Bruxelles Culture septembre 2023

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BRUXELLES CULTURE

5 septembre 2023

Brussels Diffusion asbl

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RENCONTRE : FRANCIS CORNET

RENCONTRE : FRANCIS CORNET

Depuis qu’il est à la retraite de l’enseignement, Francis Cornet est devenu un boulimique de l’écriture. Ce Hamoirien d’origine, mais habitant depuis 1984 Saint-Georges dans la province de Liège, veille à pérenniser l’histoire locale à travers des brochures ou par le biais de romans qui racontent sa belle région. Rencontre.

Qui êtes-vous ?

Jen’ai paseucequel’onpourraitappelerunparcourslinéaire. Bien qu’amoureux du français, j’ai d’abord opté pour la filière technique, choix qui m’a conduit entre autres, aux éclairages et aux décors du Théâtre national de Belgique. Cette période m’a marqué à deux niveaux : les décors et les dialogues des différents auteurs mis en valeur par des comédiens professionnels. Ensuite, j’ai repris une formation et monté une entreprise de restauration de meubles et de décoration. Enfin, j’ai passé le jury central pour donner cours pendant le reste de ma carrière. En parallèle, j’ai toujours écrit. Lorsque l’on m’a proposé de rejoindre le Cercle d’histoire et de culture de Hamoir (CHCH), j’ai eu l’occasion de rédiger et de mettre en page cinq brochures traitant des cent dernières années de la localité. J’ai également écrit et mis en scène quatre pièces de théâtre qui parlent de récits devenus des légendes du coin. Mais je me suis vraiment placé devant la feuille au moment de rassembler une série de poèmes que j’avais composés au fil du temps. Le travail suivant a été un roman et les neuf autres ont suivi.

Vous avez été enseignant durantde nombreuses années. Aujourd’huiretraité, queretenez-vous de ces décennies passées devant des élèves et quel regard portez-vous sur le monde de l’école tel qu'il est actuellement ?

Le début de ma carrière d’enseignant a été pour moi une période privilégiée. J’avais le désir de transmettre mon savoir-faire aux jeunes comme le faisaient les compagnons du devoir, dont j’ai toujours admiré l’esprit et les traditions. On m’a proposé un horaire dans l’enseignement spécialisé. De la sorte, j’ai rejoint des élèves porteurs d’un handicap sensoriel. Au cours de cette même période, j’ai enseigné en promotion sociale, où les contacts étaient forcément plus ambitieux sur le plan intellectuel. Lorsque je pense aux années passées, en dépit des difficultés rencontrées, j’ai éprouvé de grandes satisfactions. Aujourd’hui, je pense quel’enseignant est le pauvre type qui se retrouve précepteur de vingt-cinqgosses à la fois, mal éduqués pour certains, totalement désintéressés par la chose scolaire pour d’autres, plus aptes à la manipulationde leurs chers trésors informatiques et à l’écoute de musiques qui ne ressemblent plus à grand-chose qu’à travailler en classe. Sans doute n’en sont-ils pas conscients, ils marchent pourtant à des rythmes saccadés qui ressemblent de plus en plus à des slogans.

A quel âge avez-vous été piqué par le virus de l’écriture ?

L’écriture m’a contaminé à l’adolescence et ne m’a jamais quitté. J’étais un enfant découvreur : comprendre, appliquer, inventer, penser et réfléchir m’importaient. Cette personnalité m’a conduit à nourrir en permanence des tas de projets qui n’ont bien évidemment pas tous vu le jour.

Inventez-vous vos histoires ou sont-elles autobiographiques ?

Lespiècesdethéâtrequej’aiécriteset misesenscèneontpourorigine des histoires vraies qui étaient déjà bien connues au temps de mon enfance. Les actions se passaient toujours dans mon village ou des hameaux tout proches qui ont rejoint Hamoir au moment de la fusion des communes. Quant à mes romans, Hamoir est toujours au premier plan ou, tout au moins, en toile de fond. Pour certains, il s’agit de pure fiction. Pour d’autres, ils contiennent des éléments autobiographiques ou des réflexions sur notre époque.

Quels sont les préparatifs nécessaires à la mise en place d’un récit?

Généralement, les sources viennent de souvenirs marquants. Ils surgissent à tous moments, mais sont parfois fugaces et même nocturnes. Je les enregistre alors sur un dictaphone. Par après, je les organise. La rédaction est généralement rapide.

A travers vos livres, on s’immerge dans le passé. Les années de guerre et les sixties reviennent de manière récurrente. Pourquoi cette volonté de regarder en arrière ? Eprouvez-vous de la nostalgie pour ces époques ?

Pour être tout à fait sincère, j’avoue que je n’aime pas le XXIème siècle. Peut-être l’âge provoque t-il certaines réactions rédhibitoires? Regarder en arrière revient, pour moi, à revivre l’époque de tous les possibles dans un milieu que je retrouve avec délices. Je m’y installe, j’y suis bien et, naturellement, j’y fais évoluer mes personnages.

Vous parlez souvent d’enfance et d’adolescence, que représente la jeunesse à vos yeux ?

Pour moi, la jeunesse symbolise l’entrée dans l’âge adulte, le mûrissement mais aussi les premiers grands projets. C’est l’instant où l’on décide de tout sans trop mesurer les implications. Il est possible de rester jeune aussi longtemps que l’on échafaude encore l’avenir, même si on est conscient de la dernière ligne droite sur laquelle on se tient debout. Si l’on peut affirmer que vivre consiste à entretenir une série de choses à concrétiser, alors on peut prétendre rester jeune dans son esprit !

Le Cercled’histoire etdeculturede Hamoir, dontvous êtes membre, réserve à voslivresun intérêt patrimonial. A votre manière, pensez-vous contribuer à la mémoire locale et pérenniser certains souvenirs qui disparaîtraient autrement ?

Oui, clairement ! Ce qui m’intéresse, c’est de laisser une trace, dont j’espère qu’elle restera visible le pluslongtempspossible. La vie d’une communauté villageoise, àunmomentdonné, représente un flash. Raconter ces instants revient à documenter le spectateur d’une photo sur ce qu’elle est incapable de dire.

Qu’est-ce qu’un bon livre ?

Selon moi, mais il s’agit d’un avis personnel, un bon livre doit être écrit avec les tripes. On doit pouvoir respirer avec ceux qui habitent le récit, les fréquenter pour en faire la connaissance. Au terme de la lecture, les personnages dévoilent leur identité et se font connaître des lecteurs avec leurs bons côtés comme avec leurs travers.

A quel moment, un manuscrit est-il prêt à être livré entre les mains d’un éditeur ?

Lorsque je suis allé au bout de mon idée de départ et qu’il ne me paraît pas utile de palabrer. En quelque sorte, lorsque je me suis raconté l’histoire à moi-même, que l’ai notée et que j’ai relu et revu les tournures de phrases et l’orthographe. Alors, je peux le livrer à l’éditeur et au public.

Quel nouveau projet développez-vous ?

Un onzième roman est en chantier. Le titre en est « La maison de Marraine ». Il faut savoir que, autrefois dans les familles nombreuses, la marraine de l’aîné ou de l’aînée se faisait appeler ainsi par toute la fratrie. Dans ce travail, je considère la « marraine » au sens symbolique, car elle définit toute sa descendance jusqu’au moment de l’écriture. Je voudrais, comme d’habitude, parvenir à faire ressortir le côté émotionnel du récit.

Retrouvez Francis Cornet sur le site www.wikihuy.be ou via sa page Facebook

Propos recueillis par Daniel Bastié

CHARLES DE LORRAINE PLACE DU MUSÉE

Un pan de notre histoire s’affiche place du Musée, à l’époque où notre pays était sous l’autorité autrichienne. La statue de Charles de Lorraine, le prince des Lumières, l’illustre à merveille.

Dans un précédent article, nous vous disions que cette statue avait été remplacée par celle de Godefroid de Bouillon place Royale. A l’endroit laissé vacant par les révolutionnaires français qui l’avaient déboulonnée et fondue en 1793, lorsque la Révolution était passée par là et avait mis fin au régime autrichien. Alors, Charles de Lorraine, le prince des Lumières qui fut adulé par nos compatriotes et auquel de son vivant une statue fut élevée, fut-il définitivement oublié et enterré ?

Non, au contraire. La Belgique qui venait de naître en 1830 voulut s’en souvenir en 1848, à l’époque où elle cherchait des figures historiques pour l’illustrer. La même année qu’elle élevait une statue à Godefroid de Bouillon pour commémorer un héros national, elle élevait, à quelques pas de là, place du Musée, derrière une des arcades ceignant la place Royale, une statue pour celui qui fut notre meilleur gouverneur autrichien : l’un des plus populaires.

Le prince des Lumières

Charles de Lorraine exerça cette fonction pendant près de 40 ans, de 1741 à 1780, l’année de sa mort. Sa statue pédestre se trouve aujourd’hui dans un angle de cette belle place néoclassique, dominant le lieu de sa haute taille, sa main enserrant ses dernières volontés dans un testament. Le sculpteur Louis Jehotte, dont la signature figure sur la semelle de bronze, s’est inspiré du masque funéraire moulé sur le visage de Charles, décédé au château de Tervuren le 4 juillet 1780. Le gouverneur est représenté en tenue de maréchal de l’Empire autrichien, portant le collier de la Toison d’or des Bourguignons et la croix de l’ordre Teutonique, ainsi qu’unpendentif figurant la Méduse qui transforme en pierre tout rival. Ces insignes dénotent le passé dont le gouverneur était garant, mais aussi le présent à ses pieds, avec le tricorne, le télescope et les cartes qui s’emmêlent. Comme les philosophes et les savants du siècle des Lumières, Charles était féru d’astronomie et son palais, situé tout à côté, le long de la place du Musée, regorgeait des curiosités de l’époque : un cabinet de laque ou chambre chinoise, des cabinets de sciences naturelles, deux bibliothèques, une chambre d’automates et une imprimerie. Le prince des Lumières, comme on l’appelait alors, était un amateur d’art, un collectionneur et un bibliophile. A sa mort, tout fut malheureusement vendu, y comprisson palais, leprince étantruinépar sapassiondesbelleschosesquinel’avaitpas empêché de bien gouverner au nom de sa belle-sœur Marie-Thérèse, impératrice d’Autriche. Le fils de l’impératrice, Joseph II, en promulguant le culte de la Raison, se mit à dos les Pays-Bas méridionaux et catholiques. Ceux-ci devaient se laisser gagner par la fièvre révolutionnaire de 1793.

Les Français succédèrent alors aux Autrichiens. Et les soudards sans-culotte allaient prendre le pas sur ceux qui avaient l’esprit de tolérance en tête. Nos abbayes furent détruites, mais c’est une autre histoire...

La place du Musée

Revenons donc à celle de Charles de Lorraine. Sa statue de bronze reposant sur un imposant piédestal en pierre bleue fut d’abord érigée au centre de la place, là où se trouvaient autrefois un bassin et des jardins redessinés à la française. La statue fut déménagée en 1978, suite à l’aménagement d’un puits de lumière en hémicycle qui devait éclairer les collections d’art contemporain exposées sous la place et dépendant des Musées royaux des BeauxArts y attenant. C’est pourquoi on appelle cette place la place du Musée. Aux extrémités, deux médaillons de bronze à l’effigie de l’impératrice MarieThérèse et du roi Léopold II, flanqués de putti, nous rappellent les pans de l’histoire. Les putti, les « putes » de l’histoire, aurait dit un mauvais étudiant pour parler de ces chérubins sonnant de la trompette

La place est construite en U, avec deux ailes néoclassiques dont l’une date du XVIIIe siècle : c’est l’ancienne demeure de Charles de Lorraine qui en fit un luxueux palais. Dès 1760, une aile adjacente, vers la place du Musée, fut adjointe à l’ancien hôtel, comprenant un escalier d’honneur derrière une façade concave que vous pouvez toujours voir, ainsi qu’une nouvelle chapelle privée, dite Chapelle royale, dont la première pierre fut posée cette année-là.

L’intérieur mêlait les influences classiques et la rocaille d’époque : le décor stuqué, ponctué de motifs Régence et Louis XV, comme les rosettes ornementales des voûtes, les portraits en médaillon, les tableaux ornés de putti, ces chérubins ailés, les rocailles et les guirlandes de fleurs au-dessus des portes et danslesnichesdefenêtres. Vouspourrez voirtouscesélémentssi vousentrez danslaChapelle royale, attribuée à l’Eglise protestante en 1804 par l’Empereur Napoléon et définitivement concédée en 1816 sous le régime hollandais.

L’autre partie, au fond de la place, date du XIXe siècle : c’est la façade de l’ancien Palais de l’Industrie Nationale construit en 1825 sous Guillaume Ier, souverain des Pays-Bas, pour accueillir des salons périodiques. LePalaisfutdémolien1964, exceptélafaçadeverslaplaceduMusée(commele façadisme en prit l’habitude), pour permettre l’extension des Musées royaux des Beaux-Arts situés à l’arrière. Le fronton est d’Armand Cattier et représente une allégorie du Progrès. L’édifice abrita provisoirement l’ULB en 1834 puis il servit de Bibliothèqueroyalejusquedanslesannées 1950, où la Bibliothèque déménagea vers l’Albertine.

Vous accéderez à cette belle place pavée, souvent délaissée par les touristes, par la petite rue du Musée, ancienne ruelle connue sous le nom de la rue du Bouteiller au XVe siècle. Vous savourerez alors

l’élégance néoclassique de la place depuis les bancs qui entourent lastatuedeCharles de Lorraine, le prince des Lumières

EXPOSITION : MARIE-LAURE MESTDAGH

Marie-Laure Mestdagh présente ses portraits à Bruxelles. Rencontre.

Sans avoir suivi de formation académique, de quelle manière vous êtes-vous familiarisée avec la peinture ?

Aussi loin que je me souvienne, j’ai toujours dessiné, créé et bricolé. La création à tous niveaux m’a toujours enthousiasmée. Elle s’est imposée à moi telle une évidence pour s’intégrer à mon existence. A force de tenter de nouvelles approches esthétiques et de chercher d’autres techniques, la peinture est venue au fil des années. Peindre des portraits participe à l’accomplissement de mon bonheur. Pour moi, le corps humain représente l’expression absolue de la beauté et de la sensualité.

Quelle technique utilisez-vous ?

Ma liberté peut être résumée au fait que je n’appartiens à aucune école, à aucun courant et que je ne suis pas tenue par une formation académique, puisque je suis le fruit du parfait autodidactisme. Je ne m’interdis donc rien et ma création n’est entravée par aucune limite. J’expérimente non-stop, j’essaie comme je le sens et je multiplie les essais jusqu’à être convaincue de la pertinence du résultat. Depuis toujours, je n’aide cesse d’aller de l’avant pourfuir l’ennui et le confort créatif en intégrant de nouveaux univers. Bien sûr, aujourd’hui, je suis sûre de mon trait, en parfaite adéquation avec mes souhaits. L’acryliquerestemonmédiumpréféré, mêmesi jetravailleégalement lefusainet lafeuilled’or.Comme support, je privilégie la toile de coton ou de lin.

De quelle manière avez-vous découvert Espace Art Gallery ?

Espace Art Gallery m’a remarquée sur le Net et m’a contactée. J’ai positivement répondu à cet appel du pied. Ensuite, j’ai rencontré le patron et nous avons fixé une date d’exposition.

En France, vous teniez un salon de coiffure, que vous avez fort tôt transformé en galerie d’art. Que retenez-vous de cette expérience ?

En effet, j’ai exploité durant quinze ans un salon de coiffure, dans lequel je me suis mise à exposer mes tableaux. Ensuite, l’idée m’est venue de prêter les murs à des artistes locaux, qui étaient bien sûr ravis. Avant tout, il s’agissait de mettre en valeur les œuvres de personnes qui n’osaient pas franchir le seuil d’une vraie galerie d’art ou qui débutaient leur activité.

Qu’attendez-vous de votre exposition à Bruxelles ? Mes attentes ? Avoir desretours desvisiteurs, rencontrer des artistesbelges et me faire connaître ailleurs que dans ma région. Être confrontée à tout ça est naturellement bénéfique pour se situer, peut-être remettre certaines certitudes sur le grill et songer aux éventuelles façons d’améliorer ma pratique. Enfin, passer dans une vraie galerie devrait me permettre de gagner en visibilité et en notoriété !

Qu’allez-vous y présenter ?

Je vais présenter des portraits. Le corps humain est tellement fascinant qu’on ne se lasse jamais de le peindre, de le dessiner et de le sculpter depuis les balbutiements de l’Art, avec ses courbes, ses saillies et ses creux. Nul n’est pareil à un autre. La nudité évoque la beauté, la sensualité, parfois les marques d’un traumatisme, mais elle capte les regards et ne laisse jamais complètement indifférent. Concrètement, si vous passez voir les travaux qui seront installés rue de Laeken, je vous invite à faire une pause pour les contempler à l’aise, prendre le temps pour les détailler et profiter de l’espace qui s’offre à vous.

Découvrez les œuvres de Marie-Laure Mestdagh du 8 au 30 septembre 2023 à Espace Art Gallery Voyez tous les détails complémentaires sur le site www.espaceartgallery.eu

Rue de Laeken, 83 à 1000 Bruxelles

Daniel Bastié

EXPOSITION DE SCULPTURES AU SQUAREARMAND STEURS

L'exposition de sculptures au SquareArmand Steurs, avec sa fontaine majestueuse, son péristyle accueillant et ses espaces verts superbement entretenus, est un événement emblématique qui suit son petit bonhomme de chemin depuis trente ans à la même période. L’occasion d’envahir cet espace public flanqué à la jonction de l’avenue Paul Deschanel et du boulevard des Quatre Journées pour le détourner de l’impression somnolente qu’il donne auquotidien. Cetype d'exposition offre de nombreux avantages, notamment la création d'un lien entre l'art et la nature, permettant aux visiteurs d'apprécier les sculptures dans un cadre plus ouvert que les traditionnels musées. Les œuvres réalisées dans différents matériaux tels que la pierre, le métal, le bois ou le marbre passent par de multiples genres artistiques, allant de la figuration à l’abstraction. Ce type d’événement àl’heurd’attirerunlargepublic, desamateursd'art auxfamilles, enpassant parlestouristes qui peuvent se promener librement dans le site, profiter de la beauté des réalisations et prendre des photos pour immortaliser leur visite. A cela, cette manifestation hors-murs permet aux artistes d'avoir une interaction plus directe avec leur public et cela demeure une opportunité pour eux de partager leur inspiration et leur processus créatif. Pour les organisateurs, cet événement offre la possibilité de transformer le square en une véritable galerie d'art temporaire, apportant une touche culturelle et artistique à l'environnement urbain. Cette année, vingt-quatre sculptures et quatre installations monumentales créées par douze artistes ont été sélectionnées. Parmi les artistes présents cette année, Jean Boghossian, Gilles Libert, Antoine Leclercq, Louise Brodsky (photo), Halinka Jakuwboska, Bob Van Der Auwera et bien d'autres prouveront une nouvelle fois qu’ils ne possèdent pas deux mains gauches. Profitez pleinement de cette expérience artistique jusqu’au 25 septembre 2023. Plus de détails sur le site iwww.amis-square-steurs.be

Square Armand Steurs, 16 à 1210 Bruxelles

Daniel Bastié

EXPOSITION : XAVIER HUCHEZ

Né à Paris en 1966, Xavier Huchez vit et peint dans son atelier sur les bords du lac d’Annecy. Inspiré par les atmosphères brumeuses, mystérieuses, les ambiances intimistes, Xavier Huchez se concentre sur le travail de la lumière. La peinture à l’huile lui permet de jouer avec subtilité sur les transparences. N’hésitant pas à rechercher des matériaux de qualité : les terres viennent de Toscane, la peinture est façonnée par de petits artisans, l’artiste travaille “à l’ancienne” utilisant des pigments purs tels que le lapis lazuli d’Afghanistan, le vermillon cinabre, notamment celui de Monte Amiata dont la production a été stoppée dans les années 50, le jaune de Naples… par petites touches éclatantes…. Le travail repose sur une succession de couches “frottées”, ou la technique “Sfumato” qui permet d’oublier les contours pour se concentrer sur l’essentiel. Les supports utilisés sont la toile de lin mais aussi les panneaux de bois. Les nombreuses couches de peinture à l’huile vont saturer le fond jusqu’à l’obtention d’un effet ciré recherché, comme un vieux cuir patiné. Le travail s’arrête lorsqu’arrive l’envie de “caresser le tableau”. Des œuvres à découvrir à la galerie Albert 1er du 4 au 24 septembre 2023. Voyez tous les détails pratiques sur le site www.galerie-albert1er.be Rue de la Madeleine, 45 à 1000 Bruxelles

EXPOSITION : TRIO DE DAMES - PASCALE PONTEGNIE, SYLVIE OLIVIER ET CATHERINE DAGNELLE

Trois amies, qui se rencontrées autour d’un café, aiment parler de leurs créations et de leur art. Toutes vivent dans la capitale et adorent peindre.Alors, pourquoi ne pas unir leurs talents pour exposer en trio ? Idée pleinement entretenue envue d’uneconcrétisation.Restait à dénicher unlieu agréable et accessible. Une enseigne a retenu leur attention dans le cœur des Marolles, un quartier qui s’articule entre brocanteurs, antiquaires et galeries ayant pignon sur rue, sans oublier le célèbre Marché aux Puces. Résultat : une exposition qui se concrétise à la rentrée et qui conjugue trois univers dans une sororité harmonieuse. Ily a Pascale Pontegnie et ses toiles qui invitent à la rêverie, caractérisées par des surfaces mouvantes, tout en nuances et en demi-teintes. Par le jeu des textures et des couleurs, des paysages apparaissent, aquatiques ou végétaux. Il y a aussi Sylvie Olivier, passée de la figuration à l’abstraction, avant de mixer les deux courants pour nous faire découvrir des toiles personnelles faites pour capter le merveilleux qui émerge de certains instants du quotidien. Une magie qu’on perd l’habitude de discerner et qui s’éveille pourtant à la moindre attention, en prenant vie dans les mille petites choses qui se lovent à notre existence. Enfin, il y a Catherine Dagnelie, imprégnée par la philosophie yogique, amoureuse de la nature et inspirée par le végétal, monde vivant enchevêtré qui trouve sa tonicité dans le tumulte du chaos. Son travail se veut une invitation à écouter, à aimer inconditionnellement et à se laisser porter par la liberté d’être simplement. Toutes trois exposent à la galerie BlaesArt du 1er au 30 septembre 2023 et ce du vendredi au dimanche de 11 à 18 heures. Vous pouvez obtenir d’autres informations directement à l’adresse florenceheyvaert@gmail.com

Rue Blaes, 134 à 1000 Bruxelles

Daniel Bastié

EXPOSITION : MITACQ

Après une rétrospective dédiée à la mythique bédé « La patrouille des castors » au cours de l’année 2021, voilà deux autres séries majeures de Mitacq (1927-1994) mises à l’honneur. En l’occurrence : Jacques Le Gall et Stany Derval. Apparu dans le journal « Pilote » en 1959, Jacques Le Gall a été un jeune aventurier confronté, jusqu’en 1980, à des enquêtes trépidantes scénarisées par Jean-Michel Charlier. Pour trois de ses récits auréolés de mystère, le dessinateur y a déployé une somptueuse technique du lavis. Quant au personnage de Stany Deval, il a vu le jour en 1968 dans l’hebdomadaire « Spirou ». Reporter de télévisionet baroudeur sanspeur, ila pratiqué aisément lamoto, l’alpiniste et la spéléologie, à l’instar de son papa de plume Mitacq himself ! Ses histoires se caractérisent par une tonalité qui laisse la part large au suspense, avec des affaires empreintes de polar ou d’espionnage. Quatre-vingts planches originales tirées de ces deux séries seront présentéesàBruxelles. Unerareoccasion d’agiter le grelot de la nostalgie et de fédérer tous les fans du neuvième art. Une exposition à découvrir à la galerie Champaka du 14 septembre au samedi 7 octobre 2023. Voyez tous les détails pratiques sur le site officiel de la galerie www.galeriechampaka.com Rue ErnestAllard, 27 à 1000 Bruxelles

Sam Mas

EXPOSITION : EN FORÊT AVEC ANNE BROUILLARD ET MÉLANIE RUTTEN

Anne Brouillard est née en 1967à Louvain, d’unpère belge et d’unemère suédoise. Aimant dessiner depuis l’enfance, elle se forme à l’illustration à l’ESA Saint-Luc de Bruxelles et son premier album « Les trois chats » est édité dès 1990. Autrice et illustratrice, elle a depuis réalisé plus d’une quarantaine de livres qui nous emportent dans son univers intime empreint d’imagination poétique et de teintes lumineuses. Composés de différents thèmes entremêlés, tels la nature, les êtres vivants et le voyage, ses ouvrages nous plongent dans un univers à cheval entre le conte, le rêve et la réalité. Son talent a été récompensé par de nombreux prix et sélections, dont la Pomme d’Or de Bratislava, une mention à la Foire du livre de jeunesse à Bologne, le Prix Maeterlinck, le Grand Prix Triennal de Littérature de Jeunesse 2015-2018 de la Fédération WallonieBruxelles, etc. Elle a aussi été désignée comme illustratrice représentant la Belgique pour le Prix Hans-Christian Andersen au Danemark. Mélanie Rutten est passionnée par l’image et la narration. En 2008, sonpremier album « Mitsu »est publié aux éditionsMeMo. Egalement autrice et illustratrice, elle a vu ses livres récompensés par de nombreux prix, dont une mention d’honneur aux Bologna Ragazzi Awards, le prix Sorcières et le prix Brindacier. Traduits dans une dizaine de langues, certains de ses ouvrages sont adaptés au théâtre jeunesse. La présente exposition rassemble une sélection d’originaux autour du thème de la forêt, véritable lieu d’inspiration et de récits quecesdeuxgrandesartistesobservent,peignent etdessinent avecsensibilité. Unévénementàdécouvrir au Centre culturel du Rouge-Cloître du 15 septembre au 26 novembre 2023. Voyez les modalités pratiques sur le site www.rouge-cloitre.be Rue du Rouge-Cloître 4 à 1160 Bruxelles

EXPOSITION : LA ROBE ROUGE PAR HÉLÈNE PICARD

Un vêtement évoque des récits, des présences autant que des humeurs. Une robe se situe à mi-chemin entre le manteau et la chemise. Elle recouvre et protège, mais elle habille surtout, enveloppe le corps pour onduler avec lui. Le rouge représente la couleur qui l’emporte avec une intensité, qui agrippe l’œil et retient toutes les attentions. On ne peut pas y rester indifférent. A travers ce textile, les histoires se chevauchent et les sentiments hurlent. On y devine mille histoires remplies de courage, de danger, de sensualité. Certainement de choses extrêmement vivantes ! A la manière de Doris Lessing qui retrace les étatsmultiplesdesonhéroïne Annadansdes carnetsde différentes couleurs, cette expositionpropose de découvrir ici les aventures d’une robe rouge, avec ce qu’elle abrite, ce qu’elle dégage et ses multiples facettes. Autour d’elle, oscillant entre puissance et fragilité, protection et dévoilement, ardeur et présence mystérieuse, des peintures, broderies, pièces textiles et aquarelles concourent à nous révéler les pouvoirs du vêtement, de cette robe rouge suspendue dans l’espace, flottante et hiératique. Une exposition à découvrir à la galerie Arielle Hauterives 7 septembre au 22 octobre 2023. Voyez tous les détails pratiques sur le site www.ariellehauterives.be

Rue Blaes,118 à 1000 Bruxelles

EXPOSITION : TINTIN, L’AVENTURE IMMERSIVE

Plongez dans l'univers captivant de Tintin, grâce à l'exposition immersive qui vous transporte littéralement au cœur des aventures du célèbre reporter à la houppe ! Cette expérience unique en son genre vous invite à vivre une aventure exceptionnelle où les pages des bandes dessinées prennent vie autour de vous. Dès que vous franchissez les portes de l'exposition, vous êtes transporté dans les rues animées de Bruxelles, la ville natale de Tintin. Les décors minutieusement reconstitués vous plongent dans les décors familiers des aventures deTintin, comme le château de Moulinsart, le laboratoire du Professeur Tournesol, ou encore les ruelles exotiques du Caire et les vastes plaines enneigées du Tibet. L'expérience immersive ne se limite pas aux décors visuels. Grâce à des technologies de pointe, vous pouvez sentir l'atmosphère palpable de chaque lieu, ressentir les vibrations des moteurs d'avion, entendre les échos des pas dans les couloirs sombres et même sentir les arômes distincts des environnements traversés par Tintin au fil de ses aventures. Les personnages emblématiques prennent également vie d'une manière époustouflante. Tintin lui-même, accompagné de son fidèle compagnon à quatre pattes, Milou, semble tout droit sorti des planches dessinées. Le Capitaine Haddock déverse ses jurons légendaires tandis que les Dupond et Dupont mènent l'enquête avec leur maladresse caractéristique, provoquant des rires à chaque coin. Cet événement offre également un aperçu fascinant du processus créatif de l'auteur, Hergé. Des croquis originaux, des esquisses et des notes vous guident à travers l'évolution des personnages et des scénarios, vous permettant de comprendre la genèse de ces histoires intemporelles. Que vous soyez un fan de longue date de Tintin ou que vous découvriez cet univers pour la première fois, l'exposition immersive vous offre une expérience inoubliable qui plaira à tous les âges. Vous serez littéralement plongé dans les aventures, l'humour etl'émotionquiont faitdeTintinl'une des bandesdessinéesles plusaiméesàtravers le monde. Ne manquez pas cette occasion de vivre une aventure aux côtés du célèbre reporter et de ses amis, d'une manière que vous n'auriez jamais imaginée auparavant. Rendez-vous dès le 27 septembre 2023 sur le site de Tour & Taxis pour découvrir cette expérience esthétique haute en couleur jusqu’au7 janvier 2024.Voyez les détails pratiques sur le site www.tourtaxis.com

Avenue du Port, 86C à 1000 Bruxelles

André Metzinger

NOUVELLE FRESQUE MURALE ÀANDERLECHT

Depuis 2020, la rue Victor Rauter, située entre la rue Wayez et la chaussée de Mons, accueille des fresques murales au niveau des entrées de son petit parc. Des réalisations citoyennes multi-colorées qui couvrent ses murs. Les promeneurs attentifs ont d’ailleurs remarqué que des pavés en mosaïque ont été installés un peu partout autour de la place de la Vaillance pour dessiner une boucle qui se dirige vers le canal avoisinant et revenir, ensuite, lentement vers le centre. Le point d’orgue de cette balade étant bien sûr les huit mosaïques murales du susdit espace vert, toutes réalisées par une équipe locale, inspirée par des thèmes aussi libres que la nature, l’environnement, la faune, la flore, des ciels engageants et des couleurs chatoyantes. Leur dernière réalisation a été récemment posée et est visible aux yeux de tous.

EXPOSITION : BORIS THIÉBAUT

Dans un rapport singulier au dessin, au geste, au langage écrit, cette exposition est bâtie autour d’une série récente de dessins sur papier de grand format signés Boris Thiébaut. Quelque part entre l’art brut, le graphisme et la bande dessinée, une poésie visuelle utilisant le geste, l’écriture, la vitesse, les signes et la matière. Entre simplicité d'outils et de technique directe, l’artiste cherche un équilibre fait de strates, de reprises et d’effacements. Complexité aussi de lecture où le geste et le signe se disputent un même territoire. Ces formes luttent constamment pour construire leur propre langage : un langage hésitant, qui se cherche et se nie lui-même au fur et à mesure qu'il se construit. Seront présentés également une série de dessins automatiques oscillant entre poésie graphique ready-made et documents de travail, des peintures murales monumentales tirées de ces mêmes dessins et une série inédite de peintures sur bois. Unévénement à découvrir au Botanique du 1er septembre au 29 octobre 2023. Voyez tous les détails pratiques sur le site www.botanique.be

FRESQUE SUR LA PALISSADE DU PALAIS DES BEAUX-ARTS

Farm Prod est un collectif de peintres actif dans le domaine des arts urbains depuis 2003. Issu d’une même formation artistique, chaque membre a développé, au fil des années, un univers personnel tout en nourrissant un travail collectif prolifique. Que ce soit à l’occasion d’expositions en galerie, de performances, de réalisation de fresques monumentales ou de l’organisation d’évènements artistiques d’envergure, sur commande ou initiative propre, le collectif s’est créé une identité visuelle forte et fait rayonner son art et la Belgique tant au niveau national qu’international. Il est d’ailleurs (re)connu pour son expertise enlamatière aux quatre coins dumonde. Ses membres AlexisCorrand, Alexandre Alonso, AnthonyLéveque, ArnaudDebal,Clément Nourry, FrédéricLebbe, GuillaumeDesmrets,JohanBaggio, Nelson Dos Reis et Piotr Szlachta ont réalisé une fresque sur la palissade côté rue royale du Palais des Beaux-Arts. Elle est à découvrir 24/24 heures jusque fin juin 2024.

EXPOSITION : CENTENAIRE BOURDELLE EN R.V.

