11E ANNÉE NO 23 • 9 AU 22 NOV. 2015 • ÉDITION MONTRÉALAISE • WWW.EPOQUETIMES.COM
Deux enfants pour sauver la Chine? La décision de Pékin de permettre aux Chinois d’avoir deux enfants n’est pas réellement un assouplissement de la tristement célèbre politique de l’enfant unique. La planification familiale demeure imposée par l’État et les sanctions pour sa violation demeurent sévères.
PAGE 2 STR/AFP/GETTY IMAGES
Une jeune fille fait les emplettes dans un supermarché de Qingdao, dans la province du Shandong.
Lutte à l’étranger contre l’ennemi, lutte au pays pour les droits
VOYAGE
SANTÉ
Inauguration PAGE 3 du premier GR OutreAtlantique! Page 12
Regard sur ces Sino-Canadiens qui étaient prêts à tout sacrifier pour obtenir la reconnaissance d’un pays qui les rejetait.
Solution naturelle au Botox? Page 9
VINCENT L. CHAN
Les anciens combattants de la Seconde Guerre mondiale (de gauche à droite) Bob Ashby, Neil Chan, Charles McGee, Leonard Wong, Frank Wong et George Chow le 28 juin 2013, à Vancouver, durant la visite de certains membres survivants des Tuskegee Airmen, un groupe de pilotes afro-américains ayant également été victimes de discrimination durant la guerre.
L’origine des chiffres sur le conflit syrien Comment peut-on vraiment savoir combien de personnes sont décédées dans le compliqué conflit syrien? Coup d’œil sur les différentes organisations et leurs méthodes pour mettre en chiffres une guerre brutale.
PAGE 5 Une victime d’un bombardement est évacuée à Alep, dans le nord de la Syrie. ABO ALNUR SADK/AFP/GETTY IMAGES
CHARLES MAHAUX
ANDREY POPOV/ISTOCK
Osez le Team building chocolaté Animé par une équipe de psychologie industrielle &ĂǀŽƌŝƐĞ ůĂ ĐŽŵŵƵŶŝĐĂƟŽŶ͕ ů͛ĞƐƉƌŝƚ Ě͛ĠƋƵŝƉĞ ŽƵ ůĂ ŐĞƐƟŽŶ du changement
Ateliers corporatifs, adultes, enfants, scolaire
514 713-0774 www.trucsettruffes.com 35 PAYS, 21 LANGUES, ET EN EXPANSION
·
·
·
·
·
SUIVEZ-NOUS SUR WWW.EPOQUETIMES.COM
·
·
·
Allemand Anglais Bulgare Chinois Coréen Espagnol Français Hébreu Indonésien
ET_20151109_yp_v2.indd B1
· Italien · Japonais · Perse · Portugais · Roumain · Russe · Slovaque · Suédois · Tchèque · Turc · Ukrainien · Vietnamien
2015-11-10 11:22 PM
INTERNATIONAL
2 | 9 AU 2 2 N O V E M B R E 2 0 1 5
www.EpoqueTimes.com
Publié dans 35 pays et en 21 langues.
À PROPOS DE NOUS Époque Times est une entreprise médiatique lauréate qui publie sur papier et en ligne dans 35 pays et en 21 langues. À Montréal, Époque Times est imprimé en français et en chinois, tandis qu’il est imprimé en anglais et en chinois à Toronto, Ottawa, Calgary, Edmonton et Vancouver. L’entreprise est indépendante et détenue par des intérêts privés. Époque Times a d’abord vu le jour en chinois aux États-Unis en 2000, avec comme objectif de rapporter des nouvelles véridiques et non censurées sur la Chine. Nous étions les premiers à rapporter le camouflage de l’épidémie du SRAS et, à la suite de nos reportages, des enquêtes internationales sur les prélèvements d’organes forcés en Chine ont été lancées. Nous nous efforçons de fournir aux lecteurs une perspective informée et objective sur les sujets qui les préoccupent. Dans notre approche et notre contenu, nous défendons les valeurs humaines, les droits et les libertés universels. Pour notre entreprise, les intérêts de nos lecteurs passent avant tout, et ce, dans tout ce que nous faisons.
JOHANNES EISELE/AFP/GETTY IMAGES
Des enfants dans une cour d’école de Rudong, province du Jiangsu
La Chine change sa politique de l’enfant unique, mais cela changera-t-il la Chine? Larry Ong Époque Times
ÉPOQUE TIMES MONTRÉAL 1099, rue Clark, bureau 2 Montréal QC H2Z 1K3 Téléphone: 514 931-0151 Télécopieur: 514-868-0843 DIRECTRICE ET RÉDACTION Pauline Paul pauline.paul@epochtimes.com PUBLICITÉ Maud Bertholet maud.bertholet@epochtimes.com MÉDIAS SOCIAUX Sonia Rouleau DISTRIBUTION John Halas Tirage : 10 000 exemplaires distribués gratuitement, en main et en présentoir, deux fois par mois au coeur de la ville de Montréal Abonnement : Pour vous abonner, svp téléphonez au 514-931-0151 ou veuillez vous rendre à nos bureaux. Suivez-nous sur facebook: .com/epoquetimesmontreal www.epoquetimes.com
ÉDITIONS AU CANADA TORONTO 418, Consumers Road Toronto ON M2J 1P8 Tél. : 416 298-1933 Fax : 416 298-1299 VANCOUVER 530, E Kent S Avenue Vancouver BC V5X 4V6 Tél. : 604 439-9777 Fax : 604 438-8173 OTTAWA 988, Pinecrest Road Ottawa ON K2B 6B5 Tél. : 613 820-2580 Fax : 613 820-8107 EDMONTON #202, 10940 - 166A Street Edmonton AB T5P 3V5 Tél. : 780 428-8657 Fax : 780 988-5911 CALGARY #3, 1916 - 30 Ave NE Calgary AB T2E 7B2 Tél. : 403 616-8968 Fax : 403 250-5943
ÉpoqueTimes fait partie du réseau d’information le plus largement distribué au monde. Toute reproduction des annonces ou informations, en tout ou en partie, est interdite sans la permission écrite de l’éditeur. ÉpoqueTimes ne se tient pas responsable financièrement des erreurs typographiques; textes, dates ou autres pouvant survenir dans les textes publicitaires, mais elle s’engage à reproduire la partie du texte où se trouve l’erreur dans une édition subséquente. Le journal se réserve le droit de refuser toute publicité ne convenant pas à sa politique.
ET_20151109_yp_v2.indd 2
Le 29 octobre dernier, les hauts dirigeants chinois ont achevé la Cinquième session plénière du Parti communiste chinois (PCC). Celle-ci devait tracer le chemin d’importantes réformes de l’économie chinoise, censées redresser et assurer le développement du pays pour les cinq prochaines années, et lui permettre de surmonter ses problèmes actuels. Mais le résultat le plus notable de cette réunion de quatre jours consistait en l’annonce d’un changement qui prendrait au moins 20 ans à porter ses fruits dans la sphère économique – modifier la tristement célèbre politique de l’enfant unique en une politique de «deux enfants». «Après une décennie de politique de l’enfant unique, la Chine tourne la page», a publié sur Twitter [qui est interdit en Chine] l’agence officielle du régime Xinhua. «Tous les couples chinois seront autorisés à avoir deux enfants.» Les médias d’État affirment que l’assouplissement de la régulation des naissances changera la démographie déséquilibrée de la Chine et améliorera sa situation économique à court et à long terme. Les médias officiels ont également défendu la politique du Parti dans le domaine du contrôle de la population. Selon plusieurs experts, la politique de «deux enfants» n’amènerait que de légers changements démographiques et ne pourrait pas modifier le ralentissement rapide de la croissance économique chinoise. Les organisations des droits de l’homme soulignent que le PCC n’a pas desserré sa politique draconienne du contrôle de la population et s’attendent à ce que les violations des droits de l’homme dans le domaine de la fécondité se poursuivent. Des priorités confuses «Les ressources humaines sont un investissement à long terme, car elles ont un rendement plus élevé et durent plus longtemps», affi rme l’éditorial consacré à la nouvelle politique de «deux enfants» dans The Paper, un site d’informations en ligne financé par l’État chinois. «À court terme, cela stimule l’investissement et la consommation. Fondamentalement, les jeunes nés grâce à cet assouplissement de la politique de la régulation des naissances apporteront un flux inépuisable d’énergie pour la renaissance du peuple chinois», ajoute l’auteur. Cheng Xiaonong, le pdg du Centre d’études chinoises modernes basé à Princeton au New Jersey et ancien assistant de l’ex-Secrétaire général du PCC
Zhao Ziyang, trouve que le Parti mélange ses priorités. «Actuellement, la Chine connaît sa pire récession économique depuis 1978», a précisé M. Cheng dans une interview téléphonique. «Alors que le bateau est en train de couler, est-ce que le capitaine doit dire aux gens : faites l’amour et nous aurons plus de bébés? Est-ce la bonne façon
M. Eberstadt a ajouté que les pays voisins de la Chine qui ne pratiquent pas la régulation des naissances, tels que Taiwan, Hong Kong et la Corée du Sud, ont déjà de très faibles niveaux de fécondité et que le «dommage a déjà été fait». D’après cet expert, qui a beaucoup écrit sur les pays de l’Asie de l’Est et de l’ancienne Union
« Si la question des bébés devient une priorité, alors cela signifie que le gouvernement n’a pas réellement de solution adéquate et réalisable. C’est là le vrai danger. » de sauver le bateau?» Selon Cheng Xiaonong, une telle annonce est bien préoccupante, surtout dans le contexte de la Cinquième session plénière où le Parti devait présenter un plan du redressement de la situation économique de la Chine. «Si la question des bébés devient une priorité, alors cela signifie que le gouvernement n’a pas réellement de solution adéquate et réalisable. C’est là le vrai danger.» Selon les chiff res officiels, la croissance économique chinoise dans le troisième trimestre de 2015 était de 6,9 %, en dessous de l’estimation annuelle de 7 %. Cependant, certains analystes signalent que la performance économique chinoise est à son niveau le plus bas depuis des années – les récents chiffres de la banque Crédit Suisse indiquent un taux de croissance réel à un niveau légèrement au-dessus de 3 %. «Très faible et modeste» Selon les médias d’État, la politique de «deux enfants» permettrait d’améliorer l’équilibre démographique de la Chine – marquée par le vieillissement rapide de la population et la prédominance des personnes de sexe masculin – et fournirait une solution pour les personnes âgées ayant besoin d’aide. Selon les dernières données de l’Organisation des Nations Unies, la Chine a un taux de naissance de 1,55 enfant par couple. La moyenne mondiale est de 2,51, tandis qu’elle est à 1,89 aux ÉtatsUnis. En 2050, plus de 36 % de la population de la Chine, estimée actuellement à environ 1,4 milliard, sera âgée de 60 ans et plus. Selon le rapport de World DataBank, il y a actuellement 119 hommes pour 100 femmes en Chine. Toutefois, d’après Nicholas Eberstadt, économiste et démographe à l’American Enterprise Institute, la politique de «deux enfants» n’aura un effet économique et démographique que «très faible et modeste».
