Elan magazine #10 FR

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BEGUNJE

UN VILLAGE DE TALENTS

HÉRITAGE

LA FABRICATION DES SKIS

GLEN PLAKE

BIEN ÊTRE

LES BIENFAITS DU SKI

INGEMAR STENMARK CHRONIQUE LET IT RIP RIPSTICK 3e GÉNÉRATION

Au top du carving avec Primetime !

Une technologie révolutionnaire pour mieux skier. Moins d’efforts et plus de carving

GAMME ELAN PRIMETIME

Samo Vidic Elan Media

Alpine Ski Museum Elan Archive Adobe Stock

DESIGN GRAPHIQUE Elan, d. o. o. www.elansports.com

IMPRESSION www.tkr.si

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PHOTO COUVERTURE Elan Media

LES BIENFAITS DU SKI

Une activité physique régulière est essentielle pour être en bonne santé. Le ski n’est qu’une option parmi d’autres. Ce sport sensationnel récompense ceux qui sont prêts à faire des efforts. Il faut généralement se lever tôt, s’équiper correctement en prenant soin de son matériel, se déplacer et s’échauffer avant la première piste.

Remémorez-vous les moments exceptionnels vécus sur les skis, en famille ou entre amis. Pensez au bien-être profond qu’apportent l’environnement montagnard et son air vivifiant, loin des soucis du quotidien. Sans même évoquer le sentiment d’accomplissement à l’issue d’une belle descente, les effets du ski semblent infinis.

Chacun y voit de son aspect favori. Il est coutume de dire que le meilleur instant d’une journée de ski est celui où nous enlevons les chaussures. Pourtant, personne ne peut nier les bienfaits d’une journée de glisse en altitude. Au-delà des bénéfices individuels, les bons moments passés sur les skis méritent d’être partagés.

Notre ambassadrice de longue date Kelsey Serwa partage cette philosophie dans ce numéro. Le ski lui a donné du bonheur tout au long de sa vie. Au-delà de son titre de championne du monde et sa médaille d’or olympique, le ski lui a permis de nouer de profondes amitiés et visiter des endroits uniques. Sa pratique du ski en compétition lui a apporté discipline et courage, ces qualités qui font d’elle la femme déterminée et épanouie que nous connaissons.

Marco Tomasi, qui revient d’une saison dans le Colorado à Aspen, appréhende le ski de cette même façon. C’est aussi le cas de Léa Bouard, qui a fait le tour du monde à ski jusqu’à se rendre en Antarctique. Il en va de même pour Siggi Bjarni Sveinsson et Rožle Bregar, qui ne cessent de découvrir les merveilles de l’hiver islandais. Et enfin Glen Plake qui se plaît à dire que le ski est la meilleure manière de perdre son temps.

Les histoires de nos athlètes sont une source d’inspiration et de motivation pour nous. Elles nous stimulent à concevoir et fabriquer les meilleurs skis possibles. Des compagnons de glisse fidèles au service des skieurs du monde entier. Always Good Times, telle est notre devise !

REBEKA LAH,

Brand Deployment et Directeur du Musée Elan

En coulisses

Primetime 44+ & Primetime N°4+

Les modèles 44+ et N°4+ offrent la même technologie inédite que le reste de la gamme Primetime. Ils sont conçus sur une plateforme légèrement plus large pour plus de polyvalence, sans sacrifier tenue de courbe et réactivité. Des amateurs d’adrénaline sur pistes damées aux skieurs dilettantes, ils maximisent le plaisir du carving sans effort tout au long de la journée.

ET LE PRIX EST DÉCERNÉ À…

À l’issue de nombreuses années de développement sur nos gammes freeride, les nouveaux Ripstick sont dotés d’une technologie moderne et d’un shape qui excelle partout en montagne. Leurs lignes de côtes repensées permettent à la fois de se faufiler avec aisance dans les arbres ou les couloirs étroits et d’enchaîner les grandes courbes sur les pentes ouvertes.

ACE SCX & ACE Speed Magic SLX

Les skis avec l’ADN race ont un nouveau look. L’ACE SCX est un ski hybride multirayons qui alterne aisément virages courts et longs. Il permet de choisir à tout moment le type de courbes qu’il vous plairait de tailler à la perfection.

L’ACE Speed Magic SLX est l’arme de carving ultime pour les femmes qui engagent des courbes agressives sur les pistes et en redemandent.

Element 78 RS & Element 78 RS W

Chez Elan, nous croyons dans le potentiel de chaque skieur. Nous fabriquons des produits qui aident à progresser et se surpasser, ou tout simplement à passer d’agréables journées sur les pistes.

Que vous soyez novice ou expérimenté, les skis de la gamme Element sont rassurants et facilitent l’apprentissage grâce à une technologie qui optimise l’équilibre et le contrôle. Le compagnon idéal pour des performances de glisse sans appréhension.

La liste des récompenses reçues par les produits Elan s’allonge chaque année. Actuellement, la série Ripstick est au premier plan. Ces skis ont convaincu différents jurys autour du globe.

Elan continue de confirmer sa notoriété de marque à la pointe de l’innovation. Depuis près de 80 ans, l’entreprise de Begunje na Gorenskeim a régulièrement changé le cours de l’histoire du ski. Audelà de faire le bonheur de nombreux skieurs dans le monde entier, la sophistication technique et esthétique des produits Elan a été reconnue à maintes reprises par les jurys de différentes institutions internationales. Cette année, ce sont les skis de la série Ripstick 2024/25 qui font impression.

La gamme Ripstick se compose de huit modèles high-tech bien coordonnés sur le plan graphique. Ces derniers ont attiré l’attention du Jury d’experts Plus X Award, prestigieux prix international de l’innovation

dans les domaines du sport et des biens de la vie quotidienne. La famille Ripstick se voit décerner pas moins de cinq labels de qualité.

Pour reprendre les mots du jury « La nouvelle série Ripstick a été développée en optimisant les caractéristiques inhérentes aux modèles précédemment récompensés et appréciés des skieurs hors-piste. Dotés d’une construction high-tech associée à un shape polyvalent, ces Ripstick sont performants sur tous les terrains et conditions de neige. Ils resteront les skis de prédilection des freeriders du monde entier ».

Le Ripstick 96 s’est même vu décerner le prestigieux Red Dot Award for Product Design 2024. Le jury d’experts a été convaincu par le design technologique et graphique du ski.

Selon Klarisa Veselič (Responsable mondiale gestion produits chez Elan) : « Nous sommes très heureux de chaque prix reçu. C’est une reconnaissance de notre travail et la preuve que nous allons dans la bonne direction. Cela motive nos efforts constants vers l’innovation ».

Ripstick 102 & Ripstick 100 W

Photo ci-contre : Rudi Finžgar est le deuxième à partir de la gauche dans la rangée supérieure, Slavko Avsenik tient l’accordéon au premier plan…

UN VILLAGE DE TALENTS

Begunje na Gorenjskem est un endroit atypique, lieu de naissance de deux phénomènes mondiaux. Le fabricant de ski Elan et le groupe des frères Avsenik, précurseur de la musique pop folklorique slovène.

Franci Kolman, Alex Štokelj, Elan Media

Àpremière vue, Begunje na Gorenjskem n’a rien de spécial. Il s’agit d’une localité pittoresque, comme il en existe beaucoup d’autres en Slovénie. Begne, pour reprendre l’abréviation des habitants, séduit les visiteurs par la beauté de son environnement : au pied des Karavanke avec le mont Begunjščica (2 060 m) qui domine le village. De l’autre côté de la vallée, les Alpes juliennes s’élèvent avec la puissante couronne du mont Triglav. Peuplée d’un millier de résidents, il est difficile d’imaginer qu’une si petite localité soit le berceau de deux phénomènes de renommée mondiale : la marque Elan à la pointe de l’innovation dans l’industrie du ski et le groupe de pop folklorique Avsenik. Si le ski et la musique n’ont que peu de choses en commun, ces deux histoires sont curieusement entrelacées. Elles sont toutes deux animées par la passion et la détermination.

Telles sont les caractéristiques de leurs protagonistes Rudi Finžgar et Slavko Avsenik. La nature préservée de Begunje est leur source d’inspiration mutuelle. Tous deux skieurs émérites, ils se côtoient sur les tremplins de saut. Neuf ans de différence d’âge les séparent, à l’image d’un mentor et son

élève. En ces années d’adolescence insouciante, ils n’ont aucune idée de l’avenir glorieux qui les attend.

Le fondateur d’Elan, Rudi Finžgar est originaire de la ville voisine de Kropa, d’où son dialecte très particulier. Rudi se passionne pour le ski dès l’enfance. Il établit le record national slovène de saut pour la première fois avant la Seconde Guerre mondiale, pour ensuite l’améliorer à plusieurs reprises. Il est le premier Slovène à franchir la barre des 100 mètres. Rudi porte une combinaison rouge caractéristique qui lui vaut le surnom de « Der Rote Teufel aus Titoland » (le diable rouge de Titoland) dans les pays germanophones après la guerre. Le saut est sa source d’inspiration et d’intrépidité. Aors qu’il est mobilisé de force dans l’armée allemande, il n’hésite pas à s’enfuir pour rejoindre les partisans. La conception de skis étant sa spécialité, il en façonne pour les résistants slovènes pendant la guerre. Les habitants de Begunje l’adoptent lorsqu’il crée la coopérative de fabrication d’équipements sportifs Elan, le 24 septembre 1945. Il prononce sa phrase légendaire : « Qui peut penser au sommeil, à l’argent ? Le monde m’attend avec Elan ». À seulement 25 ans, Rudi a une vision claire basée

sur une précieuse combinaison de compétences : connaissances, travail acharné, audace et charisme. Il possède une énergie pleine d’entrain. En parallèle de la direction d’Elan, il consacre beaucoup de temps à sa passion pour le saut à ski. Il participe activement à des compétitions dans les années d’aprèsguerre et établit le record slovène à Oberstdorf avec 117 mètres. En réalité, Finžgar a sauté jusqu’à 127 mètres, mais n’a pu rester sur ses pieds. Celui-ci tient pendant neuf ans, avant l’arrivée de Jože Šlibar. Il trouve également le temps d’entraîner les jeunes de Begunje au saut à ski, avec parmi eux Slavko. Durant son enfance, ce dernier a dû entendre Rudi crier un nombre incalculable de fois dans son dialecte kropa caractéristique : « Tirez, tirez, peu importe si vous vous écrasez. Personne ne s’est jamais cassé le ventre ! »

Slavko né et grandi à Begunje. Dès son plus jeune âge, il s’amuse dans les collines environnantes. En hiver, comme la plupart des garçons, il se passionne pour le ski et le saut. La famille ne dispose que d’une seule paire de ski, qu’il faut partager entre tous les frères et sœurs. Étonnement, Slavko se retrouve avec les skis aux pieds bien plus souvent que les autres.

Slavko est toujours enclin à participer à diverses activités dans le village. Il est difficile de dater sa rencontre avec Rudi. Ils ont certainement tous deux participé à la reconstruction du refuge Roblek sur le mont Begunjščica, sur les hauteurs de Begunje. Slavko et son frère Vilko se produisent lors de l’inauguration, le 15 septembre 1946. Rudi fait venir à Begunje le célèbre ingénieur slovène Stanko Bloudek, concepteur d’installations sportives et créateur du tremplin de Planica. Ils décident ensemble de l’emplacement du nouveau tremplin de saut à ski local. Bloudek dessine le profil, puis les garçons de la région prennent pelles et pioches pour creuser. Slavko joue son rôle, en persuadant le propriétaire du terrain de céder quelques poiriers dans la future zone de réception du tremplin. Si Slavko n’est pas aussi doué que Rudi pour le saut à ski, ils sont tous deux sélectionnés à plusieurs reprises dans l’équipe nationale yougoslave.

À l’époque, ils sont encore peu connus et n’ont pas la moindre idée de l’avenir radieux qui les attend. Un jour, alors qu’il se promène dans ses modestes ateliers, Rudi déclare : « En l’an 2000, il y aura une grande usine ici. » Sa prédiction s’est anticipée de trente ans, celle-ci a ouvert ses portes en 1970 pour devenir un haut lieu de l’histoire du ski. Elan s’est

imposé comme fabricant le plus innovant de l’univers du ski, avec le célèbre SCX qui intronise la révolution du carving au milieu des années 1990.

Slavko est un garçon jovial, skieur passionné et musicien autodidacte. Sans aucune notion de solfège, il a une oreille et une créativité musicales uniques. Ce talent lui permet d’improviser des chefs-d’œuvre intemporels. Slavko est ainsi devenu l’instigateur de la musique populaire en Slovénie. À la demande de son père, il forme avec sa fratrie un groupe familial en 1936 où il joue de l’accordéon diatonique. L’ensemble se transforme ensuite en quintette des frères Avsenik, sous la direction conjointe de Slavko et Vilko. Ils prennent leur envol et atteignent une notoriété incroyable. Ils produisent plus de 120 disques, vendus à plus de 30 millions d’exemplaires. Ils sont en concert à Francfort le même jour que les Rolling Stones et attirent une foule bien plus nombreuse. Leur titre Na Golici, ou Trompetenecho pour les germanophones, est l’une des plus célèbres polkas et chanson instrumentale la plus jouée au monde. Le refrain de celle-ci retentit lorsque des buts sont marqués dans la LNH.

Bien qu’ils se représentent aux quatre coins du globe et sous l’appellation d’Oberkrainer, les frères Avsenik restent

fidèles à leurs racines. Ils portent avec eux le nom de leur village natal de Begunje et Slavko écrit une chanson pour chaque colline de la région. Évidemment, il ne peut oublier Planica, le berceau originel du saut à ski. Le célèbre refrain « Planica, Planica, reine de la neige… » fait désormais partie de la compétition annuelle au même titre que le saut à ski. Même la légende japonaise de la discipline, Noriaki Kasai, l’a appris par cœur. Cette chanson est un hommage de Slavko à sa passion inconditionnelle pour le saut à ski. Bien des années plus tard, alors qu’ils sont renommés, Slavko et Rudi assistent régulièrement ensemble aux épreuves de saut à Planica.

