ENTOURAGE magazine #9 by ENTOURAGE magazine

BELGIQUE 2,50€ • EUROPE 3,50€ — Été /2016 • N09

Rokia Traoré

Une artiste engagée Événement

WAX A WONDERFUL WORLD Rencontre

MARYEM BEN HADJ Mode Homme

ZACOMETI

COVER 2

PRÊT À PORTER POUR HOMME. Service retouche après-vente de qualité.

Passion ― Luxe ― Perfection. La collection Maurizio propose des costumes, des chemises, des cravates, des chaussures en cuir, des boutons de machette, tous les accessoires pour cérémonies (mariage… ) d’une qualité incomparable ! La couture classique et la technologie de fabrication moderne trouvent leur expression dans la collection de luxe MAURIZIO. L’Éternel, Dieu JESUS CHRIST, est le fondateur de cette maison MAURIZIO et de nos vies ! Il est notre berger, on ne manquera de rien ! – Psaumes 23:1

OUVERT DE 10H À 19H

Chaussée de Louvain 4, 1210 Bruxelles ― Tél & Fax : 02-230 90 53 e-mail : aryo-m@hotmail.com ― www.mauriziobelgium.com

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SOMMAIRE

ENTOURAGE magazine est accessible en format électronique sur www.entouragemag.net

32 14

Édito �� 6 Le dessin �� 7 Culture. L’oeil de Jean �� 10 Écho d’Afrique �� 11

Les Africains les plus riches �� 11

Diasporas News �� 12

Top 50 des pays les plus innovants : l’Afrique y est ! �� 12 African Summer School Brussels 1ère édition �� 12 TOGO: Lauréats de « Réussites Diaspora 2016 » �� 12

34 Infos conso �� 13 Événement/Mode �� 14

Wax A Wonderful World: le salon de la mode inspirée d’Afrique �� 14

Homme du moment �� 18

ZACOMETI �� 18

Femme du moment �� 22

Rokia Traoré �� 22

Interview Expert �� 26

Jean-Pierre TSHIBANGU �� 26

Rencontre �� 32

Maryem Ben Hadj �� 32

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SOMMAIRE

22 43

Parcours d’une vie ��

Beauté Été �� 46

Mode femme ��

People �� 47

Echo d’Afrique ��

Kalifa Maiga �� 34

Bridal Beauty �� 36 Respect de la Constitution: Pourquoi les Africains ne suivraient-ils pas l’exemple colombien ? �� 38

40 Joseph Mbungu Nkandanama �� 40 Echo d’Afrique/Tunisie �� 42 La société civile tunisienne: un modèle ? �� 42 Billet d’ambiance �� 44 Mauvais quart d’heure �� 44 J’ai imaginé mon futur �� 45 THABIZÉ Malcolm �� 45 Portrait ��

Comment se protéger du soleil �� 46 Sasha Obama, serveuse dans un restaurant 47 Mort de Prince: 29 personnes affirment être ses héritiers �� 47

Le saviez-vous ? �� 47

Thomas Elkins �� 47

JEUX �� 48 Santé & Bien-être �� 50

Le Pole Fitness �� 51

Bons & cadeaux �� 53

Édito

L’Afrique : terre d’opportunités Avec ce numéro d’été, comme dans chacune des parutions d’ENTOURAGE Magazine, nous espérons vous faire découvrir des talents, connus et moins connus. Des personnes qui font des choses remarquables. Que leurs capacités à rêver et d’innover vous inspirent. De plus en plus d’initiatives ayant pour objectif de promouvoir l’Afrique comme terre d’opportunités voient le jour un peu partout aussi bien au niveau associatif qu’au plus haut niveau. C’est une bonne chose. On constate que la croissance est au rendez-vous. L’Afrique est un marché cible de 54 pays dont 7 seulement représentent la moitié de sa population ! L’immensité de ses espaces, les besoins en biens de consommation… Les grands groupes l’ont bien compris et ont décidé de se lancer à l’assaut du berceau de l’humanité.

Et les diasporas africaines dans tout ça ? Des voix se lèvent pour plaider afin que la jeunesse issue de la diaspora s’engage, s’implique pour l’Afrique, pense l’Afrique en termes de business et d’opportunités à saisir pour elle-même d’abord… Disons-le, le développement du continent suivra. C’est ce que fait notamment le Professeur Jean-Pierre Tshibangu dans l’interview qu’il a accordée à ENTOURAGE magazine (p. 26). Vous avez une histoire, nous la racontons. Alors… Où que vous soyez, « ne vous souciez pas de n’être pas remarqué ; cherchez plutôt à faire quelque chose de remarquable. » (Confucius) Bonne lecture !

La rédaction

ENTOURAGE magazine paraît toutes les saisons, quatre fois par année

ONT COLLABORÉ À CE NUMÉRO Rédactrice en chef : Hortense Djomeda

ADRESSE DE LA RÉDACTION Rue Hubert Heymans 31 1082 Bruxelles redaction@entouragemag.net

Rédacteurs : Adèle Slachmuylders, Jean Goovaerts, Patou Nsimba, Dieudonné Kazadi

Directeur de publication : D. Kazadi, direction@entouragemag.net

Maquette couverture : D. Kazadi, Photo : Jean Goovaerts

Maquette : D. Kazadi

DIRECTION ARTISTIQUE : D. Kazadi PUBLICITÉ : pub@entouragemag.net

PRIX € 2,5 en Belgique. Un abonnement annuel : € 20, votre magazine dans votre boîte aux lettres. Diffusion : AMP Aussi à disposition dans le réseau “ 5T’s ETHNIC ” . SITE INTERNET www.entouragemag.net ÉDITEUR RESPONSABLE Dieudonné Kazadi

NOTE. ©ENTOURAGE magazine. Le contenu de ce magazine peut être COPIÉ ou PHOTOGRAPHIÉ et PARTAGÉ GRATUITEMENT pour usage personnel partout. Mentionnez www.entouragemag.net comme source si vous copiez et diffusez le contenu de ce magazine. Toute utilisation à des fins commerciales doit être soumise à l’approbation expresse préalable de l’éditeur. Toute indication de prix est communiquée sous réserve de modification et de fautes d’impression.

Le dessin

ENTOURAGE printemps 2016 â&#x20AC;&#x201D; 08

PRINCE

19.01.1942 — 03.06.2016 (57 ans) Prince 07.06.1958 — 21.04.2016 (57 ans) « Ali est mon héros depuis que je suis enfant », avait déclaré l’interprète de Purple Rain lors d’une conférence de presse. Prince est décédé le 21 avril 2016. Né Prince Rogers Nelson en 1958 dans le Minnesota, Prince est un chanteur américain culte, dont les albums se sont vendus depuis les années 70 à plus de 100 millions d’exemplaires à travers le monde. Il est considéré par certains comme l’artiste pop le plus doué de sa génération. En plus de trente années de carrière, Prince nous a offert quelques tubes inoubliables comme «Kiss», «Purple Rain» ou encore «I Wanna Be Your Lover». Récompense suprême, celui que l’on a toujours opposé à Michael Jackson entre en 2004 au prestigieux Rock and Roll Hall of Fame

ENTOURAGE printemps 2016 — 08

e g a m m o H

MOHAMED ALI 19.01.1942 — 03.06.2016 (74 ans)

Mohamed Ali est décédé à l’âge de 74 ans à Phoenix (Arizona, USA). Sa famille l’a annoncé dans un communiqué : « Après un combat de 32 ans contre la maladie de Parkinson, Mohamed Ali est décédé à l’âge de 74 ans. Le triple champion du monde des lourds est mort dans la soirée. La famille Ali voudrait remercier tous ceux qui l’ont accompagné par leurs pensées, prières et soutien et demande le respect de son intimité ». Ses obsèques se sont déroulées dans sa ville natale de Louisville

ENTOURAGE printemps 2016 — 08

Culture. L’oeil de Jean

Tony Dee Bokito Bokoma Fin mai dernier, Tony Dee Bokito Bokoma terminait l’enregistrement de son dernier CD dans le studio Brown Sugar à Bruxelles. Pour ceux qui ne le connaissent pas, Tony était le chanteur ténor des orchestres en vogue à Bruxelles et à Liège dans les années 1960 : « Yeye National » et « Los Nickelos ». Avec ce dernier orchestre, il enregistre les chansons qui ont fait la renommée du groupe telles que : Pili-Pili, Léa Lili, Bibi ya poso moko, Maguy panthera, Salve Regina, Eminence, … En 1970 il s’envole pour Kinshasa où il fonde l’orchestre « Tabou National ». En 1975 il est engagé à la SOZACOM - Société Zaïroise de Commercialisation des minerais, une filiale de la Gécamines – et de 1978 à 1983 il est muté à Bruxelles. Avant de se retirer de la scène, il enregistre encore ses dernières chansons Légionnaire et Éminence (Remix). En 1999, il est remercié par la SOZACOM. Depuis, Tony Dee Bokito Bokoma vit une retraite paisible à Bruxelles et il est revenu à la musique qui est restée sa passion.

Pour preuve ce dernier album dont le titre est « Le Sentimentier » ..

J. Goovaerts

ENTOURAGE printemps 2016 — 08

Écho d’Afrique

Les Africains les plus riches

MIKE ADENUGA, sur la deuxième marche du podium

Selon la liste Forbes des hommes et des femmes les plus riches de la planète (en dollars américains) publiée le 1er mars 2016, Bill Gates est en tête avec une fortune estimée à 75 milliards de dollars. Cette année, Forbes compte 1 810 milliardaires dans le monde. Un nombre en baisse comparé aux 1 826 milliardaires enregistrés 2015. Le magazine américain l’explique par «La volatilité des marchés, la chute du prix du pétrole et un dollar fort.» Pour la première fois depuis 2010, la fortune moyenne des milliardaires a elle aussi baissé de 300 millions de dollars par rapport à 2015, s’établissant ainsi à 3,6 milliards de dollars. Néanmoins, l’écart entre les plus riches et les plus pauvres ne cesse d’augmenter. Aujourd’hui, le top 100 de la liste Forbes posséderait autant que la moitié de la population mondiale selon l’ONG britannique Oxfam.

ALIKO DANGOTE, l’Africain le plus riche du monde

Aliko Dangote (Nigeria), 15,4 milliards de dollars. Malgré une année difficile pour le magnat du ciment qui a vu sa fortune diminuer de deux milliards de dollars, le Nigérian de 58 ans à la tête de Dangote Ciment, le plus grand producteur de ciment du continent, conserve son rang d’homme le plus riche d’Afrique avec une fortune estimée à 15,4 milliards de dollars. En 2015, Aliko Dangote a ouvert des usines en Tanzanie, au Cameroun, en Éthiopie et en Zambie. Il n’est pas prêt de s’arrêter là.

Mike Adenuga (Nigeria), 10,1 milliards de dollars. Il a fait carrière dans les télécommunications, l’industrie pétrolière et l’immobilier. Il détient Globacom, le deuxième opérateur du pays également présent au Ghana et au Bénin. A 62 ans, sa fortune, estimée à 3,5 milliards de dollars en 2015, a presque triplé en un an à cause d’une revalorisation des revenus de Globacom explique Forbes.

NICKY OPPENHEIMER, troisième avec $6,6 milliards

Nicky Oppenheimer, 6,6 milliards de dollars. A 70 ans, l’héritier de la famille Oppenheimer, a fait fortune grâce à l’entreprise familiale d’extraction de diamants De Beers. En 2012, il revend 40 % de ses parts au conglomérat minier Anglo American, fondé 85 ans plus tôt par son grand-père, et empoche près de 5 milliards de dollars. Anglo American détient aujourd’hui 85 % des actifs de De Beers. L’homme le plus riche d’Afrique du Sud a travaillé pendant 37 ans pour Anglo American avant de se retirer en 2011 selon Forbes

DK, d’après lemonde.fr

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Diasporas News

Top 50 des pays les plus innovants : l’Afrique y est !

TOGO: Lauréats de « Réussites Diaspora 2016 »

Le Maroc et la Tunisie sont les seuls pays africains qui figurent dans le Top 50 des pays les plus innovants au monde. Le classement établi par le magazine américain « Bloomberg Business » porte sur la place de l’innovation dans les économies des États.

Le site robertdussey.com (Ministre des Affaires Etrangères, de la Coopération et de l’Intégration Africaine du Togo)rapporte qu’environ deux millions de Togolais vivent en Diaspora, dont une écrasante majorité en Afrique. Ils sont 500.000 à résider ailleurs dans le monde (Etats-Unis, Cananda, Australie, Europe). La France reste le principal pays de résidence avec 10.000 ressortissants.

