5 septembre 2022 Brussels Diffusion asbl Contact et abonnement gratuit : pressculture4@gmail.com RENCONTRE : Gil Wynands BRUXELLES CULTURE
Comme tous les Belges, vous avez vu la société ralentir ses activités avant de se mettre totalement à l’arrêt pour un premier confinement, Covid oblige ! Comment avez vous vu vécu cette période ?
Dans quel objectif avez-vous décidé de tenir un journal de bord ? L'idée consistait de mettre de l'ordre dans mes pensées, de canaliser mes accès de colère, mes angoisses, mes envies et mes besoins. Bref, rester calme et zen, mais lucide et critique ! Au moment d’écrire, j'ai aussi décidé d'entremêler une histoire d'amour entre deux personnages fictifs qui vivaient leur confinement d'une autre manière. L’intention était d'apporter un peu de légèreté. Et curieusement, aujourd'hui, les gens me demandent des nouvelles de Julie et François, ces deux héros imaginaires.
Quel ton avez-vous choisi d’emprunter ?
Un sentiment d'angoisse a rapidement fait place à une colère profonde. J'avais le sentiment qu'on foutait en l'air ma probable dernière décennie. Toutes mesactivités ont tout simplement étémisessous éteignoir pendant quatre mois d'abord, puis huit autres mois interminables. Mes trois ateliers d'écriture (à la Fédération Indépendante desSeniorset àl'Entrela à Evere), monatelier philotout autant quemes projets de théâtre sont passés à la trappe. A cela, j'ai cessé de voir mes enfants, mes petits enfants et mes amis. Une longue période de solitude qui m'a poussé à acheter un smartphone et je me suis lancé dans la voie des visioconférences comme signe que la vie continue malgré tout, même différemment !
RENCONTRE : GILWYNANDS Gil Wynands a été professeur de morale résolument laïque pendant quarante ans. Il aurait aimé être acteur mais, comme il n'y a jamais eu de saltimbanques dans la famille, il a fait prof, métier qui lui a aussi permis de faire du théâtre, d'écrire, de chanter et même de jouer au football. Aujourd'hui, il anime quatre ateliers d'écriture et formule d'autres projets pour la scène … Rencontre.
Quel a été votre parcours professionnel ? Après des études d'Instituteur, j'ai décroché il y a bien longtemps un diplôme de régent littéraire, soit français histoire et morale laïque Des formations complémentaires en philosophie, en économie, en droit social, mais également en accompagnement de la personne autiste. J'ai donc d'abord enseigné le français, langue maternelle, mais aussi deuxième langue dans les Cantons de l'Est, à tous les niveaux de l'Enseignement secondaire, général, technique et professionnel, ainsi que dans l'enseignement supérieur et à l’École Normale pour Institutrices maternelles. En1971, j'ai étédésigné comme professeur de morale stagiaire, pour être nommédans cette fonction en 1972. C'était alors le statut de l'Enseignement de l’État qui fixait la procédure, tout en limitant notre champ d'action. Le prof de morale, comme son collègue de religion, ne pouvait plus rien enseigner d'autre. Dans le même temps, le cours de morale laïque était bizarrement devenu cours de moralenonconfessionnelle. En1975,j'aisollicitéetobtenumamutationdansl'enseignement secondaire spécialisé de types I et II, soit avec des adolescents handicapés mentaux légers, modérés, sévères et profonds. J'y ai fonctionné avec un pur bonheur pendant trente ans.
J'ai écrit dans la colère, mais également dans la légèreté. Colère lorsque je me tiens à mon journal et contrairement à PhilippeDelerm, ce journal n'est pas celui d'un homme heureux et légèreté et poésie, lorsque nous entrons dans l'histoire de Julie et François. La colère comme une forme d'exutoire, lalégèretécommeuneformed'apaisement, deretouraucalme, d'espoir, d'espérance et de confiance. J'avais besoin de hurler ma colère en même temps que mon amour. Colère face à la situation et à la gestion souvent incompréhensible par nos politiques, mais aussi mon grand amour de l'Homme et mon indéfectible espoir qu'il deviendra tout simplement bon, un jour, lorsqu'il se sera suffisamment affranchi. Aujourd'hui, je me sens nettement mieux.
Je me présente comme étant laïc, vivant dans un régime laïc et un état laïc. La laïcité est un bien important àmesyeux. J'aiétéprofesseurdemoralelaïqueet nonconfessionnelle, tâchant d'ouvrirl'esprit de mes élèves à la philosophie et à la citoyenneté responsable. On peut parfaitement y arriver, même dans l'enseignement spécialisé, et mes collègues et moi n'avons pas attendu les dispositions des nouvelles ou nouveaux ministres pour pratiquer cela. Nous le faisions depuis très longtemps, de même que certains de nos collègues dans le cours de religion. Cela dit, sur un plan strictement philosophique, je me définis comme agnostique. Très longtemps, je me suis présenté comme athée. Depuis une quinzaine d'année, je me sens plutôt agnostique. Agnostique négatif, évidemment ! Par ailleurs, ceux qui ont lu «Apocalypse 20 » savent que je suis franc maçon. À mon âge, mon avenir étant derrière moi, je peux avancer dans une présentation plus précise. Je suis entré en Maçonnerie après ma retraite, ce qui évite tout soupçon de favoritisme possible. J'appartiens à la Maçonnerie régulière, c'est à dire, à la grosse louche, une maçonnerie fidèle à sa création et donc d'obédience religieuse. Nos Tenues sont ouvertes sur l'évangile de Jean. Donc, ma formation philosophique m'a tourné vers l'étude de la Bible, du Coran, de la Torah et des Livres sacrés de l'Inde. Ma Maçonnerie joue dans le même parcours qui m’a permis de m'ouvrir à la Tolérance et de refuser tout dogme. Soit de vivre et d'évoluer dans une grande liberté de pensée et grande liberté d'agir. Cet opuscule s'appelle donc « Apocalypse 20 » parce ce que ce que nous avons vécu en 2020 ressemblait furieusement à une possible fin du monde. Ce n'est pas l'Apocalypse de Jean, c'est un monde étranger à celui que nous pratiquons depuis toujours ! Récemment, vous avez publié « En attendant l’été ». S’agit-il d’une suite ou de tout autre chose ? J'ai arrêté l'écriture de « Apocalypse 20 » le dimanche 21 juin 2020, bercé par l'illusion que nous retournions vers une vie normale. Puis, neuf mois plus tard, j'ai bien dû m'avouer que la bête était toujours là et que nous vivions toujours dans un monde étrange. Je voyais les jeunes hurler au complot, affirmer qu'on leur volait leur jeunesse et je me voyais emmuré dans ma possible dernière décennie. Donc, j'ai repris ma plume et j'ai continué mon journal, avec les mêmes inquiétudes, la même angoisse, la même défiance par rapport aux politiques qui nous gouvernent et la même prudence. Dans le même temps, j’ai poursuivi l'histoire de Julie et François en reprenant mes coups de gueule et la continuité de leur récit. Il s'agit donc bel et bien d'une suite, mais ce deuxième tome clôt l'histoire définitivement. Il n'y aura donc pas de trilogie !
Dans quelle mesure vous mettez-vous en scène dans ces écrits ? Je suis auteur et acteur. Je prends la parole sans concession, sans faiblesse et sans autre envie que de faire le point sur moi même. À côté de cela, je parle aussi de mes partages et de mes envies. Parallèlement à l'écriture, j'ai pris l'habitude d'envoyer un SMS chaque matin à mes enfants, à mes petits enfants et de poster sur mon mur Facebook une
Pour vous, l’humour est un élément de défense, de défiance ou un exutoire ?
L'humour est tout à la fois, mais je ne me cache pas derrière l'humour pour masquer mes faiblesses. Je pratiquel'humourdemanièrespontanée, enétant vite sur la balle. Ilnes’agit pasd’unmoyendedéfense, mais cela fait partie intégrante de ma personnalité et de mon rapport à la vie. Pour moi, une journée sans rire représente une journée foutue ! Je garde la gravité de ceux qui le pratiquent et je fais le plus sérieusement du monde les choses sans jamais me prendre au sérieux. J’essaie toujours d'établir un climat de détente, afin que tout le monde soit à l'aise. J’adoptais cette technique dans mes classes et la pratique toujours dans mes ateliers comme je le fais dans la vie de tous les jours. Au bout de seize ans de retraite, j'ai encore des contacts avec des anciens élèves, aujourd'hui des hommes et des femmes installés dans la société, mariés, pères et mères de famille et travaillant. Une belle satisfaction pour un vieuxprof. Ilsnemanquentjamaisdeprendredemesnouvelles, demedonnerdesleursetdemerappeler des moments importants que nous avons partagés. Le seul avantage des réseaux sociaux ! L'humour est donc pour moi une seconde nature et je le pratique souvent au second degré, tout en affirmant que le premier degré est parfois bien agréable. Appelons un chat un chat ! Pourquoi avoir baptisé votre livre sorti il y a un an « Apocalypse 20 », une référence à la Bible ?
Vous ironisez sur les comités de concertation et vous n’êtes pas toujours tendre avec nos hommes politiques. Où ont ils failli selon vous ? Certains ont géré la situation avec sagesse, prudence, humilité et humanité. Je pense à Sophie Wilmès et à Alexander De Croo, même si je n’ai aucune affinité sur le plan politique avec leurs partis. La première a géré du mieux qu’elle a pu le paquet dont on s’est délesté en lui murmurant « Démerde toi avec ça ! » et le second cherche à régler la situation le mieux possible. Mais à côté de ces deux là, je vois trop souvent du grand n'importe quoi et des incohérences imbéciles, dont sept ministres qui s’occupent des masques, neuf ministres en charge de la santé, des règles qui varient d’une région à l’autre comme si le Covid ne traversait pas les frontières ! Je constate du grand bla bla à l’issue de chaque conférence de presse, à l'issue des CNS, à l'issue des CoDeCo. Enfin, je déplore que beaucoup trop de Parlementaires ne s'insurgent pas contre ce vide que l'on a fait de nos institutions, contre ce vide que l'on a fait des piliers de la démocratie. Donc, oui, j'irai sans doute au cinéma lors des prochaines élections.
pensée philosophique à laquelle mes amis répondent avec un plaisir nondissimulé. Donc, jevisdansmaviecommedanscet écrit !Mais je mêle encore et toujours l'imaginaire à ma réalité au jour le jour et un jour à la fois. Querépondez vousauxgensquihurlentàl’instrumentalisation du Covid ou au complot ? Je réponds par la vaccination de Pasteur. Son vaccin n'avait aucun recul. Il a vacciné un gamin mordu par un chien enragé et il a sauvé ce gosse Évidemment, les réseaux sociaux de l'époque se déroulaient alors sur un banc public, point barre ! Je dis non aux complotistes et à ceux qui crient à l'instrumentalisme. J'ai des amis médecins, j'ai un petit cousin médecin chef urgentiste dans un hôpital verviétois, j'ai un ami infirmier aux soins intensifs dans un hôpital bruxellois, j'ai un fils kinésithérapeute et la pandémie n'est ni un complot ni une instrumentalisation ! Par contre, je constate que notre système démocratique est ébranlé dans ses fondements puisque, aujourd'hui, j'ai le sentiment qu'on a réduit le Parlement à sa plus simple expression et j’invite chaque citoyen à la vigilance.
Je n'ai aucune leçon, aucun conseil, aucune idée à transmettre. Je le répète, je vis un jour à la fois, en ne sachant rien de ce que demain sera fait. Tout peut basculer d'un moment à l'autre. Je m'efforce de vivre et j’ai reprismes activitésextérieures. Jevais, etje bouge, mais avecla prudence d'unSiouxsurlesentier de la guerre ...
Nous avons vécu trois vagues de Covid et on parle d’une nouvelle pour cet automne, reviendrezvous sur votre décision de ne pas donner de suite à vos deux opus ?
Puisque votre nouveau livre s’intitule « En attendant l’été », que ferez-vous d’ici la venue des journées ensoleillées ? Je suis aujourd'hui dans une philosophie qui m'impose de vivre une journée à la fois. Je garde évidemment des projetspour demain, mêmesi je ne saispas de quoi il sera fait. Donc, avec une situation sanitaireoptimale,ceseraunpetit week endenamoureuxpourl'anniversairedemafemme. Nousaurons un an de plus et le nombre septante sept s'affichera avec insolence au cadran de notre vie. Donc, profitons du moment présent ! Quant à me projeter dans l’avenir : un week end en juillet, quelque part mais je ne sais pas encore où, même si je sais déjà que nous serons en Belgique. Puis, un week end traditionnel àSpaen août, pourl'ouverture dufestival dethéâtre, pourretrouver des momentsprivilégiés avec ma fille et soncompagnonqui habitent cette magnifique ville. Rien d'extravagant, maisdes instants de grand bonheur. Une manière de retrouver le rythme de la vie. Non pas la vie d'avant, mais la vie tout simplement !
Attention : Danger !
Pour sortir de cette situation, que préconisez vous en tant que citoyen ?
Il n'y aura pas de troisième volume et je m’y tiendrai. « En attendant l’été » s'achève sur des notes d'espoir et autant cultiver celles ci ! Par contre, j'ai ouvert le chantier d'un roman qui traîne dans mes tiroirs depuis très longtemps. Une idée qui m'avait été soufflée par mon ami Ferdi Loos, aujourd'hui disparu. Cela s'appellera « De l'Autre Côté de la Vue ». Un sérieux boulot en perspective et l'été sera le bienvenu pour accomplir ce voyage !
Pourquoi faut-il se procurer vos deux ouvrages qui parlent de l’époque trouble que nous vivons ? Parce qu’il s’agit du récit de la traversée d’une épreuve à laquelle nous n’étions pas préparés et un immense cri d'amour accompagné de grands coups de gueule. La pandémie nous a plongés dans un monde insoupçonnable. Pour ma part, avec mon épouse, nous avions quitté Milan, ville fabuleuse, pour nous retrouver, une semaine plus tard dans une espèce de grand désert rouge, à la manière d'un film de Michelangelo Antonioni, mais sans Monica Vitti. Un film duquel on sort complètement chamboulés, mais vivants !Avec la porte ouverte sur demain et ses espoirs...
DES CLICHÉS DE PHILIPPE MASSART EXPOSÉS AU PARC JOSAPHAT
Retrouvez Gil Wynands sur le site www.editionsmenades.com Propos recueillis par Daniel Bastié
Passionné par la faune et les paysages de nos régions, Phillipe Massart est photographe. Depuis de nombreuses années, il accumule les clichés pour immortaliser certaines espèces de chez nous et les faire connaître au plus grand nombre, notamment via son site et sa page Facebook. Son objectif consiste à voir ce que nos semblables ne remarquent pas, faute d’avoir l’œil ou, plus simplement, de s’arrêter pour regarder. Bien entendu, la place du rêve joue un rôle important dans sa démarche. On ne se lance pas dans cette activité sans avoir le feu sacré. Récemment, la commune de Schaerbeek lui a permis de concrétiser un projet qui lui tenait à cœur. A savoir afficher sur la façade de La Laiterie (bien connue de tous ceux qui se promènent dans le parc Josaphat) des bâches de taille géante qui présentent Spip l'écureuil et quelques oiseaux, hôtes des branches et taillis. Une manière d’accompagner les promeneurs lors de leur visite avant de se rendre à la plaine de jeux, monter sur le kiosque, se balader dans la plaine du tir à l’arc, aller faire un golf ou profiter d’une boisson fraîche à une terrasse. Ses travaux vous attendent 24 heures sur 24. Avis aux amateurs autant qu’aux curieux.
Sam Mas
EXPOSITION : VIRAGE DESIGN
En 2019, après des années de graphisme, Céline Cumps décide de prendre un grand tournant et de créer sa propre marque : Virage.design. Son matériel de prédilection reste le métal, auquel elle ajoute parfois des matériaux de récupération. Elle redonne également vie aux vieux meubles de mamy grâce à de subtiles patines ou transformations plus radicales. Son but, faire du neuf à partir du vieux ou à partir de rien. Mais pas n’importe quel neuf ! Des créations authentiques, uniques et pensées pour l’esthétique et le confort. Entre ses mains, une armoire normande peut devenir une console design. Chacune de ses créations est unique et porte un prénom, comme des enfants qu’elle mettrait au monde. Il ne s’agit pas de simples meubles, mais d’œuvres d’art à part entière. Et c’est bien connu, l’art prend du temps, de l’énergie et du cœur. Céline Cumps l’a bien compris et ses créations s’en ressentent. Le meilleur conseil à partager demeure celui ci : Voyez par vous même ! Inauguration de l’espace de création et d’inauguration le vendredi 9 septembre 2022 à partir de 18 heures sur réservation. Référez vous au site pour tous détails complémentaires www.virage.design Avenue de Jette, 95 à 1090 Bruxelles
EXPOSITION : ID#2021 - SYMBOL Avec l'exposition temporaire ID#2021 Symbol, l’Atomium, prouesse architecturale du patrimoine belge, se mue en symbole de la création numérique. Le parcours visuel et auditif poétique proposé par Visual System invite à une expérience hypnotique qui balaie l’apparente antinomie entre cet édifice métallique de l’Expo 58, emblème du progrès et de la science, et un cheminement intérieur.
Les sons et couleurs, ombres et lumières, notes et mots de l’installation se répondent et se répercutent en passant par quatre étapes distinctes : la montée dans l’escalator, la déambulation dans un labyrinthe symbolique au premier étage avant de gagner le dôme supérieur et enfin clore l'expérience après une dernièrevoléed’escalier. Unchantchoralpréenregistré, composédeversqui serépètent ets’entremêlent à la manière d’un mantra, renforce l’expérience immersive. À la manière d’un parcours initiatique, le trajet suscite doutes, questions et découvertes. A l'issue de cette expérience, le making off raconté par des photographies et un film met l'accent sur la dimension humaine et architecturale d'un tel projet. Visual System est un collectif d'artistes multidisciplinaires qui, depuis 2007, explore les liens entre les techniques de création et la perception visuelle. Ilcrée des environnements immersifs hypnotiques, avec lumière et son, qui explorent la relation entre l'espace et le temps, la nature et la science, le rêve éveillé et la réalité. Leurs installations, permanentes ou temporaires, permettent au public de se déplacer à son rythme pour découvrir les espaces qu'il traverse sous une nouvelle lumière. Un événement à découvrir à L’Atomium. Plus de détails sur le site www.atomium.be Place de l’Atomium, 1 à 1020 Bruxelles
Lors de mes balades dans le centre de la ville, j'étais passée plusieurs fois devant la vitrine de cette galerie et, finalement, j’y ai été invitée en août 2021, recommandée par une connaissance, pour le Salon d’été. Un bel endroit, très dynamique et bien localisé.
Quel type de travaux y présentez-vous ? Il s'agit depoésiesurbaines bruxelloises. Avec lesconfinements successifsde cesdeuxdernières années, mon travail artistique a évolué. Si la thématique reste à peu de chose près la même, le décor en est devenu bien plus bruxellois.
Pascale Delévaux expose ses œuvres récentes à Espace Art Gallery du 2 au 25 septembre 2022. Voyez tous les détails supplémentaires sur le site www.espaceartgallery.eu Rue de Laeken, 83 à 1000 Bruxelles Propos recueillis par Daniel Bastié
EXPOSITION : PASCALE DELÉVAUX
Qui êtes-vous et quelle est votre formation ?
Quel genre d'œuvres réalisez vous ? Des œuvres extrêmement colorées et très sensibles. Il y a, d'une part, des représentations oniriques de vastes paysages très aériens qui invitent à l’introspection et, d’autre part, des jungles urbaines issues de collages photo graphiques qui naviguent entre rêve et réalité. En dehors de cela et de façon épisodique, j’avance aussi d’autres projets plus en lien avec le street art et le langage urbain.
Je suis une artiste et une photographe vivant à Bruxelles, issue d'abord du monde de la peinture et de la musique avec un intérêt de toujours pour la photographie. Depuis mes études artistiques à l'ENSAV La Cambre, je me concentre vraiment sur la pratique photographique. Quelle technique utilisez vous ? La peinture photographique. Cela peut sembler étrange de décrire une technique ainsi mais, en fait, ce terme reflète exactement ce que je crée et qui jesuis. Une peintre passionnée par la couleur, qui se sert de la photographie pour composer ses visuels et dont la pratique de la sérigraphie a été, le tempsde mesétudes ainsi qu’unpeu après, une sorte de trait d’union entre ces deux techniques.
De quelle manière avez-vous découvert Espace Art Gallery ?
Pourquoi faut il venir voir votre exposition ?
Parce que si vous aimez Bruxelles, si vous aimez la photographie, si vous êtes sensibles à l'art et que vous êtes un brin ou davantage curieux, vous devez absolument découvrir cette chouette galerie. Parce que si vous avez envie de me rencontrer, je serai présente le soir du vernissage et que je me ferai une joie de discuter avec vous pour faire connaissance ou répondre à vos questions. Enfin, parce que mon travail devrait vous surprendre !
EXPOSITION : LÉONARD COHEN, IT’S AU REVOIR
Depuis son décès survenu en 2016, Léonard Cohen n’a jamais eu autant la cote. Toutle monde parle de son œuvre au point d’inscrire son nom dans le marbre au même titre que The Beatles et The Doors afin d’ériger la légende. Le jour de sa naissance, les fées se sont penchées sur son berceau et l’ont gratifié du don de l’écriture, de la peinture, de la composition et de l’interprétation vocale. Six ans après sa disparition, il a été entendu qu’il importait de lui rendre hommage pour rappeler à quel point il a marqué toute une époque. Explorer ce qu’il nous a laissé tient donc de l’évidence pour ouvrirunebrèche dans lepassé et faire office de madeleine de Proust. On le sait, plusieurs sujets ont illustré sa création, dont ceux de la pensée poétique, la spiritualité, l’humilité, l’amour et le désir. Des sujets qu’il a dépliés avec un regard extrêmement personnel. A simple titre de rappel, ses premières poésies ont été éditées en 1956, tandis que son premier roman est sorti de presse à Montréal en 1963. Il a fallu attendre 1967 pour écouter ses premières chansons ancrées dans la mouvance folk et chantées avec une voix grave, avant de les voiremprunter les pistes dela pop, du cabaret et de ce qu’on nomme aujourd’hui la world music. Dès le début des eighties, il n’a pas hésité à se familiariser avec la nouvelle génération, à se faire accompagner par des choristes et à user des synthétiseurs. Naturellement, plusieurs chanteurs sesont inspirés de sonhéritage, affichant plusde mille cinq cents reprises. Au demeurant, parler de lui implique de ne pas oublier Marianne Ihlen qui a été sa compagne et sa muse jusqu’à leur séparation, une jolie blonde au sourire un peu timide rencontrée en Grèce. A partir de documents épars, cette exposition explore les jalons qu’ont emprunté l’œuvre de Léonard Cohen en s’emparant de couvertures d’ouvrages, de pochettes de disques et de multiples photographies pour lesrecomposer d’unemanière esthétiquequi s’apparente à descollages.Sansse vouloirexhaustive, elle a pour objectif d’entrebâiller une porte sur un univers un peu oublié par la jeunesse actuelle et que le public a grandement aimé il y a quelques décennies. Elle souligne également l’importance du chant et de la musique dans l’activité de cet artiste insigne autant que le pouvoir évocateur des mots. Enfin, elle ne s’adresse pas qu’aux fans de la première autant que de la dernière heure, mais se veut fédératrice dans la mesure où elle remet sur le devant de la scène un homme qui a constamment cherché à rester libre tel un oiseau et qui s’est servi de ce dont la nature l’avait si généreusement doté pour mener son bonhomme de chemin sans buter dans les ornières de la vie et suivre avec intelligence ses émotions. Un événement à découvrir à Espace Art Gallery du 2 au 25septembre 2022. Voyez tousles détailspratiques sur le site www.espaceartgallery.eu Rue de Laeken, 83 à 1000 Bruxelles Sam Mas
La conservatrice et historienne de l’art Natalia Matsenko nous explique pourquoi il est si important que cette exposition soit présentée aux MRAH : « Avec cette exposition, nous voulons montrer la diversité du paysage ukrainien, tant au sens littéral que socioculturel. Aujourd’hui, dans les conditions d’une guerre brutale de grande ampleur, pour chaque Ukrainien, le paysage n’est pas seulement une vue par la fenêtre, c’est un morceau de son cœur. Et pour chacun de ces morceaux, nous nous battons désespérément. Dans le contexte de la candidature tant attendue de l’Ukraine à l’Union européenne, c’est une occasion de fixer une fois de plus le vecteur européen de notre pays, pour lequel le premier sang a été versé il y a huit ans. Nous nous battons maintenant pour notre culture. Le langage de la culture est un langage universel. »
La guerre donne à Unfolding Landscapes, « dévoilement des paysages », une dimension supplémentaire : ces paysages que vous allez découvrir sont aujourd’hui menacés par les bombes et les missiles russes. Tout comme les 44 millions d’habitants qui fuient l’enfer depuis quelques mois. En mai 2022, l’exposition refermait ses portes au Silkeborg Bad Art Centre du Danemark qui l’avait accueillie. La guerre totale déclenchée par la Russie a empêché le retour des 83 œuvres en Ukraine, liant le destin des artistes à la tragédie de tout un peuple en souffrance. Au cœur de la capitale européenne, ici à Bruxelles, l’European External Action Service, le Musée d’Art et d’Histoire et l’ASBL Horizon 50/200 se sont associés pour présenter cette exposition itinérante aux MRAH. Elle lie les paysages et la poésie contemporaine de l’art en Ukraine.