Grâce à Rudi Finžgar et aux frères Avsenik, Begunje na Gorenjskem occupe une place particulière dans le monde, qui lui confère le mérite d’être visité. L’usine Elan abrite le musée du ski alpin, qui retrace en détail l’histoire de la célèbre marque de ski fondée par Rudi Finžgar. Quelques centaines de mètres plus bas se situe l’auberge Avsenik, connus localement sous le nom de Pri Jožovcu, où sont préparés d’excellents plats slovènes. En arrière-boutique se trouve un musée dédié à l’emblématique groupe musical. C’est également là que se tient tous les deux ans le festival Avsenik.

UN SKIEUR !

Glen Plake est une personne aux multiples facettes. Son célèbre mohawk est loin d’être son seul signe distinctif. Il a toujours su vivre sa passion à la perfection. C’est pourquoi il rit si souvent. Glen est égal à lui-même : un skieur !

Gregor Šket Samo Vidic Toni Konrad Glen Plake Archive

La voix de Cass Elliot, ne doit que rarement raisonner sur la chaîne stéréo de Glen Plake. La musique du légendaire groupe californien

The Mamas and the Papas est certainement trop douce et décontractée pour lui. Pourtant, le refrain du tube Make Your Own Kind of Music illustre parfaitement la philosophie de Glen mélange de ski, skateboard, punk, mécanique, ski nautique, courses de voitures insolites et activités décalées. Sa vie est atypique et il ne se soucie guère du regard des autres. Glen n’a jamais fait spécialement d’effort pour paraître sympathique et être populaire. Il s’est simplement dévoué corps et âme au ski : la meilleure façon de perdre son temps selon lui. Sans le vouloir, il est devenu le skieur américain le plus charismatique de tous les temps. Où qu’il soit, il est immédiatement reconnaissable à son rire tonitruant. Fréquenter Glen est un véritable plaisir. Il est en parfaite forme et déborde d’énergie juvénile : son caractère espiègle et enjoué transparaît dans tout ce qu’il fait. Il n’est pas surprenant qu’il ait été désigné comme l’un des 50 athlètes les plus influents de notre époque. Pour paraphraser le slogan Das Auto de Volkswagen, Glen Plake est tout simplement The Skier.

IL Y A ÉVIDEMMENT DE NOMBREUX SKIEURS TALENTUEUX AUX ÉTATS-UNIS, MAIS LE PLUS EMBLÉMATIQUE C’EST TOI. EST-CE FLATTEUR OU OPPRESSANT ?

Je suis loin d’être prétentieux, mais les gens me reconnaissent et me parlent avec affection. À Chamonix, où je passe la plupart de mon temps ces dernières années, cela arrive quotidiennement. Aujourd’hui même, un homme sympathique accompagné de son fils m’a abordé au téléphérique : « Vous êtes Glen Plake, n’est-ce pas ? ». Je lui ai répondu : « Oui, bien sûr ». Il est intéressant de constater que je ne suis pas seulement reconnu par les Américains, mais par des amateurs de ski de toutes nationalités. J’ai un ami à Chamonix qui est moniteur de ski et guide de montagne, il m’a dit que ses clients lui demandent souvent s’ils vont voir le Mont-Blanc et Glen Plake lors de leur séjour. Je mentirais si je n’avouais pas être flatté. C’est un honneur pour moi. Au-delà, cela me prouve que j’ai orienté mon existence de façon intéressante : j’ai été passionné et sincère dans tout ce que j’ai entrepris. Néanmoins, je ressens une grande responsabilité afin de ne pas décevoir les gens. Ma notoriété est très différente de celle des acteurs de cinéma. Ils sont populaires via les rôles qu’ils interprètent, mais personne ne sait qui ils sont dans la vraie vie. Moi, je vis mon personnage en

permanence : je suis fidèle à moi-même et je ne joue pas la comédie.

IL EST DIFFICILE D’IMAGINER GLEN PLAKE DANS UNE COMBINAISON

MOULANTE PERFORMANT AUTOUR DES PIQUETS ROUGES ET BLEUS CONTRE UN CHRONOMÈTRE. TU AS POURTANT ÉTÉ

COMPÉTITEUR EN SKI ALPIN ?

Évidemment, comme tout skieur. Ma mère m’a inscrit en école de ski, puis j’ai lentement gravi les échelons jusqu’à être sélectionné en équipe.

QUEL ÉTAIT TON NIVEAU EN TANT QUE COMPÉTITEUR ?

J’ai commencé à skier à l’âge de deux ans, puis j’ai couru dans les disciplines alpines jusqu’à 16 ans. Pour performer, il fallait intégrer l’équipe nationale à l’adolescence afin d’avoir accès aux coachs et aux meilleures installations d’entraînement.

J’ai eu cette opportunité, mais mes parents n’avaient pas forcément les moyens de financer la suite de ma carrière de skieur.

QUAND AS-TU RÉALISÉ QUE TU ÉTAIS TROP LIBRE D’ESPRIT POUR ÊTRE LIMITÉ PAR UN PROGRAMME DE COMPÉTITION CLASSIQUE ?

Avec un ami, nous avons entendu parler de compétitions de bosses. Confiant dans nos acquis techniques en ski alpin, nous pensions avoir la capacité de skier dans les bosses. Nous nous sommes alors lancés dans le monde du freeski où nous avons eu une carrière professionnelle réussie pendant quelques années.

TU AS GRANDI DANS LA RÉGION DU LAC TAHOE, CONSIDÉRÉE COMME LE BERCEAU DU SKI CALIFORNIEN.

Exact. Les gens ont tendance à associer la Californie au soleil et à l’océan, mais les montagnes de la Sierra sont l’un des hauts lieux de l’histoire du ski aux États-Unis. Au sud du lac Tahoe, il y a de beaux reliefs et de la neige en abondance. Mammoth Mountain est un grand domaine skiable et Heavenly Valley a accueilli des étapes de Coupe du monde. J’y ai vu Stenmark, les frères Mahre et même Jean-Claude Killy lorsque j’étais tout petit.

COMMENT AS-TU COMMENCÉ À SKIER ?

AS-TU IMAGINÉ VIVRE DU SKI LORSQUE TU ÉTAIS ENFANT ?

Je suis tombé amoureux du ski dès le plus jeune âge. Enfant, ma mère me déposait au pied des pistes le matin et nous skiions avec mes amis jusqu’au soir. Je me suis cassé la

jambe en skiant pour la première fois à l’âge de cinq ans. Les quelques semaines où je n’ai pas pu glisser ont été terribles pour moi. De même lorsque nous rendions visite à mes grands-parents que j’adorais, au bout de quelques jours j’étais impatient de retourner sur la neige. Je décrivais la différence entre les mois de l’année en mentionnant qu’on ne peut pas skier en été. L’acquisition du forfait saison à l’automne était pour moi un moment plus important que Noël, la fête de l’école ou mon anniversaire. Je connaissais tous les meilleurs skieurs professionnels : où ils vivaient, les bars qu’ils fréquentaient, etc. En grandissant, je les ai beaucoup admirés et je voulais progresser pour avoir leur niveau de ski.

QU’EN ÉTAIT-IL DE TA SCOLARITÉ ?

Mon assiduité à l’école a beaucoup pâti. C’était comme si elle n’existait pas et j’ai eu des problèmes dès le début. Ce n’est pas que j’avais du mal à assimiler, mais le ski était la seule chose qui m’intéressait vraiment. Certains poursuivent des études, d’autres suivent leurs rêves dès le plus jeune âge. Il est difficile de dire quel est le meilleur ou le plus mauvais choix de vie.

AS-TU EU DES MODÈLES ?

Mon grand-père Bob a eu une très forte influence sur moi. Il est né pendant la Grande Dépression, il a appris à travailler dur et être patient. Surtout, il m’a enseigné qu’il fallait trouver sa propre voie. En ce qui concerne le sport, je me suis inspiré d’athlètes qui avaient une position corporelle ou une expression faciale atypique. La discipline qu’ils pratiquaient et leur notoriété n’avaient aucune importance pour moi. J’étais impressionné par les joueurs de base-ball, alors que je n’ai jamais vraiment aimé ce sport.

TU AS ÉTÉ L’UN DES MEILLEURS SKIEURS DE BOSSES, PUIS TU AS ÉVOLUÉ VERS CE QUI S’APPELLE AUJOURD’HUI LE FREERIDE. QUELLE A ÉTÉ LA RAISON DE CETTE TRANSITION ?

Mon parcours personnel a commencé à l’école de ski, pour se poursuivre dans les disciplines alpines et ensuite dans les bosses. Puis, tout s’est enchaîné en freeski. Les choses se sont ainsi mises en place, car j’aimais la liberté qu’apporte le ski et les montées d’adrénaline que procurent les sauts de barres rocheuses. Contrairement à l’Europe, l’Amérique n’a pas une longue tradition d’alpinisme. J’ai découvert et appris cela avec le temps. Dans la Sierra, certains ne skiaient que dans les montagnes et non

dans les stations. Lorsque j’ai commencé à m’aventurer loin des pistes, un tout nouveau monde s’est ouvert à moi.

LES AMÉRICAINS CONNAISSAIENT-ILS

LES SKIS ELAN À L’ÉPOQUE ?

Croyez-le ou non, mon père a même skié sur Elan à la fin des années 1970. Je me suis cassé la jambe sur des skis RC bleus au début des années 1980. Un de mes amis a été sponsorisé par Elan. Son équipement complet de six paires de skis de slalom, géant et descente m’impressionnait.

WHAT ABOUT SKIING IN FRESH POWDER, WERE YOU INTO THAT AT THE TIME?

Skiing powder is a fantastic thing, but to tell you the truth, it is not the ultimate skiing pleasure for me. It is two dimensional. My personal pleasure is skiing big bumps covered in fresh soft snow. It makes skiing three dimensional.

LE SKI FREERIDE S’EST POPULARISÉ CES DERNIÈRES ANNÉES POUR DEVENIR UN VÉRITABLE LIFESTYLE. MAIS IL NE S’AGIT PAS D’UN NOUVEAU GENRE DE SKI.

Le freeride ou freeski, peu importe le nom donné à cette pratique, n’est certainement pas un phénomène récent. C’est la forme originelle du ski. Les premières stations de ski sont apparues bien après l’invention du ski et le carving n’existe que depuis le milieu des années 1990. Dire que le freeride n’a que 15 ou 20 ans est totalement erroné.

AS-TU DÉJÀ MÉDITÉ SUR CE QUE LE SKI REPRÉSENTE POUR TOI, LE NOMBRE DE PERSONNES ET D’ENDROITS QU’IL T’A PERMIS DE RENCONTRER ?

Le ski m’a donné tout ce que j’ai vu et tout ce que j’ai. C’est mon mode de vie. Je n’ai pas d’ancêtres riches ni de fonds en fidéicommis… Je ne peux que remercier le ski pour tout. Je suis donc très fier d’avoir eu le courage d’écouter la voix intérieure qui m’a orientée vers cette vie passionnante. J’ai vu de magnifiques régions du monde et rencontré des gens formidables. Vivre du ski est un privilège incroyable. Sur mes documents de voyage français, on peut lire « skieur célèbre » dans ma description professionnelle. Je trouve ça génial !

TES LOISIRS ANIMENT ÉGALEMENT LA CURIOSITÉ SKI NAUTIQUE, BATEAUX RAPIDES ET VOITURES ORIGINALES. EST-CE LE SKI QUI A RENDU TOUT CELA POSSIBLE ?

Ce n’est que partiellement vrai. Si j’ai des

engins inhabituels, c’est en partie parce que je n’ai jamais eu l’argent nécessaire pour en acheter des neufs. Grâce à mon grandpère, j’ai de bonnes aptitudes manuelles et suffisamment de connaissances en mécanique pour pouvoir réparer ou remonter les choses. Le ski nautique m’a permis de rester en bonne santé. Je n’aurais pu être un athlète aussi performant sans le ski nautique. Mon amour pour la mécanique et les véhicules insolites m’aide mentalement. Cela demande beaucoup de patience, de précision et de concentration. La construction de ce type d’engin est très complexe. J’ai déjà monté des moteurs de plus de 1 000 chevaux, et ce n’est pas une mince affaire. Si vous faites une seule erreur, tout peut vous exploser à la figure. Ces activités sont une sorte de méditation pour moi et elles m’occupent en dehors du ski.

ACTUELLEMENT, TU PASSES LA PLUPART DE TON TEMPS À CHAMONIX.

DE CE QUE J’AI CRU COMPRENDRE, TON INSTALLATION DANS LES ALPES SAVOYARDES S’EST RÉVÉLÉ ÊTRE UNE VÉRITABLE AVENTURE ?

Je suis initialement venu à Chamonix trois semaines pour le tournage de Blizzard of Aahhh’s. Alors que tout le monde faisait ses bagages pour rentrer chez soi, j’ai décidé de rester. « Qu’est-ce qui peut se passer dans cette petite ville », me suis-je dit. Je n’avais pas d’enfants, pas de travail et des problèmes à régler à cause de mes démêlés avec la justice. Je n’étais donc pas pressé de revenir aux États-Unis, mais c’est une autre histoire. J’avais deux paires de skis, un forfait de remontées mécaniques et 25 dollars en poche… Je suis quand même resté. Je me plais ici, il y a beaucoup d’activités de plein air et j’apprécie la compagnie des gens intéressants qui s’y trouvent.

