BELGIQUE 2,50€ • EUROPE 3,50€ — Printemps. /2016 • N08
Barly Baruti
Chaos debout à Kinshasa Hommage
PAPA WEMBA La femme du moment
LOUBNA ABIDAR Mode Femme/Coiffure
SEPHORA JOANNES
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SOMMAIRE
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ÉDITO....................................................... L’OEIL DE JEAN ........................................ MUSIQUE .................................................
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Le Roi de la rumba africaine s’en est allé dans l’au-delà ..................................... 9
DIASPORAS NEWS ................................. 12
La braderie des createurs de Paris ..... 12 Bruxelles a rendu un dernier hommage à Papa Wemba.................................... 13 Barly Baruti décoré par la RD Congo .. 13 Chaos debout à Kinshasa .................. 14
ÉCONOMIE/TRANSFERT D’ARGENT ....... 16
MoneyGram ..................................... 16 Paul Voumbo ................................... 18
ÉCONOMIE/TÉLÉCOM ........................... 20
Lebara Mobile .................................. 20
FEMME DU MOMENT ............................ 22
Loubna Abidar ................................. 22
L’HOMME DU MOMENT ........................ 24
Denis Mukwege................................ 24
RENCONTRE .......................................... 26
Fatoumata Fathy Sidibé.................... 26
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SOMMAIRE
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29 SPORT/JUDO ......................................... 29
La lokomotiv Loko ............................ 29
MODE FEMME/COIFFURE ..................... 30
Sephora Joannes .............................. 30
BEAUTÉ PRINTEMPS .............................. 35 ÉCHO D’AFRIQUE/DÉVELOPPEMENT .... 36
Du miracle rwandais au paradoxe congolais ......................................... 36
SPORT /JIU JITSU ................................... 38
Amal Amjahid .................................. 38
ÉCHO D’AFRIQUE/IMMIGRATION .......... 40
Crise migratoire : une responsabilité partagée entre Afrique et Europe .................... 40
SOCIÉTÉ ................................................. 41
Le secret du génie des immigrés ....... 41
38 CARNET ROSE ........................................ 42
Hapsatou Sy et Vincent Cerutti ont un bébé en route .................................. 42 Janet Jackson enceinte de son premier enfant ............................................. 42 Eddie Murphy papa pour la neuvième fois .................................................. 43
LE SAVIEZ-VOUS ? .................................. 43
Sarah Boone .................................... 43
JEUX ...................................................... 44 SANTÉ & BIEN-ÊTRE ............................... 46
Le stretching .................................... 46
BONS & CADEAUX ................................. 49
Édito
Être créatif, question de point de vue ? On a l’impression que les migrations de personnes qui font l’actualité est un phénomène nouveau. Leur déclenchement a plusieurs causes. De nombreux experts sont unanimes pour dire que les mouvements migratoires iront en s’accentuant. Ils se font au profit du système économique global affirment certains tandis que d’autres n’osent pas se l’avouer devant un miroir. Qu’on se le dise une bonne fois pour toutes : ils sont inéluctables. Pour la simple et bonne raison que la vie trouve toujours son chemin.
La richesse, c’est l’autre. De fait, dans les économies qui en bénéficient, les dirigeants n’ignorent pas le pouvoir créatif de ces personnes «étrangères». Elles sont l’essence même du naturel. C’est le propre du vivant «d’aller voir ailleurs si l’herbe est plus verte». Cet attrait vers des pôles développés se comprend donc très bien. Plus près de nous, peut-on imaginer que l’Allemagne soit le seul état visionnaire de l’UE face à l’afflux massif des personnes venues d’ailleurs ? Elle s’ouvre, elle les accueille, elle anticipe et fait le pari du «bien-être tous ensemble» pour l’avenir. Dans tous les cas, l’histoire est là pour prouver que les sociétés les plus ouvertes se développent plus rapidement que les autres. Parce qu’elles sont prêtes au changement et l’acceptent comme moteur de créativité, comme un terreau de l’émergence du génie de l’inventeur. Démonstration a été faite par plusieurs psychologues que voir le monde avec un oeil différent collectivement rendrait les sociétés plus «créatives» et par conséquent plus riches. Faut-il pour autant être un immigré quelque part pour créer ? C’est une question de point de vue. Il y a un secret. C’est ce que tend à démontrer Audrey Duperron dans son article publié en janvier 2016 sur Express.live (voir page 41). Bonne lecture. La rédaction
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ENTOURAGE magazine paraît toutes les saisons, quatre fois par année
ONT COLLABORÉ À CE NUMÉRO Rédactrice en chef : Hortense Djomeda
ADRESSE DE LA RÉDACTION Rue Hubert Heymans 31 1082 Bruxelles redaction@entouragemag.net
Rédacteurs : Adèle Slachmuylders, Jean Goovaerts, Patou Nsimba, Dieudonné Kazadi
Directeur de publication : D. Kazadi
Maquette couverture : D. Kazadi, Photo : Jean Goovaerts
Maquette : D. Kazadi
DIRECTION ARTISTIQUE : D. Kazadi PUBLICITÉ : pub@entouragemag.net
PRIX € 2,5 en Belgique. Un abonnement annuel : € 20, votre magazine dans votre boîte aux lettres. Diffusion : AMP. Aussi disponible dans le réseau “ 5T’s ETHNIC ” . SITE INTERNET www.entouragemag.net ÉDITEUR RESPONSABLE Dieudonné Kazadi
AVERTISSEMENT. Toute copie (même partielle) du contenu de ce magazine doit être soumise à l’approbation expresse préalable de l’éditeur. Toute indication de prix est communiquée sous réserve de modification et de fautes d’impression.
L’oeil de Jean
Le matin du 22 mars 2016, la Belgique a été frappée par deux attentats meurtriers : à l’aéroport national d’abord où deux bombes ont explosé dans le hall des départs et dans le métro bruxellois ensuite où un terroriste a fait exploser sa bombe dans la station de métro Maelbeek. Ce fût l’horreur. La cruauté et l’inhumanité des kamikazes sont et resteront à jamais incompréhensibles certes, mais tout autant inacceptables et lourdement condamnables. Ce sont des crimes. Des crimes aveugles. Des crimes contre l’humanité. Le 22 mars 2016, un grand silence s’est abattu sur la Belgique. Dans les jours qui ont suivi, parmi les reportages il y a eu de nombreux témoignages. Deux d’entre eux étaient particulièrement forts et dignes. Le témoignage d’une victime blessée à l’aéroport et celui du père d’une jeune victime tuée dans le métro. Plutôt que la haine et la colère, ils prônaient la tolérance, le pardon, le respect et l’amour. Témoignages empreints d’une grande humanité. En cela, ils rejoignent le message que Julos Beaucarne a adressé à ses amis cette nuit de février 1975 qui a suivi l’assassinat de sa femme par le jardinier qu’ils avaient engagé, message où l’auteur estime que «c’est la société qui est malade et qu’iI nous faut la remettre d’aplomb et d’équerre, par l’amour, et l’amitié, et la persuasion ». Et de terminer son message par ces mots : « Je prends la liberté de vous écrire pour vous dire ce à quoi je pense aujourd’hui : je pense de toutes mes forces qu’il faut s’aimer à tort et travers. » Alors ensemble, il nous faut apprendre à construire des ponts, non des murs
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Musique
Photo:mtv.com
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Papa Wemba Le Roi de la rumba africaine s’en est allé dans l’au-delà
Papa Wemba avait connu des ennuis de santé en mars 2016. Des informations faisaient état de son hospitalisation pendant 10 jours au Centre Hospitalier Intercommunal André Grégoire à Montreuil-sous-Bois, en France. Invité à la 9e édition du Festival des Musiques Urbaines d’Anoumabo à Abidjan, Papa Wemba s’écroule sur le podium le 24 avril 2016 à 5h du matin devant le public. Il meurt avant même d’atteindre l’hôpital. L’Afrique est en pleurs.
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Né en 1949 dans la région du fleuve Kasaï, Shungu Wembadio Pene Kikumba, l’enfant est nommé Papa parce qu’il est le fils aîné de sa mère. Alors qu’il est encore un bébé, la famille s’installe à Léopoldville (ex. Kinshasa). Son père, ancien soldat qui a combattu dans l’armée belge pendant la seconde Guerre mondiale, est devenu chasseur de gibiers. Sa mère est une pleureuse professionnelle. Elle initie le jeune Shungu à la musique et au chant. Cependant, son père est totalement opposé à ce que son fils devienne musicien et rêve pour lui, d’une carrière de journaliste ou d’avocat.
en Afrique subsaharienne. Son impact dépasse de loin le cadre de la musique. Dans les faubourgs de Kinshasa, étendu sur toute une parcelle d’habitation, le chanteur recrée un village, « Le Village de Molokaï » dont il s’intronise chef coutumier. Au sein du « village », il impose une vraie mode et une certaine façon de mar-
avant que le Zaïrois collabore avec les Européens.
cher. « Molokai »est une ville dans la ville avec ses propres codes et ses propres règles. Vers 1979, il chante quelques mois dans l’orchestre Afrisa International de Tabu Ley Rochereau. Puis en 1980, il fait le tour de l’Afrique avec son tube « Analengo » qui se vend à 60.000 exemplaires.
une soixantaine de 45 tours et plusieurs albums. Dès la fin 1983, il retourne en Europe et y reste huit mois. Son groupe Viva la Musica reste au Zaïre, repris en main par son épouse Amazone.
Le voyageur
Papa Wemba entreprend en avril 1983 des longues tournées dans tout l’est du Zaire, au Rwanda et au Burundi. À ce moment-là de sa carrière, il a déjà enregistré
Jules Presley
En 1966, disparaît le père de Shungu Wembadio. Le jeune homme ne perd alors pas une minute pour enfin assouvir ses ambitions musicales. Il devient chantre à l’église St Joseph du quartier Matongé (quartier de Kinshasa). Papa Wemba se forge une voix très haute. À la fin des années 60, Wemba joue et chante avec différents groupes de la capitale congolaise. Il est profondément inspiré par la chanson anglo-saxonne. Il se fait appeler alors Jules Presley. En 1969, il participe à la naissance de Zaïko Langa Langa. En 1975, Wemba quitte Zaïko. Il monte bien après son propre orchestre ‘Isifi Lokolé’ (Institut de Savoir Idéologique pour la Formation des Idoles). Papa Wemba n’est pas qu’un chanteur. C’est aussi le prince, le « pape » de la SAPE, la Société des Ambianceurs et des Personnes Élégantes. Né au Congo à la fin des années 70, ce mouvement prend toute son ampleur au Zaïre, mais surtout auprès de la diaspora zaïrocongolaise à l’étranger et en particulier en France. La SAPE est un phénomène d’abord vestimentaire fondé sur une élégance flamboyante et exagérée.
