Mai 2014 — N° 01 ue par ution ! Des prix à ga dan s vo tre m gne aga Ouv zine r rez . A chaq
vi gag et te nez !
Danse
NADINE WINTERBEEK Interview
JusTIN BIlE MONsENKWE La femme du moment
CHRIsTEllE PANDANZYlA
Fashion Designer
RussEl N. HABIllE MèRE & FIllE FÉVRIER 2014 - N 01 - 3,50 €
Say Hello to ENTOURAGE magazine ! Le magazine d’un monde aux couleurs de la vie. ENTOURAGE magazine se veut le meilleur canal de “communication ethnique” urbain qui informe, inspire et divertit les groupes d’immigration maghrébine et subsaharienne de langue française de Belgique. ENTOURAGE magazine est facilement accessible à la population à laquelle il est destiné. Il se positionne au coeur de la consommation quotidienne de ces foyers via un réseau de distribution soigneusement étudié au départ de Bruxelles. Attendu à chaque parution, grâce à son contenu en affinité avec son audience, ENTOURAGE magazine crée des rendez-vous... Reportages photos, événements, cadeaux, jeux-concours, etc. ENTOURAGE magazine aide ses partenaires commerciaux à tirer parti du réseau de diffusion et de la couverture d’un magazine ethnique professionnel, fiable, de qualité afin de décupler la présence de leurs marques au sein des communautés. Il contribue ainsi à réduire leurs coûts (lancement de nouveaux produits, commercialisation, notoriété, conversion des contacts). Pour de plus amples informations, contactez-nous à kad@entourage-mag.net ou au +32 483 403 490.
Connecting brands with their ethnic audience !
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SOMMAIRE
La version interactive de chaque numéro d’ENTOURAGE magazine est accessible en ligne sur www.entourage-mag.net à partir du premier jeudi du mois suivant la parution de la version papier.
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ÉDITORIAL
6 Cultiver la proximité
24 Société
8 20 Visages de Matongé
Diasporas News 10 Plaidoyer pour la reconnaissance de la
diaspora africaine en tant qu’acteur de développement ici et là-bas.
13 Pacte pour une Europe de la diversité et
de la lutte contre le racisme proposé aux 28 États membres de l’UE.
14 Spécial élections 2014 (Belgique) Tribunes politiques.
Événement 18 Russel N. Le créateur qui habille ces dames. Défilé “ Mère & Fille ”.
La femme du moment
22 Christelle Pandanzyla Sur les traces de la culture africaine.
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La vraie, la seule caractéristique de Matongé... ce sont les gens...
24 Fatima Jaber et Sabrina Touzani Mère & Fille.
Je ne suis pas raciste, je suis pire... 34 35 Black bazar ou la politique de comptoir
Matongé
Économie / ENTREPRISES
26 Justin Bile Monsenkwe
Interview chef d’entreprise.
36
La monnaie virtuelle-réelle
37 Es-Socks (mini-entreprise) Elle a tout d’une grande.
à
10 X U A E D es CA
X U A E D es CA
D
D
à gagner
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à chaque parution d’ENTOURAGE magazine !
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à chaque parution d’ENTOURAGE magazine !
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Infos conso
SPORTS
IN MEMORIAM
40 Bons plans voyages, transfert, frets,
48 Cheick Coulibaly La coupe du Monde FIFA Brasil 2014.
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Vient d’ouvrir à Bruxelles
L’homme du moment
50 Chez Da Joëlle Des plats à emporter de divers insectes et des chenilles comestibles.
29 Michy Batshuayi Tunga Remporte le Soulier d’Ebène 2014.
commerces, télécoms, ...
Culture
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Poème... A toutes les Mères
Revu
La danse africaine dans le sang
Carnet des assoces 44 Nagi Sabbagh La culture arabe en pays de Liège
Yesmina Hantout 38 Portrait.
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Gagnez 500€ de transfert !
30 Otman Zaaboul
Comptabilité-Fiscalité.
Nadine Winterbeek
BONS, CADEAUX & JEUX
Métier.
Rhode Bath-Schéba Makoumbou Spectacle : Vaiven
François Kasongo
32 Livre. Comment les migrations façonnent
notre monde
Chronique des inventions 50 Garrett A. Morgan Inventeur du feu rouge.
Sans tabou 52 Jeanne Nyanga-Lumbala
Une belgicaine convaincue.
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Éditorial
Dieudonné Kazadi, Directeur
Cultiver la proximité
Je suis très heureux de vous annoncer un nouveau média dans le paysage médiatique de la diversité en Belgique. C’est ENTOURAGE magazine ! Un bimestriel “ ethnique urbain ” en version imprimé accompagné de sa version électronique gratuite en ligne qui informe, inspire et divertit.
Depuis ce premier numéro, ENTOURAGE magazine vous fera découvrir vos chers voisins et ces gens que vous croisez souvent sans jamais savoir qui sontils vraiment. Leurs rêves, leurs réalisations, leurs réussites, leurs métiers,… Mais aussi que ce magazine devienne l’espace de promotion de vos activités et de vos projets. Entourage magazine, c’est aussi connecter tous ceux qui s’intéressent à la diaspora africaine de Belgique (Maghreb et Subsahara). Qui est de la diaspora et qui ne l’est pas ? Selon le dictionnaire Larousse, diaspora signifie “ dispersion d’un peuple, d’une ethnie à travers le monde. ” Désormais, c’est plus clair, une définition de
ENTOURAGE magazine est une édition de KADPRO partners. Il paraît en : janvier - mars - mai - juillet - septembre - novembre. ADRESSE DE LA RÉDACTION Rue H. Heymans 31, B-1082 Bruxelles Tél. +32 483 403 490 redaction@entourage-mag.net RÉDACTION ET PRODUCTION Réalisation : KADPRO partners (en const.) Coordinateur de la rédaction : D. Kazadi
ce mot a été adoptée par ceux à qui il est appliqué : ce sont “ les populations qui vivent en dehors de leur pays d’origine, mais qui y entretiennent des liens culturels et socio-économiques. ” C’est une précision qu’il fallait absolument faire. De la sorte, on peut présager l’avenir. La diaspora africaine a besoin de garder ses liens culturels avec l’Afrique, mais aussi l’Afrique a besoin de sa diaspora à tous égards. L’Union Africaine (UA) considère par ailleurs la diaspora comme 6è région de l’Afrique. D’où les grandes décisions sur les questions de développement de l’Afrique devraient toujours impliquer en profondeur la diaspora. N’est-ce pas votre avis ? Inspirés au point “ d’apprendre à entreprendre et entreprendre pour apprendre ”, c’est ce qu’ont fait un groupe de 12 jeunes bruxellois parmi tant d’autres en se lançant dans l’aventure des mini-entreprises. Ils s’étaient donnés un objectif : arriver au bout. Ils y sont arrivés plutôt pas mal. ENTOURAGE magazine rencontre des gens. En les découvrant, on se rend compte que leurs vies sont des véritables histoires. Du coup, nous les connaissons un peu mieux. Alors on danse ? Nadine adore danser. Oui mais la danse africaine surtout !! ENTOURAGE magazine met en lumière des visages et de noms. Nous allons modestement à la rencontre de la communauté africaine de Belgique, d’Europe et de ses membres les plus dynamiques dans leurs espaces transnationaux. Quelles sont leurs aspirations, leurs réussites ? Qui ou qu’est-ce qui les passionne ? Cela pourrait aussi vous inspirer, qui sait ? Je vous laisse découvrir la suite dans nos pages. Bonne lecture !
DIRECTION ARTISTIQUE D. Kazadi ONT COLLABORÉ À CE NUMÉRO Journalistes : Aurélie Flégeo, Myriam M’Barki, Skan Triki Jérôme Bigirimana, Patou Nsimba. Photographes : Jean Goovaerts, Rocco La Rocca. PUBLICITÉ : pub@entourage-mag.net
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PRIX € 3,5 en Belgique. Un abonnement annuel : € 21 + frais de port (6 numéros dans votre boîte). Diffusion dans le réseau “ 5T’s ETHNIC ” Belgium. SITE INTERNET www.entourage-mag.net ÉDITEUR RESPONSABLE D. Kazadi, KADPRO partners sprl (en const.) Rue H. Heymans 31, B-1082 Bruxelles
AVERTISSEMENT. Toute copie (même partielle) du contenu de ce magazine doit être soumise à l’approbation expresse préalable de l’éditeur. Toute indication de prix est communiquée sous réserve de modification et de fautes d’impression.
Peinture
Rhode Bath-Schéba Makoumbou peintre/sculpteuse Discussion entre vendeuses, 2007 (H 1,45 m x L 0,97 m). Collection privée. Photo : Marc Somville www.rhodemakoumbou.eu
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Mur de la Diversité
20 Visages de Matongé Photos & Texte : Jean Goovaerts
A quelques mètres de la Porte de Namur s’ouvre le quartier bruxellois de Matonge. Si à l’origine ce quartier était plus spécifiquement fréquenté par des populations issues de l’ex-Congo belge, aujourd’hui c’est un incroyable brassage ethnique et culturel que l’on peut découvrir dans cette partie de la commune d’Ixelles. L’Afrique, certes, y jouit d’une exposition majeure, mais maintenant on découvre aussi, (par les restaurants, les boutiques, la musique), la présence de la Turquie, du Moyen-Orient, de l’Inde, de l’Asie, de l’Amérique Latine, tous ces apports et ces expressions donnant à Matonge une dimension planétaire étonnante. L’effet est d’autant plus saisissant que Matonge ne dispose d’aucun élément
architectural majeur qui puisse cristalliser l’intérêt touristique : pas de grand monument, pas d’étangs romantiques, pas de site archéologique, rien qui puisse finir en breloque ou porte-clés pour vacanciers. La vraie, la seule caractéristique de Matongé, qui rend cette zone unique en son genre, ce sont les gens, ceux qui y habitent, ceux qui y travaillent, ceux qui viennent y faire leur shopping, ceux qui aiment à se régaler de ses cuisines exotiques, ceux qui viennent parfois de très loin pour se perdre dans ces ruelles. Brassage ethnique, brassage culturel, brassage générationnel, voilà la caractéristique première de Matonge. Plus d’infos : http://jeangoovaerts.over-blog.com https://www.facebook.com/pages/Jean-Goovaerts-Photographe-freelance/
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News. Diasporas
En marge du Sommet UE-Afrique 2014
Plaidoyer pour la reconnaissance de la diaspora africaine en tant qu’acteur de développement ici et là-bas En prévision du 4ème Sommet UE-Afrique, une journée de concertation exceptionnelle s’est tenue à Bruxelles le 20 mars 2014, à la Maison ACP, et a regroupé un grand nombre d’organisations et des leaders d’opinion de la Diaspora africaine, ainsi que ceux du secteur privé africain établis en Europe. Le but de cette rencontre était de réfléchir, et d’échanger sur l’avenir du partenariat stratégique Europe-Afrique dont le thème pour cette 4ème édition était : “ Investir dans les personnes, la prospérité et la paix ”, et de faire des propositions constructives au Sommet, s’agissant de l’implication de la Diaspora africaine établie en Europe. En guise d’introduction, il a été rappelé que les diasporas et migrants, c’est-à-dire, les populations qui vivent en dehors de leur pays d’origine, mais qui y entretiennent des liens culturels et socio-économiques totalisent environ 240 millions, soit équivalent de 3% de la population mondiale, ou encore la 5ème grande nation du monde, après la Chine, l’Inde, l’Union européenne, et les Etats-Unis. A cet égard, ils constituent, en ce 21ème siècle, un groupe d’acteurs majeurs de développement de leurs pays d’origine et de résidence. Lors de leurs échanges, les participants ont également rappelé que l’Union Africaine reconnait aux membres de la Diaspora africaine comme formant la 6ème Région africaine. Ils s’en sont réjouis tout en déplorant que cependant que
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malgré cette reconnaissance formelle, beaucoup reste encore à faire pour traduire cette décision des Chefs d’Etat et de gouvernement Africains dans les faits concrets. Ils ont à cet effet, relevé la non reconnaissance de leur rôle de pont culturel entre les deux continents, ainsi que celui d’envoi des fonds et d’investisseurs directs dans leurs pays d’origine, de promotion de l’entreprenariat, de transfert des compétences et des gains sociaux, ainsi que celui de recherche et de l’innovation. Ils ont, à cet effet, déploré le manque de communication et de véritables liens institutionnels, et de leur implication dans le dialogue sur les politiques de développement avec les responsables aussi bien des pays d’origine qu’avec ceux des pays de résidence. Ils se sentent ainsi marginali-
Déclaration de la diaspora relative à la stratégie commune Afrique-UE (JAES) Bruxelles, le 20 mars 2014
Vue d’ensemble partielle de l’Atelier de la Diaspora à Bruxelles, à la Maison ACP sur l’avenir du partenariat UE-Afrique les 2 et 3 avril 2014.
