Bruxelles Culture avril 2023

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BRUXELLES CULTURE

5 avril 2023

Brussels Diffusion asbl

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RENCONTRE : MÉGANE BESNARD

RENCONTRE : MÉGANE BESNARD

Découverte lors de la distribution des Manneken-Prix à la Maison de la Francité fin 2022, Mégane Besnard s’est singularisée en créant la statuette des susdits trophées qui visent à récompenser des femmes et des hommes qui opèrent dans l’univers livresque, qu’ils soient libraires, éditeurs, auteurs, dessinateurs ou critiques littéraires. Rencontre.

Qui êtes-vous ?

J’ai vingt-cinqans et je visàBruxelles. J’ai apprisledessinenautodidactevers onze ans. Un hobby qui s’est transformé en passion. D’ailleurs, j’ai achevé mes études en section artistique. C’est tout dire ! Il s’agit pour moi d’un véhicule d’expression autant que d’un viatique. Sans art, je ne me vois pas vivre. La création me tient debout, me garde en forme. J’en ai besoin comme de l’eau dont on se désaltère.

Par quel cheminement avez-vous été sélectionnée pour imaginer les Manneken-Prix 2022 ?

Lors d’une expositiondudessinateur DavidPeeters, j’ai parlé de ce que je réalisaissurle planpersonnel. La discussion a évolué et un organisateur du Manneken-Prix m’a proposé d’imaginer le modèle du trophée qui sera remis aux gagnants de l’édition 2022. Bien entendu, le challenge m’a paru fort tentant et je m’y suis investie en y allant en battante.

D’où vous est venue l’inspiration ?

Même si elle est sans rapport, je me suis inspirée d’une statuette de la vierge Marie que j’avais repeinte dans le même esprit que les Manneken-Prix pour le compagnon de ma maman. Une expérience créative qui m’avait marquée. Je me suis dit : Pas de problèmes, tu peux à nouveau y arriver ! Souvent, il suffit de relever ses manches sans procrastiner et de se lancer.

Rappelez à nos lecteurs ce que sont les Manneken-Prix. Il s’agit de prix littéraires bruxellois relativement récents. Ils ont été créés en 2019 et visent à récompenser celles et ceux qui se distinguent en mettant en avant la littérature dans la capitale. Sont concernés des auteurs, bien sûr, mais également les maisons d’édition, les librairies, les adapteurs de textes en brusseleir et les gens de la presse qui annoncent les sorties autant que les rééditions. Des personnes qui se tiennent dans la lumière et d’autres qui travaillent dans l’ombre mais sans qui le monde du livre n’existerait pas de la même manière.

Où et quand s’est déroulée la cérémonie de la remise des prix 2022 ?

Le jour J s’est tenu le 22 novembre dernier. Un dimanche. La proclamation s’est effectuée devant un public venu découvrir le résultat des scrutins. Des hommes et des femmes impatients de recevoir leur trophée des mains de Donald George, directeur du lieu et principal officiant.

Quels souvenirs gardez-vous de cette journée ?

Comme je n’avais jamais participé à pareil événement, je me suis lancée avec plein d’enthousiasme, sans idées préconçues et sans a priori. Pour ma part, il était question de montrer ma réalisation et d’aller à la rencontre de personnes que je ne connaissais pas. J’ai conservé de cet après-midi un excellent

souvenir, avec des invités fort sympathiques venus pour une ambiance conviviale et qui étaient heureuses de voirleurs effortsrécompensés. De mon côté, j’ai été comblée par les compliments qui venaient de toutes parts. Visiblement, la réalisation du trophée a plu à tous, chose qui fait énormément plaisir.

En quelle matière sont réalisés les MannekenPrix ?

Ils sont en plastique que j’ai recouvert de peinture acrylique. Les pièces sont numérotées et signées, faisant de chacune un objet unique. Certains diront : une pièce de collection. Quant à l’aspect un peu fantastique de ma décoration, j’ai volontairement opté pourune inspirationquitendversle trash. Ceux qui connaissent les œuvres de David Peters devineront qu’ils doivent un chouia aller regarder dans ses mondes pour comprendre que ses travaux ne me laissent pas insensibles.

Entretenez-vous des liens particuliers avec Bruxelles ?

Je suis née dans la capitale. Une ville que j’ai parcourue de long en large et dont je connais pas mal de coins et de recoins. J’y ai grandi, j’ai y fait mes études, j’y vis et j’y travaille. Jamais je n’ai jamais habité ailleurs. Je ne sais pas si j’ai apprivoisé la ville ou si c’est elle qui m’a apprivoisée.

Dans quel coin pourrait-on vous croiser ?

Il y a de grandes chances de me croiser dans n’importe quelle salle de concert à partir du moment où elle propose de la bonne musique, selon mes critères évidemment.

Propos recueillis par Daniel Bastié

EXPOSITION : ALAIN GODEFROID

L’artiste belge Alain Godefroid occupera en avril Espace Art Gallery, aves des œuvres récentes. Présentation.

Qui êtes-vous ?

Je suis un artiste né à Liège en 1949, un crayon dans une main et un pinceau dans l’autre. Je vis à Bruxelles depuis plus de soixante ans. Je me considère un peu comme étant l’enfant naturel de la Castafiore et du capitaine Haddock.

Quel a été votre parcours ?

Après une rhéto fort chahutée à l’Athénée Royal de Jette par l’esprit frondeur de mai 68, j’ai poursuivi mes études à l’Académie royale des Beaux-arts de Bruxelles. Fort déçu par l’enseignement qui y était prodigué et poussé par une paternité précoce, je me suis lancé dans le monde du travail tout en poursuivant des cours du soir de créatif publicitaire à l’Institut Supérieur de Marketing et de Publicité. J’ai mené une carrière comme illustrateur et publici, avant de devenir directeur artistique dans plusieurs agences de pub et prendre en 1980 la direction créative de l’agence Grey, créé une galerie d’art, offrir des dessins à la presse, etc.

Quelle pratique utilisez-vous ?

Influencé par les illustrateurs de bandes dessinées, je peux difficilement m’éloigner de la fameuse ligne claire que je travaille à l’encre de Chine. J’utilise également l’acrylique. Souvent les deux ensemble, mais aussi l’huile, le crayon … et parfois mon index pour dessiner sur l’écran de mon iPad !

Pourquoi peignez-vous essentiellement la nature ?

Peindre la nature est une question de respiration, de vie, voire de survie. Pendant les cinq dernières années, j’ai sillonné dans mon van les petites routes de notre vieux continent pour un total de près de deux cent mille kilomètres. L’occasion de rapporter des images, parfois à la limite de l'abstrait qui nous rappellent combien notre planète est aussi fragile que belle.

De quelle manière avez-vous découvert EAG ?

J’ai découvert EAG lorsqu’elle était encore située Rue Lesbroussart à Ixelles et j’ai sympathisé avec le patron. Une amitié qui débouche forcément sur des projets à concrétiser.

Qu’allez-vous exposer ?

J’y exposerai deux séries fort différentes. La première porte sur des portraits caricaturés de grands de ce monde qui sont souvent devenus des tyrans par amour du pouvoir, par folie ou simplement poussés par leur entourage. Ces toiles sont travaillées à l’acrylique, à l’encre de Chine et quelquefois rehaussées à l’huile. La deuxième, beaucoup plus intime, sera présentée dans le sous-sol, à l’abri des regards prudes. Elle illustre en dessins la vie de celles que l’on nommait les cocottes ou demi-mondaines sous et après le Second Empire. Mais cette époque que l’on dit belle l’était-elle vraiment pour tout le monde ?

Pour quelles raisons faudra-t-il venir voir cette exposition ?

Pour découvrir deux facettes de mon art qui refuse de se laisser emprisonner dans un seul style.

Alain Godefroid exposera à Espace Art Gallery du 7 au 30 mai 2023. Voyez plus de détails sur le site officiel de la galerie www.espaceartgallery.eu Rue de Laeken, 83 à 1000 Bruxelles Propos recueillis par Daniel Bastié

TOONE : LA PASSION

A Pâques, que voit-on chez les Toone ? La Passion de notre sauveur, och erm, qui raconte les sévices infligés à Jésus par les Romains. La malheureuse passion ! Mais aussi la passion des marionnettes qui a toujours fait le succès du lieu.

Toone est le diminutif bruxellois d’Antoine Genty, le fondateur du célèbre et populaire Théâtre des Marionnettes quidate duXIXe siècle. Depuis 1966, le Théâtre de Toone se niche au cœur del’Îlot Sacré, à deux pas de la Grand-Place. Ony accède par deux impasses. L’impasseSainte-Pétronille donnant dans la rue du Marché aux Herbes qui lui sert d’entrée sous les enseignes Toone VII et VIII. La seconde impasse à l’arrière, l’impasse Schuddeveld, fait office de sortie et débouche dans la Petite rue des Bouchers.

A Pâques, avant et après la Semaine sainte, c’est donc toujours La Passion qui est jouée au Théâtre de Toone. La pièce fut écrite en 1934 par Michel de Ghelderode, qui aimait le théâtre des marionnettes et qui s’en est inspiré pour développer son propre théâtre à partir des caractères hauts en couleur qu’on y mettait en scène. Ainsi de son Barabbas, tiré du personnage qui vient saluer le Christ mis en croix, ou le squelette de Pitch la Mort qui deviendra plus tard La ballade du grand macabre.

Le mystère de la Passion marie la dérision, le sacré et le sacrilège, avec une verve loquace. Monsieur et Madame Judas, affreux ivrognes et gredins de toute espèce, forment les héros de la première partie, avant que Judas, à la fin de la pièce, ne se suicide en se pendant. On entend grincer et ricaner De Ghelderode derrière eux. Puis vient Jésus, ce Christ de la rue Haute, qui va se faire crucifier pour sauver le petit peuple. C’est une passion populaire, vue par le peuple et comprise par lui.

Cette Passion est la pièce fétiche de José Géal qui la fit jouer le 1er avril 1963, lors de l’ouverture du Théâtre des Marionnettes dans l’impasse Schuddeveld, ou lors de la réouverture de ce même théâtre, restauré en avril 1979. Elle se fonde, croit-on, sur une figure populaire des Marolles, dans la rue NotreSeigneur qui joint la rue des Brigittines à la rue Haute. C’est là qu’un certain Thomas Guys, condamné à mort en 1440 à la suite d’une révolte du peuple contre le duc de Bourgogne, aurait accepté de jouer le rôle du Christ pour avoir la vie sauve. Il l’eut pour avoir survécu à la crucifixion. La rue où il habitait prit le nom de Notre-Seigneur en son honneur.

Le jeu de la Passion survécut chez les marionnettistes bruxellois, qui en parlèrent à Michel de Ghelderode, lui aussi féru des Marolles et des légendes. Il en a fait une transcription qui oscille entre l’humour et l’émotion. Toone VII a rajouté deux scènesen patois bruxellois, qui donnent leur ton à toute la pièce relevée d’un fort accent « brusselaire », avec des voyelles bien diphtonguées. Och erm ! Le mot signifie le pauvre pour ceux qui ne maîtrisent pas encore le patois deBruxelles après les articles de notre distingué confrère Georges Roland.

A voir et à revoir chaque année jusque fin avril au Théâtre des Marionnettes, Impasse Ste-Pétronille (dans la rue du Marché aux Herbes), 66 à 1000 Bruxelles. Tél. 02/513 54 86 ou www.toone.be Michel Lequeux

THÉÂTRE : HIER EST UN AUTRE JOUR

Sylvain Meyniac et Jean-François Cos signent une pièce à quatre mains. Un texte féroce et drôle qui parle de stress, d’une journée dingue, avec un chouia de fantastique et des trucages visuels pas faits pour déplaire. Tout dérape, le matin au cours duquel Pierre Maillard, avocat d’un naturel nerveux et maniaque, doit plaider. Il ne sait pas que son patron et son associé Frédéric complotent et lui ont subtilisé un document dudossierafindeluifaireperdreleprocèspourensuite le licencier. Puisque les tuiles s’accumulent, son ancienne compagne Sophie vient de se faire engager en tant que secrétaire, surtout que leur séparation s’est achevée de manière peu subtile. Enfin, il y a cette cliente de plus en plus envahissante qui attend de lui des miracles dans le cadre d’une procédure de récupération d’héritage. Pierre ne sait plus à quel saint se vouer. Son esprit virevolte dans toutes les directions. Il pense même souffrir de démence, lorsqu’il découvre qu’il serait en train de vivre et revivre en boucle les mêmes événements. Les quiproquos s’enchaînent pour finalement rétablir l’existence dans sa juste routine. Les portes claquent, le burlesque s’invite à la fête et les bons mots fusent. « Hier est un autre jour » se singularise par une ambiance survoltée, une présence fantomatique et des objets qui se meuvent apparemment sans raison. Jouée un peu partout depuis 2013, cette pièce est devenue un classique du répertoire, agréable à suivre et sans autre prétention que celle de faire passer une soirée sympathique aux spectateurs. Elle est à voir ou à revoir au Théâtre royal des Galeries avec Daniel Hanssens dans le rôle principal du 26 avril au 21 mai 2023. Allez voir tous les détails pratiques sur le site www.trg.be

Galerie du Roi, 32 à 1000 Bruxelles

Sam Mas

THÉÂTRE : ARSENE LUPIN

Depuis la série Netfilx, le visage prégnant d’Arsène Lupin a été associé à celui d’Omar Sy, double pas si fidèle que ça au personnage inventé il y a plus d’un siècle par le romancier Maurice Leblanc. Un gentleman-cambrioleur qui, à l’instar de Robin des Bois, ne dépouille que les riches. Un héros parfait dans le Paris début de siècle qui connaît les premiers coups d’accélérateur de la modernité sous le regard attentif de la Tour Eiffel fraîchement inaugurée. L’occasion de revenir sur les mouvements sociaux qui ont parsemé la Belle Epoque et les Années Folles, avec certaines sympathies anarchistes bien vite remplacées par un authentique patriotisme qui naît avec la Grande Guerre. Puis son côté voleur habile cède doucement la place à son intuition de détective appelé à résoudre des énigmes ou pour venir à la rescousse de belles dames éplorées. Le cinéma s’est naturellement emparé du personnage, lui donnant à vivre mille aventures sous les traits de Robert Lamoureux ou Georges Descrières à la télévision. JeanClaude Brialy a de son côté endossé la cape du personnage pour la mini-série oubliée « Arsène Lupin joue et perd », ainsi que François Dunoyer dans plusieurs saisons récurrentes pour la défunte ORTF. Aujourd’hui, le Théâtre royal du Parc s’empare de la prose originale pour la décliner sur les planches. Un texte rédigé sur mesure pour Othmane Moumen qui, après avoir incarné Passepartout dans « Le tour du monde en quatre-vingt jours », Chaplin, Scapin, Fantômas et le dieu Hermès, se glisse avec un mimétisme qui n’est plus à prouver dans la peau d’Arsène Lupin. Bien décidé à prendre sa retraite, le protagoniste se trouve malgré lui entraîné dans une coursepoursuite et une chasse au trésor pétaradante. Julie Dacquin, Christian Dalimier, Damien De Dobbeleer, Manon Hanseeuw, Olivia Harkay, Sarah Lefèvre, Thibault Packeu, Bernard Sens, Laurence Warin et Mehdi Zekhnini lui donnent la réplique dans une mise en scène virevoltante boostée par Thibaut Nève. Une pièce à applaudir au Théâtre royal du Parc du 22 avril au 22 mai 2023. Voyez tous les détails pratiques sur le site www.theatreduparc.be Rue de la Loi, 3 à 1000 Bruxelles

Daniel Bastié

THÉÂTRE : IPHIGÉNIE À SPLOTT

Effie vit à Splott, un quartier de Cardiff, miné par la fermeture des usines, le chômage et laprécarité. Le genrede fillequ’onévitederegarder danslesyeux quand on la croise car on a l’impression qu’elle va nous exploser au visage. On croit la connaître, alors on la juge, mais on n’en connaît pas la moitié…Leslundis, ellepicolecommeunesauvage, secameàfondet émerge au bout de trois jours d'une gueule de bois “pire que la mort” pour mieux recommencer. Un personnage de démesure, jusqu’au-boutiste, qu’on croirait sorti d’une tragédie grecque. Un soir, l’occasion lui est offerte d’être autre chose que ça… Ce spectacle restitue à la perfection les accents profondément humains de l’écriture de Gary Owen et raconte de quelle manière une jeune galloise, immature et paumée, dans un quartier à la dérive de Cardiff va-t-elle être amenée à se sacrifier en toute conscience pour le bien de la communauté. Dans cette pièce épidermique, il est bien entendu question d’alcool, d’amour, d’énergie et de transcendance. Georges Lini signe la mise en scène de ce texte organique. Trois musiciens rock entourent la comédienne et offriront un décor très « Guinness and punk are not dead ». A découvrir au Théâtre de Poche du 11 au 29 avril 2023. Voyez tous les détails pratiques sur le site www.poche.be

Chemin du Gymnase 1A à 1000 Bruxelles

THÉÂTRE : ECOUTE !

Être une femme. En Belgique, au Nigéria, ou dans le reste du monde : quelles trajectoires communes, quels combats partagés ? Par-delà les différences de cultures et de conditions de vie, comment tisser une histoire universelle pour raconter, entre les embûches, la bataille exaltante de l’émancipation ? Lors de sesdifférentsséjoursenBelgique, IfeomaFafunwaarecueillidestémoignagesdefemmes, qu’elleinvite aujourd’hui à s’emparer du théâtre, pour porter une parole pleine de vitalité. Rejointes sur scène par des comédiennes belges et nigérianes, les voix de ces femmes forment ensemble un chœur puissant et généreux, qui bouscule les frontières et les inégalités. Figure rayonnante de la nouvelle scène nigériane, Ifeoma Fafunwa puise, dans la parole des femmes, une source inépuisable d’inspiration. La rencontre qu’elle propose au plateau, entre des citoyennes, comédiennes d’un soir, et des actrices professionnelles venues de deux continents, met en relief les expériences et les parcours de vie. Vibrantes et joyeuses, ces femmes nous invitent à partager leurs vérités, leurs joies et leurs espoirs, leurs douleurs aussi. Débordantes d’énergie, portées par une musique live, elles laissent éclater un humour ravageur, pour inventer les contours d’un nouveau monde possible. Après le succès mondial de son spectacle Hear Word !, acclamé de Lagos à New York, de Hambourg à Londres, d’Édimbourg à la Californie, le Varia est heureux de s’associer au Théâtre de Namur pour vous inviter à découvrir la voix singulière d’Ifeoma Fafunwa. Avec Écoute , sa toute première création en Belgique, elle nous offre en partage son théâtre libérateur et engagé, puissamment humain, qui nous électrise autant qu’il nous répare. Une création à découvrir au Théâtre Varia du 19 au 22 avril 2023. Plus d’informations sur le site www.varia.be Rue du sceptre, 78 à 1050 Bruxelles

CONCERT : ENSEMBLE TEMPUS

Ensemble Tempusestle fruit d’unesérie de hasards, unerencontre extraordinaire de quatresolistesissus d’univers hétéroclites, animés par la même envie de redécouvrir la musique classique sous de nouvelles nuances. L’Ensemble Tempus est un jeune quatuor formé de la mezzo française Sarah Théry, du violoncelliste polonais Kacper Nowak, du joueur de Oud tunisien Akram Ben Romdhane et du percussionniste brésilien Nyllo Canela. Créant des ponts entre les cultures, le quatuor s’attache à redécouvrir la musique classique en y amenant un éclairage nouveau. Dans la pure tradition baroque, l’ensemble redécouvre le répertoire dans des arrangements originaux, basés sur l’improvisation instrumentale et l’utilisation d’effets sonores impressionnistes. Au carrefour des cultures, l’Ensemble TEMPUS mélange les genres et s’aventure du classique à la musique traditionnelle en passant par le jazz, avec des musiciens puisant dans des courants aussi divers que la chanson française et la musique électronique. Un concert à découvrir au Centre culturel d’Uccle le 7 avril 2023. Vous trouverez davantage de détails sur le site www.ccu.be Rue Rouge, 47 à 1180 Bruxelles

THÉÂTRE : RAMSÈS II

“Jean et Elisabeth s’apprêtent à recevoir leur fille et son mari dans leur maison de campagne. Bénédicte et Matthieu qui rentrent d’un voyage en Egypte sont donc attendus pour le déjeuner… Mais le mari arrive seul. Pourquoi sa femme n’est-elle pas avec lui ? Matthieu, au comportement très étrange, est incapable d’expliquer l’absence de sa femme. Où est Bénédicte ? Qu’a-t-il à cacher ? Pourquoi cette famille, qui semblait aussi indestructible que la pyramide de Kheops, s’effondre- t-elle brutalement ? Les grandes constructions, aussi solides soient-elles, gardent quelques fois leur part de mystère…” Déroutant et unique, passé maître dans l’art de la rupture de ton, l’auteur de « L’Origine du Monde » et de « Momo » aime faire sauter les digues, celles de la raison et des histoires courues d’avance. Avec « Ramsès II », il convoque à nouveau avec un plaisir non dissimulé tous ses vieux démons, laissant le spectateur dans un malaise jouissif. Dans le monde du facétieux Sébastien Thiéry, on sait souvent comment les répliques commencent, mais on ne sait que rarement si elles finiront en un grand éclat de rire ou un effroi glaçant. Il se sert de la folie, non pas pour ellemême mais pour les réactions qu’elle peut engendrer, tout en gardant le plus important à l’esprit : faire rire ! De la comédie la plus folle au thriller le plus déroutant, Ramsès II surprend du début à la fin. Une pièce à applaudir au Centre culturel d’Uccle du 18au23avril2023. Voustrouverez davantage d’informations sur le site www.ccu.be

Rue Rouge, 47 à 1180 Bruxelles

CONCERT : SYMPHONIE JUPITER

Depuis son installation à Vienne en 1781, Mozart n’a composé que trois symphonies dont aucune n’est destinée au public viennois. Entre juin et août 1788, il s’est mis à l’écriture de trois nouvelles pièces de ce type qui vont marquer l’histoire de la musique par leur ton novateur. Les raisons pour lesquelles les partitions ont été noircies restent inconnues et ne semblent pas être le fruit d’une commande particulière. Une des suppositions demeure celle que Mozart les a mises en forme pour un concert qu’il prévoyait diriger à Vienne. Aujourd’hui, les experts s’accordent pour affirmer qu’elles n’ont probablement jamais été jouées en public de son vivant. La Symphonie n° 41 est la dernière et, sans aucun doute, la plus célèbre du compositeur. Chargée d’une grande sérénité et d’un haut pouvoir expressif, elle présente plusieurs éléments nouveaux dans son écriture. Après un premier mouvement riche en surprises, le deuxième paraît issu d’un opéra avec un début ponctué d’accords secs et de passages inquiétants. Le troisième mouvement vient alléger le propos du mouvement précédent mais conserve tout de même un caractère autoritaire et franc. Quant au quatrième et dernier mouvement il se singularise par un ton enlevé et glorieux, entraîné par un lyrisme nourri à la fois de puissance et de maturité. Si Mozart triomphait alors à Prague avec son opéra « Don Giovanni », il est certain qu’il était à nouveau à court d’argent en cet été 1788. Le surnom tardif et apocryphe de « Jupiter », attribué à cette dernière symphonie est apparu vers 1820. On pense qu’il a été donné par Johann Peter Salomon, célèbre imprésario allemand, en référence au dieu de l’Olympe qui régnait sur les cieux, car à l’instar de celui-ci, Mozart dominait le monde symphonique avec cette quarante et unième œuvre purement symphonique. Elle sera proposée en concert à Flagey le dimanche 23 avril à 15 heures avec, en surplus au programme, l’ouverture de « La flûte enchantée » dans une interprétée du Brussels Philharmonic Orchestra. Voyez tous les détails pratiques sur le site www.flagey.be

Place Sainte-Croix à 1050 Bruxelles

Sam Mas

BRUSSELS SHORT FILM FESTIVAL

Le Brussels Short Film Festival est un festival annuel de cinéma consacré aux courts-métrages. Pendant dix jours, il propose l’occasion unique de participer à un tour du monde en images et en émotions grâce à plus de trois cents productions venues des deux hémisphères, mais aussi d’avoir l’opportunité de rencontrer celles et ceux qui participent à la magie du septième art dans un cadre chaleureux, vivant et éclectique. Créé en 1998, il a rapidement acquis sa vitesse de croisière et une notoriété que beaucoup lui envient. Evénement au succès populaire jamais démenti, il a pour volonté de faire vivre Bruxelles aux couleurs de l’art cinématographique et de mettre en avant des petits bijoux qu’on ne verra pas ailleurs ou qui passeront à heure tardive à la télévision. Puis, on le sait, plusieurs grands cinéastes ont débuté avec le format court avant de se lancer dans le film de longue durée, question de faire leurs armes, de fourbir leurs idées, de se familiariser avec la mise en scène, d’astiquer un carnet d’adresse ou, plus simplement, d’établir un curriculum vitae avant d’aller frapper à la porte de producteurs en vogue. Puis, le court métrage n’a jamais rien eu de déshonorant, puisqu’il tient de la nouvelle autant que le roman ou la pièce de théâtre ont souvent été adaptés en films ou en feuilletons. En vingt-cinq ans d’existence, le Brussels Short Film Festival a accompagné de jeunes auteurs et comédiens à faire leurs premiers pas mais a également été soutenu par de grands noms dontBouli Lanners, Jaco Van Dormael, Marie Gillain, Anaïs Demoustier, Jean-Paul Rouve, les frères Dardenne, Chantal Lauby et une moisson d’autres. Si cela vous tente, que vous soyez cinéphiles ou pas, venez nombreux à Flagey et dans quelques autres lieux (délocalisation oblige) du 26 avril au 6 mai 2023. Voyez l’agenda sur le site www.flagey.be

Place Sainte-Croix à 1050 Bruxelles

THÉÂTRE : BREFS ENTRETIENS AVEC DES HOMMES HIDEUX

Dans l’œuvre de David Foster Wallace, la langue est celle « du trop ». Elle est hirsute, labyrinthique et joyeuse. Le regard aigu de l’auteur, le plus radical et imprévisible des postmodernes, nous éclaire sur la société américaine en donnant constamment une forme adéquate à la réalité diffractée, éclatée. Son magnétisme, dans la lignée des Pynchon ou Carver, la metteuse en scène cosmopolite Yana Ross

artiste associée au Schauspielhaus de Zurich dont les acteurs de l’Ensemble sont époustouflants – en donne l’adaptation théâtrale la plus grisante et sans retenue. On entre dans la pièce Brefs entretiens avec des hommes hideux par une maison californienne, au design simple et lumineux, où se déroule une vraie scène de sexe – interprétée au plateau par des acteurs du X. Le sexe est la possibilité pour Yana Ross de donner une profondeur de champ aux vingt-trois courtes nouvelles ici adaptées : il est un aiguillon sensible. Et pour nous, de saisir les aspérités, l’épaisseur et la noirceur de la masculinité toxique. Le sexe est là, dans cette oscillation lumineuse. Il est un état de la société actuelle, une jauge du théâtre des testicules, grotesque, avec une question : jusqu’où peuvent aller les hommes hideux dans le processus de déshumanisation dans la sphère intime ? C’est bien dans la parole, la pornographie ordinaire et la succession d’ironies dramatiques et stylistiques, tels que la musique de saloon ou les cow-boys, que la mise en scène de Yana Ross gagne son urgence, son intensité et l’immédiateté du « Female gaze » (regard féminin) sur des questions tragiques. Il faut en assumer la charge subversive et émancipatrice ahurissante, voire scandaleuse. Une pièce à voir au Théâtre National du 13 au 15 avril 2023. Plus de détails sur le site www.theatrenational.be

Boulevard Emile Jacqmain, 111-115 à 1000 Bruxelles

THÉÂTRE : LA GIOIA

Pippo Delbono a rencontré Bobò en 1995 à l’hôpital psychiatrique d’Aversa. Acteur né, qui ne savait ni lire, ni écrire, ni parler, et disparu depuis. Gagné par une terrible mélancolie et même une sorte de désespoir, le metteur en scène italien entame un voyage vertigineux vers la « gioia », la joie simple. Celle qui rejaillit soudainement dans la vie, les chansons, la musique, le pas de danse. Quelle mémoire lethéâtregarde-t-ildetouscespetitsriensduquotidien ?Comment les rend-ilàleurvériténue ? Dans La gioia, créée en 2018, Pippo Delbono compose une symphonie onirique et florale au-dessus de laquelle plane l’esprit de Bobò. Sur la scène, la mélancolie du Tango, les notes de Nick Cave ou encore le

standard jazz Petite fleur de Sydney Bechet viennent doucement suspendre le temps. Tandis que l’artiste/fleuriste Thierry Boutemy fait pleuvoir à torrents des fleurs de toutes les couleurs. Le merveilleux prend ici racine. Il répand l’allégresse et tient tranquille sa douleur. À moins que ce soit la nôtre. Touràtour,PippoDelbono,enjeansetchemisebeige, et lesacteursdelatroupevêtusdecostumes fantaisistes s’avancent et expriment leurs sentiments, leur tendresse. Figures baroques qui construisent un univers singulier, plein de fantaisie et de consolation. Souvenirs, vies vécues, amour, beauté et politique tiennent dans le même bouquet. C’est probablement de là que La gioia tient sa beauté, sa joie si bouleversante. Une pièce à voir au Théâtre National du 18 au 22 avril 2023. Plus de détails sur le site www.theatrenational.be Boulevard Emile Jacqmain, 111-115 à 1000 Bruxelles

DANSE : WEG

Pourquoi WEG de AyelenParolin, chorégraphe à partdans la dansecontemporaine, est-il si surprenant ? D’où viennent ces étincelles ? Sans doute de cette grâce qui surgit de la danse détraquée. Cette grâce-là ne peut advenir que sur le plateau nu et blanc, dans l’ici et maintenant, avec huit danseurs et danseuses en tenues de fête : ici, le short en lamé, là, le justaucorps rose bonbon, là encore la collerette vaporeuse. Il n’y a qu’à voir le plaisir avec lequel ils dansent, le mouvement volontairement multiple, extravagant, foisonnant et tumultueux. Ils osent, sur la musique décalée et accidentée de la pianiste et compositrice Lea Petra, franchir le pas d’une truculence. WEG fonctionne sur le dérèglement progressif de la phrase chorégraphique de chaque danseurs aboutissant à une cacophonie de gestes et d’attitudes, décomplexée. La danse glisse ouvertement vers un processus d’auto-organisation mais qui est réglé sur les systèmes dynamiques du physicien Pierre C. Dauby. Avec une précision quasi chirurgicale, du best-seller Sapiens : Une brève histoire de l’humanité de Yuval Noah Harari à son aspiration à l’humain dansant au rythme de sa propre vibration sans l’expliciter, Ayelen Parolin joue à sa manière d’un entre-deux troublant entre la maîtrise et le refoulé, l’humour et l’élégance. Une performation à applaudir du 19 au 22 avril 2023 au Théâtre National. Voyez tous les informations pratiques sur le site officiel tewww.theatrenational.be Boulevard Emile Jacqmain, 111-115 à 1000 Bruxelles

THÉÂTRE : LA RONDE FLAMBOYANTE

Voilà l’histoire d’un vieux banquier qui doit abandonner un pays qu’il aimecommeunpère abusif. C’est aussil’histoire d’un jeune politicien qui cherche à rétablir les comptes nanciers de sa ville avant les élections. C’est également l’histoire d’une opposante politique qui tente de cacher un cadavre gênant. C’est certainement l’histoire d’un ancien enfant-soldat, devenu jardinier, rattrapé par la violence des siens. C’est enfin l’histoire d’une jeune marchande dont l’homme vient d’être abandonné au fond d’un puits. Le fil rouge de ce récit porte sur une dette qui les implique tous et qu’ils doivent régler en deux nuits. Une dette qui passe de main en main, gorgée de sang, de silence et de violence. La mise en scène d’Emmanuel De Candido emprunte au thriller psychologique comme à l’art du conte congolais et revient sur une tentative d’émancipation loin de la morosité́ que tente d’imposer l’idéologie capitaliste. Tout commence par une énigme dont la résolution pourrait sauver les vivants et honorer les morts. Benoit Van Dorslaer, Hakim Louk’man et Nadège Ouédraogo campent des personnages forts et en proie au destin qu’ils tentent de dominer à force de détermination. Une création à applaudir du 4 au 8 avril 2023 au Théâtre des Martyrs. Plus de détails sur le site www.theatre-martyrs.be Place des Martyrs, 22 à 1000 Bruxelles

THÉÂTRE : ANACOLUTHE

Tom est planté face à son ordinateur lorsque survient un bug informatique. Par une magie dont personne ne peut expliquer la raison, il est projeté dans l’inquiétant « cimetière des mots oubliés », un lieu coupé de la technologie, où chaque mot est analysé, diagnostiqué, classé et puis funéraillé par la tonitruante Doña Pataquès et la facétieuse Mère Weï. Déterminé à échapper à ce capharnaüm labyrinthique, notre héros cherche le code qui le ramènera à son monde et àson précieux écran. Il rencontre alors Bénédicte, une jeune fille à la robe d’un autre siècle, vivant dans un livre et dont il fera son alliée. Mais, entre les tiroirs encombrés d’expressions désuètes, surgissent les tentacules du Nain Ternette, maître des lieux à qui rien n’échappe. Avec Anacoluthe ! – en grammaire, rupture de la construction syntaxique ou figure stylistique et, en bande dessinée, injure du Capitaine Haddock - mot dont la connaissance aurait pu épargner à notre protagoniste bien des tourments -, René Zahnd nous offre l’autopsie fantaisiste du langage, un album jeunesse en chair et en os, ou si on tient à utiliser, comme le demande Doña Pataquès, l’expression correcte : un truc de ouf à applaudir du 19 au 22 avril 2023 au Théâtre des Martyrs. Plus de détails sur le site www.theatre-martyrs.be Place des Martyrs, 22 à 1000 Bruxelles

BALLET : LE LAC DES CYGNES

Redécouvrez la passion amoureuse d’un prince et d’une princesse-cygne dans un spectacle inédit, avec une production différente comme chaque année. Ce ballet nous plonge dans la folle histoire d’amour du Prince Siegfried et de la Princesse Odette. Cette dernière est malheureusement prisonnière du célèbre sort du magicien Rothbart : elle se transforme en cygne le jour et redevient femme la nuit. Seule la promesse d’un amour éternel pourra la libérer de cet ensorcellement. Siegfried promet alors à Odette de l’épouser lors du bal donné en son honneur. Échapperont-ils aux fourberies de Rothbart et de sa fille Odile ? Le Prince parviendra-t-il à sauver sa promise ? Créé en 1875 par le compositeur russe Piotr Tchaïkovsky, c’est en 1895 avec la reprise du chorégraphe Marius Petipa que Le Lac des Cygnes deviendra le plusgrand succès classique de tousles temps. Entre Pas de deux, duos romantiques et Danse des Petits Cygnes, les danseurs, accompagnés par un orchestre, interpréteront tout en élégance cette œuvre magistrale. Symbole du ballet romantique, Le Lac des Cygnes envoûte et continue d’enchanter enfants comme adultes et est applaudir le 15 avril 2023 à Forest national en compagnie du Ballet Académique de Budapest accompagné par l'Orchestre National de Hongrie et de solistes et danseurs étoiles venus d’Ukraine. Voyez toutes les informations détaillées sur le site Voyez tous les détails sur le site www.forest-national.be

Avenue Victor Rousseau, 208 à 1150 Bruxelles

CONCERT : STARS 80 ENCORE !