soviétique, «on pourrait ne plus vouloir d’enfants en Chine» malgré l’assouplissement de la régulation des naissances. La raison : le taux de fécondité est très faible dans les villes et moins que prévu dans les zones rurales. «Ironiquement, le gouvernement, en étant l’une des raisons de cela, ne veut pas abandonner le contrôle de la population.» William Wilson, ancien principal économiste d’Ernst & Young, arrive à une conclusion similaire. La politique du contrôle des naissances du PCC «ne fera pas beaucoup de différence», a-t-il déclaré dans un entretien téléphonique. Il pourrait y avoir une «augmentation marginale du taux de natalité, mais pas grand-chose». Pendant son séjour à Pékin en 2009-2012, William Wilson a constaté que «les jeunes cherchaient à se faire plaisir et ne voulaient pas avoir de grandes familles». Aujourd’hui, les revenus sont encore bien limités et beaucoup de Chinois ne cherchent pas à avoir plus d’un enfant. De nombreux internautes chinois ont confirmé ce point de vue. «Il est difficile d’avoir une place à la maternelle, il est difficile de s’inscrire à l’école et il est difficile d’obtenir des soins médicaux […] Alors comment pourrions-nous être encouragés à procréer?», a écrit un utilisateur de Sina Weibo de la ville de Xi’an au centre de la Chine. Sina Weibo est un site populaire de microblogue chinois. Le Big Brother contrôle votre corps Les organisations des droits de l’homme, qui avaient enquêté sur les atrocités infligées par la politique de l’enfant unique depuis son lancement dans les années 1980, ont résolument condamné cet ajustement introduit par le régime chinois dans ses mesures de contrôle de la population. Pendant des années, la Commission nationale de la santé et
de la planification familiale du PCC a pratiqué avortements et stérilisations forcés sur les couples qui avaient plus d’un enfant. En raison de la préférence des Chinois pour un enfant de sexe masculin, l’infanticide des bébés de sexe féminin est de fait une pratique assez répandue, ce qui avait entraîné l’actuel déséquilibre entre les sexes en Chine. Cependant, le régime chinois continue d’affirmer que son contrôle sur la reproduction de ses citoyens correspond à leurs intérêts. «L’objectif ultime du contrôle de la population est de permettre aux gens de vivre une vie meilleure ainsi que préserver efficacement les droits civils», écrivait le Quotidien du peuple, organe officiel du Parti, dans son éditorial après l’annonce de la politique de «deux enfants». «Ce n’est pas l’affaire de l’État de réglementer combien d’enfants ont les gens», a répliqué dans un communiqué de presse William Nee, expert sur la Chine à Amnesty International. «Si la Chine est sérieuse au sujet du respect des droits de l’homme, son gouvernement doit immédiatement mettre fin à ce genre de contrôle punitif imposé sur les décisions des gens d’avoir ou non des enfants.» En outre, la politique de «deux enfants» n’empêchera pas les fonctionnaires de planification familiale de forcer les femmes enceintes à avorter si elles n’ont pas de documents les autorisant à donner naissance. «Les couples doivent toujours avoir un permis de naissance pour le premier et le deuxième enfant. Sinon, ils peuvent être soumis à l’avortement forcé», a souligné dans un courriel Reggie Littlejohn, fondatrice et présidente de l’ONG internationale Women’s Rights Without Frontiers. Si un couple a un troisième enfant sans pour autant avoir le permis de naissance officiel, la mère va également être forcée à avorter de cet enfant, précise Mme Littlejohn. Steven Mosher, président de Population Research Institute, basé en Virginie, condamne également la tactique de contrôle de la population du régime chinois et pense que le Parti pourrait même forcer les couples à avoir des enfants. «Maintenant les couples sont autorisés à avoir un deuxième enfant», a-t-il écrit dans un communiqué de presse. «Mais ne pensez pas que cela va s’arrêter là. Un gouvernement qui se fend en quatre pour contrôler la fertilité de son peuple fera tout ce qu’il peut pour produire le nombre d’enfants qu’il trouve nécessaire.» Frank Fang a contribué à cet article.
2015-11-10 11:22 PM
ACTUALITÉ
9 AU 2 2 N O V E M B R E 2 0 1 5 |
3
www.EpoqueTimes.com
Combattre pour un pays qui vous rejette Les Sino-Canadiens ont servi avec honneur durant la Seconde Guerre mondiale et ont par la suite obtenu l’égalité des droits Joan Delaney Époque Times La participation des Sino-Canadiens à la Seconde Guerre mondiale a été particulièrement remarquable, considérant la situation à laquelle ils étaient confrontés à l’époque. Avec leur ferveur patriotique, ils ont persévéré et sont revenus au pays pour finalement obtenir les droits qu’on leur refusait depuis longtemps. Après l’entrée en guerre du Canada, un débat faisait rage dans la communauté chinoise quant à savoir si prendre les armes était la bonne chose à faire étant donné les politiques raciales en place. Même les Sino-Canadiens nés ici n’étaient pas considérés comme des citoyens – ils n’avaient pas le droit de vote et ne pouvaient entrer dans les professions – et la tristement célèbre Loi de l’immigration chinoise avec sa punitive taxe d’entrée était en vigueur. Il y avait deux camps dans ce débat. D’un côté, on estimait que se porter volontaire au service militaire prouverait la loyauté des Sino-Canadiens envers le Canada et mènerait à l’obtention de la citoyenneté. De l’autre côté, on hésitait à se battre pour un pays pratiquant la discrimination. Douglas Jung, de Victoria, était dans le premier camp. Dans le documentaire I am the Canadian Delegate, M. Jung explique qu’il était impératif de participer si les Sino-Canadiens voulaient un jour obtenir un statut légal. «Certains d’entre nous ont réalisé qu’à moins de servir le Canada pendant qu’il en a le plus besoin, nous serions dans une position très difficile d’exiger nos droits en tant que citoyens, parce que le gouvernement pourrait nous répondre : “Qu’avezvous fait durant la guerre? Alors que tout le monde combattait, qu’avez-vous fait?”» Mais certains qui ont tenté de s’enrôler ont été refusés. La situation était semblable durant la Première Guerre mondiale alors que des postes de recrutement refusaient les Sino-Canadiens, particulièrement en Colombie-Britannique où le racisme envers les Chinois était courant. «En Colombie-Britannique c’était particulièrement anti-asiatique, mais certains qui vivaient un peu plus loin ou en Alberta ont pu s’enrôler», explique King Wan, président de la Chinese Canadian Military Museum Association. La Colombie-Britannique, où résidait le plus grand nombre d’immigrants chinois au pays, craignait que les Sino-Canadiens demandent le droit de vote à leur retour s’ils étaient autorisés à aller au combat. «C’est vraiment triste de voir comment pensaient certaines personnes au gouvernement», estime M. Wan. C’est seulement après l’entrée en guerre du Japon que les Sino-Canadiens ont pu s’enrôler en toute liberté, et ce changement est survenu à la suite de la directive du ministère de la Guerre britannique. «Ils voulaient avoir des gens semblables pour combattre les Japonais parce que les Chinois peuvent se fondre dans la population locale sans trop de difficulté. Le gouvernement britannique a donc exercé une pression sur le gouvernement canadien pour leur permettre de s’enrôler», raconte M. Wan. Dossier reluisant Environ 700 Sino-Canadiens ont participé à la Seconde Guerre mondiale, dont Douglas Jung et ses frères Ross et Arthur. Plusieurs ont été recrutés au sein de la Force 136 du Special Operations Executive (SOE) [Direction des opérations spéciales] britannique pour infi ltrer le territoire ennemi et combattre les Japonais en Asie du Sud-Est et dans le sud-ouest du Pacifique, particulièrement en Chine, à Sarawak (île de Bornéo) et en Malaisie
GRACIEUSETÉ DU CHINESE CANADIAN MILITARY MUSEUM
Douglas Jung a réalisé que combattre pour le Canada durant la Seconde Guerre mondiale pourrait aider à obtenir l’égalité des droits. GRACIEUSETÉ DU CHINESE CANADIAN MILITARY MUSEUM
Un groupe de Sino-Canadiens s’est enrôlé à Victoria en 1942.
britannique. «Bon nombre d’entre eux ont été envoyés là-bas pour travailler avec les guérillas», indique M. Wan. «Certains se sont associés aux habitants et aux autochtones, et un groupe est allé travailler avec les chasseurs de têtes et a appris comment utiliser les dards empoisonnés.» Douglas Jung est parmi les 13 personnes à s’être portées volontaires pour l’opération Oubli (Operation Oblivion), une mission d’opération spéciale très secrète. Ils ont été entraînés par le SOE (le prédécesseur du MI6) dans un endroit clandestin dans la vallée de l’Okanagan. Selon le plan initial, le groupe devait être parachuté derrière les lignes ennemies en Chine et organiser des unités de résistance contre les Japonais – une mission extrêmement dangereuse. Les membres avaient reçu une pilule suicide à prendre si jamais ils étaient capturés. Finalement, la mission a été annulée parce que le général Douglas MacArthur voulait que le commandement du SudEst asiatique soit entièrement américain. On a offert aux 13 volontaires le choix de retourner à la maison, mais ils ont plutôt décidé de continuer leur service et ils ont été envoyés en Nouvelle-Guinée et à Bornéo. Ceux qui sont allés à Bornéo ont recruté des membres d’une tribu locale pour aider à libérer un camp japonais de prisonniers de guerre. Quatre d’entre eux ont reçu la Médaille militaire, un honneur relativement important. «C’est la proportion la plus élevée de décorations données à une formation militaire canadienne avant, pendant ou après la Seconde Guerre mondiale. Alors nous sommes fiers de ce dossier, tout cela a été réalisé – il faut le garder en tête – à un moment où nous n’avions pas à servir le Canada», explique M. Jung dans le documentaire. Triomphe au pays Après la fi n de la guerre, beaucoup de Sino-Canadiens qui ont servi se sont impliqués dans une autre bataille, soit celle pour obtenir les mêmes droits que les autres Canadiens. En 1947, après deux années de pression, les anciens combattants et leurs sympathisants ont triomphé : la loi sur l’exclusion des Chinois a été abrogée, et la première cérémonie de citoyenneté pour des Chinois a été tenue à Vancouver, 400 personnes étaient présentes. Tous les Sino-
Canadiens qui remplissaient les conditions requises ont également reçu le droit de vote. Douglas Jung a joué un rôle dans cette lutte. Après la guerre, il a étudié le droit et il est devenu le premier Sino-Canadien à devenir député à la Chambre des communes en 1957. Presque immédiatement, il a été désigné par le premier ministre John Diefenbaker pour représenter le Canada aux Nations Unies en tant que chef de la délégation juridique. Il a, par la suite, été reconnu à plusieurs reprises devenant, entre autres, membre de l’Ordre du Canada. Il est décédé en 2002. On reconnaît généralement que lui ainsi que d’autres anciens combattants sino-canadiens n’ont pas seulement joué un rôle crucial dans la guerre, mais leur détermination à lutter pour leurs droits a aussi aidé à changer l’attitude de la société sur les questions raciales.
Cela a été démontré par l’élection de M. Jung dans la circonscription du centre de Vancouver, le même endroit où, en 1907, une bande de voyous est descendue sur le quartier chinois, commettant des actes de vandalisme et lançant certains résidants et leurs effets personnels dans la baie de False Creek après avoir attaché leurs tresses ensemble. «Cinquante ans plus tard, la même circonscription ayant posé ce geste terrible sur la communauté chinoise s’est rachetée en élisant le premier député sino-canadien», mentionne M. Jung. Il souligne également sa nomination par Diefenbaker en tant que représentant du Canada à l’ONU comme un pas important pour mettre fin à la discrimination raciale envers les Sino-Canadiens. «Ce fut un geste très subtil et astucieux posé par le premier ministre Diefenbaker, parce que d’un coup il a annoncé à la planète qu’il n’y avait plus de discrimination raciale au Canada.»
