BRUXELLES CULTURE
5 août 2023
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RENCONTRE : ELISABETH BREWAEYS
RENCONTRE : ELISABETH BREWAEYS
Croisée dans la foulée d’Itinérart 2022, Elisabeth Brewaeys est à la fois médecin et artiste. Deux aspects de sa personnalité qui se conjuguent et que ses proches connaissent bien. Discussion autour de ses dessins et lecture de son recueil intitulé « Le lion et la papillon » pour déboucher sur l’idée de cette interview. Rencontre.
Quelle a été votre formation et où avez-vous passé votre jeunesse ?
Je suis originaire des Marolles, où j'ai suivi un cursus scolaire rénové option scientifique pour entamer par la suite des études de médecine à l'Université Catholique de Louvain. Une jeunesse dans un des quartiers parmi les plus vivants de la capitale. Aussi l’un des plus anciens et les plus liés au folklore, qui a gardé son côté social où des populations moins aisées vivent au quotidien.
A quel âge avez-vous commencé à peindre et à écrire ?
Aussi loin qu’aillent mes souvenirs, j'ai toujours dessiné et certains de mes livres d'enfant en gardent encore la trace. L'écriture a aussi très vite accompagné mes jeux. Je me basais sur les histoires du Petit Nicolas pour dépeindre ma vie d'alors. Étant élevée par ma mère et ma grand-mère, situation plus rare dans les années 70, ces deux femmes lettrées alliant l'intelligence du cœur avec celle de l'esprit m'ont toujours encouragée et n’ont jamais posé de limites à mes rêves ni à mes ambitions. Il reste sûrement des manuscrits dans des caisses abandonnées dans une cave ou dans un grenier. Des témoins de cette époque !
Que vous apporte le geste créatif ?
La peinture et la poésie me connectent au rêve. Elles sont l'équilibre nécessaire avec ma profession de médecin qui nécessite une intelligence plus analytique. Je travaille en tant que généraliste dans une maison médicale située dans un quartier dit difficile au cœur de Bruxelles. Ma patientèle est fort variée et, pour moi, je vois là une grande chance de soigner des personnes qui, malgré des situations parfois très compliquées, continuent à se battre pour un avenir meilleur pour eux autant que pour leur famille. A leur contact, j’apprends énormément
La pandémie a-t-elle endigué votre veine créatrice ou, au contraire, l’a-t-elle stimulée ?
La pandémie n'a pas arrêté mon envie passionnée de peindre et d'écrire. Au contraire, elle l’a stimulée car, étant au cœur du cyclone comme médecin, ces deux activités m’ont permis de prendre du recul par rapport à la complexité de la situation et de ne pas flancher alors que tout vacillait ici comme ailleurs.
Quel type d’ouvrages écrivez-vous ?
Au niveau de l’écriture, outre la poésie que j’ai déjà évoquée, j'aime rédiger des contes et des nouvelles. La formule courte des textes me permet de combiner ma profession, ma vie familiale et ma vie artistique, même si je ne
désespère pas de terminer un livre plus classique ou, un jour, d’accoucher d’un roman.
Pour vous, la poésie, c’est … La poésie représente à mes yeux la peinture des mots. Chaque poème est un tableau dont chaque terme l’enrobe d’une couleur. Bien sûr, il s’agit d’une explication métaphorique … Mais elle me convient parfaitement et me correspond.
Avez-vous été éblouie par la plume de certains écrivains ou le pinceau de certains peintres ?
Mes écrivains de prédilection sont Michel del Castillo qui dépeint si magnifiquement la dualité de l'humain, René Barjavel et Michel Tournier avec leurs univers oniriques assez proches des miens, ainsi que l’écrivaine japonaise Aki Shimazaki dont chaque livre apparaît comme un bijou de finesse. Je pourrais encore citer Stephen King, Bernard Werber et quelques autres. Je suis du genre à ne pas décoller d'un livre dès que je l’entame. Quant aux peintres que j’admire, Marc Chagall m’enthousiasme par la spiritualité qui se détache de ses toiles avec des couleurs quime touchent particulièrement. S’ajoutent Roger Somville qui m'a fait rater une matinée de cours pour avoir contemplé la fresque qu’il a réalisée pour la station de métro Hankar, et Nikki de Saint Phalle, plutôt plasticienne que peintre mais dont l’œuvre m’a toujours apparue extraordinaire de résilience. Comme stipulé plus haut, ma conception fait que la peinture et la poésie vont de pair. Ainsi, dans ce que je propose, les mots sont toujours accompagnés de dessins et inversement. Il s’agit d’une vision d’ensemble indissociable.
A quel moment avez-vous ressenti la nécessité d’illustrer vous-même vos écrits ?
Le dessin arrive en jet et sans retouche. Idem pour la poésie, qui nécessite cependant une relecture plus grammaticale ou orthographique, maisl'œuvre s’accomplit d’une façon disons très spontanée et possède sa propre existence dans le regard des gens. Actuellement je fais mon dessin, le photographie puis je retravaille la photo pour illustrer la poésie. Il y a donc toujours l'original et le support informatique. Mais, jepeuxégalementêtrebeaucoupplusclassique,avecunetechniquemixtequimarie pastels, peintures, crayons et tout ce qui me tombe entre les mains.
Que raconte l’ouvrage « Le lion et le papillon » ?
« Le lion et le papillon » est un livret né d’un ensemble d’impressions. Il s’est bâti à partir de plusieurs dessins et de divers poèmes qui, petit à petit, ont été additionnés pour devenir un conte. Je n’impose aucune grille de lecture. Chaque lecteur est libre de proposer sa propre vision en se basant sur son vécu ou en exprimant des émotions personnelles. Il n'a pas d'autre ambition que celle de permettre à chacun de reprendre la clé qui ouvre la porte de son imaginaire d'enfant.
Quel rapport entretenez-vous avec Bruxelles et dans quels quartiers pourrait-on vous rencontrer ?
Etant Bruxelloise de naissance et Anderlechtoise d’adoption, je connais bien la capitale. J’aime retourner me balader dans le quartier de mon enfance et sillonner les rues Haute et Blaes, la place du Jeu de Balle, même si beaucoup de choses ont bien changé en plusieurs décennies. J’apprécie également le quartier SainteCatherine. Quant à la commune où je vis, je vais souvent
m’oxygéner autour du trop méconnu étang de Neerpede, qui baigne dans une nature foisonnante et bénéficie d’un vrai air de campagne non loin du béton et du macadam de quartiers densément peuplés.
Enfin, pour vous, que représente le mot culture ?
La culture est la marque de notre humanité. En une phrase : la nourriture indispensable de notre esprit, aussi nécessaire que celle de notre corps. La pandémie nous l'a bien fait comprendre !
Retrouvez les œuvres d’Elisabeth Brewaeys à Espace Art Gallery du 4 au 27 août 2023. Voyez tous les détails complémentaires sur le site www.espaceartgallery.eu Rue de Laeken, 83 à 1000 Bruxelles
HUMOUR : BRUNO COPPENS
Bruno Coppens, cet humoriste bien de chez nous, s’est fait connaître pour sa verve et son art de jongler avec la langue française, sans jamais se prendre au sérieux. Dans son spectacle « Je mène une vie scène », il convie Jean de La Fontaine pour commenter la guerre qui oppose Poutine et Zelensky, un sujet d'actualité qui défraie l’actualité depuis plus d’une année et qui chaque jour déploie son lot d’atrocités. Dans une Europe où les armes parlent à nouveau, il préfère désamorcer les tensions avec un regard décalé, pour nous proposer une parenthèse de légèreté et nous rappeler l’absurdité des conflits alors qu’on pourrait privilégier le dialogue. Pour dénoncer l’imbécilité et le jusqu'au-boutisme, selon lui, le rire reste un outil efficace. Mais ce n'est pas tout. Bruno Coppens est également confronté à l'ère numérique et à ses défis. Lorsque son ordinateur lui demande s'il est un robot, il répond avec malice : « Non, je suis un verbo-moteur ! ». Pour lui, la technologie est à la fois fascinante et effrayante, mais il sait comment en jouer, profitant de son passage sur les planches pour rendre un hommage émouvant à Raymond Devos, une immense bête de scène qui a marqué son époque et dont nous célébrons cette année les cent ans de la naissance. Il nous propose surtout un hymne à la vie, à l'humour et à la poésie, sans oublier qu’on déploie mille idées pour pallier la crise énergique, la crise climatique et la crise économique. En sa compagnie on rit certes, maison réfléchit pour ne pas oublier les thèmes gravissimes quiponctuentnosjournauxtélévisés. DubonheuràvivreauKarreveldledimanche13août 2023. Voyez les informations pratiques sur le site www.bruxellons.be Avenue Jean de la Hoese, 32 à 1080 Bruxelles
Sam Mas
THÉÂTRE : RAMSES II
Un boulevard original, d’une étrange cruauté. Quelle drôle de pièce … pourtant, tout aussi drôle que le film de Tatie Danielle avec son humour corrosif et débridé. Sauf que plane, au fur et à mesure, une incroyable menace comme dans les films d’Hitchcock. Rien ne laisse présager la fin, le suspense durera en effet jusqu’à la dernière réplique. On peut dire aussi, qu’à certains égards, cette pièce renoue carrément avec le malaise existentiel du théâtre de l’absurde. Ionesco es-tu là ?Au début de chaque acte, on assiste à un étrange retour de situations et de répliques identiques qui apparaissent comme autant de sourds avertissements du Destin.
Dans ce cycle infernal, où est le réel ? Où commence le cauchemar ? Le déjà vu, de plus en plus aigu et oppressant vous prend à la gorge ! Le personnage central, père de famille en chaise roulante admirablement joué par Daniel Hanssens, se retrouve coincé dans un effroyable huis clos remarquablement étouffant. Effet thriller garanti : le spectateur est pris lui aussi dans ce glaçant cauchemar de plus en plus … réel ? Le Goliath du rire à la voix stentorienne va-t-il se laisser terrasser par un jeune Daniel (Clément Manuel) impassible et … pervers? Il s’appelle Matthieu, cet incompréhensible beau-fils qui adébarqué chez ses beaux-parents après un voyage en Egypte, mais sans sa femme Bénédicte. Est-il finalement fou à lier ou passible de poursuites judiciaires ? Qui sont ses complices ?
L’auteur semble en outre procéder à une froide analyse de la haine gratuite, puisque sous des dehors de comédie bourgeoise lestée de codes actuels, se déploie le plan maléfique de ce Mathieu, personnage hautement manipulateur et forcément haïssable. Celui-ci pratique-t-il le mal pour le mal ? Pour quelle offense se livre-t-il à une incompréhensible vengeance ? Quelle force guide sa main ? En effet, on ne cesse de s’interroger sur ses mobiles d’acharnement. Et il n’y a pas de réponse. Critique acerbe de la manipulation de la réalité – toujours une source d’angoisse profonde – cette pièce est une condamnation implicite d’une société basée sur le mensonge et totalement dénuée d’humanité. Et pourtant les rires fusent dans la salle. C’est tout l’art de l’auteur. Est-ce par pur cynisme que les aînés sont poussés en dehors des derniers joyeuxsentiers de lavie pour finir reclus et abandonnés loinde leurs repères et de leur famille ? Inès Dubuisson, au jeu très sûr incarne parfaitement l’attitude passive et égarée de la femme de ce chef de famille, certes un peu caractériel, mais qui aurait eu droit à plus d’égards, non ? Enfin, ce spectacle étrange illustre bien l’égoïsme foncier de notre société où tout est bon à jeter.
Pire que tout, la mystérieuse Bénédicte (la fille adorée du couple interprétée par une brillante MarieHélène Remacle), porte vraiment mal son nom puisque l’on découvre dans un rythme haletant qu’elle fait partie du plan iconoclaste de l’insatiable Mathieu. L’ensemble est mené de main de maître, les situations absurdes et comiques s’égrènent avec brio sur un canevas d’enfer. Et c’est le Goliath vaincu qui recueille toute notre sympathie devant l’horreur de la machine infernale en branle. Edgar Poe n’est pas loin. La dernière phrase de cette comédie est un sommet de désespoir. Jack Nicholson, où es-tu ? Ramsès II est à voir ou à revoir au Kareveld du 7 au 9 août 2023
Dominique-Hélène Lemaire
COMÉDIE MUSICALE : WEST SIDE STORY
« West Side Story » est une comédie musicale emblématique créée par Leonard Bernstein en 1957 à Broadway, en collaboration avec les librettistesStephenSondheim et Arthur Laurents. L'histoire se veut une adaptation moderne de la tragédie de Shakespeare « Roméo et Juliette », transposée dans les rues de New York. Elle raconte la passion de deux jeunes amants, Tony et Maria, qui appartiennent à des gangs rivaux, les Jets américains et les Sharks portoricains. Leur amour est entravé par la violence et la haine entre les deux groupes, qui se battent pour le contrôle du quartier. La musique de Leonard Bernstein est l'une des atouts majeurs de cette comédie musicale, avec des chansons emblématiques telles que "Maria", "America", "Tonight" et "Somewhere". Les paroles de Stephen Sondheim sont également très appréciées, avec des rimes complexes et des jeux de mots subtils. « West Side Story » doit également sanotoriétégrâceàsontraitementaudacieuxdethèmessociauxtelsqueladiscrimination raciale et la violence urbaine. Au fil des ans, elle est devenue un classique du théâtre musical, avec des recréations régulières dans le monde entier. Sa combinaison de musique, de danse et de théâtre continue de captiver les spectateurs et de faire vibrer les cordes sensibles de l'émotion humaine. Ce chef-d’œuvre nous permet enfin de replonger dans les années 50 et de redécouvrir que l’amour, le vrai, peut naître dans une situation de confusion sociale et qu’il est capable de dépasser la mort. Comme l’écrivait Shakespeare : « Le temps est très lent pour ceux qui attendent, très rapide pour ceux qui ont peur, très long pour ceux qui se lamentent, très court pur ceux qui festoient. Mais, pour ceux qui aiment, il est une éternité ! ». Stéphane Laporte a traduit les chansons en français pour une série de présentations uniques dirigées à la mise en scène par l’incontournable Daniel Hanssens, secondé par Kylian Campbell. L’orchestre sa été placé sous la baguette du chef Laure Campion. Un musical parmi les plus renommés à applaudir au Karreveld du 1er au 26 août 2023, avec plusieurs soirs de relâche. Voyez tous la programmation complète sur le site www.bruxellons.be
Avenue Jean de la Hoese, 32 à 1080 Bruxelles
Willy Smedt
MAGIE : JACK COOPER
Avec Jack Cooper, apprêtez-vous à vivre une expérience unique. Sa maîtrise des différentes disciplines de la magie, ainsi que son charisme, en font l'un des meilleurs prestidigitateurs de Belgique. Vous serez émerveillés par ses tours qui donnent l'impression qu'il peut déchiffrer vos pensées. Sa capacité à manipuler les cartes et à créer des illusions optiques vous laissera également bouche bée. Mais Jack Cooper ne s'arrête pas là. Il maîtrise également les grandes illusions autant que le close-up. Son curriculum regroupe une série d’événements qui laisseront pantois les plus indécis : seul en scène à la Comédie Claude Volter, à la Comédie de Bruxelles, au Théâtre le Public, lors de l’Amway China, à l’Arena Tour, etc. Rien que du crédible ! Fidèle au Festival Bruxellons, il sera de retour au Karreveld pour une démonstration époustouflante de son talent. Le but de ses spectacles consiste à émerveiller, à proposer des choses étranges, à faire ressortir chez chacun des émotions, à faire rire ou pleurer et à émerveillerdanstouslessensduterme. Lorsqu’on étaitenfant, l’illusiondel’enchantement était partout. Il entend réveiller ce souvenir lointain et, pour ce faire, sera présent au Karreveld les 13, 15, 16 , 24, 28 et 29 août 2023 à 19 heures. Voyez tous les détails pratiques sur le site www.bruxellons.be
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Willy Smedt
THÉÂTRE : LA REINE DES MOUSQUETAIRES
L'impétueuse Reine d’Autriche, humiliée par le Cardinal Richelieu, se glisse dans la peau du jeune d'Artagnan. Avec ses trois légendaires compagnons, Athos, Porthos et Aramis, ils vont devoir s'unir et combattre tous ensemble un mystérieux agent double, mi-homme mi-femme nommée De Winter, employé par le Cardinal afin de s'emparer des fameux ferrets du Roi de France. Les Voyageurs Sans Bagage vousinvitent àsuivreunedélirante épopéeoùles épéesse croisent, lesmontures sechevauchent, les mers se traversent et les bijoux se dérobent dans une course folle contre la montre pour sauver l’honneur de la reine. Voilà une comédie familiale et déjantée revisitée au goût du jour avec de l’amour, de la musique, de la danse et deschansons. Sivous aimez les spectacles déjantés qui caressent la parodie dans le sens du poil avec une poignée de comédiens qui s’en donnent à cœur joie pour prouver à quel point les classiques peuvent être revisités avec talent. Une pièce à revoir au Karreveld les 15 et 16 août 2023. Voyez plus de détails sur le site www.bruxellons.be Avenue Jean de la Hoese, 32 à 1080 Bruxelles
THÉÂTRE : ACTING
Gepetto et Horace sont rejoints en cellule par Robert, condamné pour meurtre. Fasciné par les métamorphoses de l’acteur et le glamour du grand écran, Gepetto l’escroc demande à Robert l’acteur de lui apprendre à devenir un autre. Entre bouffonneries et monologues shakespeariens, deux mondes et deux conceptions de l’art se confrontent dans ce huis clos carcéral. La comédie laisse rapidement place au drame au fur et à mesure que se dévoilent le talent de l’un et les stigmates de l’autre. Même si des liens se nouent entre les deux détenus autour du métier d’acteur, chacun se renfrogne dans sa définition. Gepetto ne pense qu’au star system, tandis que Robert invoque Shakespeare, Stanislavski et l’art d’endosser un rôle avec vérité. Pourtant ce dernier va enseigner la comédie au premier et le pousser dans ses ultimes retranchements, au cœur des secrets du métier. Avec sa langue toujours percutante, canaille, populaire, scabreuse, Xavier Durringer revient au texte par une mise en abyme de cet art qui ne finit pas de fasciner. Un duel à applaudir au Karreveld le mercredi 23 août à 20 heures. Retrouvez tous les détails pratiques sur le www.bruxellons.be
Avenue Jean de la Hoese, 32 à 1080 Bruxelles
Sam Mas
FOIRE DU MIDI
On le sait, la Foire du Midi est un événement fédérateur qui a lieu chaque été dans la capitale et qui est considéré comme l'une des plus grandes foires de Belgique. Elle attire chaque année plusieurs dizaines de milliers de visiteurs. Elle se déplie sur le boulevard du Midi, entre la porte d’Anderlecht et la Porte de Hal. Véritable institution, elle possède une longue histoire. Fondée en 1880, lorsque le Conseil Communal adécidé que lestroiskermessesqui se déroulaient simultanément à laGrandPlace, àla place des Martyrs et au Marché-aux-Grains seraient réunies dans un même lieu début juillet. En parallèle, un comité de commerçants a été missur piedpour évaluer les retombées de ce nouvel événement. Très vite, l’organisation a gagné en popularité avec des forains de plus en plus nombreux pour solliciter un emplacement. Depuis, la Foire du Midi attire tous les amateurs avec des attractions de plus en plus impressionnantes dignes de Walibi, qui font du coude-à-coude aux classiques pêche aux canards, jeux de massacre, tir à la carabine, labyrinthe de miroirs et maison hantée. Bien entendu, le palais des promeneursn’est pasoubliéavecleshabituellesbarbesàpapa, lesfritesnationales, lespommesd’amour et les gaufres. Cette année encore, la Foire du Midi reprend ses quartiers jusqu’au 20 août 2023. Soyez de la fête, en abandonnant vos petits et grands tracas à la maison ! Plus de détails sur le site www.foiredumidi.brussels
André Farago
FESTIVAL THÉÂTRES NOMADES
Comme chaque année, Le Festival Théâtres Nomades s’installe à Bruxelles pour une nouvelle édition éphémère qui propose des spectacles originaux et surprenants. De fait, il présente une vitrine dynamique de formes artistiques liées à la scène et aux tréteaux qui sortent des sentiers battus et bousculent les codes traditionnels, avec des performances en plein air. Durant quatre jours, le public se familiarise gratuitement à des représentations aux accents métissés. Rendez-vous incontournable de l’été, ce Festival unique a notamment pour objectif de faire découvrir plusieurs modes d’expression à celles et à ceux qui n’ont pas les moyens ou pas l’envie de payer pour accéder à une salle ou à un chapiteau ou qui, simplement, n’ont jamais été tenté de le faire. Puis, comme il s’agit de vulgarisation et de récréation, les organisateurs ont veillé à l’aspect populaire au moment d’établir leur agenda, en sélectionnant des spectacles drôles, engagés ou poétiques, parfois extrêmement visuels. Cette fois encore, toutes les représentations sont centralisées au Bois de La Cambre, faisant de cet écrin de verdure un cadre idéal pour la culture. Avec une programmation fort éclectique, les amateurs et les curieux peuvent y faire mille découvertes, passant allègrement du théâtre au cirque, des contes aux concerts Les créations de chez nous sont évidemment mises en exergue, ainsi que les jeunes compagnies. A ne pas rater du jeudi 17 au dimanche 20 août 2023. Voyez tous les détails complémentaires sur le site www.festival-theatres-nomades
BRUXELLES LES BAINS
“Bruxelles les Bains”, l’événement estival emblématique de la ville de Bruxelles, reviendra au cours de l’été pour le plus grand plaisir des habitants et des visiteurs. Durant plusieurs semaines, les berges du canal (niveau station de métro Yser) seront transformées en plage urbaine avec sable fin importé du littoral, palmiers, transats et parasols, offrant de nombreuses activités et animations pour tous les âges. Au programme sont notamment prévus des terrains de beach-volley et de pétanque, des espaces de jeux pour les petits, des concerts et des stands de dégustation pour partager un apéritif ou acheter une assiette de pâtes, un paquet de frites, un dürüm ou un cornet de glace. Cet événement devient surtout l’occasion de se déconnecter du brouhaha de la capitale et de s’imaginer en vacances loin dumacadam et des pavés des avenues grouillantes de monde. Une opportunité trop rare qui permet de s’évader pas loin de chez soi et de s'agripper à quelques moments de farniente pour mordre la vie en plein air, de se détendre durant l’heure de table, de se dégourdir les jambes en famille ou de se divertir sans quitter les faubourgs.
“Bruxelles les Bains” se veut enfin un rendez-vous très apprécié des touristes, qui peuvent découvrir une facette inédite de notre pays. Avec une inauguration prévue le 5 juillet, les organisateurs ont promis une édition exceptionnelle qui réserve de nombreuses surprises et des nouveautés à découvrir, tout en souhaitant que le soleil soit de la partie pour ne pas altérer le plaisir. Un petit air de plage au cœur de la cité à apprécier jusqu’au 11 août 2023. Voyez toutes les informations pratiques sur le site officiel www.bruxelleslesbains.be
Place Saintclette
Louis Strabel
LIRE DANS LES PARCS
Depuis plusieurs années, “Lire dans les parcs” pointe le bout du nez alors que les enfants profitent des vacances d’été et permet à tous les amateurs de lecture de profiter de la belle saison pour découvrir des livres dans les espaces verts de notre belle capitale. Cette opération, organisée au mois de juillet et en août dans de nombreuses villes, créé une zone de détente et de partage autour de l’univers livresque. À Bruxelles (comme ailleurs !), cette initiative propose une programmation riche et variée pour les petits et les plus grands en compagnie de bibliothécaires qui se métamorphosent en conteurs ou en lecteurs. Question de donner accès à la lecture autour de jeux ou d’échanges cordiaux. Plusieurs fois par semaine, ils débarquent dans un parc munis d’une ou de plusieurs caisses d’ouvrages. Ensuite, ils invitent les jeunes à en choisir quelques-uns pour, ensemble, les feuilleter et aller à la rencontre de chaque récit. Bien installés sur un banc, un drap tendu à même le sol ou dans l’herbe, l’activité peut débuter, entraînant chacun dans des univers imaginaires où planent des souffles d’aventure, de fantaisie oud’humour. Cetteinitiative100% gratuite est ouverte à tous et vise à familiariser le public avec les bibliothèques, à partager des coups de cœur littéraires ou d’entamer une discussion. Cela se déroule jusqu’au 15 août 2023. Découvrez le planning via le site officiel www.bruxelles.be
Louis StrabelTHÉÂTRE : LE CANARD À L’ORANGE
Désopilant: dérivé de l'ancien français opiler « obstruer, boucher». Désopiler la rate, en l’occurrence, faire rire. C’est ce que « Le canard à l’orange » de Douglas-Home (« The Secretary Bird ») fait tout au long de la pièce, tant les bons mots et les situations scabreuses s’accumulent. Le maître de l’échiquier sentimental, Hugh Preston, vient de se rendre compte que sa femme Liz, après quinze ans de mariage, va partir en Italie avec John Brownlow, un bellâtre jeune et riche, marié et démarié trois fois. Hugh est en effet le maître absolu du jeu alors que tout porte à croire que tout est perdu. « Everything under control » : il a plus d’un tour dansson sac et en particulier un appât très appétissant, « the Secretary Bird ». Avec jeu de mot, bien sûr. En effet, le serpentaire (la traîtresse) est voué à avaler le serpent (l’épouse). Ou peut-être pas. Mademoiselle Forsyth, beauté sulfureuse (« call me Pat ») est fascinante. Ce grand échassier ambitieux est né pour être amante, plutôt que femme mariée et a la finesse de le savoir. Son timbre de voix est ravissant, ses poses de mannequin irrésistibles, la peau lumineuse et belle, le maquillage soigné, le maintien altier et fragile à la fois. Juchée sur ses talons démesurés dans des tenues extra-courtes elle habite tout le plateau avec ses allures célestes. Liz a fait cent kilomètres pour aller se faire masser (?) ou plutôt si, mais pas comme on pourrait le croire. Hugh a tout compris et la confond dès la première scène. Ensuite il installe son piège méticuleux, il est imbattable aux échecs comme au tennis. Sens moral ou sens pratique ? Qui est fou dans cette histoire ? Il invite le bellâtre chez lui avant la séparation définitive, pour arranger les termes du divorce. Au téléphone : « je vous repasse ma femme ! » Les rire des spectateurs fusent sans discontinuer, comme autant de bulles de champagne que les comédiens sifflent joyeusement. Le malheur des uns fait le bonheur des autres. L’idée d’un canard à l’orange, qui n’en finit pas de cuire sous la houlette avertie d’une vielle domestique, fait craquer de rire le spectateur à chacune de ses apparitions. Mais plus que le canard mythique, c’est le texte qui est succulent à en mourir et dont la saveur appartient surtout à l’interprétation prodigieusement juste des comédiens. Un spectacle de fêtes étincelant à applaudir au Karreveld avec Tania Garbarski, Laure Godisiabois, Michel Kacenelenbogen, Marina Pangos, Frédéric Nyssen et Charlie Dupont du 27 au 29 août 2023. Voyez tous les détails pratiques sur le site www.bruxellons.be
Avenue Jean de la Hoese, 32 à 1080 Bruxelles
Dominique-Hélène Lemaire
UNE SAISON « BÉTON » 2023-2024 AU THÉÂTRE DES MARTYRS
Sous le bleu de travail, avec le marteau-piqueur et le casque pour se protéger des gravats. Après 25 ans, le Théâtre des Martyrs, ouvert en 1998, avait besoin d’être rajeuni. D’être « relooké » au goût du jour. Les travaux de rénovation se poursuivront jusque fin décembre. Mais entretemps, les Martyrs performent au Centre Culturel d’Uccle.
Petite salle et hall d’entrée, cafétéria et cuisine, sanitaires publics, étage administratif, ventilation et électricité seront revus à l’initiative et sous la responsabilité dela CommissionCommunautaire Française, maîtred’ouvrage. Les coulisseset l’arrièresalle de la scène sont déjà opérationnelles. En attendant, et jusqu’à ce que les travaux soient finis en janvier 2024, le Théâtre des Martyrs sera accueilli au Centre Culturel d’Uccle, rue Rouge 24, à l’orée du parc de Wolvendael, pour les trois prochains spectacles. Deux sont des reprises. Pour mener à bien le pari du nouveau sur l’ancien, avec sans doute une meilleure enseigne, Philippe Sireuil, directeur des Martyrs sous le casque, nous propose un théâtre au présent, recontextualisé par le regard porté surlesfictionsécrites :tout surlascène étant questiondepointsdevue, d’axes et defocales, le regard sur les textes est aussi important que lestextes eux-mêmes. D’hier (car il y aura des classiques) ou d’aujourd’hui, les fictions éclairent notre société, la questionnent, la remettent en cause ou la transcendent. Suscitant le débat, la controverse et l’échange.
L’échange, le mot est lancé. Le théâtre est là pour que le spectateur y participe, se l’approprie par ses questions. Comme l’écrit Christophe Rauch, metteur en scène cité par Philippe Sireuil qui nous présentait la prochaine « Saison béton » des Martyrs : « Le théâtre n’a rien à voir avec l’actualité, il a à voir avec notre présent. Et notre rôle est de ramener les grands textes au présent. »
Trois pièces au CCU
■ Presque Hamlet d’après Shakespeare via le texte de Dan Jemmett et Gilles Privat qui l’ont écrit voici 23 ans. Dans une conférence-spectacle déjantée, Gilles Privat, silhouette à la Jacques Tati, décortique une des pièces les plus emblématiques du théâtre élisabéthain, prouvant que la « mort » constitue la clé de voûte du chef-d’œuvre. Il yest aidé, dans sadémonstration loufoque, par un service à thé. Ilmanipule la substantifique moelle du classique et ne recule devant aucune facétie pour enrichir un discours aussi passionnant que caduque.
Presque Hamlet, c’est la déclaration d’un amour inconditionnel au jeu de scène, qui mêle stand-up et incantation désopilante, glissant d’un cinéma muet à la marionnette, du théâtre d’objet à la pantomime, de la comédie à la tragédie, de la bêtise au sérieux. Entre hommage au théâtre et autoportrait en creux. Le spectacle, créé en 2000, n’a pris aucune ride
Petite salle auCentreCultureld’Uccle les19et 20septembre.
■ Merveille de Jeanne Dandoy est le parcours d’une femme qui va des ténèbres à la lumière. Le parcours d’un féminicide qui n’a pas eu lieu mais qui aurait pu le devenir. Dans son appartement, une mère guette le moindre bruit, choisit entre-temps les quelques objets
qu’elle emportera dans sa nouvelle vie pour garder la tête hors de l’eau. C’est un conte chorégraphique qui défie les lois de la pesanteur pour raconter le courage, la volonté d’en sortir, et finalement larésilience devant l’emprise d’unmonstre àlaface humaine.
Merveille, c’est l’histoire d’une fuite et d’un renouveau qui, sans virer au drame, nous fait tanguer, avec Amandine Laval, sur le fil des risques que prennent ces mamans solitaires, victimes des violences de leur conjoint, et qui décident un jour de dire « plus aujourd’hui »pour sauver leur enfant et s’assurer une autre vie – Reprise à la grande salle du Centre Culturel d’Uccle les 9, 10, 14 et 15 novembre. Photo : Hubert Amiel.
■ Enfin, Europe connexion d’Andrea Badea dépeint le trajet d’un lobbyiste qui met tout en œuvre pour modifier les lois votées au Parlement européen afin de servir les intérêts de l’agro-business qui l’a recruté. Le lobbyiste s’empare des mots et les retourne sous d’autres plus fréquentables et moins sujets aux critiques. Il trafique la langue pour la rendre plus acceptable. Pourtant, derrière chacune de ses manipulations se cache un désastre à venir pour la société.
Andrea Badea, Roumaine qui a écrit le texte en français en y mettant la musicalité de sa langue, nous invite à disséquer les mécanismes impitoyables de la parole, dans une écriture au scalpel qui nous glace le sang par le réalisme du propos. Reprise d’un succès en phase avec l’actualité qui, sans didactisme, nous encourage à combattre l’inertie de nos représentants politiques Le spectacle sera rejoué en mai au Théâtre des Martyrs, après lestravaux –Reprise à la petite salle du Centre Culturel d’Uccle les 23 et 24 novembre.
Réservation à la billetterie du TMA ou au 22, rue des Comédiens à 1000 Bruxelles. Plus d’informations sur le site www.theatre-martyrs.be.
