En Français Dans le Texte septembre 2016

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EN FRANCAIS DANS LE TEXTE Chroniques Sociales à New York

L’IMPOSSIBLE RETOUR Revient-on d’une expatriation ? ECLAIRAGE D’EXPERT Anne-Laure Fréant: les tabous de l’expatriation UN FIL A LA PATTE Voyage dans le temps ISSN 2380-5943

N° XIII - SEPT 2016


EDITORIAL L’expatriation: un point de non retour? En s’autorisant une petite paraphrase, disons que l'expatriation n'est pas le long fleuve tranquille imaginé. Elle nous porte vers de nouveaux paysa ges, vers des combats à mener contre nous-même. Force est de constater que cela nous transforme intérieurement et amène à nous poser, un moment donné, la question de la possibilité d'un retour, de revenir dans le temps d’avant. Mais ce mouvement est-il possible après des années d’expatriation? Telle est la question que EFDLT se pose dans ce numéro. Afin de trouver des éléments de réponse, nous allons effectuer un travail de relecture des histoires qui nous été confiées et que nous avons partagées durant cette année.

Christelle Bois Assistante Sociale D.E. Rédactrice-en-Chef


DANS LE TEXTE Magazine Magazine publié à New York City. Fondé en 2015 Rédacteur en Chef: Christelle Bois Photographie: @enfrancaisdansletextenyc Contact:

christelle@enfrancaisdansletextenyc.com

ISSN 2380-5943

EFDLT

EN FRANCAIS


DANS CE NUMERO

2 Edito 5 Dossier du mois: L’impossible retour 10 Eclairage d’expert: Anne-Laure Fréant 15 Fil d’entretien 16 Un fil à la patte


DOSSIER

L’impossible retour Il est des choix dont on ne revient pas. Le chemin de la vie et celui de l'expatriation se côtoient et il serait bien difficile de les démêler tant ils s'entrecroisent, se devancent l'un et l'autre. Au tempo différent l'un pousse l'autre juste un peu plus vite, l'un dévoile ce que l'autre aurait souhaité garder dans l'ombre. Mais sans doute restons-nous le même dans une version de soi aux contours légèrement modifiés pour un meilleur ou pas. Dans ce voyage intérieur aucun n' e s t a p t e à é v a l u e r l e changement produit et encore moins à le juger. Les aspirations d'un ailleurs remonte à la nuit des temps, et l'histoire ne se réécrivant pas, nous pouvons simplement considérer que chaque pas en avant est le bon.

Ainsi comment peut-on revenir d'un tel voyage, si l'envie est là? Pour répondre à cette question r e t r o u v o n s l e te m p s d ' u n e é d i t i o n to u s c e s e x p a t r i é s hommes et femmes qui nous ont accompagnés durant cette année passée pour nous aider à comprendre les motivations d'une expatriation, d'un voyage au long cours. Sans révéler des secrets qui parfois sont cachés à nous-même, les histoires ont un début et surtout une passion qui les fait vivre. Revenons un peu en arrière et lisons entre les lignes ces histoires uniques qui forment la communauté «d'expatriés" C.B.


Sept portraits Sept histoires Sept expatriations nous racontent Qu’aussi singulière que soit chaque histoire, l'expatrié fait partie d'une communauté qui se reconnaît à ses bagages lourds et pourtant légers, qui se reconnaît à ses trait anxieux mais cependant assurés, qui se reconnait a son regard habitué et pourtant toujours neuf. D e ce s t é m o i g n a g e s , d e s t r a i t s communs se dessinent entre ceux qui ont découvert en chemin une passion, ceux qui de part leur histoire ont comme une prédisposition et ceux qui se découvrent dans l'adversité.


L'engagement Voilà trois portraits différents qui partage une même passion le bénévolat. Pourtant ce n'est pas forcément cela qui les a jetés sur la route de l'expatriation. Sauf pour ceux qui en font leur vocation, le départ est lié aux aléas de la vie: un deuil qui amène au seuil de la solitude, une opportunité professionnelle sans engagement qui s'est transformée en quelque chose d'autre, en un voya ge dans l'intime, vers la redécouverte de soi. Si les raisons de l'expatriation sont de l'ordre du hasard - certains pourront penser le contraire poursuivre dans cette voix relève lui d'un choix ou d'un impossible retour en arrière, d'un feu intérieur qui force, qui les fait avancer, tenter l'inconnu, refaire et défaire sans cesse sans pour autant se perdre.