La nostalgie : voilà la dynamique de cette tournée qui a déjà rassemblé plus de cinq millions de spectateurs. Une formule à laquelle personne ne croyait à ses débuts et qui a l’heur de fédérer le public avec une brochette de vedettes qui se sont singularisées avec un ou plusieurs tubes il y a quarante ans et qui affichent toujours un punch qui refuse de les abandonner loin des projecteurs. Une tournée qui regroupe tous les artistes qui ont marqué la décennie de notre jeunesse, qui ont enflammé les postes de radio, fait trembler les hit-parades et bercé nos soirées en discothèque ou ailleurs. A chaque fois, de plus en plus nombreux sont les fans à se rassembler pour applaudir, chanter et danser au rythme de Jeanne Mas, Lio, Emile et Image, Desireless, Sabrina, Jean-Pierre Mader, Cookie Dingler, Rose Laurens, François Feldman, Gilbert Montagné, Partenaire Particulier, Début de soirée, Peter et Sloane et beaucoup d’autres. Ces fameuses années 80 représentent une période fertile en tubes où il faisait bon prendre part à la fête au cours de laquelle on sortait sans se soucier de grand-chose. Si liste des chanteurs qui participent à l’actuelle tournée, on peut déjà miser sur la présence de Emile & Images, Jean-Pierre Mader, Sabrina, Patrick Hernandez, Vivien Savage, Zouk Machine, Phil Barney, Partenaire Particulier, William de Début de Soirée, Joniece Jamison, mêmesi onannonce quelquesnouveaux. Unshow qui fait office de machine à voyager dans le temps qui s’arrêtera à Forest National le 24 avril 2023. Voyez tous les détails sur le site www.forest-national.be

Avenue Victor Rousseau, 208 à 1150 Bruxelles

CONCERT : TYPH BARROW

Le prochain concert de la talentueuse chanteuse belge Typh Barrow approche à grands pas, et les fans de musique populaire sont impatients de la voir se produire sur scène à Bruxelles. L’événement promet d'être une expérience unique et captivante. Typh Barrow sait comment créer une atmosphère intime et personnelle lors de ses performances et le public peut s'attendre à une expérience inoubliable. La chanteuse possède un style musical qui mélange des éléments de pop, de soul et de blues pour créer sa propre sonorité. Sa voix puissante et douce est le point central de son répertoire et elle sait la mettre en valeur tout au long de ses performances. Typh Barrow est également connue pour être une véritable bête de scène, qui sait comment interagir avec son public. Elle partage souvent des anecdotes et parle de son parcours, de ses inspirations et de ses projets futurs entre chaque chanson, créant une connexion personnelle avec son audience. Ses inconditionnels ne seront pas déçus par sa prochaine performance quipromet delivrerunshowexceptionnel.Ceconcert seraégalement uneopportunitépourlesnouveaux fans de découvrir le talent et le charisme de cette artiste et de se plonger dans son univers captivant. En somme, la venue prochaine de Typh Barrow dans la capitale est une date à ne pas manquer pour tous les amateurs de musique populaire. La chanteuse promet de se livrer à fond. Un concert à applaudir le 28 avril 2023 à Forest National. Voyez les détails complémentaires sur le site www.forest-national.be Avenue Victor Rousseau, 208 à 1190 Bruxelles

SPECTACLE : LE GRAND CACTUS

Le célèbre talk-show belge "Le Grand Cactus" s'installe à Forest National pour une soirée inoubliable qui promet de faire rire, de divertir et d'émerveiller les spectateurs. L'émission, diffusée sur Tipik, a conquis le public avec son humour décalé, ses sketches originaux et ses invités prestigieux. Cette prestation live sera l'occasion pour les fans de voir leur équipe préférée sur scène. L'émission phare de la chaine publique présentée par Jérôme de Warzée et Adrien Devyver monte donc sur les planches pour une performance inédite. On le sait, « Le Grand Cactus », c’est l’actualité revue et corrigée de manière piquante et décalée grâce à des séquences parodiques et des interventions en plateau 'humoristes avec des événements d’actualité et des infos passés à la moulinette de la dérision, prouvantàquel pointrienn’échappeàl’équipedeschroniqueurs et montre que tout peut devenir prétexte à rire. Toute la bande de « Le grand cactus » franchira le cap du live dans un spectacle inédit avec les deux présentateurs vedettes et leurs comparses Martin Charlier, James Deanno, Damien Gillard, Fabian Le Castel, Kody, Tamara Payne, Isabelle Hauben … et quelques surprises à découvrir le 6 avril 2023 à Forest National. Voyez les détails complémentaires sur le site www.forest-national.be Avenue Victor Rousseau, 208 à 1190 Bruxelles André

THÉÂTRE : LE PÈRE

Le père, c’est André, veuf de 81 ans, élégant, bon vivant, un brin colérique et un poil désemparé. Pas du tout décidé à renoncer à son indépendance, il rechigne à vivre comme on lui demande. Sa fille, Anne l’installe dans l’appartement qu’elle occupe avec son mari. À moins que ce ne soit elle qui s’installe chez son père ? Toujours est-il, qu’à croire André, tout disparait, sa montre et sa fille, les choses et les gens. Le Père nous entraine dans le labyrinthe de relations familiales forcément complexes. On se perd entre les réalités et les vérités du père et de sa fille. Entre ce que voit le père et ce que dit la fille. Et on se sent perdus, désarmés devant le spectacle du chaos mental de ce vieux monsieur qui perd les pédales. L’effet de confusion est total Et Yves Pignot, dans le rôle de cet homme à la fois vulnérable et cruel, sensible et spirituel, trouve ici un personnage à sa mesure. Une pièce élégante qui raconte simplement que vieillir et continuer à s’aimer, prend parfois des chemins détournés. Une histoire banale, faite de personnages singuliers. Des gens sensibles, intelligents, cruels, tendres, désemparés parfois, selon l’heure et l’endroit. Une histoire de famille (presque) comme la vôtre. Une pièce que vous pouvez découvrir au Théâtre LePublic jusqu’au 29avril 2023.Voyez touslesdétailspratiquessurlesiteofficiel www.theatrelepublic.be

Rue Braemt, 64-70 à 1210 Bruxelles

THÉÂTRE : EN ATTENDANT BOJANGLES

Sous le regard émerveillé de leur fils, Camille et Georges dansent sur « Mr. Bojangles », un standard de Nina Simone. Leur amour est magique, vertigineux et un air de fête perpétuelle règne chez eux. Entraînée par un besoin de bonne humeur contagieuse, la mère sert de moteur à chaque journée, le nez perdu dans les étoiles, soulevée par le désir de se renouveler, par un besoin de fantaisie et appelant les siens autant que ses amis à se joindre à son doux délire. Ce qui pourrait apparaître comme étant une vie de rêve dans le domicile des protagonistes se métamorphose toutefois en crainte lorsque le père et l’enfant constatent que Camille ne possède aucune limite. Que faire ? En se concertant, ils décident de s’unir pour réfréner les délires festifs de cette dernière et revenir à davantage de normalité. En attendant Bojangles a été un succès en librairie, paru en janvier 2016 aux éditions Finitude, et a reçu de nombreux prix littéraires, dont celui de France Télévisions, de RTL-Lire et celui le prix du roman de CultureTélérama. Dire que les adaptateurs se sont rués sur le livre reste un euphémisme. En quelques années, le texte s’est vu transposé en bédé grâce au dessin de Carole Maurel, au cinéma avec Virginie Efira et maintenant en pièce de théâtre servie sur un plateau d’argent par le Théâtre Le Public, avec Charlie Dupont, Tania Garbarski et Jérémie Petrus Laissez-vous guérir de tous ces mois d’enfermement, laissez-vous emporter dans cette fête enivrante, laissez-vous cueillir par cette histoire sans pareille. A découvrir sans modération jusqu’au 29 avril 2023 au Théâtre Le Public. Voyez tous les détails pratiques sur le site www.theatrelepublic.be

Rue Braemt, 64-70 à 1210 Bruxelles

THÉÂTRE : LA BOÎTE

Aujourd’hui c’est le 1er mai, jour du muguet. Et jour de rassemblement familial. Une famille modeste. On chante. Et on mange de la soupe aux pois. Il y a la mère et la fille. Cette dernière a tout renié pour s’émanciper de sa condition sociale. Une mère étouffante qui aimerait bien voir sa fille le plus possible avant de mourir. Une mère prête à tout pour sa fille. Sa fille, qui décidément n’est pas bien vue dans l’entreprise. Malgré tous ses efforts, il y a des rumeurs, des sous-entendus... : Comment ose-t-on te traiter de parvenue ? Un père (derrière la porte) fabrique une boîte. Une boîte grande comme un enfant. Je fais cette boîte pour me rendre plus léger avant de partir, il a dit. Que le père s’isole pour construire une boîte, c’est une chose. Reste à savoir pourquoi.

Anne Sylvain, reprend la plume, la trempe dans nos héritages et touche à l’intime de deux femmes reliées par la vie. Tout en complicité, elle offre à Janine Godinas un rôle tout en nuances, écrit pour elle. Un casse-tête familial drôle et émouvant qui jongle avec l’entraide, la honte, le mensonge etles origines. Il n’est toujours pas facile de changer de statut social. On ne gomme pas comme ça d’où l’on vient. On reste à sa place. Et on mange la soupe aux pois ! Une pièce à découvrir au Théâtre Le Public jusqu’au 29 avril 2023. Voyez tous les détails pratiques sur le site www.theatrelepublic.be Rue Braemt, 64-70 à 1210 Bruxelles

HUMOUR : LAURA LAUNE

Laura Laune est cette jeune et jolie artiste au visage tellement fin qu’il nous arrive parfois de croire qu’elle est une ado qui vit encore chez maman et papa, alors qu’elle déboule sur scène avec un aplomb qui laisse pantois les spectateurs, car lâchée en public, elle ose tout ! Forte d’un humour décapant, elle broie à la moulinette le politiquement correct et se moque de tout et de tout le monde, entre innocence et méchanceté gratuite. Totalement décomplexée, elle provoque le frisson en jouant avec les paradoxes, passant allègrement d’une chanson à la guitare à un sketch qui sent l’acide, d’une relecture de l’actualité à des états d’âme qui malaxent du noir ou qui sentent le soufre. Ses spectacles réservent moult surprises avec un air de ne jamais y toucher, à l’abri derrière un physique et une tenue d’étudiante BCBG, amorçant chaque prise deparole avec une gentillesse qui part rapidement en vrille pour tourner en roue libre. Après sa Belgique natale, elle est partie à l’assautde la France où elle a littéralement fait fureur, raflant plusieurs prix dans des festivals et remportant haut la main le concours « La France a un incroyable talent » en 2017 face à des spectateurs médusés par son culot. Depuis, sa carrière a pris un réel essor. La voici de retour à Bruxelles pour un nouveau show fidèle au ton qu’elle imprime à chacune de ses performances. Le Cirque royal l’accueille le 21 avril 2023 avec un spectacle plus attendu que jamais, pétri d’une noirceur assumée, chargé d’une écriture percutante, prompt à malaxer un univers trash et sans limites qui prouve que sa réputation. Sur fond de dénonciation et à travers les sujets les plus sensibles, Laura Laune repousse encore et toujours les frontières de l’irrévérence avec finesse et un second degré dans un seul en scène très personnel. Voyez davantage de détails sur le site www.cirqueroyal-bruxelles.be

Rue de l’enseignement, 81 à 1000 Bruxelles

CONCERT : JULIEN CLERC

Après des études traditionnelles, Julien Clerc décide de se lancer dans la chanson, alors que ses parents l’auraient bien vu scientifique ou juriste. En cette période qui annonce les agitations de Mai 68, il délaisse les bancs d’Université et refait le monde avec ses camarades, tout en militant pour une société meilleure. À cette époque, il compose ses premiers morceaux. Grâce à une relation familiale, une cousine dont le frère est directeur artistique chez Pathé-Marconi, il signe avec le label et enregistre un 45 tours sous son nom de scène actuel. La chanson de la face A passe en boucle à la radio et connaît un réel engouement. Tout le monde s’emballe. La mélodie plaît, le timbre de la voix de l’interprète est chaude et son physique agréable. Bref, il fait sensation ! Sans vraiment connaître des bas, la carrière de l’artiste traverse les décennies et les disques d’or se multiplient. Aujourd’hui, plus de cinquante ans après ses premiers pas dans la profession, Julien Clerc reste omniprésent chez les disquaires. Après de nombreuses prestations en France et au Canada, il termine sa tournée chez nous avec une adaptation acoustique d’un spectacle qui laisse la part belle au piano. Surtout la possibilité de retrouver sur les planches un homme sincère et simple dans un set inédit, avec une reprise de ses plus grands tubes, les titres de son nouvel l’album, ainsi que les morceaux emblématiques d’artistes qui l’ont inspiré. Un concert à applaudir au Cirque royal le 20 avril 2023. Je vous laisse découvrir les détails pratiques de ce concert sur le site www.cirque-royal-bruxelles.be

Rue de l’enseignement, 81 à 1000 Bruxelles

THÉÂTRE : SEX AND JEALOUSY

Être cocufié perturbe durablement. Bernard en fait l’amère expérience lorsqu’il découvre que son épouse Jacqueline va voir ailleurs. Le concurrent n’est autre qu’un industriel outrecuidant. Que se passe-t-il alors dans son crâne ? Le mot vengeance se met à tourner de manière obsessionnelle. Mais comment mettre en œuvre la susdite vengeance ? Il ne s’agit bien sûr pas d’être original, mais efficace ! Sous un prétexte fallacieux, il piège le bellâtre et le met au pied du mur. Il lui intime un choix. Un : il le laisse coucher à son tour avec sa tendre et douce. Deux. Il refuse, mais sera abattu dans au moment où il s’y attend le moins. Ce qui pourrait ressembler à un thriller hitchcockien emprunte ici les pavés de la comédie de mœurs, rythmée par les répliques de Marc Camoletti, grand spécialiste de la comédie de boulevard. Une pièce savamment dosée de surprises pour rutiler sous les praticables et plaire au plus grand nombre. Lorsqu’on nomme cet auteur, on sait que la morosité sera abandonnée au vestiaire et que les zygomatiques se mettront en action au quart de tour. On se souvient bien sûr de ses autres succès déjà montés au Théâtre de la Toison d’Or, dont les fameux « Boing Boing », « Duos sur canapé » et « Pyjama pour six ». Même si chaque titre se renouvelle, le ton demeure identique, avec des situations déjantées, des personnages extrêmes qui suivent le fil de leurs idées au finish et qui savent que le ridicule ne tue pas. En cette période particulièrement dure pour la majorité de la population, un peu d’humour équivaut à une cure bienvenue de vitamines. Nathale Uffner à la mise en scène connaît le boulot et ne regimbe devant aucun effort pour apporter la dynamique nécessaire afin d’emporter l’adhésion du public. Delphine Ysaye, Antoine Guillaume, Julie Lenain, Odile Matthieu, Catherine Decrolier et Marc Weiss s’en donnent à cœur joie, embarqués dans un scénario qui pourrait mal se terminer et qui a pour but essentiel de déclencher des situations vaudevillesques. Avalanche de quiproquos, gags en cascade … (re)découvrez ce classique du rire au charme enivrant et jamais démenti avec des portes qui claquent, des mensonges à foison et des caractères outranciers, redynamisé par six de nos comédiens préférés au Théâtre de la Toison d’Or du 13 avril au 27 mai 2023. Voyez tous les détails complémentaires sur le site www.ttotheatre.com Galeries de la Toison d’Or, 396-398 à 1050 Bruxelles

THÉÂTRE : ARLETTE, L’ULTIME COMBAT

L’été s’achève doucement, les petits oiseaux chantent, le soleil brille et, au Collège Ste Jacqueline de Compostelle, on s’apprête à passer une année scolaire dans le calme et la bonne humeur. Mais un coup de téléphone, une lettre et une photo plongent la directrice, Arlette Davidson, dans un profond désarroi. Très désappointée, troublée mais décidée, elle va entreprendre un voyage vers une destination inavouable. Elle n’a pas le choix. L’honneur de l’école est en jeu. Mais qui va diriger l’établissement ? Mais oui, mais c’est bien sûr ! Shirley Davidson, sa demi-sœur jumelle la remplacera le temps que les choses puissent s’organiser. D’autant que chez les Davidson, quoi qu’il arrive : on avance, on avance ! Ajoutons à cela, le retour d’un prof que l’on croyait hors circuit, les nouvelles circulaires du ministère, le nouveau concierge et la ribambelle de profs un brin dingos ! Une nouvelle année scolaire qui, comme les précédentes, promet d’être fatigante, fatigante, fatigante. En forme olympique, Zidani remet le couvert avec une galerie déglinguée d’enseignants au bord de la crise nerveuse et qui tiennent le cap avec les moyens du bord, entre numéros de voltige et bricoles personnels. C’est assurément un portait hénaurme du monde de l’enseignement et pourtant ! Uns seul-enscène à applaudir à l’Espace Magh du 27 au 29 avril 2023. Voyez tous les détails complémentaires sur le site www.espacemagh.be Rue du poinçon, 17 à 1000 Bruxelles

THÉÂTRE : FALLAIT PAS LE DIRE

Grand succès parisien, « Fallait pas le dire » débarque chez nous précédé d’une réputation qui devrait convaincre les dubitatifs à se procurer un ticket pour assister au duel magistral orchestré pour Pierre Arditi et Evelyne Bouix, époux à la ville autant que sur les planches. Un texte ciselé à leur intention par Salomé Lelouch. L’occasion de revenir sur le politiquement correct et ce qu’on peut dire ou non, parce que, de nos jours, tout n’est plus vraiment acceptédanslaconversationet quelacensureintellectuelleautant que sociale flingue tous azimuts. Le débat est lancé, mais on ne sait jamais de quelle manière il va se clore. L’occasion de croquer les différends qui meublent la vie conjugale, la pimentent et la laminent. Les protagonistes sont ici frondeurs, impertinents, libérés de toute contrainte et osent réellement ce que d’autres brident en tournant sept fois leur langue dans la bouche pour ne rien formuler. Elle est plutôt du genre sans filtre et il affiche généralement une mauvaise foi crasse. Entre eux, tout devient l’objet dediscussionsvives avec desmotsd’esprit oudes répliquesqui cinglent. Cettepièce a été conçue sous la forme de saynètes plus ou moins longues qui s’enchaînent à un rythme sans faille, porté par le talent de deux comédiens bien connus des téléspectateurs. Par instants, on songe à « Ils s’aiment » de Pierre Palmade. Féminisme, question de genre, GPA, Me Too, chirurgie esthétique, gauche caviar, réchauffement climatique… Rien n’échappe à la moulinette du rire ! Après « le mensonge » de Florian Zeller, « Lune de Miel » de Noël Coward et « Le mari, la femme et l’amant » de Sacha Guitry, le couple Arditi-Bouixprouve qu’il connaîtlemétier. Tous deuxsont à applaudirdu 18 au 22 avril 2023 auCentre culturel d’Auderghem. Découvrez les détails complémentaires sur le site www.ccauderghem.be Boulevard du Souverain, 183 à 1160 Bruxelles

Daniel Bastié

KIDS SPRING WONDERLAND

Vive le printemps, la saison la plus colorée de l'année et propice au relâchement. Avec des tons verts frais, la nature se réveille d'une longue hibernation. Tout et tout le monde déborde d'énergie. Vous pouvez également ressentir la démangeaison du printemps à la Gare Maritime. Pendant le Kids Spring Wonderland, où une forêt enchanteresse s'épanouit dans le cœur couvert et animé de Tour & Taxis. La destination idéale pour une fête printanière qui concerne toute la famille en multipliant les activités pensées spécialement pour les petits : mur d’escalade, châteaux gonflables, parc de trampolines, toupie géante, piste decourse, arbre féérique qui parle, atelier grimage, rencontre avec le clown Rocheux, stand de grimage, etc. Une seule interdiction : emmener avec soi son esprit grincheux ! Pour cette occasion, un immense tapis de gazon sera déplié dans l'allée centrale monumentale de la Gare Maritime. En vous baladant sur le site, vous pourrez assister à plusieurs performances scéniques en compagnie du KetnetBand, de Mega Mindy ou, encore, Maya l'abeille qui attendent vos applaudissements. Enfin, il y aura la possibilité de piqueniquer sur place si vous n’oubliez pas d’emporter une couverture, un drap ou une nappe à étendre. Cette fête 100% jeunesse se passera à Tours et Taxi du 6 au 10 avril 2023. Voyez toutes les informations pratiques sur le site officiel www.tour-taxis.com

Rue Picard, 11 à 1000 Bruxelles

THÉÂTRE : MAISON RENARD

Bertrand le sait ! En son for intérieur, il est convaincu que la fin du monde est imminente et que chacun doit se préparer au pire. Entre le réchauffement climatique, les catastrophes naturelles, la menace nucléaire et l’épuisement des ressources naturelles, il ne faudra pas attendre 2050 pour que tout s’effondre. Heureusement, son entreprise détient LA solution. Aussi drôle que cynique, ce spectacle est entièrement réalisé avec des données issues du monde scientifique. Doit-on vraiment craindre un éclatement de notre civilisation ? Comment vivre en autonomie totale ? Grâce à Alexandre Dewez présent sur les planches, mais également auteur du texte, la survie n’aura plus de secret pour vous. En résulte un spectacle éclairant et terrible, alimenté par toutes nos craintes, nos supputations et les prophéties d’experts qui claquent dans la lucarne de nos postes de télévision ou qu’on entend dans une kyrielle de débats. Quant à la solution en question, elle gravite tout simplement autour d’un moyen de se faire de l’argent en vendant un produit dont l’efficacité reste à prouver, pleine d’espoirs pour certains, avec des projections euphorisantes, mais très loin du défi réel. A une époque où se multiplient les théories apocalyptiques, “Maison Renard” secoue le bananier et pratique le grand écart entre l’humour et laréflexion pour répondre ànoslégitimesinquiétudeset dénoncer tousles fauxdétenteursde sésames. Un seul en scène à applaudir à l’Espace Senghor le mercredi 19 avril 2023. Voyez tous les détails pratiques sur le site www.senghor.be

Chaussée de Wavre, 366 à 1040 Bruxelles

Sam Mas

FESTIVAL PROPULSION

Le Festival Propulsion est né d’un désir de collaboration entre le Centre Culturel Senghor et la Maison de jeunes La Clef pour offrir une vitrine à l’expression créative multidisciplinaire de la jeunesse. Dès le mois de septembre, un appel à participation a été envoyé à tous les acteurs travaillant avec le public des 12/27 ans, afin de les inviter à offrir un éventail de propositions artistiques : expositions, projections, danse et musique. Comme chaque année, une moisson de projets est venue alimenter la programmation, avec des talents qui ne demandent qu’à exploser. L’événement se déroulera sur deux journées et se clôturera par un tremplin musical. L’équipe souhaite en effet offrir aux jeunes musiciens l’expérience des planches et un encadrement professionnel pour réaliser leurs performances face à un véritable public. Un jury récompensera les projets les plus prometteurs. Colline et Nemøde, lauréats de l’édition précédente, seront également présents et nous emmènerons dans leurs univers respectifs, la chanson française et le rock alternatif. Un Festival à soutenir au Centre culturel Senhgor le vendredi 28 et le samedi 29 avril 2023. Voyez la programmation détaillée sur le site officiel www.senghor.be

Chaussée de Wavre, 366 à 1040 Bruxelles

André Farago

VENDREDI DE LAPOÉSIE

La quatrième soirée de poésie est d’ores et déjà annoncée et, à cette occasion, je veux vous présenter mon coup de cœur pour Geneviève Guevara, poétesse d’origine algérienne, chez qui le verbe possède sa féminité et un langage fleuri dans sa résonance. Pour vous mettre l'eau à la bouche, voilà unde ses multiples poèmes, intitulé« Instantanés » : Cerf-volant de lune, de nos bulles très douces Envole-nous. Maîtrise avec brio les cordes Des blessures, libère l'archet des secousses Et vers l'immense azur pur de toutes discordes, Rythme, mon bel ange vêtu de soie, de bois, Rythme les confiantes conquêtes vers l'axe Des émotions, impulsions relâchées. Toi, Mon âme d'amour, expansion de moi : hapax D'amour, reprends ton souffle, conjoins-le au mien. Et léger enfin, insouciant enfin, viens.... Viens mon Autre, conjuguer avec confiance Le verbe " aimer" au présent lumineux et danse En moi l'émotion, l'extatique transcendance... Évidence de toi, de moi, belle patience... Cerf-volant de lune, j'acquisse au plaisir, Revêtue de tes fils d'argent. Par désir, Vivante, joyeuse, légère, je me dessine. Toi, jumeau de mon âme, flamme mutine, Dépose tes peurs, tes doutes, éveille-toi ! Éveille les doux remous, les ondes profondes. S'aimer, doux cerf-volant de lune, doux émois... Bercés de souvenirs, de promesses fécondes....

A ce jour, Geneviève Guevara a publié deux recueils de poésies : « Eblouissements » et « Errance librement consenties ». Des perles d’écriture !

Lors de cette soirée, plusieurs autres poétesses et poètes viendront déclamer leurs écrits. Cette rencontre se veut libre et chacune autant que chacun peut y participer gratuitement mais, pour la bonne organisation de l’événement, il est souhaitable de s'inscrire au préalable. En fin de soirée, l'espace permettra aussi aux membres du public qui le désirent de déclamer un court poème de leur création ou de leur choix. Ambiance amicale et d’échange garantie le 28 avril 2023 à 19 heures à la Maison de la Laïcité d’Anderlecht, àcinqminutes demarche dela stationde métroSaint-Guidon. Plusd’informations via le mail josemangano@gmail.com ou au 0497 53 33 96

Rue de Weeveyde 38 à 1070 Bruxelles

José Mangano

CONCERT : RENAUD

Le chanteur Renaud se produira à Bruxelles le mois prochain dans le cadre d’une tournée prévue depuis bien longtemps. Un concert exceptionnel intitulé "Dans mes cordes" qui offre au chanteur l’opportunité de revisiter son répertoire en le faisant adapter pour un ensemble de cordes, auxquelles s’ajoute le piano. Au demeurant, une version inédite de ses standards aussi inattendue qu’émouvante, avec un artiste qui a toujours la banane, malgré ses ennuis de santé et les rumeurs qui circulent régulièrement à son sujet. Juste des instants suspendus pour dresser des ponts de mélodies entre hier et aujourd’hui, raccourcir le temps et prouver à quel point Renaud demeure intergénérationnel, visage vivant du patrimoine de la chanson française, de ces artistes qu’on continue d’aimer en voyant les décennies se succéder et les modes passer. L’annonce de cet événement avait suscité une grande effervescence chez ses fans, qui attendaient de revoir leur idole sur les planches. Le choix duCirque Royal n'a pas été anodin. Ce lieu mythique de la scène musicale belge est réputé pour son acoustique exceptionnelle, qui ne manquera pas de sublimer les instrumentations imaginées pour l'occasion. La vente des billets ayant déjà été lancée, il est conseillé de se dépêcher, car les places risquent de partir très rapidement. Si vous souhaitez être de la partie, inscrivez la date en couleur dans votre agenda. Cela se passera les 22 et 23 mai 2023. Voyez tous les détails pratiques sur le site www.cirque-royal-bruxelles.be Rue de l’enseignement, 21 à 1000 Bruxelles

LE PAPIER-PEINT

Ça est quoi, ça ? Du tchouf-tchouf danois ? demande madame Gilberte, le nez au-dessus de la casserole dont Bertha touille adroitement le contenu.

Non, c’est de la colle à tapisser, répond la tavernière. J’ai besoin de refaire le mur du fond de mon salon car le chat l’a complètement griffé. Tu sais, c’est stincstinctif, chez eux. Y arrêtent pas de faire du pain sur ton papier et ils choisissent toujours le plus cher, recta.

Potverdekke j’ai eu peur que tu allais donner ça à manger dans la brasserie.

Bertha y va d’un grand rire :

Tu crois qu’ils verraient la différence ? Si je leur dis que c’est du blanc-manger créole, ou du stoemp au vermicelle chinois, ils vont me croire. Peut-être qu’ils vont dire que ça manque un peu de sel ou de poivre. Mais je fais pas ça, tu sais. J’aime bien zwanzer mais pas comme ça. J’ai jamais fait manger de la colle à tapisser à personne, moi.

Rêveuse, elle contemple la mixture dans la casserole :

C’est vrai qu’avec un peu d’épices, et une ou deux tomates écrasées pour donner de la couleur, ça aurait l’air appétissant. Des échalotes et de la noix de muscade, qu’il faudrait aussi, et un ou deux clous de girofle.

