Bruxelles Culture mai 2023

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BRUXELLES CULTURE

3 mai 2023

Brussels Diffusion asbl

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RENCONTRE : SOFIA GIOVANDITTI

RENCONTRE : SOFIA GIOVANDITTI

Sofia Giovanditti est une blogueuse et auteure. Elle a affûté sa plume lors de ses études de journalisme à l’Université libre de Bruxelles. Par la suite, elle a publié plusieurs romans, tout en se lançant dans la carrière d’enseignante, une vocation davantage qu’un métier. Rencontre.

Quel est votre parcours ?

J’ai passé mon enfance à Ecaussinnes, dans le Hainaut. Mon père était dramaturge et poète. Ma mère est peintre, autrice-compositrice et interprète de ses chansons. J’ai donc été élevée dans un milieu plutôt artistique. J’ai toujours adoré la lecture et j’ai commencé à écrire mes petites histoires très tôt, sur une veille machine à écrire que mes parents m’avaient donnée! Après mes secondaires générales, j’ai suivi des études de journalisme à l’ULB.

De quelle manière avez-vous atterri au quotidien « Le Soir » et qu’y avez-vous réalisé ? Lors de mes études de journalisme, j’ai choisi ce quotidien pour effectuer mon stage dans la presse écrite. Ça m’a beaucoup plu de pouvoir écrire de façon professionnelle. J’ai eu la chance de voir mes articles publiés tous les jours pendant un mois, sur des thèmes très variés.

A cette époque, vous avez également écrit un roman intitulé « Moi qui n’ai jamais connu l’Afrique ». Qu’est devenu ce manuscrit ?

Ce manuscrit est le tout premier roman que j’ai écrit, ma première vraie expérience d’écriture de fiction où je suis allée du premier mot au point final. Je l’ai ensuite envoyé à quelques maisons d’édition qui l’ont assez logiquement refusé. Comme tout premier roman, il aurait eu besoin d’un retravail considérable. Je l’ai dès lors laissé dans un tiroir ! Je n’ai toujours pas trouvé le courage de le retravailler, préférant partir d’une page blanche pour mes nouveaux projets. Mais le thème proposé, la vie après la mort dans un au-delà particulier, est un thème qui me plaît toujours et que j’utiliserai peut-être dans un autre roman.

Cela ne vous a pas découragée d’écrire un deuxième roman… Non, effectivement ! Même si ça m’a pris énormément de temps. J’ai mis huit ans à écrire… « Juste à temps » ! Le titre en est devenu un peu ironique ! Encore une fois, les maisons d’édition n’ont pas été preneuses. Mais cette fois-ci, j’ai jugé la qualité suffisante pour sauter le pas de l’autoédition et proposer mon roman à un plus large public.

Votre troisième livre, « L’Agence des miracles » est publié aux éditions Pocket. Quelles ont été les circonstances de cette publication ?

J’ai eu la chance de remporter le Prix du Roman Bien-Être 2021, organisé de concert par les éditions JouVence, les éditionsPocket et Librinova. « L’Agence des miracles » est d’abord sorti en grand format aux éditions JouVence et ensuite, un an plus tard, au format poche. Il raconte l’histoire de Lou, une femme de trente-neuf ans, complètement démoralisée, qui ne croit plus en rien. Mais lors d’un voyage à New York, son amie Isa va découvrir l’existence d’une agence secrète, qui ne promet rien de moins que des miracles… C’est un livre qui met du baume au cœur, qui nous reconnecte avec la gratitude, avec la magie qu’il peut y avoir dans la vie.

En parallèle de l’écriture, vous êtes également enseignante…

Tout à fait. J’ai l’impression parfois d’avoir plusieurs vies en une. J’ai d’abord travaillé dans un service de médiation. C’était essentiellement administratif et ça ne me convenait pas forcément. J’ai choisi de quitter cet emploi pour

quelque chose où le contact humain serait plus prépondérant. J’ai commencé à travailler en tant que professeure de français pour des élèves sourds et malentendants. J’ai euuncoupde cœurpourlalanguedes signesetj’ai obtenu mon diplôme de bilinguisme pour continuer à travailler avec ce public.

Cette activité ne vous a jamais empêchée de poursuivre la rédaction de textes de fiction. Que raconte « La Strip-teaseuse et le Chasseur de nuages » sorti aux éditions JouVence ?

C’est l’histoire de Nathan, un photographe de 29 ans qui a du mal à surmonter le deuil de sa mère et qui est finalement très seul. Alors qu’il a été invité à l’enterrement de viede garçonde son frère, il rencontreLola, une énigmatique strip-teaseuse. Curieux, il lui propose un marché : celui de pouvoir lui poser dix questions en échange de photos. C’est une histoire de résilience, de reconstruction de soi. C’est aussi l’histoire d’une rencontre et d’un road-trip !

Les personnages que vous mettez en scène vous ressemblent-ils ou présentent-ils une partie de vos préoccupations ?

Il y a toujours un peu de moi dans mes personnages. Oui, mes préoccupations sont aussi celles de mes personnages, étant donné qu’ils sont souvent en quête de leur propre bonheur ou du sens de la vie. Mes personnages sont profondément humains, confrontés aux difficultés de la vie. Et ils évoluent, chacun à leur manière.

Vous tenez également un blog de chroniques humoristiques. Quels thèmes y développez-vous ?

(un exemple …)

Ce blog est mon exutoire ! J’y écris un peu tout ce qui me passe par la tête. Quand je l’ai créé, j’avais simplement envie de pouvoir écrire sans contraintes, avec humour, sur des sujets du quotidien. J’aime y faire des réflexions amusantes, comme celle de comparer nos rêves nocturnes à du cinéma de mauvaise qualité ou encore imaginer un monde dans lequel le sucre et les friandises auraient totalement disparu de la planète !

Auriez-vous un conseil à fournir à quelqu’un qui se lance dans l’aventure de l’édition ?

Il faut s’armer d’énormément de patience et d’encore plus de persévérance. Ne pas baisser les bras. Et ne pas voir ses « échecs » comme quelque chose de négatif, mais plutôt l’occasion d’apprendre et de recommencer.

Quels rapports entretenez-vous avec Bruxelles

J’adore ma ville ! Une ville à taille humaine où il fait bon vivre, où je peux allier mon besoin de nature à celui de culture. J’adore me promener dans différents parcs, tels que Ten Reuken ou Tournay-Solvay. Je m’y ressource.

Quels sont vos projets littéraires ?

Je suis pour le moment en train d’écrire un roman sur un sujet qui me tient à cœur : notre rôle de simples humains confrontés à cette problématique gigantesque : le réchauffement climatique. Je traite ce sujet avec le plus d’humour possible, le but n’est pas de démoraliser, mais de voir qu’on peut agir à notre niveau, et même devenir plus heureux en le faisant !

Retrouvez Sofia Giovanditti sur :

Facebook : https://www.facebook.com/sofiagiovanditti

Instagram: https://www.instagram.com/sofia.giovanditti/

Son blog: https://poshiathistle.wordpress.com/

Propos receullis par Daniel Bastié

EXPOSITION : ERIC WEYTENS

Ce mois de mai est l’occasion de découvrir le travail d’Eric Weytens à Espace Art Gallery. Rencontre succincte avec l’artiste.

Comment vous est venu le goût de la photographie ?

Mon père se passionnait pour la photographie. Lors de nos voyages annuels en famille, il en profitait pleinement pour s’adonner à ce hobby, loin de ses contingences professionnelles. Il possédait deux appareils Olympus et, lors d’un séjour au Kenya, il m’a offert l’un des deux. J’étais âgé d’une petite dizaine d’années. Quel bonheur pour moi ! Depuis cette époque, la photographie s’est inscritedansmonexistence. Durantmes études enjournalisme àl’université, jegagnais del’argent en rédigeant des articles comme free-lance et j’avais pris l’habitude de proposer de nombreuses photographies pour illustrer mes rédactionnels.

Avez-vous suivi des cours de photographie ?

Pas du tout ! J'ai appris sur le tas, notamment au contact d'autres photographes. J'ai toutefois suivi de nombreuses formations et j’ai participé à des stages lors de voyages à l’étranger.

Qu’est-ce qu’un bon photographe ?

Pour moi, il s’agit de quelqu'un qui transmet une émotion ou un ressenti à travers ses images et par le biais du regard qu’il porte sur ce qui l’entoure. Photographier revient à figer un moment présent pour l’exposer plus tard. Il est important de s’y exercer tout le temps, d’entraîner son œil pour trouver des cadrages originaux, établir un carnet d'adresses, être capable de se remettre en question autant que de se mettre à l'écoute des critiques constructives. Sans cela, on n’évolue pas ou peu ! Il ne faut jamais avoir peur de montrer son travail pour aller au devant des avis. Lors d’une exposition, on sait qu’on se met dans la lumière et qu’il y aura forcément des jaloux, des gens qui n’aimeront pas et qui critiqueront par plaisir de critiquer.

Quel type de photographies privilégiez-vous ?

Personnellement, j’aime beaucoup la photographie de voyage, mais sans verser dans le côté carte postale. J'essaie de trouver un angle singulier, une atmosphère, un point de vue qui apporte un plus. Je me sens particulièrement à l'aise dans la photographie dite de reportage, qui me renvoie quelque part aux prémices de ma carrière professionnelle. J'adore également traiter le nu artistique, qui consiste à mettre enavant le graphisme ducorpspourtenterd’offrir unrendu qui pourrait s’apparenter à desphotos d’architecture

De quelle manière avez-vous découvert EAG ?

Tout simplement en me rendant à plusieurs vernissages par curiosité autant que par intérêt. Immédiatement, j’ai trouvé cette galerie pluridisciplinaire accueillante, bien située et dotée d’un espace agréable.

Qu’allez-vous y exposer ?

Je présenterai une partie du travail que j’ai réalisé sur Bruxelles lors du confinement. Des clichés en piezo pro noir et blanc. Une occasion de découvrir Bruxelles sous une lunette qu’on a oubliée. Bruxelles, capitale de l’Europe, vide, angoissanteettellequ’elle aété durant de longs mois !

Les photographies d’Eric Weytens sont à découvrir à Espace Art Gallery du5 au28mai 2023. Voyez davantage de détails sur le site www.espaceratgallery.eu Rue de Laeken, 83 à 1000 Bruxelles

Daniel Bastié

EXPOSITION : SISMIQUE DES OBJETS

Un souffle de vie, un élan créatif, une invitation à s’imprégner d’un univers où le mystique et l’artistique se marient dans une explosion de formes, d’énergie et de couleurs. Sismique des objets fait partager l’art contemporain et l’Afrique des masques au sein de cette exposition.

C’est à quoi vous invite la galerie Renaud Riley qui tente la synthèse toujours surprenante entre l’art contemporain et l’art tribalafricain. L’art desmasquesetdufétichismesousl’espèce d’objets votifs. « Je voulais créer des ponts entre ces deux univers, explique Emilie Dujat, la coordinatrice de l’exposition. Le vecteur commun est dans l’énergie qui se dégage des formes. Et qui rayonne par-delà l’identité culturelle de chaque objet qui nous vient d’Afrique ou d’Australie. On est là dans l’abstraction, dans l’énergie pure. »

Masques et œuvres contemporaines

Cette énergie qui dilate les compositions accrochées aux cimaises, on la sent rayonner dans les masques et les statuettes de l’exposition. Debout entre chaque composition picturale, ils multiplient la part d’énergie qui se déploie à partir de chacune d’elles, comme autant de vagues qui déferlent. C’est comme si un lien de mystère les unissait, alors que les deux peintres et plasticiens, Jean-Luc Moerman et JeanMarc De Pelsemaeker, ne sont jamais allés en Afrique, comme me le dit Emilie Dujat.

« Ces masques, commente Renaud Riley, marchand d’art et propriétaire de la galerie, proviennent du rituel animiste des tribus en Afrique centrale et en Afrique de l’Ouest. L’animisme est une force de la nature. Ce masque en témoigne, il est camerounais. Il représente la puissance du roi en action. » C’est la stylisation d’une tête d’éléphant dans un bois très dur, qui résume la force de l’animal avec ses larges oreilles dressées et ses défenses protégeant la trompe. Le masque était porté lors d’une danse qui transposait la charge du pachyderme contre ses ennemis. Le roi y puisait la force de son autorité. Le fait que la trompe soit au repos ne traduit en rien sa faiblesse, puisque le masque se portrait à l’horizontale tandis que le danseur chargeait les autres membres de latribu. On croit percevoir les mouvementsde cette danse dans telle autre toile ponctuée de cercles et de zigzags qui se recoupent dans la mêlée de l’assaut.

Un autre masque est associé aux forgerons de la tribu Bobo du Burkina Faso. Il aidait les artisans à maîtriser le fer. Les forgerons, très respectés dans la tribu, avaient le droit de le porter pour exhiber leur statut dans la société. Ces masques sont typiques de l’art burkinabé. Et là encore, on peut percevoir un rapport avec la toile posée à proximité, où un masque semble apparaître dans un entrelacs de cercles où domine la couleur orange.

Reste le rapport de ces œuvres entre elles. « Le rapport, c’est l’objet qui tremble comme la danse, ou comme la mer et ses plaques tectoniques, conclut Renaud Riley. Chaque objet a une aura invisible et nous avons saisi le prétexte, Emilie et moi, de représenter cette aura avec les toiles de Jean-Luc Moerman. Cela résume bien le titre de l’exposition : Sismique des objets

Les énergies qui se rendent visibles sous le coup de palette du peintre, c’est ça, le lien dans l’exposition. »

Seul regret toutefois : l’absence d’indication sur les œuvres et les masques exposés, sauf un renvoi à leur prix pour les objets mis en vente.

Qui sont ces deux peintres ?

Jean-Luc Moerman est peintre et plasticien. « Nous ne défendons pas la nature, nous sommes la nature qui se défend », a-t-il coutume de préciser en citant Isabelle Stengers, philosophe et historiennedessciences. Ilcompteàson actif des expositions à Bruxelles, Barcelone, Munich, Venise et Dubaï. Ses œuvres figurent notamment au musée d’Ixelles, à Shanghai et à New York. Aujourd’hui, avec sa nouvelle série dynamique intitulée Vues intérieures, il exprime la puissance infinie de la Nature.

Jean-Marc De Pelsemaeker, peintre et plasticien lui aussi, est fasciné par l’énergie qui émane de l’existence. Sa calligraphie obsessionnelle poursuit les contours des maîtres anciens comme Albrecht Dürer, Rogier de La Pasture, Jan Van Eyck, Petrus Christus ou les modernes comme Andres Serrano, Wolfgang Tillmans et Matthew Barney entre autres. Ses thèmes privilégiés sont les fœtus, l’abeille, les suites de chiffre, les signes religieux comme le tripalium (instrument de torture) ou le périzonium du Christ (linge entourant ses reins) et les représentations de Marie-Madeleine. A regarder de plus près ses œuvres, on peut retrouver les thèmes évoqués. Le sacré est aussi présent dans les masques africains contemporains qu’il peint et qui sont chargés des symboles ou des extraits d’œuvres anciennes.

Venez découvrir ces deux peintres et plasticiens à la Galerie Renaud Riley jusqu’au 20 mai 2023. Plus d’informations sur www.renaudriley.com ou www.galerieemiliedujat.com. Rue de l’Abbaye, 8B à 1050 Bruxelles

Michel Lequeux

EXPOSITION : RÉTROSPECTIVE ALAIN GOFFIN

En 1982, avec Le Réseau Madou, Alain Goffin réinvente (dans la lignée des Floc’h, Ted Benoît et autre Chaland) la ligne claire si précieuse à Hergé. Sept ans plus tard, sur un scénario de Benoît Peeters et François Schuiten, Plagiat ! (Les Humanoïdes Associés) lui permet de rencontrer un public plus adulte. Cette fable féroce met en scène un peintre contemporain qui, plagié, connaîtra une véritable descente aux enfers. Un mariage diabolique entre Ligneclaire et Art moderne. Une œuvre mythique dont les auteurs viennent de publierunenouvelleversion(éd. Anspach)dont lesplanchesont été retracées, relettrées et remises en couleur par Goffin. En 1992 et 1997, dans la même optique alliant élégance et intelligence, paraissent Le Théorème de Morcom (Les Humanoïdes associés) et Northreed Project (Dargaud), sur un scénario de Benoît Peeters. La Galerie Champaka a le grand privilège d’exposer des originaux de qualité issus de ces trois albums, ainsi que des illustrations de Retour à la Rapée (éd. Arboris) paru en 1993. Cerise sur le gâteau : deux peintures de Stefan de Jaeger et une photographie de Marie-Françoise Plissart, liéesàl'universde Plagiat!,complètentcetteexposition exceptionnelle ! Autant de témoignages que ces univers signés Goffin n’ont pas pris une ride à découvrir jusqu’au 13 mai 2023. Voyez tous les détails pratiques sur le site www.galeriechampaka.com

Rue Ernest Allard, 27 à 1000 Bruxelles

EXPOSITION : ORÈV FACTORY

Technique peu usitée, le collage est un art relativement récent. « Nature Morte à la chaise cannée » de Pablo Picasso est considéré comme le premier collage de l'histoire de l'art. Depuis, les surréalistes s’en sont emparés. Aujourd’hui, Orèv Factory y apporte sa touche singulière. Rencontre entre quatre yeux.

Quel est votre parcours artistique ?

Issus d’un milieu campagnard, mes parents sont musiciens et danseurs folkloriques du week-end, sur fond de pédagogie Freinet. Mon père était instituteur et professeurdeJudo.AudessusdudojoàLaRochelle, il y avait le conservatoire où mon frère et moi avons passé une grande partie de notre enfance et de notre adolescence. La respiration correspondait aux camps musicaux d'été dans les Alpes qui ont déterminé mon parcours dans les aventures collectives et festives pour des années !Vraiment désireux que je fasse des études, mes parents m'ont largement soutenu tout au long de mon parcours scolaire en section Histoire de l'Art, que j'ai adorais. Mais au moment de démarrer ma thèse sur les techniques de la bijouterie antique, j'ai préféré le feu des festivals à la solitude des bibliothèques. De l'organisation d’événements cinématographiques à la production d'une compagnie théâtrale, j'ai fait le tour de ce que je souhaitais explorer. Ensuite, changement complet de rythme en 2017, année au cours de laquelle j’ai décidé de partir à la campagne pour démarrer une activité autour de la création de mon jardin et de celle de mon atelier.

En quoi consiste la technique du collage ?

Il s’agit de découper des bouts de papier et de les assembler sur un support à l'aide de colle. Des images peuvent être assemblées pour donner naissance à une autre image ou situation. Je fais alors des photosmontages ou de collages-montages, c’est selon le terme qu’on préfère. Je travaille surtout la couleur et la forme. C'est-à-dire que je découpe de tout petits bouts de papier pour créer un effet de mosaïque ou de vitrail en les assemblant de façon chromatique. Ma vision de grande myope est un atout ! Je me sers de ce que je trouve et qui convient pour faire du petit et du plane : coquille d’œufs, micro-perles, feuilles d'or, papiers huilés, papiers et livres anciens, magazines, etc. ? Quant au support, ma prédilection va pour les photographies dudébut du XXe siècle et les illustrations gravées d’œuvres d'art. J'ai à mon actif pas mal de mariés bien flashy !

Que vous apporte l’acte de créer ?

Donner de la couleur et du décalage à des documents oubliés m'amuse beaucoup. Au moins, le temps que je passe avec eux, ils revivent un peu. Puis, je me suis rendu compte, lors dès ma première exposition, que ce que je fais touche les gens et, forte de cette impression, ça m’a donné l’envie de continuer. De surcroît, créer m'apporte une formidable liberté.

Vous concernant et en cherchant un peu sur Internet, on vous retrouve sous le nom Orèv Factory. Pourquoi ce pseudonyme et à quoi correspond-il ?

Orèv, c'est ma signature. Véro à l'envers, en verlan. Orèv Factory c'est le nom officiel, la marque quoi ...

De quelle manière avez-vous atterri à EspaceArt Gallery ?

J'ai reçu un mail du patron, me demandant de le recontacter. Ma première question a été : C'est pour de vrai ? Quelques mois auparavant, une proposition farfelue m’est arrivée pour une soi-disant exposition au Japon.

Que comptez-vous y exposer ?

Le public aura l’occasion de découvrir une série de photographies grand format des années 1910-20, quelques éphèbes et des vierges hautes en couleurs, mais aussi des petits tableaux-bijoux de mariés et d'enfants, ainsi qu’une série de crânes de renard et chevreuil dorés, ornés de granulation en vitrine.

Selon vous, pour quelles raisons faut-il venir découvrir vos créations ?

Pour l'effet de lumière surprise !

Orèv Factory expose ses œuvres à Espace Art Gallery du 5 au 28 mai 2023. Découvrez toutes les informations complémentaires sur le site www.espaceratgallery.eu Rue de Laeken, 83 à 1000 Bruxelles Propos recueillis par Daniel Bastié

EXPOSITION : ROMY SCHNEIDER

Le Palace de Bruxelles accueille actuellement une exposition dédiée à l'actrice légendaire Romy Schneider. Cette exposition, qui a débuté le mois dernier, propose aux visiteurs un voyage unique à travers la vie et la carrière de cette icône du cinéma. Romy Schneider a connu une trajectoire professionnelle remarquable qui s'est étalée sur plusieurs décennies. Elle est entrée dans le métier en Allemagne au début des années 50, où elle était vedette avant de devenir une star internationale grâce à son rôle dans la série de films à succès "Sissi". L'exposition qui lui est consacrée met l'accent sur la période qui a suivi le succès de "Sissi". Les visiteurs peuvent y découvrir des photographies rares, des extraits de films, des articles de presse et des souvenirs personnels, mais également une impressionnante collection de robes portées par la comédienne lors de ses apparitions sur les tapis rouges. Une réplique de la célèbre robe que Romy Schneider portait dans le film "La Piscine" est également exposée. Cette robe blanche iconique évoque bien entendu l’une des scènes les plus célèbres de ce long métrage, celle où Romy se prélasse au bord de la piscine. On y comprend aussi de quelle manière Romy Schneider a participé à l’écriture du cinéma de son époque, en collaborant avec de grands cinéastes tels que Luchino Visconti, Orson Welles et Claude Sautet. Construite à la fois de manière chronologique et thématique, cette exposition s’attache à montrer le parcours atypique de l’actrice, dont la quête d’absolu a sans doute contribué à son génie et à sa grâce. Cet événement est programméauPalacejusqu’au25juin2023. Retrouvez toutes les informations complémentaires sur le site www.cinema-palace.be

Boulevard Anspach, 85 à 1000 Bruxelles

EXPOSITION : EVA JOSPIN

Eva Jospin propose une déambulationpoétique à travers son œuvre sculptural, une invitationà la rêverie aux accents rousseauistes entre fragments de paysages et éléments d’architecture fantaisistes. Entre les mains adroites de l’artiste s’unissent en effet les ouvrages de l’homme et de la nature, depuis le Balcon dont les ferronneries ouvragées ont revêtu un habit de lianes finement découpées jusqu’à la Grotte decartonquiconvoqueconjointement l’imaginairedelafoliearchitecturaleet celui desjardins paysagés du XVIIIe siècle. Inspiré par les fontaines monumentales de la Rome antique qui devinrent à la Renaissance des ornements en vogue au sein des parcs et jardins, le théâtre de rocaille d’un Nymphée de plus de trois mètres de long trône en majesté au cœur de l’exposition, révélant toute la maestria de l’artiste. Le regard y chemine à travers les strates d’un paysage à échelle réduite, auquel le carton sculpté (son matériau de prédilection) donne l’aspect de la roche. Propices aux échappées mentales et au vagabondage de l’imagination, les forêts qui ont fait la renommée d’Eva Jospin tiennent également une place importante dans le parcours, déclinées en de multiples médiums et formats. Tissées de fils de soie, comme dans les broderies sylvestres qui ornent l’espace bibliothèque, elles témoignent du talent de coloriste de l’artiste. Ciselées en bas-relief dans le carton, elles imposent à la sculpture une minutie et un souci du détail plutôt propre au dessin, qui sert d’ailleurs de matrice à l’ensemble des recherches plastiques d’Eva Jospin. Alors que notre époque est celle d’une crise sans précédent du vivant, ces œuvres vides de présence humaine et pourtant pleines de récits, dans lesquelles la nature se révèle autre et autrement, nous engagent à réenchanter notre rapport au monde. Silencieux et sensibles, ces décors composites, où se côtoient le végétal, le minéral et le bâti, invitent à la méditation, au rêve, et à prendre le temps, salutaire, de la contemplation. Une exposition à découvrir jusqu’au 15 juillet 2023 à la Fondation Thalie. Voyez tous les détails pratiques sur le site www.fondationthalie.org Rue Buchholtz, 15 à1050 Ixelles

EXPOSITION : MANON BARA

Manon Bara Née en 1985. Vit à Bruxelles. Diplômée en France, en Allemagne et en Belgique. En 2010, elle obtient son master avec distinction par l’ENSAV La Cambre de Bruxelles en atelier de peinture. En France, en 2008, DNSEP avec Félicitations par les Beaux-Arts d’Angers (FR). En 2006/2007, elle intègre la section peinture de la Kunstakademie de Dresde (ALL). Elle participe à une résidence à l’ISELP deBruxellesen2015. Elleexposede nombreuses foisenBelgique, chez MathildeHatzenberger sur Bruxelles depuis 2017, à la maison Langbhen, au BAI chez Yan de Cock en 2015, chez Rossi Contemporary en 2013, ainsi que chez Lambert gallery en 2012 et galerie Natascha Melhlop en 2009. En Belgique, à Charleroi chez Incise en 2014, et à la galerie Marion de Cannière d’Anvers en 2012. Ateliers sur Namur en 2016. Elle expose à Londres en 2016 et à la Transition gallery. Expositions en Norvège en 2016, en Allemagne à la galerie B2 de Leipzig en 2010, ainsi en France, en Anjou en 2016, à la Sorbonne en 2010, chez Anton Weller et Jeune Création de Paris. Pour la sortie du premier livre consacré à l'artiste Manon Bara, la Maison CFC vous invite à une exposition de ses peintures jusqu’au 17 juin 2023. Un travail qui parle, qui ne refuse pas d’exister. Voyez davantage d’informations sur le site www.maisoncfc.be

Place des Martyrs, 14 à 1000 Bruxelles

DÉCÈS DE MAURICE FRYDMAN

Maurice Frydman vient de nousquitter. Né à Ménilmontant en 1928, il est venu en Belgique pour l’amour d’une femme et s’y est installé pour le restant de son existence, dans un ancien atelier de charrettes à bras transformé en appartement et en gigantesque atelier non loin de la place de la Vaillance. Plusieurs ont pu visiter son espace de travail au cours des divers « Parcours d’Artistes » organisés par la commune d’Anderlecht. Une commune qu’il aimait et qui le lui a bien rendu. Il laisse une œuvre vaste et inattendue, puisqu’il a utilisé le film plastique, un matériau issu de la société de consommation présent dans tous les ménages, et qu’il a réinventé à l’infini, l’appliquant pour amorcer un nouveau genre d’expression picturale, le plissant, l’étirant pour provoquer des torsions et des rides qu’il imprimait ensuite sur des tissus pour donner corps à des compositions muralesmatricielles, nées souvent duhasard. Reconnu par ses pairs et soutenu par la presse, il a eu l’occasion d’exposer ces dernières années ses créations au Musée de Liège, au Musée Juif de Bruxelles, à l’IKOB d’Eupen et, avant le Covid, d’avoir eu droit à une rétrospective à la Chapelle de Boondael.

EXPOSITION : QUAND LE SOLEIL EST HAUT, LA TERRE EST SÈCHE

Un camping est négligé sur une île du pourtour méditerranéen, c’est la basse saison. Un bateau presque vide débarque tousles trois jours, il n’y a plus beaucoup de touristes. Il ne reste plus grand chose à faire. Avec cette série de photographies argentiques réalisée en Grèce en 2021, Camille Peyre souhaitait combiner et comparer ennui et désir. Dans un état de somnolence et d’attente envahissante, dans un environnement intact il parle de ce point commun entre ces deux émotions et constate un abandon total. Cette exposition génère des réactions bien palpables, allant de quelques fractions de seconde à bien davantage. Les œuvres présentées sont des instantanés qui se veulent un véritable exercice d'équilibriste. Cette exposition est à voir du 11 mai au 2 juillet 2023 au Théâtre Marni durant les heures de représentations. Plus de détails sur le site www.theatremarni.com Rue de Vergnies, 25 à 1050 Bruxelles

EXPOSITION : HAMSI BOUBEKER

Le hammam se veut par excellence un lieu de détente, de purification et de sociabilité très répandu dans les cultures nordafricaines. Hamsi Boubeker s'est donc inspiré de cet endroit pour créer une série de toiles et mettre en avant la beauté et la richesse de cette tradition. Les œuvres exposées sont un mélange de peintures acryliques et d'encre de Chine, créant un effet de contraste et de profondeur intéressant. Les couleurs vives et chaudes rappellent l'atmosphère du hammam, tandis que les traits finset précisdonnentvieauxpersonnagesreprésentés. Lesscènes peintes sont variées, allant de la simple conversation entre amies dans le vestiaire aux moments de détente dans la vapeur du bain. L’artiste représente également les différentes étapes du hammam, comme le gommage ou le massage, offrant ainsi une vision complète du rôle joué par les bains dans la culture magrébine et arabe. Comme toujours, les travaux de Hamsi Boubeker sont extrêmement vivants et convient les spectateurs à plonger dans cet univers à la fois intime et convivial, capturant l'essence même de chaque instant, présentant ainsi une vision authentique et respectueuse de cet héritage, tout en le réinterprétant avec ses pinceaux. Ses œuvres sont à découvrir du 13 au 28 mai 2023 à l’Atelier, 64. Voyez toutes les informations pratiques sur le site www.hamsi.be Rue de l’Abbaye, 64 à 1050 Bruxelles

Daniel Bastié

EXPOSITION : WOM

Le WOM est un nouveau musée interactif ouvert à Bruxelles. Il s’agit de l’acronyme de « World Of Mouth », qui seveutl'équivalent enanglaisde bouche à oreille, bienquecelan'ensoitpasunetraduction littérale. Ce lieu offre une variété d’expériences stimulantes pour titiller les sens, la curiosité et la créativité des visiteurs de tous âges. Les illusions visuelles sont particulièrement impressionnantes, avec des pièces qui défient la gravité et des murs qui se transforment sous les yeux du public. Mais elles ne se limitentpas à la vue ! Les visiteurs peuvent également expérimenter des illusionstactiles et auditives. En plus de ces effets troublants, le musée propose des tests sur la perception et le cerveau. On peut y découvrir notamment de quelle façon notre cortex traite les informations sensorielles et comment les illusions d'optique peuvent nous induire en erreur. Ce côté didactique complète judicieusement l’aspect récréatif, avec des explications claires qui jouent la carte de la vulgarisation et des guides disponibles pour répondre àtouteslesquestions. Lesactivitésont été établiesde manière àrépondre à divers niveaux de connaissance, passant de défis simples pour les enfants à une gamme d’énigmes plus complexes pour les adultes. Découvrez une gamme de quatre-vingts illusions sur plus de 1.500m² de fun et de couleurs à Tour et Taxis. Voyez les détails pratiques sur le site www.worldofmind.be

Shed 4 bis à 1000 Bruxelles

Sam Mas

EXPOSITION : ANDRÉ BUZIN

Né à Dinant en 1946, André Buzin a passé son enfance dans un ancien moulin situé dans la vallée des Fonds de Leffe. Initié au dessin par son père, il s’oriente ensuite vers des études artistiques, après un passage par la dinanderie. Passionné par la nature et les animaux, il observe attentivement différents milieux naturels lors de randonnées solitaires au cours desquelles la photographie immortalise ses rencontres fugaces. Sur base de ces dernières, il dessine et peint ensuite ses œuvres sur la toile ou le papier, dans un grand souci de réalisme et de respect pour la vie sauvage. En 1982, André Buzin commence à exposer et, deux ans plus tard, il est approché par un membre de la Commission Philatélique belge, afin de réaliser une série de timbres sur les oiseaux. Dès 1987, il décide de se consacrer pleinement à son art, tant à travers ses tableaux que par l’élaboration de plus de trois cents maquettes de timbres, destinés àdiverspays. Aucours desacarrière, l’artiste aréalisé plus de quarante expositions personnelles et pris part à une soixantaine de Salons d’ensemble, en Belgique et à l’étranger. Il a, par ailleurs, obtenu un nombre important de prix, tant dans l’Art Philatélique qu’en tant qu’affichiste pour l’Année Européenne de l’Environnement, ou encore, entre autres, le Prix du Roi pour son faucon pèlerin. André Buzin a aussi illustré diverses revues à but didactique ou scientifique, et environ 450 dessins pour la collection de livres « La vie secrète des bêtes » de l’éditeur Hachette. Enfin, grand défenseur de l’environnement, l’artiste mosan a participé activement au soutien de plusieurs associations de protection delanature et dumonde animaltellesquelaFondation Delphus, leFIR (Fondsd’Intervention pour les Rapaces), NOCTUA, la Fondation Belge pour la Conservation des Habitats, Natagora, Natuurpunt ou encore la Ligue Royale Belge pour la Protection des Oiseaux. De nombreux fonds ont été récoltés grâce à sa participation artistique. Il expose au Centre culturel du Rouge-Cloître jusqu’au 21 mai 2023. Cetteexpositionprésente unesélectiond’œuvres originalesdont lecontenuespère toucher les visiteurs, promeneurs et autres passionnés de l’art et de la nature. Voyez toutes les informations complémentaires sur le site www.rouge-cloitre.be Rue du Rouge-Cloître, 4 à 1160 Bruxelles

EXPOSITION : LE CARNET PERDU DE VICTOR HORTA

Victor Horta a amené des innovations révolutionnaires dans l'architecture : le plan ouvert, la diffusion, l’emploi du fer comme élément apparent, et la transformation de la lumière au travers de l’ensemble de la construction et l'intégration des lignes courbes de la décoration à la structure du bâtiment. Il s'intéressait à la ligne courbe dès sa sortie de l'Académie, afin de transposer aux autres éléments de l'architecture le galbe séculaire des colonnes. De nombreux lieux bruxellois témoignent toujours de son talent : l’Hôtel Winssinger, l’Hôtel Solvay, l’Hôtel Tassel, la Maison Autrique, etc. A la fin de sa vie, le brillant architecte a missionné un ingénieur-papetier pour détruire quelques huit cents kilos de ses inestimables archives. Et si nous avions retrouvé la trace d’un des carnets ? Et si des esquisses d’Horta jamais réalisées, peut-êtremêmeirréalisables, ressurgissaientaujourd’hui ? Voilà le postulat de cette exposition proposée dans le cadre de l’année Art Nouveau. Le tout en images et en textes. Un événement à vivre pour nous plonger dans une époque où tout était permis et au cours de laquelle des hommes aventureux travaillaient à remodeler l’espace pour concevoir une meilleure manière de vivre. « Le carnet perdu de Victor Horta » est à découvrir aux Halles Saint-Géry jusqu’au 30 mai 2023. Voyez tous les détails concrets sur le site www.hallessaintgery.be

Place Saint-Géry, 1 à 1000 Bruxelles

EXPOSITION : JEAN-DOMINIQUE BURTON

Cinquante années de photographie sur quatre continents. Des milliers de regards, de chefs spirituels et de rois, d’artisans et d’artistes, d’inconnus innombrables. Des rives du Gange aux autels sacrés du Vodoun, et de Bruxelles, récurrente, à Ouidah, Hong Kong, Ouagadougou, Hanoi, Darjeeling, Vancouver ou Kinshasa. Il faut écouter Jean-Dominique Burton lorsqu’il parle de ses travaux photographiques. C’est toujours par la beauté des femmes et des hommes qui les peuplent, la richesse de leurs cultures, qu’il les aborde. De lui-même, il racontera son émerveillement, la magie d’une rencontre, le parcours qui l’y a mené. La cohérence de son travail est incontestablement à trouver là. Par contre, il éprouve plus de difficultés à définir sa photographie, à lui imposer une étiquette ou à lui dénicher une filiation artistique. Cette rétrospective nous emmène à travers notre planète, dans des lieux souvent surprenants, à la découverte d'un monde embelli et enrichi par lesêtres humains qui l'habitent et par leurs cultures. Ce sont les Visions de JeanDominique Burton. C’est aussi l’histoire de sa vie, peuplée de rencontres formidables. « Tout n’est que portrait ! », aime-t-il àdire. On répète aussi parfoisqueles portraitsne sont jamais que des autoportraits. En ce qui concerne Jean- Dominique Burton, c’est vrai, c’est exactement cela. En observant chacune des photographies de Visions, c’est bien lui que l’on voit. Dans les regards et les sourires, ce qu’ils évoquent. Dans la manière de contempler le monde, parfois pour le questionner, souvent pour s’en émerveiller. L’attention qu’a vouée Jean-Dominique Burton à révéler la grandeur des âmes des autres pendant cinq décennies, n’est rien d’autre que le reflet de la sienne. Cette exposition, qui prolonge la sortie récente du livre Visions, constitue avant tout un événement culturel gratuit et accessible à toutes et à tous. Les travaux de Jean-Dominique Burton ont été exposés dans le monde entier, mais c’est dans l’espace public que ses tirages prennent tout leur sens, dans un retour de l’humain à l’humain. Un événement à voir jusqu’au 4 juin 2023 au Grand Hospice. Plus de détails sur le site www.grandhospice.brussels

