JOAILLIER CRÉATEUR
Emmanuel Tarpin Né sous une bonne étoile ! À 28 ans, Emmanuel Tarpin est déjà vendu chez Christie’s ou Siegelson à New York. Ses créations ont fait le tour de la planète people, portées notamment par Rihanna. Rencontre avec un jeune Français à qui tout sourit. KYRA BRENZINGER
Né à Annecy, Emmanuel Tarpin n’avait pas de famille dans la joaillerie. Ses parents l’emmènent enfant dans des voyages fous, comme vivre avec des nomades dans des yourtes en Mongolie ou prendre le Transsibérien. Cette ouverture sur le monde est une première étape qui l’amène à choisir la Head, la Haute École d’art et de design de Genève, pour son ouverture d’esprit au niveau créatif. Il commence dans la joaillerie par la grande porte grâce à un atelier à Paris travaillant pour la Maison Van Cleef & Arpels qui le repère ensuite en lui offrant un contrat à l’issue d’un stage. « J’ai beaucoup appris dans cet atelier qui m’a apporté l’exigence de la Haute Joaillerie. Mais, c’était un peu frustrant de ne pas réaliser ses propres créations… ». Depuis trois ans, il se lance dans sa propre collection de Haute Joaillerie en s’inspirant des jardins de sa maison familiale d’Annecy pour créer ses premières boucles d’oreilles Géranium. « J’étais bien conscient que je ne connaissais pas de clients pour vendre mes pièces. Donc, lors d’un voyage à New York, j’ai présenté cette pièce chez Christie’s. À ma grande surprise, la célèbre Maison a décidé de la vendre parmi les grands noms de la place Vendôme, ce qui m’honorait, mais me mettait une pression folle ». Ce fut le départ d’un grand succès et le début d’une collection en hommage à la nature,
mais interprété dans une matière contemporaine, l’aluminium. « J’aime utiliser les matières atypiques comme l’aluminium, mais aussi le bronze ou le cuivre. L’aluminium permet de réaliser des bijoux de très grand volume comme les boucles d’oreilles Seashell, portées par Rihanna. Je propose quatre axes créatifs : la couleur, le contraste, la texture et le volume. Je suis également fasciné par l’art cinétique avec Bidget Riley, par les œuvres aux lumières fluorescentes de Dan Flavin ou par celles créées à partir des matières naturelles comme des feuillages de Andy Goldsworthy ». Les œuvres joaillières d’Emmanuel Tarpin se métamorphosent en boucles d’oreilles Wild Orchids, Arum Lily ou Digitales. Les couleurs de l’aluminium sont volontairement lumineuses avec un contraste contemporain alliant le mat au brillant. « C’est un travail très méticuleux de l’aluminium demandant sept à huit étapes pour le colorer et lui donner une subtilité de nuances proche de la nature ». Il associe quelques pierres comme des diamants jaunes ou des rubellites de Mozambique pour souligner la préciosité de la nature. Ce René Lalique des temps modernes, nous apprend à regarder la nature autrement . Rihanna portant les boucles d’oreilles Seashell, en aluminium coloré noir mat texturé, or jaune et diamants (13,70 carats). crédit photo by courtesy Emmanuel Tarpin
Boucles d’oreilles Wild Orchids, en aluminium coloré dégradé bleu, or blanc, or jaune, tourmalines de Paraïba, diamants et 2 tourmalines de Namibie de 6 carats.
70 DREAMS