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M E N S U E L G R AT U I T - PA R I SJ I S U N G - PA R I S - D É C E M B R E 2 0 1 9 - v o l . 8 9 7 PARISJISUNG ÉVOLUE ET LANCE SON EDITION EN FRANÇAIS.

Découvrez tous les mois, des nouvelles, des portraits, des points de vue et nos chroniques qui s’adressent à la communauté coréenne en France et aux amoureux de la Corée.

SARL PARIS-JISUNG 7 Rue Geoffroy Herbert 50200 Coutances ÉDITEUR : NACK-SUCK, JEONG

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EDITION EN FRANÇAIS en collaboration avec l’agence KFCM Network www.facebook.com/ParisJisungFR


Les grands artistes coréennes

PARK SEO-BO, Ecriture Vernissage le samedi 12 octobre, 16h – 21h 12 octobre — 21 décembre, 2019

Park Seo-Bo artiste (à g.) et Emmanuel Perrotin galeriste, à la galerie Perrotin, 2014. photo : sim eunlog.

La galerie Perrotin présente la seconde exposition personnelle de Park Seo-Bo en collaboration avec la galerie de Paris. « Sans Park Seo-Bo (né en 1931), il n’y a pas de peinture occidentale en Corée moderne. » Park est, tour à tour, un pionnier de l’avant-garde dans les années 50, un chef de file dans le développement d’un expressionnisme abstrait dans les années 60 et est salué comme le « Maître de Dansaekwha » depuis les années 70, un mouvement de l’art coréen qui attire de plus en plus l’attention sur le plan international. La couleur (色). Après le succès de son exposition personnelle au Musée National

d’Art Moderne et Contemporain de Séoul, Park Seo-Bo présente une nouvelle exposition à la galerie Perrotin de Paris. L’exposition présente « Dernière Ecriture (描 法) » aussi connu sous le nom « Ecriture en Couleur (色彩描法) » dont le travail commence par une rencontre avec le feuillage d’automne. Lorsque Park organise une exposition au Japon en 2000, l’artiste découvre dans la Montagne Fukushima des feuilles d’érables qui ont couvertes et peint ‘en couleurs’ son âme créatrice. Lors de sa première exposition chez Perrotin1), étant incapable de déterminer la couleur utilisée comme étant jaune – et ce, même en regardant une œuvre avec des tons jaunes – on a demandé à Park quelle était la

1) ‘Park Seo-Bo, Ecriture’ (2014.11.6-12.20), extrait de l’interview du 6 novembre 2014, Galerie Perrotin (Paris).

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Les grands artistes coréennes

