BRUXELLES CULTURE
5 juin 2023
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RENCONTRE : FRANK ANDRIAT
RENCONTRE : FRANK ANDRIAT
Frank Andriat a longtemps partagé sa vie entre l'enseignement et l’écriture. Même s’il écrit des livres pourlesadultes,il s’estforgéuneréputation en rédigeant des ouvrages pour les adolescents. Des histoires qui marquent les esprits et qui continuent de susciter l’intérêt. Rencontre
Frank Andriat, qui êtes-vous ?
Je suis né le 30 mars 1958 à Ixelles. Après des études secondaires à l’Athénée communal Fernand Blum, suivies par une licence en philologie romane à l’Université Libre de Bruxelles, j’ai été professeur de français pendant trente-six ans. En parallèle, j’ai écrit pas mal de livres tant pour les adultes que pour les adolescents. Heureusement, comme on ne se résume pas à ce que l’on fait, je suis aussi quelqu’un qui tente le mieux possible de me relier aux merveilles de l’existence.
Aujourd’hui à la retraite, que retenez-vous de ces décennies passées devant des élèves du cycle secondaire ?
Je retiens surtout du bonheur. Celui d’avoir pu rencontrer l’autre dans ses différences, celui d’avoir pu partager ma passion de la littérature et de l’écriture et celui d’avoir pu accompagner des jeunes dans la quête d’eux-mêmes. Souvent, des visages et des sourires me reviennent en mémoire.
Quel regard portez-vous sur le monde de l’école tel qu'il est actuellement ?
Le monde de l’école doit sans cesse se remettre en question et se réinventer, mais le plus important est la relation humaine qui s’établit entre élèves et enseignants. C’est àpartirdecenœud, pasdesbeauxdiscoursni desgrandes théories, que des liens se tissent pour générer de la confiance mutuelle et permettre d’atteindre l’excellence.
Le Journal de Jamila et La remplaçante ont connu un énorme succès de librairie. À quoi attribuez-vous la réussite de ces romans ?
Ces deux romans sont des long-sellers, trente-sept ans pour le premier, vingt-sept pour le deuxième, et ils se vendent encore fort bien. Leur succès est dû, je crois, au fait que les ados s’y retrouvent et qu’ils prennent du plaisir à les lire. Il s’agit de deux livres qui touchent au cœur. Voilà ce qui les rend toujours agréables !
Comment avez-vous été amené à collaborer avec les éditions Marabout, célèbres pour avoir mis autrefois sur les rails Henri Vernes avec les aventures du commandant Bob Morane ?
Agnès, une de mes éditrices de Desclée de Brouwer, est passée chez Marabout et nous avons continué à travailler ensemble. C’est une joie d’avoir pu collaborer avec elle et sa collègue Aline. Ensuite, un autre réel bonheur d’être publié dans la maison dont, ado, je lisais les titres : Henri Vernes bien sûr, mais aussi Jean Ray, Thomas Owen, Michel de Ghelderode ! Me retrouver dans une maison qui a publié d’aussi grands noms, trésors de notre patrimoine littéraire, est une immense satisfaction !
Comme Henri Vernes, vous avez également testé la piste du récit d’aventure avec une trilogie ayant pour personnage principal Dogston H. Juge. Pourquoi n’avez-vous pas poursuivi dans cette voie ?
Merveilleuse aventure que d’écrire ces trois romans avec Mythic, que j’ai rencontré grâce à Thomas Owen quand j’avais dix-sept ans ! C’était le
tout début de mon parcours en écriture. Le premier Dogston est sorti chez Glénat en 1980 ! Des années plus tard, les trois titres ont été publiés par Memor, puispar Fleuve Noir en1998. Unebelle expérience que je n’ai pas poursuivie parce que, à l’époque, je voulais tenter d’autres pistes d’écriture, dont celle de la rédaction en solo ! Néanmoins, que de souvenirs succulents avec un scénariste et un créateur hors du commun de la trempe de Mythic !
Peut-on dire que vous avez eu plusieurs cycles littéraires ? De la poésie à vos débuts, des livres axés sur l’action et/ou le fantastique, des récits jeunesse et, maintenant, des textes plus introspectifs, voire empreints de philosophie et de sagesse. À quels facteurs tient cette évolution ?
Oui, si vous voulez, on peut résumer mon parcours ainsi même si, aujourd’hui, je continue d’écrire des romans pour ados parallèlement à des textes plus introspectifs. La vie qui avance m’a conduit à me poser des questions, à vouloir tenter autre chose, à oser de nouvelles expériences. Pour moi, l’écriture reste avant tout une découverte joyeuse. Je me laisse écrire au gré du vent, de l’inspiration !
Que raconte Le bonheur est une valise légère ?
Selma, l’héroïne, est une jeune femme qui a tout misé sur la réussite, sur le faire, sur l’avoir et, à un moment, elle s’écroule. Grâce à Grégoire, elle va retrouver le chemin vers elle-même et vers des valeurs qui élèvent plutôt quedes valeurs qui enfoncent. Grégoire est un personnage qui a fasciné les lecteurs du roman. Plusieurs m’ont demandé qui il était vraiment, d’où il venait et où il avait acquis autant de sagesse. C’est pour leur apporter une réponse que j’ai écrit Méditations heureuses sous un cerisier du Japon.
Que nous apprend justement Méditations heureuses sous un cerisier du Japon ?
Ce roman raconte l’histoire de Grégoire avant qu’il ne rencontre Selma. Il relate son ouverture à lui-même et montre que, du malheur, on peut renaître à la lumière. Ce livre d’espérance apprend de quelle manière Grégoire a traversé la souffrance pour se reconstruire et trouver une certaine plénitude.
Avec ces deux titres, pensez-vous faire entrer du bonheur dans les foyers ou inviter vos lecteurs à réfléchir sur le sens à donner à leur existence ?
Si les lecteurs de ces deux romans trouvent un peu d’apaisement et de plénitude en les découvrant, j’en serai heureux. Tant de gens sont en recherche aujourd’hui et n’acceptent plus le monde dingue dans lequel nous évoluons. Une société du trop vite et du trop plein ! Il faut du silence et de l’accueil pour retrouver le goût de la lumière et la paix intérieure.
Êtes-vous adepte d’une philosophie particulière ?
Jesuispartisandelanécessitédeprendreletempsdevivreet derendre grâce pour le miracle du vivant, pour la beauté de la nature et de ce qui nous entoure. Vivre le plus possible le moment présent, se relier à ce qui nous dépasse et laisser l’autre être en nous. Se recevoir de la vie et se détacher des pièges de l’ego qui ne conduit qu’à la souffrance et à
l’insatisfaction. Simplement, remercier la vie d’être là et respirer avec et en elle, profondément et lentement, voilà un résumé de ce que je ressens !
Ces deux ouvrages viennent de ressortir en format poche à moins de 4 euros chez Marabout. Pourquoi l’option de les mettre à la portée de tout un chacun pour quelques pièces ?
C’est une chouette initiative de Marabout ! Les livres sont sortis en grand format, en poche et, maintenant, dans cette collection Les petits collectors sur papier Bible. Des ouvrages à emporter ou à offrir. 3,99€, c’est peucher !J’ai toujours appréciéquemeslivres soient accessibles àtoutes lesbourses. Marabout a transformé mes deux romans en livres-cadeaux et c’est formidable !
Avez-vous un nouveau projet dans votre ordinateur ?
Je viens d’achever un roman ado intitulé Une île lointaine. Il aborde le thème de la vieillesse par le biais de la relation qu’un adolescent d’une quinzaine d’années entretient avec son vieux chien. Un texte que j’ai voulu sensible et proche de notre quotidien. Il est annoncé pour la rentrée littéraire de septembre chez Ker éditions.
Retrouvez Frank Andriat sur le site www.andriat.fr
Propos recueillis par Daniel Bastié
EXPOSITION : JOHNNY HALLYDAY
Johnny Hallyday est encore dans tous les esprits et, plus de cinq ans après sa disparition, il fédère un intérêt loin de se faner. C’est Laeticia, sa veuve qui a pris l’initiative de cette exposition qui entamera la tournée des capitales pour rendre hommage à l’idole des jeunes (et de ceux qui l’ont été).
Brussels Expo a été choisi pour offrir une aire de près de deux mille mètres afin de célébrer le chanteur le plus populaire de France et de Belgique. L’occasion de se plonger dans son monde depuis la reconstruction de sa chambre d’adolescent jusqu’à son bureau de Marnes-la-Coquette refait à l’identique. Si les pochettes de disques et les affiches sont de la partie, cet événement n’oublie pas que Johnny a été acteur passant de la comédie au drame, du polar au western, sans oublier maints souvenirs musicaux qui ont marqué plusieurs générations, faisant de nombreuses de ses chansons des standards de la variété. Un voyage immersif grâce à un soin tout particulier apporté à la scénographie et à des effets personnels de l’artiste mis à disposition par sa famille et ses proches.
« Johnny Hallyday - l’Exposition » propose enfin une plongée dans l’Amérique qu’il aimait et où il résidait une partie de l’année, ainsi qu’à SaintBarth où il repose aujourd’hui. Une visite à effectuer par les fans (mais pas que !) jusqu’au 15 juin 2023 au Palais 12. Plus de détails sur le site www.brussels-expo.com
Place de Belgique, 1 à 1000 Bruxelles
FOLKLORE : L’OMMEGANG 2023
Il sera de retour le mercredi 28 et le vendredi 30 juin à partir de 19 h 30. Avec ses 1400 figurants, le cortège spectaculaire de l’Ommegang circulera de nouveau dans nos rues joyeuses, sous le regard bienveillant de la foule.
On reverra ses 47 groupes folkloriques, ses 300 drapeaux et étendards, ses 48 chevaux et ses 8 géants, dont le fameux dragon de St-Georges, répartis sur deux kilomètres d’un cortège qui descendra les rues de Bruxelles à partir de la place du Grand-Sablon. Dansune ambiance festiveet bon enfant.
Ce défilé commémore chaque année la venue de Charles Quint à Bruxelles en 1549 pour présenter son fils, l’infant d’Espagne Philippe II. Notre empereur était aussi accompagné de ses deux sœurs, Marie de Hongrie et Eléonore de France, veuve de François Ier .
Durant ces jours, le parc de Bruxelles célébrera les festivités de l’Ommegang avec un voyage au cœur de la Renaissance, qui ravira petits et grands. Ne manquez pas le spectacle des chevaliers qui s’affronteront au tournoi dans les grandes allées du parc. Ni la présence des artisansquivous livreront les secrets de leur métier de chirurgiens, barbiers ou forgerons. La brasserie Haacht sera aussi de la partie en vous servant la bière de Charles Quint au goût floral épicé. Attention : 8 % d’alcool pour les amateurs éclairés.
Un cortège éblouissant
1 400 figurants en costumes d’époque vous feront ainsi revivre un moment historique dans nos rues de Bruxelles : musiciens, chanteurs, danseurs, cavaliers, gardes en uniforme, gonfaloniers, arbalétriers et archers, ils recréeront l’atmosphère de la Renaissance dans la capitale des « Paysd’en-Bas ». Le carrosse de Charles Quint démarrera vers 20 h 15 de l’ancien palais de Bruxelles, place Royale. Il s’arrêtera à l’église duSablon. Lesgroupeshistoriques partiront, eux, du parc de Bruxelles pour rejoindre les Serments des arbalétriers, des archers, des arquebusiers et des escrimeurs au Sablon.
Le cortège historique ainsi formé, précédé du carrosse impérial, se mettra en route à 20 h 50 et passera par les rues de Bruxelles pour arriver à la Grand-Place où aura commencé le somptueux spectacle offert
par la cité, le 2 juin 1549, en l’honneur de Charles Quint et de sa famille. Deux mille places assises mais payantes vous y attendent. Pourquoi donc un cortège en si grande pompe ?
A l’origine, c’était la plus importante procession lustrale de Bruxelles qui se déroulait une fois par an, le dimanche précédant la Pentecôte. Depuis 1930, l’Ommegangest devenuunereconstitution historique qui témoigne de l’époque de Charles Quint. Le terme ommegang est la traduction flamande de la circumambulation qui désigne la procession des groupes depuis l’église duSablon jusqu’à la Grand-Place et leur retour avec la Vierge debout surlabarque. C’est sous son égide et en son honneur que se déroule chaque année l’Ommegang de Bruxelles.
On dit que cette statuette de bois fut dérobée à la ville d’Anvers en 1348, suite au rêve d’une jeune fille visitée par la Vierge, et qu’elle fut transportée en barque jusqu’aux quais de Bruxelles, où elle fut accueillie par le duc de Brabant et par les arbalétriers chargés de la protéger. Déposée dans la nouvelle chapelle du Sablon, elle prit le nom de Notre Dame des Victoires. LaViergemiraculeuseduSablondevint, avecsaintMichel, lagrandeprotectricedeBruxelles. Elle fut mise sous la bonne garde des arbalétriers, des gens d’armes de la ville, du magistrat et des Lignages qui constituent le cœur de la procession de l’Ommegang. Chaque année au Sablon, les arbalétriers se disputent en son honneur le concours du papegai. Vous y serez peut-être pour acclamer le vainqueur qui fera triomphalement son entrée sur la Grand-Place.
Au parc Royal de Bruxelles
Le parc sera transformé durant ces jours de l’Ommegang en un village de la Renaissance. A plusieurs mètres sous vos pieds subsistent encore les vestiges d’un parc plus ancien, celui du château de Bruxelles où se reposait Charles Quint quand il rejoignait la capitale. On y chassait, jouait, jouxtait et l’on s’y promenait. Pour le plaisir bien sûr, mais aussi pour être vu des autres courtisans. Car ce jardin était réservé à la cour de l’empereur. Il était si beau qu’on en parlait à travers l’Europe entière. Parterres fleuris, fontaines, vignobles, labyrinthe, espaces de jeux et animaux s’y trouvaient. Remontons donc dans le temps, voici cinq cents ans, et découvrons ce qu’on faisait au parc de Bruxelles à l’époque.
La chasse d’abord
Le parc s’appelait autrefois la Warande, c’est-à-dire la « garenne », le réservoir à gibier du château. Cerfs, daims, chevreuils, biches, lapins et sangliers y couraient dans les vallons et sous les bois. Une tour de guet, avec des panneaux de bois, permettait aux chasseurs de repérer
leurs proies. La chasse était une activité sportive de choix, réservée au seigneur en raison des moyens financiers importants qu’il y consacrait. Le seigneur démontrait ainsi à la cour sa valeur au combat, son habileté et ses qualités de stratège avant de partir au combat. Charles Quint était un fin chasseur.
Les joutes équestres
Comme l’iconographie le montre, une autre activité pratiquée sur ce terrain était les joutes équestres. Il s’agit d’une des épreuves organisées lors des tournois de chevalerie, sans doute la plus célèbre. Elleconsistait àfairechargerl’uncontrel’autredeux chevaliers, munis chacun d’une lance et lancés euxmêmes au galop. Contrairement à l’idée que l’on se fait, il ne s’agissait pas de désarçonner l’adversaire mais de briser le plus de lances possible. En cas d’égalité, la longueur du bois brisé désignait le vainqueur. On concourt à ce sport tant au Moyen Age qu’à la Renaissance. Par mauvais temps, on jouxtait dans la grande salle d’apparat, l’Aula Magna du château où Charles Quint abdiqua en 1555 en faveur de son fils Philippe II, qui laissa un très mauvais souvenir chez nous. Cette salle est toujours visible aujourd’hui sous la place Royale, dans le site du Coudenberg dont nous vous reparlerons le mois prochain.
Le tir à l’arc
A l’époque de Charles Quint, les armes à flèches sont détrônées par la poudre. Si l’arc et l’arbalète détiennent encore un prestige social, ils cèdent progressivement la place aux arquebuses sur les champs de bataille. Aussi ce sport devient-il avant tout un jeu d’adresse pratiqué dans les jardins privés. Dès la fin du Moyen Age, les villes organisaient chaque année, au printemps, une compétition visant à déterminer le meilleur tireur. Il s’agit des « tirs du papegai », un terme très répandu alors en Europe, où le vainqueur est désigné comme le Roi de la flèche pour un an, après avoir décroché un oiseau perché sur un mât, une tour ou une église. Le papegai était l’effigie d’un oiseau apparenté au perroquet pour servir de cible.
L’Ommegang de Bruxelles, qui avait lieu traditionnellement en mai, perpétue ce concours sur la place du Sablon. Vousyverrez les archers se disputer la palme. Ilsvousyattendent les 28et 30juinprochains. Festivités au parc jusqu’au 2 juillet. Plus d’informations et billets disponibles pour la Grand-Place sur www.ommegang.be
Michel Lequeux
RENCONTRE : PHILIPPE REMY WILKIN
Les romans consacrés à la Première Guerre mondiale évoquant les premiers coups de canon de l’été 1914, les combatssanglants, l’ensevelissement dansles tranchées ne manquent pas. Avec Onze Bruxelles, Philippe RemyWilkin nous offre un livre différent, original et troublant.
L’auteur a choisi de se pencher sur le chaos des derniers jours du conflit et nous entraîne dans la capitale belge au bord du gouffre.
Pourquoi avoir choisi cette intense plongée dans le tumultueux mois de novembre 1918 ?
Il faut d’abord situer le contexte de ce livre par rapport à un ensemble romanesque et par rapport à mon travail d’auteur. Je me suis donné jadis les moyens d’écrire beaucoup, tous les jours, de 7h à 15h. Comme je ne voulais pas trop publier, j’en suis venu à vivre dans l’actualité avec un certain type de livres tout en mettant en cave des romans centrés autour d’un personnage fétiche, Valentin Dullac, né en 1890. Je réfléchissais àlamanièredont j’allais lancerlasériequandj’ai visité une exposition au musée BELvue et découvert à quel point lemoisde novembre 1918avait été extraordinaire en Belgique, dans la capitale. A quel point notre Histoire aurait pu basculer. A quel point notre Histoire, méconnue, cache aussi, à côté du glauque et du sombre, de vrais héros. Or j’avais fait de mon Valentin, précédemment, un ami du roi Albert et de la reine Elisabeth. Je me suis dit qu’il serait judicieux de l’utiliser pour animer des tableaux historiques percutants, offrir mon obole au combat mémoriel, faire réfléchir en ces temps maussades sur des modèles de résistance, d’action. Rappeler que la lumière se faufile toujours à travers les ténèbres.
Qui est donc Valentin Dullac, ce jeune protégé d’Albert Ier chevauchant sa mobylette et quittant le front pour la capitale à toute allure ?
Valentin Dullac est un personnage né au tout début de ma carrière, un peu par hasard, et aussitôt remisé dans le tiroir des projets inaboutis. Il n’a cessé de me hanter, de demander à vivre, et j’ai fini par céder.
A côté d’une vie en écriture officielle (j’ai déjà publié 19 ouvrages), je lui ai consacré des années de travail, lui construisant une vie entière, un destin. J’en ai fait une sorte de double idéalisé. L’homme que j’aurais bien aimé être. Contrairement à moi, il est grand, dandy, voyageur infatigable, etc. Ce n’est pas un homme invincible ou parfait mais il cumule beaucoup de qualités et s’évertue à oser, à tenter d’améliorer les choses partout où il passe. Mais il n’est pas que romantique ou idéaliste, il peut être très pragmatique ou réaliste.
Comme je lui avais déjà fait vivre des aventures très romanesques (3 autres tomes, épais, sont programmés chez Samsa, la maison d’édition de Christian Lutz), j’ai choisi cette fois un traitement minimaliste (100 pages). Vincent Engel, que je considère comme le grand concepteur romanesque de notre microcosme, m’a transmis des propos très éclairants et rassurants : « Face à une telle masse de détails, d’anecdotes, de faits majeurs et mineurs, on a deux options : développer au maximum le romanesque et les anecdotes ; chercher la moelle en se focalisant sur la vision, par définition subjective et étroite, d’un individu. » J’ai choisi la deuxième option, qui m’a semblé un choix plus littéraire.
Valentin en tant qu’héros qui se respecte est habité par une quête immense… Quant à la quête de Valentin lors de ce livre… Le roi Albert l’a envoyé en mission à Bruxelles, juste avant de lancer ses troupes à l’assaut, en pleine reconquête. Il doit à la fois jauger l’état du terrain (où en sont les occupants allemands, la population locale, etc.) mais aussi rencontrer une série de personnalités-phares qui ont un rôle à jouer pour préparer la victoire ou l’après-victoire. Mais le passé de Valentin s’accroche à ses basques, ses rapports troubles avec ses parents, la digestion de leurs choix. Pourtant, monchoixd’auteur, àson propos, est dele voir se définirdechapitre enchapitre parla réaction face à une suite de situations inattendues, tendues, exceptionnelles.
Qui s’attachera au personnage et voudra en savoir davantage trouvera sa soif étanchée par la suite de la saga.
Un des angles d’approche de cet emblématique moment de l’Histoire est une re/découverte de Bruxelles. Et une fois de plus, tu as choisi un titre interpellant… Je suis depuis toujours écartelé entre l’intimité/proximité et le grand large. J’ai consacré des livres à Colomb, Mahomet ou Gilgamesh, je gère des feuilletons sur les histoires de la musique ou du cinéma, etc. Mais je m’intéresse tout autant à notre Belgique, nos décors et nos histoires. J’écris des articles sur l’édition belge d’hier et d’aujourd’hui, j’inscris des récits de fiction à Tournai, à la Côte, dans les Hautes Fagnes ou à Bruxelles. Bruxelles, c’est monidentité. Multipleet paradoxale, hybride. Je n’aurai de cesse d’y revenir. Et de l’affirmer. Car une identité bien construite permet d’intégrer l’altérité, le monde. Ma fresque Dullac, en quatre tomes, fera office de mise en abyme : deux tomes nous feront voyager en Europe, deux autres dans nos espaces et récits belges. Déjà, mon titre, Onze Bruxelles, renvoie à la nature métissée de notre pays, de sa capitale, en associant des mots de nos deux langues. Ce sera répété dans le texte : « Onze Bruxelles, notre Brussel ! »
Notre actualité est marquée par la récente crise sanitaire, la guerre en Ukraine, l’accueil de réfugiés, le vacillement de nos démocraties… On sort de la lecture de Onze Bruxelles troublé... Relire notre histoire, relier passéet présent (même si certaines comparaisons n’ontpas lieu d’être) fut-il un déclencheur d’écriture ?
Cette question me ravit, d’autant qu’elle explique pourquoi j’ai préféré entamer la publication du cycle de 4 livres par le dernier écrit. Je l’ai écrit rapidement, en totale immersion, durant l’été 2019, un peu moins d’un an avant le Covid, un peu moins de trois ans avant l’agression russe. Deux faits hors du commun, en effet, qui offrent un formidable second degré d’anticipation. Ou de rappel, car des phénomènes sont à l’œuvre dans l’Histoire, qui se répètent, devraient donc être analysés à partir des expériences passées. En cours de rédaction, je pensais au phénomène des réfugiés, de l’émigration, etc. Je me disais qu’on avait beaucoup oublié à quel point des Belges, des Français avaient fui eux aussi, eu besoin de soutien, d’accueil, etc. J’étais passionné par la manière dont tout cela avait été géré jadis, il n’y a pas si longtemps. En cours de relecture, les convergences avec les catastrophes récentes m’ont infiniment troublé. Comme si j’avais été la proie des fameuses synchronicités jungiennes, percevant des choses avant qu’elles ne se produisent… Mais, je le disais supra, ce qui est a été et sera encore.
Derrière le texte d’auteur, on devine un passionnant et haletant travail de recherches documentaires. Comment l’écrivain Philippe Remy-Wilkin s’y est-il pris pour assumer le délicat jeu d’équilibre entre écriture romanesque et mise en scène de faits historiques véridiques ?
Oui, j’ai beaucoup étudié, en totale immersion dans cette période. En me soumettant au calendrier du temps et aux contenus passionnants qui s’esquissaient. Procédant ainsi à l’envers de ce que je faisais dans mes autres romans, où un synopsis, des caractères, des enjeux narratifs précédaient l’écriture. Ici, j’ai préparé méticuleusement les décors, les tableaux. Ensuite, j’ai élaboré la trame qui me permettrait de faufiler Valentin de manière réaliste, justifiée. Restait alors à définir pour chaque scène une interaction entre les événements et mon héros. J’ose croire qu’on sort du livre avec la sensation d’avoir vécu cette période intense comme un reportage de LCI. Oui, Valentin m’a servi de reporter qui tend son micro aux témoins, filme des fragments d’Histoire. Sauf que… C’est un militaire aussi, qui agit, réagit. Et un homme, qui n’hésite pas à faire un pas de côté par rapport à sa mission si son éthique l’interpelle.
Propos recueillis par Kate Milie
Editions Samsa - 105 pages
EXPOSITION : DÉSIRÉ HAINE
Né en 1900 à Ixelles, Désiré Haine fut peintre, géomètre, aquarelliste et dessinateur au fusain. Il entama des études d’architecture sur les conseils de son père, directeur de la firme Vanderborght à Bruxelles, spécialisée en décoration d’intérieur et d’ameublement. Il se forma ensuite au dessin aux Académies d’Ixelles de 1916 à 1917 et de Bruxelles de 1920 à 1921. À partir de 1930, il s’installe à Namur où il rencontre l’artiste hollandais André Idserda (1879-1952) qui l’initia au fusain pendant près de 10 ans et qui marqua profondément ses œuvres. L’artiste a également vécu et travaillé aux Pays-Bas, en Allemagne et en France. En 1947, il s’établit à Auderghem sur le site de Rouge-Cloître où il fonda ce que l’on nomme parfois l’Ecole Paysagiste du Rouge-Cloître et fut co-fondateur du groupe « Artes Bruxellae » réunissant des artistes bruxellois. Il est probable que sa proximité d’habitation avec le peintre Alfred Bastien (1873-1955) installé dans la Maison du meunier fit qu’il œuvra à la restauration du « Panorama de l’Yser ». À cinquante ans, Désiré Haine suit encore des cours auprès du peintre Charles Swyncop (1895-1970) à l’Académie d’Ixelles. Cet apprentissage long et constantoffre à l’artiste l’occasion d’exprimer sa propre vision du monde : gommer l’accessoire du réel pour n’en dégager que l’essentiel. Un dépouillement manifeste qui confère à ses œuvres un aspect géométrique et épuré de la réalité représentée. Cette écriture des formes et l’agencement cartésien rappelle sa formation d’architecte qu’il met au service d’un art personnel aux accents chromatiques souvent vifs, enjoués, contrastés aussi. Les bleus, les noirs et les blancsmodulentla réalité des lignes que viennentréchauffer et réconforter les rouges et les jaunes. Au-delà des sujets représentés, portraits, natures mortes, paysages, Désiré Haine pousse la lecture de l’œuvre de celui qui la regarde dans une veine symbolique, sereine, toujours parfaitement équilibrée. Membre de diverses commissions des beaux-arts, quantité de prix lui sont décernés dont, entre autres, le Prix et Médaille d’or du concours national de peinture en 1964, le Prix Auguste Oleffe en 1969 et le Prix triennal d’Ixelles en 1970. Et cela sans compter les nombreuses expositions collectives et individuelles auxquelles il a participé. Cette exposition entend présenter une sélection d’œuvres originales qu’il vous sera loisible de découvrir pour en apprendre davantage sur l’un des nombreux artistes qui ont marqué l’histoire et le paysage artistique de Rouge-Cloître. Un événement à voir du 9 juin au 23 juillet 2023 au Centre culturel du Rouge-Cloître. Voyez tous les détails pratiques sur le site www.rouge-cloitre.be
Rue du Rouge-Cloître, 4 à 1160 Bruxelles
EXPOSITION : VERSUS
Voilà le dernier concept d'exposition de l'Urban Art Center. Il oppose deux types d'œuvres qui n'ont à priori rien à voir. En effet, cette première édition s'intéressera au portrait et à l'abstraction, des genres picturaux souvent considéré comme aux antipodes. L'un a un statut d'art noble, d’œuvre d'art depuis des siècles tandis que l'autre est souvent considéré par le grand public comme une lubie d'artiste ne sachant pas quoi dessiner car en manque d'inspiration. Pour Xavier Thilly, « MrX » (curateur de l’exposition) ce qui lie ces deux styles qui semblent opposées, c’est l’importance du regard et du point de vue. Pour développer ce propos, les œuvres sont agrémentées de quelques croquis préparatoires, d’élémentsd’inspirations de l’artiste pour son travail, une ou deux photographies et des éléments qui font partie du quotidien de création des différents artistes. Ces annexes permettent de raconter le cheminement créatif et l’évolution du travail aux visiteurs. Un événement à découvrir jusqu’au 25 juin 2023 à l’Urban Art Center by Propaganza. Plus d’informations sur le site www.propaganza.be Rue Roosendael, 208 à 1190 Bruxelles
EXPOSITION : DAYDREAM
Duo d’artistes pour ce rendez-vous de juin. Jean-Christophe Thorez se joue des objets du quotidien au début des années 2000, alors que les préoccupations du monde contemporain tendent à sensibiliser et généraliser le recyclage. Déchets industriels métalliques ou encore pièces de mécanique automobile, il imagine la suite de l’histoire en assemblant les morceaux les uns aux autres, tout en veillant à l’équilibre de ce puzzle qu’il s’efforce de structurer de manière homogène et soignée. Par le jeu du détournement, il donne alors naissance à des objets amusants et fonctionnels : luminaires, mobilier, accessoires de salle de bain, plantes éternelles ou encore bijoux. Natif du Nord de la France, l’artiste demeure attaché au patrimoine textile de sa région. C’est ainsi que sous ses mains, l’inox se fait étoffe à partir de 2012, pour donner corps à des sculptures insolites et, loin s’en faut, esthétiques. Une machine agro alimentaire disloquée par un souci technique lui montre la voie ; de cette pièce triturée voire meurtrie, il y perçoit des vagues, comme un drapé solide. Comprendre comment un tel défaut a pu se produire, chercher le grain de sable qui a bien pu faire riper la destinée de cette machine et l’histoire s’écrit.
Clément Verdière affiche très tôt sa passion pour l’art.Al’école, peu attentif aux cours, il se plonge dans le dessinpuisexpérimente différentes voies. Sonparcours est jalonné d’épreuves quilaisseront quelques blessures, mais ses rêves ne le quittent pas. Ses cicatrices l’aideront à sauter le pas pour revenir à ses premiers amours, le dessin, avant finalement de se tourner vers la peinture. Autodidacte, il passe des heures à travailler, rechercher et explorer.Tel unexutoire, la peinture s’imposeet grandit avec lui jusqu’à devenir sa partenaire, tantôt rassurante tantôt monstrueuse. En 2015, sa rencontre avec Patrick Hugues et Skunkdogfait office de déclencheur. Il commence son travail en atelier et, au contact d’autres artistes, il aiguise son regard et trouve son identité. C’est à travers l’image féminine que l’artiste s’exprime, la femme incarnant pour lui le rapport à l’autre ou, peut-être, à lui-même. Il s’obstine à plonger toujours plus loin dans le sujet pour en faire ressortir l’essentiel.
Un événement à découvrir à la galerie Martine Ehmer du jeudi au dimanche de 11 à 18 heures et du 3 au 26 juin 2023. Plus de détails sur le site www.martineehmer.com
Rue haute, 183 à 1000 Bruxelles
MIG QUINET : L’AUDACE DU TRAIT, L’EXPLOSION DES COULEURS
À l’occasion de cette deuxième exposition « Mig Quinet : L’audace du trait, l’explosion des couleurs », voilà une sélection d’une vingtaine d’œuvres sur papier et toile qui mettent en lumière, grâce à leur spectre de couleurs éclatantes et explosives, l’art puissant et délicat de cette artiste hors du commun. Figure féminine marquante de l’abstraction lyrique en Belgique au courant du XXe siècle, une des fondatrices de la Jeune Peinture belge, Mig Quinet (Ransart 1906-Bruxelles 2001) a produit une œuvre dense, fougueuse et poétique. Elle est connue pour sa touche vibrante et sa gestuelle nerveuse, mais surtout pour son utilisation de couleurs contrastées, audacieuses et expressives, tant dans l’abstraction que la figuration. Un événement à découvrir jusqu’au 1er juillet 2023 à la GalerieAliénor Prouvost. Plus de détails sur le site www.alienorprouvost.com Rue Washington, 64 à 1050 Bruxelles
EXPOSITION : JACQUES DE MEULENAER
Interview par téléphone un dimanche après-midi ensoleillé. Un artiste qui m’a été chaleureusement recommandé par Jerry Delfosse, patron d’EAG. Résumé de notre entretien.
Jacques de Meulenaer, qui êtes-vous ?
Je suis né à Bruxelles en 1955 et je peins depuis 1975. Assez jeune, je me suis intéressé à la culture chinoise. Très simplement en me demandant ce que représentaient les caractères qu’on voyait dans les restaurants asiatiques, à la fois esthétiques et sibyllins si on n’en possède pas la clé de lecture. Je me suis rapidement procuré des ouvrages, un dictionnaire et un disque 45 tours pour en apprendre les rudiments. Ensuite, j’ai franchi le pas au cours des années 70 et je me suis envolé pour Taiwan. L’occasion de me lancer là-bas dans des études de philosophie à l’université, avec ma valise et une farde qui contenait mes dessins. A la fin de mon cursus scolaire, je suis resté dans le pays et j’ai travaillé comme traducteur et, notamment, comme enseignant, tout en continuant le dessin et la peinture pour exposer dans diverses galeries.
Quelles sont vos influences ?
Même si cela ne se voit pas dans mon travail actuel, je voue une admiration à la poésie et la créativité de Salvador Dali et Marc Chagall, mais je reste fortement influencé par le travail des artistes taiwanais Zhang Da Qian et Liu Qi Wei, des sommités en Orient et qui, pour moi, représentent la perfection sur le plan pictural.
Quelle technique utilisez-vous ?
Je pratique la peinture à l’huile sur une toile marouflée traditionnelle et je peins avec des pinceaux normaux. Point d’exotisme donc !
Quel est le sujet de vos tableaux ?
Mes créations sont colorées et variées. Je n’impose rien au visiteur et je laisse l’imagination de chacun décoller à sa guise pour découvrir ce qu’il voit ou qu’il veut bien voir. Pour faire court, même si j’ai beaucoup de choses à formuler, je privilégie la calligraphie chinoise et je créé des paysages oniriques, totalement inventés, avec une touche asiatique omniprésente selon les observateurs.
De quelle manière avez-vous découvert Espace Art Gallery ?
Une connaissance m’a parlé de cet endroit. Souvent, le bouche-à-oreille reste la meilleure publicité qu’on puisse faire. Je me suis donc rendu sur place, j’ai eu une longue entrevue avec le patron et nous avons convenu une date pour exposer mes travaux.
Pour quelles raisons faut-il venir voir cette exposition ?
La curiosité peut intervenir, mais je pense que les gens qui se déplaceront le feront surtout par amour de la peinture, pour découvrir de nouvelles techniques ou rencontrer un artiste, Comme ce que je propose est intimement lié à mon expérience asiatique, je ne serai pas étonné qu’une partie des visiteurs soit composée d’amoureux de cette région du monde.
Jacques de Meulenaer expose ses œuvres du 2 au 25 juin 2023 à Espace Art Gallery. Voyez davantage de détails sur le site www.espaceartgallery.eu
Rue de Laeken, 83 à 1000 Bruxelles
Propos recueillis par Daniel Bastié
EXPOSITION : MARIE JOSE BURKI
La photographie, le néon, le texte et la vidéo sont les médiums privilégiés utilisés par Marie José Burki. À l'aide de dispositifs visuels, son travail s'attache à créer des relations sans cesse mouvantes entre images statiques et images en mouvement, qui interrogent sans cesse nos perceptions de la réalité dans un monde saturé d'images. Associée à une observation attentive de l'arrière-plan de la vie quotidienne, la confrontation de ces médias contribue à la réalisation d'une temporalité « figée », et, parlàmême, àuneévocationdutempsàlafoisréel etsuspendu, reflétant fidèlement son rapport au monde dans lequel nous vivons. L'artiste est attiré par des images d'attente et d'oisiveté ; la caméra filme des corps alanguis dans l'intimité d'un salon ou d'une chambre d'hôtel. Au-delà d'un récit presque absent, émerge une description qui joue avec les codes picturaux et littéraires, interrogeant le rapport à la pose dans l'image, ainsi que les notions de durée, d'espace et de perception. Le temps filmé par Marie José Burki n'est pas un temps social. Nus et dénudés, le temps quipasse devant notre regard ralenti nous fait réfléchir dans un monde saturé par l'accélération du temps. Ses œuvres récentes sont exposées à la galerie Baronian jusqu’au 15 juillet 2023. Référez-vous au site www.baronian.eu pour de plus amples détails.
Rue Isidore Verheyden, 2 à 1050 Bruxelles
EXPOSITION : ARS VARIA
L’association ARS VARIA a pour objectif la diffusion des arts et des idées. A la manière d’un creuset, elle se propose d’atteindre ce but selon une ligne de conduite basée sur les principes de pluralité, d’égalité et de qualité. La diversité constituant le premier des ses mots d’ordre. L’association entend regrouper des artistes de toutes disciplines et esthétiques, mais aussi sans tenir compte de l’âge et de l’expérience. Cette mixité permet d’assurer des échanges enrichissants et de proposer au public des expositions aux facettes multiples, le confrontant simultanément à une multitude d’interprétations. En ce sens, l’association ne se veut pas le porte-parole d’une forme d’art bien définie, mais de l’art sous toutes ses formes. Cette approche ne pourrait pas se faire sans le principe d’égalité qui veut que chaque technique reçoive la même importance, quelle que soit sadisciplineousanotoriété.Peintres,sculpteurs, graphistes et photographes s'y retrouvent, ainsi que des créateurs qui travaillent le verre ou le bois, en passant par la peinture et les bijoux d'inspirations diverses. Une poignée de ces créateurs a été sélectionnée pour exposer leurs réalisations au Mont-de-piété de Bruxelles. Il s’agit de Michel Cliquet, Béatrice De Greef, Luc Delvaux, Corine Gosset, Aziza Pinzi, Véronique Sabban et Nathalie Schaar. Un collectif à découvrir jusqu’au 11 juin 2023. Découvrez les détails pratiques sur le site www.montdepiete.be Rue Saint-Ghislain, 19-23 à 1000 Bruxelles
EXPOSITION : JOSÉ MANGANO
José Mangano compare son art à des pas danse, même s’il n'est pas un danseur mais un jongleur qui évolue avec des crayons et des pinceaux dans de multiples districts, avec une œuvre qui emprunte des facettes parfois opposées, tout en gardant ce fil conducteur qui est son optimisme et sa joie de vivre. De fait, ses peintures et ses dessins se révèlent à travers des personnages qui valsent ou volent d'une manière harmonieuse. Quant à ses papiers mâchés, ils possèdent la légèreté de l'enfance et portent en eux une symbolique que leur géniteur attribue à l'amour et à la paix universelle qu’il défend depuis toujours, parce que ce sentiment noble inclut sa vision et se veut avant tout un respect pour ses semblables et pour l'humanité. Cet ancien graphiste au sein d'une organisation humanitaire travaille aujourd’hui à son compte et consacre tout sontempsàses univers chromatiques. Dans lecadre de l’actuelle exposition, il présentera une série de travaux récents, jamais exposés ailleurs. Unmélange detechniques qui ouvre chez lui de nouveaux horizons, car incapable de se parer d’une étiquette ou de se ranger dans une case. Venez découvrir ses dernières créations à une centaine de mètres de la station de métro Saint Guidon du 10 au 24 juin 2023 et du mardi au samedi de 14 heures 30 à 16 heures 30 à Immokaza.