Rue du Grand Hospice, 7 à 1000 Bruxelles

EXPOSITION : POLITIC’ART

Cette exposition rassemble huit personnalités politiques belges qui se sont tournées vers l'art pour exprimer leur vision du monde. Ces femmes et ces hommes, issus de huit partis différents, ont choisi huit disciplines artistiques différentes pour partager leur créativité avec le public. L'art a toujours été un moyen d'expression universel, capable de transcender les clivages sociaux, culturels et politiques. Cette exposition illustre parfaitement cette idée. Chacun des exposants y développe sa propre vision créative en fonction de son parcours et de ses convictions. Au-delà de la diversité des styles artistiques et des modes de communication, cet événement témoigne de l'importance de l'art dans notre société comme outil puissant pour éveiller les consciences, provoquer des débats et rassembler la population autour de valeurs communes. En cela, cette démarche va bien au-delà de la simple présentation et nous invite à réfléchir sur le rôle des artistes dans la construction de notre avenir commun autant qu’un voyage sous toutes ses formes. Les travaux exposés portent la signature de Geoffroy Coomans de Brachène, Peter Decabooter, Carla Dejonghe, Annemie Maes, Ingrid Parmentier, Gilles Verstraeten, Fatoumata Sidibé et Julien Uyttendaele. Ils sont à découvrir au Montde-Piété (Salle Freddy Thielemans) du 13 au 21 mai 2023. Voyez toutes les informations pratiques sur le site officiel www.montdepiete.be

Rue Saint-Ghislain, 19 à 1000 Bruxelles

Sam Mas

MINIGOLF À ANDERLECHT

En 1956, l'Administration communale d'Anderlecht a implanté un minigolf dans le quartier Marius Renard, situé dans un îlot triangulaire entre l'avenue Guillaume Stas-sart, le boulevard Théo Lambert et la rue Claude Debussy. Inauguré le 19 septembre 1959, il comprend dix-huit pistes en terre battue aménagées dans un jardin pittoresque agrémenté de bosquets, de rocailles et de parterres, parfait pour un moment de détente en famille ou en compagnie d’amis. Bien entendu, les écoles l’apprécient particulièrement pour une sortie avec leurs élèves. Sa totale rénovation en 2016enfait aujourd’hui l’un des terrains les plus courus de la capitale, On l’ignore souvent, mais le minigolf servait au départ pour s'essayer avant de se lancer dans le golf traditionnel et permettait également aux femmes de pratiquer ce sport alors réservé uniquement aux hommes. Le mini-golf est également appelé golf miniature. Comme son aîné, il réclame adresse et précision. Le jeu consiste à expédier une balle dans un trou à l'aide d'un club parfois nommé putter. Assurément, cette version se joue sur un parcours beaucoup plus court que celui de son grand frère, avec des obstacles qui s’intensifient et se multiplient à mesure que les joueurs progressent. Le minigolf d’Anderlecht est accessible au public d’avril à septembre de 13 à 20 heures les mercredis, samedis et dimanches hors congés scolaires et du mardi au dimanche aux mêmes heures durant les congés scolaires. Voyez davantage d’informations sur le site www.anderlecht.be/fr/minigolf Rue Van Lint, 6 à 1070 Bruxelles

Sam Mas

EXPOSITION : THE WORLD OF BANSKY

Lestreet art, dontBanksyest l'undesprincipauxreprésentants, estunmouvement artistiquequi aémergé au début des années 1970 dans les quartiers défavorisés de grandes villes. Cette forme artistique est souvent associée à la culture hip-hop et punk, dont les artistes cherchent à s'exprimer en dehors des circuits traditionnels. Bien que ce mode d’expression soit souvent considéré comme éphémère et illégal, il a acquis une reconnaissance croissante au fil des ans et de nombreuses villes ont créé des espaces qui lui sont dédiés. Banksy, dont il ne s’agit pas de la véritable identité, est à la base depuis 1990 d’une série d’œuvres qui émaillent les cités du monde entier, combinant un style graphique distinctif chargé des messages politiques et sociaux forts. Il a donc été imaginé de lui consacrer une exposition pour faire davantage apprécier son travail ou le faire connaître pour celles et ceux qui ignorent toujours de quelle manièreil amarquénotresiècle. Aceteffet, Uneéquiped’artistesderueinternationaux (aussi anonymes que Banksy !) a reçu les clés d’une bâtisse située à cheval entre la place De Brouckère et le Vismet pour la transformer en un lieu plein de surprises. Pas question bien sûr d’encadrer les reproductions des mondes de cet artiste à nul autre pareil, mais d’utiliser les murs pour recopier à l’identique les originaux. L’occasion pour les visiteurs de se plonger dans une expérience complète et immersive qui dote les créations d’un nouveau souffle ou de récréer toutes celles qui ont disparu. Un événement à découvrir jusqu’au 30 juin 2023. Voyez les modalités pratiques sur le site www.theworldofbanksy.be

Rue de Laeken, 28 à 1000 Bruxelles

Henri Bodson

EXPOSITION : LE ROULEAU COMPRESSEUR

Cette bande dessinée, réalisée en partenariat avec l'asbl 2Bouts, explore le thème du racisme structurel, que l’on retrouve dans toutes les strates de la vie ensociété. Elle met en lumière les inégalitésauxquelles sont confrontées les personnes identifiées comme "non-blanches" dans des domaines tels que l'emploi, le logement, la justice, la police, la santé, l'éducation et les médias. En utilisant sept récits, cet ouvrage donne la parole aux victimes et aux acteurs de terrain tels que la famille de Lamine Bangoura tué par la police en 2018, Fayçal Cheffou accusé à tort de terrorisme et Latifa Elmcabeni fondatrice du Collectif des Madrés. Ces récits décrivent des parcours de vie brisés, les conséquences sur la santé mentale et les voies sans issue qui découlent du racisme. Malgré ces exemples, ce travail ne prône pas le défaitisme, mais présente des personnes qui ont fait face aux injustices avec courage et dignité, appelant à la solidarité et à la résistance contre la xénophobie et la discrimination. À la fois auteur de bande dessinée et militant antiraciste, Manu Scordia utilise le dessin comme un outil de sensibilisation. Illustrateur engagé, il possède àsonactif plusieurs bédés etcollabore régulièrement à différents projetscollectifs. A travers ses réalisations, il aborde des sujets sociaux ou politiques qui lui tiennent à cœur et essaie, à sa manière, de dénoncer certains travers de notre société pour avancer vers davantage d’équité et de respect de l’autre. Ses dessins réalisés pour le livre « Le rouleau compresseur » sont exposés à l’Espace Magh jusqu’au 14 mai 2023. Voyez tous les détails sur le site www.espacemagh.be

Rue du Poinçon, 17 - 1000 Bruxelles

Raphael Hautecour

EXPOSITION : FICTION(S)

Cette exposition propose un voyage à travers des univers différents, mais tous empreints d'une dimension narrative forte avec les travaux de Basile Boon, Antoine Carbonne, Elsa Guillaume, Jonas Moënne et Elise Peroi venus d’horizons différents. Au-delà de leur technique et de leur support, ces cinq artistes partagent ainsi une volonté de raconter une histoire, de créer un univers imaginaire ou dereprésenteruneréalitéàleurmanière. Lesvisiteursdel'expositionauront ainsil'occasiondedécouvrir des œuvres originales et inspirantes qui invitent à la rêverie et à la contemplation. Cela se déroule à la Galerie Valérie Bach, installée à la Patinoire royale, jusqu’au 13 mai 2023. Voyez tous les détails complémentaires sur le site www.prvbgallery.com

Rue Veydt 15 à 1060 Bruxelles

Sam Mas

EXPOSITION : THE FRIENDS EXPERIENCE

Née il y a trois décennies sur petit écran, la série « Friends » a fédéré les engouements au point de devenir culte et générer des clubs de fans à travers le monde, révélant au passage Jennifer Aniston, Courteney Cox et Lisa Kudrow. Elle suit de près les joyeuses mésaventures de six amis vingtenaires qui découvrent les pièges de la vie et de l’amour dans le Manhattan des années 90. Souvent copiée et jamais égalée, elle reste une perle addictive à la fois drôle et réaliste sur une société en train de se métamorphoser, tout en se voulant une description aigre-douce d’une génération gâtée qui entre dans le monde actif et qui prend plaisir de se retrouver au Central Perk, leur café préféré. Les créateurs de cette sitcom, Marta Kauffman et David Crane, n'en étaient pas vraiment à leur coup d'essai en matière de séries, puisqu'ils avaient déjà cosigné l'excellent » Dream On » pour HBO. A leurs yeux, « Friends » ne semblait au premier abord pas se démarquer de la cohorte de ce qui se faisait à l’époque pour la télévision, où un groupe d'amis reforme une sorte de nouvelle cellule familiale, lâche et évolutive, au tout début de leur vie d'adultes. Toutefois, il faut très vite admettre que, si elle suit le canevas que les autres feuilletons, elle a su l’appréhender bien mieux en y ajoutant un comique verbal d'une efficacité presque incomparable, un comique de situation travaillé, des éléments sentimentaux foisonnants proches du soap pour fidéliser le public ... Bref, la recette s’est avérée détonante avec un bel équilibre d’un épisode à l’autre, un ton proche des spectateurs et un casting fédérateur. Pour les grands enfants qui refusent de grandir, on leur offre aujourd’hui une expérience immersive qui permet dese replonger dans l’univers de« Friends » pour explorer notamment des décors interactifs reconstitués pour l’occasion comme l’appartement de Joey et Chandler, celui de Monica et Rachel ou même le fameux Central Perk. Après un énorme succès à l'étranger, cette expérience unique fait escale à Bruxelles pour une durée limitée. Si ce parfum de nostalgie vous tente, rendez-vous au Hall 4 de Brussels Expo pour une virée d’enfer ! Voyez plus de détails sur le site officiel de l’organisateur https://brussels.friendstheexperience.com

Place de Belgique, 1 à 1020 Bruxelles

EXPOSITION

: PRIVAT

LIVEMONT - FLEURS À L’AFFICHE !

L'œuvre et la vie dePrivat Livemont, artiste bruxelloisemblématiquede l’Artnouveau, sont aujourd’hui mis à l’honneur à Schaerbeek. Artiste complet et polyvalent, artisan et enseignant à l’Académie de dessin et d’industrie de sa commune natale, il semble avoir été un travailleur infatigable. Symboliste, il est fort tôt tenté par l'esthétique Art Nouveau et produit de nombreuses affiches, souvent primées qui le font surnommer le Mucha belge. A côté de ce travail alimentaire, il réalise des sgraffites présents sur plusieurs façades de la capitale. La finesse de son trait, son goût pour les éléments décoratifs végétaux et leur stylisation, son imagination fertile et sa palette colorée le caractérisent par rapport à d’importants confrères. Parmi ses œuvres principales, on retient les sgraffites de l’école Josaphat et la Grande maison de Blanc situé rue du Marché aux poulets. Comme photographe, il s’est intéressé à la capture du mouvement. On lui doit également des illustrations pour une série de journaux de l’époque. La Maison Autrique a choisi de mettre cet artiste à l’honneur en 2023, année de l'Art nouveau, en organisant une exposition d’envergure qui se tient jusqu’au 14 janvier 2024. Voyez tous les détails complets sur cet événement via le site www.autrique.be

Chaussée de Haecht, 266 à 1030 Bruxelles

EXPOSITION : ART OF THE BRICK

Après un grand succès dans plusieurs villes du monde (ce qui lui a valu sa place dans la liste des incontournables de la CNN), l’exposition événement revient à Bruxelles. The Art of the Brick plonge les visiteurs dans l'univers de Nathan Sawaya : un monde plein de joie et de couleurs. Avec plus d’un million de briques LEGO, l’artiste a réalisé pasmoinsde septante œuvres qui inspirent autant lesenfants que les adultes à réfléchir sur le sens de l’art, un sourire aux lèvres. La collection comprend une grande variété de sculptures originales, mais aussi des versions réimaginées de certains des chefs-d'œuvre artistiques les plus célèbres du monde tels que le David de Michel-Ange, la Nuit étoilée de Van Gogh et la Joconde de De Vinci. Parmi les curiosités de cette exposition, un squelette de Tyrannosaurus Rex de six mètres de long et une collection multimédia très innovante de photos Lego réalisées par le photographe primé Dean West. Une exposition passionnante qui a déjà émerveillé plus de dix millions de visiteurs autour du monde ! A découvrir jusqu’au 14 mai 2023. Plus de détails sur le site www.theartofthebrickexpo.com

Grand-Place, 5 à 1000 Bruxelles

EXPOSITION : PATATLAND

Car Michel Devaux vous convie à une immersion anthropo-patatière dans l’univers un tantinet surréaliste de « Patatland ». Là, sur cette grande île-continent qui flotte et se déplace sans cesse sur les océans, la Pomme de terre s’y présente comme métaphore de l’être humain collectif. Enfance, amours, plaisirs de l’existence, vie en société... La simple métaphore des pommes de terre recélait un champ illimité de possibilités : avec elles, l’artiste a pu traiter l’anonymat, les sentiments humains, les universels, les situations les plus diverses. Elles plaçaient d’emblée ses toiles dans la généralité, tout en leur conférant une grande force d’évocation. Chacun, dès lors, peut y voir son voisin ou, même, choisir de s’y reconnaître », a expliqué l’artiste.

Dix années d’études, environ le double de pratique passionnée... Michel Devaux est encore un jeune peintre. Prolifique, il est l’auteur de centaines de toiles organisées en séries (les villes, les quidams, les mains...), parmi lesquelles celle consacrée à la Pomme de terre se profile telle l’état de l’art de sa quête de sens et d’esthétique.

Le public belge, par-delà l’omniprésence de la pomme de terre, semence de sa Culture Fritkot, se sentira en terre de connaissance une fois immergé dans « Patatland ». « Comme Magritte avant lui, Michel Devaux est intimement persuadé d’être un peintre de l’idée. Aussi s’acharne-t-il à peaufiner la composition de chaque tableau afin qu’il exprime au mieux le concept que le peintre souhaite illustrer, choisissant avec soin chaque ligne, chaque nuance colorée afin d’en maximiser l’impact et la lisibilité. Pourtant, à l’instar de Magritte, Michel Devaux est un grand peintre tout court. L’exposition Patatland est à découvrir au Micro Musée de la Frite jusqu’au 3 juin 2023. Voyez toutes les informations pratiques sur le site www.homefrithome.com Rue des Alliés, 242 à 1190 Bruxelles

EXPOSITION : MAGICAL THEATRES

Le théâtre en papier, théâtre miniature ou théâtre de table, était, autrefois, une source de plaisir pour petits et grands, aujourd’hui, un peu tombé dans l’oubli. L’expositionMagical Theatres vous fait revivre le monde magique de ce jouet, ses merveilleux décors coloréset sespetitsacteurs de papier. LaPortedeHal vousouvrelesportesd’un univers rempli d’histoires, des pièces de Shakespeare aux contes des frères Grimm. Ces charmantes œuvres d’art apparues voici deux siècles reflètent la grandeur des scènes théâtrales européennes et témoignent de l’univers intime des familles du 19e siècle. L’exposition dévoile des exemplairescompletsdel’époqueet debellesplanchesenpapierd’originenondécoupées. Descréations d’artistes actuels y sont également présentées. Le Chat botté animé guide les enfants dans l'exposition. Magical Theatres se déroule au troisième étage du bâtiment historique du Musée de la Porte de Hal. Ce vestige de la seconde enceinte de Bruxelles vous fait découvrir, dans une présentation permanente, l’époque où la ville était fortifiée et propose un panorama impressionnant depuis son chemin de ronde. Les expositions temporaires qui y sont présentées annuellement mettent l'accent sur divers aspects de la vie quotidienne d’hier et d’aujourd’hui, en puisant régulièrement dans les collections d'Ethnologie européenne des Musées royaux d'Art et d'Histoire. Un événement a découvrir jusqu’au 4 juin 2023. Plus de détails sur le site www.hallegatemuseum.be Boulevard du Midi, 150 à 1000 Bruxelles

EXPOSITION : ANIMALIA

Des messages inquiétants se font entendre depuis quelques années sur la dégradation des conditions de la viesur Terre. Lapréservation de labiodiversité et lalutte contrele dérèglement climatiqueconstituent dès lors des enjeux majeurs de notre monde contemporain. Dans ce contexte, le train, grâce à ses faibles émissions de CO2, représente un atout en faveur d’une mobilité durable et a plus que jamais de beaux jours devant lui. A travers l’exposition Animalia, Train World vous invite à un voyage poétique et scientifique entre autres consacré à la préservation de notre environnement, notamment sous l’angle de la biodiversité et du climat.Pierre-Yves Renkin, sculpteur animalier belge de renom, a été convié en tant qu’artiste invité à exposer une série d’œuvres représentant des animaux. Ces sculptures animalières dialoguent au sein du musée avec nos collections ferroviaires. Le long du parcours vous rencontrerez notamment des éléphants, un gorille, une girafe, une tortue ou encore un crocodile ! Le tout entre les anciennes locomotives, le monde des rails, et les nombreux trésors ferroviaires qu'abrite Train World. Parallèlement à ce parcours centré sur l’émotion poétique, les thématiques de la préservation de la biodiversité, du réchauffement climatique et des atouts du train, en tant que mode de déplacement durable, sont développées dans les différents espaces du musée. Un volet de cette exposition est aussi consacré aux efforts entrepris par la SNCB et Infrabel pour réduire l’impact de leurs activités sur notre environnement et le climat. Afin de concevoir cette exposition, à la fois poétique et scientifique, Train World s’est assuré le concours de quatre spécialistes du monde animal, du changement climatique et du transport ferroviaire. Ces signatures de référence témoignent d’un souci commun en faveur de la protectionde notre environnement. Une exposition pour comprendre et agir à découvrir à Trainworld jusqu’au 5 novembre 2023. Plus d’informations sur le site www.trainworld.be

Place Princesse Elisabeth, 5 à 1030

Bruxelles

EXPOSITION : HISTOIRE D’UNE CRISE CONTEMPORAINE

Les déchets, voilà certainement l’aspect le plus visible et matériel de la crise environnementale qui nous menace, la pointe d’un iceberg dont nous n’imaginons pas ou peu l’étendue ! Cette exposition met en lumière l’histoire cachée des détritus en Europe tout ensoulignantsonimportance comme marqueur de changement social. Prenant commepoint de départ la révolution industrielle, cet événement aborde les pénuries des temps de guerre, l’essor du consumérisme d’après-guerre et se termine par l’insurmontable crise des déchets actuelle. Ce projet met en avant les changements considérables intervenus dans la manière dont nous avons traité nos ordures dans le passé et dont nous pensons, ou ne pensons pas, le déchet aujourd’hui. En se penchant sur cet aspect de l’histoire, il renforce la pertinence des critiques et des appels au changement actuels. Quatre sections sont proposées aux visiteurs, faisant se succéder des thématiques connues ou qui le sont moins. L’accès est évidemment mis sur la nécessité écologique et sur la responsabilité individuelle, tout en soulignant le rôle que doivent jouer les états. L’idée consiste à revoir en profondeur notre mode de fonctionnement et de comparer celui-ci avec ce qui s’opérait avant notre naissance, plongeant le public dans les fragments d’objets hérités de l’âge du Bronze, mettant en évidence des échantillons de chiffons blancsutilisésauXIXesiècle, desappareilsélectroniquesobsolètes,etc. Qu’ilssoientindustriels, privés, toxiques ou non, ce que nous vidons dans les poubelles demeure révélateur de notre système de fonctionnement et d’une philosophie qui a longtemps été : tout à l’incinérateur ! La crise économique, celle de l’énergie et les modifications climatiques qui frappent à nos portes nous entraînent à prendre conscience du danger et de ses conséquences terribles Les organisateurs de cet événement n’entendent pas nous stigmatiser, mais nous appeler à davantage de vigilance, à cesser de nous voiler les yeux et à devenir responsables de notre vécu Enrichie par l’expertise de professionnels bruxellois du traitement, du recyclage et de la réutilisation, cette exposition est complétée par une publication interdisciplinaire et par une plateforme web transnationale Throwaway, développée en partenariat avec neuf musées européens, qui propose un vaste ensemble d’images, de textes et de vidéos autour du sujet. L’accès est gratuit jusqu’au 14 janvier 2024 à la Maison de l’Histoire européenne. Plus de détails sur le site www.historia-europa.ep.eu

Rue Belliard, 135 à 1000 Bruxelles

Sam Mas

EXPOSITION : CHAIMOWICZ

Né dans le Paris d’après-guerre et éduqué en Angleterre, Chaimowicz occupe une position singulière, à l’intersection de deux champs artistiques, de deux cultures et de deux langues. À l’image de l’artiste luimême, l’œuvre, raffinée, ludique, échappe à toute catégorisation simpliste, exigeant une attention aux détails tout en se révélant généreuse et imprégnée de beauté. Opposé aux revendications d’une autonomie de l’art, l’artiste se tourne vers les arts décoratifs, compose depuis cinquante ans un lexique éminemment personnel et puise ses impressions dans le design, la gravure, la peinture, le collage autant que sa propre vie quotidienne. Son œuvre continue à influencer de jeunes artistes, notamment par son questionnement constantetsubtildurôledel’art etsoninstaurationd’uneesthétique queer. Dans cette exposition, la lumière joue un rôle essentiel. Pionnier discret, Chaimowicz a délibérément travaillé à contrecourant des mouvements artistiques dominants dès le début de sa carrière à Londres dans les années 1970. Combinant passé et présent, le Wiels rassemble trois groupes d’œuvres qui explorent l’intimité, ladomesticité etledésirde créer sonpropre contexte. Un événement à découvrir jusqu’au 13 août 2023 au Wiels. Plus de détails sur le site www.wiels.org Avenue Van Volxem, 354 à 1190 Bruxelles

EXPOSITION : MICHEL FRANÇOIS

Un regard sur 40 ans de pratique artistique de l'artiste belge Michel François, des premières œuvres à quelques nouvelles créations qu'il a spécialement réalisées pour Bozar. Avec la sculpture, la photographie, la vidéo, la peinture et l'installation, l'artiste crée un réseau de connexions changeantes entre ses œuvres. L'exposition est un concept unique dans lequel « l'œuvre d'art totale » est centrale et la salle d'exposition devient une extension de son atelier. François bouscule la réalité, la remet en question et insuffle encore et encore une nouvelle vie à sa relation avec l'art. Il transforme des objets et des matériaux apparemment simples en vecteurs de sens. Comment un geste peut-il changer le statut d'un objet ? Quelle est l'influence de la main de l'artiste ? Et quel est le rôle du hasard ? Une exposition à découvrir à Bozar du 16 mars au 21 juillet 2023. Plus d’informations sur le site www.bozar.be Rue Ravenstein, 23 à 1000 Bruxelles

EXPOSITION : 236 - LAND(ES)CAPES FROM THE 20TH CONVOY

Cette thématique propose un regard artistique sur un épisode exceptionnel de l’histoire de la Seconde Guerre mondiale. Le 19 avril 1943, le 20e convoi quittait le camp de transit de Malines pour déporter 1 631 Juifs vers Auschwitz. Grâce à des actions de résistance menées à la fois depuis l’intérieur et l’extérieur des wagons, 236 de ces déportés parvenaient à sauter du train qui les destinait à l’extermination. Revenant sur cet acte de rébellion unique dans l’Europe occidentale sous administration nazie, le photographe Jo Struyven (Sint-Truiden, 1961) nous donne à voir les paysages qui ont servi de cadre à cette histoire méconnue. Dressant un « mémorial » contemporain, ces photographies sont une réponse à l’indifférence qui caractérise aujourd’hui ces paysages dépouillés, où n’apparaît nulle présence humaine, et qui furent pourtant chargés d’(in)humanité. Placées en dialogue avec ces photographies, deux tableaux de Luc Tuymans (°Mortsel, 1958) évoquent la destruction des Juifs et des Roms d’Europe. De manière réitérée, l’œuvre de Tuymans explore la relation qu’entretiennent les individus avec l’Histoire et les confronte à leur capacité à l’ignorer. La persécution durant la Seconde Guerre mondiale s’érige, à partir de la fin des années 1970, en thématique de sa peinture.

« Écrire un poème après Auschwitz est barbare ». Tel est le constat qu’émettait, en 1949, le philosophe allemand Theodor W. Adorno. À travers deux perspectives issues des arts visuels, c’est cette question de l’(im)possibilité de l’art après la Shoah que pose cette exposition. Organisée en partenariat avec la Fondation Auschwitz, cette exposition sera accompagnée d’un ouvrage-catalogue (sortie de presse le 19 avril 2023), ainsi que d’un espace pédagogique qui présentera les témoignages d’évadés du 20e convoi de déportation. Une exposition à découvrir au Musée juif de Belgique jusqu’au 14 août 2023. Voyez tous les détails pratiques sur le site www.mjb-jmb.org

Rue des Minimes, 21 à 1000 Bruxelles

EXPOSITION : PETER LINDBERGH – UNTOLD STORIES

Réputé pour ses images cinématographiques en noir et blanc, Peter Lindbergh est considéré à juste titre comme un pionnier de la photographie de mode. Sa conviction était que la beauté consistait à avoir le courage d'être soi-même. La qualité de ses clichés a tôt fait de lui procurer une renommée internationale et d’influencer de façon notoire sa carrière. Au cours de ses nombreuses années de pratique professionnelle, il a collaboré avec toutes les grandes marques et la majorité des magazines de mode. Sa renommée a atteint une apogée à la fin des années 80 grâce à ses images emblématiques de mannequins qui annonçaient une ère de beauté naturelle et de féminité assurée, introduite par une nouvelle forme de réalisme et d'authenticité dans la photographie de mode. Les conséquences de ses portraits et de son style de narration pionniers et révélateurs de personnages se font encore sentir aujourd'hui. L'exposition Untold stories a été conçue comme une rétrospective qui couvre la période 1944-2019, avec des photographies sélectionnées par l’artiste lui-même peu avant son décès survenu en septembre 2019. Si de nombreuses photographies sont célèbres, il en existe également un certain nombre d'inédites, racontant des histoires qui, lorsqu'elles sont assemblées, révèlent autant l'homme derrière l'objectif que la personnalité de ceux qu'il capturait. Après l’Allemagne, l’Espagne et l’Italie, c'est désormais à notre pays d'accueillir cette manifestation exceptionnelle conçue pour célébrer l’héritage d’un homme qui a su faire bouger les codes et offrir un aperçu unique de l’étendue de sa démarche. Elle est à voir jusqu’au 14 mai 2023 à l’Espace Vanderborght. Voyez tous les détails précis sur le site www.peterlindbergh.com Rue de l’Ecuyer, 50 à 1000 Bruxelles

EXPOSITION : ORNAMENTUM

Un bijou d’artiste, comme une peinture ou une sculpture, est une œuvre d’art. Né de la même approche créative, il possède lamême force, la même poésie et capacité de provoquer, et parfois le même humour. Seule leur fonction les différencie l’un de l’autre. De Picasso a Koons, nombreux sont les artistes modernes et contemporains à s’être intéressés de près au bijou. Celui-ci n’appartient ni à l’univers de la haute joaillerie, ni à celui du bijou fantaisie. Il n’est pas non plus associé aux créateurs indépendants du bijou contemporain qui conçoivent autant qu’ils réalisent et considèrent le bijou comme champ d’expression à part entière. Geste d’affection, le bijou d’artiste, souvent conçu pour un proche, est l’œuvre de peintres ou de sculpteurs pour lesquels cette pratique reste inhabituelle. La valeur d’un bijou d’artiste ne peut pas se mesurer en carats. Elle n’est pas jugée par ses poinçons, son éclat ou sa transparence. Quel quesoitle mouvement d’art auquel ilappartient, unbijoud’artistecréé par un peintre ou sculpteur témoigne d’un renouvellement de son approche à l’art – un renouvellement qui est peutêtre plus amusant, mais tout aussi rigoureux. De Kapoor à Braque, en passant par Vasarely, Stella, Arman, César et Dali, la collection que Diane Venet a rassemblée compte près de deux cents pièces, de petites et précieuses œuvres d’art qui remettent en question le sens et la fonction de la bijouterie. Ces

créations sont toujoursl’aboutissement d’une rencontre. Inspirée par descoups decœur, cetteexposition est à l’image de la passion de Diane Venet pour la création éclectique, ludique et exigeante. Au fil du parcours, les grands mouvements modernes et contemporains sont représentés : les Surréalistes, l’Art Abstrait, le POP Art, les Nouveaux Réalistes, l’Art Cinétique, l’Art Minimal et Conceptuel. Ornamentum est accompagnée d’une pièce sonore conçue par l’artiste Sheila Concari. La composition inédite imaginée pour l’exposition mêle sons électronique et citations de Diane Venet. Un événement à découvrir jusqu’au 14 mai 2023 à la Fondation Boghossian. Voyez plus de détails sur le site www.villaempain.com

Av. Franklin Roosevelt, 67 à 1050 Bruxelles

EXPOSITION : JOHNNY HALLYDAY

Johnny Hallyday est encore dans tous les esprits et, plus de cinq ans après sa disparition, il fédère un intérêt loin de se faner. C’est Laeticia, sa veuve qui a pris l’initiative de cette exposition qui entamera la tournée des capitales pour rendre hommage à l’idole des jeunes (et de ceux qui l’ont été). Brussels Expo a été choisi pour offrir une aire de près de deux mille mètres afin de célébrer le chanteur le plus populaire de France et de Belgique. L’occasion de se plonger dans son monde depuis la reconstruction de sa chambre d’adolescent jusqu’à son bureau de Marnes-laCoquette refait à l’identique. Si les pochettes de disques et les affiches sont de la partie, cet événement n’oublie pas que Johnny a été acteur passant de la comédie au drame, du polar au western, sans oublier maints souvenirs musicaux qui ont marqué plusieurs générations, faisant de nombreuses de ses chansons des standards de la variété. Un voyage immersif grâce à un soin tout particulier apporté à la scénographie et à des effets personnels de l’artiste mis à disposition par sa famille et ses proches. « Johnny Hallyday - l’Exposition » propose enfin une plongée dans l’Amérique qu’il aimait et où il résidait une partie de l’année, ainsi qu’à Saint-Barth où il repose aujourd’hui. Une visite à effectuer par les fans (mais pas que !) jusqu’au 15 juin 2023 au Palais 12. Plus de détails sur le site www.brusselsexpo.com

Place de Belgique, 1 à 1000 Bruxelles

EXPOSITION : CERISE, LULU ET NELSON

L’illustratrice et dessinatrice française Aurélie Neyret a fait des mondes de l’enfance son univers de création. Après avoir signé de nombreuses illustrations pour des publications jeunesse ou collectives, elle fait ses débuts dans la bande dessinée aux côtés de Joris Chamblain avec la série Les Carnets de Cerise, dont le succès lui apporte la reconnaissance du public comme de la critique. Suivent ensuite les aventures de Lulu et Nelson, un récit écrit par Charlotte Girard et Jean-Marie Omont. Avec un style dynamique et coloré, la dessinatrice met en scène de jeunes héros attachants en quête d’eux même et de liberté. Un univers sensible et original que l’exposition propose d’explorer pour en découvrir toute la profondeur et la créativité. Pour l’anecdote : en février 2016, Aurélie Neyret a refusé sa nominationdans l’ordre des Arts et des Lettres, à l’instar de trois autres auteures de bandes dessinées. C'est après un bref passage par l'école Émile Cohl qu'elle décide de développer son style en autodidacte. Elle a également collaboré avec l’univers de la Presse et l'édition internationale, tout en illustrant divers magazine jeunesse (J'aime Lire, Histoire Junior). Une rétrospective à découvrir jusqu’au 15 août 2023 au Centre belge de la Bédé. Plus de détails sur le site www.cbbd.be Rue des Sables, 20 à 1000 Bruxelles

EXPOSITION : CARRÉMENT POILU

Petit Poilu est forcément … petit et poilu ! Tous les matins, il quitte sa maman et sa maison pour aller à l'école. Mais il faut toujours que tout bascule ! De surprises en surprises, de rencontres en rencontres, il plongedansdesuniversextraordinaires etfarfelusdont il ressort toujoursgrandi.Pourlui,chaqueinstant de l’existence se transforme en expérience avec son cortège de découvertes et de petites misères. Ainsi, lorsqu’il passe d'urgence à la toilette après s’être réveillé le matin, il sait que la cuvette du WC est trop grande pour lui. Puis il avale son petit déjeuner, fait la bise à sa maman et s'en va gaillardement sur le chemin de l'école. De l'école ? Rien n'est moins sûr, car l'aventure l'attend au coin de la rue. Cette trame immuable, déclinée dans des variantes chaque fois différentes, est l'invention du dessinateur Pierre Bailly et de la scénariste Céline Fraipont qui ont créé une bande dessinée entièrement muette et accessible dès l'âge de trois ans. Chaque aventure est le lieu d'un message spécifique qui peut traiter de thème aussi divers que la dépression, les migrants, la rivalité, l'amitié, la déception amoureuse, la colère etc. La fin de chaque histoire est consacrée à une explication de la démarche, un éclaircissement du sujet traité. Haute en couleurs, cette exposition ludique propose aux plus jeunes de grimper, sauter, ramper et plonger de case en case, en s’immergeant dans des ambiances à chaque fois différentes comme Petit Poilu lui-même. Un événement à voir en famille jusqu’au 15 août 2023 au Centre belge de la Bédé. Plus de détails sur le site www.cbbd.be Rue des Sables, 20 à 1000 Bruxelles

EXPOSITION : 175 ANS DES GALERIES ROYALES SAINTHUBERT

Depuis cent septante-cinq ans, les Galeries Royales Saint-Hubert participent au rayonnement de notre capitale. Alors que les passages couverts poussaient allègrement en France et en Grande-Bretagne au début du XIXe siècle, le roi Léopold Ier souhaitait doter Bruxelles d’un passage couvert monumental en signant un arrêté en 1839. Il faudra néanmoins attendre sept ans pour que la première pierre de ce passage soit posée. A titre de rappel, les Galeries Royales Saint-Hubert forment un ensemble de trois passages : la Galerie du Roi dédiée à sa majesté Léopold Ier, la Galerie de la Reine dédiée à son épouse Louise-Marie d’Orléans et la Galerie du Prince dédiée au Prince héritier, le futur Léopold II. Sous l’impulsion de son architecte Jean-Pierre Cluysenaar, cet ensemble a été bâti en moins de quinze mois, affichant une longueur exceptionnelle de plus de deux cents mètres et une hauteur proche de vingt mètres, témoignant du savoir-faire belge en matière de construction, utilisant la pierre, le métal et le verre pour le dôme de la structure. Depuis cette époque, le lieu a vu défiler un panel de personnalités allant de Charles Baudelaire à Alexandre Dumas, sans oublier Paul Verlaine qui avait acheté dans un commerce de cette galerie l’arme qui lui a servi à tirer sur son amant Arthur Rimbaud. On ne le répète pas souvent, mais ce fut au premier étage du numéro 7 que s’est déroulée la première projection des frères Lumière. C’est également sous la verrière géante que la première praline du chocolatier Neuhaus a vu le jour en 1912. Enfin, ces trois galeries qui se jouxtent ou se prolongent recensent quelques fleurons denotrepatrimoineartistique avec des enseignestellesquele ThéâtreRoyal des Galeries, la librairie Tropismes encensée par les lecteurs férus de bons livres ou le cinéma des Galeries. La petite histoire alimentant la grande et inversement ! Naturellement, on se situe à un saut de la Grand-Place et aucun Bruxellois n’est jamais passé dans le coin sans frapper de ses talons les dalles larges de l’endroit avant de s’asseoir et savourer un café à une terrasse, s’attarder devant les vitrines attrayantes ou donner rendez-vous à l’une ou à l’autre connaissance. Une exposition est aujourd’hui consacrée à ce lieu mythique jusqu’au 30 juin 2023. Une opportunité de se familiariser avec un cadre connu, maisqui recèle bien des anecdotes à exhumer. Surtout, une manière récréative de se plonger dans un pan du passé territorial dont nous ignorons les tenants. Voyez tous les détails pratiques sur le site www.grsh.be/175-years