couleur employée et il a répondu : « c’est la couleur jaunâtre du forsythia. » La couleur du forsythia peut inclure du jaune mais aussi une multitude de nuances telles que la lumière d’un soleil de printemps qui brille sur un forsythia, des ombres d’oiseaux les survolant ou encore des gouttes de pluies tombant sur ses feuilles. De la couleur rougeâtre d’un « kaki mûr » à la couleur belutée de « l’air » avec un fond gris, respirant, tel une bouffée d’air frais... son travail est basé sur l’expérience pratique de l’artiste, capturant des couleurs différentes qui ne peuvent pas être définies comme étant des couleurs. Le vide (空). Park superpose trois couches de hanji – ou papier traditionnel coréen – préalablement trempés dans de l’eau sur une toile et crée, à la manière d’un fermier labourant son terrain, des lignes continues ou des surfaces à l’aide d’un crayon épais sur le hanji encore humide. Une fois que la forme est terminée et que l’humidité a complètement disparue, Park y ajoute des couleurs (à l’aquarelle) reflétant des paysages naturels et des saveurs qu’il a expérimentés. Dans ce processus, Park fait une répétition illimitée d’égratignures, sculptant les couleurs ( 色) avec le vide (空). Le mot vide dans le monde oriental n’est pas exactement le « rien(無) » en tant que tel, ni le « néant ( 虚) » qui surgit de manière inattendue. L’état de ce « vide pur » atteint par « la culture de l’esprit et du corps » par la reprise d’égratignures des milliers et des dizaines de milliers de fois est ce qu’on appelle le vide. Atteindre ce « vide » est quasiment impossible. Park Seo-Bo dit à ce sujet : « comme dans le cas d’une peinture moderniste, un artiste qui remplit l’écran de ses pensées et les présente aux spectateurs est une forme de violence. La peinture ne consiste pas à se déverser, mais au contraire à se vider. » Voilà pourquoi il souligne que le « rôle futur de l’art est de permettre aux visiteurs d’aller à l’intérieur de cet espace vide et les faire se sentir à l’aise. » Dans cet espace vide, le public peut être soit saisi par une passion à 42,4°C ou par une critique abstraite et frissonnante à -23,9°C de façon incontrôlable, en fonction des inspirations fournies par l’art. « Myobeob » et « Ecriture ». La relation entre les « couleurs » et le « vide » facilite notre compréhension quant à la façon dont le titre de la série « myobeob(描法) » en coréen en est venu à être traduit par ‘Ecriture’ en langue occidentale. « En 1967, Park a nommé une technique consistant à tracer de manière répétée des lignes de longueur régulière avec un crayon avant

que la peinture sur les pigments à l’huile de la toile ne coagule comme « Myobeob(描法) ». Avec le temps, des lignes dessinées ou écrites dans la « Première Ecriture » se développent en « couleurs » dans la « Dernière Ecriture » et « l’acte de se vider » dans la « Première Ecriture » se développe davantage en « se laisser aller » ou « guérir » dans la « Dernière Ecriture ». Quant à la traduction du mot « myobeob », qui a plus de 2000 ans d’histoire en Corée2), l’artiste a opté pour « Ecriture » emprunté à Roland Barthes plutôt que « graphein » (qui signifie « écrire » et « peindre » tout comme « myobeob » mais qui exclue l’action de « donner des coups de pinceau »3)), ou l’archi-écriture de Jacques Derrida ou encore d’autres mots similaires. Pour Barthes, « Ecriture » est une écriture individuelle, créative, qui ne fait pas autorité et qui est, en particulier, « Le degré zéro de l’écriture » ce qui signifie « écriture neutre » ou « écriture blanche », c’est-à-dire une écriture pure, sans parti pris ni jugement de la part de son auteur. En dépit de ces différences, le point commun le plus frappant entre « Le degré zéro de l’écriture » de Roland Barthes et de Park Seo-Bo est que les deux déversent leurs connaissances plutôt que de les emplir lorsqu’ils écrivent. Les visiteurs/spectateurs, en se promenant librement dans cet espace vidé par l’artiste, sont en mesure de révéler et de déverrouiller leurs couleurs uniques. SIM Eunlog, Park Seo-Bo, le Vide (空) sur des Couleurs(色) A propos de l’auteur : SIM Eunlog (Critique d’art et con-

servateur à Gwangju Design Biennale 2019 ). SIM a obtenu un doctorat de l’Ecole des hautes études en sciences sociales (EHESS ) (2008). Elle est l’auteure de plus de 20 publications de critiques d’art, notamment JeanMichel Othoniel, Lee Ufan, Art de l’ambiguïté et a organisé de nombreuses expositions, dont l’exposition célébrant les Championnats du Monde de natation 2019, exposition célébrant les Paralympiques d’hiver à PyeongChang 2018, exposition célébrant le 70e anniversaire de l’UNESCO Paris, exposition des 5 continents de l’ONUG, exposition célébrant le 130e anniversaire des relations diplomatiques franco-coréennes et de nombreuses autres expositions internationales. Source : communiqué de presse de la Galerie Perrotin.

https://www.perrotin.com/fr

3) Le format de « Ecriture » était déjà défini depuis longtemps dans la peinture orientale et est généralement divisé en 18 catégories.