Plongez dans l'une des toutes premières expositions du Palais des Beaux-Arts : celle d'Antoine Bourdelle en 1928. Grâce à une installation de réalité virtuelle, vous (re)découvrirez ses sculptures monumentales dans la salle des sculptures, aujourd'hui appelée Hall Horta Charismatique et bienveillant, ce petit-fils de chevrier, fils d’ébéniste, transmettait le savoir-faire tout en laissant libre cours à ses élèves. Il ne s’est jamais voulu maître d’école, ni professeur, mais un artiste qui travaillait pour tous, en souhaitant casser les vieux moules de l’enseignement. Il aimait préciser que : La charpente osseuse chez n’importe quel modèle, c’est tout, c’est le canevas d’un drame, d’un roman et qu’il s’agit du ressort intérieur qui anime les surfaces. Antoine Bourdelle a enseigné dans son atelier de Montparnasse et à l’Académie de la Grande Chaumière, puis aux Gobelins, à environ quatre cents élèves identifiés à travers le monde qui ont suivi ses cours. Même si son influence se détache de celle d’Auguste Rodin, on sait qu’il a fourbit ses armes chez lui, avant de se lancer comme indépendant, souvent amené à répondre à des commandes pour faire bouillir la marmite. Pour lui, la reconnaissance a explosé lors de l’Exposition universelle de 1900, où ses œuvres ont reçu un accueil non-négligeable. Sollicité à l’étranger, il a eu l’opportunité d’arpenter la cour des grands. Avec Albert Besnard, il a cofondé le Salon des Tuileries en 1923. Il s’est également réinventé architecte, après la défection de Van de Velde sur le chantier du Théâtre des Champs-Elysées, alors qu’il s’occupait initialement de la décoration intérieure. Bozar remet cet artiste à l’honneur dans une scénographie totalement inédite grâce à la technologie actuelle. Un événement à découvrir du 15 septembre au 29 octobre 2023. Voyez tous les détails pratiques sur le site www.bozar.be Rue Ravenstein, 23 à 1000 Bruxelles

EXPOSITION : ANTONI TÀPIES

Le travail d'Antoni Tàpies (Barcelone, 1923-2012) est remis à l’honneur par le biais d’une rétrospective qui voyage entre 1944 et les années 1990. Il s'agit de la première grande exposition en Belgique à présenter une vision complète de l'œuvre de l'artiste, avec une sélection de cent vingt-deux œuvres réunies pour lapremière fois depuis plusieursdécennies. Depuislespremiers dessins et lesautoportraits, l'exposition se poursuit avec les « peintures-matières » des années 1950 et les objets et assemblages des années1960et 1970. Ellesepoursuivraavecsesvernisdesannées1980, qu'ilavaitcommencésquelques années plus tôt alors que la démocratie faisait ses premiers pas en Espagne, et se terminera par des œuvres des années 1990, au cours desquelles Tàpies a poursuivi l'expérimentation formelle et matérielle qui a toujours été au cœur de sa pratique. Artiste autodidacte de l'entre-deux-guerres, Tàpies a réfléchi à la condition humaine, à son propre contexte historique et à la pratique artistique, en particulier aux limites etaux contradictions dela peinture. Son œuvre très prolifique est dispersée dans le monde entier. Une expositionà découvriràBozar du15septembre2023 au7janvier2024. Découvrez lesinformations complémentaires sur le site www.bozar.be

Rue Ravenstein, 23 à 1000 Bruxelles

EXPOSITION : JUDITH VANISTENDAEL

L'autrice bruxelloise Judith Vanistendael (1974) est une véritable ambassadrice de la bande dessinée. Elle propose dans ses ouvrages une réflexion pertinente et sociale et touche, depuis de nombreuses années, un public large et international. Chacun de ses ouvrages est réalisé dans un style différent. Pas étonnant, à ce titre, que son travail influence en grande partie la nouvelle génération de créateurs et créatrices de bandes dessinées. L’exposition a pour but de retracer l’œuvre de l’autrice dans toute sa complexité. Alors que Judith Vanistendael est passée maître dans la création d'atmosphères et de scénarios percutants, le Musée de la Bande Dessinée aspire à rendre honneur de manière poétique à la diversité des styles d'une autrice qui ne cesse de surprendre et d'émouvoir les lecteurs. Un événement à découvrir au Centre belge de la bande dessinée jusqu’au 12 novembre 2023. Davantage d’informations sur le site www.cbbd.be Rue des sables, 20 à 1000 Bruxelles

EXPOSITION : ODYSSÉE, AUX ORIGINES DE BLAKE ET MORTIMER

L’exposition ODYSSÉE projette de replacer l’œuvre patrimoniale Blake et Mortimer dans son contexte à la fois esthétique, culturel et historique afin que le grand public en découvre toutes les facettes. Le parcours de l’exposition sera jalonné de six thématiques pour rythmer l’expérience : Sous les auspices des dieux, Un Homère moderne, Le Théâtre du Monde, Le Rayon de la Mort, La Terre Inconnue et L’Éternel Retour. Au travers de planches et documents originaux, évidemment de E.P. Jacobs mais aussi d’Etienne Schréder et Christian Cailleux, découvrez comment le très fameux album Le Rayon U d’Edgar P. Jacobs s’est positionné comme l’un des chaînons manquants entre les comics à l’américaine et la BD franco-belge. Un événement à découvrir jusqu’au 1er octobre 2023 au Centre belge de la bande dessinée. Davantage d’informations sur le site www.cbbd.be

Rue des sables, 20 à 1000 Bruxelles

EXPOSITION : COLLECTION ART NOUVEAU

Rassemblés depuis la fin des années soixante, les centaines de milliers de plans, dessins, documents, dossiers écrits ainsi que les pièces de mobilier, photographies et maquettes que conserve le CIVA offrent, audelà de leur qualité esthétique, un panorama unique de la création architecturale et paysagère belge des XIXe et XXe siècles. Dans le cadre de l'année Art Nouveau 2023, cette visite vous invite à (re)découvrir l’Art nouveau, ses multiples formes et différents supports sur lesquels il s’est décliné jusqu’à devenir un art total. A titre de rappel, l'Art nouveau se caractérise par des formes inspirées de la nature, où la courbe domine. Contrairement à beaucoup d'autres mouvements artistiques, l'Art nouveau ne cherche pas à promouvoir un système précis de principes artistiques inventé par un artiste ou un groupe d'artistes et de théoriciens. Des pièces à découvrir au CIVA jusqu’au 12 octobre 2023. Voyez tous les détails pratiques sur le site www.civa.brussels Rue de l'Ermitage, 55 à 1050 Bruxelles

EXPOSITION : HOUSE OF DREAMERS

Cet été, la Villa Empain renoue avec sa vocation initiale de maison en invitant les visiteurs à découvrir le travail d’artistes reconnus et émergents, au sein d’un espace qui lui-même était une habitation meublée. Avec un titre traduit littéralement en français par la ‘maison des rêveurs’, l’exposition collective House of Dreamers imagine une déambulation poétique dans les espaces de la Villa Empain. Au fil des chambres et salons, les œuvres rassemblées explorent autant les qualités architecturales des espaces que leurs usages. L’expositionprend la formed’un intérieur recomposé, d’unemaisonretrouvée par la réalisation de grands décors in situ, où les espaces sont habités par la vie des œuvres et des objets. Ce parcours thématique pose la question de la relationdes artistes à l’espace domestique, en convoquant la notion de décoratif dans les arts moderne et contemporain. Cet événement fait l’éloge du rêve comme possible réponse d’habiter la vie autrement et propose de réenchanter un quotidien, porteur de messages poétiques, politiques et sociaux, et est à découvrir à la Villa Empain jusqu’au 1er octobre 2023. Voyez les données pratiques sur le site www.villaempain.com Av. Franklin Roosevelt, 67 à 1050 BruxellesOS

EXPOSITION : UNFREE LABOR

Avons-nous toujours la possibilité de choisir notre travail ? Pourquoi certaines catégories de personnes sont-elles susceptibles d’être reléguées dans des emploisde seconde zone?Sommes-nous invariablement déterminés à contribuer à un marché de l’emploi inégalitaire ou avons-nous, comme consommateur, la possibilité d’un choix ? L’exposition « Unfree Labor » nous invite à explorer la transition floue entre un travail libre et non libre. Loin d’être cantonné à des périodes les plus noires de notre histoire récente, le travail contraint demeure aujourd’hui encore une réalité. Les visiteurs y apprendront que l’absence de choix implique inévitablement une relation de dominance-subordination. Il s’agit bien sûr d’une exposition engagée qui invite les visiteurs à réfléchir et à prendre position sur des situations vécues aujourd’hui en Allemagne, en Belgique et au Grand-Duché de Luxembourg. Dans nos pays riches et dits démocratiques, quelle est notre marge de liberté en prenant un emploi ? Dans quelle mesure la coercition économique, juridique ou émotionnelle pousse-t-elle une personne à accepter un travail pouvant présenter des conditions injustes ? Cette manifestation informe, mais pose aussi beaucoup de questions qui dérangent. Elle souhaite aider le visiteur à mieux comprendre ce monde du travail que nous partageons. Cet événement se veut enfin le résultat d’une démarche active d’étudiants d’universités et d’établissements supérieurs de ces trois pays et qui apporte un regard novateur et inédit de la jeune génération sur des questions sociétales. A voir à La Fonderie jusqu’au 21 janvier 2024. Voyez les modalités pratiques sur le site www.lafonderie.be

Rue Ransfort, 27 à 1080 Bruxelles

EXPOSITION : ORADEA- ART NOUVEAU

Située à égale distance entre Vienne, Prague et Bucarest, la ville d’Oradea en Roumanie est parfaite pour une escapade pour ce début d'automne. Appelée capitale roumaine de l’Art Nouveau grâce au nombre impressionnantd’édifices érigésdansce style, elle détient aussi leplusgrand nombre debâtisses dans le style Sécession Viennoise de Roumanie. Laissez-vous donc égarer dans ses ruelles étroites, typiquement médiévales, et admirez les fantaisies architecturales des monuments que vous croiserez sur votre route. Plongez dans l'univers fascinant du patrimoine Art nouveau d'Oradea, en Roumanie, et ses palais aux formes géométriques captivantes. Les photos saisissantes de Larisa Birta, combinées à l'intelligence artificielle, voustransporteront dansunmonde artistiqueinnovant et mystérieux. L'histoire intemporelle des palais d'Oradea prend vie à travers l'objectif de Larisa Birta, créant un monde fantastique imprégné de grâce féminine et de détails invisibles qui donnent vie à chaque surface. Ne manquez pas cette expérience où art et technologie se rencontrent ! Les Halles Saint-Géry lui consacrent une exposition jusqu’au 30 septembre 2023. Dépaysez-vous en vous référant au site www.hallessaintgery.be

Place Saint-Géry à 1000 Bruxelles

EXPÉDITIONS D’EGYPTE AU MUSÉE DU CINQUANTENAIRE

Encore un mois pour visiter cette magnifique exposition au pays des Pharaons, qui se tient aux MRAH, les Musées royaux d’Art et d’Histoire du Cinquantenaire. Elle se terminera le 1er octobre 2023 après avoir attiré les foules pendant six mois. Encore et toujours pour voir et revoir 200 objets de cette fascinante civilisation qui a nourri nos rêves.

L’exposition se divise en trois parties. D’abord les pièces du XIXe siècle qui illustrent la découverte de l’Egypte ancienne par les archéologues, avec notamment la Cachette des prêtres de Deir el-Bahari dans la vallée des Rois. Les prêtres y avaient dissimulé descercueils demomies emboîtésdeuxpar deux, des vases canopes contenant les viscères des défunts et des figurines ouchebtis représentant leurs serviteurs dans l’au-delà. Ces objetsfunéraires nous initient au monde des dieux égyptiens et à la vie éternelle qu’ils promettaient aux fidèles.

Début de l’égyptologie

L’exposition commence avec le déchiffrement des hiéroglyphes par Champollion en 1822, voici deux cents ans, alors que l’Europe se passionne pour l’Egypte qui va occuper une place centrale dans la politique internationale et dans l’expansion économique de nos pays. C’est le début de la colonisation. Viennent d’autres ajouts importants à la collection du musée, dont les objets ramenés d’Egypte par Léopold, duc du Brabant, futur Léopold II, avec la statue monumentale de Sekhmet, la déesse lionne. Vous verrez aussi dans cette première partie les collections Hagemans et Ravestein, qui valent au musée la célèbre statue en calcaire de la « Dame de Bruxelles » de la 3e dynastie, sous l’Ancien Empire. Ou le don du khédive, titre des dirigeants égyptiens à l’époque ottomane, sous la forme de dix cercueils et « planches de momies » qui recouvraient les corps découverts dans la « Deuxième Cachette » de Deir el-Bahari, en 1891.

Jean Capart, l’Indiana Jones de l’époque

La deuxième partie de l’exposition concerne l’œuvre de Jean Capart, conservateur en chef de la section égyptienne du musée et véritable fondateur de l’égyptologie belge. Par sa persévérance, son inépuisable soif d’expéditionsetsonentregent, il accroît la collection de milliers d’objets et fait de Bruxelles la capitale mondiale de l’égyptologie dans la première moitié du XXe siècle. Il est aussi l’instigateur du service culturel du musée. Les visites guidées et les conférences sont sa spécialité. Après avoir visité en 1923 le tombeau inviolé de Toutankhamon en compagnie de la reine Elisabeth, il crée, grâce au soutien royal, la Fondation

égyptologique Reine Elisabeth, une institution scientifique de renommée internationale qui fête cette année son centième anniversaire. Jean Capart le fait souvent avec éclat : il découvre en 1935 dans la statuette de Khây, cédée par Léopold III, un papyrus qui reprend les dépositions des pilleurs de tombes royales sous le pharaon Ramsès IX (vers -1125). Parfois aussi avecdéconvenue : enjuin1908, ilfait acquérirparlemuséedeuxscarabées visibles dans l’exposition, qui racontent sur leur face plate le récit d’un périple en Afrique à l’époque du pharaon Néchao II, de la 26e dynastie. Manque de pot pour lui, ce sont des faux réalisés par le fils du vendeur décédé, et notre égyptologue doit s’en excuser en citant cette devise : « Memento quia pulvis es », souviens-toi que tu n’es que poussière.

A son actif également les fouilles d’el-Kab à 80 km au sud de Louxor, commencées en décembre 1936, qu’il poursuivra durant dix ans au fil de trois campagnes. Il en ramènera un magnifique buste en granit rose d’Amenhotep II qui figure parmi les œuvres les plus impressionnantes du musée. Jean Capart décède à 70 ans, le 16 juin 1947, alors qu’il se préparait à entamer sa quatrième campagne de fouilles à el-Kab, sur laquelle le pavillon belge flotte toujours pour la concession obtenue à l’époque.

Un nouveau regard

La dernière partie concerne l’égyptologie aujourd’hui. La priorité n’est plus d’accroître la collection qui comprend plus de douze mille objets, dont deux cents sont ici montrés, mais de mettre ces objets en valeur, pour leur rendre la vie et les resituer dans leur contexte. La collection égyptienne est close et plus aucun objet découvert dans la vallée du Nil ne peut être aujourd’hui exporté. Sara Sallam, jeune artiste égyptienne, y apporte satouche de poésie, nourrie par ses souvenirs d’enfance au Caire, en posant un nouveau regard sur l’héritage de l’Egypte ancienne.

Venez donc découvrir l’Egypte d’hier et d’aujourd’hui dans cette magnifique exposition qui s’achèvera le 1er octobre prochain. Elle est accompagnée d’un catalogue richement illustré, comprenant une description de l’histoire de l’égyptologie belge et des objets exposés, au prix de 39 €. Plus d’informations sur www.artandhistory.museum.

Parc du Cinquantenaire à 1000 Bruxelles

Michel Lequeux

EXPOSITION : THE WORLD OF BANSKY

Lestreet art, dontBanksyest l'undesprincipauxreprésentants, estunmouvement artistiquequi aémergé au début des années 1970 dans les quartiers défavorisés de grandes villes. Cette forme artistique est souvent associée à la culture hip-hop et punk, dont les artistes cherchent à s'exprimer en dehors des circuits traditionnels. Bien que ce mode d’expression soit souvent considéré comme éphémère et illégal, il a acquis une reconnaissance croissante au fil des ans et de nombreuses villes ont créé des espaces qui lui sont dédiés. Banksy, dont il ne s’agit pas de la véritable identité, est à la base depuis 1990 d’une série d’œuvres qui émaillent les cités du monde entier, combinant un style graphique distinctif chargé des messages politiques et sociaux forts. Il a donc été imaginé de lui consacrer une exposition pour faire davantage apprécier son travail ou le faire connaître pour celles et ceux qui ignorent toujours de quelle manière il a marqué notre siècle. A cet effet, une équipe d’artistes de rue internationaux (aussi anonymes que Banksy !) a reçu les clés d’une bâtisse située à cheval entre la place De Brouckère et le Vismet pour la transformer en un lieu plein de surprises. Pas question bien sûr d’encadrer les reproductions des mondes de cet artiste à nul autre pareil, mais d’utiliser les murs pour recopier à l’identique les originaux. L’occasion pour les visiteurs de se plonger dans une expérience complète et immersive qui dote les créations d’un nouveau souffle ou de recréer toutes celles qui ont disparu. Voyez toutes les modalités pratiques sur le site www.theworldofbanksy.be Rue de Laeken, 28 à 1000 Bruxelles

Henri Bodson

EXPOSITION : VAN GOGH – THE IMMERSIVE EXPERIENCE

Vincent van Gogh est l'un des artistes les plus célèbres et influents de l'histoire de l'art. Sa vie tragique, sa passion pour la peinture et son style unique ont laissé une empreinte durable dans les encyclopédies, forgeant sa légende. Originaire des Pays-Bas, l’homme a traversé de nombreuses épreuves tout au long de sa vie, mais sa contribution à l'art moderne reste indéniable. Il a commencé sa carrière en tant que pasteur dans le Borinage, se voulant plus pauvre que les pauvres, aussi proche du Christ que l’Eglise semblait s’en être éloignée. En bute avec sa hiérarchie, il s’est adonné à sa passion pour la peinture, réalisant des toiles toutes imprégnées de bruns couleur terre, représentant le peuple au travail, ces ouvrierstirésdelamineoudel’usine,assezprochedelaveinedeConstantinMeunieràlamêmeépoque. Soutenufinancièrement par sonfrèreThéo, il a traverséla frontière pourchercher l’inspirationenFrance et embrasser le soleil qui manquait tellement dans sa palette. Il s’est a revu complètement sa manière de peindre par l'utilisation audacieuse de la couleur et la recherche de l'émotion personnelle. Ses nouvelles œuvres se sont distinguées par leurs coups de pinceau expressifs et leurs coloris vibrants. Les représentations de van Gogh était profondément influencées par son état mental. Il a créé certains de ses chefs-d'œuvre les plus célèbres alors qu'il était à l'hôpital psychiatrique de Saint-Rémy-de-Provence, où il a conçu des toiles telles que "La Nuit étoilée". Ses peintures de tournesols, de champs de blé et de paysages ruraux reflètent sa fascination pour la nature et sa recherche de la beauté dans les éléments simples de la vie. L'une des périodes les plus connues de son existence demeure liée est son amitié et à sa cohabitation avec Paul Gauguin àArles. Cependant, leur relation tumultueuse a finalement conduit à un affrontement violent. Une amitié explosive, alimentée par trop d’alcool et des sautes d’humeur récurrentes. Incapable de se subordonner à des tâches, van Gogh finit par exploser au point de tenter d’assassiner son confrère d’un coup de lame, qui quitta la ville immédiatement sans se retourner. Seul, Vincent van Gogh, saisi par un accès de démence, se serait alors coupé un morceau de l’oreille gauche à l’aide d’un rasoir, avant de l’envelopper dans du papier journal et de l’amener à une prostituée qu’il voyait régulièrement, une certaine Rachel. Il se serait ensuite tout simplement couché. La police ne l’aurait trouvé que le lendemain, la tête ensanglantée et l’esprit embrouillé. Le conditionnel reste ici de mise, faute de témoins. Bien que l’artiste n'ait connu qu'un succès limité de son vivant et ait lutté contre la misère, son héritage artistique a pris de l'ampleur après son suicide. Ses tableaux se sont vendus à des prix exorbitants et ont influencé de nombreux artistes ultérieurs. Des musées dédiés à sa vie et à son travail, tels que le musée Van Gogh à Amsterdam, attirent des visiteurs du monde entier. Aujourd’hui, l’exposition« VanGogh :theimmersiveexperience »proposedevoirsesœuvresautrement, àdeslieues des présentations rigides des muséums et de les animer grâce à des technologies de pointe et la 3D. De fait, les toiles se mettent à bouger, s’animent, sont projetées sur le plafond, les murs et le sol. Le tout à trois cent soixante degrés. De quoi redonner le goût à la culture à celles et ceux qui en seraient blasés ! Cela se déroule à la Galerie Horta jusqu’au 15 octobre 2023. Voyez les créneaux horaires sur le site www.vangoghexpo.com

Rue du Marché-aux-Herbes, 116 à 1000 Bruxelles

BRUSSELS GALLERY WEEKEND

Cela semble être une excellente initiative pour promouvoir les jeunes artistes émergents et mettre en valeur la scène artistique de Bruxelles. Brussels Gallery Weekend offre une plateforme unique pour les artistes en herbe, afin de présenter leur travail au public et aux professionnels de l'art. Le fait qu’il offre un programme varié comprenant des conférences, des performances, des ateliers pour enfants et des visites guidées est à souligner d’un trait rouge. Cela permet non seulement aux visiteurs de découvrir unevariétéd'œuvresd'art, maisaussides'immergerdansl'environnement créatifenapprenant davantage sur les processus artistiques, les influences etles motivations descréateurs. L'événement peut également contribuer à renforcer la notoriété de la scène artistique bruxelloise en attirant l'attention sur la diversité des talents présents dans la ville. De plus, cela peut encourager les collaborations et les échanges entre artistes, galeries et institutions artistiques, favorisant ainsi un environnement artistique dynamique et stimulant. Assurer la visibilité des jeunes artistes émergents est crucial pour leur développement et leur carrière future. Cette seizième édition joue un rôle essentiel en offrant une vitrine aux talents prometteurs, en élargissant leur réseau professionnel et en leur permettant de recevoir des retours constructifs de la part des visiteurs. Un événement qui vise à attirer un public diversifié, notamment des amateurs d'art, des collectionneurs, des étudiants en art et des curieux. Cela se passera du 7 au 10 septembre 2023 dans différents lieux de la capitale. Voyez les galeries participantes sur le site www.brusselsgalleryweekend.com

EXPOSITION : THIERRY DE CORDIER

Thierry De Cordier a vu le jour en 1954 à Renaix. Il vit et travaille actuellement à Ostende et rencontre depuis des années un succès impressionnant, avec les portes des grands musées qui se sont ouvertes pouraccueillirsescréations. Ilétaitnotamment présent lorsdelaBiennaledeVenise(2013), auxMusées royaux des Beaux-Arts de Belgique, (2016 et au Centre Pompidou (2004-2005). Paysages désolés, marines et montagnes font partie des thèmes qui l'intéressent. En partie inspirés des vastes topographies en noir et blanc de la peinture chinoise des XVIIe et XVIIIe siècles, ils capturent également les qualités essentielles du paysage et de la lumière de l'Europe du Nord. Les ciels gris et les mers noires d'encre dans ses peintures évoquent la mélancolie. Les scènes les plus dramatiques étant celles dans lesquelles les vagues et les falaises montagneuses fusionnent pour incarner les forces de la nature dans une seule image primitive. Le sujet de Dieu et la définition ou la non-définition de Dieu est également au cœur de ses œuvres calligraphiques. Oscillant entre l'absurde et le sacré, les mots deviennent ici le support spirituel d'une image qui s'efforce de matérialiser l'invisible. A côté de la peinture, Thierry De Cordier se consacre enfin à la philosophie, l’écriture et la poésie. Avant de s’installer durablement, il a vécu une existence nomade qui l'a amené à réfléchir sur l'architecture comme modèle de relations sociales. Pendant longtemps, sonjardin secret a été un substitut et une métaphoredumonde, avantdelui tourner ledos pour regarder la mer. Travail, dans lequel l'infiniment petit se reflète dans l'infiniment grand et se développe organiquement à partir desapsychéintérieure. Ilexpose sestravaux àla galerie Xavier Hufkens du 8 septembre au 14 octobre 2023. Plus de détails sur le site www.xavierhufkens.com Rue Saint-Georges, 6-8 à 1050 Bruxelles

EXPOSITION : CHARLES STANKIEVECH

Charles Stankievech suggère une méditation, oscillant entre le stellaire et le souterrain. Voyageant à travers de vastes distances dans l'espace et dans le temps, de l'espace extra-atmosphérique aux grottes paléolithiques, il mêle spéculations de science-fiction et théories contemporaines sur l'origine de la vie, de la conscience et de l'art. Une sculpture de météorite flotte au-dessus d'un sol de sable, une vidéo psychédélique cristallise le temps profond. Le brouillard, les nuages et la fumée provenant des coulées de lave volcanique se répandent sur l'écran. À un moment obsédé par les fins planétaires, le dynamisme visuel et la résonance sonore de l'air récapitulent non seulement l'invention du concept d'atmosphère dans l'histoire de la météorologie, mais aussi la formation de l'atmosphère terrestre dans le temps géologique - en un mot, à la création lui-même. Avec cette exposition, il appelle des expériences d'un autre monde depuis les profondeurs et les hauteurs de ce monde, tout en cultivant une disposition esthétique à les recevoir. L’artiste est en 1978 au Canada, où il passe l’essentiel de son existence. Il doit sa notoriété à l’exigence de son travail et à l’originalité de ce dernier. Ses œuvres sont à découvrir à la galerie Kin du 7 septembre au 21 octobre 2023. Voyez l’ensemble des détails pratiques sur le site www.kinbrussels.com Rue Ravenstein, 37 à 1000 Bruxelles

EXPOSITION : LAUREN SEIDEN

Avec un répertoire impressionnant d'œuvres présentées dans des galeries et des institutions renommées, les prouesses artistiques de Lauren Seiden lui ont valu des éloges et une reconnaissance internationale. Tout au longde sa résidence à Bruxelles, Lauren Seidena plongé profondément dansle milieu artistique de la ville, s'immergeant dans sa tapisserie culturelle vibrante et s'inspirant de sa riche histoire. Cette expérience transformatrice a servi de base à son exposition, où elle dévoile une installation qui capture l'essence de l'énergie dynamique de New York et l'attrait diversifié de Bruxelles. L'événement présente en outre une série d'œuvres d'art méticuleusement conçues, où l'amalgame ingénieux de l’artiste entre dessin, sculpture et techniques mixtes crée une fusion fascinante de narrationvisuelle. Lesvisiteurssont amenés àparticiper à un voyage à travers son processus créatif, témoin de l'interaction harmonieuse de la ligne, de la forme et de l'espace qui définit sa pratique de dessin distinctive. La galerie Nosco invite cordialement le public à découvrir le pouvoir transformateur de l'installation de Lauren Seiden, en s'immergeant dans le domaine vivant de sa pratique innovante du dessin du 7 septembre au 28 octobre 2023. Découvrez toutes les informations pratiques sur le site de l’organisateur www.gallerynosco.com Rue Lebeau, 43 à 1000 Bruxelles

EXPOSITION : LARRY POONS

De fait, les peintures sont statiques, mais d'une manière ou d'une autre, cela ne semble pas vrai lorsque vous regardez une œuvre de Larry Poons. Tout comme l’artiste qui a été en mouvement permanent tout au long de son métier et de ses recherches artistiques, ses toiles semblent avancer, dansant devant le regard de spectateurs. Elles donnent également l'impression d'être arrivées de quelque part. Poons joue avec l'expansion cosmique de l'abstraction moderniste intégrale telle qu'elle s'est développée dans l'Amérique du milieu du siècle, à laquelle il rajoute l'enivrante florale et la lumière éclatante de l'impressionnisme français. Pour autant, ses peintures récentes se situent dans le présent. Il use de schémas de couleurs chauffées qui se modulent horizontalement, verticalement et en diagonale, tandis que des coups de pinceau vif-argent se fondent dans des formes nuageuses qui sont substantielles jamais fixes, imposantes mais légères. En effet, ses peintures adoptent la veine du non-figuratif. Au milieu de cela, Larry Poons nous rappelle les endroits contre-intuitifs où le risque pourrait être trouvé dans la création artistique : dans la résistance à l'image assimilable et mnémonique, dans la beauté sans vergogne, dans la suspension stylistique et dans la recherche de multiples passés pour construire un nouveau, même momentané. Ses œuvres sont à découvrir à la galerie Almine Rech du 7 septembre au 4 novembre 2023. Voyez davantage d’informations sur le site www.alminerech.com

Rue de l’Abbaye, 20 à 1050 Bruxelles

EXPOSITION : FRANÇOISE CATALÀA

Françoise Catalàa ne se contente pas de polariser l’espace par une sculpture au sens traditionnel. Elle organise des parcours pour le regard ainsi que pour le corps. La pureté, la monumentalité et la force poétique de ses créations touchent d’autant plus que sous leur rigoureuse géométrie circule et vibre un foisonnementdethèmeschers:lesmythes, lemessageénigmatiquedeslangueset desécrituresoubliées, autant que les formes essentielles de la nature. Une symbolique complexe s’offre à notre déchiffrement dans ces œuvres qui tantôt tranchent l’espace comme les cristaux de quelque système minéral inconnu, tantôtle hantent commeles ruines d’unecivilisationoubliée. Touslesagencements de FrançoiseCatalàa relèvent ainsi d’un style évolutif du modèle dialectique absence/présence, grâce à la dissémination des formes modulaires, la répétitiondifférente et, enfin, un stade final de stabilité relative qui s’apparenterait à une stase de déconstruction. Une grande richesse de messages interactifs est véhiculée à travers ce circuit qui débouche sur la fatalité fractale de l’identique, Françoise Catalàa, c’est tout cela ! Elle unit l’expression objective et la vie intérieure. Rien d’étonnant à cequ’elleait trouvé, danslessuperpositionsdeladurée avecelle-même, dans lacompénétrationdesétatsdeconsciencelesunsdanslesautres, l’expression de la métamorphose qui est la loi de l’évolution créatrice. Que l’art plastique puisse devenir un art du temps, c’est ce qu’elle montre en réalisant en chacune de ses œuvres un parcours, c’est à dire un véritable cheminement spirituel Ses travaux sont à voir à la galerie Frédérick Mouraux du 7 septembre au 21 octobre 2023. Voyez les détails pratiques sur le site www.frederickmourauxgallery.com

Chaussée de Waterloo, 690 à 1180 Bruxelles

EXPOSITION : SHOSHANA WALFISH

Dans son project space, le Musée Juif de Belgique présente les peintures de Shoshana Walfish (°1988), artiste canadienne basée à Bruxelles. L’exposition porte sur les recherches menées par l’artiste autour de la représentation du corps féminin, en deux parties. Enracinées dans la tradition picturale classique, ses œuvres varient en échelle et en style, de la figuration sculpturale à l’abstraction figurative. Shoshana Walfish questionne l’idée de la femme-objet et des objets en tant que corps féminins. Entre surréalisme et absurde, elle interroge le regard, l’objectification, ainsi que les récits produits par l’histoire et par l’histoire de l’art. Dans une seconde série, elle explore les allusions esthétiques luxuriantes associées aux organes corporels, tissant ainsi des liens entre la corporalité, le monde naturel, la science et la société. Un événement culturel à découvrir du 7 septembre 2023 au 18 février 2024 au Musée juif de Belgique. Voyez les informations complémentaires sur le site www.mjb-jmb.org

Rue des Minimes, 21 à 1000 Bruxelles

EXPOSITION : ERWIN BLUMENFELD

Ce photographe allemand surdoué dont la vie, ballottée de-ci de-là au rythme des affres du XXe siècle, n’a souvent tenu qu’à un fil, faites de tourments et d’épreuves. Ses clichés racontent une époque, les siens, la résilience, le pied de nez insolent qu’il a lancé au destin, les exils successifs et la réussite aux Etats-Unis. Connu pour ses clichés de mode à la créativité exceptionnelle, Blumenfeld (18971969) est l’auteur d’une œuvre polymorphe où se mêlent inspirations dadaïstes, engagements politiques et expérimentations artistiques. Présentant plus d’une centaine de photographies, cet événement revient sur le destin de ce juif berlinois qui a fait partie des avant-gardes culturelles à Amsterdam, puis à Paris, avant de connaître les camps d’internement lorsque a éclaté la Seconde Guerre mondiale. Parvenant in extremis à se réfugier à New York en 1941, il y mène une carrière à succès, marquée par une libre exploration de formes et de couleurs. Une exposition à admirer au Musée juif de Belgique du 29 septembre 2023 au 4 février 2024. Découvrez les détails pratiques sur le site www.mjb-jmb.org Rue des Minimes, 21 à 1000 Bruxelles

EXPOSITION : ART(S) NOUVEAU(X) BELGE(S)

L'Art Nouveau se définit comme étant un mouvement artistique qui a émergé à la fin du XIXe siècle et au début du XXe siècle. Il est apparu en réaction à l'esthétique rigide et conservatrice de l'époque victorienne, cherchant à créer un nouveau langage qui exprime la modernité de l'époque. Egalement connu sous le nom Jugendstil, il s'est développé dans différents domaines tels que l'architecture, le design d'intérieur, les arts décoratifs, les arts graphiques, la peinture, la sculpture et même la mode sousl’impulsion de visionnaires qui ont tenté de moderniser leur environnement, en faisant place au neuf et au beau. Ce mouvement se caractérise par l'utilisation de formes organiques inspirées de la nature, telles que des courbes élégantes, des lignes sinueuses et des motifs floraux. Les artistes de l'Art Nouveau ont également intégré des éléments géométriques et stylisés dans leurs créations, tout en mélangeant les matériaux. Plus que tout autre courant, l'Art Nouveau a cherché à fusionner les arts et l'artisanat, en mettant l'accent sur le travail manuel et l'attention aux détails. Les créations sont souvent ornées, luxuriantes et empreintes d'une certaine sensualité. On parle évidemment d’un état d’esprit et d’une foi insatiable dans la modernité. Pour sa première exposition, la Maison Hannon souhaite présenter l’Art Nouveau dans sa pluralité, au travers d'œuvres majeures, issues des plus grandes collections d'art belge, inédites pour la plupart. On ne le rappelle pas suffisamment, mais notre capitale s’est avéré le terrain d’expérimentations audacieuses en la matière, grâce à la révolution industrielle qui battait son plein et qui avait généré une classe bourgeoise bien nantie, soucieuse d’exposer sa richesse aux yeux d’autrui en faisant appel aux meilleurs ouvriers et en se référant à une poignée d’architectes ayant le vent en poupe. Si Victor Horta est le plus souvent cité dans les manuels, il importe de ne pas oublier Paul Hankar, Henry van de Velde et Gustave Serrurier-Bovy dont les interventions se sont avérées notables dans ce changement de cap, intervenant pour une existence plus décorsetée, un style simple et dépouillé. Cette exposition est à voir jusqu’au 5 juin 2024 à la maison Hannon. Voyez tous les détails pratiques sur le site www.maisonhannon.be Avenue de la Jonction, 1 à 1060 Bruxelles

Daniel Bastié

EXPOSITION : JEAN JULLIEN

Jean Jullien (1983) propose une exposition immersive, au sein de laquelle ses œuvres prennent vie dans un environnement de commentaires peints sur les murs et de réflexions sur l’environnement. Cet événement célèbre la relation symbiotique entre l’art et le langage, pour mettre en valeur le talent exceptionnel de cet artiste qui fusionne les deux. L’occasion surtout de se lancer dans un voyage où le pouvoir de l’image et du motécrits’entrelacent, afind’illuminerlarichesseet lacomplexité de l’expérience humaine. Jean Jullien s’exprime par le biais de la peinture, de la photographie, de la vidéo, de la création de costume, de l’installation artistique in situ, de livres, d’affiches et de vêtements. Il est pour beaucoup le prototype de l’artiste pluridisciplinaire au parcours non-conventionnel, qui en partant des réseaux sociaux a bâti une carrière illustrant un redéploiement du champ de l’art contemporain par le biais des nouveaux canaux de communication. Son originalité tient en partie de son talent à créer une relation avec sa propre communauté basée sur une narration en continu. A force de commentaires et d’illustrations sur Instagram ou directement sur les murs des lieux d’exposition, il dessine un cadre affectif autour de ses créations, tout en les dotant d’une profondeur sémantique supplémentaire. Ses travaux sont à découvrir au Mima jusqu’au 31 décembre 2023. Voyez tous les détails pratiques sur le site www.mimamuseum.eu Quai du Hainaut, 39-41 à 1080 Bruxelles

EXPOSITION : MOMIES EN TRANSPARENCE

Les momiessont des corpshumainsou animauxqui ont été préservés de la décomposition. Leprocessus de momification remonte à l'Antiquité et a été utilisé dans de nombreuses civilisations. Les Égyptiens se sont faits les spécialistes de cette matière, mais d'autres cultures ont également pratiqué la momification, notammentles Incas, les Aztèques, lesChinois et les Perses. La momification égyptienne est l'une des plus connues et des mieux documentées. Elle était pratiquée pour préserver le corps des pharaons et des hauts dignitaires, afin qu'ils puissent traverser le monde des morts et atteindre l'au-delà. Le processus de momification égyptienne était un rituel complexe qui impliquait plusieurs étapes. Tout d'abord, le corps était préparé en prélevant les organes internes, à l'exception du cœur qui était laissé en place car il était considéré comme le siège de l'âme. Lesorganes étaient ensuite placés dans des canopes, immédiatement scellées. La dépouille mortelle subissait alors un traitement fait de produits chimiques pour éviter la décomposition. Les embaumeurs utilisaient du natron, un sel composé de carbonate de sodium et de bicarbonate, pour dessécher le cadavre et éliminer l'humidité. Des huiles et des parfums servaient enfin à le protéger et à le doter d’une odeur singulière. Une fois momifié, il était entouré de bandelettes et déposé dans un sarcophage en bois ou en pierre. Ces cercueils étaient décorés avec des images et des symboles qui étaient censés aider le défunt à traverser le monde des morts. Ce processus était naturellement réservé aux élites de la société, car il s’avérait extrêmement onéreux et nécessitait une expertise spécialisée. Cependant, les personnes plus modestes avaient parfois droit à être embaumées grâce à une méthode moins coûteuse, qui consistait à enlever les organes internes et à les remplacer par du natron. En dehors de l'Égypte, d'autres mondes ont également utilisé cette pratique. Ainsi, les Incas ont momifié les corps de leurs dirigeants et les ont placés dans des sanctuaires pour les honorer. Les Aztèques se sont concentrés sur cette pratique pour célébrer leurs guerriers morts au combat. Dans la Chine ancienne, la momification était souvent réservée aux empereurs et aux membres de leur famille. Les corps étaient traités avec des produits chimiques et placés dans des cercueils en bois de cèdre. Les cercueils étaient ensuite enterrés dans des tombes creusées dans les collines. Enfin, chez les Perses, la momification était réservée aux personnages les plus influents. A travers cette exposition, le Musée de la Médecine entend nous faire voyager à travers le temps et l’espace pour aller à la découverte de ces rites mortuaires anciens et découvrir les dessous de ce système d’embaumement. Préparezvous à déceler les secrets des momies : Qu’est-ce qui se trouve derrière les bandelettes? Dequoisont décédés ceux qui nous ont précédés ? Qu’est-ce-que les momies peuvent nous apprendre sur les modes de vie des cultures antiques ? Sur leur médecine ? Le tout grâce aux nouvelles techniques d’imagerie médicale, comme le CT Scan ou la fibroscopie, qui permettent d’en apprendre davantage tout en préservant l’intégrité physique de ces corps conservés. Une exposition à découvrir au Musée de la Médecine jusqu’au 23 octobre 2023. Découvrez les heures d’ouverture et les modalités pratiques sur le site officiel www.museemedecine.be

Route de Lennik, 808 à 1070 Bruxelles

Jeanne Alexandre

EXPOSITION DE SCULPTURES EN PLEIN AIR

C’est une première ! Faisant suite à un appel lancé en 2021 par le Centre culturel Escale du Nord, leParc des Etangs (Anderlecht) s’est transformé en écrin pour accueillir les œuvres monumentales de six sculpteurs, prouvant à quel pointl’art ne doit pas secantonner aux galeries et aux seuls musées. Il a pour vocation d’éduquer, de sensibiliser, d’émouvoir, de questionner et de générer des débats, tout en permettant aux riverains de découvrir des œuvres contemporaines dans leur environnement lors d’une promenade pédestre, en allant faire leurs courses ou en se déplaçant expressément pour venir à leur rencontre. Enfin, il s’agit de promouvoir le travail de celles et ceux qui pratiquent la sculpture en dilettante ou en professionnels, pour prouver la vitalité de notre royaume, ainsi que pour rendre la culture accessible gratuitement à tous. Une formule très éloignée des univers figés des académies et la présentation dans un espace public agréable et verdoyant de pièces faisant chacune plusieurs mètres pour une confrontation immédiate avec le public. La disposition des œuvres dans le parc offre plusieurs points de vue pour les contempler, sans ordre de visite nécessaire. On passe allègrement de l’une à l’autre pour un arrêt ou pour passer son chemin … si on n’a pas été séduit ! Une balade qui permet également de s’évader du bitume en côtoyant des canards et des oies, des joueurs de pétanque, des familles, des séniors et des jeunes s’échangeant le ballon. Les artistes retenus sont José Sahagun, Hubert Verbruggen, Jean Boghossian, François Canart, Brigitte Danse et Isabelle Van Wylick Zazie. Des identités artistiques peu banales ! Cette exposition en plein air est à voir jusqu’au 22 avril 2024.

