ENTOURAGE magazine #6

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SOMMAIRE

ENTOURAGE magazine est accessible en format électronique sur www.entouragemag.net

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ÉDITORIAL

L’HOMME DU MOMENT

Les visages de la diversité..........................................6

Thierry Tchapnga.......................................16

LA PHOTO DU MOMENT

MODE FEMME

L’œil de Jean..............................................................7

Layitia Design .........................................................18

DIASPORAS NEWS

MODE HOMME

Paris. Journée nationale des mémoires de la traite, de l’esclavage et de leur abolition.............................8 Les brèves................................................................22 Infos conso..............................................................23

Okun Beachwear.....................................................20

Afrique diplomatique

Entretien avec S.E. Amadou Diop, Ambassadeur du Sénégal en Belgique....................................9 ÉVÉNEMENT

Salon Boucles d’Ébène 2015 Paris...........................10 LA FEMME DU MOMENT

Annie Mokto..................................................14

ARTS/CULTURE

Comédie : Fabien Gravillon.........................24 Peinture : Meriem Zahra...............................26 Musique : Jah Bouks........................................44 Les visages dans votre entourage

EL Jaouhari Mansour ..............................28 Brahim Boulminate..................................46 PAROLE D’EXPERT

Dr Emorane Lupanzula, Spécialiste en transplantation capillaire et traitement de la calvitie..........................................30


Abonnement

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Je choisis cette offre pour m’abonner, me réabonner, abonner un(e) ami(e) à ENTOURAGE magazine. Je paie 25€, frais de port Belgique compris pour une année dans ma boîte aux lettres (Frais de port à préciser pour les envois hors Belgique). Le magazine sera expédié dès que la réception du paiement est confirmée. Mes coordonnées (en lettres capitales) : Mme Mlle M.

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SOMMAIRE

36 20 26 CONSEILS BEAUTÉ

Routine capillaire pour cheveux crépus...................33 LE SAVIEZ-VOUS ?

L’origine du mot “Pique-nique”...............................45 ÉCONOMIE / ENTREPRISES

Special Beautiful/ Rencontre avec les frères El Fikri........................34 Voyage. Marco Vasco...............................................40 SPORT

J acques Vandescure : 1er belge et champion en NBA.................................36 ÉCHOS D’AFRIQUE

Comment trouver des solutions africaines aux problèmes africains ?..............................................41

24 Développer le capital intellectuel ou périr..............42 RD Congo : Les défis de la décentralisation.............48 L’Afrique de nos rêves….........................................50 JEUX DE CHIFFRES ET DE LETTRES

Mots fléchés........................................................... 52 Mots croisés.............................................................53 Sudoku....................................................................53 SANTÉ & BIEN-ÊTRE

Plus de calorie pour vos muscles.............................54 BONS, CADEAUX & JEUX

Produits gratuits, coupons......................................57 Vitrine de commerces et de services.......................59

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Édito

Le temps du partage des connaissances, c’est maintenant ! La parution d’un numéro d’ENTOURAGE magazine est toujours l’aboutissement d’un long processus ! Merci à toute la rédaction d’y avoir contribué avec autant de zèle. Chaque fois, nous rencontrons des personnes extraordinaires. D’abord en Belgique et maintenant en Europe. En effet, nous voulons porter le magazine aussi loin que possible en Europe et en Afrique… Nous voulons qu’ENTOURAGE soit un magazine sans frontières et accessible à tous.

La vie est un long voyage Le dynamisme des diasporas nous inspirent. Il y a tellement d’acteurs disponibles dans la communauté afro-caribéenne, qu’il ne faudrait qu’une étincelle pour déclencher une réaction en chaîne… Mais au fait, que manque-til vraiment pour que tous ces talents individuels s’interconnectent et qu’une révolution s’opère ? La confiance en “ l’autre ” ? Le goût du risque ? Cet état des lieux expliquerait-il le foisonnement des “asbl” dans (presque) chaque secteur d’activité économique ? Dans tous les cas, ceux qui osent franchir le pas pour créer de la richesse, nous les avons rencontrés ! Ils acceptent de nous parler, vous parler d’eux, des personnes de leur entourage et de leurs activités. Ils vous prodiguent gracieusement leurs conseils. Ils font la démonstration d’une grande générosité. Ils savent que le temps du partage des connaissances, c’est maintenant. Exemple : Jacques Vandescure, le premier belge champion en NBA, se donne pour mission d’aider les jeunes à ouvrir leur horizon à travers le basketball... Et vous découvrirez d’autres professionnels dans votre magazine ! Merci à eux. Demandez, vous aurez plus. Avez-vous déjà tenté d’entrer en contact avec l’un ou l’autre visage de la diversité que vous découvrez dans ENTOURAGE magazine ? Un artiste ou un commerçant ? Faites-le ! Vous verrez. Dites-leur d’où vous les connaissez. Par la même occasion, nous serons heureux de savoir ce que vous pensez d’ENTOURAGE magazine. Vos remarques et réflexions pourraient contribuer à un plus grand succès de votre revue. Qu’en dites-vous ? ‘’ Qui meurt de honte, meurt de faim ’’, dit un proverbe congolais. Bonne lecture !

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La rédaction

ENTOURAGE magazine paraît les mois pairs de l’année ADRESSE DE LA RÉDACTION Bridge Building - 6th floor Avenue Charles Quint 584 1082 Bruxelles redaction@entouragemag.net Directeur de publication : D. Kazadi

ONT COLLABORÉ À CE NUMÉRO Rédactrice en chef : Hortense Djomeda

PUBLICITÉ : pub@entouragemag.net

Maquette : D. Kazadi

PRIX € 2,5 en Belgique. Un abonnement annuel : € 25, votre magazine dans votre boîte aux lettres. Diffusion : AMP. Aussi disponible dans le réseau “ 5T’s ETHNIC ” .

Photo couverture : ©Dieudonné Kazadi

SITE INTERNET www.entouragemag.net

DIRECTION ARTISTIQUE : D. Kazadi

ÉDITEUR RESPONSABLE Dieudonné Kazadi

Rédacteurs : Adja Kiaku, Adèle Slachmuylders, Jean Goovaerts, Patou Nsimba, Ahmadou Ouedrago, Christophe Sokal, Dieudonné Kazadi

AVERTISSEMENT. Toute copie (même partielle) du contenu de ce magazine doit être soumise à l’approbation expresse préalable de l’éditeur. Toute indication de prix est communiquée sous réserve de modification et de fautes d’impression.


L’Oeil de Jean

En mars dernier, les amis de toujours se sont retrouvés au restaurant Inzia à Ixelles pour y rejoindre autour d’un projet commun, l’écrivain et poétesse Emilie-Flore Faignon et son amie - à la fois complice - l’artiste-peintre Marie-Hélène Goral. Outre leur amitié, les deux femmes ont en commun un amour immuable pour l’Afrique noire et une passion insatiable pour l’art. Plume et pinceau ont uni leurs talents pour créer une œuvre nouvelle, une œuvre riche en mots et enluminée de couleurs, un livre de contes : “ La petite étoile, amoureuse du Soleil ” suivi de “ L’arbre aux fruits d’or ”. Subtilement, les textes nous emmènent vers de contrées où le rêve est Roi, ce qui sera un émerveillement pour les petits et aussi pour ceux qui le sont moins, pour autant qu’ils n’aient pas perdu leur âme d’enfant. Le livre est disponible dans toutes les bonnes librairies et en tous cas sur le site de l’éditeur www.paulo-ramand-editions.fr. Je vous souhaite déjà une belle évasion. Jean Goovaerts

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Diasporas News

Paris

Journée nationale des mémoires de la traite, de l’esclavage et de leur abolition Par Hortense Djomeda Crédit photos : Collectif 10 Mai Paris

Le samedi 10 mai 2015, Le Collectif 10 Mai Paris a célébré la “ Journée nationale des mémoires de la traite de l’esclavage et de leur abolition ”. Ce collectif, un groupe d’étudiants dirigé par Aicha Diaby, a organisé une journée culturelle à la Bellevilloise à Paris, dans le but de participer à la conscientisation autour de cette journée. Une journée qui honore la mémoire de ces femmes et de ces hommes déshumanisés, privés de dignité, maltraités, vendus pendant quatre siècles et qui a été l’occasion de

“ L’esclavage et son histoire, qu’en reste-til pour les nouvelles générations ? ” pour débattre sur la perception de l’esclavage par les nouvelles générations. La célébration a pris fin sur un concert d’artistes engagés, confirmés et en devenir comme Alvy Zamé ou Mariama. Afin de rendre la journée plus populaire, il est important de la rendre plus active sur la durée, c’est pourquoi “ nous comptons organiser des événements similaires chaque année à venir ”, affirme Aicha Diaby

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se souvenir de l’apport culturel de ces esclaves dans le domaine des arts et de la créativité à travers un rassemblement populaire autour de la peinture, la poésie et la musique. Les arts ont occupé une place de choix avec l’exposition artistique autour du thème “ Héros oubliés ” en hommage à tous les résistants noirs, peu connus du grand public. Cette exposition a été suivie d’une table ronde intitulée

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Afrique Diplomatique. Sénégal

Entretien avec S.E. Amadou Diop, Ambassadeur de la République du Sénégal en Belgique

La main tendue d’un pays de culture Par Christophe SOKAL

Le Sénégal est un pays passionnant par son héritage culturel et ses défis actuels : pour rappel, le premier président du Sénégal, Léopold Sedar Senghor, fut aussi le premier Africain à entrer comme écrivain de renom à l’Académie française, et que dire du magnifique chanteur international Youssou N’Dour. Ce petit pays ensoleillé et dynamique est représenté chez nous par une diaspora modeste mais très active et ouverte sur les autres, et il existe un lien “ affectif ” et effectif fort entre les entrepreneurs belges et cette Porte de l’Afrique orientale. S.E l’ambassadeur Amadou Diop connaît bien la Belgique. Il y a été conseiller dans les années 2000 avant de rejoindre le cabinet du Président Abdou Diouf puis de revenir comme ambassadeur l’an dernier. “ Les relations d’état à état sont excellentes et créent un partenariat bilatéral très constructif. Mais nous avons aussi une coopération dynamique avec chacune des régions. Sans doute, parce qu’il y a d’une part beaucoup de Belges investisseurs au Sénégal, d’autre part, la Belgique compte sur l’esprit d’une communauté constructive. Beaucoup d’anciens étudiants sénégalais, issus de

Gembloux, sont aujourd’hui devenus chercheurs dans les universités ou le secteur privé belges. A Anvers également, plusieurs de nos compatriotes sont dans le négoce d’or et de diamants. ” Monsieur Diop insiste aussi, à l’heure où l’on commémore les horreurs de la première mondiale, mais aussi où les replis identitaires se réveillent, sur le devoir de mémoire envers tous ces Africains (Sénégalais, Marocains Algériens, Congolais...) qui ont abreuvé la terre européenne de leur sang pour notre liberté. “ C’est une leçon de l’Histoire qui plaide en faveur du respect et de l’entraide entre les peuples, qui ont forcément besoin les uns des autres, à un moment de leur vie. ” La communauté sénégalaise compte au total quelque 16.000 individus en Belgique. Plusieurs d’entre eux se sont établis ici par mariage mixte, où pour

travailler dans secteurs aussi divers que les infrastructures (rail, technologie, énergie). “ Mais le phénomène s’est amplifié ces dernières années, avec l’arrivée de Sénégalais qui quittent les pays d’Europe en crise. Il n’y a pas de problèmes d’intégration car sommes un peuple très ouvert aux autres, qui profite aussi de son rayonnement culturel. Il y a depuis longtemps des liens étroits entre nos deux pays, à travers les investisseurs, les nombreuses ONG dans la santé, l’éducation, l’économie sociale, les échanges culturels. Sans oublier les 20.000 touristes belges qui viennent découvrir chaque année la diversité naturelle et humaine de notre pays. ” Une relation que le Sénégal souhaite accroître encore pour répondre à ses besoins en éducation et formation, en développement agricole et des transports, en soins de santé, “ mais aussi en culture, parce que pour nous, c’est un élément indispensable pour l’évolution sociale ”

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Événement

SALON BOUCLES D’ÉBÈNE 2015 PARIS : LE RENDEZ VOUS DE LA BEAUTE ET DES TALENTS AFRO

Par Hortense Djomeda • Crédit photo : Salon Boucles d’Ébène

La cinquième édition du Salon Boucles d’Ébène qui marque aussi le 10ème anniversaire de l’association fondatrice de ce Salon, a eu lieu les 30 et 31 mai et le 1er juin derniers à Paris. Le cadre attrayant de l’espace CENTQUATRE Paris, qui compte désormais parmi les lieux artistiques et culturels les plus en vogue de la capitale française, a été le lieu privilégié de rassemblement de la crème des acteurs économiques afro-caribéennes. Conçu à ses débuts comme un Salon dédié à la beauté, Boucles d’Ébène s’est enrichi au fil des ans avec de nouveaux pôles pour offrir cette année une édition enrichie autour de 6 pôles : Beauté–Bien-être/Mode– Design/Business–Société/Gastronomie/ Culture-éducation/Media, animés par des

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experts qui ont répondu aux questions des 10 000 visiteurs. BOUCLES D’ÉBÈNE n’est pas seulement une vitrine de la mode, mais surtout “ un espace de valorisation des spécificités culturelles, qui cherche à encourager une vision naturelle et positive de la culture afro-caribéenne. ” BOUCLES D’ÉBÈNE c’est aussi des produits, des services et les meilleures marques, pour répondre précisément aux problématiques et besoins spécifiques des afro-descendants. Des labels qui œuvrent pour la beauté, le bien être et aussi la culture comme Nuhanciam, Kaima Bijoux, Dreaddy Lockkeuse, Africa 24, Vox Africa et les Editions Menaibuc, pour en citer certains. C’est plus de 8000 visiteurs, un réseau de 80 marques, 14 territoires représentés (Afrique, Europe, Caraïbes et USA) et une offre unique rassemblée : la crème des acteurs économiques afro-caribéens. BOUCLES D’ÉBÈNE c’est aussi des conférences et des ateliers autour d’une multitude de sujets allant de l’esthétique du cheveu afro aux questions de société, en passant par la culture. Ainsi le Salon a t-il débuté avec la présentation de BD Pari(s), un ouvrage publié par la journaliste Rokhaya Diallo, pour continuer pendant trois jours avec des ateliers d’initiation à l’attaché foulard, des conférences sur comment bien s’alimenter pour conserver sa santé et sa beauté, des démos de coiffure, des techniques pour coiffer les cheveux naturels des enfants, une séance de Kemetic Yoga pour