Tunisie

Les critères retenus pour le classement sont la recherche et développement, la valeur ajoutée manufacturière, la productivité, la densité de la haute technologie, l’efficacité du secteur tertiaire, la concentration de chercheurs et le nombre de brevets. Sur le plan africain, la Tunisie vient en première position avec un score de 51,18 sur 100 (46ème mondial) suivi du Maroc 48ème mondial. Aucun pays du sud du Sahara ne figure dans le classement de « Bloomberg Business » publié le 19 janvier. Bon à savoir, la Corée du Sud, l’Allemagne et la Suède occupent les trois premières places des pays les plus innovants

African Summer School Brussels 1ère édition L’association Renaissance Africaine annonçait l’organisation de la première African Summer School à Bruxelles cet été, en résidence à Vezin. Du 7 au 14 août 2016, la semaine de formation entrepreneuriale avec un regard tourné vers l’Afrique. Elle a pour objectif de promouvoir la pensée des intellectuels africains et de présenter l’Afrique comme terre d’opportunités. Cette première Édition est parrainée par Thierry Hot : fondateur du magazine panafricain Notre Afrik ; et marrainée par Cécile Kyenge, femme politique italienne, Membre du Parlement Européen. Les projets d’entreprise des participants les plus prometteurs, seront sélectionnés pour le concours interne du « Business Incubator4Africa », qui vise à récompenser les meilleures idées d’affaires et de les accompagner dans leur réalisation, par le biais de nos structures partenaires. Pour plus d’information : info@africansummerschool.be

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Cette Diaspora est active, dynamique et contribue au développement du Togo grâce à l’envoi de fonds – 438 millions de dollars en 2014. Longtemps négligés, les Togolais de l’extérieur font désormais l’objet d’une attention particulière des autorités. C’est dans ce cadre que s’inscrit ‘Réussites Diaspora’, un événement inédit qui récompense les talents des citoyens togolais vivant à l’étranger. 200 participants prennent part à cette première édition. ‘Réussites Diaspora’ entend rendre hommage à nos compatriotes dont les actions ont été remarquables dans les secteurs de l’éducation, de la santé, de l’économie, du business, des médias & nouvelles technologies, des sciences et de la recherche, du social et de l’humanitaire, des arts, du sport, notamment, explique Robert Dussey, le chef de la diplomatie togolaise. Un jury indépendant sélectionne les lauréats qui représentent l’exemplarité dans leurs parcours professionnel. Parmi les vainqueurs de ‘Réussites Diaspora’ 2016, Claude GRUNITZKY, Co-fondateur du groupe TRACE, Président et Éditeur en Chef de TRUE Africa LAUREAT CATEGORIE : « MEDIAS, NTIC, SCIENCES ». Sont également consacrés cette année : Le Pr Kodjo Agbossou, directeur Claude GRUNITZKY, Code l’école d’ingéniefondateur du groupe TRACE rie de l’Université Québec Trois-Rivières (UQTR), Canada. Le Docteur Yves Vimegnon, spécialiste dans l’ingénierie de technologies inter-fonctionnelles de données cliniques, Etats-Unis. Benjamin Agboli, premier et seul producteur togolais de whisky à la tête Willimo House Ltd., Ecosse, Royaume Uni. L’Association ‘Mi Le Novisi’. L’ONG est active au Togo dans le secteur de la santé, de la protection sociale, de la culture et l’éducation. Elle est dirigée par Koffi Toulabo. Mablé Agbodan, fondatrice de ‘Mille Couleurs Africa’, un cabinet d’architecture britannique qui, depuis 2015, est également installé à Lomé, Royaume Uni. Le Dr. Tiatou Souho, chercheur en sciences biomédicales spécialisé en microbiologie, virologie et biologie Moléculaire, Maroc

Infos conso

Transfert d’argent Envoi de fonds 24/7

Les Zimbabwéens ont maintenant accès 24/7 à des envois de fonds sur le réseau EcoCash. MoneyGram, un fournisseur mondial de services de transfert d’argent innovants, et Econet Wireless, le premier opérateur de téléphonie mobile au Zimbabwe, a annoncé le lancement d’un nouveau service qui permet aux clients de plus de 200 pays et territoires du monde entier de transférer des fonds via EcoCash, le leader solution de transfert d’argent mobile au Zimbabwe. La nouvelle offre signifie que plus de 4,9 millions d’abonnés EcoCash et les clients de MoneyGram peuvent recevoir des fonds à travers le réseau de EcoCash à tout moment, du jour et de la nuit, et en tout lieu. De plus, les consommateurs peuvent accéder à des services MoneyGram à plus de 20.000 points de EcoCash à travers le Zimbabwe, ou dans toute autre agence MoneyGram dans le monde entier. Le lancement a été célébré en Octobre 2015, au Zimbabwe, en présence de Hervé Chomel, vice-président de MoneyGram en Afrique et d’Anton Luttig, directeur régional de MoneyGram Afrique australe et orientale. « Notre activation avec EcoCash, un chef de file dans le domaine de l’argent mobile du Zimbabwe, favorise la vision de MoneyGram d’élargir notre offre en libre-service afin d’assurer une expérience client inégalée », a déclaré Chomel. « Avec le service, nous offrons des millions de consommateurs, dont beaucoup dans des régions éloignées du pays, l’accès à une méthode rapide, fiable et sécurisé de transférer de l’argent, dont une grande partie est utilisée pour acheter des besoins essentiels de la vie et des dépenses quotidiennes. »

EcoCash est la solution d’argent mobile de deuxième croissance la plus rapide en Afrique

Télécoms

Fin de l’anonymat des cartes SIM prépayées

En Belgique, le gouvernement a approuvé la suppression de l’anonymat des cartes SIM prépayées. Cette mesure

qui devrait entrer en vigueur à l’automne s’inscrit dans le cadre de la lutte contre le terrorisme. Prisées pour leur anonymat, les cartes prépayées sont omniprésentes dans les milieux criminels. L’identification des cartes SIM prépayées doit permettre aux services de renseignements et de sécurité d’identifier plus rapidement les utilisateurs. Les nouvelles cartes prépayées ne seront activées par les opérateurs de télécoms qu’après l’identification de l’utilisateur final. Actuellement, les opérateurs de télécoms conservent uniquement les données d’identification des clients dont la carte SIM est liée à un abonnement. Lorsque la carte est achetée dans un magasin, la carte d’identité sera scannée et les données seront transmises à un opérateur de télécoms. En cas d’achat en ligne, l’identification se fera via la carte d’identité électronique. Les nouvelles règles s’appliqueront non seulement aux nouvelles cartes, mais également aux cartes prépayées qui sont déjà en service. Leurs utilisateurs disposeront d’un délai de six mois pour s’identifier auprès de leur opérateur. Dans le même temps, en France, le gouvernement tend vers la fin de l’anonymat des cartes bancaires prépayées afin de lutter contre le financement du terrorisme. Le débat devrait s’élargir à l’Union Européenne

Télécoms

Le phénomène WhatsApp en Afrique

Sachez que WhatsApp est beaucoup plus populaire que Facebook et YouTube en Afrique. C’est parce que c’est une application de messagerie à bande passante faible. En termes de trafic mobile, WhatsApp est le service qui domine le continent actuellement. Voici pourquoi Facebook l’a racheté pour environ 22 milliards de dollars l’année dernière. Selon Wired.com, WhatsApp est un outil bas de gamme pour l’entrée sur le marché africain. L’idéal pour Facebook. Avec ses limitations de largeur de bande passante dans de nombreux endroits du continent, Facebook, avec ses photos et vidéos, consommerait une grande partie de la bande passante disponible pour les consommateurs. L’application est populaire parce que l’application permet aux gens de s’envoyer des messages sans avoir à payer de frais énormes aux opérateurs. Maintenant WhatsApp a étendu ses services aux appels téléphoniques par Internet. Ça représente près de 11 % de tout le trafic vers et depuis des dispositifs mobiles en Afrique. « Comme les technologies en réseau et téléphoniques ne sont pas aussi matures, et comme les gens ont moins d’argent à dépenser dans les technologies, les applications de messagerie à bande passante faible comme WhatsApp sont devenues la principale passerelle vers Internet dans son ensemble. »

ENTOURAGE printemps 2016 — 08

Événement/Mode

PARIS

Wax A Wonderful World: le sa mode inspirée d’Afrique

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alon de la

Créé par Mary Nguetta, le salon Wax A Wonderful World, vise à mettre à la une la mode et la culture africaine au travers des marques et créateurs qui les valorisent, en leur permettant d’aller à la rencontre de leur public. Wax A Wonderful World c’est aussi un espace shopping avec plus d’une vingtaine de marques présentes pour cette 5ème édition. Des marques qui étaient présentes aux éditions précédentes mais aussi de nouvelles qui sont à leur première participation. De la décoration à la mode pour hommes, femmes ou enfants, le choix des univers est bien vaste. Des marques comme PrincessNicky qui offre une ligne de sacs, chaussures et accessoires mettant en avant le pagne kita (ou kente), tissé et imprimé. A travers cette marque, la créatrice a décidé d’adapter les étoffes traditionnelles à la mode d’aujourd’hui en les mélangeant à d’autres matières telles que le cuir, le satin, le denim ou encore le raphia. Minis collections, séries limitées ou encore modèles uniques caractérisent PrincessNicky. La ligne de maroquinerie faite exclusivement à la main, est réalisée par des artisans ivoiriens en Côte d’Ivoire. Ou My Cosy Eden qui milite pour un intérieur qui vous ressemble et qui ne ressemble à aucun autre. Le mot d’ordre des créatrices: être bien chez soit, c’est le début du bonheur. C’est pour cela qu’elles créent des accessoires de décoration qui se démarquent par leur originalité. Le défi de la marque: vous ouvrir à travers ses créations à un monde de couleurs et de lumière. Mélanger des couleurs, mais aussi des matières, des cultures mais aussi des

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ENTOURAGE printemps 2016 — 08

Wax A Wonderful World: le salon de la mode inspirée d’Afrique idées c’est le maître-mot de My Cosy Eden. Ethniques ? Contemporaines ? Avant-gardiste? Les créations My Cosy Eden c’est un peu de tout ça ! Ou encore Kimy Jolie, une marque pour enfants avec un univers coloré dédié aux petites demoiselles. Une collection de jupes « tutu wax » et d’accessoires aux notes fantaisistes qui mettent le tissu wax à l’honneur. Ce dernier est revisité ici par la magie de l’enfance et vous invite à un voyage coloré au pays des fées et des princesses. Wax A Wonderful World c’est de l’Art et de la Culture. Une galerie réalisée et animée par Cori & Art pour mettre à l’honneur la mode et les textiles africains avec la participation de Carole Onambele Kvasnevski, artiste peintre et les illustratrices Karine Lainez, Haneek. Un coin littérature et découverte avec une sélection de livres et de catalogues pour en apprendre un peu plus sur la mode et les textiles africains. Wax A Wonderful World c’est des animations qui permettent de vivre intensément cet évènement et d’en garder de très bons souvenirs. Parmi les ateliers, il y avait notamment une conférence sur l’art d’attacher le foulard qui a fini sur une démo en direct, un stand de photocall ludique pour immortaliser son passage, des photos street-style pour s’emparer des rues parisiennes et affirmer son style, une dégustation « afro-fooding », une séance de relooking en « African queen » animée par une coach en image pour mettre en valeur les pièces des marques et créateurs participants à l’exposition-femme, et surtout de sublimer les participantes tout en donnant à toutes des outils pratiques pour se créer un joli style. La séance de relooking a été clôturée par un défilé où chacun des looks a été présenté. Wax A Wonderful World c’est aussi un stand Mise en beauté avec des tarifs tout doux, pour profiter de divers services comme la mise en beauté express, le maquillage de jour, le maquillage de soirée ainsi que des conseils beauté et essayer de nouveaux produits. L’atelier DIY avec du wax a fait le bonheur des créatives et des fans de customisation qui ont appris avec une experte à faire un ou plusieurs accessoires avec du wax. Les hommes étaient aussi de la partie avec un défilé 100% hommes qui a mis à l’honneur des marques masculines Par Hortense Djomeda. Crédit photos : ©Marie Claire Chatozlu

ENTOURAGE printemps 2016 — 08

ENTOURAGE printemps 2016 â&#x20AC;&#x201D; 08

Homme du moment

Mode Homme

ZACOMETI Le dandysme urbain et chic Fort des compétences techniques acquises au fil des années, ZACOMETI propose à l’homme moderne et raffiné un dressing complet (costumes, vestes, chemises, manteaux) déclinable en matières et réalisable sur-mesure dans son atelier parisien ! Une ligne ‘Urban chic’ qui se décline aussi dans sa version ‘Classic’. Une ligne que nous vous faisons découvrir à travers une conversation avec son créateur. Qui est Zacometi ? Quelles sont vos origines ?

Le préfixe ZAC ou ZACO vient d’Isaac, mon prénom, et le suffixe METI, la conso-

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nance italienne, pour donner une touche masculine et élégante à la ligne de vêtements. Et j’ai sciemment voulu un nom qui soit évocateur. Mon nom complet est IsaacJoachim Pantaléon, je suis d’origine haïtienne.

D’où vous est venue cette passion pour la mode et la création?

C’est une idée qui m’est venue vers l’âge de 20 ans. J’avais pour habitude de m’habiller autrement, avant. Car j’étais footballeur et j’avais un sens particulier pour les vêtements près du corps. A l’adolescence, j’avais quelques croquis, mais sans pour autant les mettre en œuvre.

Avez-vous été influencé par votre entourage, votre famille ?

Il faut savoir que ma mère est couturière de métier. Elle a travaillé pour plusieurs entreprises et par-dessus tout, pour des particuliers. J’ai baigné dans le monde de la couture mais pas dans la mode. Donc, sans doute, cela vient de ma mère.

vert à l’évolution de la société. Et enfin, un homme qui possède un fort pouvoir d’achat.

Qu’est ce qui vous distingue de la concurrence ?

Vu la position de la marque ZACOMETI, je ne suis pas dans un univers concurrentiel. Car les produits de ZACOMETI sont soient des pièces uniques, soient des séries limitées. Sans compter un travail de proximité, mis en valeur pour répondre à chaque demande spécifique. ZACOMETI est également une image et une identité.

Quelles sont vos influences dans le domaine de la mode?

J’aime la sobriété de Lanvin ou parfois la simplicité de Agnès B. Mais, je ne m’inspire pas vraiment des autres pour créer. Car les bases des vêtements sont établies, il faut apporter sa pierre à l’édifice.

Quel est votre parcours ? Vous a-t-il été facile de vous faire une place dans ce milieu, surtout à Paris ?

