Bruxelles Culture mars 2023

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BRUXELLES CULTURE

5 mars 2023

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RENCONTRE : PHILIPPE BRAUD

RENCONTRE : PHILIPPE BRAUD

Depuis plusieurs années, Philippe Braud veille à l’actualité de la page Facebook consacrée au compositeur français Philippe Sarde, un monument du cinéma. L’occasion de découvrir des archives rares et d’être tenu au courant des rééditions consacrées à ce musicien qui a marqué les années 70 à 90, bien qu’il soit toujours actif de manière épisodique. Rencontre.

Qu’est-ce qui vous a donné l’idée de créer une page Facebook 100% consacrée au compositeur Philippe Sarde.

Il s’agissait de combler un manque. A dire vrai, quelqu’un avait ouvert un groupe courant 2018 et, bien vite, m’avait remarqué pour me demander si j’acceptais de m’en occuper pleinement. Cela a duré huit saisons avant que n’interviennent quelques différends, suivis de mon exclusion. Me concernant, il était hors de question d’arrêter tout brutalement, surtout que la page fonctionnait bien. J’ai donc poursuivi en solo.

Depuiscombien de tempsexiste-t-elle sousla forme que nousconnaissons actuellement et combien avez-vous d’affiliés ?

Par la force des choses, j’ai décidé de créer mon propre groupe pour faire connaître le travail de Philippe Sarde. La page a été créée le 6 mai 2020. Deux ans et demi plus tard, elle affiche 1.291 membres.

Quels liens entretenez-vous avec ce compositeur ?

Philippe Sarde m’a appelé un vendredi après-midi d’août 2019 par téléphone pour me féliciter du travail que j’effectuais sur Facebook. Je ne vous raconte pas à quel point mon cœur battait la chamade. Parler à Philippe Sarde, jamais je n’aurais espéré pareil honneur. Depuis, nous nous appelons régulièrement. Si j’ai besoin d’un renseignement sur le film que j’expose dans le groupe, je peux le contacter sans hésiter. J’ai pu constater qu’il prend un véritable plaisir au moment de m’exposer des anecdotes, de me raconter des souvenirs de tournage ou de prises lors de sessions d’enregistrement. Quant à notre première rencontre physique, elle s’est concrétisée le vendredi 25 juin 2021 à la fin d’une masterclass qu’il donnait à l’occasion du Festival du Cinéma et de Musique de film de la Baule.

Pouvez-vous rappeler à nos lecteurs qui est Philippe Sarde et quel a été son rôle dans la sphère cinématographique ?

Philippe sarde a commencé sa carrière à l’âge de dix-huit ans avec sa première composition pour le film de Claude Sautet « Les choses de la vie », un long métrage devenu un classique et défendu à l’écran par Romy Schneider et Michel Piccoli. C’était en 1970. Il a fort vite été adoubé par la profession et les meilleurs réalisateurs des années 70 et 80, un peu moins après 1990, se sont arraché son talent pour apporter une dimension musicale qu’ils ne trouvaient pas chez d’autres de ses confrères. Aujourd’hui, il totalise environ trois cents partitions pour le cinéma.

Selon vous, pourquoi continue-t-il de fasciner un demisiècle après ses débuts ?

Philippe Sarde possède une personnalité particulière. Né comme moi sous le signe des gémeaux, il fait partie de ces compositeurs solitaires, très casaniers et qui ne sort quasiment jamais de chez lui. Ses interviews peuvent se compter sur les doigts des deux mains. Il fait partie des derniers grands de l’Age d’or du cinéma français, de ceux qui ont travaillé avec Bertrand Tavernier, Georges Lautner, Yves Boisset, Jacques Rouffio, Pierre Granier-Deferre, André Téchiné, Jacques Doillon et Marco Ferreri. Ses partitions n’ont pas pris de rides. Il s’agit d’un artiste extrêmement exigeant et d’un

perfectionniste hors-pair. Grâce à sa notoriété, il a su s’entourer des meilleurs solistes : Stan Getz, Chet Baker, Stéphane Grappelli, Toots Thielemans, ainsi que de grands orchestres comme le London Symphony Orchestra, faisant toujours appel aux meilleurs pour obtenir … le meilleur !

Par quels moyens cherchez-vous à vulgariser son travail ?

Dans mon groupe, je cherche à faire connaître la production de Philippe Sarde par des écoutes quotidiennesdesamusiquesurvinyle. J’essaied’exposer de façon détaillée ses bandes originales avec des photos extraites des films, des clichés saisis dans les coulisses, des bandes annonces, des articles d’époque, des interviews de lui-même, des comédiens ainsi que des comédiennes et des réalisateurs. Je mentionne également les références des supports (vinyle, CD) de ses œuvres ainsi que les DVD et Blu-Ray disponibles. Depuis un certain temps, je crée des Quiz musicaux dans lesquels les membres doivent reconnaitre les œuvres du maestro. Je poste également des photos de ses films avec un personnage masqué qu’il faut trouver. Cela fonctionne relativement bien et les membres sont généralement actifs. J’informe enfin le groupe de toutes les sorties. Pour la petite histoire et depuis la création de cette page, plusieurs de ses titres ont fait l’objet d’une ressortie mastérisée dans leur intégralité pour la plus grande joie des fans.

Existe-t-il un profil du fan type ?

Je ne sais pas s’il existe un profil type du fan. Celle ou celui qui aime écouter ses partitions reste avant tout quelqu’un qui aime la musique de film et qui s’intéresse à la manière dont le musicien compose pour l’écran tout en cherchant des solutions optimales pour coller au mieux à la demande des réalisateurs. Il s’agit pour la plupart de gens proches de la cinquantaine ou ayant dépassé cette tranche d’âge. Beaucoup ont suivi la carrière de ce musicien avec assiduité et souhaitent en savoir plus sur cet artiste, compléter leur collection ou acquérir des nouveautés qu’on exhume en CD via des labels indépendants. Une remarque. Le fan de musique de film est principalement masculin.

En extrayant trois disques de Philippe Sarde de votre collection, lesquels emporteriez-vous sur une île déserte ?

Un. « Les choses de la vie », avec un des plus beaux thèmes du cinéma vulgarisé hors-film avec « La chanson d’Hélène » interprétée par Romy Schneider pour la gravure d’un 45 tours. Comment rester insensible à la finesse de cette mélodie composée par Philippe à l’âge de vingt ans ? Deux. « Barocco », le seul score, avec celui de « Le juge et l’assassin », pour lequel le compositeur a remporté son unique César. J’aime beaucoup cette musique qui passe des violons rapides et répétitifs à un thème mélancolique, voire mystérieux. Trois. « Coup de torchon », une des meilleures musiques pour un film de Bertrand Tavernier. Un mélange de musique dissonante avec l’apparition d’un tango qui se métamorphose très vite en air de thriller. Une véritable expérience sensorielle !

Pour faire connaissance avec ses compositions, quels scores conseilleriez-vous à un néophyte ?

Bien sûr, « Les choses de la vie » qui demeure un incontournable tout en étant sa première B.O. Il faut l’avoir entendue une fois dans son existence. « Mort d’un pourri », un des plus beaux thèmes interprété au saxophone par la légende américaine du jazz Stan Getz. « La guerre du feu », la partition la plus chère pour un film français avec des intervenants tels que le London Symphony Orchestra au grand complet, le London Philharmonic Orchestra, Les percussions de Strasbourg, la chorale des Ambrosians

Singers et la flûte de Pan du soliste Syrinx, tous réunis pour une session magistrale. « Le choix des armes » dans lequel le génie de Philippe Sarde s’exprime en mettant en avant Buster Williams et Ron Carter, deux contrebassistes réputés, face au London Symphony Orchestra. A écouter absolument ! « Flic ou voyou », un mélange trèsréussi debaroque etdejazz réunissant entre autres le trompettiste Chet Baker et le guitariste Larry Coryell. « Ghost Story » qui se veut une incursion très réussie dans le genre fantastique, avec à l’affiche quelques vétérans d’Hollywood dont Fred Astaire, Douglas Fairbanks Jr, Melvyn Douglas et Patricia Neal.

Qu’est-ce qui singularisait Philippe Sarde par rapport aux autres compositeurs de musique de film des années 70, 80 et 90 ?

Philippe Sarde reste avant tout grand amateur de cinéma, avec une acuité exceptionnelle et un sens de l’image que personne ne lui conteste. Tous les réalisateurs qui ont fait appel à lui se sont épris de son travail et ont entretenu une complicité privilégiée qui s’est étendue sur la durée. Il a toujours aimé participer au montage. Un instant privilégié avant de livrer le film au public. Il était ainsi le dernier coup d’œil avant d’apposer le point final. Son but était naturellement de formuler un avis sincère et avisé. Parfois, il convenait de resserrer l’une ou l’autre scène pour éviter des longueurs ou des redites et, souvent, il était entendu.

Comment expliquez-vous que, aujourd’hui, à un peu plus de 70 ans, il ne soit plus sollicité par les réalisateurs ?

Le cinéma a changé et les metteurs en scène actuels ne réalisent plus le même genre de cinoche. Monter un film coûte deplusen plus cher et avoirrecours à un vrai compositeur fait partie dufinancement qu’on préfère limiter pour utiliser à la place de la musique préexistante ou des chansons tirées des postes de radio. Puis, il y a aussi une question de génération. Les jeunes préfèrent travailler avec des gens de leur âge. A leurs yeux, Philippe Sarde fait partie des vétérans.

On a énormément disserté à son propos : il fournit des partitions très onéreuses pour le producteur, il exige des solistes de réputation internationale, il recycle ses thèmes de film en film, etc. Quels arguments opposez-vous à ses détracteurs ?

Ce n’est pas une légende ! Philippe Sarde est un compositeur onéreux comme l’étaient Jerry Goldsmith, James Horner et Bernard Herrmann. Le résultat a un prix ! Mais comme aime le répéter le principal intéressé, ilest aussicapabledecompositionspaschères. PourMarcoFerreri et JacquesDoillon,il savait selimiteràl’essentiel. Ilasouvent prisdesrisquesdanssacarrière, maiscelas’est toujoursavérépayant. Après, le recyclage de ses thèmes d’un film à l’autre, qui ne l’a pas fait ? Cela ne me choque pas et il n’y a que les fans qui s’en rendent compte.

En quoi son travail a-t-il été particulièrement original ?

Philippe Sarde est un grand cinéphile avant d’être compositeur. La première chose qui lui vient à l’esprit au moment de composer est la visualisation des instruments pour se demander si tel serait en harmonie avec tel autre. En 1972, il a utilisé unMoog (ancêtre dusynthétiseur) pour « César et Rosalie ». Il fallait oser ! Dans le film « Le locataire », il a utilisé un harmonica de verre. Dans les films de Bertrand Tavernier, il a fait intervenir des instruments baroques ou ethniques : la viole de Gambe, la flûte à bec, le cornet à bouquin, le Didgeridoo (instrument australien), etc… De surcroît, on ne peut pas ignorer son don de thématiste. Lorsqu’on visionne des films comme

« La veuve Couderc », « Le chat », « Un taxi mauve », « Tess », « Le juge Fayard dit le shérif », on retient ses mélodies autant que l’histoire et le jeu des comédiens.

Quelle est son actualité ?

BMG France a sorti en octobre dernier un magnifique coffret de six CDqui retrace cinquante années de métier, avec une sélection de cent films présentés par ordre chronologique. Des airs connus, d’autres qui le sont moins et quelques inédits. Les labels Music Box Records, Quartet Records et Diggers Factory s’attèlent régulièrement à exhumer des œuvres anciennes pour les présenter en version intégrale. De quoi régaler les amateurs et créer de grands instants de fébrilité. Puis, on espère toujours de nouveaux titres. L’univers de Philippe Sarde n’a pas été complètement défriché. De quoi laisser des espoirs aux collectionneurs avides de tout se procurer …

RetrouvezquotidiennementPhillipeBraudsurlapageFacebook Philippe Sarde – compositeur (Groupe de fans).

Propos recueillis par Daniel Bastié

EXPOSITION : LES DAMES D’HERVÉ

Elles seront toutes présentes aux cimaises. Elles ? Les dames d’Hervé qu’on peut imaginer sœurs, fiancées, filles, maîtresses ou épouses !

Qui êtes-vous ?

Je m’appelle Hervé Rozelot et je suis artiste. Je travaille autant la peinture et la sculpture que le vitrail. Je vis au nord de la région parisienne, à une vingtaine de kilomètres de Paris.

Quelle technique utilisez-vous ?

J’emploie l’acrylique, matière que je privilégie à toute autre. Il m’arrive parfois de recouvrir la toile de bouts de papier ou de tissus que je colle pour apporter de l’épaisseur au support. Je n’hésitejamaisàutiliserdu cerne relief pourdoterlespersonnages de profondeur ou d’aller puiser dans mon stock de paillettes. Le vernis est également requis pour toutes mes œuvres

Quels sujets représentez-vous ?

Je peins exclusivement des femmes que je représente avec un long cou, toujours élégantes, sophistiquées, mutines, coquines et, parfois, mystérieuses. Ces personnages font partie de mon imaginaire. Je les traite de front comme si je les regardais droit dans les yeux. Je n’adopte pas un style réaliste. Mon expression tient de la stylisation. Certains parlent d’art naïf, alors que pour moi ce n’est pas le cas. Je m’applique pour que le dessin soit précis, parfaitement équilibré, sans erreur même si je refuse l’académisme. Certains parlent d’une touche bédé. Pourquoi pas ?

De quelle manière avez-vous découvert Espace Art Gallery ? Aujourd’hui, énormément de contacts s’effectuent via Internet. Disons que j’avais entendu parler de cette galerie et que le patron avait aimé mes travaux en les découvrant sur la toile. On s’est mis d’accord pour les conditions et afin de fixer une date. C’est la galerie qui m’a proposé le titre qu’on peut lire sur l’affiche : Les dames d’Hervé. Un énoncé à la fois sibyllin et racoleur. J’aime bien, car je trouve cela représentatif de ce que les gens vont découvrir.

Pour quelles raisons faudra-t-il venir voir cette exposition ? Cette exposition est justement une invitation pour faire connaissance de visu avec mes femmes, de se rendre compte du rendu de mes travaux autant que de la dimension des œuvres. Toutes les toiles se caractérisent par un personnage qui revient de façon récurrente avec de légères variantes d’attitude, de carnation, dans la fixité ou non du regard ou dans la coupe de ses cheveux. On pourrait les croire siamoises. Généralement, les visiteurs sont surpris par la taille de mes tableaux qui atteignent un mètre de hauteur avec des largeurs variables. Enfin, on ne voit vraiment une œuvre qu’en vrai. Dans un livre ou par ordinateur, les couleurs sont légèrement faussées, l’éclairage peut différer.

Hervé Rozelot expose ses dames du 3 au 26 mars 2023 à Espace Art Gallery. Voyez tous les détails complémentaires sur le site www.espaceratgallery.eu Rue de Laeken, 83 à 1000 Bruxelles

EXPOSITION : 236 - LAND(ES)CAPES FROM THE 20TH CONVOY

Cette thématique propose un regard artistique sur un épisode exceptionnel de l’histoire de la Seconde Guerre mondiale. Le 19 avril 1943, le 20e convoi quittait le camp de transit de Malines pour déporter 1 631 Juifs vers Auschwitz. Grâce à des actions de résistance menées à la fois depuis l’intérieur et l’extérieur des wagons, 236 de ces déportés parvenaient à sauter du train qui les destinait à l’extermination. Revenant sur cet acte de rébellion unique dans l’Europe occidentale sous administration nazie, le photographe Jo Struyven (Sint-Truiden, 1961) nous donne à voir les paysages qui ont servi de cadre à cette histoire méconnue. Dressant un « mémorial » contemporain, ces photographies sont une réponse à l’indifférence qui caractérise aujourd’hui ces paysages dépouillés, où n’apparaît nulle présence humaine, et qui furent pourtant chargés d’(in)humanité. Placées en dialogue avec ces photographies, deux tableaux de Luc Tuymans (°Mortsel, 1958) évoquent la destruction des Juifs et des Roms d’Europe. De manière réitérée, l’œuvre de Tuymans explore la relation qu’entretiennent les individus avec l’Histoire et les confronte à leur capacité à l’ignorer. La persécution durant la Seconde Guerre mondiale s’érige, à partir de la fin des années 1970, en thématique de sa peinture.

« Écrire un poème après Auschwitz est barbare ». Tel est le constat qu’émettait, en 1949, le philosophe allemand Theodor W. Adorno. À travers deux perspectives issues des arts visuels, c’est cette question de l’(im)possibilité de l’art après la Shoah que pose cette exposition. Organisée en partenariat avec la Fondation Auschwitz, cette exposition sera accompagnée d’un ouvrage-catalogue (sortie de presse le 19 avril 2023), ainsi que d’un espace pédagogique qui présentera les témoignages d’évadés du 20e convoi de déportation. Une exposition à découvrir au Musée juif de Belgique jusqu’au 14 août 2023. Voyez tous les détails pratiques sur le site www.mjb-jmb.org

Rue des Minimes, 21 à 1000 Bruxelles

EXPOSITION : FEMMES MAROCAINES

Cette manifestation revisite les règles d’apparence dans l’esthétique marocaine, explore l’éthique et les coutumes imposées aux femmes ainsi que les motivations

toujours à l’œuvre

de ces usages très codifiés. Pour la première fois, productions anciennes et créations récentes sont mises en dialogue, dans un riche parcours narratif présentant une grande quantité d’objets datant du XVIème siècle à nos jours: objets traditionnels et cultuels, vêtements, ornements, talismans et bijoux, documents d’archives, photographies et dessins, tableaux orientalistes provenant de la célèbre collection des Dahan-Hirsch qui tient une place particulière dans la sauvegarde du patrimoine culturel et civilisationnel du Maroc, dont nous mesurons ici la grande valeur historique et affective. Un événement à découvrir au Musée juif de Belgique jusqu’au 30 avril 2023. Voyez tous les détails pratiques sur le site www.mjb-jmb.org

Rue des Minimes, 21 à 1000 Bruxelles

EXPOSITION : PATATLAND

Car Michel Devaux vous convie à une immersion anthropopatatière dans l’univers un tantinet surréaliste de « Patatland ». Là, sur cette grande île-continent qui flotte et se déplace sans cesse sur les océans, la Pomme de terre s’y présente comme métaphore de l’être humain collectif. Enfance, amours, plaisirs de l’existence, vie en société... La simple métaphore des pommes de terre recélait un champ illimité de possibilités : avec elles, l’artiste a pu traiter l’anonymat, les sentiments humains, les universels, les situations les plus diverses. Elles plaçaient d’emblée ses toiles dans la généralité, tout en leur conférant une grande force d’évocation. Chacun, dès lors, peut y voir son voisin ou, même, choisir de s’y reconnaître », a expliqué l’artiste.

Dix années d’études, environ le double de pratique passionnée... Michel Devaux est encore un jeune peintre. Prolifique, il est l’auteur de centaines de toiles organisées en séries (les villes, les quidams, les mains...), parmi lesquelles celle consacrée à la Pomme de terre se profile telle l’état de l’art de sa quête de sens et d’esthétique.

Le public belge, par-delà l’omniprésence de la pomme de terre, semence de sa Culture Fritkot, se sentira en terre de connaissance une fois immergé dans « Patatland ». « Comme Magritte avant lui, Michel Devaux est intimement persuadé d’être un peintre de l’idée. Aussi s’acharne-t-il à peaufiner la composition de chaque tableau afin qu’il exprime au mieux le concept que le peintre souhaite illustrer, choisissant avec soin chaque ligne, chaque nuance colorée afin d’en maximiser l’impact et la lisibilité. Pourtant, à l’instar de Magritte, Michel Devaux est un grand peintre tout court. L’exposition Patatland est à découvrir au Micro Musée de la Frite jusqu’au 3 juin 2023. Voyez toutes lesinformationspratiques sur le site www.homefrithome.com

Rue des Alliés, 242 à 1190 Bruxelles

EXPOSITION : UTOPIES VÉGÉTALES

Depuis près de quarante ans, Luc Schuiten cherche inlassablement des solutions alternatives à la dégradation de l’environnement et à l’architecture objet de design, banalement mondiale. S’affranchissant des lignes rigides ou traditionnelles de la construction, il tente de gérer différemment les matériaux et les techniques, axe sa recherche sur des maisons bioclimatiques, rêve d’habitarbres, ces logements organiques en osmose avec le végétal. Pour les chancres urbains, il construit des jardins verticaux issus du même imaginaire poétique. Au fil des années, cet architecte atypique dessine une multitude de projets animés par le souci d’autres choix de vie. Cette manière de penser donne forme à une nouvelle architecture basée sur une vision poétique où l’invention et la relation avec la nature occupent une place prépondérante. Mais c’est surtout dans ses visions utopiques d’une architecture futuriste qu’il va donner toute la force de son expression créatrice et imaginative, par ses propositions de villes construites uniquement avec des matériaux vivants. Pour définir ces nouveaux lieux de vie liés à une autre hiérarchie des valeurs, il crée le néologisme de l’archiborescence. Comme pour son frère François, dont il a été le scénariste et l’auteur d’architectures imaginaires, le dessin est un outil d’exploration des possibilités à venir. Une exposition àdécouvrir à la Maison du Peuple du 4 au 29mars 2023. Plus de détails sur le site www.vegetalcity.net

Parvis de Saint-Gilles, 37 à 1060 Bruxelles

EXPOSITION : ART OF THE BRICK

Après un grand succès dans plusieurs villes du monde (ce qui lui a valu sa place dans la liste des incontournables de la CNN), l’exposition événement revient à Bruxelles. The Art of the Brick plonge les visiteurs dans l'univers de Nathan Sawaya : un monde plein de joie et de couleurs. Avec plus d’un million de briques LEGO, l’artiste a réalisé pasmoinsde septante œuvres qui inspirent autant lesenfants que les adultes à réfléchir sur le sens de l’art, un sourire aux lèvres. La collection comprend une grande variété de sculptures originales, mais aussi des versions réimaginées de certains des chefs-d'œuvre artistiques les plus célèbres du monde tels que le David de Michel-Ange, la Nuit étoilée de Van Gogh et la Joconde de De Vinci. Parmi les curiosités de cette exposition, un squelette de Tyrannosaurus Rex de six mètres de long et une collection multimédia très innovante de photos Lego réalisées par le photographe primé Dean West. Une exposition passionnante qui a déjà émerveillé plus de dix millions de visiteurs autour du monde ! A découvrir jusqu’au 14 mai 2023. Plus de détails sur le site www.theartofthebrickexpo.com

Grand-Place, 5 à 1000 Bruxelles

EXPOSITION : DESIGN A BOOK

Ce moisd’avril est consacré aux pratiques etaux recherches contemporaines en designdulivre et reliure de création à la Wittockiana dans un souci de transmission pédagogique, de stimulation à la création et d’émulation à la recherche appliquée aux arts du livre. En tant que médium, le livre touche à de multiples domaines, que ceux-ci relèvent de la littérature, de la philosophie, des arts plastiques, du design, de la reliure ou encore de l’édition. Terrain d’infinis possibles, il suscite autant d’interrogations qu’il ouvre de pistes d’explorations, aussi bien par son contenu que par sa matérialité. Dans le domaine du livre de création, le rapport entre le support et ce qu’il véhicule traduit, cache et dévoile fait sans cesse l’objet de subversions et d’expérimentations, qui font naître des objets surprenants. Cette exposition dresse un panorama du design du livre en Belgique des cinq dernières années. Elle est l’occasion de découvrir les enseignements et pratiques foisonnantes du livre de part et d’autre du pays. Les créations exposées, sélectionnées par un jury international suite à un appel à projets, ont été choisies selon des critères qui privilégient l’innovation : elles questionnent le médium du livre-même, sa matérialité, les pratiques de lecture, d’écriture, ou encore les rapports entre textes et images. Les livres sont présentés sur différents dispositifs scénographiques : vitrines, tables, vidéos et installations sonores font ressortir les propriétés uniques de chaque création. Par ailleurs, certaines créations peuvent être manipulées par le public : une façon de rapprocher celui-ci du livre comme médium artistique. L’exposition comprend également les recherches et les techniques de reliure innovantes développées par Anne Goy, Denis Grégoire, Julie Auzillon et Clara Gevaert, lauréats de la Bourse triennale de recherche en création et design du livre, initiée par l’Atelier du Livre en 2010. Un événement qui se déroule à la Wittockiana jusqu’au 30 avril 2023. Voyez toutes les modalités pratiques sur le site www.wittockiana.org Rue du Bemel, 23 à 1150 Bruxelles

EXPOSITION : MAGICAL THEATRES

Le théâtre en papier, théâtre miniature ou théâtre de table, était, autrefois, une source de plaisir pour petits et grands, aujourd’hui, un peu tombé dans l’oubli. L’expositionMagical Theatres vous fait revivre le monde magique de ce jouet, ses merveilleux décors coloréset sespetitsacteurs de papier. LaPortedeHal vousouvrelesportesd’un univers rempli d’histoires, des pièces de Shakespeare aux contes des frères Grimm. Ces charmantes œuvres d’art apparues voici deux siècles reflètent la grandeur des scènes théâtrales européennes et témoignent de l’univers intime des familles du 19e siècle. L’exposition dévoile des exemplairescompletsdel’époqueet debellesplanchesenpapierd’originenondécoupées. Descréations d’artistes actuels y sont également présentées. Le Chat botté animé guide les enfants dans l'exposition. Magical Theatres se déroule au troisième étage du bâtiment historique du Musée de la Porte de Hal. Ce vestige de la seconde enceinte de Bruxelles vous fait découvrir, dans une présentation permanente, l’époque où la ville était fortifiée et propose un panorama impressionnant depuis son chemin de ronde. Les expositions temporaires qui y sont présentées annuellement mettent l'accent sur divers aspects de la vie quotidienne d’hier et d’aujourd’hui, en puisant régulièrement dans les collections d'Ethnologie européenne des Musées royaux d'Art et d'Histoire. Un événement a découvrir jusqu’au 4 juin 2023. Plus de détails sur le site www.hallegatemuseum.be Boulevard du Midi, 150 à 1000 Bruxelles

EXPOSITION : ANIMALIA

Des messages inquiétants se font entendre depuis quelques années sur la dégradation des conditions de la viesur Terre. Lapréservation de labiodiversité et lalutte contrele dérèglement climatiqueconstituent dès lors des enjeux majeurs de notre monde contemporain. Dans ce contexte, le train, grâce à ses faibles émissions de CO2, représente un atout en faveur d’une mobilité durable et a plus que jamais de beaux jours devant lui. A travers l’exposition Animalia, Train World vous invite à un voyage poétique et scientifique entre autres consacré à la préservation de notre environnement, notamment sous l’angle de la biodiversité et du climat.Pierre-Yves Renkin, sculpteur animalier belge de renom, a été convié en tant qu’artiste invité à exposer une série d’oeuvres représentant des animaux. Ces sculptures animalières dialoguent au sein du musée avec nos collections ferroviaires. Le long du parcours vous rencontrerez notamment des éléphants, un gorille, une girafe, une tortue ou encore un crocodile ! Le tout entre les anciennes locomotives, le monde des rails, et les nombreux trésors ferroviaires qu'abrite Train World. Parallèlement à ce parcours centré sur l’émotion poétique, les thématiques de la préservation de la biodiversité, du réchauffement climatique et des atouts du train, en tant que mode de déplacement durable, sont développées dans les différents espaces du musée. Un volet de cette exposition est aussi consacré aux efforts entrepris par la SNCB et Infrabel pour réduire l’impact de leurs activités sur notre environnement et le climat. Afin de concevoir cette exposition, à la fois poétique et scientifique, Train World s’est assuré le concours de quatre spécialistes du monde animal, du changement climatique et du transport ferroviaire. Ces signatures de référence témoignent d’un souci commun en faveur de la protectionde notre environnement. Une exposition pour comprendre et agir à découvrir à Trainworld jusqu’au 5 novembre 2023. Plus d’informations sur le site www.trainworld.be

Place Princesse Elisabeth, 5 à 1030 Bruxelles

EXPOSITION : HISTOIRE D’UNE CRISE CONTEMPORAINE

Les déchets, voilà certainement l’aspect le plus visible et matériel de la crise environnementale qui nous menace, la pointe d’un iceberg dont nous n’imaginons pas ou peu l’étendue ! Cette exposition met en lumière l’histoire cachée des détritus en Europe tout en soulignant son importance comme marqueur de changement social. Prenant comme point de départ la révolution industrielle, cet événement aborde les pénuries des temps de guerre, l’essor du consumérisme d’après-guerre et se termine par l’insurmontable crise des déchets actuelle. Ce projet met en avant les changements considérables intervenus dans la manière dont nous avons traité nos ordures dans le passé et dont nous pensons, ou ne pensons pas, le déchet aujourd’hui. En se penchant sur cet aspect de l’histoire, il renforce la pertinence des critiques et des appels au changement actuels. Quatre sections sont proposées aux visiteurs, faisant se succéder des thématiques connues ou qui le sont moins. L’accès est évidemment mis sur la nécessité écologique et sur la responsabilité individuelle, tout en soulignant le rôle que doivent jouer les états. L’idée consiste à revoir en profondeur notre mode de fonctionnement et de comparer celui-ci avec ce qui s’opérait avant notre naissance, plongeant le public dans les fragments d’objets hérités de l’âge du Bronze, mettant en évidence des échantillons de chiffons blancs utilisés au XIXe siècle, des appareils électroniques obsolètes, etc. Qu’ils soient industriels, privés, toxiques ou non, ce que nous vidons dans les poubelles demeure révélateur de notre système de fonctionnement et d’une philosophie qui a longtemps été : tout à l’incinérateur ! La crise économique, celle de l’énergie et les modifications climatiques qui frappent à nos portes nous entraînent à prendre conscience du danger et de ses conséquences terribles. Les organisateurs de cet événement n’entendent pas nous stigmatiser, mais nous appeler à davantage de vigilance, à cesser de nous voiler les yeux et à devenir responsables de notre vécu. Enrichie par l’expertise de professionnels bruxellois du traitement, du recyclage et de la réutilisation, cette exposition est complétée par une publication interdisciplinaire et par une plateforme web transnationale Throwaway, développée en partenariat avec neuf musées européens, qui propose un vaste ensemble d’images, de textes et de vidéos autour du sujet. L’accès est gratuit jusqu’au 14 janvier 2024 à la Maison de l’Histoire européenne. Plus de détails sur le site www.historia-europa.ep.eu Rue Belliard, 135 à 1000 Bruxelles

Sam Mas

EXPOSITION : LOVE

L’artiste bruxelloise Pascaline présente ses peintures et ses dessins au Musée de l’Erotisme et de la Mythologie, une enseigne trop peu connue des habitants et sise non loin de la place du Jeu de Balle, dans le cœur des Marolles. Elle y propose des créations expressives et sensuelles qui reflètent l’amour sous toutes ses formes et sans tabous. L’occasion de se conforter dans l’idée que les relations charnelles sont avant tout humaines et de rappeler qu’elles doivent s’échanger entre personnes consentantes. Une manière surtout d’évoquer le pouvoir envoûtant de l’érotisme, qui est à la sexualité ce que le miel est à la confiserie, par rapport à la pornographie quiemportelesintervenants dansundistrict tout autre. Rien de vulgaire dans les travaux accrochés aux cimaises, même si cet événement n’est pas accessible aux mineurs d’âge. A découvrir seul, en couple ou en groupe jusqu’au 30 avril 2023. Une exposition tout simplement intitulée : Love. Tout un programme ! Plus d’informations sur le site www.m-e-m.be

Rue Sainte Anne, 32 à 1000 Bruxelles

Sam Mas

EXPOSITION : FEMMES GRAVEUSES

La gravure, discipline artistique exigeante, est le fil rouge de cette exposition collective qui réunit pour la première fois Elvira Cerda, Anne Dorselaer et Ida Dotty Verbist, trois femmes qui s’expriment essentiellement par cette technique. L’occasion de découvrir le travail de chacune et de le confronter à celui des autres non pas dans un but de compétitivité, mais pour prolonger des impressions, les étendre et les faire durer. Il s’agit essentiellement de gravures imprimées sur différents papiers et supports qui renvoient à un univers lumières, de couleurs, de formes mais également de tensions et de diversités. Chacune se laisse entraîner par le geste primitif de la main, par le trait, par la trace d’encre. Complices de la presse, elles cherchent le ressenti des matières, des profondeurs et de l’équilibre. C’est la tentative de percevoir le lien entre la création et l’imaginaire de celui qui active ce partage de styles et de talents. Une exposition à découvrir du 9 au 31 mars 2023 à Escale du Nord. Voyez davantage de détails sur le site www.escaledunord.brussels

