BRUXELLES CULTURE
5 février 2023
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RENCONTRE : STÉPHANE LOURYAN
Rencontre : Stéphane Louryan
Dans la partie basse du Parc Léopold, au coin de la rue du Maelbeek, non loin de la place Jourdan, se situe un bâtiment de briques rouges, au soubassement de pierre. Il est percé de larges baies vitrées et se compose de deux ailes symétriquement disposées de part et d’autre d’un volume central en avant-corps
Un observateur attentif pourrait, avec un certain recul, distinguer une verrière à son sommet. Il s’agit de l’institut d’Anatomie. Stéphane Louryan, membre de l’Académie royale de médecine de Belgique, a décidé en collaboration avec Nathalie Vanmuylder de présenter cette architecture en la remettant dans son contexte historique via un ouvrage richement documenté et récemment publié aux éditions belges Memogrames. Rencontre
Qui fut Raoul Warocqué ?
Raoul Warocqué fut un philanthrope extravagant. Héritier d’une célèbre dynastie d’industriels de Morlanwelz il vit lejourle 4février 1870. Il passesonenfance à Bruxelles. Enfant quelque peuturbulent et boulimique, il effectua d’abord des études secondaires à l’Athénée Royal d’Ixelles, puis fut envoyé à Paris, avec des résultats peu convaincants. Il fréquenta ensuite la faculté de droit de l’ULB de manière tout aussi infructueuse. Cependant, son passage dans l’université du libre examen et notamment sa grande implication dans la vie estudiantine, décida de son orientation philosophique ultérieure. Malgré ou peut-être à cause de sa mère extrêmement croyante, il choisira la voie de la libre-pensée militante, et le chemin du parti libéral. Il partagera son existence entre son domaine de Mariemont et ses nombreux voyages en Extrême-Orient tout en déployant une considérable activité politique de député et de bourgmestre de Morlanwelz, n’hésitant pas à faire état d’une fastueuse largesse à l’égard de ses administrés. Il fut aussi un franc-maçon très actif, et une loge de la fédération belge du Droit Humain siégeant à Morlanwelz, porte le nom de flambeau Raoul Warocqué pour perpétuer ainsi son souvenir. Ce grand capitaine d’industrie avait développé une sensibilité sociale assez large, sûrement en partie par idéal, maisaussi pour des raisons électorales afin de couper l’herbe sous le pied au parti socialiste. Outre le financement de l’institut d’anatomie, dont il est question tout au long de cet ouvrage, il fit établir trois chauffoirs pour indigents et ouvriers à Bruxelles, a fait construire sur fonds propres plusieurs écoles à Morlanwelz et a offert un service des eaux à sa commune. Il fut enfin un collectionneur opiniâtre, amassant les livres rares, les œuvres d’art, et les antiquités.
Qu’est-ce qui vous a amené à vous intéresser à l’Institut d’Anatomie Raoul Warocqué ?
Je travaille au Laboratoire d’Anatomie et d’Embryologie de la Faculté de Médecine de l’Université Libre de Bruxelles depuis 1982. Ce laboratoire, qui a connu une grande constance dans sa gestion, a pieusement conservé des montagnes d’archives auxquelles j’avais naturellement accès. Elles comportaient nombre de photographies anciennes, des documents, etc. Du reste, mon défunt maître Jacques Mulnard, qui n’avait cependant plus connu l’Institut comme siège du laboratoire, m’en a beaucoup parlé, et son prédécesseur feu Jean-Jules Pasteels, qui fréquentait encore le laboratoire, y avait étudié et travaillé. Il figure sur certaines des photographies, et en discourait volontiers aux pause-café du service. En tant que membre actif de la Société Royale belge d’Anthropologie et de Préhistoire, je fréquentais aussi souvent leParcLéopoldet croisaisfréquemment cemystérieuxbâtiment, tout comme ma co-autrice Nathalie Vanmuylder, ma collaboratrice, qui, en tant qu’ancienne élève du Lycée Jacqmain s’interrogeait sur son histoire.
Vous avez pu visiter ce bâtiment à plusieurs reprises…
Oui. Le déclic fut la rencontre bénéfique avec mon ami Eric Deguide, préfet à l’époque du Lycée Jacqmain. C’était le « maître des clés », comme je l’appelle encore. Il nous a organisé des visites « clandestines », puis nous avons organisé des expéditions plus officielles, d’abord sous l’égide de la Société Royale belge d’Anthropologie et de Préhistoire. Nous avons exploré l’ensemble de l’ancienne cité scientifique, en présence de Pierre de Maret, ancien recteur de l’Université. Ensuite, les cercle des Amis des Bibliothèques de l’ULB, à ma suggestion, en a organisé une autre. Grâce au concours du service technique de la Ville de Bruxelles, nous avons exploré les anciens locaux plus avant, grâce à des échelles, et nous avons ainsi pu dénicher des coins inaccessibles, en comité réduit. Des centaines de photographies ont ainsi pu être prises. Une visite avec des architectes des services du patrimoine a été aussi mise en œuvre.
Entretemps, vous avez publié des textes sur cet institut ?
Oui, plusieurs. Notamment dans la Revue Médicale de Bruxelles, et dans l’ouvrage Le Pôle Santé de l’ULB, édité en 2009 chez Memogrames, à l’occasion des 175 ans de l’ULB.
N’avez-vous pas plaidé pour la réhabilitation du bâtiment ?
Certes. Je ne compte pas le nombre de contacts pris : ministères en charge du patrimoine, Ville de Bruxelles, services du patrimoine, comité de quartier. Le bâtiment est classé, il faudrait remettre les locaux historiques en l’état initial. Hélas, cette réfection serait fort coûteuse, et reste à en définir l’usage, culturel, muséal ou autre. L’Université est malheureusement davantage orientée vers l’avenir que vers son passépatrimonial, et laville estplusdemanderesse de locauxscolaires quedetemplesdusouvenir…
D’où l’idée du livre ?
En attendant qu’un jour davantage de monde s’intéresse à l’édifice, le livre était une occasion de faire le point sur l’histoire du bâtiment. Il peut aussi contribuer à éveiller les consciences de ceux pour qui le patrimoine n’est pas un vain mot. Nous avons pu ainsi réunir la documentation ancienne et les photos récentes pour en faire une synthèse.
Et après ?
Je ne suis pas prophète. J’espère qu’une prise de conscience de l’intérêt de ce patrimoine architectural et scientifique se fera jour. Il nous reste à espérer…
Retrouvez Stéphane Louryan sur le site de l’éditeur : https://memogrames.com/parutions-2021 et visionnez le clip de présentation du livre : https://youtu.be/FiKUtfl3xqg
Propos recueillis par Jacques Lorrain
ANIMA 2023
Cette 42e édition du Festival du film d’Animation se tiendra à Flagey du 17 au 26 février. Ça rime et ça rame pour le bonheur des amateurs, petits et grands confondus. Car Anima met l’accent, comme chaque année, sur la jeunesse avec un volet consacré aux familles et aux enfants. Cerise sur le gâteau, le Festival ouvre ses portes la première semaine du congé de Carnaval.
Après une édition hybride en 2022, disputée avec les mesures sanitaires du Covid-19, Anima s’installe de nouveau dans le sublime paquebot de la place Flagey pour un festival « à l’ancienne », avec le meilleur des films d’animation et des rencontres festives. Le festival sera également présent à la Cinematek, au Palace de Bruxelles, ainsi qu’à travers toute la Flandre et la Wallonie pour des décentralisations dans les cinémas partenaires.
On annonce au programme
Sur 182 films retenus parmi plus de 1700soumis, 154 pépites d’animation composeront le menu des CM, complété par 22 films de la sélection des longs-métrages et 6 autres CM en réalité virtuelle. La programmation adulte regroupe 10 longsmétrages en avant-première. Elle s’ouvrira avec le film de José Miguel Ribeiro, Nayola, où passé et présent s’entrelacent.
Ce film raconte le destin de trois femmes dont la vie est frappée par la guerre en Angola : la grand-mère Lelena, sa fille Nayola et Yara, sa petite-fille. Nayola a disparu en partant à la recherche de son mari disparu sur le front, alors qu’il combattait les Portugais, tandis que Yara est devenue une adolescente rebelle, une chanteuse au rap subversif. Elle est poursuivie à ce titre par la police. Une animation aux lignes étirées, comme dans les peintures rupestres du Sahara, coproduiteparuneéquipebruxelloisequedirigeleréalisateur portugais.
Les traditionnels Best of Shorts et C’est du belge feront aussi leur retour en force aux côtés des programmes spéciaux : LGBTQ, Queer Stories, les documentaires animés de Real-Life Stories et la fameuse Nuit animée, où
les tenues excentriques seront les bienvenues à Flagey jusqu’aux environs de deux heures du matin, le samedi 25 février.
Anima reste le festival de tous lespublics, y compris lesjeunes : la programmation Kids comptera, quant à elle, onze longs-métrages, dont cinq avant-premières. Elle s’ouvrira le samedi 18 février avec le drôlissime et sublime Un amour de cochon réalisé par Mascha Halberstad. On y suit les aventures d’un petit cochon qui s’oublie à tous les coins de rue ou du salon pour la consternation de ses hôtes. Pour les petits de plus de six ans.
Coup d’œil sur l’envers du décor
Futuranima, dédié à toutes les facettes du monde de l’animation, vous surprendra avec deux invités de choix : Joanna Quinn, virtuose de l’animation 2D, récompensée par deux Emmy Awards, et Jim Capobianco, ancien scénariste chez Disney, Pixar et nominé aux Oscars pour son travail sur Ratatouille Ils vous feront partager les secrets de leur fabrication. Enfin, Anima retrouve saformulede baseavec de nombreuses rencontres festives : concerts, animations, jeu de questions-réponses avec les réalisateurs. Trois expositions gratuites figureront dans les couloirs de Flagey. La Boîte fluo ludique de Kitty Crowther, qui signe l’affiche d’Anima 2023, vous initiera aux couleurs magiques de l’illustratrice. Un vernissage en présence de l’artiste aura lieu le lundi 20 février à 17 h. Knor et Décors vous plongera dans les coulisses de la réalisation d’Un amour de cochon. Enfin, Réalité cachée vous dira tout surla réalité augmentée. Ne manquez surtout pas les six films VR qui vous feront découvrir laréalité virtuelle dessorciersdel’animationdansle Foyer3de Flagey. Une expérience hors du commun. Impossible de vous dresser la liste de tous ces films. Quelques-uns seulement à noter : Icare, librement inspiré de la mythologie grecque, Qu’est-ce qu’on attend pour être heureux, une aventure du Petit Nicolas sur les traces de Sempé et Goscinny, Yuku et la fleur de l’Himalaya, une comédie musicale pleine de fantaisie, ou encore Interdit aux chiens et aux Italiens sur la xénophobie au début du XXe siècle.
Le festival refermera ses portes le dimanche 26 février avec les prix des jurys et le film de clôture, Titina : l’histoire d’une expédition au pôle Nord avec un dirigeable, vue à travers les yeux d’un chien pas comme les autres.
Prixdela séance :8,50€.Passeportpourtouteslesséances, ycomprisles conférences et la Nuit animée : 75 €. Minipass de 5 séances au choix : 32 €. Plus d’informations et achat des billets sur www.animafestival.be ou info@folioscope pour contacter l’équipe.
Michel LequeuxEXPOSITION : MICKA FREEMAN
Rien ne vaut le face-à-face ! Découvrir une œuvre artistique implique de se lever de son fauteuil et de se presser à la rencontre des travaux qu’un artiste a longtemps gardés en gestation avant de les livrer au public. Micka Freeman sait que ses créations respirent lorsqu’elles sont confrontées au regard des visiteurs, celles et ceux qui les observent et se lâchent en formulant millecommentaires. L’importantn’est jamais d’acclamer ou non une réalisation, mais de trouver les mots idoines qui permettent de formuler un avis en allant bien plus loin que le simple j’aime ou je n’aime pas. Afin de mettre en place ce principe, il suffit d’aller découvrir les dernières réalisations de ce créateur bien de chez nous et de comprendre qu’il ne résiste à aucune frontière, tout en faisant sien le terme liberté. Plutôt que de se parer de tradition, il utilise la souris de son clavier comme crayon ou pinceau et se sert de programmes informatiques pour générer des compositions qui tiennent de différentes tendances, à la fois modernes et anciennes. Aujourd’hui âgé de trente-neuf ans, Micka Freeman a commencé à développer ses dons artistiques alors que ses copains de classe ne songeaient qu’au football ou à s’éclater avec leur Nintendo. Sa base reste l’infographie avec un PC rudimentaire, un scanner et une imprimante. A cette époque, les logiciels de retouche n’existaient pas. Il fallait donc y aller franco, sans craindre de se planter. Puis, en s’amusant, il a constaté de nettes améliorations dans tout ce qu’il produisait. La mise en place s’effectuait à l’instinct et l’évolution se faisait au grand dam de certains puristes qui ne juraient que par le maroufle d’une toile ou la trame d’un papier épais. Inutile de préciser qu’il a progressivement fait des machines son médium. Au lieu de travailler avec un logiciel commercial à l’instar desinfographistesqui opèrent aujourd’hui, il utilise Open source, beaucoup moins intuitif, qu’il expérimente depuis deux décennies. Sa pratique tient également de l’entraînement récurrent. Sans se targuer d’une technique particulière, Micka Freeman regarde autour de lui, s’inspire de son vécu, chercher à nourrir ses mondes d’occultisme, de paranormal, d’astrologie et même de métaphysique. A l’impression traditionnelle sur papier ou carton, il préfère le plexiglass. Il s’agit d’un face-mounting entroiscouchescolorées, unpeu comme le diasec dans les musées. La présente exposition entend être représentative de son procédé avec treize plexiglass ainsi qu’une sculpture en 3D à contempler pour le plaisir des yeux. Pour vous familiariser avec cette technique assez peu courue, vous savez qu’il ne reste pas d’autre alternative que celle d’enfiler votre manteau, de serrer les lacets de vos souliers, de vous coller un bonnet ou un chapeau sur le sommet du crâne, d’emprunter les transports en commun ou de saisir le volant de votre voiture pour venir vous rendre compte par vous-mêmes, que ce soit par intérêt, simple curiosité ou par besoin de vous confronter à des œuvres que vous ne verrez nulle part ailleurs. Micka Freeman expose à Espace Art Gallery jusqu’au 26 février 2023. Voyez tous les détails pratiques sur le site www.espaceartgallery.eu Rue de Laeken, 83 à 1000 Bruxelles
Daniel BastiéEXPOSITION : TOKYO ART CITY
Gratte-ciels à Shinjuku, intersections brouillées à Shibuya, ponts arc-en-ciel à Odaiba, rues bondées à Akihabara, autoroutes métropolitaines traversant ces villes, couches de métro qui se chevauchent... Tokyo symbolise la ville aux mille visages, coincée entre tradition et modernité. Créée et organisé par la société d'art numérique japonaise de renommée internationale Naked Inc et présenté par MB Presents, cette exposition apparaît comme une prouesse technologique qui permet de s’immerger dans l’une des plus grandes villes au monde. Une expérience unique de voyager sans quitter Bruxelles et de traverser le temps d’un parcours en 3D divers endroits d’une Tokyo emblématique que beaucoup rêvent de visiter et que peu finalement ont pris la peine de découvrir en vrai. Rien à voir avec tout ce que le cinéma a pu montrer. On se situe ici dans une expérience qui réveille les sens et qui suit un trajet défini, mêlant photographies et prouesses numériques. On s’installe sur la "Yamanote Line", la ligne de train urbain la plus fréquentée et la plus complète de la city pour parcourir presque de trente-cinq kilomètres avec une vue à 360 degrés. Cette expérience immersive ouvre pour la première fois ses portes à Bruxelles après avoir connu un succès phénoménal au … Japon ! Une expérience à vivre seul ou en groupe au Viage. Une fenêtre sur le monde ! Vous trouverez les informations pour préparer votre visite sur le site www.tokyo-expo.be Boulevard Anspach, 30 à 1000 Bruxelles
Sam Mas
EXPOSITION : DINOS ALIVE
Plongez-vous au temps du Jurassique pour vivre une expérience immersive peu commune. Il ne s’agit pas cette fois de découvrir les travaux de Vincent Van Gogh, Claude Monet ouFrida Kahlo, mais d’aller à la rencontre des reptiles géants qui ont vécu il y a environ deux millions d’années sur terre. Des monstres qui ont alimenté l’imagination des écrivains.
« Dinos Alive » a été conçu comme une machine à remonter le temps. Un voyage fascinant à la rencontre d’espèces spectaculaires qui ont dominé le monde animal pendant cent quarante millions d’années avant leur totale extinction. Ce qu’il reste aujourd’hui de ces colosses se résume par quelques squelettes exposés dans divers musées, des films magnifiés par des images digitales de toute splendeur et des théories de scientifiques. Néanmoins, tous leurs mystères n’ont toujours pas été mis à jour. Comment ont-ils disparu ? Quelle était la couleur de leur peau ? Se dressaient-ils sur leurs pattes arrière ou évoluaient-ils à quatre pattes ? L’exposition qui a établi ses quartiers sous la pyramide Rogier entend répondre à plusieurs questions, tout en mettant en avant des dinosaures robotisés plus vrais que nature et qui peuvent rivaliser sans avoir honte avec ceux créés pour le film de Steven Spielberg « Jurassic Park ». Un voyage qui se fait aussi bien en explorant les forêts sauvages de l’époque que les mers. Les enfants peuvent profiter de leur propre espace interactif appelé Experts en herbe, idéal pour exprimer leur instinct de paléontologues et apprivoiser certaines espèces les plus emblématiques. Petits comme adultes apprendront au cours de cette balade tout sur les périodes du Trias, du Jurassique et du Crétacé de manière ludique et interactive. Néanmoins attention, les plus jeunes pourront être effrayés par le réalisme des créatures qui s’animeront et pousseront des cris pour tenter de poser une atmosphère crédible. Voilà une exposition originale qui s’adresse aux amoureux de la préhistoire, aux curieux et à celles et ceux qui souhaitent en savoir davantage sur ces lézards terribles disparus. Voyez toutes les informations pratiques sur le site www.dinosalive.be
Place Rogier à 1000 Bruxelles
Andrea CerasiEXPOSITION : EUROPA OXALA
En portugais, le mot Oxalá est un peu l’équivalent de Inch Allah, qui résulte de siècles d’intégration et qui traduit une idée d’avenir, de devenir et de futur en élaboration Cette exposition remet en question l'Europe ouverte et souhaite favoriser l'intégration des citoyens issus de l'immigration et contribuer à une société plus solidaire en mettant en avant le débat sur la décolonisation de l'Europe. Ce projet extraordinairement créatif brise les stéréotypes et interroge le concept d'identité.
Depuis sa réouverture en 2018, l’Africa Museum se veut plus que jamais une plateforme dynamique de rencontre et de dialogue. La pression qui pousse des millions de personnes à émigrer ainsi que les répercussions de la mondialisation qui se dessinent dans un débat identitaire assez novateur et parfois même radical sur l'identité, sont des thèmes importants dans ce dialogue spécifique. Par le biais de cet événement, il est avant tout souligné la volonté de permettre à chacun de réfléchir sur les rapports Belgique-Afrique que l’on désire pleins d'espoir malgré les incertitudes et les doutes. Qui mieux que les artistes pour concrétiser les envies ?
Une exposition à découvrir à l’Africa Museum jusqu’au 5 mars 2023. Voyez tous les détails pour une visite sur le site www.africamuseum.be
Leuvensesteenweg 13 à 3080 Tervuren
EXPOSITION : PETER LINDBERGH – UNTOLD STORIES
Réputé pour ses images cinématographiques en noir et blanc, Peter Lindbergh est considéré à juste titre comme un pionnier de la photographie de mode. Sa conviction était que la beauté consistait à avoir le courage d'être soi-même. La qualité de ses clichés a tôt fait de lui procurer une renommée internationale et d’influencer de façon notoire sa carrière. Au cours de ses nombreuses années de pratique professionnelle, il a collaboré avec toutes les grandes marques et la majorité des magazines de mode. Sa renommée a atteint une apogée à la fin des années 80 grâce à ses images emblématiques de mannequins qui annonçaient une ère de beauté naturelle et de féminité assurée, introduite par une nouvelle forme de réalisme et d'authenticité dans la photographie de mode. Les conséquences de ses portraits et de son style de narration pionniers et révélateurs de personnages se font encore sentir aujourd'hui. L'exposition Untold stories a été conçue comme une rétrospective qui couvre la période 1944-2019, avec des photographies sélectionnées par l’artiste lui-même peu avant son décès survenu en septembre 2019. Si de nombreuses photographies son fortt célèbres, il en existe également un certain nombre d'inédites, racontant des histoires qui, lorsqu'elles sont assemblées, révèlent autant l'homme derrière l'objectif que la personnalité de ceux qu'il capturait. Après l’Allemagne, l’Espagne et l’Italie, c'est désormais à notre pays d'accueillir cette manifestation exceptionnelle conçue pour célébrer l’héritage d’un homme qui a su faire bouger les codes et offrir un aperçu unique de l’étendue de sa démarche. Elle est à voir jusqu’au 14 mai 2023 à l’Espace Vanderborght. Voyez tousles détailsprécis sur le site www.peterlindbergh.com Rue de l’Ecuyer, 50 à 1000 Bruxelles
EXPOSITION : CATAPLASME -MAUD GOURDON
Le nouveau corpus d’œuvres présenté dans l’expositionest issudes expérimentations deMaud Gourdon autour du cataplasme, aussi appelé emplâtre : un remède pâteux à base d’argile, de plantes ou de farines, que l’artiste utilise comme matière sculpturale et ornementale. Relégué aujourd’hui dans la catégorie des remèdes dit de « grand-mère », le cataplasme est, pour l’artiste, lié à la figure maternelle et aux connaissancesquisetransmettenttraditionnellementdemèreenfille :travauxmanuels,cuisine,couture, décorationd’intérieur, remède, …Unesériedesculpturesproduitesàpartirdesmatériauxducataplasme sont placées tout autour de l’espace d’exposition. Pour les réaliser, l’artiste a développé un mélange composé d’argile médicinale et de fibres végétales, qui est ensuite placé et compressé dans des moules en bois gravés. Cette pâte argileuse devient alors la matière et le support d’une série de motifs colorés, entre abstraction etfiguration, entrebouillie etornement. Deuxsculptures poséesau sol complètent cette installation. Elles se composent d’une combinaison de mots et de chiffres insérés dans un motif noir et blanc représentant des mailles de tricot. Placés à l’intérieur de cet ornement, comme encadrés, ces mots acquièrent force et intensité. L’artiste interroge ici avec humour l’aspect poétique, décoratif mais aussi curatif du langage. Une exposition à découvrir à la Centrale jusqu’au19 mars 2023. Plus de détails sur le site www.centrale.brussels
Place Sainte Catherine,45 à 1000 Bruxelles
EXPOSITION : NELLEKE CLOOSTERMAN
Pour ce projet, Cloosterman crée des pans de murs qui ont la forme de cartes à jouer. Celles-ci semblent avoir été lancées au hasard dans l’espace d’exposition.Le titre Cardshark fait référence aux personnes qui gagnent de l’argent en trichant aux cartes, ainsi qu’aux cartes elles-mêmes, présentes dans les tableauxdel’artistecommedessymbolesissusdevanités. Celapourrait suggérerquelescartesexposées ont été lancées par un cardshark (un joueur), faisant écho à ces symboles des vanités qui jouent avec la vie et la mort. Les peintures accrochées aux cartes-murs deviennent des fenêtres sur l’univers pictural de Nelleke Cloosterman. Cet univers va s’étendre, une multitude de « fenêtres » s’ajoutant au fur et à mesure, pour former une installation globale rassemblant des récits qui se superposent. En utilisant des thèmeset desmotifsclassiquesdel’histoiredel’art
lesplantes, lesanimauxetlesbulles
Cloosterman
crée un univers qui semble familier, mais qui échappe néanmoins à la logique ou aux lois naturelles. Des paysages de rêve abstraits, un jardin de fleurs associant des végétations de toutes les saisons, ou des oiseaux volant sans ailes dans les airs sont autant de perturbations subtiles d’une réalité à recevoir par le spectateur. Les dégradés que l’on voit fréquemment dans ses tableaux suggèrent une compression du temps, contribuant à l’idée que le tableau n’est pas un instantané mais un paysage continu où les éléments peuplant le tableau racontent une histoire. Une exposition à découvrir à la Centrale jusqu’au19 mars 2023. Plus de détails sur le site www.centrale.brussels Place Sainte Catherine,45 à 1000 Bruxelles
EXPOSITION : PHOTO BRUT
Le programme de cet événement s’articule autour du thème de la photographie brute. Par le biais de photographies, de photomontages et de photocollages, des créateurs et créatrices, généralement autodidactes, dévoilent leurs univers personnels à travers des œuvres produitesen dehorsdes circuitsartistiquesconventionnels. Ce champ peu exploré dans les recherches sur l’art brut ouvre la voie à des pratiques novatrices dans le domaine de la photographie, contribuant ainsi à renouveler le regard porté sur ce médium. Ce projet questionne ainsi autant le rôle du collectionneur, son impact sur la catégorisation des artistes et la photographie elle-même. Cet événement peu classique s’organise dans quatre lieux bruxellois qui se répondent en miroir : le Botanique, La Centrale for Contemporary Art, le musée Art et marges et la Tiny Gallery, localisée non loin de Flagey. Une autre manière d’aborder la photographie et son rapport avec le public. Chaque œuvre se veut une tentative de briser l’image et d’avoir un impact sur le plan esthétique, mais aussi socioculturel, voire politique. Pour ce projet, plusieurs artistes se sont impliqués. Cela se prolonge jusqu’au 19 mars 2023. Plus de détails notamment sur le site officiel www.centrale.brussels
EXPOSITION : ON DISPLAY
Vitrine et vecteur de modernité, l’espace de la vente interpelle les architectes et les designers, depuis les premières boutiques bourgeoises du début du 19e siècle jusqu’au développement du design global, du consumérisme et de l’émergence du retail design au cours du 20e siècle. Laboutiqued’hier et d’aujourd’hui offre un terrain d’expérimentation pour les designers et les architectes : des premières recherches formelles d’Adolf Loos aux réalisations de Marc Newson en passant par la recherche d’une identité globale avec l’enseigne AEG et les mythiques boutiques Olivetti. Interrogeant l’évolution de nos esthétiques et de nos pratiques d’échanges, l’exposition On Display retrace à travers le concept de boutique, l’impact du design dans notre environnement quotidien. Mobiliers, documents d’archives, aménagements intérieurs, étalages ou supports publicitaires, la visite de On display témoigne des multiples expérimentations et des concepts deboutiquesquijalonnentl'histoiredudesignetdel’architecturecommerciale. Àtraverscetterecherche inéditeducommissaireBenjaminStoz, leDesignMuseum Brusselspoursuitsonexplorationdeschamps de la création du design et de ses impacts sur notre société et notre vie quotidienne. Une exposition à découvrir au Musée du design jusqu’au 5 mars 2023. Voyez les informations pratiques sur le site www.designmuseum.brussels
Place de Belgique, 1 à 1000 Bruxelles
EXPOSITION : JOHNNY HALLYDAY
Johnny Hallyday est encore dans tous les esprits et, plus de cinq ans après sa disparition, il fédère un intérêt loin de se faner. C’est Laeticia, sa veuve qui a pris l’initiative de cette exposition qui entamera la tournée des capitales pour rendre hommage à l’idole des jeunes (et de ceux qui l’ont été).