Quarante deux artistes dévoilent en effet les paysages de l’Ukraine avant que leur pays ne soit envahi par les Russes. Peintres, dessinateurs, sculpteurs, photographes, beaucoup d’entre eux ont vécu la transition de l’Ukraine soviétique à l’Ukraine indépendante. Leurs œuvres sont métaphoriques. Elles nous parlent de cette indépendance aujourd’hui compromise. Au Musée du Cinquantenaire jusqu’au 18 septembre.
Des œuvres métaphoriques Métaphoriques, ces 83 œuvres d’Ukraine ? Oui, à coup sûr, elles le sont pour celles et ceux qui déchiffrent leur histoire. A commencer par ces Grand mères au bord du ciel qu’ont photographiées Elena Subach et Viatcheslav Poliakov pour refléter le fossé entre les générations et deux systèmes politiques. Subach a photographié les grands mères de l’Adieu, une cérémonie religieuse qui invite les chrétiens à expier leurs fautes. Les femmes portent leurs plus belles parures, robes fleuries et mouchoirs en dentelle blanche qui rappellent les compositions de l’école hollandaise de peinture. Celle qui nous occupe tient l’affiche de l’exposition publiée à côté du chapeau de notre article. Vue de dos dans sa robe bleue, la grand mère franchit une grille étroite et s’avance vers un paysage
EXPOSITION : DÉVOILEMENT DES PAYSAGES EN UKRAINE
« Un morceau du cœur » Unfolding Landscapes explore le paysage, la topographie, le ressenti de l’espace et la culture de ce pays qui est voisin de l’Europe et qui rêve d’en faire partie un jour. Englobant trois générations d’artistes et réalisées avant que la guerre n’éclate en février 2022, les œuvres témoignent de l’histoire de l’Ukraine contemporaine.
d’automne aux tons mordorés. Elle a laissé au premier plan sa chaussure, dorée comme la grille. Elle franchit un seuil entre deux époques. Elle nous montre des vieux déchirés entre deux sociétés, celles d’hier et d’aujourd’hui. L’Ukraine contemporaine ne peut pas oublier son attachement aux valeurs du passé, malgré son combat pour faire partie de l’économie occidentale. Les racines de l’arbre fixent ces valeurs au sol. Mykola Matsenko s’intéresse, lui, aux stéréotypes et aux mythes de l’histoire. Son travail sur peinture acrylique propose une vision grotesque du paysage socioculturel de l’Ukraine. Maidan est une peinture du square de l’Indépendance où s’est jouée la révolution de février 2014 menant à la destitution du président Ianoukovitch et à l’annexion de la Crimée par les Russes en représailles. Peinte en 2002 03, dix ans donc avant la révolution, la composition reflète l’image paradoxale de Kiev au tournant du troisième millénaire, où l’héritage totalitaire rencontre le kitsch de la période de transition. Le rose bonbon des bâtiments et de la colonne corinthienne est un clin d’œil à l’histoire. Sébastopol en Crimée Autre clin d’œil à l’histoire, la bataille de Sébastopol qui se déroule sur une longue fresque murale. Il fallait à la fresque originale un bâtiment spécial pour qu’on l’y exposât. Le siège opposa durant neuf mois, en 1854 55, les assaillants anglais, français, sardes et turcs aux assiégés russes qui s’y étaient retranchés et qui, durant la guerre de Crimée, firent tout pour forcer le passage de la mer Noire vers la Méditerranée. Chacun défendait son accès à la mer : les Anglais vers le golfe de Suez, les Français pour éviter que ne se reforme contre eux la coalition fatale à Napoléon Ier et les Turcs pour garder le contrôle maritime de leur Empire. Rien n’a fondamentalement changé du côté russe. Cette bataillemémorable a été peinte en 1904 par Franz Roubaud alors au service de Nicolas II, tsar de toutes les Russies. Mais ce qui était minutieusement décrit dans la fresque par le peintre est ici noyé dans le brouillard par le tandem Hnylytskyi Holosiy. C’est une réinterprétation ironique et postmoderne de la vision de la guerre héroïque cultivée à titre de propagande par l’Union soviétique. L’huile sur canevas en cinq tableaux date de 1991 1992, au moment du démembrement de l’Union et de ses républiques libérées du régime. Le brouillard sur toile marque cette nouvelle liberté accordée à ses membres par l’Union soviétique à bout de force face au monde. Côté sculpture, Portrait avec un plan différent renvoie aux matériaux comme le bois, l’argile, la pierre, le plastique et les métaux avec lesquels travaille Nazar Bilyk. Ce portrait taillé dans la résine et la fibre de verre ressemble à une stèle où deux images s’imbriquent, l’image négative se mirant dans l’eau au pied de la sculpture. Bilyk décrit son travail comme étant la projection de son espace intérieur d’artiste. Autre portrait, celui d’un glacier qui risque de s’effondrer dans la mer et qui, vu sa taille, fera gonfler démesurément les eaux. C’est la patte écologique de Ksenia Hnylytska qui milite pour la destruction et la renaissance de notre monde face à la nature.
Ces œuvres vous attendent au Musée du Cinquantenaire jusqu’au 18 septembre. En allant les voir, vous soutenez ces artistes et leur pays au bord de l’annexion. Après Bruxelles, l’exposition continuera son parcours à travers l’Europe pour répandre l’image de l’Ukraine. Entrée gratuite. Davantage d’informations sur www.artandhistory.museum Michel Lequeux
Tu restes souper avec nous, hein M'ma ? Tu vas pas encore faire ta cuisine quand tu es si fatiguée. J'ai du stoemp aux carottes et des boulettes d'hier dans le frigo. Il faut juchte réchauffer.
Tu mets plein de pluches de tes gros bas dessus, tu vois pas ça ?
LES TRIBULATIONS DE LA FAMILLE ZOEGEMEEL À BRUSSELLES 1.16
Alleï Jeuf, verse une fois une Mort Subite pour M'ma et une pour moi aussi. On a quelque chose à fêter ce soir, newo ? Et tiens, mets la tévé car il va y avoir le journal parlé.
Et du coup je peux pas reposer mes pieds ? Wadesma da na pour une affaire ?
Tu vas pas recommencer à verblatterer sur ma mère, hein, Jeuf, tu sais que je supporte pas ça. 't es vried ! Moi je suis toute la journée sur un toit pour gagner ma croûte, dans le vent et dans la pluie, et quand je rentre pour me reposer cinq minutes, c'est la reuzemoekeres de belle doche qui doit venir me casser les pieds. Willen of nie, tu les retires de ma table, tes pieds. C'est pas car tu travailles sur ton chantier que les autres font rien. Avec M'ma cet après midi, on a coché les murs de l'escalier à la ziepzop de Vim et tu n'as même pas vu la différence. Pourtant tu peux le savoir, on a pu jeter la spons après car elle était nau den deuvel tellement ces murs étaient noirs. Mais ça c'est pas travailler, ça, newo ? Mandeike que tu cours là ! Tu vois pas plus loin que la corniche de ton toit, mais quand c'est pour aller vider des verres chez le Kûulkapper alors tu es là, grand combattiste ! On a travaillé ici comme des bêtes tout cet après midi avec M'ma. Moi sur l'échelle et elle qui me tenait le seau. Et quand c'était fini elle a encore voulu continuer la jupe de Line qu'elle doit mettre samedi pour aller chez son petit ami. Ouille ouille zeg !
Awel ça est pas du refus. Ton frère est parti op schok avec sa mokke ce soir. Comme ça je sais reprendre mon oesem pour aller dormir. En 'k zien ze ûuk vleege.
Toi tu as beaucoup sur ta patate aujourd'hui ! Tu causes, tu causes, et toi tu vois pas non plus que j'ai retiré mes pieds.Allez ! T'as qu'à passer une vodde dessus pour enlever les pluches comme ça madame Liliane sera contente. Madame la reuzemoekeres ne saura rien dire. Mais je la connais, t'sais ! Elle trouvera bien encore une zwozze sur le lard.Ah ben tiens ! Quand on parle du diable on voit arriver sa queue ! Awel, ma Treene, je suis poempaf ! Encore une fois descendre cet escalier, je suis juchte bonne pour une partie d'hette joeghe. Mais je vais quand même finir cette jupe, tu sais. Verse moi vite une bonne Mort Subite pour revenir sur mon sus et ça va fledderer. Salue, M'ma. On a quamême bien travaillé, hein ? Ça tu peux bien une fois le dire ! Je regardais les murs en descendant : on voit comme ça un tout petit peu la place ! Tu as vu ça, Jeuf ? Oué, oué, j'ai vu. Il a juchte rien vu du tout, M'ma ! Un vrai leugenout ce peï ! Il arrive ici et il voit même pas comme on a travaillé, nous autres. Monter et descendre sur l'échelle, avec du ziepzop qui coule sur ton bras jusque dans ta culotte, c'est rien pour mossieu à côté d'aller vider des demi gueuzes chez son copain ! Je dis pas ça, hein, Treene ! Bon, j'avais pas vu mais quand tu me l'as dit, je vois bien comme c'est propre. Tu as bien travaillé. Eh là ! Eh là ! Moi aussi tu sais ! Oué, schûumoema, toi aussi. Et même Cramique a aidé à ce qu'on m'a dit ! Voilà, tout le monde est content. On sait avoir à manger, mennant ? Car j'ai droldement faim, moi.
non, Jeuf ! Tiens pas les cinq minutes avec moi, hein ! Elle doit étaler lajupesur latable, pourbienvoir lesplis, et si elle ramasse dessaletés dessus, ça va pas. Och erme, dis ! Une bonne tape dessus et tout est parti ! Ça c'est vraiment une misére. C'est car elle sait toujours chercher des ruses avec tout le monde, celle là, arra ! Dobbele toeng en companie.
Et schûumeike supporte pas les pluches, peut êtreMais?
Astableeft, dis, tu veux bien retirer tes zwietpateikes de sur ma table de salon ? Je viens juchte de faire les poussières dessus, car ma mère va venir pour essayer la nouvelle jupe de Jacqueline.
Georges LEXIQUEROLAND
Astableeft : s'il te plaît zwietpateikes : pieds puants juchte : juste Wadesma da na : qu'est ce que c'est que ça schûumeike : belle doche Tiens pas les cinq minutes : ne me cherche pas Och erme : mon dieu misére : misère chercher des ruses : chercher noise arra : voilà Dobbele toeng : langue de vipière en companie : et compagnie verblatterer : médire 't es vried : c'est terrible reuzemoekeres : chercheuse d'embarras Willen of nie : vouloir ou pas coché : nettoyé ziepzop : savonnée spons : éponge nau den deuvel : au diable newo : pas vrai Mandeike : bon à rien Kûulkapper : Saint Gillois combattiste : fanfaron Ouille ouille zeg : oh là là dis vodde : linge zwozze : couenne Awel : eh bien poempaf : lessivée hette joeghe : chasse cœur fledderer : aller leugenout : menteur
Awel je suis pas prêt pour couper la mienne en stukskes, ça tu peux le savoir. Et il enfourne sa saucisse d'un seul coup avec ostentation.
C'est ça ! Nous autres on travaille dur, on a droit de manger comme il faut. Une vieille meï elle a pas besoin de tant de viande, hein Treene.
Och dis, c'est toujours la même zieverdera qu'ils racontent C'est juchte quand ils parlent du roi et de sa femme que ça m'intéresse. J'aime bien voir leur petit smikkel de jeunes premiers comme ça. C'est pas comme avec le Bère. Il savait bien en tirer une dehors de temps à autre, mais c'étaient quand même deux vieux. Moi j'aime pas les vieux. Alleï, santé en de wind van achter ! Dis, M'ma, j'ai plus que deux saucisses pour mon stoemp. Ça fait rien si je te mets un œuf à la place ? Ouille non, ma fille ! J'ai fait une piëruûg ce midi avec ma tartine. Je vais pas manger deux fois des œufs sur ma journée, dis. Donne le à Jeuf, il sait là contre. Arra! Tu vois ça d'ici ! Moi je mange ma saucisse et puis c'est tout. Si tu veux manger avec nous et que tu veux pas d'un oeuf, eh ben tu manges du stoemp sans rien. J'ai aussi une tranche de bloempanch si tu veux. Ou je coupe ma saucisse en deux.
Vieille meï ! Ga gau nogal ne gang, zeg ! Je dis juchte ce qui est. Et si ça te plaît pas tu peux aller digérer ta piëruûg au premier, dans ton appartement, avec ton krabber de fils. Alleï arrête, Jeuf ! Je coupe ma saucisse en deux, je la donne à M'ma et on n'en parle plus.
EXPOSITION : MILENA DOPITOVÁ Artiste tchèque de renom, Milena Dopitová (°1963) a fait son entrée sur la scène artistique au début des années 1990. Elle centre son art sur l'intimité et l'émotivité humaines, tout en abordant les thèmes sociaux de l'identité physique et de genre. Sa pratique, comprenant installations, objets, vidéos et photographies, prend comme point de départ la vie quotidienne. Pour Milena Dopitová, l'art relève de la communicationetest unemission, unmessageetunappel àlaresponsabilité. Danssanouvelleœuvre, conçue pour Bozar, Milena Dopitová se penche sur la solidarité au delà des différences culturelles et des nationalités en tant que concept principal de l'Europe. Le sens de la solidarité et de l'unité constitue des objectifs à poursuivre continuellement : une tâche quotidienne non seulement pour la société dans son ensemble, mais également pour chaque individu qui la façonne. Des travaux à découvrir à Bozar jusqu’au 30 octobre 2022. Voyez les informations détaillées sur le site www.bozar.be Rue Ravenstein, 23 à 1000 Bruxelles
schûumoema : belle maman op schok : en goguette mokke : copine En 'k zien ze ûuk vleege : moi aussi j'ai faim zieverdera : sottises smikkel : gueule Bère : Albert Alleï, santé en de wind van achter : santé et bon vent piëruûg : œuf sur le plat bloempanch : charcuterie bruxelloise Ga gau nogal ne gang, zeg : comme tu y vas krabber : bon à rien stukskes : morceaux Petit rappel : Les expressions bruxelloises utilisées dans les textes se basent sur les travaux de Louis Quiévreux, de Jean Pierre Vanden Branden et de Jean Jacques De Gheyndt, d'autres me viennent de mon père. Je les remercie tous vivement.
SUR LES TRACES D’EILEEN GRAY Joyau de l’architecture moderniste et symbole de liberté des années folles, E.1027 est sans doute la maison la plus célèbre conçue par une femme, Eileen Gray(1878 1976), architecte designer irlandaise.
Au travers de son récit, on tente de comprendre l’obsession de celles et ceux qui se sont intéressé.es à son existence. Jusqu’où une telle passion peut elle pousser à outrepasser les limites du territoire de l’autre ?
Pour une raison qu’elle seule peut expliquer, cette maison en bord de mer, perchée sur un rocher battu par les flots, fut et est encore, un objet de désir et de convoitise qui en a perdu plus d’un, dont Le Corbusier, le plus illustre de ses visiteurs. Et la voici à nous conter, en fine observatrice, la comédie humaine qui se joue entre ses murs.
Entrezlentementest une exofiction, contée nonsansmalice, suivie d’une série de documents dont une chronologie, tout autant détaillée que subjective, qui permet de comprendre le contexte et de saisir l’impact qu’a eue l’intervention polémique de Le Corbusier, reléguant de ce fait Eileen Gray au second plan. Diplômée d’architecture et de pédagogie, Florence Marchal a commencé comme architecte indépendante, sespécialisantrapidementdansl’aménagement intérieur, lascénographie et la conception de mobilier sur mesure. Grâce à la pluridisciplinarité de sa formation et aux rencontres sous toutes ses formes, elle a étendu son champ d’activités à la création graphique, l’édition, l’écriture et la recherche. Sesrecherchesexplorentlerapportcorps/espaceet ladimensiondegenreenarchitectureet enart (danse, performance, sculpture, vidéo, littérature, …). Née en Belgique en 1966, Florence Collard a grandi dans les Ardennes où elle a cultivé un amour particulier pour la nature. Elle a déménagé à Bruxelles pour étudier le graphisme et a commencé à travailler en freelance. Ses pas l’ont ensuite placée en tant que directrice artistique du magazine « Marie Claire Belgique ». Elle a occupé ce poste pendant 15 ans. De cette belle aventure et de l’expérience de la vie, Florence a établi une confiance dans son travail. Ses valeurs : respect, franchise, dévouement, ardeur, audace, des idéaux clés qui nourrissent son esprit artistique. En amont des journées du Matrimoine, nous vous proposons de rencontrer Florence Marchal et Florence Collard autour de ce superbe ouvrage le jeudi 22 septembre à 19 heures La rencontre débute à19heures et dure soixante minutes. N'hésitez pasà arriver plustôt ! Entrée gratuite mais réservation vivement souhaitée à l'adresse librairie@lesyeuxgourmands.be Rue Jean Volders, 64 à 1060 Bruxelles
Une exposition à découvrir jusqu’au 2 octobre 2022 au palais du Coudenberg. Voyez toutes les informations pratiques sur le site www.coudenberg.brussels Place des Palais, 7 à 1000 Bruxelles BD COMIC STRIP FESTIVAL
Il y a près d’un demi millénaire, le Palais du Coudenberg était le théâtre d’un évènement singulier. De passage à Bruxelles, Albrecht Dürer (1471 1528), le célèbre peintre et graveur de Nuremberg y a admiré des objets aztèques envoyés à Charles Quint par le conquistador Hernán Cortés. A l’époque, ces choses curieuses et étranges étaient désignées par le terme curiosa. Raviver la mémoire des lieux, jeter des ponts entre l’histoire culturelle et l’histoireduterritoire telssont lesobjectifsde l’exposition. Les installations de Sabrina Montiel Soto ajoutent une composante sensorielle à l’exploration de cette connexion entre le passé et le présent.
Alors que septembre rythme avec rentrée scolaire, l’annuelle Fête de la Bédé signe son comeback. Cette année, son scénario change légèrement avec une nouvelle appellation. Désormais, il faudra dire : BD Comic Strip Festival. Un haut moment de célébration qui se déroulera à la Gare Maritime et dans les Sheds de Tour & Taxis. Mais les héros de papiers resteront les mêmes ! L’occasion de retrouver les personnages que nous aimons, leurs autrices et auteurs à travers des expositions, des ateliers, des rencontres, des projections, des séances de dédicaces etde nombreuses animations pour petits et grands. Sans oublier le Pavillon International et les immanquables Prix Atomium. Cerise sur le gâteau, cette édition 2022 marque les 70 ans du Marsupilami de notre compatriote Franquin, mis à l’honneur sur l’affiche signée Renaud Collin et un ballon géant. Autre exclusivité au programme : une exposition autour de Goldorak et son univers ! Venez faire la fête du 9 au 11 septembre 2022. Voyez les modalités pratiques sur le site https://fetedelabd.brussels Avenue du Port, 86C à 1000 Bruxelles
Cette exposition s’attache à contextualiser le parcours de ces objets dépêchés depuis un ailleurs que l’on ne situe pas encore avec précision à l’époque. Elle rend compte de leur perception par les occidentaux alors que ni leur usage ni leur valeur sacrée ne sont pleinement compris. Aucune pièce de ce trésor n’a subsisté. Cet événement propose de suivre pas à pas trois itinéraires, celui de Charles Quint, de Dürer et celui du trésor pour s’immerger progressivement au cœur d’une année déterminante à échelle de l’histoire européenne et mondiale, à un moment où les dimensions du monde et sa compréhension n’étaient pas les mêmes qu’aujourd’hui.
EXPOSITION : CURIOSAOUCHARLES QUINT, DÜRERET LE TRÉSOR DES AZTÈQUES
En écho au récit historique, les installations artistiques de Sabrina Montiel Soto réinterprètent « l’étrange » et « l’ailleurs ». Palliant en quelque sorte à la présence du trésor original, dont les pièces sont perdues. Les curiosa que l’artiste nous propose dans un registre contemporain, sont inspirées à la fois par l’univers de Dürer, par l’apparat de Charles Quint et par l’imaginaire des cultures préhispaniques. Subtiles combinaisons de toutes sortes d’artefacts, ces objets curieux invitent à la rêverie, à la réflexion et encore, à une mise en perspective des récits.
EXPOSITION : THE JACKET
Vêtement enveloppant le haut et les bras, ouvert sur le devant et porté généralement sur un haut. Voici la définition de la veste. Un peu facile au vu des chassés croisés incarnés par cette pièce dans l’histoire de la mode. Etroitement liée au tailleur, la veste emprunte de nombreux détails au costume masculin. Col, bouton, tissu, la veste comme le tailleur bousculent les mœurs. Tous deux participent à l’émancipation des femmes et à un nouvel idéal vestimentaire. Lanvin, Patou, Chanel ou Dior s’en emparent rapidement. Ils se l’approprient en renouvelant notamment les composantes veste jupe ou veste pantalon. Aujourd’hui, la veste s’affranchit totalement du tailleur. Elle devient un incontournable du vestiaire tant masculin que féminin. Portée seule, dépareillée, elle se décline dans des coupes ou des matières se pliant à toutes les audaces des créateurs et créatrices. Découvrez son évolution et ce que les créateurs contemporains ont fait de cette pièce de l’habillement jusqu’au16octobre2022auMuséeModeet Dentelle. Découvrez tous les informations pratiques sur le site officiel de ce musée unique www.fashionandlacemuseum.brussels Rue de la Violette, 12 à 1000 Bruxelles
MUSÉUM DE ZOOLOGIE ET D'ANTHROPOLOGIE
Plus de mille spécimens exposés permettent d'observer les diverses particularités anatomiques des animaux et leur évolution. Depuis sa création au XIXème siècle, de nombreux spécimens ont enrichi le Muséum de Zoologie de l’ULB. Il compte plusieurs spécimens représentatifs de tous les groupes zoologiques actuels et environ un millier d’entre eux sont exposés au public de façon permanente. Ces collections très complètes ont pour fil conducteur l’évolution des espèces animales. L’accent est mis sur les adaptations particulières des organismes, dont le visiteur est invité à découvrir la diversité. Le muséum de l’ULB est un outil dédié à tous ceux qui s’intéressent aux sciences zoologiques : étudiants, enseignants, chercheurs et naturalistes. Il est ouvert à tous les esprits curieux qui désirent mieux comprendre la nature et ce du lundi au mercredi de 13 à 16 heures. Voyez tous les détails sur le site www.ulb.be/muzoo ULB Solbosch Bâtiment U Porte A Niveau 1 Local UA1.319 Av. Franklin Roosevelt à 1050 Bruxelles
Antique. Avec ses centaines d'objets parfaitement reconstitués, ses décors époustouflants et ses explications passionnantes, il s’agit de l'expo la plus complète au monde pour découvrir la vie du jeune roi. Alors, prêt(e) à voyager dans la légende des pharaons ?