Viva la Musica
Papa Wemba crée enfin en 1977 Viva la Musica. À ce moment-là, le jeune homme est une star dans tout le Zaïre et partout
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En 1982, Wemba est envoyé en France par son producteur. Mais au bout de plusieurs mois d’absence chez lui, des rumeurs commencent à circuler sur un éventuel assassinat. Véritable prophète en son pays, presqu’un mythe, Papa Wemba est reçu comme un chef d’état lorsqu’enfin, il rentre. Dès ces année-là, les producteurs européens s’intéressent au cas Papa Wemba, fort prometteur dans des pays où la musique africaine commence petit à petit à exploser. Dépendant d’un contrat exclusif avec le label Visa 80 de Luambo Makiadi, alias Franco, il faut attendre quelques temps
À son retour en juillet 1984, il est de nouveau attendu impatiemment par la population et par son entourage. Il reprend immédiatement les tournées et les concerts avec Viva la Musica. Le phénomène cette année-là : c’est la nuée de touristes japonais qui débarque à Kinshasa et qui s’emballe immédiatement pour la rumba et pour ces artistes qui s’habillent en Yamamoto, célèbre couturier nippon. C’est le démarrage pour Papa Wemba d’une brillante carrière japonaise. Papa Wemba finit par s’installer en Europe en 1986. En 1987, Papa Wemba devient comédien. Il tient le rôle principal dans le film « La vie est belle » réalisé par Ngangura Dieudonné Mweze et Benoît Lamy. Après deux
albums entre 1986 et 1988, « Siku Ya Mungu » et « L’Esclave », il sort en 1988 un album entièrement produit en France par Martin Meissonier… Début 89, Wemba sillonne les EtatsUnis. Puis entre le printemps et l’été, il est présent sur de nombreuses scènes de festival d’Europe, puis il termine l’année 90 à Brazzaville, capitale du Congo, où est organisée pour lui une soirée de gala. Retour au pays du Soleil Levant dans les premiers mois de 1991, mais cette fois, pour enregistrer un album produit par un Japonais. Papa Wemba revient d’Asie avec en fait deux disques en poche, « Le Voyageur » qui réunit de nouvelles versions de titres vieux de 10 à 15 ans, et d’un album live. La promotion du nouvel album, « Le Voyageur » le mène une nouvelle fois à travers le monde à commencer par l’Afrique à partir de juin. La tournée s’achève l’année suivante par l’Europe. En 1993, Shungu Wembadio passe beaucoup de temps avec l’Anglais Peter Gabriel, musicien et créateur du fameux label de world music, Realworld. Déjà, « Le Voyageur » était sorti sur ce label, mais les deux hommes projettent de travailler sur un nouvel album ensemble. Après un retour à la rumba et au soukouss sur l’album « For Idoles », destiné à son public de fans africains, Papa Wemba s’installe quelques temps dans les studios de Peter Gabriel en Angleterre, à Bath, pour enregistrer l’album, « Emotion »’. L’album sort en France en 1995 et les visées commerciales sont très nettement occidentales. Papa Wemba s’est entouré pour l’occasion de son compatriote chanteur et musicien Lokua Kanza pour mettre en valeur son timbre de voix particulier, du claviériste Français JeanPhilippe Rykiel et du producteur anglais Stephen Hague (Pet Shop Boys, New Order). Le succès est énorme en Europe, en particulier grâce à la reprise du tube « Fa Fa Fa Fa (sad song) » d’Otis Redding. À partir du 20 mai, retour sur scène à la Cigale, point de départ d’une tournée française. En septembre, il reçoit avec le Sénégalais Youssou N’dour le premier Trophée de la Musique africaine en tant que meilleur artiste. Puis, à la fin
de l’année, Papa Wemba renoue avec son groupe légendaire Viva la Musica pour un nouvel album « Pôle Position » qui sort début 96. À la fin de l’année, il sort l’album « Wake up » en duo avec Koffi Olomidé. Enorme coup musical et commercial, l’album est un événement jusqu’en Europe. Wemba retrouve Dakar et Youssou N’Dour dès les premiers jours de janvier 1997 pour un duo enregistré dans les studios du sénégalais, Xipii. En effet, le CICR (Comité International de la Croix Rouge) a commandé aux deux hommes un titre créé au profit de l’organisation. En août, nouvel acte purement zaïrois pour Papa Wemba et Viva la Musica avec « Nouvelle écriture », produit par Maïka Munan. Le 9 octobre 97 à la Cigale (Paris), Wemba remonte sur scène au profit de la Croix-Rouge. Les bénéfices du spectacle doivent financer des projets sur le continent africain et en particulier, les programmes de lutte contre les mines antipersonnel. Ce concert marque également le lancement de la campagne « So Why » destinée à encourager la tolérance interethnique. Cette campagne se traduit entre autres par la parution du disque enregistré par Papa Wemba et Youssou N’dour quelques mois plus tôt. « Molokaï », qui sort en juin 98, est le troisième album de Papa Wemba sur le label Realworld. On retrouve sur cet album des chansons anciennes, datant parfois d’une vingtaine d’années, mais rendues intemporelles par la voix si particulière de l’artiste qui applique ici la technique de chant que lui a apprise sa mère. En 1999, Papa Wemba voit deux de ses titres (« Maria Valencia », « Le Voyageur ») choisis par le réalisateur italien Bernardo Bertolucci pour illustrer son dernier film, « Paradiso e inferno ». Son contrat avec Realworld ayant pris fin, Papa Wemba est désormais libre de faire les choix artistiques qu’il veut. C’est ainsi qu’en cette année 1999, sort l’album « M’zée Fula ngenge chez Musisoft. Ce disque est un savant mélange de soukouss évidemment, version pistes de danse et d’autres genres comme le zouk (« Martina B. »), la salsa (Tito Puente est un des invités du CD), etc…
« Bakala Dia Kuba » sort en décembre 2001. Alors qu’il fête ses trente ans de carrière, Papa Wemba concocte un album entre soukouss et musique latino, rumba congolaise et soul avec deux invités de marque que sont ses compatriotes Lokua Kanza et Ray Lema. Le disque est mis sur le marché français alors que l’artiste prépare un grand concert le 31 décembre au Palais Omnisports de Bercy à Paris. Il sera suivi d’un autre grand concert devant 120.000 personnes au stade des Martyrs de Kinshasa en juillet 2002.
Démêlés avec la justice, projets et décès
Papa Wemba entreprend une grande tournée africaine à la fin de l’année 2002 qui s’achève au Gabon en janvier 2003. Un concert était prévu à Paris le 8 février au Zénith de Paris avec son compatriote Koffi Olomidé mais sera finalement annulé. Le 17 février, Papa Wemba est interpellé à son domicile dans la banlieue parisienne par la police dans le cadre d’une enquête concernant son rôle présumé dans une filière d’immigration clandestine entre la RDC, et la France et la Belgique. La police de l’air et des frontières avait constaté en décembre 2001 que pour son grand concert de Bercy, 200 personnes s’étaient présentées à Roissy prétendant faire partie de ses musiciens et bénéficiant ainsi des facilités de visas accordées aux musiciens participant à des tournées internationales. Depuis lors, la police enquêtait sur les activités parallèles de Papa Wemba. Après trois mois et demi de détention, le chanteur est enfin libéré. Dans le nouvel opus intitulé « Somo trop » qu’il sort en octobre, Papa Wemba raconte d’ailleurs dans la chanson « Numéro d’écrou » comment « Dieu est venu (lui) rendre visite » dans sa cellule. Juin 2004, Papa Wemba foule de nouveau le sol de Kinshasa après un an et demi d’absence. Le chanteur en a profité pour remercier la population congolaise pour son soutien durant ses problèmes judiciaires, en donnant cinq concerts à travers le pays. Papa Wemba enregistre un duo avec le chanteur de r’n’b, Français d’origine congolaise, Singuila, sur la compilation
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ENTOURAGE printemps 2016 — 08
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Diasporas News >>>
« Dis l’heure 2 afro zouk » qui sort en juin 2005. « Nkunzi Nlele » est paru en décembre 2006. Entre temps, le roi de la rumba est nommé ambassadeur de la lutte contre les mines anti-personnel, une cause qu’il avait commencé à défendre dix ans plus tôt. Wemba sort au printemps 2008 « Kaka Yo ». Il a regroupé autour de lui une quinzaine de jeunes artistes (les Bana malongi) à qui il donne leur chance en les invitant à chanter sur cet opus collectif, rajeunissant par là même, les effectifs de Viva la Musica. La jeune génération est aussi mise en avant sur l’album « Notre père », commercialisé en 2010, puisque la chanteuse congolaise Nathalie Makoma et la rappeuse ivoirienne Nash ont été invitées, tout comme la Française Ophélie Winter. Il choisit d’enregistrer un autre disque qui cible davantage son public international, mais la parution de ce second volet intitulé « Notre Père World » ou « Wembadio », auquel ont participé notamment le chanteur guinéen Sekouba Bambino et le guitariste Simon Diaz, est sans cesse repoussée. En 2011, l’artiste se fait entendre sur un mini-album baptisé « Trait d’union », réalisé en toute discrétion, tandis qu’il donne une série de concerts dans son pays en compagnie de Nathalie Makoma et Nash, ou alors revient au mode acoustique qu’il affectionne particulièrement. Lors de la visite du pape au Bénin en novembre, il est invité à jouer à Cotonou et termine l’année par des concerts au Togo et en Guinée équatoriale, avant de se rendre en 2012 au Gabon puis en Côte d’Ivoire. Peu de temps après avoir célébré les 35 ans de son groupe Viva la Musica à Kinshasa, Wemba réagit aux troubles que connait l’est de son pays avec la chanson « Mode d’emploi », qui dit « non à la balkanisation du Congo ». Et lorsque l’Union africaine fête ses 50 ans quelques mois plus tard, Papa Wemba prend part aux célébrations avec un concert à Addis-Abeba. L’année 2013 s’achève par un live au stade de Niamey, au Niger. En juin 2014, sort le double album « Maître d’école » pour lequel le chanteur sexagénaire explique avoir voulu endosser le costume de défenseur de la rumba, conviant pour des duos ses compatriotes Barbara Kanam, Nyoka Longo et Nathalie makoma, la Malienne Nana Kouyaté ou encore JB Mpiana, … Papa Wemba est invité au mois d’avril 2016 à la 9e édition du Festival des Musiques Urbaines d’Anoumabo, à Abidjan. Le chanteur et musicien s’est éteint à l’âge de 66 ans des suites d’un malaise sur scène lors du concert qu’il donnait à Abidjan samedi 24 avril. « Il est mort dans la nuit, avait déclaré à Salif Traoré, dit A’Salfo, le leader du groupe ivoirien Magic System, promoteur du Femua. Le chanteur s’est effondré vingt minutes après le début de sa performance. Il venait de chanter trois morceaux de son riche répertoire. » « Vieux Bokul », comme l’appelaient parfois ses compatriotes, est inhumé le mercredi 4 mai 2016 devant plusieurs personnalités au cimetière « Nécropole entre ciel et terre» à Kinshasa Par Patou Nsimba avec RFI
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La braderie des createurs de Paris
La Braderie des créateurs est un rendezvous trimestriel qui a pour but de reunir plusieurs créateurs aux univers divers et variés, dans un cadre atypique, en l’occurrence une « bateau » pour exposer et vendre leurs créations.
La Braderie des créateurs c’est l’endroit pour rencontrer des créateurs, se procurer de nouveaux produits ou à offrir à ses proches comme les accessoires, les vêtements femmes, les vêtements pour enfant etc. La Braderie des créateurs c’est un évènement créé par Lys-Alexandra, qui se tient à Paris depuis trois ans déjà. C’est une aventure qui a commencé 2013 sur le bateau le Boer 2 et qui continue sur un bateau tous les trois mois, avec la présentation, à chaque occasion de nouveaux créateurs. La Braderie des créateurs met en avant les créateurs et permet aux clients sur les reseaux d’avoir un contact direct avec eux. Créée pour permettre aux créateurs d’avoir une visibilite et d’accroitre leurs réseaux à travers les différentes manifestations qui ont lieu au cours de cette journée. La Braderie des créateurs, conçue au départ pour durer deux jours, a finalement été réduite à une journée mais sans perdre son intensité. Elle a aussi connu divers lieux d’organisation, passant du bateau Boer 2 en 2013 au Bateau l’Alizée situé à la Gare de Lyon (Paris), de 2014 à 2015. Mais depuis le 5 mars 2016, l’évènement se tient désormais sur le bateau Concorde Atlantique situe à côté du Palais des Tuileries dans le 7ème arrondissement de la capitale française.
La Braderie des créateurs c’est aussi plusieurs activités : des ateliers d’attaché foulard, de maquillage et plusieurs autres animations s’y tiennent aussi. C’est surtout des créateurs d’Ile de France et d’ailleurs qui vous invitent à voyager dans leurs univers à travers leurs créations originales, contemporaines et culinaires dans une ambiance conviviale. Des créateurs pour vous faire découvrir leurs talents du « Fait Main » autour de la mode, du textile, des accessoires, en passant par la décoration d’intérieur et le linge de maison, la beauté et le bien-être. La Braderie des créateurs c’est aussi Lys-Alexandra, son organisatrice qui est également la créatrice de la marque « Le Pagne et Lys » H.D.
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Bruxelles a rendu un dernier hommage à Papa Wemba
C’est au BOZAR qu’à l’initiative de Klay Mawungu et Yannick Koy, plusieurs générations d’artistes et de fans se sont réunis à BOZAR dans la soirée du mercredi 4 mai 2016 pour célébrer la mémoire de Papa Wemba avec sa musique.