Brussels Expo a été choisi pour offrir une aire de près de deux mille mètres afin de célébrer le chanteur le plus populaire de France et de Belgique. L’occasion de se plonger dans son monde depuis la reconstruction de sa chambre d’adolescent jusqu’à son bureau de Marnes-la-Coquette refait à l’identique. Si les pochettes de disques et les affiches sont de la partie, cet événement n’oublie pas que Johnny a été acteur passant de la comédie au drame, du polar au western, sans oublier maints souvenirs musicaux qui ont marqué plusieurs générations, faisant de nombreuses de ses chansons des standards de la variété. Un voyage immersif grâce à un soin tout particulier apporté à la scénographie et à des effets personnels de l’artiste mis à disposition par sa famille et ses proches. « Johnny Hallyday - l’Exposition » propose enfin une plongée dans l’Amérique qu’il aimait et où il résidait une partie de l’année, ainsi qu’à Saint-Barth où il repose aujourd’hui. Une visite à effectuer par les fans (mais pas que !) jusqu’au 15 juin 2023 au Palais 12. Plus de détails sur le site www.brussels-expo.com
Place de Belgique, 1 à 1000 Bruxelles
EXPOSITION : BOND IN MOTION
Pour la première fois sur le continent européen, des décors spectaculaires, des maquettes makingof et une cinquantaine de véhicules originaux (motos, voitures, avions, sous-marins, hovercrafts, hélicoptères, ⋯), tout droit sortis des vingt-cinq films de James Bond, seront réunis dans un même lieu. “Bond in Motion” se veut une exposition unique dédiée aux films de l'agent 007 et conçues pour les fans et les curieux. A ce jour, six comédiens ont incarné à l’écran le plus célèbre des agents secrets : Sean Connery, Roger Moore, George Lazenby, Timothy Dalton, Pierce Brosnan et Daniel Craig. On ne le répète pas souvent, mais David Niven avait été approché pour le rôle principal avant de jouer dans « Casino royal », un pastiche, et plusieurs vedettes ont décliné l’invitation de camper les girls de service, dont Brigitte Bardot. Ian Fleming, ancien agent du renseignement pendant la guerre, est le père de plume du héros et a rédigé quatorze de ses aventures, toutes adaptés au cinéma. Décédé en 1964, il n’a connu que le succès que des trois premiers longs métrages. Cette exposition revient sur le phénomène Bond qui perdure depuis six décennies. Elle se déroule à Brussels Expo jusqu’au 14 mai 2023. Voyez les détails pratiques sur le site www.brussels-expo.com
Place de Belgique,1 à 1020 Bruxelles
Andrea Cerasi
EXPOSITION : SHIN HANGA
L’exposition Shin Hanga présente pas moins de deux cent vingt estampes japonaises provenant de deux collections privées des Pays-Bas, ainsi que des croquis, épreuves et estampes provenant de la collection du petit-fils de l’éditeur Watanabe. Ces œuvres seront complétées par un choix d’estampes Shin Hanga de la riche collection du Musée Art & Histoire. Le mouvement Shin Hanga (littéralement : « nouvelle estampe ») est un mouvement de renouveau de l’estampe traditionnelle (ukiyo-e) au début du 20e siècle. L’éditeur Watanabe Shōzaburō (18851962), constatant la diminution de la production xylographique due à la concurrence des nouvelles techniques importées telles que la photographie et la lithographie, sera le plus grand promoteur du mouvement. Il rassemblera autour de lui des artistes dont il fit réaliser les dessins selon les techniques traditionnelles de l’impression sur bois. Tout en reprenant les thèmes classiques comme les paysages, les jolies femmes (bijin), les acteurs de kabuki, les fleurs-et-oiseaux, les estampes Shin Hanga reflètent aussi le Japon qui se modernise et elles séduisent par une nouvelle esthétique et une qualité de production extrêmement soignée. Les artistes exposés sont Kawase Hasui, Itō Shinsui, Ohara Koson, Kasamatsu Shirō, Komura Settai, … Cette exposition est une suite logique de la grande
exposition Ukiyo-e qui s’est tenue au Musée en 2016-2017. Elle reprend l’histoire de l’estampe traditionnelle auJapon, làoùl’exposition de2016se terminait.Pour cette exposition, lemusée collabore avec Chris Uhlenbeck, commissaire invité. L'exposition a été présentée au Museum für Ostasiatische Kunst de Cologne et, dans une version réduite, à la Sieboldhuis de Leyde. Un événement à découvrir au Musée Art & Histoire du 14 octobre 2022 au 15 janvier 2023. Plus de détails sur le site www.artandhistory.museum
Parc du Cinquantenaire à 1000 Bruxelles
EXPOSITION : LUMINOPOLIS
Qu’est-ce que la lumière ? Comment rythme-t-elle notre quotidien ? Comment influence-t-elle la vie ? Résolvez des énigmes et percez des mystères. Tic-tac-tic-tac… le temps presse, le chronomètre s’affole ! Voulez-vous sortir vainqueur de l’expo ? À vous de jouer ! La lumière peut être visible ou invisible, de toutes les couleurs ou incolore, ondulatoire ou corpusculaire. Elle permet de voir mais pas seulement. Elle rythme la vie. Elle est une source de vie pour la faune et la flore. Cette exposition entend nous apporter un éclairage sur le lien entre la lumière et le vivant. Elle nousinvite à réfléchir sur l’importance de la lumière dans nos sociétés. Dans cette expo-jeu au format totalement inédit, la lumière se révèle sous tous ses aspects (physiques, biologiques, techniques et sociologiques) dans un concept original et captivant, une course contre la montre avec au choix dix, quatorze ou dix-huit énigmes à résoudre pour remporter la victoire. Un événement passionnantet palpitant à explorer, muni d’unetablette pouractiver les bornes de jeu, obtenir des indices et encoder vos réponses. Un excellent moyen de découvrir par le jeu le vaste thème de la lumière. Des défis à relever jusqu’au 13 août 2023 au Musée des Sciences naturelles de Bruxelles. Plus de détails sur le site www.naturalsciences.be Rue Vautier, 29 à 1000 Bruxelles
EXPOSITION : RACHEL SILSKI
Aborder les migrations par l’art, voilà le but de cette exposition. Chaque année, en collaboration avec la Fédération Nationale des Combattants et la Commune d’Anderlecht, Escale du Nord organise Devoir de mémoire, un événement de sensibilisation et de transmission de la mémoire autour d’un phénomène qui marque ou a marqué l’Histoire. Cette année, on aborde les migrations et le sort souvent tragique des migrants, avec l’exposition Derniers rivages de Rachel Silski, ainsi qu’une lecture, une conférence, des spectacles et des ateliers créatifs. À travers ses travaux à l’encre de Chine, cette artiste veut rendre visibles les morts invisibles, qui ne font pas de bruit et qui sont purement et simplement oubliés : les migrants et les derniers rivages qui sont les leurs : la Méditerranée et la Manche. « Je me baignais sur une plage de Méditerranée quand j’ai réalisé que j’avais sous les yeux l’un des plus grands cimetières d’Europe », explique l’artiste, dont le style épuré et abstrait montre aussi sa volonté de ne pas représenter des corps déjà engloutis par l’indifférence. Une exposition à découvrir jusqu’au 17 février 2023 à l’Antenne Scheut. Plus de détails sur le site www.escaledunords.brussels Avenue de Scheut, 147 à 1070 Bruxelles
EXPOSITION : ORNAMENTUM
Un bijou d’artiste, comme une peinture ou une sculpture, est une œuvre d’art. Né de la même approche créative, il possède lamême force, la même poésie et capacité de provoquer, et parfois le même humour. Seule leur fonction les différencie l’un de l’autre. De Picasso a Koons, nombreux sont les artistes modernes et contemporains à s’être intéressés de près au bijou. Celui-ci n’appartient ni à l’univers de la haute joaillerie, ni à celui du bijou fantaisie. Il n’est pas non plus associé aux créateurs indépendants du bijou contemporain qui conçoivent autant qu’ils réalisent et considèrent le bijou comme champ d’expression à part entière. Geste d’affection, le bijou d’artiste, souvent conçu pour un proche, est l’œuvre de peintres ou de sculpteurs pour lesquels cette pratique reste inhabituelle. La valeur d’un bijou d’artiste ne peut pas se mesurer en carats. Elle n’est pas jugée par ses poinçons, son éclat ou sa transparence. Quel quesoitle mouvement d’art auquel ilappartient, unbijoud’artistecréé par un peintre ou sculpteur témoigne d’un renouvellement de son approche à l’art – un renouvellement qui est peutêtre plus amusant, mais tout aussi rigoureux. De Kapoor à Braque, en passant par Vasarely, Stella, Arman, César et Dali, la collection que Diane Venet a rassemblée compte près de deux cents pièces, de petites et précieuses œuvres d’art qui remettent en question le sens et la fonction de la bijouterie. Ces créations sont toujoursl’aboutissement d’une rencontre. Inspirée par descoups decœur, cetteexposition est à l’image de la passion de Diane Venet pour la création :éclectique, ludique et exigeante. Au fil du parcours, les grands mouvements modernes et contemporains sont représentés : les Surréalistes, l’Art Abstrait, le POP Art, les Nouveaux Réalistes, l’Art Cinétique, l’Art Minimal et Conceptuel. Ornamentum est accompagnée d’une pièce sonore conçue par l’artiste Sheila Concari. La composition inédite imaginée pour l’exposition mêle sons électronique et citations de Diane Venet. Un événement à découvrir jusqu’au 14 mai 2023 à la Fondation Boghossian. Voyez plus de détails sur le site www.villaempain.com
Av. Franklin Roosevelt, 67 à 1050 Bruxelles
EXPOSITION : MAGNETIC FLOW
Ancien site industriel, au centre de Bruxelles, La Vallée accueille depuis 2014 de nombreux événements culturels, artistiques et sociaux et s’est établi comme un tiers-lieu réputé de la capitale. Dans cet espace culturel atypique, temple de la créativité et des possibilités, que l’expérience Magnetic Flow s’est installée pour quelques mois. Magnetic Flow se veut une expérience artistique unique en Europe qui transcende les limites de la technologie pour transporter le public dans une dimension inédite de sons et de lumières. Plus qu’une simple invitation, cet événement se présente comme une véritable expérience sensorielle au sein de laquelle le visiteur vit un moment artistique en totale immersion dans un espace d’environ mille mètres carrés, qui accueille six installations multisensorielles et ludiques. Trois de ces structures ont été conçues pour être interactives et sont contrôlées par les visiteurs eux-mêmes qui interagissent avec elles. Les trois autres proposent un spectacle de cinq à dix minutes chacune, enrichi par une musique conçue par les meilleurs DJ du moment et des effets lumineux sans comparaison. Des créations inédites et proposéesici pourla première fois. Une exposition-expérience à découvrir jusqu’au 19 mars 2023 à La Vallée. Voyez les informations précises sur le site officiel de l’organisateur www.magneticflowexperience.com
Rue Adolphe Lavallée, 39 à 1080 Bruxelles
EXPOSITION : LE VOYAGE DES MARGES
Le musée Art et marges met régulièrement des œuvres de sa collection à la disposition de l’imagination des étudiants pour les familiariser avec la scénographie et l'organisation qu'implique une exposition. Ils se sont interrogés sur lamanière demettreen exergue lesœuvresautourde plusieurs thèmes, tout en créant des dispositifs participatifs qui incitent les visiteurs à interagir avec les pièces présentées. Yassir Amazine, Kazimierz Cycon, Paul Duhem, Yves-Jules Fleury, Jill Gallieni, Michel Goyon, Martha Grünenwaldt, Oscar Haus, Jeroen Hollander, Alexis Lippstreu, Raphaël Michel, Serge Paillard, André Prues, Gérard Sendrey, Dominique Théate et Gérard
Wargnier se sont lancé le défi de travailler à partir des œuvres mises à leur disposition pour créer leurs propres univers. Le résultat de cette collaboration est à voir à l’Espace M30 jusqu’au 17 février 2023. Plus de détails sur le site officiel www.artetmarges.be
Place Morichar, 30 à 1060 Bruxelles
LES PERSÉCUTIONS : UNE EXPOSITION DE DAVID PEETERS
Du 12 janvier au 10 février 2023 (visites de 13H à 18H), à l'ancienne église, Place de l'Eglise à 1082 Berchem SainteAgathe, se tient une exposition consacrée aux persécutions. Son concepteur est David Peeters.
David Peeters est graphiste, peintre et auteur de nombreux livres ludiques et éducatifs teintés d’humour. Cela fait plusieurs années déjà que notre homme organise des expositions sous le label "Il était une fois" pour aborder des thèmes divers comme la bataille de Waterloo, la deuxième guerre mondiale, la fête d'Halloween, les sorcières, les Droits de l'homme, etc.
David Peeters est aussi un homme de terrain. Une démarche pédagogique qu'il mène dans les écoles depuis de nombreuses années. D'ailleurs ses expositionssont visitées par de nombreuses classes.
Les persécutions ! Un thème, malheureusement, bien d'actualité.
AM : Mais qu'est-ce qui peut bien pousser l'homme à persécuter son prochain ?
DP : C'est dans la nature humaine. Les plus forts ont toujours brimé les plus faibles. Comme disait Thomas Hobbes (philosophe anglais, 17ème siècle), "l'homme est un loup pour l'homme" ou encore Françoise Héritier (anthropologue), "l'homme est donc,certes, doué de raison, mais c'est justement cette capacité qui le conduit à avoir un comportement déraisonnable". Et puis, la jalousie est inhérente à l'homme. En cela, la société de consommations n'arrange rien, bien au contraire. On veut paraître, on veut avoir une plus belle voiture que celle de son voisin, on veut posséder plusd'argent, etc. et pour cela, on n'hésitera pas à "écraser" l'autre...
AM : Un phénomène bien actuel, pas besoin de remonter loin dans le temps...
DP : Oh que non ! Pratiquement tous les jours, les médias relatent des cas de harcèlement moral ou scolaire. Des harcèlements de rue, aussi. Sans compter, le cyber harcèlement, le piratage informatique, les rumeurs, les stéréotypes, les discriminations, les exclusions, les ségrégations...
AM : Les réseaux sociaux, la meilleure et la pire des choses ?
DP : Internet c'est la nouvelle encyclopédie ! On y trouve du bon, bien sûr, mais on y côtoie aussi des aberrations comme, par exemple, le site "terre plate" où l'on affirme mordicus que la terre est plate et qu'elle a 3000 ans ! Une véritable intox suivie par des milliers de personnes. Ce sont des créationnistes.
AM : Est-ce que les jeunes, les élèves des écoles, qui viennent voir l'exposition, sont bien conscients du problème ?
DP : Oui. Il faut dire que, malheureusement, dans chaque classe, il y a des problèmes de harcèlement. Les plus forts s'en prennent aux plus fragiles. Et souvent, cela se poursuit sur les réseaux sociaux avec des drames qui arrivent parfois (suicides...). Les professeurs ne sont pas bien "armés" pour endiguer le phénomène et les politiciens ne se préoccupent pas assez du problème.
AM : As-tu reçu des témoignages personnels, des appels à l'aide ?
DP : Oui, j'en ai immédiatement discuté avec le professeur qui a convoqué les parents. Après...
AM : Comment endiguer ce fléau ? Les autorités y sont-elles sensibles ?
DP : Certaines le sont comme Christian Lamouline, le bourgmestre de Berchem Sainte-Agathe qui est très à l'écoute de ce genre de problème.
AM : Es-tu optimiste pour la suite ? Peut-on changer les mentalités ?
DP : Pas trop. C'est un travail en amont. Un travail de titan ! Il faudra taper sur le clou encore et encore. J'aime bien, si l'on peut dire, l'analyse faite sur les hommes par Albert Cohen (écrivain, dramaturge et poète suisse romand) : De cette immense folie des singes savants, de cette incroyable folie, je n'en reviens pas et n'en finis pas d'en revenir. Et tout en clamant depuis des siècles leur amour du prochain, tout en s'en délicieusement gargarisant, ces singes vêtus continuent à admirer la force sous tous ses masques, l'horrible force qui est capacité de nuire et dont l'ultime racine et sanction est l'ultime pouvoir de tuer.
AM : Merci David.
Dans cette exposition très bien documentée, il est aussi question du génocide arménien, de la Shoah, de la persécution des chrétiens, des juifs, des ouïghours, des Tutsis, etc. Voyez toutes les informations pratiques sur le site www.berchem.brussels
Place de l’Eglise à 1082 Bruxelles
Alain Magerotte
EXPOSITION : L’ART NOUVEAU S’AFFICHE
Parmi les figures marquantes, majoritairement bruxelloises, de la période Art nouveau, les architectes Paul Hankar, Victor Horta et Henry van de Velde apparaissent comme des précurseurs. Ils sont suivis par des artistes de génie : Henri Privat-Livemont, Gisbert Combaz, Henri Meunier, Georges Gaudy, Victor Mignot, Adolphe Crespin, Edouard Duyck, Fernand Toussaint et bien d’autres qui s’illustrent sur les murs de la capitale à travers des affiches publicitaires, commerciales ou encore de promotionculturelle. Ces affiches aux formes nouvelles et aux couleursvives font écho aux audacieuses façades des bâtiments Art nouveau, conçues comme autant d’estampes en relief. Cette exposition a pour vocation de faire découvrir par un média infiniment généreux, le talent et les choix avant-gardistes des affichistes belges, le style « Art nouveau » et « Belle Epoque », et la ville de Bruxelles qui bruit et vit derrière les paravents de papier. Le visiteur est amené à suivre un parcours iconographique en trois temps avec une présentation d’un florilège d’affiches autour des figures de proue de l’Art nouveau qu’étaient Henri Privat-Livemont, Gisbert Combaz et Henri Meunier, la découverte d’une série d’affiches « Belle Époque » qui se distinguent du style « Art nouveau » par des choix esthétiques plus traditionnels et plus réalisteset, enfin, la présentationde troisartistes contemporains (Teresa Sdralevich, Ammo et Elzo Durt) qui font le pari de revisiter l’affiche Art nouveau avec leurs univers, leurs codes. Un événement à découvrir jusqu’au 30 avril 2023 aux Halles Saint-Géry. Plus d’informations via le site www. hallessaintgery.be
Place Saint Géry à 1000 Bruxelles
EXPOSITION : PRIX MEDIATINE
Le Prix Médiatine est un concours pour jeunes plasticiens belges ou résidant en Belgique toutes disciplines confondues. À l’issue de la sélection du jury orchestré par le Centre culturel Wolubilis, une dizaine d’artistes sont retenus parmi lesquels sept d’entre eux ont été primés. Véritable laboratoire de recherches plastiques, le Prix Médiatine se veut un tremplin pour ces créateurs par le biais notamment d’une exposition à La Médiatine et la publication d’un catalogue. Peintures, dessins, photographies, installations, art vidéo et sculptures sont réunis pour proposer une vitrine de l’art contemporain tel qu’il se pratique à l’intérieur de nos frontières. Les artistes retenus cette année sont Jean-Baptiste, Alix Dussart, Benoit Bastin, Diego D’onofrio, Eva Claus, Juliette Vanwaterloo, Paul Gérard, ,Pauline Vanden Neste, Leïla Pile, Nina Tomàs, Romane et, encore, Axel Fourmont. Une exposition de leurs travaux est organisée à la Médiatine jusqu’au 12 mats 2023. Plus de détails sur le site www.wolubilis.be
Cours Paul-Henri Spaak, 1 à 1200 Bruxelles
EXPOSITION : ART HERSTORY
Fondée en 1980parla première présidentedémocratiquement élueduParlement européen, SimoneVeil, la collection d'art contemporain du Parlement européen est composée de cinq cents œuvres provenant de tous les États membres de l'Union européenne. Cette collection incarne les valeurs et les aspirations de l'Union européenne et s'engage à respecter la parité entre hommes et femmes. Déclaration qui implique de mener des recherches et d'écrire à propos des femmes artistes, afin de s'assurer que leurs perspectives, leurs histoires et leurs voix soient entendues. L'exposition « Art HERstory – Perspectives des femmes artistes dans la collection d'art contemporain du Parlement européen » combine des acquisitions récentes à une sélection de contributions artistiques plus anciennes, illustrant l'importance et la pertinence du travail des créatrices trop longtemps tenues à l’écart des cimaises ou simplement renvoyées dans leur foyer pour occuper un rôle d’épouse ou de mère, sans aucune autre ambition que celle de vivre aux crochets d’un époux, après s’être libérées de la férule d’un père ou d’un frère. Bien que chaque œuvre d’art soit unique, elle se transforme, grâce au support artistique choisi par sa conceptrice, en un récit, un instant, une vision ou mêmeuneémotion universelle.Une collection à découvrir jusqu’au 8 mars 2023 inclus au Parlementarium. Avis aux amateurs et aux Amatrices Plus d’informations via https://visiting.europarl.europa.eu
Place du Luxembourg, 100 à 1050 Bruxelles
EXPOSITION : GOLROKH NAFISI
La plasticienne Golrokh Nafisi mélange dans son œuvre socialement engagée l’intime, le quotidien et la politique. Pour Moussem Cities Teheran, Nafisi revisite son installation Continuous City, constituée de différents éléments, comme du tissu, des rideaux brodés à la main, des fresques murales in situ, etc. Continuous City symbolise les villes que Nafisi a visitées entre 2017 et 2021 : Téhéran, Le Caire, Lahore et Beyrouth. Bruxelles s’invite dans cette nouvelle installation, où s’immisce également l’actualité récente en Iran. Avec Continuous City, l’artiste nous livre ainsi une réflexion éminemment personnelle sur les mégapoles culturelles de diverses régions du monde et leur quotidien complexe. A découvrir à Bozar du 3 février au 5 mars 2023. Plus de détails sur le site www.bozar.be Rue Ravenstein 23 à 1000 Bruxelles
EXPOSITION : SWEDISH ECSTASY
Au printemps 2023, tous les regards seront tournés vers le Grand Nord. La Suède est surtout connue pour son pragmatisme, ses grands ingénieurs et ses entrepreneurs. Mais il existe un aspect important et pourtant moins connu de la vie spirituelle de la nation, présent dans son art et sa littérature. Bozar organise donc une exposition réunissant plusieurs figures de proue de la scène artistique suédoise, dont les créations ont pour fil conducteur le mysticisme et les spéculations ésotériques. L’occasion de présenter des œuvres de quelques-unes des plus grandes figures littéraires du pays, depuis Emanuel Swedenborg au XVIIIe siècle jusqu'au tournant du XXe siècle avec August Strindberg, connu comme écrivain, mais également auteur de magnifiques dessinset peintures. La même période a donné naissance à l'art visuel de visionnaires tels que C.F. Hill, Ernst Josephson et Hilma af Klint. Aujourd'hui encore, ces visions continuent d'inspirer des artistes contemporains comme Carsten Höller, Christine Ödlund, Daniel Youssef et Cecilia Edefalk. Une exposition à découvrir à Bozar du 17 février au 21 mai 2023. Voyez toutes les informations sur le site www.bozar.be
Rue Ravenstein 23 à 1000 Bruxelles
EXPOSITION : PICASSO & ABSTRACTION
En collaboration avec le Musée national Picasso-Paris, les Musées royaux des Beaux-Arts de Belgique proposent une exposition majeure consacrée à Pablo Picasso (1881-1973) et ses rapports à l’abstraction en rassemblant près de cent quarante œuvres exceptionnelles. L’opportunité d’aborder les étapes charnières qui ont rythmé les liens entre l’œuvre du peintre et l’histoire de l’art abstrait, des premières expérimentations cubistes de 1907 réalisées en marge des Demoiselles d’Avignon à son œuvre tardive, parfois située aux frontières de la peinture gestuelle. Cette surprenante relation, faite de petites avancées, de retraits et de retours en arrière, est présentée dans le subtil parcours chronologique et thématique de l’exposition, révélant ainsi au fil des décennies le mouvement de balancier que l’artiste opère entre abstraction et figuration. Un autre thème majeur de l’exposition propose un angle intimement lié à la collection duMusée Picasso-Paris : celuide l’atelier del’artiste, véritable laboratoire formel del’œuvre. Cette thématique exhume le processus créatif de Picasso à travers diverses séries (dessins et estampes). L’atelier, à la fois lieu de création et de mise en scène de l’œuvre, se transforme fort vite en espace de réalisation de l’imaginaire du peintre, laissant entrevoir l’ambiguïté entre le réel et la fiction. Le spectateur est invité à apprécier d’une part la créativité extraordinaire de l’artiste et sa capacité à sans cesse se réinventer. Il peut, d’autre part, mesurer à travers son œuvre comment les élans vers l’inconnu restent une excellente manière de mieux se connaître et de se libérer des étiquettes qui nous entravent. Un événement qui célèbre dignement les cinquante ans d’un créateur phare du XXe siècle. Cette se déroule aux Musées royaux des Beaux-Arts de Belgique jusqu’au 12 février 2023. Voyez tous les détails précis sur le site www.fine-arts-museum.be Rue de la Régence, 3 à 1000 Bruxelles
EXPOSITION : MIRADAS DE MUJERES
Miradas de Mujeres (que l’on traduit par Regards de Femmes) est une exposition qui met en exergue le regard de l’artiste Isabelle de Borchgrave sur Frida Kahlo et met à l’honneur un dialogue entre deux femmes qui ne se sont jamais rencontrées. La première étant née peu de temps avant le décès de la seconde, mais qui partagent l’une et l’autre l’amour du tissu, des motifs et des couleurs. Isabelle de Borchgrave a mis près de trois ans pour réaliser Miradas de Mujeres, un travail titanesque peint à la main, qui a nécessité plus de quatre kilomètres de papier et de carton pour réaliser robes, tapis, meubles, arbres et autres éléments reconstituant l’univers si particulier de Frida Kahlo et de sa maison, la Casa Azul (La maison bleue). Grâce à ce projet, les visiteursdéambulent à travers le salon, l'atelier, la cuisine, le dressing ou le jardin de l’artiste mexicaine pour vivre une expérience unique, en trompe l’œil, du monde de Frida Kahlo. Loin de l’image de souffrance et de douleur liée au handicap de l’icône mexicaine, Isabelle de Borchgrave se concentre ici par la couleur sur la joie de vivre de l’artiste, parvenue dans son rôle de femme, d’artiste et de repère culturel à transcender les épreuves. Un événement qui propose de se plonger dans l’univers joyeux et entièrement fait de papier d’Isabelle de Borchgrave pour se laisser inspirer par la générosité de cette artiste contemporaine dont la pratique créative reste résolument incomparable. A découvrir aux Musées royaux des Beaux-Arts de Belgique jusqu’au 12 février 2023. Voyez tous les détails précis sur le site www.fine-arts-museum.be Rue de la Régence, 3 à 1000 Bruxelles
EXPOSITION : JEAN-PIERRE GHYSELS
Conçue en étroite collaboration avec Colette Ghysels, l’épouse de l’artiste avec qui il partage la passion pour les voyages, l’art tribal et les bijoux ethniques, cette sélection rend hommage au regard que Jean-Pierre Ghysels accorde à ses proches. Il confiait récemment que son vrai bonheur est quand ma femme entre dans mon atelier, regarde et dit qu’elle aime mon travail. Alors j’y croit et cela me réchauffe intérieurement. A ce moment, il me semble que ma sculpture nous reflète. Né à Uccle en 1932, ce créateur a été élève de Zadkine à l’Académie de la Grande Chaumière à Paris. Cette exposition propose au public de découvrir une série de sculptures réalisées dans les deux matériaux de prédilection del’artiste :le cuivrebattuet lebronze, œuvres qui, même lorsqu’elles sont de petit format, surprennent par leur monumentalité et leur sensualité. Parmi la sélection de travaux retenus : Angle secret (1973), bronze poli qui a rejoint en 1976 la collection du musée, dont le conservateur en chef était alors Philippe Roberts-Jones. Il s’agit également de l’œuvre la plus ancienne de l’ensemble de cuivres battus et de bronzes présentés. JeanPierre Ghysels vient récemment de fêter ses 90 ans. Des pièces à découvrir du 14 octobre 2022 au 12 février 2023. Voyez tous les détails précis sur le site www.fine-arts-museum.be
Rue de la Régence, 3 à 1000 Bruxelles
INSTALLATION : PRUNE NOURRY
Le grand hall accueille une œuvre monumentale de l’artiste multidisciplinaire de la jeune artiste Prune Nourry, figure montante de la création contemporaine internationale. L’Amazone Érogène (2020), montrée pour la première fois au Bon Marché Rive Gauche Paris en 2021, est une œuvre directement liée à son combat personnel contrele cancer duseinets’inspire delafigure mythologique desamazones. Un arc gigantesque de cinq mètres de haut pointe en direction d’une cible-sein de quatre mètres de diamètre, évoquant la métaphore du combat contre la maladie. Au-delà de sa vocation cathartique, l’installation réalisée en bois, plumes et laiton, représente aussi la procréation, laciblefaisant officed’ovuleprêt àêtrefécondé par la flèche décochée par l’arc. L’Amazone Érogène met ainsi en exergue la tension qui existe entre douceur, espoir et violence et confère à une expérience personnelle une véritable résonnance universelle. Prune Nourry s’est spécialisée dans la sculpture, mais ne regimbe jamais à explorer d’autres mediums comme la photographie, la vidéo et la performance. Le diagnostic de son cancer et la mastectomie qu’elle a subi à l’âge de trente-et-un ans lui ont d’ailleurs inspiré le documentaire introspectif Serendipity. Très engagée dans la cause féministe, elle travaille sur des sujets allant de la bioéthique aux droits des femmes et au genre et souligne dans son travail les rapports qui existent entre l’art et la science. Cette artiste a d’ailleurs pour habitude de collaborer avec des anthropologues et des généticiens dans le but de nourrir sa pratique artistique. Formée à la sculpture sur bois à l’École Boulle à Paris, elle vit et travaille entre Paris et Brooklyn, New-York depuis 2011. Un arc à découvrir du 14 octobre 2022 au 12 février 2023. Voyez touslesdétailsprécis surlesitewww.fine-artsmuseum.be
Rue de la Régence, 3 à 1000 Bruxelles
EXPOSITION : CERISE, LULU ET NELSON
L’illustratrice et dessinatrice française Aurélie Neyret a fait des mondes de l’enfance son univers de création. Après avoir signé de nombreuses illustrations pour des publications jeunesse ou collectives, elle fait ses débuts dans la bande dessinée aux côtés de Joris Chamblain avec la série Les Carnets de Cerise, dont le succès lui apporte la reconnaissance du public comme de la critique. Suivent ensuite les aventures de Lulu et Nelson, un récit écrit par Charlotte Girard et Jean-Marie Omont. Avec un style dynamique et coloré, la dessinatrice met en scène de jeunes héros attachants en quête d’eux même et de liberté. Un univers sensible et original que l’exposition propose d’explorer pour en découvrir toute la profondeur et la créativité. Pour l’anecdote : en février 2016, Aurélie Neyret a refusé sa nominationdans l’ordre des Arts et des Lettres, à l’instar de trois autres auteures de bandes dessinées. C'est après un bref passage par l'école Émile Cohl qu'elle décide de développer son style en autodidacte. Elle a également collaboré avec l’univers de la Presse et l'édition internationale, tout en illustrant divers magazine jeunesse (J'aime Lire, Histoire Junior). Une rétrospective à découvrir jusqu’au 15 août 2023 au Centre belge de la Bédé. Plus de détails sur le site www.cbbd.be Rue des Sables, 20 à 1000 Bruxelles
EXPOSITION : CARRÉMENT POILU
Petit Poilu est forcément … petit et poilu ! Tous les matins, il quitte sa maman et sa maison pour aller à l'école. Mais il faut toujours que tout bascule ! De surprises en surprises, de rencontres en rencontres, il plongedansdesuniversextraordinaires etfarfelusdont il ressort toujoursgrandi.Pourlui,chaqueinstant de l’existence se transforme en expérience avec son cortège de découvertes et de petites misères. Ainsi, lorsqu’il passe d'urgence à la toilette après s’être réveillé le matin, il sait que la cuvette du WC est trop grande pour lui. Puis il avale son petit déjeuner, fait la bise à sa maman et s'en va gaillardement sur le chemin de l'école. De l'école ? Rien n'est moins sûr, car l'aventure l'attend au coin de la rue. Cette trame immuable, déclinée dans des variantes chaque fois différentes, est l'invention du dessinateur Pierre Bailly et de la scénariste Céline Fraipont qui ont créé une bande dessinée entièrement muette et accessible dès l'âge de trois ans. Chaque aventure est le lieu d'un message spécifique qui peut traiter de thème aussi divers que la dépression, les migrants, la rivalité, l'amitié, la déception amoureuse, la colère etc. La fin de chaque histoire est consacrée à une explication de la démarche, un éclaircissement du sujet traité. Haute en couleurs, cette exposition ludique propose aux plus jeunes de grimper, sauter, ramper et plonger de case en case, en s’immergeant dans des ambiances à chaque fois différentes comme Petit Poilu lui-même. Un événement à voir en famille jusqu’au 15 août 2023 au Centre belge de la Bédé. Plus de détails sur le site www.cbbd.be Rue des Sables, 20 à 1000 Bruxelles
EXPOSITION : UN SIÈCLE EN MOUVEMENT
Marc Sleen a dessiné deux cent dix-sept albums de Néron. Autant d’albums d’une même série, voilà tout simplement un record du monde consacré par le Guinness World Records Book! Sleen a été anobli par le roi, mais son œuvre et sa carrière se sont révélé le reflet précieux d’une époque. Le temps passe et parfois pousse dans les oubliettes ce qui a réjouit toute une génération de gamins. Pour le centième anniversaire de la naissance de cet artiste prolifique, le Centre belge de la Bande Dessinée confronte sontravail aveclemondeactuel, questiondesouligner l’évolution de la société, les progrès techniques mais aussi de confronter les images d'hier à celles d’aujourd’hui. Marc Sleen est souvent présenté comme l'un des pères de la bédé flamande avec Bob de Moor, Willy Vandersteen et Jef Nys. Né dans le quotidien de Nieuwe gids, le personnage de Néron est devenu récurrent au rythme de deux strips par jour pendant plus de cinquante cinq ans. Cette exposition est à découvrir jusqu’au 5 mars 2023 au Centre belge de la Bande dessinée. Plus de détails sur le site www.cbbd.be
Rue des sables, 20 à 1000 Bruxelles
EXPOSITION : KIDORAMA, DEUX CENTS ANS DE MODE ENFANTINE
La mode pour enfants se porte mieux que jamais. Plus inclusive, plus écologique, privilégiant le faitmain, chaque année de nouveaux labels voient le jour. Mais habiller un enfant n’est pas toujours facile ! La mode reste avant tout un phénomène social et les enfants aussi attachent de l’importance à ce qu’ils portent.À travers un parcours à la fois thématique et chronologique, cette nouvelle exposition pose un regard sur la mode actuelle à la lumière des tenues enfantines portées depuis 1820. À travers des silhouettes issues des collections du musée, l’exposition retrace les temps forts de la mode enfantine. Une fresque balayant 200 ans d’histoire permet de revenir sur certaines idées reçues. Ainsi, on considère souvent dans l’histoire de la mode que les enfants s’habillent comme des adultes en miniature, leurs vêtements agissant comme un fairevaloir pour les parents, signes de richesse et de rang social. Mais de nombreux exemples nuancent cette idée. En puisant dans ses collections récemment enrichies de pièces belges mais aussi grâce à plusieurs prêts prestigieux, le musée questionne entre autres la construction des genres, le développement de la mode mixte ouunisexe, lemimétismeavec la modeadulte mais également l’intérêt grandissant de l’industrie du luxe pour les kids. Plus qu’une exposition de mode, Kidorama raconte la place de l’enfant et le développement de sa personnalité au sein de notre société. Une exposition à voir avec des yeux d’enfants jusqu’au 5 mars 2023 au Musée de la Mode et de la Dentelle. Plusde détailssurle sitewww.fashionandlacemuseum.brussels Rue de la Violette, 12 à 1000 Bruxelles
EXPOSITION : ARIÉ MANDELBAUM
Souvent exposé en Belgique comme à l’étranger, le travail du peintre Arié Mandelbaum (°1939, Bruxelles) n’avait pourtant jamais fait l’objet d’une rétrospective. Pour la première fois, productions anciennes et créations récentes sont mises en dialogue, dans un riche parcours présentant une quarantaine d’œuvres s’étalant de 1957 à 2022.