Fais pas ça, hein, Bertha ! Si tu tiens à ta clientèle, fais jamais ça, dis. Je te le pardonnerais pas, tu sais ? Et eux non plus !

T’es folle ? Aujourd’hui, justement, je fais des cortelettes au ramonach en plat dujour. Ça ressemble un peu mais ça n’a pas le même goût.

Tandis que les deux femmes devisent tranquillement dans la cuisine de la brasserie, Marcel et Léon, chacun de son côté du comptoir, vident une dernière kriek avant de partir pour le dépôt. La nuit s’y est passée sans incident, et la police a accepté de libérer l’accès au grand hall.

En plus, c’est aujourd’hui qu’un énorme big boss américain doit venir visiter les installations du métro, murmure Léon sur le ton de la confidence. Miester Edgar Hovervair, qu’il s’appelle. C’est le genre de chicon qu’on ne doit pas rater. Tous mes gars sont sur le pont. On a quatre seaux de kriek en réserve sur ce coup-là. C’est pas possible de passer à côté. Il va y goûter à notre lambic, cet Amerloque à claques.

Et comment tu fais pour avoir toute cette bière ? Ça coûte quand même cher. Je dis pas les accessoires, car quelques seaux à peinture de cinq litres en plastique, ça n'est pas la mer à boire, mais chaque fois douze litres de kriek que tu gaspilles comme ça…

Gaspiller ? Mais non, pas dutoutgaspillée qu’elle est, cette bière ! Quand le chicon la reçoit àtravers sa gueule, on fait des photos et on les envoie à la presse. Et le lendemain, il est servi : il voulait avoir sa tête dans le journal, eh bien, il l’a ! Nous, on fait de la réclame pour la bière belge, pas vrai ? Et puis, à toi je peux le dire, c’est pas de la première qualité, comme kriek, si tu me vois venir. Ils ont parfois des ratés, à la brasserie. Tu sais, un peu comme toi quand tu mets deux fois du sel dans l’eau de tes pommes de terre.

Marcel va pour une objection dénégatoire, mais Léon poursuit :

C’est humain, ça, Marcel. Mais toi, tu dois foutre tes patates au bac, et le brasseur il me vend son brassin saligoté pour quelques centimes au litre. Tout n’est pas perdu, tu vois ? Tu penses que le peï qui reçoit ce jus-là sur son plastron, il a intérêt à se planquer des mouches et des guêpes, moi je te dis. Sucré comme c’est, ça doit les attirer comme du miel.

C’est prévu où, cet enkriekage ? s’enquiert Marcel.

Justement, au dépôt. Enfin, au garage. Comme il dit qu’il veut investir, il veut tout voir. Pas méfiant, mais juste un peucurieux. Les Amerloques, moi, j’ai aussiinvesti chez eux, j’ai acheté uneFrott Esprott, mais ils m’ont pas invité pour venir faire des photos de leurs usines de Détroit pour autant. Ils sont drôles, tu trouves pas ? Ça mérite une tournée, non ? Alors on va la lui servir, tu vas voir.

Marcel vide son verre, le passe dans l’eau de l’évier, et en fait de même avec celui de Léon. Il secoue la tête en prenant un air compassé :

Tu as raison, Léon, c’est pas comme ça qu’ils vont avoir des amis chez nous. Ici, je paie ma tournée de temps en temps, je cajole le client. C’est comme ça qu’on avance.

Ici, on est en Belgique, chez les civilisés, réplique Léon. On n’a non plus pas besoin de savoir combien tu as dans ton portefeuille. Alors moi, ces Jankées qui viennent t’agiter leurs dollars sous ton nez, et qui veulent venir voir si le pot de ton WC est propre, je leur mets une bonne dose de kriek sur la gueule pour leur apprendre les bonnes manières de chez nous.

Il saute prestement de son tabouret et s’avance vers la sortie, suivi de Marcel qui crie dans l’escalier : Bertha ! Je vais avec Léon. Je ferme la porte à clef. Je serai là pour le service de midi.

Dans la cuisine, Bertha se tourne vers Gilberte : Tu vois, Gigi, les hommes ! Quand il y a du travail d'empapinage, de collage et de tapissage, eux ils vont se promener et boire des verres. Nous autres, pauvres femmes, on peut se taper toute la corvée. Tu as raison. C’est d'ailleurs pour ça que je me suis jamais mariée. Alleï, santé, finis ton verre que je t’en verse un autre.

Elles en sont à la pose délicate du premier lé, lorsqu’on frappe à la porte de la brasserie. Bertha, du haut de l’échelle, crie un « C’est fermé ! » tonitruant, et se concentre sur la ligne verticale tracée sur le mur. Potferdekke c’est toujours la même chose. Ils viennent t’embêter quand c’est juste pas le moment. Tu fais bien attention, hein, Gigi, suis net sur la ligne et tire fort vers le bas pour enlever les soufflettes, sinon je dois faire des trous avec une épingle pour retirer l’air en dessous.

Le tambourinage sur la porte de la brasserie redouble d’intensité, ce qui a pour résultat l’énervement de Bertha, qui laisse glisser le papier-peint encollé sur la permanente mauve de madame Gilberte. Cette dernière se met à hurler et à gesticuler, renverse l’escabelle sur laquelle est juchée sa copine, qui s’étale sur la moquette. L’intermède se termine par une piaillerie digne des meilleurs poulaillers. L’air féroce, Bertha dévale les escaliers, promettant une sévère rossée au tambourineur. Pendant ce temps, Gigi se dépêtre d’un lé désormais inutilisable, avise dans le miroir de la cheminée sa coiffure empapinée de colle blanche, voue cet intempesteur-tambourineur aux gémonies, et se précipite dans la salle de bains de son amie, afin d’y procéder aux premiers secours.

En bas, Bertha vient d’ouvrir à l'inspecteur Bertrand, qui se précipite vers le comptoir :

Donne-moi vite une Orval, Bertha, je suis pressé.

Ça j’ai entendu, ronchonne la brasseuse, J’ai pu tout laisser tomber pour venir t’ouvrir. Tu n'as quamême pas si soif que ça !

Pire ! Je croyais que j’allais tomber dans les patates quand j’ai vu que c’était fermé. Il est pas là, Marcel ? Je dois lui dire quelque chose. C'est droldement urgent…

Il est parti avec Léon au dépôt du métro. Il revient vers midi, qu’il a dit.

C’est pas vrai hein ? Il est avec Léon Dingault ? Mais qu’est-ce que c’est tout ce bazar ? J’avais dit que je venais le chercher ce matin.

Bertha hausse les épaules, s’empare d’une bouteille capsulée et d’un verre calice.

Qu'est-ce que je sais, moi ? J’ai du travail dans l’appartement, j’ai pas fait attention.

Madame Gilberte apparaît dans l’escalier, avec l’air d’un chat angora qui vient de traverser l’Atlantique à la nage. Sa permanente maintenant mouillée, ressemble à la toison d’un agneau astrakan colorée en mauve. Par endroits, la colle a formé des grumaux. Bertrand ne peut réprimer un fou-rire.

Potferdekke, madame Gigi, passe pas devant chez Martin le fourreur car il risque de te tondre recta pour faire un manteau…

L’intéressée s’approche de lui calmement, s’empare de son verre-calice maintenant plein de belle bière trappiste, et lui en verse le contenu sur le crâne :

Comme ça, on est deux. Et toi, tu es béni, puisque c’est de la bière d'Orval. Bon, moi, j’y vais. Ah, Bertha : ton papier est foutu. Tu en achèteras du nouveau sur le compte de mossieu l’agent. Elle fait une sortie théâtrale, ayant soin de claquer vertement la porte derrière elle. Bertha se précipite, vérifie la bonne tenue du battant, puis referme à clé.

Pendant ce temps, Bertrand contemple son verre vide, se lèche la moustache pour recueillir une dernière goutte de sa bière, puis regarde la tenancière :

Qu’est-ce qui lui prend ?

Rien. C’est normal, quand on joue avec les pieds de quelqu’un. Tu veux un autre verre ?

Ben oué. Je suis venu pour ça.

Alors tu me dois 28 euros. Payables d’avance. Huit euros pour les deux trappistes, et puis vingt pour mon rouleau de papier-peint qui est foutu à cause de toi. Allonge ton fric, flic.

Texte extrait de « Cartache ! du ramdam chez les rames » (Ed. Le Livre de votre Région)

EXPOSITION : ROMY SCHNEIDER

Le 29 mai 1982, usée par ses détresses et consumée par ses rôles, Romy Schneider est morte d’une déficience cardiaque dans son appartement parisien. Entre la jeune fille aux fossettes espiègles, au rirefraisetspontanédespremiersfilmsautrichiensetlaquadragénaire tourmentée de « Clair de femme », les déceptions, la tragédie et le doute ont installé leur empreinte. Néanmoins, en dépit des orages qui ont traversé son existence, l’actrice a toujours affecté à l'écran une beauté tranquille et un front serein. Seuls ses yeux gris-vert trahissaient parfois l'indicible, conservant la trace de tragédies qui auraient foudroyé l'âme même la mieux trempée. Un jour de 1957, à Vienne, sa grand-mère lui avait dit : « Ne te laisse guider ni par tes émotions, ni par tes passions, ni par tes désirs. N'oublie pas qu'une bougie qui se consume par les deux bouts brûle fatalement moins longtemps ! ». Mais, ce jour-là, sa petite-fille était partie d'un grand éclat de rire. Quarante ans après sa disparition, Romy Schneider (23 septembre 1938 - 29 mai 1982) est toujours aussi aimée et populaire. Actrice européenne avec une carrière débutée à quinze ans en Allemagne et poursuivie en France, elle est devenue une star grâce à des films qui ont marqué à jamais l’histoire du cinéma. Cette exposition montre comment sa carrière a marqué son époque et continue d’éblouir avec la rediffusion des longs métrages dans lesquels elle a joué à la télévision à heure de grande audience, avec des classiques incontournables : Sissi, Les choses de la vie, Le train, Le mouton enragé, César et Rosalie, … L’occasion également de rappeler qu’elle a inspiré les meilleurs réalisateurs de sa génération un peu partout en Europe et aux Etats-Unis. Sa quête d’absolu a sans doute contribué à son génie et à sa grâce. Tenter de la faire revivre à travers ses rôles bien sûr mais aussi via ses interviews, voilà une partie des intentions de cet événement. Bâti à la fois de manière chronologique et thématique, cet hommage s’attache à montrer le parcours atypique de l’actrice : son enfance et ses débuts en Autriche, sa fuite vers la France, sa rencontre avec les grands cinéastes (Visconti, Welles, Clouzot, Preminger, Deray, …), sa collaboration durable avec Claude Sautet, son influence et son implication grandissantes sur le choix de ses interprétations. Un mélange d’objets (robes, accessoires, etc.), de photographies, de textes, d’affiches, de documents de tournage, de pièces personnelles (lettres, carnets …) et de nombreux extraits vidéo viennent enrichir cette commémoration qui se tient au Palace jusqu’au 25 juin 2023. Voyez tous les détails pratiques sur le site www.cinemapalace.be

Boulevard Anspach, 85 à 1000 Bruxelles

Paul Huet

EXPOSITION : GREAT ART FOR KIDS

Débutant par quelques explications sur les différents courants artistiques, cette exposition interactive emmène jeunes et moins jeunes pour un voyage ludique à travers des portraits, des toiles de vieux maîtres et maîtres flamands ainsi que des tableaux de Vincent Van Gogh, Edvard Munch autant que de leurs contemporains. De fait, les frères Van Eyck, Michel-Ange, Mondrian, Mark Rothko et Keith Haring ont ici leur place pour un dialogue ludique avec le public. Ceux qui connaissent les livres d’images de Thais Vanderheyden savent de quoi il retourne. L’illustratrice et autrice belge pour enfants fait depuis longtemps découvrir l’Art aux petits en réalisant sa propre version de chaque toile dans la collection « Grote Kunst voor Kleine Kenners ». Elle transforme de célèbres œuvres en adorables versions junior en capturant l’essence de chacune d’elles. Dans le cadre de cette exposition, certains dessins de Thais sont représentés de façon statique, alors que d’autres prennent vie à l’aide de différentes animations et techniques interactives. Un audioguide dirige les visiteurs, de façon amusante et durant cinquante minutes, à travers l’histoire de la peinture. Face au succès, cet événement a été prolongé jusqu’au 21 mai 2023. Voyez tous les détails pratiques sur le site www.greatartforkidsexpo.com Rue de la colline, 24 à 1000 Bruxelles

EXPOSITION : THE FRIENDS EXPERIENCE

Née il y a trois décennies sur petit écran, la série « Friends » a fédéré les engouements au point de devenir culte et générer des clubs de fans à travers le monde, révélant au passage Jennifer Aniston, Courteney Cox et Lisa Kudrow. Elle suit de près les joyeuses mésaventures de six amis vingtenaires qui découvrent les pièges de la vie et de l’amour dans le Manhattan des années 90. Souvent copiée et jamais égalée, elle reste une perle addictive à la fois drôle et réaliste sur une société en train de se métamorphoser, tout en se voulant une description aigre-douce d’une génération gâtée qui entre dans le monde actif et qui prend plaisir de se retrouver au Central Perk, leur café préféré. Les créateurs de cette sitcom, Marta Kauffman et David Crane, n'en étaient pas vraiment à leur coup d'essai en matière de séries, puisqu'ils avaient déjà cosigné l'excellent » Dream On » pour HBO. A leurs yeux, « Friends » ne semblait au premier abord pas se démarquer de la cohorte de ce qui se faisait à l’époque pour la télévision, où un groupe d'amis reforme une sorte de nouvelle cellule familiale, lâche et évolutive, au tout début de leur vie d'adultes. Toutefois, il faut très vite admettre que, si elle suit le canevas que les autres feuilletons, elle a su l’appréhender bien mieux en y ajoutant un comique verbal d'une efficacité presque incomparable, un comique de situation travaillé, des éléments sentimentaux foisonnants proches du soap pour fidéliser le public ... Bref, la recette s’est avérée détonante avec un bel équilibre d’un épisode à l’autre, un ton proche des spectateurs et un casting fédérateur. Pour les grands enfants qui refusent de grandir, on leur offre aujourd’hui une expérience immersive qui permet dese replonger dans l’univers de« Friends » pour explorer notamment des décors interactifs reconstitués pour l’occasion comme l’appartement de Joey et Chandler, celui de Monica et Rachel ou même le fameux Central Perk. Après un énorme succès à l'étranger, cette expérience unique fait escale à Bruxelles pour une durée limitée. Si ce parfum de nostalgie vous tente, rendez-vous au Hall 4 de Brussels Expo pour une virée d’enfer ! Voyez plus de détails sur le site officiel de l’organisateur https://brussels.friendstheexperience.com

Place de Belgique, 1 à 1020 Bruxelles

EXPOSITION

: PRIVAT

LIVEMONT - FLEURS À L’AFFICHE !

L'œuvre et la vie dePrivat Livemont, artiste bruxelloisemblématiquede l’Art nouveau, sont aujourd’hui mis à l’honneur à Schaerbeek. Artiste complet et polyvalent, artisan et enseignant à l’Académie de dessin et d’industrie de sa commune natale, il semble avoir été un travailleur infatigable. Symboliste, il est fort tôt tenté par l'esthétique Art Nouveau et produit de nombreuses affiches, souvent primées qui le font surnommer le Mucha belge. A côté de ce travail alimentaire, il réalise des sgraffites présents sur plusieurs façades de la capitale. La finesse de son trait, son goût pour les éléments décoratifs végétaux et leur stylisation, son imagination fertile et sa palette colorée le caractérisent par rapport à d’importants confrères. Parmi ses œuvres principales, on retient les sgraffites de l’école Josaphat et la Grande maison de Blanc situé rue du Marché aux poulets. Comme photographe, il s’est intéressé à la capture du mouvement. On lui doit également des illustrations pour une série de journaux de l’époque. La Maison Autrique a choisi de mettre cet artiste à l’honneur en 2023, année de l'Art nouveau, en organisant une exposition d’envergure qui se tient jusqu’au 14 janvier 2024. Voyez tous les détails complets sur cet événement via le site www.autrique.be

Chaussée de Haecht, 266 à 1030 Bruxelles

ANTICA BRUSSELS

Antica Brussels rejoint le calendrier des grands évènements de la capitale, fort d’une réputation de sérieux et de quarante-cinq ans d’expérience en s’appuyant sur un socle solide et apprécié. Comme chacun le sait, cet événement offre une vitrine exceptionnelle de l’art ancien avec une diversité d’objets exposés en provenance de plusieurs collectionneurs et marchands. En s’appuyant sur une formule dynamique, les professionnels iront à la rencontre des visiteurs, désireux de se procurer des pièces de précieuses ou des objets rares. Arts décoratifs,tableaux,bijouxetmobiliercréerontsansdoutedebellessurprisesetengendrerontvraisemblablement des coups de cœur. Comme chaque fois, les exposants feront le déplacement depuis le Grand-Duché du Luxembourg, la France, l’Allemagne, l’Espagneoul’Italieavecdes coffresremplisdetrésors àdécouvrir pour le plaisir des yeux ou à acheter. Un rendez-vous incontournable pour toute personne férue de beau. Antica Brussels se tiendra du 21 au 23 avril 2023 à Tour et Taxis. Référez-vous aux informations pratiques mises en lignevialesitewww.tour-taxis.com

Avenue du Port, 86C à 1000 Bruxelles

Sam Mas

EXPOSITION : DESIGN A BOOK

Ce moisd’avril est consacré aux pratiques et aux recherches contemporaines en designdulivre et reliure de création à la Wittockiana dans un souci de transmission pédagogique, de stimulation à la création et d’émulation à la recherche appliquée aux arts du livre. En tant que médium, le livre touche à de multiples domaines, que ceux-ci relèvent de la littérature, de la philosophie, des arts plastiques, du design, de la reliure ou encore de l’édition. Terrain d’infinis possibles, il suscite autant d’interrogations qu’il ouvre de pistes d’explorations, aussi bien par son contenu que par sa matérialité. Dans le domaine du livre de création, le rapport entre le support et ce qu’il véhicule traduit, cache et dévoile fait sans cesse l’objet de subversions et d’expérimentations, qui font naître des objets surprenants. Cette exposition dresse un panorama du design du livre en Belgique des cinq dernières années. Elle est l’occasion de découvrir les enseignements et pratiques foisonnantes du livre de part et d’autre du pays. Les créations exposées, sélectionnées par un jury international suite à un appel à projets, ont été choisies selon des critères qui privilégient l’innovation : elles questionnent le médium du livre-même, sa matérialité, les pratiques de lecture, d’écriture, ou encore les rapports entre textes et images. Les livres sont présentés sur différents dispositifs scénographiques : vitrines, tables, vidéos et installations sonores font ressortir les propriétés uniques de chaque création. Par ailleurs, certaines créations peuvent être manipulées par le public : une façon de rapprocher celui-ci du livre comme médium artistique. L’exposition comprend également les recherches et les techniques de reliure innovantes développées par Anne Goy, Denis Grégoire, Julie Auzillon et Clara Gevaert, lauréats de la Bourse triennale de recherche en création et design du livre, initiée par l’Atelier du Livre en 2010. Durant la manifestation sont organisées de nombreuses activités : visites guidées, conférence, rencontres avec les créateurs, workshops, après-midi famille.... Parmi les quatre-vingt-quatre réalisations exposées seront visibles les œuvres de Julie Auzillon, Sylvie Broodthaers, Katja Clement, Elise De Maio, Clara Gevaert, Denis Grégoire, Anne Goy, Tatsuya Inuikawa, Denis Meyers et Michel Welfringer, Eva Moulaert et Willem Styfhals, Stéphanie Roland, Camille Stoffel, Raphaël Van Lerberghe et Alexia De Visscher et Bernard Villers. Un événement qui se déroule à la Wittockiana jusqu’au 30 avril 2023. Voyez toutes les modalités pratiques sur le site www.wittockiana.org

Rue du Bemel, 23 à 1150 Bruxelles

EXPOSITION : LOCAL HEROES

« Local Heroes » associe à la manière du gymnase grec antique les exercices du corps et ceux de l’esprit. L’idée a été de monter une exposition qui cogne à la manière de Rocky Balboa avec des œuvres qui assomment tels des uppercuts ou des directs de la droite, grâce à des photographies, une multitude d’objets issus du ring, des montages, des vidéos et … quelques sportifs qui viennent faire une démonstration de leur sport préféré. On l’oublie généralement, mais la boxe avait pour objectif de faire oublier la lutte antique et de former la jeunesse aux expériences du corps par l’entraînement, le combat et l’émulation. Aujourd’hui, elle demeure un sport connu et reconnu et sert de vecteur d’intégration pour favoriser la mixité sociale, l’entraide et la compréhension à travers une série de règles à suivre dans l’enceinte des cordes du ring. Pour monter cet événement, les organisateurs ont pu compter sur l’aide de deux clubs sportifs de la capitale et plusieurs de leurs membres se sont personnellement investis pour rendre ce qui est à voir le plus crédible possible. Une exposition qui n’intéresse pas seulement les amateurs de boxe, mais les curieux et tous ceux qui veulent savoir ou comprendre. « Local heroes » est à voir au Mima jusqu’au 28 mai 2023. Plus d’informations sur le site www.mimamuseum.eu

Quai du Hainaut, 39-41 à 1080 Bruxelles

André

EXPOSITION : ANDRÉ CADERE

Les expositions d’André Cadere (1934-1978) sont toujours des événements en soi, car elles sont rares et complexes à monter du fait du nombre restreint d’œuvres produites par l’artiste durant deux périodes très distinctes, la première à Bucarest de 1960 au printemps 1967(demeurée confidentielle et qui ne sera pas représentée ici à Bruxelles) et la seconde à Paris jusqu’en 1978. En outre, elles posent également toujours un peu le même type d’équation à leur curateur, comment montrer son travail, surtout si elles sont concentrées voire entièrement dédiées à ce qui représente plus ou moins les sept dernières années, à savoir la réalisation des fameuses barres de bois rond auxquelles la figure de Cadere est irrémédiablement liée, c’est-à-dire cette présence quasi continue de l’artiste, tenant une barre ou ayant auprès de lui l’une d’entre elles. Pour autant, même pour cette période “ultime”, ce serait oublier que Cadere, essentiellement à partir de 1975, a produit de nombreux dispositifs qui lui furent propres et que ses barres polychromes ont ainsi pu être vues par un public hors de sa présence. Si l’exposition André Cadere, produite par la Fondation CAB, s’articule autour d’un corpus important de barres de section ronde, elle intègre également d’autres type de barres, dont des exemples de section carrée réalisés par l’artiste en 1970. Elle permet aussi au visiteur de découvrir plusieurs œuvres remarquables et inédites des années qui les précèdent (1969-1971). Enfin, la dernière partie de l’exposition est consacrée aux pièces textuelles qui rappellent l’importance du langage à l’intérieur de son travail, ainsi qu’à des ensembles photographiques liés aux déplacements constants de Cadere dont ceux qui l’amèrent fréquemment en Belgique où il reçut un accueil très favorable de la part de nombreuses personnalités. Des documents filmés mettent également en évidence différents dispositifs dans l’espace public, introduits par Cadere dès 1972. Un événement à découvrir à la Fondation CAB jusqu’au 15 juillet 2023. Voyez les informations pratiques sur le site www.fondationcab.com Rue Borrens, 32-34 à 1050 Bruxelles

EXPOSITION : VICTOR HORTA VERSUS ART NOUVEAU

Cette exposition entend révéler Victor Horta sous un jour nouveau et nous faire oublier les questions des styles et les images toutes faites qui lui sont souvent attribuées. L’objectif va jusqu’à nous faire oublier son rôle dominant dans l’Art nouveau, une étiquette utile mais parfois réductrice. L’occasion de porter un regard sans idées préconçues sur l’homme créatif et voir ce qu’il nous dit (et ce qu’il nous cache) : Le rôle de sa femme, Pauline Heyse et de ses mentors ( Balat et Viollet-le-Duc), son inspiration tournée vers l’Egypte, la Grèce, le XVIIIème siècle, de son admiration pour l’opéra Garnier et le Palais de Justice de Bruxelles. Alors, Horta, architecte éclectique ? Il a passé en tout huit années à se former aux Académies de Gand et de Bruxelles, et y a étudié les architectures du passé et la copie des ornements des styles défunts. Dès 1892, il s’est libéré dela répliqueservile des motifs du passé pour conférer àson art une dimension personnelle. C’est dans ledécor et les ornements que nous trouvons traces des sources d’inspiration de son vocabulaire, dont l’Egypte ancienne, l’époque gothique et le style Louis XV ou rocaille qu’il s’approprie, décline et transforme à sa guise. Un ensemble de dix modèles en plâtre jamais montrés au public est ici présenté dans une mise en scène audacieuse faisant écho aux styles du passé et à l’œuvre de Horta … Il ne se serait sans doute jamais décrit comme architecte Art nouveau et se définissait au contraire comme « gothique moderne ». Au centre de l’exposition, il s’agit de s’interroger sur les liens entre Horta et Viollet-le-Duc. Des liens puissants sont à l’origine de la naissance d’un langage architectural novateur. Tant le Japon que la nature étaient déjà des éléments défendus par Viollet-le-Duc pour renouveler l’architecture et lui donner une cohérence et une identité inédite et fondatrice. Cette exposition est aussi la possibilité pour le Musée Horta de se doter de nouvelles réserves de mobilier aux normes les plus rigoureuses. Grâce au soutien du Fonds Baillet Latour et à l’ingéniosité du ferronnier d’art Luc Reuse, le musée dispose dorénavant de réservesmoderneset adaptablesencasd’expositiongrâceàunsystèmeinédit deportesvitrines. Un événement à découvrir au Musée Horta jusqu’au 8 janvier 2024. Plus de détails sur le site www.hortamuseum.be

Rue Américaine, 27 à 1050 Bruxelles

EXPOSITION : BEATRIZ SANTIAGO MUÑOZ

Il s’agit de la première exposition personnelle en Belgique de l'artiste portoricaine Beatriz Santiago Muñoz qui consiste en une seule installation audiovisuelle multicanaux intitulée Oriana. Beatriz Santiago Muñoz développe ses films et vidéos par le biais de l'écriture, ainsi qu'au travers de rencontres fortuites et d'improvisations structurées avec des non-acteurs. Inspirée par l’approche ethnographique, l'artiste explore les histoires locales et les mythologies indigènes, créant des interventions filmiques qui juxtaposent le documentaire à la fiction et au récit. La caméra est un instrument de médiation entre ceux qui se trouvent devant l’objectif et ceux qui sont en arrière de celui-ci. La reconnaissance mutuelle de la présence de l'autre est donc le point de départ de l'établissement de connexions audiovisuelles essentielles, qui constituent la base conceptuelle de son travail. Dans Oriana, ces connexions élaborées sont encore renforcées par la structure complexe de l'œuvre. Ainsi, l’artiste transforme de manière convaincante l’univers littéraire radical de Wittig en rencontres audiovisuelles stimulantes, tout en réimaginant les spectateurs comme des sujets en perpétuel devenir. A découvrir à Argos jusqu’au 7 mai 2023. Découvrez toutes les informations pratiques sur le site www.argosarts.org Rue du chantier, 12 à 1000 Bruxelles

EXPOSITION : LE CHAT DÉAMBULE

Le Parc royal, également connu sous le nom de parc de Bruxelles, abrite vingt-deux statues en bronze du « Chat ». Le Chat est un personnage fictif créé par l'artiste belge Philippe Geluck, qui est devenu célèbre pour ses bandes dessinées humoristiques. Cetteexpositionen pleinair devrait attirer les touristes et les habitantsde la ville. Après Paris, Bordeaux, Caen,Genève et Monaco, les statues débarquent enfin à Bruxelles, sixième étape d’un parcours qui devrait se poursuivre à New York. Un événement qui se sera fait attendre. Avec troismètres dehauteur et unpoids depresque deuxmillecinqcents kilos, chaque œuvre est le fruit de la collaboration entre l’artiste et différents corps de métier pour passer des planches de bédé à la 3D. Si l’humour est bien présent dans l’univers du dessinateur, chaque pièce exposée n’entend pas faire forcément sourire, mais susciter la réflexion. On le sait, le public se ruera pour découvrir ce travail dans l’un des lieux emblématiques de la capitale. Avec le printemps et le soleil que tout le monde attend, on devine qu’un parcours dans les allées de ce site, seul ou en famille, sera mis au programme de bon nombre de Bruxellois. Le Chat, on le voit partout, décliné en tee-shirt, gobelet en plastique ou boîte de biscuits. Du coup, on a l’impression de le connaître sous toutes ses coutures, au point qu’il pourrait presque faire partie du ménage. En trente ans que le personnage habite l’imaginaire collectif, il fait aujourd’hui partie du paysage, devenant une valeur sûre que les collectionneurs s’arrachent et qui, chaque jour, prend de la valeur. Une certaine forme d’art bien à l’écart de ce qu’on découvre dans les musées, faite pour jouer l’équilibriste entre l’art sérieux et le côté ludique. Des sculptures à découvrir jusqu’au 30 juin au Parc royal.

EXPOSITION : ESTEBAN MOULIN

Dans la peinture d’Esteban Moulin, l’espace non peint est le plein, le monde visible, et son espace peint devient le vide, le monde invisible. Comme peintre et calligraphe, il montre que l’objectif de chaque trace est artistique. Sa calligraphie n’est pas immédiate, puisqu’elle résulte d’une méditation intérieure et qu’elle n’a rien d’aléatoire, née d’une succession linéaire très précise. En tant qu’artiste, il adore le papier pour son côté pénétrant, la vitre pour sa translucidité, le plexi pour sa flexibilité, la fresque pour sa vision monumentale et la toile pour le grain qu’elle dégage. Pour lui, il existe une grammaire à suivre. Pour la rédiger, il se compare à unpilote qui utilise un alphabet très particulier de figures, un langage extrêmement codifié. Un programme composé d’une combinaison d’une dizaine à une vingtaine de figures, avec différents enchainements de symboles qui donnent le caractère propre du rythme, du souffle et de l’énergie. Lorsqu’il peint, il exécute une vraie chorégraphie, nourrie de précision, poursuivant un parcours calligraphique qui lui est venu il y a une dizaine d’années. La genèse de sontravailest étroitementliée àsonexpérience de piloted’avion, avec la question de savoirde quelle manière reproduire sur toilele parcours d’un biplan, les heures de vol. Tous ces éléments l’ont abondamment nourri, étape par étape, faisant de lui un scribe du ciel. Ses œuvres récentes sont à découvrir jusqu’au 29 avril 2023 aux cimaises de Le salon d’Art. Voyez davantage de détails sur le site www.lesalondart.be

Rue Hôtel des Monnaies, 81 à 1060 Bruxelles EXPOSITION : 236 - LAND(ES)CAPES FROM THE 20TH CONVOY

Cette thématique propose un regard artistique sur un épisode exceptionnel de l’histoire de la Seconde Guerre mondiale. Le 19 avril 1943, le 20e convoi quittait le camp de transit de Malines pour déporter 1 631 Juifs vers Auschwitz. Grâce à des actions de résistance menées à la fois depuis l’intérieur et l’extérieur des wagons, 236 de ces déportés parvenaient à sauter du train qui les destinait à l’extermination. Revenant sur cet acte de rébellion unique dans l’Europe occidentale sous administration nazie, le photographe Jo Struyven (Sint-Truiden, 1961) nous donne à voir les paysages qui ont servi de cadre à cette histoire méconnue. Dressant un « mémorial » contemporain, ces photographies sont une réponse à l’indifférence qui caractérise aujourd’hui ces paysages dépouillés, où n’apparaît nulle présence humaine, et qui furent pourtant chargés d’(in)humanité. Placées en dialogue avec ces photographies, deux tableaux de Luc Tuymans (°Mortsel, 1958) évoquent la destruction des Juifs et des Roms d’Europe. De manière réitérée, l’œuvre de Tuymans explore la relation qu’entretiennent les individus avec l’Histoire et les confronte à leur capacité à l’ignorer. La persécution durant la Seconde Guerre mondiale s’érige, à partir de la fin des années 1970, en thématique de sa peinture.