Les mélodies du chanteur décédé en Côte d’Ivoire emplissaient la majestueuse salle du BOZAR sous les applaudissements des participants. A cette occasion, l’artiste guitariste Olivier Tshimanga, a esquissé quelques imitations des voix de KURU YAKA plutôt très bien réussies. L’événement réunissait des artistes musiciens congolais de Belgique et de France. Merci aux initiateurs et à tous les facilitateurs qui ont permis que cet événement ait lieu Nathalie Makoma et Olivier Tshimanga
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Barly Baruti décoré par la RD Congo Le mardi 29 décembre 2015, au Palais du Peuple à Kinshasa, le Président de l’Assemblée nationale a procédé à la remise des médailles du « prix national du mérite de la culture et des arts » (PNMCA). Il y eût cette année quatrevingt-dix élus, artistes musiciens, peintres, plasticiens, comédiens, écrivains et quelques mécènes du secteur de la culture. Les critères qui ont prévalu à la sélection des lauréats sont notamment la régularité dans la production des œuvres culturelles, l’éthique et la déontologie dans les disciplines retenues et la renommée nationale et internationale de l’artiste. Un détail encore mais qui a son importance : pour la première fois dans l’histoire de l’octroi de la médaille du mérite, les artistes de la diaspora ont pu participer à la sélection. Parmi les élus, il y a Baruti Kandolo Lilela dit “ BARLY BARUTI ” ! Barly est né à Kisangani en République Démocratique du Congo dans une famille de peintres. C’est un artiste aux multiples facettes : dessinateur de bandes dessinées, peintre et musicien. Très actif aussi en matière d’encadrement et de réinsertion sociale des jeunes par les Arts en Afrique, il a organisé et dirigé de 2003 à 2009 son ASBL Acria l’ « Espace (A suivre…) » à Kinshasa orienté vers ce domaine. Par ailleurs, de 1980 à aujourd’hui il a animé des ateliers graphiques et des stages de BD en Afrique dans des centres culturels Français et des Centres WallonieBruxelles. En Belgique, il est collaborateur au Centre Belge de la Bande Dessinée depuis 1991. Son talent s’exprime aussi dans la musique où il est effectivement auteur-compositeur-interprète. Il est leader du groupe « BARUTI Trio@4 » et la Rumba Congolaise n’a pas de secrêt pour lui. En 2003, il a créé et produit le spectacle « Tram 33 », une interprétation sur adaptation libre des œuvres de Jacques Brel en Lingala et en Rumba. Le spectacle a été produit à l’Ancienne Belgique et sur la Grand-Place de Bruxelles. Dans le domaine de la bande dessinée son œuvre est abondante et variée. Citons « La voiture c’est l’aventure » en 1987, « Papa WEMBA, la vie est belle » en 1988, la série de « Eva K » de 1995 à 1998 et celle des « Mandrill » de 1998 à 2007.
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Diaspora news >>>
Un grand tournant s’est opèré en 2014 avec son album « Madame Livingstone, Congo la grande guerre ». Congolais dans l’âme, Barly revisite l’histoire du point de vue de l’Africain. Dans un second album il confirme cette nouvelle tendance avec « Chaos total à Kinshasa ». (voir pages suivantes) « A force de raconter des histoires » me confie Barly, « j’ai pris conscience que
l’histoire se raconte généralement par les autres, les étrangers, et pas spécialement par celui qui l’a vécue. Alors, j’ai voulu apporter ma vision de ce qu’aura été la réalité dans un pays où je suis né et où j’ai vécu ». Et en effet, si dorénavent ce sont les lions qui racontent la chasse et non plus les chasseurs, le cours des événements risque de prendre d’autres tournures. Le prochain album de Barly est en préparation. Sa sortie est prévue au printemps 2017. Gageons qu’une nouvelle fois, Barly Baruti nous surprendra par son talent J.G.
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Chaos debout à Kinshasa Nous sommes en 1974.
Un voyou de Harlem vit de petites combines pour rembourser une dette à de dangereux bandits. Il pense pouvoir se dérober à leurs griffes grâce à un concours organisé sur une radio par lequel il gagne un voyage pour assister au « Combat du Siècle » entre Mohamed Ali et George Foreman à Kinshasa. Mais rien ne se déroule comme il l’espérait lorsqu’au plus fort de la guerre froide, il se retrouve au Zaïre dirigé
Barly Baruti et Thierry Bellefroid
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ENTOURAGE printemps 2016 — 08
d’une main de fer par le président et dictateur Mobutu. Gangrené par la corruption, le pays est devenu un nid d’espions et de politiciens véreux. Pas vraiment de différence entre ces individus sans scrupules et les truands de Harlem. Le combat Ali contre Foreman appelé « The Rumble in the Jungle » aura été un extraordinaire événement médiatique. Thierry Bellefroid et Barly Baruti nous en font
découvrir les dessous. Le président Mobutu se sert de la rencontre sportive historique comme d’un outil médiatique. Le tout se passe sur fond de guerre froide.
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Chaos debout à Kinshasa, 112 planches à découvrir aux éditions Glénat Par Jean Goovaerts
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Économie/Transfert d’argent
MoneyGram Rapprocher davantage
Depuis dix-huit ans déjà, le service de transfert d’argent MoneyGram international, répond à un important besoin dans l’économie mondiale d’aujourd’hui : celui de combler les besoins financiers des consommateurs qui ne sont pas totalement desservis par les institutions financières traditionnelles. MoneyGram offre des services de paiement de factures aux États Unis et des services de transfert d’argent à l’international grâce à un réseau mondial.
Benjamin Kouassi et Gabriel Hebinger, Director Owned Stores France, MoneyGram Belgium & Netherlands
ENTOURAGE magazine a rencontré Benjamin Kouassi, Area Manager Belgique pour connaître de plus près les activités d’une compagnie qui rapproche un peu plus les migrants africains à leurs pays d’origine.
Dix-huit ans après sa création, avec 350.000 agents dans 200 pays dans le monde, quel est le bilan que vous faites des activités de MoneyGram dans le monde?
En effet 18 ans après mais l’historique de MoneyGram remonte en 1940 avec le groupe Americain « Travelers Express », MoneyGram s’est effectivement dissocié en 1998 pour poursuivre son chemin en réalisant le résul-
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Agence MoneyGram, Chaussée de Wavre 8 1050 Bruxelles (Matongé)
Benjamin Kouassi, MoneyGram Area Manager Belgique
tat que nous connaissons tous aujourd’hui : c’est-à-dire 350.00 agents et une présence dans plus de 200 pays. MoneyGram est aujourd’hui numéro 2 mondial sur le marché du transfert d’argent avec un revenu annuel positif considérable et encourageant.
Et en Belgique ?
Nous jouons toujours le rôle du numéro 2 mais clairement meilleur et même numéro 1 sur certaines destinations communément appelées corridors dans notre milieu. En plus d’être aujourd’hui les meilleurs en ce qui concerne le service et la tarification vers beaucoup de pays, nous offrons aussi un taux d’échange incomparable à celui de la concurrence. Finalement nous sommes en
pleine croissance et acquérons de nouvelles destinations où nous étions auparavant moins présents.
Quel est l’état général de la compagnie sur les marchés africains ?
MoneyGram est plus que jamais bien établi et très bien représenté en Afrique avec des partenaires très sérieux. Nous sommes présents sur toute l’Afrique, depuis le Maghreb, l’Afrique Occidentale, la zone CFA, l’Afrique Centrale et du Sud par des partenaires qui sont des Banques, des Indépendants et plus récemment des Opérateurs téléphoniques. Nous sommes bien évidemment acteurs du développement et nous y participons fièrement. >>>
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A part les services de transfert d’argent, quels autres services offrez-vous vers les pays africains ?
Notre activité principale est le transfert d’argent, à côté de ça nous n’offrons pas pour l’instant d’autres services vers l’Afrique.
Comment faites-vous pour lutter contre la fraude ?
La lutte contre la fraude a une place très importante au sein de MoneyGram. D’abord nous avons localement une équipe de conformité à la hauteur qui coordonne avec l’équipe de conformité internationale de MoneyGram pour protéger nos clients, répondre et satisfaire aux attentes du législateur. Ensuite nous avons des employés formés en conséquence qui abattent un boulot fabuleux en déjouant les fraudes et en conseillant nos clients. Finalement, la symbiose entre employés de qualités formés aux techniques de la conformité et notre département conformité sont la clé de la lutte contre la fraude.
Paul Voumbo
MoneyGram et Safaricom sont arrivés récemment à un accord pour offrir des services à travers de M-Pesa Kenya : En quoi cela consiste-t-il et que représente cet accord pour la compagnie et pour les kenyans ?
Paul travaille pour MoneyGram depuis 2012. Depuis, il n’a pas cessé de progresser sur le plan personnel. C’est un employé satisfait que nous avons rencontré. Il travaille pour l’un des leaders mondiaux dans le transfert d’argent. Pour ENTOURAGE magazine, Paul évoque son parcours et son expérience.
Ce nouveau service est une forme de transfert d’argent mais cette fois-ci électronique, c’est-à-dire le transfert d’argent sous forme de crédit sur les téléphones portables au Kenya. C’est évidemment un grand pas vers l’innovation, l’implication des acteurs qui jusque-là n’étaient pas du monde financier dans notre cas ici Safaricom. Pour le peuple Kenyan et surtout Africain puisque ce service s’est étendu aussi en Tanzanie et même en Roumanie, ce service répond à la question de sécurité pour les bénéficiaires.
La compagnie a récemment reçu le Prix Excellence in Remittance Business Award. Qu’est ce que ce prix symbolise pour vous ?
Ce prix représente, le sérieux, le professionnalisme et bien sûre l’innovation qu’apporte MoneyGram au monde du transfert d’argent. C’est une reconnaissance pour l’effort journalier consentit par MoneyGram pour que notre métier soit crédible mais sans oublier d’être rentable.
Parlez-nous de la Fondation MoneyGram et ses activités dans les pays africains.
En Afrique nous portons assistance à la population dans le besoin à travers les instances existantes comme la Croix Rouge et l’Unicef. Les dons sont sous forme de matériel comme le programme « une tablette pour un élève ». Dans une école sur quatre pays d’Afrique, la fondation finance le programme d’attribution de bourses scolaires au Kenya et la remise de kits scolaires en Éthiopie Propos recueillis par Hortense Djomeda
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« Je suis né en RD Congo. J’ai toujours été intéressé par l’univers de la finance et par tout ce qui est flux d’argent. Être Teller pour MoneyGram c’est bénéficier d’un encadrement de haut niveau. L’expérience qu’on se fait est incomparable. Une multinationale comme MoneyGram est une grande fenêtre ouverte sur le monde. »
Entreprise/MoneyGram
En effet, « dès la première heure du matin au travail, on part en voyage. On voyage tout le temps. C’est le monde entier qui vient à nous. La diversité culturelle rencontrée dans notre clientèle est une vraie richesse. Pour ma part, en très peu de temps, j’ai découvert divers modes de vie au contact de notre clientèle. » « Bien que tous les clients ne soient pas toujours conciliants, nous devons faire preuve de beaucoup de self-control. Nous sommes là pour les servir. Tout est mis en place pour qu’ils soient satisfaits. Le service se passe très bien dans la plupart de cas. Mais si nécessaire, je passe volontiers la main à un de mes collègues qui prendra le relais avec plaisir. Fort heureusement, nous n’avons pas à gérer ces genres de situations très souvent. » « L’agence MoneyGram du quartier Matongé, métro Porte de Namur, à 1050 Bruxelles, où je suis rattachée accueille dans le top 3 l’Afrique de la zone CFA, suivie par la RD Congo et enfin le Maroc et la Roumanie. » « MoneyGram s’est installé en Belgique en 2006. La première agence ouverte est celle de la gare du Midi, Place Bara. « MoneyGram est une marque prestigieuse qui vous porte d’une façon ou d’une autre. En pleine expansion, l’entreprise est très flexible dans son rapport à ses employés. Elle nous encourage à nous former et nous ouvre son réseau mondial. Je n’ai ressenti aucun frein dans mon développement personnel à ce jour. D’ailleurs cette année je termine une formation en gestion d’entreprise. Pour moi, c’est un acquis et un pari sur l’avenir. »
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Économie/Télécom
Lebara Mobile L’entreprise championne en diversité Lebara Group a été fondé en 2001 par Rasiah R Leon, Baskaran Kandiah et Ratheesan Yoganathan, trois immigrés indiens en Grande-Bretagne dont la vision a révolutionné le marché international de la téléphonie mobile. Le nom de la compagnie vient des deux premières lettres des noms des trois associés qui ont crée la compagnie au cours d’un voyage en Norvège. Opérateur de téléphonie mobile de type MVNO (Mobile Virtual Network Operator), visant une clientèle issue de l’immigration, Lebara est actif en Europe entière, en Australie et en Arabie saoudite. « Au cours de la dernière décennie, depuis que nous avons démarré, nous avons créé une entreprise qui incarne nos espérances, nos ambitions et nos valeurs.