Michel LequeuxDÉCÈS DE WILLIAM DUNKER
Le bluesman carolo nous a quittés. William Dunker est décédé à l’hôpital Marie Curie de Lodelinsart. Il était celui qui savait faire rimer le wallon avec une musique venue directement du Mississippi. Soixante-quatre ans, trop jeune pour fermer la porte de l’existence et mettre un terme à quatre décennies de carrière ! Il a pourtant mis une dizaine d’années avant de percer dans le métier et de se faire connaître par les amateurs de jazz. Les adaptations en wallon de "J'aime les filles" de Jacques Dutronc et de "I can Help" de Billy Swan ont également contribué à étoffer sa popularité auprès du grand public. De lui, on retient surtout le morceau « Todi su I voye », même s’il a sorti sept albums. En 2005, il a étépromu chevalier del'ordre de Léopold II par l'entremise de l'ancienne ministre de la Culture de la Communauté française de Belgique, Fadila Laanan.
Andrea CerasiMARIONNETTES : GUIGNOLET DANS LE PARC
La Compagnie royale des Cœurs de Bois vous invite à venir les rejoindre dans le Bois de La Cambre pour suivre les aventures de Guignolet et ses amis, avec différents spectacles joués durant l’été. Les représentations commencent à 15 heures dumercredi audimanche enpleinairet sont accessibles sans réservation et à prix libre. Chose qui signifie qu’un chapeau passe et que chacun y met ce qu’il souhaite donner. En cas de pluie, un couvert est prévu pour protéger les spectateurs autant que les marionnettistes et leur matériel. Du 2 au 15 août 2023, avec « La Vengeance de Mme Grossous », on découvre la suite des aventures de la voisine de Guignolet, une femme d’une avarice crasse, qui décide de se venger de notre héros qui, dans l’épisode précédent, n’a pas été dupe de ses manigances. Secondée par monsieur Salingot, elle fomente un plan pour discréditer Guignolet et lui racheter son terrain à moindre prix. Du 16 au 30 août 2023, on découvre l’amour qu’éprouvent la Princesse Aurore et le Prince Caraby dans « Guignolet et le prince Caraby ». Pour concrétiser leur passion, ils souhaitent se marier, mais c’est sans compter sur la jalousie de la princesse Pétronille, la sœur de la jeune femme, qui tente par tousles moyens de briser leur relation. Afin de briser cette union, elle sollicite le concours de Sir Grégory Pink, le magicien de la Forêt. Heureusement, Guignolet ne procrastine jamais et se lance dans la bagarre pour faire triompher les sentiments nobles. Voyez toutes les informations précises sur le site https://www.lescoeursdebois.be Chemin de l’Ombre à 1000 Bruxelles
FESTIVAL CLASSISSIMO
Depuis 2007, le festival de musique classique Classissimo relève le défi audacieux de proposer une affiche de haute qualité et accessible à tous. Sa programmation s’adresse autant aux passionnés qu’aux néophytes. A la même saison et de façon récurrente, il revient à Bruxelles pour une nouvelle édition qui se veut à chaque fois exceptionnelle. Durant plusieurs jours, de grands artistes et de grands orchestres de musique classique se produisent dans les plus belles salles de la ville pour offrir des prestations de haute qualité. Classissimo est également un challenge qui consiste à mettre ce type de répertoire à hauteur d’un public lambda et de lui faire découvrir les partitions les plus célèbres, passant du baroque au répertoire contemporain, sans oublier la veine romantique et la musique de chambre. De quoi attirer un vaste panel d’amateurs et de curieux tout en caressant chacun dans le sens du poil, sans flagornerie et en respectant toutes les sensibilités. Les concerts sont souvent accompagnés de présentations et d’explications pour mieux comprendre les horizons musicaux présentés dans des endroits prestigieux tels que la magnifique salle Henry Le Bœuf au sein du Palais des Beaux-Arts ou, encore, le cadre de la Monnaie. Incontournable à Bruxelles, cet événement entend attirer des milliers de passionnés, férus de notes née dans l’esprit de compositeurs qui n’ont rien àprouver et ce du 4 au10 août 2023, Pour réserver une place, référez-vous au site www.classissimo.brussels
THÉÂTRE : ENATTENDANT BOJANGLES
Cette pièce se veut la libre adaptation du roman éponyme d'Olivier Bourdeaut. Elle raconte l'histoire d'un couple extravagant, Camilleet Georges, et deleur fils Gary. Leur existence est scandée par les fêtes, la danse et les mensonges, guidée par le besoin d'euphorie de Camille, une mère boute-en-train, imprévisible et extravagante. Ils adorent danser sur la chanson "Mr. Bojangles" de Nina Simone, un texte qui glorifie la magie de l'amour et ses vertiges enivrants. Néanmoins, le jour où Camille s’engonce dans ses délires et qu’elle est prête à basculer dans une voie sans issue, le père et le fils tentent de tirer la sonnette d’alarme pour éviter l'inéluctable.L’auteur ateinté cedrame delégèreté et d’humour, àmoins qu’il s’agisse d’une comédie frappée du sceau de la noirceur. Cette pièce est une reprise d’un succès de la saison précédente. Un pari réussi empreint de fantaisie et d’intelligence. Dans une société qui se formate de plus en plus et qui bride les originaux, ce texte donne la parole à une famille qui refuse les compromis, mais qui en mesure cependant les limites. Charlie Dupont, Tania Garbarski et Jérémie Petrus reviennent enflammer les planches du Théâtre Le Public du 22 août au 9 septembre 2023 sous la direction de Victoire Berger-Perrin. Voyez les détails pratiques sur le site www.theatrelepublic.be
Rue Braemt, 64-70 à 1210 Bruxelles
Sam Mas
FESTIVAL DES BRIGITTINES
Chaque année, le Festival International des Brigittines propose une véritable exploration des formes scéniques contemporaines et met en avant des langages novateurs, des univers insolites, des formes singulières et originales qui ouvrent les portes de l'imaginaire. Il a pour habitude de rassembler des spectacles qui gravitent autour d'une idée forte ou qui se présentent comme des objets de pensée, d'invention ou de partage fantastique. Les créations sélectionnées sont le fruit d'une démarche artistique originale qui stimule la réflexion et l'émerveillement, dont quelques créations. Le festival se donne chaque année un thème qui permet d'aborder une question nouvelle et de proposer un autre regard au spectateur. Des rapprochements sont osés, ainsi que des voies de sensibilité et des pistes de lecture. Le festival entend créer, selon la perception de chacun, des liens entre des spectacles très différents dans leur forme, mais qui abordent des sujets assez similaires. L’édition 2023 se déroule cette année du 18 août au 2 septembre 2023. Découvrez le programme en ligne sur le site www.brigittines.be Petite rue des Brigittines, 1 à 1000 Bruxelles
TOONE : CARMEN
Le récit de "Carmen" est présenté commeune histoire vraie, découverte par Prosper Mérimée lors d'un voyage en Espagne. L'histoire se déroule à Séville, en Espagne, au XIXe siècle. Le protagoniste est Don José, un jeune soldat naïf et introverti. Il est chargé de surveiller Carmen, une gitane séduisante et libre d'esprit, après son arrestation pour bagarre. Il s’agit d’une femme passionnée et indépendante qui aime flirter avec les hommesetbriser lesrèglessociales. DonJosé, malgrésa loyautéenvers sa fiancée Micaëla, succombe au charme de Carmen. Il se laisse entraîner dans un monde de passion et de criminalité, abandonnant sa vie militaire et sa famille pour être avec elle. Cependant, cette dernière ne peut pas rester fidèle à un seul homme et entretient également une relation avec un célèbre torero, Escamillo. La jalousie et les conflits s'installent entre Don José et Carmen et leur relation devient de plus en plus toxique. Carmen rejette finalement Don José, ce qui le pousse à la folie. Dans un accès de rage, il la tue de plusieurs coups de couteau. L’aventure s’achève par l'arrestation de Don José et sa condamnation à mort pour le meurtre de Carmen. Avant d'être exécuté, il prononce des mots de désespoir et de regret. Si ce récit est bien connu pour avoir été adapté par Georges Bizet en opéra, Toone VII s’approprie ce texte sous forme de parodie. Sans trahirl’œuvre originale, dansle théâtre de marionnettes bruxelloises, les soldatschantent : "Wâle zaan van Meulebeek" et les contrebandiers entament fièrement : "Lup, lup, lup, de garde-ville es doe…" Don José, caporal des dragons n’est autre que Woltje. Les péripéties qui le conduisent à devenir contrebandier par amour font l’objet d’une succession de tableaux désopilants. Toone est (faut-il le rappeler ?) un théâtre de marionnettes traditionnelles pour adultes. Comme d’habitude, toutes les voix sont interprétées avec talent par Nicolas Géal. « Carmen » est à découvrir chez Toone jusqu’au 31 août 2023. Voyez tous les détails pratiques sur le site www.toone.be Rue du Marché-aux-Herbes, 66 (Impasse Sainte Pétronille) à 1000 Bruxelles
PRÉVENTION : L’AMOUR NE DOIT JAMAIS FAIRE MAL
Lesviolencesconjugalessont unfléauqui affectedenombreusesrelationset détruit desvies. Cesformes d’agressions, perpétrées par celle ou celui avec laquelle ou lequel on vit, qu'il s'agisse d'un mari, d'une femme ou d'un partenaire de même sexe, sont profondément dévastatrices et engendrent des conséquences durables sur les victimes. Elles peuvent prendre de multiples formes, tels que des abus physiques, émotionnels, coercitifs ou devenir viols. On les connaît généralement sous leurs aspects visibles que sont les coups, les gifles, les strangulations et les attaques avec des objets contondants, qui laissent des marques sur le corps, mais les blessures invisibles, telles que les fractures psychologiques et psychiques sont tout aussi dommageables, engendrant des peurs tenaces et durables, avec cette sensation d’un piège qui se referme. Cette forme d’emprise émotionnelle n’en est pas moins grave, puisqu’elle vise à diminuer l'estime de soi. D’ordinaire, elles se manifestent par un train d’insultes, d’humiliations et de critiques récurrentes. Cela peut aller jusqu’à priver l’autre de ses ressources et de l’isoler socialement. Des tactiques bien connues des médecins en santé mentale. Conscient que la violence domestique n’épargne personne, le réalisateur bruxellois Federico Ariu a recueilli de nombreux témoignages au sein dela communautéLGBTQIA+, qui n’est pasépargnée par les querelles, disputes et autres au sein d’un ménage. A travers une sélection de personnes qui parlent à visage découvert, le but est d’adresser un message d'espoir aux victimes de violences domestiques, en leur affirmant qu’elles ne sont pas seules et que des aides existent grâce à des associations ou des professionnels en la matière. Dans un but d’efficacité optimale, les services disponibles en Belgique pour les victimes on tous été recensés sur le site et nous les avons répertoriés sur le site officiel www.lamournedoitjamaisfairemal.com à l'onglet Services d'aide. Souvenez-vous que l'amour ne doit jamais faire mal !
LE MUSEE CONSTANTIN MEUNIER
Trop peu connu, le musée Constantin Meunier fait partie de ces pépites dont regorge la capitale. A cinq minutes à pied de l’abbaye de la Cambre et à un saut de la chaussée de Waterloo, il abrite dans l’ancienne maison du sculpteur près de cent cinquante œuvres (sur les huit cents que possèdent les Musées des beaux-arts de Bruxelles) produites durant la seconde période de son existence, époque où il s’est exclusivement intéressé au monde ouvrier.
Né à Etterbeek le 11 avril 1831, Constantin Meunier se sent très tôt attiré par le monde des arts. Afin d’acquérir une formation pratique, il s’inscrit à quatorze ans à l’Académie royale des beaux-arts de Bruxelles et suit les cours du sculpteur Louis Jéhotte, féru d’académisme romantique, alors en vogue. Des cours du soir àl’InstitutSaint-Luc le mettent en présence de Charles de Groux, qui lui fait découvrir le réalisme de Millet et de Courbet. Le choc frontal apparaît comme une révélation. Désormais, le jeune homme sait qu’elle voie il compte suivre et devient un ardant défenseur de la libre observation de la nature. Il abandonne totalement la sculpture et réalise des toiles basées sur des sujets historiques, qu’il affectionne particulièrement.
En 1862, il épouse la pianiste française Léocadie Gorneaux. Deux filles et deux fils naissent de leur union. Conscient de ses nouvelles responsabilités, il accepte un poste d’enseignant à l’Académie de Louvain, tout en poursuivant son œuvre personnelle. Au milieu de l’année 1870, il découvre les conditions de travail des ouvriers et est fasciné par ceux qu’il surnomme les héros de la révolution industrielle. Il se remet à la sculpture. En 1881, il envoie à l’Exposition de Paris un fusain baptisé « Lassitude », qui représente un travailleur exténué. Vivement salué par la critique, il n’entend plus lâcher son inspiration et s’évertue à parcourir le pays, pour exalter le métier de ceux qui se donnent corps et âme à leur profession. La verrerie du Val-Saint-Lambert, les hauts fourneaux de Cockerill, les briqueteries de Boom, les docks d’Anvers, … il se trouve sur tous les fronts, un carnet de croquis à portée de main. Xavier Mellery et Camille Lemonnier l’accompagnent régulièrement dans ses périples. Le succès frappe à sa porte et les commandes affluent. Son nom devient signe de qualité. Paris et Berlin lui déroulent un tapis rouge. L’argent coule à flot et lui permet de concrétiser un rêve : bâtir un atelier sur un terrain qu’il a repéré à Ixelles, commune prisée par les artistes. Dès 1899, l’édification débute selon les plans tracés par l’architecte bruxellois Ernest Delune. La consigne est simple : pas de fioritures inutiles, une sobriété destinée à ne pas le distraire de sa vocation artistique et à ne pas le pousser à l’embourgeoisement. En 1990, il quitte son domicile d’Etterbeek et prend possession de la maison dont il a suivi toutes les étapes. De nombreuses connaissances vivent dans le quartier : Anna Boch, Théo Van Rysselbergh, Isidore Verheyden, etc.
L’agencement correspond à celui d’une maison classique, avec trois pièces qui s’enfilent, un beau jardin et un atelier imposant surmonté d’une toiture en verre. Pour des raisons pratiques, l’artiste a fait ultérieurement construire un long corridor qui relie directement le bâtiment principal à l’atelier. D’unequarantainedemètres, cedernierempièteforcément sur une partie de la superficie du jardin. Il est d’ailleurs raconté que c’est dans ce corridor que l’artiste est retrouvé mort en 1905, terrassé par une crise cardiaque.
Transformé en musée, la maison permet de se rendre compte des conditions d’existence et de travail du sculpteur durant les dernières années de sa vie : celles de la reconnaissance et de la fortune. Malgré des commandes émanant de toutes parts et un train de vie qui s’est considérablement amélioré, Constantin Meunier a toujours su garder la tête bien chevillée sur les épaules, ne s’engageant jamais dans des dépenses inutiles et refusant d’oublier les années de vaches maigres.
Aujourd’hui, la maison aconservé son esprit d’époque, avec une façade qui possède de charmants motifs ornés de portraits de profils d’enfants. Dans l’ancien salon et salle à manger du rez-de-chaussée ont été réunies des peintures illustrant les principaux thèmes de son œuvre. La pièce centrale est occupée par une immense toile intitulée « L’enlèvement du creuset brisé » et qui témoigne de son intérêt pour le monde de l’usine, bien qu’il n’ait jamais été métallurgiste ou mineur. Le corridor est aménagé en galerie de dessins, où l’on peut admirer des croquis d’après nature, des études préparatoires, des fusains et des photographies du propriétaire. Quelques huiles ne traitant pas du monde du travail sont exposées dans une pièce attenante à l’atelier. Parmi elles, des scènes populaires espagnoles (effectuées lors de son séjouràSéville)etdesreprésentationsmythologiquesinspiréesparlesopérasdeRichardWagner. Quant aux pièces monumentales, elles ornent l’atelier, qu’il s’agit de sculptures ou de bas-reliefs très représentatifs de son style. L’occasion également de découvrir des maquettes inachevées, un moyen efficace pour se rendre compte de la gestation de son travail. Aujourd’hui, seul le rez-de-chaussée est accessible au public, les étages ayant été loués à des personnes extérieures.
L’accès au Musée Constantin Meunier est entièrement gratuit et les visites peuvent être effectuées du mardi au vendredi de 10 à 12 et de 13 à 17 heures. Plus de détails au 02 648.44.49
Rue de l’abbaye, 59 à 1050 Bruxelles
Daniel Bastié
MAROLLES TV
Que serait le quartier des Marolles sans la place du jeude balle, son marché aux puces, ses galeries d'art qui font la promotion de nos artistes nationaux, ses petits commerces de proximité, ses antiquaires, ses artisans, sesbrasseries, ses friperies, le centre culturel Bruegel, son bal national du 21 juillet, etc. ? Marolles TV, c'est avant tout un média pour valoriser le quartier des Marolles, ses habitants, les commerçants et les artisans du quartier. Cette webTV a pour but de devenir sur le long terme une vitrine virtuelle qui permet aux acteurs majeurs du quartier de partager leurs passions par le biais de capsules courtes, pour parler de leur travail, de leurs créations ainsi que de leur amour pour ce quartier. L’opportunité de pousser des portes et inviter celles et ceux qui n’habitent pas l’endroit à venir le découvrir ou le redécouvrir. Découvrez ces capsules sur www.marollestv.be
ESCALES ESTIVALES
Voilà le festival qui vous fait voyager tout l’été ! Préparez vos valises pour cette sixième édition avec une programmation qui vous fera voyager tout l’été autour de la planète … sans quitter Bruxelles. Il s’agit d’un concert chaque jeudi à partir de 18 heures avec un groupe différent, un genre musical autre à chaque fois. Bref, un moment à savourer dans le jardin de l’EDN Bar, un coin de verdure à l’ombre de la collégiale Saint-Guidon, en plein centre historique d’Anderlecht. Cette année encore, le festival explorera les quatre coins du monde : cumbia, rumba, blues, afro blues, country, ragtime, mambo, rock touareg, musique balkanique, reggae, jazz, etc. Cela se déroule du 6 juillet au 31 août 2023. Voyez les concerts proposés sur le site www.escaledunord.brussels Rue du Chapelain, 3 à 1070 Bruxelles
BUBBLE WORLD IMMERSIVE
Bubble World se veut une expérience immersive qui joue sur les sensations et qui transporte les participants dans un monde de bulles magiques et éblouissantes. L’opportunité de quitter le macadam des trottoirs et de se plonger dans un monde extraordinaire. L’idée a été conçue pour celles et ceux qui ne partent pas en vacances ou quiveulent s’ypréparer avec un avant-goût de relaxation.Tout a été conçu pour chatoyer et illuminer le regard. Des bulles translucides flottent gracieusement dans les airs pour façonner une ambiance agréable conçue dans le but de titiller les sens, avec une musique douce qui enveloppe pour davantage de bien-être et de tranquillité. Tout au long du parcours, de multiples arrêts ont été prévus, question de ne pas laisser l’un ou l’autre en rade. Bien entendu, des jeux de lumière réchauffent les espaces, passantpartoutelalongueurd’un nuancier, avec descontrastesoudes dégradés. Chaque étape devient de la sorte une nouvelle aventure, dont chacune porte un nom évocateur ou/et mystérieux : la pièce infinie, le portail aux bulles, le salon de la beauté virtuelle, le Bubble effect, le bain moussant, l’océan à bulles, le ciel nuageux, le hall aux leds, l’escapade aux ballons, … Un super endroit qui plaira avant tout aux enfants, même s’il s’agit d’une adresse parents admis. Une expérience à vivre à Tour et Taxis jusqu’au 31 août 2023. Découvrez toutes les informations pratiques sur le site officiel www.bubbleworldexperience.com
Avenue du Port, 86C à 1000 Bruxelles
Andrea Cerasi
LA STATUE DE GODEFROID DE BOUILLON PLACE ROYALE
Sur la place Royale se dresse la statue équestre de Godefroid de Bouillon se lançant à l’assaut de Jérusalem. Aux cris de « Dieu le veut ! », il rameute derrière son étendard les milliers de chevaliers venus lui prêter main forte pour libérer la Terre sainte. La statue fut élevée en 1848 et nous plonge au cœur de l’histoire. La nôtre et celle de la première croisade en 1099.
Cette œuvre en bronze d’Eugène Simonis, pesant dans les douze tonnes, fut inaugurée le 15 août 1848 (sur le socle, on lit le 24), à l’époque où la Belgique se cherchait des héros nationaux pour commémorer la date de son indépendance en 1830. C’étaitaussil’époque où catholiques et libéraux s’entendaient pour former un gouvernement unioniste sous Léopold Ier, premier roi des Belges couronné sur cette place même en 1831. Il fallait ériger un monument pour illustrer la jeune Belgique.
On choisit en 1842 un « croisé » qui pouvait rassembler les Belges des deux camps. Mais à l’époque déjà il y eut des discussions sur les bancs des parlementaires, réticents à l’idée que le budget alloué au projet de la statue ne soit dépassé. L’œuvre fut finalement acceptée et son emplacement sur la place Royale, là où se dressait autrefois la statue de Charles de Lorraine fondue sous la Révolution française, fut donc décrété le 2 novembre 1843.
Dieu le veut !
Le premier croisé de la guerre sainte, aux cris enthousiastes de « Dieu le veut ! », hisse l’étendard sur son cheval qui se cabre. Il est vêtu de sa cotte de mailles du Moyen Age, comme le voulait l’époque romantique qui avait renoncé aux habits romains « néoclassiques » du XVIIIe siècle. Il arbore une croix sur sa poitrine. Godefroid porte aussi une couronne royale qui est anachronique pour ce chevalier qui n’a jamais accepté le titre de roi de Jérusalem, inscrit pourtant sur le socle du monument. Il préférait celui d’avoué du Saint-Sépulcre, au service de Dieu et du pape. C’est son frère cadet Baudouin qui portera la couronne à sa place, quand Godefroid décédera un an après avoir pris Jérusalem, le 17 juillet 1100, en revenant d’une expédition contre le sultan de Damas vaincu devant Ascalon. Le voici donc entraînant les croisés, qui s’étaient fait coudre une croix chrétienne sur leurs vêtements, à l’assaut des murs de la ville sainte. Deux bas-reliefs en bronze du sculpteur Guillaume De Groot illustrent le piédestal elliptique, en pierre bleue d’Arquennes, conçu par l’architecte Tilman-François Suys. L’un d’eux représente l’assault de Jérusalem conduit par Godefroid de Bouillon qui prit la ville le 15 juillet 1099, au terme de deux jours d’une lutte acharnée contre les Fatimides d’Egypte. Godefroid est au premier rang des assaillants avec son frère Eustache. On le voit avec son étendard mener les chevaliers à l’assaut des murs, sous les
flèches de Sarrasins qui pleuvent dru. A ses pieds, lesmorts et lesagonisantssont nombreux. Grâce à des échelles de bois et des machines de siège fournies par la flotte génoise arrivée à Jaffa, les croisés pourront escalader les murs de la cité et déloger les défenseurs. Sous les ordres de Godefroid et ceux des autres chevaliers, juifs et musulmans seront massacrés sans pitié, aussi bien hommes que femmes, tandis que notre baron, versant des larmes, ira rendre grâce au tombeau du Christ, devant la montagne des Oliviers.
Le deuxième bas-relief nous montre une assemblée de barons en train de délibérer sur les Assises de Jérusalem, un recueil de lois et d’ordonnances qui ne seront jamaispromulguées sous Godefroid. Ces assises auraient dû servir de cadre juridique au nouvel état chrétien qui se maintint durant un peumoins d’unsiècle, jusqu’à la reprise de Jérusalem en 1187 par Saladin. Le sultan montra à l’égard des vaincus une générosité qui contrastait singulièrement avec le comportement des barons chrétiens en 1099. Ces deux bas-reliefs, commandés en 1874, ne furent placés qu’en 1897, près de cinquante ans après l’inauguration du monument. Les inscriptions, elles, furent ajoutées en 1880.
Une gloire nationale
Toujours sur le socle, on peut lire que Godefroid est né à Baisy, dans le Brabant wallon, et qu’il fut duc de Basse-Lotharingie, comme le souhaitait son oncle dans son testament. Il régnait donc sur leduchédeBrabant, lecomtédeHainaut,leduché de Limbourg, le comté de Namur, le duché de Luxembourg et une partie du comté de Flandre, c’est-àdire sur une bonne partie de la Belgique d’aujourd’hui.Raison pourlaquelle il futchoisi par les autorités de la jeune Belgique pour la représenter place Royale. Première statue équestre à orner Bruxelles dans l’histoire de notre « statuomanie ».
Pour la petite histoire : le monument fut restauré en 1989-1990, sa structure interne en fer étant rouillée et laissant le bronze à l’air libre à certains endroits. Ne voyant plus Godefroid sur son cheval mais un socle vide, certains se dirent que le chevalier était retourné au Proche-Orient pour participer à la guerre du Golfe, aux côtés des Américains et des Anglais qui chassaient sur les terres de Saddam Hussein. Le « Bouclier du désert », comme celui de la statue, avait un chevalier de plus à son actif. Sus donc aux Sarrasins avec notre bon Godefroid de Bouillon ! L’histoire n’a pas tourné la page.
Michel LequeuxMINIGOLF À ANDERLECHT
En 1956, l'Administration communale d'Anderlecht a implanté un minigolf dans le quartier Marius Renard, situé dans un îlot triangulaire entre l'avenue Guillaume Stas-sart, le boulevard Théo Lambert et la rue Claude Debussy. Inauguré le 19 septembre 1959, il comprend dix-huit pistes en terre battue aménagées dans un jardin pittoresque agrémenté de bosquets, de rocailles et de parterres, parfait pour un moment de détente en famille ou en compagnie d’amis. Bien entendu, les écoles l’apprécient particulièrement pour une sortie avec leurs élèves. Sa totale rénovation en 2016 en fait aujourd’hui l’un des terrains les plus courus de la capitale, On l’ignoresouvent,maisleminigolfservait audépart pour s'essayer avant de se lancer dans le golf traditionnel et permettait également aux femmes de pratiquer ce sport alors réservé uniquement auxhommes. Le mini-golf est également appelé golf miniature. Comme son aîné, il réclame adresse et précision. Le jeu consiste à expédier une balle dans un trou à l'aide d'un club parfois nommé putter. Assurément, cette version se joue sur un parcours beaucoup plus court que celui de son grand frère, avec des obstacles qui s’intensifient et se multiplient à mesure que les joueurs progressent. Le minigolf d’Anderlecht est accessible au public d’avril à septembre de 13 à 20 heures les mercredis, samedis et dimanches hors congés scolaires et du mardi au dimanche aux mêmes heures durant les congés scolaires. Si cela voustente pour occuper les enfants pendant les congésd’août, voyez davantage d’informations sur le site www.anderlecht.be/fr/minigolf
Rue Van Lint, 6 à 1070 Bruxelles
Sam Mas
EXPOSITION : ART RELIGIEUX
Récemment, la Basilique de Koekelberg a ouvert ses portes pour exposer une collection importante de peintures et sculptures en provenance du Musée d'Art Religieux Moderne du diocèse de Bruges. Cette collection a pour objectif de témoigner de la ferveur de certains artistes et de répondre à la demande des croyants de pouvoir découvrir des créations centrées ouinspirées par la foi. Cette collection a aussi pour but de faire entrer la religion dans le XXIe siècle et d'intégrer l'art moderne et contemporain comme moyen d’expressionpour témoigner del’Evangile. Naturellement, lafigure duChrist est récurrente dans les représentations, même si elle n’est pas exclusive. Pêle-mêle, on peut y voir des peintures d’Albert Servaes, Constant Permeke, James Ensor ou Antoni Tàpies, sans oublier des acquisitions récentes avec, entre autres, des lithographies originales d’Alfred Manessier qui traitent du thème de Pâques, du mont des Oliviers au Jardin de Pâques, trente-et-une gravures de Joan Miró et un tableau de Geneviève Asse, sans oublier « la Crucifixion » due au pinceau de San Damon qui vient de rejoindre l’ensemble. Voyez tous les détails pratiques sur le site www.basilicakoekelberg.be
Parc Elisabeth à 1083 Bruxelles
Sam Mas
L’HISTAURE D’HÉLENEKE ET DE SON PARISIEN – ÉPISODE 1
Gueuze, fais-moi chanter la colère du Chille, la colère détestable, Celle qui a valu aux Flierefloeiters des souffrances incalculables Omer den Blinne, selon Homère den Echte
Il y avait une fois deux frères qui avaient marié deux sœurs. Ça se faisait souvent ça de ce temps-là. Les deux frères c'étaient les Zatte-rides, le grand s'appelait Aghatmainon et son frère Mainonhèllas. Aghatmainon c'était le chef de la bande des Flierefloeiters de la rue de Nancy, tu sais bien, là ousque longtemps après le Charel den Totteleir avait reçu une rammeling qu'il s'était pas relevé, mais ça c'est une autre histaure.
Donc le ket Aghatmainon-le-castaar il avait un frère et çui-là avait épousé une toffe moeis que tout le monde était bleu après. Elle s'appelait Hélèneke. Une blonde avec des longs cheveux crollés et des yeux comme des jugemeeme. Et celle-là c'était la sœur de Clytomnestre, la waaif d'Aghatmainon. (Si tu comprends pas relis depuis le début. Sinon je t'envoie une tiekening)
Et tu vois comme souvent ça sait être bedeurve dans une famille, au plus que la petite Hélèneke était si pimpelmies que tous les kets couraient derrière, au plus que la Clytomnestre ressemblait juste à un verkessmoel à deux pattes, avec des yeux comme deux morceaux d'anthracite de la Bacnure et des cheveux qui auraient fait rougir d'envie Bojo lui-même. Mais elle portait bien son nom, t'sais, car question sexe elle en connaissait tout bien un drôle de rayon, ça tu peux le savoir. L'Aghatmainon en tous cas il en sait quelque chose : c'est pas pour rien qu'il a des valises de représentant de commerce en dessous de ses yeux.
Je sais c'est une affaire de famille mais tu vas voir, c'est pas juste ça. Laisse-moi te raconter tout le bazaar dans l'ordre.
Un soir que tous les Flierefloeiters sont en guince sur la place juste devant chez Matante, un peï qui vient de Paris veut comme ça froucheler sur Hélèneke ; il la fait danser, lui donne des beis dans son cou et lui dit qu'il veut bien l'emmener boire du champagne à Troyes. La mokke elle trouve ça drôlement tof et elle décide de jouer scampavie avec le Parisien, ara, et tant pis pour les pieds de Mainonhèllas. Les Flierefloeiters n'ont qu'à continuer à zoeipe comme ils veulent, elle préfère le champagne au faro. Le Mainonhèllas il voit rien de knots car il est strondzat et c'est seulement le lendemain quand il se réveille avec une gueule en bois de hêtre de la forêt de Soignes qu'il se dit : Awel woe es ze na ? Il a beau chercher partout, même jusque dans le lit de son frère Aghatmainon, pas de trace de sa femme, potverdekke, c'est la sœur d'Hélèneke, Clytomnestre, qui y est ! Tu vois le spectoekel, d'abord il a cru que son frère dormait avec un ours brun. Du coup, il prend ça mal, qu'est-ce que tu ferais à sa place, donc ? Tu as comme ça la tête d'une toffe soeikerpoep sur ton épaule, avec ses cheveux qui viennent doucement chatouiller ton oreille pendant que tu dors, et tout d'un coup tu te réveilles et elle est plus là. C'est un tour à te faire monter la mostoed au nez, ça, non? Surtout quand tu es sous-chef des Flierefloeiters et que tu sais qu'ils vont tous se foutre de ta gueule.
Alors il va chez son frère pleurer dans son plastron et dire comme ça que c'est une schande, que ce saligot de Parisien il ne fréquentera pas longtemps sur sa femme, et qu'il faut direct aller lui donner une bonne douffeling et ramener Hélèneke à la maison en la tirant par les cheveux si c'est nécessaire.
L'honneur de la bande est aussi en jeu, car si tous les crapuleux de Parisiens savent venir baver sur nos femmes, ça peut pas rester continuer, une affaire pareille.
L'Aghatmainon il pensait dans sa ford intérieure que si ça pouvait arriver chez lui, il serait bien content, si il était débarrassé de sa viswaaif d'épouse. Clytomnestre, c'était d'abord pas une miss Marolles, je te l'ai dit, avec ses cheveux gras et ses yeux qui savaient pas s'entendre entre eux pour regarder ensemble
dans la même direction. Entre elle et sa sœur Hélèneke, il y avait un fossé grand comme le trou à l'ascenseur des Minimes. Une très belle et une très moche. Aghatmainon était tombé sur la moche. En plus, elle savait faire que des filles ! Quand tu es chef de bande, ça la fout mal. Juste in extremis elle avait pondu un garçon mosseulement le père se demandait quand même un peu si la Clytomnestre lui en avait pas collé une paire en plastique car il avait comme ça des manières de Jeannette ; c'est sans doute pour ça qu'elle l'avait appelé Ochreste, de peur que la paire tombe et qu'on verrait la surpêcherie. Les deux autres grandes filles s'appelaient Icigénie et Élétrik, elles étaient plus grandes que le.a petit.e, si tu sais lire ça. Le ket Ochreste smochterait toujours dans les jupes de sa mère, mais les deux gamines étaient bien plus délurées, et elles ne rataient jamais une bonne okkoje pour aller taquiner le garçon dans les strotches du quartier.