La quête Pour d’autre, c'est à croire que cela était écrit dans leurs gènes tant leur histoire est faite de ruptures, de départs. Leur histoire dont les morceaux sont éparpillés est comme un puzzle incomplet qui cherche les manques.

Le départ se fait parfois sur un coup de tête, une quête personnelle qui les amène parfois au bout d'eux-même, vers une découverte ou redécouverte d'un soi. Qui n'a pas voyagé ne se connaît pas. Fuite en avant ou quête d'un absolu, certains ont trouvé un havre, d'autres cherchent encore. Âmes aventurières, mais nullement instables, ils restent prêt à tout appel.

Le chemin de l'adversité Parfois la for tune ou plutôt l'infortune force le destin et met à nu des mécanismes inconnus, des instants de courage qui ouvrent des portes. Des parcours de vie qui virent au tragique, ou le mauvais sort s'en mêle, des mauvais tournants qui précipitent au bord du vide. De là, seule la force compte, croyance ou courage, à chacun son nom. Mais savoir saisir sa chance ou simplement survivre n'est pas laissé au hasard, cela vient de l’intérieur.


Point de non retour? De ce qu'il aurait été, ailleurs, autrement, l'histoire ne le dit pas, elle inscrit juste la personne dans ce non choix qui la forge, sans forcement la trahir. Ainsi, de ces parcours aux trajectoires différences, de ces raisons individuelles à ces choix, de ces coup du sort à ces revers, tout cela forment-ils un point de non retour? Comme une course impossible à décélérer, il semblerait que le courant soit plus fort et emporte un passé au grès de ses humeurs. Revenir ou ne pas revenir est la question récurrente.

« L’impatriation » Que ce soit après quelques années ou quelques décennies, une partie des expatriés reviennent dans leur pays, par choix ou par impossibilité de rester. Physiquement il sont bien revenus, ils sont rentrés sans doute auprès de leur famille, Mais de ceux là, on en parle peu ou mal car ls sont censés avoir repris leur vie, là où elle se serait arrêtée: avant.

Mais est-ce bien la réalité? Peut-on reprendre le fil d'une vie qui s'est suspendu pendant 3 ans, 10 ans ou 30 ans? L’impatriation - tel est appelé, par certains, le mouvement inverse d'un retour dans son pays - n'est p a s n o n p l u s l e l o n g fle u v e tranquille ima giné de part et d'autre. il cache sous ses airs d’assurance, de confort, bien des pièges et des écueils qui le rend aussi complexe qu'une expatriation. Afin de mieux comprendre ce mouvement inverse voici un article sur les difficultés et les tabous liés à un retour d'expatriation. Merci à Anne-Laure Fréant d’avoir accepté de nous faire partager cet a r t i c l e s i é c l a i r a n t s u r ce t te problématique peu connue encore. C.B.



ECLAIRAGE D’EXPERT

Culpabilité, peur de l’échec, épuisement, solitude : les blessures taboues de la vie à l’étranger L’envers du décor de l’expatriation moderne Par Anne-Laure Fréant


presentation de l’auteur Changer de pays de résidence , que ce soit dans le sens du départ ou du retour, c’est opérer de grands bouleversements intérieurs. Ces changements s’effectuent pour la plupart de manière inconscientes, bien qu’on en ressente les « effets secondaires » (fatigue, solitude, dépression ou période de doutes intenses). Les mécanismes de l’adaptation culturelle sont complexes et ils se matérialisent par des centaines de petits changements qui ont lieu au plus profond de soi-même, graduellement au fil du temps (réflexes, habitudes, croyances, manière de formuler des idées, emploi de certains mots, réactions s i t u a t i o n n e l l e s , i n te r a c t i o n s humaines, gestes, etc.).Si nous percevons bien l’ampleur de ces changements lors du retour d’expatriation, où ils sont rappelés à nous de manière br utale et simultanée, il nous est très difficile de les décrire et de les comprendre dans toute leur complexité. C’est cette incapacité à trouver les mots et à expliquer à l’Autre ce que l’on vit qui est à l’origine du sentiment d’exclusion, d’incompréhension ou de décalage très souvent ressenti par les personnes qui reviennent de l’étranger, et qu’on connaît sous le nom de « re-entry shock » ou choc culturel inversé. Des recherches ont démontré l’impact du bilinguisme sur la créativité et sur la manière dont notre cerveau traite et gère l’information. On sait que le fait de parler plusieurs langues et d’appartenir à plusieurs c o n t e x t e s c u l t u r e l s m o d i fie certaines connexions cérébrales et

