ostéochondroses, véritables petites fissures de fatigue du tissu ostéocartilagineux. Bien sûr, ces dernières se localisent volontiers au voisinage de l’insertion des muscles puissants. La plus connue de ces blessures est la maladie d’Osgood-Schlatter, juste en bas du genou sur le tibia. Elle correspond au point de traction du quadriceps, le gros muscle situé à l’avant de la cuisse. De fait, vous l’avez compris, la maladie de Sever correspond à la même lésion au point d’amarrage du mollet sur l’os nommé « calcanéum ». Bref, cette ostéochondrose du talon est la tendinite d’Achille de l’enfant !

IL FAUT ÉLIMINER LES AUTRES LÉSIONS DE CROISSANCE DU PIED ET LES SOUFFRANCES ARTICULAIRES À l’examen, il montre précisément l’arrière de son calcanéum. Il souffre lorsqu’il marche sur les talons et parfois quand il sautille sur un pied. La marche sur la pointe des pieds ne sollicite pas suffisamment le mollet pour reproduire la douleur. Le médecin du sport parvient à reproduire la douleur en appuyant sur le talon. Bien évidemment, il faut mener à bien une analyse complète de la zone. En réalité, il existe d’autres lésions possibles au niveau du pied à cet âge. De nombreux os peuvent souffrir d’ostéochondrose au voisinage de la cheville. Parfois, il existe des blessures dans les articulations par écrasement de la surface d’appui. Elles sont plus ennuyeuses. On parle d’« ostéochondrite ». Il est également nécessaire de checker la statique et la dynamique de la jambe. Un pied plat ou creux, très pronateur ou très supinateur, peut favoriser la maladie de Sever. La radio n’est pas indispensable. Parfois, elle rassure les parents, quantifie les souffrances tissulaires et aide le médecin à doser l’activité autorisée. On peut y voir une zone de croissance quasi normale, fissurée ou même fragmentée.

CONTINUER À BOUGER, AJUSTER L’ACTIVITÉ !

L’essentiel est d’éviter la douleur tout en préservant l’activité physique si bénéfique à la santé et à l’éducation des enfants. La littérature médicale ne mentionne pas d’arrachement de l’os du talon alors que cet accident grave peut survenir au niveau du tibia en cas d’Osgood-Schlatter très douloureux. Afin que l’enfant ne souffre plus, il faut réduire les contraintes mécaniques sur le calcanéum. Souvent, le sport de prédilection peut être poursuivi mais en dosant la charge d’entraînement. Il est envisageable de réduire la durée ou le nombre de séances hebdomadaires.

RÉDUIRE LA DURÉE OU LA FRÉQUENCE DES ENTRAÎNEMENTS, GÈNE AUTORISÉE, BOITERIE INTERDITE

Une gêne est possible mais toute boiterie est interdite… et décelable par la (le) coach ou les parents. On peut aussi négocier l’arrêt des compétitions ou des matchs. En cas de douleur plus invalidante ou lors des week-ends libérés, des sports de substi tution sont autorisés… et même recommandés ! En effet, la sédentarité, même pendant quelques mois, est contre-indiquée ! Il s’agit d’un fléau métabolique et pédagogique ! L’enfant doit apprendre à ritualiser pour la vie entière une activité physique régulière ! Par chance, le bambin en croissance osseuse est aussi en pleine période de plasticité cérébrale !

UNE OPPORTUNITÉ POUR DÉCOUVRIR

D’AUTRES SPORTS. APPRENDRE LE CRAWL ET LE VTT POUR LA VIE ENTIÈRE

Il peut découvrir de nombreuses disciplines sportives. Ainsi, il capitalisera de l’aisance psychomotrice pour se faire plaisir en bougeant durant toute son existence ! Dans ce contexte, la blessure constitue une véritable opportunité pour diversifier les sports et acquérir la technique dans d’autres disciplines. Ces dernières seront peut-être plus faciles à pratiquer que le football ou le hand quand la parentalité et l’activité professionnelle seront venues alourdir la logistique quotidienne. Classiquement, pour ménager le talon, la natation et le vélo sont les bienvenus. L’enfant peut bénéficier de cours de brasse et de crawl pour nager avec bonheur et efficacité toute sa vie. Il en va de sa sécurité et de son assiduité. Le VTT est une discipline physique et ludique, à l’origine de belles balades familiales et complices. Loin des contraintes horaires des sports collectifs, le vélo et la piscine seront praticables aisément chez l’adulte.

AJOUTER UN PETIT TRAITEMENT MÉDICAL !

Pour réduire le stress mécanique du calcanéum, des talonnettes amortissantes sont les bienvenues. Elles détendent le mollet et atténuent les vibrations. Si les pieds sont très creux, très plats, trop pronateurs ou supinateurs, une paire de semelles réalisées par un podologue du sport constitue une bonne option. En limitant la bascule et la vrille de la cheville, elle diminue l’effet serpillière sur le tendon et son insertion. Ces corrections sont portées pendant l’entraînement et volontiers conservées toute la journée.

TALONNETTES OU SEMELLES

On peut ajouter des compléments alimentaires. Pour favoriser la consolidation et la formation de l’os adulte sur le siège de lésion, la vitamine D est vivement conseillée. En effet, les carences sont quasi systématiques et plus fréquentes encore chez les enfants pratiquant des sports en salle comme le basket ou le hand. La vitamine K2 essentielle au métabolisme osseux est trop souvent oubliée. Bien sûr, l’apport en calcium peut être optimisé et le silicium intervient aussi dans la résistance de l’os. Le collagène, la fibre biologique universelle structurant le vivant animal, commence à valider son efficacité lorsqu’elle est proposée sous forme de petits peptides.

VITAMINE D ET K2, CALCIUM ET SILICIUM

Enfin, il faut ajouter un ingrédient indispensable au traitement : la patience ! La gêne peut persister de longs mois voire 2 à 3 ans, le temps que le calcanéum acquière une structure d’os adulte. Une bonne raison pour continuer à bouger, pour apprendre de nouveaux sports et pour ajuster sa pratique de prédilection. Une bonne raison pour ne pas s’inquiéter : la maladie de Sever n’est pas sévère ! ✱

ÉLECTROCARDIOGRAMME OBLIGATOIRE… DÈS 12 ANS !

Le docteur CORRADO a mené une étude sur 42 000 jeunes sportifs. Il a constaté qu’un examen médical rigoureux incluant un électrocardiogramme permettait de réduire de 90 % le risque de mort subite à l’effort !

PAR LE DOCTEUR STÉPHANE CASCUA, MÉDECIN DU SPORT ET RÉDACTEUR EN CHEF DE DOC DU SPORT

Vous le savez, votre cœur est un muscle. Sa contraction est initiée par le passage de minéraux à travers ses membranes. Le mini-courant électrique qui en résulte est enregistré par l’électrocardiogramme ou ECG. Pour recueillir ces informations, votre médecin place 10 électrodes sur le buste et les membres de votre enfant. Ainsi, toutes les portions du cœur voient leur activité analysée. L’appareil retranscrit la contraction des oreillettes puis celle des ventricules suivie de la recharge électrique de récupération. Chacune de ces étapes peut présenter des anomalies et laisser suspecter une maladie ou une malformation du cœur. Et certaines d’entre elles sont susceptibles de s’exprimer dangereusement lors d’un effort !

LES ITALIENS SONT SÉRIEUX !

Depuis 1982, pour obtenir une licence sportive, la législation italienne a imposé une visite médicale d’aptitude codifiée. Elle inclut un interrogatoire méthodique, un examen structuré et un ECG. En cas d’anomalie à l’issue de ce bilan initial, des examens complémentaires sont prescrits, notamment une échographie, et un avis spécialisé cardiologique est demandé. CORRADO a évalué l’efficacité de la procédure en étudiant le devenir de sportifs âgés de 12 à 35 ans. Avant l’instauration de cette réglementation, on recensait 36 morts subites chaque année pour 1 million de jeunes pratiquants.

CHAQUE ANNÉE, 36 MORTS SUBITES DE JEUNES

SPORTIFS POUR 1 MILLION DE PRATIQUANTS… AVEC UN ECG, SEULEMENT 4 !

Entre 2003 et 2004, ce drame n’a été constaté que 4 fois pour 1 million de jeunes sportifs soit une diminution de 89 % ! Sur les 42 000 dossiers étudiés, 2 % des sportifs n’avaient pas obtenu leur certificat d’aptitude pour cause d’anomalie cardiaque ! La plus fréquente et la plus dangereuse d’entre ces anomalies était la cardiomyopathie hypertrophique. Elle touche 1 individu sur 500. Sur 100 personnes porteuses de cette malformation, 2 vont décéder dans l’année, souvent au cours d’un effort.

CHAQUE ANNÉE, 36 MORTS SUBITES DE JEUNES

SPORTIFS POUR 1 MILLION DE PRATIQUANTS… AVEC

UN ECG, SEULEMENT 4 !

L’ECG DÉTECTE 60 % DES ANOMALIES CARDIAQUES

En interrogeant son patient, le médecin recherche des symptômes caractéristiques d’anomalies cardiaques. Il s’agit essentiellement de pertes de connaissance, de malaises, de palpitations, de douleur dans la poitrine ou d’accès d’essoufflement. Ils sont fréquemment présents chez le sportif d’âge mûr victime d’une maladie du cœur. En revanche, ils sont souvent absents chez le jeune sportif porteur d’une anomalie. Les accidents cardiaques liés à une pratique sportive intensive sont souvent inauguraux ! L’examen s’affine quand votre médecin écoute le cœur et perçoit un souffle cardiaque. Il correspond aux turbulences de flux sanguins dans les grosses artères. Dans la majorité des cas, chez l’enfant, ce bouillonnement est provoqué par un débit élevé, lui-même favorisé par une contraction cardiaque très tonique. Beaucoup plus rarement, le souffle est la conséquence d’une malformation cardiaque qui gêne le passage du sang.

EXAMEN MÉDICAL CONSCIENCIEUX

INSUFFISANT

Malheureusement, ce signe n’existe que pour une des malformations, la fameuse cardiopathie hypertrophique, et n’est que rarement présent en début d’évolution. Chez le jeune sportif, c’est l’électrocardiogramme qui se révèle le plus performant. Associé à un bon examen, il diagnostique 60 % des anomalies cardiaques.

LES PROBLÈMES CARDIAQUES DÉPISTÉS PAR L’ECG

En scrutant le cœur sur tout son pourtour, l’ECG peut mettre en évidence des malformations et des anomalies de son fonctionnement électrique. La cardiomyopathie hypertrophique correspond à un épaississement anarchique des parois. La dysplasie du ventricule droit est une altération fibreuse et graisseuse du muscle cardiaque. Le « QT long » correspond à un allongement de la recharge électrique du cœur après sa contraction.

HYPERTROPHIE ANARCHIQUE, ANOMALIE ELECTRIQUE : LES PRINCIPALES CAUSES DE MORT SUBITE CHEZ LE JEUNE SPORTIF

Ce trouble est provoqué par une altération congénitale des canaux transportant les minéraux. Le Wolff-ParkinsonWhite se caractérise par l’existence de deux réseaux parallèles pour transmettre l’influx des oreillettes vers les ventricules. Et il arrive parfois que le courant tourne en boucle et que la contraction du cœur s’emballe. Toutes ces maladies génétiques peuvent provoquer des battements cardiaques irréguliers à l’effort, voire une crampe du cœur à l’origine de mort subite.

SUIVEZ LES RECOMMANDATIONS

DES EXPERTS !

Riche de ces connaissances et de cette expérience italienne instructive, la Société Française de Cardiologie du sport a édicté ses recommandations. Tout enfant ou jeune adulte, âgé de 12 à 35 ans, pratiquant la compétition doit bénéficier d’un examen médical rigoureux et d’un ECG. Ce dernier doit être renouvelé tous les 2 ans entre 12 et 20 ans puis tous les 5 ans entre 20 et 35 ans.

UN ECG TOUS LES 2 ANS À PARTIR DE 12 ANS En effet, avant 12 ans, ces anomalies génétiques n’ont pas transformé le cœur et les morts subites à l’effort sont plus qu’exceptionnelles. Entre 12 et 35 ans, ces maladies congénitales s’expriment progressivement. Il faut surveiller leur apparition ! Après 35 ans, les décès à l’exercice sont plus souvent provoqués par des obstructions des artères du cœur et des crises cardiaques. L’examen de référence à envisager devient le test d’effort : pédaler jusqu’au maximum de ses possibilités avec un ECG qui surveille la survenue d’une mauvaise oxygénation du cœur. ✱

BOUGER ET S’AMUSER, C’EST LA CLÉ

CONTRE LA SÉDENTARITÉ !

La Fédération Française de Cardiologie (FFC) alerte sur le manque d’activité physique chez les enfants et les adolescents, dont les capacités cardiorespiratoires sont aujourd’hui moins bonnes que celles qu’avaient leurs parents et grands-parents au même âge, mais rappelle que rien n’est perdu : de manière simple et rapide, on peut inverser la tendance !

PAR LA FÉDÉRATION FRANÇAISE DE CARDIOLOGIE

OBJECTIF

: 60 MINUTES

D’ACTIVITÉ PHYSIQUE QUOTIDIENNE

Aujourd’hui, en France, 95 % des adultes s’exposent à une détérioration de leur santé en raison de leur sédentarité et d’un manque d’activité physique. Les jeunes sont particulièrement exposés : la capacité physique moyenne des 7-18 ans a baissé de 25 % en 50 ans, selon une étude récente cofinancée par la Fédération Française de Cardiologie et menée par le Professeur François Carré, cardiologue du sport au CHU de Rennes et ambassadeur de la FFC. L’activité physique est un impératif et ne doit certainement pas être considérée comme « un plus ». Elle représente en effet un enjeu encore plus important pour les enfants et adolescents que pour les adultes car c’est à cet âge que le capital santé se construit, pour atteindre le maximum des capacités respiratoires à 20 ans. En outre, l’activité physique est bénéfique pour l’attention, la concentration et les performances scolaires des jeunes. Elle favorise également un meilleur sommeil, en quantité et en qualité, améliorant à son tour les capacités de l’enfant : c’est un cercle vertueux. Jusqu’à l’âge adulte, 60 minutes d’activité physique quotidiennes sont recommandées et pourtant, moins de 50 % des enfants de 11 à 17 ans les respectent.

LE PLAISIR AVANT TOUT !

Heureusement, la sédentarité chez les jeunes n’est pas une fatalité. « Paris 2024 est une aubaine pour inverser la tendance et redonner le goût du sport à tous ! », assure le Pr François Carré. La Fédération Française de Cardiologie rappelle qu’il est plus facile d’être actif au quotidien qu’il n’y paraît. Elle met en avant le plaisir que l’on peut y prendre : aller à l’école à vélo, jouer à des jeux collectifs ou de ballon dans la cour de récréation, aller au parc en famille, danser avec les copains, faire du skate… peu importe la manière, l’essentiel c’est de le faire. C’est précisément pour redonner le goût et le plaisir de l’activité physique à tous que la Fédération Française de Cardiologie a créé les Parcours du Cœur en 1975, la plus grande opération de prévention-santé organisée en France. Il faut rappeler aux enfants et aux adolescents que pratiquer un sport, c’est un plaisir avant tout. Selon une étude menée en 2017 auprès de jeunes, les principales motivations à la pratique d’une activité physique pour l’enfant sont le plaisir et l’amusement pour 79 %, le défoulement et la détente pour 71 %. Ces résultats sont encourageants, car le plaisir associé à l’activité physique pendant l’enfance et l’adolescence influence positivement le niveau de pratique des adultes qu’ils deviendront !

Plusd’informationsàretrouversurfedecardio.org/

CARDIOLOGIE

L’IDÉE EST DE RÉUSSIR À INVERSER

LA COURBE RELATIVE AU CAPITAL

SANTÉ DES JEUNES QUI SE DÉGRADE

DEPUIS 50 ANS.

ÉTUDE : FAUDRAIT-IL

DES PROGRAMMES PERSONNALISÉS D’ACTIVITÉS PHYSIQUES

POUR AUGMENTER LES CAPACITÉS PHYSIQUES DES COLLÉGIENS ?

Le collectif « Pour une France en forme » mène une étude inédite auprès de collégiens français. Face aux données de plus en plus alarmantes sur les méfaits de la sédentarité et de l’inactivité physique sur la santé et le bien-être, l’objectif de cette étude est notamment d’évaluer l’efficacité d’un programme d’activité physique individuellement adaptée, de courte durée, sur le niveau de capacité physique de ces collégiens. L’idée est de réussir à inverser la courbe relative au capital santé des jeunes qui se dégrade depuis 50 ans, à un peu moins d’un an des Jeux olympiques et paralympiques 2024 qui se dérouleront en France.

Quoi ?

L’étude « Inverser les courbes » a deux objectifs : tout d’abord, évaluer le niveau de capacité physique – c’est-à-dire les capacités respiratoire, cardiovasculaire et musculaire squelettique – des collégiens français originaires de 3 régions françaises présentant des niveaux socio-économiques différents ; ensuite, préciser l’efficacité d’un programme d’activité physique individuellement adaptée, de courte durée, sur leurs capacités physiques.

Qui ?