J’ai eu un niveau DEUG, philosophie, un BTS action commerciale et un master en marketing et management. Par ailleurs, en stylisme, j’ai fait les cours du soir de MODESTHA, le diplôme en stylisme et modélisme et l’histoire de la mode hommes au CNFDI et une formation de tailleur chez un maître tailleur. Bon, effectivement, être dans le milieu de la mode, à Paris, est très difficile et surtout lorsque l’on est noir. Il y a beaucoup de préjugés. Mais, à mon humble avis, il faut créer et dépasser tout cela. Je n’ai jamais pensé à la difficulté que je peux ou pourrait rencontrer dans le milieu. Mon objectif était de montrer et de vendre partout mes vêtements, mes créations.

Comment définissez vous l‘univers Zacometi ?

ZACOMETI est une ligne de vêtements où créativité et élégance riment avec homme moderne. Pour définir l’univers de ZACOMETI, on pourrait parler « d’URBAN/ CLASSIC CHIC ». Il importe, tout en utilisant des matières provenant de la Haute Couture, de mettre en évidence un concept caractérisant l’homme moderne, sans stéréotype, au regard de la société dans laquelle il vit. Un homme qui soigne son apparence vestimentaire, qui se veut raffiné sans pour autant changer d’identité sexuelle, qui se définit par un état d’esprit urbain, tolérant, et ouvert à l’innovation. Et c’est dans cette mode, reflet d’une époque en évolution permanente, à laquelle ZACOMETI entend s’adapter et apporter sa contribution en tant que marque.

Comment est l’homme Zacometi ?

Un homme mature qui a un sens de tailoring. Un homme qui a confiance en lui-même, qui a un goût particulier pour son image et son corps en général. Un homme ou-

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Quelles sont les matières avec lesquelles vous aimez travailler ?

J’utilise les matières premières de chez Hollande et Sherry, que je commande directement, de Londres, pour le sur-mesure. Sinon, j’utilise de la laine italienne également, pour le prêt-à-porter créateur.

Travaillez-vous par collection ?

J’ai deux collections par an. Le printemps/été, avec un accent un peu plus sur les blazers, et l’automne/hiver, avec les manteaux.

Que pouvons-nous trouver dans votre Concept Store ?

Dans le concept store, il y a des chemises, des pantalons, des blazers, des costumes et des manteaux.

Quelles sont selon vous les qualités nécessaires pour réussir dans le monde de la mode ?

La créativité, le sérieux, les compétences, l’argent, la croyance en soi, la persévérance, une attitude et un comportement.

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Faites-vous beaucoup de défilés à l’étranger ? Dans votre pays d’origine ? Dans les pays africains ?

J’essaie de faire un ou deux défilés, à Paris. Sinon, je suis invité, aux Fashion Weeks, en Europe, souvent en Afrique de l’Ouest, dans les départements d’Outremers français. S’agissant d’Haïti, j’ai été invité à deux reprises, en 2015. Nul n’est prophète dans son pays !!

A quand une ligne féminine ?

Je pense de plus en plus à la gente féminine. Mais, comme dit l’adage, pierre qui roule n’amasse pas mousse. Donc, je développe, la gamme, chez l’homme, et par la suite, je verrai pour la femme.

Quels conseils donneriez-vous à de jeunes stylistes ?

Se former pour apprendre le métier et la croyance en soi Par Hortense Djomeda. Plus d’infos sur www.zacometi.fr

! r e n g A ga

Femme du moment

Rokia Traoré Une artiste engagée Avec « Né so », son 6e album, la malienne Rokia Traoré chante le « chez soi », ce lieu qui abrite notre quotidien, nos rêves. Dans « Né so » aux racines maliennes, aux horizons multicolores, parés de l’ombre de son idole Billie Holiday, d’un texte de l’écrivaine Toni Morisson chanté avec Devendra Banhart, et de la basse de John Paul Jones, elle ouvre plus encore son cœur. Entrons donc « chez Rokia ». Auteur-compositeur-interprète et guitariste malienne, Rokia Traoré est née le 24 janvier 1974 à Kati dans la banlieue de Bamako au Mali. Mais son enfance se déroule au gré des affectations de son père diplomate : Algérie, Arabie saoudite, France et Belgique où elle a étudié à Bruxelles. Rokia évolue donc dans un milieu qui mêle tradition et modernité, en particulier au niveau musical. Son père pratique le saxophone. Quant à la jeune Rokia, elle écoute du jazz, du blues et tout ce qu’un adolescent du monde occidental écoute dans les années 70 et 80. Cependant, Rokia ne se détourne en aucun cas de l’environnement musical de son pays d’origine. Elle se distingue par son style artistique mêlant tradition malienne (musique griot) et modernisme occidental. Dotée d’une voix exceptionnelle, Rokia travaille avec un ami de son père, le vieux maître Massamou Welle qui aide la jeune femme à forger sa voix. A l’âge adulte et après de multiples allers et retours avec son pays, Rokia s’installe sur sa terre natale. Elle ne tarde pas à écrire elle-même quelques chansons dont les influences occidentales mêlées aux sonorités traditionnelles séduisent tout un public de gens de sa génération et d’étudiants. A 20 ans, Rokia est déjà donc une artiste connue dans son pays. Le musicien Ali Farka Touré, star dans son pays, repère Rokia. Il peaufine son apprentissage de la guitare et l’encourage à composer. Le déclic se produit en 1997 quand Rokia concoure pour le prix Découverte Afrique de Radio France Internationale. Avec sa guitare sèche et accompagnée de quelques instruments traditionnels, elle présente un titre sur les enfants, « Mouneïssa ». Présidé par Papa Wemba, le jury est immédiatement

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séduit par cette voix haute et cette personnalité musicale exceptionnelle. Elle remporte donc le prix face à des artistes plus connus et plus expérimentés. Dès ce moment, sa notoriété dépasse les frontières du Mali. Après deux grands concerts coup sur coup à Bamako en décembre 97, les deux parrainés par Oumou Sangare et Habib Koïté, Rokia s’envole en Europe pour y enregistrer son premieralbum. « Mouneïssa » sort donc fin mars 98. Entièrement signé par la jeune femme, les neuf titres de l’album sont écrits et chantés en bambara. Depuis ce premier album, Rokia ne cesse de tourner. Ses débuts sur la scène européenne datent de 1997 lors d’un concert au festival « Musiques Métisses » d’Angoulême. Elle est invitée du Midem 99 (Marché International du Disque) à Cannes pour un concert aux côtés de Sally Nyolo et de Kadja Nin. En 2001, elle est l’une des nombreuses interprètes du titre « Que serai-je demain? » en tant que membre du collectif féminin « Les Voix de l’espoir » créé par Princess Erika. Rokia fait de nombreux concerts. En 2000, la chanteuse sort un deuxième album, « Wanita », qui remporte un vif succès. De nombreux médias, en France (Le Monde), aux Etats-Unis (Billboard, New York Times) ou en Angleterre (Folk Roots), le qualifient de meilleur album du moment, voire de l’année. En 2001, elle donne une tournée européenne en juillet (Italie, Suisse, France, Espagne) et américaine au mois d’août. En 2003 elle sort un nouvel album intitulé « Bowmboï », enregistré en grande partie au Mali, qui oscille entre sonorités africaines et ambiance folk. En 2008, elle donne

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un style plus moderne avec des touches de blues et de rock à son album suivant, « Tchamanché », mais Rokia reste profondément attachée à sa culture musicale, et n’abandonne ni les paroles en bambara ni le n’goni, présents dans ses précédents albums. Encore une fois, elle signe ses chansons, à l’exception d’une reprise de Billie Holiday, « The man I love » qu’elle chante en anglais. En 2009, elle remporte une Victoire de la musique dans la catégorie « musiques du monde » pour ce dernier album. Au printemps 2013, Rokia Traoré dévoile son cinquième album, « Beautiful Africa ». Enregistré à Bristol,dans cet album le son rock se mêle à des sonorités plus traditionnelles. La chanson titre, interprétée en bambara, français et anglais, écrite dans l’urgence avant l’enregistrement, au moment de la guerre au Mali, est une ode à son pays et à l’Afrique. Entre tradition et modernité, et sans renier ses originies, Rokia Traore

trace un chemin particulier dans la création africaine, et malienne en particulier en adaptant sa musique à son temps et à ses préoccupations. Elle mène sa barque avec maestria et talent, parcourant le monde inlassablement pour présenter sa musique. Retournée vivre au Mali depuis plusieurs années, c’est pourtant en Europe que Rokia Traoré a composé son dernier et sixième album, « Né So », paru le 12 février dernier. Un disque très personnel aux mélodies mandingues subtiles et sonorités rock qu’elle a composé après les tragiques événements survenus dans son pays en 2012. Un disque composé en Europe, alors qu’elle était en exil après les tragiques événements survenus dans son pays natal. Un exil que l’artiste ne nomme néanmoins pas comme tel. «Je suis partie quelques mois pour des raisons liées à la scolarité de mon fils, car les écoles étaient fermées à Bamako. Mais après j’y suis tout de suite retournée pour les vacances et j’y suis restée depuis. Il n’y a jamais eu de situation sécuritaire qui m’ont fait

Rokia Traoré avec Hadja Lahbib dans Tout le Baz’Art, émission de la télévision belge.

me sentir en danger à Bamako», a-telle expliqué. Artiste engagée au Mali, avec sa fondation Passerelle, qui vise à aider de jeunes artistes à se professionnaliser, elle fait ce qu’elle sait faire de mieux : de la musique. « Si chacun, à commencer par les politiques, faisait cela, le pays irait beaucoup mieux » insiste-t-elle. Malgré les difficultés, Rokia Traoré met un point d’honneur à monter coûte que coûte, à partir du Mali, des projets solides pour les publics du monde entier. Côté malien, elle se bat pour inculquer aux artistes de la fondation des valeurs fortes : « La dignité s’achète par le travail, chacun peut y accéder » répète-t-elle. Qu’il soit fille de diplomate ou fils de forgeron (Source : Internet)

Par Hortense Djomeda

Rokia Traoré et ses deux choristes dans Othello de Shakespeare. Assise, l’actrice américaine Tina Benko. (Par Toni Morrison – Barbican Hall, Londres, 2012)

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Interview Expert

Jean-Pierre TSHIBANGU Jean-Pierre

TSHIBANGU «...la nouvelle génération peut aussi penser l’Afrique en terme de business pour elle-même. Il y a énormément d’opportunités à saisir. » ENTOURAGE magazine est allé à la rencontre d’une sommité. Le Professeur Jean-Pierre TSHIBANGU Katshidikaya a la réputation d’être travailleur et exigent. Malgré toutes ses responsabilités de haut niveau, sa simplicité et sa disponibilité détonnent. L’associatif est son ADN, nous a-t-il confié. C’est à son bureau de Mons que nous l’avons rencontré. Dès le premier instant de la rencontre, Jean-Pierre TSHIBANGU nous a accordé toute son attention. Soudainement, son sourire sincère et contagieux envahit l’espace. Interview expert.

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Pouvez-vous vous présenter en quelques mots ?

Mon nom est Jean-Pierre TSHIBANGU Katshidikaya. J’ai 59 ans, marié et père de trois enfants. Deux garçons et une fille. Je suis belge d’origine congolaise.

Quel est votre parcours (scolaire, académique) ?

J’ai fait mes études primaires et secondaires au Congo à l’Institut Saint Boniface de Lubumbashi. J’ai été diplômé Ingénieur Civil des Mines en 1983 à la faculté Polytechnique, Département des Mines de l’université de Lubumbashi. J’ai d’abord travaillé pendant deux ans comme assistant à l’Université de Lubumbashi. Ensuite, j’ai travaillé comme ingénieur pour la Gécamines. J’ai du renoncer à cet engagement parce que j’avais obtenu une bourse pour faire ma thèse de doctorat. Et donc J’ai quitté le Congo en 1985 pour faire une maîtrise à la Faculté Polytechnique de Mons qui a continué par une thèse que j’ai présentée en 1993. De là, je suis parti pour deux années à Paris pour l’Institut Français du Pétrole comme chercheur. Après, je suis revenu à Mons comme Assistant Docteur. Et puis, j’ai passé des concours Premier Assistant, Chargé des cours, et puis Professeur tampon. Depuis lors, j’assume les fonctions de Professeur et Chef de Service de Génie Minier à la Faculté Polytechnique de l’Université de Mons.

Pourriez-vous nous parler de vos occupations professionnelles ?

Je ne fais pas que professeur d’Université. Je préside depuis deux ans le conseil d’administration de la MIBA. Je suis directeur de la classe des sciences techniques de l’Académie Royale des Sciences d’Outre-Mer. Je me suis occupé de la coopération universitaire avec l’Université de Lubumbashi pendant treize ans (2001-2014) en tant que responsable des formations doctorales et d’équipements de l’université (J’ai formé des docteurs qui sont des professeurs là-bas). Je suis aussi en contact avec le milieu industriel puisque dans mon service, j’ai des membres qui travaillent sur des projets industriels particuliers.

Que faites-vous le jour où vous n’exercez plus comme professeur d’université ?

Personnellement, je pense qu’avec un agenda aussi chargé que le mien, il y a beaucoup de choses que j’aimerais écrire.