Avenue de Scheut, 147 à 1070 Bruxelles

Sam Mas

EXPOSITION : VÉRONIQUE HIDALGO

Véronique Hidalgo est née à Bruxelles d’une maman belge et d’un papa espagnol venu en Belgique rejoindre son père ; afin d’échapper au Franquisme. Artiste, il a vécu en se produisant comme musicien, a enregistré quelques disques tout en poursuivant des études. Durant ces loisirs, il dessinait. Activité qui a fasciné sa fille qui a décidé d’en faire sa profession. Voilà à quoi tiennent les débuts de Véronique ! A seize ans, elle a intégré une école d'art. En 1991, elle a obtenu un bachelier en arts plastiques et a multiplié les petits boulots (gardienne de musée, ouvreuse de cinéma , etc.). Pour élargir ses possibilités, elle s’est formée aux programmes de mise en page, retouches photos et animations. Elle a alors travaillé dans une prépresse, avant de se lancer comme illustratrice au service de différentes agences de publicité, tout en acceptant les demandes privées. Techniquement, elle utilise différents supports pour construire son propre terrain de jeux, créer un espace visuel qui lui est propre sans se figer dans un modèle prédéfini, excluant les autres réalités. L’art constitue pour elle un lieu de vie qui implique une remise en question constante, déploie l’imagination et ne se restreint à aucune omnipotence, faisant sans cesse appel à une évolution nécessaire autant qu’au refus des ismes. Apprendre, se rencontrer, s'indigner, se remettre en question et contempler à travers un regard poétique celui qui voit audelà et qui rassemble, voilà son credo ! Ses travaux sont à découvrir jusqu’au 4 avril 2023 autour d’un verre Chez Mon Ex Rue de Roumanie, 2 à 1060 Bruxelles Sam Mas

EXPOSITION : VW LOVE BUGS

Cette exposition retrace l’épopée de sept générations de Bus VW, du premier Combi T1 jusqu’au T7, avec, en prime, bien sûr, l’ID-Buzz électrique ! Quelques propriétaires passionnés ont aimablement prêtéleurs véhiculesquitrôneront en bonne place à Autoworld durant deux mois. Chaque véhicule sera mis à l’honneur avec son propriétaire, grâce à une vidéo dans laquelle ce dernier nous contera son parcours, ses histoires et son florilège d’anecdotes. Car acquérir un Transporter n’est jamais anodin, qu’il soit utilisé comme outil de travail ou pour partir à la découverte de nouveaux horizons. Il a accompagné tant de générations, tant de périples, parfois longs et lointains. Bien plus que de simples véhicules, les Combis VW sont surtout des « chez soi » en voyage, de fidèles compagnons de route… On les aménage, on les décore… bref, tout comme pour les Coccinelle, on les chouchoute comme de véritables membres de la famille. Saviez-vous que tout commence en 1947 avec un croquis dessiné au crayon : l’importateur néerlandais, Ben Pon, qui aperçoit dans l’usine Volkswagen un simple véhicule à plateau, la ‘Plattenwagen’. Il part de cette idée de base pour dessiner sur une feuille de son agenda les grandes lignes d’un « transporteur » doté du patrimoine génétique de la Coccinelle. La production démarrera au mois de mars 1948. Ce sera le début d’une véritable success story qui n’est pas prête de s’arrêter. L’exposition rend non seulement hommage à toute une génération de Bus VW mais un espace du musée sera dédié au 75e Anniversaire de la signature du contrat d’importation de la marque Volkswagen pour la Belgique et de l’introduction de sa petite sœur, la Coccinelle, en Belgique par D’Ieteren. A découvrir à Autoworld jusqu’au 26 mars 2023. Plus de détails sur le site www.autoworld.be

Parc du Cinquantenaire à 1000 Bruxelles

EXPOSITION : MICHEL FRANÇOIS

Un regard sur 40 ans de pratique artistique de l'artiste belge Michel François, des premières œuvres à quelques nouvelles créations qu'il a spécialement réalisées pour Bozar. Avec la sculpture, la photographie, la vidéo, la peinture et l'installation, l'artiste crée un réseau de connexions changeantes entre ses œuvres. L'exposition est un concept unique dans lequel « l'œuvre d'art totale » est centrale et la salle d'exposition devient une extension de son atelier. François bouscule la réalité, la remet en question et insuffle encore et encore une nouvelle vie à sa relation avec l'art. Il transforme des objets et des matériaux apparemment simples en vecteurs de sens. Comment un geste peut-il changer le statut d'un objet ? Quelle est l'influence de la main de l'artiste ? Et quel est le rôle du hasard ? Une exposition à découvrir à Bozar du 16 mars au 21 juillet 2023. Plus d’informations sur le site www.bozar.be Rue Ravenstein, 23 à 1000 Bruxelles

EXPOSITION : CHAIMOWICZ

Né dans le Paris d’après-guerre et éduqué en Angleterre, Chaimowicz occupe une position singulière, à l’intersection de deux champs artistiques, de deux cultures et de deux langues. À l’image de l’artiste lui-même, l’œuvre, raffinée, ludique, échappe à toute catégorisation simpliste, exigeant une attention aux détails tout en se révélant généreuse et imprégnée de beauté. Opposé aux revendications d’une autonomie de l’art, l’artiste se tourne vers les arts décoratifs, compose depuis cinquante ans un lexique éminemment personnel et puiseses impressionsdansledesign,la gravure, la peinture, le collage autant que sa propre vie quotidienne. Son œuvre continue à influencer de jeunes artistes, notammentpar sonquestionnementconstant etsubtildurôle de l’art et soninstaurationd’uneesthétiquequeer. Danscette exposition, lalumièrejoueunrôleessentiel.Pionnierdiscret, Chaimowicz a délibérément travaillé à contre-courant des mouvements artistiques dominants dès le début de sa carrière à Londres dans les années 1970. Combinant passé et présent, le Wiels rassemble trois groupes d’œuvres qui explorent l’intimité, la domesticité et le désir de créer son propre contexte. Un événement à découvrir jusqu’au 13 août 2023 au Wiels. Plus de détails sur le site www.wiels.org Avenue Van Volxem, 354 à 1190 Bruxelles

EXPOSITION : DANAI ANESIADOU

Au cours des quinze dernières années, Danai Anesiadou a exprimé de multiples questionnements métaphysiqueset personnelsàtraversunséduisantcorpusd’œuvrestournéesverslecinéma, lessciences occultes, l’antiquité grecque etl’état de notre mondecontemporain. « Artiste européenne du XXIe siècle emblématique de la crise », elle inscrit son œuvre dans le tissu à la fois politique et invisible de la réalité. Forte d'un intérêt profond pour l'historiographie, elle remet en question ce que nous considérons comme vrai, pointantdudoigtlesdoublesstandards etlesfaussesdichotomiesdudiscoursdominant. S’efforçant de saisir la situation quelque peu frénétique que connaît l’humanité aujourd’hui, elle se tourne vers la notion de Kali Yuga, le quatrième et actuel âge de la cosmogonie hindoue (et également le pire). La description de cet âge de fer, ou ère de la discorde et de l’obscurité dans laquelle la conscience est à son plus bas et la matérialité à son plus haut niveau trouve ici un écho particulier. Véritable exorciste des temps modernes, Anesiadou apure et transforme non seulement ses possessions matérielles mais aussi les énergies qui vibrent autour de nous. Elle entend inclure dans son exposition présentée au Wiels l’intégralité de ses possessionsmatérielles :objets domestiques, chaussures et vêtements, biensprécieux en solidifiant le tout avec de la résine et de grandes quantités de tessons de métal. Au cœur de ce projet, un désir de se débarrasser de ses possessions en les transformant en orgonites. Ces transformateurs d’énergie, découverts par le psychanalyste Wilhelm Reich (1897-1957), captent un courant d’orgone cosmiqueet letransmuent enénergiepositivequ’ilsdiffusent. Laproductiondecesorgonites"curatives" est cependant un processus intrinsèquement toxique, une contradictio in terminis qui n'échappe pas à Anesiadou. Sa résistance à la pensée binaire est encore mise en évidence par l'inclusion de deux guillotines en état de marche. Des travaux à découvrir jusqu’au 23 avril 2023 au Wiels. Plus de détails sur le site www.wiels.org

Avenue Van Volxem, 354 à 1190 Bruxelles

VAN GOGH : THE IMMERSIVE EXPERIENCE

Qui n'a jamais rêvé d'entrer dans un tableau ? C’est maintenant possible grâce à cette exposition en tournée depuis 2017 et qui a accueilli plus de cinq millions de visiteurs à travers le monde ! Après Claude Monet et Frida Kahlo, plongez aujourd’hui à 360° dans l’univers incroyable de Vincent Van Gogh. Depuis maintenant un mois, Bruxelles accueille la magnifique exposition immersive consacrée à la vie de Van Gogh ainsi qu’à ses œuvres, offrant un show inégalable. Van Gogh, The Immersive Experience a pris possession d’une enseigne située dans le centre historique de Bruxelles. Grâce à une technologie d’imagerie virtuelle de dernier cri, les visiteurs sont plongés dans l’univers spectaculaire et incomparable du peintre pour s’offrir un spectacle de son et lumière sous la forme d’un parcoursdidactiqueadaptéauxgrandsautantqu’auxpetits, afindeleurpermettrededécouvrirlapériode de l’artiste passée au couvent ou à Arles, ainsi que d’entrer dans l’intimité des lettres échangées avec son frère Théo. Combinant le plaisir de découvrir son existence en profondeur et de s’engager dans les tourments de son cœur, cet itinéraire livre surtout une série d’informations sur l’acuité de son regard, sa manière de peindre et sur sa conception moderne de l’art pictural, en s’affranchissant des codes académiques et en s’enfonçant dans la voie de la couleur, avec un dessin expressionniste à nul autre pareil. Des projections à 360° donnent vie à presque deux cents œuvres du maître. On l’a un peu oublié aujourd’hui, alorsque sestoiless’arrachent à plusieursmillionsd’euros, Vincent Van Goghavécu grâce à l’appui financier de son frère pour échapper à al précarité , a été pasteur dans le Borinage, s’est tranché une oreille par désespoir amoureux et l’a offerte à la prostituée qui se défiait de son amour, était capable de colères homériques, a passé une partie de la fin de son existence dans un asile psychiatrique, a failli tuer son ami Paul Gauguin et a mis fin à ses jours en se tirant une balle de révolver dans l’abdomen. Cette exposition est à découvrir à la galerie Horta. Voyez tous les détails pratiques sur le site officiel www.vangoghexpo.com

Rue du Marché Aux Herbes, 116 à 1000 Bruxelles

EXPOSITION : DINOS ALIVE

« Dinos Alive » a été conçu comme une machine à remonter le temps. Un voyage fascinant à la rencontre d’espèces spectaculaires qui ont dominé le monde animal pendant cent quarante millions d’années avant leur totale extinction. Ce qu’il reste aujourd’hui de ces colosses se résume par quelques squelettes exposés dans divers musées, des films magnifiés par des images digitales de toute splendeur et des théories de scientifiques. Néanmoins, tous leurs mystères n’ont toujours pas été mis à jour. Comment ont-ils disparu ? Quelle était la couleur de leur peau ? Se dressaient-ils sur leurs pattes arrière ou évoluaient-ils à quatre pattes ? L’exposition qui a établi ses quartiers sous la pyramide Rogier entend répondre à plusieurs questions, tout en mettant en avant des dinosaures robotisés plus vrais que nature et qui peuvent rivaliser sans avoir honte avec ceux créés pour le film de Steven Spielberg « Jurassic Park ». Un voyage qui se fait aussi bien en explorant les forêts sauvages de l’époque que les mers. Les enfants peuvent profiter de leur propre espace interactif appelé Experts en herbe, idéal pour exprimer leur instinct de paléontologues et apprivoiser certaines espèces les plus emblématiques. Petits comme adultes apprendront au cours de cette balade tout sur les périodes du Trias, du Jurassique et du Crétacé de manière ludique et interactive. Néanmoins attention, les plus jeunes pourront être effrayés par le réalisme des créatures qui s’animeront et pousseront des cris pour tenter de poser une atmosphère crédible. Voilà une exposition originale qui s’adresse aux amoureux de la préhistoire, aux curieux et à celles et ceux qui souhaitent en savoir davantage sur ces lézards terribles disparus. Découvrez toutes les informations pratiques sur le site www.dinosalive.be

Place Rogier à 1000 Bruxelles

EXPOSITION : JULIEN MEERT

Pour sa nouvelle exposition personnelle, Julien Meert propose une nouvelle série de peintures panoramiques horizontales, passant du portrait à la scène. Un renversement de format qui l’autorise à faire dialoguer plusieurs personnages/entités au sein d’un ensemble de séquences picturales. Il est de la sorte question de traiter l’absurdité de notre condition de vivants, obligés de cohabiter sur une planète en flottaison dans une immensité infinie. Des questions autant métaphysiques qu’existentielles traitées avec une certaine théâtralité, que l’on retrouve aussi présente dans les dessins et les vidéos de l’artiste. Son travail pictural se veut à la fois hyperfiguratif et radicalement désincarné. Dans ses œuvres, les regards demeurent le plus souvent atones, avec le regard vide ousauvage – pivot autour duquel s'articule l'action picturale – tantôt réduite au minimum, tantôt animée d'une vie abstraite et quasi autonome. Un événement pictural à découvrir dans le quartier des Marolles à la galerie Sorry We’re Closed jusqu’au 18 mars 2023. Plus de détails sur le site www.sorrywereclosed.com Rue des Minimes, 39 à 1000 Bruxelles

EXPOSITION : TIFILIT

Le Tifilit est la pierre angulaire de la joaillerie amazighe. Un collier orné de pierres d’ambre et de perles orange qui représente une communauté unifiée et maintenue par des rituels, comme l’imaginait la populaire poétesse et chanteuse amazighe Fatima Tabaamrant. L’exposition Tifilit présente ici les travaux (bijoux et photographies) des marques Immi et Fayahen. Fayahen est une marque de bijoux proposant des pièces en argent nord-africaines vintage, faites à la main et remises à neuf, fondée par Ismahen Gazdallah. Sa collection de bijoux est réalisée en collaboration avec Hechem, un talentueux orfèvre tunisien. Immi est une marque de bijoux amazigh chleuh qui découle d’une recherche artistique autourdes histoiresde bijoux etde tradition transmise de génération en génération. Pensé et imaginé par Samira Hmouda et Mina Goumanouz, une nièce et sa tante qui désirent partager leur héritage amazigh à travers les bijoux en hommage à leurs ancêtres, la marque est une expression artistique de l’amour envers la Terre Mère, la Mère et l’Enfant. Une exposition à découvrir à l’Espace Magh du 2 au 25 mars 2023. Davantage de détails sur le site www.espacemagh.be Rue du Poinçon, 17 à 1000 Bruxelles

EXPOSITION : CATAPLASME -MAUD GOURDON

Le nouveau corpus d’œuvres présenté dans l’expositionest issudes expérimentations deMaud Gourdon autour du cataplasme, aussi appelé emplâtre : un remède pâteux à base d’argile, de plantes ou de farines, que l’artiste utilise comme matière sculpturale et ornementale. Relégué aujourd’hui dans la catégorie des remèdes dit de « grand-mère », le cataplasme est, pour l’artiste, lié à la figure maternelle et aux connaissancesquisetransmettenttraditionnellementdemèreenfille :travauxmanuels,cuisine,couture, décorationd’intérieur, remède, …Unesériedesculpturesproduitesàpartirdesmatériauxducataplasme sont placées tout autour de l’espace d’exposition. Pour les réaliser, l’artiste a développé un mélange composé d’argile médicinale et de fibres végétales, qui est ensuite placé et compressé dans des moules en bois gravés. Cette pâte argileuse devient alors la matière et le support d’une série de motifs colorés, entre abstraction etfiguration, entrebouillie etornement. Deuxsculptures poséesau sol complètent cette installation. Elles se composent d’une combinaison de mots et de chiffres insérés dans un motif noir et blanc représentant des mailles de tricot. Placés à l’intérieur de cet ornement, comme encadrés, ces mots acquièrent force et intensité. L’artiste interroge ici avec humour l’aspect poétique, décoratif mais aussi curatif du langage. Une exposition à découvrir à la Centrale jusqu’au19 mars 2023. Plus de détails sur le site www.centrale.brussels

Place Sainte Catherine,45 à 1000 Bruxelles

EXPOSITION : NELLEKE CLOOSTERMAN

Pour ce projet, Cloosterman crée des pans de murs qui ont la forme de cartes à jouer. Celles-ci semblent avoir été lancées au hasard dans l’espace d’exposition.Le titre Cardshark fait référence aux personnes qui gagnent de l’argent en trichant aux cartes, ainsi qu’aux cartes elles-mêmes, présentes dans les tableauxdel’artistecommedessymbolesissusdevanités. Celapourrait suggérerquelescartesexposées ont été lancées par un cardshark (un joueur), faisant écho à ces symboles des vanités qui jouent avec la vie et la mort. Les peintures accrochées aux cartes-murs deviennent des fenêtres sur l’univers pictural de Nelleke Cloosterman. Cet univers va s’étendre, une multitude de « fenêtres » s’ajoutant au fur et à mesure, pour former une installation globale rassemblant des récits qui se superposent. En utilisant des thèmeset desmotifsclassiquesdel’histoiredel’art –lesplantes, lesanimauxetlesbulles

Cloosterman

crée un univers qui semble familier, mais qui échappe néanmoins à la logique ou aux lois naturelles. Des paysages de rêve abstraits, un jardin de fleurs associant des végétations de toutes les saisons, ou des oiseaux volant sans ailes dans les airs sont autant de perturbations subtiles d’une réalité à recevoir par le spectateur. Les dégradés que l’on voit fréquemment dans ses tableaux suggèrent une compression du temps, contribuant à l’idée que le tableau n’est pas un instantané mais un paysage continu où les éléments peuplant le tableau racontent une histoire. Une exposition à découvrir à la Centrale jusqu’au 19 mars 2023. Plus de détails sur le site www.centrale.brussels

Place Sainte Catherine,45 à 1000 Bruxelles

EXPOSITION : PHOTO BRUT

Le programme de cet événement s’articule autour du thème de la photographie brute. Par le biais de photographies, de photomontages et de photocollages, des créateurs et créatrices, généralement autodidactes, dévoilent leurs univers personnels à travers des œuvres produitesen dehorsdes circuitsartistiquesconventionnels. Ce champ peu exploré dans les recherches sur l’art brut ouvre la voie à des pratiques novatrices dans le domaine de la photographie, contribuant ainsi à renouveler le regard porté sur ce médium. Ce projet questionne ainsi autant le rôle du collectionneur, son impact sur la catégorisation des artistes et la photographie elle-même. Cet événement peu classique s’organise dans quatre lieux bruxellois qui se répondent en miroir : le Botanique, La Centrale for Contemporary Art, le musée Art et Marges et la Tiny Gallery, localisée non loin de Flagey. Une autre manière d’aborder la photographie et son rapport avec le public. Chaque œuvre se veut une tentative de briser l’image et d’avoir un impact sur le plan esthétique, mais aussi socioculturel, voire politique. Pour ce projet, plusieurs artistes se sont impliqués. Cela se prolonge jusqu’au 19 mars 2023. Plus de détails notamment sur le site officiel www.centrale.brussels

EXPOSITION : PETER LINDBERGH – UNTOLD STORIES

Réputé pour ses images cinématographiques en noir et blanc, Peter Lindbergh est considéré à juste titre comme un pionnier de la photographie de mode. Sa conviction était que la beauté consistait à avoir le courage d'être soi-même. La qualité de ses clichés a tôt fait de lui procurer une renommée internationale et d’influencer de façon notoire sa carrière. Au cours de ses nombreuses années de pratique professionnelle, il a collaboré avec toutes les grandes marques et la majorité des magazines de mode. Sa renommée a atteint une apogée à la fin des années 80 grâce à ses images emblématiques de mannequins qui annonçaient une ère de beauté naturelle et de féminité assurée, introduite par une nouvelle forme de réalisme et d'authenticité dans la photographie de mode. Les conséquences de ses portraits et de son style de narration pionniers et révélateurs de personnages se font encore sentir aujourd'hui. L'exposition Untold stories a été conçue comme une rétrospective qui couvre la période 1944-2019, avec des photographies sélectionnées par l’artiste lui-même peu avant son décès survenu en septembre 2019. Si de nombreuses photographies sont célèbres, il en existe également un certain nombre d'inédites, racontant des histoires qui, lorsqu'elles sont assemblées, révèlent autant l'homme derrière l'objectif que la personnalité de ceux qu'il capturait. Après l’Allemagne, l’Espagne et l’Italie, c'est désormais à notre pays d'accueillir cette manifestation exceptionnelle conçue pour célébrer l’héritage d’un homme qui a su faire bouger les codes et offrir un aperçu unique de l’étendue de sa démarche. Elle est à voir jusqu’au 14 mai 2023 à l’Espace Vanderborght. Voyez tous les détails précis sur le site www.peterlindbergh.com Rue de l’Ecuyer, 50 à 1000 Bruxelles

EXPOSITION : MAGNETIC FLOW

Ancien site industriel, au centre de Bruxelles, La Vallée accueille depuis 2014 de nombreux événements culturels, artistiques et sociaux et s’est établi comme un tiers-lieu réputé de la capitale. Dans cet espace culturel atypique, temple de la créativité et des possibilités, que l’expérience Magnetic Flow s’est installée pour quelques mois. Magnetic Flow se veut une expérience artistique unique en Europe qui transcende les limites de la technologie pour transporter le public dans une dimension inédite de sons et de lumières. Plus qu’une simple invitation, cet événement se présente comme une véritable expérience sensorielle au sein de laquelle le visiteur vit un moment artistique en totale immersion dans un espace d’environ mille mètres carrés, qui accueille six installations multisensorielles et ludiques. Trois de ces structures ont été conçues pour être interactives et sont contrôlées par les visiteurs eux-mêmes qui interagissent avec elles. Les trois autres proposent un spectacle de cinq à dix minutes chacune, enrichi par une musique conçue par les meilleurs DJ du moment et des effets lumineux sans comparaison. Des créations inédites et proposéesici pourla première fois. Une exposition-expérience à découvrir jusqu’au

19 mars 2023 à La Vallée. Voyez les informations précises sur le site officiel de l’organisateur de cet événement : www.magneticflowexperience.com

Rue Adolphe Lavallée, 39 à 1080 Bruxelles

EXPOSITION : JOHNNY HALLYDAY

Johnny Hallyday est encore dans tous les esprits et, plus de cinq ans après sa disparition, il fédère un intérêt loin de se faner. C’est Laeticia, sa veuve qui a pris l’initiative de cette exposition qui entamera la tournée des capitales pour rendre hommage à l’idole des jeunes (et de ceux qui l’ont été). Brussels Expo a été choisi pour offrir une aire de près de deux mille mètres afin de célébrer le chanteur le plus populaire de France et de Belgique. L’occasion de se plonger dans son monde depuis la reconstruction de sa chambre d’adolescent jusqu’à son bureau de Marnes-laCoquette refait à l’identique. Si les pochettes de disques et les affiches sont de la partie, cet événement n’oublie pas que Johnny a été acteur passant de la comédie au drame, du polar au western, sans oublier maints souvenirs musicaux qui ont marqué plusieurs générations, faisant de nombreuses de ses chansons des standards de la variété. Un voyage immersif grâce à un soin tout particulier apporté à la scénographie et à des effets personnels de l’artiste mis à disposition par sa famille et ses proches. « Johnny Hallyday - l’Exposition » propose enfin une plongée dans l’Amérique qu’il aimait et où il résidait une partie de l’année, ainsi qu’à Saint-Barth où il repose aujourd’hui. Une visite à effectuer par les fans (mais pas que !) jusqu’au 15 juin 2023 au Palais 12. Plus de détails sur le site www.brusselsexpo.com

Place de Belgique, 1 à 1000 Bruxelles

EXPOSITION : BOND IN MOTION

Pour la première fois sur le continent européen, des décors spectaculaires, des maquettes makingof et une cinquantaine de véhicules originaux (motos, voitures, avions, sous-marins, hovercrafts, hélicoptères, ⋯), tout droit sortis des vingt-cinq films de James Bond, seront réunis dans un même lieu. “Bond in Motion” se veut une exposition unique dédiée aux films de l'agent 007 et conçues pour les fans et les curieux. A ce jour, six comédiens ont incarné à l’écran le plus célèbre des agents secrets : Sean Connery, Roger Moore, George Lazenby, Timothy Dalton, Pierce Brosnan et Daniel Craig. On ne le répète pas souvent, mais David Niven avait été approché pour le rôle principal avant de jouer dans « Casino royal », un pastiche, et plusieurs vedettes ont décliné l’invitation de camper les girls de service, dont Brigitte Bardot. Ian Fleming, ancien agent du renseignement pendant la guerre, est le père de plume du héros et a rédigé quatorze de ses aventures, toutes adaptés au cinéma. Décédé en 1964, il n’a connu que le succès que des trois premiers longs métrages. Cette exposition revient sur le phénomène Bond qui perdure depuis six décennies. Elle se déroule à Brussels Expo jusqu’au 14 mai 2023. Voyez les détails pratiques sur le site www.brussels-expo.com

Place de Belgique,1 à 1020 Bruxelles

Andrea Cerasi

EXPOSITION : LUMINOPOLIS

Qu’est-ce que la lumière ? Comment rythme-t-elle notre quotidien ? Comment influence-t-elle la vie ? Résolvez des énigmes et percez des mystères. Tic-tac-tic-tac… le temps presse, le chronomètre s’affole ! Voulez-vous sortir vainqueur de l’expo ? À vous de jouer ! La lumière peut être visible ou invisible, de toutes les couleurs ou incolore, ondulatoire ou corpusculaire. Elle permet de voir mais pas seulement. Elle rythme la vie. Elle est une source de vie pour la faune et la flore. Cette exposition entend nous apporter un éclairage sur le lien entre la lumière et le vivant. Elle nousinvite à réfléchir sur l’importance de la lumière dans nos sociétés. Dans cette expo-jeu au format totalement inédit, la lumière se révèle sous tous ses aspects (physiques, biologiques, techniques et sociologiques) dans un concept original et captivant, une course contre la montre avec au choix dix, quatorze ou dix-huit énigmes à résoudre pour remporter la victoire. Un événement passionnantet palpitant à explorer, muni d’unetablette pouractiver les bornes dejeu, obtenir desindices etencoder vos réponses. Un excellent moyen de découvrir par le jeu le vaste thème de la lumière. Des défis à relever jusqu’au 13 août2023au Musée desSciences naturelles de Bruxelles. Voyez davantage de détails sur le site www.naturalsciences.be

Rue Vautier, 29 à 1000 Bruxelles

EXPOSITION : PRIX MEDIATINE

Le Prix Médiatine est un concours pour jeunes plasticiens belges ou résidant en Belgique toutes disciplines confondues. À l’issue de la sélection du jury orchestré par le Centre culturel Wolubilis, une dizaine d’artistes sont retenus parmi lesquels sept d’entre eux ont été primés. Véritable laboratoire de recherches plastiques, le Prix Médiatine se veut un tremplin pour ces créateurs par le biais notamment d’une exposition à La Médiatine et la publication d’un catalogue. Peintures, dessins, photographies, installations, art vidéo et sculptures sont réunis pour proposer une vitrine de l’art contemporain tel qu’il se pratique à l’intérieur de nos frontières. Les artistes retenus cette année sont Jean-Baptiste, Alix Dussart, Benoit Bastin, Diego D’onofrio, Eva Claus, Juliette Vanwaterloo, Paul Gérard, ,Pauline Vanden Neste, Leïla Pile, Nina Tomàs, Romane et, encore, Axel Fourmont. Une exposition de leurs travaux est organisée à la Médiatine jusqu’au 12 mars 2023. Découvrez tous les détails sur le site www.wolubilis.be

Cours Paul-Henri Spaak, 1 à 1200 Bruxelles

EXPOSITION : ART HERSTORY

Fondée en 1980parla première présidentedémocratiquement élueduParlement européen, SimoneVeil, la collection d'art contemporain du Parlement européen est composée de cinq cents œuvres provenant de tous les États membres de l'Union européenne. Cette collection incarne les valeurs et les aspirations de l'Union européenne et s'engage à respecter la parité entre hommes et femmes. Déclaration qui implique de mener des recherches et d'écrire à propos des femmes artistes, afin de s'assurer que leurs perspectives, leurs histoires et leurs voix soient entendues. L'exposition « Art HERstory – Perspectives des femmes artistes dans la collection d'art contemporain du Parlement européen » combine des acquisitions récentes à une sélection de contributions artistiques plus anciennes, illustrant l'importance et la pertinence du travail des créatrices trop longtemps tenues à l’écart des cimaises ou simplement renvoyées dans leur foyer pour occuper un rôle d’épouse ou de mère, sans aucune autre ambition que celle de vivre aux crochets d’un époux, après s’être libérées de la férule d’un père ou d’un frère. Bien que chaque œuvre d’art soit unique, elle se transforme, grâce au support artistique choisi par sa conceptrice, en un récit, un instant, une vision ou mêmeuneémotion universelle.Une collection à découvrir jusqu’au 8 mars 2023 inclus au Parlementarium. Avis aux amateurs et aux. Amatrices. Plus d’informations via https://visiting.europarl.europa.eu

Place du Luxembourg, 100 à 1050 Bruxelles

EXPOSITION : SWEDISH ECSTASY

Au printemps 2023, tous les regards seront tournés vers le Grand Nord. La Suède est surtout connue pour son pragmatisme, ses grands ingénieurs et ses entrepreneurs. Maisil existeunaspectimportantetpourtantmoinsconnu de la vie spirituelle de la nation, présent dans son art et sa littérature. Bozar organise donc une exposition réunissant plusieurs figures de proue de la scène artistique suédoise, dont les créations ont pour fil conducteur le mysticisme et les spéculations ésotériques. L’occasion de présenter des œuvres de quelques-unes des plus grandes figures littéraires du pays, depuis Emanuel Swedenborg au XVIIIe siècle jusqu'au tournant du XXe siècle avec August Strindberg, connu comme écrivain, maiségalement auteurdemagnifiquesdessinsetpeintures. Lamêmepériodeadonnénaissance à l'art visuel de visionnaires tels que C.F. Hill, Ernst Josephson et Hilma af Klint. Aujourd'hui encore, ces visions continuent d'inspirer des artistes contemporains comme Carsten Höller, Christine Ödlund, Daniel Youssef et Cecilia Edefalk. Une exposition à découvrir à Bozar jusqu’au 21 mai 2023. Voyez toutes les informations sur le site www.bozar.be Rue Ravenstein 23 à 1000 Bruxelles

EXPOSITION : L’ART NOUVEAU S’AFFICHE

Parmi les figures marquantes, majoritairement bruxelloises, de la période Art nouveau, les architectes Paul Hankar, Victor Horta et Henry van de Velde apparaissent comme des précurseurs. Ils sont suivis par des artistes de génie : Henri Privat-Livemont, Gisbert Combaz, Henri Meunier, Georges Gaudy, Victor Mignot, Adolphe Crespin, Edouard Duyck, Fernand Toussaint et bien d’autres qui s’illustrent sur les murs de la capitale à travers des affiches publicitaires, commerciales ou encore de promotionculturelle. Ces affiches aux formes nouvelles et aux couleursvives font écho aux audacieuses façades des bâtiments Art nouveau, conçues comme autant d’estampes en relief. Cette exposition a pour vocation de faire découvrir par un média infiniment généreux, le talent et les choix avant-gardistes des affichistes belges, le style « Art nouveau » et « Belle Epoque », et la ville de Bruxelles qui bruit et vit derrière les paravents de papier. Le visiteur est amené à suivre un parcours iconographique en trois temps avec une présentation d’un florilège d’affiches autour des figures de proue de l’Art nouveau qu’étaient Henri Privat-Livemont, Gisbert Combaz et Henri Meunier, la découverte d’une série d’affiches « Belle Époque » qui se distinguent du style « Art nouveau » par des choix esthétiques plus traditionnels et plus réalisteset, enfin, la présentationde troisartistes contemporains (Teresa Sdralevich, Ammo et Elzo Durt) qui font le pari de revisiter l’affiche Art nouveau avec leurs univers, leurs codes. Un événement à découvrir jusqu’au 30 avril 2023 aux Halles Saint-Géry. Plus d’informations via le site www.hallessaintgery.be

