Préface
Lire, c’est se mettre à chercher, dans le moment même où l’on ouvre le livre, le point de jonction entre une offre et un désir. L’auteur, autant dans un roman léger que dans un essai très dense, met à disposition au travers de ses mots un je ne sais quoi d’essentiel, pétri d’idées, d’émotions, d’obligations et de craintes, de libérations et d’aises. Le lecteur arrive avec ses besoins, ses attentes, ses demandes. Si la rencontre a lieu, elle devient lumière, contentement, dynamisme, action, repos. Sinon, le livre finit par tomber des mains : c’est l’ennui. Si ce livre est une « petite éthique du temps » et qu’on l’ouvre, il faut alors laisser affleurer la question éthique sous-jacente à la vie : comment passer le temps ? Et surtout : comment le passer bien ? Car le temps est ce qui passe, ce qui se passe, mais aussi, inextricablement, ce que je passe, ce que je fais passer et, en fait, non pas -7-