4) Pour seonbi (lettrés coréens) « l’acte d’écriture [dessin] » était égal à un acte de cultiver son esprit. En particulier, « donner un coup de pinceau à une orchidée dans la peinture orientale » signifiait cultiver un son esprit et caractère.

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Une carte blanche à KIMSOOJA Traversées, un événement pas comme les autres

Kim sooja, Bottari, 2005 / 2017, Installation at Documenta 14, Fridericianum, Kassel, installations view, photo : sim eunlog

Sur proposition des directrices artistiques Emma Lavigne et Emmanuelle de Montgazon, Poitiers invite l’artiste sud-coréenne Kimsooja à poser son regard sur les édifices remarquables et patrimoniaux de la ville, connus ou inconnus, pour y installer des oeuvres contemporaines en dialogue avec l’histoire et l’architecture de ces lieux. Les thématiques du voyage, du déplacement et du déracinement irriguent l’oeuvre de Kimsooja. Transfigurant l’espace en expérience sensible, elle fait vaciller l’architecture des lieux qu’elle investit, pour y laisser entrevoir de nouveaux horizons. Ses propositions, en résonnance avec d’autres artistes avec qui elle partage de forts liens, vont s’articuler telle une traversée de la ville où les chemins se croisent, se rencontrent, bifurquent. C’est cette carte blanche, telle une invitation à venir poser son regard sur la Ville, qui constitue la particularité et l’essence de Traversées. Autour de cette invitation à Kimsooja et son univers, une programmation associée construite avec les acteurs culturels et les forces vives du territoire se déploie dans Poitiers et Grand Poitiers. Plus de 40 partenaires se sont engagés…. Ponctué de temps forts, de rendez-vous singuliers et d’événements dans l’espace public, Traversées\ Kimsooja invite à une nouvelle expérience de la ville, fondée sur des chemins détournés et des renversements de perspectives. Avec Traversées\ Kimsooja, Poitiers invite à la (re)découverte de ces édifices emblématiques et à une ouverture au monde, par des propositions artistiques contemporaines, d’ici ou d’ailleurs, qui dialogueront avec le patrimoine exceptionnel de la ville.