« Écrire un poème après Auschwitz est barbare ». Tel est le constat qu’émettait, en 1949, le philosophe allemand Theodor W. Adorno. À travers deux perspectives issues des arts visuels, c’est cette question de l’(im)possibilité de l’art après la Shoah que pose cette exposition. Organisée en partenariat avec la Fondation Auschwitz, cette exposition sera accompagnée d’un ouvrage-catalogue (sortie de presse le 19 avril 2023), ainsi que d’un espace pédagogique qui présentera les témoignages d’évadés du 20e convoi de déportation. Une exposition à découvrir au Musée juif de Belgique jusqu’au 14 août 2023. Voyez tous les détails pratiques sur le site www.mjb-jmb.org

Rue des Minimes, 21 à 1000 Bruxelles

EXPOSITION : FEMMES MAROCAINES

Cette manifestation revisite les règles d’apparence dans l’esthétique marocaine, explore l’éthique et les coutumes imposées aux femmes ainsi que les motivations

toujours à l’œuvre

de ces usages très codifiés. Pour la première fois, productions anciennes et créations récentes sont mises en dialogue, dans un riche parcours narratif présentant une grande quantité d’objets datant du XVIème siècle à nos jours: objets traditionnels et cultuels, vêtements, ornements, talismans et bijoux, documents d’archives, photographies et dessins, tableaux orientalistes provenant de la célèbre collection des Dahan-Hirsch qui tient une place particulière dans la sauvegarde du patrimoine culturel et civilisationnel du Maroc, dont nous mesurons ici la grande valeur historique et affective. Un événement à découvrir au Musée juif de Belgique jusqu’au 30 avril 2023. Voyez tous les détails pratiques sur le site www.mjb-jmb.org

Rue des Minimes, 21 à 1000 Bruxelles

EXPOSITION : ART OF THE BRICK

Après un grand succès dans plusieurs villes du monde (ce qui lui a valu sa place dans la liste des incontournables de la CNN), l’exposition événement revient à Bruxelles. The Art of the Brick plonge les visiteurs dans l'univers de Nathan Sawaya : un monde plein de joie et de couleurs. Avec plus d’un million de briques LEGO, l’artiste a réalisé pasmoinsde septante œuvres qui inspirent autant lesenfants que les adultes à réfléchir sur le sens de l’art, un sourire aux lèvres. La collection comprend une grande variété de sculptures originales, mais aussi des versions réimaginées de certains des chefs-d'œuvre artistiques les plus célèbres du monde tels que le David de Michel-Ange, la Nuit étoilée de Van Gogh et la Joconde de De Vinci. Parmi les curiosités de cette exposition, un squelette de Tyrannosaurus Rex de six mètres de long et une collection multimédia très innovante de photos Lego réalisées par le photographe primé Dean West. Une exposition passionnante qui a déjà émerveillé plus de dix millions de visiteurs autour du monde ! A découvrir jusqu’au 14 mai 2023. Plus de détails sur le site www.theartofthebrickexpo.com

Grand-Place, 5 à 1000 Bruxelles

EXPOSITION : PATATLAND

Car Michel Devaux vous convie à une immersion anthropo-patatière dans l’univers un tantinet surréaliste de « Patatland ». Là, sur cette grande île-continent qui flotte et se déplace sans cesse sur les océans, la Pomme de terre s’y présente comme métaphore de l’être humain collectif. Enfance, amours, plaisirs de l’existence, vie en société... La simple métaphore des pommes de terre recélait un champ illimité de possibilités : avec elles, l’artiste a pu traiter l’anonymat, les sentiments humains, les universels, les situations les plus diverses. Elles plaçaient d’emblée ses toiles dans la généralité, tout en leur conférant une grande force d’évocation. Chacun, dès lors, peut y voir son voisin ou, même, choisir de s’y reconnaître », a expliqué l’artiste.

Dix années d’études, environ le double de pratique passionnée... Michel Devaux est encore un jeune peintre. Prolifique, il est l’auteur de centaines de toiles organisées en séries (les villes, les quidams, les mains...), parmi lesquelles celle consacrée à la Pomme de terre se profile telle l’état de l’art de sa quête de sens et d’esthétique.

Le public belge, par-delà l’omniprésence de la pomme de terre, semence de sa Culture Fritkot, se sentira en terre de connaissance une fois immergé dans « Patatland ». « Comme Magritte avant lui, Michel Devaux est intimement persuadé d’être un peintre de l’idée. Aussi s’acharne-t-il à peaufiner la composition de chaque tableau afin qu’il exprime au mieux le concept que le peintre souhaite illustrer, choisissant avec soin chaque ligne, chaque nuance colorée afin d’en maximiser l’impact et la lisibilité. Pourtant, à l’instar de Magritte, Michel Devaux est un grand peintre tout court. L’exposition Patatland est à découvrir au Micro Musée de la Frite jusqu’au 3 juin 2023. Voyez toutes les informations pratiques sur le site www.homefrithome.com Rue des Alliés, 242 à 1190 Bruxelles

EXPOSITION : MAGICAL THEATRES

Le théâtre en papier, théâtre miniature ou théâtre de table, était, autrefois, une source de plaisir pour petits et grands, aujourd’hui, un peu tombé dans l’oubli. L’expositionMagical Theatres vous fait revivre le monde magique de ce jouet, ses merveilleux décors coloréset sespetitsacteurs de papier. LaPortedeHal vousouvrelesportesd’un univers rempli d’histoires, des pièces de Shakespeare aux contes des frères Grimm. Ces charmantes œuvres d’art apparues voici deux siècles reflètent la grandeur des scènes théâtrales européennes et témoignent de l’univers intime des familles du 19e siècle. L’exposition dévoile des exemplairescompletsdel’époqueet debellesplanchesenpapierd’originenondécoupées. Descréations d’artistes actuels y sont également présentées. Le Chat botté animé guide les enfants dans l'exposition. Magical Theatres se déroule au troisième étage du bâtiment historique du Musée de la Porte de Hal. Ce vestige de la seconde enceinte de Bruxelles vous fait découvrir, dans une présentation permanente, l’époque où la ville était fortifiée et propose un panorama impressionnant depuis son chemin de ronde. Les expositions temporaires qui y sont présentées annuellement mettent l'accent sur divers aspects de la vie quotidienne d’hier et d’aujourd’hui, en puisant régulièrement dans les collections d'Ethnologie européenne des Musées royaux d'Art et d'Histoire. Un événement a découvrir jusqu’au 4 juin 2023. Plus de détails sur le site www.hallegatemuseum.be Boulevard du Midi, 150 à 1000 Bruxelles

EXPOSITION : ANIMALIA

Des messages inquiétants se font entendre depuis quelques années sur la dégradation des conditions de la viesur Terre. Lapréservation de labiodiversité et lalutte contrele dérèglement climatiqueconstituent dès lors des enjeux majeurs de notre monde contemporain. Dans ce contexte, le train, grâce à ses faibles émissions de CO2, représente un atout en faveur d’une mobilité durable et a plus que jamais de beaux jours devant lui. A travers l’exposition Animalia, Train World vous invite à un voyage poétique et scientifique entre autres consacré à la préservation de notre environnement, notamment sous l’angle de la biodiversité et du climat.Pierre-Yves Renkin, sculpteur animalier belge de renom, a été convié en tant qu’artiste invité à exposer une série d’oeuvres représentant des animaux. Ces sculptures animalières dialoguent au sein du musée avec nos collections ferroviaires. Le long du parcours vous rencontrerez notamment des éléphants, un gorille, une girafe, une tortue ou encore un crocodile ! Le tout entre les anciennes locomotives, le monde des rails, et les nombreux trésors ferroviaires qu'abrite Train World. Parallèlement à ce parcours centré sur l’émotion poétique, les thématiques de la préservation de la biodiversité, du réchauffement climatique et des atouts du train, en tant que mode de déplacement durable, sont développées dans les différents espaces du musée. Un volet de cette exposition est aussi consacré aux efforts entrepris par la SNCB et Infrabel pour réduire l’impact de leurs activités sur notre environnement et le climat. Afin de concevoir cette exposition, à la fois poétique et scientifique, Train World s’est assuré le concours de quatre spécialistes du monde animal, du changement climatique et du transport ferroviaire. Ces signatures de référence témoignent d’un souci commun en faveur de la protectionde notre environnement. Une exposition pour comprendre et agir à découvrir à Trainworld jusqu’au 5 novembre 2023. Plus d’informations sur le site www.trainworld.be

Place Princesse Elisabeth, 5 à 1030 Bruxelles

EXPOSITION : HISTOIRE D’UNE CRISE CONTEMPORAINE

Les déchets, voilà certainement l’aspect le plus visible et matériel de la crise environnementale qui nous menace, la pointe d’un iceberg dont nous n’imaginons pas ou peu l’étendue ! Cette exposition met en lumière l’histoire cachée des détritus en Europe tout en soulignant son importance comme marqueur de changement social. Prenant comme point de départ la révolution industrielle, cet événement aborde les pénuries des temps de guerre, l’essor du consumérisme d’après-guerre et se termine par l’insurmontable crise des déchets actuelle. Ce projet met en avant les changements considérables intervenus dans la manière dont nous avons traité nos ordures dans le passé et dont nous pensons, ou ne pensons pas, le déchet aujourd’hui. En se penchant sur cet aspect de l’histoire, il renforce la pertinence des critiques et des appels au changement actuels. Quatre sections sont proposées aux visiteurs, faisant se succéder des thématiques connues ou qui le sont moins. L’accès est évidemment mis sur la nécessité écologique et sur la responsabilité individuelle, tout en soulignant le rôle que doivent jouer les états. L’idée consiste à revoir en profondeur notre mode de fonctionnement et de comparer celui-ci avec ce qui s’opérait avant notre naissance, plongeant le public dans les fragments d’objets hérités de l’âge du Bronze, mettant en évidence des échantillons de chiffons blancs utilisés au XIXe siècle, des appareils électroniques obsolètes, etc. Qu’ils soient industriels, privés, toxiques ou non, ce que nous vidons dans les poubelles demeure révélateur de notre système de fonctionnement et d’une philosophie qui a longtemps été : tout à l’incinérateur ! La crise économique, celle de l’énergie et les modifications climatiques qui frappent à nos portes nous entraînent à prendre conscience du danger et de ses conséquences terribles Les organisateurs de cet événement n’entendent pas nous stigmatiser, mais nous appeler à davantage de vigilance, à cesser de nous voiler les yeux et à devenir responsables de notre vécu. Enrichie par l’expertise de professionnels bruxellois du traitement, du recyclage et de la réutilisation, cette exposition est complétée par une publication interdisciplinaire et par une plateforme web transnationale Throwaway, développée en partenariat avec neuf musées européens, qui propose un vaste ensemble d’images, de textes et de vidéos autour du sujet. L’accès est gratuit jusqu’au 14 janvier 2024 à la Maison de l’Histoire européenne. Plus de détails sur le site www.historia-europa.ep.eu Rue Belliard, 135 à 1000 Bruxelles

Sam Mas

EXPOSITION : LOVE

L’artiste bruxelloise Pascaline présente ses peintures et ses dessins au Musée de l’Erotisme et de la Mythologie, une enseigne trop peu connue des habitants et sise non loin de la place du Jeu de Balle, dans le cœur des Marolles. Elle y propose des créations expressives et sensuelles qui reflètent l’amour sous toutes ses formes et sans tabous. L’occasion de se conforter dans l’idée que les relations charnelles sont avant tout humaines et de rappeler qu’elles doivent s’échanger entre personnes consentantes. Une manière surtout d’évoquer le pouvoir envoûtant de l’érotisme, qui est à la sexualité ce que le miel est à la confiserie, par rapport à la pornographie quiemportelesintervenants dansundistrict tout autre. Rien de vulgaire dans les travaux accrochés aux cimaises, même si cet événement n’est pas accessible aux mineurs d’âge. A découvrir seul, en couple ou en groupe jusqu’au 30 avril 2023. Une exposition tout simplement intitulée : Love. Tout un programme ! Plus d’informations sur le site www.m-e-m.be

Rue Sainte Anne, 32 à 1000 Bruxelles

Sam Mas

EXPOSITION : CHAIMOWICZ

Né dans le Paris d’après-guerre et éduqué en Angleterre, Chaimowicz occupe une position singulière, à l’intersection de deux champs artistiques, de deux cultures et de deux langues. À l’image de l’artiste lui-même, l’œuvre, raffinée, ludique, échappe à toute catégorisation simpliste, exigeant une attention aux détails tout en se révélant généreuse et imprégnée de beauté. Opposé aux revendications d’une autonomie de l’art, l’artiste se tourne vers les arts décoratifs, compose depuis cinquante ans un lexique éminemment personnel et puiseses impressionsdansledesign,la gravure, la peinture, le collage autant que sa propre vie quotidienne. Son œuvre continue à influencer de jeunes artistes, notammentpar sonquestionnementconstant etsubtildurôle de l’art et soninstaurationd’uneesthétiquequeer. Danscette exposition, lalumièrejoueunrôleessentiel.Pionnierdiscret, Chaimowicz a délibérément travaillé à contre-courant des mouvements artistiques dominants dès le début de sa carrière à Londres dans les années 1970. Combinant passé et présent, le Wiels rassemble trois groupes d’œuvres qui explorent l’intimité, la domesticité et le désir de créer son propre contexte. Un événement à découvrir jusqu’au 13 août 2023 au Wiels. Plus de détails sur le site www.wiels.org Avenue Van Volxem, 354 à 1190 Bruxelles

EXPOSITION : DANAI ANESIADOU

Au cours des quinze dernières années, Danai Anesiadou a exprimé de multiples questionnements métaphysiqueset personnelsàtraversunséduisantcorpusd’œuvrestournéesverslecinéma, lessciences occultes, l’antiquité grecque etl’état de notre mondecontemporain. « Artiste européenne du XXIe siècle emblématique de la crise », elle inscritson œuvre dans le tissu à la fois politique et invisible de la réalité. Forte d'un intérêt profond pour l'historiographie, elle remet en question ce que nous considérons comme vrai, pointantdudoigtlesdoublesstandardsetlesfaussesdichotomiesdudiscoursdominant. S’efforçant de saisir la situation quelque peu frénétique que connaît l’humanité aujourd’hui, elle se tourne vers la notion de Kali Yuga, le quatrième et actuel âge de la cosmogonie hindoue (et également le pire). La description de cet âge de fer, ou ère de la discorde et de l’obscurité dans laquelle la conscience est à son plus bas et la matérialité à son plus haut niveau trouve ici un écho particulier. Véritable exorciste des temps modernes, Anesiadou apure et transforme non seulement ses possessions matérielles mais aussi les énergies qui vibrent autour de nous. Elle entend inclure dans son exposition présentée au Wiels l’intégralité de ses possessionsmatérielles : objets domestiques, chaussures et vêtements, biensprécieux en solidifiant le tout avec de la résine et de grandes quantités de tessons de métal. Au cœur de ce projet, un désir de se débarrasser de ses possessions en les transformant en orgonites. Ces transformateurs d’énergie, découverts par le psychanalyste Wilhelm Reich (1897-1957), captent un courant d’orgone cosmiqueet letransmuent enénergiepositivequ’ilsdiffusent. Laproductiondecesorgonites"curatives" est cependant un processus intrinsèquement toxique, une "contradictio in terminis" qui n'échappe pas à Anesiadou. Sa résistance à la pensée binaire est encore mise en évidence par l'inclusion de deux guillotines en état de marche. Des travaux à découvrir jusqu’au 23 avril 2023 au Wiels. Plus de détails sur le site www.wiels.org

Avenue Van Volxem, 354 à 1190 Bruxelles

EXPOSITION : MICHEL FRANÇOIS

Un regard sur 40 ans de pratique artistique de l'artiste belge Michel François, des premières œuvres à quelques nouvelles créations qu'il a spécialement réalisées pour Bozar. Avec la sculpture, la photographie, la vidéo, la peinture et l'installation, l'artiste crée un réseau de connexions changeantes entre ses œuvres. L'exposition est un concept unique dans lequel « l'œuvre d'art totale » est centrale et la salle d'exposition devient une extension de son atelier. François bouscule la réalité, la remet en question et insuffle encore et encore une nouvelle vie à sa relation avec l'art. Il transforme des objets et des matériaux apparemment simples en vecteurs de sens. Comment un geste peut-il changer le statut d'un objet ? Quelle est l'influence de la main de l'artiste ? Et quel est le rôle du hasard ? Une exposition à découvrir à Bozar du 16 mars au 21 juillet 2023. Plus d’informations sur le site www.bozar.be Rue Ravenstein, 23 à 1000 Bruxelles

VAN GOGH : THE IMMERSIVE EXPERIENCE

Qui n'a jamais rêvé d'entrer dans un tableau ? C’est maintenant possible grâce à cette exposition en tournée depuis 2017 et qui a accueilli plus de cinq millions de visiteurs à travers le monde ! Après Claude Monet et Frida Kahlo, plongez aujourd’hui à 360° dans l’univers incroyable de Vincent Van Gogh. Depuis maintenant un mois, Bruxelles accueille la magnifique exposition immersive consacrée à la vie de Van Gogh ainsi qu’à ses œuvres, offrant un show inégalable. Van Gogh, The Immersive Experience a pris possession d’une enseigne située dans le centre historique de Bruxelles. Grâce à une technologie d’imagerie virtuelle de dernier cri, les visiteurs sont plongés dans l’univers spectaculaire et incomparable du peintre pour s’offrir un spectacle de son et lumière sous la forme d’un parcours didactique adapté aux grands autant qu’aux petits, afin de leur permettre de découvrir la période de l’artiste passée au couvent ou à Arles, ainsi que d’entrer dans l’intimité des lettres échangées avec son frère Théo. Combinant le plaisir de découvrir son existence en profondeur et de s’engager dans les tourments de son cœur, cet itinéraire livre surtout une série d’informations sur l’acuité de son regard, sa manière de peindre et sur sa conception moderne de l’art pictural, en s’affranchissant des codes académiques et en s’enfonçant dans la voie de la couleur, avec un dessin expressionniste à nul autre pareil. Des projections à 360° donnent vie à presque deux cents œuvres du maître. On l’a un peu oublié aujourd’hui, alorsque sestoiless’arrachent à plusieursmillionsd’euros, Vincent Van Goghavécu grâce à l’appui financier de son frère pour échapper à al précarité , a été pasteur dans le Borinage, s’est tranché une oreille par désespoir amoureux et l’a offerte à la prostituée qui se défiait de son amour, était capable de colères homériques, a passé une partie de la fin de son existence dans un asile psychiatrique, a failli tuer son ami Paul Gauguin et a mis fin à ses morts en se tirant une balle mortelle de révolver dans l’abdomen. Cette exposition est à découvrir à la galerie Horta. Nous ne pouvons que vous inviter à découvrir tous les détails sur le site www.vangoghexpo.com Rue du Marché Aux Herbes, 116 à 1000 Bruxelles

EXPOSITION : BOND IN MOTION

Pour la première fois sur le continent européen, des décors spectaculaires, des maquettes makingof et une cinquantaine de véhicules originaux (motos, voitures, avions, sous-marins, hovercrafts, hélicoptères, ⋯), tout droit sortis des vingt-cinq films de James Bond, seront réunis dans un même lieu. “Bond in Motion” se veut une exposition unique dédiée aux films de l'agent 007 et conçues pour les fans et les curieux. A ce jour, six comédiens ont incarné à l’écran le plus célèbre des agents secrets : Sean Connery, Roger Moore, George Lazenby, Timothy Dalton, Pierce Brosnan et Daniel Craig. On ne le répète pas souvent, mais David Niven avait été approché pour le rôle principal avant de jouer dans « Casino royal », un pastiche, et plusieurs vedettes ont décliné l’invitation de camper les girls de service, dont Brigitte Bardot. Ian Fleming, ancien agent du renseignement pendant la guerre, est le père de plume du héros et a rédigé quatorze de ses aventures, toutes adaptés au cinéma. Décédé en 1964, il n’a connu que le succès que des trois premiers longs métrages. Cette exposition revient sur le phénomène Bond qui perdure depuis six décennies. Elle se déroule à Brussels Expo jusqu’au 14 mai 2023. Voyez les détails pratiques sur le site www.brussels-expo.com

Place de Belgique,1 à 1020 Bruxelles

Andrea Cerasi

EXPOSITION : SHIN HANGA

L’exposition Shin Hanga présente pas moins de deux cent vingt estampes japonaises provenant de deux collections privées des Pays-Bas, ainsi que des croquis, épreuves et estampes provenant de la collection du petit-fils de l’éditeur Watanabe. Ces œuvres seront complétées par un choix d’estampes Shin Hanga de la riche collection du Musée Art & Histoire. Le mouvement Shin Hanga (littéralement : « nouvelle estampe ») est un mouvement de renouveau de l’estampe traditionnelle (ukiyo-e) au début du 20e siècle. L’éditeur Watanabe Shōzaburō (18851962), constatant la diminution de la production xylographique due à la concurrence des nouvelles techniques importées telles que la photographie et la lithographie, sera le plus grand promoteur du mouvement. Il rassemblera autour de lui des artistes dont il fit réaliser les dessins selon les techniques traditionnelles de l’impression sur bois. Tout en reprenant les thèmes classiques comme les paysages, les jolies femmes (bijin), les acteurs de kabuki, les fleurs-et-oiseaux, les estampes Shin Hanga reflètent aussi le Japon qui se modernise et elles séduisent par une nouvelle esthétique et une qualité de production extrêmement soignée. Les artistes exposés sont Kawase Hasui, Itō Shinsui, Ohara Koson, Kasamatsu Shirō, Komura Settai, … Cette exposition est une suite logique de la grande

exposition Ukiyo-e qui s’est tenue au Musée en 2016-2017. Elle reprend l’histoire de l’estampe traditionnelle auJapon, làoùl’exposition de2016se terminait.Pour cette exposition, lemusée collabore avec Chris Uhlenbeck, commissaire invité. L'exposition a été présentée au Museum für Ostasiatische Kunst de Cologne et, dans une version réduite, à la Sieboldhuis de Leyde. Un événement à découvrir au Musée Art & Histoire du 14 octobre 2022 au 15 janvier 2024. Plus de détails sur le site www.artandhistory.museum

Parc du Cinquantenaire à 1000 Bruxelles

EXPOSITION : LUMINOPOLIS

Qu’est-ce que la lumière ? Comment rythme-t-elle notre quotidien ? Comment influence-t-elle la vie ? Résolvez des énigmeset percez des mystères. Tic-tac-tic-tac… le temps presse, le chronomètre s’affole! Voulez-vous sortir vainqueur de l’expo ? À vous de jouer ! La lumière peut être visible ou invisible, de toutes les couleurs ou incolore, ondulatoire ou corpusculaire. Elle permet de voir mais pas seulement. Elle rythme la vie. Elle est une source de vie pour la faune et la flore. Cette exposition entend nous apporter un éclairage sur le lien entre la lumière et le vivant. Elle nousinvite à réfléchir sur l’importance de la lumière dans nos sociétés. Dans cette expo-jeu au format totalement inédit, la lumière se révèle sous tous ses aspects (physiques, biologiques, techniques et sociologiques) dans un concept original et captivant, une course contre la montre avec au choix dix, quatorze ou dix-huit énigmes à résoudre pour remporter la victoire. Un événement passionnantet palpitant à explorer, muni d’unetablette pouractiver les bornes de jeu, obtenir des indices et encoder vos réponses. Un excellent moyen de découvrir par le jeu le vaste thème de la lumière. Des défis à relever jusqu’au 13 août 2023 au Musée des Sciences naturelles de Bruxelles. Plus de détails sur le site www.naturalsciences.be Rue Vautier, 29 à 1000 Bruxelles

EXPOSITION : PETER LINDBERGH – UNTOLD STORIES

Réputé pour ses images cinématographiques en noir et blanc, Peter Lindbergh est considéré à juste titre comme un pionnier de la photographie de mode. Sa conviction était que la beauté consistait à avoir le courage d'être soi-même. La qualité de ses clichés a tôt fait de lui procurer une renommée internationale et d’influencer de façon notoire sa carrière. Au cours de ses nombreuses années de pratique professionnelle, il a collaboré avec toutes les grandes marques et la majorité des magazines de mode. Sa renommée a atteint une apogée à la fin des années 80 grâce à ses images emblématiques de mannequins qui annonçaient une ère de beauté naturelle et de féminité assurée, introduite par une nouvelle forme de réalisme et d'authenticité dans la photographie de mode. Les conséquences de ses portraits et de son style de narration pionniers et révélateurs de personnages se font encore sentir aujourd'hui. L'exposition Untold stories a été conçue comme une rétrospective qui couvre la période 1944-2019, avec des photographies sélectionnées par l’artiste lui-même peu avant son décès survenu en septembre 2019. Si de nombreuses photographies sont célèbres, il en existe également un certain nombre d'inédites, racontant des histoires qui, lorsqu'elles sont assemblées, révèlent autant l'homme derrière l'objectif que la personnalité de ceux qu'il capturait. Après l’Allemagne, l’Espagne et l’Italie, c'est désormais à notre pays d'accueillir cette manifestation exceptionnelle conçue pour célébrer l’héritage d’un homme qui a su faire bouger les codes et offrir un aperçu unique de l’étendue de sa démarche. Elle est à voir jusqu’au 14 mai 2023 à l’Espace Vanderborght. Voyez tous les détails précis sur le site www.peterlindbergh.com Rue de l’Ecuyer, 50 à 1000 Bruxelles

EXPOSITION : ORNAMENTUM

Un bijou d’artiste, comme une peinture ou une sculpture, est une œuvre d’art. Né de la même approche créative, il possède lamême force, la même poésie et capacité de provoquer, et parfois le même humour. Seule leur fonction les différencie l’un de l’autre. De Picasso a Koons, nombreux sont les artistes modernes et contemporains à s’être intéressés de près au bijou. Celui-ci n’appartient ni à l’univers de la haute joaillerie, ni à celui du bijou fantaisie. Il n’est pas non plus associé aux créateurs indépendants du bijou contemporain qui conçoivent autant qu’ils réalisent et considèrent le bijou comme champ d’expression à part entière. Geste d’affection, le bijou d’artiste, souvent conçu pour un proche, est l’œuvre de peintres ou de sculpteurs pour lesquels cette pratique reste inhabituelle. La valeur d’un bijou d’artiste ne peut pas se mesurer en carats. Elle n’est pas jugée par ses poinçons, son éclat ou sa transparence. Quel quesoitle mouvement d’art auquel ilappartient, unbijoud’artistecréé par un peintre ou sculpteur témoigne d’un renouvellement de son approche à l’art – un renouvellement qui est peutêtre plus amusant, mais tout aussi rigoureux. De Kapoor à Braque, en passant par Vasarely, Stella, Arman, César et Dali, la collection que Diane Venet a rassemblée compte près de deux cents pièces, de petites et précieuses œuvres d’art qui remettent en question le sens et la fonction de la bijouterie. Ces

créations sont toujoursl’aboutissement d’une rencontre. Inspirée par descoups decœur, cetteexposition est à l’image de la passion de Diane Venet pour la création éclectique, ludique et exigeante. Au fil du parcours, les grands mouvements modernes et contemporains sont représentés : les Surréalistes, l’Art Abstrait, le POP Art, les Nouveaux Réalistes, l’Art Cinétique, l’Art Minimal et Conceptuel. Ornamentum est accompagnée d’une pièce sonore conçue par l’artiste Sheila Concari. La composition inédite imaginée pour l’exposition mêle sons électronique et citations de Diane Venet. Un événement à découvrir jusqu’au 14 mai 2023 à la Fondation Boghossian. Voyez plus de détails sur le site www.villaempain.com

Av. Franklin Roosevelt, 67 à 1050 Bruxelles

EXPOSITION : JOHNNY HALLYDAY

Johnny Hallyday est encore dans tous les esprits et, plus de cinq ans après sa disparition, il fédère un intérêt loin de se faner. C’est Laeticia, sa veuve qui a pris l’initiative de cette exposition qui entamera la tournée des capitales pour rendre hommage à l’idole des jeunes (et de ceux qui l’ont été). Brussels Expo a été choisi pour offrir une aire de près de deux mille mètres afin de célébrer le chanteur le plus populaire de France et de Belgique. L’occasion de se plonger dans son monde depuis la reconstruction de sa chambre d’adolescent jusqu’à son bureau de Marnes-laCoquette refait à l’identique. Si les pochettes de disques et les affiches sont de la partie, cet événement n’oublie pas que Johnny a été acteur passant de la comédie au drame, du polar au western, sans oublier maints souvenirs musicaux qui ont marqué plusieurs générations, faisant de nombreuses de ses chansons des standards de la variété. Un voyage immersif grâce à un soin tout particulier apporté à la scénographie et à des effets personnels de l’artiste mis à disposition par sa famille et ses proches. « Johnny Hallyday - l’Exposition » propose enfin une plongée dans l’Amérique qu’il aimait et où il résidait une partie de l’année, ainsi qu’à Saint-Barth où il repose aujourd’hui. Une visite à effectuer par les fans (mais pas que !) jusqu’au 15 juin 2023 au Palais 12. Plus de détails sur le site www.brusselsexpo.com

Place de Belgique, 1 à 1000 Bruxelles

EXPOSITION : SWEDISH ECSTASY

Au printemps 2023, tous les regards seront tournés vers le Grand Nord. La Suède est surtout connue pour son pragmatisme, ses grands ingénieurs et ses entrepreneurs. Maisil existeunaspectimportantetpourtantmoinsconnu de la vie spirituelle de la nation, présent dans son art et sa littérature. Bozar organise donc une exposition réunissant plusieurs figures de proue de la scène artistique suédoise, dont les créations ont pour fil conducteur le mysticisme et les spéculations ésotériques. L’occasion de présenter des œuvres de quelques-unes des plus grandes figures littéraires du pays, depuis Emanuel Swedenborg au XVIIIe siècle jusqu'au tournant du XXe siècle avec August Strindberg, connu comme écrivain, maiségalement auteurdemagnifiquesdessinsetpeintures. Lamêmepériodeadonnénaissance à l'art visuel de visionnaires tels que C.F. Hill, Ernst Josephson et Hilma af Klint. Aujourd'hui encore, ces visions continuent d'inspirer des artistes contemporains comme Carsten Höller, Christine Ödlund, Daniel Youssef et Cecilia Edefalk. Une exposition à découvrir à Bozar jusqu’au 21 mai 2023. Voyez toutes les informations sur le site www.bozar.be Rue Ravenstein 23 à 1000 Bruxelles

EXPOSITION : L’ART NOUVEAU S’AFFICHE

Parmi les figures marquantes, majoritairement bruxelloises, de la période Art nouveau, les architectes Paul Hankar, Victor Horta et Henry van de Velde apparaissent comme des précurseurs. Ils sont suivis par des artistes de génie : Henri Privat-Livemont, Gisbert Combaz, Henri Meunier, Georges Gaudy, Victor Mignot, Adolphe Crespin, Edouard Duyck, Fernand Toussaint et bien d’autres qui s’illustrent sur les murs de la capitale à travers des affiches publicitaires, commerciales ou encore de promotionculturelle. Ces affiches aux formes nouvelles et aux couleursvives font écho aux audacieuses façades des bâtiments Art nouveau, conçues comme autant d’estampes en relief. Cette exposition a pour vocation de faire découvrir par un média infiniment généreux, le talent et les choix avant-gardistes des affichistes belges, le style « Art nouveau » et « Belle Epoque », et la ville de Bruxelles qui bruit et vit derrière les paravents de papier. Le visiteur est amené à suivre un parcours iconographique en trois temps avec une présentation d’un florilège d’affiches autour des figures de proue de l’Art nouveau qu’étaient Henri Privat-Livemont, Gisbert Combaz et Henri Meunier, la découverte d’une série d’affiches « Belle Époque » qui se distinguent du style « Art nouveau » par des choix esthétiques plus traditionnels et plus réalisteset, enfin, la présentationde troisartistes contemporains (Teresa Sdralevich, Ammo et Elzo Durt) qui font le pari de revisiter l’affiche Art nouveau avec leurs univers, leurs codes. Un événement à découvrir jusqu’au 30 avril 2023 aux Halles Saint-Géry. Plus d’informations via le site www.hallessaintgery.be