Place de La Vaillance, 2 à 1070 Bruxelles
Sam Mas
EXPOSITION : YUKO NAKAYA
Yuko Nakaya dépeint lemonde dusubconscient en quête de l’âme pure et immaculée. Entant qu’artiste, elle a pour but de montrer l’intégralité du spirituel dans l’art. Pouvoir atteindre et réveiller la partie subconsciente chez l’être humain est pour elle un fabuleux accomplissement. Ce « subconscient » présent en toile de fond, sous la surface consciente, est partagé par tous les Hommes et les relie dans la mesure où ce « subconscient » est influencé par celui des autres D’après Yuko Nakaya, cette partie subconsciente est reliée à l’univers et entre en résonance avec lui. De la même manière que l’Homme a depuis toujours cru évident que la lunaison influençait le flux et le reflux de la mer, l’être humain est, lui aussi, influencé par la nature qui l’entoure (il est constitué de la même proportion d’eau que celle qu’il y a sur terre) Le corps humain fait partie intégrante de cette Terre car il partage avec elle les mêmes atomes. Dans le corps d’une mère, existe un autre univers qui lui aussi est influencé par les cycles lunaires. Nous tous avons la même expérience subconsciente d’avoir jadis vécu un temps dans cet univers maternel avant notre naissance. Nous l’avons oubliée, ce souvenir du moment passé au sein de l’univers maternel qui pourtant a bercé chacun d’entre nous. Si ce souvenir venait à resurgir et réveiller un sentiment de bien-être, à quel point l’être humain peut-il devenir bienveillant ? L’univers intracorporel lui fait penser, telle la lumière, à une imagerie blanche. Ses travaux sont exposés à la galerie Arielle Hauterives jusqu’au 24 juin 2023. Découvrez l’ensemble des informations pratiques sur le site officiel www.arielledhauterives.be Rue Blaes, 118 à 1000 Bruxelles
EXPOSITION : LES DÉBUTS DE LÉON SPILLIAERT
A ce jour, Léon Spilliaert reste l’un des artistes les plus singuliers du XXe siècle, servi par un style distinctif et une palette de couleurs vibrantes, qui a généré une œuvre à la fois mystique et introspective. Né en 1881 à Ostende, il a commencé sa carrière artistique à l'âge de dix-huit ans en autodidacte, développant une sensibilité profonde pour l'art et la nature, influençant son travail. À travers ses tableaux, il a exploré ce qui l’entourant, l'architecture et la ville d'Ostende, ainsi que sa propre psyché. Ses peintures sont souvent caractérisées par un sentiment de solitude et d'isolement, reflétant peut-être son propre malaise existentiel. Dans ses toiles, il a représenté des personnages seuls, des rues désertes et des paysages nocturnes, créant ainsi des atmosphères étranges où semblent planer un mystère, avec une palette intense et saturée, utilisant des bleus profonds et des noirs pour créer un effet obsessionnel. Un des exemples les plus connus de son style est le tableau "Le phare d'Ostende", qui représente un phare éclairé la nuit, entouré d'une mer agitée. La composition est épurée, avec peu d'éléments, mais elle dégage une puissance émotionnelle qui a ému de nombreux spectateurs. Le tableau est devenu emblématique de l'œuvre de Spilliaert. Au fil de sa carrière, il a exploré de nombreux thèmes différents, allant des natures mortes aux portraits, en n’abandonnant jamais les points de vue. Il a également travaillé la peinture, l'aquarelle, le dessin et la gravure. Le Musée Royal des Beaux-Arts de Belgique possède une collection importante d'œuvres de Spilliaert, offrant ainsi aux visiteurs une occasion unique de découvrir son parcours. La collection comprend des peintures, des dessins et des estampes, couvrant l'ensemble de sa carrière. La collection met en évidence l'évolution de son style et son exploration constante de nouveaux thèmes. Pourtant, cette fois, les organisateurs ont choisi de sortir des réserves les œuvres de jeunesse, celles réalisées alors que le plasticien était âgé de vingt-et-un an, après un furtif passage à l'Académie de Bruges en 1899. Celles-ci témoignent d'une représentation à la fois mature et très personnelle de l'univers théâtral inquiétant de Maurice Maeterlinck qu’il lisait et laissent entrevoir des sujets et dessins qu'il créera dans les années suivantes. Léon Spilliaert y déploie son talent artistique d'une manière tout à fait unique. L’occasion de se rappeler que, au début de la première décennie du XXe siècle, période mise en lumière dans cet événement, le jeune artiste était en plein questionnement sur lui-même, le sens à donner à l’existence et sa raison de vivre. Après de brefs séjours à Bruxelles et à Paris, il est retourne à Ostende. L'agitation et les couches symboliques de ses premières créations font alors place à une profonde expérience de l'ici et maintenant, dans des intérieurs et des paysages de bord de mer. En parcourant cette exposition-phare, les visiteurs découvrent ses influences artistiques pour comprendre son travail. Elle est à voir jusqu’au 3 septembre 2023 aux Musées Royaux des Beaux-Arts de Belgique. Voyez toutes les informations pratiques sur le site www.fine-arts-museum.be
Rue de la régence, 3 à 1000 Bruxelles
Paul Huet
EXPOSITION : MOMIES EN TRANSPARENCE
Les momiessont des corpshumainsou animauxqui ont été préservés de la décomposition. Leprocessus de momification remonte à l'Antiquité et a été utilisé dans de nombreuses civilisations. Les Égyptiens se sont faits les spécialistes de cette matière, mais d'autres cultures ont également pratiqué la momification, notammentles Incas, les Aztèques, lesChinois et les Perses. La momification égyptienne est l'une des plus connues et des mieux documentées. Elle était pratiquée pour préserver le corps des pharaons et des hauts dignitaires, afin qu'ils puissent traverser le monde des morts et atteindre l'au-delà. Le processus de momification égyptienne était un rituel complexe qui impliquait plusieurs étapes. Tout d'abord, le corps était préparé en prélevant les organes internes, à l'exception du cœur qui était laissé en place car il était considéré comme le siège de l'âme. Lesorganes étaient ensuite placés dans des canopes, immédiatement scellées. La dépouille mortelle subissait alors un traitement fait de produits chimiques pour éviter la décomposition. Les embaumeurs utilisaient du natron, un sel composé de carbonate de sodium et de bicarbonate, pour dessécher le cadavre et éliminer l'humidité. Des huiles et des parfums servaient enfin à le protéger et à le doter d’une odeur singulière. Une fois momifié, il était entouré de bandelettes et déposé dans un sarcophage en bois ou en pierre. Ces cercueils étaient décorés avec des images et des symboles qui étaient censés aider le défunt à traverser le monde des morts. Ce processus était naturellement réservé aux élites de la société, car il s’avérait extrêmement onéreux et nécessitait une expertise spécialisée. Cependant, les personnes plus modestes avaient parfois droit à être embaumées grâce à une méthode moins coûteuse, qui consistait à enlever les organes internes et à les remplacer par du natron. En dehors de l'Égypte, d'autres mondes ont également utilisé cette pratique. Ainsi, les Incas ont momifié les corps de leurs dirigeants et les ont placés dans des sanctuaires pour les honorer. Les Aztèques se sont concentrés sur cette pratique pour célébrer leurs guerriers morts au combat. Dans la Chine ancienne, la momification était souvent réservée aux empereurs et aux membres de leur famille. Les corps étaient traités avec des produits chimiques et placés dans des cercueils en bois de cèdre. Les cercueils étaient ensuite enterrés dans des tombes creusées dans les collines. Enfin, chez les Perses, la momification était réservée aux personnages les plus influents. A travers cette exposition, le Musée de la Médecine entend nous faire voyager à travers le temps et l’espace pour aller à la découverte de ces rites mortuaires anciens et découvrir les dessous de ce système d’embaumement. Préparezvous à déceler les secrets des momies : Qu’est-ce qui se trouve derrière les bandelettes? Dequoisont décédés ceux qui nous ont précédés ? Qu’est-ce-que les momies peuvent nous apprendre sur les modes de vie des cultures antiques ? Sur leur médecine ? Le tout grâce aux nouvelles techniques d’imagerie médicale, comme le CT Scan ou la fibroscopie, qui permettent d’en apprendre davantage tout en préservant l’intégrité physique de ces corps conservés. Une exposition à découvrir au Musée de la Médecine jusqu’au 23 octobre 2023. Découvrez les heures d’ouverture et les modalités pratiques sur le site officiel www.museemedecine.be
Route de Lennik, 808 à 1070 Bruxelles
Jeanne Alexandre
EXPOSITION : ART RELIGIEUX
Récemment, la Basilique de Koekelberg a ouvert ses portes pour exposer une collection importante de peintures et sculptures en provenance du Musée d'Art Religieux Moderne du diocèse de Bruges. Cette collection a pour objectif de témoigner de la ferveur de certains artistes et de répondre à la demande des croyants de pouvoir découvrir des créations centrées ou inspirées par la foi. Cette collection a aussi pour but de faire entrer la religion dans le XXIe siècle et d'intégrer l'art moderne et contemporain comme moyen d’expression pour témoigner de l’Evangile. Naturellement, la figure du Christ est récurrente dans les représentations, même si elle n’est pas exclusive. Pêle-mêle, on peut y voir des peintures d’Albert Servaes, Constant Permeke, James Ensor ou Antoni Tàpies, sans oublier des acquisitions récentes avec, entre autres, des lithographies originales d’Alfred Manessier qui traitent du thème de Pâques, du mont des Oliviers au Jardin de Pâques, trenteet-une gravures de Joan Miró et un tableau de Geneviève Asse, sans oublier « la Crucifixion » due au pinceau de San Damon qui vient de rejoindre l’ensemble. Voyez tous les détails pratiques sur le site www.basilicakoekelberg.be
Parc Elisabeth à 1083 Bruxelles
Sam Mas
EXPOSITION : HOUSE OF DREAMERS
Cet été, la Villa Empain renoue avec sa vocation initiale de maison en invitant les visiteurs à découvrir le travail d’artistes reconnus et émergents, au sein d’un espace qui a lui-même était une habitation meublée. Avec un titre traduit littéralement en français par la ‘maison des rêveurs’, l’exposition collective House of Dreamers imagine une déambulation poétique dans les espaces de la Villa Empain
Au fil des chambres et salons, les œuvres rassemblées explorent autant les qualités architecturales des espaces que leurs usages. L’expositionprend la formed’un intérieur recomposé, d’unemaisonretrouvée par la réalisation de grands décors in situ, où les espaces sont habités par la vie des œuvres et des objets. Ce parcours thématique pose la question de la relationdes artistes à l’espace domestique, en convoquant la notion de décoratif dans les arts moderne et contemporain. House of Dreamers fait l’éloge du rêve comme possible réponse d’habiter la vie autrement et propose de réenchanter un quotidien, porteur de messages poétiques, politiques et sociaux. Un événement à découvrir à la Villa Empain du 15 juin 2023 au 4 février 2024. Voyez les détails pratiques sur le site www.villaempain.com Av. Franklin Roosevelt, 67 à 1050 Bruxelles
EXPOSITION : LE PASSAGER DU POLARLYS
Le premier « roman dur » de Georges Simenon vient d’être adapté en bédé pour un huis clos saisissant à bord d’un cargo en plein cœur des fiords norvégiens. Février 1930. Dans un atelier d’artiste de Montparnasse, une jeune femme est retrouvée morte. Surdose de morphine. Elle s’appelait Marie Baron. Quelques jours plus tard, le cargo mixte Polarlys quitte le port de Hambourg pour l’extrême nord de la Norvège. Voyage de routine, destiné à approvisionner les ports qui jalonnent la côte. Quel rapport entre ces deux événements, distants de plusieurs milliers de kilomètres ? A priori, aucun. Mais pour le capitaine Petersen, cette traversée ne sera pas comme les autres .... Christian Cailleaux et José-Louis Bocquet se sont emparés de Georges Simenon, le créateur de Maigret, pour une mise en scène de la comédie humaine. A l’occasion de la parution de cet album, la galerie Champaka propose une exposition qui permet d’entrer dans ce roman graphique de toute beauté. Cet événement est à découvrir du 15 juin au 15 juillet 2023. Voyez les informations pratiques sur le site www.galeriechampaka.com Rue ErnestAllard, 27 à 1000 Bruxelles
EXPOSITION : LES AMIS S’EXPOSENT
Un quatuor d’artistes d’horizons divers, mais qui possèdent en commun cette sensibilité humaine qui agit comme un attrait magnétique, ont décidé de mettre en commun certaines de leurs créations artistiques pour une exposition qui s’entend comme un dialogue avec le public. Hubert Verbruggen est un sculpteur bien connu qui travaille le marbre, la pierre et le métal le plus souvent en version monumentale. Il organise la matière dans l'espace pour lui conférer, généralement et d'une manière surprenante, beaucoup de mouvement. Chez lui, il n'est pas rare qu'une seule ligne graphique détermine la structure de l'ensemble d'une pièce. Rosario Sollami est peintre, sculpteur et poète. Son style pictural se détermine par des compositions géométriques aux couleurs chatoyantes. A travers ses créations, il peut nous emmener sur les traces de Vasarely tout en gardant sa personnalité. Ses sculptures actuelles sont des compositions géométriques en troisdimensions, faitesdemosaïque. JoséMangano, cetartiste et poète multicolore, s'abandonne aux arts et se déploie tel un caméléon avec un véritable mimétisme, absorbant tout ce qui l’entoure, formes autant que couleurs. On peut lui attribuer la création de multiples sculptures en papier mâché, avec ici un clin d'œil à Niki de Saint Phalle, mais aussi une peinture qui (selon l'artiste) parle d'amour et de paix universelle. Samo, peintre d'origine arménienne diplômé en 1975 de l'école des Beaux-Arts d’Ervan, est membre des l'Union des peintres d'Arménie. Depuis1980il exposepartouten Europe. En2006, il a également obtenu un diplôme à l'Académie des BeauxArts de Bruxelles en section dessin. Le trait d'union d'Anderlecht accueille ces 4 artistes jusqu’au 15 juin de 10 à 18 heures. Une rencontre à ne pas rater !
Rue Théo Verbeeck, 15 à 1070 Bruxelles
Sam MasEXPOSITION : CHEVROLET CORVETTE ALEGEND TURNS 70
Le nom « Corvette », d'origine française, fut trouvé par Myron Scott, un photographe et directeur artistique alors assistant directeur du département des relations publiques de Chevrolet. La firme, qui cherchait un nom commençant par la lettre « C », avait déjà consulté plus de trois cents noms quand Scott proposa « Corvette » qu'il avait trouvé dans un dictionnaire. Le logo original de Corvette représentait le drapeau américain entremêlé avec un drapeau contenant l’insigne de Chevrolet et une fleur de lys. La marque cherchait un nouveau symbole pour la Corvette. Voulant s’inspirer des origines suisses de LouisChevrolet, fondateur de lamarque, ils prirent un drapeau suisse, la fleur delys, symbole de la royauté, mais aussi de pureté et de paix. Le drapeau américain fut rapidement remplacé par un drapeau à damier, puisqu'il est interdit, aux États-Unis, d’utiliser la bannière étoilée à des fins commerciales. Au fil des générations, très peu de changements furent apportés au logo, le drapeau à damier passant parfois à droite. La Corvette (ou plutôt la Chevrolet Corvette de son nom complet) fête ses 70 ans cette année ! C’est en effet en 1953 que la première vraie voiture américaine de sport voit le jour. Avec sa carrosserie toute en fibre de verre, elle a de quoi étonner pour une voiture de série. Depuis, huit générations de Corvettes ont traversé les époques jusqu’à la C8 qui a été révélée l’année passée. Un événement à découvrir à Autoworld du 3 juin 2023 au 27 août 2023. Voyez tous les détails pratiques sur le site www.autoworld.be
Parc du Cinquantenaire à 1000 Bruxelles
EXPOSITION : MEHDI-GEORGES LAHLOU ET CANDICE BREITZ
Cette nouvelle exposition présente une sélection d’œuvres de Mehdi-Georges Lahlou composée de sculptures, dessins, gravures, photos d’archives retravaillées, ainsi que d’installations et de vidéos. L’artiste poursuit son exploration de la représentation de la violence et de ses conséquences sur la géopolitique actuelle, en puisant aussi bien dans les archives de guerre et l’histoire ancestrale, que dans ses propres expériences, intimes ou fictives. Entre représentation de soi et questionnement de l’autre, il cherche à appréhender le rôle de l’archive dans notre mémoire collective. Il a invité Candice Breitz à se joindre à l’événement, une artiste qui se confronte dans son travail à la question de la blanchité depuis ses premières séries photographiques. Les explorations de cette dernière dans l’arène violente de la blanchité mettent souvent en scène l’artiste elle-même, suscitant la surprise par son aspect autoethnographique. Elles offrent un contrepoint saisissant au travail de Mehdi-Georges Lahlou, où l’autoportrait continuede s’ouvriraux enjeuxabordés dans les conversationspolitiqueslesplusurgentes de notre temps. Les deux artistes jouent de l’(auto)-portrait mais aussi d’images tirées des médias ainsi que de cultures populaires ou ancestrales. Ils mettent enregard la manière dont se façonnent une identité et son image, que ce soit au sein du microcosme familial et local, ou du macrocosme national et international. Un double regard à découvrir à la Centrale jusqu’au 17 septembre 2023. Voyez tous les détails complémentaires sur le site www.centrale.brussels
Place Sainte Catherine, 44 à 1000 Bruxelles
EXPOSITION : SHEZAD DAWOOD
Pour ce nouveau corpus d'œuvres, l'artiste britannique Shezad Dawood s’inspire de l'inventivité créative de Yusef Lateef, musicien afro-américain, compositeur et touche-à-tout créatif. Entrez dans l'univers de Dawood par le biais d'une expérience de réalité virtuelle enchanteresse, d'une série de nouveaux textiles peints et d'un jardin de plantes algorithmiques dont la croissance numérique se fait en réaction à la musique de Lateef. À plusieurs reprises, vous pourrez également rencontrer un Mutant dansant à travers l'exposition, vêtu d'un costume-sculpture spécialement créé pour l'occasion. Shezad Dawood est réputé pour son exploration de traditions nonoccidentales qui étayent et convergent avec les canons établis. Quant à Yusef Lateef, il s’agit d’un musicien et compositeur afro-américain décédé il y a une décennie et qui a été l’un des premiers à intégrer des instruments traditionnels dans la musique jazz. Avec le temps, il a développé une méthodologie destinée à la conscience en éveil et qui vise à activer simultanément les sens physiques, mentaux et spirituels. Cette exposition fonctionne comme un système de notations musicales abstraits et présente des formes organiques. Dawood a conçu le montage de cette série d’œuvres comme un dialogue entre sa pratique et celle de Lateef, à l’image des échanges « appel-réponse » dans l’improvisation musicale. De fait, le travail de Dawood abolit les frontières entre l'analogique et le numérique, entre la fiction, la réalité virtuelle et la vie réelle et est à découvrir au Wiels jusqu’au 13 août 2023. Voyez les informations complémentaires sur le site www.wiels.org
Avenue Van Volxem, 354 à 1190 Bruxelles
EXPOSITION : TAPTA
À partir des années 1960, l’artiste belgo-polonaise Tapta s’est attachée à une redéfinition radicale de la sculpture en utilisant des textiles et autres matériaux souples comme éléments sculpturaux. Cette expositionestaxéesurl’attentionportéeparTaptaàlatactilitédesmatériaux,lasouplessedesstructures, la pratique individuelle et collective, et l’interaction entre l’œuvre d’art, l’espace et le spectateur. Tapta (pseudonyme de Maria Wierusz-Kowalski) naît en Pologne en 1926. En 1944, elle arrive en Belgique comme réfugiée politique, avec son mari Christoph, après avoir participé à l’Insurrection de Varsovie. Elle étudie les beaux-arts et le tissage à l’École Nationale Supérieure des Arts Visuels de La Cambre à Bruxelles, où elle obtient son diplôme en 1949. Peu après, les époux Wierusz-Kowalski partent pour le Congo belge (l’actuelle République Démocratique du Congo), où ils séjournent de 1950 à 1960. Après leur retour en Belgique, Tapta ne tarde pas à se faire connaître comme une des figures de proue d’une nouvelle génération d’artistes, qui redéfinissent la sculpture en utilisant des textiles et autres matériaux souples comme éléments sculpturaux. En même temps, elle fait la promotion de l’art textile au-delà des catégories du décoratif et de l’artisanal. Cette exposition se concentre sur les œuvres emblématiques de Tapta dans les années 1970, où elle s’éloigne toujours davantage du tissage traditionnel grâce à des techniques expérimentales, comme la torsion de pièces tissées, mais surtout l’utilisation de cordes qu’elle noue et enfile. Ses œuvres deviennent tridimensionnelles et interagissent de plus en plus avec l’espace et le spectateur, qui est invité à en faire le tour, et même à y pénétrer, afin de compléter la vision par une expérience tactile et physique. En relation avec le travail de Tapta, la présente exposition propose aussi des œuvres nouvelles de Greet Billet, Hana Miletić et Richard Venlet. Des créations à voir au Wiels jusqu’au 13 août 2023. Voyez les informations complémentaires sur le site www.wiels.org
AvenueVan Volxem, 354à 1190 Bruxelles
EXPOSITION : NATHALIEAUZÉPY
Commesuiteducycled’activités Réchauffement climatique, regards d’artistes, l’artiste plasticienne, photographe, vidéaste et architecte Nathalie Auzépy vous invite à découvrir son travail. Fascinée par l’architecture, habitée par les valeurs de l’écologie et du féminisme, elle questionne nos liens et interconnexions au vivant. Sa démarche créative s’inscrit dans une quête de sens et de recréation de liens, au cœur de laquelle se place l’Humain. Son œuvre participe à distiller, avec humilité, des messages optimistes et porteursd’espoir. Du dessinà lasculptureen passantpar lavidéo, lesonoulaperformance, sa démarche créative s’inscrit dans unequête de sens, aucœur de laquelle est placée l’humain. L’humain comme territoire multi sensoriel et polyphonique. L’humain comme un puzzle d’information qui permet de comprendre et d’envisager le corps, le sens, l’espace, l’esprit, l’histoire, la science et la société. Cette artiste a toujours tenu à se tenir éloignée des cases dans lesquelles on range les artistes, par crainte des étiquettes, du formatage. Rares sont les créateurs contemporains qui arrivent à convoquer sens, création, lien, stratégie et créativité innovante. Nathalie Auzépy possède cette créativité plurielle : stratégique, transversale, immédiate, synthétique et détaillée, intuitive et analytique corrélée qui font d’elle une personne à part. Ses œuvres sont à découvrir à l’Antenne Scheut jusqu’au 30 juin 2023. Voyez tous les détails pratiques sur le site www.escaledunord.brussels
Avenue de Scheut, 147 à 1070 Bruxelles
EXPOSITION : JÉROME DÉSERT
Jérôme Désert, né en 1973 à Paris, travaille le dessin et la peinture à Bruxelles depuis 2006. Ses œuvres s’apparentent à des pages qui se remplissent et se succèdent, tributaires du moment, de l’erreur et de l’effacement. Collages peints ou dessinés, il est question d'assemblages. Un travail figuratif et polysémique. Histoire, actualité ou instant ? Quotidien ou légende ? À vous de sentir. Escale du Nord a décidé de mettre son travail à l’honneur et lui a offert la possibilité de réaliser une fresque à l’EDN bar que l’on a pu découvrir mi-mai, ainsi qu’une exposition qui se tient jusqu’au 24 juin 2023. Un événement qui est surtout l’occasion de découvrir un artiste de la génération montante et qui depuis plusieurs années s’est spécialisé dans les performances plastiques. Voyez tous les détails pratiques sur le site www.escaledunord.brussels
Rue du Chapelain, 3 à 1070 Bruxelles
Sam Mas
EXPOSITION : BRUSSELS QUEER GRAPHICS
Dès les années 1950, les communautés LGBTQI+ à Bruxelles utilisent le graphisme et développent un langage spécifique. Cette grammaire visuelle signale leur présence et leurs engagements envers un ensemble de principes, d’identitéset de valeurspartagés. Marqué par lalutte et la célébration, l’agitation et le compromis, cet outil de résistance mais aussi de résilience promeut une forme alternative de collectivité. Par la matérialité, la composition, la typographie, l’itération et le langage utilisés, les graphistes, professionnelsetamateurs,identifient etdirigent leursmessagesvers despublicsspécifiques. Organisée par thème, Brussels Queer Graphics, loin d’être un projet exhaustif, offre un panorama sur ce langage visuel. Cette exposition propose d’explorer les façons dont les communautés LGBTQI+ se sont exprimées et rendues visibles au cours des septante dernières années à Bruxelles. De 1953 et la naissance du Centre de Culture Belge sous l’impulsionde Suzan Daniel à aujourd’hui, l’exposition et la publication qui l’accompagne nous invitent à se plonger dans une histoire culturelle du quotidien et de l’activisme des individus, des communautés, des associations et des groupes LGBTQI+. Tributaire de nombreux silences voir d’absence de matériaux, mais également de la surreprésentation de la lette G dans l’histoire et les sources, cette exposition est le reflet d’une époque, d’une histoire et de multiples mémoires. Une exposition à découvrir au Design Museum jusqu’au 3 novembre 2023. Voyez tous les détails pratiques sur le site www.designmuseum.brussels
Place de la Belgique, 1 à 1020 Bruxelles
EXPOSITION : THE HARLEM FANTASY
Cette exposition qui présente des photographies de Nick Kuskin nous offre l’opportunité d’aller « black to the future » et de plonger dans l’histoire du mouvement noir. Nous sommes en 1982, sur la 125e rue ouest de New York, au Harlem Fantasy Ball II organisé par Pepper LaBeija et Dorian Corey. On y met à l’honneur le génie créatif de la « ball culture » new-yorkaise où défilent les « queer futurities », pour paraphraser le théoricien culturel queer cubano-américain José Esteban Muñoz. Nick Kuskin, alors âgé de 21 ans, est invité à documenter cette soirée historique consacrée à l’expression personnelle et à la création communautaire d'avant-garde. Ces événements offraient un espace politique de célébration et de répit aux communautés marginalisées les plus durement touchées par le climat social et économique répressif imposé par l'administration de Ronald Reagan (et son absence de réponse à la crise du VIH), et plus généralement par l'idéologie blanche hétéronormative. L'exposition et le programme qui l’entourent font l’éloge de la naissance et de la contribution de Pepper LaBeija et Dorian Corey, et la Royal House of La Beija, à qui l’on doit d’avoir jeté les bases d'un mouvement mondial d'expression et de défense des communautés queer, noires et brunes. Un événement à découvrir jusqu’au 17 septembre 2023 à Bozar. Voyez les détails pratiques sur le site www.bozar.be Rue Ravenstein, 23 à 1000 Bruxelles
EXPOSITION : VAN GOGH - THE IMMERSIVE EXPERIENCE
On a ici affaire à une exposition captivante et interactive qui donne vie aux créations de Vincent Van Gogh, grâce à la combinaison d’une technologie high-tech, d'animation et de musique. Cette expérience vise à transporter le public dans l'univers de Van Gogh et à offrir un point de vue unique sur sa vie et son parcours artistique. Lors de l'exposition, les visiteurs sont accueillis par les œuvres emblématiques de l’artiste projetées sur les murs, les plafonds et les sols. Ces peintures sont animées et transformées de manière à créer un environnement dynamique et vivant qui permet de découvrir le travail de ce créateur sous un nouveau jour. Cette approche innovante permet également de découvrir une série de détails peu perceptibles autrement. Cette démarche assez récente entend aller audelà de l'aspect purement visuel en incorporant des bandes sonores soigneusement sélectionnées qui correspondent à chaque toile. La musique renforce l'atmosphère générale et vise à évoquer les mêmes émotions que celles que Van Gogh a cherché à exprimer il y a plus d’un siècle. A cela, l'exposition comprend souvent des éléments interactifs qui permettent de s'engager avec l'œuvre d'une manière pratique. Par exemple, il peut y avoir des stations où les participants peuvent recréer numériquement le travail au pinceau ou explorer les différentes couches de pigments via des écrans tactiles. Ces composants tactiles encouragent une participationactive et une plongée plusapprofondie destechniques artistiques de l’époque. Cet événement a été conçu dans un but pédagogique, ludique, mais surtout pour vulgariser l’art pour plaire aux amateurs et attirer ceux qui ne fréquentent pas les musées en leur proposant un spectacle qui se veut à la fois intelligent et récréatif. « Van Gogh : The Immersive Expérience » est à découvrir jusqu’au 30 juin 2023 à la Galerie Horta. Voyez tous les détails pratiques sur le site www.vangoghexpo.com
Rue du MarchéAux Herbes, 116 à 1000 Bruxelles
Teresa May
EXPOSITION : FI.GURE
FI.GURE est un groupement artistique féminin, un coven composé de femmes qui (se) figurent par la figuration plastique (comprenez ici tout support utilisé par l’artiste dans son œuvre). Se figurer ou se réaliser est l’essence même du travail d’une artiste. Sa production est le reflet de son cheminement spirituel dans le but d’une réalisation humaine. Parallèlement à cette recherche spirituelle, chaque membre du groupe cherche aussi à proposer des idées. Il dénonce et tente de redéfinir la relation que la société entretien avec les femmes, mais aussi avec la Terre. C’est cette large notion d’écoféminisme qui a été choisie comme pilier de FI.GURE. En se définissant en tant que coven artistique et non comme collectif artistique. Ce choix se porte dans la notion plus subversive du mot coven, puisque celui-ci dénomme une « réunion de sorcières ». La sorcière restant un archétype bien connu de notre culture et le féminisme se l’est réapproprié ces dernières années pour illustrer la femme libre, forte, savante et surtout sœur des autres femmes. Dans cet esprit de sororité, d’écologie et d’aide à la réalisation que FI.GURE existe. L’idée consiste également à veiller audéveloppement artistique de chacune et chacune œuvre permet d’évoluer vers un « mieux humain ». Les œuvres des artistes Lilidaill, Morgan Bisous, Florence Trus et Joëlle Evita sont à découvrir au Centre culturel d’Uccle du vendredi 9 au dimanche 11 juin 2023. Voyez les détails pratiques sur le site www.ccu.be Rue Rouge, 47 à 1180 Bruxelles
EXPOSITION : FREDDY TSIMBA
Freddy Bienvenu Tsimba est un artiste plasticien et sculpteur congolais né en 1967 à Kinshasa, capitale de la République démocratique du Congo où il vit et travaille toujours. Formé à la sculpture et aux pratiques de la fonderie et de la soudure, il travaille à partir de matériaux ramassés sur les champs de bataille (douilles, cartouchières) et dans la rue (cuillères, capsules, clés, etc.). Il travaille ainsi le bronze et les métaux de récupération. Il est particulièrement connu pour ses sculptures composées de douilles collectées dans les zones de conflit. Artiste indépendant et engagé, il est attaché au respect des droits humains et en particulier, les droits des plus fragiles, les mères et les enfants. Solidaire de l’humanité en souffrance, il expose le tragique de la guerre, témoignedesviolences àtraversletempsetcherche à transcender ces blessures en rappelant la puissance de la vie. De sa pratique naît une œuvre symbolique et universelle. Il traverse de nombreux thèmes : la religion, la force de la femme mais surtout la guerre, thème primordial qui se retrouve jusque danslesmatériauxqu’il met auservicede sonart. Durant sarésidence en 2016 auMusée royal de l’Afrique centrale, l’Africa Museum, il a notamment créé la fameuse œuvre composée de huit personnages qui font face au mur extérieur du musée en hommage aux personnes réfugiées, refoulées aux frontières et aux victimes des violences passées et présentes. A découvrir à l’Espace Magh du 14 juin au 7 juillet 2023. Voyez les informations pratiques sur le site www.espacemagh.be Rue du poinçon, 7 à 1000 Bruxelles
EXPOSITION : WOM
Le WOM est un nouveau musée interactif ouvert à Bruxelles. Il s’agit de l’acronyme de « World Of Mouth », qui seveutl'équivalent enanglaisde bouche à oreille, bienquecelan'ensoitpasunetraduction littérale. Ce lieu offre une variété d’expériences stimulantes pour titiller les sens, la curiosité et la créativité des visiteurs de tous âges. Les illusions visuelles sont particulièrement impressionnantes, avec des pièces qui défient la gravité et des murs qui se transforment sous les yeux du public. Mais elles ne se limitentpas à la vue ! Les visiteurs peuvent également expérimenter des illusionstactiles et auditives. En plus de ces effets troublants, le musée propose des tests sur la perception et le cerveau. On peut y découvrir notamment de quelle façon notre cortex traite les informations sensorielles et comment les illusions d'optique peuvent nous induire en erreur. Ce côté didactique complète judicieusement l’aspect récréatif, avec des explications claires qui jouent la carte de la vulgarisation et des guides disponibles pour répondre àtouteslesquestions. Lesactivitésont été établiesde manière àrépondre à divers niveaux de connaissance, passant de défis simples pour les enfants à une gamme d’énigmes plus complexes pour les adultes. Découvrez une gamme de quatre-vingts illusions sur plus de 1.500m² de fun et de couleurs à Tour et Taxis. Voyez les détails pratiques sur le site www.worldofmind.be Shed 4 bis à 1000 Bruxelles Sam Mas
EXPOSITION : RENÉE DEMEESTER
Renée Demeester a vu le jour au Congo en 1927 et s’est fort vite affranchi du confort de la vie coloniale pour se consacrer à la peinture dès 1952. Date à laquelle elle a rencontré le sculpteur Marcel Arnould (1928-1974), avec lequel elle a noué une relation maritale complexe, mais artistiquement féconde. Durant les années 60, le couple a participé activement à la vie bohème de Bruxelles et ses environs. Leurs amis étaient à la fois les surréalistes de l‘époque (Marcel Mariën, Marcel Lecomte) et les abstraits (Victor Servranckx, Felix De Boeck. Après le suicide de son époux, Renée a poursuivi courageusement sa carrière. Sa peinture, d‘abordrigide et sombre, s’émaillede légèreté et dedynamisme dans les années 60, avant d’embrayer pour une tangente radicale la décennie suivante et opter pour des dégradés colorés et la distorsion spatiale de ses compositions. La modestie et la sous-estimation l’ont longtemps maintenue loin des radars, jusqu‘à ce que le public commence à prendre conscience de l’importance de son travail. L’artiste nous a quittés en avril 2022. La présente exposition donne l’occasion au public de se familiariser avec cette artiste tout aussi talentueuse que discrète. Figure remarquable de l’Abstraction belge des années 1960/80, elle a su développer un style propre style et le faire évoluer sans tenir compte des étiquettes ni des modes. Une rétrospective à voir jusqu’au 3 septembre 2023 au second Musée Magritte. Plus de détails sur le site www.magrittemuseum.be Rue Esseghem,137 à1090 Bruxelles
EXPOSITION : ATOMIUM DU SYMBOLE À L’ICÔNE
Le 17 avril 1958, la dernière Exposition universelle et internationale organisée par la Belgique a été inaugurée sur le site du Heysel à Bruxelles. Evénement riche en couleur, porteur d'un message d'optimisme sans limite et miroir d'une société confiante en son avenir, l’Expo 58 constitue un socle solide de notre mémoire collective. L’Atomium en est un des survivants et consacre aujourd’hui une exposition sur la genèse de son architecture, sa place dans la capitale, son rayonnement ainsi que ses soixante années d'existence. Au fil de la visite, on découvre une période de déclin de l'édifice au cours des nineties, suivie de sa réouverture en 2006 pour aboutir au projet actuel. Depuis le 21 juillet 2020, cette exposition permanente s'est enrichie d'une maquette du site de l’Expo 58, réalisée par Etienne Tollenaere en marque de son soutien à l'Atomium. Derrière cette initiative se cache une très belle histoire, celle d'un passionné de dessin et de modélisme qui, une fois pensionné, s'est mis à travailler sur la maquette de ce lieu qu'il a visité à plus de quarante reprises en 1958, en compagnie de sa petite sœur alors qu'il avait douze ans voilà bien longtemps. Sur base des dessins qu'il avait réalisés à l'époque et, évidemment, avec l'appui de nombreuses recherches personnelles, il s'est lancé dans une méticuleuse aventure. Il a passé presque deux mille heures à réaliser une réplique d'une précision minutieuse. Jusqu'au moindre détail, rien ne manque : les pavillons, les couleurs, les visiteurs qui arpentent le lieu… même le nombre d'arbres présents en 1958 devant les bâtiments est respecté. Si tout le monde a déjà vu l'Expo 58 en photo, en vidéo, parfois même en couleurs, il s'agit de l'unique représentation 3D du site tel qu’il était. La présente exposition se déroule sur trois niveaux. D'une part dans la sphère de base (niveaux 1 & 2) où, à travers des documents d'archives, des photographies, des vidéos d'époque et de nombreuses maquettes, le visiteur fait une plongée au cœur de cette prestigieuse et inoubliable aventure. D'autre part, au panorama (niveau 7) où le visiteur a l’opportunité de comparer la vue actuelle avec celle que ses prédécesseurs pouvaient avoir en 1958. L’occasion surtout de se rendre compte de visu ce qu’a pu être pour nos parents et/ou grands-parents cette période unique, d'évoquer une pléthore de souvenirs et de comprendre un défi technologique qui participe encore actuellement à la magie de l'Atomium. Un événement à vivre sept jours sur sept de 10 à 18 heures. Plus d’informations pratiques sur le site www.atomium.be
Place de l’Atomium, 1 à 1020 Bruxelles
EXPOSITION : LUMINOPOLIS
Qu’est-ce que la lumière ? Comment rythme-t-elle notre quotidien ? Comment influence-t-elle la vie ? Résolvez des énigmes et percez des mystères. Tic-tac-tic-tac… le temps presse, le chronomètre s’affole ! Voulez-vous sortir vainqueur de l’expo ? À vous de jouer ! La lumière peut être visible ou invisible, de toutes les couleurs ou incolore, ondulatoire ou corpusculaire. Elle permet de voir mais pas seulement. Elle rythme la vie. Elle est une source de vie pour la faune et la flore. Cette exposition entend nous apporter un éclairage sur le lien entre la lumière et le vivant. Elle nousinvite à réfléchir sur l’importance de la lumière dans nos sociétés. Dans cette expo-jeu au format totalement inédit, la lumière se révèle sous tous ses aspects (physiques, biologiques, techniques et sociologiques) dans un concept original et captivant, une course contre la montre avec au choix dix, quatorze ou dix-huit énigmes à résoudre pour remporter la victoire. Un événement passionnantet palpitant à explorer, muni d’unetablette pouractiver les bornes de jeu, obtenir des indices et encoder vos réponses. Un excellent moyen de découvrir par le jeu le vaste thème de la lumière. Des défis à relever jusqu’au 13 août 2023 au Musée des Sciences naturelles de Bruxelles. Plus de détails sur le site www.naturalsciences.be Rue Vautier, 29 à 1000 Bruxelles
EXPOSITION : EN FLUO
Kitty Crowther compte parmi les artistes les plus renommées de la littérature jeunesse en Belgique. Ses albums sont traduits dans de très nombreuses langues et diffusés à travers le monde. Née en 1970 d’une mère suédoise et d’un père britannique, elle publie son premier album en 1994. Une quarantaine de livres sont parus depuis, marquant chacun le rythme de son évolution intérieure avec ses questionnements et ses éblouissements. Kitty Crowther envisage l’album comme plus qu’un support à raconter des histoires. Elle y inscrit, dans l’écriture comme dans le dessin, de multiples degrés d’interprétation qui donnent tout à la fois une clarté à la narration et des résonances plus profondes, voire philosophiques, dont chacun peut s’emparer. Ses ouvrages sont aussi de formidables réservoirs d’émotions, simples et complexes, qui surprennent le lecteur et peuvent l’amener sur des rivages inattendus… Comme elle le dit : Je n’essaie pas de faire des livres plaisants mais des histoires qui m’intéressent profondément. D’ailleurs, je n’ai pas l’impression de décider, ce sont elles qui me choisissent. Pour l’exposition inédite intitulée En fluo, Kitty Crowther revisite plusieurs titres de sa bibliographie en déployant des atmosphères caractéristiques de ses livres, ainsi qu’une pluralité de tempéraments des personnages qu’elle a créés. Un parcours de boîtes-récits alterne avec des matériaux bruts, comme le bois, et des objets variés, ainsi que des originaux. La couleur, bien entendu, a une place essentielle, en particulier (comme le titre l’évoque) le fluo qui est une couleur-lumière utilisée pour voir mieux, mettre en valeur et alerter. Pour faire pétiller l’espace et les surfaces aussi ! Plusieurs activités en lien avec l’exposition sont proposées : une inauguration festiveet desateliers. Bref une visite ludique enfants-parents admis, accompagnée de moments delecture. A voir à Wolubilis du 23juin au 16 juillet 2023. Voyez toutes les informations pratiques sur le site www.wolubilis.be
Cours Paul-Henri Spaak, 1 à 1200 Bruxelles
EXPOSITION : THE FRIENDS EXPERIENCE
Née il y a trois décennies sur petit écran, la série « Friends » a fédéré les engouements au point de devenir culte et générer des clubs de fans à travers le monde, révélant au passage Jennifer Aniston, Courteney Cox et Lisa Kudrow. Elle suit de près les joyeuses mésaventures de six amis vingtenaires qui découvrent les pièges de la vie et de l’amour dans le Manhattan des années 90. Souvent copiée et jamais égalée, elle reste une perle addictive à la fois drôle et réaliste sur une société en train de se métamorphoser, tout en se voulant une description aigre-douce d’une génération gâtée qui entre dans le monde actif et qui prend plaisir de se retrouver au Central Perk, leur café préféré. Les créateurs de cette sitcom, Marta Kauffman et David Crane, n'en étaient pas vraiment à leur coup d'essai en matière de séries, puisqu'ils avaient déjà cosigné l'excellent » Dream On » pour HBO. A leurs yeux, « Friends » ne semblait au premier abord pas se démarquer de la cohorte de ce qui se faisait à l’époque pour la télévision, où un groupe d'amis reforme une sorte de nouvelle cellule familiale, lâche et évolutive, au tout début de leur vie d'adultes. Toutefois, il faut très vite admettre que, si elle suit le canevas que les autres feuilletons, elle a su l’appréhender bien mieux en y ajoutant un comique verbal d'une efficacité presque incomparable, un comique de situation travaillé, des éléments sentimentaux foisonnants proches du soap pour fidéliser le public ... Bref, la recette s’est avérée détonante avec un bel équilibre d’un épisode à l’autre, un ton proche des spectateurs et un casting fédérateur. Pour les grands enfants qui refusent de grandir, on leur offre aujourd’hui une expérience immersive qui permet dese replonger dans l’univers de« Friends » pour explorer notamment des décors interactifs reconstitués pour l’occasion comme l’appartement de Joey et Chandler, celui de Monica et Rachel ou même le fameux Central Perk. Après un énorme succès à l'étranger, cette expérience unique fait escale à Bruxelles pour une durée limitée. Si ce parfum de nostalgie vous tente, rendez-vous au Hall 4 de Brussels Expo pour une virée d’enfer ! Voyez plus de détails sur le site officiel de l’organisateur https://brussels.friendstheexperience.com
Place de Belgique, 1 à 1020 Bruxelles
André MetzingerEXPOSITION
: PRIVAT
LIVEMONT - FLEURS À L’AFFICHE !