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Moi, je pense que parmi les choses qu’on peut conseiller à la jeunesse, l’abnégation dans le travail. De pouvoir se fixer des objectifs dans la vie et d’essayer de les atteindre en y mettant tout le sérieux voulu. Il faut savoir fixer des priorités dans la vie. Moi, je crois qu’au delà du fait qu’on peut voir quelqu’un comme ça de l’extérieur, j’ai toujours voulu entretenir des relations dans la simplicité. J’ai souvent déploré du reste au niveau africain et congolais en particulier, dès qu’on a une parcelle de responsabilité – je ne parle même pas de pouvoir parce que le vrai pouvoir, il y en a beaucoup qui ne l’ont même pas – on met vite des distances avec des gens surtout avec la jeunesse. Je n’ai pas de souvenir d’avoir refusé une quelconque sollicitation des gens pour leur parler sur des thématiques diverses. J’ai encore donné une conférence sur le Congo le 1er juillet dernier ici à Mons (ndlr : interview accordée le 11 juillet 2016). Je pense qu’il faut retenir comme message : beaucoup travailler, dans la simplicité, garder de bonnes relations avec les gens. Rester conscient que nous venons d’un pays, pour ne pas dire d’un continent qui a beaucoup de choses à rattraper par rapport au reste du monde. Et que ce n’est que par un travail sérieux et soutenu qu’on peut y arriver. Le reste pour moi ce sont des choses tout à fait superficielles. Les titres, tout ça ce n’est pas du tout l’essentiel.

Des personnes importantes dans votre vie ? Quelles sont-elles ? Si vous aviez l’occasion de leur dire ce que vous n’avez jamais dit à personne, que leur diriez vous ?

La famille proche est très importante. C’est le cadre qui permet de vous stabiliser. Mon épouse et mes enfants. Ce sont des gens qui peuvent parfois souffrir des absences répétées. C’est toujours bien qu’ils aient le message qu’on les aime beaucoup. Il y a nos parents bien entendu. Nos frères et nos sœurs. On sait que ce noyau est toujours là. Si on ne vit pas en paix avec sa famille la plus proche, finalement mêmes les performances au niveau professionnel ne peuvent pas suivre. On peut dire, à la limite, qu’une amitié, même si elle tourne mal, on peut faire le vide dans sa tête et se dire que ça va... j’ai tiré un trait là dessus… Mais la famille avec laquelle on vit, c’est plus compliqué. Ce sont des personnes très importantes. Même si je paraphrase Julien Clerc pour dire qu’on n’a pas souvent l’occasion de le dire mais il faut savoir que je les aime beaucoup et qu’ils sont au centre de mes préoccupations.

J’aimerais léguer à la jeunesse (pas seulement congolaise ou africaine) mais à la jeunesse tout court. Quand je prendrai ma retraite, je pourrais laisser libre cours à ma pensée et écrire mes mémoires. Je pense aussi garder, sans trop forcer, une activité d’expertise pour continuer à conseiller notamment sur le Congo. Je crois qu’il y a beaucoup de défis à rencontrer. Je « ...la diaspora africaine en souhaite sincèrement aider le Europe ne joue pas son rôle. » Congo et l’Afrique.

Qu’aimeriez-vous que les gens qui vous rencontrent retiennent de vous ?

(Rires) Je pense que l’expertise est une conséquence car Je travaille quand même dans un domaine particulier.

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Êtes-vous membre d’une ou plusieurs associations? Lesquelles et quel rôle y avez-vous?

Je suis très impliqué dans l’associatif depuis de très longues années. Ca fait presque partie de mon ADN. Ce n’est pas pour m’en vanter mais… Je peux en citer quelques unes. Pour des associations de type amical, je fais partie de l’association des congolais de Mons ; j’ai été président

de SIUMBE (Syndicat d’Initiative de l’Université de MbujiMayi, RDC) ; je suis impliqué dans la construction de la plateforme la Maison du Kasayi depuis quelques années. Au niveau professionnel, il y a l’UNERBEL, une association que nous avons créée avec des collègues de l’UCL et de ULG qui s’occupe de la valorisation du gaz naturel en Belgique. Il y a une autre qui s’appelle « Patrimoine Iguanodon » qui traite de la recherche des squelettes des dinosaures de Bernissart. Et à côté de ça, je fais partie de beaucoup de sociétés scientifiques. Je suis vice Président de la société SBGIMR (Société Belge de Géologie de l’Ingénieur et de la Mécanique des Roches). Je suis aussi membre de l’APTUS qui est l’association qui traite des travaux de warning souterrains. Je suis représentant de la société Internationale de la Mécanique des Roches. Je suis dans la société Internationale des Ingénieurs en Explosifs… La liste n’est pas exhaustive.

De votre récente nomination à la présidence du Conseil d’Administration d’une société minière en RD Congo, souhaitez-vous nous dire un mot ?

Oui. En effet, j’ai été sollicité pour présider le C.A. de la Minière de Bakwanga (MIBA) qui est sur papier la plus grande société industrielle en terme d’exploitation du diamant en R.D. Congo. Mais depuis plusieurs années, elle est dans des difficultés structurelles. Après hésitation, j’ai accepté cette responsabilité en sachant que les choses n’étaient pas simples. Cette société a des problèmes qui peuvent être subdivisés en deux problèmes qui sont purement techniques d’un côté. De l’autre, des problèmes purement juridiques qui ont des relations certaines avec la politique. Personnellement, je ne vois pas de problèmes difficiles à régler au niveau de cette société. Un système de relance de la production est concevable très rapidement. Les marchés existent, etc. Mais nous sommes dans un contexte où au niveau de l’actionnariat, les choses ne se passent pas très bien. Avant la nomination du C.A. actuel, un conflit existait entre les actionnaires principaux. On a mis de l’énergie pour y ramener un peu d’ordre. Lorsque les choses ont commencé à fonctionner et que tout le monde est revenu autour de la table. On a été rattrapé par beaucoup d’autres choses. Il y a des chinois qui sont rentrés dans la société par des actions en bourse à partir de l’extérieur du Congo.

Il faut savoir qu’au départ, l’État congolais est majoritaire avec 80% de parts. Les 20% étaient détenus par SIBEKA (filiale de UMICORE), une société de droit belge. SIBEKA a été rachetée par MWANA AFRICA qui était cotée sur la place de Londres. Des chinois ont pris le contrôle de MWANA AFRICA qui est devenu ASA RESOURCE GROUP (société cotée à Londres). La question maintenant est comment vont faire les chinois pour prendre les choses en main ? C’est là que ça devient très compliqué. La réalité est que ces chinois n’ont pas été accueillis les bras ouverts par l’État congolais. A mon niveau, je reste optimiste et me dis qu’il faut qu’on travaille pour donner une vision formelle à cette société. Il ne s’agit pas de discours mais d’une orientation qui aborde les différentes facettes de la société. Par exemple, amener la production à un niveau qui permet de nourrir ses travailleurs dans un premier temps.

Que pensez-vous des diasporas africaines en Europe ? Pensezvous qu’elles peuvent influencer réellement le cours des choses sur le continent Africain ? Comment ?

(Rires) Si je dois qualifier la diaspora (moi compris), je trouve que de manière générale la diaspora africaine en Europe ne joue pas son rôle. Je ne veux pas lui donner le qualificatif de médiocre mais je dirais moyen. Parce que, par exemple, j’ai connu beaucoup des chinois dans les années 80 quand je suis arrivé en Europe (à Mons et à Paris). Maintenant j’ai des relations avec la CUMTB (China University of Mining Technology Beijing). C’est une université spécialisée dans les mines. Et je vois ce que ces gens font chez eux, c’est vraiment impressionnant. Ils ont pu assimiler la science et la technologie au niveau international. Ils travaillent chez eux aujourd’hui, ils créent un savoir faire chinois. Au niveau de la diaspora africaine, j’ai souvent l’impression nous restons chacun dans sa bulle. Très individualiste… « J’ai réussis ma carrière, vous savez. Très bien. Je peux m’afficher partout. Je suis monsieur tel, etc. » On a beaucoup de mal pour nous mettre ensemble afin de traiter les vrais problèmes et faire avancer l’Afrique. A plus de 50 ans après les indépendances, vous constatez sur le terrain que le business de manière générale est sous contrôle étranger. L’exemple du Congo que je connais bien, quand vous voyez des grandes réalisations, on vous dit que ce sont les chinois ou les japonais qui les

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ont faites. Mais c’est quand que les congolais vont faire LEURS propres routes avec leur propre savoir-faire ? On dit que Kinshasa est la capitale mondiale des conférences. Il y en a tout le temps… Mais ce qu’on peut constater c’est que les gens vont aux conférences non pas parce qu’ils veulent y apprendre des choses mais parce qu’on les paie pour ça. Le discours, ça les intéresse très peu. Mêmes les organismes internationaux jouent le jeu. Parfois, dans des pays africains, en discutant avec des hauts cadres formés en occident, au Japon ou ailleurs on se demande pourquoi ils ne reproduisent pas ce qu’ils ont appris à l’étranger dans leurs propres pays ? Vous voyez un ministre des transports africain qui roule avec un 4x4 fumé et il n’y a pas de route ! Et quand vous lui parlez, il n’a pas l’air d’être concerné. Il vous dira ce n’est pas lui le responsable. Mais c’est qui alors ? (Rires) Pourquoi est-il là ? Je n’ai pas dis tout à l’heure pourquoi je me suis retiré de la coopération au bout de 13 ans… Cette coopération m’a emmené à retaper les facultés des Sciences et des Sciences Appliquées à Lubumbashi, au Katanga ; à développer un laboratoire de matériaux de construction à Mbuji-Mayi. Il est vrai qu’il était temps pour moi de passer à autre chose mais je me suis retiré avec un sentiment mitigé. D’un côté, on a formé des gens, on a monté des laboratoires mais à la base pour qu’on puisse accéder aux financements qui m’ont permis de faire tout ça, j’ai dû souvent m’y coller tout seul à écrire les projets alors que ce sont les collègues de là-bas qui devaient le faire. J’avais vite compris que si je ne le faisais pas, je n’y arriverai jamais. Je devais souvent me rendre sur place pour coordonner les travaux et rédiger le document final prêt à être appliqué. Et même là, ce n’était pas facile. Parce que… « l’argent, d’accord, on prend mais on en fait ce qu’on veut. » Alors qu’avec une plus grande implication de leur part dans ces projets, ils pouvaient réaliser de plus grandes choses et plus longtemps. Mais comment influencer le cours des choses concrètement ? Les gens doivent montrer leur engagement. Si on est d’accord, on met des idées sur la table mais aussi la main à la poche pour les financer. Il faut montrer qu’on est capable de voler de ses propres ailes et même qu’après ça, on peut trouver des budgets plus importants...

Que dites-vous à la jeune génération de ces communautés ?

C’est aussi un problème crucial ici en Europe au sens large puisque ces jeunes générations mes enfants en font

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partie. C’est un peu triste de constater que cette jeune génération se sent très peu concernée par l’Afrique. Je ne peux que m’appuyer sur mes propres enfants pour donner mon sentiment. Je les ai emmenés en Afrique, jusqu’au village pour qu’ils découvrent le fait que l’Afrique était encore très reculée par rapport à d’autres pays. En me disant que ça peut les sensibiliser à se motiver pour s’impliquer afin de tirer ça vers le haut. J’avais l’impression que ça ne les concernait pas. C’est peut-être un peu caricatural, mais ils ont vécu ça de manière détachée. Complètement ! Mon impression, de manière générale, est que cette jeunesse – surtout celle qui est née en Europe – pense que l’Afrique c’est le pays de papa et maman et qu’eux ça ne les concerne pas. C’est un peu dommage. Je crois que c’est toujours bien d’avoir des liens avec ses origines. Ça permet de comprendre certaines choses même au niveau culturel. Tout n’est pas à mettre à la poubelle. Il faut arriver à trouver le meilleur moyen de communication pour arriver à impliquer cette jeunesse dans la réflexion ou la démarche globale pour le futur de l’Afrique. Je n’ai pas de solution toute faite à ce niveau là. A côté de l’image caricaturale du type tel est là-bas, il téléphone pour demander 50$ ou 100$, etc. Pour moi, l’Afrique reste un continent avec un potentiel de développement très élevé. Quand on voit le gap qui existe en terme de développement par rapport à d’autres régions du monde, la nouvelle génération peut aussi penser l’Afrique en terme de business pour elle-même. Il y a énormément d’opportunités à saisir. Il y a peut-être là un discours intéressant pour la jeunesse. Il n’y a pas que des aspects négatifs. Sachez bien qu’il y a des communautés étrangères qui y vont. S’ils y vont, c’est parce qu’ils y trouvent leurs comptes. Donc notre jeunesse peut aussi s’impliquer sérieusement et y aller. Cela doit faire partie d’une démarche globale.

Le mot de la fin ?

