2011 2012
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Édito
Calendrier des concerts
La saison
Transmettre
L’Ensemble intercontemporain
Informations pratiques
Tarifs, modalités de réservation, textes sur les concerts, extraits musicaux et vidéos : www.ensembleinter.com
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La musique contemporaine est en perpétuel mouvement >
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Pour transmettre ce mouvement, la force d’une institution ne saurait venir que d’une attitude d’ouverture, à l’opposé d’un resserrement sur des idées arrêtées, figées. Mobilité, mais aussi pluralité : à la vision chorale d’un ensemble où tout est fondu dans un objet artistique préconçu, nous préférons celle d’un groupe de personnalités dont l’individualité et la créativité permettent de mettre en œuvre des propositions d’une grande diversité. L’idée fondatrice de l’Ensemble intercontemporain est de rassembler des artistes choisis pour leurs qualités instrumentales et leur musicalité mais aussi pour leur capacité à contribuer à un projet musical multiple. C’est à travers un tel foisonnement d’opinions et d’esthétiques que progressivement les lignes de force d’une saison se dessinent, comme si d’un paysage brumeux émergeaient les contours des différents concerts. Qu’on en juge par cet aperçu : Pli selon pli de Pierre Boulez, Inori de Karlheinz Stockhausen, mais aussi une
œuvre d’Hèctor Parra inspirée par les recherches les plus récentes en astrophysique, un opéra de Marco Stroppa sur un livret d’Arrigo Boito, des créations de Matthias Pintscher, Unsuk Chin, Sean Shepherd, Johannes Boris Borowski, Hanspeter Kyburz, seront autant de jalons dans cette saison 2011-2012. En écho à cette variété, la brochure de notre nouvelle saison présente une multitude d’entrées, dont celles proposées par des musiciens ayant marqué le XXe siècle mais aussi des écrivains, intellectuels, savants d’aujourd’hui qui nous invitent plus ou moins directement à partager les réflexions que leur inspirent nos projets. Le pari de la modernité du début du XXIe siècle n’est plus de renverser des barrières esthétiques mais d’affirmer un foisonnement où il y a place pour chaque individu, qu’il soit créateur ou auditeur. Susanna Mälkki, directrice musicale Hervé Boutry, directeur général
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7 Tous les concerts à Paris sont précédés d’une présentation*. Horaires et informations pratiques sur chaque page concert de notre site internet : www.ensembleinter.com
Vendredi 27 janvier 2012
Samedi 24 mars 2012
20h - PARIS
21h - PORTO
Cité de la musique, Salle des concerts Claude DEBUSSY Pierre BOULEZ
Casa da Música, Sala Suggia (Programme du 19 mars)
Dimanche 29 janvier 2012
16h30 - PARIS Dimanche 21 août 2011
11h - Lucerne
Jeudi 20 octobre 2011
Mardi 22 novembre 2011
20h - PARIS
15H30 - PARIS Cité de la musique Répétition publique commentée
21h - TURIN
Tremplin-Cursus 2 Centre Pompidou, Grande Salle Tristan MURAIL Eun-Hwa CHO Maurilio CACCIATORE Einar Torfi EINARSSON Martin GRÜTTER
Lingotto, Auditorium Giovanni Agnelli Pli selon pli / Pierre BOULEZ
Jeudi 27 octobre 2011
KKL, Luzerner Saal Double Points : OYTI∑ Hanspeter KYBURZ Emio GRECO, Pieter C. SCHOLTEN Mercredi 21 septembre 2011
Jeudi 22 septembre 2011
21h - MILAN
Conservatorio Giuseppe Verdi, Sala Verdi (Programme du 21 septembre) Samedi 24 septembre 2011
20h - PARIS Cité de la musique, Salle des concerts Cassandre / Michael JARRELL Samedi 5 novembre 2011
20h30 - SAINT-ÉTIENNE-DU-ROUVRAY
Mardi 29 novembre 2011
20h - PARIS Cité de la musique, Salle des concerts Michaël LEVINAS Georges APERGHIS Harrison BIRTWISTLE Helmut LACHENMANN Dimanche 4 décembre 2011
16h - GIRONE
Auditori de Girona Roberto GERHARD Joan GUINJOAN Hèctor PARRA Luciano BERIO
Het Concertgebouw (Programme du 21 septembre)
Le Rive gauche Scheme of Things Vox Balaenae / George Crumb / Tero Saarinen
Mardi 27 septembre 2011
Dimanche 6 novembre 2011
20h - PARIS
16H - SAINT-ÉTIENNE-DU-ROUVRAY
Cité de la musique, Salle des concerts Fausto ROMITELLI Matthias PINTSCHER Olga NEUWIRTH
14h15 - AMSTERDAM
Jeudi 15 décembre 2011
20h - PARIS Salle Pleyel (Programme du 21 septembre)
Le Rive gauche (Programme du 5 novembre)
Vendredi 30 septembre 2011
Dimanche 13 novembre 2011
20h - Munich
Samedi 7 janvier 2012
Prinzregententheater (Programme du 21 septembre)
17h - CAEN
Théâtre de Caen (Programme du 5 novembre)
Dimanche 2 octobre 2011
Mercredi 9 novembre 2011
Cité de la musique, Salle des concerts Concert éducatif De mémoire de clarinette
19h30 - LONDRES
20h - PARIS
Royal Festival Hall (Programme du 21 septembre)
Cité de la musique, Salle des concerts Hèctor PARRA Mauricio KAGEL
Vendredi 7 octobre 2011
19h et 21h30 - Paris Gaîté Lyrique, Grande Salle Steve REICH
Samedi 19 novembre 2011
21h - Les LILAS Le Triton Intersession n° 8
Samedi 15 octobre 2011
20h - PARIS Tremplin-Cursus 2 Ircam, Espace de projection Lucas FAGIN Lionel BORD Stefan KELLER Marc GARCIA VITORIA
* à l’exception du concert du 9 mars 2012
Samedi 26 novembre 2011
15h- FRANCFORT
HR-Sendesaal Michaël LEVINAS Georges APERGHIS Iannis XENAKIS Michael Jarrell
11h - PARIS
Mardi 10 janvier 2012
20h - PARIS Cité de la musique, Salle des concerts Sean SHEPHERD Matthias PINTSCHER Texu KIM Unsuk CHIN Jeudi 12 janvier 2012
20h - COLOGNE Philharmonie (Programme du 10 janvier) Mardi 24 janvier 2012
20h - ROME Sapienza, Aula Magna Fausto ROMITELLI Luciano Berio Gérard GRISEY
Cité de la musique, Amphithéâtre Claude DEBUSSY Alain LOUVIER TÔN-THAT Tiêt Vendredi 10 février 2012
20h - PARIS Cité de la musique, Salle des concerts Inori / Karlheinz STOCKHAUSEN Samedi 11 février 2012
20h - PARIS Cité de la musique, Amphithéâtre Mauricio KAGEL Jean-Pierre DROUET Luciano BERIO Vinko GLOBOKAR Thierry DE MEY Jeudi 23 février 2012
20h - PARIS Centre Pompidou, Grande Salle Franco DONATONI Bernhard GANDER Marc MONNET Samedi 3 mars 2012
20h30 - Lyon Auditorium Maurice-Ravel Cassandre / Michael JARRELL Vendredi 9 mars 2012
20h - PARIS Musée du Louvre, Auditorium Béla BARTÓK Olivier MESSIAEN Lundi 19 mars 2012
20h - FRIBoURG Konzerthaus Franco DONATONI Johannes Boris BOROWSKI Pierre BOULEZ Arnold Schönberg Mercredi 21 mars 2012
20h - BRUXELLES Palais des Beaux-Arts (Programme du 19 mars) Jeudi 22 mars 2012
20h - PARIS Cité de la musique, Salle des concerts (Programme du 19 mars)
Jeudi 29 mars 2012
14h30 - PARIS Cité de la musique, Salle des concerts Concert éducatif Le mystère du Gougalon, une nouvelle enquête de M. Victor Unsuk CHIN Igor STRAVINSKY Jeudi 5 avril 2012
20h - PARIS Centre Pompidou, Grande salle Miroslav SRNKA Dai FUJIKURA Yann ROBIN Frédéric KAHN Jérôme COMBIER Samedi 21 avril 2012
20h - MADRID Auditorio Nacional de Música, Sala de Cámara Marc-André DALBAVIE Igor STRAVINSKY Maurice RAVEL Jesús Torres Luciano BERIO Lundi 23 avril 2012
20h - LYON
Auditorium Maurice-Ravel Marc-André DALBAVIE Igor STRAVINSKY Maurice RAVEL Lu Wang Luciano BERIO Mercredi 25 avril 2012
20h - PARIS Cité de la musique, Salle des concerts (Programme du 23 avril)
Samedi 19 mai 2012 Lundi 21 mai 2012 Mardi 22 mai 2012
20h - PARIS Opéra-Comique Re Orso / Marco Stroppa Samedi 9 juin 2012
20h - PARIS Cité de la musique, Salle des concerts Luciano BERIO Philippe MANOURY Samedi 16 juin 2012
20H30 - PARIS Centre Pompidou, Grande Salle Roque RIVAS Karlheinz STOCKHAUSEN Ondrej ADÁMEK Lundi 25 juin 2012 Mardi 26 juin 2012
20h30 - BUENOS AIRES
Teatro Colón Tristan MURAIL Cassandre / Michael JARRELL Jeudi 28 juin 2012
19h30 - MONTEVIDEO
Auditorio del Sodre Cassandre / Michael JARRELL Samedi 30 juin 2012
RIO DE JANEIRO
Teatro Municipal (Programme du 28 juin) Lundi 2 juillet 2012 Mardi 3 juillet 2012
21h - SÃO PAULO
Teatro Municipal (Programme du 28 juin) Vendredi 6 juillet 2012
20h - BOGOTÁ
Grand-Théâtre (Programme du 23 mars)
20h - BORDEAUX
Teatro Mayor Julio Mario Santodomingo Tristan MURAIL Philippe MANOURY Pierre BOULEZ Juan Pablo CARREÑO Luis Fernando RIZO-SALOM
Vendredi 11 mai 2012
Samedi 7 juillet 2012
Samedi 28 avril 2012
20h - PARIS Cité de la musique, Salle des concerts Hanspeter KYBURZ Robert SCHUMANN Samedi 12 mai 2012
17h30 - PARIS Cité de la musique, Amphithéâtre (Forum autour de H. Kyburz à 15h) Robert SCHUMANN Hanspeter KYBURZ
21h - BOGOTÁ
Teatro Mayor Julio Mario Santodomingo (Programme du jeudi 28 juin)
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La saison Dimanche 21 août 2011
Jeudi 22 septembre 2011
11h - Lucerne
21h - MILAN
KKL, Luzerner Saal Double Points : OYTI∑ pour danseur, soprano, ensemble et électronique live Création de la nouvelle version Hanspeter KYBURZ, musique Emio GRECO, Pieter C. SCHOLTEN chorégraphie et direction Sabine Marienberg, dramaturgie et livret Joost Rekveld, projections Henk Danner, Pieter C. Scholten, lumières Clifford Portier, costumes Emio Greco, danseur Susanne Elmark, soprano Ensemble intercontemporain Jean Deroyer, direction Hanspeter Kyburz, Josh Martin, électronique live Josh Martin, ingénieur du son Wolfgang Heiniger, réalisation informatique musicale Dans le cadre du Festival de Lucerne
Conservatorio Giuseppe Verdi, Sala Verdi
Mercredi 21 septembre 2011
Salle Pleyel
Ils devraient être prêts à découvrir quelque chose de neuf, et la meilleure manière de se préparer est d’être attentif et vide. Par vide on entend ouvert – autrement dit, les portes de ce que le moi aime et n’aime pas devraient être baissées. Et il devrait y avoir un flux qui permette à l’expérience de l’écoute d’entrer. Je pense qu’il y a une différence très nette entre… je pense que la manière la plus nette d’exprimer cette distinction est d’utiliser le mot « comprendre » par opposition au mot « ressentir ». Beaucoup pensent que s’ils peuvent comprendre une chose, ils pourront la vivre, mais je ne pense pas que ce soit vrai. Je ne pense pas que comprendre mène à ressentir. Je pense, en fait, que comprendre mène seulement à un certain usage des facultés critiques. Parce que… supposons que vous sachiez comment faire cuire un œuf. Comment cela va-t-il vous servir à faire cuire des courgettes ? Je ne sais pas. On pourrait pousser l’argument d’une manière plus théâtrale en disant : « Comment est-ce que ça vous servira à faire du cheval ? » Mais ça va probablement trop loin. Je pense qu’il faut se préparer à l’expérience non pas par la compréhension mais en ayant l’esprit ouvert.