La découverte de son tombeau
Le 4 novembre 1922 à Louxor, après cinq années de fouilles infructueuses dans la Vallée des Rois, l'archéologue britannique Howard Carter a fait une découverte incroyable qui reste à ce jour sans précédent. Éclairé par la lueur d’une bougie, il s’est retrouvé face l’impressionnante tombe dorée du pharaon Toutânkhamon, mort il y a plus de trois mille ans, entouré de tous ses trésors. Un monarque dont on ne connaissait pas grand chose et qui Le tombeau Son tombeau recélait un fastueux sarcophage de cent dix kilos doté d’un masque d'or et de plus de deux mille objets en parfait état. Il est à noter qu’il s’agissait d’une des rares tombes à avoir été trouvée dans un état impeccable avec du mobilier dont un splendide trône, plusieurs lits, des bijoux, des statuettes, des cannes, des vases, des éventails, des diadèmes et bien d’autres choses. Le fabuleux trésor retrouvé dans ce tombeau qui n’a pas été visité par les pillards laisse augurer de la magnificence des demeures ultimes offertes aux monarques. Il y a plus de trois millénaires Toutânkhamon est monté sur le trône en 1332 av. J. C. à l'âge de neuf ans en tant que l'un des derniers rois de la XVIIIe dynastie. Son père était le roi hérétique Akhénaton. La réalisation la plus importante de son règne a été le rejet des réformes religieuses radicales de son père qui avaient déstabilisé tout le pays. Selon les dernières études, le jeune roi souffrait de graves maladies qui ont précipité son décès à même pas vingtans. Les raisons desa disparition n’ont pas été totalement élucidées, même si les experts s’accordent à affirmer qu’il souffrait de diverses pathologies. Certains parlent même d’un accident de char lancé à toute allure et qui lui aurait été fatal. Que voit on dans l’exposition ?
TOUTÂNKHAMUN HIS TUMB & HIS TREASURES
Il y a cent ans, le Metropolitan Museum avait envoyé Harry Burton comme photographe des fouilles. Ce dernier était « l'œil et la mémoire de Carter ». Avec son énorme appareil photo et ses plaques négatives encombrantes, il arpentait inlassablement le lieu de la découverte et avait installé son laboratoire et sa chambre noire dans la tombe voisine. Chaque étape des travaux d'excavation a ainsi été documentée en photographies jusque dans les moindres détails. En tout, deux mille huit cents négatifs sur verre grand format ont été tirés et répertorient toutes les découvertes et leur emplacement dans la tombe. Cette exposition reproduit le plus fidèlement possible ces clichés et les redistribue tels qu’ils sont apparus aux explorateurs. Grâce à la 3D, les visiteurs ressentent ce qu’a vu l’archéologue britannique lors de la découverte de cet inestimable trésor funéraire égyptien. Trois mille mètres carrés accueillent aujourd’hui et durant tout l’été plus de mille objets pour une immersion aussi réaliste que possible pour côtoyer l’une des momies les plus célèbres. Cela se passe à Tour et Taxis jusqu’en décembre 2022 Voyez tous les détails pratiques sur le site www.tutankhamunexpo.com Av. du Port, 86C à 1000 Bruxelles
EXPOSITION :
L’exposition Toutânkhamun : His tumb & his treasures propose une plongée inédite dans l'Égypte
Hirohiko Araki, Charles Berbérian, Enki Bilal, Florent Chavouet, Nicolas De Crécy, Philippe Dupuy, Christian Durieux, Etienne Davodeau, Christian Lax, Stéphane Levallois, Eric Liberge, Li Chi Tak, Marc Antoine Mathieu, Taiyo Matsumoto, Minetarō Mochizuki, David Prudhomme, Jiro Taniguchi, NaokiUrasawa, Bernard Yslaire et JudithVanistendael donnent leur vision d’un lieu visité chaque jour par plusieurs milliers de touristes. Une exposition à découvrir jusqu’au 11 septembre 2022 au Centre belge de la Bande dessinée. Plus de détails sur le site www.cbbd.be Rue des sables, 20 à 1000 Bruxelles
Marc Sleen a dessiné deux cent dix sept albums de Néron. Autant d’albums d’une même série, voilà tout simplement un record du mondeconsacré par le Guinness World Records Book ! Sleen a été anobli par le roi, mais son œuvre et sa carrière se sont révélé le reflet précieux d’une époque. Le temps passe et parfois pousse dans les oubliettes ce qui a réjouit toute une génération de gamins. Pour le centième anniversaire de la naissance de cet artiste prolifique, le Centre belge de la Bande Dessinée confronte son travail avec le monde actuel, question de souligner l’évolution de la société, les progrès techniques mais aussi de confronter les images d'hier à celles d’aujourd’hui. Marc Sleen est souvent présenté commel'un des pères de la bédé flamande avec Bob de Moor, Willy Vandersteen et Jef Nys. Né dans le quotidien de Nieuwe gids, le personnage de Néron est devenu récurrent au rythmede deux strips par jour pendant plus de cinquante cinq ans. Cette expositionest àdécouvrirjusqu’au5mars2023 auCentrebelge de la Bande dessinée. Plus de détails sur le site www.cbbd.be Rue des sables, 20 à 1000 Bruxelles
EXPOSITION : BULLES DE LOUVRE
Cet événement propose d’observer le musée du Louvre à travers le regard de vingt auteurs de bandes dessinées. L’occasion de découvrir ce que chaque auteur parvient à tirer de ce lieu mythique. S’ilne faut pas s’attendre à voir surgir Belphégor, il y a beaucoup à parier que les surprises seront au rendez vous pour entraîner chaque visiteur loindes poncifs. Comment les créateurs de bédés actuels se sont ils inspirés de ce haut lieu culturel et quelques œuvres présentes les ont fascinés pour imaginer des récits et partager leurs réflexions sur l’Art et la création. Organisée en partenariat avec le Musée du Louvre et les éditions Futuropolis, cette exposition présente une collectionéditoriale qui donne carte blanche à des auteurs du Neuvième Art depuis 2005. Ces derniers ont fait œuvre personnelle en s’appropriant ce lieu emblématique et en se confrontant aux chefs d’œuvre exposéspourlivreruneinterprétationgraphiqueoriginale éditée en album. De l’Europe à l’Asie, de la bande dessinée franco belge au manga, l’exposition invite à un voyage entre les arts, les genres et les époques. Vingt auteurs et près de cent cinquante œuvres sont réunies pour offrir un parcours immersif dans leurs univers rythmé par trois thématiques principales. Celles ci mettent l’accent sur la façon dont les auteurs revisitent l’histoire du musée et des collections, comment ils en restituent le quotidien et observent les publics, et enfin comment ils sollicitent l’expression poétique pour magnifier les œuvres.
EXPOSITION : UN SIÈCLE EN MOUVEMENT
PERFORMANCE : BIRDS Après letriomphede Tornar (2015)et Invited (2018),ledanseuret chorégrapheSeppeBaeyenspoursuit avec Birds sa recherche sur la manière de former une communauté éphémère. Pour cette nouvelle création, il sort des murs du théâtre et entre dans l'espace public avec un groupe de performeurs et de musiciens. Le cours normal des choses est ici interrompu, parfois de manière invisible puis à nouveau manifeste. Au sein d’interactions ludiques entre spectateurs, participants et passants se trouvant là par hasard se créent des compositions inattendues sans cesse renouvelées où chacun semble exercer une influence sur l'ensemble. Birds estune chorégraphie généreuse et sociale en quête de lien et d'imagination. Une performance à découvrir en extra muros à Kanal le dimanche 18 septembre 2022. Plus de détails sur le site www.kanal.brussels Square Saintclette, 11 12 à 1000 Bruxelles
EXPOSITION : BELGIAN STATION SECRETS
Quiconque prend le train en Belgique a appris à regarder dans le rétroviseur. Un bâtiment de gare à la riche histoire, un hall ou un pont centenaire et toutes sortes de traces du patrimoine vieux de cinquante, voire soixante ans, quand tout devait être appelé moderne et qui sont toujours là dans le paysage. Mais que savons nous de ce que nous ne voyons plus ? Combien de choses sont cachées ? Désaffectées, supprimées, abandonnées sous terre ? C'est un monde à part, rempli d'histoires merveilleuses. Sur les trains, sur les gens et sur une vision ancienne des transports publics. Le photographe Joost Fonteyn a déniché ces lieux pour vous. Il a laissé les espaces et les pierres parler d'elles mêmes. Chuchotant sous la poussière. Dans de grandes photos intenses, empreintes de présence, de fierté et de gloire passée. Où aurait il pu les exposer ailleurs qu'à Train World, dans l'ancienne gare de Schaerbeek, où se dressent encore tant de vestiges de ce passé en mouvement ? Ce sont des endroits cachés qui ne peuvent être ouverts qu'avec des clés secrètes. Etsousla poussière, ce quevous voyez alors est une vision révolue des transports publics, de l'architecture, des déplacements et des privilèges. Pré numérique. PréTGV. De cette époque où les recoleurs faisaient encore de vrais trous dans les billets. CetteexpositionparledeBruxelles,lavilleauxtroisgaresparlesquellesl'ensembleduréseauferroviaire belge doit passer chaque jour, comme dans un entonnoir. Des bars avec des robinets dignes de figurer dans un film d’époque ou un album de Tintin. Des espaces souterrains qui ne sont jamais vraiment devenus ce qu'ils étaient censés être. Des guichets en bois où étaient dépensés les francs belges en liquide. Des lieux où un chef de gare pouvait vivre de façon presque aristocratique. Des halls abandonnés, gigantesques et pleins de vides. Des loges royales. Tel un archéologue de gare, le photographe Joost Fonteyn nous révèle un peu de ce monde secret. Dans une série de photographies de choses et de lieux qui semblent regarder légèrement étonnés sous la poussière. Cette exposition est composée d’une sélection d’œuvres des différentes gares bruxelloises, et d’une installation s’inspirant de l’une des tours de ventilation de Bruxelles Congrès. Chaque photo est accompagnée d'une brève réponse à la question que tout visiteur ne manquera pas de se poser : où cela peut il être ? Grâce au code QR à l’entrée de l’exposition, les visiteurs peuvent également se rendre sur le site web pour obtenir plus de détails ou plus des photos sur chacun des lieux. Un événement à découvrir à Trainworld jusqu’au 2 octobre 2022. Plus de détails sur le site www.trainworld.be Place Princesse Elisabeth, 5 à 1030 Bruxelles
La construction de l’autoroute reliant Bruxelles à Namur (1971) mutile le jardin qui perd une vaste zone bordant la chaussée de Wavre. La roseraie, le jardin d’expérimentation horticole et la villa disparaissent. Depuis 2009, la gestion du jardin est assurée par la Région de Bruxelles Capitale (Bruxelles Environnement), tandis que l’ULB y poursuit des activités universitaires et en assume la responsabilité scientifique. Une exposition à visiter jusqu’au 30 septembre 2022 au Civa. Davantage de détails sur le site www.civa.brussels Rue de l’Ermitage, 55 à 1050 Bruxelles
EXPOSITION : LE JARDIN MASSART Situé en lisière de forêt de Soignes, le jardin reflète non seulement l'évolution de l’histoire des sciences botaniques, mais aussi de l’esthétique des jardins, présentant des phases d’évolution formellement très contrastées. Aujourd’hui le jardin a retrouvé toute sa splendeur grâce à un projet de restauration ambitieux qui permet au public de découvrir les traces de ce riche passé. Au cœur du Jardin Massart, venezdécouvrir cetteexpositionquivousinviteraàexplorerl’histoirericheet mouvementéedecejardin botanique hors du commun, créé par le botaniste Jean Massart et l’architecte paysagiste Jules Buyssens en 1922. Le centenaire du jardin botanique Jean Massart est l’occasion d’explorer une histoire très riche dont le souvenir s’est parfois estompé. A titre de rappel : Jean Massart (1865 1925), professeur de botanique à l’Université libre de Bruxelles, entame en 1922 la réalisation d’un petit jardin botanique expérimental à Auderghem. Le site choisi est très connu des Bruxellois du début du XXe siècle : à l’orée de la forêt de Soignes, célèbre pour sa conception originale de « hêtraie cathédrale », à côté de l’ancien prieuré de Rouge Cloître dont la fondation remonte au Moyen Âge. Massart choisi le concept original d’un jardin éthologique qui reconstitue, en une sorte de Belgique miniature, les principaux milieux naturels du pays. Désireux de lui donner une forme séduisante afin d’intéresser un large public, il collabore avec l’architecte paysagiste Jules Buyssens (1872 1958). Lorsque Massart décède en 1925, ses amis réunis au sein de l’a.s.b.l. « Jardin expérimental Jean Massart » poursuivent son œuvre. Faute de moyens, l’association est dissoute en 1939 et l’ULB reprend la gestion du jardin. Entretemps, le site s’est étendu avec un nouveau jardin d’expérimentation scientifique, un jardin d’expérimentation horticole et une roseraie vers l’entrée de la chaussée de Wavre. Parallèlement, le site s’équipe de bâtiments destinés aux activités scientifiques et didactiques, d’abord par la transformation et l’agrandissement d’édifices existants (groupe de maisons ouvrières et villa), ensuite, après la Seconde Guerre mondiale, par la construction de nouveaux bâtiments fonctionnels. Au début des années 1960, Paul Duvigneaud, pionnier dans le domaine de l’écologie, réoriente en partie les priorités. Il abandonne l’entretien du jardin éthologique que l’on laisse évoluer librement, et crée notamment un jardin de l’évolution qui sera régulièrement mis à jour en suivant les découvertes scientifiques.
Le monde du Petit Prince et celui de son créateur vont se rejoindre dans un espace immersif grandiose où le visiteur assiste à un jeu de cache cache entre l’auteur et son célèbre personnage. Au milieu d’un décor fabuleux, ils se trouvent, se perdent, se poursuivent dans un show qui sollicite toutes les ressources audiovisuelles actuelles. Au point que la vie réelle de l’un finit par se confondre avec celle, rêvée, de l’autre. Un chassé croisé haletant qui se termine par un happy end en apothéose. Le visiteur est appelé à s’exprimer, à réagir, à faire des choix dans un atelier interactif. Mis face à des situations issues de la vie et l’œuvre de l’écrivain, il devra choisir parmi des réflexions, des attitudes et des réactions celle dont il se sent le plus proche. Il pourra aussi y laisser des messages à destination des autres visiteurs mais aussi de tous ceux qui, à travers le monde, soutiennent la Fondation Saint Exupéry. Une exposition dans laquelle on s’immerge et à voir et à apprivoiser à Brussels Expo jusqu’au 16 novembre 2022. Plus de détails sur le site www.expo petitprince.com Place de Belgique, 1 à 1000 Bruxelles
EXPOSITION : LE PETIT PRINCE PROLONGÉE !
Bonne nouvelle, l’exposition « Le Petit Prince » est prolongée pour répondre à la demande croissante des visiteurs. Alors qu’elle devait fermer ses portes fin juin, elle se voit jouer les prolongations pour quelques nouveaux mois. Un monde qui joue à faire se croiser deux univers. Celui d’Antoine de Saint Exupéry, le romancier, et celui de son personnage le plus célèbre. C’est toutefois Marie de Saint Exupéry, la maman de l’écrivain qui sert de guide. Comme elle l’a fait de son vivant lors de conférences ou d’entretiens, elle raconte la vie et l’œuvre de son fils par le truchement d’enregistrements. Une mise en contexte émouvante que justifient les liens particuliers, denses qui unissaient la mère à son fils. Ce fil rouge se dévide dans l’audioguide qui accompagne le visiteur tout au long du parcours. Si Le Petit Prince est connu à travers le monde, la vie de son auteur l’est sans doute moins. Pourtant, celui ci a toujours nourri son œuvre de sa propre vie. Et quelle vie ! Aviateur passionné, pionnier de l’aviation, notamment de l’Aéropostale à l’égal d’un Mermoz ou un Guillaumet, écrivain combattant lors de la Seconde Guerre mondiale, Antoine de Saint Exupéry est un personnage de roman aux multiples facettes. Et un homme amoureux de la vie et de l’humanité. C’est la première fois qu’autant d’objets personnels, photos, manuscrits et dessins sont ainsi rassemblés pour raconter la vie de l’auteur. Le visiteur feuillette ce roman vrai dont chaque chapitre est mis en scène pour le plonger au cœur d’une vie et d’une époque, celle des fous volants. Des répliques d’avions voisinent avec des projections de films, des montages audiovisuels, des témoignages de l’écrivain, de sa famille, de ses amis. Jusqu’à sa disparition mystérieuse au dessus de la Méditerranée, un jour de juillet 1944. Sa dernière mission.
Dans le « Project Space », vidéo, son, textes et installation de cet artiste multidisciplinaire sont mis en dialogue avec des publications des années 1920 1930 préservées dans la bibliothèque yiddish du musée, ainsi qu’avec des objets issus du patrimoine juif.
Why do you stand at the door ? est le résultat d’une recherche menée en 2021 et 2022 par l’artiste ukrainien Nikolay Karabinovych (1988, Odesa) au sein du Musée Juif de Belgique.
EXPOSITION : NIKOLAY KARABINOVYCH
Le titre de l’exposition Why do you stand at the door? (Pourquoi te tiens tu devant la porte?) est extrait de la chanson du folklore yiddish ‘Lomir Zikh Iberbetn’ (Réconcilions nous). Les paroles sont un appel à l’entente amoureuse, autant qu’une référence à la crainte du départ de l’autre. Le vers est utilisé ici comme une métaphore pour aborder les migrations des communautés juives d’Europe de l’Est, un nomadisme forcé qui se lit également dans les livres en yiddish conservés au Musée Juif de Belgique. Ces ouvrages constituent un point de départ pour l’exploration poétique d’une mémoire collective oubliée. L’attention se porte en particulier sur les témoignages des femmes, des autrices yiddish de l’entre deux guerres dont les livres mettent en lumière cette histoire de migrations mise de côté par les récits et mythes nationaux. À travers cette proposition menée en partenariat avec la commissaire d’exposition Patricia Couvet (1994, Paris), Nikolay Karabinovych cherche à faire dialoguer objets et documents d’archives avec des sources non référencées par les institutions, en vue de valoriser ce qui n’est pas perceptible et d’en exhumer des narrations invisibilisées. Sa démarche permet la réécriture d’une histoire collective, au moment où l’un des fondements de cette histoire, le yiddish, langue diasporique par excellence, semble en voie de disparaître. Elle offre aussi un cadre pour comprendre les expériences personnelles des migrations forcées d’hier et d’aujourd’hui. Elle nous rappelle que l’artiste se veut, à chaque époque, témoin de son temps : source critique de l’historiographie, il rend visible les fêlures d’une histoire dont on ne peut ignorer qu’elle se déroule tous les jours à Kyiv, Odesa, Bucha, Kharkiv ou encore Mariupol. Une exposition à découvrir au Musée juif de Belgique jusqu’au 23 octobre 2022. Voyez plus de détails sur le site www.mjb jmb.org Rue des Minimes, 21 à 1000 Bruxelles
EXPOSITION : MAGICAL THEATRES
Le théâtre en papier, théâtre miniature ou théâtre de table, était, autrefois, une source de plaisir pour petits et grands. Il est, aujourd’hui, un peu tombé dans l’oubli. L’exposition « Magical Theatres » va vous faire revivre ce mondemagique duthéâtre jouet, ses merveilleuxdécors colorés et sespetits acteurs de papier. Un événement qui écarte le châssis du rêve pour le concrétiser jusqu’au 4 décembre 2022 et qui est à découvrir à la Porte de Hal. Plus de détails sur le site www.brusselsmuseums.be Boulevard du Midi, 150 à 1060 Bruxelles
La Porte de Hal vous ouvre les portes d’un univers rempli d’histoires, des pièces de Shakespeare aux contes des frères Grimm. Vous pourrez découvrir le charme de ces petites œuvres d’art apparues il y a deux siècles, reflétant la grandeur des scènes théâtrales de Londres, Paris ou Vienne. Au cœur de l’exposition, le chat botté en version animée guiderapetitset grands. Il vousemmèneradansles salons bourgeois de l’époque pour vous conter l’histoire et le contexte de ce patrimoine exceptionnel. Venez découvrir la diversité et la sophisticationdesdécorsd’autrefoismaisaussi les versions d’artistes actuels. L'exposition se déroulera au troisième étage du bâtiment féérique du Musée de la Porte de Hal. Ce vestige de la seconde enceinte de Bruxelles dévoile dans une présentation permanente l’époque où la ville était fortifiée et propose un panorama impressionnant depuis son chemin de ronde. Les expositions temporaires qui y sont présentées annuellement mettent l'accent sur divers aspects de la vie quotidienne d’hier et d’aujourd’hui, en puisant régulièrement dans les collections d'Ethnologie européenne des Musées royaux d'Art et d'Histoire.