L'œuvre et la vie dePrivat Livemont, artiste bruxelloisemblématiquede l’Artnouveau, sont aujourd’hui mis à l’honneur à Schaerbeek. Artiste complet et polyvalent, artisan et enseignant à l’Académie de dessin et d’industrie de sa commune natale, il semble avoir été un travailleur infatigable. Symboliste, il est fort tôt tenté par l'esthétique Art Nouveau et produit de nombreuses affiches, souvent primées qui le font surnommer le Mucha belge. A côté de ce travail alimentaire, il réalise des sgraffites présents sur plusieurs façades de la capitale. La finesse de son trait, son goût pour les éléments décoratifs végétaux et leur stylisation, son imagination fertile et sa palette colorée le caractérisent par rapport à d’importants confrères. Parmi ses œuvres principales, on retient les sgraffites de l’école Josaphat et la Grande maison de Blanc situé rue du Marché aux poulets. Comme photographe, il s’est intéressé à la capture du mouvement. On lui doit également des illustrations pour une série de journaux de l’époque. La Maison Autrique a choisi de mettre cet artiste à l’honneur en 2023, année de l'Art nouveau, en organisant une exposition d’envergure qui se tient jusqu’au 14 janvier 2024. Voyez tous les détails complets sur cet événement via le site www.autrique.be
Chaussée de Haecht, 266 à 1030 Bruxelles
Andrea CerasiEXPOSITION : HISTOIRE D’UNE CRISE CONTEMPORAINE
Les déchets, voilà certainement l’aspect le plus visible et matériel de la crise environnementale qui nous menace, la pointe d’un iceberg dont nous n’imaginons pas ou peu l’étendue ! Cette exposition met en lumière l’histoire cachée des détritus en Europe tout ensoulignantsonimportance comme marqueur de changement social. Prenantcommepoint de départ la révolution industrielle, cet événement aborde les pénuries des temps de guerre, l’essor du consumérisme d’après-guerre et se termine par l’insurmontable crise des déchets actuelle. Ce projet met en avant les changements considérables intervenus dans la manière dont nous avons traité nos ordures dans le passé et dont nous pensons, ou ne pensons pas, le déchet aujourd’hui. En se penchant sur cet aspect de l’histoire, il renforce la pertinence des critiques et des appels au changement actuels. Quatre sections sont proposées aux visiteurs, faisant se succéder des thématiques connues ou qui le sont moins. L’accès est évidemment mis sur la nécessité écologique et sur la responsabilité individuelle, tout en soulignant le rôle que doivent jouer les états. L’idée consiste à revoir en profondeur notre mode de fonctionnement et de comparer celui-ci avec ce qui s’opérait avant notre naissance, plongeant le public dans les fragments d’objets hérités de l’âge du Bronze, mettant en évidence des échantillons de chiffons blancsutilisésauXIXesiècle, desappareilsélectroniquesobsolètes,etc. Qu’ilssoientindustriels, privés, toxiques ou non, ce que nous vidons dans les poubelles demeure révélateur de notre système de fonctionnement et d’une philosophie qui a longtemps été : tout à l’incinérateur ! La crise économique, celle de l’énergie et les modifications climatiques qui frappent à nos portes nous entraînent à prendre conscience du danger et de ses conséquences terribles. Les organisateurs de cet événement n’entendent pas nous stigmatiser, mais nous appeler à davantage de vigilance, à cesser de nous voiler les yeux et à devenir responsables de notre vécu. Enrichie par l’expertise de professionnels bruxellois du traitement, du recyclage et de la réutilisation, cette exposition est complétée par une publication interdisciplinaire et par une plateforme web transnationale Throwaway, développée en partenariat avec neuf musées européens, qui propose un vaste ensemble d’images, de textes et de vidéos autour du sujet. L’accès est gratuit jusqu’au 14 janvier 2024 à la Maison de l’Histoire européenne. Plus de détails sur le site www.historia-europa.ep.eu
Rue Belliard, 135 à 1000 Bruxelles
Sam Mas
EXPOSITION : CHAIMOWICZ
Né dans le Paris d’après-guerre et éduqué en Angleterre, Chaimowicz occupe une position singulière, à l’intersection de deux champs artistiques, de deux cultures et de deux langues. À l’image de l’artiste lui
même, l’œuvre, raffinée, ludique, échappe à toute catégorisation simpliste, exigeant une attention aux détails tout en se révélant généreuse et imprégnée de beauté. Opposé aux revendications d’une autonomie de l’art, l’artiste se tourne vers les arts décoratifs, compose depuis cinquante ans un lexique éminemment personnel et puise ses impressions dans le design, la gravure, la peinture, le collage autant que sa propre vie quotidienne. Son œuvre continue à influencer de jeunes artistes, notamment par son questionnement constantetsubtildurôledel’artet soninstaurationd’uneesthétique queer. Dans cette exposition, la lumière joue un rôle essentiel. Pionnier discret, Chaimowicz a délibérément travaillé à contrecourant des mouvements artistiques dominants dès le début de sa carrière à Londres dans les années 1970. Combinant passé et présent, le Wiels rassemble trois groupes d’œuvres qui explorent l’intimité, ladomesticité etledésirde créer sonpropre contexte. Un événement à découvrir jusqu’au 13 août 2023 au Wiels. Plus de détails sur le site www.wiels.org Avenue Van Volxem, 354 à 1190 Bruxelles
EXPOSITION : MICHEL FRANÇOIS
Un regard sur 40 ans de pratique artistique de l'artiste belge Michel François, des premières œuvres à quelques nouvelles créations qu'il a spécialement réalisées pour Bozar. Avec la sculpture, la photographie, la vidéo, la peinture et l'installation, l'artiste crée un réseau de connexions changeantes entre ses œuvres. L'exposition est un concept unique dans lequel « l'œuvre d'art totale » est centrale et la salle d'exposition devient une extension de son atelier. François bouscule la réalité, la remet en question et insuffle encore et encore une nouvelle vie à sa relation avec l'art. Il transforme des objets et des matériaux apparemment simples en vecteurs de sens. Comment un geste peut-il changer le statut d'un objet ? Quelle est l'influence de la main de l'artiste ? Et quel est le rôle du hasard ? Une exposition à découvrir à Bozar du 16 mars au 21 juillet 2023. Plus d’informations sur le site www.bozar.be Rue Ravenstein, 23 à 1000 Bruxelles
EXPOSITION : 236 - LAND(ES)CAPES FROM THE 20TH CONVOY
Cette thématique propose un regard artistique sur un épisode exceptionnel de l’histoire de la Seconde Guerre mondiale. Le 19 avril 1943, le 20e convoi quittait le camp de transit de Malines pour déporter 1 631 Juifs vers Auschwitz. Grâce à des actions de résistance menées à la fois depuis l’intérieur et l’extérieur des wagons, 236 de ces déportés parvenaient à sauter du train qui les destinait à l’extermination. Revenant sur cet acte de rébellion unique dans l’Europe occidentale sous administration nazie, le photographe Jo Struyven (Sint-Truiden, 1961) nous donne à voir les paysages qui ont servi de cadre à cette histoire méconnue. Dressant un « mémorial » contemporain, ces photographies sont une réponse à l’indifférence qui caractérise aujourd’hui ces paysages dépouillés, où n’apparaît nulle présence humaine, et qui furent pourtant chargés d’(in)humanité. Placées en dialogue avec ces photographies, deux tableaux de Luc Tuymans (°Mortsel, 1958) évoquent la destruction des Juifs et des Roms d’Europe. De manière réitérée, l’œuvre de Tuymans explore la relation qu’entretiennent les individus avec l’Histoire et les confronte à leur capacité à l’ignorer. La persécution durant la Seconde Guerre mondiale s’érige, à partir de la fin des années 1970, en thématique de sa peinture.
« Écrire un poème après Auschwitz est barbare ». Tel est le constat qu’émettait, en 1949, le philosophe allemand Theodor W. Adorno. À travers deux perspectives issues des arts visuels, c’est cette question de l’(im)possibilité de l’art après la Shoah que pose cette exposition. Organisée en partenariat avec la Fondation Auschwitz, cette exposition sera accompagnée d’un ouvrage-catalogue (sortie de presse le 19 avril 2023), ainsi que d’un espace pédagogique qui présentera les témoignages d’évadés du 20e convoi de déportation. Une exposition à découvrir au Musée juif de Belgique jusqu’au 14 août 2023. Voyez tous les détails pratiques sur le site www.mjb-jmb.org
Rue des Minimes, 21 à 1000 Bruxelles
EXPOSITION : CERISE, LULU ET NELSON
L’illustratrice et dessinatrice française Aurélie Neyret a fait des mondes de l’enfance son univers de création. Après avoir signé de nombreuses illustrations pour des publications jeunesse ou collectives, elle fait ses débuts dans la bande dessinée aux côtés de Joris Chamblain avec la série Les Carnets de Cerise, dont le succès lui apporte la reconnaissance du public comme de la critique. Suivent ensuite les aventures de Lulu et Nelson, un récit écrit par Charlotte Girard et Jean-Marie Omont. Avec un style dynamique et coloré, la dessinatrice met en scène de jeunes héros attachants en quête d’eux même et de liberté. Un univers sensible et original que l’exposition propose d’explorer pour en découvrir toute la profondeur et la créativité. Pour l’anecdote : en février 2016, Aurélie Neyret a refusé sa nominationdans l’ordre des Arts et des Lettres, à l’instar de trois autres auteures de bandes dessinées. C'est après un bref passage par l'école Émile Cohl qu'elle décide de développer son style en autodidacte. Elle a également collaboré avec l’univers de la Presse et l'édition internationale, tout en illustrant divers magazine jeunesse (J'aime Lire, Histoire Junior). Une rétrospective à découvrir jusqu’au 15 août 2023 au Centre belge de la Bédé. Plus de détails sur le site www.cbbd.be Rue des Sables, 20 à 1000 Bruxelles
EXPOSITION : CARRÉMENT POILU
Petit Poilu est forcément … petit et poilu ! Tous les matins, il quitte sa maman et sa maison pour aller à l'école. Mais il faut toujours que tout bascule ! De surprises en surprises, de rencontres en rencontres, il plongedansdesuniversextraordinaires etfarfelusdont il ressort toujoursgrandi.Pourlui,chaqueinstant de l’existence se transforme en expérience avec son cortège de découvertes et de petites misères. Ainsi, lorsqu’il passe d'urgence à la toilette après s’être réveillé le matin, il sait que la cuvette du WC est trop grande pour lui. Puis il avale son petit déjeuner, fait la bise à sa maman et s'en va gaillardement sur le chemin de l'école. De l'école ? Rien n'est moins sûr, car l'aventure l'attend au coin de la rue. Cette trame immuable, déclinée dans des variantes chaque fois différentes, est l'invention du dessinateur Pierre Bailly et de la scénariste Céline Fraipont qui ont créé une bande dessinée entièrement muette et accessible dès l'âge de trois ans. Chaque aventure est le lieu d'un message spécifique qui peut traiter de thème aussi divers que la dépression, les migrants, la rivalité, l'amitié, la déception amoureuse, la colère etc. La fin de chaque histoire est consacrée à une explication de la démarche, un éclaircissement du sujet traité. Haute en couleurs, cette exposition ludique propose aux plus jeunes de grimper, sauter, ramper et plonger de case en case, en s’immergeant dans des ambiances à chaque fois différentes comme Petit Poilu lui-même. Un événement à voir en famille jusqu’au 15 août 2023 au Centre belge de la Bédé. Plus de détails sur le site www.cbbd.be Rue des Sables, 20 à 1000 Bruxelles
EXPOSITION : 175 ANS DES GALERIES ROYALES SAINTHUBERT
Depuis cent septante-cinq ans, les Galeries Royales Saint-Hubert participent au rayonnement de notre capitale. Alors que les passages couverts poussaient allègrement en France et en Grande-Bretagne au début du XIXe siècle, le roi Léopold Ier souhaitait doter Bruxelles d’un passage couvert monumental en signant un arrêté en 1839. Il faudra néanmoins attendre sept ans pour que la première pierre de ce passage soit posée. A titre de rappel, les Galeries Royales Saint-Hubert forment un ensemble de trois passages : la Galerie du Roi dédiée à sa majesté Léopold Ier, la Galerie de la Reine dédiée à son épouse Louise-Marie d’Orléans et la Galerie du Prince dédiée au Prince héritier, le futur Léopold II. Sous l’impulsion de son architecte Jean-Pierre Cluysenaar, cet ensemble a été bâti en moins de quinze mois, affichant une longueur exceptionnelle de plus de deux cents mètres et une hauteur proche de vingt mètres, témoignant du savoir-faire belge en matière de construction, utilisant la pierre, le métal et le verre pour le dôme de la structure. Depuis cette époque, le lieu a vu défiler un panel de personnalités allant de Charles Baudelaire à Alexandre Dumas, sans oublier Paul Verlaine qui avait acheté dans un commerce de cette galerie l’arme qui lui a servi à tirer sur son amant Arthur Rimbaud. On ne le répète pas souvent, mais ce fut au premier étage du numéro 7 que s’est déroulée la première projection des frères Lumière. C’est également sous la verrière géante que la première praline du chocolatier Neuhaus a vu le jour en 1912. Naturellement, on se situe à un saut de la Grand-Place et aucun Bruxellois n’est jamais passé dans le coin sans frapper de ses talons les dalles larges de l’endroit avant de s’asseoir et savourer un café à une terrasse, s’attarder devant les vitrines attrayantes ou donner rendez-vous à l’une ou à l’autre connaissance. Une exposition est aujourd’hui consacrée à ce lieu mythique jusqu’au 30 juin 2023. Voyez tous les détails pratiques sur le site www.grsh.be/175-years
Galerie de la Reine, 26 à 1000 Bruxelles
Paul Huet
EXPOSITION : ANIMALIA
Des messages inquiétants se font entendre depuis quelques années sur la dégradation des conditions de la viesur Terre. Lapréservation de labiodiversité et lalutte contrele dérèglement climatiqueconstituent dès lors des enjeux majeurs de notre monde contemporain. Dans ce contexte, le train, grâce à ses faibles émissions de CO2, représente un atout en faveur d’une mobilité durable et a plus que jamais de beaux jours devant lui. A travers l’exposition Animalia, Train World vous invite à un voyage poétique et scientifique entre autres consacré à la préservation de notre environnement, notamment sous l’angle de la biodiversité et du climat. Pierre-Yves Renkin, sculpteur animalier belge de renom, a été convié en tant qu’artiste invité à exposer une série d’œuvres représentant des animaux. Ces sculptures animalières dialoguent au sein du musée avec nos collections ferroviaires. Le long du parcours vous rencontrerez notamment des éléphants, un gorille, une girafe, une tortue ou encore un crocodile ! Le tout entre les anciennes locomotives, le monde des rails, et les nombreux trésors ferroviaires qu'abrite Train World. Parallèlement à ce parcours centré sur l’émotion poétique, les thématiques de la préservation de la biodiversité, du réchauffement climatique et des atouts du train, en tant que mode de déplacement durable, sont développées dans les différents espaces du musée. Un volet de cette exposition est aussi consacré aux efforts entrepris par la SNCB et Infrabel pour réduire l’impact de leurs activités sur notre environnement et le climat Afin de concevoir cette exposition, à la fois poétique et scientifique, Train World s’est assuré le concours de quatre spécialistes du monde animal, du changement climatique et du transport ferroviaire. Ces signatures de référence témoignent d’un souci commun en faveur de la protection de notre environnement. Une exposition pour comprendre et agir à découvrir à Trainworld jusqu’au5novembre2023.Plusd’informationssurlesite www.trainworld.be
Place Princesse Elisabeth, 5 à 1030 Bruxelles
EXPOSITION : EXPÉDITIONS D’ÉGYPTE
Voilà l’histoire de deux siècles de découvertes archéologiques fascinantes au Pays des Pharaons et de la formation de la collection égyptienne du Musée Arts et Histoire. Elle rassemble près de deux cents objets issus de cette prestigieuse collection. Parmi les objets phares figurent les cercueils richement décorés de la Cachette des prêtres de Deir el-Bahari et le Livre des Morts magnifiquement illustré du dignitaire Neferrenpet, des stèles funéraires, des vases canopes (qui renfermaient les viscères des défunts), des figurines ouchebti (qui accompagnaient les morts dans l'au-delà) initient les visiteurs au monde des dieux égyptiens et de la vie éternelle. Une grande variété de pièces remarquables issues de la collection sont également montrées au publicpourlatoutepremièrefois.Enfin, l'expositionprésenteunesélectiondephotographieshistoriques uniques. Au XIXe siècle, les milieux diplomatiques et industriels belges s'intéressent vivement au passé de l'Égypte, qui occupe alors une place importante dans la politique internationale et l'économie mondiale. Les premiers objets égyptiens de la collection étaient principalement des dons royaux et privés. Dans les premières décennies du 20e siècle, l'ambitieux et flamboyant égyptologue Jean Capart joua un rôle inestimable dans le développement de la collection et de la recherche scientifique. Grâce aux nombreuses initiatives de Capart, Bruxelles fût même un temps considérée comme la capitale mondiale de l'égyptologie. Après près de deux cents ans de profond intérêt pour l’ancienne Égypte, le Musée Art & Histoire gère aujourd'hui une collection égyptienne d’une richesse exceptionnelle qui se classe parmi celles des meilleurs musées européens. Un événement à découvrir jusqu’au 1er octobre 2023 au Musée Arts et Histoire. Voyez davantage de détails sur le site www.artandhistory.museum Parc du Cinquantenaire à 1000 Bruxelles
EXPOSITION : STYLE CONGO - HERITAGE & HERESY
"Style Congo. Heritage & Heresy" explore les politiques de représentation et d'appropriation culturelles à travers des interventions artistiques et architecturales contemporaines ainsi que des documents et matériaux historiques issus des collections du CIVA. L'exposition propose une chronique visuelle de la représentation du Congo lors des expositions internationales organisées entre 1885 et 1958, en prenant comme point d’appui l'Art nouveau. Ce mouvement - appelé à l'époque "Style Congo" - coïncide avec l'exploitation du Congo par le roi Léopold II et reflète une fascination pour les matériaux et les formes "exotiques". Les œuvres de l'exposition remettent en question et déstabilisent les histoires canoniques et les racines coloniales de cet héritage. En examinant les marques de la colonisation dans la ville de Bruxelles et dans le paysage urbain congolais, ils présentent une résignification décoloniale des espaces privés et publics, et cherchent àréécrire les marges del'histoire aucentre. Adécouvrir auCIVAjusqu’au 3 septembre 2023. Voyez plus d’informations sur le site www.civa.brussels
Rue de l’Ermitage, 55 à 1050 Bruxelles
EXPOSITION : WOMAN BEFORE FASHION - DIANE VON FURSTENBERG
La wrap dress, cette emblématique robe portefeuille, fête ses cinquante ans. L’occasion pour le musée de consacrer son exposition à la créatrice Diane von Furstenberg, née Diane Simone Michelle Halfin le 31 décembre 1946 à Bruxelles. Une première en Europe ! Découvrez le parcours hors du commun de cette Belge devenueunefigureinternationaledelamode. Cetteexpositionn’est pas une rétrospective mais une manière d’aborder le travail de DianevonFurstenbergdefaçonlibre. L’expositioninvitelevisiteur à appréhender le langage spécifique des couleurs et des imprimés de la styliste appliqué à son emblématique robe portefeuille. Entre jeux de regards et confrontation de créations, cette exposition inédite donne les clés pour comprendre l’incroyable carrière d’une femme créatrice ayant compris les femmes. Selon le magazine Forbes, elle était la soixante-quinzième femme la plus puissante du monde en 2015. Ses créations ont été portées par de nombreuses célébrités, dont Michelle Obama, la duchesse de Cambridge, Madonna, Jessica Alban, Jennifer Lopez et Blake Lively. Un événement à découvrir jusqu’au au 7 janvier 2014 au Musée de la Mode et de la Dentelle. Voir tous les détails pratiques sur le site www.fashionandlacemuseum.brussels Rue de la Violette, 12 à 1000 Bruxelles
EXPOSITION : DEMA
Dema est un artiste plasticien belgo-marocain né et élevé à Bruxelles, il a commencé son exploration de l’art et de l’identité il y a 30 ans. Son travail va de l’expérimentation calligraphique utilisant de l’encre et du papier à l’élaboration de peintures murales de 30 pieds de haut et l’a emmené partout dans le monde, de Rio à Dubaï. Il a organisé des expositions et des ateliers à Washington DC et à Dakar, entre autres, mais passe la plupart de son temps à organiser des événements et des activités artistiques pour les enfants et les adolescents dans sa ville natale : Bruxelles. Comme beaucoup d’entre nous, Dema s’est toujours senti “entre les deux”, à la croisée de diverses identités distinctes et a simplement refusé de choisir uncamp.Chacune de sespièces sesitue àl’intersection dela calligraphie, dugraffiti, delapoésie et du langage, des chemins divergents qui mènent tous à une croissance personnelle et culturelle. Dema embrasse non seulement son intersectionnalité, illa voit, dans toute sa complexité, comme son vrai moi. Pour l’exposition Ma bine wa bine, il utilisera l’histoire de ses racines et son héritage comme source d’inspiration pour cette collection de pièces mettant en valeur l’œuvre de sa vie. Au début de sa carrière de calligraffiti, il a immédiatement perçu le besoind’unengagement artistique au seindes communautés de jeunes de son quartier ainsi qu’à l’étranger. Au fur et à mesure que son travail gagnait en visibilité, il a commencé à parcourir le monde en assistant à des festivals d’art et en participant à des expositions. Il a profité de cesopportunités pourtravailler avec desorganisationslocales surdes atelierspour lesjeunes qu’il concevait et dirigeait. Il travaille régulièrement à Bruxelles et anime actuellement des ateliers d’art dans des prisons en Belgique. Un événement à admirer à l’Espace Magh à partir du 17 mai 2023. Veuillez découvrir davantage d’informations sur le site officiel de l’organisateur www.espacemagh.be Rue du poinçon, 17 à 1000 Bruxelles
EXPOSITION : LE BAROQUE À FLORENCE
Caractérisé par le goût du mouvement, de la dramatisation, de l'exubérance décorative, le baroque est un paradigme esthétique complexe qui a pour but de surprendre et d'émouvoirlesspectateurs. Mouvementdegrande ampleur, il s'est rapidement répandu de l'Italie vers les grands pays d'Europe. Bozar vous entraîne dans la Florence du XVIIe siècle. Alors qu’à Rome le baroque était à son apogée, Florence, ville de la Renaissance italienne par excellence, a également vu nombre de ses églises se parer d’ornements et ses palais abriter des œuvres de peintres et sculpteurs maniéristes et baroques : du sfumato magistral de Francesco Furini aux œuvres religieuses colorées de Cesare Dandini, en passant par les extraordinaires natures mortes de Jacopo da Empoli. De même que l'art de la Renaissance a connu un déclin formel avec le maniérisme, le baroque s'est épuisé, dans un académisme précieux et qualifié de vain par ses détracteurs, dans le Rococo ... Pour ceux qui l’ignorent encore, Le nom baroque est issu du portugais "barocco" qui désigne une perle irrégulière. Une collection à voir à Bozar jusqu’au 21 juillet 2023. Voyez tous les détails concrets sur www.bozar.be
Rue Ravenstein, 23 à 1000 Bruxelles
EXPOSITION : FOUR SISTERS
Chantal Akerman, Marianne Berenhaut, Sarah Kaliski et Julia Pirotte sont artistes. L’une réalise des films, l’autre des sculptures. Une autre est peintre, la dernière est photographe. Ce sont quatre femmes juives. Issues de différentes générations, elles ont émigré ou sont nées de parents apatrides qui ont fui l’Europe de l’Est et les persécutions dans les années 1930. Toutes les quatre ont habité Bruxelles et ont en commun d’avoir vécu – directement, ou à travers leurs proches – l’Occupation, d’avoir vu et subi les déportations, d’avoir traversé le désastre. Chantal, Marianne, Sarah et Julia sont sœurs. Sœurs d’autres parents. Elles ont survécu, ou simplement vécu, grâce à la résilience des leurs. À l’instar de Ruth Elias, Ada Lichtman, Paula Biren et Hanna Marton, Les Quatre sœurs revenues des camps de la mort dont le cinéaste Claude Lanzmann avait recueilli les témoignages à la fin des années 1970, elles ont en partage l’expérience de la Shoah. Elles sont dépositaires d’une mémoire, faite d’autant de récits que d’absences et de paroles lacunaires. Une faille, un silence, une hantise qu’elles ont reçu en héritage. Artistes, elles ont fabriqué des œuvres, des langages, des manières de voir dans et autour de ce trou dans l’Histoire, dans leur histoire. Évoluant chacune dans un monde singulier, Chantal, Marianne, Sarah et Julia se sont parfois croisées, aperçues au détour d’une expositiond’une projection. Femmes, ellesse sont construites avec une force et un engagement qui en font aujourd’hui des modèles de vie et de liberté. Juives, elles se sont interrogées sur le poids de l’appartenance et de la transmission, sur les puissances d’une culture éparse et diasporique. Four Sisters est une exposition chorale, qui suit le regard de ces quatre figures, dont les existences, mises bout à bout, couvrent un siècle entier d’Histoire et où s’entremêlent des évènements, des lieux, des destructions, des émancipations, des transformations politiques et des expérimentations intimes. Mêlant œuvres et archives, images et textes, présentations monographiques et arrangements collectifs, Four Sisters entrecroise les fils de ces récits de vie, à la manière d’un tissage. Ce tissage s’étend jusque dans le présent, à travers la participation ponctuée d’artistes d’une plus jeune génération. A l’intérieur de Four Sisters, dans les détails et les plis, les souvenirs se mêlant à la fiction, il y a des gestes, des temps et des fragments dont les échos résonnent et composent de nouveaux motifs, àl’instantd’unemémoirequi nepeutseformerquedanslepartage. Unévénement àdécouvrirauMusée juif de Belgique jusqu’au 27 août 2023. Plus de détails sur le site www.mjb-jmb.org Rue des Minimes, 21 à 1000 Bruxelles
EXPOSITION : ZÉPHIR BUSINE
Voilà une exposition monographique 100% consacrée à Zéphir Busine (Gerpinnes 1916 - Mons 1976), designer et artiste décorateur. S’il est surtout connu pour son œuvre picturale, qualifiée d’abstraction lyrique, Zéphir Busine s’est également illustré dans bien d’autres domaines de la création. Au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, la reconstruction a en effet fourni durant les « Trente glorieuses » un abondant travail aux artistes et artisans en termes de restauration ou dereconstructiond’un patrimoinedévasté par lesbombardements. Avec d’autres, Zéphir Busine eut ainsi l’occasion d’étendre l’éventail de ses talents. Des années 1950 aux années 1970, il fut tour à tour illustrateur, céramiste, sculpteur, vitrailliste et décorateur. Il eut également l’opportunité de collaborer avec l’architecte Jacques Dupuis, notamment dans le cadre de l’Expo 58 mais aussi pour des ensembles de mobilier et d’art religieux. En 1957, invité par la manufacture de verre de Boussu soucieuse de renouveler son image, il conçoit de nouvelles gammes de produits d’une étonnante modernité et d’unegrande puretéformelle, dont certainsseront distinguésduSigned’oren 1960décerné par le Design Centre de Bruxelles. Alors que la collaboration avec Boussu s’arrête en 1970, Zéphir Busine explore une nouvelle voie, celle du graphisme, qu’il enseigne à l’Académie des Beaux-Arts de Mons jusqu’à son décès en 1976. L’ambition de cette monographie est de dévoiler un travail encore peu connudugrandpublicet sonimpactdansl’histoiredudesignenBelgique.Cet événement est àdécouvrir au Design Museum jusqu’au 27 août 2023. Voyez tous les détails pratiques sur le site officiel www.designmuseum.brussels
Place de Belgique, 1 à 1020 Bruxelles
INSTALLATION : LA FOULE
Robberto&MilenaAtzori proposentLaFoule, peupléedecréatures polymorphes entièrement faites de tissus rembourrés et recouverts d'aquarelles et de broderies. Leurs dimensions presque humaines font écho aux corps de leur public. L'assemblage de sculptures colorées souligne non seulement la pluralité des corps, mais aussi la faiblesse de la notion d'identité. En interrogeant ce que nous définissons comme normal, ces deux artistes souhaitent soumettre cette foule au regard des passants de la rue Sainte-Catherine, révélant l'illusion du caractère immuable de l'identité individuelle. Malgré l'utilisation de couleurs qui évoquent l'harmonie, cette installation aborde la peur d'être confiné, entassé dans une promiscuité inconfortable. Entre malaiseet besoinde contact, La Foule s'interroge sur l'ambivalence de notre rapport à l'altérité. Cette installation est à voir à la Centrale jusqu’au 11 juin 2023. Voyez tous les détails pratiques sur le site www.centrale.brussels
Place Sainte Catherine, 45 à 1000 Bruxelles
EXPOSITION : WOLKEN BOVEN BRUSSEL
Yannick Ganseman (1984) vit et travaille à Bruxelles après des études à l'Académie de Louvain en section sculpture, puis en dessin 2003-2009. Il a également étudié l'histoire de l'art à la VUB. Depuis, ses œuvres ont été exposées dans desinstitutions et desgaleries en Belgique, en France et en Allemagne. Son travail se compose de scènes intimes, de natures mortes, de portraits et de paysages à la peinture à l'huile et à la céramique, mêlant sculpture et peinture. Pour la présente exposition, il s’est lancé le défi de produire de nouvelles œuvres en transposant le contexte de la place Sainte-Catherine en chantier, avec une série de grands bas-reliefs en bois, en plâtre, en moussePU et en polystyrène. Ces créations seront déplacées à l'extérieur pour être soumises aux altérations de la météo et aux éventuelles interventions des passants. Le processus de travail sera visible, puisque l'artiste travaillera dans l'espace d'exposition et sera disponible pour rencontrer les visiteurs. Un événement baptisé Wolken boven Brussel à découvrir jusqu’au 17 septembre 2023 à la Centrale. Voyez tous les détails pratiques sur le site www.centrale.brussels
Place Sainte Catherine, 45 à 1000 Bruxelles
EXPOSITION : THE WORLD OF BANSKY
Lestreet art, dontBanksyest l'undesprincipauxreprésentants, estunmouvement artistiquequi aémergé au début des années 1970 dans les quartiers défavorisés de grandes villes. Cette forme artistique est souvent associée à la culture hip-hop et punk, dont les artistes cherchent à s'exprimer en dehors des circuits traditionnels. Bien que ce mode d’expression soit souvent considéré comme éphémère et illégal, il a acquis une reconnaissance croissante au fil des ans et de nombreuses villes ont créé des espaces qui lui sont dédiés. Banksy, dont il ne s’agit pas de la véritable identité, est à la base depuis 1990 d’une série d’œuvres qui émaillent les cités du monde entier, combinant un style graphique distinctif chargé des messages politiques et sociaux forts. Il a donc été imaginé de lui consacrer une exposition pour faire davantage apprécier son travail ou le faire connaître pour celles et ceux qui ignorent toujours de quelle manièreil amarquénotresiècle. Aceteffet, Uneéquiped’artistesderueinternationaux(aussi anonymes que Banksy !) a reçu les clés d’une bâtisse située à cheval entre la place De Brouckère et le Vismet pour la transformer en un lieu plein de surprises. Pas question bien sûr d’encadrer les reproductions des mondes de cet artiste à nul autre pareil, mais d’utiliser les murs pour recopier à l’identique les originaux. L’occasion pour les visiteurs de se plonger dans une expérience complète et immersive qui dote les créations d’un nouveau souffle ou de récréer toutes celles qui ont disparu. Un événement à découvrir jusqu’au 30 juin 2023. Voyez les modalités pratiques sur le site www.theworldofbanksy.be
Rue de Laeken, 28 à 1000 Bruxelles
Henri Bodson
EXPOSITION : MANON BARA
Manon Bara Née en 1985. Vit à Bruxelles. Diplômée en France, en Allemagne et en Belgique. En 2010, elle obtient son master avec distinction par l’ENSAV La Cambre de Bruxelles en atelier de peinture. En France, en 2008, DNSEP avec Félicitations par les Beaux-Arts d’Angers (FR). En 2006/2007, elle intègre la section peinture de la Kunstakademie de Dresde (ALL). Elle participe à une résidence à l’ISELP de Bruxelles en 2015. Elle expose de nombreuses fois en Belgique, chez Mathilde Hatzenberger sur Bruxelles depuis 2017, à la maison Langbhen, au BAI chez Yan de Cock en 2015, chez Rossi Contemporary en 2013, ainsi que chez Lambert gallery en 2012 et galerie Natascha Melhlop en 2009. En Belgique, à Charleroi chez Incise en 2014, et à la galerie Marion de Cannière d’Anvers en 2012. Ateliers sur Namur en 2016. Elle expose à Londres en 2016 et à la Transition gallery. Expositionsen Norvège en 2016, en Allemagne à la galerie B2 de Leipzig en 2010, ainsi en France, en Anjou en 2016, à la Sorbonne en 2010, chez Anton Weller et Jeune Création de Paris. Pour la sortie du premier livre consacré à l'artiste Manon Bara, la Maison CFC vous invite à une exposition de ses peintures jusqu’au 17 juin 2023. Un travail qui parle, qui ne refuse pas d’exister. Voyez davantage d’informations sur le site www.maisoncfc.be
Place des Martyrs, 14 à 1000 Bruxelles
EXPOSITION : EVA JOSPIN
Eva Jospin propose une déambulation poétique à travers son œuvre sculptural, une invitation à la rêverie aux accents rousseauistes entre fragments de paysages et éléments d’architecture fantaisistes. Entre les mains adroites de l’artiste s’unissent en effet les ouvrages de l’homme et de la nature, depuis le Balcon dont les ferronneries ouvragées ont revêtu un habit de lianes finement découpées jusqu’à la Grotte de carton qui convoque conjointement l’imaginaire de la folie architecturale et celui des jardins paysagés du XVIIIe siècle. Inspiré par les fontaines monumentales de la Rome antique qui devinrent à la Renaissance des ornements en vogue au sein des parcs et jardins, le théâtre de rocaille d’un Nymphée de plus de trois mètres de long trône en majesté au cœur de l’exposition, révélant toute la maestria de l’artiste. Le regard y chemine à travers les strates d’un paysage à échelle réduite, auquel le carton sculpté (son matériau de prédilection) donne l’aspect de la roche. Propices aux échappées mentales et au vagabondage de l’imagination, les forêts qui ont fait la renommée d’Eva Jospin tiennent également une place importante dans le parcours, déclinées en de multiples médiums et formats. Tissées de fils de soie, comme dans les broderies sylvestres qui ornent l’espace bibliothèque, elles témoignent du talent de coloriste de l’artiste. Ciselées en bas-relief dans le carton, elles imposent à la sculpture une minutie et un souci du détail plutôt propre au dessin, qui sert d’ailleurs de matrice à l’ensemble des recherches plastiques d’Eva Jospin. Alors que notre époque est celle d’une crise sans précédent du vivant, ces œuvres vides de présence humaine et pourtant pleines de récits, dans lesquelles la nature se révèle autre et autrement, nous engagent à réenchanter notre rapport au monde. Silencieux et sensibles, ces décors composites, où se côtoient le végétal, le minéral et le bâti, invitent à la méditation, au rêve, et à prendre le temps, salutaire, de la contemplation. Une exposition à découvrir jusqu’au 15 juillet 2023 à la Fondation Thalie. Voyez tous les détails pratiques sur le site www.fondationthalie.org
Rue Buchholtz, 15 à1050 Ixelles
EXPOSITION : QUAND LE SOLEIL EST HAUT, LA TERRE EST SÈCHE
Un camping est négligé sur une île du pourtour méditerranéen, c’est la basse saison. Un bateau presque vide débarque tousles trois jours, il n’y a plus beaucoup de touristes. Il ne reste plus grand chose à faire. Avec cette série de photographies argentiques réalisée en Grèce en 2021, Camille Peyre souhaitait combiner et comparer ennui et désir. Dans un état de somnolence et d’attente envahissante, dans un environnement intact il parle de ce point commun entre ces deux émotions et constate un abandon total Cette exposition génère des réactions bien palpables, allant de quelques fractions de seconde à bien davantage. Les œuvres présentées sont desinstantanés qui se veulent unvéritable exercice d'équilibriste. Cette exposition est à voir du 11 mai au 2 juillet 2023 au Théâtre Marni durant les heures de représentations. Plus de détails sur le site www.theatremarni.com
Rue de Vergnies, 25 à 1050 Bruxelles
EXPOSITION : ROMY SCHNEIDER
Le Palace de Bruxelles accueille actuellement une exposition dédiée à l'actrice légendaire Romy Schneider. Cette exposition, qui a débuté le mois dernier, propose aux visiteurs un voyage unique à travers la vie et la carrière de cette icône du cinéma. Romy Schneider a connu une trajectoire professionnelle remarquable qui s'est étalée sur plusieurs décennies. Elle est entrée dans le métier en Allemagne au début des années 50, où elle était vedette avant de devenir une star internationale grâce à son rôle dans la série de films à succès "Sissi". L'exposition qui lui est consacrée met l'accent sur la période qui a suivi le succès de "Sissi". Les visiteurs peuvent y découvrir des photographies rares, des extraits de films, des articles de presse et dessouvenirspersonnels, maiségalement une impressionnante collection de robes portées par la comédienne lors de ses apparitions sur les tapis rouges. Une réplique de la célèbre robe que Romy Schneider portait dans le film "La Piscine" est également exposée. Cette robe blanche iconique évoque bien entendu l’une des scènes les plus célèbres de ce long métrage, celle où Romy se prélasse au bord de la piscine. On y comprend aussi de quelle manière Romy Schneider a participé à l’écriture du cinéma de son époque, en collaborant avec de grands cinéastes tels que Luchino Visconti, Orson Welles et Claude Sautet. Construite à la fois de manière chronologique et thématique, cette exposition s’attache à montrer le parcours atypique de l’actrice, dont la quête d’absolu a sans doute contribué à son génie et à sa grâce. Cet événement est programmé au Palace jusqu’au 25 juin 2023. Retrouvez toutes les informations complémentaires sur le site www.cinema-palace.be Boulevard Anspach, 85 à 1000 Bruxelles
André Metzinger
PLAISIR DU LIVRE
Plaisir du livre est une fête pour tous les amoureux de lecture et les collectionneurs de vieux documents, une journée unique pour les férus de beaux et de moins beaux livres, qu'ils soient d'occasion ou neufs, et qui cherchent à les acheter à prix réduits. L’occasion de chiner et de se noircir l’extrémité des doigts en furetant partout. Une manière d’affirmer qu’il y en a pour tous les goûts et pour tout le monde. Mais cet événement n'est pas qu’une gigantesque boutique alimentée par une moissonde vendeurs, il est aussi question d’un lieu de rencontre et de dialogue pour partager des centres d’intérêts communs, saisir la bonne affaire, s’enquérir de la perle rare et se laisser conseiller. Comme chaque année, le choix delivres se veut impressionnant, allant des classiques aux romans populaires, en passant par les ouvrages de cuisine, les dictionnaires, les encyclopédies, les bandes dessinées, leslivres pour enfantsettout ce dont onpeut rêver. Si voussouhaitez être delapartie comme acheteur oucomme vendeur, cela se déroule le 17 juin de 9 à 16 heures à la gare Maritime. L’accès pour les visiteurs est gratuit. Référez-vous au site www.tour-taxis.com Rue Picard, 11 à 1000 Bruxelles
André FaragoEXPOSITION : BOND IN MOTION
Pour la première fois sur le continent européen, des décors spectaculaires, des maquettes makingof et une cinquantaine de véhicules originaux (motos, voitures, avions, sous-marins, hovercrafts, hélicoptères, ⋯), tout droit sortis des vingt-cinq films de James Bond, seront réunis dans un même lieu. “Bond in Motion” se veut une exposition unique dédiée aux films de l'agent 007 et conçues pour les fans et les curieux. A ce jour, six comédiens ont incarné à l’écran le plus célèbre des agents secrets : Sean Connery, Roger Moore, George Lazenby, Timothy Dalton, Pierce Brosnan et Daniel Craig. On ne le répète pas souvent, mais David Niven avait été approché pour le rôle principal avant de jouer dans « Casino royal », un pastiche, et plusieurs vedettes ont décliné l’invitation de camper les girls de service, dont Brigitte Bardot. Ian Fleming, ancien agent du renseignement pendant la guerre, est le père de plume du héros et a rédigé quatorze de ses aventures, toutes adaptés au cinéma. Décédé en 1964, il n’a connu que le succès que des trois premiers longs métrages. Cette exposition revient sur le phénomène Bond qui perdure depuis six décennies. Elle se déroule à Brussels Expo jusqu’au 25 juin 2023. Voyez les détails pratiques sur le site www.brussels-expo.com
Place de Belgique,1 à 1020 Bruxelles
Andrea Cerasi
EXPOSITION : HAPPINESS
L’art nous rend heureux ! Selon une étude récente de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), l’art est un puissant remède contre l’humeur morose. Une théorie soutenue par une série de scanners cérébraux qui montrent la corrélation entre l’expérience artistique et l’augmentation de la dopamine, l'hormone du bonheur. Les activités culturelles, comme la visite d’un musée, sont donc non seulement divertissantes mais aussi saines pour le corps et l’esprit. Mais, comme pour toute chose, c’est à l’usage qu’il faut en juger ! Mettez votre bonheur à l’épreuve dans la nouvelle exposition numérique baptisée happiness. Une expérience immersive pleine de boost pour le cerveau ! L’artiste contemporain néerlandais Irma de Vries crée depuis des années des œuvres d’art et des expériences numériques qui attirent des centaines de milliers de visiteurs dans le monde entier. Depuis plus de vingt ans, elle expérimente la technologie numérique, l’animation par ordinateur, la vidéo mapping, la réalité augmentée et les projections lumineuses pour générer des œuvres idéales. Elle se veut une rêveuse révolutionnaire qui utilise les moyens nouveaux pour connecter l’humanité. À travers l’espace, la couleur, le son et le mouvement, elle nous invite à faire un pasdans unmonde 2.0. Venez découvrir sescréations dans une exposition immersive qui aura le goût de vous surprendre. Sans doute de vous séduire. ? Voyez les horaires et les tarifs sur le site www.happiness-expo.be Mont des Arts à 1000 Bruxelles
EXPOSITION : CHINALI
Li et Chou tentent de rejoindre Zhang, mais les nationalistes ont détruit son repaire. Ils apprennent alors qu’il a trouvé refuge dans le Hubei, chez un Seigneur de guerre. Très malade, Zhang confie à Li que son fils a disparu, kidnappé par les hommes de Mao. Il se trouverait à Nankin. Li part immédiatement à sa recherche, mais Nankin tombe aux mains des Japonais qui mettent la ville à sac et commettent de terribles atrocités. Meurtrie, Li parvient à gagner Hong Kong, comme le lui avait conseillé son père, et décide de se battre pour reprendre la direction de la Bande Verte. L’album « Hong-Kong – Paris » est le quatrième album des aventures de China Li, publiées aux éditions Casterman, une somptueuse saga entamée en 2018 par Maryse et Jean-François Charles. Une vaste épopée historique en quatre volets qui plonge le lecteur au cœur de la Chine des années vingt et trente. Dans un pays en proie à des bouleversements titanesques (révolution, guerre civile, agression japonaise…), une jeune femme instruite et lettrée tente de trouver son chemin de liberté. Le scénario des auteurs allie, entre autres, romance, polar et aventure, mais garde comme fil rouge l’étrange relation nouée entre Li et Zhang, son maître. Ce dernier, aussi violent que méprisable, ne l’est jamais avec elle ! Sous les pinceaux de Jean-François Charles, baroudeur es-aquarelle, les personnages prennent vie de façon réaliste. Les femmes, parfois énigmatiques mais toujours sensuelles, les hommes oscillant entre suprême élégance et violence primale. Créateur d’ambiances, le dessinateur traite avec la même force graphique les scènes de campagne et les séquences urbaines. Pour célébrer la sortie de ce nouvel opus, la Galerie Champaka présente une sélection étoffée d’originaux de « Hong-Kong-Paris », ainsi que des perles graphiques issues des trois premiers volumes de China Li, chaque original affichant un dessin sans faille et une mise en couleurs de toute beauté ! Une exposition à voir jusqu’au 10 juin 2023. Voyez tous les détails pratiques sur le site www.galeriechampaka.com Rue ErnestAllard, 27 à 1000 Bruxelles
UN LONG MÉTRAGE BELGE SACRÉ MEILLEUR FILM DE TOUS LES TEMPS !