L’étude « Inverser les courbes » est portée par le collectif « Pour une France en forme », particulièrement actif sur le sujet de la lutte contre les méfaits de la sédentarité et qui accompagne Paris 2024 sur l’héritage santé des Jeux olympiques et paralympiques. L’investigateur coordonnateur de l’étude est le Pr François Carré, physiologiste cardiovasculaire et cardiologue du sport au sein du CHU Pontchaillou, à Rennes. Le financement de l’étude est principalement assuré par la Fondation Matmut Paul Bennetot, qui œuvre dans le domaine de la recherche, sous l’égide de la Fondation de l’Avenir, dont la vocation est de soutenir et de promouvoir la recherche et l’innovation en santé. Cette fondation a été créée par le Groupe Matmut, lui-même très impliqué sur l’enjeu de santé publique que représente la lutte contre les méfaits de la sédentarité, notamment via son programme « Nés pour bouger ». L’étude bénéficie également du soutien du ministère des Sports et de la Fédération Française de Cardiologie, qui finance la recherche chaque année dans ce domaine et lutte activement depuis 60 ans contre les maladies cardiovasculaires par la prévention, grâce à l’activité physique notamment. Paris 2024 est aussi associé au projet de l’étude. L’étude qui a débuté en septembre 2022 a bénéficié de l’engagement du ministère de l’Éducation nationale, des recteurs d’académie de Rennes, d’Amiens, de Lille, de Clermont-Ferrand et de Grenoble, des principaux des collèges et des enseignants d’éducation physique et sportive. Ainsi, plus de 10 000 collégiens de classe de sixième, volontaires, ont participé à cette étude. Trois régions (la Bretagne, les Hautsde-France et Auvergne-Rhône-Alpes) sont ainsi concernées.

Pourquoi ?

La baisse marquée et régulière de l’activité physique au sein de nos sociétés est associée à des comportements de plus en plus sédentaires au quotidien. Les enfants et les adolescents sont directement impactés, ce qui accentue leur exposition à des risques de santé physique, parmi lesquels le surpoids et l’obésité, et mentale comme les fonctions cognitives et d’apprentissage. À noter que les niveaux d’inactivité physique et de sédentarité sont négativement corrélés au niveau socioéconomique des populations. La pertinence de l’étude « Inverser les courbes » est d’autant plus avérée que la capacité physique des adolescents a été mesurée en nette diminution entre 1971 et 2011 (baisse de 0,5 % par an, en moyenne, de la VO2max). En synthèse, la crainte est réelle que l’espérance de vie, en bonne santé et totale, des adolescents actuels soit diminuée par rapport à celle de leurs parents.

Comment ?

Une application informatique créée pour l’étude est mise à disposition des enseignants en éducation physique. Après une formation à son utilisation, ceux-ci vont réaliser les tests d’évaluation, la programmation et le suivi de l’entraînement des collégiens qu’ils encadrent. Tous les collégiens participants bénéficient d’une évaluation initiale de leurs capacités physiques, puis sont répartis aléatoirement en deux groupes. L’un des groupes suit un entraînement individualisé, à partir

TÉMOIGNAGE DU PROFESSEUR FRANÇOIS CARRÉ, CARDIOLOGUE DU SPORT À L’ORIGINE DE CETTE ÉTUDE :

Propos recueillis par Anne Odru

Quelles sont vos conclusions sur cette étude ?

Aujourd’hui, le collégien qui ne fait pas de sport n’est pas capable de courir un kilomètre en moins de 6 minutes, ce qui n’est pas normal à son âge. On parle ici de déficience dans la capacité physique qui a un impact direct sur le capital santé. Celui-ci diminue considérablement depuis l’arrivée d’Internet et des téléphones portables, qui aggravent la sédentarité. On distingue également une capacité physique moins bonne chez les jeunes des Hauts-de-France.

Comment agir ?

C’est un test « navette » qui a permis d’établir une conclusion intéressante. Pendant quinze minutes, on a fait courir des enfants ensemble sous forme d’une séance de fractionné. Lors de ce test, il a fallu revoir à la baisse la cadence pour adapter leur niveau. Au bout de 8 séances, leur capacité physique a augmenté de 5 %, ce qui est supérieur aux résultats obtenus par l’Éducation nationale lors des séances de sport. Et c’est une conclusion qui s’applique à tous : garçons, filles, enfants en surpoids… Voici donc un exemple de pratique régulière à adopter bon pour la santé !

Quelle est l’urgence aujourd’hui ?

L’infarctus du myocarde peut arriver à moins de 30 ans, les risques augmentent de plus en plus chez les jeunes. Il y a de plus en plus d’enfants obèses, en surpoids, diabétiques… ce sont des signaux qui s’allument mais que l’on ne regarde pas assez ! Nos enfants ne sont pas en bonne santé, ils marchent moins vite. Il faut améliorer la prévention pour qu’il y ait moins de maladies chroniques dues à de mauvaises habitudes, nutritionnelles notamment. Aujourd’hui,

de la capacité aérobie initiale du collégien, programmé lors des cours d’éducation physique. Cet entraînement est de type fractionné et comprend 2 séances par semaine, de 10 minutes effectives d’activité physique. La durée totale de cet entraînement est de 7 semaines. Le second groupe de collégiens poursuit quant à lui ses cours obligatoires d’éducation physique. À l’issue de cette phase, une évaluation finale de tous les collégiens sera réalisée. Les résultats totalement anonymes seront analysés statistiquement, avec une comparaison intragroupe, avant et après entraînement ainsi qu’une comparaison intergroupe entraînés/non entraînés. Commentant l’étude « Inverser les courbes » actuellement menée, le Pr François Carré, son investigateur coordonnateur, a déclaré : « La lutte contre les méfaits de la sédentarité ainsi que la promotion de l’activité physique comme source de bien-être et de bonne santé sont des sujets qui nécessitent une forte mobilisation. Il est indispensable de faire prendre conscience au plus grand nombre d’une part du faible capital santé des collégiens français actuels, et d’autre part de la possibilité de l’améliorer rapidement avec un peu plus d’activité physique. C’est l’ambition de cette étude, menée afin d’objectiver cela. Il nous faut profiter de la tenue des Jeux olympiques dans l’Hexagone dans quelques mois pour tenter d’inverser la courbe d’évolution de la capacité physique des adolescents français. » ✱

Plus d’informations surpourunefranceenforme.fr

il y a de moins en moins de médecins pour répondre à une demande de pathologies grandissantes, on peut agir tout simplement en restant en bonne santé grâce à l’activité physique ! Beaucoup d’actions sont menées par les ministères et Paris 2024, est-ce une partie de la solution ?

Grâce au programme « 30 minutes d’activité physique quotidienne » mené par le ministère de l’Éducation nationale, nous faisons un premier pas sur la bonne voie. Les professeurs d’éducation physique et sportive me disent que la psychomotricité est mauvaise chez les enfants en classe de sixième… Cela démontre un manque de pratique globale, il faut réapprendre l’envie de l’effort. Des parents viennent me voir car ils s’inquiètent de voir leur enfant devenir rouge et essoufflé lorsqu’il court ! Heureusement, les Jeux de Paris 2024 permettent d’établir une sensibilisation sur tout le territoire grâce aux diverses opérations et animations menées par le Comité olympique, mais qu’en sera-t-il une fois les Jeux terminés ?... Les professeurs d’école ne savent pas dans quelle urgence nous sommes. Il leur faut une formation afin qu’ils comprennent l’importance de leur rôle face à ce problème de santé publique. Tous les enseignants, dans toutes les matières, devraient comprendre que l’enfant doit bouger. C’est une donnée essentielle qui doit faire partie de l’éducation comme en Amérique du Nord où la culture de l’activité physique est bien ancrée. Remettre la France en mouvement grâce aux Jeux de Paris 2024 est la bonne opération, tout comme les 30 minutes d’activité physique quotidienne est une très bonne volonté de la part de l’Éducation nationale.

IL FAUT FAIRE COMPRENDRE À LA POPULATION QUE BOUGER N’EMBÊTE PERSONNE !

FAIRE BOUGER LES ENFANTS

GRÂCE AUX PARCOURS DU CŒUR

Pour agir concrètement sur le manque alarmant d’activité physique chez les plus jeunes et inverser la tendance, la Fédération Française de Cardiologie (FFC) organise chaque année les Parcours du Cœur sous le patronage des ministères des Sports et des Jeux olympiques et paralympiques, de l’Éducation nationale et de la Jeunesse, et de la Santé et de la Prévention.

LA PLUS GRANDE OPÉRATION DE PRÉVENTION-SANTÉ EN FRANCE

Les Parcours du Cœur ont été lancés par la Fédération Française de Cardiologie en 1975 pour fédérer autour d’une démarche de santé publique, collective et collaborative au service de tous : la lutte contre la sédentarité, facteur de risque majeur des maladies cardiovasculaires. C’est l’occasion de bouger ensemble pendant une journée, et surtout de prendre conscience de l’importance de le faire tout au long de l’année. Les villes, communes, associations, entreprises et établissements scolaires sont invités à organiser un événement autour d’une ou plusieurs activités physiques, effectuées en commun et sans esprit de compétition pour permettre à tous d’y (re)prendre goût. Les bénévoles de la FFC, les cardiologues et les professionnels de santé se mobilisent également pour sensibiliser les participants aux facteurs de risque cardiovasculaire et partagent les bons conseils pour prendre soin de sa santé à tous les âges de la vie. En 2024, près de 500 000 personnes, enfants et adultes, ont été sensibilisées pendant les Parcours du Cœur. Plus de 900 villes, près de 300 000 scolaires (maternelle, collège, lycée) et une centaine d’entreprises y ont contribué.

ORGANISER UN PARCOURS DU CŒUR EN MILIEU SCOLAIRE

Lesinscriptionspour l’édition 2025 sont d’oresetdéjàouvertes. Pourensavoirplussur lesParcoursduCœur, rendez-vous sur fedecardio.orgou scannez le QR code ci-dessus.

« L’acquisition des bonnes habitudes de vie dès l'enfance conditionne la prévention des accidents cardiovasculaires à l'âge adulte », précise le Dr Paillard, cardiologue et coprésident de la Commission Parcours du Cœur de la Fédération Française de Cardiologie. Chacun peut être à l’origine d’un Parcours du Cœur dans son école ou celle de ses enfants, et la FFC encourage précisément les enseignants, directeurs d’établissement et parents d’élèves à exploiter cette très belle animation festive et conviviale pour appuyer un travail de prévention mené sur la santé ou l’hygiène de vie pendant l’année scolaire. L’établissement est entièrement maître du projet : la Fédération Française de Cardiologie l’accompagne à travers un guide pédagogique et un kit d’animation gratuit (affiches pédagogiques pour la classe, goodies et documents de prévention pour les élèves). Les Parcours du Cœur sont l’occasion de transmettre le slogan fondamental « 0/5/60 » (0/5/30 pour les adultes) aux enfants et adolescents : 0 cigarette, 5 fruits et légumes par jour, 60 minutes d’activité physique par jour. Acquis dès maintenant, ces gestes sains et simples bâtissent le mode de vie des adultes qu’ils deviendront. ✱

EN 2024, PRÈS DE 500 000 PERSONNES, ENFANTS ET ADULTES, ONT ÉTÉ SENSIBILISÉES PENDANT LES PARCOURS

1001 façonsde bouger plus

PUBLIRÉDACTIONNEL

FAUSTO ROTELLI

DIRECTEUR COMMUNICATION & RSE POUR FERRERO EN FRANCE

Qu’est-ce que le programme « Kinder Joy of moving », quels sont ses objectifs ?

Fausto Rotelli – Le programme Kinder Joy of moving* est né de l’idée que l’activité physique et le plaisir de bouger contribuent à l’épanouissement des enfants. Il y a dans l’activité des vertus de santé bien sûr, mais le sport favorise aussi le développement cognitif et social. Chaque année, ce sont plus de 500 000 enfants en France qui prennent goût au plaisir de bouger et peuvent découvrir de nouvelles disciplines sportives, notamment grâce aux partenariats que nous avons noués de longue date avec les Fédérations Françaises de Basket et d’Athlétisme. Nous sommes ainsi présents au plus près des territoires partout en France, et nous avons également développé l’inclusion par le sport, en soutenant notamment la pratique du tennis fauteuil. Nous pensons qu’il est d’autant plus important de développer ce genre d’actions compte tenu des modes de vie de plus en plus sédentaires, notamment chez les plus jeunes, puisque près de trois quarts des enfants et adolescents français

n’atteignent pas les standards d’activité physique recommandés par l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) selon une étude de Santé publique France. Nous misons également sur l’inspiration que peuvent susciter nos ambassadeurs, à l’image de Jo-Wilfried Tsonga, auprès des jeunes. Ce sont toujours des moments conviviaux et un peu magiques pour les enfants qui y participent !

*LePlaisirdebouger

En cette année spéciale pour le sport en France, avez-vous mis en place des actions particulières ?

Fausto Rotelli – Comme chaque année, plus de 500 000 enfants français ont pu bénéficier d’une action Kinder Joy of moving À travers des opérations de proximité au plus près des clubs et des jeunes, ce sont plusieurs centaines de clubs de basket, d’athlétisme ou encore de tennis qui ont organisé au moins un événement autour de la découverte de leur pratique.

En cette année particulière, notamment de Grande Cause Nationale pour la pratique sportive et physique, nous avons renforcé notre action auprès de la Fédération Française d’Athlétisme en finançant la formation de 400 nouveaux coachs afin de faire grandir la capacité d’accueil des clubs. Nous avons également financé le programme court « 1,2,3, bougez ! » sur France Télévisions aux mois de juin et juillet pour sensibiliser les familles à la pratique du sport et faire découvrir des pratiques moins exposées comme le skateboard, la boccia ou encore l’escrime fauteuil. 80 % des parents que nous avons sondés déclarent, après avoir vu ce programme, vouloir faire pratiquer une activité sportive régulière à leur(s) enfant(s)*.

*Source:étudead-hocSéquenceMarketingpourFranceTV Publicité-juillet2024.Échantillon:800parentsd’enfant(s) 3-12 ans.

Comment arrivez-vous à mesurer l’impact concret de vos actions en faveur de la pratique sportive ?

Fausto Rotelli – Pour la première fois, nous avons mené une étude d’impact en 2024 pour mesurer concrètement les retombées de notre programme Kinder Joy of moving : les résultats nous encouragent à poursuivre et à développer nos actions sur tout le territoire.

On observe que dans les départements où le programme est sur-représenté, le pourcentage d’enfants licenciés dans les sports accompagnés gagne 2 points par rapport à la moyenne française : 9,1% contre 7,1%. En matière de diversité, on

observe aussi que les filles sont mieux représentées parmi les titulaires de licences dans ces départements avec un pourcentage de 42,3 % contre 39,5 %. Surtout, nous sommes heureux de voir que 88 % des clubs sportifs déclarent percevoir un effet positif de notre programme. Il est primordial pour nous que le programme soit en cohérence avec les valeurs et les objectifs de développement de nos partenaires, dans une approche à long terme.

Quels sont vos projets pour 2025 (nouvelles opérations, nouveaux partenariats...) ?

Fausto Rotelli – Cette année, dans le cadre de la Grande Cause Nationale, Ferrero s’est associé à make.org pour une grande consultation nationale sur « Comment favoriser la pratique sportive des Français en 2024 et après ». L’analyse des propositions a donné lieu à une dizaine de chantiers au plus près des attentes des Français et en 2025, Ferrero sera aux côtés des porteurs de projets pour soutenir le développement d’actions concrètes autour par exemple de la promotion des sports méconnus, de l’accès au sport des personnes en situation de handicap ou encore d’initiatives pour une approche ludique du sport.

Nous allons essayer de pousser encore plus loin l’inclusion par le sport, à travers un soutien renforcé au développement de la pratique du tennis fauteuil. Et nous sommes actuellement en discussion pour accompagner Aurélie Aubert, championne paralympique de boccia, qui a déjà déclaré un certain attachement à nos marques !

Enfin, nous continuerons à développer les actions avec nos partenaires historiques, à l’image des centres « Génération Basket » avec la Fédération Française de Basket-ball, qui consistent à proposer des stages gratuits dans les clubs pour les non-licenciés pendant les vacances scolaires.

MICHEL GILLOT

PRÉPARATEUR PHYSIQUE À LA RECHERCHE DU MEILLEUR DÉVELOPPEMENT

Michel Gillot est préparateur physique à l’INSEP,. Il entraîne particulièrement les athlètes spécialistes du sprint et étend ses spécificités dans le secteur de la force et de l’haltérophilie. Il accompagne les sportifs pour les amener à leur meilleur niveau et leur permettre de participer aux Jeux olympiques. Son expérience au sein du haut niveau fait de lui un expert sur la préparation des plus jeunes qui souhaitent devenir les champions de demain.

Quelle est la base de la préparation physique pour un jeune champion ?

Le préparateur physique a un regard transversal sur toutes les activités de l’athlète. On passe d’une vision de l’entraînement technique à une vision de tout ce qui va être diététique tout en restant en discussion permanente avec le secteur médical. On est partie prenante de l’écosystème à 360 ° autour du sportif. La préparation physique varie en fonction des disciplines et va devoir soit développer certaines qualités, soit prévenir les blessures. C’est ce qui permet ensuite d’établir des entraînements adaptés.