GRACIEUSETÉ DU CHINESE CANADIAN MILITARY MUSEUM
Peggy Lee, une des Sino-Canadiennes ayant servi dans le corps de l’Ambulance Saint-Jean sur le front intérieur, aux alentours de 1944.
GRACIEUSETÉ DU CHINESE CANADIAN MILITARY MUSEUM
Douglas Jung et John Ko Bong, membres d’une mission secrète. Tous deux ont lutté pour l’égalité des droits des Sino-Canadiens après la guerre.
ET_20151109_yp_v2.indd 3
GRACIEUSETÉ DU CHINESE CANADIAN MILITARY MUSEUM
Soldats sino-canadiens en Inde en 1945. Ils faisaient partie de la Force 136 qui opérait clandestinement dans le sud-est asiatique occupé par le Japon.
2015-11-10 11:22 PM
INTERNATIONAL
4 | 9 AU 2 2 N O V E M B R E 2 0 1 5
www.EpoqueTimes.com
EAR/IRIN
Raffinage local du pétrole brut dans le delta du Niger
Le pétrole peut-il profiter aux habitants du delta du Niger? IRIN PORT HARCOURT – Dans le delta du Niger, une région troublée du Nigeria, la fumée épaisse et âcre qui s’élève au-dessus des arbres révèle l’existence d’installations où l’on raffine le pétrole brut volé. Les effets environnementaux catastrophiques de cette pratique viennent s’ajouter à la pollution et aux déversements causés par les compagnies pétrolières internationales, qui, au cours des 60 dernières années, ont extrait du pétrole dans cette région sans égard pour la santé et le bien-être des communautés qui y vivent. Le «raffinage artisanal», comme on l’appelle, est une forme de revanche pour les habitants de ces communautés. Le Nigeria a empoché entre 800 et 933 milliards de dollars de revenus pétroliers (personne ne connaît le chiff re exact, car le système comptable est si opaque), mais les habitants des villages situés le long des ruisseaux d’où est extrait le pétrole brut – qui n’ont jamais reçu leur part – se servent parfois directement. «Ils insistent sur le fait que ce n’est pas du vol parce que le brut leur appartient», a expliqué Michael Karikpo, d’Environment Rights Action/Friends of the Earth Nigeria. Le problème, c’est que le raffinage local «affecte les terres et l’industrie de la pêche, et [que] le cycle de la pauvreté se poursuit». Faire les choses soi-même Le sabotage d’un oléoduc n’a rien de clinique. La pression fait gicler le pétrole et seule une fraction peut être recueillie. Le processus de raffinage lui-même est un boulot salissant et les boues toxiques qui sont produites sont généralement rejetées dans les ruisseaux. Des incendies accidentels peuvent également se déclarer et détruire de vastes zones de forêts et de mangroves. Finalement, la stratégie de l’armée qui consiste à faire exploser les
raffineries qu’elle trouve entraîne encore plus de dommages environnementaux. Le raffi nage local répond à un réel besoin dans les communautés du delta qui sont coupées des approvisionnements commerciaux en diesel et en kérosène. Lorsque le carburant, qui est par ailleurs disponible en quantités limitées, atteint trois fois le prix de celui qui est vendu en ville, la distillation du pétrole brut qui se trouve dans votre cour – un procédé technique plutôt simple – devient une alternative utile. Le raffinage artisanal ne coûte pas cher, car il suffit de quelques barils pour récolter le carburant distillé. Il est aujourd’hui si répandu que les creek prices constituent une référence pour la tarification du carburant dans le delta du Niger et que le diesel produit est vendu clandestinement un peu partout dans le sud du Nigeria. Considérant la prévalence du raffinage local, M. Karikpo et plusieurs autres analystes et militants environnementaux croient que la seule réponse sensée est de le légaliser, de le gérer et de l’utiliser comme un outil d’autonomisation économique. Il aimerait voir les groupes communautaires acheter le brut aux compagnies pétrolières et utiliser des petites raffineries modulaires modernes plus propres et capables de produire entre 1000 et 1500 barils de diesel ou de kérosène par jour (le procédé est plus complexe pour le pétrole) pour approvisionner le delta du Niger et au-delà. «Faisons en sorte que les communautés deviennent des actionnaires, des acteurs économiques de l’industrie pétrolière. L’idée est de donner aux habitants un sentiment de propriété pour que le besoin de saboter les pipelines devienne un peu plus difficile à défendre, [pour que] la protec-
tion de l’environnement devienne un projet pour tout le monde.» Robin des Bois Le vol de pétrole n’est plus un acte de résistance à la Robin des Bois. Les compagnies pétrolières sont riches, mais les voler ne bénéficie pas seulement aux pauvres. Le vol de pétrole brut repose aujourd’hui sur une industrie complexe impliquant des cartels et le versement de pots-de-vin aux forces de sécurité. Selon un rapport avant-gardiste publié par les chercheurs Ben Naanen et Patrick Tolani, le secteur emploie environ 26 000 personnes. «La pauvreté est évidemment une cause du vol de pétrole au niveau local», indique le rapport mais, à l’autre bout du spectre, il y a des groupes «qui font fortune en exportant le pétrole volé» – un manque à gagner estimé à 6 milliards de dollars en 2013. Les habitants du delta du Niger, négligés par le gouvernement central pendant plusieurs décennies, ont fini par se soulever. Le gouvernement a finalement décidé d’apaiser la révolte armée au moyen d’un programme d’amnistie et de généreux programmes de développement. En réalité, la politique adoptée avait pour but de rallier les leaders des milices et de créer une nouvelle classe de jeunes hommes fortunés tout en renforçant le sentiment d’impunité. «Au sein de la communauté, quelques membres de l’élite ont profité de ces programmes [de développement]», a dit M. Karikpo. «Ils ont tiré parti de l’agitation véritable et de la souff rance du peuple pour se faire de l’argent, et la population est encore moins bien lotie que lorsque [le mouvement de protestation du delta du Niger] a commencé.»
« La pauvreté est évidemment une cause du vol de pétrole au niveau local. »
Non-droit La défenseure des droits de l’homme Celestine Akpobari croit que ce climat de non-droit et de dépendance qui règne fera probablement dérailler toute initiative sérieuse visant à créer des raffineries modulaires appartenant aux communautés. Ce qui risque de se produire, c’est que les hommes qui sont déjà présents sur le marché noir seront ceux qui auront les moyens financiers pour en profiter. «La propriété communautaire est la solution lorsqu’on traite avec des individus civilisés, mais nous avons ici à faire à des gens qui appliquent leur propre loi. Les gens risquent de se précipiter et de tenter de s’emparer [des raffineries légalisées] et cela créera des conflits.» L’environnementaliste Jim Durugu fait remarquer que le raffinage local devra être encadré par des lois et des règlements qui n’existent pas encore. Le nouveau gouvernement nigérian, qui fait pourtant l’objet de pressions, «n’a rien dit à ce sujet jusqu’à présent». L’adoption d’un projet de loi controversé sur le pétrole, qui aurait notamment pour effet de favoriser la propriété locale, est toujours en suspens. «La création de raffineries modulaires au sein de coopératives appartenant aux communautés aidera vraiment à améliorer l’économie locale en fournissant des emplois et un sentiment de fierté», a dit M. Durugu. Il suggère l’introduction de mécanismes de protection pour renforcer les avantages communautaires. Les programmes d’atténuation de la pauvreté du gouvernement – et les initiatives peu enthousiastes des compagnies pétrolières – ont connu un échec spectaculaire. «Cela signifie que nous devons réévaluer de quelle façon nous pouvons intervenir pour avoir un réel impact», a dit M. Karikpo. Source : www.irinnews.org
Extrait des Neuf commentaires Depuis la publication des Neuf commentaires sur le Parti communiste en novembre 2004 par le Dajiyuan (édition chinoise d’Époque Times), plus de 218 600 000 personnes ont démissionné du Parti communiste chinois (PCC) et de ses organisations. Nous republions donc ces commentaires ayant déjà une portée historique. Leur intégralité est disponible sur le site [www.epoquetimes.com].
Deuxième commentaire LES DÉBUTS DU PARTI COMMUNISTE CHINOIS 1. La fondation du PCC – élevé dans le giron de l’Union soviétique (suite) Lors du troisième Congrès du PCC en 1923, Chen Duxiu admit publiquement que le Parti était subventionné presque entièrement par les contributions du Komintern. Le Komintern avait apporté plus de 200 000 yuans en un an, avec des résultats pourtant insatisfaisants. Le
ET_20151109_yp_v2.indd 4
Komintern accusa le PCC de ne pas être suffisamment diligent dans ses efforts. D’après des statistiques incomplètes issues de documents du Parti remis en circulation, le PCC a reçu 16 655 yuans chinois du mois d’octobre 1921 jusqu’en juin 1922. En 1924, il a reçu 1500 dollars américains et 31 927,17 yuans et, en 1927, il a reçu 187 674 yuans. La contri-
bution mensuelle du Komintern était d’environ 20 000 yuans. Les tactiques communément utilisées aujourd’hui par le PCC, telles que le «lobbying», passer par la porte de derrière, off rir des pots-de-vin et faire des menaces, étaient déjà utilisées à ce moment-là. Le Komintern reprochait au PCC de faire constamment du «lobbying» pour trouver des fonds. «Ils profitent de différentes organisations de subventions (le Bureau des communications internationales, des représentants du Komintern, et des organisations militaires, etc.) pour trouver leurs subventions, car
une organisation ne sait pas que l’autre organisation a déjà versé une subvention […]. Le comique de la chose est qu’ils comprennent vite la psychologie de nos camarades soviétiques. Encore plus important, ils savent comment traiter différemment les camarades responsables de distribuer les subventions. Une fois qu’ils savent qu’ils ne l’obtiendront pas par des voies normales, ils retardent les réunions. Finalement, ils emploient les méthodes les plus cruelles pour faire du chantage, telles que répandre la rumeur que certains fonctionnaires émanant de la base ont des confl its avec
les Soviétiques et que l’argent est donné aux seigneurs de la guerre au lieu du PCC1.» 1. Traduction non offi cielle d’un extrait du livre de Yang Kuisong A synopsis of the fi nancial supports that Moscow provided to the Chinese Communist Party from 1920s to 1940s (1), numéro 27, édition Internet du 21 Century (30 juin 2004). Site Internet : [www.cuhk.edu. hk/ics/21c/supplem/essay/040313a. htm] (en chinois). L’auteur Yang Kuisong était un chercheur en histoire contemporaine de l’Académie chinoise de sciences sociales. Actuellement, il est professeur au département d’histoire à l’université de Pékin et professeur adjoint à l’université normale de l’Est de la Chine.