Nous sommes ravis de vous annoncer que le magazine britannique « Sight and Sound a récemment déclaré le film "Jeanne Dielman 23 quai du commerce 1080 Bruxelles" de Chantal Akerman, disparue en 2015, comme étant le meilleur film de tousles temps, détrônant l’inoxydable « Citizen Kane d’Orson Welles. Cette reconnaissance souligne l'impact et l'importance durable de cette œuvre cinématographique exceptionnelle. La décision émane de la voix de seize mille votants issus du monde du septième art. L’occasion de rappeler à quel point ce long métrage de 1975 reste un film emblématique, à la fois œuvre audacieuse et expérimentale qui explore les aspects les plus profonds de la condition humaine à travers le portrait minutieux d'une femme qui mène une vie routinière à Bruxelles. Le récit se distingue par sa structure narrative unique et sa représentation précise des gestes quotidiens, au point d’en faire une expérience immersive et introspective. Depuis sa sortie, "Jeanne Dielman 23 quai du commerce 1080 Bruxelles" a été salué par les cinéphiles, les critiques et les réalisateurs du monde entier pour son style novateur et sa réflexion profonde sur des questions sociétales importantes. Il a influencé de nombreux cinéastes contemporains et continue d'inspirer de nouvelles générations d'artistes. Par cette distinction, « Sight and South » confirme le statut du film en tant qu'œuvre majeure, capable de captiver les spectateurs avec son regard subtil, son montage singulier et le jeu de la comédienne Delphine Seyrig.
EXPOSITION : YAO YI ZHI
Né à Shanghai en 1952, Yao Yi Zhi a cumulé les diplômes et les prix, chez lui et chez nous, avant de s’affirmer tous azimuts avec une écriture plastique qui, pour traditionnelle par certains côtés évidents, n’en est pas moins très libre et universelle. Yao Yi Zhi est un battant qui vit volontiers entre Shanghai, où il a sa famille, et Anvers, où il s’est installé. Voilà ce que Roger-Pierre Turine a écrit à propos de cet artiste dans les colonnes de La libre Belgique en 2011 : Comme ses prestigieux anciens, il travaille essentiellement à l’encre de Chine sur papier de riz et ses lavis, brossés par un pinceau souple et léger, dévoilent des atmosphères emplies de mystères et de nature. Chantre des espaces, des montagnes et des rivières sur lesquelles glisse, parfois, une barque solitaire, Zhi semble abstraire de plus en plus et de mieux en mieux sa perception du temps dans des espaces toujours plus flous et obsédants. Houles et brume s’y disputent des préséances qu’une montagne, ici et là, troue d’un semblant de réalité. C’est la nature qui chante et engorge l’espace de ses ondes magnétiques. La paix y règne peut-être mais alors sous dessalvesd’élémentsenfusion. Peintureénergiqueet pourtant reposante,l’art deYaoYiZhirespire une sérénité qui sait le prix des conquêtes sur le temps qui fuit. 45 oeuvres, ombres et lumières, noirs et blancs profonds et, marque indélébile du peintre chinois, un cartel rouge pour signature. Ses œuvres sont exposées à la galerie Albert 1er du 2 juin au 3 juillet 2023. Voyez tous les détails pratiques sur le site www.galerie-albert1er.be
Rue de la Madeleine, 45 à 1000 Bruxelles
CHANTIER AU THÉÂTRE DES MARTYRS
Le Théâtre des Martyrs, conçu dans les années 90 et ouvert au public en 1998, fait actuellement l’objet d’une rénovation après un quart de siècle d'utilisation maximale. Les travaux en cours visent à remettre à neuf plusieurs espaces et à les réaménager, notamment la petite salle et ses accès, le hall entre les deux salles, la cafétéria et sa cuisine, l'étage administratif, les sanitaires, ainsi que la mise en conformité des installations techniques telles que la ventilation et l'électricité. Les objectifs de cette rénovation sont triples : préserver l'infrastructure existante, fournir aux professionnels du théâtre un outil plus performant etoffrirauxspectateursunaccueilplusadéquat et chaleureux. Pourmeneràbiencestravaux, le théâtre devra fermer ses portes jusqu’en décembre 2023. Cependant, malgré cette fermeture, la prochaine saison se poursuivra en affichant un titre prometteur : "Pendant et après les travaux, le théâtre continue !" et, pendant les neuf mois de cette pause nécessaire, le théâtre ne demeurera pas inactif. Des activités et des initiatives seront probablement proposées pour maintenir le lien avec les habitués et la communauté théâtrale. Pour en savoir davantage, référez-vous directement au site www.theatremartyrs.be
LES ARCHERS AU GRAND MARCHÉ
Du haut du balcon de l'Hôtel de Ville, le bourgmestre Ferdinand Veulemans, ditFerdile Gentil, perçoit des sons suspectssur la Grand Place déserte. Quelqu'unyarrachedespavésavecunciseauàfroidet unmarteau. Il appelle la patrouille de flics Sylvette Jambal et Bastien Sprinkoet à la rescousse.
La patrouille se trouve en pleine vérification d’identité musclée, c’est-àdire que Sylvette a cravaté un individu, lui maintenant fermement les avant-bras dans le dos, tandis que son collègue Bastienle passe à la fouille. Ces deux-là forment un couple moderne. Bastien a tout juste réussi aux épreuves physiques du concours d’admission. Il mesure un mètre septante-deux, pour un poids de cinquante-huit kilos. C’est dire qu’il n’a pas encore de souci d’obésité. Il est obligé de faire couper dix-sept centimètres de tissu aux jambes de ses pantalons d’uniforme, et lesreprendre à la taille afin deles maintenir enplace malgréle ceinturon. Question tir au pistolet, il est le plus régulier du commissariat : en trois ans d’exercices, il n’a pas encore placé une seuleballedanslacible.Certainsdeses collègues yparvenaient quelquefois, parinadvertance. Lui, jamais. C’était rassurant : il ne tuerait ni ne blesserait personne, mais gare à la casse sur les côtés. En somme, au tir il se révélait plus dangereux pour les flics que pour les truands.
Sylvette Jambal pour sa part n’a de féminin que le prénom. Au point que le gars qu’elle maintient présentement essaie subrepticement de lui tâter l’entrejambe pour une vérification manuelle toujours de bon aloi. La situation lui est propice puisqu’il a les mains à la bonne hauteur, et que la fliquette (?) le maintient contre elle. Le tissu de l’uniforme ne lui permet pas de se faire une idée définitive.
Il faut dire que Sylvette ressemble plus à Rambo qu’à la fée Marjolaine. Un mètre nonante-huit, les cheveux rasés façon skin, une balafre sur la joue gauche, souvenir d’une algarade de rue, le FLN325 réglementaire scotché sur la cuisse, avec le pontet à hauteur exacte de l’index droit, même quand elle te dit simplement bonjour tu fais dans ton froc.
Au moment de l’appel de Ferdi, le suspect a tout de même pu se faire une opinion. Il n’a rien décelé là où tout mâle porte ses attributs, c’est donc bien une femme, à moins qu’elle se les soit fait déplacer.
C’est Bastien qui répond. Il dit O.K. chef on y va, et signale à sa coéquipière qu’un 842 quater est en cours sur la Grand-Place, sous les yeux médusés de Tonton Ferdi, et qu’il faut se dépêcher d’intervenir.
Et celui-ci alors ? râle Sylvette. On va pas le laisser là. On l’embarque dans le combi
Le suspect manifeste son mécontentement en arguant d’une épouse qui l’attend et va s’inquiéter, mais l’objection n’est pas retenue. Il est poussé dans le combi, la fliquette lui passe un lien plastique aux poignets et serre farouchement.
Ça fait bobo, chochotte ? ironise-t-elle en le forçant à s’asseoir.
Dèsquelechargementest arrimé, Bastiendémarreetfonceversleslieuxsignalés. Ildéboucheentrombe sur la Grand-Place et pile devant l’ombre, un type camouflé sous le capuchon d’un sweater noir. Les flics sont arrivés si vite que le type n’a même pas eu le temps de se relever. Un géant de deux mètres lui saute sur le paletot, lie ses poignets dans le dos (répétition de la scène précédente, mais le métier de flic peut être drôlement routinier).
Tu fais quoi, dis, Coco ?
Le gars a déjà descellé douze pavés et s’apprête à fouir le sol avec une pelle militaire.
Mokkake, geint le type en désignant une besace posée à côté de lui.
Où tu te crois, fieu, intervient Bastien. Tu viens ouvrir les pavés de la place pour chier ? T’es fou ou quoi ?
Conscients qu’ils opèrent en direct sous le regard de leur patron, les flics ne s’en laissent pas conter.
C’est un trou pour un très gros besoin, ça. Allez, tu vas reboucher et on t’emmène au poste.
Mokkake, râle encore le présumé vilain.
Il y a des cabinets au poste. Tu feras tout ce que tu veux, tu pourras utiliser plein de papier et tirer trois fois la chasse si tu as envie. Ça va ?
Le type ouvre sa besace et en sort délicatement un cadavre de chien.
Mokkake…
Potverdekke unclebs !TuveuxenterreruncadavredechienendessousdespavésdelaGrand-Place ?
Le gars opine avec un grand sourire, tandis que les deux policiers échangent un regard.
Un fou ! C’est un fou !
Ferdi le Gentil intervient du haut de son balcon de parade :
Placez un cordon autour du trou, je ferai refermer demain matin par le service des travaux. Et emmenez-moi cet olibrius loin d’ici !
Les deux flics au garde-à-vous saluent leur imperator, puis agrippent le gaillard par les aisselles et le transportent dans le combi Deuxième client de la soirée. Le temps qu’ils aillent tendre un ruban bleu et blanc autour de la zone défoncée, les deux suspects font connaissance.
Salut, moi c’est Brahim, délit de sale gueule, la routine, quoi. Mais toi, je ne comprends pas bien. Tu t’amuses à faire des trous…
Pour enterrer Mokkake. Je veux pas être loin de lui, alors je me suis dit qu’en dessous des pavés, je le retrouverais tous les jours. Je me serais assis sur lui et on aurait causé.
Il te cause, ton clébard ? Déjà, vivant, j’ai des doutes, mais là, mort comme il est ! Et puis venir faire ça ici ! Dans un parc, j’aurais compris. La nuit c’est tranquille pour creuser, et puis pendant la journée, derrière un buisson, y a pas beaucoup de monde. Mais là, pratiquement sous les pieds des flics ! T’as pasd’ennuis, toi, tutebaladesnormalement, onneteditrienpuisquetuaslablancheurSunil.Tupouvais vivre toute une vie sans rencontrer un condé.
Toi, avec tes krolles et ton bronzage, tu ne risques pas de passer pour un autochtone, ça c’est vrai. Marocain, c’est ça ? Marrakech ? Rabat ? Meknès ?
Berbère. D’Agadir. Et toi ?
Belche, fieu, depuis Jules César, si pas avant ! De Molenbeek St Jean. Et comme ces deux argousins sont sûrement des Marolles, ça va encore sentir le roussi.
Comment, vous arrivez même à vous battre entre quartiers de la ville ?
Non peut-être ?
Il se penche à la portière et se met à chanter à tue-tête :
♫Waaille zaaien va Meulebeik ! Nous sommes de Molenbeek
Van de Marolle gien verveit !♪ Nous ne craignons pas la Marolle
Les deux flics rappliquent, et tandis que Bastien prend le volant, Sylvette se plante devant le fauteur de trouble et lui en met une pour grand garçon.
Alors comme ça en plus, tu es de Molenbeek et tu viens faire tes crasses chez nous ?
Le gars sent sa joue tuméfiée gonfler encore, au point que toute réplique lui est interdite.
Ça tu n’as pas chanté pour rien, menneke, ronchonne la fliquette en s’asseyant à l’avant du combi.
Georges Roland
THÉÂTRE : THE VISIT
Contrastés, convulsifs, les débuts du troisième millénaire demeurent un inépuisable sujet d’exploration.
L’Institute of Applied Anthropology propose une visite immersive, parfaitement incognito, dans une conglomérationurbainedesannées2020souslahoulettededeuxspécialistesdel’anthropocène:Martha Singer-Delamotte et Betty Von G. Matériel de chronoportation sécurisé et contact permanent avec la base. Une fois sur place, une certaine discrétion est demandée aux visiteurs afin de ne pas brusquer les naturels de l’époque et risquer d’altérer les conditions uniques de l’expérience.
Avec cette pièce, la Cie La Pigeonnière veut ouvrir le regard sur ce et ceux qu’on ne voit plus. Elle rêve d’un théâtre affranchi des salles, de spectateurs en mouvement, de narrations qui ne soient pas (que) du texte et de projets qui laissent le temps de la rencontre. Elle cherche à exploiter la force poétique et narrative des espaces. Depuis 2016 elle explore donc des spectacles déambulatoires, des projets participatifs, desdispositifsimmersifset des créationsin-situ. « The Visit » est soncinquième spectacle. Venez vous rendre compte du résultat le dimanche 11 juin 2023 eu Senghor en compagnie de Mbalou Arnould et Blanche Tirtiaux. Retrouvez les informations pratiques sur le site www.senghor.be Chaussée de Wavre, 366 à 1040 Bruxelles
FESTIVAL COULEUR CAFÉ
Après vingt-neuf ans inoubliables, « Couleur Café » est devenu pour beaucoup la plus chaude des ouvertures de la saison des festivals. Ce qui a commencé comme un événement unique (principalement centré sur les couleurs de l’Afrique dans les Halles de Schaerbeek) s’est imposé presque trois décennies plus tard comme un grand nom au sein de la riche tradition belge des fêtes collectives. La plupart des ingrédients de base qui caractérisent la version actuelle étaient déjà présents en 1990 : musique dansante et estivale, décoration colorée, marché exotique, stands de cuisines du monde, fanfares et attention prêtée aux artistes locaux. Mais c’est aussi grâce à un déménagement sur le majestueux site industriel de Tour & Taxis et maintenant à la salle Buda, une fréquentation multipliée par quinze (de 5.300 à 70.000 visiteurs) et une programmation musicale plus éclectique et basée sur le côté black roots que « Couleur Café » peut maintenant se définir comme le festival de musiques urbaines de notre pays. Bruxelles, ville cosmopolite, était donc appropriée et, au fil du temps, cela s’est reflété aussi bien à travers les artistes et la décoration qu’à travers le public. La déclinaison 2023 propose près de cinquante concerts live. Le tout pour un prix attractif de moins de cent euros, sans oublier de nouveaux DJ qui viennent d’être rajoutés. Mais ceci n’est qu’une mise en bouche ! Une fiesta chamarrée aux mille odeurs à vivre du 23 au 25 juin 2023. Retrouvez la programmation complète sur le site www.couleurcafe.be
Chaussée de Buda, 96 à 1130 Bruxelles
Willy Smedt
VAUX HALL SUMMER FESTIVAL
C'est avec un grand plaisir que le Vaux Hall annonce l'ouverture de ses portes pour la septième année consécutive pour faire profiter le public d'une programmation culturelle variée, proposant des événements ouverts à tous. Situé à l'arrière du Théâtre royal du Parc, le Vauxhall est une ancienne salle de spectacle bruxelloise qui a vu défiler de nombreux artistes au fil du temps. Depuis quelques années, le lieu a été rénové et réaménagé afin d'accueillir de nouveaux événements culturels, tels que des concerts, du théâtre, des projections de films et de la danse. Il s’agit d’un lieu unique qui permet de profiter de la culture en plein air, proposée dans un cadre exceptionnel et verdoyant. La programmation du Vaux Hall Summer Festival s'adresse à tous les goûts. En plus des événements culturels classiques, cet événement propose également des activités pour toute la famille, avec des animations pour les enfants et des stands de restauration qui servent des plats locaux et internationaux. Uneopportunitédeprofiterdel'étéenvilletout ens'imprégnant d’uncadresympathique. Une belle occasion de rencontres et de découvertes du 16juinau13août2023dujeudiaudimanche. Voyez le détail complet des spectacles sur le site www.vauxhallsummer.brussels Rue de la Loi, 1 à 1000 Bruxelles
FESTIVAL MUSIQ3
Depuis 2011, le Festival Musiq3 Bruxelles propose une petite révolution dans le monde de la musique classique en Belgique francophone : trois journées et soirées de concerts ininterrompus, au tout début de l’été, dans un lieu emblématique (Flagey) ; des concerts courts et variés ; la possibilité de croiser les musiciens et d’échanger avec eux autour d’un verre, en toute simplicité et convivialité. Cette année, « Le plus rock des festivals classiques » a convié et réuni à l’affiche des artistes habitués, dont l’Orchestre du Festival pour un concert d’ouverture avec des invités d’exception. Toujours kidsfriendly et résolument familial, le Festival croise les genres, les formats et les styles et vous convie à trois jours de folies ! Un festival plein de rencontres attendues à découvrir du vendredi 30 juin au dimanche 2 juillet 2023 dans différents endroits de la capitale. Voyez le programme complet sur www.festival-musiq3
Sam Mas
FÊTE DE LA MUSIQUE
Une nouvellefois, lacapitale vas’enflammer pourl’annuelle Fête dela Musique, créée par la Fédération Wallonie-Bruxelles dans le but de mettre à l’honneur ses chanteurs et musiciens, tout en fédérant des milliers de spectateurs qui vont accueillir une moisson de concerts un peu partout dans la francophonie. Des initiatives gratuites faites pour célébrer la musique et la culture. La programmation sera à nouveau hétéroclite, mêlant le répertoire classique au jazz, la variété traditionnelle à la pop la plus moderne et se refusant tout clivage pour mieux répondre aux attentes des citoyens, mêlant toutes les générations. L’occasion de voir ou de revoir des artistes confirmés et de donner une chance à d’autres qui en sont (peut-être) aux prémisses d’une carrière. Quoi qu’il en soit, tous entendent participer à une ambiance festive en se produisant dans différents endroits avec, comme point culminant de la journée, le concert en plein air annoncé sur la Grand-Place. Cinq jours de plaisir qui s’étaleront du 21 au 25 juin 2023. Voyez les communes belges qui participent sur le site www.fetedelamusique.be
Willy SmedtDANSE : LA PASTORALE
Depuis quelques saisons déjà, Wolubilis présente des ballets et des chorégraphes de prestige. Dirigé par Thierry Malandain, le Ballet de Biarritz, célèbre La Pastorale de Beethoven. Vingt-deux danseurs magnifient cet hymne à la nature, alternant duos, mouvements d’ensembles et autres combinaisons. Fidèle à sa griffe, le chorégraphe module la danse classique en une gestuelle contemporaine exaltant la puissance, la virtuosité et la sensualité des danseurs. Superbe et envoûtant. Thierry Malandain rend hommage à Ludwig van Beethoven dans une création qui associe la 6e symphonie, La Pastorale, la Cantate op. 112 et quelques motifs des Ruines d’Athènes. Deux créateurs qui ont une même capacité à concilier la tradition et la création à des idéaux humanistes qui transpirent dans chacune de leur œuvre. Une rencontre inspirée entre la musique puissante et évocatrice de Beethoven et la danseterrienne et musicale de Malandain. Un spectacle à découvrir à Wolubilis du 7 au 9 juin 2023. Voyez toutes les informations pratiques sur le site www.wolubilis.be
Cours Paul-Henri Spaak, 1 à 1200 Bruxelles
THÉÂTRE : UNE MAISON DE POUPÉE
Dans cette maison où la femme n'est qu'une poupée, les hommes s’agitent tels des pantins, à la fois veules et pleutres, incapables d’amour ou d’écoute. Sûrement, Nora incarne-t-elle une sorte de moment auroral du féminisme, alorsqu'être reviendrait àsortiret à partir. Grâce à cetexte sublime, Henrik Ibsen a accédé au rang d’auteur incontournable et a dressé un constat brutal de la société de son époque mâtinée d’une violence crue et de clivages entre les sexes forcément iniques. Passionné par les drames privés, il ausculte ici un microcosme pour en relever la nature, jouer avec les codes et en dénoncer les limites. Plus que l’aspect romanesque, il privilégie la psychologie des protagonistes et dénonce des comportements, voire des règles patriarcales, qui pour lui sont inacceptables. Par son engagement, il s’érige comme étant un écrivain d’avant-garde. L’occasion de darder des flèches qui font mouche et qui dénoncent l’iniquité des rapports qui opposent hommes et femmes. En voilà un exemple, lors d’une tirade que Nora adresse à Helmer, son époux : Toi et mon père, vous avez été bien coupables envers moi. C'est vous qui êtes responsables que je ne sois bonne à rien (…) j'ai été grande poupée chez toi, comme j'avais été petite poupée chez papa !
Plus qu’une chose soumise aux règles des mâles, Nora devient la métaphore du code civil et des traditions écrites par les garçons et contre lequel il convient de se rebiffer, car les humiliations, les rejets successifs et les violences ne doivent pas perdurer. L’importance consiste aussi de rappeler que, au temps d’Ibsen, une fille ou une épouse était tenue de garder son rang de faire-valoir pour son géniteur ou son mari, contrainte d’opiner à chacun de ses choix, d’accréditer ses turpitudes, d'oublier ses envies personnelles et de ravaler son ego. Le Théâtre royal du Parc a choisi de reprendre ce texte impitoyable servi par la mise en scène par Ladislas Chollat avec Anouchka Vingtier, éblouissante dans le rôle principal. Quatorze représentations exceptionnelles ont été planifiées du 13 au 26 juin 2023. Voyez tous les détails pratiques sur le site www.theatreduparc.be Rue de la Loi, 3 à 1000 Bruxelles
Daniel Bastié
CONCERT : MICHEL POLNAREFF
Le célèbre chanteur Michel Polnareff sera bientôt chez nous pourune performance livrée dans un format spécial. A savoir : un concert piano-voix. Ce concept original, permet une véritable immersion dans l'univers musicalde l'artiste, avec des arrangements qui ne retiennent que le squelette desmélodies, pour les mettre en exergue et prouver à quel point elles se suffisent à elles-mêmes, sans réclamer d’instrumentations sophistiquées. Les spectateurs pourront ainsi redécouvrir des standards qui ont marqué leur jeunesse comme "La poupée qui fait non", "On ira tous au paradis" ou encore "Goodbye Marylou". Michel Polnareff interprètera également des titres de son dernier album, "Enfin !", sorti en 2018. De sa voix intacte, il chantera avec un bel enthousiaste, lunettes sur le nez et paré d’une chemise colorée. Bien sûr, il y a ceux qui répèteront que Polnareff ne compose plus, ne sort plus de disques et recycle ses vieux tubes. Le principal intéressé se rebelle évidemment, en clamant qu’il n’a jamais autant écrit depuis son retour sur les planches et qu’il aime tester de nouvelles pistes. L’occasion d’annoncer des CD qui devraient débarquer prochainement dans les bacs des marchands. Pour se produire à Bruxelles, quelle autre salle que celle de Forest National pour communier avec le public ? N’hésitez pas à être de cet événement le vendredi 30 juin 2023. Voyez les informations pratiques sur le site www.forest-national.be
Avenue Victor Rousseau, 208 à 1190 Bruxelles
André Farago
CONCERT : HANS ZIMMER
Hans Zimmer, la superstarde lamusique defilmhollywoodienne, repart en tournée avec des haltes en Europe, enchaînant show sur show accompagné d’une vingtaine de musiciens. Faut-il encore présenter ce compositeur : « Le roi lion », « Gladiator », « Spirit », « Dune », « Da Vinci code », « Batman : the dark knight », « Pirate des Caraïbes », « Mission impossible », « Dunkerque », etc. ? En fait, depuis plusieurs décennies, il passe aux commandes des plus grosses réalisations de la Côte Ouest, seul ou en faisant appel à d’éminents collaborateurs, imposant un style et une couleur reconnaissables d’emblée par ses fans. Récompensé par les Academy Awards, les Golden Globes et les Grammy Awards, il a travaillé pendant pas moins de dix mois à la confection et aux arrangements de ce concert, pour offrir à son public une expérience musicale absolument unique. Dans le contexte d’un spectacle de sons et lumières époustouflant, il revisite ses succès sous forme de suites. Né à Francfort (Allemagne) à la fin des années 50, il s’est épris d’électronique avant de faire partie de différents groupes et de passer à la création de ses propres morceaux. Le compositeur Stanley Myers l’a associé à plusieurs longs métrages, avant de le laisser prendre son envol. Fort vite, les Américains se sont entichés de ses mélodies et de son mimétisme, le rendant capable de passer d’unsujet à l’autresans perdre sonefficacité créative. Sa venueau Palais12 est prévue le 22 juin 2023. Ne tardez pas à acquérir vos tickets. Un rush est annoncé sur les places. Voyez tous les détails pratiques sur le site www.palais12.com
Avenue de Miramar à 1020 Bruxelles
Daniel Bastié
CONCERT : LUDOVICO EINAUDI
Ludovico Einaudi est un compositeur italien de renom, dont la musique est souvent décrite comme mélancolique et introspective. Né en 1955 à Turin en Italie, il est le fils du célèbre écrivain Giulio Einaudi, fondateur de la maison d'édition Einaudi. Ludovico Einaudi a commencé à jouer du piano dès son plus jeune âge et a étudié la composition au conservatoire de Milan.Au cours de sa carrière, il a créé une grande variété de musique, allant de la musique classique à la musique électronique, en passant par le jazz et le folk. Sa musique est souvent caractérisée par des mélodies simples et répétitives, ainsi que par l'utilisation de motifs et de progressions d'accords minimalistes. Chez nous, il est principalement célébré pour la partition qu’il a composée pour le film « Intouchable » et « Samba », tous deux avec Omar Sy. Outre ses œuvres cinématographiques oupourla scène, il a publié de nombreux albums studio et enregistré des concerts en direct. Ses albums les plus célèbres incluent "Le Onde" (1996), "I Giorni" (2001) et "Una Mattina" (2004). Il a également publié des albums plus récents tels que "Elements" (2015) et "Seven DaysWalking" (2019). Ludovico Einaudi est souvent comparé à des compositeurs tels que Philip Glass et Michael Nyman, même si son influence vient de la musique populaire et des musiques du monde. Il a enfin fait la une de l’actualité en se positionnant en faveur de l’environnement. De la sorte, il a enregistré une performance en direct sur une plateforme flottante dans l'océanArctique, afin de sensibiliser le public aux effets du changement climatique. Bruxelles a décidé de lui rendre hommage à travers un concert interprété par le duo Duo Ikigai au piano à quatre mains dans le cadre des soirées Candlelight, où le seul éclairage se fait à la bougie. Au programme de cette expérience qui fait appel à tous les sens : Fly, Divenire, Life, Atoms, Nuvole Bianche, Elegy For The Arctic, Una Mattina, Primavera, Expérience et Night. Cela se passera le samedi 10 juin 2023 à Les Salons du 25. Si la météo le permet la performance musicale se déroulera dans les jardins. Voyez tous les détails pratiques sur le site officiel de l’organisateur www.candlelightexperience.com
Avenue Franklin Roosevelt, 25 à 1050
Bruxelles
Henri BodsonTHÉÂTRE : A TABLE !