Place Saint Géry à 1000 Bruxelles

EXPOSITION : CERISE, LULU ET NELSON

L’illustratrice et dessinatrice française Aurélie Neyret a fait des mondes de l’enfance son univers de création. Après avoir signé de nombreuses illustrations pour des publications jeunesse ou collectives, elle fait ses débuts dans la bande dessinée aux côtés de Joris Chamblain avec la série Les Carnets de Cerise, dont le succès lui apporte la reconnaissance du public comme de la critique. Suivent ensuite les aventures de Lulu et Nelson, un récit écrit par Charlotte Girard et Jean-Marie Omont. Avec un style dynamique et coloré, la dessinatrice met en scène de jeunes héros attachants en quête d’eux même et de liberté. Un univers sensible et original que l’exposition propose d’explorer pour en découvrir toute la profondeur et la créativité. Pour l’anecdote : en février 2016, Aurélie Neyret a refusé sa nominationdans l’ordre des Arts et des Lettres, à l’instar de trois autres auteures de bandes dessinées. C'est après un bref passage par l'école Émile Cohl qu'elle décide de développer son style en autodidacte. Elle a également collaboré avec l’univers de la Presse et l'édition internationale, tout en illustrant divers magazine jeunesse (J'aime Lire, Histoire Junior). Une rétrospective à découvrir jusqu’au 15 août 2023 au Centre belge de la Bédé. Plus de détails sur le site www.cbbd.be Rue des Sables, 20 à 1000 Bruxelles

EXPOSITION : CARRÉMENT POILU

Petit Poilu est forcément … petit et poilu ! Tous les matins, il quitte sa maman et sa maison pour aller à l'école. Mais il faut toujours que tout bascule ! De surprises en surprises, de rencontres en rencontres, il plongedansdesuniversextraordinaires etfarfelusdont il ressort toujoursgrandi.Pourlui,chaqueinstant de l’existence se transforme en expérience avec son cortège de découvertes et de petites misères. Ainsi, lorsqu’il passe d'urgence à la toilette après s’être réveillé le matin, il sait que la cuvette du WC est trop grande pour lui. Puis il avale son petit déjeuner, fait la bise à sa maman et s'en va gaillardement sur le chemin de l'école. De l'école ? Rien n'est moins sûr, car l'aventure l'attend au coin de la rue. Cette trame immuable, déclinée dans des variantes chaque fois différentes, est l'invention du dessinateur Pierre Bailly et de la scénariste Céline Fraipont qui ont créé une bande dessinée entièrement muette et accessible dès l'âge de trois ans. Chaque aventure est le lieu d'un message spécifique qui peut traiter de thème aussi divers que la dépression, les migrants, la rivalité, l'amitié, la déception amoureuse, la colère etc. La fin de chaque histoire est consacrée à une explication de la démarche, un éclaircissement du sujet traité. Haute en couleurs, cette exposition ludique propose aux plus jeunes de grimper, sauter, ramper et plonger de case en case, en s’immergeant dans des ambiances à chaque fois différentes comme Petit Poilu lui-même. Un événement à voir en famille jusqu’au 15 août 2023 au Centre belge de la Bédé. Plus de détails sur le site www.cbbd.be Rue des Sables, 20 à 1000 Bruxelles

KIDZIK FESTIVAL

Festival de Musique Jeune Public proposant chaque année durant quasiment tout le mois de mars de nombreux concerts mais également des spectacles, des ateliers et des projections pour les enfants dans différents lieux de Bruxelles, le Kidzik Festival est de retour ! Pas encore suffisamment connu, cet événement pour les petites oreilles entend se faire entendre dans les quatre coins de la capitale pourvous laissez arpenter les rues de Bruxelles du Nord au Sud et aller à la découverte de la programmation 2023 que chacun désire aussi intéressante que les précédentes, avec quelques artistes incontournables et des titres de spectacles enchanteurs et enchantés. Le tout consiste à garder les yeux grands ouverts et les oreilles bien accessibles pour ne rien rater et tout entendre. Vous pourrez donc assister en famille à des concerts originaux et des animations insolites au rythme des batteries, guitares, violons, flûtes, saxophones ou encore piano pour sensibiliser le jeune public à la musique classique aussi bien au jazz qu’aux musiques du monde. Parmi les enseignes choisies pour poser une ou plusieurs haltes, vous disposez du choix entre La Maison qui Chante, Flagey, le Centre Culturel d’Auderghem, le Senghor, le Théâtre Mercelis, la Compagnie de la Casquette, la Tricoterie, La Vénerie, Wolubilis, le Château du Karreveld, la Chapelle de Boondael et beaucoup d’autres. Vous trouverez le programme détaillé des activités qui se dérouleront du 4 au 29 mars 2023 sur le site www.bxl.kidzik.be

BANAD FESTIVAL

La septième édition du Brussels Art Nouveau & Art Deco (BANAD) Festival aura lieu du 11 au 26 mars 2023. Au programme : visites d'intérieurs exceptionnels Art nouveau et Art déco, promenades guidées à pied, en car et à vélo, expositions, concerts, activités pour les familles, soirées thématiques, etc. Ce festival demeure exceptionnel dans la mesure où il met en valeur le patrimoine Art nouveau et Art Déco en Région de Bruxelles-Capitale et permet d’accéder à des lieux privés ou auxquels le public n’a pas souvent accès. Une occasion unique de les découvrir ! En complément, d'autres activités dont des parcours (en extérieur) guidés, des concerts, des conférences, des activités pour les familles, une foire aux objets d'époque, des activités pour les écoles. Si visiter Bruxelles autrement et découvrir ses joyaux vous tente, rendez-vous sur le site www.banad.brussels

175 ANS DES GALERIES ROYALES SAINT-HUBERT

Depuis cent septante-cinq ans, les Galeries Royales Saint-Hubert participent au rayonnement de notre capitale. Alors que les passages couverts poussaient allègrement en France et en Grande-Bretagne au début du XIXe siècle, le roi Léopold Ier souhaitait doter Bruxelles d’un passage couvert monumental en signant un arrêté en 1839. Il faudra néanmoins attendre sept ans pour que la première pierre de ce passage soit posée. A titre de rappel, les Galeries Royales Saint-Hubert forment un ensemble de trois passages : la Galerie du Roi dédiée à sa majesté

Léopold Ier, la Galerie de la Reine dédiée à son épouse Louise-Marie d’Orléans et la Galerie du Prince dédiée au Prince héritier, le futur

Léopold II. Sous l’impulsion de son architecte Jean-Pierre Cluysenaar, cet ensemble a été bâti en moins de quinze mois, affichant une longueur exceptionnelle de plus de deux cents mètres et une hauteur proche de vingt mètres, témoignant du savoir-faire belge en matière de construction, utilisant la pierre, le métal et le verre pour le dôme de la structure. Depuis cette époque, le lieu a vu défiler un panel de personnalités allant de Charles Baudelaire à Alexandre Dumas, sans oublier Paul Verlaine qui avait acheté dans un commerce de cette galerie l’arme qui lui a servi à tirer sur son amant Arthur Rimbaud. On ne le répète pas souvent, mais ce fut au premier étage du numéro 7 que s’est déroulée la première projection des frères Lumière. C’est également sous la verrière géante que la première praline du chocolatier Neuhaus avulejouren1912.Enfin, cestroisgaleriesquisejouxtent ouseprolongent recensent quelquesfleurons de notre patrimoine artistique avec des enseignes telles que le Théâtre Royal des Galeries, la librairie Tropismes encensée par les lecteurs férus de bons livres ou le cinéma des Galeries. La petite histoire alimentant la grande et inversement ! Naturellement, on se situe à un saut de la Grand-Place et aucun Bruxellois n’est jamais passé dans le coin sans frapper de ses talons les dalles larges de l’endroit avant des’asseoiret savoureruncaféàuneterrasse, s’attarder devant lesvitrinesattrayantesoudonnerrendezvous à l’une ou à l’autre connaissance. Une exposition est aujourd’hui consacrée à ce lieu mythique jusqu’au 30 juin 2023. Une opportunité de se familiariser avec un cadre connu, mais qui recèle bien des anecdotes à exhumer. Surtout, une manière récréative de se plonger dans un pan du passé territorial dont nous ignorons les tenants. Voyez tous les détails pratiques sur le site www.grsh.be/175-years

Galerie de la Reine, 26 à 1000 Bruxelles

EXPOSITION : LE CANAL D’OBOLENSKY

Connu comme peintre de décors de théâtre, d’opéra et de ballet, Alexandre Obolensky (Bruxelles, 19522018) a égalementdéveloppéune œuvre personnelle ayant pourthèmele canal de Bruxelles. La présente exposition propose une balade sensible et contemplative à la découverte d’une série de peintures troublantes parleurréalisme et qui nousexposentuncanal pluriel, capté parl’œil del’artisteet interprété selon sa technique picturale. Les œuvres sont des appels à s’arrêter, à observer et à questionner notre regard, notre perception de ce canal inscrit dans le paysage urbain, mais encore souvent méconnu. Au travers du regard de l’artiste, cette promenade libre invite surtout à la découverte de son processus créatif. Du choix de l’angle de vue à la transposition picturale par le quadrillage, on assiste aux différentes étapes d’une technique précise et rigoureuse. Cet événement s’adresse à un large public, aux amateurs d’art comme aux curieux, petits et grands, grâce à l’intégration de dispositifs interactifs dans le parcours du visiteur. Un catalogue papier est proposépour poursuivre cette balade de chez soi oupour se coller aux enjambées de l’artiste lelong ducanal. Pour ceux qui veulent en savoir encore davantage, nous ne pouvons que suggérer l’acquisition de l’ouvrage Alexandre Obolensky, qui revient sur sa carrière de peintre de décors et sur son travail personnel. Cet épais volume se pare de nombreuses photographies et s’accompagne de témoignages d’observateurs et de collaborateurs privilégiés. Une exposition à découvrir à la Fonderie jusqu’au 1er mai 2023. Découvrez les informations pratiques sur le site de l’organisateur www.lafonderie.be Rue Ransfort, 27 à 1080 Bruxelles

LE CARNET DE GIGI : LE TOMBERG

Je t’ai pas raconté le Tomberg mais je t’avais promis. Awel avant que ça devient un clos comme celui d’en bas de l’avenue que je sais plus son nom et où on allait voir les nouvelles maisons avec Albert et Diane, le Tomberg c’était une grosse colline desable jaune, justeen face de la maison communale. (Oué je te rappelle, Albert c’est mon mari qui est conducteur du tram et Diane c’est mon chien. Podekke il faut tout le temps tout leur dire et redire, à ces liseurs). Le Tomberg, tous les gamins allaientjouer là, et les peïs courageux ils avaient leur petit potager, ara. Contre l’avenue de Broqueville, tu avais une grande plaine de sable avec des mauvaises herbes qui poussaient partout, et puis net devant toi tu voyais une pente raide, fieu ! à te faire peur. C’était haut d’au moins deux étages de maison, avec plein de sable qui dégoulinait en bas. Les gosses descendaient ça en rollekebol en été et en traineau en hiver. Audessus, c’était de nouveau une plaine. C’était très grand et sur le côté, la commune avait fait des petits terrains pour ceux qui avaient envie de faire un potager. Mon Albert il avait comme ça un kot avec ses outils et le toit versait de l’eau de pluie dans un vieux tonneau à huile que j’avais bien rincé. Il avait reçu ce petit terrain sur le côté du Tomberg pour faire pousser des légumes. Des carottes, des choux, des radis, et en été des salades et des princesses. C’est la Dikke (c’est la grosse meï qui tenait l’épicerie en bas de ma rue tu te souviens pas ?) qui n’était pas contente quand il me ramenait beaucoup de légumes à la maison. C’est de la concurrence déloyale, qu’elle disait. Ça tu as vu d’ici que je vais aller acheter des vieilles bloemkûule quand j’ai des bonnes princesses bien fraîches à la maison, dis ! Elle croit sans doute que l’argent pousse sur mon dos.

Donc pendant la bonne saison mon Albert il partait tous les soirs entretenir son potager au Tomberg. Mais attention, t’sais, la bonne saison ça commençait en mars, quand il gelait pas. Il allait retourner son carré avec du fumier qu’il recevait d’un peï qui avait encore des vaches, et qui venait proposer ça aux jardiniers. Je dis recevait mais c’est achetait que je devrais dire, car ces baures ils savaient bien compter leurs sous, ça moi je dis. Pendant la guerre, à ce qu’il paraît qu’ils vendaient un œuf à 100 francs. C’est pas saligot, ça ? Nous autres mes parents on crevait de faim en ville, et eux ils ramassaient leurs billets en dessous de leur matras. Bref mon Albert il avait du bon fumier pour sa terre et c’est ça qui compte aussi.

En février il allait chez le zoedmarchant pour acheter ses graines de carottes et de salades, et ça coûtait pas rien. Il épargnait depuis septembre de l’année d’avant pour ça. Chaque semaine il mettait une pièce de 5 francs dans un cochon pour ses graines. Plus le cochon rammelait et plus il était content. « Tu vois, Gigi, qu’il disait, c’est des carottes et des poreaux pour ta soupe l’année prochaine. »

Moi j’allais jamais là-bas avant que les saints de glace sont passés. J’avais pas envie d’aller bibberer sur ma chaise et regarder les salades pousser, j’étais bien mieux à la maison, derrière le poêle. Je dis pas en été, juste contre la cabane à l’abri du vent et au soleil, ça j’aimais bien. Je prenais mon tricot ou des chaussettes d’Albert à recoudre car il faisait beaucoup de patates sur ses talons et son dikken tien montrait parfois sa fraise à travers. C’est du fil comme ça que j’allais chercher rue Haute avec le tram 22 comme je te disais l’autre fois. Je regardais la zwiet couler en bas du front de mon Albert quand il arrachait les mauvaises herbes entre les charlottes, parfois à quatre pattes. Il mettait son mouchoir sur sa tête avec un nœud aux quatre coins, mais ça coulait quand même sur son front et en bas de ses oreilles et de son nez. Il voulait pas planter des canadas car il disait que les feuilles attirent les saloperies qui viennent te bouffer tes legumes. « Et les rattes, Gigi, qu’il répétait, les rattes ça vient sucer tes poreaux par en dessous, tu es en train de regarder ton poreau et tout d’un coup il disparait en dessous de la terre. C’est une ratte qui est en train de la bouffer, je te dis. Tu sais rien là contre. » On rentrait avec des salades comme des têtes de gamin et des carottes que quand tu les as goûtées, tu veux rien d’autre. On avait notre voisin de potager qui plantait aussi des courgettes comme il disait. Wadesma da veui eet ? C’était comme un coumcoummer mais ça goûtait pas la même chose, d’ailleurs il disait de la cuire ou de le faire en soupe. Moi j’aimaispas trop, j’aimaismieux une soupe aux poreaux.

Le jour d’aujourd’hui, le Tomberg, c’est juste encore une station de métro. Ils ont rasé la grande colline de sable, ils ont fait des routes bien plates avec des cages à lapin tout autour, et le gens là-bas croivent qu’ils sont heureux car ils habitent dans une ville civilisée. Ils respirent du mazout brûlé, ils boivent du Cacolac frelaté et ils bouffent de la viande à la sciure de bois entre deux morceaux de pain au plâtre. Je sais pas mais quand je passe par là et je vois à travers les baraques le profil de la vieille colline de sable, eh bien j’ai un pincement, fieu. Comme ça janvermille un coup de spleen comme il disait Charel Schüunvalocht (Charles Beau de l’Air).

Je pense aussi à ces kets qui roulaient en bas de la pente en rigolant, et qui allait chiper des carottes dans le potager d’Albert. Il les tiraient de la terre, les frottaient sur leur culotte et mordaient dedans. Ça avait un si bon goût !

Aujourd’hui, ils sont dans un home à bibberer devant leur tasse de cafè ou les plus jeunes sont chefs dans une chocheté de blinkdûuze qui n’attend qu’une chose, qu’ils foutent le camp pour faire de la place aux jeunes. Et leurs salades lyophilisées ont un goût de plastique.

Mon vieux Tomberg n’existe plus, les carottes de mon Albert sont cuites depuis longtemps. Les écolobobos sèment des graines de chia dans leur salon dans de la terre qui vient du Pérou et l’arrosent avec de l’eau de l’Himalaya car c’est meilleur pour leur cervelle. Tu vois ça d’ici. Avec Internet tu sais tout, maime ècrir san fôte

Alleï viens, Diane, on va faire un tour dans l’avenue que je sais toujours pas son nom. On va aller voir les nouvelles maisons qu’ils construisent à la place des vieux clos ; le Tomberg, j’ai même plus envie d’y aller.

Georges Roland

Petit rappel : Les expressions bruxelloises utilisées dans les textes se basent sur les travaux de Louis Quiévreux, de Jean-Pierre Vanden Branden et de Jean-Jacques De Gheyndt, d'autres me viennent de mon père. Je les remercie tous vivement.

APPEL AUX POÈTES

L’artiste José Mangano a été sollicité par la Maison de la Laïcité d’Anderlecht pour organiser chaque mois une soirée de déclamation de poésies. Il est à la recherche de poètes qui souhaitent faire connaître leur travail ou qui désirent déclamer eux-mêmes. La prochaine rencontre poétiqueest d’oreset déjàfixéelevendredi 24mars2023 à dix-neuf heures. Si votre âme est vagabonde, que vous appréciez les belles phrases, que vous cherchez à vous exprimer dans une ambiance conviviale ou à promouvoir votre talent, ceci vous intéressera peut-être. L’opportunité également de réaliser de belles rencontres littéraires ou de découvrir des plumes méritantes jeunes ou qui le sont un peu moins. Si c’est le cas, tous les contacts passent par le 0497/53 33 96 ou via l’adresse mail josemangano@gmail.com Les présentationsse dérouleront rue de Veeweyde, 38 à 1070 Bruxelles, à cinq minutes de marche du métro Saint-Guidon. Avis aux amateurs et aux passionnés !

Sam Mas

LE FESTIVAL DU CINÉMA BELGE 2023

La 12e Cérémonie des Magritte du Cinéma aura lieu le samedi 4 mars au Théâtre National Wallonie-Bruxelles, avec Patrick Ridremont pour Maître de Cérémonie. Style et verve sont au programme de l’Académie André Delvaux qui organise l’événement.

Cette cérémonie consacrée aux meilleurs films belges se tient chaque année depuis 2011 et en est à sa 12e édition, avec une parenthèse due au Covid-19 en 2021. Elle récompense les films de talent du cinéma belge francophone, en faisant une part au cinéma flamand. Les films sont choisis au terme de deux tours de scrutin, le premier pour déterminer les nominés (l’Académie est sensible aux mots), le second pour élire les lauréats. 700 professionnels et professionnelles du cinéma belge se sont donc réunis cette année sous l’égide de l’Académie André Delvaux, fondée en 2010, qui a lancé le concours succédant aux Prix Joseph Plateau. Les lauréats et lauréates des 22 catégories primées seront dévoilés en direct à la Cérémonie des Magritte du Cinéma le 4 mars prochain, sur les ondes de la Première, sur Auvio et sur La Trois qui retransmettra l’événement à partir de 21 h. La Cérémonie sera également diffusée sur TV5Monde le lundi 6 mars dès 21 heures.

Les résultats seront proclamés au Théâtre National Wallonie-Bruxelles devant un parterre choisi, composé principalementdeséquipesdesfilmsnominés, despersonnalitésvenuesremettreunprix, despartenaires de l’événement, des ministres qui le soutiennent, ainsi que des grands noms du cinéma belge. Bref, le gratin du grand écran qui exclut le grand public. Celui-ci retrouvera l’événement sur le « petit » écran de la RTBF qui prend la place du grand. Difficile pour le cinéma de reconquérir aujourd’hui cette place. C’est à quoi s’emploient les Magritte pour les amoureux du 7e Art, avec paillettes et éclats. Acteur, réalisateur, scénariste, humoriste, improvisateur, musicien et compositeur, Patrick Ridremont orchestrera la cérémonie avec ses multiples casquettes. Il crève l’écran dans la série policière belge à succès, Unité 42, une série noire où il incarne un policier de la vieille école, veuf et père débordé. Il montera sur la scène du Théâtre National pour présenter l’édition 2023 avec son style et sa verve habituelle.

Le Magritte d’Honneur

Attribué à une personnalité du cinéma belge ou étrangère ayant un lien fort avec la Belgique, il a été décerné cette année à Agnès Jaoui, la compagne de Jean-Pierre Bacri mort en 2021. Actrice, scénariste, réalisatrice et chanteuse, elle a secouélecinémadepuisplusdequaranteansparsesaudaces. Sesrôles forts de femme engagée ou émancipée ont parcouru Une femme d’intérieur de Christophe Blanc, Le rôle de sa vie de François Favrat ou 24 heures de la vie d’une femme adapté de Stefan Zweig par Laurent Bouhnik. Son premier film comme réalisatrice, Le Goût des autres, fable douce-amère sur le mépris de caste, lui a valu quatre César, dont celui du Meilleur film, et la représentation de la France en 2001 aux Oscars de Los Angeles. Sa filmographie laisse apparaître ses colères, ses révoltes ou ses engagements. Elle fait aussi ressortir son goût pour les films beaux, utiles et socialement ancrés, comme le dénotent ses derniers projets : Compagnons qui suit le parcours d’une jeune apprentie, Les bonnes intentions qui se penchent sur l’accueil des étrangers ou A l’ombre des

filles qui interroge la place des femmes dans le milieu carcéral. Agnès Jaoui sera prochainement à l’affiche dans le film de Frédéric Sojcher, Le cours de la vie, déclaration d’amour au cinéma, où elle incarne une scénariste qui revisite son passé. Elle a aussi prêté sa voix et son swing à l’inspirante renarde dans l’animation Yuku et la fleur de l’Himalaya

Agnès Jaoui succède à Marion Hänsel qui avait obtenu à titre posthume, l’an dernier, le Magritte d’Honneur.

Affiche et Trophée

L’affiche des Magritte 2023 a été confiée à l’illustrateur belge Laurent Durieux qui s’est fait connaître pour les affiches des Dents de la mer, La Piscine, Fenêtre sur cour ou encore Le Parrain Récemment, il a dessiné la magnifique affiche du film Adoration de Fabrice du Welz et celle de La dernière tentation des Belges de Jan Bucquoy. Ici encore, il nous raconte une belle histoire à l’entrée d’une salle de cinéma où chacun aura reconnu le Pathé Palace boulevard Anspach, près de la Bourse. L’ambiance est à la fête : la magie du cinéma peut s’opérer dans un long travelling qui s’amorce.

Et quelle magie ! Celle du Trophée, inspiré d’une affiche du peintre René Magritte pour Moments inoubliables du cinéma (1958), qui sera remis aux 22 lauréats de la cérémonie avec les paillettes du 7e Art. L’effigie en résine époxy transparente a été conçue par Xavier Lust, designer bruxellois de renommée internationale.

Dans les starting-blocks

En lice cette année, une trentaine de films et dix courts-métrages, produitsen 2022, qui ont résisté aupremier tour descrutin. Onpeutdéjà noter Animals de Nabi Ben Yadir, La ruche de Christophe Hermans, Nobody Has to Know de et avec Bouli Lanners, Rien à foutre de Julie Lecoustre et Emmanuel Marre, et Tori et Lokita des frères Dardenne. Du côté des films flamands, on pointera Close de Lukas Dhont, Le otto montagne de Felix Van Groeningen et Charlotte Vandermeersch, Nowhere de Peter Monsaert et Rebel d’Adil El Arbi et Bilall Fallah, avec la talentueuse Lubna Azabal d’origine bruxelloise Elle sera cette année la présidente des Magritte du Cinéma.

Suivez sur La Trois l’issue des votes pour savoir qui a remporté quoi dans les 22 catégories de la 12e Cérémonie des Magritte du Cinéma. Plus d’informations sur www.lesmagritteducinema.com Michel Lequeux

THÉÂTRE : LE MENSONGE

Les Vérités et les mensonges font partie du théâtre et de ses ressorts. Les acteurs portent des masques. Cela m’a amusé de jouer de tous les codes conventionnels de la comédie et de les retourner. Il est savoureux de voir quelqu’un sur scène jouer les mauvais menteurs, tenter de s’en sortir et de réaliser que tout le monde autour de lui ment. Personnellement, je ne trouve rien de plus dangereux que de vouloir toujours dire la vérité. Dans la vie, même dans les relations d’affection et de tendresse, il faut savoir ne pas tout dire. Le mensonge est même un bien s’il permet de protéger les autres. Voilà de quelle manière Florian Zeller parle de cette pièce !

Une chose est néanmoins certaine : la vérité n’est pas toujours excellente à dire ! En rue, Alice a surpris le mari d’une de ses amies en compagnie galante. Un dilemme la tétanise. Que faire ? Par solidarité féminine, doit-elle raconter ce qu’elle a découvert ou, par amitié, faut-il se taire ? Lorsqu’elle en parle à Paul, son époux, celui-ci la convainc de ne pas s’ingérer dans le couple de leurs amis. Pourquoi semontre-t-ilautant affirmatif surla chose ? Des doutescommencent à latenailler. Et si lui aussi … ? Tous les hommes sont volages, on le sait, alors pourquoi lui pas moins qu’un autre ? On se situe ici en pleine comédie de mœurs, avec des thèmes qui ont été chers à Feydeau et à Guitry dans l’interminable guerre des sexes et son cortège de petites duperies, de cachotteries et de ripostes verbales. Florian Zeller connaît son métier et sait mener sa barque. Par-delà la variété de ses tonalités, il élabore des propos qu’il renouvelle et se sert de situations qu’il dépoussière pour opérer une véritable dissolution de la vérité. Il propose un théâtre qui se joue de nos certitudes, en particulier celles qui se nichent au plus profond de nos êtres et qui ont trait de manière générale au sentiment amoureux. « Le mensonge » est à découvrir au Théâtre royal des galeries du 8 mars au 2 avril 2023. Découvrez tous les détails pratiques sur le site www.trg.be

Galerie du Roi, 32 à 1000 Bruxelles

THÉÂTRE : PINOCCHIO

Le récit est archi connu parce qu’il est passé à la postérité grâce à la télévision et au cinéma. Qui n’a jamais entendu parler de Pinocchio, le pantin de bois qui a pris vie après moult aventures. Tout démarre lorsque Geppetto, un pauvre menuisier, fabrique dans une bûche une marionnette qui se met à gesticuler comme un enfant, pleure, rit et parle. Pourtant, chaque fois qu’elle ment, son nez s’allonge ostensiblement. Le récit a été imaginé par Carlo Gollodi, un pseudonyme de plume qui permet à l’auteur de se rêver critique artistique, auteur de théâtre, nouvelliste et romancier. Quand les studios Disney s’emparent de son histoire, le succès devient international. Mireille Bailly, Julien Besure, Karen De Paduwa, Aurélien Dubreuil-Lachaud et, entre autres, Thierry Janssen prêtent leur talent à l’adaptation servie par Thierry Janssen pour le Théâtre royal du Parc. Une relecture de cette fable destinée à nous interroger sur le conflit intérieur de tout enfant : être sage et obéissant pour plaire à ses parents ou être rebelle et désobéissant pour devenir autonome ? Bien entendu, comme à l’accoutumée, les petits plats ont été mis dans les grands pour que le spectacle soit complet, surprenant et visuel, avec quelques petites surprises pour ne jamais relâcher l’attention. Naturellement, il importe d’oublier tout ce qui a été présenté ailleurs pour redécouvrir cette aventure avec un regard neuf. Une pièce à voir du 9 mars au 8 avril 2023 Voyez tous les détails pratiques sur le site www.theatreduparc.be Rue de la Loi, 3 à 1000 Bruxelles

THÉÂTRE : LE PÈRE

Le père, c’est André, veuf de 81 ans, élégant, bon vivant, un brin colérique et un poil désemparé. Pas du tout décidé à renoncer à son indépendance, il rechigne à vivre comme on lui demande. Sa fille, Anne l’installe dans l’appartement qu’elle occupe avec son mari. À moins que ce ne soit elle qui s’installe chez son père ? Toujours est-il, qu’à croire André, tout disparait, sa montre et sa fille, les choses et les gens. Le Père nous entraine dans le labyrinthe de relations familiales forcément complexes. On se perd entre les réalités et les vérités du père et de sa fille. Entre ce que voit le père et ce que dit la fille. Et on se sent perdus, désarmés devant le spectacle du chaos mental de ce vieux monsieur qui perd les pédales. L’effet de confusion est total Et Yves Pignot, dans le rôle de cet homme à la fois vulnérable et cruel, sensible et spirituel, trouve ici un personnage à sa mesure. Une pièce élégante qui raconte simplement que vieillir et continuer à s’aimer, prend parfois des chemins détournés. Une histoire banale, faite de personnages singuliers. Des gens sensibles, intelligents, cruels, tendres, désemparés parfois, selon l’heure et l’endroit. Une histoire de famille (presque) comme la vôtre. Une pièce à découvrir au Théâtre Le Public du 15 mars au 29 avril 2023. Voyez tous les détails pratiques sur le site officiel www.theatrelepublic.be Rue Braemt, 64-70 à 1210 Bruxelles

THÉÂTRE : EN ATTENDANT BOJANGLES

Sous le regard émerveillé de leur fils, Camille et Georges dansent sur « Mr. Bojangles », un standard de Nina Simone. Leur amour est magique, vertigineux et un air de fête perpétuelle règne chez eux. Entraînée par un besoin de bonne humeur contagieuse, la mère sert de moteur à chaque journée, le nez perdu dans les étoiles, soulevée par le désir de se renouveler, par un besoin de fantaisie et appelant les siens autant que ses amis à se joindre à son doux délire. Ce qui pourrait apparaître comme étant une vie de rêve dans le domicile des protagonistes se métamorphose toutefois en crainte lorsque le père et l’enfant constatent que Camille ne possède aucune limite. Que faire ? En se concertant, ils décident de s’unir pour réfréner les délires festifs de cette dernière et revenir à davantage de normalité. En attendant Bojangles a été un succès en librairie, paru en janvier 2016 aux éditions Finitude, et a reçu de nombreux prix littéraires, dont celui de France Télévisions, de RTL-Lire et celui le prix du roman de CultureTélérama. Dire que les adaptateurs se sont rués sur le livre reste un euphémisme. En quelques années, le texte s’est vu transposé en bédé grâce au dessin de Carole Maurel, au cinéma avec Virginie Efira et maintenant en pièce de théâtre servie sur un plateau d’argent par le Théâtre Le Public, avec Charlie Dupont, Tania Garbarski et Jérémie Petrus Laissez-vous guérir de tous ces mois d’enfermement, laissez-vous emporter dans cette fête enivrante, laissez-vous cueillir par cette histoire sans pareille. A découvrir sans modération du 17 mars au 29 avril 2023 au Théâtre Le Public. Voyez tous les détails pratiques sur le site www.theatrelepublic.be

Rue Braemt, 64-70 à 1210 Bruxelles

Daniel Bastié

THÉÂTRE : LA BOÎTE

Aujourd’hui c’est le 1er mai, jour du muguet. Et jour de rassemblement familial. Une famille modeste. On chante. Et on mange de la soupe aux pois. Il y a la mère et la fille. Cette dernière a tout renié pour s’émanciper de sa condition sociale. Une mère étouffante qui aimerait bien voir sa fille le plus possible avant de mourir. Une mère prête à tout pour sa fille. Sa fille, qui décidément n’est pas bien vue dans l’entreprise. Malgré tous ses efforts, il y a des rumeurs, des sous-entendus... : Comment ose-t-on te traiter de parvenue ? Un père (derrière la porte) fabrique une boîte. Une boîte grande comme un enfant. Je fais cette boîte pour me rendre plus léger avant de partir, il a dit. Que le père s’isole pour construire une boîte, c’est une chose. Reste à savoir pourquoi.