Place Saint Géry à 1000 Bruxelles

EXPOSITION : FOOD AND THE CITY

Chaque jour, près de huit milliards d’individus doivent se nourrir. Des gens qui vivent à 80% dans des villes et qui sont bien incapables de produire eux-mêmesleur alimentation que ce soit par la biais de l’agriculture, l’élevage, la cueillette ou … la chasse (comme c’est toujours le cas dans certaines régions du globe). Parallèlement, le nombre de fermes ne cesse de diminuer, avec pour corollaire une dépendance de plus en plus forte à l’égard de grosses exploitations agricoles et le poids des importations. Aujourd’hui, surtout, la ville reste un lieu de dépendance vis-à-vis de l’extérieur pour ce qui concerne la nourriture, repliée entre des murs de béton et de brique, sans champs ni vergers ni troupeaux. Une enclave morte, faite de choses mortes et édifiée pour des morts, incapable de produire et d’entretenir quoi que ce soit en dehors du domaine des services et de la technologie. Tout ce qui est vivant doit lui arriver de l’extérieur. Combien sont les travailleurs qui, chaque matin, viennent occuper un siège pour une journée de labeur ? En ce sens, elle se révèle une gourmande mangeuse de chair humaine, incapable de se renouveler de façon autarcique et faisant sans cesse appel à un constant apport de sang jeune. Cette exposition esquisse une image historique de l’évolution de l’approvisionnement alimentaire et jette un regard sur les défis actuels auxquels les cités sont amenées à gérer. Elle a été prolongée jusqu’au 31 août 2023 au Musée Bruxellois du Moulin et de l’alimentation. Découvrez toutes les informations pratiques sur le site www.moulindevere.be

Rue du Moulin à vent, 21 à 1140 Bruxelles

Andrea Cerasi

EXPOSITION : MARSUPILAMI – THE HOUBA SHOW

Cela fait quelquesprintempsamazoniensquele Marsupilamus Fantasii, cet animal si secret et fascinant, accompagne les lecteurs et lectrices de Spirou. Sa première apparition date de 1952 dans l’album Spirou et les héritiers. Dans cet album, Fantasio et son horrible cousin Zantafio sont chargés de ramener un exemplaire de cet animal extrêmement rare, ne vivant qu’en Palombie. Mais c’est avec l’épisode du Nid des marsupilamis que la future star de la BD entrera définitivement dans la légende. Cet ouvrage mythique est une véritable mine d’or de rire, d’éblouissements, d’aventures et de découvertes. A l’occasion de cet anniversaire sautillant, le Centre Belge de la Bande Dessinée propose une expo qui vous permettra, au propre comme au figuré, de faire vos premiers pas dans la jungle palombienne. Dans un environnement torride et tropical, vous découvrirez de fantastiques planches originales signées Batem, Franquin, Frank Pé, Goum... Maisaussides dessins, des objets de collection mythiques et des décors plus marsupilamiens que nature. Les plus petits pourront s’exercer à reconstituer une queue de marsu en puzzle, ou découvrir le film immersif qui est projeté au Parc Spirou. Sans compter qu’il n’est pasimpossible que toute la famille ait l’idée de construire son nid aux cimaises de cet éblouissant bâtiment signé Victor Horta, le maître de l’art nouveau européen. Uneexpositionpleined’émotionsàvoir jusqu’au 16 avril 2023 au Centre belge de la bande dessinée. Voyez tous les détails pratiques sur le site www.cbbd.be

Rue des Sables, 20 à 1000 Bruxelles

EXPOSITION : CERISE, LULU ET NELSON

L’illustratrice et dessinatrice française Aurélie Neyret a fait des mondes de l’enfance son univers de création. Après avoir signé de nombreuses illustrations pour des publications jeunesse ou collectives, elle fait ses débuts dans la bande dessinée aux côtés de Joris Chamblain avec la série Les Carnets de Cerise, dont le succès lui apporte la reconnaissance du public comme de la critique. Suivent ensuite les aventures de Lulu et Nelson, un récit écrit par Charlotte Girard et Jean-Marie Omont. Avec un style dynamique et coloré, la dessinatrice met en scène de jeunes héros attachants en quête d’eux même et de liberté. Un univers sensible et original que l’exposition propose d’explorer pour en découvrir toute la profondeur et la créativité. Pour l’anecdote : en février 2016, Aurélie Neyret a refusé sa nominationdans l’ordre des Arts et des Lettres, à l’instar de trois autres auteures de bandes dessinées. C'est après un bref passage par l'école Émile Cohl qu'elle décide de développer son style en autodidacte. Elle a également collaboré avec l’univers de la Presse et l'édition internationale, tout en illustrant divers magazine jeunesse (J'aime Lire, Histoire Junior). Une rétrospective à découvrir jusqu’au 15 août 2023 au Centre belge de la Bédé. Plus de détails sur le site www.cbbd.be Rue des Sables, 20 à 1000 Bruxelles

EXPOSITION : CARRÉMENT POILU

Petit Poilu est forcément … petit et poilu ! Tous les matins, il quitte sa maman et sa maison pour aller à l'école. Mais il faut toujours que tout bascule ! De surprises en surprises, de rencontres en rencontres, il plongedansdesuniversextraordinaires etfarfelusdont il ressort toujoursgrandi.Pourlui,chaqueinstant de l’existence se transforme en expérience avec son cortège de découvertes et de petites misères. Ainsi, lorsqu’il passe d'urgence à la toilette après s’être réveillé le matin, il sait que la cuvette du WC est trop grande pour lui. Puis il avale son petit déjeuner, fait la bise à sa maman et s'en va gaillardement sur le chemin de l'école. De l'école ? Rien n'est moins sûr, car l'aventure l'attend au coin de la rue. Cette trame immuable, déclinée dans des variantes chaque fois différentes, est l'invention du dessinateur Pierre Bailly et de la scénariste Céline Fraipont qui ont créé une bande dessinée entièrement muette et accessible dès l'âge de trois ans. Chaque aventure est le lieu d'un message spécifique qui peut traiter de thème aussi divers que la dépression, les migrants, la rivalité, l'amitié, la déception amoureuse, la colère etc. La fin de chaque histoire est consacrée à une explication de la démarche, un éclaircissement du sujet traité. Haute en couleurs, cette exposition ludique propose aux plus jeunes de grimper, sauter, ramper et plonger de case en case, en s’immergeant dans des ambiances à chaque fois différentes comme Petit Poilu lui-même. Un événement à voir en famille jusqu’au 15 août 2023 au Centre belge de la Bédé. Plus de détails sur le site www.cbbd.be Rue des Sables, 20 à 1000 Bruxelles

EXPOSITION : ODYSSÉE

Odyssée a pour ambition de replacer l’œuvre patrimoniale Blake et Mortimer danssoncontexte àlafoisesthétique, culturelet historique afin que le grand public en découvre toutes les facettes. Son parcours se jalonne de six thématiques pour rythmer cette expérience : Sous les auspices des dieux, Un Homère moderne, Le Théâtre du Monde, Le Rayon de la Mort, La Terre Inconnue et L’Éternel Retour. Au travers de planches et documents originaux, évidemment de E.P. Jacobs mais aussi d’Etienne Schréder et Christian Cailleux, découvrez comment le très fameux album Le Rayon U d’Edgar P. Jacobs s’est positionné comme l’un des chaînons manquants entre les comics à l’américaine et la BD franco-belge. La série raconte les aventures du capitaine Francis Blake, un ancien pilote de la RAF devenu directeur du MI5, le service britannique de contre-espionnage, et de son ami le professeur Philip Mortimer, un spécialiste en physique nucléaire et l'un des plus éminents scientifiques d’Angleterre. En tandem, les deux compères se confrontent souvent au crime et doivent faire face à leur ennemi récurrent le perfide colonel Olrik, un criminel international ne considérant que son intérêt personnel. D’une certaine manière, cette exposition agite la clochette de la nostalgie et nous immerge dans le passé. Un événement à explorer de long en large au Centre belge de la bande dessinée du 7 avril jusqu’au 1er octobre 2023. Découvrez les informations complémentaires sur le site www.cbbd.be

Rue des Sables, 20 à 1000 Bruxelles

EXPOSITION : NIKOLA (IOA) HENDRICKX

Né en 1982 à Termonde, Nikola (Ioa) Hendrickx réside depuis plusieurs années à Alost, ville d’un des plus célèbres carnavals de Belgique. Après des études traditionnelles, il suit des cours à l'Ecole Royale Militaire et obtient son diplôme d'ingénieur. Officier de projets au staff de la Défense, il est également designer graphique du label de disques techno-house Hit By A Truck Records, devenant concepteur de pochettes de disques d'artistes belges et étrangers. Bienqu'il ait eu une formation technique, il a toujours gardé la passion du dessin et de la peinture. Lorsqu’il était un peu plus jeune, il a suivi pendant plus de dix ans des cours de dessin à l'Académie jusqu'au moment où il dû y mettre fin à cause d'un manque de temps. Mais atteint du virus du graphisme et de la peinture, il s’est retrouvé de nouveau assez vite derrière sa planche à dessin. Son amour pour le cartoon a été révélée en 2003 lors de sa première participation à un concours. N'ayant reçu aucun prix, il a persévéré en admirant des modèles tels que GAL, Angel Boligan, Andrei Popov et Silvano Mello. Grâce à sa persévérance, il décroche finalement son premier prix en 2009 à Karpik en Pologne. Depuis lors, sa liste de récompenses s’est allongée de manière incroyable en Belgique, en France, en Allemagne, en Italie, enPologne, en Roumanie, enSlovaquie, en Syrie et en Chine. En 2017, il a élu cartooniste attitré du Centre Européen des Cartoons. Du 4 au 30 avril 2023, la SR Gallery accueille ses œuvres. Plus de détails sur le site www.srgallery.be Rue Ernest Allard, 37 à 1000 Bruxelles

EXPOSITION : TRAITS LIBRES DE LOUIS DALIERS

Louis Daliers, né à Bruxelles en 1938, vit et travaille dans le Brabant Wallon. Il a poursuivi ses études à l'Ecole Nationale Supérieure des Arts Visuels de La Cambre à Bruxelles dont il a été diplômé en architecture en 1957, juste à temps pour participer aux travaux de l'Exposition Universelle de Bruxelles en 1958. Il a notamment réalisé, comme designer pour le compte des ateliers Stéphane Jasinski dont il était employé, le restaurant de prestige aménagé dans la boule supérieure de l'Atomium. Il fera une carrière complète comme décorateur indépendant au service de très nombreuses et importantes sociétés. Il s'est par la suite consacré au dessin avec les "joies du débutant", et avec un enthousiasme certain à la gravure à l'Ecole des Arts de Braine-l'Alleud. Ses travaux sont d'une extrême originalité et d'une grande perfection. Il utilise notamment comme support pour ses gravures à caractère abstrait, le carton ondulé. Si ce matériau est davantage connu comme "papier d'emballage et de protection", l'artiste le détourne pour en montrer toutes les subtilités. Car, en plus de l'impression d'une gravure, avec une maîtrise parfaite pour ne pas détruire les rainures du carton, il s'en amuse même pour dompter des mouvements au sein de ces rainures. Cette exposition est l'occasion de proposer un regard sur l'ensemble de la création de l'artiste, d'évoquer son œuvre le plus complètement possible. Un événement à voir jusqu’au 30 avril 2023 au Centre d'arts Pluriels. Voyez les détails pratiques sur le site www.artesio.art Rue de l'Autonomie, 2-4 à 1070 Bruxelles

EXPOSITION : L'IMAGINAIRE DU RÉEL

Alors que se tient tout le mois une exposition consacrée à Louis Daliers, une partie du bâtiment est réserve ses cimaises pour accueillir les peintures de Corin Vanden Berghe, un artiste qui interroge l'espace, le bâti, la structure, l'extérieur autant que l'intérieur. Qu'est ce qui est réel et qu’est-ce qui ne l’est pas ? Une délicieuse ambiguïté. Son œuvre est essentiellement figurative, bien que parfois ou par endroits, il y ait des évasions abstraites. Il y a toujours une idée fondamentale autour de laquelle se construit le tableau, mais l'image proposée permet plusieurs niveaux de lecture. Parfois la peinture n'a pas de sens, souvent plusieurs. Les couleurs, les lignes, l'harmonie et le chaos, la clarté de l'image, en même temps que son occultation font partie de sa recherche picturale. Les peintures de ces dernières années se sont concentrées sur l'architecture brutaliste et moderniste. Des maisons, des immeubles, qui représentent des états d'esprit plutôt que des constructions. Dans certaines toiles, un personnage est placé dans un environnement végétal et architectural et l'on devine la solitude et l'absence de sens de notre condition humaine. Des femmes libres languissent dans une végétation luxuriante. Desmontagnes et des anges sont également présents, et ceux-ci, à travers des statues, nous donnent à voir qu'il existe d'autres dimensions au-delà des quatre dimensions connues. Ses créations sont à découvrir jusqu’au 30 avril au Centre d'arts Pluriels. Voyez les détails pratiques sur le site www.artesio.art Rue de l'Autonomie, 2-4 à 1070 Bruxelles

EXPOSITION : 175 ANS DES GALERIES ROYALES SAINT-HUBERT

Depuis cent septante-cinq ans, les Galeries Royales Saint-Hubert participent au rayonnement de notre capitale. Alors que les passages couverts poussaient allègrement en France et en GrandeBretagne au début du XIXe siècle, le roi Léopold Ier souhaitait doter Bruxelles d’un passage couvert monumental en signant un arrêté en 1839. Il faudra néanmoins attendre sept ans pour que la première pierre de ce passage soit posée. A titre de rappel, les Galeries Royales Saint-Hubert forment un ensemble de trois passages : la Galerie du Roi dédiée à sa majesté Léopold Ier, la Galerie de la Reine dédiée à son épouse Louise-Marie d’Orléans et la Galerie du Prince dédiée au Prince héritier, le futur Léopold II. Sous l’impulsion de son architecte Jean-Pierre Cluysenaar, cet ensemble a été bâti en moins de quinze mois, affichant une longueur exceptionnelle de plus de deux cents mètres et une hauteur proche de vingt mètres, témoignant du savoir-faire belge en matière de construction, utilisant la pierre, le métal et le verre pour le dôme de la structure. Depuis cette époque, le lieu a vu défiler un panel de personnalités allant de Charles Baudelaire à Alexandre Dumas, sans oublier Paul Verlaine qui avait acheté dans un commerce de cette galerie l’arme qui lui a servi à tirer sur son amant Arthur Rimbaud. On ne le répète pas souvent, mais ce fut au premier étage du numéro 7 que s’est déroulée la première projection des frères Lumière. C’est également sous la verrière géante que la première praline du chocolatier Neuhaus a vu le jour en 1912. Enfin, ces trois galeries qui se jouxtent ou se prolongent recensent quelques fleurons de notre patrimoine artistique avec des enseignes telles que le Théâtre Royal des Galeries, la librairie Tropismes encensée par les lecteurs férus de bons livres ou le cinéma des Galeries. La petite histoire alimentant la grande et inversement ! Naturellement, on se situe à un saut de la Grand-Place et aucun Bruxellois n’est jamais passé dans le coin sans frapper de ses talons les dalles larges de l’endroit avant de s’asseoir et savourer un café à une terrasse, s’attarder devant les vitrines attrayantes ou donner rendez-vous à l’une ou à l’autre connaissance. Une exposition est aujourd’hui consacrée à ce lieu mythique jusqu’au 30 juin 2023. Une opportunité de se familiariser avec un cadre connu, mais qui recèle bien des anecdotes à exhumer. Surtout, une manière récréative de se plonger dans un pan du passé territorial dont nous ignorons les tenants. Voyez tous les détails pratiques sur le site www.grsh.be/175-years

Galerie de la Reine, 26 à 1000 Bruxelles

EXPOSITION : LE CANAL D’OBOLENSKY

Connu comme peintre de décors de théâtre, d’opéra et de ballet, Alexandre Obolensky (Bruxelles, 19522018) a égalementdéveloppéune œuvre personnelle ayant pourthèmele canal de Bruxelles. La présente exposition propose une balade sensible et contemplative à la découverte d’une série de peintures troublantes parleurréalisme etqui nousexposent uncanal pluriel, capté parl’œil del’artisteet interprété selon sa technique picturale. Les œuvres sont des appels à s’arrêter, à observer et à questionner notre regard, notre perception de ce canal inscrit dans le paysage urbain, mais encore souvent méconnu. Au travers du regard de l’artiste, cette promenade libre invite surtout à la découverte de son processus créatif. Du choix de l’angle de vue à la transposition picturale par le quadrillage, on assiste aux différentes étapes d’une technique précise et rigoureuse. Cet événement s’adresse à un large public, aux amateurs d’art comme aux curieux, petits et grands, grâce à l’intégration de dispositifs interactifs dans le parcours du visiteur. Un catalogue papier est proposépour poursuivre cette balade de chez soi oupour se coller aux enjambées de l’artiste le long du canal. Pour ceux qui veulent en savoir encore davantage, nous nepouvonsquesuggérer l’acquisitiondel’ouvrage Alexandre Obolensky, qui revient sur sa carrière de peintre de décors et sur son travail personnel. Cet épais volume se pare de nombreuses photographies et s’accompagne de témoignages d’observateurs et de collaborateurs privilégiés. Une exposition à découvrir à la Fonderie jusqu’au 1er mai 2023. Découvrez les informations pratiques sur le site de l’organisateur www.lafonderie.be Rue Ransfort, 27 à 1080 Bruxelles

EXPOSITION : EXPÉDITIONS D’ÉGYPTE

Voilà l’histoire de deux siècles de découvertes archéologiques fascinantes au Pays des Pharaons et de la formation de la collection égyptienne du Musée Arts et Histoire. Elle rassemble près de deux cents objets issus de cette prestigieuse collection. Parmi les objets phares figurent les cercueils richement décorés de la Cachette des prêtres de Deir el-Bahari et le Livre des Morts magnifiquement illustré du dignitaire Neferrenpet, des stèles funéraires, des vases canopes (qui renfermaient les viscères des défunts), des figurines ouchebti (qui accompagnaient les morts dans l'au-delà) initient les visiteurs au monde des dieux égyptiens et de la vie éternelle. Une grande variété de pièces remarquables issues de la collection sont également montrées au publicpourlatoutepremièrefois.Enfin, l'expositionprésenteunesélectiondephotographieshistoriques uniques. Au XIXe siècle, les milieux diplomatiques et industriels belges s'intéressent vivement au passé de l'Égypte, qui occupe alors une place importante dans la politique internationale et l'économie mondiale. Les premiers objets égyptiens de la collection étaient principalement des dons royaux et privés. Dans les premières décennies du 20e siècle, l'ambitieux et flamboyant égyptologue Jean Capart joua un rôle inestimable dans le développement de la collection et de la recherche scientifique. Grâce aux nombreuses initiatives de Capart, Bruxelles fût même un temps considérée comme la capitale mondiale de l'égyptologie. Après près de deux cents ans de profond intérêt pour l’ancienne Égypte, le Musée Art & Histoire gère aujourd'hui une collection égyptienne d’une richesse exceptionnelle qui se classe parmi celles des meilleurs musées européens. Un événement à découvrir jusqu’au 1er octobre 2023 au Musée Arts et Histoire. Voyez davantage de détails sur le site www.artandhistory.museum Parc du Cinquantenaire à 1000 Bruxelles

EXPOSITION : STYLE CONGO - HERITAGE & HERESY

"Style Congo. Heritage & Heresy" explore les politiques de représentation et d'appropriation culturelles à travers des interventions artistiques et architecturales contemporaines ainsi que des documents et matériaux historiques issus des collections du CIVA. L'exposition propose une chronique visuelle de la représentation du Congo lors des expositions internationales organisées entre 1885 et 1958, en prenant comme point d’appui l'Art nouveau. Ce mouvement - appelé à l'époque "Style Congo" - coïncide avec l'exploitation du Congo par le roi Léopold II et reflète une fascination pour les matériaux et les formes "exotiques". Les œuvres de l'exposition remettent en question et déstabilisent les histoires canoniques et les racines coloniales de cet héritage. En examinant les marques de la colonisation dans la ville de Bruxelles et dans le paysage urbain congolais, ils présentent une résignification décoloniale des espaces privés et publics, et cherchent àréécrire les marges del'histoire aucentre. Adécouvrir auCIVAjusqu’au 3 septembre 2023. Voyez plus d’informations sur le site www.civa.brussels

Rue de l’Ermitage, 55 à 1050 Bruxelles

EXPOSITION : FAMILY MOTHERS

Family Matters propose unrécit construit sur le dialogue entre des œuvres qui explorent successivement les sujets de l’enfance, du couple, des parents et des grands-parents, de la fraternité, de la sororité, de la sexualité ou de la transmission intergénérationnelle. Au travers des vidéos, installations, sculptures, peintures et dessins, Family Matters invite les visiteurs à vivre une succession d’expériences individuelles et collectives sur le thème de la famille. À l’instar de nombreux écrivains qui ont consacré leurs œuvres à la description de leurs familles, les artistes réunis ici donnent une place constitutive et déterminante dansleur travail àleur cercle familial. Certains réalisent précisément leur corpusavec leurs proches. Certaines œuvres expriment les souvenirs d’enfance et le sentiment affectueux tandis que d’autres convoquent les violences domestiques, capturant ou rejouant des scènes de couple ou de crispations familiales. Parce que le sujet appelle sans doute une temporalité spécifique, l’art vidéo a une place importante dans l’exposition. Différentes formes narratives sont présentées, entre fiction, documentaire, essai vidéo, performance filmée, expérience immersive ou encore à l’intersection entre ces genres. Cette exposition réunit une vingtaine d’artistes contemporains de tous horizons et générations à la Villa Empain. Un événement à découvrir jusqu’au 28 mai 2023. Davantage de détails sur le site www.villaempain.com

Av. Franklin Roosevelt, 67 à 1050 Bruxelles

EXPOSITION : WOMAN BEFORE FASHION - DIANE VON FURSTENBERG

La wrap dress, cette emblématique robe portefeuille, fête ses cinquante ans. L’occasion pour le musée de consacrer son exposition à la créatrice Diane von Furstenberg, née Diane Simone Michelle Halfin le 31 décembre 1946 à Bruxelles. Une première en Europe ! Découvrez le parcours hors du commun de cette Belge devenue une figure internationale de la mode. Cette exposition n’est pas une rétrospective mais une manière d’aborder le travail de Diane von Furstenberg de façon libre. L’exposition invite le visiteur à appréhender le langage spécifique des couleurs et des imprimés de la styliste appliqué à son emblématique robe portefeuille. Entre jeux de regards et confrontation de créations, cette exposition inédite donne les clés pour comprendre l’incroyable carrière d’une femme créatrice ayant compris les femmes. Selonle magazine Forbes, elle était lasoixante-quinzième femme la plus puissante du monde en 2015. Ses créations ont été portées par de nombreuses célébrités, dont Michelle Obama, la duchesse de Cambridge, Madonna, Jessica Alban, Jennifer Lopez et Blake Lively. Un événement à découvrir du 21 avril 2023 au 7 janvier 2014 au Musée de la Mode et de la Dentelle. Voir tous les détails pratiques sur le site www.fashionandlacemuseum.brussels Rue de la Violette, 12 à 1000 Bruxelles

EXPOSITION : EDITH SALLE

Edith Salle pratique la peinture depuis de nombreuses années. Sa technique de prédilection est la peinture à l’huile, dont elle apprécie particulièrement la vivacité des teintes et le fait de pouvoir superposer les couches pour obtenir des mélanges profonds. Elle peint par instinct. Ses compositions, tantôt des paysages, tantôt des personnes, s’inspirent de la réalité et la dépassent pour s’aventurer dans le domaine du rêve. Les éléments figuratifs et abstraits se confondent dans un dénouement subtil et apaisant, empreint de sérénité. « Ce qui m’attire le plus, c’est la couleur, et la peinture à l’huile permet de la travailler quasiment à l’infini. Mon usage des couleurs est dicté par mes émotions, pas par la réalité. Je ne considère pas que je peins la réalité.

Je peins plutôt ce que j’en perçois » explique l’artiste. L’artiste participe depuis six ans aux ateliers des professeurs Renaud de Harenne et Olivier Dubois à l’École des arts d’Anderlecht, au sein desquels elle trouve un espace d’expression libre et ouvert aux expérimentations. Elle a remporté le prix du public lors de l’édition 2022 du parcours d’artistes d’Anderlecht Itinérart. Ses travaux sont à découvrir du 5 au 28 avril 2023 à Escales du Nord, juste derrière la station de métro Saint-Guidon. Plus de détails sur le site www.

Rue du Chapelain, 3 à 1070 Bruxelles

EXPOSITION : URIELLE ULLMANN

A travers cette exposition, Urielle Ullmann explore le thème de la captivité : celle des oiseaux chassés, empaillés, fichés et celle des peuples primitifs, menacés, internés, éliminés au cours des siècles. Commencée en 2019 avec des études sur des animaux empaillés, cette série suit celles, précédentes, consacrées à la vie fœtale et à la chair. Le dessin, l aquarelle et l encre de Chine viennent animer les gravures qui constituent la basede chacun de sestravaux. Plusieursimages se superposent, permettant une lecture en plusieurs couches. Un sentiment d étrangeté surgit, alors, face aux figures énigmatiques qui se présentent à notre regard : à la fois squelettiques et fantomatiques, les personnages nous apparaissent comme des zombies aux yeux vides, on peut voir à travers leurs entrailles, leur système de circulation sanguine se répand à l extérieur de leurs corps. Urielle Ullmann (Bruxelles, 1974) s est formée au dessin aux Académies d Ixelles et de Saint-Gilles, pour ensuite se dédier à la gravure à l École des Beaux-Arts d’Anderlecht. À travers le dessin, l artiste exprime ses obsessions pour l organique, les flux vitaux, et les contraintes avec lesquelles ils doivent évoluer. Pour cette professionnelle de la génétique, un transfert se fait entre ses dessins et la fatalité des maladies imposées. Ces deux activités finissent par s alimenter l une l autre ; jusqu à ce que, ces dernières années, le dessin prime et déborde sur le reste. Son travail clinique sur des fœtus a amené Urielle Ullmann à s interroger sur la fragilité de la conditionhumaine et sur les hasards qui menacent la vie. Un événement à découvrir jusqu’au 12 avril 2023 à la Galerie Vertige. Plus de détails sur le site www.galerievertige.be Rue de Veeywede, 60 à 1070 Bruxelles

FOIRE : ART BRUSSELS

Fondée en 1968, Art Brussels est l'une des foires d'art contemporain les plus renommées d'Europe et un incontournable du calendrier artistique international. Cet événement représente une occasion unique de découvrir la richesse de la scène artistique et culturelle de la capitale européenne et attire un nombre croissant de collectionneurs, galeristes, conservateurs, professionnels de l'art et amateurs du monde entier. Chaque année en avril, elle accueille près de vingt-cinq mille visiteurs. Depuis 2016, elle logeait dans le bâtiment emblématique de Tour & Taxis. Cette année, pour des raisons pratiques autant que stratégiques, elle retourne sur le site de Brussels Expo au Heysel pour occuper les Halls 5 et 6, icône Art Décoconstruitepourl'ExpositionInternationaledeBruxellesde1935.Réputéepourlaqualitédespièces exposées et pour la notoriété de ses exposants issus, elle s’ancre dans la vie bruxelloise comme un phare destiné à illuminer les passionnés d’art tant moderne qu’ancien. Pour sa trente-neuvième édition, Art Brussels se targue de pouvoir compter surla participation active de cent cinquante enseignes, dont l’AM art de Milan, la 418 Galery de Munich, l’ADN Galeria de Barcelone, l’Aking d’Amsterdam, l’Andersen’s de Copenhagen et Ashes-Ashes de New York. Une organisation qui n’hésite pas à mettre les petits plats dans les grands et dont l’objectif consiste à rutiler du 20 au 23 avril 2023 à Brussels Exo. Voyez le programme détaillé sur le site www.artbrussels.com

Place de Belgique, 1 à 1000 Bruxelles

Sam Mas

EXPOSITION : SUB TERRA

L’exposition « Sub terra » questionne notre rapport au culte, à la mémoire et aux ressources naturelles à travers une sélection d’œuvres singulières, dont des créations in situ. Sculpture, céramique, photographie ou vidéo – l’exposition rassemble une dizaine d’artistes internationaux aux pratiques variées, des plus ancestrales au plus contemporaines. Des frigos funèbres de la belge Carole Louis (Réserves) aux vanités organiques du français Loup Lejeune (Plasma), du non-lieu de gravats de Marie Sommer (Teufelsberg) à l’étendard de pétrole du russeAndrei Molodkin(Drapeau européen), jusqu’aux étranges totems de la sénégalaise Seni Awa Camara (Asék di si fool/Femme aux grenouilles) ou aux entrelacs de racines de Diana Scherer (Hyper rhizome), Sub terra exhume tant nos rites funéraires,religieux ou profanes, que le dialogue des vivants à la temporalité et à l’environnement. Une façon de contribuer au décloisonnement des disciplines et au rayonnement d’artistes confirmés ou émergents dans le domaine de la création contemporaine que sont Seyni Awa Camara, Sigalit Landau, Lucien Pelen, Marie Sommer, Giovanni Cioni, Corine Borgnet, Tatiana Bohm, Maarten Vanden Eynde, Andrei Molodkin, Loup Lejeune, Carole Louis, Diana Scherer. Leurs travaux sont à découvrir à la Maison des Arts jusqu’au 14 mai 2023. Plus d’informations sur le site www.lamaisondesarts.be

Chaussée de Haecht, 147 à 1030 Bruxelles

CD : L’EMPRISE

Après trois années d’absence, la chanteuse Mylène Farmer, de son vrai nom Mylène Gauthier, a sorti en novembre 2022 son nouvel et dernier album en date qui s’intitule « l’Emprise ». Un album commercialisé sous différentes formes : CD, vinyle, 33T et disponible en streaming sur nombre de plateformes telles que Spotify, YouTube, Deezer, Apple Music, etc. Ce disque nous emmène à travers une dizaine de titres dans un univers où l’artiste se détache de ses habitudes musicales et de son compositeur, monsieur Laurent Boutonnat, en allant vers des artistes nouveaux et en retournant aussi vers ceux de ses précédents albums comme Moby (« Bouteille à la mer ») et le groupe Archive (« Ne plus renaître »). Dans plusieursinterviews, la chanteuse explique pourquoi elle a souhaité intituler son disque « l’Emprise ». En fait, il s’agit d’une référence à un individu en butte à un pervers narcissique comme dans la chanson « A tout jamais », où elle s’exprime avec les mots suivants :Tout n’est qu’un jeu de masques (…) poussières d’anthrax. (…) lui dire un Fu** you too à tout jamais ! Requiem pour tout recommencer. Plus de sorry, sorry, plus dans ma chère : toi et ton double ami retourne en enfer ! ». L’artiste a dévoilé en février 2023 son nouveau clip conçu par l’actrice et réalisatrice Mélanie Laurent, qu’elle avait rencontrée au Festival de Canne durant la période covid, et dont elles faisaient toutes les deux partie du jury. Le clip intitulé « Rallumer les étoiles », composé par Moby, permet à la queen de la french song de revisiter ses souvenirs dans un château. On y voit son grand-père qui sculpte un enfant en terre glaise, une jeune fille qui dessine des moutons sur toile comme le faisait si bien le Petit Prince dans le récit de Saint-Exupéry. En arrivant dans ce château sur un cheval blanc (symbole de pureté), elle arbore également une tenue prompte à renvoyer à l’univers du « Petit Chaperon Rouge ». L’occasion de voyager dans le passé et d’entrecouper les prises de vue par des séquences au cours desquelles on la découvre détendue dans un fauteuil, affichant toute la créativité et l’originalité d’une artiste de soixante-deux ans. Ce nouvel album sera bien entendu au menu de sa tournée des stades qui débutera dès juin 2023 pour s’arrêter à Bruxelles en juillet stade Roi Baudoin. L’album « l’Emprise » a déjà reçu plusieurs certifications le hissant comme le meilleur démarrage pour un album de chansons françaises depuis 2021 !