Galerie de la Reine, 26 à 1000 Bruxelles

EXPOSITION : SWEDISH ECSTASY

Au printemps 2023, tous les regards seront tournés vers le Grand Nord. La Suède est surtout connue pour son pragmatisme, ses grands ingénieurs et ses entrepreneurs. Mais il existe un aspect important et pourtant moins connu de la vie spirituelle de la nation, présent dans son art et sa littérature. Bozar organise donc une exposition réunissant plusieurs figures de proue de la scène artistique suédoise, dont les créations ont pour fil conducteur le mysticisme et les spéculations ésotériques. L’occasion de présenter des œuvres de quelques-unes des plus grandes figures littéraires du pays, depuis Emanuel Swedenborg au XVIIIe siècle jusqu'au tournant du XXe siècle avec August Strindberg, connu comme écrivain, mais également auteur de magnifiques dessins et peintures. La même période a donné naissance à l'art visuel de visionnaires tels que C.F. Hill, Ernst Josephson et Hilma af Klint. Aujourd'hui encore, ces visions continuent d'inspirer des artistes contemporains comme Carsten Höller, Christine Ödlund, Daniel Youssef et Cecilia Edefalk. Une exposition à découvrir à Bozar jusqu’au 21 mai 2023. Voyez toutes les informations sur le site www.bozar.be

Rue Ravenstein 23 à 1000 Bruxelles

EXPOSITION : EXPÉDITIONS D’ÉGYPTE

Voilà l’histoire de deux siècles de découvertes archéologiques fascinantes au Pays des Pharaons et de la formation de la collection égyptienne du Musée Arts et Histoire. Elle rassemble près de deux cents objets issus de cette prestigieuse collection. Parmi les objets phares figurent les cercueils richement décorés de la Cachette des prêtres de Deir el-Bahari et le Livre des Morts magnifiquement illustré du dignitaire Neferrenpet, des stèles funéraires, des vases canopes (qui renfermaient les viscères des défunts), des figurines ouchebti (qui accompagnaient les morts dans l'au-delà) initient les visiteurs au monde des dieux égyptiens et de la vie éternelle. Une grande variété de pièces remarquables issues de la collection sont également montrées au publicpourlatoutepremièrefois.Enfin, l'expositionprésenteunesélectiondephotographieshistoriques uniques. Au XIXe siècle, les milieux diplomatiques et industriels belges s'intéressent vivement au passé de l'Égypte, qui occupe alors une place importante dans la politique internationale et l'économie mondiale. Les premiers objets égyptiens de la collection étaient principalement des dons royaux et privés. Dans les premières décennies du 20e siècle, l'ambitieux et flamboyant égyptologue Jean Capart joua un rôle inestimable dans le développement de la collection et de la recherche scientifique. Grâce aux nombreuses initiatives de Capart, Bruxelles fût même un temps considérée comme la capitale mondiale de l'égyptologie. Après près de deux cents ans de profond intérêt pour l’ancienne Égypte, le Musée Art & Histoire gère aujourd'hui une collection égyptienne d’une richesse exceptionnelle qui se classe parmi celles des meilleurs musées européens. Un événement à découvrir jusqu’au 1er octobre 2023 au Musée Arts et Histoire. Voyez davantage de détails sur le site www.artandhistory.museum Parc du Cinquantenaire à 1000 Bruxelles

EXPOSITION : STYLE CONGO - HERITAGE & HERESY

"Style Congo. Heritage & Heresy" explore les politiques de représentation et d'appropriation culturelles à travers des interventions artistiques et architecturales contemporaines ainsi que des documents et matériaux historiques issus des collections du CIVA. L'exposition propose une chronique visuelle de la représentation du Congo lors des expositions internationales organisées entre 1885 et 1958, en prenant comme point d’appui l'Art nouveau. Ce mouvement - appelé à l'époque "Style Congo" - coïncide avec l'exploitation du Congo par le roi Léopold II et reflète une fascination pour les matériaux et les formes "exotiques". Les œuvres de l'exposition remettent en question et déstabilisent les histoires canoniques et les racines coloniales de cet héritage. En examinant les marques de la colonisation dans la ville de Bruxelles et dans le paysage urbain congolais, ils présentent une résignification décoloniale des espaces privés et publics, et cherchent àréécrire les marges del'histoire aucentre. Adécouvrir auCIVAjusqu’au 3 septembre 2023. Voyez plus d’informations sur le site www.civa.brussels

Rue de l’Ermitage, 55 à 1050 Bruxelles

EXPOSITION : FAMILY MOTHERS

Family Matters propose unrécit construit sur le dialogue entre des œuvres qui explorent successivement les sujets de l’enfance, du couple, des parents et des grands-parents, de la fraternité, de la sororité, de la sexualité ou de la transmission intergénérationnelle. Au travers des vidéos, installations, sculptures, peintures et dessins, Family Matters invite les visiteurs à vivre une succession d’expériences individuelles et collectives sur le thème de la famille. À l’instar de nombreux écrivains qui ont consacré leurs œuvres à la description de leurs familles, les artistes réunis ici donnent une place constitutive et déterminante dansleur travailàleur cercle familial. Certains réalisent précisément leur corpusavec leurs proches. Certaines œuvres expriment les souvenirs d’enfance et le sentiment affectueux tandis que d’autres convoquent les violences domestiques, capturant ou rejouant des scènes de couple ou de crispations familiales. Parce que le sujet appelle sans doute une temporalité spécifique, l’art vidéo a une place importante dans l’exposition. Différentes formes narratives sont présentées, entre fiction, documentaire, essai vidéo, performance filmée, expérience immersive ou encore à l’intersection entre ces genres. Cette exposition réunit une vingtaine d’artistes contemporains de tous horizons et générations à la Villa Empain. Un événement à découvrir jusqu’au 28 mai 2023. Davantage de détails sur le site www.villaempain.com

Av. Franklin Roosevelt, 67 à 1050 Bruxelles

EXPOSITION : WOMAN BEFORE FASHION - DIANE VON FURSTENBERG

La wrap dress, cette emblématique robe portefeuille, fête ses cinquante ans. L’occasion pour le musée de consacrer son exposition à la créatrice Diane von Furstenberg, née Diane Simone Michelle Halfin le 31 décembre 1946 à Bruxelles. Une première en Europe ! Découvrez le parcours hors du commun de cette Belge devenue une figure internationale de la mode. Cette exposition n’est pas une rétrospective mais une manière d’aborder le travail de Diane von Furstenberg de façon libre. L’exposition invite le visiteur à appréhender le langage spécifique des couleurs et des imprimés de la styliste appliqué à son emblématique robe portefeuille. Entre jeux de regards et confrontation de créations, cette exposition inédite donne les clés pour comprendre l’incroyable carrière d’une femme créatrice ayant compris les femmes. Selonle magazine Forbes, elle était lasoixante-quinzième femme la plus puissante du monde en 2015. Ses créations ont été portées par de nombreuses célébrités, dont Michelle Obama, la duchesse de Cambridge, Madonna, Jessica Alban, Jennifer Lopez et Blake Lively. Un événement à découvrir jusqu’au au 7 janvier 2014 au Musée de la Mode et de la Dentelle. Voir tous les détails pratiques sur le site www.fashionandlacemuseum.brussels Rue de la Violette, 12 à 1000 Bruxelles

EXPOSITION : SUB TERRA

L’exposition « Sub terra » questionne notre rapport au culte, à la mémoire et aux ressources naturelles à travers une sélection d’œuvres singulières, dont des créations in situ. Sculpture, céramique, photographie ou vidéo – l’exposition rassemble une dizaine d’artistes internationaux aux pratiques variées, des plus ancestrales au plus contemporaines. Des frigos funèbres de la belge Carole Louis (Réserves) aux vanités organiques du français Loup Lejeune (Plasma), du non-lieu de gravats de Marie Sommer (Teufelsberg) à l’étendard de pétrole du russeAndrei Molodkin(Drapeau européen), jusqu’aux étranges totems de la sénégalaise Seni Awa Camara (Asék di si fool/Femme aux grenouilles) ou aux entrelacs de racines de Diana Scherer (Hyper rhizome), Sub terra exhume tant nos rites funéraires, religieux ou profanes, que le dialogue des vivants à la temporalité et à l’environnement. Une façon de contribueraudécloisonnement desdisciplineset aurayonnement d’artistesconfirmésouémergentsdans le domaine de la création contemporaine que sont Seyni Awa Camara, Sigalit Landau, Lucien Pelen, Marie Sommer, Giovanni Cioni, Corine Borgnet, Tatiana Bohm, Maarten Vanden Eynde, Andrei Molodkin, Loup Lejeune, Carole Louis, Diana Scherer. Leurs travaux sont à découvrir à la Maison des Arts jusqu’au 14 mai 2023. Plus d’informations sur le site www.lamaisondesarts.be Chaussée de Haecht, 147 à 1030 Bruxelles

EXPOSITION : DEMA

Dema est un artiste plasticien belgo-marocain né et élevé à Bruxelles, il a commencé son exploration de l’art et de l’identité il y a 30 ans. Son travail va de l’expérimentation calligraphique utilisant de l’encre et du papier à l’élaboration de peintures murales de 30 pieds de haut et l’a emmené partout dans le monde, de Rio à Dubaï. Il a organisé des expositions et des ateliers à Washington DC et à Dakar, entre autres, mais passe la plupart de son temps à organiser des événements et des activités artistiques pour les enfants et les adolescents dans sa ville natale : Bruxelles. Comme beaucoup d’entre nous, Dema s’est toujours senti “entre les deux”, à la croisée de diverses identités distinctes et a simplement refusé de choisir uncamp.Chacune de sespièces sesitue àl’intersection de la calligraphie, dugraffiti, delapoésie et du langage, des chemins divergents qui mènent tous à une croissance personnelle et culturelle. Dema embrasse non seulement son intersectionnalité, illa voit, dans toute sa complexité, comme son vrai moi. Pour l’exposition Ma bine wa bine, il utilisera l’histoire de ses racines et son héritage comme source d’inspiration pour cette collection de pièces mettant en valeur l’œuvre de sa vie. Au début de sa carrière de calligraffiti, il a immédiatement perçu le besoind’unengagement artistique au seindes communautés de jeunes de son quartier ainsi qu’à l’étranger. Au fur et à mesure que son travail gagnait en visibilité, il a commencé à parcourir le monde en assistant à des festivals d’art et en participant à des expositions. Il a profité de cesopportunités pourtravailler avec desorganisationslocales surdes atelierspour lesjeunes qu’il concevait et dirigeait. Il travaille régulièrement à Bruxelles et anime actuellement des ateliers d’art dans des prisons en Belgique. Un événement à admirer à l’Espace Magh à partir du 17 mai 2023. Veuillez découvrir davantage d’informations sur le site officiel de l’organisateur www.espacemagh.be Rue du poinçon, 17 à 1000 Bruxelles

EXPOSITION : 24 HEURES DU MANS - CENT ANS DE COMPÉTITION

Voilà une exposition pour vous plonger dans l'univers des 24 heures du Mans comme si vous y étiez ! La quinzaine de voitures sélectionnée avec soin y contribue grandement, mais pas que ! Tous les détails du circuit sont reproduits dans la mise en scène avec des bruits des moteurs, mais également la place des voitures sur la grille de départ aux échanges avec les pilotes. Rien n'est laissé au hasard ! Des petits films retraçant l'histoire et les plus beaux moments des courses termineront de vous faire voyager dans l'espace et dans le temps ! Les modèles exposés possèdent tous une vraie histoire avec la célèbre compétition, qu'elles aient concouru ou qu'elles aient servi pour les tests. L’occasion d’admirer la Ford GT40P de1966 qui aété utilisée pourles essaisdela fameuse course au cours delaquelle Ford a détrôné Ferrari en s'emparant des trois premières places. Elle était même la voiture réserve pour la compétition. On avance un peu dans le temps, jusqu'en 1976, pour découvrir la Inaltéra. Il s'agit du premier bolide à se présenter sous le nom de son sponsor. Il s’agit également la première voiture conçue et développée par Jean Rondeau (pilote et constructeur automobile français qui fût le seul à remporter les 24 heures du Mans au volant de sa propre création). C’est à bord de cette Inaltéra que Christine, une de nos trop rares femmes pilotes belges, et Lella Lombardi remportèrent la « Coupe des Dames » en 1977. On termine cet aperçu de l'exposition avec la Peugeot 905. Cette dernière a fait un doublé en 1992 en remportant les 24 heures du Mans et le Championnat du monde. ll faut dire qu'elle présente un atout danssa conception qui a certainement favorisé ses victoires avec un châssis qui a bénéficié de la technologie de Dassault Aviation et d’un moteur proche de ce qui se faisait en Formule 1 à l'époque. Si vous voulez pousser l'expérience encore plus loin, vous pourrez prendre place dans les simulateurs (le week-end) pour vivre les sensations des pilotes et essayer de décrocher le meilleur temps ! Cette exposition résulte de la collaboration entre l'Automobile Club de l'Ouest et Autoworld et est à voir jusqu’au 28 mai 2023 à Autoworld. Plus de détails sur le site www.autoworld.be Parc du Cinquantenaire à 1000 Bruxelles

COLLECT MARKET : MOVIE JUMBLE

Nous sommes heureux de vous annoncer le lancement d’une bourse Collect Market 100% cinoche conçue pour les amateurs et les curieux. Cet événement a été pensé pour les passionnés qui souhaitent se procurer moult objets liés à leur marotte, en apprendre davantage sur l'histoire du cinéma ou enrichir leur collection de livres, d'affiches et de jouets cinématographiques. Que vous soyez un collectionneur expérimenté ou un novice dans le domaine, cette bourse est l'endroit idéal pour rencontrer d'autres passionnés, échanger des idées et trouver des objets rares et uniques. L’occasion de découvrir des séries incroyables d'affiches, de jouets, de disques, des figurines et de mille autres choses pour vous aider à explorer le monde fascinant du septième art. Si cela vous tente, soyez à la Gare Maritime (Tours et Taxi) le dimanche 7 mai 2023 de 8 à 16 heures. Maintenant, si vous souhaitez devenir vendeur à votre tour, l’emplacement est loué cinquante euros. Entrée gratuite. Plus d’informations sur le site www.tour-taxis.com

Rue Picard, 3-7 à 1000 Bruxelles

Willy Smedt

EXPOSITION : LE CHAT

Le Parc royal, également connu sous le nom de parc de Bruxelles, abrite vingt-deux statues en bronze du « Chat ». Le Chat est un personnage fictif créé par l'artiste belge Philippe Geluck, qui est devenu célèbre pour ses bandes dessinées humoristiques. Cetteexpositionen pleinair devrait attirer les touristes et les habitantsde la ville. Après Paris, Bordeaux, Caen,Genève et Monaco, les statues débarquent enfin à Bruxelles, sixième étape d’un parcours qui devrait se poursuivre à New York. Un événement qui se sera fait attendre. Avec troismètres dehauteur et unpoids depresque deuxmillecinqcents kilos, chaque œuvre est le fruit de la collaboration entre l’artiste et différents corps de métier pour passer des planches de bédé à la 3D. Si l’humour est bien présent dans l’univers du dessinateur, chaque pièce exposée n’entend pas faire forcément sourire, mais susciter la réflexion. On le sait, le public se ruera pour découvrir ce travail dans l’un des lieux emblématiques de la capitale. Avec le printemps et le soleil que tout le monde attend, on devine qu’un parcours dans les allées de ce site, seul ou en famille, sera mis au programme de bon nombre de Bruxellois. Le Chat, on le voit partout, décliné en tee-shirt, gobelet en plastique ou boîte de biscuits. Du coup, on a l’impression de le connaître sous toutes ses coutures, au point qu’il pourrait presque faire partie du ménage. En trente ans que le personnage habite l’imaginaire collectif, il fait aujourd’hui partie du paysage, devenant une valeur sûre que les collectionneurs s’arrachent et qui, chaque jour, prend de la valeur. Une certaine forme d’art bien à l’écart de ce qu’on découvre dans les musées, faite pour jouer l’équilibriste entre l’art sérieux et le côté ludique. Des sculptures à découvrir jusqu’au 30 juin au Parc royal.

EXPOSITION : EVOLUTION 03

Les peintures de Vladimir Moszowski vous transportent sans aucun doute vers des sentiments que vous ne pouvez éprouver que dans vos rêves. Très stratifié et plein de références subtiles à des souvenirs vécus, ce peintre magistral parvient à évoquer un monde qui fait rêver. L’eau et les arbres reviennent souvent, mais à chaque fois, en peignant, il parvient à trouver un nouvel angle. D’une beauté enchanteresse.

Quant à la bruxelloise Jacqueline Devreux, elle sait comme nulle autre représenter les femmes dans son style très reconnaissable, à la fois mystérieux, particulièrement bien peint et intriguant, charmant à première vue, mais un double fond se cache dans les toiles. Cette artiste ne propose pas ce qu’elle voit de l’extérieur, mais tente de saisir la personnalité et, l’intérieur. En fait, ses œuvres sont des réflexions sur les peintures elles-mêmes. Cette exposition intitulée Evolution 03 et répartie sur deux étages de la Maison de la Poste (Tour et Taxis) vous accueille jusqu’au 15 mai 2023. Voyez les informations pratiques sur le site www.tour-taxis.com

Avenue du Port, 86C à 1000 Bruxelles

EXPOSITION : LE BAROQUE À FLORENCE

Caractérisé par le goût du mouvement, de la dramatisation, de l'exubérance décorative, le baroque est un paradigme esthétique complexe qui a pour but de surprendre et d'émouvoirlesspectateurs. Mouvementdegrande ampleur, il s'est rapidement répandu de l'Italie vers les grands pays d'Europe. Bozar vous entraîne dans la Florence du XVIIe siècle. Alors qu’à Rome le baroque était à son apogée, Florence, ville de la Renaissance italienne par excellence, a également vu nombre de ses églises se parer d’ornements et ses palais abriter des œuvres de peintres et sculpteurs maniéristes et baroques : du sfumato magistral de Francesco Furini aux œuvres religieuses colorées de Cesare Dandini, en passant par les extraordinaires natures mortes de Jacopo da Empoli. De même que l'art de la Renaissance a connu un déclin formel avec le maniérisme, le baroque s'est épuisé, dans un académisme précieux et qualifié de vain par ses détracteurs, dans le Rococo ... Pour ceux qui l’ignorent encore, Le nom baroque est issu du portugais "barocco" qui désigne une perle irrégulière. Une collection à voir à Bozar jusqu’au 21 juillet 2023. Voyez tous les détails concrets sur www.bozar.be

Rue Ravenstein, 23 à 1000 Bruxelles

EXPOSITION : FOUR SISTERS

Chantal Akerman, Marianne Berenhaut, Sarah Kaliski et Julia Pirotte sont artistes. L’une réalise des films, l’autre des sculptures. Une autre est peintre, la dernière est photographe. Ce sont quatre femmes juives. Issues de différentes générations, elles ont émigré ou sont nées de parents apatrides qui ont fui l’Europe de l’Est et les persécutions dans les années 1930. Toutes les quatre ont habité Bruxelles et ont en commun d’avoir vécu – directement, ou à travers leurs proches – l’Occupation, d’avoir vu et subi les déportations, d’avoir traversé le désastre. Chantal, Marianne, Sarah et Julia sont sœurs. Sœurs d’autres parents. Elles ont survécu, ou simplement vécu, grâce à la résilience des leurs. À l’instar de Ruth Elias, Ada Lichtman, Paula Biren et Hanna Marton, Les Quatre sœurs revenues des camps de la mort dont le cinéaste Claude Lanzmann avait recueilli les témoignages à la fin des années 1970, elles ont en partage l’expérience de la Shoah. Elles sont dépositaires d’une mémoire, faite d’autant de récits que d’absences et de paroles lacunaires. Une faille, un silence, une hantise qu’elles ont reçu en héritage. Artistes, elles ont fabriqué des œuvres, des langages, des manières de voir dans et autour de ce trou dans l’Histoire, dans leur histoire. Évoluant chacune dans un monde singulier, Chantal, Marianne, Sarah et Julia se sont parfois croisées, aperçues au détour d’une expositiond’une projection. Femmes, ellesse sont construites avec une force et un engagement qui en font aujourd’hui des modèles de vie et de liberté. Juives, elles se sont interrogées sur le poids de l’appartenance et de la transmission, sur les puissances d’une culture éparse et diasporique. Four Sisters est une exposition chorale, qui suit le regard de ces quatre figures, dont les existences, mises bout à bout, couvrent un siècle entier d’Histoire et où s’entremêlent des évènements, des lieux, des destructions, des émancipations, des transformations politiques et des expérimentations intimes. Mêlant œuvres et archives, images et textes, présentations monographiques et arrangements collectifs, Four Sisters entrecroise les fils de ces récits de vie, à la manière d’un tissage. Ce tissage s’étend jusque dans le présent, à travers la participation ponctuée d’artistes d’une plus jeune génération. A l’intérieur de Four Sisters, dans les détails et les plis, les souvenirs se mêlant à la fiction, il y a des gestes, des temps et des fragments dont les échos résonnent et composent de nouveaux motifs, àl’instantd’unemémoirequi nepeutseformerquedanslepartage. Unévénement àdécouvrirauMusée juif de Belgique jusqu’au 27 août 2023. Plus de détails sur le site www.mjb-jmb.org Rue des Minimes, 21 à 1000 Bruxelles

EXPOSITION : ZÉPHIR BUSINE

Voilà une exposition monographique 100% consacrée à Zéphir Busine (Gerpinnes 1916 - Mons 1976), designer et artiste décorateur. S’il est surtout connu pour son œuvre picturale, qualifiée d’abstraction lyrique, Zéphir Busine s’est également illustré dans bien d’autres domaines de la création. Au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, la reconstruction a en effet fourni durant les « Trente glorieuses » un abondant travail aux artistes et artisans en termes de restauration ou dereconstructiond’un patrimoinedévasté par lesbombardements. Avec d’autres, Zéphir Busine eut ainsi l’occasion d’étendre l’éventail de ses talents. Des années 1950 aux années 1970, il fut tour à tour illustrateur, céramiste, sculpteur, vitrailliste et décorateur. Il eut également l’opportunité de collaborer avec l’architecte Jacques Dupuis, notamment dans le cadre de l’Expo 58 mais aussi pour des ensembles de mobilier et d’art religieux. En 1957, invité par la manufacture de verre de Boussu soucieuse de renouveler son image, il conçoit de nouvelles gammes de produits d’une étonnante modernité et d’unegrande puretéformelle, dont certainsseront distinguésduSigned’oren 1960décerné par le Design Centre de Bruxelles. Alors que la collaboration avec Boussu s’arrête en 1970, Zéphir Busine explore une nouvelle voie, celle du graphisme, qu’il enseigne à l’Académie des Beaux-Arts de Mons jusqu’à son décès en 1976. L’ambition de cette monographie est de dévoiler un travail encore peu connudugrandpublicet sonimpactdansl’histoiredudesignenBelgique.Cetévénementest àdécouvrir au Design Museum jusqu’au 27 août 2023. Voyez tous les détails pratiques sur le site www.designmuseum.brussels

Place de Belgique, 1 à 1020 Bruxelles

INSTALLATION : LA FOULE

Robberto&MilenaAtzori proposentLaFoule, peupléedecréatures polymorphes entièrement faites de tissus rembourrés et recouverts d'aquarelles et de broderies. Leurs dimensions presque humaines font écho aux corps de leur public. L'assemblage de sculptures colorées souligne non seulement la pluralité des corps, mais aussi la faiblesse de la notion d'identité. En interrogeant ce que nous définissons comme normal, ces deux artistes souhaitent soumettre cette foule au regard des passants de la rue Sainte-Catherine, révélant l'illusion du caractère immuable de l'identité individuelle. Malgré l'utilisation de couleurs qui évoquent l'harmonie, cette installation aborde la peur d'être confiné, entassé dans une promiscuité inconfortable. Entre malaiseet besoinde contact, La Foule s'interroge sur l'ambivalence de notre rapport à l'altérité. Cette installation est à voir à la Centrale jusqu’au 11 juin 2023. Voyez tous les détails pratiques sur le site www.centrale.brussels

Place Sainte Catherine, 45 à 1000 Bruxelles

EXPOSITION : WOLKEN BOVEN BRUSSEL

Yannick Ganseman (1984) vit et travaille à Bruxelles après des études à l'Académie de Louvain en section sculpture, puis en dessin 2003-2009. Il a également étudié l'histoire de l'art à la VUB. Depuis, ses œuvres ont été exposées dans desinstitutions et desgaleries en Belgique, en France et en Allemagne. Son travail se compose de scènes intimes, de natures mortes, de portraits et de paysages à la peinture à l'huile et à la céramique, mêlant sculpture et peinture. Pour la présente exposition, il s’est lancé le défi de produire de nouvelles œuvres en transposant le contexte de la place Sainte-Catherine en chantier, avec une série de grands bas-reliefs en bois, en plâtre, en moussePU et en polystyrène. Ces créations seront déplacées à l'extérieur pour être soumises aux altérations de la météo et aux éventuelles interventions des passants. Le processus de travail sera visible, puisque l'artiste travaillera dans l'espace d'exposition et sera disponible pour rencontrer les visiteurs. Un événement baptisé Wolken boven Brussel à découvrir jusqu’au 17 septembre 2023 à la Centrale. Voyez tous les détails pratiques sur le site www.centrale.brussels

Place Sainte Catherine, 45 à 1000 Bruxelles

EXPOSITION : BOND IN MOTION

Pour la première fois sur le continent européen, des décors spectaculaires, des maquettes makingof et une cinquantaine de véhicules originaux (motos, voitures, avions, sous-marins, hovercrafts, hélicoptères, ⋯), tout droit sortis des vingt-cinq films de James Bond, seront réunis dans un même lieu. “Bond in Motion” se veut une exposition unique dédiée aux films de l'agent 007 et conçues pour les fans et les curieux. A ce jour, six comédiens ont incarné à l’écran le plus célèbre des agents secrets : Sean Connery, Roger Moore, George Lazenby, Timothy Dalton, Pierce Brosnan et Daniel Craig. On ne le répète pas souvent, mais David Niven avait été approché pour le rôle principal avant de jouer dans « Casino royal », un pastiche, et plusieurs vedettes ont décliné l’invitation de camper les girls de service, dont Brigitte Bardot. Ian Fleming, ancien agent du renseignement pendant la guerre, est le père de plume du héros et a rédigé quatorze de ses aventures, toutes adaptés au cinéma. Décédé en 1964, il n’a connu que le succès que des trois premiers longs métrages. Cette exposition revient sur le phénomène Bond qui perdure depuis six décennies. Elle se déroule à Brussels Expo jusqu’au 14 mai 2023. Voyez les détails pratiques sur le site www.brussels-expo.com

Place de Belgique,1 à 1020 Bruxelles

EXPOSITION : LUMINOPOLIS

Qu’est-ce que la lumière ? Comment rythme-t-elle notre quotidien ? Comment influence-t-elle la vie ? Résolvez des énigmes et percez des mystères. Tic-tac-tic-tac… le temps presse, le chronomètre s’affole ! Voulez-vous sortir vainqueur de l’expo ? À vous de jouer ! La lumière peut être visible ou invisible, de toutes les couleurs ou incolore, ondulatoire ou corpusculaire. Elle permet de voir mais pas seulement. Elle rythme la vie. Elle est une source de vie pour la faune et la flore. Cette exposition entend nous apporter un éclairage sur le lien entre la lumière et le vivant. Elle nousinvite à réfléchir sur l’importance de la lumière dans nos sociétés. Dans cette expo-jeu au format totalement inédit, la lumière se révèle sous tous ses aspects (physiques, biologiques, techniques et sociologiques) dans un concept original et captivant, une course contre la montre avec au choix dix, quatorze ou dix-huit énigmes à résoudre pour remporter la victoire. Un événement passionnantet palpitant à explorer, muni d’unetablette pouractiver les bornes de jeu, obtenir des indices et encoder vos réponses. Un excellent moyen de découvrir par le jeu le vaste thème de la lumière. Des défis à relever jusqu’au 13 août 2023 au Musée des Sciences naturelles de Bruxelles. Plus de détails sur le site www.naturalsciences.be

Rue Vautier, 29 à 1000 Bruxelles

EXPOSITION : GREAT ART FOR GREAT KIDS

Un panda dans un tableau d’Edvard Munch, des ours dans un chef-d'œuvre de Michel-Ange ou un cochon dans celui de Johannes Vermeer, cela ne fait pas forcément sérieux, mais ça amuse les enfants et voilà le but recherché pour les initier à l’histoire de la peinture et leur faire connaître les classiques qui émaillent les murs de nos musées. Certains jugeront la démarche iconoclaste ou méprisante. La réponse est toute trouvée : que les râleurs restent chez eux et surtout qu’ils ne dégoûtent pas les enfants de ce qui se veut avant tout ludique et pédagogique, car la mission de« GreatArtforGreatKids »sertàrelifterlesgrands classiques pour les mettre à porter des plus jeunes et lesfairedécouvriravecunelunettequ’ilscomprennent pour, sans doute, leur permettre d’aller plus loin en grandissant. L’idée vient de Thaïs Vanderheyden, illustratrice et auteure qui depuis longtemps fait découvrir l’Art aux enfants. Qui a dit que les chefsd’œuvre étaient réservés aux adultes ou à ceux qui ont suivi une formation avec un grand A et qu’il fallait des connaissances précises pour admirer, analyser ou comprendre. La formule présentée à Bruxelles bouscule les tabous et se veut récréative pour donner lieu à la curiosité et à l’émerveillement. Cette exposition comprend des œuvres digitales interactives, mais aussi un espace qui permet aux petits de colorier leur propre dessin en fin de parcours. Cet événement 100% familial est prolongé jusqu’au 21 mai 2023 à la Grand-Place. Voyez tous les détails pratiques pour une visite sur le site www.greatartforkidsexpo.com

Rue de la Colline, 24 à 1000 Bruxelles

Willy Smedt

EXPOSITION : LES SŒURS NOIRES

Un événement est consacré à la congrégation des Sœurs Noires, ordre qui est apparu durant la seconde moitié du XVème siècle, avec le regroupement de plusieurs béguines qui ont reçu de leur évêque l’autorisation de prononcer leurs vœux pour entrer en religion et suivre la règle de Saint Augustin. Leur supérieur hiérarchique leur a toutefois imposé de porter le scapulaire noir comme tenue distinctive, vêtement qui leur a valu le surnom de « Sœurs Noires ». Ces religieuses ont assez tôt bénéficié d’une forte popularité, car elles ne se contentaient pas d’être des contemplatives, mais exerçaient dès le départ un apostolat en s’occupant des malades en se rendant à leur domicile, faisant montre d’un dévouement total, notamment lors des épidémies de peste qui leur a valu l’admiration de tous. Finalement, devenues trop peu nombreuses, lesSœurs Noires se sont rattachées à un autre ordre en 1956. La Basilique de Koekelberg leur consacre une exposition dans son espace muséal, question de commémorer leurs actions et de les rappeler à notre mémoire, en regroupant une série d’objets tels que des peintures, du mobilier, des œuvres d'arts, de la vaisselle, des sculptures et de la dentelle bruxelloise ou flamande. En se rendant sur place, on découvre tout un pan de notre passé peu ou mal connu au XXIe siècle. A voir à la Basilique de Koekelberg pour une durée encore indéterminée. Voyez tous les détails pratiques sur le site www.basilicakoekelberg.be

EXPOSITION : LES DÉBUTS DE LÉON SPILLIAERT

A ce jour, Léon Spilliaert reste l’un des artistes les plus singuliers du XXe siècle, servi par un style distinctif et une palette de couleurs vibrantes, qui a généré une œuvre à la fois mystique et introspective. Né en 1881 à Ostende, il a commencé sa carrière artistique à l'âge de dix-huit ans en autodidacte, développant une sensibilité profonde pour l'art et la nature, influençant son travail. À travers ses tableaux, il a exploré ce qui l’entourant, l'architecture et la ville d'Ostende, ainsi que sa propre psyché. Ses peintures sont souvent caractérisées par un sentiment de solitude et d'isolement, reflétant peut-être son propre malaise existentiel. Dans ses toiles, il a représenté des personnages seuls, des rues désertes et des paysages nocturnes, créant ainsi des atmosphères étranges où semblent planer un mystère, avec une palette intense et saturée, utilisant des bleus profonds et des noirs pour créer un effet obsessionnel. Un des exemples les plus connus de son style est le tableau "Le phare d'Ostende", qui représente un phare éclairé la nuit, entouré d'une mer agitée. La composition est épurée, avec peu d'éléments, mais elle dégage une puissance émotionnelle qui a ému de nombreux spectateurs. Le tableau est devenu emblématique de l'œuvre de Spilliaert. Au fil de sa carrière, il a exploré de nombreux thèmes différents, allant des natures mortes aux portraits, en n’abandonnant jamais les points de vue. Il a également travaillé la peinture, l'aquarelle, le dessin et la gravure. Le Musée Royal des Beaux-Arts de Belgique possède une collection importante d'œuvres de Spilliaert, offrant ainsi aux visiteurs une occasion unique de découvrir son parcours. La collection comprend des peintures, des dessins et des estampes, couvrant l'ensemble de sa carrière. La collection met en évidence l'évolution de son style et son exploration constante de nouveaux thèmes. Pourtant, cette fois, les organisateurs ont choisi de sortir des réserves les œuvres de jeunesse, celles réalisées alors que le plasticien était âgé de vingt-et-un an, après un furtif passage à l'Académie de Bruges en 1899. Celles-ci témoignent d'une représentation à la fois mature et très personnelle de l'univers théâtral inquiétant de Maurice Maeterlinck qu’il lisait et laissent entrevoir des sujets et dessins qu'il créera dans les années suivantes. Léon Spilliaert y déploie son talent artistique d'une manière tout à fait unique. L’occasion de se rappeler que, au début de la première décennie du XXe siècle, période mise en lumière dans cet événement, le jeune artiste était en plein questionnement sur lui-même, le sens à donner à l’existence et sa raison de vivre. Après de brefs séjours à Bruxelles et à Paris, il est retourne à Ostende. L'agitation et les couches symboliques de ses premières créations font alors place à une profonde expérience de l'ici et maintenant, dans des intérieurs et des paysages de bord de mer. En parcourant cette exposition-phare, les visiteurs découvrent ses influences artistiques pour comprendre son travail. Elle est à voir jusqu’au 3 septembre 2023 aux Musées Royaux des Beaux-Arts de Belgique. Voyez toutes les informations pratiques sur le site www.fine-arts-museum.be