Quand le pôvre Mainonhèllas vient lui raconter comme il est malheureux, son frère lui dit comme ça que ça va chauffer pour les Parisiens et qu'avec la bande, ils vont aller leur donner une rammeling qu'ils sauront pluscommentilss'appellent et si leur Tourdes Folles est toujours debout. C'est pas desmanières de venir chercher les femmes des autres.
On va faire une grosse réunion dès que les hommes seront revenus sur leur sus, et on va aller rechercher Hélèneke et la ramener. En même temps, on pourra un peu saccager le stamcafé de ces saligots.
Quand tu cherches les Flierefloeiters, tu trouves les Flierefloeiters, ara. Et puis au fond, pense Aghatmainon, si il trouve là-basune mokke à son goût, il pourrait bien la ramener à la maison et laisser Clytomnestre juste s'occuper de préparer le frichti, et qu'elle va courir le gueux ailleurs. Se taper une grizzly en chaleur tous les soirs, à la fin tu satures, newo ?
Ça commence à bien lui plaire cette expédition punitive. On prend la camionnette de Luppe ducafè pour mettre tout le monde dedans et on fait une descente chez les Parisiens. On arrive op zaain zokke et on les prend en ciseaux, on les aframmel convenablement et on récupère la femme du frère. Pendant ce temps, lui il regarde pour trouver de quoi combler ses nuits avec autre chose qu'un rouleau de car-wash. Quand tous les verres seront à moule dans le café, que des blaüûge seront bien distribuées, on reviendra bien avec deux ou trois filles au lieu d'une, et t'es in de zak.
Si ça plaît pas à madame Aghatmainon et à ses rejeton.ne.s, ielles ont qu'à mettre leur tête tout près. Avec les veuivechters de la bande des Flierefloeiters, ils vont avoir vite fini de mettre un dikkekop à ces Parisiens et de récupérer Hélèneke. Le reste, c'est du bonus. Quand il parle de son projet au patron du Klachcafé, le gros Luppe de Litsbol lui dit qu'attention, si tu veux aller avec ma camionnette, faudra mettre de l'essence dedans, fieu, et moi je sais t'en procurer mais ça va coûter.
Je m'en fous, qu'il répond l'Aghatmainon survolté, tu dis ce qu'il faut et tu l'as. J'ai qu'une parole, Luppe, ça tu sais quand même.
Awel qu'il répond le boes, j'ai un œil sur ta fille Icigénie. Tu me la donnes pour une nuit ou deux et tu as ton essence. Moi j'ai qu'une parole aussi. Wa paasde doevan ?
Ocherme, dis ! Ça c'est embêtant, t'sais ? C'est pas que la petite serait contre car elle a une cuisse légère comme sa mère, mais ma femme va pas être d'accord, ça je vois d'ici. Quand la petite va faire la bringue dans les strotches du quartier elle doit toujours promettre de rien donner, car Clytomnestre veut la marier avec un notaire ou un juge bien fortunés. Et tu connais la chanson, hein, Luppe, les grands messieurs ils veulent de la vierge dans leur lit.
Alors tu te passes de ton essence et tu vas à pied avec ta clique, hein, Aghat. C'est comme ça et pas autrement.
Bon, écoute, je vais voir ce que je sais faire. Mais il faut me promettre que tu la laisses vierge, Luppe, car aussinon ma bourgeoise va pas être contente et ça va être pour mon nez.
Oep a gemak, breuke, tu crois quand même pas que je vais boire du thé avec, dis ? Moi, si tu me laisses Ici ici
pendant deux nuits, c'est pour l'arranger comme il faut, tu comprends ? Deux nuits d'amour, fieu, et en roue libre, astableeft ! Surtout pas question de caoutchouc !
Amaï ! Comment je vais aller expliquer ça à mon dragon, moi ?
Eh ben tu dis rien à ta femme, tu m'amènes Ici et moi je remplis ton réservoir et le sien avec. Quand tu reviens, tu récupères ta fille et on n'en parle plus. Fastoche, non ?
Fastoche, fastoche, c'est toi qui le dis. Tu connais pas Clytomnestre, elle est klinkzot après la chose mais pas pour ses filles. Elle se voit déjà schumeike d'un notaire ou d'un juge de paix fortunés, et toi tu viens bousiller son rêve.
Qu'est-ce que tu veux que ça me foute, Aghat ?
Bon allez, je vais chercher Icigénie. Prépare l'essence pour mettre dans ta camionnette. Les membres de la bande sont enfin revenus sur leur sus et stockent des battes, des manches de pelle et des barreaux de chaise dans la camionnette, tandis que Luppe fait le plein. Quand c'est prêt, c'est la grosse réunion dans le bistrot, ils attendent le chef pour démarrer.
Une heure plus tard, il revient avec sa fille. La mokke a comme ça un regard de travers quand elle voit le bide de Luppe et son klachkop bien reluisant.
Mon ! Qué calamité, mes hommes ! qu'elle s'exclame comme ça, car elle a été à l'école à Froyennes chez les Sœurs. C'est point l'ducasse ed Kain douchi ! Toutes des figures d'interremin. ( Icigénie s'exprime en wallon picard)
Ils sont tous caramélisés à la vue de son grand manteau de fourrure bleue avec un capuchon bordé d'hermine. Ah
c'est pasla fille deClytomnestre, ça, paspossible! Unebelle fillepareille! Etpourtant, si : Aghatmainon assure que
c'est bien Icigénie et il enlève le manteau de fourrure bleue de ses épaules. Potverdekke, les gars en tombent presque de nouveau de leur sus, dis ! En dessous elle a encore juste une ceinture de bananes et une étoile sur le bout des seins. Net Josephine Baker en négatif. Ravise un peu la marchandise, biloute, qu'elle dit, c'est point comme ma sœur Élétrik, ça. Elle, si'l queilloit su é
pane, el' f'roit des tranques avec es corps. Le Luppe il sait plus où se mettre. Il serait prêt à payer plusieurs pleins d'essence sans coup férir. Même qu'avec tout ça Mainonhèllas commence à douter de la beauté de sa propre femme. Aghatmainon met direct de l'ordre en rassemblant ses troupes :
Allez, les gars, on y va. Oubliez pas qu'on doit ramener Hélèneke en vitesse. Et toi, le Luppe, tu te souviens de ce qu'on a dit, hein ?
Eh là, j'ai m'mot à dire ben sûr ! È pis j' counois point ch't' homme-là, mi. Et c't'ilal ? Qu'est-ce qu'il cache donc int'
mes gambes ? I f'roit ben d' tenir ses mains à place. I veut fout' el brin din l'baraque, ch't innochin-lo ?
Elle distribue quelques roustes autour d'elle, et de son côté Aghatmainon prend le relais.
Fous la paix à ma fille, hein, Polle ! Je la montrais juste pour bien dire que c'est Icigénie et pas une autre.
Maintenant elle reste avec le Luppe.
Ils ont juste tourné le coin que Icigénie attrape une steelpanne et en badigeonne durement l'occiput dégarni de Luppe, qui s'effondre derrière son comptoir.
On f'ro point des figues avec du brin ed cat, qu'elle lui dit.
À suivre…
(extrait de « Flauskes de la Grèce antique » - Ed. Le Livre de votre Région)
Georges Roland
UN BOUT DE PATRIMOINE AVEC MADAME CHAPEAU
Succès improbable du théâtre régional « Bossemans et Coppenolle », de Joris Hanswyck et Paul Van Stalle, a été créé en 1938 et est représentatif de la swanze bruxelloise. Depuis, la pièce est régulièrement montée sur les planches et gagne chaque fois en popularité. Parmi les personnages qui interviennent en coursde représentation, les spectateurs admirent particulièrement Madame Chapeau, stéréotype de la Marollienne âgée, qui n’a pas sa langue en poche et qui est dotée d’un vrai bon sens pratique. Sur fond de match de football entre le Daring et l’Union saint-gilloise, elle fait de ses courtes apparitions (environ quinze minutes) des tranches d’anthologie. Assez vite, le public apprend qu’elle se nomme réellement Amélie Van Beneden et que son surnom l’insupporte. Agacée, elle précise : « Ce sont les crapuleux de ma strotje (ruelle) qui m’appellent comme ça ! ». Puis, ajoutepoursejustifier : « Parce queje suistrop distinguée pour sortir en cheveux ! »
Sans exception, le rôle a toujours été tenu par un homme travesti en aïeule, dont certains comédiens ont laissé un souvenir mémorable dans l’esprit du public. Jérôme de Warzée et, surtout, Jean Hayet ont pérennisé le rôle dans l’imagination populaire.
Le titre « Madame Chapeau » est décerné chaque année à une heureuse candidate. Pour espérer être élue, les participantes à l’événement doivent faire preuve d’une réelle connaissance de Bruxelles et être capables d’avaler un verre de gueuze sans rechigner. Bien entendu, le folklore se perd et l’élection tend à disparaître, de même que l’apparition de la « miss » dans le cadre du traditionnel défilé du Meyboom, moins suivi que la Belgian Pride ouque la Zinneke Parade. Y a-t-il une volonté de sauver lestraditions ?
Ce personnage de fiction est surtout le seul du théâtre typiquement belge à avoir fait l’objet d’une statue installée dansla capitale. Fichée rue du Midi, à l’angle de la rue des Moineaux et en biais de l’Académie royale des Beaux-Arts, elle suscite la curiosité des touristes, est régulièrement photographiée par les passants et réveille des souvenirs chers aux plus âgés. En quelque sorte un vestige de l’époque durant laquelle Bruxelles bruxellait, selon la formule chère à Jacques Brel, et n’avait pas honte de son accent !
Daniel BastiéAPRÈS-MIDI POÉTIQUE
Amoureux des mots, des rimes et des vers, venez partager votre art et votre univers poétique dans une ambiance conviviale et respectueuse ou découvrir le travail de celles et ceux qui alimentent la poésie contemporaine. Nous vous invitons à prendre la parole dans une des plus belles galeries du centre-ville (juste derrière la place de Brouckère et à cinq minutes de marche de la place Sainte Catherine), suivi par un moment d’échanges et de dédicaces. Comme vous l’imaginez déjà, le pouvoir des motset la musique des phrases résonneront dans ce lieu tel un ballet d'extases. Laissez vos émotions s'envoler dans l'air et que votre poésie puisse nous émerveiller. Que vous soyez novice ou poète accompli, voire simple amoureux de littérature nous vous attendons comme intervenant ou comme auditeur avec un sourire ravi. Laissez votre plume danser sur le papier et venez enflammer notre après-midi d'été. Alors, poètes et poétesses de tous horizons, rejoignez-nous pour cette occasion ! Le samedi 12 août à quinze heures dans les locaux, Espace
Art Gallery vous déroulera le tapis rouge pour ce moment créatif. Nous avons hâte de vous voir briller ! Plus d’informations via le poète José Mangano, organisateur de l’événement josemangano@gmail.com Rue de Laeken, 83 à 1000 Bruxelles
Sam Mas
EXPOSITION : THE FRIENDS EXPERIENCE
Si vous avez été de celles et de ceux à avoir suivi la série « Friends » à la télévision durant dix saisons, voilà une exposition immersive qui devrait agir telle une madeleine de Proust. Oui, une exposition débarque chez nous 100% consacrée aux aventures de Rachel, Monica, Phoebe, Joe et les autres ! L’occasion de se replonger dans leur univers de trentenaires célibataires, liés par une indéfectible amitié. Deux cent trente-six épisodes ont réussi à les faire entrer dans presque tous les foyers pour les rendre proches des téléspectateurs des années 90, révélant au passage une poignée de comédiens devenus par la suite des acteurs récurrents du grand autant que du petit écran : Jennifer Aniston, Courteney Cox, Lisa Kudrow, Matt LeBlanc, Matthew Perry et David Schwimmer. À travers des centaines de documents et objets authentiques utilisés pendant les tournages, cette exposition captivante retrace l'histoire de cette bande de copains à travers une variété d'éléments visuels et interactifs. Quevoussoyez un fan inconditionnel depuis les débuts de la série ou que vous l’avez découverte récemment, cet événement vous promet des moments de nostalgie, de rires et d'émotions. Dans cette collection exceptionnelle, vous aurez également l'opportunité de découvrir des décors emblématiques tels que celui du Central Perk, l'appartement de Monica et Rachel et bien d'autres lieux vus et revus dans la petite lucarne. De surcroît, vous pourrez revivre les moments les plus hilarants de la saga à travers des extraits exclusifs, des anecdotes et des interviews préenregistrées avec les protagonistes. Les costumes, les coiffures et le maquillage n’ont pas été oubliés et permettent de revoir certains looks de l’époque. Quant au résumé de l’histoire originale, le voilà : Monica Geller (Courteney Cox), une jeune cuisinière habite un appartement situé à Manhattan, dans le quartier de Greenwich Village. Lorsque son amie d'enfance Rachel Green (Jennifer Aniston), qu'elle n'avait plus vue depuis des années, lui rend visite après avoir tourné le dos à son fiancé le jour de leur mariage, elle accepte de lui sous-louer une partie de son domicile, tout en l’invitant à s’intègrer à son groupe d'amis, composé de Phoebe Buffay (Lisa Kudrow) l'ancienne colocataire de Monica, aujourd’hui masseuse et musicienne particulière, Ross Geller (David Schwimmer) le frère de Monica, paléontologue doux et intelligent, également secrètement amoureux de Rachel depuis le lycée, Chandler Bing (Matthew Perry), un processeur de données sarcastique et plein d'autodérision qui reste le meilleur confident de Ross depuis l'université, et Joey Tribbiani (Matt LeBlanc), un acteur coureur de jupons stupide mais fidèle, colocataire actuel de Chandler. Avec de pareils personnages, les quiproquos, les prises de tête et les grands moments de délire se succèdent sans fléchir ! Au vu du triomphe de la série, de nombreuses personnalités ont accepté de faire une apparition dans l’un ou l’autre épisode. Lesciter toutestient d’une nomenclature fastidieuse. Voilà néanmoins quelques noms à épingler en guise d’illustration : Robin Williams, Bruce Willis, George Clooney, Noah Wyle, Jean-Claude Van Damme, Helen Hunt, Hugh Laurie, Charlie Sheen, Sean Penn, Christina Applegate, Charlton Heston, Ben Stiller, Julia Roberts, Reese Witherspoon, Dakota Fanning, Denise Richards, Sasha Alexander et, parmi d’autres, Alec Baldwin. Quel panégyrique ! Autant dire que pareille exposition organisée à Brussels Expo jusqu’au 25 août 2023 a sa raison d’être. Voyez tous les détails pratiques sur le site www.brusselsexpo.com
Place de Belgique, 1 à 1020 Bruxelles
Paul Huet
EXPOSITION : ART(S) NOUVEAU(X) BELGE(S)
L'Art Nouveau se définit comme étant un mouvement artistique qui a émergé à la fin du XIXe siècle et au début du XXe siècle. Il est apparu en réaction à l'esthétique rigide et conservatrice de l'époque victorienne, cherchant à créer un nouveau langage qui exprime la modernité de l'époque. Egalement connu sous le nom Jugendstil, il s'est développé dans différents domaines tels que l'architecture, le design d'intérieur, les arts décoratifs, les arts graphiques, la peinture, la sculpture et même la mode sousl’impulsion de visionnaires qui ont tenté de moderniser leur environnement, en faisant place au neuf et au beau. Ce mouvement se caractérise par l'utilisation de formes organiques inspirées de la nature, telles que des courbes élégantes, des lignes sinueuses et des motifs floraux. Les artistes de l'Art Nouveau ont également intégré des éléments géométriques et stylisés dans leurs créations, tout en mélangeant les matériaux. Plus que tout autre courant, l'Art Nouveau a cherché à fusionner les arts et l'artisanat, en mettant l'accent sur le travail manuel et l'attention aux détails. Les créations sont souvent ornées, luxuriantes et empreintes d'une certaine sensualité. On parle évidemment d’un état d’esprit et d’une foi insatiable dans la modernité. Pour sa première exposition, la Maison Hannon souhaite présenter l’Art Nouveau dans sa pluralité, au travers d'œuvres majeures, issues des plus grandes collections d'art belge, inédites pour la plupart. On ne le rappelle pas suffisamment, mais notre capitale s’est avéré le terrain d’expérimentations audacieuses en la matière, grâce à la révolution industrielle qui battait son plein et qui avait généré une classe bourgeoise bien nantie, soucieuse d’exposer sa richesse aux yeux d’autrui en faisant appel aux meilleurs ouvriers et en se référant à une poignée d’architectes ayant le vent en poupe. Si Victor Horta est le plus souvent cité dans les manuels, il importe de ne pas oublier Paul Hankar, Henry van de Velde et Gustave Serrurier-Bovy dont les interventions se sont avérées notables dans ce changement de cap, intervenant pour une existence plus décorsetée, un style simple et dépouillé. Cette exposition est à voir jusqu’au 5 juin 2024 à la maison Hannon. Voyez tous les détails pratiques sur le site www.maisonhannon.be Avenue de la Jonction, 1 à 1060 Bruxelles
Daniel Bastié
EXPOSITION : JEAN JULLIEN
Jean Jullien (1983) propose une exposition immersive, au sein de laquelle ses œuvres prennent vie dans un environnement de commentaires peints sur les murs et de réflexions sur l’environnement. Cet événement célèbre la relation symbiotique entre l’art et le langage, pour mettre en valeur le talent exceptionnel de cet artiste qui fusionne les deux. L’occasion surtout de se lancer dans un voyage où le pouvoir de l’image et du motécrits’entrelacent, afind’illuminerlarichesseet lacomplexité de l’expérience humaine. Jean Jullien s’exprime par le biais de la peinture, de la photographie, de la vidéo, de la création de costume, de l’installation artistique in situ, de livres, d’affiches et de vêtements. Il est pour beaucoup le prototype de l’artiste pluridisciplinaire au parcours non-conventionnel, qui en partant des réseaux sociaux a bâti une carrière illustrant un redéploiement du champ de l’art contemporain par le biais des nouveaux canaux de communication. Son originalité tient en partie de son talent à créer une relation avec sa propre communauté basée sur une narration en continu. A force de commentaires et d’illustrations sur Instagram ou directement sur les murs des lieux d’exposition, il dessine un cadre affectif autour de ses créations, tout en les dotant d’une profondeur sémantique supplémentaire. Ses travaux sont à découvrir au Mima jusqu’au 31 décembre 2023. Voyez tous les détails pratiques sur le site www.mimamuseum.eu Quai du Hainaut, 39-41 à 1080 Bruxelles
EXPOSITION DE SCULPTURES EN PLEIN AIR
C’est une première ! Faisant suite à un appel lancé en 2021 par le Centre culturel Escale du Nord, le Parc des Etangs (Anderlecht) s’est transformé en écrin pour accueillir les œuvres monumentales de six sculpteurs, prouvant à quel point l’art ne doit pas se cantonner aux galeries et aux seuls musées. Il a pour vocation d’éduquer, de sensibiliser, d’émouvoir, de questionner et de générer des débats, tout en permettant aux riverains de découvrir des œuvres contemporaines dans leur environnement lors d’une promenade pédestre, en allant faire leurs courses ou en se déplaçant expressément pour venir à leur rencontre. Enfin, il s’agit de promouvoir le travail de celles et ceux qui pratiquent la sculpture en dilettanteouenprofessionnels, pour prouverlavitalitéde notreroyaume, ainsi quepourrendre laculture accessible gratuitement à tous. Une formule très éloignée des univers figés des académies et la présentation dans un espace public agréable et verdoyant de pièces faisant chacune plusieurs mètres pour une confrontation immédiate avec le public. La disposition des œuvres dans le parc offre plusieurs points de vue pour les contempler, sans ordre de visite nécessaire. On passe allègrement de l’une à l’autre pour un arrêt ou pour passer son chemin … si on n’a pas été séduit ! Une balade qui permet également de s’évader du bitume en côtoyant des canards et des oies, des joueurs de pétanque, des familles, des séniorset des jeuness’échangeant le ballon. Les artistes retenussont JoséSahagun, Hubert Verbruggen, Jean Boghossian, François Canart, Brigitte Danse et Isabelle Van Wylick Zazie. Des identités artistiques peu banales ! Cette exposition en plein air est à voir jusqu’au 22 avril 2024. Avenue Marius Renard à 1070 Bruxelles
Daniel Bastié
EXPOSITION : NO TIME TO DIE
Dèsl’entréedumusée, vousserezplongédansl'atmosphèredufilm "NoTimeToDie" grâceauxgadgets et aux véhicules de Mister James Bond. Cette exposition présente, entre autres, neuf véhicules emblématiques de 007, dont l'Aston Martin DB5 en bouleau argenté qui est clairement la plus célèbre des voitures du héros créé par Ian Fleming. A ses côtés, on retrouve aussi l'Aston Martin V8, la Toyota Land Cruiser Prado de la série J90 ou encore le nouveau Defender 110, tout droit sortis des salles de cinéma et rassemblés pour les fans et les curieux. A ce jour, six comédiens ont incarné à l’écran le plus célèbre des agents secrets : Sean Connery, Roger Moore, George Lazenby, Timothy Dalton, Pierce Brosnan et Daniel Craig. On ne le répète pas souvent, mais David Niven avait été approché pour le rôle principal avant de jouer dans « Casino royal », un pastiche, et plusieurs vedettes ont décliné l’invitation de camper les girls de service, dont Brigitte Bardot. Ian Fleming, ancien agent du renseignement pendant la guerre, est le père de plume du héros et a rédigé quatorze de ses aventures, toutes adaptés au cinéma. Décédé en 1964, il n’a connu que le succès que des trois premiers longs métrages. Cette exposition revient sur le phénomène Bond qui perdure depuis six décennies. Elle se déroule à Brussels Expo jusqu’au 27 août 2023. Voyez les détails pratiques sur le site www.autoworld.be Parc
du Cinquantenaire à 1000 Bruxelles Andrea CerasiEXPOSITION : LES DÉBUTS DE LÉON SPILLIAERT
A ce jour, Léon Spilliaert reste l’un des artistes les plus singuliers du XXe siècle, servi par un style distinctif et une palette de couleurs vibrantes, qui a généré une œuvre à la fois mystique et introspective. Né en 1881 à Ostende, il a commencé sa carrière artistique à l'âge de dix-huit ans en autodidacte, développant une sensibilité profonde pour l'art et la nature, influençant son travail. À travers ses tableaux, il a exploré ce qui l’entourant, l'architecture et la ville d'Ostende, ainsi que sa propre psyché. Ses peintures sont souvent caractérisées par un sentiment de solitude et d'isolement, reflétant peut-être son propre malaise existentiel. Dans ses toiles, il a représenté des personnages seuls, des rues désertes et des paysages nocturnes, créant ainsi des atmosphères étranges où semblent planer un mystère, avec une palette intense et saturée, utilisant des bleus profonds et des noirs pour créer un effet obsessionnel. Un des exemples les plus connus de son style est le tableau "Le phare d'Ostende", qui représente un phare éclairé la nuit, entouré d'une mer agitée. La composition est épurée, avec peu d'éléments, mais elle dégage une puissance émotionnelle qui a ému de nombreux spectateurs. Le tableau est devenu emblématique de l'œuvre de Spilliaert. Au fil de sa carrière, il a exploré de nombreux thèmes différents, allant des natures mortes aux portraits, en n’abandonnant jamais les points de vue. Il a également travaillé la peinture, l'aquarelle, le dessin et la gravure. Le Musée Royal des Beaux-Arts de Belgique possède une collection importante d'œuvres de Spilliaert, offrant ainsi aux visiteurs une occasion unique de découvrir son parcours. La collection comprend des peintures, des dessins et des estampes, couvrant l'ensemble de sa carrière. La collection met en évidence l'évolution de son style et son exploration constante de nouveaux thèmes. Pourtant, cette fois, les organisateurs ont choisi de sortir des réserves les œuvres de jeunesse, celles réalisées alors que le plasticien était âgé de vingt-et-un an, après un furtif passage à l'Académie de Bruges en 1899. Celles-ci témoignent d'une représentation à la fois mature et très personnelle de l'univers théâtral inquiétant de Maurice Maeterlinck qu’il lisait et laissent entrevoir des sujets et dessins qu'il créera dans les années suivantes. Léon Spilliaert y déploie son talent artistique d'une manière tout à fait unique. L’occasion de se rappeler que, au début de la première décennie du XXe siècle, période mise en lumière dans cet événement, le jeune artiste était en plein questionnement sur lui-même, le sens à donner à l’existence et sa raison de vivre. Après de brefs séjours à Bruxelles et à Paris, il est retourne à Ostende. L'agitation et les couches symboliques de ses premières créations font alors place à une profonde expérience de l'ici et maintenant, dans des intérieurs et des paysages de bord de mer. En parcourant cette exposition-phare, les visiteurs découvrent ses influences artistiques pour comprendre son travail. Elle est à voir jusqu’au 3 septembre 2023 aux Musées Royaux des Beaux-Arts de Belgique. Voyez toutes les informations pratiques sur le site www.fine-arts-museum.be Rue de la régence, 3 à 1000 Bruxelles
Paul Huet
EXPOSITION : MOMIES EN TRANSPARENCE
Les momiessont des corpshumainsou animauxqui ont été préservés de la décomposition. Leprocessus de momification remonte à l'Antiquité et a été utilisé dans de nombreuses civilisations. Les Égyptiens se sont faits les spécialistes de cette matière, mais d'autres cultures ont également pratiqué la momification, notammentles Incas, les Aztèques, lesChinois et les Perses. La momification égyptienne est l'une des plus connues et des mieux documentées. Elle était pratiquée pour préserver le corps des pharaons et des hauts dignitaires, afin qu'ils puissent traverser le monde des morts et atteindre l'au-delà. Le processus de momification égyptienne était un rituel complexe qui impliquait plusieurs étapes. Tout d'abord, le corps était préparé en prélevant les organes internes, à l'exception du cœur qui était laissé en place car il était considéré comme le siège de l'âme. Lesorganes étaient ensuite placés dans des canopes, immédiatement scellées. La dépouille mortelle subissait alors un traitement fait de produits chimiques pour éviter la décomposition. Les embaumeurs utilisaient du natron, un sel composé de carbonate de sodium et de bicarbonate, pour dessécher le cadavre et éliminer l'humidité. Des huiles et des parfums servaient enfin à le protéger et à le doter d’une odeur singulière. Une fois momifié, il était entouré de bandelettes et déposé dans un sarcophage en bois ou en pierre. Ces cercueils étaient décorés avec des images et des symboles qui étaient censés aider le défunt à traverser le monde des morts. Ce processus était naturellement réservé aux élites de la société, car il s’avérait extrêmement onéreux et nécessitait une expertise spécialisée. Cependant, les personnes plus modestes avaient parfois droit à être embaumées grâce à une méthode moins coûteuse, qui consistait à enlever les organes internes et à les remplacer par du natron. En dehors de l'Égypte, d'autres mondes ont également utilisé cette pratique. Ainsi, les Incas ont momifié les corps de leurs dirigeants et les ont placés dans des sanctuaires pour les honorer. Les Aztèques se sont concentrés sur cette pratique pour célébrer leurs guerriers morts au combat. Dans la Chine ancienne, la momification était souvent réservée aux empereurs et aux membres de leur famille. Les corps étaient traités avec des produits chimiques et placés dans des cercueils en bois de cèdre. Les cercueils étaient ensuite enterrés dans des tombes creusées dans les collines. Enfin, chez les Perses, la momification était réservée aux personnages les plus influents. A travers cette exposition, le Musée de la Médecine entend nous faire voyager à travers le temps et l’espace pour aller à la découverte de ces rites mortuaires anciens et découvrir les dessous de ce système d’embaumement. Préparezvous à déceler les secrets des momies : Qu’est-ce qui se trouve derrière les bandelettes? Dequoisont décédés ceux qui nous ont précédés ? Qu’est-ce-que les momies peuvent nous apprendre sur les modes de vie des cultures antiques ? Sur leur médecine ? Le tout grâce aux nouvelles techniques d’imagerie médicale, comme le CT Scan ou la fibroscopie, qui permettent d’en apprendre davantage tout en préservant l’intégrité physique de ces corps conservés. Une exposition à découvrir au Musée de la Médecine jusqu’au 23 octobre 2023. Découvrez les heures d’ouverture et les modalités pratiques sur le site officiel www.museemedecine.be
Route de Lennik, 808 à 1070 Bruxelles
Jeanne Alexandre
EXPOSITION : HOUSE OF DREAMERS
Traduite en français par « la maison des rêveurs », cette exposition collective imagine une déambulation poétique dans les espaces de la Villa Empain. Le parcours interroge la relation des artistes à l’espace domestique et explore la notion du décor dans les arts moderne et contemporain. Mobiliers, papiers peints, tapisseries, objets usuels et sensuels inaugurent de nouvelles formes de cohabitation et tentent de réenchanter un quotidien faussement anodin, porteur de messages poétiques, politiques et sociaux Plusieurs exemples dans l’histoire de l’art témoignent de la fascination des artistes pour l’espace domestique, ses codes et ses objets, jusqu’à inciter certains à concevoir leur habitat comme une œuvre d’art totale : le Merzbau de Kurt Schwitters, la Red House de William Morris, la Casa Balla du futuriste italien du même nom, et le Jardin des Tarots de Niki de Saint Phalle.
Cet été, la Villa Empain renoue avec sa vocation initiale de maison en invitant les visiteurs à découvrir le travail d’artistes reconnus ou émergents au sein d’un espace qui, luimême, fut autrefois une habitation meublée dans le style Art déco des années 1930. La commissaire de l’exposition est Anne-Laure Lestage. Diplômée de l’Ecole du Louvre de Paris en histoire de l’art et en muséologie, elle a organisé plusieurs expositions sur les échanges entre les arts plastiques et les arts décoratifs. Elle s’intéresse en particulier aux résurgences des arts et traditions populaires chez les artistes contemporains.