Le mot de la fin pour moi reste un mot d’espoir. Il y a une jeunesse disponible qui est là et qui ne demande qu’à être canalisée. Que de ressources non valorisées : humaines, terres arables, espaces touristiques, etc. Je suis toujours scandalisé quand je vois une région comme le Kasayi où se trouve la MIBA. Il y pleut abondamment, il y a des nappes d’eau qui sont bien alimentées, il y a un potentiel hydroélectrique et donc de l’énergie verte… Et vous constaterez que les gens n’ont pas d’eau au robinet et n’ont pas d’électricité ! Ça reste des défis qui s’imposent à nous. On ne peut pas s’en détourner. Malgré mes multiples occupations, c’est un peu pour cette raison que j’ai accepté de présider le C.A. de la MIBA et depuis lors je me rends compte qu’il y a beaucoup de choses à apporter làbas. Et rien qu’en méthodes de travail, il y a beaucoup de choses à faire. On doit travailler profondément au niveau humain. Il faudrait multiplier ces genres de choses

Propsos recueillis par Dieudonné Kazadi

Rencontre

Maryem Ben Coach en création d’entreprise

Très professionnelle, Maryem Ben Hadj reçoit et accompagne avec enthousiasme des porteurs de projets d’entreprise au GEL (Guichet d’Économie Locale) de la ville de Bruxelles. Maryem, pétillante de bonne humeur, nous assure que des divers profils qu’elle voit chaque jour, ce qu’elle perçoit, avant tout, c’est la richesse de ces contacts. Laissons-là nous en dire d’avantage ellemême. Rencontre. « Je suis tunisienne d’origine. J’ai quitté mon pays à l’âge de 25 ans. Je suis mariée et maman. Nous avons au total trois enfants dont deux de mon mari (12, 9 et 6 ans). J’ai fait une partie de mes études en Tunisie, à l’université des sciences de gestion à Tunis. C’est une licence. Ensuite, j’ai embrayé sur un master en développement durable à Paris. Professionnellement, je me suis orientée

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vers tout ce qui est ONG et associatif. Et puis, je me suis rendu compte que dans ce secteur là, je ne pouvais pas valoriser toutes les compétences acquises pendant mes études. C’est ainsi que je me suis intéressée à des structures d’accompagnement où je pouvais associer les compétences issues de ma formation de base et l’aspect social. C’est ce qui me correspondait le mieux. Finalement,

Rencontre c’est là dedans que j’ai trouvé ma voie. J’ai commencé à travailler au guichet d’économie locale d’Anderlecht, et ensuite chez Impulse (ex. Agence Bruxelloise pour l’Entreprise). Mon désir d’être au contact du terrain m’a conduite de nouveau vers un guichet d’économie locale mais celui de Bruxelles-Ville cette fois-ci. J’y ai pris la coordination depuis 2011. » Ce qui me motive dans la vie ? « L’une des choses qui me motivent dans la vie, dans mon boulot, c’est de pouvoir aider un maximum de personnes à concrétiser leur projet d’entreprise. L’autre, c’est de voir nos enfants réussir. » Mon travail en quelques mots clés ? « La complémentarité entre l’aspect économique et social est ce qui caractérise ce que je fais. Ça veut dire aider des entrepreneurs à se lancer mais aussi savoir qu’il y a un aspect social fort présent. Il faut savoir que la plus grande majorité de nos porteurs de projet sont dans des situations difficiles. Très souvent, ce n’est pas une envie d’entreprendre mais plutôt un ’ entreprenariat de nécessité…’ parce qu’ils veulent s’en sortir. » Suis-je moi-même une femme entrepreneuse ? (Rires) « Non, non… Je n’ai pas le profil pour entreprendre. J’ai des idées mais c’est tout. A ce jour, la seule chose que j’ai entreprise vraiment, parce que c’était une passion et un hobby, c’est le tournage d’un court métrage quand j’avais trente ans. »

importe. Ça peut durer deux semaines ou deux ans. Le temps que son projet mûrisse… ou qu’elle en lance un autre. » Quelles satisfactions ? « Je n’ai pas du tout un métier monotone. Tous les jours, je rencontre des gens de différentes cultures, avec des personnalités différentes. Je découvre des projets tellement différents chaque jour que je ne m’ennuie jamais. C’est vrai qu’on aide à des tâches très précises qui sont techniques (business plan, plan financier, etc.). En fait les gens sont tellement riches dans leurs manières d’appréhender la vie et dans leur recherche des solutions à leurs problèmes qu’on a jamais la même solution pour le même problème… C’est vraiment très riche. » Quels conseils à quelqu’un qui n’ose pas se lancer dans la création d’entreprise ? Existe-il le meilleur moment pour se lancer ? « D’après mon expérience, il y a un profil entrepreneurial. On observe que la tranche d’âge de 35 à 45 ans est plus active. Ce sont des personnalités averses au risque. Ces personnes osent prendre des risques. Il n’y a pas un moment qui serait propice pour se lancer. Par ailleurs il existe des outils qui permettent de tester son activité avant de se lancer. Dès l’instant que vous avez validé les hypothèses de votre business plan, c’est le moment de vous lancer. » Plus d’infos : www.gel-brussels.be Propos recueillis par Dieudonné Kazadi

Hadj Des critères personnels de succès dans mon métier vis-àvis des porteurs des projets ? « Lancer et pérenniser l’entreprise pendant les trois premières années est l’un des indicateurs de succès. Ça arrive parfois que pendant l’accompagnement, la personne développe plus de confiance en elle. Elle réalise elle-même qu’elle n’est pas faite pour l’entreprenariat et du coup, elle retrouve du boulot et continue dans une toute autre direction. Personnellement, cela aussi, est un indicateur de succès. » La durée d’un accompagnement, limitée ? « On n’a pas de durée déterminée. C’est le temps qui est nécessaire à l’entrepreneur et à son projet qui

Maryem Ben Hadj, Yasmine Votion, directrice du Centre d’entreprises Dansaert et Ibtissam Omari, conseillère à la création d’entreprises au Guichet d’économie locale de Bruxelles- Ville.

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Parcours d’une vie

Partir c’est réussir. C’est l’espoir que nourrissent les familles modestes de certaines régions d’Afrique. Celles-ci sont loin d’imaginer la réalité et les épreuves que doit affronter un mineur loin des siens. Aspiré dans le mouvement migratoire Sud-Nord, Kalifa Maiga, 27 ans aujourd’hui, nigérien d’origine, a quitté son Afrique natale pour une autre destination, loin de Niamey, la capitale du Niger. Mineur non accompagné à son arrivée en Belgique, il est aujourd’hui marié et professionnel de la santé. De Niamey à Bruxelles, Kalifa nous raconte son histoire, ses rencontres, son parcours de vie. « Nous sommes en 2005. Dans le but d’avoir une vie meilleure, je suis parti du Niger avec plein de rêves dans la tête sans savoir où j’allais. J’ai été confié à un passeur. A l’arrivée, les choses ne se passent pas comme espéré. Je me retrouve abandonné, livré à moi-même dans un pays que je ne connais pas. Mon rêve était de partir. A Niamey, mon horizon était bouché. C’est seulement à mon arrivée

Kalifa Maiga « Je suis ce que je suis. Je n’ai pas besoin de la pitié des gens.»

que j’ai découvert que nous étions en Belgique. Je n’ai pas choisi la Belgique. Les personnes qui m’accompagnaient m’ont abandonné. Je me suis retrouvé sans papier. J’ai été conduit dans un centre d’accueil pour mineurs par des personnes de bonne volonté. C’est là que j’ai rencontré Dominique, un prêtre. Il est devenu mon tuteur.

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Parcours d’une vie

Je n’ai jamais rencontré mon père. Je suis né d’une très jeune mère, hors mariage, dans un pays à culture musulmane. Dans ce contexte difficile, c’est ma grand-mère maternelle qui s’est occupée de mon éducation.

J’aimerais que les gens retiennent de moi une image de quelqu’un de motivé. Au travail, je suis quelqu’un qui se donne sans compter et qui fait du mieux qu’il peut.

Je ne parlais pas français quand je suis arrivé en Belgique. Ma scolarisation n’a pas été simple, d’autant plus que j’ai dû travailler pendant mes études. Je suis arrivé à obtenir, à force de courage, le diplôme d’assistant pharmacien. Mais je voulais ajouter une corde à mon arc. C’est pourquoi j’ai entrepris des études d’infirmier. En 2015, j’ai décroché mon diplôme et je travaille depuis lors comme infirmier en salle d’opération dans une clinique de Bruxelles. »

Des personnes importantes dans la vie de Kalifa

« Les personnes dont je parle se reconnaîtront certainement. Dominique, c’est la première personne qui m’a ouvert beaucoup de portes. Et puis il y a eu Denis et Nathalie. Denis, c’est comme un père pour moi. Lui et Nathalie, son épouse, ont beaucoup fait pour moi. Notre premier contact ne présageait en rien tout ce qui a suivi. En fait, nous étions voisins. Moi, j’avais l’habitude d’écouter de la musique ’trop bruyamment’, d’après Denis. Fin stratège, il m’invite chez lui pour discuter. Une fois, deux fois… et depuis, nous sommes devenus aussi proches qu’au sein d’une famille. Jacqueline et Yvan sont des amis de Denis. Ils m’ont beaucoup aidé tout au long de mes études. Denis et Jacqueline sont des membres du Rotary Club Bruxelles Iris. C’est grâce à ce Club Rotary que j’ai bénéficié d’une bourse pour compléter mes revenus d’étudiant et payer mes études. C’est aussi grâce au Rotary Club Bruxelles Iris que j’ai trouvé ce job d’étudiant. Toutes les personnes qui m’ont aidé comptent évidemment pour moi, mais il y a d’abord ma mère, ma grandmère, et Yolanda, mon épouse. »

Des projets d’avenir

« Mes projets d’avenir, c’est devenir père et être heureux en famille. Ma vie est en Belgique aujourd’hui. J’ai besoin de continuer à me former, à me spécialiser dans mon métier. J’ai un demi-frère et une demi-sœur. J’aimerais retourner en Afrique aussi souvent que possible pour revoir ma famille restée là-bas et rencontrer celles et ceux que je n’ai jamais vus. Le plus important pour moi, c’est avoir la santé et être bien entouré. Pendant mon temps libre, il m’arrive de jouer au basket entre amis.

Mon histoire est ce qu’elle est et c’est elle qui a fait qu’aujourd’hui je suis ce que je suis. Il y a beaucoup de gens formidables qui en font partie. Je n’ai pas besoin de la pitié des gens. J’ai besoin d’être considéré comme tout le monde et que les gens me voient tel que je suis aujourd’hui, un homme heureux. Quand on a 16 ans en Afrique, l’Europe c’est le rêve, l’espoir d’une vie meilleure, différente d’une vie à Niamey. Si j’ai réalisé ce rêve, c’est parce que j’ai eu toujours la chance de rencontrer les bonnes personnes aux bons moments » Propos recueillis par Dieudonné Kazadi

ENTOURAGE printemps 2016 — 08

Mode femme

Bridal Beauty By L’Artiste Qui Peint

Kathleen Chapin, est plus connue sous le nom de « L’artiste qui peint », est une vraie fée, passionnée de création capillaire sur cheveux naturels afro qui, sans rajout ni extension transforme nos touffes crépues en parures. Elle nous présente ici sa première collection BRIDAL BEAUTY, réalisée en collaboration avec la talentueuse Make Up Artist, Jessica Crater, pour sublimer nos têtes le jour J. Je trouve votre nom assez original, pouvez vous nous expliquer d’où ça vient ?

L’Artiste Qui Peint. Ce pseudo est né de ma première passion pour la peinture et pour l’art en général.

D’où vous vient la passion pour la coiffure ?

Cette passion pour la coiffure vient de l’histoire même du cheveu naturel bouclé, frisé et crépu. Longtemps caché, dénigré, maltraité et sous estimé, j’ai eu envie de le valoriser, de lui redonner son titre de noblesse. Ce cheveu ne cesse de me surprendre tous les jours par son potentiel insoupçonné.

Avez-vous fait une école de coiffure ou une formation dans le domaine ?

Je suis autodidacte. Je n’ai pas fait d’école de coiffure.

De quoi vous inspirez-vous pour créer vos coiffures ?

L’inspiration pour la création de mes coiffes prend naissance dans mes émotions, dans la personnalité de chacun et dans l’histoire de la femme.

Pourquoi créez vous des coiffures thématiques et comment trouvez vous vos thèmes ?

Concevoir des coiffures thématiques, c’est montrer que le Cheveu Naturel est universel. C’est le seul cheveu qui s’adapte autant à toutes les techniques de coiffage classiques que sculpturales.

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Avez-vous un salon de coiffure ? Si non, comment trouvez-vous vos clientes ou comment peut on vous contacter ?

Je n’ai pas de salon de coiffure. Je me déplace au domicile de mes clientes. On peut me contacter via l’adresse : lartistequipeint@gmail.com pour toutes prises de rendez-vous.

Travaillez-vous seulement le cheveu naturel et crépu ?

Oui, je ne travaille que le cheveu naturel et crépu pour l’instant.

Pourquoi la collection Bridal Beauty ?

BRIDAL BEAUTY by L’Artiste Qui Peint est ma Première Collection Capillaire, réalisée en collaboration avec la talentueuse Make Up Artist, Jessica Crater. Ces créations capillaires autour du mariage sont une réponse à notre aspiration profonde, celle de valoriser la femme noire et ses cheveux à l’état naturel.

Pouvons nous avoir une idée de vos tarifs ?

Je ne peux pas vous donner mes tarifs sans avoir vu au préalable les cheveux de mes clientes.

Quels sont vos projets futurs?