Rue de la régence, 3 à 1000 Bruxelles

Paul Huet

EXPOSITION : MOMIES EN TRANSPARENCE

Les momiessont des corpshumainsou animauxqui ont été préservés de la décomposition. Leprocessus de momification remonte à l'Antiquité et a été utilisé dans de nombreuses civilisations. Les Égyptiens se sont faits les spécialistes de cette matière, mais d'autres cultures ont également pratiqué la momification, notammentles Incas, les Aztèques, lesChinois et les Perses. La momification égyptienne est l'une des plus connues et des mieux documentées. Elle était pratiquée pour préserver le corps des pharaons et des hauts dignitaires, afin qu'ils puissent traverser le monde des morts et atteindre l'au-delà. Le processus de momification égyptienne était un rituel complexe qui impliquait plusieurs étapes. Tout d'abord, le corps était préparé en prélevant les organes internes, à l'exception du cœur qui était laissé en place car il était considéré comme le siège de l'âme. Lesorganes étaient ensuite placés dans des canopes, immédiatement scellées. La dépouille mortelle subissait alors un traitement fait de produits chimiques pour éviter la décomposition. Les embaumeurs utilisaient du natron, un sel composé de carbonate de sodium et de bicarbonate, pour dessécher le cadavre et éliminer l'humidité. Des huiles et des parfums servaient enfin à le protéger et à le doter d’une odeur singulière. Une fois momifié, il était entouré de bandelettes et déposé dans un sarcophage en bois ou en pierre. Ces cercueils étaient décorés avec des images et des symboles qui étaient censés aider le défunt à traverser le monde des morts. Ce processus était naturellement réservé aux élites de la société, car il s’avérait extrêmement onéreux et nécessitait une expertise spécialisée. Cependant, les personnes plus modestes avaient parfois droit à être embaumées grâce à une méthode moins coûteuse, qui consistait à enlever les organes internes et à les remplacer par du natron. En dehors de l'Égypte, d'autres mondes ont également utilisé cette pratique. Ainsi, les Incas ont momifié les corps de leurs dirigeants et les ont placés dans des sanctuaires pour les honorer. Les Aztèques se sont concentrés sur cette pratique pour célébrer leurs guerriers morts au combat. Dans la Chine ancienne, la momification était souvent réservée aux empereurs et aux membres de leur famille. Les corps étaient traités avec des produits chimiques et placés dans des cercueils en bois de cèdre. Les cercueils étaient ensuite enterrés dans des tombes creusées dans les collines. Enfin, chez les Perses, la momification était réservée aux personnages les plus influents. A travers cette exposition, le Musée de la Médecine entend nous faire voyager à travers le temps et l’espace pour aller à la découverte de ces rites mortuaires anciens et découvrir les dessous de ce système d’embaumement. Préparezvous à déceler les secrets des momies : Qu’est-ce qui se trouve derrière les bandelettes? Dequoisont décédés ceux qui nous ont précédés ? Qu’est-ce-que les momies peuvent nous apprendre sur les modes de vie des cultures antiques ? Sur leur médecine ? Le tout grâce aux nouvelles techniques d’imagerie médicale, comme le CT Scan ou la fibroscopie, qui permettent d’en apprendre davantage tout en préservant l’intégrité physique de ces corps conservés. Une exposition à découvrir au Musée de la Médecine jusqu’au 23 octobre 2023. Découvrez les heures d’ouverture et les modalités pratiques sur le site officiel www.museemedecine.be

Route de Lennik, 808 à 1070 Bruxelles

EXPOSITION : RENÉE DEMEESTER

Renée Demeester a vu le jour au Congo en 1927 et s’est fort vite affranchi du confort de la vie coloniale pour se consacrer à la peinture dès 1952. Date à laquelle elle a rencontré le sculpteur Marcel Arnould (1928-1974), avec lequel elle a noué une relation maritale complexe, mais artistiquement féconde. Durant les années 60, le couple a participé activement à la vie bohème de Bruxelles et ses environs. Leurs amis étaient à la fois les surréalistes de l‘époque (Marcel Mariën, Marcel Lecomte) et les abstraits (Victor Servranckx, Felix De Boeck. Après le suicide de son époux, Renée a poursuivi courageusement sa carrière. Sa peinture, d‘abordrigide et sombre, s’émaillede légèreté et dedynamisme dans les années 60, avant d’embrayer pour une tangente radicale la décennie suivante et opter pour des dégradés colorés et la distorsion spatiale de ses compositions. La modestie et la sous-estimation l’ont longtemps maintenue loin des radars, jusqu‘à ce que le public commence à prendre conscience de l’importance de son travail. L’artiste nous a quittés en avril 2022. La présente exposition donne l’occasion au public de se familiariser avec cette artiste tout aussi talentueuse que discrète. Figure remarquable de l’Abstraction belge des années 1960/80, elle a su développer un style propre style et le faire évoluer sans tenir compte des étiquettes ni des modes. Une rétrospective à voir jusqu’au 3 septembre 2023 au second Musée Magritte. Plus de détails sur le site www.magrittemuseum.be Rue Esseghem,137 à1090 Bruxelles

EXPOSITION : ATOMIUM DU SYMBOLE À L’ICÔNE

Le 17 avril 1958, la dernière Exposition universelle et internationale organisée par la Belgique a été inaugurée sur le site du Heysel à Bruxelles. Evénement riche en couleur, porteur d'un message d'optimisme sans limite et miroir d'une société confiante en son avenir, l’Expo 58 constitue un socle solide de notre mémoire collective. L’Atomium en est un des survivants et consacre aujourd’hui une exposition sur la genèse de son architecture, sa place dans la capitale, son rayonnement ainsi que ses soixante années d'existence. Au fil de la visite, on découvre une période de déclin de l'édifice au cours des nineties, suivie de sa réouverture en 2006 pour aboutir au projet actuel. Depuis le 21 juillet 2020, cette exposition permanente s'est enrichie d'une maquette du site de l’Expo 58, réalisée par Etienne Tollenaere en marque de son soutien à l'Atomium. Derrière cette initiative se cache une très belle histoire, celle d'un passionné de dessin et de modélisme qui, une fois pensionné, s'est mis à travailler sur la maquette de ce lieu qu'il a visité à plus de quarante reprises en 1958, en compagnie de sa petite sœur alors qu'il avait douze ans voilà bien longtemps. Sur base des dessins qu'il avait réalisés à l'époque et, évidemment, avec l'appui de nombreuses recherches personnelles, il s'est lancé dans une méticuleuse aventure. Il a passé presque deux mille heures à réaliser une réplique d'une précision minutieuse. Jusqu'au moindre détail, rien ne manque : les pavillons, les couleurs, les visiteurs qui arpentent le lieu… même le nombre d'arbres présents en 1958 devant les bâtiments est respecté. Si tout le monde a déjà vu l'Expo 58 en photo, en vidéo, parfois même en couleurs, il s'agit de l'unique représentation 3D du site tel qu’il était. La présente exposition se déroule sur trois niveaux. D'une part dans la sphère de base (niveaux 1 & 2) où, à travers des documents d'archives, des photographies, des vidéos d'époque et de nombreuses maquettes, le visiteur fait une plongée au cœur de cette prestigieuse et inoubliable aventure. D'autre part, au panorama (niveau 7) où le visiteur a l’opportunité de comparer la vue actuelle avec celle que ses prédécesseurs pouvaient avoir en 1958. L’occasion surtout de se rendre compte de visu ce qu’a pu être pour nos parents et/ou grands-parents cette période unique, d'évoquer une pléthore de souvenirs et de comprendre un défi technologique qui participe encore actuellement à la magie de l'Atomium. Un événement à vivre sept jours sur sept de 10 à 18 heures. Plus d’informations pratiques sur le site www.atomium.be

Place de l’Atomium, 1 à 1020 Bruxelles

UN KET DE BRUSSELLES : LE VISMET OU MARCHÉ AUX POISSONS

Tu connais le parvis de l’église Sainte Catherine ? Mais oué c’est là ousque tu dégustes une assiette d’huitres avec un verre de Moselle en attendant que Bobonne finisse ses courses rue Antoine Dansaert. Voilà, tu y es !

Sur le côté de l’église, tu vois une grande esplanade que maintenant on appelle le Marché aux Poissons (le Vismet pour les intimes).

Autrefois, il y avait là un morceau du canal (le Bassin des Marchands) qui faisait comme un port, avec des quaisdechaquecôté. Ilss’appellent toujoursQuai aux Briques et Quai au Bois à Brûler. Un gros malin a un jour estimé que de l’eau à cet endroit-là ça ne servait à rien, que ça sentait mauvais et que de toute façon la Senne était quand même enterrée, et que Brusselles n’avait plus besoin de transport fluvial ; tu vois bien qu’il en avait des choses à dire, c’est pour ça que c’était un gros malin. Et c’était pas fini : d’après lui les Ânes de Schaerbeek s’occuperaient bien du canal de Willebroek au pont Van Praet et ça suffisait. Les Brusseleirs ils préféraient tousser dans la vapeur pétrolière des camions, ara ! Donc les deux quais et le canal rebouché ont fait une large esplanade dont on ne savait pas quoi faire, même pas le gros malin, mais il trouvait que c’était mieux quand même que cette eau croupie qui venait empester les braves marchands. Et puis des briques, on en trouvait des tas avenuedu Port àMolenbeeket du boisàbrûler onn’en avait plusbesoin àcauseduboncharbon de nos mines wallonnes. Tout était tof in den hof grâce à lui ! Grosse question : qu’est-ce que l’administration communale allait bien pouvoir foutre avec cet espace vide ? Alors on s’est mis à y vendre du poisson. On a construit un grand hall très XIXe siècle (qu’on s’est empressé de démolir en 1955). C’est bien, le poisson. Ça sent un peu aussi mais c’est différent. Tous les sept mètres tu trouvais un grossiste avec des soles, des carrelets, des boestrinks et autres anguilles, et des restaurants chicos pour la bourgeoisie. Homards, langoustes, huitres, fruits de mer, entrez Messieurs-Dames, c’est tout frais ! Et klett ! voilà l’endroit rebaptisé ! Le Marché au Poisson ! The place to be ! Mieux que l’Îlot Sacré, mieux que Manneken Pis : tu t’accoudes à une table rustique (une tige verticale avec un rond pas très propre au-dessus) avec une assiette de moules parquées et un verre de Chablis du Mont de l’Enclus non millésimé et tu regardes l’entrée de l’église. The foot, peï ! Tu te crois à Washington en compagnie de Donald.

Car l’administration s’est retrouvée de nouveau avec un grand espace vide et inutile après la démolition intempestive des halles. Alors un gars inspiré par les Muses (un autre que le gros malin, rassure-toi) s’est levé dans la salle gothique de l’hôtel de ville et a lancé : « Pourquoi on ne ferait pas un bassin avec de l’eau ? » Approbation quasi unanime. La belle idée ! Déjà on imagine le Mall de Washington avec à un bout la statue de « Abraham » Anspach dans un énorme mausolée, et de l’autre le Capitole Sainte Catherine. Ne manquera que l’obélisque (ou monument à George – sans s) et la Maison Blanche sur la droite…

Maisvoilà, manquedebudget, oumanqued’ambition, onacréédeuxpetitsbassins, un àchaque bout, avec la fontaine Anspach en guise de mausolée d’un côté et les inscriptions « Défense d’uriner » sur la façade de l’église de l’autre côté.

Ça rapporte tout de même un peu d’argent en fin d’année, lorsque l’administration loue des chalets de Noël à prix d’or lors de ces derniers marchés de notre siècle de vente sur Internet. The place to be ? Plus rien à voir là-bas en juillet, à part prendre un bain de pieds lors des canicules, mais pour ça, tu as aussi le parc du Cinquantenaire, dont je te parlerai la prochaine fois.

Tu vois, du temps du Vismet (Marché au Poisson) dans la grande halle, hommes et femmes, poissonniers et poissonnières, avaient une joie de vivre et une faconde qu’on ne retrouve plus aujourd’hui. On rigolait, on s’invectivait, on se balançait des plies à la tête pour un oui ou pour un neen, mais on vivait sans procuration. Chaque année, pour la fête patronale, on se déguisait, on dansait, on buvait toute la nuit et le lendemain, on était fidèle au poste : Poisson frais, madame, juste arrivé d’Ostende.

C’est pas du Zola, pas de la nostalgie de pacotille, juste la vision d’un nouveau mode de vie qui me semble s’éloigner de l’humanité, une sorte de dilution de la personnalité. Ces gens vivaient à la dure mais étaient heureux ; le sommes-nous aujourd’hui, malgré nos voitures socialement valorisantes, nos smartphones plus intelligents que nous, le bien-être suave qui nous caramélise ? Je ne regrette pas le temps du Vismet, simplement, j’envie ces viswaaive (poissonnières) qui travaillaient en riant aux éclats, zwanzaient à tue-tête, connaissaient leur métier sur le bout des doigts tout en sachant vider un verre de gueuze comme un homme. Mais le Vismet est devenu le Mall de Brusselles, avec ses dadames à Chichihouahoua qui chichirotent du thé de Chichine avec une bouche en cul de dindon. D’aucun y verront l’évolution de la civilisation.

Georges Roland

VISITE DES SERRES ROYALES

La visite des Serres Royales est une expérience unique en son genre. Nichées au cœur du domaine royal, elles abritent une collection de plantes exotiques et tropicales parmi les plus belles et les plus variées d'Europe. Dès l'entrée, le visiteur est frappé par la majesté des bâtiments et des jardins qui les entourent. Les serres, conçues par l'architecte Alphonse Balat, ont été construites en 1874 à la demande du roi Léopold II, qui souhaitait y cultiver des plantes exotiques ramenées de ses voyages à travers le monde. La visite commence par la serre de l'Entrée, qui abrite une collection de palmiers et de fougères géantes. On y trouve également une grande variété de plantes carnivores, qui attirent l'attention avec leurs formes étranges et leurs couleurs vives. La serre suivante, appelée serre des Camélias, est dédiée aux plantes d'Asie et du Pacifique, notamment les camélias, les azalées et les magnolias. Les visiteurs peuvent également admirer une collection de bonsaïs, dont certains ont plus de cent ans. La serre des Bananiers, quant à elle, est consacrée aux plantes tropicales, avec une grande variété de palmiers, de bananiers et de bambous. On y trouve également une collection de plantes médicinales, ainsi que des orchidées et des plantes grimpantes. La serre de la Rotonde, qui est l'une des plus impressionnantes du parcours, se caractérise bien sûr par sa forme circulaire et recense une large variété d’espèces, notamment des ficus et des cactus. La végétation y est si dense qu'elle crée une véritable forêt miniature. Enfin, la serre des Orchidées, comme son nom l'indique, est dédiée aux orchidées, avec plus de deux mille sortes différentes, dont des modèles extrêmement rares. Au-delà du plaisir de se promener dans ce lieu historique, la balade permet de découvrir l'histoire de la monarchie. Elles sont traditionnellement ouvertes au public une fois par an. Si les découvrir vous intéresse, sachez que vous avez jusqu’au 7 mai 2023 pour les arpenter. Voyez tous les détails pratiques sur le site www.monarchie.be

Rue Brederode, 16 à 1000 Bruxelles

Louis Strabel

CONCERT : HÉLÈNE GRIMAUD

La célèbre pianiste classique française Hélène Grimaud donnera un concert exceptionnel à Flagey. L’opportunité de retrouver une virtuose dans un programme qui s’articulera autour de trois grands compositeurs du XVIIIe et du XIXe siècle, avec des œuvres signées Jean-Sébastien Bach, Ludwig Von Beethoven et Johannes Brahms, afin de montrer l’étendue de son talent et une dextérité qui n’est plus à prouver. Elle débutera sa performance par la Partita No. 2 in D minor, BWV 1004 ponctuée par une interprétation intense et expressive, suivie par la Sonate pour piano n°30 en E majeur du père de la Neuvième symphonie et de la fameuse Lettre à Elise, pour terminer sa prestation de manière magistrale avec Three Intermezzi for piano, op. 117 et Fantasies, op. 116 de Brahms, le tout avec un doigté délicat qui donnera vie à chaque note de la partition. Elle se produira à Flagey le 12 mai 2023. Voyez de quelle manière réserver vos places sur le site www.flagey.be

Place Sainte-Croix à 1050 Bruxelles

Sam Mas

CONCOURS REINE ELISABETH

Depuis 1937, la Belgique accueille chaque année les virtuoses qui souhaitent passer professionnels dans le domaine de la musique classique, convaincus que leur participation au Concours Reine Elisabeth leur serviradetremplin. Aprèslevioloncellemisàl’honneurl’andernier, c’est autourduchant decristalliser toutes les attentions, offrant une plateforme unique pour les chanteurs d'opéra et les artistes lyriques du monde entier. Les candidats se produiront devant un jury international de professionnels de la musique et depersonnalitésdumondeculturel, qui jugerontleurtechniquevocale, leurmusicalitéetleurprésence sur scène. Les épreuves se dérouleront sur plusieurs jours et comprendront des sélections d'airs d'opéra, de mélodies, de Lieder et de chansons. Les finalistes seront ensuite invités à se produire avec l'Orchestre national de Belgique lors de la finale, où le public pourra retenir son souffle et acclamer les interprètes, avant de connaître larévélation 2023. Les premières épreuves et lesdemi-finales sedérouleront à Flagey les 21, 22, 24 et 25 mai 2023 en présence de spectateurs, alors que la finale sera attendue du 1er au 3 juin au Palais des Beaux-Arts de Bruxelles. Bien entendu, une retransmission est d’ores et déjà planifiée pour un direct à la télévision et en radio à l’attention de celles et ceux qui désirent assister à cet événement culturel dans leur fauteuil ou qui ne souhaitent pas se déplacer. Voyez tous les détails pratiques sur le site officiel de l’organisateur www.concoursreineelisabeth.be

CINÉ-CONCERT : VERTIGO

"Vertigo" d'Alfred Hitchcock, sorti en 1958, est considéré comme l'un de ses chefs-d'œuvre les plus accomplis du ciénaste. Ce thriller psychologiqueexplore lesthèmes de l'obsession, de la désillusion et de la confusion identitaire. Le film suit l'histoire de John "Scottie" Ferguson, un détective privé de San Francisco joué par James Stewart, qui souffre de vertige et doit prendre sa retraite après avoir raté une mission en raison de sa phobie. Il est ensuite embauché par un ami, GavinElster, pour enquêter sur sa femme, Madeleine, interprétée par Kim Novak, qui semble possédée par l'esprit d'une ancêtre décédée. Scottietombesous le charme de Madeleine et s'impliquede plusen plusdans l'enquête. Cependant, lorsque la femme qu’il suit meurt tragiquement, il sombre dans une profonde dépression. Plus tard, il rencontre Judy Barton, qui ressemble étrangement à Madeleine, ce qui le conduit à une spirale de confusion. Ce long métrage utilise des techniques de caméra novatrices pour transmettre les troubles mentaux du protagoniste, notamment des effets de zoom avant et de recul pour représenter son mal. LapartitiondeBernard Herrmann contribue également à créer une atmosphère inquiétante. Celong métrage sera présenté chez nous en version ciné-concert, avec projection sur toile et orchestre live dirigé par le chef allemand Frank Strobel, expert en concerts de musiques de film. Accompagné du Belgian National Orchestra, il vous fera redécouvrir la partition mythique. On le sait, Bernard Herrmann évitait de recourir au leitmotiv et osait plusieurs styles harmoniques, alternant l’utilisation de dissonances (déjà une innovation en soi à Hollywood) et des consonances, chose qui n'était pas dans les us de l’époque, et permettait à sa musique de s’extraire la plupart du temps des clichés. « Vertigo » devenu chez nous « Psycho » en est un bon exemple. Un événement à vivre à Bozar le 26 mai 2023 à la salle Henry Le Bœuf. Voyez toutes les informations complémentaires sur le site www.bozar.be Rue Ravenstein, 23 à 1000 Bruxelles

CONCERT : MOZART

Ce qui est parfois nommé « Double concerto pour flûte et harpe » est en fait un « Concerto pour flûte, harpe et orchestre » en ut majeur composé par Mozart en 1778. Il s’agit d’un beau morceau de son répertoire assez peu joué. On raconte qu’il a été commandé lorsque le musicien résidait à Paris par le duc de Guisne pour sa fille, qui était une joueuse de harpe en dilettante. Heureux de gagner un peu d’argent afin de dresser un doigt d’honneur à la misère qui le rongeait, le compositeur s’est attablé pour rédiger trois mouvements de difficultés moyennes, mais servis par la beauté de la mélodie. Le premier mouvement est vif etjoyeux, la flûte etlaharpe échangent desmélodies et jouentensembleen harmonie. Le deuxième mouvement est plus mélancolique et introspectif, les deux instruments solistes s'enlacent dans un beau duo. Le dernier mouvement est un rondo joyeux, avec la flûte et la harpe qui dialoguent pour se partager des airs enjoués qui amènent l’œuvre à une conclusion animée. Il s’agit une pièce orchestrale magnifique et unique qui met en valeur la sonorité de deux instruments assez peu usités en tant que solistes dans la musique classique. En ce qui concerne les gains financiers de Mozart, ce dernier n’aurait jamais été rétribué et les leçons de composition qu’il a accordées à la fille de ce pseudo-mécène se sont révélées au final une douche froide, car cette élève ne possédait pas une once de talent. Le Belgian National Orchestra sous ladirectiond’AnjaBihlmaier nouspropose d’écouter cette œuvre rare en concert, avec en vedette Emmanuel Pahud à la flûte et Anneleen Lenaerts à la harpe. La soirée sera également l’opportunité de faire entendre la quatrième Symphonie de Beethoven. Cet événement se déroulera à Bozar le dimanche 21 mai 2023 à 15 heures. Voyez tous les détails pratiques sur le site www.bozar.be

Rue Ravenstein, 23 à 1000 Bruxelles

Andrea Cerasi

NOCTURNES DES MUSÉES

Chaque jeudi soir et grâce aux Nocturnes, les passionnés d'art et les curieux ont l'occasion de découvrir les musées bruxellois sous un nouvel angle. Cette année, trente-sept lieux de la capitale participent à l’événement et, à tour de rôle, six ouvrent leurs portes simultanément aux amateurs de 17 à 22 heures pour proposer des visites guidées, des ateliers créatifs, des accès aux coulisses et bien plus encore. Pour un tarif unique de 5 euros par entrée (ou de 2,5 euros pour les moins de 26 ans), le public se glisse dans des endroits d’ordinaire fermés aux visiteurs, assiste à des concerts, voit les salles d’exposition dans une ambiance particulière, rencontre des créateurs et peut engager le dialogue avec les guides. Pour découvrir la liste des musées qui participent jusqu’au 18 mai 2023, nous vous conseillons de vous référez directement au site www.nocturnes.brussels

Sam Mas

20 KILOMÈTRES DE BRUXELLES

Récurrent au mois de mai, « Les 20 km de Bruxelles » est un événement qui rassemble chaque année près de quarante mille participants. Organisé au parc du Cinquantenaire, il attire des sportifs de tous niveaux et venus de partout. Le parcours de cette course offre un tour de ville en démarrant sur l’esplanade du Cinquantenaire, avec un passage devant le Palais de Justice et le long de l'avenue Louise. Après avoir atteints le Bois de la Cambre, les coureurs se situent à mi-parcours. Ensuite, ils transitent par les étangs de Watermael-Boitsfort et le musée du Tram à Woluwe-Saint-Pierre avant de rejoindre le parc deWoluwé et d’affronter la fameuse montée de l'avenue deTervueren jusqu'à l'arrivée sous les trois arcades du parc duCinquantenaire. L'ambiance bonenfant caractérise cet événement pour lequel aucune prouesse sportive n’est requise, puisque chacun évolue à son rythme. Les applaudissements des spectateurs encouragent bien sûr les joggeurs tout au long du parcours et leur permettent d’offrir le meilleur d’eux-mêmes. Que chacun soit un coureur débutant ou expérimenté, « Les 20 km de Bruxelles »reste uneexpérience inoubliable àvivre. Laquarante-troisième éditionaura lieu ledimanche 28 mai 2023 et les inscriptions doivent être effectuées par Internet. Voyez les détails pratiques sur le site www.20kmdebruxelles.be

Sam Mas

NUITS BOTANIQUE

Depuis 1988, le Botanique tient son propre festival à la fin du printemps. La 30e édition des Nuits Botanique se déroule cette année jusqu’au 12 mai 2023. Avec une programmation éclectique de musiciensinternationauxetlocaux, LesNuitsBotaniquevisent à promouvoirlascènelocalebelgeparmi des artistes de renommée internationale. Ce festival souhaite créer un espace où chacun et chacune se sent à l’aiseet peut profiter pleinement de l’expérience live, que ce soit dans le cadre intime de la Rotonde ou à la grande scène extérieure du Chapiteau. Cet événement sera comme chaque année le premier événement à ouvrir la saison des festivals. Cette année encore, la programmation encourage la découverte, avec un paquet de bonnes surprises à la clé. Découvrez la programmation complète sur le site www.botanique.be Rue Royale, 236 à 1210 Bruxelles

GEORGES ROLAND EN SÉANCE DE DÉDICACE

Notre rédacteur Georges Roland (Manneken Prix 2022 du Livre en bruxellois) est un enfant de chez nous. Né dans la capitale, mais pas à la clinique Saint-Pierre des Marolles. Il y a habité pendant plus de vingt-cinq ans, mais non plus pas du côté de la statue d’Éverard t'Serclaes. Plutôt à Weule (Woluwé), qui vaut bien les strotches autour de la Vosseplaan et les dikkenekke de Meulebeek ! Ses années tendres ont été bercées par un dialecte tellement fleuri qu’il lui est resté gravé dans la mémoire. Depuis de nombreuses années, il rend hommage à la ville qui l’a vu naître et rédige des romans et de la poésie en brusseleir, de quoi faire jaser les intellos et faire plaisir aux vrais amoureux de Toone, de Jef Kazak et de Virgile de feu l’hebdomadaire « Pourquoi pas ? ». Il sera en séance de dédicace le 4 mai 2023 dans une ambiance bien brusselloise à la Boutique Manneken de 17 à 19 heures pour la sortie de « Flauskes de la Grèce antique », un bazar terrible avec de la culture, des réflexions philosophiques, de la mythologie et plein d’autres choses. L’occasion surtout de rencontrer un peï dont vous lisez les dialogues depuis de nombreuses années dans « Bruxelles Culture ». Faites-vous plaisir, faites-lui plaisir ! Rue de la Madeleine, 31 à Bruxelles

ACTIVITÉ : AU CŒUR DU PRINTEMPS

Offrez-vous une journée de ressourcement, de connexion à la dynamique des saisons. Une journée d’ancrage dans la nature et de plongée créative. Après un bain de forêt bercé par les belles énergies vivifiantesduprintempsdansleBoisduWilder, KateMillievousemmènera àladécouverte de l’univers du Journal créatif, outil d’expression, ludique et introspectif, alliant l’écriture, le dessin spontané et le collage intuitif. (Aucun pré requis nécessaire). Une journée remplie de douceur et de créativité, pour se connecter à soi, à la nature. L’animation du bain de forêt sera assurée par Nadège Albaret (psychologue, sophrologue, sylvothérapeute) et l’animation du Journal créatif par Kate Milie (autrice, animatrice d’ateliers d’écriture et de Journal Créatif). N’oubliez pas des prévoir des vêtements adaptés en fonction du temps. Une petite couverture pour s’asseoir dans le bois, un pique- nique et, si possible (sans obligation), un cahier A4 (feuilles blanches - non lignées). Du matériel et des feuilles de dessin seront fournis sur place. Lieu : Bibliothèque de Berchem-Sainte-Agathe. Quand : Samedi 13 mai de 10 à 16 heures. Réservation indispensable en contactant le 02/465.87.90 ou par mail via info@biblioberchem.be Rue des Soldats 21 à 1082 Bruxelles

THÉÂTRE : HIER EST UN AUTRE JOUR

Sylvain Meyniac et Jean-François Cos signent une pièce à quatre mains. Un texte féroce et drôle qui parle de stress, d’une journée dingue, avec un chouia de fantastique et des trucages visuels pas faits pour déplaire. Tout dérape, le matin au cours duquel Pierre Maillard, avocat d’un naturel nerveux et maniaque, doit plaider. Il ne sait pas que son patron et son associé Frédéric complotent et lui ont subtilisé un document dudossierafindeluifaireperdreleprocèspourensuite le licencier. Puisque les tuiles s’accumulent, son ancienne compagne Sophie vient de se faire engager en tant que secrétaire, surtout que leur séparation s’est achevée de manière peu subtile. Enfin, il y a cette cliente de plus en plus envahissante qui attend de lui des miracles dans le cadre d’une procédure de récupération d’héritage. Pierre ne sait plus à quel saint se vouer. Son esprit virevolte dans toutes les directions. Il pense même souffrir de démence, lorsqu’il découvre qu’il serait en train de vivre et revivre en boucle les mêmes événements. Les quiproquos s’enchaînent pour finalement rétablir l’existence dans sa juste routine. Les portes claquent, le burlesque s’invite à la fête et les bons mots fusent. « Hier est un autre jour » se singularise par une ambiance survoltée, une présence fantomatique et des objets qui se meuvent apparemment sans raison. Jouée un peu partout depuis 2013, cette pièce est devenue un classique du répertoire, agréable à suivre et sans autre prétention que celle de faire passer une soirée sympathique aux spectateurs. Elle est à voir ou à revoir au Théâtre royal des Galeries avec Daniel Hanssens dans le rôle principal du 26 avril au 21 mai 2023. Allez voir tous les détails pratiques sur le site www.trg.be

Galerie du Roi, 32 à 1000 Bruxelles

Sam Mas

THÉÂTRE : ARSENE LUPIN

Depuis la série Netfilx, le visage prégnant d’Arsène Lupin a été associé à celui d’Omar Sy, double pas si fidèle que ça au personnage inventé il y a plus d’un siècle par le romancier Maurice Leblanc. Un gentleman-cambrioleur qui, à l’instar de Robin des Bois, ne dépouille que les riches. Un héros parfait dans le Paris début de siècle qui connaît les premiers coups d’accélérateur de la modernité sous le regard attentif de la Tour Eiffel fraîchement inaugurée. L’occasion de revenir sur les mouvements sociaux qui ont parsemé la Belle Epoque et les Années Folles, avec certaines sympathies anarchistes bien vite remplacées par un authentique patriotisme qui naît avec la Grande Guerre. Puis son côté voleur habile cède doucement la place à son intuition de détective appelé à résoudre des énigmes ou pour venir à la rescousse de belles dames éplorées. Le cinéma s’est naturellement emparé du personnage, lui donnant à vivre mille aventures sous les traits de Robert Lamoureux ou Georges Descrières à la télévision. JeanClaude Brialy a de son côté endossé la cape du personnage pour la mini-série oubliée « Arsène Lupin joue et perd », ainsi que François Dunoyer dans plusieurs saisons récurrentes pour la défunte ORTF. Aujourd’hui, le Théâtre royal du Parc s’empare de la prose originale pour la décliner sur les planches. Un texte rédigé sur mesure pour Othmane Moumen qui, après avoir incarné Passepartout dans « Le tour du monde en quatre-vingt jours », Chaplin, Scapin, Fantômas et le dieu Hermès, se glisse avec un mimétisme qui n’est plus à prouver dans la peau d’Arsène Lupin. Bien décidé à prendre sa retraite, le protagoniste se trouve malgré lui entraîné dans une coursepoursuite et une chasse au trésor pétaradante. Julie Dacquin, Christian Dalimier, Damien De Dobbeleer, Manon Hanseeuw, Olivia Harkay, Sarah Lefèvre, Thibault Packeu, Bernard Sens, Laurence Warin et Mehdi Zekhnini lui donnent la réplique dans une mise en scène virevoltante boostée par Thibaut Nève. Une pièce à applaudir au Théâtre royal du Parc du 22 avril au 22 mai 2023. Voyez tous les détails pratiques sur le site www.theatreduparc.be Rue de la Loi, 3 à 1000 Bruxelles

Daniel Bastié

THÉÂTRE : LA SŒUR DE JÉSUS-CHRIST

Dans ce village du sud de l’Italie, tout le monde est affublé d’un surnom, comme le signe d’une communauté familière et soudée. La jeune Maria vit dans la campagne environnante avec son père, samèreetsagrand-mère, sansoubliersonfrère, Simonesurnommé Jésus-Christ en raison de sa ressemblance avec le Messie qui lui confère l’honneur de camper le personnage lors de la Passion du Vendredi Saint. Un jour, Maria s’empare du pistolet Smith & Wesson 9 mm qui dort danslebuffet dela cuisine familiale et quitte la maison, l’arme à la main. Elle marche en direction du village d’un pas sûr et le traverse avec colère et la détermination. Au fur et à mesure de son avancée, on devine sa destination : elle se rend chez Angelo, celui qui la veille lui a fait violence. Le village prend sa suite, finissant par former un cortège bigarré : le président du club des chasseurs, les employés de la casse-auto, le garagiste, les bikers du coin, la vieille institutrice, les voisines envieuses de la jeunesse de Maria et de sa beauté. Chacun y va de son anecdote, livrant tour à tour chaque pan de la vie de la jeune femme. Il y a ceux qui l’encouragent, ceux quiveulent la dissuader, mais rien ni personne ne semble pouvoir l’arrêter, lui faire lâcher le révolver, pas même sa famille, pasmême les gendarmes ! Le texte d’Oscar de Summa, traduit en français par Federica Martucci, nous raconte une page sociale et féministe en prenant le prétexte d’un fait divers pour nous alerter sur le fait que de nombreuses femmes sont toujours et encore victimes de la maltraitance des hommes. Un combat loin d’être gagné pour la liberté et l’égalité des droits ! Dirigé par Georges Lini, Félix Vannoorenberghe se fait le narrateur zélé de cette aventure, accompagné par le jeu de la musicienne Florence Sauveur qui interprète les morceaux composés par Pierre Constant, Florence Sauveur et François Sauveur. Un seul en scène à applaudir au Théâtre de Poche du 16 mai au 3 juin 2023. Voyez davantage d’informations sur le site www.poche.be

Chemin du Gymnase, 1a à 1000 Bruxelles

Sam Mas

THÉÂTRE : NOVECENTO

Cette pièce explore les thèmes de la musique, de l'identité et de la liberté. Adaptée du monologue éponyme d’Allessandro Baricco, elle met en scène la vie d'un pianiste virtuose nommé Danny Boodmann T.D. Lemon Novecento, qui a passé toute sa vie à bord d'un navire de croisière, car abandonné à sa naissance et adoptépar l’équipage. La pièce est racontée du point de vuede Tim Tooney, un trompettiste qui a rencontré Novecento lors d’un trajet en mer et qui est fasciné par son talent de pianiste. Malgré son don incroyable, ce dernier refuse de quitter le paquebot, préférant une existence anonyme plutôt que les feux étincelants des belles scènes de concert. En 1998, Giuseppe Tornatore a réalisé une adaptation cinématographique dont la version française s'intitule La Légende du pianiste sur l'océan, servie par la musique du maestro Ennio Morricone. Le texte insiste sur la difficulté à se prononcer, à effectuer un choix. Pietro Pizzuti revient au personnage qu’il avait abandonné il y a une vingtaine d’années. Pour ce seul en scène, il fait véritablement corps avec cette histoire étonnante et extraordinaire pour offrir un enchantement aux métaphores vertigineuses. Une histoire tellement belle et poétique qu’on aurait voulu qu’elle puisse exister vraiment. Notre compatriote Pascal Charpentier signe la musique originale qui accompagne les spectateurs durant la représentation. Bienvenue pour cette traversée métaphoriquequi sejoueradu16maiau18juin2023 au Théâtre Le Public. Toutes les informations pratiques ont été mises en ligne sur le site officiel www.theatrelepublic.be

Rue Braemt, 64-70 à 1210 Bruxelles

Paul Huet

THÉÂTRE : LE DIEU DU CARNAGE

Cette comédie noire, mise en scène par Arthur Jugnot, se veut une critique mordante de la classe moyenne. La pièce raconte l'histoire de deux couples qui se rencontrent pour discuter d'une altercation entre leur fil respectif. Les parents des deux enfants tentent d'avoir une conversation pour régler le différend, mais les choses dégénèrent. Les frustrations et les rancœurs cachées surgissent et les adultes se retrouvent bientôt coincés dans une spirale de violence verbale autant que physique. Nicolas Buysse, Thibaut Nève, Ariane Rousseau et Stéphanie Van Vyve qui interprètent les protagonistes, sont remarquables et réussissent àincarner des personnages à la fois pathétiques et effrayants. La direction des comédiens est également intéressante, métamorphosant unappartement banal en arène, auseinduquel les protagonistes selivrent unduel acide pour une affaire de dent cassée dans la cour de récré. A coups de répliques, Yasmina Reza déroule le fil de nos paradoxes et dézingue la politesse de façade pour dénoncer haut et fort tout le dérisoire des grandes déclarations altruistes qui s’effondrent à la moindre anicroche, le jeu des apparences et une société de consommation qui cultive sournoisement l’individualisme et la cruauté, avec un vernis qui ne tient pas la route, des phrases polies qui se métamorphosent en insultes et de la fausse empathie qui laisse la porte ouverte aux reproches. À partir d’un tout petit fait tiré du quotidien, elle nous convie à un jeu de massacre jubilatoire dans lequel on se reconnaîtra certainement. Les représentations se déroulent au Théâtre Le Public du 17 mars au 30 juin 2023. Voyez tous les détails complémentaires sur le site www.theatrelepublic.be