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SALON BOUCLES D’ÉBÈNE 2015 PARIS les femmes ou encore “ comment développer un salon de coiffure afro grâce au respect de la clientèle. ” BOUCLES D’ÉBÈNE c’est aussi des défilés, des animations et un Networking. C’est plonger dans l’univers de la danse africaine pour découvrir l’influence des arts et de la culture africaine sur de nombreuses danses et rythmes du monde. Ce sont des concours de coiffure Afro-naturelles et de locks pour booster et récompenser le dynamisme des professionnels de la coiffure. C’est finalement le Networking qui met en relation les financeurs et les porteurs de projets qui ont un rêve une passion, un talent, mais pas les connections pour mener à bien leurs projets. BOUCLES D’ÉBÈNE c’est aussi une expophoto, de portraits réalisés par Hugues Body Lawson, de jeunes parisiens souvent aux halles et ses alentours, adolescents, sportifs, rockeurs, travailleurs, ou flâneurs qui arpentent le bitume. Des portraits en gros plan, en détail, et en groupe, une forme de constat qui témoigne de toute la riche diversité présente dans la ville de Paris mais aussi à l’intérieur de ces bandes de jeunes. BOUCLES D’ÉBÈNE c’est enfin le Symbole de l’éthique au naturel

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La femme du moment

Annie Mokto “ Les gens ne doivent pas refuser la différence mais la prendre comme une richesse ” Propos recueillis par Adja Kiaku

Annie Mokto voit le jour un matin de mars 1980 au Cameroun. Ses parents sont noirs, mais la jeune enfant présente une couleur pâle : c’est un bébé albinos. S’ensuit une jeunesse tourmentée dans un continent où l’albinisme est encore diabolisé. Son livre autobiographique “ Née blanche de parents noirs ” vient d’être publié aux Editions Assyelle. Rencontre avec une femme terriblement inspirante. Annie Mokto, vous êtes présidente de l’ASBL belge Ecran Total. Pouvez-vous nous en parler ? L’association Ecran Total a été créée en 2010. Son but est d’informer et sensibiliser au handicap en général, et en particulier à l’albinisme. Handicap, parce que qui dit albinisme, dit d’une part malvoyance – ce qui est peu connu - et d’autre part, cancer de la peau car les albinos présentent peu ou pas de pigments cutanés. L’information est importante car elle permet aux concernés de mener une vie normale. Du reste, la découverte de corps de bébés albinos et d’enfants mutilés a été l’électrochoc qui nous a amenés Philippe Kegné, Hawa Hamed, Arlette Mokto et moi-même, à nous mobiliser pour le respect de la dignité humaine. Comment, au 21ème siècle, des êtres humains pouvaient-ils continuer d’être tués en toute impunité simplement à cause de leur couleur ? Cette situation m’a meurtrie, et c’est ainsi que l’envie de dénoncer l’horreur, de sensibiliser est apparue. Les gens ne doivent pas refuser la différence mais la prendre comme une richesse. L’albinisme, cette couleur de peau qui conduit à tant de malheurs, est une richesse car il entre dans le champ de la diversité humaine.

Quels sont les achèvements de l’association ? Nous avons eu à organiser des conférences, des expositions photos, des concerts pour sensibiliser le public belge car au-delà de l’albinisme, c’est la question du regard des Hommes sur l’altérité qui se pose : naître blanc de parents noirs ; être noir dans un environnent majoritairement blanc, être roux, être métisse, être une femme,

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une fille, parler une langue différente etc. En 2012, après un (énième) acte de barbarie perpétré sur Chantal, une jeune burundaise de 15 ans, j’ai rédigé une pétition en ligne demandant à l’ONU une journée internationale pour la protection des personnes atteintes d’albinisme. Des associations, des personnes touchées par le mouvement l’ont signée, et en peu de temps, nous avions dépassé le millier de signataires. Nous avons toqué aux portes des ambassades, de l’ONU sans succès. Puis Peter Ash, fondateur de l’association “ Under The Same Sun ” a mis sur pied un travail synergique incroyable. Grâce à son action, l’ONU a pris la mesure de l’urgence et a adopté une première résolution, puis une seconde. L’Union africaine a suivi en adoptant, elle aussi, une résolution. Enfin, les yeux s’ouvraient sur une réalité horrible. L’ONU a entériné cet élan en adoptant, cette année, une journée internationale de sensibilisation à l’albinisme le 13 juin. Voilà, la victoire des droits humains est notre fierté !

Vous êtes vous-même une femme albinos. Quelles sont les difficultés auxquelles vous avez dû faire face en Afrique et par la suite en Europe ? Ce sont deux réalités différentes, naturellement ; mais certains problèmes sont communs tels que la méconnaissance de la malvoyance, ce qui cause des difficultés liées à la mise en place d’outils permettant une intégration facilitée. En Europe, le problème est le manque d’intérêt et de sérieux en matière de budget lié au handicap dans son ensemble. Or l’Europe compte près de 40 millions de personnes ayant un handicap, dont un million en Belgique ! En Afrique, il y a un problème de mentalité,


des mots en 2005, grâce à une loupe, a été le déclenchement de cette hargne du travail. En 2005 encore, j’étais sans diplôme, fortement malvoyante, et aujourd’hui je suis en passe d’achever un master tout en travaillant à temps-plein. Je gère mon rôle de maman, m’occupe de l’association, et suis engagée en politique ; tout cela, je le vie comme une renaissance, une vraie revanche sur la vie !

Vous venez de publier un livre autobiographique. Pourquoi avoir ressenti le besoin de vous dévoiler maintenant ? En fait, il y a un peu plus de dix ans, j’ai sombré dans une dépression, dans un désarroi en quête du “ qui suis-je ? ”. J’ai donc commencé à écrire ce livre initialement pour me libérer de mes questionnements. Par la suite, j’ai décidé de le rendre public pour que plus jamais personne ne vive ce que j’ai vécu et surtout que les personnes atteintes d’albinisme n’aient plus à succomber de douleur, sous les coups de machettes comme en Tanzanie…

Bien sûr… Sinon, vous l’avez dit, votre engagement s’illustre aussi en politique… À mes yeux, la politique est une suite logique d’un engagement pour le bien-être collectif. Anciennement CDH, où j’ai travaillé au bureau politique (les raisons de sa démission sont évoquées dans son ouvrage), je suis devenue libérale en rejoignant le Mouvement Réformateur belge. Je suis une femme de terrain et j’aime l’action. Je n’ai pas peur de dire que je suis ambitieuse, je le suis dans le respect des autres car sans cette ambition, je n’aurais jamais fait d’études et n’aurais pas pu être un exemple d’encouragement pour les autres. je suis née en 1980 au Cameroun mais je suis réellement née en 2005. L’Afrique m’avait tout refusé : exclusion scolaire et sociétale dans son ensemble ! Le combat ne fait que commencer, mais cette fois avec une meilleure base : l’implication des Nations Unies.

Annie, aujourd’hui vous êtes une femme, maman, épanouie et accomplie. Vous êtes parvenue à faire de votre “ handicap ” une force ; quelle est votre secret ? Honnêtement, je l’ignore. Je pense que j’en ai tellement bavé durant les 25 premières années de ma vie, que quand cette dernière m’a donné une seconde chance, je l’ai saisie comme une affamée. J’ai été condamnée parce que née blanche de parents noirs dans une Afrique qui me considérait comme une “ sous-personne ”. L’ignorance a bouffé ce qui faisait de moi un humain. La découverte

Un dernier mot sur votre conception du “ vivre ensemble ” et votre opinion sur son état des lieux à l’heure actuelle. Cette volonté de domination sur base de la couleur est une aberration. En quoi la couleur rend supérieur ? Seule l’action de l’Homme fait de lui un homme respectable. Le monde est très hypocrite en Europe. En Amérique, même le président est caricaturé parce que noir, et personne n’ose vraiment sonner le glas. En Afrique, cet enfant blanc né de parents noirs est rejeté voir tué. Comment pouvons-nous mieux vivre ensemble aujourd’hui ? Voilà une question que nous devons tous nous poser, tous ! L’ouvrage “ Née Blanche de parents noirs ” est disponible à la Fnac, sur Amazone et sur les sites d’Assyelle au prix de 9€

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L’homme du moment

Thierry Tchapnga

Le fondateur de la 1ère parapharmacie ethnique 2.0. Par Adja Kiaku • Crédit photos : ©Orphée Noubissi

A 34 ans, ce pharmacien de formation a lancé en 2014 ParaEthnik, le tout premier concept d’officine en ligne destinée aux peaux noires, mates et métisses ; aux cheveux crépus, frisés, bouclés et défrisés. Zoom.

Tout est parti de constats généraux : d’une part, le personnel des enseignes traditionnelles n’est pas toujours suffisamment formé pour répondre aux besoins spécifiques de la clientèle afro-caribéenne. D’autre part, les gammes proposées à cette minorité ne sont pas toujours très diversifiées. Pour pallier ces carences, bon nombre de femmes noires, soucieuses de leur apparence mais aussi de leur bien-être, glanent des recommandations en ligne - parfois douteuses - ici et là.

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Une situation devenue intenable pour Thierry Tchapnga : “ Il y a une véritable mutation de la population afro-caribéenne. Alors que nos parents et grands-parents avaient moins d’exigences quant aux cosmétiques, la génération actuelle, de catégorie socioprofessionnelle supérieure, manifeste des besoins bien ciblés ”. Du constat à l’action, il n’y a qu’un pas que le français, d’origine camerounaise, franchit en 2014 en créant le site ParaEthnik.


Un pharmacien visionnaire

ParaEthnik est, en fait, une suite logique pour le trentenaire à l’ambition dévorante. Après des études en pharmacie, il obtient un master professionnel en distribution pharmaceutique. S’en suit alors une intégration à l’office commercial pharmaceutique. Thierry Tchapnga y exerce le métier de trader sur le marché des génériques. Il rejoint par la suite un groupe leader dans la grande distribution, pour déployer des ouvertures de parapharmacies dans le sud-ouest de la France, avant de rejoindre l’Ile-de-France pour en diriger d’autres. Avec ParaEthnik, le pharmacien/commercial rend un bel hommage à ses racines africaines : “ Les femmes noires sont naturellement belles. Mais elles ont en général des problèmes de brillance au niveau du visage, des taches pigmentaires, la peau du corps sèche, les cheveux secs…Nos pharmaciens et experts sont là pour elles ”. Et le choix du web n’est pas anodin : “ Nous désirions principalement dépasser les frontières parisiennes et plus encore, françaises, afin de proposer l’accès à ces produits à un grand nombre de personnes ”. Si l’affaire est encore en phase d’investissement, celle-ci rencontre déjà un franc succès : “ L’objectif est de développer l’offre et d’offrir davantage de services à nos internautes afin que chaque expérience sur Paraethnik.com soit un grand moment de beauté et de plaisir ”. ParaEthnik livre aujourd’hui vers les pays du monde entier avec des frais de port qui varient de 6,99€ pour la France Métropolitaine à 33€ pour les contrées les plus éloignées

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ParaEthnik, c’est une pharmacie en ligne avec plus de 100 laboratoires partenaires et plus de 1000 références dédiées ou adoptées par la clientèle ethnique. On y retrouve des marques telles que Phyto Spécific, In’oya, Nuhanciam, Biolissime, Topicrem etc., réparties en 3 univers pour couvrir les besoins de cette population: ParaEthnik, BeautEthnik et BioEthnik. Mais le site ne s’arrête pas à la vente. L’autre concept innovant, c’est les conseils en ligne. En effet, une équipe de spécialistes est connectée 24/24 pour répondre en “ tchat live ” aux diverses problématiques. Des suivis privés sont également proposés.

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©Didier Teurquetil

Mode Femme

Nadia Aristilde, Initiatrice de LAYITIA DESIGN

LAYITIA DESIGN Par Hortense Djomeda

Vous rêvez d’avoir des accessoires faits sur mesure pour vous ? De participer à des ateliers de création ou encore organiser des ventes privées à domicile. Tout cela est possible grâce à Layitia Design, une ligne d’accessoires Afro-chic née sous l’impulsion de Nadia Aristilde en avril 2014. Layitia Design est une marque qui offre des collections d’accessoires et de bijoux pour femmes, hommes et enfants à des prix accessibles.

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“ Je puise mon inspiration dans l’univers de la mode africaine et caribéenne, mais également dans l’univers de la mode parisienne ” nous confie cette passionnée de la création qui, après une carrière d’ergonome, décida de revenir à ses premières amours : la création et le design pour nous offrir des pièces uniques qui s’inspirent de richesses des pays du Nord et du Sud pour vous proposer des accessoires et des bijoux colorés avec une touche contemporaine pour un look chic et glamour.

©E.P. Photografia

Une passion née depuis sa plus tendre enfance et qu’elle a cultivée en créant des accessoires pour elle-même et plus tard pour sa famille et ses amis et qui finalement a abouti à la commercialisation sous le label Layitia Design suite à une demande de plus en plus importante de ses créations. Une collection artisanale, stylée, simple mais élégante, aux lignes modernes et épurées, apportant la joie de vivre, adaptée aux personnes de tous les horizons et à tous les goûts. La matérialisation d’une inspiration parisienne et Afrocaribéenne. Les accessoires et bijoux de la marque Layitia Design sont réalisés avec des étoffes africaines et antillaises comme le wax, le kente, le madras, ainsi que les matériaux comme les alliages en zinc (sans nickel). Layitia Design ce sont des colliers, des bagues, des bracelets, boucles d’oreilles, accessoires pour cheveux, des pochettes, des portefeuilles, des nœuds papillon, des boutons de manchette, qui peuvent être portés en journée pour aller travailler, en soirée ou pour un évènement particulier. Layitia Design accorde une grande importance au design moderne et à la qualité des matières utilisées, et partage certaines valeurs humaines, éthiques et philosophiques, et s’inscrivant ainsi dans une démarche de Responsabilité Sociétale des Entreprises, afin de participer à la protection de la planète, ainsi qu’à la transmission de certains savoir-faire ancestraux et cultures millénaires.

©E.P. Photografia

A défaut de vous faire réaliser vos propres bijoux et accessoires à votre image et avec vos propres tissus, ou de participer à un atelier de création de bijoux, vous pouvez retrouver les créations de Layitia Design en ligne et dans les boutiques de Paris. Plus d’infos : www.layitiadesign.com

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Mode Homme

OKUN BEACHWEAR Par Hortense Djomeda

La période estivale bat déjà son plein et tout le monde s’organise pour les vacances, une période pendant laquelle nous pensons au relax et à la plage. C’est aussi une bonne occasion de découvrir de nouvelles marques qui nous offrent de nouvelles alternatives originales, stylées et pleines de qualité pour les hommes. Inspirée par la culture africaine traditionnelle, ÒKUN a été fondée en 2012 par Bola Marquis, britannique d’origine nigériane, qui a abandonné un poste de manager de projets informatiques pour se consacrer à la mode. ÒKUN, qui en yoruba signifie “ l’océan ” est une marque pionnière de maillots de bain pour hommes, dont l’ambition est de revitaliser le vêtement de plage dans un style africain avec des tissus et motifs colorés et qui, par là œuvre à la transmission d’une meilleure perception de l’Afrique en même temps qu’elle promeut sa richesse et sa vitalité. Puisant dans son héritage culturel, ses inspirations et sa passion pour la mode pour hommes, avec ÒKUN, Bola apporte à ses tenues de plage uniques et qui font la différence, son interprétation moderne de l’héritage africain à travers des tissus comme le “ Kuba ”, l’” Adinkra ”, le “ Kikoy ” ainsi que le wax. Les “ Adinkra ” sont des symboles visuels, créés à l’origine par les Akan du Ghana et les Gyaman de Côte d’Ivoire en Afrique Occidentale, qui représentent des concepts ou des courts adages. Ils sont utilisés sur les tissus, les murs, la poterie, les sculptures en bois et les logos.