La seule chose que je peux vous dire, c’est restez connectés car il y aura de belles surprises ! Contact — Facebook : @artistequipeint, Twitter : #lartistequipein, Pinterest : L’Artiste Qui Peint Propos recueillis par Hortense Djomeda

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Echo d’Afrique

Respect de la Constitution: Pourquoi les Africains ne suivraient-ils pas l’exemple colombien ? La Cour constitutionnelle de la Colombie a statué voilà un mois en faveur de la démocratie en prenant une décision on ne peut remarquable dans un pays du Tiers monde où la démocratie a du mal à s’implanter. Elle a refusé un referendum au président Alvaro Uribe qui lui aurait peutêtre permis de briguer un troisième mandat. Comme au Honduras en juin dernier la Constitution est respectée. Au Niger, la dernière tentative du président Mamadou Tandja d’aller contre la Cour constitutionnelle pour s’octroyer un troisième mandat, au même moment que les évènements au Honduras, s’est terminée par le retour au pouvoir des hommes en treillis. L’exemple de M. Bouteflika en Algérie a fait des émules. Mais pourquoi l’exemple de la Colombie ne serait-il pas possible en Afrique ? En s’opposant à ce referendum qui pouvait remettre en cause la limitation des mandats imposée par la Constitution colombienne, la Cour constitutionnelle, dont les textes s’apparentent à ceux des Constitutions africaines, n’a fait que lire le Droit. Cette décision a peutêtre épargné au pays d’éventuels malheurs qui proviennent souvent du non respect des Constitutions dans les pays du Tiers monde. Depuis la décennie 90, les Africains, sommés de respecter les directives données par Mitterrand dans son fameux discours de la Baule, sont passés des dictatures sur fond de coup d’Etat aux démocraties consécutives à des élections pluripartistes. Mais quelques années après, la majorité des premiers présidents élus démocratiquement ont voulu garder le pouvoir par tous les moyens en bravant la constitution censée limiter leur pouvoir. Ils remettent en cause de l’alternance au pouvoir qui pouvait naître des élections libres et transparentes inscrites dans toutes les Constitutions « démocratiques »

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imposées par le pluralisme démocratique. Et des confrontations interethniques, souvent avec destructions matérielles et morts d’hommes s’en suivent. Ce qui montre que la majorité des pays africains ne seraient pas prêts pour une véritable démocratie pluraliste, en dehors de quelques rares exemples tels le Sénégal, le Benin et le Mali où l’alternance au pouvoir s’est faite en respectant la Constitution en ce qui concerne la limitation des mandats. Sans doute pour deux raisons essentielles. Sur le plan social et politique le clanisme et l’ethnicité jouent un rôle très important et souvent négatif au moment des élections en Afrique. L’analphabétisme politique des « larges masses populaires » et l’achat de voix dont elles sont victimes pendant les campagnes électorales peuvent expliquer cela. Elles ne votent pas pour les programmes mais pour les candidats de leur ethnie qui leur ont promis l’amélioration des conditions sociales. Et comme en Afrique, le pouvoir est souvent entre les mains d’ethnies minoritaires comme en Côte d’Ivoire, au Congo, au Rwanda, au Gabon pour ne citer que ces

quelques exemples, les dirigeants craignent une sanction de la majorité « oppositionnelle » si transparence il y avait dans les élections. Mais ce reflexe très manifeste en Afrique paraît moins prononcé en Colombie, en dépit de son passé violent. Une raison qui pourrait justifier l’attitude, et le pouvoir effectif, de la Cour constitutionnelle colombienne. De manière complémentaire, les incitations économiques poussent les dirigeants africains à « s’agripper » au pouvoir en faisant fi de l’ordre constitutionnel. C’est justement leur gestion familiale et clanique des richesses du pays, en complicité avec certaines multinationales protégeant leurs contrats, qui ne permet pas la bonne gouvernance. Les rentes fournies par l’exploitation de ressources naturelles tels le pétrole ou l’uranium dans certains pays comme l’Angola, le Congo, le Gabon et le Niger, expliquent donc in fine les fraudes aux élections et le tripatouillage des Constitutions pour éviter l’alternance au pouvoir. Il est probable que les rentes qu’offre l’exploitation des richesses naturelles intéressent aussi les politiques colombiens. Mais le fait que le pays ait déjà procédé à des réformes pour favoriser le climat des affaires (il est classé 37° par la banque mondiale sur ce plan) induit que les dirigeants y ont à rendre des comptes de leur gouvernance, parce que les rentrées fiscales reposent sur la dynamique des entrepreneurs désormais. Les institutions de l’état de droit peuvent alors s’ancrer plus facilement.

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Dans presque tous les pays africains, on remarque que les majorités présidentielles et les oppositions se regardent en chiens de faïence. Parfois, avant même que les résultats des urnes soient proclamés par les fameuses Commissions indépendantes mises en œuvre pour départager les candidats, les deux camps crient victoire chacun de son côté. L’opposition accuse souvent le pouvoir de fraudes pour gagner le scrutin : une situation avérée l’année passée au Gabon et aujourd’hui au Togo. Ces situations regrettables continuent à fragiliser le continent depuis que les Africains expérimentent la démocratie pluraliste. L’Afrique gagnerait en démocratie si ses dirigeants se faisaient violence en respectant leur Constitution www.libreafrique.org (première parution le 24 mars 2010)

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Seule l’alternance démocratique sur fond d’une bonne gouvernance politique et économique avec respect des limitations des mandats pourrait donner un autre visage à l’Afrique. Aussi les peuples sanctionneraient leurs dirigeants par les urnes. Mais se pose ici ce problème de bonne gouvernance, quand on sait que les hommes politiques africains ne vivent pas d’impôts prélevés pour des services aux citoyens, mais de l’exploitation éhontée de « leurs » ressources naturelles. Ils ne respectent même pas les principes élémentaires de leur Constitution dans la gestion politique et économique de l’Etat car n’ayant pas de compte à rendre à leur peuple.

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Portrait

Joseph Mbungu Nkandanama

Témoignage d’une certaine histoire.

Le 30 juin 1960, le Congo belge devient un État indépendant et naturellement de grandes festivités sont organisées. Pour l’occasion, le Souverain belge, le Roi Baudouin, s’est rendu à Léopoldville devenue Kinshasa depuis. De nombreux discours ponctuent la cérémonie, certains de nature paternaliste encore, d’autres plus nuancés. Un seul marque vraiment les esprits et il sera le seul à rester dans les mémoires : celui prononcé par le 1er Ministre Patrice LUMUMBA. Aujourd’hui, 56 ans plus tard, ne se pose plus la question de savoir si les faits dénoncés par lui correspondaient à la réalité : nous savons que généralement la colonisation ne fût pas une œuvre de charité. La question qui reste aujourd’hui est de savoir si ce discours trouvait sa place dans les circonstances données. Les témoins et surtout les acteurs de cette époque sont de moins en moins nombreux. Joseph Mbungu Nkandanama est de ceux-là. Et non seulement il a vécu les prémisses de l’indépendance du Congo, mais il est aussi un des témoins de ce qu’aura été la colonisation juste après la première guerre mondiale. Joseph Mbungu a aujourd’hui 93 ans et ses souvenirs sont encore bien présents dans son esprit. Papa Mbungu est né en 1923 au Kwango. Son père travaille à Dima pour la Compagnie du Kasaï et sa maman reste au foyer. Joseph suit ses études primaires à Dima et à l’âge de de 8 ans il part pour l’internat à Leverville (Lusanga). En 1935, âgé de 12 ans, il devient moniteur (enseignant) dans l’enseignement à Bandundu, ville située à la confluence des rivières Kwili et Kasaï. Il y a la chance de se faire remarquer par le Père missionnaire Gustave Van Tilborg et il accède aux études moyennes à l’école des moniteurs de Leverville à la mission des Huileries du Congo belge.

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A 18 ans, il termine ses études et le 15 janvier 1942 il est enrôlé dans la Force publique ; il est affecté au Groupe (bataillon) de Chasseurs Motorisés commandé par Émile Janssens. Dans un premier temps, il travaille pour l’aumônier, le père Alain Humpers, mais très vite il sera remarqué par celui qui deviendra le Général Janssens. Après quelques semaines, il devient le secrétaire particulier du Général ce qui suscite pas mal de jalousie près des subordonnés blancs. Ce à quoi le Général Janssens coupe court en affirmant : « Je le préfère à vous les blancs, car vous pouvez être des traîtres alors que lui ne connaît pas les étrangers et il ne pourra dès lors trahir ». Dès ce moment, les blancs le surnomment « le fils du commandant » ! Il exercera cette fonction de janvier à septembre 1942. Ayant tissé un lien de confiance, il cumulera les fonctions de secrétaire, moniteur (enseignant) magasinier, vendeur à la cantine, intendant et tenancier de bar… En septembre 1942, le bataillon est engagé dans les campagnes en Afrique durant la 2e guerre mondiale et Papa Mbungu est chargé de liquider le camp après le départ des troupes. Cela consiste à dresser l’inventaire du matériel restant et de le faire parvenir à l’état-major, ce qui est fait le 15 septembre. Un mois plus tard, Joseph Mbungu est engagé comme

clerc des Pères Jésuites au Collège Albert (devenu Boboto) où il restera en fonction jusqu’au 31 décembre 1958. Après la guerre, il rencontrera fortuitement le Général Janssens au Collège. Ce dernier le saluera avec ce trait d’esprit : « Vous avez raté une belle promenade ». Le bataillon aura en effet participé à de nombreuses campagnes en Égypte, Syrie, Palestine jusque même la Birmanie, où un poste médical sera engagé dans la guerre du Pacifique en soutien à l’armée Américaine. Plus tard, des mercenaires belges s’engageront dans la guerre de Corée. Les coréens se souvenant des soldats de la Force publique, ne croiront pas « ces blancs » qui se prétendent être belges. Cependant, aucune unité de la Force publique ne participera au débarquement en Normandie bien que s’étant entrainé fortement en Égypte sous l’autorité du Général Janssens. Ce dernier s’était rendu à Londres pour proposer au Gouvernement belge en exil de la participation de son bataillon à la délivrance du territoire belge, ce qui lui a été refusé malgré son insistance. A partir de 1954, Papa Mbungu devient journaliste pour « Présence Congolaise », un complément au magazine « Courrier d’Afrique » et il travaille dans un groupe d’une vingtaine de correspondants. En 1958, « Présence Congolaise » devient indépendant et Joseph Mbungu en devient le Président. Durant deux ans, « Présence congolaise » sera la tribune du nationalisme dit « modéré ». Ses bureaux seront installés dans le quartier de Dendale (actuelle commune Kasa-Vubu) près de la commune de Kalamu et de son quartier dit Matonge. Ses diverses activités, ses multiples contacts avant l’indépendance et son charisme font que Papa Mbungu est en relation avec les personnalités congolaises de premier plan en 1959 et 1960, dont Joseph Kasa-Vubu, Joseph Ileo, Cyrille Adoula, Alphonse Nguvulu, … En octobre 1958, avec notamment Patrice Lumumba, Joseph Mbungu fonde le M.N.C, le Mouvement National Congolais. Mais très vite des différents apparaissent au sein du parti et le M.N.C. se scindera en deux : celui de Lumumba et celui de Kalonji. La zone d’influence du premier s’étend

Papa Joseph Mbungu Nkandanama

au-delà de la Province Orientale, tandis que celle du M.N.C/Kalonji est confinée à la région Luba du Kasaï. Aux élections de mai 1960, le premier obtiendra 33 sièges tandis que le second seulement 8. De tout cela, Papa Mbungu a été un témoin actif et il relate son vécu dans une publication : « L’indépendance du Congo belge et l’Avènement de Lumumba » paru chez L’Harmattan en 2008. Avant de nous quitter, Joseph Mbungu Nkandanama m’a confié également que depuis, il avait rédigé d’autres textes qui sont en voie de publication. Je suis persuadé que nombreux sont ceux à attendre son témoignage avec impatience

Par Jean Goovaerts

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Echo d’Afrique/Tunisie

La société civile tunisienne: un modèle ? Malgré de nombreux obstacles auxquels la Tunisie doit encore faire face, elle demeure incontestablement le pays du printemps arabe qui s’en sort le mieux. La société civile tunisienne a largement pris part à la construction «post-révolution» du pays. Ses efforts seront solennellement salués, et ce par l’octroi du prestigieux prix Nobel pour la paix au « quartet » du dialogue national. Quels enseignements pouvons-nous bien tirer d’une telle consécration ? D’entrée de jeu, l’analyse de l’expérience tunisienne ne saurait faire l’économie d’un bref retour sur les faits. Qu’est ce que le «quartet» ? Et quel a été son mérite ? Le «quartet» est un groupement de quatre institutions civiles : la Ligue Tunisienne des Droits de l’Homme, l’Ordre des Avocats, l’UGTT (Union Générale des Travailleurs Tunisiens), et l’Utica (Union Tunisienne de l’Industrie, du Commerce et de l’Artisanat). Il a été formé l’été 2013 à un moment où le pays traversait une profonde crise. A la suite d’assassinats politiques, un soulèvement populaire avait demandé la destitution du pouvoir en place. Partis politiques, islamistes

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et modernistes s’invectivaient. Le processus démocratique était sur le point d’être compromis, et la Tunisie frôlait une guerre civile. Le «quartet» a alors mené un dialogue national long et difficile entre les différentes formations politiques. Son objectif sera atteint, assorti d’une feuille de route : une nouvelle Constitution sera adoptée en janvier 2014, un gouvernement apolitique et provisoire sera installé, et des élections législatives et présidentielles organisées fin 2014. L’expérience de ces quatre groupements volontaires, ayant mené une entreprise de médiation d’une

extrême délicatesse, et permis par là même une alternance pacifique du pouvoir, nous pousse à croire au «possibilisme» d’une démocratisation par la société civile en Afrique, une hypothèse longtemps répudiée par la littérature politologique, qui ne jurait que de la «pénurie» de société civile dans la région. Ceci est d’autant plus méritoire quand l’on voit l’historique de la société civile en Tunisie. Longtemps réprimée depuis l’indépendance, la société civile tunisienne ne connaîtra de véritable essor qu’après janvier 2011. Durant la période pré-révolutionnaire, les motivations à l’étouf-

indépendants, ONG de défense des droits de l’Homme… etc.). La société civile tunisienne change de dynamique après avoir été longtemps dépolitisée.Néanmoins la sagesse recommande de ne pas se laisser obnubiler par les statistiques susvisées. Elles peuvent enchanter certes, mais la société civile tunisienne, en cours de construction, est loin d’être exemplaire quant à sa performance, même si par dessus toutes ses lacunes, elle a pu créer un précédent qui lui a valu un prix Nobel. En effet, plusieurs faiblesses structurelles ont été relevées par le PNUD et nombre d’ONG. D’abord, une professionnalisation insuffisante en matière de gestion associative, à laquelle il faut palier par la formation, l’identification et la capitalisation des histoires à succès, les programmes d’échanges et de jumelage avec des associations étrangères. Ensuite « l’atomisation » de la société civile au lieu de croire en l’union des forces. Si l’apport individuel de chacun de ses acteurs est certain, se fédérer en réseau peut s’avérer doublement utile : l’action menée aura plus d’impact, et les structures inexpérimentées du réseau pourront bénéficier de l’expertise des plus anciennes.