TU ES ÉQUIPÉ PAR ELAN DEPUIS 2006. QUELLE IMPORTANCE REVÊT POUR TOI L’OPPORTUNITÉ DE TRAVAILLER AVEC LES INGÉNIEURS ELAN ?

C’est le rêve de tout skieur. L’une des principales raisons qui m’ait conduit vers Elan est le fait que Begunje abrite les meilleurs développeurs de skis au monde. Ils m’ont permis d’intégrer la conception des skis les plus innovants qui soient. J’ai pu appréhender la fabrication des skis et palper toutes les matières premières avec les composants qui les accompagnent. C’est fantastique. Au fil du temps, certaines de mes idées ont été prises en compte. Si Elan a une riche histoire dans le ski de

compétition, les gars ont trouvé certains de mes concepts étranges. J’insistais pour développer des skis un peu plus souples qui se plient et se tordent, avec moins d’éléments métalliques. Nous sommes parvenus à un accord tacite. Je suis fier d’avoir participé à la transition d’Elan, d’un fabricant de skis de course vers un équipementier qui enthousiasme tous les skieurs. Cette évolution est incarnée par la gamme Ripstick, ces skis ont changé la perception de la marque. Ils sont représentatifs de la parfaite synergie entre le savoir-faire traditionnel d’Elan et le renouveau de la pratique du ski all-mountain. Nous ne suivons pas les tendances, nous les créons. Ainsi est la devise du processus d’innovation que nous menons.

TON IMAGE INSOLITE DE SKIEUR-PUNK EST-ELLE PARTIE INTÉGRANTE DE LA CONCEPTION DES SKIS ?

Tout comme moi, Elan est une entreprise atypique qui a inventé le carving et développée des skis asymétriques uniques au monde. Le fabricant slovène est le seul à utiliser des tubes en fibre de carbone au lieu de renforts métalliques. La création esthétique est également intéressante. J’ai une âme imaginative, comme ces graphistes dans la mode qui ont toujours un temps d’avance. Kimberly me dit souvent « Regarde, c’était ton idée il y a cinq ans ». Il ne s’agit pas de savoir ce qui est populaire à l’heure actuelle, mais d’anticiper ce que les gens aimeront dans cinq ans.

SELON ANDRE AGASSI : « L’IMAGE EST TOUT ». Y A-T-IL DES SIMILITUDES ENTRE VOUS ET LUI ?

Je suis certainement la première personne à ne pas être comme tout le monde. J’ai toujours travaillé avec des marques indépendantes, jamais avec de grandes entreprises ou groupes. Même lorsque j’ai collaboré avec des conglomérats, je n’ai pris qu’une partie de leur gamme : chaussures ou fixations, pas les skis. Ma position est probablement le mieux décrite par ma Kimberly : « Eh bien ! Qu’est-ce que tu attends d’un gars qui a un mohawk et qui est connu pour skier sur des montagnes escarpées ?

COMMENT GLEN PLAKE EXPLIQUE-TIL LA DEVISE D’ELAN : ALWAYS GOOD TIMES ?

Mon enthousiasme et ma propension au rire me sont souvent reprochés. Je réponds à mes détracteurs « Vraiment ? C’est une si mauvaise chose ? ». Je m’efforce d’être sympathique avec tout le monde. J’ai probablement offensé certaines personnes, mais cela n’a jamais été intentionnel et j’ai toujours su m’excuser. C’est bien d’être poli, mais c’est encore mieux d’ouvrir des portes aux gens. C’est si facile à faire et tellement bénéfique. Être heureux, souriant et gentil avec les autres, voilà la philosophie Always Good Times.

CARVING (R)EVOLUTION

Au début des années 90, Elan initie la révolution du carving. Désormais, la gamme Primetime redéfinit le plaisir de tailler des courbes sur piste damée.

Gregor Šket Alex Štokelj, Samo Vidic, Elan Media

Charles H. Duell, directeur du Bureau des brevets des États-Unis, affirmait en 1899 : « Tout ce qui peut être inventé l’a été ». Cette personne éminente serait aujourd’hui stupéfaite de l’ampleur de son erreur d’appréciation.

La plupart des grandes innovations ont un dénominateur commun, elles sont initialement confrontées à la désapprobation. Les premières automobiles laissaient les gens perplexes et craintifs. À la fin des années 1970, l’opinion est incrédule lorsque Bill Gates déclare que tout le monde aurait son ordinateur individuel. Steve Jobs suscite une vague de scepticisme dans son audience en annonçant qu’une petite boîte d’environ dix centimètres sur six serait un smartphone, etc.

Initialement moyen de déplacement et de survie, le ski est devenu un loisir partie intégrante de la vie dans de nombreuses régions du globe. Si elle ne peut être élevée au rang des grandes inventions de l’humanité, cette activité a néanmoins connu une évolution clé dans les années 1990. Une innovation prépondérante initiée dans le petit village alpin de Begunje na Gorenjskem, en Slovénie.

À l’époque, les skis mesurent deux mètres de long. Les bons skieurs ont le choix entre skis de slalom ou de géant, mais personne ne peut faire la différence entre les deux types de modèles. Les skis de slalom sont censés être un peu plus rigides que les skis de géant, rien de plus.

Tous les skis modernes des trente dernières années intègrent une part de l’ADN d’Elan.

Pour démontrer que ce soi-disant choix tient plus de l’illusion qu’autre chose, Ingemar Stenmark court une saison entière sur une seule et même paire de skis. Tout naturellement il remporte la majeure partie des slaloms et géants de l’hiver sur cette unique paire. Le meilleur skieur masculin de tous les temps, qui a gagné la plus longue série d’étapes de Coupe du monde, montre ainsi la futilité du marché du ski. Si le égendaire suédois sait prendre des appuis coupés avant l’heure, la technique du commun des skieurs (compétition ou loisir) est basée sur le dérapage.

La révolution

Inspirés par la technique d’Ingemar Stenmark, les ingénieurs d’Elan commencent à visualiser la révolution du carving. Ils développent un ski plus large et plus court d’un demi-mètre, aux lignes de côtes paraboliques. Aux côtés des skis traditionnels, ils s’assimilent à un équipement d’un sport totalement différent. Les premières réactions sont extrêmement négatives, les revendeurs Elan sont effarés à la vue de ses nouveaux engins de glisse. Ils affirment qu’il est impossible de skier avec. Les ingénieurs confiants en leur invention refusent de s’avouer vaincus. Ils proposent alors les skis aux employés d’Elan, en particulier à des profils débutants. Dès les premières pistes, les retours sont positifs, quant à la facilité d’apprentissage. Les novices expliquent avec enthousiasme à quel point les skis sont plus évidents

à contrôler et à mettre en courbe. Il est manifeste pour eux que ces nouveaux engins démultiplient le plaisir de pratiquer le ski. Les skis paraboliques originels se dénomment SCX : « Side Cut Extreme ». Ces trois lettres inaugurent l’ère du carving. Les skis modernes de ces trente dernières années intègrent tous un peu de l’ADN Elan.

Évolution

Le SCX a déclenché une incroyable réaction en chaîne. La pratique du ski est devenue accessible et amusante pour tous. Les compétiteurs se sont appropriés les nouveaux engins et ont pu sentir la différence entre le rayon de 13 mètres d’un ski de slalom et celui de 19 mètres d’un ski de géant. Ce concept permet alors aux fabricants de décliner leur gamme en de nombreuses sous-catégories, afin que chaque amateur de glisse puisse trouver le ski approprié à ses préférences et capacités techniques. La révolution du carving a également conduit au développement de skis à la géométrie et au poids mieux adaptés aux femmes.

L’ensemble de l’industrie du ski s’empresse de prendre le train en marche, mais les employés d’Elan ne s’en inquiètent pas. Ils maintiennent leur avance en introduisant régulièrement des innovations pour le plus grand plaisir des skieurs du monde entier. Le système de fixation Fusion permet de conserver la flexion longitudinale du ski sous la chaussure afin d’optimiser

l’efficacité des lignes de côtes paraboliques. La gamme SpeedWave incorpore la technologie WaveFlex qui parfait le flex du ski et facilite la tenue de courbe. Puis viennent les skis asymétriques Amphibio, qui associent les avantages des profils rocker et camber en une seule et même paire de skis. Côté carre extérieure, le rocker apporte flottaison et manœuvrabilité. Le long de la carre intérieure, le cambre garanti accroche et rebond. La polyvalence des skis Amphibio est sans précédent. Elan va au-delà en introduisant la technologie Amphibio 4D. À l’asymétrie skis gauche et droit, s’ajoute des spécificités dédiées aux talons et spatules des skis. La section avant convexe génère de la précision en entrée de courbe, tandis que l’arrière concave favorise l’efficacité en sortie de virage.

La technologie asymétrique Amphibio offre un profil dédié au ski gauche et droit. Elle associe un cambre classique le long de la carre intérieure et des extrémités en rocker côté carre extérieure. Le cambre permet à l’ensemble de la carre de rester en contact avec la surface de la neige pour optimiser accroche et conduite. Le rocker, élévation anticipée en spatule et talon, facilite l’amorce des virages et le pivot du ski pour plus de maniabilité.

Une ère nouvelle

Ces dernières années, l’attention des skieurs s’est orientée vers le ski de randonnée à l’écart des domaines skiables. Tout le monde rêve de neige poudreuse et nature sauvage, plutôt que de dévaler des pistes à toute allure. Néanmoins, l’adrénaline de prendre des appuis sur un corduroy parfait au petit matin est ancrée dans l’âme de tout skieur. La gamme Primetime incarne le renouveau de la pratique du carving,

Le ski est soudain devenu plus accessible et ludique.

avec une philosophie de conception moderne high-tech pour des sensations ultimes sur piste damée. Le design atypique de ces skis décuple le plaisir de tailler des courbes. Développée pour stimuler l’engouement pour le ski alpin, la série se décline en modèles adaptés

aux différentes aspirations des skieurs de piste : la vitesse, les virages rythmés de court rayon, ou simplement se balader sans effort toute la journée. Ce sont pas moins de onze skis : six pour les hommes et cinq pour les femmes.

Les skis Primetime sont conçus pour apporter à chaque skieur un meilleur contrôle des courbes, quel que soit son niveau de ski. La technologie PowerMatch répartit idéalement la quantité de matériau dans le ski pour optimiser le transfert d’énergie du skieur.

Le célèbre profil asymétrique Amphibio (cambre classique sur la carre intérieure et rocker sur la carre extérieure) oriente les appuis du skieur vers les parties du ski qui en ont le plus besoin pour améliorer la tenue de courbe. Cette construction inédite offre des caractéristiques de maniabilité exceptionnelles.

La nouvelle architecture PowerMatch

Dual Density Woodcore joue sur la densité du noyau. Ce dernier est plus épais avec des matériaux plus résistants le long de la carre intérieure du ski pour la rigidité, la stabilité, l’accroche et la réactivité. Côté carre extérieure, le profil est plus fin et constitué de matériaux plus légers pour une conduite intuitive et moins d’inertie en entrée de courbe.

La série Primetime est également dotée de divers renforts en titane pour des skis puissants, incisifs et vifs. Les chants Racing Sidewall maximisent le transfert d’énergie du skieur vers les carres. La technologie Amphibio facilite l’amorce des virages avec un profil rocker côté carre extérieure et apporte une meilleure accroche avec un cambre classique le long de la carre intérieure.

La forme 3D innovante des skis Primetime est liée à leur technologie de construction. Tous les modèles

de cette famille ont un topsheet au look monochrome moderne inspiré de différents domaines du sport, de la mode et des arts visuels.

Si la technologie PowerMatch est le dénominateur commun de la gamme, chaque ski de la série Primetime a ses propres caractéristiques adaptées spécifiquement aux besoins d’un type de skieur de piste.

M. Charles H. Duell serait probablement stupéfait par la créativité de l’entreprise de Begunje na Gorenjskem, qui plus d’un siècle après continue d’innover.

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LET IT RIP

La populaire gamme hors-piste d’Elan se décline désormais dans sa troisième version.

Ben Fresco Nejc Ferjan, Toni Konrad, Samo Vidic, Elan Media

Une amélioration à chaque génération

« La série Ripstick est une composante essentielle de la collection Elan. Nous sommes très fiers de son succès au fil des ans. Ces skis alliant performance, maniabilité et légèreté ont redéfini la norme dans le segment du freeride. L’engouement des skieurs pour cette

Le développement des skis « fat » remonte à la fin des années 1980. Les entreprises d’héliski cherchent alors à rendre la pratique du ski dans la poudreuse plus accessible pour leurs clients qui se lancent dans l’aventure de leur vie. Ce n’est qu’une dizaine d’années plus tard que les premiers skis larges font leur apparition dans les magasins de ski. Initialement réservés aux aficionados de hors-piste, ils mettront du temps à évoluer en skis polyvalents.

De nos jours, les skis entre 90 et 100 millimètres au patin se sont démocratisés. Jadis considérés comme exclusivement dédiés aux neiges souples, ils sont devenus l’archétype de la polyvalence.

Les skis de poudreuse originels procuraient de la flottaison en neige profonde, mais n’avaient aucune accroche sur neige dure.

L’évolution technologique permet aux skis larges d’aujourd’hui d’offrir un haut niveau de performance, quelles que soient les conditions de neige.

Si les SUV ne cessent de gagner en popularité, c’est qu’il est réjouissant pour les conducteurs d’être équipé pour partir à l’aventure. Tout comme les progrès de l’industrie automobile ont relégué au passé la conduite rude et l’intérieur dépouillé des vieux pick-up, les skieurs bénéficient désormais d’innovations à l’origine d’un ski polyvalent comme le Ripstick. Un ski qui flotte dans la poudreuse et accroche avec agilité sur les neiges dures, pour skier en toute confiance sur tous les terrains avec une seule et même paire de skis.

