Sur le PLATEAU, on est cow-boy de père en fils. Billy n’est pas très à l’aise avec ce destin qui l’attend.
Un matin, il quitte colt et lasso à la recherche de nouveaux cieux. Baluchon sur le dos, il décide de partir au hasard des chemins.
Le souffle court, après une montée difficile, Billy arrive sur de hautes plaines herbeuses, entrecoupées d’étendues de sel.
La PAMPA file à perte de vue. Un vent frais, à décorner les bœufs, gifle ses joues et siffle fort dans ses oreilles.
En perte d’équilibre, le cow-boy rampe au sol pour mieux fendre l’air. Surprise ! À quatre pattes, il découvre un autre monde.
Sous ses yeux, une chouette, logée dans un terrier, sort la tête de son trou. Elle cherche un asticot à se mettre sous la dent.
La nuit venue et sous la clémence du seul arbre planté là, Billy étire ses muscles fatigués par les longues heures de marche.
Ses bras s’allongent jusqu’à atteindre la taille d’un grand condor. Dans son sommeil, il rêve qu’il voltige entre les étoiles.
2e
1 km
chemin principal détour bivouac
plaine
graminées brousse herbe de la pampa cactées salines langue de mer lac salé
Après des jours à crapahuter, Billy avance à présent dans un CHAOS de pierres tombées du ciel. Un soleil de plomb fendille le sol.
Au milieu de ces gros cailloux en déséquilibre, il fait attention à marcher comme sur des œufs. Le moindre faux pas serait fatal.
Sous une énorme roche tremblante, prête à basculer, l’aventurier ne fait pas le malin et retient les borborygmes de son ventre.
Il ne faudrait pas que ces bruits étranges réveillent le crotale ! Ni vu ni connu, Billy tente de se faufiler là où c’est possible.
Le ciel s’assombrit et des éclairs commencent à zèbrer les alentours. L’orage n’est pas loin. Vite, le cow-boy se met à l’abri.
Autour de lui, des colonnes attirent son attention. Elles ressemblent à des fées, figées dans la pierre par un terrible sort…
LÉGENDE chemin principal détour jour №
1 km
11e bivouac
10e
dalle rigole roche tremblante cheminée de fée
perce-pierre désert dune ossements
Ceci était un extrait de la partie : "RÉCIT D'AVENTURE"
Le cœur joyeux, il annonce au ciel. « Je ne serai pas cow-boy mais cloud-boy ! Mon nom est Billy des nuages. »
NOTES DE VOYAGE
par Billy
JOUR J
Éclaircies à l’horizon. C’est le bon moment pour partir. Il faut que je prépare mon sac à dos.
Pour dormir : oreiller de voyage (26), couverture de survie (21), tapis de sol (5). Pour cuisiner : pierre à feu (14), couteau (2), petit garde-manger composé de différentes farines (15,16) : blé, épeautre, maïs, sarrasin, poudre à lever (28), huile d’olive (13), semoule (27), etc.
Pour manger et boire : popote en métal blanc (3.a, b, c, d), gourde en cuir (1), paille filtrante (12).
Pour se laver : savon biodégradable et multi-usage (11), brosse à dents (6), dentifrice en poudre (10).
BONUS : carnet (23), crayon de bois (17), boîte d’aquarelle (18) avec son pinceau (19). Ne pas oublier quelques « au-cas-où » : boussole (20), de la ficelle (9), petit canif (24), lampe frontale (25), pharmacie de secours (22), pomme de pin en guise de baromètre (4), épingles à nourrice (8), feuilles de bouillon blanc en remplacement du papier toilette (7.a, b).
Hâte de découvrir de nouveaux paysages. Au revoir parents, vaches, chien et cheval
↙ pomme de pin ouverte = beau temps fermée = pluie
Secret de cow-boy :
Donner un prénom à ses vaches, en plus de leur dire comme on les aime, a pour effet d’augmenter leur capacité à faire du lait.
PAPA MAMAN
CHEVAL
CHIEN
↗ Reine
↖ Sam
↗ Patti
↗ Brigitte
↑ Gabie
↑ Paule
← Vénus
↖ Jo ↖ Modestine
JOUR 1
Météo agitée. Bourrasque, bruine. J’ai la tête en vrac. J’ai vu au loin un puma dans la pampa. Je me pince pour me convaincre que ce n’est pas un rêve. Tellement content d’être arrivé au bout de cette première très longue marche. J’installe mon bivouac à côté d’un lac d’eau salée et construis quatre petits murets avec les quelques pierres de fortune trouvées, ici et là, pour me protéger du vent.
