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3. Les solutions de paiement mobiles
- des innovations technologiques en pagaille Les nouvelles technologies font du marché du paiement mobile un environnement changeant. Aucune technologie de paiement mobile ne s’est imposée, des premières solutions comme Buyster, l’initiative française des opérateurs télécom et d’Atos Worldline qui s’est éteinte en 2014, aux technologies QR Code et Bluetooth développées par les distributeurs Auchan (Flash’N Pay) ou Leclerc, en passant par les technologies fondées sur l’architecture Host Card Emulation (HCE) choisies par Samsung aux Etats-Unis et Google. La sécurité est là encore un enjeu crucial. Threatmetrix identifie quatre problématiques: l’authentification de l’utilisateur, celle de l’appareil mobile, la sécurité et l’intégrité de l’application, l’intégration des données d’arrière-plan. Le paiement par mobile se développe rapidement, mais sur des solutions « classiques » de paiement online (saisie du numéro de carte, one click), tandis que d’autres technologies tentent de percer. MasterCard supporte plus de 25 projets HCE dans 15 pays avec notamment Sabadell, Santander, Unicredit. Visa n’est pas en reste. Benoît Barre, chef de projet, direction des projets et évolutions du groupement des Cartes Bancaires, indique: « le groupement est en train de mettre en place un cadre de fonctionnement du paiement mobile HCE dans le système CB pour les déploiements commerciaux des banques CB en 2016. Les 3 piliers en sont l’interopérabilité, l’universalité et un niveau de sécurité suffisant à recueillir la confiance des clients. La première version des référentiels fonctionnels et sécuritaires a été publiée début 2016. En parallèle, un service de tokenisation décidé collectivement par les Membres CB en avril
Les technologies du paiement mobile. Modèle d’architecture.
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2015 est en cours de construction, avec une feuille de route allant jusqu’à mi-2018. » La tokenisation remplace les numéros de cartes par un « token », ou jeton sécurisé. La tokenisation déplace les données de la carte «claires » hors du contrôle du marchand, renforçant la sécurisation du processus pour une protection des données. Le groupement CB assure la maîtrise d’ouvrage, l’opérateur de compensation interbancaire STET assure la maîtrise d’œuvre, la commercialisation et l’exploitation. Il n’y a pas d’obligation pour un membre CB d’utiliser ce service de tokenisation ; il est proposé aux émetteurs et également à d’autres acteurs du paiement mobile (fournisseurs de solution, acquéreurs, accepteurs).
Pour ne pas être noyé dans la masse, il faut, encore et toujours, se distinguer, au-delà de la technologie, par les services. La plateforme de commerce connecté Fivory offre au mobinaute une solution de paiement mobile « enrichie » intégrant plusieurs moyens de paiement sous-jacents (cartes, IBAN...) associée à un agrégateur personnalisé de services des commerçants de proximité ou en ligne. Ainsi, elle facilite la vie du marchand en termes de services : il propose en marque blanche un outil de gestion de programmes de fidélité, des outils de communication ciblée, un système de notification lorsqu’un produit devient disponible, un outil de création d’offres personnalisées ou géolocalisées. Le commerçant enrichit sa base client automatiquement à chaque transaction. Et les commerçants de proximité peuvent, via l’application Fivory Pro, encaisser sur leur tablette ou téléphone portable les clients possédant sur leur smartphone l’app’ consommateur Fivory qui permet de présenter le QR Code correspondant à la transaction.
- les initiatives mPOS Le smartphone et la tablette se muent en terminaux d’acceptation des transactions, remplaçant le terminal de paiement électronique (TPE) pour les règlements en carte bancaire. Les cibles naturelles sont les magasins éphémères, les professionnels nomades ou ayant un besoin occasionnel.
A la rencontre des mondes physique et virtuel, les applications de mobile Point of Sale (mPOS), sont apparues en 2009. Elles combinent une application mobile à un lecteur de carte connecté ou intégré au mobile du professionnel qui permet d’accepter les paiements par carte. C'est simple à installer, puis à utiliser, permettant au client de s'assurer qu'il peut payer avec sa carte bancaire un peu partout. Les nouveaux entrants viennent ici aussi concurrencer les acteurs traditionnels du paiement. L’opérateur Orange propose son mPOS paiement Pro en France aux marchands.
WorldPay a lancé son lecteur Zinc. Le Crédit Agricole déploie également son offre mPOS: en 2015, 70% des professionnels équipés ont eu au moins un encaissement carte sur l’année. Le panier moyen est de 59 euros. Il y a 19 transactions par client actif par mois en moyenne. Plus de la moitié travaillent dans le transport ou le commerce.
La dernière offre mPOS en date en France est celle de la société toulousaine Lyra Network: PayZen mPOS, agréée par le GIE
Cartes Bancaires, est commercialisée depuis mi-mai 2016. Le lecteur de carte mPOS (mobile Point Of Sale) est relié par Bluetooth à une tablette dotée de l’application iOS ou Android ad hoc, et permet d’effectuer des paiements, des annulations, des remboursements, et de garder l'historique de la journée. Tous les paiements sont directement visibles dans le back office PayZen permettant une meilleure gestion des transactions. Un kit de développement (SDK) est proposé pour une intégration simple dans une application métier déjà existante chez le commerçant. L’opérateur monétique OSB (Océanienne des Services Bancaires), partenaire et client en marque blanche de la plateforme de paiement PayZen, la proposera à la rentrée 2016 aux commerçants en Polynésie française.
Au-delà des professionnels nomades, le mPOS met une caisse mobile dans les mains de chaque vendeur en magasin, évitant les abandons de panier liés à la longueur des files d’attente. - l’essor irrésistible du paiement mobile Objet de toutes les convoitises et promesses, parfois excessives, le paiement mobile est un réel succès dans les pays émergents, pas encore totalement dans les pays matures, en particulier en paiement de proximité. De très nombreux modèles et combinaisons cohabitent en termes de technologies, de contenus, de partenariats. Les jeux ne sont pas encore faits. Le sens de l’histoire : parc de téléphones et TPE NFC, extension géographique de l’ApplePay, Android Pay, Samsung Pay, offres des opérateurs de réseaux mobiles virtuels (MVNO).
Au 4e
trimestre 2015 en France, 25% des ventes en ligne ont été effectuées sur mobile ou tablette, selon l’étude « Etat du commerce mobile » de Criteo (21% au 4e trimestre 2014). Dans le monde, la part des ventes sur mobile est de 35%, contre 30% un an auparavant. Les marchés matures sont le Japon, le Royaume-Uni et la Corée du Sud. ■