Chaque saison, ÒKUN nous présente une collection qui est le fruit de l’exploration du continent africain dans un effort d’offrir un style avec un esprit moderne et enjoué associé à un héritage et une culture pour insuffler à celui qui la porte l’insouciance qu’apporte l’exubérance de ses couleurs. La nouvelle collection SS15 Printemps-Été 2015 nous emmène dans un long voyage depuis les fabuleuses plages de Bahia au Brésil au continent africain avec ces tissus traditionnels d’Éthiopie et d’Afrique du sud. ÒKUN continue ainsi à voyager et explorer le continent à travers les liens existant entre les textiles africains, s’inspirant des motifs éthiopiens tissés à la main et du nouvel imprimé sud-africain le “ Shwe Shwe ” qui vient apporter une dimension géométrique nouvelle à l’imprimé “ Kuba ” congolais, que l’on retrouvait dans la collection précédente avec le symbole “ Oju ” (qui signifie infini). Cette saison ÒKUN met à l’honneur le symbole ghanéen “ Adinkra Boa ” synonyme de coopération et d’interdépendance. ÒKUN voue une vraie passion pour la production de vêtements de plage taillés avec raffinement tout en offrant la meilleure qualité à des prix compétitifs à ses clients. Ceci se traduit aussi dans le choix de tissus légers, à séchage rapide et au toucher doux. Les valeurs de la marque sont nées de la volonté de communiquer un esprit panafricain, créatif et positif, à travers des tons vifs et de magnifiques motifs mettant en avant l’équilibre entre le style ancien et contemporain

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Bola Marquis, fondateur d’ÒKUN

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Les brèves Par Ahmadou Ouedraogo

Des inventions “ Made in Africa ” L’entrepreneur togolais Claude GRUNITZKY, co-fondateur de la chaîne de télévision musicale “ Trace TV ”, estime qu’il est temps pour l’Afrique de considérer la technologie comme un secteur sur le continent. Son nouveau projet “ True Africa ”, qui a pour objectif de promouvoir la créativité et l’innovation numérique sur le continent, devrait voir le jour en septembre 2015

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Les deux frères innovateurs du Nigeria Osine et Anesi, deux lycéens nigérians, ont développé un navigateur web Androïde.

Les deux frères aiment le piano et le football mais c’est surtout à travers le langage et décodage des ordinateurs qu’ils se sont distingués. Inspiré par GOOGLE Chrome l’année dernière, ils ont créé et nommé leur navigateur le “ Crocodile Browser Lite ” pendant leurs vacances scolaires. Les deux jeunes entrepreneurs décrivent leur invention comme un navigateur rapide et fonctionnel pour les téléphones bas de gamme

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Chef d’entreprise : Un métier qui plait ! Diaspora africaine : Transfert de fonds limités depuis le Continent Si les migrants africains contribuent pour beaucoup au développement en faisant parvenir des sommes importantes aux leurs, l’inverse n’est toujours pas évident. De nombreux immigrés, étudiants ou travailleurs, et parfois même des touristes au long cours ne peuvent généralement pas recevoir des sommes d’argents comme ils le voudraient. Le principal obstacle au transfert de fond depuis l’Afrique est le blanchissement d’argent, et très récemment la lutte contre le terrorisme. De plus, selon la Banque Africaine de Développement, l’absence de politiques dédiées aux transferts d’argents ne favorisent pas le développement du secteur en Afrique

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L’ancien attaquant du SC Bastia va participer à une célèbre émission de télévision en France. On a plutôt l’habitude de voir Djibril Cissé avec des crampons aux pieds, mais cette fois-ci le joueur de football va nous surprendre d’une toute autre manière. A l’automne prochain, il participera à la sixième saison du programme de “ Danse avec les stars ”

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“ L’entreprise est perçue par les jeunes comme le principal levier pour s’élever dans l’échelle sociale. Ils sont attirés par les success story relayées par les médias au sujet de jeunes entrepreneurs qui ont fait fortune grâce à des start-up. ” http://blog.100000entrepreneurs.com

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Djibril Cissé sous les projecteurs

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En France, le sondage exclusif CSA pour Direct Matin révèle que les jeunes mettent en avant les carrières d’entrepreneur. Si la perception du métier idéal varie en fonction de l’âge, pour les 18-24 ans, c’est le métier de chef d’entreprise qui arrive en première position.

Insolite : Il fait manger des serpents à ses fidèles La police sud-africaine a arrêté ce samedi 18 juillet 2015, le pasteur et faux prophète Penuel Mnguini, âgé de 27 ans. Ce dernier qui s’est auto proclamé “ prophète ” est poursuivi pour avoir fait manger des serpents à ses fidèles. Une pratique considérée comme un mauvais traitement envers les animaux. www.afrik.com

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Infos conso

Transfert d’argent

Voyages

Transferts d’argent au petit magasin du coin

Billets d’avion pas chers vers l’Afrique?

En juin dernier, l’un des leaders mondial du transfert d’argent scellait son partenariat avec Lyfra. Lyfra est l’une des principales entreprises de commerce de gros en Belgique et est active sur le marché intérieur des articles de tabac, des friandises, des boissons et des cartes de téléphone. Il y a des fortes chances que le petit magasin du coin de votre rue soit fourni par Lyfra. Désormais, vous pourrez profiter de ce nouveau service : les transferts d’argent MoneyGram à deux pas de chez vous. Les clients auront la possibilité d’envoyer ou de recevoir des espèces de manière rapide et fiable dans le monde entier, sans avoir besoin d’un compte bancaire ou de carte de crédit. La première transaction officielle MoneyGram sur ce nouveau réseau de proximité a eu lieu à la Librairie Prince de Liège, Boulevard Prince de Liège 96 à 1070 Bruxelles en présence de Guillaume Dewael de MoneyGram et Tom Vandemoortele de Lyfra. Si c’est le même prix qu’ailleurs, pourquoi aller voir plus loin ?

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Un bon plan : Skyscanner ! C’est un site internet qui vous permet de trouver les vols les moins chers parmi des centaines de compagnies aériennes. De plus, il vous permet de réserver des vols à bas prix sur des milliers de destinations à travers le monde. Skyscanner est rapide et facile. Et il est libre d’utilisation ! Comparez, puis réservez des vols pas chers à destination des pays d’Afrique en naviguant sur le site. Très flexible. Si l’aventure vous tente, vous pouvez même effectuer une recherche sur le site Skyscanner à partir de de votre aéroport de départ et choisir votre destination. Enfin, la bonne question est : où voulez-vous aller ? En Afrique bien sûr !

. Produits/Electro

L’obsolescence programmée est un délit En France, c’est officiel, l’obsolescence programmée est désormais considérée comme un délit passible de 300 000 euros d’amende et de 2 ans de prison.

Nouveau service de transferts en ligne iMoneytrans est le nouveau service de transferts en ligne de MONEYTRANS. C’est nouveau ! De partout où vous avez une connexion internet, vous pouvez envoyez de l’argent directement via le site Internet de l’entreprise. Tout est automatisé.

D’après le législateur, “ L’obsolescence programmée se définit par l’ensemble des techniques par lesquelles un metteur sur le marché vise à réduire délibérément la durée de vie d’un produit pour en augmenter le taux de remplacement. ”

Vous introduisez vous-mêmes les détails de votre transaction et payez en ligne, par carte de débit/crédit ou virement bancaire. Leur application enregistre votre transfert et vous retourne instantanément le code de la transaction que vous devez communiquer au bénéficiaire à destination. C’est un service pratique et accessible 24h/24, 7j/7. L’annonce ne dit pas si le paiement à destination est aussi accessible 24h/24, 7j/7.

La loi sur la transition énergétique a été adoptée définitivement le 22 juillet, une partie de cette loi traite en effet la question de l’obsolescence programmée. Les constructeurs qui réduisent sciemment la durée de vie de leurs produits pour inciter à l’achat d’un autre exemplaire, risquent désormais une lourde peine, mais sera-t-il si facile de prouver l’aspect volontaire de cette limitation de durée de vie de la part des constructeurs ? L’avenir nous le dira

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Art/Culture. Comédie

Fabien Gravillon

“ ...on a vraiment intérêt à instaurer des quotas raciaux comme aux USA... ” Par Hortense Djomeda • Crédit Photo ©Jean-Pierre Salle

Fabien Gravillon, jeune acteur de 33 ans, a débuté sa carrière à l’âge de 18 ans. Originaire de la Guadeloupe, il est né près de Paris et a grandi dans un petit villaget Picard en France. Il est devenu acteur par vocation et par passion car, nous confie-t-il “ j’ai toujours voulu faire un métier artistique. A l’école primaire, je faisais souvent des spectacles à l’heure de la récréation. ” Passionné des séries américaines, il pense que les choses dans le monde du cinéma ont évolué depuis ses débuts à maintenant. Avant internet, se souvient-il, “ il fallait envoyer, pour opter pour un rôle ou se faire connaître, il fallait envoyer par la poste les photos et le curriculum vitae aux directeurs de casting et aux agents artistiques ; il fallait aussi faire une bande démo d’acteur sur cassette vidéo ou DVD. Cela revenait assez cher, alors que maintenant avec internet on peut tout faire et gratuitement. ”

Fabien a fait ses premier pas dans la figuration pour gagner un peu d’argent et se payer des cours de théâtre. Il a eu la chance de rencontrer un agent très rapidement et qui lui a fait faire ses premiers castings. Depuis, cet acteur à multiples facettes a fait un peu de tout au cours d’une carrière qu’il a commencée avec une publicité télévisée pour les pâtes Panzani. Il a travaillé pour la télévision française avec notamment des séries connues qui sont aussi diffusées en Belgique et s’est fait connaître comme acteur dans le feuilleton “ Plus belle la vie ” où, pendant vingt épisodes, il jouait le rôle de Jules mais aussi dans “ Baie des flamboyants ”. Il a aussi fait un petit tour au théâtre avec la pièce “ Julius Caesar ”, mise en scène par Déborah Warner au théâtre Chaillot à Paris. “ Je fais même des doublages pour dessins animés, ” nous confie-t-il en riant. Il y a quelques années, il a eu un rôle dans le film franco-italien “ L’acqua...il fuoco ” réalisé par Luciano Emmer et plus récemment en 2014 on a pu le voir dans la comédie d’Amelle Chahbi, “ Amour sur place ou à emporter ” qui traite du mélange des cultures. Il a aussi tourné dans des épisodes de la série “ Une femme d’honneur ” avec Corinne Touzet, et dans “ Les bleus, premiers pas dans la police ”, une série diffusée sur la chaîne française M 6. A son avis, si en général il est déjà difficile de se faire une place comme acteur, en Europe c’est encore plus compliqué lorsqu’on est noir. “ Et ça, c’est une c’est une réalité ”, précise-t-il. “ Les producteurs et les chaînes de télévision ne veulent pas mettre de comédiens noirs dans leurs films. Pourquoi ? Je n’en sais rien. Je ne pense pas que ce soit dû à la peur du mauvais audimat car lorsque l’on voit les séries américaines comme les sitcoms “ Cosby show ” qui sont joués par des comédiens noirs, les audiences sont excellentes et des films comme “ Qu’est ce qu’on a fait au bon Dieu ” qui sont joués par des comédiens de toutes ethnies et qui parlent de la diversité font des millions d’entrées. Je pense vraiment que les

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décideurs de l’audiovisuel ne veulent pas et que l’on a vraiment intérêt à instaurer des quotas raciaux comme aux USA pour faire bouger les choses, ” ajoute-t-il.

“ J’ai écrit une série TV qui parlera de la diversité. J’y tiens beaucoup. ”

De tous les personnages qu’il a pu incarner dans ses films, pour lui le plus intéressant reste celui de Jules du feuilleton “ Plus belle la vie ”. “ J’ai pris vraiment beaucoup de plaisir à l’interpréter car ce personnage était complexe et pas “ lisse ”. Il y avait énormément de choses à défendre au niveau du jeu d’acteur au fil des épisodes et pour un comédien c’est génial ! ” Fabien ne prépare aucun film en ce moment, mais nourrit un projet plus ambitieux pour la suite de sa carrière : “ j’ai écrit une série TV qui parlera de la diversité. J’y tiens beaucoup ”. Ce comédien qui aime aussi chanter, surtout le kizomba, le R&B et la musique électronique a plus d’un tour dans son sac et espère bientôt sortir son premier single

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Art/Culture

MARIEM ZAHRA Peintre

Par Hortense Djomeda

Myriam, Meriem, Mary Rose, ne sont qu’une et seule personne : Mariem Zahra Chaouch. Diplômée de l’Institut supérieur des Beaux-Arts de Tunis en 2011 et doctorante au même Institut.

Cette jeune artiste plasticienne tunisienne pleine de talent, utilise non seulement les pinceaux, mais aussi l’infographie artistique pour s’exprimer. Cette double capacité artistique et technique lui permet de donner à ses toiles un caractère atypique. En effet, Mariem Zahra a la particularité de travailler d’abord sur des supports numériques pour créer ses œuvres avant de les mettre en peinture et de leur donner vie. Pour donner une harmonie colorée à ses œuvres, elle se base sur le trait et la matière comme mode d’expression. Celle-ci est parfois légère, translucide, énergique, puissante, profonde, diaphane, mais toujours poétique. Placée souvent au cœur de créations complexes, intrigantes et débordantes de mystère et d’imagination, la femme est omniprésente dans ses recherches picturales voire plastiques. De “ succulents ” portraits de corps féminins incrustés de fruits paradisiaques tout en partant du premier fruit, la pomme de la tentation, les oranges pulpeuses, les kiwis exotiques, jusqu’au mystérieux fruit suave appelé œil du dragon. Les courbes et les attitudes de ses modèles photographiés puis “ montés ” nous renvoient au plaisir, à la beauté mystérieuse englobée dans le corps et l’âme de la femme. “ Choisissant cette thématique, où je traite le rapport de femme/fruit/nature comme thématique essentielle, je

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le développe avec une certaine pudeur. M’infiltrer dans ma vie quotidienne me permet de m’inspirer de mes plats quotidiens et des fruits que je savoure, qui me donnent de l’énergie grâce à leurs vitamines. Je m’appuie sur le rapport existant entre la femme et les fruits : les deux sont symboles de fécondité et de fertilité, de vie et de naissance ”, expliquet-elle. Mariem Zahra redonne couleurs et matières à ses photogrammes et nous entraîne dans une confusion entre réalité et fiction. A travers son travail, elle nous plonge dans une sorte de culture proche du pop art, qu’elle recrée dans ses tableaux aux couleurs “ fluo ” et aux formes intrigantes et “ délicieuses ”. Dans une tentative de donner une réponse à sa citation préférée “ l’art vit de contraintes et meurt de


liberté ” d’André Gide, elle commence toujours à travailler mettant une certaine plasticité à dégager. Plasticité qu’elle obtient en se débarrassant du pinceau et en optant pour le recyclage de matériels, le collage photo, l’utilisation du sable, etc. Myriam se lance dans l’aventure des photomontages désirante d’exploiter les outils de la nouvelle technologie au service de son art. Femme active, talentueuse et ambitieuse, elle a participé à plusieurs expositions collectives et en duo de peinture et de photographie en Tunisie, au Maroc, en Algérie, à Oran, en Autriche, La Bourboule, Vierzon, Paris, Bourron Marlotte. A d’autres manifestations, elle a obtenu le grand prix du Salon ARBUSTES à Mantes La Jolie en France (septembre 2012), ce qui lui a permis d’exposer au Salon d’Automne de Paris (octobre 2012). Elle a aussi obtenu le prix de jury public du concours “ Sawwarni ” à Mehdia en 2011.

et coordination de l’évènement artistique “ De la Tour de Babel à la Tour Eiffel ” dirigé par l’artiste iraquienne Malak Jamil BABAN. Cette manifestation artistique qui a eu lieu du 29 juillet au 04 août 2015 à Paris et à laquelle participaient 31 artistes de 20 pays dont la Tunisie, le Maroc, l’Algérie, l’Égypte, l’Irak, L’Arabie Saoudite, La France, l’Italie, était couronnée par un prix, des trophées et des médailles

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Myriam participe à toutes sortes d’activités, elle a été chroniqueuse dans une radio officielle nationale en Tunisie, voulant être sociale et active dans sa région natale Monastir au Sahel tunisien. Installée actuellement à Paris, où elle vit et travaille, Myriam ZAHRA CHAOUCH demeure très engagée dans toute activité qui vise la promotion de l’art. Elle a participé récemment à la deuxième édition de l’exposition autour du thème “ L’autre ” du 21 au 28 Mai 2015, avec l’artiste tunisienne Sonia Said. En ce moment, les deux artistes collaborent à l’organisation

De “ succulents ” portraits de corps féminins incrustés de fruits paradisiaques...