Avec les Ripstick, soyez toujours prêt pour l’inattendu.

gamme nous motive à la perfectionner. La troisième génération Ripstick bénéficie d’une nouvelle construction qui améliore significativement la rigidité en torsion, la stabilité et la réactivité du ski », explique Klarisa Veselič (responsable mondiale de la gestion des produits).

L’équipe d’Elan a toujours cru au succès de la série Ripstick. Néanmoins cela ne s’est pas fait en un jour. Des années de recherches et de développement ont été nécessaires en coulisses pour s’assurer que les skis soient aussi efficaces sur la neige que sur le papier.

Dans la lignée de la tradition d’innovation d’Elan, la première génération de skis Ripstick intègre des tiges de carbone dans le noyau. Testée par les ingénieurs R&D depuis quelques années, cette technologie offre un ski léger et intuitif qui renouvelle la perception de la performance en freeride.

Nouvelle géométrie pour une sensation plus centrée

Approuvé par les athlètes

Le développement des skis se fait dans une étroite collaboration entre ingénieurs et athlètes. Ces derniers apportent un précieux retour d’expérience. Glen Plake, de par son sens aigu de la mécanique pratique « Glen-gineering », a contribué à l’optimisation des performances du Ripstick. Il n’est également pas étranger à la convivialité de ce nouveau produit Elan.

« Nous travaillons avec Glen depuis plus de quinze ans. Il est très curieux et s’intéresse au perfectionnement des skis. Il a un très bon feeling et sait distinguer les caractéristiques individuelles propres à chaque ski », explique Luka Bassanese (responsable design) qui a collaboré avec le skieur légendaire pour définir le topsheet des Ripstick.

« Bien plus qu’un skieur, Glen a participé au processus de la conception graphique des skis de la série Ripstick. L’idée de peindre les skis est venue naturellement, elle correspond à sa personnalité créative. Ce projet inédit s’est avéré passionnant », ajoute Luka Bassanese.

La nouvelle gamme Ripstick se compose de quatre différents skis pour chaque sexe, ainsi que trois modèles Black Edition supplémentaires qui offrent plus de puissance. Chaque ski est performant et léger. La référence pour ceux qui souhaitent skier tous types de terrains, quelques soient les conditions de neige.

Stimulé par ce succès initial, le département produit a adopté une approche centrée sur l’utilisateur pour perfectionner la gamme Ripstick.

« L’analyse des modèles existants par rapport aux besoins actuels des skieurs s’est avérée primordiale afin de parfaire les qualités de skiabilité », explique Matej Božičnik (chef de projet R&D). La deuxième génération de Ripstick comporte ainsi un renforcement additionnel en torsion pour améliorer l’accroche, la puissance et la stabilité.

Technologie

Carbon Deck

Fidèle au même processus de développement produit, la troisième version de Ripstick présente des changements significatifs par rapport aux précédentes : nouveaux stratifiés en carbone unidirectionnel, combinaison optimisée d’essences de bois dans le noyau, géométrie inédite et rayon de virage sensiblement plus court. Le Ripstick devient encore plus stable, réactif et léger.

« La troisième génération de skis Ripstick offre une skiabilité plus homogène apte à séduire un plus grand nombre de skieurs. Les lignes de côtes sont différentes, avec des relevés de spatule et talon plus progressifs. L’ensemble de

la gamme est bien coordonné en termes de construction, géométrie et design », explique Božičnik.

Une nouvelle construction encore plus légère

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COMMENT GLEN PLAKE A CONÇU SES PROPRES SKIS

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AU PÔLE SUD

L’Antarctique est la partie la plus isolée et hostile de notre planète : le rêve de tout aventurier et explorateur. Imaginez-vous la sensation de skier la neige du pôle Sud.

Je suis convaincu depuis toujours qu’une attitude positive déclenche une réaction en chaîne de bonnes choses. C’est exactement ce qui s’est passé à l’issue de mon incroyable voyage en Alaska l’année dernière.

J’ai été extrêmement chanceuse d’avoir l’occasion de découvrir une nouvelle région lointaine. Passionnée par les grands explorateurs comme Roald Amundsen ou Robert Falcon Scott, je ne connaissais l’Antarctique qu’au travers des livres. La beauté de

l’environnement polaire fait de neige et de glace cristallines éternelles m’a toujours fasciné. Je n’aurais pu imaginer toucher un jour cette terre isolée. Terre d’extrêmes, aucun endroit sur la planète ne ressemble à l’Antarctique. C’est le continent le plus froid, le plus venteux, le plus sec et le plus élevé. Seul 1 % des chanceux qui y ont débarqué ont eu la possibilité de skier. Je me sens incroyablement privilégiée. Ce voyage est un rêve devenu réalité, je déborde d’enthousiasme d’en partager chaque instant.

Léa Bouard Etienne Claret, Léa Bouard Archive

L’aventure commence par la traversée du périlleux passage de Drake, large bras de mer légendaire connu pour ses conditions météorologiques extrêmes. Pour tout capitaine de navire, c’est l’épreuve ultime à braver pour accéder aux merveilles du continent antarctique.

Le premier jour, nous arrivons sur l’île de la Déception. Caldeira d’un volcan actif qui a accueilli des sites d’opérations de chasse à la baleine et au phoque durant les XIXe et XXe siècles. D’imposants barils étaient jadis utilisés pour stocker l’huile de baleine. Je suis soulagée qu’on ne tue plus ces grands mammifères marins. Les éruptions ont détruit la base britannique B en 1969. C’est un paysage unique composé de pentes volcaniques arides, de plages fumantes et de glaciers recouverts de cendres. L’atmosphère qui règne avec l’usine abandonnée, le sable noir et le brouillard est saisissante.

Le spectacle d’adorables petits pingouins se dandinant sur le rivage a immédiatement inondé mon cœur de joie.

Le deuxième jour, nous approchons la beauté intacte de cette terre de glace. Les semelles de mes Ripsticks sont au contact du sol antarctique. Aucun mot ne peut décrire le charme sublime de cet endroit. Je me suis senti libre au milieu des grands icebergs et des sommets de la chaîne transantarctique. Nous skiions quotidiennement au sein d’une immensité naturelle à couper le souffle. Avant de descendre du bateau, nous prenons soin de respecter cet écosystème fragile en nettoyant et désinfectant notre matériel pour ne laisser aucune trace.

Excitée à l’idée de découvrir la vue à l’extérieur de ma cabine, j’attends impatiemment l’alarme du navire à 7h chaque matin. Après une tasse de café, j’enfile mes vêtements les plus chauds avant de sortir sur le pont pour admirer le paysage à couper le souffle. Mes yeux brillent d’émerveillement et mon sourire ne me quitte jamais. Mon âme est comblée de ce côté-ci de la planète.

J’apprécie d’autant plus ces moments de plénitude, qu’il n’y a aucun Wi-Fi ou réseau tout au long du voyage. Le fait d’être déconnecté du monde est apaisant et incroyablement libérateur. Se sentir entièrement présent dans un cadre aussi remarquable est quelque chose de profondément gratifiant. À l’issue de ce voyage, je décide d’éteindre mon téléphone pendant au moins dix jours une fois par an et de me retirer dans un endroit solitaire pour me recentrer sur moi-même.

Le troisième jour, nous arrivons dans la baie de Wilhelmine. Entourée de flocons de neige tourbillonnants et d’icebergs imposants, je me suis vraiment perçu minuscule face à la monumentalité de cette nature sauvage englacée. Être témoin d’une telle beauté à l’état pur est un privilège rare.

Il fait normalement trop froid et sec pour qu’il neige, c’est pourquoi tout reste gelé ! C’est exceptionnel de voir la neige tomber et d’avoir de la poudreuse fraîche. C’est une aubaine de connaître ce type de temps en Antarctique. Nous nous rendons sur l’île de Nansen par un jour de brouillard, tout est blanc et magique.

Nous devions désinfecter tous nos équipements quotidiennement avant de quitter le navire pour rejoindre la terre en zodiac. Pour préserver l’environnement antarctique non anthropisé, des

restrictions sont imposées : pas de nourriture ou boissons hors du bateau. L’immensité immaculée de l’Antarctique doit rester intacte et sauvegardée de la moindre pollution humaine.

Il a neigé pendant près de 36 heures avant que le ciel bleu ne revienne le quatrième jour. L’ensemble de l’équipe est très enthousiaste sur l’île de Wiencke que nous parcourons de long en large toute la journée. Les conditions météorologiques sont idéales avec du soleil et pas de vent. La neige poudreuse est ainsi intacte sur les grandes faces et les couloirs.

En fin de journée, nous partons en mission pour skier un imposant couloir aperçu au loin avec Marion Hearty. Nos guides nous assurent que la neige est stable, le feu est au vert. Nous rechaussons pour finir les 200 derniers mètres sous le sommet en peau, tellement la neige est profonde. Les montagnes peuvent être très raides ici aussi, ce couloir est à environ 45 degrés. Cela me rappelle les montagnes de Chamonix où j’habite. Je ne pensais pas que les montagnes de l’Antarctique pouvaient être si imposantes. C’est un endroit très spécial.

Le cinquième jour, nous avons traversé le canal Lemaire en bateau pour atteindre une autre île. La faune de l’Antarctique est irréelle. Pendant que nous étions sur le navire, nous avons vu beaucoup de baleines et d’orques. Ce sont des créatures gigantesques. Il y avait aussi beaucoup de pingouins et de phoques sur les îles. C’est l’expérience d’une vie.

Une tempête intense se dirige vers nous le sixième jour et nous impose de raccourcir notre voyage pour pouvoir traverser en sens inverse le passage de Drake. Pendant trois jours, nous essayons de rentrer à Ushuaïa. Les vagues sont si grandes que je bascule du lit pendant mon sommeil. Le bateau bouge tellement dans tous les sens que je ne parviens pas à me rendormir. À table, nous devions tenir notre assiette et notre verre. Des objets tombent régulièrement et soudain une cinquantaine de plats se brisent sur le sol en même temps. Après trois jours mouvementés, nous arrivons finalement en Argentine. C’est une expérience folle, sur le moment j’ai cru que nous allions tous mourir là-bas !

Pendant le voyage, j’ai été entouré d’une équipe qui ne se connaissait pas avant de chausser les skis. Nous avons exprimé notre créativité dans cet environnement exceptionnel. Les différentes situations de ride nous ont liés au quotidien. Nous avons partagé des moments uniques en restant bienveillants les uns envers les autres. Il ne faut jamais oublier que l’aide la plus proche est au minimum à deux jours de navigation. J’ai eu la chance de skier ces magnifiques montagnes en compagnie de personnes remarquables et pleines d’humilité. J’ai beaucoup appris en peu de temps. Nous avons traversé des tempêtes et ri ensemble, cela a créé des liens durables entre nous.

L’Antarctique m’a fait ressentir quelque chose d’unique. Cette expérience a changé mon existence en laissant une marque indélébile dans mon esprit, éveillant en moi une passion pour l’exploration qui ne s’éteindra jamais. Je suis reconnaissante de pouvoir voyager dans le monde entier et découvrir des endroits extraordinaires.

L’Antarctique restera probablement la plus belle aventure de ma vie !

LA FABRICATION DES SKIS

Tout skieur passionné se demande à un moment donné par quel procédé sa paire de skis favorite a vu le jour. La fabrication des skis est une subtile interaction entre connaissances des matériaux, diverses lois physiques, recherche de solutions ingénieuses et savoirfaire manuel. Chez Elan, nous faisons tout cela de manière inimitable depuis près de quatrevingts ans.

Miran Pristavec
Elan Media

Tout sur un site, tout à Begunje

Les progrès technologiques des dernières décennies ont profondément métamorphosé l’industrie du ski. La production de masse et les délocalisations vers des régions du monde où la main-d’œuvre est moins chère sont devenues la norme. Ce n’est pas la façon de procéder d’Elan, qui a toujours respecté le savoir-faire local et l’environnement. Nous sommes désormais l’unique fabricant de renommée internationale qui conçoit, développe, produit et teste ses skis en un seul lieu. Les compétences artisanales sont judicieusement associées aux systèmes d’automatisation les plus avancés. Le site de Begunje est une usine ultramoderne bien organisée, constituée d’une équipe qui manipule quotidiennement 1 800 matériaux et 24 000 composants différents pour la plus grande joie des skieurs du monde entier.

Préparation des composants

L’art de créer des skis s’assimile à un engrenage complexe composé de multiples pièces au rôle indispensable. La passion pour la montagne et le ski est à l’origine de l’histoire d’Elan, à l’image de la philosophie « Always Good Times ». Rudi Finžgar a étudié les lois physiques et le comportement mécanique du bois dans les moindres détails. Il s’est cultivé sur les techniques nécessaires à la conception du ski en bois idéal. Il a commencé par se fabriquer ses propres skis, puis pour ses amis et adeptes. Une fois le processus au point, il s’est lancé dans un développement commercial. En visionnaire, il a su parfaire au fil du temps son expertise initiale.

L’histoire d’Elan est atypique, car elle s’inscrit dans un respect de la tradition associé à un inébranlable désir de perfection et d’innovation. Si l’augmentation du volume de production a rendu nécessaire l’automatisation via l’utilisation de machines, l’entreprise slovène est restée fidèle à ses valeurs originelles : l’artisanat et le bois.

La fabrication à la main n’est pas un simple argument marketing, c’est une philosophie de conception propre à Elan. Si l’usine de Begunje est équipée de dispositifs robotisés ultramodernes, rien ne peut supplanter le savoirfaire manuel pour certaines opérations.

Concomitamment, celui-ci donne une âme aux skis. La production repose sur le bois, élément naturel qui respire, vit et fonctionne différemment des matériaux artificiels synthétisés par l’homme. Le bois est la source de vitalité des skis Elan.

À l’instar d’un sandwich, les skis sont composés de différentes strates. Chaque couche de matériaux est préparée avec soin et précision dans une partie de l’usine dédiée.