Anne Sylvain, reprend la plume, la trempe dans nos héritages et touche à l’intime de deux femmes reliées par la vie. Tout en complicité, elle offre à Janine Godinas un rôle tout en nuances, écrit pour elle. Un casse-tête familial drôle et émouvant qui jongle avec l’entraide, la honte, le mensonge et les origines. Il n’est toujours pas facile de changer de statut social. On ne gomme pas comme ça d’où l’on vient. On reste à sa place. Et on mange la soupe aux pois ! Une pièce à découvrir au Théâtre Le Public du 17 mars au 29 avril 2023. Voyez tous les détails pratiques sur le site www.theatrelepublic.be Rue Braemt, 64-70 à 1210 Bruxelles

THÉÂTRE : CORIOLAN

De Shakespeare à Brecht en passant par Beethoven, la figure de Caïus Marcius alias Coriolan fascine et questionne. Défendant sa cité avant de lui tourner le dos, il se présente aux élections, mais sa soifd’idéal frôlant l’intégrisme, son mépris de la plèbe et son refus de la comédie démocratique, l’empêchent de transformer ses triomphes militaires en gains politiques. En exhibant travers démocratiques, dérives totalitaires et pouvoirs corrompus, le drame de Shakespeare endosse, au regard des crises contemporaines et à l’heure où le capitalisme se transforme en machine à broyer, une aura prophétique et rappelle qu’aucun régime n’est immunisé contre la tentation d’opprimer. Pièce politique mais aussi pièce de l’intime lorsqu’elle expose ce «je» qui nous empêche de vivre en nous coupant spontanément de l’autre, tel l’orgueil deCoriolan l’empêchant d’atteindre ses plus noblesdesseins. La tragédie devient en n œuvre polyphonique lorsque s’y engouffre le fracas de l’Histoire, s’exprimant souvent par crises, ruptures et bouleversements mais n’étant en définitive qu’un continuum. Brassant les enjeux de nos démocraties en souffrance : crises identitaires, corruption, guerre civile latente, concorde civile mise à mal, dissensions fratricides, pourrissement de la représentation politique, Shakespeare reste bien notre contemporain, et nous invite à faire résonner l’Histoire dans le présent, en cherchant à y écouter l’écho de notre humanité. Une pièce à découvrir au Théâtre des Martyrs du 7 au 18 mars 2023. Voyez les détails concrets sur le site www.theatre-martyrs.be

Place des Martyrs, 22 à 1000 Bruxelles

THÉÂTRE : GIRLS AND BOYS

Ça s’est passé exactement comme ça : au premier regard, il lui déplaisait, au second, elle était conquise. Il suffit d’une rencontre pour faire basculer une vie et d’un geste pour la faire dérailler complètement. Une femme se fait l’enquêtrice de sa propre vie, égrenant ses réussites professionnelles comme ses souffrances privées, elle se laisse peu à peu rattraper par les instantanés de sa vie de maman… Quand l’ironie s’estompe, le drame se diffuse dans la voix comme de l’encre sur un buvard et l’histoire qui commençait comme un stand-up et s’était poursuivie en thriller, aboutit sans détour possible à la tragédie. Girls and Boys, c’est une expédition dans lesméandres de la mémoire mettant peu à peu à jour comment un quotidien s’écaille, se fissure par petits coups d’éclats et finalement, explose.
 Le texte de Dennis Kelly est construit comme un puzzle, et ce n’est que petit à petit que se construit l’image, faite ici des travers et méfaits d’une société machiste et capitaliste, où se dépose l’histoire intime d’une femme d’aujourd’hui. La reprise d’un grand succès de la saison dernière à revoir au Théâtre des Martyrs du 10 au 26 mars 2023. Voyez les détails concrets sur le site www.theatre-martyrs.be Place des Martyrs, 22 à 1000 Bruxelles

THÉÂTRE : POURQUOI JESSICA A-T-ELLE QUITTÉ BRANDON ?

Dans un café Starbucks quelconque, Jessica prononce cette phrase terrible : « Brandon, ou bien tu me parles, ou bien je te quitte ». Et Brandon va parler, et Jessica va le quitter. Fin de l’histoire, le suspense est grillé. Maiscet épisodeaussiinsignifiant qu’universel, est le début d’une enquête théâtrale des plus jouissives qui nous emmène sur les traces bien réelles d’un ancien pilote de drone militaire devenu lanceur d’alerte, et nous voilà transbahutés sans crier gare d’un canapé de cuir brun caramel vers un container climatisé, pour pilotes de drones militaires, planqué dans le désert du Nouveau Mexique. En s’emparant avec dérision d’outils numériques variés, en passant d’une conférence gesticulée au récit tragique de Brandon, Pierre Solot et Emmanuel De Candido reconstruisent en direct le puzzle d’un « digital native » dont chaque pièce aborde, l’air de rien, les notions complexes d’une société hyperconnectée : réalité, virtualité, fiction, guerre propre et pouvoir fascinant des médias. Un récit à clef, un puzzle critique, une enquête passionnante où s’entrecroisent réalité, virtualité, guerre propre, digital natives et pouvoir des médias à applaudir au Théâtre des Martyrs du 28 mars au 2 avril 2023. Vous trouverez toutes les informations complémentaires sur le site www.theatremartyrs.be.

Place des Martyrs, 22 à 1000 Bruxelles

THÉÂTRE : C’EST TA VIE

Louise a douze ans, elle vit avec sa mère, son beau-père et son beau-frère un peu plus âgé. Elle attend avec impatience que ses seins poussent. Mais lorsque son corps se développe enfin, elle perçoit un changement désagréable dans le regard que son entourage porte sur elle. Son beau-frère, Mathias, notamment, commence à se comporter étrangement. Durant une année, nous suivons Louise aux prises avec ses expériences de vie, mélancoliques ou joyeuses, découvrant les liens de l’amitié et du désir naissant. Avec cette nouvelle création, la Compagnie 3637 nous livre une fable autour de l’éveil des sentiments amoureux déconstruisant clichés et fausses évidences. Le spectacle s’inspire de plusieurs œuvres littéraires jeunesse. Le point de départ de ce projet vient notamment du livre de l’auteur Thierry

Lenainautitreéponyme:C’est tavie!l’encyclopédiequiparled’amitié,d’amouret desexeauxenfants. Il constitue un ouvrage de référence pour proposer une éducation sexuelle différente. La transposition à la scène apporte une vérité touchante et vibrante et célèbre la pluralité des rapports humains. La pièce est lauréate du « Prix de la Ministre de la Jeunesse » et « Coup de Foudre de la Presse » aux rencontres Jeune Public de Huy 2021. Une pièce à voir au centre culturel d’Uccle le dimanche 12 mars 2023. Plus de détails sur le site www.ccu.be Rue Rouge, 47 à 1180 Bruxelles

HUMOUR : BRUNO COPPENS

Voici les nouvelles péripéties de notre jongleur de mots national ! « Je mène une vie scène » est un cocktail ébouriffant de mots cœurs et de mots cris jetésà la face d’un monde en pleine crise énergétique et climatique. Et s’il se présente à vous, c’est animé du désir brûlant de faire un geste pour la planète en direct sur scène ! Cet humoureux de la langue française convoquera Jean de La Fontaine pour parler de la guerre entre Poutine et Zelensky, il affrontera son ordinateur qui ose lui demander « Etes-vous un robot ? » et face à la montée des eaux, il fera un grand pas en avant… en se rendant à la piscine ! « Je mène une vie scène » est aussi l’occasion pour ce verbo-moteur de nous dévoiler ses états d’âme, ses états d’homme, son parcours de l’enfance à la scène en rendant au passage un hommage émouvant à Raymond Devos dont nous fêtons cette année les cent ans de la naissance. Ce trublion mélancomique, ce détrousseur polisson de mots trop policés nous revient dans une forme olympique ! Bruno Coppens est à applaudir le vendredi 17 mars 2023 au centre culturel d’Uccle. Plus de détails sur le site www.ccu.be

Rue Rouge, 47 à 1180 Bruxelles

OPÉRA : SOLAR

Les Musées Royaux des Beaux-Arts de Bruxelles conservent La Chute d’Icare, l’un des plus célèbres tableaux de Pieter Bruegel l’Ancien C’est tout juste si l’on y voit, dans un coin, gigoter les jambes du prétentieux fils de Dédale, qui, dédaignant les mises en garde, a malmené l’invention de son père. La morale est d’une douloureuse pertinence : quiconque ne manie pas avec circonspection les possibilités offertes par la science etles techniques, quiconque fait primer sa liberté sur les forces de la nature risque de provoquer sa propre chute tandis que le monde détourne le regard sans y prêter attention ! Après Sindbad, Orfeo & Majnun et Push, trois community projects percutants réalisés par et pour les jeunes, Howard Moody aborde à nouveau, dans cet « opéra écologique », un thème d’une actualité brûlante : la conscience de l’environnement et le respect de la nature. Et qui pourrait l’interpréter de façon plus convaincante que de jeunes talents ? Cet opéra dirigé par son compositeur sera présenté à La Monnaie du 14 au 19 mars 2023. Voyez tous les détails sur le site www.lamonnaie.be

Place de la Monnaie à 1000 Bruxelles

OPÉRA : BASTARDA

Élisabeth a deux ans quand son père, Henri VIII, ordonne l’exécution de sa mère, Anne Boleyn. L’héritière du trône devient une bâtarde et le restera toute sa vie aux yeux de ses adversaires, même lorsque lui revient tout le poids de la couronne d’Angleterre. Mais conserver son pouvoir exige des sacrifices : le bonheur personnel doit céder le pas à l’intérêt politique, la jeune femme au monarque. D’autant plus que sa rivalité avec Marie Stuart d’Ecosse risque de provoquer un choc de reines. En deux parties, suivez l’histoire d’Élisabeth Ière d’Angleterre, tiraillée entre la raison d’État et sa vie intime, à travers les meilleurs moments des opéras « Tudor » de Gaetano Donizetti : Anna Bolena, Maria Stuarda, Roberto Devereux et Elisabetta al castello di Kenilworth. Au cours de ce spectacle en deux parties, la Monnaie se transformera en cour élisabéthaine à grand renfort de danses, de ménestrels, de décors vertigineux et de magnifiques costumes d’époque. Un spectacle hors du commun qui a nécessité plusieurs années de travail et dont la première partie sera à applaudir du 21 mars au 15 avril 2023, en alternance avec la seconde partie qui sera proposée du 23 mars au 16 avril 2023. Découvrez le détail du programme sur le site www.lamonnaie.be

Place de la Monnaie à 1000 Bruxelles

THÉÂTRE : LA PLUS PRÉCIEUSE DES MARCHANDISES

Jeanne Kacenelenbogen s’empare sans fausse naïveté de ce conte pour adultes qui raconte, tout en pointillés, l’horreur des camps et de la Shoah. Une forme narrative particulière qui laisse une empreinte d’autant plus forte. Avec beaucoup de justesse et sobrement mise en scène par Janine Godinas, l’interprétation lumineuse de Jeanne magnifie ce petit bijou porteur d’espoir et d’amour. Captivé, on en ressort ému. Il était une fois dans un grand bois, un couple de bûcherons sans enfant. La faim y régnait toute l’année, et la Seconde Guerre mondiale sévissait tout autour. Chaque jour, la bûcheronne voyait passer un train, ignorant ce qu’il transportait. Elle espérait qu’un jour, quelque chose de merveilleux lui arriverait de ce train. Elle est exaucée le jour où elle ramasse un paquet balancé du wagon, une petite fille de la tribu des « sans-cœur », de ceux qui « voyagent gratos en trains spéciaux ». L’enfant deviendra pour le couple, « la plus précieuse des marchandises ». Un seul en scène à applaudir le 23 mars 2023 à Wolubilis. Plus d’informations sur le site www.wolubilis.be

Cours Paul-Henri Spaak, 1 à 1200 Bruxelles

THÉÂTRE : CHERS PARENTS

C’est sans doute l’une des bonnes surprises de ce mois de mars ! Doués d’un efficace sens du rythme et de la réplique, Emmanuel et Armelle Patron (frère et sœur) signent une comédie drôle et affutée sur la famille, l’amour, l’argent et ce que les parents doivent à leurs enfants. Jouée par cinq excellents comédiens, cette histoire décapante nous a fait rire aux éclats. Quand troisenfants d’une famille aimante et unie sont appelés d’urgence par leurs parents pour une nouvelle qui va bouleverser leur vie à tous, la belle unité vole en éclat et l’hystérie va crescendo pour notre plus grand plaisir. Une pièce originale à recommander aux parents … et à leur progéniture ! Chers parents est une comédie qui parle de la famille, d’amour, d’argent, de la place de chacun dans la fratrie, de l’impermanence des sentiments, de la part d’ombre qui sommeille en chacun de nous et de ce que les parents doivent à leurs enfants. Le spectacle a reçu une nomination pour la meilleure Comédie aux Molières 2022.Frédérique Tirmont, Bernard Alane, Élise Diamant, RudyMilstein et Emmanuel Patron se livrent tout entier à leur jeu et sont à applaudir les 29 et 30 mars 2023 à Wolubilis. Plus d’informations sur le site www.wolubilis.be

Cours Paul-Henri Spaak, 1 à 1200 Bruxelles

THÉÂTRE : SANS TITRE NI BITE

Charlie est quelqu’un à qui tout sourit dans la vie. Son travail dans une société d’affaires lui assure un train de vie confortable. Ses parents sont fiers de lui, ses amis sont admiratifs de son succès, sa femme ne râle pas trop quand il la trompe… La vie est parfaite pour Charlie. Puis un jour, Charlie se réveille avec la bite en moins. Comme ça, partie dans la nuit, labite à Charlie. A la place ? Rien, de la peau lisse, quelques poils et… un petit trou, juste pour faire pipi. Mais comment être un homme quand on n’a pas de bite ? Pour Charlie, c’est sûr, le voyage ne fait que commencer… Sans titre ni bite interroge, avec légèreté et humour, lesgenres et lesmasculinités.C’estpar l’universducabaret queer que leMIS Project explore cette vaste question. Tel Charlie, le public découvrira l’univers des drags, du cabaret et surtout, l’immense bonheurqu’il y a àse libérer des injonctionsen place. Ni une pièce à thème, ni unréquisitoire féministe, Sans titre ni bite propose un moment de théâtre drôle et sérieux, bête et réfléchi, absurde et profond, pour poser avec humanité des questions essentielles. A découvrir du 28 mars au 8 avril 2023 au Théâtre de la Vie. Voyez les informations complémentaires sur le site www.theatredelavie.be Rue Traversière, 45 à 1210 Bruxelles

THÉÂTRE : CŒUR DE PÉDÉ

Guillaume se réveille un matin et vomit du sang. Son médecin lui apprend qu’il souffre du “Syndrome du coeur brisée. Guillaume va alors raconter l’histoire de ce coeur et tout ce que lui et cet organe ont traversé : des premiers émois sentimentaux et sexuels aux ruptures et autres désillusions. Sans oublier de décrire un milieu parfois chaleureux et parfois cruel dans lequel il évolue ; le milieu gay. C’est finalement dans les bras de sa maman qu’il trouvera refuge, dont l’amour indéfectible est le seul qui lui soit garanti. Guillaume Guillaume Druez et Manuela Sanchez donnent vie à un duo fils/mère qui parle d’homosexualité, de codes, de question de genre et du regard de la société. Un sujet délicat pas aisé à aborder en famille, au bureau … et sur les planches ! Malgré de nettes avancées, la pression est toujours bienpesante, avec unjugement inquisiteur, unemécompréhension delaquestionetle poidsdesreligions qui endiguent le droit de s’aimer comme on le veut. Cette pièce à deux voix se penche également sur le mariage, les enfants, le coming-out ou le rejet familial à travers une série d’interrogations qu’il importe de poser. L’occasion d’en apprendre davantage sur ces hommesqui aiment d’autres hommes et ces femmes qui préfèrent les filles aux garçons. Quand on sait que cette orientation concerne une personne sur douze, il importe de se mettre au courant, en abandonnant au vestiaire nos œillères etenserépétantquel’homosexualitén’est pas une tare ni un vice! Une pièce à découvrir aux Riches-Claires du 8 au 24 mars 2023. Plus de détails sur le site www.lesrichesclaires.be

Rue des Riches-Claires, 24 à 1000

Bruxelles

Sam Mas

THÉÂTRE : HELLO WORLD

Voilà une installation technologique autonome dans laquelle Maxime et un drone cohabitent. Bienvenue dans un monde programmé qui répondrait à nos émotions. Avec cette création, Maxime Arnould affronte sa peur des drones et leurs doubles identités, à la fois armes de guerre et jouets, et il interroge « Comment la technologie peut-elle devenir un médium de projection et de création de nouveaux écosystèmes ? ». Dans une situation de crise telle que nous la vivons, il semble important de poser un nouveau regard sur les outils de surveillance qui composent le paysage contemporain (à la maison ou à l’extérieur), mais aussi en réfléchissant à des outils accessibles à tous pour lutter. Pour ceux qui l’ignorent, un safe place peut être à la fois un abri confortable, un lieu où se protéger ou un espace sécurisant. Dans un contexte militant, il s’adresse à des populations opprimées et discriminées du fait de leur genre, leurs origines, leur orientation sexuelle, leurs idéologies politiques ou religieuses. En groupe ou pour soi, il permet à chacun de se sentir libre de se reposer, s’exprimer sans jugement, ni voir son expérience niée en vue de trouver des outils ou des perspectives de luttes. A découvrir au Théâtre de la Balsamine du 14 au 18 mars 2023. Trouvez davantage d’informations pratiques sur le site www.balsamine.be

Avenue Félix Marchal, 1 à 1030 Bruxelles

THÉÂTRE : LES COPROPRIÉTAIRES

Mademoiselle Lavigne, syndic, n’est pas prête d’oublier cette traditionnelle assemblée générale des copropriétaires d’un petit immeuble bruxellois ! La réunion s’enflamme sous les étincelles des préoccupations de chacun. Les rivalités entre voisins s’affûtent comme des flèches empoisonnées dans des dialogues percutants au frontière de notre folie ordinaire. Une réunion de syndic au théâtre! Ils ont osé ! C’était troptentant ! Une comédie pasdu tout tendre et méchamment drôle ! Imaginez-vous un petit immeuble parisien, avec une poignée de propriétaires qui vivent dans une relative bonne harmonie, saupoudrée de quelques petites hypocrisies. Vous rajouterez un ordre du jour un peu chargé, agrémenté de résolutions pimentées dont l’installation d’un ascenseur. Bien mélanger et vous obtenez un cocktail explosif des plus savoureux ! Assurément, cette pièce sentle vécu et quiconque vit ou a vécu dans un immeuble se reconnaître ou reconnaîtra des proches. Les réparties sont acides à souhait et le propos propre à faire grimper aux murs les plus pacifistes. Des comédiens formidables qui se renvoient la balle à un rythme d’enfer ! « Les copropriétaires » est à applaudir du16au19mars2023auCentreculturel d’Auderghem. Voyez l’ensemble des détails pratiques sur le site officiel du centre culturel www.ccauderghem.be

Boulevard du Souverain, 183 à 1160 Bruxelles

MARIONETTES : CORALINE, LA PETITE SIRÈNE

C’est certainement l’un des contes d’Andersen les plus populaires. Une jeune sirène rêve de devenir humaine et pour se faire doit quitter son domaine marin. Elledésobéit àsonpère et échange saprécieuse voix contre une paire de jambes. Mais une fois sur la terre ferme, elle déchante. Le monde des humains ne ressemble en rien à ce dont elle rêvait. Le Prince qu’elle a sauvé peu avant de la noyade ne la reconnaît pas et songe sans cesse à son héroïne alors qu’elle se trouveprèsd’elle. Leconteoriginal est tragiqueet, par ce fait, finit très mal. Les studios Disney en ont fait un film tout public émaillé de personnages drôles et de multiples chansons. Pas question non plus pour le Théâtre royal du Peruchet de faire pleurer les enfants. Il propose donc une version liftée 100% familiale, avec un happy-end heureux. Si vous aimez les marionnettes à fil et que vous souhaitez offrir un bel après-midi récréatif à vos petits, sachez que les représentations se prolongent jusqu’au 22 mai 2023. Voyez tous les renseignements pratiques sur le site www.theatreperuchet.be Avenue de la Forêt, 50 à 1050 Bruxelles

Sam Mas

MARIONNETTES : LE DIABLE DANS L’HORLOGE

La Compagnie « Les Cœurs de Bois » tire son nom de l'histoire de Pinocchio. « Mon Petit Cœur de Bois », c'est bien de cette manière que Gepetto appelait le fils qu'il avait fabriqué dans une bûche de bois. C'est donc tout naturellement que Félix Bonjean et Antoine Durer, deux amis passionnés par les marionnettes, ont repris ce nom lorsqu’ils ont créé leur compagnie à la sortie de la guerre 1946. Par la suite, ilsont connudespartenariatsdiversenanimantlagarderied'enfantsdel'Expo58ouencollaborant avec la Metro Goldwin Mayer dansle cadre du lancement du film «Lili ». Depuisles années 60jusqu'en 2015, le Théâtre a vagabondé entre le Chalet Robinson au Bois de la Cambre aux espaces verts de la capitale (parc de Robebeek, parc Josaphat, parc royal, etc.) En 2015, le Théâtre s'est installé à Laeken dans le bâtiment de l'ancien Hôtel de Ville. A deux pas du Palais Royal et de l'Atomium, la salle dispose d'une capacité de quatre-vingts places. Hormis les spectacles, on peut également y admirer une partie de la collection de marionnettes qui y est exposée. Certaines d'entre datent de plus de cinquante ans ! D'après une légende flamande relatée dans l'œuvre régionaliste de Charles Deulin, « Le diable dans l’horloge’ raconte une étrange histoire qui se déroule dans le petit village de Par-Ici-LesBéguines, qui ne possède qu'une seule horloge pour régler la vie des habitants. Or un jour, le Diable entre dans l'horloge, et elle s'arrête. La situation est dramatique. Comment Monsieur le Maire va-t-il résoudre ce problème ? Un spectacle de marionnettes à gaines 100% pour enfants à partir de trois ans qui se déroule du 18 mars au 23 avril 2023. Voyez les horaires sur le site officiel de la compagnie www.lescoeursdebois.be

Rue Hubert Stiernet (entre le 2F et le 4) à 1020 Bruxelles

Sam Mas

HUMOUR : LES HOMMES VIENNENT DE MARS ET LES FEMMES DE VÉNUS

À l’heure où les rapports hommes-femmes sont questionnés, décortiqués, voire malmenés, venez passer une soirée exceptionnelle avec un spectacle déjà joué devant plus de deux millions de spectateurs ! Il s’agit d’un hymne à une meilleure compréhension mutuelle. Loin de défendre de vieux clichés, il s’inscrit totalement dans la lutte pour l’égalité entre femmes et hommes. Son incroyable succès nous prouve que quelles que soient nos singularités culturelles, biologiques ou sexuelles, nous courons tous après la même chose : l’amour ! Vous échangerez des regards… Vous vous donnerez des coups de coudes… Et puis vous sourirez -parfois, vous éclaterez de rire -souvent, et vous vous surprendrez même peut-être à réfléchir… Vous naviguerez dans les méandres des logiques masculines et féminines et vous vous exclamerez : “Ah si j’avais compris tout cela plustôt…” ! Le retour tant attendu de Paul Dewandre dans ce show unique tant par sa forme que sur le fond et qui s’inscrit plus que jamais dans notre époque. Un spectacle devenu au fil des années un classique de l’humour à applaudir le mardi 28 mars 2023 au centre culturel d’Uccle. Plus de détails sur le site www.ccu.be Rue Rouge, 47 à 1180 Bruxelles

THÉÂTRE : ROMÉO ET JULIETTE

Lutter pour un amour fulgurant, supplanter la haine inscrite dans le sang de deux familles et bouleverser l’ordre des choses du haut de leur jeune âge : Roméo et Juliette tordent le coup aux préjugés et à la peur de l’autre. En choisissant de mener leur vie comme ils la désirent, ils ruent dans les brancards de l’ordre établi, que celui-ci soit familial, politique ou social. Tourbillonnant, burlesque, électrisant, ce Roméo et Juliette a la saveur d’une soirée d’été, du sang chaud, du tonnerre et de l’éclair, le goût du faisan mort et des paillettes. Coups de foudre, du destin ou du hasard s’y télescopent dans un éclat de rire désobéissant et interrogateur : faut-il suivre tout ce qui nous est inculqué ? Roméo et Juliette vont mener leur vie d’adolescent comme ils le désirent, sans se soucier des règles que leur ont inculquées leurs parents. Particulièrement celle de la lutte qui oppose lesdeux famillesCapulet et Montaigu. Leur besoin est de contourner ces interdits pour suivre leurs envies. Malheureusement, ces choix les mènent à cette fin que nous connaissons tous. Une pièce à découvrir le 31 mars 2023 au centre culturel d’Uccle. Plus de détails sur le site www.ccu.be

Rue Rouge, 47 à 1180 Bruxelles

THÉÂTRE : LA VRAIE VIE

Après avoir surpris tout le monde avec « Un Tailleur pour dames » de Georges Feydeau, Georges Lini s’empare de « La Vraie Vie », premier roman coup de poing de l’auteure belge Adeline Dieudonné. Gratifié de nombreux prix littéraires, le récit est aujourd’hui porté à la scène par un solide duo de comédiens et la romancière elle-même dans le rôle de la narratrice. Le metteur en scène parle de cette œuvre comme un conte pour adultes parfois lumineux, souvent sombre et toujours cruel, où les enfants de la vraie vie côtoient, affrontent et vainquent les ogres du quotidien. A titre de rappel, ce livre a été encensé par les médias et couronné du Prix Première Plume 2018, du Prix du Roman FNAC 2018, du Prix Filigranes 2018, du Prix Renaudot des Lycéens 2018 et surtout du Prix Rossel 2018. La consécration ! L’histoire se déroule dans un pavillon de banlieue non loin du bois des Petits pendus. Un père taciturne, une mère transparente et passionnée par son jardin et les chèvres miniatures, un frère qui déraille. Touslesingrédientssont là delalutte éternellepour l’émancipationd’une jeune fille. « Lavraie vie » narre une enfance volée dans une famille impossible. C’est surtout le combat d’une fille qui veut redonner le goût de la vie à son frère, qui voudrait réparer son passé et qui nous emporte dans le labyrinthe de ses souvenirs pour remonter les traces de son enfance. On pourrait qualifier ce récit de guide de la survie en milieu hostile, avec une gosse devenue guerrière par la force des choses, avec l'innocence en bandoulière ... Si tout démarre sur la pointe des pieds, cette apparente tranquillité ne dure pas longtemps, puisque tout s’emballe ! Suite sur les planches du 23 au 25 mars 2023 au Centre culturel d’Uccle. Davantage de détails sur le site www.ccu.be Rue Rouge, 47 à 1180 Bruxelles

THÉÂTRE JEUNE PUBLIC : PRÊTE-MOI TON RÊVE

Twig, Splash et Scratch viennent tout droit de la Lune, planète des rêves ! Quand les jeunes terriens dorment, ils leur rendent visite et vivent en leur compagnie une flopée d’aventures enivrantes ! Mais lorsque les enfants se réveillent, ils ne gardent presque pas de souvenirs de leurs nuits et jamais des trois petites créatures rencontrées au fil de leurs déambulations. Attristés de la situation, Twig, Splash et Scratch décident de venir sur la Terre avec leurs marionnettes et en pleine journée afin de pouvoir rêver avec les enfants tout éveillés. Pour cela, ils leur font dessiner des décors incroyables et les projettent sur scène afin de jouer dedans pour enfin affirmer : Grâce à cela, ils se souviendront de nous ! Mélissa Motheu, Thierry Maerschalck et Hicham El Hamouri donnent vie à ce spectacle rempli de magie et à découvrir en famille. L’occasion de revenir sur nos rêves d’enfance, de les matérialiser et de les partager avec la nouvelle génération. Le ton est volontiers sympathique, sans mots plus hautsles uns que les autres, une bonne dose humour contagieux et des artistes qui s’investissent pleinement dans leur métier. « Prête-moi ton rêve » est à voir le dimanche 19 mars 2023 à 15 heures au Théâtre de l’Improviste. Voyez les informations complémentaires sur le site www.improviste.be Rue de Fierlant, 120 à 1150 Bruxelles

THÉÂTRE : LES MÀD

Les MàD, ce sont les Mots à défendre Les MàD sont éclectiques, politiques, engagés,militantset festifs. Les MàD pour fou, dans le sens outsider. Sur deux week-ends du mois de mars, le Théâtre National Wallonie-Bruxelles vous invite à décliner, matérialiser le pouvoir des mots. Il s’agira d’aller chercher les imaginaires en lisière qui, modestement, opiniâtrement, préparent le monde de demain. On multipliera les occasions de mettre en valeur l’art du raconter, du conter, du dire, du lire, du traduire, du slamer… Des propositions sans concession, troublantes, hybrides, venues d’ici ou d’ailleurs, habiteront le Théâtre du -2 au 5e. Des performances, du théâtre, des lectures, des rencontres-débats, des films… autant de moments conviviaux à partager, à expérimenter autour des mots.