Label : Sony Music

Nikolaï

CD : POLNAREFF CHANTE POLNAREFF

Pour ceux qui pourraient l’ignorer, Michel Polnareff est un chanteur, auteur-compositeur-interprète français né le 3 juillet 1944 à Nérac. Il est considéré comme l'un des artistes les plus influents de la musique française des années 60 et 70. Il a commencé sa carrière musicale dans les années 60 en tant que pianiste de studio pour des artistes tels que Françoise Hardy, Johnny Hallyday et Sylvie Vartan. Il a sorti son premier single en 1966, intitulé "La Poupée qui fait non", qui est rapidement devenu un immense succès. Cetitre a été suivi d'une série d'autres hits, tels que"Love Me, Please Love Me", "Tous les bateaux, tousles oiseaux" et "L'Amour avec toi". Lestyle musical deMichel Polnareff est caractérisé par une fusion de pop, de rock et de musique classique, ainsi que par des arrangements orchestraux élaborés. Sa voix distinctive et sa capacité à écrire des chansons intimes et personnelles ont également contribué à le faire adouber par la profession. Le succès de Polnareff semble inoxydable et peut être attribué à sa capacité à composer des chansons qui parlent directement au cœur des gens. Aujourd’hui, sa musique reste populaire et ravive un bon goût de nostalgie aux plus de cinquante ans, faisant de lui un dinosaure du show-business, une figure emblématique de la variété française et un faiseur de tubes dont l’héritage artistique continue de vivre aujourd'hui. Plutôt que de laisser à d’autres le loisir de reprendre ses chansons, il a décidé de revenir en studio pour les relifter et les graver en les adaptant légèrement, prouvant qu’on n’est jamais mieux servi que par soi-même. Au menu de ce nouveau disque, douze plages dont les incontournables « Le bal des Laze », « Sous quelle étoile suis-je né ? », « Love-me, Please Love Me », « On ira tous au paradis », « La poupée qui fait non », … Label : Parlophone

PALMARÈS DES MAGRITTE 2023

La 12e Cérémonie des Magritte du cinéma s’est achevée le samedi 4 mars sur le triomphe incontestable de Bouli Lanners et de Lukas Dhont. C’était au Théâtre National Wallonie-Bruxelles qui ouvrait pour la première fois ses portes au 7e Art.

Nobody Has to Know et Close ont remporté les palmes si convoitées. Bouli Lanners, déjà consacré par le César du second rôle dans La nuit du 12, obtient les Magritte de la meilleure réalisation, du meilleur film et du meilleur acteur pour Nobody Has to Know où il joue le rôle d’un homme qui aperdula mémoire surune petite île écossaise. Il tente de la retrouver parmi la communauté presbytérienne qui l’a accueilli. L’acteur liégeois est également récompensé pour son rôle dans La nuit du 12 de Dominik Moll, où il enquête sur un féminicide crapuleux. « Putain, et dire que je viens de Liège » aurait-il pu s’exclamer de nouveau, chaque fois qu’il est monté sur la scène pour recevoir ses palmes.

Côté flamand, c’est Close du réalisateur Lukas Dhont qui l’emporte en raflant les statuettes du meilleur film flamand, du meilleur scénario, de la meilleure image pour Frank van den Eeden, du meilleur décor pour Eve Martin, du meilleur espoir masculin pour le jeune Eden Dambrine et du meilleur second rôle pour Emilie Dequenne, dont c’est le 30e film.

Quand deux enfants qui partagent tout entrent à l’école secondaire, leurtendresseamoureusedevientpesanteàl’und’eux qui nesupporteplus que leurscondiscipleslesvoient comme « un couple indissociable ». Close explore l’amitié amoureuse entre ces deux enfants, amitié qu’on perçoit à travers les regards échangés, les mains qui s’effleurent, les souffles qui se mêlent.

Rien à foutre enfin a obtenu les Magritte du premier film, du meilleur montage et des meilleurs costumes. Cette comédie dramatique d’Emmanuel Marre et de Julie Lecoustrenouscontel’aventured’unejeunehôtessedel’air dans une compagnie low-cost, interprétée par Adèle Exarchopoulos, l’actrice de La vie d’Adèle qui a reçu le César du meilleur espoir féminin et la Palme d’or à Cannes en 2013. Comédie tournée avec un petit budget, Rien à foutre décrit le chagrin d’une jeune femme sous le masque du « Carpe diem ». De l’ubérisation du marché du travail à l’omniprésence des smartphones, c’est l’état d’esprit de la jeunesse actuelle qui est jet-largué à travers des liaisons sans lendemain.

Virginie Efira, absente lors de la remise des prix, a reçu le Magritte de la meilleure actrice pour son rôle de femme amnésique dans Revoir Paris sur des attentats terroristes.

CINÉMA : SAGE-HOMME

Comédie dramatique de Jennifer Devoldère, avec Karin Viard, Melvin Boomer, Steve Tientcheu et Tracy Gotoas. France 2022, 105 min. Sortie le 22 mars 2023.

Résumé du film – Après avoir raté le concours d’entrée en médecine, Léopold se rabat sur l’école des sages-femmes, en cachant la vérité à son entourage. Il va devenir « sage-homme » même si l’on parle toujours de sage-femme, et sa tenue de travail sera le rose bonbonpour ledistinguer des infirmiers. L’accoucheuse qui le prend en charge est Nathalie, la « Chuck Norris » de l’accouchement, sage-femme d’expérience au caractère passionné. Avec elle, il va découvrir le métier de la maïeutique.

Commentaire – Une comédie sur l’accouchement, où il n’y a souvent que de bonnes nouvelles à attendre. Mais attention, tout peut déraper et notre sage-homme va être confronté à un cas d’urgence. Jennifer Devoldère signe cette comédie drôle sur un sujet sérieux après dix ans d’intermède. On lui doit deux autres comédies : Jusqu’à toi où une jeune femme tombe amoureuse d’une valise en 2009, et Soudain, tout le monde me manque en 2011, à commencer par la famille d’un père grincheux qui ne voudrait plus l’être.

Ici, c’est un étudiant qui se demande ce qu’il est venu faire dans cette galère aux mains des femmes, où il se sent un parfait intrus. L’obstétrique lui donne des haut-le-cœur chaque fois qu’il doit nettoyer les bassines des salles d’accouchement. Il s’y fera un estomac à l’épreuve du sang et des jambes à l’épreuve des courses à travers les couloirs pour pousser les lits. Ce stagiaire est campé par Melvin Boomer, danseur en breakdance qui sait y faire avec les bonds et rebonds. Après avoir fondé un groupe oscillant entre danses, courts-métrages, musique freestyle et photographies, il décroche le premier rôle dans la série Le monde de demain sur le groupe de rap NTM où il interprète Joey Starr. La réalisatrice utilise ses mimiques de danseur pour le faire virevolter d’un lit à l’autre au gré des parturientes qu’il ausculte sans avoir l’air d’y toucher.

Le jeune acteur est secondé par son coach, la talentueuse Karin Viard qui a plus d’une corde à son arc. César de la meilleure actrice dans Haut les cœurs, elle y interprétait une cancéreuse au crâne rasé, après avoir joué la femme burlesque dans La nouvelle Eve la même année, en 1999. On se souvient d’elle encore dans La Famille Bélier (2014), où elle campait une fermière sourde et muette aux côtés de François Damiens etde lajeune Louane, rôlequi lui avait valuégalement leprix Lumière delameilleure actrice. On la verra bientôt dans Madame de Sévigné d’Isabelle Brocard, son 76e film. Femme intelligente et sensible derrière son côté carré qui finit par craquer à la fin du film. Sage-homme a été tourné à l’hôpital St-Joseph de Paris. L’image est de Jean-François Hensgens, directeur de la photographie et réalisateur belge (Tueurs, 2017).

Avis – Une comédie drôle sur le métier d’accoucheur qui ne cache pas la difficulté d’y parvenir à travers les stéréotypes.

Michel Lequeux

CINÉMA : LUKA

Drame de Jessica Woodworth, avec Jonas Smulders, Géraldine Chaplin, Jan Bijvoet, Samuel Tadevossian, Django Schrevens et Sam Louwyck. Belgique-Italie-Hollande-Bulgarie 2022, 94 min. Sortie le 12 avril 2023.

Résumé du film – Luka, un jeune soldat avide de gloire, arrive au Fort Kairos où la garnison défend héroïquement les vestiges de la civilisation. Mais contre qui ? On n’y a jamais vu poindre le moindre ennemi à l’horizon. Lentement, Luka tombe dans le piège de ce bastion de l’absurdité commandé par des chefs excentriques. Il se lie d’amitié avec Konstantin, un ingénieur radar énigmatique, et Geronimo, un soldat au cœur léger. Jusqu’à ce qu’il aperçoive un cheval parcourant la montagne. Cette découverte va briser ses dernières illusions sur la forteresse.

Commentaire – Cette fable symbolique sur le temps qui passe (signification en grec du nom de la forteresse) est la seconde adaptation au cinéma du roman de Dino Buzzati, Le désert des Tartares publié en 1940. Elle vient après celle de Valerio Zurlini sous le titre éponyme, avec Jacques Perrin dans le rôle du jeune soldat attendant vainement la gloire (1976). Luka est signé Jessica Woodworth, réalisatrice, scénaristeetproductriceaméricaineétablieenBelgique. On lui doit quatre autres films sur le conflit entre l’homme et la nature, qu’elle a produits avec son mari Peter Brosens. Le dernier film est une satire sur Le roi des Belges (2016).

A la différence du Désert des Tartares de Zurlini, Luka est un film en noir et blanc qui épouse davantage le côté surréaliste de l’intrigue. Peut-être à cause de l’absence des couleurs. La caméra de Virginie Surdej tourne autour des personnages pour les emprisonner dans une attente vaine. Celle d’un ennemi qui ne viendra jamais. L’objectif s’arrête sur les visages, les yeux, la bouche des soldats, à la manière d’un entomologiste observant des insectes, avant de repartir vers la montagne dans un large panoramique. Et dans ce mouvement qui va du gros plan à l’espace béant, on perçoit l’enfermement des soldatsqui s’accrochent à leur forteresse comme à un repaire. Comme un nid d’aigle dont ils surveillent l’horizon muet.

La garde spéciale chargée d’inspecter la crête des montagnes est d’ailleurs celle des faucons. Et Luka, tireur d’élite, estlemeilleur d’entreeux. C’est àlui qu’ondonnera l’ordre d’abattre un camarade parti à la recherche du cheval blanc qui court sur la crête. Il s’y refusera en désobéissant aux chefs qui leur ont imposé des règles absurdes et un salut qui ressemble fort, comme leur drapeau, au salut des dictatures : une main sur le cœur, qui se lève ensuite vers le ciel. Pour le drapeau, c’est un cercle évidé sur fond noir qui rappelle d’autres régimes totalitaires. Certains y verront le drapeau de l’Etat islamique flottant au vent.

Luka est interprété par le jeune acteur hollandais Jonas Smulders, surtout connu pour le drame romantique Een goed leven, sujet d’untéléfilm (2015). Quant aux chefs qui s’agitent comme des singes, ils sont eux-mêmes commandés par une guenon que campe Géraldine Chaplin aux traits hilares. A 78 ans, après une flopée de films dont Le Docteur Jivago qui l’a révélée au public, elle reste une icône du 7e art qui n’a rien perdu des talents de son père. Où son sourire sardonique fait toujours fureur.

Tourné dans les paysages brûlants de la Sicile, avec l’Etna pour toile de fond.

Avis – On attend indéfiniment les Tartares dans cette fable surréaliste sur le temps qui passe et sur l’absurdité de la célèbre devise : Si tu veux la paix, prépare la guerre

CINÉMA : LES DAMNÉS NE PLEURENT PAS

Drame de Fyzal Boulifa, avec Abdellah El Hajjouji, Aicha Tebbae, Antoine Reinartz et Moustapha Mokafih. France-Belgique-Maroc 2022, 110 min. Sortie le 2e trimestre 2023.

Résumé du film

Fuyant les scandales qui éclatent sur leur passage, Fatima-Zahra entraîne son fils Selim, âgé de 17 ans, de ville en ville. Ils arrivent ainsi à Tanger où de nouvelles rencontres leur font miroiter l’espoir d’une vie meilleure, avec un toit où s’abriter. Mais leur relation fusionnelle va se trouver compromise par les voies qu’ils empruntent chacun pour sortir de l’impasse.

Commentaire – Ce drame est signé Fyzal Boulifa, jeune réalisateur britannique d’origine marocaine, dont le premier long-métrage, Lyn + Lucky sorti en 2020, a remporté une collection de prix dans plusieurs festivals internationaux : récit d’une amitié entre deux femmes, mise à l’épreuve dans des circonstances extrêmes. Avec Les damnés ne pleurent pas, Boulifa revient sur les épreuves d’un autre duo, cette fois au Maroc. Il montre les laissés-pour-compte du pays : une travailleuse du sexe et son fils né d’un viol (c’est la raison pour laquelle la mère se prostitue), tous deux rejetés par la société. Une société traditionnelle ancrée dans l’islam et ses valeurs. La prostitution cachée, exercée sous couvert, est au cœur du film. Elle fait vivre le tandem mère-fils qui, sans elle, serait à la rue, parmi les mendiants. On devine, au fur et à mesure des images, que la mère se prostitue depuis toujours, portant des bijoux clinquants (qu’elle se fait voler) et fréquentant les lieux déserts pour rencontrer les hommes : l’oued aux abords d’une ville ou un bus à l’arrêt le soir, déserté de ses passagers. Le fils est pris dans l’engrenage de la prostitution et il en tire ses premiers revenus, car il est en âge de « travailler ». Sa mère ne le met pas assez en garde et il se laisse prendre dans le filet des passes. C’est la prostitution qui le conduira finalement en prison pour y purger sa peine devant une société austère, partagée entre riches et pauvres, entre croyants et mécréants. Les Européens qui fréquentent les riads et dépensent un argent sale, pas « halal » aux yeux des musulmans.

Le bon samaritain, qui a pris le duo sous son aile protectrice, se révèle à la fin un intégriste misogyne, patriarcal et autoritaire, ayant besoin d’une seconde épouse pour pallier les infirmités de la première. Tout cela est montré par petites touches, dans un récit syncopé, avec des scènes écourtées qu’il faut deviner pour reconstituer l’histoire. On perçoit l’empreinte de Pasolini et de Fassbinder dont se revendique Fyzal Boulifa.

Pour le montrer, le réalisateur a fait appel à deux inconnus du grand écran : Abdellah El Hajjouji et Aicha Tebbae. Ils incarnent parfaitement leur rôle. Le garçon, jamais à sa place nulle part, poursuit son rêve d’être intégré quelque part, quitte à rejoindre un club d’homosexuels, tandis que sa mère, vieillie pour les besoins du film, se maquille à outrance et porte les lunettes noires d’une diva à la recherche des regards masculins. Un tandem qui résume bien les laissés-pour-compte de la société marocaine.

Avis

Portrait en demi-teinte d’une société qui cache ses misères sous un voile. Ce drame soulève le voile avec une certaine pudeur.

NETFLIX : LA PLATEFORME

La Plateforme est un film espagnol réalisé par Galder Gaztelu-Urrutia et est disponible sur Netflix depuis 2020. Ce film d'horreur et de science-fiction se déroule dans une prison verticale, où les prisonniers sont placés dans descellulessuperposées. Chaque jour, une plateforme remplie denourriture descend du haut de la prison vers le bas, permettant aux détenus de se nourrir. Cependant, la quantité de nourriture diminue à chaque étage, ce qui crée une lutte féroce pour la survie. Ce long métrage explore des thèmes tels que la justice, la solidarité et le jusqu’au-boutisme de certains. Il met en évidence les inégalités sociales et la difficulté pour les personnes les moins favorisées par le sort (parfaitement aléatoire) de survivre. Le personnage principal doit apprendre à naviguer dans un environnement hostile tout en gardant son humanité intacte. La mise en scène se veut à la fois ingénieuse et terrifiante. Les séquences de violence sont abruptes et graphiques, ce qui rend le film difficile à regarder par moments. Cependant, il est difficile de ne pas être fasciné par l'intrigue complexe et les performances convaincantes des acteurs. Ce film comporte également une symbolique forte, avec la plateforme représentant la société de consommation et la nourriture qui montre ses ressources limitées. L’épilogue est ouvert à l'interprétation de chacun, laissant le public se demander ce qui se passe ensuite. Au demeurant, « La Plateforme » est une excellente surprise dans l’univers formaté du film d’action et explore des thèmes pertinents et actuels. Bien que dérangeant, il est impossible de nier son impact émotionnel et sa réflexion sur l'état de notre monde qui va à vau-l’eau. Si vous cherchez un film qui vous poursuivra longtemps après l'avoir vu, La Plateforme est vivement recommandé.

NETFLIX : THE GLORY

"The Glory" est une série dramatiquesud-coréenne qui est sortie surNetflix en2021. Ellemet envedette Song Hye-kyo, Lee Do-hyun et Lim Ji-yeon dans les rôles principaux. Elle raconte l'histoire d'une femme qui tente de reconstruire après avoir subi des violences au lycée voilà bien des années et qui décide de se venger en peaufinant un plan pour faire payer celles qui l’ont humiliée. Song Hye-kyo tient le rôle principal. Les épisodes suivent le cheminement d’une femme en prise avec elle-même et nous plonge dans son côté obscur. Song Hye-kyo livre une performance puissante dans le rôle de Jin-jin et Lee Do-hyun brille dans le rôle de Jun-hyeok, un jeunehomme passionné de musique et déterminé à réussir en tant que chanteur malgré les obstacles sur son chemin. Quant à Lim Ji-yeon, elle apporte une force tranquille à son rôle d'Eun-seo. Dans l'ensemble, "The Glory" est une série captivante, servie par des comédiens talentueux et un scénario à ressorts qui se dévoile progressivement, n’allant jamais là où il est attendu. Une bonne occasion de découvrir la culture coréenne … Avis aux curieux !

VICTORIA, REINE ET IMPÉRATRICE

Héritière du prince du duc de Kent et de Strathearn, le quatrième fils du roi George III, et de l’archiduchesse Victoire de SaxeCobourg, Victoria accède au trône à l’âge de dix-huit ans. A l’époque, la monarchie avait peu de pouvoir politique. Une de ses premières ambitions est d’influencer les membres du gouvernement et de les plier à ses idées. Chose qu’elle parvient à faire admirablement, gagnant en popularité et imposant une aura sur toute la nation, faisant d’elle une icone assimilée aux règles strictes de son temps. Avec son époux, dont elle est follement éprise, elle donne naissance à huit enfants. Très vite, elle s’attache à offrir unempire à sanation, quittantlesfrontières nationales pour se lancer à la conquête des Indes par le biais de divers mariages de ses fils et de ses filles. C’est également elle qui a engagé l’Angleterre sur la voie de l’ère industrielle, en encourageant lesnouvellestechnologies. Veuveà quarante-deux ans, elle vit recluse avant de reprendre ses fonctions. Au cours de son long règne, elle surmonte maints défis, dont une sévère crise agricole, veille à se rapprocher de la France et de la Prusse, et encourage les mouvements républicains. Hortense Dufour rappelle dans le livre qu’elle lui consacre qu’elle a échappé à plusieurs tentatives d’assassinat, qu’elle adorait un peu de whisky dans son thé, qu’elle vouait une réelle passion pour le chant et qu’elle savait apprécier la beauté des hommes, tout en présentant l’image d’une mère attentionnée. D’elle, on garde le souvenir prégnant du film « Confident royal » (2017) du cinéaste Stephen Frears, qui s'inspire librement de son admiration pour la sagesse et le parler vrai de son serviteur indien Karim Mohammed Abdul, auquel elle a accordé de nombreux honneurs au grand dam des membres de la cour.

Ed. du Rocher – 637 pages

Amélie Collard

LE VESTIAIRE AMÉRICAIN

Jean Desportes signe le portrait peu amène d’un cadre de bonne famille qui voit son monde s’écrouler, alors que tout le prédestinait aux plus hautes fonctions dans le cabinet d’audit qui l’emploie. Elevé dans des conditions strictes, BCBG jusqu’au bout des ongles et fort de l’image que les autres ont forgés de lui, il sait que rien ne lui résistera et que son existence se tracera à l’encre bleue, en empruntant une voie linéaire, sans tangentes ni courbes. Pourtant, lorsqu’il découvre des irrégularités dans le dossier d’un client, il doit bien admettre qu’il se pose de sérieuses questions. Comment réagir ? Dénoncer, fermer les yeux ou tenter d’améliorer ce qui peut l’être ? Ses états de conscience ne plaisent pas à sa hiérarchie et, bien vite, il se retrouve délesté de ses petites prérogatives, relégué dans un placard, avec injonctionde la fermer ! En fait, rien ne sert de gesticuler dans une caste qui aime la discrétion, refuse toute vague et se nourrit au passage de ce qu’elle peut engranger. Voilà une plongée au cœur d’un milieu qui joue des coudes pour maintenir sa zone d’influence, qui ne regimbe jamais à bousculer les autres et à encourager le népotisme. Néanmoins, quiconque crache dans la soupe est irrémédiable pendu au pilori, avec ordre de lui laisser moisir.

Ed. du Rocher – 352 pages

HERGÉ – LES ULTIMES SECRETS

Hergé, le célèbre dessinateur belge de bande dessinée, est reconnu pour son style graphique unique et son ingéniosité narrative. Mais d'où vient son inspiration ? Il a grandi à Bruxelles dans les années 1920 et 1930, une période marquée par des bouleversements politiques et sociaux en Europe. Cette époque a grandement influencé le jeune artiste, qui a développé un intérêt pour les sujets d'actualité tels que la science, la technologie et l'exploration. En outre, le créateur de Tintin a été un fervent lecteur de romans d’aventure signés Jules Verne et Edgar Rice Burroughs. Ses personnages ont été créés à partir de références qu’on cherche à mettre à jour et qu’on exhume en lançant telle ou telle piste, voire des supputations. En se livrant à un véritable travail d’archiviste, Bon Garcia s’est lancé dans l’exploration d’une moisson de magazines auxquels Hergé collaborait, qui recèlent bien des trésors jamais défrichés par les tintinologues. En relisant avec attention tout ce qui porte la signature d’Hergé, que ce soient les aventures de Tintin, celles de Zette et Jocko ou les gags de Quick et Flupke, il resitue les opinions d’un homme qui ne se contentait pas seulement de vivre de son art, mais qui portait un œil avisé sur des sujets tels que la ségrégation raciale, le féminisme, le colonialisme, les dictatures. Une manière de mieux comprendre l’artiste et de mettre à mal quelques raccourcis.

Ed. du Rocher – 316 pages

Daniel Bastié

L’ÉVIDENCE

Lucas Tierny témoigne du parcours qui l’a mené à la foi et à la pratique religieuse. Pas une évidence pour quelqu’un comme lui qui s’arrêtait à une moisson de valeurs bien terre à terre telles que l’argent, autant que la réussite et le besoin de plaire. Une existence ordinaire ponctuée de grandes joies et de petites défaites, mais qui manquait dans l’ensemble de saveur entre de brillantes études, des étés de skipper sur des yachts reluisants, des voyages à foison et des soirées de fête arrosées. Après avoir crié à la cantonade son athéisme, il a fini par reconnaître en Dieu un phare, une lumière irradiante et nécessaire. Un parcours qui ne s’est pas fait en un tournemain, mais qui s’est échelonné par étapes en allant de rencontres en rencontres, écoutant la parole de prêtres et de pratiquant, avant de se laisser baigner entièrement par une paix intérieure, qui rassérène sans impératifs. Sollicité depuis par de nombreux groupes, il n’a pas eu depuis de relâche pour témoigner tous azimuts de sa conversion et narrer son cheminement qui l’a amené à placer le Christ au centre de ses préoccupations. Il lui a fallu une année de retraie pour rédiger le récit de sa vie, d’UNE vie. On songe finalement, même si le contexte est différent, à l’itinéraire de Paul de Tarse, lui aussi venu à Jésus tardivement avant de l’avoir longtemps renié !

Ed. Artège – 197 pages

UNE HISTOIRE ZWANZÉE DE BRUXELLES

Afin de mettre son lecteur dans l’ambiance, le conférencier bruxellois nous explique sur la quatrième de couverture ce qu’est un zwanzeur : « La zwanze consiste en une farce, une mystification, qui allie l’exagération à des constructions linguistiques absurdes. Un zwanzeur roule diaboliquement ses victimes dans la farine, avec un sérieux pontifical. Il est le dernier à avoir le droit de rire des âneries qu’il raconte. »

Rappelons que Jean-Jacques De Gheyndt est président du Cercle d’Histoire de Bruxelles, et que ses conférences sur les langues endogènes bruxelloises sont particulièrement suivies, c’est dire que de l’Histoire de la ville et de sa zwanze, il en connaît un drôle de rayon. Le titre de son site web en dit long : Pour la science et pour la zwanze. La recette du livre est simple : on démarre sur un fait authentique de notre passé, avec un sérieux à toute épreuve, et puis, petit à petit, sans que le lecteur ne s’en rende vraiment compte, on glisse dans le débridé, le surréalisme, et finalement vous croyez dur comme fer que Jules César était le grand-oncle du Grand Jojo. Une zwanze de force 7, c’est peu dire, car lorsqu’on apprend que Philippe de Bourgogne fut surnommé « le Bon » parce que ses maîtresses lui criaient « tu es bon ! tu es bon ! », on commence à se demander d’où vient le surnom de certaines figures historiques.

Faut-il pour autant séparer le grain de l’ivraie ? À propos, où est le grain ? Quelle est l’ivraie ?

Après le austères leçons d’histoire à l’école, on est en droit de se dire que racontée comme ça, c’est tout de même plus rigolo, même si ça dérape comme ça un tout petit peu, newo. C’est plus amusant de savoir que les Romains ont battu les gaulois Marolii à la bataille de la Senne que de se souvenir de la date anniversaire de Charlier Jambe de Bois.

Ce survol plein d’enseignement (awel merci, doctoor !) nous apprend la découverte par une éminente archéologue, d’un Australopithecus brussellensis, plustard rebaptisé Australopateike. Plusloin, l’auteur nous indique que Charles de Lorraine possédait un Marsupilami !!! Et puis aussi que les Romains parlaient de notre Manneken Pis comme d’un « puellus micturiens ». Un survol hilarant de l’histoire de la ville de l’Antiquité à nos jours, et une escapade tonitruante au pays de la zwanze, qu’on ne quitte qu’à regret. Hauda ? Es ‘t al gedoen ?

Ed. Bernardiennes- 258 pages

Joseph Georges

DONNEZ-MOI DE MES NOUVELLES

Quel titre !Néanmoins, riend’incongrudanscerécitquirevient surl’histoired’unhommequiseréveille dans un lit d’hôpital, complètement paralysé et … amnésique. Le talent d’Isabelle Artus consiste à rassembler les pièces du puzzle de la vie d’Etienne Marcel, qui s’est fait renverser par un camion poubelle à quatre heures du matin. Que faisait-il dehors en bout de nuit ? D’où venait-il ? Les médecins sont formels : son état n’a aucun rapport avec l’accident. Néanmoins, Prudence Sainte-Rose, psychiatre réputée, affirme le contraire. Aidé par son amie d’enfance Alma-Marie, au physique de bouledogue, et d’Olympe, sa sublime collègue journaliste, il tente de rassembler les morceaux de sa mémoire rongée par l’oubli, sans trop bien savoir où les souvenirs qu’il va vraisemblablement exhumer vontl’amener. Au lieude privilégier la gravité, l’auteure adopte un ton plein d’allégresse et nous convie à lire unesorte de fauxthriller qui multiplie lespages de tendresse et de fantaisie, mâtinées d’un léger suspense qui se révèle avant tout une plongée en soi révélatrice d’un tempérament. Pour captiver le lecteur, ce roman a été bâti sur un compte à rebours. Pour savoir, il faut regarder en arrière et fermer les yeux, lorsqu’on cherche la vérité, n’a aucun sens. Au demeurant, voilà un livre qui évolue en somnambule entre différentes strates littéraires et qui ne souffre pas de ce métissage.

329 pages

LE TEMPS DE LA COLÈRE

Maud Tabachnik empoigne l’Histoire à deux mains pour relater les péripéties de Judith, poussée à fuir l’Italie fasciste de Benito Mussolini dans l’espoir de trouver une existence plus sereine en France. Avec ses parents, elle s’installe dans la capitale mais le régime de Vichy se laisse lentement ronger par la propagande nazie et, afin de plaire à l’occupant, adopte des lois liberticides. Passée en Angleterre pour répondre à l’appel du général De Gaulle, elle abandonne tout, dont Sofia son grand amour. Incapable de demimesures, elle s’implique dans la lutte et rejoint les forces alliées comme militaire. Peu à peu lui arrivent des informations concernant le sort réservé aux juifs. Afin de sauver les siens, elle décide de rentrer en France, au risque de sa vie. Avec la rage au ventre et une témérité qui manque à beaucoup d’hommes, elle franchit la ligne de démarcation et échafaude un plan en zone libre. Toutefois, elle sait qu’elle doit de défier de chacun, coincée entre résistants et collaborateurs qui ne montrent pas leur vrai visage. Tenaillée par un idéal qui s’inscrit de plus en plus comme l’unique manière de réagir face à la barbarie qui corrompt l’époque, elle n’a pas droit à l’erreur. L’auteure signe un roman feuilletonnesque, avec des cascades de rebondissements, des sentiments exacerbés et revient sur la dernière guerre, rappelant qu’il n’y a jamais de mort glorieuse, mais parfois des morts utiles. Un livre au souffle épique rédigé dans unstyle extrêmement visuel et qui laisse la part belle aux sentiments quels qu’ils soient.

Ed. City – 368 pages

LE FILS DU DRAGON

La quête du Graal n’a pas fini d’enflammer les imaginations. Avant de trépasser, un vieil aristocrate fait promettre à deux archéologues de poursuivre ses recherches et leur fournit les documents qu’il a accumulés durant sa longue existence. Une mission d’apparence sans dangers, mais qui entraîne Pierre Cavaignac et Claire Karadec sur lesroutes poussiéreuses à lapoursuitedesCathares, sansse douter qu’il s’agit d’une plongée dans les ténèbres et qu’ils se heurteront à l’ordre du Minotaure, dont les croyances ésotériques ont influencé le régime nazi, avec à la clé une précieuse relique au pouvoir prodigieux. Jean-Luc Aubardier signe un thriller mâtiné de secrets et de mystères. Le lecteur a cette impression de collaborer à la découverte d'une vérité qui bouleverse l'ordre du monde, en suivant des pistes pour avoir la satisfaction de se sentir luimême découvreur. Comme si la résolution de cette énigme pouvait faire s'effondrer une civilisation entière ? Malgré ce postulat, on se prend au jeu avec un certain bonheur grâce au tempo soutenu, des protagonistes attachants et des méchants bien … méchants. Bref, du manichéisme de bon aloi ! Toujours est-il qu'il est difficile de reprocher quoi que ce soit à l’auteur, qui connaît les ficelles de la narration, multiplie les effets de suspense et parvientà tenir en haleine jusqu’au dernier chapitre. Maintenant, il convient d’apprécier ce type d’ouvrages. Disons, globalement, qu’il s’adresse avant tout à celles et à ceux qui ont dévoré le « Da Vinci Code » de Dan Brown, même s’il n’est pas question du même canevas.