(Programme du mercredi 21 septembre)
John Cage
(Programme du mercredi 21 septembre) Dans le cadre du festival MITO
Samedi 24 septembre 2011 14h15 - AMSTERDAM Het-Concertgebouw (Programme du mercredi 21 septembre) Dans le cadre des Zaterdag Matinee
Mardi 27 septembre 2011 20h - PARIS
Emio Greco, Double Points : OYTI∑, Cité de la musique (Paris), janvier 2011
Coproduction Festival d’Automne à Paris, Salle Pleyel Concert enregistré par France Musique
21h - TURIN Lingotto, Auditorium Giovanni Agnelli Pierre BOULEZ Pli selon pli (Portrait de Mallarmé) Barbara Hannigan, soprano Lucerne Festival Academy Ensemble Ensemble intercontemporain Pierre Boulez, direction Dans le cadre du Festival MITO
Comment aimeriez-vous que votre public arrive à un concert ? Voulez-vous que les gens sachent certaines choses, qu’ils aient certaines attitudes ?
Vendredi 30 septembre 2011 20h - Munich Prinzregententheater (Programme du mercredi 21 septembre) Dans le cadre du festival Musica Viva
Dimanche 2 octobre 2011 19h30 - LONDRES Royal Festival Hall (Programme du mercredi 21 septembre)
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Herman Kolgen, création vidéo pour Different Trains de Steve Reich
Vendredi 7 octobre 2011
Samedi 15 octobre 2011
Jeudi 20 octobre 2011
19h et 21h30 - Paris
20h - PARIS
20h - PARIS
Gaîté Lyrique, Grande Salle Steve REICH Different Trains, pour quatuor à cordes et enregistrement Herman Kolgen, création vidéo Solistes de l’Ensemble intercontemporain Technique Ensemble intercontemporain Également au programme, White_Box, une performance multi-écrans du duo électro-visuel PurForm et des installations de Rafael Lozano-Hemmer Coproduction Ensemble intercontemporain, Arcadi, Elektra Dans le cadre du festival Némo 2011 #2 et de Québec _numérique
Ircam, Espace de projection Tremplin-Cursus 2 Lucas FAGIN Lionel BORD Stefan KELLER Nouvelles œuvres, commandes Ensemble intercontemporain Créations Marc GARCIA VITORIA Nouvelle œuvre, pour ensemble et électronique Création Cursus 2 Solistes de l’Ensemble intercontemporain Marc Garcia Vitoria, réalisation informatique musicale Éric Daubresse, encadrement pédagogique Coproduction Ensemble intercontemporain, Ircam / Les Spectacles vivants-Centre Pompidou Avec le soutien de la Sacem (bourses d’étude aux jeunes compositeurs du Cursus 2)
Centre Pompidou, Grande Salle Tremplin-Cursus 2 Tristan MURAIL Couleur de mer Eun-Hwa CHO Jouissance de la différence II Commande Ensemble intercontemporain Création Maurilio CACCIATORE Nouvelle œuvre, pour clavier MIDI, ensemble instrumental et électronique Avec le soutien de la bourse Movin’Up du GAI (jeunes artistes italiens) Création Cursus 2 Einar Torfi EINARSSON Nine Tensions Martin GRÜTTER Tiefflug Commande Ensemble intercontemporain Création Hidéki Nagano, clavier numérique Ensemble intercontemporain Alejo Pérez, direction Maurilio Cacciatore, réalisation informatique musicale Jean Lochard, encadrement pédagogique Ircam, électronique en temps réel Coproduction Ensemble intercontemporain, Ircam / Les Spectacles vivants-Centre Pompidou Avec le soutien de la Sacem (bourses d’étude aux jeunes compositeurs du Cursus 2)
Je ne prétends pas faire de la « critique » mais donner, simplement et franchement, mes impressions. Dans la critique le sentiment personnel joue un rôle beaucoup trop grand et souvent tout ce qui est écrit peut se réduire à : « vous avez tort parce qu’il se trouve que je pense différemment » ou l’inverse. Ce qu’il faut faire, c’est découvrir les principales impulsions qui ont donné naissance aux œuvres d’art et le principe vivant qui les constitue. Les interviewers m’ont souvent attribué des choses surprenantes, que je me suis beaucoup étonné de lire. C’est souvent difficile de parler de musique contemporaine. Les événements s’accumulent à une vitesse incroyable et essayer de leur trouver une convergence aboutit souvent à des impossibilités. Au point où en est actuellement l’art musical, qui pourrait faire un choix entre les nombreuses routes divergentes que suivent les compositeurs ? La tâche est véritablement embarrassante. Nous avons affaire non seulement à un grand nombre d’œuvres contemporaines, mais aussi à quantité d’œuvres du passé dont les enseignements sont souvent contradictoires et dont l’influence sur notre sensibilité et notre culture devient toujours plus grande. Et si même dans le patrimoine qui nous vient du passé nous trouvons des éléments qui nous rendent perplexes, que peut-on dire du présent ?
Claude Debussy
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Jeudi 27 octobre 2011
Samedi 5 novembre 2011
20h - PARIS
20h30 - SAINT-ÉTIENNE-DU-ROUVRAY
Cité de la musique, Salle des concerts Michael JARRELL Cassandre, monodrame pour comédienne, ensemble et électronique Fanny Ardant, récitante Ensemble intercontemporain Susanna Mälkki, direction Sébastien Naves, ingénieur du son Pierre Charvet, réalisation informatique musicale Ircam Coproduction Ensemble intercontemporain, Cité de la musique, en partenariat avec l'Ircam-Centre Pompidou
Le Rive gauche Soirée de la Compagnie Tero Saarinen Scheme of Things Tero Saarinen, chorégraphie Musique : Biosphere, Jeff Buckley, Trey Gunn, Jarmo Saari Vox Balaenae Création chorégraphique George Crumb, musique Tero Saarinen, chorégraphie et danse Mikki Kunttu, lumières et décors Erika Turunen, costumes Marco Melchior, réalisation sonore Solistes de l’Ensemble intercontemporain Dans le cadre du festival Automne en Normandie
Dimanche 6 novembre 2011 16H - SAINT-éTIENNE-DU-ROUVRAY Le Rive gauche (Programme du samedi 5 novembre) Dans le cadre du festival Automne en Normandie Fanny Ardant
Dimanche 13 novembre 2011 17h - CAEN Théâtre de Caen (Programme du samedi 5 novembre) Dans le cadre du festival Les Boréales
Tero Saarinen dans une vidéo de la DJBB
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Entretien entre Hèctor Parra, compositeur, et Jean-Pierre Luminet, astrophysicien
Hèctor Parra La lecture de votre livre Le destin de l’Univers – trous noirs et énergie sombre, m’a accompagné tout au long de l’écriture de ma nouvelle œuvre Caressant l'horizon. Sans que je m’en rende compte, le mot « horizon » du titre est sans doute venu de là. Mais ce mot n’a pas le même sens dans un contexte scientifique… Jean-Pierre Luminet Parfois, la science invente ses propres mots, mais souvent elle utilise des termes qui appartiennent à la langue commune et les habille d’un sens très différent, ce qui introduit constamment des confusions pour le public. Effectivement, si l’on parle de « l’horizon des événements d’un trou noir », les définitions habituelles des dictionnaires pour les mots « horizon » et « événements » ne correspondent pas du tout aux véritables propriétés de l’horizon des événements d’un trou noir.
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> H. Parra Le mot « horizon » serait un peu l’équivalent du mot « limite » ? J.-P. Luminet Oui, on pourrait dire que l’horizon c’est simplement la limite de visibilité. Mais c’est tellement plus que cela… H. Parra En fait, on ne le voit pas, cet horizon… J.-P. Luminet Il est à jamais inaccessible. Il se situe toujours dans notre futur infini, à cause de la dilatation du temps apparent. Alors qu’il est bel et bien là en temps propre, en temps vécu. H. Parra Le plus hallucinant, c’est la déformation du temps quand on se rapproche d’un trou noir. Le temps vécu et le temps mesuré par un observateur extérieur divergent complètement. Le temps vécu ne change pas pour nous-mêmes dans notre voyage infernal, tandis que pour l’observateur extérieur, tout paraît gelé. Au moment précis de croiser l’horizon, le temps apparent est gelé pour l’éternité. J.-P. Luminet Oui, ad vitam aeternam. H. Parra Mais dans l’hypothèse où on entre dans le trou noir, que se passe-t-il ?
J.-P. Luminet Dans ce cas, cela se passe en temps propre, réellement vécu par l’explorateur : selon la masse du trou noir, la traversée jusqu’au centre peut durer une seconde ou quelques heures. H. Parra Dans le dernier chapitre du Destin de l’Univers, il y a une phrase très frappante et très poétique sur la fragilité de l’existence humaine, sur notre extrême limitation temporelle. J.-P. Luminet Dès lors qu’on se met réellement à penser notre être dans un cadre cosmique, on aboutit nécessairement à ce constat d’une sorte de grandeur dérisoire, car on n’est rien du tout, on est éphémère. Malgré tout, dans ce temps de vie qui est le nôtre, notre cerveau, notre réseau de neurones, notre pensée nous permettent peut-être de déchiffrer cet univers qui normalement nous dépasse complètement. Ce sentiment peut engendrer une certaine angoisse, ou tout simplement de l’humilité, mais après retournement de ce sentiment de modestie, une forme d’orgueil qui provient justement du fait que malgré notre dimension éphémère et infiniment modeste, on parvient cependant à accomplir de grandes choses… La physique, c’est une grande chose, mais pour moi l’autre très grande chose, c’est justement la composition musicale, que je place au-dessus de toute
forme de création artistique, celle qui me paraît la plus élaborée. H. Parra La plus abstraite aussi ? J.-P. Luminet C’est peut-être ma formation de mathématicien et de théoricien qui me donne cette fascination pour le langage musical, plus abstrait que la peinture ou l’architecture. H. Parra Il me semble que les sentiments engendrés par notre propre condition se situent encore au-delà de notre état de musicien ou de physicien. Être humain pourrait signifier être susceptible d’être ému par la connaissance toujours plus profonde de la nature environnante, de qui nous sommes, de ce que nous voyons, et il me semble que la musique peut donner et amplifier cette sensation d’épanouissement émotionnel, physique et intellectuel, en même temps qu’elle peut nous procurer la sensation d’être dépassé. Quand on écoute une symphonie de Mahler, par exemple, on se sent complètement dépassé par l’immensité des polyphonies orchestrales et par l’aboutissement de formes très développées, à la fois hyperpuissantes et très pures ; c’est un peu la même sensation qu’on éprouve quand on arrive aux dernières pages des grands essais sur l’espace-temps, sur la cosmologie.