Dans un sport, il y a :

 Les qualités physiques qui vont déterminer la performance ;

 Les qualités technicotactiques qui vont permettre de faire une performance ;

 L’aspect mental.

En fonction de l’analyse des disciplines, vous aurez plus ou moins besoin d’un de ces 3 secteurs.

Par exemple, en athlétisme et en haltérophilie, des disciplines qui sont relativement fermées, on pousse à l’extrême le développement des qualités de vitesse, de force et de puissance. Pour une activité comme le tennis, la vision du jeu, l’anticipation, le déplacement, le toucher de balle sont plus importants, les qualités physiques seront sans doute moindres que pour l’athlétisme.

Comment évaluez-vous le potentiel d’un jeune sportif ?

Depuis ces dernières années, nous travaillons beaucoup sur la détection des talents et le chemin de performance. On a la chance de travailler avec un laboratoire de recherche sur l’INSEP avec une batterie de tests qui nous permettent de répertorier à un instant T où se situe un sportif. Grâce aux nouvelles technologies, nos chercheurs sont capables de donner une tendance sur le potentiel de développement d’un sportif. Le service médical nous permet également de tester et de voir certaines choses sur le potentiel futur des athlètes.

Comment un jeune athlète arrive-t-il jusqu’à l’INSEP ?

Il y a des strates de l’accompagnement vers la performance. Des centres d’entraînement régionaux font l’intermédiaire. Les CREPS permettent aux plus jeunes de se développer grâce aux liens avec le haut niveau présents dans ces structures. Les athlètes rentrent ensuite à l’INSEP après avoir obtenu une médaille internationale dans leur catégorie d’âge. Notre but est alors de les emmener jusqu’aux JO ou des championnats majeurs chez les seniors.

KLARNA, LA PLATEFORME DE PAIEMENTS QUI AIDE À VOUS ÉQUIPER

Michel Gillot s’associe à Klarna pour approfondir les résultats de son étude.

Klarna, la plateforme globale de paiements alimentée par l’intelligence artificielle et un assistant shopping, dévoile les résultats de son étude sur l’engagement sportif en France avec des astuces pratiques pour optimiser le budget des consommateurs lors de leurs achats, y compris le paiement échelonné en 3 fois sans frais.

Klarna met en lumière la passion des Français pour le sport à travers sa dernière étude réalisée en collaboration avec l’agence de recherche Dynata. Le rapport révèle que 55 % des Français pratiquent un sport plusieurs fois par semaine et 28 % le font tous les jours. Il existe une préférence marquée pour la course à pied, le football et le vélo chez les hommes, et l’entraînement en salle, la natation et la course à pied chez les femmes. Parmi les motivations pour pratiquer du sport, les raisons les plus mentionnées sont garder la forme, rester en bonne santé et déconnecter. Cependant, le coût élevé reste un obstacle majeur (44 %), mentionné avant même le manque de temps (31 %). Pour surmonter ce défi financier, Michel Gillot, préparateur physique d’athlètes olympiques, met en avant l’accessibilité de certains sports et l’importance de se concentrer sur l’essentiel pour éviter les dépenses superflues.

Comment déterminer le sport le plus adapté à chacun ?

On spécialise très tôt les jeunes sportifs en France. Il vaut mieux laisser une éducation très large et développer un athlète complet avant d’aller sur une pratique particulière qui lui convient mieux.

Quel est le rythme d’entraînement nécessaire pour progresser et devenir un jeune champion ?

Ça peut aller jusqu’à 4 entraînements par semaine pour un cadet. Un athlète à potentiel n’a pas besoin de plus au début. Il faut se laisser de la marge pour développer certains secteurs tout au long de la carrière. On est souvent à la course à la médaille chez les très jeunes et on voit des parents qui poussent beaucoup pour rajouter des séances alors qu’il faut rester vigilant aux carences qu’il peut y avoir dans d’autres secteurs.

Comment bien construire son corps sans se blesser ? Il faut commencer par accepter d’apprendre les bases et les fondamentaux à connaître. Quand on pratique une discipline sportive, il faut prendre le temps de s’initier à la posture et au placement. Ensuite, on peut mettre de l’intensité dans le travail.

Comment améliorer la préparation physique en France ? J’aimerais avoir plus de positivité, de culture sportive et d’encouragements de manière très saine afin de pousser les gens vers l’excellence. Je pense qu’on peut améliorer certaines choses en France ; je milite et je me bats au quotidien pour que ça évolue. Donnons un peu plus de force entre nous... ✱

LE SPORT, UNE « VARIABLE D’AJUSTEMENT »

Erwan a 13 ans. Je le vois à la rentrée des classes pour son certificat d’aptitude. Je l’interroge : « Alors, Erwan, combien de fois par semaine vas-tu aller au judo ? »

Sa maman me répond : « Il passe en quatrième, ça devient sérieux ! Il avait deux entraînements hebdomadaires mais cette année ce sera un seul. Qu’en pensez–vous, docteur, c’est suffisant ? »

La frimousse dépitée du petit bonhomme m’encourage à ne pas acquiescer : « Sincèrement, je crois que cette deuxième séance à laquelle il tient, c’est l’occasion de le motiver pour améliorer son organisation et planifier ses devoirs. Tu es d’accord pour ce contrat, Erwan ? »

Le principal intéressé approuve de la tête et sourit. Alors, j’enchaîne : « Si les activités extrascolaires servent de « variables d’ajustement », en troisième, il est sédentaire… et en terminale S, il arrête de dormir ! »

Notre charmante maman sent bien que je la taquine gentiment mais elle élargit le débat : « Oui, mais il faut qu’il se concentre davantage sur l’école et qu’il apprenne à réfléchir »

LE SPORT MUSCLE AUSSI

LE CERVEAU !

Le commentaire me vient spontanément : « Le sport ne rend pas idiot, les études montrent bien que l’exercice physique entretient et développe le cerveau ! Oxygéner son cerveau favorise la sécrétion d’une hormone de croissance cérébrale appelée « Nerve growth factor ». Se mouvoir dans l’espace et « manipuler » des idées utilisent les mêmes zones du cortex : les « aires prémotrices ». La réalisation d’un geste sportif est à l’origine d’une activité neurologique complexe. Quand un footballeur frappe dans un ballon et qu’il arrive de l’autre côté du terrain dans les pieds de son coéquipier lui aussi lancé à pleine vitesse, ce technicien a spontanément solutionné une équation complexe. Il a intégré la vitesse des 2 joueurs et la distance à parcourir. Son cerveau a programmé la juste contraction musculaire pour orienter parfaitement le ballon et fournir exactement l’énergie cinétique nécessaire à cette parabole précise ! Tout cela en analysant le comportement des adversaires ! »

La maman concède : « Vu sous cet angle, c’est intéressant ! Et puis, c’est vrai, le sport est une école de concentration et de volonté. Je le vois bien, en combat, Erwan n’a pas le droit à l’erreur et il doit poursuivre son effort jusqu’au bout, sans rien lâcher… comme pour terminer ses devoirs ! »

Je crois que c’est gagné ! Je propose un petit programme : « Alors, 2 fois du judo dans la semaine et une balade à vélo le week-end avec papa et maman ? Ça, c’est sympa ! » ✱

PAR LE DOCTEUR STÉPHANE CASCUA, MÉDECIN DU SPORT, RÉDACTEUR EN CHEF DE DOC DU SPORT

SPORT ET ASTHME CONTRÔLÉ

CHEZ LES JEUNES

LE DUO GAGNANT !

Ce message clé vaut pour tous les asthmatiques quel que soit leur âge et la sévérité de leur asthme.La Gregory Pariente Foundation (GPFD), une association de patients qui se dédie aux jeunes asthmatiques est membre du « Collectif Droit à Respirer » dont le Dr. Françoise Pariente Ichou, médecin microbiologiste responsable scientifique de la GPFD et auteur de cet article œuvre en tant que copilote dans ce collectif pour faire acter le remboursement par l’assurance maladie de l’Activité Physique Adaptée pour les malades respiratoires chroniques notamment les jeunes asthmatiques.

POURQUOI PARLER D’ASTHME DU JEUNE ET D’ACTIVITÉ PHYSIQUE ET SPORTIVE ?

Parce que :

L’asthme est la maladie chronique la plus fréquente chez l’enfant et l’adolescent (OMS) ;

 C’est une maladie à part chez les adolescents qui fait l’objet de recommandations spécifiques. La prévalence de la maladie en France selon les études est de 10 à 16 %, soit 3 à 4 adolescents par classe de 30 en France. C’est donc une maladie fréquente ;

 Il n’y a pas l’asthme mais il y a des asthmes, il y a autant d’asthmes que d’asthmatiques ; chaque adolescent asthmatique mérite une attention et une prise en charge personnalisée. Nous recommandons de voir un pneumologue une fois par an. C’est l’occasion de discuter de vos aspirations et de vérifier si votre asthme est bien contrôlé. Les critères de bon contrôle sont : avoir moins de 2 épisodes de symptômes par semaine pendant la journée, ne pas être réveillé la nuit à cause de l’asthme, utiliser moins de 2 fois son traitement de secours par semaine et ne pas limiter ses activités en raison de l’asthme. Si un ou deux de ces critères ne sont pas respectés au cours des quatre dernières semaines, le contrôle

est considéré comme partiel. Au-delà, on peut affirmer que l’asthme n’est pas bien contrôlé ;

 La progression du nombre d’asthmatiques est indéniable et s’explique en grande partie par des facteurs environnementaux, notamment la hausse des allergies et de la pollution (80 % des asthmes chez les jeunes sont d’origine allergique).

 L’asthme est une maladie sournoise, trop souvent prise pour une maladie banale et c’est FAUX : qui sait que l’asthme tue un ado toutes les 3 à 4 semaines en France et que parmi les décédés, 3/4 ne suivaient pas correctement leur traitement et 3/4 ne sont pas arrivés vivants aux urgences ? La mauvaise observance du traitement de l’asthme augmente le risque de crises sévères avec comme conséquence un risque accru de décès.

LES SIGNES CLINIQUES DE L’ASTHME SONT TRÈS VARIABLES ET PEUVENT ÊTRE ASSOCIÉS ; IL EST IMPORTANT DE TOUS LES CONNAÎTRE POUR AGIR VITE :

 une toux sèche et prolongée /après l’effort/au rire,

 un essoufflement anormal,

 une oppression thoracique,

 un sifflement dans la poitrine,

 une difficulté à respirer.

LES BÉNÉFICES DE L’ACTIVITÉ PHYSIQUE ET SPORTIVE RÉGULIÈRE SONT CLAIREMENT DÉMONTRÉS À TOUT ÂGE :

 Aider à contrôler la maladie ;

 Réduire un peu l’inflammation des bronches ;

 Contrôler son souffle ;

PAR LE DOCTEUR FRANÇOISE PARIENTE ICHOU, MÉDECIN, MICROBIOLOGISTE, RESPONSABLE SCIENTIFIQUE DE LA GREGORY PARIENTE FONDATION

PATHOLOGIE

 Améliorer la dyspnée (la sensation de mal respirer) ;

 Ne pas rentrer dans « la spirale du déconditionnement » : être essoufflé, donc on bouge moins, ce qui entraîne une perte musculaire qui aggrave à son tour l’essoufflement, ce qui conduit le patient à en faire toujours moins ;

 Améliorer la qualité de vie, diminuer le handicap et permettre au patient de se sentir plus libre de faire plus de chose ;

 A un effet positif sur le moral ; elle aide à contrôler son poids ce qui est important puisque l’on sait que la prise de poids est un élément fréquent chez les asthmatiques qui consomment des corticoïdes oraux avec tous les effets indésirables ; mais aussi sur l’image de soi.

LE CHOIX DU SPORT OPTIMAL EST CELUI QUI PLAÎT

LE PLUS À L’ADOLESCENT, À CONDITION DE SUIVRE

QUELQUES RECOMMANDATIONS PRÉALABLES :

 D’abord, 10 à 15 minutes avant de commencer son activité physique, il faut inhaler son bronchodilatateur pour éviter tout spasme des bronches. Il faut aussi respecter un bon échauffement qui permet à l’organisme de ne pas vivre

IL N’Y A PLUS AUCUNE CONTRE-INDICATION

SPORTIVE EN CAS

D’ASTHME BIEN MAÎTRISÉ.

l’activité physique comme un stress, ce qui risquerait de déclencher un bronchospasme (contraction des bronches). Enfin, il faut tenir compte des conditions climatiques, notamment du grand froid ou des chaleurs intenses, et éventuellement des pics de pollution. Il vaut mieux reporter la séance de sport si c’est possible ou sinon porter un cache-col couvrant le nez pour réchauffer l’air inhalé en cas de grand froid, bien s’hydrater et ne pas être en extérieur en cas de pollution ;

 Il n’y a plus aucune contre-indication sportive en cas d’asthme bien maîtrisé. Néanmoins, deux sports demandent une vigilance particulière et l’accord préalable de son médecin : l’équitation en raison des multiples poussières et allergènes présents dans les écuries, et la plongée sous-marine avec bouteille.

ASTHME ET ACTIVITÉ PHYSIQUE ET SPORTIVE SONT-ILS PERÇUS COMME COMPATIBLES PAR LES ASTHMATIQUES ÂGÉS DE 15 ANS ET PLUS ?

Selon l’enquête publiée en mai 2023 par l’IFOP en partenariat avec Sanofi (sur un échantillon national représentatif de 5 009 personnes incluant 1 111 personnes affectées ou ayant déjà été affectées par de l’asthme dont 742 asthmatiques actuels) :

1  Contrairement aux idées reçues : 64 % des asthmatiques et jusqu’à 75 % des asthmatiques sévères jugent nécessaire le fait de pratiquer une activité physique pour mieux contrôler leur asthme (67 % chez les non-asthmatiques) ;

2  Les Français asthmatiques appréhendent peu la pratique de l’activité physique (65 % des asthmatiques pratiquent au moins une activité physique par semaine contre 61 % des non-asthmatiques) sauf chez les asthmatiques sévères (60 % considèrent la pratique d’une activité physique comme « un défi » et 43 % comme une source d’angoisse contre 23 % chez l’ensemble des asthmatiques). Mais ils appréhendent de faire du sport (16 % n’ont pratiqué aucun sport au cours des 12 derniers mois et parmi eux, 85 % ne vont pas s’y mettre dans les 3 prochains mois contre 89 % chez les non-asthmatiques) ;

3  Enfin, 68 % des asthmatiques considèrent que l’asthme constitue un véritable handicap pour devenir un sportif de haut niveau, ce qui peut les freiner à s’investir dans un sport. La GPFD va vous convaincre du contraire : elle a réalisé des interviews de sportifs tous asthmatiques. Ecoutez les mots clés de 3 d’entre eux, champions olympiques ou mondiaux : Alain Bernard (nageur), Louis Saha (footballeur) et Thomas Busser (rameur) pour être convaincu que l’on peut arriver au plus haut niveau en étant asthmatiques. (https://gpfd.fr/ zip/2023-03-16_Asthme_et_Champions_Teaser.mp4) et même en étant asthmatiques sévères : Léa Tournier

TÉMOIGNAGE

DORIAN CHÉRIOUX

« LE SPORT DOIT FAIRE PARTIE

DES ORDONNANCES ! »

À 29 ans, Dorian Chérioux est asthmatique sévère ET sportif !

Plus jeune, il ne s’intéressait pas à l’activité physique et a plutôt connu un parcours médical compliqué qui a commencé par des allergies à l’adolescence, l’asthme est arrivé par la suite. Le diagnostic a mis une dizaine d’années à se poser. Il y a d’abord eu une période d’errance thérapeutique, puis le terme d’asthme sévère est tombé en 2020, la prise en charge a alors été adaptée, c’est à ce moment-là que Dorian s’est mis au sport et s’est préparé pour courir son premier marathon.

Propos recueillis par Muriel Hatem

Comment en êtes-vous venu à pratiquer du sport malgré la maladie ?

J’ai passé outre les idées reçues qui veulent que l’effort physique n’est pas forcément bon pour un asthmatique grâce notamment à ma bonne prise en charge. J’ai bénéficié d’éducation thérapeutique où j’ai appris que le sport était recommandé et qu’il ne fallait pas s’en dispenser. J’ai appris ainsi tous les bienfaits du sport pour un asthmatique.

Quels sont ces bienfaits ?

J’ai pu grâce au sport solliciter mes muscles respiratoires et me prouver que je pouvais faire des choses. Ce n’est pas la maladie qui doit nous résumer, si on a envie d’aller courir ou de faire du vélo, il faut y aller en ayant un bon accompagnement. Les patients ont tendance à s’isoler à cause de leurs symptômes et de la peur de la toux et de l’essoufflement, il faut se faire aider par des équipes médicales afin de trouver des solutions et de comprendre les bienfaits de l’activité physique. Cela permet de rompre l’isolement et de se faire du bien physiquement.

En quoi votre prise en charge consiste-t-elle ?