fer paraissent évidentes : qui dit présence de la société civile dit force de résistance et de contestation, alors qu’aucune dictature ne laisserait ériger un contre-pouvoir à son propre pouvoir qu’elle cherche à pérenniser. Nous pouvons toutefois relever que dans une perspective pragmatique, cette hostilité à la société civile diminuera en la faveur d’une fine tolérance à la présence de certaines associations dites de «service», et ce pour deux raisons majeures : d’une part, ces associations compensaient l’incompétence du régime peu ou pas du tout réformateur, et l’aider ainsi à essuyer la faillite de ses choix économiques ; d’autre part, l’accès aux aides et subventions étrangères étaient subordonnées à une politique intérieure digne d’un Etat de droit, d’où la nécessité de simuler en avoir un, en laissant s’installer certaines associations qui feraient croire à une société civile épanouie, et par là même à l’existence d’une démocratie. La période postrévolutionnaire consacrera la libéralisation de la société civile, un concours de circonstances favorables prendra place. Tout d’abord, la promulgation d’une loi des plus avant-gardistes sur les associations (Décret-loi n° 2011-88 du 24 septembre 2011), supprimant les sanctions privatives de libertés et simplifiant les procédures de création. Ensuite, le bénéfice de l’accompagnement de certains programmes d’aide à la société civile, principalement le «PASC Tunisie» de l’Union Européenne. Et à en croire les statistiques de ce dernier, plus de 90 partis politiques et 2300 associations ont été créés depuis janvier 2011. Ces associations compteront désormais des structures dites de «plaidoyer» (médias

Après vient la «polarisation» de la société civile en raison notamment du clivage entre traditionalistes et modernistes. Cette diversité sociétale ne devrait pas s’exacerber en situations conflictuelles, puisque l’on peut toujours – par le biais du dialogue – trouver un terrain de valeurs communes et militer autour de thématiques unificatrices. Enfin les rapports de méfiance entre les acteurs étatiques et la société civile. Ce qui incite à la révision du cadre juridique régissant cette relation, et définir des procédés de concertation. L’idéal étant de parvenir à un partenariat équilibré qui ne ferait pas perdre pour autant son indépendance à la société civile. Cela serait possible entre autres par l’accès à des financements indépendants de l’Etat, en mettant sur pied des projets solides pouvant convaincre les bailleurs de fonds. Cela ne signifie nullement éviter les subventions étatiques, mais que ces dernières ne devraient pas être synonymes d’endossement des actions de l’Etat. La société civile doit pouvoir continuer à jouer son rôle de contre-pouvoir en portant un regard critique et constructif. Ce faisant, la société civile tunisienne avec toutes ses forces et faiblesses a pu s’ériger en partenaire de l’Etat, en pacifiant la transition démocratique. Cela nous apprend qu’une attitude d’immobilisme face à un environnement hostile n’a jamais été une bonne solution. L’enthousiasme et le militantisme «paient» après tout. Ce sont les fondamentaux sine qua none auxquels il faut tacher d’apporter de la méthode. Le changement et la prospérité s’en suivront inéluctablement www.libreafrique.org

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Billet d’ambiance

Mauvais quart d’heure Les enlèvements et les arrestations arbitraires à Mogadiscio, capitale de la Somalie, sont monnaie courante. C’est le cas de Siad Muhammad, manutentionnaire dans un entrepôt de Mogadiscio, qui s’est retrouvé sans raison apparente, dans les mailles de la police locale… Vendredi 5 Janvier 2016, il est 21h30 à Mogadiscio. Des péripatéticiennes bordent la rue du Calvaire. On sent fortement l’odeur de la weed qui envahit l’atmosphère. Une grosse cylindrée portant une immatriculation libérienne roule à tombeau ouvert. Trois hommes dégingandés en tenue militaire à bord d’une jeep ont les canons de leurs AK-47 dirigés vers le ciel. Quatre balles sont tirées. L’une d’entre elles, par ricochet, atteint un passant qui fuyait dans la confusion… Dans les coins et recoins de cette rue située dans un des quartiers phares de la capitale somalienne, on y voit la racaille : des dealers soudanais et des trafiquants de matières premières d’origine éthiopienne. Les contrebandiers n’ont ni honte ni vergogne. L’ambiance n’est pas bon enfant dans ce coin d’Afrique ravagé par la guerre qui frappe La Jamhuuriyadda Federaalka Soomaaliya, depuis 1991. Siad Muhammad quitte son lieu de travail. Il est manutentionnaire dans un grand entrepôt de la place. L’ouvrier arrive dans la rue des Martyrs vers 22 heures 30’ où il est domicilié. À peine franchit-il la porte du hall de son immeuble criblé de balles, Muhammad est interpellé par 4 agents malingres de la police somalienne. Ces derniers effectuent des contrôles d’identité dans l’immeuble. Il semblerait que le lieu abrite des éléments de la milice somalienne Al-Chabaab « le Mouvement des jeunes combattants (« shebab » veut dire jeune) ». Un des agents au nom de Mustapha Sharif s’approche du robuste jeune homme et lui demande de décliner son identité. En une fraction de seconde, l’agent le retourne contre le mur et procède à une fouille systématique du corps. Siad est perdu.

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« Qu’est ce qui se passe ? », demande-t-il. L’agent Mustapha lui répond : « Tu te tais. Bandit de grand chemin. Sois poli ! ». Omar El Saleh, un des policiers, lui fait une clé de bras autour du cou. Aucune résistance de Siad n’est signalée. Il est immobilisé au sol, menotté puis embarqué dans une vielle carcasse datant de la première guerre mondiale. La route qui mène au poste de police est poussiéreuse et le tout-terrain roule à vive allure. Arrivé au commissariat, Siad Muhammad est menotté à un banc. Il tousse atrocement. Oumadjah Farhan, commissaire de police de son état, lui demande s’il souhaitait prendre un verre d’eau. Muhammad refuse et est emmené dans une pièce pour signer un document de pacotille. Il ne comprend plus rien et demande des explications ! Un des agents, Chibani Assouf, lui répond qu’une accusation a été déposée contre lui pour « participation à un groupe terroriste». Surpris, Siad Muhammad lance de façon ironique : « Bravo. Je suis sûr que vous voudriez gravir les échelons dans un pays où les antivaleurs ont pignon sur rue. Êtesvous bien payés ?» Bien après, il est conduit devant l’agent Chokri El Oussani pour une prise d’empreintes digitales et photos. L’agent lui demande s’il voulait prévenir sa famille. Ensuite, Siad Muhammad est conduit dans une pièce étroite où règne une odeur nauséabonde. Quelques minutes plus tard, le cachot se ferme derrière lui. Siad Muhammad est libéré deux jours après. Aucune explication claire de la police n’est fournie lors de sa sortie Par Patou Nsimba

J’ai imaginé mon futur

Footballeur de haut niveau

THABIZÉ Malcolm

Propos recueillis par DK

Peux-tu te présenter en quelques mots ? Quel âge as-tu et d’où viens-tu ?

J’ai 15 ans. Je suis belge et français. Mon père est belge d’origine congolaise et ma maman est franco-malienne. Je fais des études d’économie & langues. Actuellement je suis en 4ème secondaire. Je joue au football dans le club KWV Zaventem. C’est un club de 3ème division interprovinciale.

Qu’est-ce que tu désires devenir dans la vie ?

Mon plus grand rêve est de devenir joueur professionnel de football un jour.

Pourquoi as-tu fait ce choix ?

Pacque j’aime le foot depuis que je suis tout petit. J’admire les grands joueurs et j’ai envie d’être comme eux. La technique des grands joueurs qui évoluent actuellement, cela m’inspire. Jouer au foot est un vrai plaisir pour moi.

Est-ce qu’on peut dire que jouer au football c’est ta passion ? A quel moment est-elle née ?

Oui, c’est une passion. Je joue au foot depuis que j’ai 4 ans. Mon ambition dans le foot c’est jouer à haut niveau. Je veux y arriver en m’entrainant. Je suis prêt à travailler dur pour y arriver. Je sais que je dois faire des efforts quand il faut pour y arriver. Je travaillerai jusqu’à ce que j’y arrive.

Quel est ton modèle si tu en as un ? Et pourquoi cette personne comme modèle ?

Mon modèle c’est Cristiano Ronaldo, le joueur professionnel portugais. Actuellement il joue au Real de Madrid. C’est aussi le capitaine et l’attaquant de l’équipe nationale du Portugal. Je voudrais lui ressembler parce c’est le meilleur. C’est mon modèle parce que je joue au même poste que lui.

Si tu avais eu la chance de réaliser un jour un métier de rêve, que serait-il ?

Je ne sais pas encore si je changerai d’avis un jour mais mon métier de rêve, c’est être footballeur et de jouer au Real de Madrid.

Où et comment t’imagines-tu dans 10 ans ?

Mes études terminées, je me vois en joueur de foot en pleine évolution vers le haut niveau. J’essaierai encore et encore.

As-tu déjà pensé à comment tu vas y arriver ?

Oui, j’essaie de voir les gens qui ont des connaissances dans le foot s’ils peuvent m’aider ou m’orienter. Mon père fait ce qu’il peut pour que ce ne soit pas trop difficile pour moi. J’ai quatorze ans. Je dois encore apprendre. Je le sais.

As-tu quelque chose à dire à nos lecteurs afin qu’ils réalisent également leur rêve ?

Si on veut arriver à quelque chose, il faut se donner les moyens. Il ne faut jamais abandonner jusqu’à ce qu’on y arrive

NDLR : Quelques écoles de football : http://www.kidsfootballacademy.be/ http://www.intersoccermadrid.com/fr/academiede-football http://www.tpmazembe.com/fr/club/katumbifootball-academie http://www.edusportacademy.com/ www.amfoot.ma http://www.aspire.qa/

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Beauté Été Peaux noires ou métissées

Comment se protéger du soleil L’été s’étant bien installé, vous vous imaginez déjà lézarder sur la plage, un livre à la main, vous laissant bercer par le bruit des vagues, et caresser par les rayons du soleil. Pas si vite ! La peau noire ou métisse est naturellement pigmentée, mais ce n’est pas pour ça qu’elle ne peut pas attraper de coup de soleil. Quand on a la peau noire ou métisse, on a tendance à croire que la crème solaire n’est pas indispensable, du moins pas autant que pour les peaux claires. Or, si elles sont naturellement armées contre les UV, les peaux foncées ne sont pas épargnées par les méfaits du soleil : accélération du vieillissement cutané, masques de grossesse, tâches, coups de soleil, mélanome. Alors pas question de sauter l’étape crème solaire. En version lait protecteur, spray ou huile, il existe diverses protections solaires adaptées à votre type de peau. A vous de choisir.

Les bons gestes Les dermatologues classent les types de peaux par phototypes. Classés de 1 à 6, ils définissent la sensibilité de la peau au soleil. Les peaux mâtes, métisses et noires se retrouvent dans les phototypes 4 à 6. Plus riches en mélanine que les peaux blanches, elles jouissent donc naturellement d’une meilleure protection contre le soleil et sont mieux préservées de la pénétration des couches profondes de la peau par les UVA et UVB et de l’apparition précoce des rides. La meilleure façon de se protéger contre le soleil c’est d’éviter de s’exposer lorsque les index UV sont les plus forts, c’est-à-dire quand le soleil est au zénith, entre 12h et 16h. A ce moment où les rayons frappent fort, parasol et et chapeaux sont les meilleurs amis de toutes les peaux.

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Pensez à appliquer votre protection avant d’enfiler votre maillot ou vos vêtements et de vous exposer, quitte à en mettre une nouvelle couche un peu plus tard. Le temps que votre peau chauffe, les rayons sont déjà rentrés en contact avec votre épiderme. A la plage et pendant l’exposition au soleil, il est convenable d’appliquer la crème solaire toutes les 3 à 4 heures et après chaque baignade. Après le soleil, n’oubliez surtout pas d’hydrater votre peau ; les peaux noires sont sujettes à la sécheresse cutanée ! Le soleil est le même partout, alors pensez à vous protéger dès que vous êtes en extérieur, même si ce n’est que pour prendre un verre en terrasse. Si votre soin de jour ou votre BB crème intègre une protection UV, vérifiez tout de même qu’elle soit suffisante. Pensez aussi aux zones sensibles qui sont souvent négligées lors de l’application de la crème solaire comme les mains, les pieds, les oreilles, le contour des yeux, les lèvres, le cuir chevelu.