Avenue Marius Renard à 1070 Bruxelles

Daniel Bastié

EXPOSITION : MEHDI-GEORGES LAHLOU ET CANDICE BREITZ

Cette nouvelle exposition présente une sélection d’œuvres de Mehdi-Georges Lahlou composée de sculptures, dessins, gravures, photos d’archives retravaillées, ainsi que d’installations et de vidéos. L’artiste poursuit son exploration de la représentation de la violence et de ses conséquences sur la géopolitique actuelle, en puisant aussi bien dans les archives de guerre et l’histoire ancestrale, que dans ses propres expériences, intimes ou fictives. Entre représentation de soi et questionnement de l’autre, il cherche à appréhender le rôle de l’archive dans notre mémoire collective. Il a invité Candice Breitz à se joindre à l’événement, une artiste qui se confronte dans son travail à la question de la blanchité depuis ses premières séries photographiques. Les explorations de cette dernière dans l’arène violente de la blanchité mettent souvent en scène l’artiste elle-même, suscitant la surprise par son aspect autoethnographique. Elles offrent un contrepoint saisissant au travail de Mehdi-Georges Lahlou, où l’autoportrait continuede s’ouvriraux enjeuxabordés dans les conversationspolitiqueslesplusurgentes de notre temps. Les deux artistes jouent de l’(auto)-portrait mais aussi d’images tiréesdesmédiasainsi quede cultures populaires ou ancestrales. Ils mettent en regard la manière dont se façonnent une identité et son image, que ce soit au sein du microcosme familial et local, ou du macrocosme national et international. Un double regard à découvrir à la Centrale jusqu’au 17 septembre 2023. Voyez tous les détails complémentaires sur le site www.centrale.brussels

Place Sainte Catherine, 44 à 1000 Bruxelles

EXPOSITION : BRUSSELS QUEER GRAPHICS

Dès les années 1950, les communautés LGBTQI+ à Bruxelles utilisent le graphisme et développent un langage spécifique. Cette grammaire visuelle signale leur présence et leurs engagements envers un ensemble de principes, d’identitéset de valeurspartagés. Marqué par lalutte et la célébration, l’agitation et le compromis, cet outil de résistance mais aussi de résilience promeut une forme alternative de collectivité. Par la matérialité, la composition, la typographie, l’itération et le langage utilisés, les graphistes, professionnelsetamateurs,identifient etdirigent leursmessagesversdespublicsspécifiques. Organisée par thème, Brussels Queer Graphics, loin d’être un projet exhaustif, offre un panorama sur ce langage visuel. Cette exposition propose d’explorer les façons dont les communautés LGBTQI+ se sont exprimées et rendues visibles au cours des septante dernières années à Bruxelles. De 1953 et la naissance du Centre de Culture Belge sous l’impulsionde Suzan Daniel à aujourd’hui, l’exposition et la publication qui l’accompagne nous invitent à se plonger dans une histoire culturelle du quotidien et de l’activisme des individus, des communautés, des associations et des groupes LGBTQI+. Tributaire de nombreux silences voir d’absence de matériaux, mais également de la surreprésentation de la lette G dans l’histoire et les sources, cette exposition est le reflet d’une époque, d’une histoire et de multiples mémoires. Une exposition à découvrir au Design Museum jusqu’au 3 novembre 2023. Voyez tous les détails pratiques sur le site www.designmuseum.brussels

Place de la Belgique, 1 à 1020 Bruxelles

EXPOSITION : THE HARLEM FANTASY

Cette exposition qui présente des photographies de Nick Kuskin nous offre l’opportunité d’aller « black to the future » et de plonger dans l’histoire du mouvement noir. Nous sommes en 1982, sur la 125e rue ouest de New York, au Harlem Fantasy Ball II organisé par Pepper LaBeija et Dorian Corey. On y met à l’honneur le génie créatif de la « ball culture » new-yorkaise où défilent les « queer futurities », pour paraphraser le théoricien culturel queer cubano-américain José Esteban Muñoz. Nick Kuskin, alors âgé de 21 ans, est invité à documenter cette soirée historique consacrée à l’expression personnelle et à la création communautaire d'avant-garde. Ces événements offraient un espace politique de célébration et de répit aux communautés marginalisées les plus durement touchées par le climat social et économique répressif imposé par l'administration de Ronald Reagan (et son absence de réponse à la crise du VIH), et plus généralement par l'idéologie blanche hétéronormative. L'exposition et le programme qui l’entourent font l’éloge de la naissance et de la contribution de Pepper LaBeija et Dorian Corey, et la Royal House of La Beija, à qui l’on doit d’avoir jeté les bases d'un mouvement mondial d'expression et de défense des communautés queer, noires et brunes. Un événement à découvrir jusqu’au 17 septembre 2023 à Bozar. Voyez les détails pratiques sur le site www.bozar.be Rue Ravenstein, 23 à 1000 Bruxelles

EXPOSITION : PRIVAT LIVEMONT - FLEURS À L’AFFICHE !

L'œuvre et la vie de Privat Livemont, artiste bruxellois emblématique de l’Art nouveau, sont aujourd’hui mis à l’honneur à Schaerbeek. Artiste complet et polyvalent, artisan et enseignant à l’Académie de dessin et d’industrie de sa commune natale, il semble avoir été un travailleur infatigable. Symboliste, il est fort tôt tenté par l'esthétique Art Nouveau et produit de nombreuses affiches, souvent primées qui le font surnommer le Mucha belge. A côté de ce travail alimentaire, il réalise des sgraffites présents sur plusieurs façades de la capitale. La finesse de son trait, son goût pour les éléments décoratifs végétaux et leur stylisation, son imagination fertile et sa palette colorée le caractérisent par rapport à d’importants confrères. Parmi ses œuvres principales, on retient les sgraffites de l’école Josaphat et la Grande maison de Blanc situé rue du Marché aux poulets. Comme photographe, il s’est intéressé à la capture du mouvement. On lui doit également des illustrations pour une série de journaux de l’époque. La Maison Autrique a choisi de mettre cet artiste à l’honneur en 2023, année de l'Art nouveau, en organisant une exposition d’envergure qui se tient jusqu’au 14 janvier 2024. Voyez tous les détails complets sur cet événement via le site www.autrique.be Chaussée de Haecht, 266 à 1030 Bruxelles

Andrea Cerasi

EXPOSITION : ARABESQUE

Sous la direction artistique de la compagnie acrobatique bruxelloise Back Pocket, en collaboration avec l’artiste photographe Zenzel, et, avec la participation des étudiants de l’ESAC (Ecole Supérieure des Arts ducirque deBruxelles), Arabesque est unprojet qui propose une réinterprétation del’architecture bruxelloise Art nouveau par les arts du cirque et les arts acrobatiques. Cette exposition pluridisciplinaire rythmée par des œuvres photographiques, de la vidéo et des performances se veut éminemment contemporaine, vivante. Portée par la jeunesse, elle amène les publics à poser un autre regard sur le courant Art nouveau. Comment les arts du cirque et l’Art nouveau se répondent-ils ? Comment le cirque contemporain peut-il mettre en lumière les bâtiments Art nouveau, leurs courbes, leurs sinuosités pour nous inviter à redécouvrir le patrimoine architectural ? Comment, à l’inverse, l’Art nouveau peut-il mettre en exergue la corporalité du circassien. A découvrir aux Halles Saint-Géry jusqu’au 1er octobre 2023. Voyez les informations complémentaires sur le site www.hallessaintgery.be

Place Saint-Géry à 1000 Bruxelles

Sam Mas

EXPOSITION : LE CHAT DÉAMBULE

Dans l’un des parcs les plus célèbres de la capitale, les promeneurs découvrent avec curiosité ou admiration le Chat version monumentale de l’ami Philippe Geluck. Une authentique performance technique qui joue la carte de l’humour et de la légèreté, même si chaque statue a nécessité vingt tonnes de bronze, puisque chaque œuvre pèse entre huit cents et mille deux cents kilos. La plus grande d'entre-elles mesure presque trois mètres. Comme dans les albums originaux, on retrouve ici de multiples références à l’art classique ou/et à l'actualité. Le tout proposé avec la verve unique, humoristique, poétique et engagée d’un des plus importants créateurs de chez nous. Un travail colossal que le public n’imagine généralement pas, passant du croquis au moulage. Une vingtaine d'étapes ont été nécessaires avant d'obtenir la pièce achevée pour la river sur un socle pesant une tonne et demie de bon acier. Une fabrication réalisée 100 % en Belgique grâce au savoir-faire d’artisans aguerris et passionnés. Cette déambulation féline est à voir jusqu’au 10 septembre 2023 au Parc de Bruxelles.

EXPOSITION : HISTOIRE D’UNE CRISE CONTEMPORAINE

Les déchets, voilà certainement l’aspect le plus visible et matériel de la crise environnementale qui nous menace, la pointe d’un iceberg dont nous n’imaginons pas ou peu l’étendue ! Cette exposition met en lumière l’histoire cachée des détritus en Europe tout en soulignant son importance comme marqueur de changement social. Prenant comme point de départ la révolution industrielle, cet événement aborde les pénuries des temps de guerre, l’essor du consumérisme d’après-guerre et se termine par l’insurmontable crise des déchets actuelle. Ce projet met en avant les changements considérables intervenus dans la manière dont nous avons traité nos ordures dans le passé et dont nous pensons, ou ne pensons pas, le déchet aujourd’hui. En se penchant sur cet aspect de l’histoire, il renforce la pertinence des critiques et des appels au changement actuels. Quatre sections sont proposées aux visiteurs, faisant se succéder des thématiques connues ou qui le sont moins. L’accès est évidemment mis sur la nécessité écologique et sur la responsabilité individuelle, tout en soulignant le rôle que doivent jouer les états. L’idée consiste à revoir en profondeur notre mode de fonctionnement et de comparer celui-ci avec ce qui s’opérait avant notre naissance, plongeant le public dans les fragments d’objets hérités de l’âge du Bronze, mettant en évidence des échantillons de chiffons blancs utilisés au XIXe siècle, des appareils électroniques obsolètes, etc. Qu’ils soient industriels, privés, toxiques ou non, ce que nous vidons dans les poubelles demeure révélateur de notre système de fonctionnement et d’une philosophie qui a longtemps été : tout à l’incinérateur ! La crise économique, celle de l’énergie et les modifications climatiques qui frappent à nos portes nous entraînent à prendre conscience du danger et de ses conséquences terribles. Les organisateurs de cet événement n’entendent pas nous stigmatiser, mais nous appeler à davantage de vigilance, à cesser de nous voiler les yeux et à devenir responsables de notre vécu. Enrichie par l’expertise de professionnels bruxellois du traitement, du recyclage et de la réutilisation, cette exposition est complétée par une publication interdisciplinaire et par une plateforme web transnationale Throwaway, développée en partenariat avec neuf musées européens, qui propose un vaste ensemble d’images, de textes et de vidéos autour du sujet. L’accès est gratuit jusqu’au 14 janvier 2024 à la Maison de l’Histoire européenne. Plus de détails sur le site www.historia-europa.ep.eu

Rue Belliard, 135 à 1000 Bruxelles

Sam Mas

EXPOSITION : WOMAN BEFORE FASHION - DIANE VON FURSTENBERG

La wrap dress, cette emblématique robe portefeuille, fête ses cinquante ans. L’occasion pour le musée de consacrer son exposition à la créatrice Diane von Furstenberg, née Diane Simone Michelle Halfin le 31 décembre 1946 à Bruxelles. Une première en Europe ! Découvrez le parcours hors du commun de cette Belge devenueunefigureinternationaledelamode. Cetteexpositionn’est pas une rétrospective mais une manière d’aborder le travail de DianevonFurstenbergdefaçonlibre. L’expositioninvitelevisiteur à appréhender le langage spécifique des couleurs et des imprimés de la styliste appliqué à son emblématique robe portefeuille. Entre jeux de regards et confrontation de créations, cette exposition inédite donne les clés pour comprendre l’incroyable carrière d’une femme créatrice ayant compris les femmes. Selon le magazine Forbes, elle était la soixante-quinzième femme la plus puissante du monde en 2015. Ses créations ont été portées par de nombreuses célébrités, dont Michelle Obama, la duchesse de Cambridge, Madonna, Jessica Alban, Jennifer Lopez et Blake Lively. Un événement à découvrir jusqu’au au 7 janvier 2014 au Musée de la Mode et de la Dentelle. Voir tous les détails pratiques sur le site www.fashionandlacemuseum.brussels Rue de la Violette, 12 à 1000 Bruxelles

EXPOSITION : ANIMALIA

Des messages inquiétants se font entendre depuis quelques années sur la dégradation des conditions de la viesur Terre. Lapréservation de labiodiversité et lalutte contrele dérèglement climatiqueconstituent dès lors des enjeux majeurs de notre monde contemporain. Dans ce contexte, le train, grâce à ses faibles émissions de CO2, représente un atout en faveur d’une mobilité durable et a plus que jamais de beaux jours devant lui. A travers l’exposition Animalia, Train World vous invite à un voyage poétique et scientifique entre autres consacré à la préservation de notre environnement, notamment sous l’angle de la biodiversité et du climat. Pierre-Yves Renkin, sculpteur animalier belge de renom, a été convié en tant qu’artiste invité à exposer une série d’œuvres représentant des animaux. Ces sculptures animalières dialoguent au sein du musée avec nos collections ferroviaires. Le long du parcours vous rencontrerez notamment des éléphants, un gorille, une girafe, une tortue ou encore un crocodile ! Le tout entre les anciennes locomotives, le monde des rails, et les nombreux trésors ferroviaires qu'abrite Train World. Parallèlement à ce parcours centré sur l’émotion poétique, les thématiques de la préservation de la biodiversité, du réchauffement climatique et des atouts du train, en tant que mode de déplacement durable, sont développées dans les différents espaces du musée. Un volet de cette exposition est aussi consacré aux efforts entrepris par la SNCB et Infrabel pour réduire l’impact de leurs activités sur notre environnement et le climat. Afin de concevoir cette exposition, à la fois poétique et scientifique, Train World s’est assuré le concours de quatre spécialistes du monde animal, du changement climatique et du transport ferroviaire. Ces signatures de référence témoignent d’un souci commun en faveur de la protection de notre environnement. Une exposition pour comprendre et agir àdécouvriràTrainworldjusqu’au5novembre2023.Plus d’informations sur le site www.trainworld.be Place Princesse Elisabeth, 5 à 1030 Bruxelles

EXPOSITION : FRANCIS ALYS

Jouer est un besoin fondamental de l’être humain, comme manger et dormir. Pendant l’enfance, nous l’apprenons instinctivement ou en imitant les autres. Le jeu doit être considéré comme une relation créative des enfants avec leur univers, activité qui peut parfois dissimuler une dimension sociopolitique. Comme les interactions sociales se déroulent de plus en plus en ligne dans un monde virtuel, Alÿs capture ce moment de profonde transition que vit notre société et rassemble une mémoire des jeux d'enfant avant qu’ils ne disparaissent. Si certains d’entre eux se rattachent à la tradition d’une région spécifique, d’autres sont plus universels, et nombre de ces jeux se retrouvent d'ailleurs dans le tableau du 16e siècle Jeux d’enfants de Bruegel, une œuvre qui a fortement impressionnéAlÿs quand, à un âge précoce, il l’a vue pour la première fois. Dans l’œuvre d’Alÿs, observer et documenter le comportement humain dans l’environnement urbain est la constante principale. Ses films enregistrent tant les traditions culturelles que les actions spontanées et sans contrainte des enfants, dans la rue comme dans les zones de conflit et des turbulences de la vie moderne. Les jeux d’enfants ont acquis une place centrale dans la pratique d’Alÿs, lui permettantdecapturer la culture etlesmodesdevie desgens, parfoismême dansdesendroits où ils semblent le moins susceptibles de se manifester. Une exposition à découvrir au Wiels du 7 septembre 2023 au 7 janvier 2024. Voyez toutes les informations complémentaires sur le site www.wiels.org

Avenue Van Volxem, 354 à 1190 Forest

EXPOSITION : DA TORINO

A l'occasion de son cinquantième anniversaire de galeriste, Albert Baronian souhaite rendre hommage à trois personnalités de l'ArtePovera très actives dansles années 70 à Turinet ses environs. L'expression est inventée par Germano Celant, une des figures principales du mouvement lors de l'exposition « Art Habitable » (Turin, 1966). Un événement qui marque le point de départ d’artistes italiens, caractérisés par la pauvreté de leurs matériaux et des techniques utilisées. L’opportunité de mettre en évidence les créations de Giorgio Griffa, Giulio Paolini et Gilberto Zorio. Loin d’être péjoratif, ce principe de pauvreté a primé dans leurs œuvres, lesquelles sont majoritairement des sculptures ou des installations. Il n’a en effet jamaisété question d’admirer la techniqueutilisée, la peintureoules dégradés de couleurs. L’Arte Povera se suffisait à lui-même et ne voulait d’aucun matériau transformé, préférant la pierre, les objets végétaux, voire des fruits et des légumes. Cette simplicité s’opposait à la production de masse et plus amplement à l’opulence et la sophistication de l’American way of life qui pesait alors sur l’Italie. En détournant les codes de l’art figuratif classique, ces plasticiens affirmaient l'importance du geste créateur plus que de l'objet fini, raison pour laquelle leur production a longtemps échappé aux collectionneurs et à l’industrie culturelle des années 60. Au sein d’une société basée sur l’acquisition de biens et la consommation, il s’agissait d’une véritable révolution. L’utilisation de matériaux éphémères éloignait en effet volontairement les œuvres des salles de vente et plus généralement du marché de l’art traditionnel. Cette indépendance artistique a pris cependant fin une décennie plus tard, lorsque nombre des membres ont bifurqué vers des démarches individuelles., De nos jours le mouvement continue d’inspirer énormément d’artistes. Découvrez l’exposition à la galerie Baronian du 7 septembre au 10 novembre 2023. Plus de détails sur le site www.baronian.eu

Rue Isidore Verheyden, 2 à 1050 Bruxelles

EXPOSITION : PETER HALLEY

« Black Light » de Peter Halley se veut le second volet d'une exposition qui marque la relation de plus de vingt ans de l'artiste américain avec Bruxelles. Le coloriste prolifique a toujours fait référence à un vocabulaire visuel distinct établi au début des années 1980 composé de cellules, de conduits et de prisons. À ce jour, il continue d'explorer les possibilités apparemment illimitées de ces éléments, qui sont incorporés dans de nouvelles compositions qui brisent les barrières traditionnelles de la toile à quatre faces. Le résultat –principalement exprimé en noir et accentué de bleus électriques, de violets et de rouges –se nourrit d’un sens de l'équilibreinstablecommesi toutela structure pouvait s'effondrer à tout moment. Manifeste symbolique de la modernité, lacouleurnoireahistoriquementprésentédes idéologies souvent mélancoliques ou transgressives avec une nuance émotionnelle, sociétale et politique. S'appuyant sur des idées établies par des artistes comme Malevich et Soulages, Peter Halley utilise habilement le noir dans son propre langage visuel, explorant son large éventail de profondeur et de matérialité. Les peintures de Black Light présentent des éclairs de néon enveloppés de diverses nuances de noir qui racontent allégoriquement l'histoire de la structure de notre monde moderne, souvent imprévisible et en constante évolution. Cet événement annoncé depuis belle lurette est à découvrir à la galerie Maruani Mercier du 7 septembre au 21 octobre 2023. Vous pouvez découvrir davantage de détails sur le site www.maruanimercier.com Avenue Louise, 430 à 1050 Bruxelles

EXPOSITION : GINABEAVERS

Gina Beavers propose une nouvelle série de peintures, avec des images exagérées, exubérantes et en quelque sorte impudiques, qui rappellent notre relation avec la sphère numérique. Par le passé, dévoiler sa vie privée était incongru. Aujourd'hui, les selfies sont devenus la norme à travers toutes les générations. Mêlant ces tendances sur internet, et plus particulièrement celles du maquillage et des tutos ongles, Gina Beavers traite le corps comme une nature morte. Elle y trouve une métaphore de la façon dont nous nous exprimons en ligne, questionne comment notre attitude a changé et notre rapport au monde. Ses peintures rappellent la fragilité de l'homme dans le flot de millions d'images qui nous submergent. Parmi ces images, certaines seront éternellement reconnaissables. La large diffusion des images dans la sphère numérique joue également un rôle dans la création des icônes, dans leur ancrage dans l'imaginaire collectif. Ainsi, Gina puise des références dans l'histoire de l'art et ces icônes du passé que tout le monde reconnaît. Elle fait allusion à Van Gogh ou O'Keefe, à la poterie de Delft. Elle rompt finalement avec la haute et la basse culture. Gina Beavers propose une lecture populaire de l'art. Dans un style faisant allusion au photoréalisme, ses peintures en relief exubérantes contrastent avec la planéité des écrans et des images numériques. Plutôt qu'un clin d'œil à l'histoire de l'art, elle s'interroge sur le monde dans lequel nous vivons, celuides images et de la photographie, qui régissent notre rapport aux réseaux sociaux. Sontravail est à découvrirà lagalerie

Rodolphe Janssen du 7 septembre au 14 octobre 2023. Vous trouverez d’autres détails sur le site officiel de la galerie www.rodolphejanssen.com Rue de Livourne, 35 à 1050 Bruxelles

EXPOSITION : LEONARDO GUGLIELMI

La démarche artistique de Leonardo Guglielmi s'articule autour d'un rejet délibéré de règles et de concepts traditionnels del'art académique. Àtravers son travail, il défie avec audace les normes établies en sélectionnant des sujets non conventionnels comme points focaux de ses pièces. Déformant et faussant leurs représentations, il brise intentionnellement les codes, créant un sens captivant de dissonance. Ce style évoque une image numérique sur un ordinateur portable ou un téléphone qui a du mal à se charger, ajoutant une touche de pertinence contemporaine à son travail. Il incorpore également des éléments modernes et contemporains dans ses créations. Selfies, articles de mode et tatouages trouvent ici leur place, jetant un pont entre la tradition et les réalités actuelles. À travers cette fusion, il initie une conversation dynamique, reflétant la nature en constante évolution de la société. Il aime également témoigner de son engagement à repousser les limites et à favoriser le dialogue. Cette exposition invite les spectateurs à remettre en question les notions préconçues, leur proposant d'explorer l'intersection du passé et du présent dans le contexte de notre société en marche incessante. Cet événement a été planifié du 7 septembre au 19 octobre 2023 à Edji Gallery. Voyez tous les détails pratiques sur le site www.edjigallery.com

Rue du Page, 15 à 1050 Bruxelles

EXPOSITION : MICHEL MOUFFE

La peinture de Michel Mouffe incarne un lien profond avec l’être, révélant une multiplicité unie dans la toile. Ses tableaux, avec leurs couches d’acrylique fusionnées, créent des harmonies de couleurs paradoxales. Les barres métalliques fixées sur le châssis en bois et qui sous-tendent la toile sont formées de façon àyappliquerune pressionsuffisante pourladéformer. Lesvolumesainsi créés étirent letableau dans la profondeur, et les lignes de métal qui se devinent derrière la toile la transforment en sculpture dès leur contact. La peinture s’étend alors pour se dépasser elle-même et, dans une fuite vers l’avant, rejoint le regard qui l’observe. Ses tableaux nous invitent à une expérience sensorielle où la conscience intentionnelle est désarmée par la présence même de l’œuvre. L’espace peint se révèle dans son apparaître, échappant à la fixité. L’œuvre d’art est un processus continu, où le temps et l’ambiguïté sont essentiels. Elle dépasse le langage et nous plonge dans une tension pré-analytique. L’achèvement de l’œuvre survient lorsque l’artiste se retire pour laisser l’œuvre exister pleinement. Son œuvre, à la fois lumineuse et opaque, allie intelligence et malice, captivant les intérêts et invitant chacun à réfléchir sur lui-même. Ses toiles combinent le visible et l’invisible, le présent et l’absent, la couleur et l’espace. Elles évoquent une mystique et captent notre inconscient. Mouffe explore le médium de la peinture avec patience et maîtrise, créant des expériences visuelles qui contournent notre intelligence pour pénétrer directement notre inconscient. Il est possible de découvrir ses œuvres jusqu’au 23 septembre 2023 à la Galerie Valérie Bach. Plus de détails sur le site www.prvbgallery.com Rue Veydt, 15 à 1060 Bruxelles

EXPOSITION :ART NOUVEAU - HISTOIRES D’OBJETS D’EXCEPTION

L'Art Nouveau, également connu sous le nom de "Style nouille" en France, a été un mouvement artistique et culturel de la fin du XIXe siècle, qui s’est développé au début du XXe siècle. Il était caractérisé par des formes organiques, des motifs floraux et une esthétique très ornementale. Il s’est manifesté dans divers domaines artistiques, tels que l'architecture, les arts décoratifs, la peinture, la sculpture et même le design graphique. Son objectif était de créer un style total, avec l’intention d’intégrer l’art dans toutes les strates de la vie quotidienne : du mobilier aux vêtements, en passant par les affiches publicitaires. Son architecture se distinguait par des lignes courbes, des façades richement ornées et des éléments décoratifs exubérants avec des vitraux pour réchauffer les façades, des ferronneries apparentes et des mosaïques colorées. Des architectes emblématiques de ce mouvement (Hector Guimard, Victor Horta, Antoni Gaudí) ont créé des bâtiments dont la renommée perdure. Dans le cadre de l’année Art Nouveau Brussels 2023, la Fondation Roi Baudouin expose une série de chefs-d’œuvre appartenant à ce courant et met en lumière cette période-clé du patrimoine. On l’a un peu oublié, mais Bruxelles a joué un rôle important dans la naissance et la diffusion de l’Art nouveau. L’occasion d’aller admirer une variété d’objets usuels conçus dans ce style caractéristique et signés. Philippe Wolfers, Henry van de Velde, George Morren et, parmi d’autres, Gustave Serrurier-Bovy. Derrière chacun se cache un récit particulier ou une anecdote. Les œuvres présentées, habituellement exposées dans diverses collectionspubliques belges, sont exceptionnellement réunies au musée BELvue jusqu’au 7 janvier 2024. Voyez tous les détails complémentaires sur le site www.belvue.be

Place des Palais, 7 à 1000 Bruxelles

EXPOSITION : LES SŒURS NOIRES

Un événement est consacré à la congrégation des Sœurs Noires, ordre qui est apparu durant la seconde moitié du XVème siècle, avec le regroupement de plusieurs béguines qui ont reçu de leur évêque l’autorisation de prononcer leurs vœux pour entrer en religion et suivre la règle de Saint Augustin. Leur supérieur hiérarchique leur a toutefois imposé de porter le scapulaire noir comme tenue distinctive, vêtement qui leur a valu le surnom de « Sœurs Noires ». Ces religieuses ont assez tôt bénéficié d’une forte popularité, car elles ne se contentaient pas d’être des contemplatives, mais exerçaient dès le départ un apostolat en s’occupant des malades en se rendant à leur domicile, faisant montre d’un dévouement total, notamment lors des épidémies de peste qui leur a valu l’admiration de tous. Finalement, devenues trop peu nombreuses, les Sœurs Noires se sont rattachées à un autre ordre en 1956. La Basilique de Koekelberg leur consacre une exposition dans son espace muséal, question de commémorer leurs actions et de les rappeler à notre mémoire, en regroupant une série d’objets tels que des peintures, du mobilier, des œuvres d'arts, de la vaisselle, des sculptures et de la dentelle bruxelloise ou flamande. En se rendant sur place, on découvre tout un pan de notre passé peu ou mal connu au XXIe siècle. A voir à la Basilique de Koekelberg pour une durée encore indéterminée l.es détails ont tous été mis le site officiel www.basilicakoekelberg.be

EXPOSITION : SOUFFLE D’ORIENT

Artiste belge d’origine tunisienne, Imène Jarry peint depuis l’âge de 15 ans. Autodidacte, elle a commencé avec le plus simple des maté riaux: des crayons de couleur. Voyant que son entourage était demandeur de ses dessins, elle s’engage rapidement dans la peinture essentiellement acrylique puis se passionne pour la calligraphie arabe qu’elle utilise dans son expression artistique. Ses œuvres colorées évoquent les voyages, le soleil, la mer, ses souvenirs nomades de la Belgique à la Tunisie. Elle les propose également à travers différents supports à mettre en valeur dans un espace tant privé que public. Chacune de ses créations raconte un récit et évoquent de la mélancolie de son deuxième pays d'origine : la Tunisie. Toutes ses toiles sont peintes à la peinture acrylique. Une exposition à voir au Mont-de-Piété jusqu’au 10 septembre 2023. Voyez les détails pratiques sur le site www.montdepiete.be Rue Saint-Ghislain, 19-23 à 1000 Bruxelles

EXPOSITION : TOUT EN SOUPLESSE

Cette exposition est le résultat d'une aventure artistique extraordinaire, où les couleurs prennent vie et les fibres racontent leurs propres histoires. elle nous invite à explorer le monde fascinant où l'art et l'artisanat se rencontrent pour former des créations qui défient les conventions et inspirent l'imagination. Les murs sont habillés de panneaux textiles élégamment tissés, chacun portant le sceau distinctif d'une des deuxartistesinvitées àse produire. Lescouleurséclatent commedesfeux d'artifice, allant desteintes douces et pastel aux tonalités audacieuses et vives. Chaque fil, chaque texture est soigneusement choisi et assemblé pour une expérience visuelle et tactile unique. Les pièces exposées reflètent une variété infinie de techniques et de styles. Des œuvres abstraites qui jouent avec la profondeur et la perspective aux créations plus narratives qui évoquent des souvenirs et des émotions, l'exposition montre l'étendue de la créativité dans le domaine de l'art textile. Les artistes ont exploité diverses méthodes, telles que le tissage traditionnel, le tricotage, le nouage, le patchwork novateur et même l'expérimentation audacieuse avec des matériaux non conventionnels. Cet événement offre également aux visiteurs l'opportunité d'entrer dans l'univers de Katia Du Paix et Sophie De Mesmaeker qui opèrent la magie de la transformation des matières premières en pièces d'art uniques. Enfin, il témoigne de la vitalité de l'art textile moderne et de sa capacité à évoluer tout en honorant les techniques ancestrales. Leur travail élargit les horizons et fait réaliser que l'art peut être trouvé dans les endroits les plus inattendus, même au sein de fils et de tissus. A voir du 21 septembre au 8 octobre 2023 au Mont-de-Piété. Voyez toutes les informations pratiques sur le site www.montdepiete.be

Rue Saint-Ghislain, 19-23 à 1000 Bruxelles Sylvie Van Laere

EXPOSITION : SHOSHANA WALFISH

L'artiste Shoshana Walfish travaille des thèmes tels que le féminisme, l'identité et l'histoire collective. Elle explore le réel et l'imaginaire, recherchant le matériel et l'immatériel. Elle déterre des images, des objets ou des histoires et les réagence dans une nouvelle réalité. Ses portraits et études d'inspiration classique possèdent une connotation existentielle. L'homme reste fragile et égaré. Pour d’autres tableaux, cette artiste réalise des collages dans lesquelselle rassemble des personnages et des objets qui, à première vue, ne s’emboîtent pas. Les corps désirés entrent en dialogue avec les artefacts historiques. L'ensemble génère un fantastique cabinet de curiosités des désirs. Sans jamais se lasser, elle questionne l’idée de la femme-objet et des objets en tant que corps féminins. Entre surréalisme et absurde, elle interroge le regard, l’objectification, ainsi que les récits produits par l’histoire et par l’histoire de l’art. Dans une seconde série, elle explore les allusions esthétiques luxuriantes associées aux organes corporels, tissant ainsi des liens entre la corporalité, le monde naturel, la science et la société. Ses œuvres sont à découvrir chez nous au Musée juif de Belgique du 7 septembre 2023 au 18 février 2024. Voyez tous les détails pour organiser votre visite sur le site www.mjb-jmb.org Rue des Minimes, 21 à 1000 Bruxelles

EXPOSITION : CAMILLE DE TAEYE

Bonvivantàl‘humoursubversifetauvécutragique, CamilleDeTaeye(1938-2013)est unartistepeintre bruxellois évoluant en marge des tendances et mouvements artistiques. Sa première épouse Gerda Vancluysen, écrivaine et poétesse, l’a initié au monde de l’édition. Ensemble, ils ont réalisé une série de livres, développant un univers pictural et poétique qui leur est propre. L’artiste a également conçu avec plusieurs auteurs et autrices des ouvrages qu’il accompagnait de lithographies tirées sur sa presse à bras. Chaque estampe est un écho aux textes mais aussi aux multiples facettes du peintre qui se retrouvent dans ses tableaux. Pour Camille De Taeye, la peinture est une forme de résilience. Son œuvre est jalonnée de plusieurs thèmes transversaux, incarnés par des motifs récurrents qui traduisent et détournent les drames de son existence à travers un imaginaire singulier. Cette exposition propose de découvrir quelques aspectscruciaux de sacréation : sa syntaxe, ses symboles, qui sont autant d’éléments grammaticaux nécessaires à son art relationnel, lacohabitationdel’éroset dethanatos, uneformed’identité belge et les équilibres précaires. Une exposition à découvrir jusqu’au 24 janvier 2024 à la Bibliothèque Wittockiana. Plus de renseignements sur le site www.wittockiana.org Rue de Bemel, 23 à 1150 Bruxelles

EXPOSITION : JOSÉ MANGANO

José Mangano est un artiste qu’on croise lors de nombreux vernissages dans la capitale. Il est également souvent présent aux cimaises comme exposant. Fruit du pur autodidactisme, il a réussi à exceller dans diverses disciplines artistiques, avec un savoir-faire qui a évolué au fil des ans, le menant à embrasser des formes d'expression variées et à trouver son style. Refusant les étiquettes, il s’est fort vite révélé un touche-à-tout bercé par les muses. A son répertoire, il additionne le dessin, la peinture, le travail du papier mâché, l’écriture, la poésie, le jeu scénique, la confection de marionnettes et n’a pas hésité à endosser un costume de clown pour afficher un autre versant de sa personnalité et faire rire les petits. Une palette créative quasiment sans limites, qui en fait un des rares couteaux suisses de chez nous. Aujourd’hui, après plusieurs décennies de création, il attribue sa touche directement identifiable à une existence nourrie d’événements et de défis, qui se sont succédé et qui lui ont fait voir chaque matin avec un regard positif. A travers ses œuvres, il entend apporter de la lumière, tendre la main vers l’autre et offrir un vrai partage. Pour lui, l'art est une accumulation d'expériences et de compréhensions, unmoyen de capturer les regards et les sensations de la vie quotidienne. Loin de tout académisme, José Mangano se moque des modes et explore ce qui l’entoure à son rythme, poussé par un indéfectible besoin d’aller toujours de l’avant, se fiant à son seul goût et en croyant à ce qu’il produit. Ses œuvres seront exposées à la galerie Arcane du 22 septembre au 1er octobre 2023. Vous pouvez vous procurer d’autres informations directement via l’adresse de la responsable du lieu judithgrunberger@gmail.com