EXPOSITION : THIS IS WHAT YOU CAME FOR Cetteexpositionaétéconçuesouslaformed’untutoiement et est néed’actionset decréationsquasiment rituelles avec un mélange de sculpture, d’installation et de vidéo. Els Dietvorst est une plasticienne de chez nous, lauréate du BelgianArtPrize 2021, née à Kapellen en 1964. Depuis douze ans, elle vit et travaille dans le sud est de l’Irlande. Son travail s’axe entièrement sur une série de questionnements tels le racisme, la migration des individus et le changement climatique. Des sujets forts et récurrents dans son élaboration. L’idée de la présente manifestation est née durant la crise du Covid pour rapprocher les citoyens et interpeller les spectateurs. « This is what you came for » (qui se traduit plus ou moins par C’est ce pour quoi vous êtes venus) a été l’occasion de ras sembler des travaux qui proposent une plongée en apnée dans l’univers de cette créatrice qui n’a pas froid aux yeux. Un événement à découvrir à la Centrale du 28 avril au 18septembre 2022. Voyez toutes les informations pratiques sur le site www.centrale.brussels Place Sainte Catherine, 44 à 1000 AndréBruxellesMetzinger
Cette étrange écriture poétique, créée en 1962, mêle lemot audessin. Leslogogrammessont despoèmes peints spontanément, qui déforment les lettres de l’alphabet latin pour en faire des graphismes. Par la spontanéité du geste qui applique le trait d’encre au pinceau, Dotremont parvenait à animer l’écriture. Il la faisait voyager sur la feuille, accentuant la plasticité des signes picturaux qui s’inscrivaient dans une sorte de paysage. Poèmes tant à lire qu’à voir. Le plus souvent, le texte des logogrammes se retrouve en dessous, transcrit au crayon. Il s’agit d’une des plus grandes inventions poétiques de la seconde moitié du XXe siècle. Toujours poussé plus loin par l’appel du grand Nord, Dotremont tracera bientôt les signes dans la neige oulaglaceàl’aided’unbâton, pourenfairedes« logoneiges »oudes« logoglaces »appelésàs’effacer. Il en gardera la trace avec des photos. Comme dans les calligraphies éphémères réalisées en Chine, avec un pinceau plongé dans un seau d’eau. Dans les pas du poète C’est un photographe qui s’est lancé sur les traces invisibles du poète pour accompagner son œuvre ou la faire revivre sous nos yeux. Georges A. Bertrand a refait le voyage poétique. Il nous le décrit avec une quarantaine de photos, en noir et blanc, riches de contrastes et de nuances dues à l’argentique. Tervuren où le poète est né, Bruxelles où il a écrit entre ses voyages, mais aussi Paris où il se rendait pour rencontrer les surréalistes, Dublin et Copenhague, la ville de ses amours déçus, ou encore les sanatoriums d’Eupen ou Silkeborg : autant d’endroit où notre photographe a promené ses pas et son appareil pour remonter le temps. Pour rattraper le poète nomade. Ce sont les restes d’un pavement sur lequel Dotremont a posé le pied mille fois. Ce sont des fenêtres aux lignes carcérales closes sur la maladie, des volutes et des arabesques ouvertes en contrepoint, vers le nord lointain.
EXPOSITION : VOYAGES ET PAYSAGES DANS L’ŒUVRE DE DOTREMONT
Une exposition nous présente son œuvre, assortie de 40 photos argentiques en noir et blanc de Georges A. Bertrand, spécialiste de l’auteur, qui nousinviteàsuivrelestracesdupoèteàtraversl’Europe. De Bruxelles à Copenhague et jusqu’en Laponie, au fin fond de la Finlande, là où le poète a découvert les fameux logogrammes.
Christian Dotremont aurait eu cent ans cette année. Il est décédé en 1979, à l’âge de 56 ans, dans le sanatorium de Buizingen. Avec lui mourait le dernier surréaliste belge, fondateur du groupe Cobra et inventeur des « logogrammes », mêlant mots et peinture pour en faire de véritables poèmes visuels.
Durant l’hiver 1956 57, Christian Dotremont reçoit en effet une bourse du gouvernement belge pour entreprendre un premier voyage dans le grand Nord. Il y retournera douze fois avant de succomber à la tuberculose, sa « catastrophe » naturelle qu’il avait contractée au début des années 50, tout comme son ami le peintre danois Asger Jorn, cofondateur de Cobra. La découvertedupaysagearctiquevadoncl’éblouir. Lablancheurdel’horizon, commeunefeuilleblanche, va devenir sa « papeterie de neige » : un mot fondu dans le paysage qui décantera un poème magique.
Un an plus tard, en 1958, paraîtra le film d’un autre de ses amis, Pierre Alechinsky (âgé aujourd’hui de 94 ans), sur la Calligraphie japonaise, avec un commentaire écrit du poète qui marque ainsi l’influence orientale du logogramme.
A voir jusqu’au 2 octobre à la Wittockiana, Musée des Arts du livre et de la reliure, rue du Bemel, 23 à 1150 Woluwe St Pierre. Entrée : 5 € ou 3 € pour seniors, étudiants et groupes. Magnifique catalogue à découvrir, et pas seulement pour y piquer les informations que je vous ai livrées après les avoir savourées. Plus d’info sur www.wittockiana.org Rue du Bemel, 23 à 1150 Bruxelles Michel Lequeux FESTIVAL BRUXELLONS !
Vers les logogrammes de Laponie. La poésie voyage se concentre dans ces images en noir et blanc qui nous font sentir les hauts et les bas d’une vie poétique, l’amour impossible pour unefemmequia échappé aupoète et qu’il poursuivra sans cesse sous le nom de Gloria. C’est là que Cobra est mort entre 1948 et 1951, après une courte vie fiévreuse. Là, dans la nuit arctique profonde, que les plus belles photographies ont été prises et que se peignent les plus beaux poèmes du monde.
Chaque été et depuis vingt quatre ans, le « Festival Bruxellons ! » propose au Château du Karreveld une centaine de représentations d'une quinzaine de spectacles issus des dernières saisons. L’opportunité de voir ou de revoir des pièces qui ont enchanté les spectateurs wallons et/ou bruxellois. Mieux qu’une simple séance de rattrapage, il s’agit de la mise à l’honneur de toutes celles et de tous ceux qui œuvrent pour que l’art puisse exister sur les planches et, après deux années de pandémie, chacun a pu se rendre compte de la nécessité de permettre aux créateurs de s’exprimer pour panser nos plaies, nous pousser à réfléchir ou plus simplement nous aider à vivre. Bien entendu, diverses formules sont proposées pour assister aux représentations ou se focaliser sur un seul coup de cœur. Selon la formule consacrée, chaque troupe dispose de son calendrier propre. Assurément, aucun genre n’a été exclu, pourvu que la qualité soit au rendez vous. De la sorte, se succèderont, parmi beaucoup d’autres, « Venise sous la neige » de Gilles Dyrek, « Hommage à Brel » avec la brillante interprétation des standards du grand Jacques par un FilipJordenssurvolté, « La plusprécieuse des marchandises » deJean Claude Grumberg, « Requiem pour un gigolo » de Patrick Chaboud du Magic Land Théâtre, « Le rêve d’un fou » de Nadine Monfils, « Musée haut, musée bas » de Jean Michel Ribes, « Ça va saigner » seul en scène avec Eric Boschman, etc. De quoi prouver que la période estivale ne marque pas un frein à la culture et que les artistes restent dans la capitale pour bruxeller et ensoleiller juillet et août en les parant de leurs plus beaux atours. Le Festival Bruxellons ! se nappera de ses couleurs éclatantes du 11 juillet au 27 septembre 2022. Voyez le programme détaillé sur le site www.bruxellons.be Paul Huet
Georges A. Bertrand est écrivain et photographe, détenteur d’un doctorat en Lettres et Civilisations. Spécialiste de l’œuvre de Dotremont, il lui a consacré un ouvrage, Un Lapon en Orient, ainsi que de nombreux articles, avant de réaliser cette exposition soutenue par la Fondation Roi Baudouin, avec le concours du commissaire Stéphane Massonet.
C’était un documentaire sur les victimes du Zero Nine Eleven, ça défile, des visages, des gens, parents des victimes, femmes des victimes, enfants des victimes, des SMS, des « je t’aime maman » Mes larmes se sont mises à tomber. J’espérais me réveiller et me dire : Ouf Alhamdulillah c’était un cauchemar… Un Dieu ne peut pas commander ça, Le Dieu qui a commandé ça n’est pas mon Dieu. Une pièce de Fida Mohissen mise en scène François Cervantes et interprétée par l’auteure et Rami Rkab à découvrir au Théâtre de Poche du 13 septembre au 1er octobre 2022. Plus de détails sur le site www.poche.be Chemin du Gymnase, 1A à 1000 Bruxelles
THÉÂTRE : ROMÉO ET JULIETTE
Le classique deWilliamShakespeare fait régulièrementl’objet de représentations scéniques ou d’adaptations au cinéma. PourtantquiaoubliélaversiondeFrancoZeffirelli avecOlivia Hussey et celle de Bahz Lurzmann avec Leonardo di Caprio, même si rien ne vaut de découvrir cette pièce en live, avec la performance de comédiens sur les planches. L’action se déroule à Vérone et nous raconte la querelle séculaire qui oppose deux familles. Les Capulet mènent la vie dure aux Montaigu et inversement. Néanmoins, contretoute attente, une histoire d’amour naît malgré la haine viscérale que les aînés se vouent. Juliette est folle de passion pour le beau Roméo et, à deux, ils bravent les interdits pour se retrouver en cachette et se prêter à autant de caresses que de baisers. Avec un talent que nul peut lui nier, William Shakespeare parvient à faire pleurer et transforme leurs épanchements en tragédie. Depuis presque cinq cents ans, le couple devient l’archétype des amants maudits frappés par la malédiction et la bêtise des aînés. Il ne s’agit pas seulement d’un drame ancien, mais d’un récit qui se singularise par son intemporalité, avec des accents qui parlent toujoursactuellement.Combiendejeunesne sont ilspasconfrontés àlaviolence desadultes, se voient imposer un mariage forcé ou se trouvent en proie au rejet de leurs parents parce qu’ils s’éprennent d’une personne qui ne convient au cercle étroit des proches ? Les dialogues font mouche, quelques scènes sont devenues cultes (dont celle du balcon) et le final a énormément contribué à faire monter les actions des mouchoirs Kleenex. Tout s’achève par le suicide des amoureux. Fatalité ! Le Théâtre du Parc propose ce drame du 8 septembre au 22 octobre 2022 avec notamment Julien Besure, Baptiste Blampain, Denis Carpentier, Mathilde Daffe, Simon Delvaux, Catherine Grosjean, Jonas Jans, Thierry Janssen, Nicolas Janssens, Michel Poncelet, Jean François Rossion, Jérôme Vilain et Anouchka Vingtier dirigés par Thierry Debroux, toujours magistral comme maître d’œuvre. Voyez toutes les informations complémentaires sur le site www.theatreduparc.be Rue de la Loi, 3 à 1000 Bruxelles Daniel Bastié THÉÂTRE : SHAHADA Shahada setraduit ainsi :« être présent, êtretémoin, attester ». Danslespectacle éponyme,le Fidad’hier et celui d’aujourd’hui mènent uneâprepartied’échecs. Uncombat cruel entrel’enfant et l’adulte, duquel la réconciliation paraît impossible. A moins que… Fida Mohissen est Syrien. Il débarque à Paris à 23 ans et s’y installe. Fida 46 ans aujourd’hui , est un mec qui a le cul entre deux chaises ; celle de l’Islam dont il respecte jusque là scrupuleusement les préceptes et celle de sa nécessaire émancipation. Celle d’une vie strictement conçue comme un chemin vers l’au delà ou celle d’une vie dédiée à l’amour où le chemin possible vers le sacré serait dans la relation à l’autre.
THÉÂTRE : CUISINE ET DÉPENDANCES
Ecrit à quatre mains, « Cuisine et dépendances » (du binôme Agnès Jaoui et Jean Pierre Bacri) reste un bijou de pur délire. Avec cette histoire d’un couple apparemment sans histoire qui reçoit de vieilles connaissances qu'il n'a pas revues depuis une décennie, on assiste à un feu d’artifice de répliques qui tuent, à des prises d’empoigne mémorables et à un jeu massacre qui, lentement, s’organise à mesure que la soirée se déplie. L’occasion de caricaturer la vie à deux, de sortir des vérités pas toujours bonnes à formuler, de parler d’envies, de jalousies, d’admiration, de se plaindre et de s’expliquer en bafouillant. Le tout entre deux plats. Naturellement, la tension va crescendo. Pour ceux qui connaissent « Un air de famille », je peux affirmer que ce « Cuisine et dépendances » en est un peu la sœur jumelle avec un ton vachard et des personnages stéréotypés, dont le râleur de service, la pimbêche qui se la joue star, le faux cul, l’insouciant, etc. Les relations d'amitié sont faussées par des clichés et rien ne s’arrange, car chacun s’engonce dans ses principes, incapable d’écouter les autres et trop concentré à tenter de brillersous lemeilleurjour. L’action se dérouledansla cuisine, alorsquel’hôtesse seprêteàdenombreuxva et vient pourservirlesassiettes. Seséchangessont constamment interrompus, avec la tension qui se fait de plus en plus palpable. Dire que Jaoui et Bacri possèdent un œil acerbe tient du simple euphémisme. Ils sortent les cartouches et dézinguent tous azimuts. On reconnaît facilement des situations qu’on a soi même expérimentées ou narrées par des tiers. Tout cela sent le vécu, même si on peut être touché par la fragilité des protagonistes qui restent extrêmement humains dans leurs exagérations, avec l’orgueil qui les étouffe ou leur manque total d’empathie. Cela en devient extrêmement drôle, malgré la férocité des échanges. Bénédicte Chabot, Catherine Decrolier, David Leclercq, Frédéric Nyssen et Dominique Rongvaux s’en donnent à cœur joie sous la direction de Patrice Mincke. Un règlement de comptes à applaudir du 14 septembre au 9 octobre 2022 au Théâtre royal des Galeries. Plus de détails sur le site www.trg.be Galerie du Roi, 32 à 1000 Bruxelles Daniel Bastié
Le saviez vous ? Florence Mendez a déjà un beau palmarès à son actif. Elle a remporté plusieurs concours d’humour, dont celui du prestigieux Voo Rire Festival de Liège. Elle s’est également fait remarquer à Montreux, cequiluiapermispar lasuited’officier comme chroniqueuse sur la chaîne Teva, pour le talk show Piquantes ! animé par Nicole Ferroni. Elle a rejoint en 2021 l’équipe de l’émission la Bande Originale, sur France Inter, présentée par Nagui. « On ne dit jamais assez aux gens cons qu’ilssont cons», vousdiraitFlorence Mendez. Dansun stand up piquant et jubilatoire, cette forte tête pourtant ultra sensible revient sur son parcours semé d’embûches. Avec une répartie acide et une vivacité d’esprit qui la caractérisent, elle nous raconte son histoire, celle d’une jeune femme que le rejet de la différence et la maladie mentale n’auront pas réussi à arrêter. Etonnante, touchante, inadaptée, Florence Mendez prend plaisir à dézinguer les normes et la bêtise humaine à coups de punchlinesférocesmaistoujoursdrôles.Unseulenscèneàvoir au Théâtre de la Toison d’Or le 27 septembre 2022. Pour toutes informations complémentaires, consultez directement le site officiel www.ttotheatre.com
Galeries de la Toison d’Or, 396 398 à 1050 Bruxelles
THÉÂTRE : MARCEL Thibaut Nève a un rêve : créer un spectacle sur Marcel Proust, interroger son génie, ses bravoures, sa virilité (et la sienne en passant). Sur scène, ça commence comme la plupart des vieux films. Une femme alanguie (sa comparse Jessica Gazon), et face à elle, un homme qui va et vient. Un clair obscur mystérieux. Le tango entre la virilité et la fragilité. Et puis se produit l’inattendu… que nous ne vous raconterons pas ! Voilà l’une des forces de ce spectacle subtil et grinçant : nous prendre à rebrousse poil, oser nous emmener là où on n’avait peut être pas envie d’aller, et nous forcer à nous interroger sur nos représentations. Marcel est un bijou d’audace, qui déconstruit les rapports de genre à travers un humour désopilant et déstabilisant. Une performance à applaudir du 7 septembre au 15 octobre 2022 au Théâtre de la Toison d’Or. Voyez toutes les informations détaillées sur le site www.ttotheatre.com Galeries de la Toison d’Or, 396 398 à 1050 Bruxelles THÉÂTRE : ADN Chez nous, on pense que cinquante mille personnes sont nées d’une procréation médicalement assistée. Combien parmi elles sont le fruit d’un don de sperme anonyme ? On ne le sait pas. Les principaux intéressés ignorent souvent tout de leur filiation. Dans cette histoire, le secret est capital. Cette pièce documentaire tente de le lever, en donnant, pour la première fois, la parole aux enfants. Myriam Leroy (prix de la critique 2017 de la meilleure autrice pour Cherche L’amour, autrice de la pièce Les Yeux Rouges) signe ici un texte inédit et puissant sur l’identité, la filiation et ce qui fait qu’on est ce qu’on est. À partir de sa propre histoire, elle délivre un propos universel et poignant hors des sentiers de l’humour que le TTO emprunte habituellement mais où l’on rit souvent, c’est promis. Julie Duroisin, Emmanuel Dell’Erba, Sandy Duret et Antoine Cogniaux s’en donnent à cœur joie du 15 septembre au 22 octobre 2022. Voyez toutes les informations complémentaires sur le site www.ttotheatre.com Galeries de la Toison d’Or, 396 398 à 1050 Bruxelles SPECTACLE : FLORENCE MENDEZ DÉLICATE
Vousvoussouvenezdel’urinoirretourné, signéMarcel Duchamp, sculptureonnepeut pluspolémique ?
« L’urinoir », peut il être considéré comme une œuvre d’art ? Ou bien le concept lui même fait il l’œuvre d’art ? Qui décide ? Dans Art, Yasmina Reza pose toutes les questions. Cette fois, à partir d’une toile blanche, elleprovoque ledébat entre trois protagonistesqui vont se déchirer sur lesréponses.
Parce que, mine de rien, il y en a que ça agace, ces questions là. Qu’est ce qu’une œuvre d’art ? À quoi sert l’art ? Fumisterie or not fumisterie ? Et Picasso… Et le fils de la voisine…Et comme c’est bien connu, on ne change pas unetroupe qui a fait des étincelles, ce sera un régal de retrouver Bernard, Pierre et Alain dans la partition de Reza qui n’a pas pris une ride. Il faut dire que ces messieurs n’ont que très peu vieilli et plutôt encore bonifié au fil des ans. Etque leur enthousiasme n’a pas pris une ride non plus. On vous promet bien du plaisir au spectacle de ces « sexas » qui se déchirent devant un tableau blanc. Et par la même occasion, on vous promet des sujets de conversation pour dix mille ans de vernissages et de diners en ville. Une pièce mise en scène par Alain Leempoel et défendue sur les planches par le trio Bernard Cogniaux, Pierre Dherte et Alain Leempoel. Elle est à découvrir ou à revoir du 1er septembre au 15 octobre 2022 au Théâtre Le Public. Plus d’informations sur le site www.theatrelepublic.be Rue Braemt, 64 70 à 1210 Bruxelles
THÉÂTRE : ART
Provocatrice, stimulante, scandaleuse, elle n’a laissé personne indifférent. Objet de consommation de masse, cet urinoir hante l’art contemporain jusqu’à nos jours. Entre adoration et détestation.
THÉÂTRE : PROVIDENCE A New York, une femme et un homme vivent un amour interdit. Une relation hors mariage, faite de mensonges et de compromis. Leur passion, ils la tiennent à l’écart des regards dans un appartement de Manhattan. Elle est belle, sensuelle, elle a quinze ans de plus que lui et elle est sa patronne. Il est jeune, attendrissant, plein d’avenir. Tous deux rêvent d’absolu, de s’affranchir de leur quotidien et d’assumer leur inavouable flamme. Oseront ils se libérer des dictats sociaux ? Alors, l’effroyable survient. La chose qu’on n’attendait pas. Le choc ! Chez nos amants, après un temps de sidération, naît l’occasion très amorale de profiter du désordre pour s’offrir une nouvelle vie... enfin ! Les deux amants auront ils le courage de prendre le large pour donner toute la place au désir qui les ravage ? Peut on construire une existence sur une ivresse, une attirance irrésistible ? Peut on s’affranchir des lois pour bâtir un amour sur un terrible mensonge ? Lorsque les battements des cœurs guident le mouvement de la raison, il est souvent trop tard. Reculer reviendrait à s’avouer qu’on a été terrassé, qu’on est vaincu. Et de ça, pour eux, il n’en est pas question ! Le texte de Neil Labute a été adapté en français par Pierre Laville. Laurence D’Amelio et Thibault Packeu se donnent la réplique avec une belle intensité. Une création à découvrir du 6 septembre au 22 octobre 2022 2022 au Théâtre Le Public. Plus d’informations sur le site www.theatrelepublic.be Rue Braemt, 64 70 à 1210 Bruxelles
THÉÂTRE : LES PASSAGERS Jérusalem, denosjours.UnpolicierisraélienauditionneunePalestinienne. Uninterrogatoirederoutine : Empruntez vous souvent la ligne 11 ? Combien de fois par semaine ? L’action se situe après un attentat meurtrier dans un bus sur la susdite ligne 11. Beaucoup de morts et trop de blessés ! Depuis la construction du mur, la violence ne s’était plus manifestée de la sorte ! la femme travaille au marché sur un étal de poissons. Selon le patron du bistrot, plusieurs fois par jour, elle prend un thé à la menthe sans sucre chez lui L’établissement est pourvu d’un immense poste de télévision qui repasse l’attentat en boucle. Elle affirme n’avoir rien observé de suspect Ment elle ? Cherche t elle à protéger quelqu’un ? L’inspecteur insiste et hausse le ton. Comment la chose est elle possible ? Il argumente : « Vous n’avez donc pas fait attention au numéro de ce bus calciné, alors que c’est celui que vous empruntez presque tous les jours ? » Réponse : « On ne peut pas faire attention à tout ! » L’auteur met en présence les ennemis héréditaires et parvient avec discernement à ouvrir une lucarne sur un tout petit bout de la réalité israélo palestinienne qui s’apparente à un terrain miné. Dans un bureau de flics, deux êtres humains, d’origines différentes mais vivants sur une même terre, se regardent et se défient. Vont ils parvenir à dialoguer sans haine ? Frédéric Krivine signe un face à face tendu dans lequel les notions de bien et de mal, d’innocence et de culpabilité, de justice et de terrorisme sont radicalement remises en question. Un huis clos forcément étouffant à découvrir du 9 septembre au 22 octobre 2022 au Théâtre Le Public impeccablement servi par Axelle Maricq et Benoît Verhaert . Plus d’informations sur le site www.theatrelepublic.be Rue Braemt, 64-70 à 1210 Bruxelles
Philippe Sireuil veut atteindre, avec les portraits inclusifs qui présentent la saison, cette part cachée de nous mêmes où les genres se confondent. Où le fémininet le masculin se rejoignent, se télescopent pour faire notre humanité. Les prochains spectacles y touchent en mêlant les écritures. Un portrait rencontre l’autre en acceptant le temps qui passe, les rides qui apparaissent, les pulsions qui disparaissent, les sillons qui se creusent sous les passions. La passion du théâtre, bien sûr. Le but du Théâtre des Martyrs, c’est de faire refleurir ces rencontres entre le passé et le présent, entre les fictions d’hier et d’aujourd’hui, en préservant leur singularité et leur complexité.
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Au programme jusqu’en décembre
Le Procès. S’emparant des dix cahiers écrits par Franz Kafka, Hélène Theunissen jette un regard neuf sur ce casse tête tentaculaire de la machine administrative et judiciaire. Une lecture du Procès oscillant entre la narration et l’incarnation, dans laquelle nos sensations deviennent confuses, où la réalité nous échappe comme à Josef K. L’humour et le monstrueux fusionnent pour créer une atmosphère cauchemardesque. Il en est resté le mot kafkaïen pour le dire (du 20/9 au 7/10).
Ce jour te fera naître et périr. S’inspirant d’une prison humaniste installée en Norvège, Julien Lemonnier et Camille Sansterre ont imaginé cette histoire où quatre détenus, deux hommes et deux femmes, vont vivre la dernière année de leur détention en participant à un atelier sur Sophocle. En les confrontant aux récits tragiques d’hommes et defemmesqui, commeeux, onttrempédanslecrimeetlesang, ce spectacle questionne la tragédie et la poésie comme moyens de résilience (du 18 au 22/10).
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Heureux d’en avoir fini avec le Covid 19 et les masques, Philippe Sireuil, directeur artistique depuis 2015, a démasqué fin mai la prochaine saison du Théâtre des Martyrs. Devant une salle comble qui ne demandait qu’à être comblée par l’annonce des dix huit prochains spectacles se pressant au portillon.