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> J.-P. Luminet Il est particulièrement important de nourrir toutes ces passerelles extraordinaires entre la science et l’art, même si nous manipulons des concepts à la limite de la compréhension – y compris pour nous, d’ailleurs ! En fait, vous ne le savez peutêtre pas, je suis un passionné de musique. Lorsque j’étais plus jeune, j’ai moi-même commis de petites compositions, je joue du piano et je lis la musique. J’ai souvent collaboré avec des compositeurs, avec Gérard Grisey en particulier pour Le Noir de l’étoile (pour six percussionnistes, bande magnétique et transmission in situ de signaux astronomiques, ndlr). H. Parra Dans Caressant l’horizon j’ai vraiment été mis en mouvement par la référence à la physique, mais plus encore par le rapport entre ce monde, fortement incurvé par des énergies inimaginables, et la nature de la vie, de notre propre existence dans cette oasis d’espace-temps presque totalement plat qu’est notre planète. J’ai apporté quelques esquisses. Ici, c’est l’introduction – tendue, aux sonorités ambiguës – et à la page suivante commence l’effondrement d’une étoile ; ici plusieurs textures se développent : les champs magnétiques qui tournent à grande vitesse tout autour de l’étoile aux flûtes et hautbois, la matière en effondrement plutôt aux cuivres, qui descendent à l’extrême grave de leur registre, avec un jeu en flatterzunge qui donne une sonorité très rugueuse. J’ai voulu créer des énergies parfois écrasantes, rythmées par une al-
ternance de plus en plus frénétique entre des registres et des timbres opposés. J’ai essayé d’imaginer ce que nous pourrions éprouver physiquement si nous étions effectivement traversés par les ondes gravitationnelles hautement rythmiques provenant de la collision de deux trous noirs, qui déforment l’espace et le temps comme s’il s’agissait d’une matière malléable, et j’ai placé la masse orchestrale à la place du « véritable » espace-temps. C’est une façon d’orchestrer que je n’aurais jamais employée sans cette exploration – un peu naïve sûrement – de tels événements lointains et complexes. En fait, j’aime beaucoup créer des ambiguïtés de timbre. Ce sont finalement les timbres qui dominent, les textures. Il y a une forte structuration de la mélodie et du rythme, mais je ne cherche pas à ce que le public perçoive des mélodies ou des éléments de motifs séparément les uns des autres. J.-P. Luminet Cela se perçoit déjà clairement dans Hypermusic Prologue. De toute façon, la mélodie a un peu disparu de la musique contemporaine… H. Parra Oui, mais cependant j’aime la dimension mélodique dans un sens lyrique plus large, et non en tant que « mélodie-motif » repérable. J.-P. Luminet Je suis d’accord avec vous, il y a une forme de lyrisme qui ne passe pas par la
ligne mélodique mais par d’autres modes d’expressions musicaux, par une respiration temporelle qui crée effectivement un lyrisme. D’ailleurs, je trouvais que la musique de Gérard Grisey avait énormément évolué de ce point de vue. Notamment dans sa dernière œuvre, Quatre Chants pour franchir le seuil, qui est d’un lyrisme tout à fait prodigieux. Dans un tout autre domaine, vous connaissez peut-être cette œuvre poétique extraordinaire de Raymond Queneau intitulée Petite Cosmogonie portative : c’est un r ecueil écrit en 1950, formé d’un long poème dans lequel il raconte l’histoire du monde, avec les connaissances dont on disposait alors, depuis ce qu’à l’époque on n’avait pas encore nommé le Big Bang, mais « atome primitif », et il décrit la formation des planètes, des étoiles, etc. Tout cela en vers, dans le style extrêmement particulier de Queneau. C’est une bonne chose que ces concepts soient transposés, à leur manière, par l’imaginaire des artistes, leur créativité. Il ne s’agit pas d’équivalences, ce sont davantage des métaphores ou des analogies, mais je trouve remarquable que la science et l’art puissent se féconder réciproquement. Caressant l’horizon d’Héctor Parra sera créée le 9 novembre à la Cité de la musique. Voir page 18. Photos du « conducteur » de cette œuvre : voir la page concert du 9/11/2011 sur www.ensembleinter.com
Manuscrit du « conducteur » de Caressant l’Horizon d’Hèctor Parra
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Mercredi 9 novembre 2011
Dimanche 4 décembre 2011
20h - PARIS
16h - GIRONE
Cité de la musique, Salle des concerts Hèctor PARRA Caressant l’horizon Commande du Mécénat Musical Société Générale Création Mauricio KAGEL In der Matratzengruft, pour ténor et ensemble Création française Markus Brutscher, ténor Ensemble intercontemporain Emilio Pomárico, direction Coproduction Ensemble intercontemporain, Cité de la musique Concert enregistré par France Musique
Auditori de Girona Roberto GERHARD Gemini, pour violon et piano Joan GUINJOAN Passim-Trio Hèctor PARRA Trio avec piano n° 2 « Knotted Fields » Luciano BERIO Sequenza VIb, pour violoncelle Sequenza IV, pour piano Solistes de l’Ensemble intercontemporain
Jeudi 15 décembre 2011 20h - PARIS
Samedi 19 novembre 2011 21h - Les LILAS Le Triton Intersession n°8 Samuel Favre, percussionniste et Alain Billard, clarinettes rencontrent Marc Ducret, guitare et Jakob Kullberg, violoncelle pour une nouvelle intersession autour du compositeur danois Per Nørgård Dans le cadre d’Orchestres en fête
Mardi 22 novembre 2011 15H30 - Paris Cité de la musique Répétition publique commentée Clément Lebrun, Susanna Mälkki et les solistes de l’Ensemble présentent Échange de Iannis Xenakis pour clarinette basse et 13 musiciens Renseignements sur la page concernée de notre site internet, rubrique Transmettre : www.ensembleinter.com dans le cadre d’Orchestres en fête
Helmut Lachenmann
Samedi 26 novembre 2011
Mardi 29 novembre 2011
15h - FRANCFORT
20h - PARIS
HR-Sendesaal Michaël LEVINAS Appels Georges APERGHIS Pièce pour douze Iannis XENAKIS Échange, pour clarinette basse et 13 musiciens Michael Jarrell La Chambre aux échos Commande Ensemble intercontemporain, Lucerne Festival, avec le soutien de la Fondation Artephila Création allemande Alain Billard, clarinette basse Ensemble intercontemporain Susanna Mälkki, direction Dans le cadre de cres… Biennale für Moderne Musik
Cité de la musique, Salle des concerts Michaël LEVINAS Appels Georges APERGHIS Pièce pour douze Harrison BIRTWISTLE Cortege, une cérémonie pour 14 musiciens Helmut LACHENMANN Concertini Ensemble intercontemporain Susanna Mälkki, direction Coproduction Ensemble intercontemporain, Cité de la musique Concert enregistré par France Musique
Cité de la musique, Salle des concerts Fausto ROMITELLI Amok Koma, pour 9 instruments et électronique Matthias PINTSCHER Songs from Solomon’s garden, pour baryton et orchestre Création française Olga NEUWIRTH Construction in Space, pour 4 solistes, 4 groupes instrumentaux et électronique en temps réel Leigh Melrose, baryton Emmanuelle Ophèle, flûte basse Alain Billard, clarinettes basse et contrebasse Arnaud Boukhitine, tuba Vincent David, saxophones soprano, ténor, et baryton Ensemble intercontemporain Matthias Pintscher, direction Peter Böhm, électronique en temps réel Coproduction Ensemble intercontemporain, Cité de la musique, Festival d’Automne à Paris Concert enregistré par France Musique
Olga Neuwirth
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Comme au commencement du monde Mardi 10 janvier 2012 20h - PARIS Cité de la musique, Salle des concerts Sean SHEPHERD Nouvelle œuvre Commande Ensemble intercontemporain Création Matthias PINTSCHER Bereshit Commande Ensemble intercontemporain, Kölner Philharmonie Création Texu KIM ε2x Création française Unsuk CHIN Gougalon, scène de théâtre de rue Création de la nouvelle version Ensemble intercontemporain Susanna Mälkki, direction Coproduction Ensemble intercontemporain, Cité de la musique Concert enregistré par France Musique
Jeudi 12 janvier 2012 20h - COLOGNE Philharmonie (Programme du mardi 10 janvier)
Chacun connaît la célèbre et spirituelle remarque, attribuée à Sacha Guitry, qui veut que le silence qui suit du Mozart soit encore du Mozart : « Ô privilège du génie ! Lorsqu’on vient d’entendre un morceau de Mozart, le silence qui lui succède est encore de lui. » Toute formule brillante et un peu paradoxale suscite irrésistiblement le désir de la retourner comme un gant, comme le fait Isidore Ducasse dans ses Poésies, afin d’éprouver ce qu’elle vaut à l’envers. Il n’est donc pas impossible que quelqu’un ait fait remarquer avant moi que le silence qui précède du Mozart est déjà du Mozart, aussi. Dans tout concert, il y a ce moment magique – l’adjectif est ici à entendre dans son sens littéral – d’avant
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la représentation où les musiciens, s’accordant, semblent se livrer à quelque rituel propitiatoire, échauffant leur instrument mais paraissant plutôt vouloir se concilier celui-ci à la faveur d’une sorte de cérémonial intime précédant l’exécution collective de l’œuvre devant le public, essayant tous les sons qu’il leur appartiendra de produire ensuite, esquissant entre eux le début d’un dialogue qu’ils interrompent aussitôt. Si bien que la scène se tait progressivement où le chef d’orchestre pénètre enfin sous les applaudissements qui éclatent et puis cessent lorsqu’il tourne souverainement le dos à la salle comme pour lui signifier superbement qu’à partir de ce moment-là, elle n’existe plus. Le silence qui se fait alors est le plus intense qui soit. Comme si le monde, unanime, retenait sa respiration. Et comme si la seconde de silence qui s’ouvre en cet instant et interrompt le temps continûment bruyant de la vie contenait en elle la somme de tous les sons qui ont été et de tous ceux qui seront. L’expérience de la musique, que théâtralise le protocole paroxystique du concert, est toujours, à chaque fois, celle de l’inouï. Étymologiquement :
« ce que l’on n’a jamais entendu ». Cela vaut même pour la musique classique et pour les morceaux mille fois écoutés qui, pourtant, se présentent à l’oreille comme si celle-ci les recevait pour la première fois.Cela vaut plus encore pour la musique contemporaine en raison même de l’insistante étrangeté qui caractérise celle-ci et qui interdit au profane de calculer quoi que ce soit au sein de la logique qui la conduit et d’anticiper même vaguement le moment suivant de son développement de telle sorte que toute mesure nouvelle, toute note s’ajoutant à la série, frappent l’auditeur par leur abrupte imprévisibilité, le mettant dans l’inconfortable et vertigineuse situation de ne plus savoir ni d’où vient la musique ni vers où elle s’en va. Et, en ce sens, sans doute la musique contemporaine nous fait-elle éprouver dans toute sa vérité, parfois oubliée tant l’usure de l’habitude s’est exercée sur elle, l’expérience même à laquelle nous confronte n’importe quelle musique authentique, même celle qui nous paraît à tort la plus familière. Il en va ainsi dans tous les arts où c’est moins le passé qui explique le présent en nous montrant à quelle continuité sensée ils appartiendraient tous deux, ce qui fut engendrant
ce qui est, que le présent qui nous restitue la perpétuelle et quasi inintelligible nouveauté du passé en manifestant magnifiquement de quel radical recommencement toute œuvre est le lieu quel que soit le siècle où elle fut pensée. D’une œuvre qui est donnée pour la première fois, on dit qu’il s’agit d’une « création ». L’« inouï » qu’elle fait entendre est absolu. Quoi qu’on sache éventuellement de celui qui en est l’auteur, de ses compositions antérieures, de son inspiration et de son style, rien ne permet de « prévoir » – il faudrait à la langue un autre verbe pour exprimer, si une telle chose est possible, comment l’oreille anticipe ce qu’elle n’entend pas encore –, de « deviner » ce qui va suivre et qui se ramasse dans l’instant de silence précédant le grand jeu du temps où tout se déploiera ensuite. Ainsi, le moment d’avant la première exécution d’une œuvre de musique contemporaine estil par excellence celui où chacun, sans doute, éprouve cette imminence de l’inédit qui donne son sens le plus plein et le plus large au mot de « création ». Comment si c’était pour la première fois et à partir de rien que quelque chose venait alors à la vie.