Fils d’immigrants juifs polonais, Arié Mandelbaum commence à peindre à l’âge de seize ans. Dès 1960, il présente une première exposition personnelle, avant de remporter cinq ans plus tard le prix de la Fondation belge de la Vocation. À l’expressionisme exacerbé de ses débuts, succède à partir des années 1980 une expression plus retenue, donnant naissance à des œuvres à la fragilité troublante qu’il poursuit jusqu’à aujourd’hui. Les œuvres présentées proviennent des collections du Musée Juif de Belgique, mais aussi d’institutions comme le Musée d’Ixelles, le Musée de la Banque nationale de Belgique ou encore les collections de la Fédération Wallonie-Bruxelles. Nombre de collections privées ont également été mobilisées, notamment celles de particuliers ou encore la Belfius Art Collection. L’exposition s’articule en différents chapitres thématiques. On découvre d’abord la manière dont le peintre traite la question de l’intimité et la famille, avant que la politique – la contestation de 1968, la guerre du Vietnam – ne vienne télescoper ces questionnements intérieurs. Le parcours se poursuit par l’exploration de l’autoportrait et du corps, deux thèmes qui montrent comment le travail d’Arié Mandelbaum se transforme en une réflexion sur la trace, l’absence, l’effacement. La violence politique – la torture à Abu Ghraib, l’assassinat de Lumumba – fait alors un retour marqué dans son travail. Au cours des deux dernières décennies, celui-ci est toujours plus marqué par la mémoire de la Shoah – comme un retour du refoulé chez cet enfant caché durant la Seconde Guerre mondiale. Des œuvres à découvrir au Musée juif de Belgique jusqu’au 5 mars 2023. Voyez toutes les informations pratiques sur le site www.mjb-jmb.org
Rue des Minimes, 21 à 1000 Bruxelles
EXPOSITION : LE CANAL D’OBOLENSKY
Connu comme peintre de décors de théâtre, d’opéra et de ballet, Alexandre Obolensky (Bruxelles, 19522018) a égalementdéveloppéune œuvre personnelle ayant pourthèmele canal de Bruxelles. La présente exposition propose une balade sensible et contemplative à la découverte d’une série de peintures troublantes parleurréalisme et qui nousexposent uncanal pluriel, capté parl’œildel’artisteet interprété selon sa technique picturale. Les œuvres sont des appels à s’arrêter, à observer et à questionner notre regard, notre perception de ce canal inscrit dans le paysage urbain, mais encore souvent méconnu. Au travers du regard de l’artiste, cette promenade libre invite surtout à la découverte de son processus créatif. Du choix de l’angle de vue à la transposition picturale par le quadrillage, on assiste aux différentes étapes d’une technique précise et rigoureuse. Cet événement s’adresse à un large public, aux amateurs d’art comme aux curieux, petits et grands, grâce à l’intégration de dispositifs interactifs dans le parcours du visiteur. Un catalogue papier est proposépour poursuivre cette balade de chez soi oupour se coller aux enjambées de l’artiste le long du canal. Pour ceux qui veulent en savoir encore davantage, nous ne pouvons que suggérer l’acquisition de l’ouvrage Alexandre Obolensky, qui revient sur sa carrière de peintre de décors et sur son travail personnel. Cet épais volume se pare de nombreuses photographies et s’accompagne de témoignages d’observateurs et de collaborateurs privilégiés. Une exposition à découvrir à la Fonderie jusqu’au 1er mai 2023. Découvrez les informations pratiques sur le site de l’organisateur www.lafonderie.be
Rue Ransfort, 27 à 1080 Bruxelles
EXPOSITION : 175 ANS DES GALERIES
ROYALES SAINT-HUBERT
Depuis cent septante-cinq ans, les Galeries Royales SaintHubert participent au rayonnement de notre capitale. Alors que les passagescouverts poussaientallègrement en France et en Grande-Bretagne au début du XIXe siècle, le roi Léopold Ier souhaitait doter Bruxelles d’un passage couvert monumental en signant un arrêté en 1839. Il faudra néanmoins attendre sept ans pour que la première pierre de ce passage soit posée. A titre de rappel, les Galeries Royales Saint-Hubert forment un ensemble de trois passages : la Galerie du Roi dédiée à sa majesté Léopold Ier, la Galerie de la Reine dédiée à son épouse LouiseMarie d’Orléans et la Galerie du Prince dédiée au Prince héritier, le futur Léopold II. Sous l’impulsion de son architecte Jean-Pierre Cluysenaar, cet ensemble a été bâti en moins de quinze mois, affichant une longueur exceptionnelle de plus de deux cents mètres et une hauteur proche de vingtmètres, témoignant dusavoir-faire belge en matière de construction, utilisant la pierre, le métal et le verre pour le dôme de la structure. Depuis cette époque, le lieu a vu défiler un panel de personnalités allant deCharles Baudelaire à Alexandre Dumas, sans oublier Paul Verlaine qui avait acheté dans un commerce de cette galerie l’arme qui lui a servi à tirer sur son amant Arthur Rimbaud. On ne le répète pas souvent, mais ce fut au premier étage du numéro 7 que s’est déroulée la première projection des frères Lumière. C’est également sous la verrière géante que la première praline du chocolatier Neuhaus a vu le jour en 1912. Enfin, ces trois galeries qui se jouxtent ou se prolongent recensent quelques fleurons de notre patrimoine artistique avec des enseignes telles que le Théâtre Royal des Galeries, la librairie Tropismes encensée par les lecteurs férus de bons livres ou le cinéma des Galeries. La petite histoire alimentant la grande et inversement ! Naturellement, on se situe à un saut de la Grand-Place et aucun Bruxellois n’est jamais passé dans le coin sans frapper de ses talons lesdalles larges de l’endroitavant de s’asseoir etsavourer un café à une terrasse, s’attarder devant les vitrines attrayantes ou donner rendez-vous à l’une ou à l’autre connaissance. Une exposition est aujourd’hui consacrée à ce lieu mythique jusqu’au 30 juin 2023. Une opportunité de se familiariser avec un cadre connu, mais qui recèle bien des anecdotes à exhumer. Surtout, une manière récréative de se plonger dans un pan du passé territorial dont nous ignorons les tenants. Voyez tous les détails pratiques sur le site www.grsh.be/175-years
Galerie de la Reine, 26 à 1000 Bruxelles
Paul HuetFANTASTIC BRUSSELS
Voilà tout simplement un voyage à travers le temps, un bond dans le passé grâce à une création qui fait appel à des artistes pluridisciplinaires, des hologrammes, des lasers et dela vidéomapping. Une manière d’évoquer l’histoire de Bruxelles et de la Belgique à travers une approche narrative originale et en totale immersion à 360° selon une formule déjà expérimentée pour faire découvrir l’univers de Claude Monet, Vincent Van Gogh ou Frida Khalo. D’une durée approximative de quarante minutes, ce parcours bénéficie d’une scénographie évolutive pour aller à la découverte du Bruxelles d’hier et d’aujourd’hui par le truchement d’un découpage soigné et dynamique en compagnie de guides munis de lampes de poche. Pour servir d’écrin à ce trajet initiatique, l’hôtel Métropole cède son
espace pour accéder à des découvertes attrayantes. Une entrée en matière qui débute dans la pénombre pour progresser doucement, étape par étape à lamanière d’explorateurs bien décidésà suivre la reptation du temps, afin de découvrir des secrets oubliés. Une façon ludique d’entreprendre un cheminement sinueux au cœur des salons aujourd’hui désertés de ce qui a été (avant sa faillite survenue en pleine crise Covid) le plus bel hôtel de Bruxelles. L’ancien palace invite de la sorte les visiteurs à se plonger dans l’exactitude des faits et des contextes qui ont marqué l’histoire de la ville, passant d’une décennie à l’autre pour revivre ce Bruxelles qui bruxellait chanté par le regretté Jacques Brel et qui survit grâce à la swanze de « Le mariage de mademoiselle Beulemans » et les pièces répertoriées chez Toone, celui de la Belle-Époque à nos jours, en passant par les Années Folles et les Golden Sixties ! Une visite qui met en avant notre patrimoine et notre Histoire. Une aventure à vivre à l’Hôtel Métropole jusqu’au 28 février 2023. Plus de détails sur le site www.fantasticbrussels.be Place de Brouckère, 31 à 1000 Bruxelles
Paul HuetEXPOSITION : JULES BUYSSENS, ARCHITECTE PAYSAGISTE
Jules Buyssens est une figuremajeure de l’art des jardins et dupaysage. LesBruxellois lui doivent, entre autres, la conception du parc d’Osseghem et la restauration des jardins de l’abbaye de la Cambre, mais son œuvre singulière et variée a dépassé les frontières de la Belgique. L’exposition retrace le parcours de cet homme qui a marqué l’histoire de l’art des jardins mais tente aussi de répondre à des questions contemporaines, telles que la relation entre écologie et architecture du paysage, la vocation et les ambitions de la formation, le rôle des supports visuels dans la création et la diffusion des idées. Après une formation internationale qu’il termine comme chef de bureau dans la célèbre agence d’Édouard André à Paris, Jules Buyssens conçoit près d'un millier de projets en Belgique et dans une dizaine de pays européens (France, Russie, Suisse, Pays-Bas, Luxembourg, Monaco, Pologne, Lituanie).
Inspecteur des plantations de la Ville de Bruxelles pendant plus de 30 ans (1904- 1937), il fut aussi le responsable des aménagements paysagers de l’Exposition universelle de 1935 au Heysel. Avec la restauration des jardins de l’abbaye de la Cambre à Bruxelles, il est aussi l’un des premiers en Belgique à aborder la dimension patrimoniale de l’architecture du paysage. Enfin, Buyssens est la cheville ouvrière de l’association et de la revue Le Nouveau Jardin Pittoresque (1913-1940) qui défendent de manière systématique et structurée une inspiration reposant directement sur les exemples de la nature sauvage. Il développe cette réflexion ‘préécologique’ à travers des relations étroites avec le monde des botanistes de l’Université de Bruxelles, notamment Jean Massart.
Cette personnalité centrale de la première moitié du XXe siècle n’a pas fait l’objet d’une présentation globale depuis près de 40 ans. L’exposition est l’occasion de combler cette lacune dans l’histoire des jardins belge et internationale, de montrer des documents d’une qualité graphique exceptionnelle en grande partie inédits (photos anciennes, plans, archives écrites, objets), mais aussi de répondre aux questions contemporaines liées à l’architecture du paysage. Une exposition à découvrir au Civa jusqu’au 12 février 2023. Plus d’informations sur le site www.civa.brussels
Rue de l'Ermitage, 55 à 1050 Bruxelles
LE CARNET DE GIGI : JE ME PRÉSENTE
Bonjour kameroet, on se connait pas encore mais c’est rien car je sais être copine avec tout le monde, juste qu’ils me cherchent pas des ruses. Tu as parfois de ces deugenieten qui te courent sur la patate et que tu as juste envie de leur donner une bonne gwoenk autour de leur kauk pour que leurs yeux se remettent tout droit dans leurs trous.
Moi c’est Gilberte Devos mais dis seulement Gigi contre moi car avec Gigi pas de chichis. Comme tu sais le voir je fais de la zwanze aussi.
Mon mari c’est Albert, il est conducteur de tram à Brusselles, il fait dans les millésimes 1000 car les plus récents il sait pas de chemin avec, ces trucs compliqués c’est plus pour nous tout ça.
On n’a pas d’enfants. On a drôlement essayé, t’sais, mais ça a pas réussi. Och erme, qu’est-ce qu’on a fait comme cabrioles, ‘t es oen a Florimont ! Une fois comme ci, une fois comme ça, et niks men dâle, y a rien qui marchait. Comment tu dis ? FIV ? Wadesma da veui eet ? Une klouch de messieu qu’on met chez madame ? Eh menneke, qu’est-ce que tu crois qu’on a fait d’autre pendant tout ce temps ? Ça je sais aussi que c’est pas les cigognes qui apportent les enfants. Et il y a pas de magasin pour les acheter non plus. On a fait comme il fallait, mais ça marchait pas, ara ! Qu’est-ce que tu veux faire là contre ? Et moi je te parle de 1958, hein, quand on avait l’Expo et qu’ils ont construit la Tomiome qu’on savait même pas ce que c’était toutes ces boules qui tiennent en l’air comme ça et qui pinkent dans le noir pendant la nuit.
Aujourd’hui tu as la GPA, la FIV, et tout ce saint frusquin que des enfants si tu parviens pas à en avoir c’est que tu vis toute seule au fin fond du Filikistan. Même maintenant que j’ai septant… oué ça t’as pas besoin de savoir. Maintenant je saurais encore avoir un gosse, si je voulais. Tu me vois avec une kinderkouch me balader dans la rue ? Zo-ot ! Les gens vont regarder le pagadder et me dire Oh madame tu es une heureuse grand-mère. Non, non, je fais pas ça. Et puis surtout, quand on a envie d’aller lever la jambe avec Albert, on y va, on n’a pas besoin de quelqu’un pour garder le ket. Car pour aller au bal ou juste pour boire une drache, on est vite d’accord avec Albert. Onanotrestamcaféavecdestrekbillards et un vogelpik et souvent il y a une guinguette avec un accordéon juste à l’entrée du verger. On va se gêner pour aller danser ou pour aller boire une ou deux demi-gueuzes, sans doute ?
C’était différent du jour d’aujourd’hui, ça je sais te le dire tout droit dihors, menneke. Mon Albert il roulait avec un tram qui si tu demandes aux gens d’actuellement de faire un tour avec, ils vont avoir la fine kak juste après le premier tournant. Ça waggelait dans tous les sens, et Albert m’a raconté qu’il y avait des conducteurs qui fermaient les yeux quand ils traversaient l’avenue Louise, juste pour rigoler. Comme ils avaient toujours prorioté, ils avaient jamais tort, nè tiens ! Albert il faisait pas ça, tu sais, c’était juste quand les feuilles des arbres commençaient à tomber qu’il devait faire attention. Les roues du tram sur les rails, fer sur fer, ça glisse que tu sais pas savoir.
On habitait dans une petite maison d’une strotche à Woluwé deux pièces en bas et deux en haut, avec un petit jardin qui donne sur le Verger. Aujourd’hui on appelle ça un parc, mais alors c’était juste une prairie avec des pommiers et des poiriers. Nous autres, dans notre petit jardin, on avait deux poiriers en espalier, de chaque côté. Albert était tout le temps dedans pour enlever les chenilles ou pour couper des bouts de branches. En été, on plantait des gérariums rouges et des aroumskelk blancs et jaunes dans le petit rond au milieu de la pelouse. Ça faisaitchic. Quest-ce que veux, tu sais pas faire le jardin botanique dans un hof de 6m sur 6, newo ?
Le soir, quand on avait fini de manger notre tartine avec de l’ettekeis dans du café, on allait se promener avec Diane, un zinneke croisé entre un fox et un lampadaire. Il était tout blanc avec juste ses pieds noirs et une grosse tache rousse sur son oreille gauche. Tu aurais dit le capitaine Crochet. Il avait aussi le bout
de sa queue noir comme s’il l’avait trempé dans un encrier. Fallait pas le tenir en laisse, car il restait bien près de nous, juste de temps en temps il allait snuffeler contre un poteau et lâcher un pisewis avec sa patte en l’air. Nous deux Albert, on allait toujours se promener sur l’avenue qui descend, que j’oublie toujours son nom. Pour aller voir les nouvelles maisons. Tout à fait en bas, près du parc de Roodebeek (un vrai parc, celui-là) il y avait plein de nouvelles maisons qu’ils appelaient un clos. L’architekt il s’était pas trop fatigué, et finalement moi j’aimais mieux mes deux pièces en bas et deux pièces en haut que ces espèces de cages à lapin. Au moins cent baraques net toutes les mêmes. Quand tu reviens de tes courses tu dois souvent te tromper de porte et aller peler tes pommes de terre chez ton voisin, ara ! Quand la saison était là, on allait au Verger pour cueillir des pommes pour faire de la compote. Ça au moins c’était tof car on allaitpas loinet on ramenait quelque chose. Il y avait beaucoup des verpletterées mais pour la compote ça fait rien. Après la commune a fait un circuit pour les petites voitures dans le verger et adieu les pommes, tu sais les acheter chez l’épicier.
Tiens à propos d’épicier, on avait un petit Vivo au bout de la rue, c’était bien pratique. La madame qui tenait ça, on l’appelait De Dikke car elle pesait sûrement 120kg toute nue, et on avait pas envie de la voir comme ça. Habillée c’était déjà un paquet alors toute nue, tu penses ! De Dikke proposait des legumes tout frais du potager de ses parents à Evere, ils venaient pas de loin (les légumes, hein, les parents je sais pas)
Souvent, Albert conduisait le tram 22. C’était juste une motrice sans wagon derrière. Parfois il y avait des madamekes Chichi qui gueubelaient dans leur mouchoir car le tram waggelait de trop. Moi je le prenais pour aller rue Haute quand j’avais besoin de matériel pour coudre. J’en profitais pour aller voir sur la Vosseplaan si il y avait pas quelque chose d’intéressant. C’était comme si j’étais chez moi là : Gigi Devos à la Vosseplaan. C’est là que j’ai trouvé notre moulin à café et le passe-vite qui fait de la si bonne purée. Une bonne okogge car tout marche encore bien. Moi j’aurais bien aimé de conduire le tram, mais les femmes pouvaient pas faire ça. Sans doute qu’on est trop bêtes ou quoi. Enfin, c’est ce que les hommes pensaient, car maintenant on conduit de gros camions comme eux, et même mieux. Mais conduire le tram, ça m’aurait bien pleuvu (ou plu, je sais pas bien). À ta main gauche tu avais comme une manivelle pour le faire avancer plus vite, c’était facile. Pour tamain droite je trouvais ça unpeu compliqué, cartu devaistourner une poignée de gauche à droite plusieurs fois, et parfois tirer la cuiller en dessous. Un frein west in t’hoeis qu’ils appelaient ça. « C’est pour le sable, disait Albert. Fer sur fer, les roues ça glisse. » Alors ce qui était formidable, c’est pour les pieds. D’un côté, tu tapais dessus avec ta semelle et ça faisait Ding Ding pour avertir les gens que le tram est là. De l’autre côté tu avais la pédale du ramasse-corps. « C’est pour quand ton tram renverse quelqu’un, pour pas rouler dessus et faire du kip-kap avec son corps » disait Albert. Il restait tout le temps debout mais il avait comme ça un strapontinjustepour mettre une fesse dessus. Comment tu veux te reposer avec ça ? Alors mon Albert il rentrait fatigué à la maison, mais il était courageux, t’sais, car il buvait une demi-gueuze et puis il partait au Tomberg, dans son potager. Ça je te raconte une autre fois.
Il plantait des choux verts et des carottes et puis des poreaux pour l’hiver. Comme on n’avait pas de télévision, il fallait bien occuper sa soirée, newo ? Bon voilà, on est présentés. Je vais te raconter des histoires des années cinquante et un peu soixante, comme ça tu sais voir comment les vieux de maintenant tiraient leur plan. Moi et Albert et Diane on te dit salue.
Georges Roland
Petit rappel : Les expressions bruxelloises utilisées dans les textes se basent sur les travaux de Louis Quiévreux, de Jean-Pierre Vanden Branden et de Jean-Jacques De Gheyndt, d'autres me viennent de mon père. Je les remercie tous vivement.
DÉCÈS DE GINA LOLLOBRIGIDA
La star des années 50-60 s’est éteinte à 95 ans dans une clinique de Rome. Comédienne douée, femme indépendante, souvent réduite à sa beauté, Gina Lollobrigida a marqué le cinéma par son charisme. Elle a mené une vie digne d’une saga à l’italienne : entre passions, manipulations et drames.
Rien ne laissait pourtant prévoir que la petite Luigia, de son vrai prénom, allait côtoyer les plus grandes vedettes du cinéma, de Frank Sinatra à Sean Connery, de Marcello Mastroianni à Humphrey Bogart. Gina est née dans un milieu ouvrier modeste le 4 juillet 1927, à Subiaco, une petite commune des Abruzzes au centre de l’Italie. Ses parents ayant déménagé à Rome, elle étudie le dessin à l’académie des Beaux-Arts. Elle se fait surtout remarquer pour la plasticité de ses formes. Elle remporte plusieurs concours de beauté et commence une carrière d’actrice dans des romans-photos. Elle enchaîne ensuite les petits rôles avec Ricardo Freda qui lui donne sa chance dans L’Aigle noir en 1946.
Carrière internationale
En 1952, la roue tourne pour Gina Lollobrigida qui est enfin admise avec les honneurs du grand écran. Ceux qui ont vu La Marchande d’amour de Mario Soldati, un des meilleurs films italiens des années 50, savent que « la petite Gina » n’a pas seulement une belle gorge, un beau nombril et une belle chute de reins, mais qu’elle est aussi douée du talent de comédienne.
C’est le cinéma français qui la révèle au monde entier dans Fanfan la Tulipe de Christian-Jaque. Elle y donne la réplique à Gérard Philippe dans des scènes qui mêlent l’agilité de l’acteur et l’éclat tout frais du décolleté de l’actrice. C’est un triomphe pour l’exubérante Gina qui est adulée comme une star française. Elle crève ensuite l’écran dans Notre-Dame de Paris en 1956, où elle incarne la gitane Esméralda, trémoussante danssa robe rouge, dont est amoureux Quasimodo. Le chef-d’œuvre de Victor Hugo revit avec force dans ce drame, champion au box-office du cinéma français avec Anthony Quin dans le rôle du sonneur difforme.
On la voit entre-temps dans deux comédies italiennes divertissantes de Luigi Comencini : Pain, amour et fantaisie (1953), suivi de Pain, amour et jalousie un an plus tard. Les paparazzis s‘arrachent la star quiest miseàtouteslessaucesetquiest catapultéeauxEtatsUnis où elle tourne jusqu’en 1962. Elle virevolte dans Trapèze de Carol Reed, aux côtés de Burt Lancaster et Tony Curtis qui voltigent avec elle dans les hauteurs du cirque forain. Onlarevoitdans Salomon et la reine de Saba deKing Vidor, où elle se dévoile sous les yeux de Yul Brynner en pâmoison. Elle dispute la vedette sur les écrans à Sophia Loren, sa cadette de sept ans.
Actrice lassée d’être dénudée dans la plupart des productions, elle finit par s’en affranchir. « Je crois que je suis assez sexy habillée. Je n’ai plus besoin de me déshabiller pour le prouver », déclare-t-elle aux journalistes lorsqu’elle rentre en Italie. Elle abandonne définitivement l’écran en 1973, à l’âge de 50 ans, pour se consacrer à la photographie et à la sculpture. Si elle admettait qu’on pouvait la contredire sur ses talents de comédienne, elle se fâchait si on mettait en doute la qualité de ses photos, exposées plusieurs fois à Paris.
Amours à sens unique
Sur le plan sentimental, Gina avait un grand regret : celui de n’avoir « jamais trouvé l’âme sœur » et n’avoir connu que des amours « à sens unique », comme elle l’avait confié à Vanity Fair en 2007. En 2013, lors d’une interview accordée à l’Express styles, elle déclarait encore : « La plupart des hommes n’apprécient pas les femmes trop puissantes ni trop célèbres. Ils en sont jaloux. » Sonpremiergrandamourfutunmédecinqu’elleépousa en 1949. Après leur mariage, Milko Skofic devient son agent. Elle donne naissance à son fils unique Milko Skofic Jr. le 28 juillet 1957, dont elle ne s’occupera pas beaucoup. Elle lui préfère sa carrière. Après plus de 20 ans de mariage, elle décide dedivorcer et perd dumême coup son imprésario. C’est à ce moment qu’elle revient à l’une de ses passions initiales, la sculpture, et elle décide de tourner moins de films. « J’ai toujours préféré la sculpture. Je me suis donnée au cinéma, mais quand le cinéma n’a plus voulu de moi, j’ai décidé de reprendre mes ciseaux », confie-t-elle à l’occasion de sa première exposition à Paris.