Aujourd’hui, je suis devenu autonome. Pour en arriver là, j’ai dû faire de la réhabilitation respiratoire et de l’entraînement à l’effort. Il a fallu une année et demie pour me remettre en selle avec des kinés spécialisés qui m’ont accompagné 2 à 3 fois par semaine sur des séances d’une heure afin de réapprendre à gérer l’effort avec la maladie asthmatique.

(championne de water-polo) (https://gpfd.fr/zip/202305-02_France5_Lea_Tournier.mp4) et Dorian Chérioux (marathonien)( https://gpfd.fr/zip/2024- 0409_Fil_Rouge_ Jeux_2024_Ep9_Dorian_Cherioux_partie1.mp4). ✱

Visionnez la vidéo « Asthmatiques, Sportez-vous mieux ! » (https://gpfd.fr/zip/2024-04-09_JMA2024_Asthmatiques_ sportez-vous_mieux.mp4), vous serez convaincu que le sport et l’asthme contrôlé chez un jeune, c’est le duo gagnant !

L’asthme est-il un handicap dans votre pratique ?

Plus j’en fais, moins je suis gêné. Au début, c’était compliqué à cause des symptômes très présents, j’étais rapidement essoufflé. Le fait de s’entraîner régulièrement permet de diminuer tout ça. Aujourd’hui, je ne suis pas gêné lorsque je cours.

Comment êtes- vous parvenu à courir le marathon de Paris ?

Je me suis lancé ce défi pour prouver aux autres patients que c’était possible. J’ai fait une préparation sur une dizaine de semaines d’entraînement. Le plus dur finalement n’a pas été l’asthme à gérer mais les jambes ! Il a tout de même fallu faire attention en hiver, le froid et le brouillard peuvent réveiller les symptômes.

Quels conseils pouvez-vous donner ?

Il faut faire du sport ! Il faut trouver l’activité qui nous plaise et en discuter avec son équipe médicale. Des solutions existent grâce à un bon accompagnement. Je pense qu’il est également important de se rapprocher des écoles de l’asthme, qui ont un rôle essentiel dans l’accompagnement et l’acceptation de la maladie.

Qu’a changé le sport dans votre vie ?

Ça a permi de réduire ma consommation de médicaments.

Aujourd’hui, je ne me vois pas ne plus faire de sport, je ne veux pas que mon asthme revienne, le sport m’apporte beaucoup de bienfaits. Le sport doit faire partie des ordonnances !

QUEL GOÛTER AVANT LE SPORT ?

Votre enfant rentre de l’école. Dans un moment, il ira à l’entraînement. Vous auriez aimé qu’il prenne une bonne collation avant sa séance. Explications et propositions de votre Doc du Sport.

PAR LE DOCTEUR STÉPHANE CASCUA, MÉDECIN DU SPORT RÉDACTEUR EN CHEF DE DOC DU SPORT

Au cours de l’effort intense, au voisinage de l’essoufflement, le corps utilise des sucres ou « glucides ». Ils sont stockés sous forme de longues chaînes de glycogène constituées de maillons de glucose. Ces réserves se localisent dans le foie et dans les muscles. Les provisions hépatiques sont destinées à être libérées progressivement pour réguler le taux de sucre dans le sang, la « glycémie ». Elles baissent doucement entre les repas.

EN FIN D’APRÉS-MIDI, LES MUSCLES SONT ENCORE PLEINS D’ÉNERGIE

Le glycogène des muscles se consacre à la fourniture d’énergie nécessaire à la contraction au cours de l’effort. Le glucose démantelé ne peut pas sortir de la cellule musculaire. Malgré quelques galopades dans la cour de l’école, il ne diminue pas sensiblement entre deux entraînements ! Bref, les masses musculaires de votre enfant sont pleines d’énergie quand il revient à la maison !

PREMIÈRE OPTION : DE L’EAU !

Si votre bambin n’a pas faim, que son taux de sucre dans le sang est normal, que son foie est encore chargé de glycogène, ne le forcez pas à manger ! La solution est d’autant plus opportune que l’entraînement approche ! En effet, l’évacuation de l’estomac est un processus long ! En fonction des denrées, il dure de 10 minutes à 6 heures. Pour en disposer à l’effort, il faut ajouter le temps d’assimilation dans l’intestin ! Voilà qui laisse à penser qu’une copieuse collation sera encore dans l’estomac au moment de la séance.

ATTENTION AUX DOULEURS DIGESTIVES

UN GRAND VERRE D’EAU PEUT SUFFIRE

À la clé, des calories indisponibles, du sang dans le tube digestif  aux dépens des muscles, des nausées ou des douleurs digestives ! En pratique, un grand verre d’eau peut suffire. Il est absorbé rapidement et remplace les pertes urinaires de l’après-midi. Votre loupiot pourra transpirer sans crainte !

DEUXIÈME OPTION : DES FRUITS, ETC.

En cas de fringale et d’entraînement tout proche, la collation ressemble à l’alimentation de l’effort. Les fruits regroupent des sucres naturels bourrés de minéraux et de vitamines. C’est idéal ! Les fibres vont gêner la digestion et étaler dans le temps le passage du sucre dans le sang. Pour ralentir encore le passage du glucose dans la circulation, on peut ajouter des graisses de qualité ; il est possible de prendre des fruits secs accompagnés de quelques oléagineux : des amandes, des cajous ou des noix.

ENTRAÎNEMENT IMMINENT : FRUITS FRAIS, FRUITS SECS, PURÉE DE FRUITS, JUS

DE FRUITS

Les purées de fruits constituent aussi une bonne alternative. Les vitamines ont été en partie détruites par le chauffage mais les fibres sont plus tendres et souvent mieux tolérées pendant l’effort. Attention, évitez les compotes dans lesquelles du sucre est ajouté ! C’est inutile ! Enfin, si le jus de fruits pour étancher la soif de vos enfants est à proscrire, ses sucres rapides deviennent intéressants avant d’enchaîner avec la séance. Là encore, soyez vigilant, les nectars de fruits contiennent moins de fruits. De l’eau a été ajoutée ainsi que du sucre en quantité excessive !

TROISIÈME OPTION : LA TRADITION !

Si votre enfant dispose d’une bonne heure avant l’entraînement, s’il a très faim, la collation emblématique de la nutrition du sport est la bienvenue. Classiquement, elle se compose d’un fruit, d’un dérivé céréalier et d’un produit laitier. De fait, elle contient des sucres simples et complexes, des vitamines, des minéraux et des protéines. Voilà de quoi optimiser la combustion d’énergie et limiter la casse musculaire.

QUELLE QUANTITÉ ?

Vous l’avez compris, trop manger avant le sport peut provoquer des douleurs digestives et altérer la performance. Il faut limiter les quantités. C’est démontré, les grands conditionnements augmentent les volumes ingérés. Dans ces conditions, il faut préciser les portions : un gros fruit frais ou 2 à 3 petits, une poignée de fruits secs, 3 cuillères à soupe de purée de fruits, de muesli ou de fromage blanc, un verre de 20 cl de jus de fruits ou de lait. Les plus petits conditionnements, moins écolos, ont le mérite d’expliquer à votre enfant la dose raisonnable : un Tetra Brik de 20 cl de jus de fruits ou de lait aromatisé, un berlingot de purée de fruits, un yaourt, un petit pot de fromage blanc, une barre de céréales ou 4 à 5 biscuits dans un blister. Sans compter que ce packaging facilite le transport de la collation adaptée.

UN ENTRAÎNEMENT PLUS TARDIF : FRUITS, CÉRÉALES, PRODUIT LAITIER

Vous connaissez désormais la déclinaison de fruits : frais, secs, purée ou jus. Concernant les céréales, il peut s’agir de muesli peu sucré, de gâteaux secs ou d’une barre. Le produit laitier prend la forme de fromage blanc, de yaourt ou de lait pourquoi pas aromatisé. Il est vivement conseillé d’apprendre à votre loupiot de se poser pour manger. Il s’assoit, il mastique, il savoure, il prend conscience de la quantité ingérée. C’est une bonne façon de se limiter pour ne pas avoir mal au ventre à l’effort. ✱

PUBLIRÉDACTIONNEL

KIDEXPO,L’ÉVÉNEMENT PRÉFÉRÉ

DES FAMILLES !

Le seul événement où les produits prennent vie et les rêves des enfants sont nourris dans un environ nement dans où les familles peuvent APPRENDRE, BOUGER, JOUER. Un lieu unique où les nouveautés et les tendances de demain se dévoilent... Kidexpo continue de s’inscrire dans les agendas des familles et des professionnels en étant l’événement familial indispensable de fin d’année qui rassemble, présente et met en scène les offres destinées aux enfants et aux parents. Rendez-vous du 24 au 27 octobre 2024 à Paris Montreuil Expo.

KIDEXPO, QUELLE EST SA MISSION ?

Être le phare depuis 2007 qui guide et oriente les familles pour accompagner les enfants dans le développement de leur bienêtre et de leur confiance en soi. Parce que Kidexpo propose des moments privilégiés et rares de partage. Cet événement est un moyen unique de rencontres pour offrir les meilleures expériences aux familles et mettre en scène les produits dans un lieu qui rassemble tout l’écosystème de la famille. Pour les familles, Kidexpo est une source d’inspiration pour améliorer la vie quotidienne. Et pour les professionnels, il est un véritable laboratoire des tendances et des nouveautés de Noël.

DE L'ÉNERGIE À REVENDRE :

OSER LE DÉFI SPORTIF

Les visiteurs pourront s'initier au karaté sur le stand de la Fédération Française de Karaté, profiter des animations de skate prodiguées par les professionnels de Paris Skate Culture, découvrir les produits de la marque Globber qui seront mis en scène par le Raid Aventure et tester des innovations comme les nouveaux moyens de déplacement Véligo. Le PSG Junior Club

fera découvrir à tous les techniques pour dribbler comme un champion, les visiteurs pourront également tester leurs réflexes avec le mur digital et admirer l’un des trophées du club et se prendre en photo avec ! Toutes ces activités sont parfaites pour se dépenser tout en passant un bon moment en famille. De plus, un atelier ludique avec les jeux de prévention de la Fédération Française de Cardiologie permettra aux enfants de tester leurs connaissances sur les gestes qui sauvent, de manière interactive et amusante.

LES + DE KIDEXPO

Le fait pour les enfants de pouvoir tester un produit sur un événement permet aux parents de valider le réel degré d’intérêt pour le produit. Un « test d’usage et d’adhésion » plus important chez les parents avec enfants de 6-10 ans, les parents des plus jeunes étant plus décisionnaires. Les interactions directes permises par l’événementiel constituent un facteur majeur de création de liens entre les parents et les marques. Le fait pour les familles de vivre une expérience positive contribue également à créer de la proximité.

LE RENDEZ-VOUS DES FAMILLES

Kidexpo est l’endroit où toutes les aventures sont permises, celles d’apprendre, de découvrir et de s’amuser !

 Un lieu d’apprentissage et de découverte ;

 Des idées et des solutions pour rythmer la vie quotidienne ;

 Des ateliers ludiques et pédagogiques ;

 Des moments privilégiés de plaisir et de partage pour créer des souvenirs.

24-27 OCTOBRE 2024

PARIS MONTREUIL EXPO CHANGEMENT DE LIEU

Des aventures à vivre en famille !

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Venez partager un moment ludique en famille, découvrir, tester des produits et préparer votre liste de Noël !

APPRENDRE JOUER BOUGER

Programme complet sur kidexpo.com

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ÉDUCATION

LES ENFANTS, AVEZ-VOUS BIEN BOUGÉ AUJOURD’HUI ?

Cette question qui devrait être journalière, au même titre que « Vous avez fait vos devoirs ? », est essentielle pour la santé et les résultats scolaires de nos enfants. Nous espérons que cet article va vous en convaincre.

PAR LE PROFESSEUR FRANÇOIS CARRÉ, CARDIOLOGUE CHU RENNES-UNIVERSITÉ DE RENNES

ÉTAT DES LIEUX DES CROYANCES ET DE LA PRATIQUE D’ACTIVITÉ PHYSIQUE OU SPORTIVE

Nous passons chaque jour trop de temps assis et la plupart d’entre nous ne bougent pas assez. Alertes et recommandations répétées n’y font rien, sédentarité et inactivité physique sont devenues des priorités de santé publique dans le mondeentier. La sédentarité, temps journalier éveillé passé assis ou couché, et l’inactivité physique, quantité d’activité physique (AP) journalière inférieure aux recommandations (Figure 1), ne cessent d’augmenter chez les enfants et les adolescents comme chez leurs parents. Rappelons que AP et sport ne sont pas synonymes. Tous les sports sont des AP mais toutes les AP, ne sont pas du sport. L’AP c’est simplement bouger. Enfance et adolescence sont des périodes sensibles pendant lesquelles les choix de mode de vie ont des effets marqués et durables sur le développement individuel et les habitudes de vie ultérieures. Ce choix de mode de vie dangereux favorise chez ces jeunes le développement de maladies antérieurement « réservées » aux adultes comme l’obésité, multipliée par 4 en 23 ans chez les 18 - 34 ans, le diabète de type 2, la dépression. Aujourd’hui, moins de 30 % des enfants et adolescents européens respectent le niveau d’AP recommandé. En France, les enfants de 7 ans et ceux de 14-15 ans sont assis respectivement plus de 50 % et plus de 75 % de leur journée. De 11 à 17 ans, 4 jeunes sur 5 ne respectent pas l’heure d’AP journalière recommandée.

ÉDUCATION

FIGURE 1

RECOMMANDATIONS CONCERNANT L’ACTIVITÉ PHYSIQUE ET LA SÉDENTARITÉ DE L’ENFANT ET DE L’ADOLESCENT (ONAPS 2022)

Avec déplacements : être actif plusieurs fois par jour (jeux interactifs au sol)

Sans déplacements : au moins

30 min/jour sur le ventre (réparties sur toute la journée)

Au moins 180 min/jour

d’activité de type et intensité variés réparties tout au long de la journée

Au moins 180 min/jour d’activité de type et intensité variés répartis tout au long de la journée avec au moins 60 min d’AP à intensité modérée à soutenue

Au moins 60 min/jour

d’intensité modérée à soutenue, 7/7, alternant des sollicitations musculaires, osseuses et cardio-respiratoires. Une AP aérobie à intensité soutenue est souhaitable au moins 3x/semaine

Pas d’immobilisation plus d’une heure d’affilée (ex. dans laudau, poussette, chaise haute, attaché sur le dos d’un adulte). Pas d’écran

Pas d’immobilisation plus d’une heure d’affilée (ex. dans poussette, chaise haute, attaché sur le dos d’un adulte) et pas de position assise trop longue. Pas d’écran

Pas d’immobilisation plus d’une heure d’affilée (ex dans poussette) et pas de position assise trop longue. Maximum 1 h d’écran/jour

Limiter le temps de sédentarité, principalement les temps d’écran pour les loisirs. Moins de 2 h consécutives assis ou semi-allongé (hors sommeil), 5 à 10 minutes de mouvements toutes les 2 h immobile. 7-11 ans : maximum 2 h d’écran/jour

A l’inverse, personne ne peut le nier, l’AP journalière d’intensité modérée et/ou élevée a des effets bénéfiques sur les trois piliers, physique, mental et social, de la santé (Tableau 1) Aujourd’hui, un grand nombre des parents et des enseignants, hors éducation physique et sportive (EPS) bien sûr, pensent que pratiquer une AP ou sportive (APS) est une perte de temps pour étudier et peut avoir un impact négatif sur les résultats scolaires des élèves et des étudiants. Cette fausse croyance est démentie par toutes les études scientifiques récentes qui sont en faveur d’un lien positif entre l’AP modérée et régulière et la réussite scolaire alors qu’aucune étude n’a montré que cette pratique diminuait les capacités d’apprentissage.

Dormir entre 14 et 17 h (enfants de 0 à 3 mois) et entre 12 et 16 h (enfants de 4 à 11 mois), siestes comprises

Dormir entre 11 et 14h (siestes comprises), heures de lever et de coucher régulières

Dormir entre 10 et 13h, siestes comprises si besoin, heures de lever et de coucher régulières

6-11 ans : 9 à 11 h de sommeil, régularité des heures de lever et de coucher

12-17 ans : entre 8 h 30 et 9 h 30 de sommeil

SANTÉ FRAGILE, SCOLARITÉ DIFFICILE

Plus je monte de marches en 5 minutes et plus longue est mon espérance de vie indépendamment de mon âge, de mon sexe et de mes pathologies connues. Ainsi, ma capacité physique (CP), intensité maximale d’effort maintenue 5 minutes, est le reflet de ma santé. Le niveau de force musculaire, très simple à évaluer, est aussi un marqueur d’espérance de vie en bonne santé. Seule l’AP, au moins modérée associant cardio et renforcement musculaire, régulière peut maintenir ou améliorer la CP et la force musculaire. Depuis 1971, une baisse de la CP est observée chez les collégiens des pays à revenu moyen supérieur et élevé. Les

Âge pratique

De 3 à 6 ans

Effets de l’AP

Amélioration de l’état osseux

Réduction de l’adiposité

Amélioration des résultats scolaires

Amélioration des capacités cardiorespiratoires et musculaires

Amélioration de l’état osseux

De 6 à 17 ans

Amélioration des facteurs de risque cardio-métaboliques

Amélioration du statut pondéral, réduction de l’adiposité

Amélioration de la santé mentale LES EFFETS BÉNÉFIQUES SUR LA RÉUSSITE SCOLAIRE

TABLEAU 1

BÉNÉFICES SUR LA SANTÉ DE L’ACTIVITÉ PHYSIQUE RÉGULIÈRE

CHEZ L’ENFANT ET L’ADOLESCENT (RAPPORT DE 2018 DU SECRETARY OF HEALTH, WASHINGTON 2018 )

collégiens français qui en 1987 pouvaient courir pendant 5 minutes à 11,2 km/h couraient en 2022 à 9,7 km/h soit moins vite qu’un homme actif de 60 ans ! Parallèlement, leur santé s’est altérée comme en témoignent leurs niveaux de facteurs de risque cardio-métaboliques (hypertension artérielle, cholestérol, intolérance au glucose, surpoids) actuels mais aussi, sauf changement de mode de vie, futurs. Heureusement, il a été montré qu’un entraînement de type fractionné intense individualisé inclus dans les cours d’EPS permettait en quelques séances de rattraper plus de 40 % de la baisse de la CP.