C’est unrepasbienréel auquelvaassisterlepublic.Audébut duspectacle, le menu est annoncé aux spectateurs et aux comédiens qui n’en ont pas connaissance. Qui seront les personnages réunis autour de la table ? À quelle occasion seront-ils réunis ? Un repas d’affaire, un dîner de Saint Valentin, un festin de retrouvailles d’amis d’enfance, un pique-nique en famille... C’est aux spectateurs de proposer. Démarrant de cette impulsion du public et sans concertation ni canevas, les comédiens vont improviser une scène de repas. Àpartird’une situationtoutesimpleque tout lemonde a déjà vécu, les comédiens vont créer une véritable histoire pouvant, selon les soirées, aller d’une comédie haute en couleur, à un drame poignant en passant par un thriller haletant. Chaque saison, grâce à la générosité des comédiens jouant bénévolement ce spectacle, la moitié des recettes de ce spectacle permet de soutenir une association. Pendant la saison 20222023, il s’agit de l’ASBL forestoise "Centre d’accueil d’urgence Ariane". L’association a comme but l’organisation de l’aide psychosociale permanente, 24h/24, 7j/7 ainsi que l’accueil, les soins et l’accompagnement en situation de crise de chaque personne se trouvant sur le territoire de la Région de Bruxelles-Capitale. Envenant assister à ce spectacle, vous faitesdonc également une bonneaction !Une pièce à découvrir au Théâtre l’Improviste les dimanches 11, 18 et 25 juin 2023 à 18 heures 30. Voyez les modalités pratiques sur le site www.improviste.be Rue de Fierlant, 120 à 1190 Bruxelles
HUMOUR : LES FRÈRES TALOCHE
Nous sommes heureux d'annoncer que les frères Taloche, célèbres pour leur humour déjanté et leur sens aigu dela comédie, serontbientôt enspectacle chez nous. Venez rire auxéclats avec cetandem complice qui a su conquérir le cœur du public grâce à leur talent inimitable et à leur simplicité. Ils sauront vous faire passer un moment inoubliable rempli de rires, de musique et de bonne humeur. Pour célébrer dignement leurs trois décennies de métier, le duo a peaufiné un spectacle inédit qui s’inscrit dans la continuité de tout ce qu’ils ont proposé jusqu’ici, puisant leur inspiration dans le giron du caféthéâtre et des cabarets populaires. Alors que la tendance pousse maintenant les comiques dans l’univers du stand-up, Vincent et Bruno privilégient les bonnes vieilles recettes qui font toujours mouche et apportent un peu de fraîcheur dans le monde des planches formaté. Le burlesque, la folie et un peu de poésie seront au rendezvous. Au programme : des pilotes d’avion peu ordinaires, un dentiste débutant, un comédien trop amateur, une exposition sur le Moyen Âge, un cours sur les énergies renouvelables, sans oublier le « Taloche Mime Games » et quelques surprises. Tout cela sous l’œil bienveillant du metteur en scène Ali Bougheraba. Soyez donc de la partie au centre culturel d’Auderghem le jeudi 8 juin 2023. Voyez les informations pratiques sur le site www.ccauderghem.be Boulevard du Souverain, 183 à 1160 Bruxelles
André MetzingerCOMÉDIE MUSICALE : ROMÉO ET JULIETTE
Le rideau s'ouvre sur une belle journée à Vérone. La foule se presse dans les rues pour assister au grand bal donné par les Capulet. C'est là que Roméo Montaigu, jeune et fougueux jeune homme, croise pour la première fois le regard de Juliette Capulet, la belle et douce héritière. C'est le coup de foudre. Les deux jeunes gens dansent ensemble et tombent amoureux. Mais leur amour est contrarié par la rivalité ancestrale qui oppose les deux familles. Malgré les conseils de leurs amis et de leur famille, Roméo et Juliette décident de se marier en secret. Créée en janvier 2001 au Palais des Congrès de Paris, la comédie musicale Roméo et Juliette de Gérard Presgurvic a attiré près de deux millions de spectateurs en France, chauffés par plusieurs titres passés en boucle à la télévision et à la radio. Les CD et DVD du spectacle ont également connu des records de vente avec plus de six millions d'exemplaires écoulés. Librement inspiré de la tragédie de William Shakespeare, ce drame fait partie des incontournables du répertoire classique. L’adapter en comédie musicale a été l’un des challenges réussis de celui qui avait jusqu’alors composé pour Patrick Bruel, Elsa et, parmi beaucoup d’autres, Florent Pagny. Avec une trentaine d’artistes sur scène, des décors magnifiques et des costumes splendides, laissez-vous imprégner par la magie de ce spectacle qui n’a pas pris de rides depuis deux décennies et qui continue de fédérer le public à travers le monde. Un must à applaudir au Centre culturel d’Auderghem le vendredi 9 juin à 20 heures 30 et le samedi 10 juin 2023 à 19 heures 30. Voyez toutes les informations complémentaires sur le site www.ccauderghem.be
Boulevard du Souverain, 183 à 1160 Bruxelles
Daniel Bastié
THÉÂTRE JEUNE PUBLIC : PRÊTE-MOI TON RÊVE
Twig, Splash et Scratch viennent tout droit de la Lune, planète des rêves ! Quand les jeunes terriens dorment, ils leur rendent visite et vivent en leur compagnie une flopée d’aventures enivrantes ! Mais lorsque les enfants se réveillent, ils ne gardent presque pas de souvenirs de leurs nuits et jamais des trois petites créatures rencontrées au fil de leurs déambulations. Attristés de la situation, Twig, Splash et Scratch décident de venir sur la Terre avec leurs marionnettes et en pleine journée afin de pouvoir rêver avec les enfants tout éveillés. Pour cela, ils leur font dessiner des décors incroyables et les projettent sur scène afin de jouer dedans pour enfin affirmer : Grâce à cela, ils se souviendront de nous ! Mélissa Motheu, Thierry Maerschalck et Hicham El Hamouri donnent vie à ce spectacle rempli de magie et à découvrir en famille. L’occasion de revenir sur nos rêves d’enfance, de les matérialiser et de les partager avec la nouvelle génération. Le ton est volontiers sympathique, sans mots plus hauts les uns que les autres, une bonne dose humour contagieux et des artistes qui s’investissent pleinement dans leur métier. « Prête-moi ton rêve » est à voir le dimanche 9 juillet 2023 à 15 heures au Théâtre de l’Improviste. Voyez les informations complémentaires sur le site www.improviste.be Rue de Fierlant, 120 à 1150 Bruxelles
TOONE : LES TROIS MOUSQUETAIRES
Le roman « Les trois mousquetaires » d’Alexandre Dumas est un classique de la littérature française qui a été adapté en de nombreuses formes d'art, y compris le théâtre, le cinéma et la télévision. Cependant, une adaptationuniqueet intéressante de ce roman est le spectacle de marionnettes tel qu’il est proposé par le Théâtre de Toone. Une version qui met en scène les aventures de D'Artagnan, un jeune Gascon qui quitte sa famille pour rejoindre les mousquetaires du roi Louis XIII, muni d’une lettre de recommandation pour monsieur de Tréville, capitaine des gardes. Il y rencontre les trois célèbres Athos, Porthos et Aramis, avec lesquels il s'engage dans une série d'aventures dangereuses. Pour gagner son uniforme, il commence par défier en duel ceux qui deviendront ses amis indéfectibles. Mais l’amour que le jeune homme porte à Constance Bonacieux (Constanske chez Toone !), femme de chambre d’Anne d’Autriche, le pousse à braver toutes les menaces pour lui plaire. De fait, il doit rapatrier douze ferrets de diamants, présents du roi, que la souveraine a offerts au duc de Buckingham, son amant. A l’instigation du cardinal de Richelieu, qui entend la discréditer, Louis XIII somme son épouse de les porter au prochain bal de la cour. Evidemment, le souffle de l’action est présent dans chaque scène, avec des bruits de ferraille lorsque les épées s’entrechoquent et des râles convaincants quand les bretteurs menés par le perfide Rochefort passent de vie à trépas. Comme souvent, Dumas père s’empare d’anecdotes de l’Histoire de France pour les mixer à sa manière, sublimant la réalité en la combinant à des faits inventés de toutes pièces, faisant se croiser des grands de l’époque à des sujets nés de son imagination fertile. Comme il se doit, Toone donne un coup de pied dans le ronron pour proposer sa propre déclinaison d’un récit qui n’est plus vraiment à présenter. Le Paris du XVIIe siècle est donc transposé dans les ruelles de Bruxelles et les protagonistes s’expriment avec un accent bien de chez nous, usant d’un vocabulaire local avec des expressionstelles que ; « Snot », « mokke »et « boentche ». qui apportent de la saveur à tout ce qui est mis en scène par le diligent Nicolas Géal alias Toone VIII. Ambiance brusseleir garantie. Cela se passe du 15 au 23 juin 2023, aussitôt suivi par « Carmen », librement adapté de l’opéra éponyme de Georges Bizet. Voyez toutes les informations pratiques sur le site www.toone.be
Rue du marché-aux-herbes (impasse Sainte-Pétronille), 66 à 1000 Bruxelles
Daniel Bastié
MARIONNETTES : GUIGNOLET DANS LE PARC
La Compagnie royale des Cœurs de Bois quitte sa salle sise non loin de l’église Notre-Dame de laeken pour occuper le Bois de la Cambre. L’occasion d’y découvrir une nouvelle aventure de Guignolet et ses amis. Les représentations commencent à 15 heures du mercredi au dimanche en plein air et sont accessibles sans réservation et à prix libre. Chose qui signifie qu’un chapeau passe et que chacun y met ce qu’il souhaite donner. En cas de pluie, un couvert est prévu pour protéger lesspectateurs autant quelesmarionnettistes et leur matériel. Du 3 au 28 juin 2023, la pièce « Guignolet et les deux Voleurs » nous racontera de quelle manière madame Baluchard s'est fait subtiliser toutes ses économies, cachées dans un sac de pommes de terre, par Bibi et Coco, deux vilains pas beaux. Pour éviter de se faire repérer, ces derniers décident de cacher leur butin et de venir le récupérer plus tard. La situation se compliquer avec l'arrivée de Guignolet et du Gendarme qui décident de retrouver le fruit du délit et de punir les fautifs. Voilà un spectacle récréatif conçu pour amuser les enfants et à découvrir pour passer un agréable après-midi. Voyez toutes les informations précises sur le site www.lescoeursdebois.be Chemin de l’Ombre à 1000 Bruxelles
Sam Mas
SPECTACLE : HARMONIE ROUFFIANGE
Elle invite le spectateur dans sa vie d'artiste parfois, un peu, beaucoup...surréaliste. A travers une pléthore de péripéties vécues : tantôt drôles, tristes, touchantes... Elle dénonce l'envers du décor, ce qui se cache derrière les strass et les paillettes. Il existe une dimension sensible et politique même si celle-ci se joue avec beaucoup d'autodérision et avec à la fois de la franchise, de la douceur et beaucoup de naïveté. Un spectacle qui vous fait passer par toutes les émotions possibles mais sans jamais vous mentir sur la réalité du métier. C'est sans doute le plus grand rôle de sa vie, parce que pour la première fois, c'est le sien. Autour de mon personnage central, elle en fait vivre d'autres sortis tout droit de sa propre existence : la voisine à l'accent populaire du Hainaut, le chef pervers, les élèves de théâtre ou encore l'accent ch'ti de candidats de télé-réalité en passant par le metteur en scène despotique, sexiste etimbuvable. Chaque personnage vientconfirmercetteviefolleetimpossibledontellenepourrait jamais se passer. Mais, dans le fond, chaque métier a sa part de fantaisie et d’absurdité, alors sans doute que certains pourront aussi s'y retrouver. Une performance à découvrir au Fou Rire le 10 juin 2023 à 20 heures 15. Voyez tous les détails pratiques sur le site www.fourire.be Avenue des Grenadiers, 48 à 1050 Bruxelles
SPECTACLE : GAD ELMALEH
Ladies and gentlemen, bienvenue dans l’une des salles mythiques de la capitale qui aura le plaisir d’accueillir pour deux soirées consécutives l'un des comédiens les plus talentueux de sa génération. Gad Elmaleh, également connu comme bête de scène pour ses one man-show vous fera rire aux éclats. Tout au long de la soirée, il vous emmènera dans un voyage à travers ses aventures les plus drôles et les plus mémorables. Des sketches hilarants qui balaient la morosité pour générer de la bonne humeur contagieuse, avecdescascadesdejeuxdemots, derépartiestruculenteset d’anecdotesloufoquestraitées avec punch. Il s’agit sans aucun doute du spectacle le plus abouti de l’artiste. Difficile de ne pas adorer, sauf si vous êtes grincheux, que vous n’aimez pas sortit le soir ou que vous avez envie de bouder. Maintenant, reste à aimer le personnage, il demeure fidèle à l’image qu’il véhicule, avec des mimiques et des grimaces qui n'appartiennent qu'à lui. Méfiez-vous, les places vont être prises d’assaut ! Cela se passera au Cirque Royalles 23et 24 juin 2023. Voyez les informationspratiquessur lesite www.cirqueroyal-bruxelles.be
Rue de l’enseignement, 81 à 1000 Bruxelles
André FaragoCONCERT : AN PIERLÉ
Les chansons d’An Pierlé diffusent la douceur, l’émotion et la violence, comme des histoires intimes baignéesdecouleursjazz. AnPierléest unepianisteet auteur-compositeur-interprètebelge. Elleaétudié le théâtre au Studio Herman Teirlinck à Anvers. Elle est aussi connue comme actrice. Cependant, le piano ne l’a jamais quittée. Elle reçoit le prix ZAMU de la meilleure chanteuse en 2006. En 2013, An Pierlé revient à ses racines, qui sont la voix et le piano. Son imagination captivante, sa quête de liberté et son désir d’innovation, ses couleurs ludiques, son caractère onirique sont typiques de sa musique… Récemment, elle a reçu un Magritte du Cinéma pour la musique originale du film Le tout nouveau testament du réalisateur Jaco Van Dormael. Après « Mud Stories », son premier album devenu mythique, et un deuxième disque « Helium Sunset », co-écrit avec Koen Gisen et accompagné d’un orchestre complet, An Pierlé propose plusieurs projets aux sonorités variées, toujours assez jazzy, et surtout pleind’énergie. L’artiste sera en concert auCentre culturel d’Uccle le mardi13juin2023. Voyez tous les détails pratiques sur le site www.ccu.be Rue Rouge, 47 à 1180 Bruxelles
THÉÂTRE : LAWRENCE D’ARABIE
1916, dans le désert d’Arabie en pleine Première Guerre Mondiale, T. E. Lawrence, jeune et brillant archéologue anglais, se révèle être un précieux atout pour l’armée britannique, qui l’enrôle au sein des services du renseignement. Rapidement promu capitaine, il devient un héros dans son pays, en même temps qu’un frère d’armes pour les tribus arabes. La Première Guerre Mondiale fait rage. Dans le désert d’Arabie, à l’époque contrôlé par l’Empire Ottoman, allié de l’Allemagne, se joue l’avenir de tout le Moyen-Orient. Thomas Edward Lawrence, passionné par la culture arabe dont il maîtrise la langue et les dialectes locaux, gagne la confiance des Arabes, qui le considèrent désormais comme l’un des leurs. Le succès de l’opération de sabotage du chemin de fer du Hejaz, menée par les tribus et commandée par Lawrence, rassure les dirigeants arabes sur l’engagement britannique à défendre la cause que l’Occident lui-même leur a suggérée : celle de la création d’une nation arabe unie et indépendante. Mais ce que Lawrence ignore, c’est que les gouvernements français et anglais ont déjà secrètement signé l’accord Sykes-Picot, qui prévoit, une fois la guerre gagnée, le découpage de la région à leur seul profit…Jusqu’où ira la loyauté de Lawrence à l’égard de ses frères d’armes quand il mesurera l’étendue du mensonge orchestré ? Une épopée basée sur une histoire vraie, mélangeant l’Histoire, la tragédie et la comédie avec notamment Kevin Garnichat, Matias Chebel, Stefan Godin, Slimane Kacioui, Julien Saada, Ludovic Thievon à voir au centre culturel d’Uccle le jeudi 15 juin 2023. Découvrez toutes les informations pratiques sur le site www.ccu.be Rue Rouge, 47 à 1180 Bruxelles
THÉÂTRE : FRITLAND
C’est tout simplement le nom de la friterie la plus connue de Bruxelles, n’en déplaise à Antoine et Eugène. Un fleuron du patrimoine national, des frites remarquables. "Les meilleures. N° 1 selon Test Achat..." Fritland naît dans les années 70 quand une famille d’immigrés albanais nourrie au rêve américain atterrit… en Belgique en attendant mieux. Les Laci achètent un local derrière la Bourse et y ouvrent leur commerce illico, et 24h/24. Chacun des six enfants est mis au travail. Sous la férule d’un père autoritaire, Zenel va bosser quatorze heures par jour: frites, cornets, fricandelles, sauce andalouse… La baraque à frites est un succès et la famille en vit bien. L’argent, pourtant, ce n’est pas le truc de Zenel. Lui, ce qu’il aime, c’est la littérature, l’art, rêver, raconter deshistoires. Etilen connaît des histoires…, à force de regarder passer les clients, de se débattre pour sortir de ce foutu destin de fritier albanais, pour trouver sa voie à lui, sa liberté… L’histoire de Zenel est intime, précieuse. Zenel n’est pas un acteur, monter sur les planches est, chaque soir, un défi pour lui et pour nous. Sa fragilité interroge notre regard de spectateur : sommes-nous au théâtre pour juger, ou pourfaire, nousaussi,unpasversl’autre? Etpuiscommecepoèten’est jamaisaussiàl’aisequederrière son comptoir, nous ferons revivre Fritland, au Poche, comme une belle utopie, un pays où nous pourrions déguster des frites cuisinées par cet enfant d’immigré, qui raconte sa vie comme personne. Cela se passe au Théâtre de Poche du 6 au 24 juin 2023. Voyez tous les détails précis sur le site www.poche.be
Chemin du Gymnase, 1a à 1000 Bruxelles
DANSE : CREATION 2023
Creation 2023 fait se rencontrer la marche, en tant que forme primitive du mouvement, et le blues, en tant que source de différents styles musicaux. Sur le plan de la chorégraphie, De Keersmaeker procède toujours de la même façon : elle déploie de manière organique un mouvement simple qui, à l’aide de principes géométriques précis, gagne progressivement en complexité physique et spatiale. Creation 2023 joue sur la tension qui existe entre la « marche collective » (« marching together ») et le « pas de côté»(«steppingout»), entrel’errance–le«wandern»solitaireet romantique–etlepotentiel politique d’un groupe de gens non-armés qui marchent ensemble, entre l’individuel et le collectif, la ligne et le cercle. La marche est aux antipodes de l’hégémonie de la fonctionnalité et de l’efficacité. C’est une forme d’effort qui ne produit rien, si ce n’est l’écoulement du temps et la traversée de l’espace. Elle favorise surtout l’éclosion de pensées et de rêveries qui montrent à quel point notre monde intérieur est un paysage à lui tout seul – un paysage qui, souvent, ne se traverse qu’à pied. Ici, Anne Teresa De Keersmaeker remonte le temps jusqu’aux racines de la danse, jusqu’aux racines de la pop occidentale. Dès ses premières chorégraphies, «My walkingismydancing »s’est imposé comme undeses principes directeurs : la marche, forme primaire du mouvement, qui nous est si familière qu’on y prête rarement attention. Musicalement aussi, le spectacle est un retour aux sources, plus précisément à un croisement : aux racines de la pop, du blues, avec ses mystérieuses « notes bleues », zones troubles et ambigües, situées quelque part entre la gamme mineure et majeure, entre le chagrin et la joie. Le point de départ de ce spectacle est la chanson « Walking Blues » du légendaire bluesman Robert Johnson. Mais le voyage que nous propose Anne Teresa De Keersmaeker nous fait aussi remonter jusqu’au plus célèbre singer- songwriter du XIXème siècle - Schubert - avec « Der Wanderer ». Meskerem Mees, jeune autrice-compositrice-interprète flamande d’origine éthiopienne, composera une série d’adaptationset de variations autour des « walking songs » avec Jean-Marie Aerts, architecte sonore du groupe belge légendaire des années 80, TC Matic, duo formé notamment par Arno, et avec le danseur et guitariste Carlos Garbin. Une performance à applaudir jusqu’au 10 juin 2023 au Théâtre National. Voyez davantage d’informations sur le site www.theatrenational.be Boulevard Emile Jacqmain, 111-115 à 1000 Bruxelles
BALLET : ROMÉO ET JULIETTE
Le ballet "Roméo etJuliette" deSergueïProkofiev est un chef-d'œuvre de musique classique etdedanse. Prokofiev a composé la musique pour le ballet en 1935-1936, basée sur l'histoire d'amour tragique de William Shakespeare du même nom. Le ballet a été présenté pour la première fois en 1938 au théâtre Kirov à Léningrad (aujourd'hui St. Pétersbourg), avec une chorégraphie de Leonid Lavrovsky. La partition de Prokofiev est connue pour ses émotions puissantes et ses représentations musicales vivantes des personnages et des événements de l'histoire. La célèbre "Danse des Chevaliers" est un morceau audacieux et dramatique qui capture la rivalité et le conflit entre les famillesCapulet et Montaigu, tandis quelamusiquetendredela"ScèneduBalcon"estunebellereprésentationdel'amourpartagéparRoméo et Juliette. Cette œuvre a été présentée par de nombreuses compagnies de danse dans le monde entier et est devenue un classique apprécié du répertoire de ballet. "Roméo et Juliette" de Prokofiev continue d'inspirer de nouvelles générations de danseurs et de spectateurs avec ses thèmes intemporels d'amour, deloyautéet detragédie. Parcequ’elleraisonneen chacundenouset nousrenvoieauseuil d’unepassion lointaine quand notre cœur aurait pu cesser de battre tant nous aimions. Les jeunes amoureux de 2023 vivent les mêmes émois et comprennent les tourments qui animent Roméo et Juliette. Wolubilis remet ce ballet à l’honneur le samedi 1er et le dimanche 2 juillet 2023 en compagnie de quatorze danseuses et danseurs dans une chorégraphie signée Laurent Drousie. Voyez toutes les informations pratiques sur le site www.wolubilis.be
Cours Paul-Henri Spaak, 1 à 1200 Bruxelles
Sam Mas
HUMOUR : THOMAS WIESEL
L’artiste a trente ans, et ça lui fait bizarre. Il est humoriste depuis 2011. Et ça aussi, ça lui fait bizarre. Il a réussi à se faire une place sur la scène suisse romande, sur les planches, les ondes de la radio, de la télévision etdu web, ou dansles conférences économiques et repas de soutien. Avec sonjeu minimaliste et son écriture ciselée, Thomas aborde tous les sujets et n’épargne personne. Dans son nouveau spectacle, il s’en prend au monde du travail, ses excès, ses anglicismes, ses collègues, ses managers, et ses mails, qui le méritent bien. Mais parlons-en justement, du travail, dans cette société qui est en train de se demander quelle place lui donner dans nos vies, alors que d’aucuns sont en quête de sens plutôt que d’heures supp’ et que d’autres craignent que les jeunes n’aient plus envie de bosser. Et si Humoriste n’est certes pas un boulot commeles autres, il permet d’avoir un peu de recul pour se moquer un peu de ce sacro-saint travail, ce boulot omniprésent, ce gagne-pain tout-puissant, ses excès, ses anglicismes, les collègues, les patrons, et les mails, quileméritentbien.Aprèsvotretravail,venezdécompressezenregardant Thomas faire le sien. Et ne ratez pas ce spectacle, il ne sera pas en tournée très longtemps, Thomas se réjouit déjà de partir en vacances. Thomas Wiesel revient au Théâtre de la Toison d’Or avec un nouveau spectacle qui est à applaudir le 17 juin 2023. Voyez les informations pratiques sur le site www.tto.be Galeries de la Toison d’Or, 396-398 à 1150 Bruxelles
OPÉRA : LE NEZ
Que se passe-t-il quand un nez décide de quitter son propriétaire pour vivre sa vie ? Séduit par la dimension fantastique et insensée de la nouvelle de Nikolaï Gogol (1836), Dimitri Chostakovitch choisit cette satire de la société russe et de son administration tsariste pourson premier opéra, qu’il compose à vingt-deux ans, en 1928. En raison de sa critique sociale, de son thème surréaliste et de son plaisant mélange de styles musicaux, cette œuvre presque démente est bannie du répertoire soviétique pendant près d’un demi-siècle. En dépit d’effectifs démesurés (près de quatre-vingts personnages et une section percussion comptant quatorer instruments), cettepartitiongéniale et pétillante reçoit aujourd’hui à nouveau l’attention qu’elle mérite. Àlex Ollé et La Fura dels Baus en donneront une interprétation visuellement spectaculaire, tandis que Gergely Madaras fera ses débuts à la Monnaie à la tête d’un orchestre déchaîné. Aujourd'hui, cet opéra est reconnu comme un chef-d'œuvre de la période futuriste du compositeur. Il contient un entracte entre le deuxième et le troisième tableau du premier acte qui est une pièce pour percussions seules, une des toutes premières de la musique occidentale. Une œuvre en trois actes et dix tableaux à applaudir à La Monnaie du 20 juin au 2 juillet 2023. Voyez les détails complémentaires sur le site www.lamonnaiedemunt.be
Place de La Monnaie à 1000 Bruxelles
RÉCITAL : LA FOLIE DANS TOUS SES ÉTATS ET SES ÉCLATS
Personnage phare de bien des opéras de l’époque baroque, la Folie a inspiré de nombreux compositeurs en raison, notamment, de son immense potentiel théâtral. Elle est en effet charmeuse, amoureuse, désespérée ou encore furieuse. S’appuyant sur ces multiples facettes, les musiciens de l’Ensemble Amarillis et la mezzo-soprano Stéphanie d’Oustrac déroulent un fil narratif original et retracent les premières amours et le désenchantement de la Folie. Leur récit est ponctué d’airs particulièrement expressifs, issus notamment de l’imagination de Henry Purcell, André Campra, André Cardinal Destouches ou Georg Friedrich Haendel. Un programme sur mesure pour Stéphanie d’Oustrac qui pourra, une nouvelle fois, démontrer ses talents de tragédienne et laisser libre court à son incomparable sens du théâtre. Un récital à découvrir à La Monnaie le 24 juin 2023. Voyez les détails complémentaires sur le site www.lamonnaiedemunt.be
Place de La Monnaie à 1000 Bruxelles
FESTIVAL : LE BRIFF 2023
Du court métrage au long, il n’y a souvent qu’un pas que franchit allègrement l’équipe du Brussels Short Film Festival qui organise également le Brussels International Film Festival depuis 2018. Le Briff zébré en est à sa sixième édition qui se tiendra du 27 juin au 5 juillet prochains. Neuf jours pour voir les nouveautés à venir et les anciennes à revoir sur le grand écran des plus belles salles de la capitale.
Au programme, compétitions à plusieurs niveaux entre le National, l’International et le Film européen qui se range, comme l’an passé, dans le Directors’ Week. Excusez du peu, on n’a toujours pas choisi le terme adéquat en français pour désigner le concours ducinéma européen, l’anglais étant la langue passepartout.
Projections en plein air au Mont des Arts, rétrospectives, avant-premières vous y attendent. Avec également une « masterclass » exceptionnelle sur le scénario : le scénariste, réalisateur et consultant américain John Truby nous exposera l’art de raconter une histoire au cinéma les 1er et 2 juillet, avec une traduction simultanée en français. La réservation est indispensable pour assister à la rencontre.
En ouverture
Le Syndrome des amours passées ouvrira la Compétition nationale le mercredi 28 juin dans la grande salle Eldorado de l’UGC place De Brouckère, en présence de l’équipe du film. Ann Sirot et Raphaël Balboni signent leur second métrage très attendu sur un air de comédie romantique. Pour retrouver la fougue de leurs vingt ans, un couple vieillissant s’impose cette solution : recoucher chacun une fois avec leurs ex pour découvrir ce qu’ils se doivent l’un à l’autre. Bonne ou mauvaise idée ? Lucie Debay (qui retrouve les cinéastes après Une vie démente) et Lazare Gousseau interprètent ce couple en mal d’amour.
On verra aussi en compétition nationale le documentaire de Pascale Bourgaux, Hawar, nos enfants bannis, nés des viols subis par les femmes yazidies tombées aux mains des terroristes de Daech. Le film retrace l’histoire d’une victime qui tente de renouer avec sa fille qu’elle a été contrainte d’abandonner.
Car les « bâtards » sont aujourd’hui rejetés par la communauté yazidie qui fait régner sur eux la loi de
l’Omerta.
Avec Adieu Sauvage, également documentaire, Sergio Guataquira Sarmiento nous emmène en Colombie où les « Blancs » pensent que l’Indien d’Amazonie n’éprouve aucun sentiment, car dans sa langue il n’y a pas de mot pour désigner l’amour. Tout en humour et tendresse, les Cácuas, peuple indigène en voie d’extinction, nous apprennent ce que c’est que d’être un autochtone, et nous entraînent dans une quête initiatique.
Directors’ Week
A l’occasion de la présidence de la Suède au Conseil de l’Union européenne, le Briff et Bozar nous invitent à découvrir trois perles du cinéma suédois : Charter d’Amanda Kernell, Excess will save us de Morgane Dziurla-Petit et Psychosis in Stockholm de Maria Bäck. Trois films de femmes qui militent pour la présence féminine au cinéma.
En compétition européenne également, Kristina de Nikola Spasik (Serbie, 2022) vit seule mais se demande si Marko, rencontré fortuitement à plusieurs reprises, est un fantôme ou son âme sœur dans la vie. Mummola de Tia Kouvo (Finlande, 2023), au lendemain d’un réveillon de fin d’année qui a mal tourné, se demande de son côté si nous sommes condamnés dans nos schémas de vie ou si nous pouvons en changer.
famille, Les démons d’argile de Nuno Beato (Portugal, 2022) vous fera voir le dessein d’un grand-père mort qui lègue à sa petite-fille des lettres et des indices pour accomplir une mission : corriger les erreurs d’un passé qu’il laisse derrière lui. En animation en stop motion pour les petits à partir de 6 ans.
Ces films et d’autres sont à découvrir dans quatre salles à Bruxelles : à l’UGC DeBrouckère, au Palace, au cinéma Galeries etàBozar. LeBriff Village, place De Brouckère, vous attend durant tout le festival pour « débriffer » les films en bonne compagnie, du 27 juin au 5 juillet. Pass disponiblepourlesséances (de 38à 45 €)oupourlesséances avec accès aux deux cérémonies d’ouverture et de clôture (de 50 à 60 €), le tout avec le catalogue du festival. Plus d’informations et tickets sur le site www.briff.be
Michel Lequeux CôtéRENCONTRE AU BSFF AVEC LES RÉALISATRICES IRANIENNES
Le Brussels Short Film Festival, qui a accueilli 22 500 cinéphiles, s’est terminé le 5 mai par une rencontre au cinéma Galeries avec les réalisatrices iraniennes. Fery Malek-Madani, fondatrice d’Art Cantara pour jeter des ponts culturels avec l’Orient, animait le débat auquel étaient conviées les réalisatrices Ghasideh Golmakani et Farnoosh Samadi, également membre du jury pour la Compétition internationale du BSFF.
Sept courts métrages nous ont montré la place des femmes dans la société iranienne. Une place âprement défendue pour faire respecter leurs droits. Dans Gaze de Farnoosh Samadi, c’est le regard (traduction du titre) d’une femme qui est visé. Elle a vuun pickpocket détrousser un voyageur qui somnolait dans un bus, et elle l’a dénoncé devant les autres voyageurs. Prié de descendre et s’étant fait reprendre le portefeuille, le voleur la traque à moto dans le bus qui poursuit sa route. Il la traquera jusque chez elle, car elle l’a humilié en public et il veut se venger de cet affront. Elle est seule et panique au bruit lancinant de la moto à sa poursuite.
La Visite d’Azadeh Moussavi accompagne une mère et sa fille qui se rendent à la prison. Elles veulent y voir le papa, journaliste, qui a été arrêté à la suite de ses articles. Six mois se sont écoulés depuis qu’elles l’ont vu. Mais au moment de pénétrer dans le couloir de la prison, la femme voilée doit montrer une photo d’elle avec sa fille, sur laquelle elle ne porte pas le voile. La photo sera déchirée et la visite remise à plus tard. Ce scénario est tiré d’une histoire vraie, comme on en compte par centaines.
Horn de Ghasideh Golmakani suit les ennuis d’une femme au volant qui cherche à garer sa voiture. Elle est importunée par les automobilistes, les passants et la police qui lui demande son identité. On sent la rancœur de la rue pour cette femme d’entreprise qui négocie un contrat par téléphone et se met du rouge à lèvres dans le rétroviseur. Un geste répréhensible, surtout dans une société où les riches parvenus côtoient les pauvres et où se crée un conflit de classe.
Dans Exam de Sonia K Hadad, c’est toute une classe qui est inspectée durant l’examen. Les sacs sont ouverts, l’inspectricelesfouilleet saisittéléphonesportableset épilateurs. Ellenesaisirapasunecapsule de cocaïne qu’une élève y avait dissimulée et qu’elle avale pour éviter le conseil de discipline. Son père
l’avait chargée de transporter cette drogue pour la livrer à un de ses clients. Elle la recrachera dans les toilettes en se faisant vomir. La drogue sert manifestement d’échappatoire au régime iranien.
Dans Hanged de Roqiye Tavakoli, une femme obèse de 130 kg se goinfre de sucreries pour oublier sa triste tâche : elle est bourreau dans une prison et passe la corde au cou à toutes les malheureuses condamnées par la justice. On assiste à l’exécution d’une jeune femme qui interjetait appel après avoir assassiné le mari qui abusait d’elle. Elle sera pendue dans la cour de la prison, les mains ligotées et le visage bâillonné, sans autre révision de son procès. Le sucre permet à Parvaneh d’accomplir sa mission. De tenir le coup dans l’enfer de son métier.
Censure
Ces courts métrages, réalisés entre 2017 et 2019, mettent en évidence la condition de la femme en Iran. De quatre réalisatrices qu’ellesétaientavant larévolution iranienneen 1979, lesvoilàpassées aunombre de douze cents en 2018 pour faire entendre leurs revendications dans une société qui impose le voile et interdit les scènes d’amour. Sans un homme derrière elles, les réalisatrices ne peuvent faire entendre leur voix, ellesnepeuvent percer le plafondde verre réservé aux hommes. Lasociétéleur met desbâtons dans les roues.
Farnoosh Samada, qui enseignait à l’Université, enseigne aujourd’hui dans une école privée, et on imagine bien que c’est à cause de ses films soumis à la censure. Celle-ci s’exerce d’une manière très stricte, confrontant les films à la morale islamique (codes vestimentaires, maquillage ou coupes de cheveux acceptables). Le port du foulard par exemple s’est étendu à l’espace privé, conduisant les actrices à le porter à l’écran jusque dans leur chambre, voire dans leur lit. L’image des femmes a mis en valeur les fillettes, en reportant sur elles cette image débarrassée des interdits. C’est pourquoi beaucoup de réalisatrices apparaissent et disparaissent de la scène à cause de la censure qui s’exerce sur le cinéma iranien. Leurs films sont le plus souvent des autoproductions. Une des deux réalisatrices a émis la réserve que tant qu’on ne s’opposait pas au régime, il était possible de moduler la loi, d’y apporter sa touche personnelle. Le cas de Mahsa Amini permet d’en douter : cette jeune étudiante iranienne fut arrêtée par la police des mœurs en septembre 2022 parce qu’elle portait mal le foulard, et elle en est morte trois jours plus tard, après avoir été transportée à l’hôpital suite aux coups reçus sur la tête. Entre la norme et son application, il ne semble pas y avoir de tolérance dans le nouveau gouvernement dirigé par Ebrahim Raïssi.
Cette rencontre, prévue et attendue depuis 2019, a permis de jeter un regard sur la femme en Iran, plus déterminée et plus combative que jamais face aux règles en vigueur.
Michel Lequeux
CINÉMA : JEANNE DU BARRY
DramehistoriquedeMaïwenn,avecelle-même, Johnny Depp, Benjamin Lavernhe, Melvil Poupaud, Pierre Richard, Pascal Greggory et India Hair. France 2023, 116 min. Sortie le 17 mai 2023.
Résumé du film
Jeanne Vaubernier, fille du peuple, met àprofit sescharmes poursortirdesa condition. Son amant le comte du Barry, qui s’enrichit grâce aux galanteries lucratives de Jeanne, souhaite la présenter au roi. Entre Louis XV et Jeanne, c’est aussitôt le coup de foudre. Avec elle, le roi retrouve, à près de soixante ans, la fougue de ses vingt ans. Mais personne ne veut d’une fille des rues à la Cour, et Jeanne doit affronter les trois filles de Louis XV et leurs intrigues pour l’écarter.
Commentaire
C’est le sixième long-métrage de l’actrice et réalisatrice française de 46 ans, Maïwenn, qui nous revient après Polisse, Prix du Jury de Cannes en 2011, Mon roi, drame romantique de 2015 et ADN qui explore avec l’actrice ses racines algériennes. Elle tient ici aussi le rôle principal et s’identifie à l’histoire de la dernière favorite de Louis XV, dans un projet qu’elle rêvait de porter à l’écran depuis 2006. C’est bien en effet l’histoire de Jeanne du Barry, une « pute » de luxe, qu’une voix off nous conte dans ce drame historique.
Louis XV est interprété par Johnny Depp, la star hollywoodienne qui représentait un challenge pour la réalisatrice. Il y a eu en effet des tensions entre elle et lepirate des Caraïbes qu’on a souvent vu à l’écran et qui a fini par se rallier au projet, après ladéfection dedeux autres acteurs français (dont G. Depardieu) auxquels Maïwenn avait d’abord fait appel. Johnny Depp incarne ce roi du siècle des Lumières, qui observe les étoiles avec un télescope. Il le fait avec un certain détachement qui lui met la Cour à dos et que trahit son léger accent américain, car il joue en français. Coproducteur du film, il a voulu peaufiner son rôle, prenant même des cours de diction pour le faire. « C’est fascinant de voir tout ce que Johnny peut faire passer par le visage et par le regard. Comme au temps du muet », déclare la réalisatrice. Depp parle d’ailleurs un peu le français, ayant été le compagnon de Vanessa Paradis pendant 14 ans.
A la fin de sa vie, le Bien-Aimé, comme on appelait le roi à l’époque, s’est aigri et les plaisirs l’ont ravagé. Louis XV est devenu un roi détesté à qui Jeanne, sa dernière favorite après la Pompadour, va rendre le goût de la vie derrière le protocole des apparences : ne pas regarder le roi de face, faire trois petites courbettes et puis s’en aller à petits pas, sans lui tourner le dos. Mais le roi a aussi une face sombre, la face du libertin livré aux caprices de ses maîtresses, que Johnny Depp incarne avec le naturel qu’onluiconnaît et queviennent deconfirmersesdeuxderniersprocès, surfonddeviolencesconjugales et d’abus de drogues. Son visage ravagé est celui de Louis XV, atteint de la syphilis qui l’emportera à l’âge de 64 ans. Une scène très forte dans le film, où le vieux roi avoue son amour à celle qui s’en va. La réalisation est fidèle sur le plan historique, sauf sur un détail qu’on pourra facilement comprendre : le comte du Barry n’est pas celui qui épousera Jeanne pour l’anoblir mais son frère, tous deux réunis en un seul personnage qu’interprète Melvil Poupaud, l’acteur de L’amour et les forêts. En revanche, on comprend moins l’écart d’âge entre Maïwenn et la vraie Jeanne qui avait 25 ans lorsqu’elle rencontra le roi, c’est-à-dire vingt ans de moins. Et peut-être plus de fraîcheur aussi. Le film a été tourné à Versailles (Galerie des Glaces et vue sur les plans d’eau) ainsi qu’en Seine-et-Marne, aux châteaux de Vaux-leVicomte et de Champs-sur-Marne, à partir de la mi-juillet 2022. En ouverture au Festival de Cannes cette année. Et déjà fort discuté.
Avis
Une reconstitution assez fidèle de la vie de Jeanne du Barry, la favorite de Louis XV, avec Maïwenn et Johnny Depp qui incarnent le duo amoureux.
Michel LequeuxCINÉMA : TRANSFUSION
Drame de Matt Nable avec lui-même et Sam Worthington, Phoebe Tomkin,EdwardCarmody, SusiePorteretJeremyLindsayTaylor. USA 2022, 101 min. Sortie le 24 mai 2023.
Résumé du film – Ancien sniper devenu instructeur à l’armée, Ryan Logan menait une vie heureuse jusqu’à la mort de sa femme, enceinte, survenuelorsd’unaccidentdevoiture. Huit ansplustard, il ne parvient pas à remonter la pente. Pas plus que son fils Billy qui enchaîne les petits délits et les absences scolaires. Un ancien compagnon d’armes, devenu mercenaire, lui offre alors une mission d’une nuit à accomplir pour se rappeler les moments passés.