Agée de 78 ans, elle annonce ses fiançailles avec l’entrepreneur immobilier Javier Rigau y Rafols, rencontré à Monte Carlo. Il est son cadet de 34 ans. Malheureusement, leur histoire d’amour vire au drame. Il lui fait signer des papiers en espagnol afin de l’épouser par procuration et d’hériter de sa fortune. Ils finissent par se séparer dans la tourmente et les batailles d’avocats.
Toujours prête à croire au grand amour, Gina Lollobrigida croise ensuite la route d’Andrea Piazzolla, un bellâtre de 32 ans qui se présente chez la star en 2009 pour travailler comme jardinier. Bien qu’il n’ait pas la main verte, il gagne la confiance de la comédienne qui lui confie des responsabilités de plus en plus importantes. Chauffeur, puis secrétaire, il se retrouve à la tête de trois sociétés qui gèrent la fortune de Gina Lollobrigida. Tel un gourou, il congédie le manager et l’avocate de l’ancienne actrice. Son fils et son petit-fils ne sont plus les bienvenus chez elle.
Avec l’appui du second mari dont le mariage par procuration sera annulé, Milko Skofic Jr. porte plainte contre le jardinier qu’il soupçonne d’abuser de la faiblesse de sa mère. D’après les psychiatres, l’actrice n’avait plus toute sa tête pour gérer ses affaires. Jusqu’au bout cependant, elle aura soutenu son jardinier qui n’en a pas encore fini avec la justice. Rapport tendu aussi avec son fils quand celui-ci a demandé la mise sous tutelle de la fortune de sa mère, craignant qu’elle ne se la fasse voler. Et avec la politique italienne où Gina avait adopté une attitude anti-européenne, la fin de l’aide militaire à l’Ukraine et la levée des sanctions frappant la Russie. Tout cela a fait couler beaucoup d’encre sur les dernières années de notre « Lollo », couverte de bijoux et seule pour en profiter.
Michel LequeuxAPPEL AUX POÈTES
L’artiste José Mangano a été sollicité par la Maison de la Laïcité d’Anderlecht pour organiser chaque mois une soirée de déclamation de poésies. Il est à la recherche de poètes qui souhaitent faire connaître leur travail ou qui désirent déclamer eux-mêmes. Si c’est votre cas, merci de prendre contact au 0497/53 33 96 ou via l’adresse mail josemangano@gmail.com. Les présentations se dérouleront rue de Veeweyde, 38 à 1070 Bruxelles, à cinq minutes de marche du métro Saint-Guidon. Avis aux amateurs !
Sam MasCOMÉDIE MUSICALE : JE VAIS T’AIMER
La comédie musicale « Je vais t’aimer » est le spectacle « évènement » qui réunit toutes les générations. Vous allez voyager de Paris à New York et à bord du mythique paquebot « France ». La presse parle d’un « Mamma Mia » à la française. Cette histoire originale s’articule autour des plus grands succès de Michel Sardou, des chansons iconiques servies par des textes d’une grande modernité. Elle raconte les destins croisés desixjeunes français sur plusieursdécennies, des années Kennedy à nos jours et surfond d’images d’archives. Lemetteur en scène et auteurquébécois Serge Denoncourt, reconnudans lemonde entier, vous emmène d’une époque à l’autre en collaborant avec une troupe de dix-sept chanteurs, comédiens et danseurs dont l’histoire croise celle d’unpays, traverse la vie, de leurs vingt ans à quelques quelques annéesplustard…Cesuccèsest notamment lefruit dutravail de NicolasVaudelet, concepteur des costumes et formé par les plus grands noms de la mode, que les personnages évolueront tout au long de la comédie musicale, mais également du scénographe Stéphane Roy, incontournable au Canada. Une comédie musicale quirevisite des standards telsque « Être une femme », « Je nesuispasmort, je dors », « Je vole », « Le lac du Connemara », « En chantant », « La java de Broadway », « La maladie d’amour », « Les bals populaires, et assurément « Je vais t’aimer » qui donne son titre au spectacle. A applaudir les 10 et 11 février 2023 à Forest National. Plus de détails sur le site www.forest-national.be Avenue Victor Rousseau, 208 à 1190 Bruxelles
THÉÂTRE : DRACULA
En adaptant au théâtre le roman de Bram Stoker dans une version révisée par l’écrivain islandais Valdimar Asmundsson, Yngvild Aspeli et son équipe de créateurs plongent dans ce sombre et immortel mythe en soulignant sa forte charge érotique. Le comte Dracula tel que le décrit la littérature n'a pas existé, maissonpersonnageestlargementinspiréd'unefigurebienréelle...etencorepluseffrayante.Ils'agitd'unguerrier nommé Vlad Tepes ou Vlad l'Empaleur qui a vécu en Roumanie au XVe siècle et qui était prince de Valachie. Son père s'appelait Vlad II et était surnommé le Dracul, ou "dragon". Vlad III sera donc connu sous le nom de Drăculea traduit par fils du dragon. Il avait pour habitude d’empaler ses ennemis vaincus, question de semer devant lui une réputation de terreur. Pour certains, il est un héros pour avoir tenu tête à l’empire ottoman qui menaçaitsonterritoire.À travers l’interaction étroite des comédiens en chair et en os et des marionnettes à taille humaine, ce spectacle inspiré du cinéma de Guy Maddin explore la nature humaine mais aussi les états limites, entre vie et mort, possession et liberté. Cette relecture de la légende de Dracula est à la fois très physique et visuelle, peu bavarde et peu sanglante, maissubtile et suggestive. La version de la metteuse en scène norvégienne se veut sous le prisme des femmes et des victimes, redéfinissant une nouvelle perception du vampire. Dugrand théâtre visuel et de marionnettes aussi drôle et déjanté qu’effrayant et jubilatoire à applaudir les 9 et 10 février 2023 au Théâtre 140. Plus de détails sur le site www.le140.be Avenue Eugène Plasky, 140 à 1030 Bruxelles
THÉÂTRE : LE FILS DE DON QUICHOTTE
Par nos combats et nos rêves « pour un monde meilleur », aussi petits soient-ils, nous sommes tous des enfants de Don Quichotte. N’est-ce pas ? Don Quichotte, bravache comme il se doit, repart toujours au combat. Parce qu’il est plus tentant de combattre que de pleurer sur la misère du monde. Parce qu’il n’y a que l’espoir qui fasse avancer. N’est-ce pas ? Mais cette fois-ci notre héros doute. Il s’était fait chevalier pour transformer la société, mais il s’interroge, car dans cette histoire-ci, il se remet en question. Après un sombre et magnifique The Elephant Man, Anne Sylvain reprend la plume et part à la recherche d’un fils de Don Quichotte solaire et perplexe. Elle revisite des romans de Cervantes, et nous trimbale dans une randonnée épique, empreinte d’énergie et de drôlerie pertinente. Bien sûr, les grands exploits seront au rendez-vous. Bien sûr, la maladresse, la clairvoyance et le burlesque des deux compères seront aussi au rendez-vous. Philippe Résimont (Don Quichotte) et Othmane Moumen (Sancho) s’y attèleront avec panache et enthousiasme. Et à ceux qui diront à Don Quichotte qu’il est ridicule et inutile, à ceux-là, Don Quichotte répondra qu’ils n’y connaissent rien. Et notre héros remontera sur sa Rossinante, et se choisira un nouveau combat. Car Don Quichotte doit combattre à l’infini, interrogeant par-là nos quêtes infinies de justice et d’espoir d’un monde meilleur. Seul l’espoir fait avancer. « Le fils de Don Quichotte » est à applaudir au Théâtre Le Public du 10 janvier au 25 février 2023. Davantage de détails sur le site www.theatrelepublic.be Rue Braemt, 64-70 à 1210 Bruxelles
THÉÂTRE : YES, PEUT-ÊTRE
Nous voici dans un monde « d’après ». Aumilieu d’undésert, deux femmes déambulent. Il ne leur reste plus rien du monde d’avant, uniquement des mots avec lesquels jouer. Ça tombe bien, on est au théâtre. Alors elles s’amusent avec les mots, les massacrent, les tuent et les font servir à autre chose. À partir d’un récit apocalyptique, d’une vision à la Mad Max, voici une comédie à l’humour tonique, subversif ; une fable ni délétère, ni désespérée, complètement à part dans l’œuvre dramatique de LA Duras, qui nous entraine ici dans unpessimismequi a le fou-rire. Le comique nait de la confrontation dela situation dramatique, et de l’attitude inattendue et bienveillante des personnages dont la langue est facétieuse. Cette pièce n’est pas seulement une dénonciation de la guerre, c’est aussi une fable fantastique. Marguerite Duras invente, elle crée un monde, une langue, un style qui se libère de toute influence, elle est aux avant-postes d’une écriture comique fondée sur ce qu’elle nommait elle-même : la voie du gai désespoir. À la fois pamphlet antimilitariste et antinucléaire, voici un texte visionnaire qu’il est bon de revisiter. Avec cette équipe-là, ce sera déconcertant et rabibochant, à la fois effrayant et drôle, navigant entre la science- fiction et la joyeuse vitalité d’une renaissance en marche. Baptiste Blampain, Jeanne Kacenelenbogen et Chloé Struvay sont à découvrir du 12 janvier au 25 février 2023. Voyez tous les détails pratiques sur le site www.theatrelepublic.be Rue Braemt, 64-70 à 1210 Bruxelles
THÉÂTRE : SHIRLEY VALENTINE
Shirley Valentine a quarante-deux ans. Au fil des années, soumise aux impératifs du quotidien, elle s’est oubliée au point de devenir une caricature de la mère et de l’épouse au foyer. Ses rêves se sont estompés et le ronron s’est imposé avec force pour annihiler sa volonté. Puis, un événement bouscule son apathie. Une amie vient de remporter un billet pour passer un séjour en Grèce. Peut-être l’opportunité de tout bazarder et de reprendre sa vie en mains, de redémarrer en partant du point mort ? Alors qu’elle pensait son existence éteinte, elle prend conscience qu’il pourrait s’agir d’une opportunité. Du coup, adieu l’époux et les gosses pour s’émanciper et donner corps à ses rêves. La pièce de Willy Russell est-elle encore à présenter ? Non, même s’il y atellement de choses à raconter à son propos. Traduit de l'anglais, le texte se veut un monologue qui bien vite prend la forme d’une introspection pour brosser le portrait d’une femme au foyer d’âge moyen de la classe ouvrière de Liverpool et rappelle qu’il n’est jamais trop tard pour concrétiser ses envies et prendre son envol. Avec beaucoup de tendresse et de la drôlerie, l’écriture est soignée et défendue sur les planches par Marie-Hélène Remacle. « Shirley Valentine » est à voir ou à revoir au Théâtre Le Public du 13 janvier au 23 février 2023. Vous trouverez tous les détails pratiques sur le site www.theatrelepublic.be Rue Braemt, 64-70 à 1210 Bruxelles
Paul Huet
THÉÂTRE : POUR NOUS, L’OUBLI
Un vaudeville remarquablement agencé à la Comédie Volter sur les rebondissements inattendus de l’histoire. Celle avec un petit h mise au placard. L’histoire de ces femmes qui ont participé aux mouvements révolutionnaires et que l’Histoire avec le grand H a oubliées. A reléguées au fond du tiroir.
Trois de ces femmes se nomment Louise Michel, Alexandra Kollontaï et Dolorès Ibárruri. Vous ne les connaissez pas ? Pas étonnant : l’Histoire n’a pas retenu leurs noms, jetés dans les oubliettes. De nombreuses conquêtes sociales ont pourtant été gagnées grâce à elles. Elles ont joué un grand rôle dans les mouvements d’émancipation qui ont fait progresser la société. Leurs combats méconnus renaissent aujourd’hui sur la scène avec la compagnie des Souffleuses de Chaos et de Manon Pillé, leur metteuse en scène dont c’est ici le troisième spectacle. On lui doit déjà, à la Comédie Volter, Le Verfügbar aux Enfers de Germaine Tillion, une comédie satirique sur la vie des déportées àRavensbrück :entre musique, théâtre et marionnettes, une opérette quinousentraîne, avec le rire sardonique des détenues, dans les catacombes de l’enfer. Dans les entrailles du mal absolu. Où le rire seul a permis à certaines d’entre elles de survivre et de pouvoir témoigner, comme Germaine
Tillion morte à plus de cent ans.
Dans Pour nous l’Oubli, tiré d’une citation de Regina Arrieta, trois comédiennes nous font revivre l’histoire des révolutions européennes. Sur scène, trois femmes brandissent un drapeau rouge. Elles veulent faire du monde un endroit de justice sociale, débarrassé de toute forme d’exploitation de la femme. Elles sont trois parmi toutes celles qui ont contribué à l’émancipation sociale et que nos livres d’histoire ont largement ignorées. Sans honte et sans remords. Noémie Knecht, Florelle Naneix et Tiphaine van der Haegen incarnent ces trois héroïnes qui sortent de l’ombre.
La compagnie des Souffleuses de Chaos développe un théâtre engagé et politique, ancré dans la réalité sociale. Chaque représentation est suivie d’un débat avec le public, modéré par celles et ceux qui nous font part de leur expérience.
A voir à la Comédie Volter du 25 janvier au 12 février prochains, av. des Frères Legrain 98 à 1150 Bruxelles. Plus d’information sur le site www.comedievolter.be
Michel LequeuxTHÉÂTRE
: BEAU-PAPA
Simon, quarante printemps au compteur et illustrateur d’albums jeunesse, vit avec sa jeune compagne Margot dansunmodesteappartement bruxellois, quevient régulièrement squattersonmeilleur ami, Jeff, au mode de vie marginal. Travailleur nocturne, Simon doit terminer un nouveau projet lorsque Margot lui annonce que René, son père exilé en France, débarque prochainement à Bruxelles. Simon et son beau-père n’ayant guère d’atomes crochus, Margot imagine un moyen pour les rapprocher. « BeauPapa » fait partie de ces comédies de mœurs sur la réussite sociale qui font la part belle à l’humour de situation et aux mensonges. Onrit certes beaucoup, mais on seprend à songer que nous pourrions être amenés à vivre pareille situation. Pas faciles en effet les rapports entre générations et ceux qui nous lient à la belle-famille, surtout lorsque le beau-père en question n’entend rien lâcher. Une pièce à savourer à La Comédie royale Claude Volter du 15 au 26 février 2023 en compagnie d’Alexis Goslain, Sarah Woestyn, Joël Riguelle et Jean-François Breuer. Davantage de détails sur le site www.comedieroyaleclaudevolter.be
Avenue des Frères Legrain, 98 à 1150 Bruxelles
THÉÂTRE: LANUITDES ROIS
SœurjumelledeSebastiendontelleaétéséparéeaprèsunnaufrage, Viola s'est travestie en homme pour mieux se défendre des pièges de la vie. En empruntant une identité qui n’est pas la sienne, elle entre au service du duc Orsino dont elle tombe immédiatement amoureuse, mais ce dernier est épris de la comtesse Olivia, ellemême inconsolable depuis la mort de son propre frère et à qui son oncle, le grotesque sir Tobie Rotegras, veut faire épouser le non moins grotesque sir André Grisemine. L’amour entre les hommes et les femmes n’est jamais simple dans le théâtre de William Shakespeare et jamais on nese situe enpleine comédie. Ily aici la fatalité d’une tragédie, une usurpation d’identité et la différence (apparente) de classes sociales qui viennent donner un tour de vis supplémentaire à ce qui n’est pas simple à la base. Toute la pièce tourne autour de cet imbroglio avec des retournements de situation attendus et qui paradoxalement tardent. On espère, on croise les doigts pour la jeune héroïne qui est sans doute avec Juliette (de la pièce «Roméo et Juliette») l'une des plus saisissantes héroïnes shakespeariennes qui, en se faisant passer pour un personnage masculin,brouillelespistesetcompliquelesémoisdesoncœur. Si toutseterminebiendans «Lanuit desrois»,c'est surtoutparcequ’ils’agitd’unepiècequi entendprouverque l’amour reste plus fort que les avanies et qu’il doit vaincre malgré tout. Cindy Besson, Didier Colfs, Enea
Davia, Soufian El Boubsi, Margaux Frichet, Maxime Laal Riahi, Nicolas Ossowski, Benjamin Van Belleghem, Valentin Vanstechelman et Anouchka Vingtier défendent bec et ongles la mise en scène de Daphné D’Heur. A voir au Théâtre royal du Parc du 19 janvier au 18 février 2023. Plus de détails sur le site www.theatreduparc
Rue de la Loi, 3 à 1000 Bruxelles
André Metzinger
DANSE : MITTEN WIR IM LEBEN SIND
Les Suites pour violoncelle de Jean-Sébastien Bach constituent un jalon de l’histoire de la musique occidentale. Leur architecture ingénieuse, leur rythme dansant et leur beauté intemporelle n’ont pas fini de nous fasciner. Anne Teresa De Keersmaeker, qui a déjà montré plus d’une fois son affinité particulière avec l’écriture de Bach, approfondit sa quête d’un style chorégraphique qui puisse saisir l’essence même du langage du compositeur. Dans cette pièce, les six Suites sont adaptées, questionnées et dansées dans une chorégraphie pour trois danseurs et deux danseuses (dont De Keersmaeker ellemême). La partition de Bach est convoquée dans toutes ses dimensions et tour à tour éclairée, défiée ou mise en perspective par la chorégraphie. Cette fascinante étreinte entre musique et danse révèle autant l’essence de chacune des Suites que leur interaction mutuelle au sein du cycle complet. Un spectacle visuel autant que sonore par une de nos chorégraphes multirécompensées. A applaudir jusqu’au 11 février 2023 au Kaaitheter. Voyez les informations pratiques sur le site www.kaaitheater.be
Square Sainctelette, 20 à 1000 Bruxelles
EXPOSITION : ILLUSORY LOVE
Les portraits hyperréalistes générés à l'aide de l'intelligence artificielle peuvent-ils être considérés comme de l'art brut ? Gestes autonomes synthétisés par une subtile description textuelle, ilstestent la frontière entre le réel etl'irréel, entre ce qui est humain et ce qui ne l'est pas. Le procédé noble utilisé pour les imprimer sur papier renforce notre crédibilité. Sommes-nous prêts à éprouver des sentiments d'amour et de compassion face à la représentation d'une personne qui n'a jamais existé ? Les artistes entrent ici dans un vrai débat, et tirent la sonnette d'alarme. Pour eux, le geste photographique est identique au monde réel. La stylisation, l'éclairage, l'attitude et l'expression du modèle sont toutes déterminées et disposées dans le texte et sont donc intentionnelles et contrôlées. L'impression selon des procédés anciens réalise l'illusion et fait oublier la machine. Nous devons être prudents. Pour cette deuxième exposition consacrée aux images générées par la description textuelle interroge notre crédulité face aux images. Jusqu'à présent, la photographie était la représentation volontaire d'une situation ou d'un moment réel. Ce n'est désormais plus le cas ! Cet événement met en scène la rencontre provocante entre deux formes d’expression avec des portraits qui face à face dialoguent ou s’opposent par le biais de clichés traditionnels et d’autres nés des technologies actuelles. A découvrir à la Tiny Gallery jusqu’au 19 mars 2023. Plus de détails sur le site www.tinygallery.photo
Rue de la Cuve, 26 à 1050 Bruxelles
EXPOSITION : THE NEW ARTISTS
Du vendredi 10 audimanche 12 février 2023 à WoluweSaint-Lambert, trente artistes plasticiens émergents vous présenterontauGHMARKETsurdescentaines de m² plus de cent œuvres d'art (sculptures, peintures, photographies...) fraîchement sorties de leurs ateliers. L’occasion pour eux de se frotter au verdict du public, de parler de leur travail et de recueillir des impressions que l’on imagine éparses. Cette édition mettra en avant les créations de Catherine Le Clercq, Didier Claes, Dario Pilato, Caly, Kaiko, Jérôme Deligne, Cathy Punzi, Dominique Destray, Chlo.Dlb, Tet'en Terre, Régis Germain, Pascal Hendrickx, Silvia Firrincieli, Vince Art Curtis, Florence Trus, Claire De Mey, Laetitia De Meyer, Tania Verhasselt, Mila, Isou, Joëlle Reichling, Laurence Torton, Mado Harmant, Roxanne Malu, Tiline, Catherine Ickx, Suzanne Capouillez, Tio, Olgette et Alexandra Daoust. Si cet événement vous intéresse, voyez les modalités pratiques sur le site www.thenewartists.art
Avenue Georges Henri, 490 à 1200 Bruxelles
OÙ EN EST LE PROJET DE CITÉ DES SCIENCES ?
Le projet de Cité des sciences, en route depuis 2019, prend forme ! Il vise à susciter des vocations et à éveiller l'intérêt des jeunes pour les filières scientifiques, la recherche et l’innovation et mérite toute notre attention, tant la société d’aujourd’hui a un besoin criant de tels profils. Je me réjouis de l’avancée de ce dossier, au sujet duquel j’ai déjà interpellé à plusieurs reprises la Secrétaire d’Etat en charge de la recherchescientifique. Lelieuaététrouvé: laCitédessciencesprendraplacedansunespacede5.000m² appartenant à la Région, du côté de la Gare de l’Ouest à Molenbeek. Les travaux devraient débuter en 2026 et se conclure en 2029. Citydev.brussels sera en charge du projet et Innoviris assurera la gestion du site.
Mais de nombreux aspects pratiques doivent encore être réglés avant d’introduire une demande de permis d’urbanisme et de lancer les travaux d’aménagement : définir le financement, introduire les demandes de subventions, étudier les possibilités de mécénat, etc. La Cité des sciences est un projet qui m’enthousiasme à plus d’un point et que je continuerai à suivre de très près...