À cette occasion, deux cartes blanches seront confiées aux autrices – artistes associées au Théâtre National Wallonie-Bruxelles – Caroline Lamarche & Joëlle Sambi. Les MàD ce sont Joris Lacoste & Ictus, Casey, Jeanne Balibar, leKokoSlam Gang (JoëlleSambi, Lisette Lombé & le Manguier en fleurs) et bien d’autres. Le mot en est la matière. Une création à découvrir du 10 au 13 mars 2023 au Théâtre National. Voyez plus d’informations sur le site www.theatrenational.be. Boulevard Emile Jacqmain, 111-115 à 1000 Bruxelles

THÉÂTRE : THOMAS JOUE SES PERRUQUES

C’est fou tout ce qu’on peut faire avec une perruque. Alors quand on en a des dizaines, on peut devenir une célibataire névrosée, un poète du dimanche, une directrice de théâtre légèrement crispante… Les perruques de Thomas ont enchanté Instagram pendant le premier confinement. C’est là que nous l’avons découvert et sommes tombés amoureux de son univers, de sa tendresse, de son sens du portrait… Thomas Poitevin revient au TTO avec une ribambelle d’antihéros, des anciens et des nouveaux. Ses personnages, c’est nous, c’est vous, irritants, charmants et surtout incroyablement poilants (il y a un jeu de mots, l’avezvous ?). Bienvenue à la fête de ceux qui d’ordinaire font tapisserie, dans une comédie humaine désopilante et poignante emmenée par un acteur de génie. Un texte de Thomas Poitevin, Hélène François et Stéphane Foenkinos interprété par Thomas Poitevin dans une mise en scène d’Hélène François à découvrir au Théâtre de la Toisond’Or du 22mars au 1er avril 2023. Avis aux amateurs d’humour et de tendresse ! Plus de détails sur le site www.tto.be

Galeries de la Toison d’Or, 396-398 à 1050Bruxelles

THÉÂTRE : DEUX FLICS AU VESTIAIRE

« On peut rire de tout, disait Desproges, mais pas avec n’importe qui ». Pari est pris en sa compagnie pour un dialogue déjanté entre deux policiers désabusés et cyniques. Une tranche de vie qui mélange le grave et le caustique. A la base, Deux Flics au vestiaire est le résultat d’une commande passée par le Théâtre de Poche à l’auteur Remi De Vos sur le thème de l’extrême droitisation des forces de l’ordre. Plusieurs solutions se sont présentées à lui. Essayer de comprendre, dresser un état des lieux ou tenter d’entrer dans la peau de personnages pour exprimer des ressentis. On le sait, De Vos aime la provocation et l’inviter à dresser le portrait de flics provocateurs lui a donné l’idée de ne s’encombrer d’aucun poncif, et dejouerfranco. Chez lui, onappelle un chat un chat. Dominique et Gillessont flics. Badcopet good cop comme dans les films américains. Dominique est raciste, misogyne et dispose d’une arme de service. Il est surtout insupportable. Le stress, la violence urbaine et la précarité de ses conditions de travail qu’il ramène le soir à la maison le tendent comme un élastique. Par contre, Gilles est un type qui écoute, même s’il ne comprend pas tout. Chaque matin, ils se retrouvent dans les vestiaires du commissariat. Le premier est à cran. Sur le plan privé, ça ne tourne pas au top dans son couple car il a découvert qu’elle a un amant, un footballeur. Un homme se couleur. Pour passer ses nerfs, il cogne sur tout ce qui bouge. Puisqu’il disjoncte de manière de plus en plus récurrente, il se transforme en roi de la bavure. Thierry Hellin et Vincent Minne donnent corps à ces deux personnages sans grand relief, quidams par excellence, poussés à exercer leur boulot par habitude, pour gagner leur vie et sans réelle conviction. Le Théâtre de Poche propose cette création du 7 au 25 mars 2023. Voyez tous les détails pratiques sur le site www.poche.be

Chemin du Gymnase, 1a à 1000 Bruxelles

TOONE : LA PAIX

A l’occasion des manifestations culturelles d’Europalia-Grèce en 1982, Victor José Géal-Toone VII et Andrée Longcheval ont réalisé une adaptation de “ La Paix” d’Aristophane. Comment mieux célébrer ce pays, berceau de notre démocratie, dont la paix est une aspiration éternelle dans une actualité en profond désarroi ? Dans l’antiquité déjà, l’auteur comique grec, Aristophane, ennemi de la violence et de la dictature, prône avec verve une paix durable. Cette paix que Polémos, dieu de la guerre, enferme dans l’opacité d’une caverne. C’est compter sans la bravoure du héros Woltje-Trygée qui vole jusqu’à l’Olympe sur un bousier géant au carburant écologique pour délivrer celle sans qui nous ne pouvons concevoir l’existence et que tantd’autres enferment encore de nos jours. Un spectacle pourmarionnettes à voir ou à revoir chez Toone jusqu’au 18 mars 2023, avant que ne débutent les représentations de « La passion », classique de Pâques. Plus de détails sur le site www.toone.be

Rue du marché-aux-herbes, 66 (Impasse sainte-Pétronille) à 1000 Bruxelles

THÉÂTRE : LA BIBLIOTHÈQUE DE MA GRAND-MÈRE

Née en 1920, Wanda Gamboa Pessoa Chaves a vécu presque cent ans. Tout au long de sa vie, elle a récolté des livres. Minutieusement rangés, archivés selon un ordre précis. Lorsqu’elle hérite de sa bibliothèque, sa petite-fille Tatjana découvre, dans chacun de ces ouvrages, les fragments de mémoire laissés par sa grand-mère, lesphrases soulignées, les notes personnelles, rajoutées dans la marge. Autant d’indices, de souvenirs semés entre les lignes. Ils dessinent, en creux, l’histoire d’un siècle et d’une femme qui l’a traversé : son enfance à Lisbonne, dans les années 30, son lien avec Fernando Pessoa, illustre cousin de la famille, son départ vers l’Angola, puis son retour au Portugal, après la dictature… Entourée de ses deux co-investigateurs, Tatjana Pessoa transforme la bibliothèque de sa grand-mère en terrain d’enquête. Tissant patiemment les morceaux de vie de son aïeule et les secrets glanés dans ses livres, elle explore avec nous l’héritage qui lui a été légué, dans une intimité épurée et délicate. Avec ce spectacle, l’artiste nous rappelle que la mémoire des morts n’est pas un bloc d’évidence, mais bien un champ de questions que reçoivent les vivants. En plongeant dans ces brèches, elle nous invite à porter un nouveau regard sur notre Histoire partagée, riche de toutes ces transmissions qui forgent notre présent. A découvrir du 8 au 18 mars 2023 au Théâtre Varia. Voyez tous les détails pratiques sur le site www.varia.be

Rue du Sceptre, 7 à 1050 Bruxelles

THÉÂTRE : LABORATOIRE POISON

Il arrive qu’un groupe humain minoritaire refuse de se soumettre à un système qui exerce sur lui une violence répressive. Ce groupe doit alors s’organiser clandestinement : il entre en résistance. Plus tard, l’Histoire fait son tri. Elle déplie ses jugements et couronne ses héros. Pourtant, entre gloire et démystification, le réel chemine avec ses paradoxes. Luttes internes, soupçons, manœuvres : sans les disqualifier, comment prendre en compte les erreurs qui peuvent entacher le parcours d’un mouvement de résistance ? Comment circuler dans l’histoire de ces luttes, pour y inscrire nos doutes, nos incompréhensions, et saisirunpeumieuxlacomplexitédenotrehéritage? Entaméen2017, Laboratoire Poison est le fruit d’un passionnant chantier documentaire au long cours, qui traverse plusieurs décennies de notre Histoire récente. Partant des témoignages de communistes belges, soumisà la torture dans les camps de concentration nazis (Poison 1), Adeline Rosenstein nous entraîne en Algérie (Poison 2), au Congo (Poison 3), en Guinée-Bissau, au Cap-Vert (Antipoison ou Poison 4) … Au cœur des guerres d’indépendance contre les puissances coloniales française, belge et portugaise, comment d’anciens militants antifascistes européens ont-ils pu basculer de l’autre côté de la lutte, et combattre une liberté que, jusqu’alors, iels avaient défendue ? En filigrane, les quatre épisodes du Laboratoire incorporent la mémoire de Trahison, un dispositif de recherche itinérant, mené pendant deux ans dans quatre villes africaines. De Kinshasa à Alger, de Praia à Bissau, une partie de l’équipe s'est rendue sur place, à la rencontre d’artistes qui tentent de déjouer la censure, pour revisiter l’Histoire des luttes indépendantistes de leurs propres pays, marquées par des faits de trahison aussi notoires que tabous. Entourée de douze acteurs d’une justesse sidérante, Adeline Rosenstein démontre une nouvelle fois toute l’ampleur et la singularité de son engagement Dans une chorégraphie à la fois naïve et millimétrée, la joie presque enfantine avec laquelle ses interprètes reconstituent les épisodes méconnus de notre Histoire commune crée, sur le plateau, un contraste saisissant. En multipliant les points de vue pour nous confronter aux failles de notre héritage, Laboratoire Poison nous invite à redéfinir, ensemble, les contours de notre Présent Une création à découvrir du 9 au 12 mars 2023 au Théâtre Varia. Voyez tous les détails pratiques sur le site officiel www.varia.be

Rue du Sceptre, 7 à 1050 Bruxelles

CONCERT : JOHNNY SYMPHONIQUE TOUR

Après le décès de Johnny Hallyday, une idée folle est peu à peu devenue une évidence : il fallait faire entendre en concert les enregistrements exceptionnels de la voix de Johnny Hallyday avec toute leur énergie, leur sincérité, leur puissance, accompagnés par l’ampleur d’un grand orchestre. Yvan Cassar, fidèle orchestrateur, a donc entrepris de construire un show comme Johnny n’a pas eu le temps d’en vivre. Le résultat a donné ce Johnny Symphonique Tour, avec un orchestre symphonique, un chœur et la voix de l’artiste disparu pour une série de concerts aux mêmes dimensions ambitieuses que les orchestrations demandées jadis par le chanteur à son Mozart, comme il le surnommait. Fidélité absolue à la volonté et aux goûts de l’artiste, rigueur musicale et éthique, splendeur de la scénographie. Une expérience unique pour les fans dans l’incroyable vérité de sa voix captée sur scène, avec les arrangements classiques dont il avait rêvé. Un événement à découvrir à Forest National le 24 mars 2023. Voyez davantage d’informations sur le site www.forest-national.be

Av. Victor Rousseau, 208 à 1190 Bruxelles

CONCERT : JENIFER

Victorieuse de la première édition de la Star Academy, Jenifer a été applaudie par un public conquis et des milliers de fans, avec un contrat d'un million d'euros à la clé (une avance d'Universal Music sur ses prochains cachets et droits d'interprétation). Ce tremplinà forte audience lui a garanti une forte notoriété qui perdure encore. Loin de se reposer sur ses lauriers, la Niçoise sait que le travail demeure la seule valeur pour tenir dans le métier. En grande professionnelle, elle n’a jamais compté les heures, courant les studios et les scènes, multipliant les projets tout en peaufinant son image pour dépasser le simple cadre de l'éternelle révélation d’une émission de téléréalité. Près de deux décennies plus tard, elle tient toujours fermement la barre et vient de sortir àl’automne son dernier album. Pour le promouvoir, rien ne vaut une tournée. Il suffisait de le formuler pour concrétiser l’idée et voilà notre petit boutde femme repartie sur les routes de la francophonie pour aller à la rencontre de son public de toujours. L’occasion de faire écouter en live un disque lumineux, accompagnée de ses musiciens pour une prestation survoltée. Un concert à applaudir à Forest National le 25 mars 2023. Plus d’informations sur le site www.forest-national.be

Av. Victor Rousseau, 208 à 1190 Bruxelles

Sam

CONCERT : MAXIME LE FORESTIER

« Brassens est un repère dans la chanson française comme Bach dans la musique classique ». Au micro de France Culture, Maxime Le Forestier aurait pu ajouter que le créateur de la Chanson pour l’auvergnat avait également été un phare dans sa propre carrière. Depuis l’album qu’il lui a consacré en 1979 jusqu’aux différents Cahiers rassemblant l’intégralité de l’œuvre sans omettre des pièces inédites et posthumes, Maxime Le Forestier a fait mieux querendre unsimplehommageà GeorgesBrassens. Il l’a interprété comme on le fait d’un grand classique, en continuant de faire vivre une œuvre toujours parlante, toujours forte, toujours moderne. Il l’a offerte à un nouveau public, comme lui-même l’a découverte à l’âge de 14 ans alors qu’il s’initiait à la guitare et à la chanson. Il l’a vécue, intensément, intimement, comme il en a rendu compte dans Brassens et moi, livre paru en 2021 aux Editions Stock. Ses plus grands succès – L’Education sentimentale, San Francisco, Né quelque part, Passer ma route, Ambalaba – n’auront jamais détourné le regard de Maxime Le Forestier qui, à l’instar de deux précédentes tournées mondiales, et dès l’automne 2022 jusqu’à la fin 2023, retrouvera sur scène ses fidèles et complices musiciens pour continuer à fêter Georges Brassens et la source intarissable d’inspiration qui jaillit de son œuvre. Un événement à vivre au Cirque Royal le 17 mars 2023. Plus d’informations sur le site www.cirque-royal-bruxelles.be Rue de l’enseignement, 81 à 1000 Bruxelles

CONCERT : QUEEN EXTRAVAGANZA

Le groupe hommage officiel de Queen, produit par Roger Taylor et Bryan May, annonce son retour. L’occasion de célébrer les 50 ans de Queen en reprenant ses plus grands hits. Queen Extravaganza, dont la première tournée remonte à 2012, est composé de musiciens talentueux choisis par Roger Taylor et Brian May et est réputé pour ses tournées aux USA, Canada, Australie, Hong Kong, Brésil et en Europe. Ils ont également fait des apparitions TV notamment dans l’émission American Idol dont la performance a été vue par plus de vingt millions de personnes. Depuis, le groupe a conquis le public et gagné l’amour et le respect d’une fan base qui ne cesse de grandir. L’occasion de revivre de grands moments de musique reproduits de manière la plus fidèle possible, avec un mimétisme qui étonne les spécialistes et ravi les amateurs. Un concert à applaudir le 18 mars 2023 au Cirque Royal. Plus d’informations sur le site www.cirque-royal-bruxelles.be

Rue de l’enseignement, 81 à 1000 Bruxelles

THÉÂTRE : 88 FOIS L’INFINI

Voilà treize ans que les demi-frères ne se sont pas vus, depuis qu’Andrew est parti avec Hélène, la femme de Philippe Le premier a poursuivi à travers le monde sa carrière de pianiste virtuose alors que le second reconstruisait son cœur patiemment, tout en prenant soin de leur père. Ce soir, Philippe débarque chez Andrew avec une vieille valise ayant appartenu à leur père défunt : les lourds secrets qu’elle recèle raviveront le ressentimentdes deuxhommes, avant de révéler augrand jour lesmensonges de toute une vie. Au fur et à mesure que les masques tombent et que tout semble les opposer, la colère les mènera-t-elle sur la voie de la réconciliation ? C’est l’occasion d’assister à un face à face intense entre deux comédiens à forte personnalité, deux pointures de théâtre : chacun manie autant l’humour acide que la dérision avec aisance et ça fonctionne parfaitement ! Autour d’une valise mystérieuse et d’un piano silencieux, deux frères se retrouvent au soir de leur vie et découvrent la vérité sur leurs origines que l’Histoire a dissimulée. Un grand moment de théâtre à ne surtout pas manquer au Centre culturel d’Auderghem du 21 au 25 mars 2023 en compagnie de Niels Arestrup et François Berléand. Voyez les détails pratiques sur le site www.ccauderghem.be Boulevard du Souverain, 183 à 1160 Bruxelles

FOIRE DU LIVRE

Evénement culturel d’importance, la prochaine Foire du Livre se tiendra à Tour & Taxis. Pour célébrer le livre dans tous ses états, l’événement investira pour son édition 2023 les halls 1 et 2, les deux halls bis, la Maison de la Poste ainsi que la Gare Maritime. Près de 70.000 visiteurs son attendus, 255 exposants, 500 éditeurs venus de tous horizons, 1.200 auteurs et une grosse centaine d’animations jeunesse et tout public (débats, lectures, spectacles, performances…). La Foire du Livre déploie chaque année une vaste campagne de communication. Véritablecaisse de résonance, laforce d’impact setraduit paruneprésenceimportantedanslesmédiasavecpourcorolaired’enfaireunmoment phare. Consciente de sa responsabilité sociétale en tant qu’asbl de promotion de la lecture, la Foire ira à nouveau vers celles et ceux qui ne lisent pas ou trop peu, en s’engageant à faire tomber les barrières dressées autour du livre dans l’esprit de certains publics, moins préparés à la lecture ou éloignés d’elle pour des raisons sociales, culturelles ou encore économiques. Pour cette raison, la Foire du livre de Bruxelles a mis en œuvre le programme Objectif Lire qui s’adresse aux publics peu enclins à se familiariser avec l’univers des bibliothèques et des librairies. A cela, elle décerne le prix du Roman Noir, qui couronne un premier ou un deuxième roman appartenant au genre noir (policier, thriller, roman noir, roman noir historique, dystopie, uchronie, etc.) enoffrant sa publication parlesEditions Ker. Si voussouhaitez yêtre, inscrivez d’ores et déjà la date dans votre agenda. La Foire du Livre 2023 aura lieu 30 mars au 2 avril 2023 à Tour et taxis. Plus d’informations sur le site www.tour-taxis.com Avenue du Port, 86C à 1000 Bruxelles

THÉÂTRE : LES DEUX PAPES

En désaccord avec la direction de l'Église Catholique, le Cardinal argentin Bergoglio, futur Pape François, demande en 2012 au pape Benoît XVI la permission de démissionner. Il compte prendre sa retraite tout en continuant à servir l'Église en tant que prêtre local. Benoît XVI convoque alors son plus sévère critique et futur successeur à Rome, afin de lui révéler son intention de quitter ses fonctions. Derrière les murs du Vatican, les deux hommes confrontent leurs valeurs et visions dumonde afin de trouver un terrain d'entente pour plus d'un milliard de fidèles. Cette pièce écrite par Anthony McCarten devient l’occasion de parler d’un sujet rare en littérature moderne et d’imaginer le dialogue de deux hommes de Dieu confrontés à des différends. L’occasion surtout de permettre à deux comédiens de talent de s’affronter sur pour un duel verbal de haute intensité. Michel de Warzée et Alexandre von Sivers font naturellement merveille, encadrés par Stéphanie Moriau. Une joute à découvrir du 29 mars au 28 avril 2023 à la Comédie royale Claude Volter. Voyez davantage d’informations sur le site officiel www.comedieroyaleclaudevolter.be

Avenue des Frères Legrain, 98 à 1150 Bruxelles

CINÉ-CONCERT : ONZE NATUUR

« Onze Natuur » est un documentaire ambitieux sur la nature de chez nous. Il raconte des histoires surprenantes concernant des animaux et des plantes connus et inconnus de nos régions. La narration est assurée par Matteo Simoni. L’opportunité d’aller à la rencontre de vainqueurs, d’opportunistes, de gloutons, de battants, de malins mais aussi de perdants, l'espèce sans doute la plus menacée par le réchauffement climatique, la pollution, le manque de nourriture et la bêtise des hommes. On y parle également de la survie des plus habiles et des plus robustes dans sa forme la plus brutale et la plus fascinante dans un pays où, à première vue, il ne semble plus y avoir énormément de place pour la campagne, sa faune et saflore. Lefilmsera projeté surgrand écran accompagné par la musique originale de Dirk Brossé qui assurera en live la direction de l’orchestre. Un événement à découvrir le 5 mars 2023 à 20 heures à Bozar. Vous trouverez tous les détails complémentaires sur le site www.bozar.be Rue Ravenstein, 21 à 1000 Bruxelles

CONCERT : BARBARA HANNIGAN

Une chose est sûre : Barbara Hannigan est une personnalité unique. Celles et ceux qui l’ont vue dans le rôle-titre de Lulu à La Monnaie, chantant magistralement et esquissant aussi quelques pas de danse sur pointes, peuvent en témoigner. Nousla retrouvons àBozar pour une nouvelle gageure. En plusd’assurer l’émouvante partie soprano de la Symphonie n° 4 de Mahler, la musicienne fera corps avec le London Symphony Orchestra. Avant cette symphonie, considérée par beaucoup comme la plus accessible du compositeur, l’orchestre londonien interprétera L’ascension, une œuvre trop peu jouée de Messiaen. En quatre tableaux d’une grande richesse symphonique, le compositeur français exprime musicalement sa relation au divin. Elle est à applaudir le 10 mars 2023 à 20 heures à Bozar. Plus de détails sur le site www.bozar.be

Rue Ravenstein, 21 à 1000 Bruxelles

CONCERT : DAS LIED VON DER ERDE

Plusieurs poèmes de Li Bai, relativement bien traduits et adaptés en allemand, ont été publiés, avec d'autres textes, au début du XXe siècle sous le titre Die chinesische Flöte (La Flûte chinoise). Ce recueil est ensuite passé dans les mains de Gustav Mahler alorsen deuil de sa fille âgée de quatre ans et en proie à des malaises cardiaques, ainsi qu’à des difficultésprofessionnelles suite à sadémission forcée du poste de directeur de l'Opéra de la Cour de Vienne. La fraîcheur des poèmes a eu tôt fait d’agir sur lui tel un baume, lui inspirant l’idée de les mettre en musique. Son présent état d'esprit se retrouva dans ces émouvants poèmes qui chantaientla beauté de la L’occasion de se remettre au travail et de se réconcilier avec l’existence. Sous la baguette du chef Bruno Walter, cette œuvre a été créée à Munich en 1911 pour bien vite connaître un succès qui ne s’est jamais démenti. « Obscure est la vie, obscure est la mort » : Das Liedvonder Erde est devenulaconfrontationla plus profondede Mahleravec lamortalitéhumaine. Dans Der Abschied, d'une beauté sanglante, Mahler semble progressivement vouloir abandonner la lutte contre la mort. Les solistes Christianne Stotijn et Peter Gijsbertsen donnent voix aux rêveries du musicien, tandis que le compositeur FilipRathé forge les différentes parties ensemble avec une nouvelle musique orchestrale. Il en ressort une expérience totale subtile. Un concert classique à découvrir à Bozar le 21 mars 2023 à 20 heures. Vous trouverez tous les détails complémentaires sur le site de l’organisateur www.bozar.be Rue Ravenstein, 21 à 1000 Bruxelles

THÉÂTRE : 52%

Une femme sur scène avec dix autres dans son crâne, son corps et son cœur. Elles sont toutes là, bien tangibles, et relatent leur existence. Dix minutes chacune, pas davantage, puisque tout se raconte brièvement, surletondela confidence, presqueen aparté, parfois brutalement, sans prendre toujours la peine d’emballer les mots dans du papier-cadeau. L’important est le message pour capter le regard, partager la parole, témoigner de certaines souffrances, exprimer de l’incompréhension. Christel Boulanger s’offre un seul en scène foisonnant, saute d’une personnalité à l’autre, adopte des poses, convie des intentions, convoque des situations et se veut de fait multiple dans un mélange de soubresauts de silences, de moments exaltants, de souvenirs impérissables, de fureur … Auteure de son texte, elle le défend du bout des ongles avec une énergie folle et contagieuse du 9 au 12 mars 2023 au Théâtre La flûte enchantée. Vous trouverez davantage de renseignements sur le site www.lafluteenchantee.be Rue du printemps, 18 à 1050 Bruxelles

THÉÂTRE : MARIÉS SUR LE TARMAC

Frédéric et Marie ne se connaissent pas et se rencontrent dans l’émission Mariés sur le tarmac. Des tests scientifiques les reconnaissent compatibles à quatre-vingt-cinq %. Ils doivent se marier sur le tarmac d'un aéroport pour ensuite partir en voyage de noces. Frédéric refuse cependant de prendre l'avion à cause d’une empreinte carbone bien trop élevée, mais notre homme a une solution : ils voyageront en péniche. Le soir de la nuit de noces, un événement inattendu va bouleverser Frédéric et sa perception de la vie : il va rencontrer Gunter Pauli, le père de "l’économie bleue". Il s’en suivra une crise entre Frédéric qui change subitement de comportement et Marie, complètement perdue face à la nouvelle mission de vie de son mari. Deux semaines plus tard, l’émission doit faire le point sur l'expérience amoureuse de chacun des deux époux. Sont-ils réellement compatibles ? Bien entendu, on songe ici à une émission de télévision regardée par plusieurs millions de téléspectateurs. La pièce de Jérôme Hauptman est criande d’authenticité et joue avec les codes de la petite lucarne pour broder une parodie acide et non dénuée d’humour du monde de la téléréalité. Marie et Frédéric sont campés par Violette de Gens et Jérôme Hauptman, entourés sur les planches par Adeline Monsart et Gilles Van Bunnen. Une pièce à découvrir auThéâtreLaflûteenchantéedu30marsau2avril 2023. Voyez plus de détails sur le site www.lafluteenchantee.be Rue du printemps, 18 à 1050 Bruxelles

DÉCÈS DE L’ACTRICE RAQUEL WELCH

La pulpeuse Raquel est décédée à 82 ans à Los Angeles. Celle qui a porté le premier bikini de la préhistoire s’en est allée paisiblement le 15 février dernier, après une brève maladie.

Née en 1940 d’une mère américaine et d’un père bolivien qui lui avait transmis son air latino, Raquel Welch suit d’abord des cours de danse et de comédie en poursuivant ses études secondaires en Californie. Sa réputation repose surtout sur sa plastique sculpturale. En 1957, à dix-sept ans, elle remporte le concours Miss Fairest of the Fair à San Diego, avant de gagner d’autres prix de beauté qui lui ouvrent les portes d’Hollywood.

Premier bikini de la préhistoire

En 1966, elle est tête d’affiche dans le film de science-fiction de Richard Fleischer, Le Voyage fantastique qui nous fait découvrir le corps humain à bord d’un sous-marin miniaturisé.

Mais c’est en sauvage préhistorique que Raquel Welch crève l’écran la même année dans Un million d’années avant J.C. Vêtue d’un bikini en peau de bête, elle affronte les dinosaures pour venir en aide à un troglodyte qui a rejoint la tribu au bord de l’océan. Les anachronismes y étaient légion, avec des monstres préhistoriques animés par Ray Harryhausen, mais l’histoire du cinéma se souviendra du corps bronzé de la belle actrice sortant de l’eau pour arrêter une tortue géante qui s’avance sur la plage. Son bikini de fourrure fera fureur dans les années 60 et la sacre comme sex-symbol international. Elle marque ensuite une prédilection pour l’action et les westerns, avecdeuxclassiquesdugenre : Bandolero ! d’Andrew V. McLaglen, où elle incarne une riche veuve prise en otage par une bande de malfrats (1968), et Les Cent Fusils de Tom Gries où elle campe une Indienne farouche dont un policier noir tombe amoureux (1969).

En 1975, elle obtient le Golden Globe de la meilleure actrice pour Les Trois Mousquetaires de Richard Lester, où elle tient le rôle de Constance Bonacieux, rôle quelque peu évincé par Faye Dunaway en Milady dans la suite On l’appelait Milady, du même réalisateur.

From Raquel with Love

Raquel Welchavaitdécidé degarder lenomdesonpremier mari, dont elle divorcera en 1964 et avec lequel elle a eu deux enfants, dont Tahnee Welch, actrice et mannequin américaine. Après l’avoir épousée en 1980, son troisième mari, André Weinfeld, journaliste et photographe franco-américain, lui avait consacré une émission de variétés pour la chaîne ABC, From Raquel with Love, ainsi qu’une série de spectacles à Las Vegas, Reno et Atlantic City. Ils divorceront en 1990, jusqu’à son quatrième mariage avec Richard Palmer qui durera de 1999 à 2008.

Une vie sentimentale mouvementée donc, après une quarantaine de films et une bonne vingtaine de téléfilms et de séries télévisées pour celle qui fut et restera Miss Préhistoire

CINÉMA : MARLOWE

Film noir de Neil Jordan, avec Liam Neeson, Diane Kruger, Jessica Lange, Alan Cumming, Danny Huston, François Arnaud et Daniela Melchior. USAIrlande-Espagne-France 2022, 110 min. Sortie le 15 mars 2023.

Résumé du film – Californie, 1939. Alors que sa carrière de détective privé bat de l’aile, Philip Marlowe est contacté par la richissime Claire Cavendish pour retrouver son ancien amant Nico Peterson, mystérieusement disparu. L’enquête va mener le détective dans les coulisses d’Hollywood, dont les patrons tirent les ficelles de cette disparition énigmatique.

Commentaire–Avec cette coproduction multinationale, Neil Jordan, réalisateur et écrivain irlandais, fait revivre les aventures du détective Philip Marlowe, le héros des romans policiers de Raymond Chandler. Nommé ainsi en l’honneur du dramaturge élisabéthain Christoph Marlowe, le détective apparaît en 1939, comme dans les premières images du film qui nous éclairent sur le personnage. C’est un vieux limier, plutôt taciturne, dégoûté par l’hypocrisie du milieu ambiant et de la sociétéaméricaineengénéral. Alcooliqueet désabusé, onleretrouveradanstouslesromansdeChandler qui ont été portés au cinéma, avec notamment Humphrey Bogart sous son feutre mou, sortant de la pénombre. Images expressionnistes à l’appui.

Le rôle a été confié à Liam Neeson, vieux cheval sur le retour dont c’est ici le 100e film après, entre autres, les trois Taken et Sang-froid (2019) où il poursuit dans la neige les assassins de son fils après ceux qui ont kidnappé sa fille. Al’orée des 70 berges, Neeson a la démarche lourde, celle d’un vieil ours qui se rue sur ses adversaires et les met K.O. d’un méchant coup de patte. Il était plus crédible dans Taken tourné voici une dizaine d’années, mais c’était au temps où ses articulations le lui permettaient. Il a gardé le côté nonchalant prêté au détective privé, avec un rictus perpétuel de dérision sous le feutre mouquiluivaàmerveille. Ilest bienconscientdesonâgecependant, lorsqu’il éconduitsonemployeuse, prête à lui tomber dans les bras au cours d’une danse improvisée. Les batifolages ne sont plus de son âge.

Le scénario de Marlowe, écrit par William Monahan, est adapté du roman La blonde aux yeux noirs de John Banville qui remet en scène le détective dans une traduction en français de 2015 parue chez Robert Laffont. Scénario plutôt tortueux, parfois indéchiffrable, qui ressemble à un puzzle dont il faut chercher les pièces pour trouver l’ensemble. Il aurait mérité d’être éclairci pour qu’on s’y retrouve dans la confrontation des personnages et l’agencement des situations. On s’y perd plus d’une fois. Quant à la blonde aux yeux noirs, elle est incarnée par Diane Kruger, qui joue la star des années 40, cheveux frisés sous un sourire enjôleur. A ses côtés, Jessica Lange, qui tient le rôle de la mère, partage le même sourire et les mêmes cheveux blonds, teintés du côté obscur cachant « l’angoisse, la rage et la tristesse » de ses dépressions, comme elle l’a déclaré à propos de ses films. On se souvient d’elle dans King Kong qui l’avait révélée au public en 1976. La mère et la fille se disputent ici le monopole du cinéma. Au casting également, Alan Cumming et Danny Huston (le fils de John Huston) en patrons des Majors qui font défiler drogues et images. Ça fume au royaume du 7e Art, et pas seulement du tabac.

Avis – Un film noir qui ressuscite le cinéma des années 40, avec les ombres étirées et le détective qui enquête. Une histoire comme on les aimait, à remettre en place si vous aimez les puzzles.

CINÉMA : L’ENVOL

Drame de Pietro Marcello, avec Raphaël Thiéry, Juliette Jouan, Noémie Lvovsky, Louis Garrel, Yolande Moreau, Bernard Blancan et François Négret. FranceItalie-Allemagne 2022, 100 min. Sortie le 8 mars 2023.

Résumé du film – Quelque part en Normandie, Juliette grandit seule avec son père Raphaël, un vétéran de la Grande Guerre aux doigts d’or. Il sait tout faire de ses mains. Passionnée par le chant et la musique, la jeune paysanne fait la rencontre, un été, d’une magicienne qui lui promet que des voiles écarlates l’emmèneront un jour loin du village où personne ne l’aime à cause de sa nature rêveuse. Et un jour se pointe un bel aviateur qui veut faire réparer sa machine à la ferme.

Commentaire – Adapté librement de la nouvelle Les Voiles écarlates d’Alexandre Grine, L’Envol est signé Pietro Marcello, réalisateur italien d’abord séduit par l’étude de la peinture, puis passé au cinéma. Après plusieurs documentaires dramatiques sur l’Italie « belle et perdue » (2015) ainsi qu’un premier long-métrage sur un jeune marin prolétaire (Martin Eden, 2019), le réalisateur laisse le réalisme magique envahir l’écran. Il laisse le champ libre aux acteurs pour improviser et à la musique pour emporter le rêve d’une enfant. Une vieille sorcière, interprétée par Yolande Moreau, lui a promis des voiles écarlates pour s’envoler. Depuis, la jeune paysanne s’habille comme le Petit Chaperon rouge et elle erre dans les champs à la poursuite de son rêve.

C’est pleinde poésie, avec des chansons qui arrivent aucœur de l’image. Ou cepilote d’aéroplane tombé du ciel comme le Petit Prince de Saint-Exupéry. La petite Juliette grandit donc et on l’accuse bientôt de jeter un mauvais œil sur le village, comme la vieille qui hante les ruisseaux et dont on s’écarte avec terreur. Juliette deviendra musicienne, ébéniste comme son père qui lui a tout appris. Elle incarne l’émancipation d’une paysanne qui s’affranchit des croyances du village et vole de ses propres ailes avant de fixer au sol, près d’elle, le pilote dont elle est tombée amoureuse.

C’est une inconnue qui l’incarne : Juliette Jouan, 20 ans. Douée pour le chant et la musique, elle interprète elle-même les chansons du film. Elle a proposé sa candidature par mail, aussitôt acceptée par le réalisateur qui lui a fait confiance pour le rôle. Pietro Marcello joue dans l’intuition et l’improvisation des scènes. Il a avec les comédiens un rapport fusionnel. C’est sans doute la raison pour laquelle le père et la fille à l’écran gardent leur prénom pour leurs personnages dans lesquels ils se fondent absolument : Juliette Jouan en jeune fermière émancipée, Raphaël Thiéry en vieux bougre de la Grande Guerre qui sait tout faire de ses mains et qui sculptera son chef-d’œuvre, la figure de proue d’un bateau, avant de s’éteindre comme le père Goriot. Quant aujeune piloted’aéroplane, c’est LouisGarrel qui l’incarne, avec lapetitemoustache ducapitaine Dreyfus qu’il interprétait dans J’accuse de Polanski (2019). Malgré la flopée de films où on l’a vu jouer depuis 2000, il s’est laissé guider par la jeune actrice qui s’était investie corps et âme dans le jeu. Juliette Jouanluisaitgré, commeellel’adit dansuneinterview,d’avoirravalésonexpériencedevant unesimple débutante. Cela s’appelle de l’intelligence. A moins de poursuivre au cinéma, elle retournera à sa première passion, la musique qu’on lui voit pratiquer à la fin du film dans l’atelier des instruments. Gabriel Yared, né au Liban, signe la musique. Il a reçu le César pour L’Amant en 1993 et l’Oscar pour Le Patient anglais en 1997. Il est l’auteur d’une centaine de compositions musicales avant celle de L’Envol. Compositeur aussi des chansons que chante Juliette.

Avis – Beaucoup de poésie dans ce film sur l’émancipation d’une jeune paysanne qui rêve de s’évader avec un beau pilote d’avion. Et beaucoup de liberté pour le jouer.