Commentaire
Sam Worthington, acteur australien de la série Avatar, ex-Persée des deux péplums sur les Titans, poursuit sa reconversion dans la veine sensible d’un père de famille veuf qui doit veiller à l’éducation de son fils, jeune délinquant. Il le fait en y mettant une bonne dose de tendresse pour ce fils, quitte à lui pardonner tous ses dérapages. Lui-même est d’ailleurs au bout du rouleau, ne parvenant pas à oublier l’accident de voiture et la transfusion sanguine à laquelle il a dû consentir pour garder son fils en vie à la place de sa femme. C’est joué avec un côtémélodramatique quevient casser le contrat qu’ila signépar amitié avec unvieux compagnon d’armes incarné par Matt Nable, le réalisateur. Un doigt mis dans l’engrenage infernal qui lui fera revivre son passé de sniper pour être à la hauteur du contrat. Entre le père sensible et le tireur d’élite, le drame vaet vient au grédes retoursen arrièrequi font revenirl’image desa femme, interprétée par Phoebe Tomkin, mannequinetactrice australienne qu’on a vue dans Babylon avec BradPitt en2022. En rêve, elle lui demande de renoncer à son contrat qui ne lui apportera pas la paix mais la misère. Ce va-et-vient entre le drame et le thriller, coupé de nombreux flash-back, ne donne pas son tempo au film, qui hésite sur la marche à suivre. Tantôt devant le principal du collège ou devant la justice des mineurs, tantôt au sommet d’une butte où le sniper aura les malfrats dans son collimateur pour sauver son ami. Cette hésitation n’est pas à mettre au crédit du film, qui est trop lent. Transfusion (en anglais Sniper Redemption, titre plus explicite) est réalisé par Matt Nable qui joue le rôle du compagnon d’armes, lui-même brûlé par son caractère de mercenaire au service de l’argent. Ancien joueur de rugby dans les années 1990, il s’est reconverti dans le cinéma et est surtout connu pour ses rôles dans Riddick en 2013 et Ra’s al-Ghul dans la série Arrow, étant la tête d’ogre de Batman. Le film a été tourné en Australie, dans les environs de Sidney. Le jeune Edward Carmody y fait ses débuts à l’écran.
Avis – Un drame assez lent qui hésite entre une paternité mal assurée et un thriller sur un contrat. Le film cherche sa voie, quitte à désorienter le spectateur qui hésite notamment sur les flash-back.
Michel LequeuxCINÉMA : L’AMOUR ET LES FORÊTS
Drame psychologique de Valérie Donzelli, avec Virginie Efira, Melvil Poupaud, Dominique Reymond, Romane Bohringer, Virginie Ledoyen et Marie Rivière. France 2023, 105min. Sortie le 7 juin 2023.
Résumé du film – Quand Blanche croise le regard de Grégoire, elle croit rencontrer celui qu’elle attendait depuis toujours. C’est le coup de foudre entre eux deux, bientôt suivi du mariage et de la naissance de leur premier enfant. Mais le couple déménage, suite à la prétendue mutation de Grégoire qui va peu à peu resserrer son emprise sur sa femme dont il fait « sa chose », étant un homme possessif et dangereux.
Commentaire – Le harcèlement conjugal dans toute sa noirceur et toute son épaisseur, avec Melvil Poupaud (Jeanne du Barry) qui nous revient sous les traits d’un prince charmant qui n’en a que l’apparence. Il se révèle très vite un monstre tissant patiemment sa toile autour de celle qu’il prétend aimer à la folie. Comme une pieuvre tentaculaire qui va peu à peu asphyxier sa proie.
Valérie Donzelli adapte ici le roman éponyme d’Éric Reinhardt, L’amour et les forêts publié en 2014, qu’elle avait lu pendant le tournage de Marguerite et Julien (2015) et qui avait suscité en elle de profondes résonances. Ce qui l’a décidée à réaliser l’adaptation, c’est la scène où Grégoire Lamoureux (qui porte bien son nom) retourne la situation en se posant comme victime après avoir entendu à la radio le portrait d’un mari harceleur. Et comment son stratagème réussit parce que sa véritable victime ne sait pas y résister.
La réalisatrice et sa collaboratrice Audrey Diwan (elles signent toutes deux le scénario) ont travaillé l’ellipse pour arracher des morceaux au récit initial. En le faisant, elles laissent dans l’ombre, dans le non-dit, les raisons qui animent le monstre, qui font de lui cette pieuvre tentaculaire. C’est au spectateur de deviner comment ce « petit Monsieur » à l’air si gentil est devenu un immonde salaud, au cœur effroyablement sec. Un homme d’apparence paisible mais profondément noir à l’intérieur de lui. Qui pense tout contrôler, tout décider. Sa femme, sa voiture, ses enfants sont à lui et il en fait ce qu’il veut en cachette, quand il se sent à l’abri des regards et du qu’en-dira-t-on. Le faux jeton par excellence. L’hypocrite.
On devinenéanmoinssa frustrationprofondedevantsa femme, professeur defrançais cultivée, et devant ses collègues dont il veut aussi l’écarter en la faisant renoncer à son métier.
Melvil Poupaud, au palmarès bien fourni, joue un contre-emploi qui lui va comme un gant. Virginie Efira est prise, elle, dans une spirale de la dépendance à laquelle elle s’arrachera difficilement, grâce surtout à ses proches. Les dernières images montrent son mari tentant une dernière fois de reprendre le dessus. De contrôler la situation qui lui échappe. Filmé en Normandie.
Avis – Un suspense hitchcockien qui nous étouffe comme dans un huis clos. Il en a d’ailleurs l’aspect avec Virginie Efira prise dans l’étau infernal.
Michel LequeuxCINÉMA : HABIB, LA GRANDE AVENTURE
Comédie de Benoît Mariage, avec Bastien Ughetto, Ahmed Benaïssa, Sofia Lesaffre, Farida Ouchani, Thomas Solivérès, Sofia Elabassi, Michel Fau et la participation de Catherine Deneuve. BelgiqueFrance-Suisse 2022, 88 min. Sortie le 7 juin 2023.
Résumé du film – Habib est un jeune figurant qui enchaîne des rôles de silhouette à l’écran fort mal payés. Sa famille a bien du mal à comprendre sa passion pour la scène. Jusqu’au jour où il décroche un petit rôle de gigolo aux côtés de Catherine Deneuve. Pour lui, c’est l’heure de la revanche et le début des problèmes avec sa famille et le quartier de Molenbeek.
Commentaire – Habib désigne en arabe le « chéri ». Comme ce couple de pigeons qu’on voit au début du film, sur la tablette de la fenêtre d’Habib Arbaoui, jeune beur qui tente de se faire un nom au cinéma où il n’est qu’un simple figurant. Il n’a rien dit ce jour-là, et il est resté une silhouette qui représente la commune de Molenbeek, laquelle a toujours mauvaise presse à la suite des attentats de mars 2016.
Habib va redorer le blason de la commune en jouant le « gigolo » de Catherine Deneuve. C’est le rôle qu’on lui a trouvé parmi les nombreux figurants issus de la génération d’immigrés. Il ne s’appellera pas Habib avec un h aspiré, mais Philippe pour témoigner de son intégration sociale. Intégré, il l’est déjà en peaufinant son rôle de saint François d’Assise au théâtre et en l’actualisant au contact d’une confrérie catholique, au grand dam de la communauté musulmane de Molenbeek.
Cette comédie regorge d’humour et montre les Marocains de Bruxelles au carrefour de deux cultures, de deux mentalités. On va et on vient entre le dialecte de là-bas et le français d’ici, mâtiné d’une bonne dose d’épices. Le bourgmestre, ou son représentant, ne demanderait pas mieux qu’Habib rende visite à la Maison communale au bras de l’actrice Catherine Deneuve (toujours la même, genre un peu diva), qui fait une brève apparition dans le film. Et qui comprend le dilemme du jeune acteur : être en se métamorphosant dans l’autre. Vivre avec des vêtements sociaux qui ne sont pas les siens.
C’est drôle, c’est vif et ça accroche en posant les bonnes questions sur l’identité culturelle. Voire sous le masque social qui pose problème quand on a oublié la manière de tuer le mouton de l’aïd. Ou qu’on ne le peut plus face à la tradition. C’est le 5e long-métrage de fiction de Benoît Mariage, cinéaste namurois qui fait son grand retour après Les Convoyeurs attendent, L’Autre, Cowboy et Les Rayures du zèbre, pour la plupart interprétés par Benoît Poelvoorde de 1999 à 2015.
Pour écrire le scénario, le réalisateur est parti d’une histoire vécue par un de ses étudiants, un jeune acteur issu de l’immigration, dans un atelier d’écriture et de réalisation de l’IAD où Benoît Mariage enseigne depuis quinze ans. Bilal (c’est le nom de l’étudiant) avait effectivement partagé le lit de Catherine Deneuve en jeune gigolodans Le Tout Nouveau Testament de Jaco VanDormael, maisil s’enétait caché auprès de ses parents, musulmans convaincus. « Sa tristesse d’avoir dû occulter cette courte scène à ses proches fut le point de départ de mon écriture », rapporte le réalisateur. Quant à Bastien Ughetto qui interprète Habib, il a commencé à s’intéresser au théâtre à Buenos Aires où il a passé son adolescence. Acteur, scénariste et réalisateur français, il est l’un des vingt comédiens sélectionnés au Festival de Cannes en 2016 pour le prix Talents Adami et son rôle de mime dans Merci Monsieur Imada, CM de Sylvain Chomet. A 34 ans, il a déjà un beau palmarès d’acteur à son actif.
Avis – Une comédie burlesque qui pose les bonnes questions sur l’identité culturelle : jusqu’où faut-il aller pour faire semblant d’être l’autre ? C’est joué avec beaucoup d’humour et d’empathie par les acteurs.
Michel LequeuxCINÉMA : DERNIÈRE NUIT À MILAN
Drame d’Andrea Di Stefano, avec Pierfrancesco Favino, Linda Caridi, Antonio Gerardi, Francesco Di Leva et Camilla Semino Favro. Italie 2023, 124 min. Sortie le 14 juin 2023.
Résumé du film – Franco Amore, policier à Milan, n’a jamais tiré un seul coup de feu durant ses 35 ans de carrière. C’est ce qu’il écrit dans le discours d’adieu qu’il va prononcer au lendemain de sa dernière nuit de service. Mais cette nuit sera plus longue, plus éprouvante qu’il ne l’imagine, mettanten danger tout ce pour quoiil s’est battu jusque-là : son travail, son amour pour sa femme, son amitié avec un collègue et jusqu’à sa propre vie.
Commentaire – Dernière nuit d’amour en italien, plus conforme au nom du protagoniste Franco Amore, est le troisième thriller policier que signe Andrea Di Stefano, acteur et réalisateur italien qui a étudié l’art dramatique à New York. Son thriller commence par un panoramique époustouflant sur Milan la nuit, à bord d’un drone qui survole toute la ville, passe par-dessus la gare ferroviaire et vient atterrir dans l’appartement où se prépare une fête en l’honneur de Franco, arrivé à l’âge de la retraite.
Ce plan de plusieurs minutes nous rappelle celui de Leone dans Il était une fois dans l’Ouest avec la descente du train de Claudia Cardinale, l’enjambement de la gare et la découverte du paysage. Un demisiècle a passé entre les deux prises de vue, les drones ont supplanté la grue du travelling, mais le réalisateur italien s’est souvenu de cette prise magistrale pour camper son décor nocturne où pointe le danger. Où se trame le dérapage qui va faire chavirer la nuit. Le film se passe en effet en une seule nuit qui va bouleverser le point de vue du policier. Et le décor aussi qui sera revisité par la caméra pour faire voir le dessous des personnages. Leur face sombre.
Pierfrancesco Favino, qu’on a vu récemment dans Nostalgia de Mario Martone (2022), joue ici le rôle d’un flic intègre face à une police corrompue. Suite au traquenard qu’on lui a tendu cette nuit-là et la mort de son collègue et ami, toutes ses convictions s’effondrent. Il va se laisser tenter par sa femme qui l’a rejoint sur le lieu du crime. Cette épouse modèle et dévouée à son mari se souvient qu’elle provient des Pouilles, une région pauvre de l’Italie qu’elle a quittée pour se marier. Pour elle, l’argent n’a pas d’odeur face au maigre salaire de son mari. En l’espace d’une nuit, elle va retourner les convictions de Franco et l’amener à affronter les Chinois qui l’avaient payé pour acheminer un colis depuis l’aéroport. On le voit à mesure que progresse le film : c’est toute la mafia des Chinois à Milan qui est visée dans ce thriller. Un thriller sans concession qui mènera la nuit à son paroxysme. Les percussions haletantes de Santi Pulvirenti accompagnent le personnage dans son examen de conscience pour lever ses derniers doutes. Entre sa femme et sa réputation, Franco Amore choisira l’amour, quitte à ylaisser sa vie. L’épouse est interprétée par Linda Caridi, qui change subtilement de registre au milieu du film. Egalement au générique Francesco Di Leva qui jouait Don Luigi, le prêtre charismatique de Nostalgia Dernière nuit à Milan a été présenté à la 73e Berlinale.
Avis – Un thriller haletant, sombre comme le décor, quimetunflicintègre face àlacorruption de la police avec la mafia. Très bien joué par les acteurs, dont Pierfrancesco Favino.
Michel LequeuxNOS PRINCES CHARMANTS
Avec ce titre, on accède à une série de nouvelles écrites par Corinne Hoex, une romancière et poétesse qui nousparle ici de la gent masculine à travers le regard de celles qui ont décidé d’en finir avec le système patriarcal et de se venger en astiquantleurs armes. L’occasion de croiser le regard de guerrières prêtes à croiser le fer pour en découdre avec les pires machos qu’elles connaissent. Chaque récit met en scène une héroïne différente, rédigé par le personnage incarné par Françoise, écrivaine qui travaille à la manière d’une journaliste. On pense parfois à ces films à sketches des années 60 et 70, avec un fil rouge qui sert de squelette à l’ensemble. Il s’agit évidemment ici d’un règlement de comptes en règle avec les hommes qui mentent, trichent et humilient. Chacune de ces dames, avec son style et son tempérament, fourbit sa vengeance avec une redoutable efficacité. On rencontre de la sorte la prudente Lydia, la douce Marilou, la flamboyante Eleonore, l’indulgente Gisèle, la provocante Samantha, le docile Violette, la prude Juliette, l’avenante Solange et l’accueillante Natacha. L’occasion de porter des uppercuts à ce malotru de Raymond, à ce pourceau de Vrancken, à ce benêt de Maréchal, à cet obsédé d’Olivier, à cet inconsistant de Jean-Claude et à une poignée d’autres. On ne se situe pas loin de la caricature et, pourtant, cela fonctionne au quart de tour, car le ton se veut jubilatoire et l’écriture complètement désinhibée. Puis, des histoires de femmes qui jouent les justicières dans un monde régit par les mâles, loin des super-héroïnes des mangas et des personnages Marvel, cela réchauffe le cœur. Malicieux, réconfortant et délicieusement racoleur, « Nos princescharmants »faitl’effetd’unegiflesalvatricedansleronronetlesdésagréableshabitudesétablies en modus operandi par certains fiancés, époux ou concubins.
Ed. Les Impressions Nouvelles -107 pages
Daniel BastiéMA RÉSURRECTION – TOME 1
Samanta n’est plus dans la fleur de l’âge et vit sous la coupe d’un mari violent depuis quinze ans. Sa vie bascule le jour où elle rencontre Matt, jeune médecin au passé douloureux qui va tenter de la sauver et lui prouver que la bienveillance, la bonté, la confiance et l’amour existe encore. A travers les situations décrites, les émotions profondes et la réalité du récit, Elise Jane dresse le portrait d’une femme meurtrie qui subit sa vie, seule et abandonnée de tous. Avec une écriture fluide et des personnages très attachants, l’auteure exprime, avec sa plume, les douleurs visibles et invisibles des victimes de violences conjugales. L’emploi de mots simples et forts permet de démontrer que l’espoir peut se transformer en réalité etqu’il suffitd’une seule rencontre pour que la vie bascule afin que l’enfer devienne le paradis. L’auteur s’adresse à toutes les victimes à travers ce vécu romancé : « L’espoir n’est qu’un mot, mais le courage de vivre et de lutter vous appartient. Saisissez-vous de votre force pour atteindre votre but, ne vous retournez pas, regardez droit devant et suivez votre instinct, car vous comprendrez que l’amour n’est jamais loin ». Un premier tome émouvant où les émotions sont justes et les mots sont touchants.
Ed. Independant publishing - 171 Pages
Sam Mas
INCISIVES
Le cynisme est au rendez-vous avec cette série de nouvelles qui livrent un regard peu amène de la nature humaine. On comprend bien vite la technique d’écriture de Caroline Wlomainck qui consiste à proposer chaque histoire en miroir, c’est-à-dire vue par des protagonistes qui s’opposent. L’occasion de souligner les différences de perception entre les personnages et de montrer ce qui les caractérise profondément. Très vite, également, le lecteur saisit le fil rouge qui unit chaque exposition, puisqu’il s’agit de mettre en scène des êtres qui exploitent la faiblesse des autres pour leur propre bénéfice. En cours de lecture, les situations sombres et les thèmes complexes tels que l'abus de pouvoir, la trahison et la dépression se conjuguent. L’auteure insiste particulièrement sur la présence de prédateurs dans notre entourage et illustre ses récits par l’exemple, en posant des situations qui tiennent de l’anecdote : un chef de ménage qui sacrifie les siens pour une passion, des gosses immatures et incapables de mesurer les conséquences de leurs actes, une maman en burn-out qui plonge dans la mélancolie, des voisins qui abusent de la vulnérabilité d’une vieille dame, unpatron d’entreprise abject et méprisantqui tire profit dela crédulité desconsommateurs. Malgré la dureté et le réalisme des situations, le style d'écriture incisif et perturbant, s’émaille de quelques touches de lumière. Bien entendu, il faut aimer l’humour noir et le second degré pour entrer pleinement dans ces saynètes et les prendre pour ce qu’elles sont : un coup d’œil dans le kaléidoscope de notre société, avec un chapelet de créatures bizarroïdes qui ne sont finalement que nos semblables, parfois peu enclins à l’empathie, infatués d’eux-mêmes et individualistes au possible. C’est cash, sans fioritures et pas formaté pour caresser le lecteur dans le sens du poil. Avis aux amateurs !
Ed. Lamiroy - 233 pages
Daniel Bastié
JOYEUXANNIVERSAIRE !
Annoncé depuis belle lurette, le voilà tout chaud et bien emballé ! De quoi s’agit-il ? D’un Opuscule hors-série labellisée Lamiroy, un petit livre qu’on se procure pour quelques euros et qu’on fourre dans sa poche pour s’en délecter au bureau, dans le métro ou dans le hamac du jardin. Avec « Joyeux anniversaire ! », ondécouvre treize textes ayant trait à cet instant festif qui rassemble lesmembres d’une famille et/ou les amis. Un événement qui se concentre sur les embrassades, les cadeaux et le gâteau. Mais, comme on le découvre au fil des récits qui se déplient chacun en trois ou quatre pages, rien ne se déroule comme prévu. Les ennuis se pressent à la pelle et les nondits peuvent gâcher les retrouvailles. Pourtant, rien ne vaut une bonne bouteille de champagne à sabler en compagnie de convives. Comme il est question de nouvelles, l’efficacité tient dans la chute faite pour surprendre, une idée qui laisse le lecteur dans un état d’ébahissement et qui prouve qu’il ne faut pas toujours développer une histoire pour la rendre efficace. Maintenant, il est prouvé que les anniversaires sont de salubrité publique lorsqu’il faut resserrer les liens, ne pas rompre le fil d’une amitié et marquer son attachement à une personne. Den Hartogaffirme que lesstatistiques montrent que les personnes qui en fêtent le plus (des anniversaires) vieillissent le mieux. Le recueil est émaillé de dessins originaux signés Caroline Wlomainck, Hugues Haussman, Dina Kathelyn, Emeline Ryckoort, Philippe Chevillard, Jean-Charles Paillet, Pierre Levée et H. Artur H.
Ed. Lamiroy – 72 pages
Daniel BastiéARTHUR RIMBAUD – VOYANT PAR TOUS LES TEMPS
Il est vrai quelapoésied'ArthurRimbaudafortementétéinfluencée par les paysages naturels qu'il a pu rencontrer tout au long de son existence tumultueuse. Dans ses poèmes, il a souvent utilisé des descriptions détaillées de la nature, des couleurs, des odeurs et des sensations pour exprimer ses émotions et ses états d'âme. Il est également avéré que Rimbaud cherchait constamment de nouveaux horizons et de nouvelles expériences. Ses voyages l’ont entraîné un peu partout en Europe, mais également sur le continent noir, où il a séjourné onze ans aux bords de la mer Rouge entre l’Arabie et la Corne de l’Afrique, avant de rentrer en France pour y mourir le 10 novembre 1891 à Marseille. Cette quête constante de l'inconnu et de l'expérience est latentedans sapoésie, quis’imprègne d’intensité et de sensibilité. Rony Demaeseneer nous propose une immersion dans son œuvre en l’observant sous un angle qu’on avait jusqu’ici peu abordé. Celui des éléments météorologiques, en surlignant les impressions générées par le vent, la pluie et le soleil. Difficile d’imaginer que Rimbaud ait songé à la postérité qui est la sienne aujourd’hui, lui qui au jour de sa mort ne pensait qu’à retourner à Harar, où il avait passé l’ultime décennie d’une vie écourtée par les souffrances, la maladie puis l’amputation à tout juste trente-sept ans.
Ed. Lamiroy – 36 pages
Daniel Bastié
MATHEMATICA, UNEAVENTUREAU CŒUR DE NOUS -MÊMES
Un livre sur les mathématiques !!! Je sens frémir certains lecteurs de la chronique. Ce cours dans les souvenirs pour beaucoup d’entre nous est un cauchemar où les termes de tangentes, hypoténuses, sinus, intégrales se mélangent allégrement dans une infernale sarabande. David Bessis, professeur assistant à Yale puis chercheur au CNRS, nous présente par une démonstration brillante, dans une écriture claire (si si !) et passionnante que nous sommes tous des mathématiciens en puissance qui s’ignorent. L’auteur nous fait découvrir les maths de manière différente, intuitive, créative. Nous comprenons comment aimer cette matière devenue rébarbative car enseignée demanièrelinéairealorsquecettescienceest unartoùl'intuition fait corps avec tout modèle mathématique ! Un beau chemin qui démystifie tout en nous rendant possible la compréhension de cette matière si mal aimée car méconnue par la plupart d'entre nous.
Avecdesexemplessimples, ilnousexpliquelefondement même de la pensée mathématique qui présente un parallèle avec notre chemin de vie fait d’essais, d’erreurs, de réussites en mettant en lumière quelques-uns des plus grands mathématiciens d’hier et d’aujourd’hui et leurs recherches qui bien que scientifiques sont surtout des aventures humaines. Un livre étonnant, détonant, poétique à mettre entre toutes les mains.
Ed.Points - 344 pages
Elisabeth BrewaeysMOI, MADISON WASHINGTON
Dans la nuit du 7 novembre 1841, Madison Washington mena dixhuit desescompagnonsd’esclavageàlarébellion. L’actionsesitua à bord d’un navire au large de la Caroline. Au cours de l’action, le marchand d'esclaves John R. Hewell fut tué et l'équipage maîtrisé. Prenant le contrôle du Creole, ils ordonnèrent qu'il soit acheminé vers Nassau, alors colonie britannique. En 1833, cette nation avait aboli l’esclavage. Malgré les protestations américaines, elle déclara que les révoltés étaient des personnes libres en vertu de leur loi et qu’ils avaient droit à un procès équitable. La bataille acharnée autour de celui-ci attira l'attention de la nation tout entière et mit en cause les fondements du système judiciaire des USA. Mais pour les hommes emprisonnés, il s'agissait tout simplement du combat pour le respect d'un droit fondamental et inaliénable : la liberté ! Cet ouvrage signé Thierry Maugenest revient sur une affaire injustement oubliée des cours d’Histoire et nous rappelle le prix que des êtres humains ont dû payer pour être reconnus comme tels et s’affranchir de leurs maîtres. On songe évidemment au film de Steven Spielberg « Amistad » qui a repris un sujet similaire. Plutôt que de nous offrir une thèse pesante, l’auteur présente son récit comme une confession à la première personne. A travers sa plume, Madison Washington se raconte, narre son destin exceptionnel et sa victoire en vue de l’abolitionnisme. La première révolte afro-américaine de tous les temps !
Ed.Albin Michel – 238 pages
Michel Weyo
LES ENFANTS DU GUET
Peu avant son décès, Mary Higgins Clark collaborait avec sa co-autriceAlafair Burke pour donner suite à l’un de ses plus grands succès de librairie : « La maison du guet ». Bien qu’il s’agisse d’une histoire originale, cette prolongation nous permet de retrouver Melissa et Riley quarante ans plus tard et qui, à leur tour, sont confrontés à une affaire similaire. Devenue avocate, Melissa n’a pas oublié ce qui lui est arrivé voilà bien longtemps. Cet événement traumatisant l’a rapprochée de son frèreRiley.Alors qu’elle vient d’épouser l’homme de ses rêves et père d’une gamine de dix ans, la fatalité semble s’acharner. Riley, sa belle-fille, se volatilise sans laisser le moindre indice. Déterminée à la retrouver coûte que coûte, elle se lance dans une enquête qui la met sur les traces d’un prédateur. Le duo d’écrivaines soigne évidemment le suspense en laissant planer des doutes, en mâtinant le récit de souvenirs hostiles, de non-dits et d’un passé obsédant. L’intrigue porte sur le fait de savoir si la petite est toujours en vie ou non. Et là, lesficelles durécit sedéplientavecune belle efficacité, montrant de quelle manière une existence peut basculer dans l’horreur alors que tout s’annonçait sous d’heureux auspices. Evidemment, l’intention ici est de faire écho au roman publié voilà presque cinquante ans et de prouver qu’en la matière Mary Higgins Clark maîtrisait la recette des thrillers efficaces.
Ed.Albin Michel – 327 pages
Andrea Cerasi
CRIME, COQUILLAGES ET CRUSTACÉS
Voilà le retour attendu des panthères grises, ses retraitées qui, avec lasagacitédeMiss Marpel, empoignent lecrimepourlejuguler.Tout démarre lors d’un été qui s’annonce particulièrement agréable. Maria, la dragueuse du groupe, se voit sollicitée par Henri, un amour de jeunesse, pour l’aider à retrouver la trace de son épouse, partie sans laisser le moindre indice. Il n’en vaut pas davantage pour que le quatuor se mette en chasse, trop heureux d’abandonner ses pénates parisiens pour vivre une montée d’adrénaline sur l’île de Noirmoutier en Vendée. L’occasion de retrouver Alice, Maria, Nadia et Thérèse dans une nouvelle aventure et de se délecter de cette parodie de la série « Les drôles de dames ». Si vous êtes des adeptes d'Hamish Macbeth ou d'Agatha Raisin, vous allez adorer ce roman ! Une enquête soft et drôle, sympathique et décalée, avec des mamies prêtes à prouver qu’elles ont encore leur mot à dire et qu’elles sont capables du pire (ou du meilleur, c’est selon !), malgré leurs cheveux bleus. Faut jamais toucher aux grands-mères ou elles vous prennent engrippe!WilliamsCrépinadopteunstylevolontierstruculent, sans jamais se prendre au sérieux, mais en gardant en tête qu’un bon suspense doit comporter une vraie histoire, avec des rebondissements, des personnages fédérateurs et une chute qui n’est pas forcément celle à laquelle on s’attend. Un polar délassant qui change des tueurs en série et des intrigues tordues qui font la fortune des éditeurs !
Ed.Albin Michel – 285 pages
Amélie Collard
LALISEUSE
Jean-Daniel Verhaeghe a gravé son nom dans l’histoire de la télévision avec des séries qui ont fait les belles heures de la petite lucarne : Les Steenfort ou les maîtres de l’orge, les Thibault, Sans famille, Le rouge et le noir, etc., capable de faire passer la littérature classique dans les foyers lorsque les petits enfants sont partis se coucher. Avec « La liseuse », il signe son quatrième roman, une histoire d’amour qui met en scène Ferdinand et Jeanne, une jolie rouquine surnommée « La liseuse » par ses copains de classe, en référence au tableau de Jean-Jacques Henner (reproduit sur la première page de couverture). Mais le jeune homme ne sait pas de quelle manière se déclarer et la jeune femme se révèle tellement inaccessible, plongée dans ses lectures. Ils finissent par se retrouver en tête-à-tête dans un cinéma et se découvrent une passion commune pourles filmsde Fritz Lang. Elle ose lui poser la question qui la taraude depuis longtemps : Pourquoi l’appelle-t-on la liseuse ? Il lui propose d’aller découvrir son double au musée.Apartir de ce jour, leur aventure sentimentale peut débuter. L’auteur signe un roman qui se lit sans brusquer, en ne disposant jamais un mot au-dessus des autres, en jonglant avec les références et en défendant une prose empreinte de tendresse et de mélancolie. Au passage, on y découvre des appels lointains aux contrées magnifiées par les souvenirs de voyage de Pierre Loti. L’écriture est ciselée, parfois murmurée, et les silences des protagonistes valent les discours que d’autres charpentent pour exposer leurs émotions.
Ed. Serge Safran – 138 pages Daniel BastiéL’ESCALIER DU CIEL
Onze nouvelles rassemblées par Jean Lhassa sur des scénarios fournis par Yves Isselé, un ancien élève de l’Athénée Charles Janssens à Ixelles qui illustre les textes. Les dessins sont vifs, précis, percutants, avec parfois une touche qui nous rappelle le trait d’Hugo Pratt, l’auteur de la série Corto Maltese. Un des personnages, en noir et blanc, casquette de baroudeur sur le front, évoque l’aventurier des mers, avec les ombres glaçantes de la nuit. Cette nuit qui parcourt tout l’opuscule. Une nuit que l’on peut redouter et qui est, hélas, toujours à la portée de notre inconscient. Une enfant désespérée qui n’a plus, pour rejoindre sa mère défunte, que leciel à grimper avec un escalier. Unejeune fillevenue du bout des âges, du fond du Moyen Âge, et qui est toujours de ce monde au XXIe siècle pour assouvir sa vengeance. Les chats ont tous d’étranges pouvoirs, y compris celui d’épouser un désir d’homme dans un parc, sur un banc public. Une affiche qui vous emmène au bout du monde, sur une plage bercée de cocotiers. La dernière nouvelle est la seule qui ne cadre pas avec l’ensemble : trop SF dans un recueil onirique qui laisse planer le doute. La fameuse attente déçue de toute nouvelle qui rattrape le lecteur. Le naufrage du Temps perdu à bord d’un engin du futur n’est décidément pas de la partie. On dévorera le reste du recueil avec gloutonnerie. Jean Lhassa, auteur de plusieurs recueils du genre, est aussi le rédacteur d’un dossier pédagogique sur Le dernier Massaï, une aventure de Bob Morane parue chez Larousse, et du recueil d’interviews A propos d’Henri Vernes publié aux éditions de l’Âge d’Or en 2019. Il vient de faire paraître la suite des aventures de Bob Morane avec Le déluge de l’Ombre Jaune.
Éd. Ménadès - 148 pages
Michel Lequeux
RESTE
Dans ce livre, la narratrice transporte un cadavre avec elle à travers des paysages forestiers tout en remettant en question les normes et les valeurs de la société. Le roman aborde des thèmes tels que la nature, la mort, la spiritualité et la résistance face à une société qui ne répond pas aux besoins et aux désirs de l'individu. Adeline Dieudonné est une écrivaine belge qui a connu un grand succès avec son premier roman "La vraie vie" en 2018. Elle a remporté plusieurs prix pour ce livre, notamment le prix du Roman FNAC et le prix Rossel. Son deuxième livre, "Kérozène", a également été bien accueilli par la critique. Elle est connue pour son écriture poétique et visuelle qui explore les thèmes de la violence, delafamilleet del'identité.Avecuntontrèspersonnel, l’autriceproposeunroad-movieenzonefunèbre, émaillé d’une histoire d’amour interrompue par la mort. Lorsque l’amant décède dans un chalet perdu au milieu de nulle part, son amoureuse choisit de n'avertir personne du décès de celui avec lequel elle partage une passion secrète depuis de longues années et embarque le corps dans sa voiture Maintenant que plus rien ne compte à ses yeux, un seul objectif lui donne le courage de vivre : lui offrir la plus belle des sépultures. on aime ou pas la prose de cette comédienne devenue star de la littérature, avec un ton cash et des situations scabreuses, mais il faut lui reconnaître un style qui sort des lieux communs et qui transporte là où peu d’écrivains osent aller, bousculant les genres, mélangeant les tons et osant crier bien haut ce que beaucoup murmurent, assénant un gigantesque coup de pied dans le derrière de la routine. Un troisième roman qui sort les crocs et ne perd jamais le lecteur en chemin. Ed. L’iconoclaste -282 pages
Julie PlisnierMARTINIQUE
Il pourrait s’agir d’un carnet de voyages, mais ce n’est pas le cas. Invitée à se rendre en Martinique en 2020 pour animer un atelier dans une école d’Art,Aline Zalkon’emporte danssesbagages qu’uneboîte d’aquarelles. Plutôt que de photographier les lieux qu’elle découvre, elle s’assied et peint sans retenue ni contraintes, laissant le geste libre pour accoucher de points de vue colorés qui attestent de ses émotions et de son œil d’étrangère tombée dans un monde qui ne ressemble pas au sien. « Ses peintures semblent en elles-mêmes être des îles. Ou desgouttes d’eau qui renferment tous les reflets déformés de la réalité, dont les couleurs s’imprègnent les unes aux autres, indéfiniment. Des lieux magiques, le jardin du Diamant, Macabou, le jardin de Balata, le jardin de Suzie, dans lequelAline Zalko a exploré chaque fleur et chaque plante comme autant de trésors, la montagne Pelée, Morne Rouge… Des espaces… et des baigneuses nudistes, des visages, des volcans et des arbres, offerts à nous comme un secret à contempler à travers le judas d’une porte. »Voilà les mots utilisés par Claire Berest à propos de ce travail rassemblé dans un beau livre broché, qui devient une invitation à se détacher du macadam des métropoles européennes pour se laisser soulever par le souffle d’une aventure à la fois humaine et artistique. Pêlemêle, on y parcourt des espaces loin de nos repères de citadins, qui se transforment en détachement et en exode.
Ed. La Table Ronde – 144 pages
Amelie Collard
LATRILOGIE DE CORFOU
Rassemblé en un seul volume, « La Trilogie de Corfou" se compose à l’origine de trois livres indépendants ayant pour commun dénominateur la famille de Gerald Durrell, célèbre écrivain et naturaliste britannique. Publié pour la première fois en 1957, ce récit raconte les aventures des siens sur l'île grecque de Corfou dans les années 1930. Les parties distinctes traitent chacune une période différente de la vie du clan. La première, intitulée Ma famille et autres animaux, revient sur des anecdotes après l’installation des Durrell loin de leur patrie pluvieuse et la découverte de la passion du jeune George pour la nature et les animaux, ainsi que les relations complexes entre les membres de la famille. La deuxième partie, baptisée Oiseaux, bêtes et grandes personnes, gravite autour des nombreuses expéditions naturalistes de Gerald Durrell dans les environs. Il y parle de sa curiosité pour découvrir des spécimens d’oiseaux rares, afin de les observer tout en présentant une réflexion sur la nature et l'environnement, ainsi que sur la place de l'homme dans l'écosystème. Enfin, la troisième partie, présentée sous le titre avenant Le jardin des dieux, s’assombrit à mesure que les Durrell s’apprêtent à mettre un terme à ce voyage. Le protagoniste y met également en exergue les conflits politiques et les tensions sociales qui émergent sur l'île dans les années qui précèdent la Seconde Guerre mondiale. Le ton grave, il évoque la fin d’une époque et de l’innocence pour transiter vers l'âge adulte. En mâtinant ce recueil d’humour bien british, de réflexions profondes sur la nature humaine et l'environnement, Gerald Durrell livre une ode à la beauté sauvage et à l'amour de la faune sauvage, tout en n’occultant jamais les réalités sociales. Un enchevêtrement de souvenirs devenus au fil des décennies un classique de la littérature britannique.
Ed. La Table Ronde – 872 pages
Willy SmedtL’INVITÉE
Long Island lors d’un été moribond. Alex, femme de vingt-deux ans, dérive d'un endroit à l'autre et brûle sa vie par les deux bouts. Un incident lors d’une fête accentue son impression d’isolement. Plutôt que de retourner à NewYork, elle choisit de rester sur place, tout en espérant un signe de Simon qui semble ne plus vouloir d’elle. Secrètement, elle espère le revoir lors du Labor Day car, dans son esprit, il n'a pas explicitement dit que leur relation était rompue. Alors, pour tuer le temps, elle s'insère dans la vie des autres. Alex est décrit comme un personnage à la dérive, qui opère des choix impulsifs. Elle teste ses limites en les dépassant et sans vraiment réfléchir aux conséquences. Sonintention : juste survivre en utilisant son apparence à son avantage sous un brouillard de drogue et d'alcool. L'écriture d'Emma Cline impressionne avec une héroïne qui ressemble un peu à celle de Paula Hawkins dans « La fille du train ». Une tension habilement maîtrisée et une parano savamment dosée font de ce roman un compagnon de voyage très agréable. Un récit psychologique stressant, qui met en scène des gens ordinaires et des personnes auxquelles on peut aisément s'identifier. On s'attache surtout à Alex, avec une rupture amoureuse lui fait perdre les pédales et le chagrin, la solitude et l’abus de tout qui la poussent à faire n'importe quoi. Addictif !
Ed. La Table Ronde- 260 pages
Sylvie Van LaereL’IMPOSTEUR
En compagnie de Luc templier, on suit la trajectoire de Pierre Mansoeur, versé dans la religion malgré lui et prêt, toujours contre sa volonté, à endosser la chasuble de prêtre. Sa formation ne lui sert pas ou peu, car son cœur est endurci à tout ce qui l’entoure et il sent intérieurement bouillir une fureur qu’il a un mal de plus en plus difficile à juguler.Alors, par dégoût des autres et haine de la société, il s’épanche dans ses addictions jusqu’à verser dans la violence la plus abjecte. Sans aucune empathie, il éprouve la faillite de tous les principes qu’on lui avait jusqu’ici dictés. Pour lui, désormais, quantité de variantes sont désormaisaccessiblespours’épanouirdelamanièredont ill’entend, sansseretournerpourregarder les sacro-saints préceptes transmis par l’héritage, bien décidé à se réinventer complètement. On n’entre pas dans ce roman bardé de préjugés. Au fil des chapitres, les règles sont bousculées pour faire place nette. Une manière de nous faire comprendre que, de temps en temps, l’aboutissement d’une existence passe par des actions répressibles dans la sphère des humains et qu’un assassin s’accomplit en se délestant des redoutables opinions de ses semblables. En ce qui le concerne, des experts mandatés par le juge ont parlé de disfonctionnements de la personnalité, d’altération du discernement et de troubles dissociatifs au moment des faits. Car ce roman s’achève devant un parterre de jurés sélectionnés pour prononcer un verdict. Une vérité judiciaire pour un homme que certains se complaisent à comparer à Norman Bates, le protagoniste du film « Psychose » d’Alfred Hitchcock. Un récit extrêmement dur qui ne laissera personne insensible. Avis aux amateurs !