Isabelle EmmeryTHÉÂTRE : KUNG FU
Emilie Guillaume est comédienne. Mais cela ne lui suffit pas. Au moment de quitter l’école, il lui restait quelques centaines d’euros qu’elle a claqué dans un aller simple pour la Chine. Elle s’est inscrite à l’école du cirque de Pékin, la seule qui accepte les étrangers. Surtout s’ils sont capables, comme Emilie, de faire un salto arrière sur place. Là-bas, elle a perfectionné son kung-fu pour, ensuite, devenir cascadeuse professionnelle. Au rythme de quatre heures par jour, elle s’est spécialisée dans différentes disciplines de combat. Wushu (kung-fu moderne à mains nues et avec sabre, nunchaku, lance...), trickz (acrobatie martiale), silat, boxe, catch, wing chun, taekwondo, escrime n’ont bientôt plus eu de secrets pour elle. Mais son vrai truc reste le nunchaku, qu’elle transporte dans son sac à main. Avec son énergie débordante, ses cheveux en pétard, ses vêtements flashy et son sourire perpétuel, Emilie est régulièrement appelée pour régler des combats sur les scènes de théâtre et les plateaux de cinéma. Inconditionnelle de Jackie Chan, de Quentin Tarantino et des mangas, elle s’applique avec Kung-fu à combattre de puissants ennemis tels le sexisme, la bêtise, la violence, la lourdeur, la déprime... Une création à découvrir au Théâtre dePoche jusqu’au 18 février 2023. Plus de détails sur le site www.poche.be Chemin du Gymnase, 1 à 1000 Bruxelles
THÉATRE : LA BANDE SUR LA LANDE
Quatrejeunesprennentleurmal enpatience. Inconfortablement installésdanslaroutine, ilssecherchent, tentent de franchir leurs limites, tâtonnent pour forcer le périmètre dans lequel ils s’endiguent. Comme chaque année, la fête nationale se prépare à renfort d’initiatives, chacun se met sur son trente-et-un, la fanfare termine ses répétitions et les rues se pavoisent de couleurs tricolores. Ambleteuse n’a rien d’une métropole. Située dans le Nord sur la côte d’Opale, elle distille son ennui sans prendre garde à rien et se contente d’observer la mer depuis les dunes. Céleste fait partie de la troupe des majorettes, tandis qu’Eddy et Edith accompagnent de leur instrument les rythmes de la fanfare. Un nouveau venu de la ville se joint cette fois à leur cercle étroit. Il s’agit de Gary, bien taiseux sur son passé. Alors que la liesse s’emballe, Eddy dérobe l’arme de l’adjudant de gendarmerie et pointe le canon vers la foule… Nelly Latour signe ici son premier spectacle et nous plonge dans l’aire réduite d’un groupe d’amis, dont la morosité rivalise avec leur manque de projets d’avenir. Bien entendu, leurs réactions sont souvent pulsionnelles et éruptives, révélant la fragilité de chacun. Avec acuité, l’auteure décrit les balbutiements d’une jeunesse en rupture, sans projets d’avenir, qui arpente l’existence sans se projeter ailleurs, désemparée face aux défis qui se dressent et incapable de réagir modérément. S’enfuir ? Peutêtre ? Mais pour aller où ? Pour y trouver quoi ? Son écriture est saisissante de lucidité chargée de mots qui interpellent, de réflexions qui dressent le bilan d’unquotidien terne comme le ciel plombé de nuages gris qui pèse sur la région. En filigrane, elle dénonce une société qui délaisse sa jeunesse, bride ses sensibilités, dicte desrègleset jugulelesespoirs.LeXXIe siècle, plus que le XXe, entend imposer sa férule et faire rentrer les dissidents dans le rang. Une création à découvrir au Théâtre Varia avec dans les rôles principaux Anaïs Aouat, Valentine Bellone, Yohann Bourgeois, Baptiste Leclere et Romain Pigneul jusqu’au 11 février 2023. Plus d’informations sur le site www.varia.be
Rue du sceptre, 78 à 1050 Bruxelles André Metzinger
OPÉRA : LES ENFANTS TERRIBLES
Les jeux d’enfants ne sont pas toujours drôles. Blessé par une boule de neige qui cachait un caillou, Paul est contraint deneplussortir. L’occasion deserefaire une santé. Néanmoins, sonquotidienneressemble pas ou si peu à celui de ses petits camarades d’école. Livré à lui-même par une mère mélancolique, il se laisse balancer au gré de ses fantaisies et, en compagnie de sa sœur, il adore transformer sa chambre en théâtre permanent de leurs envies. Pourtant, autour d’eux, le monde continue de tourner avec son lot de hauts et de bas. Lorsque leur génitrice meurt, ils ne se sentent pas ou peu affectés, encore davantage conduits à vivre en autarcie, lâchant la bride de leur monde mental fait de fantasmes et d’imaginaire, enfin libres de mettre une croix sur tout ce que le monde des adultes comporte de choses dites raisonnables, lâchés pour mettre à jour leurs désirs les plus fous. En 1996, le compositeur américain Philip Glass a mis en musique ce texte très personnel de Jean Cocteau et en a tiré un opéra de chambre pour trois pianos et quatre solistes vocaux. Cette histoire, en apparence banale, cache une tragédie : la fin inévitable de l'adolescence, de ses mythes, de sa grâce et de ses illusions. Opéra oblige : Elizabeth et Paul meurent pour avoir transgressé les règles en voulant éterniser unmoment de passage, en souhaitant figer le temps. La chambre devient leur île déserte, le petit bout de terre isolée du reste de l’univers où ils se construisent des cabanes avec les oreillers et mènent une existence de Robinson Crusoé. Leurs corps grandissentetilscommencentà éprouver d’autresdes désirs.PhiaMénard s’empare dela partition du musicien pour la sertir d’une approche contemporaine, en y ajoutant des préoccupations actuelles telles que le vieillissement et les maladies dégénératives, en établissant un parallèle entre les corps adolescents et vieillissants, aussi isolés et en rupture avec la société les uns que les autres. Attachée au mouvement qui innerve cet opéra, elle imagine un dispositif de scène tournante et d’apparitions symboliques qui donnent au spectacle son rythme singulier, avec un entremêlement de chant, de musique, de texte et de danse au tempo rapide. Quant à Emmanuel Olivier à la direction musicale, il magnifie la beauté tragique des portées, ainsi que sa dimension immersive. Cette première en Belgique est à découvrir les 10 et 11 février 2023 au Théâtre National. Voyez davantage de détails sur le site www.theatrenational.be
Boulevard Emile Jacqmain, 111-115 à 1000 Bruxelles
Paul Huet
SPECTACLE : SYLVIA
Assez peu connuedupubliclambda,SylviaPlatha marqué l’histoire dela poésie. Née en 1932àBoston, elle est surtout réputée pour ses vers, même si elle tire une partie de sa notoriété de The Bell Jar, un roman d'inspiration autobiographie qui décrit en détail les circonstances de sa première dépression au début de sa vie d'adulte. Son existence, son œuvre etson esthétique ont fait l’objet de nombreuses études dans le monde entier. Pour se pencher sur cette voix féminine, Fabrice Murgia conçoit un spectacle
tournoyant qui donne à voir la richesse et le conflit intérieur de la poétesse américaine. Sur scène, neuf comédiennes incarnent Sylvia à différents moments-clés de sa vie : jeune fille dépressive qui fait sa première tentative de suicide à l’âge de dix ans, jeune femme exaltée par le pouvoir des mots, autrice victimedeladominationmasculine,etc. L’originalitéduspectaclerésidedanssonmécanismeàlalisière du théâtre et du cinéma, car tout au long de la pièce, les spectatrices assistent en temps réel à la conception d’un film projeté sur un grand écran. La caméra, dirigée avec virtuosité par Juliette Van Dormael, souligne le déchirement de l’artiste, filme les émotions au plus près des visages des comédiennes et suit les mouvements des différentes Sylvia du début à la fin. Une mise en abyme et un portrait sensible enrichis par la sublime mélancolie des compositions musicales de l’autricecompositrice belge An Pierlé. Le vinyle dédicacé des musiques issues du spectacle sera disponible à la vente après chaque représentation. Un spectacle à applaudir du 15 au 17 février 2023 au Théâtre National. Plus de détails sur le site www.theatrenational.be Boulevard Emile Jacqmain, 111-115 à 1000 Bruxelles
CONCERT : RANDY NEWMAN
Randy Newman fait partie d’une famille de musiciens pour le cinéma. Ses oncles Lionel, Emil et surtout Alfred ont travaillé pour l’écran. Ce dernier a notamment signé la partition de nombreux scores parmi les plus importants des années 30 à 60. Né en 1943 à Los Angeles, Randy Newman a débuté comme pianiste avant de se lancer dans la composition pour interpréter lui-même ses morceaux. Souvent, il n’hésitait pasà ajouter destextesautobiographiquesouengagés aux morceaux qu’il défendait lui-même. Au début des années 80, le grand écran l’a invité à mettre son talent au service des salles obscures. Les amateurs de musiques de film l’ont découvert avec « Ragtime », un score symphonique de belle allure auquel se sont ensuivi « L’éveil », « Mon beau-père et moi », « Avalon », « Seabiscuit » et de nombreux autres. Puis les studios Pixar sont entrés dans son existence avec « Toy story », « 1001 pattes », « Monstres et Cie », « Cars », etc. Récompensé à de multiples reprises notamment par deux Oscar, trois Emmy Awards et encore cinq prestigieux Grammy Awards. Randy Newman possède le chic pour écrire des chansons en phase avec ce que vivent les Etats-Unis au point qu’elles en deviennent prédictives et expriment des sentiments inconfortables que nul n’avait mis en chansons jusqu’ici. Retrouvez cet artiste au Cirque Royal en concert le 20 février 2023. Plus de renseignements sur le site www.cirque-royal-bruxelles.be Rue de l’enseignement, 81 à 1000 Bruxelles
Sam MasTOONE : LES TROIS MOUSQUETAIRES
Maintes fois adapté au cinéma depuis 1921, « Les trois mousquetaires » reste l’un des romans épiques préférés des scénaristes. Du coup, tout le monde connaît l’histoire de d’Artagnan et de ses frères d’armes Athos, Aramis et Porthos, mousquetaires du roi Louis VIII et ennemis jurés des hommes de main ducardinal Richelieu. Lorsquelareinesetrouvedans une délicate posture, ils n’hésitent pas à prendre la merpourl’Angleterreafindesauversonhonneur. Au hasard de leurs aventures, d’Artagnan s’éprend de la tendre Constance Bonacieux, tandis que Porthos doit affronter son ancienne femme Milady. Avec du bruit et de la fureur, le Théâtre royal de Toone a également décidé d’adapter les pages virevoltantes nées voilà plus d’un siècle et demi pour en tirer un script imprégné du terroir bruxellois, avec des jeux de mots humoristiques, des expressions locales et des anachronismes bon enfant. On le sait, on n’assiste pas à un spectacle de marionnettes folkloriques pourtirer la tête et râler tout aulongde la représentation. Nicolas Géal, directeur de l’enseigne et voix de tous les personnages, aime faire rire et cisèle les dialogues de manière à rebondir sur un mot, à jouer avec une expression ou pour permettre à Woltje (la mascotte du théâtre et chantre de l’âme bruxelloise) d’entrer en scène, d’exposer son bon sens naturel et d’aider ses nouveaux amis dans leur mission. Les connaisseurs de l’œuvre d’Alexandre Dumas noteront que jamais il n’est question de ferrets de la reine dans l’ouvrage initial. Qu’importe ! Pour montrer que personne n'est dupe, on les a remplacés par un collier. Au fond, des ferrets ou un collier à récupérer chez les Buveurs de thé, les compagnons bretteurs ne se posent même pas la question et se lancent épée pointée vers l’ennemi. Les représentations ont lieu jusqu’au 18 février 2023. Voyez les informations complémentaires sur le site www.toone.be
Rue du Marché-aux-Herbes, 66 (Impasse Sainte Pétronille) à 1000 Bruxelles
THÉÂTRE : LA MÉMOIRE DE L’EAU
Shelagh Stephenson a travaillé comme adaptatrice avant de se lancer dans l’écriture de travaux personnels. « La mémoire de l’eau » a été transposé au cinéma en 2022 avec Julie Waters et Tom Wikinson devant la caméra de Lewis Gilbert et diffusé sous le titre « Before you go ». Pas d’énormes différences pourtant avec les dialogues originaux rédigés quelques années plus tôt. Lors des funérailles de leur maman, trois sœurs, Teresa, Mary et Catherine, se revoient après s’être séparées, hantées par leurs démons. La pièce se concentre sur la manière dont chacune fait face au deuil et gère cette disparition. Confronter les souvenirs au regard de l’une et de l’autre s’apparente à une vision kaléidoscopique, avec des éléments qui ressurgirent par bribes, se contredisent sur les détails ou s’opposent frontalement. Le temps n’a-t-il pas finalement détérioré la vérité et la mémoire demeure-telle parfaitement fiable ? L’auteure touche ici un sujet sensible et ose parler des non-dits, de séparation, de douleurs intimes, de regrets et de trahisons. En évitant le pathos, elle montre également les synchronicités de temps et de lieu. En se retrouvant, la fratrie se soude immanquablement, revenant chacune de son îlot lointain pour réinitialiser le dialogue, épouser des envies communes et se réunifier par les liens du sang. « La Mémoire de l’eau » nous gratifie d’une analyse aiguë de nos comportementshumains, tout ense doublant d’une analyse sensible mais aussi férocement drôle à travers des répliques salées. Tout commence par un match de boxe pour finir par une séance de larmes hautement thérapeutique, en passant par un bal costumé enivré. Fabrice Gardin signe la mise en scène, subliméesur les planches par des comédiens qui connaissent leur partition : Christel Pedrinelli, Séverine De Witte, Laura Fautré, Bénédicte Chabot, Frédéric Nyssen et David Leclercq. Tous sont à applaudir au Théâtre royal des Galeries du 1er au 26 février 2023. Voyez tous les détails pratiques sur le site www.trg.be
Galerie du Roi, 32 à 1000 Bruxelles
Daniel Bastié
THÉÂTRE : INNO JP : TRUE STORY
La saison dernière, Inno JP faisait se bidonner le Little TTO. Maintenant, il est prêt à triompher dans la grande salle. Parce qu’Inno, promis juré, tout le monde va en parler. Né Innocent en 1983 à Kigali, devenu Jean-Paul en 1984 àLaHulpe, InnoJPsedécritcommeunvrai Bountydesfamilles, noirdehors, blanc dedans (difficile qu’il en soit autrement quand on a grandi dans le BéWé). Son spectacle raconte sa drôle de vie d’enfant adopté par un couple de lesbiennes âgées, sa découverte de lui-même, du monde et son regard sur la vie. Si l’on rit et si l’ons’émeut parfois, on est surtout soufflé par l’écriture d’Inno JP, son aisance, sa vivacité et la manière dont il aborde en toute décontraction des sujets qu’on n’attend pas nécessairement sur ce genre d’exercice. Préparez-vous à le voir exploser. Un one-man show à applaudir au Théâtre de la Toison d’Or jusqu’au 4 mars 2023. Voyez toutes les informations pratiques sur le site www.ttotheatre.com
Galeries de la Toison d’Or, 396-398 à 1050 Bruxelles
THÉÂTRE : MERVEILLE
Unefemmeaccomplit unesériedetâchesménagèresdansuneurgenceinexpliquée.Serait-ellesurveillée ? Dans la pièce adjacente, on entend les manifestations d’agacement d’un homme qu’on ne verra pas. Depuis un baby- phone, on surveille le sommeil d’un bébé à la respiration régulière. La femme prépare un sac, qu’elle défait à la hâte, entendant un bruit. Elle se couche avec un cintre en métal sous son oreiller. L’enfant pleure. Elle selève. Lebébé serendort. Ellene dort plus. Elle sedébat avec sesdémons invisibles. Visitée par une bonne fée, elle s’habille comme pour partir en guerre. Car il faut partir, emporter l’enfant et fuir sa vie. Fuir celui qui pourrait les tuer et qui dort dans la pièce à côté… Fuir et rejoindre une contrée plus douce, lumineuse, pleine de promesse et d’espoir, le pays des Sorcières Libres…Thriller poétique et chorégraphique pour une actrice-danseuse, un acteur-danseur-chanteur, un enfant et quelques surprises, Merveille, c’est l’histoire d’une résilience solaire, le trajet d’une mère qui extirpe son enfant des ténèbres pour les ramener, elle et lui, à la lumière d’une journée douce et, enfin, sereine. Une performance à applaudir au Théâtre des Martyrs du 7 au 18 février 2023. Voyez tous les détails pratiques sur le site www.theatre-martyrs.be Place des Martyrs, 22 à 1000 Bruxelles
THÉÂTRE : UNE HEURE AVANT LA MORT DE MON FRÈRE
Un parloir de prison, un frère, une sœur, un gardien, une heure, une ultime visite, comment en sont-ils arrivés là ? Enfants, ils ont joué à s’aimer comme des amants, un jeu interdit imaginé pour se protéger d’une relation trouble avec leur père. Aujourd’hui, lessouvenirs de l’uncontrastent avec ceux de l’autre, se recoupant bien mal… Était-ce seulement réel ? Assis dans le parloir d’une prison, le frère et la sœur ont une heure devant eux, ils s’en emparent pour replonger dans cette enfance floue et douloureuse. En remontant le temps, les trajectoires deviennent limpides, les existences se délient et les destins s’expliquent. Soixante minutes sous la surveillance d’un maton, c’est l’espace qu’il leur reste pour évoquer les jeux qui dérapent, l’enfance déchirée, les vérités enfouies… Une heure avant la mort de mon frère nous plonge au cœur d’espaces d’intimité faisant dangereusement écho à la vertigineuse idée du destin, le leur et le nôtre. Un spectacle à découvrir au Théâtre des Martyrs du 7 au 25 février 2023. Voyez tous les détails pratiques sur le site www.theatre-martyrs.be Place des Martyrs, 22 à 1000 Bruxelles
THÉÂTRE : TACOMA GARAGE
Mélangedevlogsurscène, dethéâtredocumenté, decarnetdevoyage, decinéconcert :poursonpremier projet en solo, Corentin Skwara raconte son odyssée musicale et humaine à travers l’Europe en compagnie de ce groupe de rock. En 2015, j’ai pris la route pour filmer un groupe de rockers américains. Des jeunes gens de 70 ans en moyenne, tout droit sortis d’un cube de glace des années 60. De Londres à Berne, de Prague à Amsterdam, de Paris à Bologne, des milliers de kilomètres pour capturer l’essence de leur énergie dingue de septuagénaires ! Les traces de leur deuxième vie. Pour capter ce dernier souffle, ce dernier défi à la vie. Qu’ils ont eux-mêmes choisi de partager avec des milliers de gamins. Un spectacle à revoir au Théâtre de la Vie du 7 au 18 février 2023. Plus de détails sur le site www.theatredelavie.be
Rue Traversière, 45 à 1210 Bruxelles
CIRQUE DU SOLEIL : CRYSTAL
Crystal est la toute première expérience sur glace du Cirque du Soleil. Des patineurs et des acrobates de calibre mondial prennent d’assaut un nouveau terrain de jeu la glace pour y réaliser une rafale de prouesses qui défient les lois de la gravité. Une performance audacieuse et inattendue du Cirque du Soleil qui promet son lot de frissons et de sensations fortes. Cette quarante-deuxième production fusionne les arts du cirque et les disciplines de glisse et de patinage pour explorer les affinités entre ces deux formes d’art à travers un voyage d’initiation et de découverte de soi. Crystal, le personnage principal du spectacle, se lance dans une quête exaltante qui la mettra face à face à son destin dans un monde issu de son imagination. Elle plonge dans cet univers surréel à vive allure pour se révéler à elle-même et au monde dans toute sa fougue, sa force intérieure et sa soif de liberté. Dans ce spectacle mis en scène par Shana Carroll et Sébastien Soldevila, Crystal, héroïne à la personnalité marginale. Sentez l’adrénaline monter alors qu’elle plonge dans ce monde fantastique pour accomplir sa destinée et devenir une femme confiante, curieuse et créative. Cirque du Soleil Une démonstration de talents d’où jaillit une vie colorée, avec des projections visuelles incroyables et une bande sonore qui fusionne harmonieusement la musique populaire avec la sonorisation typique du Cirque du Soleil. Une performance tout public à applaudir au Palais 12 du 9 au 12 février 2023. Voyez les détails pratiques sur le site www.palais12.com Avenue de Miramar à 1020 Bruxelles
CONCERT : ATEEZ
ATEEZ, les superstars de la K-Pop débarquent en Belgique pour un concert que les jeunes attendent. Citez le nom de ce groupe à vos ados et ils sauteront de joie. Les chanteurs sud-coréens continuent d'enchaîner les records et c'est pourquoi leur venue en Belgique fait office d’événement. C’est la la deuxième fois que le groupe effectue une tournée en Europe, avec une première halte chez nous. En soi, une date à inscrire dans les annales. Ce très populaire champion des charts est entré dans le Billboard 200 depuis "Zero : Fever Part.3" sans jamais perdre de sa puissance et continue son succès pour divertir des milliers de fans avec de multiples concerts à guichets fermés. Pour ceux qui l’ignorent encore, ATEEZ se veut l’abréviation de "A TEEnager Z". Les huit membres s’apellent Hong Joong, Seong Hwa, Yun Ho, Yeo Sang, San, Min Gi, Woo Young et Jong Ho. Bien que la signification originale du nom de leur groupe soit "tout ce dont les adolescents ont besoin de A à Z", ils ont depuis évolué et grandi en tant qu'artistes avec leurs fans. Ils se sont imposés comme des artistes de premier plan dès le début de leur carrière débutée en 2018 et continuent de battre leurs propres records à maintes reprises, transformant chaque nouveau titre en triomphe. Leur concert unique aura lieu au Palais 12 le 18 février 2023. Les enfants de moins de seize ans doivent se faire accompagner d’un adulte. Ne tardez pas à réserver vos places via le site www.palais12.com Av. de Miramar à 1020 Bruxelles
CONCERT : TAMARA STEFANOVICH
Pour son retour à Flagey, la pianiste Tamara Stefanovich propose à nouveau un programme surprenant. Le temps d’un récital, elle retrace l’énorme évolution de la sonate depuis le XVIII e siècle. Partant de l’ingéniosité polyphonique de J.S. Bach, elle confronte les sonates pétillantes de Scarlatti et Soler à la musique élégante et improvisée de C.P.E. Bach, avant d’interpréter les œuvres pionnières du XXe siècle de Busoni, Ives et Hindemith. Plus que n’importe quelle autre, cette virtuose captive le public avec ses récitals très élaborés, en tant que chambriste ou soliste. Passionnée par un large répertoire allant du baroque au contemporain, elle a joué avec le Cleveland Orchestra, le Chicago Symphony Orchestra, le London Symphony and Philharmonic Orchestra, le Chamber Orchestra of Europe, le Bamberger Symphoniker et la Deutsche Kammerphilharmonie Bremen entre autres. Ses engagements récents incluent des performances avec le Tokyo Symphony Orchestra, le MDR Sinfonieorchester Leipzig, le WDR Sinfonieorchester Köln, le Chamber Orchestra of Europe et l'Orquestra Sinfônica do Estado de São Paulo. Stefanovich a également entrepris une vaste tournée de récitals aux États-Unis marquant le 90e anniversaire de Pierre Boulez, recueillant des critiques enthousiastes. Elle a choisi de se produire en version solo le samedi 11 février 2023 au Studio 4 à 16 heures. Si sa performance vous intéresse, voyez plus de détails sur www.flagey.be
Place Sainte-Croix à 1050 Bruxelles
CONCERT : PIECES OF PEACE
Le pianiste de jazz et compositeur Kris Defoort s’associe à nouveau à la chanteuse hongroise Veronika Harcsa. Le répertoire de ce cycle de chansons nouvellement composé apporte des réflexions musicales joyeuses, mélancoliques, pétillantes et paisibles sur des poèmes de William Blake, Fernando Pessoa et autres. Cette collection de musique colorée embrasse la voix humaine sous toutes ses facettes, où les compositions improvisées se mêlent aux improvisations composées. Pour ceux qui l’ignorent, Kris Defoort est un de nos meilleurs compositeurs de la scène d’avant-garde né en 1959 à Bruges, oscillant entre opéra, chansons et jazz. Sa venue à Flagey est pour lui l’occasion de présenter l’album « Pieces of peace ». Outre la chanteuse Veronika Harcsa, il sera accompagné par Lode Vercampt au violoncelle, Benjamin Sauzereau à la guitare et Jean-Philippe Poncin à la clarinette. Il se chargera lui-même du piano. A applaudir au Studio 1 à 22 heures 15 le samedi 11février 2023. Voyez les renseignements complémentaires sur le site www.flagey.be
Place Sainte-Croix à 1050 Bruxelles
SPECTACLE : À DEUX MÈTRES
Trois éléments, deux acrobates, un mât chinois. Le troisième protagoniste est un outil de survie, inerte, un concentrateur d’oxygène. Invisible, pourtant partout dans l’air, l’oxygène, manque dans le corps de Jesse, atteint de mucoviscidose. Sa maladie devient un bagage, une limitation. Ces dernières années, sa santé s’est détériorée et il est à présent dépendant d’un concentrateur d’oxygène. Sans oxygène, il ne peut plus racontersonhistoirenisemouvoir.Làoùson corps impose les limites, Rocio est présente pour le supporter et même le porter, allégeant le poids de son partenaire. C’est donc ensemble qu’ils partagent le poids de cette histoire. Ouvrir les regards sur le monde des possibles afin de se donner les moyens d’aller au-delà de nos limites. Se découvrir, apprendre à s’entraider, à demander de l’aide, apprendre à trouver la force pour se réaliser. Un spectacle sincère, touchant et généreux qui permet à l’être humain d’être humain, et qui évoque la fragilité de nos existences et la puissance de l’espoir. A découvrir au Centre culturel d’Uccle le mardi 7 février 2023. Plus de détails sur le site www.ccu.be Rue Rouge, 47 à 1180 Bruxelles
SPECTACLE : LES AUTRES
« Les autres » raconte l’histoire de quatre personnages isolés dans un monde étrange. Une fable écologique, uncheminvers larenaissance. Unenfer deplastique dépouillé detout être vivant et entourés d’écrans translucides infranchissables. Afin de déjouer l’ennui et conjurer le sort, ils dansent. Tous les jours. Avec précision, ferveur et passion. « Les autres » est un faux mythe, un ballet, un message, un poème romantique, un journal perso, un appel au courage. C’est la fable d’un groupe de personnages enfermés dans un monde clos et qui, à travers la danse et chaque jour de nouveaux mouvements, tentent de traverser cette monotonie et d’en sortir. Frayer un chemin à la rébellion par l’enchantement : « Peutêtre qu’on est pluslibre qu’onnele pense».Ce spectacle accessible à tous, est uneprouesse acrobatique, qui oscille entre la rigueur du ballet classique et la puissance du hip-hop. Une prouesse artistique à applaudir au Centre culturel d’Uccle le jeudi février 2023. Plus de détails sur le site www.ccu.be Rue Rouge, 47 à 1180 Bruxelles
THÉÂTRE : LES VIVANTS
Ils ont trente ans, sont fougueuxet fansde Rock’n’roll. Mousse et Léo s’aiment depuis toujours et pour toujours. Le 13 novembre 2016, ils devaient aller voir Patti Smith à l’Olympia mais le concert fut annulé et c’est finalement les Eagles Death Metal qu’ils sont allés voir au Bataclan. Les « Vivants », c’est avant tout une histoire d’amour. Une histoire qui parle duchemin sinueux à traverser après un traumatisme. Une histoire qui nous montre que même quand on pense avoir tout perdu, il est possible de lutter, de se battre pour retrouver sa vie d’avant, ou plutôt, (de vivre) sa vie d’après. Une histoire autobiographique, sensible et poétique, qui nous donne envie, plus que jamais, de croire en la vie. Avec une aisance jubilatoire, Fanny Chasseloup-Lavaud réussit à nous embarquer tout au long de sa pièce dans un univers réaliste et loufoque passant de la tendresse à l’effroi, des larmes au sourire voire au rire. Après « Adieu Monsieur Haffmann » (récompensé de quatre Molières), « La famille Ortiz » et « Le Petit coiffeur », voilàla nouvellemise en scène deJean-Philippe Daguerre. Elleest àvoirau Centre culturel d’Auderghem avec Julie Cavanna, Alexandre Bonstein, Benjamin Brenière et Hervé Haine le mercredi 15 février 2023. Voyez les informations détaillées sur le site www.ccauderghem.be Boulevard du Souverain, 183 à 1160 Bruxelles
CINEMA : NOTRE-DAME BRÛLE
Jean-Jacques Annaud est un scénariste et réalisateur français né le 1er octobre 1943 à Juvisy-sur-Orge. Ayant débuté dans les années 1970 avec La victoire en chantant, il est l’auteur de films devenus classiques, comme La Guerre du feu, Le Nom de la rose, L’Ours et L’amant. Grand voyageur, il a aussi réalisé Sept ans au Tibet, Deux frères et Le Dernier Loup. Il estdernièrement retourné derrière la caméra pour adapter La Vérité sur l’affaire Harry Quebert en série télévisée. Emu par la tragédie qui a frappé Notre-Dame de Paris, il a posé ses caméras sur les lieux de la tragédie et raconte le jour puis la nuit durant lesquels la plus célèbre cathédrale du monde a failli disparaître dans l'enfer d'un brasier qui a stupéfié et bouleversé la planète. Le cinéaste a passé un an à rencontrer toutes celles et tous ceux qui, de près ou de loin, ont participé au sauvetage de l'édifice. Militaires, pompiers, religieux, politiques ou témoins anonymes : cette masse d'informations donne au film la force d'un thriller haletant, au cœur d'une catastrophe où la réalité dépasse la fiction... Plusqu’un documentaire, il s’agit d’un drame humain qui a tenu les médias en haleine. Si les dégâts matériels se sont avérés importants, la structure du bâtiment a tenu. Un travail de cinéaste méticuleux qui permet de revivre l’incendie heure par heure. Signalons que la musique est signée Simon Franglen actuellement à l’affiche avec le score du film « Avatar, la voie de l’eau ». Ce long métrage sera projeté au Centre culturel d’Auderghem le jeudi 9 février 2023 à 14 heures. Voyez les modalités pratiques sur le site www.ccauderghem.be Boulevard du Souverain, 183 à 1160 Bruxelles
Sam Mas
CONCERT : CRISTINA GÓMEZ CODOY
Goûtez au son velouté du hautbois sublimé par le jeu riche en musicalité de Cristina Gómez Codoy. En dépit de son jeune âge, la musicienne s'est déjà produite en tant que soliste avec de grands orchestres et a donné des récitals dans des lieux prestigieux tels que la Pierre Boulez Saal à Berlin et Carnegie Hall à New York. Passionnée de musique de chambre, elle est très appréciée de ses collègues pour sa polyvalenceet sonenthousiasmepourledialogueetlacoopération. ÀBozar, ellevousproposeunrécital intimeet tendre en compagnie dupianiste Mario Häring. Auprogramme : Introduction etPolonaisepour hautbois et piano (Adolphe Deslandres), Sonate pour hautbois et piano (Paul Hindemith), This other Eden (Charlotte Bray) et L'isle joyeuse (Claude Debussy). Un duo à applaudir àBozar le 19février 2023 à 11 heures. Plus de détails sur le site www.bozar.be Rue Ravenstein 23 à 1000 Bruxelles
CONCERT : STRAUSS, BOESMANS & LEKEU
« Don Juan op. 20 » est un poème symphonique composé par Richard Strauss en 1888. Chronologiquement, cette œuvre est l'une des premières pièces symphoniques du musicien, inaugurant une série d’autres dont les forts connus « Mort et transfiguration » et « Ainsi parlait Zarathoustra » brillamment repris comme thème principal pour illustrer son film « 2001, l’odyssée de l’espace ». Des travaux qui ont vu le jour bien avant ses opéras. Constituée d’une unique partie, la partition se morcelle en trois sections. La première partie, joyeuse, décrit le caractère léger du protagoniste. Le thème de la partie médiane, joué au hautbois, annonce une scène amoureuse, tandis que la troisième se termine par un long crescendo interrompu par un silence, symbolisant la mort du héros légendaire. Avec « Don Juan », Richard Strauss démontre ses multiples capacités inventives et son sens de l’orchestration, qui témoigne de l’efficacité de son génie mélodique. Puisque cette pièce ne fait qu’une quinzaine de minutes, le poème symphonique plein de fougue sera suivi par le délicat Concerto pour hautbois en ré majeur, néoclassique et presque bucolique (1945), interprété par Luk Nielandt, soliste de l’Orchestre symphonique de la Monnaie. La Belgique aussi se montrera sous son meilleur jour avec Intervalles I (1972), une des toutes premières pièces de Philippe Boesmans pour grand orchestre, qui amorce un jeu raffiné de tons, de temps ou d’espaces au sein d’un orchestre divisé en deux ensembles symétriques. On entendra enfin le mélancolique Adagio pour quatuor d'orchestre (1891) de Guillaume Lekeu, un lamento pour cordes tout en retenue. Une soirée placée sous les auspices de la qualité fixée au 19 février 2023 à 20 heures à Bozar. Plus de détails sur le site www.bozar.be