Rue Vandekindere, 336 à 1180 Bruxelles

Daniel Bastié

VENDREDI DE LAPOÉSIE

« Vendredidelapoésie »est unévénement mensuel, aucoursduquel despoèteschevronnésouamateurs se réunissent pour partager leurs créations, échanger des idées et célébrer l'art de la rime. Ces rencontres adoptent une forme libre, totalement ouverte et décomplexée, sans qu’aucun jugement ne puisse brider le plaisir. Tous, s’ils le souhaitent, sont invités à réciter deux ou trois de leurs textes. L'objectif de ces rencontres est avant tout de créer un espace de convivialité où les auteurs peuvent sortir de leur isolement et partager leurs travaux, tout en bénéficiant de contacts pour élargir leur réseau relationnel ou trouver l'inspiration à travers la diversité des voix et des styles présents. Voilà également une occasion pour les passionnés de poésie de découvrir de nouveaux auteurs ou de réentendre d’autres qu’ils connaissent. Comme il s’agit pour l’essentiel de poètes bruxellois issusde la diversité culturelle, ces soirées sont enfin un trait d’union entre chacun d’entre eux, prouvant que la barrière de la langue, des origines ou de la religion ne pose aucun problème. Le prochain rendez-vous est fixé à la Maison de la Laïcité d’Anderlecht le vendredi 29 septembre à 19 heures. Pour davantage de détails, voyez au 02 520 39 99 Rue de Veeweyde, 38 à 1070 Bruxelles

Daniel Bastié

EXPOSITION : CHANTALSALLUSTIN

Le dessin scientifique est une partie intégrante de l'imaginaire artistique de Chantal Sallustin et le thème de la ville est récurrent dans son travail. Ses compositions évoquent des formes géométriques et orthogonales, évoquant des tissus urbains avec leurs rues, chemins et places. Son travail peut donner également l'impression de déambuler à travers desdécors quirappellent des éléments tels que la rouille, le fer et le verre, ainsi que des structures architecturales. Peut-être des vestiges de cités médiévales ou des zones industrielles ? Elle applique un processus "opératif" à ses œuvres en construisant des textures en superposant des couches ou en pratiquant la gravure pour créer des boursouflures et des excavations, puis elle accentue certains détails en revenant sur le métier. Il est naturellement intéressant de voir de quelle manière elle intègre différentes techniques et textures dans son art pour créer des compositions qui évoquent des sensations et des émotions à travers des formes géométriques ou d’autres qui frisent l’abstraction. Ses gravures sont exposées du 13 au 17 septembre 2023 à L’Atelier 64. Rue de l’Abbaye, 64 à 1050 Bruxelles

Sam Mas

EXPOSITION : FRED BERVOETS

Stéphane Janssen a joué un rôle crucial dans la carrière de Fred Bervoets. Initialement son marchand d'art de 1967 à 1970. Il est ensuite devenu un collectionneur important de l’œuvre de ce dernier, ainsi qu'un de ses plus fervents défenseurs. Au cours des décennies suivantes, il a organisé plusieurs expositions en Europe de l’artiste pour mettre son travail en évidence, allant jusqu’à monter des événements aux Etats-Unis. Né en 1942 àAnvers, le peintre vit et travaille toujours dans sa ville natale. Sespeintures ne montrentnicontinuiténihomogénéitéausensstrictduterme. Mouvantes, ellesrefusent de se plier aux modes, même si elles ont tout un moment été inspirées par le mouvement CoBrA. Puis, tout un temps, Fred Bervoets a réalisé des toiles dont les formes évoquent des serpents ou spaghettis. Ensuite, il s’est lancé dans des travaux où les totems et les cartes prennent le dessus. La technique du collage s’est mise à le passionner au point de combiner gravures et différents matériaux tels que des clous et de la ficelle. L'exposition à venir semble être une célébration de la relation entre Fred Bervoets et Stéphane Janssen. Résultat qui offrira aux amateurs d'art l'opportunité de découvrir ou de redécouvrir le travail de d’un plasticien hors normes. Cet événement se déroulera du 7 septembre au 7 octobre au 14 octobre 2023 à la galerie Rodolphe Janssen. Voyez un complément d’informations sur le site officiel www.rodolphejanssen.com

Rue de Livourne, 12 à 1050 Bruxelles Alexandre Verdeyen

VISITE DE LA MAISON MAGRITTE

René Magritte (1898 – 1967) est aujourd’hui considéré comme l’un des plus grands peintres du XXe siècle et sa renommée a dépassé les frontières européennes. Son œuvre foisonnante d’idées et d’innovations lui assure une popularité jusqu’ici jamais démentie et confirme son aura auprès de tous les amateurs d’art. Comment passer par Bruxelles sans se coller dans ses traces ni se laisser baigner par ses représentations fantasmagoriques ou surréalistes ? Si la visite du musée qui lui a été consacré et qui rassemble l’essentiel de sa création demeure l’une des étapes incontournables de ce périple au pays des pipes qui n’en sont pas et des ciels qui pleuvent des personnages impeccablement sanglés dans leur frac noir, beaucoup ignorent qu’il est possible de visiter la maison qu’il a occupée de 1930 à 1954 et qui a été transformée en musée au milieu des années 90. L’occasion de se plonger dans le quotidien du couple revenu de Paris, après trois années passées dans le sillage d’AndréBreton(avec lequel aeulieuune rupture définitive), et qui a loué le petit rez-de-chaussée d’une maison de briques jaunes située au numéro 135 de la rue Esseghem à Jette, non loin de Notre-Dame de Lourdes. Pour la petite histoire, il ne s’agit pas de l’ultime demeure de l’artiste, mais du domicile qu’il a occupé avec son épouse Georgette durant presque vingt-cinq ans. Une période durant laquelle son talent a été pleinement révélé et où il a conçu ses toiles maîtresses. Le lieu, plutôt étroit, se distribue sur quatre niveaux, avec d’autres familles aux étages. Les Magritte y bénéficient du confort de l’époque, mais largement suffisant pour y couler une existence paisible. Afin de payer le loyer, René conçoit des affiches publicitaires, mais continue de peindre pour lui-même, tandis que Georgettetravaille à mi-temps comme vendeuse. C’est dans cettemaisonque l’artisteconnaît plusieurs périodes successives (période Renoir, période Vache), qu’il négocie de multiples expositions à Bruxelles et à New York, qu’il reçoit commande d’une grande création murale pour Knokke et qu’il se fait approcher par différents marchands de tableaux. Sans exagérer, il est clairement permis d’écrire qu’il ypeintlamoitiédesonœuvre, dontplusieurstoilescapitales(« Laréponseimprévue »,« Leviol », « La philosophie dans le boudoir », « L’empire des lumières »). Evidemment, certains éléments du bâtiment sont parfois intégrés dans ses compositions : la fenêtre à guillotine, la cheminée, les portes vitrées du salon, l’escalier et son pilastre dans le hall, les poignées et les rosaces des portes, le réverbère extérieur, etc. Les surréalistes belges se réunissent également chez lui et, en compagnie de ses amis, il organise de réguliers happenings, confronte ses idées, montre ses réalisations et parle de ses projets. Puisqu’il ne s’agit pas du domicile ultime du couple, il a fallu réaménager le lieu et recomposer son cadredevie, entâchantderetrouver le mobilier original. En allant au devant des collectionneurs, une partie du mobilier a pu être acquis. Le reste provient de ventes diverses et, en consultant les photographies d’époque et en se basant sur le témoignage de proches, les gestionnaires de la maison se sont procuré des meubles similaires à ceux achetés par les célèbres occupants.

L’appartement se distribue comme suit : salon avec fauteuils et piano, sur lequel Georgette égrenait diverses mélodies, chambre, salle à manger, cuisine et salle de bains. Au fond du jardin, devancé par une cour pavée, on peut découvrir le « Dongo » (ou atelier) dans lequel l’artiste s’enferme pour créer, même s’il est souvent répété qu’il adore peindre dans la cuisine. Bien entendu, pour des raisons de bonne conservation, ces pièces ne sont pas accessibles au public. Les visiteurs peuvent les admirer et les photographier à partir du petitcorridor etce travers une vitre épaisse qui en clôt l’accès. Les étages supérieurs ont été récupérés pour permettre l’affichage de quelques œuvres et l’organisation d’expositionsthématiques et temporaires sur, par exemple, l’influence du surréalisme en Belgique ou un aspect particulier de l’œuvre de Magritte. Sur les dix-neuf pièces que comporte cette maison, dix-sept sont accessibles. La visite s’effectue seul, muni de feuillets explicatifs, ou en compagnie d’un guide.

Plus de détails sur www.magritemuseum.be Rue Esseghem 135 à 1090 Bruxelles

Daniel Bastié

Quelques informations en vrac sur René Magritte

Selon certaines sources, c’est Marcel Lecomte qui, en 1925, montre à René Magritte une reproduction du « Chant d’amour » de Giorgio de Chirico et qui lui donne l’idée de se lancer dans la voie du surréalisme. D’autres témoignages mentionnent le nomd’un certain Mesens. Quoi qu’il en soit, le jeune peintre ne peut pas retenir son émotion et décide de rompre avec la peinture traditionnelle et de s’ouvrir à une nouvelle vision du monde. Pour lui, Chirico ne se serait jamais inquiété de la manière de peindre, mais avait grandement à cœur ce qu’il peignait. Une énorme différence ! Dans les mois qui suivent, Magritte rencontre les surréalistes belges et, ensemble, ils cherchent à poser les bases d’un mouvement structuré, sans réels liens avec leurs homologues parisiens. Magritte fait preuve d’un réel attachement à cette nouvelle manière d’envisager l’art et défend bec et ongles cet idéal. Comment explique-t-on aujourd’hui sa mésentente avec André Breton ? Il semble que l’accueil plutôt réservé de ses amis français soit à la source de sa dissidence. Alors, il envisage même de créer un mouvement parallèle, qu’il pourrait baptiser l’extramentalisme ou l’amentalisme. Mais la réalité le rattrape et le convainc que le ressentiment ne peut jamais constituer une base sérieuse pour de nouvelles théories. Le refus d’André Breton de reconnaître l’artiste belge conduit ce dernier à se lancer dans ce qui a été nommé la « période vache », après quoi il retourne bien vite à ses affaires. Assez curieusement, René Magritte se fait de belles amitiés du côté des poètes et des écrivains qui, sans doute, apprécient mieux que les plasticiens ses œuvres allégoriques. Il a également été rapporté une anecdote notoire. André Breton était profondément anticlérical. Or, un jour, il découvre Georgette Magritte avec un crucifix relié à une chaînette autour du cou. Il lui fait remarquer qu’il est de fort mauvais goût de porter un emblème religieux. Piqué au vif qu’on s’en prenne ouvertement à son épouse, René Magritte quitte prestement le lieu en compagnie de celle qui partage ses jours. Peu après, il décide de rentrer en Belgique et vient s’installer à Jette.

RENCONTRES & PROGRÈS : ENTRETIEN AVEC CHANTYNE MARIE DE MOTE

Les années ont passé et on peut parler d'évolution. L'occasion était donc belle de rencontrer Chantyne, la coordinatrice co animatrice de "Rencontres & Progrès".

-Peux-tu nous faire un rapide récapitulatif ?

-"Rencontres & Progrès" fête ses huit ans. Fondé d'une collaboration de deux esprits motivés et bénévoles : Chantyne Marie De Moté, anciennement fonctionnaire CE, Relations publiques, diverses formations et Yves Caelen, Formateur d'adultes. Plusieurs centaines d'événements ont eu lieu pour notre plus grand plaisir. Depuis lors cela a permis de rencontrer et de faire se rencontrer un nombre incroyable de participants, en cela c'est déjà une évolution. Donner à tous les moyens de se divertir et de s'exprimer dans un cadre précis et convivial comme celui du Carpe Diem, juste en face de la station de métro Mérode.

-Mais encore...

-Nous avonségalement leplaisir d'organiser unmercredi parmois(19Hà 21H)des soirées sous l'intitulé "Gaëtan Faucer raconte" (Gaëtan est auteur, scénariste, dramaturge) qui nous permettent de voyager d'une célébrité à l'autre. Des célébrités qui ont marqué la littérature ou le cinéma. C'est divertissant, intéressant et joyeux comme ambiance.

-Il y a également des soirées "exceptionnelles"...

-Dis donc, rien ne t 'échappe. Oui ,que je présente avec Gaëtan Faucer et toi, Alain Magerotte (auteur, nouvelliste et chroniqueur). Elles sont consacrées aux "grandes affaires criminelles". Nous choisissons ensemble des affaires qui ont marqué les esprits. Cela se déroule également un mercredi soir (19H à 21H). Nous avons déjà présenté Bonnie and Clyde, Landru, Christian Ranucci et Charles Manson. Le 11 octobre prochain, nous présenterons Jack l'Eventreur.

-Il y a aussi l'organisation de débats...

- Un mensuel les premiers mardis de chaque mois sous l'appellation "Exposé/débat" présenté par Yves Caelen. Les thèmes sont issus et choisis parmi les champs divers de la littérature...

Depuis quelques semaines, un changement a été opéré. Il me parait important d'en informer le public amateur de café philo...

Bien entendu et merci Alain de l'intérêt que tu nous portes. Par la force des choses et des événements, notre administration a également ajouter une corde à son arc. Nous sommes à présent le " Café philo - Rencontres & Progrès " à Bruxelles Capitale. En effet, après vingt-trois ans de bons et intéressants service "Le café philo de Belgique" a clôturé son asbl. Rassurez-vous ce n'est pas pour autant que tout s'arrête, au contraire. L'équipe compte cinq modérateurs, anciens et nouveaux, tous sont bénévoles et formés, (au niveau Master minimum) dans différents domaines des sciences humaines, des sciences exactes ou appliquées ou de la philosophie. Chacun d'eux animera en alternance le café philo R&P afin d'assurer sansinterruptiontouslesdimanchesdel'année. L'horairen'apaschangé, nous gardons 17 à 19 heures, et tout cela se passe, je le rappelle, dans une salle privée du Carpe Diem.

Infos complémentaires : https://www.cafephilorp.eu/contact Avenue de Tervueren, 13 à 1040 Bruxelles Alain Magerotte

L’HISTAURE D’HÉLENEKE ET DE SON PARISIEN – Épisode 2

Pendant ce temps, la chorale des Flierefloeiters se donne du courage en chantant bien fort dans la camionnette : « ♫ Ghere baa, ghere baa ♪ ». Tu vois ça d'ici qu'ils vont mettre une belle aframmeling à ces Parisiens, fieu ! En une, deux, trois, ces kets seront par terre et on récupérera Hélèneke plus une ou deux autres mokkes pour le repos du guerrier, des jolies car les moches on va leur laisser. On videra aussi leurs tonneaux de faro et de gueuze pour leur apprendre la politesse. On prend pas les affaires des autres, ara ! Et ceux qui sont pas contents savent mettre leur tête tout près.

L'Aghatmainon dit contre son frère :

T'en fais pas, Mainonhèllas, le Parisien il aura même pas le temps de toucher à ta femme, t'sais. Tu vois tous ces braves kets avec nous ? Le Chille qui est fort comme un bœuf et que tu sais le taper autant que tu veux qu'il sent rien, et puis lui, là, le plus malin de nous tous...

Le Lysse ? Tu parles d'un malin, ce peï. Tu sais qu'il s'était déguisé en kajoubereir pour pas venir avec nous quand on est allés le chercher ? On a dû flanquer son bébé dans une poubelle pour qu'il arrête de rammeler dedans avec son crochet. Tu vois ça d'ici : le peï il voit son ket sur un paquet d'arêtes de boestrinks et de pelures de patates, il va pas aller reure là-dedans, hein. C'est comme ça qu'on a vu que c'était lui. Il disait qu'il voulait pas laisser sa femme toute seule à la maison.

Ça je veux croire. Meïneloppe c'est comme ça une fois e schûu laaif, avec tout ce qu'il faut pour écrire, t'sais, au-dessus et en dessous. Et pas une iete bil comme ma Clytomnestre : juste bien, tu comprends.

Qu'est-ce que tu sais de ça toi ? Tu as déjà fréquenté sur elle ou quoi ?

Och dis, arrête une fois avec ce gelul ! Pense plutôt à Hélèneke. Tu vas bientôt la revoir et tu sauras passer tes envies sur elle, ara.

Tu vois, Aghat, moi je trouve que notre troupe ici, elle manque de Roland le Preux. Ce peï c'est...

Mo alleï hein, Mainonhèllas ! Va pas encore tirer des plans sur le compère ! Roland, il est toujours rond, ce veau ! Il sait rien faire d'autre que souffler dans sa schoeiftrompet tant si tellement fort que le grand Charel il en a attrapé une migraine que tu sais pas savoir.

Entre-temps, la joyeuse compagnie arrive à destination et le Lysse qui conduisait débarque sa fière engeance. Tout le monde se précipite vers la porte du café et la trouve close.

Amaï, c'est fermé, crie le Chille. Derrière la vitre le Torre, un balèze d'un mètre septante-vingt-huit avec une carrure de lutteur de la foire du Midi, leur fait un grand pied de nez : « Awel, bande de boddingstampers, vous venez sans doute chercher le kousenband de la femme du pitcheplooie ? » qu'il leur crie. Derrière lui, le Parisien tient Hélèneke dans ses bras et lui donne plein de beises pour faire mousser Mainonhèllas.

On bouge pas d'ici avant qu'on a récupéré ma schuuzuster, proclame Aghatmainon. Même si on doit rester dix ans, eh bien on restera dix ans, nè, pak vast ! Mais un pied dihors ça tu mettras pas, vleegepikker que tu cours là ! Et pendant ce temps nous autres on va un peu visiter tous les magasins ici tout autour, juste pour avoir des réserves. Qu'est-ce que tu dis en bas de ça ?

Deux heures plus tard, suite au pillage d'une épicerie fine dont la commerçante se révèle plus qu'avenante, le Chille la ramène avec lui en la prétendant prise de guerre. Bris d'Hélice qu'elle s'appelle et le Chille en est déjà bleu.

L'Aghatmainon, quand il voit les formes aguichantes de la fille, se l'octroie de facto pour cause prorioté du chef de bande. Là-dessus, le Chille pique un fard, et va faire du boudin dans la camionnette.

Si tu es si malin, débrouille-toi tout seul, qu'il râle. Moi je joue plus. Trekt a plan mè a zoeke. Derrière la vitre, le Torre se fend la poire. Tu te rends compte, qu'il dit à Parisien, ils se disputent même entre eux. C'est pas comme ça qu'ils vont récupérer ta mokke.

Mais sa sœur Cassaastien, qui est aussi une diseuse de bonne aventure car sa marraine de Dijon lui a appris à lire dans le marc de Bourgogne, prétend que ça va mal finir pour leur pomme, car c'est le Parisien qui justement a donné une pomme à une meï qu'il avait comme ça rencontrée. C'était dans une

discothèque à Singilles et il avait comme ça trois filles pendues à son gilée. Il devait choisir avec qui il allait devoir compter les petites fleurs, et pour ça on lui donnait un fruit. On était en automne alors il allait pas donner des fraises ou des cerises, hein, zo-ot ! Ça coûte beaucoup trop cher en novembre, c'est mieux de choisir une pomme. Alors il a donné sa Golden à Afro, dites ! Hau es da meugelaaik ! Tu vois où ça mène d'être gentil avec les autres.

Torre il veut rien savoir de ça car il sait bien que tout ce qu'elle raconte, cette zottin de Cassaastien, c'est que craques et companie. Déjà elle lui avait dit qu'il finirait vieux garçon à cause qu'il était klachkop à trente-deux ans, eh ben non, malgré ça il s'était quand même marié avec Antrauclaque et ils avaient un fils encore tout ket. Flauskes en leugnoetera, qu'il dit le Torre. Quand tu crois pas une elle t'en raconte une autre, ara.

Donc on en était là : les Flierefloeiters sur le trottoir avec leur bouche pleine de dents car le Chille les avait laissé tomber, et les Parisiens dedans avec la Cassastien qui prédit le pire et le Torre qui veut pas la croire.

Une vraie tragédie ant-hic, qu'il dit Omer den Blinne de la rue du Réservoir quand il a fait son plein de gueuze super 98 avec additif de lambic au tonneau.

Au bout de quatre heures, leChille commence à la trouver un peusèche et il décide d'envoyer soncopain Paterokkel chercher une dizaine de cannettes de Cariatide pils à l'Érecthion pour apaiser sa soif.

Ce bête, mais alors bête type de Paterokkel trouve pas plus malin que passer devant la porte de derrière du café des Parisiens. Le géant Torre l'attrape par le colbak et lui met une rammeling que le copain Paterokkel a ça à son jambon. Quand on le ramène chez le Chille, sans ses cannettes qui sont bien sûr restées chez Torre, c'est juste pour lui raconter comment le géant lui a tanné les côtes avec ses chaussures que tu dirais des pataugas de mercenaire russe, et qu'il lui a mis deux beaux yeux au beurre noir et un nez comme une fraise de Wépion écrasée, plus que les trois dents qui lui restaient sur le devant pour mordre dans sa fricandelle sont tombées sur le plancher de la cour et qu'il les a pas retrouvées dans le noir.

Le Chille sait plus où se mettre tellement il sort de sa peau. Assis à côté du Lysse dans la camionnette, il arrête pas de crier et de manger son armoire : Amocher mon copain comme ça, je permets pas ! Tu vois ça d'ici que je vais rien faire, potverdoume ! Le Torre c'est peut-être un cador mais moi je suis un castaar et demi, ça tu vas une fois voir. Je vais pas encore donner une beis à l'Aghat car il veut toujours pas me rendre ma Bris d'Hélice, mo je sais pas laisser passer un affront comme ça. Ça va drôlement saigner, je te préviens. Comme il saute de la camionnette, le Lysse lui dit : Fais attention, Chille, ce peï est un amelaaike. Te laisse pas prendre par derrière. Zit er ni mei in, Lysse, je vais le kapotmoeke, ce Torre. Il se présente devant la porte du café des Parisiens et toque solidement : Eh ! Le Torre, afschrabsel d'oepneemvodde ! Montre une fois ton rattesmoel ! On va s'expliquer commeil faut,moi ettoi. Jeveuxmêmepassavoircombientutapes, carladouffelingquetuvasrecevoir de moi c'est ta dernière.

Les bandes rivales s'alignent face à face sur le trottoir, loin de la camionnette des Flierefloeiters, et les deux antagonistes se présentent au centre, torse nu, poings serrés, l’œil ardent.

Pendant le premier round du combat, Chille se prend quelques gnons bien appliqués, au point que l'Aghatmainon se demande s'il ne va pas falloir faire replier sa troupe vers la camionnette. Le combat des dieux. On voit des incisives voler dans la foule, on entend des cris de douleur, des corps roulent sur les rudes pavés de ciment. Un Parisien tombe en bas de son sus en voyant du sang sur sa chaussure.

Le Chille n'en mène pas large, et Torre ne manque pas de ponctuer ses coups de phrases assassines : « Tiens, une cuillère pour papa ! Tiens, une grosse beis d'Hélèneke pour ton patron ! Tiens, encore une de ma part pour ton copain Paterokkel ! »

Il le termine par un grand coup de pied dans les fesses : « Aghat ? Mais non : le cul du Chille ! »

Fin du premier round. Sauvé par le gong qu'il est, le Chille, qui doit se dire : « Janvermille, je le croyais pas si fort, ce peï. Il doit avoir l'appui de quelqu'un. »

Au second round, Chille a reçu une cannette de Raide Boule en douce des mains de Mainonhèllas, et en une fois il se sent pousser des ailes. En trois coups de polleïpel il met le Torre à terre et lui écrase la figure avec sa semelle :

Eh, Parisien ! C'est mieux que du spinozze, ça hein, le boule raide ? Tu vois comme ton frère je fais du kip-kap avec ? Ou tu préfères du filet américain ?

Le Parisien a comme ça une larme qui coule sur sa joue. Ce saligot massacre son grand frère Torre et il viendrait se vanter ? Attends une fois, sale peï ! Et il attrape un verre de Deuvel vide qui traînait sur une table, le casse sur le comptoir du bistrot et le plante net recta dans la figure du Chille.

Du coup c'est la grosse empoignade générale, on se tape sur la gueule avec plaisir et puis, quand ils ont reçu leur compte de baffes, ils se retirent chacun chez soi.

Match nul.

Le Lysse, lui, est resté dans son coin, au volant de la camionnette. Il le lui avait dit, au Chille, de pas y aller, que c'est plus malin de chercher une astuce pour entrer chez les Parisiens plutôt que leur mettre des coups sur leur smaul tout de suite. Mais voilà, le Chille, c'était un impulsif, il aurait sauté sur tout ce qui bouge juste pour faire de son Jan. Lysse, lui, c'est le malin, on te l'a déjà dit. Il pense à un truc pour que les Parisiens ouvrent leur porte, qu'on entre et qu'on leur fait leur fête à l'intérieur avec les manches de pelles qu'on a cachées dans son pantalon.

Lesdeuxfrères-chefssaventpasquoifaire.Çafait desheuresqu'ilssontlà,devant cebistrot, etHélèneke est toujours dans les bras de ce Parisien ! C'est insupportable. Surtout que si Aghatmainon doit maintenant retourner chez Clytomnestre bredouille, ça va chauffer pour ses oreilles car elle a dû savoir que sa gentille fille Icigénie avait été livrée par son père aux sévices d'une espèce de saligot-bistrotier.

À suivre…

Georges Roland

(Texte extrait de « Flauskes de la Grèce antique » éditions Le Livre de votre Région)

CONCERT : MAHLER – SYMPHONIE RÉSURRECTION

La symphonie n°2enré majeur, Op. 73, de GustavMahler est une œuvremusicalemajeure du répertoire symphonique. Elle est également connue sous le nom de "Symphonie n° 2 en ut mineur - Résurrection."

Les trompettes de l’Apocalypse. Un orgue. Un gigantesque orchestre symphonique et un chœur sur le devant de la scène. Mais aussi des instruments en coulisse, des cloches, des solistes. Il n’en faut pas moins pour exécuter la monumentale Deuxième Symphonie de Mahler. L’ampleur des effectifs trahit l’ambitiondumessage :nilesprivations, nil’adversité,ni lamisère, ni lapeur, ni même la mort n’auront le dernier mot. L’être humain est capable de se surpasser et de triompher de sa condition de mortel. De la sombre marche du premier mouvement à l’extase euphorique du chœur final, cette symphonie dite de la « Résurrection » vous transporte pendant une heure et demie au firmament du répertoire postromantique. Exécutée sous la baguette de notre directeur musical Alain Altinoglu, cette œuvre donnera le majestueux coup d’envoi au cycle Mahler que l’Orchestre symphonique de la Monnaie, le Belgian National Orchestre et Bozar présenteront conjointement àBruxelles surdeuxsaisons. Une œuvre grandiose à redécouvrir à la salle Henry le Bœuf à Bozar Le 1er octobre 2023. Voyez la totalité des informations pratiques sur le site www.bozar.be Rue Ravenstein, 21 à 1000 Bruxelles

THÉÂTRE : J’AI ENVIE DE TOI

Les textos, ça va vite. Parfois trop vite ! On tapote un message, on presse un bouton et zip ! Il peut également arriver qu’on se trompe de destinataire. Voilà l’aventure qui advient à Guillaume, incapable d’imaginer les conséquences de son erreur ! La têtedansles nuages, il comptait bien profiter d’une soirée (ou davantage !) en tête-à-tête avec sa nouvelle conquête rencontrée sur les réseaux sociaux et qui, décidément, lui plaît énormément. Mais Cupidon semble entraver ses plans. Le message est expédié par inadvertance à son ex. Tout vrille vraiment lorsque le voisin débarque dans le salon, après avoir abattu lacloisonquisépare lesdeuxappartements. SébastienCastro nous gratifie d’une comédie de mœurs qui enchaîne les quiproquos et les bons mots pour une salve menée à deux cents à l’heure. Nommée Meilleure comédie aux Molières 2020, elle a l’heur de générer des avis positifs partout où elle est présentée, réactivant la recette des vieilles pièces de boulevard en la boostant à la vitesse 2.0. L’occasion de confronter deux voisins qui ne se connaissent pas et qui vont être amenés à passer la soirée de concert. Bien sûr, d’autres invités non désirés seront de la partie. Mais chut ! Le rythme effréné et les thèmes actuels, comme les rencontres amoureuses sur Internet, l’omniprésence des téléphones portables, le « papysitting », la sexualité décomplexée, les différences sociales et culturelles expliquent le triomphe de cette pièce. L’auteur s’adresse ici sans tabous à toutes les générations et se gausse de notre époque qui se prétend plus heureuse que la précédente. Le succès du bonheur réside-t-il dans nos Iphone ? Assurément chacun trouvera la réponse idoine, mais l’auteur participe à notre réflexion en y glissant son grain de sel. Catherine Decrolier, Marie-Sylvie Hubot, Juliette Manneback, Gauthier Bourgois, DenisCarpentier et David Leclercq donnent le ton sous la direction d’Alexis Goslain aux commandes. ” J’ai envie de toi” est à voir du 12 septembre au 8 octobre 2023 au Théâtre royal des Galeries. Vous trouverez toutes les informations pratiques sur le site www.trg.be

Galerie du Roi, 32 à 1000 Bruxelles

Daniel Bastié

HUMOUR : DENA PRINCESSE GUERRIÈRE

Dena Vahdani est un visage qui commence à s’imbriquer dans l’esprit du public. On se souvient de sa venue en première partie des spectacles de Guillermo Guiz, Kyan Khojandi, Fanny Ruwet, Kody, Pablo Andres et bien d’autres. Depuis, elle a graviles échelonsen abordant fièrement lesmarches du »Caustic Comedy Club » à Genève et en présentant son premier woman-one-show au « Point Virgule » à Paris. Depuis, elle n’arrête plus. De retour chez nous, elle nous pose à nouveau la question de savoir que faire pour vivre libre, lorsqu’on est femme, de surcroît issuede l’immigration et qu’on a les pieds posés entre trois cultures (bruxelloise, flamande et iranienne). Puis, comment faire lorsqu’on est homosexuelle et qu’on assume totalement face à la bêtise et l’incompréhension de certains ? Pour le dire, elle use de l’humour. Une arme qui touche tout le monde et qui permet de faire passer des messages sans que certains se sentent directement visés par le tir de l’intervenante. Surtout, on rit énormément et cela fait un bien fou. Enfin, comme tout ce qu’elle présente est intelligent, on ne peut qu’applaudir. Il faut des femmes comme elle pour sortir de notre confort, pour secouer l’imbécilité ambiance et permettre à la société d’avancer.

Dena Vahdani, c’est cent mille watts d’énergie positive et une vraie guerrière qui n’a pas peur des mots qui cinglent !Polyvalente et polyglotte, elle n’a pas froid aux yeux et use de la dérision avec brio. Elle est à applaudir au Théâtre de la Toison d’Or du 13 septembre au 14 octobre 2023. Voyez tous les détails complémentaires sur le site www.tto.be

Galeries de la Toison d’Or, 396-398 à 1050 Ixelles

THÉÂTRE : LYSISTRATA

Librement inspirée d’Aristophane, cette pièce adaptée par Thierry Debroux, revient sur cet épisode qui raconte la grève du sexe entreprise par une poignée de femmes pour manifester leur désaccord vis-à-vis de la guerre qu’Athènes mène contre Sparte. L’idée a été lancée par la belle Lysistrata, une Athénienne futée. Pour elle, il faut ramener les hommes à la raison et leur montrer la voie de la sagesse autant que celle de la concorde, en mettant fin à un carnage qui prive la cité d’hommes vifs, mettant en deuil de nombreuses familles qui ont perdu un frère, un fils, un mari ou un père. Puisqu’ils refusent d’écouter la voix de la raison, il importe d’agir avec des armes toutes féminines. Les repousser du lit, ne pas s’offrir à eux et refuser la moindre étreinte. La tactique ne tarde pas à produire ses premiers fruits. D’abord étonnés, les militaires prennent conscience de ce qui se passe dans le foyer de chacun avant de vivre des nuits de frustration complète et de connaître un réel sentiment d’abandon. Privés de sexe, ils en arrivent à délibérer entre eux. Mettre finauconflitramènera-t-illapaixdansleurménage? Oui, si on en croit l’auteur. Bien entendu, il convient d’aller bien plus loin que l’anecdote et de voir dans ce texte une critique d’un monde dans lequel le sexe fonctionne telle une boussole. Lysistrata explique très bien la nécessité pour les femmes de prendre en main leur propre destinée et de ne plus se contenter d'être soumises aux hommes. La pièce se termine sur une note de triomphe féministe qui n’a pas perdu grand-chose de son message. Comme à son accoutumée, Thierry Debroux assure lui-même la mise en scène et offre à Béatrix Ferauge, Margaux Frichet, Océa Gonel, Charlotte De Halleux, Noémie Maton, Tiphanie Lefrançois, Alex Lobo, Guy Pion, Emma Seine et Anouchka Vingtier des rôles forts. « Lysistrada » est à découvrir au Théâtre du Parc du 7 septembre au 14 octobre 2023. Voyez tous les détails pratiques sur le site www.theatreduparc.be Rue de la Loi, 3 à 1000 Bruxelles

Daniel Bastié

THÉÂTRE : JALOUSIE EN TROIS MAILS

Un immeuble de plus de trente étages où l'on se croise sans se connaître. Trois femmes, trois générations : Helen, quinquagénaire épanouie, avocate célèbre et épouse fidèle, Yana, de quinze ans sa cadette, architecte et femme fatale, Iris, jeune étudiante adepte du bouddhisme. Sans le savoir, ces trois femmes partagent deux choses : le même immeuble mais surtout … le même homme ! Alors, quand elles l’apprennent, chacune se lance avec ses armes dans une bataille pour garder « son homme » et c’est par mail qu’elles joutent ; échanges caustiques, piquants, drôles où fusent des vérités sur le couple, la fidélité, l’amour, la séduction et l’âge. Les sentiments s’exacerbent. La haine côtoie la jalousie et la complicité. Qui l’emportera ? Pénétrez dans l’immeuble et vous verrez par vousmême ... Magali Brouart, Jessica Delore, Jackie Préseau donnent vie à ces protagonistes du 15 septembre au 1er octobre 2023 à La Flûte enchantée. Plus dé détails sur le site www.lafluteenchantee.be Rue du printemps, 18 à 1050 Bruxelles

JOURNÉE SANS VOITURE

Cette année, le dimanche 17 septembre marquera la fin de la semaine de la mobilité et se singularisera par son traditionnel dimanche Sans Voiture. Une journée au cours de laquelle, les véhicules restent garés pour abandonner les rues, les avenues et les boulevards de la capitale aux cyclistes et aux piétons. Les artères habituellement grouillantes de voitures et de bruit se verront transformées en havre de tranquillité. Cette initiative, qui vise à encourager les citoyens à emprunter les transports en commun, à se déplacer à pied et à opter pour des moyens de déplacement plus durables, a depuis des années un impact significatif sur la vie urbaine pendant cette journée spéciale. Les rues d'ordinaire remplies du rugissement des moteurs et du tintement des klaxons seront temporairement libérées de l'emprise des tuyaux d’échappement des gaz à combustion. À leur place, des scènes inhabituelles seront visibles avec des familles en balade sur deux roues, des joggeurs explorant la ville sans le souci de la pollution de l'air et des ruesanimées par desanimations dequartier etdes marchés éphémères. Cette JournéeSansVoiture reflète une tendance croissante à l'échelle mondiale, alors que de plus en plus de métropoles cherchent des moyens de réduire la congestion, d’améliorer la qualité de leur cadre d’existence et de promouvoir des modes de vie plus sains. Des capitales comme Paris, Bogota et Istanbul ont déjà adopté cette initiativeavecsuccès, etBruxellesasuivilemouvementavecenthousiasme. LesavantagesdelaJournée Sans Voiture ne se limitent pas seulement à l'environnement et à la santé publique. Les commerçants locaux ont également vu l'occasion de prospérer, car les piétons ont remplacé les automobilistes. Les cafés et les restaurants ont étendu leurs terrasses, créant ainsi des espaces sociaux plus accueillants et conviviaux. Cependant, certaines voix critiques soulignent les défis inhérents à la mise en œuvre de telles journées. Les résidents des banlieues peuvent se sentir désavantagés, car ils dépendent souvent davantage de leurs véhicules pour leurs déplacements quotidiens. Néanmoins, il est important de considérer cette journée à nulle autre pareille comme une opportunité d'expérimenter autre chose, de repenser les habitudes et d’explorer d’autres pistes. L’opportunité enfin de mettre la culture au coin de chaque rue, avec des démonstrations, des expositions temporaires ou d’aller se rendre au musée sans avoir à se soucier du parking.