2015-11-10 11:22 PM
INTERNATIONAL
9 AU 2 2 N O V E M B R E 2 0 1 5 |
5
www.EpoqueTimes.com
Compter sous les tirs : l’histoire méconnue des bilans meurtriers en Syrie IRIN LONDRES – Dénombrer les victimes dans une zone de guerre aussi complexe que la Syrie est si difficile que les Nations Unies ont jeté l’éponge au début de 2014, en affirmant ne plus être en mesure de garantir la fiabilité de leurs sources. Plusieurs autres organisations sont néanmoins déterminées à continuer de tenir le compte du mieux qu’elles le peuvent, en dépit des nombreux obstacles que ce conflit durable dresse en travers de leur route. Les chiffres avancés par ces groupes – le Centre de documentation des violations en Syrie (VDC), le Réseau syrien pour les droits de l’homme (SNHR), l’Observatoire syrien des droits de l’homme (SOHR) et le Centre syrien de statistique et de recherche (SCSR) – ont servi de point de départ à un rapport commandé par les Nations Unies et publié l’année dernière, qui tient également compte des statistiques du gouvernement syrien. On y apprend que 191 369 morts violentes liées au conflit ont été enregistrées en Syrie entre mars 2011 et avril 2014. IRIN s’est entretenu avec trois de ces organisations au sujet de leur travail (l’Observatoire s’est refusé à tout commentaire sur le présent article). «Parfois, nous nous rendons sur place pour voir les corps, nous vérifions les photos, nous interrogeons les familles et nous parlons aux hôpitaux», a dit Bassam alAhmad, le porte-parole basé en Turquie du VDC, qui emploie 15 chercheurs expérimentés sur le terrain en Syrie pour collecter les données relatives aux pertes humaines auprès des médecins, des hôpitaux et d’autres sources, et les vérifier le cas échéant. Le bilan global des victimes établi par le VDC depuis mars 2011 – époque à laquelle les manifestations pacifistes contre Bachar al-Assad ont commencé à dégénérer en guerre totale – s’élève à 124 388 personnes, dont 88 713 civils. L’enlèvement, en décembre 2013, de la responsable du VDC – l’avocate et militante des droits de l’homme, Razan Zaitouneh – alors qu’elle se trouvait au siège de l’organisation à Douma, est une illustration éloquente des risques du métier. On reste sans nouvelles d’elle à ce jour. Identifier les civils Distinguer les victimes civiles des combattants est une tâche importante, bien que difficile. VDC s’attache à le faire autant que possible, en obtenant un maximum d’informations des témoins et autres sources. Comme l’a fait remarquer M. Ahmad, les combattants n’ont pas nécessairement besoin d’être armés pour être comptabilisés comme tels. «Lorsque le porte-parole [du groupe islamiste militant] Jaysh al-Islam a été tué, nous l’avons comptabilisé comme un combattant, bien que ce ne soit pas un soldat», a-t-il dit. «Nombre [d’anciens civils] sont devenus des combattants», a dit Wael Ajeli, porteparole du SNHR, qui dénombre 179 291 victimes civiles en Syrie depuis mars 2011. Ils ont pris les armes pour combattre le régime [de Bachar al-Assad] et ont rallié différents groupes», a-t-il ajouté en expliquant que certains d’entre eux avaient «tenté de réintégrer la vie civile» depuis. Des décomptes variables Les écarts constatés entre les bilans des différentes organisations sont en partie imputables au déséquilibre de leurs présences respectives sur le territoire syrien. «Notre présence à Raqqa est insuffisante», a dit M. Ahmad à propos de cette ville du nord du pays dominée par le prétendu État islamique (EI), mais elle est plus marquée dans d’autres régions comme la province d’Hassaké, dans le Nord-Est. «Nous avons un contact sur place qui passe ses journées à recueillir ce type d’informations.» Le SOHR – dont le réseau syrien est coordonné depuis Londres, et qui estime que 250 000 personnes (dont 115 627 civils syriens) ont été tuées dans cette guerre – «est plus présent que nous dans certaines régions», d’après M. Ahmad. «Nous disposons d’informations sur certaines régions qu’ils n’ont pas», a-t-il ajouté. Quelque 6,5 millions de personnes sont déplacées à l’intérieur de leur propre pays (PDIP) en Syrie. Avec des déplacements forcés de populations d’une telle ampleur, il est «difficile de trouver des personnes ayant une vie normale», avec des réseaux de contacts établis et un accès régulier à internet pour nous communiquer leurs observations. Tareq Bilal, le directeur général du SCSR établi en Allemagne, a dit que son groupe se composait de 122 chercheurs bénévoles sur le terrain en Syrie, réparti sur l’ensemble des 14 gouvernorats que compte le pays à l’exception de ceux de Tartous et de Soueïda. Le groupe a enregistré 117 089 décès civils à ce jour. Le SCSR classe ses sources en deux catégories : primaires (essentiellement ses propres informateurs et les témoins oculaires fiables) et secondaires (notamment les témoins moins fiables, les bilans humains publiés par le gouvernement et les reportages).
ET_20151109_yp_v2.indd 5
STRINGER/GETTY IMAGES
Des réfugiés syriens d’origine kurde ayant traversé en Turquie.
Deux sources, dont l’une au moins doit être primaire, sont nécessaires pour que le SCSR ajoute un décès à ses listes publiques. D’autres signalements sont enregistrés sans être rendus publics. Pour M. Bilal, il est essentiel de faire preuve d’une telle rigueur, car «il s’agit de coller autant que possible à la vérité». Difficultés Pourtant, bien souvent même se rendre sur les lieux d’un drame peut s’avérer complexe. «Parfois, une violation est perpétrée loin de vous, et vous avez besoin d’une voiture pour vous y rendre», a dit M. Bilal. Il arrive «que nous n’ayons tout simplement pas assez d’appareils photo, de papier ou de stylos», a-t-il expliqué. De temps à autre, la guerre s’ingère de façon plus spectaculaire. M. Bilal a raconté que l’un de ses informateurs avait été surpris par un tir d’obus alors qu’il tentait de charger du matériau neuf sur un serveur à l’étranger depuis son bureau. Il a survécu, mais «nous avons perdu de grandes quantités de données et d’informations», a-til dit. En conséquence, ces informations perdues n’apparaissent pas dans les statistiques du SCSR. Bien que le bureau de l’informateur n’ait pas été visé délibérément en raison de son travail, tous les groupes auxquels IRIN a eu l’occasion de parler ont dit se heurter à l’hostilité des parties belligérantes. Dans le viseur «Nous ne sommes populaires auprès de personne, que ce soit le régime ou l’opposition armée, car c’est un conflit épineux, un conflit difficile et les parties impliquées sont nombreuses», a dit M. Aleji du SNHR. «J’imagine qu’aucune [de ces parties] n’aime voir les défenseurs des droits de l’homme observer et documenter les violations et les abus perpétrés, et comptabiliser les détenus, les incidents, les disparitions forcées et les pertes humaines.» M. Ahmad, qui est du même avis, a souligné que l’EI «ciblait systématiquement les médias, les militants et les informateurs» à Alep et Raqqa, où «ils sont pires que le régime [d’Assad]. L’un des collaborateurs
de M. Ahmad a été enlevé à Raqqa en janvier 2014, et n’est jamais réapparu. M. Bilal a lui aussi relaté que de «nombreux» informateurs avaient été pris pour cible : certains ont été arrêtés et «d’autres sont encore incarcérés, on ne sait pas s’ils sont encore vivants». L’un de ses informateurs a été tué par l’EI, a-t-il dit. Les fréquentes accusations lancées contre l’origine de leurs financements ou leur statut de militants – suggérant qu’ils seraient favorables à l’opposition – sont une autre forme d’hostilité, moins violente, dont sont victimes ces groupes. À ses détracteurs, M. Bilal répond que le «travail de défense des droits de l’homme» mené par le SCSR, et dont le décompte des victimes fait partie, est assuré par des bénévoles et ne requiert donc aucun financement. Leurs autres travaux de recherche, notamment les enquêtes, exigent des financements de sources qu’il n’a pas citées. «Nous ne recevons aucune aide du gouvernement ou d’une quelconque organisation, nous sommes totalement indépendants», a dit M. Aleji du SNHR. Il n’a pas été possible de joindre le VDC pour qu’il s’exprime sur ses financements. En deçà de la réalité Les trois groupes ayant accepté de parler à IRIN s’accordent à dire que les conditions sur le terrain et la rigueur de leurs exigences de vérification font qu’il est impossible de dénombrer ou d’inventorier formellement toutes les victimes. «Nous sommes convaincus que le chiffre réel est supérieur au nôtre», a dit M. Ahmad. C’est dans les zones sous contrôle de l’EI et du gouvernement que les risques de sousévaluer le bilan des victimes sont les plus importants, en particulier s’agissant des troupes gouvernementales. À propos des régions dominées par le gouvernement, comme Damas, M. Aleji a dit : «Il n’est pas vraiment possible de recueillir beaucoup de données… On n’a pas accès partout et les habitants sont plus craintifs et effrayés de parler. Collecter des informations demande plus de temps, d’efforts et de ressources… Mais c’est impossible et nous le faisons quand même.» M. Ahmad a également dit que recueillir
des informations dans les territoires contrôlés par l’EI était très difficile. Une crédibilité qui se vaut Loin d’être bancals du fait de ces contraintes, les ensembles de données de ces groupes sont suffisamment proches pour être jugés «aussi plausibles» les uns que les autres, d’après Megan Price, directrice de recherche au Human Rights Data Anlaysis Group (HRDAG, Groupe d’analyse statistique sur les droits de l’homme), qui a publié un rapport à la demande des Nations Unies l’an dernier. Mme Price est également d’avis que ces groupes sous-estiment certainement le nombre de victimes et le font «dans une mesure imprévisible et variable dans le temps et l’espace». «Cela signifie que les cartes et les graphiques que nous réalisons reflètent davantage des schémas de communication que des schémas de violence», a-t-elle ajouté. Les ensembles de données comportent plusieurs permutations de noms, d’âges, de causes/lieux de décès et de photos. Certains groupes recueillent également des informations relatives à des allégations de torture et de disparitions forcées. En plus d’offrir un listage permanent aux familles des victimes, les informations collectées par ces groupes pourraient contribuer à l’obligation de rendre des comptes à long terme. «Nous n’avons pas accès aux tribunaux, mais nous comptons sur le fait que ce soit possible à l’avenir», a expliqué M. Bilal. Des investigateurs mus par des ambitions analogues travaillent en Syrie depuis plusieurs années. «Beaucoup de choses demandent à être améliorées» en matière de collecte de données en Syrie, a souligné Stephen Rapp, l’ancien ambassadeur itinérant des États-Unis pour les crimes de guerre, lors d’un événement récent à Londres. «Mais c’est formidable que les choses bougent et que nous collections des informations, et mon instinct me dit qu’avec des preuves solides il est difficile de balayer tout cela sous le tapis», a-t-il ajouté. Source : www.irinnews.org
KHALED KHATIB/AFP/GETTY IMAGES
Un homme vient en aide à une victime d’un bombardement à Alep.