Depuis tout ce temps, notre vision est restée cohérente et solide, » confie un des associés. Le Groupe Lebara a été créé en 2001 afin d’offrir des solutions innovantes de télécommunication sur mesure pour que les familles, amis, et collègues puissent rester en contact. Lebara Mobile fournit des cartes SIM prépayées pour mobile adaptées aux besoins des communautés internationales, en particulier les travailleurs immigrés, à des prix défiant toute concurrence. Avec une stratégie de communication de marque centrée autour de l’engagement direct avec les clients, à tra-
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vers des activités terrain et des campagnes marketing, des événements promotionnels, RP & de la publicité ciblée, la compagnie garantit une carte SIM et une disponibilité du temps d’appel les plus larges possibles dans chaque pays. La compagnie met spécialement l’accent sur la communication avec les clients, en leur apportant un soutient en ligne et des services adaptés au client et dans un large éventail de langues. Lebara est maintenant l’une des entreprises de téléphonie mobile d’Europe qui croît le plus rapidement, avec cinq millions de clients actifs, mille employés dans le monde et une présence dans huit pays et dont l’objectif est de changer la vie d’un milliard de personnes d’ici 2020. Un succès qui est aussi dû à l’abandon de la téléphonie fixe vers le mobile qui a bénéficié à l’entreprise dont la stratégie est de cibler toute personne avide à la fois de qualité et de coûts compétitifs pour les appels à l’étranger. Sa stratégie et sa croissance lui ont valu le prix du « Meilleur MVNO » au Royaume-Uni pendant six années consécutives. A présent, Lebara élargit ses services vers de nouveaux horizons en diversifiant vers la communication digitale, les médias et les produits financiers. En outre, son approche multiculturelle au sein de ses équipes, a été reconnue par le biais du prix de « Diversity Champion Corporate » au Royaume Uni en 2013, 2014 et 2015
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Par Hortense Djomeda
Femme du moment
Loubna Abidar
Une vie entre angoisse et gloire Much Loved de Nabil Ayouch, film sur la prostitution au Maroc dont elle tient le rôle principal, a été interdit dans son pays en mai 2015 pour « outrage grave aux valeurs morales et à la femme marocaine ». Il y a suscité une vive polémique et de violentes attaques contre l’équipe du film. Loubna Abidar, héroïne du film, a reçu le Valois à la meilleure actrice au Festival du Film francophone d’Angoulême - FAA 2015, France. Et, c’est aussi à cause de ce film qu’elle a vécu une année 2015 très difficile, entre les polémiques qui ont entouré le film au Maroc, son pays, la haine, mais également la violence dont elle a été victime. Née dans un milieu modeste à
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Marrakech, Loubna Abidar a grandi au sein d’une famille nombreuse berbère. Après de petits rôles au théâtre et dans des films commerciaux, elle a obtenu le premier rôle dans le long métrage de Nabil Ayouch, où elle incarne une prostituée. Loubna Abidar tenait beaucoup à faire ce film et s’est battue pour obtenir le rôle, car le film parlait de femmes qu’elle avait côtoyées dans le quartier de
son enfance et elle voulait à tout prix saisir cette occasion de parler d’elles, sans les condamner. Ce film événement, salué à Cannes et Valois d’or au Festival Franco-phone d’Angoulême 2015, fait état de la prostitution au Maroc. Interdit dans son pays, ses héroïnes, 4 femmes dont Loubna Abidar, prix d’interprétation à Angoulême, sont également menacées. Cette dernière, maman
d’une fillette de 6 ans, se bat avec dignité contre l’obscurantisme, et défend la religion de l’amour, raison pour laquelle elle ne comprend pas pourquoi le film a été interdit dans son pays, surtout qu’aucun des censeurs ne l’a vu. La censure s’est basée simplement sur l’extrait qui est sorti après le Festival de Cannes. Dès le lendemain de sa présentation, une campagne de haine s’est répandue dans son pays et sur les réseaux sociaux. Le film a été interdit avant même que la production ne demande l’autorisation de le diffuser. Parce que le film parlait de la prostitution, officiellement interdite au Maroc, parce qu’il donnait la parole à ces femmes qui ne l’ont jamais eue, les autorités ont déclaré que le film donnait une image dégradante de la femme marocaine. Ce film que personne n’avait encore vu était devenu le sujet numéro un de toutes les discussions au point où le 5 novembre 2015, elle fut agressée dans la rue à Casablanca : alors qu’elle se promenait dans la rue à visage découvert, elle a été reconnue par trois jeunes
sans raison valable. Mais le pire ce sont les policiers qui n’ont pas voulu prendre ma plainte et veulent me faire un procès. » Mais au milieu de tant de violence, elle a aussi reçu des messages de soutien, non seulement en provenance des pays d’Europe où le film est sorti, mais aussi du Maroc et même de certaines prostituées de ce pays qui se reconnaissaient dans le film. En plus, elle a eu droit à quelques reconnaissances : au festival d’Angoulême elle a reçu le prix d’interprétation féminine à la remise duquel elle a déclaré : « Vous me sauvez la vie. » car, confie-t-elle, ce film « m’a sauvée de moi-même d’abord, parce qu’après avoir autant travaillé avec amour, avec cœur, je ne recevais que de la haine en retour. J’en étais arrivée à me détester. » Pour elle ce prix était enfin une preuve que les gens reconnaissaient et saluaient son travail.
« Vous me sauvez la vie. » hommes saouls, qui l’ont fait monter dans leur voiture, ont roulé pendant de longues minutes pendant qu’ils la frappaient au visage et tout le corps en l’insultant. Une nuit fatidique qui a failli lui coûter la vie et au cours de laquelle ni les médecins à qui elle a demandé secours ni les policiers au commissariat ne l’ont prise au sérieux. « J’ai vécu l’enfer pendant quelques heures. J’ai même prié pour mourir, ne plus exister. Et je me suis même mise à penser que j’étais réellement la méchante dans l’histoire, parce qu’ils ne peuvent pas être aussi violents
De plus, étant nommée dans la catégorie de la meilleure actrice, elle aurait pu créer la surprise à la remise des César, mais finalement cela ne s’est pas produit. Nous lui souhaitons, si elle le désire, une carrière européenne dans un futur proche.
Aujourd’hui elle vit en France et assure ne pas avoir peur. Elle “veut avancer” malgré “la peur”. Plus sereine, Loubna pense désormais à l’avenir qu’elle prépare avec attention. Mais avant d’enchaîner sur un prochain rôle, l’actrice est en train de consigner son vécu dans un récit au titre encore inconnu qui devrait paraître cette année aux Éditions Stock. « C’est un livre sur ma vie, sur la polémique qu’il y a eue, sur l’Islam radical… Tout part de ma propre histoire... »
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Par Hortense Djomeda
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L’homme du moment
Denis Mukwege Le médecin miracle
« Un homme qui se bat quotidiennement au péril de sa vie, un de ces hommes qui font la fierté du continent africain, à l’égal d’un Nelson Mandela. » C’est en ces termes que le réalisateur Thierry Michel décrit Denis Mukwege, gynécologue congolais de 60 ans et héros de son film, L’homme qui répare les femmes. Le film bouleversant, qui est sorti en France le 17 février dernier, remet d’actualité les exploits de ce médecin particulier et retrace son parcours dédié aux femmes de son pays, victimes de viols.
Un engagement de première heure
Denis Mukwege est né en 1955 à Bukavu au sein d’une famille pentecôtiste de neuf enfants. Il a fait ses études dans son pays où il obtient un diplôme en biochimie en 1974. Il s’inscrira deux années plus tard à la à la faculté de médecine du Burundi. En 1984, il obtient une bourse pour faire une spécialisation en gynécologie à l’université d’Angers en France. Mais, à la fin de ses études et malgré un travail bien rémunéré en France, en 1989, il choisit de retourner au Sud-Kivu pour commencer sa carrière à l’hôpital de Lemera, à une centaine de kilomètres de Bukavu, en tant que pédiatre. Lors de la première guerre du Congo en RDC (alors le Zaïre), en 1996, le Sud-Kivu se retrouva en première ligne des combats. Un beau jour, en arrivant à l’hôpital, le Dr. Mukwege trouva l’ensemble de ses patients assassinés, et les infirmiers. Avec beaucoup de chance, le Dr Denis Mukwege a la vie sauve. Il se réfugie à Nairobi. « Cela m’a pris deux ans avant de sentir que je pouvais à nouveau être utile. Les gens ne s’imaginent pas à quel point on se sent responsable des malades. Et là, quelqu’un vient et les tue dans leur lit ! », a-t-il confié.
Photo : Martijn Beekman
Le corps de la femme comme champ de bataille Plutôt que de tourner la page sur le Congo, il décide d’y retourner. Avec l’aide d’un organisme caritatif suédois, il y fonde l’hôpital Panzi. Là, il va découvrir une pathologie nouvelle qui va profondément marquer le restant de sa carrière : la destruction volontaire et planifiée des organes génitaux des femmes. Lorsqu’en 1999 une femme se présenta à son hôpital avec l’appareil génital détruit par des tirs d’arme à feu, le gynécologue congolais Denis Mukwege crut d’abord à un cas isolé. « Mais après environ six mois, je me suis rendu compte que l’histoire se répétait chez d’autres patientes quasiment à l’identique : « J’ai été violée, puis ils m’ont introduit une baïonnette ! J’ai été violée, puis ils ont brulé du caoutchouc sur mon appareil génital ! », s’est remémoré le Dr. Mukwege dans un entretien récent.
Réparer les femmes pour reconstruire la société Pour faire face à cette épidémie volontaire, il s’est spécialisé dans la prise en charge des femmes victimes de viols collectifs. Cette prise en charge des femmes victimes de violences sexuelles est générale. Elle concerne les domaines tant physique, psychique, économique que juridique. Sur le plan médical, il est reconnu comme l’un des spécialistes mondiaux du traitement des fistules. « C’est une situation qui nous est tombée dessus », a confié le
Dr. Mukwege, pour expliquer la décision qu’il prit alors de consacrer sa vie professionnelle à la chirurgie reconstructrice des femmes victimes de violences sexuelles – une décision qui mettrait par la suite sa vie et celle de ses proches en danger. Sa volonté de briser le silence entourant les violences sexuelles infligées aux femmes dans l’est de la RDC lui a cependant valu d’être l’objet de nombreuses pressions et menaces et de faire l’’objet de deux tentatives d’assassinats en 2012 et en 2015. Au fil des ans, ce dernier a développé une approche originale, qu’il qualifie de « holistique », pour traiter les victimes, prenant en compte les dimensions à la fois chirurgicale et psychologique, mais aussi les questions de réinsertion sociale et de justice. « Nous avions commencé en nous limitant à la prise en charge médicale, mais nous nous sommes rapidement rendus compte qu’après avoir été soignées, les femmes refusaient de manger, de boire, de vivre et donc, mourraient également d’une certaine forme de suicide », a-t-il expliqué.