sés dans ce processus, et dans celui d’accès aux ressources et aux fonctions de responsabilité. Aux termes de ces échanges, les participants ont conclu et insisté dans leur Déclaration Finale adressée au Sommet Europe-Afrique, sur la traduction du partenariat Europe-Afrique en des actes concrets, en commençant par la reconnaissance de la Diaspora et des migrants de leur rôle d’acteurs majeurs de développement ici et là-bas, des facilités nécessaires à leur apporter pour leurs démarches d’investissement, étant donné qu’ils pourraient jouer, dans ce cadre, un rôle clé dans le renforcement du dialogue sur la coopération Nord-Sud, et servir, le cas échéant, de facilitateur, pour une meilleure compréhension des deux continents. Ils ont également encouragé les partenariats entre les sociétés de capitaux européens à s’associer aux initiatives des diasporas orientées vers l’Afrique, et que les deux continents coopèrent et encouragent leurs institutions financières telles que la Banque Européenne d’investissement, la Banque Africaine de Développement et d’autres institutions financières à encourager et à soutenir les structures d’épargne et d’investissement des diasporas et les start-up, par des financements préférentiels avec des conditionnalités adaptées à leur situation et à des taux concessionnels directs ou indirects. “ Les Africains doivent quitter le canevas du don et de la charité pour rentrer dans celui de l’investissement ” ont insisté les participants. Par R. Donge, “ Diaspora Consultation on the Future Architecture of the Africa-EU Partnership ” En partenariat avec ISC Intelligence in Science Brussels, March 2014. www.iscintelligence.com
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1. Nous, représentants des praticiens du développement issus de la diaspora africaine (intervenant dans le domaine du développement dans les pays d’accueil et dans les pays d’origine), réunis à la Maison ACP à Bruxelles, le 20 mars 2014, sommes déterminés à renforcer la nouvelle architecture de la stratégie commune Afrique-UE ( JAES) par la promotion du dialogue politique dans le cadre du partenariat et de la mise en œuvre du plan d’action y relatif envisagé, qui seront adoptés par le Sommet Afrique-UE en avril 2014. Nous avons procédé à une évaluation de la mise en œuvre du plan d’action 20112013 adopté par le troisième Sommet AU-EU à Tripoli en novembre 2010, à la lumière des cinq priorités stratégiques suivantes: la paix et la sécurité, la gouvernance et les droits de l’homme, le commerce et l’intégration régionale (développement du secteur privé), et les questions relatives au développement, qui seront mises en œuvre par le biais d’un vaste partenariat s’inscrivant dans le cadre du partenariat du JAES. Le thème central retenu pour le Sommet de Tripoli était “Investissement, croissance économique et création d’emplois”. 2. En séance plénière, nous avons pris acte de l’importance de la décision de la Commission de l’Union africaine (CUA) de désigner la diaspora comme la sixième région de l’Union africaine. La CUA reconnaît ainsi le rôle de cette diaspora en tant qu’acteur incontournable du développement dont la contribution au développement du continent est considérable non seulement en termes de transferts de fonds (envois de fonds), mais également de transferts de connaissances et de compétences, de développement du commerce et des investissements directs étrangers (IDE), ainsi que de création d’entreprises et de promotion de l’esprit d’entreprise. Nous regrettons toutefois que les déclarations n’aient pas toujours été suivies d’actions concrètes. 3. Tirant les enseignements des précédents JAES et des actions concrètes menées depuis 2007, nous estimons que nous pourrons aller encore plus loin. Au cours des dix dernières années, les diasporas ont été marginalisées en termes de participation effective à la mise en place d’un processus de dialogue sur les politiques. Nous nous sommes également battus pour que des financements prévisibles soient prévus en faveur des initiatives des praticiens du développement issus de la diaspora, reconnus
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comme des acteurs incontournables du développement par les agences et institutions de coopération au développement dans les pays d’accueil et d’origine.
des échanges commerciaux et l’établissement des liens de collaboration entre les PME d’Europe et d’Afrique, par le biais de jumelages ou de joint venture avec la diaspora ;
4. Par conséquent, nous préconisons les mesures concrètes ci-après, qui visent à renforcer le rôle et le statut des diasporas africaines en tant que véritables acteurs du développement par le Partenariat Afrique-Union Européenne ( JAES) :
— Créer des groupes de travail permanents ouverts à tous sur les thématiques prioritaires du Partenariat EuropeAfrique ( JAES), auxquels les représentants des praticiens du développement de la diaspora et leurs organisations réunis au sein de la Plateforme Afrique-Europe seront autorisés à participer formellement ;
— Reconnaître le rôle des praticiens du développement issus de la diaspora comme faisant partie intégrante du Partenariat, et fournir l’appui nécessaire pour leur permettre de participer dans de bonnes conditions, et à tous les niveaux, au dialogue sur les politiques en matière de migration et de développement, les pratiques, les processus de décision, la mise en œuvre et le suivi, etc ; — Mettre en place un mécanisme de financement spécial dans le cadre du Fonds européen de développement, du Programme Panafricain et d’autres fonds pertinents, en vue de faciliter la participation des praticiens du développement issus de la diaspora aux débats sur les politiques de la migration et du développement et à la mise en œuvre du plan d’action 2014-2016, ainsi qu’aux groupes de travail consacrés à la problématique Migration, Mobilité et Emploi (MME), etc ; — Inciter les sociétés, les institutions financières et d’investissement à utiliser et à compléter l’épargne des diasporas pour financer des investissements responsables en Afrique ; — Étant donné que la plupart des emplois dans les économies des pays développés sont créés par des PME, il conviendrait que le Partenariat Europe-Afrique ( JAES) encourage les institutions financières européennes et africaines de développement, notamment la Banque européenne d’investissement (BEI), la Banque Africaine de Développement (BAD), etc., à fournir une assistance financière aux jeunes entreprises créées par la diaspora, à mettre leurs compétences au service de jeunes entrepreneurs (Start up) de la diaspora, et à faciliter également
— Assister les pays africains dans l’élaboration des politiques migratoires nationales à associer leurs diasporas, afin de faciliter l’institutionnalisation des relations avec elles, ainsi qu’une meilleure intégration de la problématique migration dans les politiques nationales de développement ; — Promouvoir la reproduction à une plus grande échelle des projets de développement et le développement des entreprises privées pilotés par la diaspora et aptes à créer des emplois dans les différents pays d’origine ; — Accorder à la diaspora la qualité d’observateur aux réunions consacrées à des discussions sur la promotion de la stratégie commune du Partenariat Afrique-UE ; — Soutenir l’élaboration d’un “programme sur la migration et le développement” visant à aider le continent africain à élaborer son propre programme dans ce domaine. En effet, l’existence d’un programme bien défini et clairement articulé que les Africains pourront s’approprier permettra au continent de mieux prendre en compte la dimension développement de la migration à la lumière des perspectives, des aspirations, des intérêts, des priorités, des défis et des besoins spécifiques des gouvernements africains et de leurs diasporas résidant à l’étranger ; — Faciliter la mise en place de canaux formels de communication entre la diaspora et les gouvernements africains, de façon à permettre une intégration systématique de la problématique du développement porté par la diaspora dans les politiques de développement des pays d’origine.
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L’avis de nos lecteurs nous intéresse
Une question ? Un coup de cœur ? Un coup de gueule ? Une expérience à partager ?
Vous avez la parole. Écrivez-nous à Courrier des Lecteurs — ENTOURAGE magazine. E-mail : redaction@kad-pro.com
Note : Les lettres publiées ne reflètent pas nécessairement l’opinion de la rédaction. Celle-ci doit toutefois veiller au respect de la loi et à une certaine concision. Merci à tous ceux qui nous écrivent et qui nous écriront.
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News. Diasporas
Madame Cécile Kyenge, Madame Joëlle Milquet et Monsieur Ioannis Michelakis pendant la conférence de presse.
Photo : www.joellemilquet.be
Pacte pour une Europe de la diversité et de la lutte contre le racisme proposé aux 28 États membres de l’UE
A l’initiative de Joëlle Milquet, les ministres et représentants des Etats membres de l’Union Européenne, s’étaient réunis, le 23 septembre 2013, à Rome, autour de leur collègue, Cécile Kyenge, victime d’actes de racisme inacceptables, pour lancer un appel fort de rejet du racisme en Europe. Ils avaient présenté une Déclaration et décidé de préparer un projet de “ Pacte pour une Europe de la diversité ” à lancer collectivement pour le mois de mai 2014 dans tous les pays européens. Cécile Kyenge est d’origine congolaise. Elle est députée et ancienne ministre italienne. C’est pendant son mandat ministériel qu’est née l’initiative de ce pacte. En effet, des inombrables actes racistes ont subitement fait irruption dans certains milieux xénophobes en Italie. Depuis la mobilisation de septembre à Rome, un projet de texte a été préparé par Joëlle Milquet, Cécile
Kyenge, ainsi que le ministre grec de l’Intérieur, Ioannis Michelakis, dans le cadre de la présidence européenne.
une conférence de presse, pour expliquer l’initiative sans précédent qui est lancée.
Les grandes lignes de ce texte, intitulé “ Pacte 2014 - 2020 pour une Europe de la diversité et de la lutte contre le racisme ”, ont été discutées par Joëlle Milquet, Cécile Kyenge et Ioannis Michelakis, le mardi 1er avril, à Bruxelles, lors d’une rencontre européenne, qui s’est clôturée par
Ce projet de Pacte a été envoyé à chaque État membre, à la mi-avril, pour validation en vue d’une importante manifestation des ministres européens de l’Égalité des chances prévue le 5 mai, à Bruxelles.
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Par D.K.
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Tribune politique : Spécial élections mai 2014
A moins d’une semaine des élections de mai 2014, votre magazine Entourage vous emmène à la découverte de certains candidats issus de l’immigration africaine. Vous les avez peut-être déjà rencontrés, écoutés ou vus leurs affiches électorales ou alors rien du tout. Sans vous empêcher de voter pour qui vous voulez, voici le pourquoi de leur appartenance politique, leurs centres d’intérêt, leurs projets politiques et pourquoi voter pour eux. Le 25 mai prochain, votez donc en connaissance de cause. Propos recueillis par Jérôme Bigirimana
Assita Kanko 34 ans. Ixelloise d’origine burkinabée. Conseillère communale à Ixelles. 4e de liste MR à la Chambre.
moi, métisses comme ma fille et blanc comme son père et toutes les autres personnes. Mes Valeurs. La possibilité d’exister en tant qu’individu libre. Les gens ne sont pas nés groupés. Le communautarisme est un autre genre de racisme. Parce que ça renferme les gens et ça crée des préjugés. Je réfute donc ce communautarisme qui assigne certains à s’occuper des soins infirmiers et à travailler comme ouvriers pendant que les autres peuvent devenir des ministres, des hautes personnalités. Pour les élections de mai 2014. J’ai trois priorités : la laïcité, l’égalité homme-femme et la défense des classes moyennes. J’ai la volonté et l’engagement. Il me faut maintenant le pouvoir de contribuer à agir. C’est pour cela que je m’engage pour les élections à venir. Pourquoi voter pour Kanko ? Pour la passion que je mets dans l’engagement et le fait que j’ai vraiment l’intention de travailler pour contribuer à plus d’égalité de chances entre les hommes et les femmes, à faire reconnaître le potentiel inhérent à toute existence humaine indépendamment des origines. Je vais porter ce message au sein de mon parti et à la chambre si j’y arrive pour que ça soit davantage inscrit dans la réalité. Et ça, je crois que c’est fondamental pour les personnes issues de la diversité.
Crédit photo: Michel Gronemberger
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Mon choix du Mouvement Réformateur (MR). Parce que je suis libérale de nature. Le libéralisme social par essence. Parce que ce que je veux, c’est de réunir les conditions de la liberté pour que la société puisse s’épanouir dans l’autonomie financière par la création d’emplois, la diminution des impôts, le soutien des classes moyennes et des PME, etc. C’est très libéral et profondément social. Je suis contre l’assistanat social qui maintient la personne dans le besoin et dans une position de soumission. Par ailleurs, il faut qu’on puisse aussi avoir accès à l’éducation, aux formations et à la connaissance des langues. On a vu ces dernières années, ce qui se passe avec le décret Inscriptions. Moi, je suis une mère d’un enfant de 6 ans, qui sait parfaitement lire en français et en néerlandais. J’ai fait ce choix parce qu’aujourd’hui nous avons beaucoup de personnes qui sont parfois très diplômés au chômage. Le problème c’est la connaissance de langues. Moi, en tant que libérale, je vais contribuer à donner les moyens aux gens afin de prendre leur destin en main. Qu’ils soient noirs comme
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Bertin Mampaka
57 ans. Père de 2 enfants. Premier sénateur noir belge. Député CDH bruxellois. Député au parlement Wallonie-Bruxelles. Conseiller communal à la Ville de Bruxelles.
Mon projet politique. Améliorer notre politique de logement. Appuyer davantage sur l’allocation loyer qui coûterait moins cher par rapport aux logements que nous
avons du mal à construire dans un délai raisonnable. La priorité c’est aussi l’emploi des jeunes. Sans oublier les relations internationales : quelle est la place de la Belgique dans une économie mondialisée dans laquelle la Chine, et les autres sont en train d’avoir une incidence sur mon pays d’origine. Pourquoi mon choix du CDH ? En 1990, j’étais représentant du parti démocratique congolais (PDC) , un parti frère du CDH, à cette époque Parti Social-Chrétien (PSC). Mais, étant naturalisé belge, je ne pouvais pas continuer la politique congolaise et il m’était naturel de choisir de faire ma politique en Belgique. Pourquoi le CDH ? Parce que c’était le parti frère dont je connaissais tous les dirigeants et acteurs de l’époque. Au CDH, il y avait un raccourci qui était en ligne droite au lieu d’aller à commencer à zéro ailleurs. Mes valeurs. Je combats l’individualisme contemporain, le corporatisme et la réforme fiscale favorable à ceux qui gagnent de l’argent uniquement. Je défends les réformes fondées sur l’intérêt du citoyen et non celles basées seulement sur des motivations économiques. Pourquoi voter pour Mampaka ? Je suis meilleur [Rire]. Un électeur bien averti issu de la diversité, qui suit mon activité politique depuis 1980, devait se dire que je cumule à la fois l’expérience et la connaissance de notre système politique complexe. Je suis le premier sénateur noir. Donc, j’ai inspiré beaucoup de mes collègues actuels. Et j’espère que ma participation a amélioré la qualité de la représentation des minorités. Je suis diplômé de la même université que Di Rupo. Quand on est immigré noir venant du Congo et finir comme professeur d’économie dans une Haute École belge, c’est qu’on a au moins droit à ce vote. Et si on atterrit dans un hémicycle comme celui-ci [ndlr : la Chambre], on est présumé avoir une bon morale intellectuel pour assurer la charge de la chose publique dans l’intérêt de tous. Sans me vanter, mon parcours m’a amené à être confronté à des réalités que je connais même mieux que beaucoup d’autres africains qui seraient candidats. Enfin, c’est un avantage, surtout en période de crise, d’avoir des élus issus de la diversité qui ont une expérience pour faire valoir la sensibilité des gens de la diversité auprès de leurs collègues.
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Barbara Trachte
33 ans. De Schaarbeek. Députée au parlement bruxellois depuis 2009. Députée au parlement Wallonie-Bruxelles. 4e de la liste Ecolo à la Région de Bruxelles-Capitale. Pourquoi Ecolo ? Je suis une écologiste et je pense que l’écologie politique est le bon projet pour l’avenir de la société. Celui de la solidarité avec les plus démunis, avec
les plus discriminées. Solidarité aussi avec les autres Etats européens et avec le Sud. Enfin, solidarité avec les générations futures. C’est ça l’écologie politique dont je suis convaincue. Si j’ai décidé de faire de la politique, c’est parce que je suis écologiste tout d’abord. Ce n’est pas parce que j’avais envie de faire de la politique que j’ai choisi Ecolo. Non, c’est le contraire. Mes valeurs. La participation citoyenne mais aussi l’enseignement pour tous.