Michel Lequeux

FILMS D’ANIMATION SACRÉES MOMIES

Vous êtes-vous déjà demandé à quoi ressemblait le monde des momies ? Sous les pyramides d’Egypte se cache un royaume fabuleux où les momies conduisent des chars, rêvent de devenir des pop stars et vivent loin de la civilisation humaine. Mais lorsqu’un archéologue sans scrupule, façon Howard Carter, pille un de leurs trésors, Thut et la princesse Néfer, fiancés bien malgré eux, sevoientcontraintsdefairelevoyageensembledans le monde des vivants. Accompagnés par le frère de Thut et de son crocodile domestique, ils vont vivre une aventure hors du communà Londres, dansles couloirs du British Museum. Et Néfer va réaliser son rêve : chanter en public.

Un trait dynamique, drôle et percutant. Et fidèle à l’idée qu’on se fait de l’Egypte ancienne, ce qui ne gâte rien. On garde en tête cette image dela princesse vue deprofil, le visage de face, un bras levé, l’autre abaissé pour se fondre avec les fresques et passer inaperçue aux yeux de ses poursuivants. Toute l’animation est parcourue de mille et un gags qui font rire et sourire.

Ce long-métrage est réalisé par Juan Jesús García Galocha(« Galo »), débutantdanslecinémaaprèsavoirtravaillécommedirecteurartistique,notamment sur Tad, l’explorateur perdu. Le scénario a été coécrit par Jordi Gasull et Javier Barreira, les lauréats du Goya Award pour Tad. Gasull est également le producteur du film réalisé en Espagne en 2021.

La musique est composée par Fernando Velasquez, lauréat du prix Goya, qui a souvent collaboré avec le célèbre réalisateur espagnol J.A. Bayona. Le film comprend trois chansons originales, interprétées par Lou Jean, ancienne participante à The Voice Kids, qui prête sa voix à la princesse Néfer, héroïne attachante et résolument moderne. Warner Bros, 88 min, sortie le 15 février.

Michel Lequeux

INTERDIT AUX CHIENS ET AUX ITALIENS

A partir de cette affiche inscrite à la porte des cafés en Belgique et ailleurs, Alain Ughetto, Marseillais, raconte l’histoire de sa famille venue duPiémontitalien après 1918. Ses grands-parents, Luigi et Cesira, fuyaient la pauvreté et le fascisme naissant, comme tant de réfugiés aujourd’hui. Les Italiens étaient réputés pour leur docilité au travail et aux ordres. Ils ont creusé les tunnels dans les Alpes, dressé les barrages, façonné les routes. Sans se cacher, ils passaient pour invisibles.

Cette animation en 2D les rend visibles. Avec des poupées de 23 cm et la main du réalisateur qui leur passe charbons de bois, brocolis et châtaignespour camperle décor, c’est toutel’histoire de l’Italie dans la première moitié du XXe siècle qui défile avec ces travailleurs. Ils se sont fondus aujourd’hui dans nos villes, mais ils sont restés Italiens dans le cœur. Ce n’est pas comme la grand-mère Cesira qui refusait de parler italien et que la guerre et le fascisme ont éloignée à jamais de l’Italie. Elle et son mari seront naturalisés français en 1939. Elle mourra à 76 ans, en 1962. Ce film est dédié à leur mémoire.

L’animation en 12 positions par seconde a été tournée à Beaumont-lez-Valence, dans les studios de Foliascope. Le tournage a commencé en janvier 2020 et s’est achevé le 31 juillet 2021, entre confinement dû au Covid et tempêtes de neige. A voir pour la qualité des images et pour l’histoire d’une migration (plus de 8 millions d’Italiens) qui nous est racontée à

travers le noyau familial. Musique de Nicolas Piovani (La Vie est belle). France-Suisse-Italie 2022, 70 min. Sortie le 15 mars.

UN AMOUR DE COCHON

Pour son neuvième anniversaire, Babs reçoit de son grand-père revenu d’Amérique un cochon nommé Chonchon. Ses parents acceptent de le garder à la condition que Chonchon aille à l’école des chiens et cesse de sesoulager dansle jardin,au salon et à tous les coins de rue. Mais les parents ne sont pas la plus grandemenacepourleporcelet :ungrandconcoursdesaucisses s’organise dans la ville, et le grand-père est un ancien bouchercharcutier.

Une animation en stop-motion de la réalisatrice hollandaise Mascha Halberstad, qui essaie de combiner l’humour et le drame à partir du livre de Tosca Menten, « De Wraak van Knor ». Un amour de cochon contient tous les éléments nécessaires : un porcelet qui n’a rien à faire de l’éducation trop stricte des foyers hollandais, un grand-père apparemment flegmatique et une petite fille qui reporte sur eux deux toute son affection. Cependant, le monde des adultes est parfois indigne de confiance comme le grand-père, et Babs devra s’en détacher pour sauver son cochon adoré. Les marionnettes sont drôles, avec de grands visages qui occupent tout l’espace et captent le regard. C’est filmé en stop-motion, image par image, la caméra s’arrêtant sur chaque personnage autour duquel elle se déplace pour permettre aux spectateurs de se rapprocher des marionnettes. On peut toutefois regretter les scènes excrémentielles, trop nombreuses, qui tournent le film en coprophilie, voire en coprophagie avec les saucisses fécales de la fin. Mais on est là dans la psychanalyse du film à laquelle les plus de 6 ans ne seront pas sensibles. Pays-Bas, Viking Film 2022, 72 min. Sortie le 22 février 2023.

DÉCÈS DU COMPOSITEUR GERALD FRIED

Oublié de la nouvelle génération, le compositeur Gerald Fried vient de disparaître. Hautboïste dans les années 50 pour le Dallas Symphony et le New York Little Orchestra, il est bien vite passé à la composition en faisant une entrée dans le métier avec Stanley Kubrick, pour lequel il a signé ses quatre premiers longs métrages (Fear and desire, Killer’s kiss, The killing et Paths of glory), tout en collaborant avec d’autres cinéastes dont Robert Aldrich, Roger Corman, Thomas Carr, … avant de se tourner vers la télévision, signant régulièrement la musique de téléfilms ou le score d’épisodes de plusieurs séries populaires (Gunsmoke, Rawhide, Star Trek, The man from U.N.C.L.E, Lost in space, Mannix, Mission Impossible, Dynasty, etc.), ainsi que la B.O. complète de la saga Racines, en se basant sur un thème de Quincy Jones. En 2020, Steven L. Fawcette l’avait sorti de sa retraite pour le faire travailler sur la partition de Unbeleviable !!!! Il avait 95 ans.

LE TRIO

C’est un peu Jules et Jim relifté ! Nathan et Gaspard se connaissent depuis toujours et partagent une complicité sans bornes. Au lycée, leur duo s’élargit lorsqu’ils rencontrent l’incroyable Marion, une fille troublante et d’une beauté qui embrase tout sur son passage. Même si elle se sent irrémédiablement séduite par Gaspard, elle préfère ne rien laisser paraître, de crainte d’éroder l’amitié qui unit les deux garçons. A force de non-dits, d’actes manqués et de mensonges, un accident de la route fausse le jeu et tout vole en éclats. Plusieurs années s’écoulent et le trio se retrouve, confronté au passé, amené à s’exprimer. En ouvrant la boîte de Pandore, personne ne sait ce qui va surgir. Est-il encore possible de recoller les pièces brisées, de déposer des mots sur les émotions, de retrouver l’ivresse d’une jeunesse érodée alors que, maintenant, chacun a suivi sa propre voie. Sylvie Tellor fait en sorte que les personnages soient omniprésents dans l’esprit du lecteur, qu’ils le talonnent avec assiduité, tout en veillant à ce qu’ils ne deviennent pas des figures figées au détriment de leur singularité. Le secret de l’histoire ? En fait, il n’y en a aucun. Sur deux décennies, elle déplie un récit linéaire qui parcourt les époques. Si on peut regretter que les personnages mettent tant de temps à évoquer ce qui les anime au fond de leur cœur, on peut également affirmer que tout finit bien.

Ed. City – 287 pages

NOS RACINES INVISIBLES

Elle a besoin de savoir ! D’où vient-elle ? Qui est-elle vraiment ? Romie, étudiante en archéologie, sent que quelque chose grince en elle et qu’elle doit écarter le châssis de son existence. Elle ne se reconnaît pas dans son père qui tente par n’importe quels moyens de se hisser dansle Guiness Book des Records, ni dans cette grand-mère avec qui elle peine à converser. Quant à sa mère, elle est décédée. Alors, pour mettre fin à l’enfer mental qui la boursouffle, elle opte pour un test génétique, bien consciente que ce choix risque de la laisser durablement pantoise ou de bouleverser totalement son avenir. Isabelle Lagarrigue nous raconte le parcours d’une jeune femme qui ressent un vide incommensurable et qui refuse de procrastiner. Elle réclame un regard sur elle et des explications. C’est pourquoi, elle franchit le pas de se faire tester, alors qu’il serait certainement plus confortable de passer outre, de se blottir dans un coin pour ne plus songer au malaise qui l’accable. Au fil des pages, on découvre un personnage ordinaire qui se lance le défi d’aller à la recherche de son identité, de ses racines et qui brave un tabou. En filigrane, ce roman évoque l’importance d’une famille et la place de chacun(e) au sein de celle-ci. C’est ne pas savoir qui endigue son épanouissement mais les doutes (justifiés ou non) qui l’empêchent d’être heureuse !

Ed. Charleston – 368 pages

UN PÈRE À SOI

L’amour demeure-t-il immuable dans l’esprit de certains ? Alban, marié à Lydie, en fait l’étrange apprentissage à la suite d’un appel téléphonique émanant d’une inconnue. Cette dernière a été chargée de lui transmettre les dernières volontés de Michelle. Une prose qui apparaît d’abord sibylline, car le message tient en peu de choses : toute son existence, elle l’aurait aimé d’une passion dévorante. D’abord incrédule, l’homme se remémore lentement certaines bribes de son passé. En effet, il y a très longtemps, il a vécu une histoire avec une certaine Michelle. Un épisode de sa jeunesse qu’il pensait avoir enseveli sous les plis du temps et qui, aujourd’hui, se ravive avec une fougue insoupçonnée, au point de le chevaucher et de mettre lentement en déséquilibre tout ce qu’il a édifié jusqu’alors. Les points d’interrogation se multiplient dans son esprit. Et si ? Pourquoi ? Comment ? Armel Job parle d’héritage, d’hérédité, d’une passion qui a engendré un fruit, une descendance, de cette enfant que celle quivient dedisparaître alongtempsfaitpasser pour celui d’un autre. Encore une fois, la famille revient au centre du débat, avec la quête de vérité et la reconnaissance d’une identité. Pas de vagues dans ce récit, mais une histoire humaine qui se joue les yeux dans les yeux, sans esbrouffe ni effets de coudes.

Ed. Mijade – 261 pages

Daniel Bastié

SA DERNIÈRE CHANCE

Alors que la plupart de ses proches sont mariées et parents d’enfants, Elise stagne dans un célibat qui l’afflige. Tous la décrivent comme étant fragile, incapable de s’affirmer, juste bonne à végéter dans l’ombre de sa sœur. Pourtant, au fond de son esprit, elle sait qu’elle ne veut pas de cette existence insipide et comprend qu’elle doit sortir de sa léthargie, tout simplement parce que personne n’agira à sa place. Alors, pour ne pas rester seule jusqu’à la fin de ses jours, elle se met en quête du Prince charmant. Un homme qui la respectera et l’aimera comme elle le mérite. Elle se lance donc dans l’aventure des sites de rencontres, bravant les mises en garde, voire les menaces de certains. Son dévolu tombe sur un charmant antiquaire qu’elle verrait bien lui passer une bague au doigt. Toutefois, assez tôt, elle découvre que rien ne ressemble à un cheminement paisible et que l’enfer se pave d’intentions louables. Les caractères se révèlent, les critiques s’articulent, les crocs-en-jambe se succèdent. Armel Job nous parle d’une rencontre qui n’aurait pas dû avoir lieu et qui semble néanmoins se concrétiser peu à peu. Il est avant tout question pour l’auteur de parler d’amour, de désordre sentimental, de célibat, du désir de fonder une famille, des amis. Un roman bien écrit, qui joue la carte de la sensibilité et de l’émotion, des enthousiasmes murmurés et qui jette un pont de bonheur entre les gens, malgré certains écueils inévitables.

Ed. Mijade – 306 pages

Daniel

WANTED

Anton et Elsa n’ont rien en commun. Néanmoins, ils échangent sur leur passé respectif. Une période de leur vie qui les a poussés à exalter leurs utopies, àsecouer le bananierdes habitudespourvivre pleinement leurs idéaux, quitte à se mettre en marge de la société et à vivre en paria. CommentElsa a-t-elle pulentementglisser dans le côté bordeline en se retrouvant avec le visage affiché sur la première page des journaux, devenue du jour au lendemain une icône du terrorisme, cible de tous les policiers du pays ? Comme lui, elle a vécu tant de vies qu’elle ne sait plus à laquelle se référer. Les années 60 étaient celles de tous les possibles et de toutes les tentations. Il suffisait d’y croire pour plonger lesmainsjointesdans l’effervescence de cette époque. Claire Delannoy découpe sonrécit en chapitres courts, rythmé par une narration efficace qui mêle dialogues et descriptions, alternant les souvenirs pour broder une atmosphère qui joue à la fois la carte du thriller et de la nostalgie. Avec intérêt, on suit le fil de la cavale de son héroïne, de ses modifications d’identité et de ses espoirs en une société meilleure. Le danger faisait l’effet d’une dose d’adrénaline et rien ni personne ne semblait pouvoir y faire !

Ed. Albin Michel – 128 pages

Andrea Cerasi

L’ENFANT DU VOLCAN

Pour pallier l’augmentation de la natalité à la Réunion au début des années 60, le gouvernement français a mis en place une politique d’exode. Le programme, promu par Michel Debré alors député de ce département d’Outre-mer, visait à trouver une solution locale tout en veillant à repeupler en France les régions qui se vidaient. De la sorte, s’est mis en place le transfert d’environ deux mille enfants avec l’accord de leurs géniteurs. Aujourd’hui, bien sûr, de nombreuses questions persistent sur la susdite autorisation des parents, sur ces signatures qu’on imagine arrachées plus ou moins de force. Dans ce contexte, Mila, une gamine de là-bas, débarque dans la Creuse pour être adoptée par Hector et Ernestine, les épiciers du village, un couple aimant et prêt à l’accueillir comme s’il s’agissait de leur vraie petite fille. Bien vite, cependant, le voisinage se met à murmurer et un racisme latent s’organise. Aidée dans l’écriture par son fils Léo, Ghyslène Marin puise aux sources de son passé pour offrir un roman qui se mâtine d’amour, de xénophobie et qui rappelle le scandale de ces enfants déplacés entre 1962 et 1964 dans une totaleindifférence de la nation. Uneopération qui s’est déroulée à la limite de la légalité, accomplie pour et par l’Etat français dans une vision postcoloniale. Un scandale dont la France a dû s’expliquer face à la justice au début des années 2000.

Ed. Albin Michel – 316 pages

Daniel Bastié

LE DIABLE AU CORPS

Agatha Raisin n’a rien en commun avec les autres héroïnes de romans policiers. Elle ne ressemble ni aux protagonistes sexy et super jeunes des séries américains ni aux vieilles dames qui passent leur temps à boire du thé comme Miss Marple. Affichant la quarantaine bien trempée, elle se veut de notre époque et mène sabarque en battante, loinde s’afficher au bras d’un mari. Têtue, débordante de vitalité et privilégiant les plaisirs de l’existence, elle progresse en se laissant précéder d’une réputation un brin acariâtre, flanquée d’un franc-parler qui ne plaît pas à tout le monde, mais que les lecteurs adorent. Disons que, à force de pointer le nez partout, elle furète et n’a passonpareilpourmenerdesinvestigationsquelapolicepeine à diligenter. Coincer un meurtrier, démasquer un maîtrechanteur, déjouer un assassinat, elle sait s’y prendre là où d’autres demeurent les bras ballants ! Cette fois, elle est la seule à croire en un cadavre qu’un nudiste prétend avoir aperçu, alors que la police crie au canular. Comme on s’en doute, son flair infaillible lui donne à nouveau raison, l’entraînant dans une sombre affaire de jeux de rôles, de tromperies, de gros sous et … de crèmes glacées. Impayable, Miss Raisin ! On se trouve au pays du Brexit avec un humour qui fait mouche, malgré l’atmosphère délétère. De l’Agatha Christie version rock’n’roll !

Ed. Albin Michel – 299 pages

VAINCRE SA PEUR DE L’ÉCHEC

On nous le répète souvent : il faut veiller à l’image qu’on se fait de soi. Pas par narcissisme, mais pour apprendre à s’aimer simplement et affronter la vie et ses écueils sans douleurs. On le sait, l’existence n’est paslinéaire etpassesouvent par destangentesouemprunte des courbes. Echouer à un examen, rater sa relation amoureuse, ne pas performer dans le cadre d’une compétition sportive ou craindre de prendre la parole en public peut devenir anxiogène au point de faire perdre ses moyens. La peur de l’échec en devient plus forte que l’échec lui-même et endigue nos avancées, nous fait perdre le nord et nous entraîne dans des raisonnements fallacieux. Marion Mari-Bouzid, psychologue, est conscience du problème et propose une méthode pour nous désentraver de ce qui bloque les élans, nous pousse à procrastiner ou à baisser purement les bras. Avec des stratégies faciles et efficaces, elle suggère à chacun de décupler son potentiel en l’aidant à saisir tout ce qu’il a à gagner en se secouant pour vaincre le blocage. Des exercices concrets sont multipliés dans le but de s’évaluer pour progresser, franchir des étapes et semotiver. Quant auxpersonnesdéjàperformantes, cet outil devrait leur permettre d’augmenter encore leur potentiel.

Ed. Mardaga – 317 pages

Amélie Collard

AU LONG DES JOURS

Avant d’être romancière, Nathalie Rheims a vécu d’autres existences. On a oublié qu’elle a débuté sur les planches, avant d’apparaître dans plusieurs téléfilms et longs métrages de cinéma, tout en s’essayant à la chanson sous le pseudonyme Alix. Cet ouvrage n’est pas pourelle l’occasionde dresser sa biographie pour la gloire, mais de revenir sur la seconde moitié des années 70, celle de ses vingt ans, et de narrer sa relation intime et intense avec un chanteur alors bien plus âgé qu’elle. Un soir, après une représentation au Théâtre de la Ville, il est simplement venu la féliciter dans les loges. Admiration réciproque et enchaînement ponctué de retrouvailles, d’embrassades et davantage. C’est en exhumant d’un tiroir une vieille photographie Polaroïd que la romancière a eu l’idée de narrer cette passion tenue secrète. La vedette en question pose en sa compagnie sur le cliché choisi pour la couverture. Un instantané noir et blanc qui renvoie au temps des souvenirs enfouis, un homme cabossé par la vie, issu d’un milieu modeste et qui a réussi par la force de son travail, de sa ténacité et de son talent. Une personnalité que les aînés reconnaissent comme étant Marcel Mouloudji. Un livre-confession raconté avec énormément de pudeur, sans aucun voyeurisme et qui réveille une époque qui agite maintenant le carillon de la nostalgie.

Ed. Léo Scheer – 172 pages

Sylvie Van Laere

LA VALEUR DES RÊVES

Pour bien comprendre ce roman, il importe de définir un stabile. En fait, il s’agit d’une œuvre tridimensionnelle composée d’une ou de plusieurs formes maintenues dans l'espace et en équilibre sur une ou plusieurs tiges. Bref, une sculpture moderne le plus souvent abstraite ! Quant au fameux Alexandre Calder auquel fait référence ce récit, nous lui devons l’invention du mobile (bien avant que ce motsoitutilisépourparlerdu téléphone portable !).LuciedeClichy, qui vient d’être embauchée dans un club de vacances, apprend que Moustipic, chef-d’œuvre du susdit artiste américain sert d’étendoir pour les serviettes de bain. Elle est chargée de le faire reconnaître comme œuvre d’art afin de l’envoyer dans une salle de ventes, susceptible de déclencher une frénésie lors des enchères. Marie Lebey signe un livre tout en finesse, qui suit la piste d’un objet qu’il importe pour ce qu’il est (du moins ce que l’on croit !). Entourée de personnages fantasques, la jeune héroïne déambule dans un univers dont elle ne maîtrise pas les codes et secoue le petit monde des galeries en agitant le bocal dans tous les sens. Avec pareil sujet, l’autrice tient le lecteur en haleine. Le suspense se résume à cette seule question (bout de ferraille ou trésor authentique ?), mais tient sur la longueur !

Ed. Leo Scheer – 170 pages

L’ESPÉRANCE OUBLIÉE

Le citoyenlambdanevitpasconsciemment, ilest écrasé sousle faixd’une société qui de plus en plus se délite, perd ses repères essentiels, manque de jalons. Par réflexe, l’homme moderne préfère se référer à l'image. Quand il cessera d’être enclavé dans un carcan, dans une machine qui le broie, il retrouvera vraisemblablement la liberté et sa vérité, loin du désert de ruines qui édifie trop souvent son quotidien. Il importe de se ramener à soi-mêmepourexisteretderéinventercequi correspondlemieuxpossible à son moi profond, défiguré, torturé par les organisations et les systèmes. C'est la spontanéité de la liberté fondamentale de l'individu qui doit être repensée intrinsèquement. Pour Jacques Ellul, l'erreur du XXe siècle a été de vouloir tout séculariser, d’éradiquer la verticalité, d'ignorer que l'espérance ne trouve source et sens qu'en la transcendance. Généalogie critique du siècle écoulé, de ses rêves et de ses cauchemars, cet essai se veut une réflexion qui traite de morale active appelant au courage du réel et à davantage de spiritualité. L'effondrement des utopies et des totalitarismes, le bilan terrifiant des messianismes terrestres, le règne inhumain de la technique et du marché marquent-ils la fin de toute espérance ? Sommes-nous enfin à un tournant, au coin d’une rue en ne sachant pas exactement si on va tourner à gauche ou à droite ? Un peu comme une girouette prise dans une tempête d’éléments contradictoires !

Ed. La Table Ronde - 396 pages

Sam Mas

SANS FEU NI LIEU

La Ville est par excellence le monde de l'homme, créée par lui et pour lui, aux dimensions de sa prétendue grandeur, pour définir l’expression de la civilisation à laquelle il se confond, mais en même temps elle demeure le témoin de la démesure humaine, œuvre de l'avidité et d'ambitions souvent mal placées qui virent à l’asservissement. Ainsi s’exprime Jacques Ellul dans cet ouvrage qui a connu un succès considérable aux États-Unis ! À travers la Bible, il parle de l’origine des métropoles. Dès le récit de la Genèse, il souligne qu’elles ont été bâties pour défier Dieu. Caïn, condamné à l'errance, se métamorphose en bâtisseur puisqu’il importe de façonner un nouvel Eden, vide de toute bénédictions célestes et loin de celui annoncé par le Créateur. Etat de fait qui explique pourquoi Babel, Babylone, et, parmi beaucoup d’autres, Ninive sont maudites, devenant le symbole de la non-communication, du malheur et de l’isolement malgré la foule qui s’y agglutine. Puis, il y a l’exempledeJérusalem enproieàladestruction, qui s’écrouleet serelève par la force des architectes et des maçons. Aujourd’hui, toujours, la ville reste un lieu de dépendance vis-à-vis de l’extérieur pour ce qui concerne la nourriture, repliée entre des murs de béton et de brique, sans champs ni vergers ni troupeaux. Une enclave morte, faite de choses mortes et édifiée pour des morts, incapable de produire et d’entretenir quoi que ce soit en dehors du domaine des services et de la technologie. Tout ce qui est vivant doit lui arriver de l’extérieur. Combien sont les travailleurs qui, chaque matin, viennent occuper un siège pour une journée de labeur ? En ce sens, elle se révèle une gourmande mangeuse de chair humaine, incapable de se renouveler de façon autarcique et faisant sans cesse appel à un constant apport de sang jeune.

Ed. La Table Ronde – 409 pages Sam Mas

PROCÈS D’ASSISES – UN AVOCAT À LA BARRE DES TÉMOINS

Après avoir lu et chroniqué le livre de Randall Schwerdorffer « Je voulais qu’elle se taise – Affaire Daval », j’ai eu le plaisir de découvrir « Procès d’Assises - Un avocat à la barre des témoins ». L’être humain vit avec des préjugés, des secrets ; il est parfois hypocrite, insensible, incontrôlable, émotif, mais il peut être honnête, sensible, franc et bienveillant. Chacun de nous a eu un jour à l’esprit la question suivante : Comment un avocat peut-il défendre un assassin, un violeur, un criminel récidiviste... ? La réponse est simple : c’est sonmétier, celui qu’il a choisi par passion, parfois par vocation et surtout parce qu’il est convaincu que la loi doit être appliquée. Me Schwerdorffer partage dans ce livre, sa vision de la justice, les énigmes de certains procès, les interrogations de certaines condamnations, desanecdotes, ses échecs et ses réussites, le rôle des médias, le ressenti d’une victime ou d’un accusé, la réalité du passage à l’acte, les mensonges des uns et des autres, mais également l’image qu’il a pu donner, de lui-même, depuis le début de sa carrière lors de certains procès ou à travers des interviews.

Ce livre remettra peut-être en cause vos convictions, vos idées, votre avis sur la justice mais il est important de comprendre qu’avant de juger quiconque, il est toujours souhaitable de bien se connaître car nous ne sommes « que » des êtres humains, tout comme les accusés, les juges, les procureurs, les avocats, les jurés, les victimes. Personne n’est à l’abri d’être un jour : un témoin, une victime, un juré, un accusé. Être un humain n’excuse pas un acte mais peu en expliquer la finalité.

J’ai beaucoup aimé ce livre qui décritla réalité de notresystème judiciaire et le métier d’avocat. Unlivre passionnant que je conseille à tous.

Ed. du Sekoya - 206 pages

Elise Jane

SUZY DELAIR, MÉMOIRES

Dans une interview, Mistinguett, gloire du music-hall de la première moitié du 20ème siècle à qui l’on reprochait d’empêcher les débutantes de devenir vedettes à leur tour, avait déclaré qu’aucune d’entre elles n’était capable de prendre sa place : « …Ça manque de classe tout ça, on ne fait pas du music-hall comme du cinéma… Je les attends mes rivales… Qu’elles viennent, je ne demande que ça ! Mais je suis tranquille… Si ! Il y en a une qui peut faire quelque chose, c’est Suzy Delair. Celle-là, elle ira loin si elle veut.» Ayant le théâtre dans la peau dès son adolescence, Suzy Delair fera tout pour réaliser son rêve. Il faut dire qu’elle est dotée d’une vitalité extraordinaire, d’un charme irrésistible et d’une voix qui a fait d’elle l’une des meilleures chanteuses d’opérettes de l’époque. Elle s’est taillé une réputation dans l’univers du music-hall, des cabarets et au théâtre où elle joue dans une quarantaine de comédies et d’opérettes. C’est en 1941 qu’elle se révélera au cinéma avec « Le dernier des six », au côté de Pierre Fresnay. Pour des raisons personnelles, sa carrière sera en dents de scie. N’empêche que son nom est associé à celui de grands compositeurs, à commencer par Jacques Offenbach, Paul Misraki, Georges van Parys… et aussi à celui de grands metteurs en scène, notamment Henri-Georges Clouzot, mais aussi Henri Jeanson, René Clément... Elle figure au générique de films classiques célèbres : « Quai des Orfèvres », « Lady Paname », « Gervaise », etc. Les souvenirs de Suzy Delair, illustrés par de nombreuses photos, ont été recueillis et mis en forme par son amie Jacqueline Willemetz. On doit à celle-ci le plaisir de découvrir le parcours passionnant d’une jeune fille qui, à l’âge de quinze ans, se lance dans la figuration et qui, au fil de ses expériences et de ses rencontres, s’affirmera comme une grande artiste. On est séduit par sa façon de planter son regard clair et franc, sa personnalité impulsive et son francparler. Issue d’une famille modeste de la banlieue parisienne, Suzy disait : « Je suis une fille de rien qui n’aime que la qualité.» Elle l’a prouvé par la minutie de son travail.

Elle sera populaire jusqu’aux années 70 et disparaît en 2020. Même si elle est moins connue aujourd’hui, ses films et ses enregistrements de chansons n’ont pas fini d’enchanter le public.

Ed. L’Harmattan -- 291 pages

JOURNAL D’UNE ANNÉE DÉCALÉE

18mars 2020-18mars 2021 :une annéedécalée dontSylviane Haesevoets tient le fil, chaque fois renoué à cause de la pandémie, dans ce journal intime qu’elle nous livre. « Douze mois d’une vie casanière où les contacts les plus vitaux ont manqué, où j’ai cru perdre pied parfois, tout en maintenant fermement la barre, les yeux fixés sur le phare, par-delà les vagues houleuses qui menacent le frêle esquif de nos existences. » C’est l’impression qui se dégage de la couverture du récit, où l’on voit une petite fille derrière une grille en train de fixer un bateaus’éloignantau large. Sesbras sont ouverts dansungested’appel qui meurt sur les barreaux.

Cet appel d’un être exclu, reclus, est le nôtre. Tous, durant cette période, nous nous sommes sentis enfermés en nous-mêmes, privés de la vie sociale. Privés tout àcoup d’aller aucinéma, au théâtre, dansles musées, aucafé, au restaurant ou chez le coiffeur. Privés de tout et des êtres qui nous étaient chers. Que faire alors, sinon le tour de l’appartement, de la bibliothèque, des disques et des CD. Le tour des jouets pour les enfants. Des souvenirs pour les vieux, isolés et souvent angoissés à l’idée de la mort. Cette mort qu’il fallait affronter seul, chez soi ou à l’hôpital. Cette mort qui avait un nom et un visage. Et qui n’était plus sujet tabou. On en parlait aux journaux télévisés. Le confinement a eu raison de nos vaillances et de nos tabous. Et nous nous sommes demandé quand reviendrait la vie d’avant qui serait celle d’après.

Ce journal nous raconte cette longue attente. Il est plein de délicatesse et de tendresse sur la nature qui a pris la place de la culture, la place des films et des pièces de théâtre. La nature a refait surface sur nos terrasses avec le retour des oiseaux rares comme la perruche au plumage vert. Ou comme le renard dans nos rues qu’il franchissait comme en forêt. Sylviane Haesevoets se livre entièrement, corps et âme, dans ce journal intime, mêlant ses souvenirs du temps passé, « autrefois, jadis et naguère », au quotidien. Sa plume est fluide et suit le contour de sa pensée au fil des virgules qui remplacent les points. Ça court et ça nous rattrape au fil des jours. C’est une tranche de vie décalée qu’elle nous propose, à laquelle il manque peut-être une petite introduction. Chacun la fera à sa manière en y ajoutant son propre confinement. Son journal sert aussi à cela : rapprocher.

Ed. Les impliqués - 171 pages

DANS LE NOIR

Si Jacquouille (Christian Clavier) nous offre un récital "Jour ! Nuit !"... "Jour ! Nuit !"... dans "Les visiteurs" en éteignant et en allumant un lampadaire à plusieurs reprises, Eric Lamiroy nous présente "Dans le noir" où se succèdent les pages blanches et les pages noires mais là s'arrête cette digression des plus fantaisistes car si "Dans le noir" peut paraître pour le moins original dans sa conception, il n'en est pas moins redoutable dans le message qu'il véhicule, voire l'avertissement (s'il n'est pas trop tard) qu'il transmet. C'est la flambée des prix à tousles niveaux (nourriture, électricité, chauffage, essence...). Pour en sortir, des citoyens exsangues sont pris en charge par le Pouvoir en place. Ce qu'ils gagnent, c'est juste pour rembourser ce qu'ils doivent. Leur job ? Surveiller les autres consommateurs. Nous assistons ici à un dialogue entre un "habitant du noir" et un journaliste. Vous l'aurez compris, ces personnages évoluent dans un monde kafkaïen. Leur conversation est régulièrement interrompue par une page noire lorsque ladite conversation "dérape", c'est-à-dire lorsqu'elle n'est pas conforme à une certaine ligne autorisée (bonjour le politiquement correct).