Rue Ravenstein 23 à 1000 Bruxelles
André Metzinger
DISNEY ON ICE
Disney On Ice crée l’événement de cet hiver à Forest National pour célébrer cent ans de Magie Disney. L’opportunité de retrouver des personnages qui nous ont fait rêver et qui continuent d’enchanter la nouvelle génération. Une façon de revoir en live certaines séquences cultes tirées ou inspirées de films légendaires, en passant de « Le roi lion » à « Le monde de Nemo », sans omettre « Mulan » et une brassée de récits qui ont marqué l’imaginaire. Naturellement, les indispensables Mickey, Donald, Dingo, Pinocchio et autre Cendrillon seront de la fête, tous prêts pour une prestation sur glace, munis de patins. Un spectacle mitonné aux petits oignons, sans faux raccords et avec une multitude de surprises faites pour éblouir. Jeux de lumière, musiques et chansons auront pour objectif de ravir petits et grands. On le sait, il n’y a pas d’âge pour se laisser séduire par le mythe Disney. Chaque tableau du spectacle a soigneusement été préparé pour que la féerie soit parfaite. De magnifiques costumes et des décors enchanteurs apportent un supplément de réalisme aux chorégraphies époustouflantes qui ravivent une série de souvenirs enchanteurs et enchantés. Ne ratez pas ce rendez-vous familial incontournable à Forest National du 17 au 19 février 2023. Plus de détails sur le site www.forest-national.be
Av. Victor Rousseau, 208 à 1190 Bruxelles
Sam Mas
CONCERT : EROS RAMAZZOTTI
Avec son nouvel album « Batito Infinito », sorti en septembre dernier, Eros Ramazzotti marque un nouveau chapitre musical dans sa carrière, la dotant d’une maturité inédite sans renier tout ce qu’il a chanté par le passé. Véritable star du hit-parade italien, il a vendu à ce jour plus de soixante millions de disques dans le monde entier, l’imposant tout en haut des charts. Depuis 1985, année qui lui a permis d’être remarqué au Festival de San Remo avec la chanson « Una storia importante », il n’a jamais dû appuyer sur la pédale d’accélération, emporté par l’adoration de ses fans, additionnant une poignée de titres incontournables dont « Music è », « Cose della vita », « Un’altra te », « Piu bella Cosa », etc. Le retrouver sur les planches fait partie de ces enchantements rares. Le titre de sa tournée se concentre évidemment sur son dernier disque, mais l’artiste n’oubliera de combler le public en entonnant ses titres plus anciens qui seront, on l’imagine, repris en chœur par les spectateurs acquis à sa cause et venus l’acclamer sans modération. Il sera à Forest National les 21 et 22 février 2023. Soyez de la fête en vous référant au sitewww.forest-national.be
Av. Victor Rousseau, 208 à 1190 Bruxelles
Julie Plisnier
SPECTACLE : FREDDY TOUGAUX
« Hein ! » ... Mais ce n'est pas un titre de spectacle ça ! C'est une interjection, une ponctuation ! Exactement, ce show c'est trois points de suspension. Un moment particulier en apesanteur que le public partage avec Freddy, visage récurrent de l’émission « Le grand cactus’ sur Tipik. Il ne devait pas exister ce spectacle, mais il est apparu comme une turgescence sauvage émerge dans le humus fertile de la spontanéité. Pendant les périodes compliquées de ces deux dernières années, il a fallu trouver d'autres formes pour se produire sur scène, créer, recréer l'espace scénique. Et ainsi des textes, des situations sont nés de ces nouvelles formes et ont donné naissance à « Hein ! » C'est du Freddy en toute liberté qui lâche les brides du cheval fougueux de son enthousiasme. En grand écart, il passe aussi en virevoltant d'une analyse pointue de la conjoncture actuelle sans cesse en évolution à la réinterprétation très personnelle des Grands Classiques de la Chanson française. Ce n'est pas un spectacle à voir, mais un spectacle à vivre le 10 février 2023 à 20 heures 15 au Fou Rire. Plus de détails sur le site www.fourire.be Av. des Grenadiers, 48 à 1050 Bruxelles
SPECTACLE : HARMONIE ROUFFIANCE
Harmonie Rouffiance invite le spectateur dans sa vie d'artiste parfois, un peu, beaucoup surréaliste. A travers toutes sortes de péripéties vécues : tantôt drôles, tristes, touchantes..., elle dénonce l'envers du décor, ce qui se cache derrière les strass et les paillettes. Il existe une dimension sensible et politique même si celle-ci se joue avec beaucoup d'autodérisionetavec à la fois delafranchise, deladouceuret beaucoupdenaïveté.Unseul enscène qui vous fait passer partouteslesémotionspossiblesmais sansjamais mentir sur la réalité du métier. C'est sans doute le plus grand rôle de sa vie, parce que pour la première fois, c'est le sien ! Autour de son personnage central, l’artiste en fait vivre d'autres sortis tout droit de sa propre existence :lavoisine àl'accent populaire duHainaut, le chef pervers, les élèves de théâtre wesh wesh ou encore l'accent ch'ti de candidats de télé-réalité en passant par le metteur en scène despotique, sexiste et imbuvable. Chaque personnage vient confirmer cette vie folle et impossible dont elle ne pourrait jamais se passer. Mais dans le fond chaque métier à sa part de fantaisie et d’absurdité alors sans doute que certains pourront aussi s'y retrouver. Harmonie Rouffiance est à applaudir au Fou Rire le 13 février 2023 à 20heures 15. Plus de détails sur le site www.fourire.be Av. des Grenadiers, 48 à 1050 Bruxelles
THÉÂTRE : I HAVE A MILLION REASONS
Cinq ansde réflexions, de recherches de terrain, d’interviews et de rencontres humaines profondes ont donné naissance à cette « docufiction » théâtrale. Inspirés par ces longues années de recherches, trois comédiens abordent ladélicate question du suicide au sein d’une fiction théâtrale kaléidoscopique qui fait apparaître et disparaître personnages et situations ayant en commun des « millions de raisons » d’en finir. Puis, peu à peu, le réel s’immisce sur le plateau. Des extraits d’interviews résonnent et certaines des personnes rencontrées lors du travail de recherche rejoignent les comédiens pour explorer, danser, et ressentir avec elleux élans et pulsions de vie qui sont autant de « millions de raisons » de vivre. Véritable ode à la vie, le spectacle évolue peu à peu vers un mouvement débordant d’énergie vitale, un désir résolument optimiste dont nous vous invitons à être témoins, et que nous vous proposons de prolonger chaque soir à l’occasion de la rencontre en bord plateau organisée à l’issue de la représentation. Une performance qui invite à se réconcilier avec l’existence et qui débouche sur une réflexion personnelle. A découvrir aux Riches-Claires jusqu’au 17 février 2023. Plus de détails sur le site www.lesrichesclaires.be Rue des Riches-Claires, 24 à 1000 Bruxelles
THÉÂTRE : MAISON RENARD
Préparez-vous au pire et espérez le meilleur ! Bertrand est convaincu que la fin du monde, c’est pour demain. Entre le réchauffement climatique, les catastrophes naturelles, la menace nucléaire et l’épuisement des ressources, il ne faudra pas attendre 2050 pour que tout s’effondre. Heureusement son entreprise détient LA solution : la B.A.D. ou Base Autonome Durable. La seule alternative pour vous sauver de la catastrophe à venir, du moins, si vous en avez les moyens. Aussi drôle que cynique, « Maison Renard » est un spectacle entièrement réalisé avec des données issues du monde scientifique. Doit-on vraiment craindre un effondrement de notre civilisation ? Comment vivre en autonomie totale ? Quelles seront les véritables victimes en cas d’effondrement ? Après ce spectacle, la survie n’aura plusaucunsecretpourvous. Unepièceàdécouvriraux Riches-Claires du 15 au 17 février 2023. Plus de détails sur le site www.lesrichesclaires.be
Rue des Riches-Claires, 24 à 1000 Bruxelles
THÉÂTRE : SOUS MES AILES
« Véritables boucs émissaires d’une société régie par un pouvoir orwellien qui exerce un contrôle total et extrêmement culpabilisant, les mères de la pièce doivent répondre aux plus grandes attentes : mettre tout en œuvre, seules, pour faire de leur progéniture les tant attendus génies qui réinventeront le monde. Pour cela, elles sont tracées et référencées selon leur niveau de réussite. Des statistiques sont établies. Combien de mères exemplaires, de mères colériques, incapables, indignes, indifférentes. Mères trop. Mères pas assez. Dans cette société de surveillance généralisée, conçue pour anéantir les velléités d’initiative et de liberté, une jeune mère, Maria, se débat pour offrir des temps de jeu et du rêve à son enfant… » Partant de son expérience personnelle et interrogeant de nombreuses mères, l’autricemetteure en scène Carole Ventura a cherché à mieux connaître les difficultés auxquelles peuvent être confrontées les femmes face à leur maternité dans les sociétés contemporaines. Pour nombre d’entre elles, l’image de la mère parfaite et les injonctions contradictoires pèsent lourdement. Beaucoup de mères se sentent constamment coupables de tout – de ne pas en faire assez, d’avoir mal fait, d’avoir trop fait – et n’hésitent pas à rogner sur leurs loisirs, leur travail pour mieux faire, faire plus, pour être présentes pour leurs enfants. Un spectacle écrit, mis en scène et interprété par Carole Ventura, accompagnée sur les planches par Luca Franceschi et Julie Marichal. A applaudir les 23 et 24 février 2023 à l’Espace Magh. Plus de détails sur le site www.espacemagh.be Rue du Poinçon, 17 à 1000 Bruxelles
THÉÂTRE : LE TEMPS QU’IL FAUT À UN BÉBÉ GIRAFE POUR SE TENIR DEBOUT…
C’est l’histoire de Louise. Et de trous sur le trottoir. C’est l’histoire de Louise qui revient tous les mercredis à la même heure s’asseoir sur le même banc. C’est l’histoire d’une rencontre qui n’a pluslieu. L’histoire d’un rendez-vous marqué par l’absence. C’est l’histoire de Louise qui chaque semaine vient rendre visite à sa mère, détenue depuis peu à la prison de femmes. C’est aussi l’histoire de Simon, le frère de Louist l’histoire de Simon qui a peur de venir voir sa mère. C’est l’histoire de Simon qui était là au moment des faits C’est l’histoire d’un frère et d’une sœur qui dans leurs silences partagent le même vide. C’est seulement quarante-cinq minutes, le temps réglementaire pour les visites. En Belgique, dix-sept mille enfants doivent vivre avec l’incarcération de leur père ou de leur mère. Pour leur permettre d’entretenir une relation avec leur papa ou leur maman, la Croix-Rouge de Belgique a mis sur pied le projet Itinérance, un réseau de volontaires spécialement formés pour les accompagner en visite carcérale. Cette pièce parle d’une réalité que le spectateur lambda ne connaît pas. Un drame humain qui se joue à l’échelle des familles, avec des jeunes qui grandissent sans leur père ou leur mère,
recueillis par la famille ou placés en institution. Stéphanie Blanchout a écrit ce texte qu’elle interprète en compagnie de laurent Capellutto. Leur performance est à applaudir au Rideau de Bruxelles du 14 au 17 février 2023. Voyez tous les renseignements complémentaires sur le site www.lerideau.brussels Rue Goffart, 7A à 1050 Bruxelles
MARIONNETTES : LA LÉGENDE DE LA MÈRE MISÈRE
La Compagnie « Les Cœurs de Bois » tire son nom de l'histoire de Pinocchio. « Mon Petit Cœur de Bois », c'est bien de cette manière que Gepetto appelait le fils qu'il avait fabriqué dans une bûche de bois. C'est donc tout naturellement que Félix Bonjean et Antoine Durer, deux amis passionnés par les marionnettes, ont repris ce nom lorsqu’ils ont créé leur compagnie à la sortie de la guerre 1946. Par la suite, ilsont connudespartenariatsdiversenanimantlagarderied'enfantsdel'Expo58ouencollaborant avec la Metro Goldwin Mayer dansle cadre du lancement du film «Lili ». Depuisles années 60jusqu'en 2015, le Théâtre a vagabondé entre le Chalet Robinson au Bois de la Cambre aux espaces verts de la capitale (parc de Robebeek, parc Josaphat, parc royal, etc.) En 2015, le Théâtre s'est installé à Laeken dans le bâtiment de l'ancien Hôtel de Ville. A deux pas du Palais Royal et de l'Atomium, la salle dispose d'une capacité de quatre-vingts places. Hormis les spectacles, on peut également y admirer une partie de la collection de marionnettes qui y est exposée. Certaines d'entre datent de plus de cinquante ans !
D'après une légende flamande relatée dans l'œuvre régionaliste de Charles Deulin, La Légende de la Mère Misère est proposée pour les enfants dans une version scénique de cinquante minutes. Une vieille mendiante, tellement pauvre qu'on l'a appelée Misère, vit dans une masure. Son seul trésor est un poirier qui porte des fruits délicieux. Leur réputation est telle que tous les garnements des environs viennent les chaparder. Un jour, un vieillard frappe à la porte et demande l'hospitalité... Un spectacle de marionnettes à gaines 100% pour enfants à partir de trois ans qui se déroule du 4 février au 5 mars 2023. Voyez les horaires sur le site officiel de la compagnie www.lescoeursdebois.be Rue Hubert Stiernet (entre le 2F et le 4) à 1020 Bruxelles Sam Mas
OPÉRA : EUGENE ONEGUINE
Le plus célèbre roman de la littérature russe, et qui a produit un chef-d'œuvre de l'opéra, était d'abord un poème en strophes rimées. Alexandre Pouchkine y avait mis sa vie - et sa mort. L'héroïne, Tatiana, tombe amoureuse d'unhéros byronien quitueen duellefiancé de lasœur decelle-ci. Les annéespassent, Onéguine revient, découvre qu'il aime passionnément Tatiana, maintenant mariée. Elle l'aime aussi, mais que choisira-t-elle ? "Et le bonheur était si proche, si possible" chante Pouchkine. Un jeune homme qui s'ennuie, la plus touchante des jeunes filles, un poète de dix-sept ans, un vieux mari, des créatures derêve. C'est leromandesrencontresmanquées, desamoursperdues, desremordssanglants.C'est aussi, comme dit Nabokov, une des œuvres les plus brillantes jamais composées, un classique international aussi grand que Hamlet, ou Moby Dick. .En publiant en 1830 son roman, Alexandre Pouchkine a doté la littérature russe d’un monument, aussi bien satire sociale d’une société rongée par l’ennui qu’envolée mélodramatique. En 1881, Piotr Ilitch Tchaïkovski a transformé cette trame en scènes lyriques. La musique y est tout entière au service de l’expression des sentiments des personnages et laisse à l’orchestre le soin d’en unifier le langage par des thèmes obsessionnels d’une grande subtilité. Après ses récentes incursions dans le répertoire russe, Alain Altinoglu interprétera cette partition caractéristique de la vérité lyrique chère à Tchaïkovski. Des êtres humains frustrés, jouets du fatum, seront au cœur de la mise en scène de Laurent Pelly. La scénographie épurée soulignera la légèreté et la tristesse du sujet toutenoffrant uncadrepropiceàl’expressiondesfantasmeset destourmentsintérieursdespersonnages. Un opéra à revoir au Théâtre de la Monnaie jusqu’au 14 février 2023. Plus de détails sur le site www.lamonnaie.be
Place de la Monnaie à 1000 Bruxelles
Paul Huet
EXPRESSIONS MIXTES II
Nous avons présenté Federico Ariu dans notre numéro de décembre, un cinéaste actif dans la capitale depuis plusieurs décennies et à qui nous devons de nombreux courts métrages qu’on peut visionner gratuitement sur le site www.artfusion.be. Par le biais de sa société de production, il produit également les émissions qu’on découvre sur Marolles TV (www.marollestv.be), une web TV en ligne et dont les reportages ont fait l’objet d’une diffusion sur BX1 les samedis. L’occasion pour lui de présenter l’un des plus anciens quartiers de la capitale et ceux qui le font vivre. Également annoncé dans notre interview d’avant-Noël, la sortie du second volet de « Expressions Mixtes », ce documentaire de quatrevingts minutes qui donne la parole aux personnes homosexuelles issues de l’immigration et qui vivent chez nous confrontées à de nombreux préjugés, dont les plus violents émanent souvent de leur propre communauté. Parmi les intervenants de ce second volet, Hassan Jarfi, le papa d’Ishane Jarfi qui s’est fait assassiner à Liège en 2012 et dont les responsables ont été condamnés à trente ans de réclusion. L’occasion à nouveau de revenir sur le rôle joué par la famille, la religion et le milieu professionnel afin de dénoncer des stéréotypes toujours trop nombreux qui continuent de stigmatiser les membres de la communauté LGBTQIA+. Découvrir ce deuxième long métrage revient tout simplement à écouter des intervenants raconter leur vécu sans aucune censure et à être vrai face à lacaméra, levisage découvert, pour parler d’un quotidien à des lieues de ce qu’on imagine. Un film à découvrir gratuitement sur youtube ou sur le site www.expressionsmixtes.com
Daniel BastiéSPECTACLE : IMPRO KIDS
Impro Kids propose de laisser la part belle aux esprits imaginatifs en quelques coups de crayons. Et si les enfants avaient leur mot à dire et apportaient le jour du spectacle un dessin préparé spécialement pour l’occasion ? Piochées au hasard, leurs créations permettront aux comédiens de mettre en mots et en images les histoires les plus improbables. La particularité de toutes ces récits nés dans l’immédiat est qu’elles n’existent pas en amont et qu’elles naissent sur les planches en fonction des idées qui germeront dans l’esprit des officiants, selon les réparties et les gestes qu’ils s’échangeront. En somme, le principe même de l’impro ! Avec "Impro Kids", la Ligue d’Improvisation Professionnelle vous propose un voyage touchant, drôle, interactif, poétique, visuel et musical. Un moment hors du temps qui plaira aux petits comme aux grands. Trois dates sont à inscrire dans votre date pour y être : le 19 et le 26 février 2023 à 15 heures, ainsi que le 5 mars toujours à 15 heures au Théâtre Marni avec, en alternance, Alexandre Aflalo, Jean-Marc Amé, Maya Boelpape, Laurence Katina, Noémi Knecht, Renaud Leclerq, Pascal Lefèvre, Hakim Louk’man, David Macaluso, Antoine Makhoul, Sébastien Marchetti, Nicolas Mispelaere, Naïma Ostrowski, Jérémie Petrus, Olivier Premel, Dorothée Schoonooghe, Marie-Pierre Thomas, Laurent Vanderest, Elisabeth Wautier et Ron Wisina.Voyez toutes les informations complémentaires sur le site www.theatremarni.com
Rue de Vergnies, 25 à 1050 Bruxelles
SPECTACLE : LOCO
Loco est la nouvelle création de la compagnie Belova-Iacobelli, un spectacle de marionnettes librement inspiré du Journal d’un fou de Nicolas Gogol. A titre de rappel, Le Journal d’un Fou est un conte absurde qui traite de la frontière incertaine entre folie et raison. Le héros de la nouvelle, Poprichtchine, est un fonctionnaire au bas de l’échelle qui vit son quotidien entre la routine de son emploi dérisoire et ses petits plaisirs d’homme solitaire. La découverte d’un pouvoir extraordinaire lui donne l’espoir de changer son destin : conquérir la femme inaccessible et accéder à une place honorable au sein de la société. Mais ce pouvoir est aussi le premier pas vers la folie, qui l’amène à créer sa propre version de la réalité : il s’autoproclame Roi d’Espagne. Dans ce récit, on retrouve le prototype comique de Poprichtchine lui-même, ainsi que de son milieu, dans les traits des petits fonctionnaires. A propose de cette adaptation pour marionnettes, Catherine Makereel a acrit dans Le Soir du 28 septembre 2021 : Ovation debout. Samedi, au Festival mondial de la marionnette, la première de Loco (‘fou’ en espagnol) a reçu un accueil à l’image de son titre : du délire ! (…) Loin d’une fascination obsessionnelle pour la névrose, leur travail explore au contraire les désordres psychiques avec beaucoup de sang-froid et une créativité qui interroge ce qui nous fait basculer d’un côté ou de l’autre de ce que la société considère comme normal. Une pièce à voir à La Vénerie les 17 et 18 février 2023 à 20 heures. Voyez plus d’informations sur le site www.lavenerie.be
Place Gilson 3 à 1170 Bruxelles
MARIONNETES : L’ENFANT MOZART
Le papa de Wolfgang Amadeus était compositeur (nous lui devons la fort belle Symphonie des jouets) et, lorsqu’il découvrit que son fils était un génie au piano, il décida de l’exhiber aux grands de son siècle, faisant de lui un enfant prodige. Ils voyagèrent donc à travers toute l’Europe pour se faire applaudir par les princes et les nobles. Chacun fut émerveillé par le talent de ce jeune garçon au point que l’empereur d’Autriche finit par entendre parler de son talent précoce au point de l’inviteràlacour.Mozart avaitsixans. Ilparaîtquepour tester son habileté, le souverain l’invita à jouer en cachant les touches du clavier avec un tissu, afin qu’il ne puisse pas les voir. La suite est évidemment connue, le petit Mozart grandit et devint un compositeur à succès, noircissant les partitions à une vitesse extraordinaire, doué d’un sens de l’écriture inimitable, auquel s’additionnait de réelles facultés au moment d’orchestrer son travail. Sonates, opéras, symphonies… rien ne lui résistait ! Le théâtre du Peruchet donne à voir une adaptation de la vie du jeune Mozart dans une version pour marionnettes à fils mise en scène pour un jeune public féru de musique classique et d’histoires vraies. Ce spectacle est à découvrir jusqu’au 12 février 2023. Voyez les détails précis sur le site www.theatreperuchet.be Avenue de la Forêt, 50 à 1050 Bruxelles
MARIONNETTES : LES TROIS PETITS COCHONS
Il était une fois trois petits cochons qui décidèrent de bâtir chacun leur domicile. Il s’agissait de se protéger du loup qui rôdait et qui entendait faire d’eux le menu de ses prochains repas. Le premier petit cochon décida de construire sa demeure en paille, le deuxième petit cochon décida de construire sa demeure en bois et le troisième décida de construire sa demeure en brique. Le travail accompli, tous trois organisèrent une grande fête, en n’oubliant jamaisque le prédateur chassait dans la région, toujours à l’affût d’une proie à croquer. Le jour où le loup se présenta pour les manger tout cru, chacun courut se réfugier dans la maison qu’il avait construite. La suite du récit est naturellement bien connue, puisque Walt Disney en tira un chef-d’œuvre vu et revu. Cette fois, la troupe du Péruchet a décidé d’en donner sa version en la déclinant pour ses marionnettes à fils. L’occasion de revisiter un conte célèbre et de le redécouvrir en famille du 18 février au 5 mars 2023. Voyez les détails précis sur le site www.theatreperuchet.be
Avenue de la Forêt, 50 à 1050 Bruxelles
NETFLIX : GET OUT
Une première rencontre avec ses futurs beaux-parents provoque toujours de l'inquiétude, voire de l'angoisse. Vais-je être accepté ?
C'est la question que se pose donc tout naturellement Chris, un jeune photographe, que Rose, sa petite amie, compte présenter à ses parents. Une inquiétude d'autant plus légitime que Chris est noir et Rose, américaine de "bonne famille", est blanche. La mère de rose est psychiatre et son père, fan de Barack Obama, est médecin.
Tout commence bien cependant, car l'accueil est plutôt chaleureux. Mais, bien qu'accueillants, les parents de Rose ont par moments des attitudesbizarreset quedirealorsdesemployésdemaison, des noirs, aux comportements pour le moins curieux ? L'ambiance dans la grande propriété recèle une atmosphère de plus en plus étrange, qui ne va pas en s'arrangeant lorsque les parents de Rose organisent une grande réception avec tous leurs proches.
Chris éprouve le sentiment d'être une bête de foire que l'on exhibe mais dans quel but ? Il éprouve un sentiment d'insécurité allant croissant...
"Get Out" est un thriller horrifique qui sort des sentiers battus. Les personnages sont bien travaillés avec le père (Bradley Whitford, classe et sympathique) qui en fait un peu trop dans la cool attitude avec son futur gendre, la mère (Catherine Keener) psy à la fois protectrice, envoûtante et inquiétante et le frère (Caleb Landry Jones, "drôle" et flippant à la fois qui se montre méfiant vis-à-vis de ce black qui va épouser sa p'tite soeur. Et que dire alors du couple vedette !Allison Williams incarne une Rose à qui on donnerait le Bon Dieu sans confession(...) et Daniel Kaluuya (Chris) crève littéralement l'écran. Un film de Jordan Peele (2017). Vivement conseillé.
Alain Magerotte
NETFLIX : PINOCCHIO
Décidément, il est partout Guillermo Del Toro, un réalisateur découvert en 1993 avec « Cronos », puis devenu subitement l’objet de toutes les attentions avec « Mimic », film hollywoodien financé pour faire monter l’adrénaline. Surdoué, il fait partie de cette génération qui alterne cinéma personnel et films commerciaux, oscillant entre fantastique feutré, voire poétique, et scénarios à gros effets spéciaux. Avec « La forme de l’eau » en 2017, il a mis d’accord ses fans autant que ses détracteurs. D’ailleurs, la cérémonie des Oscars ne s’est pas trompée en lui décernant quatre trophées, dont celui du meilleur long métrage. Impossible donc de ne pas se laisser séduire par les sirènes de Netflix qui lui a commandé « Le cabinet des curiosités », mais surtout « Pinocchio » pour un traitement sombre, bien éloigné de ce que les studios Disney ont produit il y a plus de quatre-vingts ans. L’originalité de cet opus réside dans la volonté de situer l’action dans l’Italie de Benito Mussolini, avec des fascistes à chaque coin de rue, transformant notamment l’ile aux plaisirs en camp de formation idéologique. Naturellement, le récit suit le roman de Carlo Collodi, bien souvent édulcoré chez d’autres metteurs en scène pour en faire des films familiaux légers. Sans renoncer au côté sautillant de l’histoire, Guillermo Del Toro souligne ici le quotidien en ne cherchant pas à l’embellir. Les années 30 annoncent la menace d’une guerre imminente avec son cortège de victimes, de destruction et de misère. Au-delà de l’esthétique, ce « Pinocchio » nouvelle mouture se veut une réflexion sur l’imaginaire, la paternité et l’explication de la déréliction du pauvre Geppetto après le décès de son fils naturel et son addiction à l’alcool, avant de créer à partir d’une bûche de bois le pantin qui s’animera. Bref, un classique revisité avec génie !
André MetzingerCINÉMA : THE FABELMANS
Drame de Steven Spielberg, avec Gabriel LaBelle, Michelle Williams, Paul Dano, Seth Rogen, Judd Hirsch, Jeannie Berlin et Robin Bartlett. USA 2022, 150 min. Sortie le 22 février 2023.
Résumé du film – Portrait du jeune Sammy Fabelman qui se découvre unepassionpour lecinéma dès son plus jeune âge. C’est pour le plus grand bonheur de sa mère Mitsi, qui joue du piano et qui a la fibre artistique. Le père, en revanche, voit la passion desonfilscomme unsimple passe-temps. Au fil des ans, Sammy filme les aventures de sa famille et fait ses premiers pas en tant que jeune réalisateur. A 16 ans, il découvre un secret de famille qui va changer leur vie à tous.
Commentaire –C’est l’histoiredu réalisateurSteven Spielberg qui rêvait de tourner ce drame depuis plus de vingt ans. Il y raconte son enfance et son adolescence partagées entre sa famille qui quitte le New Jersey pour l’Arizona, puis la Californie, et sa passion pour le cinéma. Il découvre cette passion à 6 ans, en voyant une auto emportée par un train qui roule à vive allure. La folie des Fabelmans qu’il décrit est celle que vivent son père informaticien et sa mère pianiste dans le contexte d’une famille juive attachée aux traditions. Spielberg montre les effets d’un antisémitisme qui le poussera, en Californie où la famille a déménagé, à renier ses origines juives durant plusieurs années. Traité de youpin et humilié, il gagne la sympathie d’un de ses détracteurs en l’encensant dans un film amateur sur la promotion 1964. Il a alors 18 ans. Le drame passe sur sa scolarité médiocre mais nous montre le jeune réalisateur avide de faire tourner ses différentes caméras, une Bolex puis une Arriflex achetée par son oncle, pour filmer sa famille et ses premières réalisations, dont Escape to Nowhere, un court-métrage sorti en 1961, alors que Spielberg a 15 ans. On voit l’adolescent utiliser tous les « trucs » du cinéma pour mettre en scène ses idées. On le voit aussi s’effondrer, la mort dans l’âme, sur un secret de famille qu’il a découvert avec sa caméra et qui le marquera profondément. Ses réalisations ultérieures oscilleront entre la recherche d’une enfance heureuse et l’incompréhension du monde des adultes. On sent sa profonde nostalgie à venir. Le film dure deux heures et demie mais, à aucun moment, on n’a l’impression de s’ennuyer. C’est un livre d’imagesqui font défilerla famille, les déménagements, lemonde du cinémaet même leréalisateur John Ford qui explique qu’on peut tout filmer, pourvu que l’horizon ne soit pas à la hauteur des yeux des personnages : en plongée ou en contre-plongée, mais jamais à l’horizontal qui gâche l’espace. Notre jeune réalisateur se souviendra de cette belle leçon de prise de vue.
Spielberg a écrit le scénario avec Tony Kushner qui avait déjà collaboré avec lui pour l’écriture de Munich (2005), Lincoln (2012) et West Side Story (2021). Il a confié le rôle du père à Paul Dano, second rôle dans Cowboys et Envahisseurs, qui retrouve ici sa partenaire Michelle Williams, la mère, vue avec lui dans le western La dernière piste. Quatre fois nominée aux Academy Awards, elle a prêté ses traits à MarilynMonroedansle biopic My Week with Marilyn de SimonCurtislamême année, en2011. Quant à Gabriel LaBelle, l’acteur qui incarne Spielberg, c’est un inconnu qui se glisse dans la peau de son personnage avec une rare énergie.
La musiqueest composée parJohnWilliams (rien àvoiravec l’actrice), qui signeici sa 29e collaboration avec Steven Spielberg.
Avis – Un drame autobiographique sur l’adolescence de Spielberg, partagé entre sa famille juive et sa passion pour le cinéma. Tout un livre d’images où l’on ne s’ennuie pas une seule seconde malgré la longueur du film.
Michel Lequeux
CINÉMA : THE CHAPEL
Drame de Dominique Deruddere, avec Taeke Nicolaï, Renée Vanderjeugd, Ruth Becquart, Kevin Janssens, Abigail Abraham, Zachary Shadrin et Anne Coesens. Belgique 2022, 97 min. Sortie le 8 février 2023.
Résumé du film – Dans la chapelle musicale du concours Reine Elisabeth, douze virtuoses du piano préparent chacun l’œuvre qui leur est imposée. Ils veulent l’emporter sur leurs concurrents en y mettant tout leur cœur, tout leur art. Jennifer Rogier surtout, dont la photo a été rageusement barrée dans la salle à manger où ils se retrouvent. Elle a un vieux compte à régler avec le souvenir de son père, simple camionneur. Pour l’emporter, elle devra faire la lumière en elle et revivre ce qu’elle a enfoui au fond de sa mémoire.
Commentaire – Les souvenirsdu passé refont surface dans ce drame flamand de Dominique Deruddere consacré à la préparation du prestigieux concours Reine Elisabeth. Le lauréat est assuré de faire une carrière à vie, et dans la tête de la jeune pianiste incarnée par l’Anversoise Taeke Nicolaï, le passé et le présent se disputent les accords.
Une scène sur deux, pour ne pas dire un plan sur deux, nous plonge dans le passé de la virtuose. On découvre pourquoi Rachmaninov est son compositeur favori. Sa musique glaciale lui rappelle la mort de son père dans la neige. Elle lui rappelle pourquoi elle est devenue la pianiste qu’elle est. Les touches nous emmènent dans ses souvenirs lointains, ponctués par un de ses concurrents aux mains gantées de noir, qui agit sur elle comme un croquemort et lui révèle sa hantise morbide.