Mon projet politique. Il faut créer des places dans les écoles. Il faut un enseignement de qualité pour tous les bruxellois. L’enseignement doit être une chance pour tous. On a une chance d’avoir une ville où il y a de plus en plus de jeunes et c’est important pour l’avenir de Bruxelles. Et donc si on veut saisir cette chance, il faut miser sur l’enseignement. C’est une grande priorité de ces élections et pour les prochaines années. Je souhaite aussi continuer à travailler sur les questions de gouvernance démocratique parce qu’on ne construira Bruxelles de demain qu’avec toute sa diversité. On n’arrivera pas à la construire si tout le monde n’est pas impliqué. Pourquoi voter pour Trachte ? Parce que je vais vraiment défendre les questions d’enseignement. Je pense que si on l’on veut construire Bruxelles où tout le monde se sente bien et où il y a moins de discriminations, il faut miser sur les jeunes et sur l’enseignement par la création des places et l’enseignement de qualité qui répondent aux besoins spécifiques des enfants. Je lutte aussi contre les stéréotypes observés souvent dans les manuels scolaires. Par exemple, on ne parle d’une personne noire que quand on aborde la question de diversité. Mais, la diversité bruxelloise est dans tout et partout et pas uniquement des personnes qui viennent d’ailleurs avec “ une série de problèmes ” comme certains disent. Je pense que l’école et les médias peuvent aider à faire éliminer ces stéréotypes. Je suis convaincue que l’école est vraiment le premier endroit où on peut faire en sorte qu’à long terme les choses s’améliorent à Bruxelles.
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Tribune politique : Spécial élections mai 2014
Olivier Kayomo 42 ans. 28e sur la liste FDF à la Région de BruxellesCapitale
quitter le chômage le plus rapidement possible. Pourquoi voter pour Olivier Kayomo (O.K.)? Parce que je me suis suffisamment préparé depuis 8 ans. J’ai initié suffisamment beaucoup de projets réussis sur le plan culturel et associatif alors que je n’avais pas de mandat. Je pense que je ferais encore beaucoup de bonnes choses une fois élu. Ceux qui me connaissent savent que j’ai beaucoup d’énergie pour que nous puissions aller beaucoup plus loin et un des premiers actes une fois élu, je mettrai ma permanence à Matongé, un lieu de prédilection pour tout africain, un carrefour africain. C’est un quartier qui aujourd’hui est un peu abandonné et c’est nous qui perdons, nous la communauté africaine. Moi, je voudrais rattraper cela, donc je mettrai ma permanence là pour écouter cette communauté et essayer de trouver des solutions ensemble. C’est d’ailleurs ça l’essence de mon slogan : Voter O.K comme mes initiales Olivier Kayomo. Mais aussi OK parce que mes idées sont très bonnes, des idées dont la communauté africaine et Bruxelles ont besoin.
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Yasmina Messaoudi
26 ans. Enseignante de maths en secondaire. 4e suppléante Liste PTB-go à l’Europe Mes valeurs. Je suis pour le respect et la revalorisation de la communauté africaine. Je défends aussi l’égalité des chances en matière d’enseignement. L’interculturalité est aussi un autre sujet important pour moi. Enfin, je milite pour le respect intergénérationnel où les jeunes savent respecter et écouter leurs anciens. Mon choix des Fédéralistes Démocrates Francophones (FDF). En Belgique, nous avons 2 grands groupes linguistiques (flamand et francophone. Moi, je suis un homme qui aime l’équilibre et nous savons qu’il y a une tendance de domination du côté néerlandophone. Il me semble alors que le FDF reste le seul parti du côté francophone qui veille chaque fois qu’il y ait cet équilibre. Par ailleurs, quand j’ai demandé à y entrer, j’ai eu un écho très favorable par rapport à ma double identité culturelle (belge et africaine) à laquelle je tiens beaucoup. Mon projet politique. Mon programme politique pour la région de Bruxelles est lié à ces centres d’intérêt dont je viens de vous parler : c’est revaloriser la composante africaine, permettre l’enseignement pour tous, encourager la transmission des valeurs citoyennes à la jeunesse, soutenir le dialogue intergénérationnel et favoriser l’unité dans la diversité par l’organisation des activités culturelles. Mais également de l’employabilité des chômeurs : permettre aux gens de rester dans une logique d’employabilité et de
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Motivation pour le choix du PTB. Mon engagement a commencé quand j’étais à l’université avec le mouvement
des Jeunes du PTB appelé Comac. Le PTB est le parti qui répond le plus à mes valeurs. Je rêve d’une société plus juste et solidaire, et le PTB est la seule alternative à ce que nous vivons aujourd’hui, car il lutte véritablement contre les injustices. Au PTB, on veut faire de la politique avec les gens et pas à la place des gens. On pense que c’est le peuple qui doit être souverain et donc le politique doit répondre aux besoins de la majorité des gens. C’est pour cela que nous travaillons avec eux, en les impliquant et en les consultant dans la rue pour connaître leurs besoins. Notre programme a d’ailleurs été basé sur leurs priorités qui ont été recueillies lors d’une enquête réalisée en hiver dernier auprès de 41000 personnes dans toute la Belgique. En bref, c’est un parti dans lequel je me retrouve parce qu’il est proche des gens. Valeurs chères à Yasmina. La solidarité, la lutte contre les inégalités pour plus de justice sociale. Pour moi, il est inacceptable que des gens vivent dans l’opulence, tandis que d’autres dans ce même pays souffrent pour boucler leur fin de mois. L’injustice me révolte et l’histoire a montré qu’on peut changer les choses en s’organisant, et en se mobilisant ensemble grâce à la force du nombre. Projet politique pour mai 2014. Celui ou celle qui sera élu(e) défendra notre programme basé sur notre grande enquête. Le slogan de la campagne pour la région de la capitale résume notre vision qui est celui d’un “ BXL socia(a)l ! ”. En premier lieu, nous mènerons la lutte contre la pauvreté. Au PTB, on veut “ chasser le chômage et pas les chômeurs ” en libérant notamment des emplois pour les jeunes qui récupéreraient les emplois des prépensionnés. Les politiques actuels culpabilisent les chômeurs. Mais on sait qu’il n’y a pas assez d’emploi pour tout le monde. Tenez ! Il y a seulement 1 emploi pour 48 demandeurs à Bruxelles. Nous plaidons pour la construction de 50.000 logements publics. Au niveau de l‘enseignement, on veut développer des classes bilingues et créer plus de places dans les écoles. Enfin, on veut la création d’une entreprise publique de l’énergie qui développe une énergie verte qui ne soit pas au profit des entreprises privées. Une grande partie de ce grand chantier qu’on voudrait mettre en place serait financé par un impôt sur la fortune de 1 à 3% sur les capitaux de plus de €1,5 millions, ce qui rapporterait €8 milliards. Au niveau européen, l’Europe applique des politiques de droite en ce moment. Avec plusieurs autres pays, on espère créer un mouvement en Europe qui permettra d’orienter le débat vers la gauche. Et pourquoi voter pour vous, Yasmina ? Parce que je me battrai pour les priorités des gens, pour leurs besoins. On est le seul parti qui défend véritablement les intérêts de la majorité des gens. Il y a notamment des lois contre la discrimination mais le gouvernement actuel n’utilise pas ces leviers.
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Par sympathie
En couverture. Russel N.
Russel N.
Le créateur qui habille ces dames
Paré des ses plus beaux atours, le grand Casino de Bruxelles, le Viage a accueilli le 9 mai 2014, le défilé « Mère et fille » du jeune prodige d’origine camerounaise, le styliste Russel N. Vivant à Bruxelles depuis le début des années 2000, Russel N. s’affirme de plus en plus comme une valeur sûre des milieux de la mode en Belgique voire en Europe. Grâce à son talent et son professionnalisme, il a rapidement intégré ces milieux souvent très sélect. Texte : Michelle EVINA \ Photos : Rocco La ROCCA
Après avoir travaillé pour la maison de couture Old England (fournisseur de la Cour Royale de Belgique), le jeune styliste décide de créer et de lancer sa propre ligne de vêtemens : “ RN ”. Sa notoriété grandissante définit Russel comme “ le créateur qui habille ces dames ”. Justement la femme est l’une des préoccupations premières de Russel dans le cadre du défilé thématique “ Mère & Fille ”. Il s’agit d’un concept original au-delà du défilé traditionnel qui donne une orientation particulière à la diversité de la beauté. Le rôle central de femme en tant que pilier de la société, a été mis en exergue au cours de ce défilé. Cet événement véhiculait des valeurs fortes car en plus de présenter la femme “ Mère du Monde “, il a consacré la volontés du styliste de lutter contre les stéréotypes en montrant que le femme est belle en tout temps et dans toutes les tailles, du SX au XXL, contrairement aux idées diffusées par les magazines. La recherche de cette image idyllique pousse souvent les femmes à vouloir s’y conformer à tous prix. Beaucoup s’adonnent ainsi à la chirurgie esthétique, au botox ou encore se ruinent la santé par des régimes pseudo miraculeux aux conséquences souvent dramatiques : anorexie, boulimie. Russel bouscule les évidences et foule au pied les conventions. La
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femme dont il veut promouvoir l’image est une femme sans complexe, aux formes parfois généreuse mais surtout fière de montrer sa féminité. C’est cette femme là que Russel a magnifié lors du défilé du 9 mai 2014. Russel n’est pas seulement le promoteur de la marque “ RN ”, il est aussi l’organisateur de Miss Cameroun Belgium qui a connu la participation d’environ 1500 personnes parmi lesquelles de hautes personnalités du monde politique belge et du corps diplomatique.
Un show room à Cannes L’état des services de Russel n’est plus à démontrer. Il fait sensations sur tous les podiums où ses collections sont présentées. Il a ainsi été convié à de nombreux défilés de mode où il a laissé son empreinte : la Fashion Week Luxembourg, la Fashion Week Congo ou encore le Gala International des Créateurs de Mode de Cannes et bien sûr la liste n’est exhaustive. Après la création d’un show room à Bruxelles, Russel poursuit son expansion. Il fera le tapis rouge lors du festival de cannes et projette également d’ouvrir un second show room à Cannes à la rue de croisette. À n’en pas douter Russel est promis à un bel avenir et nous ne pouvons que lui souhaiter de porter haut les couleurs de la diaspora subsaharienne.
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Peu avant le défilé, Russel à côté de Madame Joëlle Milquet, vice-Première ministre belge, ministre de l’Intérieur et de l’Égalité des chances.
Dans les coulisses du défilé “ Mère & Fille ”...
Russel N.
Le créateur qui habille ces dames
Russel en compagnie des invités de la soirée. Ici, Monsieur Kashale Christopher, membre du cabinet de Madame Joëlle Milquet.
Dans les coulisses du défilé “ Mère & Fille ”...
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Les invités dans la salle avant le défilé “ Mère & Fille ”...
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La Femme du moment
Christelle Pandanzyla Sur les traces de la culture africaine Par Jérôme Bigirimana
Dynamique et fine communicatrice, Christelle Pandanzyla est une incontestable défenseuse de la culture africaine. Depuis quelques années, la jeune belge d’origine congolaise a déjà organisé des centaines d’événements et de conférences tous destinés à la valorisation de la culture et des talents issus de la diaspora afro-caribéenne. Entourage magazine vous emmène à la découverte de cette ambassadrice de la culture africaine jusqu’ici inconnue du “ mainstream media ” malgré sa forte présence sur la toile. Roots Events. Douée d’une capacité d’organisation hors du commun, Christelle mène, avec son parfaite équipe, plusieurs projets à travers l’asbl Roots Events (Evénements liés aux origines en français). Différents départements (ethnic, education, empowerment et entertainment) visent à éduquer, (in)former et faire connaître la culture, les richesses et les talents d’Afrique et des Caraïbes. Ethnic. Ainsi, le département ethnique s’occupe de l’organisation des conférences sur des thématiques spécifiques tel que la dépigmentation de la peau, le diabète, la drépanocytose, des thèmes qui nous touchent directement et qui ont un impact sur notre vie. Des cours de cuisine sont aussi organisés pour ne pas perdre la notion de cuisine africaine. Mais la plus emblématique des activités de Roots Ethnic reste l’organisation de Brussels African Market , un marché de créateurs et de l’artisanat africain qui permet à ces créateurs
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doués de talents, qui n’avaient pas la possibilité de pouvoir montrer ce qu’ils faisaient, de venir le montrer au public. Mais également se confronter à la concurrence. Ça réunit une quarantaine d’exposants venus de toute la Belgique mais également de France, de Suisse et même d’Angleterre. Organisé tous les deux mois, le brussels african market accueille en général entre 800 et 1000 personnes. Ce marché rassemble également des artistes, des chanteurs, des danseurs, sculpteurs et peintres et tous ceux qui veulent présenter leur travail sur scène. Enfin, une plateforme africaine a aussi été créée pour une meilleure visibilité de la création artistique à travers le Brussels African Contempory Arts (BAKA) dont la prochaine édition est prévue pour octobre 2014. Education. Roots Events a également mis en place depuis 2010 avec Magali Nkiani et Anda Busaki, une école des 4 langues parlées au
Congo à travers le projet baptisé « Kiliswathi », initiales de kikongo, lingala, swahili et thsiluba. Mais également, l’histoire, la littérature, la géographie et l’anthrologie congolaise et africaine sont enseignées comme matières indispensables à la compréhension globale de la langue étudiée à travers des conférences-ateliers. Kiliswathi est destiné aux enfants et aux adultes et connaît un succès : “ Cette école attire non seulement des Congolais, mais aussi des Rwandais, des tanzaniens, des Angolais, des Caribéens, des Belges de souche et des coopérants ”, assure Madame Pandanzyla. Empowerment. Evoluant dans les milieux d’affaires, Christelle a pu remarquer combien le réseautage est très important et contribue au renforcement des capacités des entrepreneurs. Malheureusement, cela manque aux entrepreneurs d’origine africaine en Europe. D’où l’idée des Afro’péros, un concept de réseautage, de networking rassem-
capable malgré plusieurs écoles de journalisme et communication ? », s’interroge-t-elle. Pour parer à cela, Christelle et son équipe ont mis en ligne un magazine appelé “ just follow me ”, qui veut dire “ juste suivez-moi ” qui traite de toutes les thématiques développées dans les magazines généralistes mais d’une perspective afro reprenant tous les événements culturels. Il met également à disposition un agenda qui reprend les événements culturels afro se déroulant en Belgique et un carnet d’adresses de stylistes, de chanteurs et d’artistes.
blant des entrepreneurs africains et caribéens afin de présenter leurs entreprises, leurs parcours et leurs besoins. “ On est à la 20ème édition. On accueille 3 ou 4 entrepreneurs par événement. Ces entrepreneurs manquent de visibilité. Ils sont nombreux mais pas connus. Chaque dernier jeudi du mois, on accueille des entrepreneurs dans les domaines différents parce qu’on a voulu que les gens sortent de leurs pré carrés (avocats, financiers, techniques). Cela permet aux gens de travailler en réseau et de gagner du temps ”. Entertainment. Christelle a observé la diversité raciale dans les médias belges. Son constat est triste : Sur 35 chroniqueurs qui se succédaient pendant une semaine, aucun chroniqueur africain à la chaîne publique RTBF. « Cela veut dire qu’il n’y a aucun chroniqueur africain
Son leitmotiv : On voit ainsi Christelle gérer 5 sites web et 9 pages facebook, coordonner son asbl Roots Events, organiser plusieurs grands événements et être consultante en communication. Quel agenda chargé si on sait aussi qu’elle est employée à temps plein dans une autre organisation !!! D’où tire-t-elle cette force d’organisation ? “ Je suis passionnée dans l’événementiel mais aussi j’ai surtout le soutien de mes proches, de Dany, mon directeur artistique et des stagiaires ”, nous révèle Pandanzyla. Par ailleurs, pour elle, “ the sky is the limit ” et “ aller plus loin “ est son leitmotiv. D’où dans 10 ans, elle voit Roots Events s’étendre dans le monde entier. Ne pas se donner des limites, être combatif, surmonter de nombreux obstacles et ne pas oublier d’où l’on vient. C’est cela d’ailleurs qui fait que Christelle s’inspire de l’américaine Oprah Winfrey en référence à sa percée sociale et médiatique et son soutien envers les jeunes filles en Afrique du Sud. Prochains rendez-vous : Le Brussels African Market les 10 & 11 mai, les Afro’péros le 28 mai et le 26 juin. Plus de détails sur : www.roots-events.com, www.just-followme.com ou www.christellepandanzyla.be
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Mère et Fille
La mère et la fille exploitent ensemble le salon “ Coiffure Sabrina ” à Ixelles. Le salon a été créé par la maman Fatima et il a reçu d’emblée le nom de sa fille qui venait de voir le jour. Sabrina est devenue une jeune femme dynamique et elle a hérité de la légendaire gentillesse de sa maman.