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Kimsooja, artiste nomade

thalle Wien, au Kunsthalle Bern, au Kunstmuseum Liechtenstien, au Kimsooja est née en 1957 à Daegu (Corée Musée d’art contemporain de Lyon, du Sud). Elle vit et travaille à New-York au Musée d’art moderne de Saint(Etats-Unis) et à Séoul (Corée du Sud). Etienne, au Guggenheim Bilbao ou encore au Centre Pompidou-Metz. Les déménagements fréquents au gré des affectations militaires de son père et son « « Contempler l’histoire, le paysage, exil volontaire » à New York ont amené la beauté des monuments historiques Kimsooja à s’interroger sur la notion de de la ville. Prendre conscience de la voyage et à développer une conscience relation de Michel Foucault avec sa humaniste de l’altérité, qui se révèle dans ville natale, lui qui a eu une grande les multiples interactions suscitées par ses influence sur le discours en art conoeuvres. Elle envisage les moments de temporain. Tout cela a été très enrencontre induits par les déplacements et richissant pour moi. J’ai découvert un pérégrinations, au cours desquels chacun chemin complexe entre religion, culemporte un peu de soi, comme un vrai ture, politique, esthétique et histoire partage, tant culturel que spirituel. Kim- de la France et de l’Europe voisine. sooja se fait ainsi « femme aiguille », selon le titre de sa performance Needle Wom- Il s’agit peut-être de mon projet an, et, par ses oeuvres et les questionne- le plus inspirant, complexe et amments qui l’animent, tisse des liens à tra- bitieux, car il se concentre sur la vers les contextes sociaux de différents spécificité de ce site, qui répond à la lieux géographiques. En filigrane de ses notion de traversées qui m’est chère déplacements, de ses bottaris – le terme depuis tant d’années. Depuis le procoréen pour des baluchons de nomade - jet Bottari, Cities on the Move, et ou de ses rencontres, résonnent toujours même depuis mes travaux de coula question de l’hospitalité et, plus pro- ture dans les années 1980, qui exfondément, le lien familial qui nourrit sa ploraient également l’espace et le temps, tout cela a répondu à ma pratique artistique depuis ses débuts. propre réalité et à ma propre culKimsooja a réalisé ses études de ture, en dialogue avec les valeurs et peinture à l’Université Hongik à les réalités universelles. Si cette exSéoul et a ensuite suivi un atelier position n’est pas une rétrospective, de lithographie à l’Ecole Nationale elle est fortement liée à l’histoire de des Beaux-Arts de Paris. Elle a été ma pratique en tant qu’artiste noinvitée dans plus de 30 biennales et made depuis les années 1990, mais triennales d’art contemporain à tra- aussi en tant qu’enfant ayant granvers le monde. Elle a représenté la di dans une famille nomade près de Corée du Sud pour la 24e biennale la zone démilitarisée coréenne, au de Sao Paulo en 1998, et la 55e bi- contact des frontières et des dangers ennale de Venise en 2013. Son tra- de la Corée du Nord. Selon moi, vail a fait l’objet d’expositions per- cette enfance a façonné ma percepsonnelles au MoMA PS1, au Palais tion de l’autre et du tableau en tant de Cristal de Madrid / Museo Na- que frontière. cional Centro de Arte Reina Sofia, au Vancouver Art Gallery, au Kuns- Pouvoir inviter d’autres artistes,

dont les oeuvres résonnent avec ma propre pratique, qui évoquent le contexte des frontières, la vérité et l’esthétique de la notion de traversées, est à la fois magnifique et inspirant. » Kimsooja

La Villa Bloch, lieu de résidence pour les artistes de Traversées \ Kimsooja La Ville de Poitiers a inauguré en 2019 la Villa Bloch, nouveau lieu de résidences d’artistes imaginé en hommage à son ancien propriétaire, Jean-Richard Bloch (1884- 1947), à la fois écrivain, journaliste, humaniste, et intellectuel engagé, qui n’a cessé tout au long de sa vie de défendre la liberté d’expression et la création artistique. Lieu de création, la Villa Bloch est également un lieu de mémoire : le bureau de Jean- Richard Bloch a été reconstitué, et témoigne ainsi de l’oeuvre et de l’engagement de cet intellectuel engagé du début du XXème siècle. La Villa Bloch peut accueillir simultanément quatre artistes en résidence dont un auteur ne pouvant plus créer librement dans son pays d’origine. Poitiers est ainsi devenue avec Paris membre du réseau international des cités refuge (ICORN), et accueille depuis janvier un jeune poète iranien et sa famille. L’un des espaces de résidence de la Villa Bloch a permis d’accueillir les artistes de Traversées\ Kimsooja : Lenio Kaklea, Thomas Ferrand, Stephen Vitiello ou encore Myriam Boucher y ont résidé et travaillé lors de leurs séjours à Poitiers. Source :

https://www.traversees-poitiers.fr/traversees/une-carte-blanche-a-kimsooja Décembre 2019 (vol.897)_5


Températures géométriques 1

LEE BAE, Promenade Opening Saturday, November 2, 6pm - 8pm November 2 - December 21, 2019

Lee Bae « Promenade », Galerie Perrotin, New York, USA, 2019, 10, installations view, photo : sim eunlog