Première nuit à ciel ouvert. La nuit est constellée d’étoiles comme ma prairie peut l’être de pâquerettes, en plein printemps.
étoiles
ou pâquerettes ?
JOUR 2
↖ Le puma, se maquillerait-il ?
Je ne savais pas que certains oiseaux vivaient dans des terriers comme les marmottes. J’ai pourtant croisé aujourd’hui une chouette aux yeux aussi jaunes que deux soleils. Elle habitait un souterrain. Drôle de vie !
Dans ce pays bien différent du mien, il pleut des papillons !
Dîner : figues de cactus glanées sur la route et pain bannique.
fruits avec des épines, comme le cactus sur lequel je les ai cueillis
pluie ↑ de papillons
Recette du pain bannique
1) Mélanger farine, eau, levure et sel. Malaxer.
2) Enrouler la pâte autour d’un bout de bois. Cuire au-dessus d’une flamme.
JOUR 3
Un arbre géant aux racines tous azimuts m’accueille. Je souffle un peu.
Pause récupératrice : yoga et massage de pied.
Ciel dégagé ce soir. Le vent est tombé. Journée calme en prévision.
P.S. : l’ombre de l’arbre est une caresse.
↖ 3, ↙ 4, figure du grand oiseau
YOGA ↑ 1, ↓ 2,
JOUR 5
Un jour est passé sans que je note rien ici. Je ressens la fatigue des longues journées de marche. La pampa est infinie.
J’ai commencé mes collections de collections, croquées dans le carnet.
J’aime tellement dessiner !
La première s’intitule : AILES ET PLUMES
J’en ai observé plus de 30 différentes.
JOUR 8 (après quelques jours à marcher sans relâche)
Je cuis sur place. Il fait tellement chaud…
Autour de moi, le paysage est tout chamboulé. De gros rochers n’en font qu’à leur tête , à risquer les pires acrobaties ! Torrents de cailloux et mers de sable amortissent les chutes. Au milieu de ce chaos minéral, quelques brins d’herbe me saluent timidement.
Je ferme les yeux et je repense à la verdure de mon plateau.
JOUR 9
Je connaissais les forêts d’arbres. Me voici dans une forêt de pierres. À ma grande surprise, le silence n’y a pas sa place ! Ça grince, grésille, murmure, siffle à cœur joie… J’écoute le chant du désert et je cale mes pas au diapason.
↗ MIRACLE ! Comment ces plantes font-elles pour pousser ici ?
On dirait qu’elles percent les pierres…
BADABOUM !
JOUR 10
Peu d’habitants sous ce plein soleil. Des ombres furtives. Un serpent ? Je ressens le mal du pays, de mon plateau.
Confection d’un four de terre pour le repas.
Repas : brochette de grillons.
Ouverture d’une deuxième collection : COQUILLES VIDES
Confection d’un four de terre
terre foin eau
1) Mélanger terre, eau et foin (= torchis)
cheminée ↓
2) Assembler un tas de pierres en « dôme ».
3) Recouvrir de torchis. Laisser l’ouverture pour l’enfournage et faire une cheminée.
↖ grillons fumés. MIAM MIAM ! Un p’tit goût de noisette !
Ceci était un extrait de la partie :
"NOTES
DE VOYAGE"
La PAMPA est une immense étendue d’herbes monotone d’Amérique du Sud. Interrompue de temps en temps par des arbres solitaires, des cactus ou des déserts de sel, elle se déploie à perte de vue. Le ciel y est clair : 250 jours à peu près par an. Le soleil brûle les peaux et assèche les sols. Comme elle est située en altitude, il n’y fait jamais trop chaud (en moyenne 18 °C) et la pluie, tantôt fine (bruine) tantôt tonitruante (orage), y rythme les saisons. Selon les pays, elle s’appellera « steppe » (Mongolie), « savane » (Afrique) ou encore « veld » (Afrique du Sud).
№ 1. CHOUETTE DES TERRIERS.— Plus petite qu’un pigeon, cette chouette tachetée n’habite pas les arbres, mais les terriers abandonnés. Astucieuse, elle se sert de bouses de vache placées à l’entrée de son trou pour attirer les insectes qui feront son repas. En cas de menace, elle imite le serpent à sonnette.