SALON : MADE INASIA

Nous sommes ravis d'apprendre que le salon Made in Asia sera de retour en septembre ! Une excellente nouvelle pour les amateurs de la culture asiatique, qui pourront ainsi profiter de diverses activités liées à l'anime, aux jeux vidéo, à la musique, à la nourriture et bien d'autres éléments culturels. Nous le savons, ce salon à nul autre pareil se veut un événement populaire axé sur la culture pop japonaise et/ou principalement coréenne. Il s'agit d'une convention qui rassemble des fans dans le cadre d’une gigantesque foire festive. L'événement propose généralement une variété d'activités telles que des projections de films et d'épisodes manga, des séances de dédicaces avec des artistes et des personnalités de l'industrie, des concours de cosplay, des expositions artistiques, des stands de marchands proposant des produits liés au thème du salon, des conférences et des ateliers, entre autres. Une occasion pour les fans de se réunir, de partager leur passion commune et de découvrir les dernières tendances et nouveautés. Bien sûr, plusieurs n’oublient pas de se déguiser pour la circonstance. Le salon Made in Asia se tiendra les 22, 23 et 24 septembre 2023 à Brussels Expo. Voyez la programmation complète sur le site www.madeinasia.be

Place de Belgique, 1 à 1020 Bruxelles

Raphael Hautecœur

THÉÂTRE : LE CANARD À L’ORANGE

Désopilant: dérivé de l'ancien français opiler « obstruer, boucher». Désopiler la rate, en l’occurrence, faire rire. C’est ce que « Le canard à l’orange » de Douglas-Home (« The Secretary Bird ») fait tout au long de la pièce, tant les bons mots et les situations scabreuses s’accumulent. Le maître de l’échiquier sentimental, Hugh Preston, vient de se rendre compte que sa femme Liz, après quinze ans de mariage, va partir en Italie avec John Brownlow, un bellâtre jeune et riche, marié et démarié trois fois. Hugh est en effet le maître absolu du jeu alors que tout porte à croire que tout est perdu. « Everything under control » : il a plus d’un tour dansson sac et en particulier un appât très appétissant, « the Secretary Bird ». Avec jeu de mot, bien sûr. En effet, le serpentaire (la traîtresse) est voué à avaler le serpent (l’épouse). Ou peut-être pas. Mademoiselle Forsyth, beauté sulfureuse (« call me Pat ») est fascinante. Ce grand échassier ambitieux est né pour être amante, plutôt que femme mariée et a la finesse de le savoir. Son timbre de voix est ravissant, ses poses de mannequin irrésistibles, la peau lumineuse et belle, le maquillage soigné, le maintien altier et fragile à la fois. Juchée sur ses talons démesurés dans des tenues extra-courtes elle habite tout le plateau avec ses allures célestes. Liz a fait cent kilomètres pour aller se faire masser (?) ou plutôt si, mais pas comme on pourrait le croire. Hugh a tout compris et la confond dès la première scène. Ensuite il installe son piège méticuleux, il est imbattable aux échecs comme au tennis. Sens moral ou sens pratique ? Qui est fou dans cette histoire ? Il invite le bellâtre chez lui avant la séparation définitive, pour arranger les termes du divorce. Au téléphone : « je vous repasse ma femme ! » Les rire des spectateurs fusent sans discontinuer, comme autant de bulles de champagne que les comédiens sifflent joyeusement. Le malheur des uns fait le bonheur des autres. L’idée d’un canard à l’orange, qui n’en finit pas de cuire sous la houlette avertie d’une vielle domestique, fait craquer de rire le spectateur à chacune de ses apparitions. Mais plus que le canard mythique, c’est le texte qui est succulent à en mourir et dont la saveur appartient surtout à l’interprétation prodigieusement juste des comédiens. Un spectacle de fêtes étincelant à applaudir au Théâtre Le Public avec Tania Garbarski, Laure Godisiabois, Michel Kacenelenbogen, Marina Pangos, Frédéric Nyssen et Charlie Dupont du 12 au 24 septembre 2023. Voyez les détails pratiques sur le site www.theatrelepublic.be Rue Braemt, 64-70 à 1210 Bruxelles

Dominique-Hélène Lemaire

THÉÂTRE : ENATTENDANT BOJANGLES

Cette pièce se veut la libre adaptation du roman éponyme d'Olivier Bourdeaut. Elle raconte l'histoire d'un couple extravagant, Camilleet Georges, et deleur fils Gary. Leur existence est scandée par les fêtes, la danse et les mensonges, guidée par le besoin d'euphorie de Camille, une mère boute-en-train, imprévisible et extravagante. Ils adorent danser sur la chanson "Mr. Bojangles" de Nina Simone, un texte qui glorifie la magie de l'amour et ses vertiges enivrants. Néanmoins, le jour où Camille s’engonce dans ses délires et qu’elle est prête à basculer dans une voie sans issue, le père et le fils tentent de tirer la sonnette d’alarme pour éviter l'inéluctable.L’auteur ateinté cedrame delégèreté et d’humour, àmoins qu’il s’agisse d’une comédie frappée du sceau de la noirceur. Cette pièce est une reprise d’un succès de la saison précédente. Un pari réussi empreint de fantaisie et d’intelligence. Dans une société qui se formate de plus en plus et qui bride les originaux, ce texte donne la parole à une famille qui refuse les compromis, mais qui en mesure cependant les limites. Charlie Dupont, Tania Garbarski et Jérémie Petrus reviennent enflammer les planches du Théâtre Le Public jusqu’au 9 septembre 2023 sous la direction de Victoire Berger-Perrin. Voyez les détails pratiques sur le site www.theatrelepublic.be Rue Braemt, 64-70 à 1210 Bruxelles

THÉÂTRE : LE VIF DU SUJET

Les seins, c’est l’histoire de l’humanité. Mais la récurrence accable. Pourquoi tant de victimes du cancer ? Et comment en parler ? Le théâtre et la poésie nous aident à le mettre à bonne distance. Écrite par Laurence Bastin d’après une multitude d’interviews recueillies pendant de longs mois auprès de femmes et d’hommes touchés par la maladie, la pièce plonge dans le « vif du sujet » en « appelant un chat, un chat ». Sur la durée d’une représentation, une femme va incarner toutes les étapes qui jalonnent ce parcours de combattante. En partant de son enfance, ses relations amoureuses ou avec la médecine, en passant par le regard et les injonctions de la société, elle raconte avec une bonne santé contagieuse. Et ça fait un bien fou. Elle s’adresse à toutes et tous, car même si nous ne sommes pas touchés, nous sommes tous reliés et nous sommes concernés. L’autrice trempe sa plume dans l’encre de la résilience comme contrepoint à la résignation, dans l’encre de la joie pour aborder la reconstruction. Et l’actrice, en réaction à l’extrême violence des maux physiques et psychiques que la maladie impose, en miroir aux tourments qu’imposent les relations parfois complexes avec le corps médical, transmet avec une énergie et une drôlerie débordantes, le désir de vivre « l’après » en toute liberté. Devant nous, une femme prend le sujet à bras le corps et, avec gourmandise, retrace les étapes qui lui ont permis de se réapproprier son corps et sa vie, de se délester des préjugés et d’aller de l’avant. Une pièce à applaudir du 2 septembre au 21 octobre 2023 au Théâtre Le Public. Voyez les détails pratiques sur le site officiels www.theatrelepublic.be

Rue Braemt, 64-70 à 1210 Bruxelles

THÉÂTRE : TRACES, DISCOURS AUX NATIONS AFRICAINES

Un africain revenant d’une longue odyssée décide de s’adresser aux siens. Il les invite par une parole poétique à édifier lejour qui vient. Il est debout, dressé face au monde avec la ferme volontéde l’homme qui a quelque chose à partager. Et, il partage une pensée, belle et forte comme un soleil, celle de Felwin Sarr (économiste, penseur et poète sénégalais) qui écrit ce Discours aux nations africaines. Il nousinvite ainsi à nous transformer, et inventer d’autres récits, pour écarter les voiles de nos certitudes et rouvrir le champ des possibles : La première puissance que nousdevons recouvrer est celle de nous soustraire à la volonté des autres. Cela s’appelle la liberté. Pour nos petits. Pour celles et ceux qui arriveront après nous, un appel à la création d’un nouveau projet de civilisation. Rien de moins. Avec une franche bienveillance, un réel amour de l’humanité, en conteur exceptionnel, Étienne Minoungou s’adresse à nous. Accompagné du merveilleux musicien Simon Winch, Étienne prend la parole pour donner corps au récit de la vie qu’il a traversé en quittant l’Afrique, porteur d’un message d’espoir. Après une longue et prestigieuse tournée qui l’a mené entre autres à Düsseldorf, New York, Marrakech, Casablanca, Atlanta, Princeton, Genève, Kinshasa... à la manière d’une vaste odyssée, Étienne pose ses valises au Public pour quelques semaines, et nous fait le plaisir de partager le regard du continent africain posé sur le monde, au service de l’avenir et de la jeunesse. Un texte à applaudir du 5 septembre au 21 octobre 2023 au Théâtre Le Public. Voyez les détails pratiques sur le site www.theatrelepublic.be Rue Braemt, 64-70 à 1210 Bruxelles

OPÉRA : CASSANDRA

Depuis plusieurs années, la Monnaie s’est fixé pour objectif de s’imposer comme une maison de création, en proposant la commande d’une œuvre au moins une fois par saison. L’opéra « The Time of Our Singing » de Kris Defoort, qui traite de la ségrégation raciale aux États-Unis et qui a été créé sur scène en ouverture de saison 2021-22, vient d’être sacré « Meilleure création mondiale de l’année » aux derniers International Opera Awards. Pour inaugurer la saison 2023-24, notre opéra national présente une œuvre engagée sur un thème sociétal qui nous concerne tous. « Cassandra », le premier opéra du compositeur belge Bernard Foccroulle, met en parallèle la figure mythologique de Cassandre et le personnage de Sandra, une jeune activiste se battant pour la protection de l’environnement. Le chef d’orchestre Kazushi Ono et la metteuse en scène Marie-Eve Signeyrole donnent vie à ce projet aussi ambitieux qu’actuel. Le personnage de Cassandre, tel qu’il existe dans « L’Iliade » d’Homère et « L’Orestie » d’Eschyle, est la fille de Priam, roi de Troie, et de son épouse Hécube. La beauté de Cassandre attire l’attention du dieu Apollon qui, pour la séduire, lui accorde le don de prédire l’avenir. Mais quand la jeune fille se refuse à lui, il la punit : elle continuera à voir l’avenir, mais personne ne croira ses prophéties ! Ainsi, quand elle annonce la destruction inévitable de Troie aux mains des envahisseurs grecs, ses avertissements ne sont pas pris au sérieux et elle assiste, impuissante, à la réalisation de sa prédiction. La notion de catastrophe climatique imminente est au cœur du travail de Sandra, la protagoniste de l’opéra. Doctorante en climatologie, elle étudie la préoccupante fonte des calottes glaciaires. Quand elle prend conscience que ses recherches scientifiques n’ont pas un pouvoir de persuasion suffisant, elle décide de partager ses connaissances d’une façon surprenante : transformée en comédienne de stand-up, elle invite son public à réfléchir à la crise climatique et à la nécessité de changer les mentalités. Mais pouvons-nous rire de la fin du monde, tel que le fait « Sandra the climate fool » ? Est-elle la Cassandre d’aujourd’hui ? Les jeunes activistes peuvent-ils se reconnaître en elle ? Organiste de formation, dontla discographie comporteplusde quarante enregistrementssouventprimés, Bernard Foccroulle a été directeur de la Monnaie de 1992 à 2007, avant de diriger le Festival international d’art lyrique d’Aix-en-Provence jusqu’en 2018. Également compositeur, plusieurs de ses œuvres ont été programmées et créées à la Monnaie : Am Rande der Nacht en 2007, Quatre mélodies d’après Verlaine en 2011, ou encore Zauberland et le concerto pour violoncelle et orchestre ClimbingDancing en 2019. Sans entrer dans les détails, le rôle-titre est interprété par Katarina Bradić, une mezzosoprano serbe, qui a attiré l’attention internationale avec ses interprétations puissantes. Apollo marque les débuts de Joshua Hopkins à la Monnaie. Remarqué pour sa voix et ses talents d’acteur, le baryton canadien a remporté un JUNO Award et une nomination aux Grammy Awards, spécialisé dans le répertoire de Mozart et de Donizetti. Les rôles de Priam et d’Alexander (respectivement le père de Cassandra et celui de Sandra) sont campés par Gidon Saks, un baryton-basse sud-africain qui a été membre de la troupe de la Canadian Opera Company de Toronto et de l’Opéra Studio de Zurich. Quant à la britannique Susan Bickley, on l’applaudit ici dans le costume de la mère de Cassandra et celui de Sandra. Considérée comme l’une des plus grandes mezzo-sopranos de sa génération, elle est connue pour la diversité de ses prises de rôle comprenant le baroque, les grandes œuvres romantiques et modernes mais aussi des incursions dans le répertoire contemporain. Cette création est à applaudir à la Monnaie du 12 au 23 septembre 2023. A vos agendas ! Voyez les informations complémentaires sur le site www.lamonnaiedemunt.be

Place de la Monnaie à 1000 Bruxelles

FÊTE DE LA FÉDÉRATION WALLONIE-BRUXELLES

Depuis plusieurs années, le 27 septembre a été repris pour célébrer la Fête de la Fédération WallonieBruxelles. L’occasion de se souvenir que cette date fait écho à une page de l'histoire de l'indépendance de la Belgique. En l’occurrence, la retraite, dans la nuit du 26 au 27 septembre 1830, des troupes hollandaises. Celles-ci, sous la conduite du Prince Frédéric, deuxième fils de Guillaume Ier d'Orange, étaient entrées dans Bruxelles le 23 septembre et rapidement boutée hors de la capitale par la ténacité des citadins. Afin de marquer cet événement, de nombreuses salles de spectacles francophones subsidiées ouvrent gratuitement leurs portes pour permettre aux spectateurs d’assister aux représentations sans avoir à ouvrir leur portemonnaie. Pour obtenir des informations à jour sur les événements prévus ce jour-là, je vous conseille de consulter les sites web officiels des organismes culturels, les pages d'événements delaFédérationWallonie-Bruxelles oude rechercher des informations sur des sites dédiés aux événements culturels de votre région. Vous pouvez également contacter les bureaux de tourisme locaux pour obtenir des informations sur les événements programmés à cette date. Je vous encourage enfin à rester à l'affût des opportunités et à rechercher des mises à jour à mesure que la date approche pour obtenir des informations précises et à jour sur les événements disponibles à cette période.

THÉÂTRE : GIZÈLE - À POILS !

Vivre avec des animaux, c’est génial, et on les adore ! Mais ! Mais … il faut avouer que ça comporte quelques contraintes et ça demande plusieurs aménagements au quotidien … comme être équipé de rouleauxd’essuie-tout parexemple…. Gizèlevousparleradebiendeschoses: d’amour, dedécouvertes, et elle ne fera pas l’impasse sur les désagréments nauséabonds, parce que tout le monde doit TOUT savoir en adoptant un animal ! Mieux vaut être prêt psychologiquement avant, que d’avoir la surprise pendant ….Alors, venez le cœur bien accroché pour rire durant une heure trente, à un très gros poil près ! Un poil attendrissant, un poil cracra, une touffe de poils déjanté ! Un one-woman-show poilant qui sensibilise le public sur le ton de l’humour, et qui soutient les animaux à voir à partir de douze ans au Centre culturel d’Auderghem le samedi 16 septembre 2023. Plus de détails sur le site www.ccauderghem.be

Boulevard du Souverain, 183 à 1160 Bruxelles

THÉÂTRE : LE FACTEUR CHEVAL OU LE RÊVE D’UN FOU

Né au siècle dernier, Ferdinand Cheval, surnommé « Le facteur Cheval » a passé plus de trente ans de sa vie à construire une sorte de palais extraordinaire, seul, de ses mains. Chacun sur cette terre a sa part de bonheur et de malheur et le facteur Cheval ne sera pas épargné : le destin lui enlevant femme et enfant. Fou pour les uns, génie pour les autres mais surtout fou de chagrin, il aura pourtant la force de construire cet édifice inouï, né d’un songe. Tel un hymne à l’Amour, ce palais est la preuve qu’on peut réaliser ses rêves, même les plus insensés. Tombé amoureux du récit de Nadine Monfils, inspiré par la vie du facteur Ferdinand Cheval, Alain Leempoel a créé ce spectacle pour le Festival Off d’Avignon 2022, dans le jardin ensoleillé du Théâtre des Halles. Bien lui en a pris, ce fut un triomphe ! Porté par l’interprétation magistrale d’Elliot Jenicot, ancien pensionnaire de la Comédie-Française, cette histoire incroyable d’un homme écorché par le destin, émeut autant qu’elle fascine : construire, de ses propres mains, pendant plus de trente ans, un palais inouï. Pour la première fois en salle ! Une pièce de théâtre à applaudir à Wolubilis le jeudi 14 septembre à 20 heures 30. Plus de détails sur le site www.wolubilis.be

THÉÂTRE : TOUT ÇA POUR L’AMOUR

Edwige Baily livre une performance hallucinante dans ce seul en scène qui rend hommage à ceux qui transmettent. Captivante, elle alterne deux rôles féminins de professeur de littérature qui racontent la passion pour la poésie, la littérature, le théâtre… et puis l’amour, avec un grand A. Texte ciselé, verbe savoureux et parfois fleuri, Tout ça pour l’amour s’adresse à ceux qui ont adoré découvrir la littérature àl’adolescence, pournepluslaquitter…et àceuxquiont détesté!Inspirédel’histoirevraiedeGabrielle Russier, une enseignante dont l’histoire d’amour avec un élève de 17 ans fit scandale fin des années 60, ce spectacle permet de convoquer une galaxie d’auteurs et de poètes pour nous rappeler à quel point ils éclairent nos vies. « La littérature, c’est comme un p’tit cachet qui fait des bulles dans l’eau de la vie ». Un seul en scène à découvrir à Wolubilis le jeudi 21 septembre à 20 heures 30. Plus de détails sur le site www.wolubilis.be

Cour Paul-Henri Spaak, 1 à 1200 Bruxelles

THÉÂTRE : LES DEUX PAPES

Cettepiècemet enscèneunerencontre fictiveentrelesFrançois et Benoît XVI au moment où ce dernier envisage de démissionner. L'histoire se cristallise autour des conversations et des échanges qu’ils entretiennent, proposant deux visions différentes du catholicisme et de la foi. Benoît XVI représente la tradition conservatrice et doctrinale, tandis que François se révèle progressiste et sensible aux problèmes sociaux. Les dialogues explorent leurs différences, leurs doutes et leurs réflexions sur le rôle de l’Eglise dans le monde moderne. Audelà de la dichotomie entre les deux hommes, le texte traite également de thèmes tels que la foi, la responsabilité, la rédemption et le pardon. Pour rendre ce « duel » palpitant, il fallait des comédiens habités par leur rôle ou capables d’un incroyable mimétisme pour capturer les personnalités et les nuances de leurs modèles originaux. Sans trop de surprises, Michel de Warzée et Alexandre von Sivers se prêtent à l’exercice avec le talent qu’on leur connaît.Anouveau, leur jeu est vrai et nourri d’authenticité. Plus qu’un simple divertissement, "Les Deux Papes" propose une réflexion profonde sur la religion, la politique et la direction de l'Église catholique à un moment critique de son histoire, en mélangeant habilement des éléments de fiction avec des faits historiques, offrant ainsi une exploration fascinante d’êtres humains derrière leur fonction et des enjeux auxquels ils sont confrontés. Cette reprise est à applaudir à la Comédie Claude Volter du 27 septembre au 15 octobre 2023. Voyez les détails pratiques sur le site www.comedieroyaleclaudevolter.be Avenue des Frères Legrain,98 à 1150 Bruxelles

André Metzinger

THÉÂTRE : LA FILLE DU SACRIFICE

Alors qu’elle visite la Galerie des Offices à Florence, Ibra tombe par hasard sur Le Sacrifice d’Isaac, l’un des chefs-d’œuvre du Caravage. Pour cette jeune femme croyante et pieuse, arrière-arrière-petitefille d’Abraham, ce tableau agit comme une flèche, qui vient la transpercer. Elle comprend que les premières paroles d’Amour, communes aux trois grands monothéismes, ont systématiquement été perverties par desinstitutionsreligieuses entièrement patriarcales. Bouleversée, Ibra entame alors sa « dé-conversion ». Petit à petit, elle va remettre en question ses croyances, pour découvrir les ressorts intimes de sa spiritualité. Libérée des carcans qui lui dictaient sa foi, elle va puiser son essence divine en ellemême, et reconquérir son indépendance, avant de s’engager sur le chemin de la reconversion. La ville de Jérusalem joue un rôle important. Au confluent de deux mondes, l’Orient et l’Occident, elle incarne des frictions entre les deux héritages, les deux civilisations qui constituent sa propre identité. Une performance scénique à découvrir les 21 et 22 septembre 2023 à l’Espace Magh. Plus de détails pratiques sur le site officiel www.espacemagh.be

Rue du Poinçon, 15 à 1000 Bruxelles

THÉÂTRE : RECOMPOSÉES

Les familles recomposées en Belgique sont de plus en plus courantes, comme dans de nombreux autres pays. Une famille recomposée est généralement constituée lorsque des adultes ayant des enfants d'une précédente relation décident de vivre ensemble et de former une nouvelle unité familiale. En Belgique, plus de 15% des familles sont recomposées. Des familles à géométrie variable, oùlesenfantssont élevéscollectivement pardesparents, desbeauxparents, et même des ex-beaux-parents encore forts impliqués. Des gosses qui ont parfois l’influence de six adultes à gérer, des couples d’amoureux qui ne sont pas des couples parentaux et des couples parentaux qui ne s’aiment définitivement plus, des guerres intestines qui, au nom des sacro-saints enfants, mettent en branle des jeux de pouvoir à faire pleurer une tragédie grecque. Fruit d’un nombre considérable d’entretiens avec des beaux parents et des enfants. Recomposées est un spectacle original que Julie Annen (Les Pères, Belgium Best Country) a écrit et mis en scène : « Il y a des gens qui ne comprennent ni pourquoi leur gosse veut se tirer, ni que leur conjoint en a gros sur la patate, et qui, le cul bien enfoncé dans leur forteresse de certitude, pensent qu’ils font tout bon. D’autres qui apprennent à se réjouir de minuscules victoires : une petite main qui enfin saisit la leur, la sensation d’avoir réussi à transmettre un peu de soi à cet autre qui n’a rien de nous ». Recomposées n’est pas une histoire mais des histoires. Des belles, des fortes, des tristes, des violentes, mais aussi des toutes plates, avec pleins de gens ordinaires qui font ce qu’ils peuvent. La vie quoi ! Une création à découvrir au Théâtre de Poche du 12au 30 septembre 2023. Voyez tous lesdétailspratiques surle site www.poche.be

Chemin du Gymnase, 1A à 1000 Bruxelles

THÉÂTRE : BELLISSIMA

Pour ouvrir la nouvelle saison du Varia, Salvatore Calcagno nous invite à un voyage envoûtant entre théâtre et cinéma, dans un monde où la magie n’est jamais loin du mirage. Il pose un regard intime et intemporel sur les coulisses du septième art, prétexte à interroger la force d’attraction de ces fabriques à rêves, si nombreuses et omniprésentes dans notre société contemporaine, qui catalysent tant de mythes de succès et de reconnaissance. Un territoire fantasmé, où les destins d’une mère et de son enfant percutent de plein fouet une galerie de personnages flamboyants, prêts à tout pour s’approcher un peu plus près de la lumière. Pêle-mêle, on y croise des vedettes oubliées et des gloires en devenir, des producteurs redoutables et de petites opportunistes qui, à coups de grands desseins et de petites compromissions, cachent derrière un sourire une foule d’espoirs déçus et de désillusions. Librement inspiré du film éponyme de Luchino Visconti, Bellissima nous confronte à cette quête de notoriété, à ces désirs de gloire contre lesquels, parfois, nos existences se cognent. Fidèle à son univers esthétique sensuel et audacieux, la nouvelle création de Salvatore Calcagno dévoile un magnifique portrait de femme, l’une de ces héroïnes contemporaines trop longtemps reléguées à la marge de nos imaginaires. Aussi digne qu’intrépide, cette mère courage d’aujourd’hui, résolue à défoncer les portes et à affronter tous les mépris de classe, nous rappelle combien il en coûte à celles qui luttent pour s’émanciper de ce qui les entrave, et permettre à leurs enfants de réaliser leurs rêves. Entre gloire et désillusion, une magnifique héroïne contemporaine, prête à tous les grands sacrifices pour que sa fille devienne une star du grand écran à découvrir au Théâtre Varia du 19 au 30 septembre 2023. Voyez tous les détails complémentaires sur le site www.varia.be Rue du sceptre, 78 à 1050 Bruxelles

THÉÂTRE : LES MISÉRABLES

"Les Misérables" raconte l'histoire deplusieurspersonnages dont les destins sont entrelacés, tout en explorant les thèmes de la justice, de la rédemption, de l'amour et de la miséricorde. Voici un résumé général de l'intrigue : Le roman suit principalement la vie de Jean Valjean, un ancien forçat qui a passé dix-neuf ans en prison pour avoir volé du pain. Après sa libération, il rencontre l'évêque Myriel, qui lui offre l'hospitalité et lui permet de transformer sa vie. Valjean devient un homme prospère et philanthrope, mais il est constamment poursuivi par l'inspecteur Javert, qui ne cesse de le traquer en raison de son passé criminel. L'histoire suit également Fantine, une ouvrière qui se sacrifie pour sa fille Cosette, et Marius, un jeune homme idéaliste qui tombe amoureux de Cosette. Les personnages se croisent dans un Paris en pleine révolution et bouleversement social, marqué par les barricades et les luttes des classes. Ce récit aborde des thèmes profonds tels que la pauvreté, l'injustice sociale, le pardon, la rédemption et l'amour. Il dresse un portrait saisissant de la société française du XIXe siècle et offre une réflexion sur la condition humaine et la possibilité de changement. C’est surtout l’histoire d’un peuple aux abois qui se soulève et défend son idéal jusqu’à la mort. La compagnie des Karyatides propose une adaptation en spectacle d’objet de cette saga-phare du XIXe siècle. Leur travail est à découvrir au Théâtre Marni le 9 septembre 2023. Voyez tous les détails pratiques sur le site www.theatremarni.com

Rue de Vergnies, 25 à 1050 Bruxelles

MARNI JAZZ FESTIVAL

La fête pour tous les amateurs de jazz est de retour avec le Marni Festival ! Au menu, cinq concerts dont une carte blanche. C’est devenu une tradition avant l’automne, des musiciens confirmés viennent se produire pour le plaisir detouset offrir la quintessence de leur talent. Cetteannée, Sal La Rocca, Nicolas Thys, Sam Gerstmans, Yannick Peeters, Giuseppe Millaci et un invité surprise seront de l’événement, en solo, en duo, en trio ou accompagnés d’une formation. L’occasion de découvrir une diversité de styles, allant du jazz traditionnel au jazz contemporain, en passant par le jazz fusion et d'autres genres connexes. En plus des concerts, l’ambiance se passera dans la salle, avec de vrais amoureux de musique.

Le Marni Jazz Festival c’est du 14 au 22 septembre 2023, bien sur au Théâtre Marni ! L’agenda du Festival a été mis en ligne à l’adresse www.theatremarni.com

Rue de Vergnies, 25 à 1050 Bruxelles

CIRQUE DU SOLEIL : KURIOS

Au cœur d'ununivers énigmatique, dansune époque où la curiosité et l'imagination épousent l’inexploré, le Cirque du Soleil présente "Kurios", un spectacle captivant qui entraîne le public dans un voyage extraordinaire à travers les mystères enlisés sous les plis de nos paupières closes. L'histoire se cristallise sur un chercheur passionné, un esprit avide de connaissances, qui réalise que l'inaccessible peut se révéler simplement en fermant les yeux. Son cabinet de curiosités devient le reflet de ses pensées les plus profondes, un lieu où il croit fermement qu'une entité secrète et insaisissable respire, abritant des idées audacieuses et des rêves extravagants. Entre les étagères encombrées de son lieu de travail et les éclats de lumière filtrant à travers de vieux rideaux, il tente de percer les ombres qui se terrent dans les ténèbres. Soudain, des êtres venus de cet ailleurs, font irruption, des créatures étranges et bienveillantes qui portent en elles une brise de poésie et un trait d'humour, métamorphosant son quotidienen unvéritableterrain de jeu pour l'esprit. D'abord étonné, puisenchanté, l’homme de sciences se laisse guider par ces hôtes inconnus dans un ballet fantastique où les frontières se brouillent. Peu à peu, chaque chose s’anime et devient tangible grâce aux prouesses de jongleurs virtuoses, d’acrobates audacieux et de danseurs aériens du Cirque du Soleil, afin de cimenter un spectacle visuel à couper le souffle, rythmé par la musique originale de Raphaël Beau, en collaboration avec Guy Dubucet Marc Lessard. Chaqueélément dudécor prend également vie avec unegrâce positive et tourbillonne dans un chatoiement de couleurs qui défient toute logique. "Kurios" nous rappelle que l'exploration de l'ailleurs commence par l’intelligence, l’acceptation de s’affranchir de certaines barrières, l’ouverture à l’autre et la volonté d'embrasser l'extraordinaire qui se cache à l'intérieur de nous aussi bien que dans notre environnement proche. À travers cette épopée magique, le Cirque du Soleil nous invite à participer à un spectacle dont il détient la formule depuis plusieurs décennies, à ne pas nous laisser entraver par nos inhibitions et à laisser au vestiaire notre bon vieux cartésianisme au profit d’une âme enfantine oubliée. Après Knokke au mois d’août, « Kurios » débarque à Bruxelles pour installer son chapiteau sur l’esplanade à côté du Palais 12 du 7 septembre jusqu’au 29 octobre 2023. Voyez tous les détails pratiques sur le site www.cirquedusoleil.com

CONCERT : ZAZIE

Préparez-vous à être transportés dans un univers sonore captivant lors d’une soirée inoubliable en compagnie de la talentueuse et charismatique Zazie !Accrochez-vous pour une expérience musicale qui fera vibrer vos cœurs et enflammera vos âmes. Zazie, l'icône de la scène musicale française, va illuminer la scène de sa présence envoûtante. Avec son style unique, sa voix envoûtante et ses paroles profondes, elle nous emmènera dans un voyage musical époustouflant, nous faisant danser, chanter et ressentir chaque note dans nos âmes. Après le Zazizssenciel Tour, grand succès par vents covidiens et marées d’amour, l’artiste s’envole vers de nouveaux horizons avec une tournée 100% nouvelle. Un passage par les plus grandes villes de la francophonie porté par son single virevoltant Let it shine et son nouveau projetAile-P. Réservez dès maintenant vos places pour vous assurer de ne pas manquer cette occasion exceptionnelle de voir la chanteuse en live ! Attendezvous à des moments de frissons, des souvenirs à chérir et une connexion magique avec l'artiste qui a conquis nos cœurs. Joignez-vous à nous pour une soirée qui restera gravée dans vos mémoires, oùlamusique transcende lesfrontières etunit lesâmes. Faites partie de cette célébration musicale extraordinaire. Un moment fort à vivre à Forest national le samedi 23 septembre 2033. Voyez tous les détails pratiques sur le site www.forestnational.be

Avenue Victor Rousseau, 208 à 1190 Bruxelles

CONCERT : L’HÉRITAGE GOLDMAN

Jean-Jacques Goldman, artiste incontournable de la scène musicale francophone, a laissé un héritage musical qui continue d'inspirer et de toucher les cœurs des générations passées, présentes et à venir. Sa carrière musicale illustre une richesse artistique exceptionnelle, portée par des textes profonds et des mélodies entraînantes. À travers ses chansons emblématiques, il a su capturer les émotions universelles et les expériences de la vie quotidienne, créant ainsi une connexion indélébile avec son public. L'une des caractéristiques distinctives de la musique de Jean-Jacques Goldman réside dans ses paroles réfléchies et poignantes. Ses textes abordent des thèmes tels que l'amour, l'amitié, la solidarité, l'engagement social et l'introspection personnelle. Ses mots transcendent les barrières linguistiques et culturelles, touchant les auditeurs au plus profond de leur être. Chacune de ses chansons raconte une histoire unique, capturant des moments de vie et des émotions avec une sensibilité qui lui est propre. Les mélodies intemporelles de Jean-Jacques Goldman ajoutent une dimension supplémentaire à ses chansons. Sa capacité à marier des arrangements musicaux subtils avec des paroles évocatrices crée une expérience auditive immersive. Que ce soit à travers des ballades douces et mélancoliques ou des morceaux rythmés et entraînants, sa musique possède une diversité qui reflète la complexité de la condition humaine. L'héritage de Jean-Jacques Goldman ne se limite pas seulement à ses chansons en tant qu'œuvres individuelles, mais également à son influence sur d'autres artistes et sur la musique en général. Sa production musicale a façonné le paysage musical français et a inspiré de nombreux artistes émergents. Son engagement social et son utilisation de la musique comme moyen de sensibilisation ont également laissé une empreinte durable. Il a participé à plusieurs projets caritatifs et humanitaires, utilisant sa renommée pour faire passer des messages importants. Les plus grandes chansons de JeanJacques Goldman revisitées par Erick Benzi, son réalisateur et arrangeur historique donne vie à un spectacle qui ravive la clochette de la nostalgie. Sur scène, Michael Jones et les plus belles voix de la nouvelle scène française interprètent les grands tubes de l’artiste, entourés des musiciens et de l’équipe artistique originelle pour deux heures de musique et de performances d’exception, afin de s’émouvoir, chanter et danser ensemble sur un répertoire intemporel touchant toutes les générations. Un show qui évoque la bande son de notre jeunesse à applaudir au Cirque Royal le 19 septembre 2023 à 20 heures. Voyez les modalités pratiques sur le site www.cirque-royal-bruxelles.be

Rue de l’Enseignement, 81 à 1000 Bruxelles

CONCERT : PINK MARTINI

Après avoir fait plusieurs fois salle comble en Belgique, Pink Martini et la chanteuse China Forbes seront de retour en Belgique. Pink Martini, voilà le projet du pianiste Thomas Lauderdale, qui a fondé en 1994 un petit orchestre pour rehausser le niveau de la musique d'ambiance lors de meetings politiques. Un an plus tard, il demande à China Forbes, avec laquelle il a étudié à Harvard, de rejoindre la formation comme chanteuse/compositrice. Le premier morceau qu'ils ont composé ensemble connaît un succès immédiat en France. « Sympathique » est nominé dans les catégories « chanson de l'année » et « révélation de l'année » aux Victoires de la Musique. Et lors des grèves en France, le crédo tiré de cette chanson (« Je ne veux pas travailler ») est répété tel un mantra ! Pink Martini se compose actuellement de treize musiciens représentant les langues et les styles musicaux les plus divers, comme en témoigne son œuvre. Les tournées leur ont permis d'absorber encore davantage d'influences musicales. Assister à un de leurs concerts, revient à se retrouver transporté tour à tour à Rio pour une samba, à Cuba, dans un music-hall français des années trente, dans un hôtel particulier italien ou au Japon. China Forbes chante couramment en cinq langues, portée par un accompagnement musical qui hésite entre le classique, le jazz et lapop. Leurs albumsparaissent chez HeinzRecords, leurpropre label qui tiresonnom... du chien de Lauderdale. « Sympathique », « Hang on Little Tomato », « Hey Eugene! », « Splendor in the Grass » et « Joy to the World » ont tous été disques d'or en France, au Canada, en Grèce et en Turquie et se sont écoulés à plus de trois millions d'exemplaires. Au cours de ses 20 ans de carrière, le groupe Pink Martini a été intronisé au 'Hollywood Bowl Hall of Fame’ ainsi qu’au 'Oregon Music Hall of Fame’. Ils seront au Cirque Royal le 30 septembre 2023 à 20 heures. Si vous souhaitez être au rendezvous, voyez toutes les informations pratiques sur le site www.cirque-royal-bruxelles.be Rue de l’Enseignement, 81 à 1000 Bruxelles