L’étape la plus intéressante se déroule probablement dans l’atelier de menuiserie, où le bois est traité et ajusté sur des machinesoutils ultraprécises. Il s’agit là d’une opération fondamentale pour la suite de la fabrication, avant que d’autres éléments viennent être greffés à ce noyau initial. Chaque procédure est strictement contrôlée pour permettre une traçabilité exhaustive des produits. Tous les composants de skis fabriqués avec la technologie PU font l’objet d’une attention spécifique.

Le bois est un matériau pratiquement irremplaçable en raison de son élasticité naturelle et de ses propriétés d’absorption. C’est pourquoi il est rigoureusement sélectionné et travaillé. L’essence la plus employée est le peuplier, bien que des combinaisons de différents types de bois soient souvent utilisées afin d’obtenir le meilleur comportement possible sur la neige. Le bois étant rarement homogène, le noyau d’un ski est constitué en lamellécollé pour optimiser la cohérence entre les couches porteuses du haut et du bas du ski.

La combinaison avec d’autres matériaux

Le secret d’un ski performant réside dans l’association du noyau bois avec d’autres matériaux spécifiques : carbone, fibres de verre et/ou de lin, titane. Tous ces composants sont collés ensemble via un processus innovant où chaque couche est préimprégnée.

La durabilité est une valeur historiquement ancrée dans la philosophie de la compagnie Elan.

Tradition et modernité

Elan est à l’avant-garde de la modernisation technologique qui apporte de nombreux avantages. Le site de Begunje est équipé de systèmes d’automatisation avancés contrôlés par ordinateur. Chaque machine est cependant supervisée par un opérateur spécialisé. Les actions de coupe complexes sont réalisées par usinage CNC robotisé.

Durabilité et respect de l’environnement

L’élasticité et les propriétés naturelles d’absorption du bois en font un matériau pratiquement irremplaçable dans la construction d’un ski.

La partie la plus captivante de ce processus est l’assemblage. En fonction du type de ski souhaité, il s’agit de sélectionner et de combiner les matériaux en sandwich. Le tout est ensuite placé dans un moule afin d’y être pressé. Cette opération précise est contrôlée à 100 % par un personnel spécialisé.

Le respect de la nature est ancré dans la conscience des skieurs. Comme les employés d’Elan sont avant tout des skieurs, il va de soi d’intégrer un modèle de développement durable dans la fabrication de skis. La liste de nos bonnes pratiques environnementales est très longue et nous pouvons revendiquer être les pionniers de certaines approches dans l’industrie du ski. Nous avons introduit la technologie d’impression numérique directe sur les skis, beaucoup moins polluante que la sérigraphie utilisée jusqu’alors.

La durabilité est une valeur profondément ancrée dans l’ADN de l’entreprise. Chaque produit porte une garantie de qualité associée à un engagement en faveur l’environnement. Elan opère sur un site unique et s’efforce à ce que l’usine soit autosuffisante sur le plan énergétique : centrale solaire de 2,8 mégawatts dotée de 7 000 panneaux, nouvelle chaudière à biomasse pour le chauffage et l’eau courante. Le reste de l’électricité consommée est généré à partir de sources renouvelables. Les matériaux utilisés pour la fabrication de nos skis proviennent à 86 % d’un rayon de 400 kilomètres autour de Begunje.

C’est une fierté de travailler au quotidien dans l’entreprise Elan, où l’attention portée à la qualité et aux moindres détails est palpable à chaque instant. L’enthousiasme, le dévouement et le savoir-faire aguerri de chaque collaborateur contribuent à la perfection du produit fini.

EN SAVOIR PLUS SUR LA FABRICATION DES SKIS

Funky Interview

MAÎTRE

DANS L'ART DE VIVRE

Ian Deans est un esthète de la glisse. Initialement ski-crosseur, ce canadien vit sa passion à fond. Son temps passé sur les skis se partage entre la recherche des plus belles lignes en neige poudreuse et l’apprentissage à son fils âgé de trois ans.

COMMENT TE DÉCRIRAIS-TU EN TROIS MOTS ?

Farfelu, plein d’énergie mais concentré.

QUELLE EST TA DÉFINITION DU SKI ?

Skier, c’est comme dessiner un trait au pinceau sur une toile vierge.

AVAIS-TU DES IDOLES PENDANT TON ENFANCE ?

J’admirais certains membres de l’équipe canadienne de ski, comme Manuel Osborn-Paradis, mais cela n’a jamais vraiment été une obsession. Curieusement, j’aimais regarder le boardercross à une époque où le skicross n’était pas encore médiatisé. Je suivais des gars tels que Jasey-Jay Anderson.

QUE SIGNIFIE LA VITESSE POUR TOI ?

La vitesse permet de s’envoler sur de gros sauts, ce qui est plutôt fun pour moi.

QUEL EST TON MEILLEUR SOUVENIR SUR LES SKIS ?

Début décembre 2014, à Nakiska, au Canada. Ma première compétition à l’issue de deux saisons off pour rééducation à la suite d’une blessure au genou. C’était la saison juste après les Jeux olympiques de 2014. Lors de la première manche, j’étais confronté aux médaillés d’or, d’argent et de bronze. Devant la foule canadienne, ma famille et mes amis, j’ai tenu tête aux trois champions olympiques sur la piste. Arrivé en bas, j’ai célébré comme si j’avais gagné la course. Je n’ai pas réussi à atteindre les 1/4 de finale, mais ce fut un grand moment.

PEUX-TU DÉCRIRE TA JOURNÉE DE SKI IDÉALE ?

Rire et s’amuser entre amis. Il n’est pas nécessaire qu’il y ait de la bonne neige ou du soleil

TON MEILLEUR ET TON PIRE SOUVENIR DE SKI ?

Ma blessure au genou à Telluride et skier avec mon fils pour la première fois.

QUE SERAIS-TU DEVENU SI TU N’ÉTAIS PAS SKIEUR ?

Pendant mes études universitaires, j’ai effectué des stages dans l’unité de chirurgie cardiaque et j’ai assisté à de nombreuses opérations à cœur ouvert. Dans une autre vie, j’aurais aimé faire des études de médecine et exercer comme chirurgien cardiologue.

SELON TOI, QUI EST LE MEILLEUR SKIEUR DE TOUS LES TEMPS ?

C’est difficile à dire. Néanmoins, il y a une personne au-dessus du lot… le GOAT.

QUELS AUTRES SPORTS PRATIQUES-TU ?

Littéralement tous types de sports

LORSQUE L’HIVER SE TERMINE, TE PROJETTES-TU VERS LA PROCHAINE SAISON DE SKI OU ES-TU IMPATIENT DE PROFITER DE L’ÉTÉ ?

J’affectionne l’été parce que les journées sont longues. Cependant, dès les premières chutes de neige, mon enthousiasme pour l’hiver monte en flèche.

QUELLES SONT TES ACTIVITÉS ESTIVALES PRÉFÉRÉES ?

Vélo, golf, surf, pêche à la mouche, randonnée.

TES LIEUX DE PRÉDILECTION L’ÉTÉ ET L’HIVER ?

L’été : North Bend (Washington), où je vis. L’hiver : la station de Big White.

OÙ ES-TU ALLÉ EN VACANCES DERNIÈREMENT ?

Hawaï et Banff (Alberta). Les mecques du surf et de la neige poudreuse.

COMMENT DÉCRIRAIS-TU TON STYLE PERSONNEL ?

« Slashy », si cela a du sens.

AS-TU UN GRIGRI ?

Non.

QUE FAIS-TU PAR ALTRUISME ET POUR RÉDUIRE TON EMPREINTE CARBONE ?

Ma plateforme vise à favoriser l’accès aux sports d’hiver. Faire des dons à des organisations à but non lucratif, à l’instar de Share Winter Foundation, est un aspect important. Des actions simples, comme skier avec les enfants des clubs de ski locaux ou fournir du matériel à des programmes d’aide, me permettent d’avoir un impact positif.

QUEL EST TON SPORT PRÉFÉRÉ ?

Le football américain. Je n’ai pas de joueur favori, mais j’apprécie le jeu de Christian McCaffrey. Mon club préféré est celui des Seahawks de Seattle.

LIVRE, FILM, CONCERT, PIÈCE DE THÉÂTRE, EXPOSITION ?

J’ai regardé le dernier film de mon ami Stan Rey, tourné avec Blank Collective. Exceptionnel !

AS-TU UN ANIMAL DE COMPAGNIE ?

Les enfants comptent-ils ?

FAIS-TU LA CUISINE TOI-MÊME ?

Les céréales comptent-elles ?

QUEL EST LE MEILLEUR PLAT QUE TU PUISSES PRÉPARER ?

Soupe de poulet tortilla.

QU’AS-TU VÉCU DE SENSATIONNEL RÉCEMMENT ?

L’année dernière, j’ai fait de l’héliski avec le team Elan. Une journée exceptionnelle pleine d’adrénaline dans la poudreuse sous un soleil radieux.

QUEL EST TON PRINCIPE DIRECTEUR DANS LA VIE ?

Ne pas se prendre au sérieux et s’amuser, le reste se fait tout seul.

LE SKI SOURCE DE BIEN-ÊTRE

Kelsey Serwa Rey est une skieuse de haut niveau : championne olympique et du monde, double vainqueur des légendaires X Games, huit 1res places en Coupe du monde. Elle peut, sans nul doute, être considérée comme l’une des meilleures athlètes de l’histoire du skicross. Mais Kelsey est bien plus que cela. Après avoir mis fin à sa carrière de compétitrice, elle a étudié la kinésiologie et vit actuellement à Whistler (Colombie-Britannique) où elle exerce en tant que physiothérapeute. Elle est mariée au skieur professionnel Stan Rey. Kelsey est une femme épanouie et attentive, qui prend la vie avec le sourire. Elle rayonne d’une énergie positive, mêlant tendresse féminine et gentillesse. Dans cet article, elle partage sa vision du bien-être et l’influence du sport de haut niveau sur son développement personnel.

Kelsey Serwa Rey
Kelsey Serwa Rey Archive

L’ESPRIT ET LE CORPS CONNECTÉS À LA NATURE

L’interaction avec la nature à un impact positif sur la santé mentale en favorisant le calme, la relaxation et le bien-être. Ces bienfaits réduisent le stress, l’anxiété et la dépression. À l’inverse du milieu urbain, les personnes qui passent du temps dans la nature produisent moins de cortisol (l’hormone du stress). L’exposition à ces environnements préservés est également corrélée à une amélioration de l’humeur, de la vitalité et des fonctions cognitives. Le ski offre une occasion unique de faire l’expérience de la pleine conscience en mouvement. En se concentrant sur chaque virage en symbiose avec la neige sous les pieds, les distractions quotidiennes et autres soucis disparaissent instantanément.Au cours de ma carrière de skieuse, j’ai réalisé que l’esprit peut surmonter les limites perçues. En 2011, j’ai remporté les X-Games en m’envolant sur près de 50 mètres en direction de la ligne d’arrivée. À l’atterrissage, j’ai subi un tassement de deux vertèbres, accompagné d’une contusion au coccyx et d’importantes lésions des tissus mous dans le dos. À sept jours des championnats du monde, rechausser les skis me semblait impossible.

Incapable de m’entraîner, j’ai passé les six jours suivants au lit ou sur une table de physiothérapie et j’ai regardé des heures de vidéo POV. Le septième jour, j’ai senti mon corps aux abois lorsque je me suis penché pour attacher les boucles de mes chaussures de ski. Une fois dans le portillon de départ, mon cerveau a occulté les signaux de douleur. Je ne pouvais que me concentrer sur la tâche en cours : franchir la ligne d’arrivée en tête… Miraculeusement, j’ai gagné Les activités outdoor sont une opportunité inestimable de se débarrasser de tout ce qui nous envenime l’esprit. En 2011, j’ai laissé tomber mon mal de dos pour me focaliser sur la course. Dans d’autres circonstances, évoluer dans la nature aide à se libérer d’un traumatisme, d’une anxiété, d’une inquiétude ou d’un doute. Aujourd’hui, le ski m’offre un sanctuaire de réconfort où j’échappe aux pressions de la vie. Je me reconnecte ainsi avec moi-même et mes amis.

C’est en montagne que j’ai noué les amitiés les plus profondes et les plus significatives. De mes débuts en compétition jusqu’à ma dernière année sur le circuit de skicross, j’ai été entourée de filles pleines d’entrain. Toutes sont devenues des femmes attentives, résilientes et fraternelles. Nous nous sommes toujours soutenues les unes les autres pour atteindre des niveaux de performance de plus en plus élevés. Plus que des amies, nous étions une vraie famille. Lors des moments difficiles, nous nous réconfortions et nous encouragions mutuellement. À l’occasion des succès nous faisions la fête de tout cœur. Nos vies resteront éternellement entrelacées.

Le ski m’a également permis de rencontrer mon mari, Stan Rey. Notre première interaction a eu lieu à l’âge de 13 ans, alors que je prenais un télésiège avec mon amie Sandra. Il est monté avec nous et a été écœuré, car nous parlions de problèmes intestinaux. Avec le ski comme dénominateur commun, nous avons sympathisé. Puis notre amitié a évolué en quelque chose de plus sentimental. Seize ans après ce premier trajet en télésiège, nous nous sommes mariés.

Les relations nouées par le biais du ski de compétition sont extraordinaires. Au travers des triomphes et des échecs ponctués de rires et de larmes, ces liens ont résisté à l’épreuve du temps et de la distance. Ainsi le ski n’est pas seulement un sport, c’est un mode de vie partagé avec ceux qui nous sont chers. Je serais éternellement reconnaissante envers la communauté du ski. Elle m’a permis de rencontrer des personnes qui ont façonné mon existence d’une manière que je n’aurais jamais cru possible.