Perrotin New York is pleased to announce Promenade, an exhibition from Korean artist Lee Bae, based in Paris, France and Cheongdo, South Korea. For his first solo presentation with Perrotin New York, the artist has created a physically immersive environment that expands upon his ongoing aesthetic and material experiments with charcoal. This concise collection of drawings, paintings, and sculptures represents three distinct bodies of work: Issu du feu, Landscape, and his most recent works on paper, Untitled. Charcoal has figured prominently in Lee Bae’s practice since 1990, when the artist first moved to Paris and took up the ubiquitous material out of economic necessity. In this time of transition, charcoal also provided a cultural link to home, recalling the soot-based India ink used in Korean calligraphy but also the material’s many domestic applications: In Korea, it has been used in homes as a natural purifying agent for thousands of years. Lee Bae continues to engage charcoal with formal and conceptual rigor, creating stunning works of art that draw out nuanced meaning from the ancient matter. Forming the centerpiece of Promenade is an installation of 24 sculptures from the artist’s Issu du feu series. Arranged in a modernist grid above pale sheets of mulberry paper, their formal placement evokes minimalism’s austere serial installations. However, Lee Bae’s works are not industrially produced, but created through profoundly personal and organic means of production. Sourced from his hometown of Cheongdo, South Korea where the artist also maintains a studio, Lee Bae carefully selects the pine trees that he then burns for two weeks in a custom-made kiln, transforming the verdant wood into brittle, black 6_le journal PARIS JISUNG


Températures géométriques 1

totems. Wrapped in elastic bands, these freshly carbonized forms reflect the fragile equilibrium between destruction and renewal. Viewers are invited to wander through this charged space, approaching the installation as a site of contemplation. Lee Bae’s corresponding Issu du feu paintings highlight the material’s more luminous qualities. In these phantasmagoric works, charcoal fragments are combined into dense, faceted compositions. While the iridescent wood grain appears to be painted by the bristles of a brush, these subtle details are instead achieved through a process of gentle erasure; it is only after much careful sanding and polishing that these surfaces reveal their shimmering spectrum of blacks and grays. The artist’s Untitled works, in contrast, embody a more explicit mode of mark making. Drawn on paper with a charcoal stick dipped in natural fixatives, the abstract compositions of both singular and serialized gestures call to mind the art of calligraphy. Yet the individual marks do not signify as language, landing instead in the symbolism of charcoal as both artistic tool and indexical trace. From a distance, the artist’s two Landscape paintings appear as a single, flat, monochrome surface made up of thick, black lines conjoined on a grid. On closer inspection, one realizes that these dark

planes are not strokes of paint but large quantities of charcoal compressed into thick relief. While their surfaces exhibit faint textural details, their jagged, imperfect edges reveal the labor of artistic production: streaks and smudges that result from a simultaneous process of accumulation and removal that involves incorporating the residual powder back into the works with glue, rendering several discrete pieces into a single mass.

primordial resonances of charcoal, an elemental landscape that breathes alongside you. As Benjamin wrote, “To dwell means to leave traces.” Dwelling in Lee Bae’s work, one is also marked. — Olivian Cha Lee Bae : Born in Cheongdo, South

Korea in 1956, Lee’s works have been the subject of solo exhibitions at museums and institutions worldwide, including Wilmotte Foundation, Venice, Italy; Fondation Maeght, Saint-Paul de Vence, France; Paradise Art Space, Incheon, South Korea; Musée des Beaux-Arts, Vannes, France; and Musée Guimet, Paris, France. Lee’s works are included in public collections, notably the National Museum of Contemporary Art (MMCA), Gwacheon, South Korea; Seoul Museum of Art (SEMA), Seoul, South Korea; Leeum-Samsung Museum of Art, Seoul, South Korea; Fondation Maeght, Saint-Paul de Vence, France; Musée Guimet, Paris, France; Musée Cernuschi, Paris, France; Privada Allegro Foundation, Madrid, Spain; and Baruj Foundation, Barcelona, Spain.