TOONE : MACBETH

Dans l'univers inépuisable des œuvresdeWilliamShakespeare, "Macbeth" se dressetel unsombre pilier de la littérature dramatique. Cette tragédie emblématique, écrite au début du XVIe siècle, est une exploration poignante de la soif de pouvoir, de l'ambition dévorante et des conséquences dévastatrices de la trahison de soi. L'histoire se déroule dans l'Écosse médiévale, où le vaillant général Macbeth, après avoir remporté une glorieuse victoire sur les envahisseurs, se voit prophétiser un avenir grandiose par trois sorcières sinistres. Elles lui annoncent qu'il deviendra roi. Aveuglé par l'ambition et poussé par sa femme, Macbeth succombe à la tentation de devenir roi, même si cela signifie assassiner le monarque en place. La quête effrénée du pouvoir l’entraîne dans un tourbillon de meurtres et de folie. Tandis que le trône est ensanglanté, le protagoniste est tourmenté par des visions de fantômes et hanté par les remords de ses actes impitoyables. Sa relation avec Lady Macbeth, autrefois solide et passionnée, commence à se détériorer sous le poids de leurs crimes commis de concert. Le drame de "Macbeth" réside également dans le manichéisme de lasituation et la lente descente aux enfers du protagoniste, écartelé entre sa conscience et son désir insatiable de grandeur et de puissance. Maintenant, vous agitez tout cela et vous y ajouter une sauce bien locale, avec de l’humour, de la zwanze bruxelloise et des anachronismes sympathiques pour obtenir une pièce hissée au répertoire du Théâtre de Toone, librement inspirée de Shakespeare et transposée dans nos quartiers avec des personnages qui se gavent de bloempanch (boudin) et de frites, qui participent au fameux Meyboom et qui respectent plus ou moins le texte original. Un pastiche à voir ou revoir sans modération chez Toone à partir du 7 septembre 2023. Voyez tous les détails pratiques sur le site www.toone.be

Rue du Marché-aux-Herbes, 66 (Impasse Sainte Pétronille) à 1000 Bruxelles

Daniel Bastié

THÉÂTRE : PRESQUE HAMLET

Au cours de cette vraie-fausse conférence au sommet du théâtre, Gilles Privat, ancien pensionnaire de la Comédie Française, génie du burlesque et acteur fétiche de Matthias Langhoff, renoue avec son rôle culte de spécialiste mondial

mais très loufoque

de Shakespeare. Si Hamlet lui même ne joue pas le rôle qu’il devrait jouer, comment être fidèle à l’éternelle indécision qui hante le plus emblématique des héros shakespearien ? faut il agir ou ne pas agir, jouer ou ne pas jouer la pièce ? Alors commence une pittoresque promenade dans le monde théâtral imaginé par l’un des plus brillants auteurs du XVIe siècle, rencontre iconoclaste entre deux rêveurs surdoués. Tour à tour professeur, clown, mime, chanteur, le temps d’une conférence riche en digressions comiques, Gilles Privat, guidé par Dan Jemmet, incarne une vertigineuse mise en abîme du personnage et de la pièce Hamlet. Et qui sait s’il n’en délivre pas la clé… Rire ou ne pas rire ? Telle est la question ! Vous trouverez une réponse à celle-ci le mardi 19 et le mercredi 20 septembre 2023 au Centre culturel d’Uccle. Découvrez les détails pratiques sur le site www.ccu.be

Rue Rouge, 47 à 1180 Bruxelles

THÉÂTRE : TILLIEUX, DANS L’OMBRE DE GIL JOURDAN

Avant d’entrer dans l’histoire de la bédé avec Gil Jourdan (un détective privé maladroit et attachant), Maurice Tillieux, auteur majeur de l’école belge du neuvième Art connaît des débuts modestes. Tout au long de sa carrière, il rencontrera des difficultés, notamment lorsqu’il dut abandonner son travail de dessinateur pour travailler comme marin afin de subvenir aux besoins de sa famille. La pièce est un hommage poignant à la vie et l’œuvre remarquables du maître du récit policier d’humour et d’atmosphère qui, fin des années 60, régnait sur le Journal de Spirou comme Goscinny sur Pilote ou Greg sur Tintin. La pièce rappelle que la créativité et l’innovation sont des qualités précieuses mais pas toujours récompensées à leur juste valeur. Un spectacle à voir pour tous ceux qui s’intéressent à la BD, à la créativité et à l’art en général. Aux artistes, en particulier. Les choix et les sacrifices d’un artiste d’exception qui aimait sortir de sa case sont à découvrir au Centre culturel d’Uccle le dimanche 24 septembre 2023. Voyez les informations complémentaires sur le site www.ccu.be

Rue Rouge, 47 à 1180 Bruxelles

FÊTE D’OUVERTURE DE SAISON DU POCHE

Après une saison record avec douze spectacles, le Théâtre de Poche vous accueille le samedi 9 septembre pour découvrir sous les sapins l’incroyable programmation 2023-24 et ainsi célébrer la fin de l’été à ses côtés et à sa manière … jusqu’au petit matin ! Après un apéro de bienvenue à 18 heures 30, la présentation de la saison 2023-24 aura lieu à 19 heures et prendra environ quarante-cinq minutes, suivie par un concert de Dha Khan à 21 heures 30. Groupe qui slalome entre électro et trip hop, soul et rock. Libre de toute étiquette, il transgresse les frontières musicales avec des samplers éclectiques, des synthés imposants, des guitares, des basses, une boîte à rythmes et des voix. Au demeurant, des instruments pour nous emmener dans un monde sans limites ni barrières. Leur musique tantôt contemplative, tantôt entrainante et rythmée, accompagne des textes abordant les problématiques de nos sociétés et les thématiques plus intérieures de nos choix individuels. C'est sur les bancs de l'école qu'ils se sont rencontrés, mais c'est en 2017 que les membres se sont retrouvés pour proposer une musique célébrant à la fois la verticalité urbaine et l'horizon des racines du monde, à l'image de leur vie et de leurs origines variées. Porté par la voix de Virginie, la basse de Dimitri et les machines/guitares de Lee, le trio originaire de Liège a sorti en automne 2018 son premier EP intitulé "Frontiers", fruit d'un métissage piochant parmi les artistes du labelu Warp et de la culture hip-hop américaine. Ils nous livrent depuis plusieurs années une musique envoûtante et pleine d'originalité. DJ Doc Lock prendra la relève vers 22 heures 30 pour booster l’ambiance. Cette fête s’adresse aux noctambules, aux habitués du Poche et aux curieux. L’accès est gratuit et des foodtrucks seront présents pour rassasier les estomacs. Plus de détails sur le site www.poche.be

Chemin du Gymnase, 1Aà 1000 Bruxelles

Jacques

COMIC STRIP FESTIVAL

La Fête de la Bande dessinée, devenue depuis peu le Comic Strip Festival, est un rendez-vous annuel qui fédère les amoureux du neuvième art. Elle a été lancée pour célébrer l'année de la BD à Bruxelles en 2009, qui marquait l'inauguration du Musée Hergé, ainsi les anniversaires de l'Institut Saint-Luc et du Centre belge de la bande dessinée. Les animations incluaient des expositions, des murs peints, des stations de métro décorées et des parcours dans la ville. Au vu de l’engouement général, il a été décidé de renouveler cette activité et de la doter d’un rythme récurrent, la faisant correspondre avec l’ouverture de la saison artistique après les vacances d’été. Devenue phénomène de société, elle a chaque fois pris davantage d’ampleur, devenant une référence qui a dépassé les frontières de notre petit royaume, amenant à chaque édition davantage de passionnés, de curieux et de professionnels, heureux de disposer d’une vitrine pour présenter leur travail, prêts à dédicacer leurs albums, à discuter avec les visiteurs et à profiter de la Balloon’s Day Parade ou défilé de ballons géants à l’effigie des personnages célèbres représentés sur papier. La fréquentation est estimée actuellement à plus de vingt-cinq mille personnes, tous âges confondus. Si voussouhaitez y être, elle se déroule du 8 au10 septembre 2023à Tour et Taxis Voyez tous les détails concrets sur le site www.tour-taxis.com Rue Picard, 11 à1000 Bruxelles

THÉÂTRE : EN UNE NUIT

De quoi la mort de Pasolini est-elle le nom ?

Dans cette pièce aux allures de répétition générale, quatre interprètes s’inspirent de cet événement tragique du passé pour nous tendre un miroir sur notre époque. Nous sommes dans une salle de théâtre, des acteurs sont sur scène. Ilsne sont paslàpour nous présenter un spectacle mais pour nous rendre témoins de Notes pour un spectacle à faire. Ce spectacle idéal n’existe que dans leurimaginaire, leseul moyendelevivreest de le fantasmer ensemble. Un spectacle sur quoi ? Sur une nuit décisive, marquée à jamais par un double assassinat. Celui du poète italienPasolini et des mondes qu’il aimait et qu’ilsn’ont pas connus : des paysage des langues et des modes de vie qui préexistaient et résistaient à la société de consommation. Face au désenchantement de notre époque, il faut nous réunir, rire ensemble, imaginer ce que nous avons perdu et ce qui nous reste à trouver. Une ode à la création artistique, joyeuse, émouvante et sincère. Une pièce à applaudir au Théâtre National du 20 au 23 septembre 2023. Plus de détails sur le site www.theatrenational.be

Boulevard Emile Jacqmain, 111-115 à 1000 Bruxelles

THÉÂTRE : JOGGING

Saviez-vous que le fait de courir active dans votre corps la dopamine et l’adrénaline, des hormones qui sont aussi des neurotransmetteurs, dont le rôle est de communiquer des messages entre deux cellules ?

Dans Jogging, Hanane HajjAli, figure éminente de la scène culturelle et artistique libanaise, court pour mieux nous transmettre sa pensée, ses rêves, ses craintes, sa lutte. Fascinée par le personnage de Médée, elle nous raconte l’histoire de trois femmes au destin tragique : Hanane elle-même, « femme, mère, comédienne, citoyenne », mais aussi deux autres Médée contemporaines issues du monde arabe, loin des stéréotypes qui les accablent habituellement. Elle nous livre sur scène les « non-dits » de citoyennes d’ordinaire réduites au silence, passant du sacré au profane, du sublime au banal, brisant les tabous avec une surprenante simplicité. Enflammée, rieuse, tragédienne lyrique et bouillonnante, Hanane Hajj Ali, qui avusonpaysdéchiré parles guerres incessantes etterrassé par une crise économiquesansprécédent, nous offre une performance maitrisée de bout en bout en un formidable geste libératoire. Un moment d’exception. Une performance à découvrir au Théâtre National du 27 septembre au 9 octobre 2023. Plus de détails sur le site www.theatrenational.be

Boulevard Emile Jacqmain, 111-115 à 1000 Bruxelles

CINÉ-CONCERT : VARIÉTÉ

Un couple de trapézistes se produit dans un cirque à Berlin. Bientôt un troisième acrobate leur est associé et il va ravir la partenaire et maîtresse du premier. Celui-ci abat son rival au cours d'une représentation, puis va se livrer à la police. Mélodrame réalisé en 1925 par Ewald André Dupont, Varietés fut l’un des plus grands succès cinématographiques internationaux de la République de Weimar. Cet enthousiasme s’explique par la performance d’Emil Jannings et par la présence de scènes de trapèze sensationnelles ont fait vibrer le public. Le travail novateur du directeur de la photographie Karl Freund, entre expressionnisme et préfiguration du film noir, a également valu à ce long métrage une place importante dans l’histoire du cinéma. En collaboration avec les chaînes de télévision franco-allemandes ZDF, ARTE, ainsi que 2eleven music film et sous la direction de Dirk Brossé, leBelgian National Orchestra met ce film muet en musique. Il interprète une partition récemment écrite par la compositrice ouzbékoaustralienne Elena Kats-Chernin, qui signe ici sa quatrième bande originale pour film muet. Notons qu’un remake Un remake a été réalisé en 1936 par Nicolas Farkas avec Jean Gabin, Annabella et Fernand Gravey. Cela se passera à Bazar le 15 septembre 2023 à 20 heures. Voyez les informations complètes sur le site www.bozar.be Rue Ravenstein, 21 à 1000 Bruxelles

RÉCITAL : MAGDALENA KOZENA

Qui de mieux pour ouvrir notre série de récitals au Palais que Magdalena Kozena ? Habituée du répertoire baroque, la soprano tchèque nous emmène cette fois dans un univers plus récent, tout en nuances et en raffinement. Avec son programme largement consacré à Debussy, ellenousinvite àgoûter aux charmes du langage profondément moderne et inspiré du compositeur français, considéré comme un authentique révolutionnaire. Coloriste, Debussy transpose pour la voix et le piano quelques-uns des plus beaux poèmes de Verlaine, Baudelaire et Pierre Louÿs. Les Chansons de Bilitis laissées par ce dernier sont nimbées de mystère : ces poèmes grecs érotiques dont il propose une traduction sont en réalité entièrement de sa main ! Dans ses Poèmes pour Mi, Olivier Messiaen met en musique des vers de son cru pour célébrer son amour pour sa femme, la violoniste Claire Delbos. Une performance à applaudir le 20 septembre 2023 à 20 heures à Bozar. Voyez les informations complètes sur le site www.bozar.be

Rue Ravenstein, 21 à 1000 Bruxelles

CINÉ-CONCERT : LES AVENTURIERS DE L’ARCHE PERDUE

En 1936, le professeur d'archéologie Indiana Jones, reçoit la mission de récupérer le médaillon de Râ, que détient son ancienne fiancée, Marion Ravenwood, maintenant tenancière d'un bar au fin fond du Népal. Cet objet égyptien permettrait de découvrir le lieu secret où se trouve l'Arche d'Alliance. Mais les nazis cherchent, eux aussi, à récupérer cet objet aux pouvoirs extraordinaires. Marion et Indiana s'engagent alors dans une incroyable quête à travers le monde pour retrouver la mystérieuse Arche d'Alliance. Ce long métrage de Steven Spielberg a fédéré les foules et a donné naissance à un mythe, touten offrant àHarrison Fordl’un desgrandsrôles desa carrière. Quant au compositeurJohnWilliams, on a su qu’on pouvait désormais compter sur son inspiration pour offrir à la musique de film la relève après la disparition de Dimitri Tiomkin, Max Steiner, Bernard Herrmann et autre Alfred Newman. Une partition grandiose, dont le thème a servi de leitmotiv et a été repris dans chaque épisode de la saga. Le chef d’orchestre Dirk Brossé à la tête du Brussels Philharmonic Orchestra assurera la tâche d’une performance live pour l’un des grands moments attendus de la rentrée. Cela se déroulera à Flagey du 22 au 24 septembre 2023. Voyez tous les détails pratiques sur le site www.flagey.be

Place Sainte-Croix à 1050 Bruxelles

Sam Mas

CONCERT : RICHARD STRAUSS

Dans l’art comme dans la vie réelle, les héros se présentent sous de nombreux aspects différents. Dans ses poèmes symphoniques, Richard Strauss fit le portrait de plusieurs héros. Nous en retrouvons deux dans ce programme, qui, grâce à l’impressionnant traitement orchestral du compositeur, prennent vie comme au cinéma. Avec Don Juan, le compositeur fit grande impression sur le monde dès les époustouflantes premières mesures de sa partition. Après un début orageux et agité, le ciel s’éclaircit, le héros apparaît et le thème radieux de Don Juan éclate Richard Strauss dépeint le protagoniste comme un romantique passionné et un coureur de jupons, mais aussi comme un homme brisé qui, après d’innombrables aventures et relations, se retrouve désillusionné, seul, aspirant à une mort salvatrice

Quant à Ein Heldenleben il s’agit d’une œuvre qui se lit tel le récit de la vie artistique du compositeur, ce que les critiques jugèrent prétentieux. Mais à y regarder de plus près, on peut discerner un thème universel sous la couche d’ironie : l’héroïsme est humain et terrestre, il reflète l’éternelle lutte intérieure comme extérieure de celui qui cherche le réconfort dans l’amour. Le Brussels Philharmonic Orchestra seraplacésouslabaguetteduchefKazushi Ono. Unconcert àapplaudiràFlageylesamedi 30septembre 2023 à 20 heures. Pour y être, voyez les détails pratiques sur le site www.flagey.be

Place Sainte-Croix à 1050 Bruxelles

CONCERT JEUNESSE : PIERRE ET LE LOUP

"Pierre et le loup" est un conte musical pour enfants composé par Sergueï Prokofiev en 1936. Il raconte l'histoire de Pierre, un jeune garçon vivant avec son grand-père dans une clairière, près d'une forêt où se cachent différents animaux. Chaque intervenant est représenté par un instrument de l'orchestre, ce qui rend cette œuvre très accessible et captivante pour les petits. Voici les personnages et les instruments qui les représentent : Pierre : représenté par les cordes (violons, altos, violoncelles). C'est le protagoniste de l'histoire. L'oiseau : représenté par la flûte traversière. C'est un oiseau enjoué et espiègle. Le canard : représenté par le hautbois. C'est un personnage maladroit et drôle. Le chat : représenté par la clarinette. C'est un personnage sournois qui rôde dans les parages. Le loup : représenté par les cors. C'est le personnage redoutable et menaçant de l'histoire. Les chasseurs : représentés par les percussions

L'histoire commence lorsque Pierre oublie de fermer la clôture du jardin de son grand-père, permettant ainsi au canard de s'échapper et de se promener. Le chat tente alors de capturer l'oiseau, mais celui-ci vole hors de portée. Finalement, le loup apparaît et menace les animaux. L’ensemble Corfond interprète cette œuvre intemporelle, tandis que BrunoCoppens se pare du micro du narrateur. Prokofiev avait écrit cette pièce symphonique pour son fils alors âgé de sept ans. Un classique parmi les classiques à écouter le samedi 16 septembre 2023 à 16 heures au Senghor. Plus de détails sur le site www.senghor.be

Chaussée de Wavre, 366 à 1040 Bruxelles

André Metzinger

THÉÂTRE JEUNESSE : ZAÏ ZAÏ

Dans sa nouvelle création, le Collectif Mensuel dresse le portrait d’une société à bout de souffle, décervelée, oùlamédiatisationpermanenteet l’indignationstérileempêchent l’émergenced’unepensée, pas même critique, mais simplement indépendante et propagent en continu un blabla informe, d’un vide abyssal. Sous forme d’un road-movie absurde et délirant, « Zaï Zaï » raconte le parcours d’un quidam, qui pour avoir oublié sa carte de fidélité dumagasin (alors qu’elle était dans son autre pantalon), devient le sujet principal du récit médiatique et se retrouve tour à tour ennemi public N°1, symbole d’une liberté nouvelle, chouchou des médias, puis martyr pris au piège dans un jeu qui le dépasse. Le Collectif Mensuel poursuit, dans ce nouveau projet, son exploration d’un théâtre composite, décalé, surgi de la rencontre improbable entre le charme désuet du roman photo, l’énergie électrique du live, la liberté fantasque de la bande dessinée, la minutie du bruitage et le plaisir du jeu d’acteur, le tout mené sur un tempo d’enfer. Un spectacle à découvrir le 22 septembre 2023 à 20 heures au Senghor. Plus de détails sur le site www.senghor.be

Chaussée de Wavre, 366 à 1040 Bruxelles

INTERVIEW DE THIERRY-MARIE DELAUNOIS

Auteur de treize publications avec parmi celles-ci les remarquées "Raconte-moi Mozart...", "Auprès de ma blonde" et "Syncope", vous êtes aussi collaborateur culturel et... chroniqueur ?

Oui, chroniqueur littéraire et non critique ! Je pensequec'est letermequiconvient lemieux si je prends en considération ce que je fais exactement. Le terme qui définit le mieux ce travail, qui, avouons-le au passage, est de l'ordre du bénévolat. Une chronique, c'est notamment raconter et, ici, je raconte....

J'utilise d'ailleurs ce terme sur mon site et sur les réseaux sociaux tels que Facebook.

Ce sont donc davantage des chroniques de lecture, point des comptes-rendus ? Quels types d'ouvrages lisez-vous et quel est votre panel ? Votre étendue question auteurs ?

Des chroniques, non des comptes-rendus ! Je n'évoque pas systématiquement tous les aspects de l'œuvre lue, souhaitant ne mettre en valeur que les points les plus marquants et/ou singuliers qui font l'intérêt de l'ouvrage. Je lis principalement des romans, des nouvelles et des biographies, genres avec lesquels j'ai davantage d'affinités. Quant au choix des auteurs, je suisplutôt éclectique et très ouvert. Je me diversifie : j'ai des périodes belge, française, anglaise, américaine, nordique et autres... Cela va, par exemple, de Adeline Dieudonné à Camilla Läckberg en passant par Eric-Emmanuel Schmitt et Elisabeth George. Des connus et réputés, des moins connus, des primo-auteurs en devenir, là aussi je tente l'égalité, souhaitant donner à chacun l'opportunité d'obtenir un retour de lecture.

Ces chroniques ont-elles une structure inamovible ou devrait-on plutôt parler de schéma de présentation ou de trame ?

La structure a évolué avec le temps et elles sont devenues, je pense, plus étendues et plus conséquentes qu'au début de manière à créer l'envie de lire l'ouvrage que j'ai retenu. J'ai à présent atteint, me semblet-il, l'idéal detrame selonmoi :je débute par quelqueslignes du roman, suscite dansla foulée la curiosité par le questionnement, présente ensuite l'ouvrage et l'auteur en quelques lignes également, développe l'un ou l'autre point fort, place ensuite un second extrait puis je conclus d'une manière si possible originale avec un brind'humour ou d'espriten rapport avec l'œuvre. "Une chronique comme unsuspense entier" pour citer l'une de mes lectrices.

Ces chroniques, où sont-elles publiées et sont-elles à la portée de tous ?

Oui, elles sont à la portée de tous, amateurs et fans de littérature, et la majorité d'entre elles sont publiées sur mon site web d'auteur et de chroniqueur, quelques-unes, lorsqu'il s'agit de courtes nouvelles, aboutissant directement sur facebook où évoluent la plupart de mes contacts, famille, amis, connaissances et autres. Certaines sont sélectionnées pour la magazine mensuel "Bruxelles Culture".

Vient àprésent unequestion, sansdoute laprincipaledecette interview :qu'est-ce quivousmotive ?

That's the question ! L'amour des mots, de la lecture, dupartage. Si ou quand j'aime, je rapporte, diffuse, transmets. Les retours ne sont pas très nombreux mais qu'importe : pour moi, donner est le principal et si jeparviensàfairedesheureuxavecunretourpositif,toujoursjem'enréjouistoutd'abordpourl'auteur. Et comme je l'ai mentionné précédemment, c'est cadeau ! Merci, F., de m'avoir posé cette question essentielle en effet. Ah oui! Je trouve que notre pays regorge de talents et là à nouveau je m'en réjouis !

Auteur, chroniqueur, ... D'autres activités encore dans le secteur littéraire ?

Je suis l'organisateur et le présentateur des Soirées Lectures de Bruxelles de l'Espace Art Gallery. Ces soirées se déroulent le dernier vendredi du mois tous les deux mois excepté l'été, une activité prenante

car il s'agit de cinq auteurs en présentation et lecture publique à chaque soirée et je m'informe sur eux - et elles - et, dans la mesure du possible, les lis avant la rencontre. Une séance de dédicaces suit, c'est primordial pour les auteurs. Ces soirées sont également médiatisées. Le 29 septembre prochain, nous recevrons Geneviève Guevara, Anne-Marie Delbecq, Pierre Ost, Gaëtan Faucer et Manuel Verlange qui devraient être accompagnés du producteur Jean-Luc Van Damme.

Que devient, avec tout ça, l'écriture dans votre vie ? Est-elle abandonnée ? Elle est temporairement passée au second plan mais reste bel et bien ancrée en moi. Non, je n'ai pas lâché l'écriture, j'ai même plusieurs idées en tête et sommeille dans mon ordinateur le manuscrit d'un huitième roman, une première mouture qui devra être entièrement remaniée, ce qui ne me pose aucun problème et, par chance, je n'ai jamais connu le syndrome de la page blanche si je voulais passer à autre chose avant d'y revenir. C'est ici que cela se termine, je suppose ?

Un dernier mot, éventuellement, pour les lecteurs et les lectrices de vos chroniques ? Tout simplement merci de me lire ! Je vous en suis reconnaissant et également merci pour les marques de sympathie ! Vous êtes épatants... et épatantes !

FEDERICO ARIU DÉDICACERASON PREMIER ROMAN DANS LES MAROLLES

FedericoAriu est une personnalité bruxelloise à la tête de la société Artfusion, spécialisée dans la réalisation de reportages et de clips musicaux. On lui doit également plusieurs courts-métrages de fiction qui ont été primés dans divers festivals. Depuis deux ans, il tient les rênes de TV-Marolles, des capsules Web qui visent à promouvoir ce quartier si typique de la capitale, en allant au-devant des nombreux commerçants qui en demeurent à la fois la chair et l’âme. A l’occasion de la parution de son premier roman « Confessions d’un bourreau », il sera en dédicace dans son quartier de prédilection. Une manière de se procurer son livre, de rencontrer l’auteur et de partager avec lui, avant ou après avoir été déguster une bonne bière ou une glace à une des terrasses qui pullulent entre la place du Grand Sablon et la Porte de Hal. Adresse et heure de l’évènement : Hôte Gallery - samedi 9 septembre 2023 à 16 heures.

Passer ne vous engage naturellement à rien !

Rue Haute, 203 à 1000 Bruxelles

Sam Mas

NETFLIX : WATCHER

Nouvelle ville, nouvelle langue, solitude, il n'en faut pas plus pour fragiliser une personne. C'est le cas de Julia qui part s'installer en Roumanie avec son petit-ami Francis qui a reçu une promotion. Ce dernier travaille énormément, donc Julia passe ses journées seule à ne rien faire ou presque. Lorsqu'elle se balade en ville ou qu'elle observe de sa fenêtre, elle remarque à chaque fois un homme qui la regarde. Très vite, ce sentiment d'être épiée va devenir une obsession pour elle au point de ne plus pouvoir vivre normalement. Chloe Okuno exacerbe le sentiment ressenti par toutes ces femmes qui ne se sont pas senties en sécurité à un moment donné et qui n'ont pas eu le soutien de leurs proches ou des autorités. Sonmari ne la croit pas et les autorités ne font rien, ce qui renforce la solitude de Julia qui est livrée à elle-même. La réalisatrice arrive très bien à communiquer cette anxiétéet ce sentiment d'impuissance ressentis par la jeune femme. C'est à ce niveau-là que "Watcher" est le plus réussi, car si c'est prévisible et que l'on a déjà vu ce genre d'histoire, c'est un film efficace dans son genre grâce à une bonne ambiance et une tension constante. Réalisé par Chloé Okuno (2022).

Alain Magerotte

FILM À LADEMANDE : BABYLON

Damian Chazelle est l’enfant doué du cinéma américain. Il avait époustouflé tout le monde avec « Whisplash » et surtout « La La land », dans lesquels il prouvait sa virtuosité. Dès 2019, il avait annoncé son projet suivant : une méga production se déroulant durant l’Âge d’or d’Hollywood, juste avant l’avènement du parlant. Une fresque qui mettrait face à face Brad Pitt et Margot Robbie, pour remplacer Emma Stone initialement prévue. En 1926, le cinéma muet bat son plein. Manuel Torres, petite main pour le studio Kinoscope, se rêve assistant-réalisateur. En attendant, il est confronté à des situations singulières, comme ce transport d’éléphant rose pour une fête offerte par ses patrons. Ce soirlà, il croise le regard de Nellie qui se voit comédienne adulée. Abusant de tout, Jane Thornton, vedette incontestable, fait une overdose et Manny propose de faire entrer l'éléphant dans la maison pour créer une diversion et emmener discrètement l'actrice à l'hôpital. Le directeur de Kinoscope, se retrouvant sans comédienne pour tourner le lendemain, propose à Nellie de la remplacer au pied levé. La jeune femme accepte sans hésiter. Les débuts du cinéma amènent leur lot de difficultés et tout le monde doit revoir son modus operandi. Si certains réussissent leur transition, pour d’autres la catastrophe s’annonce ! « Babylon » joue la carte des paillettes et du glamour pour une durée d’un peu plus de trois heures. Cette longueur fera grincer les dents à certains, mais il faut se laisser emporter par l’histoire qui se déroule sur plusieurs décennies. Le film s’achève en 1952, lorsque Manuel revient à Los Angeles avec sa femme et sa fille pour leur montrer où il travaillait. Sa fille s'ennuie et sa femme décide de la ramener tout en le laissant seul. L'ancien manager se rend dans un cinéma où est projeté « Chantons sous la pluie », qui raconte le passage du cinéma muet vers le parlant, exhumant pour lui tout un pan du passé.

CINÉMA : LE POT À JURONS

Comédie dramatique de Lindsay McKay, avec Adelaïde Clemens, Patrick J. Adams, Douglas Smith et Kathleen Turner. Canada 2021, 111 min. Sortie le 16 août 2023.

Résumé du film – Elle avait juré qu’elle n’aimerait jamais quelqu’un d’autre. Carey, une jeune musicienne, est pourtant prise dans un dilemme sentimental lorsqu’elle tombe amoureuse du guitariste qu’elle a embauché pour l’aider à chanter pour le copain qui va devenir son mari et le père de l’enfant qu’elle attend.

Commentaire – Une comédie dramatique dirigée par Lindsay McKay à partir de la pièce de théâtre de Kate Hewlett qui a écrit le scénario. Le pot à jurons est la promesse qu’une jeune femme s’est faite de n’aimer qu’un seul homme, le sien, atteint d’un mal qui va l’emporter. Mais entre son serment et la vie qui se poursuit vient s’insérer un autre homme qui a toutes les qualités pour séduire Carey. La jeune musicienne sera tiraillée entre sa promesse et la réalité de l’amour qui s’impose sans qu’on sache comment. La comédie joue sur la chronologie des sentiments qui se chevauchent pour nous faire vivre le drame intérieur de la musicienne : va-t-elle céder à ses nouveaux sentiments, quitte à renoncer à son serment ?

L’actrice australienne Adelaïde Clemens est un beau compromis entre Virginie Efira et India Hair, dont elle a les traits poupins et la blondeur évanescente. Les rires aussi. Ses deux chevaliers servants sont Patrick J. Adams, costar de Meghan Markle dans la série Suits : Avocats sur mesure, et Douglas Smith, l’acteur des films d’horreur (La Mer des monstres et Ouija). Ils sont tous deux canadiens et se disputent le charmant minois d’Adelaïde Clemens.

Cette comédie est tirée d’une pièce de théâtre, et peut-être que le sujet, trop mélodramatique, aurait dû rester sur les planches. On n’est pas convaincu par les problèmes de cœur de l’héroïne, partagée entre deux amours et sa conscience. D’autant qu’elle ne refuse pas le lit à son deuxième conjoint qui lui avait juré, lui, d’être seulement un ami. De là à ne plus voir clair en elle, il n’y a qu’un pas à franchir, qu’elle franchira elle-même.

La distribution comprend également Kathleen Turner, méconnaissable, qui joue le rôle de la mère de Simon, le mari, et qui connaissait le mal dont son fils était atteint, cause de sa dispute avec sa belle-fille.

On l’avait laissée dans les années 80, à l’époque de sa gloire dans A la poursuite du diamant vert (1984) et Le diamant du Nil, où elle jouait aux côtés de Michael Douglas. Les années ont passé pour elle aussi, avec des ennuis de santé qui l’ont écartée des plateaux et l’ont fait malheureusement grossir.

Le film a été tourné à Toronto et à Hamilton, dans l’Ontario, en 2021. La scénariste Kate Hewlett a remporté le prixdela meilleure chanson originale pour The Swearing Song qu’elle interprète elle-même.

Avis – Un mélodrame amoureux sur un cœur pris entre deux feux. Une histoire qui nous a été bien souvent contée et que beaucoup ont partagée. Rien de nouveau donc sous le soleil.

CINÉMA : UN COUP DE MAÎTRE

Comédie satirique de Rémi Bezançon, avec Vincent Macaigne, Bouli Lanners, Bastien Ughetto, Anaïde Rozam, Aure Atika et PhilippeRésimont. France-Belgique 2023, 91 min. Sortie le 16 août 2023.

Résumé du film Propriétaire d’une galerie d’art, Arthur Forestier expose les toiles de Renzo Nervi, un peintre en pleine crise existentielle. Les deux hommes sont amis depuis toujours et, même si tout les oppose, l’art les réunit. En panne d’inspiration, Renzo est devenu ingérable et mène son ami à la faillite. Pour sauver Renzo et leur galerie, Arthur élabore un plan audacieux quifinira par les dépasser. Jusqu’où l’amitié peut-elle aller ?

Commentaire L’on reconnaît à travers les propos du galeriste sur les tableaux de son ami ce léger excès, idéalement dosé, qui signale à coup sûr la satire. Car Un coup de maître en est une qui parodie le monde de l’art, les journalistes féroces qui déambulent d’une galerie à l’autre, le m’as-tu-vu des visiteurs et le snobisme de ceux qui achètent.

Secondé au scénario par son épouse Vanessa Portal, comme pour sa précédente réalisation (Le Mystère Henri Pick, 2019), Rémi Bezançon s’inspire ici d’un film argentin de 2018, Mi obra maestria de Gastón Duprat, sur une intrigue adaptée au contexte parisien. Sur un ton badin, voire comique, le réalisateur parvient à mettre en scène des thématiques graves avec une réelle justesse de ton. Le terrain est connu pour les deux hommes puisque Rémi Bezançon a fait l’Ecole du Louvre avant de devenir réalisateur, et que Bouli Lanners, le peintre, pratique lui-même depuis longtemps l’art de la peinture, sa passion initiale.

L’image de Philippe Guilbert est composée de teintes chaleureuses qui s’accordent bien avec la peinture de Renzo Nervi et qui donnent au film sa touche de profonde humanité. Quelques seconds rôles, tenus par Bastien Ughetto (Habib, la grande aventure), Anaïde Rozam, Aura Atika et Philippe Résimont, le boss d’une entreprise à la recherche d’une toile, prennent part à l’architecture de cette comédie. Mais le grand régal, c’est la rencontre des deux amis incarnés par Vincent Macaigne et Bouli Lanners. Déjà réunis dans Chien de Samuel Benchetrit (2018), dans une tonalité certes plus sombre, les deux acteurs jubilent ici en se donnant la réplique. Leur alchimie fonctionne parfaitement dans cette satire mordante de l’art. Tourné en partie dans les communes de Bruxelles, dont Ixelles, pour la réalisation.

Avis Dans cette comédie satirique, le réalisateur questionne, avec audace et lucidité, la personnalité d’un peintre et l’annonce de sa mort à travers les paradoxes que celle-ci génère. Un bonmoment à passer avec l’art et les artistes.

Michel Lequeux

CINÉMA : SABOTAGE

Eco-thriller de Daniel Goldhaber, avec Ariela Barer, Sasha Lane, Forrest Goodluck, Lukas Gage, Kristine Froseth, Jayme Lawson et Marcus Scribner. USA 2022, 104 min. Sortie le 16 août 2023.

Résumé du film Huitjeunes activistes, déçus par la lutte contre le réchauffement climatique, décident de saboter un oléoduc implanté au Texas, dans une zone expropriée ayant appartenu à la famille de l’un d’eux. Ils se réunissent dans un bungalow qui leur sert de planque au milieu du désert, et ils se mettent à préparer des explosifs pour leur future expédition.