Fatima Jaber et Sabrina Touzani Texte et photos : Jean Goovaerts
Fatima a quatre ans lorsqu’elle arrive en Belgique avec ses parents. Ceux-ci ont en effet décidé de quitter Tanger, ville qui les aura vues naître. La famille s’installe à Ixelles et Fatima y grandira entre famille et ami(e)s. Avec le temps, la petite fille studieuse devient une adulte responsable. En 1986, trois ans après la naissance de sa fille, Fatima ouvre un salon de coiffure qu’elle appellera spontanément du nom de sa dernière-née : “ Coiffure Sabrina “. Pour Fatima, cela allait de soi. Fatima est courageuse et elle travaille dur pour réussir. Sabrina, elle, va à l’école et toute sa scolarité elle restera à Ixelles, de la maternelle jusqu’aux secondaires. Un moment donnée, elle est tentée par “ l’économie “, voie qu’elle abandonne cependant rapidement pour suivre les traces de sa maman. Aujourd’hui, maman et fille travaillent ensemble
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dans le salon de coiffure “ Sabrina ” qu’elles gèrent ensemble avec dextérité et talent. Sabrina s’y sent comme un poisson dans l’eau et visiblement, Fatima est heureuse. Un petit souci peut-être : à l’approche de la fête des mères, Sabrina ne sait pas encore quel cadeau offrir à sa maman. Souci cependant vite balayé. “ En réalité, dit-elle, le cadeau n’est pas vraiment important. Ce qui importe, c’est de lui dire que je l’aime beaucoup. Qu’elle est gentille, courageuse et toujours souriante. Je lui dirai, avec poésie, tous ces mots qui généralement ne se disent pas ”. Ce sera effectivement le plus beau cadeau qu’une maman peut recevoir. Le salon rouvrira bientôt rue Jean Paquot, 1 à Ixelles. Si vous êtes à la recherche d’un salon de coiffure, n’hésitez pas à pousser la porte, vous ne serez pas déçue. J’oubliais, le salon assure aussi les petits soins de beauté et de bien-être. Sans doute une autre bonne raison pour vous y rendre.
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Poème... A toutes les Mères
Elle Elle qui m’a mis au monde M’a accompagné dans mes premiers pas Elle qui m’a tant aimé et m’a appris Qu’un jour à mon tour je devrais tant aimer Elle m’a tout donné, confiance amour et croyance Sans jamais se soucier qu’un jour elle devrait partir Pour le dernier voyage d’une vie en vue de sa perfection Perfection humaine atteinte par la fin Elle m’a appris à voyager En aimant car l’amour permet au cœur de s’évader De vivre le temps d’une histoire Un voyage extraordinaire Elle était là au début, je serais là à la fin Tristesse ou joie quelle sera Le sentiment qui m’envahira à son souvenir Quand elle sera dans la paix Jay Dieuleveut – Les Ecrits d’Une Vie http://jaydieuleveut.wordpress.com Publié le 9 janvier 2014.
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Interview. Chef d’entreprise
Justin Bile Monsenkwe
“ Même avec la meilleur idée du monde, vous n’irez jamais bien loin si vous n’avez pas les moyens de votre politique. ”
Lui qui rêvait d’une vie d’architecte, Justin Bile Monsenkwe est aujourd’hui à la tête de B’ET Interchange SPRL, une société de transport qui emploie 4 personnes dont lui-même. Ce père de deux enfants (Earvin et Tim), né en RD Congo est arrivé en Belgique pour faire des études supérieures. A la fin de ses études en marketing à Mons, en Belgique, il décide de s’installer à Bruxelles et de fonder sa famille. Dès son plus jeune âge, Justin Bile Monsenkwe voulait déjà changer le monde. Tout d’abord à l’âge de 15 ans, il avait su convaincre deux de ses amis de se lancer dans l’élevage des poules pondeuses. Créatif et sensible à l’environnement à 17 ans, il s’est lancé dans un autre projet ambitieux d’assainissement de son quartier. Il voulait le débarrasser d’une décharge publique sauvage pour construire un terrain de basket à la place au profit des jeunes du quartier. Il avait pensé à tout sauf aux moyens de sa politique. Une leçon qu’il n’a jamais oubliée. C’est tout naturellement que ce géant (taille : 1,88m), toujours souriant, team-leader né, se prédestinait à l’entreprenariat. ENTOURAGE magazine vous fait découvrir ce jeune entrepreneur rencontré au siège de sa société B’ET Interchange sprl. Propos recueillis par Dieudonné Kazadi
ENTOURAGE Magazine (EM) : Justin Bile, quel est votre parcours professionnel ? Justin Bile Monsenkwe (JBM) : Comme la plupart d’entre nous, nous n’avons pas de chemin déjà tout tracé, n’est-ce pas ? J’ai toujours rêvé d’être entrepreneur. Des idées plein la tête, j’ai besoin de les raconter à mon entourage au point d’agacer certains (rires). “ Tu parles trop ”, me dit ma mère quand j’ai une nouvelle idée dans la tête. Après avoir quitté le cocon familial pour rejoindre ma sœur en Belgique, il y a eu beaucoup de bouleversements tout d’un coup dans ma vie. Outre l’environnement qui n’était plus le même pour moi, les conditions professionnelles de mes parents se sont détériorées brutalement. Je devais me prendre en charge deux mois à peine après mon arrivée en Belgique. Je devais trouver un job d’étudiant. C’était
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nouveau mais il fallait que la transition se fasse dans ma tête. Mon premier petit job était livreur de pizza à Bruxelles. Fraîchement arrivé dans la ville, le GPS n’existait pas encore, je vous laisse deviner la galère pour trouver son chemin à l’aide d’une carte. Malgré tout, je me suis très vite adapté. Lorsque j’ai voulu lancer mon activité de transport, je me suis appuyé sur une structure en veille qui existait dans la famille “Comafrica” devenue BBN Services qui a été dissoute. Et de là, on est arrivé à B’ET Interchange SPRL. EM : Comment êtes-vous arrivé à créer B’ET Interchange SPRL, votre entreprise ? JBM : En septembre 2000, Monsieur Efole Bossekota et sa femme Gina Bile ont ensemble créé la société Comafrica. Cette société avait pour objet de fournir un service d’in-
ternet et de téléphonie de proximité à Namur. Malheureusement ils ont dû mettre l’entreprise en veille vu que leurs statuts d’étudiants ne les autorisaient pas à exercer d’activités professionnelles en Belgique. Ce n’est qu’en novembre 2007, guidé par le désir de créer une société que Monsieur Bossekota voulant me simplifier la tâche dans les coûts à l’investissement, me proposa de me servir de sa structure pour me lancer. Elle devient alors BBN Services. Celle-ci est dissoute suite à un manque de liquidité. C’est alors que mon épouse et moi avons récupéré l’activité et fondé la société B’ET Interchange sprl. Pour assurer une bonne gestion administrative et financière de l’entreprise, nous nous sommes associés à Madame Joujou Bile pour ses compétences et son expérience professionnelle en comptabilité, gestion d’entreprise et gestion financière. A ce jour la société possède 6 camionnettes
et engage directement et indirectement 8 personnes. B’ET Interchange SPRL est donc actif dans le secteur de transport des marchandises pour le compte d’un tiers. Il a fallu se former, passer avec succès les examens pour l’obtention de la capacité professionnelle. C’est un diplôme qui permet d’exercer en toute légalité la profession de transporteur. Notre client le plus important est UPS (United Parcel Service). EM : Quelles sont vos perspectives d’avenir ? JBM : Le Secteur de transport des marchandises pour le compte d’un tiers est très vaste. Tant qu’il y aura un producteur et un consommateur, on fera appel au service de transport. Notre objectif est d’avoir premièrement une part de marché significative en Belgique puis en Europe. Ensuite consolider notre structure
CV express Noms : Justin Bile Monsenkwe Naissance en : 1977 à Kinshasa Profession : Transporteur Qualité(s) principale(s) : Créatif, talent pour le coaching Défaut(s) : Enthousiasme débordant État civil : Marié Hobby : Basketball
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en orientant une partie de nos investissements dans des valeurs moins risquées et plus sûres tel que l’immobilier. Ce qui nous permettra de développer un réseau Global de transport vers la République Démocratique du Congo et enfin s’étendre en Afrique. EM : Si votre entreprise a une fonction sociale particulière avec la diaspora africaine de Belgique, comment la définissez-vous ? JBM : Notre entreprise est sur le BtoB (ndlr : Business to Business, services orientés vers d’autres entreprises) nous ne sommes pas très visible en tant que marque dans l’esprit du grand public mais néanmoins nous avons aujourd’hui une certaine expertise que nous partageons volontiers avec la communauté congolaise de Belgique. Nous avons des contacts avec le monde universitaire africain de Belgique. Nous partageons volontiers notre expérience. Bien entendu, nous profitons de ces occasions pour encourager l’entreprenariat des jeunes et des moins jeunes parce qu’il n’y a pas d’âge pour entreprendre. Nous restons ouverts afin que notre expérience du passé évite à d’autres de commettre les mêmes erreurs que nous. BBN Services a bénéficié de l’épargne communautaire. C’est un outil accélérateur insoupçonné. Dans notre cas, c’était le Club du Congo. EM : Avez-vous un modèle qui vous sert d’exemple, vous motive ? JBM : Je ne trouvais pas de travail et j’étais dans une situation difficile qui caractérise la très grande majorité d’étudiants congolais qui ont décidé de vivre en Belgique après leurs études. On est ramené à sa propre réalité. Étudiant ou travailleur ? Quand on quitte son Congo natal, on a des rêves plein la tête. On se représente son travail idéal, etc. C’était un peu mon cas. Mes parents sont et restent mes premiers modèles dans ma vie. Je vous remercie pour cette
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question. (C’est avec une émotion palpable sur le visage que Justin s’arrête un instant avant de poursuivre). Vous me donnez l’occasion de rendre hommage à une femme formidable qui n’est plus de ce monde. Paix à son âme ! Il s’agit de Rita Vanherweghe. J’ai fais sa connaissance pendant mes études. J’ai eu la chance de la rencontrer dans l’église que je fréquente. Rita était tétraplégique et était dans un fauteuil roulant. Pour gagner un peu d’argent en plus, elle vendait des bougies décoratives et des cartes de vœux. Elle avait besoin que quelqu’un la conduise, l’installe à la sortie de la grande surface du coin et s’occupe de ses repas et de ses médicaments de la journée. Ce deux à trois fois par semaine. En échangeant avec moi, Rita a réalisé la situation dans laquelle j’étais. Un jour, elle me demande de l’aider. Le premier jour, une fois installée, elle m’invite à rester près d’elle mais je décline l’invitation non à cause de son état mais du contexte. C’était l’hiver. M’asseoir là devant tous ces passants, dans le froid, correspondait pour moi à de la mendicité. Je ne me l’imaginais pas un seul instant. Elle me proposa alors, si je voulais, de m’installer dans le véhicule sur le parking pour pouvoir la ramener à la fin de la journée. Je l’ai attendue dans l’auto toute la journée. Pendant ce temps, je me suis demandé pourquoi fait-elle ça alors qu’elle n’a pas vraiment besoin d’argent ? Elle souffrait physiquement mais elle ne se plaignait jamais ! Le soir, après qu’on soit rentré, c’est là qu’elle m’a donné une vraie leçon. Ce sont des moments qui valent toutes les études. Rita fait les comptes devant moi : les ventes de la journée moins les coûts d’achat. Elle partage la différence en deux et me dit : “ Voilà ta part ”. Je suis interloqué. Je refuse et lui dit : “ Je n’ai rien fait, tu as fait tout le travail ! Je ne peux pas accepter. “ “ Tu m’as consacré du temps, c’est du travail. Cet argent, tu l’as mérité. Prendsle, ” insiste-t-elle. Après réflexion, j’accepte. C’est alors que je lui demande :
“ Pourquoi fais-tu tout ça ? Tu pourrais rester au chaud à la maison. As-tu vraiment besoin de cet argent ? “. C’est là qu’elle me répond qu’elle a besoin de cet argent-là pour partager, pour faire des cadeaux aux autres, en faire profiter à ceux qui n’ont rien. J’étais touché d’abord par son sens des affaires et ensuite par sa générosité. Elle donnait un sens au fait de gagner de l’argent. Elle savait quoi faire, comment le faire et pour quoi elle le faisait. Je n’ai jamais oublié cette scène. Pour motiver mon entourage et moimême parfois, je me dis : “ Souvienstoi de Rita et penses à ce qu’elle aurait fait dans pareil cas. ” EM : Quels conseils donnez-vous à nos lecteurs tentés de se lancer dans une aventure entrepreneuriale ? JBM : Mise à part l’éducation que nous avons reçue de nos parents (merci papa, merci maman), nous devons nous faire nous-même. La première des choses que je recommanderais à quiconque voudrait se lancer, c’est de disposer de ses propres moyens financiers d’abord. On ne prête pas aux pauvres. Si on ne les a pas, il faut se donner le temps et les moyens d’épargner. Apprendre à épargner pour investir dans des activités pérennes. Même en tant qu’étudiant, on peut épargner quelque soit ses revenus. Demander conseil aux plus expérimentés c’est une façon d’avancer. Ne pas hésiter à se former pour acquérir de nouvelles compétences. Surtout pour des métiers avec accès à la profession. C’est incontournable. Enfin, je dirais “ Même avec la meilleur idée du monde, vous n’irez jamais bien loin si vous n’avez pas les moyens de votre politique. Les inventeurs, les entrepreneurs, les créateurs de tout poil s’imaginent que mise entre les mains d’un virtuose du marketing, une idée se lance d’elle-même. ” (Al Ries et Jack Trout) Plus d’infos : www.betinterchange.net/
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Photo : www.rtbf.be
L’Homme du moment
Soulier d’Ébène 2014
Michy Batshuayi Tunga Le soulier lui va comme un gant L’attaquant du Standard Michy Batshuayi, né à Bruxelles le 2 octobre 1993, est un joueur de football belge d’origine congolaise. Michy Batshuayi, a joué en équipes de jeunes pour le R.F.C. Evere, le FC Brussels et le RSC Anderlecht. Anderlecht l’ayant renvoyé pour mauvais comportement, il est alors attiré en 2008 par le Standard de Liège. Il inscrit son premier but en match officiel pour le Standard le 15 décembre 2011 en Europa League en déplacement au FC Copenhague lors de la victoire 0-1 de son équipe. Se confiant au micro de la RTBF, il déclare : “Je n’ai que 20 ans, je sais que je vais encore apprendre et progresser”. Il avait été déçu par sa 4e place au Soulier d’Or mais il a rectifié le tir avec le Soulier d’Ébène. Lundi 5 mai au Birmingham Palace à Anderlecht, Michy Batshuayi a été élu Meilleur Footballeur afri-
cain (ou d’origine africaine). Il a obtenu 231 points devant Hamdi Harbaoui (150 pts), Paul-José Mpoku (126 pts), Vadis (94 pts) et Imoh Ezekiel (87 pts). Bravo et félicitations pour cette belle distinction. C’est la reconnaissance de l’engagement et du travail bien accompli. “Même si je suis belge, je me sens plus africain. Déjà, il y a ma couleur de peau. Puis mon tempérament, à la fois cool et chaud”, poursuit Michy Batshuayi, “Je ne suis jamais allé en Afrique… Mais je compte bien me rattraper lors de prochaines vacances.” “Je dédie ce Soulier d’Ébène à mon club, mon coach, aux personnes qui m’ont soutenu dans les bons et les moins bons moments. Après Anderlecht, je dirais que je me suis réveillé… J’ai décidé de moins parler dans la presse, de rester un peu à l’écart et de travailler pour l’équipe.” Par D.K.