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Société

EL Jaouhari Mansour

“ Ce qui fait le charme de la Belgique, c’est cette diversité culturelle sur son territoire “ Par Patou Nsimba

Arrivé en Belgique en 1990, Mansour est cet africain d’origine qui a su développer son commerce de denrées alimentaires à Tournai. La pluie tombe dru. Un monde multiculturel occupe le magasin situé au 3 de la rue Monnel, non loin de la gare de Tournai. L’établissement est envahi par des hommes et des femmes, venus se ressourcer en denrées alimentaires en cet après-midi. Il y a de l’ambiance dans le lieu et de la joie.

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“ À qui le prochain tour ? ”, annonce le tenancier du magasin. Les clients sont à la queue leu leu. À tour de rôle, chacun se présente pour régler sa facture à la caisse. Pour qui connait Dantokpa, le plus grand marché à ciel ouvert de l’Afrique de l’Ouest, et oublie le froid, on s’y croirait par la chaleur qui y règne !


Ce n’est pourtant pas un marché de style africain, mais bien un magasin de vente de vivres localisé dans une des plus vieilles villes de Belgique. Et le commerce est entretenu par El Jaouhari Mansour, marocain d’origine, qui est installé en Belgique depuis le début des années 90. “ Je suis né en 1971 au Pays-Bas, où j’ai passé une grande partie de mon enfance. Bien après, je suis venu en Belgique ”, révèle-t-il sur un ton enjoué. Les années se succèdent, El Mansour a un rêve qui lui trotte en tête, c’est celui de monter sa propre boîte. Mais pour le réaliser, il lui a fallu beaucoup de détermination, de dévouement, de discipline et d’efforts : “ J’ai travaillé dans différentes firmes de logistique. J’ai été magasinier pendant des années chez Novavec, une entreprise belge qui livre des colis pour les grandes surfaces du pays. Le commerçant déterminé trouve qu’il n’est pas si difficile de réussir, mais qu’il est difficile d’arrêter d’essayer. J’ai beaucoup

œuvré comme ouvrier dans ce pays…J’ai été vendeur dans une brico liégeoise. Et par après, je me suis réorienté dans le bâtiment. J’y ai bossé pendant plus de dix ans en tant que couvreur et zingueur, l’échafaudage industriel faisait également partie de mon travail. ” Mansour est un père de famille. Il est marié depuis huit ans. Et de son union, deux enfants sont nés. L’idée de monter son entreprise lui venait depuis, avec le désir de travailler pour son propre compte. “ Sans ambition il n’y a pas de talent ”, souffle l’entrepreneur. Faire autant d’heures de travail dans un projet personnel le préoccupait. Un jour, il se décide de franchir le pas, l’Africain est déterminé à devenir indépendant : “ Je n’en pouvais plus et je me suis décidé de passer à autre chose. J’ai beaucoup travaillé pour les autres. Pourquoi ne pas travailler pour soimême et voir ce que ça va donner ? ”, conclut-il.

Cela fait bientôt deux ans qu’existe ce magasin implanté à Tournai. Ce n’était pas facile pour Mansour de trouver un endroit dans cette ville belge, érigée non loin de la région française du Nord-Pas-de-Calais. Le jeune commerçant quittait son domicile tôt le magasin à la recherche d’un espace assez imposant en vue de démarrer son activité. “ Je ne connaissais pas vraiment Tournai puisque je n’y avais jamais habité ”, relate El Jaouhari. Après tant des mois de recherches, sans se décourager, il a enfin trouvé un endroit qui correspondait à ce qu’il avait toujours cherché. “ Un magasin de type africain reflète la vraie vie au pays ”, signifie un client d’origine guinéenne. Pour la communauté africaine de Tournai, peu importe leur mode de vie en Belgique, ils ne peuvent pas oublier les us et coutumes, ainsi que la cuisine de leur lieu de provenance. Selon eux, un retour aux sources est quasi important. Le commerce de Mansour leur permet de communiquer d’une certaine façon avec l’Afrique. C’est également un lieu qui rassemble les Africains de diverses origines. Le magasin de la rue du Monnel n’est pas seulement fréquenté par les Africains. On y croise à maintes reprises des Syriens, des Libanais, des Afghans... C’est un lieu cosmopolite, la clientèle y est mixte. C’est l’Afrique, l’Asie et la Belgique qui s’y côtoient. Mansour est quelqu’un d’agréable pour ses clients. Il a le sens des affaires. Sa gentillesse fait en sorte que la forte communauté africaine de Tournai fréquente son établissement. “ J’essaie toujours d’avoir une relation professionnelle, mais au-delà il n’y a pas que le professionnel qui compte. Il y a la dimension humaine et sociale. Ça veut dire qu’il faut savoir dialoguer, parler et échanger les idées avec ses clients, c’est très important dans un commerce... On essaie d’améliorer au fil des mois la qualité des services pour aller de l’avant. Les difficultés, c’est le fait de gérer, de passer autant d’heures dans le magasin. ” Le commerce d’El Jaouhari prospère à merveille. Une des qualités pour garder la clientèle, à part la bonne humeur : la ponctualité d’ouverture du magasin. “ L’heure, c’est l’heure ; avant l’heure, ce n’est pas l’heure ; après l’heure, c’est plus l’heure. ”, renseigne-t-il. Toutefois qui ne risque rien, n’a rien. Il faut monter des stratégies tout en étudiant le marché. Sans oublier avoir un bon capital matériel et un réservoir d’idées. Le commerçant a une politique de marketing qui le pousse à casser les prix. Il est toujours prêt pour alimenter ses étalages. À la moindre pénurie alimentaire, Mansour va se ravitailler en vivre à Bruxelles. Monter une affaire, n’est jamais facile. Au bout de la patience, il y a le ciel

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Parole d’expert

Emorane Lupanzula

Spécialiste en transplantation capillaire et traitement de la calvitie Propos recueillis par Dieudonné Kazadi

C’est à la clinique MEDIKEMOS dont E. Lupanzula est le fondateur qu’ENTOURAGE magazine l’a rencontré. L’homme est posé, serein, calme et souriant. Un expert qui sait de quoi il parle. Dans les prochaines parutions de votre magazine, E. Lupanzula nous fera l’honneur de prodiguer une série de conseils et de répondre à vos questions sur la bonne façon de prendre soins de tous vos cheveux afin de les conserver le plus longtemps possible et surtout en meilleure santé. Interview expert. Qui êtes-vous Emorane Lupanzula ?

Je suis Docteur en médecine, spécialisé en transplantation capillaire et traitement de la calvitie. Né à Lubumbashi en République Démocratique du Congo il y a 43 ans, je suis marié et père de quatre filles adorables.

Quel a été votre parcours scolaire et qu’avez-vous retenu de celui-ci ? J’ai fait mes études primaires et secondaires à Lubumbashi,

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j’ai alors poursuivi mes études universitaires à la faculté de médecine de Mons puis à l’UCL (Université Catholique de Louvain-Cliniques Universitaires Saint-Luc) où j’ai obtenu mon diplôme de Docteur en Médecine, Chirurgie et Accouchements. Il s’en est suivi une spécialisation en Médecine Aiguë à l’ULB puis une spécialisation en “ Transplantation capillaire et traitement de la calvitie ” à l’Université Claude Bernard de Lyon. J’en retiens qu’il faut toujours repousser ses limites aussi loin que possible.


Quelle est la définition que vous donnez à la médecine (vs chirurgie esthétique) que vous pratiquez ? Il s’agit d’une médecine permettant de soigner les patients atteints d’alopécie (chute capillaire), cette alopécie pouvant avoir pour origine différentes causes.

En quoi consiste une transplantation capillaire ?

Cela consiste en un déplacement de cheveux avec la racine d’une zone saine du cuir chevelu vers la zone dégarnie, chauve. Je peux comparer cela à un déplacement d’un arbre qu’on a déraciné et qu’on a réimplanté ailleurs.

Que répondriez-vous à ceux qui disent que la transplantation capillaire est réservée aux riches. Pourriez vous nous donner un ordre de tarifs appliqués ?

d’entreprise, il m’a fallu quelques essais et erreurs mais aussi bien m’entourer pour arriver à progresser. Je retiens de cette aventure que “ le travail assidu vainc tout ”

Quelle est votre journée type au cabinet et comment faites-vous pour tout gérer tout seul ?

Une journée type d’intervention commence à 7 heures le matin pour finir vers 16 - 17 heures, et parfois à 20‑21 heures en fonction du cas à traiter, mais quand on réalise ce qu’on fait avec passion, on ne voit pas le temps s’écouler. Une intervention nécessite en moyenne 10 heures de travail. Je suis seul médecin mais j’ai constitué avec le temps une petite équipe d’assistants qui me sont fidèles et m’aident dans diverses tâches aussi bien du côté de l’administration que du côté des interventions.

Je ne dirais pas qu’il s’agit d’une médecine réservée aux riches. La transplantation capillaire est considérée comme une intervention superflue et non vitale par la Pourquoi vous êtes-vous lancé seul dans votre cabimutuelle par conséquent, il n’y a net ? Quelle a été votre motiaucun remboursement de la muvation principale ? ...une chute capillaire, tuelle lors de ce type d’intervenL’essence même de la médetout comme tout contact avec cine est la compassion pour son tion et le patient doit alors seul le patient en médecine, faire face à la totalité des frais. prochain à qui l’on prodigue Les prix appliqués varient d’un les soins. D’une autre part, c’est se doit de commencer par patient à l’autre car sont foncune vraie passion qui est née une bonne consultation... tion de la technique utilisée et du en pratiquant la transplantation nombre de greffes transplantées. capillaire. Passion et compassion constituent ensemble ma motiA ce jour, consultez-vous égalevation. Il me faut trouver un autre confrère qui partage les mêmes vament pour prévenir la perte de cheleurs pour travailler en équipe. veux ? Et d’ailleurs, existe-t-il des

cas à risque ?

Toute prise en charge d’une chute capillaire, tout comme tout contact avec le patient en médecine, se doit de commencer par une bonne consultation bien menée. Lors de cette consultation, il sera déterminé le type d’alopécie dont souffre le patient afin d’établir le meilleur traitement adapté. Toute perte de cheveux ne nécessite pas le recours à la transplantation capillaire. Dans certains cas, un bilan sanguin permettra de déceler des carences hormonales ou en oligo-éléments qui expliqueront la chute capillaire ; un traitement adéquat qui compensera la carence suffira pour traiter la chute. Dans d’autres cas, je proposerais des compléments alimentaires, un traitement local ou parfois la prise de médicaments oraux dits anti-chute. Les “ cas à risque ” seront souvent les patients avec une “ grande ” histoire familiale de chute capillaire où l’on retrouve beaucoup d’ascendants chauves.

Avoir fondé un cabinet est une vraie aventure entrepreneuriale. Qu’avez-vous retenu de votre parcours d’entrepreneur depuis le lancement ?

A l’école de médecine, nous n’apprenons pas la gestion

Quelles ont été les principales difficultés que vous avez rencontrées quand vous vous êtes lancé ? Les mêmes difficultés que probablement la majorité des gens rencontrent au début de toute entreprise, l’installation, la mise en place et se faire connaître auprès des patients concernés.

votre cabinet ?

Quelle a été votre plus grande satisfaction depuis le lancement de

Le sourire, le bonheur sur le visage des patients qui, douze mois après la transplantation, voient des cheveux repousser sur une zone qui était chauve.

En quelques lignes, comment se déroule votre quotidien dans la pratique de votre profession ? Comme je l’ai dit avant, il s’agit de 10 heures de travail en moyenne chaque jour de la semaine. Cela débute souvent par le dessin de la zone à implanter avec des photos à l’appui. Cela est alors suivi d’une anesthésie de la zone où l’on prélève les cheveux puis la phase dite d’extraction. Une fois les cheveux extraits, ils seront réimplantés en les glissant dans des fentes (“ trous ”)

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Je suis également membre du Club du Congo. Je n’ai cependant pas de rôle particulier au sein de ce dernier. J’espère, de par ma participation au Club du Congo, permettre un éveil des esprits pour nous amener à bâtir, un jour, un meilleur Congo dans un esprit humaniste et responsable.

Enfin, quel regard portez-vous sur la diaspora africaine d’Europe ? Un avis sur son organisation corporatiste ?

Nous devons encore beaucoup travailler sur nos capacités et qualités tout en organisant encore mieux nos actions vers l’Afrique notamment dans les apports financiers ainsi que dans le soutien logistique aux pays d’origine. La diaspora africaine doit se positionner tel un partenaire incontournable de nos pays africains car elle constitue une source insoupçonnée de dynamisme à tout point de vue. Medikemos Hair Transplantation 263 Av. Brugmann, 1180 Bruxelles (Belgique), Tél. : + 32 2 535 55 40 — www.medikemosclinic.com

Dr Emorane Lupanzula, Spécialiste en transplantation capillaire et traitement de la calvitie.

créées au préalable. L’intervention prend fin une fois que les cheveux sont complètement réimplantés.

Quels sont vos projets ici et ailleurs ? Et à quel horizon ?