Rue Braemt, 64-70 à 1210 Bruxelles

Daniel Bastié

THÉÂTRE : LA PLUS PRÉCIEUSES DES MARCHANDISES

Il s’agit d’une pièce écrite par le célèbre dramaturge français Jean-Claude Grumberg. Un texte sensible qui aborde la Shoah à travers les lunettes d’une femme ordinaire, amenée à recueillir un bébé tombé d’un train. Cet enfant est juif et, dans la France occupée, il risque la mort. Ce contexte de guerre, de terreur et de persécution force le personnage principal à faire montre d’un courage et d'une humanité rares. Mais sa tâche s’avère encore plus difficile et dangereuse qu‘elle le pense, car la moindre erreur peut la mener dans les bureaux de la Gestapo. La mise en scène est assurée par Janine Godinas, qui dirige Jeanne Kacenelenbogen pour un seul sous les praticables. Le choix du théâtre Le Public pour accueillir cette pièce est également très symbolique. En effet, ce lieu de culture s'est toujours engagé pour la promotion de l'art, ainsi que pour la défense des valeurs humanistes. Avec "La plus précieuse des marchandises", toute l’équipe continue de remplir cette mission en proposant un monologue qui rappelle les horreurs des conflits armés et l'importance de l'empathie et de la solidarité. L’approche est menée avec une grande justesse et offre une réflexion profonde sur la place de l’homme dans lasociété en tempsde crise etla résilience. Cette expérience théâtrale est àapplaudirdu18mai au 3à juin2023au Théâtre LePublic. Je vousinvite à trouvez tous les détails pratiques sur le site officiel www.theatrelepublic.be

Rue Braemt, 64-70 à 1210 Bruxelles

THÉÂTRE : SEX AND JEALOUSY

Être cocufié perturbe durablement. Bernard en fait l’amère expérience lorsqu’il découvre que son épouse Jacqueline va voir ailleurs. Le concurrent n’est autre qu’un industriel outrecuidant. Que se passe-t-il alors dans son crâne ? Le mot vengeance se met à tourner de manière obsessionnelle. Mais comment mettre en œuvre la susdite vengeance ? Il ne s’agit bien sûr pas d’être original, mais efficace ! Sous un prétexte fallacieux, il piège le bellâtre et le met au pied du mur. Il lui intime un choix. Un : il le laisse coucher à son tour avec sa tendre et douce. Deux. Il refuse, mais sera abattu dans au moment où il s’y attend le moins. Ce qui pourrait ressembler à un thriller hitchcockien emprunte ici les pavés de la comédie de mœurs, rythmée par les répliques de Marc Camoletti, grand spécialiste de la comédie de boulevard. Une pièce savamment dosée de surprises pour rutiler sous les praticables et plaire au plus grand nombre. Lorsqu’on nomme cet auteur, on sait que la morosité sera abandonnée au vestiaire et que les zygomatiques se mettront en action au quart de tour. On se souvient bien sûr de ses autres succès déjà montés au Théâtre de la Toison d’Or, dont les fameux « Boing Boing », « Duos sur canapé » et « Pyjama pour six ». Même si chaque titre se renouvelle, le ton demeure identique, avec des situations déjantées, des personnages extrêmes qui suivent le fil de leurs idées au finish et qui savent que le ridicule ne tue pas. En cette période particulièrement dure pour la majorité de la population, un peu d’humour équivaut à une cure bienvenue de vitamines. Nathale Uffner à la mise en scène connaît le boulot et ne regimbe devant aucun effort pour apporter la dynamique nécessaire afin d’emporter l’adhésion du public. Delphine Ysaye, Antoine Guillaume, Julie Lenain, Odile Matthieu, Catherine Decrolier et Marc Weiss s’en donnent à cœur joie, embarqués dans un scénario qui pourrait mal se terminer et qui a pour but essentiel de déclencher des situations vaudevillesques. Avalanche de quiproquos, gags en cascade … (re)découvrez ce classique du rire au charme enivrant et jamais démenti avec des portes qui claquent, des mensonges à foison et des caractères outranciers, redynamisé par six de nos comédiens préférés au Théâtre de la Toison d’Or du 13 avril au 27 mai 2023. Voyez tous les détails complémentaires sur le site www.ttotheatre.com

Galeries de la Toison d’Or, 396-398 à 1050 Bruxelles

COMÉDIE MUSICALE : STARMANIA

La fameuse comédie musicale "Starmania" est enfin de retour pour faire vibrer les spectateurs ! Ce spectacle a été créé en 1979 par Michel Berger et Luc Plamondon et est devenu rapidement un classique de la scène musicale francophone, avec une série de chansons emblématiques telles que "Le Blues du businessman", "Le monde est stone" et "Quand on arrive en ville", reprises depuis par une flopée d’interprètes et devenues disques d’or en Belgique, en France et au Canada ». Il s’agit bien sûr d’une nouvelle production qui a été saluée par les critiques pour sa mise en scène moderne et son casting talentueux, avec des chanteurs qui réussissent à capturer l'essence de chaque personnage, offrant des performances vocales impressionnantes. Les décors ont également été très appréciés, avec des projections innovantes et des lumières spectaculaires qui ont ajouté une dimension visuelle époustouflante à la représentation. Ce musical (l’un des premiers du genre en français !) traite de l'opposition entre l'individu et la société, avec un thème toujours pertinent aujourd'hui. Thomas Jolly, prodige de la scène contemporaine, signe les chorégraphies et met en scène le casting, rejoint dans cette aventure par Sidi Larbi Cherkaoui, dont la renommée a largement dépassé le périmètre de notre pays. Cet opéra rock de tous les superlatifs, futuriste, indémodable et prophétique sera à Forest National le 12 mai 2023. Ne résistez pas à l’envie de vous faire plaisir et découvrez les détails pratiques sur le www.forest-national.be

Avenue Victor Rousseau, 208 à 1190 Bruxelles

Daniel Bastié

SPECTACLE : FORCES

Sur cette scène noire et silencieuse, dans un halo de lumière progressif, des corps se dessinent, réalité ou illusion d’optique ? Ce sont trois figures féminines qui nous emportent dansuntourbillonde forces « primaires, telluriques et technologiques », pour faire de leur corps le vecteur d’une métamorphose émancipatrice. Des ténèbres à la lumière, de l’immobilité à la cavalcade, du futuriste à l’archaïque, il y a quelque chose d’instinctivement ordonné dans ces mouvements enforme de lignesd’onde. Forces fait appelàl’irrationnelpourcélébrer le pouvoir du vivant, dans une expérience sensorielle intense. Ce trio puissant de danseuses, portée par la rage de la musique et des lumières rythmées, crée une tension hypnotique dansle public, envoutante. Lejeu de lumière et la musique accompagne et rend justice à l’énergie presque autoritaire de ces femmes. Un spectacle puissant, des danseuses enragées et une tension hypnotique à découvrir au Centre culturel d’Uccle le 16 mars 2023. Voyez davantage de détails sur le site www.ccu.be

Rue Rouge, 47 à 1180 Bruxelles

THÉÂTRE : MAWDA, ÇA VEUT DIRE TENDRESSE

Ce spectacle tient de l’obstination de la metteuse en scène et actrice Marie-Aurore D’Awans, de la cinéaste et journaliste Pauline Beugnies et de la dramaturge Kristin Rogghe. Avec méthode, le trio rassemble les faits, interviewe, suit le fil ténu des procès à Liège et à Mons. Il regarde autour de lui pour mettreenlumièrecequi défaille :l’inégalitédetraitement entrelesprotagonistesetla« déshumanisation des migrants qui se poursuit jusqu’au tribunal ». A trois, Elles distillent du contrechamp en rentrant en conversation avec les parents de Mawda ou en décortiquant les théories médiatiques erronées et dénoncées de « l’enfant bouclier ». Rappelez-vous, le 17 mai 2018, Mawda Shamdin Ali, deux ans, se trouve dans une camionnette qui la ramène en Angleterre avec ses parents, son frère et une vingtaine d’autres personnes. Comme le chauffeur refuse d’obtempérer aux injonctions des policiers, une poursuite s’engage. Une balle est tirée pour viser un pneu, mais la balle atteint mortellement la petite Kurde cachée dans l’habitacle du véhicule. Les passeurs et les passagers sont arrêtés. Ce que veulent dire Marie-Aurore D’Awans, Pauline Beugnies et Kristin Rogghe, c’est, selon elles, ce que les autres n’ont pas (ou peu) dit. Raconter l’histoire de Mawda, celle de ses parents Prhast et Shamdin, Roméo et Juliette kurdes, qui ont dû fuir le Kurdistan irakien parce qu’ils ne pouvaient pas s’y marier. Raconter l’histoire du grand frère que ce drame a marqué à jamais. Depuis la camionnette blanche, en élevant la parole au-dessus du fait divers, elles inscrivent le théâtre documenté dans une totalité plus vaste que la simplereconstitutiondesfaits. Unecréationvue endécembre dernier etàrevoir ou àdécouvrirauCentre culturel d’Uccle le 25 mai 2023. Découvrez les modalités pratiques sur le site www.ccu.be Rue Rouge, 47 à 1180 Bruxelles

THÉÂTRE : JE CROIS QUE DEHORS, C’EST LE PRINTEMPS

D’origine italienne et mariée, Irina vit en Suisse. Un jour, le père de ses filles jumelles de six ans décide de les emmener. Quelques jours plus tard, on retrouve le corps sans vie du père – il s’est suicidé – mais les fillettes sont portées disparues. Si Gaia Saitta et Giorgio Corsetti s’emparent du fait divers dont la journaliste italienne Concita de Gregorio a tiré un livre poignant, c’est moins pour le détailler que pour regarder au-delà, pourcapter lesouffledela résistance, l’éblouissement de la poésie de celle qui reste. Dans une approche humaine, Gaia Saitta, seule en scène, invite des spectateurs à l’accompagner, à endosser un rôle discret sur le plateau, donnant ainsi corps à l’histoire, aux émotions d’Irina. Qu’ils soient interpellés et/ou filmés en direct, ils soulignent l’interprétation tout en pudeur de l’actrice et, par-delà, la puissance d’Irina. Puissante d’une attention à la vie. Puissante d’un droit au bonheur qu’elle doit se réapproprier. Car là est toute l’humanité, la beauté presque « scandaleuse » d’Irina : accepter d’être à nouveau touchée par l’amour. Un spectacle à découvrir au Théâtre National du 9 au 12 mai 2023. Voyez les détails de cette programmation sur le site www.theatrenational.be

Boulevard Emile Jacqmain, 111-115 à 1000 Bruxelles

THÉÂTRE : ANGELA (A STRANGE LOOP)

Dans Angela (A Strange Loop), la vie d’une femme se déploie sous nos yeux, dans un studio de télévision spectaculaire qui se transforme sans cesse, oscillant entre le réel et le virtuel. Angela traverse l’éveil et le sommeil, la naissance et la mise au monde, la maladie et la guérison, le vieillissement et la mort. Qu’est-ce qui fait qu’Angela est Angela ? La metteuse en scène allemande Susanne Kennedy se joint à l'artiste plasticien Markus Selg pour creuser, dans l’esthétique post-humaniste qui la caractérise, une des questions fondamentales de l’existence : quelle est la nature de la réalité ? Que signifie le “moi” ? Sur scène, les interprètes abordent sombrement une réalité parfaite mais artificielle et semblent, par un playback légèrement à contretemps, essayer d'imiter des êtres humains. La culture numérique et la réalité virtuelle se fondent avec spiritualité et philosophie. Susanne Kennedy est aujourd’hui considérée comme l’une des metteurs en scène les plus précurseurs de son temps, ce qui lui a valu le Prix du Théâtre européen. Avec cette création, la première qu’elle présente à Bruxelles, elle pose une réflexion fondamentale sur le fait d’être humain et propose une toute nouvelle expérience de théâtre sous la forme d’un trip visuel intense. Un spectacle à applaudir découvrir au Théâtre National du11au13mai 2023. Voyezlesdétailsdecette programmation sur le site www.theatrenational.be Boulevard Emile Jacqmain, 111-115à 1000Bruxelles

THÉÂTRE : J’AI UNE ÉPÉE

Dans une scénographie aux tissus pailletés et multifonctionnels, qui recouvrent des formes hybrides représentant un paysage, une cabane, uneécoleouuneville, lametteuseenscèneet comédienneLéaDrouet nous transporte dans plusieurs récits. Des faits divers impliquant des enfants ou des jeunes et surtout leur traitement médiatique, policier et juridique, sont combinés avec des histoires de monstres et de courage inspirées de celles que Léa et sa fille se racontent entre elles. Léa Drouet cherche moins à regarder les enfants qu’elle ne s’essaie à regarder comment nous regardons les enfants. Elle scrute les mécanismes de l’éducation, la tension entre “formation”, “punition” et “répression” constitutive de la société et de ses “citoyens consciencieux. Après Violences, présenté au Kunstenfestivaldesarts en 2021, Léa Drouet approfondit avec J’ai une épée son enquête sur l'enfance, les imageries qui l’étouffent ou celles qui lui laissent la place de circuler et de respirer. Un spectacle à découvrir du 18 au 21 mai 2023 au Théâtre National. Toutes les informations pratiques ont été mises en ligne sur le site www.theatrenational.be

Boulevard Emile Jacqmain, 111-115 à 1000 Bruxelles

DANSE : CREATION 2023

Dans Creation 2023, Anne Teresa De Keersmaeker remonte le temps jusqu’aux racines de la danse, jusqu’aux racines de la pop occidentale. Dès ses premières chorégraphies, « My walking is my dancing » s’est imposé comme un de ses principes directeurs : la marche, forme primaire du mouvement, qui nous est si familière qu’on y prête rarement attention. Musicalement aussi, le spectacle est un retour aux sources, plus précisément à un croisement : aux racines de la pop, du blues, avec ses mystérieuses « notes bleues », zones troubles et ambigües, situées quelque part entre la gamme mineure et majeure, entre le chagrin et la joie. Le point de départ de ce spectacle est la chanson « Walking Blues » du légendaire bluesman Robert Johnson. Mais le voyage que nous propose Anne Teresa De Keersmaeker nous fait aussi remonter jusqu’au plus célèbre singer-songwriter du XIXème siècle - Schubert - avec « Der Wanderer ». Meskerem Mees, jeune autrice-compositrice-interprète flamande d’origine éthiopienne, composera une série d’adaptations et de variations autour des « walking songs » avec JeanMarie Aerts, architecte sonore du groupe belge légendaire des années 80, TCMatic,duoforménotamment par Arno, et avec le danseur et guitariste Carlos Garbin. Une performance à découvrir en avantpremière du 31 mai au 10 juin 2023 au Théâtre National. Voyez les informations complémentaires sur le site www.theatrenational.be

Boulevard Emile Jacqmain, 111115 à 1000 Bruxelles

BELGIAN PRIDE 2023

La Belgian Pride, également connue sous le nom de Gay Pride, est un événement annuel coloré et festif célébrant la communauté LGBTQ+. Depuis 1996, ce cortège rassemble des milliers de participants dans les rues de Bruxelles et se veut un spectacle vivant, accompagné de chars décorés et de musiques entraînantes. Les participants arborent des costumes colorés, des drapeaux arcen-ciel et des pancartes chargées de messages de solidarité et d'espoir. Des personnalités politiques, des associations et des militants sont également présents dans l’assemblée ou le cortège pour apporter leur soutien. Mais la Belgian Pride n'est passeulement unejournéefestiveniunévénement folklorique. Elle entend rappeler aux autorités l'importance de la protection des droits LGBTQ+ et de la lutte contre toutes les formes de discrimination, promouvoir l'égalité et l'inclusion dans la société et sensibiliser les gens à la nécessité de lutter contre l'homophobie, la transphobie et la biphobie. Le samedi 20 mai 2023, elle circulera dans les rues du centre-ville et attira, comme lors des éditions précédentes, plusieurs dizaines de milliers de militants et/ou de curieux.

FÊTE DE L’IRIS

Evénement récurrent dans la capitale, la Fête de l’Iris sera de retour avec le printemps. Chaque année, il s’agit de célébrer Bruxelles en fanfare, en conviant les habitants à sortir de chez eux, à aimer leur région et à les inviter à s’y impliquer de manière citoyenne. L’occasion de multiplier lesactivitésenproposant desvisites, desjeuxdepiste,desspectacles, des concertsgratuits, des rencontres ludiques et l’ouverture de lieux généralement fermés au public. Des organismes d’intérêt public (OIP) régionaux organiseront de leur côté des activités en petit comité pour faire découvrir leur travail quotidien : visites à vélo de projets de développement urbain, pêche au plastique en kayak sur le canal, démonstrationd’exercicesdeplongéeparlessapeurs-pompiers, etc. Ellesedérouleofficiellement le 8 mai, date qui célèbre la floraison de l’iris, symbole de la région, et la victoire sur les troupes nazies lors de la seconde guerre mondiale. Cependant, les festivités accueillent d’ordinaire les visiteurs le week-end qui précède ou suit cette date. La version 2023 se verra donc déclinée le samedi 6 et le dimanche 7 mai. Si vous souhaitez faire partie dela fête, voyez ce qui est proposé sur le site www.fetedeliris.brussels

Sam Mas

KUNSTFESTIVALDESARTS

Le Kunstfestivaldesarts ouvrira ses portes à la fin du mois pour trois semaines de festivités. Une vingthuitième édition attendue et qui dépliera une programmation ambitieuse et éclectique de performances et d'installations artistiques. Cet événement annuel, qui se tient dans la capitale belge depuis 1994, rassemble des artistes de renommée internationale et des talents émergents pour célébrer l'art contemporain sous toutes ses formes. Cette année, le festival mettra à nouveau en avant des créations originales de professionnels issus de différents horizons, qu’il s’agisse du monde du théâtre, de la danse ou de la musique, ainsi que des installations et des projections vidéo. Parmi les créateurs les plus attendus, on retrouvera Susanne Kennedy, Markus Selg, Amanda Piña, Myriam Van Imschoot, Lucas van Haesbroeck, Wichaya Artamat, Léa Drouet et Amir Reza Koohestani dans des lieux qui nous sont déjà familiers ou à découvrir. Cet événement est principalement réputé pour ses collaborations entre les institutions locales pour créer des projets artistiques collaboratifs, tout en jetant des ponts entre les culturesetlescommunautéslinguistiques. Lesprojetsquiseront présentésincluront commeàl’ordinaire des ateliers de danse et de musique pour les jeunes de quartiers défavorisés, ainsi que des performances théâtrales interactives qui aborderont des questions sociales et politiques actuelles. Enfin, ce festival proposera des débats et des tables rondes avec le public. Les prestations et les rencontres seront à découvrir dans divers lieux de la capitale du 11 mai au 3 juin 2023, dont le Théâtre National, la Maison des Cultures et le Palais des Beaux-Arts. Avis aux amateurs et aux curieux ! Voyez tous les détails sur le site www.kfda.be

FESTIVAL NOUVELLE SENNE

« Le théâtre, c’est chiant ». C’est ça la première réaction que l’on obtient quand on en parle avec des potes. C’est vrai, alorsqu’il existeunelittérature, unemusique et uncinémacrééset pensésspécialement pour nous, les jeunes, iln’y a pas d’alternative théâtrale. C’est un fait, onne s’y retrouve pas dans l’offre culturelle actuelle. On va au théâtre par obligation, pour les cours, pour les parents. Le festival de la Nouvelle Senne, s’est alors mis au défi de vous faire découvrir ou redécouvrir un théâtre différent : un théâtre créé par et pour des jeunes; un théâtre qui bouge, qui nous touche, qui nous parle. À la Senne, on va voir un spectacle comme on va voir un match de foot ! Le temps d’un week-end, une vingtaine de créations émergentes, portés par des artistes de moins de 25 ans, vont envahir la scène bruxelloise pour vous prouver que le théâtre ce n’est pas que des tragédies de quatre heures en costumes d’époques, qu’il existe une alternative, que le théâtre ça peut être cool et pas cher ! Les adultes qui ont gardé l’esprit jeune sont plus que bienvenus. Le festival se déroulera entre l’Espace Magh, les Riches-Claires et la Mercerie du 12 au 15 mai 2023. Voyez la programmation complète sur le site www.bruxelles.be

MARIONNETTES : EAUX FORTES

La compagnie Buguel Noz nous livre enfin la deuxième partie de son triptyque sur les éléments. Cette fois, c’est dans l’eau que les personnages évoluent. Une marionnette en olivier et en verre ramène la source à son origine, sous les racines, tandis que d’autres créatures (femme fleur, dame bleue et dragon des marais) se meuvent sur la surface lisse de l’eau endormie. Une fable sans parole qui célèbre l’eau porteuse de vie et de renaissance. En empruntant le cheminement du conte, ce spectacle jeune public joue la carte de l’esthétique, avec un rythme enchanteur. Pas question de se perdre en digressions ni d’abandonner les spectateurs en cours de récit. L’occasion de faire surgir des personnages imaginaires créés pour enflammer les imaginations et susciter de la poésie avec un alliage intéressant de musique discrète et de marionnettes taillées dans des matériaux nobles. Pas à pas, on se laisse entraîne dans une histoire fédératrice sans se poser de questions, pour le simple plaisir d’assister à la représentation et de laisser loin de là la brutalité d’un monde violent. Eaux Fortes est à voir en famille au Théâtre royal des Cœurs de Bois du 3 au 14 mai 2023. Découvrez les informations pratiques sur le site officiel www.lescoeursdebois.be

Rue Hubert Stiernet (entre le n°2F et le n°4) à 1020 Bruxelles

MARIONNETTES : LA CHÈVRE DE MONSIEUR SEGUIN

La chèvre de Monsieur Seguin est un célèbre conte d'Alphonse Daudet, publié en 1866. Cette histoire raconte le quotidien d'une petite chèvre nommée Blanchette, qui rêve de liberté, malgré la gentillesse de monsieur Seguin, son propriétaire. Une nuit, elle parvient à fuir son enclos et fonce vers le flanc de la montagne. Elle se retrouve face à un loup. Venez découvrir ou redécouvrir une adaptation de cette histoire qui a fait le bonheur de nombreuses générations, en vous laissant transporter dans l'univers des collines de Provence, où tout sent la lavande. Intemporel, ce récit se veut également une leçon de vie, avec une morale qui nous invite à réfléchir aux conséquences de nos choix. Parfois, il préférable de vivre en sécurité plutôt que de chercher l’aventure en se lançant aveuglément loin de ses repères. Les représentations ont lieu jusqu’au 22 mai 2023 au Théâtre royal du Peruchet. Voyez les détails pratiques sur le site www.theatreperuchet.be

Avenue de la Forêt, 50 à 1050 Bruxelles

Amélie

TOONE : TYL UYLENSPIEGEL

« A Damme, en Flandre, quand mai ouvrait leurs fleurs aux aubépines, naquit Uylenspiegel, fils de Claes. ». L’écrivain belge Charles De Coster ouvre par cette prose poétique « La légende et les aventures héroïques, joyeuses et glorieuses d’Uylenspiegel et de Lamme Goedzak au pays de Flandre et d’ailleurs. » L’écrivain flamand d’expression française ey xalte la terre flamande avec une écriture remplie de flamboyances. Ce roman publié pour la première fois en 1867 se veut une véritable fresque historique qui plonge le lecteur dans le XVIe siècle, marqué par les guerres de religion et les luttes pour l'indépendance. Tyl Uylenspiegel, personnage principal, est un jeune garçon qui, après la mort de ses parents, est élevé par son oncle, rebelle farouche contre l'occupant espagnol. Tyl grandit dans un environnement difficile, marqué par la violence et la répression, où il apprend à aimer sa patrie et à se battre pour sa liberté. Le récit est bâti en une succession d'épisodes, où Tyl croise des personnages historiquesimportants tel quePhilippe II, maisaussi despersonnages fictifscomme Nele, la femme qu'il aime. Le protagoniste est particulièrement attachant, avec son esprit vif, son humour et sa détermination à ne jamais rien lâcher. Longtemps, il a étét un symbole de la résistance flamande contre l'occupant et de la lutte pour ses droits. Néanmoins, si on souhaite regarder plus loin, on peut voir en filigrane une réflexion sur la religion et la foi, avec un libre-penseur, qui rejette les dogmes religieux et cherche sa propre voie spirituelle. Enfin, ce livre dénonce les abus de pouvoir de l'Église catholique et la corruption de ses représentants. Elle est terrible la séquence du bûcher qui voit périr Lamme Goedzak, l’oncle du héros, condamné par le duc d’Albe. Si “les cendres de Claes battent” sur le cœur d’Uylenspiegel, c’est pour lui rappeler sa vengeance personnelle et sa mission de libérateur. Tyl entend venger la disparition des siens et se venger équivaut en même temps à sauver la Flandre. A l’occasion du centenaire de la parution de Tyl, Arthur et Elisabeth Fauquez ont proposé, en 1968, une adaptation personnelle et fidèle à l’œuvre originale dans un raccourci théâtral, fait de truculence et de lyrisme. Vingt ans après cette relecture, JoséGéal afait appel àSergeCreuzpourrenouvelerlascénographieduspectacle. Cespectacle devenu un classique chez Toone se retrouve à l’affiche du 6 mai 2023 à la fin du même mois. Plus d’informations sur le site www.toone.be Rue du Marché-aux-Herbes, 66 à 1000 Bruxelles

CORE FESTIVAL

Un nouveau festival voit le jour dans la capitale, imaginé dans l’esprit de Tomorrowland, avec l’ambition d’attirer plusieurs dizaines de milliers de visiteurs. Un événement d’envergure qui mettra des décibels dans les oreilles au pied de l’Atomium. Une trentaine d’artistes et quatre podiums se relaieront pour deux journées complète d’enfer sonore. Place donc à l’électro, au hip hop, à l’hyper pop et à la danse alternative ! Pas forcément de quoi réjouir les tympans des seniors, mais une promesse qui propulsera le feu au sein de la génération 2.0, avide de rythmique et de sons modernes. Ce festival ambitionneégalement d’enjeterpleinlavueavecdesinstallationslumineusesqui feront pâlirdejalousie les rencontres de Werchter et autres joyeusetés du même acabit. Cela se passera les 27 et 28 mai 2023 au Parc d’Osseghem avec, notamment, la participation d’Eliza Rose, Pink Pantheress, Yussef Dayes, Channel Très, Joy Orbison et Olivia Drean. Si la chose vous intéresse, je ne peux que vous inviter à vous référez au sitewww.corefestival.com pour découvrir l’agenda des festivités

Sam Mas

OPÉRA : HENRY VIII

L'opéra Henry VIII de Camille Saint-Saëns est une œuvre magistrale qui plonge le public dans l'histoire fascinante de la cour royale d'Angleterre au XVIe siècle. L'histoire se concentre sur le règne du roi Henry VIII, qui est connu pour avoir eu six épouses. L'opéra raconte l'histoire de sa relation tumultueuse avec Catherine d'Aragon, qui est finalement répudiée par le roi pour épouser Anne Boleyn et qui se trouve à l’origine du schisme entre l’Église d’Angleterre et Rome. Crée en 1883, à une période où l’opéra français cherche à se réinventer, Henry VIII est un dernier hommage au grand opéra et à ses fresques historiques caractéristiques. Écarté des scènes lyriques en raison de la grande popularité de Samson et Dalila, Henry VIII bénéficie pourtant d’une écriture orchestrale particulièrement soignée, soutenant des lignes lyriques fort contrastées entre passion et pudeur, jalousie et renonciation, intimité et solennité. A son habitude, le compositeur signe une partition flamboyante et complexe, qui allie lyrisme et dramatisme. Les chœurs sont puissants et les solistes, qui interprètent les personnages principaux de l'histoire, offrent des performances vocales exceptionnelles. La Monnaie souhaite ainsi redonner toute sa place à cette partition un peu oubliée de Camille Saint-Saëns, en la confiant à deux grands défenseurs du répertoire français : Alain Altinoglu et Olivier Py. Les représentations sont prévues du 11 au 27 mai 2023. Retrouvez les détails complémentaires sur le site www.lamonnaiedemunt.be

Place de La Monnaie à 1000 Bruxelles

Sam Mas

CONCERT : RENAUD

On le croyait fini et, tel le phénix, il renait de ses cendres, laissant derrière lui des années d’incertitudes artistiques, de relâchement et de frayeurs pour ses fans de toujours. Il suffit de voir le succès que son comeback a généré un peu partout pour se rendre à l’évidence que le gamin de Paname possède encore la banane. Artiste emblématique de la chanson française, sa carrière s’est étalée sur quatre décennies, avec une gouaille de Titi parisien, des textes qui n’hésitent jamais à défrayer la chronique, un zeste de provocation et énormément de tendresse. Il a toujours adoré jouer le faux-voyou, celui à qui on ne le fait pas, passant de slogans anti-flics et anti-milice à l’étonnant « J’ai embrassé un flic ». Avec le concert intitulé « Dans Mes cordes », il opte pour une relecture de ses tubes d’hier, auxquels il ajoute ceux de son dernier album. Un face au public accompagné d’un piano et de huit violons. Un choix esthétique qui s’est avéré payant lors de sa tournée qui a débuté voilà plusieurs mois, avec des spectateurs qui n’ont pas lésiné au momentd’applaudir et des spectateurs venus en bande pour entonner en chœur des refrains qui ne demandent qu’à être partagés. Dans Mes cordes » ressemble, par instants, à une messe dans laquelle se glisseles trémolosd’un accordéon, avec des arrangements subtils et délicats. En prenant de la bouteille, Renaud a abandonné ses revendications et ses slogans rentre-dedans pour s’assagir et inviter ses fans à profiter du bonheur au quotidien, plutôt que de hurler tous azimuts contre la société de consommation, même s’il sait qu’elle ne changera pas d’un iota et qu’elle colporte toujours des broutées d’injustices. Toutefois, il a tenu à préciser dans le cadre de diverses interviews auxquelles il s’est prêté qu’il n’a pas tourné sa veste, mais qu’en accumulant les années, il a appris à relativiser. Il sera en concert au Cirque Royal les 22 et 23 mai 2023. Vous trouverez toutes les informations complémentaires sur le site officiel de l’organisateur www.cirque-royal-bruxelles.be Rue de l’enseignement, 81 à 1000 Bruxelles

SPECTACLE : DEPUIS QUE TU N’AS PAS TIRÉ

« Je bosse dans un resto bobo à côté du bazar et de ses murs bariolés style échec et mat alcoolisés. En face, des jardins de Babylone et de leur garage en rouille percé de personnages de BD. Comme tous les endroits de la ville qui sont trop tristes pour être gais. Un coup de pinceau, ou de perceuse et on te reproduit une planche de ton enfance. Avec autodérision, on te colle Saint-Pierre et Lucifer en train de faire leurs petites affaires en face de l’église des Minimes. Là, c’est Quick et Flupke en train de se faire courser par l’agent 15. Une gentille manière de te rappeler qu’ici, t’es dans le quartier des racailles en devenir ». La bédé dit vrai, mais Quick et Flupke ont bien changé. Fini le petit blondinet, il est parti à Uccle et porte des gilets, quant à Flupke, il est plus noir que son bonnet ». Artiste multidisciplinaire, Marie Darah nous livre une performance poétique qui flirte avec les codes du slam, du conte, et du théâtre musical. Un récit urbain parlé, dansé, porté par la musique live et la création sonore originale de Cloé du Trèfle. Un voyage initiatique qui fait émerger les inégalités d'une Bruxelles vacillante à découvrir au Rideau de Bruxelles du 30 mai au 3 juin 2023. Référez-vous au site www.lerideau.brussels pour tous détails complémentaires.