LA PLEINE CONSCIENCE

Il s’agit d’être entièrement présent dans l’instant, sans jugement ni attachement aux pensées ou aux émotions. Cette pratique aide à développer une appréhension calme de nos sentiments et du monde qui nous entoure, ce qui nous permet de relever les défis avec clairvoyance. La pleine conscience atténue l’anxiété, la dépression et le stress tout en renforçant le bien-être psychique ainsi que les capacités de concentration, de mémorisation et de prise de décision. Au-delà de la santé mentale, la pleine conscience participe à l’amélioration des performances sportives. Au-delà de la réussite physique, l’entraînement à la pleine conscience offre un avantage psychologique. À l’issue d’une blessure démoralisante, j’ai lutté contre le doute à l’approche des Jeux olympiques de 2014. Avec l’appui d’un psychologue du sport, j’ai adopté l’approche MAC (Mindful, Accepting and Committed) : Conscience, Acceptation et Engagement. Lucide sur ma fragilité nerveuse et mon inconfort physiologique, j’ai intégré ces émotions sans amplifier leur influence. J’ai exécuté mon plan de course en accord avec mes valeurs personnelles résilience, persévérance et confiance en soi. Je me suis concentrée sur la façon dont je voulais skier chaque section du parcours. Cet état d’esprit, associé à un travail acharné et à un peu de chance, m’a conduit à décrocher une médaille d’argent olympique. L’intégration de la pleine conscience dans la compétition m’a permis de me focaliser sur le moment présent, afin d’optimiser mes performances. Cette maîtrise psychique apporte des bénéfices en termes de santé mentale, favorise la résilience et bonifie les fonctions cognitives. En adoptant une conscience sans jugement, les individus peuvent améliorer leur relation avec eux-mêmes et le monde qui les entoure.

CONFIANCE EN SOI

J’ai eu un parcours sportif en dent de scie, de la tête du classement de la Coupe du monde à une blessure anéantissant une saison au sommet de ma performance. Mon état de confiance a fluctué, selon ces hauts et bas. Par moment je n’étais même plus sûre de pouvoir reprendre la compétition. En me confrontant à ces situations difficiles, j’ai su me prouver que j’avais la force mentale nécessaire pour persévérer.

De retour d’une troisième opération du genou, les Jeux olympiques de 2018 allaient être mes derniers. Contrairement aux rétablissements de blessures antérieurs, j’avais une de mes meilleures amies et coéquipières à mes côtés : Britt Phelan. Nous nous sommes soutenus en mutualisant nos atouts individuels. Quelque peu ignorées par les autres compétitrices, nous sommes restées concentrées sur les micro-améliorations à apporter au fil des runs pour performer.

La nuit précédant la course olympique, j’ai travaillé sur la confiance avec ma psychologue sportive. Elle a affirmé que si je réalisais 90 % de mon potentiel, je pourrais très bien monter sur le podium. Je me sentais capable de mieux. Mon état d’esprit est passé de « Pour gagner, je vais devoir battre toutes ces femmes » à « Si mes concurrentes veulent gagner, elles vont devoir me battre ». Ce subtil changement de prisme a eu un impact conséquent.

Debout à la « porte » de départ avec Britt à mes côtés, j’étais confiante et rassurée. Je nous savais capables de performer. Ce n’était qu’une question de minutes avant que le monde s’en rende compte. Nous avons franchi la ligne d’arrivée en première et deuxième positions, remportant ainsi les Jeux olympiques !

LE LIEN SOCIAL

C’est un facteur important dans la promotion de la santé mentale, émotionnelle et physique ; une réalité mise en exergue lors de la pandémie de COVID-19. Du jour au lendemain, tout contact avec les proches est devenu interdit. Plus question de célébrer des évènements marquants, d’assister à un cours de fitness ou d’aller skier. Avec l’assouplissement des contraintes, je me suis sentie lasse, aspirant à un contact humain sans culpabilité. Malgré l’atténuation de la pandémie, les sociétés sont toujours aux prises avec des problèmes d’overdose, de santé mentale, de sans-abrisme et d’accès aux soins. Je ne considère plus comme acquis le fait de pouvoir faire du shopping librement, d’avoir des rendez-vous impromptus ou de profiter de la gastronomie locale et de l’après-ski. J’apprécie davantage les réunions en présentiel, les conférences, les discussions sur un télésiège et les rencontres inopinées lors de mes promenades avec Baloo.

Ces interactions, planifiées ou spontanées, sont essentielles à notre équilibre. Les personnes ayant des relations sociales épanouies vivent plus longtemps, souffrent moins de dépression ou d’anxiété. Elles se rétablissent aussi plus rapidement à l’issue d’une blessure ou maladie.Le lien social imprègne tous les aspects de notre vie. Il enrichit nos expériences et améliore notre bien-être. Nous ressentons son influence lorsque nous échangeons sur le télésiège pour partager des anecdotes sur l’adrénaline de la dernière descente. Ainsi, une journée de ski dans des conditions glaciales entre amis peut être plus mémorable qu’une en solitaire au soleil. Les occasions de nouer des liens sociaux sont innombrables au quotidien. Il suffit de s’y intéresser.

LES BIENFAITS DU SPORT POUR LE CORPS ET L’ESPRIT

Les bénéfices de la pratique sportive pour le corps ne sont plus à démontrer : amélioration de la densité osseuse, de la masse musculaire, des performances, récupération rapide après une blessure et réduction du risque de maladie. Mais apprécions-nous également ses bienfaits sur le plan mental ?

Les endorphines, la sérotonine et la dopamine libérées pendant l’exercice physique optimisent l’humeur, la cognition et diminuent le stress. L’activité physique limite l’inflammation, le stress oxydatif et fluidifie le flux sanguin cérébral pour contribuer au maintien d’un cerveau en bonne santé.

Ma reconversion du statut d’athlète à celui d’étudiante en kinésithérapie m’a fait passer de l’hyperactivité à la sédentarité. Ma santé physique et mon bienêtre mental se sont dégradés. Je me suis sentie fatiguée, épuisée, stressée et léthargique. Il m’est devenu difficile de me concentrer. Plus mon emploi du temps d’étude était chargé, plus je privais mon corps de mouvement. Pour reprendre l’activité physique, j’ai donc élaboré un plan spécifique et réaliste : courir 20 km par semaine pendant un an.

La course à pied m’attirait parce que je pouvais sortir avec Baloo et faire une bonne séance d’entraînement avec peu d’organisation. Au début, j’étais motivée par l’objectif. Puis au fil du temps, j’ai entrepris de terminer mes boucles plus rapidement. J’ai commencé à mieux dormir, à davantage retenir les informations, à avoir plus d’énergie et à me sentir généralement plus heureuse.

Pour intégrer une activité sportive dans votre vie, trouvez ce qui vous convient. Restez cohérent dans vos efforts et vous pourrez vous aussi récolter les fruits de votre santé physique et mentale.

ÉMANCIPATION

Depuis deux ans, je m’associe à Big White Ski Resort et Elan pour organiser une journée de ski all inclusive dédiée aux femmes. Cet événement coïncide avec la Journée Internationale de la Femme. Chaque dollar recueilli est versé au Kelowna Women’s Shelter (centre d’accueil pour les femmes en difficulté).

Les groupes de ski ont été menés par une équipe de rideuses solides qui ont dévoilé leurs spots secrets, encouragé les participantes à dépasser leurs limites et avoir confiance en elles. De beaux liens de complicité se sont tissés au travers du bonheur de la glisse, des repas partagés et des conversations sur les télésièges. Pour plus de plaisir, les skieuses ont pu tester l’ensemble de la gamme W-Studio.

Après une journée palpitante sur les skis, direction les tapis pour une séance de yoga réparatrice afin de se reconnecter à nos respirations et nos corps. Cette année, l’évènement a reçu le soutien de nombreuses petites entreprises locales détenues et gérées par des femmes. Ces dernières ont offert de multiples articles pour une vente aux enchères silencieuse. Un tirage au sort a permis de remporter une paire de Ripsticks 94 Black Edition avec fixations. La tension montait au fur et à mesure que le numéro vainqueur était énoncé, un chiffre après l’autre. La gagnante était aux anges !

BIENVEILLANCE

La gentillesse a de réels avantages pour celui qui la donne, comme pour celui qui la reçoit. Elle consiste à être amical, généreux et attentionné envers les autres et soi-même.

Les psychologues Dunn et al. ont fait l’expérience de procurer 5 ou 20 dollars à des participants. Ceux qui ont dépensé l’argent pour autrui, quel que soit le montant, étaient nettement plus heureux que ceux qui l’ont utilisé pour eux-mêmes. La gentillesse contribue à abaisser la tension artérielle en libérant des neurotransmetteurs qui diminuent le stress, en activant le système nerveux parasympathique et en réduisant l’inflammation. Une tension artérielle saine optimise la santé cardiovasculaire et favorise la relaxation.

L’autocompassion consiste à se traiter soi-même à l’instar de la gentillesse offerte à un ami. Il s’agit de se donner la possibilité de commettre des erreurs, d’accepter sa situation présente ; puis au-delà d’avoir la patience et la persévérance nécessaires pour atteindre ses objectifs. C’est assimiler l’échec, se parler positivement à soimême, valider ses émotions, s’entourer d’individus qui nous font sentir entiers, fixer des limites, apprendre à dire non et chercher du soutien en cas de besoin.

Nous ne mesurons que peu l’impact tangible de nos actes de bienveillance au quotidien, sur la personne qui les reçoit ou sur nous-mêmes. Ces actes qui paraissent modestes ont une portée considérable. La gentillesse à l’égard d’autrui rend le monde meilleur, celle envers soi-même aide à atteindre l’excellence.

SYMBIOSE AVEC LA NATURE

Flateyri est un petit village d’environ 200 habitants situé à l’ouest de l’Islande, qui a survécu à deux avalanches catastrophiques. Il incarne la résilience de l’homme et sa détermination à passer outre les épreuves traumatisantes.

Islande
Siggi Bjarni Sveinsson Rožle Bregar

Iy a un an, je reçois une invitation à animer des sessions de leadership en plein air à l’École de vie de Flateyri. La localité est entourée de montagnes escarpées le long du fjord Önundarfjörður.

Le caractère de Flateyri et ses habitants éveille quelque chose de profond en moi. Leur attention mutuelle, y compris à l’égard d’un étranger comme moi, en dit long sur leur art de vivre. Ils consacrent généreusement du temps pour m’orienter et veiller à ma sécurité sur leur territoire particulièrement accidenté.

Plus que leur hospitalité, c’est leur constance dans l’adversité qui m’interpelle. Leur solidarité et leur persévérance à reconstruire, à l’issue du traumatisme d’avalanches destructrices en 1995 et 2020, m’inspirent profondément. Leur optimisme m’a rappelé la brièveté de l’existence et l’importance d’adopter une attitude

positive face aux défis.

La collectivité de Flateyri illumine la voie vers l’épanouissement personnel. Audelà de précieux souvenirs, mon séjour dans l’ouest m’a éclairé sur l’acuité de l’esprit humain et du lien communautaire.

Un an après mon passage à l’École de vie, je planifie une nouvelle aventure dans les Westfjords. Désireux de partager l’atmosphère et l’environnement naturel stupéfiants de Flateyri, j’invite mon ami slovène Rozle Bregar pour ce voyage. Nous partons alors avec nos skis Elan et nos appareils photo.

Une communauté chaleureuse

À notre arrivée, nous constatons que l’enneigement n’est pas idéal pour la pratique du ski de randonnée. Nous décidons alors de nous familiariser avec

la ville et laisser nos projets prendre forme naturellement. En l’espace de deux heures, nous sommes immergés dans l’enthousiasme de la communauté locale. Les gens nous abordent, désireux de connaître nos intentions afin de mieux nous orienter sur notre séjour. Nous comprenons que le charme de Flateyri ne tient pas uniquement à la beauté de son environnement, mais aussi dans la convivialité de ses habitants.

Nous avons pris un brunch à la ferme de Dúi et Sigga, près de Flateyri. Dúi nous a fait part de son expérience liée à l'avalanche de 1995, un événement dévastateur qui a changé la ville à jamais À 4 heures du matin, la population de Flateyri est brusquement réveillée par un événement brutal. Une avalanche aux proportions monumentales s’est déclenchée engloutissant tout sur son passage, ensevelissant bâtiments et résidents. Au lendemain de la catastrophe, les survivants font face à la tâche ardue de coordonner les opérations de sauvetage et de rechercher leurs proches au milieu du chaos. Des secouristes des villes voisines et des bateaux de pêche sont appelés à participer au dispositif, compliqué par le mauvais temps incessant.

Inspiration à l’état pur

En nous immergeant dans l’histoire des habitants de Flateyri, nous ressentons un profond sentiment d’humilité et de gratitude face à leur grande résilience. Inspirés par leur force d’esprit indéfectible, nous gravissons une montagne à ski pour assister au coucher de soleil qui propage sa lueur dorée sur les majestueux Westfjords. Peu loquaces au cours de notre ascension, nous étions enveloppés d’un émerveillement mutuel. L’expérience s’est transformée à la descente. Face à l’apparente tranquillité des fjords, la connivence entre la beauté et la cruauté de la nature nous interpelle en évoquant la fragilité de la vie.

Steinunn est une ancienne pêcheuse qui a vécu toute sa vie à Flateyri. Elle a partagé son expérience liée à l'avalanche de 2020. Malgré la dévastation, la population locale s’est sentie encouragée par le soutien indéfectible de la nation islandaise dans son ensemble. La petite communauté résiliente s’adapte aux défis de vivre en harmonie avec son environnement hostile. En réponse à ces événements imprévus, les habitants de Flateyri ont

reconstruit leur village avec de meilleures mesures de sécurité. Ils ont érigé une énorme digue à avalanche pour protéger la ville de futures catastrophes. Ils ont également acquis un bateau de secours de conception islandaise, apte à naviguer dans toutes les conditions météorologiques. Ce dernier s’avère d’ailleurs essentiel dans les situations d’urgence où l’accès routier est coupé, afin d’évacuer et assister efficacement.