Un parcours semé d’embûches mais couronné de succès
Seize ans plus tard, l’engagement du Dr. Mukwege lui a permis de soigner plus de 40.000 victimes à l’hôpital qu’il a lui-même fondé dans le quartier de Panzi à Bukavu, sa ville natale de la région du Sud-Kivu, à l’est de la RDC. Celui que la presse a surnommé ‘l’homme qui répare les femmes’ s’est aussi forgé une reconnaissance internationale pour son travail, qui lui a valu de nombreuses distinctions, dont le Prix des droits de l’homme des Nations unies, en 2008, et le prix Sakharov, en 2014. A 59 ans, il a également été plusieurs fois pressenti pour le prix Nobel de la paix. Après avoir été interdit dans un premier temps au Congo car les autorités y avaient vu «une volonté manifeste de nuire, de salir l’image de notre armée et aucun pays au monde ne peut le tolérer», le film consacré au combat du Dr Mukwege, «L’homme qui répare les femmes - La colère d’Hippocrate», de Thierry Michel et Colette Braeckman, a finalement été autorisé en République démocratique du Congo (RDC). Pendant ce temps, le Dr. Mukwengue continue à reconstruire les femmes congolaises pour reconstruire la société congolaise en menant un combat à ses risques et périls dans un pays rongé par la guerre civile à travers la Fondation Panzi. www.fondationpanzirdc.org
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Par Hortense Djomeda
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Rencontre
Fatoumata Fathy Sidibé
Une femme plurielle
C’est au KGB que j’ai rencontré Fatoumata Fathy Sidibé. Bien évidemment, lorsqu’on cite le KGB l’on songe immédiatement au célèbre service secret russe d’après-guerre qui a donné tant de fil à découdre à plus d’un James Bond. Mais, bien qu’il se situe à l’angle de la rue de la Filature et de la rue de Russie à Saint-Gilles, le lieu n’a rien à voir avec l’une ou l’autre arrière salle d’interrogation que l’on pourrait s’imaginer. Le KGB c’est le Kenny’s Great Bar, le très en vogue Afro Pub, Lounge Bar et Resto. Fathy est en avance et c’est elle qui m’attend lorsque j’arrive au KGB. Nul besoin à priori de devoir présenter Fatoumata Sidibé. Elle est bien connue du public belge pour son engagement politique : depuis les élections régionales de juin 2009, elle siège comme députée au Parlement bruxellois et ses domaines de prédilection sont la justice sociale, l’égalité, la laïcité, la mixité et les droits humains. Mais ses activités ne s’arrêtent pas à de la représentation politique car, en effet, Fatoumata est une femme militante et engagée. Elle est née au Mali à Bamako. De son deuxième à son neuvième anniversaire elle réside avec sa famille en Europe où travaille son père, en Belgique d’abord et à partir de ses sept ans en Allemagne. Ce n’est qu’à ses neuf ans que Fathy rencontre vraiment l’Afrique en général et la Mali en particulier. Elle s’y sent rejetée par les enfants. D’abord, parce
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qu’elle ne parle pas le bambara, la langue du pays. Ensuite, parce qu’elle a vécu ailleurs, à l’étranger. Et puis, elle ne s’accorde pas vraiment - ou vraiment pas - avec la condition de la femme dans la société patriarcale de là-bas : pas d’école pour elles, astreintes aux tâches les plus ardues, confrontées à la polygamie de leurs époux et la répudiation possible, l’excision, pas d’accès à l’héritage. Fathy se révolte contre ces traditions séculaires au point que sa mère lui déclare un jour : « Ma fille, tu n’es pas une femme. Tu es un homme ». Et à Fatoumata d’expliquer : « J’ai eu une conscience féministe avant de savoir ce que cela signifiait ». Sans doute parce qu’elle aura trop entendu les griots chanter que le destin de la femme était de souffrir pour obtenir le bonheur … des hommes ! Fatoumata se réfugie dans les études et elle y consacre toutes ses forces. En même temps elle lit tous les livres de la bibliothèque de son père qui avait fait l’école coloniale d’abord et
qui avait étudié ensuite la comptabilité en France. Il n’y avait à l’époque pas d’eau courante, ni d’électricité. C’est à la lueur d’une lampe tempête qu’elle découvre Zola, Balzac, Pearl Buck … Dans le même temps, elle pile le mil et le riz pour les repas de la famille et elle vit des soirées au feu de bois où les conteurs s’installent pour transmettre la tradition ancestrale. Elle acquiert ainsi une profonde connaissance de son pays et de sa culture. Cette connaissance lui permet de faire des choix et ainsi son propre destin se dessine : « Fais ta vie sans être enfermée dans ta condition de femme ». À ses 18 ans, elle rejoint sa grande sœur à Bruxelles. A l’UCL elle étudie les sciences économiques, sociales et politiques et elle termine avec une licence en communication sociale et journalisme. Puis elle se lance avec force dans la vie professionnelle et elle est active dans plusieurs domaines : journaliste free-lance pour différents magazines, marketing, insertion sociale, éducation perma-
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général, malienne en particulier. Traditionnellement, le masque est un univers d’hommes. Ce sont eux qui les sculptent et les façonnent, pas les femmes. Alors elle s’y investit, se les approprie en tant que femme : « La peinture humanise et il faut que les masques tombent. En entrant dans la création on ouvre un autre monde possible. Que va-t-il apparaître» ? En 2014, Fatoumata Fathy Sidibé édite un album « Les masques parlent aussi … » où elle publie un éventail de ses peintures accompagnées de poèmes dont elle est également l’auteur. Vous le trouverez chez Tropismes ou chez Filigranes. « En faisant de la politique, j’ai redécouvert que j’avais une couleur. Il y a d’abord la couleur du parti et puis il y a celle qu’on a quand on n’est pas d’ici. J’ai redécouvert que j’étais une femme de couleur » me confie Fathy. Mais son origine et sa couleur ne sont pour Fatoumata Sidibé ni un complexe, ni un étendard.
nente, coopération au développement, … Cependant, Fatoumata est restée la rebelle, la passionnée, la féministe. En 2005, elle devient cofondatrice du Comité belge « Ni putes, ni soumises » qu’elle préside jusqu’en 2009. Avec le temps, Fatoumata a su trouver sa place en Belgique ce qui n’empêche qu’elle se situe bien dans la voix de ses ancêtres et la tradition
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orale. En 2006, elle sort son premier roman « Une saison africaine » qui parle de son Afrique, des traditions qui se heurtent avec le monde moderne, qui parle d’espoir et d’une sagesse possible qui permet de concilier des tensions culturelles opposées. Puis, Fathy peint. Elle peint sans avoir suivi une école mais en ayant acquis les bases à l’Académie de Boitsfort. Sa peinture reste intuitive sans technique particulière. Elle peint des masques de tradition africaine en
Sa mère l’appelait « poudre de piment » et c’est riche de ce surnom que son origine et sa couleur sont devenues les racines qui lui ont donné des ailes. Des ailes qui font qu’aujourd’hui Fatoumata se définisse comme une femme plurielle : députée bruxelloise et militante, auteure, artistepeintre … Et si son cœur a été nourri par l’Afrique, le regard qu’elle porte sur la société occidentale est lucide, engagé, confiant et progressiste
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Par J. Goovaerts
Sport/Judo
La lokomotiv Loko La judokate Sarah Loko veut porter le judo belge au sommet de la gloire, tant que le soutien ne lui manquera pas.
Elle a toujours le sourire aux lèvres. Sarah est coquette, belle et sportive. De Française qu’elle était à la Belge qu’elle est, Sarah Loko, aujourd’hui âgée de 29 ans, cette originaire du Congo-Kinshasa, est le nouveau visage du judo belge. Une judokate très bagarreuse et athlétique. Depuis sa naturalisation, l’athlète vise premièrement le titre national belge dans la catégorie de -63 kg. Multiple médaillée sur la scène internationale, elle est une sportive de haut niveau. Lionne sur les tatamis, l’athlète a un parcours fulgurant. Pendant près d’une dizaine d’années, Sarah a combattu pour l’équipe nationale française. Aujourd’hui, son regard s’est dirigé vers la Belgique où elle fait partie de la sélection nationale. Raison ? Privée des jeux olympiques de Pékin en 2008 et de Londres en 2012, l’athlète décide de quitter la France pour se retrouver en Belgique, l’amour de son sport chéri la tenaillant. « Mes choix ont été motivés par l’absence de perspective sportive avec la France. J’ai été deux fois remplaçante avec la France aux JO (en -57 kg). J’ai décidé de poursuivre ma carrière en -63 kg pour limiter les blessures et les régimes. Ce qui a été accepté en Belgique sans encombre. Championne de France en 2008, je suis passée de sélectionnée olympique à ne plus apparaître sur les tatamis », contre sa volonté, se souvientelle. Ce choix est aussi fait par rapport à ses origines congolaises. Les Belges et les Congolais ont en partage une histoire commune. Les liens de consanguinité se sont consolidés au fil du temps. En
elle est animée par l’envie de bien faire. La persévérance est un talisman pour la vie, dit-on.
Belgique, on trouve plus de Congolais de la diaspora que partout dans le monde. La capitale de l’Europe, Bruxelles, a même des aspects kinois avec son célèbre Matonge où le lingala domine le français. Matonge se veut une copie d’un des quartiers populaires de Kinshasa du même nom. Sarah parvient à obtenir sa naturalisation en décembre 2015. Et c’est grâce à l’aide précieuse de la députée germanophone Katrin Jadin. Sarah Loko a donc choisi la Belgique pour prendre sa revanche, son espoir reposant désormais sur la Belgique qui l’a bien accueillie. Ayant connu un accident du pied en 2012, elle est écartée de la sélection française. Sarah est absente des tatamis pendant près d’une année. C’est le début du calvaire, une période de doute s’installe chez la sportive. Un jour : une voix interne la pousse d’arrêter avec le judo. Femme de caractère, Sarah sait ce qu’elle veut, elle s’y accroche. La judokate ne lâche pas l’affaire et ne se laisse pas faire. Sarah Loko n’est pas découragée,
La judokate fait partie du club de Dirk Van Tichelt (athlète sélectionné pour Rio 2016) à Coxyde, située en Région flamande dans la province de FlandreOccidentale, sur la côte belge. Elle effectue sa première apparition aux championnats de Belgique, en 2014, avec une médaille de bronze qu’elle rafle dans sa toute nouvelle catégorie de - 63 kg. Sarah a une vingtaine de médailles internationales. Elle est le nouveau visage du judo belge. Depuis qu’elle fait partie intégrante de la sélection belge, Sarah Loko a décroché la médaille d’or à l’open de Santiago au Chili en 2016. Au courant de la même année, elle a obtenu la médaille d’argent à Lima, au Pérou. Septième du tournoi de Buenos aires, en Argentine. Cette progression la plaçait à la 84ème place du ranking mondial dans sa catégorie. La tournée sud-américaine a été une réussite au sein de l’effectif belge. L’athlète n’a pas changé de pays pour l’argent comme certains athlètes le font. « Je n’ai pas changé de pays pour la thune. Si c’était une question d’argent, je resterais en France où mon club de MaisonsAlfort me payait bien. Le projet de la Fédération belge me convenait parfaitement bien. Ma naturalisation me tient à cœur. Puis n’oubliez pas que mes parents sont d’origine congolaise », dit-elle en souriant. Sarah combat désormais pour la Belgique, avec un nouveau dossard sur le kimono portant les initiales BEL. Son rêve, porter le judo belge plus haut Par Patou Nsimba
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Mode Femme/Coiffure
Sephora Joannes Ou la coiffure afro-futuriste
Sephora Joannes est une jeune martiniquaise, qui a derrière elle quelques années d’études aux beaux arts est une ARTISTE à part entière et au sens le plus large du terme. Elle manie aussi bien le cheveu qu’un crayon pour dessiner ses chefs d’œuvres capillaires. ENTOURAGE l’a rencontrée pour vous. dans ce domaine que je me suis retrouvée en tant que femme mais c’est également dans ce domaine que je me suis dit qu’il y avait un long travail passionnant à faire. C’est un secteur qui m’a trouvée car j’étais à la base très loin de la coiffure.
Où puisez-vous l’inspiration pour vos modèles de coiffure ?
Mes inspirations sont diverses mais la plus grande est bien évidemment la coiffure ancestrale africaine et parfois asiatique. Je suis attirée par la structure, par le vide, les formes plates, volumineuses ou spiralées.
Comment se déroule votre processus créatif ?