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Métier. Comptabilité-Fiscalité
Comptable fiscaliste. 55 ans. Marié et père de 3 enfants. D’origine marocaine, arrivé en Belgique à 19 ans, Otman Zaaboul entame des études supérieures de comptabilité. Aujourd’hui, l’homme est à la tête d’une fiduciaire comptable. C’est à son bureau situé à Berchem-Sainte-Agathe (Région bruxelloise) que ce self-made-man nous a accordé un entretien.
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Le “peintre” des chiffres
Otman Zaaboul
“Je ne me vois pas arrêter de travailler un jour.” Photo et texte : Dieudonné Kazadi
C’est donc tout logiquement qu’une fois son diplôme de comptable en poche, qu’il poursuit sa formation et obtient des diplômes complémentaires. Le premier en gestion d’entreprise et administration, le suivant en Marketing et un autre en management appliqué. Otman aime parler de son métier. C’est un passionné. “ C’est après le parcours académique que vous savez si vous aimez ou non la comptabilité. C’est un métier de service. Il faut aimer rencontrer des gens, les conseiller, résoudre leurs problèmes. Avoir un bon contact avec des gens est primordial. Aussi bien avec l’administration fiscale qu’avec les clients privés. Lorsqu’un client fait appel à vous, vous vous sentez utile et heureux de lui rendre service. ”
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Un conseil à donner aux plus jeunes d’entre nous ? (Rire). “ Franchement ? ”, demande-t-il. Otman assure que la comptabilité ne change pas tellement. “ C’est
le volume de travail sans cesse croissant qui incombe au comptable fiscaliste du fait des nouvelles lois qui est pesant. L’administration fiscale a tendance à ‘externaliser’ vers le comptable les charges administratives qui lui revenaient auparavant. La technicité du métier reste stable. Certes il y a trente ans quand j’ai commencé, on faisait tout à la main. Et puis est arrivé l’ordinateur. Le premier ordi sur lequel j’ai travaillé était un clone IBM qui avait une mémoire interne de 42Mb ! La puissance de calcul d’aujourd’hui permet au métier de gagner en productivité.” Par ailleurs, le professionnel explique que la fiscalité évolue continuellement. “ Se former et beaucoup lire pour rester à jour est fondamental. ” Le dernier conseil qu’il donne volontiers aux débutants : “ Éviter d’avoir beaucoup de clients pendant le stage obligatoire de trois ans qui vient juste après les études. On risque de se retrouver vite débordé. ” “La comptabilité est un métier protégé. C’est un métier d’avenir. Des comptables fiscalistes qui veulent exercer et qui ne trouvent pas sont rares ” d’après Otman.
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Issu d’une famille de deux enfants, Otman Zaaboul est un homme calme, posé et surtout rationnel. Il vaut mieux pour un professionnel des chiffres diront certains. C’est exactement l’impression qu’il dégage lorsqu’on le rencontre. L’homme préfère vérifier tous les chiffres avant l’introduction d’une quelconque déclaration. Il veut ainsi s’assurer que les balances de ses clients sont “carrées” selon ses dires. Piqué par le virus des chiffres dès son plus jeune âge, Otman aime les comptes et la gestion. “ Je ne me voyais travailler que dans ce métier ”, nous confie-t-il. “ D’ailleurs maintenant que j’y pense, c’est certainement parce que ma sœur était attirée par les chiffres que j’ai fais pareil. Ma sœur travaille au Maroc. Elle est fonctionnaire au ministère des finances. Je tiens d’elle mon goût pour les chiffres. Non, je n’ai pas hérité ni du métier de mon père ni de celui de ma mère. Lui était entrepreneur dans le bâtiment au Maroc, et ma maman, mère au foyer ”.
“ La comptabilité, c’est comme faire de la peinture : vous disposez d’un ensemble de pièces justificatives et d’une palette d’outils presque infinie pour créer votre tableau. ” Otman Zaaboul éprouve une grande satisfaction lorsque le travail est bien fait : “ Une fois que le tableau est terminé, on peut alors l’admirer ou le critiquer ”. (Rire). “Je ne me vois pas arrêter de travailler un jour. Le comptable reste un conseiller au service des entreprises. Il les accompagne tout au long de leur vie dès le lancement des activités ”, conclut-il.
N’hésitez donc pas de lui poser toutes les questions qui vous trottent dans la tête. Il se fera un plaisir de répondre à vos questions à fiduccom@gmail.com ou au 0485 96 61 06
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Revu
Comment les migrations façonnent notre monde En période d’instabilité économique, les critiques de la mondialisation rejaillissent. Les détracteurs du libre échange imputent à l’intégration globale des marchés l’origine des maux dont souffrent les économies. Sur le banc des accusés, les migrations internationales occupent bien souvent une place prépondérante. Les flux internationaux de personnes seraient à l’origine de déséquilibres massifs, menaceraient l’ordre social, causeraient le chômage en Occident et la stagnation de certains pays pauvres. Dans un livre récent (Exceptional People [4], Princeton University Press, 2011), trois spécialistes britanniques montrent que les craintes associées aux migrations internationales sont, sinon infondées, du moins largement exagérées. Les auteurs remettent en cause “ l’idée répandue selon laquelle un accroissement des flux migratoires serait indésirable ” (p. 2). En vérité, les flux internationaux de personnes sont consubstantiels à une économie de marché dynamique. Loin d’être la source des difficultés que les isolationnistes prétendent, ces flux sont en fait bénéfiques. Selon les auteurs, le phénomène migratoire est “ un facteur clé du développement humain et économique ” (p. 2) ; “ une opportunité à saisir ” plutôt qu’un coût à subir. Historiquement, les migrations ont joué un rôle clé dans le développement des civilisations. D’une part, les flux de personnes ont pallié les déséquilibres démographiques. Si, par exemple, la civilisation sumérienne a survécu malgré des épidémies récurrentes liées à la concentration urbaine, c’est en partie grâce à l’immigration akkadienne qui maintint la popu-
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lation active à un niveau suffisant (p. 22). D’autre part, au cours de l’histoire, les migrations ont largement contribué à l’expansion de l’économie de marché, et, partant, à l’élévation du niveau de vie (pp. 21-28). Les marchands nomades relièrent les centres commerciaux distants entre eux, encourageant les échanges, la division du travail et l’accumulation du capital. L’intensification des flux a également conduit à la convergence des pratiques commerciales et à la réduction des coûts de transaction, encourageant davantage les échanges. Le chèque, par exemple, est une invention marchande (venant du mot arabe sakk) qui s’est répandue peu à peu à travers toute la Méditerranée. Naturellement, il serait naïf de prétendre que l’histoire des migrations a été uniquement l’histoire des mouvements volontaires de personnes (pp. 47-
56). Au cours des siècles, nombre d’individus ont été contraints de quitter leur foyer. Au XVIIIe siècle, par exemple, plus de sept millions d’africains furent violemment chassés de leur communauté pour travailler comme esclaves, principalement sur le continent Américain. Les guerres ont également contribué aux déplacements forcés de population. Au XIXe siècle, l’essor du libéralisme et la montée des préoccupations humanitaires ouvrent l’ère des migrations libres (pp. 57-66). La période allant de 1840 à 1914 est caractérisée par la faiblesse des réglementations migratoires des États. Les individus profitent alors massivement des opportunités qu’offre cette liberté. Durant la décennie 1870, les États-Unis reçoivent en moyenne 600 000 immigrés européens par an. Entre 1880 et 1910, l’Argentine, quant à elle, reçoit en moyenne par décennie une population de migrants
équivalant à 20 % de sa population totale. Toutefois, avec la Première Guerre mondiale, la tendance au libéralisme s’inverse. Les tensions nationalistes poussent les bureaucraties à exercer un contrôle grandissant sur les affaires migratoires (pp. 69-93). En avril 1917, par exemple, “ le gouvernement français astreint les étrangers à porter une carte d’identité, avec photographie, indiquant la nationalité et la profession du porteur ”(p. 71). Les mesures restrictives, motivées par le contexte de guerre, étaient censées être temporaires. Pourtant, elles furent largement maintenues après l’armistice. L’invention du passeport dans sa forme contemporaine et l’influence des syndicats de travailleurs contribuèrent à aggraver ces tendances. Encore aujourd’hui, les Etats réglementent lourdement les flux migratoires (pp. 121-161). La motivation de ces interventions, toutefois, a changé. Les critères de nationalité des siècles passés ont été remplacés par des critères de compétence. Dans nombre de pays occidentaux, si un individu passe la frontière sans satisfaire aux exigences des administrations, “ il peut être incarcéré, parfois indéfiniment ” (p. 158). Aux Etats-Unis, par exemple, plus de
la moitié des immigrés détenus “ n’ont aucune condamnation criminelle, ni pour être entrés illégalement, ni pour des crimes mineurs ” (p. 159). Bien qu’il ne faille pas exagérer l’efficacité de ces restrictions (les immigrés illégaux sont légions dans nombre de pays), les contrôles aux frontières constituent un obstacle majeur aux mouvements de population. Les isolationnistes justifient ces contraintes en affirmant que l’immigration serait économiquement et socialement nuisible. En vérité, les craintes économiques n’ont guère de fondement scientifique (pp. 164-173). La plupart des études montrent que les effets de l’immigration sur la croissance et les innovations dans le pays hôte sont positifs. Quant aux craintes sociales, elles sont exagérées (pp. 173-178) : “ les sociétés diverses sont plus créatives, dynamiques, ouvertes et cosmopolites ” (p. 173). Avec la moitié de ses habitants nés à l’étranger, la ville de Toronto a été classée cinquième ville la plus vivable au monde par The Economist Intelligence Unit. L’émigration est également un objet d’appréhension. Selon une idée répandue, le Brain Drain affaiblirait les capacités de croissance des pays en développement, car ceux-ci verraient leur main d’œuvre qualifiée partir pour l’Occident. Cette inquiétude est infondée (pp. 178-193), pour au moins deux raisons. Premièrement, sans une perspective d’émigration dans un pays plus riche, certains individus sous-investiraient dans leur éducation. Ainsi, un pays a finalement plus de travailleurs qualifiés en présence de Brain Drain que sans (pp. 182-183). Deuxièmement, les
transferts monétaires des travailleurs résidant à l’étranger vers leurs pays d’origine font plus que compenser la perte en capital humain due à l’émigration (pp. 186 - 193). En dépit des régulations et des craintes associées aux migrations internationales, les auteurs pronostiquent que le phénomène gagnera en importance à l’avenir (pp. 214258). Plusieurs facteurs vont encourager l’expansion des flux migratoires. Mentionnons au moins trois d’entre eux. D’abord, l’écart salarial entre “ Nord ” et “ Sud ”. Quoiqu’il tende à diminuer, il restera probablement positif dans les années à venir. Ensuite, la croissance économique dans les pays les moins avancés permettra à un nombre croissant d’individus de financer des projets d’émigration coûteux. Enfin, l’amélioration du niveau d’éducation va inciter les individus des pays en développement à chercher des opportunités professionnelles à l’étranger. En résumé, Exceptional people est un livre convaincant. Sans cacher leur inclination philosophique en faveur du cosmopolitisme libéral, les auteurs analysent les enjeux liés aux migrations internationales de façon objective, en s’appuyant abondamment sur la littérature théorique et empirique existante. Les 27 pages de bibliographie fournissent aux lecteurs intéressés les références pour approfondir le sujet. Une recension par Geoffroy Helgé de l’ouvrage Exceptional People : How migrations shaped our world and will define our future, par I. Goldin, G. Cameron et M. Balarajan ; Princeton University Press, 2011. www.libreafrique.org ENTOURAGE magazine 2014 — n° 01
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Tribunes d’ailleurs
Je ne suis pas raciste, je suis pire… Par Amal Jalili
Quand je ne réponds pas au chauffeur de taxi qui refuse de transporter des noirs sous prétexte qu’ils sont bruyants, râleurs ou qu’ils sentent mauvais, alors que lui même pue à des kilomètres, j’ai honte de moi… Quand je ne lève pas le petit doigt pour arrêter le serveur de café qui chasse le mendiant noir tout à fait discret, alors qu’il vient d’offrir des pièces à un mendiant marocain, j’ai honte de moi…
Ismaila Faye, jeune sénégalais assassiné le 14 août 2013 à Rabat.