Rue Goffart, 7A à 1050 Bruxelles

THÉÂTRE : TROIS MARIAGES ET UN ENTÊTEMENT

On le sait, le printemps est la période idéale des mariages, celle au cours de laquelle les fiancés se disent oui. Vrai que les beaux jours encouragent les festivités et proposent de jolis bouquets pour les mariées. « Avec « Trois mariages et un entêtement », les spectateurs assistent à trois noces situées à des époques bien distantes l’une de l’autre. Les traditions matrimoniales prêtent-elles aux mêmes gestes en 1780, 1980 et 2080 ? Avec un saut dans le futur, on se permet ici des conjectures invérifiables, mais qui relèvent de la pure imagination d’Hippolyte Wouters et Jehanne Sosson qui se sont attablés pour rédiger un texte défendu sur les planches par Tanguy Fernández, PierreOlivier Ferry et Isabelle Joux qui endossent trois costumes bien différents et empruntent les rouets du temps pour apprendre, se souvenir ou deviner des coutumes passées ou à venir. Si les personnages sont les mêmes (le père, la fille et le prétendant) le style diffère forcément. De l’alexandrin de jadis succède la prose d’aujourd’hui et, à cette dernière, le jargon de demain (traduit en prose d’aujourd’hui !). Un exercice à découvrir au Théâtre La Flûte enchantée jusqu’au 14 mai 2023. Voyez les détails pratiques sur le site www.lafluteenchantee.be

Rue du Printemps, 18 à 1050 Bruxelles

MEURTRE AU MUSÉE

Appel est lancé à tous les détectives en herbe. Le conservateur du Musée d’Art Fantastique a été assassiné. Son corps a été retrouvé dans des circonstances troublantes. Un crime qui a secoué la communauté artistique de Saint-Gilles. L’homme, bien connu des habitués, était un passionné d’art fantastique et avait consacré sa vie à la préservation de cette discipline. On suppose que le ou la responsable s’est introduit dans les locaux en dehors des heures. A ce jour, le mobile reste un mystère et la police piétine. De surcroît, l’arme qui a servi de faire passer la victime de vie à trépas n’a toujours pas été retrouvée. Enquête est ouverte tous les jours. Si devenir un Sherlock Holmes Jr vous intéresse, menez vous-même les investigations en découvrant la collection atypique du lieu, aidé d’un carnet et d’un crayon. Les indices ont été disséminés tout au long du parcours. Bien entendu, il s’agit d’un jeu de piste créé pour faire monter l’adrénaline et amuser toute la famille. Que les mamans se rassurent, cette expérience se vit sans danger au Musée d’Art fantastique, puisque tout a été conçu pour rire, sans vrai cadavre ni assassin. Une activité idéale pour occuper les enfants jusqu’au 14 mai 2023. Voyez les modalités pratiques sur le site www.fantastic-museum.be Rue Américaine, 7 à 1060 Bruxelles

CONCERT : ENSEMBLE JIRAAN

Jiraan s’empare du dialogue comme thème central de chacune de ses prestations et cherche des points de connexion entre les musiciens et les différentes traditions musicales qu’ils représentent. De la sorte, des musiciens syriens, turcs, bulgares, irakiens et belges trouvent un terrain d‘osmose pour se produire en public, combinant leur sensibilité et cherchant à mettre en œuvre un répertoire qui puisse permettre à chacun de mettre son instrument en valeur. L’occasion pour le public de chez nous de découvrir, par exemple, le Sirto, une forme instrumentale de musique jouée dans les traditions musicales turques, grecques et arabes et étroitement liée à une danse dans laquelle les danseurs se donnent la main pour former une chaîne ou un cercle, dirigé par un chef qui se détache occasionnellement pour faire des pas improvisés. Cette danse est comparable à la Hora dans la musique des Balkans et au dabke dans la tradition arabe de Syrie, du Liban et de Palestine. A travers ce projet, se révèlent les racines de cette musique de danse. L’ensemble Jiraan entre ici dans un dialogue à travers l’improvisation et des sonorités jazz avec l'objectif de plaire au plus grandnombre tout en l’entraînant dans un voyage à travers les cultures. Leur concert est prévu le samedi 13 mai 2023 à 20 heures au Centre culturel Senghor. Découvrez les détails pratiques sur le www.senghor.be

Chaussée de Wavre, 366 à 1040 Bruxelles

CONCERT : SOPRANO

Après sa phénoménale tournée aux States, Soprano fera un crochet dans notre capitale. De son vrai nom Saïd M'Roubaba, ce rappeur, chanteur et compositeur marseillaisaconquislecœurdemillionsdefansàtravers le monde avec des textes poignants et inspirés, des mélodies entraînantes et une présence scénique qui a fédéré le monde du show-business autour de son charisme. Ses collaborations avec Kendji Girac, M. Pokora, Black M, ou encore Jul, Soprano en ont fait un artiste complet. Pour son retour chez nous, il a choisi le Palais 12, unlieumythique qui a accueilliles plus grands de la planète. Avec une capacité de plus de dix-huit mille places, la salle offre une expérience unique pour tous les fans de musique. Soprano présentera sur scène ses plus grands succès tels que "Puisqu’il faut vivre", "Je rêvais", "Accroche-toi à mes ailes" ou encore "dans ma tête". Vous pourrez également découvrir en live les titres de son nouvel album qui sortira quelques mois avant le concert. Le concert de Soprano est prévu au Palais 12 les 19 et 20 mai 2023. Voyez tous les détails précis sur le site www.palais12.com

Avenue de Miramar à 1020 Bruxelles

André Farago

CONCERT : STROMAE

Notre compatriote Stromae est connu pour son style unique et son approche novatrice de la musique pop. Depuis ses débuts en 2007, il a captivé les fans avec des chansons entraînantes et des paroles profondes, abordant des thèmes allant de l'amour et de la perte à la société et la politique. Avec son mélange de hip-hop, de pop et de sons électroniques, il a créé un univers instantanément reconnaissable. Ses performances sont devenues légendaires pour leur qualité, servies par des jeux de lumières et des effets spéciaux à couper le souffle. Les danseurs professionnels qu l’accompagnent ajoutent une dimension visuelle époustouflante. Mais les concerts de Stromae ne se limitent pas à la musique et à la danse. L’artiste utilise également sa plate-forme pour aborder des problèmes sociaux importants comme la santé mentale et les problèmes de société. Ses paroles réfléchies et profondes représentent souvent une source d'inspiration pour les fans, qui trouvent du réconfort et de la force dans les messages qu'il transmet. Après sept ans d’absence, il signe enfin son grand retour ! Alchimiste inné des contraires, il a trouvé la formule magique, s’autorisant à mixer pop, rap, cumbia, afro-beat et autres musiques traditionnelles. Ce passionné s’est découvert un nouveau rythme, celui d’un ouvrier qui retrouve son chantier de prédilection pour un troisième album intitulé « Multitude » et qui sera au programme de son come-back sur scène, précédé par une ambitieuse campagne promotionnelle à son effigie. En somme, un événement qui nedevra pas laisser indifférent lesamateurs de bonne variété. Un concert qui devait laisser un souvenir impérissable et prouver (le faut-il encore ?) qu’il a inscrit son nom dans le marbre de la chanson française, digne successeurs des meilleurs. Il est à applaudir au palais 12 du 1er au 3 juin 2023. Voyez tous les détails précis sur le site www.palais12.com

Avenue de Miramar à 1020 Bruxelles

SPECTACLE : AUTHENTIC FLAMENCO

Situé au cœur du quartier européen, le Concert Noble offre son infrastructure de pointe et ses salles somptueuses pour diverses activités. Au cours de ce mois de mai, il accueillera les meilleurs représentants de la musique flamenco, type de musique dont les origines remontent au XVIIIe dans la cuvette de l’Andalousie. À l'origine, il consistait en un simple chant a cappella établi dans le triangle formépar Séville,CadixetJerez, avant dedevenirunedanseaccompagnéeàlaguitareet declaquements de mains ou/et de castagnettes, mixant diverses cultures, dont des influences arabes et juives. Mais il s’agit de supputations émises par quelques musicologues. De nos jours, le flamenco est devenu un art sérieux enseigné dans les écoles qui lui sont ouvertes, adapté aux nouvelles tendances, revu et corrigé par des artistes de la génération 2.0. Pour ceux que cette musique intéresse, un spectacle de deux heures, créé par l’Opéra Royal de Madrid, sera proposé du 11 au 28 mai 2023 au Concert Noble, avec danseurs et musiciens présents sur scène. Si vous tenez à y être, référez-vous directement au site officiel www.authenticflamencoshow.com

Rue d’Arlon, 82 à 1000 Bruxelles

Sam Mas

CONCERT : LÉO AND THE CATS

Léo, auteure, compositrice, chanteuse et comédienne, fusionne ses compétencespourproposerunmusic-hall moderne! Accompagnée de ses musiciens, ses Cats, Léo fait le show et possède une véritable capacité à créer le lien avec son public. Sa voix, allant d'un doux ronronnement à un puissant miaulement, vous emporte dans un tourbillon d'émotions et d'énergie. Inspirée par des artistes tels que Katy Perry, Lady Gaga, Freddie Mercury ou Pink, et étant ellemême bilingue, elle choisit l’anglais pour les textes de ses chansons et la pop comme terrain de jeu. Pop dont elle modifie les codes quand ça la chante ! Bref, de la prod moderne mélangée à de vrais instruments saupoudrés de chœurs à la Disney, voilà le son de Léo & The Cats ! Une performance vocale à applaudir le 2 juin 2023 à 20 heures 15 au Fou rire. Voyez tous les détails pratiques sur le site www.fourire.be

Avenue des grenadiers, 48 à 1050 Bruxelles

CYCLE : DAVID WARD GRIFFITH

Le jeune Griffith veut être acteur, puis dramaturge. Il essaie, n'y parvient pas très bien et se retrouve dans le fauteuil de réalisateur en 1908 par un concours de circonstances. Chaque année, il tourne des dizaines et des dizaines de courts-métrages pour la société de production Biograph. Il expérimente le langage formel, comme le montage parallèle, dans lequel deux ou plusieurs emplacements alternent. Il n'est pas le premier, mais il est le plus inventif. Il utilise la technique pour augmenter la tension, mais aussi pour souligner les contradictions sociales. Quelques années plus tard, ce mode de montage est monnaie courante dans le cinéma américain. Il aime aussi les gros plans plein écran qu'il ose alterner avec des images larges et panoramiques. Parce que ses films ont dusuccès, Il obtient une grande liberté mais, en 1913 et après plus de quatre cents films, ils se séparent car on ne lui donne pas la chance de faire de longs métrages. Selon lui, c'est là que réside l'avenir du cinéma. Pour la société de production Mutual, il tourne le film alors le plus réussi de tous les temps et l’un des plus critiqué par la suite. Basé sur un roman du suprémaciste blanc de Thomas Dixon Jr, « La naissance d’une nation » parle de la guerre civile américaine. Le film dépeint les Afro-Américains comme des voyous stupides qui agressent les femmes blanches et les membres du Ku Klux Klan comme des chevaliers blancs. Considéré aujourd’hui comme xénophobe, cela ne l'empêche pas d'être salué pour son innovation dans le domaine du récit. Griffith va encore plus loin dans le spectaculaire avec « Intolérance », dans lequel il monte harmonieusement quatre périodes de notre histoire pour dénoncer justement l’intolérance, mêlanthabilement la répression des grèves, lemassacre de la Saint-Barthélemy, la Passion du Christ et la prise de Babylone. Avec « Broken Blossoms » (1916), il ouvre un nouveau chapitre de sa carrière. Il s'agit de son premier film pour United Artists, la société de production indépendante qu'il a cofondée avec Charlie Chaplin, Douglas Fairbanks Sr. et Mary Pickford. Bien qu'il ne perde pas son amour du spectacle, il opte de plus en plus pour des mélodrames plus discrets, laissant derrière lui sa prédilection pour le grandiose et les larges mouvements de caméra. Au début des années 30, il tourne ses deux derniers films, d’énormes flops financiers, avec lesquels il clôture un parcours étalé sur à peine vingt-trois années. La Cinematek remet ce réalisateur sur le devant de l’actualité tout au long de ce mois de mai 2023, une rétrospective qui rappelle son talent et son inventivité, même s’il convient d’informer les spectateurs sur le faux-pas qu’a été « La naissance d’une nation » . Voyez le programmation détaillé des projections sur le site www.cinematek.be Rue baron Horta, 9 à 1000 Bruxelles

SOIRÉE : JAMES WHALE

Toujours à la Cinematek, James Whale a droit à une soirée qui lui est consacrée. Né dans une famille ouvrière des Mid-lands anglais, cet ancien prisonnier deguerre s’impose dans les années 30 comme l’un desmaîtresducinémad’horreurhollywoodien avec« Frankenstein », qui marquel’imaginairepopulaire grâce au jeu de Boris Karloff, bien vite suivi par « La fiancée de Frankenstein », tous deux sublimés par un magnifiquenoiret blanc. Quelques années plustard,il met enscène « L’homme invisible » adapté du roman éponyme de H.G. Wells. Nouveau triomphe public avant des années de passage à vide. Né en 1889 et décédé en 1957, voilà l’occasion de revenir sur l’homme et son film-phare, précédé par la projection de « Ni dieux ni démons », mis en scène par Bill Condon en 1998 et qui revient sur la fin de vie d’un Whale reclus dans sa villa hollywoodienne. Lorsque Clayton Boone, un ancien soldat, est engagé pour s’occuper de son jardin, l’artiste déchu l’invite à prendre un thé glacé puis à poser pour un portrait. La projection dece longmétrage, suivi par« Lafiancée deFrankenstein », se fera le jeudi 25 mai 2023 respectivement à 19 et à 21 heures à la Cinematek. Réservations souhaitées. Voyez les modalités pratiques via le site www.cinematek.be

Rue baron Horta, 9 à 1000 Bruxelles

NETFLIX : THE WRONG MISSY

Voilà un long métrage disponible sur la plateforme de streaming Netflix. Il est question d’une comédie déjantée réalisée par Tyler Spindel et écrite par le tandem Chris Pappas / Kevin Barnett. L'histoire suit Tim Morris, interprété par David Spade, un cadre célibataire qui se prépare pour un rendez-vous amoureux avec Missy (campée par Lauren Lapkus), une femme qu'il pense être l'amour de sa vie. Cependant, au dernier moment, il se trompe et invite par erreur une autre femme du même nom (jouée par MollySims). Cette seconde Missy se révèle une bombe sexuelle insouciante et excentrique, qui crée des situations embarrassantes pour Tim, alors qu'il essaie désespérément de sauver son rendez-vous professionnel avec son patron. Ce long métrage se focalise sur une succession d’humour absurde, de gags visuels et de répliques cinglantes. Les personnagessecondaires, comme le collègue bizarre de Tim, et la nymphomane dans l'avion ajoutent de l’intérêt au récit. Même s’il ne s’agit pas d’une production qui marquera les annales du septième art, elle reste parfaite pour une soirée pop-corn et oublier les aléas du quotidien. Aucun message essentiel au menu ni de réflexions sérieuses sur l’amour ou le couple, simplement un produit à consommer pour passer un moment agréable, mais cela n'empêche pas d'apprécier la qualité de l'écriture et de la réalisation.

NETFLIX : AGENT ELVIS

Dans la petite lucarne, voilà unenouvellesérie animée originale et intitulée " Agent Elvis", qui réinvente la vie de l'icône de la pop Elvis Presley. En dix épisodes, nous suivons le roi du rock’n’roll qui troque son costume de scène pour celui d’agent secret, plus déterminé que jamais à défendre son pays contre les forces du mal. Secondé par Cece, Boby Ray et Scatter, il passe à l’action sans rechigner. L’occasion de mener des missions au Vietnam, en Algérie autant qu’aux States et de croiser Charles Manson qui souhaite attenter à sa vie, le président Nixon, de se mêler à une convention de sosies, d’enquêter sur une possible arme capable de dominer les esprits ou d’intercepter un chargement de drogue. Les comédiens Matthew McConaughey, Kaitlin Olson et Don Cheadler prêtent leur voix aux protagonistes. Rien qu’au titre, on devine que ce programme se définit comme étant une combinaison d'action, d'intrigue et d'émotion créée dans un but récréatif. Les fans de la musique d'Elvis Presley seront ravis (ou pas !) de découvrir leur idole sous une nouvelle facette, loin de la quarantaine de personnages qu’il avait campés dans des longs métrages tournés avec principal objectif de mettre en valeur ses talents vocaux. La bandeannonce sur les réseaux sociaux a déjà suscité un énorme engouement qui a fait s’exprimer les amateurs pour ce programme tout public. En 2002, le réalisateur Don Coscarelli avait écorné son souvenir en le présentant en chasseur de monstres, malade mais vivant dans une maison de retraire.

L’acteur Bruce Campbell (de la saga « Devil dead ») l’y incarnait avec un certain second degré. Invitation est lancée aux curieux et aux ados avides d’humour et de castagne !

CINÉMA : LE COURS DE LA VIE

Comédie dramatique de Frédéric Sojcher, avec Agnès Jaoui, Jonathan Zaccaï, Géraldine Nakache, Stéphane Hénon et Guillaume Douat. France 2022, 90 min. Sortie le 10 mai 2023.

Résumé du film – Noémie, la cinquantaine, retrouve Vincent, son amour de jeunesse, dans l’école de cinéma dont il est devenu le directeur et où il l’a invitée en tant que scénariste. A travers une master class hors norme qu’elle anime, Noémie va apprendre à Vincent et à ses étudiants que l’art d’écrire un bon scénario, c’est l’art de se raconter. En toute honnêteté et avec vérité.

Commentaire – A partir d’un atelier d’écriture rédigé par Alain Layrac, lui-même scénariste et auteur des dialogues, Frédéric Sojcher tire cette comédie dramatique magistralement interprétée par Agnès Jaoui et Jonathan Zaccaï. On débarque dans un cours d’écriture, et nous voilà embarqués dans l’histoire de ces deux personnages qui se retrouvent après une séparation de plus de trente ans. Les allusions de plus en plus palpables devant les étudiants nous font découvrir leur passé par petites touches. Leur intimité se reconstitue, faite de complicité et de tendresse partagée.

Une tendresse tout à coup perdue, lorsque Noémie part un jour acheter un paquet de cigarettes sans plus revenir, laissant Vincent dans un profond désarroi, ne sachant pourquoi elle est partie ainsi. Il ne s’en remettra jamais, même après avoir refait sa vie. Cette rupture sans raison, suivie trois semaines plus tard d’une lettre que Vincent n’ouvrira pas, fait songer au couple de Michel Berger et Véronique Sanson qui sert de modèle au Cours de la vie. Le cours des choses qui dérapent brutalement, sans que l’un des deux ait rien vu venir de la fin de leur histoire. Le film tente de comprendre pourquoi à travers une leçon de dramaturgie.

Agnès Jaoui est d’une sincérité bouleversante dans la peinture de cette scénariste qui se livre aux étudiants derrière ses leçons d’écriture. Elle laisse percer sa sensibilité, sa vulnérabilité de femme à l’écran. On découvre qu’elle est devenue lesbienne pour oublier Vincent. Jonathan Zaccaï, acteur belge, est aussi fort convaincant dans le personnage brisé, castré, torturé par le passé, qu’il représente avec ce directeur d’école du cinéma, lui qui avait horreur de l’autorité. Tous les deux se retrouvent ici après Le rôle de sa vie de François Favrat qui avait révélé l’acteur en 2004, aux côtés d’Agnès Jaoui et de Karin Viard.

C’est réalisé par Frédéric Sojcher, le fils du philosophe Jacques Sojcher, professeur d’esthétique à l’ULB Frédéric est l’auteur de cinq longs-métrages qui interrogent les rapports entre réalité et fiction au cinéma sous le mode de la comédie. Il a choisi le cinéma indépendant pour le faire. Le cours de la vie a été réalisé à Toulouse, reconnaissable aux tuiles roses de la ville, dans l’Ecole nationale supérieure d’audiovisuel qui sert de décor au film Le réalisateur, qui est aussi enseignant pour le scénario, la réalisation et la production à l’université de Paris 1 depuis 2005, a tourné avec les étudiants de l’Ensav Avec aussi la composition de Vladimir Cosma, qui signe chaque fois la musique de ses films.

Avis

Une comédie sur les rapports entre la réalité et la fiction dans un atelier d’écriture. Agnès Jaoui et Jonathan Zaccaï sont d’une grande sincérité à l’écran. On rentre dans leur histoire

ANISSA, LA NAISSANCE D’UNE PESTE

Mistinguette est l’une des héroïnes préférées des lectrices abonnées à la collection Miss Jungle, une ado qui découvre le monde à hauteur de son menton, allant de la vie en famille à celle de la bulle scolaire. Cette fois, il s’agit de mettre en vedette sa pire ennemie. En l’occurrence Anissa, une gamine qui sesent rejetée depuisla naissance desa petite sœurJasmine et qui a du mal à intégrer son nouveau lycée. Alors, pour s’imposer auprès de ses condisciples de classe, elle se métamorphose en star du bahut, se la pète, joue les divas et snobe les autres. Greg Tessier et Amandine nous entraînent dans les coulisses de sa vie privée pour nous aider à comprendre de quelle manière et surtout pour quelles raisons on peut devenir la fille la plus ch…. d’un établissement scolaire. On découvre peu àpeu sonchangement d’attitude, ses mensonges, sanouvelle garde-robe, sa coiffure branchée et son influence pas forcément bénéfique sur la faune qui passe des locaux de cours à la cour de récréation. Livrée à elle-même, elle ose tout et n’importe quoi, joue des coudes pour s’imposer entre rivalités, intrigues, surprises et malices. Cette bédé se termine par un guide de survie (Comment reconnaître une peste) et un quizz (Et toi, as-tu un côté peste ?) flanqué de cinq séries de questions à choix multiples, avec trois possibilités de réponses pour connaître ton profil.

Ed. Jungle – 48 pages

JOURNAL D’UN GUERRIER

Bagel, Minus et Blurp sont les protagonistes de cette bédé imaginée par les prolifiques Jez aux crayons et Pirate Sourcil à la rédaction du script. A deux, ils prolongent leur percée dans le monde de l’humour décalé en se basant sur tout ce qui nous entoure : modes, intérêts, influence des jeux en ligne. C’est d’ailleurs pourquoi les personnages ressemblent un peu à des figurines Lego, questiondeflirter avecl’air dutemps, etnommés Cube Kids. Néanmoins, il s’agit d’un récit original qui a pour cadre un univers qui n’est pas le nôtre. La petite sœur de Bagel est tenue à l’écart de la nouvelle aventure et, lorsque les trois amis enfourchent leur dragon préféré pour se rendre dans les Far Lands, elle prend discrètement place dans les bagages, avec la détermination de ne rien rater des péripéties à venir. Evidemment, le voyage ne se déroule pas comme espéré et, à destination, les surprises se multiplient. A lire au premier degré, ce livre s’adresse aux jeunes lecteurs, amateurs de séries télés et de jeux à pratiquer sur une console. Les rebondissements sont privilégiés au détriment de la psychologie, mais ce qui importe reste de plaire à ceux qui aiment ce genre de récits sans violence frontale et doté d’un côté sympa lorsqu’on a huit ou onze ans.

Ed. Jungle – 46 pages

Willy Smedt

L’HERBE DU DIABLE

La guerre de trente ans atteint un paroxysme rare et laisse derrière elle une moisson de souffrances. A l’instar de nombreuses villes, Cologne subit de plein fouet une misère affolante.Acette époque, son prince-évêque, Ferdinand de Bavière, règne en maître et se donne pour mission divine de rétablir la foi dans chaque quartier, en se lançant dans une chasse impitoyable aux impies et aux sorciers. Unpeupartout, desbûcherstententversle cielleur tulipe incandescente. Malgré cette violence omniprésente, Garance, une sage-femme réputée, parvient à mener une existence plus ou moins paisible. Sa rencontre avec Elsa, issue de la noblesse, bouleverse son quotidien et la soumet à une réflexion morale qu’elle n’avait jamais eue auparavant. Pour elle, il s’agit maintenant de faire triompher la vérité et de s’opposer aux règles obscurantistes de l’Eglise. Que faire de ces filles enceintes hors mariage ? Les soutenir ? Les dénoncer ? Laisser l’Inquisition mener son ouvrage ? Un dilemme qui exige une réponse rapide. Contre vents et marées, elle décide d’aider sa nouvelle amie à accoucher et de la cacher pour lui éviter une mort horrible dans les flammes. Dans cette société où le fanatisme règne en maître, la solidarité est leur seule arme. Garance et Elsa sont soutenues par des femmes qui partagent leur désir de liberté. Ensemble, elles luttent contre l'oppression et la discrimination, prêtes à tout pour protéger leur dignité et leur vie. Mais le prix à payer est lourd, car la vengeance des autorités est impitoyable et leur soif de pouvoir insatiable. Dans un final haletant, Garance et Elsa doivent affronter leur destin, avec courage et détermination. Leur amitié sera-t-elle assez forte pour les sauver ou seront-elles victimes de la cruauté de l'histoire ? La réponse est dans ce récit poignant et captivant, qui nous plonge au cœur de l'Europe du XVIIèmesiècle, entreespoiretdésespoir, amourethaine, vieet mort. Unebédéréservéeauxadolescents et aux adultes.

Ed. Jungle – 96 pages

SIX MOIS ET UNAUTRE

Lorsqu’on a dix-neuf ans, la vie est souvent pavée de contradictions. On veut avancer et on ignore de quelle manière s’yprendre. Blaise Pruvost aconnules déchirements qui enfaisaient ungrand adolescent mal dans sa peau, en révolte, incapable de trouver sa place dans la société, en opposition permanente avec les siens. Alors pour grandir, il a choisi de faire le tri dans son entourage et de se lancer dans l’aventure d’un pèlerinage à Compostelle, afin de tout rebâtir et de s’ouvrir à lui-même.

L’occasion de tourner le dos au conflit qu’il mène depuis trop longtemps à ses parents, d’abandonner une histoire d’amour avec Marie et de progresser à la recherche de lui-même. Muni d’un sac à dos et de quatre cents euros, il se confronte à une marche d’un millier de kilomètres. Un challenge pour un jeune en rupture de tout. L’auteur se raconte en utilisant le dessin pour concocter une bédé en noir et blanc, graphisme qu’il croit plus fort que les mots. Atravers ce livre autobiographique, il raconte la quête de lui-même pour entendre une voix intérieure qui lui souffle de s’assagir et de cesser d’être en révolte contre la société. Six mois pour devenir un autre. Un premier roman graphique prometteur et un auteur à suivre !

Ed. Steinkis – 312 pages

L’HOMME QUI VENAIT D’AILLEURS

On reconnaît David Bowie sur l’image de couverture, le chanteuracteur qui a campé le personnage inventé par Walter Tevis pour le roman homonyme dans l’adaptation cinématographique de Nicholas Roeg. L’histoire de Thomas Jerome Newton venu sur terre de la lointaine planète Antheas pour en rapatrier l’eau qui peut sauver les siens de la sécheresse. Afin de mener sa mission à terme, il possède une technologie inconnue chez nous et qui lui permet de réussir dans sa nouvelle existence au point de, progressivement, oublier le but de sa venue. Ses brevets continuentde se vendre à prix d’or et lui valent une série d’inimitiés et de jalousies. Le gouvernement en fait sa cible, ainsi qu’une mystérieuse entreprise concurrente. Poussé dans ses retranchements, il se met à rêver d’un retour rapide chez lui. L’occasion de suivre la lente transformation de cette créature en riche entrepreneur, son éveil à la sexualité avec Mary-Lou, la révélation de son identité d'extraterrestre, son emprisonnement, son abandon et son basculement vers l'alcoolisme. Il fallait le talent de Dan Walters et Dev Pramanik pour transposer en bédé ce long métrage devenu culte au fil des ans, passé de simple film de science-fiction à chef-d’œuvre grâce à l’inventivité de son script, ses mouvements de caméra, son montage et le jeu de Bowie au faîte de son art. A travers ce récit, ce livre insiste sur les dérives industrielles, le tout à l’argent et la corruption de l’Etat. En restant fidèle au modèle original, il veille à le moderniser en jouant avec la mise en page, le découpage et le tempo. Bien sûr, le thème demeure d’une actualité brûlante et l’eau reste l’une des ressources sans laquelle la vie pourrait s’éteindre sur terre.

Ed. Phileas – 104 pages

Daniel Bastié

LES ÉBOURIFFÉS

Les ébouriffés forment un trio (deux filles et un garçon), complété par un chien domestique noir comme les cendres. Ils vivent dans une cabane fichée au milieu d’une forêt. Le nom de chacun ? On laisse au lecteur la liberté de leur inventer un prénom, car Anne Cortet, leur maman de plume, n’a pas souhaité les baptiser. Unjourde pluiemaussade, ilsdécident de partir en explorationet s’enfoncent dansla nature luxuriante. Leur objectif : vivre une aventure unique en contemplant les orbes que fait l’eau dans le miroir du lac, en grimpant aux branches des arbres pour aller toujours plus haut et tenter d’agripper un bout de ciel. La météo déchaînée déploie tous ses cris : hennit, rugit, brâme, hurle et libère un torrent de liquide avec une impression de fin du monde. Puis, tout se rassérène et les choses retrouvent leur équilibre primaire. Maintenant, le lac affiche à nouveau la force tranquille de ses reflets apaisés, les nuages épais s’évaporent et un souffle discret nimbe le paysage. Les enfants regagnent leur cabane, fatigués et heureux de leur balade. Lorsque la porte et les voletsdesfenêtres se referment, ilssaventqu’ilsont vécu une journée dont ils se souviendront longtemps. Ce récit simple bénéficie d’illustrations de toute beauté, avec une dominante de verts et de gris. La mise en page joue avec le format, amenant le lecteur à tourner le livre dans différents sens et donner vie à une expérience racontée de manière poétique. Face au déluge, l’optimisme reste de vigueur et prouve à quel point l’aventure peut se situer non loin de chez soi. Ed. Grasset Jeunesse – 32 pages

Daniel Bastié

L’ALLÉE DES ORMES ROUGES

La jeune femme amnésique qui frappe à la porte de Jean Caradel est une énigme pour lui et pour tous ceux qui l'entourent. Après l'avoir soignée, il accepte de l'héberger et de l'aider à retrouver la mémoire. Pendant ce temps, la mystérieuse inconnue s’impose doucement dans la ferme et dans le cœur de son hôte. Cependant, l'arrivée de lettres remet tout en question et laisse planer le doute dans l'esprit de Jean. Ce courrier insinue que la jeune femme, que Jean appelle désormais Élisabeth, n'est pas arrivée par hasard, mais qu'elle aurait été envoyée pour saboter le projet de cave coopérative que Jean tente d’imposer. Il doit alors décider s'il peut se fier à Élisabeth et continuer à la protéger ou s'il faut la renvoyer pour veiller à la pérennité de son héritage. Le mystère entourant l’étrangère et son passé apportent une touche de suspense à l'histoire, tout en explorant les thèmes de la confiance, de la loyauté et du pouvoir de la mémoire. Alain Paraillous signe un roman bien ancré dans la quotidienneté avec un lyrisme retenu. Profondément attachéàlaruralitéet àsesvaleurs,ilexprimeànouveau cette fidélité à travers cet ouvrage où pèsent le regard des autres et une série de suppositions qui rendent la trame addictive.

Ed. de Borée – 234 pages

L’INTRÉPIDEAMAZONE

Madeleine de Saint-Nectaire était une femme exceptionnelle, qui s'est illustrée par sa bravoure et son dévouement. Issue d'une famille de haute noblesse, elle a su prendre la tête des vassaux de son mari et de son père après leur mort prématurée. En 1574, lors de l'attaque du château de Miremont par Gilles de Montal, elle a fait preuve d'un courage sans faille en engageant le combat. Malgré la perte du château, elle a réussi à obtenir des renforts pour reprendre la forteresse et a porté elle-même la blessure mortelle à son ennemi. Femme de conviction, elle a ensuite soutenu le parti du roi Henri III contre la Ligue, malgré son appartenance à la religion protestante. Elle a ainsi témoigné d'une grande loyauté envers le souverain et d'un attachement indéfectible à ses principes. Madeleine de Saint-Nectaire a su se distinguer de ses semblables par sa force de caractère, sa détermination et sa capacité à agir avec discernement dans des situations difficiles. Sa mémoire demeure vivace dans l'histoire de l'Auvergne et de la France, en tant que symbole de la résistance et de la lutte pour la liberté. Michel Lacombe revient sur celle que beaucoup ont surnommé « L’intrépide amazone ». Par contre, on sait beaucoup moins qu’elle a été une femme de lettres, passionnée par les arts et la culture, au point d’entretenir une correspondance suivie avec des personnalités influentes de son époque, tels que le poète Joachim du Bellay ou l'humaniste Étienne de La Boétie. Michel Lacombe revient sur son existence haute en couleurs, un parcours qu’il traite de manière romanesque, avec des descriptions foisonnantes et des dialogues efficaces. Une manière dynamique de traiter la grande Histoire, loin du style ampoulé des manuels scolaire.

Ed. de Borée – 366 pages

UN TRÉSOR SOUS LACOLLINE

L’action se situe en 1897 en Dordogne. Julia Lerman vient d’occuper son poste d’institutrice à Montignac. Progressiste et curieuse de tout, elle sait qu’il ne lui sera pas facile de se faire accepter par les membres de la petite communauté locale, refermés sur eux-mêmes et méfiants à l’égard de tout ce qui vient d’ailleurs. Lorsqu’elle découvre une caverne ornée de peintures pariétales, son propriétaire lui en interdit l’accès. Au même moment, elle fait la rencontre d’un savant misanthrope, qui vit en anachorète, et qui s’avère un un éminent spécialiste de la préhistoire. Il accepte de l'aider dans ses recherches à la condition qu'elle lui raconte en détail tout ce qu'elle exhumera. Au fil de leurs investigations, Julia et son nouvel ami découvrent des traces de vie humaine datant de plus de vingt mille ans. Ilsse lancent alorsdansune quêtepassionnante pour comprendre le mode de vie et les pratiques culturelles de nos ancêtres préhistoriques. Se dessine très vite l’histoire d’un homme qui a vécu à cette époque et qui, après avoir abandonné sa tribu, tente de s’assimiler au clan de la caverne, en adoptant son mode operandi, son langage et ses coutumes. Mais les siens se lancent à sa recherche et ne tarderont pas à le retrouver. Véronique Chauvy propose ici un récit couplé qui brasse deux périodes pour les amener à se croiser.

Ed. de Borée – 376 pages

Amélie Collard

VIE DE BEETHOVEN

Cher Beethoven ! Assez d’autres ont loué sa grandeur artistique. Mais il est bien davantage que le premier des musiciens. Il est la force la plus héroïque de l’art moderne. Il est le plus grand et le meilleur ami de ceux qui souffrent et qui luttent. C’est ainsi que Romain Rolland, écrivain et musicologue (18661944), amorce la conclusion d’un texte biographique (publié en 1903) qu’il a consacré à Beethoven. La citation ci-dessus évoque la lutte du compositeur pour résister à ses propres douleurs physiques et à ses souffrances affectives. Toute sa vie est pareille à une journée d’orage. Dès l’âge de 27 ans, la surdité le confinera dans la solitude. Romain Rolland évoque son héroïsme, substantif qui ici fait référence à ses qualités de cœur. La vie est dure. Elle est un combat de chaque jour pour ceux qui ne se résignent pas à la médiocrité de l’âme… Malgré le titre, Vie de Beethoven, cette biographie fait allusion à son auteur, si bien que l’ouvrage commence par une présentation signée Jean Lacoste. Ce dernier explique le contexte et l’esprit dans lequel Romain Rolland, en quête de ressources, s’était lancé dans cette biographie Au préalable, voulant s’imprégner du lieuoùBeethovenavait vécujusqu’en1792sesjeunesannées, il était allé se rafraîchir les idées au bord du Rhin, à Bonn, sa ville natale. Ce livre, où il est question de la vie du musicien et non de musicologie, peut se présenter aussi comme une invitation à corréler ses œuvres avec les événements de son existence. A cet effet, des écrits, du courrier, des pensées et une liste bibliographique figurent à la fin de l’ouvrage.

Ed. Bartillat - 222 pages.

LA FILLE D’OMAHA BEACH

La guerre vient de s’achever, émaillée de souvenirs pénibles. Nous sommes en juin 1945 et Claire a tout perdu. Il ne lui reste que sa jeunesse pour progresser, se tirer d’un marasme qui endigue toute velléité de bonheur. Quelques mois plus tôt, son père a été abattu par les nazis pour avoir dirigé un groupe de résistants. Malgré l’armistice, le suicide d’Adolf Hitler et l’arrestation des pontes du régime, elle ne parvient pas à pardonner aux vaincus et leur voue une haine viscérale. Un jour pourtant, elle est sauvée sur la plage par un prisonnier allemand, qui l’empêche de buter contre une mine abandonnée. Que faire ? Tout s’embrouille dans son crâne. Peut-elle avoir de la gratitudepour cet homme àqui elle doit la vie ? Pire, doitelle s’abstenir d’éprouver pour lui de tendres sentiments ? Très vite, Arthur, il y a encore peu sous les ordres du père de Claire, s’oppose à ce nouveau-venu dénommé Joachim, non seulement parce qu’il a fait partie de la SS, mais également parce qu’il … ! Geneviève Senger signe un roman qui parle des mois difficiles qui ont suivi le conflit armé, de résilience et de vérité, prouvant que les apparences peuvent être trompeuses lorsqu’elles s’enrobent de secrets que certains tentent de ne pas dénouer. L'auteure revient avec émotion et réalisme sur cette période qui a permis à de nombreux rescapés d'entamer un long processus de reconstruction. S'appuyant sur une importante documentation, elle a su mêler des faits et des lieux historiques à un récit de fiction qui rappelle les horreurs vécues, la nécessité d’obtenir des réponses et la force de tourner la page pour enfin profiter de tout ce que l’existence peut apporter.

Ed. Presses de la Cité – 376 pages

PIÈGE MORTEL À BELLE-ÎLE

Dixième enquête du commissaire Dupin dans le cadre enchanteur de Belle-Ile-en-Mer, théâtre d'une nouvelle intrigue. Cette fois, notre héros est amené à investiguer sur l’assassinat de Patrick Provost, un puissant éleveur de moutons. L’été fusille de ses plus beaux éclats le petit port de Doëlan, qui affichait encore il y a peu son habituelle sérénité. Fort vite, les premiers témoignages corroborent l’idée que la victime ne faisait pas l’unanimité, réputé pour son caractère insolent et son intransigeance. Une liste de suspects ne tarde pas à être établie : son épouse qui souhaitait le divorce, une série de voisins avec lesquels les relations n’étaient pas au beau fixe, les patrons d’une distillerie de whisky empêchés par notre bonhomme de bâtir un atelier de céramique, un gardien de troupeau en manque de reconnaissance, une ancienne institutrice, etc. Chargé de dénouer une série de nœuds, le commissaire hésite, prend le temps et refuse de laisser le moindre indice à l’écart. Le mystère règne évidemment sur les lieux, avec une série de secrets sertis dans des paysages bretons magnifiques. Même si la réponse est connue d’avance, on se pose légitiment la question : Dupin saura-t-il résoudre cette nouvelle affaire ? Aux commandes, Jean-Luc Bannalec en profite pour nous inviter à une promenade dans le coin, avec une panoplie de menhirs qui surgissent du fond des âges et un suspense qui va crescendo.

Ed. Presses de la Cité – 348 pages

ENLACER LE CIEL ET LES NUAGES

Élisa a été la première à prendre son envol dans le monde de l'aviation en tant que convoyeuse de l'air. Elle a bravé les turbulences, les avions inconfortables et les passagers malades pour exercer son métier avec courage et détermination. Mais son plus grand défi est survenu lorsqu'elle a été choisie pour ramener les déportés en France après la guerre. Elle a été profondément choquée par ce qu'elle a vu dans les camps de concentration et cela l’a marquée durablement. A côté de cela, elle a vécu une romance passionnée avec un photographe anglais lors de ses voyages à travers le monde. Cette liaison a été scellée par un mystère qui a hanté les générations suivantes de sa famille. Audrey, sa fille, a toujoursressenti unlienétrange avec l'homme dont sa mère parlait souvent, mais elle n'a jamais pu saisir l'ampleur de cette relation et ce qu'elle a signifié pour elle. Audrey a suivi les traces de sa maman et est devenue ellemême hôtesse de l'air, métier également embrassé par Lily, son enfant et petite-fille d'Élisa. Cet ouvrage de l'auteure de « Les Amants de l'été 44 » et de « Pour l'amour de Lauren » est une histoire captivante qui couvre trois générations, narre leur engouement professionnel, parle de leurs secrets et de leurs vies intimesloindutarmac desaéroports. Il offre desurcroîtune perspective uniquesurl'histoire del'aviation et sur les femmes qui ont bravé les défis pour devenir des pionnières dans ce domaine.

Ed. Presses de la cité - 423 pages

L’OUBLIÉE

Maxime Monceau, sous-officier de gendarmerie, se retrouve confronté à une enquête qui a commencé onze ans plus tôt. À l'époque, une jeune fille nommée Victoria Savigny avait mystérieusement disparu sans laisser de traces. La région avait été secouée par cet événement tragique, et la police avait fouillé chaque recoin pour trouver des indices. Malgré tous les efforts déployés, aucune réponse n'avait été trouvée et la jeune fille était restée introuvable pendant onze longues années. Revenue maintenant de manière aussi mystérieuse qu'elle était partie, Victoria a bien grandi. Cependant, il reste à mesurer les conséquences psychologiques de son enlèvement. Maxime tenter de percer les nébuleuses de ces années demeurées dans le silence le plus absolu. Où la jeune fille était-elle ? Avec qui ? A-t-elle subi des violences corporelles ? L'enquête est rendue particulièrement difficile parce que les faits remontent à une décennie et que de nombreux détails se sont effacés de la mémoire. Alors que les pistes pour tenter de comprendre s’avèrent ténues, le protagoniste est convaincu que le ravisseur court toujours et est sorti del’ombre pourrecommencer.Afin de sefaire comprendre de la jeune femme, Maxime a recours au langage non-verbal, un outil précieux pour décrypter le récit de Victoria et trouver des pistes qui pourraient aider à coincer le coupable. Autour de lui, il subit une énorme pression, avec un essaim de journalistes qui affluent, à la recherche de scoops et de révélations fracassantes. Florian Dennisson signe un thriller captivant qui explore les thèmes de la disparition, du traumatisme et de la résilience. Il parvient à tenir le lecteur en haleine jusqu'à la fin, grâce à des personnages fédérateurs, une intrigue qui ne vrille jamais et des retournements inattendus. Un roman à conseiller si on apprécie ce genre de lecture !