Géographe de formation, Anne-Laure a initié le projet RetourenFrance.fr qui est le résultat de 6 ans d'expatriation, de 4 retours différents en provenance de 2 pays, autour d'1 seul objectif : fédérer et aider la communauté des francais de l'étranger autour de la question du retour, Après plusieurs années de recherche, de rencontres et d'écriture sur le sujet du retour d'expatriation, Anne-Laure a rassemblé ses connaissances sur une plateforme à vocation communautaire, permettant aux 250 000 francais qui reviennent chaque année d'y trouver une synthèse intelligible et sur mesure pour préparer, bien vivre et comprendre leur retour.

stimule certaines zones du cer veau peu sollicitées chez une personne « uniculturelle ». Si on ajoute au bilinguisme des changements fréquents d’environnements physiques (vivre dans plusieurs c o n te x te s n a t i o n a u x e t régionaux), les stimulations sensorielles s’ajoutent aux stimulations intellectuelles (nouvelles odeurs, nouveaux goûts, nouvelles textures, nouveaux paysages, nouveaux sons) et les connexions s’intensifient. L’affectif et la mémoire sont particulièrement affectés (fabrication de souvenirs i n te n s e s a s s o c i é s à d e s moments émotionnels forts, parfois au point de supplanter certains souvenirs d’enfance). C’est ce qui rend si puissante la nostalgie p o s texpatriation ou post-voyage. Plus le nouvel

environnement est exigeant en termes d’adaptation (il va à l’encontre des habitudes et peut-être même des valeurs de l’expatrié), plus l’adaptation est gourmande en ressources (et donc en énergie), et plus des modifications profondes affectent l’individu, son identité, son référent culturel. Plus l’on s’adapte à une nouvelle culturel, plus on développe sa capacité à s’adapter plus vite et mieux à d’autres nouvelles cultures dans le futur. Pourquoi? Parce que tout simplement s’adapter suppose de se détacher de sa propre culture : plus on développe cette capacité à prendre du r e c u l s u r ce q u i f a i t s a propre identité, plus on est apte à adopter facilement d’autres pratiques et d’autres manières de penser.


Au b o u t d e p l u s i e u r s expatriations successives dans de nombreux pays, ou lors d’un tour du monde, l’expatrié développe son intelligence culturelle par paliers successifs. Il atteint ainsi un niveau élevé d’intuition culturelle, il est parfaitement détaché de sa culture d’origine et finit même par ne plus se reconnaître dans aucune culture spécifique : il est si « adaptable » qu’il en devient inadapté à n’importe quel contexte national ou régional trop marqué.Son identité profonde, sa personnalité, ses habitudes et ses ambitions ont alors changées de manière irréversible. Il est malheureux de voir les professionnels du monde de l’expatriation parler d’ addiction à l’international : si les personnes qui repartent sont si nombreuses, ce n’est pas parce qu’elles sont « droguées » et qu’elles ont besoin d’une bonne cure de désintox pour rentrer dans le moule. Cela traduit une triste méconnaissance des expatriés, même au sein des experts qui travaillent avec eux! C’est au contraire parce que les personnes avec une intelligence culturelle (et émotionnelle) développées n’ont pas la possibilité de s’exprimer une fois rentrées e n Fr a n c e . O n l e u r demande de désapprendre au plus vite tout ce qu’elles sont devenues depuis plusieurs