Une conversation payante car il n'y a pas de petit profit. Cette conversation nous apprend aussi que cette rationalisation va jusqu'à limiter l'autorisation d'avoir de la lumière durant le repas du soir (30 minutes) et qu'une seule chaîne télé est autorisée; celle qui diffuse les émissions de Cédric Bazooka (allusion à peine déguisée à Cyril Hanouna). A la lecture de "Dans le noir", on se demande si tout cela relève bien de la fiction. Si ce n'est pas vers une telle société que nous courons ou si, insidieusement, nous n'en vivons pas déjà les prémices. Voilà qui mérite réflexion et c'est pourquoi je vous recommande chaudement (et tant pis pour la note de gaz) cette nouvelle.

Editions Lamiroy - 24 pages

Alain Magerotte

BAD & BREAKFAST

Dans la jolie et classieuse collection Crépuscule (déclinaison fantastique, horreur, science-fiction et polar des opuscules) des Editions Lamiroy, Gaëtan Faucer nous livre une histoire que l'on peut qualifier de polar fantastique.

Al "Mad" Jerod (un nom dont la consonance m'est assez familière...) est un détective à l'efficacité redoutable (une épée dans la profession), féru de mystère et de fantastique. Et le bonhomme sera servi au-delà de toute espérance lorsqu'une certaine Eriana lui confie une mission : celle de retrouver son fils Thésée. La mère éplorée est convaincue que son fils bien aimé se trouve retenu prisonnier dans une pièce secrète d'un hôtel au nom plutôt engageant, "Bed & Breakfast". Ce qui est moins engageant, c'est la réputation du directeur de l'hôtel... ce serait, dit-on, un tueur en série qui séquestre et empoisonne sa clientèle !Al, en parfait cartésien qu'il se targue d'être, fait fi de cette rumeur et préfère en rire. Il va donc y poser ses valises et commencer son enquête. Cette première partie du récit se déroule donc comme un polar bien ficelé où l'auteur met ses pions en place. La seconde partie fait plonger le lecteur dans la partie fantastique de la Nouvelle. Ça commence avec l'attitude pour le moins étrange de cette splendide créature qui apporte à notre héros sa commande, à savoir : du café, des mignardises et une bouteille d'eau minérale. Après qu'Al lui ait proposé galamment unbiscuit,laBelle,surpriseparcegestegénéreux, inhabituel delapartdesclientsvis-à-visdupersonnel, sans dire un mot, va se servir, se servir encore jusqu'à satiété. Dans la foulée, elle boira le café et videra la bouteille d'eau. "L'établissement semble laisser son personnel mourir de faim" songe Al "Mad" Jerod. Après cet épisode, le détective va se retrouver dans un hôtel vide, complètement vide... Le cerveau en ébullition, Al se met alors à gamberger... Eriana, c'est l'anagramme d'Ariane et si c'était elle, cette belle créature qui était restée ostensiblement muette pour ne pas qu'on reconnaisse sa voix ?... Ariane/Thésée, tiens, tiens... Et puis, il y a aussi cette Nocturne de Chopin, L'opus 48, N° 1 in C minor diffusée soudainement sans qu'il parvienne à découvrir sa provenance... Et quand son regard est attiré par l'enseigne de l'établissement où la lettre E de "Bed" tourne sur elle-même pour se transformer en A, notre super limier comprend qu'il s'est fait avoir comme un débutant... Je n'en dirai pas plus si ce n'est que je vous recommande vivement cette Nouvelle écrite par un orfèvre en matière de suspense.

Editions Lamiroy - 29 pages.

Alain Magerotte

MADAME IRMA : PERLES RARES

La diseuse de bonne aventure est de retour pour un round supplémentaire, avec un second degré indispensable pour apprécier pleinement la lecture de ce recueil mitonné pour tous ceux qui aiment rire d’eux-mêmes autant que de la bêtise humaine. Si c’est le cas, entrons sans tergiverser dans le monde de madame Irma, qui ne se sépare jamais de sa boule de cristal ni de ses tarots. De quoi demain sera-t-il serti ? Elle seule possède ce don d’extralucide qui lui permet de répondre à toutes les craintes avec des mots apaisants ou encourageants. Amour, argent, santé, amitiés, boulot … elle connaît les strates de chaque existence et y plonge sans qu’on puisse la mettre en défaut. Cet opus se compose de lettres expédiées à la susdite madame Je sais tout etdeses conseilstoujoursterre-à-terre. On songe évidemment à Philippe Geluck et à son Docteur G. Le non-sens est de la partie, sans censure aucune, avec des répliques qu’on appréciera ou pas et un ton qui sera plébiscité par les fans de « Perles fines ». En fin de volume, il est promis noir sur blanc un tome III. Comme Arnold Schwarzenegger dans « Terminator », la protagoniste nous promet : I’ll be back ! N’oubliez pas de décontracter vos zygomatiques avant d’entreprendre cette lecture !

Ed. Lamiroy – 86 pages

Daniel Bastié

LENNEKE MARE, LA MOKKE REBELLE

C’est une histore qui se passe autour de 1300. La brave Marie a juste dix-huit ans quand elle quitte son mankepûut de père pour aller travailler au kastiel près de la Woluwe ; mais là, elle doit subir le gelul de ses compagnonsdomestiques. Ilssavaientpasla rieken of zien. Ilsracontaient plein de bloskes sur elle, car ils étaient un peu jalaus de sa schüen gezicht et de sa toffe carrosserie. Quand le ket du châtelain tombe bleu de cette mokke, il fait tout plein de zotte streke pour l’avoir, mais elle elle veut pas, et elle part se réfugier dans la forêt de Lindhout. Le ket la cherche pendant des années et quandilretombe sur elle, ellea toujours paschangé d’avis. « À ton nez brodé » qu’elle lui dit. Mais le ket il sait plus de chemin avec lui alors il saute hors de sa peau et il invente que c’est une tûuveres qui voyage sur un bessemsteel et qui vole les belles affaires de sa Moema la châtelaine. Si Marie elle veut pas de lui eh ben elle sera enterrée vivante, ara. Mais lui il a qu’à dire un mot et elle est sauvée. C’est pas digne d’un film de Tarantino, ça ? D’ailleurs Michel de Ghelderode l’avaitdéjà raconté, mais en plus tristegh, eïe ma vast ?

Lauréat du Manneken Prix 2022 du livre en bruxellois, Georges Roland inaugure une nouvelle série chez l’éditeur Lamiroy : les Opusculekes, soit des opuscules écrits en brusseleir pour les Brusseleirs. Zwanze en companie au programme, ça tu penses.

Éditions Lamiroy 36 pages

Joseph Georges

LE MALADE IMAGINAIRE EST MORT IL Y A 350 ANS

Dans la jolie et classieuse collection L'article des Editions Lamiroy, Gaëtan Faucer était la personne idéale pour nous livrer un aussi vibrant hommage au Maître, au plus grand meneur de troupe de tous les temps, au comédien, au metteur en scène, bref, à l'immense Molière !

Le théâtre de Molière est, en qualité, sans commune mesure avec celui de ses prédécesseurs, de ses contemporains et de ses successeurs. C'est le privilège du génie ! On peut aisément en déduire alors que Molière est au théâtre ce que Mozart est à la musique. Merveilleux observateur de la nature humaine s'il en est, le théâtre de Molière, bien enraciné dans l'actualité de son temps soulève bien des problèmes sociaux et même religieux, ce qui relevait à l'époque d'une attitude fort audacieuse. Contrairement à la légende, Molière n'est pas mort sur scène. La réalité est moins romanesque, certes, mais en fait, après avoir eu un malaise sur scène, il est mort plus tard dans la soirée. Et tant pis pour la légende. Bon, ce n'est pas le plus important. Ce qui compte surtout, c'est que l'homme a laissé une œuvre considérable et intemporelle.

Dans cet Article, Gaëtan Faucer souligne également l'importance capitale de la troupe au théâtre. Et pour davantage appuyer ses dires, il n'hésite pas à se mettre en scène dans une pièce des plus drôles que n'aurait pas désavouée le Maître lui-même. Jouer seul, quand ce n'est pas prévu, est la pire des solitudes, insiste encore l'auteur. C'est totalement inconvenant. C'est franchement désolant. C'est carrément impensable. Le théâtre est une famille. Le théâtre a quelque chose d'extatique, voire d'épicurien. C'est le plaisir d'apprendre un texte, de le jouer, de partager la scène avec ses complices et, enfin, donner un maximum de plaisir. Et ce plaisir doit être partagé. Au passage, Gaëtan insère dans son texte des sentences ou des superstitions bien connues sur le théâtre comme, par exemple, le mot "corde". Il est hors de question de prononcer ce mot que ce soit sur scène ou dans les coulisses. Il porte malheur ! On lui substitue le mot "ficelle". Par contre, il est de bon ton d'employer le mot "merde". Il porte chance. Cela vient de l'époque où les gens se rendaient en calèche au théâtre. Et plus il y avait de monde, plus il y avait de chevaux. Et plus il y avait de chevaux, plus il y avait de crottins.

Molière est mort il y a 350 ans, c'est ce qu'on dit, du moins c'est la rumeur...

La rumeur ! On lui fait dire n'importe quoi à la rumeur... Molière est éternel, voyons !Lerideau nese ferme jamais. Carlethéâtre doit continuer... Entrons dans la lumière, conclut Gaëtan.

A noter également la couverture réalisée par l'excellent Hugues Hausman.

Editions Lamiroy- 37 pages.

Alain Magerotte

ASPIRATIONS

"Nous possédons tous un trésor intérieur. Il serait désolant de terminer notre vie terrestre sans le découvrir. C'est la raison de l'existence de ces quelques pages : vous amener à trouver où il se cache et surtoutce qu'ilcontient !Ilest ce quinousrend beau. Cette beauté qui apparaît aux yeuxdesautres, c'est l'authenticité que nous mettrons à le remonter à la surface ..." Pour l'utiliser au mieux ? Le partager ? Quel est ce singulier ouvrage qui nous propose de voyager au-delà de nos limites, et ces limites, en sont-elles réellement ? Trouverons-nous une réponse à chacune de nos questions dans "Aspirations", le dernier tome de l'inspirée et inspirante odyssée en trois actes élaborée par ce Maître artistique qu'est Carlos Vaquera ?

Ouvrage d'une écriture maîtrisée (en effet) exempte d'artifices destiné à mettre en lumière ces mots perdus qui font pourtant partie intégrante de notre propre histoire, "Aspirations" de Carlos Vaquera, homme de l'être dont la principale préoccupation est de nous faire du bien, nous conduit dans une exploration riche et variée s'éloignant des sentiers battus et rebattus du pur roman de fiction: de l'argent, cette thématique parfois bien complexe, il nous parle sans tabous, également de l'architecte et artisan que nous sommes, du besoin et du désir souvent illusoire, du bonheur tant recherché, de notre cœur et de notre corps si expressifs, des croyances qui nous animent, du danger d'être un homme, du doute si envahissant et de la direction d'attention, de l'écoute de soi et des énergies, des nouveaux chemins, de l'interprétation des choses, de vie, de magie et de beaucoup d'autres denospréoccupations quotidiennes ouépisodiques, notre expositionau stress étant largement évoquée par l'auteur car elle est fléau de la modernité: "...nous sommes dans une société de compétitivité où nous devons faire toujours mieux que notre collègue. Au lieu d'adopter le cerveau collectif pour avancer ensemble main dans la main, nous nous éloignons des autres ..." Et ne sont pas laissés en reste des thèmes tels que celui de la légèreté, la méditation, le paraître, la pleine conscience et le présent, ce présent si précieux, si essentiel à ses yeux, Vaquera nous invitant également à défricher ces terres intérieures en sommeil depuis parfois bien trop longtemps, "Aspirations" étant le fruit d'une belle et étroite collaboration. Les angesde Charlie...pardon, deCarlos? Il y a d'abord la fidèle Domi Serra, ensuite la magnifique Catherine Degiorgio, l'associée et conseillère Kathleen Schultz, le dynamique EricLamiroy, sonacolytedetoujoursSergeRyckoort etlatalentueuse illustratriceChristelle Marlot, une synergie de belles personnalités pour un tome final qui éclairera autant notre âme que notre coeur. Cadeau ? "La vraie valeur d'un cadeau est celle que la personne lui a accordée. Elle prime sur ce qu'il représente réellement !" Un pari gagné pour ce point d'orgue, le lecteur ne s'y trompera... point, conquis...aspiré !

Ed. Lamiroy - 149 pages

Thierry-Marie Delaunois

PARFOIS

Parfois, je suis silencieux. Parfois, je suis triste. Parfois, je suis paresseux. Parfois, je suis en colère ! Maxime Deroen compose un livre à l’usage des plus jeunes qui, déjà, s’interrogent sur eux-mêmes. Pourquoi ? Grandir consiste à apprendre à se connaître, à découvrir la diversité des sentiments qui nous animent et qui, quelquefois, peuvent nous malmener. Il ne s’agit bien entendu pas de philosopher ou de prouver par A + B quenoussommesen droit d’êtreceque nous ressentons, mais de nous définir en tant que tel, avec des accès de bonheur ou de rage auxquels nous avons droit. Grandir revient surtout à se bâtir intrinsèquement, sans avoir honte d’apprendre à nommer les émotions qui nous charrient pour savoir qu’elles ne déterminent pas notre personnalité entière parce qu’elles fluctuent, vont et viennent. A chaque page, à travers un jeu d’ombre, une facette de l’enfant se dévoile jusqu’à ce qu’elles s’additionnent pour former un tout cohérent et montrer que chaque être humain n’est pas un mais multiple, riche de cette diversité.

Ed. Grasset Jeunesse – 32 pages

JONAS, LE REQUIN MÉCANIQUE

Il était une fois un requin mécanisé qui avait servi dans de nombreuses grosses productions hollywoodiennes et qui, déclassé, était en train d’achever sa carrière dans un parc d’attraction pour le bon plaisir des visiteurs. Néanmoins, son existence paisible à Monsterland est soudainement mise en péril par une annonce de la direction. Il faut remplacer certains robots par de nouveaux et tout moderniser pour faire face à la demande pressante du public. Finir à la casse, jamais ! Alors, en bon robot qu’il est, notre requin décide de quitter son poste et de gagner l’océan pour y vivre pleinement une retraite méritée. Mais peut-il exaucer son vœu le plus cher. A savoir, se transformer en vrai requin parmi les requins sauvages. BertrandSantini nousoffreunefableremplie de fantaisie, de tendresse et de magie avec ce récit qui explore nos rêves intimes et qui se moque du rationnel. Illustré par les dessins de Paul Mager, il s’agit d’un louvrage fait pour donner le goût de la lecture et qui devrait plaire aux jeunes lecteurs.

Ed. Grasset Jeunesse – 112 pages

Daniel Bastié

MOI, MAMAN DE JONATHANN

Il y a cinq ans, l’affaire Daval défrayait la chronique judiciaire. L’histoire d’un couple qui s’aimait (en apparence) et pour qui tout s’est brutalement achevé. Dans la mort pour la jeune Alexia, dont le corps a été découvert partiellement calciné après plusieurs jours de recherches obstinées. En prison pour Jonathann, époux éploré qui s’est révélé être l’auteur du meurtre de son adorée. Après les manchettes des journaux, les unes à la télévision, un téléfilm qui a fait recette le samedi soir et les explications des parents de la victime, c’est au tour de la maman du condamné à prendre la parole pour, non pas expliquer sa version de la tragédie, mais raconter son ressenti de maman qui découvre avec incrédulité une abominable réalité. Quels mots utiliser, quelles phrases articuler lorsque l’indicible frappe au chambranle ? Assurément, tout s’écroule comme un château de cartes pour laisser la place à un vide insondable. Aidée par Plana Radenovic, Marine Henry a décidé de revenir sur l’enfance de son garçon, son union avec la femme qu’il aimait, l’enquête, le procès et la sentence. En substance, jusqu’où porte-t-on une responsabilité dans les actes d’un fils majeur ? La question se pose forcément, même si la réponse précise que personne ne peut être tenu coupable des actions commises par un tiers, sauf s’il y a collaboration, menaces ou incitation. On le sent en cours de lecture, la narratrice ressentait le besoin viscéral d’apporter son témoignage pour être écoutée et -qui sait ?- livrer un autre éclairage à un fait-divers présenté comme un fémicide de trop. Ed. Michalon – 126 pages

DEPUIS L’ENFER GRIS

Rédoine Faïd est une figure du grand banditisme, coupable de braquages et spécialisé dans l'attaque de fourgons blindés. Il est surtout connu pour avoir réussi à s'évader de prison à deux reprises en 2013 et en 2018. Ces exploits lui valent d’être incarcéré dans une prison de haute sécurité et d’être soumis à l’isolement dans une geôle de 9 m2. Plana Radenovic, journaliste et spécialiste des faits divers, revient sur le parcours de ce truand considéré comme étant extrêmement dangereux par la justice. L’occasion de revenir sur le rôle des juges, de la sanction et des conditions de détention. Comment survit-on à l’enfermement vingt-deux heures sur vingt-quatre ? De quelle manière se prépare-t-on à purger trente années pour faits délictueux et récidives ? On imagine bien entendu le tableau lorsqu’on subit un isolement carcéral drastique ! Pourtant, l’idée de ce livre n’est pas de condamner la sentence, mais de permettre au lecteur de comprendre de quelle manière un homme peut se laisser entraîner sur la pente savonneuse du crime au point de ne plus pouvoir faire marche arrière. Il y a bien sûr, les amitiés douteuses, le pouvoir de l’adrénaline, le miroitement de l’argent, le regard de l’entourage qui pousse chaque fois à augmenter la prise de risques d’un cran et le sentiment de devenir progressivement invulnérable Enfin, contrairement à ce qu’on colporte parfois, l’univers de la prison ne ressemble en rien à un hôtel quatre étoiles. Tout y est gris, sans complaisances particulières, avec des codes précis et de la violence.

Ed. Michalon – 204 pages

MÈRE NATURE

Avoir un enfant représente un immense bonheur, mais parfois un doute qui plonge dans les tréfonds de l’incertitude. S’agit-il d’un choix judicieux que celui de donner la vie, de s’engager à nouveau pour élever unpetit d’hommealorsque lemondeflambede partout, que le quotidien martèle du poing pour multiplier les anicroches ?

En rentrant de la maternité, elle s’était néanmoins répétée : Plus jamais ! Renoncer suffit largement à se désavouer soi-même, mais la déontologie consiste à faire face aux avanies qui se présentent. Alors ce bébé qui grandit dans son ventre ne doit en aucun cas devenir synonyme de problèmes. Aidée par sa fille de neuf ans, elle va vivre une grossesse qu’elle n'attendait pas et se préparer à l’accouchement. Alice Moine nous livre le portrait d’une femme forte, qui vit dans une forêt en proie aux incendies récurrents. Ensuite, des menaces de guerre frappent à la porte de l’Europe. Porté par l’ingéniosité d’une gamine, ce roman s’étale sur trois trimestres et parle d’une femme blessée qui, pas à pas, avance vers la respectabilité de la parturition. Un récit organique qui évoque un choix, le libre-arbitre, la prise de conscience, la fatalité et, finalement, la vie elle-même, avec son cortège de désillusions, de bonheurs simples et d’envies.

Ed. Plon – 334 pages

LIZY VAUDOU

Une jeune sorcière nommée Lizy Templet débarque en Louisiane avec la ferme intention de venir au secours de sononcle, victime d’uneterrible malédiction. Très vite, elle est amenée à poser un diagnostic. Celui-ci aurait offensé la toute puissance Dyela Ata, envoûteuse bien connue, qui pour le châtier lui aurait volé une partie de son âme. Mission donc d’aller récupérer cette parcelle en descendant dans son domaine. Un périple dangereux, car mille menaces peuvent surgir à tout moment. A cela, vaincre Dyela Ata ne sera guère aisé. Alors qu’elle s’apprête à s’engager dans les Limbes, elle apprend que le groupe Ordo, ennemi du vaudou et des afroaméricains, a choisi cet instant propice pour accroître son influence sur la région et semer la discorde. Maxime Fontaine a imaginé un récit qui se déroule à notre époque, dans une Amérique remplie de références et qui ressemble à celle des séries télés. Pour adapter son scénario en bande dessinée, il a fait appel au talent du dessinateur Robin Guillet, dont l’univers graphique est empreint de culture asiatique, avec une prédilection pour les mangas qui lui ont donné l’envie de percer dans le métier. A quatre mains, ils proposent un récit initiatique à lire sans modération lorsqu’on est fan de magie, d’aventure et qu’on a gardé un esprit adolescent.

Ed. Jungle – 48 pages

AYATI ET LA CHUTE DES DIEUX

Ayati revient pour une cinquième aventure de papier. On reprendlesmêmesetonpoursuitlasagasansmodifierd’uniota une formule qui a fait ses preuves. Abandonnée après avoir défié la déesse Kali qui venait de la piéger lors de la fête de la Mousson, Ayati se retrouve cette fois à la recherche d’Indra, le dieu de la pluie. Les temples viennent d’être saccagés et, en chemin, elle croise Meera, vengeresse, qui décide de l’accompagner au sommet de la montagne. Le retour du démon Mahishâsura, ennemi des divinités, lesobligeà revoir leur plan. Ensemble, seront-elles assez endurantes pour lutter contre cette nouvelle menace ? Fabien Fernandez nous a mitonné un nouveau volet des avancées d’une jeune héroïne pleine de courage et qui traverse une Inde millénaire, nourrie de contes et de légendes, mais toujours en proie aux caprices de créatures qui entendent rythmer l’existence des humains. En tant qu’illustratrice, Sandra Violeau met son talent au service de l’auteur pour doter chaque personnage de traits idoines et créer visuellement des planches à la fois classiques et modernes, jouant avec la mise en page et apportant une dynamique qui souligne les péripéties vécues par une héroïne maintenant bien connue des lecteurs. Un sixième tome est bien sûr en préparation !

Ed. Jungle – 48 pages

Amélie Van Laere

LE TRÉSOR PERDU DE NORA

Nora n’a rien d’une gamine quelconque. Son imagination foisonnante lui joue des tours et l’entraîne dans des rêveries chimériques. Aucun problème en soi, si ce n’est que parfois la fiction se confond avec la réalité. Le jour où des créatures maculées de boue surgissent de nulle part et entraînent son père à leur suite, elle ne sait plus vraiment ce qu’elle doit croire ou non. D’abord complètement désorientée, elle décide de se retrousser les manches et de se lancer à la poursuite des ravisseurs. Commence pour elle un étrange périple qui la plonge dans un monde qui n’a pas grandchose à voiravec lesien, rempli demagieet de dangers.A mesure qu’elle progresse dans cet univers, elle découvre que les indices s’accumulent comme les pièces d’un puzzle. Un chat grincheux lui sert d’adjuvant. Marco Rocchi, scénariste, etFrancesca Carita, illustratrice, imaginent un récit bondissant servi par une mise en page moderne, un dessinalerte et des couleurs vives. Une héroïne qui dame le pion à la gente masculine et qui prouve que les filles ne comptent pas pour des prunes. Une bédé qui s’adresse plutôt aux jeunes lecteurs, avec un côté manga fait pour séduire.

Ed. Jungle – 164 pages

AVERY’S BLUES

Le récit de Méphistophélès a la peau dure et fait partie des incontournables. Pourquoi se damner sans réelle contrepartie ? Avery croise Satan qui refuse de s’occuper de lui, jugeant son âme pas suffisamment intéressante. Néanmoins, il lui propose un pacte. Il fera de lui le meilleur bluesman de tous les temps, s’il lui cède une âme cristalline à la place de la sienne. Une fois le marché conclu, il reprend la route et s’adjoint la compagnie du jeune Johhny, un pauvre garçon qui survit tant bien que mal. L’illustratrice Nuria Tamarit et le scénariste Angux nous proposent une parabole sur l’existence meurtrie de deux trimardeurs, des musiciens appelés à jouer dans les bars misérables, poussés à nouer des relations peu amènes ou à se bagarrer à tout-va. Au-delà de cette première impression, ils nous livrent une radioscopie de l’Amérique profonde de l’entre-deux-guerres, en proie au racisme, chahutée par la crise économique et qui ne ressemble en rien à la terre de tous les possibles, vantée sur d’autres continents. Assurément, les protagonistes se révèleront sousleur vrai jourà force de s’apprivoiseret montreront vraiment ce dont ilssont capables.

Ed. Steinkis – 88 pages

Andrea Cerasi

UNE SAISON EN ÉTHIOPIE

On reprend une formule qui a fait ses preuves, on la resserre un peu et on l’actualise. En quelques mots, voilà ce que se sont dit Karim Lebhour, Vincent Defait et Leo Trinidad en s’attelant à cette bédé. Après « Une saison à l’ONU », le défi était de taille. Cette fois, Karim, correspond de presse à l’étranger, se retrouve en Ethiopie. Pour se laisser apprivoiser par ce pays en pleine mutation, il peut compter sur son collègue Vincent qui y vit depuisplusieurs années. Grâce à lui, il va peu à peu découvrir les coutumes locales et surmonter les barrières sociales, culturelles et bureaucratiques. Les auteurs observent également la stratégie chinoise pour imposer sa mainmise sur une des régions les plus pauvres d’Afrique, une partie du globe dont l’enjeu commercial intéresse diverses puissances. Puis, les remous sociaux existent ici autant qu’ailleurs. Une population multiethnique attise un foyer de révolte permanent et, lorsque le chaudron atteint un degré d’ébullition important, un vent d’insoumission gronde. Des manifestations s’organisent, devancées par des slogans frondeurs. Sous la forme d’une bédé, ce récit prend le pouls d’un monde bien éloigné du nôtre et dans lequel les défis s’additionnent. Un livre bien documenté, lucide et saupoudré d’un zeste d’humour pour désamorcer la tension.

JEAN MARAIS & JEAN COCTEAU : LES CHOSES SÉRIEUSES

La relation Jean Marais-Jean Cocteau a fait couler beaucoup d’encre. Le premier devenant le pygmalion du second, à qui il doit une partie de son succès. En lui offrant le rôle de Galaad dans « Les chevaliers de la table ronde », Jean Cocteau lui a fait démarrer sa carrière. Devenus intimes, tous deux se sont apprivoisés tout en partageant une passion commune pour le théâtre. Fort vite, le jeune comédien a découvert le secret de son aîné : l’opiumle rongeait et il importait de le tirer de cette addiction. Un combat s’est engagé. Lorsque la guerre a éclaté, tous deux n’ont pas eu d’autre alternative que de poursuivre leurs activités pour vivre. Dans ce cadre de violence, Jean Marais a rossé le journaliste pronazi Alain Lambeaux qui avait éreinté injustement son compagnon dans une diatribe d’une rare méchanceté. Malgré l’occupation et les restrictions, l’acteur est devenu l’idole de toute une génération, avantagé par un physique d’Appolon et une voix grave qui portait. Isabelle Bauthian et Maurane Mazars nous donnent à lire un roman graphique qui revient sur leur relation amoureuse et leur indéfectible fidélité. Mieux que quiconque, Jean Marais a interprété les textes de son mentor et amant jusqu’au bout de son existence, tout en s’en faisant le meilleur garant. L’occasion de retracer une page de l’histoire de la littérature du XXe siècle, de se remémorer des films qui ont triomphé dans les salles et d’exhumer une liaison qui a duré plusieurs décennies.

Ed. Steinkis – 120 pages

Daniel Bastié

SITES ET CITÉS BIBLIQUES

Les récits bibliques ne se sont pas contentés d’un seul territoire et ont parcouru l’Asie, en passant par l’Europe et l’Afrique avec des mouvements plus ou moins prononcés. Des lieux où ont vécu et qu’on aimé des femmes et des hommes venus il y a de nombreux siècles. Des noms sautent directement à la mémoire : Abraham le voyageur, Moïse et les esclaves sur les voies de l’exode, Ruth la Moabite, Paul de Tarse, etc. Des fouilles archéologiques se sont naturellement mises au service de la compréhension des textes qui nous sont parvenus et les nombreuses découvertes nous aident à mieux comprendre ce passé tout en le remettant dans son contexte. De la sorte, des pans entiers de murs, des objets de la vie quotidienne et des ornements duculteémergentdeterrepournousparler. Destémoignagesd’un immense intérêt qui s’expriment sur les mœurs, les coutumes et lestraditionsàtraverslepinceauoulapelled’unchercheur. Après avoir succinctement rappelé des notions essentielles d’archéologie, Jean Emériau attaque le vif du sujet pour détailler une série de lieux cités dans l’Ancien autant que dans le Nouveau Testament, avec des repères concrets, une localisation actuelle et l’importance de ces trouvailles. En s’aidant de cartes et de plans, il ajoute près de deux cents photographies pour nous inviter à un périple à travers le temps et l’espace et montrer les richesses de la Bible, livre millénaire respecté par plusieurs milliards de croyants.

Ed. Desclée De Brouwer – 512 pages Sam Mas

APPRENDRE À ÉCOUTER

Le canal de la communication n’est pas aussi simple que plusieurs le prétendent. Ecouter s’apprend et, souvent, on passe à côté de l’échange parce qu’on ne prend pas la peine de s’impliquer, qu’on s’abandonne aux approximations, qu’on se laisse dévorer par les nondits et que les émotions nous empêchent d’être clairs. Puis, le monde va de plus en plus vite, avec une société poussée par le numérique à tout-va. Il suffit cependant de saisir l’occasion de se poser, de mettre le pied sur la pédale de frein et de se livrer à un dialogue harmonieux. Joël Pralongnoussuggère descléspouraméliorer nosrelations,tendre les bras à l’autre en toute simplicité, sans œillères et sans jugements hasardeux. De quelle manière retrouver une communication apaisée en famille, dans le couple ou au travail ? Pour ce faire, il faut se désenclaver de tout ce qui enchaîne et des a priori pour un vrai lâcherprise. Assurément, il ne s’agit pas de la panacée, mais de conseils qui peuvent éveiller l’un ou l’autre lecteur à refuser les demi-mots, les malentendus et les discours biaisés pour retrouver sa pleine efficacité. Avis aux amateurs !

Ed. Artège – 146 pages

Sam Mas

AU NOM DE DIEU, JE VOUS LE DEMANDE

Le pape François, pontife depuis une décennie, partage ici son espérance pour le monde de demain et nous propose dix voies majeures qui pourraient améliorer nos comportements et notre vision de ce qui nous entoure. Pour lui, il importe de cesser le communautarisme et de considérer la terre comme une socle commun à tous les hommes, invitant chacun à se réconcilier avec son prochain, à s’émanciper de la pauvreté et à mettre en commun ce qu’il possède pour aider d’autres à s’épanouir. Individuellement, il importe de se résoudre à davantage de mansuétude pour montrer aux décideurs publics qu’ils doivent appliquer des moyens pour ne pas passer à côté des défis qui nous menacent. Il s’agit d’urgence ! D’emblée, il importe d’endiguer les abus, de reconnaître la dignité des individus, de valoriser les femmes et de plus jamais utiliser le nom de Dieu pour s’engager dans une guerre. Tout le pragmatisme du pape François jaillit de ces lignes, par le biais desquelles il manifeste sa conscience aiguë des problèmes que traversent notre époque. Il ne s’agit pas d’un rêve, souligne-t-il avec véhémence, mais d’une nécessité qui fait appel au courage et à la détermination de tout un chacun.

Ed. Artège - 152 pages

Sam Mas

L’HONNEUR D’UN ENSEIGNANT

On peut rire de tout, mais certainement pas avec n’importe qui ni n’importe où ! Frédéric Mortier raconte sa rapide montée au calvaire. Tout a débuté par un trait d’humour qui n’a pas plu à l’un de ses élèves. Sur le ton de la plaisanterie, il a invité un jeune musulman à se convertir au christianisme. Silence de sa hiérarchie, mais mise en route d’un suivi judiciaire appuyé par la police autant que par la magistrature. Aujourd’hui privé de ses revenus financiers, parce que placé à l’écart de son emploi, ce professeur s’explique par le biais d’un livre qu’il a écrit avec toutes sestripes. Il y voit la seule manière de retrouver son honneur et de prendre la parole dans un système qui le contraint au mutisme. Dans un état laïc, il se rend compte, à ses dépends, qu’amorcer une discussion ou oser une réflexion sur la religion va à l’encontre des valeurs imposées d’en-haut. Un ouvrage qui, après l’assassinat de Samuel Paty, témoigne de l’urgence de la question deslibertés dans lepays des droits de l’homme. « Vous êtes un individu dangereux ! », voilà avec quels mots le juge a pris la décision irrévocable de le placer sous mandat. Dangereux pour avoir prononcé un mot tabou dans les écoles : religion, et s’être fendu d’un commentaire !