Ed.Academia – 254 pages
Raphaël Hautecour
SAUVAGEONNES, ABEILLES NATIVES
Les abeilles sauvages, ces petites créatures, jouent un rôle essentiel dans notre écosystème. Alors que nous sommes souvent fascinés par les abeilles domestiques et leur production de miel, il est important de ne pas oublier leurs cousines qualifiées de solitaires et qui restent largement méconnues du grand public, malgré leur contribution précieuse à la pollinisation des plantes sauvages ou cultivées. Aujourd’hui, on en recense un bon millier d’espèces réparties dans différents habitats, des forêts tropicales aux déserts arides. Contrairement aux abeilles domestiques, les abeilles sauvages ne vivent pas en colonies massives. Elles restent souvent solitaires, bien qu'il existe aussi des familles qui vivent en petits groupes. On leur prête une grande efficacité et elles jouent un rôle crucial en transportant le pollen d'une fleur àl'autre, favorisant ainsi la biodiversité végétale. Comme leurs consœurs mieux connues, elles sont menacées d’extinction par l’activité inadéquate que les humains font de leur environnement et risquent à terme de disparaître. Arnaud Ville, photographe patenté, les a approchées avec son appareil en bandoulière. Il les a guettées durant des heures pour ramener des clichés de réelle splendeur et raconter ces vies minuscules, cette course effrénée à la reproduction et à la recherche d’un lieu idéal pour y installer une descendance fragile. Il nous livre in fine une série de conseils pour les accueillir dans nos jardins, nos parcs et nos forêts, afin de permettre au miracle de la nature de se pérenniser. Inutile bien sûr de parler de la beauté des photographies. Rien que pour elles, l’achat de cet ouvrage se justifie !
Ed. Le Rouergue – 158 Pages
Cathy Humbert
FLEURS COMESTIBLES
Comme l’indique le titre de ce recueil, plusieurs fleurs sont comestibles et peuvent passer des serres aux assiettes. De nombreuses cultures les utilisent dans la préparation de mets pour ajouter des saveurs, des couleurs et des textures intéressantes. Il ne s’agit pas d’une mode, mais d’un procédé ancestral insuffisamment connu dans nos contrées et qui a tout intérêt à être vulgarisé. Parmi les douze mille plantes recensées en Europe, environ mille cinq cents sont bonnes à être ingérées. Apprendre à tirer le meilleur des fleurs revient à s’ouvrir à un nouveau monde, à en tirer des vertus curatives tout en étoffant notre amour de la gastronomie. On le sait, le bonheur passe en partie par l’estomac. Les fleurs au menu deviennent immédiatement sources de surprise, d’inspiration et de partage. Certaines peuvent être mangées telles quelles. D’autres sont préférées rissolées, cuites au four, sur un grill ou incorporées dans une salade. Sans se vouloir exhaustive, Ursel Bühring nous dévoile des secrets de base pour devenir à notre tour un(e) chef(fe) astucieux/se et parvenir à employer avec astuce les ressources de nos espaces verts. En sa compagnie, découvrez seize variétés sauvages et apprenez à les reconnaître, les cueillir, les faire sécher et les conserver avant de les déguster à travers 70 recettes gourmandes. Pâquerette, capucine, lavande, primevère et bien d’autres n’auront bientôt plus de mystères à vos yeux !
Ed. Rouergue – 136 pages
Guy DuguetMON DÉBARQUEMENT
Le débarquement qui eut lieu en juin 1944 reste l'un des événements majeurs de la Seconde Guerre mondiale. Les témoignages de ceux qui y ont participé nous permettent de comprendre l'ampleur de cette opération et les sacrifices consentis. Voici le récit de Léon Gautier, aujourd’hui âgé de cent ans, et qui revient sur la mission à laquelle il a participé en tant que membre du commando du célèbre officier Kieffer, à côté desAnglais, des Américains et des Canadiens. Le Jour J reste à jamais gravé dans sa mémoire. A l’époque, il était un jeune soldat d’à peine vingt-deux ans, envoyé en Normandie pour participer à l'une des plus grandes offensives militairesdetouslestemps.Avec cetouvrage, ilrevientsur lesévénements heure par heure, en plongeantlelecteur aucœur del’action avecles vagues qui s'écrasaient contre la coque du navire et l'angoisse qui montait progressivement avant l’arrivée sur la plage où les obus ont commencé à exploser etles ballessifflaient detousles côtés. Lechaos régnait. Desobus de mortier tombaient du ciel et fauchaient des camarades. Les cris et les pleurs des soldats blessés meurtrissaient les oreilles. Au milieu de toute cette violence, chacun se souciait de survivre tout en gagnant chaque pouce de terrain, vital pour la victoire. Le temps a passé, mais les images demeurent extrêmement présentes. Avec des mots d’une grande humilité, l’auteur raconte et livre sa vision de ce moment qui a fait office de charnière. Bien entendu, toutes ses pensées vont à ses camarades de combat tombés au chant d’horreur pour que la France puisse retrouver sa liberté, débarrassée du joug nazi. Comme l’affirmait Shakespeare : la mémoire est la sentinelle de l’esprit !
Ed. City – 269 pages
Raphaël Hautecour
LE COIN DE TABLE
Le restaurant familial atoujoursservi d’environnementà Sophie. Unlieuuniqueet convivialdanslequel elle s’est construite en s’épanouissant, sans chercher à aller voir ailleurs. C'est donc tout naturellement qu'elle a repris les rênes de l'établissement après le départ à la retraite de ses parents. Malgré des débuts un peu compliqués, elle a réussi à trouver son équilibre, jonglant avec talent entre son rôle de maman, d'épouse et de patronne d'entreprise. Cependant, un jour, cet équilibre qu'elle croyait indéfectible est brutalement remis en cause, lorsqu’elle interroge sa mère sur ses antécédents médicaux. La question à l’heur d’énerver la retraitée et déclenche chez elle un refoulement d’une brutalité rare. Bien décidée à y voir clair, Sophie sait que la vieille dame perd de plus en plus la mémoire, avec une maladie qui ronge les souvenirs, et qu’il serait vain de tenter de la forcer à quoi que ce soit. Alors, faute de se raccrocher à mieux, elle décidé d’investiguer auprès des proches, cherchant désespérément des réponses pour démêler les fils de son histoire familiale. Mais en creusant le passé, elle découvre des vérités troublantes et les certitudes auxquelles elle s'accrochait si fermement commencent à voler en éclats. Dans ce roman poignant, Mélusine Huguet déploie toute sa sensibilité pour nous livrer un récit d'une profonde humanité. Les personnages qu'elle met en scène sont justes et attachants, évoluant sur un fil qui oscille entre petits faits du quotidien, rires et larmes. Le tout traité avec finesse, suggérant une lecture empreinte d'émotions intenses, où chaque page nous rapproche un peu plus de la vérité et nous invite à réfléchir sur nos propres liens avec ceux qui nous sont proches et nos quêtes personnelles.
Ed.
Charleston– 419 pages
Sylvie Van LaereMORTEL BOUQUET
La guerre vient de se terminer, avec son cortège de rancœurs. Des partisans de la dernière heure parcourent dans la région, prêts à rendre une justice expéditive. Le sang sert à compenser les vexations endurées durant de longues années et à faire taire la rage qui anime certains. La violence change brutalement de camp et les vaincus d’hier deviennent les persécuteurs. Dans ce contexte difficile, des œuvres d’art du musée du Louvre cachées dès l’offensive allemande de 39 doivent être récupérées, dont des Rubens, des Véronèse et des Fragonard. Des experts et des conservateurs se pressent. Mais l’un d’eux est retrouvé assassiné, le visage macérant dans une mare, et un tableau de petit format qui représente un paysage apparaît mystérieusement. Unmembre del’équipe décide d’investiguer. Pour lui, il importe de se distinguer pour prendre du galon et se faire reconnaître par ses pairs. Pareille chance ne se présente pas dix fois dans une existence. En déposant les pieds dans un terrain miné, il ne sait pas encore qu’il encourt mille dangers. L’enquête entraîne le lecteur dans un bocage du Maine, si vaste qu’on n’en voit pas la fin, là où se dresse un château qui semble détenir des secrets séculaires. Puis quel motif y a-t-il à assassiner un spécialiste en œuvres anciennes ? Les soupçons se focalisent assez vite sur la châtelaine qui vit sous les combles. Nicolas Chaudun propose un thriller érudit, dans lequel les références artistiques se multiplient, avec un talent certain pour narrer une histoire qui s’articule autour d’un protagoniste qui n’a rien d’un superhéros et qui se démène pour mener sa mission à terme. L’auteur a plusieurs fois été primé pour ses romans précédents.
Ed. Presses de la Cité – 187 pages
Jacques BrissonMYSTÉRIEUSE JULIETTE
Qui est Juliette, cette femme solitaire récemment installée dans le village ? Tous les regards se cristallisent sur elle et personne ne semble bien saisir ce qui l’a poussée à quitter la métropole pour s’installer au milieu denulle part, dansun trouperdu situé en lisière de la forêt d’Orient. Aufil desjours, les conversations croissent, avec de supputations qui partent forcément dans toutes les directions. Alors qu’elle s’annonce femme deménage, toutlaisse croire qu’il nes’agit pas de son véritable métier. Quelque chose ne correspond pas avec ses affirmations. Quel secret colporte-t-elle et, surtout, pourquoi avoir abandonné la ville pour modifier complètement son train de vie ? A mesurequelesjournéesseclairsement, elles’acclimate, apprendàaimer la région et entreprend de discuter aves les voisins. Elle attire l’attention d’Hugo, unouvrir solitaire qui travailledans lesbois. Est-il fait pour elle et peut-elle s’épanouir dans ses bras ? Lyliane Mosca nous propose un portrait de femme qui se cache pour échapper à sa vie d’avant et qui tente de renaître des cendres d’un désastre affectif. Si elle vit dans la résilience, elle sait qu’il importe d’aller de l’avant pour se reconstruire et que partirsur denouveaux projets permet de grandir. Sensible et juste, « Mystérieuse Juliette » se veut le portrait d’une renaissance. Celle d’une femme blessée qui doit réapprendre les gestes quotidiens pour aller vers les autres et reprendre confiance en elle. Ed. Presses de la Cité – 330 pages
Julie PlisnierRIEN QUE NOUS DEUX
Steven Harding est sûr de son charme auprès de la gent féminine. Professeur promis à un avenir brillant, il préfère ses étudiantes aux femmes de son âge, toujours prêt à se délecter de chairs tendres. Ellie, sa dernière conquête, lui fait tourner la tête. Une fille sexy, intelligente et belle. Avec elle, il pense s’être assagi et en avoir terminé avec une vie de séductions récurrentes. Se pourrait-il qu’elle soit LA femme de sa vie, celle qu’il attendait depuis des lustres et qui se manifeste aujourd’hui, à des lieues de ses rendez-vous d’un soir, sans conséquences et bons pour une partie de jambes en l’air sans volonté de faire durer quoi que ce soit. Lorsqu’elle lui propose un week-end en amoureux dans une maison de rêve loin de tout voisinage, son regard s’émoustille. Dès leur arrivée sur place, la météo se déchaîneetunetempêtedeneigeentravetoutevelléitédereprendrelaroute versledomiciledechacun. Alors, puisqu’aucunealternativeneseprésente, autant faire bonne figure et profiter de ces deux journées en se pelotonnant l’un contre l’autre. Bien vite, les choses vrillent et Steven remarque un changement d’attitude chez celle qui ne demandait qu’à s’offrir sans contrepartie. Alors, sans lui demander son avis, elle entame un jeu ambigu du chat et de la souris, dont l’issue paraît de plus en plus funeste. L’escapade insouciante se transforme en cauchemar. Qui en sortira vainqueur ? Laure Van Rensburg arpente les layonsdes maîtres du suspense et nous mitonne un thriller glauque à souhait. Pour la trame de son roman, elle s’est inspiré des affaires actuelles qui tournent autour de violences faites aux femmes, de scandales sexuels et des avancées de #MeToo pour déclarer la guerre aux abuseurs de toutes sortes et jouer les vengeresses par le truchement d’une héroïne qui entend bien faire payer les sévices encourus à certains hommes qui dupent, mentent, trichent, manipulent et abiment les filles fragiles, trop confiantes ou stupidement crédules. Un récit dur qui fait parcourir un frisson glacé et rageur sur l’échine.
Ed. Presses de la Cité – 333 pages
Paul HuetLES PRINCES DE LAVALLÉE
Dans la Provence des années 1980, au cœur des magnifiques paysages desAlpilles, s’étend le Parc des Cygalines, un endroit empreint de l'histoire séculaire de la région. Claire, la directrice du parc, est déterminée à préserver une chapelle et une stèle chargées de souvenirs, menacées par un projet d'agrandissement. C'est aussi un moyen pour elle de s'échapper des tourments qui la rongent. Suite à une opération, son corps ne résiste plus aux efforts comme avant. A cela s’additionne la crise douloureuse que traverse son couple avec Alexis, autrefois si uni. Alors que les travaux sur le site commencent, un passé trouble refait surface, suscitantpassionset suspicions parmi les habitantsduvillage deFontvieille. Claire, fragilisée mais résolue, se retrouve confrontée aux manigances de Victoire de Montauban, une femme ambitieuse qui souhaite garder le contrôle sur le parc, agissant dans l'ombre pour servir ses propres intérêts. Au fil de l'intrigue, les jeux de pouvoir s'intensifient et amènent un face-à-face captivant entre les deux femmes, deux héroïnes au tempérament bien trempé. Claire devra puiser au plus profond d'elle-même pour déjouer les plans de son ennemie et préserver le site, tout en cherchant à trouver un équilibre dans sa vie personnelle. Avec cette suite indépendante du roman « Le Temps des convoitises », les lecteurs sont plongésdansuntourbillondepulsionsetdedramessous lecielensoleillé de Provence. Lorsque les apparences éclatent en lambeaux et exhibent des vérités enfouies plus rien n’est comme avant !
Ed. Presses de la Cité – 398 pages
Amélie CollardLE TOURNOI DES OMBRES
Les attentats de mars 2012 à Toulouse ont laissé des stigmates. Les djihadistes y ont provoqué le décès de sept personnes, dont trois militaires er des enfants d’une école juive. Parmi les victimes indirectes, le compagnon de Judith, policier affecté à l’antiterrorisme et qui s’est suicidé peu après. Elle parvient à convaincre Charles, un ancien commando, à l’accompagner en Afghanistan en guerre pour récolter de la documentation envued’un prochainroman. Desoncôté, Charles a des comptes à régler avec un criminel russe qui vit dans la région. L’occasion de faire double emploi de la proposition qui lui est soumise. Jean-Pierre Perrin nous plonge dans un passé récent et revient sur la violence qui a frappé la France autant que l’Asie il y a deux décennies, rappelant la barbarie des hommes aguichés par le pouvoir et le fanatisme religieux. Grand reporter, il a voyagé de nombreuses fois chez les Talibans et connaît fort bien leurs coutumes. Il se sert de ses connaissances pour alimenter un récit dans lequel s’entrecroisent plusieurs destins. En filigrane, il nous parle de la condition humaine, de ses dérapages au nom de certaines morales et d’un conflit sans fin.Au fil du récit, on fait également connaissance avec un étudiant féru de belles lettres, lancé sur les traces d’un manuscrit perdu. Un thriller magistral qui revêt un manteau d’exotisme et qui évite les lieux communs.Avant l’apparition de l’Etat Islamique, peu étaient capables de situer l’Afghanistan sur une planisphère, même s’ils avaient découvert Omar Sharif au cinéma dans l’adaptation du roman « Les cavaliers » de Joseph Kessel !
Ed. Payot Rivages – 362 pages
André Farago
L’AUTRE GUERRE
La guerre des Malouines a opposé le Royaume-Uni à l’Argentine au cours d’un conflit éclair. Débutée le 2 avril 1982 et achevée le 14 juin de la même année par un cessez-le-feu, elle s’est soldée par la victoire des troupes de sa majesté Elisabeth II, qui a ainsi affirmé sa souveraineté sur ce territoire. Les morts de l’armée sud-américaine ont été abandonnés sur place. Il a fallul’humanité d’un officier anglais pour leur offrir une sépulture, un lieu de recueillement surmonté de croix blanches portant pour unique inscription : « Soldat argentin de Dieu seul connu ». Trente ans plus tard, une équipe d’anthropologues venus de Buenos Aires effectue le trajet à l’envers pour exhumer les corps et leur donner une identité. Leila Guerriero se joint au groupe avec la ferme intention de rendre à chacun leur honneur et de retracer leur parcours pour leraconter à leurs proches demeurés au pays. Laila Guerriero parle ici d’un voyage indispensable pour faire sortir des noms du puits de l’oubli, retrouver l’identité des disparus et faire parler le passé. Le rapport établi par le responsable delamissionatterrit surleboisdubureaudu ministre,mais ce dernier préfère ne pas écouter les voix qui sortent des fosses, de crainte de voir surgir des spectres endormis, ni de rappeler une page sanglante de la dictature qui a entraîné la disparition de nombreux natifs. Une part de l’histoire de l’Argentine moderne que les mémoires souhaitent occulter, rappelant à quel point le sang coagule vite lorsqu’il sèche dans l’Histoire !
Ed. Payot Rivages – 188 pages
André MetzingerMEKIRO
Au cœur de l'archipel des Gambier, l’un des cinq archipels de la Polynésie française, la découverte macabre du corps mutilé d'un jeune homme dans une église abandonnée provoque un émoi indescriptible et rappelle la mise à mort des premiers missionnaires dépêchés sur cette terre. Le capitaineAloïs Keller se voit confier l’enquête. Homme pondéré et cartésien, il se trouve rapidement dépassé par les événements. Les recherches qu'il entreprend, dans l'espoir de percer les secrets enfouis de cette île lointaine, deviennent pour lui une véritable obsession. Au fur et à mesure que le mystère s'épaissit, il voit se multiplier un tourbillon de menaces, avec la frontière entre réalité et superstitionqui s'estompe au fil deses avancées. Se peut-il qu'en s'acharnant à découvrir la vérité, Aloïs devienne lui-même la proie d'un chasseur insaisissable et monstrueux ? Les descriptions saisissantes de Robin Fischhoff nous transportent aucœurdecemondeinsulaire,où lesombresdupasséseglissent entrelescocotierset lesmurmuresdelanaturerésonnentcomme des avertissements. Les légendes locales prennent vie sous nos yeux, ajoutant une dimension surnaturelle à l'intrigue. Les dieux et les esprits semblent hanter chaque recoin de cette île mystérieuse, tandis que le protagoniste se retrouve figé dans l’étau d’une mâchoire présente depuis des siècles. Les habitants, avec leurs croyances profondément enracinées, apportent une richesse culturelle et une dimension anthropologique au récit qui progresse telle une mécanique implacable. Par instants, on songe aux univers d’Howard Philip Lovecraft, avec un fantastique qui se déplie loin des cryptes lugubres et des ferronneries oxydées si chères aux romans gothiques. Avis aux amateurs de suspense et de terreur !
Ed. Plon – 214 pages
André Farago
SÉRAPHINE NE SAIT PAS NAGER
Voilà un roman d'Anne-Lise Brochard, qui met en scène un protagoniste nommé Séraphine. Cette dernière possède le goût du bonheur et un vrai talent pour le partager, éperdument amoureuse de Georges, son mari prévenant, et comblée par Luz, leur fille de cinq ans. Côté professionnel, son job l’épanouit au point de ne jamais devenir trop prenant. Cependant, Séraphine a bâti son existence sur un mensonge, qui la contraint à se contorsionner tant dans son emploi que dans sa vie privée. Où se rend-elle chaque mercredi, alors queses collègues la croient en congé et sa famille au bureau ? D'où émane cette zone d'ombre qui la divise et la pousse à évoluer en funambule, au point de fantasmer toutes sortes de plans d'évasion ? Le mystère s’épaissit à mesure que s’additionnent les chapitres et, peu à peu, un compte à rebours s’enclenche. « Séraphine ne sait pas nager » brosse un portrait de femme moderne, dessiné par une auteure qui aborde sans gros sabots des situations intimes et délicates, et qui parle de résilience. Piégée dans son secret, Séraphine se trouve acculée au pied du mur, contrainte de s’interroger sur la nécessité de tout avouer ou de s’engoncer encore davantage dans ses affabulations. Sur le fil du rasoir, ce livre parvient à osciller entre drame et comédie. Mentir demeure un art qui ne souffre jamais d'approximations !
Ed. Plon – 264 pages
Amélie Collard
DICTIONNAIREAMOUREUX DE L’ESPIONNAGE
Dans l'ombre des Etats, une guerre silencieuse se déroule entre les services de renseignement du monde entier. L'espionnage, cet art ancestral de collecte d'informations secrètes, joue un rôle central dans les relations internationales et la sécurité des nations. Il s’agit d’un jeu complexe et dangereux qui repose sur la tromperie, la discrétion et l'ingéniosité. Les espions se meuvent discrètement sur l’échiquier de cette scène clandestine, se fondent dans la foule, se dissimulent derrière de fausses identités et mènent des opérations au péril de leur propre existence. Leurs missions varient du sabotage industriel à la cueillette de documents sensibles. Pour réussir, ils doivent maîtriser l'art de la dissimulation, utiliser des gadgets sophistiqués et faire preuve d’un mimétisme exceptionnel. Les agences rivalisent de sagacité pour créer des technologiesdepointequi leurpermettentdefonctionner à distance. L'interception des communications, la surveillance électronique et le piratage informatique font partie des outils modernes de l'espion. Aujourd’hui, les opérationssont menées à la foispar desindividus sur le terrain et par des cyber espions, capables de s'infiltrer dans les systèmes les mieux protégés. Vincent Jauvert, grand reporter et auteur de best-sellers, nous livre quelques pépites et autres coups de cœur, en dévoilant sa passion pour les faits d’espionnage et les situations qui se sont jouées en sous-marin dans d’importantes affaires. Depuis plus de trois décennies, il enquête surle sujet et nous gratified’une visite guidée dans cet univers mystérieux, un monde à la fois chaotique et extrêmement codifié. L’occasion de parler de taupes ou de barbouzes qu’il a rencontrés, d’évoquer de quelque manière la CIA a espionné le général de Gaulle à l’Elysée, de revenir sur Ian Fleming (créateur de James Bond) qui a servi l’Intelligence Service, de rappeler l’incroyable manipulation qui a permis l’invasion de l’Irak de Saddam Hussein et de noter queVladimir Poutine a été membre actif du KGB avant de tenir les rênes de la Russie. Planent également les ombres de John Le Carré, Graham Greene et de nombreux autres !
Ed. Plon – 508 pages
Jacques Brisson
LE SACRIFICE DU ROI
La publication de ce roman explosif lève le voilesur l'un des plusgrands mystères dumonde des échecs. Dans cet ouvrage, Livie Hoemmel revient sur Bobby Fisher, le meilleur joueur de tous les temps. En 1972, il avait suscité la surprise en remportant le championnat du monde d'échecs, mettant fin à une domination soviétique ininterrompue depuis 1948. Mais trois ans plus tard, il renonce à défendre son titre sans donner d'explication, laissant la compétition en deuil. Pendant des décennies, la raison de cette décision a fait l'objet de nombreuses spéculations et théories plus farfelues les unes que les autres. Certains ont avancé que Bobby avait perdu la raison, tandisqued'autres ont évoquéunepossible machination du KGB. En s'appuyant sur des faits réels, l’auteur nous entraîne dans une épopée lointaine, des clubs d'échecs enfumés new-yorkais aux couloirs du Kremlin. À travers une série d'anecdotes encore jamais dévoilées, la vie de Bobby Fischer est réécrite et le plus grand secret du monde des échecs résolu. Et si pour piéger l’homme, le KGB aurait fait appel à une femme ? Ce récit d'espionnage, doublé d'une histoire d'amour, se transforme en un véritable tourbillon qui captive le lecteur dès les premières pages. Il offre également un aperçu fascinant de la guerrefroide et del'espionnageinternational quiamarquécettepériode.
Ed. Plon – 446 pages
Paul HuetCES IDÉES CHRÉTIENNES QUI ONT BOULEVERSÉ LE MONDE
Notre calendrier démarre avec la naissance du Christ, balayant le calendrier ayant eu court jusque-là, marquant une rupture pour passer à autre chose. Aujourd’hui, on l’a trop vite oublié, mais le christianisme issu du judaïsme a révolutionné l’Europe en profondeur, marquant les lois, modifiant les mœurs, prétendant à une nouvelle civilisation. JeanFrançois Chemain revient sur les apports de cette ère neuve et les traces qui dominent toujours aujourd’hui. Il est en effet bien facile de tout jeter aux ordures d’un revers de la main, en affirmant être athée et en refusant de se retourner vers le passé. Qu’on le souhaite ou pas, la religion s’est incrustée dans nos existences pour parer d’un rayonnement mondial. Si des reproches avérés sont portés à l’encontre de l’institution ecclésiastique (Inquisition, prêtres pédophiles), cela suppose de ne pas oublier tout ce qui lui a permis de participer à l’épanouissement de l’Occident avec une volonté de pacifier le continent européen, de promouvoir la paix, de limiter les guerres, de militer pour les droits humains autant que pour l’égalité hommes-femmes, de se soucier d’instruire la population, de promouvoir les avancées des sciences. Encore une fois, tout ne s’est pas réalisé en un tournemain. Il a fallu du temps pour que les membres du clergé évoluent, se mettent à écouter les attentes de la population, oublient de ne se focaliser que sur l’intérêt du Vatican. Au XXIe siècle, chez nous, l’Eglise vit une crise comme elle n’en a jamais connue, opposant les contradicteurs, ceux qui souhaitent davantage de réformes et ceux qui demandent que les responsables durcissent le ton. A l’heure de tous les griefs et du doute, l’auteur livre ici une réflexion originale sur les apports civilisationnels et la légitimité du devenir du christianisme.
Ed.Artège – 272 pages
Sam Mas
JE ME DÉPLOIERAI DANS TAFAIBLESSE
Anne-Claire Cassan, cette maman de cinq enfants, souffre de la maladie de Charcot-Marie-Tooth ou CMT, qui n'est pas mortelle comme la maladie de Charcot, mais qui représente un handicap très invalidant au quotidien puisque dégénérative. Anne-Claire a longuement réfléchi à sa pathologie, mais aussi au deuil de ses parents qu’elle a vécu au tout début de sa vie d’adulte. Pour elle, il importait de mettre des mots sur la douleur, de la transcender en parlant de ce qui la touche au plus profond d’ellemême, d’aller au-delà desesangoisseset desatristessepour se retrouver et retracer en toute simplicité et transparence le cheminement qui l’a menée à reprendre goût aux choses de l’existence, de progresser chacun jour et dedevenir une lumière pour celleset ceux quiluisont chers.Avec ce livre, elle entend procurer un message d’espoir et de bienveillance, rappelant que tout instantmérite largement d’être vécu. Lorsque nous ne maitrisons plus les règles du jeu ou que les dés sont pipés, il ne suffit pas de se résigner et de perdre confiance. Il faut se rattacher à des valeurs sûres, qui procurent satisfaction et joie. Pour elle, la religion a réussi à catalyser son énergie, de goûter à la sérénité des plaisirs simples et de trouver la paix intérieure. Un acte de d’abandon qui a l’heur de lui avoir permis de saisir le sens de l’Evangile et de s’en nourrir pleinement. Un témoignage qui nous pousse à conjuguer l’être et le faire pour laisser germer la petite graine qui mène à l’épanouissement.
Ed.Artège – 174 pages
Sam MasILS ONT BESOIN D’ÊTRE DÉRANGÉS
Dorothy Day reste une figure importante de l'activisme américain du XXe siècle. Née en 1897 à Brooklyn, elle était une militante pacifique qui a lutté pour les droits des travailleurs. Elle a commencé sa carrière en tant que journaliste, écrivant pour des journaux tels que The Masses et The Call. Toutefois, elle a rapidement abandonné cette fonction pour se concentrer sur l'activisme social. En 1927, elle a rencontré Peter Maurin, un intellectuel français, avec qui elle a fondé le Catholic Worker, qui comprenait des gîtes où les travailleurs pauvres et les sans-abris pouvaient trouver un toit, de la nourriture et des soins. Également fervente militante pacifiste. Dès l’entrée en guerre des Etats-Unis, elle s’est farouchement opposée au conflit et a prôné la nonviolence alors que le monde était à feu et à sang.Arrêtée à plusieurs reprises pour avoir participé à des manifestations jugées antipatriotiques, elle a été incarcérée en 1917 pour avoir protesté contre l’envoie de citoyens au front. Au cours de son existence, Dorothy Dayaénormément travaillépourlesdroitsdestravailleurs, organisé des grèves et des manifestations pour exiger de meilleurs salaires, des conditions de travail plus justes et mettre fin à la ségrégation raciale. Décédée en 1980 à l'âge de quatre-vingt-trois ans, elle est aujourd’hui considérée comme une icône de l'activisme catholique social. Ce livre reprend une série d’extraits qu’elle a publiés à l’époque et qui racontent ses combats. Un témoignage qui n’a rien perdu de sa force er qui continue malheureusement d’être d’actualité, face aux injustices flagrantes qui fracturent la société.
Ed.Artège – 279 pages
Julie Van LaereLETTRES INTIMES TOME 1 – 1901/1932
Raïssa Maritain, née Oumançoff, étaitune philosophe et poétesse française. Pendant undemi-siècle, elle travailla avec son époux Jacques au centre d’un cénacle d’intellectuels catholiques. Tous deux n’avaient pas vingt ans lorsqu’ils se rencontrèrent et.leur amour fut immédiat, marqué par une passion réciproque et puissante qui jamais ne s’étiola. Souvent séparés par des missions en France ou à l’étranger, ils n’eurent jamais de lassitude à s’écrire pour entretenir les liens forts du mariage et s’échanger des points de vue. Leur correspondance confirme une passion réciproque pour leur travail, mais également pour leur couple, ainsique le rôle que Dieu tenait dans leur existence. Au-delà de ce constat, leurs échanges épistolaires parlent de leur époque, des troubles sociaux et des luttes à mener. Ceux qui aujourd’hui cherchent à trouver un sens à leur vie peuvent y puiser une matière précieuse afin de rayonner, s’aider à tendreversdavantagedespiritualité,gagnerenaffectionet s’offrirdans le respect de l’autre. Au fil de plus de sept cents lettres, on s’associe volontiers à leur grande histoire d’amour, la fécondité de leur pensée et la richesse de leur écriture.
Ed. Desclée de Brouwer
Sam Mas
859 pages
MOURIR SUR ORDONNANCE OU ÊTRE ACCOMPAGNÉ JUSQU’AU BOUT ?
L'euthanasie reste un sujet complexe et controversé en France, suscitant de vifs débats au sein de la société. Egalement connue sous le nom de mort douce, ellefaitréférence àl'actedemettrefinàlavied'unepersonne souffrant de manière insupportable et incurable, avec son consentement éclairé. Alors que certains soutiennent cette pratique comme un droit fondamental permettant de soulager la douleur et la souffrance, d'autres s'y opposent en invoquant l’éthique et la morale. Dans l’Hexagone, l'euthanasie active demeure illégale, considérée comme un acte criminel. Cependant, la loi Leonetti autorise l'arrêt des traitements dans certains cas. Par exemple, lorsque le maintien artificiel du patient est jugé inutile. Malgré cette avancée récente, de nombreuses associations militent en faveur de l'euthanasie active et plaident pour la reconnaissance du droit des individus à décider de leur propre mort. Le docteur Véronique Lefebvre des Noëttes a pris la plume pour témoigner de son expérience auprès de sujets âgés. En refusant de se positionner en suivant les clivages du pour ou du contre, elle ouvre en douceur la voie d’un accompagnement dans des conditions dignes, en maintenant des liens d’humanité jusqu’au bout et en s’opposant au mal mourir. Au XXIe siècle, la mort est devenue taboue, cachée loin de la face des gens et dans une incroyable solitude. Au fil des chapitres, elle aborde les problématiques existentielles, (philosophiques, médicales et sociétales) et les compare avec ce qui se fait ailleurs. Maintenant, les termes choisis n’ont que peu d’importance, pourvu qu’ils soient suivis d’effets : euthanasie, sédation profonde, limitation et arrêt des traitements, …
Ed. du Rocher – 328 pages
JeanneAlexandre
PETITS BELGES ?
Avec ce titre en forme de point d’interrogation, Carine Coulm, Belge volontairement expatriée à Paris, s’interroge sur sa belgitude. Pour apporter des réponses à ce qui commençait à lui triturer les méninges, elle est allée à la rencontre d’autres exilés natifs de chez nous et qui revendiquent leurs racines avec force. Au moment de débuter ce livre, elle n’avait pas de piste précise et s’est aventurée en terrain inconnu, puis lentement un fil conducteur s’est dessiné. Pourquoi ne pas faire raconter à ses intervenants leur périple de vie, leur parcours et leurs expériences. Des petits Belges (le terme n’a rien de péjoratif !) qui ont réussi en suivant leur voie, en se fiant à leur instinct, en innovant ou en mettant sur pied quelque chose de durable. Il en ressort qu’être né en Belgique représente une manière singulière de regarder le monde autant que de se percevoir soimême. Une des valeurs communes à toutes les personnes interrogées consiste à ne pas s’accorder une valeur intrinsèque supérieure à celle qui nous a couronnés de succès. A cela, Bruxellois, Wallons et Flamands sont reconnuspourleurautodérision,voireunbrindesurréalismemâtiné d’humour. Cet ouvrage s’adresse à tout lecteur curieux de découvrir vingt-trois individus forts. Il y trouvera vraisemblablement des idées pour se guider lui-même. Pour nos voisins français, ce livre devrait leur révéler qu’il n’existe pas un état d’esprit belge, mais différentes facettes de ce dernier, car personne ne s’assimile vraiment à un terroir ni à une langue, mais s’élève en se nourrissant de ce qui l’a fait grandir tout en s’interrogeant sur ce qui gravite autour de lui.
Ed. Caban – 335 pages
Louis StrabelMATHILDE, JULIETTE, BONAPARTE ET LES AUTRES
Alors que ses parents viennent de disparaître, Mathilde fuit le couvent où elle était placée. Son objectif : vivre librement et profiter des bienfaits de l’existence.AParis, elletrouverefuge chez sa cousine Juliette Récamier qui, bien vite, lui fait découvrir l’effervescence de la belle société, avec son lot d’intellectuels et d’artistes en tous genres. Les salons de madame de Staël représentent alors le summum du raffinement et les hommes les plus influents s’y précipitent : Fouché, Monge, Bichat, Volta, Cambacérès, Chateaubriand, etc. Tous expriment le vœu de travailler au redressement de la nation, menée depuis peu par Napoléon Bonaparte, tout juste nommé à la tête de l’Etat. Aline Voinot nous plonge dans les méandres du Consulat et nous fait suivre l’ascension d’une femme curieuse et intelligente qui sait capter les opportunités pour s’en servir. Il s’agit également d’une analyse d’une époque transitoire. Envers et contre tous, le futur empereur s’apprête à asseoir son autorité en imposant un régime strict, fort de ses victoires militaires et de la crainte de ses voisins. Au-delà de cette analyse, l’auteure nousproposeuneapproche constructive de la place des femmes dans la société française au début du XIXe siècle, où leur rôle était souvent limité aux tâches domestiques et à l'éducation des enfants. Néanmoins, certaines ont su briser ces barrières par leur influence dans différents domaines, ouvrant la voie à celles qui ont suivi leurs traces. Mathilde, seul personnage fictif de ce récit, côtoie des figures historiques connues et regarde ou participe avec intérêt aux intrigues amoureuses et politiques de son temps. Le ton se veut rythmé et riche en anecdotes. Un roman addictif qui fait aimer l’Histoire.
Ed. De Borée – 222 pages
Daniel BastiéBLESSURES ÉMOTIONNELLES
Les blessures émotionnelles sont nombreuses au point qu’elles peuvent endiguer le bonheur. Comment les vaincre ou, plus simplement, les surmonter ? Il n’existe pas de panacée, même si des pistes sont conseillées. Procrastiner ne sert à rien. Surtout, il faut accorder le droit à la parole. Mettre des mots sur les ressentis revient à se libérer partiellement et à atténuer la douleur. Maintenant, il importe d’oublier les idées funestes qui nous font croire que nous sommes prisonniers de notre passé, de nos blessures et que nos comportements sont dirigés par les injustices, trahisons et humiliations qui nous ont profondément vexés. Par où commencer la voie de la thérapie ? La prise de conscience du problème relève déjà d’un premier pas vers la guérison. Alors quelle que soit la puissance des coups reçus, il peut être admis de les voir comme des richesses pour nous aider à grandir, rappelant au passage la phrase de Nelson Mandela : « Je ne perds jamais, je gagne ou j’apprends ! ». D’une manière certaine, elles nous aident à bonifier en les dotant d’un sens à apporter à notre parcours, qu’on le mette en relation avec soi-même ou en rapport avec les autres. Carole Rinaldi etAnne Ghiringhelli ne cherchent bien entendu pas à minimiser les chagrins, mais à en tirer des leçons de vie. Les gens pernicieux existent dans la sphère de chacun, mais ne peuvent en aucun cas guider notre tracé terrestre. Il faut apprendre à devenir fort et à sedétacher des pulsions pour se concentrer sur les objectifs. Le fait de connaître nos points sensibles devient in fine source de rééquilibre. C’est pourquoi ce livre existe. Il se veut un outil de réflexion, mais également un guide qui ouvre des portes, propose des actes concrets et invite à ne pas recommencer sans cesse les schémas identiques. Briser un cercle infernal, c’est chose possible !
Ed. Larousse – 208 pages André MetzingerL’ÎLE OUBLIÉE -LE TRÉSOR DE CRÉSUS
Après avoir essuyé unetempête d’une rare intensité, uncouple et sesdeux enfants font escale avec leur voilier sur une petite île de rêve. Tous les habitants sont jeunes, beaux et très prévenants. Mais lorsque la famille veut repartir, les enfants ont disparu. Où sont-ils ? La réponse se trouve peut-être dans une partie du territoire inaccessible aux visiteurs. Avec ce troisième épisode, Xavier Bétaucourt au scénario et Paola Antista au graphisme nous racontent la suite des aventures de Mia et Eve qui tentent de retrouver leurs parents dans cet endroit qui avait tout pour plaire, avant que ne se dévoilent des mystères insondables. On se doute dès les premières pages que l’île oubliée n’a pas encore révélé tous ses secrets et que le danger rôde tous azimuts. Dansle village oùilsatterrissent, lesplus jeunes ont été réduits enesclavage.Avec l’aide dePeter,nos protagonistes sauront-ils les libérer ?Amoins qu’il s’agisse d’un nouveau piège ? On songe à certaines séries comme « Lost », avec des séquences intrigantes, des pièges qui se multiplient et des énigmes qui s’épaississent chaque fois au lieu de gagner en limpidité. Comme les volumes précédents, cet opus se lit aisément, servi par un dessin agréable et une tension qui ne déplaît pas. On se situe dans un mélange de genres fait pour être adopté par les adolescents férus de fantastique, de magie et de suspense. Un peu comme si la volontéaétédenepasmontrerlaviolencepourlapartageret acheverchaquevolumesurunefinouverte. Suite bientôt !