années pour les forcer à rentrer dans des cases qui de toutes façons ne les intéressent pas. La société française, très fermée sur elle-même, très conventionnelle, très hiérarchique, ne laisse pas beaucoup de place aux compétences relationnelles, à l’intuition, aux personnes dont l’identité s’est enrichie des nouvelles perspectives dont nous manquons pourtant cruellement. On parle depuis quelques années aux EtatsUn i s d’ intelligence culturelle, qui se définit co m m e l a c a p a c i t é d e « lire » intuitivement des codes culturels différents de siens, et qui se trouve être étroitement liée à l’intelligence émotionnelle (capacité intuitive de lecture des émotions d’autrui, et de co n t r ô l e d e s e s p r o p r e s émotions). C’est à la frontière floue entre ces deux « intelligences » (ou plutôt « intuitions ») que sont nos capacités d’adaptation culturelles : quand la lecture émotionnelle est fausse ou que nous sommes submergés par nos propres émotions (colère, dégoût, rejet de certaines différences), il ne peut y avoir d’intelligence culturelle. Par ailleurs, on peut parfaitement ressentir les émotions de l’Autre sans savoir quoi faire et comment faire pour décoder

la situation et agir de manière appropriée. Il y a donc un équilibre à trouver entre son intuition émotionnelle et son intuition culturelle, sur lequel nous jouons les funambules pendant toute la durée de l’expatriation, et bien plus encore au retour. On ne le mentionne pas assez, mais à l’étranger aussi l e s m o m e n t s d i ffic i l e s existent. Il y a forcément des m o m e n t s d e d o u te , d e s moments de fatigue ou de lassitude, des moments de rejet de l’autre culture qui déstabilise notre base identitaire. Ces vas et viens entre phase d’adaptation et phase de résistance au changement touchent profondément qui nous sommes, c’est pour cette raison qu’ils sont accompagnés d’une très forte charge émotionnelle. On ne bouleverse pas se identité profonde, faite de milliers de valeurs, de positionnements, de codes, de souvenirs, de mots et d’actions, sans traverser « les montagnes russes » émotionnelles. L’expatriatio n fait travailler très intensément le regard sur soi-même et force à une étude minutieuse de tout ce qui nous constitue : c’est une analyse psychologique intensive pour laquelle nous n’avons pas forcément tous « signé » de manière consciente avant le départ. Il est donc normal


L o r s d u r e t o u r, l e s m o n t a g n e s r u s s e s continuent voire s’amplifient dans un premier temps. Le principal problème est que les expatriés rentrent avec la croyance que le retour « ira de soi » puisqu’ils rentrent « chez eux ». On se dit souvent que le retour sera alors facile à gérer puisqu’il n’y aura plus aucun effort d’adaptation culturelle à faire. Erreur! Il faudra redoubler d’énergie et de patience pour s’ajuster à nouveau à ce qui est devenu un nouvel environnement, avec ses propres valeurs et ses propres codes que parfois les expatriés ont oublié. Cela peut cependant aller beaucoup plus vite que l’adaptation en sens inverse, mais pas toujours. Qui dit « montagnes russes » émotionnelles dit énorme consommation d’énergie. Organiser un déménagement international, préparer une rentrée scolaire, chercher un logement, un emploi, trouver les informations, devoir raconter inlassablement à tout le monde son récit … tout cela est déjà éprouvant. C’est d’autant plus fatiguant que toutes ces étapes sont franchies rapidement dès le retour, en pleines « montagnes russes », avec des jours avec et potentiellement quelques jours sans. Il est donc très important d’accorder une grande place à la gestion de ses énergies pendant, et (longtemps) après, le retour d’expatriation. Parmi les facteurs aggravants de cette grande consommation d’énergie intérieure, on trouve le sentiment d’échec, d’inachevé, l’absence de cap ou de projet précis, voire la culpabilité qui est parfois associée au retour. Tout le monde ne rentre pas au moment et dans les conditions espérées (retour suite à un licenciement, problème de visa, rupture amoureuse, problèmes familiaux, problèmes de santé, etc.).

