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Il était une fois en Andalousie

Dans le sud de l’Espagne, cowboys, pèlerins et festivaliers en costumes traditionnels se réunissent pour célébrer les chevaux d’Andalousie, les traditions équestres ancestrales et une culture unique.

Photos pas Emma Hardy, texte par Dominique Lamberton

Si l’Andalousie est le pays des chevaux, El Rocío en est sans doute la capitale. Ce village de 1 500 âmes à 65 km au sud ­ ouest de Séville est un vrai paradis équestre. Larges, ses rues en sable doux pour les sabots invitent à la circulation à cheval. Ici, chaque commerce, restaurant et maison a son poteau d’attelage.

Des abreuvoirs et des feuillus offrent aux montures un peu de répit du soleil à son zénith. « Le village est fait pour les chevaux, les cavaliers, les cowboys et les pèlerins », déclare la photographe britannique Emma Hardy. Homme, femme et animal, son objectif les a tous vus converger vers deux festivals culturels très courus en Andalousie : La Saca de las Yeguas (la sortie des juments) et La Romería de El Rocío (le pèlerinage d’El Rocío).

Ces festivités de longue date, qui célèbrent les chevaux andalous, les traditions équestres et le catholicisme, sont fréquentées par des gens de partout, vêtus de robes de flamenco colorées, de grands chapeaux et de gilets courts. « C’est une sorte de fusion entre la ferveur religieuse et un culte quasi païen des animaux, des boissons, des costumes et de la cuisine, explique ­ t ­ elle. C’est quelque chose à voir et à vivre. »

Emma, à dos de cheval, a rejoint les cowboys et éleveurs (yagüerizos) dans le parc national de Doñana, où ces derniers ont rassemblé des chevaux semi-sauvages pour La Saca de las Yeguas. « Peu de gens ont la chance d’assister à ce spectacle dans la nature », affirme-t-elle.

Les yagüerizos conduisent ensuite les chevaux vers la place publique d’El Rocío, où ils sont bénis au milieu de la foule avant de se diriger vers Almonte, un village tout près.

Emma a parcouru environ 22 km du pèlerinage jusqu’à El Rocío, mais certains pèlerins, qui viennent des quatre coins de l’Andalousie, mettent des jours à le compléter et à parvenir au sanctuaire de La Blanca Paloma. « Les gens revêtent leurs plus beaux atours et s’installent dans de magnifiques calèches tirées par des chevaux ou des mules, explique-t-elle. Tout est décoré selon les traditions, on joue de la guitare et il y a autant des enfants que des arrière-grands-parents. »

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