VARIENT CLAIREMENT

SELON LES ACTIVITÉS PHYSIQUES PRATIQUÉES.

Sur le plan éducatif, une relation positive entre niveau de CP et réussite scolaire est observée. Ceci pourrait s’expliquer par l’augmentation parallèle de la CP et du volume de l’hippocampe (rôles dans la cognition, la mémoire, l’apprentissage et repérage dans l’espace) et de l’intégrité de la substance blanche cérébrale (qualité de la conduction de l’influx nerveux). Le niveau de force musculaire est lui surtout associé à une majoration de la synaptogenèse.

UN CERVEAU PLUS PERFORMANT DANS UN CORPS SAIN

Non, les apprentissages du corps ne sont pas indépendants de ceux du cerveau ! Les neurosciences ont montré que la structure et le fonctionnement du cerveau sont liés à la pratique totale d’AP, au mieux associée à une alimentation équilibrée, et à la CP ; l’amélioration de la réussite scolaire étant d’autant plus marquée qu’elle est initialement basse.

Toute activité physique s’accompagne d’une libération de cytokines, globalement appelées « exerkines », par tous les organes sollicités. Ces molécules agissent localement ou à distance en diffusant dans l’organisme. Cela explique les effets préventifs prouvés de l’AP sur pus de 35 maladies chroniques. Il a été montré chez des élèves de primaire qu’une seule séance d’AP d’aérobie modérément intense de 15 à 30 minutes était bénéfique pour la mémoire verbale à court terme et améliorait le contrôle inhibiteur des élèves particulièrement calmes. Ainsi, enseignants et enfants sont bénéficiaires. Après une pratique régulière plus ou moins prolongée de l’AP au moins modérée, une modification de l’architecture structurelle et fonctionnelle du cerveau, organe hautement « plastique », est observée (Figure 2). Cette adaptation qui s’observe à tout âge est particulièrement marquée lors des périodes préscolaires et de préadolescence. Parmi les exerkines, il a été montré que des protéines (facteurs de croissance) agissent sur la plasticité cérébrale de certaines zones du cerveau. Une augmentation de l‘angiogenèse (nouveaux vaisseaux sanguins), de la neurogenèse (nouveaux neurones et entretien des anciens), de la synaptogenèse (nouvelles connexions plus efficaces entre les neurones) est ainsi observée. Chez l’animal, une amélioration de la connectivité, avec une remyélinisation neuronale, entre les différentes zones du cerveau est démontrée. Chez l’homme, on constate une augmentation du volume de zones du cerveau comme les régions préfrontales impliquées dans les fonctions exécutives de haut niveau (raisonnement, prise de décision…) et l’hippocampe, déjà citée. De plus, l’angiogenèse améliore le débit sanguin cérébral donc l’apport d’oxygène et de nutriments

ÉDUCATION

Volume cérébral

L’activité physique augmente le volume de certaines structures cérébrales, notamment le cortex préfrontral et l’hippocampe.

Angiogenèse

L’activité physique améliore l’irrigation du cerveau grâce à l’augmentation du débit sanguin.

Neurogenèse, synaptogenèse

L’activité physique stuimule la création de nouveaux neurones et libère des facteurs de croissance essentiels à la survie et au développement de nouvelles cellules cérébrales. Ces changements s’accompagnent d’une densification du réseau synaptique..

FIGURE 2

Connectivité

L’activité physique améliore la connectivité entre les différentes zones du cerveau, notamment par l’intermlédiaire du corps calleux, une importante structure de matière blanche qui participe à la communication interhémisphérique.

EFFETS DE L’ACTIVITÉ PHYSIQUE RÉGULIÈRE SUR LE CERVEAU

D’APRÈS BÉATRICE DEGRAEVE B ETAL., THE CONVERSATION 21 MAI 2024

aux neurones Ainsi, l’AP améliore les capacités d’organisation et de communication du cerveau avec des performances cognitives (mémoire et apprentissage) majorées. Chez les adolescents, qui sont plus sujets aux troubles de santé mentale, il a aussi été montré que les plus actifs souffrent moins d’anxiété, de dépression et d’autres troubles de l’humeur et développent une meilleure estime de soi. Ainsi, au-delà de ces bienfaits physiques et neurocognitifs, l’AP par l’effet de la dopamine et de la sérotonine qu’elle libère améliore l’équilibre psycho-émotionnel, ce qui peut aussi contribuer à la réussite scolaire.

COMMENT L’ACTIVITÉ PHYSIQUE

AMÉLIORE-

T-ELLE LES PERFORMANCES SCOLAIRES ?

Comme l’apprentissage scolaire, l’APS requiert une pratique progressive, régulière et assidue. Elle impose de se discipliner, de se concentrer, de répéter, d’innover et de mémo-

riser des techniques pour améliorer la gestuelle, la capacité à bien choisir et l’efficacité des actions. L’améliorations de la concentration, de la détermination, et des capacités d’apprentissage, est transposable dans la partie éducative avec un bénéfice pour atteindre ses objectifs académiques. Au total, l’APS améliore la confiance et l’estime de soi et apprend aux enfants à se discipliner, à se fixer des objectifs, à rester concentrés et développe l’esprit d‘équipe et le sens de la responsabilité. Une meilleure capacité de mémorisation, d’organisation et de gestion du temps leur permet d’être plus efficaces et plus productifs. Une participation accrue à la vie de la classe améliore leur bien-être social. Enfin, l’APS favorise le sommeil, d’où une efficacité accrue le lendemain pour la nouvelle journée d’école. En bref, tout le prouve l’AP, ou l’activité sportive journalière améliore l’épanouissement éducatif et global de l’enfant et son ressenti général de qualité de vie.

Hippocampe
Cortexp r é-frontal
Corps calleux

BOUGER OUI MAIS QUE FAIRE ET COMMENT ?

Les périodes préscolaires et de préadolescence sont cruciales dans l’acquisition des habiletés motrices. Dans ces périodes, la grande plasticité du système neuromusculaire bénéficie beaucoup des AP neuromusculaires intégratives. De plus, ces acquisitions précoces facilitent la mise en place de comportements et de routines bénéfiques pour la santé qui persisteront à l’âge adulte.

Les effets bénéfiques sur la réussite scolaire varient clairement selon les AP pratiquées. Ainsi, l’AP réalisée pour aller à l’école est mal corrélée aux résultats scolaires. En période de préadolescence et d’adolescence, les AP, d’intensité modérée à élevée, pratiquées au moins 3 fois par semaine, associant du travail aérobie, du renforcement musculaire et sollicitant l’équilibre, la coordination, et exigeantes sur le plan cognitif comme les sports collectifs, sont les plus rentables pour améliorer la CP, les habiletés motrices et les performances scolaires. Heureusement, il est possible de rattraper au moins en partie le retard secondaire à une initiation retardée de ces pratiques d’AP.

PARENTS ET ÉCOLE

À VOUS DE JOUER !

Le nouveau mode de vie dicté par l’influence de la technologie sur le choix des loisirs peu actifs a effacé chez les jeunes le goût de l’effort et la positivité des interactions sociales. Les parents ont un rôle primordial à jouer, par l’exemple et le maintien de relations avec leurs adolescents, pour changer ces mauvaises habitudes. Écoutons les ados, leurs plaintes sont exprimées inconsciemment dans leurs phrases fétiches « j’ai la flemme », « je m’ennuie » ou « je déprime » traduisant les effets d’une sédentarité qui ne les repose pas et d’un manque d’AP qui retentit sur leur moral.

L’Education nationale aussi a un rôle majeur à jouer. Elle ne semble pas avoir assimilé que le mode de vie des enfants a totalement changé et que la vie scolaire doit s’adapter. La plupart des enfants européens de 6 à 12 ans vont aujourd’hui à l’école de la sédentarité qui leur impose des journées scolaires où ils sont assis pendant 64 % du temps et bougent modérément seulement 5 % du temps (6 minutes ! ) quotidiennement, insuffisamment suivies. Notre système n’arrive pas réellement à inclure l’AP dès l’âge préscolaire pour qu’elle devienne une routine.

Rappelons que la France se présente comme le pays européen avec le nombre le plus élevé d’heures d’EPS au collège alors que 3-4 h/semaine sur l’emploi du temps se traduisent par 60 à 90 minutes effectives d’AP. L’éducation sur l’importance de l’AP ou de l’activité sportive manque aussi cruellement. Deux périodes sont critiques, entre 6 et 11 ans où l’AP baisse et la sédentarité augmente beaucoup avec en parallèle une majoration du surpoids, et pendant les études supérieures ou d’apprentissage, où l’AP est la grande oubliée. Au total, l’EPS devrait être considérée comme une matière majeure aussi importante, ni plus ni moins, que les autres.

CONCLUSION

Les preuves scientifiques sont formelles, l’AP sculpte le cerveau au même titre que le muscle et participe à améliorer nos capacités cognitives. Il n’est pas nécessaire de devenir un athlète de haut niveau pour bénéficier pleinement de ces effets, l’introduction dans son mode de vie d’une routine d’AP ludique journalière d’intensité modérée suffit. Pourtant, l’importance de cette pratique reste très sous-estimée par les acteurs principaux de l’éducation des jeunes que sont les parents et l’Education nationale.

D’un point de vue holistique, la promotion et l’éducation de l’AP dans l’enseignement comme à la maison contribuent à la réalisation de plusieurs objectifs de développement durable recommandés par les Nations unies comme la bonne santé et le bien-être, une éducation de qualité, l’égalité des sexes, la réduction des inégalités, le développement de villes et communautés durables, et une action climatique bénéfique.

NEWSdu doc

LE COMPAGNON DE L’ESCALADE QUI « SÉCURISE » LES PLUS JEUNES

Les enfants sont instinctivement attirés par la conquête des points les plus élevés, qu’il s’agisse d’un arbre, d’un rocher ou d’un sommet, ils ne peuvent pas résister à leur « conquête ». L’escalade est un sport amusant et complet qui apporte de nombreux bénéfices tout au long de la croissance : elle améliore l’équilibre, la mobilité et développe l’estime de soi et la prise de conscience. CLIMBING TECHNOLOGY a développé une gamme d’équipements spécialement conçus pour les enfants et les jeunes afin qu’ils puissent s’amuser sur des parois verticales, en salle de sport ou dans des parcs d’aventure en compagnie de leurs parents et de leurs amis. Pour plus d’informations : https://www.climbingtechnology.com/fr

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DU TENNIS À TOUT ÂGE

De la maternelle à l’université, la Fédération Française de Tennis encourage la pratique du tennis à tout âge en milieu scolaire. Et ce grâce notamment à deux programmes : De la Cour au Court et le ShorTennis.

Découvrir le tennis

Faire plus d’activité physique à l’école, c’est l’objectif de beaucoup d’institutions telles que le ministère de l’Éducation nationale et de la Jeunesse ou encore l’Agence nationale du sport. Dans cette optique, la Fédération Française de Tennis (FFT) a mis en place, en collaboration avec réseau Canopé et le ministère de l’Éducation nationale et de la Jeunesse, le programme De la Cour au Court. À travers ce webdocumentaire, la FFT souhaite faire découvrir et favoriser la mise en œuvre du tennis auprès des élèves des cycles 1 (maternelle), 2 (CP, CE1, CE2) et 3 (CM1 et CM2). Sous forme de séquences vidéo à destination des enseignants, cette ressource se compose aujourd’hui de :

- 24 propositions de jeux dans la cour ;

- 19 interviews de spécialistes et leurs conseils pédagogiques ;

- un jeune reporter à la découverte des lieux et des acteurs du tennis français ;

- en complément, 10 affiches commentées sélectionnées parmi 40 ans d’affiches du tournoi de Roland-Garros, ainsi que 4 vidéos sur l’histoire du tennis et des Jeux olympiques.

- Un diplôme et un memory à télécharger.

Ce programme souligne l’importance de la pratique sportive chez l’enfant pour le développement de ses capacités motrices, cognitives et de ses aptitudes physiques. De plus, il joue un rôle essentiel dans l’ouverture et l’accès à une pratique sportive extra-scolaire.

Créer des passerelles vers le ShorTennis

La FFT souhaite également poursuivre l’accompagnement des élèves dans le second degré grâce à son autre programme : le ShorTennis. Ce dernier est destiné aux collégiens et lycéens et leur propose une pratique tennistique alternative et ludique. En effet, le ShorTennis se joue sur un terrain plus petit (6 x 12m), en intérieur comme en extérieur, avec du matériel adapté. Cette pratique permet à tous les élèves du second degré de prendre du plaisir rapidement, que ce soit en simple ou en double. Un programme « passerelle » qui donne envie aux adolescents de continuer l’aventure tennis dans un club FFT.

Le programme De la Cour au Court soutient le dispositif gouvernemental « 30 minutes d’activité physique quotidienne » dans le 1er degré et le programme ShorTennis celui des « 2 heures de sport en plus au collège » dans le 2nd degré.

Pour en savoir plus sur ces programmes et leur mise en place, scannez ce QR code !

! NOS ENFANTS NE BOUGENT PAS ASSEZ

Une étude mandatée par l’OMS et parue dans The Lancet Child and Adolescent Heath met en évidence que 80 % des jeunes ne sont pas assez actifs. Les auteurs interpellent les gouvernements occidentaux ! Mais nous, parents, que devons-nous faire ?

François CARRÉ, cardiologue du sport, fervent défenseur du mouvement pour la santé, met l’accent sur l’altération des aptitudes aérobies. En 1971, les collégiens couraient 600 mètres en 3 minutes. Il leur faut désormais 4 minutes. Ces résultats correspondent à une réduction de 40 % de la consommation maximum d’oxygène ou VO2max. Ce constat décrit une nette dégradation des capacités du cœur et des muscles de nos enfants. Il ne s’agit pas que d’un paramètre de performance mais bien d’une donnée santé.

EN 1971, LES ENFANTS PARCOURAIENT

600 MÈTRES EN 3 MINUTES. DÉSORMAIS, IL

LEUR EN FAUT 4 !

En effet, voilà qui constitue une sérieuse érosion des capacités fonctionnelles à l’origine d’un véritable cercle vicieux : « Je suis essoufflé en montant deux étages, je vais prendre l’ascenseur », « je suis fatigué en allant à l’école à pied, je vais prendre le bus ». Insidieusement, nos enfants brûlent moins de calories chaque jour et prennent du poids. Selon une étude canadienne, depuis 1982, les adolescents de même taille ont pris 7 kilos !

DEPUIS 1982, LES ADOLESCENTS DE MÊME TAILLE PÈSENT 7 KILOS DE PLUS !

C’est ainsi que le diabète de type 2 qui survenait autrefois à la maturité fait désormais son apparition chez les adolescents, voire les enfants. Dans ces circonstances, le corps saturé de réserves énergétiques est dans l’incapacité d’assimiler le glucose. Ce sucre s’accumule dans le sang puis se fixe de façon anarchique sur les protéines de tous les organes altérant la fonction des vaisseaux, des nerfs, des reins et des yeux ! Une catastrophe ! Et François CARRÉ de renchérir : « Si rien n’est fait, les crises cardiaques qui frappaient à 50 ou 60 ans se produiront désormais à 30 ou 35 ans ! Est-ce le cadeau que nous voulons faire à nos enfants ? »

DES ÉTUDES ONT MIS EN ÉVIDENCE DES TRAÎNÉES GRAISSEUSES

MICROSCOPIQUES DANS LES ARTÈRES DÈS L’ÂGE DE 10 ANS.

LA SÉDENTARITÉ PLUS QUE

LA MALBOUFFE !

Au cours des 30 dernières années, l’apport calorique moyen a diminué. C’est vrai concernant les glucides et les lipides. À l’inverse, on constate que la courbe du surpoids s’élève parallèlement à celle du taux d’équipement des foyers en voitures et en écrans. Evidemment, la stratégie santé pour nos enfants passe par l’éviction des sucreries, des sodas, des jus de fruits, des chips, des pâtes à tartiner ou des denrées ultratransformées. Sans oublier la diminution des féculents au profit des végétaux crus ou cuits.