Mon processus créatif n’est pas clairement défini. Je consomme une quantité assez importante d’images. Je dessine parfois beaucoup de manière quasi compulsive puis ça se calme. Il est rare que je dessine sur commande. Je fonctionne surtout à l’inspiration.
Qui est Séphora Joannes : artiste capillaire, coiffeuse, sculptrice ?
Je suis à la fois artiste capillaire et une coiffeuse autodidacte et également artiste plasticienne.
Quelles sont vos origines ?
Je suis originaire de la Martinique. Je ne suis pas née en France mais depuis cinq ans, je vis à cheval entre la Martinique et la France.
Avez-vous fait des études dans le domaine de la coiffure ?
Je n’ai pas du tout suivi un cursus dans la coiffure mais j’ai appris à coiffer depuis l’enfance. Je suis donc une vraie autodidacte.
Travaillez-vous exclusivement sur le cheveu crépu ? Pourquoi ce choix ?
Pour l’instant je travaille sur le cheveu crépu car c’est
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Avez-vous fait des études dans le domaine artistique ou être vous autodidacte ?
Si je suis autodidacte en coiffure il n’en est pas de même pour l’art. J’ai suivi un parcours de 5 ans aux beaux arts de la Martinique. Là bas j’ai appris bon nombre de pratiques artistiques mais je crois que j’avais un talent particulier pour la sculpture et la mise en scène. Mes connaissances aux beaux arts sont la colonne vertébrale de mon projet capillaire. Je conçois une coiffure comme une Sculpture. Ma méthodologie est également la même. J’ai d’ailleurs écris un manifeste de quelques pages sur mon travail et selon des professionnels de l’art contemporain mon travail capillaire pourrait avoir sa place dans l’art contemporain si je change quelque paramètres.
Comment ont été vos débuts dans ce monde ? Est-ce qu’il vous a été facile de démarrer dans ce domaine, un peu « particulier » ?
Mon activité a démarré en 2012 si je prends la date de mon premier défilé. Mes débuts ont été assez difficiles
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Crédits photo : ©Aurélie Flamand, ©Firmafromina, ©Frédéric Leveugle
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à dire vrai, tant que les gens ne voient rien de concret vous n’avez aucune crédibilité. J’avais des idées en tête assez éloignées de la réalité. Mais c’est aussi ça la beauté d’un rêve. Je dessinais beaucoup, j’avais des envies de coiffer mais plus encore je voulais être créateur d’images, rentrer dans l’inconscient collectif à ma manière. Je me considère encore en phase d’apprentissage alors je parle vraiment du tout début. Avant de réaliser ce projet je travaillais dans une galerie d’art à Toulon, puis intervenante en Arts plastiques auprès des enfants. Je voulais me spécialiser dans la médiation culturelle mais je n’ai pas trouvé le poste lié à ma formation.
Comment avez-vous financé ce projet ?
L’intégralité de mon projet artistique et capillaire est entièrement auto financé. Avis au mécène qui voudrait aider une artiste capillaire passionnée (clin d’œil).
Comment est organisée votre structure ? Travaillezvous seule ou avez-vous une équipe ?
HAARÂ Graphy c’est le nom de mon projet. Haar qui veut dire cheveu en allemand me vient d’une femme allemande qui m’a poussée à me lancer. Et Râ pour la fin de nos deux prénoms Claire Laura et Séphora. Graphy car nous avons à cœur d’inscrire les choses graphiquement. D’en laisser des traces... Nous sommes un petit collectif d’artistes et notre objectif est de nourrir les imaginaires de nouvelles images positives et artistiques. Si cela se faisait beaucoup aux États-Unis en France c’était encore timide. Le projet a long terme est de proposer de vraie proposition en terme de fanzine, de défilé, de dessins ou autres mais nous sommes au début de ce que nous visualisons. Pour l’instant Haarâ Graphy n’est pas encore une structure physique. Je travaille avec plusieurs professionnels du métier tels que Claire Laura Flamand à la direction artistique et à la mise en « scène » virtuelle ou réelle. Nous sommes parfois aidées par Raph’y un artiste coiffeur également. Toutefois l’équipe vient s’enrichir d’autres coiffeurs, de modèles, maquilleuses, photographes et c’est toute cette énergie qui devient intéressante.
Quels sont vos objectifs actuels ?
Mon objectif actuel est de m’ouvrir à la sphère plus pointue de la mode parisienne, faire mon projet, voyager aux États-Unis, dans quelques pays d’Afrique et également au Japon.
On a l’impression que toutes vos photos sont toujours en noir et blanc, pourquoi ce choix ?
Les photos les plus connues de moi sont en noir et blanc mais je n’ai rien contre la couleur. On a choisi le noir et blanc en hommage à Ojeikere et cette série a inspiré
Dakar lors d’une commande. Ce sont probablement mes deux plus belles séries mais avant j’ai aussi fait de belles séries en couleur. Quand je parle de série c’est que je travaille généralement par Thématique. S’il s’agit toujours de coiffures artistiques je travaille sur des sujets différents. Un exemple de série en pièce jointe. A la manière d’un polyptique en arts. Plusieurs coiffures fonctionnent ensemble. Je crée mes séries en fonction de mes recherches, et de l’événement. J’essaie de m’adapter le plus que possible. Les thèmes que j’ai crées jusqu’à maintenant sont : Autres mers, Afrofuturismatic, Nubian Queen, Paris-Dakar, Tribute to Ojeikere, Haarâ Moon, Haarâ afropean, Haarâ- BE, Astraal, Étincelles (défilé pour enfants). Et bientôt un thème un peu plus caribéen.
Organisez-vous des séances de coaching ou des ateliers?
J’organise des ateliers à la demande et des séances coaching pour des professionnels de la coiffure. Les programmes varient en fonction des demandes mais il est toujours question de mettre de l’originalité ancestrale dans la vie de tous les jours.
Avez-vous un salon de coiffure où vous recevez la clientèle ? Sinon, pensez-vous en ouvrir une prochainement ?
A ce jour je me déplace à domicile pour ma clientèle. De ce fait je suis très mobile. Il m’est arrivé également de faire des journées coiffure express où elles peuvent venir à ma rencontre. L’ouverture de mon «lieu» n’est pas encore programmée mais de belles collaborations seront là pour que les gens viennent se coiffer dans un bel espace agréable et proche de mon style
Quel est votre coup de cœur, coup de gueule du moment ?
Mon coup de cœur du moment c’est le dernier clip de Beyoncé. En termes de message, de mise en scène et de coiffures il me ravit totalement. En termes de coiffure je n’ai d’yeux que pour les tresses du Ghana que j’essaie de réaliser à la perfection. Mon coup de gueule est pour la presse française qui nous sort tous les 3 mois depuis à peu près 4 ans un article nauséabond sur la beauté noire.
Quelles sont vos autres passions?
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Mes autres passions le dessin contemporain et l’écriture que j’espère reprendre très prochainement. Séphora Joannes : Artiste capillaire / création de projets culturels et artistiques. Tél: +33 6 47 14 43 60 Propos recueillis par Hortense Djomeda
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Quelques astuces pour éviter les fausses manoeuvres et bien débuter dans l’art du makeup Bien appliquer son fond de teint
L’erreur la plus courante dans ce domaine est le mauvais choix de la teinte ou une mauvaise application. Résultat : un effet plâtre ! Pas hyper glamour, avouons-le ! Solution : bien étaler le fond de teint à l’aide des doigts, d’un pinceau ou d’une éponge. Si tu as réussi à dénicher la teinte parfaite pour toi, tu n’auras pas besoin d’en appliquer sur ton cou. Par contre, si la couleur n’est pas tout à fait en harmonie avec ton teint, il faudra le faire pour éviter les démarcations.
Un anticerne trop contrasté
On ne peut pas s’en passer car c’est l’allié parfait pour cacher les imperfections et l’air fatigué. Mais, on peut vite aggraver la situation en appliquant une teinte totalement inadaptée. Solution : Choisir son anticernes une demi-teinte plus foncée ou plus claire que son fond de teint et bien l’estomper à l’aide d’une éponge ou d’un pinceau.
Les chutes de fards
Ça rime souvent avec smokey eyes ! Les chutes de fards sont parfois sournoises, car on ne s’en aperçoit pas et on les étale, ce qui a pour effet de te griser le teint. Solution : Pour éviter cela, faire son teint après avoir maquillé ses yeux. Sinon appliquer de la crème ou une poudre en couche épaisse sous l’œil et la retirer une fois ton make-up terminé. Autre geste indispensable : tapoter le surplus du pinceau avant d’appliquer la matière.
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Beauté printemps La main lourde sur le blush
C’est souvent dû à la lumière artificielle des salles de bains; du coup, on ne le remarque qu’une fois arrivée au bureau. Et… c’est la catastrophe ! Solution : Le choix de la couleur, comme de la matière, est important pour éviter l’effet clown. Après, tout est une question d’estompage et de parcimonie pour un effet naturel !
Un eye-liner trop épais
C’est en général le résultat de plusieurs tentatives infructueuses pour dessiner un joli trait censé être fin. Malheureusement, un eye-liner trop épais ne fera qu’alourdir ton regard. Solution : Que ce soit au crayon, au feutre, au pinceau ou encore au khôl, il faut trouver la matière que nous avons le plus de facilité à manipuler. Après, si on se sent toujours maladroite, opter pour un chablon ou utiliser du scotch pour guider ses mouvements.
Les sourcils trop épilés
C’est une erreur très fréquente et presque irrémédiable. Donc il faut faire gaffe. Solution : Pour la première épilation, il est préférable de faire appel à un professionnel. Ensuite, il ne restera plus qu’à les repousser à la pince à épiler.
Oublier d’estomper son fard à paupières
C’est vraiment l’erreur que l’on fait lorsqu’on s’aventure pour la première fois dans un smokey eye. Il faut impérativement estomper les couleurs pour avoir un joli effet. Solution : Là, il faut absolument un pinceau estompeur, c’est l’outil indispensable pour un maquillage réussi.