№ 2. TATOU.— Aussi appelé « lapin-tortue », mammifère recouvert d’une carapace du front jusqu’à la queue. Il existe une vingtaine d’espèces différentes : tatou à 3 bandes, à 9 bandes, géant, nain, velu… Essentiellement insectivore, il gratte la terre avec ses solides griffes crochues à la recherche de mets délicieux : larves de scarabées ou vers blancs.
№ 3. FIGUE DE BARBARIE.— Fruit d’un cactus aux tiges plates en forme de raquette, appréciant les milieux désertiques. Sa chair est jaune, rouge ou violette. Gourmande et gorgée d’eau, elle peut se déguster pour le goûter. Attention, cependant, aux épines, qui, si on n’y prend pas garde, peuvent faire très mal.
№ 4. PUMA.— Exceptionnellement athlétique, ce félin est un redoutable chasseur : pointe de vitesse à 72 km / h et saut en longueur jusqu’à 12 m sans élan. Solitaire et quasi invisible avec son pelage uniforme, il agit de préférence à la tombée de la nuit ou au lever du jour. On l’appelle aussi « chat fantôme ».
№ 5. LOUP À CRINIÈRE.— Cet animal de la famille des loups et des renards a sa crête noire qui se hérisse quand il se sent menacé. Ses longues pattes fines fonctionnent comme des échasses. Elles lui permettent de rester à l’affût malgré les herbes hautes de son habitat. Omnivore contrairement à ses cousins chiens, il préfère les fruits : en particulier la « pomme du loup », nommée ainsi en son honneur.
№ 6. GRAND CONDOR.— Vautour chauve à collerette blanche, c’est le plus grand rapace du monde. Expert du vol plané, il peut voler des heures entières, jusqu’à 6 000 m de hauteur, sans battre une seule fois des ailes. Certaines légendes le désignent comme un messager entre le monde d’ici, domaine des humains, et le monde d’en haut, celui des dieux.
№ 7. GUANACO.— Cette sorte de petit chameau fait partie de la famille des camélidés. Sauvage, il n’a pas été domestiqué par l’homme, contrairement à son voisin, le lama. Face à son principal prédateur, le puma, il sait se défendre : pointe de vitesse à 65 km / h et crachat repoussant. Ses longs cils le protègent de la poussière, soulevée par les grands vents de la pampa.
№ 8. NACRÉ.— Le nom scientifique de ce papillon est Agraulis Vanillae. Orange vif avec des taches brunes, il pond ses œufs sur la passiflore bleue, plante grimpante aux coloris spectaculaires. Vivant en groupe, ses chenilles sont parfois très nombreuses à s’agglutiner sur une même feuille.
№ 9. BELOMBRA.— « Belle ombre » se nomme cet arbre majestueux. Il constitue un abri naturel en cas de soleil trop fort. Ses racines impressionnantes s’aventurent hors du sol et lui donnent sa silhouette reconnaissable entre toutes. Mais ses apparences sont trompeuses, car celui-ci est en réalité une herbe géante sans aucun bois ni écorce.
№ 1.— Chouette des terriers
№ 3.— Figue de Barbarie
№ 2.— Tatou
№ 4.— Puma
№ 5.— Loup à crinière
№ 6.— Grand condor
№ 7.— Guanaco
№ 8.— Nacré № 9.— Belombra
Le CHAOS est un paysage minéral qui ressemble à des ruines. Il en existe partout dans le monde sous différentes formes (mer de blocs, tor, tsingy, coulée de pierres, roche tremblante, etc. ). Dans les zones désertiques, il cotoie les grandes étendues de sable. Souvent de grandes tailles et entassés dans des positions rocambolesques, ces rochers ont vu le sol qui les portait disparaître petit à petit. C’est l’érosion naturelle par le vent, la pluie, le ruissellement des eaux… Modelés en « château », « fée » ou « tête de dragon », ces champs de blocs (block fields en anglais) alimentent depuis la nuit des temps l’imaginaire des peuples.
№ 1. PIERRE DE FOUDRE.— Aussi appelée fulgurite, du latin fulgur, « foudre », elle ressemble à un éclair fossilisé. Lorsque la foudre s’abat sur un sol sableux, l’immense chaleur dégagée fait fondre les grains de sable et les fusionne en tubes irréguliers et cristallisés. À ce jour, la plus grande fulgurite découverte mesure 4,9 m de long.