NOS ENFANTS MANGENT UN PEU MOINS QU’IL Y A 30 ANS. NOS ENFANTS BOUGENT BEAUCOUP MOINS QU’IL Y A 30 ANS Toujours est-il que le message institutionnel : « 5 fruits et légumes par jour » est mieux passé que « 30 minutes d’activité physique par jour ». Pour la population, ce dernier semblait destiné aux adultes sous prétexte qu’un enfant joue et remue spontanément. Malheureusement, la réalité a montré qu’un jeune pouvait lui aussi renoncer au mouvement ! L’OMS indique désormais que cette population en croissance doit faire de l’exercice au moins une heure par jour ! Ces chiffres ronds mettent en évidence que ces ordres de grandeur sont plus pédagogiques que scientifiques !

BOMBE À RETARDEMENT

BIOLOGIQUE ET SOCIOLOGIQUE !

Bien évidemment, les crises cardiaques, les accidents vasculaires cérébraux, la majorité des cancers surviennent chez l’adulte. Pourtant, la prévention doit débuter bien plus précocement. En effet, des études ont mis en évidence des traînées graisseuses microscopiques dans les artères dès l’âge de 10 ans. Elles sont visibles à l’œil nu vers 15 ans et deviennent dures et fibreuses aux alentours de 20 ans. Voilà qui fait le lit de l’infarctus ultraprécoce !

DES TRAÎNÉES GRAISSEUSES DANS LES ARTÈRES DES ENFANTS DE 10 ANS

De surcroît, l’aptitude à brûler des calories est amplement dépendante de la régulation de nos gènes. On parle d’« épigénétique ». Bien que ce processus existe tout au long de la vie,

PAR LE DOCTEUR STÉPHANE CASCUA, MÉDECIN DU SPORT ET RÉDACTEUR EN CHEF DE DOC DU SPORT

CONSTAT

il est plus efficient au cours de la jeunesse. Ainsi, un enfant qui fait du sport régulièrement active durablement la synthèse de protéines impliquées dans les aptitudes musculaires et cardiovasculaires.

BOUGER DANS L’ENFANCE ACTIVE LES GÈNES DE LA COMBUSTION ÉNERGÉTIQUE

De surcroît, pour la vie entière, il renforce et adapte son appareil locomoteur. C’est ainsi qu’au-delà des bienfaits immédiats de l’activité physique, il se construit un corps apte à assumer le mouvement tout au long de son existence. Bien évidemment, le concept se décline sur le plan psychologique, culturel et sociologique. Inculquer le goût de l’effort, intégrer au quotidien des rituels sportifs, montrer l’exemple font aussi de nos enfants des adultes sportifs.

LE SPORT EN CLUB : UNE BONNE

IDÉE… INSUFFISANTE !

À moins de pratiquer à très bon niveau, plus de 7 à 10 heures par semaine, les pratiques institutionnelles n’apportent pas toutes les garanties. Il est fréquent de voir des enfants s’entraînant une à trois fois par semaine victimes de surpoids et d’altération de la condition physique. En l’absence d’activité physique chaque jour, la dépense calorique reste trop faible.

TROIS SÉANCES DE SPORT PAR SEMAINE : INSUFFISANT POUR LA SANTÉ

En revanche, si le sport en club s’associe à une culture de l’exercice quotidien, il assure des séances à plus haute intensité. En effet, vous l’avez lu, la réduction des capacités fonctionnelles s’inscrit réellement dans ce problème de santé publique ! Il faut être en forme pour assumer un quotidien actif avec aisance comme pour prendre plaisir à s’entraîner ! Un vrai cercle vertueux ! Le sport est un complément indispensable à l’activité physique ! Toutes les disciplines apportent un bénéfice psychomoteur. Les diversifier tout au long de la jeunesse fait fructifier ce capital neurologique.

LE SPORT EN CLUB : EXCELLENT POUR AMÉLIORER

LES APTITUDES PHYSIQUES

Il est source d’amélioration des capacités cognitives transférables vers les apprentissages scolaires. Ce patrimoine de coordination permet à l’adulte de multiplier les plaisirs du mouvement et de croiser les pratiques pour plus d’assiduité et moins de blessures. Bien évidemment, les sports collectifs optimisent la gestion des rapports interindividuels ; les qualités relationnelles acquises seront déclinables dans tous les domaines de la vie et particulièrement au sein de l’entreprise. Le monde du travail adore le concept du « réussir-ensemble » !

DIVERSIFIER LES APPRENTISSAGES POUR VARIER LES PLAISIRS TOUTE LA VIE ! Cependant, la prudence s’impose ! Au sein de chemins initiatiques et variés, il ne faudra pas oublier les activités individuelles qui pourront être plus aisément poursuivies lorsque les responsabilités professionnelles et familiales viendront altérer la disponibilité. Bref, il est bon d’inclure de l’athlétisme qui deviendra running, de la natation à dose bienveillante et pourquoi pas un peu de triathlon. L’haltérophilie n’est pas contre-indiquée chez l’adolescent. À cet âge, il s’agit surtout d’un sport technique qui enseigne le soulèvement de charges croissantes. Cette pratique évolue facilement vers la musculation en salle ou le renforcement à domicile au grand bénéfice de la santé de l’adulte. Les danses de toute nature enrichissent les schémas moteurs. Quelques années plus tard, ces activités peuvent continuer de façon autonome ou en cours collectifs. Elles évoluent sans difficulté vers des séances de fitness chorégraphiques excellentes pour la condition physique tout au long de la vie.

NE PAS OUBLIER LES SPORTS INDIVIDUELS PLUS FACILES À PRATIQUER CHEZ L’ADULTE

L’éducation physique à l’école s’inscrit dans cette dynamique. L’enseignement évolue dans le bon sens. Les heures consacrées aux pratiques institutionnelles et collectives diminuent au profit des activités de course ou de fitness comme le step ou le frisbee. Dans certaines collectivités, on voit même apparaître des modules de vélo au cours desquels l’élève acquiert l’aisance nécessaire à une pratique sécuritaire, pourquoi pas dans le cadre des déplacements urbains !

LE SPORT EN FAMILLE… UN POINT CLÉ !

Une étude de l’INSERM met en évidence que pour faire de nos enfants des adultes sportifs, il faut faire de l’exercice avec eux ! Si la pratique au cours de la jeunesse est cruciale, sa poursuite se révèle essentielle quand les facteurs de risque s’installent avec la maturité. Il faut prévenir plus que jamais le tabagisme, le diabète, l’excès de cholestérol, l’hypertension artérielle et même l’anxiété et la dépression. Ainsi, vous montrez l’exemple. Vous mettez en évidence que, malgré les contraintes professionnelles et les responsabilités familiales, le sport peut rester inscrit à votre agenda !

FAIRE BOUGER LES ADOS, C’EST PAS ÉVIDENT ! MONTRER L’EXEMPLE, C’EST IMPORTANT �� !

Malheureusement, ce message n’est pas assez transmis. Le dernier spot publicitaire « faire bouger les ados, c’est pas évident ! Les encourager, c’est important » met l’accent sur bon nombre d’activités institutionnelles.

https://www.youtube.com/watch?v=blBxZJAJiAE

Mais on n’entend jamais : « Veux-tu venir courir avec moi ? »…

On aperçoit de façon furtive une maman qui se baigne à la mer et un papa gardien de but entre deux blousons posés au sol ! C’est dommage, il aurait fallu insister ! Alors, prenez le contrepied ! Ne vous contentez pas d’accompagner vos progénitures au club ! Emmenez-les bouger ! le week-end est propice aux virées familiales et complices : balades à vélo, randonnée, matinée piscine. Ces activités cultivent la motivation intrinsèque, celle du plaisir de bouger, celle du bonheur de se sentir en forme ! Cette envie est plus pérenne que celle qui recherche un résultat comme la perte de poids ou la performance en compétition ! La motivation dite « extrinsèque » est plus labile. Elle s’érode rapidement quand les effets s’émoussent ou lorsque les scores deviennent moins valorisants. En semaine aussi, il faut passer le message : elliptique dans la chambre, renfo poids de corps dans le salon, petit rituel de yoga… avec invitation à participer !

MONTRONS À NOS ENFANTS QUE LE SPORT EST

COMPATIBLE AVEC UN AGENDA D’ADULTE

Bien évidemment, le footing s’intègre au protocole de sensibilisation ! C’est d’abord le bonheur d’accompagner ses parents, emmitouflé dans une poussette de compétition. �� Rapidement, il est possible de les suivre à draisienne, à vélo

puis à patinette. Enfin, c’est la fierté de pouvoir trottiner avec eux ! Bien sûr, on dit FAIRE de la course à pied et JOUER au foot… mais le running peut être ludique ! Cache-cache, slalom, franchissement d’obstacles naturels ou urbains, exercices au square, petits sprints intermédiaires… et pour les plus chanceux : s’amuser avec le chien ! Plus tard, chez l’ado, une belle complicité peut s’instaurer autour d’une séance pluri-hebdomadaire à la salle de fitness. Voilà une bonne façon de le réconcilier avec son corps en pleine mutation… et potentiellement séducteur ! Surtout, n’oubliez pas que les tests cognitifs sont meilleurs après le sport ! L’effort échauffe le cerveau ! La programmation neuronale du mouvement suit le même chemin fonctionnel que l’élaboration d’une pensée ! Le temps des activités physiques n’empiète pas sur les devoirs, il les facilite et constitue une école d’organisation ! Il n’y a aucune concurrence entre l’école et le sport ! Juste une synergie !

ET L’ACTIVITÉ PHYSIQUE

AU QUOTIDIEN ?

Chez l’enfant, le jeu constitue un incontournable du mouvement spontané. Voilà qui remet sur la table le lieu commun des écrans vecteurs d’hypersédentarité. Le même docteur François CARRE a décrit le concept de « sédentaire sportif » chez l’adulte. Il s’agit d’un individu qui s’entraîne trois fois par semaine conformément aux recommandations mais reste assis derrière son ordinateur durant toute sa journée professionnelle. Au cours de cette longue période sans activité, le métabolisme énergétique s’éteint, provoquant une accumulation de glucides et de lipides dans les tissus. Les cartilages s’aplatissent, les disques intervertébraux se tassent, les membranes articulaires se rétractent et les muscles se figent !

JOUER ! DEHORS, DEDANS ! MAIS JOUER AVEC SON CORPS !

N’imposons pas ce déconditionnement insidieux mais puissant à nos enfants ! Encourageons les ébats ludiques dans la cour de l’école, à la maison ou pourquoi pas à l’extérieur ! À l’école, les enseignants semblent désormais sensibilisés à la « demiheure d’activité physique quotidienne »… alors n’hésitons pas à en parler avec eux ! Les trajets constituent une réelle opportunité de mouvements. Evitons la voiture… mais aussi la patinette électrique… et même le vélo-cargo ! Investissons du temps pour la santé de toute la famille !

LES TRAJETS À PIED, VOIRE EN TROTTINANT, À PATINETTE, À DRAISIENNE OU À VÉLO

La marche ressemble à la solution idéale… et les parents montrent l’exemple ! Elle peut même se transformer en petites foulées quand l’heure de la sonnerie approche. Si les loupiots ne vont pas assez vite, « patinette musculaire » et draisienne, voire vélo sont les bienvenus pour avancer au rythme de parents  toujours trop pressés… Dans l’apaisement et la bonne humeur, ritualisons ces parcours pour en faire des chemins de complicité ludique et pédagogique !

PAUL JENFT L’ESCALADE DE LA RÉUSSITE

Il a eu le privilège d’atteindre les sommets devant le public français… Grimpeur de haut niveau, Paul Jenft s’est hissé jusqu’à la finale des Jeux olympiques de Paris 2024 de l’épreuve de combiné où il termine 8e. Un parcours prometteur puisqu’il n’a que 21 ans et que sa discipline devient de plus en plus populaire. Le Grenoblois n’a pas fini de briller sur les parois et qui sait, de faire naître des vocations chez les plus jeunes…

Comment avez-vous commencé l’escalade ?

J’ai commencé à grimper à l’âge de 7 ans en 2010. J’ai toujours fait de la compétition et je me suis classé parmi les meilleurs Français autour de 12, 13 ans. Je suis en équipe de France depuis 2017. J’ai été champion de France Élite en 2022 alors que je visais bien évidemment les jeux de Paris 2024 où je me suis qualifié en juin. À côté de ça, je continue mes études d’ingénieur.

Pourquoi avez-vous choisi l’escalade ?

Je cherchais un sport que je pouvais pratiquer toute l’année en intérieur pour remplacer le ski et le vélo. Une salle d’escalade s’est montée à côté de chez nous, ma sœur s’y est mise et je l’ai suivie. Mon père pratiquait aussi en extérieur, ça m’a également permis de l’accompagner.

Qu’est-ce qui vous plaît dans cette discipline ?

L’escalade est très technique et nécessite une pratique très diversifiée. On ne grimpe jamais les mêmes voies, jamais les mêmes blocs. Par conséquent, il y a plus de renouvellement au quotidien et de défis à réaliser. Une grosse partie du plaisir en escalade vient de l’énergie qu’on met pour passer une voie, et ça peut prendre du temps… Il m’arrive de prendre 5 à 10 séances avant de monter une voie. Cette notion de progression dans le challenge est très importante.

Quel est votre rythme d’entraînement ?

Je m’entraîne 5 jours par semaine entre 1 à 2 séances par jour. Chaque séance est différente ; cela peut varier de la préparation physique à la séance de bloc ou de difficulté en passant par des séances d’intensité. Grâce à mon métabolisme qui me permet de ne pas prendre de poids, je n’ai pas besoin de combiner ma préparation avec une alimentation particulière comme beaucoup de grimpeurs.

En quoi l’escalade est-elle intéressante à pratiquer jeune ? Tout le monde peut pratiquer, peu importe la morphologie. C’est un sport très diversifié qui permet de trouver sa pratique en fonction de sa taille, sa force, son poids… Chaque profil peut y trouver du plaisir. Il y a aussi un côté très convivial à grimper à 2 (assureur + grimpeur) au minimum. On crée du lien très facilement dans les salles d’escalade avec les autres grimpeurs afin de partager ses impressions.

Que vous apporte cette pratique ?

Je fais attention à ma condition physique pour grimper, ça me permet de prendre de la force sur tout le haut du corps. Mentalement, ça me pousse à me dépasser et à aller au-delà de ma peur. Aujourd’hui, je n’ai plus peur de grimper très haut. J’ai appris à me concentrer sur ce que je fais, évaluer les risques, relativiser les dangers… Tout cela est transférable dans la vie, notamment pour gérer son stress. C’est un sport très complet et varié, ce qui le rend bon pour la santé. L’escalade renforce le corps de façon homogène. ✱

Paul Jenft Athlète Climb Up

FAIRE BOUGER

NOS JEUNES, UN IMPÉRATIF

DE SANTÉ PUBLIQUE !

Unanimement, il est admis que les Jeux olympiques et paralympiques de Paris 2024 ont été une réussite. Leur organisation fut optimale, notamment en matière d’accueil, de gestion des flux des personnes, de sécurité et de transport. Tout cela constitue au passage un véritable pied de nez aux détracteurs des JO. Et ils furent nombreux ! La fête populaire fut aussi au rendez-vous. Ces Jeux sont ceux de tous les records en termes de spectateurs - sur les sites de compétition et sur les lieux de célébration - et de téléspectateurs. Ces Jeux furent également le triomphe de nos athlètes. L’objectif d’atteindre le top 5 des nations sportives a été atteint pour les olympiques. Parachevé par celui d’entrer dans le top 8 pour les paralympiques. Saluons au passage le travail remarquable effectué par Claude Onesta, l’INSEP, l’ANS notamment dans le cadre du programme « Gagner en France ».

Ces Jeux sont finalement une réussite française. Ils sont le fruit de la mobilisation de tous : architectes, compagnons du BTP, agents de la RATP, forces de l’ordre, entreprises, personnel soignant… Tous nos concitoyens peuvent en être fiers. À l’image de la cérémonie d’ouverture – moment à jamais gravé dans nos mémoires - ces Jeux ont été le porteparole d’une France en action. Une France de plain-pied dans le XXIe siècle pour lutter contre les discriminations, soutenir l’égalité femme-homme et relever de nombreux défis, à commencer par les enjeux environnementaux. En outre, les retombées pour l’attractivité de la France en seront nombreuses. La ministre des Sports et des Jeux olympiques et Paralpympiques, Amélie Oudéa-Castéra, avait donné le cap en indiquant qu’il y avait quatre conditions à des JOP réussis : une bonne organisation, la performance sportive, la fête populaire et l’héritage. Les trois premières conditions ont été remplies. Reste l’héritage. Beaucoup a été entrepris en la matière pour qu’il soit conséquent. D’abord sur certains territoires et en particulier en Seine-Saint-Denis. Ce département, où un enfant sur deux ne sait pas nager à l’entrée en sixième, hérite de 18 nouveaux bassins. À cela s’ajoute l’héritage immatériel dont la première mission de la Grande Cause Nationale 2024

1Etude du professeur Carré pour le CHU de Rennes et la Fédération Française de Cardiologie, 2022.

2Enquête épidémiologique nationale ObÉpiRoche, 2020.

3Vitesse maximale aérobie : vitesse de course à pied à partir de laquelle une personne consomme le maximum d'oxygène qu’elle peut mobiliser pour cet effort.