Tout le drame se déroule en mélangeant le stress insoutenable de la compétition et les souvenirs qui affleurent en masse et envahissent la conscience de la pianiste. Le réalisateur flamand, dont c’est ici le 10e film, a réussi son pari : faire d’un concours musical de portée internationale un thriller psychologique. En prenant parfois des libertés avec la réalité : on a l’impression que tous les candidats sont réunis à la Chapelle, alors qu’en fait ils ne le sont qu’à tour de rôle, chaque duo devant céder la place aux autres chaque jour, au fur et à mesure que leur semaine s’accomplit pour préparer l’œuvre imposée. Cette faille dans le temps permet de resserrer les tensions entre eux à table.
La Chapelle en revanche a été tournée sur place, près du château d’Argenteuil, avec les faïences vieillies des salles de bain, les portes des chambres matelassées pour éviter de déranger les autres en train de répéter leurs accords, et l’étang du grand parc où ils se promènent : le tout dans un style Art déco voulu par la reine Elisabeth, qui fit construire ce bâtiment aux lignes horizontales en 1937 pour servir d’académie musicale.
Au casting, outre Taeke Nicolaï aperçue dans Yummy, on retrouve la talentueuse Ruth Becquart en mère, très présente à la télévision belge, et le comédien anversois Kevin Janssens en père, qu’on a puvoirnotammentdans Patrick qui luiavalul’Ensor du Meilleur acteur. Quant à la directrice de la Chapelle, elle est incarnée par Anne Coesens, non créditée au générique du film. On se souvient de son rôle dans Duelles, le psychodrame du réalisateur Olivier Masset-Depasse qui est aussi son époux. Et surtout dans Pandore, la série belge où elle cartonne comme juge d’instruction.
The Chapel est une coproduction belge réalisée avec le soutien du Vlaams Audiovisueel Fonds (VAF), de la Fédération Wallonie-Bruxelles et du Tax Shelter.
Avis – Un drame psychologique sous haute tension dans le cadre du prestigieux concours Reine Elisabeth. Oùlamusiquepeut faireressurgirlepassé. Drame un peu lent toutefois.
Michel LequeuxCINÉMA : THE INSPECTION
Drame d’Elegance Bratton, avec Jeremy Pope, Raúl Castillo, McCaul Lombardi, Aaron Domingez, Bokeem Woodbine et Gabrielle Union. USA 2022, 95 min. Sortie le 15 février 2023.
Résumé du film
Un jeune Noir du New Jersey, gay et rejeté à ce titre par sa mère, s’engage dans le corps des Marines pour changer de vie. Pour gagner sa propre estime. Il satisfait d’abord aux exigences de l’entraînement de base, mais vu ses tendances qu’il cache mal, il est bientôt la cible d’un bizutage quasi mortel sous les ordres des deux instructeurs chargés de faire d’eux des hommes. Des vrais pour les combats à venir en Irak et ailleurs.
Commentaire – Inspiré de la vie réelle du réalisateur qui signe ici son premier long-métrage, The Inspection suit la formation militaire d’un jeune qui lutte contre l’homophobie. D’abord chez lui, auprès de sa mère homophobe, puis dans un camp d’entraînement des Marines où il est soumis aux sévices de certains de ses camarades.
Sans doute, on peut reprocher à ce film une bonne dose d’optimisme dans la nature humaine, et ce qu’EllisFrench doit endurer dela part de seschefs est peut-être en dessous dela vérité. Même si, comme le dit l’un d’eux, le refoulement des gays conduirait l’armée à mettre la clé sous le paillasson. Ellis finira par être reçu à l’inspection, et sa mère devra accepter son orientation sexuelle sous les hourras de ses camarades et de son instructeur, fier de sa réussite. C’est l’armée qui lui ouvre une nouvelle porte dans l’existence.
Le réalisateur Elegance Bratton raconte ici sa propre vie en hommage à sa mère décédée en 2020. A 16 ans, il est expulsé de chez lui à cause de son homosexualité et il passe dix ans dans la rue, tout comme dans le film, avant de s’engager dans les Marines. Il se spécialise ensuite dans le tournage des scènes de combat, à Hawaï, pour tourner des images vidéo et prendre des photos. C’est ainsi qu’il devient réalisateur, scénariste et producteur de documentaires et de courts-métrages. The Inspection est son premier film, où il raconte ce qu’il doit à l’armée qui ne l’a pas toujours ménagé.
Pourmettre enscènesonpersonnage, le réalisateur a fait appel à Jeremy Pope, acteur et chanteur de théâtre, connu pour avoirinterprété le rôleprincipal de la série Hollywood en 2020. Ouvertement gay, Jeremy revendique sa nature de noir homosexuel. C’est ce qui donne une touche d’authenticité à The Inspection dans certaines scènes. Le tournage s’est passé à Jackson et à Pearl, dans le Mississippi. Il s’est terminé fin novembre 2021. Quant à la musique du film, elle est composée par le groupe de rock expérimental Animal Collective, dont l’album est sorti fin novembre 2022 aux Etats-Unis.
Avis – Film engagé qui réconcilie l’armée et la cause noire homosexuelle. On voudrait y croire malgré ce que l’on peut craindre au vu de l’actualité dans l’Amérique noire.
Michel LequeuxCINÉMA : LES HARKIS
Drame de Philippe Faucon, avec Théo Cholbi, Mohamed Mouffok, Yannick Choirat, Pierre Lottin, Omar Boulakirba et Amine Zorgane. FranceBelgique-Maroc 2022, 88 min. Sortie le 18 janvier 2023.
Résumé du film – 1959, au cœur du djebel, la guerre d’Algérie se poursuit depuis plus de quatre ans. Salah, Kaddour et d’autres jeunes Algériens sans ressources rejoignent l’armée française en tant que harkis. On leur a promis une vie meilleure au lendemain de la guerre. A leur tête, le lieutenant Pascal qui y croit dur comme fer. L’issue du conflit laisse pourtant prévoir l’indépendance de l’Algérie.
Commentaire – Tirés d’un mot arabe qui signifie « les engagés », les Harkis ont été les laissés-pourcompte de la guerre d’Algérie. Ce sont les Algériens à qui l’armée avait promis de beaux jours s’ils s’engageaient pour combattre les « fellouzes », les partisans, les rebelles à l’occupation française. Le général de Gaulle s’était engagé lui-même à ne pas les laisser tomber auxmainsduFLN, le Frontde libérationnational qui s’activait auxfrontières del’Algérie depuis 1954.
On sait comment la France a tenu ses promesses : entre35 000 et 80 000 harkis ont été massacrés durant l’été 1962, au lendemain de la proclamation de l’indépendance de l’Algérie. Une scène du film en dit long sur les massacres. La France ne souhaitait pas le rapatriement sur son sol de tant de musulmans, femmes et enfants compris. Elle en a admis 90 000entre 1962 et 1968, qu’elle a parqués dans des camps d’internement jusqu’en 1976. Parqués et coupés de tout contact avec la société française pour éviter le mélange des cultures et des religions.
Le réalisateur français Philippe Faucon, né à Oujda au Maroc en 1958, tenait à raconter cette triste histoire des supplétifs algériens engagés dans l’armée française. Ce n’est pas la première fois qu’il évoque le sujet. Il l’avait déjà fait avec La Trahison racontant un épisode de la guerre d’Algérie (2005). Ses autres films comme Samia sur le conflit des cultures (2000), La Désintégration sur l’affaire Merah (2011) ou Fatima sur l’alphabétisation d’une Maghrébine (2015) montrent son intérêt profond pour le Maghreb. Et pour l’histoire qui lie la France à ses anciennes colonies d’Afrique du Nord. Pour la réalisation des Harkis, son 11e film pour le grand écran, il s’est fondé sur deux récits : celui de Robert Luca, Harkis, mes frères de combat pour le scénario, et celui du colonel Bernard Moinet, Ahmed ? Connais pas, qui lui a inspiré certains dialogues pour la relégation des harkis. Le propos du réalisateur est de s’en prendre à cette relégation dansune cause qui lesa tousbluffés. Emmanuel Macron vient de s’en excuser auprès des harkis dans une récente allocution.
Théo Cholbi, musicien et rappeur, incarne le jeune lieutenant Pascal qui mène ses hommes au feu en croyant à la sincérité de ses chefs. En croyant que l’armée française sauvera l’Algérie d’une indépendance menant à la ruine du pays. Ses hommes lui montreront que l’armée a trahi la cause pour laquelle ils étaient prêts à mourir. On a vu ce jeune acteur dans La nuit du 12, où il fait partie de la brigade chargée de l’enquête.
Tourné au Maroc dans la région de Marrakech-Safi, où bien malin celui qui verra la différence entre les « mechtas » du Maroc et celles de l’Algérie. Le djebel est partout le même, avec les mêmes hameaux. Le film a été montré à la Quinzaine des réalisateurs de Cannes 2022.
Avis – Drame qui retrace avec justesse l’histoire des Harkis, les laissés-pour-compte de la guerre d’Algérie. En ne ménageant pas ce qui s’est passé de part et d’autre de la ligne de feu et des massacres concomitants. Un peu trop didactique cependant.
Michel LequeuxSEULE DANS LE NOIR & LE VENTRE IDÉAL (Les opuscules d’Adeline Dieudonné)
"Recroquevillée dans sa garde-robe, elle n'a pas bougé depuis trois heures. Ses genoux lui font mal. Elle a l'impression que les os de son bassin vont transpercer la chair de ses fesses." Qu'est-il arrivé ? Pourquoi Julianne s'est-elle prestement enfermée au fond de son placard et qu'attend-elle ? Terreur, froid et douleur sont au rendez-vous de "Seule dans le noir", une nouvelle écrite par Adeline Dieudonné, romancière et actrice belge née en 1982, auteure de "La vraie vie", un premier roman qui connaît un joli succès. Une terreur sans nom déclenchée par le bruit occasionné par une rafale de kalachnikov, un froid implacable causé par son enfermement et son immobilité soudaine, une douleur pénible, difficile à supporter surtout lorsqu'elle prend réellement conscience de ce qui vient de se produire. Réfugiée dans le noir le plus total, "de drôles de pensées la traversent. Dans tousles sens." Notamment lesouvenirde Thierry, un plan un peu sordide selon elle, et Julianne entend encore le cri de Judith sa voisine, un cri n'appartenant pas au monde des vivants ni des morts. Mais que vient faire dans l'histoire cette chanson des Doors "Light my fire" ? La réponse est à découvrir dans cette nouvelle publiée dans la collection Opuscule des éditions Lamiroy, une nouvelle intense et haletante. Rejoignez sans hésiter Julianne (et Adeline) dans le noir pour savoir de quoi il en retourne ...
"Mon corps m'a dit quelque chose. Quelque chose comme : "ça ne va pas, sors d'ici !" Mais je ne l'ai pas écouté. Parce que je ne voulais pas contrarier Marie et Roger, parce qu'ils avaient l'air de me considérer comme une gentille fille et que j'aime ça..." Accepter, se plier pour ne pas déplaire, soit ! Mais il y a des limites à ne pas franchir ! Quelles pourraient bien être celles-ci ? Julie coiffe et connaît Marie qui a brusquement souhaité lui présenter son fils Olivier, gynécologue comme ses deux parents, et Julie a finalement épousé Olivier mais sans jamais parvenir à jouir, trop enfermée dans une routine, une mécanique fort déroutante pour elle. Julie finit par étouffer dans ce milieu et un jour cela dérape... "J'ai compris qu'une partie de moi s'était dissoute..." Une véritable prise de conscience ?
Avec "Le ventre idéal", le second opuscule de Adeline Dieudonné publié aux éditions Lamiroy, nous pénétrons - le cas de le dire !dans un univers très épuré, voire aseptisé, où règnent le désinfectant ainsi quebiend'autresproduitsd'entretien.D'entretien du corps également ? Le conditionnement est là, clair et net, et Julie se pose pas mal de questions. "Le ventre idéal" ? Une nouvelle à découvrir ne fût-ce que pour vivre cet étonnant premier contact entre Roger et Marie, les parents d'Olivier, et Julie...et son utérus !
Editions Lamiroy
Thierry-Marie Delaunois
INSPIRATIONS
" Il me semblait naturel qu'après l'inspiration vienne l'expiration. Pourtant le verbe "expirer" nous fait naturellement penser à cesser d'exister, à disparaître ou à arriver à son terme. Je ne le vois pas de cette manière. L'expiration est un cycle naturel qui nous permet d'exister. Lorsque j'expire, je rejette ce que je retenais en moi vers le monde extérieur et dans ma passion pour les mots, ce monde c'est vous !" Ainsi nous parle non pasle célèbre Zarathoustra mais l'élégant Carlos Vaquera, artiste martial, créateur d'illusions et conférencier apprécié, formateur, mentaliste, également l'auteur inspiré de captivantes publications parmi lesquelles nous trouvons – entre autre - "Inspirations", "L'empreinte de l'invisible" (Chroniques sur le site) et "Le passeur d'illusions". Carlos Vaquera, un être d'exception par son humanité et son humanisme, qui ne nous souhaite que du bien, son objectif : partager en toute conscience avec nous ses connaissances, ses expériences, ses "expirations" !
Après le succès de "Inspirations" que l'on pourrait éventuellement qualifier deCarnet d'Initiationà laVieet àlaPenséePositive, voici donc"Expirations", soncomplément ou adjuvant dans lequel chaque chapitre est tel un sentier à découvrir, en fait à redécouvrir puisque il s'agit d'explorer notre propre intérieur dont certaines voies - ou voix?- ont été depuis longtemps occultées! Comment cela est-il possible ? Ne nous connaissons donc nous pas par cœur puisqu'il s'agit de nous-mêmes ? Carlos Vaquera nous parle de trésors enfouis, serions-nous plus riches que nous ne le croyons ?
Concentré de pensées émaillées de judicieuses réflexions, de citations et de témoignages significatifs, de conseils avisés parsemés de recommandations pertinentes - mais l'on pouvait s'y attendre !, "Expirations" nous balade au sein de nous-mêmes, nous invitant notamment à rejeter les surplus de tout ordre et le superficiel au profit de notre bien-être spirituel et de notre progression personnelle. Vrai et authentifié !
La différence - La diversité est notre richesse ! -, la valeur du moment - L'instant et le merci associés ! Créons desparenthèses d'oubli!-, lespensées -Contrôlons-les !-et l'unicité-Maissoyonsauthentiques, que diable ! - sont des sentiers à ne pas négliger, notre ami Carlos les défrichant avec soin, le cercle sacré - Respect de la Terre et effacement de notre surplus d'ego ! -, le papa - Ne fragilisons pas excessivement nos enfants ! -, le centre du monde - Nous ne sommes que de minuscules points dans l'espace ! -, la possession - Focalisons-nous essentiellement sur notre bien-être ! -, la nature - Apprendre à ralentir, flâner, laisser ressurgir "les inspirations" ! - et une réflexion - Mise en garde ! - sur les grands de ce monde suivant et nous aspirant le cœur et l'esprit, avant que ne surgissent en finale le hasard- qui fait souvent bien les choses, non ? -, le meilleur - Ne négligeons point le pouvoir de notre imagination notamment ! -, le cerveau - Mais tout devient possible si nous ouvrons toutes les portes ! -, les trois questions fondamentales - Là, à vous de les découvrir ! - et le but de notre existence - Elabore une réalité qui te justifie ! -, le tout constituant un joli point d'orgue que n'aurait point dénigré Jean-Sébastien Bach ou le philosophe le plus aguerri.
Mais qu'est-ce donc que cette insolite légende qui soudain s'immisce dans "nos expirations" et est-ce à tort ou à raison ? "Chaque jour, explique-t-il au médecin, j'ai terriblement peur de rentrer chez moi après le travail. Quand je travaille tout va bien, mais dès que j'arrive chez moi, je suis envahi de doutes et de questions. Malgré mon succès professionnel, je ne reconnais plus mes ambitions profondes..." Qu'a donc ce patient, quelle profession exerce-t-il ? Un mystère qui sera levé mais qui ne manquera pas de vous immerger néanmoins dans une profonde - une fois de plus! - réflexion. Carlos Vaquera ? Un passeur et brillant psychothérapeute par les mots, ces petits assemblages de lettres que l'on prononce, qui souvent nous influencent et nous bouleversent à tel point que nous pouvons nous retrouver en apnée spirituelle et/ou philosophique ! Illusion(s) ou pas ? A vous de trouver si un brin de magie émerge de cet ouvrage, des mots, des "entre les lignes"...et de vous-mêmes bien sûr ! Le seul bémol ? Que notre auteur n'ait pas été plus long mais 80 pages d'expirations, c'est déjà bien et l'on se doute que Carlos n'a pas dit ici...son dernier mot !
Editions Lamiroy – 120 pages
Thierry-Marie Delaunois
QUINTET POUR VENISE
Venise est une passion, une passion libre, la plus libre de toutes. Elle signifie en latin « Reviens encore ! », Veni estiam. Les allers et retours incessants de sa navigation aux activités commerciales, fonctionnelles et touristiques de jour s’opposent au calme olympien d’une proue et aux remous d’une embarcation nocturne. Comment imaginer y revenir sans y être allé ? l’attraction maritime saisit chacun de ses acteurs ou figurants. Tel le serpent figuré S à l’envers du Grand Canal, Venise est fendue au cœur par une mystérieuse blessure. Un long secret qui fait d’elle la plus belle des cités humaines : la seule qui touche à ce point au paradis. Voilà de quelle manière débute le livre de Jean-Hugues Larché, réalisateur d’un film sur Nietsche et de plusieurs documentaires ! A travers cinq textes, il nous propose un voyage dans la ville où Casanova a été emprisonné, là où règne un tourbillon de culture et de traditions qui se perpétuent notamment par le biais d’un carnaval légendaire. On y trouve de l’admiration, mais également une bonne dose de désinvolture toute vénitienne, on pénètre sur la pointe des pieds dans un univers aux mille facettes toujours surprenantes, sautant du Grand canal au musée de l’Academia, en passant vers la fresque de Tiepolo sur un air de Vivaldi qu’on imagine sautillant. Beau comme une aquarelle !
Ed. Serge Safran – 132 pages
Paul Huet
LE LAC AUX VELIES
Ce livre est un compte musical illustré en image. C’est l'histoire de Günel, racontée à la fois en français et en klokobetz, langue officielle de Klokochazia). Günel est un personnage malfaisant et rusé, hors du temps. Ce magnifique livre doit être lu pour le comprendre. Une histoire irréelle, surréaliste, fantastique. Pour unlecteur qui aime les livres en version originale (papier), c’est le livre à posséder dans sa bibliothèque. Des dessins magnifiques subliment les écrits de l’auteur et la musique, de l’orchestre symphonique de Budapest (en CD), qui accompagne votre lecture est tout simplement splendide.
Bien que cette lecture soit proposée aux enfants, Je déconseille, je pense que certaines images et mots pourraient ne pas être compris par de jeunes enfants.
Histoire de Labyala Nosfell, écrite et illustrée par Ludovic Debeurme. Adaptation et calligraphie par Labyala Nosfell. Musique de Labyala Nosfell et Pierre Le Bourgeois
Ed. Futuropolis - 44 pages
Elise Jane
L’ESCALIER DU CIEL
J’ai connu Yves Isselé du temps où j’enseignais dans son école, l’Athénée Charles Janssens à Ixelles. Entre 1980 et 1990. Il n’était pas mon élève et pourtant, assez spontanément, il a souhaité me rencontrer. Cela se passait aux temps de récréation, le matin, à midi et même l’après-midi. J’ai remarqué, durant ma longue carrière d’enseignant que les rapportsles plusoriginauxet les plusconstructifsque l’on peut avoir avec les étudiants ont surtout lieu avec ceux qui ne sont pas vos propres élèves. Les discussions vont plus loin, libérées qu’elles sont du double statut d’élève et professeur. Et de fait, plutôt que de se distraire avec ses camarades, comme cela aurait été normal, le plaisir d’Yves était de m’entretenir de ce qui lui occupait quotidiennement l’esprit, à savoir le dessin et l’imagination. Yves n’écrivait pas, en vérité, mais j’ai remarqué assez vite combien ses idées étaient structurées et pouvaient donner lieu à des récits élaborés qui ménageaient des fins inattendues. Ce que l’on 6 attend d’ailleurs de toute nouvelle, la fameuse attente déçue. Notre collaboration a commencé ainsi. Yves méditait un scénario, me le racontait, avec force détails, et je n’avais plus qu’à mettre le tout en écriture. De plus, pour ce que nous avons publié ensemble aux éditions du Centre d’Art d’Ixelles (une entreprise communale visant à offrir des livres aux écoles de la commune), Yves illustrait les textes de ses dessins, qui donnaient déjà la perspective de ce que le dessinateur deviendrait. J’ai rassemblé ici onze nouvelles qui m’ont été inspirées par Yves. Onze nouvelles qu’il a augmentées de son savoir-faire d’illustrateur. Une d’entre elles, « Saona », écrite en 1999, est d’ailleurs de sa seule main. Nous sommes l’un et l’autre heureux de porter à la connaissance de nos lecteurs le fruit d’une vieille et amicale collaboration, qui ne demande, sait-on jamais, qu’à se poursuivre.
Ed. Ménadès – 148 pages
Jean LhassaEMMANUELLE AU CINÉMA
A plusd’unpoint, « Emmanuelle »resteunsocleet, depuis, aucun film érotiquen’a étéentrepris comme on le faisait auparavant, tant au niveau de sa construction que de sa mise en scène. Alors que personne (hormis le producteur) ne croyait à sa réussite, il a pulvérisé des records d’audience que les sociologues s’amusent toujours à analyser. Il y a donc eu un avant et un après, même si les audaces dévoilées à l’écran peuvent apparaître aujourd’hui bien prudes. Maintenant, il convient de remettre le film dans son contexte. 1974 était une autre époque, loin des feux incandescents d’Internet, alors que la VHS n’existait pas et voir une nouveauté impliquait d’acheter un ticket pour la découvrir dans une salle. On se situait également à des lieues des titres à la demande et il fallait attendre qu’un directeur la mette à l’affiche pour assister à une projection. En ce temps-là, l’offre télévisuelle tenait sur les doigts d’une main et personne ne renonçait à dépenser quelques francs pour s’asseoir aux premiers rangs. Voilà un livre qui revient sur la genèse d’un film culte qui a bouleversé une époque et qui s’est trouvé à la base de la révolution sexuelle débutée au milieu des années 70. Une réalisation BCBG qui abhorre toute vulgarité et qui a fait entrer l’érotisme dans les foyers, tout en libérant la parole.
Ed. Ménadès – 213 pages
Sam Mas
L’HÉRITAGE D’ESTÉE
Esthée était une jeune femme amoureuse d’un homme qu’elle n’avait pas le droit de fréquenter. Pourtant, il suffisait de … Plusieurs décennies plus tard, sa petite-fille Lily se trouve confrontée à cette passion dont elle ignorait tout. Tout débute au moment où un notaire la convoque pour prendre possession d’un héritage. Pas grand-chose : un coffret qui contient une vieille recette en italien et un programme de la Scala de Milan. Intriguée, elle décide de relever un maximum d’indices qui pourraient lui permettre de retracer le parcours de cette grandmère méconnue. Unequête qui l’obligeà rompre avec lalinéarité des habitudes et qui la mène dans les environs du lac de Côme. En ouvrant la boîte de Pandore, elle sait qu’elle ne dominera plus rien. Les réponses qu’elle exhume s’apparentent à des sensations variées, mâtinées de chaud et de froid. Soraya Lan fait doublement mouche en brossant le portrait de deux femmes qui dialoguent à plus d’un demi-siècle d’écart et en parlant d’une société fondée sur des critères sociaux qui n'ont plus (on l’espère !) cours aujourd’hui. Mais le thème principal de ce roman reste la famille et ses secrets, avec tout ce que cela peut comporter pour les générations à venir. Qu’on le veuille ou non, on s’inscrit dans une lignée et on en porte les stigmates aussi bien que les bienfaits.
Ed. City – 338 pages
Julie PlisnierLAFEMME DE MÉNAGE
Une véritable addiction ! Ce roman est tout bonnement prenant du début à la fin, avec un suspens qui va crescendo et qui n’envoie jamais le lecteur dans les cordes. On se surprend à respirer en même temps que Millie, femme à tout faire dans la splendide demeure desWinchester. Son travail consiste à préparer les repas autant qu’à aller chercher la fille du couple à l’école. Après avoir vécu quelques mésaventures, ce job représente pour elle l’occasion de partir d’un nouveau pied. Pourtant, assez vite, ce qui ressemble à un conte de fées se hérisse de piquants. Une méchante rumeur circule dans le quartier concernant la maîtresse de maison. Elle aurait (le conditionnel reste de prudence !) tenté de noyer son enfant il y a plusieurs années. Serait-elle instable et toxique ? Certains indices laissent croire que les ragots ne colportent pas que des supputations. Heureusement, le gentil monsieur Winchester lui dégaine des sourires merveilleux au point de rendre la cohabitation presque normale. Toutefois, il existe un véritable danger tapi derrière les apparences et Millie ne semble le découvrir qu’en tâtonnant. Que risque-t-elle ? Et si le danger existe vraiment, n’est-il déjà pas trop tard ? Frida
McFadden a conquis plus de cinq millions de lecteurs à travers le monde avec ce titre et la présente traduction en français due à Karine Forestier ne peut qu’aider ce nombre à croître.
Ed. City – 364 pages
Daniel Bastié
LADÉLICATESSE DU BONHEUR
Les années 50 sont à la base d’une mutation de la société, avec de nouvelles réformes sociales, une avancée pour le droit des femmes et un pays à remettre sur pied après la victoire contre le nazisme. Rose ne connaît pourtant pas la satisfaction à laquelle elle aspire. Malgré l’amour de ses proches, elle regrette de ne pas avoir suivi la voie vers laquelle elle se dirigeait. Elle se rêvait écrivaine et le temps commence à compter. Peut-on tout placer en déséquilibre pour redémarrer à zéro ? Elle y pense de plus en plus sérieusement, mais elle sait que les achoppements se dresseront contre elle avec, notamment, une affaire de succession à régler, une nièce sur laquelle elle doit veiller. Marie-France Desmaray brosse le portrait croisé de femmesenbuteavecleursiècleetquisedéfinissent aventurièresdans l’âme pour vivre pleinement leur destin, ne pas se soumettre aux traditions patriarcales et aller à leur guise en alternant Vendée et Canada. Une atmosphère qui réveille les feux d’un passé incandescent qui peut paraître lointain à l’un ou l’autre et qui vibre toujours dans la mémoire des aînés. Voilà un beau roman nourri de sentiments, parfois sombre comme certains épisodes de notre existence, mais finalement empreint de la force d’une nostalgie qui ne lâche pas le lecteur de la première à la dernière page.
Ed. Presses de la Cité – 368 pages
Julie PlisnierALLEZ, COURAGE !
Le défaitisme est au menu de notre siècle ! Autour de nous, les socles sur lesquels nous reposions semblent s’écrouler : économie, système social, solidarité, nœud familial, etc. Dans pareil contexte, comment ne pas perdre courage ? Blanche de Richemont s’est attelée à trouver des réponses à nos craintesenallant àlarencontredepersonnesquiontfaitdelapositivitéleurcheval debataille.Rencontre donc avec un ermite, un chirurgien, un militaire et des personnes engagées dans l’humanitaire ou le social, question de prouver que la procrastination n’est pas de mise et que baisser les bras revient à appuyer le sentiment d’échec ambiant. Une quête loin d’être vaine, puisqu’elle consiste à se resourcer pour aller au-devant des autres.A chacune des étapes, l’auteure convoque des exemples appuyés par des témoignages ou des lectures. Sa résonnance part d’une expérience que certains pourraient qualifier de dangereuse, puisqu’elle a choisi de s’isoler dans une cabane dans le fin fond du Canada pour y loger tout un hiver recluse comme un anachorète et, ainsi, se couper de la société. Une option courageuse, teintée d’un zeste d’inconscience. Une plongée qui lui a permis d’apporter de la lumière à sa vie, de se remettre complètement en déséquilibre par rapport à ce qu’elle vivait jusqu’alors, avec une résonnance particulière d’être vraiment elle face aux conjectures et leurs impératifs. Allez courage ! Ce livre n’est pas un appel au combat, mais un rappel que la quiétude engourdie ou égarée doit être réveillée. Le bonheur est trop précieux pour passer outre !É
Ed. Presses de la Cité – 224 pages
Paul HuetROND POINT ENAFFICHES
Stéphane Trapier, un nom qui ne vous dira peut-être pas grandchose, mais dont vous avez certainement déjà vu les dessins ou les affiches. Unillustrateur et auteurde bandesdessinées qui s’est notamment illustré dans « Le Monde », « Fluide glacial » et qui a mis son talent au service du théâtre Rond-Point situé dans le huitième arrondissement parisien et dirigé depuis une vingtaine d’années par Jean-Michel Ribes. L’enseigne consacre l’essentiel de sa programmation aux auteurs vivants avec une trentaine de spectacles annuels. Ce livre revient sur la collaboration de Stéphane Trapier avec son ami Jean-Michel Ribes, pour lequel il répond présent à n’importe quel nouveau projet. Leur travail à quatre mains s’est cristallisé jusqu’à l’aboutissement d’affiches immédiatement reconnaissables au premier coup-d’œil, avec un trait simple, un peu de couleur et un titre rouge sur fond blanc. Question d’homogénéité et d’esthétique ! Accompagner cette troupe lui a permis de la connaître de l’intérieur et de participer au foisonnement incroyable qui l’anime. Vingt ans d’affiches réclamait de célébrer cet anniversaire en fanfare par le biais d’un ouvrage récapitulatif de toute beauté. Pas detexte, mais quedes dessins…voilà la formule adoptée haut-la-main !