№ 2. CROTALE.— Reptile au venin mortel, il fait sonner sa cascabelle, organe sonore en bout de queue, pour effrayer ses prédateurs. Sans oreille externe (absence de tympan), il est sourd. Pour dormir en paix, les yeux ouverts (les serpents n’ont pas de paupières), il se camoufle à merveille jusqu’à devenir quasi invisible pour ses prédateurs.
№ 3. CRIQUET PÈLERIN.— Insecte à double personnalité. Seul, il est inoffensif et très discret. Pas comme son cousin le grillon qui chante à tue-tête ! À l’inverse, il devient très agressif quand il avance en groupe et dévore la moindre végétation ou récolte sur son passage.
№ 4. CRATÈRE D’IMPACT.— Collision exceptionnelle entre un objet céleste (météorite, astéroïde ou comète) et la surface de la Terre. Les scientifiques pensaient d’abord à un phénomène volcanique, mais confirment aujourd’hui la thèse de l’impact extraterrestre, qui serait une des causes principales, il y a 66 millions d’années, de la disparition des dinosaures.
№ 5. PERCE-PIERRE.— Végétal qui se loge dans les fissures. Il perce les pierres par sa seule puissance. Pour résister à des conditions peu favorables, il développe un réseau de racines important qui lui permet d’aller chercher l’eau très loin dans les sous-sols.
№ 6. ESCARGOT DU DÉSERT.— Doté d’une coquille épaisse blanche et réfléchissante, le Sphincterochila, nom scientifique de ce mollusque, dort plus de 300 jours par an et ne cuit pas au soleil. En se réfugiant au fond de sa coquille, dans la partie supérieure, il crée un micro courant d’air rafraîchissant. Sa coquille se transforme alors en climatiseur naturel.
№ 7. CHEMINÉE DE FÉE.— Sculptée par le vent et l’eau depuis des millénaires, cette formation minérale a des airs de colonne de cheminée ou de « demoiselle » à chapeau. Certaines croyances voient en elle les restes pétrifiés d’humains qui auraient été punis pour avoir mal agi.
№ 8. SCORPION D’ÉCORCE.— Scorpion mesurant entre 5 à 7 cm. Sa piqûre est très vénéneuse, voire mortelle. Fuyant la lumière, il doit chasser la nuit, risquant une rencontre malheureuse avec la souris sauterelle, grande prédatrice immunisée contre son poison.
№ 9. PLANTE CAILLOU.— Plante poussant dans la rocaille, qui imite parfaitement un caillou. Ce déguisement lui permet de tromper les herbivores qui n’en feraient qu’une seule bouchée pour calmer leur soif. Nommée aussi « plante chameau », elle sait économiser son eau et parvient à survivre en milieu désertique, malgré le plein soleil et les températures pouvant atteindre jusqu’à 70 °C.
№ 1.— Pierre de foudre
№ 3.— Criquet pèlerin
№ 5.— Perce-pierre
№ 6.— Escargot du désert
№ 7.— Cheminée de fée
№ 8.— Scorpion d’écorce
№ 9.— Plante caillou
№ 4.— Cratère d’impact
№ 2.— Crotale
Ceci était un extrait de la partie :
"ALBUM DES MERVEILLES"
Un immense MERCI, à mes deux éditrices, Anne-Bénédicte Schwebel et Anne Bensoussan.
À nos « rodéos du tonnerre » sur les traces de Billy.
À nos états d’âme, (Éric) et d’ailleurs !
Des poutous, É. O.
MON NOM EST BILLY DES NUAGES a été achevé d’imprimer en Europe sous un ciel azur en juin 2024 sur les presses de Jelgavas Tipogrāfija, pour le compte de Maison Georges, 75 rue Chaponnay, 69003 Lyon, France.
Impression : quadrichromie et un ton direct Pantone®
Papiers : Efalin fine linen et Munken Pure 150 g issus de forêts gérées durablement
Typographies : TARNAC de Marc Rouault, PACHINKO et OLYMPE MONO d’Émilie Rigaud
Éditrices : Anne-Bénédicte Schwebel et Anne Bensoussan
Fabricante : Stéphanie Reis Pilar
Photograveur : Frédéric Basset
Correctrice : Laure Raffaëlli-Péraudin
Relectrice scientifique : Audrey Dussutour, directrice de recherche au CNRS
Première édition – Dépôt légal : octobre 2024
ISBN : 9782382150429
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