Ed. City – 318 pages

Paul Huet

LA SAGE-FEMME D’AUSCHWITZ

L’horreur d’Auschwitz n’a pas révélé tous ses ressorts. Si tout le monde connaît ses sinistres chambres à gaz et ses fours crématoires, on ignore souvent qu’une existence à peu-près banale résidait au sein des familles allemandes présentes à la lisière du camp et que des régimes de faveur étaient accordés à quelques détenues. Lorsqu’elle a franchi la grille d’un des plus grands complexes concentrationnaires du Reich, Ana ignorait qu’on l’emploierait pour ses compétences de sage-femme, métier particulièrement recherché en temps de guerre. Son travail consistera à donner naissance aux enfants des prisonnières enceintes. Des bébés qui seront immédiatement arrachés à leur mère pour être adoptés par des familles allemandes. Avec les moyens du bord et chargée d’une énorme empathie, elle a tenté de soutenir ces mamansdésemparées. Puis, elleadécouvertunmoyenpour, peut-être, plus tard, permettre de retrouver la trace de ces petits. Son idée a consisté à reproduire sur la peau de chaque enfant un tatouage qui reprenait le numéro d’identification de la prisonnière qui lui avait donné le jour. Une lueur d’espoir qui pourrait paraître un peu vaine, mais qui a eu l’heur de relancer l’espoir dans un monde de misère, de violence et d’oppression. Anna-Stuart signe un roman d’un réalisme cru et qui traite d’une époque que la majorité des lecteurs n’ont pas connue. Une autre manière de se sensibiliser à la cruauté de la Shoah et de ne pas oublier.

Ed. City - 382 pages

Amélie Collard

UNE NUIT AVEC LE DUC

A dix-neuf ans, Eliza entend vivre pleinement ses émotions et refuse de se laisser marier à un homme qui sera choisi par sa famille. A l’instar de toutes les jeunes femmes de sa génération, elle est poussée à fréquenter les bals de la haute société victorienne pour s’exhiber. Toutefois, ces mondanités ne l’intéressent pas, jusqu’au jour où son regard croise celui du fils du Duc de Chester. Des papillons se mettent à bondir dans son ventre et ses rêves se concentrent sur celui dont beaucoup se défient, car une mauvaise réputation le précède, colportant des histoires de libertinage indigne de son rang. Néanmoins, à son grand dam, Eliza se rend à l’évidence que l’amour frappe de cécité celle ou celui qui en est la victime. Risquer de courroucer ses parents pour un flirt avec ce noble en disgrâce en vaut-il la chandelle ? Consciente de la réalité de la situation, elle sait qu’on ne la laissera pas faire. A cela, la fortune des siens dépend de l’homme qui la mènera à l’autel. Jodi Ellen Malpas signe une romance historique qu’elle présente comme étant le premier volume d’unesaga déjàpubliée en anglaiset dont lasuite devrait bientôt sortir chez nous en français. Une auteure qui a déjà séduit des millions de lecteurs et dont les romans ont été traduits dans une vingtaine de langues.

Ed. City – 334 pages

UNE VIE SANS TRICHER

Née en 1938 à Paris, Pascale Petit a découvert très jeune sa passion pour le théâtre. Après avoir obtenu son diplôme d'art dramatique, elle a commencé sur les planches avant de se faire remarquer par le cinéma. Marcel Carné lui a donné à vingt ans l’un des rôles principaux dans « Les tricheurs », long métrage bien vite suivi par « Julie la rousse » et une moisson d’autres, faisant d’elle la coqueluche de la jeunesse à la recherche d’idoles de son âge. Sa beauté et son charisme lui ont alors valu d'être comparée à d’autres comédiennes en vogue des fifties, dont DaDny Carrel. Au fil des années, elle a enchaîné les rôles au cinéma, travaillant avec des artisans populaires tels qu’Edouard Molinaro, Michel Boisrond et Maurice Labro, avant d’embrayer vers la Péninsule pour œuvrer à Cinecitta, multipliant les prestations au service de récits d’espionnage, de polars et de westerns. Elle a incarné des femmes à la fois séductrices et vulnérables, faisant preuve d'une grande sensibilité et d'une grande finesse dans son jeu. Progressivement délaissée par les salles obscures, elle a entamé une seconde étape de son parcours à la télévision. Plutôt que de laisser à d’autres le soin de raconter les moments forts de son existence, elle a choisi de prendre la plume pour tout dire à ses fans et à ceux qui ne l’ont pas oubliée, sans occulter certains moments moins exaltants. Si les passages heureux sont forcément enthousiasmants, elle explique sa réorientation vers l’Italie et l’Allemagne, ainsi queles raisons qui l’ont amenée à accepter des séries bis, bien éloignés desscriptsdesesdébutssousladirectiondeRaymondRouleauetAlexandreAstruc. Aufil deschapitres, on découvre derrière l’artiste une esthète à la recherche d’authenticité et de spiritualité. Cette autoconfession a été préfacée par Henry-Jean Servat, spécialiste des stars.

Ed. Glyphe – 336 Pages

Daniel Bastié

CLAUDINE HELFT, L’OMBRE ET LA VIE

Henri-Pierre Lambert nousinvite à (re)découvrir le parcours exceptionnel de Claudine Helft, une femme qui a su se démarquer dans le monde de l'art et de la culture, et retrace son cheminement en empruntant le ton du roman. Tout débute au cours des années de guerre, avec les contingences de la répression, la fuite et la terreur. Albert et Louise ont trois enfants. Afin d’échapper aux mâchoires de l’armée d’Hitler qui se referment partout sur l’Europe, la Suisse apparaît comme un havre de paix, le pays qui les sauvera d’une mort certaine, sans pour autant être à la hauteur de ses principes, n’hésitant pas à refouler certains réfugiés. Puis, elle a appris, plus tard, la spoliation des biens familiaux, dont la banque que tenait son père. Un vol sans restitution. Ensuite, il convenait de se redresser et de tout rebâtir sans oublier, surtout d’avancer en augurant le meilleur. Après des études littéraires et après avoir fait une école de journalisme, elle a épousé Léon Helft, expert en matière d’orfèvrerie de collection. Refusant de demeurer épouse au foyer, elle n’a jamais abandonné la plume et a rédigé de la poèsie, sans abandonner ses critiques littéraires qui l’ont amenée à la présidence du Prix Louise Labbé, à assurer le secrétariat du Prix Alain Bosquet et à devenir membre du Prix Mallarmé. Celles et ceux qui connaissent son implication savent qu’elle est à ce jour l'une des plus ferventes adeptes de la poésie contemporaine. Revenir sur son implication au service des arts relève à la fois de l’hommage et de l’admiration.

Ed. Glyphe – 439 pages

LA NUIT DE LA TARENTELLE

« Un soleil voilé se dilue dans le ciel plombé et la moiteur de l’air colle les vêtements à la peau. C’est sûr, la journée ne se terminera pas sans déluge. » Voilà les mots avec lesquels Christina Moreau introduit son récit. Nous sommes dans le Salento, à la pointe des Pouilles. Lexylella fastidiosa ravage le domaine du papa d’Elsa. La bactérie impacte lesplantationsetcontraintcelui-ci àabattre unbon millier d’oliviers séculaires. Une catastrophe ! Dans pareil contexte, personne n’a vraiment d’oreille pour écouter le désir de la jeune femme de monter à Milan pour suivre une formation de chant classique. Seule, sa nonna la soutient et, loin du regard de tous, lui remet un pendentif à l’effigie de Giuseppe Verdi qui fait office de talisman. Mieux, elle lui apprend les pas de la pizzica, variante de la tarentelle, qui remonte au XVIIIe siècle, pratiquée dans les moments de fête, mais aussi comme rite magique. Selon certains, elle aurait un pouvoir de guérir et serait vectrice de libération pour les femmes soumises à leur père, à leurs frères ou à leur époux. Au fil deschapitres, onsuitlespérégrinationsd’Elsaenquête d’unrêve àconcrétiser. L’auteureutiliseunelanguechatoyante, avecdejolies descriptions jamais pesantes, pour narrer l’histoire d’un affranchissement. Pierre après pierre, elle jalonne l’itinéraire d’une héroïne en quête d’émancipation et qui entend concrétiser ses espoirs dans une société encore trop surinvestie par les hommes. Alternant les années 1968 à celles de notre siècle, il plane des airs d’Aïda et de La Traviata, alors que les protagonistes ne laisseront que de la poussière de leur passage sur terre.

Ed. Presses de la Cité – 271 pages

Sylvie Van Laere

MORT AU COUVENT

Au XVIIe siècle, dans un couvent de Mexico, quelque chose de tragique s’est déroulé. Les religieuses ont toutes été retrouvées immolées sur l’autel. On songe au diable ou à un esprit sournois. Peut-être aux adeptes d’une secte païenne ? Les supputations vont bon train, alors que personne n’est capable d’apporter la moindre réponse tangible. Dans ce pays en proie à la fornication et aux blasphèmes, Dieu semble s’être retiré, laissant aux humains la liberté de s’adonner à tous les stupres. Alina, jeune novice qui vient de prononcer ses vœux, n’entend pas rester les bras ballants. Pour elle, les autorités doivent enquêter. Entre oraisons et lectures, elle décidede mener ses investigations en se faisant seconder par sœur Juana et Matea, une fidèle domestique indigène. Pour elles, une main humaine se trouve à la base des crimes perpétrés et elles savent qu’elles ne doivent pas traîner, car les juges de l’Inquisition se sont mis en route, précédés d’une réputation peu flatteuse sur leurs méthodes, qui passent de la torture à la tulipe incandescente des flammes du bûcher. Dans une ambiance digne de « Le nom de la rose », Oscar de Muriel signe le premier tome d’une saga qui met en scène un trio excentrique. La traduction française est due au talent de Vanessa Canavesi.

Ed. Presses de la Cité – 352 pages

L’IMPÉRATRICE DE PIERRE

Catherine Ier, également connue sous le nom de Marta Skavronskaya, est née en 1684 dans un petit village en Lettonie. Elle a commencé sa vie en tant que servante, mais elle a rapidement gravi les échelons pour devenir l'une des femmes les plus puissantes de Russie. Kristina Sabaliauskaite retrace sa vie dans un ouvrage richement documenté et remonte le temps pour aller à la rencontre d’un des visages majeurs inscrits dans l’histoire nationale. Ce livre décrit de quelle manière Catherine a rencontré Pierre le Grand, alors prince héritier de Russie, tandis qu'elle était employée dans la maison d'un noble. Subjugué par sa beauté, le futur tsar est tombé follement amoureux d'elle et l'a emmenée à Saint-Pétersbourg. Les textes sont là pour nous rappeler son rôle important à la tête de la nation, cherchant toujours à dynamiser le pays et à le moderniser. Après la mort de Pierre, elle a été couronnée impératrice et a mené le destin des Russes de manière à la fois éclairée et despotique, devenant la première femme sur le trône à tout décider. En empruntant les codes du roman, ce texte explore également la personnalité et les relations de l’impératrice avec ses proches, dévoilant au fil des chapitres une mainmise qui ne tolérait pas les critiques ni les dissidences. Quitte à prendre des risques, elle n’abandonnait jamais ses objectifs et y mettait les moyens. L’auteure brosse le portrait d’une femme au destin étincelant et dont on parle trop peu. Sans chercher à décrypter les arcanes de son règne, elle nous révèle des anecdotes méconnues et revient sur un caractère auquel on prête des légendes à vérifier.

Ed. Quai Voltaire – 376 pages

Paul Huet

DES DESTINS

Malgré un nom à consonnance anglophone, William Cliff est un écrivain de chez nous, né à Gembloux en 1940. Bien qu’il ait passé la majeure partie de sa vie à Bruxelles, il a la chance d’être remarqué par Raymond Queneau qui le prend sous sa tutelle et l’aide à se faire connaître dans l’Hexagone. Très vite, ses vers séduisent le monde des lettres et la reconnaissance de son écriture ne tarde pas. Avec cet auteur, on force la porte d’une écriture charpentée, nouvelle et qui reluit d’intelligence, menée par un rythme soutenuetunelanguecharnueetrocailleuse. « Desdestins »,sondernierrecueil, lelancedansunpériple à la recherche de ses souvenirs, question d’inviter le lecteur à découvrir le charme de la petite ville wallonne qui l’a vu grandir, de dresser des portraits chers de proches, de parler de son parrain, de sa marraine et de sa grand-mère. Ensuite, l’arbre généalogique cède la place aux premiers émois amoureux et aux pulsions érotiques qui les accompagnent, à la scolarité dans un pensionnat et à une série d’anecdotes telles qu’un retour de beuverie ou une chute qui aurait pu mal se terminer. Entre les interstices, on assiste à un certain désabusement, à une nostalgie qui ne devient jamais tristesse, à des pointes de lumière qui émaillent la grisaille, àdegrands éclatsquiirradient pour apporterde lamoirure. Tandis que le poète nous parle du quotidien qui lentement progresse vers la mort, il ne regrette rien, fait se joindre présent et passé tel un accomplissement qui tend vers l’avenir. De fait, une conscience des faits et gestes qui se lient au temps sur lequel il n’a aucune emprise.

Ed. La Table ronde – 346 pages

PLACEMENTS ABUSIFS D’ENFANTS

Christine Cerrada dénonce un sujet préoccupant : celui du placement d’enfants pour des raisons bien discutables. En France, des petits sont arrachés à leur famille sur ordre du juge parce qu’il estime que … ! Suite à un conflit de voisinage, parce que vous l’aimez trop, parce qu’un motif a été trouvé par les services sociaux, parce que la mère subit des coups de son mari ou conjoint. Aujourd’hui, la situation est beaucoup plus fréquente qu’hier. Bien sûr, il existe à la base une volonté de protéger les mineurs d’abus quels qu’ils soient, mais les règles se sont durcies avec parfois des comportements aveugles de la part de la magistrature et des lois prises à la lettre sans empathie ni enquête approfondie. La situation engendre de véritables drames à cause de dysfonctionnements, de dossiers traités à la hâte, d’un manque de personnel qualifié, d’assistants sociaux obligés de travailler avec les moyens du bord, d’un budget annuel raboté d’année en année et d’un système socio-judiciaire peu contrôlé avec une inquiétante propension à l’omnipotence. A titre d’exemple, l’auteure cite la précarité de certaines mamans qui perdent la garde de leur garçon ou de leur fille parce qu’elles subissent des violences conjugales ou parce qu’elles n’ont pas réalisé que leur petit faisait l’objet de comportements incestueux. En somme, pour elles, une double peine. Si dans certaines situations, il n’existe pas d’alternative au placement d’un enfant dans une famille d’accueil ou dans une institution, l’auteure tire la sonnette d’alarme pour dénoncer une pratique abusive qui, selon elle, tend à s’intensifier. Et chez nous, en Belgique ?

Ed. Michalon – 239 pages

Jeanne Alexandre

LA RÉFLEXOLOGIE

La réflexologie est une de ces thérapies alternatives en pleine expansion, qui vise à soulager les maux du corps en agissant sur des zones réflexes situées sur les pieds, les mains ou les oreilles. Cette pratique, qui trouve son origine dans la médecine traditionnelle chinoise et égyptienne, connaît aujourd'hui un regain d'intérêt dans les pays occidentaux. Selon les praticiens, chaque zone réflexe correspond à un organe ou à une partie du corps. En stimulant ces endroits, on peut rétablir l'équilibre et soulager divers troubles tels que les douleurs musculaires, les maux de tête, les malaises digestifs ou, encore, les problèmes de sommeil. Cet ouvrage répond à vingt questions pour présenter cette médecine naturelle et alternative, tout enosant des points qui dérangeront peut-être certains ? Est-elle réellement inoffensive ? Doit-on créer un ordre de praticiens ? S’il est parfois difficile d’apporter des réponses à toutes les interrogations, il importe de préciser que le but de cet ouvrage n’est pas d’encenser ou de vouer aux gémonies ce mode de fonctionnement, mais de susciter le débat en ouvrant un espace de parole et en rappelant que les médecines complémentaires ne sont pas toujours bénéfiques. Les auteurs souhaitent ici contribuer à éclairer le lecteur et lui fournir des informations idoines, sans a priori et en toute indépendance.

Ed. Michalon – 154 pages

C’EST VOTRE SEXE QUI FAIT LA DIFFÉRENCE

Les enfants nés intersexués sont ceux qui présentent des caractéristiques biologiques qui ne correspondent pas aux normes typiques de la division sexuelle en hommes et femmes. Cela peut inclure des différences dans les organes génitaux, les chromosomes ou les hormones. Historiquement, ces enfants ont souvent été soumis à des chirurgies ou à des traitements hormonaux invasifs pour les corriger en fonction du regard binaire de la société. Situation qui a souvent entraîné des traumatismes physiques et psychologiques à long terme, car ces futurs adultes ont été forcés à s’intégrer dans des standards qui ne correspondent pas à leur identité réelle. Heureusement, il y a eu un changement important ces dernières années. De plus en plus de professionnels de la santé, de militants et de parents leur reconnaissent le droit de décider eux-mêmes. Cela signifie que les interventions médicales invasives sont souvent évitées ou retardées jusqu'à ce que l'enfant soit en mesure de se positionner lui-même. Mais, encore trop souvent, le sujet a mauvais genre, manque de clarté pour une majorité de citoyens, prête à sourire ou engendre des discours d’opposition. Comme la France, la Belgique n’échappe pas à ce constat. Les auteures de celivre posent ouvertement la question : Jusqu’à quand ferat-on l’impasse sur les rapports scientifiques qui se multiplient et l’avis des experts ? Bien sûr, tout changement des mentalités nese réalise pasen untournemain. Pourcela, il imported’avertir, d’informer et d’éduquer pour échapper aux poncifs sociétaux. Le monde évolue, les techniques se modifient et les avis tranchés ne doivent pas être intangibles !

Ed. Plon – 322 pages

Jeanne Alexandre

LE SOUFFLE DE LA RAISON

Le stoïcisme est une école de philosophie grecque antique fondée par Zénon de Citium au début du IIIe siècle avant notre ère. Elle enseigne que la vertu, la sagesse et la raison sont les clés de voûte du bonheur et de la paix intérieure. Qu’est-ce qui peut expliquer les raisons pour lesquelles ces philosophes continuent de nous inspirer et en quoi leurs problématiques sont toujours vivaces au XXIe siècle ? En fait, il s’agit d’une logique à laquelle on a souvent difficile d’opposer des contradictions. De la sorte, ils affirment que la mort est une chose naturelle et que personne ne peut y échapper, que nous devons accepter les choses sur lesquelles nous n’avons aucun pouvoir de décision ou, encore, que les quatre vertus cardinales de l’humanité restent le courage, la sagesse, la modération et la justice. Christelle Veillard, maître de conférences en philosophie ancienne, revient sur l’engouement généralisé qui remet au cœur de la vie collective ces textes anciens, merveilleusement rédigés et d’une intelligence à redécouvrir. Sans tenter de nous convertir à ses arguments, ellemontrenéanmoinsquelespréoccupationsd’ilyadeux mille ans sont semblables aux nôtres, bien au-delà des formules rhétoriques, maisenagitantunsenspratiquebienterre-à-terre. Chacun peut percevoir l’analyse faite par les stoïciens et la mesurer sur luimême pour en évaluer la pertinence. Bien davantage qu’une sagesse populaire, le stoïcisme peut être assimilé à une méthode de développement personnel pour vivre pleinement sans pour autant courir après la vie !

Ed. Plon – 230 pages

Andrea Cerasi

MÉDITATIONS HEUREUSES SOUS UN CERISIER DU JAPON

Enseignant aujourd’hui à la retraite, Frank Andriat n’a pas refermé son ordinateur et, quoi qu’il advienne, poursuit sa carrière littéraire. La réédition en format poche de « Méditations heureuses sous un cerisier du Japon » est en soi une consécration, prouvant à quel point ses romans fédèrent toujours l’enthousiasme. Après avoir longtemps évoqué l’univers scolaire et parlé de la jeunesse, il change de cap et se fait plus introspectif, voire méditatif. Elle est loin l’époque où il narrait les aventures de Dogston H. Juge, personnage né du tandem qu’il formait avec le futur scénariste de bédé Mythic ! Que faut-il pour vivre heureux ? Il n’importe pas d’aller décrocher les étoiles, mais de se parer des mille feux dont recèle chaque matin qui se pointe, de sentir l’odeur de la végétation qui bourgeonne et de se mettre à l’écoute de celles et de ceux qui nous entourent. Comme beaucoup d’entre-nous, Grégoire a subi le couperet d’une rupture amoureuse, le laissant tétanisé. Pour redresser la nuque, il décide d’expérimenter, de ranger tout ce qui est en désordre dans les placards et se donner le temps de revenir aux choses élémentaires. En compagnie de ce protagoniste qui n’a rien du profil exemplaire des super-héros Marvel, on découvre une sensibilité qui jaillit, un intérêt pour l’aspect éphémèredechacuninstantet unéveilquipousseàallerverslesautres. Entrelemonded’hieret l’actuel, l’auteur dresse un pont de positivisme réaliste, procure des conseils (à suivre ou pas !) et suscite l’envie de planter, à notre tour, un cerisier du Japon.

Ed. Marabout – 232 pages

Daniel Bastié

LE BONHEUR EST UNE VALISE LÉGÈRE

Selma est une jeune femme malheureuse. Chaque jour, elle subit des pressions de la part d’un supérieur sexiste et tyrannique. Quant à l’aspect privé, elle vient de vivre une rupture qui l‘a laissée pantoise sur le tarmac. Tout ça pour dire que le burn-out frappe au chambranle ! Alors qu’elle est prête à se jeter dans le canal (il s’agit d’une expression !), elle rencontre un homme qui semble partager les mêmes intérêts qu’elle. Un garçon serein, fan des albums de Jean-Jacques Goldman et féru de littérature, notamment de Christian Bobin. Assez vite, l’alchimie fonctionne et, à ses côtés, elle se met à relativiser tout ce qui ne fonctionne pas dans son existence pour admettre que l’essentiel est ailleurs. Qu’importentles ennuislorsqu’on est capable de les gérer, de ne pas se mettre martel en tête et de regarder la ligne d’horizon pour se répéter qu’elle annoncedes journées meilleures.Sonnouvel ami représente à ses yeux la plus belle chose qui lui soit arrivée depuis des lustres et elle en arrive à se fier complètement à son jugement, à lui ouvrir son cœur, à lui livrer ses sentiments et ses impressions pour, en contrepartie, recueillir ses conseils. L’idée de Frank Andriat est de nous proposer des pistes pour regoûter au quotidien en mordant dans les meilleurs morceaux, tout en recrachant les bouts âcres et déplaisants. Atravers ce roman, il nous convie à renaître auxchoses essentielles, à comparer leronron à une valise légère qu’on trimballe sans efforts et qui permet de ranger les souvenirs qu’on souhaite emporter. Paru en 2017, ce roman ressort aujourd’hui en format à peine plus grand qu’un A7 aux éditions Marabout pour être vendu à moins de quatre euros. A ce prix-là, on ne résiste pas à lire ou à relire ce récit foncièrement positif !

Ed. Marabout – 278 pages

DES HOMMES LIBRES

Le monde paysan n’a rien d’une sinécure et l’actualité est omniprésentepourrappeleràquelpoint lemétierest harassant, soumis à des règlementations enperpétuellemutation. JamesRebanks raconte l’histoire de trois générations d’agriculteurs confrontés aux défis de leur époque et qui refusent de procrastiner. Enfant, James a vu son grand-père s’épanouir en pratiquant des gestes séculaires, fier de son savoir-faire et heureux dans la ferme familiale. Quand vient le tour du père de James de reprendre les terres, le discours a changé et le monde a resserré ses courroies sur la productivité. Talonné par le progrès qui s’impose partout, chacun est forcé de s’adapter. Pour survivre, il n'y a pas d’alternative que de tenter de s’agrandir, de produire davantage et de vendre mieux. James comprend qu’on ne travaille plus comme on le faisait hier et avant-hier. De nouveaux impératifs dictent le tempo et y déroger n’a pas de sens, sauf si on veut couler son entreprise. Alors, il sait qu’il doit intégrer les données actuelles que sont la technologie et l’écologie, car tout transformer passe par le changement et personne n’y échappe. Rater le train en marche équivaut à demeurer sur un quai de gare indéfiniment ! Ce livre ausculte un univers que lescitadinsignorentcomplètement, met en évidence le travail desagriculteurset leur rend hommage en soulignant leur énergie, leur combattivité et leurs libertés, le tout en pratiquant un langage vrai à hauteur d’épaules.

Ed. Les Arènes – 354 pages

L’INCROYABLE HISTOIRE DE LA MYTHOLOGIE GRECQUE

La mythologie grecque foisonne d’histoires fascinantes qui mettent en scène des dieux et des héros, des créatures fantastiques et des aventures épiques. La bande dessinée est un moyen récréatif de raconter ces récits incroyables de manière visuelle et immersive, de façon à captiver le lecteur en passant par des illustrations détaillées et une narration dynamique. Catherine Mory et Philippe Bercovici ont choisi ce médium pour revenir sur ces textes, dont certains sont plus célèbres que d’autres, et nous plonger à l’aube d’une civilisation en s’emparant d’une succession d'épisodes enthousiasmants, commençant par la création de l'univers et les premiers dieux, tels que Gaïa, la Terre mère, et Ouranos, le Ciel père. Nous rencontrons ensuite les douze dieux de l'Olympe, dirigés par Zeus, le dieu des dieux, et leurs luttes pour le pouvoir et l'amour. Au fur et à mesure que les pages se tournent, nous sommes transportés dans le monde des héros grecs, tels que Héraclès, Thésée et Persée, qui affrontent des défis impossibles, combattent des monstres redoutables et défendent leur patrie contre des ennemis plus terrifiants les uns que les autres. Sur un ton burlesque, l’ouvrage répond à une moisson de questions telles que : Pourquoi les Grecs ont-ils failli perdre la guerre De Troie ? Thésée était-ill’inventeurdelacoupemulet ? Quelleestl’originedusupplice de Tantale ? Narcisse était-il vraiment infatué de lui-même ? Sans se prendre au sérieux, les deux auteurs revisitent la mythologie pour la mettre à la portée des lecteurs, sans leur prendre la tête, en usant de jeuxdemotsamusantset envulgarisant cequi peutl’être. Cettebande dessinée propose une manière alternative qui permet de se familiariser avec des légendes classiques, en les présentant avec de nouvelles lunettes, tout en proposant une lecture à la fois ludique et éducative.

Ed. Les Arènes – 312 pages

LE VOYAGEUR

Caroline Baldwin, l’héroïne d’André Taymans va connaître une aventure particulière après ses déjà vingt albums publiés. - Primo, grand bond en arrière : Back to the Past ! Retour au numéro zéro de la série, là où tout commence, à la racine même de son histoire. Caroline et son grand-père amérindien partent dans un de ces parcs naturels gigantesques, dont les Nord-Américains ont le secret, en vue d’effectuer une sorte de voyage initiatique, pour que la jeune fille découvre l’habitat de ses ancêtres, celui des coureurs de bois si chers aux Canadiens de la« Claire fontaine ». Etonne peut pas dire que l’expérience enchante la fille aux allures de garçon manqué. D’ailleurs, ces fichus voyages initiatiques ne sont-ils pas une manière détournée pour les vieux schnocks de revivre leur propre enfance en la redécouvrant au travers des yeux desplusjeunes. Ah ! Le plaisir non partagé du portage… qui consiste à se coltiner un pesant canoë, sur les épaules, par monts et par vaux au sein d’une forêt piégeuse. Une forêt qui ne cesse d’accoucher de mystères et de personnages inquiétants : voyageur insaisissable, ermite aveugle, chasseurs de météorites, cadavre scalpé à fleur d’eau… Caroline va en avoir soncontentet même plus. –Secundo, Taymans vaabandonner ici lerécit qu’il aprédécoupé image par image au dessinateur Nico (série Adelin et Irina chez le même éditeur) qui va librement s’exprimer sur une partition qui n’est pas la sienne. Toutefois, un œil averti observera qu’après quelques pages, le dessinateur liégeois multi-talents va s’écarter du sillon original tracé à la plume pour s’approprier avec bonheur le personnage et son univers. Le trait plus rond de Nico et sa souplesse quand il dessine des corps de femmes, comme dans son Artbook « Les conquérantes » paru en 2022, rajoutera même de la féminité à l’héroïne. Un ouvrage qui ne sera pas sans rappeler des souvenirs à ceux dont les parents ont souhaité, un jour ou l’autre, passer des vacances aventureuses dans un chalet perdu au fond des bois, au plus proche de la nature… Beurk !

Editions Le Tiroir – 46 pages

Jamie-Lee Smit

DES PLATEAUX DU « GUET » JUSQU’AU BOUT DU CHEMIN

Nous sommes à Hamoir, le long de l’Ourthe … L’année 1938 rayonne de toute sa splendeur. Elles et Ils sont ensemble pour consumer leur adolescence. Ils entendent refaire le monde, sans savoir ce que l’avenir leur réserve. Néanmoins, chacun lesait, il est des destinsqu’on ne déflore pas innocemment et qui, parfois, se laissent rattraper par des arcanes tirés du passé, issus de vieilles histoires comme en racontaient les anciens, des récits aux allures de souvenirs locaux exhibés des tiroirs poussiéreux, des souvenirs de famille, tendres ou tristes, des anecdotes de guerre, désuètes, inadaptées aux yeux de jeunes des golden sixties Mais le temps les poursuit et les rejoint toujours, inlassablement, jamais pressé au moment de tendre ses filets. Francis Cornet nous propose un roman régional qui met en exergue la belle province de Liège dans laquelle il vit. Un récit où foisonnent les rebondissements et qui entend rappeler un monde qui s’est transformé depuis la dernière guerre et dont les aînés évoquent encore le souvenir. La nostalgie se trouve naturellement au rendez-vous, soutenue par une narration maîtrisée et sincère.

Ed. Le livre en Papier – 100 pages

DE L’AUTRE CÔTÉ DE LA VUE

« Le vieux poêle qui trônait au milieu de la cuisine était rouge. Dehors, l'hiver faisait rage. Il neigeait à gros flocons et, entre deux averses, le vent redoublait de force. Jean Delarue entra dans la cuisine. Une odeur desoupe aux haricots blancs baignait la pièce. Sur le coin du poêle, une grosse marmite enfonte offrait sonlarge cul aux flammes. Jean souleva le couvercle de la marmite et but la soupe à même la louche. Il avait faim, il avait froid, il était fatigué. Il était six heures du soir. » Liège, la ville traversée par le fleuve ... Ville universitaire, ville ardente, ville bien plus que principauté, ville et pays. Cette ville qui a vu naître Gil Wynands, celle où il revient avec toujours le même bonheur, la même tendresse, le même amour et la même complicité. Cet amour qu’il entend partager à travers son dernier roman. Il y est notamment question de l'aménagement de la Place Saint-Lambert. Rendons à César ce qui lui appartient à Jules. Il reste évident que le concepteur et coordinateur des travaux est l'architecte-urbanisteClaudeStrebelle,néàBruxellesen1917etmort à Liège en 2010. Jacques Delchambre étant un simple personnage de fiction. Fervent adepte dela LibrePensée, l’auteur a étéprofesseur de Morale résolument laïque pendant quarante ans, tout en n’abandonnant jamais la plume.

Ed. Ménadès - 128 pages

Sam Mas

EMMANUELLE AU CINÉMA

Plus qu'un film, Emmanuelle a été une bombe qui a déferlé au milieu des années 70. Une explosion atomique dont la déflagration a changé la face du cinéma, tout en propulsant Sylvia Kristel sur orbite, bouleversant les règles économiques du septième art et faisant la fortune d’un petit malin. Pas mal pour un film bricolé, au budget plus que modeste et né de l’envie d’un débutant dans la précipitation et la confusion ! Regard rétrospectif donc sur la genèse d’un projet auquel personne ne croyait et qui a révolutionné les mœurs au point de tenir l’affiche une dizaine d’années dans un cinéma parisien. La suite, on la connaît : des ersatz qui ne sont jamais parvenus à faire oublier le modèle original, une succession de starlettes bien empressées de détrôner la créatrice du rôle et des scripts qui se sont embourbés à force de redondances. Surtout, la volonté de faire sortir l’érotisme des salles spécialisées et d’amener les couples à découvrir un autre genre de longs métrages jusqu’alors réservés à un panel de solitaires et de vicieux. Emmanuelle au cinéma relève avant tout de l’esthétique, d’une photographie soignée par des artistes de talent et de musiques originales signées Pierre Bachelet, Francis Lai (Un homme et une femme, Love story), Serge Gainsbourg ou, encore, Michel Magne (Angélique marquise des anges, la série Fantômas). Pasde quoijouer les bégueules !