Il peut y avoir alors un sentiment légitime de frustration (‘Je n’ai pas pu vivre mon aventure jusqu’au bout »), un sentiment d’échec (« Je n’ai pas réussi mon immigration, je retourne à la case départ ») ou un sentiment de culpabilité (« J’aurais dû m’investir plus, prévoir plus, m’organiser mieux… »). Ces sentiments négatifs sont d’énormes consommateurs d’énergie : ils paralysent, ils ralentissent, ils aggravent, ils dramatisent. En un mot, ils vous freinent. Il est impératif de consulter rapidement un psychologue pour é v a c u e r p r o f o n d é m e n t ce s s e n t i m e n t s handicapants et ne pas vous reconstruire avec eux. Etablir des priorités claires est essentiel. Tout ce qui est trop demandant sur le plan émotionnel doit être laissé de côté (stress, pression familiale ou professionnelle, situations de conflits…) dans la mesure du possible, pour se concentrer sur l’introspectif, la sérénité, l’absence d’émotions fortes. Yoga, sport, plein air, art, rencontres, nouveaux projets… Tout ce qui régénère et redonne de l’énergie doit tenir une place de choix dans votre emploi du temps. Re n t r e r s a n s p r o j e t q u i v o u s m o t i v e sincèrement et profondément est beaucoup plus difficile. C’est un moment perturbant et il peut être très utile pour se retrouver soi-même et mieux saisir les bouleversements identitaires qui se sont opérés d’avoir un objectif, un cap, même une ligne directrice (« je veux me reconver tir professionnel lement » par exemple) qui motivera toutes vos actions à venir.



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C.B.

FIL D’ENTRETIEN

Sur les routes de l'expatriation, qu'elles soient prisent sur un coup de tête ou mûrement réfléchi, arrive toujours à un moment donné la question d'un retour. Cette question se pose tant et tant que parfois les années passent sans jamais avoir trouvé la réponse. A chaque tournant, à chaque moment de détresse sociale, psychologique, on est si sûr, si assuré que cela est la meilleur solution. Pourtant dès le lendemain, telle une gueule de bois, rien n'est plus clair. Alors on avance, aveugle et cependant très conscient en même temps des chimères du retour. Ce retour n'est évoqué que comme un rêve lointain sans substance comme une recette miracle aux maux vécues à cet instant précis. Parfois le retour est inévitable, l'échec, la culpabilité, la peur nous defont de ces rêves d'ailleurs. La souffrance est là alors, tapie, tue et dans l'incapacité de s'exprimer. Le temps atténuera les peines certainement, arrondira les angles et la vie reprendra son cours, un peu pareil, un peu différent. Cependant, pour ceux qui n'arriveront à remettre leur pas dans ceux d'avant, rester est impossible. Partir coûte que coûte est leur moyen d'avancer. Même l'âge et sa sagesse n’atténuent pas ces émotions, au contraire, plus lucide encore sur ce sentiment d'être coupé en deux, épuré des chiméres, des rêves de jeunesse, on est seul face à l'impossible à l'inévitable : être ce que l'on n'est plus. Plus d'ailleurs mais pas encore d'ici.


UN FIL A LA PATTE

Voyage dans le temps De ces paysages qui défilent, des immensités de l'Amérique aux forêts de bambou de l'Asie, l'admiration se partage avec la comparaison de nos paysages qui nous ont vu grandir . Le front contre la vitre, assis à l'arrière comme pendant mon enfance, je me remémore les instants d'insouciance où je donnais un sens aux nuages qui faisaient la course dans le ciel, où je comptais les peupliers qui défilaient le long des routes secondaires. Et soudain, je me retrouve avec des paysages époustouflants qui construirons des nouveaux souvenirs. Pas les mêmes bien sûr: iIs ne seront pas chargés de ce goût de sel qui nous accueille à l'approche du littoral, ils ne seront pas remplis de l'échos des discussions de grands qui nous échappaient alors. Ils seront alors ceux d'un adulte construit, à qui chaque pas le fait avancer un peu plus vers l'horizon, le fait grandir un peu plus où qu'il soit. Mais il restera toujours marqué par les paysages, les senteurs, les cieux qui l'ont accompagnés dans ce changement qui mène de l'enfance à l'âge adulte. (Anonyme)


ATD QUART MONDE ATD Quart Monde est un mouvement qui rassemble des personnes de tous horizons pour réfléchir, agir et vivre ensemble différemment. La violence de l’extrême pauvreté, l’ignorance, le dénuement et le mépris isolent les personnes et les enferment dans le silence jusqu’à les faire parfois douter de leur appartenance à la communauté humaine. Unir nos forces pour atteindre ceux qui sont exclus dans nos sociétés et reconnaître la contribution indispensable des personnes vivant dans la pauvreté sont des étapes essentielles pour mettre fin à la misère et bâtir la paix.

“Chaque personne est une chance pour l’humanité” -  Joseph Wresinski

Cour intérieure d’ATD-Quart Monde NYC



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