Commentaire Sabotage est l’adaptation du livre controversé d’Andreas Malm, auteur suédois d’extrême gauche qui milite contre le capitalisme et l’exploitation de la main-d'œuvre dans le monde. Ses prises de position radicales lui ont valu des ennuis à l’étranger, et le film est de la même veine. Les activistes étudient en effet comment faire sauter un pipeline chargé de fautes. Cet oléoduc conduit le pétrole depuis une raffinerie responsable du cancer dont sont atteintes une des militantes, sa mère et une partie des riverains concernés. Une responsabilité que la raffinerie ne veut pas admettre pour continuer à en tirer profit.

Si la société ne fait rien pour mettre un terme à l’exploitation du pétrole, ces jeunes n’ont plus qu’une solution devant eux : le faire eux-mêmes par tous les moyens, le sabotage étant le plus efficace. Il faut que leur action soit évidente pour que la compagnie ne se réfugie pas derrière un simple accident. Il faut qu’on en parle comme d’un acte délibéré commis contre l’industrie fossile du pétrole. Que ce soit de l’éco-terrorisme. Cet écothriller a du nerf. Onsuit la préparation du sabotage dans les moindres détails, avec quelques dérapages qui rendent ces jeunes activistes sympathiques malgré leurs convictions jusqu’au-boutistes. Mais le propos du film reste dérangeant : il légitime trop la violence qu’utilisent les jeunes pour parvenir à leurs fins. Il cautionne le terrorisme à des fins politiques, comme c’était le cas dans le livre éponyme d’Andreas Malm. How to Blow Up a Pipeline est basé sur la réussite de l’explosion finale et sur la manière dont les militants agiront pour échapper aux poursuites de la police fédérale lancée à leurs trousses. Des flashes-back montrent en effet toute leur stratégie pour se disculper. Le film est une invitation à les suivre. Une invitation à faire comme eux avec tout ce qui dérange notre manière de vivre. La porte ouverte donc à tous les excès, à tous les cassages. Thrilleràpetit budget ayant nécessitédix-neufmoisdeproduction, Sabotage aététournéprincipalement au Nouveau-Mexique dans un délai de 22 jours. Les cinéastes ont choisi le 16mm pour mieux capturer la lumière du jour dans les scènes intérieures et donner aux images une intensité particulière. La musique, mélange de fûts et de synthétiseurs, scande la progression des jeunes.

Avis - Même si l’intention est bonne (l’industrie fossile est mauvaise pour la santé), cet éco-thriller légitime trop la terreur à des fins politiques. Après les oléoducs, les SUV et les yachts de plaisance visés par ce thriller, quelle sera la prochaine cible des militants ? Toute la société est dans le collimateur des futurs anarchistes.

CINÉMA : LE DERNIER VOYAGE DU DÉMÉTER

Film d’horreur d’André Øverval, avec Corey Hawkins, Aisling Franciosi, Liam Cunningham, David Dastmalchian et Javier Botet. USA 2023, 119 min. Sortie le 23 août 2023.

Résumé du film – Le navire de commerce Déméter s’apprête à quitter Varna, sur la côte bulgare, à la fin du XIXe siècle. A son bord, des caisses de bonne terre provenant d’un château en Transylvanie à destination de Londres. D’étranges incidents vont cependant survenir pour faire de ce voyage un périple dans l’horreur. A l’arrivée, le bateau s’échouera sans équipage à bord.

Commentaire – Tiré du 7e chapitre de Dracula, le roman épistolaire de l’écrivain irlandais Bram Stoker (1897), Le dernier voyage du Déméter nous conte l’abominable, l’indicible. Ce film d’horreur est signé André Øverval, un réalisateur norvégien spécialisé dans les thrillers, qui a fait ses classes en Californie. Il s’y connaît pour nous faire frémir sur nos sièges. Il a l’art de saisir l’effroi dans les yeux des matelots menacés par la créature à bord. Gros plan sur leurs visages, rognés et taillés, derrière lesquels tout peut arriver dans la pénombre et les nappes de brouillard qui se répandent sur le pont. La prise de vue est de Tom Stern, chef opérateur de Clint Eastwood.

C’est la nourriture du fantastique de nous faire imaginer le pire sous l’invisible. Le monstre va peu à peu apparaître depuis la cale où il se terre parmi les caisses, attendant son heure. L’heure nocturne, car son corps brûle au soleillevant :c’est la seule concession au roman de Bram Stoker qui prêtait à Dracula une certaine nonchalance britannique. Ici, c’est le mal qui est dépeint, c’est la créature hideuse et sans pitié qui est peu à peu cernée par l’équipage qu’elle terrorise. Le dévoilement vers l’horreur est progressif. On voit finalement cette créature se révéler sous son masque de démon.

Dracula est interprété par Javier Botet, lui-même atteint du syndrome de Marfan qui lui confère une hyperlaxité des tissus, des doigts extrêmement longs et effilés et une taille de près de deux mètres. La copie conforme du personnage de Bram Stoker. Cette apparence l’a prédisposé aux arts de la scène et aux films d’horreur (La malédiction des profondeurs, 2005, Alien Covenant, 2017 ou Ça : Chapitre 2, 2019). Javier Botet est l’acteur espagnol qui a le plus de films hollywoodiens à son actif.

Ses deux adversaires en revanche ont été ajoutés au scénario tiré du chapitre intitulé The Captain’s Log, le journal du capitaine. Corey Hawkins incarne un médecin noir inconnu au roman mais intégré à la distribution pour satisfaire les nouvelles règles d’Hollywood : personne, dit-il, ne l’a admis jusque-là à l’exercice de la médecine. La jeune femme qu’il sauve de sa caisse de terre est, elle aussi, une inconnue du chapitre : il fallait une femme pour damner tout l’équipage, et elle est interprétée par Aisling Franciosi, la jeune prisonnière de Nightingale qui cherche la vengeance (Jennifer Kent, 2018). Le tournage a commencé à Berlinle 30juin2021et s’est poursuivi à Malte pour s’achever le 1er octobre, après que le scénario eut été mis au rancart pendant 20 ans. Musique à percussions de Bear McCreary, un élève d’Elmer Bernstein qui s’est spécialisé, lui aussi, dans la musique de films. Il bat ici la mesure avec les coups de la créature portés sur le navire en détresse.

Avis – Revoici Dracula à bord d’un navire fantôme, issu du célèbre roman de Bram Stoker. Si vous aimez les films d’horreur, vous serez bien servi par celui qui l’incarne.

CINÉMA : LUKA

Drame de Jessica Woodworth, avec Jonas Smulders, Géraldine Chaplin, Jan Bijvoet, Samuel Tadevossian, Django Schrevens et Sam Louwyck. Belgique-Italie-Hollande-Bulgarie 2022, 94 min. Sortie le 13 septembre 2023.

Résumé du film

Luka, un jeune soldat avide de gloire, arrive au Fort Kairos où la garnison défend héroïquement les vestiges de la civilisation. Mais contre qui ? On n’y a jamais vu poindre le moindre ennemi à l’horizon. Lentement, Luka tombe dans le piège de ce bastion de l’absurdité commandé par des chefs tyranniques. Il se lie d’amitié avec Konstantin, un ingénieur radar énigmatique, et Geronimo, un soldat au cœur léger. Jusqu’à ce qu’il aperçoive un cheval parcourant la montagne. Cette découverte va briser ses dernières illusions sur la forteresse.

Commentaire – Cette fable symbolique sur le temps qui passe (signification en grec du nom de la forteresse) est la seconde adaptation au cinéma du roman de Dino Buzzati, Le désert des Tartares publié en 1940. Elle vient après celle de Valerio Zurlini sous le titre éponyme, avec Jacques Perrin dans le rôle du jeune soldat attendant vainement la gloire (1976). Luka est signé Jessica Woodworth, réalisatrice, scénariste et productrice américaine établie en Belgique. On lui doit quatre autres films sur le conflit entre l’homme et la nature, qu’elle a produits avec sonmari Peter Brosens. Le dernier film est une satire sur Le roi des Belges (2016).

A la différence du Désert des Tartares de Zurlini, Luka est un film en noir et blanc qui épouse davantage lecôtésurréalistedel’intrigue.Peut-êtreàcausedel’absencedescouleurs. LacaméradeVirginieSurdej tourne autour des personnages pour les emprisonner dans une attente vaine. Celle d’un ennemi qui ne viendra jamais. L’objectif s’arrête sur les visages, les yeux, la bouche des soldats, à la manière d’un entomologiste observant des insectes, avant de repartir vers la montagne, dans un large panoramique. Et dans ce mouvement qui va du gros plan à l’espace béant, on perçoit l’enfermement des soldats qui s’accrochent à leur forteresse comme à un repaire. Comme un nid d’aigle dont ils surveillent l’horizon muet.

La garde spéciale chargée d’inspecter la crête des montagnes est d’ailleurs celle des faucons. Et Luka, tireur d’élite, est le meilleur d’entre eux. C’est à lui qu’on donnera l’ordre d’abattre son camarade parti à la recherche du cheval blanc qui court sur cette crête. Il s’y refusera en désobéissant aux chefs qui leur ont imposé des règles absurdes et un salut qui ressemble fort, comme leur drapeau, au salut des dictatures : une main sur le cœur qui se lève ensuite vers le ciel. Pour le drapeau, c’est un cercle évidé sur fond noir qui rappelle d’autres régimes totalitaires. Certains y verront le drapeau de l’Etat islamique flottant au vent.

Luka est interprété par le jeune acteur hollandais Jonas Smulders, connu surtout pour le drame romantique Een goed leven, sujet d’untéléfilm (2015). Quant aux chefs qui s’agitent comme des singes, ils sont eux-mêmes commandés par une guenon que campe Géraldine Chaplin aux traits hilares. A 78 ans, après une flopée de films dont Le Docteur Jivago qui l’a révélée au public, elle reste une icône du 7e art qui n’a rien perdu des talents de son père. Son sourire sardonique fait toujours fureur.

Tourné dans les paysages brûlants de la Sicile, avec l’Etna pour toile de fond.

Avis – On attend indéfiniment les Tartares dans cette fable surréaliste sur le temps qui passe et sur l’absurdité de la célèbre devise : Si tu veux la paix, prépare la guerre Michel

CINÉMA : THE WALL

Drame de Philippe Van Leeuw, avec Vicky Krieps, Mike Wilson, Haydn Winston, Simon Sears et Maria Robinson. BelgiqueLuxembourg-Danemark-USA 2023, 96 min. Sortie le 27 septembre 2023.

Résumédu film

JessicaComley fait partie dela police des frontières entre l’Arizona et le Mexique. Dans ce désert impitoyable où règne la soif, elle est bien déterminée à défendre son pays contre les trafiquants de drogue et l’immigration clandestine. Mais à force de côtoyer le danger, elle en vient à commettre l’irréparable. Un vieilindien Tohono et son petit-fils en sont témoins. Face aux autorités, ce sera sa parole contre la leur.

Commentaire – Après deux premiers films centrés sur les victimes, Philippe Van Leeuw, réalisateur belge venu du scénario et de la prise de vue, s’intéresse ici au cas du bourreau. Il change de focale et prend le désert de l’Arizona pour cadre d’un meurtre commis de sang-froid.

Dans Le jour où Dieu est parti en voyage (2009), il nous racontait le génocide au Rwanda. Dans Une famille syrienne (ou InSyriated, 2017), c’était la guerre civile en Syrie qu’il filmait, sous les bombardements et les tirs des snipers. Dans The Wall, c’est la haine qu’il met en scène dans le cœur aigri d’une femme qui se prend pour le Terminator des migrants cherchant à passer la frontière. Cherchant à franchir le mur de la honte érigé par Trump. On voit ce mur au milieu du désert aride, parmi les Amérindiens qui ne se sentent ni d’un côté ni de l’autre, ayant toujours vécu là et étant plus anciens que les Blancs eux-mêmes qui leur imposent leurs lois. Ce que les Tohonos connaissent, c’est la loi du désert et sa soif. C’est pourquoi ils aident, avec de l’eau et des chaussons, tous ceux qui traversent l’immensité désertique. Ce jour-là, le vieil Indien et son petit-fils vont rencontrer une patrouille des frontières en Arizona, avec une gardienne des lois belliqueuse, forte de son insigne et de son pouvoir. Ce sera le droit du sol contre le droit du sheriff. La sagesse de l’Indien contre le mensonge honteux que la police défend mordicus.

L’actrice luxembourgeoise Vicky Krieps, qu’on a vue dans plusieurs drames (De nos frères blessés de Hélier Cisterne, 2020 et Serre-moi fort de Mathieu Almaric, 2021) incarne à la perfection cette policière des frontières nourrie par la haine d’autrui. La haine des migrants. Elle a grandi avec les idées de Trump en tête, aux côtés d’un père qui chassait le « gibier » dans le désert. On imagine bien lequel. Elle est incapable d’éprouver le moindre sentiment, sinon pour sa famille qu’elle vénère et pour Dieu qu’elle prie lors de son jogging matinal. Ou pour la Bible qu’elle écoute à la radio avec ses deux nièces. Un Indien lui fait face, interprété par Mike Wilson, un activiste Tohono qui fait ici ses premiers pas à l’écran dans un rôle fort et militant. Il exprime simplement, avec ses mots à lui, ce que la caméra nous a transmis sur ce crime commis à la suite d’un coup de sang. Avec toute la haine accumulée au fil du temps et mise sous pression par le rituel de l’insigne. La caméra, dirigée par Joachim Philippe, va et vient entre le panoramique sur le désert et les prises de vue en gros plans qui isolent les personnages au cœur du paysage hostile, les abandonnant à leurs pulsions primaires. Entre ces deux mouvements naît une tension qui alimente l’intrigue. Dans l’idée du cinéaste, il devait en fait s’agir, au départ, d’un western avec un sheriff et un Indien, qui a viré au drame. Peut-être à cause du paysage aride tourné entièrement dans la région de Tucson, en Arizona.

Avis – Un drame qu’on vit du côté des forces de l’ordre, sous le mur de la honte qu’a érigé Trump pour contenir la migration venue du Mexique.

C’est le drame de tous les murs servant à protéger les uns des autres, qu’il faudrait abattre pour laisser les gens aller et venir, dixit le cinéaste.

COURT-METRAGE : PAS MOI

La Bruxelloise Farida Lehyan vient de signer son premier court-métrage de fiction. En voilà le pitch : L'histoire de Izza est un récit poignant et inspirant, mettant en avant la force et la résilience d'une femme qui a traversé de nombreuses épreuves dans sa vie. Après avoir surmonté un divorce difficile, elle a pris la responsabilité de ses enfants et a travaillé dur pour bâtir une vie meilleure. Son engagement et son acharnement l'ont amenée à réaliser son rêve en prenant la gérance d'un magasin de meubles et de décoration. Cependant, au moment où elle atteint ce succès professionnel tant mérité, la vie lui réserve un nouveau défi : elle est diagnostiquée avec un cancer du sein. Cette nouvelle brutale plonge Izza dans le déni initial, mais elle doit rapidement affronter la réalité de la maladie. Le film explore les émotions et le combat intérieur de Izza tandis qu'elle jongle entre son travail, ses responsabilités familiales et sa lutte contre la maladie. Ce parcours difficile mettra à l'épreuve la force et le courage de Izza, mais elle trouvera du soutien auprès de ses enfants, de ses amis et de ses collègues. Le court-métrage peut être visionné sur youtube à l’adresse suivante: https://youtube.com/watch?v=0WfqswBD7JE&feature=share

DÉCÈS DE L’ACTRICE JOSEPHINE CHAPLIN

L’actrice Josephine Chaplin, la fille de Charlie Chaplin, est décédée à Paris le 13 juillet dernier, à l’âge de 74 ans. Elle était lasixième des onze enfants du célèbre acteur et réalisateur, monstre sacré du cinéma muet. Elle était née en 1949 à Santa Monica, en Californie, du quatrième mariage de l’acteur avec la fille du dramaturge américain Eugene O’Neill. Le couple aura huit enfants et ils viendront s’installer en Suisse pour échapper au maccarthysme qui voyait en Chaplin un dangereux communiste.

C’est en figurant dans les films de son père que Josephine a démarré sa carrière de comédienne. On l’a notamment aperçue dans Les feux de la rampe (1952), bébé, et dans La comtesse de Hong-Kong (1967), jeune fille, aux côtés de son père et de sa sœur. Dans les années 1970 et 1980, elle tournera dans de nombreux longs-métrages francophones comme L'odeur des fauves, Nuits rouges, Poulet au vinaigre et même dans la saga des Charlots où elle interprétait le rôle de Constance Bonacieux. On l’a aussi vue dans Jack l’Eventreur de Jésus Franco et dans Les contes de Canterbury de P. P. Pasolini. A la fin des années 1980, elle était également l’une des sociétaires des “Grosses Têtes” de Philippe Bouvard. Ces dernières années, Josephine Chaplins’était faite discrète. Elle vivait à Paris, la Ville Lumière, où elle a longtemps défendu l’héritage de son père et du cinéma muet. “Nous avions le sentiment d’avoir fait tout ce que nous pouvions pour que l'œuvre de notre père soit laissée à la postérité dans les meilleures conditions possibles”, avait-elle déclaré.

Josephine laisse derrière elle trois fils, Charles, Julien et Arthur.

Michel Lequeux

LAPORTE OUVERTE

Né le 16 octobre 1918 en Belgique, Charles Henri Dewisme dit Henri Vernes a rapidement développé un amour pour la littérature et l'écriture. Cependant, c'est avec la création du personnage mythique Bob Morane que sa carrière littéraire a pris son envol. Dès 1953, il a fait pénétrer les lecteurs dans un univers où l'action, le mystère et l'exotisme se mêlent harmonieusement. BobMorane, aventurierintrépide, aparcouru les coins les plus reculés du globe, affrontant des ennemis redoutables et résolvant des énigmes captivantes. À travers cette série, Henri Vernes a ouvert les portes de l'imagination, transportant chacun vers des contrées lointaines et des péripéties palpitantes. Néanmoins, le commandant Morane n’est que le sommet de l’iceberg, cachant une œuvre protéiforme, passant par différents genres. Pour preuve, « La porte ouverte », roman écrit durant l’occupation, au moment où les libertés étaient scellées par l’ennemi qui avait pris possession de toutes les respirations. Alors, pour s’évader de la quotidienneté, écrire est apparu au jeune auteur comme un viatique. Une autonomie totale, puisque la rédaction de cet ouvrage a pu se faire sans contraintes et en toute latitude. Un récit classique qui se situe sous le soleil d’Alexandrie, à des lieues de la campagne brabançonne. Un livre un peu dans l’esprit de ceux de Georges Simenon, qui captent les faits et gestes, qui s’attachent à la psychologie des personnages et qui décrivent si magnifiquement les gens du peuple. Un ouvrage qui parle d’amour, de détresse et d’angoisse à tuer. Fred ne souhaite qu’une seule chose : retrouver France pour s’assurer qu’elle est demeurée la même et que les souvenirs n’ont pas déformé ses linéaments. On le sait, l’amour nécessite parfois un nivellement laborieux pour tendre vers ce qu’il est permis d’appeler une aspiration à un idéal tangible. Se raisonner et imposer unsilence àses pressentiments est-il maintenant devenu trop lourd pour le protagoniste ?

Ed. du Tiroir – 220 pages

LE DÉSIR RÔDE

Toute sa vie, Henri Vernes a démontré sa capacité d’adaptation à diverses atmosphères narratives, tout en conservant sa touche personnelle. Son héritage ne se limite pas à ses romans longtemps disponibles aux éditions Marabout. Son impact sur la littérature d'aventure et la culture populaire reste profond, au point que les aventures de Bob Morane ont été adaptées en bandes dessinées, en séries télévisées et ont influencé d'autres créateurs à explorer des univers similaires. Sa capacité à bâtir des mondes imaginaires riches en détails et en émotions a inspiré bon nombre de lecteurs à rêver, à explorer et à embrasser l'inconnu. Pourtant, malgré des ventes qui explosaient, il a ressenti le besoin de se renouveler, de s’affranchir du canevas Morane, qui apparaissait comme le modèle de l’aventurier moderne, sorte de chevalier blanc au cœur pur qui combattait le mal sans armes à feu et qui refusait de tuer ses ennemis. Alors, pour s’offrir de temps en temps une récréation, il abordait le registre leste de l’érotisme. Genre qu’il a entamé dès l’aube des années 50, sans oser déposer son nom sur la couverture. Au moment de sortir « Le désir rôde », il a opté pour le pseudonyme Pat Richmonds. Il n’était pas le seul à user de ce subterfuge. L’un des plus célèbres auteurs de l’époque demeure Boris Vian avec le fameux « J’irai cracher sur vos tombes », paru en 1946 sous le nom de plume Vernon Sullivan. Il y a plus de soixante ans, la censure régnait et les artistes qui pourfendaient certains tabous étaient passibles de correctionnelle, avec à la clé des amendes ou des peines de prison. Que raconte ce roman ? Les aventures érotiques de John Saunders qui se déroulent non loin des sunlights d’Hollywood et qui regarde chaque jolie femme commeuntrophée à conquérir. Plus chasteque les futures aventures de Don, ce livre s’adresse néanmoins à des lecteurs adultes. L’occasion de découvrir une autre facette d’Henri Vernes ? Certainement ! On le sait, quand le désir rôde, il faut envoyer les enfants se coucher ou aller jouer ailleurs …

Ed. du Tiroir – 172 pages

CAFÉ NO ! MARIMBASI !

L'œuvre d'Henri Vernes ne se limite pas àBobMorane. Il a également exploré d'autres genres, montrant sa diversité en tant qu'écrivain. Des histoires de science-fiction aux récits historiques, en passant par les thrillers et les romans pourlajeunesse, Peusavent qu’ils’est employé à publier plusieurs ouvrages érotiques assez explicites. Il faut avoir lu les aventures de Don pour comprendre que, à un moment donné, l’auteur a eu envie de changer complètement de registre et de se défouler. Le succès de SAS (Gérard de Villiers) et de San Antonio (Frédéric Dard) s’est rapidement imposé à lui telle une évidence. Pourquoi ne pas embrayer dans cette voie ? Pour tester une autre formule. Les livres de ses confrères s’arrachaient comme des petits pains, variant d’un titre à l’autre entre 200.000 et 500.000 exemplaires vendus. De quoi faire rêver ! L’idée d’un Bob Morane pour adultes a donc lentement fait son chemin. La recette n’était pas difficile à traduire Il suffisait de pimenter le récit de scènes hard et de libérer le canal de tous ses fantasmes. Un challenge qui ne rebutait pas un auteur comme lui, flanqué d’une facilité d’écriture qui n’était plus à prouver. Alors, quitte à rédiger, autant accepter le défi. En 1983, six aventures de Don se sont succédé. Pour tenir le rythme, il lui suffisait de recycler certaines idées déjà usitées et de se refuser toute entrave. Sexe et violence ont donc nourri Henri Vernes durant douze saisons, multipliant les titres dans les devantures des librairies pour un total de onze romans, additionnant tout ce qui était proscrit par les bonnes mœurs pour le plaisir de lecteurs avertis, mais privant du coup les amateurs de toute nouvelle expédition à travers le monde du commandant Morane. Malheureusement pour lui, le triomphe n’a été au rendez-vous et, confronté à l’évidence, il est revenu à une formule plus classique. La réédition de « Café no ! Marimba si ! » était donc attendue par les connaisseurs, exhumant d’un purgatoire trop long un héros qui n’a pas grandchose à voir avec son contraire Bob Morane. Surprises garanties !

Ed. du Tiroir – 214 pages

Daniel Bastié

ET BARDOT CRÉALAFEMME

Brigitte Bardot est une actrice née le 28 septembre 1934 à Paris. Elle est devenue une icône emblématique du cinéma français des années 1950 et 1960. Elle a été l'une des premières célébrités à attirer l'attention internationale sur le cinéma français.Au cours de sa carrière d'actrice, elle a joué dans de nombreux films à succès tels que "Et Dieu... créa la femme" (1956), "La Vérité" (1960) et "Le Mépris" (1963). Elle était alors encensée pour sa beauté saisissante, son charisme et son style provocateur qui ont inspiré des générations de femmes. En dehors du cinéma, elle a poussé la chansonnette et a enregistré plusieurs chansons à succès signées Serge Gainsbourg, Claude Bolling ouYanni Spanos.Après avoir abandonné le cinéma, elle est intervenue en agissant en faveur des droits des animaux, allant jusqu’à créer la FondationBrigitteBardot en1986, qui se consacre à la protection des animaux dans le monde entier. Plutôt que de laisser à d’autres le soin de rédiger sa biographie (même si de nombreux livres ont été écrits à son propos), elle préfère parler elle-même de ce qu’elle vit, de ses combats et de mettre certains points sur les i, quitte à parfois étiolé le mythe. Néanmoins, quoiqu’on veuille, elle reste une figure emblématique ducinéma français etune icônede lamode et dela culture populaire. Il y a bien eu un avant et un après Bardot !

Ed. L’Archipel – 480 pages

MÉLODIE

La nouvelle petite maison d’édition du Poème vivant sort une perle de sensibilité, magnifiquement illustrée par son auteure. Née de mère chilienne et d’un père sicilien, Joyeau est une personne à l’extrême sensibilité, qui s’intéresse à la vibration et à son rôle dans l’univers, ainsi qu’à toutes les manifestations de celle-ci à travers la diversité du vivant. Par sa formation de philosophe à l’ULB, elle cherche des réponses à ses questionnements et nourrit son quotidien par un besoin de créer, que ce soit par le truchement de l’écriture ou des arts plastiques. Avec « Mélodie », elle nous propose un récit métaphorique qui vise à apaiser les tourments et mène chacun à trouver la quiétude personnelle. Foncièrement positive, cette histoire trouve ses assises dans le courant du réalisme magique. Celui-ci rend compte d’une réalité reconnaissable ou d’un univers familier devenant le lieu naturel et non problématisé de manifestations paranormales et oniriques. Réalisme Magique étant une appellation introduite en 1925 par le critique allemand Franz Roh, qui a trouvé un rayonnement planétaire dans la production narrative et poétique sud-américaine. Ed. du Poème vivant – 56 pages

Sam Mas

ÉBLOUISSEMENTS

Geneviève Guevara est née sous lesignedela plume d'ange. L’écriture laberce et elleperce lesmystères derrière les lettres. Elle plie et déplie le pouvoir des mots, prières secrètes. Ses origines sur le papier indiquent le plat pays du grand Jacques. C'est à ce terreau qu'elle emprunte avec espièglerie et fantaisie, rigueur et sérieux. Maissousl'écrit, enpalimpseste, soncœurvibrepour les monts et vallées de l'ancienne Maurétanie. "Éblouissements " est un livre en vers qui nous fait partager des aventures intimes, nous nimbe de soleil, retentit d’émotions et nous rappelle à quel point la poésie est indispensable pour illuminer nos jours, nous tirer de la grisaille qui obscurcit l’actualité. Il s’agit d’une envie de libération, de sublimation des désirs par le truchement de la plume d’une artiste qui est également peintre et qui dirige des ateliers d’écriture. Ce recueil allie poèmes et reproductions de peintures, photographies et graphismes, parce que la poésie ne s'arrête pas aux mots !Certains textesaccentuent l’appétit, tandis que d'autres apportent des moirures pour illuminer le regard, quelques-uns installent des étoiles dans le ventre. Enfin, d'autres plongent le lecteur dans un abîme de pensées en entrelacs. S'en ressentent des impressions multiples et une certaine douceur au fil des pages.

Ed. Boussekine – 160 pages

Sam Mas

ÉCOUTE TON CŒUR… LE CHEMIN VERS SOI

Après un premier livre : "Fais-moi un signe", Nathalie Antao poursuit son chemin d’auteure avec « Écoute ton cœur, le chemin vers soi ». Ce livre sur le développement personnel est une conquête de soi à travers l’amour et les émotions. Elle décrit au fil des pages l’importance d’apprendre à se connaître, à décrypter ses ressentis, à pouvoir gérer et à comprendre les émotions qui nous traversent en toutes circonstances. Elle explique qu’il est primordial de suivre ses propres intuitions, car celles-ci ne trompent pas. Ce deuxième livre est dans une continuité de connaissance de soi, de sensibilité et d’écoute. Avec ses mots, Nathalie Antao vous guide pour apprivoiser les sensations et les émotions de votre vie. Pour mieux vous comprendre, pour vous aimer et pour partager votre amour, écoutez-vous, soyez attentif au moindre signe que votre cerveau, votre corps vous transmettent. Soyez vous-même, sans crainte et sans appréhension. Prenez le temps de vous écouter tout simplement.

Ed. Le Lys Bleu – 260 pages

Elise Jane

VENTRE ÉTOILÉ

Nora Baliledésire sensibiliserlajeunesse àregarder autrement toutes cesfemmes qui vivent sansenfant, faute d’avoir su rencontrer celui qui aurait pu leur permettre d’être fécondées ou simplement parce que frappées d’infertilité. Plutôt que d’aborder l’essai ou de s’essayer à un ouvrage de psychologie, elle emprunte la voie de la poésie, son terreau d’artiste (qui se produit régulièrement en Belgique autant qu’au Maroc, pour faire découvrir son œuvre qui mêle paroles et chant). Un sujet trop longtemps demeuré tabou et qu’il importe de traiter pour le désinhiber, faire progresser les opinions et redonner de la dignité à toutes celles dont le ventre est vide. Des femmes abandonnées dans l’ombre, murées dans le silence, sacrifiées ou pointées de l’index selon les critères de la société dans laquelle elles vivent. A travers ses poésies, l’auteure invite également les hommes à entrer dans le questionnement pour mieux saisir l’importance de ce vécu, en espérant faire d’eux des soutiens précieux pour leur épouse, sœurs ou filles qui accusent pareille situation. Puis, quoi de meilleur qu’une forme artistique pour saisir à bout de bras ce qui engendre encore trop souvent des chuchotements ou alimente lesragots. Ce livre est surtout une prise de parole, un ouvrage engagé qui a pour intention de conscientiser et, qui sait ?, de faire avancer les choses. Bien entendu, Nora Balile parle de son expérience en magnifiant les phrases, en les faisant rimer et en les dotant d’une musicalité qui enrobe l’ouïe. Néanmoins, derrière la finesse de l’écriture et la justesse des sonorités, demeurent des difficultés qui perdurent et un besoin de reconnaissance à travers la trame d’une histoire de non-mère qui refuse la pitié, l’apitoiement et entend rester fière et debout, sans avoir à courber les épaules, sans se lamenter ni avoir à se justifier tous azimuts. Enfin (et cela doit être entendu !), le fait de ne pas enfanter peut s’avérer un choixlibrement consenti, àdes lieues du modèle patriarcal hérité depuis la nuit des temps.

EditionsAntidote - 53 pages

SUR UN TOIT DE PARIS

Les neuf nouvelles qui constituent ce premier recueil d’Yves Isselé ont chacune de quoi troubler, intéresser, émerveiller. Pourquoi en arrive-t-on à souhaiter se suicider, quels sentiments ont-ils pu être manipulés et trompés, quelle naïveté humaine a-t-elle été exploitée ? Et si quelqu’un, venu du XXIème siècle, avait l’étrange capacité de sauver la dernière victime de Jack l’Éventreur ? Quand un enfant regarde la guerre, avec quels mots peint-il l’horreur ? Un psychiatre, habitué à fouiller les tréfonds de l’âme humaine, sait-il qu’il s’expose au pire, s’il parvient à ses fins ? Qu’adviendrait-il d’un artiste prisonnier de son dernier chef-d’œuvre ? Si un homme blessé dans l’âme rêve de se venger, a-t-il bien mesuré l’étendue de ses actes ? Si vos nuits sont hantées par une belle inconnue, se peut-il qu’elle vous soitun jour offerte en chair et en os ? Le prix de l’ignorance serait-il fatal au genre humain ? Autant de questions originales auxquelles répond subtilement l’auteur. La surprise est au bout de chaque nouvelle. Des récits courts qui visent l’essentiel et qui ne laissent jamais le lecteur en rade. À cinquante ans, Yves Isselé est encore l’homme qu’annonçait l’adolescent que j’ai connu voilàlongtemps, unrêveur d’images, d’histoires, de fictions. Une turbulence de tous les jours, un débordement d’envies narratives, une impatience d’agir et de réaliser. Mais aussi un créateur sensible et fragile qui perçoit toutes les émotions, celles des autres et les siennes, comme une souffrance à partager, à communiquer, à guérir.

Ed. Ménadès – 246 pages

CONFESSIONS D’UN BOURREAU

Le premier roman de Federico Ariu transporte les lecteurs au début du XXème siècle, dans un monde marqué par les lourdes traditions familiales etles choix inévitables qui en découlent.Au cœur de ce récit se trouve Paul Dufresne, un jeune homme condamné à suivre la voie tracée par son père en devenant bourreau. Dès son plus jeune âge, Paul est en quelque sorte destiné à embrasser cette profession sombre et troublante, alors qu’il n’y aspire aucunement. À l'âge tendre de onze ans, il entreprend son voyage macabre d'apprentissage, guidé par les enseignements de son paternel, un être obtus. Les usages morbides et les pratiquessinistres liés à cette professionse dévoilent peu à peu à lui, marquant son esprit d'une empreinte inoubliable. Cependant, lorsque le moment crucial de prendre le relais se profile, il refuse d'accepter son destin funeste, se rebelle contre la pression implacable des siens et fait le choix courageux de fuir son village natal, dans l'espoir de bâtir une vie nouvelle, à des lieues de l'ombre glaçante de son géniteur. Hélas, sa tentative est loin d'être une échappatoire. Une malédiction mystérieuse s'abat surlui, venant selover demanière inexorable. La personnificationdela Mort, prenant la forme de son propre père, hante désormais ses nuits et lui rappelle les conséquences de ses actions. La Mort se présente non seulement comme un rappel constant de ses devoirs inaccomplis envers la profession, mais aussi comme le créancier intransigeant de toutes les vies qu'il n'a pas contribué à prendre. Le récit opte pour une tournure intrigante à mesure que Paul, sujet à un tourbillon de culpabilité et de désespoir, se lance dans une quête intérieure pour réconcilier son passé tumultueux et forger sa propre destinée. Ses voyages le conduisent à travers des épreuves émotionnelles et physique à confronter ses peurs les plus profondes et à accepter la réalité sombre qui le talonne.Au fil des pages, les lecteurs sont envoûtés par les détails très documentés d’une époque et la folie des hommes qui s’embrase avec les foudres lancées par la Première guerre mondiale, poussant le protagoniste dans l’humus de Verdun, où le bruit des bombes se mêle à l’odeur du sang et à l’humidité des larmes.

Ed. Ménadès – 280 Pages

À L’OMBRE DES SOUVENIRS INTERDITS

Le temps s’étiole et les souvenirs passent. Alors qu’elle s’affaire à sa nouvelle existence,Alice est bousculée par un appel deLina, celle qui a été sa grande amie d’enfance et avec laquelle elle a tout partagé. Puis, l’existence les a séparées, faisant que chacune puisse mener son cheminement individuel, loin de l’autre. Bien installée dans sa fonction de professeure de lettres à l’université, Alice ne s’attendait pas à un pareil coup de boomerang. En quelques minutes, elle virevolte en arrière, retourne une quinzaine d’années plus tôt pour revoir mentalement les traits de celle qu’elle aimait telle une sœur, belle, intelligente, vive, même si chargée de fêlures et chahutée par des humeurs changeantes. Aujourd’hui, cette dernière souhaite lui faire lire un carnet dans lequel elle a consigné ses souvenirs. En ouvrant la boîte de Pandore, Alice se doute quelle en ressortira l’un ou l’autre fantôme. Serait-ce enfin l’occasion de connaître le secret qui a hanté sa copine tout ce temps ? A son accoutumée, Christian Laborie sait y faire pour rendre tangible les hauts et les bas qui labourent un parcours de vie. Il y parle surtout du sort réservé aux gosses de la Creuse, affaire révélée il n’y a pas si longtemps par une série d’ouvrages qui parlent de la déportation par l’Etat français de gosses arrachés à leur famille dans le département d’outre-mer de La Réunion au cours des années 50. Un scandale publiquement dénoncé depuis et que les responsables politiques se sont complu à taire trop longtemps. Des petits dont on a modifié le nom, la date et le lieu de naissance, afin d’effacer leur identité et permettre leur adoption au sein de familles bleu-blanc-rouge, afin de repeupler les compagnes désertées.