Je suis marocaine et j’ai honte de moi-même. Non que je ne sois pas porteuse de belles valeurs. Mais je vois se craqueler ma noblesse porcelaine. Mes lâches silences face à l’ignominie ôtent toute sa beauté à mes grands discours humanistes et mes honorables pensées sur la justice et l’égalité entre les Hommes.
Quand je laisse des enfants pincer des jeunes étudiantes dans mon quartier, ou s’agripper à leurs fesses pour simuler un acte sexuel, sans un mot pour les réprimander, j’ai décidément très honte de moi… Quand je ne réagis pas au viol d’une jeune adolescente par quatre policiers, alors que je milite de tout mon être contre l’abomination du viol, j’ai encore honte de moi…
En moins de deux mois, Tina M., Alex Toussaint et Ismaila Fay ont payé de leurs vie et dignité, le prix d’un rêve. Celui d’une vie meilleure dans un pays voisin, ami et frère. Ils y ont cru. Quoi de plus naturel que de trouver refuge, espoir et sécurité chez cet autre qui ouvre grands ses bras à l’étranger et à la différence ? Quelle désillusion pour toi Mon Frère !
Quand je ne trouve aucun mal à ce qu’on appelle nègre, Âazzi, Âabd ou Kahlouch, le jeune homme qui porte la couleur de ma terre sur sa peau, j’ai honte de moi…
Quand tu n’as pas connu le mépris de l’autre, quand tu n’as pas vécu la solitude parmi “tes frères”, tu es passé, invisible, aux yeux de la plupart.
Quand je ne commente pas lorsque mon voisin me raconte fièrement comment il s’est opposé à la location de l’appartement du 5e à un jeune couple noir, j’ai honte de moi…
Quand je vois l’indifférence de mes compatriotes via à vis de l’assassinat d’un subsaharien par un malfrat marocain et qu’elle me renvoie l’image de ma propre inaction, j’ai honte de moi…
Quand je n’émets aucune objection à ce que le boucher me serve moi la première, en expliquant que la cannibale derrière moi peut se nourrir de viande crue, j’ai honte de moi…
Quand je vois le sourire de Dakar ou la fraîcheur d’Abidjan m’accueillir à l’aéroport, pendant mes séjours professionnels, quand je sens la chaleur qu’on me réserve parce que je viens
Pour toi Mon Frère, je fais mon mea culpa et je te dévoile ma face honteuse. Pour toi Mon frère, je dis tout ce que je fais semblant de ne pas entendre. Comprends que je veux te regarder dans les yeux, sans honte car…
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Quand je souris, même gênée, lorsque ma mère me demande de ne pas lui ramener un mari noir, au fond, j’ai honte de moi…
Quand j’apprends qu’un père de famille a été maltraité et a trouvé la mort, n’ayant pour tout crime que sa couleur foncée, j’ai très honte de moi…
Billet d’ambiance
Bruxelles
du Maroc, j’ai définitivement honte de moi… Quand à mon retour avec une délégation d’hommes d’affaires subsahariens, le gardien de voiture, pauvre et totalement méprisé par la société, s’estime heureux de ne pas être né noir, je me dis qu’il y a déséquilibre dans le déséquilibre… Dire que nous nous vantons de la foi musulmane qui a aboli l’esclavage et les différences entre les Hommes. Dire nous avons subi et continuons à subir toutes les formes de discriminations dans les pays étrangers, aussi bien occidentaux qu’orientaux : de l’islamophobie, de l’arabophobie et de la maghrebophobie. Dire que nous nous vantons que le Maroc est le portail de l’Afrique, alors qu’il en est tout simplement le geôlier. Nous sommes un pays qui a oublié ses origines… Que connaissons-nous de l’Afrique ? Qu’avons-nous de ce continent, à part quelques mètres carrés de terre et cette volonté de fuir de l’autre côté de la mer ? Où voulons-nous échouer, loin de la terre de nos racines et des millions d’âmes qui la peuplent ? Comment pouvons-nous voiler l’africanité qui nous collent à la peau ? Comment pouvons-nous nous aimer, si nous sommes incapables de voir sur nos miroirs, notre part noire ? Noire comme l’étendue de la nuit, comme la peau d’un tambour séculaire, comme la richesse des oliviers de nos terres, comme le sol de nos contrées… Noire comme la vie avant d’embrasser la lumière… Noir n’est pas funèbre… En hommage à Ismaila Faye, Tina M. et Alex Toussaint. http://www.qandisha.ma — 19 août 2013
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Black bazar ou la politique de comptoir à Matongé Par Patou Nsimba
Matongé ressemble à un parlement imaginaire, où des décisions sans lendemain sont prises, où les débats d’idées se font de manière désordonnée par ceux qui se font appeler ou que l’on surnomme : “ Les journalistes de rue ”. Il est 16h15’, ce jeudi 2 avril. Un groupuscule d’Africains tient des discours et des quolibets politiques dans un coin de la Chaussée d’Ixelles. Ce sont “ les journalistes de rue ”, allusion aux “ parlementaires debout ” que l’on découvre à Kinshasa la capitale de la RDC, parlant de la situation politique de leur pays. Ces journalistes se réunissent régulièrement sur les artères de Matongé ou dans les bars de ce quartier réputé de Bruxelles. Au menu de leurs conversations : la politique et la situation économique de leur pays d’origine. “ Nous informons mieux que la radio et la presse écrite belge. L’information en continu sur l’Afrique, c’est nous ! ”, déclare Pedro (nom d’emprunt), la trentaine révolue, vivant en Belgique depuis un quart de siècle. Comme à Matongé de Kinshasa, on y aperçoit quelques cabarets chauds qui longent la chaussée. Ils sont en nombre important. On les cite : Chute de Wagenya, Tam-Tam d’Afrique, Kasi surprise… Ces cafés ou bistrots de type africain fréquentés par tout le monde (Européens comme Africains), servent de ‘parlement imaginaire’.
SURPRISE. “ Kasi surprise ”, c’est la bonne surprise de l’après-midi. Dans ce
bistrot plein comme un œuf, situé à quelques mètres de la Porte de Namur, Jean Gaston (nom d’emprunt), le tenancier du bar se précipite sur tout le monde, clients maison et touristes, à la première vue : “ Bonjour Monsieur, que voulez-vous comme bière ? Désirez-vous également manger ? Prenez place, nous sommes là pour nos clients ”, dit le beau gérant. Kasi surprise est un bel endroit où l’on peut prendre une bouteille de bière fraîche pour étancher sa soif. Un lieu qui est tout le temps bondé de monde. Où la chaleur humaine prend tout son sens. Les discussions s’enchaînent de façon ininterrompue entre Africains. Il n’est pas rare de voir l’un “ des journalistes ” élevait autoritairement la voix, cherchant à monopoliser la parole ou se faire mieux écouter. Et la pression monte d’un cran dans le bistrot. Des gros sujets, comme des titres à la Une, déclenchent une discussion orageuse entre ces pseudo-journalistes. Curieusement, les grands sujets de la politique belge ou de la politique européenne n’intéressent pas trop nos “ journalistes de rue ” ; ils les effleurent, tout juste à titre de comparaison. Après des heures d’intenses discussions et plusieurs tournées de bière, les téteurs finissent par se séparer avec des accolades et des promesses des tournées de bière pour le lendemain
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Économie. Monnaie
La monnaie Virtuelle - Réelle On se moquait du “ monde virtuel de la finance ”. Une machine régulée par les banques centrales et huilée par des monnaies émises par elles. Maintenant que leur monopole d’émission monétaire est contesté par des monnaies numériques, elles les accusent d’être des “ monnaies virtuelles ”. Mais le crédit créé par le banquier en tapant sur un clavier d’ordinateur n’est-il pas une monnaie virtuelle ? Depuis que le système monétaire international a abandonné l’étalon-or pour adopter la monnaie-papier, il est entré dans le monde virtuel de la monnaie. La Banque de Maurice est dans son rôle en mettant le public en garde contre l’utilisation d’une monnaie qui n’est pas réglementée, d’autant qu’il existerait des failles de sécurité informatique. Cependant, on peut aussi dire qu’il n’y a aucune garantie que la valeur des monnaies réelles demeure stable, et qu’elles ne servent pas à des activités criminelles comme le blanchiment d’argent. Le meilleur moyen de décourager les Mauriciens à s’intéresser au bitcoin, c’est de préserver le pouvoir d’achat de la roupie en combattant l’inflation, si besoin est, par une hausse du taux d’intérêt. Sinon, ils sont libres de spéculer sur le bitcoin, tout comme d’autres boursicotent pour des gains… virtuels. Le bitcoin est une monnaie numérique sécurisée, ne dépendant d’aucune autorité centrale, et le réseau d’ordinateurs qui le fait fonctionner se gère lui-même. Si la Banque centrale européenne (BCE) considère le produit comme douteux, et la Chine vient de l’interdire, en revanche l’Alle-
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magne lui a donné le statut officiel de “ monnaie privée ” et l’a reconnu comme une unité de compte. Lancé le 3 janvier 2009, le bitcoin représente le sommet de l’innovation en matière de monnaie numérique, après les Litecoin, Peercoin, Anoncoin et Zerocoin. C’est la popularité du bitcoin qui fait maintenant réagir les instituts d’émission… S’annonce donc une lutte acharnée entre les Etats et les utilisateurs de bitcoin. Des entreprises dans le monde acceptent des paiements avec cette monnaie vu qu’en l’absence d’intermédiaire, les coûts de transaction sont minimes comparativement aux frais bancaires. A terme, nos banques protégées par les autorités auront à donner des services plus compétitifs à leurs clients. A la suite des politiques d’assouplissement quantitatif de la Fed, de la BCE et de la Banque d’Angleterre, les prix des produits en dollar, en euro ou en livre sterling augmenteront
dans le long terme. En revanche, il sera impossible de déprécier la valeur du bitcoin par plus d’émission, car le nombre de bitcoins sera limité à 21 millions. L’ancien président de la Fed, Ben Bernanke, affirmait que la monnaie numérique “ may hold longterm promise ”. Le bitcoin est une alternative monétaire (altcoin), mais pas (encore) une monnaie réelle. A l’instar de la cigarette qui était de la monnaie seulement dans les camps de prisonniers de guerre pendant la Seconde Guerre mondiale, le bitcoin est limité à sa plateforme d’échange. Il fonctionnera comme une vraie monnaie dès qu’il peut être universellement échangé contre d’autres biens et services. Ceux qui promeuvent la concurrence bancaire ne devraient pas regimber devant la concurrence monétaire. Les monnaies virtuelles échappent aux manipulations des banques centrales et des politiciens. Pour cette raison, reprenons le magazine The Economist : “ So let a thousand altcoins bloom. ” Par ERIC NG PING CHEUN, Managing Director PluriConseil — Article publié en collaboration avec Audace Institut Afrique. www.libreafrique.org
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Entreprise. Graine d’entrepreneurs
Es-Socks “Elle a tout d’une grande” Par D.K.
Es-Socks est l’une des Jeunes Entreprises qui participaient à l’assemblée générale de clôture de l’annuel des LJE (www.lesjeunesentreprises.be) en mars dernier sur le site de l’ULB. Elle concourrait dans la catégorie des “ Mini-Entreprises ”. Les “ Es-Socks ” ont saisi l’occasion pour réaliser leur projet : proposer la socquette en coton parfumée aux huiles essentielles. Le petit groupe composé de 12 jeunes bruxellois présentait bien pour l’occasion. Si on fait abstraction d’un peu de confusion dans le jargon des chefs d’entreprise, les jeunes de Es-Socks ont su se démarquer des autres jeunes entreprises par la présentation de leur rapport financier. Il y avait la forme et le fond d’une belle présentation. Presque pro.
Ne négligez plus vos pieds !