2015-11-10 11:22 PM
Publireportage
6 | 9 AU 2 2 N O V E M B R E 2 0 1 5
www.EpoqueTimes.com
Adel Achouri
Promouvoir le Maghreb au Québec
Ashvin Rajarai Collaboration spéciale
I O N A L M ÉD IA R NAT IN T E DA
«L’objectif de notre centre [L’excellence conseils et formation] est d’aider les gens à lancer et à développer leurs entreprises le plus rapidement possible. À ce jour, nous avons traité des milliers de projets de toutes sortes». même toit «employés et employeurs». Selon lui, le réseautage est très important au Québec. «Cela peut déboucher sur de belles rencontres et, du même coup, chacun peut y trouver son compte», fait-il ressortir. Le Conseil des Maghrébins au Canada a aussi pour but d’être une force de proposition et d’apporter des solutions à certains problèmes que rencontrent les immigrants. «Nous sommes en contact avec les partis au fédéral pour voir comment nous pouvons contribuer à la cause maghrébine», souligne-t-il. De plus, il explique qu’une des particula-
C
A AN
GRACIEUSETÉ D’ ADEL ACHOURY
Le résultat a été au rendez-vous puisque, selon les organisateurs, ce salon a permis de faire de belles rencontres et de mettre sous les feux des projecteurs tout ce qui se fait de mieux au Maghreb. Les organisateurs pensent déjà au prochain salon, qui se tiendra l’année prochaine. Endossant aussi la casquette du président du Conseil des Maghrébins au Canada, Adel Achouri veut aussi faire avancer la cause des personnes du Maghreb ici au Canada. «Nous avons un conseil composé des gens du Maghreb, mais aussi des personnes d’autres communautés, qui se réunit régulièrement pour voir comment faire avancer la cause maghrébine ici au Canada.» Une des difficultés qu’éprouvent les immigrants en venant au Canada est l’insertion dans le domaine professionnel. «Dans de nombreux cas, les employeurs demandent une première Le kiosque de M&Y Holding lors du Salon expérience au Canadu Développement Canado-Maghrébin da ou une lettre de recommandation. C’est un obstacle que beaucoup d’immigrants rencontrent et je vais essayer d’y remédier», déclare-t-il. Comment? En réunissant sous le
Adel Achouri, 40 ans, est un homme pressé. Un homme qui veut aller vite. Originaire de la Tunisie, ce père de famille, qui vient tout récemment d’être père d’un troisième enfant, ne sait plus où donner de la tête. «Il y a beaucoup de choses à faire ici au Canada et je veux être partie prenante de ce développement», souligne-t-il d’une voix calme. Le dernier projet dans lequel il a été l’initiateur est l’organisation du Salon du Développement CanadoMaghrébin. Le salon qui a été lancé au début du mois de septembre a réuni plusieurs milliers de personnes. «Nous avons voulu rassembler, sous un même toit, tout le savoir du Maghreb que l’on peut trouver ici au Canada», souligne-t-il.
L’équipe du Salon du Développement Canado-Maghrébin CANADA INTERNATIONAL MÉDIA
rités du Conseil est qu’il est ouvert sur toutes les communautés. «Notre conseil comprend même des personnes d’autres communautés», déclare-t-il. Si faire avancer la cause de la communauté maghrébine est une de ses principales préoccupations, Adel Achouri est avant tout un entrepreneur dans l’âme. À la tête de plusieurs entreprises aussi diverses que variées, il ne pense qu’à développer des projets. Depuis que je suis tout jeune, j’aime créer. «Je pense que c’est dans mes gènes, ni plus ni moins.» En effet, c’est à l’âge de 17 ans qu’Adel fait ses premiers pas dans l’univers de la finance. Originaire de Tunis, il joue à la Bourse. «C’était quelque chose qui me passionnait énormément, et je dois dire que j’étais connu comme le plus jeune investisseur de Tunis.» Arrivé au Canada à la fin des années 1990, il se met aux études à l’âge de 22 ans. «Bien évidemment, j’ai continué dans la filière qui me passionnait le plus, à savoir la finance.» En parallèle avec ses études, il travaille sur plusieurs projets et devient enseignant aux HEC en 2005. «HEC Montréal a été une expérience très enrichissante pour moi. Cela m’a ouvert l’esprit dans plusieurs domaines», lance-t-il. Dans le même souffle, il lance un centre de formation, L’excellence conseils et formation, avec la bénédiction de la Commission scolaire Marguerite-Bourgeoys. «L’objectif de notre centre est d’aider les gens à lancer et à développer leurs entreprises le plus rapidement possible. À ce jour, nous avons traité des milliers de projets de toutes sortes», déclare Adel Achouri. C’est ainsi qu’avec un réservoir de gens, il souhaite créer le «Réseau Excellence», dont le but est de mettre en relation les uns les autres au travers d’événements de réseautage. Si les projets abondent, Adel Achouri veut prendre plus de recul et déléguer davantage pour mieux grandir, tout en complétant son doctorat.
Consultez notre site web pour les sujets qui vous préoccupent. www.EpoqueTimes.com .com/epoquetimesmontreal
ET_20151109_yp_v2.indd 6
2015-11-10 11:22 PM
Immobilier
9 AU 2 2 N O V E M B R E 2 0 1 5 |
7
www.EpoqueTimes.com
Hypothèque, mode d’emploi
2e partie
Nathalie Dieul Époque Times Le mot «hypothèque» est un bien grand mot, pourtant la plupart des gens en ont besoin pour devenir propriétaires. Alors, avant de faire le plus gros achat de votre vie, prenez le temps de lire cette série d’articles qui vous aidera à démystifier ce terme et à mieux comprendre comment fonctionne un prêt hypothécaire. Calculer son budget Avant de prendre un engagement aussi important que de souscrire à une hypothèque, Hélène Hétu, consultante budgétaire à l’Association coopérative d’économie familiale Rive-Sud de Montréal (ACEF Rive-Sud de Montréal), rappelle l’importance de bien calculer ses dépenses : «le budget, c’est vraiment la base. C’est ce qui va nous préparer à avoir accès à une propriété en confiance». C’est un exercice important pour lequel il faut prendre le temps de réfléchir. Pour bien le faire, téléchargez une grille budgétaire sur l’internet. Inscrivez-y vos revenus nets ainsi que vos dépenses actuelles : les dépenses fixes telles que logement, électricité, téléphone et communications, ainsi que les dépenses variables : vêtements, écoles, voitures, nourriture, réparations ou autres achats importants à venir. Il faut essayer de prévoir ainsi son budget pour la prochaine année. «Dans un budget, on dit qu’idéalement il faudrait prévoir l’imprévisible», conseille Mme Hétu. Prévoir l’imprévisible? Par exemple, si votre réfrigérateur a 18 ans, il pourrait vous lâcher et il est judicieux de mettre cette dépense dans votre budget. Un autre exemple est de penser aux deux dépenses variables qui sont relativement coûteuses au Québec : la rentrée scolaire et les cadeaux de Noël. À cela, il faut ajouter un budget de réparations de votre voiture si elle a plus de huit ans. Ensuite, lorsque vous magasinez une maison, déterminez le prix qu’elle va vous coûter : hypothèque, taxes, etc. ainsi que les coûts supplémentaires par rapport à un logement. Aurez-vous des réparations à faire dans la prochaine année? «La première année d’une maison, c’est la plus coûteuse, la deuxième année aussi», prévient la spécialiste budgétaire. Il est également important de bien évaluer tous les frais reliés à l’acquisition d’une habitation : notaire, taxe de bienvenue, courtier immobilier, etc., puisqu’ils représentent plusieurs milliers de dollars.
«La première année d’une maison, c’est la plus coûteuse, la deuxième année aussi», prévient la spécialiste budgétaire.
Le budget idéal comporte une somme d’argent correspondant à trois mois de dépenses, en plus de tout le reste.
Tester son budget Une fois le budget établi, prenez le temps de réfléchir et de faire des tests avant de vous engager à changer votre rythme de vie pour pouvoir payer votre nouveau chez vous. Hélène Hétu rapporte qu’elle voit beaucoup de gens qui dépensent 60 % de leur revenu mensuel pour payer l’hypothèque et les taxes, ce qui ne leur laisse pas beaucoup de marge pour tout le reste. Si vous dites qu’il est important pour vous d’avoir la maison ou le condo de vos rêves, même si cela vous coûte plus cher que de vivre dans un logement, décidez où vous allez prendre ce budget, puis faites le test avant de faire ce gros achat. Par exemple, si vous décidez de couper votre budget de sorties, faites-le donc dès maintenant et mettez cet argent de côté. Certains consultants budgétaires vont jusqu’à conseiller de faire cet exercice pendant un an pour voir si vous êtes capable de faire cela sans frustrations. Pendant tout ce temps, vous aurez pu observer votre nouveau rythme de vie, et tout ce que vous aurez mis de côté pourra être ajouté à votre mise de fonds. Conseils Le budget idéal comporte une somme d’argent correspondant à trois mois de dépenses, en plus de tout le reste. En cas de maladie, chômage ou tout autre imprévu, cette mise de côté vous permettra de ne pas ajouter le stress supplémentaire de ne pas pouvoir payer vos factures et votre hypothèque.
Frais reliés à l’acquisition de la propriété (ces sommes doivent être disponibles à l’achat de la propriété) • Frais pour rapport d’inspection par un professionnel du bâtiment (recommandé) • Honoraires du notaire (contrats d’achat et d’hypothèque) • Ajustement des taxes municipales et scolaires • Droit de mutation immobilière (taxe de bienvenue de la municipalité) • TPS et TVQ, si maison neuve • Frais de branchement des services (électricité, téléphone, télédistribution, internet, etc.)
D’autre part, ce n’est pas parce que les institutions financières vous accordent un prêt que vous serez capable de le rembourser : c’est à vous de calculer votre budget selon votre rythme de vie. De plus, la capacité à emprunter calculée par les institutions financières est basée sur le revenu brut alors que, selon Mme Hétu, elle devrait être calculée à partir du revenu net. Peut-on faire confiance aux institutions financières? «Oui et non», confie la consultante budgétaire. «C’est certain qu’il y a des gens très sympathiques, très compétents. Ils ont des belles qualités et ils peuvent donner des bons renseignements, mais ils ont des normes à respecter, des produits à offrir. Quand tu achètes une maison, ils t’offrent toutes sortes de marges de crédit. Donc, il faut être solide sur ce qu’on veut, sur ce qu’on ne veut pas, sur ce qu’on peut avoir, sur ce qu’on ne peut pas avoir. Tous ces produits semblent intéressants, mais ils ouvrent une porte à l’endettement. Ça ne veut pas dire qu’il faut tout refuser, peut-être qu’ils ont des produits vraiment intéressants, mais est-ce qu’on en a besoin?» Les conseils de Denis Doucet, directeur chez Multi-Prêts Hypothèques, sont sensiblement les mêmes. Il indique que son agence de courtiers hypothécaires fonctionne un peu de la même manière que les associations de consommateurs, puisque ses employés travaillent au service du client : «Même si vous pouvez emprunter un gros montant d’argent, vous devez faire l’exercice : combien ça me coûte mensuellement? Est-ce que ce paiement dans mon budget mensuel est gérable? Ce montant est peut-être trop élevé compte tenu de votre niveau de vie.» En effet, la méthode pour calculer la capacité de remboursement est standard dans toutes les institutions financières et ne
Peut-on faire confiance aux institutions financières? «Oui et non», confie la consultante budgétaire.
tient pas compte des frais et autres dépenses particulières à votre ménage. Il importe donc de faire ses devoirs personnels avant d’aller rencontrer un conseiller hypothécaire. «Ne pas signer la première fois, réfléchir, rappeler et poser des questions à nouveau, réfléchir encore et prendre son temps. Laisser un temps de repos de 24 heures avant de signer quoi que ce soit», sont les derniers conseils d’Hélène Hétu. Quant à Denis Doucet, il conseille : «La prudence est toujours de mise, il faut éviter de faire la démarche les yeux fermés. […] Les Québécois, au moment où ils tombent en amour avec la maison, sont prêts à sacrifier n’importe quoi pour l’avoir. Ils la veulent, ils la veulent… Parfois, ça vaut la peine d’être plus rationnel pour éviter de regretter la transaction par la suite.»