L’histoire de Steinunn met en évidence la détermination indomptable des habitants de Flateyri à prospérer malgré l’adversité. Elle témoigne de leur capacité à trouver force et unité face aux difficultés. Leur ténacité et leur ingéniosité sont une grande source d’inspiration.

Aventure dans les régions reculées

Impatients de nous immerger plus profondément dans la beauté sauvage des Westfjords, nous nous engageons dans une région isolée et nichée dans les montagnes. Conscients des conditions météorologiques incertaines, nous sollicitons préalablement les locaux en leur laissant des plans détaillés de notre itinéraire par mesure de sécurité.

Avec notre équipement emballé dans un traîneau, nous gravissons un col et savourons de l’autre côté une descente dans un paysage majestueux. Le soir venu, nous établissons notre bivouac à l’abri des éléments. Le temps se dégrade rapidement, un vent violent accompagné de fortes précipitations balaye les montagnes.

À l’abri dans notre campement, nous partageons un repas simple et satisfaisant à base de poisson séché. Face à une intensification de l’intempérie et conscients des risques de rester bloqués dans un terrain aussi isolé, nous prenons la décision d’écourter notre exploration.

Avec un sentiment d’accomplissement et de gratitude pour l’expérience vécue, nous revenons sur nos pas jusqu’à l’étreinte accueillante des habitants de Flateyri. L’imprévisibilité inhérente à la nature incite à faire preuve de prudence et d’humilité dans ce type d’aventure.

L’École de vie

Nous avons le plaisir de rencontrer Sigga, la directrice de l’École de vie durant notre séjour à Flateyri. Cette institution a offert au village de nouvelles possibilités de croissance et de développement. En s’appuyant sur les ressources et les services

locaux, elle soutient l’économie de la région et permet aux jeunes adultes de vivre en harmonie avec la nature. Elle stimule un sentiment d’appartenance et d’utilité chez les résidents. J’ai été particulièrement enthousiasmé par le projet de l’École de vie de lancer un département international, pour promouvoir sa philosophie bénéfique au-delà de l’île. Flateyri incarne une petite étincelle d’expérience de vie dont notre monde a désespérément besoin.

À l’issue de notre séjour à Flateyri, Rozle et moi prenons le chemin du retour vers Reykjavik inspirés par notre vécu dans les Westfjords. Lors d’un arrêt à une source d’eau chaude nichée au bord de l’océan, je ressens intimement une profonde résonance avec l’esprit de Flateyri.

Témoin de la résilience de Flateyri face à une tragédie inimaginable, la force et l’unité de ses habitants déterminés à construire un avenir meilleur m’ont intensément ému. L’opportunité de fréquenter leur École de vie est réellement bénéfique.

Aucun voyageur ne devrait tenir l’attitude des résidents de Flateyri pour acquise. Leur exemple est à considérer, car il nous enseigne comment vivre en symbiose avec la nature.

LE RÊVE AMÉRICAIN

Aspen est l’un des lieux les plus emblématiques du ski en Amérique du Nord.

Marco Tomasi
Thom Parks, Toni Konrad, Nejc Ferjan, Adobe Stock

Les skieurs sont des globe-trotters d’un genre particulier. À l’instar des grandes métropoles, chaque station de ski à ses spécificités propres. Sur certains sites, le terrain est plus escarpé. Dans d’autres, tout est à une altitude plus élevée. Ces spécificités génèrent des caractéristiques d’enneigement et de pratique différentes. Les skieurs vivent dans une sorte de quête éternelle des conditions de glisse optimales. Tout tourne toujours autour de la neige. Dans certains endroits, l’humidité relative de l’atmosphère beaucoup plus faible rend la neige extrêmement sèche et douce à skier. Ceux qui ne jurent que par le ski dans la poudreuse idéale recherchent précisément ces conditions. Cette aspiration peut devenir un but de voyage. Elle m’a incité à découvrir quelques merveilleux recoins de notre planète, que je n’aurais pas visités sans la motivation du ski. J’ai ainsi tissé de belles amitiés qui font de cette histoire un kaléidoscope d’expériences mémorables.

Tout skieur à sa liste de destinations rêvées. Les montagnes Rocheuses américaines font partie de ces hauts lieux du ski. Plusieurs stations de renommée internationale s’y trouvent ;

notamment dans les États du Colorado, de l’Utah et du Wyoming. Aspen est probablement la plus emblématique. C’est un endroit où la mode et l’exclusivité se mêlent à la qualité de neige. La diversité du domaine skiable offre une expérience de ski inoubliable. C’est pour cette raison que de nombreuses célébrités du show-business apprécient ce lieu. Il n’est pas surprenant d’y croiser des stars sur les pistes.

Lors de ma carrière de compétiteur, je n’ai jamais eu l’occasion de me rendre à Aspen. La Fédération italienne de ski n’a jamais envoyé ses athlètes aux légendaires X Games, non réglementés par la FIS. Je me suis retrouvé à Aspen pour la première fois seulement en 2022. Non pas en hiver, mais à la fin de l’été pour rendre visite à des amis. Je devais y travailler en tant que moniteur de ski l’an dernier.

Néanmoins, mon visa n’ayant pas été approuvé en novembre, j’ai accepté à la dernière minute l’offre d’un ami qui dirige une école de ski à Hokkaido. Le Japon était également sur ma liste. J’ai donc reporté d’un an ma saison à Aspen.

LE PARADIS DES VACANCES D’HIVER

Dans mon imaginaire, Aspen est associée aux scènes emblématiques du film légendaire « Aspen Extreme ». D’innombrables histoires décrivent cet endroit comme la mecque des vacances à la neige pour les Américains super-riches. Il se passe toujours quelque chose à Aspen. Le fait d’intégrer la communauté de travail de la station offre une grande perspective sur la vie dans cette localité atypique. Il peut s’agir d’anecdotes entendues sur un télésiège avec vos clients ou d’autres personnes rencontrées sur les pistes. Des évènements qui ne semblent possibles qu’à cet endroit hors du commun.

Aspen est un lieu très cosmopolite. Certes, il y a des milliardaires qui atterrissent en jet privé pour skier ou simplement profiter du lifestyle. Mais ce n’est qu’une partie de la population. La plupart des habitants d’Aspen proviennent de tous horizons, des États-Unis et du monde entier. Les Argentins sont très présents sur la station, de nombreux jeunes débarquent ici pour une saison de ski avec un visa d’étudiant. D’autres se sont installés de façon permanente ou reviennent chaque hiver. La communauté sud-américaine est très appréciée dans la vallée de Roaring Fork. De même, de multiples personnes viennent d’Australie ou NouvelleZélande et dans une moindre mesure d’Europe.

J’ai rarement vu une telle motivation à travailler en montagne. La plupart des gens sont heureux de parcourir de grandes distances quotidiennement pour rejoindre leur emploi dans l’une des stations.

Les trois principales villes de la vallée sont situées respectivement à 35, 50 et 60 kilomètres d’Aspen. À partir de Gleenwood Springs, la plus éloignée, il faut compter entre une et deux heures de route ou de bus selon les conditions de circulation. Comme dans la plupart des destinations du même type, plus le ski est proche et plus les loyers sont chers. Cela contraint de nombreuses personnes à vivre à distance des stations de ski.

Quatre domaines skiables

Le ski se répartit entre quatre stations. Le domaine skiable d’Aspen Mountain (localement appelée Ajax) domine la ville avec l’emblématique télécabine Silver Queen qui part du centre jusqu’au sommet des pistes. À proximité, séparé par une vallée étroite, se situe Aspen Highlands. Dernier domaine à avoir intégré Aspen Skiing Company, il est réputé pour la zone horspiste Highland Bowl. Ensuite vient Buttermilk, au profil de pente plus progressif et adapté aux débutants. Ce site est également célèbre pour accueillir annuellement les X-Games. Un peu plus à l’écart se trouve Snowmass (environ 10/15 minutes en voiture de Buttermilk), véritable station à part entière du fait de l’étendue de son domaine skiable combiné à son parc d’hébergement en pied de pistes.

Une nouvelle réalité

Pour moi, Aspen est une expérience à part entière dans le monde du ski. L’une des premières choses qui ont attiré mon attention est le type de skis sur lesquels la plupart des gens glissent. La tendance est assez similaire à ce que j’ai pu voir au Japon. Néanmoins les pistes d’Aspen sont idéales pour carver, grâce à l’adhérence de la neige. À l’opposé du Japon, où les pistes sont très molles du fait des chutes de neige constantes.

Exception faite de quelques moniteurs et du club de ski, il est assez rare de trouver ici ce que l’on appellerait des « skis fins ». Je ne suis pas sûr d’avoir vu cinq paires de skis de slalom ou de géant dans l’hiver !

Les skis que les gens ont aux pieds sur la piste sont considérés en Europe comme des modèles de freeride (85 à 120 mm au patin). Les loueurs d’équipement suivent cette tendance, à l’exception des skis débutants. J’ai skié la plupart du temps des Primetime 55+ et régulièrement des Playmaker 91. J’ai également emporté une paire de Ripsticks plus large que j’ai moins utilisée par rapport à l’an dernier au Japon. J’ai regretté de ne pas avoir pris les Ripstick 88.

La passion des bosses

À Aspen, il y a un réel engouement pour les champs de bosses. J’ai probablement skié plus de bosses cette saison que durant toute ma vie jusqu’alors. Lors des journées de poudreuse, il y a une telle frénésie pour les terrains non damés que les bosses se reforment dès l’après-midi.

Les zones de montagne non sécurisées sont très dangereuses en termes d’avalanche, du fait d’un empilement de couches très variées. Si en Europe il est coutume de s’aventurer loin des pistes à Aspen, pratiquement 100 % des skieurs ne dépassent pas les limites du domaine skiable balisé et sécurisé.

Les skieurs d’Aspen sont avides de sensations fortes et passent la plupart du temps hors des pistes damées. Il n’est pas rare d’entendre un skieur hurler d’adrénaline. La demande de cours de ski est énorme par rapport à ce que j’ai pu connaître ailleurs. Certains jours, il semble que chaque client de la station skie avec un moniteur. Cela permet à de nombreux locaux de gagner leur vie et aux touristes d’avoir une meilleure expérience de

la montagne. Ces derniers sont très sociables et ouverts. Ils échangent volontiers et apprécient d’établir une relation avec leur moniteur.

J’ai passé une excellente saison d’hiver à Aspen, très distincte des précédentes. C’est la première fois que je vis à haute altitude pendant une période aussi longue et je ne nierai pas que cela m’a fait me sentir un peu surhumain dès que je suis rentré dans nos vallées alpines. Il est plus facile de récupérer ici à 1 400 mètres qu’à Aspen, où rien que la ville se trouve déjà à 2 500 mètres

Y retournerai-je ? Bien entendu !

J’ai eu la chance de skier et de partager du temps avec des gens formidables. J’ai hâte de les revoir. Aspen m’a donné l’opportunité de vivre une expérience unique qui a élargi mes horizons. Je souhaiterais passer un nouvel hiver à Aspen, avec plus de poudreuse. Ma curiosité ne s’endort jamais.

UN BON MOMENT À AVORIAZ

Marco Tomasi
Nejc Ferjan, Toni Konrad, Elan Media

Le rendez-vous des ambassadeurs Elan est un moment magique. Cette fois-ci, l’évènement se tient dans les Alpes françaises à Avoriaz. Si la vallée sent le printemps, l’hiver prédomine encore bel et bien en altitude à la frontière franco-suisse. Des conditions optimales pour passer du bon temps sur les skis.

Quelles expériences restent gravées dans notre mémoire comme des souvenirs impérissables ? Comment transcrire à nos lecteurs passionnés de ski, l’ambiance qui règne lors de ce genre de rassemblement Elan ? Personnellement, je pense que nous sommes trop impulsifs au lieu d’être proactifs dans ce que nous voulons accomplir sur les skis. Un engagement démesuré n’est pas nécessaire pour produire du ski sensationnel. Généralement, nous ne nous rendons même pas compte de la rapidité avec laquelle le temps passe et de la qualité du résultat. C’est ce que je définis comme expérience de vie sans effort. Cela ne signifie pas que nous ne mettons aucun investissement dans ce que nous faisons, seulement que cela nous remplit d’énergie au lieu de nous en demander.

Cette attitude traduit bien la célèbre devise Always Good Times. En apportant de l’enthousiasme dans nos actions collectives, chacun d’entre nous se retrouve immergé dans une dynamique stimulante.

Le Team

Chaque année, les ambassadeurs viennent des quatre coins de la planète pour se réunir et rider ensemble durant une semaine

inoubliable. Cette année nous avons eu le plaisir de nous retrouver à Avoriaz (France). Un village à l’architecture insolite et parfaitement intégrée au cœur d’un vaste domaine skiable au terrain très varié.

Le panorama est majestueux avec la possibilité de glisser de l’autre côté de la frontière suisse et de revenir en France skis aux pieds. Quelque chose d’irréel pour ceux d’entre nous venus d’outre-Atlantique.

Une équipe de rêve ! Chaque skieur provient d’un horizon différent et a ses propres qualités techniques. Il n’y a cependant plus de distinctions à l’heure de rider tous ensembles, seulement l’euphorie de tracer sur toutes les faces de la montagne. Cela crée un lien fort : nous ne sommes plus des compétiteurs à ce stade-là, simplement des passionnés s’exprimant sur toutes les pentes possibles.

Le soir, nous partageons un repas en nous amusant des folies de la journée et en verbalisant les aspirations pour le lendemain.