Il faut assurer la poursuite du travail au cabinet tout en permettant la formation de jeunes médecins qui sont intéressés par mon travail et assureront le relai un jour. D’un autre côté, en tant que médecin d’origine congolaise, j’ai “ l’obligation ” d’apporter mon soutien au peuple congolais d’une manière ou d’une autre dans le domaine de la santé et de l’éducation. Ces deux domaines restent, selon moi, des piliers importants du progrès d’un peuple.

Êtes-vous membre d’une ou de plusieurs associations ? Si oui, lesquelles et quel y est votre rôle ?

Je suis membre de l’ISHRS, société internationale de la transplantation capillaire qui permet de partager, d’échanger le savoir-faire entre les différents membres. Au sein de cette Société, lors de la dernière conférence mondiale qui s’est tenue à Kuala Lumpur, Malaisie, j’ai donné cours sur mon know-how en transplantation capillaire, en démontrant et enseignant les bases de la FUE (Follicular Unit Extraction) manuelle, une technique moderne et révolutionnaire.

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Conseil Beauté Eté ROUTINE CAPILLAIRE POUR CHEVEUX CRÉPUS Par Hortense Djomeda

1 Une fois par semaine, faire son shampoing avec un produit sans SLS. Ensuite, hydrater ses cheveux avec un revitalisant adapté aux besoins des cheveux et démêler avec un peigne aux dents larges.

2 Après le shampoing, il faut garder ses cheveux hydratés en utilisant des huiles et des beurres végétaux comme le beurre de karité, l’huile de coco, l’huile de jojoba pour sceller l’hydratation.

3 Une ou deux fois par semaine, faire une coiffure qui peut durer quelques jours.

4 Pour garder ses cheveux hydratés pendant toute la semaine, appliquer des produits hydratants comme le gel d’aloès, les crèmes ou laits capillaires ou les crèmes sans rinçage.

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Une fois par mois, faire des soins profonds ou protéinés pour fortifier ses cheveux. Utiliser de préférence les huiles végétales (olive, jojoba, ricin, le lait de coco, l’avocat, le henné, le ghassoul ainsi que les huiles essentielles (romarin ou tea tree).

A l’occasion, couper ses pointes et faire des coiffures protectrices avec rajouts

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Économie /Entreprise

Rencontre avec les frères El Fikri

Special Beautiful : La métamorphose Par Dieudonné Kazadi

Jusqu’en Afrique, sa réputation n’est plus à refaire, semble-t-il. Special Beautiful est l’enseigne de cosmétiques la plus fréquentée par toutes celles qui ont au moins un jour foulé les pieds dans le quartier africain de Bruxelles, Matongé. Le magasin a fait peau neuve. Pour vous, ENTOURAGE magazine a demandé aux deux frères qui le gèrent de raconter pourquoi et comment ils ont décidé de transformer leurs magasins. portant : le confort accueillant du lieu nous l’avons voulu surtout pour les clientes et les clients à qui nous devons notre développement. Nous avons fait appel un architecte d’intérieur congolais de Pologne pour la réalisation. Il est formidable. Il connaît le quartier et a su tout de suite ce qu’il fallait et a compris ce que nous voulions.” — Trouviez-vous que vos clients n’étaient plus bien accueillis ?

Le “ nouveau ” Special Beautiful, Chaussée de Wavre au n° 60 à 1050 Bruxelles

Installé dans le quartier depuis quinze années, Special Beautiful voit son taux de fréquentation augmenter d’année en année. Ce succès est dû à la stratégie adoptée par les frères EL Fikri, Mohamed et son jeune frère Iliass. En effet, Mohamed est le premier à avoir compris que le quartier est demandeur d’un fournisseur grossiste proche des multiples coiffeurs et coiffeuses qu’on peut trouver dans les galeries marchandes du quartier. D’ailleurs, on les trouve également sur les grands axes qui traversent le quartier ainsi que dans les rues des environs. L’enseigne vend au détail mais aussi bien en gros et uniquement aux professionnels. La réussite étant au rendez-vous, le gérant a jugé bon d’agrandir en offrant à sa clientèle une autre image de son commerce. “ Vous savez, dans une affaire comme la nôtre, nous avons pensé que nous passons plus de temps sur notre lieu de travail qu’à notre domicile ; nous devons y être bien. Si nous y sommes bien, nos clients le seront aussi. Le plus im-

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“ L’ancien magasin devenait plus à l’étroit alors nous avons déménagé quelques numéros plus loin sur la chaussée de Wavre même pour plus d’espace. L’ancien magasin est quant lui réaménagé et consacré à HT26. L’une des marques de cosmétique spécialisée pour peau mâtes dont nous avons l’exclusivité sur la Belgique. Le magasin fait partie du même groupe. Ainsi tous nos clients ne seront que mieux accueillis. “


Mohamed et Iliass EL Fikri

— Au bout de quinze ans à peine dans le quartier, vous en êtes arrivé là. Comment avez-vous fait ? Était-ce facile ? Vous avez un secret ? “ Nos débuts n’étaient pas faciles du tout. Il a fallu d’abord se faire un nom et ensuite penser à devenir grand. Offrir progressivement un large choix de produits de référence nous a plutôt bien réussi jusqu’ici. Nous continuons à être à l’écoute de notre clientèle plus que jamais. Aujourd’hui, le renouvellement des produits est beaucoup plus rapide. Il faut suivre. Les nouveautés sont très demandées et on est là pour ça. Il ne faut jamais oublier qu’il faut aimer ce que l’on fait. A partir de là, tout est possible. On ne se souvient plus de difficultés. C’est peut-être ça le secret. “

Très modestes, et toujours souriants, les deux frères pour qui la beauté et les soins, quelque soit le type de peau, n’ont plus aucun secret sont très réservés quand nous leur demandons : “ Alors, bien partis pour atteindre le sommet du marché cosmétique mondial ? ” (Rires) “ N’exagérons rien mais si on veut faire le tour du monde, il faut commencer par faire le premier pas…” Comme quoi c’est possible de commencer petit tout en pensant grand. On finit par y arriver.

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Vous découvrirez le “ nouveau ” Special Beautiful sur la Chaussée de Wavre au n° 60 à 1050 Bruxelles

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Sport. Basketball

Jacques Vandescure Premier belge et champion en NBA Propos recueillis par Dieudonné Kazadi

ENTOURAGE magazine est allé à la rencontre d’un géant. Il l’est, dans tous les sens du terme. Il est grand (1,95m). Il joue et travaille dans le basket. C’est le premier belge, né en Belgique, qui est entré en NBA. Il est passé de la place Willems à Laeken jusqu’aux États Unis et actuellement il parcours les plaines africaines de long en large en tant que “Scout” pour son club texan. Autant d’expériences vitales qui ont fait de Jacques Vandescure ce qu’il est devenu. Très cool, sourire aux lèvres, c’est par une belle journée d’été, à Flagey (Bruxelles), que Jacques nous a accordé une Interview. − Comment vous présentez-vous en quelques mots ? Mon nom est Jacques Vandescure, né en 1978 à Bruxelles en Belgique, fils d’une mère congolaise et d’un père belge. Je suis le cadet d’une famille de cinq enfants. J’ai découvert le sport à travers mes frères. Aujourd’hui, je suis honoré de travailler pour les “ Spurs ” (ndlr : L’équipe de Basket de San Antonio au Texas, NBA – la même que le Français Tony Parker). Mon équipe était championne en 2014. − Quel est votre parcours ? En 1991, je suis entré au Basket Club Bruxelles. Pendant mes trois ans au BCB, seule comptait la victoire. A 16 ans, j’ai été recruté par l’équipe Maes Pils Malines. Coaché par le mythique Coach Lucien Van Kersschaever, assisté par Coach Casteels, j’expérimentais pour la première fois le basketball professionnel. En 1996, je pars en Amérique grâce à Fred Young (Formasport asbl). Sans bourse d’études, j’ai connu une scolarité difficile à l’école EWC puisque j’étais partagé entre mon emploi de plongeur à la cafétéria le matin, mes cours et mes entraînements l’après midi et le soir. Une opportunité s’est présentée par la suite. Je suis “ monté sur le terrain ”. La saison suivante, j’étais devenu le capitaine de l’équipe, meilleur joueur de l’état, et j’entre dans le Top 100 des meilleurs joueurs de JUCO (ndlr : Junior College Basketball) aux USA. Un an après avoir signé avec Winthrop University, nous avons décroché le titre de Champion Big South. Retour en Belgique. J’ai signé à ANVERS où avec le Coach Casteels nous avons été proclamés Champion de Belgique. Partout, les victoires sont au RDV. Avec Huy, en D2 pendant deux années, nous serons également champions de Belgique. Quand je suis allé en R.D. Congo, j’ai trouvé que je pouvais avoir un impact réel sur la jeunesse. Amener l’éducation à transparaître dans le sport. Le respect pour la hié-

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“ Quand on veut, on peut.” Jacques Vandescure, Premier belge et champion en NBA.

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rarchie, pour l’équipe, la communauté. De là est né “ Basketball Global Vision ”. Nous avons le désir de faire émerger les valeurs spirituelles du sport auprès des jeunes joueurs. − Auriez-vous atteint vos objectifs sans un entourage sur qui compter ? Expliquez-nous. Merci de cette question. Elle me donne l’occasion d’exprimer quelque chose que je ressens vraiment. Tout d’abord, de manière générale il est difficile d’émerger en Belgique parce que du point de vue philosophique et des attitudes vis-à-vis du sportif, on constate d’une part que la communauté n’est pas éduquée à comprendre ce qu’est la vie d’un sportif. Elle ne voit pas ce qu’elle peut apporter à la société. Et d’autre part, il manque une certaine dimension culturelle. Celle de l’attachement passionnel à un emblème parce qu’il représente la communauté. L’emblème fait vivre des valeurs qui perdurent. Elles ne passent pas avec les individus. Je regrette profondément la disparition des petites équipes de quartier à Bruxelles. Il est vrai que sans des êtres qui vous portent sur leurs épaules, il peut s’avérer impossible d’avancer de manière significative. Quelques fois même des expériences négatives vous font grandir, vous donnent l’occasion de vous remettre en question. Alors non, sans toutes ces personnes qui m’ont entouré et m’entourent encore aujourd’hui, j’aurais probablement emprunté d’autres chemins vers d’autres horizons. Qui sait ? − Parlez-nous un peu de cet entourage. Le top 4 de personnes qui comptent vraiment pour vous dans ce que vous faites actuellement ? Que vous apportent-elles dans le cheminement vers votre vision ? Ma mère. Elle m’a transmis une culture et une philosophie de vie africaine sans commune mesure. Une personne d’une grande ouverture d’esprit. Par ma mère, j’ai appris que tout est possible pour qui sait patienter. Quand on veut, on peut. Je ne l’ai jamais oublié. M. Amadou Gallo Fall. Il est le vice-président de la NBA en Afrique. Un homme

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d’une grande écoute. Son mentorship a beaucoup contribué à faire ce que je suis. “Écouter un être humain, cela lui permet d’être.” Oncle Roger S. Un homme de grande culture. Très éduqué. Il m’a redonné confiance en mes racines africaines. Il m’a beaucoup aidé à voir plus loin que les apparences. Avec lui, j’ai reconstruit une image positive de la diaspora congolaise. Ce qui m’a permis de comprendre où est sa plus grande énergie, sa capacité à vouloir vivre malgré toutes les épreuves de la vie. Cette volonté est à mes yeux aujourd’hui, une force indestructible.

Quand je pense à l’immensité de ma tâche, je me dis que j’en suis encore loin mais je suis un perpétuel optimiste. L’objectif sera approché lorsque mon action aura impacté un maximum de jeunes en Belgique et en Afrique. Tout est possible. − En analysant votre parcours, diriezvous que c’était facile ou difficile ?

Chafchafi Karim. L’ami de toujours. Nous avons grandi ensemble à Bruxelles. Lui a vu et sait ce que je suis. Ce presque coach de vie pour moi a toujours su m’aider, par son discours et son regard amical, à tirer le meilleur de moi-même. C’est un frère.

Je dirai que c’est plutôt salé-sucré. Dans mon parcours, j’ai connu des hauts et des bas. Même au travers des pires difficultés, il y a toujours du positif. Elles vous rendent plus fort. Elles vous ouvrent de nouvelles opportunités. Il faut savoir les saisir. L’image qui me vient pour exprimer cela c’est celle d’un navire qui traverse les océans. Malgré tout ce qui pourrait dissuader le navigant, seule la destination compte : arriver à terre. C’est la plus grande satisfaction de l’équipage.

− Quel regard portez-vous sur le sport business ? Une bonne ou une mauvaise chose ?

− Pour conclure, un message particulier à passer à ceux qui rêvent de votre parcours ?

Aujourd’hui, au moins administrativement, le sport doit être considéré comme une entreprise mais la philosophie du sport devrait rester communautaire. Le souci communautaire est la finalité naturelle du sport. C’est un véhicule fort et porteur d’espoir et de valeurs éducatives. En même temps, il faut de l’argent pour faire fonctionner la machine. S’il n’est pas communautaire, il sera privé. Avec les conséquences qu’on peut bien imaginer.

A vouloir chercher des raccourcis à tout prix dans la vie, on se brûle les ailes. La patience, le partage, l’entraide et l’honnêteté sont des outils primordiaux pour réussir. Et ce n’est pas seulement dans le sport d’ailleurs.

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Plus d’infos sur l’action de Jacques : www.basketballglobalvision.com

− Pensez-vous que la Belgique sera un jour un grand pays du basket ball ? Ce que je vais dire est valable pour tous les pays j’imagine. Dès l’instant qu’il existe une vision communautaire du sport, les bons résultats à divers niveaux de la société sont une conséquence bénéfique. En Belgique, je ne perçois pas cela. Au contraire, la disparition des petites équipes de quartier au profit d’un sport élitiste n’est pas une bonne chose. C’est le triste constat dans le basketball belge. − Considérez-vous avoir atteint votre objectif majeur ? Sinon, à quel moment de votre vie ce sera le cas ?