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J’entends ainsi le titre que Matthias Pintscher a donné à sa composition qui sera présentée cette année à la Cité de la musique et dont, au jour où j’écris, personne ne sait rien sinon ce titre justement et les quelques indications qui l’accompagnent. Personne : ni les auditeurs qui ignorent le travail du musicien, ni ceux qui connaissant ses œuvres antérieures ne peuvent toutefois extrapoler à partir de celles-ci ce que sera la forme de son prochain « opus », ni les concertistes qui l’exécuteront et pour lesquels les répétitions n’ont pas encore commencé, ni même l’artiste encore engagé dans le processus de sa conception. Tous dans l’attente de ce quelque chose d’inouï qui n’accédera à l’existence que dans le moment premier de sa réalisation inaugurale. Bereshit est ce titre. Il s’agit du premier mot de la Bible. « Au commencement Dieu créa le ciel et la terre ». Mais, ainsi que le signale Pintscher lui-même, autant que le début absolu du monde, le terme désigne n’importe quel commencement, signalant ainsi qu’avec toute chose qui naît à chaque instant présent, se rejoue le processus premier par lequel la réalité est autrefois sortie du rien originel. Tout est d’abord « tohu- bohu ». Et si ces deux mots signifient en hébreu l’état de ce qui est « désert et vide », ils ont fini en français par n’en faire plus qu’un qui veut dire : « confusion », et plus souvent encore : « cacophonie ». La musique est genèse : genèse d’ellemême et genèse du monde. Parmi le « brouhaha » – autre mot vraisemblablement venu de l’hébreu et qui désignerait
le salut sacré de bienvenue adressé à autrui –, à travers le tumulte des formes sonores qui se cherchent d’abord et s’ordonnent ensuite parvenant à l’accomplissement d’une composition achevée où s’équilibrent tous les éléments contribuant au spectacle d’angoisse et de joie du monde, elle fait entendre dans le temps et l’espace le déploiement de tous les possibles tel que les contenait l’instant de silence absolu qui les précède et dont ils procèdent. Au moment où j’écris (avril 2011), on vient d’apprendre que, grâce aux résultats de la mission Kepler, une équipe d’astérosismologues avait pu mettre en évidence un échantillon de la « musique stellaire » émise par plusieurs centaines d’astres semblables à notre soleil, chacun de ceux-ci résonnant à la manière d’une sorte de harpe dont la note qu’elle produit donne une indication assez précise de sa taille. L’expérience donne une actualité assez inattendue aux vieilles théories pythagoriciennes relatives à l’harmonie des sphères tout en en renouvelant assez radicalement le contenu. D’autres savants parlent du « bruit de fond » de l’univers, évoquant ainsi le « rayonnement fossile » qui attesterait de l’hypothétique événement du Big Bang. À partir de là, on peut rêver. Comme si toute musique nouvelle créée sur terre recueillait à son tour le concert à peine audible du cosmos, suscitant l’inaccessible silence par lequel celui-ci débuta afin de le faire éclater en un « tohu-bohu » de mille mélodies où retentit l’écho d’une perpétuelle genèse.
Il peut arriver au roman aussi de rêver un tel rêve. Ainsi chez Proust. Lorsque Swann retrouve lors de la soirée SaintEuverte la « petite phrase » de sa sonate par laquelle lui est fugitivement rendue toute l’histoire de son amour disparu, le sentiment que lui procure le dialogue du piano et du violon est le même que s’il assistait alors à la naissance de l’univers, au moment très ancien et pourtant toujours présent de cette manifestation première de la vie par lequel apparaissent toutes ces choses aimées qui, d‘une certaine manière, dès lors, ne cesseront plus jamais d’être : « D’abord le piano solitaire se plaignit, comme un oiseau abandonné de sa compagne ; le violon l’entendit, lui répondit comme d’un arbre voisin. C’était comme au commencement du monde, comme s’il n’y avait encore qu’eux deux sur la terre, ou plutôt dans ce monde fermé à tout le reste, construit par la logique d’un créateur et où ils ne seraient jamais que tous les deux : cette sonate. » Alors, oui : « Peut-être est-ce le néant qui est le vrai et tout notre rêve est-il inexistant, mais alors nous sentons qu’il faudra que ces phrases musicales, ces notions qui existent par rapport à lui, ne soient rien non plus. Nous périrons, mais nous avons pour otages ces captives divines qui suivront notre chance. Et la mort avec elles a quelque chose de moins amer, de moins inglorieux, peutêtre de moins probable. »
Philippe Forest
Lucas Cranach l’Ancien, « La création du monde », 1534
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Mardi 24 janvier 2012
Vendredi 27 janvier 2012
Vendredi 10 février 2012
20h - ROME
20h - PARIS
20h - PARIS
Sapienza, Aula Magna Fausto ROMITELLI Domeniche alla periferia dell’impero : prima domenica Domeniche alla periferia dell’impero : seconda domenica : Omaggio a Gérard Grisey Luciano Berio Sequenza VI, pour alto Gérard GRISEY Vortex Temporum Solistes de l’Ensemble intercontemporain Dans le cadre du festival Controtempo
Cité de la musique, Salle des concerts Claude DEBUSSY Première Rapsodie *, pour clarinette et orchestre La Mer Pierre BOULEZ Dialogue de l’ombre double ** Notations I à IV et VII, pour orchestre *Jérôme Comte, ** Alain Damiens, clarinettes Orchestre du Conservatoire de Paris Ensemble intercontemporain Jean Deroyer, direction Technique Ensemble intercontemporain Coproduction Ensemble intercontemporain, Cité de la musique, Conservatoire de Paris
Cité de la musique, Salle des concerts Karlheinz STOCKHAUSEN Inori, adoration pour 1 ou 2 solistes et orchestre Alain Louafi, Kathinka Pasveer, gestes de prière Ensemble intercontemporain Ludovic Morlot, direction Thierry Coduys, projection du son Coproduction Ensemble intercontemporain, Cité de la musique Concert enregistré par France Musique
Dimanche 29 janvier 2012 16h30 - PARIS Cité de la musique, Amphithéâtre Claude DEBUSSY Sonate, pour flûte, alto et harpe Sonate, pour violoncelle et piano Alain LOUVIER Envol d’écailles TÔN-THAT Tiêt Incarnations structurales Solistes de l’Ensemble intercontemporain Coproduction Ensemble intercontemporain, Cité de la musique
Samedi 11 février 2012 20h - PARIS Cité de la musique, Amphithéâtre Mauricio KAGEL Pas de cinq Jean-Pierre DROUET Le Jardin d’en face Luciano BERIO Sequenza XIV, pour violoncelle Vinko GLOBOKAR Corporel, pour un percussionniste et son corps Thierry DE MEY Musique de tables Solistes de l’Ensemble intercontemporain Coproduction Ensemble intercontemporain, Cité de la musique
Inori de Karlheinz Stockhausen
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Il arrive que les découvertes essentielles à votre définition vous prennent au dépourvu, agressent votre souffle; elles causent un ravage irrémédiable, requis et désiré dans l’instant même où elles vous cinglent. Vous ne pouvez pas imaginer que cette catastrophe ne se soit pas produite à ce moment précis où vous ne l’attendiez pas. Vous fixez sans grande attention les yeux sur des poèmes dans une page de journal et voilà, vous vous êtes reconnu. Ce paragraphe fulgurant subitement là, devant vous, il semble tout à la fois vous déposséder de vous-même et agrandir votre capacité, votre prise et votre pouvoir au-delà de ce à quoi vous avez jusqu’à présent songé. Cette formule vous concerne sans compromis possible, vous interroge dans l’abîme de votre repli et ne recèle pourtant aucune question dont vous ne vous sentiez déjà le détenteur : elle vous révèle, vous transmute en votre identification absolue. J’en étais responsable avant de la connaître ; la connaissant, elle me rend responsable de moi et de cette nébuleuse qui n’est pas encore moi. On peut bien s’arroger le loisir de définir les affinités, dans le repos et le relâchement de la réflexion ; mais cette détonation, puis ce silence en soi qui s’agrandit au-delà de toute estimation, puis cette force incoercible et cette brutalité qui vous projettent hors des limites perçues soudain inacceptables, rares, rares sont les face-à-face capables de les déclencher.
Quel don inestimable que cette involontaire commotion ! Elle vous apprend l’exigence fondamentale, imprime en vous l’exactitude et la rectitude, elle chahute et chavire vos points cardinaux ; elle n’assujettit point, mais libère une énergie sauvage, joyeuse, enivrée de sa neuve existence. Pour sûr, cela est juvénile, cela doit l’être ! Le temps du miroir viendra bien assez tôt. Car cette commotion, originellement provoquée par l’autre, il ne faut plus l’attendre que de vous-même. Mais il reste le signal puissant de cet émetteur au loin que vous recevez par pulsions, la confiance et l’alliance renouvelées par le pacte silencieux et souverain de l’œuvre qui s’élabore et se multiplie. Le rapport n’est plus, ne peut plus être l’éblouissement premier, mais il s’aiguise, s’affine et se transforme en coïncidence profonde indépendante d’aucun instant. La vérification est superflue, la présence se détecte partout et nulle part. La relation s’est insensiblement transfigurée. Il y a cette impulsion au centre de votre propre prolifération. Non, ce n’était pas deux narrations pour un temps superposées ; non, ce n’était pas une greffe, ou une osmose, non, ce n’était pas une onde porteuse. Il s’agit bien d’une permanente transgression de la limite et de la substance.