Ed. Jungle – 64 pages
Daniel Bastié
LAGUERRE DU SILENCE
Le rôle du de Pie XII, né Eugenio Pacelli, durant la Seconde Guerre mondiale fait depuis longtemps l'objet de débats et de controverses. Ce pape a été élu en 1939, quelques mois seulement avant le déclenchement des hostilités. Son pontificat a été marqué par les défis posés par le conflit mondial et les atrocités commises par les régimes totalitaires, en particulier celui d’Allemagne. Les principaux reproches qui ont été adressés à Pie XII concernent son silence sur l'Holocauste et sa prétendue inaction face aux persécutions nazies contre les Juifs. Certains critiques estiment que le pape aurait pu et aurait dû condamner plus fermement ces crimes, en utilisant son autorité morale pour sauver des vies. Cependant, d'autres estiment que Pie XII a agi de manière discrète et diplomatique, en faisant appel à des réseaux de l'Église pour faciliter l’évasion de Juifs et veiller à leur sauvegarde. Ses partisans soutiennent que ses actions souterraines ont permis des résultats tangibles et citent des documents historiques qui attestent que le Vatican a personnellement ordonné aux institutions catholiques de Rome d'ouvrir leurs portes aux persécutés en leur fournissant des cachettes. De plus, il est avéré que le Vatican a émisdes protestationscontre lesmassacres ordonnés par les hautsresponsables deBerlin et a intercédé en faveur des enfants d’Israël chaque fois que cela était possible. Quant à ses détracteurs, ils fustigent ses silences et son manque de parti clair. Néanmoins, pour analyser une situation, il importe de prendre en compte le contexte historique dans lequel Pie XII a exercé son mandat. Le Vatican était entouré par les forces de l'Axe, l’Italie du Duce faisait partie de l’Alliance avec l’Allemagne et Hitler apparaissait aux yeux de certains catholiques comme le fervent défenseur de la religion face au bolchévisme qui tyrannisait les croyants en Russie. Les opinions sur le rôle de Pie XII pendant la guerre restent donc divisées. Grâce à une série de pièces inédites, Andrea Riccardi reconstitue jour après jour les années terribles telles qu’elles ont été vécues dans la Curie romaine et lesraisonsdechoixsouventmalcompris, sansrienexonérer des zones d’ombre qui font taches. Naturellement, il demeure toujours aisé de juger le passé et de condamner ce qui s’est déroulé hier, alors que l’issue n’était connue de personne, qu’une partie des éléments manquait et que le silence de beaucoup trop de responsables mondiaux a permis d’occulter des atrocités commises au nom du mal absolu.
Ed. Cerf – 392 pages
Sam MasL’AVENIR DURE LONGTEMPS
Un philosophe peut-il être un penseur d’exception et, à certains moments, basculé dansdescrises defolieaigüe ? Dansunemêmepersonne, leregard philosophique le plus sagace co-existe-t-il avec le puissant délire de la folie ? A ces questions, l’histoire de la pensée a déjà répondu par un nom célèbre, celui de Frédéric Nietzsche, auteur de réflexions profondes, qui finit par devenir fou. Au mois de novembre 1980, un philosophe, Louis Althusser, sous lepoidsd’une telle destinée, s’est fait tristement connaître, étant pris pour le coup, dans une tempête médiatique. Il venait de donner la mortà safemme, par une strangulationprolongée, dans sonappartement de l’École normale supérieure, à Paris. Au terme de trois expertises psychiatriques, ce philosophe, professeur de philosophie de cette institution et connu pour ses livres, qui ont renouvelé l’interprétation de l’œuvre de Karl Marx, a été déclaré « irresponsable » de l’homicide qu’il a commis, vu son état de démence, au moment des faits. Ce fut là un scandale dans l’opinion publique et parmi le plus grand nombre des intellectuels français et étrangers. Il fut conduit à l’hôpital psychiatrique de Saint-Anne pour une durée indéterminée. Cinq ans plus tard, toujours interné dans ces lieux, il tomba sur un article dans la presse française, à propos d’un assassinat. Le rédacteur termina son papier, en citant son nom, pour se plaindre de l’absence d’une réclusion criminelle, à sonencontre, enraisondesonirresponsabilité pénale. Afinderipostercontre ce journaliste, Louis Althusser rédigea un livre surprenant et controversé : « L’Avenir dure longtemps », où il entreprend la généalogie de son crime, en faisant le récit de sa vie, depuis son origine sociale, dans une famille aisée jusqu’à son acte irréparable, en passant par l’évocation du drame qui a frappé ses parents, son adolescence, les premiers symptômes de démence, à l’âge adulte, … Ce livre, lors de sa parution, après la mort de son auteur, en 1990, récolta un succès de librairie. Il est à la fois une plongée introspective, à l’intérieur d’un moi intime, ayant des zones d’ombre sinistres et un témoignage écrit par un cas clinique, qui relate son face-à-face avec la folie.
Ed. Livre de Poche - 574 pages
Serge Vassang
SUR LE BONHEUR
Le temps est un juge sévère, qui prononce son verdict sur l'œuvre d’un auteur et le condamne à l’oubli ou rend une décision pour son passage à la postérité. Julien Offray de La Mettrie fut envoyé par ce magistrat, dans les oubliettes de l’histoire, de façon très injuste. C’est par hasard qu’il rencontra la carrière des lettres. Né en France, à Saint-Malo, il se croyait voué à des études théologiques. Influencé par une de ses connaissances, il y renonça, optant pour la vocation de médecin. Il finit par le devenir. Une expérience décisive va opérer sa métamorphose soudaine. Il sera changé en pamphlétaire virulent, tout comme en écrivain à scandale. Il s’attirera l’animosité d’un Diderot et les autodafés de ses ouvrages subversifs, ordonnés par les tribunaux français. En 1742, lors d’une campagne militaire, il était au service du duc de Gramont. Il soignait les blessés, sous les ordres de ce noble. Un jour, pris d’une fièvre chaude, il expérimenta les effets de son corps sur son esprit. Il en déduisit qu'il n'existe qu'une réalité, la matière et que l'âme n'en est qu'une modification. Il revint en France. Il écrivit et publia des brûlots, qui indignèrent tant les lettrés et les autorités du pays qu’il emprunta le chemin de l’exil, en Prusse, définitivement. Dans ces pamphlets, il défendait à la fois une vision matérialiste sans concession, ainsi qu’un individualisme hédoniste. Un peu avant sa mort, survenue en 1751, il composa un essai : « Sur le bonheur ». Il y développe une éthique, basée sur l'accroissement des sensations agréables, sensations à extraire .. Dans cet écrit comme dans les autres, La Mettrie révèle ses dons de prosateur, dont le style vivant et singulier captive et séduit, par son art inégalable de présenter son point de vue.
Ed. L’Arche - 128 pages
Serge VassangSOUTINE INTIME
Chaïm Soutine était un peintre russe d'origine lituanienne du XXe siècle, largement reconnu pour son style expressif et sa vision unique de l'art. Né en 1893 dans une petite ville de l'Empire russe, il a finalement trouvé sa voie en France, où il a développé son talent artistique et est devenu l'une des figures les plus marquantes de l'École de Paris. Sa peinture se caractérise par une utilisation audacieuse de la couleur et une application épaisse de la matière. Ses tableaux sont souvent déformés, avec des formes et des lignes tourmentées, reflétant une certaine tension émotionnelle. Soutine était fasciné par la représentation de la vie et de la mort et cela se reflétait dans ses natures mortes, ses portraitset sespaysages. La présente biographie n’entend pas redire ce qui a mille fois été raconté sur l’artiste, mais se cristallise sur savie privée, ense basant sur de la correspondance retrouvée, des souvenirs de proches et brosse le portrait d’un homme tourmenté, impulsif et, paradoxalement, replié sur luimême. L’occasion de le suivre dans ses souffrances psychologiques, sesobsessions, sesdérives,sessuccèsauprèsdesfemmes et ses moments d’abattement. Amateur d’art moderne, Jacques Lambert nous prouve que les grands créateurs possèdent des zones obscures et des secrets. Bien entendu, il n’est pas nécessaire de connaître le personnage pour apprécier ses peintures, mais cette connaissance peut aider à les regarder différemment. Maintenant, à chacun de juger !
Ed. Fauves – 196 pages
Daniel BastiéELLE PARLAITAUX FLEURS
Le dernier roman de JanineBoissard, intitulé"Elleparlait aux fleurs", narre l'histoire d'Elisa, unefemme de vingt-sept ans qui a perdu son mari Hervé dans un accident. Seule avec leurs deux enfants, elle doit affronter des vicissitudes financières. Heureusement, Thomas, le frère aîné de son époux défunt, vient à son secours. Grâce à son appui, elle parvient à redresser lentement la tête, peut de nouveau avoir confiance dans l’avenir, se consacrer à sa passion pour le jardinage et s’investir dans une association humanitaire. Néanmoins, être prise dans les bras d’un homme lui manque cruellement. Thomas pourrait peut-être combler le vide laissé par le disparu ? Mais la mère de celui-ci ne l’entend pas de cette oreille et tente de brider sa relation naissante avec son second fils. Janine Boissard aborde dans ce nouveau livre différents thèmes comme le veuvage, la protection de l'environnement et des animaux, le droit des femmes, l'amitié et la reconstruction amoureuse. Même si on se doute que la fin sera positive, l’auteure sait manier les mots et mener sa barque en laissant les protagonistes évoluer à leur rythme. Elle nous offre à nouveau une jolie histoire pleine de bons sentiments mais écrite sans pathos. Les personnages s'apprivoisent à leur rythme, prennent conscience des sentiments qu’ils éprouvent l’un pourl’autre etacceptent de faire un boutde route ensemble pour se diriger vers le même horizon. Bref, apporter à la vie son sel pour agrémenter une existence !
Ed. Fayard – 337 pages
Julie PlisnierPAGNY PAR FLORENT
Florent Pagny est un artiste incontournable de la scène musicale française. Né le 6 novembre 1961 à Chalon-sur-Saône, en Bourgogne, il s'est imposé comme l'un des chanteurs les plus populaires et talentueux de sa génération. Dès son plus jeune âge, il a montré un intérêt pour la musique. Il a commencé sa carrière dans les années 80 en se produisant dans des petits bars et des cafés-concerts. C'est en 1987 qu'il connaît son premier grand succès avec la chanson "N'importe quoi", qui devient rapidement un tube et lui ouvre les portes du succès. Au fil des années, il a su diversifier son répertoire musical, en explorant différents styles, allant de la variété française à la pop, en passant par le rock et les ballades. Sa voix puissante et émouvante lui a permis d'interpréter des chansons touchantes et pleines d'émotions, qui ont marqué les esprits de plusieurs générations. Parmi ses titres les plus connus, on peut citer "Savoir aimer", "Ma liberté de penser", "Caruso" ou encore "Si tu veux m'essayer". Florent Pagny a également marqué les esprits avec ses duos, notamment avec la chanson "Là où je t'emmènerai" en collaboration avec Céline Dion. Au-delà de sa carrière musicale, Florent Pagny est également un homme engagé. Il a participé à de nombreuses actions humanitaires et s'est investi dans des causes qui lui tiennent à cœur, comme la lutte contre le SIDA et la protection de l'environnement. Enfin, on a oublié qu’il a été comédien à ses débuts. Aidé par Emmanuelle Cosso, écrivaine, parolière et amie de longue date du chanteur, il se raconte à travers cet ouvrage se lit comme un roman, dans lequel chacun retrouvera un peu de lui-même au fil de la bande-son d’un artiste majeur de la chanson française.
Ed. Fayard – 528 pages
Cathy Humbert
LE SUPPLÉANT
Le prince Harry, né le 15 septembre 1984 à Londres, est un membre de la famille royale britannique. Il est le fils cadet du nouveau monarque Charles III et de feu Lady Diana Spencer. Depuis son plus jeune âge, le prince Harry a été sous les feux des projecteurs médiatiques en raison de son statut royal. Il a été élevé dans un environnement public, mais aussi marqué par des moments tragiques, tels que la mort de sa mère en 1997. En grandissant, il a suivi une formation militaire et a servi dans les forces armées britanniques pendant plus de dix ans. Il a participé à des missions en Afghanistan et a gagné le respect de ses camarades pour son engagement et son courage.Au-delà de son passage sous les drapeaux, il s'est engagé dans de nombreuses œuvres caritatives et a notamment créé l'association Sentebale, qui soutient lesenfantsatteintsduVIH/sidaenAfrique,ainsi quel'InvictusGames, unecompétitionsportivedestinée aux militaires blessés ou handicapés. Depuis son mariage en 2020 avec Meghan Markle, il a été amené à prendre des distances avec la monarchie britannique, ne mâchant jamais ses mots pour parler d’elle. Bien sûr, la presse s’est emparée de chacun de ses interventions pour vendre du papier et faire le buzz. Pour la première fois, le prince Harry raconte sa propre histoire. D’une honnêteté brute et sans fard, « Le Suppléant » est un livre qui fera date, plein de perspicacité, de révélations, d’interrogations sur soi et de leçons durement apprises sur le pouvoir éternel de l’amour face au chagrin. De nombreux lecteurssont enattentederéponsesquel’auteurnefournit pasnécessairement. Unouvrageprécédéparunvent polémiquequinepeut queboosterlesventes !
Ed. Fayard – 544 pages
Cathy Humbert
LE CRÉPUSCULE DES TÉNÈBRES
"Mon cœur se mit à battre la chamade. Cela faisait longtemps qu'il n'avait plus battu ainsi à cause de l'excitation et non de la peur. Chacun de ses battements résonnait dans tout mon corps, le transperçant de part en part, tambourinant jusque dans ma tête. J'étais folle..." Folle, Joan ? De vouloir bouger sans qu'on la filme ? De vouloir aller où elle le souhaite sans devoir rendre de compte ? De vouloir s'extérioriser quand bon lui semble ? Mais qui est Joan ? Jeune femme de basse extraction vivant à contre-coeur dans un univers futuriste sombre et totalitaire, Joan choisit subitement de fuir la dictature de l'Administration en place, seule, la nuit, violant le couvre-feu instauré, lorsqu'au seuil de la mort qui la guettait, on la sauve ! Brusquement. De manière inattendue. Alors que sa vue commençait à se voiler. Que sa respiration s'affaiblissait dangereusement. Que les ténèbres allaient l'engloutir. Sonsauveur est certes attirant, même séduisant, maisétrange, froid, mystérieux. Estil de son côté ? Pouvait-elle lui faire confiance ?
Premier roman au scénario parfaitement maîtrisé, chaque élément prenant tôt ou tard sa place dans le déroulement du récit, "Le Crépuscule des ténèbres" de Jessica Hermans, auteure enseignante, rappelle d'une part Eric-Emmanuel Schmitt par sonstyle fluide, quasi-mozartien, dans l'écriture, d'autre part Ken Follett par l'ampleur et la densité de l'histoire contée, une histoire au souffle épique continu. Peu de temps morts - mais des morts au menu -, des personnalités attachantes, d'autres parfois bien troublantes, une narration à fleur d'esprit, de peau, des dialogues proches de l'âme, vifs, enlevés, parfois incisifs, des scènes à l'occasion saisissantes, tout a manifestement été pensé, réfléchi, par l'auteure qui s'est sans nul doute jetée corps et âme dans l'aventure, telle Joan son héroïne, et qui a certainement mis du temps à nous concocter ce roman à l'élaboration sans faille. On avance, on suit, on doute, on vit avec Joan, Eric, Jason, Hector, Circé et bien d'autres Une nouvelle menace ? Encore ? L'ultime peut-être ? La vie n'estelle qu'une vile partie d'échecs au cœur de laquelle nous ne sommes que des pions et qui sait des moindres? Accompagner Joan dans cet intense parcours imaginé par Jessica Hermans, c'est s'interroger, vibrer, trembler, palpiter à ses côtés. Adhérer à sa cause, parfois douter, désespérer aussi, reprendre espoir ensuite... Ce monde si sombre qu'elle nous dépeint n'est-il que pire utopie ou ce type de civilisation - si l'on peut parler là de civilisation - nous attend-il un jour ? Dans un futur plus ou moins proche ? Il est impossible d'émerger intact, totalement indemne, d'un tel récit qui aurait sans conteste fait pâlir d'envie le réalisateur de "Mad Max" ou l'auteur de "Hunger games". A lire tout de même plutôt deux fois qu'une !
Ed. Poussière de Lune – 348 pages
Thierry-Marie Delaunois
L’HUMOUR DU CÔTÉ DE CHEZ PROUST
Le temps est venu de proposer un autre regard sur l’œuvre de Marcel Proust, considéré à raison comme l’un des écrivains incontournables du XXe siècle, dont tout le monde a entendu parler, mais que beaucoup n’ont pas encore lu, la jugeant austère, grave et introspective. Une erreur de jugement, alors que ses romans s’émaillent d’humour, avec des personnages hauts en couleur et des scènes comiques. Assurément, on ne se vautre pas ici dans le burlesque ni la farce énorme, mais dans un rire en finesse, à déceler au détour d’une saynète, dans des dialogues qui épousent un certain classicisme, dans des inventions légères ou une série de lapsus volontaires.
Sachant explorer mieux que quiconque les méandres de la psychologie humaine, y compris ses aspects les plus sombres et les plus absurdes de notre nature, l’auteur s’amuse à nous ridiculiser sans aucune méchanceté et avec une rare intelligence, permettant d’accéder aux non-dits comme aux pensées les plus intimes de chacun. L’intérêt de cet essai consiste à nous prouver que Proust est bien davantage qu'un simple écrivain de la nostalgie et de la mémoire. En champion de l’observation, il nous propose une réflexion profonde et subtile sur notre condition de bipèdes.
Ed. Glyphe – 154 pages
Andrea Cerasi
LE DÉLUGE DE L’OMBRE JAUNE
Cette 12e aventure de Bob Morane contre l’Ombre Jaune est signée Jean Lhassa, romancier et nouvelliste, un de ceux qui poursuivent la carrière d’Henri Vernes dans ce coffret édité à l’occasion du 70e anniversaire depuis la parution de La vallée infernale. 180 titres sont parus. Le déluge de l’Ombre Jaune nous entraîne ici, dans un rythme échevelé, des faubourgs de Rio à Bruxelles en passant par Tel-Aviv. Bob Morane pourra-t-il, cette fois encore, sauver la planète des griffes de l’Ombre Jaune qui veut anéantir la civilisation occidentale, responsable selon lui des catastrophes naturelles ?
Vous le saurez en suivant notre héros sur les traces de Monsieur Ming, le Mongol dupliqué qui, d’aventure en aventure, représente leMal auxprisesavecleBien. Dumoinsaveccequipourraitl’être si l’homme corrigeait ses défauts. S’il cessait de faire du mal à la Terre en la déboisant, en la plastifiant, en la bétonnant. Ming n’a pas tout à fait tort en prenant le parti de la terre contre celui de la civilisation. Le problème, c’est qu’il le fait en utilisant la terreur, les kamikazes et les explosifs. Ming et Morane (même initiale pour les frères ennemis) se sont livrés, durant plus de trente épisodes, une lutte acharnée ayant le sort de l’humanité pour enjeu. Morane aura cette fois fort à faire pour empêcher les terroristes d’inonder le tunnel Léopold II, en plein centre de Bruxelles, point de départ d’autres inondations dans plusieurs capitales européennes.
C’était au temps où le tunnel s’appelait encore Léopold II, à l’époque où notre reporter de la revue Reflets avait 33 ans à perpette. Il les a toujours. C’est écrit dans une langue fluide, héritière du style d’Henri Vernes, riche de couleurs, de senteurs et de notes de voyages. On sent la plume de l’auteur des aventures de Bob Morane à travers celle de Jean Lhassa qui s’en inspire, en mêlant la fiction à la réalité. Celle de nos rues et quartiers où le lecteur retrouvera la trace des attentats de Bruxelles en 2016 et celle des terroristes d’en finir avec nos sociétés et notre manière de vivre. Cette 12e aventure vient de paraître aux éditions de l’Âge d’Or, dans un format conforme à Marabout Junior qui a enchanté notre jeunesse.
Éd. L’Âge d’Or - 160 pages
Michel Lequeux
LIBRE !
Caroline Margeridon est connue pour avoir intégré l’émission de télévision « Affaire conclue » mais avant cela, elle est reconnue par ses pairs « antiquaires et brocanteurs » pour son travail au Marché Biron et aux Puces de Saint-Ouen à Paris. Cette dame issue de la grande bourgeoisie, d’un père basque et d’une mère vietnamienne est un véritable électron libre qui nous partage sa vie dans un livre qui touche du doigt cette envie que tout le monde souhaite avoir : la liberté de vivre ses rêves et de vivre pour être heureux. A travers les périodes de sa vie qui n’ont pas toujours été joyeuses, Caroline nous livre son récit dans un monde où l’argent et le luxe l’entourent, ses amis notoires, ses enfants Victoire et Alexandre, ses amours, sapassion, ses désirs, ses projets, ses amitiés profondes et son regard sur l’existence.
J’ai rencontré Caroline Margeridon au détour du salon des antiquaires dans le sud de la France à Albi, c’est une femme impressionnante d’un charisme lumineux. Un sourire communicatif et une élégance rare. Dans ce premier livre, on découvre toutes ses vies menées en une seule, son courage, sa persévérance et surtout sa joie de vivre. Un exemple de réussite, de bienveillance et de bonté. Ed. Plon - 196 pages
Elise JaneDÔME
"Toutes les aiguilles des instruments de contrôle s'immobilisèrent net. "Qu'est-ce que...? dit Claudie Sanders. Elle se tourna vers Chuck; elle avait les yeux écarquillés, mais on n'y lisait pas de panique, seulement de la stupéfaction. Elle n'eut pas le temps d'avoir peur. Chuck ne vit même pas le tableau de bord. Ce qu'il vit, ce fut le nez du Seneca lui foncer dessus. Puis les deux hélices se désintégrèrent. Il n'eut pas le temps d'en voir davantage. Plus de temps du tout." Mais...qu'aurait-il pu voir ? Et cela en aurait-il valu la peine ? Que s'était-il passé ?
Un matin d'automne, le Maine, Chester's Mill, petite ville brutalement isolée du reste du monde par un champs de force, du moins en apparence, comme si un globe ou un dôme de verre s'était subitement abattu. Personne ne comprend; l'armée se révèle impuissante à ouvrir un passage au travers; les ressources bientôt commencent à se raréfier; Jim Rennie, premier adjoint, voit tout de suite le bénéfice qu'il peuttirer d'une telle situation: un nouvel ordre social s'établit alors mais la résistance s'organise progressivement autour de Dale Barbara, chef cuistot mais vétéran d'Irak ... "Allégorie du totalitarisme, réflexion sur la nature humaine et sa résistance aux situations extrêmes, et page-turner irrésistible" selonClémentine Goldszal (Elle), "Dôme", c'est en Livre de Poche plus de 1500 pages en deux tomes, un roman-cocktail de science-fiction et d'horreur signé Stephen King, auteur à succès né en 1947 (Carrie, ...), pseudo: Richard Bachman, ayant obtenu aux Etats-Unis quelques distinctions. Un grand roman, bien ficelé, émouvant, sur l'honneur d'être homme entre autres; "Dôme", c'est également une singulière parabole écolopolitique émaillée de clins d'œil, numéro trois au palmarès des romans les plus consistants de Stephen King.
Malgré de petits défauts de traduction et un certain sentimentalisme sur la fin, on reconnaît bien là King, sonsavoir-faireetsonstyleimpliquantlelecteurdanslerécit d'unemanièreoriginale: sonoeuvre, dense, très narrative, se trouve ponctuée de pensées, celles de King et de ses personnages, parfois très terre-àterre mais qui font souvent mouche; l'on n'hésite pas à tourner rapidement les pages, l'auteur prenant un malin plaisir à nous annoncer ce qui nous attend mais de manière abstraite. De la grande littérature ?
C'est selon: on aime ou pas, on accroche ou pas, chacun ses goûts, cela dépend de ce que l'on recherche; dans le cas présent, si l'on aime les histoires fortes et plutôt stressantes, il faut consommer ce King, rejoindre Chester's Mill, où Dale Barbara, Rose Twitchell, propriétaire du snack, Howard Perkins, chef de la police, Linda Everett, officier de police, se débattent pour pouvoir respirer, s'en sortir, et c'est sans compter sur l'audace de Julia Shumway, propriétaire et rédactrice en chef du journal local "The Democrat". Tous coincés pour l'éternité sous ce dôme infernal ? Peut-on le survoler sans risques ?
"Le Seneca explosa au-dessus de la route 119 et retomba en pluie de feu dans le paysage. Il y avait aussi des fragments de corps dans cette pluie. Un avant-bras fumant - celui de Claudette - atterrit avec un bruit sourd à côté de la marmotte impeccablement coupée en deux." Faute au dôme ? D'où provient-il ?
Jim Rennie va-t-il parvenir à asseoir son autorité ? Du King, élaboré, puissant, parfois émouvant, une narration quasi continue. Qui aime Stephen considérera "Dôme" comme son grand retour. La traduction française du roman est parue en 2011. Note complémentaire : pour lecteurs avertis et non impressionnables. Oui, j'ai survécu...mais si vous saviez ! Juste parfois un petit manque d'air pur...et encore...
Ed. Livre de Poche – 852 pages (deux volumes)
Thierry-Marie Delaunois
DEMAIN LES CHATS
"Ce sont toujours des rencontres qui nous changent. Sans "lui", peut-être que je ne serais qu'une chatte comme les autres. Peut-être que, sans "lui", toutes ces aventures fantastiques qui me sont advenues ne seraient jamais arrivées. Peut-être même que, sans "lui", je serais passée à côté de ces découvertes incroyables. Maintenant, si je devais essayer de me remémorer le moment où tout a débuté, il faudrait sans doute que je commence par me souvenir de mes états d'âme de l'époque...", paroles de Bastet, la chatte - héroïne du roman de science-fiction "Demain les chats" de Bernard Werber, dont la quatrième de couverture nous livre si peu d'éléments sur l'intrigue. "Pour nous, une seule histoire existait : celle de l'humanité. Mais il y a eu LA rencontre. Et eux, les chats, ont changé à jamais notre destinée."
Pour un chat, les humains semblent être des individus aussi mystérieux que passionnants et tout ce qui vit est censé posséder un esprit tandis que ce qui possède un esprit est censé communiquer. Non ? Persuadé qu'il peut parvenir un jourà directement communiquer avec sa servante et maîtresse Nathalie, la chatteBastet se lance dans une quête mais toute quête ne nécessite-t-elle pas une stratégie pour pouvoir la mener à son accomplissement ? Si Werber n'avait pas un jour interviewé en tant que journaliste Patrick Cauvin en présence de son chat, l'idée principale de "Demain les chats" ne serait-elle alors jamais née ?
"Demain les chats " : un roman animalier épique - on peut le dire ! - et foisonnant dans lequel nous faisons la connaissance de plusieurs chats, dont Pythagore, le voisin siamois de Bastet. Ce chat très particulier possède un "Troisième Oeil" qui est en fait une prise USB lui permettant de se connecter aux ordinateurs, l'objectif : pouvoir communiquer avec les humains. Mais seul le mode réception semble fonctionnel, Pythagore ne pouvant qu'accumuler ainsi qu'assimiler les informations, sa servante et maîtresse Sophie l'ayant conditionné et rendu apte à comprendre l'univers qui l'entoure. Qui nous entoure.
Ayant débuté son aventure littéraire en 1991 avec une œuvre surprenante - "Les Fourmis"-, Bernard Werber ne manque vraiment pas d'imagination - ici aussi on peut le dire ! - : il nous entraîne ici tambour battant dans un Paris insolite et apocalyptique émaillé d'attentats terroristes, nous relatant en parallèle "par la voix de Pythagore" les rapports tumultueux entre chats et humains depuis l'Antiquité. Dans l'Egypte ancienne, il était aimé, admiré, vénéré, ce qui n'a malheureusement pas toujours été le cas par la suite. La plus grande originalité de ce roman ? Avoir confié les rôles principaux à deux chats, Bastet et Pythagore, les autres quadrupèdes de cette odyssée se nommant Félix, Nabuchodonosor, Wolfgang, Esméralda et Angelo le survivant, fils de Bastet, ses autres petits ayant été noyés par l'infâme Thomas, le compagnon de Nathalie. Mais la vengeance est un plat qui se mange froid, dit-on, et Bastet n'oublie pas...
Trois cent cinq pages (en grand format) équilibrées ? Le roman est bien structuré, la progression relativement lente mais cette particularité n'handicape point le récit, Werber alternant habilement narration et dialogues - de chats -, faisant monter la tension en un inexorable crescendo, une bataille rangée entre chats et rats constituant un des points culminants de cette aventure, une véritable odyssée. Et si cette singulière fiction dans laquelle l'auteur nous embarque devenait un jour réalité ? Comment la chatte Bastet en est-elle venue à vouloir communiquer avec ces satanés humains ? "Je crois que je m'ennuyais beaucoup, seule dans ma maison, et j'ai eu l'intuition qu'il serait judicieux que je discute avec ceux qui m'entourent. La communication m'apparaissait donc comme la solution à tous les problèmes et il ne tenait plus qu'à moi d'entamer un échange fructueux avec les autres. Heureusement que j'avais cet objectif, sinon de quoi aurait été faite mon existence ?"
Les chats sont-ils en fait d'intelligents stratèges ? Pourraient-ils un jour devenir nos maîtres...s'ils ne le sont point déjà d'une certaine manière ? Cette communication tant désirée par Bastet s'effectuera-t-elle par l'intermédiaire de Patricia la fantasque chamane avec laquelle elle est parvenue à entrer en contact ?
Réponse(s) au cœur du roman dont l'écriture est limpide, ouvragée, et bonne lecture, votre chat de préférence installé auprès de vous afin que vous puissiez bénéficier de ses apaisants ronronnements basse fréquence tout au long du voyage...
Ed. Livre de Poche – 352 Pages
Thierry-Marie Delaunois
LA VOLONTÉ DU ROI KROGOLD SUIVI DE LA LÉGENDE DU ROI RENÉ
Les manuscrits mis au jour en 2021 ont confirmé l’importance aux yeux de Louis-Ferdinand Céline de sa « légende gaélique… mi-rime mi-prose », récit de la guerre menée par le Roi Krogold contre le prince félon Gwendor, du meurtre du procureur Morvan par le trouvère Thibaut et de la passion de Joad pour la belle Wanda et dont les épisodes principaux se déroulent entre Bretagne et Scandinavie, dans un décor de « Moyen Âge d’opéra ». L’écrivain, faute d’avoir pu la publier, en inséra le récit fragmenté et parfois halluciné dans Mort à crédit (1936), ainsi que dans Guerre et dans Londres. Mais il continua ensuite d’y travailler, sans toutefois parvenir à y mettre un point final. Céline restera dépitée du peu de considération dans laquelle on tenait sa manière « épique et bardique », laquelle avait donné lieu à cette mythologie portative, « lyriqueet ironique », quine renfermaitpasmoinsdesens à ses yeux que ses écritsd’inspirationromanesque. Carces histoires hautes en couleur sont écrites pour frapper les esprits et toucher les cœurs ; elles accompagnent la méditation de l’écrivain sur l’existence et la mort, le corps et l’âme, ainsique surlespouvoirsambigusdupoète àl’égard de lafinitude humaine.Laprésente édition réunit les deux seules versions connues à ce jour de la légende, inédites et inégalement inachevées : l’une datant de la première moitié des années 1930, La Légende du Roi René ; l’autre, La Volonté du Roi Krogold, écrite en 1939 et 1940.
Ed. Gallimard – 320 pages
FUGUE AMÉRICAINE
New York, 1949 : deux frères, Franz et Oskar Wertheimer, se rendent à La Havane pour un concert du légendaire Vladimir Horowitz. Franz se destine à une carrière de pianiste, Oskar se prépare à devenir médecin. À Cuba, leur route croise celle de Vladimir Horowitz : leur vie s’en trouve bouleversée à jamais. Que s’est-il passé pour que Franz renonce à ses ambitions artistiques ? Comment Oskar est-il devenu le psychiatre du maître ? Le vingtième siècle sert de toile de fond à ce récit construit comme une fugue, où le destin exceptionnel d’un des musiciens les plus célèbres de son temps se mêle à la vie ordinaire d’une famille exilée d’Europe centrale. Au fil des pages, Sviatoslav Richter et Arthur Rubinstein surgissent comme des rivaux, tandis que Horowitz est écarté de la scène par la dépression. Mais il peut compter sur sa femme Wanda Toscanini pour l’aider dans sa résurrection, alors que Franz Wertheimer doit assumer le train de vie de son imprévisible épouse. Roman de la musique, du choc culturel entre l’Est et l’Ouest, Fugue américaine est aussi une réflexion bouleversante sur la fragilité des êtres et sur leur capacité à vivre.
Ed. Gallimard – 480 pages
ALAIN DELON - AMOURS ET MÉMOIRES
Est-il nécessaire de publier un nouveau livre à propos d’Alain Delon, l'une des figures emblématiques du cinéma français ? La réponse peut varier selon que l’on soit fan ou non du comédien et de ce que cet ouvrage peut amener de neuf. Dès ses débuts dans les années 50, l’homme s'est rapidement fait remarquer par son charisme et son talent d'acteur. Il a travaillé avec certains des plus grands réalisateurs, tels que Jean-Pierre Melville, Louis Malle ; Jacques Deray et MichelangeloAntonion, pourneciter quequelques-uns. Sesrôlesdans des films tels que "Plein Soleil" (1960), "Le Samouraï" (1967) et "La Piscine" (1969) ont marqué les esprits et ont contribué à sa renommée internationale. Son aura mystérieuse et séduisante, associée à son physique de félin, ont fait de lui un véritable sex-symbol. Son regard perçant et sa présence magnétique à l'écran ont captivé les spectateurs du monde entier. Il a incarné des personnages à la fois sombres, complexes et charismatiques, ce qui lui a valu une reconnaissance et une admiration durables. Au-delà de sa carrière cinématographique, Alain Delon a également été impliqué dans d'autres domaines artistiques. Il a notamment travaillé en tant que producteur et réalisateur, et a également été engagé dans des activités humanitaires. Cependant, sa vie personnelle a été marquée par des hauts et des bas. Son image publique a parfois été entachée par des controverses et des déclarations controversées. A plus de quatre-vingts ans, il a jugé important de s’expliquer sur de nombreux points, de réveiller des souvenirs et de se positionner par rapport à un monde dans lequel il ne se reconnaît pas. Denitza Bantcheva et Liliana Rosca l’ont aidé à rassembler les chapitres de sa vie.
Ed. de La Martinière – 208 pages
Guy DuguetLE CHÂTEAU DES TROMPE-L’ŒIL
1837, baie du Mont Saint-Michel. Le jeune Baptiste Rivière est convoqué au château d’Escreuil pour s’y faire dicter les dernières volontés de la propriétaire des lieux. Mais à son arrivée, le personnel se ligue pour lui interdire l’accès à sa chambre : Langlois, diabolique intendant du domaine, le vieux Simon, qui semble plus qu’un ordinaire jardinier, et même Séverine, la femme de chambre dont Baptiste cherche pourtant à se faire une alliée. Pourquoi la baronne d’Escreuil se cache-t-elle ? Qui est vraiment cette ancienne comédienne, veuve d’un aristocrate guillotiné sous la Terreur ? Bravant les mises en garde, Baptiste s’aventure dans les plus sombres recoins du domaine. Mais les apparences sont trompeuses, et en cherchant la baronne, c’est sa propre vérité que Baptiste va devoir affronter. Jouant sur les codes du conte gothique, du roman historique et du récit d’apprentissage pour mieux les subvertir, Le Château des trompe-l’œil offre une plongée vertigineuse et haletante dans les gouffres du passé et de l’âme humaine.
Christophe Bigot propose un récit qui fait référence aux romans gothiques qu’il a lus pendant sa jeunesse. Un suspense bien troussé mené avec une plume maculée de venin. Les illustrations intérieures ont été réalisées par Yohann Propin Ed. De La Martinière – 345 pages
LES LARMES DE CHALAMOV
Varlam Chalamov est l'un des écrivains russes les plus remarquables du XXesiècle, dontla vie etl'œuvreont été marquées par l'expérience traumatisante de la déportation et du travail forcé en Union soviétique. Né en 1907 à Vologda, dans le nord-ouest de la Russie, Chalamov a étudié la littérature à Moscou avant de s'engager dans les rangs de l'Armée rouge pour combattre les nazis pendant la Seconde Guerre mondiale. Après la guerre, il est arrêté pour ses activités politiques et envoyé dans les camps de travail forcé en Sibérie, où il passe près de quinze ans de sa vie. Pendant cette période, il est confronté à la faim, au froid, aux maladies et aux mauvais traitements, mais il parvient à survivre grâce à sa détermination et à son amour pour la littérature. C'est dans les camps que Chalamov commence à écrire des récits de sa vie et de celle des autres déportés, qui seront plus tard publiés. Ces derniers restent des témoignages poignants de la condition de survie dans les goulags, où la mort se lie au quotidien. Les personnages auxquels il donne la parole sont des hommes et des femmes ordinaires, qui ont été arrêtés pour des crimes imaginaires ou pour avoir été soupçonnés d'activités antisoviétiques. Mais ce qui rend ses textes si puissants passe par sa manière de saisir l'essence de l'expérience de la déportation et des sévices encourus. Gisèle Bienne vit et travaille à Reims. Romancière et essayiste, elle a publié de nombreux livres, notamment « La Ferme de Navarin », consacré à Cendrars.Aujourd’hui, elle lâche un ouvrage dédié à Varlam Chalamov et tente de nous démontrer de quelle manière les récits de cet écrivain fonctionnent aujourd’hui comme moyen derésistance à la désintégration de l’humain.Avec son corps usé et ses blessures à l’âme, il ne s’est rallié à aucun mouvement. C’est sous cet éclairage que s’est produite une rencontre avec ses textes qui, au bout du voyage, disent la victoire d’un homme bon sur les forces tentaculaires des dictatures.
Ed.Actes Sud – 224 pages
JeanneAlexandreLES ÂMES TORRENTIELLES
Voilà un roman poignant de l'écrivaine françaiseAgathe Portail. L'histoire suit les parcours d’Alma, jeune employée tehuelche d’une grande exploitation agricole chargée du transfert d’un troupeau de chevaux, et du gaucho qui les vend. Lucie etAline. Chemin faisant, ils vont apprendre à se connaître. Très vite, ce voyage prendra une tournure spirituelle qui les mènera à la découverte de leur propre âme et de leur place dans le monde. Agathe Portail réussit à créer des personnages attachants et complexes, dont les histoires résonnent avec celles de nombreux lecteurs. Elle aborde des thèmes universels tels que la perte, l'amitié, la recherche de soi et de sa place dans le monde. « Les Âmes torrentielles » se veut un roman émouvant qui invite le lecteur à réfléchir sur sa propre vie et sur les choix qu'il a faits. Il nous rappelle que la vie est précieuse et qu'il est important de prendre le temps de la vivre pleinement, en accord avec nos valeurs et nos aspirations les plus profondes. Un périple tout en tension dans les paysages merveilleux d’Amérique latine
Ed.Actes Sud – 272 pages
JeanneAlexandre