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Des caravelles et des batailles nous fait rejoindre une petite communauté vivant loin de l’agitation du monde. Peu à peu, cependant, une série d’événements vont bouleverser les
• Loin de Linden de Veronika Mabardi et Giuseppe Lonobile. Deux aïeules se parlent, du moins essaient de le faire entre le patois flamand et la langue huppée de la bourgeoisie francophone. Un dialogue de sourdes. Silence familial, silence de l’histoire dans la Belgique divisée entre les deux communautés. C’est un bond dans le temps qui met à jour les souvenirs de guerre, les conflits linguistiques du plat pays, mais aussi la chaleur des anecdotes de l’époque. Des récits croisés qui inscrivent l’intime dans l’Histoire. Cette rencontre improbable retisse les morceaux éparpillés d’un puzzle qui est l’histoire de notre pays (20/9 au 7/10).
SAISON 22 23 AU THÉÂTRE DES MARTYRS
Dire notre foi : qu’il y a plusieurs spectateurs, spectatrices, spectateur ices en nous, qu’il ne faut pas réfréner, qu’on peut à la fois goûter aux écritures d’hier et d’aujourd’hui, à toutes les formes qui en découlent, à tous les croisements qui en naissent, aux thématiques et sujets discordants qui les innervent. C’est ce qui fonde le projet du Théâtre des Martyrs, sans intégrisme programmatique ni cécité, avec la curiosité pour boussole et l’incertain pour horizon », a t il déclaré dans le programme.
attentes et les désirs de ces pacifistes venus chercher l’oubli. Inspirée par La montagne magique de Thomas Mann, cette aventure mise en scène par Eléna Doratiotto et Benoît Piret nous amène à jeter un regard neuf sur la réalité. Un merveilleux antidote à l’agitation du monde (du 8 au 13/11).
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• Si j’étais moi plonge dans la peau de Sven Punti, homme d’affaires rusé, puissant et dominant, héritier d’une longue lignée des barons de la finance. S’inspirant de Maître Puntila et son valet Matti de Bertolt Brecht, Mathias Simons entraîne le personnage dans un road trip improbable et surréaliste, une nuit où l’alcool et le carnaval mènent la danse. Mais sous quels masques, quelle comédie notre « héros » est il prêt à jouer ? Une fable hallucinée qui nous force à résister à l’idéologie dominante et à nous moquer des travers de notre époque (du 29/11 au 10/12).
Histoire de l’imposture de Nicole Mossoux et Patrick Bonté. Attention, mesdames, à vos faux cils, vos faux ongles, vos faux seins, à tout ce que vous cachez sous une belle apparence qui ne peut être que trompeuse. Attention, messieurs, à vos replis de graisse soigneusement dissimulés sous une chemise flottante, à vos faux cheveux ou à votre dentier éclatant qui risque de sauter à la moindre anicroche sur un sandwich récalcitrant. Tôt ou tard, vous devrez vous montrer comme vous êtes. C’est à dire tout nus, comme les danseurs au débutdu spectacle qui montre, avec drôlerie, comment l’inconscient finit toujours par déjouer les prescrits de l’ordre social (du 15 au 17/12).
• Des mêmes auteurs, A Taste of Poison montre des tableaux où le grotesque et l’étrange offrent un regard grinçant sur les jeux de rôles sociaux. Une lecture fantasmatique de notre société au rythme de plus en plus débridé, comme pour échapper à nos impasses et illusions (du 20 au 22/12).
Europe Connexion dépeint l’activité d’un lobbyiste qui met tout en œuvre pour contourner les textes de lois votés à la Commission Européenne, afin de servir les intérêts du marché de l’agriculture. Pas de différence pour la santé, en effet, entre un fruit bio et un fruit traité aux pesticides : c’est dit ainsi et ça passe ! Derrière chacun des succès de l’homme se cache un désastre pour le monde. On a remplacé « terreur et pitié » des temps anciens par « fiabilité et profit » en utilisant le pouvoir de la rhétorique pour transformer le monde. La dramaturge Alexandra Badea dissèque dans cette pièce les mécanismes impitoyables de l’économie du marché (du 9 au 26/11).
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A voir et à savourer au Théâtre des Martyrs, place des Martyrs, 22 à 1000 Bruxelles. A vos agendas pour réserver sur www.theatre martyrs.be Michel Lequeux
Contes nus est un conte sans fard, pour du beurre, entrecoupé de questions, de tentatives de réponses, de petits films qui témoignent du temps qui passe. C’est une histoire débridée du monde où nous barbotons. On y parle des étoiles, des orangs outangs, des trous noirs dans l’univers et des vaches, d’unopticien, del’illusiondelatransparenceetdesautoroutespourgalaxies.Descontenants et des contenus, de la vitesse du monde et de nos cheveux qui poussent, sous une ombrelle plantée dans un citron. En plein surréalisme donc ! (du 13 au 23/12)
Le jour de son arrestation, Joseph K. ouvre la porte de sa chambre pour s'informer de son petit déjeuner et amorce ainsi une dynamique du questionnement qui s'appuie, tout au long du roman, sur cette métaphore de la porte. Accusé d'une faute qu'il ignore par des juges qu'il ne voit jamais et conformément à des lois que personne ne peut lui enseigner, il va pousser un nombre ahurissant de portes pour tenter de démêler la situation. À mesure que le procès prend de l'ampleur dans sa vie, chaque porte ouverte constitue une fermeture plus aliénante sur le monde de la procédure judiciaire, véritable source d'enfermement et de claustrophobie. L'instruction suit son cours sur environ un an durant lequel l'absence d'événements est vue uniquement à travers les yeux de K. Sa lucidité, dérisoire et inutile jusqu'à la fin, contrairement à celle du héros de "La Métamorphose", n'apporte aucun soulagement. Le Procès, pièce charnière dans l'œuvre de ce génie de l'absurde, renonce au ressort du surnaturel pour évoquer l'angoisse de l'obsession. Hélène Theunissen pose un regard neuf sur ce casse tête tentaculaire au centre duquel les femmes prennent une place héroïque, tentant de retenir les parois qui se resserrent sur la destinée d’un Josef K. un temps arrogant puis dépassé. Une lecture du Procès oscillant entre narration et incarnation, dans laquelle les sensations troublent, la réalité échappe, l’humour et le monstrueux fusionnent pour créer une atmosphère cauchemardesque. Témoins du procès, nous sortons de l’innocence et devenons les complices de notre propre perdition face aux pouvoirs qui oppriment l’humanité. L’adaptation du classique de Kafka qui rappelle à quel point la machinerie administrative peut broyer un individu. A voir au Théâtre des martyrs du 20 septembre au 7 octobre 2022 au Théâtre des Martyrs. Voyez tous les détails sur le site www.theatre martyrs.be Place des Martyrs, 22 à 1000 Bruxelles
THÉÂTRE : LE PROCÈS
THÉÂTRE : LOIN DE LINDEN Deux aïeules : Eugénie, fille de garde chasse à l’accent teinté d’un patois flamand, et Clairette, fille du général De Witte, francophone cosmopolite embourgeoisée. Depuis une brève rencontre à Linden à l’hiver 1960, leur unique consensus est qu’elles n’ont plus rien à se dire. Leur petit fils parvient à réunir les deux aïeules, pour tenter de comprendre ce que ces deux grand mères se sont dit, ou plutôt ne se sont pas dit, ce jour là à Linden. Silence familial, silence de l’histoire, nous sommes en Belgique, pas de doute. Loinde Linden, c’est unbonddans letempsqui met àjour les souvenirs de guerre, les conflits linguistiques du plat pays, mais aussi la chaleur des anecdotes de quotidiens différents qui ont partagé une époque. Des récits croisés de l’intime qui s’inscrivent dans l’Histoire d’un pays et ouvrent la porte de l’universel. Et c’est là que réside l’art de Veronika Mabardi, qui par ces mille et une anecdotes savoureuses, drôles, touchantes, réussit à nous faire croire que cette famille est bien la nôtre. La reprise d’un immense succès… Une pièce à revoir donc du 20 septembre au 7 octobre 2022 au Théâtre des Martyrs. Voyez tous les détails sur le site www.theatre martyrs.be Place des Martyrs, 22 à 1000 Bruxelles
Le spectateur a beau savoir qu’il y a un truc, voire « des trucs », il ne peut s’empêcher de se laisser prendre par l’illusion et d’y croire…. C’est cela la magie ! Celle de l’homme aux mille talents. Un homme orchestre en vif argent, aussi surprenant qu’insaisissable. Un artiste qui défie votre sens des réalités. Cette fois, c’est au Centre culturel d’Uccle que vous avez rendez vous avec la magie. En live. Mais pas que. Il y a du rêve en paillettes, au clair de lune. Et un magicien entre surprises et traditions. Des émois poétiques que l’on ne l’attendait pas. Des battements de cœur inattendus. Archi sérieux, entre prof sympa et jeune chef scout moqueur de monde, c’est tout lui : Jack Cooper. Pareil à lui même et sans cesse réinventé.
SPECTACLE : CARABISTOUILLES
Il nous offre une vaste plage de plaisir pendant deux heures… Et malgré notre regard critique rationnel et indélébile, il nous souffle, il nous flambe, il nous éblouit, il nous bluffe, il ressuscite en nous cette âme d’enfant, …si profondément enfouie que l’on aurait pu la croire disparue. Et la jeune classe qui vibre dans la salle, si présente malgré l’heure tardive, hurle de bonheur, se précipite sur le plateau, tâte anneaux chinois, cordes, sièges innocents, vitres antichocs, et autres caissons qui n’ont rien à voir avec ceux de la salle de gymnastique. C’est le bonheur ! Tout est mystère et mystification. Le prestidigitateur vous précède d’une longueur… et vous entortille comme habile bonimenteur ! Se laisser faire… pour se laisser être ! Vous êtes pris par la folie de la scène, des lumières, des bandes son, des corps des artistes qui se donnent sans compter, avec chaque fois… un peu de leur âme. Le théâtre est magie. Et lumière du monde. Tous les artistes vous le disent, et un monde sans théâtre est pure désolation. Je n’ai pas fini… il y a son associée, Jolijn Antonissen, une fausse néophyte, une dame quisemble sortir d’un chapiteau de cirque, fière d’elle même, avec l’accent du grand Jacques, la volupté du Nord, la connivence avec le public et qui lui donne la réplique. Elle aussi elle partage le bonheur de créer la surprise et d’émerveiller le monde. Que ferais je sans toi ? Il faut être deux, ou plus, ou tous ensemble réunis, artistes et public pour la plus belle des conspirations humaines…celle de la Magie ! A applaudir au Centre culturel d’Uccle le samedi 24 et le dimanche 25 septembre 2022. Plus de détails sur le site www.ccu.be Rue Rouge, 47 à 1180 Bruxelles Dominique-Hélène Lemaire
THÉÂTRE : MAMAN Une ville, la nuit. Devant la vitrine d’un magasin de vêtement de femme enceinte, une femme, Jeanne, attend son taxi, emmitouflée dans un manteau de fourrure. Un jeune homme passe une première fois. La dépasse. Revient vers elle, lentement, et finit par l’accoster : « C’est combien ? », demande t il à celle qu’il prend pour une prostituée. Cette question va changer leur vie à tous les deux. Jeanne, qui demeure dans la tristesse cachée de son absence d’enfant, va remettre en question 25 années de mariage, tandis que son mari, Bernard, follement amoureux, lui reproche sa froideur et sa distance. Mais Jeanne est bouleversée et va vouloir adopter ce jeune homme de 25 ans qu’elle vient de rencontrer. « Maman » est une pièce sur le désir et l’absence d’enfant. Par delà de la vivacité des échanges, les incises narquoises
THÉÂTRE : NASHA MOSKVA
Voilà l’histoire de trois individus qui se projettent sur Les Trois Soeurs de Tchekhov. Fin du dix neuvième siècle : trois sœurs orphelines, Olga, Macha et Irina, vivent dans une grande maison à l’écart de la ville. Dans cette ville grossière, elles se sentent comme des étrangères et rêvent de retrouver Moscou, lieu mythique de leur enfance, paradis originel où elles ont grandi. Début du vingt et unième siècle, Sabine, Edith et Bernard oscillent entre marginalité, amour du théâtre et fréquentation de psychiatriques sont tellement épris de l’œuvre de Tchekhov qu’ils s’y identifient jusqu’à la fusion. Dans un dialogue qui effectue une série de va et vient entre Tchekhov et nous mêmes, Nasha Moskva traite du besoin vital de s’intégrer dans une société, alors même que la part la plus intime de notre être ne cesse de nous en éloigner. Avec humour, parfois avec rage, le spectacle interroge cet « être en dehors » inhérent à l’être humain. En titillant la frontière incertaine entre norme et folie, il questionne notre capacité de survivre et de créer une œuvre artistique dans une société normative. Une pièce à découvrir du 20 au 24 septembre 2022 au Théâtre de la Vie. Plusd’informations sur le site www.theatredelavie.be Rue Traversière, 45 à 1210 Bruxelles
et tendres, les allusions à la cruauté de la société, à la noirceur du monde, on comprend le drame de Jeanne, incarnée avec autantdesubtilitéqued’autoritépar Vanessa Paradis. Avoirlejeudi 29septembre 2022 au Centre culturel d’Uccle. Plus de détails sur le site www.ccu.be Rue Rouge, 47 à 1180 Bruxelles
COMÉDIE VOLTER : LE NOIR TE VA SI BIEN Comédie noire et drôle de Jean Marsan, d’après la comédie policière de Saül O’Hara écrite en 1959. Elle nous transporte dans un manoir anglais où un inspecteur de Scotland Yard a réuni deux prédateurs de fortunes opérant chacun seul : John Mac Lesby et Lady Lucy Kalfayan. En les présentant l’un à l’autre, il espère bien les faire convoler en justes noces et épingler, au moment du forfait, ce qui restera de notre duo infernal visant à se détrousser Unemutuellement.spiralede stratagèmes délirants et cocasses pour le plus grand plaisir des spectateurs. Le noir te va si bien est enlevé avec brio parMichel de Warzée et Stéphanie Moriau, à l’aise dans leur rôle commedeux poissonsdansl’eau. Cette pièce anglaise, comme le noir, leur va à merveille. De Warzée joue avec les mots au cœur de la pièce comme avec une balle pelote. Stéphanie couvre, elle, avec piquant, un registre plus populaire où elle est manifestement fort à l’aise devant son public qu’elle entraîne par sa gouaille. Toute la pièce joue sur les mots qui traduisent les velléités (car on en reste là) des deux prédateurs rêvant de s’entretuer pour hériter de la fortune de Lel’autre.décor est exactement celui de l’adaptation française qui a remporté un brillant succès en 1972 (plus de 400 soirées jouées à la suite), dans un cottage anglais où nos personnages s’affrontent autour de leurs pièces maîtresses. Gâteau de mariage empoisonné, soupe aux champignons vénéneux, partie de chasse dangereuse, glissade du haut de la falaise ou en bas de l’escalier de la cave, tout est bon pour précipiter l’autre en Dommageenfer.quela deuxième partie du spectacle, interrompu par un entracte, s’essouffle sur une partie de devinettes tirée en longueur, sans grand rebondissement. Mais c’est racheté par la fin de la comédie où nos deuxâmesenpeine, dufonddel’enfer où elles ont été précipitées, auront lederniermot del’histoire. Mise en scène de Stéphanie Moriau, avec Amélie Saye, Laurent Renard, Bernard d’Outremont, Hélène Philippe, Simon Willame et Morgane Gérôme qui prêtent leur concours à cette partie d’échecs. On vous laisse deviner qui mettra l’autre échec et mat.
A savourer à la Comédie Volter du 21 septembre au 9 octobre 2022. Plus d’information sur www.comedievolter.be Avenue des Frères Legrain, 98 à 1150 Bruxelles Michel Lequeux
Dans une grande structure en bois entourée de rideaux semi transparents, la performeuse Lucile Saada Choquet accueille sur unlit des personnesracisées, perçues comme noires, arabes, berbères, asiatiques, latinos ou métisses. Chaque rencontre se déroule en tête à tête durant trente minutes au cours desquelles, l’invité est convié à échanger sur son rapport au lit, aux corps et à nos héritages. L’installation Jusque dans nos lits est un espace temps dédié à la non productivité, faisant la part belle à la vulnérabilité et à l’écoute des héros racisés contemporains. A partir de l’expérience commune de la charge raciale, Lucile Saada Choquet tisse des liens entre ses invités. Il s’agit d’un travail de mémoire du trauma colonial qui impacte chacun différemment. Cette installation tente de nous réparer collectivement avec ceux qui parlent et ceux qui apprennent à écouter. Ce premier geste artistique s’appréhende comme un cadeau fait à tous, où l’on rêve d’une prise en charge collective des narrations systématiquement minorisées. Àtravers cette installation performative, Lucile Saada Choquet construit une chambre à soi, résolument ouverte à la parole de l’autre. Partant du récit de sa condition de femme adoptée, elle invite des personnes dont les voix et les corps sont rarement représentés sur les scènes actuelles à s'exprimer publiquement. Véritable enquête théâtrale, Jusque dans nos lits visibilise des paroles trop souvent ignorées dans les institutions culturelles et propose de repenser notre aptitude à les entendre en acceptant d'être bousculés dans nos privilèges. En impliquant le public dans une écoute profondément active, Lucile Saada Choquet nous invite à un moment à la fois doux et révolutionnaire pour tenter de réinventer nos horizons communs. Une expérience scénique à vivre au Théâtre Varia du 22 au 24 septembre 2022. Voyez les détails complémentaires sur le site www.varia.be Rue du sceptre, 78 à 1050 Bruxelles
SPECTACLE : DÉSINTÉGRATION CULTURELLE Créé en 2019, ce spectacle a subi de plein fouet la crise sanitaire. En ouvrant la nouvelle saison avec ce spectacle, le Varia célèbre le bonheur de retrouver son public pour explorer en sa compagnie de nouveaux territoires. Entourée d’artistes rayonnants aux talents multiples, Nadine Baboy nous invite à quitter le confort de nos sièges pour la suivre au cœur d’une expérience intime et pleine de vitalité. Un voyage immersif, réinventé chaque soir qui remet en question notre héritage et nos identités. Née au Congo, elle a quitté son pays lorsqu’elle était enfant pour venir en Belgique. Elle ne parlait alors que le lingala, sa langue maternelle. En arrivant en Europe avec ses parents, elleadûapprendrelefrançaispourpouvoirs’intégrer. Engrandissant, une langue a remplacé une autre et sa connaissance du lingala s’est peu à peu effacée au point de tout oublier avec pour corolaire la perte d’une partie de ses racines, le prix à payer de l’intégration. Comme une tentative de recoller les morceaux épars de son héritage, Nadine Baboy signe un spectacle réparateur et incandescent au carrefour des cultures qui la peuplent. Conjuguant poésie, danse, musique et chant, Désintégration Culturelle témoigne de l’itinéraire singulier de sa créatrice. Autodidacte, elle puise son inspiration dans les villes, les milieux cosmopolites qu'elle traverse au quotidien et d'où elle fait émerger un langage artistique qui célèbre la puissance du métissage imprégné d’influences provenant du hip hop, de la dance hall, du flamenco, du tango, du krump, de la house dance, etc. Un spectacle à découvrir du 22 au 24 septembre 2022 au Théâtre Varia. Toutes les informations pratiques ont été mises en ligne sur le site www.varia.be Rue du sceptre, 78 à 1050 Bruxelles
SPECTACLE : JUSQUE DANS NOS LITS
TOONE : LES MOUSQUETAIRESTROIS
C’est en collaboration avec Auguste Maquet qu’Alexan dre Dumas écrit "Les Trois Mousquetaires". Ils ont pour nom Athos, Pothos et Aramis et sont au service de Louis XIII. Arrivé de sa Gascogne natale sur un bidet jaune de robe, avec une lettre de recommandation de son gen tilhomme de père pour M. de Tréville, capitaine des gar des, à Paris, d’Artagnan doit gagnersabellecasaquedemousquetaires. Ilcommenceraparsebattreenduel avecceuxqui deviendront ses inséparables amis. L’amour que d’Artagnan porte à Constance Bonacieux (Constanske chez Toone), fidèle femme de chambre d’Anne d’Autriche, le lance dans l’aventure dite des "Ferrets de la Reine" : douze ferrets de diamants, présents du roi, que la reine a offerts à Buckingham. A l’instigation du cardinal de Richelieu qui veut perdre la reine, Louis XIII somme son épouse de les porter au prochain bal de la cour. Ces ferrets sont en réalité des bouts métalliques qui terminent des rubans. Dans le cas de la reine de France, ces ferrets sont ornés de diamants. Pour les commodités de la scène et aussi par confusion de récits, ces ferrets se transforment chez lesToone dupassé encollier dela reine. Cet épisode naît probablement d’un autre roman de Dumas : "Le Collier de la Reine" qui trouve sa source dans l’Affaire du collier de 1785 1786, scandale qui éclata en France à la fin de l’Ancien Régime, à la suite d’une escroquerie montée par la comtesse de la Motte aidée de Cagliostro. Ces derniers convainquirent le cardinal de Rohan d’acheter pour la reine un collier qu’il ne put jamais rembourser. Cette affaire compromit la reine Marie Antoinette qui était pourtant innocente. Confusion dans les récits, anachronisme font partie du quotidien des Toone. Ils ne s’embarrassent guère de détails à découvrir au Théâtre de Toone jusqu’au 10 septembre 2022. Voyez tous les détails précis sur le site www.toone.be Rue du Marché aux Herbes, 86 (Impasse Sainte Pétronille) à 1000 Bruxelles TOONE LE BOSSU Publié en 1857 sous la plume de Paul Féval, avocat breton qui se fait connaître comme romancier à Paris, Le Bossu ou le petit Parisien est le prototype des romans de cape et d’épée. Le héros, Henri de Lagardère dit le Bossu, sauve de justesse Blanche, fille de Philippe de Lorraine, duc de Nevers. Il a la double tâche de venger le père et de rendre la fille à sa mère. Le beau Lagardère, maintes fois repris au cinéma, détient la fameuse botte secrète du duc de Nevers et va s’en servir seul contre tous. Il usera de la ruse pour faire éclater la vérité. A cette fin, il se déguisera en bossu et, laid comme Esope dont il prendra le nom, va intriguer dansunParis corrompu. Leclimat decupidité s’aggrave encore par l’impact du système financier de John Law. Les Toone du passé ont rebaptisé la fille du duc de Nevers. Du prénom Aurore hérité de sa mère, l’héroïne est devenue Blanche dans le répertoire des marionnettes. Erreur d’une tradition orale ? Confusion naïve ? La question est ouverte. Le récit original du père Féval s’est étoffé sur la scène de Toone de la jeunesse du Bossu créée de toutes pièces par le fils de l’auteur qui va en exploiter la veine. Peu importe. Les deux auteurs n’ont ils pas les mêmes nom et prénom ? Duel entre l’honneur et l’ignominie, le Bossu fut à ce point populaire que les anciens Toone en ont dessiné les protagonistes sur leur castelet. Toone VIII en perpétue la tradition. Comme dit le bretteur : "Si tu ne vas pas à Lagardère, Lagardère ira t à toi." (sic). La pièce se joue dans de superbes décors et costumes dus à Thierry Bosquet. Un classique de kip kap et d’épées à applaudir chez Toone du 15 septembre au 8 octobre 2022. Plus de détails sur le site www.toone.be Rue du Marché aux Herbes, 86 (Impasse Sainte Pétronille) à 1000 Bruxelles
À part les nombreuses modifications du livret qu’il demande à son frère, Piotr Ilitch s’isole dans une façon de travailler quasi misanthropique, ne fréquente plus personne, n’a de contact qu’avec ses domestiques et s’impose un rythme de composition haletant. La partition est achevée en quarante quatre jours. Si elle propose une continuité narrative, la structure de l’opéra est épisodique. En effet, les trois actes sont à leur tour subdivisés en plusieurs tableaux. Ces épisodes individuels offrent au compositeur la possibilité de déployer son talent mélodique avec une partition extrêmement variée dont l’homogénéité est assurée par l’analogique et le rappel de motifs musicaux, un procédé qu’il avait déjà utilisé pour « Eugène Onéguine ». À l’instar des transformations survenues dans le théâtre musical français de l’époque, notamment avec « Manon » de Jules Massenet en 1884, « La Dame de pique » se caractérise par un formidable équilibre entre le spectaculaire et l’intimiste. Tout comme Dostoïevski le pratique enlittérature à lamêmepériode,l’intuitiongéniale de Tchaïkovski consiste àmettreenmusique un protagoniste aux états d’âme allant de la neurasthénie à l’obsession névrotique en passant par l’angoisse existentielle qui restaient jusqu’alorsinexploités àl’opéra. Ilen résulteuneœuvre romantique presque surréaliste, assez inclassable, parsemée d’horreur métaphysique.