Pierre Boulez
Jeudi 23 février 2012
Vendredi 9 mars 2012
Samedi 24 mars 2012
20h - PARIS
20h - PARIS
21h - PORTO
Centre Pompidou, Grande Salle Franco DONATONI Cadeau Bernhard GANDER Nouvelle œuvre Commande Ensemble intercontemporain Création Marc MONNET Bosse, crâne rasé, nez crochu pour piano et ensemble en quatre mouvements, avec « intermèdes » pour deux pianos, et transformation en temps réel Hidéki Nagano, Dimitri Vassilakis, pianos Ensemble intercontemporain Pablo Heras-Casado, direction Gilbert Nouno, réalisation informatique musicale Ircam Coproduction Ensemble intercontemporain, Ircam / Les Spectacles vivants-Centre Pompidou Dans le cadre du Nouveau Festival du Centre Pompidou
Musée du Louvre, Auditorium Béla BARTÓK Contrastes Olivier MESSIAEN Quatuor pour la fin du Temps Solistes de l’Ensemble intercontemporain
Casa da Música, Sala Suggia
Lundi 19 mars 2012
20h - PARIS
Samedi 3 mars 2012 20h30 - Lyon
Auditorium Maurice-Ravel Michael Jarrell Cassandre, monodrame pour comédienne, ensemble et électronique Fanny Ardant, récitante Ensemble intercontemporain Susanna Mälkki, direction Sébastien Naves, ingénieur du son Pierre Charvet, réalisation informatique musicale Ircam Dans le cadre de la biennale Musiques en scène
20h - FRIBoURG Konzerthaus Franco DONATONI Tema Johannes Boris BOROWSKI Second Création Pierre BOULEZ Éclat/Multiples Arnold Schönberg Suite op. 29 Ensemble intercontemporain Pierre Boulez, direction
Mercredi 21 mars 2012 20h - BRUXELLES Palais des Beaux-Arts (Programme du lundi 19 mars)
Jeudi 22 mars 2012 20h - PARIS Cité de la musique, Salle des concerts (Programme du lundi 19 mars) Coproduction Ensemble intercontemporain, Cité de la musique Concert enregistré par France Musique
(Programme du lundi 19 mars)
Jeudi 5 avril 2012 Centre Pompidou, Grande Salle Miroslav SRNKA Tree of Heaven Dai FUJIKURA Nouvelle œuvre, pour basson solo Commande International Contemporary Ensemble (ICE), Tokyo Opera City Création Yann ROBIN Phigures Frédéric KAHN * Unendlichkeit, pour basson et dispositif électronique Création Jérôme COMBIER ** Gone, pour trio à cordes, clarinette, piano et électronique Solistes de l’Ensemble intercontemporain * Thomas Goepfer, réalisation informatique musicale Ircam ** Robin Meier, réalisation informatique musicale Ircam Coproduction Ensemble intercontemporain, Ircam / Les Spectacles vivants-Centre Pompidou
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Samedi 21 avril 2012
Lundi 23 avril 2012
Vendredi 11 mai 2012
20h - MADRID
20h - LYON
20h - PARIS
Auditorio Nacional de Música, Sala de Cámara Marc-André DALBAVIE Palimpseste Igor STRAVINSKY Huit Miniatures instrumentales Concertino Maurice RAVEL Trois Poèmes de Stéphane Mallarmé, pour mezzo-soprano et 9 musiciens Jesús Torres Diferencias Luciano BERIO Folk Songs, pour voix et 7 musiciens Nora Gubisch, mezzo-soprano Ensemble intercontemporain Alain Altinoglu, direction
Auditorium Maurice-Ravel Marc-André DALBAVIE Palimpseste Igor STRAVINSKY Huit Miniatures instrumentales Concertino Maurice RAVEL Trois Poèmes de Stéphane Mallarmé pour mezzo-soprano et 9 musiciens Lu Wang Siren Song Création française Luciano BERIO Folk Songs, pour voix et 7 musiciens Nora Gubisch, mezzo-soprano Ensemble intercontemporain Alain Altinoglu, direction
Cité de la musique, Salle des concerts Hanspeter KYBURZ Réseaux Création de la nouvelle version Robert SCHUMANN Quatre chants, pour double chœur op. 141 Hanspeter KYBURZ The Voynich Cipher Manuscript, pour 24 voix et ensemble BBC Singers Ensemble intercontemporain Susanna Mälkki, direction Coproduction Ensemble intercontemporain, Cité de la musique
Mercredi 25 avril 2012
15h - PARIS
20h - PARIS Cité de la musique, Salle des concerts (Programme du lundi 23 avril) Coproduction Ensemble intercontemporain, Cité de la musique Concert enregistré par France Musique
Samedi 28 avril 2012 20h - BORDEAUX Grand-Théâtre (Programme du lundi 23 avril)
Samedi 12 mai 2012 Cité de la musique, Amphithéâtre 15h-17h30 Forum autour de Hanspeter Kyburz 17h30 : Concert Robert SCHUMANN Phantasiestücke op. 73 Hanspeter KYBURZ Abendlied Robert SCHUMANN Sonate, pour violon et piano n° 1 en la majeur op. 105 Hanspeter KYBURZ Danse aveugle Robert SCHUMANN Lieder nn, ténor Solistes de l’Ensemble intercontemporain Ensemble intercontemporain nn, direction Coproduction Ensemble intercontemporain, Cité de la musique
Page du manuscrit Voynich, XVe siècle
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Re Orso Samedi 19 mai 2012 Lundi 21 mai 2012* Mardi 22 mai 2012 20h - PARIS Opéra-Comique Re Orso Favola per musica Commande Opéra-Comique,Théâtre Royal de la Monnaie, Ircam-Centre Pompidou, Ensemble intercontemporain, Françoise et Jean-Philippe Billarant Création Marco Stroppa, musique Livret d’après Arrigo Boito Catherine Ailloud-Nicolas et Giordano Ferrari, adaptation du livret Richard Brunel, mise en scène Bruno de Lavenère, décors et costumes Laurent Castaingt, lumières Thierry Thieû Niang, collaborateur aux mouvements Gilles Rico, assistant mise en scène Brian Asawa, Re Orso Monica Bacelli, le Vers Marisol Montalvo, Oliba, une courtisane Alexander Kravets, le Trouvère, un courtisan nn, Papiol, courtisans Ensemble intercontemporain Susanna Mälkki, direction Carlo Laurenzi, réalisation informatique musicale Ircam Arshia Cont , conseiller scientifique Ircam Production Opéra-Comique Coproduction Théâtre Royal de la Monnaie, Ircam-Centre pompidou, Ensemble intercontemporain * Représentation enregistrée par France Musique
Pour les Pères de l’Église et les théologiens du haut Moyen Âge, l’ours est une créature habitée par de nombreux vices, peut-être plus nombreux que chez n’importe quel animal. Il est vrai qu’il est le roi de la forêt, le roi du bestiaire païen de l’Europe germanique, celtique, slave et scandinave : il faut bien le doter de tous les vices, ou presque, pour le faire descendre de son trône. De fait, la liste est longue de ceux qui lui sont attribués par les textes patristiques, le pénitentiel et les ouvrages de zoologie. Tous s’articulent autour des notions de violence (violentia), de colère (ira), de fureur sauvage (furor), de cruauté (saevitia), de voracité (voracitas), de rapacité (rapacitas). L’ours est le plus fort de tous les animaux, mais sa force est mauvaise et le rend redoutable, dangereux, violent, imprévisible. Tout le monde doit en avoir peur, le fuir ou bien le mettre à mort. Michel Pastoureau
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Lundi 25 juin 2012
Samedi 30 juin 2012
Vendredi 6 juillet 2012
Mardi 26 juin 2012
RIO DE JANEIRO
20h - BOGOTÁ
Teatro Municipal (Programme du jeudi 28 juin)
Teatro Mayor Julio Mario Santodomingo
20h30 - BUENOS AIRES Teatro Colón Tristan MURAIL La Barque mystique Michael JARRELL Cassandre, monodrame pour comédienne, ensemble et électronique Fanny Ardant, récitante Ensemble intercontemporain Jean Deroyer, direction Sébastien Naves, ingénieur du son Pierre Charvet, réalisation informatique musicale Ircam
Trois photographies de la planète Neptune réalisées par le téléscope spatial Hubble
Jeudi 28 juin 2012 19h30 - MONTEVIDEO
Samedi 9 juin 2012
Samedi 16 juin 2012
20h - PARIS
20H30 - PARIS
Cité de la musique, Salle des concerts Luciano BERIO Ofanim *, pour 2 chœurs d’enfants, 2 groupes instrumentaux, voix de femme et électronique en temps réel Création française de la version de 1997 Philippe MANOURY Neptune **, pour 3 percussions et processeur de signal en temps réel Esti Kenan Ofri, soprano Maîtrise de Radio France Sofi Jeannin, direction Samuel Favre, Michel Cerutti, Gilles Durot, percussions Ensemble intercontemporain Susanna Mälkki, direction * Tempo Reale, réalisation informatique musicale ** Cort Lippe, réalisation informatique musicale Ircam Miller Puckette, conseiller scientifique Ircam Coproduction Ensemble intercontemporain, Cité de la musique, Ircam-Centre Pompidou Dans le cadre du festival Agora Concert enregistré par France Musique
Centre Pompidou, Grande Salle Roque RIVAS Nouvelle œuvre, pour piano, ensemble et électronique * Création Karlheinz STOCKHAUSEN Zyklus, pour percussion Ondrej ADÁMEK Nôise Sébastien Vichard, piano Samuel Favre, percussion * Gregory Beller, réalisation informatique musicale Ircam Ensemble intercontemporain Marco Angius, direction Coproduction Ensemble intercontemporain, Ircam / Les Spectacles vivants Centre Pompidou Dans le cadre du festival Agora
Auditorio del Sodre Michael JARRELL Cassandre, monodrame pour comédienne, ensemble et électronique Fanny Ardant, récitante Ensemble intercontemporain Jean Deroyer, direction Sébastien Naves, ingénieur du son Pierre Charvet, réalisation informatique musicale Ircam
Lundi 2 juillet 2012 Mardi 3 juillet 2012 21h - SÃO PAULO Teatro municipal (Programme du jeudi 28 juin)
Tristan MURAIL La Barque mystique Philippe MANOURY Passacaille pour Tokyo, pour piano et 17 musiciens Pierre BOULEZ Dérive 1 Juan Pablo CARREÑO Golpe en el diafragma Luis Fernando RIZO-SALOM El Laberinto de Minotauro (2) Dimitri Vassilakis, piano Ensemble intercontemporain Jean Deroyer, direction
Samedi 7 juillet 2012 20h - BOGOTÁ Teatro Mayor Julio Mario Santodomingo (Programme du jeudi 28 juin)
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Transmettre Tout être humain qui a fait l’expérience de l’art, de la musique, de la littérature, en donnera sa propre description. Tout récit, toute tentative de paraphrase ou d’approximation métaphorique, sera, d’une manière ou d’une autre, inadéquate. En profondeur, il existe des points communs. Mais aucun récit de la possession d’une forme et d’un sens de la possession par une forme et par un sens ne peut être traduit dans le sentiment d’un autre individu. Peut-être n’est-il nul autre domaine de la condition humaine dans lequel l’immédiateté manifeste soit aussi proche de l’ineffable, dans lequel l’explication que donne Montaigne de son amitié la plus intense, pour ne pas parler d’amour, avec La Boétie – « parce que c’était lui, parce que c’était moi » – indique aussi clairement les limites de la compréhension. Nous savons, souvent avec une évidence aveuglante, ce que nous essayons de dire de notre relation ou de notre absence de relation au poème, au tableau, à la sonate. Et pourtant, nous ne savons ni comment le dire, ni exactement, en un sens matériel, réfutable, de quoi nous parlons. George Steiner
Concerts éducatifs Imaginés par les solistes de l’Ensemble avec la collaboration d’auteurs et de metteurs en scène, ces concerts présentent aux enfants, sous une forme ludique et originale, des œuvres du XXe siècle à aujourd’hui ou mettent en scène un instrument dans le répertoire contemporain. Ils sont réalisés en partenariat avec le service pédagogique de la Cité de la musique.