Ed. L’oiseau Noir – 371 pages

VENISE À L’HEURE DU SPRITZ

Venise est le protagoniste de ce roman lascif, une ville tentaculaire qui permet à Paul de se perdre dans son dédale pour échapper à une passion ravageuse autant qu’à ses démons. Faisant suite à une énième dispute violente avec Sylvie, son épouse, il embarque dans un vaporetto et se rend au cimetière San Michele. Là, il fait une halte devant la tombe de Stravinsky, le célèbre compositeur. Florella le photographie, lui expliquant que ce cliché sera exposé dans le cadre d’un événement organisé par la mairie. Un nouveau chapitre de son existence est-il sur le point de s’amorcer ? Au cours de ce périple dans la cité des doges, des idées caracolent dans son esprit en ébullition. Que concocte Sylvie en ce moment ? Doit-il faire demi-tour et aller la rejoindre ? A-t-elle retrouvé Ludovico rencontré au Florian ? At-elle plié ses bagages pour regagner la France ? Souhaite-t-elle encore poursuivre leur relation commune ? Jean-Pierre Poccioni nous offre une variation sur le couple, ses socles et ses errements. L’auteur met ici en exergue le débordement d’imagination d’un homme qui peine à stabiliser l’ébullition de ses pensées, amené à rédiger des scénarios mentaux qui l’écornent, le mettent à mal pour aussitôt tenter de recréer une zone d’espérance à laquelle s’accrocher Assurément, pour décrire ce malaise, il convient de se tenir à des lieues de l’aspect cartes postales, du cadre touristique et d’obliquer vers des quartiers moins fréquentés par les étrangers, prouvant à quel point la ville peut à son tour devenir un masque expressif des supputations qui martèlent l’esprit duprotagoniste. Voici donc uneVeniseinattendue,qui sedéplieentre Murano, San Michele et le Rio del Gozzi, envahie par la senteur des embruns extraite de la mer !

160 pages

LE PETIT ANTONIN

Antonin est un gamin comme les autres, si ce n’est qu’il vit très mal la séparation de ses parents, trimballé d’une maison à l’autre, gardant pour lui les émotions qui l’étreignent. Pour fuir la grisaille de la situation, il se replie dans un monde qu’il imagine peuplé de félicités. Heureusement, son professeur de français, madame Ferrière, découvre chez lui une aptitude pour rédiger des récits et décide d’utiliser ce talent pour lui permettre d’échapper au mal-être. Avec l’aide d’un ami écrivain, elle le pousse à écrire encore et davantage, à coucher sur papier tout ce qui lui traverse l’esprit, à se confier par le truchement de son stylo à bille et à développer ce qu’elle devine être un véritable don. Eliane Serdan nous raconte le passage difficile d’un monde idéalisé à la réalité, l’acceptation du fait que des parents puissent un jour refaire leur vie chacun de leur côté avec un autre. Même si la situation peut s’avérer extrêmement perturbante lorsqu’on a onze ans, rien ne s’arrête et la flamme de vie ne s’éteint pas. Elle souligne également le rôle essentiel des enseignants et des éducateurs qui accomplissent un travail extraordinaire en jouant les relais, en transmettant un savoir et des passions. Enfin, à travers le bonheur d’écrire du jeune Antonin, elle magnifie la littérature et la poésie sans lesquelles l’existence seraient moins colorée.

Ed. Serge Safran – 174 pages

DERRIÈRE LES LIGNES ENNEMIES

Particulièrement prisé pour ses romans policiers, Jean-Patrick Manchette (décédé en 1995) s’était fait une spécialité des récits concis, singularisés par une intrigue dense et une l'écriture incisive. Malgré sa défiance à l’égard de la presse, il dévorait les journaux et était féru d’actualités. Souvent, malgré sa réserve, il acceptait de s’exprimer dans le cadre d’entretiens pour diverses revues ou magazines, prouvant à quel point il maîtrisait les matières qu’il développait. Le recueil "Derrière les lignes ennemies" rassemble vingt-huit de ces dialogues publiés entre 1973 et 1993, sélectionnés par Doug Headline et préfacés par Jacques Faule. L’occasion de retrouver un écrivain particulièrement prolixe, non dénué d’humour et porté par le goût de l’échange. Il ne se contente pas de répondre aux questions, mais livre une série d’informations sur son processus d'écriture et les influences qui ont façonné son travail. Pour les fans, ce recueil apparaît telle une bénédiction pour entrer dans les coulisses de la création, découvrir ce que l’homme pense derrière le romancier et espérer l’une ou l’autre révélation. Pour les néophytes, voilà sans doute l’opportunité de s’initier à un univers qui a souvent suscité des émules et la découverte d’une voix libre et sans concession. Bien entendu, il n’y a pas d’ordre de lecture précis. Chacun peut donc piocher au fil des pages. Cependant, le choix a été de suivre une chronologie précise en suivant un axe fixe qui s’articule de 1973 à 1993. Soit deux décennies qui permettent de comparer, de voir mûrir et d’apprendre à aimer (si ce n’est pas déjà le cas !) l’un des auteurs phares du XXe siècle.

Ed. La Table Ronde – 299 pages

Willy Smedt

LUNDI PROPRE

Le dernier recueil de Guillaume Decourt se veut l’addition de 70 poèmes qui offrent une vision kaléidoscopique du monde. On se situe en présence d’instantanés, d'images, de sons et d'émotions qui se combinent pour donner forme à des scènes complexes et captivantes. L’auteur nourrit son inspiration à l’aulne de ses nombreux voyages, ainsi que de ses expériences personnelles. Dans chaque texte, on croise des personnages charismatiques ou des éléments qui transportent le lecteur dans un univers riche en couleurs et en émotions. Mais le poète ne se borne pas de décrire ces séquences, il y ajoute sa touche personnelle, sa douce et drôle mélancolie, ainsi que son sens de l'espièglerie et de l'autodérision. Dans chaque vers, il explore les thèmes universels que sont l'amour, la perte de l’être aimé, l'espoir ou la nostalgie. Pour illustrer ce commentaire par l’exemple, le poème intitulé "Quelqu'un me manque, je ne sais pas qui" montre avec quelle maestria il saisit l'essence de la douleur, tout en laissant une porte béante à l'interprétation de chacun. Maintenant, ilfaut êtresensibleàcetyped’écriturepour pleinement l’apprécier. Les esprits hermétiques, les trop cartésiens et les insensibles ne s’y reconnaîtront sans doute pas, même si la versification est puissante, moderne et évocatrice, porteuse d’espoir pour célébrer l’existence, la beauté et la joie de respirer.

Ed. La Table Ronde – 84 pages

LES BOURGEOIS DE CALAIS

Avec Le penseur, Les Bourgeois de Calais reste àce jourl'une des œuvres les plus emblématiques d'Auguste Rodin avec « Le penseur », mais son histoire demeure souvent méconnue. C'est là que le roman de Michel Bernard intervient pour nous éclairer sur les coulisses de sa création. Omer Dewavrin apparaît d’emblée comme le protagoniste de ce récit, à la fois notaire et maire de Calais à la fin du XIXe siècle. Son idée est de passer commande d’un monument en hommage aux six figures légendaires de la guerre de Cent Ans, qui ont sacrifié leur vie pour sauver la ville assiégée par les Anglais. Pour matérialiser cette sculpture, son choix se porte sur un jeune artiste encore peu connu à l'époque, Auguste Rodin. Dès leur premier entretien, il devine tout le potentiel qu’il peuttirer decelui-ci, capable dechosesgrandioses. Mais, autour de lui, plusieurs notables ne l’entendent pas de cette oreille. Pour eux, Rodin est trop moderne ! Ce livre ne se contente pas de raconter la genèse du monument, il explore également les relations qui se tissent entre deux êtres qui s’admirent mutuellement, la confiance qu’ils s’accordent malgré vents et marées, la levée de boucliers dans une société cadenassée, mais surtout le rôle de certains proches, dont l’épouse du personnage principal qui décèle la première la qualité du travail accompli et remarque l’émotion que dégage le visage d'un des bourgeois sur la maquette initiale. Avec « Les Bourgeois de Calais », l’auteur signe un roman captivant qui nous plonge dans l’atelier d’un sculpteur visionnaire et allie précision historique et fresque romanesque.

Ed. La Table Ronde Poche – 230 pages

Daniel Bastié

LA FEMME QUI EN SAVAIT TROP

Hedy Lamarr était une actrice autrichienne célèbre de l'âge d'or d'Hollywood, mais elle était également une inventriceet une scientifiquetalentueuse. Eneffet, elle acoinventéunetechnique decommunication sans fil appelée frequency hopping, qui aurait pu être utilisée pour aider à créer des systèmes de communication militaires plus sécurisés pendant la Seconde Guerre mondiale et qui n’a pas été pris en compte par les autorités, parce qu’elle était une vamp du cinéma et que personne ne la prenait au sérieux. Néanmoins, ce système a jeté les bases des technologies de communication modernes, notamment le Wi-Fi et le Bluetooth. Si vous êtes intéressé par l'histoire fascinante d’Hedy Lamarr de son Autriche natale à Hollywood, ascension dans le septième art et de sa fascination pour la technologie, je vous recommande vivement de lire " La femme qui en savait trop » de Marie Benedict . Un ouvrage qui met l'accent sur ses émotions, son rapport aux hommes, ses gloires et ses déceptions, mais aussi sa prise de conscience de la situation en Europe au coursdesannées 40, avec lesortréservé auxjuifs et lamort de millions d’êtres humains entraînés dans un conflit enflammé par la mégalomanie d’un homme à Berlin. Un récit mené sur le ton du roman, bien documenté et qui intéressera les amateurs d'histoire, les passionnés de cinéma et les admirateurs de la comédienne Ed. 10/18 – 336 pages

682 JOURS

Roselyne Bachelot est un visage médiatique du monde politique français, célèbre pour ses participations récurrentes dans diverses émissions et son franc-parler. Avec ce livre, elle relate ses 682 jours vécus en tant que ministre de la Culture sous la présidence d'Emmanuel Macron. Elle y exprime sa frustration face aux hypocrites (selonelle !)dugouvernement, quin'ont pas voulu reconnaître la culture comme un bien essentiel. Elle critique également les technocrates et les défenseurs de l'ordre sanitaire qui ont fermé les salles de cinéma et de théâtre, alors que les transports publics étaient bondés durant la crise du Covid, mettantàmaltouslesartistes. Ellenemâchepassesmots et dénonce une sphère politique en perdition, avec de l'argent public qui servait à abreuver certains secteurs au détriment d’autres. Elle n'oublie pas non plus les bâtonsmis dansles roues lorsdeseseffortspoursoutenirlacréation. Biensûr, cetouvrage se veut un témoignage passionnant sur la vie politique et culturelle française, avec des coulisses que le lecteur ignore souvent, ses dérives et ses choix pas forcément objectifs. Enfin, Roselyne Bachelot tire des leçons de son expérience et plaide pour un avenir réfléchi en faveur de l’art, rappelant l'importance du secteur dans l'économie nationale, à la fois vecteur d’emploi et de croissance.

Ed. Plon – 284 pages

DICTIONNAIRE AMOUREUX DE LA GRÈCE

La collection Dictionnaire amoureux de retrace l’histoire d’une passion en la développant sous la forme d’un abécédaire constructif et élaboré. Pour permettre aux amoureuxd’hellénismede sereplonger dans l’Antiquité, autant que dans l’histoire contemporaine de cette nation qui a été au faîte de notre civilisation, reconnue pour ses philosophes et sa mythologie, Jacques Lacarrière s’est laissé embrigader par des mots inspirateurs, des mots qui ont résonné en lui avec unetotaleliberté, sanss’astreindreàdesdéfinitionsparticulières. Face à ses choix, il a jonglé avec les exemples et les tournures de phrase, s’attardant sur des termes inconnus, mettant en évidence des lieux ou des personnalités étrangères au quidam. Cela devient du coup un inventaire, certes subjectif mais sincère, de ses coups de cœur et de ses envies. Si on peut évidemment relever des absences, la chose n’a rien d’inexpliqué, puisque ces manques sontvolontaires pourlasimple raisonqu’onnepeut pas tout traiter d’un seul jet de plume. La conception d’un pareil dictionnaire devient l’opportunité de revisiter la Grèce de manière inattendue, de faire aimer un pays et de convaincre (s’il le faut !) le lecteur d’aller de l’avant pour évoluer et progresser en laissant derrière lui ses jalons. In fine, cet ouvrage n'est pas conçu de vocabulaire qui parle d’une culture, mais d’une culture encensée par le vocabulaire !

Ed. Plon – 682 pages

Daniel Bastié

LE GARDIEN DE TÉHÉRAN

Téhéran, printemps 1979. La Révolution islamique fait rage et les Mollahscherchent à effacer toute trace del'Occident. Cyrus Farzadi, gardien du musée d'Art moderne, se trouve isolé dans les sous-sols du bâtiment, inquiet pour les œuvres qu'il a la charge de protéger. Au milieu de l’anarchie la plus complète, il raconte l'histoire de son musée, qui était autrefois le préféré de Farah Diba, l'Impératrice des arts. Le lieu abritait près de trois cents tableaux illustres, dont plusieurs Monet, Picasso et Warhol, rassemblés par des passionnés, et qui avaient permis aux Iraniens de découvrir des chefs-d’œuvre picturaux contemporains. Mais les ultra-musulmans considèrent ces créations comme illicites, contraire au Coran. Du haut de ses vingtcinq ans, il se voit confronté à un choix cornélien : renoncer ou se rebeller. Il décide d’agir rapidement, sans plan élaboré en amont et sans savoir sur qui pouvoir compter. Au fil de son récit, il décrit la splendeur et la décadence de son pays qui, après la destitution du Shah, a sombré dans un obscurantisme moyenâgeux. Stéphanie Perez, reporter pour France Télévision, connaît bien cette région du monde et y a voyagé à de nombreuses reprises. Avec « Le gardien de Téhéran », elle relève la complexité d’une nation qui vit recluse et se pare de mille prétextes pour justifier certaines actions commises au nom de Dieu. Elle pointe également du doigt la destruction d’un patrimoine par ignorance et fanatisme, au lieu de le préserver pour les générations futures.

Ed. Plon – 232 pages

André Metzinger

FILLE DE MÉTÈQUE

Pia Moustaki est une artiste française, fille de Georges Moustaki et d’une poétesse bretonne. Son père, éternel globe-trotteur, l’a emmenée en tournée partout dans le monde et l’a familiarisée avec l’univers de la musique, tandis que sa maman lui a transmis sa passion pour l’écriture. Chemin faisant, elle a croisé bon nombre de vedettes, dont Edith Piaf, Paco Ibañez, Jacques Higelin, Barbara, Serge Reggiani, Jeanne Moreau et Caetano Veloso qui, toutes, ont gravé en elle des souvenirs indélébiles. Pour ne pas laisser les mots s’évaporer ni la mémoire s’étioler, elle a choisi de rédiger un livre dont chaque morceau ressemble à une pièce de puzzle. L’occasion d’effectuer des sauts dans le passé et de remonter aux origines des siens, de parler de ses parents hors-normes, mais aussi de ses grands-parents qui ont pris soin de son éducation. Au fil des pages, elle évoque la solitude qui l’a souvent tétanisée, le manque, sa force d’adaptation, son esprit créatif, ses rencontres, ses opportunités, son besoin viscéral de mordre le bonheur de toute la pression de ses mâchoires. On est bien loin de la biographie classique qui encense tout et tout le monde ou de la diatribe écrite pour régler des différends. Pia Moustaki parle d’un temps que les moins de cinquante ans ne connaissent pas, de visages artistiques oubliés ou rangés dans des catalogues. L’ouvrage se clôture sur l’inauguration de la place Georges Moustaki en mai 2017 en bas de la rue Mouffetard, à côté de l’église Saint-Médard dans le cinquième arrondissement parisien. Un juste hommage pour ce père tant aimé et qui a su marquer plusieurs générations avec son talent immense d’auteur-compositeur-interprète. On ouvre la boîte aux souvenirs avec plaisir et on se régale !

Ed. Plon – 188 pages

Daniel Bastié

MON INAVOUABLE

La vie réserve des surprises et rien n’est écrit dans le destin que certains tentent de percer à travers le verre opaque d’une boule de cristal. Tout débute chez le gynécologue, jambes écartées pour permettre au praticien de sonder la féminité de sa patiente. Une jeune femme de presque trente-trois ans s’apprête à vivre une insémination artificielle. Sans qu’elle le sache, son existence sera bouleversée, car un inconnu croise sa route. Elle ignore tout de lui, mais il exerce sur elle une attraction irrésistible. Elle va alors remettre en question toutes ses valeurs : son mari, son métier, sa famille, sa maternité, la vision de son futur et sa condition de femme. Durant neuf mois, elle va partager avec cet homme une passion adultérine. Un transport qui va lui permettre de comprendre qui elle est, ce qu'elle veut devenir et, surtout, ce qu'elle ne veut plus être. Sophia Salabaschew nous livre dans son roman une histoire bouleversante de femme avide de liberté, en proie à des sentiments qui explosent telle une déflagration nécessaire pour échapper à la routine et se révéler à elle-même.Au fil des pages, nous découvrons son combat pour faire tomber les chaînes qui l'entravent. Plus rien ne compte et elle remet en question tous ses acquis passés, prête à repartir à zéro. Ce roman nous amène à comprendre de quelle façon l’héroïne se libère progressivement de ses conditionnements et de ses peurs. Elle devient forte et déterminée, capable de prendre enmain son avenir.Au-delà de l'histoire d'amour, l’auteure nouspropose une réflexion profonde sur la condition féminine et souligne les contraintes et les limites imposées par la société patriarcale, mais aussi la capacité de certains pour s’en affranchir et devenir qui elles veulent être.

Ed. Plon – 284 pages

Amélie Collard

UN CHEMIN SANS PARDON

Londres, décembre 1978. Jack Elliot est de retour de mission, après avoir exécuté deux hommes de l’IRA. En se cachant de ceux qui lui ont été jadis proches, il assiste de loin aux obsèques de sa femme qu’il n’a plus vue depuis deux décennies. L’occasion de revivre mentalement un pan du passé. Il ignore que leur fille Lisa l’a remarqué et qu’elle se met en tête de vouloir en connaître davantage sur son géniteur pas vraiment comme les autres. Mais il ne doitpas tarder, car un nouveau contrat l’attend. Cette fois, il doit exfiltrer une mère et ses deux enfants du Cambodge, aux mains du régime khmer. Le prix de cette tentative à haut risque : un demi-million de dollars ! Alors qu’il tente de former une équipe, Lisa le rejoint. Il s’agit d’une œuvre de jeunesse de Peter May, l’un des écrivains écossais les plus lus du moment, habile conteur et bon meneur de suspense. Une fois encore, il mêle action et introspection, en nous faisant arpenter les traces d’un mercenaire en proie à une série de doutes et réveillé par les fantômes venus d’ailleurs. Peut-on racheter son âme lorsqu’on l’a vendue à des causes discutables, que l’honneur se laisse acheter à coups de paquets de dollars et que la compassion est un mot oublié dans les dédales de la mémoire ? Une histoire solide d’assassin qui se révèle in fine moins dur qu’il ne le croyait et qui accepte de faire preuve d’empathie. Un récit qui narre la relation entravée et douloureuse d'un père avec sa fille et la tension qui se creuse entre l'oubli et le pardon. Au fil de la narration, on découvre que la rédemption est possible, même dans les endroits les plus sinistres de la planète.

Ed. Le Rouergue – 432 pages

UN PACTE AVEC LE DIABLE

L'histoire d’Otto Ambros, Hermann Oestrich, Heinz Bringer, Rolf Engel et d'autres scientifiques allemands qui ont été accueillis en France après la Seconde Guerre mondiale est souvent occultée, voire effacée, de l'histoire officielle. Pourtant, ces hommes étaient des nazis engagés et ont été décorés de la Légion d'honneur pour services rendus à leur nouveau pays. Michel Tedoldi, réalisateur d’investigations pour France Télévisions et Arte, a mené une enquête approfondie pour découvrir la vérité sur cette opération de recrutement massif par le pouvoir gaulliste dès 1944. Sa démarche l'a conduit à visiter les lieux où ces Allemands ont vécu et travaillé, à consulter les archives de la République, à interroger des témoins encore en vie et à échanger avec des historiens. Le fruit de ses recherches a mis en lumière un pan méconnu et sidérant de notre passé et prouve de quelle manière l'histoire officielle peut être manipulée, montrant à quel point les donneurs de leçons peuvent engendrer une série de réflexes en fonction de leur intérêt, graciant ou adoubant l’un ou l’autre selon l’air du temps, les besoins de la nation, voire l’intérêt de quelques-uns.

Ed. Albin Michel – 252 pages

Paul Huet

REGARDE LE VENT

La grand-mère de Camille vient de mourir. La jeune femme se retrouve plongée dans les souvenirs de son enfance et dans les albums de photographies. Elle se souvient des histoires que lui racontait la disparue surlesfemmesde leurfamille :desfemmeslibres et excentriquesqui avaient vécu desparcours extraordinaires. Camille se met alors en tête de retracer la lignée de ses aïeules, en replaçant chacune dans son époque. Elle décide donc de se mettre à l’écriture et de brosser les idéaux de quatre générations au destin romanesque, des personnes qui n'ont pashésitéà braver les conventions sociales etles interdits pour mener leur existence comme elles l'entendaient. Alors qu’elle s’épanouit en se livrant au papier, son époux supporte de moins en moins de la voir s’atteler à cette tâche et se metà lacritiquer, lui faisant remarquer que l'écriture n'est pas une activité pour une femme mariée. Camille se retrouve alors tiraillée entre son amour pour celui qu’elle a épousé et sa nouvelle passion. Elle sait que le choix sera difficile, mais elle a également conscience que renoncer consiste à se désavouer. Avec un style velouté, MarieVirginie Dru dévoile les plaisirs et les blessures de l'amour en ressuscitant une dynastie de femmes au parcours singulier et met en exergue l'importance d’aller au terme de ses idées, de ne jamais renoncer à son enthousiasme et d’écouter son intuition, même si cela implique de braver les conventions sociales et les critiques de l’entourage. Un livre qui inspire et qui rappelle que nous possédons le pouvoir de changer notre destinée et ce quels que soient les obstacles qui se dressent sur notre chemin.

LE GARDIEN DE L’INOUBLIABLE

Marie-Laure de Cazotte nous a mijoté un thriller haletant, qui mêle les codes et nous amène à nous interroger sur un mystérieux artiste dont personne ne semble posséder d’informations. Devenu étudiant en histoire de l’art, Tristan oscille entre la réalité et un univers chimérique, accompagné par un compagnon imaginaire qu’il nomme monsieur Kurosawa, tout en croyant aux vertus d’un talisman qu’il porte au cou. En fait un galet ramassé sur une plage bretonne. Fasciné par les sculptures d’un certain Charles-Félix Lorme, il décide d’en savoir davantage sur cet homme et veille à remonter le temps, en s’immergeant dans les archives. Assez vite, il découvre qu’il arpente les traces d’un curieux faussaire. Après « A l’ombre des vainqueurs » et « Un temps égaré », l’auteure interroge les liens entre le réel et ce qui ne l’est pas, les impressions et le tangible. Cette histoire peut faire office de parabole en parlant à la fois d’art, de sa place dans la société, du rôle de ceux qui luidonnent vie, du regard qu’on porte sur les créateurs et la valeur marchande de leurs travaux. Sensible et rudoyé par ses parents, le protagoniste a eu du mal à grandir et s’affirme toujours difficilement face aux autres. Sa quête ressemble à un exutoire, une fuite pour échapper à ce qui l’entoure. Grandir implique d’apporter un sens à ses jours etdese fixer unobjectif. Danslamonotoniede sonparcours, l’œuvre deCharles-FélixLorme fait office de phare !

Ed.Albin Michel – 280 pages

Henri Bodson

JE N’AI PAS VU VENIR LA NUIT

NicolasBonnafous est unartistefrançaistalentueux: auteur, peintre, sculpteur, poète,il partageàtravers cette œuvre poétique des mots lourds et profonds. Un recueil de poèmes pour exprimer la maladie, l’incompréhension, l’agression de son propre corps, le vide auquel l’être humain fait face lorsque le mal l’attaque. A travers cette prose, il couche les mots sur le papier comme pour alléger la souffrance du corps, cette souffrance incontrôlable qui lui appartient lorsque le mal le ronge. Un récit qui crie l’urgence de comprendre pourquoi notre propre corps arrive à nous trahir pour devenir notre pire ennemi. Le texte: «Souvenir d’un parchemin au bonheur illusoire » est celui qui représente le mieux la douleur, la solitude que nous pouvons ressentir lorsque le couperet s’abat sur nous et que nous devons gérer le mal qui s’est insinué sur chaque parcelle de notre corps. La maladie qui vous ronge, vous dévore de l’intérieur, cette amie devient l’ennemi de votre corps, celui que votre esprit essaye d’apprivoiser parce qu’il n’a plus le choix pour avancer et continuer à vous aider à vivre autrement. Je vous laisse découvrir ce recueil sombre mais nécessaire pour comprendre ce que nous ne pouvons éviter : le désespoir, le combat contre soi, l’amour de la vie.

The Book Edition- 59 pages

RIEN D'AUTRE QUE LA VÉRITÉ

A travers ce livre, Georg Gänswein raconte sa vie aux côtés de Benoît XVI, l'homme qu'il a servi en tant que secrétaire personnel avant de devenir son collaborateur le plus proche et son confident. Cette relation a été longue et fructueuse, marquée par le respect et l'estime mutuels. Ce témoignage devient l’opportunité de rendre hommage à ce pontife méconnu et de faire connaître la vérité sur les calomnies et les manœuvres déloyales qui ont tenté de ternir son image, tant pendant son pontificat qu’au cours de la période qui a suivi sa renonciationen2013. Laprisede parolede Georg Gänswein est passionnante, car elle entre dans l’intimité du Pape et le présente comme l'un des plus grands hommes d'Église de ces dernières décennies, un phare de compétence théologique, de clarté doctrinale et de sagesse prophétique. Aujourd’hui, il permet de mieux comprendre les actions et l'enseignement de Joseph Ratzinger, trop souventdénigrédemanièreinjuste.Cerécitveilleàéclaircircertains aspects mal compris de celui qui a régenté le monde catholique durant huit ans et de décrire de l’intérieur le Vatican, avec sa hiérarchie, ses rapports entre cardinaux et avec les croyants.

Ed. Artège – 352 pages

Sam Mas

POURQUOI PADRE II ?

Après le succès du premier tome, voilà la suite attendue des questions-réponses des prêtres de Padreblog, une bande de prêtres qui aiment croiser leurs regards sur le monde et sur l'Église. Ensemble, ils proposent leurs réflexions sur les réseaux sociaux pour décrypter l'actualité, approfondir la foi et aider à sa transmission. Sans manier la langue de bois, ils vont à l’essentiel, avec un langage vrai et accessible à tous. Ils ne reculent devant aucune question et savent que la foi s’alimente au contact de la parole. Pour évoluer dans une société qui change sans cesse d’orientation et qui se confronte à des défis de plus en plus nombreux, il importe de compter sur des explications courtes, mais solides. En ce sens, cet ouvrage aide à cimenter la croyance tout en s’intégrant dans notre siècle sans abandonner le socle de la tradition évangélique. Voilà quelques exemples de thèmes abordés : Je ne ressens pas d’amour lorsque je communie, dois-je continuer ? Serons-nous tous égaux au ciel ? Quelle est la différence entre perfection et sainteté ? De quelle manière Dieu peut-il m’aider lorsque j‘ai des idées noires ? Puis-je consulter les horoscopes et les sites qui prédisent l’avenir ? Pourquoi Dieu nous laisse-t-il vieillir ? Qu’est-ce que la viespirituelle ?Naturellement, c’est lepoint de vue de l’Eglise catholique qui est ici à chaque fois défendue !

Ed.Artège – 327 pages

Sam Mas

LES ÉCHOS DU SOUVENIR

L’Espagne est déchirée par la guerre civile. La neutralité n’existe pas et chacun est contraint de choisir son camp. Difficile dans pareille condition de vivre une histoire d’amour sereine, alors que les poings se dressent et que les armes crachent leur tonnerre de feu et d’acier. Homère avait pourtant tout pour être heureux. Issu d’une famille aiséedeBarcelone, ilaspiraitàjouerdelaguitareet àlire. Sonavenir s’écroule le jour où son père disparaît et sa mère se fait assassiner sous ses yeux. Il doit de ne pas mourir à une jeune fille qui le sauve de la folie destructrice des hommes et il lui promet de la retrouver plus tard. Maintenant sur les routes, il cherche éperdument son géniteur. Avec les obus qui pleuvent partout, il ne sait pas quelle direction emprunter. Chemin faisant, il croise des personnalités qui ont marqué cette période particulièrement funeste, qu’il s’agit d’Adolf Hitler, de Frank Capra ou d’Ernest Hemingway. Albert Bertran Bas revisite la grande histoire par le petit trou de la lorgnette et joue la carte de l’anecdote face aux tumultes du conflit pour tenter de prouver que l’espoir tient debout les êtres meurtris, autant que les sentiments sincères qui sortiront vainqueurs de la haine. En filigrane, ce roman souligne qu’on n’a pas d’alternative que celle d’avancer, que procrastiner ne sert à rien et que grandir passe souvent par un chapelet d’épreuves. Des instants qui restent gravés à jamais dans la mémoire. Avec « Les échos du souvenir », l’auteur signe un premier roman palpitant, mettant en scène un protagoniste fort, qui n’abdique jamais et fait montre d’un courage rare.

Ed. City – 447 pages

LACHANTEUSE DE BAL

Julien Rampin s’est fait connaître avec ses coups de cœur littéraires qu’il partage sur son compte Instagram depuis de nombreuses années. Son enthousiasme et ses chroniques pleines d'humour ont vite fidélisé plusieurs milliers d’adeptes. En passant à l’écriture de romans, il ne pouvait qu’appliquer le ton qui a fait son succès en ligne. Son quatrième ouvrage donne le tempo avec la description d’un petit village non loin de Toulouse, où chacun connaît chacun. Tout semble tourner sereinement, jusqu’au jour oùGloriadébarquedanslecoinpourassisterauxfunéraillesd’Odette, laveuvedel’ancienmaire. Contre toute attente, elle décide de s’installer, quitte à remuer certaines vieilles histoires. L’auteur n’a pas son pareil pour décrire une faune grégaire qui louche vers le grotesque, avec deux jumelles sexagénaires qui assurent des cancans endiablés, un sosie vieillissant de Marilyn Monroe, un infirmier qui veille à soigner ses parents autant que son chagrin, etc. Des rencontres intergénérationnelles qui permettent à nouveau d’affûter les thèmes qui lui sont chers : la solitude, le manque d'amour, la différence, les décennies qui s’accumulent, la rencontre avec l’autre. Depuis longtemps, il nous a habitués à des récits empreints de tendresse, qui portent haut la nécessité de vivre chaque journée avec bonheur, malgré leschangementsqui sebousculentauportillonetlesétrangersqu’ondoit faire entrer dans le cercle des proches. Alors que nous traversons une période particulièrement anxiogène, cette lecture est particulièrement bénéfique pour le moral.

Ed. Charleston

266 pages

CERTAINES OMBRES RÊVENT

Dans ce roman, la narratrice nous emmène dans un univers étrange où deux personnages, en quête de leur véritable identité, se métamorphosent, se cherchent, se perdent et se retrouvent. Le récit est empreint de symbolisme et d'allégories et on ne peut pas s'empêcher de se demander ce que représente chacune des transformations. Celles-ci semblent faire partie de l'identité des protagonistes pour mieux les aider à se dévoiler et à intégrer les différentes facettes de leur personnalité. La plume de Véronique Biefnot, empreinte d'une grande sensibilité, réussit à nous plonger danscemondeoniriqueetpourtant voisindunôtreavecunefinesse qui fait mouche. Les mots, sélectionnés avec soin, jouent avec les non-dits qui laissent libre cours à notre imagination. Ce roman se veut à la fois un conte philosophique et une métaphore de notre société. Il pose des questions universelles sur la quête de soi, la place de l'art et la façon dont nous pouvons trouver un sens à notre parcours terrestre, mais il refuse de moraliser ou d’apporter des solutions. Son but est évidemment de plaire au plus grand nombre, mais en laissant des portes ouvertes, qui invitent à une remise enquestion, amènent de l’espoir et font réfléchir.

Ed. MEO - 159 pages

Sam Mas

DANS L’ENCLOS

Lorenzo Cecci use d’une métaphore pour parler de la condition humaine et compare l’homme à unbovinenfermé dans un enclos, qui tourne en rond et ne voit jamais plus loin que les barrières qui l’entravent dans ce lieu fermé. De cette manière, il parle des fantasmes qui endiguentle quotidien de la plupart d’entre-nous et passe en revue un panel de personnages, dont un certain Gordon malade de ses frustrations, Jean-Jacques qui se mutile pour nourrir sa compagne, Willy un politicien fémicide et, encore, Gérard, Etienne, Paul, Jane, Félix, Pétula, Adèle et bien d’autres qui allongent la liste de spécimens. Un chapelet de prénoms qui possèdent en commun de respirer à vide, de s’endiguer au lieu de s’épanouir en tendant vers la ligne d’horizon salvatrice. Chaque histoire, chaque portion de vécu, chaque désir avorté, chaque traumatisme ou chaque entêtement contribue à crucifier ce qui ne devrait pas l’être et empêche le bonheur de frapper au chambranle. Au fil des pages, on fait succinctement la connaissance de chacun d’entre eux et on se met à constater que leur trajet ressemble parfois étrangement à celui que nous empruntons, nourri de filiations bien tangibles avec nos tourments intimes. Les textes courts (voire très courts !) emmènent le lecteur dans des directions inattendues. Avis aux amateurs !

Ed. MEO – 139 pages

Sam Mas

LA VÉNUS DE LA VALLÉE MOSANE

Ce roman, né sous la plume d’Olivier Papleux, raconte l'histoire d'Eve, une femme qui découvre que ses aïeules directes ont perdu la vie en enfantant. Préoccupée, elle soupçonne une maladie portée par un gène d'origine néandertalienne. Son mari et leur fils adoptif ont donc dix lunes pour trouver une solution et la sauver parce que, à son tour, elle attend un bébé. Ce récit se veut en même temps

qu’un histoire une enquête génético-paléolithique et une parabole. L'auteur explore les origines et le développement de l'humanité, en remettant en question l'idée selon laquelle les êtres humains seraient très différents les uns des autres. Selon lui, l'humanité est bien plus homogène qu'on ne le pense. A travers le personnage principal, il interroge la question de la diversité génétique et de l'héritage des ancêtres sur notre santé et notre bien-être. Il nous invite également à réfléchir sur la façon dont nous percevons l'humanité et sur l'importance de connaître nos racines pour mieux saisir notre place dans la société. Olivier Papleux est un écrivain belge de la région de Charleroi. Agrégé en mathématiques et corédacteur du Dictionnaire officiel du Scrabble, il se passionne pour les cycles de la vie, le génome humain etle passépréhistoriquede sa région. « LaVénus de lavallée mosane » est son sixième roman.