Lee Bae’s artistic practice involves a deep commitment to the cyclical transformation of charcoal, ushering the raw matter on its journey from wood to fire to carbon to powder. The works in Promenade loosely trace this transformation, allowing viewers to experience the surprising aesthetic multiplicity of charcoal. Meanwhile, activated charcoal has become a familiar commodity, advertised as an ingredient in cosmetics, water filters, and health supplements and touted for its purifying properties. Walter Benjamin once identified the department store as “the last promenade for the flaneur”—a site where bourgeoise “fantasies were materialized” and commodified, rather than experienced. In Lee Bae’s exhibition, Source : communiqué de presse de la we are pulled back into the experiential Galerie Perrotin. and peripatetic dimensions of the prom- https://www.perrotin.com/fr enade. Instead of machinelike products, the viewer follows a path through the

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Association des Artistes SONAMOU

Exposition de l’association SONAMOU du 21 au 24 novembre 2019 à Bastille Design Center

Avec six artistes d’origine coréenne de la première génération, vivant à Paris et en banlieue, l’association Sonamou, composée de cinquante artistes coréens présentera à nouveau cette année, dans le très pittoresque Bastille Design Center, leurs nouvelles œuvres. Suite à l’exposition « Gan 간 (閒, interstice) » de l’an dernier, les artistes de deux générations se rencontreront sur le thème « Yeon 연 (緣) : ondes immatérielles ». Si le gan 간 désigne le silence, la pause, l’espace vide, le temps suspendu entre deux choses visibles, le ‘yeon’ décrit concrètement ce qui les relie entre elles, figurant des ondes intangibles, tantôt la lumière, tantôt l’ombre, ou des ondes invisibles comme l’air. La source du mot yeon 연 (緣) signifie « nouer » ou « raffermir l’attache d’un tissu déchiré ». Englobant l’idée que rien ne se crée par hasard entre deux êtres, comme l’indiquent les mots coréens inyeon 인연 (因 緣) et yeongo 연고 (緣故), ce vocable peut également évoquer le fil d’un cerf-volant. À l’instar de l’espace et du temps qui sont en perpétuel tissage, le yin et le yang se croisent ainsi pour créer le monde, toute chose faisant in fine l’objet d’un rapport de cause à effet. Le ‘yeon’ invisible apparaît dans l’art comme une myriade de vagues intangibles à travers des traits, des couleurs, des espace vides, entre des œuvres, des artistes et le public, etc. Les artistes de ces deux générations, tous porteurs d’une double culture, de la Corée et de la France, ont chacun une causalité différente ; chacun d’entre eux interprète donc différemment la thématique ‘yeon’ à travers sa création de peintures, de photographies, de vidéos et d’installations. Le ‘yeon’ immatériel se dévoilera ainsi par multifacettes comme des ondes innombrables. Dans ce vaste et imposant espace historique de la structure architecturale du Bastille Design Center, les œuvres du souffle de ‘yeon’ créées par la rencontre entre artistes de deux générations produiront des nouveaux ‘yeon’ à travers l’espace-temps en relation avec vous.

Juillet 2019, KIM Hyeon Suk Commissaire d’exposition Docteur en esthétique d’art, enseignante de l’Université Paris 8

L’association des artistes SONAMOU est l’une des associations des artistes coréens les plus prestigieux de Paris. Fondée en 1991, l’association Sonamou a été reconstituée sous le nom de l’Association des Artistes SONAMOU (président actuel Lee Young-in) en 2001 à la suite de la démolition du studio collaboratif ‘Artsenal’. Jusqu’à présent, plus de 150 artistes ont adhéré à l’association Sonamou et aujourd’hui plus d’une cinquantaine de membres actifs en France. L’échange se poursuit avec des membres qui ont été actifs dans le monde après leur retour en Corée. Les artistes SONAMOU démontrent leur valeur dans diverses formes d’art dans le but d’une mondialisation de la culture qui transcende les frontières par le biais de l’art. Ils favorisent également l’échange d’art coréen et de culture artistique internationale par le biais de leurs œuvres. 8_le journal PARIS JISUNG


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