Jacques Vandescure et Dieudonné Kazadi


Économie

“L’immigration est plus une nécessité économique qu’un choix politique” Au sein d’une Europe minée par la réduction de sa population active et par la stagnation de son niveau de vie, l’immigration apporte à la fois une solution économique et un problème politique, affirme Tony Barber du Financial Times. Il fonde son observation sur un rapport récent émis par la Commission Européenne, “ The 2015 Ageing Report: Underlying Assumptions and Projection Methodologies ”, qui fournit quelques prévisions démographiques pour la période s’achevant en 2060, et qui affirme que d’ici cette date, le flux migratoire net au sein de l’UE se montera à 55 millions de personnes. 70% de ces migrants s’installeront dans 4 pays de l’UE : l’Italie en accueillera 15,5 millions, le Royaume-Uni, 9,2 millions, l’Allemagne, 7 millions, et l’Espagne, 6,5 millions. Le rapport ne donne aucune indication sur les origines de ces migrants, mais il précise que la part de la population africaine dans le monde, qui n’en représente actuellement que 15%, devrait monter à 28% d’ici 2060. En revanche, la population européenne, qui était constituée de 507 millions de personnes l’année dernière, soit 7,2% de la population mondiale, devrait atteindre 523 millions de personnes en 2060, mais elle ne représentera plus que 5% de la population de la planète. Le rapport fournit aussi des prédictions concernant la population des différents pays de l’UE. Ainsi, il anticipe que la population de la Belgique atteindra 15,4 millions de personnes en 2060. Mais l’une des conclusions notables dans ce domaine, c’est que le Royaume-Uni deviendra en 2060 le pays le plus peuplé

de l’UE, passant de 64,1 millions de résidents aujourd’hui à 80,1 millions. La population de la France progressera aussi, passant de 65,7 millions d’habitants à 75,7 millions, en revanche, la population allemande devrait décliner de 81,3 millions de personnes à 70,8 millions. Ces évolutions comportent des implications importantes au niveau politique. En effet, si le Royaume-Uni se maintient dans sa forme actuelle, il sera le pays avec la population la plus importante de toute l’UE, et il pourrait se voir attribuer le plus grand nombre d’eurodéputés. Autrement dit, les nouveaux arrivants issus de l’immigration pourraient lui conférer une plus grande influence politique. La conclusion de Barber est un pied-de-nez à tous les partis anti-immigration qui ont pris de l’essor dans différents pays européens au cours des dernières années. Même avec un flux net migratoire élevé, l’UE ne comptera que deux actifs pour chaque personne âgée de plus de 65 ans en 2060, au lieu de 4 actifs comme c’est le cas aujourd’hui. Des prévisions aussi peu réjouissantes indiquent clairement pourquoi l’immigration semble être davantage une nécessité économique, qu’un choix politique. www.express.be • Photo : ©Alexander Ipfelkofer (www.flickr.com)

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Entreprise. Agence de voyage

Marco Vasco

La success story du voyage sur mesure Par Ahamadou Ouedrago

Avec 70 millions de chiffre d’affaire en 2014, Marco Vasco est devenu en 7 ans la plus belle success story du voyage sur mesure. La société française basée à Paris emploie plus de 230 collaborateurs et couvre plus de 50 destinations moyen[1] et long-courrier[2]. Focus particulier sur le développement durable surtout vers les destinations africaines, ainsi que la diversité au sein du personnel. Marco Vasco recrute une quarantaine de personnes par an. Ces derniers suivent un parcours d’intégration d’un mois afin d’approfondir leurs connaissances des destinations et les différents outils utilisés. Grâce à sa maturité, Marco Vasco a désormais atteint une taille suffisante pour offrir des plans de carrières, des mobilités horizontales et verticales à ses employés. Dans un marché de tour-opérateurs en toute petite forme, Marco vasco est devenu l’un des leaders en tourisme sur mesure, au vu de son taux de croissance, 25 % du chiffre d’affaire entre 2013 et 2014. De plus amples informations : www.marcovasco.fr

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[1] D es destinations d’une petite poignée d’heure de vol, par exemple : la Turquie, le Magreb...

Rémi Campet, Secrétaire Général de Marco Vasco Quand on entreprend de voyager avec Marco Vasco, expert en voyage sur mesure, on peut demander la lune. Les 130 conseillers, issus de 20 nationalités différentes se font le plaisir de vous échafauder le voyage de vos rêves. Entre mars 2014 et février 2015, le top 5 des destinations les plus explorées était : l’Australie, le Japon, l’Inde et le Vietnam. “ L’un des facteurs clé de notre succès, c’est la diversité de notre personnel. On a des conseillers spécialistes qui fabriquent des voyages dans des pays où ils ont vécu. D’autres conseillers sont originaires de ces pays. ” explique Rémi Campet, Secrétaire Général de Marco Vasco. En ce qui concerne le développement durable vers les destinations Africaines, “ Nous sommes présent dans de nombreux pays d’Afrique subsaharienne - Afrique centrale - notamment au Rwanda, Éthiopie, Ouganda. On a beaucoup de safaris en Tanzanie, Kenya, Botswana, la Namibie et L’Afrique du Sud. On offre du tourisme communautaire c’est à dire du tourisme en immersion dans les communautés avec un partenaire local ,” justifie Rémi Campet.

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[2] D es destinations d’une durée de 5 à 6 heures de vol. Le long courrier va démarrer en dessous du Sahara jusqu’à l’océan indien, atlantique ou au moyen orient/


Écho d’Afrique

Comment trouver des solutions africaines aux problèmes africains ? Il est temps que nous parlions de la façon de résoudre nos problèmes. Assez de diagnostics ! Il est maintenant clair que la solution aux problèmes de l’Afrique est entre les mains des Africains et non entre celles de l’Occident. Cela a été ma conviction, ma passion et ma vision au cours des 15 dernières années. Je crois fermement que nos défis et nos problèmes sont susceptibles de perdurer jusqu’à ce que nous arrivions à “ domestiquer ” la démocratie américaine en Afrique. La plupart de nos attentions ont été dirigées uniquement vers les seules élections.

nemental sans avoir des idées alternatives. À mon avis, l’accent mis sur l’importance et le caractère pratique des connaissances produites par les chercheurs africains est instructif dans la quête du développement africain.

Ce que la plupart d’entre nous décrivent comme des problèmes - la cupidité, l’égoïsme, la corruption, la mauvaise conduite, etc - sont les manifestations du vrai problème, qui est la crise institutionnelle. Dans le but de recherche de solutions concrètes aux problèmes, un diagnostic approfondi de leurs causes est indispensable. Il est clair que nous avons besoin d’une refonte de Voilà pourquoi il est nécessaire de concevoir un mécanotre système “ démocratique ” actuel. Nous avons nisme institutionnel qui puisse mettre en synergie les l’occasion de le faire avant qu’il ne soit trop tard. En même efforts des parties prenantes grâce à la planification polytemps, tous nos efforts jusqu’ici ont été orientés vers la centrique. Celle-ci passe par la mise en place d’assemblées production de connaissances communautaires autonomes avec peu ou pas de préoccupaqui peuvent nous aider à accomUn examen rapide tion concernant leur application plir la mission de contrôle et de des problèmes africains à des situations de la vie réelle. contrepoids au pouvoir central. Qui va résoudre nos problèmes Nous devons comprendre une montre que nos problèmes pour nous ? Que cela nous plaise chose: les dirigeants corrompus sont au-delà des élections... ne changeront jamais, sauf si les ou non, nos problèmes sont susceptibles de persister et d’empicitoyens mettent en place des rer jusqu’à ce qu’un groupe de savants et d’intellectuels systèmes qui vont restreindre leurs excès et leur mégarelèvent le défi et montrent la voie à suivre concernant les lomanie. Laissez-nous apprendre des Américains. Ils se mesures appropriées qui doivent être prises pour mobili- sont attaqués au problème au 18ème siècle et les réponses ser toutes les parties prenantes du développement dans trouvées les ont conduit à la conception des institutions tous les secteurs de notre économie. Il existe d’innom- résolvant le problème d’action collective, qui a donné brables conférences, ateliers et séminaires consacrés à naissance au fédéralisme, lequel à son tour a produit la l’Afrique avec des idées et des communiqués brillants démocratie. mais où sont les impacts de leurs résultats sur la vie des Africains ? Nous devons bien étudier et comprendre toutes ces expériences avant de résoudre nos propres problèmes Le temps est venu pour les universitaires et les intel- en Afrique. Cela nous oblige à nous engager dans un prolectuels africains, dans diverses disciplines, de décider cessus de pensée philosophique, de recherche et d’étude. ce qu’eux, en tant qu’individus, peuvent faire s’ils sont Sans se poser des questions et sans traiter des problèmes, nommés aux grands postes pour résoudre les problèmes il ne peut y avoir de tentatives de production de réponses spécifiques. Il ne suffit pas de critiquer le système gouver- possibles. Ce dont nous avons besoin pour le nouveau [Suite de la page 43]

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Développement

Afrique : Développer le capital intellectuel ou périr Je croyais autrefois que le capital était un autre dénominatif pour l’argent, la richesse accumulée d’un pays ou ses habitants. Certes, je pensais que la richesse est déterminée par l’argent ou les biens accumulés. Puis, je suis tombé sur une publicité de la Deutsche Bank dans le Wall Street Journal qui disait : “ Le capital ce sont les idées. Le reste ce n’est que de l’argent ”. J’ai été frappé par la simplicité d’une idée aussi éloquente que puissante. Alors, j’ai commencé à imaginer ce que ce pouvoir pouvait signifier pour l’Afrique. Le potentiel de progrès et de lutte contre la pauvreté repose sur le capital généré par le pouvoir dans nos esprits, pas sur notre capacité à extraire des minéraux du sol ou demander un allègement de la dette et de l’aide étrangère. Si les idées sont du capital, pourquoi l’Afrique investit plus dans des choses que dans l’information, et plus dans les armes que dans l’éducation ? Soudain, j’ai réalisé ce que cette idée pourrait signifier pour l’Afrique. Si la plume est plus puissante que l’épée, pourquoi un Général gagne plus qu’une centaine d’écrivains réunis ? Si les idées sont en effet du capital, l’Afrique devrait alors stopper la fuite de ses cerveaux et promouvoir la renaissance africaine. Après tout, une renaissance est avant tout celle des idées. Et le savoir et les idées sont les moteurs qui stimulent la croissance économique. Tant que les hommes et les femmes d’idées, ceux qui donneront naissance à de nouvelles idées africaines, fuient vers l’Europe et les États-Unis, la renaissance africaine ne se produira pas en Afrique mais à Paris, Londres et New York. Il y a plus de musiciens Soukous à Paris qu’à Kinshasa ; plus de joueurs professionnels africains de football en Europe qu’en Afrique, pour ne citer que ceux-ci. La littérature africaine est plus épanouie à l’étranger qu’elle ne l’est en Afrique. Les Africains en Europe sont en train de lutter contre la pauvreté en Europe, pas en Afrique. Tant que les hommes et les femmes d’idées, les véritables guérisseurs de l’Afrique, ne rentreront pas à la maison, la renaissance africaine et la lutte contre la pauvreté resteront des slogans creux. Après tout, les idées les plus brillantes sont générées et exploitées par les hommes d’idées. “ La puissance du capital intellectuel est la capacité à reproduire les idées créatrices de haute valeur ”. Cette citation est un vibrant appel aux dirigeants africains à déplacer volontairement et délibérément leur focus des choses vers

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l’information ; de l’exportation de ressources naturelles vers l’exportation des connaissances et des idées ; de la consommation de technologie vers sa production. En l’Afrique, la pauvreté sera réduite lorsque le capital intellectuel sera développé et fructifié pour exporter des connaissances et des idées. Pour l’instant, la principale stratégie du continent pour lutter contre la pauvreté est d’alléger la dette, demander de l’aide étrangère, et drainer les investissements des pays occidentaux. La réduction de la pauvreté exige la lutte contre 100 % d’analphabétisme pour atteindre 100% d’alphabétisme, condition préalable pour augmenter notre capital intellectuel technologique. Pourtant, dans cette ère de l’information et de la mondialisation où la réduction de la pauvreté devrait se traduire par la production de produits de valeur pour le marché mondial et la rivalité avec l’Asie, les États-Unis et l’Europe ; honteusement, les diamants extraits en Afrique sont polis en Europe et revendus à des Africains. Le capital intellectuel nécessaire pour créer des produits et services mènera à la réduction de la pauvreté. Ce capital, défini comme la connaissance collective du peuple, augmente la productivité. Celle-ci, en générant de la croissance économique, finit toujours et partout par réduire la pauvreté, même en Afrique. La productivité est le moteur de la croissance économique mondiale. Ceux qui créent de nouvelles connaissances produisent


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de la richesse, tandis que ceux qui la consomment produisent la pauvreté. Nous aurons besoin de sagesse, celle qui transforme trop d’informations ou la surcharge d’informations en pouvoir ; celle qui aide non seulement à traiter l’information, mais aussi à égrainer la quantité d’informations disponibles sur Internet. Cette sagesse nous donnera l’avantage concurrentiel et nous permettra de trouver des solutions créatives. Aujourd’hui, nous disposons de dix milliards de pages d’informations postées sur Internet, ce qui est plus que suffisant pour nous tenir occupés le reste de nos vies, sans oublier que de nouvelles informations sont créées quotidiennement. Plus d’informations ont été créées dans les 100dernières années que dans toutes les 100 000 années précédentes. Nous avons besoin de sagesse pour passer au crible et convertir ces milliards de pages d’information en richesse. Tant que l’Afrique n’augmentera pas de manière significative son capital intellectuel, le continent restera sous-développé au 21ème siècle et même au-delà. L’Afrique a besoin d’innovateurs, de producteurs de connaissances, et des hommes et des femmes sages qui peuvent découvrir, proposer, puis mettre en œuvre des idées progressistes. Le sort de l’Afrique est entre les mains des Africains et la solution à la pauvreté doit venir de ses habitants.

gouvernement est une compréhension de la façon de domestiquer la démocratie, restructurer la sphère publique et l’économie politique. Les faits confirment que les élections sont assimilées à la démocratie en Afrique, une situation erronée, trompeuse et calamiteuse, puisque les élus ne sont pas responsables devant les électeurs après les élections. Les défis et les problèmes auxquels est confrontée l’Afrique sont au-delà des personnalités au pouvoir. Un examen rapide des problèmes africains montre que nos problèmes sont au-delà des élections, du parti gagnant/ au pouvoir et des personnalités dirigeant les bureaux à différents niveaux de gouvernement. La voie à suivre pour notre pays est de domestiquer la démocratie, restructurer la sphère publique et l’économie politique à travers la planification et la stratégie polycentrique de résolution des problèmes. Ceci va permettre l’émergence d’une Afrique inclusive où tout le monde compte, et les citoyens se sentent reconnus et responsabilisés, ce qui facilitera une atmosphère de paix et de sécurité, et garantira de la justice sociale et la prospérité économique. S’il y a une crise sociale en Afrique c’est parce que la grande majorité de la population se vautre dans une pauvreté abjecte. Le niveau élevé des inégalités est un précurseur de plusieurs défis et problèmes auxquels notre continent est confronté. Jusqu’à que nos citoyens soient intégrés dans les projets de développement, les programmes gouvernementaux ne seront pas centrés sur les personnes. Les divers peuples d’Afrique, indépendamment de leur dotation et de leurs capacités entrepreneuriales, vont continuer à souffrir, tandis que la violence, l’insécurité et la pauvreté seront exacerbées. La domestication de la démocratie, et la restructuration de l’économie politique et la sphère publique peuvent être atteintes grâce à une planification polycentrique, et à la mise en place d’Assemblée Communautaires Autonomes (SGCA) pour une expérience pratique de l’approche inclusive et participative de la résolution des problèmes à tous les niveaux (communautaire, étatique, fédéral, etc.). Les SGCA constituent un mécanisme institutionnel qui vont créer une plate-forme de réflexion et d’inclusion des minorités et des groupes marginalisés (les jeunes, les femmes, les retraités, etc.) pour les réintégrer et les réhabiliter.

L’avenir c’est à l’Afrique de le créer à l’image de la vision du peuple. Nous devons à nos enfants de construire les fondations solides leur permettant d’atteindre nos rêves. Pour que l’Afrique prenne une place centrale dans le monde économique d’aujourd’hui, nous devons nous ouvrir à la concurrence mondiale. Il n’y a tout simplement pas de raccourci vers la réussite, mais l’Afrique doit faire preuve de sagesse dans l’usage des connaissances pour construire son capital intellectuel, sinon elle périra.