Chère et bonne Madame et amie ! (...) Je suis venu à Florence cherchant l’isolement et la tranquillité nécessaires pour écrire un opéra qui doit être représenté la saison prochaine à Pétersbourg. (...) Je travaille avec acharnement et avec une jouissance infinie, car le sujet me plaît (...) et je suis tellement préoccupé de ma tâche, que tout ce qui est en dehors n’a pour moi aucun intérêt. ». Dans cette lettre adressée à la mezzo soprano belge Désirée Artôt de Padilla qui fut brièvement sa fiancée, Piotr Ilitch Tchaïkovski évoque l’écriture de La Dame de pique, son nouvel opéra. Le livret de Modeste Ilitch Tchaïkovski, le frère du compositeur, se base sur la nouvelle fantastique éponyme signée Alexandre Pouchkine et connaît dès sa parution en 1834 de nombreuses adaptations. L’histoire se déroule à Saint Pétersbourg. L’officier Hermann s’y prend d’une passion amoureuse pour Lisa, une jeune femme dont la condition sociale et financière est bien supérieure à la sienne. Fiancée au prince Ieletski, Lisa est la petite fille d’unemystérieusecomtesse qui, danssa jeunesse, avait fait fortune en jouant aux cartes grâce à une combinaison gagnante. Hermann, complètement obsédé par cette combinaison secrète, ira jusqu’à provoquer la mort de la Comtesse en essayant de la lui faire révéler. Il en perd son amour pour Lisa qui, désespérée, se suicide. Possédé par la vision cauchemardesque du fantôme de la Comtesse, Hermann devient fou et finit par se donner la mort à son tour.
OPÉRA : LA DAME DE PIQUE / PIKOVAYA DAMA «
La dernière Dame de pique a été présentée à La Monnaie il y a plus de quinze ans. Il s’agissait d’une reprise de la production duWelsh National Opera de Cardiff, dontla directionmusicale avait été confiée à Daniele Callegari et la mise en scène à Richard Jones. Aux commandes de cette nouvelle production de la Monnaie, il y aura la cheffe d’orchestre Nathalie Stutzmann et le metteur en scène David Marton, qui voyageront de concert à travers les méandres structurels préservés de cet opéra tout en l’animant d’enjeux thématiques contemporains. Une œuvre à redécouvrir à la Monnaie du 11 au 29 septembre 2022. Voyez tous les détails pratiques sur le site www.lamonaie.be Place de la Monnaie à 1000 Bruxelles
Le timbre orchestral particulier du compositeur y contribue aussi largement avec, par exemple, une divisionoriginale des cordes, unesérie de thèmes envoûtants attribués aux instrumentsà vent, ou encore le recours systématique à l’ostinato dans plusieurs combinaisons différentes... Dans une lettre à son frère, datée du 11 avril 1890, Tchaïkovski s’interroge : « Ou je me trompe complètement, Modia, ou La Dame de pique est réellement un chef d’œuvre. »
Ce corps à corps singulier est à découvrir au Théâtre National du 21 au 29 septembre 2022. Voyez tous les détails pratiques sur le site www.theatrenational.be Boulevard Emile Jacqmain, 111 115 à 1000 Bruxelles
SPECTACLE : CLOSING PARTY
Après Happy Hour et El pueblo unido jamás será vencido, Alessandro Bernardeschi et Mauro Paccagnella concluent leur Trilogie de la mémoire avec Closing Party. Ce bal de clôture sans paillette, à la fois absurde et ironique, nous donne à penser et à voir les derniers soubresauts des grandes utopies de l’Histoire. Dernier voletd’unsavoureux triptyque dépeignant lesfrasques de lacinquantaine, Closing Party invoque la fin et l’essoufflement comme nouveaux départs possibles, là où souvenirs intimes et mémoire collectives’entrelacent pourfaire corps. Alessandro et Mauro imprimentlesgestes etdéploient leurs trajectoires, de Marianne Faithfull au Boléro de Béjart, des années de plomb italiennes à Pier Paolo Pasolini, des plumes aux perruques. Sans oublier les tutus. Mais tout cela ne serait rien sans la beauté délicate de leurs corps de danseurs vieillissants, renforçant le caractère politique de la pièce où l’âge n’est plus seulement l’arrière plan méta phorique mais constitue bel et bien le cœur de la phrase chorégraphique. Une danse à deux, une valse des adieux, ironique et loufoque, un dernier bal à la fois grave et léger dont la partition scénique s’appuie sur un troublant jeu de double. Une performance live à découvrir du 27 septembre au 1er octobre 2022 au Théâtre National. Découvrez toutes les modalités pratiques sur le site www.theatrenational.be Boulevard Emile Jacqmain, 111 115 à 1000 Bruxelles
SPECTACLE : UNE TENTATIVE PRESQUE COMME UNE AUTRE Clément et Guillaume Papachristou sont jumeaux. Vêtus à l’identique, collant noir et pull subtilement pailleté, ils se présentent sur un plateau nu. Les deux corps gémellaires, l’un valide, l’autre porteur de handicap moteur IMC (infirmité motrice cérébrale), entament une danse faite d’enlacements et de séparations. Ils s’étreignent, s’agrippent l’un à l’autre puis discutent ou se chamaillent. Il y a dans le jeu de Guillaume Papachristou une forte authenticité, une urgence de l’émotion et une intensité de l’expression. Ses qualités singulières amènent une distorsion du temps, de l’espace et de la fiction communément admise, pour produire un théâtre instantané jusqu’à sa pointe extrême, un théâtre de l’altérité, du regard et de la distance, ou de la sexualité. Résolument performative et en contact direct avec les spectateurs, la pièce qui est réactivée au fil des années n’en finit pas, nouant et dénouant les corps ainsi que les dialogues drôles ou émouvants. Étonnamment, Une tentative presque comme une autre place les deux frères sur un pied d’égalité en tant qu’artistes et interprètes. Tissant un fil qui les lie, et relie Bruxelles à Marseille où ils vivent respectivement, Clément et Guillaume font de leur gémellité un territoire à découvrir. Chacun interroge son double et trouve dans ce miroir truqué des réponses et de nouvelles questions sur la richesse du lien qui les unit, éclairant leurs qualités et forces comme leurs défauts et faiblesses.
Avenue de Miramar à 1020 Bruxelles André Metzinger
Voilà un Zeller de premier choix et qui parle à tous ! Avec finesse et justesse, l’auteur explore ici le cœur des cinquantenaires confrontés à la réalité du temps qui passe et l’envie de vivre encore des choses loin de la routine journalière. Toute la mécanique du boulevard est là, mais en général dans ses pièces, l’intérêt se porte moins sur ce qui est dit que sur ce qui ne l’est pas. Ici, c’est tout le contraire. L’originalité de ce texte réside dans le fait que le public est le témoin et le réceptacle des pensées des personnages qui s’expriment en aparté. Les acteurs jonglent en permanence avec la technique du double langage et une vérité comique, cruelle et merveilleusement pathétique, apparaît. Moralité : il convient degarder sesamisprochesetsesennemisencore plus proches. C’est ce qu’expérimente Daniel le jour où il invite, contre l’avis de son épouse, son meilleur ami et sa nouvelle conquête. L’apparition de la jeune et sublime créature agit comme un catalyseur et provoque une tempête dans la tête des maîtres de maison, au point de bousculer leurs certitudes, réveillant frustration, jalousie et aigreur. A digérer au Centre culturel d’Auderghem les 10 et 11 septembre 2022. Voyez tous les détails complets sur le site www.ccauderghem.be Boulevard du Souverain, 83 à 1160 Bruxelles CONCERT : ABBA NEW GENERATION Revivez en direct les meilleurs tubes du groupe suédois Abba et pas en images de synthèse ou en hologramme ! Kristina, Ivanna, Dirk etSergese sont rencontrés cet hiver. Kristana et Ivanna fuyaient la guerre dans leur pays, quant à Dirk et Serge ils se produisaient dans un spectacle à Bruxelles. De leur sympathie mutuelle est né ce projet un peu fou de reprendre les standards d'Agnetha Fältskog, Benny Andersson, Björn Ulvaeus et Anni Frid Lyngstad dite Frida. Des chansons qui ont fait le tour du monde et qui ont emballé plusieurs générations. Pour ceux qui l’ignorent l'acrony me et palindrome ABBA est composé des quatre initiales des prénoms des membres (Agnetha, Björn, Benny, Anni Frid). Ce n'est qu'à partir de 1976que le désormais célèbre ambigramme avec un B inversé a été utilisé comme logo. Ce revival bien de chez nous permettra de les retrouver par l’intermédiaire de pas du tout sosies talentueuxqui serontaccompagnés par quinze musiciensdu « Super Trouper Concert Orchestra » et des « Dancing Queen Chorus Singers ». Ils vous éblouiront tant dans « Waterloo », « Dancing Queen », « Fernando », « Mamma Mia » que dans tous les autres ! Une madeleine de Proust à partager le 25 septembre 2022 au Palais 12. Référez vous aux modalités mises sur le site www.palais12.com
THÉÂTRE : L’ENVERS DU DÉCOR
CINÉ CONCERT : LE GRAND BLEU Après avoir été interrompue le 10 mars 2020 (première vague du Covid), annulée lors de la reprise prévue du 18 novembre au 11 décembre 2020 (deuxième vague du Covid), puis gelée une troisième fois d'avril à mai 2022 en raison d'une indisposition ducompositeur Eric Serra, la tournée de concert initialement concoctée pour le trentième anniversaire du film « Le grand bleu » de Luc Besson est relancée avec un passage par Bruxelles auPalais12. L’occasion de redécouvrir ce chef d’œuvre qui a marqué toute une génération et qui est devenu un succès inattendu au box office, lançant à la fois la carrière du réalisateur, de l’acteur Jean Reno et du compositeur Eric Serra. En quelques semaines, le disque a été certifié disque d’Or et les chiffres de vente ont encore explosés dans lesmois suivants pour atteindre le million de disques achetés, fait qualifié d’unique dans le domaine de la musique de film. Aujourd’hui, tout le monde s’accorde pour affirmer que la part du score dans le triomphe public du long métrage a été primordiale et, pourtant, elle a bien failli ne jamais exister sous cette forme. Au départ, le metteur en scène souhaitait un score symphonique pour coller à ce qui se pratiquait dans toutes les productions d’envergure. Bien que totalement autodidacte, Eric Serra a été choisi pour confectionner l’habillement sonore, quitte à ce que l’éditeur lui adjoigne un orchestrateur et un chef d’orchestre. Qu’importe, il était prêt à relever le défi. Face aux images, il s’est laissé emporté par son inspiration et s’est mis à improviser au synthétiseur pour, bien vite, fixer des thèmes. Grâce à des samplers, il a fait usage de sons à lui, de bruitages marins et s’est limité à un orchestre avec batterie, percussion et quelques autres instruments acoustiques. Au final, cette B.O. ne ressemble à aucune autre et reste immédiatement identifiable dès les premières mesures. Une immersion en milieu sonore qui lui apermisdedeveniruncompositeurpourl’écranàpartentière, travaillant parlasuitesurtouslesproduits réalisés par sonami Bessonetallantjusqu’àêtre sollicité auxEtats Unispourbroderune partitionautour du James Bond « Goldeneye ». Le concert « Le grand bleu » est prévu le 23 septembre 2022 au Palais 12 dans une version ciné concert en présence du compositeur et de ses musiciens. Voyez tous les détails pratiques sur le site www.palais12.com Avenue de Miramar à 1020 Bruxelles Daniel Bastié EXPOSITION : ATYPICAL GAIT 9TH BELGIAN KOREAN COMICS
Le Centre Culturel Coréen organise une neuvième édition de l' exposition belge de la bande dessinée coréenne. L’occasion de présenter cinq bandes dessinées, dont trois coréennes et deux b elges. A savoir : « Homme transparent » de Shim Daesup, « T hings I want to draw » de Gaheezy, « Jaein » de Lee Kyuta, « Vivre à FranDisco » de Thierry Van Hasselt & Marcel Schmit z et « Paysage après la bataille » d'Eric Lambé & Philippe De Pierpont. Ces artistes œuvrent constamment à créer leurs propr es univers qui sont déclinés de diverses manières selon le style de chacun. Pour la circonstance, des dessins originaux, des ma quettes, des vidéos, des croquis et des planches ont été rassem blées. Thierry Van Hasselt sera présent et travaillera dans l'ate lier installé sur place. Une manière ludique de se familiariser a vec ses mondes et de voir évoluer une œuvre pas à pas. Un év énement à découvrir jusqu’au 18 septembre 2022. Voyez tous les détails pratiques sur le site www.brussels.korean culture.og Rue de la Régence, 4 à 1000 Bruxelles
CONCERT : SALVATORE ADAMO
Une carrière qui s'étend sur plus de cinquante cinq ans, plus de trente albums, environ cinq cents chansons et pas moins de cent millions de disques vendus dans le monde : voilà les chiffres stupéfiants dont peut se targuer le chanteur belgo italien Salvatore Adamo ! Salvatore a une passion pour la musique. Sa mère et son père aimaient chanter et chantaient beaucoup. De la sorte, il s'est imprégné de la musique italienne mais, en même temps, il a aussi entendu Brel, Bécaud et Aznavour. Ainsi est né le son Adamo. Sa voix et sa mélodie portent des sonorités siciliennes, tandis que les paroles sont inspirées de la variété francophone. Dans les années 60, tout a été fort vite pour le jeune chanteur et les succès se sont enchaînés sans discontinuer. Qui dit Adamo, pense immédiatement à "Tombe la neige", "Vous permettez, monsieur" et "Les Filles du Bord de Mer". Les chansons plus controversées "Insch'Allah", une chanson pour la paix, et "Dolce Paola", une chanson de louange pour la princesse de l'époque, ont également très bien Petitefonctionné.anecdote, à la fin des années 60, il a été vedette de cinéma en se produisant dans trois fictions ; « Les Arnaud » avec Bourvil, « L’ardoise » avec Michel Constantin et « L’île aux coquelicots » avec Alice Sapritch. Par la suite, il a effectué quelques tours de pistes dans l’une ou l’autre production dans le rôle du chanteur Adamo ! Un demi siècle plus tard, sa légende reste intacte et il peut se retourner sur une carrière impressionnante et riche en performances. Néanmoins, sa faim de création le dévore toujours. Salvatore Adamo se produira au Cirque Royal à Bruxelles pour offrir à ses fans une soirée inoubliable. Il a une fois de plus mis sur pied un super spectacle. Venez apprécier ses nouvelles œuvres et ses classiques intemporels le mercredi 14 septembre 2022 à 20 heures. Voyez tous les détails complets sur le site www.cirque royal bruxelles.be Rue de l’enseignement, 81 à 1000 Bruxelles CONCERT : COEUR DE PIRATE Voilà dix ans que Béatrice Martin a fait son apparition dans nos vies sous l’alias Cœur de pirate. Dix ans au cours desquels elle a vendu plus d’un million d’albums, accumulé un million et demi d’abonnés sur Facebook et cent mille adeptes sur Twitter et Instagram. Sur les plateformes d’écoute en continu, trois millions de fans repassent ses tubes en boucle. Au terme de l’épisode Roses, une urgence créative s’est fait sentir et en tout juste trois mois, En cas de tempête, ce jardin sera fermé s’est conçu à temps pour célébrer sa décennie dans le métier. Son style musical met principalement en valeur des textes décrivant les hauts et les bas des relations de couple qui sont, pour la plupart, grandement influencés par
CONCERT : ÓLAFUR ARNALDS
Initialement prévu en 2020 au Cirque Royal, le concert d’Ólafur Arnalds avait dû être postposé pour raison de crise sanitaire. Tout le monde le savait, ce n’était que partie remise. En pleine forme, l’artiste islandais revient pour présenter entre autres ‘some kind of peace’, sa dernière réalisation en date. Sorti en novembre dernier, cet album aborde le lâcher prise et est remarquable par son ouverture et son honnêteté. À la lumière de toutce quis'est passé, ce concert sera sans aucun doute particulièrement significatif. Ólafur et son équipe d'artisans et de musiciens promettent une performance envoûtante qui abordera aussi bien son ancien répertoire que ses titres les plus récents. Ses révolutionnaires pianos mécaniques Stratus seront également de la partie, créant des harmonies inattendues et des séquences mélodiques surprenantes qui rendent chacune de ses performances uniques. Récemment, le bonhomme a signé la partition de la série en huit épisodes « Surface » a découvrir sur les plateformes en ligne. Un concert à applaudir les 20 et 21 septembre 2022 au Cirque Royal. Plus de détails complets sur le site www.cirque royal bruxelles.be Rue de l’enseignement, 81 à 1000 Bruxelles
les épreuves de sa vie, ses amours et ses valeurs personnelles. Par ailleurs, sa voix de chanteuse singulière et ses multiples tatouages sont quelques uns de ses traits caractéristiques qui sont les plus associés à sa personnalité artistique. Si elle maîtrise parfaitement l’anglais, elle chante essentiellement en français. Elle se produira pour un concert exceptionnel au Cirque Royal le lundi 26 septembre 2022 à 20 heures. Voyez tous les détails complets sur le site www.cirque royal bruxelles.be Rue de l’enseignement, 81 à 1000 Bruxelles
Visionner une fois encore un film tel que « Chantons sous la pluie » reste en soi toujours un évènement.
On jubile des scènes de danse avant qu'elles commencent et on rit des gags à mesure qu'ils nous reviennent en mémoire. Redécouvrir ce classique sur grand écran en présence d’un orchestre live dans une salle bruxelloise en magnifie l’ampleur ! Ce long métrage de Stanley Donen, considéré comme l’un des meilleurs de l’histoire de la comédie musicale, fait office de madeleine de Proust. Même si on l’a vu à de nombreuses reprises, on prend plaisir à le revoir encore et toujours. Il y a des œuvres comme ça qu'on connaît par cœur et avec lesquelles on a grandi de près ou de loin, que nos parents ont adoré et dont la force est de ne jamais lasser. Le récit s’amorce plein de paillettes et de glamour. Don Lockwood (joué par Gene Kelly) et Lina Lamont (Jean Hagen) sont des stars mondiales absolues du cinéma muet. Ensuite, le film parlé s'installe et la voix de Lina ne s'avère pas vraiment adaptée. Kathy Selden, jouée par Debbie Reynolds, est amenée à réenregistrer le rôle de Lina et cela signifie le début d'une intrigue amoureuse entre la vedette masculine et la jeunette qui débute en coulisses, engendrant des situations comiques, de jolis numéros de claquettes et des chansons joyeuses. Un classique pur du bien être rempli de mélodies délicieuses que tout le monde peut chanter, siffler ou tapoter. Le chef Dirk Brossé dirigera l’Orchestre Philharmonique de Bruxelles les samedi 17 et dimanche 18 septembre 2022 à Flagey. Voyez tous les détails concrets sur le site www.flagey.be Place Sainte Croix à 1050 Bruxelles Paul Huet CONCERT : LE CARNAVAL DES ANIMAUX
Le nom de Camille Saint Saëns reste assez justement associé à ce Carnaval des animaux composé en 1886 et créé quelques mois plus tard dans le cadre du carnaval de Paris sous la direction de Charles Lebouc. Une œuvre à laquelle le compositeur n’accordait pas d’importance et qu’il considérait comme mineure. Il atoutefoisfallu attendre 1922pour que cette partitionsoit jouée intégralement peu de temps après le décès de son géniteur. Cette partition s'inscrit dans une tradition française de pastiche musical sous couvert d'une description animalière. De nombreuses citations s’y conjuguent, dont un clin d’œil à Rameau, Offenbach, Mendelssohn et Rossini, ainsi que des bouts de chansons enfantines. Depuis, l’habitude a été prise de rassembler tous les morceaux au menu d’un même enregistrement ou d’un même concert. « Le carnaval des animaux » se compose de quatorze tableaux pourune durée d’environ vingt minutes. Dans cette fresque musicale, le lion côtoie les poules et les coqs, la tortue croise l’éléphant, le majestueux cygne rencontre des pianistes, etc. Voilà une relecture de ce classique auquel contribue l’illustrateur Grégoire Pont qui créera des dessins originaux en collant à la musique, laissant
CINÉ CONCERT : CHANTONS SOUS LA PLUIE
la voie libre au récitant Emmanuel Bénèche et les coudées franches aux pianistes Jean Sugitani et Michael Ertzscheid, soutenus par l’Ensemble Les Siècles. Des extraits des « Suites 1 & 2 » d’Edvard Grieg seront proposés en complément de programme. A écouter et à voir le 18 septembre 2022 à 14 heures à Bozar. Plus d’informations sur le site www.bozar.be Rue Ravenstein, 23 à 1000 Bruxelles André Metzinger
CONCERT : CARMINA BURANA « CarminaBurana » est une œuvre inspirée par vingt quatre poèmes datés du XIIIe siècle. Écrits en latin médiéval, ces textes n'ont été découverts qu'en 1803 dans une abbaye allemande. En 1935 et1936, le compositeur allemand Carl Orff décide de les mettre en musique. Des poèmes profanes et religieux qui traitent majoritairement de thèmes païens avec comme protagonistes des ecclésiastiques défroqués ou des étudiantsvagabonds. Le manuscritcomportedes chansons d’amour, des chansons à boire et à danser ainsi que des pièces religieuses Inspiré par cet ensemble, le musicien munichois y a planté toute son inspiration pour concevoir une partition tonique, délibérément simple, conçue pour grand orchestre et chœur, articulée autour de pulsations et de rythmes vigoureux aux sonorités luxuriantes. La Musique Royale des Guides, le chœur d’Arenberg, le chœur de l’Union européenne et Graciela Morales, François Pardailhé ainsi que Halidou Nombre, solistes de la Chapelle Musicale Reine Elisabeth, interprèteront cette œuvre en concert le 7 septembre 2022 à Bozar. Plus d’informations sur le site www.bozar.be Rue Ravenstein, 23 à 1000 Bruxelles André Metzinger
EXPOSITION : QUARTIER DES FILLES Station de métro Yser, le long de la petite ceinture bruxelloise, entre le Boulevard Émile Jacqmain et le Quai au Foin, on trouve la seule véritable zone de racolage de Bruxelles. Dès le matin, des filles de l’Est, bulgares ou roumaines, mais aussi des Belges, des Africaines et des Chinoises, y tiennent les murs. Le photographe Philippe Jeuniaux s’est baladé dans le coin et a immortalisé le petit monde des arpenteuses pour exposer le résultat de ses tra vaux sans voyeurisme et avec un énorme respect. On le sait, la prostitution reste le plus vieux métier du métier et ceci aussi loin que remonte l’humanité. Des clichés à découvrir à la galerie Contretype jusqu’au 11 septembre 2022. Voyez tous les détails concrets en allant sur le site www.contretype.org Cité Fontainas, 4 A à 1060 Bruxelles
HUMOUR : LES PINGOUINS DE L’AUBE
Rosine Valentin est ouvreuse au prestigieux Brussel’s WHalll Palace depuis plus de quarante six ans. Mais hélas cette vénérable institution bruxelloise n’aura pas été épargnée par la pandémie qui a secoué la planète en 2020. Le spectacle prévu ce soir doit être annulé et demain le théâtre devra fermer ses portes. Rosine Valentin ne peut s’y résoudre. En grande professionnelle, elle va tout assumer : l’accueil, le placement des spectateurs, la diffusion d’un film dont il y a six bobines… Et comme elle seule détient les clés, que le personnel est parti, c’est le moment ou jamais de dire au revoir à ce théâtre qui « est toute sa vie ». Une vie sage et rangée, en retrait, en attente et surtout dans l’ombre. Et si ce soir, la sage Rosine se lâchait ? « Les pingouins à l’aube » est un récit de vie, une plongée dans l’histoire mais aussi un hommage aux invisibles, et au monde culturel qui comme la banquise, semble voué à une possible Undisparition.onewoman show pour marquer la fête d’ouverture de saison d’Escale du Nord et la fête de la Fédération Wallonie Bruxelles. À cette occasion, Zidani revient à Anderlecht, un territoire qu’elle connaît bien, pour y avoir vécu vingt sept ans. Un spectacle à applaudir le 23 septembre 2022 à la Salle Java. Voyez les modalités pratiques sur le site www.escaledunord.brussel Drève Olympique, 60 à1070 Bruxelles
Daniel Bastié DVD : UN TALENT EN OR MASSIF Nicolas Cage campe ici un comédien endetté (son double) en attente de l’immense contrat qui lui permettra de retrouver les faveurs du public. Afin de rembourser ses créanciers, son agent lui propose de se rendre à l’anniversaire d’un dangereux milliardaire dont la fille se révèle être sa plus grande fan.