A laVillaEmpainjusqu’au 1er octobre2023. Visiteguidée gratuite lepremier dimanche de chaquemois. Plus d’informations sur www.boghossianfoundation.be
Av. Franklin Roosevelt, 67 à 1050 Bruxelles
Michel Lequeux
VISITE DE L’HÔTEL DE VILLE DE BRUXELLES
L’Hôtel de Ville de Bruxelles peut être visité. Il est l'un des principaux monuments de la Grand-Place, inscrite au patrimoine mondial de l'UNESCO comme exemple remarquable de l'architecture gothique brabançonne, et est l'un des bâtiments emblématiques de la ville, joyaux de notre capitale. Son histoire remonte au début du 15e siècle. Sa construction a débuté en 1402, sous le règne de Jeanne, duchesse de Brabant. À l'époque, la Grand-Place était un lieu central où se déroulaient les activités commerciales et administratives de la ville. L'Hôtel de Ville était destiné à servir de siège au gouvernement local et à symboliser la puissance et la prospérité de Bruxelles. L'architecte originellement chargé de la construction était Jacob van Thienen, mais après sa mort en 1436, d'autres architectes ont poursuivi les travaux, notamment Jean van Ruysbroeck et Guillaume de Voghel. La construction s'est achevée en 1455, bienque desajoutset desrénovationsaient étéeffectués au fil dessiècles. Le bâtimen sedistingue par sa façade richement décorée, qui comporte de nombreux détails sculptés représentant des saints, des personnages bibliques, des scènes historiques et des allégories. La tour principale s'élève à 96 mètres de hauteur et est couronnée par une statue dorée de l'archange saint Michel, le saint patron de Bruxelles. Au fil des siècles, il a été le témoin de nombreux événements historiques et politiques. Il a été le lieu de réunions du gouvernement de la ville, de cérémonies officielles, de mariages royaux et de festivités publiques. Le bâtiment a également subi des dommages importants au cours de son histoire, notamment lors dubombardement deBruxelles parlestroupesfrançaises dumaréchal deVilleroy en1695.AuXIXe siècle, des travaux de restauration ont été entrepris pour redonner à l'Hôtel de Ville son apparence d'origine. Ces travaux ont été supervisés par l'architecte Victor Jamaer et ont permis de restaurer la façade, les sculptures et les décors intérieurs.Aujourd'hui, l'Hôtel de Ville de Bruxelles ouvre ses portes aux visiteurs dans le cadre de visites guidées tous les jours, sauf les mardis et jeudis, au tarif de 10 à 15 euros. Veuillez noter que les horaires et les modalités peuvent varier, il est donc recommandé de consulter le site web officiel de la Ville de Bruxelles ou de contacter l'office du tourisme pour obtenir les informations les plus récentes concernant les visites de l'Hôtel de Ville. Voyez les détails sur le site www.bruxelles.be/hotel-de-ville
André MetzingerEXPOSITION : CHEVROLET CORVETTE ALEGEND TURNS 70
Le nom « Corvette », d'origine française, fut trouvé par Myron Scott, un photographe et directeur artistique alors assistant directeur du département des relations publiques de Chevrolet. La firme, qui cherchait un nom commençant par la lettre « C », avait déjà consulté plus de trois cents noms quand Scott proposa « Corvette » qu'il avait trouvé dans un dictionnaire. Le logo original de Corvette représentait le drapeau américain entremêlé avec un drapeau contenant l’insigne de Chevrolet et une fleur de lys. La marque cherchait un nouveau symbole pour la Corvette. Voulant s’inspirer des origines suisses de LouisChevrolet, fondateur de lamarque, ils prirent un drapeau suisse, la fleur delys, symbole de la royauté, mais aussi de pureté et de paix. Le drapeau américain fut rapidement remplacé par un drapeau à damier, puisqu'il est interdit, aux États-Unis, d’utiliser la bannière étoilée à des fins commerciales. Au fil des générations, très peu de changements furent apportés au logo, le drapeau à damier passant parfois à droite. La Corvette (ou plutôt la Chevrolet Corvette de son nom complet) fête ses 70 ans cette année ! C’est en effet en 1953 que la première vraie voiture américaine de sport voit le jour. Avec sa carrosserie toute en fibre de verre, elle a de quoi étonner pour une voiture de série. Depuis, huit générations de Corvettes ont traversé les époques jusqu’à la C8 qui a été révélée l’année passée. Un événement à découvrir àAutoworld jusqu’au 27 août 2023. Voyez tous les détails pratiques sur le site www.autoworld.be
Parc du Cinquantenaire à 1000 Bruxelles
EXPOSITION : MEHDI-GEORGES LAHLOU ET CANDICE BREITZ
Cette nouvelle exposition présente une sélection d’œuvres de Mehdi-Georges Lahlou composée de sculptures, dessins, gravures, photos d’archives retravaillées, ainsi que d’installations et de vidéos. L’artiste poursuit son exploration de la représentation de la violence et de ses conséquences sur la géopolitique actuelle, en puisant aussi bien dans les archives de guerre et l’histoire ancestrale, que dans ses propres expériences, intimes ou fictives. Entre représentation de soi et questionnement de l’autre, il cherche à appréhender le rôle de l’archive dans notre mémoire collective. Il a invité Candice Breitz à se joindre à l’événement, une artiste qui se confronte dans son travail à la question de la blanchité depuis ses premières séries photographiques. Les explorations de cette dernière dans l’arène violente de la blanchité mettent souvent en scène l’artiste elle-même, suscitant la surprise par son aspect autoethnographique. Elles offrent un contrepoint saisissant au travail de Mehdi-Georges Lahlou, où l’autoportrait continuede s’ouvriraux enjeuxabordés dans les conversationspolitiqueslesplusurgentes de notre temps. Les deux artistes jouent de l’(auto)-portrait mais aussi d’images tirées des médias ainsi que de cultures populaires ou ancestrales. Ils mettent enregard la manière dont se façonnent une identité et son image, que ce soit au sein du microcosme familial et local, ou du macrocosme national et international. Un double regard à découvrir à la Centrale jusqu’au 17 septembre 2023. Voyez tous les détails complémentaires sur le site www.centrale.brussels
Place Sainte Catherine, 44 à 1000 Bruxelles
EXPOSITION : SHEZAD DAWOOD
Pour ce nouveau corpus d'œuvres, l'artiste britannique Shezad Dawood s’inspire de l'inventivité créative de Yusef Lateef, musicien afro-américain, compositeur et touche-à-tout créatif. Entrez dans l'univers de Dawood par le biais d'une expérience de réalité virtuelle enchanteresse, d'une série de nouveaux textiles peints et d'un jardin de plantes algorithmiques dont la croissance numérique se fait en réaction à la musique de Lateef. À plusieurs reprises, vous pourrez également rencontrer un Mutant dansant à travers l'exposition, vêtu d'un costume-sculpture spécialement créé pour l'occasion. Shezad Dawood est réputé pour son exploration de traditions nonoccidentales qui étayent et convergent avec les canons établis. Quant à Yusef Lateef, il s’agit d’un musicien et compositeur afro-américain décédé il y a une décennie et qui a été l’un des premiers à intégrer des instruments traditionnels dans la musique jazz. Avec le temps, il a développé une méthodologie destinée à la conscience en éveil et qui vise à activer simultanément les sens physiques, mentaux et spirituels. Cette exposition fonctionne comme un système de notations musicales abstraits et présente des formes organiques. Dawood a conçu le montage de cette série d’œuvres comme un dialogue entre sa pratique et celle de Lateef, à l’image des échanges « appel-réponse » dans l’improvisation musicale. De fait, le travail de Dawood abolit les frontières entre l'analogique et le numérique, entre la fiction, la réalité virtuelle et la vie réelle et est à découvrir au Wiels jusqu’au 13 août 2023. Voyez les informations complémentaires sur le site www.wiels.org
Avenue Van Volxem, 354 à 1190 Bruxelles
EXPOSITION : TAPTA
À partir des années 1960, l’artiste belgo-polonaise Tapta s’est attachée à une redéfinition radicale de la sculpture en utilisant des textiles et autres matériaux souples comme éléments sculpturaux. Cette expositionestaxéesurl’attentionportéeparTaptaàlatactilitédesmatériaux,lasouplessedesstructures, la pratique individuelle et collective, et l’interaction entre l’œuvre d’art, l’espace et le spectateur. Tapta (pseudonyme de Maria Wierusz-Kowalski) naît en Pologne en 1926. En 1944, elle arrive en Belgique comme réfugiée politique, avec son mari Christoph, après avoir participé à l’Insurrection de Varsovie. Elle étudie les beaux-arts et le tissage à l’École Nationale Supérieure des Arts Visuels de La Cambre à Bruxelles, où elle obtient son diplôme en 1949. Peu après, les époux Wierusz-Kowalski partent pour le Congo belge (l’actuelle République Démocratique du Congo), où ils séjournent de 1950 à 1960. Après leur retour en Belgique, Tapta ne tarde pas à se faire connaître comme une des figures de proue d’une nouvelle génération d’artistes, qui redéfinissent la sculpture en utilisant des textiles et autres matériaux souples comme éléments sculpturaux. En même temps, elle fait la promotion de l’art textile au-delà des catégories du décoratif et de l’artisanal. Cette exposition se concentre sur les œuvres emblématiques de Tapta dans les années 1970, où elle s’éloigne toujours davantage du tissage traditionnel grâce à des techniques expérimentales, comme la torsion de pièces tissées, mais surtout l’utilisation de cordes qu’elle noue et enfile. Ses œuvres deviennent tridimensionnelles et interagissent de plus en plus avec l’espace et le spectateur, qui est invité à en faire le tour, et même à y pénétrer, afin de compléter la vision par une expérience tactile et physique. En relation avec le travail de Tapta, la présente exposition propose aussi des œuvres nouvelles de Greet Billet, Hana Miletić et Richard Venlet. Des créations à voir au Wiels jusqu’au 13 août 2023. Voyez les informations complémentaires sur le site www.wiels.org
AvenueVan Volxem, 354à 1190 Bruxelles
EXPOSITION : BRUSSELS QUEER GRAPHICS
Dès les années 1950, les communautés LGBTQI+ à Bruxelles utilisent le graphisme et développent un langage spécifique. Cette grammaire visuelle signale leur présence et leurs engagements envers un ensemble de principes, d’identitéset de valeurspartagés. Marqué par lalutte et la célébration, l’agitation et le compromis, cet outil de résistance mais aussi de résilience promeut une forme alternative de collectivité. Par la matérialité, la composition, la typographie, l’itération et le langage utilisés, les graphistes, professionnelsetamateurs,identifient etdirigent leursmessagesversdespublicsspécifiques. Organisée par thème, Brussels Queer Graphics, loin d’être un projet exhaustif, offre un panorama sur ce langage visuel. Cette exposition propose d’explorer les façons dont les communautés LGBTQI+ se sont exprimées et rendues visibles au cours des septante dernières années à Bruxelles. De 1953 et la naissance du Centre de Culture Belge sous l’impulsionde Suzan Daniel à aujourd’hui, l’exposition et la publication qui l’accompagne nous invitent à se plonger dans une histoire culturelle du quotidien et de l’activisme des individus, des communautés, des associations et des groupes LGBTQI+. Tributaire de nombreux silences voir d’absence de matériaux, mais également de la surreprésentation de la lette G dans l’histoire et les sources, cette exposition est le reflet d’une époque, d’une histoire et de multiples mémoires. Une exposition à découvrir au Design Museum jusqu’au 3 novembre 2023. Voyez tous les détails pratiques sur le site www.designmuseum.brussels
Place de la Belgique, 1 à 1020 Bruxelles
EXPOSITION : THE HARLEM FANTASY
Cette exposition qui présente des photographies de Nick Kuskin nous offre l’opportunité d’aller « black to the future » et de plonger dans l’histoire du mouvement noir. Nous sommes en 1982, sur la 125e rue ouest de New York, au Harlem Fantasy Ball II organisé par Pepper LaBeija et Dorian Corey. On y met à l’honneur le génie créatif de la « ball culture » new-yorkaise où défilent les « queer futurities », pour paraphraser le théoricien culturel queer cubano-américain José Esteban Muñoz. Nick Kuskin, alors âgé de 21 ans, est invité à documenter cette soirée historique consacrée à l’expression personnelle et à la création communautaire d'avant-garde. Ces événements offraient un espace politique de célébration et de répit aux communautés marginalisées les plus durement touchées par le climat social et économique répressif imposé par l'administration de Ronald Reagan (et son absence de réponse à la crise du VIH), et plus généralement par l'idéologie blanche hétéronormative. L'exposition et le programme qui l’entourent font l’éloge de la naissance et de la contribution de Pepper LaBeija et Dorian Corey, et la Royal House of La Beija, à qui l’on doit d’avoir jeté les bases d'un mouvement mondial d'expression et de défense des communautés queer, noires et brunes. Un événement à découvrir jusqu’au 17 septembre 2023 à Bozar. Voyez les détails pratiques sur le site www.bozar.be Rue Ravenstein, 23 à 1000 Bruxelles
EXPOSITION : RENÉE DEMEESTER
Renée Demeester a vu le jour au Congo en 1927 et s’est fort vite affranchi du confort de la vie coloniale pour se consacrer à la peinture dès 1952. Date à laquelle elle a rencontré le sculpteur Marcel Arnould (1928-1974), avec lequel elle a noué une relation maritale complexe, mais artistiquement féconde. Durant les années 60, le couple a participé activement à la vie bohème de Bruxelles et ses environs. Leurs amis étaient à la fois les surréalistes de l‘époque (Marcel Mariën, Marcel Lecomte) et les abstraits (Victor Servranckx, Felix De Boeck. Après le suicide de son époux, Renée a poursuivi courageusement sa carrière. Sa peinture, d‘abordrigide et sombre, s’émaillede légèreté et dedynamisme dans les années 60, avant d’embrayer pour une tangente radicale la décennie suivante et opter pour des dégradés colorés et la distorsion spatiale de ses compositions. La modestie et la sous-estimation l’ont longtemps maintenue loin des radars, jusqu‘à ce que le public commence à prendre conscience de l’importance de son travail. L’artiste nous a quittés en avril 2022. La présente exposition donne l’occasion au public de se familiariser avec cette artiste tout aussi talentueuse que discrète. Figure remarquable de l’Abstraction belge des années 1960/80, elle a su développer un style propre style et le faire évoluer sans tenir compte des étiquettes ni des modes. Une rétrospective à voir jusqu’au 3 septembre 2023 au second Musée Magritte. Plus de détails sur le site www.magrittemuseum.be Rue Esseghem,137 à1090 Bruxelles
EXPOSITION : ATOMIUM DU SYMBOLE À L’ICÔNE
Le 17 avril 1958, la dernière Exposition universelle et internationale organisée par la Belgique a été inaugurée sur le site du Heysel à Bruxelles. Evénement riche en couleur, porteur d'un message d'optimisme sans limite et miroir d'une société confiante en son avenir, l’Expo 58 constitue un socle solide de notre mémoire collective. L’Atomium en est un des survivants et consacre aujourd’hui une exposition sur la genèse de son architecture, sa place dans la capitale, son rayonnement ainsi que ses soixante années d'existence. Au fil de la visite, on découvre une période de déclin de l'édifice au cours des nineties, suivie de sa réouverture en 2006 pour aboutir au projet actuel. Depuis le 21 juillet 2020, cette exposition permanente s'est enrichie d'une maquette du site de l’Expo 58, réalisée par Etienne Tollenaere en marque de son soutien à l'Atomium. Derrière cette initiative se cache une très belle histoire, celle d'un passionné de dessin et de modélisme qui, une fois pensionné, s'est mis à travailler sur la maquette de ce lieu qu'il a visité à plus de quarante reprises en 1958, en compagnie de sa petite sœur alors qu'il avait douze ans voilà bien longtemps. Sur base des dessins qu'il avait réalisés à l'époque et, évidemment, avec l'appui de nombreuses recherches personnelles, il s'est lancé dans une méticuleuse aventure. Il a passé presque deux mille heures à réaliser une réplique d'une précision minutieuse. Jusqu'au moindre détail, rien ne manque : les pavillons, les couleurs, les visiteurs qui arpentent le lieu… même le nombre d'arbres présents en 1958 devant les bâtiments est respecté. Si tout le monde a déjà vu l'Expo 58 en photo, en vidéo, parfois même en couleurs, il s'agit de l'unique représentation 3D du site tel qu’il était. La présente exposition se déroule sur trois niveaux. D'une part dans la sphère de base (niveaux 1 & 2) où, à travers des documents d'archives, des photographies, des vidéos d'époque et de nombreuses maquettes, le visiteur fait une plongée au cœur de cette prestigieuse et inoubliable aventure. D'autre part, au panorama (niveau 7) où le visiteur a l’opportunité de comparer la vue actuelle avec celle que ses prédécesseurs pouvaient avoir en 1958. L’occasion surtout de se rendre compte de visu ce qu’a pu être pour nos parents et/ou grands-parents cette période unique, d'évoquer une pléthore de souvenirs et de comprendre un défi technologique qui participe encore actuellement à la magie de l'Atomium. Un événement à vivre sept jours sur sept de 10 à 18 heures. Plus d’informations pratiques sur le site www.atomium.be
Place de l’Atomium, 1 à 1020 Bruxelles
EXPOSITION : LUMINOPOLIS
Qu’est-ce que la lumière ? Comment rythme-t-elle notre quotidien ? Comment influence-t-elle la vie ? Résolvez des énigmes et percez des mystères. Tic-tac-tic-tac… le temps presse, le chronomètre s’affole ! Voulez-vous sortir vainqueur de l’expo ? À vous de jouer ! La lumière peut être visible ou invisible, de toutes les couleurs ou incolore, ondulatoire ou corpusculaire. Elle permet de voir mais pas seulement. Elle rythme la vie. Elle est une source de vie pour la faune et la flore. Cette exposition entend nous apporter un éclairage sur le lien entre la lumière et le vivant. Elle nousinvite à réfléchir sur l’importance de la lumière dans nos sociétés. Dans cette expo-jeu au format totalement inédit, la lumière se révèle sous tous ses aspects (physiques, biologiques, techniques et sociologiques) dans un concept original et captivant, une course contre la montre avec au choix dix, quatorze ou dix-huit énigmes à résoudre pour remporter la victoire. Un événement passionnantet palpitant à explorer, muni d’unetablette pouractiver les bornes de jeu, obtenir des indices et encoder vos réponses. Un excellent moyen de découvrir par le jeu le vaste thème de la lumière. Des défis à relever jusqu’au 13 août 2023 au Musée des Sciences naturelles de Bruxelles. Plus de détails sur le site www.naturalsciences.be Rue Vautier, 29 à 1000 Bruxelles
EXPOSITION : PRIVAT LIVEMONT - FLEURS À L’AFFICHE !
L'œuvre et la vie dePrivat Livemont, artiste bruxelloisemblématiquede l’Art nouveau, sont aujourd’hui mis à l’honneur à Schaerbeek. Artiste complet et polyvalent, artisan et enseignant à l’Académie de dessin et d’industrie de sa commune natale, il semble avoir été un travailleur infatigable. Symboliste, il est fort tôt tenté par l'esthétique Art Nouveau et produit de nombreuses affiches, souvent primées qui le font surnommer le Mucha belge. A côté de ce travail alimentaire, il réalise des sgraffites présents sur plusieurs façades de la capitale. La finesse de son trait, son goût pour les éléments décoratifs végétaux et leur stylisation, son imagination fertile et sa palette colorée le caractérisent par rapport à d’importants confrères. Parmi ses œuvres principales, on retient les sgraffites de l’école Josaphat et la Grande maison de Blanc situé rue du Marché aux poulets. Comme photographe, il s’est intéressé à la capture du mouvement. On lui doit également des illustrations pour une série de journaux de l’époque. La Maison Autrique a choisi de mettre cet artiste à l’honneur en 2023, année de l'Art nouveau, en organisant une exposition d’envergure qui se tient jusqu’au 14 janvier 2024. Voyez tous les détails complets sur cet événement via le site www.autrique.be
Chaussée de Haecht, 266 à 1030 Bruxelles
Andrea CerasiEXPOSITION : QUINTANILHISME OU CHRONIQUES VISUELLES DU BRÉSIL
Qualifié au Brésil de chroniqueur visuel, Marcello Quintanilha s’inspire du réel pour mettre en scène des histoires fortes. Rio, Niteroi, Salvador de Bahia ou Sao Paulo servent de cadre à ses récits réalistes, dans lesquels il soigne les détails, les ambiances sonores et les dialogues. À chaque album, il changedetechnique, alternelesregistres, varie les cadrages et revisite les codes de la bande dessinée. Liés les uns aux autres, les protagonistes sont souvent confrontés à une situation qui dégénère. Entre action, introspection, peur, colère, mais aussi entraide, amour et amitié, l’auteur mêle les émotions et bouscule les lecteurs dans un récit qui va crescendo. Selon lui, cette tension toujours présente fait écho à celle de la vie quotidienne au Brésil. L’auteur met en scène des personnages marquantsdontilaffinelapsychologiepourmieux raconter le pays qu’il a connu et qu’il porte en lui. Traduitsenplusieurslangues, sesrécitstransmettentl’âmed’unesociétémulticulturelle, maisdénoncent également les disparités sociales du pays et ses inégalités. Une humanité poignante qui fait de Marcello Quintanilha un auteur contemporain incontournable et qui rend son œuvre universelle. Une exposition à découvrir au Centre belge de la bande dessinée jusqu’au 27 août 2023. Découvrez toutes les modalités pratiques sur le site www.cbbd.be Rue des Sables, 20 à 1000 Bruxelles
EXPOSITION : TROLLS ET BESTIOLES
Chaque année, il n’y a pas que la floraison qui revient. Au musée d’Art Fantastique de Bruxelles, les Trolls et Bestioles s’installent pour tout le mois de mai et s’offrent aux regards intéressés ou curieux. L’opportunité de découvrir une exposition devenue une vraie tradition à Saint-Gilles et de faire connaissance avec les travaux de nombreux artistes, tous férus d’étrange et de bizarre. Des œuvres originales qui mettent en scène des petits (ou grands) monstres et des créatures féériques sorties tout droit des rêves les plus singuliers, de véritables cauchemars ou de pensées obscures. Cette manifestation se déroulera au Musée d’Art Fantastique du 1er juillet au 27 août 2023. Une cuvée annoncée comme étant prolifique, réunissant de belles créations et de vrais talents. Evidemment, les lecteurs de Bruxelles Culture sont bienvenus à cet événement pour satisfaire leur curiosité et découvrir la capitale sous une autre lunette. Fantastique convient-il de préciser ! Restauration et animations diverses sont annoncés au programme. Plus d’informations sur le site www.fantastic-museum.be Rue Américaine 7 à 1060 Bruxelles
EXPOSITION : JOHNNY HALLYDAY
Johnny Hallyday est encore dans tous les esprits et, plus de cinq ans après sa disparition, il fédère un intérêt loin de se faner. C’est Laeticia, sa veuve qui a pris l’initiative de cette exposition qui entamera la tournée des capitales pour rendre hommage à l’idole des jeunes (et de ceux qui l’ont été). Brussels Expo a été choisi pour offrir une aire de près de deux mille mètres afin de célébrer le chanteur le plus populaire de France et de Belgique. L’occasion de se plonger dans son monde depuis la reconstruction de sa chambre d’adolescent jusqu’à son bureau de Marnes-laCoquette refait à l’identique. Si les pochettes de disques et les affiches sont de la partie, cet événement n’oublie pas que Johnny a été acteur passant de la comédie au drame, du polar au western, sans oublier maints souvenirs musicaux qui ont marqué plusieurs générations, faisant de nombreuses de ses chansons des standards de la variété. Un voyage immersif grâce à un soin tout particulier apporté à la scénographie et à des effets personnels de l’artiste mis à disposition par sa famille et ses proches. « Johnny Hallyday - l’Exposition » propose enfin une plongée dans l’Amérique qu’il aimait et où il résidait une partie de l’année, ainsi qu’à Saint-Barth où il repose aujourd’hui. Initialement, cette exposition devait fermer à la mi-juin. Mais, devant son succès, elle est prolongée jusqu’au 20 août 2023 au Palais 12. Plus de détails sur le site www.brussels-expo.com Place de Belgique, 1 à 1000 Bruxelles
EXPOSITION : ARABESQUE
Sous la direction artistique de la compagnie acrobatique bruxelloise Back Pocket, en collaboration avec l’artiste photographe Zenzel, et, avec la participation des étudiants de l’ESAC (Ecole Supérieure des Arts du cirque de Bruxelles), Arabesque est un projet qui propose une réinterprétation de l’architecture bruxelloise Art nouveau par les arts du cirque et les arts acrobatiques. Cette exposition pluridisciplinaire rythmée par des œuvres photographiques, de la vidéo et des performances se veut éminemment contemporaine, vivante. Portée par la jeunesse, elle amène les publics à poser un autre regard sur le courant Art nouveau. Commentles arts ducirque et l’Art nouveau se répondent-ils ? Comment le cirque contemporain peut-il mettre en lumière les bâtiments Art nouveau, leurs courbes, leurs sinuosités pour nous inviter à redécouvrir le patrimoine architectural ? Comment, à l’inverse, l’Art nouveau peut-il mettre en exergue la corporalité du circassien. A découvrir aux Halles SaintGéry jusqu’au 1er octobre 2023. Voyez les informations complémentaires sur le site www.hallessaintgery.be Place Saint-Géry à 1000 Bruxelles
Sam Mas
EXPOSITION : LE CHAT DÉAMBULE
Dans l’un des parcs les plus célèbres de la capitale, les promeneurs découvrent avec curiosité ou admiration le Chat version monumentale de l’ami Philippe Geluck. Une authentique performance technique qui joue la carte de l’humour et de la légèreté, même si chaque statue a nécessité vingt tonnes de bronze, puisque chaque œuvre pèse entre huit cents et mille deux cents kilos. La plus grande d'entreelles mesure presque trois mètres. Comme dans les albums originaux, on retrouve ici de multiples références à l’art classique ou/et à l'actualité. Le tout proposé avec la verve unique, humoristique, poétique et engagée d’un des plus importants créateurs de chez nous. Un travail colossal que le public n’imagine généralement pas, passant du croquis au moulage. Une vingtaine d'étapes ont été nécessaires avant d'obtenir la pièce achevée pour la river sur un socle pesant une tonne et demie de bon acier. Une fabrication réalisée 100 % en Belgique grâce au savoir-faire d’artisans aguerris et passionnés. Cette déambulation féline est à voir jusqu’au 10 septembre 2023 au Parc de Bruxelles.
Paul HuetPLAISIRS D’ÉTÉ
Après Plaisirs d’Hiver, voilà les Plaisirs d’été qui s’invitent dans la capitale avec une approche scénographique soignée et impactante pour un concept qui fait jour sous la forme d’un grand jardin urbain. L’appellation Plaisirs d’été est une façon de tisser de véritables liens entre les saisons. S’ajoute la volonté de développer sur du long terme un concept dynamique et durable. Plaisirs d’été, tout comme Plaisirs d’hiver, partage le même objectif : faire vibrer en permanence le centre-ville. Retrouvez un univers épatant construit avec des assemblages d’échafaudages verdoyants place De Brouckère. En son sein, des ilots aux ambiances identifiées et personnalisées, une tour centrale autour de laquelle tout gravite, une serre, du gazon réemployable et des plantes à volonté. Un peu plus loin, place Fontainas, voyez une installation en bambou qui se présente telle une ode à l’amitié. Cette forêt se compose de plusieurs structures d’arbres reliées entre elles, toutes bâties sur base d’un ancien principe architectural japonais appelé réciprocité. Une des définitions de cette technique est la suivante : Reliés les uns aux autres de sorte que l’un complète l’autre ou est l’égal de l’autre pour constituer une structure de poutres circulaires qui permet à chaque poutre de soutenir la poutre suivante qui elle-même est soutenue par la précédente. Un principe qui traduit parfaitement ce qu’est ou devrait être l’amitié. Une façon agréable de redécouvrir les commerces alentours, de profiter de leur diversité, de profiter d’une terrasse ou d’aller boire quelque chose de rafraîchissant sur le piétonnier ou dans les deux bars de la Place De Brouckère : un rooftop d’un côté et la Terrasse Continental de l’autre. Bien sûr, pour les amateurs, de la musique est prévue, de même que desanimations.Attention, cettefêteurbaineseclôturele6août 2023 !Retrouvez laprogrammationdétaillée sur lesiteofficiel de l’organisateur www.plaisirsdete.be
Andrea CerasiAPPEL À LA CRÉATION D’UNE ŒUVRE D’ART ORIGINALE POUR LE MUSÉE D’IXELLES
Le Musée d’Ixelles, actuellement fermé pour travaux d’agrandissement et de rénovation, prépare sa réouverture estimée pourleprintemps2025. Entaméen2018, leprojet architectural dela première phase de travaux a ouvertet agrandiles volumesdes espaces d’accueil qui verront sedéployer, dès l’ouverture, les nouveaux services de restauration et de boutique. L’espace sous plafond surplombant ces nouveaux lieux d’accueil se prête idéalement auplacement d’une œuvre d’art originale et emblématique. Cet appel à création s’inscrit dans la volonté du Musée d’Ixelles de s’engager en faveur de la création artistique contemporaine en Belgique, que l’institution soutient déjà par ailleurs au gré de ses expositions temporaires, par sa politique d’acquisition dynamique orientée principalement vers la scène artistique contemporaine en Belgique et en entretenant des liens étroits avec les artistes belges ou actifs en Belgique. De par sa place-clef au croisement des différents parcours de visite et par son accessibilité large, l’œuvre originale a pour vocation d’assumer notamment une fonction visuelle mais aussi symbolique du Musée d’Ixelles à sa réouverture. Le projet devra refléter et incarner l’identité du Musée d’Ixelles, ses valeurs et l’ADN de ses collections. L’appel à création peut considérer toutes les formes artistiques (installation, sculpture ou création spatiale, peinture, etc.). L’appel est ouvert à tout artiste –confirmé ou émergent – domicilié en Belgique avec une expérience estimée suffisante pour la bonne conduite du projet (de la conception à l’installation Les candidatures sont à soumettre en ligne au plus tard pour le lundi 16 octobre 2023 à 12 heures en utilisant le formulaire en lige sur le site www.musadm.irisnet.be
EXPOSITION DE L’ÉCOLE DES ARTS D’ANDERLECHT
Rencontrer la pratique artistique, rencontrer l’art au sens large sont les deux objectifs de notre école. Dans ses différents ateliers (dessin, peinture, sculpture, gravure, céramique, infographie, pluridisciplinaires), chaque artiste-enseignant veille aux multiples singularités des élèves, bien souvent ignorées d’eux-mêmes. L’école des Arts d’Anderlecht est mise à l’honneur durant ce mois d’août, avec trois représentants de la qualité de l’enseignement et de la formation, tous diplômés en 2022. L’occasion de découvrir les travaux de Gisèle Lombaerts, Anne van Hoof et Christian Polfliet qui œuvrent dans la sculpture, l’infographie ou la peinture pour tracer leur sillon. Une voie qui, tout au long d’années de pratique encadrée ou libre atoujours cherché àse réinventer et à bâtir avec humilité le dialogue entre le geste et le regard. Leurs travaux les plus représentatifs sont exposés à l’EDN Bar jusqu’au 26 août 2023 du mardi au vendredi de 12 à 17 heures. Voyez d’autres informations sur le site www.escaledunord.brussels Rue du Chapelain 3 à 1070 Bruxelles
EXPOSITION PROLONGÉE : CENT SEPTANTE-CINQ ANS DES GALERIES ROYALES SAINT-HUBERT
Pour faire face à l’énorme succès de cette exposition qui a déjà attiré plusdecent millevisiteurs, il aétédécidédejouerlesprolongations ! Depuis cent septante-cinq ans, les Galeries Royales Saint-Hubert participent au rayonnement de notre capitale. Alors que les passages couverts poussaient allègrement en France et en Grande-Bretagne au début du XIXe siècle, le roi Léopold Ier souhaitait doter Bruxelles d’un passage couvert monumental en signant un arrêté en 1839. Il faudra néanmoins attendre sept ans pour que la première pierre de ce passage soit posée. A titre de rappel, les Galeries Royales SaintHubert forment un ensemble de trois passages : la Galerie du Roi dédiée à sa majesté Léopold Ier, la Galerie de la Reine dédiée à son épouse Louise-Marie d’Orléans et la Galerie du Prince offerte au Prince héritier, le futur Léopold II. Sous l’impulsion de son architecte Jean-Pierre Cluysenaar, cet ensemble a été bâti en moins de quinze mois, affichant une longueur exceptionnelle de plus dedeux cents mètres et une hauteur proche de vingt mètres, témoignant du savoir-faire belge en matière de construction, utilisant la pierre, le métal et le verre pour le dôme de la structure. Depuis cette époque, le lieu a vu défiler un panel de personnalités allant de Charles Baudelaire à Alexandre Dumas, sans oublier Paul Verlaine qui avait acheté dans un commerce de cette galerie l’arme qui lui a servi à tirer sur son amant Arthur Rimbaud. On ne le répète pas souvent, mais ce fut au premier étage du numéro 7 que s’est déroulée la première projection des frères Lumière. C’est également sous la verrière géante que la première praline du chocolatier Neuhaus avulejouren1912.Enfin, cestroisgaleriesquisejouxtent ouseprolongent recensent quelques fleurons de notre patrimoine artistique avec des enseignes telles que le Théâtre Royal des Galeries, la librairie Tropismes encensée par les lecteurs férus de bons livres ou le cinéma des Galeries. La petite histoire alimentant la grande et inversement ! Naturellement, on se situe à un saut de la Grand-Place et aucun Bruxellois n’est jamais passé dans le coin sans frapper de ses talons les dalles larges de l’endroit avant des’asseoiret savoureruncaféàuneterrasse, s’attarder devant lesvitrinesattrayantesoudonnerrendezvous à l’une ou à l’autre connaissance. Une exposition est aujourd’hui consacrée à ce lieu mythique jusqu’au 31 août 2023. Une opportunité de se familiariser avec un cadre connu, mais qui recèle bien des anecdotes à exhumer. Surtout, une manière récréative de se plonger dans un pan du passé territorial dont nous ignorons les tenants. L’accès s’effectue via le cinéma Galeries. Voyez tous les détails pratiques sur le site www.grsh.be/175-years
Galerie de la Reine, 26 à 1000 Bruxelles
Paul Huet
EXPOSITION : CINÉMAS DE BRUXELLES AUGMENTÉS
Pour profiter pleinement de la réalité augmentée, asseyez-vous dans un des neuf anciens fauteuils de cinéma et offrez-vous une incursion dans l’histoire des salles mythiques bruxelloises, qui pendant plus de cent ans ont fait partie d'une véritable industrie du divertissement. En passant d’une expérience immersive à l’autre, papillonnez parmi les témoignages sonores et visuels au départ du livre et de son contenu autrement dévoilé : programmes, photographies, affiches liées à ces salles emblématiques de la capitale. Redécouvrez ces lieux de projection populaires et animés comme si vous y étiez. L’occasion de vous offrir un voyage dans le passé pour conserver la mémoire des spectateurs qui nous ont précédés et célébrer le succès des films diffusés chez nous. Onl’oublie souvent, maisles exploitants de ces enseignes, outre des programmations hebdomadaires, ont exercé une influence déterminante sur le patrimoine collectif, apportant du rêve ou de la simple récréation par le biais de productions allant de futurs classiques à la série bis la plus fauchée. Une exposition immersive à découvrir à la Maison CPC jusqu’au 2 septembre du mardi au samedi, de 10 à 18 heures. Entrée libre. Plus de détails sur le site www.maisoncfc.be Place des martyrs, 14 à 1000 Bruxelles
CINEDESIGN 2023
Ce mois d’août, le Design Museum Brussels vous invite à la troisième édition du CineDesign ! L’occasion de revenir sur le génie de la création italienne à travers deux documentaires monographiques. Aldo Rossi Design et Paradigma Olivetti. Le premier film se catalysera sur une figure majeure du design et de l’architecture du XXe siècle, Aldo Rossi (1931-1997), chef de file de La Tendenza, et le second racontera l’histoire de la société Olivetti. Une manière ludique de découvrir l’un des visages majeurs de l’architecture moderne qui a su mettre en avant l'importance d'une évolution du rationaliste et de rappeler à quel point Rossi analysait la ville en tant qu'architecture, qu’il refusait de voir comme un simple conglomérat d'édifices maisplutôt commela résultanted'une longuehistoire sans cesse reconstruite. Quant à la société Olivertti, faut-il encore la présenter ? Aldo Rossi Design de Francesca Molteni et Mattia Colombo est à découvrir le 24 août à 19 heures 30, tandis que Paradigma Olivetti de Davide Maffei sera projeté le 29 août à la même heure au pied de l’Atomium. Voyez les informations pratiques sur le site www.designmuseum.brussels/cinedesign-2023
PIÈCE DE DEUX EUROS « ART NOUVEAU »
Lorsque vous recevrez de la monnaie, soyez vigilant car vous aurez peut-être dans la main la nouvelle pièce de deux euros. Jamais auparavant dans la numismatique belge pareille pièce n'avait été dédiée à un mouvement artistique ! Celle-ci a été frappée pour coïncider avec l'année de l'Art nouveau en Belgique. Atitre derappel, c’est en 1893quel'architecteVictor Hortaamisladernière mainàlaMaison Tassel. Il a de la sorte donné le coup d'envoi de l'Art nouveau chez nous, en lançant une vague qui ronflera sur une partie du continent durant plusieurs décennies, soignant le luxe des intérieurs, jouant aveclalumièregrâce àdes vitrauxidoines,usant demosaïquesdécorativeset employant lemétal comme élément visible. La nature s’est bien sûr avérée une source d'inspiration notoire dans l'Art nouveau, illustrée par l'utilisation généreuse de motifs végétaux et floraux et de nombreuses images d'oiseaux. Plus de cent ans plus tard, le travail de ces concepteurs continue de fasciner et taire l’influence qu’ils ont eu sur leurs successeurs revient à ne rien comprendre à l’importance de la chose. Avec une pièce commémorative, l’essence même de ce courant est salué, avec inscrite dans la matière les deux mots : «Art nouveau » dans la partie supérieure. En dessous et autour, on découvre un détail de la façade de la maison d'Eetvelde, une mosaïque murale de Victor Horta. À côté, l'indication du pays BE et l'année 2023, à droite "IB" (les initiales de la créatrice Iris Bruijns). Le design lui-même laisse parler la composition asymétrique typique de l’effervescence de l'Art nouveau., singularisé par un élégant jeu de lignes en guise de lien évident avec la nature. Avec un peu d'imagination, on peut apercevoir une fleur d'iris, ce qui constitue un lien visible avec la créatrice Iris Bruijns. Tiré à cinqmille exemplaires, cette pièce reste avant tout un objet de collection.