• Frais de déménagement • Frais d’aménagement (achat de meubles, décoration, rénovation, outils de jardinage, plantes) • Prime d’assurance hypothécaire (SCHL) • Montant de mise de fonds initiale
Pour en savoir davantage : si vous désirez avoir de l’aide pour réfléchir à votre budget, vous pouvez contacter l’ACEF Rive-Sud de Montréal pour une rencontre privée gratuite : www.acefrsm. com ou tél. : 450 677-6394. Il existe une quarantaine d’associations de consommateurs au Québec. Consultez également : www.danslamargejusquaucou.com
Source : www.danslamargejusquaucou.com
À suivre : Les avantages de passer par un courtier hypothécaire / Papiers à rassembler pour une demande d’hypothèque
ET_20151109_yp_v2.indd 7
2015-11-10 11:22 PM
Santé
8 | 9 AU 2 2 N O V E M B R E 2 0 1 5
www.EpoqueTimes.com
Comment aider les enfants à mieux apprendre Pat Kozyra Il est difficile de croire que votre enfant, en jouant dans son environnement préscolaire, est en réalité aussi en train d’apprendre. C’est une préparation à la lecture et à l’écriture, une familiarisation aux concepts de base pour les sciences et les mathématiques et une acquisition aux compétences sociales qui lui seront utiles tout au long de sa vie. Dans un supplément du Weeekly Reader Magazine, Diane C. Ohanesian nous aide à comprendre pourquoi il est si important pour l’enfant d’avoir des expériences avec la peinture, les cubes, le papier et le sable et comment cela lui permet d’apprendre. Vous savez que les enfants adorent ce genre de choses et que c’est bon pour eux, maintenant, vous allez apprendre pourquoi. Apprendre avec du matériel artistique Préparation à la lecture : • ils font beaucoup de choix; • ils distinguent les couleurs; • ils distinguent les textures; • ils distinguent les formes et les découpent sur du papier. Préparation à l’écriture : • ils exercent les petits muscles des mains et des doigts en utilisant des crayons, des ciseaux et des pinceaux; • ils apprennent à exprimer leurs pensées et les sentiments qu’ils ne sont pas encore capables de verbaliser. Apprendre en s’amusant avec l’eau Connaissance des sciences, de la chimie, de la physique et des mathématiques : • ils découvrent les propriétés de l’eau; • ils apprennent que l’eau peut être versée et absorbée et qu’elle coule;
• ils apprennent ce qui s’oppose à l’eau, ce qui peut couler ou flotter; • Ils apprennent les concepts mathématiques à l’aide d’une tasse à mesurer et en comptant les cuillères pour remplir une tasse. Développement affectif : • l’eau a un effet apaisant sur les enfants par sa douceur et son mouvement; • l’activité répétitive du remplissage des tasses détend et soulage les tensions. Apprendre en s’amusant avec les blocs Développement de la mesure : • ils évaluent l’espace nécessaire pour une structure; • ils calculent la quantité de cubes dont ils ont besoin pour achever la structure; • ils comparent la hauteur de leur tour par rapport à celle du voisin; • ils apprennent l’équilibre quand ils prennent en charge la structure avec des cubes plus gros; • ils apprennent comment classer les cubes d’après les formes, les couleurs et les tailles. Apprentissage par les livres imagés Préparation à la lecture : • ils reconnaissent que des symboles (lettres) ont un sens; • ils apprennent que des groupes de lettres forment des mots; • ils apprennent que les groupes de mots forment des phrases; • ils apprennent que la lecture se fait de gauche à droite; • ils apprennent que les illustrations peuvent être «lues» pour leur donner un sens; • ils apprennent des compétences linguistiques en parlant des photos; • ils apprennent à raconter ce qu’ils voient dans les images;
FREEIMAGES.COM
4e partie
• ils apprennent à décrire leurs expériences liées aux images. Apprendre avec le jeu de scène : • ils apprennent des connaissances d’écriture, car ils créent leurs accessoires; • ils apprennent à lire les symboles sur les accessoires comme les billets, les menus, les étiquettes, les enseignes; • ils apprennent à explorer leurs peurs, colère, angoisses à travers le jeu théâtral; • ils apprennent à travailler leurs problèmes émotionnels en faisant semblant. Apprendre en s’amusant en plein air • ils développent le langage lors de leurs échanges verbaux tout en grimpant, nageant, courant et glissant; • ils en tirent des leçons tout en partageant, négociant et créant des règles et de l’ordre; • ils apprennent à résoudre des problèmes comme «à combien on peut jouer, à qui le tour, qui dirigera». Jouer avec des marionnettes Un des meilleurs livres que je connais est écrit par Mary Jo Huff. Il donne d’excellentes raisons pour lesquelles nous devrions donner à nos enfants la possibilité d’utiliser des marionnettes à la maison. Voici quelques raisons : 1. comprendre la parole écrite à travers des histoires; 2. développer la capacité à communiquer avec les autres; 3. pratiquer la bonne capacité d’écoute; 4. développer des compétences linguistiques; 5. former une appréciation de la bonne littérature; 6. communiquer des idées et des informations; 7. apprendre à travailler en collaboration et en groupes (avec des amis à la maison ou à l’école); 8. améliorer les compétences de la pensée critique; 9. mettre l’accent sur les processus de pensée et d’élaboration du concept; 10. renforcer la langue et les symboles écrits; 11. communiquer au moyen de l’expression théâtrale; 12. exprimer les émotions et sentiments intérieurs. Le langage est appris lorsque les enfants l’utilisent activement. Par ailleurs, ils s’en souviennent mieux lorsqu’ils sont heureux de l’utiliser. Contes et marionnettes offrent aux enfants l’occasion d’expérimenter le langage. L’heure du conte est à tout moment. Choisissez des histoires qui sont appropriées au développement de votre enfant. Encouragez-les à interagir dans tous les aspects de l’histoire. Ils feront l’expérience du langage qui les amène, par le jeu, à l’alphabétisation et au développement nécessaire aux compétences de la lecture. Les enfants doivent être des participants actifs et non passifs. Tout cela conduit à s’intéresser à la lecture, à l’écriture, au langage,
à l’écoute et la résolution des problèmes. Dans l’un des chapitres de mon livre, je conseille aux parents et aux enseignants de jouer avec des balles. C’est très important! Les avantages de jouer avec des balles (un jouet qui ne se démode pas) Les balles sont malheureusement remplacées par d’autres jouets. Les enfants doivent être touchés par de grandes balles, assez légères pour réussir à les utiliser, mais aussi pour prendre confiance. Les petites balles assez dures vont offrir un défi et une récompense. Quand avez-vous joué «à la balle» avec votre enfant? Il doit y avoir au moins 50 différents types et sortes de balles sur le marché. Les choix sont infinis. Pourquoi la balle est-elle un jouet merveilleux? • les enfants apprennent à contrôler leurs mains, leurs pieds et leur corps; • ils apprennent la coordination oculomanuelle; • elle aide à perfectionner leurs habiletés motrices; • elle contribue à développer la confiance en soi; • elle aide à développer l’indépendance; • elle aide à développer la résolution de problèmes; • elle contribue à faire respecter l’attitude «apprendre en faisant» et «parfaire par la pratique»; • les enfants apprennent comment faire face à la gravité; • ils apprennent à s’amuser en respectant leur tour; • elle aide à la coordination des réflexes; • les enfants apprennent à dire «bien joué» ou «félicitations». Ce n’est pas «juste jouer» Le jeu est un élément essentiel de l’apprentissage précoce. C’est la pierre angulaire du processus d’apprentissage. Comme les enfants jouent, ils développent les compétences cognitives, socio-affectives et physiques qui leur permettront d’avoir du succès à l’âge adulte. Ils développent leur curiosité et résolvent des problèmes par l’intentionnalité, la flexibilité. Des compétences verbales et non verbales Ils développent l’aspect socio-affectif, leur intelligence émotionnelle – l’apprentissage de la confiance, de la coopération, de la négociation, du partage, de l’empathie et de la façon de communiquer de manière appropriée. Les habiletés motrices étant pratiquées, elles sont développées. Ce n’est pas «juste jouer», ils développent les compétences pour la vie! Note : Cette série d’articles Comment aider les enfants à mieux apprendre est écrite par Pat Kozyra, enseignante au Canada depuis plus de 50 ans. Dans la série, elle aborde des sujets susceptibles d’intéresser les parents et les enseignants, notamment sur les différents styles d’apprentissages, les intelligences multiples, l’importance de la musique et l’importance de jouer.
FREEIMAGES.COM
ET_20151109_yp_v2.indd 8
2015-11-10 11:22 PM
Santé
9 AU 2 2 N O V E M B R E 2 0 1 5 |
9
www.EpoqueTimes.com
L’acupuncture, une solution de remplacement naturelle au Botox Amelia Pang Époque Times «L’acupuncture pour le visage m’a débarrassée de mes rides du sourire. Elles sont toutes parties», a déclaré Ruth Shi, 40 ans, une comptable ayant suivi les traitements de la Dre Dana Chun durant les quatre dernières années. «Mes cernes ont aussi complètement disparu.» Selon Sue Kim, une des patientes de la Dre Chun, l’acupuncture esthétique n’a pas seulement été très efficace pour son visage, mais elle a aussi amélioré son état de santé. «Je n’ai plus aucun stress. La circulation sanguine est meilleure. Mon énergie est en place», a déclaré Mme Kim, professeure de géologie à la retraite, âgée de 60 ans. Elle a reçu des traitements d’acupuncture durant trois ans à raison d’une fois tous les quatre mois. «Mon corps va beaucoup mieux», ditelle. «J’étais très fatiguée avant. J’avais toujours envie de m’allonger. Maintenant, je peux m’activer. Je monte bien mieux les escaliers. Mon mal de dos a disparu.» Selon la médecine chinoise, il y a des méridiens sur le corps par lesquels l’énergie circule. Chaque parcours correspond à un organe ou à un groupe d’organes. Si l’énergie est bloquée dans ces méridiens, cela provoque des maladies. L’acupuncture peut débloquer cette énergie. L’acupuncture est l’une des plus anciennes formes de la médecine traditionnelle dans le monde, avec une histoire de plusieurs milliers d’années. En médecine chinoise, l’acupuncture sert couramment d’analgésique naturel et est connue pour guérir diverses maladies. Elle est largement connue aux États-Unis depuis les années 1970, après qu’un journaliste du New York Times, James Reston, a bénéficié de traitements d’acupuncture en Chine. James Reston, enthousiasmé par le soulagement que l’acupuncture lui avait apporté alors qu’il souffrait énormément à la suite d’une appendicectomie d’urgence, a écrit sur l’acupuncture à son retour aux États-Unis. Avantages et inconvénients Selon la Dre Chun, l’acupuncture est une solution de remplacement au Botox, car elle n’est pas seulement plus naturelle, elle offre également une solution plus pérenne. «Votre peau a le potentiel de revenir à son état d’origine, mais parce que nous sommes toujours actifs, elle n’a pas assez de temps pour guérir», explique la Dre Chun. «Si vous ne souriez pas et ne parlez pas pendant un an, votre peau va rajeunir d’elle-même. C’est essentiellement l’effet de l’acupuncture.» «Le Botox change la forme de l’œil et de la bouche», a-t-elle ajouté. «Ils paraissent artificiels. L’acupuncture ne modifie pas vos yeux ni votre bouche.» Étonnamment, l’acupuncture pour le visage n’est pas très douloureuse même si elle peut sembler atroce. Mme Shi décrit
ANDREY POPOV/ISTOCK
la sensation d’avoir les aiguilles sur son visage comme celle d’un «léger pincement». «On sent un peu de douleur», a-telle déclaré. «Sur une échelle de 1 à 10, je dirais que la douleur est de 3 ou 4.» Le principal inconvénient de l’acupuncture, c’est que vous ne voyez pas de résultats immédiats. Par rapport aux cabinets médicaux anti-âge, l’acupuncture prend plus de temps pour donner des résultats parce qu’aucun produit chimique n’est utilisé. Au lieu de cela, l’accent est mis sur le processus de guérison naturel de votre peau. «C’est un processus lent, nous précise Mme Shi, mais j’ai vu de nombreux bons résultats après six mois.» Traditionnelles et modernes À la clinique d’acupuncture de la Dre Chun, chaque séance dure deux heures et implique une combinaison de traitements traditionnels et modernes. Lors d’une séance, un patient bénéficie de séances d’acupuncture, de thérapie cellulaire active non invasive et d’un massage. Pour la thérapie cellulaire, la Dre Chun utilise une technologie médicale qui libère du courant haute fréquence sur le visage pour induire la production naturelle de collagène qui tonifie la peau. Par la suite, les clients reçoivent un massage du corps entier. «Habituellement, votre corps tout entier devient tendu pendant l’acupuncture du visage», explique la Dre Chun. «Un massage du corps facilite la circulation et détend le corps.» Un client vient habituellement se faire
BENJAMIN CHASTEEN/ÉPOQUE TIMES
La spécialiste en médecine chinoise et pharmacienne Dana Chun, dans sa clinique d’acupuncture faciale, le 10 septembre 2015.
traiter quatre fois par an bien que cela varie selon l’âge et l’intensité des rides. «J’ai des personnes de toutes races qui
viennent pour des traitements d’acupuncture», dit la Dre Chun. «Des hommes viennent aussi.»