Les rideurs ne suffisent pas à produire le contenu. Les photographes, vidéastes et organisateurs jouent un rôle essentiel pour retranscrire ce type d’évènement mémorable.

Ce lien d’appartenance suscité par Elan est quelque chose d’unique que je souhaite à tout travailleur dans le monde entier. Ce sentiment commun d’adhésion et le dialogue qui en découle forment une dynamique hyperconstructive.

Il s’agit d’une équipe où le directeur demande des suggestions

et des points de vue à tous ses collaborateurs, au lieu d’imposer ses propres décisions. Par ce biais, Elan stimule une logique de coopération qui permet de tirer le meilleur parti de chaque idée qui se présente.

L’équipement

Cette année, nous avons la chance de skier une grande variété de conditions de neige sur un même site. Le temps change radicalement à diverses reprises au cours de la semaine. Je suis ravi d’avoir l’opportunité de skier sur des Ripsticks et Playmakers qui me permettent de m’exprimer sur tous types de terrains, quelle que soit la neige. Je n’exagère pas en utilisant le mot « tous » ! Nous avons taillé des courbes sur pistes, testé la tyrolienne, skié dans les bosses, tracé de magnifiques pentes freeride et fini par rider le snowpark hyper fun d’Avoriaz nommé le « STASH ». Je suis arrivé très motivé dans cette station, car j’allais enfin avoir la chance de skier les futurs Ripstick. S’il est très difficile d’améliorer un produit qui a fait ses preuves d’excellence, mon intuition ne s’est pourtant pas trompée. Les qualités de flottaison et le caractère ludique demeurent. Cette nouvelle version est en revanche plus légère, maniable et stable que l’ancienne. C’est

le ski que j’amènerai partout avec moi. J’ai vraiment hâte de retourner sur le terrain et d’entendre les compliments des skieurs sur ces produits améliorés pour la saison 24/25.

Au plus profond de soi

Ces moments passés avec la famille Elan me permettent de réaliser la dynamique exceptionnelle que peut générer un ensemble de personnes réunies autour d’une passion commune et de la même idée de contribution au développement d’une marque.

DES SKIS POUR REBEKA ET ANA

Rebeka Simonič Fink a le sport dans le sang : passion, mode de vie et travail. Elle est une influenceuse et personal trainer bien connue. Rebeka utilise ses médias sociaux pour promouvoir une attitude saine du corps et de l’esprit. Elle fait partie de ces femmes toujours en mouvement. Elle se trouve le plus souvent à la salle de fitness, sur son vélo ou simplement en train de courir. En

hiver, elle pratique évidemment le ski. Rebeka est une athlète dévouée et elle tient à partager ses activités en famille. Devenue maman, elle s’est promis de ne pas abandonner son mode de vie sportif en adaptant ses objectifs et stimulant ses enfants à en faire autant.

QUE SIGNIFIE LE SKI POUR TOI ?

Pour moi, le ski est avant tout un souvenir originel. Mes parents étaient des gens dynamiques et nous faisions des sorties à la journée, sur un week-end ou une semaine entière. Des amis de la famille étaient tout aussi passionnés de ski et nous allions à la neige souvent ensemble. Ces moments de sport et de partage sont précieux et inoubliables. Je souhaite revivre cela avec mes enfants.

COMMENT TON ATTITUDE À L’ÉGARD DU SKI A-T-ELLE ÉVOLUÉ

AU FIL DES ANS ?

Mon approche à l’égard du ski et de la nature est restée la même. J’ai juste approfondi mes connaissances en étudiant le sport à l’université et avec mon mari qui a passé de nombreuses années à travailler sur les pistes.

La seule chose qui change maintenant, c’est la préparation et l’organisation d’une journée de ski. C’est certes plus exigeant avec les enfants, mais je me rends compte que ce genre d’aventure leur donne le sourire et soude encore plus la famille. Ces moments intenses nous rendent fiers d’être parents.

LA VIE DE FAMILLE EST CHRONOPHAGE ET CE TYPE DE SORTIES

DOIT DEMANDER DE LA PLANIFICATION ?

Je n’aurais jamais rencontré mon mari sans le ski. C’est vrai qu’il y a moins de temps maintenant et l’organisation est plus rigoureuse. Néanmoins nous essayons de profiter au maximum de nos journées au ski, même avec la nouvelle situation familiale.

À QUOI RESSEMBLENT VOS JOURNÉES À LA NEIGE EN FAMILLE ?

Le principal objectif est le plaisir de la glisse et une attitude positive à l’égard de l’apprentissage technique du ski. Nous cherchons à enseigner cela à nos enfants de façon ludique. Évidemment l’adrénaline du carving au petit matin sur les pistes parfaitement damées est pour l’instant plus difficile à concrétiser.

Nous nous adaptons aux enfants. Ana, l’ainée qui a quatre ans est déjà très indépendante. Elle n’est peut-être pas encore assez sûre d’elle à vitesse élevée pour que nous la laissions skier sur les pistes noires. Mon mari la place entre ses jambes et ils passent partout. Nace, âgé de huit mois l’hiver dernier, a glissé avec nous installé dans le sac à dos.

PRENDS-TU LE TEMPS DE FAIRE QUELQUES DESCENTES POUR TOI DANS LA JOURNÉE ?

Nous alternons avec mon mari afin de pouvoir faire quelques pistes pour notre propre plaisir. Cette année, en passant la nuit en station, nous avons pu très bien nous organiser pour mieux profiter du ski. Si nous partons skier une seule journée, nous nous relayons un peu. Si la famille en a la volonté, tout est possible. Lorsque les enfants vont grandir, ce sera bien plus aisé et encore plus amusant.

EST-IL NÉCESSAIRE POUR TOI D’AVOIR CONFIANCE EN TES SKIS ?

La pratique du ski est très liée à la qualité du matériel, qui doit répondre aux attentes du skieur à chaque virage.

QUELLE EST L’IMPORTANCE DE LA CONCEPTION GRAPHIQUE DES SKIS ?

Je suis très créative sur Instagram, l’impact visuel compte beaucoup pour moi. Avoir des skis esthétiques aux pieds est une valeur ajoutée très appréciable. Les skis Elan sont magnifiques, ils m’aident à prendre de meilleures photos et vidéos.

TA FILLE EST L’UNE DES RARES CHANCEUSES À AVOIR DES SKIS SIMILAIRES À CEUX DE SA MÈRE. QU’EN PENSE-T-ELLE ?

Ana est absolument ravie. En tant que maman sportive, je suis son modèle et nous adorons faire des courses. Elle est encore plus heureuse d’avoir les mêmes skis que moi. Désormais, nous ne pouvons plus plaisanter à savoir qui a les meilleurs skis.

Famille

ELAN DEVELOPMENT INSTITUTE

Depuis quelques décennies, le fabricant slovène a su consolider sa place de leader de l’industrie du ski en termes d’innovation. Ce mérite revient en grande partie à l’Elan Development Institute. Créé en 1963, il impulse l’essor technologique de la marque.

Les années soixante sont une période charnière où l’entreprise se questionne sur ses orientations : « Faut-il rester équipementier de moyenne envergure ou suivre la concurrence internationale ? ». En 1963, Elan inaugure le Development Institute et se projette vers l’excellence.

Le laboratoire a développé des innovations inspirantes pour le monde du ski qui ont placé Elan sur le devant de la scène.

Qu’est-ce qui a motivé l’innovation ?

La conception de matériel sportif high-tech comme les skis exige des idées, mais aussi le savoir-faire et la technologie nécessaires pour les fabriquer. Elan recrute alors des ingénieurs qui adoptent une approche scientifique pour résoudre les problèmes de fabrication et introduire des innovations. À une époque où l’économie yougoslave dans son ensemble progresse à pas de géant, Elan a saisi l’opportunité de créer son laboratoire de développement. Au-delà, l’entreprise a mis en place un réseau de collaboration avec d’autres centres d’expérimentations et des universités. Cette approche globale permet de mieux relever les défis liés à l’élaboration de produits spécifiques.

Le Developpement Institute se concentre initialement sur l’analyse des propriétés du bois, composant essentiel des skis, voiliers ou équipements de gymnastiques conçus par Elan. Le laboratoire se dote d’un outil spécial pour mesurer la

déformation et les contraintes de traction dans les skis pendant leur utilisation.

Puis les ingénieurs commencent à tester de nouveaux matériaux et développer leur propre technologie. Cela permet à l’entreprise d’élargir sa gamme pour répondre aux besoins des différents marchés. Le bois est rapidement remplacé par du matériau composite, dans la construction de bateaux et de skis. Elan met au point le premier ski en plastique et les processus nécessaires à sa production. Le savoir-faire et l’expérience consécutifs à ces innovations aboutiront à la conception de planeurs.

Les cubes décoratifs en composite observables sur la façade du musée Elan ou celle du bâtiment administratif principal ont été élaborés directement à l’usine Elan. Nos connaissances approfondies sur ce matériau à l’heure actuelle sont issues de notre laboratoire de recherche. Le postulat est simple : « C’est bien beau de vouloir marcher sur la lune, mais comment y arriver ? »

Le Development Institute a mis au point différents instruments pour étudier et tester les propriétés des équipements Elan : essai de rigidité des skis, pliage des carres, ponçage des semelles par voie humide, machine automatique de sérigraphie, etc. Ses ingénieurs ont été les premiers au monde à coller en une seule opération plus économique des skis en bois avec de l’ABS. Une autre invention notable est l’appareil de mesure de la flexion des skis, affectueusement appelé FALKO.

Le travail de recherche et développement est depuis toujours animé par une équipe soudée. Si les idées et approches diffèrent, un objectif prédomine : concevoir des produits de la plus haute qualité. Cet objectif est atteint grâce à une collaboration avec des maîtres artisans spécialistes. Leur précieux retour d’information sur les expérimentations du laboratoire oriente les évolutions ultérieures et ajoute une composante pratique indispensable.

Le Development Institute contribue à placer Elan, en tant que marque innovante, sur le devant de la scène de l’industrie du ski.

Daša Ozimek Alpine Ski Museum Elan Archive

AMITIÉ

Je me remémore ce jour de mars 1974, juste avant mon dixhuitième anniversaire. Je ne suis qu’un adolescent suédois, novice dans l’univers de la compétition sans aucun résultat en Coupe du monde à mon actif. Je me trouve alors dans les Hautes Tatras, chaîne de montagne située dans l’actuelle Slovaquie. Jurij Vogelnik, technicien Elan, me rend visite. Il m’apporte une paire de skis Impuls, qui deviendra l’un de mes modèles préférés. Aucun de nous n’a la moindre idée de l’impact de cette simple rencontre sur nos vies futures. Deux sphères complètement différentes entrent en synergie. Je viens du nord de l’Europe et il est slovène, ou à l’époque yougoslave. Il est de seize ans mon aîné et une énorme barrière linguistique nous sépare. Néanmoins, nous sympathisons dès le premier instant.

Peu de temps après, la direction d’Elan nomme Jurij comme mon technicien attitré. Dès lors, nous passons d’innombrables heures ensemble et parcourons des milliers de kilomètres. Une relation amicale harmonieuse se met en place, aussi bien sur le plan professionnel que personnel. Nous parlons allemand, une langue neutre pour nous deux. Au fil des ans, Jurij apprend quelques phrases en suédois. Nous ne nous sommes jamais disputés.

Jurij reste mon fidèle compagnon tout au long de ma carrière. Je lui dois mes 86 victoires en Coupe du monde, deux médailles d’or olympiques et cinq titres de champion du monde. Il m’accompagne de la première à la dernière descente et prépare systématiquement mes skis à la perfection. Il m’est souvent demandé comment notre association s’est pérennisée pendant quinze années. Je réponds invariablement c’est un homme admirable. Il est essentiel d’avoir d’excellentes relations humaines dans le cadre professionnel, même si la préparation des skis n’est pas optimale. Cela dit, ceux-ci ont toujours été parfaits.

J’ai un immense respect pour son travail et son expertise. Il a compris tous mes souhaits. À l’époque où nous skions avec des skis de 205 centimètres de long, nous pensons conjointement qu’il serait judicieux d’avoir des lignes de cotes plus creusées. En slalom géant, j’ai inlassablement cherché à effectuer le virage idéal. J’ai préfiguré le carving avec ces skis de plus de deux mètres. Quand les conditions de neige le permettaient, j’exploitais les talons des skis. Lorsque je parvenais à les déformer, j’obtenais une mise en courbe assez similaire au carving d’aujourd’hui. Et Jurij est évidemment le coauteur de cette idée.

Au cours de quinze années partagées à suivre les étapes de Coupe du monde autour du globe, de multiples anecdotes surviennent. Je me souviens de débarquer dans son atelier

pour débattre des choses de la vie, alors qu’il prépare mes skis. Une fois le travail achevé, il emporte les skis dans sa chambre et répète comme de coutume : « Ils y seront à l’abri de tout sabotage ».

Parfois, nous pratiquions le hockey ensemble. Si en Suède nous étions d’assez bons joueurs, Jurij s’est avéré être un excellent gardien de but.

Je ne sais pas si notre première rencontre est le fruit de la chance ou du destin. C’est probablement une combinaison des deux. Je suis immensément reconnaissant à la vie que nos chemins se soient croisés dans les Hautes Tatras. Alors que ma carrière n’est qu’un lointain souvenir, Jurij reste mon ami. À chacun de mes voyages en Slovénie, je lui rends visite à Radovljica avec la plus grande joie.

Fais de la montagne ton terrain de jeu !

Des pillows aux spines, en passant par les wind lips et les gros kickers, le Playmaker 101 combine le fun d’un freestyle twin avec la stabilité d’un ski freeride.

ELANSPORTS.COM/PLAYMAKER

ELAN PLAYMAKER 101
Mt. Bachelor USA Bode Barrett
Bettmeralp, Switzerland
Elan ambassadeurs

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