Ed. Ménadès – 218 pages

Michel Weyo

PARADIS PERDUS

"En grimpant droit par les coteaux, je sentais monter en moi l'ivresse de la liberté. Je ne fuyais pas le village, je rejoignais la vie sauvage, celle que j'avais choisie. Chaque pas me procurait plus de force, mes reins vibraient, mes cuisses bouillaient, je me retenais difficilement de courir. Fini ! Adieu les intrigues, les rivalités, les trahisons !" Noam en avait-il réellement terminé avec la société, ce filet qui piège, blesse, étouffe ?

"Un véritable roman d'aventures, avec une intrigue tragique et biblique. Magistral." Le Figaro.

"Un syncrétisme de haute volée." Libération.

Narrer l'Histoire de l'humanité sous la forme d'un roman-fleuve en huit tomes : un véritable et ambitieux défi que s'est lancé Eric-Emmanuel Schmitt, écrivain prolixe, incontournable, de notre temps, lestrois premiers tomes étant déjà parus, "La Traversée des temps" son titre générique, le titre-clé. Le premier tome, "Paradis perdus", ouvre cette grande aventure, c'est en fin de néolithique qu'apparaît Noam. Il naît dans un village lacustre au cœur d'une nature paradisiaque. Le passé éclairera-t-il toujours le présent ? Noam affronte les drames, rencontre bientôt une femme fascinante, se mesure au fameux déluge. L'immortalité qu'il acquiert à l'âge de 25 ans, estce en fin de compte pour le meilleur ou pour le pire ?

Accumulant une multitude de connaissances et de savoirs, Schmitt crée ici des personnages aussi forts quetouchants, ons'attacheinconditionnellement àNoam, Noura,Barak, Tibor,Elena,Cham,unegalerie de mortels qui l'accompagnent un temps ou davantage, "Paradis perdus" nous immergeant dans leur intimité, leurs affres, des destinées qui s'entremêlent. Deux parties (Le Lac et le Déluge) encerclées d'un prologue bien mystérieux et d'un épilogue surprenant constituant le premier tome de cette saga titanesque qui traversera huit mille ans d'Histoire, une note de l'éditeur en ouverture nous révélant les principales époques que Noam visitera. Mais notre héros est-il le seul à parcourir ainsi les époques ?

Les siècles, les âges, les bouleversements visités au travers d'un roman aux émotions multiples et aux sentiments diversifiés, c'est le prodigieux et singulier projet que mène Eric-Emmanuel Schmitt avec "La Traversée des temps" dont l'écriture, aussi fluide que les eaux du Lac dont Noam arpente les berges, se révèle caractéristique de notre écrivain : la simplicité et la concision de la narration parsemée de-ci delà de mots aussi anciens que savants. "Des visages surgirent au seuil des habitations, ébahis ou sceptiques. Si le Lac à son habitude s'étalait paisiblement, des escadrons d'oiseaux arrivaient du lointain, oies et canards, rangés serrés, volant à vive allure, compacts et inflexibles au point qu'on se figurait qu'ils nous assaillaient..."

Un péril en vue ? Les villageois se retrouvaient-ils subitement menacés dans leur quiétude ? "La Traversée des temps 1 : Paradis perdus", le prologue d'une aspiration dantesque qui a fini par creuser un chemin de vie unique, hors norme.

Livre de Poche - 595 pages

Thierry-Marie Delaunois

DEMAIN N’EST PAS CERTAIN

"Je n'insistais pas, elle relevait le pont-levis, disparaissant à l'intérieur. Sa frénésie d'écriture jetait sur mon roman un puits d'inquiétudes. Que valaient mes lignes épuisées ?

Arriverais-je un jour à terminer mon livre ? Qu'est-ce que maman en penserait ?" Ces questions hantent le jeune Manuel, notre apprenti-écrivain, le tenant longuement éveillé à l'heure où chante le hibou. Samère douée pour l'écriture ? Lui, l'ado zéro pointé quand il s'agit d'aligner les mots pour en faire des phrases cohérentes et sensées ? Est-il aussi nul que cela ?

Touchant et même vibrant récit d'un apprentissage d'écriture mêlé d'une confrontation mère-fils sortant de l'ordinaire, "Demain n'est pas certain" de Manuel Verlange, auteur spécialiste de la langue française ayant vécu à Nantes et enseigné un temps à Tokyo, a été rédigé entre juillet 2019 et février 2020, et met en scène un jeune et sa mère, Juliette Lang, vraie mère de RomainGary poursonfils, unefemmepeu communequi repoussesanscesse les limites : "Tu seras édité avant les 20 ans, comme Françoise Sagan. Ton

premier roman connaîtra le succès, ne discute pas, c'est non négociable." Comment dans de telles conditions croître de manière équilibrée lorsque la pression est aussi forte ? Les épaules - et pas seulement les épaules - du gamin s'en ressentent...

Henri Michaux, Antoine de Saint-Exupéry et Romain Gary, trois têtes couronnées du monde littéraire, introduisent l'oeuvre dans laquelle se côtoient force et fragilité, où sentiments et sensations affluent, dérivent, déferlent, nous ballotant en continu d'un pic émotionnel à l'autre. Sans temps mort ? Notre cerveau ne possède aucun interrupteur on/off qui nous permettrait d'éteindre nos pensées pour un temps, le jeune Manuel vit difficilement cette soumission aux Lettres : pour que son fils réussisse, Juliette est capable de tout. Vraiment tout : "Elle m'a regardé longuement, sans rien ajouter. Ses yeux me plaçaient sous obligation. J'ai tourné la tête, les épaules lourdes, le coeur essoufflé, je souffrais de bleus au rêve qu'elle faisait pour moi." Fatalité ou existait-il une porte de sortie ?

Poignante autobiographie romanesque au sein de laquelle humanité et humanisme coexistent pour le meilleur, "Demain n'est pas certain" nousassène que dans la série deslendemains, il y enaura forcément toujours un qui n'arrivera pas. Jamais. Est-ce là de la méfiance ou du cynisme de la part d'une mère pourtant aimante et passionnée ? Au lecteur de le découvrir mais... sans attendre le lendemain !

Ed. Encre Rouge – 168 pages

Thierry-Marie Delaunois

MADAME IRMA 2 : PERLES RARES

Je me suis RÉ-GA-LÉ ! C'est jubilatoire à souhait ! Vous adorerez, que vous soyez "hydroalcoolisé", confiné, exorcisé, délaissé, un "binamé", embusqué, rescapé, brimé, ressuscité, constipé, ensorcelé, rempli d'acné, amuseur, partouzeur, parieur, ricaneur, entraîneur, laboureur, renifleur, rencardeur, promoteur, shampooineur, voleur, zozoteur, bâtard, fêtard, veinard, tocard, moutard, castar, routard, loubard, en retard, en costard, politicard, un crevard, "wokiste", plein de kystes, cruciverbiste, artiste, "j'm'enfoutiste", mentaliste, optimiste, clarinettiste, opportuniste, pessimiste, autiste, syndicaliste, "boleux", souffreteux, adipeux, précieux, ingénieux, fabuleux, nébuleux, pustuleux, méticuleux, amoureux, affreux, valeureux, républicain, vilain, trois fois rien, orphelin, chauvin, vaurien, américain, martien, pas malin, portoricain, donneur de rein, accompagnateur de train, lubrique, ludique, une vieille bique, colérique, le fils de Rik, accro à l'acide sulfurique, roi d'la trique, ami d'Bob Boutique, unique, vendeur à Prisunic, plein d'fric, critique, valétudinaire, ordinaire, sectaire, grand-mère, bipolaire, manager, sans auriculaire, réfractaire, pensionnaire, Anne Sinclair, chien à sa mémère, face à la mer, manucure, pédicure, obscur, une ordure, le pote d'Arthur, un faux dur, l'abbé Froidure, sans voiture, féru d'aventures, barbouillé d'confiture, affilié à la Winterthur, sans culture, baron, mitron, casse-bonbons, vagabond, sansfaçon, si beau qu'uncamion,Champollion, cueilleur dechampignons, convived'undîner d'cons, donneur de leçons, sans caleçon, sur le balcon, péripatéticienne, arlésienne, magicienne, comédienne, lilliputienne, opticienne, cartomancienne, la femme de Piet Janssen, lesbienne, de Vienne, obscène, mécène, abstinente, gourmande, amante, emmerdante, collante, Rolande, flamande, charmante, glaçante, marrante, causante, désarmante, castratrice, impératrice, conservatrice, puéricultrice, animatrice, institutrice, la fille d'Maurice, le beauf de Patrice, un bel édifice, vendeur de dentifrices, sans artifice, ami d'la police, inconscient, innocent, intransigeant, l'ami d'Constant, sans catogan, assis sur un banc, bouffeur de harengs, solvable à mi-temps, avec le bout qui s'tend, à un enterrement, fier comme Artaban, le Prince Charmant, vénal, bancal, fatal, au plus mal, sans futal, brutal, animal, vespéral, pas normal, anal, pas trop mal, Tonton Cristobal...

J'espère que je n'oublie personne. Si c'est le cas, je m'en excuse et je conseille aux "oublié(e)s" de se procurer vivement ce petit chef d'œuvre d'humour!

Editions Lamiroy - 87 pages.

Alain Magerotte

LE GRAND JOJO : LE ZWANZEUR DE MEXICO

Parti rejoindre les étoiles au firmament éternel, le Grand Jojo laisse une place vide dans l’univers de la variété belge. Comment pourrait-il en être autrement, alors qu’il a fait danser le pays durant plus d’un demi-siècle ? De son vrai nom Jules Jean Vanobbergen, il asumétamorphoserla zwanze bruxelloise en art. Une chose est acquise avec cet artiste : il nous a fait voyager autant que les auteurs de romans populaires et a illuminé nos pâles existences avec des rythmes endiablés, champion des nuits arrosées dans les campings, des journées de fancy-fair, des veillées scoutes et des après-match autour du stade de foot. Son répertoire comprend de nombreux succès dont « Jules César », « On a soif », « E viva Mexico ! ». Pourtant, rien n’était acquis au départ, avec des rengaines faites uniquement pour mettre de l’ambiance dans les bistrots avant que les radios publiques ne prennent la peine de diffuser ses chansons. Parti d’un label indépendant, il signe avec Vogue pour se retrouver en fin de carrière sous contrat avec Universal music ! De quoi se prendre la tête, mais notre Grand Jojo national a toujours su garder les pieds sur le macadam, relativisant son triomphe et se contentant de hausser les épaules en affirmant être heureux d’amener du bonheur dans les foyers. Brice Depasse consacre un long article à notre ami à tous qui n’est plus, mais dont les disques continuent de se vendre en faisant du ramdam. Ensa compagnie, la vieressemblait à une bonne Geuze d’abbaye, excellente pour faire oublier les emmerbêtements qui peuvent noustomber sur la bobine àn’importequelinstant. Curatif qu’il était à sa manière, ce zwanzeur de Brusseleir !

Ed. Lamiroy – 46 pages

Daniel Bastié

LES NOYÉS DES BORDS DE MARNE

Hippolyte Savignac signe son grand retour avec ce sixième volume. L’occasion de nous replonger au cœur de la Belle Epoque et de suivre ses investigations lorsqu’il s’agit de juguler le crime. Tout débute avec la mort du ministre de la Guerre, tué dans un accident d’avion qui pourrait s’avérer un meurtre fomenté par une puissance ennemie. Fort vite, une crise diplomatique oppose la France et l’Allemagne à propos de territoires au Maghreb. Le jour où un coffre contenant un cadavre sans tête est repêché dans la Marne, un commerçant juif disparaît. Existe-t-il un point de convergence entre ces deux faits divers ? Notre héros, accompagné de son indéfectible adjoint Jules Lerouet, y croit fortement. Il n’en faut pas davantage pour les voir se lancer tête baissée dans le tumulte de cet été 1911 et monter à l’assaut de complots hétéroclites. Néanmoins, chacun incursion dans le milieu criminel comporte sa dose de risques. Cette fois, ils se retrouvent confrontés à une intrigue qui implique des agents internationaux. Une affaire beaucoup plus complexe que d’autres et qui risque de se transformer en bataille d’attrition, loin de la routine à laquelle sont confrontés la plupart des agents de police et les inspecteurs de service. Avec une verve inégalable, Philippe Grandcoingprendplaisiràparlerdudébut duXXesiècle, périodequ’il connaît en tant qu’historien pour nous faire découvrir ses incroyables richesses mais également un quotidien bien éloigné de l’apparat de certains longs métrages hollywoodiens.

Ed. de Borée – 311 pages

L’EXIL DES COLLABOS

A la fin de la seconde guerre mondiale, de nombreux collaborateurs ont fui pour échapper à la vindicte populaire. Ils étaient ministres, chefs de police, patrons de presse ou vedettes de cinéma. Certains mourront pendant leur exil, d’autres reviendront au pays en changeant d’identité ou en espérant se faire oublier. Plusieurs seront irrémédiablement traqués par la justice pour être conduits devant un tribunal. Quelques noms sont passés dans l’Histoire : Céline, Bonnard et, notamment, Bellepoix. Leurs torts : s’être impliquésavec zèle pour la gloire de l’Allemagne, avoir défendu l‘idéologie d’Adolf Hitler ou avoir prôné l’antisémitisme. L’Amérique latine, la Suisse, le Potugal de Salazar et l’Espagne de Franco se sont avéré des refuges sûrs. Yves Pourcher revient sur cettepériode malconnue eta exhumé les archives pour relater la disparition des radars de chefs et de seconds couteaux célèbres ou anonymes, qui ont choisi de ne pas fournir de comptes et de tout abandonner pour s’éviter des ennuis. Une galerie de portraits qui permet de côtoyer une faune de fanatiques, d’opportunistes, de lâches et de traitres. Qu’ils étaient intellectuels ou non, ils se sont engouffrés dans la collaboration pour différents motifs, enhardis par la victoire allemande. Cette enquête se veut une magnifique leçon, ainsi qu’un questionnementsur la nature humaine lorsque l’individu prend conscience qu’il devra s’expliquer sur ses agissements. Autant d’existences pathétiques que de complicités criminelles !

Ed. du Cerf – 330 pages

Paul Huet

LES MAUVAISES ÉPOUSES

Les conventions ont la vie dure. Nous sommes au début des années 50 avec des vedettes qui caracolent au faîte du succès. Elvis Presley fascine la jeunesse avec des déhanchements qui font pâlir les aînés, Marilyn subjugue le public en campant les jolies idiotes à l’écran, tandis que la classe moyenne songe à profiter au maximum des avancées technologiques qui augmentent son confort. Dans ce contexte d’après-guerre, Summer vit avec son mari dans le désert du Nevada sur une base militaire où on cherche à améliorer les performances de la bombe atomique. Chaque nouvel essai fait l’objet d’une attraction et alimente les palabres. Logée au premier rang, la jeune femme ne parvient néanmoins pas à savourer les prouesses des chercheurs et s’engonce dans une routine dont elle aimerait arracher la pesanteur de l’ennui. L’arrivée de Charlie bouleverse le ronron. Cette dernière est son contraire : indépendante, sensuelle, libérée et peu amène lorsqu’il s’agit de se subordonner aux lois des mâles. Tandis que les hommes s’ébahissent des avancées de l’armement et vantent la puissance de la nation, en duo, elles décident de saisir leur chance et de se dédouaner de tout ce qui les entrave. Si Summer ira peut-être en enfer, elle sait désormais que se sera en compagnie deCharlie. ZoeBrisbysigneun roman qui prendà lagorge et qui se veut un coup de poing dans le méli-mélo des mœurs. Un drame se profile, alors qu’aucun des deux personnages principaux n’en a encore conscience

Albin Michel - 334 pages

MÉMOIRES D’UNE FRIPOUILLE

George Sanders était considéré en Angleterre et à Hollywood comme une valeur sûre. Sans être une star, il était un acteur important qui excellait notamment dans les rôles de canaille et de méchant, suave et cruel, élégant et sordide. Ce genre de rôle lui collait si bien à la peau qu’à partir de 1936, année de ses débuts au cinéma, il était devenu incontournable et les offres de travail ne tarissaient pas. Apparemment, il ne tirait aucune vanité de son succès et n’a jamais fait l’acteur autrement que pour gagner sa vie. Il ne se donnait même pasla peine de visionner lesfilmsdans lesquelsilavait joué, commepoursedélesterd’uneffortsuperflu, puisqu’il ne partageait pas le plaisir qu’il donnait au public. Dans ses mémoires, il évoque avec humour des scènes de tournage et des soirées entre gens du cinéma. La façon dont il présente l’univers hollywoodien, où l’apparence et la frivolité sont de mise, est truculente. Ses mémoires complètent et illustrent la description de la démesure hollywoodienne qu’avait faite avant lui Blaise Cendrars dans Hollywood, la Mecque du cinéma. Quel que soit le sujet qu’il aborde avec une dérision judicieuse, il brosse un tableau de lui-même et des autres sans concession. A y regarder de près, les pages de son livre sont parsemées de réflexions sur l’existence dont certaines sont hilarantes et d’autres ne manquent pas de profondeur. Extrêmementpudique sur sa vie affective, il ne l’évoque quede façon laconique à propos de sa troisième épouse : Dans l’ensemble, je dois dire que je considère Benita comme la meilleure chose qui me soit arrivée dans la vie. Mais après le décès de cette dernière qu’il s’efforçait de prendre à la légère, sa vie part à la dérive, sa santé mentale et physique se détériore. Cinq ans plus tard, en 1972, il met fin à ses jours. Son livre est le témoignage original et touchant d’un aristocrate caustique qui abonde dans la raillerie pour dépeindre une réalité qu’il perçoit comme pathétique.

Presses Universitaires de France - 360 pages

LES TRÈS RICHES HEURES DE L’HUMANITÉ

Pour ceux qui souhaitent élargir leur culture générale, ce recueil de narrations, publié pour la première fois en allemand en 1927 et en français en 1939, est une aubaine. Il s’agit d’un ouvrage pas comme les autres qui présente l’avantage de permettre au lecteur d’appréhender rapidement et facilement divers moments forts de l’histoire de l’humanité. Il ne s’agit pas d’un enchaînement de faits cohérent, mais d’un éventail d’événements hétéroclites. L’accent est mis sur l’heure décisive, l’instant crucial où une situation bascule. Qu’il s’agisse de l’indécision du maréchal Grouchy à Waterloo, de la consécration du Messie et la fin de Georges-Frédéric Haendel ou de la découverte de pépites qui déclenche la ruée vers l’or, ces faits semblent avoir été romancés dans une fièvre créatrice. Le style tout de même grandiloquentconfèreuneforceauxévénementsquel’auteurachoisis et qu’il résume en vingt ou trente pages chacun. L’édition française deBelfondcomporteunedouzainededatesquis’échelonnent de1453 à 1917 : la prise de Byzance en 1453 ; la découverte de l’océan Pacifique en 1513 ; la résurrection de Georges-Frédéric Haendel en 1741 ; le génie d'une nuit : la Marseillaise (1792) ; la minute mondiale de Waterloo, en 1815 ; l'élégie de Marienbad : Goethe, entre Karlsbad et Weimar (1823) ; la découverte de l'Eldorado en 1848 ; instant historique : Dostoïevski, Saint-Pétersbourg (1849) ; le premier mot qui traversa l’océan (1858) ; la fuite vers Dieu : épilogue au drame inachevé de Léon Tolstoï « La lumière luit dans les ténèbres », (1910) ; la lutte pour le pôle Sud, Capitaine Scott, en 1912 ; Le Wagon plombé, Lénine (1917).

Ed. Belfond – 236 pages

1984

L’auteur ne nous laisse pas indifférent dans ce récit d’une autre époque qui pourtant a de nombreux points communs avec la notre. George Orwell avait une imagination débordante sur les dérives d’une société autoritaire et lobotomisée qui ressemble à bien des égards à la société dans laquelle nous vivons

Ce livre mérite largement d’être lu. Il fait réfléchir sur le mode de manipulation intellectuelle et psychique des hommes, à travers la peur et la répression.

Il nous laisse au final avec des questions existentielles sur le devenir de l’être humain qui part son manque de réflexion et par peur de ne pas arriver à imposer ses pensées, adhère sans conviction et par appréhension, à une idéologie biaisée et fausse par un pouvoir égoïste et inhumain.

Il nousmontre aussiqu’au fonddenotre conscience, nous avonstous une petite alarme qui sonne pour nous faire réagir mais que parfois, cette alarme retentit trop tard et qu’il n’est plus possible d’agir sur des actions qui sont déjà beaucoup trop engagées pour détruire notre libre arbitre.

N’hésitez plus, lisez 1984, il vous permettra de reprendre les rennes de votre vie et de votre conscience.

Ed. Folio - 416 pages

Elise Jane

MÉMOIRES

Leplusextraordinaire, chezPaulGondi, cardinal deRetz, auteurduXVIIesiècle, est qu’il nesedestinait pas à la littérature mais à la politique. D’abord, assistant de l’archevêque de Paris, il s’employait à être un conseiller influent auprès de la Reine de France, veuve de Louis XIII. Malheureusement pour lui, ses démarches n’aboutirent jamais. Devenu ensuite cardinal, il s’essaya à la littérature, au crépuscule de ses jours. Ce fut quelque chose de prodigieux. Ce fut l’entrée d’une prose, tout héroïque, dans le monde des lettres, une prose, empreinte de lumière et de force. En effet, il réussit à passer à la postérité, avec ses « Mémoires ». Il y raconta les troubles qui ont éclaté en France : des nobles et des bourgeois se sont révoltés contre les impôts, exigés parlaCour. Ilssontdevenuslesfrondeurs,vis-à-visdupouvoirroyal. Paul Gondi se rallia à leur révolte. Dans ce livre, cet écrivain relata ces événements et aussi l’histoire de sa vie, en captivant ses lecteurs par les rebondissements de sa narration, par des portraits au vitriol (celui, par exemple, de la Reine) ou encore par des révélations saisissantes (comme la tentative d’assassinat sur le cardinal de Richelieu). Le style, dontil se servit danscet écrit, possède beaucoup de charme. Il donne l’impression que l’auteur l’a rédigé, au courant de la plume, avec une élégance verbale, qui force l’admiration et une verve toute séduisante. En un mot, ces « Mémoires » annoncent les meilleurs ouvrages d’Alexandre Dumas et se lisent comme un roman d’aventures le plus palpitant, ainsi que haut en couleur.

Ed. Folio

1245 pages

HISTOIRE D’UNE GRECQUE MODERNE

Dans ce dernier roman, l’abbé Prévost dresse le portrait d’une femme, enlevée à ses parents, jetée dans un harem pour être une fille de joie, n’étant considérée que comme une chose de plaisir pour les hommes, Un homme bon tombe amoureux d’elle. Celle-ci se nomme Théophé. Il décide de l’enlever de ce harem et prend la résolution de lui rendre la liberté. Ce roman est le deuxième chef-d’œuvre de l’abbé Prévost, aux yeux de la critique actuelle. Dans ce récit, Prévost défend une conception égalitaire de l’homme et de la femme et postule, pour la gent féminine, une liberté de penser et aussi d’aimer (car à cette époque, le XVIIIe siècle, les mariages de raison étaient la règle et la liberté de penser n’était pas un droit reconnu et pouvait envoyer les téméraires en prison). Malgré les malheurs que Théophé a vécus, elle conserve, en elle, un fond d’espoir. Illuifait relever la tête ettenir bon, contre toutes les tempêtes de l’adversité. Cet espoir est rendu perceptible, aux lecteurs, par une écriture tout exubérante de bonheur, exubérante par la pléthore de propositions subordonnées, par les expansions du nom nombreuses et par le caractère spontané de ses constructions verbales, toujours abondantes. L’idée, qui est le fil rouge de ce roman et de tous les romans de Prévost, est l’amour que l’on éprouve pour l’élu de son cœur, un amour qui porte vers la meilleure part de soi-même, comme la générosité, l’écoute, la tolérance pour l’altérité, …

Ed.

L’ENFANT

- Flammarion - 352 pages

Il se peut qu’un grand romancier naisse, à la suite d’un évènement dévastateur, laissant sur son passage, la souffrance, le sang et la mort. Ce fut le cas pour le journaliste français, Jules Vallès. Il combattit dans l’armée de son pays contre la Prusse, en 1870. Celle-ci l’emporta. Le Gouvernement de la France, situé à Versailles, capitula et accepta la défaite. Mais les Parisiens, dont ce journaliste, refusèrent de se rendre. Des mois plus tard, ce Gouvernement, enguise de représailles, envoya des contingentsmilitaires pour lesmassacrer, danslesrues, danslesmaisons ousur lesbarricades. Cefut uncarnage épouvantable. Vallès y échappa par miracle et s’exila, à Londres. Presque tous ses compagnons de lutte avaient perdu la vie, lors de ces exactions sanguinaires. Il ne se consola que par ses souvenirs. Il se rappela les aspects sombres de son enfance et aussi sa luminosité chaleureuse. Il prit donc la plume, non pour faire un article mais un livre. Son but était de raconter comment il était devenu un révolutionnaire, finissant par être victime de la répression sanglantedel’Etat français. C’est pourquoiilcommença parécrireunromansursestendresannées, aveccommepersonnage principal, Jacques Vintras, son double littéraire. Il fit ce choix pour prendre du recul, vis-à-vis de sa propre subjectivité. Ce roman

« L’Enfant » parut, en volume, en 1879, à Paris. Ce ne fut pas sa première œuvre romanesque mais celle qui le consacra, comme un grand romancier. Le succès fut immense. Il s’accompagna néanmoins d’un parfum de scandale : Vallès, dans cet ouvrage, évoquait l’adultère, à l’intérieur d’une famille, avec des châtiments corporels, infligés sans raison, à l’un de ses membres. Ce livre propose, à ses lecteurs, la découverte d’une enfance unique, émouvante et inoubliable.

Ed. Livre de Poche - 348 pages

BIEN SÛR QUE LES POISSONS ONT FROID

Fanny Ruwet est une chroniqueuse, podcasteuse et humoriste de chez nous, née à Huy en 1994. Ses passages récurrents sur FranceInterl’ontfait connaîtredesauditeursetl’ontpousséeàseproduire sur scène avec des spectacles déjantés. Son humour noir et ses blagues caustiques lui ouvrent un créneau généralement réservé aux hommes. Mieux que quiconque, elle parvient à capter l’air du temps, à se parer de la mélancolie d’une génération et à répondre par l’absurde aux défis d’une jeunesse parfois larguée par la société qui ne parle que de rentabilité et d’images à renvoyer. En passant à la prose d‘un roman, elle resserre ses ambitions pour prolonger les préoccupations qui l’habitent. Une occasion de mettre en scène des personnages lambda saisis dans le tumulte des amours virtuelleset deschats enligne, Dela sorte, Aline, enpleine crise de la vingtaine, se met à évoquer Nour, un garçon avec qui elle entretenait une relation platonique via Internet. Comme pour échapper aux rencontres foireuses et réelles qu’elle a accumulées depuis, elle cherche à reprendre contact avec celui-ci tout en se posant mille questions. Existe-t-il vraiment en dehors de la toile ? Ne lui a-t-il pas présenté un faux profil ? N’a-t-elle pas conversé avec un prédateur se faisant passer pour un jeune homme ? Voilà un premier roman qui met en exergue avec intelligence et à-propos le malaise d’une jeunesse en manque de repères, coincée dans une société au tout numérique et où tout va trop vite.

Ed. L’Iconoclaste – 269 pages

ON FERAIT COMME SI

Jouer dehors lorsqu’on est âgé d’une huitaine d’années revient à créer de toutes pièces un monde imaginaire qu’on explore avec curiosité. Deux enfants, (un garçon et une fille, dont on déduit qu’ils sont frère et sœur) se retrouvent dans le jardin et se mettent àéchafauder différentes narrations pour que leurs jeux deviennent passionnants. Bien vite, ils imaginent un univers dans lequel ils doivent affronter mille périls après avoir transformé la cabane de bois en donjon, lutté contre un épouvantail, libéré des lapins deleurgeôle-clapier, setéléporteràl’aided’unebrouettesuruneplanèrelointainequ’ilsnommentMars, se défendre contre une corneille extra-terrestre à l’aide de jets raides du tuyau d’arrosage ou déguster certains fruits au pouvoir soi-disant magique. Et puis, lorsqu’on se prend à imaginer tout et n’importe quoi, les limites ne peuvent pas être circonscrites. On écarte le châssis du réel pour broder encore et encore, déborder de vieet célébrer ce qui peutl’être avec lesmoyens du bord. De fait, chaque objet prend une dimension inattendue et se métamorphose en lance, épée ou fusée. André Marois au scénario et Gérard DuBois au graphisme donnent vie à la complicité de l’enfance libre et joyeuse et proposent un album qui tient en peu de phrases pour accumuler des illustrations colorées tendres, cocasses ou vraiment hilarantes (comme cette pause pipi en pleine action de défense du territoire). Il y a un côté potache, guerre des boutons, qui fait mouche et nous rappelle à quel point, petits, nous étions perméables et capables de nous amuser avec trois fois rien dans une société qui ne possédait pas de consoles ni d’ordinateurs. Autre temps, autres plaisirs récréatifs !

Ed. Grasset Jeunesse – 56 pages

Daniel Bastié

LA DICTATURE DES IGNARES

Jean Artigues, jeune universitaire français en stage à Varsovie, y a tissé un réseau amical et professionnel. Il est non seulement le témoin intéressé et souvent étonné de la vie quotidienne dans le monde soviétique, mais il est impliqué malgré lui dans des incidents inconcevables en régime communiste, qui vont ébranler le pays et donner le prétexte de la dernière campagne antisémite officielle, provoquant l’émigration des troi-quarts des Juifs de Pologne. Nous sommes en mars 1968 et rien ne va plus entre Israël et la coalisation arable menée par l’Egypte, la Syrie, la Jordanie er l’Irak. Le pouvoir polonais blâme l’Etat hébreu et rompt ses liens diplomatiques, tout en encourageant des meetings dénonçant l'impérialisme juif, alors quelamajoritédupeuple, menéparlesreprésentantsecclésiastiques, s’oppose à cette ambiance antisémite qui gangrène à nouveau la société. Le Kremlin ordonne au pouvoir polonais d'empêcher toute manifestation qui pourrait s’avérer par la suite hostile à la stabilité de la nation. Alain Van Grugten revient sur la fin des sixties et nous montre à quel point cette période à été importante pour les libertés dans le bloc de l’Est, avec les conséquences tardives que nous connaissons. Néanmoins, «Ladictature designares »n’est passeulement unrécit historiqueet politique, mais un roman d’un amour qui s’acharne à vaincre les obstacles dans une situation complexe et dangereuse.

Ed. MEO – 270 pages

Michel Weyo

BIEN ACCUEILLIR SON PRISONNIER

Marie était la seule à pouvoir m’en parler. La vie du soldat Montin était l’otage de sa veuve. Il n’avait laissé ni lettre, ni témoignage, il ne gardait rien. C’était sûrement lui qui était responsable de la disparition des télégrammes, des lettres de guerre pliées en trois et visées par la Kommandantur, et d’autres curiosités que j’aurais aimé avoir en main. Et c’était à moi de trouver les indices qui m’éclaireraient définitivement sur le sens, s’il en était un, de cette phrase absurde : Jean a toujours voulu retourner en Allemagne ? Je me retrouvais avec un homme qui ne pouvait pas parler, et une femme qui ne savait pas écrire, et il me fallait raconter leur histoire ! Le narrateur abandonne sa thèse de doctorat en littérature grecque ancienne pour se lancer dans une quête nourrie par la mémoire prodigieuse d’une quasi-centenaire, immigrée italienne illettrée, qui l’emmène sur les chemins de la drôle de guerre, de la débâcle et de la captivité de son mari, soldat français. À travers son récit, nous découvrons la vie quotidienne et le tissu social d’une bourgade de l’Isère entre les années 30 et 60. Un roman solide rédigé par David Jauzion-Graverolles. « Bien accueillir son prisonnier » est son premier roman.

Ed. MEO

375 pages

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