“ Nous vous apportons la solution ! ”, disent-ils d’entrée de jeu. “ Le but principal de ce produit est de redécouvrir la socquette en lui ajoutant un petit plus, c’est ce qui fera toute la différence. C’est ainsi qu’a germé en nous l’idée de créer la socquette parfumée. Une grande gamme de parfums est mise à disposition afin de satisfaire les goûts et les envies de chacun. En outre, après une longue journée
de marche rigoureuse, vos pieds auront toujours une odeur fraîche et parfumée ! ” Il fallait y penser. “ Le but des Es-Socks est d’aller au jusqu’au bout de l’aventure LJE et peut être, de réussir à en faire un produit commercialisé. Nous misons sur un marché nouveau, en cours de développement avec un concept simple à l’avenir prometteur. Formant un groupe soudé, nous sommes prêts à mettre tout en place pour atteindre notre but. Le produit en lui-même est source de motivation, et celui-ci nous permettra d’aller audelà de nos limites ! ”. Ils ont même un slogan : “ With Es-Socks, you rock ! ” ... Quand on vous disait que Es-Socks a tout d’une grande. Quel était le résultat financier ? Ce n’était pas le plus important nous semblait-il. L’essentiel est dans l’esprit de “ Les Jeunes Entreprises ” : participer pour “ apprendre à entreprendre et entreprendre pour apprendre ”. Les Es-Socks l’ont bien compris. Ils sont allés jusqu’au bout de l’aventure. Et pour cela aussi : bravo ! Pour la suite, ils méritent nos encouragements tout comme les autres participants dans la même catégorie d’ailleurs. Plus d’infos : http://imane2007.wix.com/es-socks
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Portrait
Une femme, deux visages
Yesmina Hantout
“ On croit savoir mais on ne sait jamais assez ”. Par Myriam M’Barki
Fonctionnaire aux relations publiques le jour, organisatrice d’événements à ces heures creuses, Yesmina Hantout a plus d’une corde à son arc. Avec plus de 20 ans d’expérience dans le milieu de l’événementiel, cette liégeoise d’origine marocaine débute dans l’entrepreneuriat et ce n’est pas pour nous déplaire ! Des idées pleins la tête et un tempérament de battante, c’est en 2012 qu’elle franchit le pas en créant sa propre société , Yes4events. “ J’ai tout fait toute seule, cela a été très difficile au début ” précise Yesmina. Après avoir suivi plusieurs formations en gestion d’entreprise, l’Association des Femmes Chefs d’Entreprise (FCE) lui donne sa chance en lui confiant l’organisation de son prestigieux Gala 2014. Consécration et honneur puisque cet événement lui a permis de renflouer son carnet d’adresses déjà bien rempli d’un réseau professionnel de qualité. Celle qui voudrait faire de sa passion son activité principale se dit confiante face à l’avenir et elle a bien raison. Outre des services personnalisés (séminaires, fête d’entreprise, cocktail...), cette passionnée de voyages et de gastronomie a misé sur un concept plutôt novateur : proposer des courts voyages d’affaires dans le désert marocain. Pas mal l’idée ! Il faut dire que le tourisme se transmet de génération en génération dans la famille : “ Mon oncle a été le premier fondateur d’une agence de voyage au Maroc, un Pionnier, reconnu dans le Maghreb et Espagne ”. Voilà qui est dit. Généreuse, son ambition porte aussi une dimension sociale forte puisqu’elle souhaite avant tout créer de l’emploi en Belgique et faire vivre les gens du pays. Juxtaposant divers petits boulots dans l’horeca durant sa jeunesse avant de devenir employée pour la Province de Liège, Yesmina nous confie
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que les complications administratives et les dossiers à remplir pour la création de son entreprise l’ont parfois découragée (le dossier pour la création d’entreprise est très aisé, mais c’est la gestion administrative quotidienne est un peu contraignante, pour une personne seule, avec une activité) mais ce n’est pas sans rebonds qu’elle a su tirer son épingle du jeu avec persévérance et sincérité. Membre active dans plusieurs associations de réseaux d’affaires liégeoises (CCI, FCE, Spa Wauxhall club...), elle nous donne quelques conseils avisés pour qui aimerait se lancer : “ Je pense qu’il est nécessaire d’avoir une oreille attentive et surtout d’être à l’écoute des bonnes opportunités. Beaucoup d’aides gouvernementales existent mais elles ne sont pas ou peu connues, il ne faut surtout pas hésiter à se renseigner. On croit savoir mais on ne sait jamais assez ”. Contact et infos : yes4events.com
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CV express Noms : Yesmina Hantout Naissance en : 1964 à Liège (Belgique) Profession : Employée d’administration provinciale Qualité(s) principale(s) : Empathie, altruisme Défaut(s) : Perfectionniste État civil : Mariée Hobbies : Voyages, gastronomie, randonnée en montagne, Rallye pour voitures ancêtres automobiles
Infos conso
Transfert d’argent
Par Myriam M’barki
Les bureaux de transfert d’argent permettent habituellement d’envoyer rapidement de l’argent à travers le monde. Ce qu’on sait moins c’est que certains de ces bureaux offrent bien plus qu’un simple service d’envoi d’argent. En effet, en plus des opérations de change (achat/vente devises) que la plus part offrent, certains proposent une série de services diversifiés et adaptés à chaque destination. C’est nouveau ! Moneytrans par exemple propose entre autres l’ouverture d’un compte d’épargne en RD Congo (taux 4% !). En outre l’entreprise facilite la vie à ses clients avec de nouveaux services tels que le EASY BILL (paiement des factures). Le HOMETRANSFER vous évite les files d’attente dans les bureaux. Avec un enregistrement préalable, vous pouvez envoyer de l’argent partout dans le monde de chez vous via votre pc-banking. Plus d’infos : www.moneytrans.eu
Voyages
f n I Longtemps considérée comme une compagnie aérienne à prix élevés, Brussel Airlines s’est pourtant largement alignée sur les prix du marché depuis quelques années. Avec comme spécialité l’Afrique et l’Europe, elle dessert plus de 150 destinations dans le monde. A titre d’exemple , le vol A/R toutes charges comprise pour Abidjan coûte 1102 EUR, Dakar : 809 EUR , Kinshasa 1.171 EUR ou encore Athènes à seulement 199 EUR. De quoi se faire, sans se ruiner, un bain de soleil ou faire un petit coucou à le famille. Proposant un prix transparent sans aucun frais caché, la compagnie offre, en outre, une franchise de bagages gratuite attrayante de 2 X 23 kg max pour les destinations lointaines (classe eco). De plus, Brussels Airlines permet aux personnes à mobilité réduite de voyager en toute sérénité sans devoir s’affranchir d’une surtaxe pour un éventuel équipement médical. Infos et réservation : www.brusselsairlines.com
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Télécoms Fondé en 2006, Lycamobile fait partie de ces références de choix en matière de téléphonie pour ceux qui veulent rester connectés à leur famille restée au pays. Fournissant un tarif d’appel international à des très bas prix et de qualité, cet opérateur a déjà séduit pas moins de 30 millions de consommateurs à travers le monde et ne compte pas en rester là ! Pas d’abonnement donc pas de contraintes, uniquement des cartes prépayées à recharger comme bon nous semble (durée de validité : 365 jours), Lycamobile propose également un tarif internet mobile très avantageux à partir de 5 EUR par mois (300MB). Les appels nationaux ne sont pas en rade non plus, puisque leur tarif rivalise avec les plus bas prix de Belgique. Il est même possible d’envoyer directement et gratuitement un carte SIM à ses proches.
o s n o c fos
Nouveauté à ne pas manquer pour les clients de Belgique uniquement : appels gratuits à chaque recharge vers tous les Lycamobiles en Europe, Etats-Unis et Australie ! Plus d’infos sur www.lycamobile.be
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Spectacle
Par Myriam M’Barki
Vaiven
Spectacle né de la rencontre entre la talentueuse metteuse en scène et comédienne d’origine Bolivienne, Mildred Velasquez, et un groupe de jeunes primo-arrivants du quartier de SainteMarguerite à Liège, Vaiven, soutenu et coordonné par le CEC (Centre d’expression et de Créativité) “Les ateliers 51 de la Baraka” permit au groupe d’accéder aux arts de la scène en devenant acteurs d’une création originale et collective directement inspirée de leur histoire. Pour ces non-francophones, l’atelier-théâtre hebdomadaire fut une révélation s’inscrivant dans une démarche citoyenne solidaire, active et engagée.
Briser l’isolement et retrouver l’estime de soi perdue durant l’exil. Deux objectifs atteints puisque la réalisation a suscité une vive émotion de la part des spectateurs et permit aux artistes de tisser une forte cohésion de groupe perdurant bien au-delà de la sphère scénique. Âgés de 11 à 24 ans, ils sont le noyau dur de la troupe. Venus des quatre coins du monde (Irak, Congo, Maroc, Bolivie, Italie et Belgique), les 9 participants ont démontré force et persévérance pour mener à bien ce projet tant la barrière de la langue, la difficulté de l’apprentissage et les réalités de vie (école le jour, cours de FLE (Français Langue Étrangère) le soir) se sont révélés être de redoutables adversaires. Mais ce n’était sans compter la motivation des protagonistes qui coûte que coûte ont prouvé leur attachement à la pièce. Mêlant 7 langues dont une imaginaire, Vaiven fait la part belle à l’expression universelle du langage et du corps: un monde burlesque composé d’onomatopées et de mimes pimenté par un remarquable accompagnement en live à la guitare. La trame du spectacle est soutenu par le bruit du métronome
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“Tic-tac-toc” revenant sans cesse tel un leitmotiv qui scande la narration. Les références au cinéma muet et aux avants-gardes des années 20’ donnent la touche finale, emportant le spectateur dans un univers tragi-comique composé de mélodies envoûtantes. L’esthétique épurée ajoute une empreinte réaliste et sensible amplifiant notre sympathie pour les personnages. Très loin des images préconçues et stéréotypées, ce spectacle est une ode à la tolérance. Aucun jugement n’est porté, juste une invitation au dialogue et à l’échange. Déjà forts de plusieurs représentations et de l’édition d’un DVD, la troupe a néanmoins besoin de financement supplémentaire pour assurer son avenir sur les planches. Alors, qu’attendons-nous pour les soutenir ? Pour de plus amples informations : www.labaraka.be Tél. 04 22 939 39
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en Vaiven : “ Un monde parallèle où le langage est réglé comme une horloge, les trajectoires cadencées au métronome ”.
À gauche : Mouna El Ashkar, Stéphanie Tielen, Joëlle Houbion À droite : Christiane Libert et Nagi Sabbagh
Depuis treize ans, un centre culturel arabe se tient à Liège. Il propose de nombreuses activités pour promouvoir la culture : conférences, soupers-concerts, projections de film avec débat, cours de langue, de calligraphie, de musique ou encore, de civilisation arabe. À la tête du projet, Nagi Sabbagh, pensionné de la RTBF où il a, durant vingthuit ans, travaillé à la télévision, puis à la radio. Impossible pour notre homme de passer par la suite ses journées dans un canapé, les pantoufles aux pieds. Une nouvelle vie s’ouvre à lui, pleine de richesse.
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Carnet des assoces
Rencontre
Nagi Sabbagh
La culture arabe en pays de Liège Par Aurélie Flégeo
Dans un bureau légèrement encombré, Nagi Sabbagh s’affaire à son ordinateur. Les traits tirés, il prépare la programmation du centre pour les prochains mois, règle les derniers détails. Une conférence vient de s’ajouter à la liste des activités. “ Nous sommes sollicités constamment ”, déclare-t-il. Le projet liégeois, c’est son idée. Après trois ans au conseil d’administration du centre culturel arabe de Bruxelles, il décide de mettre sur pied son propre espace, chez lui, en Pays de Liège, à l’aide de quelques amis. “ Dans la capitale, le centre était plutôt axé sur un certain élitisme, pour des gens diplômés. Moi, dans mon idée, c’était d’aller à la rencontre de la population maghrébine qui n’a pas accès à la culture. Les approcher et leur donner la possibilité de voir des concerts, de faire des rencontres. ” À sa genèse, le centre commence doucement, avec peu d’animations. “ On n’avait pas de subsides à l’époque, on n’avait rien ”. Nagi Sabbagh finance le projet avec son argent personnel. Il ramène des meubles de sa maison, pour créer un espace convivial. “ On n’a pas beaucoup d’argent, mais on ne veut pas dépendre d’une ambassade ou d’une autre organisation. Nous souhaitons rester laïques et ouverts à tous. Ici, les gens sont libres de parler, de dire leurs opinions, et tout le monde se respecte. ” Aujourd’hui, le centre propose une riche palette d’activités pour ses trois mille sympathisants. Les soupers-concerts accueillent en général jusqu’à trois cents convives. Une fois par an, le centre organise un voyage à Paris et au Maroc. Dans la Ville lumière, les voyageurs partent à la découverte du Louvre ou de l’Institut du Monde Arabe. Ils sont plus de septante à chaque
fois. Au Maroc, en comité plus restreint, des Belges partent à la rencontre de la culture maghrébine, accueillies par des familles. “ C’est une richesse pour moi, et pour les gens qui viennent. ” C’est un beau succès pour Nagi. “ Notre public est assoiffé de connaissance et de culture. Des gens de 80 ans fréquentent le centre et continuent d’apprendre, comme des jeunes de 25 ans. Lorsque nous faisons un souper-concert, les gens peuvent discuter, entre Belges et Maghrébins, dans une ambiance conviviale. Lorsque nous faisons une projection cinématographique, ce n’est pas le film qui nous intéresse, mais surtout le débat qui suit, pour échanger nos idées et nos impressions ”, explique-t-il en souriant. En regardant le chemin parcouru, il constate une grande richesse. Au cours de ces treize années, il a fait la rencontre de nombreuses personnes et amis. Il prend cependant conscience de l’énorme engagement personnel que cela implique. Avec sa femme, qui gère la comptabilité et le personnel, ils s’impliquent pleinement dans la vie quotidienne du centre. Leurs journées commencent à neuf heures et se terminent parfois après minuit. Tout cela bénévolement. Nagi Sabbagh espère trouver un remplaçant, pour lever le pied. “ Je ne suis pas éternel, mais malheureusement, c’est difficile de trouver quelqu’un pour prendre le relais. Et les membres du conseil d’administration me disent que si je pars, c’est terminé, ils peuvent mettre les clés sous la porte. ” Alors, Nagi continue son implication pour le centre, avec passion, malgré l’âge et la fatigue. Pour de plus amples informations : www.ccapl.be
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Danse
Nadine Winterbeek
“La culture congolaise m’a tout ap
Par Skan Triki
Malgré ses problèmes de santé, Nadine Winterbeek, vingt-neuf ans, n’a jamais abandonné sa passion pour la danse africaine, qu’elle a découverte à dix-sept ans, à force de côtoyer la communauté congolaise. À l’époque, elle allait souvent dans un cybercafé tenu par un Congolais. Elle y appréciait la conversation, les sauts de joie, la culture, à tel point qu’elle a vite appris le lingala, ainsi que diverses danses dont elle est aujourd’hui une spécialiste. Elle est également préparateur physique dans une académie de football, et travaille à obtenir le diplôme d’entraîneur personnel.
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Un rêve habite Nadine : ouvrir un complexe sportif à Kinshasa. Elle souhaite y enseigner le sport et la danse, et proposer d’autres activités qui, notamment, aideront la jeunesse à se forger. Et de même, ses deux passions lui ont sauvé la vie. Mais laissons Nadine nous raconter son combat contre elle-même : “ Entre 2003 et 2011, j’ai eu quatre hémorragies cérébrales, chaque fois à cause d’une veine rompue. C’était un cavernome, une malformation de naissance. Lors de la première opération, en 2007, la partie droite du cerveau a été touchée, ce qui m’a donné une paralysie, une hémiplégie de la partie gauche du corps. Comme j’étais jeune, les médecins n’avaient pas estimé de me conseiller un kinésithérapeute. Il me fallait
pporté ”
alors me débrouiller, quoique cela m’arrangeait puisque je ne voulais pas être dépendante de quelqu’un. Et les médecins ignoraient que j’avais une passion folle pour la danse. J’avais alors décidé de résoudre seule le problème. J’étais allé régulièrement à la salle pour courir. Sur le tapis roulant, je tombais et me relevais souvent, mais n’abandonnais jamais. Jusqu’au jour où, à force d’entraînement, j’ai guéri et repris la danse. Après la deuxième opération, en 2011, un entraîneur personnel m’a permis de reprendre presque toutes mes facultés physiques. J’ai juste le côté gauche légèrement plus faible que le côté droit. Cette expérience m’a fortifiée. J’ai ensuite repris la danse africaine. Cette culture m’a tout apporté. Et je veux à présent lui donner mon possible. ”
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Sport. Football
La coupe du Monde FIFA Brasil 2014 selon
Cheick Coulibaly “L’étudiant” Texte et photos : Aurélie Flégeo
D’ici quelques semaines, la coupe du monde de football va emballer les foules du monde entier. Jubilation, stress, déception, les supporters vont soutenir avec passion leur équipe nationale, où celle qui fait battre leur cœur. Devant sa télé, Cheick Coulibaly ne va rater aucun match. Joueur professionnel pour le CFO de Ouagadougou, la coupe du monde est pour lui un rendezvous incontournable... Cheick est originaire de Bobo-Dioulasso, la deuxième plus grande ville du Burkina-Faso. Depuis l’âge de six ans, il baigne dans l’univers du football. Une passion qui ne le quittera jamais. “ Quand je
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joue, c’est d’abord pour me faire plaisir et pour faire plaisir aux autres. Je suis sans pression, je me libère et je ne pense à rien. Même si j’ai 1.000 problèmes à côté, je joue à fond. “ Après avoir terminé le lycée,
il part pour la capitale, Ouagadougou, où il s’inscrit en faculté de droit. Parallèlement à ses études, “ l’étudiant “ (son surnom dans l’équipe) poursuit son amour du ballon et entre au CFO (Commune Football de Ouagadougou). Si le club a eu son temps de gloire en élite, avec une victoire du championnat en 2006-2007, le CFO est maintenant en deuxième division. Mais l’équipe est bien lancée pour remonter puisqu’elle se positionne actuellement à la quatrième place du classement : “ Si on gagne les deux prochains matchs, on sera deuxième. On va tout faire pour remonter en première division ! ”
Je pense à son coup de tête magique, deux buts pour la final de 98. C’était vraiment une équipe formidable, avec de grands joueurs. Aujourd’hui, j’aime beaucoup Didier Drogba et Blaise Matuidi. Ce sont des éléments indispensables pour l’équipe. Ils ont une certaine agressivité, ça donne envie de suivre les matchs. Si on croise le Brésil, on va les battre 5-0 (rires). ” Comme le Burkina-Faso ne joue pas la coupe, Cheick ne manquera pas de supporter les autres équipes africaines en liste, celles qui “ vont défendre les couleurs de l’Afrique. ” Et Cheick fait déjà ses pronostics : “ Quand je regarde les matchs, j’analyse les systèmes mis en place par les entraîneurs et le comportement des joueurs. De cette façon, j’arrive souvent à tirer des conclusions et à connaître les résultats. ”
Le Nigéria en huitième de final
Il reste deux ans études à Cheick avant l’obtention de son diplôme. Pour la suite, il fera en fonction des opportunités. “ J’aimerais faire carrière dans le football, mais ce n’est pas simple. J’ai déjà fait des tests pour jouer en Belgique, où en France. L’an passé, j’ai même fait la présélection pour l’équipe nationale du Burkina. Malheureusement, à cause d’une blessure à la jambe, je n’ai pas pu continuer... Chez nous on dit : tant qu’il y a de la vie, il y a de l’espoir, donc je verrais bien. Je peux toujours réessayer. ” Si le footballeur n’arrive pas à poursuivre son rêve, il souhaite devenir conseiller juridique. Et, pourquoi pas, conseiller pour la FIFA ?
