Recits i

I. Confrontation dans la neige

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l faisait froid dehors et le vent du soir cinglait le visage des garçons qui se dépêchaient d’entrer. C’était jeudi, la nuit Mishmar, et les garçons venaient d’arriver chez le Rabbin pour leur leçon hebdomadaire de la Torah.

Ils accrochèrent leurs manteaux dans le vestibule et laissèrent leurs bottes raidies par la neige sur un paillasson en plastique près de la porte. Dans le salon, il y avait des gâteaux et du soda sur les tables. Plusieurs assiettes débordaient de fruits. « Ce soir est une soirée spéciale pour nous », déclara le rabbin. « C’est Tou Bichvat, la nouvelle année pour les Arbres. J’espère que vous allez tous apprécier ces fruits ».

Puis, après une pause il ajouta : « Il fait très froid dehors, mais les arbres commencent leur pousse de la nouvelle année. Très lentement, la sève commence à parcourir leurs troncs, même si cela ne se voit pas. C’est un des miracles de D.ieu ».

Il y eut un silence. Puis un des garçons demanda : « Rabbi, est-ce qu’il y a encore des miracles aujourd’hui ? » « Oui », répondit le Rabbin. « Les miracles se produisent tout le temps. Il suffit d’ouvrir les yeux pour les apercevoir ». « Et que se passe-t-il si on ne croit pas en eux ? Se produisent-ils 7

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quand même ? » « Oui, ils se produisent de toutes façons, même si on ne croit pas. Certaines personnes ne croient pas aux miracles.

Elles pensent que tout a une explication. Mais les miracles se produisent néanmoins. « Je vais vous raconter une histoire, quelque chose qui m’est arrivé il y a de nombreuses années, à Tou Bichvat. J’ai grandi à Phoenix, dans l’Arizona. Tous les ans, à Tou Bichvat, mon père m’emmenait dans notre jardin et nous plantions un arbre. « L’année qui suivit ma Bar Mitsva, ma famille m’envoya à New York pour suivre des cours à la Yechiva. J’avais le mal du pays mais je savais que je devais aller à la Yechiva pour mes études. « A New York, il faisait trop froid pour planter des arbres à Tou Bichvat. « Je n’avais encore jamais vu de neige de ma vie et j’attendais avec impatience les premiers flocons. Mais cette année-là, la neige arriva très tard. Vers la mi-janvier, il n’avait pas neigé une seule fois. « J’avais beaucoup de famille à New York mais je passais le plus clair de mon temps à l’internat de la Yechiva. Mon compagnon de chambre s’appelait David Adelson. Il venait de Rochester, une ville où il y a beaucoup de neige. « Je me rappelle lui avoir demandé si la neige allait tomber un jour. « Ne t’inquiète pas », m’avait-il répondu, « dès que les premiers flocons tomberont, tu seras au courant. Ensuite nous descendrons sur les trottoirs et on s’offrira une super bagarre de boules de neige ».

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