Ed. Presses de la Cité – 519 pages

Amélie Collard

UNE FLEUR AU COEUR D’OR

A travers ce roman, Gilles Laroche aborde l'histoire de Louis, un jeune homme handicapé et orphelin, et de sa mère Flavie, ainsi que leur lien avec l'amour des fleurs, le dessin et la peinture. Le récit évoque également la riche histoire de la Lorraine et de ses paysages, souvent affectés par les guerres, mais régulièrement reconstruits. L’occasion de rappeler à quel point la résilience permet d’avancer. Nous sommes en 1889 et l’Exposition universelle bat son plein dans la capitale. Le jeune héros est bien sûr là pour confronter son savoir-faire avec la fine fleur des créateurs et des artistes. Il le sait, son talent doit éclater pour prendre une revanche sur la vie, pour montrer à tous qu’il existe et s’asseoir un avenir. Grâce à son don pour l’horticulture, il tient debout dans une communauté qui broie les faibles. L’auteur convoque à nouveau des thèmes qui lui sont chers. Il entraîne les lecteurs dans un monde d'autrefois, avec ses codes et ses coutumes, et offre une vision sobre d’une société qui n’a rien à envier à la nôtre. Une histoire de transmission générationnelle qui nous invite à voyager dans le passé à la découverte de personnages délicats et attachants et au cœur desquels senouentlesintriguesdenotresiècle. Bienplusqu’unromanhistorique, « Une fleur au cœur d’or » se teinte d’humanisme et nous convainc que la réussite est souvent entreles mains decelles et ceux qui s’yemploient avec acharnement.

Ed. Presses de la Cité – 450 pages

PAUL ET VIRGINIE

Ce roman emblématique du XVIIIe siècle a été rédigé par Bernardin de SaintPierre. L'œuvre a été publiée en 1788 et est devenue l'un des romans les plus célèbres et les plus appréciés de la littérature française. Le récit se déroule sur l'île de la Réunion (anciennement connue sous le nom de l'île Bourbon) et suit la vie de deux enfants qui ont grandi ensemble dans uncadre idyllique au cœur de l'île, entourés de nature luxuriante et de paysages magnifiques. Paul est le fils d'une femme créole, Madame de La Tour, et d'un homme français, Monsieur de La Tour. Virginie est la fille d'une esclave africaine affranchie, Marguerite, et d'un marin britannique, Sir William. Bien que leurs origines différentes puissent sembler incompatibles aux yeux de la société coloniale, leur amitié sincère et leur amour pur transcendent les barrières sociales et raciales. Cependant, l'harmonie de l’existence est perturbée lorsque des événements tragiques surviennent, mettant à l'épreuve la force de la passion entre les protagonistes. Le roman explore ainsi la capacité de l'amour à surmonter les obstacles et à transcender les différences. "Paul et Virginie" a connu un immense succès dès sa publication et a été traduit dans de nombreuses langues àtravers lemonde. Ilainfluencé denombreux écrivains etest devenu unexemple emblématique de la littérature sentimentale. Les plus de cinquante ans se souviennent sans doute toujours de sa transposition pour la télévision, avec Véronique Jeannot pas encore adoubée par le feuilleton « Pausecafé »

Ed. Livre de Poche – 377 pages

André Metzinger

LA MARQUISE DE GANGE ET AUTRES ROMANS HISTORIQUES

Hélas, il subsiste certains auteurs, sur lesquels l’anathème a été jeté, frappant d’opprobre leurs œuvres complètes. C’est pourquoi il suffit de prononcer leurs noms, pour que le discrédit les atteigne par-delà la mort. À cet égard, l’auteur le plus révélateur a pour nom, Sade. Il vit le jour, en 1740. Il rendit l’âme, en 1814. En raison de ses romans sulfureux, cet écrivain, membre de la noblesse, a fait l’objet de l’exécration unanime de ses contemporains. De plus, tous les pouvoirs politiques auxquels il se heurta, l’Ancien Régime, laRévolutionou le Consulat, n'hésitèrent pas à le conduire en prison. Il va y séjourner un peu moins de trois décennies, à intervalle de temps réguliers et non pas d’une manière continue. Il incarne, à un degré le plus élevé, le type du romancier maudit. Le contentieux, qui existe entre lui et son époque, porte sur un scandale public, la publication de ses écrits pornographiques. De surcroît, les autorités judiciaires de son temps lui ont reproché, non sans motifs, ses infractions, enmatière de mœurs et d’irréligion. Ce qui peut surprendre profondément, vis-à-vis de sa mauvaise réputation d’écrivain, c’est le prosateur de talent et l’auteur génial qu’il demeure dans des domaines non pornographiques. En effet, il a commis, entre autres, des romans historiquesd’un intérêt remarquable, non seulement par leur portée littéraire d’une qualité exceptionnelle mais aussi par l’angle particulier avec lequel il traite certains sujets. Par exemple, il s’est intéressé à la femme de Charles VI, roi de France, au XVe siècle. Sade, dans son roman, dont elle est le personnage principal, l’envisage, à travers une de ses thématiques de prédilection, les prospérités du vice. Son héroïne ne se prive pas de faire le mal et en reçoit tout le bénéfice, au fil des pages. En outre, les portraits qu’il dresse des personnages, qui environnent cette protagoniste, cernent au plus près les ressorts de leurs psychologies. Ce roman historique, le meilleur qu’il ait écrit, a pour titre : « Isabelle de Bavière ». Il fut achevé quelques semaines avant sa mort. La collection Bouquins a pris la décision de publier, en un volume, tous ses romans historiques. Il s’agit de montrer une autre de ses facettes et l’étendue de son pouvoir créateur. Parmi les chefs-d’œuvre de ces productions, nommons, sans une seule hésitation, celui déjà évoqué, ayant pour héroïne la femme de Charles VI et également

« La Marquise de Gange », dont l’intrigue se déroule au XVIIe siècle.C’est une occasion de redécouvrir un écrivain incontournable par son importance littéraire. Il possède unartconsommépourlanarration de l’histoire. Il est aussi un portraitiste, pourvu d’une profondeur psychologique, la plus saisissante.

Ed. Bouquins - 710 pages

Serge Vassang

MILLE LETTRES INÉDITES DE PIERRE LOUŸS ÀGEORGES LOUIS (1890-1917)

Il y a des auteurs tombés sous la férule d’un oubli immérité. Tout, dans leurs ambitions littéraires, révèle pourtant leurs vaines tentatives de se faire connaître de leurs contemporains. Mais certains d’entre eux ont contribué consciemment à leur progressive disparition, dans le paysage de la littérature de leur temps et des époques à venir. Pierre Louÿs correspond trait pour trait à ce genre d’auteurs. Contrairement à ses confrères écrivains, il ne prend pas la plume pour recevoir une renommée factuelle ou s’inscrire dans les annales de l’immortalité, par la composition de romans intemporels. Ce qui le décide à écrire, c’est le goût qu’il possède en matière artistique et qu’il souhaite faire partager à ceux, doués de la même sensibilité que lui. Louÿs s’imagine en écrivain confidentiel, avec un cercle de lecteurs choisis. D’où son agacement, lors du triomphe général que rencontra son roman, intitulé « Aphrodite », en 1896. Un an auparavant, il avait organisé un canular public, connu de quelques-uns de ses amis proches. Il avait fait croire à ses lecteurs qu’il venait de découvrir une grande poétesse grecque, une émule de Sapho. Notre plaisantin lui trouva un nom de son invention et la fit auteur de poèmes sensuels, poèmes qu’il s’amusa à faire. Il créa de toutes pièces un titre, contenant le nom de la poétesse en question : « Les chansons de Bilitis ». Des littérateurs tombèrent dans le panneau. Ils firent des commentaires pour le remercier de cette découverte. Notre auteur ne manqua pas de rire sous cape deces remerciementset se félicitadesatromperie. Néanmoins, il nes'attendait pas àunsuccès de librairie. Il en fut désagréablement surpris. Cet écrivain se vit comme un dilettante, qui forge ses œuvres de fiction, de manière occasionnelle, notamment en 1898, « La femme et le pantin » ou en 1900, « Les aventures du roi Pausole ». Ces créations sont la somme des instants, arrachés à son érotomanie secrète et obsessionnelle, tout comme à sa passion musicale pour Richard Wagner. Sous les dehors d’un mélomane connaisseur, d’un passionné de littératures anciennes, d’un romancier occasionnel, d’un pornographe acharné et infiniment discret, d’un polygraphe talentueux ou encore d’un mondain désinvolte, ami de Paul Valéry, d’André Gide et d’Oscar Wilde, comment débusquer le moi véritable de cet homme de lettres, au style d’une élégance exquise ? La réponse à envisager, la voici : lire sa correspondance abondante avec Georges, son demi-frère aîné. Selon Jean-Paul Goujon, le biographe de Pierre Louÿs, qui fait autorité, ce demi-frère se trouverait être, en réalité, son père naturel. Dans cette correspondance, publiée en grande partie et en un seul volume, cet homme de lettres n’essaie plus de porter le masque social d’un dandy érudit, qui dissimule tout de sa personnalité profonde. Au contraire, il se dévoile tout entier dans une sincérité touchante, au faîte de son art d’écrivain.

Ed. Fayard - 1316 pages

Serge Vassang

MANON LESCAUT

Le célèbre roman écrit par l'abbé Prévost a d’abord été publié sous le titre : "Mémoires et aventures d'un homme de qualité quis'est retiré dumonde". Beaucoup le considèrent comme l'une desœuvres majeures de la littérature française du XVIIIe siècle. Le récit est présenté sous la forme d'un roman épistolaire, c'est-à-dire que l'histoire est racontée à travers une série de lettres échangées entre différents personnages. Cette structure permet de donner une touche de réalisme aux événements et de plonger le lecteur dans les émotions et les pensées intimes des protagonistes. L'histoire se déroule principalement à Paris, en France, et retrace la vie tumultueuse des deux personnages principaux : le chevalier des Grieux et Manon Lescaut. Le chevalier des Grieux est un jeune homme issu d'une famille noble, tandis queManon Lescaut est une séduisanteet envoûtante jeune femme, caractérisée par sa beauté et son charme. Leur rencontre passionnée se déroule dans un couvent, où des Grieux est étudiant. Dès leur premier tête-à-tête, ils s’éprennent follement l'un del'autre et décident defuir ensemble pour vivre leur amour librement. Cependant, leur vie commune sera marquée par des épreuves et es obstacles qui mettront à l'épreuve leur loyauté mutuelle.

Ed. Folio – 416 pages

VACANCES, J’OUBLIE TOUT !

Après six longues années de publication hebdomadaire et trois cents titres parus, les Opuscules tirent leur révérence pour passer à une formule différente. Pour celles et ceux qui ne connaissent pas la formule, il s’agissait de publier chaque semaine une nouvelle de cinq mille mots pour la commercialiser par abonnement ou à l’unité. Des petits livres de format 10 X 14, faciles à glisser dans une enveloppe et à expédier par la poste. Pour mettre un terme à cette aventure, Caroline Wlomainck a été choisie pour offrir un récit bien dans son tempérament, àla foiscash parle style etqui se clôturepar un uppercut. L’histoire d’une femme qui passe par mille consultations gynécologiques pour tomber enceinte et qui se retrouve mère au terme de maintes épreuves. Un plein soleil qui irradie son existence. Le fruit de son amour avec son compagnon est prénommé Emma, qui signifie à la fois toute puissance et Dieu est avec nous. Unprésage.Dequoi ?Inutile d’attendre de la délicatesse lorsque l’auteure prend la plume. On passe de la banalité de la quotidienneté à un univers dur, dans lequel on appelle un chat un chat et où les fées n’existent pas. Une fois de plus, c’est donc une vilaine sorcière qui s’est penchée sur le berceau de l’enfant. Mais, chut ! Divulguer la chute de l’histoire serait galvauder tout le plaisir qu’on a eu à tourner les pages. Pour justifier le titre, je peux seulement vous dire qu’au terme d’efforts infinis, la petite famille s’octroie des vacances méritées en Sicile, avec le cagnard qui frappe les rochers. Tout oublier peut devenir une grâce lorsqu’on ne se retrouve plus à bosser dix heures par jour dans un emploi astreignant, lorsqu’on quitte le foyer des habitudes et qu’on estive loin de chez soi. Tout oublier … sauf, que … Parfois !

Ed. Lamiroy – 44 pages

PHILIPPE GELUCK, AMUSÉ ET MUSÉE ET DEMI

Qui mieux que Jacques Mercier, complice de Philippe Geluck dans les capsules « Monsieur Dictionnaire », pour parler de son comparse ? Tourné vers l’art dès sa jeunesse, le sieur Geluck a trouvé en son Chat la consécration, sorte d’alter-ego idéal qui pourfend la bêtise, la médiocrité et les extrémismes de tous bords. Amuseur qui s’amuse d’abord lui-même de ses bons mots, notre vedette nationale a en tête le projet d’ouvrir un Musée dédié à son double félin. Une idée qui a suscité un débat au sein de notre royaume, opposant les pour et les contre, poussant certains à redéfinir la notion d’art. Puis, se sont installées les questions budgétaires. Qui ouvrira le robinet à euros ? Un financement venu du privé avec des sponsors ? A travers de multiples témoignages, Jacques Mercier revient sur l’amitié qu’il entretient avecsoncadet, maisrecueillelesavisdepersonnalitéspourdétricoter habilement cette polémique, où s’accumulent méconnaissance du dossier, mauvaise foi et manipulations. Il souligne que, vraisemblablement, on doit y chercher un soupçon (euphémisme bien choisi !) de jalousie de la part de créateurs qui ne comprennent pas pourquoi leur art est supplanté par un héros de bédé. Il y a bien un musée Hergé et le Centre belge de la Bande Dessinée, alors pourquoi laisser à la France le droit d’édifier un Musée du Chat à notre place ?

MAURICE TILLIEUX – DE LA MER A LA GLOIRE A TRAVERS LES BULLES

Lors d’une très pluvieuse après-midi de son adolescence, à la lecture d’un album de Gil Jourdan intitulé « Le Chinois à 2 roues », Marc Hendricks se promet de rendre hommage au dessinateur-scénariste qu'il vient de découvrir et, des dizaines d'années plus tard, voici la chose accomplie. L’écrivain flamand s’est échiné à suivre les traces de Maurice Tillieux, pas à pas, de sa naissance à Huy jusqu’à sa disparition, le 31 janvier 1978, sur une route tragique d'Indre-et-Loire. Il piste le personnage passionné de livres et grand amateur de cinéma dans la cité mosane puis à Bruxelles où la famille déménage pour des raisons professionnelles du père. Maurice se retrouve ainsi sur les bancs de l’Athénée d’Ixelles situé dans une sorte de périmètre magique de la capitale où étudieront également deux autres monstres de la BD belge : Hergé et Franquin (à l'Institut Saint-Boniface). Premiers dessins publiés dans les journaux du groupe Dupuis, Maurice n'a pas 17 ans. Tillieux se destine à la vie de marin mais la guerre change la donne. Une période douloureuse que le jeune homme vit dans une sorte de semiclandestinité. Parution de son premier roman: « Le navire qui tue ses capitaines ». Jamais Maurice ne cesse de dessiner ou d’écrire. - La guerre connaît enfin son heure de glas. -Son travail dans les pages des Héroïc-Albums est songrand-œuvre, lejeunehommevaydévelopperunebandedessinéeplusadulte que celle publiée dans les journaux pour la jeunesse. Il s’y investira tellement, extirpant ses récits du plus profond de son âme, que toute son oeuvre future ne sera qu'un prolongement plus ou moins digéré des récits extraordinaires qu’il produit dans les pages du journal créé et administré par Fernand Cheneval. Arrivé après bien des détours dans « Spirou », il mue tel un serpent, perdant progressivement sa peau de dessinateur génial pour celle de scénariste hors pair. Cet opus riche en iconographie nous permet également de voir la manière dont le Huttois recycle au fil des ans ses récits des Héroïc-Albums dans nombre de séries des célèbres des éditions de Marcinelle.

Editions l’Age d'Or - 248 pages

Mythic

RUBY – UNE ROMANCE BIRMANE

Ce roman met en scène les personnages de Ruby, une jeune photographe lesbienne, fantasque et avide d'aventure; ainsi qu'un journaliste plus âgé avec qui elle développe une amitié basée sur l'humour et la complicité. Ensemble, ils planifient un voyage en Birmanie pour réaliser un reportage sur les rubis de Mogok. Bien vite, les voilà rejoints par un joaillier réputé. Avant de retourner en Birmanie, un endroit mystique plein d'histoires et de trésors, ils doivent surmonter des imprévus liés à leur passé respectif. Des fantômes que, tôt ou tard, il convient d’exorciser. Autant qu’un beau voyage au pays des mille pagodes, Philippe Fiévet nous parle d’introspection et nous rappelle le pouvoir politique mis en place là-bas, bien loin de notre système démocratique, avec une junte sanguinaire qui bride quiconque cherche à sortir du rang ou à se rebeller. Mais au-delà de ces aspects, il voue un amour sans borne pour des paysages à nuls autres pareils, à une nature splendide et à une culture millénaire dont il parle avec passion. Editorialiste et chroniqueur à Paris-Match, l’auteur connaît l’Asie du Sud-Est pour l’avoir parcourue de long en large et adore se servir de ses connaissances pour documenter ses ouvrages. « Ruby, une romance birmane » se lit d’une traite, avec l’impression de se balader sans quitter son chez-soi et garder ses habitudes bien tranquilles.

Ed. M.E.O – 220 pages

COMMANDANT FRANÇOIS CHANEL

François Chanel, son nom siffle comme une marque de haute couture. Néanmoins, il est commandant d’un des meilleurs services de police, aguerri aux tâches les plus ingrates. Du genre atypique, mais servi par une intuition qui ferait passer Madame Irma pour une incapable. Il s’agit avant tout une enquête captivante, qui permet de rencontrer un protagoniste comme on en voit peu enlittérature. Les lieux emblématiques telsle 36 Quai des Orfèvres et la Gare de Lyon, ainsi que le monde des collectionneurs de statuettes africaines, contribuent à l'atmosphère du roman. Des rebondissements enthousiasmants, de l'humour et une plume efficace ajoutent également au bonheur de lire. Tout débute lorsque Laurent erre seul dans le hall de la gare de Lyon, l'air paumé. Il vient de rater son CAP boulangerie et sa mère l'a mis dehors. Samy, escroc à la grande gueule, le repère et a bien l'intention de profiter de sa candeur pour l’entraîner dans un cambriolage. Sûr, rien ne se déroule comme prévu. Tous deux se confrontent à la propriétaire et choisissent la fuite plutôt que la confrontation physique. Quelques heures plus tard, celle-ci est retrouvée morte, abattue de cinq balles dans le crâne. Les investigations du meilleur flic du Quai des Orfèvres réveillent le passé opaque de la victime. Plus complexe qu'il n'y parait, l’enquête emprunte bien des courbes avant l’épilogue. Evidemment, l’auteur y place sa touche personnelle, qui se caractérise par de l’humour et un côté déjanté qui ne déplaît pas lorsqu’il s’agit d’originalité pour ne pas faire comme les autres romanciers qui pratiquent le polar.

Ed. M+ - 229 pages

Andrea Cerasi

EXECUTION

Ce roman policier met en scène le commandant François Chanel et son équipe dans une enquête complexe.Tout tourneautourdel'assassinat d'unavocatrenommédanslessous-solsduPalaisdeJustice. Les flics du Quai des Orfèvres doivent démêler les fils qui relient ce crime à des personnages apparemment différents, mais interconnectés d'une manière mystérieuse. Le récit explore les relations entre un homme de loi aux penchants sombres, une femme socialement isolée avec des tendances terroristes et un personnage qui sembleissu d'unroman duXIXe siècle et peut être considéré comme un élément intriguant, ajoutant une dimension littéraire de type Flaubertien à l'intrigue. La morphopsychologie et un talent particulier du commandant Chanel sont ici utilisés pour analyser les suspects en profondeur et découvrir leurs motivations cachées. Pascal Marmet plonge les lecteurs dans un suspense intelligent, où les éléments du réel et de la magie se mêlent, créant une atmosphère étrange et captivante. Une ambiance idoine pour soulever les côtés obscurs de la nature humaine et les connexions énigmatiques entre les individus, tout en utilisant un mélange de compétences d'enquête traditionnelles et de concepts plus mystiques.

Ed. M+ - 268 pages

Andrea Cerasi

LA VIE SECRÈTE DES ÉCRIVAINS

"Elle était vêtue d'une robe à manches courtes à imprimé fleuri qu'elle portait sur un col roulé à maille côtelée. Les derniers rayons du soleil patinaient le cuir de ses bottes à talons en cuir moutarde. Au regard qu'elle lui lança, Fawles eut deux certitudes. La première : Mathilde Monney ne se trouvait pas sur l'île par hasard. Elle n'était à Beaumont que pour découvrir son secret..." Et la seconde certitude de Fawles, écrivain à succès qui, près de vingt ans plus tôt, s'étant arrêté d'écrire, s'est retiré sur une île au large des côtes de la Méditerranée, quelle serait-elle ? Que sa fin était imminente en raison de ce qu'il dissimulait ?

Un écrivain, Nathan Fawles, qui a subitement cessé d'écrire, une jeune femme, Mathilde, singulière journaliste suisse en quête de vérité, un corps sans vie découvert cloué à un eucalyptus, des vérités occultes, des mensonges assumés, "La vie secrète des écrivains" de Guillaume Musso se révèle "une lecture inoubliable, un puzzle littéraire fascinant et diabolique lorsque l'auteur y place sa dernière pièce." (Quatrième de couverture) Guillaume Musso, l'auteur de "Et après...", "L'appel de l'ange" et "La fille de Brooklyn" entre autre, l'une de ses particularités : des structures et constructions de romans élaborées, où rien n'est laissé au hasard, le lecteur maintes fois impressionné par la fluidité de la narration souvent ponctuée de citations appropriées. "Tout le monde a trois vies; une vie privée, une vie publique et une vie secrète..." Gabriel Garcia Marquez.

Une vie secrète ? Qu'en est-il de celle de Nathan Fawles qui, pour d'obscures raisons, a brusquement disparu de la scène littéraire après avoir publié trois romans devenus cultes ? Son face-à-face avec Mathilde Monney, qui semble vouloir l'affrontement, n'est guère de bon augure. Ni pour elle ni pour luimême. "Après tout, s'il devait mourir aujourd'hui, autant que ce soit assis derrière une machine à écrire. C'était là qu'était sa place. Là où il s'était toujours senti le moins mal. Sauver sa peau en alignant des mots sur un clavier..."

A la lecture de ce roman où prédomine l'humain, une citation nous vient spontanément à l'esprit : "Combien la vie est différente quand on la vit et quand on l'épluche après coup." Une fin d'odyssée sous le grondement de tonnerre, une série d'éclairs fulgurants illuminant des protagonistes déchirés ? Au bout d'eux-mêmes ? Guillaume Musso est non seulement un écrivain mais aussi un habile dramaturge qui parvient à nous tenir en haleine jusqu'à l'épilogue dans lequel il nous a concocté une singulière... apparition.

Ed. Livre de Poche – 384 pages

Thierry-Marie Delaunois

L’AFFAIRE AGATHA CHRISTIE

Dans la nuit du 3 au 4 décembre 1926, la romancière Agatha Christie se trouve dans sa maison familiale du comté de Berkshire. Vers vingt-deux heures, elle embrasse sa fille pour lui souhaiter bonne nuit, puis annonce à sa cuisinière qu’elle s’en va faire un tour. Sur son passage, elle dépose deux lettres destinées à son mari et à sa secrétaire, fait annuler ses rendez-vous et grimpe au volant de sa Morris Cowley grise. Sa destination ? Personne ne le sait. Ce n’est que le lendemain matin, à huit heures, que son véhicule est retrouvé au bord de l’étang de Silent Pool, les phares allumés et une portière ouverte. À l’intérieur : son manteau de fourrure, un sac à main et son permis de conduire. L’automobile n’est pas garé et semble avoirquittélavoieaprèsavoirdévaléunepetitepenteet butécontreunarbre. L’autriceresteintrouvable. Àl’époque, l’auteuredetrente-sixansvenaitdesortirsonsixièmeroman, Le Meurtre de Roger Ackroyd. Bien qu’elle ne soit pas encore à l’apogée de la carrière, sa plume est suffisamment reconnue pour susciter l’intérêt de la presse. Rapidement, les médias s’emballent et les théories fusent : kidnapping, accident, enlèvement orchestré par son mari, meurtre … Les scénarios les plus farfelus sont déposés sur la table, jusqu’à la publication de photomontages d’Agatha Christie portant des lunettes et coiffée de cheveux courts, pour donner une idée de ce à quoi elle pourrait ressembler, elle qui aimait tant se déguiser. Nina de Gramont revient sur cet épisode de la vie de la reine du thriller et restitue cette affaire avec un réalisme bien documenté. Un thriller sur the queen of … Justement !

Ed. Cherche-Midi – 432 pages

LES CAHIERS DU CAPITAINE GEORGES

Jean Renoir a réalisé une quarantaine de films en France et aux Etats-Unis, entre autres succès l’adaptation du roman d’Emile Zola, La Bête humaine, ou encore le film qu’il considérait comme son chef-d’œuvre, La Règle du jeu. Il avait de qui tenir puisqu’il étaitle second fils d’Auguste Renoir, le célèbre peintre impressionniste. En fin de carrière, il a publié une dizaine d’écrits, dont celui-ci paru en 1966. Cet ouvrage assez confidentiel n’a fait l’objet que de rares commentaires. Il nous plonge dans divers contextes qui s’entremêlent les uns avec les autres avant, pendant et après la Première Guerre mondiale. D’abord le milieu de la très haute bourgeoisie possédante où parents et enfants se vouvoient, où le père se charge de l’éducation sexuelle de son descendant et où les familles s’efforcent d’unir leur progéniture au sein d’une même caste. Ensuite le centre de formation équestre de Saumur, où se trouve le prestigieux Cadre Noir, et l’entraînement des cavaliers, la relation étroite qui les lie avec leur monture et leurs amitiés solides de soldats d’élite.A noter qu’au début de la guerre, Jean Renoir était lui-même sous-officier dans le 1er régiment de dragons et qu’il est resté plusieurs années sous les drapeaux. Ce roman est donc partiellement autobiographique en ce qui concerne la vie militaire et les scènes de guerre. Le narrateur constatera vite le caractère obsolète de la cavalerie au vingtième siècle. Ensuite, on est plongé dans l’ambiance d’une auberge de province où se réunissent les apprentis hussards en fin de journée pour y faire bonne chère, ou dans l’ambiance feutrée d’une maison close dont le patron, à la moralité irréprochable, considère son activité comme celle d’un service indispensable àla santé publique. C’est dansceslieux quesurvient la rencontre entre le narrateur (le Capitaine), alors jeune hussard élevé dans le grand monde parisien et pas encore dégrossi, et une jeune fille mariée, issue d’un milieu paysanmodeste et devenue prostituée.Autrement dit, à travers cette rencontre, c’est lechocdedeuxclassessociales. Néanmoins, cerécitreposeessentiellementsurleconflit entre les authentiques principes religieux de l’héroïne, pour qui le mariage est sacré, et sa passion amoureuse tout aussi authentique pour le narrateur. Agnès est un être de bon sens chez qui la simplicité se conjugue avec l’intelligence : …Je suis une pécheresse qui aime son péché. Je ne peux même pas me confesser parce que le curé me demanderait d’y renoncer. Et si je lui promettais, ce serait un faux serment. Par une décision rédhibitoire, elle finit par trancher le cas de conscience entre son amour, son honnêteté et sa foi. Cet ouvrage évoque, dans un langage soigné, parfois familier, une relation sentimentale profonde et noble, semée d’embûches et pouvant paraître comme empreinte d’absurdité. C’est cet amour à la vie à la mort que Richard Edmond Hartley découvrira avec émotion après le décès de son ami le Capitaine Georges en lisant les cahiers que ce dernier lui avait confiés.

Ed.

LA MALLE DE GOA

Dans ce troisième tome des récits de voyage écrits sur une petite île de Thaïlande, Jean-Charles Courcot nous emmène en Inde avec Charly, son autre je. Son moi littéraire attend sa dernière heure dans la prison de Mapusa, à Goa, sur la côte occidentale. Charly a été incarcéré sur une sombre dénonciation, et il doit être jugé pour un crime impardonnable qui lui vaut les foudres de la justice. Dans la pénombre, il écrit une lettre d’adieu à ses amis, ponctuée de motsillisiblesqui sechevauchent à cause des pannes d’électricité dans sa geôle. Il écrit à propos de la soif de liberté et d’amour qui l’a attiré en Inde et lui a fait découvrir mille saveurs

et tant de visages bien-aimés sur cette côte de Goa, au bord de la mer d’Oman. Là où il a acheté une petite maison de rêve toute blanche (à moins que ce ne fût la maison qui l’ait acheté), sur la plage de cocotiersd’Anjuna, avecauloinquelquesîlotsverslesquelsil aimenagerchaquematinpourseréveiller. C’est de là quel’écrivain voyageur va nous faire découvrir ses multiples rencontres avec une civilisation haute en couleur et deux jeunes Hindous qui vont la révéler par tous les pores de leur peau. Il découvre la spiritualité indienne et l’homosexualité, toujours punissable selon la loi anglaise qui l’a qualifiée, depuis 1860, d’infraction sexuelle à l’encontre de l’ordre naturel des choses. L’Angleterre y a renoncé, mais l’Inde s’y accroche comme à la prunelle de ses yeux, malgré 10 % de sa population. Charly devra lutter contre l’hypocrisie sociale et la loi du bas profit : payer ou se faire dénoncer auprès des autorités locales.

Mille et une petites choses apparaissent au fil de cette lecture nourrie d’abondantes notes en bas de page qui nous renseignent : cuisine pimentée de masala, Veda des traditions, rituel funéraire, voyage en train bondé depuis Goa jusqu’à Bangalore et Mysore, système des castes et leur antipode, la Silicone Vallée de l’Inde où l’ordinateur est roi. Avec et surtout la promiscuité qui règne sur tout le continent : on se touche, on se caresse du regard et des mains, on se mêle, tout est tactile en Inde. Comment un milliard deux cents millions d’Indiens (en 2014, à l’époque où ce livre fut écrit) pourraient-ils faire autrement, malgré la saleté omniprésente et le prescrit des castes importées voici longtemps par les Aryens ?

La Malle de Goa nousfait voir, sentir et toucher l’Inde autrement, à travers un récit de voyage envoûtant qu’on se procurera sur www.jeancharlescourcot.com. Une lecture éclairante et attachante par la sincérité du narrateur, écrivain et personnage confondus, qui se livre ici corps et âme Editions Arts & Îles -264 pages

Michel Lequeux.

LE CERCLE DE PIERRES

Lors d’un séjour en Grande-Bretagne pour améliorer son anglais, Cédric découvre le cercle de mégalithes dominant le village où il loge chez une famille d’accueil. Ce lieu qui, pour la plupart des gens, se résume à une curiosité touristique va soudain exercer un curieux pouvoir sur lui. Il commence à recevoir des messages venus d’ailleurs qui remettent en question son existence et plusieurs de ses relations. Que doit-il croire ? Faut-il donner crédit à ces étranges visions qui semblent jeter une lumière différente sur l’identité de ses proches ou devrait-il plutôt se fier à son propre jugement ? Ne distinguant plus où se situe la vérité, tout son équilibre va dangereusement chanceler et la jeune fille dont il est tombé éperdument amoureux risqued’être entraînée dans sa chute. « Le Cercle de Pierres », troisième livre écrit par Sophie Dubois, est un roman qui s’inspire directement de ses nombreux voyages en Grande-Bretagne et de son goût pour les mondes invisibles. L’auteure a eu la chance de participer à des cérémonies au cœur de Stonehenge et, ainsi, de ressentir l’énergie très particulière émise par les pierres. Les endroits décrits existent réellement, mais l’histoire et les personnages sont purement fictifs.

Ed. EdiLivre – 204 pages

RESTE

"M. est là, allongé près de moi. Il est mort. IL EST MORT. J'espère, en les écrivant, que ces mots m'aideront à appréhender cette réalité. Je les observe, les déchiffre tandis qu'ils se forment sous ma main..." Le début d'une première lettre-fleuve adressée à l'épouse de M., son expéditrice : S., la maîtresse de longue date de M. dont le cœur s'est subitement arrêté de battre. Mort naturelle, accident ou... crime ? Un pittoresque chalet en pleine nature, un lac plutôt froid à proximité, un corps inerte, sans vie, une femme bouleversée qui n'est pas certaine de véritablement saisir ce qui lui est arrivé, tel est le tragique point de départ de "Reste", le troisième roman très narratif de Adeline Dieudonné après "La Vraie vie", joli succès de librairie doté de nombreux prix, et "Kérozène". Autant chronique d'un amour passionnel, viscéral, qu'oeuvre fort personnelle, "Reste" aurait très bien pu avoir pour titre "Au-delà..." pour plusieurs raisons qui sont à découvrir dans le récit. Si le compositeur Camille Saint-Saëns avait vécu jusqu'ici, il aurait probablement qualifié cette œuvre de "Danse macabre". Une danse macabre ? S. nous décrit ici avec précision tous les faits relatifs au décès de M. et elle ne s'en tient pas seulement aux faits : nous voyageons allègrement entre passé et présent, au cœur "de territoires obscurs et des marécages d'une conscience", entraînés et même emportés par un tourbillon de pensées qui tournent toutes autour de M. et de la vie de S., une vie qui était loin d'être un long fleuve tranquille avant qu'elle ne rencontre puis ne perde son amant, son aimé, l'amour de sa vie. Œuvre fort personnelle, disions-nous ? L'auteure le reconnaît (cfr. : l'entretien donné à la Foire du Livre de Bruxelles 2023, entre autres), une part d'ellemême se retrouvant projetée dans son personnage principal, forces et faiblesses se dévoilant au fur et à mesure. A. Dieudonné : une auteure dotée d'un cœur d'une grande et belle sensibilité. Une femme d'une profonde humanité. "Je pense, donc je suis." D'une narration fluide et déliée, "Reste" restera longtemps dans les mémoires. Pour quelle raison éventuellement ? "J'ai ouvert sa valise, plongé le nez dans un de ses pulls, son parfum lui avait survécu jusque là. Sa crème hydratante, son gel, son savon, son eau de toilette. J'ai extrait le tout de sa trousse, les ai disposés en ligne..." Ce qu'implique le verbe aimer peut être différent pour chacun d'entre nous, les degrés, nombreux, allant de l'ordinaire à l'extrême qui pourrait en surprendre plus d'un. Où nous situons-nous ici avec "Reste" ? Découvrez-le sans hésiter par vous-même. Adeline Dieudonné, une auteure à suivre assurément, à l'égal de bien d'autres.

Ed. L’iconoclaste– 282 pages

Thierry-Marie Delaunois

PSYCHOSE

Le film d’Alfred Hitchcock a largement dépassé la notoriété du roman écrit en 1959 par Robert Bloch. La trame sedéroule dansunpetitmotel isolétenupar Norman Bates, unjeune hommeétrange et réservé. Tout démarre avec la fuite de Marion Crane, qui vient de dérober l’argent de son employeur et qui traverse les Etats-Unis pour rejoindre son amant. Fatiguée par le trajet, elle arrête sa voiture au Bates Motel, pour profiter d’un bon lit et se rafraîchir. Tout bascule alors que rien ne présageait une issue fatale. Observée par le propriétaire de l’enseigne, elle est sauvagement poignardée alors qu’elle se douche. Restée sans nouvelles d’elle, sa sœur Lila engage un détective privé pour la retrouver. Bien entendu, les indices la conduisent au fameux motel tenu par Norman. Sans vouloir révéler trop de détails, « Psychose » reste un roman efficace, dont Alfred Hitchcock s’est fidèlement emparé pour donner l’un de ses plus célèbres longs métrages. Le thème explore les profondeurs de la torpeur humaine et les bourrelets de l’âme. Soutenu par un suspense omniprésent, une moisson de rebondissements inattendus et des moments effrayants, le film (initialement prévu pour la télévision) a été distribué dans les salles pour être acclamé tous azimuts. L’auteur a créé en la personne de Norman Bates un protagoniste dont le cinéma s’est emparé pour en faire l’un des plus grands méchants récurrents de l’histoire du septième art, même si dépassé par la suite par les sévices d’Hannibal Lecter. Mais ceci reste une autre affaire ! Prêt pour passer une nuit blanche ? Si oui, « Psychose » vous attend !

Ed. Points

240 pages

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