Samedi 7 janvier 2012 11h - PARIS Cité de la musique, Salle des concerts De mémoire de clarinette Emmanuelle Cordoliani, mise en espace Alain Billard, clarinette basse Jérôme Comte, Alain Damiens, clarinettes Coproduction Ensemble intercontemporain, Cité de la musique
Jeudi 29 mars 2012 14h30 - PARIS Cité de la musique, Salle des concerts Le mystère du Gougalon, une nouvelle enquête de M. Victor Unsuk CHIN Gougalon, scène de théâtre de rue, pour ensemble Igor STRAVINSKY Trois Mouvements de Pétrouchka, pour piano Emmanuelle Cordoliani, mise en espace Victor Duclos, comédien et danseur Dimitri Vassilakis, piano Ensemble intercontemporain Oliver Hagen, direction Coproduction Ensemble intercontemporain, Cité de la musique
Valérie Philippin interprète Aria de John Cage, Cité de la musique (Paris), avril 2011
Jeune public Transmettre la musique d’aujourd’hui aux plus jeunes, c’est constituer le public de demain. Un enjeu décisif au cœur d’activités spécialement conçues pour le jeune public. Séances Jeunesse en bibliothèques Les enfants aiment les rencontres directes avec les musiciens. Pour les écouter et découvrir leur instrument bien sûr, mais aussi leur parler, les questionner, participer ... Les solistes les plus passionnés par la transmission au jeune public conçoivent ces échanges sous une forme très adaptée : autant d’occasions pour les enfants de découvrir des univers musicaux riches en suggestions imaginaires et créatives. Ateliers scolaires Un ou plusieurs solistes accompagnent une classe primaire, de collège ou de lycée, tout au long de l’année scolaire. Ils développent un répertoire et une thématique dans la classe, les enfants assistent aux répétitions, sont accueillis au conservatoire de leur quartier ou à l’Ircam pour certaines activités.
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ATELIERS MUSICAUX
ÉTUDIANTS
Par des formes diverses de coaching auprès de futurs professionnels, les solistes contribuent à diffuser la pratique de la musique contemporaine :
En partenariat avec les services pédagogiques de grandes écoles et d’universités (la Sorbonne, Sciences Po, École Polytechnique, Groupe HEC, Telecom Paris Tech, ou encore Mines Paris Tech), l’Ensemble intercontemporain propose aux étudiants des activités dinitiation à la musique contemporaine : rencontres avec les musiciens, invitations à des répétitions, ateliers pratiques, analyses d’œuvres, etc.
Master classes et ateliers instrumentaux en conservatoires régionaux (Paris et province) Accompagnés par les solistes, les étudiants des conservatoires découvrent par la pratique les modes de jeu instrumental et le projet d'un compositeur. Ouvert au public. Coaching des étudiants de l’Orchestre du Conservatoire national supérieur de musique et de danse de Paris Ces rencontres pédagogiques animées par les solistes de l'Ensemble s’achèvent chaque année par un concert public à la Cité de la musique. En 2012, il aura lieu le vendredi 27 janvier (voir p. 24)
ACADÉMIE DU FESTIVAL DE LUCERNE Depuis sa création en 2004, les solistes de l’Ensemble intercontemporain participent aux sessions de l’Académie du Festival de Lucerne, dont la direction artistique a été confiée à Pierre Boulez. Internationalement réputés pour leur expérience pédagogique, ils contribuent à la formation de jeunes musiciens de l’orchestre en conseillant leur travail d’interprétation. Contact : Dominik Deuber, directeur / LUCERNE FESTIVAL ACADEMY / Hirschmattstrasse 13 | Postfach CH-6002 Luzern / Tél. +41 (0)41 226 44 47/49 / Fax +41 (0)41 226 44 60 / academy@lucernefestival.ch
Parcours pédagogique avec l’Orchestre du Lycée Georges-Brassens Depuis une dizaine d’années, le lycée Brassens est devenu un fidèle partenaire avec lequel nous avons élaboré des projets pédagogiques : ateliers de création, projets de classe, invitations aux répétitions de l’Ensemble… Ce parcours spécifique, conçu par Jens McManama, cor et chef d’orchestre, en concertation avec Marie-Paule Duffaure, professeur de musique, vise à prolonger la formation des élèves musiciens par une ouverture à une esthétique méconnue. Cette découverte permet aux élèves de se familiariser avec la création de leur temps, d’être directement confrontés à la construction, au projet sonore, à la notation d’une œuvre, et d’une manière générale, aux différents paramètres qui constituent un projet de composition. Sous la direction de Jens McManama, les 25 apprentis musiciens qui constituent l’Orchestre se produiront le 10 avril 2012 à 15h aux côtés des solistes de l’Ensemble, sur la scène de la Cité de la musique. Au programme de ce concert : György Ligeti : Musica Ricercata, orchestré par Jens McManama Igor Stravinsky : Huit Miniatures Mauricio Kagel : Ludwig van Edgard Varèse : Ionisation Avec le soutien de la Ernst von Siemens Music Fondation
TOUT PUBLIC La musique contemporaine offre un monde riche de sensations, de timbres, de rythmes et de nuances. Autant de découvertes que proposent les activités « Tout public ». Avant concerts Tous les concerts à Paris (à l’exception du concert du 9 mars 2012) sont précédés d’une présentation. Conditions d’accès et informations pratiques sur chaque page concert de notre site internet : www.ensembleinter.com Répétitions publiques commentées Certaines répétitions de concert à Paris et en région sont accessibles au public. Elles font l’objet d’une présentation des œuvres et des compositeurs. Voir par exemple la répétition du mardi 22 novembre 2011 page 18. Solistes En bibliothèques, en partenariat avec Paris bibliothèques Ces rencontres musicales animées par les solistes de l'Ensembles ont pour but de faire découvrir la musique d’aujourd’hui (parfois en regard avec celle du passé), ses créateurs, ses interprètes, les instruments et leur mode de jeu, dans un rapport de proximité avec le public.
Calendrier de l'ensemble des activités : www.ensembleinter.com
Classe du Lycée Brassens durant une répétition avec Jens McManama, Cité de la musique (Paris), avril 2011
Désirer transmettre la vie, une éducation, un enseignement, à un autre que soi, ce n’est pas seulement désirer éprouver la joie de partager avec lui ou elle ce que l’on juge précieux et digne de survivre en d’autres que soi, malgré les tragédies du monde. C’est découvrir que ce partage n’est jamais univoque, car il impose d’affronter l’unicité d’une vie autre que la sienne, d’une vie qui, fût-elle celle de son propre fils ou de sa propre fille, ne reproduit rien comme tel. Chaque vie humaine est nouvelle, car c’est une transcendance où « le moi ne s’emporte pas » (Emmanuel Levinas, Totalité et infini). Même un fils ou une fille, même « la chair de sa chair », quand ils font face silencieusement, quand ils parlent et écoutent, font pressentir leur étrangeté native. Ils viennent d’ailleurs que de soi, ils se tiennent dans
la trace de cet ailleurs que nul ne peut jamais s’approprier, sauf sur le mode de fantasmes destructeurs et calamiteux. Transmettre, dans cette optique, c’est donc toujours désirer qu’autrui prenne la relève, non pas pour que notre propre vie se prolonge en lui ou elle, dans ses faits et gestes, ou tout simplement dans sa mémoire – même si cela compte bien sûr –, mais parce que la tragédie serait d’être acculé à son propre temps, sans issue aucune vers une vie autre que la sienne. Désirer raconter, expliquer, démontrer ou encore écouter et faire écouter, c’est surtout éprouver, en soi, la force de ce qui ne nous appartient pas, qui nous excède et qui, pour cette raison, demande à être transmis aux autres. Catherine Chalier
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À propos d’interprétation La transmission de l’œuvre musicale, qui suppose une mémorisation aussi exacte que possible de la « composition » (terme qui implique une organisation interne et une certaine complexité), reçoit en français, au cours du XIXe siècle, un nom révélateur, interprétation. Le mot, qui existe depuis le Moyen Âge, inclut le préfixe -inter, marquant le passage, à travers le temps et l’espace temporel, d’une notation graphique à une réalité sonore. Celle-ci représente une création, impliquant les catégories perceptives. Le partage d’éléments fixés et conservés par une écriture spécifique et nommés selon la tradition grecque, en Occident, melos, harmonia, ruthmos, réalisant des structures représentables sous forme de rapports, par des valeurs mathématiques notées. Elle requiert une véritable « lecture », et son organisation justifie le nom de « partition ». La mise en mémoire ainsi pratiquée, comme dans toute écriture, n’existe que pour une finalité « sémiotique » où les systèmes de signes impliqués renvoient à une réalité psychophysique. Le décodage exigé comporte une production dans le monde physique : temporalité et sons. La partition musicale est un code, un chiffre : on ne « dénote » pas, on « déchiffre ».