Daniel Bastié
Quarante ans de mariage, cela se célèbre en grandes pompes. Aussi les enfants de Marie et Claude Verneuil ont décidé de leur réserver unesurprise. Pasquestiondepayer unvoyage àl’étranger ou de les amener dans un restaurant huppé, mais de rassembler toute la famille pour cet anniversaire. Toute ? Oui ! La famille au sens très large, en conviant bien sûr les beaux parents à la fête ! Comme chacune des filles est mariée à quelqu’un issu de l’immigration se posent très vite les questions culturelles et religieuses. Sans mettre les principaux intéressés au courant, voilà que débarquent le papa et la maman de Rachid, David, Chao et Charles, venus respectivement d’Algérie, d’Israël, de Chine et de Côte d’Ivoire. Les quelques jours à vivre ensemble s’annoncent mouvementés. Philippe de Chauveron, réalisateur aux comman des des deux épisodes précédents et de la série « L’élève Ducobu », signe un film familial à la fois drôle et caustique qui joue avec les poncifs, nous parle de la difficulté à (parfois/souvent) vivre ensemble, accumule les séquences amusantes et nous présente Christian Clavier dans le rôle d’un beauf empreint de préjugés, un zeste xénophobe et, in fine, rempli de générosité. Il n’y a pas vraiment de leçons à tirer de ce long métrage qui se laisse visionner comme le bon délassement qu’il est, même s’il souligne que connaître l’autre aide grandement à faire tomber les barrières de la défiance et à créer des liens de fraternité. Il met également sur la table la cohabitation des religions et certains problèmes politiques entre, notamment, le monde arabe et Israël. On s’en doute, tout finit le mieux du monde avec une fiesta boum boum dansla vaste propriété des Verneuil où chacun seréconcilie avec son voisin et oublie les répliques dures dardées tous azimuts bien avant.
Mais le projet dérape lorsque la CIA l’invite à investiguer sur les activités criminelles de son hôte. Rapidement, ce qui ne devait être qu’une prestation de routine prend une allure de sauve qui peut ! avec l’intégrité physique du principal intéressé complètement remise en question. Bien sûr, il s’agit d’un film d’action pétaradant comme Nicolas Cage les fait si bien, mais qui lui permet ici de montrer l’étendue de son talent en passant d’un registre à l’autre, à des lieues de toute une série de navets qu’il a accumulés ces dernières années. Le concept se veut simple. Le neveu de Francis Ford Coppola (Apocalypse Now) joue ici un rôle qui lui ressemble avec une autodérision bienvenue, puis nous refait le coup de la castagne et des poursuites avec leurs travers outranciers, ses grimaces et ses regards insistants. Le réalisateur Tom Gormican connait les ficelles de la technique à lubrifier pour ne jamais ramollir le tempo et les seconds couteaux sont à la hauteur des attentes. Bien sûr, les inconditionnels de Cage se régaleront des nombreux emprunts à sa carrière et jubileront de le retrouver dans une prestation qui l’autorise à cabotiner. Pour beaucoup, il restera l’inoubliable Sailor de « Sailor et Lula » de l’esthète David Lynch. Un jalon dans sa longue filmographie !
DVD : QU’EST CE QU’ON A TOUS FAIT AU BON DIEU ?
Clin d’œil du réalisateur : l’inspecteur s’appelle Vivès, et il enquête sur une jeune fille brûlée vive, qui hante ses nuitsblanches. Mine de rien, le film quittele thriller et s’enfonce dans l’analyse des caractères, faute d’un véritable dénouement. C’était prévu au programme : 20% des affaires restent non élucidées, et celle ci, tirée d’un chapitre du livre, en est une qui vous restera en tête.
CINÉMA : LA NUIT DU 12 Thriller de Dominik Moll, avec Bastien Bouillon, Bouli Lanners, Anouk Grinberg, Pauline Serieys, Théo Cholbi, Johann Dionnet et Pierre Lottin. France Belgique 2022, 114 min. Sortie le 31 août 2022.
Avis A la différence des autres, un thriller qui le restera jusqu’à la fin sans qu’on connaisse l’assassin. C’est compensé par l’analyse approfondie des caractères et de la société. Michel Lequeux
Dominik Moll, réalisateur français né d’un père allemand, est l’auteur de ce thriller fait dans la même veine que son film précédent, Seules les bêtes (2019), qui nous plongeait sur la piste d’un autre crime commis lui aussi sur une femme lors d’une tempête de neige en Lozère. Le point commun des deux films,c’est qu’ils’agitchaquefoisd’unthrillerjouéparBastienBouillondanslerôleduflicqui enquête. Mais au delà de l’enquête, le film fore la personnalité des deux inspecteurs : Johan parce qu’il a un idéal de justice en lui contre ces 20% de dossiers remis au placard, et qu’il s’éprend de la juge ; son collègue, interprété par Bouli Lanners, parce que sa femme l’a quitté pour un autre et qu’il aurait voulu être prof de français pour révéler la puissance des mots aux élèves.
Résumé du film Yohan, inspecteur à la PJ de Grenoble, est obsédé par l’assassinat de Clara, brûlée vive une nuit, alors qu’elle revenait d’une soirée entre amies. Il passe au peigne fin la liste des suspects : chacun a un alibi.
Commentaire A partir du livre de Pauline Guéna, Une année à la PJ, Dominik Moll a bâti un thriller haletant. Il nous glace le sang avec cette jeune femme cadrée la nuit du 12 octobre, au retour d’une soirée entre copines. Il nous la montre en train d’envoyer un dernier message à sa meilleure amie. Et puis soudain, un inconnu la rattrape, l’asperge d’essence et allume le feu avec son briquet. Sans dire un seul mot. La torche vivante s’enfuit sur le chemin et va s’effondrer quelques mètres plus loin. Qu’avait fait Clara pour mériter ce bûcher, sinon d’être trop belle, trop libre, trop facile avec les hommes ? Au fil de l’enquête qui s’amorce, tous les suspects vont être interrogés, et tous ils auraient pu commettre cet acte abominable. Tous, ils avaient des raisons d’en vouloir à Clara qui se partageait entre eux avec une franche liberté, faisant de son corps ce qu’elle voulait. Ce que le thriller montre, c’est que la société n’aime pas les filles faciles : Clara l’avait bien cherché, elle a récolté ce qu’elle avait semé. Même parmi la police, certains le pensent et mettent en boule les deux inspecteurs chargés d’enquêter. Ce qui est au cœur de l’affaire, c’est le rapport biaisé entre les femmes et les hommes : les femmes soumises depuis toujours aux mâles, et les mâles dominateurs, qui n’apprécient pas qu’elles leur fassent faux bond. Et qui s’en vengent par le feu. Comme des bêtes, même si celles ci ont peur des flammes.
Le tournage a eu lieu à l’automne 2021 dans les environs de Grenoble, et notamment à St Jean de Maurienne et Villargondran.
Cette romance épique en cinémascope et effets spéciaux fait défiler les époques en nous montrant une reine de Saba noire comme l’ébène, des Ottomans sanguinaires, visqueux et obèses, et de vieilles Anglaises hypocrites et sournoises. Toute la panoplie humaine défile devant notre djinn qui s’adapte à chaque style mais qui ne demanderait pas mieux que de pouvoir enfin quitter sa bouteille d’encre.
CINÉMA : TROIS MILLE ANS À T’ATTENDRE Romance épique de George Miller, avec Idris Elba, Tilda Swinton, Aamito Lagum, Matteo Bocelli et Kaan Guldur. USA Australie 2022, 108 min. Sortie le 14 septembre 2022. Résumé du film Lorsqu’une érudite britannique invoque un djinn à Istanbul à l’aide d’une fiole magique achetée dans le grand bazar, elle ne se doute pas de ce qui l’attend. Le génie lui offre d’exaucer troisvœuxenéchangepourlui derecouvrerlalibertéaufonddelabouteilleoùil secache. Maisl’érudite se méfie de ces vœux qui finissent le plus souvent mal dans les contes qu’elle étudie.
Idris Elba est aussi disc jockey confirmé, produisant du hip hop et de la soul. De quoi donner à son personnage une patine musicale orchestrée par Junkie XL, le compositeur du film auquel George Miller a refait appel après Mad Max : Fury Road (2015).
Dommage que la fin de l’histoire vire au pathos, avec une érudite conquise par l’amour. Pas celui des livres mais du cœur. Trop de fondus au noir sur un scénario qui finit par s’essouffler.
L’érudite est interprétée par Tilda Swinton, la sorcière blanche du Monde de Narnia, devenue la muse de plusieurs grands couturiers. Elle fait ici la revêche au cœur fragile. Quant au djinn, c’est Idris Elba qui le campe avec une taille de géant soufflée par la fumée de la lampe : de beaux effets filmés par John Seale, l’opérateur en chef. L’Omar Sy britannique donne au génie une certaine épaisseur lorsqu’il va se terrer au fond de la cave, sous l’effet des ondes magnétiques découvertes en Angleterre. On l’a vu dans Mandela : un long chemin vers la liberté en 2013, et dans La Montagne entre nous, un mélodrame d’aventure américaine avec Kate Winslet en 2017.
Pour la petite histoire, ce n’est pas à Istanbul qu’ont ététournées les vues sur le Bosphore comme il était prévu, mais en Australie, à Sydney et dans les environs. La cause en fut la pandémie durant laquelle s’est opéré le tournage. On se croirait pourtantdans le Grand Bazar et chez le sultan de la Sublime Porte.
Avis Malgré la finquitourne au pathos, une comédieassez drôle inspirée des Mille et Une Nuits. Avec un djinn qui veut sortir de sa boîte. Michel Lequeux
Commentaire George Miller, le réalisateur australien des quatre Mad Max et bientôt du cinquième, est allé chercher son sujet dans une nouvelle d’A. S. Ryatt, Le Djinn dans l’œil de rossignol, parue en 1994 dans un recueil du même nom. C’est une adaptation d’un conte tiré des Mille et Une Nuits, « La lampe merveilleuse d’Aladin ». Le film prend cependant le contrepied du conte : au lieu d’exaucer fidèlement les vœux de celle qui a mis la main sur la lampe, le djinn ne rêve qu’à s’en échapper, et il multiplie les offres auprès de la détentrice, une érudite grincheuse et soupçonneuse que seul fascine le monde des histoires. Elle en a d’ailleurs fait son métier de narratologue : une boutade à la nouvelle. Le djinn va lui fournir une sacrée matière à explorer : 3 000 ans passés à attendre sa liberté (d’où le titre du film), depuis la reine de Saba jusqu’à ce jour dans les souks, en passant par l’épisode de Soliman le Magnifique et de son fils Moustafa. Le djinn n’a pas cessé, depuis, de rouler sa bosse et sa fiole dans les eaux du Bosphore où on l’avait précipité.
CINÉMA : FREAKS OUT
Commentaire Freaks Out, "les monstres à l'affiche", est le deuxième long métrage de Gabriele Mainetti, récompensé pour son film fantastique On l’appelle Jeeg Robot, avec également Claudio Santamaria dans le rôle principal de super guérisseur entré en contact avec des substances radioactives.
Aventure fantastique de Gabriele Mainetti, avec Aurora Giovinazzo, Claudio Santamaria, Pietro Castellitto, Giancarlo Martini et Franz Rogowski. Italie Belgique 2021, 141 min. Sortie le 21 septembre 2022. Résumé du film Rome, 1943. Sous l’occupation nazie, la Ville éternelle accueille quatre monstres de foire : une femme pile électrique capable d’allumer les lampes par un simple contact, un homme à la face de singe doué d’une force colossale, un albinos contrôlant les insectes et un nain qui aimante les objets métalliques, dont les couteaux. Le problème, c’est qu’ils n’ont plus leur place dans ce monde où les nazis font la chasse aux juifs et aux personnes anormales. Sauf que Franz, le directeur d’un cirque allemand, voit en eux des êtres qui pourraient renverser le cours de la guerre en train de se perdre pour les nazis.
Quant au pianiste nazi, il est interprété par Franz Rogowski, acteur, chorégraphe et danseur allemand qu’on a pu voir dans Happy End de Michael Haneke et dans J’étais à la maison mais..., Ours d’argent de la meilleure réalisation à la Berlinale de 2019. Sa composition dans le rôle d’une Cassandre éthéromane est absolument flippante. Notre compatriote Éric Godon, polyglotte, fait aussi partie de la distribution en tant que l’âme damnée des nazis.
Le film, montré à la Mostra de Venise en 2021, a été récompensé par le David di Donatello 2022 pour la production, la photo et la décoration. Le tournage a eu lieu en Calabre, dans le Latium et dans les Abruzzes.
Avis Une époustouflante orgie de cinéma menée par quatre monstres de foire à la Fellini. Ils nous font voir leurs pouvoirs extraordinaires. On en redemande. Michel Lequeux
Ce film lui aussi fantastique s’inscrit dans la veine de Fellini, avec des monstres de foire auxquels on s’attache immédiatement. On retrouve le même baroque pris dansla foulée de l’Histoire. L’histoire avec un grand H. Lecontexte évoquela déportationdesjuifssous l’occupation nazie en Italie, mais nos quatre monstres mettent leurs pouvoirs en œuvre pour s‘y opposer. Ils sont rejoints par les partisans qui vont les aider. Mais là encore, toujours dans le sillage de Fellini, ce sont des éclopés, unijambiste, éborgné, bossu, quiferontle coupde feucontre l’occupant. Côté nazi, les monstres sont plus terribles encore, avec des brutes sanguinaires, et surtout ce pianiste éthéromane doué de six doigts à chaque main, qui a deshallucinations, entend sonner un téléphone d’aujourd’hui (super anachronisme) et voit la chute du IIIe Reich. Une sorte de Cassandre de la fin qui voudrait retourner les quatre monstres contre l’inéluctable. Surtout la petite pile électrique capable d’électrocuter ses adversaires qui veulent la violer. C’est très bien joué, jusqu’à la démesure même, par nos quatre personnages qui sont les cavaliers de l’Apocalypse et qui vont se déchaîner à la fin du film. Peut être d’ailleurs que la pile électrique en fait trop au bout du compte pour redevenir une jeune femme normale, amoureuse de son albinos. C’est accompagné par une musique foraine en partie composée par le réalisateur lui même, également musicien de ses films.
VENDREDI 13 ET DEMI Voilà une histoire haletante au rythme soutenu où l'auteur, qui connaît ses classiques (un petit clin d'oeil au "Scream" de Wes Craven en passant), met nos nerfs à rude épreuve en nous faisant partager l'angoisse toujours grandissante de l'héroïne (Katia Delmotte) face aux menaces de mort répétées dont elle fait l'objet dans ce mini polar plutôt bien ficelé. Mais qui donc veut la peau de Katia Delmotte et un vendredi 13 de surcroit ? De quoi rendre superstitieux les moins crédules. Les supputations vont bon train. Son collègue Alex qu'elle a doublé pour un poste de secrétaire de direction et qui depuisa la haine? Gérard Pignotte, untype qu'elle a accidentellement tamponné avec sa Clio sur un passage pour piétons alors qu'il traversait au rouge ?
Vivement conseillé pour les amateurs de suspense. Ed. Lamiroy 34 pages Alain Magerotte MADAME IRMA
L'homme a juré qu'il se vengerait ! Chloé Leterme, ex camarade de classe qu'elle coiffait sur le poteau chaque année durant les études secondaires et qui lui a dit qu'elle ne perdait rien pour attendre même si cela devait lui prendre vingt ans avant de passer à l'acte ? Katia soupçonne même Rodolphe, son misérable compagnon qui l'a abandonnée lorsqu'elle était enceinte de Damien, un gentil petit garçon qui affiche, aujourd'hui, cinq ans au compteur. Lesuspense nenouslâche pas jusqu'au twist final qui en surprendra plusd'un et plusd'une, croyez moi. Ce récit mené tambour battant met également en exergue les questionnements sur la nature humaine chers à l'auteur; la complexité des rapports et de la pensée souvent tortueuse qui conduit parfois à imaginer le pire.
Ne vousest iljamaisarrivé, lorsdeces fêtesforaines populaires, d'avoir cettefurieuse enviedeconsulter « madame Irma », voyante extralucide pour lui faire lire les lignes de votre dextre, voir s’agiter vos semaines futures dans sa boule de cristal ou l’amener à tirer les tarots qui dévoileront votre avenir ? Connaître le destin fait partie de ces demandes qui nous taraudent. Le futur demeure un mystère que nous aimerions résoudre pour clarifier nos affaires de cœur, nos histoires d’argent, nos soucis professionnels, planifier l’heure de notre décès, etc. L’ambiance de cet ouvrage n’est évidemment pas de s’incruster dans notre existence en révélant les arcanes de demain, maisde nousfaire sourire à travers des commentaires de lecteurs concernant de prétendues prédictions émises par la susdite voyante. Au fil des pages, on découvre un ton qui devrait plaire aux fans de Philippe Geluck, avec une façon d’y toucher du bout des doigts en maniant la dérision, en sautant sur les mots pour les dégonder, en passant les réflexions à la moulinette de l’absurde, en mettant en saillie la bêtise humaine et en caricaturant les dictons populaires. Bien sûr, il n’existe aucun sens de lecture imposé. Voilà un ouvrage cartonné qu’on feuillette à son rythme, qu’ondévore assidûment ouqu’onoffre comme cadeau aux copains. A prendre au énième (à chacun de compléter après lecture) degré après achat ! Ed. Lamiroy 85 pages Daniel Bastié
212
Ed. M.E.O. 238 pages Andrea Cerasi CES ÉTOILES
La chute du monde romain et le déclin d’un système ! DANS LA NUIT
UNE COLONNE POUR LE PARADIS Antioche. Cinq siècles après notre ère. Les chrétiens triomphent partout et souhaitent imposer leur férule. Une juste revanche après des siècles de persécution. Dans leur ligne de mire, annihiler le paganisme et imposer le règne du Christ sur terre. Dans ce monde en proie à une violence renouvelée, un moine et un romain fortuné suivent leur voie faite de hauts et de bas. Philippe Fiévet revient sur une période trouble de notre passé et se penche sur un pan de l’histoire de notre civilisation en proie à un désordre qui coïncide avec le déclin d’un empire. Rien n’est épargné aux vivants : la violence, les humiliations, les mortifications, la cruauté. La reconstitution est exemplaire et nous renvoie aux plus belles pages de « Salammbô », même si Antioche n’est pas Carthage. L’auteur oppose ici les plaisirs de la vie à l’austérité d’une voie monacale. Deux tracés qui diffèrent et qui, néanmoins représentent les rapports qui s’entrechoquent dans une société laminée par les extrêmes, déchirée entre ferveur aveugle et cruauté assumée, obéissance et vœux de liberté. Les temps sont incertains et la fin d’un règne approche à grands pas. Le jugement dernier va t il rompre les derniers liens ténus qui rassemblent les hommes ?
L’Ardenne se trouve au centre de ce second roman de Jean Pierre Balfroid. Un livre qui fait la part belle part aux paysages et qui leste les sentiments de sincérité. Ruffin est bûcheron et n’a jamais quitté sa régionnatale. L’actionsesitueaumitandesannées50.Uneépoquedurant laquellelescitadinsestivaient à une centaine de kilomètres de chez eux pour quitter le bitume des métropoles et s’oxygéner dans les bois luxuriants qui entourent le pays de Gaume. Sans rien préméditer, le protagoniste entretient une liaison avec Shirley, une Bruxelloise mariée et mère de deux jeunes enfants. De leurs rapports naît Adeline, dont il ignore l’existence. Atteinte d’une maladie orpheline, cette dernière perd lentement la vue. A la mort de son épouse, Ruffin se rapproche lentement de la fillette au point de la considérer comme l’enfant qu’il n’a jamais eu et sans savoir qu’il est son géniteur. Il lui apprend à pratiquer l’équitation et lui offre un chien d’assistance. Chaque instant le gave d’un bonheur nouveau. Pour ne pas tomber dans la redite, l’auteur évite les poncifs et le mélodrame. Partiellement inspiré d’une histoire réelle, « Ces étoiles dans la nuit » propose un témoignage poignant sur l’amitié intergénérationnelle, la bienveillance et le dépassement de soi, sans occulter les zones d’ombre de l’âme humaine. Ed. M.E.O. pages Sam Mas
Lesmigrantsukrainienssont cheznous, fuyantlaguerre. Leursituation n’est malheureusement pas unique et le roman de Ghazi Rabihavi, traduit en français par Christophe Balaÿ, nous rappelle le sort de ces femmes et de ces hommes jetés à la porte de leur maison pour aller grossir le lot des réfugiés qui s’agglutinent un peu partout en espérant un jour peut être revenir chez eux ou s’établir durablement dans de bonnes conditions dans un pays allié. A l’instar de nombreux compatriotes, Ozra et son mari Issah ont subi la guerre contre l’Irak et survivent aujourd’hui dans une pièce sans confort à Téhéran. Les difficultés ont mis à mal leur amour et leur union conjugale ne tient plus qu’à la présence de leur fille Mariam, handicapée suite à la chute de sa mère lors d’une pluie d’obus. La promiscuité d’autres réfugiés anime un quotidien fait de reproches, de souvenirs qui surgissent à l’emporte pièces mais également d’opportunités qui permettent de confronter différents modes de pensées, dont certaines vont à l’encontre de l’Islam rigoureux appliqué en Iran. Le résultat interpelle forcément. On se trouve dans une tranche de réalité à peine romancée et on découvre le vécu d’expatriés poussés loin de leurs racines et de chez eux par les chars et les bombes. Pour survivre, ils n’ont pas d’alternative. Puis, onse surprend à oser la question desavoir ce qu’onaurait fait à leur place et là on doit avouer qu’on ne sait pas. Un conflit d’une pareille ampleur ne laisse aucune place aux discours et à la rhétorique, mais à la prise de décision et à l’urgence. Il ne faut pas oublier que la population a fui nos villes en 39 pour échapper à l’avancée des nazis. Aujourd’hui, nous referions sans doute la même chose sans trop savoir où aller, où déposer nos valises. Sans pathos, mais avec un réalismecru, l’auteurdonneàlireunechroniqueenquatrepartiesqui s’alimentedesdifficultésprésentes autant que de bribes de souvenirs qui remontent malgré elles. Il parle également de la désagrégation d’un couple et des oubliés de l’Histoire moderne au profit d’autres horreurs beaucoup plus récentes ! Serge Safran
282 pages Paul RUBINEHuet
LE SOURIRE DE MARIAM
Ed.