Sam MasEXPOSITION : HISTOIRE D’UNE CRISE CONTEMPORAINE
Les déchets, voilà certainement l’aspect le plus visible et matériel de la crise environnementale qui nous menace, la pointe d’un iceberg dont nous n’imaginons pas ou peu l’étendue ! Cette exposition met en lumière l’histoire cachée des détritus en Europe tout ensoulignantsonimportance comme marqueur de changement social. Prenant commepoint de départ la révolution industrielle, cet événement aborde les pénuries des temps de guerre, l’essor du consumérisme d’après-guerre et se termine par l’insurmontable crise des déchets actuelle. Ce projet met en avant les changements considérables intervenus dans la manière dont nous avons traité nos ordures dans le passé et dont nous pensons, ou ne pensons pas, le déchet aujourd’hui. En se penchant sur cet aspect de l’histoire, il renforce la pertinence des critiques et des appels au changement actuels. Quatre sections sont proposées aux visiteurs, faisant se succéder des thématiques connues ou qui le sont moins. L’accès est évidemment mis sur la nécessité écologique et sur la responsabilité individuelle, tout en soulignant le rôle que doivent jouer les états. L’idée consiste à revoir en profondeur notre mode de fonctionnement et de comparer celui-ci avec ce qui s’opérait avant notre naissance, plongeant le public dans les fragments d’objets hérités de l’âge du Bronze, mettant en évidence des échantillons de chiffons blancsutilisésauXIXesiècle, desappareilsélectroniquesobsolètes,etc. Qu’ilssoientindustriels, privés, toxiques ou non, ce que nous vidons dans les poubelles demeure révélateur de notre système de fonctionnement et d’une philosophie qui a longtemps été : tout à l’incinérateur ! La crise économique, celle de l’énergie et les modifications climatiques qui frappent à nos portes nous entraînent à prendre conscience du danger et de ses conséquences terribles. Les organisateurs de cet événement n’entendent pas nous stigmatiser, mais nous appeler à davantage de vigilance, à cesser de nous voiler les yeux et à devenir responsables de notre vécu. Enrichie par l’expertise de professionnels bruxellois du traitement, du recyclage et de la réutilisation, cette exposition est complétée par une publication interdisciplinaire et par une plateforme web transnationale Throwaway, développée en partenariat avec neuf musées européens, qui propose un vaste ensemble d’images, de textes et de vidéos autour du sujet. L’accès est gratuit jusqu’au 14 janvier 2024 à la Maison de l’Histoire européenne. Plus de détails sur le site www.historia-europa.ep.eu
Rue Belliard, 135 à 1000 Bruxelles
Sam Mas
EXPOSITION : CHAIMOWICZ
Né dans le Paris d’après-guerre et éduqué en Angleterre, Chaimowicz occupe une position singulière, à l’intersection de deux champs artistiques, de deux cultures et de deux langues. À l’image de l’artiste luimême, l’œuvre, raffinée, ludique, échappe à toute catégorisation simpliste, exigeant une attention aux détails tout en se révélant généreuse et imprégnée de beauté. Opposé aux revendications d’une autonomie de l’art, l’artiste se tourne vers les arts décoratifs, compose depuis cinquante ans un lexique éminemment personnel et puise ses impressions dans le design, la gravure, la peinture, le collage autant que sa propre vie quotidienne. Son œuvre continue à influencer de jeunes artistes, notamment par son questionnement constantetsubtildurôledel’artet soninstaurationd’uneesthétique queer. Dans cette exposition, la lumière joue un rôle essentiel. Pionnier discret, Chaimowicz a délibérément travaillé à contrecourant des mouvements artistiques dominants dès le début de sa carrière à Londres dans les années 1970. Combinant passé et présent, le Wiels rassemble trois groupes d’œuvres qui explorent l’intimité, ladomesticité etledésirde créer sonpropre contexte. Un événement à découvrir jusqu’au 13 août 2023 au Wiels. Plus de détails sur le site www.wiels.org Avenue Van Volxem, 354 à 1190 Bruxelles
EXPOSITION : CERISE, LULU ET NELSON
L’illustratrice et dessinatrice française Aurélie Neyret a fait des mondes de l’enfance son univers de création. Après avoir signé de nombreuses illustrations pour des publications jeunesse ou collectives, elle fait ses débuts dans la bande dessinée aux côtés de Joris Chamblain avec la série Les Carnets de Cerise, dont le succès lui apporte la reconnaissance du public comme de la critique. Suivent ensuite les aventures de Lulu et Nelson, un récit écrit par Charlotte Girard et Jean-Marie Omont. Avec un style dynamique et coloré, la dessinatrice met en scène de jeunes héros attachants en quête d’eux même et de liberté. Un univers sensible et original que l’exposition propose d’explorer pour en découvrir toute la profondeur et la créativité. Pour l’anecdote : en février 2016, Aurélie Neyret a refusé sa nominationdans l’ordre des Arts et des Lettres, à l’instar de trois autres auteures de bandes dessinées. C'est après un bref passage par l'école Émile Cohl qu'elle décide de développer son style en autodidacte. Elle a également collaboré avec l’univers de la Presse et l'édition internationale, tout en illustrant divers magazine jeunesse (J'aime Lire, Histoire Junior). Une rétrospective à découvrir jusqu’au 15 août 2023 au Centre belge de la Bédé. Plus de détails sur le site www.cbbd.be Rue des Sables, 20 à 1000 Bruxelles
EXPOSITION : CARRÉMENT POILU
Petit Poilu est forcément … petit et poilu ! Tous les matins, il quitte sa maman et sa maison pour aller à l'école. Mais il faut toujours que tout bascule ! De surprises en surprises, de rencontres en rencontres, il plongedansdesuniversextraordinairesetfarfelusdontilressorttoujoursgrandi.Pourlui,chaqueinstant de l’existence se transforme en expérience avec son cortège de découvertes et de petites misères. Ainsi, lorsqu’il passe d'urgence à la toilette après s’être réveillé le matin, il sait que la cuvette du WC est trop grande pour lui. Puis il avale son petit déjeuner, fait la bise à sa maman et s'en va gaillardement sur le chemin de l'école. De l'école ? Rien n'est moins sûr, car l'aventure l'attend au coin de la rue. Cette trame immuable, déclinée dans des variantes chaque fois différentes, est l'invention du dessinateur Pierre Bailly et de la scénariste Céline Fraipont qui ont créé une bande dessinée entièrement muette et accessible dès l'âge de trois ans. Chaque aventure est le lieu d'un message spécifique qui peut traiter de thème aussi divers que la dépression, les migrants, la rivalité, l'amitié, la déception amoureuse, la colère etc. La fin de chaque histoire est consacrée à une explication de la démarche, un éclaircissement du sujet traité. Haute en couleurs, cette exposition ludique propose aux plus jeunes de grimper, sauter, ramper et plonger de case en case, en s’immergeant dans des ambiances à chaque fois différentes comme Petit Poilu lui-même. Un événement à voir en famille jusqu’au 15 août 2023 au Centre belge de la Bédé. Plus de détails sur le site www.cbbd.be Rue des Sables, 20 à 1000 Bruxelles
EXPOSITION : EXPÉDITIONS D’ÉGYPTE
Voilà l’histoire de deux siècles de découvertes archéologiques fascinantes au Pays des Pharaons et de la formation de la collection égyptienne du Musée Arts et Histoire. Elle rassemble près de deux cents objets issus de cette prestigieuse collection. Parmi les objets phares figurent les cercueils richement décorés de la Cachette des prêtres de Deir el-Bahari et le Livre des Morts magnifiquement illustré du dignitaire Neferrenpet, des stèles funéraires, des vases canopes (qui renfermaient les viscères des défunts), des figurines ouchebti (qui accompagnaient les morts dans l'au-delà) initient les visiteurs au monde des dieux égyptiens et de la vie éternelle. Une grande variété de pièces remarquables issues de la collection sont également montrées au publicpourlatoutepremièrefois.Enfin, l'expositionprésenteunesélectiondephotographieshistoriques uniques. Au XIXe siècle, les milieux diplomatiques et industriels belges s'intéressent vivement au passé de l'Égypte, qui occupe alors une place importante dans la politique internationale et l'économie mondiale. Les premiers objets égyptiens de la collection étaient principalement des dons royaux et privés. Dans les premières décennies du 20e siècle, l'ambitieux et flamboyant égyptologue Jean Capart joua un rôle inestimable dans le développement de la collection et de la recherche scientifique. Grâce aux nombreuses initiatives de Capart, Bruxelles fût même un temps considérée comme la capitale mondiale de l'égyptologie. Après près de deux cents ans de profond intérêt pour l’ancienne Égypte, le Musée Art & Histoire gère aujourd'hui une collection égyptienne d’une richesse exceptionnelle qui se classe parmi celles des meilleurs musées européens. Un événement à découvrir jusqu’au 1er octobre 2023 au Musée Arts et Histoire. Voyez davantage de détails sur le site www.artandhistory.museum Parc du Cinquantenaire à 1000 Bruxelles
EXPOSITION : STYLE CONGO - HERITAGE & HERESY
"Style Congo. Heritage & Heresy" explore les politiques de représentation et d'appropriation culturelles à travers des interventions artistiques et architecturales contemporaines ainsi que des documents et matériaux historiques issus des collections du CIVA. L'exposition propose une chronique visuelle de la représentation du Congo lors des expositions internationales organisées entre 1885 et 1958, en prenant comme point d’appui l'Art nouveau. Ce mouvement - appelé à l'époque "Style Congo" - coïncide avec l'exploitation du Congo par le roi Léopold II et reflète une fascination pour les matériaux et les formes "exotiques". Les œuvres de l'exposition remettent en question et déstabilisent les histoires canoniques et les racines coloniales de cet héritage. En examinant les marques de la colonisation dans la ville de Bruxelles et dans le paysage urbain congolais, ils présentent une résignification décoloniale des espaces privés et publics, et cherchent àréécrire les marges del'histoire aucentre. Adécouvrir au CIVAjusqu’au 3 septembre 2023. Voyez plus d’informations sur le site www.civa.brussels
Rue de l’Ermitage, 55 à 1050 Bruxelles
EXPOSITION : WOMAN BEFORE FASHION - DIANE VON FURSTENBERG
La wrap dress, cette emblématique robe portefeuille, fête ses cinquante ans. L’occasion pour le musée de consacrer son exposition à la créatrice Diane von Furstenberg, née Diane Simone Michelle Halfin le 31 décembre 1946 à Bruxelles. Une première en Europe ! Découvrez le parcours hors du commun de cette Belge devenueunefigureinternationaledelamode. Cetteexpositionn’est pas une rétrospective mais une manière d’aborder le travail de DianevonFurstenbergdefaçonlibre. L’expositioninvitelevisiteur à appréhender le langage spécifique des couleurs et des imprimés de la styliste appliqué à son emblématique robe portefeuille. Entre jeux de regards et confrontation de créations, cette exposition inédite donne les clés pour comprendre l’incroyable carrière d’une femme créatrice ayant compris les femmes. Selon le magazine Forbes, elle était la soixante-quinzième femme la plus puissante du monde en 2015. Ses créations ont été portées par de nombreuses célébrités, dont Michelle Obama, la duchesse de Cambridge, Madonna, Jessica Alban, Jennifer Lopez et Blake Lively. Un événement à découvrir jusqu’au au 7 janvier 2014 au Musée de la Mode et de la Dentelle. Voir tous les détails pratiques sur le site www.fashionandlacemuseum.brussels Rue de la Violette, 12 à 1000 Bruxelles
EXPOSITION : ANIMALIA
Des messages inquiétants se font entendre depuis quelques années sur la dégradation des conditions de la viesur Terre. Lapréservation de labiodiversité et lalutte contrele dérèglement climatiqueconstituent dès lors des enjeux majeurs de notre monde contemporain. Dans ce contexte, le train, grâce à ses faibles émissions de CO2, représente un atout en faveur d’une mobilité durable et a plus que jamais de beaux jours devant lui. A travers l’exposition Animalia, Train World vous invite à un voyage poétique et scientifique entre autres consacré à la préservation de notre environnement, notamment sous l’angle de la biodiversité et du climat. Pierre-Yves Renkin, sculpteur animalier belge de renom, a été convié en tant qu’artiste invité à exposer une série d’œuvres représentant des animaux. Ces sculptures animalières dialoguent au sein du musée avec nos collections ferroviaires. Le long du parcours vous rencontrerez notamment des éléphants, un gorille, une girafe, une tortue ou encore un crocodile ! Le tout entre les anciennes locomotives, le monde des rails, et les nombreux trésors ferroviaires qu'abrite Train World. Parallèlement à ce parcours centré sur l’émotion poétique, les thématiques de la préservation de la biodiversité, du réchauffement climatique et des atouts du train, en tant que mode de déplacement durable, sont développées dans les différents espaces du musée. Un volet de cette exposition est aussi consacré aux efforts entrepris par la SNCB et Infrabel pour réduire l’impact de leurs activités sur notre environnement et le climat. Afin de concevoir cette exposition, à la fois poétique et scientifique, Train World s’est assuré le concours de quatre spécialistes du monde animal, du changement climatique et du transport ferroviaire. Ces signatures de référence témoignent d’un souci commun en faveur de la protection de notre environnement. Une exposition pour comprendre et agir àdécouvriràTrainworldjusqu’au5novembre2023.Plus d’informations sur le site www.trainworld.be
Place Princesse Elisabeth, 5 à 1030 Bruxelles
EXPOSITION : ZÉPHIR BUSINE
Voilà une exposition monographique 100% consacrée à Zéphir Busine (Gerpinnes 1916 - Mons 1976), designer et artiste décorateur. S’il est surtout connu pour son œuvre picturale, qualifiée d’abstraction lyrique, Zéphir Busine s’est également illustré dans bien d’autres domaines de la création. Au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, la reconstruction a en effet fourni durant les « Trente glorieuses » un abondant travail aux artistes et artisans en termes de restauration ou dereconstructiond’un patrimoinedévasté par lesbombardements. Avec d’autres, Zéphir Busine eut ainsi l’occasion d’étendre l’éventail de ses talents. Des années 1950 aux années 1970, il fut tour à tour illustrateur, céramiste, sculpteur, vitrailliste et décorateur. Il eut également l’opportunité de collaborer avec l’architecte Jacques Dupuis, notamment dans le cadre de l’Expo 58 mais aussi pour des ensembles de mobilier et d’art religieux. En 1957, invité par la manufacture de verre de Boussu soucieuse de renouveler son image, il conçoit de nouvelles gammes de produits d’une étonnante modernité et d’unegrande puretéformelle, dont certainsseront distinguésduSigned’oren 1960décerné par le Design Centre de Bruxelles. Alors que la collaboration avec Boussu s’arrête en 1970, Zéphir Busine explore une nouvelle voie, celle du graphisme, qu’il enseigne à l’Académie des Beaux-Arts de Mons jusqu’à son décès en 1976. L’ambition de cette monographie est de dévoiler un travail encore peu connudugrandpublicet sonimpactdansl’histoiredudesignenBelgique.Cetévénementest àdécouvrir au Design Museum jusqu’au 27 août 2023. Voyez tous les détails pratiques sur le site officiel www.designmuseum.brussels
Place de Belgique, 1 à 1020 Bruxelles
EXPOSITION : THE WORLD OF BANSKY
Lestreet art, dontBanksyest l'undesprincipauxreprésentants, est unmouvement artistiquequi aémergé au début des années 1970 dans les quartiers défavorisés de grandes villes. Cette forme artistique est souvent associée à la culture hip-hop et punk, dont les artistes cherchent à s'exprimer en dehors des circuits traditionnels. Bien que ce mode d’expression soit souvent considéré comme éphémère et illégal, il a acquis une reconnaissance croissante au fil des ans et de nombreuses villes ont créé des espaces qui lui sont dédiés. Banksy, dont il ne s’agit pas de la véritable identité, est à la base depuis 1990 d’une série d’œuvres qui émaillent les cités du monde entier, combinant un style graphique distinctif chargé des messages politiques et sociaux forts. Il a donc été imaginé de lui consacrer une exposition pour faire davantage apprécier son travail ou le faire connaître pour celles et ceux qui ignorent toujours de quelle manière il a marqué notre siècle. A cet effet, Une équipe d’artistes de rue internationaux (aussi anonymes que Banksy !) a reçu les clés d’une bâtisse située à cheval entre la place De Brouckère et le Vismet pour la transformer en un lieu plein de surprises. Pas question bien sûr d’encadrer les reproductions des mondes decet artisteà nul autrepareil, maisd’utiliser les murspour recopier à l’identique les originaux. L’occasion pour les visiteurs de se plonger dans une expérience complète et immersive qui dote les créations d’un nouveau souffle ou de récréer toutes celles qui ont disparu. Voyez toutes les modalités pratiques sur le site www.theworldofbanksy.be
Rue de Laeken, 28 à 1000 Bruxelles
Henri BodsonEXPOSITION : ART NOUVEAU : HISTOIRES D’OBJETS D’EXCEPTION
L'Art Nouveau, également connu sous le nom de "Style nouille" en France, a été un mouvement artistique et culturel de la fin du XIXe siècle, qui s’est développé au début du XXe siècle. Il était caractérisé par des formes organiques, des motifs floraux et une esthétique très ornementale. Il s’est manifesté dans divers domaines artistiques, tels que l'architecture, les arts décoratifs, la peinture, la sculpture et même le design graphique. Son objectif était de créer un style total, avec l’intention d’intégrer l’art dans toutes les strates de la vie quotidienne : du mobilier aux vêtements, en passant par lesaffiches publicitaires. Sonarchitecture se distinguait par des lignes courbes, des façades richement ornées et des éléments décoratifs exubérants avec des vitraux pour réchauffer les façades, des ferronneries apparentes et des mosaïques colorées. Des architectes emblématiques de ce mouvement (Hector Guimard, Victor Horta, Antoni Gaudí) ont créé des bâtiments dont la renommée perdure. Dans le cadre de l’année Art Nouveau Brussels 2023, la Fondation Roi Baudouin expose une série de chefs-d’œuvre appartenant à ce courant et met en lumière cette période-clé du patrimoine. On l’a un peu oublié, mais Bruxelles a joué un rôle important dans la naissance et la diffusion de l’Art nouveau. L’occasion d’aller admirer une variété d’objets usuels conçus dans ce style caractéristique et signés. Philippe Wolfers, Henry van de Velde, George Morren et, parmi d’autres, Gustave Serrurier-Bovy. Derrière chacun se cache un récit particulier ou une anecdote. Les œuvres présentées, habituellement exposées dans diverses collectionspubliques belges, sont exceptionnellement réunies au musée BELvue jusqu’au 7 janvier 2024. Voyez tous les détails complémentaires sur le site www.belvue.be Place des palais, 7 à 1000 Bruxelles
André MetzingerEXPOSITION : FOUR SISTERS
Chantal Akerman, Marianne Berenhaut, Sarah Kaliski et Julia Pirotte sont artistes. L’une réalise des films, l’autre des sculptures. Une autre est peintre, la dernière est photographe. Ce sont quatre femmes juives. Issues de différentes générations, elles ont émigré ou sont nées de parents apatrides qui ont fui l’Europe de l’Est et les persécutions dans les années 1930. Toutes les quatre ont habité Bruxelles et ont en commun d’avoir vécu – directement, ou à travers leurs proches – l’Occupation, d’avoir vu et subi les déportations, d’avoir traversé le désastre. Chantal, Marianne, Sarah et Julia sont sœurs. Sœurs d’autres parents. Elles ont survécu, ou simplement vécu, grâce à la résilience des leurs. À l’instar de Ruth Elias, Ada Lichtman, Paula Biren et Hanna Marton, Les Quatre sœurs revenues des camps de la mort dont le cinéaste Claude Lanzmann avait recueilli les témoignages à la fin des années 1970, elles ont en partage l’expérience de la Shoah. Elles sont dépositaires d’une mémoire, faite d’autant de récits que d’absences et de paroles lacunaires. Une faille, un silence, une hantise qu’elles ont reçu en héritage. Artistes, elles ont fabriqué des œuvres, des langages, des manières de voir dans et autour de ce trou dans l’Histoire, dans leur histoire. Évoluant chacune dans un monde singulier, Chantal, Marianne, Sarah et Julia se sont parfois croisées, aperçues au détour d’une expositiond’une projection. Femmes, ellesse sont construites avec une force et un engagement qui en font aujourd’hui des modèles de vie et de liberté. Juives, elles se sont interrogées sur le poids de l’appartenance et de la transmission, sur les puissances d’une culture éparse et diasporique. Four Sisters est une exposition chorale, qui suit le regard de ces quatre figures, dont les existences, mises bout à bout, couvrent un siècle entier d’Histoire et où s’entremêlent des évènements, des lieux, des destructions, des émancipations, des transformations politiques et des expérimentations intimes. Mêlant œuvres et archives, images et textes, présentations monographiques et arrangements collectifs, Four Sisters entrecroise les fils de ces récits de vie, à la manière d’un tissage. Ce tissage s’étend jusque dans le présent, à travers la participation ponctuée d’artistes d’une plus jeune génération. A l’intérieur de Four Sisters, dans les détails et les plis, les souvenirs se mêlant à la fiction, il y a des gestes, des temps et des fragments dont les échos résonnent et composent de nouveaux motifs, à l’instant d’une mémoire qui ne peut se former que dans le partage. Un événement à découvrir au Musée juif de Belgique jusqu’au 27 août 2023.
Plus de détails sur le site www.mjb-jmb.org
Rue des Minimes, 21 à 1000 Bruxelles
EXPOSITION : LES SŒURS NOIRES
Un événement est consacré à la congrégation des Sœurs Noires, ordre qui est apparu durant la seconde moitié du XVème siècle, avec le regroupement de plusieurs béguines qui ont reçu de leur évêque l’autorisation de prononcer leurs vœux pour entrer en religion et suivre la règle de SaintAugustin. Leur supérieur hiérarchique leur a toutefois imposé de porter le scapulaire noir comme tenue distinctive, vêtement qui leur a valu le surnom de « Sœurs Noires ». Ces religieuses ont assez tôt bénéficié d’une forte popularité, car elles ne se contentaient pas d’être des contemplatives, mais exerçaient dès le départ un apostolat ens’occupant desmaladesenserendant àleurdomicile, faisantmontre d’un dévouement total, notamment lors des épidémies de peste qui leur a valu l’admiration de tous. Finalement, devenues trop peu nombreuses, les Sœurs Noires se sont rattachées à un autre ordre en 1956. La Basilique de Koekelberg leur consacre une exposition dans son espace muséal, question de commémorer leurs actions et de les rappeler à notre mémoire, en regroupant une série d’objets tels que des peintures, du mobilier, des œuvres d'arts, de la vaisselle, des sculptures et de la dentelle bruxelloise ou flamande. En se rendant sur place, on découvre tout un pan de notre passé peu ou mal connu au XXIe siècle. A voir à la Basilique de Koekelberg pour une durée encore indéterminée l.es détails ont été mis le site www.basilicakoekelberg.be
Parc Elisabeth à 1083 Bruxelles
Sam Mas
EXPOSITION : COLLECTION MAHY
Originaire de Gand, la famille Mahy est connue pour son lien étroit avec l'histoire des automobiles. Depuis le début du XXe siècle, elle s’est passionnée pour les voitures et a joué un rôle essentiel dans leur développement et leur préservation. Leur héritage dans le domaine est indéniable et leur patronyme associé à de nombreux accomplissements et contributions remarquables. Le récit débute avec Ghislain, qui affiche fort jeune un goût prononcé pour la mécanique et qui, à dix-sept ans, construit son premier modèle à partir d’un moteur Dixi et de pièces récupérées chez des démolisseurs. Après l’avoir soigneusement mise au point, il réussit à la vendre pour une somme qui lui a servi à lancer son négoce dans le monde des cylindrées. Ses affaires se mettent fort vite à fonctionner et il émet le vœu de s’agrandir. Parallèlement, il devient un collectionneur invétéré, additionnant les belles carrosseries. Au fil du temps, sa réputation croît à cause de son engagement pour la préservation du patrimoine automobile, tout en réussissant à rassembler des pièces impressionnantes, allant des véhicules emblématiques du début du XXe siècle à ceux des courses légendaires. A son décès, les siens héritent de tout ce qu’il a rassemblé et germe l’idée de créer un musée. Ses successeurs ouvrent donc les portes au public d’un ancien bowling de 2000 m2 à Gand, destiné à attirer les amateurs. Les aînés se souviennent du Houthalen, le seul musée automobile de Belgique. Naturellement, les médias s’intéressent à l’endroit, mais la crise pétrolière des années 70 met en péril les finances, avec un personnel de plus en plus cher et, pour des raisons de conjoncture, moins de visiteurs. En 1983, il met la clé sous le paillasson. Mais rien nesemble décider la famille Mahy à baisser lesbras ou à procrastiner. En 1986, Autoworld est fondée pour accueillir une partie de cet incroyable patrimoine. L’occasion de faire sortir une trentaine de voitures très spéciales de la "Réserve ". Jusqu’au 3 septembre 2023, Autoworld revient sur cette success story bien de chez nous à travers une exposition dynamique, afin de nous présenter une série de joyaux qui feront pétiller les yeux des connaisseurs. Voyez les détails complémentaires sur le site www.autoworld.be
Esplanade du Cinquantenaire à 1000 Bruxelles
André Metzinger
EXPOSITION : J’AI VU LE FUTUR
L’artiste québécoise Ève Cadieux prend possession d’une sphère de l’Atomium pour offrir sa vision des expositions universelles qui ont marqué de leur empreinte tant l’Amérique du Nord que l’Europe. « J’ai vu le futur » : une installation photographique, miroir d’un avenir idéalisé. Pour cette photographe, la fascination pour les expositions universelles et internationales est née non loin de chez elle à Montréal. En1967, avant mêmesa naissance, sonpère fait partie des visiteurs réguliers de ce rendez-vous international. Il fixe alors sur diapositives ces parcelles du monde à l’accent futuriste. Enfant, Eve Cadieux se régale des anecdotes de ses parents et a même l’occasion de visiter les vestiges de l’exposition. Le déclic se produit en 2015 à Séville. Elle décide de partir sur les traces de l’exposition universelle qui s’y est tenue en 1992. Là, elle prend conscience que sa fascination dépasse 1967 et Montréal. Elle doit se lancer dans ce projet qu’elle nourrit depuis de nombreuses années : partir à la recherche de prouesses architecturales que la nature a investies, de zones à l’abandon ou de pavillons exilés, sinon reclassés. Dans sa démarche artistique, Ève Cadieux privilégie deux avenues de travail et devient une « archéologue-artiste » : soit elle se concentre sur l’objet porteur de mémoire, soit elle pose son regard surleslieux entransitionet leursvestiges. «J’ai vule futur »rejoint cette notiondetransition. A chaque visite programmée, Ève Cadieux se documente. Elle sait que rien n’est immuable. Elle fixe, comme autant de marqueurs, ces lieux qui initialement sont voués à être démantelés, une fois les lumières éteintes. L’installation de l’artiste est pensée pour l’Atomium. Il ne s’agit pas, pour elle, d’accrocher simplement des photographies aux murs, mais bien de dialoguer avec l’architecture de cet écrin. Le tout dans une scénographie faisant la part belle à l’union de la lumière et des œuvres. Parmi les vestiges des expositions universelles, l’Atomium fait partie des privilégiés, grâce à une prise de conscience patrimoniale et à un financement de tous les niveaux de pouvoir en Belgique, elle a évité la démolition et a été profondément rénovée en 2006. Voyez tous les détails pratiques sur le site
www.atomium.be
Place de l’Atomium, 1 à 1020 Bruxelles
EXPOSITION : MOUS LAMRABAT
Pour sa nouvelle série de photographies, Mous Lamrabat a troqué le désert pour un environnement plus urbain, en se répétant que l'Afrique du Nord est finalement beaucoup plus proche qu'on ne le pense de la Belgique! Le photographe belgo-marocain, accompagné de sa collaboratrice, la styliste Lisa Lapauw, est donc parti àla recherche de lieux colorés au sein dela capitale belge, qu’il associe à sonpays natal. A deux, ils ont arpenté les rues de Bruxelles avec une valise remplie de pièces insolites : les chaussures en céramique de Naomi Gilon, les créations de Marie Adam Leenaerdt, des lunettes de soleil d'Anneleen Bertels. Il ne s’agit là que quelques-unes des pièces photographiées. Hasard ou simple coïncidence, le melting-pot bruxellois reste une source d'inspiration évidente. Ayant grandi entre deux continents à la recherche d'un héritage culturel, Mous Lamrabat a trouvé chez nous son bonheur et son inspiration. Après des études d'architecture d'intérieur, il s'est imposé comme photographe autodidacte de mode. Il a rapidement développé son propre langage visuel où la spontanéité, l'humour et une vision non conventionnelle du monde occupent une place centrale. La fusion de différents éléments stylistiques et références culturelles baignent sa créativité. Son œuvre tend donc vers l’international, pour être reconnue grâce à sa façon singulière de réunir les esthétiques marocaines et occidentales, parvenant à fonder un monde qui lui est propre, tour à tour utopique et en dehors des divergences qui opposent une partie de la population. La présente exposition apparaît de fait telle une ode à l'amour et porte un regard coloré sur la fragilité ou la puissance que les vêtements peuvent apporter. Que révèle un logo à propos d'une identité ? Que représente le Fez ou la casquette ? L'armure diffère d'une personne à l'autre, mais elle est toujours en place. Et peut-être que la réalité se situe quelque part entre les deux. Un événement à découvrir du mardi au samedi de 11 à 18 heures et ce jusqu’au 2 septembre 2023 au MAD Brussles. Voyez d’autres détails sur le site www.mad.brussles Place du Nouveau Marché aux Grains, 10 à 1000 Bruxelles
VISITE À LABOUTIQUE MANNEKE
Personne n’ignore l’effervescence qui anime le quartier de la Madeleine, ce lieu prisé des touristes et pris d’assaut par tous les Bruxellois amoureux de leur capitale dès que pointent les beaux jours, prêts à s’installer à une terrasse ou à chiner dans les commerces de la galerieAgora ou Saint Hubert, à un jet de pierre de la gare Centrale et à un souffle de la Grand-Place. Manneke, avec son nom 100% de chez nous, est une boutique pas comme les autres. Une enseigne qui sent les effluves locaux et qui se singularise de ses confrères par des produits du terroir. Présentation succincte.