Ed. MEO – 212 pages

Sam Mas

PIERRE PAPIER CISEAUX

Pol est un homme ordinaire, ni particulièrement beau ni particulièrement intelligent. Il n'a jamaisrien accompli deremarquable et, la plupart du temps, il passe inaperçu. Néanmoins, personne n’a jamais réussi à le battre à pierre papier ciseaux. Il a développé cette compétence depuis son plus jeune âge, jouant contre ses camarades de classe à l'école et continuant à défier ses pairs à l'âge adulte. Malheureusement, ce don ne lui est d'aucune utilité dans son métier. Depuis plusieurs années, il gagne sa vie en travaillant dans une entreprise nommée Machinbrol, dirigée par des cadres nébuleux et des collègues d’une fadeur extrême. Heureusement, undragon à neuf queues est tapi dans l’ombre et veille sur lui. Lorenzo Morello concocte ici un roman (son troisième) qui jongle avec les codes et le second degré, pour parodier allègrement les mangas et les territoires balisés par le fantastique, brocardant joyeusement notre société hiérarchisée, dans laquelle les pontes broient leurs subalternes.

Ed. MEO – 167 pages

Sam Mas

COSA MENTALE

Jean Yvane nous invite à partir à la rencontre de neuf artistes qui ont marqué le siècle passé. Passant allègrement de Serge Gainsbourg à Franz Kafka, de Georges Perec à Boris Vian, d’Antoine Blondin à Eugène Ionesco, de Samuel Beckett à Woody Ellen sans omettre Michel Foucault. Neuf portraits exécutés selon la formule : Je ne peins pas ce que je vois, mais je peins ce que je pense ! Une démarche forcément subjective, mais qui a l’heur de regarder chacun de ces créateurs, qu’ils soient écrivains, chanteurs ou cinéastes, par le truchement d’un œil subjectif. Neuf portraits exécutés comme des esquisses, des aquarelles ou des toiles de maîtres, avec un crayon, de gros marqueurs ou le ciseau du sculpteur. Avec des textes qui font une dizaine de pages chacun, l’auteur entend partager l’admiration qu’il voue à chacun d’eux, rappelant leur rôle dans son existence et leur place dans le monde des arts. Un exercice tout en finesse exécuté avec brio !

Ed. MEO – 102 pages

Sam Mas

INCISIVES

Quand Kro (pseudo de l'auteure quand elle enfile lesperlesdeMadameIrma)sort lescrocs, c'est sûr que ça fait mal et que ça laisse des traces. Les thèmes de chacune de ces petites histoires ne laissent aucun doute sur l'esprit d'observation aiguisé de Caroline Wlomainck. Comme la première, par exemple, où l'on voit des voisins abuser de la vulnérabilité d'une vieille dame. Bien que cette dernière ne soit pas aussi dupe que l'on croit. En fait, dans ces courtes histoires, les personnages ne sont pas "tout blanc" ou "tout noir", ilsoscillent plutôtentre legrisclairet legris foncé cher à Jean-Jacques Goldman. "Débordement" en est une preuve éclatante avec ce patron d'entreprise abject et méprisant qui va se faire kidnapper et torturer par un quidam que l'on aurait plutôt casé du bon côté de la barrière. Cette histoiremefait penseràcefilmgore, "Hostel". On (re)découvre également "Little Paradise" sorti dans la collection Opuscule (N°273). Que dire du style ? Il ne s'embarrasse d'aucune fioriture. Il est cash, direct et d'un réalisme implacable. Caroline Wlomainck, avec Adeline Dieudonné, fait partiede cette nouvellegénération d'écrivaine qui parla grâce d'une écriture sans ambages nous plonge directement dans l'action avec une jubilation à peine déguisée. Une auteure à suivre sans aucun doute.

Editions Lamiroy - 233 pages.

Alain Magerotte

APHORISMES ET PÉRILS

Quand un auteur prolifique (Gaëtan Faucer) et un dessinateur fécond (Hugues Hausman) se rencontrent, cela nous donne un chouette petit bouquin à déguster sans modération. Quelle riche idée, en effet, que celle d'associer un dessin humoristique à un aphorisme. Sûr que nos deux artistes n'en resteront pas là. Ce genre de publication en appelle d'autres. Un nouveau duo comique est né. Il fera sans nul doute son trou dans le paysage artistique belge qui n'avait plus connu d'association aussi brillante depuis l'inoubliable tandem Jannin/Liberski.

Editions Lamiroy - 31 pages.

Alain Magerotte

MEURTRE AU BELKDO

"Meurtre au Belkdo" est le trente-troisième apéropuscule édité par les Editions Lamiroy. Alors, qu'est-ce qu'un apéropuscule ? L'apéropuscule contient les cinq mille premiers mots d'un roman qui verra le jour si l'apéropuscule en question rencontre un certain succès. "Meurtre au Belkdo" est un polar déjanté. Complètement déjanté. L'action se passe à Berchem Sainte-Agathe, une commune très appréciée par l'auteur puisqu'il yest né et qu'il yhabite. Lepitch: Unmatin, enouvrant sa boutique, Kris Rassart, la taulière du Belkdo (où l'on ne vend que des spécialités belges) découvre un cadavre complètement calciné. Vu la position des jambes (grand écart à 180°), le doute n'est pas permis : il s'agit de JeanClaude Van Damme ! Stupeur et consternation, mais qui donc voulait la peau de JCVD, un enfant du pays ? Et pourquoi cette mise en scène des plus macabres ?... Autant de questions qui mèneront les enquêteurs de surprises en surprises.

Editions Lamiroy - 36 pages

Sam Mas

LE ZWANZEUR DE MEXICO

Le Grand Jojo, le célèbre chanteur, est à l’honneur dans un nouveau petit livre qui vient de sortir de presse. Cet ouvrage retrace la carrière exceptionnelle de l'artiste belge qui a marqué plusieurs générations. Avec des titres culte tels que "On a soif !", "Le Tango du Congo" ou encore "Victor le footbaliste », le Grand Jojo a conquis le cœur du public dès les années 70 en se produisant tant au Sud qu’au Nord de sa chère Belgique, connu chez nos voisins flamands sous le patronyme Lange Jojo. À travers des anecdotes, Brice Depasse plonge les lecteurs dans l'univers haut en couleur de cet artiste iconique. L’occasion de vivre en raccourci un demi-siècle de titres créés pour faire danser notre belgitude et proposer une version rapide de sa carrière dans le monde du 45 et du 33 tours. Des moments forts de sa vie artistique. L’auteur était intime avec Jules Jean Vanobbergen (à l’état civil). Au fil des pages, on apprend la genèse de nombreux refrains, la raison de plusieurs textes. Pas toujours une évidence lorsqu’on restreint le chanteur à un amuseur, alors qu’il était bien davantage ! Avant d’être au Cirque Royal pour plusieurs soirées mémorables, il était dans les juke-boxes et toujours partant pour se produire sur un plateau de télévision. Ce livre est disponible dans quelques librairies de la capitale et sur les plateformes de vente en ligne.

UNE LARME DE RIWKA

Laurence Kleinberger nous emmène dans la spirale d’une histoire aussi drôle que douloureuse, celle de l’amour filial qui unit une mère atteinte de la maladie d’Alzheimer et sa fille. Mais l’histoire ne s’arrête pas là, car la famille de la narratrice porte aussi le poids de la Shoah, avec tout ce que cela implique de douleur et de résilience. Avec brio, l’auteure manie le mélange des genres, en allant du burlesque à la légèreté, de la mélancolie à la gravité. Au fil des chapitres extrêmement brefs, nous suivons la narratrice dans son quotidien au sein d’un EHPAD, avec ses personnages hauts en couleur et ses situations improbables. Elle nous raconte avec tendresse et humour les petites joies et les grands moments de solitude de sa mère, ainsi que les liens qui se tissent entre les résidents. Mais la mort rôde, omniprésente, et le texte ne nous épargne rien du poids de la perte d’un être cher. Elle évoque le deuil qui s’installe insidieusement, les regrets et les remords qui surgissent, autant que les rires qui deviennent plus rares. Comment définir ce roman ? On peut écrire qu’il s’agit d’un journal intime, d’une autobiographie, d’un livre juif qui parle des juifs, d’anecdotes humoristiques, d’un devoir de mémoire. Il y a surtout cet affreux constat face à la maladie d’Alzheimer qui rappelle à quel point nous ne sommes pas grand-chose, que la mémoire peut disparaître soudainement et ne rien laisser comme traces. Un peu comme un château de sable qui s’effondre lorsque les vagues remontent vers la digue. Enfin, il y a la fatalité qui nous pousse à dire qu’on reste impuissant lorsqu’on se confronte à cette pathologie. Alors, plutôt que de pleurer, pourquoi ne pas en rire ?

Ed. du Basson – 159 pages

Amélie Collard

GAMINE

Dans le petit village de La Coulée, perdu au fond de nulle part, la vie s’égrène sans vrais plaisirs ni déplaisirs, calme et tranquille telle une nuit sans étoiles. Pourtant, sous cette apparente sérénité, se cachent des non-dits et des secrets bien gardés. La Gamine, celle du Bout, errante et perdue d'avance, déambule dans les rues avec son vélo vétuste et ses vêtements en décalage avec les modes du moment. Elle est là, présente et discrète, toujours en marge de cette société qui l'a rejetée. Pierre-Yves, alias Pi, trouve refuge dans ce lieu isolé, fuyant les tumultes de la ville qui se délite sous la colère des démunis. La veuve Applazzi, propriétaire du magasin sans âge qui rythme les journées blafardes, observe silencieusement le quotidien de ses concitoyens, sans se douter que ses secrets seront bientôt révélés au grand jour. Car la Croisade des gueux, celle des sans-voix, va passer par là, cristallisant les conflits latents. Sous une pluie battante, les masques tomberont, les rivalités éclateront et le sang maculera les mémoires. La Gamine, Pierre-Yves et tous les habitants se retrouveront alors confrontés à une violence qu'ils n'avaient jamais imaginée. Christophe Kauffman offre ici une chronique mordante et cyniqued'une sociétéqui se délite. Avec une plumeacérée, il décrit une réalité caricaturale et pourtant si proche de nos habitudes. Lorsque la misère nourrit la colère, tout peut basculer, même dans les endroits les plus reculés et les plus paisibles. Un roman poignant d’une cruelle actualité qui ne laissera personne indifférent !

Ed. du Basson - 159 pages

LE DÉLUGE DE L’OMBRE JAUNE

Jean Lhassa s’est toujours trouvé tapi quelque part dans l’ombre immense de Henri Vernes. Comme c’est le cas pourbeaucoup de garçons de sa génération, les productions de l’auteur de Bob Morane lui ont servi de passerelle entre l’enfant-adolescent et la littérature en général. D’abord lecteur, écrivain ensuite, Jean a consacré nombre d’articles à Vernes, à son œuvre et il a été l’un des premiers, si pas le premier, à utiliser ses textes au cours de français (presque illégalement à l’image d’un Gaston Compère qui faisait découvrir le Gantois Jean Ray à ses élèves lorsqu’il était en avance sur son planning de travail à l’athénée d’Ixelles) alors que ces messieurs de l’Académie boudaient les publications de cet Athois à peine bon, selon eux, à figurer dans les kiosques des gares… Pire : honte, affronts et foudres, le gaillard bonhomme vendait bien plus de livres à lui tout seul que l’ensemble des ouvrages publiés par ces gardiens poussiéreux de la chose écrite confis dans leur palais néo-classique de la rue Ducale. Jean a dirigé la revue moranienne Reflets et a multiplié les rencontres étudiants-Vernes au sein de son athénée. Et s’il a également concocté un dossier pédagogique pour « Le Dernier Massaï » paru en 2013 chez Larousse dans la collection Les contemporains classiques de demain, il n’avait jamais écrit une aventure de Bob Morane comme plusieurs repreneurs de Bob Morane l’avaient déjà invité à le faire. Ce qui est aujourd’hui chose faite. Le roman paraît dans une collection « Coffret de l’Ombre Jaune » où notre aventurier, né en 1953, sera opposé une fois de plus à l’Oriental maléfique duplicable à merci. Et notre villain ne va pas se gêner pour faire passer d’épouvantables heures à Bruxelles, une ville que Jean connaît dans ses moindres recoins. Une capitale de l’Europe qui ne risque pas moins que disparaître sous un véritable déluge. Mais que les fans de Bob Morane et de son comparse de toujours : Bill Ballantine, se rassurent néanmoins, car mon petit doigt, généralement bien informé, m’a dit qu’ils devraient se sortir de ce mauvais pas. Une aventure qui les emmènera de Rio de Janeiro à Bruxelles en passant par Tel-Aviv et Paris.

Editions L’Age d’Or - 160 pages

Mythic

ELLE

Elle a 25 ans, elle s’appelle Marine Decnop et « Elle » est son premier roman. Un ouvrage à la fois sérieux et frais et parfois terriblement dur. Lou… ou Marine - car on ignore souvent qui de l’auteur ou de l’acteur prend le pas sur l’autre - est en phase avec son temps, c’est-à-dire pas en phase avec ellemême. Un soir, alors qu’elle se rend, les pieds de plomb, à une soirée en compagnie de sa mère chez une amie, Lou rencontre Anna, la cousine de cette amie. Une jolie jeune femme qui vient d’emménager dans le coin avec son mari et qui ne connaît encore personne. On est à peine à la page dix du texte que tous les protagonistes sont déjà en place pour que le piège de l’amour différent se referme : impossible ou inéluctable ? Lou est de son temps et fait partie de ce temps, c’est une sorte de combattante timide mais déterminée à aller jusqu’au bout des choses, jusqu’au bout d’elle-même, même si elle se blesse et blesse ses proches (mère et frère) et les gens qu’elle aime. Un roman qui ressemble à une sorte de mise au point ou de point final à un passé digéré et révolu. Parfois, aussi, on arrive à se demander si, blessée dans sa différence, elle supportera, à son tour, un jour, sans heurt et sans colère, une autre différence lorsqu’elle se présentera. Marine fait partie de la génération "auto-édition", une génération qui, une fois le roman conçu, pour peu qu’elle possède quelques notions d’informatique et un ordinateur très moyen de gamme peut produire un livre et, cerise sur le gâteau, le mettre sur le marché… pour quasi le prix de l’électricité consommée. Atitred’exemple, débutdesannées1970, pourqu’unlivreenauto-éditionsorte, ce dernier devait exister physiquement, donc être imprimé et pour 500 exemplaires (pour un tirage inférieur le prix était presque le même) il fallait compter une somme équivalente à trois mois de salaire d’un employé de bureau lambda… Et ce n’est qu’alors que commençait le travail promotionnel et la diffusion. De toute manière, et je cite Thomas Owen, en littérature, ce sont les 75 premières années les plus dures.

Amazon UK – 252 pages

Mythic

PLAGIAT

En lisant l’album - publié pour la première fois en 1989 chez "Les Humanoïdes Associés" et fraîchement remasterisé auniveau dutrait et de la couleur – dessiné par Alain Goffin et scénarisé par le duo Schuiten et Peeters, deux choses me sont venues à l’esprit, le proverbe : « A plagieur, plagieur et demi! » et la fameuse phrase prononcée par le journaliste venu interviewer Ranson Stoddard (James Stewart) à la fin du film The Man Who Shot Liberty Valance : When the legend becomes fact print the legend. En cette époque où tout vaplusviteque lamusique, il faut pouvoir se replonger dans l’atmosphère et l’esprit de la fin des années 1980 où la BD n’avait pas encore droit de cité dans les musées (dans des Centres, tout au plus). Pourtant, certains précurseurs s’y voyaient déjà et, en attendant, tissaient déjà des filins de grappins d’abordage. Basée trèslibrementsurunehistoirevraie,letitrenousdittoutmaisencore faut-il savoir maîtriser le sujet et surprendre quand même le lecteur. Evidemment, il s’agit d’une œuvre de jeunesse, de recherche encore. Peut-être, aussi, pour certains des auteurs, une manière de se retrouver ensemble, une dernière fois, au générique d’une BD, en souvenir du 9ème Rêve et d’une jeunesse qui fuit doucement mais sûrement. L’œuvre est-elle intellectuelle et esthétisante ? Oui, serait exagérer, non, serait mentir. Une question se pose en filigrane tout au long des pages : A quoi tient l’art contemporain mis à part une conspiration des artistes des galeries et des journalistesspécialisés ? Abienpeu dechose et la réponse ne setrouve-t-elle pas enpartie danslesketch de l’humoriste belge Alex Vizorek intitulé « On va parler d’Art ».

L’album est accompagné d’un article important paru en 2004 dans le magazine « Passions » et d’un excellentdossierd’unedizainedepagessurle backstage del’album intitulé« Derrièrelestoiles »réalisé par l’excellent Charles-Louis Detournay, dossier qui est une marque de fabrique des éditions Anspach. Editions Anspach – 62 pages

Mythic

BODY LANGUAGE

Le titre de ce roman d’Allison K. Turner évoque le langage du corps ou communication non-verbale. En l’occurrence, le personnage principal, Cassie Raven, une jeune femme à l’allure trompeuse, employée à lamorgue d’unquartier londonien, connaîtdes moments decommunion et detendresse avec les défunts. Un jour, elle est bouleversée de voir arriver le cadavre d’une femme d’âge mûr qu’elle a bien connue, qui l’a aidée à s’extirper de la marginalisation et pour qui elle ressent la plus vive affection. En s’approchant de soncorps, ellecroitentendreunmessagedeladéfuntequisemble mettre en doute la cause accidentelle de son décès. C’est sur le doute ou fantasme de Cassie Raven que le roman se construit et s’avère être un thriller complexe à souhait et truffé de rebondissements inimaginables. Ecrit dans un langage familier, vivant et peu châtié, en l’occurrence traduit de l’anglais, nous y retrouvons notre style parlé ou relâché. L’intrigue implique divers protagonistes, essentiellement des femmes, qui tous et toutes ont un passé lourd à porter. On pourrait dire que c’est une histoire policière au féminin, puisque même la police locale est représentée par une enquêtrice, d’abord distante et suspicieuse, mais qui au fil des pages révélera une facette différente et plus authentique d’elle-même. C’est aussi un roman moderne, psychologique et original qui tient son lecteur en haleine, qui banalise la mort sans être morbide, qui est empreint de sensibilité et d’humanité, avec un zeste d’humour bien caché et un suspense insoutenable.

Ed. Le livre de Poche

446 pages

LA CONSOLATION DE L’ANGE

"...Je pense que seule la raison est universelle. Les croyances et les religions sont toujours liées aux cultures qui les ont produites, mais aussi aux affects, aux désirs des individus et des groupes humains qui les partagent. Je n'y adhère pas, mais je constate que certains de ces désirs et de ces aspirations rejoignent les valeurs humanistes auxquelles je souscris comme la justice, la tolérance ou le respect d'autrui, tandis que d'autres en sont aux antipodes..." Blanche, malgré ses quatre-vingt-douze ans, a manifestement toujours toute sa tête. Toute sa lucidité. Mais qui est-elle et qui est donc son jeune interlocuteur ? Celui-ci lui a demandé ce en quoi elle croit alors qu'ils parlaient tous deux de fondamentalisme...

D'un côté nous avons Hugo, vingt ans, réanimé à la suite d'une tentative de suicide, jeune pessimiste souffrant d'un mal-être profond n'attendant déjà plus rien de la vie après avoir lamentablement échoué une troisième fois au concours d'entrée en médecine ; de l'autre nous avons Blanche, une dame très âgée au seuil de la mort, qui mesure le prix de chaque instant. Une optimiste forcenée qui a pourtant vécu bien des épreuves au cours de son existence. Hugo et Blanche, une rencontre plus qu'improbable ? Que pourrait-il en surgir de bon ?

Romanécrit danslaveineinitiatiquede"L'OracledellaLuna" oude"L'âmedumonde",oeuvreprofonde et riche en réflexions, conseils de vie et vérités, "La Consolation de l'ange" de Frédéric Lenoir, qui est l'auteur d'une cinquantaine d'ouvrages, des fictions, des essais et des documents, nous offre en parallèle le récit de la saisissante expérience vécue par Blanche alors qu'elle n'avait que dix-sept ans, expérience qui a radicalement transformé sa vie, et le dialogue nourri de Blanche et de Hugo, que près de trois générations séparent, autour de grandes questions, avec leurs tenants et leurs aboutissants, sur la vie, la mort, Dieu, le destin, la liberté, le bonheur, l'amour, et encore bien d'autres thèmes évoqués par l'un ou par l'autre, Victor Hugo n'étant point en reste par le truchement de sa poésie, de ses Contemplations notamment, le dialogue prenant le chemin du parcours initiatique à partir de ce moment où Blanche se met à lui relater l'éprouvante expérience qu'elle a vécue en janvier 1945, peu de temps avant la fin de la seconde guerre.

Secoué dans tout son être, Hugo écoute Blanche, lui répond, s'interroge, s'éveille à nouveau progressivement, la vieille femme au crépuscule de son existence lui assénant finalement que tout le chemin de la vie, c'est de réussir à passer de l'inconscience à la conscience, et de la peur à l'amour. "Notre vie ne peut être pleine de sens, belle, réussie, sans notre consentement. Tout réside dans notre regard..." Quand Hugo réalise enfin que Blanche n'en a plus que pour quelques jours à peine, celle-ci lui propose subitement de partir pour la baie de Kernic, le jeune homme toujours peu convaincu de la véracité de l'expérience vécue par Blanche. Sa conscience a-t-elle réellement quitté un temps son corps ? "...Je vois apparaître une silhouette blanche à forme humaine, mais je sens qu'il ne s'agit pas d'un être humain. Cet être progresse vers moi. Au fur et à mesure qu'il s'approche, je ressens un amour puissant réchauffer mon cœur. Ma peine infinie est comme brûlée par cet amour infini. Qui est donc cet être de lumière qui irradie un amour inconditionnel ? Il doit entendre ma question car j'entends distinctement en moi cette réponse : Je suis l'ange de la consolation." Un Frédéric Lenoir très maîtrisé parsemé de vers de Victor Hugo et de Charles Baudelaire, où au détour d'une page, on entend soudain : "Angie, Angie, When will those dark clouds all disappear, Angie, Angie..." Clap ?

Ed. Le Livre de Poche – 216 pages

Thierry-Marie Delaunois

L'ÂME DU MONDE

"C'est comme ces montagnes. Chacune est un sommet qu'on peut gravir. Mais à quoi sert de les comparer ? Chaque sommet est beau et chaque chemin est riche d'enseignements. Chaque sentier est fait d'obstacles à surmonter et laisse découvrir des paysages magnifiques. Ce qui compte, ce n'est pas de gravir cette montagne, ou bien celle-ci, ou bien encore celle-là, mais de parcourir le chemin. Et de le faire avec attention, avec persévérance, avec le cœur ouvert et l'esprit vigilant..." Né en 1962 à Madagascar, Frédéric Lenoir revêt plusieurs casquettes : journaliste, philosophe et historien des religions, romancier et scénariste de BD, auteur de théâtre et essayiste. Français, docteur de l'Ecole des Hautes Etudes en Sciences Sociales, une thèse sur le bouddhisme en poche, l'auteur nous transmet ici ses connaissances philosophiques et spirituelles: récit envoûtant, conte initiatique touchant autant le coeur que l'intelligence, truffé de brèves histoires issues de traditions orales circulant parfois depuis des siècles, "L'âme du monde", à sa lecture, nous investit, l'âme du monde, force bienveillante et mystérieuse maintenant l'ordre du monde, l'harmonie de l'univers, invisible à nos yeux d'êtres souvent tournés vers le matériel. C'est ainsi, ne le nions pas !

Appelés de manière fort énigmatique à transmettre un message qui répond aux questions essentiellesmais, au départ, ils l'ignorent -, sept sages se retrouvent bientôt dans un petit monastère perdu des montagnes tibétaines: Rabbi Schlomo, rabin kabbaliste juif; Ansya, chamane nomade gardienne de troupeaux; Pedro, moine catholique brésilien; Ma Ananda, mystique hindoue sans âge; Maître Kong, vieux maître taoïste chinois; Cheik Youssuf, maître soufi musulman; Gabrielle, philosophe néerlandaise disciple des sages stoïciens et de Spinoza, accompagnée de sa fille Natina, beauté blonde aux yeuxbleus de presque treize ans. Un peu de jeunesse... pourquoi pas ?

Soudain surgit la véritable raison de leur présence à Toulanka: leur mission: transmettre les principes fondamentaux de la sagesse en sept points qui résument l'essentiel de celle-ci à Natina et Tenzin Pema Rinpoché, jeune lama de douze ans reconnu comme la réincarnation d'un grand maître spirituel. Pressentant l'imminence d'un cataclysme planétaire, lessages délivrent alors leur message en sept jours, parlant chaque jour tour à tour. Expliquons brièvement de quoi il en retourne.

1. Du sens de la vie. Clarté de l'esprit et bonté du cœur ! Vivons pleinement, les yeux ouverts, avec conscience et attention. Le port, la faim de l'âme, une vocation. La source: la réalisation de soi, le bonheur définitif. "Le contentement apporte le bonheur, même dans la pauvreté. L'insatisfaction apporte le malheur, même dans la richesse". Hâtons-nous de vivre selon le Bien, chaque jour est une vie. Bien !

2. Du corps et de l'âme. Le cocher et ses deux chevaux : l'esprit, le corps physique et le corps psychique. Apprenons à cultiver les trois, favorisons la bonne entente de ces trois dimensions de notre être. Le travail d'introspection mène à la connaissance de soi, l'esprit étant cette âme spirituelle s'incarnant en deux lieux, se manifestant par deux voix : l'intelligence et le cœur. Très bien !

3. De la vraie liberté. Le début de la libération passe par la connaissance de soi: on ne naît pas libre, on le devient. L'esclavage est intérieur, les techniques thérapeutiques sont là pour trouver confiance et juste amour de soi. Résultat ? La croissance de l'être. Beau !

4. De l'amour. La morale est la loi de la raison, l'amourest la loi du coeur. Sachons pardonner, consoler, partager, donner, tâchons de toujours comprendre. "Ne fais pas à autrui ce que tu ne veux pas qu'il te fasse." Très beau !

5. Des qualités à cultiver et des poisons à rejeter. Le discernement mène au choix. Cultivons l'émerveillement, fuyons l'indifférence et l'insensibilité, accueillons et entretenons l'effort et la douceur, la bonne humeur, la gaieté et l'humour, la foi et la confiance, la générosité, le courage et la force, la bienveillance et la bonté, l'esprit de vérité et la souplesse, l'humilité, le contentement et la sobriété, la gratitude, la prudence, la tempérance, la patience et la persévérance, l'esprit de service, le pardon, la miséricorde et la tolérance. Un vaste programme, une belle parabole.

6. De l'art de vivre. Trouvons le juste équilibre entre attachement et détachement, restons cohérents, pensées, paroles et actes devant se conjuguer, vivons l'instant pour atteindre un jour l'équilibre émotionnel, psychologique et spirituel. On peut y arriver.

7. De l'acceptation de ce qui est. "Nous sommes ce que nous pensons". Ne refusons rien de la vie, acceptons et intégrons la douleur s'il le faut, elle se diluera, crions OUI à l'être, au réel, à la vie, soyons pleinement ouverts au monde tel qu'il est, vivons l'aventure intérieure de la sagesse. Au bout ducompte?

L'amour devient l'unique force qui meut la vie. De l'ignorance à la Connaissance, un grand voyage. Enfin !

Mais ne dévoilons pas tout même si des événements inattendus vont émailler l'enseignement des sages, parfois perturbants, àl'occasion surprenants, Tenzin etNatina se rapprochant, victimesde leurspremiers émois quand survient alors le cataclysme, effrayant, apocalyptique, Tenzin se retrouvant seul, sa mission: consoler les éventuels survivants pour qu'ils s'accomplissent, au bout du voyage, dans une responsabilité et un amour universels. Comme c'est beau mais...

Mais y a-t-il des rescapés ? Natina a-t-elle été épargnée, si oui, où est-elle passée ? Cet enseignement reçu, Tenzin parviendra-t-il à le transmettre ? Gardera-t-il confiance, et qu'a-t-il finalement retenu ?

Conte au style fluide, délié et dépourvu de préciosité, "L'âme du monde", telle une odyssée, vous entraînera sur un sentier émaillé de doutes et de lumière, vous conduira "à vous toucher vous-mêmes": les interrogations, pour qui entrera dans le récit, seront nombreuses: les pauses, nécessaires; les regards, intérieurs. "Allons, mets-toi en marche et va vers toi-même ! Alors l'univers te sourira."

Ed. Pocket – 160 pages

Thierry-Marie Delaunois

ESQUISSE D’UN TABLEAU HISTORIQUE DES PROGRÈS DE L’ESPRIT HUMAIN

Il y a des âmes, porteuses d’une foi illimitée, en l’avènement d’un monde de bonheur universel. Nicolas de Condorcet fut l’une d’entre elles. Il est un auteur français, né en 1743. Lors de la Révolution, Condorcet, appartenant à la noblesse, en devint le chantre passionné. Il adhéra au club des Jacobins, ces passionnés extrémistes de ce bouleversement extraordinaire. Leur radicalité s’intensifia, au fil des ans. En 1793, ils influencèrent tant le pouvoir en place, que ce pouvoir imposa des arrestations et des condamnations à mort contre les « ennemis de la liberté ». Il s’ensuivit des centaines de milliers de victimes. Dès ce moment, cet auteur leur opposa son désaccord catégorique. Vu leur emprise sur les hommes politiques, aux commandes de l’Etat, il dut s’enfuir et se cacher, avec l’aide de ses amis, pour éviter l’arrestation et la guillotine. Dès lors, dans ce climat de terreur, Condorcet se décida àrédigerdansl’urgencesonchef-d’œuvre, intitulé: « Esquissed’un tableau historique du progrès de l’esprit humain ». Dans cet ouvrage, il s’employa à décrire les étapes, dans lesquelles les Hommes ont progressé graduellement, au cours del’histoire. Hélas, il ne pourra pas terminer la rédaction de ce livre car il sera arrêté. Pour ne pas subir l'humiliation d'une exécution publique, il mettra fin à ses jours dans un lieu de détention ... Ce qui étonne, à la lecture de cet essai, composé avec une grande clarté et une beauté stylistique, c’est l’espoir revigorant, qui en imprègne le contenu. Sans le savoir, Condorcet, ce disciple de Voltaire, pour conjurer le malheur qui s’était abattu sur sa personne, s’est érigé en grand prophète de l’optimisme.

Éd. Flammarion - 352 pages

FLAUSKES DE LA GRÈCE ANTIQUE

Le brave vieil Homère doit se retourner dans sa tombe ! Son arrièrearrière (répéter cinq cents septante trois fois) - arrière-petit-fils Omer den Blinne prendsa Fender (marque delyre électrique)et semet ànous conter l’ILIADE et l’ODYSSÉE en version brusseloise.

Les Flierefloeiters font le siège du stamcafé des Parisiens pendant que le Chille va bouder dans la camionnette car le chef Aghatmainon lui a chipé sa prise de guerre Bris d’Hélice. Quand le Torre a tabassé son copain Paterokkel, le Chille saute hors de sa peau et donne une bonne rammeling à ce veuivechter, potverdekke !

Tout ça parce que le Parisien a emmené la belle Hélèneke à Troyes pour boire une coupette de champagne au lieu de lui offrir un verre de faro, dis !

L’histore du Lysse n’est pas non pluspiquée de prinkères, t’sais ? Il est tellement strontzat qu’il retrouve plus sa maison avec Meïneloppe et avec tous ces patatestekers qui squattent dedans. Poursuivi par les stûute du chef-brigadier Luppe Posidon, malgré l’appui du commissaire JulesPeters et de lagentille Natte, le Lysse n’en mène pas large. Tous ces peïs et ces meïs qu’il rencontre ne lui veulent pas que du bien, ça je peux te le dire. Toutes ces aventures, fieu ! C’est carrément une odyssée. Mais je te rassure, hein, ça finit bien, sauf peut-être pour Aghatmainon mais ça c’est une autre histore. Avec ces deux farces bruxelloises persillées d’expressions typiques et de situations connues mais macérées dans la zwanze, Georges Roland nous replonge dans l’univers épique de l’aède aveugle, mouliné à la sauce piccalilli. L’apparition cocasse de la fille de l’un des Zatte-Rides, dotée d’un accent picard à couper les frites en quatre dans le sens de la longueur, la rencontre avec le devin Tiretonjas, le fils d’Aghatmainon au sexe indéfinissable que sa mère Clytomnestre (une obsédée du réchaud) a prudemment nommé Ochreste, de peur de lui voir perdre sa prothèse virile, toutes ces figures hilarantes rencontrées au fil de ces histores (sic) animent un univers surréaliste bien de chez nous signées Georges

Roland

Ed. Le Livre de votre Région - 100 pages

Joseph Georges

L'ÉPOPÉE DE HUIT RÉFUGIÉS JUIFS ALLEMANDS DANS L'EUROPE OCCUPÉE

Mois de mai 1940. Tandis que l'armée allemande envahit la Belgique, huit réfugiés juifs originaires d'Allemagne se terrent dans une maison bruxelloise. Ilsont fui les villes de Cologne, Francfort et Berlin peu après la terrible « Nuit de cristal ». Avec l'arrivée des nazis dans Bruxelles, il leur faudra ruser pour dénicher des planques, résister, se fondre dans la masse des citadins ou fuir vers des contrées moins hostiles. Ce récit est le fruit de quatre années d'investigation dans plusieurs pays d'Europe tels que la France, l'Allemagne, la Belgique, la Pologne, la Suisse, la République tchèque, et horsd'Europe auxEtats-Unis, enIsraël, maisaussi derencontres avec d'ultimes témoins et de recherches de documentation. Jean-Christophe Dubuisson nous permet de découvrir des faits et des personnages méconnus du grand public, depuis l'émigration des Juifs allemands durant les années 30 au sort réservé par la Gestapo à ceux qui cachaient des Juifs, à la préparation de l'attaque duvingtième convoi à destination d'Auschwitz, ... Dans cette fresque poignante où victimes et héros de la Shoah se côtoient, l'auteur démontre avec une grande sensibilité combien l'être humain est capable du pire, mais aussi du meilleur.

Ed. Racine

232 pages

JE NE SUIS PAS LÀ

Avec ce deuxième roman, Lize Spit confirme les espoirs que nous avions et explore les relations complexes et les conséquences dramatiques d'un amour profondément enraciné. Elle utilise une narration habilepour plonger le lecteur dans l'histoire de Leo et Simon, un couple dont l'enfance difficile les a liés de manière inextricable. Le début du livre est marqué par un événement troublant : Simon rentre chez eux au milieu de la nuit et sa compagne ne le reconnaît plus. L'auteure utilise ce point de départ pour explorer les fissures relationnelles, lézardes qui se sont creusées au fil des années. Le roman se concentre sur la manière dont la vie minutieusement planifiée commence à s'effondrer sous l'effet de la confusion et de la perte d'identité de Simon. Lize Spit excelle à créer une atmosphère sombre et oppressante, ce qui renforce l'impact émotionnel du récit. Les personnages sont complexes et nuancés, avec des failles et des faiblesses qui les rendent crédibles et humains. Après le très remarqué "Débâcle", Lize Spit revient avec une troublante histoire de dévotion et de trahison en forme de thriller haletant. Il ne s’agit bien entendu pas d’un récit autobiographique mais de la transposition narrative d’une situation connue par l’auteure qui a vécu tout un temps avec une personne maniaco-dépressive, qui souffrait de bipolarité et qui lentement lâchait prise parrapportàlaréalité. Ceromanportedoncunregardsurunehistoired’amourautant quesurlamaladie. Pour ne pas perdre le lecteur en chemin, elle opte pour un chrono qui scande les instants et distille un suspense qui va crescendo. Quant à l’action, Bruxelles lui sert de cadre, avec des avenues familières, des enseignes ayant pignon sur rue. « Je ne suis pas là » marque le retour en pleine forme d’une jeune autrice flamande dont le premier best-seller vient d’être transposé au cinéma par Veerle Baetens.

Ed. Actes Sud – 512 pages

Willy Smedt

MAISONS DE VERRE

Le pitch de ce polar gravite autour de la découverte d'une silhouette masquée et de la mort d'une personne dans l'église de Three Pines, un petit village près de la frontière américaine au Québec, au lendemain d’Halloween. Le protagoniste, Armand Gamache, est le directeur de la Sûreté, mais il ne dispose d'aucun mobile pour diriger ses investigations, condamné à mener une enquête de routine. Néanmoins, assez vite, il subodore des liens avec la crise des opioïdes qui sévit dans tout le Québec.

L'auteur, Louise Penny, détient le don de générer un suspense classique, avec des fausses pistes, des suspects qui n’en sont pas, un coupable qui maîtrise l’art de se volatiliser, de composer un climat oppressant et de faire monterlemercuredanslesthermomètres. L’intriguesuitsoncours, chapitre après chapitre, et tient le lecteur en haleine jusqu’au twist final qui mérite qu’on s’y attarde.

Ed. Actes Sud – 448 pages

Willy Smedt

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