5 minute read
II. Les acteurs de la chaîne du paiement et leurs stratégies
Tous les acteurs cherchent des économies d’échelle, de nouveaux modèles et plus de valeur ajoutée. Intrépides, puissants ou innovants, l’avenir appartient à ceux qui sauront saisir les (bonnes) opportunités. Des partenariats et acquisitions agitent tous les domaines: banques, fabricants de cartes et TPE, éditeurs de logiciels, processeurs monétiques…
1. Les prestataires de paiement
Advertisement
- les établissements de crédit Les établissements de crédit peuvent effectuer des opérations de banque, émettre et gérer de la monnaie électronique et fournir des services de paiement. Il est assez courant de dire qu’aux vieilles dames bancaires manquent l’agilité et l’état d’esprit axé sur l’expérimentation des FinTech, ces start-up spécialisées dans les technologies numériques dans le monde de la finance. Toutefois, nombre d’entre elles lancent leurs forces dans la bataille et lancent des produits et services innovants. Ainsi, BNP Paribas, La Banque Postale, Société Générale, Crédit Mutuel Arkéa et le groupe Crédit Agricole se sont regroupés pour offrir depuis septembre 2013 Paylib. Cette solution de paiement en ligne a été aujourd’hui adoptée par plus d’un demi-million de consommateurs et 1 500 e-commerçants, dont une quinzaine parmi les grands e-commerçants français: Vente-privee, Rue du commerce, Priceminister, Voyages SNCF, Sarenza, Showroomprive...
- les établissements de monnaie électronique Les établissements de monnaie électronique peuvent émettre et gérer de la monnaie électronique et fournir des services de paiement. En France au 1er janvier 2016, 94habilitations en tant qu’établissement de monnaie
Panorama des acteurs dans les activités sous agrément
électronique ont été délivrées par l’Autorité de Contrôle Prudentiel et de Résolution (ACPR). Parmi les établissements habilités, six ont reçu l’agrément de l’ACPR: Edenred Paiement, Fivory, S-Money, société financière du porte-monnaie électronique interbancaire, Ticket surf international, W-HA. Filiale d’Orange, W-HA a traité en 2015 130 millions de transactions de paiement représentant un montant total de 370 millions d’euros chez plus de 7 000 marchands. - les établissements de paiement Au 1er janvier 2016, 415 établissements de paiement sont habilités par l’ACPR à exercer en France, dont 44 qui sont agréés, parmi lesquels Hipay, Lemon Way, Slimpay. Les établissements de paiement fournissent des services de paiement, se positionnant en partenaire de confiance pour les banques, autres fournisseurs de systèmes de paiement et les commerçants. Leur enjeu est d’associer coûts faibles, sécurité et volumétrie de traitement. ■
2. Les nouveaux acteurs
Sur un marché international des moyens de paiement fondé sur la confiance et la sécurité, les nouveaux entrants développent des approches centrées soit sur le consommateur soit sur les commerçants, ou les deux. Il s’agit de comprendre les besoins des clients, de faciliter les usages. starter, Shopify, ou Salesforce utilisent Stripe.
- les GAFA Les GAFA (Google, Apple, Facebook, Amazon) auxquels on peut ajouter Samsung, sont en embuscade et représentent une menace supplémentaire pour le secteur financier. Si les standards technologiques à base d’API sont définis à temps pour PSD2, ces acteurs n’hésiteront pas à se lancer en s’appuyant sur une matière qu’ils maîtrisent : les API ouvertes.
Google propose Android Pay, disponible entre particuliers) ou des plateformes de
dans un million de commerces aux EtatsUnis pour l’heure. Cette plateforme ouverte offre aux émetteurs des modèles de collaboration flexibles. La priorité est donnée à l’expérience utilisateur.
En juin 2016, Apple a annoncé qu’il allait étendre « dans les prochains mois » son disponible sur iPhone et AppleWatch à de nouveaux pays, dont la France. L’identification se fait par le capteur d’empreinte digitale Touch ID. Le traitement du paiement s’effectue à l’aide du numéro de compte de l’appareil et d’un code de sécurité dynamique propre à la transaction.
- Les FinTech Les FinTech sont petites par la taille, grandes par l’innovation. Le succès de la start-up californienne Stripe, créée en 2010 qui édite une suite d’API pour gérer de façon complète les paiements, est l’une des nombreuses perles que recèle l’océan des paiements. Elle offre des API modulaires pensées pour les développeurs des sites d’e-commerce; les interfaces Stripe peuvent répondre à de nombreux besoins, du stockage des informations des cartes de paiement à la gestion d'une place de marché en passant par le traitement des abonnements. Les entreprises web et mobiles comme Twitter, Kick-
En juin 2016, Stripe a annoncé la disponibilité de ses outils en France pour tous, après plus d’un an de tests et déploiements chez Withings ou Dailymotion, des places de marché comme Drivy (location de voitures système de paiement virtuel Apple Pay,
financement participatif comme KissKissBankBank.
La « vieille » FinTech Lyra Network, créée en 2001, offre une plateforme d’e-paiement sécurisée, certifiée GIE Cartes Bancaires, adoptée par plus de 35 000 e-commerçants, Payzen. La plateforme de l’entreprise toulousaine permet au commerçant en ligne de définir ses propres règles de contrôle en fonction de six familles de critères: le contenu du panier, le moyen de paiement choisi, le montant de la transaction, le résultat du paiement 3D Secure utilisé par la solution Payzen, les informations pays, la fréquence d’utilisation (email, IP, carte...).>>>
La start-up parisienne Limonetik a lancé en 2009 sa plateforme de paiement enrichi en ligne (PaaS) connectant les moyens de paiement offerts par les PSP aux e-marchands. Elle constitue une interface entre tous types de moyens de paiement et le back-office des e-marchands. Son cofondateur,Christophe Bourbier, explique : « il faut être agile, créatif, réactif pour répondre aux multiples exigences, que ce soit en termes de délai de mise sur le marché, d’adaptabilité, de régulation ou de service. C’est le lot quotidien des start-up des FinTech ! »
- les grands commerçants Les grands distributeurs sont dans la coopétition avec les autres catégories d’intervenants, clients, partenaires, ou développant leur propre solution selon les cas de figure. Ainsi la banque Edel, créée par le mouvement E. Leclerc et le Crédit coopératif en 1991, propose PayWe.l, solution sur l’ensemble de la chaîne de valeur des paiements, optimisée financièrement en tirant profit des effets volumes générés par les plus de 600 millions de transactions des Magasins E. Leclerc. Ouverte à tous les distributeurs, modulaire, elle mutualise les coûts d’infrastructure sur une seule plateforme. Elle a été pensée dans le souci de faciliter l’intégration des services à valeur ajoutée nécessaires aux grands commerçants (panier multidevises, paiement oneclick, paiements alternatifs, mobile POS, paiement mobile, programmes de fidélité, cartes cadeaux coupons...). ■