Depuis combien d’années êtes-vous situé juste en face de la petite église de la Madeleine ?
Nous avons ouvert notre magasin le 10 octobre 2017. Un challenge qui reposait sur l’idée de faire autrement et de nous différencier des habituelles boutiques de souvenirs. Bref : d’offrir de la diversité, sans jamais renoncer à la qualité ni à l’originalité !
Pourquoi le nom Manneke en haut de votre vitrine ?
Manneke symbolise le Bruxellois issu de la diversité actuelle et cette expression est compréhensible par énormément de personnes, autant pour la clientèle belge que pour les voyageurs de passage, Bien sûr, en choisissant cette enseigne, il s’agissait d’envoyer un clin-d’œil au Manneken Pis, cette petite statue
qui trône sur son socle pas loin d’ici, de l’autre côté de l’Hôtel communal, dans la fort prisée rue de l’Etuve. Un icone en soi ! Sans doute le plus célèbre symbole de Bruxelles avec l’Atomium !
Qu’est-ce qui vous singularise par rapport aux concurrents que l’on trouve dans le coin ?
Nous nous impliquons dans un ancrage 100% belge et nous refusons les souvenirs-gadgets carrément kitsch du genre Manneken-Pis tire bouchon made in China ou Atomium boule de neige. L’enjeu est de présenter des denrées et des objets bien locaux, réalisés par des artisans ou des petites entreprises qui paient leurs patentes en Belgique. Pourquoi aller chercher ailleurs, alors que nous disposons de talents authentiques parfois à moins de vingt minutes de voiture de notre magasin ? Les clichés touristiques ne nous intéressent pas. A cela, nous accordons une énorme importance à la qualité de ce que nous vendons, en insistant sur la durabilité, le bio, le zéro déchet et le fair trade, expression anglaise qui souligne que, même si nous sommes parfois un peu plus chers que ce qui est proposé ailleurs, nous veillons à ce que les artistes et indépendants soient correctement rémunérés pour leur travail. Pas question de brader un idéal pour gagner de l’argent n’importe comment. Question d’éthique !
Quels sont vos produits-phares ?
La Belgique étant un pays brassicole, l’un de nos produits qui se vend le mieux reste la bière issue de micro-brasseries, mais égalementdes vêtementsaux slogans humoristiques qui reflètent assez justement la sauce belge, entre sérieux et second degré, avec un brin de surréalisme.
De quelle manière entrez-vous en contact avec les artisans qui déposent leurs produits chez vous ?
Nous n’avons aucune volonté de fermer la porte à qui que ce soit. Nous recevons et écoutons celle et celui qui vient proposer l’un de ses produits. Bien entendu, nous lui faisons savoir que nous vérifierons laqualitédelamarchandise, ainsiquelatraçabilitédesmatièresetdesmatériauxqu’il utilise, enrefusant tout ce qui est industriel.
Outre les touristes, vous vous adressez également aux habitants de la capitale. Pourquoi viennentils s’approvisionner dans votre magasin ? Les touristes représentent une part non négligeable de la clientèle. Des gens de passage qui se procurent un tee-shirt, un chapeau ou qui désirent rapporter chez eux une spécialité pour la faire découvrir à leurs connaissances : desbonbonsartisanaux, unetablette de chocolat du terroir, une bouteille d’alcool, etc. A côté d’eux, nous pouvons compter sur de vrais habitués qui, régulièrement, renouvellent le contenu de leur garde-manger en achetant des jus de fruits, des biscuits, des cuberdons, etc. Un public qui apprécie ce que nous déposons dans les rayons et qu’on a réussi à fidéliser par notre sérieux et notre professionnalisme
Votre devise est … ?
Ceci n'est pas un souvenir !
Voyez toutes les informations pratiques sur le site www.manneke.brussels
Rue de la Madeleine, 31 à 1000 Bruxelles
Propos recueillis par Daniel Bastié
CINÉMA : BARBIE
Comédie de Greta Gerwig, avec Margot Robbie, Ryan Gosling, America Ferrera, Ariana Greenblatt, Kate McKinnon, Michael Cera, Will Ferrell et Rhea Perlman. USARoyaume-Uni 2023, 114 min. Sortie le 19 juillet 2023.
Résumé du film – Tout est rose à Barbie Land, le pays des poupées, jusqu’à ce que Barbie, la plus élancée de toutes, fasse une mauvaise chute depuis sa villa. Elle se retrouve avec les pieds plats, incapable de chausser ses hauts talons, ayant une mauvaise haleine et souffrant d’un début de cellulite. Accompagnée de son petit copain Ken, elle devra se rendre dans le monde réel pour savoir ce qui lui est arrivé et quelle en est la cause.
Commentaire – Après bien des décantations (changement de production, de réalisation et d’actrice), Barbie sort enfin sur nos écrans sous la signature de Greta Gerwig, la réalisatrice des Filles du docteur March (2019). La poupée rose aux jambes qui n’en finissent plus est incarnée par Margot Robbie qui a remplacé Anne Hathaway, n’ayant plus l’âge pour jouer ce rôle. Les grands yeux de Margot au seuil de la trentaine etses cheveux blondsconviennent mieuxpour camper le rêve des petites filles. Encore que... On apprend, dès les premières images, que les filles en ont assez de jouer avec leur poupée préférée et qu’elles la rangent au fond d’un tiroir parce que cette poupée rose, trop parfaite, leur procure un sentiment de frustration. La Barbie stéréotypée avec ses jambes fuselées n’est pas de ce monde. Elle ne plaît qu’aux fantasmes masculins, à ceux qui voient en elle un objet sexuel inconnu des petites filles. Dans le monde réel, Barbie va rencontrer la société Mattel qui l’exploite et qui voudrait bien la remettre en boîte pour neutraliser son passage dans la réalité. Pour l’empêcher de voir celle qui l’a créée en 1959, en s’inspirant d’une poupée pour adulte réduite à la taille d’un jouet. Barbie rencontrera en effet Ruth Handler, confinée dans les coulisses de la société Mattel, et elle apprendra les travers sexistes, phallocrates de la société tout court, dominée par les hommes. De là à remettre les phallocrates en boîte, il n’y a qu’un pas à faire, qu’elle fera. L’actrice australienne Margot Robbie, qu’on a vue dans Tarzan de David Yates (2016), dans le drame Scandale de Jay Roach (2019) ou dans Babylon de Damien Chazelle (2022), prête ses longues jambes fuselées au personnage. La fin du film conduira Barbie dans le cabinet d’une gynécologue pour découvrir les joies de la maternité, puisque depuis 2016 une figurine la représente enceinte, elle qui rêvait de ne jamais l’être. Comme d’ailleurs l’actrice qu’on a vue récemment dans une boutique pour enfants avec son époux. Elle qui repoussait le projet de la maternité pour garder un corps parfait, celui de Barbie. Mais les mœurs évoluent : Barbie a maintenant huit couleurs de peau, dix-huit couleurs d’yeux et vingt-deux couleurs de cheveux. Elle est devenue une nouvelle icône du féminisme engagé, avec un milliard d’exemplaires vendus dans le monde. Et Barbie va manifestement dans ce sens. Le tournage a eu lieu de mars à juillet 2022 dans les studios Warner Bross de Leavesden, au Royaume-Uni, avec des extérieurs filmés à Los Angeles en Californie. Les décors roses, créés par Sarah Greenwood et Katie Spencer, s’inspirent de l’architecture californienne moderne, et notamment de la Kaufmann Desert House de l’architecte Richard Neutra, qui l’a construite en 1946. Une maison Barbie achetée sur Amazon a également servi de modèle. Une énorme quantité de peinture rose fluorescente de la marque Rosco a été utilisée pour les décors. Le post-générique est aussi en rose.
Avis – Un conte moderne sur la poupée rose catapultée dans la réalité. On y verra de la nostalgie pour cette poupée de rêve ou l’expression du militantisme féminin. C’est selon.
Michel LequeuxCINÉMA : UNE NUIT
Comédie dramatique de et avec Alex Lutz, Karin Viard et Jérôme Pouly. France 2023, 90 min. Sortie le 23 août 2023.
Résumé du film – Les visages s’échangent un soir dans le métro. Une femme bouscule un homme dans la rame. Ils se disputent durant six minutes et font l’amour les six autres dans la cabine d’un photomaton. Entre eux, le courant électrique s’est transformé en un désir brûlant. La nuit désormais leur appartient. Faudra-t-il qu’ils se disent adieu le lendemain, aux petites heures, dans Paris qui s’éveille ?
Commentaire – Présenté en ouverture cette année au 6e Festival du Briff, Une nuit est une parenthèse trop rare sur un coup de foudre entre deux adultes bien conscients de leur âge et ayant chacun une vie qui les attend après le métro. Karin Viard et Alex Lutz, qui signe ici sa troisième réalisation après Le Talent de mes amis et Guy, nous offrent de beaux moments de grâce, de rire et de tendresse dans cette nuit sans fin. Ils échangent des regards émus, des silences, des sourires fragiles, des envies partagées et des confessions intimes. Celles qu’on se fait entre proches ou entre inconnus d’un soir appelés à ne plus se revoir.
Assis sur un banc au bord de la Seine, Nathalie et Aymeric se parlent, théorisent sur le désir, l’amour, l’alchimie des corps, la disponibilité à l’autre, la nostalgie des premières fois, et ils se livrent chacun à l’autre. Ils recomposent la partition de l’échange amoureux, alors que leur vie se traînait jusque-là dans la routine familiale. « Etre bien, c’est être en paix. Se sentir en paix, complet avec l’autre », glisse Aymeric à celle qui l’écoute.
Parsemée d’indices tout au long du récit, cette rencontre éphémère va révéler de lourds secrets que portent les personnages. Avec parfois quelques fugues qui ne mèneront nulle part, comme leur escapade nocturne au bois de Boulogne où une jument vient les saluer pour les mener auprès de son poulain à l’agonie. Mais dans cette longue, peut-être troplonguenuit, les deux amants d’unsoir oublierontla peur de l’autre qui tue toute relation entre deux êtres. La peur qui conduit à la séparation du couple pour chacun d’eux. Ils vont se découvrir et s’aimer au fil de cette nuit interminable.
Alex Lutz joue avec un naturel touchant. Karin Viard est, elle aussi, d’une sincérité à fleur de peau. Elle a dit oui au scénario sans en connaître le détail, touchée par le sujet qui lui rappelait ses vingt ans. Le film a été tourné en l’espace de quatorze jours seulement, oscillant entre la comédie et le drame. « Nous voulions absolument tourner sur un temps court. Créer un film en danger dans sa fabrication. Je voulais que l’urgence soit perceptible à l’écran », déclare le cinéaste à propos d’Une nuit. Les deux acteurs sont aussi coproducteurs du film.
Avis – Une comédie qui fait fondre les cœurs, sur des airs de pantomime joués au bord de la Seine, avec un piano imaginaire. A savourer pour retrouver la fraîcheur de nos vingt ans.
Michel LequeuxDÉCÈS DE JANE BIRKIN
La plus française des artistes britanniques s’en est allée à l’âge de 76 ans dans son appartement parisien de la rue d’Assas. C’était le 16 juillet dernier. Actrice, chanteuse, scénariste, réalisatrice, muse et icône de la mode, Jane Birkin a cumulé une carrière partagée entre la chanson et le cinéma. Toujours stressée au moment de paraître en scène, notamment devant les caméras de la télévision. Le stress, sa hantise de petite fille.
Née en 1946à Londres, fille d’uneactrice des comédiesmusicales et d’unpèrecommandantdelaRoyal Navy, lachanteuseamarqué
la musique par ses histoires d’amour surmédiatisées avec John Barry et Serge Gainsbourg. Adolescente, Jane Birkin entre à l’internat sur l’île de Wight, au sud de l’Angleterre, comme le faisaient toutes les jeunes Anglaises de bonne famille. Elle n’a que douze ans quand elle pose ses valises, avec sa sœur cadette Linda, dans cette pension pour jeunes filles qui laissera des traces dans sa mémoire. On l’avait surnommée « Half-caste », la métisse, avec son corps de garçon manqué. Alors âgée de 19 ans, contre l’avis de ses parents, elle épouse en 1965 le pianiste et trompettiste de jazz John Barry, déjà papa d’un premier mariage (il en aura quatre en tout). Ils divorcent deux ans plus tard, alors qu’elle vient d’accoucher de Kate et qu’elle est réduite à un statut de faire-valoir au côté de son mari, auteur des musiques de James Bond et d’Amicalement vôtre. Jane correspondait au look de la jolie Anglaise des années 60 sous sa minijupe. « J’avais alors tellement de complexes, c’était fou, dit-elle dans son journal intime qu’elle a continué d’écrire ensuite. J’ai passé tout mon temps à ressembler à un tableau de mode avec mon visage maquillé. »
Je t’aime moi non plus
Pour fuir cette image, elle se rend en France où le réalisateur Pierre Grimblat l’accueille sur le tournage de Slogan (1968). Elle y rencontre Serge Gainsbourg, auteur-compositeur-interprète de la bande originale du film. C’est le coup de foudre pour la jeune femme. « Serge m’a dit que je représentais son idéal de la beauté féminine. Que c’était attirant de ne pas avoir de poitrine chez une femme, comme le garçon manqué que j’étais, avec de fortes hanches. »
Ils formeront pendant près de douze ans un couple très médiatisédansuneviedévolueauxfollessoiréesparisienne chez Castel, Régine ou au Palace, les hauts lieux festifs de la capitale. Ecrite et composée par Gainsbourg, la chanson Je t’aime... moi non plus sort en février 1969, chantée en duo par les deux amants. Le morceau, composé d’abord pour Brigitte Bardot, suscitera à l’époque un immense scandale venu des râles de plaisir de Jane, âgée tout juste de 22 ans sous sa minijupe affolante. « Tout à coup, on était numéro 1 partout dans le monde, même en Amérique du Sud, à cause du Vatican qui nous avait excommuniés. » Jane donne naissance à leur fille Charlotte en 1971. Elle restera au côté de Serge jusqu’à leur rupture en 1980. Après douze ans d’une histoire d’amour tumultueuse, les excès de Gainsbourg, corrodé par Gainsbarre pour alcoolisme et violences conjugales, ont raison de leur relation.
A la fin de l’été, Jane Birkin claque la porte de la rue de Verneuil à Paris avec ses deux filles, Kate et Charlotte. « Gainsbarre le triste sire avait tué son double, Gainsbourg le magnifique », titre lemagazine Galla
Jacques Doillon, Olivier Rollin et causes perdues
Après sa sulfureuse relation avec Gainsbourg, Jane Birkin rencontre le réalisateur Jacques Doillon sur le tournage de La fille prodigue (1981). Le couple restera ensemble jusqu’en 1992 et aura une fille, Lou Doillon, latroisièmefillede Jane née en1982. Loin desnuitsparisiennes sanssommeil, l’actrice connaît durant cette période une vie paisible, au gré des promenades au bois de Boulogne avec ses trois filles. Kate mourra en 2013, à 46 ans, après s’être défenestrée du quatrième étage de son appartement parisien, sous l’emprise des antidépresseurs. Elle était alcoolique et toxicomane. Jane ne s’en remettra jamais. En 1991, après la disparition de Serge Gainsbourg puis de son père parti quelques jours plus tard, Jane Birkin s’installe à Prat-ar-Coum, non loin de Lannilis, dans le Finistère. Là où son père s’était illustré durant la Seconde Guerre mondiale, lorsqu’il aidait la résistance française à évacuer vers l’Angleterre les aviateurs alliés traqués par les Allemands. Cette demeure bretonne est pour elle un havre de paix où elle aime venir seule ou en famille. C’est dans ce petit coin de paradis, au bord de l’océan, parmi des
restes de bunker, que l’actrice a tourné son premier long-métrage Boxes en 2007, avec Géraldine Chaplin, Natacha Régnier et sa propre fille, Lou Doillon.
Olivier Rollin, le dernier compagnon de Jane Birkin, est un écrivain français de gauche. Ils s‘étaient rencontrés en 1995 au cours d’un voyage humanitaire à Sarajevo, auquel participait la chanteuse. Car toute savie, ellen’a eu decesse de s’engager, comme laprincesse Diana, auservice de plusieurs causes : la pauvreté, les sans-papiers, l’homophobie, la peine de mort ou les conflits dans le monde, tel celui de Bosnie avec son génocide.
Devant la caméra
D’un naturel timide et maladroit, Jane Birkin a vaincu ses complexes devant la caméra. Elle débute au cinéma en 1964 dans le film de Richard Lester Le Knack ou comment l’avoir, avec d’autres débutantes qui deviendront célèbres, telles Jacqueline Bisset et Charlotte Rampling. Elle enchaîne avec un second petit rôle dans Blow-Up d’Antonioni, Palme d’or à Cannes en 1967, où elle interprétait un mannequin déshabillé de force. C’était pour convaincre son mari John Barry, auteur de plusieurs compositions de films, qu’elle pouvait poser nue devant la caméra, alors qu’il ne l’en croyait pas capable.
En 1968, on la remarque dans La piscine de Jacques Deray, un huis clos angoissant avec Romy Schneider, Alain Delon et Maurice Ronet. Elle devient alors une vedette populaire en France, souvent employée dans descomédiesoùellejoue « laravissanteidiote »avec unfort accent british. Elle parvient ainsi à séduire la critique et le grand public, qui en redemande, dans des comédies populaires comme La moutarde me monte au nez deClaudeZidi ou Catherine et compagnie de Michel Boisrond (1975). Nue, elle tourne dans le film de Gainsbourg écrit sur la chanson Je t’aime moi non plus, dont le scénario, évoquant l’ambiguïté sexuelle et la sodomie, ravive la polémique en 1975. Nue encore avec Brigitte Bardot dans Si don Juan était une femme de Roger Vadim qui lui fait tourner une scène lesbienne en 1973, chose rare à l’époque. Jane s’y prête de bon cœur. Dans les années 1980, sa carrière prend un nouveau virage avec le cinéma d’auteur, à partir de sa rencontre avec Jacques Doillon pour La fille prodigue qui est un bide commercial. Des réalisateurs comme Jacques Rivette, Agnès Varda ou Jean-Luc Godard la sollicitent pourtant, alors qu’elle était jusque-là une vedette populaire, « sans rien dans la tête ». Régis Warnier et Marion Hänsel lui offrent également des rôles marquants dans La femme de ma vie ou Dust, un psychodrame à huis clos en Afrique du Sud, avec Trevor Howard dans le rôle du père. Devenue francophone à plein temps (elle rêve, dit-elle, en français), Jane Birkin double elle-même ses films internationaux, parmi lesquels Mort sur le Nil et Meurtre au soleil, deux aventures d’Hercule Poirot.
Malade
La maladie cependant la rattrape. A Rio en 2011, elle est atteinte d’une péricardite aiguë, avec des séquelles multiples. Sa santé va décliner. En septembre 2021, la chanteuse est victime d’un léger AVC qui interrompt ses concerts pour les deux années à venir. Elle est sous cortisone. Le 24 février 2023, elle s’était encore rendue à la cérémonie des Césars, accompagnée de sa fille Charlotte qui présentait le documentaire Jane par Charlotte. Ce fut la dernière apparition publique de celle qui disait « Never complain » : ne jamais se plaindre quand on est une artiste !
Michel Lequeux
FILM À LADEMANDE : MON CHAT ET MOI, LAGRANDEAVENTURE DE RROÛ
Mais, tu es une véritable boîte à ronron ! C’est avec cette phrase que débutent « Mon chat et moi, la grande aventure de Rroû », un produit façonné pour les enfants sages qui adorent les animaux ! Et, ma foi, le chaton que l’on voit grandir à mesure que les parties de l’histoire se succèdent a tout pour faire fondre les cœurs les moins tendres. Puis, à mesure que le temps passe, on se rend compte qu’on s’est attaché à lui lors de la dernière partie, celle qui le montre agonisant après s’être entortillé dans des barbelés et être resté coincé de la sorte plusieurs journées dans le froid glacial de l’hiver. Le verdict du vétérinaire tombe tel un couperet : Il ne survivra pas ! Là on se répète : Ce n’est pas possible, il ne peut pas mourir et faire pleurer tous les gosses qui ont souhaité découvrir ce long métrage librement adapté de l’œuvre éponyme de Maurice Genevois ! L’amour de Clémentine, sa jeune maîtresse, se révèle heureusement plus fort que la fatalité et, malgré tous les pronostics macabres, il survit. Grand instant de soulagement et sourire des petits qui assistent à la projection ! Comme l’affirme Madeleine, la voisine un peu bougonne campée par Corinne Masiero (protagoniste de la série « Capitaine Marleau) » : « C’est un warrior ! ». Avec le film, on comprend également l’origine du nom du félin : Rroû qui évoque les ronrons. Si les prises de vue sont d’une réelle beauté et valent largement les documentaires animaliers produitspar laBBC, le récit tient sur unmouchoirde poche et pratiquelesellipses. Onpasse allègrement d’une scène à l’autre sans vraie transition : Rroû joue dans le grenier, Rroû chasse une souris, Rroû s’échappe par la porte entrebâillée, Rroû rencontre une copine, Rroû est traqué par un rapace, Rroû flanque le tohu-bohu dans un poulailler, etc. Au menu, un zeste de second degré avec le chien de Madeleine, un énorme toutou appelé Rambo, et certaines réflexions qui échapperont aux plus jeunes. Au début, Clémentine était persuadée qu’elle avait adopté une femelle.A nouveau, c’est Madeleine qui met lespoints sur les i en retournantle chaton : Et ça, c’est quoi ? Des castagnettes ? Évoquant l’univers du conte tout en restant ancré dans le réalisme, cet objet familial ne manque pas de charme et nous fait retrouver une âme d’enfance perdue. Déroulé simple, il peut être interprété comme un apprentissage au monde et à la vie. Clémentine finit par accepter la séparation de ses parents, aussi bien que l’instinct de liberté de son compagnon à quatre pattes. Découverte également du compositeur Julien Jaouen, spécialisé dans les téléfilms et les documentaires. Une mise en avant de son talent qui devrait lui ouvrir la porte de futurs longs métrages de fiction.
Daniel BastiéCOURT-METRAGE : PAS MOI
La Bruxelloise Farida Lehyan vient de signer son premier long-métrage de fiction. En voilà le pitch : L'histoire de Izza est un récit poignant et inspirant, mettant en avant la force et la résilience d'une femme qui a traversé de nombreuses épreuvesdanssavie.Aprèsavoirsurmontéundivorcedifficile, elle a pris la responsabilité de ses enfants et a travaillé dur pour bâtir une vie meilleure. Son engagement et son acharnement l'ont amenée à réaliser son rêve en prenant la gérance d'un magasin de meubles et de décoration. Cependant, au moment où elle atteint ce succès professionnel tant mérité, la vie lui réserve un nouveau défi : elle est diagnostiquée avec un cancer du sein. Cette nouvelle brutale plonge Izza dans le déni initial, mais elle doit rapidement affronter la réalité de la maladie. Le film explore les émotions et le combat intérieur de Izza tandis qu'elle jongle entre son travail, ses responsabilités familiales et sa lutte contre la maladie. Ce parcours difficile mettra à l'épreuve la force et le courage de Izza, mais elle trouvera du soutien auprès de ses enfants, de ses amis et de ses collègues. Le court-métrage peut être visionné sur youtube à l’adresse suivante : https://youtube.com/watch?v=0WfqswBD7JE&feature=share
Daniel Bastié
DÉCÈS DE CLAUDE BARZOTTI
Retiré dans sa villa de Court-Saint-Etienne depuis de nombreuses années, le chanteur Claude Barzotti n’avait pas caché ses problèmes de santé. Après une longue addiction à l’alcool (il avait avoué boire jusqu’à dix bouteilles de whisky par jour !), il se faisait soigner pour un cancer du pancréas (mal qui a également emporté l’artiste Arno). A presque 70 ans, il a perdu son combat contre la maladie et s’est éteint il y a un peu plus d’un mois. Malgré les hommages succincts à la télévision belge, il reste inconnu de la nouvelle génération. L’occasion de revenir sur son parcours rock’n’roll émaillé de hauts et de bas. Né en 1953 dans une famille italienne installée à Châtelineau, il a pratiqué divers métiers avant de s’imposer dans la variété, malgré la commercialisation d’un disque demeuré sans succès au milieu des seventies. Pour faire chauffer la marmite, il s’est retrouvé maçon dans le bâtiment, réparateur de bicyclettes avant d’être embauché par la maison de disques Vogue. En 1982, la chanson « Madame » (qu’il avait déjà enregistrée en 1974) lui vaut les honneurs du public et devient un tube. Loin de procrastiner, il lâche « Le rital » qui atteint des chiffres de vente astronomique. La France et le Canada le réclament. Puis pour tenir le coup et enchaîner les étapes, il cherche refuge dans la boisson. Un viatique autant qu’un simulateur. Il n’imagine pas le piège qui l’attend. En 1996, une chanteuse l’accuse d’avoir abusé d’elle. Scandale qui agite le grelot de la presse à ragots. Les radios et la télévision le mettent à l’index, les amis se défilent et les contrats s’annulent. Il est finalement blanchi de toutes les accusations portées à son encontre. Un album sorti en 2019 est distribué dans l’indifférence générale. Les chansons de Claude Barzotti sont souvent qualifiées de variété française, mais elles portent également des influences italiennes évidentes, reflétant son héritage familial. Ses titres sont souvent empreints de nostalgie et d'émotion, touchant un large public qui se reconnaissait dans ses textes. Pour se souvenir de lui, pourquoi ne pas réécouter « Aime-moi », « Je ne t’écrirai plus » et, bien sûr, l’inévitable « Le Rital », dans lequel il se définit, se met à nu et parle à beaucoup d’immigrés venus de la Péninsule avec sa voix inimitable, légèrement enrouée.
André MetzingerCYCLE TRINTIGNANT À LA CINEMATEK
Un an après la disparition de l’acteur, la Cinematek de Bruxelles revient en juillet-août sur le parcours de Jean-Louis Trintignant avec la rétrospective de 34 films et plus de cinquante ans de carrière. Une carrière que Trintignant a partagée entre le cinéma et le théâtre, sa vocation naturelle.
Sa voixunpeutraînante, désenchantée et sarcastiqueest celle des140rôles qu’il ainterprétés au cinéma. Jean-Louis Trintignant était un acteur discret, qui jouait dans l’économie de sa personne. D’une timidité maladive, compensée par l’écran qu’il rejoint dans les années 50. On se souvient de Dieu créa la femme qui l’avait fait découvrir en 1956 au côté de Brigitte Bardot. Il jouait le rôle du jeune époux fou amoureux de Juliette, une fille à la beauté sauvage et diabolique. Une marie-couche-toi-là d’un soir, qui mettait les cœurs en feu. La liaison de Trintignant avec l’actrice avait fait couler beaucoup d’encre dans la presse populaire, avant de faire exploser les deux couples, celui de Bardot avec le réalisateur du film Roger Vadim, et le sien avec l’actrice Stéphane Audran. Son service militaire en Algérie mettra fin à leur liaison.
Dix ans plus tard, Claude Lelouch en fait une star internationale avec Un homme et une femme qui remporte la Palme d’or au Festival de Cannes en 1966 et l’Oscar dumeilleur film étranger et dumeilleurscénario original auxEtatsUnis en 1967. Au point que le correspondant du Times, Charles Brenner, ébloui, quitta son emploi pour venir s’installer en France, le pays de l’acteur. Le couple Anouk Aimée-Jean-Louis Trintignant fera désormais partie du cercle restreint des couples mythiques du 7e art, et l’acteur sera régulièrement la cible des paparazzis.
Contre le fascisme
Trintignant, sympathisant de gauche, joue aussi dans des films politiquement engagés contre le fascisme et la dictature : Le Combat dans l’île d’Alain Cavalier en 1962 ou Z de Costa-Gavras avec Yves Montand, rôle pour lequel il recevra le prix du Jury et celui de l’interprétation masculine à Cannes en 1969. On le revoit en juge inquiétant, derrière ses lunettes noires, en train d’enquêter
sur un assassinat politique mené par les membres d’une organisation d’extrême droite en Grèce. Jugeintègre qui iraau boutde ses convictions, même s’il doit se mettre à dos tout le gouvernement. Au cours de cette décennie, il enchaîne les rôles, à raison de trois ou quatre par an, en France ou sous la direction des plus grands cinéastes italiens, de Dino Risi (Le Fanfaron) à Bertolucci (Le Conformiste). Il est la vedette d’un western-spaghetti : Le Grand Silence oùune extinction de voix passagère en fait un justicier muet qui, sous les neiges de l’Utah, poursuit une bande de chasseurs de primes au service de Klaus Kinski. Trintignant avait imposé à Corbucci sa fin à lui, qui lui vaudra un hommage rendu à la Cinémathèque française en 2012. Ce n’était pas le film dont il aimait se souvenir. Pourtant, ce rôle muet lui convenait bien, lui qui préférait le silence à la voix. Un silence qui lui permettait de peser ses mots, avec une pointe de sarcasme. Ou avec un détachement qu’il devait à l’éducation protestante qu’il avait reçue dans le sud de la France, près d’Orange où il était né en 1930.
D’amers souvenirs
Son enfance malheureuse lui a laissé d’amers souvenirs, entre un père résistant, parti dans le maquis sous l’Occupation, et une mère comédienne qui fut tondue après la guerre pour avoir entretenu une liaison avec un soldat allemand. Ces événements marqueront durablement l’acteur.
Ce qui le marquera aussi, c’est la mort des deux filles qu’il eut avec Nadine Marquand, devenue la réalisatrice Nadine Trintignant : Pauline, décédée à 9 mois des suites d’un étouffement dans le berceau, alors que Trintignant tournait Le Conformiste (1970), et Marie, devenue actrice et morte sous les coups de son compagnon Bertrand Cantat, chanteur du groupe Noir Désir. La mort de ses deux filles affectera profondément l’acteur, surtout celle de Marie Trintignant, sa partenaire privilégiée dans les pièces de théâtre où elle lui donnait la réplique. Ellea été assassinée en 2003, alors qu’elle tournait le téléfilm de sa mère, Colette, une femme libre. Trop libre au goût de Cantat, dévoré par une jalousie maladive. Jean-Louis Trintignant ne s’en est jamais remis, sinon en s’adonnant à la poésie, sa passion qu’il cultivait en récitant les poèmes de Desnos, Prévert, Vian et Apollinaire. Il cultivait aussi les oliviers et le vin Rouge Garance, en hommage à Arletty qu’il avait adorée dans Les enfants du paradis (1945), dans une propriété de la Côte du Rhône qu’il partageait avec un couple d’amis.
Un dernier film l’a fait revenir sur le grand écran : Amour de Michael Haneke, drame intimiste et universel sur la maladie, la vieillesse et la mort, récompensé par laPalme d’or du 65e Festival de Cannes en 2012, César du meilleur filmet Oscar dumeilleur film étranger en 2013. Il y incarne un octogénaire qui assiste, impuissant, à l’agonie de sa femme, victime de deux AVC. Il fera encore par la suite de timides apparitions à l’écran, notamment dans Les plus belles années d’une vie de Claude Lelouch, suite d’Un homme et une femme, où le personnage perd progressivement la mémoire (2019).