Ed. La Table Ronde – 386 pages
Paul HuetMES DÉSIRS FUTILES
Entre roman et fable, « Mes désirs futiles » se veut une parabole sur la vie, les projets et les envies. Archy voit le jour dans une forêt sombre. Très vite, il comprend qu’il fait partie de la race des fouines. Lorsqu’il tente de vider un nid des œufs qu’il contient, il chute, se blesse et traîne une patte handicapée. Devenu inutile aux siens, il est offert à un renard qui en fait son esclave. Peu à peu, une étrange fascination s’installe et le jeune animal découvre le secret de son maître. Ce dernier entretient une fascination étrange pour tout ce qui vient du monde des humains, dont une Bible qu’il tente de percer. Vieillissant, le renard décide de transmettre ses connaissances à Archy. Mais ce savoir l’aidera-t-il vraiment au long de son existence semée d’embûches et de troubles, d’autant plus qu’il doit maintenant veiller sur la famille qu’il a fondée. Jetant un pont de philosophie entre des animaux doués de raison et d’intelligence, Bernard Zannoni nous parle de la volonté de puissance, du temps qui passe, de réconciliation, deméditation, desagesse, demortet… deDieu ! Couronné par de nombreux prix en Italie, cet ouvrage interroge la nature de chacun et la force de ses désirs pour inviter le lecteur à réfléchir au sens à donner à chaque décision qu’il entreprend.
Ed. Quai Voltaire – 219 pages
Sylvie Van LaerePRÉFET DE LARÉPUBLIQUE
Jean-François Carenco se raconte à travers cette biographie teintée de moult anecdotes. Durant sa longue carrière, il a été préfet pour se mettre au service de la République et de valeurs qu’il a toujours défendues avec fierté. Dans un pays où l’Etat a bâti la nation, son témoignage prend une dimension qui résonne, fruit d’une expérience du terrain mâtinée de bonheurs, dedoutes, de vexationsetde drames. Il lerappelle, safonction reste bien souvent celle de l’ombre. En se racontant, il baigne son histoire personnelle à celle que tout le monde connaît à travers les médias, les grands faits qui ont marqué la fin du XXe siècle et les débuts du XXIe siècle. Sans embellir les choses, il narre son parcours en rappelant que seul le travail ouvre la voie de l’émancipation et qu’il convient de ne pas se leurrer en écoutant la voix de sirènes qui cherchent à déstabiliser un mode de fonctionnement qui a fait ses preuves. Si le système républicain n’est pas parfait, il n’est, dans tous les cas, pas la pire voie de guidance. Bien sûr, il y a constamment des choses à améliorer, voire à modifier, mais ce n’est pas en larmoyant et en critiquant sans agir qu’on inventera de nouvelles pistes à suivre !
Ed. du Cerf – 254 pages
André MetzingerPETIT MANUELAL’USAGE DES PARENTS D’UN ENFANT WOKE
Le mot woke, venu de l’anglais, fait allusion aux personnes éveillées aux problèmes liés à notre société : injustices sociales, racisme, défense des minorités identitaires, défis écologiques, etc. au fil du temps, le terme est devenu une expression un peu fourre-tout. Xavier-Laurent Salvador, conscient des difficultés que peuvent rencontrer des parents avec un jeune engagé dans ce système, propose un mode d’emploi pour comprendre son enfant, du moins assimiler son vocabulaire et entretenir un minimum de dialogue. Pas évident lorsque l’interlocuteur clame que la société est pourrie et que la justice l’est tout autant, qu’il use abusivement de l’écriture inclusive et s’obstine à déconstruire tout ce que son éducation a mis en place. Que dire ? Que faire ? Quels arguments saisir pour ne pas s’affronter dans un pugilat permanent ? Même s’il ne s’agit pas de la panacée, cette étude a le mérite d’exister et propose des pistes concrètes pour aller de l’avant, désamorcer des situations qui peuvent bien vite s’avérer explosives. Qu’on le veuille ou non, l’idéologie wokiste force le seuil de certains foyers avec une amplitude de plus en plus accentuée. S’y opposer par la force revient tout bonnement à perdre d’avance une lutte.Avec intelligence, il convient davantage de ne jamais désamorcer le dialogue et d’apprendre à disserter en astiquantses arguments, en attendantquejeunesse passe, enmontrant par l’exemple que le monde n’est pas un enfer et qu’on peut devenir un citoyen responsable sans imaginer que des complots se dressent tous azimuts.
Ed. du Cerf – 180 pages
Amélie CollardCHAOS
Depuis une trentaine d’années, la France a perdu de sa superbe légendaire et s’affaisse sur ses socles, en proie à une dépression qui ne fait que s’accentuer. D’où viennent les tirs ? Sont-ils croisés, menés de l’extérieur ou orchestrés en interne ?Elle n’est pas la seule. Il suffit de regarder ce que devient l’Europe. Elle se disloque de tous les côtés, perd de l’eau par tous les pores, en train de régresser sur une pente savonneuse et dangereuse. Rien ne va plus : lèpre économique, déliquescence des valeurs, politique qui manque d’ambition, menace écologique, guerres qui frappent aux portes de nos frontières et racisme qui affiche des crocs arrogants. Les politiciens se replient dans un silence criminel et la globalisation autant que le néolibéralisme multiplient les coups bas. Le chaos s’installe sans que des mesures radicales ne soient prises. Certains en appellent à des règles plus punitives, tandis que d’autres dénoncent des lois liberticides. Faudrait savoir ! Le moment que nous vivons ne résulte pas du hasard, mais de l’appropriation de l’Histoire et du réel dont la société a besoin. Stéphane Rozès nous propose une analyse pointue de la situation en soulignant la responsabilité collective. Son essai tente d’examiner ce qui est la plupart du temps étouffé ou ignoré du public lambda. Ed. du Cerf – 218 pages
Sam Mas
MANIFESTEANARCHA-FEMINISTE
Le monde change, la société évolue et les constats sont là pour entériner l’avis que le patriarcat vit un déclin inimaginable il y a encore quelques décennies. Les assauts lancés contre l’omnipotence masculine portent ostensiblement des fruits, mais le but a-t-il été atteint ? Encore trop souvent, le sexe féminin est exploité ou opprimé, quelle que soit l’origine de ces attaques. Chiara Bottici tire la sonnette d’alarme et rappelle à quel point, plus que jamais, la présence des femmes est nécessaire dans un monde en pleine déliquescence. Le féminisme est donc crucial, avec le risque avéré qu’il puisse organiser en son sein une nouvelle hiérarchie. D’où l’importance de veiller au grain et de parler ouvertement d’anarcha-féminisme qui consiste à bâtir une société sans relations de domination et s’affranchir de la subordination devenue intolérable. Le constat posé par l’auteure est la nécessité d’une forme d’anarchie pour se prévenir du danger que les acquis gagnés deviennent entre les mains de quelques-unes une nouvelle dictature. Un essai qui a le mérite d’exister, même s’il divisera les lectrices.
Ed. Payot – 92 pages
Sylvie Van Laere
THÉRÈSE DE LISIEUX … SAINTE
Tout a-t-il été écrit sur Thérèse de Lisieux ? Visiblement non ! Véronique Gay Crosier revient sur cette religieuse devenue sainte par sa simplicité et décédée à l’âge de vingt-quatre ans. L’occasion de se poser une série de questions pour y chercher des réponses. Qui était vraiment cette jeune femme entrée en religion ? Comment concevaitelle la vie monacale ? De quelle manière envisageait-elle la sainteté ? Surtout, par quels moyens s’y est-elle prise ? L’occasion de la suivre pas à pas, de l’écouter s’interroger sur la perfection, l’amour des autres, le rapport au Christ, les vertus, les mortifications, les abandons, les faiblesses et l’expérience de l’indigence. On le sait, plusieurs éléments ont influencé sa vocation et sa façon d’être, de raisonner et de croire en Dieu. Thérèse de Lisieux n’a pas composé de traité mystique mais a partagé ses pensées, ses intuitions et son vécu. Mieux que quiconque, elle a été soulevée par une vie spirituelle riche et pleine. Jean-Paul II a parlé d’elle en affirmant que son amour miséricordieux l’a élevée parmi les modèles à suivre et que son exemple nous place à l’interface de la morale et de la grâce. Un ouvrage qui entend répondre à bien des interrogations.Avis aux amateurs !
Ed.Artège -312 pages
Sam Mas
LES ILLUSIONS DANGEREUSES
Le veau d’or n’est pas mort ! Le XXIe siècle continue d’idolâtrer de fausses divinités en s’asseyant sur des valeurs qui laissent souvent un goût amer lorsqu’on tente d’approcher la justesse des choses. Constamment à la recherche de bonheurs artificiels, l’humanité se laisse entraîner sur des voies parallèles qui lui font espérer une société idéale, croyant s’émanciper du passé et de valeurs qu’elle juge erronément obsolètes. Des illusions dangereuses, car elles font vaciller nos socles etrisquentde nous faire basculer loindes repères qui jusqu’ici garantissaient un équilibre. Jean-Philippe Trottier fait le pari de la tradition vivante, du retour à la capacité de réfléchir par soi-même sans se laisser phagocyter par ce qu’on martèle partout. Il y a bien sûr le déclin de l’Occident auquel on assiste, des slogans qui se dressent en tyrans, des combats qu’on défend jusqu’auboutisme, des arguments qu’on assène sans trop réfléchir auxconséquences, desmodesintellectuelsqu’oncondamnesans les étudier et toute une série de réflexions désormais considérées comme racistes, misogynes ou politiquement incorrectes. Naturellement, la société évolue, mais il convient de prendre garde de ne pas se dénature ni de perdre notre acuité. Un ouvrage qui invite à la prise de conscience sur le comment et la manière dont les idéologies récentes hantent notre quotidien et qui ne laissera sans doute pas le lecteur indifférent.
Ed.Artège – 217 pages
Sam Mas
LA PROVIDENCE
La doctrine de la providence divine peut être résumée brièvement de la manière suivante : Dieu, de toute éternité et sur le conseil de sa propre volonté, a ordonné ce qui va nous arriver, mais il n’est en aucun cas l’auteur du péché ! Cela pour dire qu’il est difficile d’envisager la participation de Dieu dans le monde et sa responsabilité dans ce qu’il advient de nos actions. Il laisse l’être humain libre de ses choix. Une liberté qui possède un coût, puisque celui qui agit récolte les fruits ou les coups de bâton de chaque décision. Aujourd’hui, on affirme que Dieu intervient en manifestant sa présence et jamais en l’imposant. Il s’agit de signes à interpréter, d’occasions à saisir pourvu qu’on sache les détecter. On se situe donc à des lieues de l’idée d’un grand horloger qui rythme notre quotidien. Toutefois, pour un croyant, comprendre ne suffit pas. Il est appelé à aimer et à bouger pour accomplir un cheminement spirituel afin de vivre harmonieusement sa foi dans un état d’abandon serein. Joël Guibert s’emploie à nouséclairer sur la notion de Providence en nous proposant des pistes pour la vivre pleinement, autant que pour saisir à bras-le-corps son Mystère en désamorçant les difficultés et en montrant les richesses existentielles qu’elle contient, car l’interaction avec Dieu est, pour lui, une évidence.
Ed. Artège – 314 pages
Sam Mas
BENOÎT XVI
Son décès nous a rappelé le visage de Joseph Ratzinger, pape qui a préféré quitter sa fonction pour retourner à sa vie méditative de théologien réputé. Cet ouvrage nous propose de revoir en images le parcours d’une vie au service du Christ et de l’Eglise. Présentant parfois le profil d’un homme austère et réservé, il a toujours suivi les orientations d’un magistère orienté par les défis du monde moderne et la dissolution de la foi en Europe. On se le rappelle encore : le 11 février 2013, il annonçait au monde son souhait de renoncer au pontificat. Un choix mûrement réfléchi. A partir de cette date, le livre revient sur son parcours depuis sa naissance dans un petit village de Bavière jusqu’à sa retraite dans un monastère pour se consacrer à l’étude. L’occasion de découvrir des photographies rares ou carrément inédites qui nous révèlent la richesse humaine d’un homme qui a suivi sa conscience et qui n’a jamais abandonné sa vocation pastorale même si, pour lui, passer à autre chose ne correspondait pas à un renoncement. Maria Giuseppina Buatnanno est journaliste pour le magazine Oggi et Lucas Caruso est responsable du service de presse de la Fondation vaticane Joseph Ratzinger- Benoît XVI. A deux, ils ont réalisé cet ouvrage richement documenté.
Ed.Artège -206 pages
Sam Mas
COMPLOTS À VERSAILLES – VOLUME 6
Voilà le sixième tome des adaptations des romans d’Annie Jay en bandes dessinées. Depuis que Louis XIV a épousé Madame de Maintenon, veuve du poète Scarron, les rumeurs vont bon train. Impossible d’espérer le retour de la quiétude à Versailles ! Les jalousies s’enflamment et les complots reprennent de plus belle. On lui reproche notamment son influence sur le monarque. Notamment lorsqu’il s’apprête à révoquer l’édit de Nantes au profit de celui de Fontainebleau, destiné à supprimer les libertés accordées aux protestants. Cécile, témoin de ce qui se déroule à la cour, est victime d’un empoisonnement. Quel nouvel ennemi s’est-elle collée à dos ? Pour le savoir, il lui faudra relever la tête et affronter un homme mystérieux au bec-de-lièvre. A nouveau, Carbone, Cee Cee MiaAngelilli et Pierpaoli s’emparent de la saga bien connue pour l’adapter en phylactères et la mettre à la portée d’adolescents ou de lecteurs férus d’Histoire romancée. Naturellement, il a fallu pratiquer l’art de l’ellipse en resserrant l’intrigue sans la trahir et donner un visage aux protagonistes en s’inspirant des descriptions physiques fournies par l’auteure. Un récit qui renvoie au siècle du Roi Soleil et qui rappelle lointainement les aventures de la belle Angélique, marquise des Anges, magnifiée au cinéma par Michèle Mercier, avec des traquenards à déjouer, des poursuites mémorables et des sentiments exacerbés. Au demeurant, ce nouveau volume demeure assez classique dans la forme, avec un découpage qui plait par son schéma feuilletonnesque, son graphisme agréable et une mise en page soignée.
Ed. Jungle – 56 pages
Daniel BastiéFARENHEINT 451
Le titreest uneréférence par letruchement dufilm réalisé en 1966, maisbeaucoup moinspar son remake de 2018 ! Cette fois, le fameux roman de Ray Braddbury est adapté en bédé par Tim Hamilton, question de nous replonger dans un monde futuriste qui condamne les libertés et ordonne de brûler les livres. Bien entendu, une poche de résistance s’organise. 451 fait référence à la température nécessaire pour enflammer le papier. Un récit terrifiant qui est non sans nous rappeler « 1981 » de George Orwell et qui apparaît comme une mise en gare contre les totalitarismes et leur batterie de mesures promptes à crucifier tout ce qui ne correspond pas aux idées mises en place par le régime. Montag fait partie de ces pompiers d’un genre particulier qui détruisent les ouvrages en les arrachant des rayons des bibliothèques pour en faire un immense brasier, jusqu’au jour où il s’initie au bonheur et à l’intérêt de lire, avant de refuser les diktats imposés par la bureaucratie et se met à rêver d’un monde perdu où la littérature et l’imaginaire ne seraient pas bannis. Devenant du coup un dangereux criminel, il n’a pas d’alternative que la fuite, puisque traqué par les forces officielles de répression. « Farenheit 451 » dénonce la perversité d’une culture de masse facilitée par la déliquescence de la structure scolaire, le nivellement par le bas et le désintérêt profond de la population pour tout ce qui concerne l’instruction classique.
Ed. Philéas – 152 pages
Andrea CerasiCOLOSSALE
Jade est issue de la haute société, un monde formaté dans lequel chacun doit tenir son rang, sans écarts. Des règles que la jeune femme n’entend pas adopter. Pour elle, il importe de suivre soncœur et de se vouer à sa passion pour la culture physique. Catch et musculation sont son viatique ! Alors, en dépit de ce que pensent ses proches, elle franchit le pas et ose ce que peu avant elle ont transgressé. Dans cette bédé, Rutile démontre à quel point tout est codifié dans une sphère à laquelle les citoyens lambda n’ontpas accès.Tout yest genré et laféminité reste associée à l’idée particulière qu’onsefait d’elle. Surunton de comédie, l’auteure entend faire passer un message de liberté tout en montrant que le sexe dit faible est capable de remporter des défis au grand dam de certains hommes jetés dans la compétition. Elle joue également avec les sujets sociaux, bouscule le lecteur dans ses habitudes et chahute le fond autant que la forme. Il n’y a donc pas que les garçons qui peuvent se transformer physiquement et exposer leurs muscles. On découvre dans « Colossale » une vaste gamme de personnages en termes d’apparences, un peu comme dans la vraie vie. Il suffit de pivoter la tête pour constater à quel point la société se métamorphose peu à peu et de quelle manière les diktats greffés sur le patriarcat explosent. En se cherchant, Jade trouve l’amour et compte bien sauver sa famille de la débâcle financière en devenant championne dans la discipline sportive où elle excelle. Avant la récompense méritée, il importe naturellement de taire cette activité aux siens.
Ed. Jungle – 216 pages
Julie Van LaereLES FEMMES PERVERSES NARCISSIQUES
Les femmes perverses narcissiques manifestent toutes un trouble de la personnalité, basé sur le déni de toute souffrance ou de l’identité de l’autre. En soi, elles ont besoin de l’autre pour exister, instrumentaliser, jouer de leur omnipotence ou humilier. La domination se réalise le plus souvent de manière sournoise en utilisant le chantage affectif, les menaces, la possessivité. Un comportement de caméléon. Christine Calonne propose un ouvrage en cent questionsréponses qui sont autant de pistes de réflexion sur ce trouble de la personnalité pour mieux en comprendre les rouages et, surtout, mieux s’en protéger. Cet ouvrage s’adresse aussi bien aux victimes qu’aux intervenants sociaux. Parmi les interrogations qui sont posées, on retrouve : Comment la femme perverse narcissique manipule-t-elle dans le milieu professionnel ? Une femme perverse narcissique peut-elle épouser un partenaire pervers narcissique ? A quelles représailles recourt la femme perverse narcissique ? Pourquoi la médiation avec une mère perverse narcissique ne peut pas aboutir ? La mère perverse narcissique prend-elle ses enfants en otage s pour se venger ? Quelles sont les violences physiques de la femme perverse narcissique ? La femme perverse narcissique est-elle traumatisée ? Un mode d’emploi qui devrait servir à plus d’un. Autrement, il peut s’agir d’une mise en garde.
Ed. Ellipses – 212 pages
Julie Plisnier
AMBROISE PARÉ – LE PÈRE DE LA CHIRURGIE
Ambroise Paré a vu le jour en France au début du XVIe siècle. Chirurgien du roi, il a également œuvré sur les champs de bataille, amené à être créatif comme on dit aujourd’hui. Face aux blessures de guerre, il a dû expérimenter de nouvelles techniques chirurgicales, mettre au point des techniques de ligature des artères ou de pansement à froid. On connaît essentiellement son existence par les documents qu’il a luimême laissés. Ambroise Paré a traditionnellement été considéré par les historiens comme protestant. Cependant, une polémique à ce sujet est née dans le giron du XIXe siècle avec certains historiens d’obédience catholique, estimant détenir les preuves de son adhésion à la foi prônée par le Vatican. Franc, râleur et frondeur, l’homme était intègre vis-à-vis de ses prises de position. On lui prête également ce mot d’esprit. Au moment d’opérer Charles IX, celui-ci lui aurait demandé de le soigner mieuxquelesgueux. Etl’hommederépondre : C’est impossible majesté, je soigne les gueux comme des rois ! Si l’anecdote est fausse, elle a au moins le bonheur de faire sourire. Pierre Boisserie, Vincent Wagner et Jean-Noël Fabiani-Salmon nous livrent ici une biographie déclinée sous la forme d’un roman graphique rythmé et efficace, soigné autant au niveau du découpage que du graphisme. L’objectif de ce livre est bien entendu de raviver le souvenir de ce pionnier de lamédecine dans nosmémoires, tout en nous offrant un agréable moment de lecture.
Ed. LesArènes – 111 pages
Amélie Collard
SANGS MÊLÉS
Il y a un peu de « J’irai cracher sur vos tombes » dans ce roman. Bobby, né d’un père noir qu’il n’a jamais connu, s’est toujours fait passer pour un blanc. Son meilleur amiAaron vient de sortir de cabane où il a passé douze saisons pour traficdedrogue. Lajoiedesretrouvaillesnedurepas.Aaronagresse un jeune de couleur et rend, du fait, Bobby complice d’un crime raciste. Que faire ? Dénoncer celui qui a toujours été là pour lui ? Se compromettre pour lui éviter la taule ? Dévoiler ses origines au risque de se griller dans le quartier ? La violence est omniprésente dans ce récit qui appuie sur la pédale d’accélération pour précipiter le protagoniste dans un engrenage. Entre secrets et obsessions, les tensions sociales et raciales percutent les personnages de plein fouet. Se taire, parler, militer, dénoncer ou participer, aucun choix ne semble idoine ! John Vercher décrit un monde sans espoir, où le prix de la vie se paie cash. Avec « Sangs mêlés », il narre une expérience identitaire bouleversante qui n’élude aucune question et qui entraîne un jeune homme dans une spirale folle. Une tragédie dont on devine le goût amer. Attention aux âmes sensibles !
Ed. Equinoxe – 312 pages
André MetzingerLE PRIX DU VENT
Les éoliennes s’implantent désormais partout au grand dam de certains au point de maintenant faire partie du paysage dans certaines régions. Vous en avez croisées ou vues à la télévision. Symboles de l’écologie et de l’énergie renouvelable, elles cacheraient une face plus sombre pour d’autres. Sioux Berger, journaliste spécialiste de l’écologie, nous dévoile l’envers du décor en partant de carnets de notes et de témoignages. A travers ces portraits, elle tente de nous révéler l’aspect pernicieux de ce système pas autant vert que beaucoup le clament. Outre une forme esthétique qui peut être discutée, les éoliennes menaceraient la biodiversité, seraient la cause de symptômes dans les cheptels agricoles et chez les riverains, occasionneraient des nuisances sonores, voire la disparition de certains oiseaux, etc. Naturellement, les besoins sont à satisfaire en cherchant des alternatives aux énergies fossiles et un scénario de transition doit être étudié. Les plus farouches opposants à l’installation de parcs éoliens parlent de trahison, écologique qui pollueraient davantage que le citoyen lambda ne l’imagine. Adapté en bédé par Maxime Poisot et Baptiste Chouët, ce livre se veut un cri qui vise à remettre les choses en place et à cesser les discours angéliques qui pleuvent tous azimuts.
Ed. du Rocher – 156 pages
André MetzingerVAINCRE SAPEUR DE L’ÉCHEC
La peur fait partie de la vie. Qu’elle soit réelle ou qu’elle dépende du manque de confiance en soi ! On a tous éprouvé des instants d’appréhension avant d’entreprendre une chose importante ou délicate. Qu’il s’agisse d’un examen, de déclarer sa flamme ou lors d’un entretien d’embauche. Il est le plus souvent question d’une crainte l’échec, d’être disqualifié ou de rater le coche d’une opportunité voire d’une nécessité. En se basant sur ses expériences, on peut tirer des leçons, mais cela implique une prise de conscience ou la capacité de se remettre sérieusement en question face à plusieurs défis. Marion Mari-Bouzid, psychologue spécialisée en thérapies comportementales et cognitives, vient de rédiger un ouvrage qui s’adresse à quiconque souhaite annihiler ou reteindre cette impression de peur qui l’endigue dans son parcours. Elle ne propose pas de remèdes miracles, mais se fonde sur ses années de pratique en multipliant les témoignages de patients pour présenter une méthode faite pour suggérer aux personnes performantes d’optimiser leur potentiel et aux personnes entravées de débloquer ce qui les inhibe. A l’aide d’exercices concrets et de questionnaires, elle met en place un outil pratique qui vise à retrouver le chemin de la réussite et/ou du bien-être. Il suffit généralement de dire stop au trouble panique, de se coacher soi-même et de freiner le perfectionnisme excessif. Eviter que l’anxiété ne devienne pathologique, voilà le but essentiel recherché par cet ouvrage clair et adapté à toutes et à tous !
Ed. Mardaga - 316 pages
Amélie Collard
LA SORCIÈRE
"Cette conversation avec elle avait modifié radicalement le cours de ses pensées. Son flair disait à Leif qu'il était sur la bonne piste. En même temps, cela impliquait qu'il allait être forcé de s'avouer à lui-même, et à la longue d'avouer aussi aux autres qu'il avait commis une erreur. Une erreur qui avait détruit la vie de nombreuses personnes. Et dire qu'il avait agi en conscience n'était pas une défense suffisante..." Leif, enquêteur à présent retraité, avait-il enfin trouvé une réponse à "l'énigme Stella"? Il s'était au départ laissé piéger par la simplicité et l'évidence !
1985: Stella, une petite fille de quatre ans, est retrouvée sans vie au cœur de la forêt, elle a manifestement été assassinée et deux adolescentes de treize ans, Marie et Helen, avouent le crime avant de se rétracter. Leif et son équipe enquêtent...
2015: Une autre fillette du même âge, Nea, est retrouvée nue sous un tronc d'arbre dans la même forêt, elle aussi assassinée. Patrick Hedström et son groupe mènent l'enquête, Erica, son épouse romancière, s'intéressant de près à l'affaire car elle a débuté l'écriture d'un livre sur la petite Stella, troublée par les similitudes apparaissant entre les deux tragédies.
1671 : Elin et sa fille Märta sont recueillies par Britta, la soeur cadette d'Elin, à la suite de la tragique disparition en mer de Per le pêcheur, le mari d'Elin, et les tensions sont vives. Elin a parfois un comportement très étrange. Serait-elle une sorcière ?
Trois époques avec trois narrations développées en parallèle, l'alternance très réussie et un crescendo permanent. Y a-t-il en fin de compte un lien, voire une relation étroite, entre Elin, Stella et Nea ?
Dixième volet très élaboré, le plus dense et le plus ample, d'une vaste série policière concoctée par une auteure d'origine suédoise née en 1974, "La Sorcière" de Camilla Läckberg est en fait un roman qui ne fait pas moins de 696 pages, une bible d'une certaine manière, mais jamais l'on ne s'ennuie, Camilla Läckberg faisant preuve d'un sens inné de la mise en scène, distillant les indices et les pistes au comptegouttes, son récit tournant principalement autour des personnages de Marie et Helen.
Marie, fortement traumatisée par ce crime dont elle est accusée et un univers familial difficile, qui trente ans plus tard, après avoir fui le village et son passé, est parvenue à devenir une star de cinéma (Hollywood) de retour dans le coin pour un tournage à l'instant où l'on découvre le corps de Nea. Coïncidence ? Marie a une fille de quinze ans, Jessie, qui l'a accompagnée. Helen, elle également choquée par le décès de la petite Stella, femme fragile et solitaire qui épousera pourtant James, un ami de son père, un autoritaire militaire de carrière avec lequel elle aura un fils: Sam! Marie, manifestement ouverte et conviviale; Helen, plutôt recluse, dans l'ombre des crimes passés. Sont-elles coupables, ontelles tué deux fois ensemble et que viennent finalement faire Elin et Märta dans cette histoire ? En 1985, Leif s'était mis à douter et à chercher : "...Son bureau était comme toujours parfaitement en ordre. Il y mettait un point d'honneur, comme durant sa vie professionnelle : son bureau au commissariat était toujours aussi impeccable qu'à la maison. Ca l'aidait à classer ses idées. A découvrir une relation et un ordre entre les faits en apparence disjoints. Il sortit le classeur avec les documents sur l'affaire. Il ne savait pas combien de fois il avait tout relu. Mais aujourd'hui, il le parcourut selon une perspective nouvelle..." Leif a-t-il trouvé une nouvelle piste ? Quelques jours plus tard, il est subitement retrouvé mort assisà sonbureau. Suicide? Meurtre ? Les protagonistes denotre récit sont-ilsen fait tous victimes d'une malédiction ? "La Sorcière" de Camilla Läckberg vous attend, de pied ferme, suspense garanti et surprises en chemin, une enquête complexe pour Patrick et son équipe, un périple pour le lecteur qui ne peut que s'en réjouir ! Un bon choix de lecture pour l'amateur de suspense de longue haleine...
Ed. Actes Sud Babel – 784 pages
Thierry-Marie Delaunois