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Cependant, alors que la lecture des messages chiffrés dans une langue naturelle, les textes, est un exercice largement socialisé (dans les sociétés à écriture), celle des partitions musicales est réservée à une minorité. La pédagogie générale enferme l’univers musical dans un analphabétisme quasi total, pour l’immense majorité des êtres humains, alors que la musique est reconnue pour être un langage humain universel,échappant à la division de Babel. De là, sans doute, la nécessité impérieuse d’un intermédiaire entre les virtualités que sont les œuvres musicales notées et leur réalisation productrice de sensations et d’émotions. Celles-ci sont en partie individuelles, en partie partagées par un ensemble d’auditeurs, dont le nombre s’est immensément accru au XXe siècle par les artifices techniques de l’enregistrement et de la reproduction sonores. Ce nombre d’auditeurs multiplié induit à son tour un répertoire de réactions émotives de plus en plus large. En effet, de même que chaque lecteur d’un texte littéraire produit, en réaction à sa « lecture », un univers mental, imaginaire et affectif spécifique, de même l’auditeur d’une œuvre musicale, cela malgré l’identité de la stimulation. Quant à l’interprète – qu’il s’agisse du comédien disant son texte, du chanteur ou de l’instrumentiste –, il produit physiquement, sous les espèces d’ondes sonores, un équivalent du texte langagier, une séquence sonore destinée à être perçue et décryptée par chaque auditeur. Situation partagée par la lecture à haute voix (beaucoup plus ancienne que la lecture muette, qui apparaît vers la fin du Moyen Âge), par le discours de l’orateur, par les voix du théâtre, du cinéma, de la télévision – celles-ci étant des reproductions techniques d’une première « interprétation » –, par toute articulation mélodique, rythmique, harmonique, préalablement fixée. L’histoire de la musique fournit d’innombrables exemples de la variété de cette démarche allant de la conception à une mise en mémoire, puis à une réalisation sonore, avec des télescopages, comme l’improvisation, qui économise le codage de mémorisation, ou la lecture mentale des partitions, qui évacue la réalisation sonore et n’en retient qu’une stimulation mentale analogue à celle de la lecture d’un texte, permettant, par exemple, la consommation musicale à une personne sourde (on pense à Beethoven).
Qu’il s’agisse de musique « classique », ancienne, récente ou contemporaine (dans son élaboration), ou de musiques à consommation de masse, avec des catégories multiples, la notion d’« interprète » est toujours à l’œuvre, s’agissant du partage social des créations ; elle est même première, dans plusieurs catégories de musique : folklorique, improvisatrice (les débuts du jazz), populaire. Le compositeur est effacé par l’interprète, dans la chanson (sauf pour les « auteurs-compositeurs »), comme le metteur en scène au cinéma par les acteurs-vedettes. Le paradoxe de l’interprète, en effet, est aussi puissant que celui du comédien, analysé par Diderot. On ne parlait pas encore d’« interprétation », en musique, le mot étant réservé depuis son apparition en français, au XIIe siècle, comme le terme latin qu’il empruntait, (interpretari, interpretatio) à une explication, à une clarification de certains signes. Montaigne s’amusait de ce qu’on s’occupe plus d’« interpréter les interprétations qu’à interpréter les choses » (Essais, III, 13). C’est pourtant à son époque que le verbe interpréter commence à s’appliquer aux actes, aux apparences : on cherche l’interprétation des conduites humaines dès le XVIe siècle, mais ce n’est que vers le milieu du XIXe qu’intervient cette spécialisation musicale, à l’époque même où apparaissent les « concerts », au sens moderne, et les « festivals » (le mot est dans Berlioz). À partir d’un ensemble noté – non seulement par des notes, mais par des indications, de mouvement, d’intensité, etc. – il s’agit pour les interprètes de transmettre l’esprit d’une œuvre, éventuellement les intentions d’un autre musicien, le « compositeur ». Chaque interprétation est une renaissance de l’œuvre pour des auditeurs, à chaque fois neuve. Le statut de la musique notée permet un dosage de liberté plus ou moins large pour ses interprétations. Celles-ci, selon la valeur générale du mot, sont des découvertes, des éclaircissements, et aussi des gloses, le moyen d’une herméneutique. Les musiques anciennes supposent un énorme travail d‘interprétation. Celleci est alors clairement une création. Les musiques romantiques, plus explicites dans leur mémorisation écrite, définissent plus précisément les conditions de leur « exécution ». Mais le travail interprétatif n’en demeure pas moins inventif, comme le montrent les styles différents
des interprétations, même avec un interprète identique. Il semble que la musique contemporaine, au moins dans certaines de ses pratiques, laisse encore plus de latitude aux interprètes. De toutes façons, sachant qu’on ne reproduira jamais les conditions initiales de la production des sons, pour une même œuvre, on doit admettre que plus l’écart est important, non seulement chronologique, mais culturel, entre le contexte social de l’exécution et celui de l’élaboration de l’œuvre, plus la liberté d’interprétation est requise. Le paradoxe est que cette liberté ne peut s’exercer que dans la recherche d’une fidélité exigeante. La dialectique entre cette fidélité – qui n’est pas soumission mais résultat d’un dialogue intime – et la liberté créatrice de l’interprète, représente le dynamisme de toute vraie interprétation. Celle-ci est donc bien le contraire d’une reproduction. C’est ainsi que la musique, le théâtre, leur combinaison, l’opéra, s’opposent au transfert matériel, technique d’autres systèmes de signes, tels le cinéma, la télévision, le disque, qui partent d’une interprétation déjà produite, qu’il ne s’agit que de re-produire. En revanche, la comparaison serait licite entre l’interprète de musique et le graveur, par rapport à la peinture ou au dessin traité. Ou bien avec le traducteur, qui transforme un texte en le transmettant dans une autre langue, et plus encore avec l’adaptateur, à la manière de Nerval créant, à partir du texte de Goethe, un autre texte, celui-ci non seulement français, mais nervalien. On remarque enfin que si la traduction va du graphique au graphique (interprétable oralement), l’« interprétation » des écoles d’interprètes produit du vocal, du sonore, ce qui manifeste l’unité profonde des usages pourtant très différents du mot. La transmission du message musical vers les oreilles et les cerveaux d’auditeurs crée véritablement cet objet sonore complexe que constitue toute musique perçue, alors même qu’elle est tributaire de cette organisation stabilisée et mémorisée par un code graphique qu’on appelle une composition, et plus généralement, une œuvre.
Alain Rey
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L’Ensemble intercontemporain Susanna Mälkki, Directrice musicale
L’Ensemble intercontemporain, répétition de Passagio de Luciano Berio, 2009, Cité de la musique
Créé par Pierre Boulez en 1976 avec l’appui de Michel Guy (alors secrétaire d’État à la Culture) et la collaboration de Nicholas Snowman, l’Ensemble intercontemporain réunit 31 solistes partageant une même passion pour la musique du XXe siècle à aujourd’hui. Constitués en groupe permanent, ils participent aux missions de diffusion, de transmission et de création fixées dans les statuts de l’Ensemble. Placés sous la direction musicale de Susanna Mälkki, ils collaborent, au côté des compositeurs, à l’exploration des techniques instrumentales ainsi qu’à des projets associant musique, danse, théâtre, cinéma, vidéo et arts plastiques. Chaque année, l’Ensemble commande et joue de nouvelles œuvres, qui viennent enrichir son répertoire et s’ajouter aux chefs-d’œuvre du XXe siècle. En collaboration avec l’Institut de recherche et coordination acoustique/musique (Ircam), l’Ensemble intercontemporain participe à des projets incluant des nouvelles techniques de génération du son.
Les spectacles musicaux pour le jeune public, les activités de formation des jeunes instrumentistes, chefs d’orchestre et compositeurs ainsi que les nombreuses actions de sensibilisation des publics, traduisent un engagement profond et internationalement reconnu au service de la transmission et de l’éducation musicale. Depuis 2004, les solistes de l’Ensemble participent en tant que tuteurs à la Lucerne Festival Academy, session annuelle de formation de plusieurs semaines pour des jeunes instrumentistes, chefs d’orchestre et compositeurs du monde entier. En résidence à la Cité de la musique (Paris) depuis 1995, l’Ensemble se produit et enregistre en France et à l’étranger où il est invité par de grands festivals internationaux. Financé par le ministère de la Culture et de la Communication, l’Ensemble reçoit également le soutien de la Ville de Paris.
L'Ensemble se présente dans un film d'animation vidéo sur www.ensembleinter.com
Née à Helsinki, Susanna Mälkki mène une brillante carrière de violoncelliste avant d’étudier la direction d’orchestre avec Jorma Panula et Leif Segerstam à l’Académie Sibelius. De 2002 à 2005, elle est directrice artistique de l’Orchestre symphonique de Stavanger. Profondément engagée au service de la musique contemporaine, elle collabore avec de nombreux ensembles (Klangforum Wien, Birmingham Contemporary Music Group, ensembles ASKO, Avanti !) avant d’être nommée directrice musicale de l’Ensemble intercontemporain en 2005. Susanna Mälkki s’investit également beaucoup dans l’interprétation du répertoire symphonique et de l’opéra classique et contemporain. Elle parcourt le monde pour diriger de nombreuses et prestigieuses formations parmi lesquelles les orchestres philharmoniques de Berlin, Los Angeles, Munich, Radio France, les orchestres symphoniques de Boston, San Francisco, Birmingham, de la BBC, de la NHK (Tokyo) et de la radio bavaroise, ou encore le Royal Concertgebouw Orchestra et les Wiener Symphoniker.