Oscillant entre le cinéma d’auteur (Truffaut, Rohmer) et les films grand public (Deray, Girod), Trintignant nous montre dans cette rétrospective toute l’étendue de sa palette. On reverra 34 films de sa carrière à la Cinematek du 1er juillet au 31 août 2023. Plus d’informations sur www.cinematek.be/fr/programma/trintignant. Rue Baron Horta, 9 à 1000 Bruxelles
Michel Lequeux
CYCLE : CINÉMAMUET
L'histoire du cinéma muet reste une période fascinante dans le déroulé du septième art. Elle marque les débuts de l'industrie cinématographique et jette les bases de ce que nous connaissons aujourd'hui. Elle s'étend du début des années 1890 jusqu’à la fin des années 1920. Elle se caractérise par des films dépourvus de dialogue audible, mais accompagnés de musique, d'effets sonores et, souvent, de cartons explicatifs pour aider à la compréhension du script. Les débuts du cinéma muet sont attribués à des pionniers tels que les frères Lumière en France et Thomas Edison aux États-Unis, qui ont développé des techniques pour capturer et projeter des images en mouvement. Les premières pellicules étaient souvent de courtes séquences docmentaires ou des scènes de la vie quotidienne projetées en public dans la cadre de cirques ou de foires, mais il n’a pas fallu longtemps avant que des réalisateurs visionnaires commencent à explorer les possibilités narratives de cette nouvelle forme d'expression artistique. En1902, Georges Méliès, réalisateur français, a réalisé le célèbre film "Le Voyage dans la Lune", considéré comme l'un des premiers exemples de fiction cinématographique. Pour narrer cette adaptation librement inspirée de Jules Verne, il a imaginé des trucages fantastiques inédits et son travail a eu une influence considérable sur le développement du cinéma en général. Au cours des années qui ont suivi,lesmetteurs enscène ont commencé à expérimenter davantage, testant denouveaux moyens, jouant avec les trucages, usant de filtres de couleur. Des techniques telles que le montage, les gros plans et les plans larges ont été également développés pour créer des structures plus complexes. D.W. Griffith, connu pour son film "Naissance d'une nation" en 1915, a brillamment contribué à établir des normes techniques et narratives qui ont façonné le cinéma pour les décennies à venir. Les stars du cinéma des années 20 sont passées à la postérité avec des acteurs charismatiques tels que Charlie Chaplin, Buster Keaton, Rudolph Valentino et Douglas Fairbanks. Leur talent leur a permis de communiquer des émotions sans utiliser de dialogue parlé. Le cinéma muet a également vu l'émergence de genres telsquele western, lefilmd'épouvante etcelui d'aventure. Cependant, l'ère dumuet ne pouvait pas durer avec les recherches incessantes entreprises dans les studios. Pour les producteurs, le cinéma devait se doter de paroles. Tout a donc été mis en œuvre pour y arriver et une époque a pris fin, ouvrant la porte au format sonore et à de nouveaux champs. Jusqu’au 31 août 2023, la Cinematek consacre un cycle aux chefs-d’œuvre muets. L’occasion de voir ou de revoir « La ruée vers l’or » de Chaplin, « Le droit d’aimer »avec Greta Garbo, « Lesmainsd’Orlac » et quelquesautrespépites.Voyez leprogramme détaillé sur le site www.cinematek.be
Rue Barton Horta, 9 à 1000 Bruxelles
Paul Huet
CINÉ-VACANCES : RICHARD AU PAYS DES LIVRES MAGIQUES
« Richard au pays des livres magiques » (titre original : The Pagemaster) date de 1994 et met en scène Macaulay Culkin, le gamin-star de « Maman, j’ai raté l’avion », ainsi que Christopher Lloyd (Doc de la trilogie « Retour vers le futur »). Il s'agit d'un film d'aventure et d'animation familial réalisé par Joe Johnston, un spécialiste des longs métrages tout public. L'histoire tourne autour de Richard, un jeune garçon timide et peureux qui se retrouve pris au piège dans une bibliothèque lors d'un orage. À l'intérieur, il est accueilli par le bibliothécaire, qui l'emmène dans un monde fantastique où les livres prennent vie. Dans cet univers magique, Richard rencontre différents personnages de la littérature classique. Il fait équipe avec trois livres parlants :Aventure, Fantaisie et Horreur pour affronter des dangers et des obstacles, notamment en compagnie de protagonistes issus des romans : le Dr Jekyll et M. Hyde, Moby Dick et des pirates. Tout au long de son voyage, il doit surmonter ses craintes afin de rentrer chez lui. Ce récit explore des thèmes tels que le courage, l'imagination et l'importance de la lecture. Pour information, James Horner (« Titanic », « Avatar ») a signé la bande musicale symphonique. Ce film est à redécouvrir à l’Antenne Scheut le mercredi 16 août 2023 à 10 et à 14 heures. Prix d’accès : 1 euro 50. Uniquement sur réservation. Plus de détails sur le site www.escaledunord.brussels
Avenue de Scheut, 147 à 1070 Bruxelles
Sam Mas
CINÉ-VACANCES : SHAUN LE MOUTION - LAFERME CONTRE-ATTAQUE
Quand Lu-La, une extraterrestre bleuâtre à l'apparence vaguement semblable à celle d’un lapin, atterrit près de la ferme de Shaun le Mouton, elle déclenche une série d'aventures palpitantes, parce qu’elle est à la fois espiègle, adorable et qu’elle possède des pouvoirs insoupçonnés. Shaun, le chien Bitzer et tout le troupeau de Mossy Bottom Farm se rendent compte que Lu-La est perdue et qu'elle souhaite rentrer sur sa planète. Ils décident alors de l'aider à repartir chez elle. Cependant, une organisation sinistre est déterminée à la capturer pour des expérimentations malveillantes. Il convient donc d’agir sans tergiverser pour protéger Lu-La et lui permettre de quitter notre planète. Pour mener cette mission à terme, il convient de faire preuve de ruse, d'ingéniosité,de courage et de solidarité pour contrer les plans de l'organisation et sauver leur nouvelle amie. La technique d'animation employée pour le film est l’animation image par image, avec des personnages en pâte modelée ou plasticine, déjà utilisée pour la série télévisée « Shaun le mouron » et « Wallace et Gromit » des studios Aardman. Des bijoux qui gagnent à être vus sur grand écran. Un film à découvrir le mardi 22 et le mercredi 23 août 2023 à 14 heures à l’Antenne Scheut. Prix d’accès : 1 euro 50. Uniquement sur réservation. Plus de détails sur le site www.escaledunord.brussels
Avenue de Scheut, 147 à 1070 Bruxelles
Sam Mas
LE PORTEUR DE LETTRES
Entre rudesse et délicatesse, la montagne se gagne, mais pas que… Et si vousattachiezvospasàceuxd’unjeunecultivateurévoluant aucœur d’un hameau isolé ? C’est le défi de ce roman où anecdotes et fiction s’épaulent et se complètent avec sensibilité et humour…
En France, à l’extrémité sud du Massif central, dans un petit village perdu de La montagne Noire, un jeune métayer rêve d’offrir à sa fiancée des lendemains stables. En rédigeant une lettre de motivation destinée au service de recrutement de l’Administration, par mégarde il se retrouve à l’origine d’une rumeur pouvant le discréditer aux yeux de sa promise.
Avec ce nouvel opus, Philippe De Riemaecker entraîne ses lecteurs à la découverte d’une région vibrante sous le soleil d’été et glacée lorsque s’étend l’hiver. Rien n’est vraiment facile là où les gestes de la vie dépendent bien souvent de l’entraide, de la générosité et de la solidarité des voisins. Plusqu’un roman, cet ouvrage est un chantd’amour pour un terroir danslequel l’auteur s’est vu adopter. Philippe De Riemaecker s’empare du destin d’un villageois et questionne un art de vivre appartenant aussi au passé. Une fresque dans laquelle on retrouve tous un morceau de nous-mêmes. Éd. Auteurs d’Aujourd’hui - 246 pages
Ziska Larouge
LAFABRIQUE DES PANDEMIES
Réchauffement climatique, gaz à effet de serre, pollution, biodiversité, écosystèmes, déforestation, agroindustrie, catastrophes naturelles, maladies infectieuses, apparemment tout se tiendrait. Paru en 2021 alors que la pandémie de Covid-19 a déjà infecté des dizaines de millions de personnes dans le monde, ce livre fait le point de la situation. Il aborde des questions scientifiques dans un langage très accessible. Il souligne l’importance de la biodiversité et prône une nouvelle éthique qui s’imposerait au niveau planétaire. Marie-Monique Robin, journaliste et écrivaine, a effectué une enquête auprès de nombreux chercheurs aux quatre coins du monde et elle en présente les résultats, largement convergents. Depuis plusieurs décennies, on assiste à l’émergence de maladies infectieuses à une cadence inquiétante et sans y être préparé. La destruction des forêts, l’agro-industrie et divers autres facteurs favorisent largement la propagation d’agents pathogènes qui se transmettent à l’être humain. Alors, comment ça marche ? Comment éviter d’autres pandémies ? Dela biodiversité dépend le bonfonctionnementdes écosystèmes dont dépendàsontourlasantéhumaine.Si onrespectaitdavantagelabiodiversité, lesagentspathogènes risqueraient moins de s’éloigner de ce qui est censé être leur milieu naturel. S’ajoutent divers facteurs comme l’environnement, les changements climatiques, le risque d’extinction de certaines espèces (comme les chauves-souris), l’industrialisation, l’urbanisation et la mondialisation. D’où la façon de voir les choses de One Health, initiative mise en œuvre dans le cadre d’agences spécialisées des Nations-Unies (OMS, FAO, OIE) et de diverses institutions. Elle s’efforce de favoriser une vision globale delasanté humaine, animale et végétale, et d’encourager le travail en commun de scientifiques spécialisés dans des domaines différents. Il y aurait un espoir dans la mesure où l’on a identifié les facteurs pathogènes. La politique devrait être là pour favoriser les échanges dans ce domaine et le rôle des électeurs, des associations et autres acteurs concernés n’est pas négligeable. Comme pour renforcer l’impact de La fabrique des pandémies, lelivre est doublé d’undocumentaire réalisé par l’auteure avec Juliette Binoche et sorti en 2022. Ayant le même titre que le livre, le film vise à sonner l’alarme et à vulgariser plus facilement les résultats des chercheurs afin de sensibiliser le public, de susciter des débats, de faire intervenir des personnes ressources et d’agir sur la base d’arguments solides.
Ed. Pocket- 420 pages
Martin Meyer
PENSÉES
C’est une chose rare qu’un être reçoive de la nature, à la fois, le don d’un intellect qui touche un sommet du rationalisme et celui d’une expérience toute mystique la plus intense avec son Créateur. Une telle chose arriva à Blaise Pascal, dont nous célébrons, de nos jours, les quatre cents ans de sa naissance. Pour marquer l’évènement, la Collection de la Pléiade propose un coffret luxueux de deux volumes, reprenant les œuvrescomplètes de cet auteur. Très tôt, ce contemporain de Descartes fit la découverte de ses talents dans les sciences mathématiques. Il s’illustra, de façon précoce, en publiant des livres dans ce domaine. Il connut une première, puis une seconde conversion au christianisme. Aucune n’interrompit son activité scientifique. Il inventa l’ancêtre de la machine à calculer. Il conçut le projet d’un transportpublic(« lecarrosseàcinqsols »).Entreprenant d’écrire un grand ouvrage pour faire l’apologie de la religion chrétienne, il commença à écrire des notes, des réflexions très détaillées et des remarques sur des thèmes qui lui tenaient à coeur, comme les miracles, les divertissements, le judaïsme, la misère de l’Homme sans Dieu, … Des problèmes de santé l’empêchèrent de poursuivre cette entreprise et de la finaliser. Par conséquent, de ce grand ouvrage envisagé, il ne resta plus que plusieurs liasses de papiers, qu’il laissa après sa mort. Vu l’importance philosophique et littéraire que présentèrent ces liasses, ses proches prirent la résolution de les retranscrire et en firent unlivre, avec un titre de leur cru : « Les pensées de M. Pascal ». Le succès de cet ouvrage ne se démentit jamais, depuis sa première publication, au XVIIe siècle, jusqu’à aujourd’hui. En effet, ce qui fascine et attire en lui, c’est que les lecteurs assistent à une pensée, en train de se développer, se cherchant dans ses profondeurs ou saisissant en elle-même sa principale articulation. Ce qui en fait son charme et sa pertinence. Les Pensées de Blaise Pascal ne livrent pas seulement une réflexion subtile en cours sur la religion chrétienne mais représentent aussi l’expression d’un style littéraire, dont la beauté s’élève à la même hauteur que la sagacité.
Ed. Folio - 895 pages
Serge Vassang
DISCOURS DE LA MÉTHODE
René Descartes est un penseur français de la première moitié du XVIIe siècle. Il a fait couler beaucoup d’encre. Cet homme, à qui le jeune Blaise Pascal avait rendu visite, compte parmi les plus grands noms de la philosophie occidentale. En effet, l’un des premiers, il a proposé des conditions contraignantes pour l’émergence d’une vérité scientifique. Il a également mis en évidence l’individu, à travers son pouvoir de rationalité et son aptitude à « révoquer en doute » les connaissances, qui n’étaient pas étayées par des raisonnements logiques et l’évidence des faits. Son influence, telle une onde de choc, s’est propagée au-delà de sa mort et a agi sur les philosophes qui vinrent après lui, leur transmettant enhéritagedesthèmessymptomatiquesdesa pensée, comme par exemple, la prise en compte de sa propre singularité, en tant qu’être pensant ou encore le fait que la réalité puisse être entièrement connaissable. À la lecture d’un tel auteur, on peut constater qu’il a produit, pour un public d’experts, des textes spécialisés et pour un public profane, des textes de vulgarisation. Les premiers portent sur des considérations élaborées, qui nécessitent des savoirs approfondis pour être comprises. À cet égard, citons deux de ses compositions, en guise d’exemples : « Les Météores » ou « La Diotrique » (il s’agit d’un essai sur la
fonction de la vue). En revanche, les seconds sont écrits dans un langage simple et sont destinés à tous. Il est possible de distinguer, dans cette catégorie de livres, dont il est l’auteur, notamment les « Méditations métaphysiques », tout comme le « Discours de la méthode ». Ce dernier ouvrage a été publié, en 1637, en introduction à des développements pointus que ce penseur avait composés, sur des sujets spécifiques. A l’époque, la langue de prédilection était le latin, pour l’écriture de tout essai. Or cet écrit fut rédigé en français, à titre exceptionnel. Ce qui révèle la volonté de son auteur de s’adresser au plus grand nombre. Descartes présente, dans ce livre succinct, comment « bien conduire sa raison et rechercher la vérité dans les sciences. » Il y mêle des réflexions pertinentes à des indications biographiques, comme si sa pensée se constituait, à l’aide de son vécu même. D’où l’intérêt de la lecture d’une telle œuvre, tant pour son acuité philosophique que pour son aspect narratif.
Ed. Folio - 189 pages
Serge Vassang
LES MISÉRABLES
Œuvre emblématique de Victor Hugo, il s’agit d’un roman captivant qui nous plonge au cœur de la société française du XIXe siècle. Cet incontournable raconte l'histoire poignante et bouleversante de destins croisés, où se mêlent misère et espoir, justice et rédemption. L'intrigue tourne autour de Jean Valjean, un ancien bagnard, dont la quête de renaissance devient le fil conducteur du récit. Nous le suivons dans son parcours de vie, marqué par les injustices sociales et la lutte pour la survie. De la misère des bas-fonds de Paris à la fureur des barricades révolutionnaires, le roman explore différentes facettes de la condition humaine. Au-delà de Jean Valjean, Victor Hugo nous fait également découvrir une galerie de personnages inoubliables. Fantine, la jeune mère courageuse; Cosette, l'innocente élevée dans la souffrance; Javert, l'implacable inspecteur de police; les Thénardier aussi fourbes que profiteurs, et bien d'autres encore ! Chacun d'entre eux incarne une part de la société d’alors et contribue à tisser cette fresque sociale complexe et nuancée. À travers sa narration, Victor Hugo explore des thèmes universels tels que la pauvreté, l'amour, la liberté et la quête de sens. « Les Misérables » nous confronte aux contradictions d’un monde manichéen et nous invite à réfléchir sur notre propre responsabilité envers autrui. Au fil des chapitres, on découvre des protagonistes devenus des archétypes. En ce sens, cette histoire demeure universelle !
Ed. Pocket - 1660 pages
Louis StrabelFAIS-MOI UN SIGNE
"Fais-moi un signe" de Nathalie Antao est un livre qui explore les thèmes, de l'amitié, de la famille, de la résilience et de l’espoir. C’est l'histoire de l’auteur qui fait face aux aléas de la vie, cette vie traversée par des émotions, des changementssoudains, une viedejoie mais aussi de tumultes et de douleurs. La force de caractère et l’intuition del’auteur lui permettentderéaliser ses rêves et des'ouvrir à ce qui reste essentiel pour vivre : l’espoir. Une belle leçon qui puise sa source au fond de la conscience et parfois de l’inconscience. Ce livre démontre que nous pouvons surmonter nos questionnements, nos peurs et l’inconnu. L’auteur décrit parfaitement les aléas de la vie, les décisions qu’il faut parfois prendre sur une simple intuition, sur un simple signe qui peut paraître insignifiantmaisqui pourtant est nécessaire pour vivre en harmonie avec soit même, avec ses proches et ses amis. Le roman est bien écrit et offre une perspective unique sur les relations humaines et la façon dont les gens font face aux défis de l’existence. Les émotions parfois complexes sont capturées de manière authentique. Une lecture qui ouvre l’esprit et qui nous pousse à penser que rien n’arrive pas hasard et que chaque signe de la vie, permet de faire le bon choix. Ed. Le Lys Bleu – 260 pages
Elise JaneJE SAIS RECONNAÎTRE LES PLANÈTES ET LES ÉTOILES
Au cœur de notre vaste univers se trouvent d'innombrables étoiles et planètes, formant une zone fascinante remplie de mystères. Les planètes et les étoiles sont les acteurs principaux de ce ballet cosmique, chacun ayant son propre rôle à jouer dans la composition de notre monde. Depuis toujours, les hommes ont été admiratifs de ce qui déroulait dansle ciel, cherchant à en apprendre davantage, osant des supputations avant d’obtenir des certitudes. Avec lavenue des technologies, lesscientifiques ensont arrivés à nommer une partie de ce qu’ils voyaient au-dessus de leur tête, une voûte en perpétuelle agitation fait de planètes, de comètes, de météorites, de trous noirs et autres étoiles. Ce petit ouvrage n’a pas pour but de transformer le lecteur en expert de la NASA, mais de lui permettre de se familiariser avec tout ce qui gravite plus haut que lui grâce à des fiches d’identification, des jeux pour apprendre en s’amusant, des anecdotes, des astuces, des conseils et des autocollants. Simple et ludique, ce volume s’adresse bien entendu aux enfants curieux et leur fournit des bases pour, -qui sait ?- approfondir leur savoir ultérieurement. Quoi qu’il en soit, on entre dans un univers fascinant …qui est le nôtre ! Onl’oubliesouvent,maisla terre reste notre foyer, une oasis de vie avec une atmosphère propice à la présence d'eau liquide et d'une diversité d’existences .., perdue dans l’immensité du cosmos que nous ne finissons pas d’explorer avec nos moyens humains.
Ed. Larousse Jeunesse – 48 pages Amélie CollardLES RACINES JUIVES DE MARIE
Marie, la mère de Jésus, occupe une place centrale dans le christianisme en tant que figure emblématique de la foi et de la piété. Bien que la Bible ne donne pas de détails spécifiques sur les racines juives de Marie, il est largement accepté qu'elle suivait toutes les pratiques de cette religion. Son prénom est mentionné à plusieurs reprises dans les Évangiles, qui sont les principaux textes qui relatent la vie de Jésus. Ces livres la décrivent comme une jeune femme pieuse de Nazareth, ville située en Galilée. Nazareth était un village juif et Marie a été élevée dans une famille traditionnelle. En tant que juive, elle aurait naturellement été familière avec les enseignements et les pratiques de sa communauté, dont elle a observé les lois et les coutumes, y compris les fêtes, les rituels de purification et les commandements prescrits par la Torah. Dans cet essai paru en 2018 aux Etats-Unis, Brant Pitre s’offre une enquête passionnante sur les traces de Marie, en s’appuyant sur ses connaissances de l’Ancien et du Nouveau Testament, mais en allant aussi chercher des informations complémentaires dans les écrits laissés par les premiers chrétiens. L’occasion de reparler de certaines affirmations de l’Eglise à propos de la Conception virginale, de l’Immaculée conception et de l’Assomption, qui apparaissent d’emblée comme des éléments de la tradition catholique. A mesure que la lecture progresse, on en arrive à constater que chaque paragraphe qui évoque celle qui a souvent été surnommé la Nouvelle Eve suscite davantage d’interrogations que de réponses. Dévoiler certains mystères et remettre les pions en place sur l’échiquier, voilà la démarche de l’auteur !
Ed.Artège – 232 pages
Sam Mas
LES MERVEILLEUX MYSTÈRES DE LA FOI CHRÉTIENNE
Les mystères de la foi chrétienne sont des vérités spirituelles qui dépassent la pleine compréhension humaine et sont acceptées par la majorité des églises, même s’il existe des divergences. En particulier le catholicisme enseigne plusieurs mystères qui sont considérés comme fondamentaux pour la compréhension de la doctrine chrétienne, qui font office à la foi de socle et de credo. En voici quelques exemples La croyance en un Dieu unique en trois personnes (le Père, le Fils et le Saint-Esprit) appelée Trinité. L'Incarnation ou la croyance que Jésus-Christ est à la fois pleinement Dieu et pleinement homme, en affirmant qu’il a pris chair pour sauver l'humanité. La Résurrection qui assure la victoire absolue de la vie sur la mort et ouvre la voie à la vie éternelle. La transsubstantiation qui veut que Jésus soit présent dans le pain et le vin consacrés lors de l’eucharistie. Pierre Descouvemont montre que, à ses yeux, ces mystères tentent de révéler l’amour et la miséricorde de Dieu vis-à-vis de sa création et demeurent des vérités révélées qui sont acceptées par la foi, même si elles ne peuvent pas être expliquées par la science ou comprises par la raison seule. Elles cimentent l’édifice de la communauté et pérennisent une tradition acceptée depuis de nombreuses générations.
Ed.Artège – 258 pages
JeanneAlexandre24 HEURTS ET MALHEURS DU MANS
Au cours de son histoire riche et mouvementée, la ville du Mans est devenue indissociabledesoncircuitautomobile.Célèbre partout,les 24 Heures du Mans a connu de nombreux moments de bonheur et de malheur. L'histoire du circuit remonte à 1923, année au cours de laquelle ont eu lieu les premières épreuves sportives. Cette course d'endurance, mettant en compétition des bolides, a immédiatement captivé le public et les pilotes du monde entier. Depuis lors, elle est devenue l'une plus prestigieuses et les plus attendues de la planète, attirant des milliers de spectateurs chaque année. Bien sûr, le circuit a été le théâtre d’incroyables moments de liesse avec des pilotes qui ont écrit son histoire dans les annales du sport, mettanten vitrine les meilleures écuries représentées par des marques de référence telles que Porsche, Ferrari,Audi et Ford qui ontrivalisé pour décrocher les victoires. Cependant, les courses automobiles ne sont pas vécues sans leurs tragédies. Le Mans a également connu des heures de deuil qui ont profondément assombri sa chronologie. En 1955, un terrible accident s'est produit lorsque la Mercedes-Benz de Pierre Levegh a décollé pour percuter le public, laissant quatre-vingts personnes sur le bitume. Cet événement a conduit à d'importantes réformes en matière de sécurité dans le milieu. Malgré ce drame et quelques autres encore, les 24 Heures du Mans a continué de prospérer et d'évoluer. Le circuit a été modifié et a été amélioré au fil des décennies pour répondre aux exigences croissantes, avec une application des technologies de pointe et une amélioration des performances automobile, afin de réduire les risques. Anecdotes authentiques et scènes légendaires ont été rassemblées par Stéphane Bois, Bob Garcia er Guillaume Nédélec pour revivre un siècle d’émotion, de suspense et de plaisir !
Ed. du Rocher – 286 pages
Louis StrabelSANS PASSÉ
Quelle affaire ! Deux décennies et deux mille kilomètres opposent Hope Miller à son passé. Frappée d’amnésie suite à un accident terrible, elle tente de rassembler les bribes de sa mémoire. Pour elle, tout ressemble à un immense brouillard dans lequel elle évolue sans trop savoir dans quelle direction progresser. Maintenant domiciliée dans les Hamptons, elle disparaît sans crier gare, entraînant avec elle sa meilleure amie. Lorsque Elle Hatcher, flic et fille de flic, décide de saisir le taureau par les cornes et de mener les investigations, elle ne sait pas encore qu’elle dépose les pieds dans un engrenage qui l’amènera à exorciser ses propres démons. A mesure qu’elle slalome dans un dédale sans nom, elle bute contre une série d’indices qui paraissent liés par un fil ténu. Un serial-killer qui rôde tire-t-il les cordes de cette histoire ? Que signifie cette goutte de sang prélevée ?
Pourquoi des crimes qui se multiplient sans raison apparente ?
Alafair Burke, héritière littéraire de Mary Higgins Clark, reprend haut la main le flambeau et n’a de leçons à recevoir de personne pour mitonner un thriller haletant, avec une intrigue qu’elle lance sur les chapeaux de roues, des protagonistes complexes et un suspense qui pourrait donner naissance à un long métrage à vendre aux exploitants de salles. Ouvrir la Boîte de Pandore revient à libérer des fantômes !
Ed. Presses de la Cité – 330 pages
Jacques BrissonCONFESSIONS D’UN BOURREAU
Cette histoire, àl’origine, avait été écrite commeunscénario et devait donner lieu à un film. Transformer ce script en roman a pris plusieurs années pour aboutir au résultat publié ici, de nombreuses réécritures s’étant ajoutées les unes aux autres. Un récit passionnant par son sujet et ses personnages, mais aussi par sa chronologie historique, qui s’échelonne notamment du drame du Titanic au procès de Nürnberg en passant par les tranchées de Verdun. Au terme de cet ouvrage, la personnalité du bourreau ne nous est plus inconnue et nous finissons par le regarder non plus comme une machine à exécuter mais comme un homme qui souffre de la souffrance d’autrui. C’est le cas de Paul Dufresne, qui ne voulait pas porter la cagoule de bourreau mais qui ne parvenait pas à se soustraire à l’autorité de son père, pour lequel la tradition faisait force de loi. Une professeure de français, aurait intéressé Federico, il y a bien longtemps donc, à la condition de vie des bourreaux, que l’auteur a intégrée au plus profond de sa plume. Une importante documentation enrichit le roman et un néo-romantisme permanent, propre au dix-neuvième siècle, habite tous les personnages de l’histoire, qui se déroule à la fois en Angleterre et en France. Parmi les qualités de ce premier roman, on remarquera le récit dans le récit, la plupart des personnages ayant leur propre histoire dans l’histoire maîtresse. C’est le cas notamment de Madame Gorma, l’aveugle voyante, de Gertrude, la femme à barbe qui a été rejetée de sa famille à cause de sa pilosité, d’Alfreda, la folle qui arrache les dents des pendus, de Matteo, le père d’Eléonore, qui est devenudirecteurdecirquepouravoirunjourcombattudeschiensenragés, etc. Miseenabîmeastucieuse qui donne au récit son allant, son rythme. Sans oublier la charmante petite Elisabeth, la sœur adorée de Paul qui viendra régulièrement àla rescousse desonfrère, unautre aspect dufantastiquequi n’est jamais absent des circonstances décrites par l’auteur. La mort a frappé beaucoup dans ce roman, sur l’échafaud, certes, mais aussi dans les tranchées de Verdun, et surtout dans le cœur de Paul. La mort des coupables, elle aussi, est habilement explorée. Enfin, une réflexion humanitaire est perceptible à travers tout le roman de Federico Ariu, cinéaste dont on peut découvrir le travail sur son site officiel et une partie via Youtube..
Ed. Ménadès – 281 pages
Jean LhassaMESRINE, MONASSOCIÉ
Jacques Mesrine, de son nom complet Jacques René Mesrine, était un célèbre criminel français des années 1960 et 1970. Surnommé "L'ennemi public numéro 1", il était connu pour ses braquages, ses évasions spectaculaires et sa vie de fugitif. Sa cavale a commencé en 1978, après son évasion de la prison de la Santé à Paris. Il s'était enfuit avec la complicité de plusieurs complices et avait réussi à échapper aux autorités pendant de nombreux mois. Durant cette période, il a commis plusieurs braquages, enlevant même des personnalités et demandant des rançons. Mesrine était également impliqué dans des affaires de meurtres et de prises d'otages. Il a voyagé à travers la France pour échapper à ses poursuivants, changeant régulièrement d'identité et utilisant defausses plaques d'immatriculation. Il se cachait souvent dans des hôtels ou des maisons louées sous de fausses identités. Sa notoriété et sa réputation d'homme dangereux rendaient sa traque encore plus difficile pour les forces de l'ordre. Finalement, il a été repéré par la police et a été abattu par les hommes de la BRI alors qu’il se trouvait au volant de sa voiture avec sa compagne Sylvia en plein centre de Paris. Loindumythe et dela légende, MichelArdouin, dit Porte-avions, figure du grand banditisme, nous dévoile levrai visage deJacquesMesrine.
Ed. Manufacturedu livre –208pages
WillySmedtLAVILLADES LAURIERS-ROSES
Jamais les histoires d’amour n’ont été faciles. Qui affirmera le contraire sera traité de menteur ! Sophie et Hannes se connaissent depuis toujours. Ensemble, ils ont grandi. Pourtant, ils n’appartiennent pas à la même classe sociale. Elle s’impose comme étant la fille d’un des plus importants marchands de café de Hambourg et lui reste le simple fils de sa cuisinière. Alors se marier et vivre ensemble, chacun sait la chose impossible ! Toutefois, avec le chaos de la seconde guerre mondiale qui se précise, les certitudes vacillent, la puissance change de camp et les règles sont dictées au rythme d’un métronome tenu entre les mains des membres du Reich. Sophie découvre que sa famille dissimule un secret. Une fois de plus, Teresa Simon démontre une incroyable affection pour ses personnages, avec une acuité qui baigne dans un contexte historique précis, chargé de frayeurs et annonciateur du conflit le plus cruel du XXe siècle. Au début du roman, Sophie a tout de la princesse gâtée par l’existence, un peu naïve, et progressivement voit s’obscurcir son horizon avec d’épais nuages qui pèsent sur les siens. Malgré un ancrage qui remonte à presque quatre-vingts ans, les événements nous rappellent étrangement certains faits qui grondent aujourd’hui à nos fenêtres, avec l’odeur de cette guerre inique qui frappe l’Ukraine, la montée des nationalismes un peu partout en Europe, la décadence de notre société, le repli frileux de chacun sur lui-même, l’indifférence et l’adoubement d’idées liberticides. Par son talent, l’auteure parvient à rendre son récit passionnant, semé de vagues, saupoudré de suspense, porté par une passion qui lie les deux protagonistes pour tirer l’histoire à eux et reproduire avec moult détails une époque pas si lointaine dont nos grands-parents nous ont bercés lorsque nous étions petits !
Ed. City - 477 pages
Amélie Collard
OSTENDE-BRUXELLES
Louise a tout d’une femme ordinaire. Pas de celles qui bouleversent les habitudes pour saisir le taureau par les cornes et faire valdinguer le présent ! Alors qu’elle va mettre au monde un bébé, elle se sent étranglée par la terreur d’élever cet enfant de la même manière dont sa mère l’a éduquée. Une panique qui l’endigue et la vrille. Alors, comme pour échapper à une malédiction, elle revoit défiler les ombres de son passé et proclame devoir être heureuse quoi qu’il advienne. Immergée dans ses souvenirs, elle revit son isolement face à l’austérité des siens et les épreuves qu’elle a dû surmonter, bien consciente que la peur de l’échec abime beaucoup plus que l’échec lui-même. En passant par Barcelone, de Bruxelles à Ostende, le protagoniste se lance à la recherche de luimême pour faire le tri dans le nœud de ses pensées et délier tout ce qui n’a pas lieu d’être. Puis, se lamenter n’a pas de sens. Plus aujourd’hui ! Les aiguilles réalisent une régulière reptation surle cadran des horloges et rien ne peut les faire tourner à l’envers, pour capturer le temps gaspillé ensouffrances inutiles. NathalieMeuleman signe un romanqui joue la carte de l’intimité, tout en approfondissant les thèmes de l’adolescence et de la maternité. Il s’agit de son premier roman.