À qui s’adresse le protocole Tabata? Cyril Belan Époque Times Que diriez-vous de vous entraîner 4 minutes par jour et obtenir de meilleurs résultats que si vous vous entraîniez pendant des heures? Trop beau pour être vrai, non? Il s’agit du protocole Tabata, qui suscite
actuellement beaucoup de discussions. Selon le protocole Tabata, vous devez remplir des cycles d’entraînement de 8 à 30 secondes, 20 secondes où la personne s’entraîne intensément et 10 secondes de repos. Ainsi, la durée totale de la séance est de 4 minutes. Mais, ce n’est pas aussi facile qu’il en paraisse. Ce protocole a été développé par le cher-
cheur japonais Izumi Tabata en 1996 et testé par l’équipe olympique japonaise de patinage de vitesse. Récemment, cependant, de nombreux spécialistes dans le monde de la remise en forme le remettent en cause. «Je ne savais pas que cette méthode était si populaire», a déclaré le Dr Tabata. «C’est intéressant et je suis très flatté que mon
nom soit devenu synonyme de la formation de ce système.» Pourtant, l’entraînement par intervalle, appelé protocole Tabata, n’a pas produit les effets escomptés. Il y a près de 20 ans, le Dr Tabata et son équipe de recherche à l’Institut national de la culture et des sports au Japon ont mené une étude sur ce système. Le protocole révèle une chose : le moment d’entraînement actif doit être si intense que la personne va atteindre environ 170 % de son volume d’oxygène maximum (VO2 max). Le VO2 max est une mesure de la forme physique de l’athlète. Il reflète la quantité d’oxygène que le corps utilise pour produire de l’énergie et se mesure en laboratoire avec un équipement spécial. Une telle rafale de l’intensité a des résultats incroyables à court et à long terme. Seulement 4 minutes d’entraînement brûlent la même quantité de calories que 60 minutes de jogging. Lorsque le protocole Tabata est effectué quatre fois par semaine pendant six semaines, il améliore également considérablement la capacité aérobie et anaérobie de l’organisme. On peut lire sur le site Bodybuilding. com : «Selon de récentes études cliniques du Dr Tabata, le corps brûle plus de calories dans les 12 heures suivant l’exercice.» Toutefois, le protocole Tabata est un test sérieux pour le corps et la volonté. Le Dr Tabata note que la plupart des gens ne pratiquent pas correctement le protocole. Les périodes d’intensité de leur entraînement sont trop détendues pour conduire à une augmentation de la consommation d’oxygène. En fait, ce protocole est adapté à des athlètes et aux personnes en excellente forme physique. Les débutants devraient commencer lentement et les non-sportifs devraient consulter un expert.
FREEIMAGES.COM
ET_20151109_yp_v2.indd 9
2015-11-10 11:22 PM
Au-delà de la science
10 | 9 AU 2 2 N O V E M B R E 2 0 1 5
www.EpoqueTimes.com
Le cas de lévitation le plus marquant de l’histoire ayant eu lieu devant les foules Les experts en débattent Tara MacIsaac Époque Times Dans Au-delà de la science, Époque Times explore les recherches et les récits examinant les phénomènes et les théories qui posent un défi aux connaissances actuelles. Nous nous penchons sur les idées stimulant l’imagination et ouvrant de nouvelles possibilités. Partagez vos idées avec nous sur ces sujets, parfois controversés. CHARLOTTESVILLE, Va – La plupart des universitaires évitent de se pencher sur les récits historiques de lévitation et autres formes de psychokinésie. Le docteur Michael Grosso, par contre, s’y est intéressé sciemment. Tout ce qui implique la nature humaine et son potentiel latent est aussi important que n’importe quelle autre leçon offerte par l’histoire pour nous permettre de comprendre notre présent et notre futur. «Il me semble que… s’il y a de ces histoires de lévitation qui sont vraies… elles sont importantes pour au moins une raison», dit M. Grosso. «Elles renforcent les preuves qui rendent l’idée du matérialisme presque insoutenable.» Pendant des millénaires, la société humaine avait diverses «méthodes de dialogues avec le divin», dit-il. Cependant, pendant les quelques dernières centaines d’années, l’humanité s’est graduellement tournée vers un matérialisme absolu, niant tout ce qui ne peut être mesuré physiquement. Néanmoins, percevoir quelque chose
de plus ne s’avère pas si fantaisiste, c’est peut-être fondé sur des expériences bien réelles. «Il y a des chemins ramenant à la dimension poétique, magique et transcendante de l’expérience humaine», ajoute le docteur Grosso. Il a reçu son doctorat de l’université de Columbia et est affilié, informellement, à la “Division of Perceptual Studies” de l’université de Virginie. Il a écrit un livre à propos d’un cas particulier de lévitation qui, selon lui, présente toutes les caractéristiques pour être classé au rang des cas authentiques. Il était en contact avec les presses de l’université d’Oxford, mais son contrat a pris fin parce qu’il refusait d’édulcorer ses allégations à propos de la lévitation. Ce livre sera publié le 15 novembre 2015 par Rowman & Littlefield, sous le titre The Man Who Could Fly : St. Joseph of Copertino and the Mystery of Levitation (L’homme qui pouvait voler : saint Joseph de Copertino et les mystères de la lévitation). Saint Joseph de Copertino, [NDT : Joseph Desa, communément appelé Copertino ou Joseph de Copertino, du nom de la ville où il est né] (1603-1663) flottait parfois à quelques centimètres au-dessus du sol et parfois très haut – devant de grandes foules, partout en Italie. Le processus de canonisation de l’Église implique des investigations en profondeur, ainsi plusieurs écrits – dont les témoignages de 150 témoins oculaires – ont fourni des informations détaillées des lévitations de Copertino. De nos jours, certaines personnes rejet-
tent ces récits en les qualifiant de délires causés par la ferveur religieuse ou des superstitions arriérées d’une société primitive mais, explique M. Grosso, «un fait est une entité intemporelle». Concernant des objections possibles de sceptiques, il ajoute : «Cela ne tient pas la route – pas pour les 35 ans et tous les témoins qui ont été impliqués. […] Les témoins étaient aussi du plus haut rang : cardinaux, pape et les inquisiteurs euxmêmes.» L’Église, à l’époque, n’avait aucun motif pour promouvoir faussement les performances d’un prodige, explique M. Grosso. Il n’y a aucune raison de croire que l’Église ne rapporte pas les faits tels qu’ils ont été. Joseph Desa, dit de Copertino, a dû faire face à beaucoup de méfiance de la part de l’Église à travers les décennies. Il a été forcé de se déplacer et a reçu plusieurs avertissements vagues contre ses lévitations – probablement à cause de ses capacités à attirer de nombreux adeptes partout où il allait. Joseph de Copertino a aussi été assigné à résidence à Rome, au même moment que Galileo Galilée, quoique pour différentes raisons. L’un était un mystique, l’autre, un des éléments principaux de la science moderne, tous les deux faisaient face à la méfiance. L’Église aurait facilement pu qualifier Joseph de Copertino d’hérétique au lieu de le sanctifier – elle aurait pu expliquer ses lévitations comme étant un symptôme de possession diabolique. Il a effectivement été jugé mais, ajoute Grosso, les inquisiteurs
TARA MACISAAC/ÉPOQUE TIMES
Michael Grosso, docteur, dans sa maison à Charlottesville, Virginie, le 4 février 2015.
«ont pu voir qu’il n’avait aucun motif secret, il était complètement humble et embarrassé par ses capacités». Il ne lévitait pas intentionnellement. Il lévitait lorsqu’il était dans un état d’extase. À certains moments pendant la messe, Joseph de Copertino semblait devenir si affecté qu’il entrait dans un état second et commençait à léviter. Il perdait contact avec ce qui se passait autour de lui, même s’il causait tout un émoi. Cette condition perturbait sa capacité de célébrer la messe. Il y a une raison pour laquelle les gens d’aujourd’hui ne se mettent pas soudainement à flotter lorsqu’ils font la queue à l’épicerie. Joseph de Copertino avait les bonnes conditions, il n’était pas seulement dans un état second – une extase, causée par sa grande foi qui semble avoir été partie intégrale de ses capacités – il était aussi un produit de son époque. Ce n’est pas que les gens de cette époque étaient plus crédules ou plus enclins à faire partie de délires collectifs. C’est que la réforme de l’Église, la culture baroque, les pratiques répandues de jeûnes et d’isolement, tout cela créait un environnement propice à ce que les individus entrent plus facilement dans un état de conscience altéré. C’était une époque de grands bouleversements. Est-ce qu’un évènement ou un bouleversement dans la société moderne pourrait créer des circonstances similaires? Ceci nécessiterait une énorme «déstabilisation de l’existence humaine», avancet-il, ce qui nous propulserait dans un état de conscience de plus en plus ouvert à nos capacités latentes. Plutôt qu’être causé par une catastrophe ou un évènement traumatique, il espère que cela pourrait résulter de l’union des sciences dans une quête vers une connaissance plus élevée. Joseph de Copertino et d’autres à travers l’histoire, ainsi qu’à notre époque à travers les différentes cultures, ont présenté des capacités paranormales diverses. On dit qu’il faisait aussi des guérisons et qu’il émettait une «odeur de sainteté». Si une seule personne pouvait développer toutes les capacités latentes dont on rapporte l’existence à travers tous les récits, «Ce que nous aurions serait un surhomme – un superhomme ou une superfemme», lance M. Grosso. Il est aussi possible que les habiletés psychokinétiques ne soient pas toujours démontrées de façon aussi spectaculaire que dans le cas des lévitations de Joseph de Copertino. Peut-être que des gens, à travers le monde aujourd’hui, ont de telles capacités qui se présentent de façon plus subtile et peut-être qu’ils ne le réalisent même pas, termine Grosso. «Est-il probable que ces capacités latentes représentent le potentiel composite de la future évolution de l’humanité?», demande-t-il. «On ne peut qu’espérer qu’une telle chose se concrétise.» Vous pouvez commander le livre de M. Grosso, The Man Who Could Fly: St. Joseph of Copertino and the Mystery of Levitation, sur le site internet de Rowman & Littlefield https://rowman.com/ISBN/9781442256729/
WIKIMEDIA COMMONS
La lévitation de saint Joseph de Copertino a été bien documentée; il était considéré comme une nuisance par l’Église à l’époque. Il n’y a aucune raison de considérer ce récit comme ayant été inventé par l’Église.