La planification polycentrique (décentralisée et particpative) est un mécanisme institutionnel multi-couches et multi-centres qui concerne la réhabilitation des capacités d’auto-administration des collectivités locales en tant que fondement pour reconstruire l’ordre social et économique du bas vers le haut. C’est aussi un processus d’optimisation de l’utilisation des ressources physiques, humaines et institutionnelles en engageant les citoyens dans des relations contractuelles avec l’autorité publique. C’est dans cette approche “ par le bas ” que réside le salut de l’Afrique.

www.libreafrique.org

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Art & Culture. Musique

Jah Bouks Gola call Angola Par Patou Nsimba

Le titre “ Angola ” s’inscrit dans le moule du reggae roots du talentueux Worin Gerol Shaw, aka Jah Bouks. Cette œuvre musicale de haute facture fait vibrer les amateurs de l’art d’Orphée à l’échelle mondiale. À l’instar de Kabaka pyramid, Chronixx, Marla Brown, Iba Mahr, Jah Bouks est considéré comme l’une des étoiles montantes du roots reggae jamaïcain actuel. Le titre “ Angola ” incite à considérer avec ferveur Peter

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Tosh, Bob Marley, sans oublier le combat mené par le rastafarisme contre l’impérialisme. Chaque bémol de cette chanson est une immersion dans l’univers de la Jamaïque natale de l’artiste. Sur ce morceau, l’artiste parle d’égalité, de fraternité, d’unité, mais également du mouvement rastafari et de l’Afrique. “ Le continent noir est ma terre mère, même si je ne m’y suis jamais rendue. Je suis très excitée à l’idée de me rendre un jour ”, révèle Zyon Panton, responsable du label de musique Sunizes entertainement basé en Jamaïque. Jah Bouks se fait témoin d’une jeunesse qui, lasse de toujours regarder en arrière, privilégie une approche positive et une confiance en un avenir meilleur. Cet artiste s’investit auprès des jeunes de sa ville (Port More) en leur inculquant les bonnes valeurs et les principes du rastafarisme. Le jamaïcain s’inspire des situations qui bouleversent le monde. Il dénonce la diaspora africaine disséminée dans les Amériques et les Caraïbes. “ Le salut pour les Noirs consiste à sortir de Babylone : leur émigration


Le Saviez-vous ? vers l’Éthiopie pour retrouver leur identité à travers les pratiques rastafariennes ”, signifie-t-il. L’artiste est plus que révolté : “ L’afro pessimisme est à bouter hors état de nuire. Et de conclure : Haile Selassie I yuh know. Give izes to the holy one of iration, Illey (Rasta, rendons grâce au saint de la création). ” La plupart des rastas considèrent l’empereur Hailé Sélassié, Tafari Makonnen, comme le dirigeant légitime de la terre et le messie : “ Earth’s rightful ruler (dirigeant légitime de la terre) Illey, Jah rastafari (Haile, le messie). ” Tafari signifie “ qui est redouté ” et Makonnen : “ Grand, noble ”. Hailé Sélassié prend ce nom de règne lors de son accession au pouvoir en Éthiopie, pays situé dans la corne de l’Afrique, deuxième plus ancienne nation chrétienne au monde après l’Arménie.

Roots

Worin Gerol Shaw est né à St-Thomas du côté de la Jamaïque. Plus connu sous son nom de scène “ Jah Bouks ”, le reggaeman a débuté la musique à l’âge de 12 ans. Très vite l’artiste quitte St Thomas et rejoint Port More. Jah Bouks, la trentaine mi- révolue, a été très sensible à la dynamique histoire du peuplement de l’île de la Jamaïque. Le rasta est convaincu de ses racines, il lance un véritable appel “ call Angola ”. La Jamaïque, cette ancienne colonie britannique, dont des centaines d’esclaves, entre autres, ngolas, congos, cabindas, cassanjes, matambas, imbangalas et benguelas ont été déportés du royaume Kongo par le Portugal, grande pourvoyeuse de main d’œuvre dans les Amériques et les Caraïbes, a connu l’abolition de l’esclavage en 1833. Le royaume du Kongo, premier royaume chrétien du continent noir, victime de la rapacité des commerçants portugais, était un empire de l’Afrique du sud-ouest. Il s’étendait dans les territoires du nord de l’Angola, de Cabinda, de la République du Congo, l’extrémité occidentale de la République démocratique du Congo et d’une partie du Gabon. L’indépendance du Zimbabwe a été l’objet de l’une des meilleures réussites de la musique afrojamaïcaine. De ce fait, la Jamaïque a confirmé son engagement politique à l’égard du continent noir. Et cette reconnaissance inscrit le roots reggae comme l’une des musiques préférées de l’Afrique australe. Considérée comme un véritable territoire de la sixième région de l’Union africaine, l’île de la Jamaïque affiche une population noire de l’ordre de 80%. Jah Bouks travaille intensivement sur la sortie de son tout premier album. Une sortie qui s’annonce pour 2015. “ Angola ” : un magnifique éloge au reggae engagé, à écouter sans retenue. “ Let mi go, No slave, Toil, Going home, Cry Fi Di Youths, Pretty rebel ”, des titres à vous couper le souffle

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L’ORIGINE DU MOT “ PIQUE-NIQUE ” Quoi de plus bucolique et familial que ce terme que le monde entier a adopté ! Ses origines n’en sont pas moins sinistres. “ Picnic ” est la contraction de “ Pick a nigger ”, “ Ramasser un nègre ”. Et le ramasser non pour l’inviter à une agréable partie de campagne mais pour le lyncher. Contrairement à une idée reçue selon laquelle les lynchages ne seraient liés qu’à la période de la guerre de Sécession et de la Reconstruction, ils se sont poursuivis à haute échelle jusque dans les années 1930, sans disparaître totalement des traditions américaines. Si certains s’opéraient dans le secret absolu et sous la protection des cagoules du Ku Klux Klan, d’autres se déroulaient au grand jour, occasions de véritables réjouissances. On saucissonne et on boit de la bière devant des cadavres en train de se consumer sur les brasiers, devant des corps qui se tordent au bout d’une corde ou sous des fils de fers barbelés qui les ceinturent, on frappe avec des cannes plombées, on élargit les blessures au couteau, au tournevis, avec des ouvre-boîtes ou l’embout métallique d’un parapluie, on coupe des doigts, des oreilles ou des Carte postale. Le lynchage de Rubin sexes pour les Stacy. Les spectateurs, dont quatre offrir autour de jeunes filles. 19 juillet 1935, Fort soi, on mitraille Lauderdale, en Floride. Gelatin les victimes- trois silver print. 8 x 10” mille huit cent trente-trois entre 1881 et 1940, dont 98% de Noirs- et les clichés pris se transforment en milliers de cartes postales. Le lynchage, c’est la distraction des petites villes du Sud, mais l’Ouest et les grandes plaines ne s’en privent pas. On s’y rend en famille, il arrive même que les journaux l’annoncent par voie de presse. On pouvait y trouver au premier rang du spectacle macabre des policiers hilares qui rient de toutes leurs dents. Ces festivités ont reçu deux noms, le “ picnic ” et le “ Friday Night Boot Burnings ”, “ La grillade du vendredi soir ”. Sources : “ L’EMPIRE DU MAL ? Dictionnaire iconoclaste des Etats-Unis ”, Roger Martin, Cherche-Midi, 2005. “ Without Sanctuary ”, Le Lynchage aux Etats-Unis en cent trente photographies. http://withoutsanctuary.org

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Société. Parcours d’une vie

Brahim Boulminate Par Jean Goovaerts

Dès la fin du XIXe siècle, les gnaouas sont identifiés comme une confrérie religieuse populaire. Leurs pratiques thérapeutiques seraient l’héritage de cultes mystiques subsahariens transmis par des générations de subsahariens musulmans installés au Maghreb. A l’origine, les Gnaouas ou Gnawas sont des descendants d’anciens esclaves noirs d’Afrique (Sénégal, Soudan, Guinée, Ghana) déportés au Maghreb par les Arabes. Pour assurer la continuité de leurs pratiques d’origine Peul, Haoussa, Barma, Manjak ou encore Bambara, ces différents peuples ont dû s’adapter en adoptant l’Islam comme religion, tout comme l’ont fait les Afro Américains et les Antillais qui ont dû adopter le christianisme en Amérique.

son bac orientation lettres modernes. De ses études il ne gardera que de bons souvenirs dont l’intelligence de cœur du professeur en littérature arabe et philosophie qui l’a finement inspiré pour les arts. A vingt-et-un an, il décide de venir à Bruxelles. Successivement, il y étudie les arts graphiques et décoratifs à l’Ecole supérieur des arts de Saint-Luc, la sérigraphie à l’Académie des beaux-arts de Watermael-Boitsfort et la peinture à l’Ecole des Arts d’Ixelles tout en assurant son viatique en travaillant dans la restauration. Actif dans le milieu social artistique, il mène avec succès des animations artistiques près du Centre culturel Omar Khayan ainsi que des projets éducatifs comme l’éveil artistique à l’attention des primo-arrivants. Il est, par ailleurs, membre fondateur de l’association artistique “ More creation ”. Brahim travaille dans son propre studio à Bruxelles - Saint-Gilles plus précisément – et il se considère comme un peintre chercheur implacable. Inspiré par Antonio Tàpies, Constantin Brancusi, Picasso, Anselm Kiefer, Manolo Valdés, Banksy et bien d’autres. Il se déplace sur une pente étroite entre abstraction, graphisme et matiérisme : ce mélange unique se fait sentir dans ses propositions et sa lecture plastique.

La musique et les rituels gnaouas trouveraient leur origine dans les cultes d’adorcisme (possession acceptée et cultivée ou transe) sahéliens métamorphosés au fil du temps par l’Islam. On parle de musique Gnaoui, ce qui veut dire “ qui vient de Guinée et du Ghana et qui est riche ”. Cette musique qui a su enrichir et fusionner avec d’autres styles de musique Maghrébine a été aussi une source d’inspiration pour de grands musiciens comme Led Zeppelin, Randy Weston, Jimmy Hendrix, … C’est dans l’esprit musical gnaoui (ou gnawa) que Brahim Boulminate trouve l’essentiel de son sujet-prétexte d’inspiration. Brahim Boulminate est né à Casablanca en 1974. Il a grandi dans le quartier industriel Ain Sebaa, entre ville et océan. Grand sportif et élève studieux, il décroche

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Mais entre son enfance et son adolescence à Casablanca et sa vie de jeune adulte à Bruxelles il y a une différence de taille : avant il n’y avait que des humains, hommes ou femmes, juifs, chrétiens, arabes, blancs ou noirs ; aujourd’hui à Bruxelles, ce n’est plus le même regard : la discrimination crée des clivages cruels et le frère du passé devient celui qui se fait insulter et humilier. Le regard de Brahim s’arrête sur ce clivage de l’être humain qui se présente tantôt comme esclave, tantôt comme être dominant. La question qui le hante porte sur l’histoire humaine et son apparente propension à vouloir toujours s’approprier plus de terres et aussi dominer plus d’autres hommes. “ Que se passe-t-il au fond de l’âme et quelle en est la réalité qui s’exprime dans le miroir des hommes tourmentés par leurs passions, ne recherchant désespérément que leur propre ego dans un monde de moins en moins égalitaire ”.


Brahim Boulminate propose sa propre lecture plastique sur une thématique riche, fragile et terrifiante à la fois par ses nuances culturelles, sociales et historiques. “ La douleur est comme la passion. Pour s’en délivrer, il faut l’assouvir, toute ” a écrit Romain Rolland. Une phrase qui habille parfaitement l’artiste qu’il est. Ses peintures variées, riches en formes et en couleurs, mettent souvent en scène un jeu d’ombre et de lumière, d’apparitions de visages, de silhouettes, de formes parfois définies, parfois indéfinies, concrètes ou diffuses, évidentes ou cachés. Ce sont des promenades mystiques surprenantes d’un monde où la réalité est toujours voilée, saisissante dans une luminosité fugace, cachée dans une sombre opacité. Les figures y sont vivantes, statiques ou en mouvement, alliant souvenirs et expériences nouvelles. On y voyage avec perplexité à la recherche d’une réalité toujours changeante, toujours supposée. Des voyages fascinants qui reflètent à la fois l’objection et l’harmonie. L’objection car ils brisent les limites de l’esprit et l’harmonie car la brisure faite avec doigté et équilibre est ouverture de conscience vers une connaissance accrue de l’incompréhensible, de l’inaccessible, de l’infini. Nullement lié par les formes ni les normes académiques, Brahim Boulminate chante selon les besoins de sa symphonie picturale et il n’hésite jamais à varier en introduisant toute forme de recherches et d’expériences personnelles. Depuis 2008, Brahim expose régulièrement à Bruxelles. Les deux dernières expositions ont eu lieu pour l’une, sous le titre “ Les Talents Belgo-Marocains à l’honneur ”, à la Maison des artistes d’Anderlecht et pour l’autre à la galerie Beffroi à Namur sous le titre «Identités ouvertes ” où Il a présenté une série d’œuvres inspirées de la musique marocaine Gnawa. Une nouvelle exposition se prépare : du 21octobre au 28 novembre 2015 il sera à l’Espace’Magh, 17 rue du Poinçon à Bruxelles où vous pourrez découvrir ses œuvres sous le titre “ In Head ”. N’hésitez pas, vous ne serez pas déçus

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Écho d’Afrique

RD Congo : Les défis d’une véritable décentralisation En mars dernier, le président de la république a promulgué une loi votée en janvier dernier par les députés, portant un nouveau découpage territorial, augmentant le nombre deprovinces de 11 à 26. Si sur le plan juridique le projet de décentralisation est devenu “ faisable ”, l’aboutissement de ce processus, dans la perspective de réforme de l’État, reste incertain au regard de plusieurs défis. La décentralisation est incontournable pour réformer l’État, mais il y a des conditions pour la réussir. Tout d’abord, il s’agit de la performance de l’administration. La République démocratique du Congo est un État où la qualité de l’administration laisse à désirer si on considère l’indice de la qualité de l’administration de la Fondation Mo Ibrahim elle est classée 47 sur 52 pays, avec une note de 32,3 sur 100. Si de manière générale l’administration congolaise a démontré ses limites et ses dysfonctionnements (lenteur, rigidité, complexité, cherté, etc.), comment peut-on espérer que l’addition ex nihlo de nouvelles unités administratives contribuerait à la rendre plus performante ? Certes, il y a des le pays des endroits où la présence de l’administration centrale se fait encore désirer, mais la garantie de services administratifs de qualité aux congolais est plus une question de réallocation optimale de l’implantation des unités administratives que d’une simple superposition de nouvelles couches administratives. Aussi, rappelons que dans un pays où l’on semble officiellement se battre pour améliorer le climat des affaires, en réduisant notamment les tracasseries, il faut signaler qu’un tel découpage générerait sans nul doute la multiplication des centres de décisions et le chevauchement des responsabilités et des intervenants. Une situation qui conduira fatalement à un “ millefeuille ” administratif budgétivore qui ponctionnerait des ressources qui auraient pu être utilisées autrement et de manière plus efficiente.