Ed.Academia – 249 pages
Daniel BastiéLE DÉNI DU VIOL
Le déni du viol est un phénomène troublant et préoccupant qui persiste malheureusement dans notre société. Il se manifeste lorsque des individus refusent de reconnaître ou minimisent la réalité et la gravité d'un viol. Ce type de rejet peut occasionner des répercussions dévastatrices pour les victimes, augmentant les traumatismes. Le déni du viol peut prendre différents aspects. Certains peuvent nier purement et simplement l'existence de l’agression, en rejetant les témoignages des victimes comme étant des mensonges ou des exagérations. Ils peuvent même remettre en question la crédibilité des accusations, chercher des excuses pour justifier leurs actions ou blâmer celle pour ce qui lui est arrivé. Ces attitudes découlent le plus souvent de préjugés sexistes, de stéréotypes nuisibles ou d'une volonté de protéger l'image de l'agresseur ou de l'institution à laquelle il appartient. Comment comprendre cette situation ? Depuis l’affaire Weinstein, les langues se délient et les personnes abusées osent pointer du doigt leur agresseur. Denis Salas propose un essai qui tente de percer le mystère de ce type de crime enfoui, banalisé depuis trop longtemps, et lamanière dontlajustices’y attèle.Pour lui, il ne suffit plus deminimiser, maisd’agir ouvertement pour que la souffrance soit entendue, qu’une peine soit prononcée et que les regards puissent enfin être modifiés. A partir d’une approche narrative, l’auteur pratique un travail de dévoilement indispensable pour avancer dans la recherche de la vérité. Plus que jamais, il convient de mettre en place des moyens qui visent à promouvoir une culture de croyance, de soutien et de responsabilité, en reconnaissant que l’agression sexuelle n’a rien d’anodin et en insistant sur l’importance d'écouter et de croire les femmes lorsqu'elles partagent leur histoire, de respecter leur courage et de les soutenir dans leur quête de guérison.
Ed. Michalon – 218 pages
Amélie CollardBANDITS CORSES
LaCorse, havredebeautéet demystère, alongtempsétéassociéeàunetraditionséculairedebanditisme. Au fil dessiècles, l’îlea étéle foyerde célèbres banditsd'honneur, dont certainssont devenusdes figures légendaires. Cependant, il est important de souligner que cette image romantique du banditisme corse est grandement révolue et que la société contemporaine est confrontée à d'autres défis, dont la présence d'organisations criminelles. Jadis, ces bandits défendaient leur famille, leur honneur et leur territoire. Leur code appelé vendetta dictait une forme de justice privée, qui considérait la vengeance comme un devoirsacré. Lesbanditsd'honneurétaient souventdeshérospopulaires, vénérésparlapopulationlocale à cause de leur bravoure et leur résistance face à l'oppression. Néanmoins, au cours des dernières décennies, des changements profonds se sont opérés. Avec le développement du tourisme et l'influence de la mondialisation, l’île a été confrontée à de nouveaux enjeux sociaux et économiques. Malheureusement, certains éléments criminels ont également émergé et se sont développés avec des ramifications impressionnantes, faisant que la mafia soit devenue l’une préoccupation majeure pour les autorités. Impliquées dans diverses activités illégales, notamment le trafic de drogue, l'extorsion, le blanchiment d'argent et le contrôle de certains secteurs économiques, ces organisations recourent à l’intimidation, au chantage, à la corruption et à la violence pour protéger leurs intérêts et étendre leur emprise. GrégoryAuda a étudié de près l’évolution de ce petit monde à partir de caisses d’archives, de courriers, de coupures de presse et de témoignages, pour dresser le constat d’un modus operandi sanglant et truffé d’anecdotes, avant de se métamorphoser en pieuvre placée entre les tentacules de quelques familles prêtes à tout pour maintenir le monopole de la criminalité.
Ed. Michalon – 458 pages
André Metzinger
QUE CELUI QUI N’A JAMAIS TUÉ ME JETTE LA PREMIÈRE PIERRE
Victor Baunard est un personnage complexe et troublant, qui nous entraîne dans les recoins les plus sombres de la psyché humaine en tant que serial killer. Il est pourtant un médecin émérite qui applique à sa manière le serment d’Hippocrate. Pour lui, il est question de soigner la société en la débarrassant de ceux qui en constituent la lie. Pour ce faire, il use d’un moyen radical et fait passer de vie à trépas les parasites qui volent, violent et assassinent sans vergogne et qui parviennent à échapper aux mâchoires de la justice. Si sa manière d’opérer est légalement critiquable, il pense agir pour le bien commun. Depuis son enfance, il s’est assigné ce code strict de remplacer le bras des juges lorsqu’ils font défaut ou rendent un verdict erroné selon son avis. Cette manière de faire lui permet de ne pas avoir à rougir et de justifier moralement les actes qu’il commet. Sa personnalité correspond à un mélange de contradictions. D'une part, il est un tueur froid et calculateur, capable de commettre des choses horribles avec une précision chirurgicale. D'autrepart, ilseprésentecommeunmembreutiledelacivilisation, ayant un emploi respectable et une existence apparemment normale. Toutefois, il se doute que le temps qui lui est imparti pour mener sa mission se rétrécit comme peau de chagrin. Jusqu’où parviendra-t-il à dissimuler sa double activité sans éveiller les soupçons ? Vincent Baguian nous immerge dans le mental d’un homme prisonnier de l’engrenage qu’il a mis en place, Plutôt que d’user des codes du thriller noir, il saupoudre son récit d’humour pour désamorcer la tension et pour rassurer le lecteur en lui rappelant que finalement tout cela n’est qu’une fiction !
Ed. Plon – 222 pages
Daniel Bastié
30 NOUVELLES HISTOIRES INSOLITES QUI ONT FAIT LA MÉDECINE DU MOYEN ÂGE À NOS JOURS
La médecine reste un domaine foisonnant et fascinant, qui regorge d'histoires insolites et surprenantes. Voici trente récits amusants et étranges tirés de l'univers médical récoltés par Jean-Noël Fabiani-Salmon et qui fait suite à un premier tome devenu succès de librairie. Une fois encore, l’auteur aborde la grande histoire par le truchement de l’anecdote et nous rappelle une série de progrès qui ont visé à améliorer une pratique née de l’empirisme et qui a su se développer à force de persévérance, d’observation et de connaissances. L’occasion d’apprendre de quelle façon les barbiers sont devenus chirurgiens avec leurs rasoirs au Moyen Âge, pourquoi lasyphilisacausé autant deravages, enquelle circonstance un vétérinaire a découvert la cause de l’artérite en soignant un cheval boiteux ou pourquoi a-t-on choisi le porc pour remplacer les valves cardiaques de l’homme au milieu des années 1960 ?Avec un ton narratif accessible, cet ouvrage apporte une série de réponses à des questions faites pour nous rappeler que le corps humain reste une machine complexe et magnifique et que les médecins ont longtemps été confrontés à des défis de taille pour améliorer leur pratique.
Ed. Plon – 334 pages
André Farago
NOUVELLES DE FLANDRE : CHYPRE
Cette revue trimestrielle, éditée par l’Association pour la promotion de la Francophonie en Flandre (APFF), s’adresse d’abord aux francophones de Flandre et de la périphérie de Bruxelles. Mais aussi à tous les néerlandophones désireux de mieux connaître la langue et la culture françaises. Elle s’adresse enfin, de façon générale, à tous ceux qui s’intéressent de près ou de loin à la francophonie dans le monde. Le numéro 109 de juillet à septembre 2023 est consacré à Chypre, l’île de l’amour où la déesse Aphrodite serait née de l’écume de la mer. On y apprend que le français était parlé dans l’île depuis 1192, lorsque Guy de Lusignan, noble poitevin, acheta Chypre aux Templiers arrivés avec Richard Cœur de Lion sous la troisième croisade. Pendant plus de 300 ans, une aristocratie française et latine dominera le territoire. Réduit par la présence des Vénitiens à la fin du XVe siècle, puis des Ottomans pendant plus de 300 ans et des Anglais à partir de 1878, le français ne disparaîtra jamais complètement de l’île.
Chypre rejoint l’Union européenne en 2004 et adhère deux ans plus tard à l’Organisation internationale de laFrancophonie. D’après lesderniersrelevés del’OIF, 7%delapopulationchyprioteparle lefrançais aujourd’hui, à côté du grec, la langue officielle d’une partie de l’île, mâtinée d’expressions empruntées à l’arabe, au turc, à l’italien, à l’anglais ainsi qu’au vieux français datant de l’époque franque. Tout un multilinguisme à découvrir là-bas, si vous y allez.
Un important dossier culturel, rédigé par Anne-Françoise Counet, la cheville ouvrière de la revue, nous invite à parcourir les traces abondantes des civilisations millénaires qui se sont succédé sur l’île, avec des sites archéologiques d’une diversité surprenante. Petite chronique langagière aussi sur l’écriture inclusive, avec des points médians à la place des traits d’union pour marquer la place des femmes dans le langage. Et la genèse enfin de l’égyptologie belge au Musée Art & Histoire du Cinquantenaire, à Bruxelles, jusqu’au 1er octobre 2023.
Pour feuilleter le numéro, une adresse internet : www.francophonie.be/ndf. Vous pouvez aussi vous procurer la revue par courriel : apff@francophonie.be
Michel LequeuxL’ANNONCE FAITE À GOERING
La seconde guerre mondiale bat son plein, avec son lot de désastres et la nécessité de se réinventer pour échapper au pire. Claire est la fille d’un marchand d’art juif. Elle est amoureuse de Werner, un officier allemand qui l’aime autant qu’elle l’adore. Tous deux se sont rencontrés en 1938 dans une école d’art. Ensemble, puisque leur passion déplace des montagnes, ils se mettent en tête de sauver la collection familiale. Dans le Paris occupé, Hermann Goering vide les musées et s’approprie une série de chefsd’œuvre. Ses préférences ? D’abord l’art allemand, avec une attirance prononcée pour les Cranach, emblématiques de l’unité germanique. Ensuite, lesmaîtresduNord, avecnotammentlestoilesdeVermeer, sans oublier la fine fleur de la peinture française :Watteau, Chardin, Boucher, avec au passage quelques travaux étiquetés art dégénéré. De quelle manière sauver ce qui peut être arraché des griffes d’un des pontes du régimenazi, tout enveillant ànepasêtredéportésoi-même?Jean-Pierre Cabanes relate l’histoire d’un amour qui brave les saisons et raconte le récitd’uncombatpourlaliberté.Silamortrôdetousazimuts,ilfautsavoir compter sur la force de l’espoir, la foi en la justice lorsque l’ordre sera rétablietlaconfiancequelesdeuxamantss’accordent.L'auteur a réalisé un incroyable travail de recherches sur cette époque troublée. Les faits réels sont d’une précision redoutable, condensés, identifiés et parfaitement insérés dans la fiction. Malgré les références qui abondent, l'écriture ne se fige jamais et maintient toute sa vélocité.
Ed.Albin Michel – 380 Daniel Bastiépages
LEVRAI DOCTEUR FRANKENSTEIN ETAUTRES SECRETS DE L’HISTOIRE
Les cours d’histoire en parlent peu, voire jamais ! Les énigmes émaillent la chronologie des événements qui nous ont précédés. Des anecdotes ou des détails qui enflamment aujourd’hui les imaginations, au point de susciter des débats ou de provoquer des controverses. De la préhistoire à nos jours, le passé abonde en secrets, canulars et légendes. La difficulté consiste souvent à démêler le vrai du faux et de remettre les pendules à l’heure. Bien sûr, maints esprits érudits s’ysont attelé avec ferveur, mais sans toujours posséder les moyens de diffuser le fruit de leurs investigations. Historien, écrivain et journaliste, Philippe Delorme a décidé de se lancer à son tour dans l’exhumation et d’ouvrir une vaste galerie d’images en les réétiquetant avec objectivité. Alors, sans parti-pris, il est allé débusquer cent vingt-cinq arcanes pour y apporter sa réponse. Au fil des pages, on passe de Jack l’éventreur à la succession de Saint Pierre, du cerveau de Descartes au vrai professeur Frankenstein, de la prophétie d’Orval à la passion de Stephan Zweig sans se voiler la face ni censurer quoi que ce soit ! Dire que l’auteur fait preuve d’une belle impartialité revient tout simplement à reconnaître qu’il additionne les faits avec maîtrise et objectivité, en allant jusqu’à affirmer que, souvent, lapart devéritéattribuéeàunévénementn’ariendetangibleet queleslégendesdemeurent parfois plus populaires que la rumeur et plus belles que la véracité des faits !
Ed. du Cerf – 259 pages
Michel WeyoAVANT QUE TOUT S’ÉCROULE
Voilà une histoire d’amour comme il en existe peu ! Icarus cherche Mary et inversement. Pas de quoi se mettre martel en tête, si ce n’est qu’ils ont peu de chances de se croiser. Chacun réside de l’autre côté de la frontière de deux univers parallèles, jamais amenés à se mêler. Un axe qui sépare les vivants et les morts. Puis, par un hasard qui n’existe que dans les romans, un sosie de l’être cher tombe dans la vie de chaque protagoniste. Une réplique parfaite, objet de toutes les supputations, au point de se demander si on ne vit pas un rêve éveillé, qu’on ne subit une altération de la vue et des autres sens. Puis, on se met à ranger les questions et à profiter du moment vécu, même si on se doute que cela risque de ne pas durer et à s’interroger pour savoir si la coïncidence en est vraiment une. Philippe Will propose une histoire d’amour qui se joue des conventions et qui fait valdinguer les poncifs. Evidemment, on se situe dans la fiction pur jus, avec des codes inhérents à une narration qui vire vers l’anticipation. Tout se joue le laps de temps qu’il importe de saisir pour ne pas demeurer les bras ballants et passer à côté du bonheur. Enfin, du bonheur tel qu’on le souhaite ! Maintenant, être victime d’une illusion n’a rien d’improbable. L’auteur utilise une écriture instinctive, bourrée de références et très musicale pour narrer ce récit entre deux êtres jamais amenés à se côtoyer. Il concentre son sujet sur les instants cruciaux de la relation et sur l’urgence de ne pas passer à côté des choses les meilleures. « Avant que tout s’écroule » transite par les regards, les sentiments et, assurément, la frustration. Comment aimer sans toucher l’autre, l’enlacer ?
Ed. IGB – 323 pages
Julie PlisnierANAÏS NIN : SCANDALEUSEMENT INTIME
Aujourd’hui, toujours,Anaïs Nin reste associée à l'écrivaine scandaleuse qui a laissé une trace indélébile dans le chaudron de la littérature érotique. Née avec le XXe siècle à Neuilly-sur-Seine, elle a passé une grande partie de sa vie à sonder les profondeurs de l’âme humaine à travers ses romans, ses essais et son journal intime, qui est devenu une œuvre en soi. Elle était avant-gardiste, de celles qui défiaient les conventions sociales et les normes de son temps, tout en entendant vivre librement. Elle a exploré ouvertement des thèmes tels que la sexualité, l'identité, la passion et le désir, repoussant les limites de ce qui était acceptable. Son style d'écriture se voulait sensuel et introspectif, prompt à capturer les nuances subtiles des émotions. Elle avait érigé son existence en affirmant qu’il faut mordre chaque seconde à cent à l’heure pour ne pas en perdre une miette.Abuser des bonnes choses entrait dans son champ d’approfondissement. De l’ouvrage de Gaëtan Faucer, il ressort l’image d’une femme belle, rebelle, sensuelle, amoureusedechaqueinstant, dotéed’unesprit enperpétuelleébullition, d’uneamante effrénée, d’une passionnée des arts et d’une diariste qui adorait rédiger pour transmettre des idées, partager des sensations et s’exhiber en parlant de ses aventures charnelles autant que de ses impressions. Longtemps, elle s’est comparée à une chenille grasse et lourde, avant de prendre conscience de sa sensualité et de sortir de sa chrysalide. Pour elle, abuser des bonnes choses doit s’associer au plaisir, pourvu qu’on s’y adonne librement. Dans l’art d’aimer, point de maîtres, mais des explorateurs et des exploratrices avides. Voilà un credo à suivre ou à écarter !
Ed. Lamiroy -36 pages
Daniel Bastié
ERIC NEIRYNCK - LE BUKOWSKI BELGE ?
EricNeirynck, leBukowski belge?C'est laquestionlégitimequeseposeAlainMagerottedansL'Article (N°35) paru aux Editions Lamiroy où il passe en revue plusieurs publications de l'intéressé. Question légitime car Eric Neirynck fait régulièrement référence à l'écrivain américain quand il ne lui consacre pas un ouvrage complet ("Bukowski et moi", toujours aux Editions Lamiroy). Il existe de nombreuses similitudes entre les deux hommes : des petits boulots à la pelle, des victimes de la violence conjugale et, surtout, une écriture sans ambages mais directe. Ils écrivent comme ils parlent, c'est souvent dur, très cru, voire crade. Alors ? Neirynck qui, à l'instar de son modèle, se définit comme un "chroniqueur de la vie" plutôt qu'écrivain, est-il le Bukowski belge ?
Alain Magerotte préfère parler de filiation, voire d'héritage. Et puis, quel que soit l'art pratiqué, il existe des influences, impossible qu'il en aille autrement. Et l'auteur de souligner également cette propension à vouloir à tout prix trouver auprès d'un nouveau talent (et cela quel que soit l'art pratiqué) une similitude, voire la reproduction parfaite d'un artiste disparu. Un besoin de combler un manque sans nul doute. Une façon de refuser l'absence de quelqu'un qui, à travers son art, s'était fait une petite place dans notre univers, faisant ainsi un peu partie de la famille. Eric Neirynck n'échappe pas à la règle.
En définitive, chacun se forgera une opinion après la lecture de cet Article dont le but premier est de donner un éclairage suffisant pour comprendre et apprécier à sa juste valeur le talent d'un écrivain à part qui ne cache pas l'influence qu'exerce sur lui Charles Bukowski qu'il considère à raison probablement comme l'un des plus grands écrivains américains du siècle passé.
Editions Lamiroy - 38 pages
Sam MasATOMIUM
Voilà le collectif promis par les éditions Lamiroy. Un florilège pour saisir l’essence d’un de symboles majeurs de la capitale. Quoi de mieux que l’Atomium pour célébrer la ville et se prendre au jeu des digressions à propos de ce monument emblématique de la modernité, défi de technologie dressé vers le ciel et qui, à sa manière, se voulait un peu le pendant de la tour Eiffel. Appel à donc été lancé aux écrivains belges pour les inviter à pondre un texte de longueur définie (cinq cents mots au maximum !) et y aller de leur verve. Hormis la longueur, toute latitude leur a été laissée, même si un comité de rédaction veillerait à écarter tout ce qui n’entrerait pas dans la ligne éditoriale. Il résulte donc un livre au ton désinhibé, parfois poétique, surréaliste ou qui agite les grelots de la fiction pure. Pas question bien sûr de revenir sur la genèse de l’architecture sortie de terre en 1958, mais de raconter tout ce qu’elle engendre comme impressions, tout ce qu’elle reflète dans les regards et tous les mots qu’elle suggère. Ce type de recueil prône assurément la diversité de styles, avec des plumes aguerries et d’autres qui ne demandent qu’a émerger. L’opportunité pour certains de revenir au récit (extrêmement) court après avoir emprunté la voie du roman ou de la grosse nouvelle, pour d’autres leplaisir d’aller à l’essentiel sansprendre le temps de développer une intrigue ni de souligner le caractère des protagonistes, tout en jouant la carte de l’immédiateté. Au menu : quelques bonnes idées et une invitation à regarder notre ville autrement. Laissez-vous surprendre !
Ed. Lamiroy – 96 pages
Daniel Bastié
INCISIVES
"...Le soir, quand je regarde le ciel, je vois briller toutes ces étoiles. Il y en a partout qui sont mortes depuis longtemps. Elles sont mortes mais elles continuent de briller. De nous donner l'impression d'être encore vivantes. Comme moi. Je suis mort avec lui..." Quelle triste nouvelles a donc appris Charlie, alias Merrick, pour se sentir à ce point dévasté ? La réponse dans "Incisives" de Caroline Wlomainck ! Incisives ? Pourquoi ce recueil de cinq nouvelles porte-t-il un titre à susciter de vives inquiétudes ?
Une écriture (et pas seulement l'écriture) cash, clash, réaliste, directe, perturbante, nous prévient la quatrièmedecouverturede"Incisives", ouvraged'uneauteurenéeen1977àTournai, publiéauxéditions Lamiroy, au cœur duquel les dents se font dures, acérées, coupantes. Et si nous tentions de dresser le "portrait" de chaque nouvelle en moins de deux lignes ? Pari tenu !
"Vautours" : une vieille dame manifestement fragile ; des voisins jaloux et envieux... A la clé un affrontement dont la conclusion se révèle surprenante, tension(s) de part et d'autre.
"Débordement" : un journaliste motivé et hargneux ; un PDG abject et méprisant... Le récit d'un cheminement haletant, inexorable, jusqu'au boutisme, le point de non-retour franchi, malaise garanti.
"Little paradise" : un mari égocentrique, son boulot avant tout ; une épouse esseulée, abandonnée... Un départ précipité, une fuite éperdue d'une certaine manière, l'effroi en finale.
"Eté 89" : deux jeunes ados insouciants, des amis mais... Quand le principal, l'essentiel-même, n'est pas extériorisé et mène à la rupture, à la séparation, au drame.
"Joker" : une mère ébranlée, dépressive après le départ de ses enfants ; un époux inquiet, déboussolé même... La chronique d'une descente aux enfers, d'une détresse incommensurable. Soudain une lueur d'espoir mais...
C'est sombre, parfois morbide, mais parfaitement cohérent et très réaliste : les extrêmes comportementaux existent bel et bien, nous saisissant ici au coeur, à l'âme, à la gorge quand le couperet tombe, l'auteure n'y allant jamais par quatre chemins, le langage souvent cash, clash ,... "J'ai voulu la redresser. Sans succès. J'ai tiré. Soulevé. Poussé. Frappé avec les mains. Tapé avec les pieds. J'ai pris mon élan..." Quel élan ? Une profonde inspiration, préalable, est vivement conseillée au lecteur avant de s'immerger dans l'univers jalonné de vertiges et d'épisodes crépusculaires de Caroline Wlomainck. Steven (Spielberg), où es-tu ?
Ed. Lamiroy
233 pages
Thierry-Marie Delaunois
MOONFLEET
Publié en 1898, Moonfleet est le titre d’un roman et le nom d’un village imaginaire, brumeux, fantomatique et balayé par le vent ; au loin, on entend le grondement des galets brassés par le ressac. Moins populaire que L’île au trésor, de Stevenson, publié 15 ans avant, le roman de John Meade Falkner est de la même veine et s’est avéré être une œuvre importante de la fin du 19ème siècle. Paradoxalement, l’auteur est relativement peu connu vu qu’il n’était pas écrivain de profession et que cet ouvrage est le seul à avoir été remarqué. Hollywood s’en est emparé, l’a réduit à un synopsis et en a tiré une adaptation dans laquelle l’intrigue diffère de celle du roman. La réalisation du film rebaptisé Les contrebandiers de Moonfleet a été confiée à l’un des plus grands metteurs en scène de l’époque, Fritz Lang. Même si c’est son nom et celui de quelques acteurs célèbres qui a donné au film ses lettres de noblesse et par ricochet attiré l’attention sur le roman, Fritz Lang n’a guère apprécié de n’avoir pas eu son mot à dire sur le scénario et le montage. Il s’est détourné de son film sorti en 1955 et pourtant devenu un grand classique. Ence qui concerne leroman, l’intriguerepose avant tout surlamagiedeslieuxoùsedéroulent les événements, sur l’affection qui lie un homme à un jeune orphelin et sur la recherche d’un diamant d’une valeur inestimableayant appartenu au pirate Barbe Noire. C’est dansl’Angleterre du dix-huitième siècle, notamment dans ce village imaginaire situé quelque part entre West Bay et l’île de Portland dans le Dorset, que cette histoire a lieu. Les personnages évoluent dans un univers mystérieux, que ce soit dans lesténèbres d’une caverne, surdessentiers périlleux à flancde falaise, balayés par desbourrasques, ou dans divers autres endroits tout aussi inquiétants. Outre la parenté de ce roman avec L’île au trésor, les deux personnages principaux ne sont pas sans rappeler certains noms connus dans l’œuvre romanesque de Victor Hugo. John, orphelin, qui au début du roman est encore adolescent, est un peu à Elzévir Block ce que Cosette est à Jean Valjean. Quant à Elzévir Block, il présente quelques ressemblances avec Jean Valjean. Homme aguerri, personnage ambigu et courageux, il fait preuve d’amour et de générosité derrière sa carapace d’aventurier endurci. Cet ouvrage peut être considéré à la fois comme un bon livre d’aventure pour adolescents et un petit prodige littéraire pour adultes. La description d’un naufrage en pleine tempête est une prouesse littéraire à faire ressentir au lecteur la puissance ravageuse d’une mer démontée. Que va-t-il advenir de John pris dans les flots déchaînés ? Est-ce que le solideElzévir qui luttedésespérément contre les déferlantes parviendra à lui sauver la vie ?
Ed. Folio - 251 pages
Martin Meyer
FLIC STORY
Roger Borniche se raconte à travers ses livres.Ancien inspecteur, puis commissaire, il a fait de l’écriture son album de souvenirs et narre ses plus prestigieuses enquêtes dans l’après-guerre.Avec « Flic Story », il revient sur la traque d’Emile Buisson, braqueur et assassin sans pitié. L'histoire se déroule principalementàParis. Lelivreest connupoursanarrationcaptivanteet sonstyledirect. RogerBorniche y raconte ses confrontations avec un des criminels le plus dangereux de l’époque et décrit avec attention le milieu du crime. Il partage également ses réflexions sur la vie de policier et les défis auxquels il a été confronté dans sa carrière. "Flic Story" est vite devenu un best-seller avant d’être adapté au cinéma avec Alain Delon et Jean-Louis Trintignant. Trois ans d’instruction ont été nécessaires pour éclaircir les trente-six crimes dont le prévenu était soupçonné. Condamné à la prison à perpétuité, Emile Buisson est finalement guillotiné en février 1956, faisant entrer son nom dans la légende sanglante de la pègre. Outre cette arrestation rocambolesque, Roger Borniche a également mis sous les verrous René Girier dit « René La Canne » et Pierre Corrot dit « Pierrot le Fou », des affaires qui ont bien entendu donné d’autres ouvrages à peine romancés de la plume du principal intéressé !
Ed. Livre de Poche
André Flament
247 pages
LA GRIMACE DU MOINE TIBÉTAIN
.Les quelques lignes suffisent à confirmer son pressentiment à propos des lubies de Matthew Spencer. Au cours des derniers mois, celui-ci l'avait consulté à plusieurs reprises pour des maux banals : rhume, sinusite, maux de dos, états grippaux, migraines épouvantables et même une méchante entorse à la cheville droite.
(...) Il se plaignait de souffrir d'une fatigue persistante..." Que dissimulent donc ces maux en cascade ? Quelque chose de bien plus grave ? Et surtout qui est Matthew ?
Premier roman librement inspiré de la vie, de ces choses petites et grandes qui font la vie, récit d'une écriture dynamique et très maîtrisée, "La Grimace dumoine tibétain" de NellyMercier, auteure économiste de formation également lectrice très éclectique, suit de près dans leurs tourments six Bruxellois à l'aube de la quarantaine, tous en quête de soleil et de grand air. De dépaysement. Acheter ensemble une villa de vacances dans le sud de la France, pourquoi pas ? Ce ne peut être que pour le meilleur, non ?
Une dispute, que l'on pourrait qualifier de banale, malheureusement éclate et l'embarcation tangue, incertitudes, soupçons, infidélités et manipulations se dévoilant au compte-gouttes, et l'amitié entre les trois couples, Antoine -Céleste,Pierre - Valérie, Matthew - Geneviève, alorsse fissure. Inexorablement. la villa est certes magnifique et le cadre enchanteur mais rien n'y fait et les cœurs s'enflamment. Jusqu'au point de non-retour ? Revenir en arrière, est-ce encore envisageable ?
Très inspirée, Nelly Mercier nous balade allègrement d'un personnage à l'autre, le projet cap vers le sud les unissant dans un premier temps pour ensuite chavirer et les diviser sur bien des points mais n'en dévoilons pas davantage car tout l'intérêt du récit réside notamment dans tous ces faits et gestes, ceux de nos personnages en proie à de vives émotions, qui nous sont relatés sans temps mort. Matthew dans tout cela ? "...une fatigue qui l'empêchait d'être pleinement efficace à son boulot. Le médecin lui avait proposé un arrêt de travail de quelques jours, le temps nécessaire pour se reposer convenablement. Il avait refusé sous prétexte que... " Sous quel prétexte ? Quand il devient vital de se faire soigner, faut-il encore hésiter ? Il va s'en dire que "La Grimace du moine tibétain" nous plonge dans une profonde réflexion quant à la fragilité des amitiés, des relations humaines. Tout a-t-il un prix et si oui, lequel ? Et d'où provient ce bien curieux titre ? La réponse au sein de cette villa du Tarn !
Ed. Les Trois Colonnes – 328 pages
Thierry-Marie Delaunois
UN TOURNAGE EN ENFER
Philippines, mars 1976, début d’un tournage qui marquera l’histoire d’Hollywood : typhons, renvoi du premier rôle, climat détestable, maladie tropicale et drogue à gogo, caprices de stars et infarctus de l’acteur principal, dépression et paranoïa du réalisateur, budget incontrôlable et équipe en roue libre. Un enfer à l’origine d’un film culte ! Une aventure de plus de dix-huit mois. Un budget pharaonique qui a mis en faillite la Major qui a produit le film. Plus de trois cents kilomètres de pellicules, douze mois de montage et finalement une Palme d’or à Cannes en 1979. Voilà une bédé qui revient sur la genèse d’Apolcalypse New, le célèbre film de Francis Ford Coppola, dont on se souvient des hélicoptères, de la chevauchée des Walkyries de Richard Wagner diffusée à travers d’immenses haut-parleurs, de l’apparition attendue de Marlon Brando sur l’écran, des images de napalm incandescent, des Doors, … Un long métrage qui a fait réagir la sphère artistique, opposant les admirateurs et ceux qui vouaient aux gémonies cette œuvre hénaurme. Tout ce que raconte cette bédé de Florent Silloray est sérieusement authentique, documenté à 100%.Avis aux amateurs !
Ed. Casterman André Farago160 pages
LAPATIENCE DES TRACES
Ecouter les autres, donner sens à leurs paroles en tant que psychanalyste, Simonen a fait sonquotidien. Il mène une vie sans histoire entre ses amantes, son travail et sa maison au bord de l’océan. La brisure en deux de son bol de café matinal, cadeau d’un ami disparu va être le début d’une remise en question et d’une quête de lui-même via un voyage initiatique au Japon pays du Kitsungi (art réparant les objets cassés en les refixant avec de l’or). La rencontre avec le couple d’hôtes japonais va lui ouvrir d’autres horizons et lui permettre la compréhension d’un passé qu’il est temps d’accepter. Un beau voyage ce livre ! Non seulement par la découverte d’un Japon méconnu : les îles subtropicales de Yaeyama, par la description précise et colorée des différents artisanats de cette civilisation raffinée, mais aussi par le cheminement en parallèle de cet homme. La fin ouverte permet au lecteur selon sapropre sensibilitéde continuer l’histoire enparallèle. Deplus, Jeanne Benameur (l’autrice poétesse) nous délivre un texte d’une puissante beauté. Un bijou littéraire !
Ed.Actes Sud - 199 pages
Elisabeth Brewaeys
LE HÉROS DE BERLIN
Michael Hartung, qui tient un des derniers vidéo-clubs de Berlin, reçoit la visite d'un journaliste. Des dossiers exhumés de la Stasi montreraient qu’un jour de juillet 1983 Hartung, à l’époque aiguilleur, aurait organisé l'évasion de 127 personnes vers l’Ouest dans un train de banlieue. L’intéressé nie d’abord catégoriquement mais la tentation d’être un héros est trop belle… Les médias s’emparent de l’histoire, un livre et un film sont en préparation, Hartung est célèbre ! Mais lorsqu’il rencontre Paula, une jeune femme qui était à bord du train détourné, et tombe amoureux d’elle, il comprend qu'il va devoir trouver un moyen de s’extirper du mensonge dans lequel il s’est enferré. S’il est encore temps.
Ed.Actes Sud – 304 pages
LES FRUITS DU MYROBOLAN
« Je posai ma cigarette sur le parapet du pont et m’approchai de l’arbre. Je cueillis un fruit et je le portai à ma bouche, méfiant, comme c’est souvent le cas quand on mange un fruit poussant spontanément dans la nature. Je ne peux pas dire que sa saveur un peu âcre me plut. Il fallut que j’en mange un autre, puis encore un autre avant de comprendre : le goût du fruit du myrobolan était celui qu’ont les choses libres et sauvages, un goût austère mais doux, réconfortant même et étrangement familier. » Marco Martella, écrivain et jardinier d’origine italienne, est membre du conseil scientifique de l’Institut européen des jardins et paysages. Depuis 2010, il dirige la revue Jardins (éditions des Pommes sauvages). Chez Actes Sud ont paru, sous son nom ou sous hétéronymes, Le Jardin perdu (2011), Jardins en temps de guerre (2014) et Fleurs (2021).
Ed.Actes Sud – 192 pages