Le crayon à effet panda
On a toutes connu ça au moins une fois, les yeux qui larmoient et font couler le crayon dans tous les sens. Solution : Si on aime le regard charbonneux mais qu’on a des yeux qui ont tendance à larmoyer, mieux vaut utiliser un crayon waterproof
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Par Hortense Djomeda
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Écho d’Afrique/Développement
Du miracle rwandais au paradoxe congolais Publié chez L’Harmattan par l’universitaire K.Katshingu, cet ouvrage est une mine intarissable d’informations sur la situation socioéconomique de la République Démocratique du Congo et du Rwanda. Il y dévoile le paradoxe entre le miracle rwandais et la tragédie du grand Congo et projette leur émergence d’ici 2030 pour la RD Congo et 2020 pour le Rwanda. La RD Congo et le Rwanda, deux pays limitrophes qui ont connu l’impérialisme occidental, plus particulièrement la colonisation belge. Pourquoi la RD Congo, un scandale géologique, végète-t-il dans la pau-
vreté pendant que le Rwanda devient un miracle économique malgré le manque de ressources naturelles ? On ne peut pas parler de la situation socioéconomique de ces deux pays sans se référer à leur colonisateur et à leur capital humain. Avec environ 12 millions d’habitants, le Rwanda fait face au grand Congo avec 77 millions d’habitants. Malgré sa faible démographie, le Rwanda est classé parmi les pays les plus prospères d’Afrique par rapport au malade économique qu’est la RD Congo. Ce sont deux pays à faible revenu avec 975 dollars par habitant selon la clas-
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sification de la Banque mondiale. La prospérité du Rwanda est due à sa convoitise militaire des richesses du voisin, « il s’agit foncièrement d’une guerre interétatique, une guerre d’agression dont le supposé motif premier avancé par l’agresseur (le Rwanda veut sécuriser ses frontières) aurait été transformé en guerre de prédation » (p.27). Cette rente générée par cette guerre et l’exploitation de son café, font du Rwanda un pays dont le taux de croissance de la productivité est supérieur à celui du voisin. Sur les 42 pays présentant le plus bas indice de développement humain, le Rwanda occupe la 151è position et la RD Congo la 186è sur les 187 pays. La gouvernance des institutions sociopolitiques de chaque pays a une part de responsabilité dans leur position économique. Pour l’auteur, « [le Rwanda] de 1974 à 1995, s’est servi de la rente caféière et d’une part importante de l’aide internationale » (p.37) pour générer de la croissance. Ce qui n’a pas été le cas de la RD Congo : pas de mécanismes de contrôle des frontières et inexistence des sanctions contre les crimes
économiques favorisant la fuite de capitaux qui privent l’Etat d’une part substantielle de ses ressources. Cela dit, au Rwanda, « l’autoritarisme affiché par [leurs] gouvernants relève d’un patrimonialisme de développement qui promeut activement le développement du secteur privé tout en éloignant les formes les plus nuisibles de recherche de rentes en les orientant vers le financement des projets susceptibles de soutenir une croissance à long terme » (pp. 39-40). Ayant bénéficié d’un allègement substantiel de leurs dettes dans le cadre de l’Initiative Pays pauvres très endettés et de l’Initiative d’Annulation de la dette multilatérale, classés parmi les 20 économies avec des taux de croissance du PIB les plus rapides au monde en moyenne annuel entre 2008 et 2013, ces deux pays ont connu une croissance exponentielle de leur PIB. De 2008 à 2013, le Rwanda était à 8,4% et la RD Congo à 6,41%. La guerre de 1994 a marqué le Rwanda qui a réussi à maintenir son taux d’inflation en bas de la barre de 6% (il était à 7,9% en 1997 et à 5,7% en 2000). K.Katshingu en déduit que, de tous les pays africains, aucun n’a réussi ce miracle après une période de conflit, excepté le Rwanda ; deux raisons expliqueraient cette exception : le Rwanda a bénéficié de beaucoup d’aides qu’il a bien géré, en plus des transferts financiers du pillage des richesses du voisin. De 2008 à 2013, le revenu
national annuel brut du Rwanda était de 1280 dollars internationaux en parité du pouvoir d’achat, soit deux fois plus grand que celui de la RD Congo (661,6 dollars PPA). La pauvreté des Congolais serait liée à leur gouvernance aléatoire et au non-contrôle de leurs ressources naturelles que le Rwanda pille pour son économie. L’économie rwandaise a connu deux chocs : la crise internationale des cours du café en 1986 et la guerre civile de 1990-1994 ; la congolaise a été fragilisée par la « zaïrianisation-radicalisation » des années 1974-1975. Considérant leur situation économique, l’auteur projette l’émergence de la RD Congo pour 2030 et celle du Rwanda pour 2020.
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L’émergence en RD Congo se fonderait essentiellement sur l’agro-industrie avec ses grandes étendues arables et la mise en valeur de ses richesses naturelles. Malheureusement, l’agriculture déclarée priorité des priorités ne rapporte que 0,20% de recette à l’Etat qui n’allouerait que 2,7% des dépenses totales à cette activité. Cette émergence serait concrétisée si on luttait contre certaines antivaleurs (corruption, détournements des fonds publics…). Une bonne gouvernance éviterait le risque d’instabilité socioéconomique permanent. Ces mêmes remarques conviendraient aussi au Rwanda dont l’émergence serait fondée sur les TIC, domaine dans lequel il a une grande avance sur le continent. Selon K.Katshingu, le Rwanda devrait se transformer en un centre dynamique pour les affaires, les investissements et l’innovation. Calquant le modèle de Singapour, le miracle économique rwandais a fonctionné comme un guichet unique, facilitant les démarches pour l’obtention des certificats nécessaires au déploiement rapide des activités productives. Pour cette vision-2020, le Rwanda compte sur son intelligentsia, sur son économie qui tirerait 65% de son PIB des services des TIC et de l’industrie dotée d’une classe moyenne d’entrepreneurs dynamiques.
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Au Rwanda, certaines pesanteurs comme la persistance de la dualité Tutsis-Hutus, le non respect de la démocratie pluraliste et l’enclavement du pays pourraient freiner cette émergence en 2020. L’auteur termine sa réflexion par le rappel historique des enjeux stratégiques et géoéconomiques qui ont emmené l’Occident, en particulier la Belgique, à s’intéresser à ces deux pays, rappel adressé implicitement aux élites congolaises et rwandaises pour éviter les erreurs du passé www.libreafrique.org
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Sport /Jiu Jitsu
Amal Amjahid «Je suis devenue championne du monde de Jiu Jitsu ne–Waza à 17 ans» Molenbeekoise de naissance, agée de 20 ans, la Belge Amal Amjahid a été sacrée pour la énième fois championne du monde de Jujistu ne-waza des moins de 62 kg à Bangkok en 2015. Une discipline sportive qui met l’accent sur les techniques au sol.
Très ambitieuse, Amal nous retrace sa méthode et son parcours : « Je suis très patiente. Comme tout athlète, il arrive de perdre un ou plusieurs combats. Personnellement, je sais très bien que si je ne réussis pas aujourd’hui, je réussirais demain. La persévérance est une de mes qualités, je la dois surtout à mes parents. C’est ce qui fait qu’aujourd’hui j’ai remporté pas mal de trophées et titres. Malgré mon âge, – j’ai aujourd’hui 20 ans–, je concours souvent dans des catégories supérieures de plus de 21 ans séniors. Je me retrouve au combat avec des filles âgées entre 25 et 26 ans. Elles ont beaucoup d’expériences plus que moi, mais au finish, je les bats. J’ai débuté le sport de haut niveau à l’âge de 17 ans. J’ai aussitôt concouru en catégorie adulte et remporté mon premier titre de champion international à cet
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âge. Je me suis vite accrochée à ce style. Depuis, je suis tombée amoureuse du Jiu Jitsu ne-waza. Je suis née à Bruxelles où je vis actuellement. J’ai passé une grande partie de mon enfance à MolenbeekSaint-Jean, l’une des 19 communes
de Bruxelles-Capitale. J’habite à Anderlecht à ce jour. Je tiens à souligner que tous mes entraînements se déroulent à Molenbeek, un des quartiers de Bruxelles qui a été fortement critiqué en France après les attentats de Paris de novembre 2015. Ma mère est professeure de sports. J’ai été baignée dans le sport depuis ma tendre enfance. Nous travaillons avec beaucoup de jeunes issus du quartier même de Molenbeek. On essaie de les inculquer les bonnes valeurs par le sport, afin qu’ils deviennent des citoyens accomplis dans la société belge. Je poursuis des cours de promotion sociale au niveau supérieur. D’autant que j’ai plusieurs heures libres dans la semaine. J’ai donc décidé de choisir le bachelier éducateur spécialisé. Je me suis résolue de passer mon
bachelier en éducateur spécialisé en quatre ans au lieu de trois ans. Mes parents ainsi que mon frère m’encouragent par des conseils pour achever mes études supérieures. Mes parents tiennent une association qui prône l’éducation par le sport. J’ai commencé le sport à l’âge de 7 ans. C’était plus comme un amusement. Le sport en soi, je l’ai réellement démarré à l’âge de 12 ans. Techniquement et physiquement, c’était plus difficile avec ma taille, il y avait quasiment que des garçons, ce qui a aussi forgé un certain caractère dès mon jeune âge. Je concourais dans la catégorie des garçons parce qu’il y avait très peu de filles. J’ai gagné un titre à Los Angeles en 2013 ; j’ai raflé ensuite mon deuxième titre de championnat du monde en 2014 à Athènes. En 2015, je suis devenue championne du monde senior de plus de 21 ans à Bangkok. Je suis donc qualifiée pour les World Games. Les Jeux mondiaux sont organisés par l’Association internationale des Jeux mondiaux (International World Games Association - IWGA), dirigée par le Comité international olympique (CIO). Ils se sont tenus pour la première fois en 1981. La Fédération belge de Jiu Jitsu ne –waza a explosé en 2014. Houry Khaled en est l’entraineur fédéral, il a apporté pas mal de nouvelles choses. Houry fait partie du conseil d’administration de la Fédération belge de Jujistu ne-waza. » Mon plus beau souvenir : « ce sont mes 17 ans d’âge. Mes parents avaient économisé des sous durant toute l’année pour m’envoyer au championnat du monde aux USA. C’était en 2013. J’ai pu me rendre compte des sacrifices qu’ils avaient dû faire, ils avaient dû serrer leurs ceintures pour me trouver un billet d’avion. À Los Angeles, mon rêve était devenu une réalité. Championne du monde devant 75 candidates dans ma catégorie. Je ne l’avais pas encore réalisé…, j’étais championne du monde. À la fin du combat, je me suis mise à pleurer, puis j’avais pris mon père (mon coach) dans mes bras. J’étais championne du monde ! Ma mère ne cessait de pleurer de joie au téléphone en apprenant la bonne nouvelle. Les sacrifices, les entraînements, …ce n’était pas pour rien. On avait réussi, grâce à un travail d’équipe. »
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Propos recueillis par Patou Nsimba
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Écho d’Afrique/Immigration
Crise migratoire : une responsabilité partagée entre Afrique et Europe
Selon l’agence pour la sécurisation des frontières européenne Frontex, des centaines de milliers de réfugiés, en provenance des pays d’Afrique et du Moyen- Orient, ont foulé le sol européen depuis le début de l’année. Ces populations ont atteint les cotes européennes à bord de plusieurs bateaux de fortune via la Turquie puis la Grèce au risque de leurs vies. Plusieurs d’entre eux ont malheureusement perdu la vie, noyés durant la traversée de la mer Méditerranée. Dès lors n’est-il pas impérieux de situer les responsabilités de l’Afrique et de l’Europe au cours cette tragédie humaine ? L’Afrique ne peut se dédouaner de ses responsabilités dans la crise qui sévit en Europe. Notre continent est en partie responsable de ce drame humanitaire. Les raisons qui engagent sa responsabilité sont multiples à la fois politiques et socio économiques.