ET_20151109_yp_v2.indd 10
2015-11-10 11:22 PM
Annonces
9 AU 2 2 N O V E M B R E 2 0 1 5 |
11
www.EpoqueTimes.com
À VENDRE SUR AV. DU PARC / MILTON, CENTRE-VILLE IMMEUBLE COMMERCIAL, 12 APP. + 2 COMMERCES, RÉNOVÉ, TRÈS BONNE CONDITION BEAUCOUP DE POTENTIEL REVENUS : 175 000 $/AN APPROX. PRIX DEMANDÉ : 2 395 000 $
M. JUNEAU 514 772-7357 / 450 628-7357
10 % DE RABAIS SUR 10 LEÇONS (de 45 à 60 min)
514 363-6771
COURS DE GUITARE, BASSE ÉLECTRIQUE, PIANO, CLAVIER, CHANT, SAXOPHONE, FLÛTE À BEC, VIOLON, BATTERIE, THÉORIE MUSICALE ET COMPOSITION, ÉCRITURE DE CHANSONS, ETC.
COURS DE GUITARE : TOUS NIVEAUX ET TOUS STYLES APPROCHE PÉDAGOGIQUE EFFICACE PROFESSEUR DIPLÔMÉ (MAITRÎSE MUSIQUE) N.D.G. ERIC
514 597-0621
WWW.ACADEMIELASALLE.COM
Condo 2 grandes chambres à coucher, meilleur quartier de Rivière-des-Prairies Prix incroyable : 149 000 $. Venez voir! ÉCOLE DE LANGUES – ASSISTANT STEVES 615-3285, boul. Cavendish, Mtl H4B 2L9
Tél. : 514-917-3691 • • • • •
ANGLAIS-FRANÇAIS-ESPAGNOL (privé et en groupe) CONVERSATION GRAMMAIRE LECTURE ÉCRITURE
PRIX TRÈS RAISONNABLES
À NOTRE BUREAU ou VOTRE BUREAU/CHEZ VOUS (24/7)
Cours de chimie 45 $ / 20 h Site internet Cours en ligne 35 $ / 25 h
INFORMATIONS www.cfadf.com www.moodle.cfadf.com René-Yves Hervé
514-529-4712
FALUN GONG - FALUN DAFA Cours de Qigong (gratuits) Exercices de méditation traditionnelle chinoise et enseignements. Appelez : • Thanh (Mtl) 514 937-2756 • Claire (Mtl) 514 623-3212 • John (Mtl) 514 435-9043, • Nicole (Ville de QC) 418 661-7892
Ville de Sherbrooke : 52 logements Revenus annuels de 291 000 $ Appelez-moi pour prix et autres détails.
ATTENTION AUX INVESTISSEURS :
Appelez-moi pour une rencontre, j’ai beaucoup de propriétés commerciales, semi-commerciales et multi-résidentielles à vendre, fiches privées.
Lina (Pasqualina) Ioanna
Courtier Immobilier/Real Estate Broker
Cell. : 514 726-7072
PLACEZ VOTRE CARTE D’AFFAIRE ICI 514 931-0151
DISTRIBUTION ET PRÉSENTOIRS
•
10 000 exemplaires distribués au centre-ville de Montréal et sur le plateau Mont-Royal
•
Publié toutes les deux semaines
.com/epoquetimesmontreal www.epoquetimes.com
514-931-0151
ET_20151109_yp_v2.indd 11
Café Dépôt, 150 Ste-Catherine Ouest, complexe Desjardins Palais de justice La tour Radio-Canada Galerie du Parc, 3575 Parc Métro McGill, sortie 20/20 Marché Tau, 4238 Saint-Denis Édifice Balfour, 3575 St-Laurent Centre de commerce mondial Édifice Berman, 4040 St-Laurent Le Commensal, 1204 McGill College Jean Coutu, Mont-Royal coin Berri Omer De Serres, 334 St-Catherine est Second Cup et Café Dépôt, Place Dupuis Guy-Favreau Y Centre, 200 boul. René-Lévèsque ouest Terra verde, 159 Saint Antoine ouest, Palais des Congres Pâtisserie St-Louis de France, 3575 Berri Métro Sherbrooke Café étudiant de L’Institut d’Hôtellerie, Métro Sherbrooke Second Cup, au coin des rues McGill et Président-Kennedy Café Suprême, Place Bonaventure, 800 rue de la Gauchetière Café Panfiore, 1080 Beaver Hall, coin Belmont, Métro Square-Victoria Vieux Duluth express, 800 rue de la Gauchetière, Métro Bonaventure Jardin du Plateau, 933 Mont-Royal est Boulangerie Premiere Moisson 860 Mont-Royal est Bibliotheque Mile End, 5434 av.du Parc Banque Laurentienne, 1100 Mont-Royal est YMCA, 1440 rue Stanley 5e étage Caisse populaire, 1145 Bernard ouest Bibliothèque publique d’Outremont, 41 St-Just Ave. Banque Laurentienne, 1447 av. Van Horne Clinique Medical Plateau Mont-Royal, 1374 Mont-Royal est, suite 103 Société de développement de Montréal, 330 rue Champs de Mars Édifice du 480, St-Laurent Restaurant Mr. Ma, 1, Place Ville-Marie Van Houte, 277, Ste-Catherine Est Boulangerie Samos, 4379, St-Laurent Marché Sabor Latino, 4387, St-Laurent Café Le Centre, 1999, ave des Canadiens-de-Montréal (Centre Bell)
2015-11-10 11:22 PM
Voyage
12 | 9 AU 2 2 N O V E M B R E 2 0 1 5
www.EpoqueTimes.com
Chaque soir, le Rocher Percé s’habille d’or et de pourpre, un majestueux vaisseau de pierre amarré dans le golfe du Saint-Laurent, juste en face du village de Percé.
Inauguration du premier GR Outre-Atlantique! CHARLES MAHAUX
Christiane Goor Époque Times Un nouveau défi pour les amateurs de randonnée et les amoureux de GR, ces fameux itinéraires pédestres balisés reliant des régions touristiques. Le vent soufflait en rafales ce vendredi 2 octobre sur la pointe extrême de la Gaspésie, là où un phare silencieux, témoin muet du ballet marin rythmé par les marées, dresse sa tour rouge et blanche bien loin d’une quelconque route asphaltée. Rien d’étonnant, car le cap Gaspé est totalement intégré au parc national du Forillon où la terre s’abaisse jusqu’à se fondre dans les eaux froides de la mer, véritable royaume sans frontières d’oiseaux et de mammifères marins. Pourtant, une foule bigarrée de joyeux randonneurs s’y est donné rendez-vous, faisant fi de la tempête qui tourbillonne sur le site. C’est que le jour est important. Il célèbre d’abord l’issue d’une belle semaine de randonnée bottine organisée par la TDLG (la Traversée de la Gaspésie) qui a rassemblé cette année près de 180 marcheurs, pour la plupart des citadins séduits par ce sport plutôt jeune au Québec, une bonne dizaine d’années seulement alors que les premiers sentiers de Grande Randonnée ont été tracés en France en 1947. Toutefois, le potentiel est énorme au Québec et particulièrement en Gaspésie, entre mer et montagnes, où 94 % du territoire est inhabité, occupé par de vastes forêts. Mais ce 2 octobre 2015 marque surtout l’inauguration officielle du premier itinéraire de Grande Randonnée (GR) en Amérique du Nord, baptisé pour l’occasion le GR-A1. L’attribution de l’homologation d’un itinéraire en GR obéit à un cahier de charges rigoureux afin que les marcheurs retrouvent partout les mêmes normes de qualité qui font des fameux GR une référence internationale dans le milieu des randonneurs. Il faut ici souligner l’énergie déployée par Éric Chouinard, directeur du SIA-QC, le spectaculaire Sentier international des Appalaches. Depuis plusieurs années déjà, il travaille à la mise en place d’un système pointu de balisage et d’information tout le long des 650 km du sentier québécois
afin que celui-ci réponde aux normes exigées par la Fédération Française de la Randonnée Pédestre (FFRandonnée). Cette homologation a également pour objectif de garantir la qualité et la pérennité des itinéraires auxquels elle est accordée. Autant de normes bien reconnues sur le vieux continent, mais toutes nouvelles en Amérique du Nord! Heureusement, le SIA-QC peut compter sur la collaboration de la TDLG et de Parcs Canada Cette inauguration est, bien entendu, un grand moment pour le tourisme au Québec. Le GR A1 est à l’image du Québec Maritime. Il relie le parc national du Forillon à l’extrémité de la Gaspésie, face à l’estuaire du Saint-Laurent, à la Vallée de la Matapédia en longeant d’abord le golfe du SaintLaurent et en traversant ensuite la réserve faunique de Matane et le parc national de la Gaspésie via les monts Chic-Chocs et les monts McGerrigle où se trouve le second plus haut sommet du Québec, le mont Jacques-Cartier qui culmine à 1270 mètres. De quoi offrir aux randonneurs un panorama fascinant de forêts, de paysages maritimes et de montagnes au rythme d’itinéraires de 1 à 40 journées avec des niveaux de difficulté variés bien annoncés (dénivelés faciles à abrupts). Autant d’escapades qui permettront aux amateurs de nature et de marche d’observer des orignaux, des caribous, des baleines, des phoques et de nombreuses espèces d’oiseaux. Selon la saison, certaines sections peuvent être parcourues à partir de la mi-mai, mais globalement le tout nouveau GR est accessible de la mi-juin à la fin octobre. Des services aux randonneurs et aux membres sont offerts le long du sentier en collaboration avec les partenaires du SIA-QC. Un challenge pour la FFRandonnée qui exporte pour la première fois outre Atlantique ses petites balises rouges et blanches connues de tous en France et en Belgique. Une grande espérance pour Claudine Roy, une Gaspésienne pur jus et l’inspiratrice de la TDLG, qui espère bien que de nombreux randonneurs européens viendront à la découverte de ce magnifique bout du monde qu’est la Gaspésie.
CHARLES MAHAUX
Le parc national Forillon abritait autrefois un hameau qui vivait de la pêche tout en cultivant un lopin de terre montagneux. Il reste encore la maison Blanchette, une grange, un hangar à bois ainsi qu’un magasin général qui témoignent de ce mode de vie traditionnel.
Pour de plus amples renseignements : www.sia-iat.com ou www.tdlg.qc.ca ou www.ffrandonnee.fr
Team building chocolaté
Stimulez votre équipe de Communication, collaboration, gestion du changement et plus ...
Ateliers chocolatés ou de bonbons à domicile ou en entreprises
Corporatif - Adultes - Enfants - Écoles et CPE www.trucsettruffes.com
514.713.0774
CHARLES MAHAUX
Avec un peu de chance, les randonneurs peuvent surprendre, au lever du jour, un orignal qui s’abreuve dans un coin d’eau dans la réserve faunique de Matane.
ET_20151109_yp_v2.indd 12
2015-11-10 11:22 PM