NOS JEUX

À LA MAISON

DOIVENT FAIRE AUGMENTER

LA PRATIQUE SPORTIVE ET CHANGER LA PLACE DU SPORT EN FRANCE.

(GCN2024) est de le valoriser. Depuis le début de l’aventure de Paris 2024, l’ambition a été claire : nos Jeux à la maison doivent faire augmenter la pratique sportive et changer la place du sport en France. Les Jeux ne peuvent être un aboutissement mais le début d’une révolution culturelle pour bâtir la nation sportive. Leur héritage ne sera pas soldé à la fin de l’année 2024. On doit pouvoir mesurer l’impact des Jeux à l’horizon de 5 ou 10 ans. Et en particulier pour notre jeunesse !

LE SPORT, MEILLEUR ALLIÉ POUR LA SANTÉ

C’est notamment dans cette perspective que la Grande Cause Nationale 2024 s’est fixé trois objectifs : mobiliser toutes les forces vives du pays pour promouvoir les bienfaits, les valeurs et la pratique du sport ; mettre le sport au cœur des politiques publiques tant nous sommes convaincus que le sport est un outil efficace pour répondre à de nombreux enjeux de société en termes d’éducation, d’insertion et de santé ; inciter les Françaises et les Français à faire davantage d’activité physique et sportive (APS).

À travers ces trois buts, nous voulons mieux faire connaître à tous les nombreux bienfaits du sport. Ces derniers sont déterminants pour l’enfant et l’adolescent. L’APS est fondamentale pour eux concernant leur confiance en soi, leur développement osseux, cérébral et musculaire, leur santé et leurs liens sociaux. La situation invite à l’action. Nous devons enrayer l’augmentation exponentielle de la sédentarité chez les jeunes. 79 % de nos adolescents (11-17 ans) sont en dessous des seuils recommandés par l’OMS en termes d’activité physique et sportive. Nos adolescents ont perdu 25 % de leur capital santé en 40 ans1. Un collégien fait en moyenne une minute de plus au 800 mètres qu’il y a 4 décennies. 40 % de nos étudiants ne font aucun sport. Derrière ces chiffres, on trouve des conséquences sanitaires préoccupantes. Aujourd’hui, 50 % des 6-17 ans sont en précarité sanitaire du fait d’une trop grande exposition quotidienne aux écrans (+ 4 h 30/jour) et moins de 20 minutes d’APS. 34 % des enfants de 2 à 7 ans sont en surpoids ou en obésité2. De nos jours, des jeunes ont des maladies de vieux. Il est temps de réagir !

Soyons tous conscients que l’adolescence est une période charnière au cours de laquelle les habitudes acquises ont tendance à se pérenniser, voire à s’accentuer avec l’âge adulte. C’est pourquoi nous avons le devoir impérieux d’encourager l’APS dès le plus jeune âge. Si vous faites du sport à 10 ans, il y a de fortes chances que vous continuiez à en pratiquer après 50 ans. Avec un objectif : « inverser les courbes » ! C’est le mot

d’ordre du professeur François Carré, président du collectif « Pour une France en forme », qui a réalisé récemment une étude prouvant qu’en 6 semaines d’entraînement, les collégiens regagnent 5 % de capacité cardio-respiratoire ou de VMA3

REBONDIR SUR LES JOP

Dans cette dynamique des Jeux et de leur héritage, de nombreuses mesures ont été prises pour encourager la pratique chez les enfants et les adolescents : généralisation des 30’ quotidiennes d’APS en primaire, expérimentation de 2 heures supplémentaires au collège, développement des programmes « savoir rouler à vélo » et « savoir nager », mise en place du dispositif Pass’Sport pour encourager la prise d’une licence sportive en club - 6 millions de jeunes potentiellement concernés - et la création entre 2017 et 2026 de 10 000 infrastructures de proximité dont 5 000 dans le cadre du plan « Génération 2024 » pour faciliter la pratique des plus jeunes. Dans la même logique, tout au long de l’année 2024, sous l’égide de la GCN2024 de nombreux programmes d’événements ont eu lieu ou vont se dérouler dans toute la France pour sensibiliser parents, enfants, communauté éducative, professionnels de santé à la nécessité de faire bouger les jeunes : LaGrandeDictéeduSport, du 20 janvier au 27 avril, avec 26 étapes dans des universités sur tout le territoire ; Les JournéespouruneFranceenforme avec un événement par région d’avril à juin ; LeChallenge2024, du 21 au 23 mai, à Vichy avec la participation d’un millier d’étudiants ; La bonne échappée, du 22 mai au 5 juin, boucle Brest-Paris-Brest de 1 680km en 15 étapes, organisée par l’association La vie en rose, pour encourager plus de 1 250 jeunes à la pratique cycliste, avec leurs professeurs d’EPS ; LeSportauCœurdes Villages, du 1er mai au 30 octobre, dans près de 500 villages de France ; l’opération Bougeenfamille, à l’été 2024, organisée par l’association Fête le Mur ; lesVillagesSport, le 20 septembre, organisés par la FFSU, pour mettre le sport à l‘honneur dès la rentrée universitaire dans de nombreux établissements ; La Semaine du Sport à l’Hôpital, du 7 au 11 octobre, pour favoriser la pratique des enfants malades, des soignants et des familles accompagnatrices…

« Un pays doit être grand par la qualité de sa jeunesse et on ne saurait concevoir cette jeunesse sans un idéal sportif », écrivait Charles de Gaulle. À la lumière de cette évidence, mettre le sport au cœur du projet pédagogique est la mère des batailles pour bâtir la nation sportive. C’est le premier défi de l’héritage des Jeux. C’est aussi un enjeu majeur de santé publique.  ✱

PÉDALER, ÇA S’APPREND !

L’homme est fait pour marcher… courir, grimper, sauter, etc. ; mais en aucun cas pour pédaler. De l’Homo habilis à l’Homosapiens, nos ancêtres ne pouvaient que faire confiance à leurs foulées pour attraper les proies et… pour fuir leurs prédateurs ! Le vélo ne faisait pas partie de leur environnement. Malgré leur inventivité, ils n’avaient pas imaginé ce moyen de déplacement ! Ils souhaitaient certainement pouvoir se déplacer plus rapidement, mais les conditions n’étaient pas réunies.

3 SIÈCLES

D’AVANCÉES

TECHNOLOGIQUES

Les premières draisiennes étaient en réalité des « machines à courir ». Plus vite et en s’économisant. C’est ainsi que le 1er record de l’heure fut établi en 1817 sur cette curieuse machine commercialisée en France sous le nom de « vélocipède ». À peine 15 km/h. Les vélocipèdes à pédales n’apparaissent qu’au milieu du XIXe siècle. Ensuite, nouvelles avancées : du grand bi à la « bicyclette de sécurité » équipée de roue de taille… raisonnable. Avec la chaîne, l’évolution se poursuit. Mais ce n’est qu’au début du XXe siècle que ce moyen de locomotion se démocratise avec de surcroît des caractéristiques plus abouties :

 La roue libre ;

 Le dérailleur avant et arrière n’aura droit de cité que vers 1950 sur le Tour de France ;

 Les cale-pieds puis les pédales automatiques… À chaque découverte, l’homme a dû adapter sa technique afin d’utiliser au mieux cette machine à 2 roues.

ET À CHAQUE FOIS IL A FALLU

APPRENDRE DE NOUVELLES TECHNIQUES

De la course à pied à la position aérodynamique du triathlète, toute une évolution que nous nous proposons de décrypter. En effet, si la pratique de la bicyclette a facilité le déplacement des humains, ils ont dû apprendre à maîtriser au mieux cet engin. Et, dans la mesure où le pédalage n’est pas un geste naturel, il a imposé au corps humain des contraintes. Pour le meilleur, mais aussi pour le pire.

DE LA MARCHE À LA COURSE,

IL N’Y A QU’UN PAS !

En effet, pédaler reproduit globalement le même « pattern moteur » que marcher. En termes de motricité, il s’agit tout simplement d’un mouvement alternatif des membres inférieurs. À l’identique, à chaque pas, comme à chaque coup de pédale, le pratiquant sollicite la chaîne des muscles extenseurs des membres inférieurs : extenseurs au niveau de la hanche, exten-

seurs au niveau du genou ainsi qu’au niveau de la cheville. Mais alors, si les gestes (marche/pédalage) sont globalement identiques, pourquoi nous faut-il apprendre à pédaler ?

À l’analyse, apparaissent 2 différences essentielles :

 La phase d’amortissement de la marche (lors de la pose du pied) n’existe pas lors du pédalage. Pas de percussion ni, en conséquence, de sollicitation excentrique, mais directement un effort concentrique : de la position semi-fléchie vers l’extension (incomplète) ;

 Autre différence, l’extension du membre inférieur n’est pas la seule possibilité de transmettre de l’énergie au vélo. La flexion avec traction sur la pédale opposée peut/devrait être motrice. La remontée passive constitue un réel « gaspillage ». Grace aux pédales automatiques, le savoir-pédaler efficace suppose l’apprentissage de la remontée active en construisant la traction sur la phase arrière.

SI J’ARRÊTE DE PÉDALER, JE CONTINUE À AVANCER !

Une autre différence importante apparaît, dès que le déplacement doit durer. À vélo, la gestion de l’effort n’est plus de même nature que pour la course à pied. Tout triathlète en a fait l’expérience. En haut d’une côte, à vélo, il est possible de réduire la puissance engagée lors de l’ascension : le bonheur d’une descente en roue libre et d’une fréquence cardiaque qui, en conséquence, peut revenir dans une zone plus confortable. Pauvres coureurs à pied : pas de roue libre possible et la nécessité d’amortir à chaque foulée, pour contrôler la vitesse dès que la descente devient raide ! Ces sollicitations excentriques qui font souffrir les fibres musculaires. Bref, à vélo, il est possible de s’économiser, de se ménager des temps de récupération, même si, lors des faux plats descendants, il est coutume de continuer à « tourner les jambes  ». Mais en souplesse, et en caressant tout juste les pédales.

LE CYCLE DE PÉDALAGE SERAIT DONC UNE VALSE À 4 TEMPS

Précisément, à propos de la souplesse du coup de pédale, il nous faut y regarder de plus près : souplesse apparente, mais fermeté nécessaire. En termes de forces exercées sur la pédale, l’essentiel est, de toute évidence, produit lors de la phase avant : l’appui (voir schéma). Cette poussée/extension mobilise les muscles les plus puissants du corps que sont le quadriceps (la partie avant de la cuisse) et les fessiers. Sans oublier les mollets qui ont pour fonction essentielle de transmettre intégralement la force produite plus haut. Donc de rester « rigides », indéformables. Si le talon descend, une partie de l’énergie sera perdue. Pour ce qui est de la phase arrière, c’est plus problématique et cela, quel que soit le niveau de pratique. En effet, le débutant oublie que, s’il n’y prend garde, il devra consacrer une partie de l’effort produit par la poussée sur une pédale, à remonter pied, jambe et cuisse du côté opposé, alors même que le rôle de cet appui devrait être de simplement faire avancer le vélo. C’est lourd, un membre inférieur passif ! Quand nous appuyons sur la pédale droite, il conviendrait tout au moins de penser à alléger le côté gauche.

Dans le pédalage (comme dans tous les domaines d’ailleurs), il faudrait un peu plus de… solidarité entre la gauche et la droite ! Phase avant, phase arrière, mais également 2 phases de transition (haute et basse). Ces 2 transitions demandent un passage très rapide de la poussée à la traction (ou l’inverse) que l’articulation de la cheville doit gérer au plus vite. C’est ce passage qui donne l’impression de souplesse. En réalité, sur les 2 temps forts, le cycliste doit veiller à « verrouiller » ses chevilles pour que l’énergie qu’il produit serve le coup de pédale. Donc souplesse effective sur ces instants fugitifs, mais sur les 2 temps forts, le moins de déformations possible. Tout un art dont l’acquisition nécessite de faire… des gammes !

APPUI ET TRACTION :

LE COUPLE GAGNANT

Mais il est possible et souhaitable d’aller encore plus loin : remplacer la totale ou relative passivité de la remontée arrière par une flexion active, une réelle traction. En ce sens, le système qui solidarise pied/pédale constitue un équipement incontournable. Même si la force des muscles fléchisseurs (moteurs de cette traction) est nettement moins importante que celle des extenseurs, ils sont d’un apport déterminant. D’abord en

> LES PHASES DU PÉDALAGE

Sens du pédalage

MISE AU POINT

QUAND LES PLUS FAIBLES SE REBIFFENT OU CRAQUENT

Il y a débat entre différents spécialistes de la motricité efficiente chez un cycliste compétiteur concernant l’utilité (ou non) d’améliorer l’efficacité de la phase arrière :

 D’un côté, ceux qui font appel aux simples lois de la physique qui mettent à contribution toutes les forces possibles pour optimiser le couple de rotation exercé sur le pédalier. Selon eux, il est nécessaire de renforcer les groupes musculaires fléchisseurs (ischio-jambiers…) pour produire une traction arrière plus efficace ;

 D’un autre point de vue, plus physiologique, ceux qui, soucieux de ne pas gaspiller l’énergie, pensent qu’il vaut mieux la mettre prioritairement au service des extenseurs (quadriceps…).

Indépendamment de ces arguments qui concernent plus les compétiteurs que les cyclotouristes, les arguments « sport santé » nous semblent prioritaires :

 Priorité à l’équilibre entre ces 2 chaînes musculaires (extenseurs/ fléchisseurs)

 Les ischio-jambiers, fléchisseurs situés à l’arrière de la cuisse sont déjà 3 fois moins puissants que les extenseurs (avant de la cuisse). N’augmentons pas ce déséquilibre ;

 En effet, lorsque le déséquilibre est trop important, les plus faibles « craquent » ou se protègent en se rétractant !

augmentant de + de 30 % la force potentielle du couple de rotation, mais, plus simplement, en permettant aux muscles extenseurs (ceux qui appuient) de s’économiser. Et quand on a « les cuisses qui brûlent », c’est bien utile de faire appel à cet appoint disponible.

ET S’IL ÉTAIT POSSIBLE (ET SOUHAITABLE) DE DÉCOLLER LES FESSES DE LA SELLE ?

L’apprentissage doit passer par la variété des positions. En effet, nous voyons trop souvent des cyclos qui restent constamment assis sur leur selle, un peu comme si le cuissard était collé. Avec de bonnes ou de mauvaises raisons. Nous ne saurions trop conseiller d’apprendre à libérer, de temps en temps, le périnée des contraintes de pression qu’il doit subir lors de longues distances. Il nous en saura gré. Bien entendu, en danseuse, nous avons tendance à disperser notre énergie dans tous les « degrés de liberté » que nous libérons. Ce qui est contraire au principe physique de transmettre notre engagement musculaire à nos pédales sans « gigotage » inutile. C’est pourquoi il est utile d’apprendre la « danseuse écologique », économique, sans trop de déperdition. Avec gainage au niveau de la jonction bassin-haut du corps et mobilisation des membres supérieurs.

ÊTRE BEAU ET… BON À LA FOIS

!

Le pédalage serait-il un art, ou tout simplement une technique ? En effet, savoir se positionner sur un vélo correspond à un juste et délicat compromis entre une recherche de confort, d’efficacité et de sécurité. L’une des contraintes qui apparaît rapidement pour qui découvre le vélo est qu’il va lui falloir jouer avec l’air. L’air, dans la mesure où le vent (réel ou apparent) va contrarier sa progression, et cela en fonction du carré de sa vitesse. De même, un nageur va jouer avec la résistance hydrodynamique (véritable obstacle à l’avancement) imposée par la viscosité de l’eau et rechercher le meilleur profil pour… fendre ce milieu liquide. Le coureur à pied cherchera, pour sa part, à combattre la gravité terrestre en améliorant le rebond de chaque foulée et gagner en légèreté. Pour ce qui concerne le cycliste, à chacun son compromis. Il devra jouer au plus rusé avec l’air en recherchant une position aérodynamique compatible avec un confort acceptable. Jeu qui l’obligera à des « contorsions » quelque peu en rupture avec son anatomie de Terrien. La position offrant la moindre résistance à l’air s’apparente plus à une posture de quadrupède qu’à celle du bipède que nous sommes. Une adaptation sera donc nécessaire. Notre architecture osseuse et musculaire est organisée pour la bipédie. Sur le vélo, elle va devoir s’adapter en fonction de nouvelles contraintes. La charnière lombaire et la zone cervicale, en particulier, vont devoir assurer des fonctions différentes et s’organiser autour de cette curieuse posture. Pour prendre le cas des vertèbres cervicales, il va leur falloir assurer un nouveau port de tête. N’oublions pas qu’une tête… bien pleine et protégée par un casque, c’est 5 à 6 kilos, voire plus ! Et avec le porte-à-faux imposé par la recherche d’une meilleure pénétration dans l’air, les contraintes vont être importantes. « Baisse la tête, tu auras l’air d’un coureur ! »… D’accord, mais à condition d’avoir progressi-

LE PÉDALAGE SERAIT-IL UN ART, OU TOUT SIMPLEMENT UNE TECHNIQUE ?

vement construit la posture et renforcé les muscles profonds des gouttières vertébrales. Pour avoir belle allure sur son vélo, pour ne faire qu’un, le cycliste et sa monture doivent donc s’adapter l’un à l’autre par des réglages successifs et progressifs.