LE DERNIER JOUR DE LA VIE DE PAMELA SUE
Pour la rentrée, les Editions du Tiroir nous offrent un Artbook de Rubine signé par DiSano et Walthéry au dessin et Mythic au scénario. Un Artbook? Oui, mais pas tout à fait selon la définition acceptée de ce mot d’origine anglo saxonne où il ne s’agirait que d’un simple recueil d'images, de qualité, destiné au seul plaisir des fans et décidés à y mettre le prix. Un recueil qui se feuillette et se range tout aussitôt. Cet Artbook se différencie des autres car les auteurs ont choisi trois axes de développement : le dessin, le backstage et le scénario. Le dessin, l'évidence, surtout réservé aux pages impaires, filles, jolies filles, bords de piscine au déclinde la belle saison qui se cherche un dernier souffle dans l'été indien. Les pages paires permettront au lecteur de soulever un peu le voile de la création, documents, crayonnés, encrages en noir et sépia. Et enfin, le fil conducteur, la trame, le scénario qui invite à tourner les pages. Il y a plusieurs années, l’actrice oscarisée Pamela Sue a été victime d’un sniper au bord de la piscine d’un palace situé non loin du Lac Michigan. Malgré une traque implacable de la police, l’assassin court toujours. Avec le temps, les fans sont passés à autre chose sauf l’une d'entre eux qui vient chaque année, à la date anniversaire, vivre, au détail près, la dernière après midi de la star sur le lieu même de la tragédie… avant de disparaître. Il s’agit d'un tirage de tête avec un frontispice cousu et signé par les auteurs. Ed. du Tiroir 48 pages Jamie-Lee Smit
Elise Jane
Plutôt que d’alterner moments émouvants et grands états de liesse, l’autrice soigne psychologie et les caractères pour éviter de tomber dans le piège des poncifs. Scotchée par cette lecture, j’ai dévoré ce récit d’une traitre en passant une nuit blanche.
J’ai rencontré Cécile au salon Romance Addict à Vendargues en France et j’ai voulu découvrir son roman pour le partager, car l’histoire pourrait être la vôtre. Kat est célibataireet aélevéseulesonfilsmaintenantâgédevingt ans. Avec un passé très douloureux et un présent compliqué, Kat a su relever tous les défis de la vie : un travail, un garçon bien élevé, une maison et la maladie. Pourtant, une chose importante lui manque : l’amour de sa vie. Cet homme auquel elle pense depuisdenombreusesannées. Max, quantàlui, estunbel homme qui a réussi dans sa vie professionnelle mais sa vie amoureuse est loin d’être merveilleuse. En plein divorce, il comprend que son mariage n’a été que mensonge, supercherie et que sa femme Angélica est un être machiavélique. Dans cette tourmente qu’est le divorce, Max réalise qu’il est prisonnier de sa propre vie. Une vie que son père et Angélica ont orchestré à la baguette depuis trop longtemps. Alors, dans ce chaos, Max se souvient de celle qui a fait vibrer son cœur et qui lui manque toujours autant : Kat, son amour de jeunesse.
Ed. 180° 338 pages Amélie Collard
J’ai beaucoup aimé ce roman qui est bien écrit et dont les émotions se ressentent à travers chaque chapitre. Beaucoup de lectrices et lecteurs se reconnaîtront peut être dans cette histoire et si c’est le cas, sachez que l’amour est toujours le plus fort malgré les obstacles que la vie met sur votre chemin. Bonne Lecture à toutes et à tous. pages AU DELÀ DES OMBRES
SEA, SEX & LOVE
Une mère célibataire n’a pas d’alternative que de mentir sur ses études pour entrer dans une société prisée. Si elle ne se rend pas immédiatement compte des conséquences de son mensonge, elle découvre progressivement l’engrenage dans lequel elle a mis les pieds. En parcourant le monde, elle doit apprivoiser ses craintes et faire face aux imprévus, garder la tête haute et ne pas flancher. Pour cela, elle sait qu’elle bénéficie du soutien d’amies singulières. Bien entendu, l’amour se présente, mais également l’exhumation d’un secret bien lourd à porter. Si la vie est unlieu d’apprentissage, ellepeut devenir un enfer pour certaines. Sophie Kester a voulu raconter une histoire ordinaire qui, subitement, esquive en abordant une tangente, en mettant un nom sur la souffrance et en montrant que les barrières peuvent être soulevées à force dé ténacité, par le don de la parole et la présence de personnes dignes. Emilyest bluffante devérité et, par mimétisme, on souhaite lui ressembler (un peu voire beaucoup). Son énergie est débordante et on devine en elle une battante malgré les avanies. Les collègues et les quidams qui traversent ce roman sont toujours d’une manière ou l’autre impliqués dans son destin.
C’est avec stupeur que Max va découvrir que depuis deux décennies Kat a tout fait pour le contacter : lettres, appels téléphoniques. Pourquoi n’a t il jamais été mis au courant ? Depuis cette révélation, son seul but est de la retrouver, coûte de coûte. Pourtant, beaucoup de questions traversent son esprit : est elle mariée, a t elle des enfants, voudra t elle lui parler ? Et pour la première fois de sa vie, Max va prendre la décision d’écouter son cœur et de tout mettre en œuvre pour revoir la femme qui le fait toujours vibrer.
Editions Butterfly 342
Ed. Quai Voltaire 278 pages Daniel Bastié
Elle s’imagine loin de là, mariée à un footballeur ou présentatrice de programmes télévisuels. Quant à sa vie sexuelle, elle ne rime à pas grand chose. Il lui faut des hommes qui l’aideront à atteindre son objectif. Néanmoins, pour être au top, elle aurait une ou deux choses à modifier. Son reflet dans le miroir lui renvoie l’image d’une femme acceptable, mais qui ne correspond pas aux critères des top models qu’on découvre dans les pages glacées des magasines. Elle devrait s’offrir une belle paire de seins. Toutefois, il lui manque l’argent nécessaire pour l’opération. Le fait divers n’est pas loin.
LA FORÊT IVRE Publié en 1956, « La forêt ivre » est l’un des premiers ouvrages de Gerald Durrel qui retrace le voyage du naturaliste et de son épouse en Argentine puis dans la forêt du Paraguay. Une expédition de plusieurs mois qui leur a permis d’observer la faune. Hélas, au terme de six mois, un coup d’Etat les a contraints à abandonner le terrain sans pouvoir emporter l’un ou l’autre spécimen qu’ils destinaient à un zoo d’Angleterre. Au fil des pages, on découvre la détermination d’un homme attiré par la nature, se faisant le témoin de régions que beaucoup ignoraient à une période où la télévision était à ses balbutiements et qui ne devinait pas encore le pouvoir d’Internet. Au cœur de la nature, une autre réalité fait irruption, loin du pavé des cités, révélant la magie de la vie et letragiquede certainessituations.Cetouvrage illustre l’expédition menée par un couple voilà presque 70 ans. Sans louvoyer, l’auteur y parle de ses surprises mais également des écueils auxquels il a été confronté : défaillance des compagnies aériennes, invasion de moustiques, silence oppressant dans la touffeur des marais. Choses qui n’empêchent pas la plume de se vouloir légère et parfois drôle. Pour ceux que cela intéresse, « La trilogie de Corfou » du même auteur a été adaptée en série télévisée par la BBC en 2017 sous le titre « La folle aventure des Durrell ». Enfin, Gerald est le frère du romancier Lawrence Durrell. Ed. La Table ronde 256 pages Paul Huet PADANIA BLUES Le bonheur est il vraiment à portée de main ? Non, si on en croit l’écrivaine Nadia Busato. Avec ce roman traduit de l’italien par Karine Degliame O’Keffe, elle nous entraîne dans les pas de Barbie, une fille ordinaire qui s’imagine ailleurs, entièrement autre. Elle possède pourtant un emploi stable dans le salon « Hair & Beauty » tenu par Ric. Puis, elle reproche à sa mère d’être entièrement soumise à son époux, un homme qu’elle juge d’une inanité crasse, qui parle à sa télé et qui gobe les slogans du président de la Ligue du Nord, toujours en train de militer pour l’indépendance de la Padanie. Enfin, elle songe à son avenir. Décemment, elle nepeutpasvégéter dansunbledfichédans la Vallée du Pô où il ne se passe rien et où personne ne vient jamais.
EAUX TROUBLES
Le début fait songer à du Stephen King. Pour fuir l’agitation de la métropole, un homme qui souhaite écrire vient se ressourcer loin du brouhaha et espèce trouver la quiétude de la campagne. Les Highlands présentent tous les aspects recherchés, avec une nature avenante et des voisins éloignés. Pourtant, il succombe à une mort brutale. Un événement qui dévoile son côté sombre. Ancien toxicomane, il affichait cependant une allure de bon père de famille. Selon l’autopsie, il aurait succombé à une overdose. Verdict un peu trop simpliste selon Hamish Macbeth, dont le flair ne lui a jamaisfait défaut. Pour aller au delà des apparences, il décide de se mêler à un réseau de trafiquants, mais cette initiative déplaît à sa hiérarchie qui décide de le remettre à sa place. Une enquêtrice venue de Glasgow est chargée de boucler le dossieraprèsavoirinvestiguésurcertainsdétailsdemeurésensuspens. M.C. Beaton reprend un ton cher aux lecteurs en mettant en scène l’un de ses personnages récurrents et en l’envoyant tordre le coup aux malfaisants. La délicieuse Priscilla Halburton Smythe est ici remplacée par le tout autant délicieuse Olivia, inspectrice chef et supérieure hiérarchique de notre héros. Bien entendu, tous deux s’apprêtent à effectuer un tango verbal avant que les flèches de Cupidon ne viennent les frapper de face. Une formule usitée à l’envi par une auteure qui se cache derrière le paravent du pseudonyme et qui rend plaisante chaque aventure d’un policier qui nous ressemble un peu … beaucoup … par son humour, sa gentillesse et sa sagacité.
Ed. Albin Michel 304 pages Daniel Bastié MÉNAGE DE PRINTEMPS
L’écologie n’a que des adeptes et ne fait pas toujours bon ménage avec le vivre ensemble. Pourtant, l’initiative d’une des conseillères communales avait de quoi réjouir tout le monde. Il s’agissait de sensibiliser chacun au tri sélectif et de montrer l’exemple en matière de recyclage. Pour ce faire, l’éboueur local a bénéficié d’un nouvel uniforme et d’une augmentation salariale mais, fort vite dans son esprit, les choses se sont emballées, lui faisant croire à une mission presque sacrée au point de le métamorphoser en véritable despote. De prises en position en prises de position, il a surtout réussi à se faire haïr par la majorité de ses concitoyens, avec pour corolaire d’être abattu sans autre formede procès. HamishMacbeth piétine. Qui pouvait en vouloir à ce point au pauvre bougre ? Normalement, on ne règle pas un litige de manière aussi expéditive. On raisonne, on ébauche un dialogue avec les autorités. Au pire, on rédige une pétition ou on introduituneplainte. Unmutismeeffrayant s’opposeaujeuneenquêteur, les portes se ferment et personne ne semble afficher la moindre empathie. Puis,unsecondmeurtredéfraielachroniquelocale. Cettefois, un lien doit exister entre les deux crimes pour ne pas faire une nouvelle victime. Un polar qui ne se prend pas au sérieux et qui dézingue tous azimuts. Ici, pas de super flic, mais un chouia d’humour qui sert de respiration à une intrigue qui tient la route. Ed. Albin Michel 298 pages Daniel Bastié
Le destin d’Ange était tout tracé. Pourtant, tout s’est déroulé autrement. Pour elle, il n’était pas question de moisir dans le village de Saint Georges de Boschervilles pour continuer les travaux ruraux. Le jour où elle a entendu les sons tirés de l’orgue de la paroisse, elle a su qu’elle devait consacrer sa vie à cet instrument. Un appel ? Sûrement ! Pourtant, en ce début du XXe siècle, tout concourait à empêcher les filles de quitter leur rang et à s’émanciper. Pour concrétiser son envie, elle devra secouer les traditions, quitter sa région et se couper des siens pour s’installer en Lorraine, où dans les Vosges elle aura l’opportunité de se former au métier de facteur d’orgues. Un choix qu’elle ne regrettera jamais et qui sera pour elle source d’une immense satisfaction. Gilles Laporte nous offre un saut en apnée dans le monde de la musique et propose une symphonie en plusieurs mouvements, alternant les grandes envolées lyriques et les parties beaucoup plus intimes à l’image de l’existence elle même. Se succèdent au menu de cet ouvrage une série de rencontres bienvenues, la découverte desa patried’adoption, letemps qui fuit, l’amour, les déceptions, les succès et le deuil. Histoire, passion, transmission de savoirs et rage de vivre se mêlent dans ce récit touffu qui se veut une ode à la nature autant qu’à la détermination. Les pages se tournent toutes seules et si vous aimez les histoires de terroir, celle ci vous plaira assurément. Ed. Presses de la Cité -402 pages J. Plisnier
LE SOUFFLE D’ANGE
Treize ans ont tissé un long liseron de soie. Treize années de silence passées à Paris avec pour corollaire une vie recommencée loin des racines d’autrefois et des traumatismes engendrés par la guerre. Des souvenirs qu’on aimerait oublier et qui refont surface lorsqu’on s’y attend le moins. De retour dans son village de Lozère, Ariane a énormément changé. A présent au seuil de la trentaine, elle arbore une allure fière et élégante et entend renouer avec certaines personnes qu’elle a aimées ou … détestées. Chacun se pose subrepticement la question. Il y a sans doute la volonté de renouer avec Raphaël, son premier amour compliqué, ou de régler certains comptes. Les heures sombres de l’occupation ont laissé des traces indélébiles dans les mémoires. Elle ne parvient pas à oublier la condamnation sans appel de son père, sa propre arrestation par les Forces Françaises de l’Intérieur, les allégations à l’encontre de sa famille, les humiliations, … Alors, que vient elle faire ? Remuer le passé, se venger ou tirer au clair certains éléments, puisque personne ne peut enterrer un traumatisme ! « Le retour d’Arianne » raconte une chronique d’après guerre et peint le portrait d’une jeune femme qui a su faire des épreuves une force de vie pour en tirer ce qui hisse les gens plutôt que de les rabaisser. Christian Laborie est avant tout un narrateur et son soin du détail rend ce récit passionnant, tout en l’ancrant dans une région qui vivait au fil des saisons, coincée entre tradition et modernité. Un temps que les moins de …. (ah, déjà !) n'ont pas connu Ed. Presses de la Cité 426 pages Daniel Bastié
LE RETOUR D’ARIANE
ED. Les Arènes 288 pages Andrea
Ils sont nombreux à se bousculer dans les hagiographies, preuve que l’Eglise catholique les adore, ces saintes et autres saints qui ponctuent le calendrier en étant vénérés ici ou ailleurs. Parmi eux, Saint François Xavier, de son véritable nom Francisco de Jasso y Azpilicueta issu de la noblesse espagnole, qui plutôt que de se lancer dans le métier des armes préfère la voie de la religion. Sous l'impulsion d’Ignace de Loyola, il fonde avec plusieurs proches la Compagnie de jésus, dont le but consiste à agir partout pour une plus grande gloire de Dieu. Une époque au cours de laquelle chaque départ en mission laissait peu d’espoir de retour, où la mort guettait le voyageur. Confiant, il embarque pour l’Asie en 1541 et se met à sillonner l’Inde, la Malaisie, le Japon, le Sri Lanka et l’Indonésie, parcourant plus de cent mille kilomètres pour porter l’Evangile dans les territoires les plus reculés. A force de ténacité, il multiplie les conversions et se mêle à la population pour vivre au plus près d’elle, se parer de ses coutumes, s’ancrer dans sa mentalité. Aimé Richardt signe ici unebiographieparmi lesplusexhaustives concernant cet explorateur hors normes, un de ces hommes sans peur qui a fait retentir le christianisme jusqu’aux plus lointaines contrées. Décédé en 1552, il est béatifié 1619 et est canonisé trois ans plus tard. Pour l’anecdote, son corps (sans les bras) repose depuis 1637 dans une châsse de la basilique du Bon Jésus de Goa, tandis qu’un de ses bras se trouve dans un reliquaire de l’église du Gesu à Rome. Enfin, un de ses humérus est vénéré dans l’église du séminaire Saint Joseph à Macao. Ed. Artège
Un récit dur et qu’on ne lâche pas avant le dernier chapitre. Cerasi SAINT FRANÇOIS XAVIER : LE MISSIONNAIRE
JE SUIS LE FILS DE MA PEINE Vincent Chanaleilles est un flic lambda. Ni lâche ni héros. Un homme qui traîne sa peine dans les rues à la recherche d’un délinquant sordide. Nuit après nuit, des adolescentes disparaissent sans laisser le moindre indice. Peu à peu, Paris s’enfonce dans unenuit poiseuse et la peur palpe tous les quartiers. N’importe quelle jeune femme pourrait être la prochainevictime. Amoinsdeprendrelecoupablesurlefait, il incombe d’entrer dans son crâne pour s’emparer de sa logique et découvrir son modus operandi. Pourtant, le capitaine de police sait quece sera mission quasiment impossible pour lui. Toujours hanté par le souvenir de son père emporté par la maladie d’Alzheimer, il progresse dans les traces d’éventuels suspects et découvre peu à peu qu’il emboîte le pas à ses souvenirs personnels. Qui étaitvraiment son géniteur, dont il a conservé des éléments accablants : celui d’un être violent, taiseux sur son passé et qui a combattu dans un commando FLN avant de fuir l’Algérie pour immigrer en France sous une fausse identité. « Je suis le fils de ma peine » parle évidemment de la situation française actuelle mais aussi de celle d’hier, avec ses combats, ses défis et ses écueils. Un polar, certes mais également un livre qui fait office d’anamnèse. Remonter à ses sources engendre parfois des douleurs auxquelles on n’est parfois pas souvent prêt à se confronter.
197 pages Sam Mas
Ed. Livre de Poche 634 pages Thierry-Marie Delaunois
TUER LE PÈRE Curieux roman ! Court récit, le vingtième publié, au style alerte, avec très peu de longues phrases, écrit visiblement d’une traite, "Tuer le père" fait songer au sorbet que l’on place entre le saumon grillé et les profiteroles : on l’accueille comme un intermède entre "Une forme de vie" et un projet peut être plus dense ? alliant narration, théâtre et silences, où fluidité et spontanéité débordent. Apparemment, car la vie tout entière n’est elle pas parfois une triche ? Classique ou presque du "triangle amoureux", le roman prend soudain une curieuse tournure pour se conclure abruptement selon moi. La relation entre Norman et Joe s’affiche filiale : "Il m’adore comme un gamin de quinze ans adore son père. Donc, il a envie de me tuer... J’ai peur pour lui." Le passage sur le feu surprend, magnifiant l’élément, apportant angoisse et fascination. L’obstination de l’un ou l’autre personnage frise l’absurdité mais l’ouvrage, réussi, est bien ficelé, et l’on savoure son goût de sorbet. Joe, quinze ans, pas de père, quitte sa mère pour vivre sa vie. Début de l’aventure. Norman, talentueux magicien, se prend d’affection pour Joe, l’initie au jeu. Début de complicité. Christina, la compagne de Norman, accepte d’emblée Joe chez eux. Début d’une forme de quotidien. Vivable ? C’est à voir… En dire plus ? Cela tuerait plus que le père... Coup de poker ? Allez savoir ce qui se passe dans la tête d’Amélie... Ed. Le Livre de Poche 150 pages Thierry-Marie Delaunois LA CONSOLANTE N'en déplaise à Claudie Gallay, ce récit de Anna Gavalda aurait pu être titré la déferlante, voire l'écumante ou la foisonnante. 635 pages en Poche, véritable tumulte autant sur la forme que sur le fond, océan de vie aux vagues contrastées tour à tour bouleversantes, surprenantes, tranchantes, drôles et tristes, "LaConsolante" nous propulse dans unmonde ou pays que n'aurait nullement dénigré une Alice, tour de Babel contemporaine oscillant entre Paris, New York et la campagne, tour de vertiges question style, un style de l'an 3000: raccourcis, ellipses prononcées, séries de litanies, phrases parfois tronquées, coupées parcourent l'œuvre, son auteur adorant les dialogues et les points de suspension. Jetons un coup d'œil aux personnages: Charles, Claire, Laurence, Mathilde, Alexis, Anouk, Kate et sa clique investissent le roman, tous pittoresques, avec leurs particularités: Charles, architecte laminé, qui a basculé dans le chagrin, Claire, sa sœur dont il est proche, Laurence, son épouse qui ne l'est plus entièrement, Mathilde quatorze ans, ado qui se cherche, comptant beaucoup sur son beau papa Charles, Alexis, ancien "vieux camarade" déboussolé de Charles, Anouk, mère fantasque et passionnée de ce dernier, Kate, campagnarde entourée de lardons, qui n'apparaît qu'en seconde partie, émouvante, consolanteouconsolatrice, lumièredanslesoleillevant,pharedanslesoleil couchant. Toussedémènent face à la vie qui ne les épargne guère, déferlement inéluctable auquel le lecteur s'accroche tant bien que mal. Ne pas perdre le fil, plutôtles fils. Si, parfois on s'y perd un peu mais plus loin on s'y retrouve, dans ce labyrinthe qu'est "La Consolante". Charles sedébarrassera t il de cette astreignante angoisse ? Laurence s'est elle réellement détachée de lui? Qu'est il arrivé à la belle Anouk, comment est elle décédée ?
Son fils Alexis détient il le secret de son trépas ?
Pourquoi Kate en est elle venue à mener cette vie là, une vie parallèle, débridée ? "Cette vie là, tellement singulière...discriminante peut être...que j'impose aux enfants... C'est la seule chose qui pourrait m'en absoudre... Aujourd'hui le monde est aux épiciers, mais demain ? Je me dis souvent que seuls ceux qui sauront reconnaître une baie d'un champignon, ou planter une graine, seront sauvés..." Curieux mystère. Que veut dire la lucide Kate ? Le destin a mené Charles aux baies, aux champignons, aux graines mais quelles graines ? Rejoignons cette Consolante, prenons cette barque en sa compagnie, affrontons les flots, flux et reflux. Qui lira saura...