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Par ailleurs, et dans l’absence d’un cadre juridique délimitant de manière claire et précise les responsabilités de chaque échelon administratif, il se poserait certainement des conflits de compétence. Cela peut conduire à des situations de blocages défavorables au bon fonctionnement de l’administration et nuisibles à la fluidité des affaires. Dès lors, l’implémentation d’un cadre juridique de qualité est un défi de taille pour réussir la décentralisation, surtout dans un pays où l’état de droit demeure très fragile. Un second défi qui conditionne la réussite du processus de décentralisation est celui du financement. S’il est facile de répartir sur papier, il n’est cependant pas simple de financer ce nouveau montage administratif. Il va de soi, que la création de nouvelles provinces se traduira par de nouveaux besoins de financement. On voit très mal comment cela ne peut pas gonfler les dépenses publiques. Par suite, et sachant que l’État ne possède de richesse en dehors celle créée par les contribuables, il est à craindre que la multiplication de ces provinces puisse conduire soit à l’augmentation de la pression fiscale, soit à l’amplification de l’endettement pour financer les nouveaux besoins. À côté de la mobilisation des ressources, se pose un autre problème : celui de leur gestion. D’une part, la RDC est réputée être un des pays les plus corrompus, selon tous les indices disponibles. Ne peut-on pas craindre que ce

financement soit considéré comme un “ business ” pour certains rentiers ? Une véritable aubaine ? D’autre part, l’éventualité d’un conflit entre l’État central ou gouvernement central et les provinces n’est pas à exclure. Cette question se pose dans la mesure où le fédéralisme budgétaire est une épineuse question. La théorie comme la pratique confirment cette réalité. En 2009, les gouverneurs et députés provinciaux envisageaient de lancer des poursuites judiciaires contre le gouvernement central pour non-respect des engagements dans la politique de rétrocession des 40 % des recettes allouées aux provinces, conformément à la constitution de 2006. Toujours en 2009, la Ligue Congolaise de lutte contre la Corruption (LICOCO) avait demandé, dans une lettre au Président Kabila, de prendre des mesures contre les Gouverneurs “ ayant détourné les fonds publics en les traduisant devant la Justice ”. Selon LICOCO, les entités décentralisées n’auraient reçu que 13% du montant envoyés par le gouvernement central. Selon Christian Mwando, ministre des Finances du Katanga, sa province n’aurait reçu que 14% de ce qu’elle devait recevoir. Sur la période 2004-2007, a-t-il indiqué, sa province a enregistré plus de 2 milliards de dollars américains de “ manque-à-gagner ” sur cette rétrocession. La décentralisation se fonde sur le fameux principe de subsidiarité : la prise de décision et la mise en oeuvre des politiques doivent être attribuées à l’échelon le plus bas. En théorie, la décentralisation


L’okapi présente l’avantage de révéler les préférences de chaque individu dans le choix fiscal, de bien public. Elle permet d’expérimenter et de rechercher de meilleures politiques et réduit le pouvoir confiscatoire de l’État central. Or, pour réussir ce défi, il est primordial de bénéficier d’un capital humain de qualité. En RDC, le capital humain a déjà montré ses lacunes et ses limites qui rendent incertaine la possibilité de délégation de pouvoir du centre vers les collectivités locales (analphabétisme, manque de profils pointus en gestion, en management, rareté des profils techniques, etc.). Par ailleurs, le peu de compétences disponibles sont très mal réparties géographiquement. En effet, il y a une forte concentration des personnes instruites surtout dans les provinces de Kinshasa, la capitale, le Bas-Congo, province portuaire et le Katanga. Comment alors alimenter les nouvelles provinces créées en ressources humaines adéquates, si la mobilité est rendue difficile par des infrastructures défaillantes ? Ainsi, si la décentralisation constitue une véritable opportunité pour mettre le pays sur la voie du développement, cette opportunité risque se transformer en une menace si les défis susvisés ne sont pas jugulés par toutes les forces vives du pays. Libreafrique.org

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Écho d’Afrique

L’Afrique de nos rêves… Beaucoup d’Africains ont oublié qu’ils sont africains ! Pour qu’ils arrivent à trouver des solutions aux problèmes qu’ils subissent, ils doivent en comprendre les causes profondes, et appliquer des solutions locales appropriées. La cause fondamentale des pires problèmes réside dans la lutte pour le pouvoir politique, exacerbée par les héritages du colonialisme. Celui-ci fait maintenant partie du passé. Parmi cet héritage, ce qui mérite notre attention est de comprendre l’origine des conflits qui minent le continent. Nombre d’entre eux sont liés au fait que les Africains ont oublié qu’ils sont africains.

Deux formes distinctes de la démocratie La démocratie signifie : “ le pouvoir au peuple ”. Cependant, il existe deux formes distinctes de démocratie. Celle apportée à l’Afrique par les puissances coloniales, et celle qui existait depuis des lustres. La démocratie représentative importée par le colon, permet aux populations, lors des élections, de voter pour des représentants qui prennent ensuite des décisions en leur nom. La démocratie directe est la plus haute forme de la démocratie participative. Dans ce cas, les gens se rassemblent, soit lors d’une réunion publique (un imbizo, lekgotla, Indaba) ou votent lors des référendums pour prendre des décisions sur une base consensuelle. Cette dernière forme est pratiquée en Suisse, avec son système de cantons, et dans certaines zones d’Afrique où le système tribal de la démocratie directe continue de fonctionner. Les puissances coloniales ont partitionné les territoires africains regroupant souvent des gens qui avaient été des rivaux, voire des ennemis, pendant des siècles. Ils ont sapé le pouvoir des dirigeants africains traditionnels locaux et ont fragilisé les anciens processus de décision participatifs des communautés traditionnelles africaines. La démocratie représentative n’a pas bien fonctionné en Afrique.

La démocratie directe a un rôle à jouer en Afrique du Sud L’adoption par l’Afrique du Sud en 1996 d’une constitution basée sur la démocratie représentative ne signifie pas que les formes démocratiques traditionnelles de gouvernance africaines sont exclues. La démocratie directe de style africain est d’ailleurs particulièrement appropriée à la gouvernance locale. Pourtant, de nombreux gouvernements africains élus, à l’image du colon, ont tendance à marginaliser les communautés traditionnelles et à minimiser leur rôle dans

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les processus décisionnels participatifs anciens qui étaient efficaces et pacifiques. Ce déséquilibre crée des litiges et conflits. Par conséquent, nous devons concevoir un système qui allie la démocratie directe d’origine africaine au niveau de la communauté locale à la démocratie représentative héritée des colonisateurs au niveau national et provincial. Faire cela permettrait de rendre aux communautés locales leurs anciens systèmes de prise de décision dans lesquels tout le monde peut participer, ce qui réduirait considérablement les conflits sur l’ensemble du continent.

L’Afrique trahie

“ L’Afrique trahie ” de George Ayittey a alerté le monde sur le manque général de compréhension de la véritable nature du système économique du continent. Il souligne particulièrement que les Africains ne sont pas intrinsèquement socialistes, comme on a tendance à l’affirmer facilement. Pour lui, les communautés africaines ont une tradition séculaire de la propriété privée des maisons, des outils, des ustensiles, et du bétail. La propriété foncière n’est devenue un problème que lors de l’arrivée des Européens.

Les berceaux de l’héritage de l’Afrique du Sud Si les Sud-Africains souhaitent préserver leur patrimoine, il faut que les jeunes puissent apprendre leur langue, leur histoire et leur culture. Il faut que les anciens processus décisionnels consensuels africains soient rétablis et enseignés. Tout cela peut être échangé dans les domaines traditionnels où les communautés ont vécu pendant des décennies, voire des siècles. Le processus de conversion de toutes les terres de la communauté traditionnelle en “ terres appropriées ” est nécessaire pour assurer la sécurité de leur propriété et permettre le rétablissement de la tradition, vitale pour la restauration de “ l’âme de la communauté ”.


Les Africains peuvent tirer profit des connaissances acquises par des nonAfricains

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Nous ne pouvons pas blâmer les seuls colons pour l’oppression et la domination qui perdurent. En effet, les pays africains post-coloniaux n’ont jamais fait d’effort d’introspection depuis le départ des puissances coloniales. Nous devons admettre que nous sommes responsables et qu’il est temps d’utiliser certaines coutumes de nos ancêtres pour enrichir notre système démocratique. Par conséquent, tout en poursuivant la modernisation, nos identités ne doivent pas être sacrifiées pour celles des Européens. Nous devons, à travers les communautés, préserver ces parties de notre patrimoine qui sont d’une grande valeur pour nous et emprunter au reste du monde les choses qui peuvent nous enrichir. Que chacun de nous se réapproprie sa propre identité.

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Les communautés traditionnelles d’Afrique du Sud et leurs leaders sont actuellement dans une position d’impuissance. La nouvelle législation les a dépouillés de leurs droits et de leurs pouvoirs traditionnels au sein de leurs propres communautés. Ils ne peuvent pas prendre et appliquer les décisions consensuelles importantes de la communauté, comme autrefois. Si les jeunes veulent apprendre à être fiers d’être africain, ils ont besoin de voir les dirigeants africains gouverner comme des africains. Pour cela, il faut des réformes : - La Constitution doit être modifiée pour renforcer les pouvoirs et les fonctions des structures traditionnelles et locales; - Les dirigeants locaux et traditionnels ne doivent pas participer à la politique du parti en même temps qu’ils sont au service de leurs communautés. - Les lois doivent veiller à ce que les processus décisionnels consensuels soient suivis au moment de décider sur toutes les questions qui touchent les communautés; - Un processus de coopération doit être élaboré en collaboration avec les différents services de l’Etat dans lesquels les communautés jouent un rôle ; - Les freins et les contrepoids institutionnels appropriés doivent être mis en place pour éviter les abus.

La participation communautaire à tous les aspects de la vie devrait transformer les communautés rurales et locales et réduire leur dépendance envers le gouvernement. De cette façon, la prise de décision sera effectivement dépolitisée. Les structures issues des communautés feront en sorte que toutes les langues, les coutumes, les cultures et les codes moraux de l’Afrique du Sud soient nourris et préservés. Les communautés prospéreront et deviendront des modèles montrant au monde comment fonctionnent les véritables communautés africaines. C’est seulement à ce moment que nous pourrons parler de renaissance de l’Afrique, et que nos enfants ainsi que les enfants de leurs enfants sauront avec certitude qui ils sont et d’où ils viennent. Ils seront en mesure de dire avec fierté : JE SUIS UN AFRICAIN ! www.libreafrique.org

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HORIZONTALEMENT I. Crac Boum Hue, comme le chantait Jacques Dutronc. II. Il dégaze sur commande. • SUDOKU • GRILLE N°287 • FACILE••SUDOKU III. C’est tout flou ! IV. Equilibre un flux. Prénom du père de Nestor. V. Chef arabe. Particule atomique. Facile Difficile VI. Possessif. Les deux extrémités de l’eunuque. Prénom féminin. VII. Bagatelle. Conforme à la loi. 7 6 VIII. En plein dedans. Parfois d’ivoire. Un demi-gamin de Paris. IX. Cristal de grâce. 6 Plaque tout. 8 5 3 X. Entreprise 4 en solo.

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VERTICALEMENT 1. L’ex-dame du téléphone, dans 5 9 2les années 4 50. 6 2. Pris dans les glaces. Premier département de France. 3. Monnaie internationale. Un tout petit peu 4 d’échange 8 2 de brioche. 9 4. Hors norme. 5. Un prénom de Poulain, au cinéma. Langue du sud. 2 3 8 7 1 6. Pistolet électrique. Prénom féminin. 7. Jamais vieux. Changeât d’air. 4 solaire. 7 8 8. Changement de peau. Dieu 9. Relatif au nouveau-né. 1 9 7 3 10. Signal sonore.

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Vous souvenez-vous d’Adèle Slachmuylders ? ENTOURAGE magazine l’avait rencontré dans son édition n° 3, nov. - déc. 2014. Link : http://issuu.com/entourage-mag

Adèle, Personal trainer et instructeur de cours collectifs (Bruxelles et London)

Pour tous nos lecteurs, hommes et femmes, jeunes et moins jeunes, elle revient avec un coaching efficace, des conseils simples et adaptés à tous pour rester en forme... Profitez-en !

Plus de calories pour maintenir vos muscles ! Savez-vous qu’il faut fournir au corps humain, beaucoup plus de calories pour maintenir du muscle que pour maintenir de la graisse ? Au repos, un sportif brûle naturellement beaucoup plus de calories qu’une personne qui ne fait pas de sport. Cela signifie que lorsqu’on perd du muscle ou que l’on ne fait pas d’exercices physiques régulièrement, notre corps brûle moins de calories au repos. Un autre facteur qui ralentit le métabolisme considérablement est le fait de ne pas manger suffisamment ou de sauter des repas. En effet, le corps humain a alors moins de travail à fournir car il est moins sollicité par le processus de la digestion. Bien évidemment manger plus que nécessaire accélère le métabolisme mais si les calories ne sont pas utilisées dans un cycle équilibré, elles seront converties en graisse et stockées par l’organisme.

Mais alors que faire pour maintenir l’équilibre ?

Manger beaucoup en une fois parce qu’on a sauté le repas précédant n’est pas une option. Ne pas manger ou manger trop peu ne sont pas de bonnes solutions non plus. Incontestablement, la meilleure piste pour retrouver le chemin de l’équilibre réside dans l’adoption de bonnes habitudes. Elle consiste à manger au moins trois repas par jour, ou encore manger plus régulièrement 5 petits repas repartis sur la journée pour garder notre métabolisme actif. Bien entendu, il faut accompagner ces bonnes résolutions alimentaires d’un programme d’exercices réguliers trois fois par semaine.

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Pour vous chers lecteurs, voici un entraînement facile à faire à la maison ou dans votre salle de fitness préférée. Les exercices se font les uns à la suite des autres sans repos. Cependant prenez du repos entre chaque exercice lorsque c’est nécessaire. En effectuant ce circuit, vous faites du renforcement musculaire tout en travaillant votre système cardiovasculaire… jackpot ! A vos tenues de sport et bon entraînement ! Débutant : - Répéter le circuit 3 fois avec des répétitions de 15 au lieu de 20. - Exécuter les pompes sur les genoux. Intermédiaire : - Répéter le circuit 3 fois. - Exécuter les pompes sur les genoux Avancé : - Répéter le circuit 5 fois : cela revient à effectuer 100 répétitions de chaque exercice, bravo ! 1) Pompes sur dumbbells x20 2) Squats x20 3) Spider climber x20 (position planche sur les mains, en alternant jambe droite et jambe gauche, ramener le genou au coude) 4) Bicep curl x20 5) Tricep extension debout x20 Adèle, Personal trainer et instructeur de cours collectifs T. +32 475 849 246 (Bruxelles), Facebook : Personal Training at your doorstep

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Santé & Bien-être

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