QUELQUES PROPOSITIONS CONCRÈTES POUR APPRENDRE À (MIEUX) PÉDALER

 L’unijambiste ;

 La danseuse économique ;

 Varier les cadences de pédalage ;

 Alterner sorties longues en endurance et sorties courtes qualitatives ;

 Apprendre à solliciter le moteur à haute intensité sans faire monter le cardio dans le rouge grâce à des « secousses » de haute intensité mais de très courte durée.

EN CONCLUSION

Pédaler juste serait donc à la fois une technique à apprivoiser et un art. Ce geste juste et harmonieux que tout sportif recherche doit faire d’objet d’un réel apprentissage, non pas en fonction d’une norme, d’un modèle auquel il faudrait adhérer, mais à chacun son style et son coup de pédale. À chacun de trouver (et d’apprendre) une technique et une posture adaptées à sa morphologie, à sa vitesse de déplacement, mais également à son potentiel énergétique et biomécanique. Un compromis très individuel que chaque cyclo va devoir élaborer. Le jeu en vaut la chandelle quand on sait que ce geste juste, fluide et économe, une fois construit, permettra de développer dans les meilleures conditions notre capital santé, avec le plaisir en prime ! ✱

LA HAUTE INTENSITÉ N’EST PAS RÉSERVÉE

AUX SPORTIFS DE HAUT NIVEAU

Que faut-il entendre par secousses de haute intensité pour un cycliste ?

Exemple :

 Une série de 3 fois 6 sprints de 10º avec des temps de récupération variables et adaptés (Je ne repars pour le sprint suivant que si je ne suis plus essoufflé et après 6 sprints une pause + importante)

 L’intérêt : sollicitation musculaire de haut niveau et sollicitation cardio-vasculaire modérée dans la mesure où la FC ne monte que de 15 à 20 battements et a le temps de redescendre dans sa zone de confort avant la secousse suivante ;

 Si vous respectez les temps de récupération, il n’y a pas (ou peu) de dérive cardiaque, contrairement à l’entraînement de type 30/30 (30’’ d’effort, 30’’ de récupération, du début à la fin) ;

 L’entraînement intermittent de haute intensité est donc bénéfique pour un cyclotouriste sous ces conditions.

LES JEUX SONT FINIS, VIVE LES JEUX !

S’il y a bien un bilan que l’on peut faire sur les Jeux de Paris 2024, c’est qu’ils furent une véritable réussite ! Autant pour le public que pour l’équipe de France qui a brillé et mis des étoiles dans les yeux de tous les supporters. De quoi faire naître de nouvelles ambitions chez les jeunes sportifs, mais surtout une aventure qui aura permis au comité de développer de nombreuses opérations de sensibilisation à la pratique sportive. Aujourd’hui, tout ce qui a été mis en place ne demeure pas qu’un simple rappel de l’engouement de ces Jeux, mais il s’agit bien d’un héritage à la disposition de toute la population.

DES JEUX INSCRITS DANS LA SOCIÉTÉ

Les différentes opérations mises en place depuis la naissance de Paris 2024 sont désormais au service des Français maintenant que les Jeux olympiques et paralympiques se sont achevés. Pour en témoigner, le ministère de l’Education a profité de la rentrée scolaire qui s’est déroulée pendant les jeux paralympiques pour proposer le programme « Mini Club » qui vise à changer le regard des jeunes sur le handicap à travers la découverte du paralympisme et l’expérience des parasports.

« Cette opération est une véritable réussite avec une participation active réunissant 5 millions d’enfants. 75 % des projets ont traité de l’inclusion, c’est un très bon indicateur », précise Marie Barsacq.

LES MASCOTTES ONT PERMIS DE DÉVELOPPER DES CONTENUS PÉDAGOGIQUES INTÉRACTIFS.

UN ENGOUEMENT AU SERVICE DU BIEN-ÊTRE DES PLUS JEUNES

Les encouragements aux athlètes qui ont été affichés dans le village olympique, dans les logements et dans les centres d’entraînement ont été donnés aux écoles après les Jeux. « Ces bâches sont revenues avec les signatures des athlètes, un bel exemple à contempler au quotidien. France Télévisions propose également un outil ludique avec sa plateforme Lumni (lumni.fr) qui fait connaître les Jeux et présente le paralympisme. Les mascottes ont également permis de développer des contenus pédagogiques interactifs pour découvrir et apprécier les sports paralympiques. » En complément de ces ressources, Paris 2024 a développé un dispositif novateur appelé « Coach Sport ». Ce robot interactif est conçu pour expliquer tous les sports des Jeux !

Les adolescents aussi ont droit à leur service à travers un programme lancé en partenariat avec l’UFOLEP (union française des œuvres laïques d’éducation physique). Il s’agit de mobiliser des jeunes en service civique dans des structures sportives partout en France. Cette collaboration s’inscrit dans une volonté commune de promouvoir l’insertion sociale et professionnelle dans le sport et par le sport. « Cette opération menée en amont des Jeux est un véritable tremplin pour l’emploi. »  ✱

PAR ANNE ODRU AVEC MARIE BARSACQ, DIRECTRICE IMPACT ET HÉRITAGE DE PARIS 2024

À CHACUN SON AVIRON !

La Fédération Française d’Aviron propose de nombreuses activités pour tous les âges au sein de ses clubs. L’aviron, sport porté et complet, est idéal pour lutter contre la sédentarité et l’isolement croissants. Le petit plus ? Les progrès sont rapides et les bénéfices sur la santé sont facilement mesurables !

ET TOI, QUEL EST TON AVIRON POUR TE MUSCLER, TE REMETTRE OU

À L’ÉCOLE

La FFA propose des outils clés en main pour les scolaires.

 L’Avi’Santé à l’école constitue un programme d’éducation à la santé pour les enfants à partir de 10 ans. Il associe un cycle d’aviron de 6 séances et des travaux d’éducation à la santé à faire en classe. Par une approche ludique, l’enfant développe des compétences motrices et devient acteur de son hygiène de vie et de son bien-être.

 Rame en 5ème est une séance éducative et sportive, alliant aviron indoor et enseignement SVT. Il vise à améliorer la santé physique et la connaissance des cinquième sur le fonctionnement de leur corps, tout en les sensibilisant à l’importance d’une vie active et d’une alimentation équilibrée.

AVIFIT ET ROWNING : VOS ALLIÉS FITNESS !

L’AviFit et le RoWning sont des façons inédites de pratiquer l’aviron indoor (rameur en salle), à la croisée des mondes du fitness et de la prépa physique. Renfo, cardio et bonne humeur sont au rendez-vous lors de séances spécialement conçues pour dépenser un max d’énergie en se faisant plaisir !

AVIRON SANTÉ

Grâce à la diversité de ses supports, l’aviron peut répondre aux spécificités de tous types de publics avec une offre de pratique régulière, adaptée, sécurisante et progressive.

L’Aviron Santé s’adresse notamment à des personnes :

 en perte d’autonomie ou sédentaires,

 atteintes de maladies métaboliques,

 atteintes de maladies cardiovasculaires,

 atteintes de cancers et/ou en rémission.

Innovant, le programme Aviron Santé repose sur une formation spécifique des éducateurs, la labellisation de structures et leur intégration dans les réseaux Sport-Santé-Bien-être.

RESTER EN FORME ?

PARA-AVIRON ET PARA-AVIRON ADAPTÉ

Reconnu pour ses vertus en tant que « sport complet », l’aviron est un outil de soin, support de la rééducation de nombreux troubles : schéma corporel, coordination et dissociation, repères spatiaux, attentionnels… La pratique de l’aviron en indoor ou sur l’eau, grâce à du matériel adapté, permet de gagner en autonomie et notamment de :

 reprendre confiance en son corps et ses capacités physiques,

 renforcer les muscles qui fonctionnent,

 pratiquer une activité dans un club valide, mais à son rythme,

 s’évader sur l’eau en laissant le matériel (fauteuil, canne, prothèses, etc.) au ponton.

AVIRON DE MER

Avec ses bateaux larges et stables, la pratique en mer attire de plus en plus d’adeptes !

Elle est accessible à tous, à partir de 12/13 ans, pratique récréative ou de santé, de randonnée et de compétition dans une grande variété d’embarcations, de un à quatre rameurs.

La nouveauté est que le Beach Rowing sera présent aux JO en 2028 !

RANDONNÉE

Le circuit Randon’Aviron rassemble les plus belles randonnées organisées par des clubs d’aviron.

Ces parcours au fil de l’eau forgent l’endurance et permettent de se fixer des objectifs favorisant la pratique régulière.

Simplicité, partage, plaisir, rencontre, découverte et mixité sont les maîtres-mots des organisateurs Randon’Aviron. Chaque itinéraire est un défi sportif et vous étonnera par ses richesses et ses spécialités régionales.

L’UN DE CES PROGRAMMES VOUS INTÉRESSE ? RETROUVEZ TOUTES LES INFORMATIONS SUR LE SITE DE LA FFA

LES ÉCRANS

CETTE CONCURRENCE DÉLOYALE !

En 2024, la plupart d’entre nous consacrons plus de la moitié de notre temps libre aux écrans. Smartphone, tablette, ordinateur, télévision, console de jeu… savent capter notre attention et le temps que nous consacrions à d’autres occupations ou loisirs. L’entrée dans le XXIe siècle correspond à l’arrivée massive de ces écrans qui marquent une rupture. Rupture qui concerne à la fois notre rapport au monde, nos loisirs, mais aussi notre planning, le temps que nous allons consacrer en particulier à notre pratique physique.

PAR DANIEL JACOB, PROFESSEUR AGRÉGÉ ET INSTRUCTEUR FFCT

ÉCRANS ET SÉDENTARITÉ :

UN LIEN DE FAIT

Le temps passé devant un écran est un des marqueurs du niveau de sédentarité (temps passé assis). Mais ce n’est pas le seul : le temps passé au volant pour un adulte ou dans une poussette pour un enfant de 3 à 4 ans, le choix de l’ascenseur au détriment de l’escalier pour monter 1 à 2 étages… Ce lien a une double nature : d’une part, en raison du temps disponible sur les 24 heures inextensibles que chaque jour nous offre, mais également par le déséquilibre physiologique accentué. En effet, si les écrans favorisent la sédentarité, cette dernière va entraîner, en cascade, un surpoids qui ne peut que s’amplifier pour conduire vers l’obésité, une dégradation des capacités physiques et augmenter les facteurs de risques de pathologies : problèmes cardiaques, AVC, diabète… Le cercle vicieux est en marche. C’est ce que François Carré (cardiologue et médecin du sport) appelle « le syndrome de la chaise » !

ÉCRAN ET « MALBOUFFE » : UNE ASSOCIATION DÉLÉTÈRE

En effet l’association écrans et grignotage n’est pas qu’un cliché. D’après une étude récente, parue dans TheAmericanJournalof Clinical Nutrition, chaque heure passée devant un écran est associée à une augmentation de la consommation d’aliments de faible qualité nutritionnelle (boissons sucrées, fast-food, snacks salés, bonbons). Le temps consacré à la préparation des repas se trouve, de facto, amputé et qu’en est-il du plaisir des papilles lorsque nous mangeons avec une attention captée par des images ?

Or, les 2 piliers essentiels à la construction et au maintien de notre capital santé sont bien l’activité physique et la nutrition. Quand la dégradation des 2 entre en synergie, le processus délétère s’accélère. Et cela d’autant plus que, lorsque nous ne pouvons plus monter un étage sans être essoufflé, nous chercherons à éviter ces efforts jugés pénibles.

DE LA SURCONSOMMATION À L’ADDICTION

Hyperconnexion ou addiction, la limite ne peut être qu’arbitraire, un peu comme entre surpoids et obésité. À chacun de faire le diagnostic : nous est-il possible, par exemple, de nous passer de notre Smartphone pendant une journée ? Pour les adolescents, il apparaît que ¾ d’entre eux consultent leur téléphone toutes les 10 minutes. Une autre étude indique que, pour 1 ado sur 8, la pratique des jeux vidéo peut être considérée comme… problématique. Pour déterminer si une personne est accro aux écrans, plusieurs signaux peuvent alerter :

 Une perte de contrôle. Se servir d’un appareil numérique fait partie des habitudes auxquelles on ne peut se soustraire ;

 La sensation de vide, voire un comportement agressif, lorsqu’il n’est pas possible d’accéder à un écran ;

 Le manque d’intérêt pour d’autres activités ;

 Le repli sur soi, l’absence d’intérêt pour son entourage et les relations sociales en général.

POUR 1 ADO SUR 8, LA PRATIQUE DES JEUX VIDÉO

PEUT ÊTRE CONSIDÉRÉE COMME... PROBLÉMATIQUE.

À TOUT ÂGE, MAIS…

Quand on parle d’écrans, on pense tout de suite aux jeunes. Mais le risque touche aussi les adultes qui ont pourtant vécu une jeunesse sans ce type de sollicitations. Ils s’y sont mis eux aussi, mais n’ont pas été imprégnés dès l’enfance. En revanche, les enfants sont aujourd’hui confrontés dès leur plus jeune âge aux Smartphones, tablettes et écrans de télé, ce qui fait le lit d’une future dépendance possible. Des études ont, par exemple, mis en avant le fait que 2 ados sur 3 (11-18 ans) disposent constamment d’un appareil numérique en leur possession ou encore que plus de la moitié des 7-18 ans se connectent chaque jour à la plateforme YouTube. Or, chez les jeunes qui passent plus de 7 heures par jour devant un écran, on observe une diminution de la substance blanche dans leur cerveau ; ce qui n’est pas sans conséquences sur leur capacité à apprendre et à se concentrer. Mais si nous considérons la simple capacité physique, les jeunes collégiens ont perdu plus de 25 % de leur potentiel en à peine 2 générations. Or, la capacité physique est le meilleur marqueur de l’espérance de vie. Cela présage donc des adultes qui auront plus de problèmes de santé. Ce qui risque de coûter cher à notre société. De plus, l’exercice physique favorise les apprentissages, développe les défenses immunitaires…

LE CAPITAL SANTÉ SE CONSTRUIT DÈS LA PETITE ENFANCE

Il est indispensable de le développer avant 18 ans. L’une des clés serait donc de « semer les bonnes graines » pendant ces toutes premières années. La pratique de tout type d’activité physique sous forme de jeux devrait être encouragée. Au plaisir inactif devant un écran pourra ainsi se substituer le plaisir de mobiliser son métabolisme. Plaisirs de nature différente. Et pour permettre aux enfants de faire le plein d’activités physiques de manière ludique, quoi de mieux que la pratique en groupe, à l’école, avec un complément dans nos clubs ?

Pour capter notre attention, certains acteurs du Web ont recours à la psychologie comportementale, mais aussi à des recherches en neurosciences. Au cœur de leurs préoccupations, la notion de plaisir ! Quand on clique sur un contenu et que celui-ci se dévoile, un « circuit de récompense » s’active dans notre cerveau. L’organisme produit alors, entre autres, de la dopamine, autrement connue sous le nom d’« hormone du plaisir ». C’est sur cette réponse chimique que repose l’usage excessif des écrans.

LA DOPAMINE : UN ENJEU MAJEUR !

Or, l’activité physique sait produire cette hormone, il est donc important de mobiliser ce mécanisme le plus tôt possible. Un enfant a naturellement une appétence pour l’activité physique. Il ressent la nécessité de faire des expériences avec son corps, de tester ses limites, ses progrès. Alors, profitons-en pour lui permettre d’exprimer ce besoin. « Un enfant qui n’a jamais pratiqué de sport a peu de chance de devenir un adulte sportif. Or, un adulte qui fait du sport dès son enfance voit son espérance de vie en bonne santé passer de 64 à 70 ans », souligne François Carré. « Pour échapper à cette addiction, il faut marcher, sauter, courir, danser, pédaler… bouger ! »

LA CONCURRENCE

S’ANNONCE

FÉROCE…

…entre le plaisir de la contemplation d’un écran et son menu déroulant avec comme seule mobilisation : le pouce et un tout autre plaisir procuré par l’activité physique. Plaisir quelque peu différé puisqu’il ne sera ressenti qu’après un effort physique et quelques gouttes de sueur. Nous avons une propension pour le moindre effort et l’« addiction à la chaise » a beau jeu. Mais faisons le pari que la prise de conscience de ces effets délétères saura nous permettre de trouver le juste équilibre entre ces 2 producteurs de dopamine. Quelques compléments en lactates seraient les bienvenus. Sans entrer en résistance contre ces lumières bleues, à chacun d’en trouver le bon dosage ! ✱

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C’est très simple, envoyez-nous un mail à contact@docdusport.com avec votre nom, votre adresse postale et votre justificatif professionnel. sera dans votre boîte aux lettres.

C’est très simple, envoyez-nous un mail à contact@docdusport.com avec votre nom, votre adresse postale et votre justificatif professionnel. Le mois prochain, Doc du Sport sera dans votre boîte aux lettres. Merci à tous les professionnels de santé du sport qui diffusent déjà DocduSport à travers toute la France depuis 6 ans !

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