Un rendez-vous incontournable Comme tous les joueurs, Cheick attend avec impatience le premier coup de sifflet de la coupe du monde : “ On va se régaler ! ” Avec une grande déception, il ne pourra pourtant pas acclamer son équipe nationale qui, encore une fois, n’a pas été sélectionnée. “ Je pleure ! On pourrait gagner pourtant… ” Qu’importe, le jeune homme a une autre équipe de cœur : la France. “ J’aime l’équipe française, à cause de Zidane. C’est vraiment mon idole. Quand je pense au Brésil, ça me rappelle le bon vieux temps.
“ Il y a de grandes équipes, mais mes cousins africains sont dans des mauvaises poules. Il va falloir s’armer de courage. Le Cameroun a eu du mal à se qualifier. On sait qu’il ne va pas gagner, car il est dans le groupe du Brésil : une machine du football ! Le Ghana par contre est en pleine forme. Malheureusement, il est dans une poule de grands avec les États-Unis, et les deux favoris : l’Allemagne et le Portugal… Donc ça ne va pas être facile. L’Allemagne avait déjà battu le Ghana la dernière fois en plus, ça va être une revanche. La Côted’Ivoire, c’est un peu bizarre. L’équipe a de très bons joueurs, mais à l’arrivée elle ne gagne pas. C’est vraiment dommage. Ils vont peut-être créer la surprise, car ils sont contre le Japon, la Grèce et la Colombie. J’ai plus peur de la Colombie que du Japon... Alors enfin, le Nigeria, en tant que champion d’Afrique, est dans une bonne poule. Contre l’Iran et la Bosnie, il n’y aura pas de problème pour se qualifier pour les huitièmes de finale avec l’Argentine. ” Et que pense Cheick de la Belgique ? “ On voit bien que c’est une équipe avec de jeunes joueurs. Ils ont prouvé qu’ils avaient les moyens de gagner, avec de bons résultats. Éden Hazard peut vraiment faire mouche là-bas ! ” Malgré des capacités, Cheick ne voit pas l’équipe belge en finale. Le jeune joueur estime que seule l’Espagne peut tenir tête aux grands Brésiliens. Il sera en tout cas au rendez-vous pour tous les matchs, entouré de ses amis à la maison. Chacun sera consultant, avec ses impressions. “ Nous sommes en compétition pour différentes équipes, il y aura beaucoup de débats ! ” Le premier coup de ballon sera le 12 juin prochain, opposant le Brésil à la Croatie. Déjà un beau match en prévision.
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Vient d’ouvrir à Bruxelles
Chez Da Joëlle Chez Da Joëlle est une nouvelle épicerie africaine (“ Da ”de dada, soeur en Swahili) a récemment ouvert à Ixelles (1050 Bruxelles). Elle propose également des plats à emporter. Son concept est à la fois audacieux et original ; vous trouverez chez Da Joëlle des plats atypiques (comme des insectes ou des chenilles) et provenant d’une région bien spécifique de la RD Congo : le Katanga. “ Toutes les préparations sont réalisées à la façon Katangaise, avec des produits katangais ” explique N a o u f e l Debraoui, un des deux fondateurs du projet. Depuis quelques temps, tous ceux qui fréquentent le quartier peuvent y déguster non seulement les standards de la cuisine congolaise, mais également du kapolobwe fumé, du milonge fumé, du pondou de Lubumbashi, des termites, des chenilles, ainsi que de nombreux autres plats africains. Chez Da Joëlle s’est installé dans le quartier de Bruxelles qui accueille de nombreux commerces africains ; Matongé. “ Nous avons ouvert nos portes dans le quartier Matongé, mais sommes les seuls à proposer une offre différente des autres snacks voisins en termes de plats et de préparation, qui vendent principalement des mets de Kinshasha ou de Lumbumbashi, par exemple. ” Chez Da Joëlle,
Ouvert du mardi au dimanche, de 11h à 22h. Rue de la paix 47 — 1050 Ixelles.
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Connaissez-vous ?
Garrett A. Morgan Inventeur des Feux de signalisation (20/11/1923) et du Masque à gaz (13/10/1914). Né le 4 mars 1877, décédé le 27 août 1963 à Cleveland. Il est le septième d’une famille noire de 11 enfants. Son éducation scolaire s’achève à l’âge de 14 ans ; moment où il quitte la maison et se déplace un peu. Il finit par se retrouver à Cleveland. En 1901, Garret A. Morgan ouvre une boutique de vente et de réparation de machines à coudre où il crée sa première invention : un fermoir à sangle pour machines à coudre, qu’il vend pour 150 Dollars. En 1909, c’est dans son atelier de confection de vêtements que Garret A. Morgan crée le premier fixateur pour cheveux connu, à l’époque, sous le nom de Crème de Raffinage pour cheveux de Garret A. Morgan. Feux de signalisation. Présent dans toutes les grandes villes du monde pour régler la circulation routière voire ferroviaire, le feu rouge est un de ces grands symboles de modernité du vingtième siècle. Précisément, ce que nous appelons communément “feu rouge”, c’est-à-dire une signalisation routière automatique à trois positions (trois couleurs), a été mis au point en 1923 (brevet US n° 1,475,024). Son inventeur, Garrett Augustus Morgan, est un autodidacte Africain-Américain né en 1875 à Paris dans le Tennessee aux Etats-Unis d’Amérique. Le feu rouge a souvent été signalé parmi les grandes inventions du vingtième siècle. Garrett Morgan vécut de ses inventions, en particulier il céda pour $ 40 000 de l’époque à la General Electric Company les droits de son brevet sur le feu tricolore. Masque à gaz. En 1912, il invente le prototype de ce qui deviendra plus tard le masque à gaz : le casque de respiration. En 1914, Garret A. Morgan remporte la médaille d’or du First Grand Prize à la International Exposition of Safety and Sanitation (Exposition Internationale de la Sécurité et de la Santé publique) pour son masque à gaz. 1916 donne, à Garret A. Morgan, l’occasion de faire la démonstration de son masque à gaz. Il porte secours à de nombreux hommes bloqués sous le lac Érié, lors d’une explosion dans un tunnel à Cleveland. La ville de Cleveland, Ohio, lui décerne une médaille d’or pour ses efforts héroïques. Le masque de Garret A. Morgan servira également, lors de la Première Guerre mondiale, à protéger les soldats des vapeurs de gaz chloré.
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(http://fr.wikipedia.org)
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Une belgicaine convaincue
moi, je veux. Pour l’avenir de mes enfants, la Belgique doit rester multiculturelle, l’arc-en-ciel. Mon projet pour mai 2014. A mon actif, j’ai 8 campagnes. Celle de 2014 est la 9è campagne. J’ai un parcours politique professionnel et associatif. J’ai travaillé pendant 10 ans au cabinet du ministre de l’emploi. Donc, je sais qu’il y a la discrimination en matière d’emploi. Mais ce n’est pas seulement envers la communauté étrangère. Il y a aussi des Belges de souche qui en souffrent. Moi, je pense qu’avec la 6è réforme, on a transféré plusieurs compétences du fédéral
Jeanne Nyanga-Lumbala Mie-Jeanne est la première députée fédérale issue de l’immigration subsaharienne. Élue pour la première fois conseillère communale à St-Josse-ten-Node en 2000. Elle a 60 ans. Mère et grand-mère. Texte et photo : Jérôme Bigirimana
Pourquoi le CDH ? Moi, je suis au CDH depuis 1999. A l’époque, c’était le Parti Social-Chrétien (PSC). J’ai toujours réclamé que nous sommes les actionnaires du CDH parce que nous l’avons
créé ensemble. Ce n’est pas le PSC de leurs arrières-parents. Moi, j’ai choisi le PSC parce que je suis chrétienne catholique. Parce que ce parti représentait les valeurs que je défends et puis c’est par mes convictions et les idéaux défendus par le PSC à l’époque parce que quand bien même le parti a changé de nom, mais notre humanisme est fondé sur des valeurs chrétiennes. Donc, le “H” du CDH est écrit à la main pour montrer que l’homme est fragile. Il doit être au milieu, au centre de toutes nos préoccupations. L’homme ne doit pas être spectateur, mais acteur de son projet et de son avenir et de son environnement.
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Mes valeurs. Moi, je combats les injustices et les inégalités. Moi, je prône l’égalité pour tous. Que tu sois belge de souche (les belgo-belges), que tu sois personne d’origine étrangère, on doit vous traiter tous de la même manière. Nous sommes tous égaux devant la loi. Et ça doit se traduire dans le traitement de chaque individu dans ce pays qui nous accueille. Donc, il ne faut pas qu’il y ait des inégalités entre le noir, le rouge, le jaune, le blanc. Les discriminations par rapport à la couleur de la personne, en matière d’emploi, etc. Moi, je combats cette discrimination-là. Parce que, que tu sois noir ou blanc, nous avons le même sang, le sang rouge. Il n’y a pas de sang blanc ou sang noir. Et puis, nous sommes au 21e siècle où le monde est devenu un grand village. L’Europe est devenue arc-en-ciel. On y retrouve toutes les couleurs, toutes les langues. C’est cette Europe là que moi, je veux. C’est cette Belgique que
aux entités fédérées. Donc, il faut qu’il y ait des Bruxellois convaincus au parlement bruxellois pour pouvoir porter, défendre le projet des bruxellois. Il y a plusieurs défis à relever par rapport au boum démographique, par rapport à nos jeunes qui ne terminent pas le secondaire supérieur, qui ne sont pas qualifiés. Donc, il y a vraiment beaucoup de boulots pour Bruxelles pour l’environnement, pour la mobilité, pour la santé. Pourquoi voter pour Mie-Jeanne ? Parce que Mie-jeanne est toujours la même. Mie-jeanne, c’est ma modestie, l’humilité. Mie-jeanne, c’est la politique de proximité. C’est ma permanence sociale et mobile. Je me promène dans la rue, je croise les gens. Je vais rendre visite à quelqu’un à la maison, je vais consoler ceux qui sont endeuillés. Je ne changerai pas, je resterai toujours Mie-Jeanne. Je n’ai jamais promis, je ne promets pas. Je reste toujours Mie-Jeanne, à votre service
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L’avis de nos lecteurs nous intéresse
Adieu François !
Kasongo Mulenda L’homme de radio est parti
Crédit photo : Annabelle Van Nieuwenhuyse
Une question ? Un coup de cœur ? Un coup de gueule ? Une expérience à partager ? Vous avez la parole. Écrivez-nous… Par la poste : Courrier des Lecteurs — ENTOURAGE magazine Rue Hubert Heymans 31 1082 Bruxelles. Par e-mail : redaction@kad-pro.com Note : Les lettres publiées ne reflètent pas nécessairement l’opinion de la rédaction. Celle-ci doit toutefois veiller au respect de la loi et à une certaine concision. Merci à tous ceux qui nous écrivent et qui nous écriront.
o Kananga, R. D. Congo le 17 mai 1959 + Koekelberg, Belgique, le 16 mars 2014 François Kasongo était journaliste de radio. Il est décédé à son domicile bruxellois des suites d’une amyotrophie sclérose latérale. Il avait 55 ans. Il était connu dans le milieu médiatique belgo-africain. Le grand public l’a découvert notamment dans les programmes « FM World » sur FM Brussel 98.8 et « Africana » sur Radio Campus 92.1 (ULB).
L’actualité des entreprises et des associations nous intéresse Lancement d’un nouveau produit, un nouveau service, une distinction officielle… Notre magazine vous réserve un espace pour vous permettre quel que soit l’événement de parler de votre activité. Contactez-nous… redaction@kad-pro.com
François Kasongo Mulenda arrive en Belgique en 1983 et étudie la physique à l’ULB. Il reste à Bruxelles où il lançe le programme Africana en 1989 sur la radio du campus de l’ULB. En 2000, il devient également reporter pour Fm Brussel. On le remarquera très rapidement comme étant un pont entre les cultures et un promoteur de la musique du monde, un engagement qu’il garda intact pendant toutes ces années. En raison de son engagement, il était aimé par la communauté africaine de Bruxelles et il put aussi communiquer le message à d’autres communautés. Fm World, Africana, Radio Congo Terra (radio web) et des archives Kasongo comprenant du matériel audio et visuel de plus de 30 ans en sont un vivant témoignage. Que la porte de la famille de ceux qui l’ont précédé lui soit grandement ouverte ! L’équipe de ENTOURAGE magazine.
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