Quelle crème solaire choisir ? La première chose à faire est d’évaluer quel indice de protection solaire est fait pour votre peau, en fonction de votre phototype. Pour les peaux mates et foncées, on conseille généralement des crèmes solaires indice 15 à 30. Les SPF inférieurs à 15 sont vivement déconseillés. Pour les peaux ébène de phototype 6, souvent un indice 10 peut être suffisant, mais mieux vaut tout de même privilégier un indice 20 lors des premiers bains de soleil de l’année. Quant au choix de la formule, vous êtes libre d’opter pour la texture de votre préférence : lait fluide, huile solaire satinée, spray pratique : à vous de décider. Si les UVB sont la principale cause des coups de soleil, les UVA sont tout aussi néfastes et accélèrent le vieillissement de la peau. Soyez donc attentifs aux étiquettes ou choisissez une crème « nouvelle génération » qui offre une protection contre les rayons infrarouges, en plus des ultraviolets. N’oubliez pas de respecter ces recommandations afin de ne pas endommager votre épiderme et de ne pas augmenter vos risques de cancer de la peau

Par H. Djomeda

People

Le saviez-vous ?

Sasha Obama, serveuse dans un restaurant Une employée comme tout le monde ?

Selon Boston Herald, la fille Obama de 15 ans y apprendrait toutes les ficelles du métier, du travail à la caisse à la préparation des tables. La fille de Barack Obama s’est présentée sur son job d’été sous son vrai prénom, Natasha. La jeune fille n’a pas réussi à passer inaperçue très longtemps. Il y a des signes qui ne trompent pas : « On se demandait pourquoi il y avait six personnes qui aidaient cette fille, puis on a découvert qui elle était » raconte un employé qui se confiait au Boston Herald. Ainsi, Sasha Obama serait une saisonnière presque comme les autres, si l’on fait abstraction des six agents mobilisés pour assurer la sécurité de la fille du président américain aux alentours du restaurant (bostonherald.com)

Mort de Prince: 29 personnes affirment être ses héritiers Les demandes de 29 personnes qui affirmaient être les héritiers de Prince et souhaitaient ainsi une part de l’immense fortune laissée par le chanteur américain ont été rejeté par un juge, mais deux autres candidates pourront éventuellement prouver leurs dires avec des tests génétiques. Selon des documents de justice rendus publics vendredi, le juge Kevin Eide, basé dans le Minnesota, a estimé jeudi que les demandeurs n’avaient pas produit assez de preuves à l’appui de leurs demandes. Comme le chanteur n’a pas laissé de descendant, cela aurait pu leur permettre de potentiellement hériter seuls des plus de 300 millions de dollars laissés par Prince, décédé subitement le 21 avril à 57 ans d’une overdose de médicaments.

Deux héritières potentielles ?

Le juge a toutefois ordonné des tests génétiques pour vérifier les dires de deux héritières potentielles. La première est Brianna Nelson, qui affirme être la fille d’un des demi-frères de Prince, Duane Nelson, un temps en charge de la sécurité du chanteur et décédé en 2011. L’autre est Victoria Nelson, 11 ans, qui serait la fille du fils de Duane Nelson, lui aussi décédé. Pour l’heure, les héritiers immédiats de Prince sont sa sœur Tyka Nelson et cinq demi-frères. Tous se sont mis d’accord après le décès du chanteur pour nommer un administrateur professionnel afin de gérer la succession. (20minutes.fr)

Thomas Elkins Il est l’inventeur du premier dispositif qui a aidé à la conservation des aliments périssables par voie de réfrigération.

Elkins (1819 – 1900) a breveté cet appareil de réfrigération le 4 Novembre, 1879. Dr. Thomas Elkins était pharmacien et membre respecté de la communauté d’Albany. Abolitionniste, Thomas Elkins était le secrétaire du Comité de vigilance. Entre 1830 et la la fin des années 1840, des comités de citoyens ont été formés dans tout le nord des Etats Unis avec l’intention de protéger les esclaves fugitifs qui fuyaient le sud esclavagiste. Pour protéger les esclaves recherchés des chasseurs de primes, le Comité de vigilance fournissaient une assistance juridique, de la nourriture, des vêtements, de l’argent, parfois l’emploi, le logement temporaire. Il aidait les fugitifs à faire leur chemin vers la liberté. Albany avait un comité de vigilance jusqu’à la fin des années 1850. Thomas Elkins était un inventeur passionné et il a conçu de nombreuses améliorations des objets du quotidien. Il vivait à Albany (New York) lorsqu’il a conçu son dispositif de réfrigération, qui assez étrangement pouvait également être utilisé pour stocker des cadavres. Le 11 Avril, 1879 Thomas Elkins a reçu le numéro de brevet 221,222 pour un « Appareil Frigorifique » pour « la nourriture ou des cadavres », qui fournit un récipient pratique et la méthode de refroidissement utilisant l’évaporation de l’eau. En 1805, un inventeur américain, Oliver Evans, conçu la première machine de réfrigération. La première machine frigorifique pratique a été construite par Jacob Perkins en 1834 ; on utilise alors de l’éther dans un cycle de compression de vapeur. Un médecin américain, John Gorrie, construit un réfrigérateur basé sur la conception de Oliver Evans en 1844 pour faire de la glace afin de refroidir l’air pour ses patients atteints de fièvre jaune. L’Ingénieur allemand Carl von Linden, n’a pas breveté un réfrigérateur, mais le processus de liquéfaction du gaz en 1876 qui fait partie de la technologie de réfrigération de base aujourd’hui. Le Brevet de Thomas Elkins était pour une armoire isolée dans laquelle la glace est placée pour refroidir l’intérieur. En tant que tel, c’était un « réfrigérateur » seulement dans le sens ancien du terme, qui comprenait des refroidisseurs non mécaniques. Elkins a reconnu dans son brevet que « je suis conscient que le refroidissement des substances enfermées dans une boîte poreuse ou un bocal en mouillant sa surface extérieure est un processus ancien et bien connu. »

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FAIT DU BRUIT DANS LE STADE FINANCÉ

QUI N’A QU’UNE CELLULE PERDU

CURSUS BROUTILLES

SOLDAT AMÉRICAIN BONHEUR INTÉGRAL

ORDRE DE MARCHE COMBATIVITÉ

HOMOGÈNE PASSÉE SUR LE BILLARD

RÉGIME

MÉTAL PRÉCISE

OBSERVER

STATUES DE CINÉMA

ÉGALEMENT

AUTRE NOM DU FLEUVE CONGO OISEAUX DE MER

UNE DES 9 MUSES DANSES CLASSIQUES DUPÉES PEUPLE D’AFRIQUE

MONNAIE BULGARE ORDURE MÉNAGÈRE

DONNES DES COUPS DE LANGUE

ENZYMES GASTRIQUES

JACUZZI POISSON PILOTE

CONDITION

DANS LE BOUQUET GARNI LUMEN, EN ABRÉGÉ

LOGARITHME CASSER

CLÔT LE COURRIER INTERJECTION OBSTACLE UNITÉ DE MESURE

PUANTEURS CRI ANIMAL

EX-ZAÏRE

ENTRE EN SEINE

SUR UNE BORNE SURVEILLE LA TÉLÉ

ÉTAT AMÉRICAIN UN TRIMESTRE NÉGATION JEU EN ASIE

DEVANCER DIFFICILES

NIVEAUX

BÉQUILLE

Solutions aux jeux en dernières pages du magazine

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GLUCIDE

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FORTISSIMOTS • MOTS CROISÉS 15X15 • “VOYAGES” Auteur : Marie-France Gauthier 1

I II III IV V VI VII VIII IX X

XII XIII XIV XV

www.fortissimots.com

HORIZONTALEMENT I. Ile Bourbon, autrefois. II. Elles sont basses près de l'Equateur. Bonnes à changer. III. Perdu. Ensemble des habitudes. Soleil d'Egypte. IV. Moitié Noirs, moitié Blancs. A moitié étourdi. V. Celui du Poitou fait race. Attrapés. Elles sont volcaniques dans l'explosion du cratère. VI. A l'entendre, il a été mal accueilli. Religion des musulmans. Fin de soirée. VII. Fruit du hêtre. Radis fort. VIII. Petite île des mers chaudes. Il prend sa source dans l'Altaï. Il travaille au pif. IX. Ce que fait l'alizé sur votre peau. Morceau d'épave. Site où on prend l'air. X. Quartier ouest d'Eilat. Fleuve côtier. Boisson-remède. XI. Capitale en Nouvelle-Calédonie. Jeunes saumons. XII. La grande bleue. Il raconte notre vie. Celle des sables fleurit en cristaux. Vache sacrée. XIII. Il a sa pointe en Guadeloupe. C'est nickel. Habitant. XIV. Palmier qui se mange. Bâton armé pour la chasse. XV. Elle a eu sa route à travers l'Asie. Etat d'Afrique occidentale.

VERTICALEMENT 1. Ancienne Isle de France. Bougé. 2. Elle supporte Venise. A mettre parfois le soir, même sous les tropiques. Fleuve d'Italie. 3. Etendu. Métal. Quand l'orpailleur n'est qu'à moitié riche. 4. Racontera. Il nous promène sur l'eau. Terre en mer. 5. Sans chef. Oncle à voir en Amérique. Un peu de temps. 6. Déchiffré. A visiter à Ur. Pour les bijoux. 7. Endroit où aller. Certaines se visitent sous l'eau. 8. Huile turque. Deux lettres du Togo. 9. Du côté du soleil levant. Grande case antillaise. Obtenu. 10. Savant musulman. Celui des Neiges est volcan à La Réunion. 11. Découverte. Déesse-vache. Il vit au vert dans le désert. 12. L'actuelle Ile Maurice. Saint de Bigorre. 13. Cardinaux. Langue des îles de l'Océan Indien. Mot de mal. 14. Dieu marin. Revenu à la vie. 15. Poissons méditerranéens. Celui du Sri-Lanka est excellent. Bonne pour la religion.

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Santé & Bien-être

Adèle, Personal trainer et instructeur de cours collectifs (Bruxelles et London)

Le Pole C’est une activité sportive qui se pratique autour d’une barre verticale. La pratique du pole fitness est un excellent moyen de garder la forme, de tonifier le corps et de travailler le cardio.

Comme dans toute activité sportive, au début, il convient de travailler les bases et de comprendre comment exécuter les mouvements de façon à ne pas se blesser. Tout est une question de technique. Une fois les bases acquises, vous verrez qu’il y a un nombre quasi illimité de mouvements à faire tout en vous amusant. A ce jour, la pratique du pole est encore trop souvent perçue de manière négative, le pole ayant du mal a se défaire de son image d’accessoire pour clubs de striptease. Pourtant, à l’origine, le pole vient du cirque où il était utilisé pour des exercices acrobatiques, sans aucune connotation érotique. Petit à petit les préjugés tombent et le pole retrouve son rôle d’innocent accessoire sportif. Le pole fitness, c’est tout simplement de la gymnastique artistique sur une barre. Les pôles en salle de fitness sont utilisés pour aider les femmes – et les hommes - à développer de la force, de la résistance et de la souplesse. Cette discipline n’est pas uniquement destinée au public féminin mais elle est tout aussi accessible aux hommes – qui d’ailleurs à l’origine, dans les cirques, constituaient la majorité des utilisateurs. N’ayez donc crainte chers lecteurs masculins, vous ne perdrez pas votre dignité en adoptant le pole comme hobby. Bien au contraire, cela peut même augmenter votre charisme auprès de la gente féminine car nombreuses seront les femmes impressionnées par vos capacités à manier le pole due à votre résistance masculine. Le bénéfice de la pratique du pole sera de rendre votre corps plus agile et plus résistant. Grâce à cela, les mou-

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vements fonctionnels que vous faites quotidiennement tel que ramasser un objet par terre, porter vos courses ou encore vous asseoir et vous relever sans efforts vous paraîtront plus faciles. Avoir un corps fonctionnel est un atout indispensable au bien-être de chacun dans notre société contemporaine. C’est un excellent moyen pour vous aider à tonifier votre corps, pour perdre des calories, pour améliorer votre posture, votre souplesse, pour diminuer le stress et aussi pour augmenter la confiance en soi. Alors pourquoi ne pas vous lancer ? En cherchant bien, vous trouverez des informations sur les salles qui proposent le pole fitness près de chez vous.

les bénéfices du pole fitness ? 1) Tonifie l’ensemble du corps, 2) Vous fait perdre des calories, 3) Vous permet de combattre le stress, 3) Améliore vote posture, 4) Améliore la souplesse (meilleure mobilité des articulations), 5) Développe la confiance en soi

Fitness

Adèle, Personal trainer et instructeur de cours collectifs T. : +32 483 423 937 (Bruxelles) Facebook : Personal Training at your doorstep

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SOLUTIONS DES MOTS CROISÉ N°4 “VOYAGES”

HORIZONTALEMENT : I. ILEDELAREUNION. II. LATITUDES. USEES. III. EGARE. RITUEL. RA. IV. MULATRES. ECER. V. ANE. EUS. CENDRES. VI. UE. ISLAM. EE. VII. FAINE. RAIFORT. VIII. ILET. OB. ORL. IX. CARESSE. EP. AERE. X. EI. AA. POTION. XI. NOUMEA. TACONS. XII. MER. CV. ROSE. IO. XIII. PITRE. NI. AME. XIV. PALMISTE. EPIEU. XV. SOIE. GUINEE. VERTICALEMENT : 1. ILEMAURICE. MU. 2. LAGUNE. LAINE. PO. 3. ETALE. FER. ORPAI. 4. DIRA. BATEAU. ILE. 5. ETETE. SAM. TM. 6. LU. RUINES. ECRIN. 7. ADRESSE. EPAVES. 8. REIS. TG. 9. EST. CARBET. EU. 10. ULEMA. PITON. 11. NU. IO. OASIEN. 12. ISLEDEFRANCE. PE. 13. OE. CREOLE. AIE. 14. NEREE. RANIME. 15. SARS. THE. SOEUR.

S U B V E N T V A

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Mots croisés

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