Les solistes de l’Ensemble intercontemporain Flûtes - Sophie Cherrier, Emmanuelle Ophèle Hautbois - Didier Pateau, Philippe Grauvogel Clarinettes - Jérôme Comte, Alain Damiens Clarinette basse - Alain Billard Bassons - Pascal Gallois, Paul Riveaux Cors - Jens McManama, Jean-Christophe Vervoitte Trompettes - Antoine Curé, Jean-Jacques Gaudon Trombones - Jérôme Naulais, Benny Sluchin Tuba - Arnaud Boukhitine Percussions - Michel Cerutti, Gilles Durot, Samuel Favre Pianos/Claviers - Hidéki Nagano, Dimitri Vassilakis, Sébastien Vichard Harpe - Frédérique Cambreling Violons - Jeanne-Marie Conquer, Hae-Sun Kang, Diégo Tosi Altos - Odile Auboin, Christophe Desjardins Violoncelles - Éric-Maria Couturier, Pierre Strauch Contrebasse - Frédéric Stochl
Équipe adminIstratiVe Directeur général - Hervé Boutry Directrice administrative et financière - Sophie Quéré Coordinatrice artistique - Alix Sabatier Responsable production et diffusion Marine Gaudry Responsable comptable - Geneviève Weiss Régisseur général - Jean Radel Régisseur son/plateau - Nicolas Berteloot, Régisseurs plateau - Samuel Ferrand, Benjamin Moreau Bibliothécaire - Damien Degraeve Adjointe régie/bibliothèque - Caroline Barillon Responsable communication - Luc Hossepied Responsable mécénat - Camille Perrier Assistante communication et mécénat Emilie Roffi Assistante communication - Sandrine Budin Coordinatrice éditoriale - Véronique Brindeau Chargée des actions éducatives - Sylvie Cohen
Conseil de l’Ensemble Président d’honneur - Pierre Boulez Président - Henri Loyrette Président-directeur du musée du Louvre
Membres de droit - Frédéric Mitterrand Ministre de la Culture et de la Communication - Georges-François Hirsch Directeur de la création artistique au ministère de la Culture et de la Communication - Bertrand Delanoë Maire de Paris - Sylviane Tarsot-Gillery Directrice de l’Institut français - Fabien Jannelle Directeur de l’Office national de diffusion artistique - Jean-Pierre Tronche Inspecteur de la création et des ensembles français artistiques, désigné par le Ministre de la Culture et de la Communication
Personnalités qualifiées - Nicholas Snowman Vice-Président - Marc Monnet Secrétaire - Cyril Roger-Lacan Trésorier - Jean-Philippe Billarant - Sylvie Hubac - Jack Ralite
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Devenez mécène de l’Ensemble intercontemporain Soutenir l’Ensemble intercontemporain c’est : > partager ses valeurs d’excellence et de créativité > contribuer à son projet artistique en aidant au financement de commandes d’œuvres et à leur diffusion > soutenir son effort de transmission aux futurs professionnels et aux jeunes amateurs LES PROJETS À SOUTENIR
LES AVANTAGES OFFERTS
PROJETS ÉDUCATIFS/TRANSMISSION
• Nom/logo mentionné dans tous les supports institutionnels • Invitations aux meilleures places pendant toute la saison • Invitations à assister à la présentation de la nouvelle saison • Possibilité d’assister aux générales • Rencontres avec le directeur musical, les musiciens et les artistes invités • Découverte des coulisses et du travail des musiciens • Possibilité de location d’espace en partenariat avec les salles • Enregistrements parmi les publications de l’Ensemble offerts • Possibilité d’une intervention musicale sur mesure avec les solistes de l’Ensemble lors d’un événement organisé par le mécène (réception, dîner…) • Possibilité d’assister à un concert lors des tournées européennes (modalités à définir)
L’Ensemble intercontemporain développe de nombreux projets : • Interventions des musiciens dans les écoles et les bibliothèques • Master classes animées par les solistes de l’Ensemble • Concerts éducatifs adaptés à un jeune public • Concerts avec des orchestres amateurs • Résidences d’enseignants en musique et de formation d’interprètes et de compositeurs • Lucerne Festival Academy • Programme d’assistant chef d’orchestre • Académie 21 Créations
L’Ensemble intercontemporain mène une politique très active dans le domaine de la création. Pour les saisons à venir, il a passé commande à des compositeurs reconnus (Enno Poppe, Mark André, Philippe Leroux, Michael Jarrel, Ondrej Adámek…) ou émergents, comme ceux issus du programme « Tremplin » organisé en partenariat avec l’Ircam. Tournées
Avec plus de 60 concerts en France et à l’étranger chaque année, l’Ensemble intercontemporain est un acteur majeur de la musique contemporaine à travers le monde. Outre les grands centres (Londres, Cologne, Madrid…) des tournées sont prévues en Asie (2013 et 2014) et aux États-Unis (2014). Édition discographique
En partenariat avec l’Ircam et le label Kairos, l’Ensemble intercontemporain produit la collection de disques « Sirènes » dédiée à des compositeurs jeunes ou déjà reconnus. Depuis ses débuts, l’Ensemble a enregistré plus de 200 œuvres de référence de la musique du XXe siècle à aujourd’hui.
Un régime fiscal attractif Entreprises : réduction d’impôts de 60 % du montant du don, dans la limite de 0,5 % du chiffre d’affaires. Particuliers : réduction d’impôt de 66 % du don, dans la limite annuelle de 20 % du revenu imposable.
Contact Camille Perrier Responsable Mécénat 223 av. Jean-Jaurès – 75019 Paris 01 44 84 44 75 c.perrier@ensembleinter.com
Informations pratiques En savoir plus sur les concerts et sur nos autres activités : Vous trouverez des informations complémentaires, des articles sur les œuvres et les compositeurs, des extraits musicaux, des vidéos sur notre site internet : www.ensembleinter.com ainsi que sur Accents on line, notre webmag (www.ensembleinter.com/accents-online).
Réservations
Opéra-comique
Toutes les réservations et les souscriptions aux différentes formules d’abonnement se font directement auprès des salles accueillant l’Ensemble intercontemporain. Coordonnées des salles et organisateurs parisiens ci-dessous. Pour les coordonnées en région et à l’étranger voir directement les pages de ces concerts sur : www.ensembleinter.com
1 place Boieldieu 75002 Paris Tél. 0825 01 01 23 (n° indigo 0,15€/mn) www.opera-comique.com
Auditorium du Louvre Musée du Louvre 75001 Paris Tél. 01 40 20 55 00 www.louvre.fr
Centre Pompidou Grande Salle / niveau -1 Place Georges-Pompidou 75004 Paris Réservations : • aux caisses du Centre Pompidou de 11h à 20h, sauf le mardi • en ligne (plein tarif uniquement) : www.centrepompidou.fr/billetterie
Cité de la musique Salle des concerts - Amphithéâtre 221 avenue Jean-Jaurès 75019 Paris Tél. 01 44 84 44 84 www.citedelamusique.fr
La Gaîté Lyrique 3 bis rue Papin 75003 Paris Tél. 01 53 01 52 00 www.gaite-lyrique.net
Ircam Espace de projection 1 place Igor-Stravinsky 75004 Paris Tél. 01 44 78 12 40 www.ircam.fr
Salle Pleyel 252 rue du faubourg Saint-Honoré 75008 Paris Tél. 01 42 56 13 13 www.sallepleyel.fr
Le Triton 11 bis rue du Coq Français 93260 Les Lilas Tél. 01 49 72 83 13 www.letriton.com
Nous contacter Ensemble intercontemporain 223 avenue Jean-Jaurès 75019 Paris www.ensembleinter.com Administration Tél. : + 33 (0)1 44 84 44 50 Fax : + 33 (0)1 44 84 44 51 contact@ensembleinter.com Relations avec le public du lundi au vendredi de 10h à 18h Tél. : 01 44 84 44 53 Fax : 01 44 84 44 51 contact@ensembleinter.com
relations presse Image Musique - Valérie Weill Tél. + 33(0) 1 47 63 26 08 Fax : +33(0) 1 47 63 26 08 valerie.weill@imagemusique.com
Ensemble intercontemporain Association loi 1901 Licence d’entrepreneur de spectacles n° 2-1033622 cat. 2 Président d’honneur Pierre Boulez Président Henri Loyrette Susanna Mälkki, directrice musicale Hervé Boutry, directeur général Sophie Quéré, directrice administrative et financière (www.fake.fr) Artwork is Fabrication : L’Agence Modeste (01 47 70 55 97) Imprimé dans l’UE Programmes et informations donnés sous réserve de modifications.
CrÉdits Photos p.8 © Luc Hossepied / p.10 © Kolgen 2011 / p.12 © Marianne Rosenstiehl/Sygma/Corbis / p.13 © Heidi Strengell / p.17 ©Hector Parra / p.18 © Philippe Gontier / p.19 © Philippe Gontier / p.23 © akgimages / p.25 © Myr Muratet / p.29 © DR / p.31 © Lori Andrews / p.32 © Corbis / p.35 © Luc Hossepied / p.37 © Luc Hossepied / p.40 © Aymeric WarméJanville / p.41 © Simon Fowler
crédits textes Contributions originales pour la brochure 2011-2012 de l'Ensemble intercontemporain : pp.20-22 Philippe Forest, écrivain pp.38-39 Alain Rey, linguiste et lexicographe p.9 Richard Kostelanetz, Conversations avec John Cage, Éditions des Syrtes, 2000 p.11 Claude Debussy « Une appréciation sur la musique contemporaine », juin 1914, in Monsieur Croche et autres écrits, Éditions Gallimard, 1971 pp.14-16 Propos recueillis par Véronique Brindeau à l’Observatoire de Meudon le 21 avril 2011 p.26 Pierre Boulez, paru sous le titre « Si je pense à René Char », Libération, Paris, 20 juin 1983, repris dans Regards sur autrui, Christian Bourgois éditeur, 2005 p.30 Michel Pastoureau, L’Ours, Histoire d’un roi déchu, Éditions du Seuil, 2007 p.34 George Steiner, Réelles présences, les arts du sens, Gallimard, collection NRF essais, 1991 p.37 Catherine Chalier, Transmettre, de génération en génération, Buchet-Chastel, Un département de Meta-Éditions, 2008
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Index des compositeurs Ondrej Adámek 7,32 Georges APERGHIS 6, 18 Béla BARTÓK 7, 27 Luciano BERIO 6, 7, 19, 24, 28, 32 Harrison BIRTWISTLE 6, 18 Lionel BORD 6, 10 Johannes Boris BOROWSKI 7, 27 Pierre BOULEZ 6, 7, 8, 18, 24, 27, 33, Maurilio CACCIATORE 6, 10 Juan Pablo CARREÑO 7, 33 Unsunk CHIN 6, 7, 20, 35 Eun-Hwa CHO 6, 10 Jérôme COMBIER 7, 27 George CRUMB 6, 13 Marc-André DALBAVIE 7, 28 Thierry DE MEY 7, 24 Claude DEBUSSY 7, 24 Franco DONATONI 7, 27 Jean-Pierre DROUET 7, 24 Einar Torfi EINARSSON 6, 10 Lucas FAGIN 6, 10
Dai FUJIKURA 7, 27 Bernhard GANDER 7, 27 Marc GARCIA VITORIA 6, 10 Roberto GERHARD 6, 19 Vinko GLOBOKAR 7, 24 Emio GRECO 6, 8 Gérard GRISEY 6, 24 Martin GRÜTTER 6, 10 Joan GUINJOAN 6, 19 Michael JARRELL 6, 7, 12, 27, 33 Mauricio KAGEL 6, 7, 18, 24 Frédéric KAHN 7, 27 Stefan KELLER 6, 10 Texu KIM 6, 20 Hanspeter KYBURZ 6, 7, 8, 28 Helmut LACHENMANN 6, 18 Michaël LEVINAS 6, 18 Alain LOUVIER 7, 24 Philippe MANOURY 7, 32, 33 Olivier MESSIAEN 7, 27 Marc MONNET 7, 27 Tristan MURAIL 6, 7, 10, 33
Olga NEUWIRTH 6, 19 Hèctor PARRA 6, 18, 19 Matthias PINTSCHER 6, 19, 20 Maurice RAVEL 7, 28 Steve REICH 6, 10 Roque RIVAS 7, 32 Luis Fernando RIZO-SALOM 7, 33 Yann ROBIN 7, 27 Fausto ROMITELLI 6, 19, 24 Sean SHEPhERD 6, 20 Pieter C.SCHOLTEN 6, 8 Arnold SCHÖNBERG 7, 27 Robert SCHUMANN 7, 28 Miroslav SRNKA 7, 27 Karlheinz STOCKHAUSEN 7, 24, 32 Igor STRAVINSKY 7, 28, 35 Marco STROPPA 7, 30 TÔN-THAT Tiêt 7, 24 Jesús TORRES 7, 28 Lu WANG 7, 28 Iannis XENAKIS 6, 18
Partenaires L’Ensemble intercontemporain est subventionné par le Ministère de la Culture et de la Communication et reçoit le soutien de la ville de Paris
L’Ensemble intercontemporain est en résidence à la Cité de la musique depuis sa création en 1995
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soliste
symphonie coulisses
opéra concerto sonate
chœur scène
mélodie trio festival
fantaisie
1000 concerts par an 200 directs 300 productions internationales à réécouter intégralement sur le web France Musique partenaire de l'Ensemble Intercontemporain
francemusique.com
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www.ensembleinter.com