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Sur le plan politique, notre continent, depuis plusieurs décennies, est
des crises politiques sur le continent. La très faible maturité démocratique de dirigeants africains ainsi que leur opportunisme les poussent à user de la violence ou du tripatouillage électoral et/ou constitutionnel pour régler les différends de l’exercice du pouvoir politique. L’on dénote par exemple pour l’unique l’année 2015, un coup d’Etat sur la transition au Burkina Faso,
le théâtre d’une instabilité politique chronique qui met à mal la sécurité et le bien-être de sa population la poussant à immigrer. En effet, les coups d’Etat militaires et constitutionnels nourrissent régulièrement
des élections bâclées et anti-démocratique au Burundi, des modifications ou tentatives de modifications constitutionnelles en RDC, au Congo Brazzaville et au Rwanda. L’ensemble de ces actions crée des climats d’incer-
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titude, de hautes tensions et des crises nationales qui favorisent le déplacement des populations vers d’autres pays d’Afrique puis vers l’Europe. Aussi, l’échec du « Printemps arabe », notamment en Libye et en Syrie a déclenché des guerres civiles provoquant l’exode massif de civils vers les cotes de la Grèce et de la Turquie. Sur le plan socio-économique, l’Afrique, en dépit de l’abondance des ressources naturelles, demeure le continent le plus pauvre de la planète. La misère sur le continent domine encore le quotidien de nombreux africains. Selon la Banque Mondiale, encore un africain sur deux vit sous le seuil de pauvreté. Le chômage frappe tous les pays africains, surtout les jeunes dont les perspectives d’avenir sont obstruées dans leurs pays. Ainsi, sur 75 millions de jeunes chômeurs dans le monde, 38 millions se trouvent en Afrique. Et quand bien-même ils ont un emploi, il ne correspond pas à leurs attentes puisque, sur 200 millions de jeunes africains, 53 millions sont en situation d’emploi précaire. Des lors, il n’est pas étonnant que ces jeunes soient prêts à risquer leurs vies pour aller de l’autre coté, puisqu’ils n’ont pas grand chose à perdre dans leurs pays respectifs. Ceci est d’autant plus vrai que l’Afrique ne fournit pas les conditions appropriées pour retenir ses talents. Cette situation oblige des milliers d’intellectuels africains à quitter le continent pour se former en Europe. L’Afrique se vide ainsi
Société
de « ses cerveaux » indispensables à son développement. De plus, notre Afrique demeure au delà de la pauvreté, le continent où les inégalités sont les plus élevées. Ainsi, l’Afrique subsaharienne compte six des dix pays les plus inégalitaires du monde.Cette misère et ces inégalités sociales constituent la première source de motivation du départ des jeunes africains vers le vieux continent. Toutefois, à l’opposé d’une certaine opinion qui estime que l’Europe n’est pas responsable de la crise migratoire mais une partie de la solution, l’Europe a également sa part de responsabilité. En effet, certains dirigeants ont soutenu de nombreux dictateurs d’Afrique et du Moyen-Orient au nom de la stabilité de ces pays pour sauvegarder leurs intérêts économiques et géopolitiques au détriment de la démocratie et de la prospérité des peuples de ces régions. Par exemple, les interventions militaires en Irak, en Syrie, en Libye et en Afghanistan ont quasiment augmenté le flux migratoire de réfugiés vers l’Europe. Le vieux continent crée ainsi son propre envahissement par l’interventionnisme et l’ingérence de ses dirigeants. A cela il faudrait ajouter, la réaction tardive des Européens face à l’avancée spectaculaire de Daech. En effet, les victimes de Daech sont les plus nombreuses parmi les réfugiés. Ils sont contraints de quitter les zones dominées par cette organisation et de rejoindre les capitales européennes fuyant ainsi la barbarie infligée par ces terroristes. De même, les difficultés d’obtention de visa dans les ambassades occidentales à l’égard des ressortissants des pays d’Afrique et du Moyen-Orient entrainent de nombreuses personnes à se tourner vers les réseaux mafieux d’immigrations clandestines. L’Europe gagnerait à alléger les conditions d’entrée sur son sol et à faciliter les conditions d’obtention de l’asile. Cela les dirigeants européens l’ont bien compris. En effet lors du dernier sommet Europe/Afrique su l’immigration à Malte, les dirigeants ont promis d’améliorer et de faciliter les conditions d’obtentions de visa aux étudiants et chercheurs africains. C’est déjà une avancée même si elle reste encore insuffisante. Enfin, rappelons aussi les politiques protectionnistes (quotas, subventions, normes sanitaires et phytosanitaires, règles d’origine, etc.) suivies par les occidentaux, notamment dans le domaine agricole et qui font obstacle à l’intégration des économies africaines dans l’économie mondiale et les empêchent de profiter de leur avantage comparatif. La fermeture de certains marchés aux africains friene leur développement, ce qui les maintient toujours dans des systèmes rentiers incapables de créer de la richesse et des emplois pour tous. Cela empêche l’Afrique de sortir de l’impasse et assombrit davantage l’avenir aux yeux des africains les poussant ainsi au grand départ
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Le secret du génie des immigrés
Les génies Victor Hugo, W.H. Auden, Vladimir Nabokov, le père de la psychanalyse, Sigmund Freud, comme les chercheurs Nikolas Tesla, Marie Curie, ou le plus grand d’entre eux, Albert Einstein, étaient tous immigrés. Aux États Unis, les résidents nés à l’étranger représentent seulement 13% de la population, mais sont à l’origine d’un tiers des dépôts de brevets et d’un quart des Prix Nobel décernés à des Américains.
Violations de schémas
On explique souvent ce phénomène par le courage et la détermination de ces personnes, mais cela ne permet pas d’expliquer le génie qui caractérise souvent leurs contributions. Plusieurs études ont évoqué le rôle des « violations de schémas », ce qui se produit dans notre esprit lorsque notre monde est bouleversé, et que les repères temporels et spatiaux sont perturbés. En 2011, la psychologue hollandaise Simone Ritter a montré que des sujets auxquels on demandait de préparer le petit déjeuner dans le désordre témoignaient d’une plus grande « flexibilité cognitive », qui est indispensable à la créativité. La marginalité des immigrés leur conférerait de la créativité, ce que le psychologue Nigel Barber appelle «la perspective oblique», c’est à dire la capacité à voir le monde avec un oeil différent. Et cela s’applique aussi collectivement: le Japon, l’une des sociétés les plus fermées du monde, n’a jamais accompli autant de réussites qu’aux périodes où il était le plus ouvert. Les idées du pays d’accueil ne sont pas toujours le déclencheur, et parfois, c’est la capacité des gens à replacer leurs habitudes dans le contexte de leur pays d’origine qui agrandit leurs perspectives d’analyse (Express.live, Audrey Duperron)
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Carnet rose
Hapsatou Sy et Vincent Cerutti ont un bébé en route
Vu à la télé. Hapsatou Sy et Vincent Cerutti vont avoir un bébé. La nouvelle s’est célébrée comme il se doit dans l’émission «Le Grand 8» par Laurence Ferrari et son équipe. La surprise faite à Hapsatou Sy sur le plateau de D8 a totalement comblé la future maman. Sur le plateau du Grand 8, Laurence Ferrari débordait de joie en dévoilant la future maternité de sa collègue Hapsatou Sy. «Il y a du soleil en France, mais aussi dans Le Grand 8 car nous pouvons enfin féliciter Hapsatou Sy qui est enceinte», a-t-elle déclaré. Souriante, l’ex-présentatrice de TF1 a poursuivi en lui disant un «Félicitations ma chérie» de circonstance. C’est une véritable baby shower que la future maman a vécu en direct. Elle En effet, la sénagalo-mauricienne était couverte de plein de petites attentions pendant la petite fête surprise. Cadeaux, petits bodys, tee-shirt, chaussettes de nouveau-né... ce qui a rendu particulièrement émue la jeune femme devant ses collègues. Vincent Cerutti (Animateur TF1) et Hapsatou Sy (35 ans) seront donc parents en septembre prochain neuf mois après leur rencontre d’après parismatch.com. La venue de ce futur bébé semble les rendre déjà très heureux. ENTOURAGE magazine félicite chaleureusement le nouveau couple du PAF
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Janet Jackson et son époux Wissam Al Mana
Janet Jackson enceinte de son premier enfant La chanteuse américaine Janet Jackson, qui avait déclaré il y a quelques semaines vouloir «fonder une famille», est enceinte de son premier enfant à l’âge de 49 ans, ont rapporté plusieurs médias américains. La petite soeur de Michael Jackson, qui à faité ses 50 ans le 16 mai, avait surpris ses fans début avril en annonçant qu’elle suspendait sa tournée Unbreakable pour se consacrer à une vie de famille avec son époux Wissam Al Mana, sans donner plus de détails. En citant des sources anonymes, les sites spécialisés dans l’actualité des célébrités affirment qu’elle était enceinte. Les grossesses naturelles sont très rares chez les femmes approchant de la cinquantaine, mais une fécondation in vitro permet de repousser l’âge auquel une femme peut donner la vie. L’entourage de Janet Jackson n’a pas voulu répondre aux sollicitations de l’AFP sur le sujet. La chanteuse ellemême avait alimenté les rumeurs sur les réseaux sociaux en publiant des images d’elle-même en train de danser, accompagnées de #DammnBaby (un des titres de son dernier album UNBREAKABLE), faisant ainsi potentiellement allusion à une grossesse
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Le saviez-vous ?
Eddie Murphy papa pour la neuvième fois
Sarah Boone Inventrice afro-américaine de la planche à repasser Née dans le Mississippi (USA), Sarah Boone (1832-1904) a inscrit son nom dans l’histoire en inventant la planche à repasser. En 1887, Sarah Boone, une Afro-Américaine, perfectionne ce mobilier et dépose un brevet le 30 décembre 1887. Le brevet est accordé le 26 avril 1892 à New Haven, Connecticut où elle vivait. Elle devient ainsi la première femme afro-américaine à
Eddie Murphy et sa compagne, la mannequin Paige Butcher
L’acteur américain Eddie Murphy est pour la neuvième fois papa. Sa compagne, la mannequin Paige Butcher, a donné naissance, le 3 mai, à une petite fille, prénommée Izzy Oona selon les informations rapportées par les sites spécialisés. Eddie Murphy s’apprête à pouponner son neuvième enfant. C’est en revanche la première fois pour sa compagne, la mannequin australienne Paige Butcher. Le couple a annoncé que «la mère et l’enfant se portent bien» et que la petite Izzy pesait 3,6 kilos et mesurait 49,5 cm. En couple depuis 4 ans, le couple s’est fait discret pendant toute la grossesse de Paige Butcher. La mannequin de 36 ans et le comique de 19 ans son aîné avaient annoncé en novembre qu’ils attendaient un bébé, disant qu’ils étaient «ravis d’annoncer qu’ils attendent un enfant pour mai». Ils n’avaient alors pas révélé le sexe de l’enfant. Les Murphy : L’acteur du Flic de Beverly Hills était déjà papa de huit enfants, nés de trois mères différentes. Outre la petite dernière, la lignée compte l’aîné Eric (26 ans) que l’acteur a eu avec Paulette McNeel, Christian (25 ans) avec Tamara Hood, Briana Liana (25 ans), Myles Mitchell (22 ans), Shayne Audra (21 ans), Zola Ivy (15 ans), Bella Zahra (13 ans) -conçues avec son ex épouse Nicole Mitchell-, et Angel Iris qu’il avait eue avec l’ex-Spice Girls, Melanie Brown
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posséder un brevet. Dans sa demande de brevet, elle écrit que le but de son invention était «de produire un dispositif pas cher, simple, pratique et très efficace, particulièrement adapté pour être utilisé dans le repassage des manches et corps des vêtements féminins.» Avant cette date, la plupart des gens repassaient en utilisant une planche de bois posé sur deux chaises ou deux tables. Depuis son invention, la planche à repasser a très peu évolué dans sa forme de base
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Santé & Bien-être
Le stretching Adèle, Personal trainer et instructeur de cours collectifs (Bruxelles et London)
Quelques conseils utiles à l’usage de tous et notamment de ceux qui pratiquent la musculation:
J’ai souvent remarqué dans les clubs de fitness qu’une fois leurs entraînements terminés, beaucoup de membres passent directement au vestiaire, se douchent et rentrent chez eux sans penser à s’étirer. C’est une grande erreur. Pensez-y ! Comme on le répète souvent, s’étirer après l’effort est tout aussi important que faire du sport. Les exercices de renforcement musculaire ou la pratique de la musculation sans étirement peut réduire la souplesse naturelle d’un muscle.
Pourquoi pratiquer l’étirement et quels en sont les bienfaits ?
Un manque de souplesse engendre un stress et un effort supplémentaire sur le muscle travaillé durant l’exécution de l’exercice. À force de travailler un muscle qui n’est pas assez souple, il devient plus faible avec le temps. Si vous êtes constamment en train de vous entraîner sans vous étirer, le muscle perdra encore plus de sa souplesse naturelle. Il se raccourcira et le risque de vous blesser augmente. S’étirer vous permet de garder la longueur normale du tissu musculaire ou d’améliorer sa longueur. Le bénéfice que vous en retirerez dépend du type d’étirement que vous pratiquez.
de dédier un minimum de 20 minutes à l’étirement après l’effort. En conclusion, à chacun de choisir la manière qui lui convient le mieux mais il est indispensable de contrer l’effet de raccourcissement des fibres musculaires qui est engendré par la musculation. Sans étirement, vous augmentez significativement les risques de blessures musculaires. Suivant les personnes, les effets dus au manque d’étirement peuvent se manifester plus ou moins lentement mais sur le long terme les risques augmentent. L’étirement est donc une pratique indispensable et la négliger peut entraîner des conséquences douloureuses. Ma recommandation est donc de vous concentrer sur vos étirements autant que vous vous concentrez sur vos entraînements.
«...sans vous étirer, le muscle perdra encore plus de sa souplesse naturelle. Il se raccourcira et le risque de vous blesser augmente.»
Comment pratiquer l’étirement ?
L’étirement peut se faire en pratiquant le yoga ou en suivant un cours de stretching. Mais il est absolument nécessaire d’étirer le ou les muscles travaillés directement après chaque session d’entrainement. Je recommande
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Je vous donne rendez-vous dans le prochain numéro d’ENTOURAGE, votre magazine préféré Adèle, Personal trainer et instructeur de cours collectifs T. : +32 475 849 246 (Bruxelles) Facebook : Personal Training at your doorstep
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Durée pour chaque étirement :
30 secondes minimum.
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Sur les photos : Coach Gabson (avec les dreadlocks), Coach Edouard et Coach Adèle.
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