Ed. Artège – 130 pages

Sam Mas

L’ÉGLISE DANS TOUS SES ÉTATS

Monseigneur André léonard s’interroge, pose un constat et ouvre le débat. Il représente à lui seul plus de cinquante années de l’histoire de l’Eglise, depuis le concile Vatican II à nos jours, avec des coups d’accélération notoires dans la doctrine et le rapport aux autres. Il nous propose un voyage à travers sa propre histoire pour la prolonger en l’inscrivant dans le récit d’un siècle chahuté par les défis et les contradictions, revient sur ses études au séminaire, sa passion pour Hegel, ses lectures et sa ferveur au moment de la prière et de l’Adoration. Prêtre, puis évêque deNamur,ilest ensuitepasséarchevêque, postequilui apermis de coudoyer les papes Jean-Paul II et Benoît XVI. Sans rien éluder des difficultés de sa fonction, il propose un livre empreint de sincérité qui parle de lui-même mais beaucoup de relation à Dieu. Fervent défenseur d’une église catholique forte de ses valeurs, il déplore ce qu’elle devient parfois en s’embourbant dans des affaires qui salissent sa réputation et la dotent d’une étiquette qu’elle ne mérite pas. Querelles théologiques, joies et épreuves de l’existence, scandale des prêtres pédophiles, voilà les réflexions nuancées d’un homme universel dans un espace-temps particulier : la Belgique et l’après-concile !

Ed. Artège – 158 pages

JOSÉPHINE BAKER, L’UNIVERSELLE

La femme la plus extraordinaire du monde, disait Hemingway. Issue d’un ghetto noir, Joséphine a connu dans le Missouri la faim, la misère et le racisme. Très jeune, elle a tiré parti de ses dons de danseuse et de chanteuse. Après un passage à New York, elle triomphe à Paris en 1925 dans la « Revue nègre » où elle se contorsionne en tenue légère. Diverses scènes y évoquent la vie des Noirs dont elle souhaite servir la cause. Le scandale qu’elle provoque fait place à l’engouement. Elle devient une star qui bouscule les traditions et contribue à l’émancipation des femmes. Elle milite contre le racisme, la pauvreté, l’injustice et l’antisémitisme. Pendant la guerre, elle s’implique activement dans la résistance.

Ce livre émouvant, écrit par l’un de ses fils adoptifs, porte essentiellement sur une autre Joséphine que celle des années folles. Après la guerre, elle crée la« tribu Arc-en-ciel », qui désigne lesdouze enfants d’origines diverses qu’elle adopte avec son quatrième mari à partir de 1947. Le couple acquiert le château des Milandes, en Dordogne, lieu symbolique de son univers et plein de fraternité. Il ne cesserad’êtreeneffervescenceetverradéfilerdegrandesvedettesdushow-business. Encequi concerne l’éducation, elle se révèle être une mère à la fois aimante et intransigeante, mais souvent absente. Elle aurait vu d’un mauvaise œil que ses enfants s’intéressent à l’univers du music-hall qui lui avait permis d’accéder à la célébrité.

- Nous : Maman, Maman… viens voir… tu passes à la télé ! Elle, éteignant le poste : Voilà… non mais sans blague… je suis votre mère, vous m’entendez ? Pas cette danseuse à moitié déshabillée !

Splendeur et misère de Joséphine qui, après s’être séparée de son mari, connaîtra les affres de la gestion de son domaine. Bien qu’elle ait lancé le développement du tourisme dans la région et créé moultes attractions, ses affaires tournent mal. Criblée de dettes, elle se retrouve au bord de la faillite. Le château des Milandes estliquidé en1968. Décriée par leshabitantsdes alentourspourtout cequesonpersonnage représente, elle et sa tribu sont heureusement soutenus par son amie Grace de Monaco. Malgré une santé qui se dégrade, elle continue à « courir le cachet » et poursuit ses tournées à travers le monde…

Ed. du Rocher – 216 pages

FLORIDA

Sur la Côte Ouest, rien ne va plus pour Bobby West. Pourtant, tout roulait plutôt bien. Visage populaire de Miami et à la tête d’une fortune impressionnante, il désenchante lorsqu’il découvre que ses investissements capotent et que son divorce s’avère beaucoup plus onéreux qu’il l’imaginait. Alors, il accepte une opération de blanchiment pour le compte d’un trafiquant pas vraiment réputé pour sa docilité. Pourtant, ce qui ne devait être d’une mission de routine se transforme en cauchemar. Sa fille s’empare du pactole et prend la poudre d’escampette avec un quidam.

Il sait qu’on ne rigole pas avec un ponte de la drogue et que sa tête ne pèsera pas lourd dans la balance s’il ne retrouve pas le magot dare-dare.

S’ensuit donc une folle poursuite à la recherche de son héritière, mais également une course au flouze pour rembourser sa dette. Une épée de Damoclès pèse au-dessus de sa tête et sa vie ne tient qu’à un fil. De surcroît, la CIA s’en mêle, ainsi que des Cubais assez chatouilleux et dénués de touthumour. JonSealyplante ledécor de sonroman au mitan des eighties, alors que Reagan tenait les rennes du pouvoir et que les relations avec l’URSS commencent à s’apaiser. Entre furie pop et acidité, il décrit une société en proie aux malversationset nous rappelle, par bribes, que les errances peuvent mener un homme à s’égarer dans des dédales qui, forcément, le dépassent.

Ed. Les Arènes – 432 pages

FAUT-IL BRÛLER TINTIN ?

Aujourd’hui, certains se posent la question : Tintin est-il toujours bon à lire et faut-il placer ses albums entre les mains de la nouvelle génération ? Né au cours des années 30, le personnage a traversé les époques, tout en se voulant le reflet de celles-ci. Découvrir ses aventures à rebours peut entraîner des critiques, dans la mesure où certaines situations ou expressions sont devenues inappropriées. Alors, Tintin estil vraiment raciste, colonialiste, misogyne, anticommuniste ou antisémite ? Il importe de se rappeler que tout écrit doit être resitué dans son contexte temporel et géographique avant d’être commenté. Ensuite, on le sait, certains dessins comme quelques dialogues des ouvrages ont été modifiés au fil des rééditions, afin de ne pas choquer les nouveaux lecteurs. Enfin, il importe de laisser à ceux qui le souhaitent le loisir de lire et de relire ces bandesdessinées devenues cultesansse mettremartel en tête, laissant hurler les grincheux et les talibans du politiquement correct. L’erreur n’est pas de faire passer ces albums pour autre chose que du simple divertissement ni de prêter à Hergé un discours politique qu’il n’a jamais eu. Quant aux pays que son reporter traverse, il les décrit après s’être documenté avec minutie, mais en regardant à travers la loupe d’un Européen de son temps, donnant un avis (personnel et surtout général) sur ceux-ci. Ce qui est prétendument condamnable dans Tintin l’est assurément de la même manière pour les « Tarzan » avec Johnny Weissmuller et le regard porté sur la population afro-américaine dans « Autant en emporte le vent ». On a oublié que, en 1958 lors de l’Exposition universelle de Bruxelles, la population a pu découvrir l’un des derniers zoos humains, avec la reconstitution d’un village congolais. Alors tous racistes il y a encore septante ans ? Non, les mentalités évoluent, les avis changent et c’est cela qui fait tourner le monde

Ed. Sépia – 219 pages

Daniel Bastié

LA COMMUNE

De tous les personnages qui se sont illustrés au cours de la Commune (1871), Louise Michel fait partie des symboles toujours vivaces. De quelle manière cette institutrice s’est-elle retrouvée dans le comité devigilancedeMontmartre, déterminéeàimposer unecommunelibre, allant jusqu’àsemettreendanger et à prendre part aux combats. Propagandiste, garde au 61e bataillon de Montmartre, ambulancière et militanteconvaincue,ellemultiplielescasquettes.Volontaire, elles’est proposée pour assassinerAdolphe Thiers. Arrêtée, elle arevendiqué les faits dont on l’accusait, sans chercher à minimiser ses actions pour sauver sa tête. Déportée en Nouvelle Calédonie, elle est revenue en France quelques années plus tard, sans renoncer à son idéal anarchiste, qui lui a valu de nouveaux ennuis avec la justice. Pour empêcher qu’on tuât, elle tuait ! disait d’elle Georges Clémenceau. Voilà le témoignage de première main de Louise Michel sur les troubles sanglants qui se déroulés en mai 1871. Un récit historique qui possède un vrai souffle littéraire et se pare d’une analyse politique qui entremêle paroles d’anonymes, avis personnel de la principale intéressée et documents d’époque. L’occasion d’assister à l’Histoire en marche sur un ton direct, sans euphémismes, et qui s’est écrite dans l’odeur du sang, de la poudre et avec de la mitraille dans l’air.

Ed. Payot Poche – 474 pages

JE VEUX PEINDRE ET AIMER

Evelyne Dress a vécu de nombreuses existences : comédienne, présentatrice TV, scénariste, réalisatrice et … auteur (mot qu’elle tient à conserver au masculin). Avec « Je veux peindre et aimer », elle nous invite à découvrir l’existence palpitante de Rebecca, artiste plasticienne qui aborde le XXe siècle avec amour et enthousiasme. Une existence mâtinée de rencontres admirables (Matisse, Gershwin, Gibran, …) et qui lui ouvrent la porte de tous les possibles. Elle ne sait pas qu’un Pygmalion veille sur elle, tapi dans l’ombre. Ce roman nous entraîne de la guerre 14-18 aux Années folles, de la Provence à New York et en Turquie. Comme toujours avec Evelyne Dress, il est avant tout question de brosser un portrait de femme à la recherche d’elle-même, de ses objectifs, de l’amour et des ambitions à finaliser. Tandis que certaines rythment leur vie à coups de reins, l’héroïne du présent récit a choisi les traits de pinceau pour avancer, faisant de ses tableaux un combat social et une manière de côtoyer l’élite de la société. Mais, derrière cet apparat qui pourrait la faire passer pour un être fort, le portrait se lézarde et laisse apparaître une personne qui essaie de conjuguer tout ce qui importe à ses yeux : ne jamais laisser sa chère autonomie s’entraver, aimer pour aimer au-delà des contingences et se battre pour garder la tête haute. Un livre qui parle de création, mais surtout de la condition féminine et de féminité.

Ed Glyphe – 215 pages

Daniel Bastié

HOMMAGE À HENRI VERNES – 70 ANS DE BOB MORANE

Cet album en quadrichromie (format BD et rehaussé d’illustrations, de documents et de photos) reprend les trois contributions de la première journée d’études consacrée à l’écrivain Henri Vernes et son héros légendaire : Bob Morane, le pilote surdoué qui naquit en décembre 1953. Un mois, au demeurant fort riche en records aéronautiques : 12 décembre : Chuck Yeager est le premier homme à franchir Mach 2, le 15 : premier vol du Pa-49 le plus petit avion à réaction à aile delta du monde, le 21 : la première stationradar volante, un Lockheed EC-121WarningStar, et, le29 : Jean Dabosétablit lenouveau record d’altitude en hélicoptère de moins de 500 kg. Pour cette journée du 16 octobre 2021, date anniversaire de l’écrivain qui aurait eu 103 ans, les Amis de la Wittockiana et de la Bibliothèque de l’ULB se sont associés pour rendre hommage à l’écrivain décédé le 25 juillet 2021. Nous y découvrirons donc « Marabout et les années Henri Vernes » vues par Jacques Hellemans, bibliothécaire à l’Université Libre de Bruxelles, « Bob Morane : l’éthique de l’aventure » par François-Xavier Lavenne, directeur de la Fondation Maurice Carême et « Aspects méconnus d’Henri Vernes : influence et recyclage dans son œuvre » par Stéphane Louryan, professeur à la Faculté de Médecine et membre de l’Académie de Médecine de Belgique. Un ouvrage de tenue académique qui montre, on ne peut mieux, la richesse qui découle de la rencontre du monde universitaire curieux avec l’univers de la littérature populaire. Aujourd’hui, Bob Morane fait partie du patrimoine de l’imaginaire belge comme le commissaire Maigret, Martine ou Tintin. Il a été, pour plusieurs générations successives, le premier contact avec la choseimprimée et letirage global de ses livres est évalué à plus de 200 millions… Il se dit que lui et Simenon ont publié, à deux, plus de livres que l’ensemble des auteurs belges qui leur sont contemporains.

Editions L’Age d’Or – Cartonné 90 pages

Mythic

AUTRE MONDE

On y suit les aventures mouvementées de Charly Selrac, le conseiller du Président dépêché en Guyane française. On l’avait laissé dans le premier tome, Chercheurs d’or, à la poursuite des commanditaires du crash d’un avion ramenant des indiens Wayanas sur leurs terres natales à Maripasoula, à la frontière du Suriname et de la Guyane. On le retrouve, dans cet Autre monde, sur les traces du métis Caïn Timbo, qui fait régner la terreur parmi les garimpeiros, les orpailleurs clandestins venus du Brésil pour trouver l’or dans les rivières qu’ils contaminent avec du mercure. L’or est pourri là-bas et la mafia se l’arrache.

Cet « autre monde » se nourrit des senteurs de la forêt tropicale aux milliers d’espèces végétales, bruissant du cri des oiseaux et des mammifères sauvages qui la peuplent. Charly s’y laissera baigner avec l’aide d’un chaman qui l’initie à ne faire qu’un avec toute cette nature s’étirant à profusion. Il apprendra à se fondre avec les espèces.

Avec ses amis indiens, il remontera la piste de la mafia qui mine la Guyane de l’intérieur et corrode les autorités locales. C’est écrit dans une langue poétique, qui mêle le suspense et la nature, avec une bonne dose d’érotisme qui conduira le patron de la pègre locale à sa perte. Il sera déchiqueté entre sa maîtresse et les caïmans noirs, le sexe jeté en pâture. Les couleurs sont celles d’une bande dessinée qu’on suit avec la hâte d’en voir le bout.

« Ayant approché de près les Amérindiens, ayant vécu avec eux durant plusieurs mois, ayant combattu à leurs côtés pour défendre leurs droits et leurs revendications, ayant partagé leurs peines et leurs joies, je leur dédie ces deux tomes en guise de mon amitié », déclare Jean-Charles Courcot qui signe ici son deuxième récit de voyage dans une pentalogie qui en compte cinq. Ils sont parus sous le titre général de « Koh Tan, l’île au Trésor ». Quelques petites fautes d’écriture ne gâchent cependant pas l’ambiance du récit. Elles traduisent la spontanéité de l’écrivain, qui se livre dans une édition locale. Epicurien éclectique comme il se présente lui-même, Jean-Charles est romancier, librettiste, créateur de mode et metteur en scène. Ses récits ont été salués par Claude Lévi-Strauss pour leur « candide fraîcheur » et leur« flamboyanteutopie ».Notreauteursecacheaujourd’huidanslesuddelaThaïlande, àKohSamui, pour écrire d’autres histoires. On les attend avec impatience sur www.jeancharlescourcot.com

Ed. Arts & Iles - 205 pages

Michel Lequeux

JE VOUS DÉPOSE QUELQUE PART ?

Spécialisée dans l’édition de nouvelles, la maison Quadrature poursuit vaillamment son chemin en sortant avec régularité un nouveau titre à afficher à son catalogue. Ce mois-ci : honneur à Cécile-Marie Hadrien, une artiste qui s’est tournée vers l’accompagnement de personnes par le truchement de médiations culturelles et plastiques, tout en signant des écrits romanesques. Avec « Je vous dépose quelque part ? », elle nous convie à emprunter des chemins de traverse pour ne pas suivre la monotonie de la linéarité de l’existence. Aller de biais ou suivre les courbes des hasards peut se révéler positif, mais toujours surprenant. Elle nous met notamment en contact avec Apolline et Gabriel qui seraient peut-être des anges de la route. Quoi qu’il en soit, chaque récit démarre avec un tiret qui amorce le dialogue. Place ensuite à la narration et aux descriptions ! L’occasion de mettre en scène une série de saynètes qui illustrent les aléas de la vie et de revenir sur leurs conséquences. Jamais fort longue, chaque histoire bénéficie d’une écriture efficace et d’une idée qui ne peine jamais à se développer. L’art de la nouvelle possède les attraits que le court-métrage offre au cinéma par rapport au roman qu’on peut assimiler au format long. L’impromptu s’invite en cours de lecture pour faire goûter aux extras de l’ordinaire.

Ed. Quadrature

116 pages

LES ARROSOIRS DE CASAMANCE

Un projet immobilier bouleverse la tranquillité des habitants d’un charmant village sis dansle Morvan. Il suffit de l’évoquer pour agiter les esprits et dresser le poing en signe de désapprobation. Puis, que vient faire ce couple venu de la ville et qui occupe depuis peu le château qui jouxte la forêt ? Bien des questions se propagent à son propos. Le nouveau locataire traîne une réputation sulfureuse d’homme d’affaires sans scrupules, bien qu’il soit aujourd’hui à la retraite, et son épouse, bien plus jeune, affiche un tempérament versatile. Ont-ils un lien avec les plans destructeurs qui menacent la félicité de la région ? Didier Cornaille plante son récit dans une lieu qu’il adore et raconte l’histoire d’un ballet insensé qui danse au gré des malversations, des négociations opiniâtres, des dessous-de-table, des consultations secrètes, des lettres anonymes et des convoitises. On en ressort scotché, en se répétant que la nature humaine est bien tordue, avec des intérêts qui opposent les uns au bonheur des autres, qui font que les points de vue s’entrechoquent ou génèrent de l’animosité. Dans ce microcosme, seule Irma garde le sourire, follement éprise de Benoît, un agriculteur avec lequel elle se voit passer le reste de son existence. Leur bonheur sera-t-il pétri de félicité comme elle l’entend ?

Ed. Presses de la Cité – 280 pages

Amélie Collard

UNE JOURNÉE À L’ENVERS

Une prise d’otages dans un centre commercial à proximité de la rocade Bordeaux-Est et voilà le RAID qui entre en action pour déterminer un périmètre de sécurité. Dans le ciel, un bourdonnement d’hélicoptère rappelle que tout a été mis en place pour mettre un terme aux agissements des terroristes. Coincée dans son institut de beauté, Chantal, la cinquantaine assumée, comprend que tout tourne subitement à l’envers. Jamais elle n’aurait cru que cela lui arriverait ! La télévision commente en direct l’explosion et les tirs qui viennent de se répercuter dans la galerie, accompagnés de cris et de personnes qui courent dans toutes les directions. Plusieurs d’entre elles se réfugient dans l’arrière-boutique de Chantal, en proie à une anxiété compréhensible. Parmi eux, René qui a été séparé de son épouse dans la cohue, ainsi que Vivianne une femme flegmatique. Confrontés à une situation peu ordinaire, chacun voit sa vie défiler à toute allure, ressassant ce qu’il a vécu de meilleur, mais aussi une moisson de regrets, de doutes et d’actes manqués. Martine Delorme pose un huis clos à hauteur d’épaules et ne cherche pas à motiver la nature humaine, mais à la scruter dans tout ce qu’elle possède de fragile ou de courageux. Ce sont les événements qui révèlent les caractères, forgent les femmes et les hommes pour les grandir ou les laisser apparaître dans toute leur médiocrité. Alors que le temps s’étire sans qu’aucune information ne leur parvienne sur la situation, Chantal afficheuneabnégationet unegénérositésansfailles, même si elle sait que personne ne sortira indemne de ce fait divers.

Ed. Presses de la Cité – 350 pages

L’ÉTERNELLE CHUTE D’ALICE

Une petite ville à l’orée de la forêt est soudainement préoccupée par un trou de trente-cinq centimètres de diamètre et cent sept mètres de profondeur qui apparaît aux yeux de tous et devient l’objet de multiples spéculations. Et si ? Les imaginations s’emballent au point de friser la déraison. Il paraît même qu’une gamine de la région ait été avalée par la bouche béante. La folie s’empare lentement des esprits et fige les activités. Carrés devant leur poste de télévision, les habitants attendent une explication. Avec la force d’une traînée de poudre, la nouvelle dépasse le périmètre national. Dans les foyers, sur les places publiques et dans les bistrots, aucun autre sujet d’actualité ne fait les gros titres. Hugo Bernard propose une fresque humaine dont le l’intitulé propose une référence à « Alice au pays des merveilles » de Lewis Carroll, reprenant à son compte l’aspect cruel de ce roman pour l’actualiser et le planter aujourd’hui, alors que les mentalités ne diffèrent pas ou si peu de celles usitées il y a un siècle ou deux. Le récit révèle son lot de surprises et prouve à quel point la crédulité de nos contemporains reste d’une ténacité inoxydable. Très vite, ce trou focalise les attentions et semble plonger les esprits dans l’âme intrinsèque de la nature humaine, avec ses failles, ses limites mais aussi sa capacité à rebondir. En filigrane, il livre une réflexion métaphorique sur notre addiction aux médias, notre propension à ne plus réfléchir par nous-mêmes et à nous bercer de raisonnements futiles. Bonne atmosphère pesante et second degré indispensable pour ne pas sombrer dans la neurasthénie.

Ed. Presses de la Cité – 288 pages

LE CHOIX D’ESPÉRIE

Dans la France occupée, rien ne va plus. Espérie se démène comme elle peut dans le domaine de Cazelles, entre la gestion des terres familiales, l’accueil des réfugiés et ses tourments intimes. Depuis son divorce, elletente bienquemal dejugulersesémotions et detrouverunéquilibre danssonquotidien. Alors que l’armée d’occupation est partout, le domaine a réussi à échapper à son joug. Le soir de Noël 42, un visiteur débarque, fuyant les rafles et l’antisémitisme qui gangrène le pays. Que cherche-t-il ? Pour quel motif a-t-il traversé la moitié des territoires occupés par un ennemi omniprésent ? Suzanne Gachenot met en exergue le destin d’une femme ordinaire confrontée aux vicissitudes d’une époque, n’ayant pas d’autre solution que celle de lever la tête pour faire face. Au fil des chapitres, on découvre également l’histoire de Rosalie domiciliée à Bordeaux et qui refuse de procrastiner. De quelle manière harmoniser sa vie alors que le feu et le fer s’abattent partout, que la mort rôde ? Voilà une des leçons qu’on peut retenir de ce roman qui n’apporte aucune réponse simpliste etquicolle àl’épiderme d’héroïnes de chair et de sang, des êtres cabossés qui sont amenées à tenir pour ne pas sombrer et qui découvrent des secrets de famille dont ilsse seraient bien passés.

Ed. Presses de la Cité – 558 pages

LE COEUR À L’ENVERS

Le berceau de la famille, la maison où réside la grand-mère Hortense, se trouve au centre de ce roman qui embrase l'histoire d’un clan qui s'est peu à peu effrité au fil du temps. Un récit qui traite de non-dits, de petits secrets, de remords et qui revient sur des retrouvailles pas toujours faciles entre certains membres du groupe. Pourtant, l’endroit ressemble à un véritable écrin de sérénité, dans lequel il ferait bon vivre. Lors des week-ends, chacun retrouve les autres pour deux journées de cohabitation avec des paroles qu’on retient pour ne pas fâcher et des questions qu’on ne pose. Tous les membres de la tribu sont là autour de l’aïeule, qui dirige les choses d’une poigne d’acier et qui refuse de lâcher une once de sa suprématie. Mais, surtout, il y a Benoît, le fils de la doyenne qui perturbe tout le monde depuis la noyade de son jumeau voilà un demi-siècle. Pourquoi ce décès tragique ? En quelles circonstances ? Un sujet demeuré tabou ! Puis, comme il faut souvent s’y attendre, les langues commencent à se délier pour raviver une plaiequi n’a jamaisvraiment cicatrisé. Ce roman nous décrit la fin des illusions dans un style agréable et efficace, avec un monde en proie à ses paradoxes et qui ne voit pas arriver le cataclysme. Ici, pas de minimalisme, pas d’autofiction mais des effets narratifs dont l’auteure est militante, forte d’une plume soignée et assumée. Ed. Presses de la Cité – 489 pages

LA CEINTURE DORÉE

Une jeune femme débarque inopinément à Fontbonne, un village perdu au fond de nulle part. Prétextant une étude sur la région, elle se met à poser mille questions. Des questions qui portent sur la passé et l’année 1943 en particulier. Une période que certains ne souhaitent pas exhumer et qui embarrasse toujours les esprits. Que s’est-il déroulé au cours de cet hiver ? Venant de Saint-Etienne, un homme a séjourné malgré lui dans le coin avec sa fille, empêché d’atteindre sa destination à cause d’une tempête de neige d’une rare intensité, un juif qui a fui les persécutions qui se multipliaient à Lyon. Son objectif : confier sa petite à des religieuses pour, ensuite, chercher à se réfugier hors du pays en faisant appel à un passeur. Se croyant momentanément en sécurité, il a été observé par un habitant du coinqui adécouvert qu’il dissimulait dans sa ceinture des pièces d’or. L’occasion faisait vraisemblablement le larron, il a subitement disparu sans laisser la moindre trace. Et si cette inconnue n’était autre que la gamine qui a grandi ? Et si elle était revenue pour rétablir la vérité et faire payer le ou les responsables ? Pierre Petit signe un thriller campagnard qui mêle les coutumes locales aux souvenirs de la guerre, avec des paysans peu loquaces et méfiants, une ambiance au cordeau et des non-dits révélateurs de la mentalité du coin. La dimension romanesque du récit doit énormément à la qualité de plume de l’auteur qui parvient à saisir les petits riens du quotidien pour les accumuler et faire planer une menace latente. On se doute que le nœud de l’intrigue sera délié, mais on adhère pleinement à la démarche de l’héroïne quisait qu’elle ne doit pas baisser les bras pour enfin savoir. Ed. Presses de la Cité – 426 pages

JE SAIS PAS

"Tout le monde acquiesce. L'inquiétude se lit sur les visages mais à présent, l'urgence devance les doléances. Chacun veut faire preuve d'efficacité et perdre le moins de temps possible. Bruno organise les recherches : il attribue une direction différente à chacune des deux femmes et leur précise celle qu'il va lui-même emprunter..." Des recherches tous azimuts pour retrouver Emma, cinq ans, petite blonde aux yeux bleus, un visage d'ange, qui a brusquement disparu dans une forêt d'une densité inquiétante. La retrouvera-t-on en vie ?

"De rebondissements en coups de théâtre, on termine le livre le souffle coupé", tel est l'avis Point de Vue sur "Je sais pas" de Barbara Abel, les non-dits, la dissimulation, l'amertume, le désespoir et la souffrance particulièrement psychique au cœur de ce roman, l'imprégnant d'une atmosphère plombante, au couteau, viscérale tant les tempéraments des principaux personnages apparaissent horsnormes. Emma, Camille, Patrick, Mylène et Etienne, tous frappés par le sort, marqués par une destinée à l'issue incertaine en lien étroit avec ce qu'ils sont au plus profonds d'eux-mêmes. Le moi, leur authenticité. Emma, la fille de Camille et de Patrick, une petite peste hautaine et arrogante malgré des dehors d'extrême candeur et innocence ; Camille, la trentaine, une jeune femme d'une sensibilité exacerbée ; Patrick, sonmari, un être froid, calculateur, intransigeant ;Mylène, 26ans, unparcours de vie chaotique, cabossé, qui la dessert, au caractère explosif ; Etienne, le père de Mylène, un homme marqué par un passé corrosif, tumultueux, dont il est difficile de se défaire.

Les dialogues sont aussi enlevés que la narration est foisonnante et d'une qualité bien supérieure à la moyenne pour un suspense à faire pâlir plus d'un lecteur tant la tension reste soutenue ceci jusqu'au dénouement final. "Au fil de sa progression, Mylène (à la recherche de Emma) éprouve un malaise grandissant. La densité des arbres et de la végétation l'impressionne. Elle se met à la place de la fillette et imagine sans peine la peur que celle-ci doit éprouver. Que s'est-il passé? Pourquoi Emma s'est-elle éloignée du groupe ? Fidèle à elle-même, Barbara Abel nous livre ici, une fois de plus, un thriller imprégné d'une atmosphère hitchcockienne que n'aurait point dénigré non plus un Martin Scorsese, le réalisateur de "Cape fear", pas étonnant que "Derrière la haine" ait été adapté au grand écran.

Ed. Pocket – 432 pages

Thierry-Marie Delaunois

ALONE IN TOKYO

Une actrice française tourne au Japon un film sous la direction du célèbre cinéaste Yamato Shimmura. Impossible de passer sous silence cet honneur insigne. Un journaliste est désigné par son chef de rédaction pour se rendre en Asie et y décrocher une interview de la principale intéressée. En soi, pas un problème avec les transports aériens dont la performance n’est pas à malmener. Avant d’embarquer, notre homme va saluer sa mère rongée par la maladie d’Alzheimer, qui l’efface chaque jour davantage du monde des vivants. Une fois arrivé sur le tarmac de l’aéroport, le Français se sent happé par un immense vertige, perdu entre les architectures verticales des buildings de Shibuya et de Shinjuku autant que par les mœurs locales. Son objectif, boucler au plus vite sa mission et rentrer chez lui. Ses intentions vont naturellement sans compter sur tout ce que le hasard peut lui livrer comme avanies. Le Mont Fuji lâche des brassées de lave lors d’une éruption de forte magnitude et noie Tokyo dans une obscurité totale. Le chaos s’installe et l’équipe du long métrage s’éparpille. Dans ce monde fantomatique, notre journaliste n’a pas d’alternative que de terminer le job et de retrouver Aurore Granger, la vedette qui se terre Dieu sait où ?

Thierry Clech signe un roman dont la tension va crescendo. Il nous parle de quête personnelle, entre recherche identitaire et troubles sensoriels, et d’un monde dont les codes ressemblent si peu à ceux qu’on pratique en Europe. Dépaysement et suspense garantis !

EDEN BEACH 1970

Les Etats-Unis s’embourbent dans le chaudron du Vietnam et le pays vit l’une des plus grandes crises de son histoire. De son côté, Charlotte, jeune belge expatriée aux States, voyait son existence aussi lisse qu’un boulevard neuf et asphalté, sans ornières ni aspérités qui pourraient freiner son cheminement en tenant son époux par la main avec tendresse et confiance. La gifle est frontale le jour où elle apprend qu’il entretient une liaison secrète. Sa confiance s’effondre. Que faire ? De quellemanière agirdelafaçon la plus responsable ? Elle choisit la tangente de la fuite. Pour lui faire comprendre qu’elle n’est pas imperméable et faire peser sur ses épaules le poids de son absence. Direction : Eden Beach, une station balnéaire pour se gaver de soleil et faire le point ! Aucun drame n’est intangible et elle espère profondément le voir revenir à de meilleurs sentiments à son égard, prête à pardonner. Sur place, elle se confronte à une jeunesse en train de se débarrasser des conventions et des carcans patriarcaux. Le mouvement hippie poussechacunàsejeterdanslesbrasdesautres, avecunetendanceàpromouvoirl’amourlibre. Nouveau choc ! Anne Duvivier nous parle d’une époque lointaine qui bravait les interdits et dressait le poing avec des arguments bien à elle. Il y a également le contraste entre deux mondes. Rien à voir avec ce qu’on vivait alors en Belgique et en France ! Un livre doux-amer jamais déplacé et qu’on dévore d’une traite !

Ed. M.E.O. – 195 pages

André Metzinger

IRRÉVERSIBLE

Enfermé dans un local, André se sonde. Que fait-il loin de chez lui ? Pour combien de temps le tient-on séquestré ? Sur quoi repose le motif de sa détention ? Que comptet-on lui infliger ? Liliane Schraûwen joue la carte du suspense avec un roman court qui se veut à la fois thriller, récit fantastique et réflexion philosophique. Au fil des pages, le lecteur découvre la personnalité du protagoniste, mais les réponses amènent d’autres interrogations à mesure que les accusations se précisent, que les mots deviennent inquisiteurs. Le protagoniste ressent cette curieuse sensationd’avoir étéàla foislui-mêmeet quelqu’und’autre, d’avoir été projeté dansunedimensionparallèle, voire d’avoir vécu diverses existences. Il devine également qu’onl’observe et qu’on analyse ses réactions. Est-il fou ou rédige-t-on un script pour qu’il le devienne ? Un livre addictif dans la mesure où il bénéficie d’une écriture rondement menée, avec un déluge d’éléments qui émaillent le récit, se succèdent ou se juxtaposent. Enfin, il y a cette tache sur la paroi … Cette tache qui devient davantage qu’une évidence !

Ed. M.E.O. – 128 pages

Paul Huet

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